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Full text of "Tous les synodes nationaux des Églises réformées de France : auxquels on a joint des mandemens roiaux, et plusieurs lettres politiques .."

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MAY  24  1985 


v.Z 


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in  2010  with  funding  from 

University  of  Ottawa 


http://www.archive.org/details/touslessynodesna02gl 


ACTES 

ECCLESIASTIQUES 

E   T 

CIVILS 

DETOUSLES 

SYNODES 

NATIONAUX 

DES 

EGLISES  REFORMÉES 

D  E 

FRANCE. 

EN  II.   VOLUMES. 


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TOUS    LES 

SYNODES 

NATIONAUX 

EGLISES  REFORMEES 

DE    FRANCE. 

AUXQUELS   ON   A  JOINT  DES 

MANDEMENS  ROIAUX, 

ET    PLUSIEURS 

LETTRES    POLITIQUES, 

Sur  ces  Matières  Synodales  ,  Intitulées 

DOCTRINE,  CULTE,  MORALE,  DISCIPLINE,  CAS  DE 

CONSCIENCE,  ERREURS  ,   IMPIETE'S  ,  VICES  ,  DESORDRES, 

APOSTASIES,  CENSURES,  SUSPENSIONS,  ANATHEMES  , 

GRIEFS ,  APELS  ,  DEBATS ,  PROCEDURES  ,  DECRETS, 

ET  JUGEMENS  DEFINITIFS,  CONCERNANT 

Lfi'Editi  Je  Tacificaiien  (ylturs  Infraétions  , /«  Places  Je  Sûreté  é" /««n  Gouverneurs ,  les  Chamirei  M'.' 

fiirties  ^/««r/Confeillers,  let  jijfemtlées  Politiques  ^ leuri? ti\ikges ,  lesUniverfitéi  fleurs  Profef- 

feurs.  Us  Colegei  éflttrs'R.tgtns  ,  lesEglifes  Ç$  leurs  Pideats  ,  les  Confifioiresé' leurs  Membres, 

les  Coloques  ^  leurs  Departemens ,  les  Synodes  ^  leurs  Modérateurs  ,  Ajoints ,  CommilTaires, 

Députés ,  (^  Secrétaires  ,  qui  ont  aprouvé  ces  Adles,  mis  au  jour  eu  deux  Volumes, 

Par  Monfieur  A  Y  M  O  N  ,  Théologien  &  Jurilconfulce  Reformé, 
TOME     SECOND, 


A    LA    HAYE, 
Chez  C  H  A  R  L  E  S    D  E  L  O ,  fur  le  Cingel ,  à  PEfperat^^. 

~  M.    D  C  C.    X. 

Jvi<;  Privilège  àe  Net  Se^^rteurs  Us  Ftati  di^' mUmds  &■  de  ïVf/îfr^jK 


2  XXI.     SYNODE    NATIONAL 

les  A£tcs  ,  le  Sieur  Rivet  Pafteur  ,  Et  le  Sieur  Maltret ,  Ancien. 
II. 
La  Compagnie  ,  procédant  à  l'Examen  des  Lettres  de  Deputation  ,  a 
commencé  par  la  Province  du  Haut  Languedoc  ,  6c  de  la  Haute  Guienne,  pour 
laquelle  ont  comparu  ,  MonÇieux  fean  G ardeCi  -,  Pafteur  de  l'Eglife  de  ^/rf«- 
vejtn  ;  &  Benoit  Baleran  ,  Pafteur  de  l'Églife  de  Cajhes  :  avec  Pierre  du 
Fui,  Sieur  de  Sabournac  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Saint  Paul  de  h  Miate  \ 
Et  Denis  Maltret  ,  Avocat  en  la  Chambre  de  Cafires  ,  Ancien  de  ladi- 
te Eglife. 

III. 
Pour  la  Province  du  PoiEloit  ,  Mr.  j4ndré  Rivet  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de 
Thûuars  ;  &  Pierre  de  la  Vallade  ,  Pallcur  de  l'Eglilè  de  Fontenat  le  Con- 
te :  Avec  fonas  de  Bejfai ,  Sieur  dudit  Lieu ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Afare- 
-vil;  Se  Gilles  Be^aiid,  Sieur  de  la  Begandiere  ^  Ancien  de  l'Eglife  de  Samt 
Ftihent, 

I  V. 
•  Pour  la  Province  de  Bretagne  ,  Meffieurs  Pierre  de  la  PUce  ,  Pafteur  de 
l'Eglife  de  Siort  ;  &  ylndré  le  Notr  ,  dit  le  Beau- Champ  ,  Pafteur  de  l'E- 
glife recueillie  dans  la  Maifon  de  Monfeigncur  le  Duc  de  Roh.m  ;  avec  Etien- 
jîe  Grois  ,  Sieur  de  Ker^Bouchard  ,  ConieiUer  du  Roi  ,  Se  Elu  de  Gnerra»- 
de  ,  Ancien  de  PEglifc  de  Cmific  j  Se  Jaques  de  B^aitiitu ,  Ancien  de  l'E- 
clife  de  Rennes. 
^  V. 

Pour  Pljle  de  Frunce  ,  la  Picardie  ,  Champagne  8c  Brie  ,  Meffieurs  faqttes 
Imbert  Durand  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  \^  Fcrté  zu  Fidame  ;  Sc  Abraham  de 
la  Cloche  ,  Pafteur  de  l'Egiile  de  Ckaltrat  :  avec  Elie  Bigot  ,  Avocat  au 
Parleinent  de  Parts,  £c  Ancien  de  ladite  Eglife,  qui  a  prefenté  des  Lettres 
tl'Excufc  de  la  part  du  Sieur  Vaugv.et ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Lr.on  ,  conte- 
nant les  Railbns  pour  lefquelles  il  n'a  pu  fe  trouver  dans  cette  Compagnie , 
defquellcs  Lettres  le  Synode  Provincial  examinera  les  Excufcs  ,  en  donnant 
tous  les  Ordres  neceflaires  ,  afin  qu'il  ne  s'introduife  point  d'Abus  à  l'ave- 
nir ,  fur  cela. 

VI. 
Pour  la  Province  du  Vivarez.  2c  du  Fellai ,  Monfieur  Daniel  Champhoran, 
Pafteur  de  l'Eglife  du  Poitffin  ;  &  Jean  du  Cray  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de ^»/- 
le-Neve  du  Berc  :  avec  Jaques  Olivier  ,  Avocat  au  Siège  de  Vtllemur  du 
Berc  ,  Se  Ancien  de  la  même  Eglife  j  Se  Jacjttes  G.miier  ,  Ancien  de  celle 
de  Privas. 

V  I  L 
Pour  la  Province  de  la  Bafe  Gaienne  Meffieurs  Jeremie  de  Bançons  ,  Paf- 
teur de  l'Eglife  de  Tonneins  dejfous  ;  6c  Ez.echtel  Mennet  .  Palk'ur  de  l'E- 
glilè de  Neraç  :  avec  François  de  Laz-igna» ,  Baron  dudit  Lieu,  Gouverneuv 
pour  le  Rot  dans  fa  Ville  Se  Château  de  Fuimirol,  6c  Ancien  de  l'Eglife  qui 
y  eft  recueillie  ;  Se  fean  de  la  Nouaille  ,  Avocat  à  la  Cour  de  Parlement  de 
Bonrde.iux  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  CenfiC. 

VIIL  Pour 


TENUATONNEINS.  5 

VIII. 

Pour  la  Province  de  Xaintotige  ,  Aunis  ,  &  Angotimois  ,  Meflieurs  Louii 
le  Cercler-,  Sieur  de  la  Chapfeliere  ,  6c  ferome  Cvlomiex.  ^  tous  deux  Pafteurs 
de  l'Eglife  de  la  Rochelle  ;  avec  Lcm  de  Saint  Maure ,  Baron  de  Montofter  , 
Ancien  de  l'Eglife  de  he[ne  ;  &  Pzfrre  du  Brenil  ,  Sr.  de  Fontenelles  ,  An- 
cien de  l'Eglile  de  Bjrùezieux . 

I  X. 

Pour  les  Eglifes  de  la  Souveraineté  du  Bearn ,  Monfîeur  fean  deDiferottei 
Pafteur  de  l'Eglife  d^Oleron  ;  Sc  Pierre  Negués  ,  Sieur  d'Afat  ,  Dofteur  eiî 
Médecine ,  Ancien  de  l'Eglile  de  Lefcar. 
X. 

Pour  la  Province  de  Normandie  ,  MclTicurs  Benjamin  Bafnage  ,  Pafteur 
de  l'Eglife  de  Quarentan  ;  &  Samuel  de  Lefcherpiere  ,  Sieur  de  la  Rivière  « 
Pafteur  de  l'Eglife  de  Rouen  :  avec  Paul  du  Fivier  ,  Sieur  de  Beaumont  , 
Ancien  de  l'Eglife  de  Baveux  ;  6c  faijues  le  Noble  ,  Sieur  de  Laie»,  Ancien 
de  l'Eglife  de  Dteppe. 

X.  1 . 

Pour  la  Province  à"* Anjou ,  de  Tturaine  ,  &  du  Maine  ,  8cc.  Monfieur 
Samuel  Uouchereau  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Saumur  :  avec  Eleai^ar  dç,  la  Pri- 
waudaye.  Sieur  de  la  B.irrée  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Bouriueil  ■  8c  ^^if/  du 
Frt/ ,  Sieur  de  la  Filleret  ,  Procureur  du  Roi  ,  dans  l'Eleftion  6c  Grenier  à 
Sel  de  ehateaugontter  Ancien  de  l'Eglife  dudit  Lieu  :  lefquels  ont  reprefentc 
à  la  Compagnie  que  l'Abfence  de  Mr.  D.miel  Coi\pé  ,  l'un  des  Pafteurs  de 
l'Eglife  de  Tours  leur  Condeputé  ,  eft  caufce  par  la  Refiftance  duConfiftoi- 
re  de  ladite  Eglifc  :  ce  qui  a  été  confirmé  par  ceux  des  Frères  qui  ont  paflé 
fur  le  Lieu  ;  fur  quoi  la  Compagnie  a  jugé  ceux  qui  en  font  les  Auteurs 
grandement  cenfurables  ,  8c  n'a  pas  aprou\c  que  ledit  Sieur  Coupé^it  acquief- 
cé  à  leur  Volonté ,  au  Préjudice  de  la  Rcfoiution  du  Synode  Provincial  :  8c 
pour  leur  appliquer  la  Cenfure  convenable  ,  félon  l'Exigence  du  Fait,  on  a 
donné  un  Plain  Pouvoir  aux  Pafteurs  &  Anciens  Dcputcs  de  l' //le  de  France , 
&  d'Anjou  ,  lefquels  à  leur  Retour  d'ici  ,  iront  fur  les  Lieux  ,  pour  s'en 
informer  particulièrement  ,  &  juger  de  tout  par  l'Autorité  de  ce  Synode  Se 
aux  Fraix  de  ladite  Eglife  de  To»rj, après  quoi  ils  en  feront  leurRaport,  foit 
par  Lettres  ,  ou  autrement ,  au  prochain  Synode  National. 

X  I  r. 

Pour  la  Province  du  Bas  Languedoc  ,  Monfieur  Jean  Cigord  ,  Pafteur  Sc 
Profefleur  en  Théologie  ,  dans  l'Eglife  de  Montpellier  ;  6c  '}ean  Banfîllon  , 
Pafteur  de  l'Eglife  d Aiguernorte  :  avec  Pierre  de  Majfanes  ,  Conftiller  du 
Roi  ,  5c  Geneial  à  la  Cour  des  Aides  à  Montpellier  ,  8c  x'^ncien  de  l'E- 
glife dudit  Lieu  ;  Henri  de  F.iret  ,  Sieur  de  Saint  Privas  ,  Ancien  de  .''E- 
glife  de  Fez.. 

XIII. 

Pour  la  Province  des  Seveues  8c  du  Gevuudan  ,  Monfieur  Jean  Boni  ,  Paf- 
teur de  l'Eglife  de  Sauve  :  avec  Jaques  de  Cambis  ,  Baron  de  Fons  &  de5<r- 
ri£nac  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Quiptac  ;    2c  Pierre  de  Suftron  ,  Sieur  de  Fo- 
A  a  maret 


4  XXI.    SYNODE    NATIONAL 

maret  8c  de  Saint  André  de  Falborgne  ,  Ancien  de  l'Eglife  dudit  Lieu  ;  Icf- 
quels  ont  prefcnté  des  Lettres  de  la  part  de  Monfieur  Jean  la  Fite,  Parteur  de 
l'Eglife  de  St.  fean  de  Gardon,  s'excufant  de  n'avoir  pu-  comparoître  ici  à  cau- 
fe  de  fon  Indifpofition  arrivée  en  Chemin,  à  laquelle  Excufe,  comme  légi- 
time ,  la  Compagnie  a  eu  égard.  Depuis  il  eft  arrivé  Mr.  Efaye  des  Ma- 
rets  ,  Pafteur  de  l'Eglife  à'' Aies  ,  qui  lui  avoit  été  fuhftitué  ,  comme  il 
l'a  fait  paroître  par  un  Afte  ,  fur  lequel  il  a  été  admis  dans  cette  Corn-- 
pasnie. 

Pour  la  Province  de  Provence  ,  Monfieur  Samuel  Toftjfains,  Pafteur  del'E- 
glife  de  Luc  :  avec  Balthazar  Gerente,  Sieur  de  Varagues  ,  Ancien  de  l'E- 
filife  i^Equieres* 

XV. 

Pour  la  Province  du  Dauphiné,  Monfieur  PaulGuyon,  Pafteur  de  l'Egli- 
le  de  Dteu-le-fit  ;  &  Dans  Betiteroue  ,   Pafteur  de  l'Eglife  de  Grenoble  :    avec 
Ja^Mes  de  Fefc  ,  Seigneur  de  Lalo  ;  Ancien  de  l'Eglife  du  Alontelimar  ;  & 
François  de  la  Combe  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  St.  Murcellm. 
XVI. 

Pour  la  Province  de  Bourgogne  ,  le  Lionnois ,  iSC  Beaujolais ,  \a  Brejfe  &• 
Gex  ,  Meflïeurs  Pterre  Colinet  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Parât  ,  en  Charrolois; 
£c  Pierre  Heliot  ,  Pafteur  de  l'Eglife  à''Arnai  le  Duc  :  avec /f^/»  de  Jaucourt, 
Sicûr  de  nilarnou  ,  Ancien  de  l'Eglife  d'Avalon  j  &  /ean  Gras  ,  Ancien  de 
l'Eglife  de  Lion. 

X  V  I  T. 

Pour  la  Province  d'Orléans  ,  du  Berri,  &  Blaifois ,  &c.  Meilleurs  D^niei 
Jamet ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  St.  Amand  ,  en  Bourbonnois  ,  &  Samuel  de 
Chamharan  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Lerges  &  Marché-noir  :  avec  Louis  de 
Courcillon  ,  Sieur  de  Dangeau  ;  6c  J^it^ues  de  Brizjii  Sicurde  Denonville^hn- 
cien  de  l'Eglife  de  Gergeau. 

^  ^  XVIII. 

Il  a  auflî  comparu  dans  ce  Synode  ,  Monfieur  Etienne  Chefne-verd  ,  Sieur 
de  la  Milletiere  ,  Député  General  des  Eglifes  Reformées  de  ce  Roiaume  ,. 
qui  a  été  admis  pour  y  avoir  fa  Voix  deliberative  &  decifive. 

MATIERES   CONCERNANT   LES   DEPUTATIONS 
ET     DIVERSES     LETTRES, 

Adrejfées  au  prejènt  Synode. 


I 


Article  I. 
L  eft  enjoint  à  toutes  les  Provinces  d'exprimer  à  l'avenir ,  dans  leurs  Let- 
tres de  Deputation  ,  les  Noms  Propres  ,  &  les  Surnoms  des  Pafteurs  6c 

des 


TENTJATONNEINS.  ^ 

des  Anciens  qu'ils  députeront ,  êc  d'y  fpecifier  les  Lieux  où  il  exercent  leur 
Charge  ,  &c  parcequ'on  a  trouvé  dans  plufieurs  Lettres  des  Provinces  ,  qui 
ont  envoie  leurs  Députés  au  prefent  Synode,  les  mêmes  Défauts  qui  ont  été 
remarqués  dans  les  Deputations  des  Synodes  Nationaux  precedens,encequi 
concerne  la  Soumiflîon  8c  l'Obeïflance  aux  Décrets  &  Reglemens  qu'on  y 
fait  :  ce  Synode  a  ordonné  qu'elle  fera  promile  en  Termes  exprès  à  tout 
ce  qui  y  fera  décidé  ,  conclu  &  réglé  ,  fans  aucune  Referve  ni  Modifi- 
cation. 

I  L 
Sur  la  Remontrance  faite  par  l'Eglife  de  Paris  ,  excufant  fon  Confiftoire, 
&:  le  Sieur  du  Moulin  ,  l'un  des  Pafteurs  de  ladite  Eglife  ,  de  ce  qu'il  ne 
comparoit  pas  devant  cette  Compagnie  ,  fuivant  l'Ordonnance  du  Synode 
de  PJJle  de  France ,  offrant  néanmoins  d'y  venir  ,  s'il  eil  averti  prompte- 
ment,  &  fi  on  le  juge  neceflaire  :  On  n'a  point  trouvé  à  propos  de  faire  ve- 
nir ledit  Sr.  du  Moulin  ,  ni  d'anticiper  l'Examen  &  le  Jugement  de  cette 
Afoire  ,  pour  la  décider  hors  de  fon  Lieu  ,  6c  les  Excufes,  tant  dudit  Con- 
filtoire  que  du  Sr.  du  Moulin  ont  été  trouvés  recevables. 
I  I  L 
On  a  reçu  6c  lu  dans  cette  Compagnie  ,  les  Lettres  de  Mefiieurs  les  Ducs 
de  Rohan  £c  de  Suilly  ,  comme  aufii  celles  qui  ont  été  rendues  de  la  part  de 
Monfieur  du  PleJJis  Marly  ,  leiquellcs  aboutirent  toutes  à  aflïïrer  les  liglifes 
de  ce  Roiaume  de  leur  Sainte  Rcfolution ,  de  perfiftcr  conftanment  dans  la 
Confcflîon  &  la  Dilcipline  dcfdites  Eglifes  ,  &  à  leur  promettre  qu'ils  em- 
ploieront tout  ce  que  Dieu  leur  a  donné  de  Moicns  pour  l'Avancement  de 
fon  Règne  ;  &  pour  cet  éfct  témoignant  le  grand  Defir  qu'ils  ont ,  de  voir 
dans  toutes  nos  Eglifes  6c  Aflemblées  ,  8c  d'y  entretenir  de  leur  part  ,  une 
bonne  Se  charitable  Concorde.  Sur  quoi  outre  les  Remcrciemens  qui  leur 
ont  été  faites  verbalement ,  en  la  Perfonne  de  ceux  qui  ont  prefenté  leurs 
Lettres,  il  a  été  ordonné  ,  qu'on  leur  écrira  à  chacun  en  particulier  ,  pour 
les  louer  de  leur  Saint  Zèle  &  de  leur  bonne  Aftcction,  en  les  exhortant  de 
perfeverer  dans  cette  bonne  Refolution  ,  &  pour  les  aflurer  que  la  Compa- 
gnie pourvoira  de  tout  fon  Pouvoir  à  leur  St.  Defir,  touchant  l'Union  de 
tous  les  membres  de  nos  Eglifes. 

IV. 
AiantétépropoféqueMr.  David  Home ,  ci- dcv^nt'Piidcur  de  l'Eglife  de  Z>«- 
ras,  dans  la  Bafe  Guienne,  etoit  en  ce  Lieu,  nouvellement  retourné  de  fon 
Pais  âi'EcoJJe ,  &  qu'aiant  paflé  en  Angleterre ,  le  Serenifiime  Rot  de  la  Grande 
Bretagne  ,  l'a  chargé  d'une  Lettre  pour  cette  Compagnie  ,  qui  concerne  les 
Diferents  furvenus  touchant  quelque  Point  de  la  Doétrine  des  Eglifes  de  ce 
Roiaume,  La  Compagnie  a  ordonné  devant  que  de  faire  l'Ouverture  deJadi- 
te Lettre,  qu'on  en  envoieroit  la  Copie  à  Monfr.de  Rouvrai  Député  General 
des  Eglifes  en  Cour,  afin  que  s'il  arrivoit  qu'on  en  prit  Ombrage ,  il  puilîe 
promtement  faire  voir  qu'il  ne  s'agit  d'aucune  Afaire  d'Etat,  mais  d'un  Arti- 
cle qui  concerne  fimplement  la  Doftrine  de  toutes  les  Eglifes  Reformces.re- 
cueillies  en  divers  Roiaumcs  2c  Republiques,  pour  laquelle  il  leur  a  toujours 
A  2  "        '    '         été 


6  XXI.    SYNODE    NATIONAL 

été  permis  d'avoir  une  Libre  Communication,  dont  elle;  ne  fc  prévaudront 
jamais  pour  aucune  autre  Chofe,  fans  uncExprefle  Sc  Nouvelle  Permiflionde 
Sa  Majcfié  tres-Chrétienne. 

Ledit  Sieur  Home ,  aiant  eu  Entrée  ,  a  reprefcntc  verbalement  que  le  Roi 
de  la  Grande  Bretagne  l'avoit  chargé  d'exhorter  cette  Compagnie,  de  la  part, 
à  procurer  ôc  entretenir  une  bonne  Conformité  de  Doftrine  entre  les  Paf- 
teurs,les  Profelïeurs  6c  tous  les  Conducteurs  des  Eglifes  de  ce  Roiaume,  fans 
choquer  ceux  qui  enfeignent  la  Théologie  des  Eglifes  di> Allemagne  ,  &  les 
iuitres  qui  n'ont  pas  les  mêmes  Sentimens  ,  ou  qui  traitent  le  l'oint  de  la 
Juftification  d'une  manière  difcrente  :  Sc  particulièrement  la  Controverfe  qui 
ert  furvenûë  entre  les  Sieurs  du  Moulin  &  Tilenus  ,  aiant  égard  aux  Talens 
que  Dieuleura  donnés  pour  l'Edification  de  l'Eglifc,  nousalTùrant  au  refte 
de  fa  bonne  Volonté  6c  Afeétion  pour  la^  Propagation  de  toutes  les  Egliles  de 
Dieu  6c  des  nôtres  en  particulier  ;  cela  étant  auffi  la  Subftance  de  la  Lettre  : 
La  CovTipagnie  aiant  remercie  très-humblement  le  Roi  delà  Grande  Bretagne^ 
en  parlant  audit  Sieur  Home ,  Porteur  de  fes  Lettres ,  a  remis  la  Délibération  6c 
Rclblution  du  Fait  principal  en  Ton  Lieu  propre,  lors  qu'on  fera  ci-après  la 
Revifion  des  A  des  du  Synode  de  Pïivas. 
V  L 

Les  Députés  du  Confcil  de  la  Province  de  la  Bajfe  Gttienne  ,  demandant 
d'être  oliis  dans  la  Compagnie  du  Synode  ,  fur  quelques  choies  importantes 
qu'ils  avoient  à  reprefentcr  :  6c  y  aiant  été  introduits  ,  ils  ont  commencé  par 
lajuftification  des  Moicns  qu'ils  ont  emploies  dans  la  Pourfuite  de  ceux  qui 
ont  contrevenu  à  VEdit  de  Nantes,  au  Préjudice  de  leurs  Eglifes  ,  furquoi 
ils  ont  fait  diverfes  Remarques  particulières  touchant  beaucoup  d  Articles , 
&  ont  fini  par  une  Demande  faite  à  la  Compagnie,  de  prévenir  par  toutes  les 
Voies  légitimes  les  divers  Sentimens,  6c  le  Procédé  irregulier  de  ceux  de  nô- 
tre Religion  touchant  les  Afùres  d'Etat  dont  il  s'agit  maintenant  ;  Surquoi 
la  Compagnie  a  relblu  de  les  afiùrer  du  charitable  Jugement  qu'elle  fait  de 
leurs  bonnes  Intentions,  fur  tout  ce  qu'ils  lui  ont  reprefenté touchant  leurs 
Procédures,  &cles  Moiens  qu'ils  ont  emploies  pour  faire  obferver  P£i/;>  dont 
il  eftQueftion,  Sc  de  leur  promettre  que,  pour  fatisfaire  à  leur  Defir,  cha- 
cun des  Députés  du  prefent  Synode  remontrera  la  même  chofe  de  leur  part 
dans  les  Provinces,  afin  que  Perfonne  nefifle  un  mauvais  Jugement  de  leurs 
Sentimens.  Et  quant  aux  Remèdes  propres  à  détourner  les  Maux  publics  6c 
particuliers  à  l'avenir,  6c toutes  les  fâcheuies  fuites  qu'ils  peuvent  avoir:  La 
Compagnie  n'en  a  point  trouvé  de  plus  propre  que  celui  de  convoquer  la 
prochaine  A fîemblée Générale,  accordée  par  Leurs  M/tje/le's  ;  lefquclles  en 
îêront  très-humblement  remerciées ,  6c  fupliées  néanmoins  d'en  changer  le 
Lieu,  8c d'en  retarder  le  Tems ,  jufqu'au  20.  d'Août  prochain  ;  afin  que  les 
Aflemblécs  Provinciales  aient  plus  de  Loifir  d'être  tenues.  Et  pour  ce  qui 
cft  de  l'Union  defirée,  la  Compagnie  fe  fent  obligée  de  la  procurer  en  con- 
fequence  de  ce  qui  a  été  avancé,  &  elle  le  fera  par  toutes  les  Voies  juftes  6c 
pofliblcs.     Et  quant  aux  Reftriélions  U  Modifications  du  Brevet,  elle  a  ju- 


TENUATONNEINS.  7 

gé  que  le  tout  doit  être  renvoie  aux  Aflemblccs  Provinciales  Mixtes  •  8c  à  la 
"  Générale  Politique:  &  c'cft  ce  que  les  Députés  du  prêtent  Synode reprefen- 
tcront ,  à  leur  Retour ,  chacun  dans  fa  Province.  Et  pour  faire  au  Nom  de 
cette  Compagnie  les  très-humbles  Remercimens  &c  les  Remontrances  fufdi- 
tes,  on  en  écrira  à  Monficur  de  Rouvrai,  Député  General ,  par  la  Voie  la 
plus  promte  ,  en  forte  que  h  Compagnie  en  puilfe  avoir  Réponfe  devant  Ça 
Séparation. 

REVISION 

DE    LA    CONFESSION     DE    FOI 

Des  Eglifes  Reformées  de  Friuice. 
Article  I. 

SUr  l'Article  6.  de  la  Confeffion  ,  s'ctant  trouvé  quelque  Diference  entre 
les  Exemplaires  Latins  &  les  François,  les  premiers  reftreignant  aux  qua- 
tre premiers  Conciles  anciens  ,  l'Aprobation  de  ce  qui  a  été  déterminé  du 
Miltere  de  la  Trinité;  les  autres  s'étandant  indéfiniment  aux  Anciens  Con- 
ciles :  La  Compagnie  a  ordonné  ,  que  rien  ne  fera  changé  dans  l'Edition 
Françoife. 

Sur  l'Article  8.  ,  parce  qu'il  s'eft  trouvé  une  Faute  d'Impreffion  dans  plu- 
fieurs  Exemplaires,  qui  altère  le  Sens  dudit  Article,  exprimant  ,  ^ae  Dieu 
fait  Convertir ,  au  lieu  de  dire,  ^pt' il  fait  Convertir;  La  Compagnie  exhorte 
les  l'a(l:eurs  des  Eglifes  oii  il  y  a  des  Imprimeurs  de  prendre  garde  que  de 
telles  Fautes  ne  fe  gliflent  plus  dans  les  Editions  ,  6c  en  gênerai  que  ladite 
Confeflîon  foit  imprimée  correctement ,  félon  les  Exemplaires  revijs  par  les 
derniers  Synodes  Nationaux  ;  8c  on  en  avertira,  par  Ecrit,  les  Pafteurs  6c 
Profeflèurs  de  Genève. 

I  I  I. 

Sur  l'Article  9.  au  lieu  de  ces  Mots,  qu'il j ah  ,  il  faut  exprimer, ^a'i/<j/V. 

Dans  l'Article  59.  à  la  fin,  on  couchera  les  Paroles  de  PInîlitution,  fé- 
lon l'Ordonnance  des  Synodes  Nationaux  précédens,  fuivant  les  Termes  de 
l'Evangile  fclon  5r.  yI/<i«/>ïV*  ,  l'renés ,  Mangés ,  ceci  eft  mon  Corp  y  &c.  Ceci 
efi  mon  Sang  ,  Beuvés-en  tons ,  6cc. 

V.         ^ 

La  Confeffion  de  Foi  des  Eglifes  Reformées  de  ce  Roiaume  aiant  été  lue, 
mot  à  mot,  a  été  aprouvée  en  tous  fes  Articles,  par  tous  les  Députes,  tant 
en  leur  Nom,  qu'au  Nom  des  Provinces  qui  les  ont  envoies  au  prefent Sy- 
node ,  lelquels  ont  auffi  tous  juré  auxditsNoms,  qu'ils  la  croient  véritable, 

qu'ils 


8  XXI.    SYNODE    NATIONAL 

qu'ils  l'enfeignerortt  comme  telle,  &  procureront  de  tout  leur  Pouvoir, qu'eî-  . 
le  foit  enfeignée  &c  crue  dans  leurs  ÉgUfes  6c  Provinces. 

REVISION    ET    CORRECTION 

DE    LA     DISCIPLINE     ECCLESIATI  QJJ  E. 
Art  I  CLE  I. 

SUr  la  Remarque  des  Députés  de  la  Province  à''Orleans  &  du  Berri  ,  tou- 
chant le  Chapitre  premier ,  enfuite  de  ces  Mots  qui  font  à  la  fin  du  4* 
Article  :  après  une  entière  Ordination  dans  PEglife  a  Usuelle  il  efl  envoie  ,  on 
raiera  les  Paroles  fuivantes  :  Fuis  on  députera  deux  Miniftres  pour  le  prefenter 
au  Peuple:  au  lieu  delquelles  on  fubltituera  celles-ci:  laquelle  fera  avertie  de 
[on  EleBionpar  A^e  &  Lettres  du  Synode,  ou  du  Coloque ,  portées,  &  lues. par 
ftn  Pafieur  ou  Ancien. 

II. 
L'Article  f.  commencera  par  ces  mots:  Celui  dont  PEleBion  aura  été  noti- 
fée  à  PEglife ,  propofera  &c. 

.  Dans  l'Article  7.  après  ces  mots,  dans  la  Réception  des  Jkfinifires  ,  il  faut 
commencer  ce  qui  eft  dit  de  la  Manière  de  l'impofition  des  Mains  ,  par  les 
fuivans:  Tout  ce  cjue  dejjus  aiant  été  obfervé ,  deux  Pajieurs,  cjui  pour  cet  éfet 
auront  été  députés  par  le  S j  no  de ,  ou  par  le  Colocjue  ^  pour  impofer  les  Afains  à 
celui  qui  a  été  élu,  s' étant  tranfportés  fur  le  Lieu  y  celui  d'eux  qui  fera  l'Ex- 
hortation traitera  &c. 

I  V. 
Sur  la  Propofition  des  Députés  de  la  Province  de  Bourgogne^  en  Interpré- 
tation de  l'Article  7.  du  même  Chapitre,  fur  ce  qui  concerne  la  Main  d'Aflb- 
ciation  ,  &  les  Privilèges  du  Pafteur  nouvellement  élu,  pour  affilier  aux  Délibé- 
rations du  Synode  ou  Coloque  qui  fuivent  Ton  Elcétion  ;  La  Compagnie  a  jugé 
que  la  Main  d'Alîbciation  ne  lui  doit  être  donnée  qu'immédiatement  après  l'Or- 
dination félon  ledit  Article  :  &  qu'en  lui  accordant  la  Séance  au  Coloque ,  ou 
au  Synode     on  ne  doit  pas  encore  l'admettre  à  y  donner  fa  Voix  decifivc. 

.    y-  , 

En  interprétant  l'Article  19.  il  a  été  arrêté  que  les  Pafteurs  exerçant  leur  Mi- 
niftere  dans  les  Maifons  des  Princes  &  Grands  Seigneurs ,  ne  pourront  pas  en- 
trer dans  la  Nomination  i:our  être  députés  aux  Synodes  Nationaux  ,  fi  ce  n'eft 
dans  la  Province  où  fera  lEglife  &  le  Confiftoire  auquel  ils  feront  joints  félon 
les  Règles  de  notre  Difcipliuc  ,  lors  que  ladite  Deuutation  fe  fera. 
V  I. 
Sur  la  Remontrance  des  Députés  de  Plfle  de  France  Sec.  touchant  quelque 
Changement  de  Mots ,  jugé  ncceiîaire  par  le  Synode  Provincial  dans  l'Article 

47.  du 


TENUATONNEINS;  .j 

47.  du  même  Chapiire  :  La  Compagnie  n'a  pas  trouvé  à  propos  d'y  rien  chan- 

^-  V  I  I. 

Dans  l'Article  f.  du  Chapitre  3.  après  ces  Mots,  ih  fmvront  en  cela  le  For- 
mulaire Ordinaire  ,  on  ajoutera  ceux-ci  :  Et  dans  la  Leâure  qui  fe  fera  ,  en  ne 
lira  we  les  Livres  Canons  f  net  dst  FieKx  &  du  Nouvean  Teflamem. 
VIII. 

Sur  la  Demande  des  Députés  du  Vivarez.  &  du  Vellai ,  que  dans  l'Article  i  T 
du  Chapitre  7.  le  Nombre  des  Anciens  qui  doivent  être  envoies  aux  Coloques 
&  Synodes ,  foit  réduit  au  Nombre  des  Palpeurs ,  &  qu'un  ieul  Ancien  y  foit 
envoie  avec  chacun  des  Pafteurs  :  Il  a  été  ordonné  ,  qu'on  ne  changera  rien 
dans  cet  Article. 

IX. 

Sur  ce  qu'à  obfervé  la  Province  de  l'Ifle  de  France ,  dans  l'Article  5".  du 
Chapitre  8.  i  La  Compagnie  a  ordonné  que  les  Mots  ,  dont  il  s'agit  ,  de- 
meurant comme  ils  font  ,  on  ajoutera  à  la  fin  dudit  Article  ceux  -ci  :  fan/fou 
Receurs  etntre  PEgUfe  ingrate ,  félon  le  fttgement  qu'en  fera  le  Synode  Provin- 
cial. 

X. 

Dans  l'Article  ^.  du  Chapitre  1 1 ,  au  lieu  de  ces  Mots,  qn^il  fût  élu  DoSleur 
&c.  il  fera  bon  d'y  mettre  pour  ôter  toute  Ambiguité  ,  qu'il  fitt  enfemble  Doc- 
teur &  Miniftre, 

XI. 

La  Province  à^Orleans  &  du  Berri ,  remontrant  par  fes  Députés  que  l'Arti- 
cle 5".  du  Chapitre  1 5.  avoit  été  changé  à  Privas ,  Gms  l'Avis  des  Provinces  ,  & 
demandant  qu'il  demetu-ât  comme  il  avoit  été  couché  par  le  Synode  de  Gergeaui 
ce  qui  étoit  requis  femblablcment  par  les  Provinces  du  Haut  Languedoc  8c  des 
Sevenes  :  La  Compagnie  a  ordonné  que  ledit  Article  demeurera  dans  la  Forme 
en  laquelle  il  a  été  drellé  à  Privas. 

X  I  I. 

A  laRequifition  des  Députés  de  Pljle  de  France^  la  Compagnie  confiderant 
l'Article  32.  du  même  Chapitre,  où  il  ell  parlé  des  Moines  &  des  Prêtres,  qui 
fe  révoltent ,  6c  retournent  à  l'Idolâtrie ,  juge  que  pour  ôter  toute  Ambiguité  , 
ces  Mots  fuivans  doivent  être  ajoutés  ,  chantant  des  Meffes ,  ou  rentrant  dans  leurs 
Cloitres. 

XIII. 

Sur  la  Remontrance  des  Députés  du  Haut  Languedoc ,  qu'attendu  l'Utilité 
qu'on  tire  des  Monitoires  obtenus  contre  ceux  de  l'Eglife  Romaine ,  pour  leur 
faire  dire  la  Venté ,  il  feroit  à  propos  que  la  Demande  en  fût  permife ,  &  l'Ar- 
ticle 1 1 .  du  Chapitre  14.  de  la  Difcipline  raié:  La  Compagnie  a  ordonné  que 
ledit  Article  demeureroit  (ans  changement 
XIV. 

Sur  la  Demande  des  Députés  des  Sevenes ,  la  Compagnie  n'a  pas  jugé  necef- 
&ire  de  donner  aucun  autre  Eclairciflcment  au  32  Article  du  même  Chapitre, 
touchant  les  Duels  :  mais  que  ledit  Article  doit  refter  tel  qu'il  eft  ,  y  aiant  af- 

Tome  IL  B  fes 


lo  XXI.   SYNODENATIONAL 

fés  de  chvtc  ;  c'cft  pourquoi  tous  les  Confiftoires  font  exhortés  à  le  pratiqué?* 
ejiaftcmcnt . 

X  V. 
Apres  avoir  achevé  la  Lccbure  de  la  Difcipline  Eccclcfiaftiquc  ,  toute  la 
Compagnie  l'a  aprouvée  dans  chacun  de  fcs  Points  :  ôc  tous  les  Députés  ont  pro- 
mis &  juré,  tant  en  leur  Nom  qu'en  celui  de  leurs  Provinces  &  de  leurs  Eglifes, 
de  la  pratiquer ,  &  de  procurer  qu'elle  ibit  foigneufement  obfervée,  par  toui 
.ceux  de  notre  Communion. 

REVOCATION  ET  ECLAIRCISSEMENT 

PE  PLUSIEURS   DECRETS  DU   SYNODE  NATtOv 
N  A  L   D  E  P  R  I  V  A  S.  ,  ,r,,,  C/ 

Article!, 

SUr  la  Le<51:ure  de  FArticle  qui  concerne  ceux  qui  ne  s'en  tiennent  pas  à  I;V 
Pluralité  des  Voix,  dans  les  AiVcmblces  Générales  :  Les  Députés  de  la  Pro- 
vince de  Xaintonge  aiant  requis  qu'on  fit  un  Décret  deCenfurc,  contre  ceux  qui 
n'acquiefcent  pas  aux  Rciblutions  des  Alîèmblccs  Générales  &  Provinciales , 
tant  Ecclefiaftiques  que  Politiques ,  6c  contre  ceux  qui  s'opofent  à  leur  Execu- 
tion :  La  Compagnie  a  ordonne ,  que  ceux  qui  s'opofent  auxdites  Aflemblées 
ièront  pourfuivis  par  toutes  les  Cenfurcs  Ecclcfialliqucs ,  félon  la  Prudence  des 
Confiftoires,  des  Coloques  ,  &  des  Synodes  Provinciaux ,  &  Nationaux. 
II. 
Le  Sieur  de  la  Milletiere ,  Député  Général ,  aiant  demandé  inftanment ,  tant 
en  fon  Nom  que  de  la  part  de  ceux  qui  ont  été  députés  avec  lui  pour  la  Rcii- 
nion ,  que  la  Cenfure  du  Sieur  de  Barinc ,  laquelle  femble  lenouveller  la  Mé- 
moire des  Divifions  pailees  ,  fût  raie  des  Aftcs  du  Synode  de  Privas  :  La 
Compagnie  a  été  d'avis  de  ne  rien  changei-  dans  ledit  Article ,  &  de  le  laifl'er 
en  ion  L  Jeu. 

III. 
Sur  l'Article  qui  permet  aux  Anciens ,  (  le  Pafteur  étant  rccufé  )  de  juger  de 
tous  les  Diferens  jufqu'à  la  Sufpenfion  de  la  Cène  :  la  Province  du  Langnedoc 
aiant  demandé  quelque  Changement  là-defllis ,  la  Compagnie  a  jugé  que  cet  Ar- 
ticle demeiucra  comme  il  a  été  conçu. 

^  IV. 
Sur  l'Article  dans  lequel  il  a  été  traité  des  Promeflb  de  Mariage ,  qui  fe  doi- 
vent f\iic  par  Paroles  de  Futur  ,  le  Sieur  de  la  Rivière  demandant  que  le  Nom' 
de  l'Eglifc  de  Roisen  fût  raie, dans  l'Avcrtiflement  qui  lui^fut  donne  avec  celle 
de  Dieppe ,  de  fe  départir  de  la  Coutume  qu'elles  avoient  de  faire  les  Fiançailles 
dans  le  Temple;  remontrant  (\uc:  [■Es)ii'c  àe  Ro>ien  les  faifoit  feulement  dans- 
le  Lieu  où  le  Confiiloire  s'aflemble  ,  les  Pafteurs  &  Anciens  y  étant  prefens: 

La. 


TENUATONNEINS.  „ 

La  Compagnie  lui  a  déclaré  ,    qu'elle  n'nprouve  pas  non  plus  cette    Coû= 
îume. 

V. 

Sur  l'Article  qui  concerne  les  Ecrits  du  Sieur  Charnier ,  Pafteur  &:  Profcf- 
(cur  à  MontaHhitn  :  La  Compagnie  a  ordonné  que  devant  qu'on  les  imprime 
ils  feront  mis  entre  les  Mams  de  quelques  Paftcurs  &  Profellèurs  en  Théolo- 
gie ,  pour  être  vus  &  examinés  :  Et  pour  cet  efet  on  a  nommé  les  Pafteurs  Sc 
Profeflèurs  dudit  Aioruanban  ,  &  fcs  Coloques ,  lefquels  en  feront  leur  Ra- 
port. 

V  I. 

Le  Synode  du  Dattphiné  eft  chargé  de  voir  PHiftoire  des  VaKiois  &  AlhU 
geuis ,  recueillie  &  drellée  par  le  Situr  i*<?r7-/»,  qui  eft  chargé  d'en  envoier  ua 
Exemplaire  à  chaque  Province  d'abord  qu'elle  fera  imprimée. 

L'Article  qui  renvoioit  le  Changement  de  celui  de  5f  Maixent ,  touchant  !c 
Batême,  à  l'Examen  des  Provinces ,  aiant  été  relu  :  La  Compagnie  a  été  d'a- 
vis que  les  Députés  defdites  Provinces  propoferont  les  Délibérations  de  chacu* 
ne  d'icelles ,  fclon  qu'elles  ont  été  faites  à  la  Pluralité  des  Voix ,  &  non  pas  les 
Sentimens  particuliers  d'un  chacun  d'eux:  fuivant  quoi  il  a  été  ordonné,  félon 
la  Plurahté  des  Voix  des  Provinces ,  qu'on  fe  tiendra  à  l'Ordre  pratique  de- 
vant ledit  Synode  de  St.  Maixent ,  &  qu'il  ne  fera  pas  peraiis  de  batifer  fans  une 
Prédication  précédente,  ou  immédiatement  fuivante. 
VIII. 

Sur  l'Article  concernant  les  Fraix  faits  par  PEglife  d^Anmriai ,  pour  êtri 
fervie  de  Pafteurs ,  durant  le  Séjour  du  Sieur  le  Faucheur  à  Saumur  :  La  Com- 
pagnie a  ordonné  qu'ils  feront  mis  dans  les  Comptes  des  Dépenfes  Générales ,  & 
que  les  Provinces  paieront  toutes  enfemble  les  Fraix  des  Eglifes  dont  les  Paf- 
teurs feront  emploies  dans  les  Aflcmblccs  Générales ,  tant  Ecclefiaftiqucs  que 
Politiques, 

1  X. 

La  Compagnie  aiant  reçu  un  bon  Témoignage  de  la  Conduite  du  Sieur  B-ih- 
/lion,  P^ûiQuv  d'Aigtiemortes  ,  depuis  le  Synode  National  précèdent,  a  ordon- 
né que  l'Article  de  là  Cenfure  fera  raie  des  Aclcs  du  Synode  de  Privas. 
X. 

En  lifant  PAéle  de  Réunion  ,  le  Sieur  de  la  Millet iere  ,  Député  General ,  a 
reprefenté  les  bjns  Scr\'iccs  que  les  Sieurs  du  Moulin ,  &  Durand ,  de  l''IJle 
■Crojlot ,  avec  les  Sieurs  Députés  Généraux ,  ont  rendu  pour  la  Réconciliation 
de  tous  les  Seigneurs  nommés  audit  Aébe  ,  &  des  autres  particuliers.  De  quoi 
h.  Compgnie  les  a  remercié  en  fa  Pcrlbnne ,  Sc  décharge  de  leur  Commiffion , 
avec  tout  l'Honneur  que  leur  Diliaence  a  mérité. 
XI. 

Les  Eglifes  de  h  Principauté  à''Orange  réitérant  leurs  Plaintes ,  par  la  bou- 

clïedu  Sicur  7.'«//f»,  de  ce  que  le  Synode  du  Duuphiné ,  tenu  k  Fetnes ,  les  a 

exclus  des  Aflemblées  Politiques  de  ladite  Province  :  La  Compagnie  ,  fur  ce 

<5«e  les  Députés  de  Lidite  Provmcc  ont  avoué  qu'ils  en  avoient  été  exclus  paf 

B  a  une 


,2  XXI.    SYNODE    NATIONAL 

une  Afl'emblée  Ecclefiaftique  ,  a  juge  que  lefdites  Eglifes  de  la  Principauté 
À''Oran?e  ,  doivent  être  miles  dans  leur  premier  Etat. 

XII. 
Le  Sieur  Maire  de  Btrgerac ,  aiant  propofé  de  la  part  de  la  Ville  &  de  l'Egli- 
fc  dudit  Lieu  ,  que  leur  Intention  n'a  jamais  été  de  fe  feparer  de  l'Union  de 
nos  Eglifes  ,  6c  de  fe  procurer  quelque  Bien  particulier  au  préjudice  du  Publicj 
comme  ils  en  ont  été  accufés  par  la  Cenfure  du  Synode  de  Privas  :  La  Pro- 
vince aiant  été  oiiic  fur  les  Enquêtes  qu'elle  étoit  chargée  d'en  faire ,  2c  leur 
rendant  Témoignage  de  n'avoir  trouvé  ,  ni  par  des  Preuves ,  ni  par  des  Con- 
jeétures,  qu'ils  aient  procuré  le  Brevet  d'Oétroi  pour  leur  Colcgc,  fur  les  De- 
niers accordés  aux  Eglifes ,  ledit  Sieur  Maire  requérant  auxdits  Noms,  que  cet- 
te Somme  leur  foit  donnée  par  la  Conceffion  de  cette  Compagnie ,  de  la  libre 
Charité  defdites  Eglifes  :  Il  a  été  refolu  que  ledit  Sieur  Maire  produira  l'Aéte 
par  lequel  il  doit  aparoir  que  la  Communauté  de  Bergerac  s'adreflé  pour  cela  à 
cette  Compagnie ,  Se  renonce  à  tout  autre  Moien ,  Se  notanmcnt  à  l'Efet  dudit 
'Brevet  :  auquel  Cas  elle  leur  promet  toute  forte  de  Contentement. 
XIII. 
t£s  Fidèles  du  Comtat  reneffain  de  l'Archevêché  ai' Avignon ,  requérant ,  en 
Confequence  de  ce  qui  leur  fut  promis ,  au  Synode  de  Privas  ,  que  leurs  Afai» 
res  faoient  recommandées  à  Leurs  Majefiés  de  la  part  de  cette  Compagnie,  par 
nos  Députés  en  Cour ,  6c  qu'on  feroit  des  Prières  Exprelîcs  pour  eux  dans  nos 
Eglifes  :  La  Compagnie  leur  a  accordé  leur  Demande  pour  ces  deux  Points ,  &E 
enjoint  à  tous  les  Députés  de  faire  le  Rapprt ,  à  leur  Retour  dans  leurs  Aflèm- 
blécs  Provinciales ,  de  leur  miferable  Etat ,  pour  en  charger  les  Mémoires  que 
lefdites  Provinces  envoieront  à  la  prochaine  Aiîémblée  Générale. 

XIV. 

Scion  le  Renvoi  fait  au  Coloque  de  Nimes ,  par  ledit  Synode  de  Privas  , 

touchant  le  Diferent  intervenu  pour  un  Aéte  dudit  Coloque  ,  produit  par 

le  Sr.  Bmfillon.  contre  lequel  le  Sr.  Malmont  s'infcrivoit  en  Faux,  il  a  paru  pat 

un  autre  Aéte  dudit  Coloque  tenu  depuis  ,  que  celui  qui  avoit  été  produit 

{jar  ledit  Sr.  BanftUon  étoit  véritable  ,  8c  que  ledit  Malmont  ,  en  aiant  vu 
e  Témoignage  Public  ,  a  renoncé  à  fon  Accufation  contre  ledit  Sieur  Ban- 
fillon. 

XV. 
Le  Sieur  Brunier  ,    Pafteur  de  l'Eglife  à''Vfés  ,   eft  chargé  de  donner 
aux  Députés  de  la  Province  du  Bas  Languedoc  ,  les  Lettres  fuppofces  par 
Ferrier  l'Apoftat  ,  fous  le  Nom  du  Capitaine  Gautier. 
XVI. 
En  Execution   de    l'Ordonnance   du  Synode  de  Privas  ,    touchant  le» 
Fraix  de  la  Province  d''Orleans,  faits  par  le  Sr.  Salmon^  au  Paiement  des- 
quels étoit  obligée  la  Province  de  Guieme  ,  qui  jouit  de  fon  Miniftere  : 
Les  Députés  du  Berri  reeonnoiflànt  ,   qu'ils  ont  tiré  des  Mains  du  Sieur 
Ducandal ,  la  Somme  de  5-00.  Livres  ,  à  la  Décharge  de  ladite  Province 
de  Guienne  ,   de   laquelle  les  Députés  f.iifoient  Répétition  ,    comme  aiant 
paie  audit  Sieur  Sdmon  ce  q^u'ils  dévoient  pour  fon   Soulagemenr  :  11  a  été 

ordon- 


T  E  N  U    A    T  O  N  N  E  I  NS.  ,| 

ordonné  que  l'Argent  reçu  par  la  Province  à^Orleans  lui  demeurera  ;  fauf  à 

h  Province  de  Guieme  ,  de  repeter  fur  ledit  Saison,  ce  qu'elle  ^ura  debour- 

fé  pour  lui. 

X  V  I  I. 
L'Ordonnance  du  même  Synode  fera  obfervée  touchant  les  Fraix  des 

Commifl'aires  envoies  à  Orléans  ,  qui  feront  levés  fur  toutes  les  Eglifes  de 

k  Province. 

XVIII. 
Le  Sieur  de  la  Fiemerie  ,  Pafteur  de  Tome-houtontié  ,  en  XaintoHge  ,  s'é- 
îant  prefenté  pour  requérir  que  l'Article  du  Synode  de  Privas  ,  qui  concer- 
ne fon  Livre  ,  fût  modéré  dans  les  Termes ,  par  lefquels  on  a  dit  qu'il  «toit 
plein  de  Soupçon  d'Erreur,  remontrant  qu'il  a  befoin  d'Inftruétion ,  &  n'a 
rien  écrit  qu'il  ne  croie  ;  La  Compagnie  a  refolu  que  ledit  Article  ne  fera 
point  changé,  mais  elle  a  néanmoins  donné  Charge  aux  Sieurs  Bafnage  8c  Boh-^ 
eherea»  Pafteurs  ,  de  revoir  fon  Livre  ,  &  de  lui  donner  Inftrudion  :  pour 
faire  le  Raport  du  tout  au  Synode  :  Lequel  aiant  été  fait  ,  la  Compagnie 
lui  ordrannant  de  fupprimer  ion  Ecrit ,  lequel  ,  quoi  que  revii  par  lui  mê- 
me ,  ne  peut  pas  être  aprouvé  dans  fes  Expreflïons  ,  ni  dans  fa  Méthode  , 
l'exhorte  de  {uivre ,  dans  ta  Manière  d'enfeigner ,  la  Forme  des  faines  Paroles 
de  la  Sainte  Ecriture  ,  Se  juge  d'ailleurs  charitablement  de  fes  Sentimcns  ôc 
Intentions  ,  le  tenant  pour  Orthodoxe  fur  les  Matières  de  la  Foi ,  6c  fur  ce 
qui  concerne  les  Fondemens  de  la  Religion» 
X  I  X. 
Comme  on  relifoit  l'Obfervation  faite  fur  l'Article  i8.  de  la  Confeffiondb 
Foi ,  &  notamment  la  Preftation  du  Serment  ordonnée  à  tous  les  Pafteurs  em- 
ploies ,  êc  aux  Propofans  qu'on  apelle  au  Saint  Miniftere  ,  touchant  notre 
Juftification  ;  plufieurs  Provinces  aiant  remontré  que  ledit  Article  avoit  be- 
ïbin  d'être  eclairci  ;  La  Compagnie  après  une  longue  &  mure  Délibération 
&  Difcurion  ,  a  ordonné  qu'il  leroit  couché  de  la  Manière  fuivante. 
XX. 
Parce  que  quelques-uns  demandent  un  Eclairciflement  fur  le  i8.  Article 
de  la  Confefllon  des  Eglifes  Reformées  de  ce  Roiaume  ,  dans  lequel  il  eft 
parlé  de  la  Juftitîcation  :  Le  Synode  déclare  qu'en  ce  Point  ,  la  Forme  de 
la  Doftrine  qui  doit  être  reçue  Se  enfeignée  dans  lefdites  Eglifes  ,  félon  les 
Eci-itures  cft  ,  "Que  l'Homme  ne  trouvant  en  foi-même  ,  devant  ni  après 
,1  fa  Vocation  ,  aucune  Juftice,  par  laquelle  il  puiflè  fubfifter  devant  le  [u- 
,»  gement  de  Dieu  ,  ne  peut  être  juftitié  qu'en  fefus-Chrift  notre  Sauveur  , 
„  lequel  étant  venu  ,  a  été  obeïllànt  à  Dieu  fon  Père  ,  depuis  fon  Entrée  au 
„  Monde ,  jufqu'à  la  Mort  ignomineufe  de  la  Croix ,  aiant  accompli  parfai- 
,,  tement  en  Çà  Vie  &  en  fa  MoTt  ,  toute  la  Loi  donnée  aux  hommes ,  &  le 
„  Commandement  de  fouffrir  Sc  de  donner  Ion  Ame  en  Rançon  pour  plu- 
„  fieurs.  Par  laquelle  ObeïiTance  parfaite  ,  nous  fommes  rendus  Juftes  ,  en- 
„  tant  qu'elle  nous  eft  imputée  par  la  Grâce  de  Dieu  ,  6c  embraflée  par  la 
„  Foi  qu'il  nous  donne  ,  par  laquelle  nous  fommes  aflurés  que  par  le  Meri- 
„  te  de  toute  cette  Obeiflànce,  nous  avons  la  Remiflion  deltous  nos  Péchés, 
B  3  „  & 


j4        xx.i.  synode  national 

„  6c  fommes  rendus  dignes  de  la  Vie  Eternelle.  C'eft  à  cette  Sainte  Doâriiw 
qu'il  eft  enjoint  à  tous  les  Palleurs  6c  Profeffeurs  en  Théologie  ,  8c  à  tous  les 
autres  Membres  de  nos  Eglifes  ,  de  fe  tenir,  &  de  ne  s'en  départir  en  aucune  ma- 
nière ,  &  en  Confequence  de  cela  il  leur  eft  défendu  de  rien  prêcher,  ou  en- 
fcigner  ,  de  Bouche  ,  ou  par  Ecrit  ,  en  Public  ,  ou  en  Particulier  ,  qui  y 
répugne  dirc6tement  »  ou  indire<Stement  ,  6c  ordonné  que  ceux  qui  feront 
élus  au  St.  Miniftere  le  promettant  devant  Dieu  ;  6c  que  les  Confiltoires,  les 
Coloques  8c  Synodes  Provinciaux,  tiendront  la  main  à  l'Obfcrvation  exaétc 
de  ce  que  deflUs,  veillant  fur  les  Pafteurs  6c  fur  tous  les  autres  qui  y 
contreviendronc  >  pour  les  pourfuivre  par  toutes  les  Ccnfures  Ecdeiiatti- 
ques. 

XXI. 
Suivant  l'Ordonnance  du  Synode  de  PrivM  .  la  Province  de  Normandie 
s'eft  acquittée  de  Cent  Livres  ,  envers  le  Sieur  Wattable  ,  Icfquelles  ont  été 
enifes  entre  les  mains  des  Députés  du  PeiUstt. 


APPELLATIONS. 

Article  I. 

MOnfieur  fean  Con/latis  ,  Pafteur  de  l'Eglife  du  Mas-Granier  ,  apellant 
de  l'Article  du  dernier  Synode  du  Haut  Lan i^nedoe ,  tenu  i  M»MveK.in  ^ 
lui  refufant  la  Liberté  qu'il  a  demandée, attendu  l'indifpofition  de  fa  Femme, 
qui  ne  peut  pas  fuppoiter  l'Air  de  ladite  Ville  du  Mas,  6c  le  mauvais  trai- 
tement qu'il  a  reçu  depuis  plufieurs  années  :  Et  le  Sr.  Dardes  au  Nom  de 
ladite  Eglife  apellant  de  l'Article  du  même  Synode  ,  qui  permet  audit  Sieur 
Confians  de  refider  à  Montanban  ,  jufqu'au  prochain  Synode  l'rovincial  : 
Tous  deux  aiant  été  ouis  ,  &  les  Députés  de  la  Province  aiant  cxpofc  la  Rai- 
ibn  qui  les  a  portés  à  en  juger  ainU  :  La  Compagnie  a  mis  ledit  Sieur  Coth. 
fians  en  Liberté  ,  à  Condition  que  le  prochain  Coloque  pourvoira  fon 
Eglife  d'un  Pafteur  qui  refide  fur  le  Lieu  ,  6c  ledit  Confians  d'une  autre 
Eglife:  fie  ordonne  qu'il  fcrvira,  en  attendant,  l'Eglife  du  A/as,  conïmc 
devant ,  fans  être  obligé  à  y  refider.  Et  il  eft  enjoint  à  ladite  Eglife  de  lui 
paier  tout  ce  qui  lui  fera  deu  ,  avant  qu'elle  foit  pourvue  d'un  autre  Paf- 
teur, 

I  I 
L'Apel  du  Jugement  rendu  par  le  même  Synode  de  MaHveK.in ,  touchant 
k  Décharge  de  quelques  Anciens  du  Mas-Granier  ,  a  été  jugé  non  receva- 
ble  ,  la  Caufe  étant  de  celles  qui  peuvent  être  terminées  dans  la  Province  j 
Et  il  acte  remontré  aux  Parties  qu'elles  étoient  reprehenfibles  d'avoir  prefenté 
ici  des  Aétes  fsits  par  Main  de  Notaire  :  6c  de  ce  que  ,  contre  les  Dé- 
crets des  Synodes  Nationaux  ,  les  Anciens  fortant  de  Charge  ,  nomment 

ceux 


TENUATONNEINS.  i^ 

ceiTX  qui  y  entrent  ,  au  lieu  que  la  Nomination  appartient  à  la  Voix  com- 
mune du  Confiftoire.  On  a  fait  un  pareil  Jugement  du  Prétendu  Apel  à^lftAC 
Periers  ,  attendu  que  le  Cas  dont  il  s'agit  ,  eft  de  ceux  que  le  Synode  Pro- 
vincial doit  décider. 

I  I  I. 

Aiant  oui  dans  fa  Caufe  d'Apel  '^em  Froment  ,  Sufpendu  de  fa  Charge 
d'Ancien  par  le  Synode  du  Haut  Langnedoc  ,  contre  la  Refolution  de  fon 
Coloque  ,  qui  l'avoit  rétabli  ,  liins  que  le  Confiftoire  ,  ni  la  Partie  ,  ni  au- 
cun autre  en  eut  apellé ,  les  Députés  de  ladite  Province  n'aiant  propofc  au- 
cune Defenfe  contre  la  Raifon  de  fa  Plainte  :  La  Compagnie  a  cenfuré  ladi- 
te Province  de  ce  qu'elle  a  procédé  contre  les  Formes  éc  contre  tout  Ordre, 
&  elle  a  rétabli  ledit  Froment  dans  fa  Charge  d'Ancien. 
IV. 

Sur  l'Apel  du  Sieur  Paul  de  BattejMemare  ,  de  Rouen  ,  fe  plaignant  que  le 
ConGftoiredudit  Lieu,  n'a  pas  voulu  recevoir  les  Annonces  de  fa  Fille,  après  le 
Contrat  paflé  par  des  Notaires,  qu'elle  ne  fut  auparavant  Fiancée  par  le  Pafteur  : 
eftimant  cette  Neceffité  contraire  à  l'Article  du  Synode  de  Privas,  &  apellant  du 
Provincial  de  Normandie,  ten\i  à.  Se'es ,  l'An  1615.  par  lequel  cette  Coutume 
d'y  apeller  le  Pafteur  devant  les  Annonces  ,  auparavant  pratiqué,  étoit.con- 
lîrmée  8c  enjointe  à  toutes  les  Eglifes  :  La  Compagnie  a  trouvé  que  le  Con- 
fiftoire de  Pouen  a  ufé  de  trop  de  Sévérité  en  cela  ,  que  le  Sonode  ne  devoit 
pas  en  impofer  la  Neceflité;  c'eft  pourquoi  il  leur  eft  enjoint  de  laiftèr  à  l'a- 
venir cela  à  la  Liberté  des  Parties  ,  exhortant  d'autre  part  l'Apellant  d'être 
plus  modéré  qu'il  ne  l'a  été  dans  fes  Lettres  ,  fie  lui  remontrant  qu'il  ne  de- 
voit pas  renouveller  les  Querelles  aflbupics  depuis  long-tems  ,  par  la  Vigi- 
lence  duJit  Confiftoire  ,  avec  fon  Aquicfcement. 

Sur  l'Apel  du  Sr.  Fleuri,  Pafteur  de  l'Eglifc  de  Tonnai-charente  ,àt  la  Re- 
folution de  la  Province  de  Xaintonge  ,  le  retenant  pour  Pafteur  de  ladite  Egli- 
fe  ,  nonobftant  la  Prétention  de  fon  Père  qui  le  redemande  :  La  Compagnie 
lui  a  donné  fi  Liberté  ,  à  condition  qu'il  fera  paroître  au  Synode  ou  Colo- 
que prochain  de  fon  Eglife,  qu'il  eft  demandé  fuivant  les  Formes  de  laDifci- 
pline,par  une  EgUfc  proche) de  fon  Père, de  quoi  ledit  Synode,  ou  Coloque, 
jugera  dans  le  terme  d'un  An. 

V  l. 

Le  Diferent  des  Provinces  du  PoiUon  ôt  de  Bruagne,  pour  le  Demenbre- 
ment  des  Eglifes  de  Mor.taigu  8c  de  Fidle-vigne  ,  eft  renvoie  à  la  Province 
à''Anjoit  ,  pour  en  juger  définitivement  ,  par  l'Autorité  de  cette  Compagnie, 
attendu  que  l'Eglife  de  MottuigH  ne  fut  point  ouie  au  Synode  National  de 
St.  Aiaixent  ,  félon  ce  que  les  Députés  du  PoUIoh  ont  reprefenté. 
VIT. 

Sur  l'Apel  du  Sr.  Textor,  Pafteur  déchargé  dartsla  Protince  At  Bourgogne, 
de  l'Ordonnance  de  fon  Synode,  lui  diminuant  la  Portion  qui  eft  oétroiccà 
ladite  Province  ,  fous  fon  Nom  :  La  Compagnie  a  enjoint  à  ladite  Province, 
de  lui  reftituer  ce  qui  en  a  été  diftrait ,  &  de  lui  en  laifler  rentière  jouiftàn- 

■    ce 


U  XXL    SYNODE   NATIONAL 

ce  pour  l'avenir  :  Ce  qui  fera  gardé  déformais  tant  pour  lui ,  que  pour  tous 
les  autres  de  femblable  Condition ,  fans  que  les  Provinces  en  puiflent  difpo= 
fcr  autrement.  v  T  T  T 

Sur  l'Apel  du  Coloque  de  Chàlons  ,  de  l'Ordonnance  du  Synode  àtBour- 
goine,  adjugeant  &  unifiant  l'Eglife  de  Maç<m  au  Coloque  de  Lion  ;  ôc  par 
confequent  1ê  Miniftere  du  Sr.  PerreAu  ,  ci-devant  Pafteur  du  Pont  deFaux% 
La  Compagnie  a  ordonné  que  l'Eglife  de  Aiaçen  demeurera  jointe  au  Colo- 
que de  Chàlens  ,  jufques  à  ce  que  celle  du  Pont  de  Faux  puifl'e  être  pour= 
vue  d'un  Palleur  ,  ce  qui  fe  fera  au  pl^ûtôt. 
I  X- 

Sur  l'Apel  du  Sr.  Ri^erty  Pafteur  déchargé  dans  la  Province  du  D<j«/>^ïW, 
fe  plaignant  du  Synode  Provincial  ,  par  lequel  la  Portion  dudk  Ripert  eft 
chargée  des  Fraix  communs  avec  les  autres  ;  Il  a  été  refolu  que  ladite  Provin- 
ce lui  laiflèra  à  l'avenir  fa  Portion  toute  franche. 

Clément  le  Cervier  dit  le  Dauphin  ,  apellant  de  la  Sentence  du  Synode  Pro- 
vincial ,  par  laquelle  il  a  été  depofé  du  St.  Miniftere ,  n'aiant  pas  comparu 
devant  cette  Compagnie  ,  fon  Apel  eft  déclaré  defert. 

L'Apel  de  l'Eglife  àtValfrancefque,  fur  ce  que  le  Synode  des  Sevenes  avoit 
accorde  au  Quartier  de  St.  Romans  A^i  Célébration  de  la5/<r.  Cène  pour  un  jour 
de '.Dimanche,  eft  déclaré  nul ,  parce  que  cette  Caufe  eft  de  celles  qui  peuvent 
être  jugées  définitivement ,  par  le  Synode  Provincial. 

yV    1    !• 

L'Apel  du  Sieur  de  Mafouverain ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Poufan  ,  au  Bas 
Languedoc  eft  déclaré  defert  ,  parce  qu'il  n'aîpas  comparu,  ni  en  Perfonne, 
ni  par  Lettres  ,  6c  il  eft  enjoint  audit  Sieur  de  Mafouverain  ,  de  Compa- 
roître  dans  la  Province  des  Sevenes  ,  pour  repondre  fur  tout  ce  dont  il 
fera  enquis. 

^  X  I  I  L 

L'Apel  de  l'Eglife  de  Teyras  ,  dans  la  même  Province  ,  touchant  le  Mi- 
niftere du  Sr.  G^erm  ,  a  été  déclaré  defert  .  parce  que  ladite  Province  n'a  pas 
envolé  fes  Griefs .  ni  fait  comparoïtre  quelcun  de  fa  part. 
X  l  V. 
L'Apel  de  l'Eglife  du  Fignan  ,  de  ce  que  l'Ecole  Publique  de  fa  Provin- 
ce a  été  accordée  à  la  Ville  &  Eglife  d'^Andnfe ,  eft  jugé  non  recevable, 
cour  être  une  Caufe  de  celles  qui  doivent  être  jugées  définitivement  dans 
la  Province. 

X  V. 
Il  a  été  jugé  qu'il   n'y  avoit  pas  Lieu  d'Apel  contre  le  Jugement  des 
Sevenes  ,  fur  le  Refus  de  l'Union  des  Eglifcs  du  haut  Rouer gnt ,  avec 
leur  Province. 

XVI. 
Sur  l'Apel  du  Sieur  d&MArgonne^  ci-devant  Pafteur  de  l'Eglife  de  Nojers^ 

& 


TENUATONNEINS.  17 

&  exerçant  à  prefent  fon  Miniflere  dans  celle  de  Chaflillon  fur  Loire ,  d'où  la 
Province  de  Bourgoine  le  vouloit  tirer  :  Les  Députés  du  Berri  aiant  alTûré  la 
Compagnie  qu'il  fait  beaucoup  de  Fruit  dans  ladite  Egliic  de  Chaflillon  ,  Dieu 
y  beniflànt  fon  Travail  :  La  Compagnie  autorifant  ft  Vocation  dans  ladite  Egli- 
fe  de  Chaflillon  ,  ordonne  que  la  Province  du  Eerri  donnera  à  celle  de  Bour- 
gegne  un  Propofant  prêt  &  propre  à  être  emploie  au  faint  Minillcrc  ,  au  Gré  de 
fâdite  Province  de  Bourgavne ,  dans  le  prochain  Synode  Provincial. 
X  V  I  L 

Sur  l'Apel  de  l'Ancien  de  Crfy?<r/yr?gr.îf,  &  du  Sieur  T/Mf/  le  Père,  touchant 
le  Refus  qui  leur  a  été  fait  par  le  Synode  djs  Sevenes  ,  de  la  Perfonne  du  Sieur 
Tinel  le  Fils  ,  Paftcur  de  l'Eglife  d^Andufe ,  demandé  par  fon  Père ,  &  par  la- 
dite EgUfc  de  Cajielfagrut  ,  pour  lui  être  Paftcur  propre  :  La  Compagnie 
aprouvant  le  Jugement  du  Synode  des  Sevenes  ,  attendu  que  les  Formalités  n'a- 
▼oient  pas  été  obfer^'écs  dans  ladite  Demande ,  ordonne  que  le  Père  &  l'Eglife 
de  Caftelfagrat  obferveront  lefdites  Formalités  ordinaires ,  6c  nccellaires  :  &  au- 
ront Recours  au  Synode  prochain  de  la  B.ijfe  Guienne ,  ou  du  Coloquc  du  Haut 
Agenois ,  qui  jugeront  de  la  Portée  de  ladite  Eglife  requérante  ,  Se  de  l'Intérêt 
de  celle  de  Puimtrol  ;  Et  au  Cas  que  la  Province  ,  ou  le  Coloque  fjfdit ,  fe  joi- 
gne à  la  Demande  du  Père ,  &  de  ceux  de  Cuflelfagrat ,  le  Synode  des  Seve- 
nes ,  ou  le  prochain  Coloque  d'Andufe  accordera  la  Demande  du  Perc ,  &  de 
ladite  Ealife. 

X  V  I  I  L 

A  l'Apel  du  Coloque  de  Sauvez,  de  l'Ordonnance  du  Synode  des  Scvencs  te- 
nu à  5f.  Jem  de  GurdonittijMe ,  que  chaque  Coloque  paieroit  fes  Fraix  ;  il  acte 
dit  que  le  Synode  a  mal  jugé,  êc  le  Coloque  de  Sauvez,  bien  apellc  :  Sc  que 
déformais  l'Ordre  précèdent  aura  Lieu  ,  tant  pour  les  Fraix  des  Deputations, 
que  pour  les  Dons  Charitables ,  ôc  tous  autres. 
XIX. 

Après  la  Leéturede  la  Lettre  de  Charles  Roi,  Notaire  Roial  à  Loudun^ 
l'Apcl  qu'il  a  interjette  ,  de  la  Sentence  du  Synode  Provincial  ^  Anjou  ^  a  été 
mis  à  néant  :  &  ledit  B.oi  exhorté  de  fe  foumetu-e  à  l'Ordre  de  l'Egliie ,  en  ce 
qui  concerne  l'Adminiftration  du  Batême ,  félon  qu'il  a  été  confirmé  dans  cette 
Compagnie ,  par  l'Avis  commun  des  Synodes  Provinciaux  ,  qu'elle  a  examiné 
&  aprouyé. 

XX. 

Sur  l'x-\pel  du  Coloque  de  Champagne,  fe  plaignant  de  la  Sentence  du  Syno- 
de Provincial  de /'/yZe  ^e  fr^îwcf ,  qui  laiîlbit  la  Defignation  du  Lieu  auquel  il 
fê  doit  convoquer  ,  à  la  Difcrction  dudit  Synode,  félon  la  Pluralité  des  VoiX  ; 
La  Compagnie  a  ordonné  que  ledit  Coloque  de  Champagne  aura  le  Droit  de  la 
Convocation  dudit  Synode ,  de  quatre  ans  en  quatre  ans. 
XXI. 

L'Apel  de  l'Eglife  de  Pens ,  de  ce  que  le  Jugement  de  fon  Coloque  a  été 
révoqué  par  le  Synode  de  la  Province  de  Xaintange ,  par  lequel  ladite  Eglifc  a 
été  condamnée  à  paier  les  Gages  du  Sieur  Peiris ,  durant  fa  Suipenfion  ,  eft 
renvoie  à  la  Province  du  Potion  ,  pour  en  juger  définitivement ,  fclon  l'Ordre 

T9me  II.  C  obier- 


i8  XXI.    SYNODE    NATIONAL 

oblcrvé  en  Matières  Pécuniaires  ;  comme  auflî  de  la  Plainte  que  fait  la  même 
Eglife  de  n'avoir  reçu  aucun  Soulagement  de  la  Libéralité  du  Rot,  depuis  qu'el- 
le ell  dépourvue  de  Pafteur,  fila  Province  de  Xamtonge ,  à  laquelle  elle  fera^ 
préalablement  fa  Demande ,  ne  lui  tait  Droit. 
XXII. 
Sur  l'Apel  du  Sieur  6,?«#^f  ,  Paileurde  l'Eglife  de  Gevaudun  ,  du  Refus- 
de  Congé  qui  lui  a  été  fait  par  le  Synode  de  la  BaiIc  Gutenne ,  auquel  Apel  le 
SynoSc  àw  Haut  Languedoc  :xàh<^rt ,  Scl'Eglife  de  F;7/<f»?«r ,  demandant  ledit 
sieur  GauJJÎde  pour  être  Pallcur  propre  de  ladite  Eglife  :  La  Compagnie  recon- 
noillànt  que  le  Synode  de  la  Bjfe  G  (tienne  avoit  Droit  de  le  retenir  i  aiaiit  néan- 
moins égard  à  la  NecelTité  &  au  Delir  de  l'Eglife  de  Vtilempir ,  &  aux  Afaires 
qui  apc!  lent  ledit  G<î«j^i^e  fui-  les  Lieux,  ôc  qui  le  pourroient  dillraire  de  ft 
Charge  ,  a  confenti  à  la  Demande  de  ladite  Eglife ,  8c  au  Dcfir  de  ladite  Pro- 
vince, qui  pourvoira  l'Eglife  de  G^ z'..';/^«m  d'un  Parteur ,  ou  d'un  Propofant, 
capable  d'être  reçîi  dans  le  prochain  Coloque  du  Haut  Amenais,  en  cas  que  la 
Province  de  la  Baffe  Gutenne  ne  la  puillé  pas  pourvoir  d'un  autre  Palleur. 
X  X  1  I  L 
Les  Députés  de  l'Eglife  &  de  la  Jurade  de  Nerac ,  relevant  leur  Apel  de  la' 
Sentence  du  Synode  de  la  Baffe  Gmenne ,  ont  remontré  leurs  Griefs  ,  en  ce  que 
ledit  Synode  aiant  cenfuré  ladite  Eglife  ,  l'a  obligée  de  recevoir  pour  quatrième 
Pnileur  le  Sieur  Launne',  ci-devant  Paileur  de  l'Eglife  de  Senitot,  en  Norman- 
die,  lequel  a  reprefenté  qu'il  n'avo;t  été  donné  que  par  Prêt,  aiant  été  volon- 
tiiiiemenr  dévoué  au  Service  de  l'Egliie  de  Nerac  par  fon  Père ,  devant  même 
que  d'être  reçu  au  faint  Miniftcre  ,  ce  qui  n'a  été  tait ,  que  fous  Condition  que 
kiditc  Eglife  de  Nerac  le  pounoit  demander:   La  Compagnie  aiant  oiii  tout  ce 
qu'ils  avoient  à  dire ,  &  vu  les  Ecrits  produits  de  part  &  d'autre ,  a  jugé  les 
Procédures  du  Confiftoirc  de  Nerac  ceniurables ,  &  de  fait  les  a  cenfurées  ,  & 
reconnu  qu'il  a  fait  tort  audit  Sieur  L.ttanné  de  l'avoir  retiré  de  l'Eglife  qu'il 
fervoit ,  fins  le  vouloir  emploier  dans  celle  qui  Papelloit ,  aiant  mal  commencé 
en  ce  qu'elle  avoit  fait  un  Prêt  de  celui  qui  n'étoit  pas  encore  en  fon  Pou- 
voir ,  8c  mal  achevé  par-  la  Produélion  qu'elle  a  fait  de  plufieurs  Actes  8c  Déli- 
bérations contradiétoires.     Quant  audit  Sieur  L^M»»e,  elle  a  reconnu  qu'il  ne 
s'étoit  point  ingéré,  8c  qu^il  avoit  eu  Droit  de  prendre  fon  Congé  ,  fur  le  Ra- 
pel  de  fon  Père  &  de  ladite  Eglife,  de  laquelle  nàinmoins,  pour  le  bien  de  la 
Paix  ,  il  a  été  déchargé ,  &  elle  de  lui  ,  pour  être  accordé  à  une  autre  Eglife. 
Et  on  a  ordonné  que  celle  de  Nerac  paiera  les  Gages  diis  audit  Latanne  ,  depuis. 
le  tems  de  fon  Arrivée ,  fiuf  à  déduire  le  tcms  qu'il  a  fervi  les  Eglifcs  auxquel- 
les il  a  été  envoie  par  le  Coloque ,  ou  autrement. 
XXIV. 
Sur  la  Remontrance  faite  par  le  Sieur  Latanne';  que  l'Article  qui  lui  a  été 
délivre  ,  8c  à  ceux  de  Nerac,:ivoiii  quelque  Ambiguïté .  en  ce  qui  concerne  le 
Paiement  de  foa  Entretien ,  laquelle  x^mbiguité  pourroit  caufer  quelque  Refus. 
8c  nouvelle  Difcordc  entre  ladite  Eglife  &  lui  :  La  Compagnie  aiant  oiii  fur  ce- 
la le  Sieur  Aiermet ,  pour  ce  qui  concerne  fon  Intérêt  ,   en  interprétant  fon 
i-atcntion  fur  ledit  Article ,  a  ordonné  que  ledit  Sieur  Latanné  recevra  par  les 

Mainis. 


TENUATONNEINS.  i^ 

Mains  du  Sieur  Forton,  des  premiers  Deniers  des  Portions  attribuées  à  l'Eglifè 
de  Nerac ,  la  Somme  de  trois  cens  Livres ,  pour  l'entier  Acquit  de  ladite  Egli- 
fe  envers  loi,  fans  aucun  Recours,  de  part  ni  d'autre,  lur  les  Eglifes  pour 
lefquelles  ledit  Sieur  Latannc  a  exercé  fon  Miniftere  depuis  fon  retour  ca 
Cuienne. 

X  X  V. 

Sur  l'Apel  ai' Antoine  àc  Rotiffan ,  Balancier  à  Lion^  de  l'Ordonnance  du 
Synode  de  Bourgegncs  8c  du  Litnneis;  par  laquelle  il  lui  étoit  enjoint  de  reti- 
rer fon  Fils  de  l'Ecole  des  Jefttites,  autrement  qu'il  feroit  pourfuivi  par  tou- 
tes les  Cenfures  Ecclefiaftiques  :  La  Compagnie ,  aiant  oiii  la  Lefture  de  fes 
Raifons ,  les  a  jugées  nulles ,  &  par  confcquent  fon  Apel ,  &  elle  aprouvc  ce 
qui  a  été  ordonne  par  ladite  Province. 

X   X  V  î. 

Monfieur  Efaïe  Ferrier  s'étant  prcfenté  pour  remontrer  qu'il  a  été  juftific 
par  la  Province  du  Vtvtirex. ,  Scpour  demander  d'être  rétabli  au  faint  Minif- 
tere: La  Compagnie  a  commis  deux  l'afteurs  6c  deux  Anciens,  pour  voir 
les  Papiers  produits  de  tous  côtés  ,  &  en  faire  le  Raport,  fur  lequel  on  for- 
mera le  Jugement,  îk  aiant  oiii  ledit  Raport,  tant  de  ce  qui  fût  reconni^iau 
Synode  de  Privas,  &  de  ce  qui  requeroit  encore  une  plus  ample  Preuve, 
que  de  ce  qui  s'eft  pallc  depuis  dans  fes  Deportemens,  examinés  dans  les 
Confiftoires  &  Coloqucs,  &  dans  les  Synodes  i-'rovinciaux,  les  Députés  du 
yivarez  aiant  recité  ce  qui  s'eft  pafle  dans  leur  Synode  fur  fa  Prétendue  Juf- 
tilîcation  :  Oiii  fur  le  tout  ledit  Ferrter ,  tant  en  fes  Réponfes  qu'en  ce  qu'il 
a  nié,  8c  toutes  autres  chofes  étant  mcurement  pefées  :  on  a  trouvé  qu'il 
n'a  point  fitisfait  à  l'Article  de  Privas,  ni  vécu  depuis  comme  il  étoit  obligé 
pour  faire  aprouver  à  l'Eglifè  fa  Conduite,  aiant  donné  lieu  à  de  nouvelles 
Accufations,  fur  lefquelles  il  ne  fe  trouve  pas  encore  pleinement  convaincu, 
on  a  continué  fi  Sufpcnfion  jufqu'au  Synode  National  prochain,  &  cepen- 
dant il  fe  retirera  dans  une  Eglik  de  la  Province  du  H.mt  Languedoc  ,  ou 
dans  la  Ville  de  Genève  ,  à  ion  choix,  pour  y  vivre  de  telle  forte  qu'il  puif- 
fe  tirer  de  ladite  Province,  ou  Eglifc  ,  un  Témoignage  Public  de  fa  Rcpen- 
tance:  Et  pour  ce  qui  eft  du  pallc  ,  il  travaillera  à  fe  juftiiîer  par  tous  les 
Moiens  légitimes ,  defquels  ledit  Synode  National  prendra  connoiflance  ëc 
jugera;  cependant  on  lui  donnera  une  Portion  de  celles  qui  feront  attribuées 
à  la  Province  du  Bas  Languedoc,  laquelle  lui  fera  paiée  franche  &  quitte  de 
tous  Fraîx,  &  de  plus  on  lui  accorde  la  main  levée  de  celle  qui  avoir  été 
arrêtée  l'Année  dernière,  entre  les  mains  du  Sieur  Ducandal  ^  ou  du  Rece- 
veur  de  la  Province  du  Bus  LangHedoc. 

X  X  V  I  L 

Sur  l'Apel  de  l'Eglifè  de  Beders  du  Refus  que  lui  a  fait  le  Synode  de  la 
Province  du  Bas  Languedoc ,  de  paier  les  Gages  du  Sieur  Codar  ,  durant  le 
tems  qu'il  a  été  abfent  pour  les  Afaires  Générales ,  à  quoi  ledit  Sieur  Codur 
s'étoit  obligé  par  une  Promcfle  en  Faveur  de  ladite  Eglife  de  Bez.iers  :  La 
Compagnie  confiderant  la  Longueur  de  fon  Abfence,  pendant  laquelle  il  a 
icryi  le  General  de  ladite  Province,  a  ordonné,  attendu  que  ladite  Eglife  de 
C  X  ttwr's 


;o  XXr.    SYNODE    NATIONAL 

Sez.iers  a  paie  les  Giiges  dudit  Sieur  Codur ,  durant  le  tems  de  fon  Abfence;- 
&  a  fait  des  Fraix  pour  être  vifitée  par  d'autres  Pafteurs  )  que  pour  k  re= 
compcnfer ,  la  Province  du  Bas  Languedoc  donnera  à  ladite  Eglife  la  Som- 
me de  quatre  cens  cinquante  Livres,  fans  y  précompter  ce  qu'elle  a  reçu  des 
Deniers  de  l'Oftroi  du  Rot,  à  Condition  auflî  que  ledit  Sieur  Codur  demeu- 
rera quitte  envers  ladite  Eglife. 

XXVIII. 

Sur  l'Apel  de  l'Eglife  de  Bez.iers ,  de  ce  que  le  Miniftere  du  Sieur  Codur 
a  été  prêté  pour  fix  Mois  à  l'Eglife  de  Ganges ,  par  la  Province  du  Ras  Lan' 
gftedoc ,  aiant  été  demandé  enfuite  par  un  autre  Synode  de  la  même  Province, 
il  fût  refolu  que  les  Parties  fe  pourvoiroient  devant  cette  Compagnie  ,  fiif 
l'inftance  que  faifoit  ledit  Sieur  Codnr  d'être  entièrement  Libre  :  L,e3 
Dcputcs  de  l'Eglife  de  Beuers ,  6c  ledit  Sieur  Cod»r  aiant  été  oiiis  fur  leurs 
Plaintes,  Demandes,  Raifons ,  &  Réponfes,  ledit  Sieur  Codu-r  ^  été  donné' 
à  l'Eglife  de  Ganges  pour  y  demeurer  comme  propre  Paftcur  :  6c  on  a  ordon- 
né que  la  Province  du  Bas  Lanmedoc  envolera  à  l'Eglife  de  5ei«>?-/ deux  Paf- 
teurs  qui  la  ferviront  par  Prêt,  jufqu'à  ce  qu'elle  foit  pourvue  d'un  Paftcur 
qui  foit  propre  ,  lequel  on  lui  donnera  le  plutôt  qu'il  fera  pollible  :  &  dès  à 
prefent  l'Ancien  de  Ganges  s'eft  obligé  au  Nom  de  fon  Eglife,  de  la  faire  fer» 
vir  trois  Mois ,  par  k  Miniftere  dudit  Sr,  Codur. 
XXIX. 

Le  Sieur  Mairveis  le  Fils,  Paileur  de  l'Eglife  de  Pomprgnan,  6cdeIaC<(- 
dtere  ,  "s'étant  prefenté  devant  cette  Compagnie  pour  foûtenir  l'Apel  qu'il  a 
interjette  du  Synode  des  Sevenes ,  ôtant  à  PEglife  de  St.  HyppoUte  J'Elperan- 
ce  de  l'avoir  pour  Pafteur,  &  enjoignant  audit  Sieur  Adairveis  de  faire  f» 
Demeure  dans  un  des  Lieux  de  fon  Eglife,  hors  du  Bourg  de5f.  HyppoUte: 
&  quelques  Députés  aisnt  aufli  comparu  ,  au  Nom  de  plufieurs  Habitans 
du  dit  Bourg  ,  en  Qiialité  d'Apellans  du  nriême  Synode  .  en  'ce  qu'il  a 
déclaré  qu'ils  ne  pou  voient  pas  entretenir  deux  Pafteurs  ,  &  leur  a  re- 
fufé  la  Demande  du  Miniftere  dudit  Sieur  Manveis  6c  l'Union  de  fes  Egli- 
fes,  à  celle  de  St.  HippoUte:  La  Compagnie  ,  après  avoir  oi.ii  les  Apellans,6c 
les  Députés  du  Synode  des  Sevenes ,  a  ordonné  que  le  prochain  Coloque,ou 
Synode  de  ladite  '^rovince  députera  quelques  l'afteurs  Sc  Anciens,  lefqucls 
aflémblcront  l'Egl'.ic  un  jour  Je  Dimanche,  pour  oiiir  la  Pluralité  des  Voix, 
furies  Moiens  6c  la  Volonté  qu'ils  uuront  d'entretenir  deux  Pafteurs,auquel 
Cas  ils  lui  en  donneront  un  Second  au  plutôt,  mais  non  pas  leSr.  Mairveis» 
qui  demeurera  propre  à  fes  EgUfes,  6c  les  Icrvira,  fur  l'Ofrc  que  le  Sr.  Boni 
a  fait  au  Nom  du  Co  oquc  de  Sauvés,  de  pourvoir  à  fon  Entretien  i  confir- 
mant au  reftc  le  Jugement  d'jdit  Synode  Provincial  ,  tant  en  ce  Point, 
qu'en  ce  qui  concerne  la  Demeure  dudit  Sr.  Mairveis  à  St.  HippoUte  y  ÔC  elle 
lui  ordonne  de  fe  retirer  au  premier  jour  dans  fon  Eglife. 
XXX. 
Sur  l'Apel  de  l'Eglife  de  Ntmes  du  Refus  qui  lui,a  été  fait  par  la  Provin- 
ce du  Bas  Languedoc^  du  Miniftere  du  Sr.  Chauve ,  à  prefent  Pafteur  de  l'E- 
glife de  Somtnteres ,  alléguant,  tant  l'importance  de  ladite  EgUfe  de  Nimes\ 

que 


T  E  N  U    A    T  O  N  N  E  I  N  s:  it 

flue  le  grand  Befoin  Se  Neceflité  qu'elle  a  d'un  Pafteur ,  dont  l'Age  Se  l'Ex- 
périence répondent  aux  Charges  de  ladite  Eglife  :  La  Compagnie  ,  après 
avoir  oiii  la  Lefture  des  Lettres  de  l'Eglife  de  Nîmes  ,  kDemande  Verbale 
faite  par  le  Sr.  de  Pierredon,  Ion  Député,  &  les  Raifons  du  Synode  Provin- 
cial, par  la  Bouche  de  ceux  de  ladite  Province  ,  a  ordonné  que  le  Sieur  Chaa- 
Wfera  prêté  pour  trois  Mois  à  l'Eglife  de  Nîmes,  après  lequel  Terme  le  Sy- 
node Provincial  qui  fera  convoqué  ,  aiant  oiii  les  deux  Eglifes  6c  ledit  Sr." 
Chauve,  pourra,  s'il  le  juge  neccflaire,  difpofer  de  fonMiniftere  j  par  l'Au- 
torité de  cette  Compagnie  ,  pour  le  donner  à  l'Eglife  de  Nimes  ,  &  pour- 
voir à  l'Eglife  de  Sommieres  d'un  autre  l^afteur  ,  pris  de  Nimes  ,  ou  d'ail- 
leurs. 

XXXI. 
Le  Sieur  de  la  Paye  ,  Pafteur  de  l'Eglife  à'^Aubems  en  Vivarez.,  s'étant 
prefênté  en  qualité  d'Apellant  du  jugement  du  Synode  Provincial ,  par  le- 
quel il  a  été  déclaré  très-ccnfurable,  furquoi  il  fût  ordonné  que  le  prochain 
Synode  de  la  même  Province,  le  changcroit  d'Eglifc  ,  s'il  le  jugeoit  expé- 
dient. Se  que  cependant  le  Coloque  veilkroit iur  fes  Dcportemens  :  Lèpre» 
fent  Synode  a  cenfuré  toutes  les  Procédures  de  ladite  Province,  en  ce  qu'el- 
le a  reçu  des  Mémoires  non  fignés  Sc  làns  Délateur  contre  ledit  de  la  Faye-y 
l'aiant  cenfuré  fims  fujet,  Sc  fait  cnregitrer  faCenfure,  Çm%  produire  aucun 
A6te  qui  rende  fon  Jugement  vabble^  c'eft  pourquoi  la  Compagnie  aprou- 
vant  l'Apel  dudit  Sieur  de  la  t'aye ,  a  révoqué  la  Sentence  dudit  Synode  Pro- 
vincial en  toutes  fes  Parties. 

X  X  X  I  r. 

Sur  l'Apel  interjette  par  quelques  Habitans  de  Caujfaâe ,  de  l'Ordonnance  du 
Synode  Provincial  du  Haut  Languedoc  ,  par  lequel  le  Sieur  Grand  ,  auparavant 
leur  Pafteur  ,  après  avoir  été  fufpendu  pour  trois  Mois ,  &  feparé  d'eux  pour 
trois  Ans,  leur  doit  être  rendu  au  bout  dudit  Terme  ;  La  Compagnie  aiant  paf- 
fé  par  defllis  les  Formalités ,  qui  n'avoient  pas  été  bien  obfcrvées  dans  leur  dit 
Apel  ,  les  y  a  reçus  :  Et  après  avoir  oiii  ladite  Province ,  6c  vu  fon  Décret,  fai- 
fant  Mention  de  pluficurs  fautes  defquellcs  ledit  Grand  eft  prévenu  :  on  a  con- 
clu qu'il  feroit  fommé  de  fe  prefentcr  ,  pour  être  oiii  perfonncllcment ,  &  jugé 
félon  le  Mérite  de  fa  Caufe.  Surquoi  ledit  Sieur  Grand  aiant  été  examiné  par 
les  Commiflaires  qui  lui  ont  été  donnés  :  après  leur  Raport ,  la  Compagnie 
agravant  ladite  Cenfuré ,  a  jugé  qu'il  ne  peut  pas  exercer  fon  Miniilere  avec 
Edification  dans  l'Eglife  de  Caujfade  ,.  c'eft  pourquoi  elle  a  ordonné  qu'il  fera 
pourvu  d'une  autre  Eglife  par  le  prochain  Coloque  du  Bas  Querci ,  fans  qu'il 
puiflé  être  remis  à  l'avenir  dans  celle  de  Caujfade  \  ni  que  ladite  Eglife  ait  Droit 
d'exiger  de  lui ,  ou  de  fon  Père ,  en  Qualité  de  Caution ,  ce  qu'elle  lui  a  foiir- 
ni  pour  fes  Etudes  ,  attendu  le  tems  de  l'Exercice  de  fon  Mimftere  dans  ladite 
Eglife. 

X  X  X  I  I  r. 

Sur  l'Apel  du  Coloque  des  Iftes  ,  de  ce  que  le  Sr.  de  la  Forefi ,  ci  -  devant 
Pafteur  de  l'Eglife  de  St.  Jean  d'Angles,  a  été  donné  a  l'Eglife  àcManJfé  au 
Coloque  de  St.  Jean  d'AngeU  ,  par  le  Synode  de  fa  Piovincc  :  Après  avoir  oiii 

C  3  î^ 


îî  XXL  SYNODENATIONAL 

le  Sr.  Co^  ,   Pafteur  ,  deduifant  les  Rnifons  dudit  Coloque  ,  &  les  Députés 
dudit  Synode,  la  Compagnie  a  confirme  le  Minifcere  du  Sieur  de  la  Farefi  à 
Manfé,  &  ordonné  que  ladite  Province  pourvoira  l'Eglifc  de  St.Jemd'uin- 
fles,  flu  plutôt. 
*  XXXIV. 

L'Apelde  l'Eglife  à^Jnn^  pour  les  Portions  qu'elle  demandoit  Franches , 
&  qui  lui  avoient  été  refufecs  par  le  Synode  de  la  Bajfe  Guienne  ,  ell  déclaré  non 
recevable ,  ôc  l'Afaire  renvoiéc  à  ladite  Province ,  laquelle  pourvoira  à  l'Entre- 
tien d'un  Pafteur ,  audit  Lieu  ,  quand  il  y  fera  établi, 
XXXV. 

L'Apel  de  l'Eglife  de  Bolebec  ôc  du  Sieur  St»iffon  de  l'Ordonnance  de  la  Pro= 
vince  de  Normandie  ,  par  laquelle  ledit  Simpfon  ell  exclus  ,  non  feulement  de 
ladite  Egliie  de  Boieùec  ,  mais  auffi  des  autres  Eglifes  de  Normandie ,  a  été  mis 
à  néant ,  &  le  Jugement  de  ladite  Province  confirmé ,  laquelle  eft  exhortée 
d'avoir  foin  que  l'Eglife  de  Btleke  foit  poui-vûë  d'un  fécond  Pafteur ,  fi  elle 
Icjugcn^ccte.  XXXVI. 

Sur  l'Apel  interjette  ^xir  le  Coloque  à''Albigeets  dans  la  Province  du  Haut 
tan^Hedoc  Sc  de  la  Haute  Guienne  ,  du  Jugement  rendu  par  le  Synode  de  ladite 
Province  fur  l'Afaire  du  Sieur  fofîon  ,  l'un  des  Pafteurs  de  l'Eglife  de  Caflres  , 
en  ce  qui  concerne  les  Cenfures  faites  contre  ledit  Coloque ,  &  les  Commiflài- 
res  qu'il  avoit  nommés  ;  la  Compagnie  ,  après  avoir  oUi  le  Sieur  Raffin ,  Paf- 
teur de  l'Eglife  de  Realmont ,  Défendeur  dudit  Coloque ,  &  les  Députés  de  la- 
dite Province ,  enferable  ledit  Sieur  Jofion ,  &  le  Sieur  de  la  Garrigue ,  Dépu- 
té de  l'Eglife  de  Cajtres  ;  Sc  aiant  auflî  oiii  les  Commiflàires  qu'elle  avoit 
nommés  pour  voir  les  Pièces  produites  par  toutes  les  Parties ,  Sc  {procéder  à  l'E- 
xamen &  à  la  Confrontation  des  Témoins  qu'elle  avoit  indiqués ,  lefquels  fc 
font  trouvés  en  ce  Lieu  ;  a  levé  la  Cenfure  foite  contre  ledit  Coloque  &  contre 
kfdits  Commiflàires  par  ledit  Synode,  aprouvant  quant  au  refte  fon  Jugement 
fur  tous  les  autres  Points ,  &  ordonnant  que  tous  les  Papiers  concernant  ce  Fait 
feront  mis  entre  les  mains  du  Sicur  Gurdeji^  peur  en  abolir  la  Mémoire. 
XXXVII. 

L*Apel  du  Sr.  Raffin  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Realmont ,  du  Synode  du  Haut 
Lani^uedoc  ,  confirmant  l'Ordonnance  du  Coloque  ai' Albigeois  ,  par  lequel 
l'E"life  de  Realmont  étoit  obligée  de  vifiter  l'Annexe  de  la  Fenafe ,  de  fix  en 
fix  Semaines ,  a  été  mis  à  néant ,  &  on  a  refolu  que  ladite  Ordonnance  aura  fon 
Efet. 

X  X  X  V  ï  I  L 

L'Apel  des  Confuls  de  Paniers  ,  du  Jugement  du  Synode  Provincial  du 
Jiam  Laniruedtc  ,  touchant  la  Prefleance  qu'ils  pretendoient  fur  le  Juge  dudit 
Lieu  en  aprochant  de  la  Sainte  Table  de  la  Communion  ,  a  été  déclaré  non 
recevable ,  comme  étant  du  Genre  desCaufes  qui  peuvent  Se  doivent  être  ter- 
minées dins  les  Synodes  Provinciaux. 

XXXIX. 

L'Apel  du  Sr.  Cr^ve  ,  Ancien  de  Famiers ,  de  l'Ordonnance  du  Synode 

du 


T  E  N  U    A    T  O  N  N  E  I  N  s:  25 

iu  Haut  Languedoc  ,  touchant  les  Deniers  arrêtés  entre  les  mains  du  Sr.  LU 
jromter  ,  eft  déclaré  dcicrt  ,  Sc  non  recevable  :  6c  on  a  ordonné  que  ladite 
Délibération  fera  mife  eu  Efct. 

X.  Li- 
Il  a  été  ordonné  fur  l'Apel  du  Sr.  Colinet ,  touchant  un  Décret  du  Syno- 
de de  Bourgogne,  que  cette  Province  paiera  les  Fraix  ,  tant  du  Voiage  dudic 
Sr.  ColUnet  ^  comme  celui  qui  fut  envoie  en  Cour  pour  porter  les  Procès  Ver- 
baux des  Eglifcs  de  Chàlons  ,  &  de  Parai. 

MATIERES     GENERALES. 

ArTI  CLE    Î. 

SUr  la  Propofition  de  la  Province  du  Haut  Languedoc  ,  &  de  la  Hauts 
Cuienne  ,  de  demander  très-humblement  à  Leurs  Majeflés  ,  les  Gages 
entiers,  pour  les  Pafteurs  :  La  Compagnie  a  été  d'Avis  qu'il  fera  plus  à  pro- 
pos que  cette Refolution  foit  faite  par  les  Afîèmblées  Politiques  Provinciales» 
pour  être  portée  enfuite  à  la  Nationale. 

Sur  la  Demande  de  la  même  Province,  s'il  fcroit  permis  aux  Confiftoires 
de  rendre  Témoignage  devant  le  Magiftrat  ,  contre  ceux  qui  fe  comportent 
d'une  manière  infolente  &  outrageure,foit  envers  ceux  qui  y  font  apellés,ioit 
envers  les  Pafteurs  &  les  Anciens  ^  On  a  repondu  que  l'Article  de  la  Difci- 
pline  défendant  la  Révélation  ,  en  Jugement  ,  des  chofes  qui  fe  font  paflces 
au  Confiftoire  ,  ne  doit  pas  être  reftraint  aux  feules  Confelfions  des  Délits; 
mais  qu'il  concerne  auflî  celle  de  toutes  les  autres  Chofes  qui  s'y  paflént, ex- 
cepté feulement  les  Excès  8c  Outrages  de  Voie  de  Fait  ,  touchant  lefquels 
il  fera  permis  de  révéler  au  M.igiftrat  ce  qui  fe  fera  pallé.  Qiiant  aux  Excès 
de  Paroles,  quelles  qu'elles  foicnt  ,  ce  fera  au  Confiftoire  d'y  appliquer  les 
Cenfures  Ecckfiaftiques. 

III. 

La  Province  de  la  Haitte  Guie-nne,  demandant  un  Règlement  certain  pour 
la  Décharge  des  Anciens  des  Eglifcs  oii  ils  font  en  Charge  pour  un  certain  tems, 
qu'elle  defiroit  être  limité  :  La  Compagnie  a  jugé  qu'il  dcvoit  être  lailfé 
à  la  Prudence  des  Synodes  Provinciaux  :  Ordonnant  néanmoins  que  celui 
qui  auroit  été  Député  par  le  Synode  de  la  Province  pour  fe  trouver  au  Na- 
tional ,  demeurera  dans  la  Charge  d'Ancien  .  jufqu'à  ce  qu'il  ait  exécuté 
celle  qui  lui  a  été  commife  Se  qu'il  en  ait  rendu  Compte,  quand  même  le 
temps  prefix  de  fa  DecLarge  feroit  venu. 
IV. 

Sur  la  Remontrance  de  plufieurs  Provinces  ,  qu'attendu  la  Continuatiot* 
Je  la  Corruption  des  Mœurs  ,  les  Menaces  des  Jugemens  de  Dieu  qu'elles 
attirent  j   la  Neceffité  d'invoquer  le  Nom  de  Dieu  cxtraordinairement  pour 

la. 


a4  XXÎ.    SYNODE    NATIONAL 

k  profperité  de  Leurs  Majefiés  ,  la  Benediftion  de  Dieu  fur  les  Commence- 
mens  &  les  Progrès  de  la  Majorité  du  Roi  approchante,  le  Bien  de  fonEtat^ 
l'Aftcrmiflement  de  la  Paix  ,  6c  l'Union  de  nos  Eglifes ,  il  feroit  nccefTaire 
de  célébrer  un  Jeune  Public ,  par  toutes  les  Eglifes  de  ce  Roiaume  :  La  Com- 
pagnie Pa  fixé,  pour  les  Caufes  fufditcs  ,au  quatrième  jour  de  Septembre  pro- 
chain :  Et  quant  aux  Prières  Extraordinaires  ,  elle  a  remis  à  la  Prudence 
des  Provinces  de  les  faire  dans  les  L-ieux  où  cette  Coutume  eft  établie ,  &  de 
les  rétablir  dans  ceux  oîi  elles  ont  été  dilcontinuées. 
V. 

Les  Députés  du  Berri,  demandant  quelque  Changement  dans  l'Article  du 
Synode  National  delà  Rochelle,  qui  contint  un  Règlement  pour  les  Moines  qui 
fortent  des  Convents,  afin  qu'ils  foient  renvoies  chacun  dans  fa  Province, ce 
qui  furcharge  beaucoup  celles  qui  font  Pauvres  :  La  Compagnie  n'a  pas  jugé 
devoir  rien  changer  à  cet  Article  ;  mais  elle  exhorte  les  Provinces  d'ufer  de 
Prudence  dans  la  Réception  de  telles  Gens ,  &  de  Charité ,  pour  ne  point 
charger  les  Provinces  qui  ont  befoia  de  foulagement. 
^  VI. 

A  la  Requifîtion  de  la  Province  à^Orleans  &  de  Bourgogne ,  les  Sieurs  Dé- 
putés Généraux  iont  priés  8c  exhortés  de  pourfuivre,au  Nom  de  cette  Com- 
pagnie ,  la  Vérification  des  Lettres  d'Exemption,  de  Tailles  &  d'autres  Sub- 
fides  ,  obtenues  pour  les  Palkurs  ;  Sc  les  Députés  des  Eglifes  en  ce  Syno- 
de, font  chargés  de  porter  la  même  Demande  aux  A flemblées  Provinciales 
Mixtes  ,  pour  y  joindre  les  très -humbles  Requêtes  de  l'Aflemblée  Gé- 
nérale ,  au  Cas  qu'il  n'y  foit  pas  pourvu  devant  le  leras  de  fa  Convo- 
cation. 

VIL 

Sur  la  Remontrance  de  la  Province  du  Dauphitié  ,  que  dans  la  Seétion  V. 
du  Catechifmc  ,  il  feroit  bon  de  changer  les  Mots  de  Prêtre  <^  de  Pretrife , 
en  ceux  de  Sacrificateur ,  &  de  Sacrtficature  ^  attendu  que  Pcrfonne  ne  doute 
du  Sens ,  êc  que  les  Mots  font  reçus  par  le  Commun  Ufage  ;  La  Compa- 
gnie n'a  pas  été  d'Avis  d'y  rien  changer. 
VIII. 

Il  a  été  ordonné  pour  l'avenir  ,  à  la  Requifîtion  de  plufieurs  Provinces  , 
que  les  Synodes  Nationaux  ,  non  feulement  ne  changeront  aucune  Chofe  â 
la  Confeffion  de  Foi ,  au  Catechifme  ,  ni  au  Formulaire  des  Prières  &  de  la 
Difcipline  de  nos  Eglifes  ,  fi  la  Chofe  n'eft  propofée  au  Nom  d'une  Provin- 
ce ,  ou  de  plufieurs  ;  mais  aufll  que  fi  la  Chofe  efl:  de  grande  Importance  , 
elle  ne  fera  point  refoluë,fans  avoir  été  auparavant  agitée  dans  toutes  les  Pro- 
vinces dûëment  averties  :  Et  s'il  arrive  que  quelque  Province  s'en  avife  de 
bonne  heure  i  elle  pourra  en  écrire  à  celle  qui  aura  la  Charge  de  convoquer 
le  Synode  National,  laquelle,  en  Cas  que  la  Chofe  preflè,  la  pourra  tou- 
cher dans  fes  Lettres  de  Convocation  ,  afin  que  les  Députés  des  Provinces 
viennent  inftruits  là-deffus. 

IX. 

Sur  laQueftion  de  la  Province  àuJ^auphint,  à  iâvoix  fi  deux  ou  trois  Té- 
moin? 


T  E  N  U    A    T  O  N  N  E  I  N  s.  25 

moins  prcfentés  par  un  Acufateur ,  pour  depofer  contre  un  Pafteur  ou  An- 
cien ,  peuvent  être  reçus,  en  forte  que  leur  Témoignage  foit  Valable  pour 
la  Condamnation  de  l'Accufé  ;  s'il  n'y  a  point  d'autres  Preuves  ;  la  Compa- 
gnie a  jugé  que  la  chofe  étoit  fans  Dificulté. 

A. 

A  la  Requifition  de  la  Province  à''Anjeft  ,  le  Synode  enjoint  auxConfif^ 
toires  qui  feront  l'Eleftion  des  Anciens  ,  de  choifir  des  Pcrfonnes  irrepre- 
henfibles, félon  la  Difcipline,  &  d'obferver  foigneufement  l'Article  qui  con- 
cerne les  Qualités  requifcs  dans  ceux  qui  font  apcllés  à  de  telles  Charges  ,  à 
quoi  les  Coloques  Se  les  Synodes  Provinciaux  font  chargés  de  tenir  la 
main. 

X  I. 

Sur  la  Propofition  de  la  Province  de  Xaintotige  ,  la  Compagnie  a  ordonné» 

Sue  ceux  qui  fe  feront  recevoir  pour  Gouverneurs  des  Places  de  Sûreté ,  8c 
ans  les  Charges  des  Confeillers  des  Chambres  &:  des  Parlemens,  pour  y  ob- 
tenir les  Places  accordées  à  ceux  de  la  Religion,  fans  prendre  les  Ateftations 
neceflhires,  félon  l'Ordre  du  Brevet  du  Roi ,  pour  lefdits  Gouverneurs ,  &  fé- 
lon les  Articles  particuliers  ,  pour  les  Confeillers  des  Cours  Souveraines,  fe- 
ront déclarés  Infraéteurs  de  l'Union  de  nos  Eglifes  ,  &  pourluivis  par  toutes 
les  Cenfures  Ecclcfiaftiques  :  Et  que  ceux  de  la  Religion  qui  les  pofledent 
feront  exhortés  de  ne  les  refigner  qu'à  cette  Condition  ;  Et  les  Confeillers 
de  la  Religion  des  Chambres  Miparties  ,  ou  des  Cours  Souveraines  ,  de  ne 
confentir  jamais  à  la  Réception  de  ceux  qui  fe  prcfenteront  fans  un  bon  Té- 
moignage :  Et  quant  aux  Moiens  de  porter  des  Plaintes  à  Leurs  Majeftés  ; 
pour  ce  qui  concerne  cette  Contravention,  l'Examen  en  e(l  renvoie  aux  Af. 
femblées  Politiques  prochaines  ,  accordées  par  le  Brevet  de  Leurs  Aiajefi es  : 
mais  dès-à-prefent  les  Srs.  Députés  Généraux  font  chargés  de  requérir  qu'à 
la  Place  du  Sr.  Berger  ,  Révolté  depuis  quelque  tems  ,  il  foit  pourvu  d'un 
Homme  de  la  Qualité  requife  ,  par  les  Formes  fufdites  :  Et  en  cas  qu'il  n'y 
foit  pas  pourvu  devant  l'Affembléc  Générale  ,  ils  lui  en  donneront  Avis, 
afin  qu'on  en  fi\(Te  la  Pourfuite  au  Nom  de  toutes  les  Provinces. 
XII. 

A  la  Requifition  de  la  même  Province  de  Xaintonge^  il  eft  enjoint  aux 
Confiftoires  de  veiller  foigneufement ,  à  ce  que  ceux  qui  commandent  dans 
les  Places  de  Sûreté  ,  ne  retirent  pas  ceux  qui  font  prévenus  de  Crimes  di- 
gnes de  Punition  Corporelle. 

XIII. 

Sur  ce  qu'a  requis  la  Province  de  Xaintongè  ;  on  n'a  point  trouvé  à  pro- 
pos de  dreflér  un  autre  Formulaire  d'Excommunication  ,  que  celui  qui  eft 
contenu  dans  la  Difcipline. 

X  I  V. 

La  Province  de  l'I/îe  de  France ,  demandant  un  Règlement  pour  la  Lec- 
ture des  Annonces  de  Marisgcs,  afin  qu'elles  fe  publient,  à  l'avenir,  parles 
Lefteurs  6c  non  pas  par  ks  Pafteurs  :  La  Chofe  a  été  laillee  à  la  Liberté  ôc 
Piicretion  des  Conhlloires. 

Tewe  II.  D  XV.  Sur 


2é  XXI.    SYNODE  NATION  AL 

X   V. 

Sur  la  Demande  de  la  Province  de  l'IJIe  de  France  ,  la  Compagnie  ordon- 
ne que  les  Articles  des  Synodes  Nationaux  precedens ,  touchant , les  Atefta- 
tions,  foicnt  étroitement  obfervés  ,  &  les  Coniîftoires  qui  en  donnent  dans 
une  autre.  Forme  grièvement  ccnfurés  :  Et  pour  cet  efet  tous  ceux  qui 
font  en  Charge  ,  £c  entre  les  mains  de  qui  ces  Atteftations  tomberont, 
font  priés  de  les  garder  ,  pour  les  prefenter  aux  Synodes  Provinciaux  , 
ou  aux  Coloques  ,  dcfquels  dépendent  les  Egliles  qui  les  auront  oc- 
trpiées. 

XVI. 

Sur  la  Proportion  de  la  Province  de  Xaifitonge  ,  à  laquelle  fe  font  trou- 
vées conformes  celles  du  H^tut  Lc.ngucdoc  ,  de  la  Bajje  GHunne  èc  de  l  Vjle  de 
France  ,  qu'il  feroit  expédient  de  réduire  le  Nombre  des  Académies  de  ce 
Roiaume  à  deux  feulement  ,  &  de  les  rendre  plus  Complettes  :  La  Com- 
pagnie n'a  pas  jugé  à  propos  d'en  diminuer  le  Nombre  ,  mais  elle  a  feule- 
ment donne  Ordre  que  ceux  qui  y  font  emploies  s'acquittent  exadement  de 
leur  Devoir. 

X  V  I  ï. 

Il  eft  étroitement  défendu  aux  Synodes  Provinciaux  ,  aux  Coloques  ÔC 
aux  Confirtoires ,  d'admettre  à  la  Suinte  Cène  du  Seigneur  ceux  qui  entre- 
tiennent directement  l'Idolâtrie  ,  &  ceux  qui  pour  nourrir  êc  élever  leurs 
Enfans  ,  ont  recours  aux  Difpenfes  du  Pape  ,  pour  les  pourvoir  de  Bénéfi- 
ces ,  6c  en  jouir  fous  leur  Nom  :  car  de  telles  Gens  font  jugés  indignes  d'ob- 
tenir un  bon  Témoignage  de  nos  Eglifcs  ,  pour  être  admis  à  la  Communion, 
ou  aux  Charges  importantes  defditcs  Eglifcs  , 
X  V  1  1  I. 

Les  Sieurs  Députés  Généraux  font  chargés  de  remercier  très -humble- 
ment Leurs  Mt'.jepés,  de  la  part  de  cette  Compagnie  ,  de  ce  qu'il  leur  a  plû 
décharger  nos  Egliics  du  Sol  par  Livre,  qui  fe  prenoit  fur  les  Deniers  de  leur 
Libéralité  ,  pour  fournir  à  l'Apointement  defdits  Sieurs  Députés  Généraux; 
lefquels  doivent  auffi  fupplier  trés-humblement  Leurs  dites  A-^ajefie's  ,'  d'a- 
franchir  les  mêmes  Deniers  de  trois  mille  fix  cens  Livres  ,  qui  ont  été  ex- 
traordinairement  donnés  à  ceu::  du  Bailliage  de  G  ex  ,  pour  les  recompen- 
iêr  de  la  PrÏTation  des  Fonds  Ecclefiaâiques  ,  dont  ils  jouiflbient  aupa- 
ravant. 


MATIERES     PARTICULIERES. 

Article  L 

Alant  fait  la  Leglure  de  l'Aûe  du  Coloque  du  HautJgenoiy,  touchant 
les  Plaintes  du  Confeil  de  la  Province  de  la  B.ijfe  Guienne  ,   contre  le 
Sr.  du  Ppijols  ,  &  le  Jugement  dudit  Coloque  ,  à  favoir  c^u'aiant  égard  à  la 

Pro 


TENUATONNEINS.  if 

Proteftatîon  dudit  Sr.  Tujoh  ,  touchant  h  Sincérité  de  fes  Intentions  ,  il 
n'a  rointOpinion  qu'il  ait  voulu  donner  lieu,  dans  fon  Ame,  à  une  telle  De- 
loiauté,  que  d'abandonner  In  Communion  facrée  de  nos  Eglifes  &  leur  procurer 
du  mal  volontairement.  Qiie  néanmoins  il  juge  ledit  Sr.  Ptijols  grandement 
ccnfurable  dans  toute  fa  Procédure  ,  en  ce  qu'au  lieu  de  demander  à  une 
AfTembîée  Légitime  la  Correftion  des  Défauts  qu'il  pretendoit  avoir  recon- 
nus au  Confeil  ,  il  l'avoit  mis  autant  qu'il  avoit  pu  en  mauvaife  Odeur  , 
en  fuivant  une  Voie  manifeîlement  contrr.ire  à  l'Ordre  qui  a  été  obfervé  juf- 
qu'ici  parmi  eux  ,  avec  beaucoup  de  Fruit  :  ce  qui  eft  de  dangereufe  Con- 
fequence  ,  &  pouvoit  faire  une  grande  Brèche  à  l'Union;  fur  quoi  il  acon.. 
feflé  êc  reconnu  fa  Faute  ,  promettant  de  fuivre  à  l'avenir  ,  de  point  en 
point  ,  les  Reglemens  qui  ont  été  »  &  qui  feront  ci-aprés  dreflés  dans  nos 
Âflemblées  ;  Ce  que  le  Sr.  Ferratid  Pafteur  ,  étoit  chargé  de  faire  entendre 
à  cette-  Compagnie  :  Le  tout  confidcré  ,  elle  a  aprouve  le  Jugement  dudit 
Coloque  ,  5c  la  Soumiflion  dudit  Sr.  de  Pujols  ,  auquel  elle  a  reïteré  les  mê- 
mes Remontmnccs ,  &  fait  rcnouveller  les  mêmes  Promefles,enconfequen- 
ce  defquelles  il  a  été  reconcilié  avec  le  Confeil  de  ladite  Province  ,  &  avec 
tous  ceux  qui  avoicnt  eu  part  à  cette  Offenfe  reconnue  :  &  ils  ont  été  ex- 
hortés ,  les  uns  5c  les-^itrcs  ,  de  vivre  en  Paix  à  l'avenir,  ce  quia  été  pro- 
mis refpeftivcmcnt. 

I  î.        ^ 

Les  Députés  des  Eglifes  à^ Auvergne  ,  ai^int  remontré  leur  Condition  8c 
Etat  déplorable  ,  ôc  demandé  à  la  Compagnie  l'Affiftance  de  leur  Faveur 
dans  la  Pourfuirc  qu'ils  font  en  Cour  ,  des  Moiens  pour  rétablir  l'Exercice 
de  la  Vraie  Religion  à  TJJoire ,  5c  pour  avoir  un  Palteur  propre  :  La  Com- 
pagnie a  charge  les  Srs.  Députés  Généraux,  d'avoir  cette  Afaire  en  fingulic- 
re  Recommandation,  5c  a  pailé  dans  les  Comptes  du  Sr.  Ducandal ,  les  deux 
cens  Livres  qu'il  leur  a  données  ,  avec  cent  Livres  qu'elle  leur  accorde  de 
plus  ,  outre  les  quatre  Portions  qui  leur  avoicnt  été  données  franches,  par  u 
Province  des  Sevcnes  5c  du  Gevaudan ,  5c  quittes  de  tous  Fraix  ordinaires  6c 
extraordinaires  :  5c  elle  a  ordonné  que  IcfJitcs  Eglifes  feront  jointes  en  tout  à 
ladite  Province  ,  de  laquelle  elles  recevront  leurs  dites  Portions  ,  dont  elles 
pourront  difpofcr  pour  l'Entretien  de  leur  Pafteur  ,  8c  emploier  le  rerte 
^our  les  Fraix  de  leur  Pourfuite  ,  jufqu'au  Synode  National  prochain. 
1  1  L 

Les  mêmes  Députés  de  la  Province  de  la  Bajfe  Auvergne  ,  aiant  requis  la 
Compagnie  qu'elle  les  pourvût  d'un  Pafteur  pour  l'Eglife  à^Tfoire ,  elle  leur 
a  accordé  le  Sr.  Bal^at ,  qui  s'eft  trouvé  en  Liberté  ,  pour  fervir  à  l'avenir 
ladite  Eglife  6c  fes  Annexes  ,  comme  en  étant  le  propre  Pafteur  ,  lequel 
ils  feront  conduire  fur  ledit  Lieu  à  leur  Dépens ,  avec  fes  Meubles  6c  Li- 
vres, 6c lui  donneront  le  Moiende  fe  trouver,  avec  un  Ancien,  aux  Syno- 
des Provinciaux  des  Sevenes  ,  lors  qu'ils  y  feront  apellés  par  des  Lettres 
«le  Convoc.uion. 

I  V. 

Sur  la  Lettre  du  Sr.  Ficonte  de  Leran  ,  demandant  quelque  Subvention 
D  z  pour 


28  XXI.     SYNODE    NATIONAL 

pour  ajouter  aux   deux  cens  l^ivres  qu'il  promet  de  fa  part ,  afin  de  drefler 
une  Egliiè  à  Lerun  ,   Limbraffac  Sc  Pm  :  La  Compagnie  lui  a  accordé  une 
Portion  ordinaire  ,  avec  une  demie  extraordinaire  ,   toutes  deux  quittes  des 
Fraix  ordinaires  ÔC  extraordinaires  de  la  Province  ,  telle  qu'elle  vient  de  la 
Diftribution  faite  par  le  Synode  National.  Et  ladite  Province  rendra  Comp- 
te de  l'Emploi  dei'dites  Portions  au  prochain  Synode  National.     On  écrira 
aufll  des  L-ettres  audit  Sr.  de  Leran  ,  pour  louer  fon  Zèle  6c  fon  Affeétion  , 
pour  l'Avancement  du  Règne  de  Dieu. 
V. 
fe4n  de  Luna  ,   8c  Lanrens  Fernandez,  Efpagnols  »  lé  font  prefentés  ici 
avec  un  bon  Témoignage  de  l'Eglife  de  Montauèan  ,  déclarant  leur  Abjura- 
tion de  la  Moinerie  Se  de  tout  le  Papifme  ,  &  l'Aprobation  de  leur  Condui- 
te ,  depuis  leur  Converfion.     De   même  aufll  Etienne  Converfet  de  la  Fran- 
che Comté  ,  qui  a  quitté  la  Sefte  des  facobins ,  &  Pierre  Mercurin  Proven- 
fal  ,   forti  auflî  du  Papifme  ,  demandant  tous  quelque  Subvention  charita- 
ble :   La  Compagnie  a  oftroié  à    Laurens   Fernandez.  ,    à    Etienne  Conver^ 
fet  ,  Se  à.  Pierre  Aiercurin  ,  à  chacun  quarante  Ecus  par  An  ,  ordonnant 
que    ledit   Mercurin  fera   mis   au   lieu   du  Propofant    qui  fera   le  premier 
emploie  en  Provence  :  Et  quant  à  ^ean  de  Luna  ,  qui  defire  de  fe  retirer 
en  Hollande  ,    elle   lui   a  accordé  vint  Ecus  pour  faire  fon  Voiage  :  Au 
nommé  Bnijfon  ,   natif  de  la  Ba[Je  Guienne  ,   fortant  nouvellement  du  Pa- 
pifme ,    dix  Ecus  ,    pour  lui  aider  jufqu'au  prochain  Synode  Provincial  , 
auquel  on  aura  le  Soin  de  le  pourvoir  :    Le  tout  fans  confequence  pour 
Pavenir  ,   avec   Inhibition   cxprcfle  aux  Provinces  &  aux  Pafteurs  de  fai- 
re jamais  à  l'avenir  de  femblables  Demandes ,  ou  Prefentations  j  aux  Synode« 
Nationaux,  ou  Provinciaux  de  nos  Eglifcs. 
V  1. 
Le  Sieur  Confiantin  ,  aiant  remontré  la  Mifere  de  fa  Condition  ,  &  de- 
mandé une  charitable  Affillance  à  cette  Compagnie  ,  pour  foulager  fon  ex- 
trême Pauvreté  :  La  Compagnie  lui  a  accordé  annuellement  ,  jufqu'au  Sy- 
node National  prochain  ,    la  Somme  de  cent  Livres  ,  qui  feront  mifes  fur 
la  Diftribution  de  la  Province  de  la  Baffe  Guienne  ,  &  prefcntement  trente 
Livres  pour  la  Depenfe  qu'il  a  faite  pour  venir  ici  ,  &  la  Communauté  de 
Bergerac  fera  exhortée  de  lui  augmenter  fes  Gages  de  Rcgcnt  pour  la  Claf- 
fe  qu'il  fert. 

VIL 
La  Demande  de  l'Eglife  de  Pons  ,  faite  au  Nom  des  Anciens  &  des  Chefs  ds 
Famille ,  pour  être  pourvue  d'un  Paileur ,  aiant  été  rcnouvcllée  par  les  Dépu- 
tes du  Confiiloire  &  de  la  Ville  de  Pons.,  la  Compagnie  a  ordonné  que  le  Sr. 
C^w/y^Kj  déchargé  de  l'Eglife  de  AUs  Granier,  fera  donné  à  l'Eglife  de  Pons  y 
au  Cas  qu'elle  lui  agrée,  &  qu'il  lui  foit  agréable  :  &  pour  en  traiter  ,  elle  a  con- 
fcillé  aux  fufdits  Députés  de  s'acheminer  à  Montauban  ,  pour  l'entendre  &  con- 
férer avec  lui  :  Lefquels  étant  de  retour  ,  avec  ledit  Sieur  Confians  ,  qui  leur  a 
accordé  d'aller  dans  leur  Eglife ,  tant  pour  voir  fi  elle  lui  agrée  ,  que  pour  fâ- 
Voir  fi  fon  Miniftére  y  fera  agréé  quand  on  l'aura  cnteiadu  prêcher ,  6c  ea  ce 

der- 


TENU     A    TONNEINS,  29 

dernier  Cas  pour  la  fervir  déformais,  en  Qualité  de  Pafteur  propre  :  ta  Compa- 
gnie aprouve  leur  Compromis  en  ce  Point ,  &  ordonne  qu'il  fera  reçu  dans  la- 
dite Eglife,  après  fon  Agréement,  conformément  à  la  Difcipline  Ecclefiafti- 

"•"■  ,  viïi. 

Les  Députés  de  l'Eglife  de  Pons ,  demandant  l'Etabliflemcnt  d'un  Colegc 
dans  leur  Ville ,  8c  le  Fonds  néceflaire  pour  l'entretenir ,  ont  été  renvoies  à  la 
Vrovinœ  de  Xaintonge ,  pour  y  pourvoir ,  félon  qu'elle  le  jugera  necefliiire. 
l  X.. 

Les  Eglifes  de  Sow/tfj  aiant  député  le  Sr.  Bufiombi,  Pafteur,  pour  remon- 
trer leur  Necefllté ,  êc  le  Fruit  qui  peut  venir  de  la  Refidence  des  Pafteurs  fur 
les  Lieux,  à  quoi  leurs  Moiens  ne  peuvent  pas  fuffire,  demandant  aufîi  quel- 
que Aide ,  pour  l'ImprefTion  de  certains  petits  Ecrits  en  Langage  Btfcain  :  La 
Compagnie  leur  a  accordé,outre  la  Portion  qu'ils  reçoivent  de  la  Province  de  la 
Bajfe  Gmenne ,  deux  Portions  franches  Sc  quittes  de  tous  Fraix  ,  &  cent  Ecus 
paiables  une  fois  pour  l'Imprefllon  defdits  Ecrits:  &  la  fufdite  Province  rendra 
Compte  defdites  Portions ,  comme  des  autres  ,  au  prochain  Synode  National. 

Monfieur  Etienne  Roche,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Monbaz.ailUc ,  8c  de  Pillos'; 
aiant  été  fulpendu  de  fa  Charge  par  le  Synode  Provincial  tenu  à  Ste.  Foi ,  juf- 
qu'au  Provincial  prochain,  s'étant  prefenté  pour  demander  fon  Rétabli flemenc 
à  la  Compagnie  :  aiant  via  les  bons  Témoignages  que  lui  rendent  le  Coloque,  6c 
V'E.^xk  àt  Bergerac ,  dans  laquelle  il  refide ,  8c  celle  qu'il  feiToit,  fa  Requête 
lui  a  été  accord'ée ,  &  on  lui  a  déclaré  ,  qu'il  eft  dès  à  prefent  rétabli  dans  fon 
Miniftere  ,  lequel  il  a  été  exhorté  d'exercer  avec  Fidélité  &  Prudence  ;  6c 
quant  à  la  Remontrance  qu'il  a  faite  de  la  Neceflîté  de  fon  Egliie ,  la  Chofe 
a  été  remife  à  la  Diftribution  qui  fe  fera  des  Deniers  de  l'Oétroi  de  Sa  Ma~ 

Les  Députés  de  Plfle  de  Fr/î»(rf, demandant  un  Ordre  réitéré  au  Sieur  de  la 
Touche ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Motichamps  en  Poison  ,  pour  l'obliger  à  leur 
rendre  Compte  de  ce  qu'il  leur  peut  devoir  pour  fon  Entretien,  durant  quel- 
ques  Années  de  fes  Etudes ,  à  quoi  il  étoit  obligé  par  les  precedens  Synodes  Na- 
tionaux :  La  Compagnie  aiant  oiii  la  Leéture  &  le  Raport  des  Exceptions  du- 
dit  Sieur  de  la  Touche  ,  &  confiderant  la  modicité  de  la  Somme ,  dont  il  eft  re- 
devable ,  la  Demeure  de  fon  Frère  fcrvant  au  Miniilere  dans  ladite  Province , 
6c  le  Voiage  qu'il  alVûre  avoir  fait  à  Paris  pour  cela ,  oli  il  eft  tombé  dans 
une  grande  Maladie ,  ce  Synode  l'a  déchargé  de  ladite  Obligation ,  &  exhorté 
la  fuidite  Province  de  ne  lui  en  faire  plus  de  Dem;uide. 
X  I  L 

Le  Diferent  arrivé  dans  l'Eglife  de  Mujfidan ,  &  la  Plainte  de  Monfîeur  Cha- 
bot ,  de  ce  que  l'Exercice  de  la  Religion  a  été  transféré  à  Lon^a ,  6c  le  Sieur 
LAtanné  donné  à  ladite  Eglife  fans  le  Confentement  dudit  Sieur  Chabot ,  eft 
renvoie  au  Synode  de  la  Province  pour  le  terminer  :  &  ce  qui  concerne  la  Sû- 
reté de  la  Place  à  la  prochaine  Aflemblée  Provinciale  Mixte  j  6c  pour  difpofer 
D  5  ledit 


^  XXI.    SYNODE    NATIONAL 

Itdit  Sieur  Chabot  à  un  bon  Accord ,  quelques-uns  de  la  Compagnie  pafièi'onf 
par  Mtiffidan  à  leur  retour. 

X  I  I  î. 

Thilippe  A farroule. mû^  de  Realr/tont,ctudhnt  en  Théologie  ^Montauù,'.ii,Miint 

étc  prcfentc  poi'  les  Députés  de  la  Province  du  Haut  Languedoc  pour  demander 

quelque  Charité  :  La  Compagnie  lui  a  oélroié  foixante  Livres ,  qui  lui  feront 

données  ^x  le  Receveur  General ,  à  déduire  fur  les  Deniers  de  ladite  Province, 

X  I  V. 

Aiantcté  reprefenté  par  les  Députés  du  l'ivarea,  que  pluficurs  des  Eglifes 
de  leur  Province  envoiant  deux  Anciens  à  leur  Synode  ,  caufent  de  l'Inégalité 
pour  les  Voix,  &  donnent  Lieu  à  quelques  Eglifes  de  fe  plaindre  pour  de  cer- 
tains Faits  :  La  Compgnic  a  laiflé  la  L.iberté  au  Synode  Provincial  du  Vivarez. 
de  régler  les  Voix  par  le  Nombre  des  Eglifes  ,  quand  il  y  aura  des  Contefta- 
tions ,  fans  que  ce  Règlement  foit  tiré  à  Confequence  pour  les  autres  Provin- 
ces qui  comptent  tous  les  Suffrages  des  Députés  aux  Synodes. 
X  V. 

Jean  G»erm ,  fécond  Régent  au  Colége  de  Die  en  Dauphiné ,  a  requis  d'être 
rétabli  au  faint  Minifbcre  de  l'Evangile ,  duquel  il  eft  privé  depuis  trente  ans , 

Ïour  une  Faute  commife  lors  qu'il  étoit  à  Genève  :  La  Compagnie  aiant  oiii  la 
^eclure  des  Témoignages  qui  lui  font  rendus  par  les  Eglifes  du  Daaphine',  où 
il  a  demeuré  fort  long-tcxus  :  L'Académie  de  Die  Se  ion  Synode  Provincial 
ont  refolu ,  conjointement,  d'en  écrire  à  Meflîeurs  les  Patteurs ,  Profeilèurs  & 
Anciens  de  l'Eglife  de  Genève ,  pour  avoir  leur  Avis  fur  cela  :  8c  en  cas  que  par 
leur  Réponfe  &  Jugement  ils  y  confentcnt ,  ladite  Province  eft  autorifée  de  le 
rétablir  par  l'Autorité  de  cette  Compagnie  ,  fi  elle  juge ,  toutes  chofcs  étant-bien 
pefées ,  que  fon  Miniftere  puiflc  être  en  Edification. 
X  V  L 

Les  Députés  du  Berri  aiant  remontré  que  la  Somme  de  75*0.  Livres  rcftanrcs 
des  Deniers  du  Colege  oétroié  à  Monfieur  le  Duc  de  Suilli ,  pour  Boisbelle , 
ont  été  emploiées  aux  Réparations  du  Colege  de  Chafitllon ,  &  à  quelques  Uia- 
ges  Pieux ,  &  requérant  qu'on  les  déchargeât  de  la  Reftitution  ordonnée  par  le 
Synode  National  de  Privas ,  attendu  même  la  Neceflîté  Se  Pauvjcté  de  leur 
Province  :  La  Compagnie  a  intcriné  leur  Requête ,  en  Confideration  feule- 
ment de  la  Pauvreté  de  ladite  Province. 

■  XVII. 

Surceiqui'a  été  reprefenté  de  la  grande  Necefîîté  6c  Famine,  arrivée  dans 
l'Eglife  du  Aîas  St.  Puelles  :  La  Compagnie  a  ordonné  qu'on  lèvera  fur  les 
Deniers  communs  aux  Eglifes ,  la  Somme  de  neuf  cens  -Li^Tes ,  que  le  Sieur 
DucAndal  donnera  aux  Habitans  de  ladite  Ville,  outre  ce  qui  leur  en  a  déjà  été 
oélroié,  le  tout  montant  à  douze  cens  Livres,  Icfquelles  feront  diftribuées  par 
les  Confuls  &  le  Confiftoire,  qui  en  retireront  leur  Acquit.  On  a  auffi  accor- 
dé au  Sieur  jinb-riot ,  Pafteur ,  chargé  d'une  grande  F.nmille,  la  Somme  de 
ti-ois  cens  Livres ,  dont  on  tiendra  pareillement  Cornptc  au  Sieur  D/tcandal  :  Se 
afin  que  la  Dillnbution  s'en  taflé  au  Peuple  avec  Ordre  Se  Fidélité ,  le  Sieur 
Jput  Ligtiiere ,  Sieur  de  Magnarie,  Ancien  Député  des  Eglifes  de  Melguel  & 

de 


TENUATONNEINS.  51 

de  Lmel  pour  leur  porter^  les  Gole£tes  defdites  Villes ,  s'étant  ti'ouvé  id  pour 
remontrer  ce  qu'il  avoir  vu  de  leur  Miicre,  a  été  exhorte  de  tenir  la  Main  à 
cette  Distribution ,  6c  il  a  promis  qu'il  aura  foin  qu'elle  Ibit  fliite  équitable- 
ment. 

X  V  I  I  r. 

Sur  la  Plainte  faite  par  les  Députés  du  Daufhhié ,  que  le  Sr.  Scoffier  n't 
point  fatisfait  à  ce  qui  avoit  été  ordonné  au  Synode  de  Privas ,  fur  ce  qu'il  de- 
vait à  ladite  Province  :  Il  a  été  ordonné  que  la  Somme  de  quatre-vints-dix  Li- 
vres feroit  retenue  fur  la  Province  du  Berri ,  dans  laquelle  ledit  Sr.  Scoffier  fert, 
&  que  le  Sr.  Ducandal  la  délivrera  à  ladite  Province  à^Dauphiné,  fauf  le  Re- 
cours de  celle  du  Berri ,  fur  ledit  Sr.  Scoffier. 
XIX. 
Les  Députés  de  la  Province  du  Dauphiné  aiant  remontré  que  le  Sr.  du  farri^ 
aiant  reçu  dix  Ecus  de  l'Eiglife  de  Chateau-DaHphin  ,  ôc  promis  de  la  venir 
fervir,  ce  qu'il  n'a  pas  fait ,  ni  reftitué  ledit  Argent:  Le  Synode  àcsSevenes 
eft  chargé  de  lui  enjoindre  de  fxtisfixire  ladite  EgUfe ,  Se  de  le  cenfurer  comme 
il  le  mérite. 

X  X. 
Bertrand  Fauger ,  qui  fe  trouve  dans  le  Rôle  des  Depofcs  au  Synode  Na- 
tional de  St.  Maixent ,  aiant  été  juftifié  des  Crimes  qui  lui  avoient  été  ira» 
pûtes  ,  a  été  rétabli  dans  fon  Minidere,  par  la   Province  du  Dauphiné ,  de 
laquelle  les  Députés  aiant  demandé  qu'il  fut  raié  duditRolc  des  Depafés;  La- 
Compagnie  l'en  a  fait  ôter  félon  leur  Demande. 
XXL 
En  Execution  du  Jugement  de  la  Province  de  Normandie  en  Matière  Pé- 
cuniaire ,  attendu  qu'il  s'eft  fait  par  Renvoi  du  Synode  de  Privas  :  La  Com- 
pagnie a  ordonné  que  la  Province  de  Bretiigne  paiera  les  deux  Tiers  des  Dé- 
pens faits  par  la  Province  Danjou  ,  pour  le  Sieur  Triz,onis ,  Sc  que  lefdits 
Fraix  feront  retenus  entre  les  Mains  du  Sieur  Dacand^il ,  far  les  Deniers  de 
ladite  Province  de  Bretagne ,  fi  fes  Députés  n'aiment  mieux  en  convenir  8c  y 
fatisfaire. 

X  X  I  L 
Sur  la  Plainte  de  la  Haute  Généralité  de  Normandie  ,  de  ce  que  les  Fraix 
Généraux  de  fa  Province  étoicnt  partagés  par  égale  Portion  entre  la  Bafle 
Généralité  &  la  Haute  ,  quoiqu'il  y  eut  de  l'Inégalité  pour  les  Eglifes  6c 
les  Coloques  :  La  Compagnie  a  ordonne  qu'à  l'avenir  lefdits  Fraix  feront 
divifés  en  cinq  Parties ,  defquelles  la  Baflc  Généralité  en  paiera  trois,  £c  la 
Haute  les  deux  reliantes. 

X  X  I  I  L 
Sur  la  Plainte  faite  par  le  Synode  de  Plp  de  France  ,  de  ce  que  l'Egtife 
de  Paris  ne  fe  conforme  pas  aux  autres ,  pour  ce  qui  concerne  l'Adminiftra- 
tion  du  Cinquième  Denier  des  Pauvres  :  La  Compagnie  aiant  oui  le  Sieur 
Btgot ,  Se  vu  les  Aétes  du  Synode  de  PI(le  de  France  ,'qui  loue  ladite  Eglife 
de  fon  Adminiftration  ,  t<.  après  avoir  examiné  fes  Comptes  ,  a  juge  que  la- 
dite Eglife  doit  eontinuer  d'agir  ea  cela  comme  elle  a  fait  par  le  pafie  ,  à  la 

char- 


52  XXI.    SYNODE    NATIONAL 

charge  qu'elle  rendra  Compte  dudit  Cinquième  Denier  ,  au  Synode  Pro- 
vincial. 

XXIV. 

Le  Diferent  de  l'Eglife  d^Orleans  avec  fa  Province ,  touchant  CLiude  Ver' 
m  ,  ^facobin  Convertirez  renvoie  à  la  Province  d'^wje» , pour  en  juger  par 
l'Autorité  de  cette  Compagnie. 

XXV. 

Sur  le  renvoi  fait  à  cette  Compagnie  par  la  Province  du  B.is  Languedoc'^ 
touchant  le  Démembrement  des  Eglifes  de  la  Safiide  ,  Virât  ,  Vagnar ,  8c 
JBefas  ,  d'avec  l'Eglifc  de  Barjac  ,  pour  être  jointes  à  la  Province  du  Viva^ 
rez.  :  La  Compagnie  aiant  oiii  les  Députés  des  deux  Provinces  ,  &  vu  le 
Jugement  du  Synode  du  Bas  Langnedtc  ,  adjuge  lefdites  Eglifes  à  la  Provin- 
ce du  Vivarez,  ,  en  laillant  le  Choix  à  ceux  du  Quartier  de  Bejfas ,  de  de- 
meurer unis  à  PEelife  de  Bariac  ,  ou  de  fuivre  les  autres. 
XXVI. 

Les  Fraix  du  Voiage  du  Sr.  Raffin  qui  eft  venu  à  ce  Synode  ,  pour  dé- 
fendre l'Apel  interjette  au  Nom  du  Coloque  à' Albigeois,  lui  feront reftitués 
par  la  Province  du  Haut  Languedoc  8c  de  la  Hante  Cuienne  ,  fur  les  Portions 
dudit  Coloque. 

XXVII. 

Le  Diferent  du  Coloque  à^ Albigeois,  zvec  le  Synode  dn  Haut  Languedoc  ^ 
de  la  H/iute  G/tienne ,  touchant  la  diftribution  de  leurs  Portions ,  eft  renvoie 
au  Synode  de  la  Bajfe  Guieme  ,  pour  en  juger  définitivement  ,  par  l'Atorité 
de  cette  Compagnie. 

X  X  y  1 1 1. 

La  Province  du  Bas  Languedoc  ,  aiant  demande  à  cette  Compagnie  d'être 
quitte  des  Sommes  ,  dont  elle  fut  trouvée  redevable  ,  par  le  Synode  de  Pri- 
vas ,  attendu  que  Ferrier ,  auquel  ils  avoient  leur  Recours  ,  a  fait  évoquer 
fa  Caufe  au  Confeil  :  Il  a  été  refolu  que  l'Ordonnance  de  Privas  ne  fera 
point  changée  ;  mais  que  la  Pourfuite  des  Requerans  fera  néanmoins  fa- 
vorifée  en  luftice  ,  au  Nom  de  la  Généralité  de  ladite  Province. 
XXIX. 
La  Compagnie  aprouvant  les  Ouvrages  de  Monfr.  André  Rivet ,  Pafteur 
de  l'Eglife  de  Thouars  ,  6c  particulièrement  les  Ecrits  qu'il  a  publiés  con- 
tre les  Averfaires  de  la  Vérité  ,  l'en  a  remercié  :  &  pour  Recompenfe  de  fcs 
Peines  &  Fraix  ,elle  lui  a  donné  la  Somme  de  fix  cens  Livres  ,  lur  les  De- 
niers communs  de  toutes  les  Eglifes. 

XXX. 
Sur  la  PropoGtion  faite  au  Nom  du  Synode  du /'o»(??o«  ,  pour  le  Nouveau 
Partage  8c  la  Multiplication  des  Coloques  de  ladite  Province  :  La  Com- 
pagnie aiant  oiii  les  Raifons  déduites  pour  6c  contre ,  a  ordonné  que  lefdits 
Coloques  demeureront  au  même  Nombre,  6c  en  la  même  Forme  qu'ils  ont 
été  jufqu'ici. 

XXXI. 
Sur  les  Lettres  de  Monfr.  Chabot  ;  demandant  à  cette  Compagnie  le Re- 

tablif- 


TENUATONNEINS.  33 

tabliflement  de  l'Exercice  de  la  Religion  à  Muffidan  :  La  Compagnie  a  or- 
donné que  les  Srs.  d'En^lade  le  Père  ,  6c  Hefperien  ,  Pafteur  à  S  te.  Foi,  vi- 
fiteront  ladite  Eglife  ,  prêcheront  à  Mujfidan  ,  &  difpoferont  les  Parties  à 
la  Reconciliation  ,  en  attendant  le  Jugement  du  Synode  Provincial  ,  auquel 
ce  Diferent  eft  renvoie. 

XXXII. 

La  Province  du  Bas  Languedoc  ,  eft  exhortée  d'avoir  égard  à  l'Incommo- 
dité de  l'Eglife  d^ Aigue-mortes  ,  6c  de  la  foulager  d'une  Portion  furnumerai- 
re  ,qui  fera  jointe  à  la  Somme  totale  de  ce  qui  lui  eft  adjugé  dans  la  Diftri- 
bution  Générale. 

XXXIII. 

La  Province  du  Bas  Languedoc ,  eft  exhortée  de  donner  à  Monfr.  Andri 
Charnferan  ,  Fils  du  Sr.  Chamforan  ,  Pafteur  de  l'Eglile  du  Po^ffin  ,  la  pre- 
mière Place  de  Propofant  qui  le  trouvera  vaquante. 
XXXIV. 

Les  Députés  de  ce  Synode  font  chargés,  à  leur  Retour  dans  leurs  Provin- 
ces d'y  recommander  la  continuation  de  la  Charité  ,  envers  les  Pauvres  Ré- 
fugiés du  Marquifat  de  Salaces,  du  grand  Nombre  defquels  la  Neceffité  con- 
tinue. 

XXXV. 

La  Compagnie  a  ordonné  que  la  Portion  du  Sr.  du  Moulin  ,  Pafteur  de 
PEglife  é''Orleans  ,  fera  quitte  6c  déchargée  de  tous  les  Fraix  de  la  Province, 
&  délivrée  franche. 

DES    ACADEMIES    ETCOLEGES. 
Article   I. 

LE  Sr.  foli  ,  l'un  des  Pafteurs  de  l'Eglife  de  Montauban  ,  aiant  reprefen- 
té  à  la  Compagnie, que  s'étant  exercé  depuis  quelques  Mois  à  enfeigner 
la  L^angue  Hebraique  ,  il  defire  de  continuer  ,  pour  le  bien  de  l'Académie , 
6c  le  Soulagement  du  Sr.  Tenans  ,  requérant  qu'on  lui  donne  les  cent  Livres 
reftantes  des  quatre  cens  oétroiées  au  Profelîéur  en  Langue  Sainte  ,  attendu 
que  ledit  Sx.  Tenans  n'en  tire  que  300.  La  Compagnie  a  oélroié  audit  Sr.  "Jo- 
li ,  6c  au  Confeil  Accademique  ,  qui  s'eft  joint  à  ft  Requête  ,  ce  qu'ils  ont 
demandé;  exhortant  ledit  Sr.  Joli  à  s'acquiter  dignement  de  fa  Charge,  com- 
me il  a  promis. 

II. 
Le  Sr.  Elle  Alba  ,  Maire  de  Bergerac  ,  aiant  fatisfait  de  la  part  de  la  Com- 
munauté dudit  Lieu  ,  à  ce  qui  lui  avoit  été  propofé  par  le  Synode  ,  6c  ap- 
porté un  Aéle  de  la  Maifon  de  Ville  du  douzième  de  ce  Mois .  par  lequel  la 
Jurade  aflèmblée  lui  donne  plein  Pouvoir  ,  de  déclarer  que  dans  la  Defigna- 
tion  du  Paiementde  la  Somme  de  quinze  cens  Livres,  fur  les  Sommes  oétroiées 
Tome  IL  '  E  par 


34  XXI.    SYNODE    NATIONAL 

par  Majeflé ,  aux  Eglifes  de  ce  Roiaume  ,  ceux  de  Bergerac  fe  départent  du 
Brevet  concernant  la  Defignation  dudit  Paiement  ,  &  le  remettent  au  bon 
Jugement  &  aux  Saintes  Refolutions  de  Ce  Synode  ,  lequel  ils  fupplient  de 
leur  accorder  ladite  Somme  ,  pour  l'Entretien  de  leur  Colege  :  La  Compa- 
gnie loiiant  leur  Soumiffion  à  l'Ordre  de  l'Eglilè  ,  &  en  Confideration  d'i- 
celle  ,  &  de  l'Importance  de  leur  dit  Colege  ,  leur  a  accordé  la  Somme  de 
douze  cens  Livres  ,  en  y  comprenant  les  quatre  cens  »  qui  leur  avoient  été 
ci-devant  oftroiées  :  laquelle  Somme  leur  fera  paiée  par  les  Voies  ordinaires 
fur  les  Deniers  Ecclefiaftiques ,  8c  elle  leur  a  donné  Main  levée ,  pour  retirer 
les  Portions  de  leurs  Palleurs  ,  arrêtées  entre  les  mains  des  Receveurs  de  la 
Province  de  la  Bajfe  Gmeme  ,  leur  recommandant  j  en  Charité  ,  le  Sr.  Co«- 
fiantin  ,  l'un  des  Rceens  de  leur  Colege. 

I  I  r. 

Le  Sr.  Joli,  l'un  des  Pafteurs  de  l'Eglife  de  Millau,  Député  du  Coloquç 
du  Rovergne  ,  demandant  le  Fonds  neceflaire  pour  drefler  une  Ecole  audit 
Millr.H  ,  &  une  Eglife  à  Ejfenes  ;  Il  lui  a  été  déclaré  qu'on  ne  peut  pas 
drefler  de  nouveaux  Coleges  prefentement  ,  &  que  l'Eglife  d'Ejfenes  au- 
ra fa  Portion  ,  quand  elle  fera  pourvue  d'un  Pafteur  qui  la  fervira  ac- 
tuellement. 

I  V. 

Sur  les  Remontrances  de  l'Académie  de  Montardan ,  tendantes  à  ce  qu'on 
lui  cède  le  Refte  de  la  Somme  dont  elle   s'eft  trouvée  redevable  par  le 
Compte  rendu  à  Privas  :   La  Compagnie  n'a  pas  jugé  qu'on  dût  rien  chan- 
ger en  ce  qui  fut  arrêté  audit  Synode  de  Privas. 
V. 

Le  Sr.  Gigord  ,  Pafteur  £c  Profefleur  de  l'Eglife  Se  Académie  de  Momptl- 
lier  ,  reprefentant  à  cette  Compagnie  que  les  Sommes  qu'il  a  reçues  ,  6c  qui 
n'ont  pas  été  allouées  dans  les  Comptes  rendus  au  Synode  National  tenu  à 
Privas,  ont  été  raiées  ,  parce  qu'il  n'y  fût  point  entendu ,  8c  faifant  main-te- 
nant voir  par  Aétes  ix  Atteftations  qu'il  a  fervi  les  trois  Quartiers  des  années 
1598.  1599.  &  1600.  contre  ce  qui  avoit  été  prefuppofé  :  La  Compagnie 
lui  a  alloué  les  Gages  qu'il  a  reçus  pour  ledit  tems  ,  montant  à  dix -neuf 
cens  vint  8c  cinq  Livres  :  Et  quand  aux  autres  Sommes  des  années  fuivan- 
tes ,  raiées  par  ledit  Synode  ,  revenant  à  la  Somme  de  dix-huit  cens  cinquan- 
te Livres  ,  La  Compagnie  reconnoiflant  fcs  Travaux  pafles  ,  6c  les  Grâces 
que  Dieu  lui  a  conférées  ,  avec  une  bonne  Volonté  de  continuer  fon  Servi- 
ce pour  l'Eglife  de  Dieu  ,  l'a  gratuitement  déchargé  de  la  Rcltitution  de 
ladite  Somme  ,  laquelle  lui  a  été  donnée  d'un  confcntement  commun,  après 
que  les  Députés  du  Bas  Langnedoc  Sc  des  Sevenes  furent  fortis  ,  par  Délibé- 
ration de  la  Compagnie. 

V  L 

Sur  la  Dificulté  propofée  par  ceux  qui  ont  été  nommés  pour  recevoir  les- 
Comptes  des  Académies  &  des  Coleges  ,  en  ce  que  quelques  Provinces  ont 
partagé  les  Deniers  donnés  pour  lefdits  Coleges  en  divers  Lieux  ,  ne  trou- 
vant pas  que  le  Décret  du  Synode  de  Privas  y  fut  contraire  :  La  Compa- 
gnie 


TENUATONNEINS.  55 

<ïnie  a  ordonné  que  les  Provinces  qui  le  peuvent  commodément ,  uniront  ces 
Deniers  pour  un  feul  Colege  :  laiflant  à  celles  qui  ne  peuvent  pas  faire  au- 
trement  la  Liberté  de  les  partager,  mais  en  deux  feulement ,  Se  en  y  ajoutant 
du  leur  tout  ce  qui  leur  fera  poflible,  pour  les  rendre  tels  qu'ils  puiflent  por- 
ter à  bon  Droit ,  le  Nom  de  Colcges. 

VIL 

Sur  les  Demandes  6c  Propofitions  de  l'Académie  de  Montanbm  ,  faites 
par  le  Sieur  Charnier  ;  La  Compagnie  a  ordonné  qu'elle  tirera  la  Somme  de 
trois  cens  mille  6c  cent  Livres  j  franches  des  quatre  Deniers  par  Livre  dûs 
au  Sv.àcrttfouz.e;m7{\s  la  Compagnie  n'a  pas  pu  accorder  ce  qui  étoit  deman- 
dé pour  l'Augmentation  des  Gages  des  Regens  ,  au  Paiement  defquels  la 
Communauté  de  Mo»taul>^n,c{ï  obligée,  par  le  Synode  àcS.iim  Maixent,  fous 
Peine  de  perdre  le  Droit  Académique  :  Et  quant  aux  Termes  du  Paiement  qui 
fefait  en  trois  fois,  cela  dépendant  du  Règlement  fait  pour  toutes  lesEgliles, 
avec  le  Receveur  gênerai  ,  ne  peut  pas  être  changé  ,  attendu  que  c'eft  le 
Terme  de  PEcheance  de  tous  les  Deniers  Ecclefiaftiques.  Pour  ce  qui  eft 
de  la  Vérification  des  Comptes  ,  il  n'eft  pas  neceffaire  qu'aucun  Receveur 
vienne  la  faire  lui  même  dans  les  Synodes,  parce  que  les  Députés  de  chaque 
Province  peuvent  &  doivent  apporter  leurs  Quittances ,  &  s'en  charger  pour 
leur  en  rendre  Compte. 

V  I  I  L 

Les  Députés  du  Daiiphiné ,  aiant  demande  quelque  Somme  qui  leur  foit 
paiée  annuellement  pour  PAcademie  de  D:e  en  Dauphtné  :  La  Compagnie, 
outre  les  Mille  Ecus  ,  une  fois  paies  ,  qui  leur  ont  été  accordés  par  le  Syno- 
de de  Privas  ,  leur  a  oftroié  quatre  cents  Livres  de  Rente  annuelle  ,  pour 
aider  à  l'Entretien  d'un  Profefléur  ,  6c  décharger  en  cela  les  Eglifes  de  ladi- 
te Province. 

I  X. 

Outre  la  Somme  accordée  à  l'Académie  de  Saumtir  par  le  Synode  de  Saint 
Maixent  ,  &  continuée  par  celui  de  Privas  :  La  Compagnie  lui  a  encore 
donné  fix  cents  Livres  par  Année ,  pour  rendre  fon  Colege  plus  accompli , 
&  le  fournir  de  tous  les  Regens  &  Profeflcurs  neceflaires  :  de  laquelle  Som- 
me ,  la  Province  à^^njou  rendra  Compte ,  comme  du  refte,  au  prochain  Sy- 
node National  :  Se  ladite  Province  ell  exhortée  d'établir  pour  fa  Recepte,  quel- 
qu'un qui  la  puiflê  faire  gratuitemennt  ,  ou  avec  moins  de  Fraix  que  deux 
Liards  par  Livre. 

X. 

Le  Sr.  d^Englade  ,  Pafteur  de  PEglife  de  Pomport  ,  faifant  Plainte  à  cet- 
te Compagnie  de  ce  que  la  Province  du  Bas  Languedoc  ,  lui  doit  encore  fes 
Gages  de  quelques  années,  pendant  lefquelles  il  a  enfcignéla  Langue  Hébraï- 
que à  Nimes  :  Il  a  été  refolu  que  les  Députés  de  ladite  Province  régleront 
leurs  Comptes  avec  lui ,  au  Synode  du  Hatn  Langneàuc  &  de  la  Haute  Guien- 
ne  ,  pour  le  paier  ,  s'il  fe  trouve  qu'ils  lui  foient  redevables,  depuis  qu'il  a 
commencé  d'exercer  ladite  Charge  de  Profefléur  en  Hébreu  ,  à  favoir  depuis 
\\\n  1605. 

E  %  XLLa 


36  XXL    SYNODE   NATIONAL 

X  I. 

La  Demande  de  l'Eglife  de  Vieille-vigne  ,  pour  avoir  une  Ecole  dans  fâ 
Dépendance  ,  eit  renvoiée  à  la  Province  de  Bretagne. 

X  I  r. 

Les  Pafteurs  du  Coloque  de  Gex ,  ont  fait  reprefenter  par  les  Députés  de 
la  Province  de  Bourgogne  ,  qu'au  préjudice  de  l'Ordonnance  du  Synode  te- 
nu à  Gex,  au  mois  de  Mai  1615.  par  laquelle  ledit  Synodeavoit  ordonné  que 
la  Ville  de  Gex  prendroit  pour  l'Entretien  du  Colege  de  ladite  Ville  ,  foixan- 
te  Livres  fur  les  Sommes  affignées  aux  Pafteurs  dudit  Coloque  ,  lefquels  y 
avoient  volontairement  acquicfcé  :  ceux  de  ladite  Ville  fe  font  pourvus  au 
Confeil  ,  duquel  ils  ont  obtenu,  par  un  Arêt,  deux  cens  cinquante  Livres, 
fur  Icfdites  Sommes ,  ce  qui  caufe  un  notable  Préjudice  aux  Pafteurs  dudit 
Coloque  :  La  Compagnie  a  jugé  ladite  Ville  grandement  cenfurable  ,  de  ce 
qu'elle  s'eft  pourvue  par  une  telle  Voie  ,  contre  les  Reglemens  de  l'Union 
de  nos  Eglifes  ;  c'eft  pourquoi  il  lui  eft  enjoint  de  ne  chercher  aucun  autre 
Moien  d'établir  fon  Colege  que  celui  qui  dépend  defdits  Reglemens  ,  aiant 
Recours  à  la  Province  de  Bourgogne  ,  dont  cette  Compagnie  ratifie  l'Ordon- 
nance ,  concernant  les  foixante  Livres  ,  qu'elle  a  adjugées  audit  Colege:  Et 
en  cas  que  ladite  Ville  n'obeïflè  pas  à  ce  Décret  ,  on  procédera  contr'elle  , 
par  toutes  les  Cenfures  Ecclefîaftiques. 

X  I  I  L 

Les  Reglemens  faits  pour  les  Académies  aiant  été  lus  devant  cette  Com- 
pagnie ,  ont  été  aprouvés  ,  8c  les  Synodes  Provinciaux  ,  les  Coloques  , 
les  Confiftoires  &  les  Confeils  Académiques ,  font  exhortés  de  prendre 
foigneufement  garde  qu'on  n'y  contrevienne  point  ,  &  qu'ils  foicnt  bien 
oblcrvcs. 

ADDITIONS   FAITES  AUX  ACTES  PRECEDENT 

Et  premièrement 

AUX     A  FELLATION  S. 

Article  I. 

L'Apel  du  Confiftoire  de  Mornac ,  de  l'Ordonnance  du  Synode  de  Xam- 
tonge  ,  par  laquelle  il  étoit  ordonné  que  l'Eglife  dudit  Lieu  paieroit  au 
Sr.  le  Co^r  Pafteur,  les  Arrérages  qu'elle  lui  doit,  eft  mal  fondée  c'eft  pour- 
quoi ladite  Sentence  a  été  confirmée  par  cette  Compagnie  ,  laquelle  enjoint 
à  ladite  Eglife  de  le  paicr  ,  fous  Peine  d'être  privée  du  Miniltcre  ,  par  le 
prochain  Coloque  ,  ou  Synode  Provincial ,  par  l'Autorité  de  cette  mê- 
me Aflcmblée  ,  fuivant  la  Déclaration  Comminatoire  dudit  Coloque. 

IL  Sur 


TENUATONNEINS.  57 

I  I. 

Sur  PApel  du  Sr.  Sttffren  ,  de  la  Sufpenfion  de  fon  Miniftere  faite  par  le 
Coloque  du  Lionnois  ,  à  laquelle ,  quoi  qu'il  eût  acquiefcé  ,  il  pretendoit  y 
avoir  été  porté  pnr  Crainte  :  La  Compagnie  aiant  oui  les  Députés  dudit  Co- 
loque, &  les  Railbns  contenues  dans  l'Ecrit  dudit  Sr.  Suffren ,  a  trouvé  que 
ledit  Coloque  a  mal  jugé  fur  tous  les  Points  de  fon  Jugement  ■■,  c'cft  pour- 
quoi elle  ordonne  que  ledit  Sr.SHJfren  fera  pourvu  d'une  Eglife  au  plutôt  par 
la  Province  ilviBas  Languedoc ,  ou  autre  voifine  \  Sc  que  cependant  une  Por- 
tion des  Deniers  attribués  aux  Palleurs  ,  fera  retenue  entre  les  mains  du  Sr. 
Bticandal  ,  pour  lui  être  paiéc  ;  à  la  Charge  que  lorfqu'il  fera  pourvii  d'une 
Eglife  ,  ladite  Portion  fera  mile  fur  l'Etat  de  la  Province  dans  laquelle 
il  refidera. 

ADDITIONS 

AUX     MA^TIERES     PARTICULIERES. 
A  n  T  I  c  L  E  r. 

LEs  Lettres  du  Roi  de  la  Grande  BretagKe  ,  reçues  à  l'Ouverture  de  cette 
Allcmblée  ,  6c  celles  de  l'Eglife  de  Gev.cve  ,  aiant  été  relues  -,  comme  aufli 
celles  qui  onr  été  rendues  enfuite  ,  de  la  Part  de  Monfeigneur  PEktieur  Palatin 
&  de  Monfieur  le  Maréchal  de  Bonillon  ,  écrites  à  cette  Compagnie  ,  de  même 
que  celles  du  Sr.  du  Monlm  £c  du  Sr.  TiUnus  ,  du  Diferent  defquels- elles  par-- 
loient  :  L<a  Compagnie  a  député  quelques  Pafteurs  ,  pour  voir  l'Inventaire  en- 
voie par  ledit  Sr.  Tilenus  ,  Sc  la  Confeflîon  dudit  Sr.  du  Moulin  ,  touchant  les 
Efets  de  l'Union  Hypoftatique  ,  lefqueU  Députés  ont  foit  Rapport ,  que  ledit 
Inventaire  contient  quelques  Termes  &  Façons  de  parler  rudes  Se  impropres  at- 
tribuées audit  Sr.  du  Monlm  ,  comme  extraites  des  Aéles  de  la  Conférence  te- 
nue à  Paris  ,  defquelles  on  n'a  pu  juger  fans  avoir  l'Original ,  ou  la  Copie  def- 
dits  Aétcs  bien  Colationnée.  Et  quant  à  la  Confcffion  dudit  Sieur  du  Aionlin , 
envolée  à  cette  Compagnie  ,  elle  a  été  trouvée  Orthodoxe  en  iii  SublVance  ,  6c 
éloignée  de  tout  Soupçon  d'Eut^chianiÇme ,  de  Nejtorianifme  ,  Samofatenifme 
8c  VbiqHitifine.  Sur  quoi  pour  parvenir  à  une  entière  Extinction  de  ce  Dife- 
rent ,  8c  à  une  fiinte  Reconciliation  dcfditcs  Parties  ,  la  Compagnie  a  ordonné 
que  tous  les  Exemplaires  imprimés  du  Livre  du  Sr.  Ttlenus  ,  t<.  de  fon  Inven- 
tau-e  Manufcrit,  comme  auffi  les  Ecrits  Latins  8c  François  dudit  Sr.  du  Moulin,. 
qui  concernent  cette  Queftion ,  feront  envoies  à  SuMmur ,  8c  mis  entre  les  mains- 
de  Monfieur  du  Plejfis  Marly  ,  pour  abolir  la  Mémoire  de  cette  Dil'pute.  Et  on- 
exhorte  de  la  part  de  cette  Compagnie  ,  les  Srs.  du  Moulm  ôc  Tilenus  ,  de  fe 
trouver  à  jour  nommé  au  même  Lieu  de  Sanmur  ,  on  l'on  pourra  faire  venir 
quelques  Payeurs  du  Voifmage  avec  ceux  de  ladite  Eglilc  ,  8c  les  Profefléurs 
de  ladite  Académie  ,  lefquels ,  avec  ledit  Sieur  du  Plejps  ,  tâclicront  da  faire 
E  5  eoa»- 


38  XXI.  SYNODENATIONAL 

convenir  lefditcs  Parties  dans  une  bonne  Union  de  Dodrine  ,  êc  de  les  porter  à 
un  faint  Oubli  de  toutes  les  chofes  qui  fe  font  pafTées  entr'eux.  Et  cependant 
ledit  Sr.  du  Moulin  eft  exhorté  de  la  part  de  ce  Synode  ,  de  continuer  lès  Tra- 
vaux dans  Ion  Eglife  ,  avec  le  même  courage  que  par  le  pafle ,  fe  confolant  par 
l'Aprobation  Se  le  Témoignage  qui  lui  a  été  ,  &  ell  encore  rendu  ,  de  l'Orto- 
doxie  de  fi  Foi  &  de  la  Doctrine.  Et  les  fufdits  Moiens  de  Pacification  feront 
reprefentcs  au  Roi  de  la  Grande  Bretagne  ,  à  Monfeigneur  l^EleUettr  Palatin , 
&  à  Moniieur  le  Di^c  de  Bouillon  ,  dans  la  Reponfe  a  leurs  Lettres,  avec  Priè- 
res à  Sa  Majefie  de  la  Grande  Bretagne  ,  à  fon  ^Itefe  Palatine  ,  &  audit  Sei- 
gneur Maréchal ,  d'obliger  le  Sr,  Tilenus  ,  par  leur  Autorité  ,  à  cette  Entre- 
vue ,  &  de  commander  que  les  fufdits  Imprimés  &  Manufcrits ,  qui  auront 
été  envoies  hors  de  ce  Roiaume  ,  foient  ramaflés  6c  fuprimés.  Ce  que  deflus 
fera  aufli  mis  dans  la  Reponfe  qu'on  fera  à  l'Eglife  de  Genève. 

Le  Sieur  Home  ,  ci-devant  Paftcur  de  l'Eghfe  de  Duras  ,  aiant  trouvé  ,  à 
fon  retour  d^Ecofe  &  di'yingleterre  ,  ladke  Eglife  poun'ûe  d'un  autre  Pafteur, 
Se  la  Province  ne  lui  aiant  point  donné  d'autre  Eglife  ,  cette  Compagnie  l'a 
déclaré  Libre  pour  exercer  les  Fondions  de  fon  Mmiftercdans  la  même  Pro- 
vince ovi  il  étoit ,  ou  dans  les  autres  Eglifes  de  ce  Roiaume ,  oii  Dieu  l'apellera 
par  les  Moiens  ordinaires  d'une  légitime  Vocation. 

ADDITIONS 

AUX     MATIERES     GENERALES. 

A  R  T  I  C  L  E      I. 

ALint  été  reprefenté  que  plufieurs  Perfonnes  très  Notables  ,  dedans  & 
dehors  ce  Roiaume  ,  cherchent  des  Moiens,  par  lefquels  toutes  les  Egli- 
glifes  Ortodoxes  de  France  à"" Angleterre ,  à'u4llemjgne ,  des  Pais  Bas,  deSuif- 
fe,  de  Genève  &  autres  ,  puiflènt  Commodément  ,  8c  en  toute  Siàreté,  faire 
tenir  une  Aflèmblée  Générale  de  tous  les  Députés  qui  y  feroient  envoies  de 
leur  Part  ,  pour  établir  une  parfaite  Uniformité  de  Doétrine  6c  une  forte 
Union  entre  elles  ,  ce  qui  peut  d'autant  mieux  réuffir  que  le^o^delaGr^K- 
de  Bretagne  s'y  trouve  difpofé  ;  Il  a  été  refolu  que  ceux  qui  y  travaillent  en 
feront  remerciés  de  la  Part  de  cette  Compagnie  ,  6c  priés  de  continuer  ;  £c 
que  cependant  toutes  les  Provinces  communiqueront  ce  Deflein  à  ceux  qui 
font  Capables  de  faire  réuffir  de  telles  Chofes,  afin  qu'ils  préparent  cette  Ma- 
tière pour  l'examiner  de  plus  près  ,  tous  enfemble  ,  avec  ceux  qui  feront 
Députés  au  prochain  Synode  National. 

Parce  que  la  pcrnicieufe  Doftrine  des  Jefuites  contre  la  Vie  ,  les  Etats  8c 
l'Autorité  des  Souverains  ,  fe  publie  tous  les  jours  plus  impudemment ,  par 

les 


TENUATONNEINS.  35 

les  Principaux  de'  cette  Sefte  ,  Smrez.  aiant  depuis  quelques  Mois  renché- 
ri fur  fcs  Compagnons  dans  l'Ecrit  qu'il  a  nouvellement  mis  au  jour  :  La 
Compagnie  deteftant  cette  abominable  Doftrine  avec  les  Auteurs  ,  exhorte 
tous  les  Fidèles  de  l'avoir  en  Horreur  &  Exécration  ,  8c  tous  ceux  qui  ont 
Charge  d'cnfcigner,  à  la  combattre  fortement,  pour  maintenir  conjointement 
avec  le  Droit  de  Dieu  celui  des  Souveraines  Puiflknces qu'il  a  établies. 
III. 
Les  Sieurs  Bigot  8c  de  la  Comhe  ,  aiant  reprefenté  à  h  Ccwapagnie  qu'ils 
ont  reçu  pour  leurs  Salaires  de  la  Commiffion  qui  leur  fût  donnée  au  Syno- 
de de  Privas,  de  laquelle  ils  ont  été  déchargés  par  celui-ci  ,k  Somme  de  Mil- 
le Ecus  :  Ladite  Somme  a  été  allouée  ,  Se  lefdits  Sr.  Bigot  6c  la  Comèe  ,  en 
font  demeurés  contens. 

ADDITIONS 

AUXMATIERES    PARTICULIERES, 
Article     I. 

LA  Compagnie  aiant  fait  la  Lcéture  des  Lettres  d'yichilles  Bollioud ,  conte- 
nant les  Raifons  pour  lefquelles  il  prétend  que  le  Confiftoire  de  PEglife 
de  Lion  ne  le  doit  pas  contraindre  à  retirer  foii  Fils  du  Colege  des  Jefuites, 
les  a  jugées  nulles  ;  &  enjoint  audit  Confiftoire  d'emploier  toute  la  Ri- 
gueur de  la  Difcipline  contre  lui  &  contre  ceux  qui  feront  la  même  Chofe. 

Sur  les  Lettres  de  l'Eglife  de  Metx,,  du  15'.  de  Mai,  rendues  à  cette 
Compagnie  le  fécond  de  Juin  ,  par  lefquelles  elle  lui  demande  un  des 
Pafteurs  de  ce  Roiaume ,  qui  fera  jugé  propre  pour  fon  Edification  ,  ôc 
fpecialement  le  Sieur  Chevillette  ,  Mmiftre  de  Fitri  ,  ou  le  Sieur  de  la 
Cloche  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Loijî  ,  tous  deux  de  la  Province  de  l'fjle 
de  France  :  La  Compagnie  a  renvoie  à  ladite  Province  la  Demande  de  la- 
dite Eglife  de  Metz.  ,  afin  que  les  Raifons  étant  examinées  au  prochain 
Synode  de  ladite  Province  ,  on  y  déclare  ce  qui  pourra  être  accordé  à 
ladite  Eglilê  de  Metz.. 


(g^ 


COMPTE 


40  XXI.    SYNODE    NATIONAL 

COMPTE 

DES     ACADEMIES     ET    DES     COLEGES, 

Avec  la  Vijlribution  des  Deniers  de  VOEtroi  de  Sa  Majejie  ,  tant  pour 
les  EgUfes  ,  que  four  lefdites  Académies  ér  Coleges. 


L 


Article  I. 

Es  Comptes  {de  l'Académie  de  Montauban  ,  pour  les  Deniers  qui  lui 
avoient  été  oftroiés  par  le  Synode  de  Privés  ,  pour  les  années  i6iz.  & 
1615. ,  aiant  été  prelentés  par  le  Sieur  Charnier  &  le  Sieur  feaii  Bardon  ,  ont 
été  vus  &  examinés  ,  après  quoi  il  a  été  refolu  qu'on  y  allouera  aux  Comp- 
tables la  Somme  contenue  dans  la  Reccpte  fiiitc  pendant  les  deux  fufdites 
années, fans  aucune Confequence  pour  l'avenir ,  &:  fans  aprouvcr  la  Depen- 
fe  faite  par  ladite  Académie,  qui  furpafle  l'Etat  dreflc  au  Synode  de  Privas', 
Les  Pièces  Juftificatives  defdits  Comptes  font  demeurées  entre  les  mains  du- 
dit  Bardot! ,  avec  la  Copie  dudit  Compte  ,  duement  Signée  ,  l'Original  du- 
quel a  été  donné  aux  Députés  de  Xaimonge  ,-ço\JiX  le  mettre  dans  les  Archives 
de  la  Rochelle. 

I  I. 
Les  Comptes  des  Académies  de  Montpellier  &  de  Nimes  ,  pour  les  Deniers 
qui  leur  avoient  été  oétroiés  par  le  Synode  de  Privas ,  pour  les  années  i6iz. 
&  K^ig-  aiant  été  perfentés  par  le  Sieur  Banfillon,  ont  été  vus  &  examinés  : 
Se  on  a  refoki  que  d'autant  que  les  Gages  pour  un  Profefleur  en  Théologie 
à  Montpellier  font  paies  pour  fix  Mois  de  la  prefente  année  1614.  &  ceux 
du  Profefleur  en  Hébreu  à  Nimes  ,  jufqu'au  premier  de  Mai  dernier  ;  le 
fufdit  Compte  ,  ou  bien  la  Copie  qui  en  a  été  rcmifc,  dùement  lignée,  en- 
tre les  mains  dudit  BunfilUn  ,  fera  portée  au  prochain  Synode  National ,  par 
les  Députés  du  Bas  Languedoc  ,  comme  auffi  les  Comptes  du  Coiege  de  Be- 
i.iers  ,  pour  y  être  examinés ,  &  enfuite  portés  au  Synode  du  Haut  Langue- 
doc, qui  les  prcicntcra  au  Synode  National  :  à  defmt  de  quoi  les  Deniers  du- 
dit Coiege  feront  rendus  a  qui  de  Droit.  Le  tout  fans  Confequence  ,  ni 
Aprobation  de  laDepenfe  faite  par  ladite  Académie  ,  furpaflànt  l'Etat  drefl'é 
audit  Synode  de  Privas  :  Et  les  Pièces  Juftificatives  d'J  fufdit  Compte  font 
demeurées  entre  les  mains  dudit  Banfillon  :  Et  pour  ce  qui  ell  des  quatre  cens 
foixante  &  fix  Livres ,  deux  fols ,  huit  deniers  ,  qui  font  reliées  entre  les 
mains  de  Gabriel  Burgues ,  Receveur  du  Bas  Languedoc ,  il  en  fera  tenu  Comp- 
te  par  lefdites  Académies. 

I  I  L 

Le  Compte  de  l'Académie  de  Samntir ,  pour  les  Deniers  des  années  1612. 

£c  1615.  ,  examinée  ,  clos  8c  arrêté  ,  par  le  Synode  Provincial  d'Anjou,  de 

Touraine  Se  du  Maine  ,  alîcmblé  à  Saumnr  ,  le  y.  d'Avril  i6i4-  a  été  pre- 

icnté  à  cette  Compagnie  ,  avec  les  Pièces  Juftificatives ,  Sc  calculé  par  les 

Com- 


T  E  N  U    A    T  O  N  N  E  I  N  s.  41 

Commiflaires  députés  pour  le  vcrifier  ,  lefquels  ont  rapporté  que  ladite  Aca- 
tlemie  a  paie  tous  les  Gages  des  Profcfl'curs  ,  des  Regens  8c  Oficiers  de  la- 
dite Académie  jufqu'au  premier  d'Avril  dernier  ,  &  de  plus  ceux  des  deux 
Profefîeurs  en  Théologie  ,  d'un  Profcfleur  en  Philofophie  ,  du  Principal , 
du  quatrième  Régent  ôc  du  Portier  ,  jufqu'au  premier  jour  de  Juillet  pro- 
chain ,  &  qu'elle  efl:  demeurée  Rcliquataire  ,  par  la  Clôture  dudit  Comp- 
te ,  de  la  Somme  de  mille  foixante  &  deux  Livres  ,  huit  deniers  ,  dont  elle 
tiendra  Compte  :  Et  les  Pièces  Juftificatives ,  avec  l'Original  dudit  Comp- 
te, aprouvées  en  toutes  leurs  Parties  ,  par  cette  Compagnie  ,  ont  été  laif- 
fées  par  le  Sr.  Bouchereau  ,  rendant  Compte  pour  ladite  Académie,  entre  les 
mains  des  Députés  de  la  Province  de  Xnintange  ,  pour  être  portées  aux  Ar- 
chives de  la  Rochelle. 

IV. 
Les  Académies  du  Haut  &   Bas  Languedoc  ,  prefenteront  à  l'avenir  leurs 
Comptes  aux  Synodes  de  leurs  Provinces ,  pour  y  être  examinés ,  £c  enfuitc 
aportcs  au  Synode  National ,  par  les  Députes  de  ladite  Province. 

Le  Compte  de  la  Province  de  Bretagne,  des  Deniers  des  années  1 60% .  1 609. 
1610  &  1 61 1  ■  pour  fon  Colege  ,  aiant  été  vu  ,  examiné ,  &  arrêté  au  Synode 
d'Anjou  ,  le  1 4.  de  Mai ,  1 6 1 5.  &  la  Somme  de  douze  cens  Livres  mife  en  Re- 
cepte  pour  lefdites  quatre  années ,  paiées  au  Colege  de  Blain  &  de  Fitré  ,  a  été 
aprouvé  :  &  pour  ce  qui  eft  du  Compte  que  ladite  Province  doit  rendre  ,  des 
années  1612,.  cC  1615.  n'aiant  pas  été  prefenté  par  les  Députés  de  ladite  Breta- 
gne :  La  Compagnie  a  ordonné  que  ladite  Province  aportera  au  Synode  de  la 
Province  d' /îtrjou  lefdits  Comptes,  Se  de  là  au  Synode  National  prochain  ,  à 
défaut  de  quoi  elle  fera  privée  à  l'avenir  de  tous  les  Emolumens  des  Deniers  dont 
il  s'agit. 

VI. 

Le  Compte  de  la  Province  de  Pljle  de  France  ,  pour  le  Colege  de  Clermont, 
des  années  1607.  1608.  1609.  1610.  1611.  i6iz.  1615-  aiant  été  vu,  clos. 
&  arrêté  ,  au  Synode  du  Berri  ,  le  7.  de  Mars  i  614.  fuivant  ce  qui  en  avoit  été 
ordonné  par  le  Synode  de  l'rivas ,  &  les  foixante  une  Livres,  cinq  fols,  qui  man- 
quoient  pour  faire  la  Clôture  dudit  Compte  ,  ont  été  trouvées  depuis  par  le 
nouveau  calail  dudit  Compte  ,  vérifié  par  le  Synode  de  ladite  Province ,  fui- 
vant le  Renvoi  de  celui  du  Berrt ,  fait  le  15.  de  Mars  dernier  ;  c'eft  pourquoi 
ledit  Compte  a  été  aprouvé. 

VII. 

Le  Compte  du  Colege  du  Berri  ,  établi  à  Chkfiillon  fur  Loin,  des  an- 
nées 1612.  6c  1613  a  été  aprouvé  pour  les  huit  cents  Livres  données  au- 
dit Colege. 

VI  II. 

Le  Compte  du  Colege  du  Poitou  établi  à  Niort ,  aiant  été  vu  ,  clos  Sc  ar- 
rêté, au  Sy noàs.  àe.  Xatntonge  ,  le  9.  d'Avril  1614.  a  été  aprouvé,  fans  con- 
fequencc  pour  l'avenir. 

^eme  IL  F  IX.  Le 


42  XXI.    SYNODE    NATIONAL 

IX. 

Le  Compte  des  Cokges  de  la  Province  de  Bortr^o£»e ,  pour  les  Denicri 
des  années   i6iz.  6c  1613.  a  été  vu,  calculé,  examiné  6c  aprouvé. 

La  Province  de  Normandie  ,  ainnt  reprefcnté  qu'à  caufe  de  la  Perte  de 
quelque  Quittance  des  Rcgcns  de  leurs  Colcges  ,  qui  étoient  morts  ,  elle 
ne  pouvoic  pas  avoir  d'autres  Pièces  juftitîcatives  du  Compte  qu'elle  doit  ren- 
dre ,  que  l'Atcftation  qu'en  a  donné  le  Synode  de  fa  Province  dansl*Article 
qu'elle  produit  avec  fes  Mémoires  :  La  Compagnie  l'excufant  pour  le  pafle, 
a  enjoint  à  ladite  Province  de  Normandie  ,  6c  à  toutes  ics  autres  ,  de  ren- 
dre déformais  leurs  Comptes  au  Synode  Provincial  ,  bien  vérifiés ,  par  Ac- 
quits ,  6c  de  faire  aporter  au  Synode  National  ,  ks  Pièces  Juftificatives  def- 
dits  Comptes. 

%  l. 

Le  Compte  du  Colege  du  Vivurex.  ,  a  été  vu  ,  caîailé,  &  aprouvé. 

Le  Compte  du  Colege  de  la  Province  des  Sevenes  ,  aiant  été  examiné  pap 
bdite  Province  ,  au  mois  d'Avril  dernier  ,  a  été  aprouvé  par  le  prefent  Sy- 
node. 

X  ï  I  I. 

La  Province  de  Praver.ce  ,  n'aiant  pas  rendu  Compte  des  Deniers  o£troics 
à  fon  Colege  ,  fuivant  la  Forme  prefcrite  ,  ni  établi  des  Ecoles  ,  félon  les 
Rcglcmens  des  Synodes  precedens  ,  eft  excrfée  pour  le  pafle  ;  mais  il  lui 
eft  enjoint  pour  l'avenir  de  drefl'er  deux  Colegcs  ,  6c  d*aporter  des  Acquit» 
vallables  au  prochain  Synode  National  ,  fous  Peine  d'être  privée  de  fon  dit 
Colege. 

X  I  ^. 

La  Province  de  X<a/«fe»^f,  n^aiant  pas  aportc  le  Compte  de  fon  Colege,  il 
lui  eft  enjoint  de  le  porter  au  prochain  Synode  de  la  Province  du  /'o/ffo/*,  qui 
l'examinera  ÔC  en  fera  le  Raport  au  prochain  Synodt  National. 

ETAT   DES  COMPTES   DU  Sr.  DU  CANDAL 

Commis  à  la  Recepte  à-  Vtjîribtition  des  'Dinms  e^reks  par  le  Roi  » 

aux  EgUfes  Reformées  de  France  ,  pour  l'Entretien  de 

leurs  Pafienrs, 

Article!. 

LEs  CoramiUaJres  Depiités.  par  le  Synode  Naïional  tem.i  dans  h  Vilîe  de 
Tanneini  ,  au  mtais  de  Miii  1614.  êc  nommés  par  chaque  Pro^'i'nce,pouT 
vérifier  les  Comptes  du  Sr.  D^^candat,  èc  faire  le  Département  defdits  De- 
niers, ont  raponé  audit  Synode  qu'en  proccuint  à  l'Examen  dcfdus  Comp- 

•ees> 


•TENU    A     T  O  N  N  E  I  N  S.  4^ 

'!:cs  ,  ils  ont  reconnu,  par  l'Etat  du  Synode  National  de  Privas  ,  que  ledit 
Sieur  i:)«r4W<»/ eft  demeuré  Reliquataire  ,  pour  les  années  16^14.  1605.  6c 
1606.  de  la  Somme  de  deux  mille,  deux  cens,  quatre  vints  fept  Livres,  dix 
fols  ,  rejettée  fur  l'Etat  des  Garnifons  :  Et  encore  de  la  Somme  de  iijtc. 
Liv.  8.  f.  !•  d.  due  par  les  Receveurs  àt Poitiers^  de Z-/»?©^;^^ : Icfditcs  deux 
Sommes  faifant  celle  de  2,4861.  Liv.  17.  f  r.  d.  dont  il  ctoit  prié  d'achever 
la  Rcccpte  y  Et  pour  donner  des  Preuves  de  fa  Diligence  ,  il  a  fait  prefen- 
ter  par  Snlpice  Cuper  ,  fon  Commis  ,  un  Etat ,  comprenant  les  Reftcs  def- 
dites  années,  &de  celle  de  1 607.  fuivant  l'Arrêté  du  Synode  de  5r.y^/rf^A.•f«/■, 
par  lequel  il  aparoit  que  ledit  Sr.  Ducandal  a  reçu  la  Somme  de  248 6z.  Li- 
vres ,  18.  f.  &  la  Somme  de  4139.  Liv.  y.  f  reliante  des  années  1609.  6c 
1610.  dont  il  palle  en  Depenfe  la  Somme  de  1500.  Liv.  paiée  par  Ordon- 
nance du  Synode  de  Privas  ,  favoir,  au  Sr.  Fignier,  5-00,  Liv;  au  Sr.Senis, 
500.  Liv;  au  Sr.  Thomfin  ,  500.  Liv;  au  Sr.  Cuper  ,  Commis  duSr.  D«c.«k- 
dal  ,  zoo.  Liv.  Et  pour  fes  Droits  avec  la  Depcnfc  commune  des  Comptes 
qu'il  a  refidus  pour  içfdits  Relies  ,  p.n-Jevnnt  MeiTicurs  Içs  Comminaires  , 
établis  par  le  Jiot  ,  pour  la  Vérification  defdits  Comptes,  il  donne  en  Repri- 
prifes  la  Somme  de  2669.  Liv.  en  deux  Articles  ,  favoir  10500.  Liv.  1  6.  f. 
qui  n'ont  point  été  paices  aux  Receveurs  de  Puiiiers  &  de  Limoges ,  £c  pour 
le  Recouvrement  de  laquelle  on  fera  un  Article  que  les  Députés  prefcntcront 
à  l'Aflémblée  Générale  ,  afin  d'en  demander  conjointement  la  Reafilgnation 
par  la  Solicitation  de  Meflîeurs  les  Députés  Généraux  :  comme  auifi  de  la 
îiommc  de  gjo  Liv.  15.  f  qu'il  n'a  pii  retirer  des  Garnifons  ,  ce  qui  fera 
auHi  remontré  à  ladite  Aflémblée  :  toutes  ces  Reprifes  avec  ladite  Depenfe 
faiJant  la  Somme  de  2Zi  19.  Liv.  9.  f.  laquelle  étant  déduite  de  la  Somme 
de  24862.  Liv.  17.  L  9.  d.  il  doit  de  Relte  la  Somme  de  2755.  L'v.  8.  f. 
9-  d.  ôc  celle  de 97.  Liv.  6.  f.  4.  d.  qui  n'a  pas  été  comprife  dans  le  Départe- 
ment fait  au  Synode  de  Privas  ,  pour  lefJits  Reftes  qui  font  en  tout  iSjo- 
Liv.  If.  f  2.  d.  iur  laquelle  Somme,  outre  les  150.  Liv,  mifcs  au  Comprc 
de  la  Depenfe  ci  deflus  ,  il  demande  qu'on  lui  rerabourfe  ce  qu'il  a  fourni  & 
debourfé  l'année  1614-  pour  faire  toutes  les  Solicitatiops  ficles  Pourfuiics  nc- 
ceflàires,  pour  le  Recouvrement  defdits  Reliquats,  comme  il  paroit  dans  les 
Pièces  Juftihcatives  qu'il  a  prefentées  à  cette  Compagnie,  &  fuivant  leReii- 
voi  defdits  Sieurs  Commillaires. 

I  î.  ^ 
,Ik  ont  gnlîî  fçprçfenté  qu'ils  avoient  vérifié  les  Paiemens  fiits ,  de  la  Som- 
me de  4'^66.  Liv.  17.  f.  provenante  defdits  Reftes  ,  fuivant  le  Département 
duuit  Synode  de  Privas  :  comme  aufli  les  Paiemens  de  la  Somme  de  45:70. 
Liv.  ij.  f  fuivant  ledit  Département  du  même  Synode,  pour  les  Relies  des 
années  \6oy.  gç  1608.  par  le  Certificat  dudit  Sr.  de  Rortvrai  ,  Dcpucé  Gé- 
néral qui  a  vu  les  Acquits  defdits  Paiemens. 

U  L 
.  On  leur  a  pareillement  fait  voir  un  autre  Certificat  dudit  S.  de  R^xvrai , 
des  Acquits  qui  lui  ont  été  prefcmés  pour  la  fomme  de  249 j5'.  Liv.  19.  f  1 1. 
d,  mifè  en  Relêrvç  par  ledit  S)  nodc  de  l'riyas ,  &  moiennant  ce  qu<:  deflus 
kdite  Referve  n'a  plus  Lieu.  F  z  Lei". 


4+  XXI.    SYNODE  NATIONAL 

I  V.  ^ 

Lefdits  Commifiaircs  ont  aufîl  vû,examiné&  calculé  le  Compte  qui  leur  a  été 
prefenté  par  Salpice  Cttper  Commis  dudit  Si".  Ducandal, pour  le  dernier  Quartier 
de  l'année  1611.,  pour  l'année  entière  de  i6iz.  6c  pour  les  trois  premiers 
Quartiers  de  l'année  1615.  dont  la  Recepte  monte,  à  3  48  750  Liv.  à  fa  voir  pour 
le  Quartier  de  i6r2.  33750.  Liv.  pour  i6ix.  180000.  Livres ,  pour  les  trois 
Quartiers  de  161 3.  1  3500.  Liv.  Et  la  Depenfede  338937.  Liv.  3.  f.  i.  d.  à 
favoir  pour  le  dernier  QLiartier  de  1611.  3375'o.  Livres.  Pour  l'année  i6iz, 
1 74295.  Liv.  1 .  f  y.  d.  Et  pour  les  trois  Quartiers  de  l'An  1613.  1 5-0882, 
Liv.  8.  d.  dont  il  en  faut  déduire  fur  cinq  Articles  de  l'année  i6iz.  la  Somme 
de  593 1 .  Liv.  II.  f.  9.  d.  faute  d'avoir  produit  la  Quittance  qu'il  fera  voir  aux 
Sieurs  Députés  Généraux  ,  &  en  produn-a  leur  Certificat ,  pour  fe  faire  alloùep 
ladite  Somme  déduite  :  Refte  qu'il  doit  pour  l'année  1612.  &  pour  les  3. 
Quanieis  de  1603.  ^^  Somme  de  9812.  Liv.  16.  f  11.  d.  lequel  Débit  ,  pro- 
vient des  ]')cniers  qu'il  a  retenus  entre  fes  mains  ,  fur  les  Provinces  du  Haut  & 
£as  Languedoc  ,  &  des  Sevenes,  pour  ladite  année  1 612.  Et  les  3.  Quartiers  de 
1613.  dont  il  a  paie  maintenant ,  félon  l'Ordonnance  dudit  Synode  de  Privas^  à 
PAcademie  de  Die,  3000.  Liv.  au  Sieur  Charnier,  2000.  Liv.  au  Sieur  Perrin^ 
300.  Liv.     Refte  de  net  4512.  Liv.  16.  f.  2.  d- 

Outre  laquelle  Somme  de  4512.  Liv.  16  f  ii.d.  dûë  pour  ladite  année 
1612.  &  les  3 .  Quartiers  de  l'An  ,  1613.  ledit  Sr.  Dncandal  eft  demeuré  Reli» 
quataire  pour  lefdits  Reftes  defdites  années  1604.  1605.  &  j6o6.  de  la  Som- 
de  2839.  Liv.  13.  f  3.  d.  en  y  comprenant  la  Somme  de  97.  Liv.  17.  4.  d. 
qui  n'avoit  pas  été  mile  dans  le  Département  de  Privas ,  comme  il  a  été  dit  ci- 
dcfllis  :  de  laquelle  Somme  on  a  déduit  le  Sol  par  Livre  qui  monte  141 .  Liv, 
■19.  f.  &  le  reftant  qui  fait  2697.  Livres  ,  14.  f  a  été  départi  de  la  Manière  fui- 
vante. 

V  L 

Dijlribution  àt  la  Somme  de  2697.  Livres ,  14,.  fols,  pour  les- 
Provinces  fmvantes. 

Baiî'e  Guiennc ,  .  .  ,  . 

Haut  Languedoc, 

Sevenes,  .  ... 

Bas  Languedoc ,         .... 

Vivarez ,  .... 

Dauphiné,  .... 

Bourgogne ,  .  .  .  . 

lile  de  France ,  .  .  , 

Normandie, 

Provence  :  .  .  , 

Bretagne,  ... 

AnjoiT,  ,  .  .  . 


299.  Liv. 

I  r .  f.  0.  d. 

303.  Liv. 

0.  {.  0.  d. 

198.  Liv. 

8.  f.  0.  d. 

194.  Liv. 

9.  f.  0.  d. 

134.  Liv. 

15.  f  0.  d. 

314.  Liv. 

8.  f.  0.  d. 

119.  Liv. 

16.  f  0.  d. 

287.  Liv. 

15.  f.  0.  d. 

190.  Liv. 

18.  f.  0.  d. 

78.  Liv. 

14.  f.  5.  d. 

74.  Liv. 

18.  f.  0.  d. 

105;  Liv. 

9.  f.  0.  d. 

Poie- 

50OO. 

Liv. 

o. 

f. 

2OO0. 

Liv. 

o. 

f. 

300. 

Liv. 

o. 

f. 

3775. 
3S9- 

Liv. 

o. 

f. 

Liv. 

6. 

f. 

f7- 

Liv. 

,^^- 

f. 

T  E  N  U    A    T  O  N  N  E  I  N  S.  4c 

Poiftou,  .  ^  •  .187.  Liv.     o.  f.  o.  d- 

Xaintonge,  ....  265-.  Liv.  14.  f.  o.  d« 

Berri,  ....  134-  Liv.   14.  f.  o.  d. 

VIL 

Autre  Dijlributim  de  la  Somme  àe  iic^oo.  Livres ,  d'une  part  ^éf  de 
5245.  Liv.  d'autre,  que  le  Steur  Ducandal  devoit  retenir  y  fidvant 
l'Ordonnance  du  Synode  de  Privas  ,  fur  les  'Provinces  du  Bas  Lan- 
guedoc, des  Scvenes  &  delà  Haute  Guienne , /;<?f/r  les  années  1612. 
1613.  &  1614.  montant  le  tout  X  la  Somme  de  16354.  Liv.furlef^ 
quelles  il  faut  dedutre. 

Premièrement  pour  l'Académie  de  Die  ,         '.        ". 

Plus  pour  le  Sr.  Charnier.  .  .         . 

Pour  le  Sr.  Perrin ,  .  .  .  . 

Plus  on  a  remis  au  Sr.  Gigord  ,  la  Somme  de 

A  Mr.  Gras ,  pour  le  Coîoque  du  Lionnois  , 

Audit  Sr  Ducandal ,  .  .  : 

qu'il  a  paie  de  plus  qu'il  n'avoit  reçu  des  Reftes  des  années  604.  605".  Sc 

606.  8c  pour  le  Sol  par  Livre  ,  de  la  Somme  donnée  audit  Sr.  Gras. 

Et  le  Reftant  qui  eft  la  Somme  de  6851.  Liv.  18.  f.  a  été  diftribué  de  la 
manière  fuivante. 

A  [avoir 
L'Ifle  de  France",  .  .  .         ,  ^76.  Liv.     i.  f.  o.  d. 

Normandie,  .  ,  .         .  459.  Liv.   \6.  f.  o.  d. 

Bretagne,  .  .  .  .  180.  Liv.     i.  f.  o.  d. 

Anjou,  ...  152.  Liv.     i.  f,  o.  d.' 

Foidou,  •  .  .  .  450.  Liv.     I.  f.  o.  d. 

Xaintonge,  .  .  639.  Liv.     1.  f.  6.  d. 

Berri,  .  .  .  .  324.  Liv.     1.  f.  o.  d. 

Bourgogne,  ...  .  288.  Liv.     i.  f.  o.  d. 

Vivarez,  .  .  ,  .  324.  Liv.     i.  f.  o.  d. 

Dauphmé,  .  .  •  ,  756.  Liv.     1.  f.  o.  d. 

Provence,  .  .  .         ,  189.  Liv.     i.  f.  o.  d. 

Bas  Languedoc ,         .  .  .  468.  Liv.     o.  f.  o.  d. 

Sevenes,  .  .  ,  .  477.  Liv.      t.  f.  o.  d. 

Haut  Languedoc ,  .  .  .  729.  Liv.     r.  f.  o.  d. 

Baflè  Guienne ,        ....         720.  Liv.     2.  f.  o.  d. 
V  I  I  L 

C'eft  la  Diftributian  qui  doit  être  faite  à  tcHites  les  Eglifes  de  ce  Roiau- 
me  ,  ainfi  qu'elles  font  divifées  par  Provinces  ,  de  la  Somme  de  Cent  Huit-' 
ante  Mille  Livres  oftroiées  par  Sa  Majefié ,  auxdites  Eglifes  ,  tant  pour 
Pannée  courante  que  pour  les  fuivantes  ,  conformément  au  Règlement  du 
prefent  Synode ,  qui  fervira  jufqu'au  prochain  National ,  fuivant  lequel  Re- 
F  5  glement 


4^4  XXI.    SYNOPt  NATIONAL 

glement  le  Sieur  Dueaudal  ,  tant  pour  lui  ,  que  pour  le  Sieur  àe,  yttf0ui:.e , 
tera  le  Paiement  de  ladite  Somme  ,  aux  Terme?  &  de  la  Manière  ci-deflbu? 
(ieclarce. 

I  X. 

Avant  que  procéder  à  la  fufdite  Diftribution  ,    on  doit  diftrairc  fur  ladite 
Somme  totale  de  18000.  Livres,  les  Sommes  ci-après  ,  Premterernent. 
four  l'Académie  de  Sedan  ,  la  Somme  de  4000.  Liv.  accordées 

à  ladite  Académie  ,  pçir  un  Brevet ,  •    4000..  Liv. 

Plus  pour  les  Eglifes  de  Gex  ,  .  .  ,  ^^00.  Liv. 

Pour  le  Colegc  de  Sfr^fr.îc ,  .  -  .  izco.  Liv. 

Pour  le  Sr.  Confiantin ,  ....  ioq.  Liv. 

Pour  Pierre  Mercurin  ,  Etienne  Converfet  ,  2c  Laurens  Ftrnan- 

dez. ,  Propofant  ,   qui  ont  été  envoies  à  Montaubati  ,    à  Rai- 

fo^i  de  ixo.  Livres  chacun,  fait  en  twt,  360,  Liv. 


'Dijîribmion  pour  les  Académies. 

Pour  l'Académie  de  Montatihan  ,  la  Somme  de  Vf  ''-*^''  '5-  *•  ^  4-  d 
dans  laquelle  font  comprifes  iqo.  Livres,  accordées  par  le  Synode  au  Sicur 
^oli  ,  pour  enfeigner  la  Langue  Hébraïque  ,  &;  fi.  Liv.  13.  f.  4,  d.  pour 
les  4.  deniers  par  Livre  ,  que  le  Sr.  de  VttfoHz.e  prétend  ,  à  favoir  pour  deux 
Profell'eurs  en  Théologie  1400.  Livres.  Pour  un  Profefl'eur  en  Hébreu, 
étant  Pafteur  ,  500.  Liv.  outre  les  100.  Liv.  accordées  au  Sr.  feli.  Pour  un 
Profefleur  en  Grec  ,  400.  Liv.  Pour  r.  ProfclTcurs  en  Philofophie  ,  Soo. 
Liv.  Et  pour  le  premier  Régent  100.  Liv.  le  tout  enfemble  fait  1a  Som- 
me de  Bïfi-  Liv.   i:^.  f  ^.  d. 

Potir  l'Académie  de  Saamur  ,  la  Somme  de  4995'.  Liv.  10.  f.  a  fa- 
Ypir,  pour  deux  Profeffcurs  en  Théologie,  1400  Liv.  Pour  un  Frofçfléur 
en  Hébreu  ,  400.  Liv.  Pour  un  ProfelTeur  en  Grec,  .400.  Liv.  Pour  deux 
Profefleurs  en  Philofophie ,  800.  Liv.  Au  premier  Regçnt  460.  Liv.  Au 
fécond,  300.  Liv.  Au  troificme,  200.  Liv.  Au  quatrième,  180.  Liv.  Au 
cinquième  jfo.  Liv.  Et  les  600.  Liv  reftantcs  ont  été  données  à  ladite  Aca- 
démie par  le  prefent  Synode  ,  le  tout  fiiifant  la  fomme  de   4995".  Liv    jo.  f. 

Pour  les  Académies  de  Nimes  &  de  Adontpellier  ,  2136.  Liv.  13.  f.  en  y 
comprenant  les  4  deniers  par  Livre  du  Sr.  de  rVY/o/.'Cf ,  en  tout  2236.  Liv.  1 3 .  f. 

Pour  PAcademie  de  Die  ,  la  fomme  de  406.  Liv.  13.  f  3.  d-  y  compris 
les  4,  deniers  par  Livre.  406-  Liv,  1 3.  f. 

Somme  totale,  10026.  Liv.    9.  f. 

Il  refte  par  confequent  à  diftribuer  au  Profit  defdites  Eglifes  la  Sommé  de 
159375.  Liv.  qui  feipnt  partagées  fuiv^nt  la  Reparcities.x^i'-après. 


XI.  Dij 


T  E  N  U    A    T  O  N  N  E  I  N  s.  47 

XI. 

^ijiributm  de  la  Somme  de  159375.  Livres  qui  Jeront  donn/es 
à  favotr. 

A  P/Jle  de  France ,  potir  64.  Portions ,  &  un 
Colegc,  lafommede  1x970.  Lir,     i.  f!  8.  cL 

A  la  Normandie  ,  poar  51.  Portions  ,  &  un 
Colcge,  lafommede  10416    Liv.  10.  f.  8.  d. 

A  PAnjoH  ,  pour  28.  Portions,  lafommede       5499-  Liv.     9.  f.  4.  d. 

Au  Poiflou ,  à  Raifon  de  5-0.  Portions  &  demie 
y  compris  un  Cokge  ,  lafommede  105 18.  Liv.   il.  f.  4.  d. 

A  la  Xaintonge  ,  pour  73.  Portions  8c  demie  , 
&  un  Colege  ,  la  fomme  de  14856.  Liv.     o-  f.  o.  d. 

Au  Berrt  ,  pour  36.  Portions  5c  un  Colcge, 
lafommede  7470.  Liv.  14.  i.  o.  d. 

A  la  Bourgogne  ,  pour  31.  Portions,  Se  un  Co- 
ge  ,  la  fommc  de  6285-.  Liv.     o.  f.  4.  d.' 

A  laquelle  lomme  doit  être  ajouté  ce  qui  a  été 
accordé  aux  Eglifcs  de  Gifjï  ,  à  iavoir  600.  Liv.     o.  f  o.  d' 

K\iyivarez.,  pour  35.  Portions,  &  un  Cole- 
ge, la  fomme  de  72.74-  Liv.     6.  f.  o.  d. 

A  b  Bretagne  ,  pour  21.  Pafteors,  3.  Propo- 
fans  &:  7  Portions  furnumcraires ,  &  unColcge  : 
en  tout  20.  Portions.  4318.  Liv.     3.  f.  4.  d. 

Au  Daifphiné ,  pour  78.  Poition8,&  un  Co- 
legc, lafommede  ^57^9-  Liv.  17.  f.  o.  d. 

A  la  Provence,  pour  21.  Portions,  &  un  Co- 
lcge. lafommede  45'2'4    Liv.  11.  f.  o.  d. 

Au  Biu  Languedoc  ,  pour  65.  Portions,  Se  un 
Colege  à  Bez.iers  ,  la  fomme  de  13166.  Liv.   Ii.  f.  o.  d. 

Au  Haftt  Languedoc  ,  pour  86.  PortionsSc  de- 
mie, la  fomme  de  16989.  Liv.     8.  f.  o>  ày 

A  la  Bafe  Guienne  ,  pour  84.  Portions  &  de- 
mie, y  compi-is  les  1200.  Liv  pour  le  Colcge  de 
Bergera<: ,  &  100.  Liv.  pour  le  Sieur  Cen/tantia  , 
dont  il  a  été  f^ut  mention  ci-dciVus,  la  fomme  de     17896.  Liv.   lo.  f. 

Toutes  lefquelles  Sommes  ci-deifusfpecifiées  ledit  Sr.  Ducandal  paiera  par 
Quartiers,  tant  aux  Académies  6c  Univerfités ,  qu'aux  Co^amis  des  Provin- 
ces ,  aux  Termes  &  de  ta  Manière  faivante. 

A  favoir  la  Piart  qui  revient  aux  Provinces  de  Pl/îe  de  Frdnce ,  Anjotf^Nor^ 
matuiie  ^  PoiUou  y  Bajle  Guierme,  Berri  ,  &  aux  Académies  qui  font  dans  Icf-" 
dites  Provinces  ,  entre  les  mains  des-  Conamis  cjui  ont  été  nommés ,  ou  qis'et- 
ies  nommeront  dans  la  fuite. 

Et 


4,S  XXI.    SYNODE    NATIONAL 

Et  le  Premier  Paiement  s'en  fera  au  premier  jour  de  Juillet  prochain  ,  le 
Second  au  milieu  d'Oftobre  fuivant  ,  &  le  Troifiême  à  la  fin  de  Janvier  de 
l'An  i6i^.  Pour  ce  qui  eft  du  Quatrième  Se  dernier  Quartier  il  fera  paie 
le  if.  d'Août  de  la  même  Année,  comme  il  fera  expliqué  dans  la  fuite. 

Pour  r/Jle  de  France  ,  dans  la  Ville  de  Paris  ;  pour  la  Normandie  ,  à  Rouen; 
wour  le  Berri ,  à  Orléans  ;  pour  le  FoiUo» ,  à  Poitiers  ;  pour  la  Bafle  Guien- 
ne  ,  à  Bouràeanx  \  pour  le  H^ut  Languedoc  ,  à  Montanban  j  pour  jinjou  ,  à 
Tours. 

Quant  au  Bas  Languedoc  ,  les  Sevenes  ,  la  Provence  &  Xaintonge. 

Le  Premier  Paiement  fe  fera  à  la  fin  du  mois  de  Juillet  prochain. 

Le  Second  à  la  fin  d'Oftobre  fuivant. 

Le  Troifiême  à  la  fin  de  Février  de  l'An  i^ij.  à  favoir. 

Pour  la  Provence,  le  Bas  Languedoc,  &  \c%  Sevenes ,  dans  la  Ville  de /î/««r- 
fellier;  pour  la  Bretagne  ,  à  Nantes;^  pour  Xaintonge,  à  hi  Rochelle -,  &  pour 
les  Provinces  de  Bourgogne,  Dauphiné  &  Fivarez.,  ledit  Paiement  le  fera  dans 
la  Ville  de  Lion  ,  à  lavoir  , 

Les  deux  premiers  Quartiers  aux  Paiemensdes  Foires  d'Août  5c  de  Novem- 
bre prochain.     Et  le  Troifiême  à  la  Foire  des  Rois  de  l'An  1516. 
XII. 

Les  Provinces  feront  obligées  de  nommer  8c  d'élire  dans  chacune  defdites 
Villes  ,  où  leldits  Paicmcns  fe  doivent  faire ,  un  Domicile  ,  auquel  ledit  Sr. 
Ducandal  fe  puifle  adrefler ,  pour  fairelefdits  Paiemcns. 
XIII. 

Ledit  Sr.  Dacandal ,  paiera  aufïï  aux  dites  Eglifes  ,  le  dernier  Qiiartier,  en 
donnant  à  chacune  defdites  Provinces,  les  Sommes  qui  leur  ont  été  adjugées 
par  l'Etat  de  la  Diftribution  Générale  ci-deifus ,  à  Proportion  de  ce  qu'il  au- 
ra reçu  le  1 5.  d'Août  de  l'An  1615".  Et  il  fournira  les  Refcriptions  aux  Pro- 
vinces ,  fuivant  la  Repartition  qui  en  fera  faite  ,  avec  les  Députés  Refidens 
en  Cour. 

XIV. 

De  toutes  lefquelles  fufdites  Sommes ,  qui  feront  ainfi  aétuellcment  paiccs 
par  le  Sr.  Ducundat ,  il  prendra  &  retiendra  un  Sol  par  Livre ,  qui  lui  a 
été  accordé  i  à  la  Rcferve  des  Académies,  defquelles  il  ne  retiendra  que  qua- 
tre Deniers  par  Livre ,  qui  eft  le  Droit  du  Sr.  de  ritfouz.e  :  Et  pour  ce  qui 
cft  des  Refcriptions  du  dernier  Quartier,  trois  Deniers  feulement,  le  tout 
conformément  au  Traité  fait  avec  lui  par  les  Députés  des  Eglifes ,  au  Syno- 
de National  de  Gap  ,  6c  félon  les  Reglcmens  faits  par  les  autres  Synodes 
fuivans. 

X  V. 

Outre  les  fufdites  Sommes  ,  on  a  pareillement  afTigné  deux  Portions  aux 
Sr.  Home  &  Suffren  ,  lefquelles  leur  feront  paiées  à  l'Acquit  Se  Décharge  des 
Eglifes  où  ils  feront  emploies  ,  &  dont  ils  feront  donner  Avis  au  Sr.  Du- 
eand.U  ,  parle  Commis  de  la  Province,  auquel  il  envoiera  lefditcs  Portions, 
chacune  defquelles  monte  à  la  Somme  de  196.  Liv.  b.  fols.  z.  deniers. 

ROLE 


g 


TENUATONNEINS.  49 

ROLE  DES  MINISTRES  DEPOSE'S  ET  APOSTATS. 

I.   1-v  Ans  rijle  de  France ^  George  So-jiffe ,  dit  du  SohI.is  ,  autrefois  Minif- 
J  J  tre  de  Fontainebleau  ,   étant  Dcpole  de  fa  Charge  pour  les  Malver- 
fations  fe  fit  Papifte.     Il  efl:  de  petite  Stature  ,  il  a  le  Poil  noir  ,  6c  eft  âge 
d'environ  40.  ans. 

z.  Le  nommé  Merlet:e,  natif  de  Rheims  en  Champagne ,  aiant  été  Depofc 
pour  fon  Incapacité  ,  s'eft  jette  dans  le  Papifme.  C'cft  un  Pcrfonnage  de 
grande  Taille  qui  a  le  Poil  châtain  ,  tirant  fur  le  brun  ,  &  fort  peu  de 
Barbe. 

3.  Dans  la  même  Province,  Edme  de  Beauvalet ,  dit  à^A'ix^  &  deCf<i«- 
vul ,  autrefois  Pafteur  de  l'Eglife  de  Laval  en  f  hardie  ,  fe  voiant  Sufpendu 
de  fon  Miniftere  pour  fes  Malverfations  embraffa  le  Parti  de  l'tglife  Ro- 
maine     Il  eft  de  petite  Stature  &  a  le  Poil  brun-chatain,  &  chauve. 

4.  Dans  la  Province  d^y^njou  ,  le  nommé  Jean  de  raffan  ,  Homme  de 
etite  Stature  ,  aiant  le  Nez  aquilin  ,  la  Bouche  grande  ,  &  peu  de  Barbe, 
tpofc  pour  fes  Impudicités  &  infamies,  s'eil:  révolté  contre  lesEgliles  Re- 

fonnécs 

5".  En  Dauphiné ,  fojîas  Montagne  ,  de  moienne  Stature  ,  aiant  les  Che- 
veux mêlés  ,  les  Yeux  fort  ouverts  &  égarés ,  âgé  d'environ  40.  ans  ,  au- 
trefois Miniftre  à''Orpierre  ,  s'eft  jette  dans  la  Communion  de  Rome 

6.  Au  Bas  Languedoc  Jeremie  Ferrier  ,  ci -devant  Pafteur  &  Profefteur 
dans  l'Eglife  &  Univerfité  de  Nimes  ,  Perfonnage  de  haute  Stature  ,  aiant 
les  Cheveux  noirs  &  Frifés  ,  le  Teint  olivâtre  ,  les  Narines  ouvertes ôcles 
Lèvres  fort  groflès,  a  été  Cenfuré  pluficurs  fois,  &  enfuice  Sufpendu  pour  fei 
Malverfations  6c  Rebellions  ,  aiant  abandonné  le  Saint  Miniftere,  il  fût  Ex- 
communié de  nos  Eglifes  le  14.  de  Juillet  1615.  defqucUes  il  s'eft  entièrement 
feparé  à  l'âge  d'environ  38.  Ans. 

AVERTISSEMENT. 

Le  Droit  de  Convoquer  le  Synode  National  prochain  ,  eft  accordé  aux 
Eglifes  de  la  Souveraineté  du  Bearn  ,  à  Condition  qu'elles  dépendront  des 
Jugemens  &  qu'elles  fuivront  les  Relblutions  des  Synodes  Nationaux  de 
France ,  8c  y  relèveront  leurs  Apellations.  A  la  Charge  auftî  que  s'il  fe  pre- 
fente  quelque  Dificulté  pour  la  Tenue  dudit  Synode  dans  ladite  Souverai- 
neté ,  elles  en  avertiront,  dans  un  An  ,  les  Eglifes  de  la  Bretagne,  lelquel- 
les  en  ce  Cas  auront  le  Droit  de  le  Convoquer  dans  la  Ville  de  ritre' ,  6c 
non  ailleurs,  d'ici  à  deux  Ans ,  environ  au  Mois  de  Mai,  favif  à  le  hâter  ou 
retarder  félon  l'Avis  des  Sieurs  Députés  Généraux ,  &.  des  Provinces  voifî- 
nes.  Et  au  Cas  que  le  Synode  fe  tienne  dans  le  Be^m  ,  la  Fcrmiftîoneft  con- 
tinuée à  la  Province  de  Bretagne  ,  de  n'y  envoier  qu'un  Pafteur  8c  un  An- 
cien. La  même  Chofe  eft  accordée  à  la  Provence  ,  en  quelque  Lieu  que  le- 
dit Synode  fe  tienne. 

Tome  II.  G  Tous 


5©  XXI.  SYNODE  NATIONAL 

Tous  ce  que  dcfl'us  ,  a  été  mis  en  Délibération  ,  Conclu  ,  8c  Défini,  de- 
puis le  fécond  de  Mai  ,  jufqu'au  troifième  de  Juin  inclufivemcnt  ,  de  l'Ai: 
de  Notre  Seigneur  Jesus-Christ  M.  DC.  XIV. 

L*Original  cfl:  Signé  par 

Monfîeur  Jean  Gigord,  Modérateur, 
MonfieurjEAN  Gardesi  ,  Ajoint. 
Monfieur  André'  Rivet  -n 

8c  ^Secrétaires 

Monfîeur  DemsMaltketj 

ACTE  DU   SERMENT  D'UNION, 

Juré  ér  foufcfit  far  tous  les  Députés  des  Egiifcs  Reformées  de  France,- 
ajfemhlcs  dans  leur  Synode  National  à  Tonneins ,  dam  la  Trovina 
de  la  Bafle  Guienne. 

,,  ^tOus  fouffignés  les -Df^wrfjdes  Egiifcs  Reformées  de  France,  ■a.Kcmh\i% 
,,  1.^  dans  le  Synode  National  tenu  à  To7ineins  dans  la  Province  de  la  Bajfe 
,,  Guienne  ;  connoiilant  par  pluficurs  Expériences  qu'il  n'y  a  rien  de  plus  ne- 
5,  cefl'aire  pour  la  Confervation  de  la  Paix  &  pour  le  Bien  des  Eglifes,  qu'une 
,,  fainte  Vnion  8c  un  bon  Accord  ,  en  DoBrine  &  en  DifcipUne  ,  &  en  tout  ce 
„  qui  en  dépend ,  6c  que  IcfJites  Eglifes  ne  peuvent  pas  fulMliler  long  -  tems, 
„  làns  une  Vnion  &  Liaifon  étroite  des  unes  avec  les  autres ,  &  qui  foit  beau- 
„  coup  mieux  gardée  &  maintenue  que  par  le  palfé  :  C'elt  pourquoi  dcfirant 
„  d'éloigner,  autant  qu'il  cil;  en  nous,  toutes  les  Semences  de  Divifion,  & 
,,  tous  les  fujets  de  Partialité ,  entre  lefdices  Eglifes ,  &  d'obvier  aux  Impoftu- 
5,  res,  mauvais  Defl'eins ,  &  Menées  fecretes ,  par  lefquelles  diverfes  Perfonnes 
„  mal  aflfeétionnées  à  notre  fainte  Religion  tâchent  de  la  détruire  :  pour  lef- 
5,  quelles  Raifons  nous  fommes  obligés ,  plus  que  jamais,  par  un  Accord  & 
5,  Confentement  unanime,  de  nous  fervir  des  Moiens  qui  fembleront  contri- 
,,  buerle  plus  a  nôtre  Jufte  ,  Légitime  &  Neceflaire 'L'n/oM  fufdite ,  fous  l'A u- 
j,  torité  de  nôtre  Souverain  Seigneur  8c  Roi,  &  de  la  Reine  Régente  fi  Mère; 
j,  Nous  avons ,  au  Nom ,  Se  pour  le  bien  de  toutes  les  Eglifes ,  &  pour  le  Ser- 
j-,  vice  de  Leurs  Majcfiés,  jure  &  protefté  ,  8c  jurons  &  proteftons,  comme 
„  aulTi  nous  promettons ,  que  nous  aurons  foin  que  ces  Proteftations  foientra- 
,,  tifiées  dans  &  par  toutes  nos  Provinces,  de  continuer, infeparablcment  «»/« 
;,  8c  conjointes,  dans  la  Confeffton  de  Foi,  avouée  ^  profeflee  par  les  Eglifes 
:,  Reformées  de  ce  Roiaumx,  &  confii-mée  ,  aprouvée  Sc  ratifiée  par  nous 
„  tous  :  Nous  jurons  tant  en  nos  Noms ,  comme  au  Nom  de  toutes  les  Egli- 
,,  fes  &  ProviiTces ,  lefquelles  nous  ont  envoies  en  qualité  de  Députés ,  à  cette 
^,  Aflcmblce,  que  nous  vcnilons  vivre  Se  mourir  dans  ctxxs  Confefjîon ,  comme 
.^,  3ufli  Hous  proteftons  que  nous  voulons  garder  mviolablement  la  Difdpline  Ec~ 

3,,  rli^pi^ 


.ivET,     'y 

.ALTRET  ^ 


Secrétaires. 


TENU    A    TONNE  INS.  ft 

,,  clejîajiique  qui  eft  établie  par  les  Eglifes  Reformées  de  ce  Roiaunie ,  Se  d'ob" 
ferver  fes  Canons  pour  le  Gouvernement  de  ces  Eglifes ,  ôc  la  Reformarion 
des  Mœurs;  avouant  6c  reconnoiffant  que  cela  ell  conforme  à  la  Parole  de 
Dieu     fur  laquelle  nous  jurons  &  protcllons  Obéillance  8c  Fidélité  à  Leurs 

,  '  MAjeftîs  ,  ne  fouhaitant  rien  tant  que  de  les  fervir ,  fous  la  Faveur  de  leurs 

5,  Ejiits ,  fans  que  l'on  faflè  violence  à  nos  Confeiences. 

Juré  &  foufcrit  par 
G  1 G  o  R  D  ,  Modérateur.     Rivet 
G  A  R  û  E  s  I ,  Afîèflcur.        M . 
Et  par  tous  les  autres  Députés  de  leur  propre  Main. 

ACTE  POUR  LA  TENUE 

DE   L'ASSEMBLEE   GENERALE    MIXTE. 
Article  I. 

MOnfieur  de  Ronvrai ,  .nôtre  Député  General ,  aiant  envoie  à  ce  Synode 
le  iMandcmcnt  de  5^  Majefié ,  daté  du  vint-deuxiême  du  prefcnt  Mois, 
par  lequel ,  à  la  Requête  du  Synode  National ,  le  Tems  de  la  Tenue  de  la  pro- 
chaine Allèmblée  Générale  Nationale  eft  remis  au  vint-cinquiême  du  Mois 
ôi^AoHt ,  mais  ians  changer  le  Lieu  :  cette  Aliêmblée  jugeant  que  la  Ville  de 
(jrf»»^/?  n'eft  pas  un  Lieu  commode,  à  caufe  qu'elle  cit  trop  éloignée,  &  à 
caufe  qu'elle  eft  le  Siège  d'un  Parlement,  &  pour  d'autres  Raifons  importantes, 
ordonne  que  l'on  écrira  des  Lettres  à  Monficur  le  Maréchal  Duc  de  Lefdiguie- 
r^j,que  les  Députés  de  Bourgogne  &  du  Daupbiné  lui  prefenteront,en  priant  auflî 
de  bouche  Son  Excellence,non  feulement  de  ne  pas  defiiprouver  que  l'on  voulût 
changer  le  Lieu  de  la  Tenue  de  l'Airemblée,ce  que  tous  les  Députés  à  ce  Synode 
ont  unanimement  defiré&  jugé  neccflaire  ,  mais  auffi  de  joindre  fes  bons  Ofi- 
ces  aux  très-humbles  Requêtes  que  nous  adix-lVons  à  Leurs  Majefies  ,  par  Mef- 
fieurs  nos  Députés  Generaux,qui  leur  prefenteront  des  Lettres  de  cette  Allèm- 
blée ,  dans  lefqucUes  on  déclarera ,  avec  toute  Humilité  ,  que  le  feu  Roi ,  de 
très-heureufe  Mémoire ,  avoir  coutume  de  choifir  le  Lieu  le  plus  commode , 
pour  la  tenue  de  ces  Ailèmblées.  Et  lefdits  Sieurs  Députés  ne  manqueront  pas 
d'informer  très- foigneufcment  &  très-exactement  les  Ailèmblées  Provinciales 
du  Succès  de  leur  CommilTion  ,  &  cela  vers  le  quinzième  de  ^Htllet ,  &  même 
plutôt,  s'il  eft  poflible.  Cette  Aflèmblée  confeiUe  auflî  que  l'on  envoie  un 
Député  de  chaque  Province ,  choifi  de  tout  le  Corps  ,  pour  réitérer  ,  avec  tou- 
te Soûmiflion  &  Révérence  ,  leurs  très-humbles  Demandes  à  Leurs  Majeftés^ 
^  d'en  obtenir  ce  Chîmgement  de  Lieu  par  leurs  Prières. 

G\  U.  De 


52  XXL   SYNODE    NATIONAL 

I  I. 

De  plus ,  Meffieurs  les  Députés  Généraux  font  très-exprefl'cment  chargés  de 
redoubler  leurs  Plaintes ,  de  ce  fenfible  Outrage  fait  par  le  Lieutenant  dans  le 
Gouvernement  de  G»//f,  à.  MonCieur  S iiard,  Pafteur  de  l'Eglife  de  L^iv^/,  Se 
de  demander  que  l'on  fafle  Juftice  de  cet  Oficier  ,  apuiant  toujours  de  Bouche 
ce  qui  a  été  écrit  à  Leurs  Majefiés ,  fur  ce  Sujet ,  par  cette  Aflèmbléc.  On  les 
exhorte  aufli,  félon  le  Canon  fait  à  Privas,  de  demander  très- humblement,  8c 
très-inftanment  à  Leurs  Majeftés ,  que  nous  puiflîons  être  exemts  de  cette  dure 
Neceffité,  (que  l'on  nous  impofe  avec  plus  de  Chaleur  que  jamais,  &  à  la- 
quelle on  nous  veut  forcer  avec  plus  de  Hauteur  &  de  Rigueur  ,  contre  la  Li- 
berté de  Confcience  qui  nous  a  été  fi  fouvent  promife  )  de  nous  nommer  nous- 
mêmes  ,  de  la  Religion  Prétendue  Reformée  :  nous  aimerions  mieux  foufrir  toute 
forte  de  Tourmens,  que  d  être  obligés  de  condamner  de  nôtre  propre  Bouche 
nôtre  propre  8c  très-fainte  &  véritable  Religion. 

On  les  exhorte  encore  d'aflîfter  l'Eglife  de  Dijon ,  dont  on  a  éloigné  le  Lieu 
de  l'Aflcmbléc  de  quatre  bonnes  Lieiies  de  la  Ville,  quoi  que  par  \^£dit  ils 
pûflênt  avoir  un  Temple  dans  les  Fauxbourgs  ,  ^  cependant  cette  pauvre  Egli- 
fe  ,  après  avoir  prefenté  plufieurs  Requêtes  très  -  inilantes  ,  &  après  avoir  fait 
des  Pourfuites  à  la  Cour  pendant  dix  Ans ,  fur  ce  Sujet ,  ils  ont  été  fruftrés  de 
leur  Attente. 

IV. 

Ils  fe  plaindront  aullî  des  Commilliiires ,  qui  ont  été  envoies  en  Bourgogne, 
pour  fau-e  exécuter  VEdit  de  Nantes  ,  parce  qu'ils  ont  refufé  d'écouter  les  De- 
mandes faites  pour  le  Retabliflèment  de  l'Exercice  de  nôtre  Religion  dans  fept 
anciens  Bailliages  ,  6c  dans  les  Villes  de  Saint  fean  de  Laune ,  &  de  Noyers  , 
où  la  Parole  de  Dieu  a  été  dûément  Se  conll:anment  prêchée  durant  ks  Années 
1576.  &  1577.  ^ 

Ils  favoriferont  auflî  &  foûtiendront  l'Opofition  faite  par  ceux  de  nôtre  Reli- 
gion dans  le  Vivarez. ,  aux  Requêtes  prefentées  au  Confcil  par  le  Juge  du  Bas 
rivarez.,  qui  vouloit  de  fon  propre  Chef  &  Autorité ,  porter  aux  Cours  Roia- 
les  de  FtUeneuve ,  de  Berg ,  &  d'Annonai  ,  des  Caufes  qui  fe  pouvoient  déci- 
der dans  les  Cours  des  Prévôts,  ce  quiell  expreifément  contraire  à  cet  Article 
de  l'Edit ,  où  il  eft  déclaré  que  la  Decifion  des  Matières  qui  font  hors  de  la  Ju- 
ridiélion  d'une  Cour ,  apartiendront  feulement  aux  Chambres  mêlées  de  VEdit^ 
ou  à  d'autres  Cours  ,  au  Choix  de  ceux  qui  profeflciu  nôtre  Religion. 
V  I. 

Ils  fe  plaindront  encore  de  ce  qu'on  laifle  crouler  les  Fortifications  du  Châ- 
teau de  Clerrnont  dans  le  Bas  Languedoc  ,  qui  eft  une  de  nos  Villes  de  Garan- 
tie ,  que  l'on  nous  a  donnée  en  Otage  pour  nôtre  Sûreté  :  les  Papiftes  en  mê- 
me tems  fortifiant  la  Ville  dans  l'Endroit  par  lequel  elle  eft  opofée  au  Château. 
VIL 

On  les  prie  pareillement  d'avoir  foin  de  l'Afaiie  de  Monfieur  de  la  Garde, 
Gouverneur  de  Tonneins^  lequel  étant  fommé,  &  mené  devant  5<ï  Majefié  8c 

fon 


T  E  N  U    A    T  O  N  N  E  I  N  s.  55 

fou  Confeil ,  après  de  très  -  grandes  Dificultés,  fut  renvoie  à  la  Chambre  de 
Grenoble  ,  d'où  les  Jefuites ,  &  d'autres  du  Clergé  de  l'EgUfe  Romaine  ,  vou- 
droient  le  tirer  pour  le  renvoier  encore  à  Paris  :  &  ils  prendront  toutes  les  Me- 
fures  poflibles  pour  les  en  empêcher.     Soufcrit  par 

GiGORD,  Modérateur.        André  RivET,y 

&  >  Secrétaires, 

G  A  R  D  E  s  I ,  AffelTeur.  D.  Maltkït,      ) 


MEMOIRE 

DE  NOS  GRIEFS   ET  DEMANDES, 

Produites  &  examinées  au  Synode  National  de  Tonneins  ,  lefqueUes  on 
jugea  devoir pref enter  k  l'' AJfemblée  Provinciale  Mêlée  ,  &  delà  les 
porter  à  l'Ajfemblée  Politique  Nationale ,  k  laquelle  ces  Demandes  dé- 
voient être  recommandées  par  toutes  le^  Provinces  y  é'  particulièrement 
aux  foins  particuliers  de  nos  Députés  Généraux  ,  jufqu'x  la  tenue  des 
dites  AJfemblées. 

Article  I. 

LA  première  Plainte  portée  par  la  Province  d'0r/f4«/  étoit,  que  Monfieur 
de  DfHfl«wV/faiant  été  pleinement  juftifié  ,  par  le  Décret  &  Proclamation 
de  la  Chambre  de  VEdit  à  l^aris ,  de  tous  les  Faits  qu'on  lui  imputoit  ^  nonob- 
ftant  cela  il  avoit  été  depoiiillé  de  la  Charge  de  Lieuteaant  de  Monfieur  le  Duc 
de  Sut/t,  dans  hViWe  de  Ger^eafe  :  L'Ailèmblée  enjoignit  à  tous  les  Députés 
de  fe  plaindre  à  l'Aflemblée  Mêlée  des  Provinces,  que  l'on  devoit  tenir  bien- 
tôt ,  de  l'Injuftice  de  cette  Aétion  ;  &  de  faire  en  forte  que  leurs  Plaintes  fuf- 
fent  inférées  ,  &  enregitrées  dans  les  Mémoires -que  l'on  preienteroit  à  ladite 
Aflemblée  Générale.  Et  en  même  tems  nos  Députés  Généraux  font  priés  de 
continuer  leurs  Inftances  Se  de  faire  tout  ce  qui  fera  poffible  ,  afin  que  ledit 
Sieur  Denonville  foit  rétabli  dans  fon  Emploi ,  &  de  renouveller  leurs  Deman- 
des à  la  Cour  pour  ce  fujet ,  à  moins  qu'on  ne  voulût  lui  donner  un  autre  Gou- 
vernement. 

I  I. 
Cet  Echange  fait  dans  la  Ville  d''^lez.  par  Monfieur  Ribaud  Gentilhomme 
Papifte  ,  i-aporté  au  nom  de  la  Province  des  Sevennes  ,  par  Monlieur  Defma- 
rets ,  Miniftrc ,  a  été  trouvé  fort  préjudiciable  à  nos  Droits  8c  Privilèges  ,  &  à 
nos  Villes  de  Garantie  :  C'cft  pourquoi  on  ordonna  que  l'on  en  formeroit  une 
Plainte  qui  feroit  jointe  à  la  précédente 

I  I  I.  ' 

Comme  de  cette  hardie  Entreprife  des  Frères  Cor  délier  s, de  vouloir  étendre  leurs 

G  3  nou- 


ç4  XXI.    SYNODE    NATIONAL 

nouveaux  Bâtimens  jufqu'aux  Murailles  de  CujleUjalçifx  ,  ce  qui  eft  cl*un  '  très- 
grand  Préjudice  à  cette  Ville  de  Sûreté. 

IV. 
De  même,  l'Afaire  de  l'Eglife  de  Moutelimard ,  qui  s'elt  opofés  à  la  Récep- 
tion des  Frères  Recolets  dans  leur  Ville  ;  parce  qu'on  ne  devoir  rien  changer 
dans  nos  Villes  d'Otage ,  Se  que  tout  y  devoit  relier  dans  le  même  état  qu'au- 
paravant. 

Pareillement  auflî  ce  qui  regarde  l'Etabliflcmcnt  de  l'Eglife  de  Faïence  , 
proche  de  ladite  Ville,  qui  avoit  été  empêché  par  la  Divifion  des  Commif- 
ikires. 

V  I. 

De  même  cette  Injuftice  fi  notoire  que  l'on  a  flrite  aux  Habitans  de  Landes 
dans  le  Haut  Languedoc ,  l'Apollat  Serenac  aiant  été  fait  Juge  ,  £c  aiant  obtenu 
une  Commiflïon  de  porter  quand  il  voudroit  les  Afin-es  dc\ant  le  Confeil  Pri- 
ve ;  par  lequel  Moien  il  exerce  une  Tiranie  fur  toutes  fortes  de  Perfonnes  avec 
oui  il  eft  en  Procès ,  ou  qui  le  pouifuivent  en  Juftice. 
VII. 

L'Afaire  de  l'Eglife  de  Poufanges ,  en  PoiUoH ,  qui  a  tâché  de  lever  la  Défen- 
fe  qu'on  leur  a  faite  de  bâtir  leur  Temple ,  quoi  qu'ils  aient  depuis  plus  de  qua- 
rante ans  un  Droit  inconteilable  de  le  faire ,  aiant  prêché  fans  qu'on  s'y  opolàt, 
&:  qu'on  leur  en  fit  aucun  Refus ,  fous  la  Haie  du  Marché. 
VIII. 

La  Sufpenfion  de  Monfieur  de  Falohfance,  Confcillcr  à  la  Cour  du  Prefi- 
êivA  de  Montpellier ,  parce  qu'il  étoit  du  Confeil  de  la  Province,  contre  ceux 
àiAigHemortes ,  eil  un  autre  jufte  fujet  de  Plainte. 

L'Afaire  du  Fils  de  Monfieur  Ravy  demis  de  ion  Ofice  de  Lieutenant  dans  la 
Compagnie  de  Montpellier  ,  quoi  que  les  Eglilès  eulîcnt  un  Ordre  particulier 
de  Cachet  du  Roi ,  en  fa  Faveur ,  Se  de  laquelle  Charge  il  avoit  joiii  pendant 
plufieurs  années ,  eft  encore  un  autre  Grief. 

X. 
'     Les  Torts,  &  les  Chagrins  de  Monfieur  Cardet,  autre  Gentilhomme  mo- 
lefté  par  Madame  la  Comtcflè  o'yiftver^ne ,  qui  a  ,  au  contraire  de  VEdtt  ,  par 
l-ettres  d'Evocation  ,  fait  paftèr  les  Afoircs ,  de  la  Cour  de  Caflres.,  à  celle  de 
hrif. 

X  I. 
Lies  Plaintes  de  ceux  du  Languedoc  touchant  le  Gouvernement  de  PeM^uaire^ 
dont  Monfieur  Gautier,  Capitaine ,  aiant  été  Gouverneur ,  pai-  Commiflïon  6c 
Lettres  Patentes ,  eft  à  prefent  uni  à  celui  de  Salines ,  qui  apartient  au  Gouver- 
neur à^-Aiiuemortes. 

XII. 
Ceux  des  Eglifes  de  la  Principauté  du  Bearn,  unies,  avec  nous  en  Doétrine 
&  en  Difciplinc  ,  reçues  &  admifes  autrefois  par  leurs  Députés  à  nos  Alîèm- 
blées  Générales,  &  au  dernier  Synode  par  leurs  Députés  Dtferotte  v^Nagnet, 

rapor» 


TËNUATONNEINS.  ff 

rapoiterent  leur  Etat  fort  incertain,Sc  qu'ils  étoicnt  environnés  de  plufieurs  dan- 
gers dont  ils  font  menacés ,  par  les  malheureufes  Divifions  qui  étoicnt  dans  la 
Maifon  de  Benac  ,  &  par  plufieurs  autres  qui  étoient  bandés  contre  Monfieur  le 
Duc  de  le  Force  ,  ce  qui  les  jetteroit  dans  une  Condition  fort  trifte  ;  &  particu- 
lièrement à  caufe  que  depuis  quelque  tems  les  Prêtres  &  les  Ecclefiaftiqucs 
avoient  une  liberté  entière  d'aller  par  le  Pais.  Cette  Allèmblée  cmbrafla  plus 
lincerement,  &  de  meilleur  Cœur  que  jamais,  leur  Union  6c  Communion  ,  & 
députa  de  nôtre  part  les  Sieurs  de  Filarnon  £c  de  Chambar.m ,  auxdits  Meflîeurs, 
pour  les  exhorter  à  la  Concorde  ;  lefquels  étant  retournés  ,  &  aiant  rendu 
Compte  de  leur  Commiffion ,  firent  leur  Raport  des  grandes  Dificultés  qu'ils 
avoicnt  trouvées  a  les  reconcilier,  à  caufe  de  l'Opiniâtreté  qu'ils  avoient  remar- 
quée dans  l'une  des  Parties ,  &  l'Etat  chancellant  defdites  Eglifes ,  qui  ont  un 
extrême  Bcfoin  des  nôtres  pour  les  foutenir  :  C'cft  pourquoi  l'Aflémblée  pria 
les  Députés  Généraux  d'avoir  un  Soin  très  particulier  de  tout  ce  qui  lcs|regardoit, 
8c  d'en  ufer  en  leur  Endroit ,  lors  qu'ils  fcroicnt  au  Confeil ,  avec  la  même 
Affeétion  &  Diligence ,  comme  pour  les  Eglifes  de  France  même ,  6c  particu- 
lièrement de  tâcher  de  leur  obtenir  des  Ordres  pour  reparer  leurs  Griefs  &  les 
foulager  dans  les  Miferes  dont  ils  fontafligés.  Et  cela  fera  auffi  reprefenté 
aux  Provinces ,  qui  en  feront  Raport  à  l'Anèmbléc  Générale  ,  à  laquelle  aulïï 
les  Députés  de  la  Principauté  du  Bearn  aportcront  leurs  Mémoires  8c  Inftruc- 
tions ,  tant  pour  les  Afaires  fuimentionnécs  du  Duc  de  la  Force  &  de  Beriac ,  (i 
cites  ne  font  pas  ajuftées  alors ,  que  touchant  celles  qui  tendent  à  Icui"  Con- 
fèrvation. 

XIII. 

L'Afaire  de  Monfieur  de  Villemade ,  touchant  fi  Penfion  qu'on  lui  a  promi- 
IL-,  hors  d.e  la  Bourfe  particulière  ,  à  caufe  des  grandes  Soufrances  qu'il  a  en- 
duré ,  fera  encore  une  fois  recommandée  à  l'Aifemblce  Générale  prochaine. 
XIV. 

L'Afaire  de  Meffieurs  de  Laùe'  Père  &  Fils ,  lefquels  au  contraire  du  Privi- 
lège de  leur  Profeffion ,  ont  été  l'un  8c  l'autre ,  par  Ordre  du  Confeil  ,  privés 
de  leur  Apel ,  8c  renvoies  au  Parlement  de  Bordea.vx. 
XV. 

Les  Sieurs  de  l.i  Comh  8c  Bigot  aiant  été  déchargés  de  la  Commiifion  qui 
leur  fût  donnée  à /-'r»'!;'^^ ,  cette  A  d'emblée  donna  Ordre  aux  Députés  Provin- 
ciaux de  raporter  le  véritable  Etat  de  nos  Afaires  contre  Monfieur  Pâlot ,  qui 
ctoit  qu'on  n'en  pouvoir  tirer  qu'nnc  très-mauvaife  Réponfe  à  la  Requête  que 
nous  avons  prefentée  ,  par  laquelle  nous  demandions  qu'il  pût  être  forcé  de  fai- 
re le  Paiement  à  nos  Eglifes ,  de  la  Somme  qu'il  doit  fur  le  Reliquat  de  fo 
'  Comptes,  qui  fe  monte  ù.  24900.  Liv. ,  ce  qui  a  été  inutile  2c  lans  Efct.  Et 
parce  que  les  Commiflaires  fuliiommcs  ayoieut  mis  fur  fon  Compte  une  autre 
plus  grande  Dette  de  20C000.  L.ivres ,  ledit  Pa/ot  s'cft  défendu  de  paicr  avec 
cette  Echapatoire,  ou  que  cet  Argent  avoit  été  diverti  à  d'autres  Ufages,  ou 
qu'il  étoit  de  Non-FaUnrs ,  ne  lui  aiant  jamais  été  paie.  Et  c'cft  pourquoi,  quoi 
que  les  Commiffaires  eullènt  été  remerciés  par  le  Synode,  cependant  on  leur 
ordonna  de  remettre  entre  les  mains  de  nos  Députés  Généraux,  tous  ks  Papiers 


5é  XXI.    SYNODE    NATIONAL 

qu'ils  avoicnt  touchant  nos  Afaires  ,  &  cela  pour  l'avenir  ;  les  Provinces  aiant 
été  informées  de  tout ,  on  recommandera  à  l'Âllèmblée  Générale  de  pourfuivre 
-cette  Afaire ,  &  de  préienter  des  Requêtes  à  Leurs  Majefiés  pour  obtenir  d'être 
paies  defdites  Sommes  ,  équitablement  &  fans  Chicane,  ou  Déduction  pour  des 
Non-Falenrs  ,  fuivant  les  Ordres  qui  nous  en  ont  été  accordés  premièrement. 
Se  d'autres,  .en  Confequence  des  premiers. 
XVI. 

Les  Habitans  auffi  de  la  Baronie  de  Comb.itii ,  dans  la  Province  des  Sevemes, 
qui  étant  pour  la  plus  grande  partie  Proteftans,  dans  fept  Villes,  font  néan- 
moins privés  de  leurs  Temples  £c  de  l'Exercice  delà  Religion  Reformée,  8c 
obligés  d'aller  fort  loin  pour  cela ,  &  de  s'expofer  à  une  infinité  de  Dangers 
pour  pouvoir  fervir  Dieu  félon  fa  fainte  Parole  ;  &  tout  cela  à  caufe  qu'ils  ont 
un  Seigneur  Papifte  ,  qui  ne  veut  pas  confentir  au  rétabliflément  de  leurs  Egli- 
fes,  quoi  qu'il  foit  ordonné  par  l'Autorité  Suprême.  Une  chofe  cependant 
que  l'on  doit  particulièrement  obferver,  c'ert  que  dans  une  des  Villes  de  cet- 
te Baronie,  que  Ton  apelle  F/f ,  il  y  avoit  une  Egliie  &  un  Pafteur  l'Année 
1561. 

XVII. 

Les  autres  Provinces  font  exhortées  de  fe  joindre  'avec  celle  du  Dauphiné , 
pour  obtenir  un  Terme  fufilant  pour  les  pauvres  Communautés  &  Villages  du 
Bailliage  de  Grefivaudan  ,  afin  qu'ils  puilîcnt  recouvrer  leurs  juftes  Droits  fur 
leurs  mauvais  Débiteurs  Papiftcs ,  &  que  l'on  fiifle  ceflèr  toutes  les  Procédures 
en  Juftice  contr'eux ,  parce  que  les  CommilTaircs  que  l'on  avoit  nommés  pour 
être  Juges  entre  les  Parties ,  n'étoient  pas  la  moitié  Proteltans ,  comme  ils  au- 
roient  dû  être  ;  &  parce  que  le  Délai  de  trois  Mois ,  qu'on  leur  avoit  accordé 
pour  porter  leur  Apel  à  la  Chambre  de  VEdit  à  Grenoble ,  étoit  un  Terme  trop 
court,  6c  dont  ils  ne  pouvoient  tirer  aucun  Avantage. 
XVIII. 

L' Afaire  de  l'Eglife  de  Aiomfque  ôc  de  Tourves  ;  ceux  de  MonoÇque  aiant  re- 
çu une  Ordonnance  du  Confeil ,  de  rebâtir  leur  Temple  proche  de  ladite  Pla- 
ce ,  &  ceux  de  Jourves  dans  la  Ville  même ,  comme  étant  privilégiés  j  cepen- 
<3ant  le  Bailliage  n'a  pas  encore  pu  obtenir  que  cet  Ordre  fût  exécuté. 
X  1  X. 

En  dernier  lieu  on  leur  recommande  les  Afaires  des  Eglifes  diAntibe  ,  For- 
calquitr  &  Desbordes  ,  car  quoi  que  les  Réformés  de  ces  Eglifes  eufient  prou- 
vé inconteftablement ,  que  le  Culte  de  Dieu  ,  félon  la  Religion  Reformée , 
étoit  déjà  exercé  parmi  eux  dès  l'Année  1577.  ;  néanmoins  il  eil  encore  fufpcn- 
du  ,  à  leur  grand  Préjudice. 


EXPE- 


TENUATONNEINS.  57 

EXPEDIENS 

Que  ronfropofefour  reunir  les  Eglifes  Chrètienms  qui  ont  fecoûé  le  jong 
"^du  Pape,  &four  ajujîer  les  Vtferens  qm  font fnrvenus  entf  elles,  ou 
qm  peuvent  encore  s^ élever  dans  la  fuite. 

PREMIER    EXPEDIENT. 

NOus  devons  pofcr  comme  un  Principe  fondamental  ,  que  de  tâcher  de 
mettre  l'Union  &  le  bon  Accord  entre  les  Eglifes,  c'eft  une  Oeuvre  pieufe 
&  neceflaire ,  6c  qui  eft  très  -  faifable.  A  l'égard  de  fa  Poffibilité  ,  nous  di- 
fons,  que  l'on  ne  peut  pas  mettre  une  telle  Union  en  éfet  fans  l'Affiftancc 
8c  la  Conduite  des  Princes  Souverains  qui  fe  font  fouftraits  de  la  Servitude 
du  Pape  :  entre  lefquels  Sa  Majeftc  le  Roi  de  la  Grande  Bretagne ,  comme  étant 
le  Principal  ,  &  un  Monarque  d'un  Jugement  le  plus  pénétrant  ,  &  très- 
afil-élionné  à  nôtre  fainte  Religion ,  peut  contribuer  plus  eficacement  à  l'U- 
nion defdites  Eglifes. 

Cela  étant  prefupofé ,  nous  concevons  qu'on  devroit  choifir  un  certain 
Lieu  où  l'on  pût  être  en  toute  Sûreté  ,  6c  d'un  Abord  aifé  :  Sa  Maieflé  le 
Foi  de  la  Grande  Bretagne  y  cnvoicroit  deux  Théologiens  :  les  Eglifes  de 
France  y  en  envoieroicnt  femblablement  deux  ,  comme  aufli  les  Pais -Bas, 
de  même  que  les  Cantons  Protefians  de  Suijfe  i  8c  les  Princes  ô? Allemagne,  qui 
profefTent  nôtre  Religion,  y  en  envoieroicnt  aulTi  chacun  un  ou  deux. 

La  Zelande ,  lelon  nôtre  Opinion ,  paroit  l'Endroit  le  plus  commode  pour 
un  pareil  Traité,  qui  eft  comme  la  Porte  de  devant  V Angleterre  ,  bc  où  les 
Meilàgers  peuvent  aller  fort  aifément  de  la  part  de  tous  les  Princes  d'Allema- 
gne 8c  de  toutes  les  Eglifes. 

Et  lors  qu'ils  y  feroient  aflemblés  ,  il  ne  faudroit  pas  qu'ils  cntraflent  en 
Difputeau  fujet  de  la  Religion;  parce  que  lors  que  les  Efprits  feroient  une 
fois  cchaufés,  Perfonne  ne  voudroit  ccdcr  de  fon  côté,  &  les  Parties retour- 
neroient  chés  eux  moins  d'Accord  qu'auparavant  ,  &  l'imagination  remplie 
de  Triomphes.  C'cft  pourquoi  il  feroit  beaucoup  mieux  que  l'on  leur  mit 
fur  une  Table  les  diferentcs  Confefjîons  des  Eghfes  Reformées,  à""  Angleterre  % 
S'Ecojfe,  de  France,  des  Pais-Bas  ,  de  Suijfe ,  &  du  Palatin At,  8cc.  &  que 
de  toutes  ces  Confeffions-là  on  en  dreflât  une  qui  feroit  commune  pour  tou- 
tes ,  dans  laquelle  on  pourroit  omettre  plufieurs  Points  qui  ne  .font  pas  ne- 
ceflâircs  à  nôtre  Salut  Eternel.:  parmi  lefquels  on  peut  compter  ces  Con- 
troverfes  qui  ont  été  agitées  ,  touchant  le  Franc  Arbitre ,  la  Perfeverance  des 
Saints ,  &  la  Predeftination  :  étant  une  chofe  très-certaine  que  toutes  les  Er- 
reurs en  Fait  de  Religion,  proviennent  de  ce  que  l'on  veut  ou  trop  favoir, 
ou  trop  avoir  i  c'eft-à-dire,  que  la  Guriofité  Sc  l'Avarice  en  font  les  Sour- 

Teme  II.  H  ces. 


58  XXI.  S  Y  N  O  D  E  N  A  T  I  O  N  A  L 

ces.  C'eft  ce  dernier  Péché  qui  a  corrompu  2c  ruiné  PEglile  de  Rome. 
Mais  Satan  fait  encore  tous  fes  Eforts  pour  nous  corrompre  par  le  premier. 
Qiioi  qu'il  en  foit  ,  fi  nous  pouvions  feulement  gagner  cela  fur  nous, 
que  nous  ignoraflions  volontiers  plufieurs  Matières  ,  6c  que  nous  fuïïions 
contcns  de  iavoir  uniquement  ce  qui  regarde  le  Salut  de  nôtre  Ame,  èc  la 
Gloire  de  Dieu  i  nous  ferions  un  grand  Pas,  &  on  peut  dire  que  nous  au- 
rions déia  bien  avancé  nôtre  Ouvrage  d^Vriion. 
V. 
Cette  Confeflion  étant  ainfi  préparée  ,  il  faudroit  que  non  feulement  les 
Députés  qui  feroient  prefens  la  foufcrivifl'ent ,  mais  auffi  tous  les  Princes ,  de 
même  que  nôtre  Synode  National.  Et  il  fiudroit  encore  faire  ce  G/»o»,que 
s'il  s'élevoit  enfuite  quelque  Controverfe  foit  en  jir.gleterre  ,  en  France  ,  ou 
eh  ^llemaive  ,  loit  dans  les  Pét'n-Bas  ,  ou  en  St^ijfe  ,  on  ne  conclurroit  ,  ou 
decideroit  rien  (  on  innovcroit  encore  moins)  touchant  la  Queftion  Con- 
troverfée,  fans  le  Confentement  General  ,  &  l'Aprobation  des  Provinces  qui 
auroitnt  foné  ledit  Acord. 

V  I. 

II  eft  fort  probable  qu'étant  fi  avancés  ,  on  trouveroit  fort  peu ,  ou  point 
d'Opofition  ;  les  Parties  qui  feroient  en  Traité  étant  les  Eglifes  Reformées , 
qui  conviennent  dans  les  Articles  Fondamentaux  de  la  Foi  ,  6c  qui  ne  dife- 
rent  l'une  de  l'autre  que  touchant  des  Vétilles  de  Cérémonies  ,  ôc  le  Gou- 
vernement de  l'Eglife. 

V  I  I. 

Touchant  lefquelles  Cérémonies,  6c  la  Difcipline  de  l'Eglife,on  feroit  une 
Déclaration  mutuelle,  que  l'on  ajouteroit  à  ladite  Confeffion  ,  par  laquelle  lef- 
dits  Députés  declareroient ,  au  Nom  de  leurs  Principaux ,  que  les  Eglifes  ne 
le  jugeroient  ,  ni  ne  fe  condanncroient  jamais  l'une  l'autre  pour  cette  Dite- 
rencc,  ne  devant  en  aucune  manière  être  un  Obftacle  à  nôtre  Vnion  ,  en  une 
même  Foi  6c  Doftrine  ,  nonobftant  laquelle  on  s'aimcroic  6c  embraflc- 
roit  l'un  l'autre  de  Cœur  6c  d'affeûion,  comme  des  Croians  Fidèles  6c  Mem- 
bres unis,  d'un  même  Corps. 

VIII. 
11  feroit  à  propos  qu'après  cette  Conférence  ,  on  célébrât  la  Cène  du  Sei- 
«eur,  comme  un  Gage  de  leur  Union,  dans  laquelle  les  Pafteurs  d'^w^/ff^rr^ , 
6c  des  autres  Nations  Communieroient  enfemble  ,  6c  fe  prefenteroicnt  réci- 
proquement la  Communion  ,  6c  que  cette  lacrée  Fête  commençâr  par  un 
Jeûne  Religieux  ,  qui  non  feulement  feroit  obfervé  par  les  Députés  ,  mais 
auffi  par  l'Eglifc  particulière  du  lieu  où  le  Synode  feroit  aflèmble,ahn  d'im- 
plorer l'Affithnce  6c  la  Bencdiftion  de  Dieu  fur  un  Ouvrage  fi  Saint  ,  &: 
Il  important. 

I  X. 
^  On  choifira  des  Députés  qui  aient  fort  àCceur  un  fi  noble  Deflein  :  qui 
foient  des  Gens  paifibks  ,  graves,  craignans  Dieu  ,  prudens  6c  non  conten- 
tieux ;  Icfquels  viennent  munis  d'un  IHetn  Pouvoir  ,  6c  de  Lettres  qui  leuf 
donnent  une  ample  Autorité  de  procéder  à  ce  Grand  Ouvrage,  6c  que  ces 


T  E  N  U     A    T  O  N  N  E  I  N  s.  5^ 

Lettres  de  Conrmiffion  portent  que  leurs  Principaux  qui  les  ont  envoies  pro- 
mettent de  recevoir  avec  tout  le  Refpeâ:  poflible  les  Conclufions  de  cette 
Aflerablée  ,  &  qu'ils  auront  loin  de  les  faire  oblerver  par  toutes  foites  de 
Moicns  juftes  5c  Icgitimes.  Et  pendant  k  Tenue  de  ceSynodc,il  faudra  fai- 
re publier  d'an  Commun  Contentement,  un  Jeûne  General  dans  toutes  les 
Provinces ,  afin  d'implorer  la  Benediârion  de  Dieu  \  &  que  les  Peuples  foient 
touchés  de  Refpeâ:  pour  un  Deflein  fi  pieux. 

Pendant  la  Tenue  de  ce  Synode,  il  feroit  à  propos  qu'on envoiàt des Mef- 
fagers  au  Roi  de  la  Grande  Bretagne  ,  8c  qu'il  en  vint  aufli  de  la  part  de  S.i 
Majefié ,  afin  qu'on  n'y  conclût  rien,  fans  fon  Avis  &  Autorité,  &  qu'aul- 
fi-tôt  que  la  Conférence  feroit  finie  ,  tout  le  Corps  de  l'Aflémblée  paflat  en 
Angleterre  ^  pour  rendre  leui-s  Devoirs  à  Sa  MajejU,  le  remercier  2c  recevoir 
fes  Sages  Avis ,  touchant  les  Moiens  de  réduire  en  Pratique  leurs  Décrets  6c 
Refoiutions  Synodales  &  Pacifiques. 

XI. 

Il  feroit  neceffaire,  avant  que  l'Aflémblée  fe  feparât,  qu'on  y  aflignât  un 
certain  jour  dans  l'Année,  pour  s'alfembler  derechef  au  même  Endroit  ,  où 
alors  tous  les  Députés  raportcroient  ce  qu'on  auioit  fait  dans  leurs  Provinces 
refpectives  ,  au  Sujet  de  l'Execution  de  ce  qui  auroit  été  arrêté  dans  l'Aflém- 
blée précédente  ,  Se  les  Obllacles  qui  le  feroient  rencontrés  à  l'Accompliflè- 
ment  de  leur  Deflein  :  parce  qu'il  feroit  très-dificile,  dans  une  première  Af- 
femblée.de  pourvoir  à  tous  les  Expédients  qui  font  neceflaires  pour  une  bonne 
Paix  &  Union  :  &  il  fe  pourroit  faire  qu'il  y  auroit  des  l^rovinces  qui  ne 
voudroient  pas  aprouver  tous  les  Points  concertés  ,  &  dont  on  feroit  conve- 
nu ;  ou  peut-être  qu'ils  indiqucroient  de  meilleurs  Moietis  que  ceux  qui 
auroient  étés  imaginés  au  premier  Congres. 
X  I  1. 

Durant  l'Intervale  de  ces  deux  Aflemblccs  ,  Sa  Aluieflé  de  la  Grande  Bre- 
tagne ,  &  les  Provinces  de  notre  Confeflionpourroient  demander  que  les  Prin- 
ces, &  les  Eglifes  Lnteriennes  envoiàflent  à  cette  Aflembiée  quelques-uns  de 
leurs  Pailcurs  ,  &  Docteurs  ,  pour  travailler  de  Concert  avec  nous  ,  à  ce 
digne  Ouvrage  de  Réunion  ,  deux  avec  nous  ,  6c  de  nous  avec  eux.  Que  fi 
on  peut  obtenir  cela  ,  on  pourra  réfléchir  fur  ce  qui  fuit  par  oii  l'on  pourra 
procéder  à  cette  Reunion. 

XIII. 

Les  Points  dans  lefquels  nous  diferons  d'avec  les  Luteriens ,  font  de  deux 
fortes.  Il  y  en  a  qui  feroient  fort  aifésà  accorder.  Les  Cérémonies  des  Eglifes 
Luthériennes  ,  font  de  cette  Nature  ,  quon  les  peut  fixcilement  excufcr  ,  ÔC 
tolérer  ,  parce  qu'elles  regardent  plutôt  la  Bien-feance  qu'aucune  Neceflîté, 
auilî  ne  leur  en  aitribue-t-on  p.is  :  Comine  auflî  certaines  Opinions  touchant 
la  PredcjtiuMion ,  fur  iefquellcs  on  pourroit  drcfler  un  Article  particulier  dans 
nôtre  Cenfeffion  Commune  ,  qu'on  aprou'.'eroît  lans  Dificulté  ,  pourveu  que 
l'on  pût  éviter  d'être  trop  Curieux  :  comme  on  fit  dans  la  Confejfion  d''Auf- 
bmrg  ,  où  il  eft  fait  Meiuion  de  cette  Quelhon ,  avec  beaucoup  de  retenue. 

ri  2.  Il 


6o  XXL    SYNODE    NATIONAL 

11  y  a  auffi  quelque  Différence  entr'eux  6c  nous  ,   touchant  la  Neccffité  du 
Batême  ,  que  l'on  peut  en  bon  fans  dire  être  Neceflaire  à  Salut  ;  c'eft-à-di- 
re  que  le  Batême  doit  être  Célébré  dans  l'Eglife,  êc  au'il  eft  Neceflaire  qu'il 
ne  foit  pas  méprifé,  fans  poufler  plus  loin  fa  Necefîîte. 
X  I  V. 

11  y  a  en  fécond  Lieu  cet  Article,  de  la  Cène  du  Seigneur  ,  dans  lequel 
nous  ne  nous  rencontrerons  pas  fl  aifément;  parce  qu'il  a  deux  Branches  (ca- 
pitales.     I.  rVùt^Mite'  au.  Coiys  àc  Jefe/s-Chri/!.     2.  Va  Réception  du  Coyj^s 
de  Chrifi  j  èc  la  Communion  au  Corps  de  Chnft  ,  dans  le  Sacrement. 
XV. 

Pour  ce  qui  eft  du  Premier  de  ces  Points ,  nous  pouvons  fort  bien  con- 
venir dans  ces  Chofes  ,  i  Qiie  Jefus-Chrifi  prit  dans  les  Flancs  delà  Sain- 
te Vierge  Marie,  un  Vrai  Corps  Humain  femblable  aux  nôtres  en  toutes 
Chofes  ,  excepté  feulement  le  Péché  ;  i.  Que  Ion  Corps  avoit  une  Vraie 
Chair  ,  fa  Quiantité  ,  &  fcs  Dimentions  ,  3.  Que  quand  ion  Corps  étoit 
dans  le  Sein  de  la  Sainte  Vierge  ,  quand  il  pendoit  à  la  Croix  ,  Se  quand  it 
étoit  dans  le  Tombeau ,  il  n'étoit  pas  ailleurs  en  ce  tcms  là  ,  ni  en  divers 
Lieux  à  la  fois.  4.  Que  le  Fils  Eternel  de  Dieu  ,  eft  prefent  en  tous  Lieux, 
f.  Qu'il  eft  monte  au  Ciel  ,  qu'il  eft  affis  à  la  Droite  de  Dieu  ;  que  le  Père 
lui  a  donné  tout  Pouvoir  dans  le  Ciel  &  fur  la  Terre.  6.  Que  la  Glorifica- 
tion a  éloigné  de  lui  toute  Infirmité,  mais  qu'elle  n'a  pas  détruit  la  Véri- 
té de  fa  Nature  Humaine.  7.  Qu'il  viendra  au  dernier  Jour  avec  cette 
même  Chair  qu'il  a  prife  dans  le  Ventre  de  la  Sainte  Vierge  ,  pour  juger  les 
Vivans  &  les  Mors  :  Et  fi  outre  ces  Chofes  ,  ils  ont  encore  quelques  Opi- 
nions diferentes,  touchant  lefquelles  nous  ne  puiffions  pas  nous  acorder  ,  il 
fiiut  que  les  deux  Parties  conviennent  de  ne  fe  pas  condamner  ,  ou  danner 
l'une  l'autre  pour  ces  Difercnces ,  8c  que  dans  la  fuite  on  n'écrira  plus  de  Li- 
vres  touchant  cette  Controverfe,  6c  que  l'on  ne  déclamera  plus  l'un  contre' 
l'autre  dans  les  Chaires,  mais  que  nous  vivrons  dans  une  Amitié  Fraternelle, 
en  attendant  que  Dieu  nous  éclaire  ,  lequel  ne  rcfufe  pas  fa  Lumière  à  ceux 
qui  la  lui  demandent  de  bonne  Foi. 

X  V  î. 

Touchant  le  Sacrement,  8c  nôtre  Participation  ^u  Corps  de  nôtre  Seigneur 
Jefs4s -Chrifi  t  nous  pouvons  être  d'Acord  avec  eux  en  ces  Points.  i. 
Que  le  Elémens  Sacramentaux  ne  font  pas  des  Signes  Nuds  6c  Vuides  ,  ni 
des  Symboles  Dépouillés  ,  6c  de  fimples  Figures  ,  Deftituécs  de  la  Vérité. 
^■  Que  dans  le  Repas  du  Seigneur,  nous  participons  Réellement  6c  en  Efet 
au  Corps  de  nôtre  Seigneur  Je  fus  Chnfi.  3.  Que  le  Pain  n'eft  p;vs  Tranfub- 
ftantié,  6c  qu'il  ne  cefle  pas  d'être  Pain  après  la  Confecration.  D'oii  il  s'en- 
fuit. 4.  Que  le  Sacrement  ne  doit  pas  être  adoré  ,  mais  que  nous  devons 
ékvcr  nos  cœurs  à  Jeffa-Chrifi  ,  qui  eft  dans  le  Ciel.  Pour  ce  qui  eft  de 
la  Manière  de  nôtre  Participation  &u  Corps  de  notve  Seigneur  Jefus- Chrifi  , 
nous  ne  devons  pas  nous  en  informer  fcrupulcuiement  ;  mais  feulement  con- 
clurre  avec  l'Apôtre  ,  au  3.  des  Ephefiens  ,  que  fefus-Chrifi  demeure  dans  nos 
Cœurs  pHr  U  Foi  ;  d'où  il  fuit  neceflairement  qu'il  n'abite  aucunement  d»ns 

les 


TENUATONNEINS.  6i 

les  Cœurs  des  Incrédules.  Mais  fi  quelqu'un  eft  d'un  Sentiment  contraire, 
qu'il  tolère  &  fuporte  la  Foiblefle  de  fes  Frères  ,  ftns  les  perfecuter  d'une 
Manière  violente  6c  cruelle.  Et  dans  les  Matières  touchant  kfquelles  nous 
fommes  d'Acord  ,  donnons  nous  la  Main  ,  6c  cheminons  finceremenc  ôc 
joieufemcnt  enfemble  vers  le  Ciel. 

XVII. 

Nous  favons  qu'il  y  a  de  deux  fortes  d'Erreurs  ;  quelques-unes  regardent 
les  Articles  de  h  Foi  ,  Sc  les  autres  les  Aàlions  Extérieures  6c  la  Pratique. 
Celles  là  font  de  la  Première  Claflc,  Sc  concernent  hN.it.-/re  dcJefus-ChnJî^ 
h  Predeftmatton  ,  5c  le  Libre  arbitre  ;  £c  celles  de  la  féconde  regardent  la 
Communion  fous  tme  feule  Ffpece ,  PAdorMion  de  l'Hofiie  Confucrée  ,  les  Priè- 
res que  l'on  fait  en  une  Langue  que  l'on  n  entend  pas.  Quoique  les  Erreurs 
de  cette  dernière  Claflc  foicnt  moindres  en  elles  mêmes ,  cependant  il  arrive 
très-fouvcnt  qu'elles  caufent  des  Divifions très-dangereufes, en aigriflantSc en- 
venimant les  Efprits ,  d'oià  les  Schifines  fuivent  immédiatement.  Car  fi  un 
homme  Communie  à  la  Table  du  Seigneur,  avec  une  Perfonne  qui  foitdans 
l'Erreur  touchant  la  Predeftination  ,  ou  touchant  la  Nature  de  Jefus-Chrifi  , 
ou  qui  croie  que  le  Corps  de  nôtre  Seigneur  qÇc  par  tout  en  mêmetems,  quoi 
qu'à  la  vérité  ,  cette  Erreur  foit  fort  confiderable  ,  cependant  celui  qui  com- 
munie avec  lui  ne  doit  pas  s'en  embaraffer.  Mais  fi  nous  communions  avec 
celui  qui  rendroit  un  Culte  Religieux  au  Pain  ,  8c  qui  pretendroit  Sacrifier 
notre  Seigneur  ,  cette  Aftion  nous  fcandaliferoit  6c  nous  feroit  abandonner  (a 
Communion  ,  à  moins  que  nous  ne  vouluflîons  participer  avec  lui  à  PldoU- 
trie  ,  êc  à  un  Faux  Sacrifice.  Mais  nous  avons  cet  Avantage  avec  les  EgUfes 
Luteriennes  ,  que  tous  nos  diferens  font  du  Premier  Genre  ;  &  à  l'égard  de 
ces  Cérémonies  Extérieures  ,  qui  font  pratiquées  parmi  eux  ,  le  Difcrent 
n'eft  pas  fi  confiderable  que  l'on  ne  puifle  l'ajufter  ,  6c  même  très-fitci- 
Icment. 

XVIII. 

Il  feroit  expédient  que  l'on  mit  devant  eux  ,  fur  une  Table,  le  Concordat 
des  Eglifes  Polonoifes  ,  fait  à  Sendomir  ,  l'Année  if/o.  &  depuis  renouvelle 
dans  le  Synode  de  Vladijlau  l'An  15-81.  afin  qu'à  leur  Exemple  nous  nous 
ferviffions  de  tout  ce  qui  peut  contribuer  à  cette  Vnion ,  en  quoi  ils  méritent 
bien  qu'on  les  imite.  Et  peut-être  fe  trouveroit-il  plufieurs  Eglifes  parmi 
les  Luteriens  ,  qui  pour  avoir  la  Paix  ,  ne  voudroient  pas  infifter  fur  leur 
Vhiquité  ,  6c  la  hifferoient  volontiers  à  Côté. 
X  I  X. 

On  devroic  garder  le  même  Ordre  dans  la  Seconde  Affemblée  ,  que  dans 
la  Première  ,  6c  avoir  la  même  Déférence  pour  Sa  Majejté  de  \a  Grande  Ere- 
tagne,  5c  commencer  ladite  Affemblée  par  un  Jeiine ,  8c  laConclurre  par  la 
Célébration  de  la  Sainte  Cène  du  Seigneur,  à  laquelle  les  Minifires  Luteriens , 
£c  les  nôtres  communieroient  enlemble. 
X  X. 

11  feroit  très-neceflàire  que  l'on  pût  trouver  enfuite  quelques  Moiens  pour 

pouvoir  porter  toutes  les  Egliiês  ,   &  tous  les  Peuples  à  embrafler  tous 

H  5  ie5 


62  XXI.    SYNODE  NATIONAL 

ks  Articles  de  cette  Union  ,  Sc  queks  Princes  Souverains  ,  £c  les  Etats  Re- 
formes ,  promirent  d'cmploier  kur  Autorité  pour  cela  ;  6c  que  cette  Dif- 
tincrion  de  Luterieiu  ,  de  Cnlviniftes ,  &  de  Sacramentaires  ,  étant  Odieufc 
fût  entièrement  abolie,  &  que  nos  EgUiés fuflént  apellécs  dans  la  fuite,  les 
Ezlifes  Chrétiennes  Reformées.  Il  faidroit  défendre,  fur  de  groflés  Peines,  que 
l'on  ne  fe  déchirât  jamais  par  des  Invectives  dans  les  Prêches  ,  ni  ailleurs , 
non  plus  que  par  Ecrit  ;  6c  que  les  Catalogues  des  Livres  que  l'on  vend  à 
Francfort  ne  fuflcnt  plus  remplis  da  ces  Titres  Injurieux  ,  comme  aupara- 
vant. Il  faudroit  encore  que  les  Princes  d'^/Z^'/wu^wf  envoiâilent  en  un  cer- 
tain Jour  dont  ils  conviendroient  enfcmble  ,  leurs  Pafteurs  aux  Eglifes  Prin- 
cipales des  Princes  Voifins  ;  &  qu'ils  reçuflént  les  leurs  de  même ,  &  qu'ils 
communiâflént  enfcmble  >  à  la  Table  du  Seigneur  ,  un  Jour  Solennel  qu'ils 
auroient  marque. 

XXI. 
S'il  plaifoit  à  Dieu  de  faire  réuflîr  un  fi  Saint  Se  fi  Noble  Deflein,  ce  qui 
aquerroit  une  Couronne  Immortelle  à  Sa  Majejlt  de  la  Grande  Bretagne,  8c 
aux  Princes  qui  fe  feroient  joints  avec  lui  :  alors  il  fcroit  tcms  de  foliciter 
VEglife  de  Rome  à  fe  reconcilier  ;  mais  il  y  a  peu  d'Aparence  que  l'onpuifle 
faire  entendre  Raifon  au  Clergé  àz  Rome  ,  parce  que  le  Pape  ne  veut  pas  en- 
tendre parler  de  Concile  ni  de  Conférence  ,  à  moins  qu'il  n'y  prclîdc.  Mais 
fi  cette  Union  des  autres  C/hrétiens  étoit  une  fois  bien  établie  ,  nôtre  Re- 
ligion en  fcroit  beaucoup  plus  confidcrée,  &  les  Minières  pourroient  prê- 
cher avec  plus  d'Autorité  ,  êc  de  Succès  que  jamais. 

LETTRE 
DU   ROI    DE    LA    GRANDE    BRETAGNE 

AUX   PASTEURS   ET   ANCIENS 
Députes  au  Symde  Niational ,  à  Tonneins  en  France. 

Alant  eu  Connoiflance  que  vôtre  AlTemblée  fe  tiendroit  en  Gafco^ne  ,  le 
premier  de  Mai  ,  dans  laquelle  plufieurs  Perfonnes  fe  font  engr.gces  de 
renouveller  cette  Controvcrfe  ,  touchant  la  '"jujlif cation  ,  &  de  prclfcr  les 
Confciences  à  confentir,  contre  leur  propre  Jugement,  à  des  Opinions  dont  ils 
n'ont  pas  même  une  Claire  Idée;  Nous  avons  trouvé  bon  de  vous  envoier 
Monfieur  Home ,  l'un  de  nos  Sujets  ,  qui  cft  auflî  un  de  vos  Paît eurs  ,  char- 
gé de  cette  Lettre  ,  pour  vous  exhorter  de  notre  Part  ,  que  les  Efprits  de' 
vos  Paftcurs  &  Profcllcurs  ne  s'aigrifient  pas  kb  uns  contre  les  autres,  touchant 
des  Qucftions  plus  fubtiks  que  prontabks.  plus  curieuies  que neceflaires;  mais 
de  tâcher  de  modérer  ces  Animofités  ,  qui  k  font  déjà  trop  augmentées  itvec 
tant  de  Chaleur  parmi  vos  Miaiihes  i  &  que  vous  éttignks  ces  Blucttes  de 


TENUATONNEINS.  ^^ 

Diflcntion,  lefquellcs  fe  rencontrant  avec  le  Bois ,  le  Foin,  le  Chaume,  & 
des  Matières  Légères  ,  plutôt  que  Graves  8c  Solides,  pourront  vous  em- 
bralcr  8c  caufer  un  Schifme  parmi  vous ,  qui  vous  confumcra  tous,  à  moins 
que  vous  ne  le  préveniez  ,  &  que  vous  ne  l'ctoufics  dès  la  Naiflànce  ,  en 
condannant  au  Feu  ces  Livres  ,  ces  Papiers  6c  A^Ianufcrits  ,  qui  ne  font  que 
des  Matières  propres  à  nourrir  le  Feu  des  Controverfes  ,  plutôt  qu'à  contri- 
buer à  votre  Edification,  &  qui  donnent  Occafion  aux  ILnncmis  de  l'Ecflife 
de  Dieu,  de  tirer  avan  tage  de  votre  Foiblcflb&  d'être  plus  endurcis  dans  leurs 
Erreurs.  Nous  vous  prions  particulièrement  d'ajufter  cesDiferens  qui  font 
furvenus  entre  les  Srs.  du  Aioulhi  Sc  TiUnits ,  fi  vous  en  prenés  Connoifian- 
ce,  6c  que  l'Examen  vous  en  foit  remis  ,  enforte  que  vous  ne  vous  éloienics 
pas  de  la  Voie  d'Arbitres,  laquelle  me  paroit  la  meilleure  des  deux,  Scqu'cn 
pacifiant  leurs  Difcrens  vous  publiés  ,  vous  mêmes,  combien  d'Eftime  vous 
faites  des  Dons  de  Dieu  ,  qui  font  dans  ces  deux  Perfonnagcs.  Cet  Hon- 
neur  dont  Dieu  nous  a  revêtu, en  nous  élevant  à  la  première  &  plus  eminen- 
te  Place  de  l'Eglife  ,  pour  lajDefence  de  la\^critc,  ëcpour  la  fervir  de  tou- 
tet  nos  Forces  ,  dans  notre  Dignité  Roiale  ,  8c  le  Défir  très-ardent  que 
nous  a\'ons  de  voir  fleurir  une  bonne  Paix  8c  Vtàm  ,  parmi  tous  ceux  qui 
Profenèut  Sincèrement  la  Foi  Chrétienne ,  8v  le  Soin  que  nous  prenons  de 
vôtre!  Confervation  ,  comme  étant  les  premiers  qui  ont  tecouc  le  Jou<t  de 
V  Idolâtrie,  nous  portent  à  en  ufer  Librement  avec  vous.  Et  nous  nous  pro- 
mettons de  vôtre  Prudence  que  toutes  les  Matières  feront  pacifiées  parmi  vous, 
8c  ajuftées  à  l'Aimable,  comme  nous  avons  commendé  à  Monficur  Homeàc 
vous  en  preflér  plus  fortement  de  nôtre  Fart  ,  auquel  vous  dcvés  ajouter 
Foi,  le  recevant  comme  nôtre  Mefliiger ,  8c comme  une  Pcrfonne  qui  crt  bien 
connue  parmi  vous  ,  8c  qui  vous  doit  être  recommandable  par  fes  bonnes 
Qualités  ,  étimt  fur  tout  Amateur  de  la  Paix,  que  nous  vous  recommandons, 
par  deflus  toutes  chofes  ;  ainfi  nous  prions  Dieu  qu'il  bcniflc  vos  Conféren- 
ces »  8c  Conlultations  ;  8c  qu'il  vous  ait  toujours  en  fa  Garde.  De  nôtre 
Palais  ce  zf.  jour  de  Mars,  1614. 

Signé, 

JAQUES.  R.  D.  L.  G.  B.  Sec. 

REPONSE    DU    SYNODE 

AU  ROI  DELA  GRANDE  BRETAGNE. 

Sire, 

CE  Zélé  dont  il  a  p!û  i  Dieu  d'enfiàmer  vôtïc  Efprit  Roi:il,  8c  Te  grand:- 
Soin  que  ^•ôtre  Ser(mf:.;,u-  M^jefté  ,  daigne  prendre  àcs  EglifesChrèrien^ 
«es  ,  oblige  tous  les  Boas  Serviteurs  de  Dieu  dadrell'fr  des  Prières  Sc  des- 
Vœu,\  continuels  au  betgmm-  de  CUi.re  ^  afin  qu'il  lui  plaife  de  prolonger  les: 

Joui--3« 


64  XXI.    SYNODE    NATIONAL 

J  ours  de  Votre  Majefié  ,  8c  qu'il  fafle  profpercr  fon  Règne.  Les  Eglifes  dt 
France ,  au  Nom  defquelles  nous  fommes  ici  adèmblés  ont  les  plus  profonds 
Refl'entiaicns  de  cette  Obligation  ,  parce  qu'elles  ont  reçu  trés-lbuvent,&  à 
leur  grand  Avantage  les  Influences  confolantes  de  cette  Etoile  brillante  dans 
le  Ciel  de  l'Eglife  de  Dieu  ,  dont  nous  rendons  gloire  à  Dieu  ,  6c  à  Fêtre 
Majefté  nos  très-humbles  Remercimens  ,  en  lui  proteflant  que  nous  confer- 
verons  toujours  dans  nos  cœurs  les Caraftcres  ineffaçables  de  notre  inviola- 
ble Gratitude.  Nous  avons  receu  avec  toute  la  Révérence  ,  &  la  Soumif- 
fion  poflible  ,  ces  bons  Se  ialutaires  Confeils  qu'il  a  plû  à  Fêtre  Majefté  de 
nous  envoicr  ;  comme  emanans  du  Saint  Efprit  de  Dieu  ,  ils  nous  ont  con- 
firme dans  ces  pieufes  Refolutions  que  nous  avions  déjà  formées ,  8c  que  nous 
avons  enfuite  réduites  en  Pratique  ,  d'un  Confentcment  unanime  ,  dans  nos 
Décrets  Synodaux  .'^awi  fommes  forcés,  à  nôtre  très-grand  Regret,  de  recon- 
noître  qu'il  s'étoit  glifle  quelque  Choie  de  mauvais  parmi  nous  ;  mais  aufli 
nous  pouvons  affûrer  Votre  Majefté  que  cela  n'a  pas  eu  de  fuite,  6cnousef- 
perons  que  nos  Eglifes  n'en  recevront  aucun  Dommage  ,  parceque  nous 
fommes  refolus  de  nous  y  opofer  courageufement ,  fortifiés  de  la  Grâce  de 
Dieu  »  &  de  conferver  cet  Ordre  &  Vnion  ,  que  l'on  a  gardé  parmi  nous  juf- 
qu'à  prcfent.  Nous  en  aurions  eflarté  la  propre  Racine,  fi  on  en  avoit  trou- 
vé parmi  nous ,  comme  il  y  en  a  ailleurs  ,  &  hors  de  ce  Roiaume.  Et  pour 
ce  qui  eft  des  Démêlés  entre  les  Sieurs  Tilenns  Se  du  Moulin,  nous  croions 
que  Votre  Majefté  peut  nous  être  d'une  grande  Affiftance  en  cela ,  &  nous  pro- 
mettons de  notre  coté  à  V.Ad.  que  nous  donnerons  toute  la  Satisfiftion  que 
l'on  pourra  raifonnablement  attendre  de  nous ,  à  ceux  qui  nous  troublent ,  pour- 
veu  qu'ils  n'entreprennent  pas  de  nous  mettre  en  Pièces-  Nous  avions  toujours 
fouhaité  la  Voie  d'Arbitrage,  Sc  le  Silence  que  nous  impofâmesauroit  eu  un 
bon  Succès  ,  fi  les  Parties  divifées  avoient  voulu  feulement  un  peu  céder 
chacune  de  fon  Côté ,  fans  difputer  à  qui  feroit  les  premières  Avances.  Nous 
lommcs  iî  pcrfuadés  des  bonnes  Intentions  de  l'une  &  de  l'autre  ,  que  fi  el- 
les avoient  fait  cette  première  Démarche  ,  elles  i'c  feroient  auflî-tôt  données 
la  Main  ,  6c  chacune  auroit  facrifié  fon  Intérêt  particulier  ,  pour  le  bien  de 
la  Paix,  le  repos  6c  la  Confolation  de  leur  Confcience  ,  qui  afpiroit  après. 
Nous  pouvons  bien  repondre  de  l'un  des  deux  ,  par  le  pouvoir  que  Dieu 
nous  a  donné  fur  Lui,  8c  nous  avons  bonne Efperance  de  l'autre ,  particulière- 
ment fi  Vôtre  Majefté  emploie  fcs  Puiflans  Confeils  pour  faire  avancer  un  fi 
bon  Ouvrage.  En  même  tcms  nous  avons  jugé  nçcelTaire  de  fuprimer  tous 
ces  Ecrits  ,  qui  pourroient  en  quelque  Manière  nourrir  8c  fomenter  cette fà- 
cheufe  Controverfe  ,  qui  ell:  entre  ces  deux  Serviteurs  de  Dieu  ,  en  rcfer- 
vant  la  Supreffion  entière  à  une  entrevue  des  deux  Parties  que  nous  avons 
affignée  à  SaumHr  ,  fur  des  Fondemcns  très-juftcs  8c  très  raifonnables.  Nous 
fouhaiterions  aufli  de  tout  nôtre  Cœur  que  l'on  pût  empêcher  que  ces  mê- 
me Ecrits  ne  fe  repandiflènt  pas  hors  de  ce  Roiaume  ,  éc  nous  prions  três- 
humblcmcnt  8c  trcs-inftanment  Vôtri.  Majefté  ^  d'en  vouloir  faire  arrêter  le 
Cours  dans  fcs  Etats  de  la  Grande  Bretagne.  A  l'égard  de  l'Héroïque  Déf- 
icit! de   Votre   Majefté  ^   que  Monfieur  Home  nous  a  communiqué  ,  pour 

Remrir 


T  E  N  U    A    T  O  N  N  E  I  N  s.  65 

Reunir  les  Eglifes  de  Diverfes  Nations  en  «»<?  même  Confejjîon  &  DoSîrine  , 
nous  le  regardons  comme  une  Entreprife  digne  d'un  fi  Grand  Roi,  &  qui  re- 
pond à  ce  Saint  Zèle  dontZ.^  Majefté  Celefte  a  embrafé  vôtre  Ame  Roi  ah  ^  & 
de  nôtre  Côte  nous  y  contribuerons  par  nos  Ofrandes  ,  &  nous  porterons  notre 
Argent  en  Tems  &  Lieu.  Nous  prions  auflîde  tout  nôtre  Cœur  8c  de  toutes 
les  Facultés  de  notre  Ame;  que  cette  Sainte  Oeuvre  puifle  s'avancer  pour  la 
plus  Grande  Gloire  de  Dieu  ,  à  la  Confufion  des  Ennemis  de  la  Vérité  ,  dont 
nous  condamnons  la  déteftablc  Doftrine  des  Régicides ,  qui  viole  la  Sacrée  Ma- 
jeflédes  Rois  ,  6c  leur  Ppopofition  par  laquelle  ils  foutiennent  que  le  Pâte  peut 
interdire  tout  un  Roiaume.  De  plus,  nous  fouhaitons  très-ardenment  d'en- 
tretenir une  bonne  Corefpondance  avec  les  Eglifes  de  vos  Roiaumes  ,  dont 
nous  en  donnons  toute  l'AlIùrance  pofllble  à  Votre  Majeflé ,  &  nous  la  fu- 
plions  d'accepter  nos  Services ,  lefquels  avec  toute  la  Soumiffion  qui  eft  dûë 
â  Sa  Majeflé  ,  nôtre  Roi  Naturel  Sc  Souverain  ,  nous  ofrons  aux  Pieds  de  ^o- 
tre  Majefié ,  de  laquelle  nous  voulons  toujours  être  comme  nous  le  fem- 
mes. 

Les  très-humbles Sctrès-devoués Serviteurs 

les  Fafieurs  ûT  Anciens  des  Eglifes  Reformées 

De  Tonneins  au  Mois  de  France ,  aflemblés  par  la  Permiflion  de  Nô- 

de  Mai  1614.  tre  Souverain  très-gracieux  Louis  Treiz.ième, 

-    dans  un  Synode  National ,  figné  au  Nom  de 

tous ,  par 


Cigord  ,  Modérateur. 
Gardeji  ,  Aflefleur. 
André  Rivet 

&  ^  Secrétaires. 

Denis  Jlifaltret . 


] 


LETTREE 

DE   L'EGLISE  DE   GENEVE   AU   SYNODE   NATIONAL 

Des  Eglifes  Reformces  de  France,  aJfembW a  Tonneins. 

MESSIEURS  NOS  TRES  HONORE'S  FRERES. 

»î  "TTOtre  Charité  &  la  Communion  que  nous  avons  toujours  gardée 
„  V  avec  vous  en  nôtre  Seigneur  ^efus  ,  Se  la  Parole  de  fa  Grâce  ,  nous 
it  a  en  toutes  Occafions  fait  participans  avec  vous,  de  fes  fingulieresBenedi- 
,,  âions,  que  le  Grand  Dieu  a  répandues  fur  vos  Eglifes,  &  nous  a  fait  aufïï 
„  en  tous  Tems  ,  &  en  toutes  Ocafions,  compatir  à  vos  Aflidions  ,  6c  lef- 
y,  fentir  très-vivement  les  Maux  dont  vous  ctiés  Chargés.  Cette  même  Paf- 
Tome  IL  I  °  „  fion 


„  lo 


66  XXI.     SYNODE    NATIONAL 

„  Con  ,  par  laquelle  nous  prenons  part  à  tout  ce  qui  vous  regarde  ,  nous 
j,  donne  à  prefcnt  Accès  auprès  de  vous  ,  &  nous  invite  à  nous  fervir  de 
„  l'Ocafion  de  vôtre  Synode  National ,  pour  confoler  vos  Ames  ,  en  vous 
,,  communiquant  nos  Penfécs  ôc  nos  Propos  qui  nous  font  communs  en  une 
„  même  Foi.  Si  nos  Souhaits  avoient  été  accomplis  ,  nous  ne  nous  en  ie- 
.,  rions  pas  tenus  à  des  Lettres  muettes  ,  mais  nous  nous  ferions  tranfpor- 
„  tés  en  vôtre  Sainte  Aflèmblée  :  nous  aurions  raflaflîé  nos  Ames  de  vôtre 
,,  Prefence,  8c  nous  aurions  converfé  avec  vous  ;  mais  parce  que  les  dures 
Loix  de  la  Neceflité  nous  en  empêchent  ,  nous  croions  que  vous  agréerez 
ju'ctant  abfcns  de  Corps  ,  nous  vous  marquions  par  nos  Lettres  que  nous 
ibmroes  avec  vous  en  Elprit,  nous  rejouiflant  du  bon  Ordre  que  vous  gar- 
j,  dés  parmi  vous  ,  Sc  de  la  Fermeté  de  vôtre  Foi  en  fefHs.Chrifi  ;  Se  que 
}i  nos  Cœurs  &  nos  Vœux  étant  intimement  unis  à  vos  Prières  ks  plus  fer- 
„  ventes,  nous  adorions  premièrement  cette  Intime  Bonté  de  nôtre  Seigneur, 
„  qui  infpire  des  Sentimens  de  Clémence  Se  de  Bénignité,  en  ce  qu'il  vous 
,>  continue  vôtre  Liberté,  &lcs  Privilèges  qui  vous  ont  été  accordés  de  te- 
„  nir  vos  Synodes  Nationaux  ,  en  Paix  &  Sûreté.  Ces  Aflcmblces  rcprefen- 
„  tant  vos  Eglifes  ,  font  un  Saint  Boulevard  contre  les  A  Hauts  6c  les  Inva- 
»  fions  de  vos  Ennemis  ,  Se  un  Ciment  trcs-folide  de  vôtre  facrée  Union  , 
»  un  fouverain  Remède  contre  vos  Maladies  ;  &  en  un  mot ,  la  Bife  de  cet 
„  excellent  Edifice  auquel  Dieu  a  mis  la  main  ,  6c  qu'il  a  miraculcufement 
,,  élevé  au  milieu  de  vôtre  Nation.  C'eft  une  Faveur  très-finguliere  ,  & 
„  une  Grâce  trè>-abondante  ,  £c  nous  ne  pouvons  pas  ailes  admirer  la  Pro- 
„  vidence  8c  la  Sageflê  de  Dieu  qui  vous  a  fuggeré  l'Ufage  des  Synodes,  8c 
,,  fon  Aflîftance  ôc  Bonté  ,  en  vous  confirmant  dans  une  fi  bonne  Cou- 
,.  tume. 

„  Il  faut  que  nous  vous  difons ,  Mcfiîeurs ,  que  lorfque  la  Séance  de  vos  Sy- 
,1  nodes  Nationaux  aproche  ,  nous  fommes  pollcdés  d'une  Sainte  Jaloufie  , 
.,  8c  d'une  Crainte  qui  nous  inquiètent  extrêmement  ,  tremblans  ,  en  con- 
5,  fiderant  la  Confufion  8c  le  Defordre  que  l'Efprit  Malin  a  cauie  parmi  uii: 
„  Peuple  Impie  qu'il  a  feduit  :  d'oii  nous  prenons  Ocafion  d'élever  nos- 
5,  Ames  en  Prières  extraordinaires  vers  le  Ciel ,  afin  que  notre  Grand  Paf- 
,5  teur  daigne  prefider  au  milieu  de  vous,  par  l'Autorité  de  fi  Parole,  6c  qu'il 
>,  vous  conduife  par  fon  Saint  Efprit,  inclinant  vos  Cœyrsàune  entière  Sou- 
j,  milîîon  ,  Docilité  ,  8c  Obeïfl'ance  à  fcs  Volontés,  ôc  qu'il  garde  toujours 
j,  fon  Héritage  ,  8c  qu'il  maintienne  la  Poflcûion  de  fon  Sanètuaire  au  mi- 
„  lieu  de  vous  ,  d'oii  la  Vie  8c  la  Santé  foit  portée  dans  toutes  les  Parties ,. 
i-,  &  dans  tous  les  Membres  de  fonEglifê;  8c  qu'il  vous  accorde  cette  Grâce 
»  que  l'on  puiife  témoigner  de  vous ,  que  vôtre  dernière  Oeuvre  a  été  meil- 
„  leure  que  la  première.  Et  dans  cette  Conjoncture  nous  fommes' pKis  em- 
,1  preffés  à  Lutter  avec  Dieu  ;  parce  que  nous  ne  pouvons  pas  éloigner  de 
„  nos  Ames  ces  Aprehenfions  d'une  Tempête  qui  nous  menace  ,  qui  s'cft 
>,  amafféc  ,  8c  condenlée  auffi-tot  que  cette  pauvre  Eglife  a  commencé  à 
„  jouir  d|u  Calnjc.  Dans  notre  Paix ,  comme  dit  la  Sainte  Ecriture,  mus 
al  iivotts  eu  l^ien  (C^ngeijfes. 


TENUATONNEINS.  ^7 

,,  Les  Troubles  dont  vôtre  Roiaume  cft  agité  ,  nous  font  croire  que 
„  l'Efprit  altéré  de  Sang.  &  qui  dans  ces  derniers  tems  s'eft  tellement  dcchni- 
„  né  en  Meurtres  &  en  MaÛacres ,  n'eft  point  encore  raflafié  ,  &  que  le 
,,  Courroux  du  juiteôc  terrible  Jehovah  s'échaufera  encore  davantage  contre 
,,  les  Abominations  du  Monde  Impénitent  ,  qui  s'endurcit  par  la  Patience  8c 
„  indulgence  de  Dieu  ,  6c  que  la  pauvre  Eglife  aura  fa  Part  des  Soufrances  5c  des 
„  Jugemtns  ,  pour  avoir  eu  une  malheureufeCondefcendence  pour  un  Peu- 
„  pie  Impie.  Nous  ferions  tort  à  votre  Intégrité  ^  à  vôtre  Sageffe  recon- 
,,  nuë ,  fi  nous  en  avions  la  moindre  Méfiance  ;  cependant  la  part  que  nous 
„  prenons  à  tout  ce  qui  regarde  vôtre  Bonheur^  nous  f\it  prendre  la  Liberté 
,,  de  vous  exhorter  par  ce  qu'il  y  a  de  plus  Sacré,  de  plus  Cher ,  8c  de  plus 
,,  Précieux  parmi  vous  ,  de  ne  laifier  pas  échaper  les  Ocafions  qui  fe  pre- 
,,  fentcront  non  feulement  de  vous  Juftifier  pleinement  6c  clairement  devant 
,,  le  Monde  ;  mais  que  vous  juftifiés  auffi  nôtre  très  Sainte  Religion ,  que 
„  vous  profeflez,  &  que  renonçant  aux  Vues  Se  aux  Intérêts  du  Monde,  vous 
,,  vous  atachiés  uniquement  aux  Commandements  de  Dieu,  qui  font  laRe- 
,,  gle  infaillible  de  la  Sageflé  & l'Etandart  de  nôtre  Patience,  qui  nous  con- 
,,  duira  à  la  Perfeftion  de  nôtre  Ouvrage.  Ce  fera  une  Faveur  toute  parti- 
,,  ticuliere  du  Ciel;,  d'avoir  gardé  ce  Tréfor  inelHmable  de  la  Foi  ,  dans  une 
,,  Confcience  pure  ,  &  vous  remporterez  une  Viétoirefignalée  fur  vos  Aver- 
„  faites  ,  qui  vous  calomnient,  à  leur  Conviétion  8c  Confufion;  vôtre fin- 
,,  guliere  Prudence  en  paroîtra  avec  plus  d'Eclat  devant  les  Eglifcs  àç.feÇiis- 
,,  Ckri'ii  ,  d'avoir  pu  vous  conferver  contre  la  haine, le  mépris  du  Monde,  6c 
,,  l'Abjeélion  ;  chetive  Condition  ici  bas  ,  6v  qui  tente  beaucoup  de  Per- 
,,  fonnes.  Oui  nous  efperons  certainement  que  nôtre  bon  I^ieu  écoutera 
„  vos  Prières  journalières,  6c  qu'il  les  exaucera,  £c  qu'il  ne  vousexpoferapasà 
,;  de  trop  cruelles  Epreuves  ;  mais  que  pendant  le  long  6c  heureux  Règne 
,,  de  vôtre  Roi ,  vous  ferés  délivrés  de  toutes  Craintes  de  la  Part  de  vos  En- 
„  nemis  ,  6c  que  vous  le  fervirés  en  Sainteté  6c  en  Droiture  le  relte  de  vô- 
„  tre  Vie. 

„  Il  y  a  plufieurs  autres  Chefs  fur  lefquels  nous  aurions  pu,  &  même  fouhaité, 
,,  de  nous  étendre  ,  pour  vous  les  Communiquer  ,  mais  nous  ne  le  ferons 
.,,  pas  à  prefent.nous  fommes  trop  acablés  de  Douleurs,  8c  trop  emûs  d'Hor- 
,,  reur,  par  la  Chute  du  Miniftre  Février  ^  cet  infigne  Apoflat,  lequel  aiant 
„  abufé  depuis  plufieurs  années  des  beaux  Talens,  qu'il  avoit  reçus  de  Dieu, 
,.  6c  aiant  deshonoré  ce  Pelle  dilHngué  qu'il  tenoit  parmi  vous,  qui  le  fupor- 
„  tiés  fi  particulièrement  ;  fert  maintenant  d'Objet  à  la  terrible  Vengeance 
„  de  Dieu  :  on  n'aprit  fcs  Entretiens  6c  fa  Conduite  impie  ,  dans  les  Païs 
,,  éloignés  que  lors  qu'on  y  eut  Nouvelle  de  fi  Révolte .  laquelle  comme 
,,  un  Eclat  fubit  du  Toonére,  étonna  6c  abatit  tous  ceux  qui  en  lurent  la  Re- 
„  lation  ,  comme  d'une  Chute  prodigieufe  ,  6c  à  laquelle  on  ne  s'atendoit 
,,  pas.  Nous  avons  oiii  6c  leu  ce  qui  a  été  dit  8c  écrit  fur  ion  Sujet  ,  8c 
>,  nous  ne  pouvons  pas  deviner  ce  qui  peut  avoir  caufé  fa  Dépravation ,  finoa 
,,  qu'il  s'entreméloit  mal  à  propos  des  Afaires  Mondaines  :  D'où  nous  pre- 
»  nons  la  Liberté  de  vous  prier  ,  pour  l'Amour  de  Dieu  ,  d'examiner  les 
I  a  Voca- 


68  XXI.    SYNODE   NATIONAL 

,,  Vocations  8c  les  Emplois,  afin  qu'ils  ne  foient  pas  confondus  ,  au  grand 
,,  Préjudice  de  l'une  8c  de  l'autre  Fonftion,  mais  que  celle  du  Mini(lere,foit 
j,  prccifément  limitée  par  la  Parole  de  Dieu,  pour  ce  qui  regarde  fes  Loix,la 
„  Fin  du  Minillere,  la  Manière  de  l'exercer  ,  èc  les  Aftions  du  Miniftre.  11 
,,  eft  diferent ,  êc  même  entièrement  opofé  au  Gouvernement  feculicr  ;  8c 
„  nous  concevons  fort  bien  que  les  Miniftres  peuvent  relkr  dans  les  Bornes 
„  de  leur  Sainte  Vocation ,  &  être  utiles  au  Public  en  même  tems ,  &  il  n'eft 
„  pas  Befoin  qu'ils  aient  la  connoiflance  de  certains  Arts ,  ou  qu'ils  s'enten- 
,,  dent  en  Afaires  qui  n'aboutiflent  qu'à  un  Intérêt  temporel.  D'ailleurs,  il 
,,  eft  très-dificile  de  trouver  une  Perfonne  qui  foit  capable  d'exercer  l'une 
„  8c  l'autre  Fonftion  :  il  y  a  cette  Difercnce  ,  que  la  Chair  &  le  Sang  ne 
,,  voient  rien  dans  le  Saint  Minillere,  que  de  pauvre  ,  humble  ,  meprifâ- 
„  blc  &  pénible ,  rien  que  de  dificile  &  de  dangereux;  &  au  cont^-aire  dans 
„  le  Maniment  des  Afaires  Séculières  ,  on  y  trouve  aflês  dequoi  nourrir  nô- 
„  tre  Ambition  ,  &  notre  Convoitife  (  la  Source  de  l'Envie  ôc  de  la  Jalou- 
„  fie  )  &c  les  Moiens  de  nous  aider  dans  le  Deflein  que  nous  avons  de  nous 
,,  avancer  ,  êc  de  dominer  fiir  les  autres;  11  feroit  prefque  impofliblc  d'em- 
„  pêcher  que  la  Contagion  ne  fe  communiquât  ;  elle  fe  gliflê  fi  doucement 
„  jufque  dans  l'Ame  des  plus  grands  Efprits  ,  qu'ils  en  font  furpris  lans 
„  qu'ils  s'en  aperçoivent.  Nous  favons  fort  bien  ,  que  la  Nccefiîté  &  la 
„  Loi ,  à  laquelle  on  obéît  à  prefent,  autorife  en  quelque  manière  cette  Maxi- 
,,  me  ;  mais  elle  eft  trop  pratiquée  parmi  vous,  pour  que  nous  lafoutenions, 
,,  &  que  nous  la  juftifions.  C'eft  pourquoi ,  mes  très-cheres  Frères ,  nous 
,,  vous  fuplions  encore  une  fois  pour  l'Amour  de  Dieu,  de  confidcrer  s'il  ne 
,,  feroit  pas  meilleur  que  vous  fouffrifics  quelque  Domage  dans  les  Afaires 
„  Temporelles,  pliitôt  que  les  Spirituelles  fulfent  fouillées  ;ti  fi  vous  ne  de- 
„  vriés  pas  faire  Reflexion  au  Rifque  que  vous  courrés,  en  detruiiant  vos 
j,  Pafteurs ,  plutôt  ,  qu'à  un  Intérêt  particulier  &  Temporel  ;  Sc  fi  vous 
„  ne  fériés  pas  mieux  de  conferver  parmi  vous  un  Sel  pur  8c  favoureux,  con- 
„  tre  la  Corruption  Générale  ,  plutôt  que  de  halarder  tout,  dans  cette  Dc- 
,,  route  UniverfcUe ,  où  nous  voions  que  les  plus  hardis  Champions  font 
,,  renvcrfés  fur  le  Théâtre  du  Monde. 

,,  Ceux  qui  font  forcés  par  uneNecefiltéabfoluëSc  indifpenfable  .  defe  mê- 
,,  1er  des  Âfiiires  qui  regardent  le  Civil  ,  qu'ils  en  prennent  la  Charge  avec 
„  regret  8c  douleur  ;  en  foufrant  avec  peine  que  l'on  les  interrompe  de  leurs 
,,  Occupations  Religieufcs  ,  8c  de  leur  Vocation  Celefte ,  qu'ils  s'écrient 
„  avec  l'Epoufe  des  Cantiques  ,  ils  m^ont  Conftituée  la  Garde  des  Vignes  \ 
„  mais  je  n'ai  point  gardé  celle  c^ni  était  mienne  !  fi  donc  leurs  Afaires  le 
„  requièrent  ,  8c  qu'elles  courent  un  très -grand  Rifque  ,  &  qu'elles 
,5  foient  en  un  extrême  Danger  ,  on  leur  pourra  ,  en  de  pareilles  Cir- 
„  confiances  »  permettre  d'en  prendre  le  Soin  \  mais  qu'ils  le  faflênt  avec 
„  la  plus  grande  Circonfpei5lion  i  qu'ils  gardent  une  Fidélité  inviolable  ,  8c 
,.  une  Intégrité  à  l'épreuve  ,  fans  qu'ils  cherchent  à  s'avancer  dans  leMon- 
„  de  par  Ambition  ou  par  un  Intérêt  Secret. Cette  Menace  eft  terrible,  leSa- 
„  cnfiçateur  fera  comme  le  Festfle  ■,   ôc  cette  Lamentation  eft   trifte  ,  Tout 

„  le 


T  E  N  U    A    T  O  N  N  E  I  N  s.  69 

,    /<?  Mal  &  le  Defordre  vient  des  Prophètes  ,  &  les  Pierres  dft  Sati^naire  font 
„  aux  quatre  Coins  des  Rues. 

,,  Très  Chers  &  très  honorés  Frères  ,  laiflbns  nous  gouverner  par  la 
„  vraie  Sagcffe  ■■,  confions  nous  entièrement  à  fa  conduite  ;  &  renon- 
çons à  nous  mêmes  félon  le  Précepte  de  l'Evangile,  11  faudroit  que 
,','  les  Perfonnes  qui  font  emploiées  au  Miniftere  ,  lors  qu'elles  font  char- 
„  gées  de  Commiffions  qui  ne  dépendent  pas  immédiatement  de  l'Eglife , 
\,  tâchallènt  de  conferver  dans  leur  Extérieur,  8c  dans  leurs  Entretiens  des- 
,'.  Marques  6c  des  Caraéteres  de  leur  Sainte  Vocation  :  Qlic  leur  Pieté,  leur 
„  Dévotion,  leur  Gravité,  le  Renoncement  à  eux  mêmes,  &  la  Priva- 
„  tion  des  Plaifirs  Mondains  ,  dont  plufieurs  Perfonnes  de  confideration 
„  parmi  les  Chrétiens  ne  font  pas  grand  Compte  ,  il  faudroit  dis -je  que 
,,  ces  Vertus  ferviflent  à  entretenir  la  douce  Odeur,  6c  la  Réputation  du 
„  Gouvernement  de  notre  Eglifc ,  £c  à  conferver  l'Autorité  du  Saint  Mi- 
,,  niftere  ,  6c  le  Refpeét  qu'on  lui  doit,  &  que  dans  l'Ordre  du  Service  de 
,,  Dieu  on  vît  reluire  cette  Souveraine  Sagefle  que  la  Reine  de  5.<^^  admira- 
,j  dans  la  Cour  de  Salomon. 

„  L'Impiété  &  l'Impudence  font  trop  à  la  Mode  par  tout  ;  mais  que  le  Sanc- 
„  tuaii-e ,  que  l'Eglife  de  Dieu  foit  au  moins  l'Afile  &  la  Demeure  de  la  Pieté 
„  fans  Feinte  ,  oii  elle  puiiTc  refpirer  librement  comme  dans  fon  Air  \  qu'elle  y 
„  paroiflè  avec  une  Contenance  aflurée ,  en  démontrant  courageufement  l'Ef- 
,,  prit  8c  la  Clarté  de  la  Vérité ,  convainquant  6c  condannant  .les  Oeuvres  de 
„  Ténèbres,  &:  réveillant  avec  fon  Flambeau  luifant,les  Confciences  aflbupies 
„  de  la  Génération  pcrverfe  ;  que  par-là,les  Fidèles  foient  excités  à  la  Perleve- 
„  rance  ,  6c  que  les  Reftes  de  Jacob  foient  confervés  dans  ces  jours  de  Difper- 
„  flou  &  de  Defolation. 

„  Nous  voions  clairement  que  l'Ennemi  eft  dechainé  dans  nos  derniers  tems: 
„  La  Foi  eft  diminuée  ,  la  Charité  eft  refroidie  ,  l'Evangile  &  la  Croix  fonc 
„  devenus  mépriiables  ;  on  a  oublié  le  Langage  de  Canaan,  6c  une  grande 
,,  Multitude  d'Ames  fe  font  débauchées  en  fuivant  les  Confeils  de  BalaamW  faut 
„  donc  maintenant  prendre  une  ferme  Refolution  d'éviter  l'Impofture,  6c  de 
„  n'y  pas  prêter  l'Oreille.  Nous  fommes  obligés  auffi  de  vous  prier  6c  foUici- 
„  ter  ,  quoi  que  nous  foions  déjà  perfuadés  que  c'eit  auffi^vôtre  Deflein ,  de 
„  prendre  Garde  que  ces  Diferens  qui  ont  troublé  vos  Eghfes  depuis  quelques 
„  années ,  touchant  la  Doétrine  de  la  Juilification ,  foient  terminés.  Ces  Opi- 
,,  nions  ont  été  fomentées  &  fe  font  fortifiées ,  par  des  Préjugés  &  des  Haines 
„  fecrctes  :  on  les  a  répandues  par  tout ,  6c  elles  fe  font  multipliées  en  une  in- 
„  finité  de  Qjeftions  inutiles  6c  dangereufes ,  par  des  Difputes  de  Chicane. 
, ,  Pour  ce  qui  eft  de  nous ,  quoi  qu'abfolument  nous  tenions  une  même  Vq\ 
,,  avec  vos  Eglifes ,  8c  que  nous  nous  apliquions  le  Sacrifice  que  Jefus-Chrtfi 
„  a  ofert  en  la  Croix  ■,  6c  que  nous  croions  qu'en  fa  Mort  nous  avons  une  entière 
„  Satisfaction  pour  nous  aquiter  des  Forfaits  ?<.  Impietés  dont  nous  étions  cou- 
„  pables ,  6c  dont  nous  ne  pouvions  être  aquités  que  par  ce  Remède ,  6c  que 
M  nous  nous  tenions  à  fon  Obéïlfance  qui  nous  eft  aloiicej  cependant, nous  ne 
»  pouvons  pas  aprouver  ces  Difputes  Ôc  Altercations  de  ceux  qui  font  dans  des 
I  3  „  Sen- 


70  XXI.    SYNODE    NATIONAL 

j'  Seiicunens  concraires  ;  encore  moins  pouvons-nous  foufrir  qu'ils  demeurent 
,  aliénés ,  &  qu'ils  fc  condannent  l'un  l'autre.  Tellement  que  nous  aurions 
„  mieux  aimé  que  l'on  eût  foufert  cette  petite  Etincelle ,  qui  feroit  d'elle-même 
„  devenue  u  rien ,  plutôt  que  de  l'atiicr  davantage ,  en  la  Ibuflant  par  des  Opo- 
,  fitions  qui  ont  allumé  un  grand  Feu,qui  a  embrafé  les  Coeurs  du  Peuple  de 
„  Dieu ,  Se  qui  les  a  dévorés  par  des  Jaloufies ,  par  des  Soupçons ,  &  par  des 
„  Préjugés  dangereux.  Nous  avons  donné  pluficurs  fois  ce  .même  Avis,  6c 
„  nous  avons  inlîllé  a\ec  importunité ,  afin  que  l'on  pût  trouver  quelque  Tem- 
j,  peramcnt  à  un  Accommodement ,  qui  pût  ,  fans  prcjudicicr  à  l'une  ou  à 
„  l'autre  des  Parties ,  fervir  à  conduire  les  Confciences,  &  à  exclurre  toutes 
„  les  Erreurs  qui  tendent  à  renverfer  nôtre  Foi ,  fie  qui  ruinent  les  Fondemcns 
j,  de  nôtre  Salut:  Et  nous  avons  été  très  confolés  de  ce  que  ces  mêmes  Avis 
j,  vous  ont  été  fuggerés  par  un  Grand  6c  très-Puillànt  Monarque ,  &  par  plu- 
„  fleurs  Perlbnnagcs  très-éclairés ,  &  par  de  três-cekbres  Univerfités  :  Et  nous 
„  avons  auffi  été  très-joieux  de  ce  que  vous  ne  les  avés  pas  rejettes ,  6c  que  vous 
,,  avés  été  contens  de  nôtre  Procédé  ,  6c  de  nos  bonnes  Intentions ,  comme  nous 
„  pardonnons  trcs-volonticrs ,  ainfi  que  les  Chrétiens  font  obligés  de  f;iire,l'In- 
„  civilité  de  ceux  qui  les  ont  pris  de  mauvaife  Part. 

„  Et  vous  ,  très-honorés  Meflieurs ,  puifque  non  feulement  vous  êtes  éclai- 

„  rés  6c  Sages ,  mais  qu'outre  cela ,  il  ell  en  votre  Pouvoir  de  terminer  toutes 

„  ces  ]")ificultés ,  nous  vous  prions  d'emploier  vôtre  Autorité  fi  etîcacement, 

„  que  vous  puiflîés  arracher  jufqu'à  la  Racine  de  ces  Qacilions  ftcrilcs  6c  dan- 

„  gereufes,  8c  que  vous  vcilliés  que  vos  Pafteurs  6c  Piofeflèurs  s'attachent  fe- 

„  ricufement  aux  Choies  qui  fervent  à  édifier  les  Eglifcs  de  Dieu  ,  6c  à  confer- 

„  ver  la  Pureté  de  la  l'^oi ,  &  qu'ils  abandonnent  toutes  Conteftations ,  que  l'on 

„  apelle  fiiuflèmcnt  Difputes  de  Sciences.     Surquoi  nous  prendrons  encore  la 

„  Liberté  ,  pour  foulager  nos  Cœurs  ,  de  vous  prier  de  revoir  ce  Formulai- 

,,  re  qui  a  été  dreflc  au  Synode  de  Privas ,  6c  d'y  faire  encore  une  ibis  Re- 

,,  flexion  ;  non  pas  que  nous  y  trouvions  à  redire  dans  la  Subfiance  ;  mais  par- 

,,  ce  que  de  la  Manière  qu'il  cil  conçu  ,  il  iemble  qu'il  vous  menace  d'une 

„  plus  grande  Brèche ,  6c  de  plusfauiles  Partialités.     Nous  ne  fommcs  pas  les 

,,  premiers  qui  aions  obfervé  que  les  Formulaires  font  un  Rcrncdc  fort  dange- 

„  reux,  à  moins  qu'ils  ne  foicnt  purement  neceifaires,  &, déterminés  par  la  Pa- 

„  rolc  de  Dieu  même;  autrement ,  des  Bandes  û  ferrées,  au  lieu  de  joindre  & 

,,  d'afermii-,  ont  le  plus  ibuvent  dilloqué  les  Membres,  &  y  ont  fait  une  Meur- 

„  triilure.     Nous  vous  prions  auifi,que  lors  qu'on'  drellèra  un  Nouveau  For- 

„  mulaircAutentique,  on  prenne  auparavant  l'Avis  de  toutes  les  Egliics ,  afin 

.,  qu'elles  n'aient  pas  lieu  de  fc  plaindre  qu'elles  ont  été  lurprifcs ,  6c  que  l'on 

„  a  ufurpé  un  Empire  fur  les  Confciences,  qu'on  s'cll  .ti'op  précipité ,  6c  qu'on 

„  a  ufé  de  Connivence.,  comme  nous  iàvons  très-bien  qu'il  ell  arrivé  à  l'iiluë 

„  du  Synode  de  Privas.     Et  en  bref,  nous  croions  qu'il  vaudroit  mieux  ne  pas 

„  toucher  à  vôtre  Confeffion ,  &  ne  la  pas  déterrer  fi  fouvent  comme  vous  fai- 

„  tes ,  6c  en  découvrir  jufqu'aux  Fondemcns.     On  le  pourroit  néanmoins  faire 

„  maintenant ,  par  de  bons  Motifs  &  avec  Retenue  ;  maisaufîî  cela  feroit  qu'à 

„  l'avenir,  on  le  donncroit  trop  de  Liberté  6c  qu'on  feroit  trop  curieux.     Sur 

„  tout 


TENUATONNEINS.  71 

„  tout  nous  vous  fuplions,de  faire  ceflèr  entièrement  cesQiieftions  acccfibircs, 
„  lefquelles  n'aboutifîènt  à  rien  de  folide ,  au  contraire,elles  mettent  l'Eglilède 
„  Dieu  en  Pcril ,  &  foiit  très-propres  à  engendrer  des  Herefies ,  ou  l'Athéil- 
„  me,  parmi  le  Peuple  ignorant.  Nous  aprehendons  extrêmement  que  l'Im- 
,,  preflîon  des  Livres  de  TtUnus  ,  ne  foit  un  Ecueil  qui  fera  échoiier  ce  Grand 
„  Ouvrage  ;  c'ell  pourquoi  nous  vous  prions  d'empêcher  la  Publication  de  Ça. 
„  Réponfe,  &  nous  fommcs  en  Peine  quel  Milieu  nous  pourrons  tenir  pour 
„  juftifier  notre  cher  Frère  de  ce  dont  il  l'a  accuie.  Cependant  pour  le  Bien 
„  de  l'Eglife ,  on  juge  à  propos  qu'il  garde  le  Silence ,  &  que  les  lnvc«^:i^'es 
,,  cellent  de  part  &  d'autre ,  &  qu'on  n'ufe  plus  de  Récrimination  ,  nous  efpe- 
„  rons  que  l'on  pourra  trouver  quelque  Expédient  pour  iauver  l'Honneur  6c 
,,  la  Réputation  de  nôtre  dit  Frcre ,  particulièrement  ,  puifque  la  Controverfe 
„  n'eft  pas  touchant  un  Point  qui  foit  Fondamental ,  à  le  bien  examiner  ,  ni  ua 
„  Dogme  que  l'on  doive  défendre  ,  finon  par  Occafion  &  par  l'orme  de  Dil- 
j,  pute  ,  8c  fans  que  de  toutes  les  Prcu\es  que  l'on  pourra  aporter  on  en  puillê 
,,  tirer  une  Confcquence  abfoluê,  qui  établiife  une  Opinion  particulière.  Fai- 
,,  fons  donc  tout  ce  qui  fera  en  notre  Pouvoir  pour  tâcher  de  reconcilier  ces 
„  deuxEfprits.  Et  alors  celui  qui  a  ofcnfé  ,  &  qui  ne  peut  pas,  Confcience 
,,  fauve  ,  donner  le  tort  à  nôtre  Frère ,  fera  le  premier ,  comme  fon  Devoir  l'y 
,,  oblige,  àlejullifier,  fie  à  le  decharg:r  ,  fiifant  fucceder  les  Confeils  Pra- 
,.,  ternels  aux  Inveftives. 

„  Nous  recevons  de  fréquentes  &  de  tnftes  Nouvelles  de  ces  detcftables 
„  Duels, (\\i\  font  trop  frequcns  parmi  les  Perfonnes  de  nôtre  Religion  ^  îkquoi 
„  qu'il  ne  fcmble  pas  que  nous  puifljons  cxtu-per  une  PaQîon  fi  violente  &  fi 
,,  brutale ,  &  qui  a  jette  de  très-profondes  Racines  ^  cependant  à  caufe  de  l'A- 
,,  trocité  &:  de  l'Enormité  d'un  tel  Péché ,  nous  prions  vôtre  fainte  AlVembléc 
,,  d'avoir  Recours  aux  derniers  Remèdes ,  &i  de  vous  fervir  de  ce  terrible  Pou- 
„  voir  que  Dieu  donne  aux  Eglifes  de  tirer  l'Epée  Spirituelle  contre  ces  Infi- 
,,  gnes  Delinquans  ,  lans  avoir  Egard  il  Pcrfonne ,  afin  qu'ufint  d'une  Sévéri- 
„  té  implacable  envers  ces  Audacieux  Rebelles,  Dieu  beniifant  fes  Comman- 
,,  démens,  leurs  Pieds  qui  font  fi  prompts  à  courir  pour  aller  répandre  le  Sang 
„  innocent  ,  ibicnt  déformais  arrêtés.  Du  moins  pleurons  dc  gcmilfons  de- 
„  vant  le  Seigneur.,  afin  qu'il  ne  nous  en  impute  pas  la  Faute,  &  que  nos 
„  Nfains  foieat  nettes  de  ce  Sang  méchanment  répandu  parmi  nous.,  &  que  nos 
„  Confcicnces  ne  reprochent  pas  à  nos  Cœurs,  d'avoir  confenti  à  cet  Efprit 
„  meurtrier ,  &  que  nous  ne  foions  pas  tachés  de  cette  Mirque  d'Infamie,  qui 
„  n'apartient  qu'aux  Ennemis  de  Dieu ,  d'exécuter  fa  Vengeance  fur  eux-mè- 
,,  mes. 

„  Enfin,  très-honorés  &  très-chers  Frères,  connoiflant  le  foin  que  vous 
,,  prenés  de  nous ,  Se  combien  vous  êtes  alarmés  à  caufe  des  Dedeins  que  Poa 
,,  trame.  Se  des  Préparatifs  de  Guerre  que  l'on  fait  contre  nous,  nous  vous. 
,,  donnons  à  entendre  que  Dieu  nous  conferve  en  t'aix,  §c  que  nous  n'  pre- 
,,,  hendoi>s  que  fes  Menaces  6c  fes  ]ugemcns,  nous  confiant  en  lui.  qui  pro- 
„  longera  nôtre  Tranqiiilité,  laqtielle  nous  voulons  emploier  à  fon  Scrvice^ 
3,  &  a  la  Gloire ,  2c  à  afîiftec  nos  Eglifes  en  général ,  lans  nous  en  orgiieiilir 

j,  dans 


72  XXÎ.    SYNODENATIONAL 

5,  dans  une  Sécurité  charnelle.  Et  nous  vous  remercions  de  la  Manière  hon- 
»,  nête  dont  vous  avés  reçu  les  Aflûrances  que  nous  vous  avons  données  de 
>,  nôtre  Afleclion;  8c  de  l'Honneur  que  vous  nous  faites  d'envoier  quantité 
j,  de  vos  Etudians  dans  nos  Ecoles  ,  ce  qui  nous  fait  croire  que  vous  avés 
•,  de  la  Confiance  en  nous  ;  nous  tâcherons  par  toutes  fortes  de  Moiens  de 
.,  les  rendre  capables  de  fcrvir  l'Eglife  de  Dieu  ,  en  les  formant  au  Moule 
»,  de  fa  Parole,  &  de  fa  fainte  Doctrine  ,  8c  de  les  éloigner  ,  autant  qu'il 
j,  nous  fera  poiîible ,  des  vaines  Sciences  feÇuiticfues  qui  gâtent  les  plus  beaux 
j,  Efprits.  Aidés  nous  de  vos  Prières  auxquelles  nous  joindrons  auffi  les 
„  nôtres ,  pour  les  adrefler  au  Trône  de  Giace  j  vous  nous  avés  autrefoisai- 
»,  dés  par  le  inême  Moien  dans  nos  Détreflcs,  êc  nous  avons  fouvent  reffen- 
„  ti  les  Efets  des  Vœux  que  vous  avés  faits  au  Ciel  pour  nous,  dansleitems 
„  de  nôtre  Afliétion ,  nous  n'en  perdrons  jamais  le  Souvenir.  Qu'il  plaife 
„  à  nôtre  bon  Dieu  vous  continuer  fes  Faveurs  ,  8c  à  nous  aufli  ,  nous  for- 
„  tifiant  dans  nos  Infirmités  ,  Sc  nous  uniifant  en  une  charité  parfiite  ,  8c 
„  qu'il  nous  fafle  la  Grâce  de  conferver  la  Foi  jufqu'au  bout,  d'achever 
J,  nôtre  Carrière  avec  joie  ,  &  d'arriver  à  la  Vie  éternelle,  6f  que  nouspuif- 
,,  fions  vivre  pour  lelouer,8c  glorifier  par  nôtre  Seigneur  feÇns-Chrifi .■mxq^û. 
it  nous  recommandons  vôtre  lamte  Aflemblée,  &  toutes  vos  Eglifescn  gene- 
,)  rai ,  étant  avec  toute  Sincérité , 

Tres-honorés  &  très -cher s  Frères  ^ 

Vos  très-humbles  8c  très-affcftionnés  Frères  en  nôtre 
Seigneur.     Les  I-'afteurs  8c  Profefléurs  de  l'Egli- 
De  Genève  le  fe  8c  Univerfité  de  Genève  ,  8c  en  leur  Nom. 

J.  ^vril  1614.. 

S.    GOULAKD.       8C    I.    DlOOATI. 


LETTRE 
DU    SEIGNEUR    DU     PLESSIS    MARLI, 

AU  SYNODE    NATIONAL  DE  TONNEINS. 
MES  SIEURS, 

JE  n'ai  pu  hilTer  partir  les  Députés  de  cette  Province,  fans  vous  donner 
des  afliâranccs  de  mes  très-humbles  8c  très-fidcles  Services  :  &  fans  vous 
prier  de  croire  ,  que  nonobftant  toutes  les  Tromperies  8c  la  Déprava- 
tion de  ce  Siècle,  je  vous  parle  comme  une  Perfonne  qui  quitte  le  Mon- 
de.  8c  à  qui  il  ne  refte  autre  Chofe  à  faire  que  ma  propre  Epitaphe  qui  ne 
démentira  jamais  ma  vie;  &  après  tout  je  ne  prendrai  jamais  mon  Intérêt 

„  particu- 


T  E  N  U    A    T  O  N  N  E  I  N  s.  73 

„  particulier  pour  la  Règle  de  ma  Conduite  Se  de  mes  Aétions ,  Se  je  ne 
,,  m'abandonnerai  jamais  à  mon  propre  Sens,  pour  agir  d'une  Manière  qui 
„  foit  contraire  aux  Refolutions  de  vos  Eglifes ,  dont  la  Prudence  m'a  toù- 
,,  iours  paru  la  plus  fîiine,  parce  que  fa  Confcience  e(t  fon  Oeil  ôc  ion  Gui- 
„  de.  Mellîeurs  ,  toutes  les  Peribnnes  bien  intentionnées  attendent  deux 
„  Benediftions  principales  de  vôtre  Sainte  Airemblce  ,  la  première  cft  que 
,,  vous  emploies  vôtre  Autorité  pour  fuprimer  une  fois  pour  toutes  ces 
„  Queftions  fi  peu  neceflaircs,  qui  troublent  la  Paix  8c  l'Union  de  vos  Egli- 
„  fes ,  dans  cette  Doftrine  laquelle  s'eft  confervée  Pure  parmi  vous,  nonob- 
„  ftant  les  Deferdres  qui  font  furvenus  en  ces  derniers  tems  ^  L'autre.qu'en 
,.  perfiftant  dans  les  Sermens  que  le  dernier  Synode  de  Privas  avoit  fait  prê- 
„  ter,  vous  vous  ferviés  des  Moiens  les  plus  cficaccs  pour  guérir  les  Plaies 
„  que  nos  malheureufes  Divifions  ont  caufccs  dans  l'Union  de  nos  Eglifes  ■■, 
„  éc  pour  bien  réùffir  ,  je  ne  vois  pas  qu'on  puifle  fe  fervir  d'un  meilleur 
„  Expédient,  que  de  choifir  un  But  auquel  chacun  vifera  d'un  Confente- 
,.  ment  unanime  Sc  de  bonne  Foi.  Je  faluë  tous  les  Membres  de  vôtre  Af- 
,,  femblée  ,  6c  je  prie  le  Tout-Puiflant  de  vous  afîlfter  &  fortifier  par  fou 
„  Saint  Efprit  ,  pour  fa  propre  Gloire  ,  Se  pour  l'Union,  le  Reubliflè- 
„  ment,  6c  la  Propagation  de  fon  Eglife. 

Vôtre  très-humble  Sc  très- 
De  SamnHr  U  affectionné  Serviteur , 

zz.  Avril  1614. 

Du    Plessis. 

LETTRE  DU  DUC  DE  ROHAN 

AU   SYNODE  NATIONAL   DE  TONNEINS. 

MESSIEURS, 

„  T  Es  grandes  Obligations  que  j'ai  aux  Eglifes  de  France  m'obligent  à 
5,  J^chercher  les  Occafions  de  leur  en  témoigner  ma  Reconnoiflànce  ; 
„  c'eft  pourquoi  je  vous  écris  à  prefcnt  pour  vous  prier  de  croire  que  je  n'ou- 
,,  blierai  jamais  les  Affillances  que  je  reçus  de  vous  au  dernier  Synode  de 
„  Privas,  èc  particulièrement  de  diverfes  Eglifes  de  ce  Roiaume,  &  même 
,,  Je  celles  que  je  ne  connoiiîbispas.  En  Vérité,  Meilleurs,  jevousavoiie- 
,,  rai  franchement  que  ces  Efets  de  vôtre  Bonté  font  beaucoup  au  deffus  des 
„  Services  que  je  vous  ai  rendus  ;  néanmoins  j'efpere  que  dans  la  fuite  vous 
„  reconnoitrés  que  vous  n'avés  pas  obligé  un  Ingrat  ;  &  que  j'emploierai 
„  toujours  joieulement  pour  vôtre  Service  ce  que  vous  m'avés  gardé.  Nous 
„  fommes  dans  des  mauvais  tems  oîi  nous  avons  Bcfoin  de  prier  Dieu  extra- 
„  ordinairement  qu'il  vùeiUe  nous  guider  2c  nous  confeiller.  Nous  avons 
Terne  II.  K  „  été 


74  XXI.    SYNODE    NATIONAL 

„ .  été  fort  afligcs  depuis  l'Aflcmblée  de  Sanmtir  par  les  Divifions  que  l'on  a 
„  femées  6c  fomentées  parmi  nous.  Le  Synode  de  hnvas  s'apercevant  des 
„  Moiens  dont  on  vouloit  fe  lervir  pour  nous  ruiner,  a  prévenu  tous  les 
,,  Dolfeins  de  nos  Ennemis  :  Mais  plufieurs  Perfonnes  n'étant  pas  bieninfor- 
,,  mées  alors  de  nôtre  Maladie,  on  n'a  pas  pu  y  aporter  le  vrai  Remcdc.Pouv 
,j  ce  qui  ell:  de  moi  ,  je  crois  qu'il  eft  facile  d'ufer  du  Souverain  Remède , 
i,  qui  confifte  dans  une  parfaite  Réihiion  de  tous  nos  Membres ,  afin  que  nous 
H  ne  faiîions  plus  qu'un  Corps  ,  &  qu'ainfi  nous  foions  plus  prêts  a  fcrvir 
„  Dieu ,  le  Rù  &  nôtre  Patrie ,  &  que  nous  foions  mieux  en  état  de  rom- 
5,  pre  toutes  les  Mefures  des  Ennemis  ,  &  de  les  mettre  dans  l'ImpoiTibilité 
>,  de  nous  nuire,  £c  même  de  leur  en  oter  l'Envie.  Cette  Oeuvre,  Mef- 
>,  fleurs,  eil  digne  de  vôtre Afiémblcc,  bc  mérite  tous  vos  Soins  &  Aplica- 
„  tions.  M'étant  toujours  conforme  aux  Volontés  du  dernier  Synode,  je 
j,  renouvelle  encore  les  mêmes  Promclfes,d'obferver  vos  Ordres  en  tout  ce 
f,  -qui  regardera  la  Gloire  de  Dieu,  que  je  fuplie  n-ès-ardenmcnt  de  vouloir 
3,  prcfider  au  milieu  de  vous,  &  qu'il  m'accorde  la  Grâce  de  n'abu  fer  jamais 
u  des  Faveurs  que  j'ai  reçues  de  la  Divine  Bonté,  mais  de  lescraploiertou- 
»,  tes  à  l'Avancement  de  Ion  R.oiaume,  &.  de  conhicrcr  le  refte  de  mes  jouis 
:,  ù  fon  Service.  J'ai  donne  des  Ordres  particuliers  à  Monfieur  le  Baron  de 
,,  Momaufter  de  vous  informer  de  mes  Intentions,  6c  de  mon  Procédé,  & 
,-,  fur  tout  du  Voiage  de  Monfieur  de  Haute-Fontaine ,  qu'il  a  entrepris  par 
„  le  Commandement  de  Son  Altejfe  \c  Prince.  Jefouhaite  que  vousluiajoû- 
„  tiés  Foi  en  ce  qu'il  vous  dira,  comme  fi  je  vous  parlois  moi-même,  &je 
,,  vous  prie  auffi  d'être  allures  que  je  fuis , 

.    Vôtre  très-ÎMimble  &  trcs-aftèûioiuré 
De  St.  Je  m  d'Angeli ,  à  vous  fervir, 

le  24.  d'Avril  1614. 

Henri    de  RohaNo. 

LETTRE.,/ 

■lo'm  ^-)i;i.-''  i^->  <jobr!.' ' 

D  U    S  Ê'  I  G  N  E  U  R    DE    C  A  U  M  O  N  T 

AU  SYNODE  NATIONAL  DE  TONNEINS. 

-"■i^oMilSStEUR^, 


ahaité  que  mes  Afaires  m'eullènt  pciiais  de  me  tranfpoiter  011 
afin  d'avoir  l'Honneur  Se  la  Satisfacfcioii  de  fallier  vôtre  Sainte 


J'Aurois  fouha 
\'ous  êtes . 
Aflcmblée ,  6c  vous  donner  de  Bouche  des  Afl'ûrances  de  ma  Fidélité  & 
de  mon  Afli(Stion,en  tout  ce  qtie  le  Sen'ice  de  mon  Dieu  m'oblige  pour  le 
Soutien  de  les  Eglifes ,  &  l'Avancement  de  fa  Gloire.     Mais -en  étant  à  pre- 

■    -   -,-v  fent 


TENU    A    T  O  N  N  E  I  N  S.  75 

„  ieiuempcché  pai-  des  Occupations  importantes,  dont  le  Sieur  de  Maillez. 
„  vous  informera ,  je  vous  prie  très-humblement  d'exculer  mon  Abfence ,  &  de 
j,  croire  qu'il  n'y  a  Perfonne  au  Monde  qui  foit  plus  prêt  d'cxpofer  &  les  Vies 
„  &  les  Biens  des  liens,  d'un  meilleur  Cœur  pour  la  Gaule  de  Dieu  &  la  vôtre, 
,,  que  je  le  ferai  de  bazarder  la  mienne  &  les  V^ics  8c  les  Biens  de  tous  les 
„  miens.  Et  je  prie  Dieu  qu'il  veuille  prefider  au  milieu  de  vous  par  fon 
„  Saint  Eiprit ,  ÔC  qu'il  conduiie  vos  Volontés ,  de  la  Manière  qu'il  lait  être  la 
,,  plus  expediente  pour  fa  Gloire ,  le  Bien ,  le  Repos ,  &  la  Conlervation  de 
,,  de  fon  Eglilè,  dont  aiant  l'Honneur  d'être,  j'embralferai  toujours  ià  Com- 
,,  munion,  6c  je  m'y  foùmetn-ai  entièrement  en  toutes  Chofes ,  fous  les  Privi- 
„  leges  de  nos  Ediis  6c  l'Autorité  de  Leurs  Majeflés ,  vous  priant  de  me  char- 
j,  ger  de  vos  Gommandemens ,  &  d'être  allures  qu'en  tout  ce  que  je  pourrai 
„  fervir  le  Public ,  6c  chacun  de  vous  en  particulier ,  je  vous  donnerai  des  Mar- 
»  ques  de  mon  Afeélion  6c  de  mon  Obéïffance.  Le  Seigneur  vous  tienne  en 
,,  la  Sainte  Garde,  très-honorés  Mefficurs,  6c  qu'il  vous  comble  de  fcs  plus 
„  precieufes  Faveurs  6c  Bénédictions.    Je  fuis 

Vôtre  très  -  humble  6c 
De  Paris  le  2.  affectionné  Sen'iteur, 

Mai  1614. 

CaU  M  o  NT. 

LETTRE 

DU     SEIGNEUR    DE     CHASt*  IL  L  O  N 

AU   SYNODE   NATIONAL  DE    TONNEINS. 

MESSIEURS, 

»  A  yl  Es  Aétions  paffées  (  dont  Perfonne  n'a  fujet  de  fc  plaindre ,  par  la  Gra- 
,,  JLVJLce  de  Dieu ,  )  font,  je  crois,  des  Preuves  fufiiantes  du  Soin  que  j'ai  eu 
„  pour  la  Réiinion  des  Manbres  qui  profeficnt  nôtre  Religion  dans  ce  jRoiau- 
).  me  j  comme  aufli  de  la  Déférence  que  j'ai  eue  pour  tout  ce  que  le  dernier 
M  Synode  de  Prives  a  fouhaité  de  moi  ,  6c  qui  m'a  été  figniné  par  Lettres  :  & 
5>  ce  que  j'ai  fut  depuis  à  la  Cour ,  toucliant  ce  qui  regardoit  nos  Afaires  en  Gc- 
„  neral,  6c  dej:uis  que  je  fuis  de  retour  en  cette  Province  ,  pour  conlervcr  vos 
„  V'ics  6c  vos  Privilèges ,  dont  vous  avés  jouïs  pendant  le  Règne  du  Feu  Roi, 
J,  pourra  témoigner  que  le  vrai  Sang  du  feu  Seigneur  de  Chaflillon  coule  enco- 
j,  re  dans  mes  Veines ,  &  que  j'ai  manié  les  Afaires  Pub'i]ues  que  j'ai  eu  en 
î,  main  ,  avec  toute  la  Droiture  6c  la  Juftice  d'une  Perfonne  bien  afeétionnée, 
,,  comme  les  Sieurs  G/^or^  6c  Codnr ,  qui  ont  été  Témoins  ocu'aires  de  ma 
i>  Conduite,  pourront  vous  en  informer,  s'il  leur  plaie.  Meflîeui^,  je  n'ai 
K  2.  „  point 


76  XXI.    SYNODE  NATIONAL 

»,  point  d'autres  Vues  en  vous  écrivant ,  que  de  vous  foire  comprendre  la  Défc- 
»,  rence  que  j'ai  pour  vous ,  &  que  toute  ma  Vie  fera  coniacrce  au  Service  des 
»,  Eglifes ,  à  celui  du  Roi ,  &  pour  vôtre  Confervation  8c  Avancement ,  qui 
»,  eft  ce  qui  m'cft  le  plus  cher  au  Monde  ;  &  fi  dans  le  Pofte  que  j'occupe  ,  je 
»,  vous  puis  rendre  quelques  Services  particuliers  ici ,  ou  ailleurs,  je  ferai  tou- 
»,  jours  difpofé  à  faire  ce  que  vous  fouhaiterés  de  moi.  S'il  m'avoit  été  poffi- 
»,  ble  d'afîilter  à  votre  Sainte  Alïcmblée ,  comme  je  l'aurois  fouhaité  ,  je  vous 
»,  jure  que  ic  vous  aurois  dit  de  Bouche  ce  que  je  vous  écris  ,  que  je  fuis 
»,  plus  que  Pcrfonne  du  Monde , 

Vôtre  très-humble  &  trcs-affeclionné 
De  Motitpllicr  le  à  vous  fervir  , 

a6.  Avril  icîi^. 

Chastillon. 

LETTRE 
DU    MARECHAL    DUC    DE    BOUILLON 

AU    SYNODE   NATIONAL  DE  TONNEINS. 

MESSIEURS, 

„   T'Avois  diferé  de  vous  écrire,  parce  que  j'efperois  d'cnvoier  mes  Lettres 

„     I  par  un  des  Paileurs  de  Son  Âliejje  le  Prince  EleBe^r  Palatin  ,  qui  devoit 

,,  *^  paffer  par  cette  Ville ,  allant  au  Synode,  Se  qui  vous  auroit  rendu  celles 

„  de  Sou  Altejfe  ;  mais  le  peu  de  tems  qu'il  avoit  pour  un  fi  long  Voiagc,  &:  le 

„  peu  de  Sûreté  quM  y  a  fur  les  Grands  Chemins,  l'aiant  empêché  départir: 

„  elles  m'ont  été  adrelïécs  afin  que  je  vous  les  fille  tenir  ,  comme  je  fiiis  à  pre- 

„  fent ,  prenant  en  même  tems  Occafion  de  vous  réitérer  les  Afiùrances  que  je 

j,  vous  ai  données  de  mon  Aftlétion  fincere ,  &  de  mes  Services  pour  le  Bien' 

„  Public ,  la  Prefervation  c^  l'Accroiffement  de  nos  Eglifes ,  pour  lequel  Su- 

^  jet  vous  êtes  à  prefent  affcmblcî ,  avec  qui  je  veux  garder  une  bonne  Union 

,,  &  Correfpondancc.     C'ell  à  mon  grand  Regret  qu'il  y  a  eu  des  Diferens  en- 

„  tre  Meflîeurs  du  Aioulin  &  Tilenus  ,  dont  le  dernier  eft  un  des  Profeilèurs 

X,  dans  mon  Unucrfité  ,  &  j'ai  fait  tout  ce  que  j'ai  pu  humainement  pour  les 

3,  faire  celTcr ,  tellement  que  ces  Reproches  choquans  font  adoucis  ,  8c  j'ofe  me 

5,  promettre  que  par  vôtre  Prudence  Se  l'Entremife  de  Sa  Majeflé  de  la  Grande 

1,  Bretagne ,  qui  vous  écrit  par  Monfieur  Home ,  Paileur  de  PEglifc  de  Duras, 

»  &  par  la  Médiation  de  V Eleveur  Palatin ,  dont  ce  Porteur  vous  délivrera  les 

„  Lettres  de  ma  part ,  on  trouvera  enfin  quelque  Expédient  pour  les  terminer 

,,  entièrement,  afin  que  ces  detix  Grands  Perfoiinages,  confiderables  parleur 

9>  Profcflion  Se  par  leurs  Mérites ,  puiUeat  à  l'avenir  emploier  les  Talons  qu'ils- 

.,  ont 


TENUATONNEINS.  ^7 

,j  ont  reçus  de  Dieu  pour  l'Utilité  des  Eglifes.  Et  je  veux  répondre  poUr  Ti. 
,,  lenus  qu'il  aura  toute  la  Déférence  poffible  pour  vos  bons  Confeils ,  &  je  fe- 
„  rai  auffi  de  mon  Côté  tout  ce  qui  pourra  contribuer  à  i'Accompliflèment  d'o- 
,,  ne  fi  bonne  Oeuvre ,  dont  j'attcns  une  heureufe  Ifîuë  par  vôtre  fiige  &  pru- 
,,  dente  Direélion.  11  ne  me  relie  que  d'adrefler  nies  Vœux  à  Dieu  Tout- 
„  Puiilânt ,  afin  qu'il  daigne  répandre  fur  vous  les  Lumières  de  Ion  Saint  Efl 
„  prit ,  &  fur  vôtre  Alîcmblée  ,  afin  que  tout  ce  qui  en  rcfultera  ibit  à  la  Gloi^ 
„  re  de  fon  Grand  Nom  6c  pour  le  Bonheur  de  Ion  Eglife. 

De  Sedan  le  5.  Aïai  1614. 

Pofifcriptum,  de  fa  propre  Main. 

MESSIEURS, 

,,  Quoi  que  je  fois  trè?-affûré  que  vos  Vues  tendent  toutes  à  une  bonne 
„  Réiinion,  tant  en  ce  qui  regarde  le  Civil  que  la  Religion  ,  cependant  je  ne 
,,  laiflêrai  pas  de  vous  y  animer,  d'autant  plus  que  Satan  êc  fes  Supôts  tra- 
„  vaillent  plus  fortement  q-je  jamais  ,  &  font  fort  occupés  à  nous  divifer, 
,,  aiant  trouvé  dans  ce  Siècle  corrompu  plus  de  Libertinage  que  dans  les  tems 
„  partes.  C'eft  pourquoi  nous  vous  proteilons  qu'en  tout  ce  que  je  pourrai 
„  je  m'aquiterai  de  mon  Devoir  8c  de  mes  Services, à  l'égard  de  ce  qui  fera 
„  refolu  dans  vôtre  Sainte  Aflêmblée,  fans  en  chercher  d'autre  Avantage  que 
,)  le  Bonheur  de  vivre  Se  de  mourir  en  la  Crainte  de  Dieu. 

Vôtre  très-humble  à  vous  fervir, 

Henri  de  la  Tour. 

Fin  du  vint-finième  Synode. 


K  5  VÎNT^ 


Tâv  XXII.  S  Y  N  p  DE  NATIONAL 

VINT-DEUXlÉME  SYNODE 

NATIONAL 

DES 

EGLISES    REFORMÉES 

DE      FRANCE. 

Tenu  à  Fiire  depuis  le  18.  de  Mai ,   jufqu'au  18.  de  Juin. 

L'AN    M.    DC.    XVIL 

Par  la  Perraiffion  de  LOUIS  XIII.  Roi  de  France ,  dit  le  JuJIe. 

Mon/ieur  André  Rivet,  Tajleur  de  VEglife  de  Thouars,  fut  le  Modé- 
rateur de  ce  Synode  :  Monjienr  Jean  Chauve,  Pajfeur  de  VEglife  de 
Sommieres,  îtiifut  donne  pour  Ajoint  :  Mcnfieur-  Daniel  Jamet, 
Pafletir  de  VEglife  de  St.  Amand,  c^  Monfieur  Ëlic  Bigot. 
Avocat  en  la  Cour  du  Parlement  de  Paris  ,  &  Ancien 
de  VEglife  de  ladite  Ville  ,  furent  les  Secrétaires , 
qui  drefferent  les  壔es  dudit  Synode. 

LES    NOMS    DES    MINISTRES 

ET     DES     ANCIENS, 
^ui  furent  Députés  audit  Synode  y  par  les  Provinces  fuivantes. 

A  RTl  CLE    I. 

Près  PInvocation  du  Nom  de  Dieu  on  a  procédé  à  la  L-cclu- 
re  des  Lettres  de  Deputation .  pour  examiner  le  Plain  Pouvoir 
de  ceux  qui  fe  font  trouvés  dans  cette  Aflemblée,  oii  l'on  a 
choifi  pour  Modérateur  Mr.  André  Rivet  ;  pour  Ajoint  Mr. 
^fean  Chauve \  pour  drcflèr  les  Actes  Mr.  Daniel  Jamet  ^  ?C 
.  Mr.  Elie  Bigot. 

1  I. 
La  Compagnie  examinant  les  Lettres  d'Envoi  6c  les  Pou\  oirs  des  Dépu- 
tés 


T  E  N  U     A    V  I  T  R  E'.  f^ 

tes  des  Provinces  a  Commencé  pnr  t Iflc  de  France  ,  la  IHcarùie  ,  ^c.  poui 
laquelle  font  comparus  Mrs.  f eau  BùptifieBugnet ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  C^w- 
piegne  ;  8c  Samuel  Quinfon  ,  Palleur  de  l'Eglife  de  la  Ferte'  au  Vtiame  ;  avec 
Lite  Bigot ,  Avocat  au  Parlement  de  Paris  ,  Se  Ancien  de  l'Eglife  de  Farisi 
Et  Philippe  du  Cormier  ,  Ecuier  Sr.  de  Fromentieres  ^  de  la  Haye ,  Aticicn 
de  l'Eglife  de  Chaînai. 

III. 
Pour  la  Province  de  Normandie  ,  Meffieurs  Abdias  de  Mont-denis  ,  Paf. 
teur  de  l'Eglife  de  Fecat/ip  \  8c  Pierre  Paris  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Pontor- 
fon  ;  avec  Samuel  le  Cat  ,  Ecuier  Sr.  de  Beureul  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Gi- 
fors  ;  &  Michel  le  Petit  Ecuier  ,  Sr.  de  la  foyjiere ,  Ancien  de  l'Eglife  de 
Saint  Lo. 

IV. 
Pour  la  Province  de  Bretagne  ^  Mrs.  Pierre  de  la  Place ,  Pafteur  de  l'Ef^li, 
fe  de  Sjon  ;  &  Guy  le  Noir  ,  Sr.  de  Crottvain  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  RoThe. 
bernard  ;  Sc  Croifie  ,  avec  Elie  de  Goulene  ,  Ecuier, Sr.  àtLandovinicre  An- 
cien de  l'Eglife  de  Vieille-vigne  \  6c  Jean  Ravenel  ,  Sr.  de  Boiflillevil  /An- 
cien de  l'Eglife  de  Rennes, 

Pour  la  Province  du  Berriy  CCOrleans^c.  Mr.  Daniel  Jamet  ,  Pafteur  de 
l'Eglife  de  St.  Amand;  6c  fean  Guertn ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Buisjenci, ^vcc 
Jean  de  Brtjfteron  ,  Grenctier  au  Grenier  à  Sel  de  Sancerre ,  Ancien  del'Egli- 
ic  dudit  Lieu  ;  &  fean  du  Plefis  y  Elu  pour  le  Roi  à  Pitimeres  ,  Ancien  de 
l'Eglife  de  Chilèure. 

VI. 

Pour  la  Province  d^ Anjou  ,  de  Touraine  ,  &c.  Mrs.  /'ean  Figner  ,  Pafteur 
de  l'Eglife  du  Mans  ;  Sc  René  Confeil  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Lajjay  ,  avec 
Gilles  Bonchereau  ,  Sr.  de  la  Mofche  ,  Avocat  à  Saumur  ,  &  Ancien  de  l'E, 
glife  dudit  L.ieu  ,  £:  Annibal  le  Farci  ,  Sr.  de  St.  Laurcns  ,  Procureur  Fif- 
cal  de  la  Conté  de  Laval ^  Ancien.de  l'Eglife  dudic  Lieu. 
V  I  I. 

Pour  la  Province  dnPoiflott  ,  Mrs.  André' Rivet  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de 
Thouars  ,  Se  Panl  Gejlin  ,  Sr.  de  la  Pilletiere  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Cha/le- 
leraHt;  avec  Gilles  Begaud  Efcuier  ,  Sr.  de  la  Begaudiere ,  Ancien  de  l'Egli- 
fe de  Montagu  ;  &  Samuel  Afanlitre  Efcuier  ,  Sr.  de  Jlfaronnai  ,  Ancien  de 
l'Eglife  de  la  Ganache. 

V  I  r  r. 

Pour  la  Province  de  Xaintsuge ,  Sec.  Meilleurs  i'.i;v/w/ /'//«wwm»,  Pafteur 
de  l'Eglife  de  la  Roche/le  ;  8c  Guillaume  Rivet  ,  Sieur  de  Chamverhou  ,  Pa- 
fteur de  l'Eglife  de  Tatllebourg  ;  avec  /ean  l'reverant  ,  fuge  ce  Momi., 
gnac ,  Ancien  de  PEglifc  dudit  Lieu  ;  Sc  Monfieur  EUe  jyieu  le  f.t ,  Pro^ 
cureur  Fifcal  de  la  Seigneurie  de  Sotibiz.e  ,  ÔC  Ancien  de  l'Euliie  dudit 
Lieu. 

I  X. 

Pour  la  Province  de  k  Bap  Cuiemît  ,•  Meiïïeurs  Pierre  de  Lamo»flt ,  P.\C- 


8o  XXII.  SYNODE  NATIONAL 

teur  de  l'Eglife  de  Nerac  \  &  Pierre  Hefperian  ,  Pafteur  de  l'EgUfe  de  Saitt' 
te  Foi  ,  avec  ^eati  de  Genofie  ,  Sieur  de  la  To»-/-  ,  Avocat  en  la  Chambre  de 
VEdit  à  Nerac  ,  Ancien  de  l'Egliic  de  la  Sauvetat  ;  &  rierre  du  Pichard^ 
Capitaine  de  Ciromie  5c  Cafiel-moron  ,  Ancien  de  l'Eglife  dudit  Lieu  de  Gi- 
ronde. 

X. 

Pour  la  Province  de  \x  Souveraineté  du  Eeam  ,  Mr.  fean  de  Capdevilk  , 
Pafteur  de  l'Eglilè  de  N.iv.trrias  ;  avec  "^ean  Dagneray  Avocat  au  Parlement 
de  Pau  ,  Ancien  de  l'Eglife  dudit  Lieu. 
XL 

Pour  la  Province  du  Bas  Languedoc  ,  Mrs.  Jean  Chauve  ,  Pafteur  de  l'E- 
glife de  Sommieres  ;  &  Jaunes  de  Cbambr:'n  ,  Pafteur  de  l'Eglife  àeNimes; 
avec  Guillaume  de  Girard  ,  Sieur  de  A-ioufic  ,  Ancien  de  l'Egliic  du- 
dit Lieu  ;  6c  Pierre  de  Calviere  ,  Sieur  de  Cejaire ,  Ancien  de  l'Eglife  de 
^imes. 

X   I  I. 

Pour  la  Province  du  Dauphine ,  Mrs.  ^ean  Félix  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de 
Romans  ;  8c  Denis  Bouterone  ,    Pafteur  de  l'Eglife  de  Grenoble ,  avec  Pierre 
Cinen  ;  &  du  Salletos,  Ancien  de  l'Eglife  de  Aiarras;  &  Salor/jon  Wulfon^Sx. 
de  Fillettes ,  Ancien  de  l'Eglife  du  Miins. 
X  I  l  1. 

Pour  la  Province  du  Vivarez. ,  Fon^^  ,  &c  Mcflicurs  Pierre  Afarchal ,  Pa- 
flcur  de  l'Eglife  de  Satnt  Etienne  ;  &  fean  Mofé ,  Pafteur  de  l'Eglife  d'y^w- 
Konai  ;  avec  Jaques  de  Serre  ^  Dofteur  es  Droits  ,  Ancien  de  l'Eglife  d'^«- 
henas.  Quand  au  Sieur  de  CuHove  ,  Ancien  de  l'Eglife  A^Annonat  ,  nomme 
dans  les  Lettres  d'Envoi  ,  ne  s'étant  pas  trouve  ici  ,  fon  Abfence  a  été  im- 
prouvée :  mais  le  Sr.  de  Lufcond  qui  eft  arrivé  le  3.  du  mois  de  Juin  pour 
ocuper  fa  Place  ,  a  été  reçu  dans  cette  Compagnie. 
XIV. 

Pour  la  Province  des  Sevenes,  &  de  Gevaudan ,  Meflîeurs  Louis  Couraut  ^ 
Pafteur  de  l'Eglife  à''Andufe  ;  &  André  de  la  Faje  ,  Pafteur  de  l'Eglife 
de  Saint  Germain  \  avec  Jean  de  Bariac  ,  Sieur  de  Gafques  ,  Ancien  de 
l'Eglife  de  St.  Martin  ;  6c  Jean  de  Bariac  ,  Sieur  de  Ville-neuve  ,  Ancien 
de  l'Eelife  du  Figuan. 

^  XV. 

Pour  la  Province  de  Bourgogne  ,  Mrs  Louis  de  la  Cofie  ,  Pafteur  de  l'E- 
glife de  Dijon  \  Sc  Pierre  Boulenar  ,  Pafteur  de  l'Eglife  à^Avalon  ,  au  Lieu 
du  Sr.  Hfliot  ,  Pafteur  d^Arnai-le-Duc  ,  duquel  les  Excufes  ont  été  re- 
çues, (mais  s'il  fe  prefente  devant  cette  Compagnie,  le  Sr. Boulenar  fe pour- 
ra retirer)  avec  Albert  de  Mans  ,  Ecuier  ,  Sr.  de  Balenes  ,  Ancien  de  l'E- 
glife du  Pont  de  Fejle  ;  &  Mr.  fetm  Gravier,  Avocat  au  Parlement  de  X>;;o», 
Ancien  de  l'Eglife  dudit  Liai. 

X  V  r. 

Pour  lu  Province  de  Provence  ^   Mr.  Pierre  Maurice  ,  Pafteur  de  l'Eglife 
de  Lourmarin  ,  avec  Gharles  de  Bartcbi  ,  Sr.  de  St,  Efieves  ,  Ancien  de  l'E- 
glife 


T  E  N  U     A    V  I  T  R  E'.  8i 

glile  tleThotiars  ;  Et  d'autant  que  Mr.  Samuel  Toujfain  ,  Paftcur  de  l'Eglife 
de  Lhc  ,  £c  Mr.  Jean  Clément  ,  dit  Cadet  ,  Ancien  de  l'ilglife  dudit  Lieu  , 
fe  font  aufii  prefentés  avec  des  Lettres  d'Envoi ,  d'un  Synode  tenu  à  Lahieres, 
le  If.  d'Avril  dernier. 

XVII. 

La  Compagnie  aiant  oiii  les  Députés  a  jugé  la  Deputation  des  Srs.  Mau. 
rice  &C  St.EJle'jes  légitime  :  celle  des  Srs.  ToHjfain  êc  Clément  faite  contre 
les  Formes  de  la  Difcipline  Ecclefiailique ,  &  partant  illégitime.  Néanmoins 
pour  des  Raifons  importantes  au  bien  de  ladite  Province  ,  elle  a  reçûlefdits 
ToHJfuin  t<  Clément  ,  &  a  ccnfuré  ledit  To/iJJain  ,  d'avoir  accepté  ladite  De- 
putation, pour  laquelle  il  eft  d'autant  plus  cenfurable  qu'il  appert  parles  Ac- 
tes du  Synode  de  Samt  ALxixent  ,  qu'il  eft  tombé  dans  une  pareille  Faute  ; 
c'eft  pourquoi  on  l'a  averti  qu'en  Cas  de  Rechute  il  léra  procédé  contre  lui 
avec  plus  de  Sévérité.  On  a  pareillement  cenfuré  le  Synode  qui  l'a  envoie  à 
cette  Aflemblée,  fans  avoir  obfervé  ce  qui  eft  necellairc  en  de  telles  Occafions: 
Et  parcequ'il  eft  apparu  qu'il  y  a  beaucoup  de  Divifions  dans  cette  Province  là , 
celle  du  Bas  Languedoc  eft  chargée  de  députer  quelques  Pafteurs  6c  An- 
ciens ,  lefquels  par  l'Autorité  de  cette  Compagnie  feront  Alîembler  le  Syno- 
de de  ladite  Province  ,  s'y  trous'eront  &  y  feront  tout  ce  qui  leur  fera  pof- 
fible  pour  y  apaifer  les  Troubles  ,  &  pour  y  reunir  ceux  qui  font  en  Divi- 
fion  ,  Se  y  rétablir  l'Ordre  des  Afl'emblées  Ecclefiaftiques. 
XVIII. 

Le  ai.  de  Mai  on  reçût  dans  celte  Compagnie,  pour  la  Province  du  Haut 
Languedoc  ,  Mrs.  Jean  fopon ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Caftres;^a^ues  'Joli,  Pa- 
fteur  de  l'Eglife  de  Milan  ,  avec  facjues  de  Laurenci  ,  Baron  de  Adonbrun 
Viguier  du  Fignat  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Cafare  j  &  Jean  de  la  Ftalle  , 
Confeiller  du  Roi,  &  Lieutenant  Criminel  en  la  Senechauftée  du  Qfierci  8c 
de  Montauhan  ,  &  Ancien  de  l'Eglife  ô,''Anghien.  Les  Excufes  de  leur  Re- 
tardement ont  étcjugées non recevables, Scieurs  Lettres d'Envoidefcclueufes: 
Et  lefdits  Députés  ont  juré  Se  figné  ,  tant  en  leurs  Noms  que  de  ceux  qui 
les  ont  envoie  ,  le  Serment  d'I^wm;,  la  ConfeJJîon  de  Foi,  Sc  hDifclplsne  Ec- 
clepafiiqtie. 

X  I  X. 

Un  chacun  des  Députes  a  juré  &  protefté  devant  Dieu  n'avoir  brigué  en 
aucune  forte  ,  ni  fçû  qu'aucun  de  fcs  Colegues  ait  brigué  fa  Deputation  ; 
mais  parce  que  la  Variété  qui  s'eft  trouvée  dans  la  Forme  des  Lettres  d'En- 
voi, de  la  plupart  des  Députés  des  Provinces  ,  touchant  la  Soumilfion  dûë 
par  les  Eglifes  aux  Décrets  des  Synodes  Nationaux,  emporte  beaucoup  de 
Tcms  cjui  s'emploie  à  l'Examen  des  Claufes  debatûé's  ,  il  a  été  ordon- 
né qu'à  l'avenir  les  Provinces  fe  tiendront  aux  Mots  &  à  la  Subftance  du 
Formulaire  qui  fuit. 

X  X. 

„  Nous  promettons  devant  Dieu  de  nous  foumettre  à  tout  ce  qui  fera  con- 
„  clu  &  refolu  dans  notre  Sainte  x'^llémblée  ,  d'y  obéir  ;  Sc  de  l'exccuter 
„  de  tout  notre  Pouvoir ,  perfuadés  comme  nous  le  fommes  que  Diiii y pre- 

TomelL  L  Luua 


il  XXII.  SYNODE    NATIONAL 

„  fidera,8cnous  conduira  par  fon  Efprit  en  toute  Vérité  8c  Equité  ,  par  la 
„  Règle  de  la  Parole,  pour  le  Bien  6c  l'Edification  de  fon  Eglife,  &pour 
„  fa  grande  Gloire,  C'eft  ce  que  nous  lui  demandons  par  nos  Prie- 
„  res  ,  &c. 

X  X  r. 

D'autant  qu'il  eft  apparu  que  plufieurs  tant  Paftcurs  qu'Anciens, de  ceux 
qui  avoient  été  élus  par  les  Provinces ,  ne  fe  font  pas  trouvés  en  ce  Lieu  , 
mais  leurs  Subftituts ,  les  Provinces ,  font  averties  de  prendre  Connoiflance 
de  leurs  Excufes,  &  d'en  jueer  par  l'Autorité  de  cette  Compagnie. 
XXII. 

Les  Députés  de  la  Province  de  Bretagne ,  aiant  rendu  Raifon  de  la  Con- 
vocation du  Synode  National  en  ce  Lieu, par  la  Demifllon  de  la  Province  du 
Bearn,  à  laquelle  le  dernier  Synode  tenu  à  Tomeins  en  avoit  accordé  le  Droit, 
la  Compagnie  a  ratifié  ladite  Convocation  ,  &  les  a  avertis  qu'ils  auroient 
dû  apporter  plus  de  Soin  Sc  de  Diligence  touchant  l'Adreflè  Se  l'Envoi  des 
Lettres  aux  Provinces  ,  pour  leur  donner  Avis  de  ladite  Convocation  :  Le- 
quel avertilTcmcnt  fervirapour  toutes  les  autres  Provinces  qui  feront  chargées, 
ci-aprcs  de  Convoquer  le  Synode  National,  afin  qu'il  n'y  ait  aucun  Sujet  de 
Plainte  pour  cela. 

XXIII. 

Le  Sr.  Pefire)  Pafteur  de  l'Eglife  de  Vitré,  aiant  requis  au  Nom  duCon- 
fiftoire  de  ladite  Eglile  ,  d'être  admis  avec  les  Anciens  de  la  même  Eglife  , 
dans  cette  Afl'emblée  ,  lors  qu'on  y  fera  la  L>eâ:ure  de  la  ConfiJJJon  de  Foi  ^ 
&  de  la  Difcipline  Ecclefiaftique  :  La  Compagnie  lui  a  accordé  la  Demande , 
tant  pour  lui  que  pour  deux  Anciens  choifis  &  nommés  par  fon  Confiftoi- 
re,  comme  auffi  aux  autres  Pafteurs  qui  auront  Congé  de  leurs  Eglifes,pour 
fe  trouver  à  cette  Aflemblée,  pour  les  Afaires  qui  concernent  ou  leurs  Ègli- 
fes  ou  les  Particuliers.  La  même  Liberté  a  été  paraillcment  accordée  aux 
Propofans  ,  Sc  pour  ce  qui  eft  des  autres  Perfonnes  qui  s'y  prefcntevont, 
on  obfervera  le  Règlement  du  Synode  National  de  k  Rochelle ,  de  l'Année 
1607. 

X  X  I  V.  ^ 

La  Compagnie  étant  formée  a  d'abord  jugé  qu'il  étoit  de  fon  Devoir  d'cn- 
roier  promptement  de  fa  Fart  quelqu'un  vers  le  Roi ,  pour  Témoigner  à 
Sa  Majefié  la  Joie  de  toutes  nos  EglifcSjfur  ce  qu'il  a  plû  à  Dieu  de  lui  don- 
ner, par  Eftet, des  Témoignages  admirables  de  (-a  Providence  Se  de  fa  Bonté,, 
&  pour  témoigner  ïSaA'îajejté  les  très-humbles  Services,  &  la  tiès-affeclion- 
née  Obeïllànce  tant  des  Députés  des  Provinces  ,  qui  ont  envoie  ici  leus  Dé- 
putés ,  que  de  toutes  nos  Eglifes  de  ce  Roiaume  :  Se  pour  cela  on  a  dépu- 
té, d'entre  les  Pafteurs  ,  les  Srs.  Hefperien  &  Bouteroa  ,IS<.  d'entre  les  Anciens, 
les  Srs.  de  BaUne  &  de  Adoujfuc ,  auxquels  on  a  donne  des  Lettres  pour  pre- 
fenter  à  Sa  Majefié  ,  &  des  Inftruftions  fur  ce  qu'ils  auront  à  lui  reprefcn- 
ter  de  la  Part  de  cette  Compagnie  :  dequoi  il  fera  donné  Avis  àMeffieurs  les 
Députés  aflèmblés  maintenant  à  la  Rochelle  ,  &  on  écrira  au  Sn-Ducandal^ 
de  délivrer  auxdits  Députés  ce  qui  fera  neceflaire  pour  leur  Voiagc. 

^  ^  XXV.  U 


T  E  N  U    A    V  I  T  R  E'.  83 

XXV. 

Le  Serment  à''Vnion  de  toutes  les  Eglifes  de  ce  Roiaume ,  fous  la  tres- 
humble  Obeïflance  due  au  Roi ,   a  été  renouvelle  ,  juré  Se  figné  ,  par  tous 
les  Députés  de  cette  Compagnie,  tant  en  leurs  Noms  qu'en  ceux  des  Provinces 
qui  les  ont  envoies. 
^  XXVI. 

La  Cor.fejfion  de  Foi  des  Eglifes  de  ce  Roiaume  a  été  lue  ,  mot  à  mot ,  de- 
vant cette  Compagnie  ,  8c  approuvée  en  toutes  fes  Parties  ,  par  tous  les 
Députés  tant  en  leur  Nom  ,  qu'en  celui  de  leurs  Provinces ,  qui  les  ont  en- 
voies ,  6c  tous  ont  jure  Se  protcfté  qu'ils  l'cnfcigneront,  comme  la  croiant  en- 
tièrement conforme  à  la  Parole  de  Dieu  ,  &  procureront  de  tout  leur  Pou- 
voir qu'elle  foit  déformais  enieignée  &  reçue  dans  leurs  Provinces  6c  Egli- 
fes ,  comme  elle  l'a  été  jufqu'a  prefent. 

OBSERVATIONS 

SUR     LA     DISCIPLINE     ECCLESIASTI  Q^U  E 

Contenant  les  Avis  donnés  par  quelques  Trovinces. 

Article     I. 

SUr  la  Remontrance  des  Députés  de  la  Province  à^Jfijou  ,  qu'il  feroit 
neceflaire  de-ne  pas  limiter  un  tems  fi  court  aux  Propofans  pour  leur  Pré- 
paration ,  comme  celui  qui  ell  réglé  par  le  4.  Article  du  premier  Chapitre 
de  la  Dilcipline  Ecclefiaftique  :  La  Compagnie  fans  rien  changer  audit  Arti- 
cle a  remis  à  la  Prudence  des  Coloques  6c  des  Synodes  de  Prolonger  ledit 
Tems  ,  félon  la  Connoiflance  qu'ils  auront  des  Talens  &  du  Génie  des  Pro- 
pofans. 

Les  Députés  de  /  ^IJle  de  France ,  demandant  que  les  Mots  de  l'Article  4, 
du  Chapitre  i.  de  la  Difcipline  ,  par  lefquels  il  cil;  dit  que  l'on  annoncera 
au  Pafteur  élu  le  Pouvoir  qui  lui  elt  donné  au  Nom  de  fefas  -  Chrijl ,  tant 
d'anoncer  la  Parole  que  d'adminiftrer  les  Sacremens  ,  foient  réitérés  devant 
tout  de  Peuple  ,  par  les  Pafteurs  qui  auront  la  Charge  d'impofer  les  Mains  ; 
La  Compagnie  n'a  pas  trouvé  à  propos  d'y  rien  changer. 

Lefdits  Députés  de  Pljle  de  France  ,  demandans  l'Interprétation  de  l'Arti- 
ticle  19.  du  Chapitre  i.  de  la  Difcipline  ,  en  ce  qui  concerne  PVmon  des 
Eglifes  &  des  Confittoires  des  Maifons  des  Princes  2c  Seigneurs  ,  aux  Egli- 
fes &  Confiftoires  des  Lieux ,  où  ils  feront  leur  Séjour  ;  La  Compagnie  les 
a  renvoies  à  la  Pratique  de  l'Article  troifiême  du  Synode  National  de  Mon' 
L  z  t^fi- 


84  XXn.    SYNODE  NATIONAL 

tatthAti  ,  où  l'on  a  £ùt  des  Obfcivations  fur  la  Difciplinc  qui  eclairciflcnt le- 
dit Article  19. 

I  V. 

Les  Provinces  à^Orleans  &  du  Berri  ,  aiant  reprefentc  que  quelques  Pro- 
pofans  tirant  une  ConH-quence  de  l'Article  7.  du  Chapitre  de  la  Difciplinc  , 
oîj  il  eft  kiflé  à  la  Prudence  des  Confiftoires  d'admettre  lefdits  Propofans 
dans  leurs  Aflemblces  ,  fe  font  prefcntcs  pour  avoir  Entrée  dans  les  Coloques 
6c  les  Synodes  :  La  Compagnie  lailiant  ledit  Article  en  fon  Entier,  pour  plu- 
fleurs  Confiderations  ,  n'a  pas  jugé  expédient  que  les  Propofans  foient  admis 
aux  Coloques  ni  aux  Synodes, 

V. 

Les  Députés  de  la  Province  de  Normandie ,  aiant  demandé  Avis  pour  l'E- 
xecution du  16.  Article  du  Chapitre  5-.  de  la  Difciplinc  ,  touchant  la  Cen- 
fure  de  ceux  qui  fe  marient  dans  le  Papifme  :  La  Compagnie  ne  leur  en  peut 
donner  aucun  autre  que  de  prefl'cr  les  Cenfures  par  de  vives  Exhortations  i 
tant  en  particulier  qu'en  public. 

VI. 

Les  Députés  de  PTJle  de  France  ,  aiant  requis  qu'il  fût  drefle  par  cette  Com- 
pagnie un  Formulaire  de  l'Excommunication  ,  auquel  ne  fuflent  pas  infé- 
rés ces  Mots  Livré  a  Satan  ;  on  a  laiflé  ala  Prudence  des  Confiftoires  d'emploier 
telle  Forme  qu'ils  jugeront  être  expcdiente. 

A  la  Requifition  de  la  Province  du  ffaat  Languedoc  ,  il  a  été  ordonné 
qu'on  ajoutera  à  la  fin  du  16.  Article  du  Chapitre  f.  de  la  Difciplinc  , 
le  même  Jugement  fera  fait  de  toutes  les  antres  Fautes  qui  méritent  une  Reconnoif- 
fance  publique. 

V  I  I  L 

La  Province  des  Sevenes  ,  demandant  qu'en  Execution  de  l'Article  i8.  de 
la  Difciplirie  ,  il  foit  déclaré  quelle  Peine  on  doit  infliger  aux  Anciens  étant 
en  Charge  ,  ou  déchargés,  qui  contreviennent  audit  Article:  La  Compagnie 
exhorte  les  Confidoires  à  procéder  par  toutes  les  Cenfures  Ecclefiaftiques  con- 
tre de  telles  Pcrfonncs,  &  même  jufqu'à  la  Depofition  des  Anciens  qui  feront 
en  Charge,  £c  de  gricve  Cenfure  contre  ceux  qui  n'y  feront  plus ,  fans  qu'ils 
puiflcnt  cfperer  d'y  être  jamais  remis.  Et  quant  aux  Magiftrats  faifant  Pro- 
feflîondc  la  Vraie  Religion,  ils  feront  exhortés  à  n'.ipcl  1er  jamais  de  tels  Pa- 
fteurs  &  Anciens,  &  s'ils  le  font  ,  ils  feront  forrcment  xcnfurcs  par  les 
Confiftoires,  d'autant  que  le  dernier  Article  du  Chapitre  5.  de  la  Difcipli- 
ne  n'a  point  été  exécuté  ,  fiiivant  l'Exhortation  des  precedans  Synodes 
Nationaux. 

I  X. 

La  Compagnie  enjoint  très-cxprellcment  à  tous  les  Députés  d'avertir  les 
Provmccs  de  nommer  promptemcnt  ,  dans  chaque  Colege,  unPa{leur  pour 
recueillir  les  Mémoires  des  Chofes  les  plus  Notables  avenues  en  leurs  Quar- 
tiers depuis  plufieurs  années  ,  6c  les  apporter  au  prochain  Synode  de  leur 
Province  ,  pour  être  adrefles  à  Mr.  Rtvet  ,  Pafteur  de  l'Eglifede7"/;c«^r/, 

qui 


T  E  N  U    A    V  I  T  R  E'.  8f 

qui  cft  chargé  de  les  recevoir  &  d'en  drefler  une  Hiftoire  ,  laquelle  il  doit 
prefenter  au  prochain  Synode  National. 

Les  Députés  de  la  Province  du  D.itiphi>ié,-ànnt  reprefentc  qu'il  fe  rencon- 
tre plufieurs  Inconveniens  à  la  Nomination  des  Modérateurs  des  Coloques, 
Se  des  Synodes  ,  faite  à  Baflè  Voix  ;  conformément  à  l'Article  7.  du  Cha- 
pitre 8.  de  la  Difcipline  ,  ont  demandé  qu'il  Toit  permis  à  leur  Province 
d'en  ufer  autrement  ,  &  de  la  faire  à  Haute  Voix  :  La  Compagnie  a  jugé 
qu'il  n'ell  point  expédient  de  changer  ledit  Article  ;  c'eft  pourquoi  elle  a 
enjoint  à  toutes  les  Provinces  de  fe  conformer  à  cette  Règle. 
XI. 

La  Province  à^Anjon  ,  aiant  demandé  qu'à  la  fin  de  l'Article  16.  du  Cha- 
pitre onzième  de  la  Difcipline  il  foit  ajouté  ,  Qit''on  enjoint  a;ix  Confifioires 
de  procéder  par  Cenfnres  EcelefiAfiiq:t:s  contre  ceux  cjni  contreviennent  audit  Ar- 
ticle: La  Compagnie  n'a  pas  trouvé  bon  d'y  rien  ajouter  :  Se  néanmoins  elle 
charge  les  Confiltoires  d'exhorter  les  Fidèles  de  faire  prefenter  leurs  Enfans 
au  Batéme  le  plutôt  qu'il  leur  cft  poflîble  après  leur  Naifl'ance  ,  &  de  cen- 
furer  les  Rebelles  ,  même  jufqu'à  les  fufpendre  de  la  Ste.  Cène. 
X  I  \. 

La  Province  du  Berr* ,  aiant  demandé, pour  l'Expofition  de  l'Article  17. 
du  Chapitre  1 5.  de  la  Difcipline ,  comment  on  fe  doit  comporter  quand-  il  ar- 
rive quelque  Oppofition  au  Mariage,  lors  qu'on  eft  fur  le  Point  de  le  bcnir 
dans  l'Aflémblée  Publique  :  La  Compagnie  a  jugé  que  cela  doit  être 
laide  à  la  Prudence  des  Confiftoires ,  pour  en  ufer  comme  ils  verront  être 
expédient. 

XIII. 

Les  Députés  de  Normandie  ,  requérant  qu'en  exécutant  l'Article  tjo.  du 
Chapitre  i:^.  de  la  Difcipline,  on  limite  un  certain  Tcms  dans  lequel  on  bé- 
nira le  Mariage  de  ceux  qui,  pour  s'allier,  veulent  faire  Profciîion  de  la  Reli- 
gion Reformée,  après  qu'on  aura  reconnu  de  quelle  Manière  ils  fontinftruits: 
La  Compagnie  n'a  pas  trouvé  bon  d'ajouter  aucune  Chofe  audit  Article;  c'eft 
pourquoi  elle  remet  à  la  Prudence  des  Confiftoires  de  prolonger,  ou  abréger 
le  Tems  dudit  Mariage  ,  félon  la  Connoifl'ance  qu'ils  auront  de  l'Inftruction 
£c  delà  Pieté  des  Pcrlbnnes  qui  voudront  le  contracter. 
XIV. 

Parceque  l'on  void  que  l'Impiété ,  8c  l'Iiidiference  pour  la  Religion ,  fe'glif- 
fe  £c  accroît  de  plus  en  plus  ,  aa  grand  Deshonneur  de  la  Gloire  de  Dieu  , 
&  au  Blâme  de  la  Vraie  Religion  ,  il  eft  enjoint,  très-expreflément ,  à  tou- 
tes les  Eglifes  d'obferver  exaétement  les  Articles  15.  ëc  14.  du  dernier  Cha- 
pitre de  la  Difcipline  ,  fans  Exception  de  Perfonnes,  8c  d'en  rendre  compte 
aux  Coloques  8c  aux  Synodes  qui  font  chargés  d'y  avoir  l'Oeil.  8cd'em- 
ploier  de  fortes  Cenfures  contre  les  Confiftoires  qui  ne  s'aquiteront  pas 
de  ce  Devoir. 

XV. 

Les  Députés  de  njle  de  France  ,  aiant  demandé  Avis  fur  les  Dificultés 
L  5  qui 


éS  XXII.  SYNODE    NATIONAL 

qui  fe  l'cnconcrent  dans  l'Execution  de  l'Article  a2.  du  Chapitre  14.  Sc  der- 
nier,  qui  enjoint  une  prompte  6c  publique  Sufpenfion  de  la  Sainte  Cène ,  de 
ceux  qui  apellent,  ou  fe  battent  en  Duel  ,  ou  qui  l'acceptent  :  la  Compagnie 
fait  cette  Diftinâion  entre  ceux  dont  la  Faute  ne  feroit  connue  qu'à  quel- 
ques Particuliers,  6c  ceux  qui  l'auroient  commife  Publiquement,  &  dont  elle 
feroit  venue  à  la  Notice  d'un  chacun  ■■,  c'eft  pourquoi  'clle  a  remis  le  Juge- 
ment de  la  Cenfure  à  la  Prudence  des  Confiftoires  ,  en  telle  forte  que  la  Dif- 
cipline  Ecclefiaftique  ne  foit  point  enfrainte. 
X  V  I. 
La  Difcipline  Ecclefiaftique  aiant  été  lùë  mot  à  mot ,  a  été  aprouvée  en 
tous  fcs  Points  ,  jurée  par  tous  les  Députés  des  Provinces  ,  tant  en  leurs 
Noms  que  de  ceux  qui  les  ont  Députés  ,  &  tous  font  exhortés  de  la 
faire  obferver  très •  exaftement ,  à  quoi  ils  ont  protefté  de  tenir  la  Main. 

OBSERVATIONS 

faites  par  le  prefent  Synode 
SUR    LES     ACTES    ET    DECRETS 

De  celui  de  Tonneins. 
Article  L 

LEs  Députés  de  l'Ifle  de  France  ,  après  avoir  fait  la  Leélure  de  l'Aétc 
qu'ils  ont  drelTc  pour  l'Execution  de  la  Commillîon  qui  leur  fut  don- 
née ,  8c  aux  Députés  de  la  Province  d'yinjou  -,  touchant  la  Cenfure  qu'ils  dé- 
voient fsire  au  Confilloire  de  l'Eglife  ,  de  Tours  ,  &  au  Sr-  CoKpe  ,  Pafteur 
de  ladite  Eglife  .  pour  n'avoir  pas  obéi  à  l'Ordonnance  -de  la  Province  d'^«- 
;o»  ,  fur  le  Fait  de  la  Deputation  dudit  Sr.  Coupe' ,  au  Synode  National  de 
Tonneins  ,  ont  déclaré  n'avoir  pas  été  affiftés  defdits  Députés  à'' Anjou  :  La 
Compagnie  aprouvnnt  tout  ce  qui  a  été  lait  par  lefdits  Députés  de  Pl/le  de 
France  ,  a  chargé  le  prochain  Synode  d'Anjou  ,  d'examiner  les  Excufes  def- 
dits Députés  d'/^«;»;«  ,  pour  voir  ce  qui  lésa  empêché  d'exécuter  la  Com- 
miffion  qui  leur  avoit  été  donnée  conjointement  avec  lefdits  Députés  de  Plfie 
de  France. 

1  1. 
Parce  qu'on  a  trouvé  que  le  3.  Article  des  Obfcrvations  du  Synode  Na- 
tional de  Privas,^  été  obmis  par  celui  qui  en  diétoit  les  Aétes:  La  Compagnie 
a  trouvé  bon  de  l'inférer  avec  les  Aétes  du  prefcnt  Synode  ,  comme  s'en- 
fuit. "  Sur  l'Article  qui  permet  aux  Anciens  ,  le  Palieur  étant  recufé  ,  de 
,;  juger  tous  les  Diferens  jufqu'à  la  Sufpenfion  de  la  Cenc  :  La  Province 
î,  du  Bas  Languedoc  ,  aiant  demandé  quelque  Changement  :  La  Compa- 


TENU    A    VITRE'. 

gnie    a    jugé    que    l'Afte  demeureroit   comme    il    a    été    conçu. 


S/ 


La  Province  de  Bretagne  ,  fe  plaignant  du  Jugement  du  Synode  Provin- 
cial à'' Anjou  ,  exécutant  le  Décret  du  Synode  National  de  Tonneins  ,  a  été 
oiiie  fur  tout  ce  qu'elle  a  voulu  reprefenter  à  la  Compagnie ,  qui  a  aprouvé 
le  Jugement  de  ladite  Province  d'^«;o/< ,  pour  le  Démembrement  de  l'tgli- 
Je  de  AI  ont  agit  ,  d'ayec  celle  de  J^ieille-vigne  ,  Se  l'Eglife  de  rteille-vignec^ 
avertie  de  contribuer  charitablement  à  l'Entretien  de  ion  Pafteur  ,  &  fi  elle 
ne  peut  pas  le  faire ,  la  Province  de  Bretngne  y  pourvoira  des  Deniers  qui 
lui  font  diftribués  de  la  Part  du  Roi  :  Et  les  particuliers  qui  lont  mainte- 
nant joints  à  ladite  Eglife  de  Fieille-vigne  ,  ne  pourront  jamais  s'en  diftraire 
pour  fe  joindre  avec  celle  de  Montagu. 

Les  Députés  de  la  Province  du  Dauphiné ,  ont  fait  entendre  à  la  Compa- 
gnie que  leur  Synode  a  examiné  l'Hiftoire  des  Fandois  &  Albigeois ,  recueil- 
lie par  le  Sr.  Pernn  ,  mais  qu'elle  n'a  pas  été  imprimée  &  diftribuée  félon 
l'Ordre  qui  enavoit  été  donné  audit  Sieur  Ferrin,  par  le  Synode  National  de 
Tonneins  j  On  a  ordonné  que  ladite  Hiftoire  fera  envolée  à  Melîieurs  les  Pa- 
fteurs  &  Profefleurs  de  l'Eglife  &  Univerfité  àc  Genève,  qui  feront  priés 
par  le  Synode  du  Dauphins  de  la  voir.  Et  quant  à  la  Demande  fiûte  au  Nom 
dudit  Sr.Perrin  ,de  quelques  Deniers  pour  l'ImprefTion  de  fon  Livre  .-  La 
Compagnie  y  aura  égard  lorfqu'on  fera  la  Diftnbution  des  Deniers  prove- 
nans  de  la  Libéralité  du  Roi,  Cependant  il  eft  enjoint  à  la  Province  du  D.m- 
phiné  ,  de  procurer  l'Impreffion  dudit  Livre  ,  fans  attendre  la  Gratifica- 
tion qu'on  doit  faire  audit  Sr.  Ferrin ,  outre  ce  qui  lui  aï  été  donné  par  le 
Synode  National  de  Privas. 

V. 

Aiant  fait  la  Lecture  du  Synode  National  de  Tonneins  ,  touchant  un  Apel  du 
Sieur  de  Adargonne  ,  ci-devant  Pafteur  dans  la  Province  de  Bourgogne ,  &  de- 
puis retiré  dans  l'Eglilc  de  Chafiillon  fur  Loire,  par  lequel  Article  il  eft  ordon- 
né que  la  Province  du  Berri  donnera  à  celle  de  Bourgogne  un  Propoiant  au 
prochain  Synode  Provincial:  ladite  Province  de  Bourgogne  a  reprefenté  que 
pour  n'avoir  pas  été  avertie  de  la  Tenue  du  Synode  du  Bem  ,  il  n'a  pas  dû  exi- 
ger qu'elle  eût  à  s'aquitter  de  ce  qui  lui  eft  ordonne  par  ledit  Article  ;  c'cil 
pourquoi  elle  demande  d'être  [confirmée  dans  ledit  Droit  :  fur  quoi  la 
Compagnie  ordonne  que  dans  la  Tenue  'du  prochain  Synode  Provincial  , 
ladite  Province  du  Berri  fatisfcra  à  ce  qui  eft  porté  par  ledit  Article  de  Ton- 
neins. 

VI. 

La  Province  du  Fivarez.  aiant  demandé  que  la  Cenfure  qui  lui  a  été  faite  par 
k  Synode  National  de  T'o«»««j ,  futraiée,  &  que  les  Lettres  du  Sieur  de  la 
Forge  ,  Pafteur  de  l'Eglife  ô^Aubenas  ,  (  à  l'occafion  duquel  ladite  Ccnfuie 
avoit  été  ordonnée  )  par  lefquelles  il  requeroit  la  même  Chofe  que  ladite  Pro- 
vince, fulfent  lues:  La  Compagnie  leur  accorde  leur  Demande,  aiant  Egard 
à  ce  que  les  Mécontentemens  des  uns  &  des  autres  font  mainterant  apailés ,  & 

pour 


88  XXII.    SYNODE    NATIONAL 

pour  le  Bien  de  la  Paix  de  ladite  Province ,  &  particulièrement  de  l'Eglilc 

V  I  I. 

Après  k  Lecture  des  Aftes  du  Synode  National  de  Tomeins ,  concernant  le 
Difcrent  qui  eil  entre  les  Sieurs  du  Aloulin  6c  TiUhhs  ,  fur  lequel  Monficur  du 
riejfis  Marli  avoit  été  prié  de  chercher  quelques Moiens  de  Concorde, en  em- 
ploiant  pour  cet  Efet ,  avec  les  Profclîcurs  de  l'Acàdemie  de  5^//»z«r ,  quelques 
Pafteurs  Noifins  :  Le  Sieur  Rivet  a  preicnté  une  Lettre  adreffée  à  la  Compa-^ 
gnie  fur  ce  Sujct,dc  la  part  dudit  Sieur  du  Plejjis,  par  laquelle  il  l'informe  de  ce 
qu'il  a  fiit  a\cc  les  Sieurs  Fleuri ,  le  £loi.  Rivet ,  PerilLiu  &  BotickereaM,VA\^- 
teurs  des  Eglifcs  àc  Lopidun ,  Angers,  Thou.xrs ,  Lijle-Bouchard  ^  ^S.tHmur'. 
comme  auiîravcc  le  feu  Sieur  Grayg  ,  ProfelVeur  en  Théologie  dans  l'Acadé- 
mie de  Saumur ,  qu'il  avoit  apellé  pour  lui  aider  dans  cette  Afaire,  de  laquelle 
il  a  refultc  enfin  un  bon  Accord  entre  les  Parties ,  qui  fe  font  refpeétivement 
reconnues  de  frine  Dodrine,  nonobilant  quelque  mal  entendu  de  Paroles ,  lef- 
quelles  pouvoient  être  interprétées  contre  leur  Sentiment ,  étant  prifes  à  !a  Ri- 
gueur :  11  a  été  refolu  que  ledit  Sieur  du  Pleffu  en  feroit  remercié  ,  au  Nom  de 
tout  le  Synode,  ce  qui  aiant  été  fait,  on  a  ordonné  qu'on  remercieroit  pareille- 
ment fes  autres  Colegucs ,  par  la  Bouche  des  Députés  de  leurs  Provinces,  £c 
qu'elles  conferveroient  toutes,  dans  leurs  Ailemblées  Synodales, l'Avis  particu- 
lier qu'elles  en  recevroient  pour  en  rendre  Grâces  à  Dieu  ,  d'une  commune 
Voix,  &  le  prier  par  un  Sentiment  uniforme  de  confirmer  cette  faintc  Concor- 
de,non  feulement  entre  ces  deux  notables  Membres  des  Eglifes  Reformées,mais 
auffi  entre  tous  les  autres  du  même  Coi-ps. 
VIII. 

On  écrira  des  Lettres  de  la  Part  de  cette  Compagnie  à  Monfieur  le  Maréchal 
de  Lefdiguieres ,  pour  le  prier  de  recommander  à  Son  Altejfe  de  Savoie  les  pau- 
vres Fidèles  exilés  du  Marquifit  de  54/»(rf.f  ,  afin  qu'il  lui  plaife  de  leur  per- 
mettre un  favorable  Retour  dans  leurs  Maifons ,  avec  toute  Liberté  de  Con- 
liience. 

APPELLATIONS. 

Aar  I  CLE  r. 

SUr  l'Apel  interjette  par  l'Eglife  de  St.  Fukent  du  Jugement  du  Synode  Pro- 
vincial du  Poiclou  ,  tenu  à  Thoujrs ,  qui  ordonnoit  que  le  Sieur  de  la  Begau- 
«/ere  demeureroit  à  l'Eglife  de  Momagri ,  la  Compagnie,  après  avoir  vu  les 
Mémoires  de  ladite  Egtife  de  St.  Fulgent ,  produits  par  les  Députés  de  la  Pro- 
vince de  Bretagne ,  6c  oui  ledit  Sieur  de  h.  Begaudiere ,  a  jugé  l'Apellation  non 
reccvable  ,  &  confirmé  l'Ordonnance  dudit  Synode  Provincial  de  Thouars ,  6c 
nidonné  que  la  Province  du  Poitou  aura  égard  à  la  Ncceffité  de  ladite  Eglifc 
cle  St.  Fuhent ,  8c  prendra  Soin  qu'elle  ne  foit  pas  dépourvue  de  paileur. 

^  '  II.  L'E 


r  E  N  U    A    V  I  T  R  E'.  89 

I  I. 

L'Eglile  de  la  Rochefoucaut  aiant  apcllé  de  la  Sentence  du  Synode  Provincial 
de  Xaintonge ,  tenu  à  la  Rochelle,  ordonnant  que  le  Colcge,  qui  y  eft  établi,  fût 
transféré  dans  la  Ville  de  Pons ,  &  la  Ville  &  Eglife  de  St.  Jean  cPAngeli  apel- 
lant  auflî  de  ladite  Ordonnance  ,  demande  que  ledit  Colege  lui  foitlccordc  : 
La  Compagnie  a  trouvé  que  ladite  Province  n'a  pas  dû  faù-e  ladite  Tranilation, 
c'eft  pourquoi  elle  a  ordonné  que  ledit  Colcge  demeurera  à  la  Rochefoucaut , 
jufqu'au  prochain  Synode  National ,  auquel  s'il  fe  trouve  que  ledit  Colege  ne 
fbit  pas  bien  entretenu ,  &  la  Jeuneilè  dûément  inftruite ,  ledit  Synode  le  trans- 
férera félon  qu'il  verra  être  expédient  pour  le  Bien  de  ladite  province  :  Se  l'E- 
glife  de  St.  fean  d'Angeli  cfl  exhortée  de  s'emploier  à  drellcr  un  Colege  félon 
les  Moiens  que  Dieu  lui  a  donnés ,  6c  ledit  Synode  National  aura  Soin  de  pren- 
dre garde  fi  elle  fera  fon  Devoir ,  &  en  jugera  avec  tous  les  Egards  necelîàires. 

Le  Sieur  de  BeaKchawp  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Blain ,  Apeîlant  du  Juge- 
ment de  la  Province  de  Bretagne ,  a  été  reçu  ,  nonobftant  que  i'Afaire  fût  de 
celles  qui  peuvent  être  jugées  par  une  Province  voifine  ,  &:  en  corrigeant  le  Dé- 
cret de  ladite  Province ,  on  a  ordonné  qu'elle  fupliera ,  par  Lettres ,  Monucur 
le  Duc  de  Rohan  de  faire  en  forte  que  ledit  Sieur  de  Beauchatnp  foit  iatisfâit 
fuivant  l'Accord  fait  avec  lui ,  par  l'intendant  de  fa  Maifon.  Cela  manquant, 
la  Province  pourvoira  à  ce  qu'il  foit  fatisfait,  attendu  que  durant  l'Efpacc  de 
quatre  Ans ,  que  ledit  Sieur  de  Beauchamp  a  demeuré  Miniftre  de  l'Egliie  re- 
cueillie dans  la  Maifon  dudit  Sieur  de  Rohan ,  elle  a  reçu  la  Portion  des  De- 
niers de  la  LiberaUté  du  Roi  apartenans  audit  Sieur  de  Be.ittchamp. 
1  V. 

Le  Sieur  Malfaut  a  été  reçu  en  fon  Apel  du  Jugement  de  la  Province  dé 
Bretagne  ,  dont  on  l'a  tiré  &  mis  dans  la  Diftnbution  des  Pafteurs  :  &  s'il  arri- 
ve qu'il  ne  foit  pas  donné  à  une  Eglife,devant  que  la  Comp-.rgnie  fe  fcpare ,  il  eft 
mis  en  Liberté  pour  fe  pourvoir  dans  telle  Province  de  ce  Roiaume  qu'il  plaira 
à  Dieu  de  l'adrelVer ,  6c  on  priera  le  Sieur  Ducandal  de  retenir  entre  fes  Mains 
une  Portion  apaitcnamc  aux  Pafteurs ,  pour  erre  donnée  à  la  Province  dans  la- 
quelle il  fera  emploie  pour  Pafteur.  Et  d'autant  que  la  Province  de  Bretagne  \ 
reçu  fous  fon  Nom  des  Deniers  de  la  Libéralité  du  Roi,  elle  lui  en  fera  Refti- 
tution ,  lui  paiant  î\\  Portion  franche  de  tous  Fraix  ,  après  avoir  déduit  ce  qu'il 
aura  touché  defdits  Deniers, depuis  le  Tems  qu'il  eft  hors  de  l'Eglife  de  la  /Vîeuf- 
p_;e,  jufqu'àprefciit. 

V. 

L'Eglife  de  St.  Martin  Apellante  de  l'Ordonnance  du  Synode  des  Sevenes\ 
par  laquelle  elle  eft  feparéc  des  Eglifes  de  Brevous  6c  de  la  MeloHz.e  :  La  Com- 
pagnie a  aprouvé  le  Jugement  de  ladite  Province ,  à  laquelle  elle  enjoint  de 
pourvoir  atout  ce  qui  eft  neccflaire  ,  afin  que  le  faint  Mmiftere  foit  entretenu 
dans  l'Eglife  de  5/.  Martin ,  en  lui  fournilfant  autant  qu'il  en  faudra  des  De- 
niers de  la  Beneficencc  du  Roi,  diftribués  à  ladite  Province. 
V  I. 

Le  Sieur  Clemenceau ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Poitiers  ,  Apellaiit  du  Synode 

Tome  II.  M  tJu 


^o  XXIT.    SYNODE    NATIONAL 

du  Bas  PûiFiou,  qui  avoit  ordonné  au  Prcjudice  du  Haut  PoiBou,  que  yo.  Livres 
fuflènt  otécs  de  cenc  cmquante  acxordées  par  ledit.Coloque,au  Fils  dudit  Sieur 
Clemence.iH  ,  pour  être  données  au  Fils  du  Sieur  Fanre  ,  Palkur  de  l'Eglife 
ai!  Albanie  ,  la  Compagnie  confirmant  le  Jugement  dudit  Coloque ,  révoque 
celui  dudit  Synode  auquel  il  eft  enjomt  de  fourmr  fur  la  Malle  des  Deniers  qui 
lui  font  oélroiés,  la  Somme  dç  50.  Livres  au  Fils  dudit  Sicur  laure. 
VII 

L'Efglife  de  Niort  ApUante  du  Jugement  de  la  Province  du  PoiUoH ,  qui 
avoit  rctufé  de  lui  aloui^r  la  Dépenfe  qu'elle  a  fliite  pour  être  fervie  de  PalH'urs, 
pendant  l'Abfence  du  Sieur  Chuttfepied,  emploie  dans  la  dernière  Aiitmblée 
Politique  &  Générale  j  La  Compagnie  a  déclaré  que  cette  Afiure  eft  de  celles 
qui  doivent  être  jugées  par  une  Province  voifinc,  &  néanmoins  pour  de  cer- 
taines Confiderations ,  elle  a  reçu  ladite  Eglife  en  fon  Apel ,  &  en  corrigeant  le 
Décret  du  Synode  Provincial,  elle  ordonne  que  le  Règlement  tait  au  Synode 
Natipnal,dp7"(?»«fw  fera  exécuté,  6c  cependant  parce  que  ladite  Eglife  a  fait 
des  Fraix  non  iiecellaires ,  allant  chercher  un  Pafteur  hors  de  la  Province,  ils 
ont  été  réduits  à  la  Somme  de  deux  cens  Livres ,  qui  lui  feront  paiées  des  De- 
niers oétroiés  à  ladite  Province  ,  lans  que  ledit  Sicur  Chaiifepied  foit  tenu  de 
reilituer  aucune  Chofe  des  Deniers  qui  lui  ont  été  fomnis  pour  fcs  Voiages  ,  faites 
m  fujct  de  ladite  AÛèmblée  Générale. 

VIII. 

L'Eglilê  de  Ch/ijîeleraiit  aiant  apellé  du  f  ugement  de  la  Province  du  Poiiletf^ 
a.  été  reçue  audit  Apel ,  nonobftant  le  Règlement  des  Synodes  Nationaux  pré- 
cédens ,  auquel  toutes  les  Provinces  font  exhortées  de  fe  conformer ,  autrement 
on  renvoiera  tous  ceux  qui  viendront  aux  Synodes  Nationaux  pour  des  Afaires 
qui  peuvent  &  doivent  être  jugées  par  une  Province  voifine,  &  en  corrigeant 
le  Décret  du  Synode  du  PotElon  ,  on  ordonne  que  de  la  Somme  de  cent  Livres 
fournie  par  l'Eglilé  de  ChafielUraut^  pour  l'Entretien  d'un  Perfonnage  nommé 
PtrfoH  Cordelier ,  la  Province  du  Poitlou  en  rembourfera  à  ladite  Eglifc  la  Som- 
me de  cinquante  Livres. 

IX. 
,  Monlieur  Paul  Bonnet^  ci-devant  Palleur  de  l'Eglife  de  Saujon ,  aiant  apel- 
lé du  Jugement  des  Coloques  des  /fies  ,  &  enfuite  de  celui  du  Synode  de  Jiain- 
tonge ,  confirmant  le  Décret  defdits  Coloques,  p.ir  lequel  il  a  été  fufpendu  du 
Hùnt  Minillere, jufqu'à  ce  qu'il  fe  fût  entièrement  jurtifié  du  Crime  duquel  il  a 
été  accule  :  La  Compagnie,  après  avoir  oi.ii  les  Députés  de  ladite  Province ,  en 
tout  ce  qu'ils  ont  mis  en  avant  pour  foùtenir  leur  jugement ,  &  ledit  Bonnet  pour 
fa,  Juitihcation ,  on  a  aprouvé  le  Décret  defdits  Coloques,6c  ordonné  que  ladite 
Sufpenfion  diu-era  jufqu'à  la  Tenue  du  Synode  Provincial  du  PoiSioH ,  qui  fera 
dans  fix  Mois;  &  des  à  prefent  ordonné  que  les  Sieurs  Cbefnea»  ,  Pafteur  de 
l'Egljfç  de  5^.  AUixent,  ic  Papm  ,  Pafteur  de  l'Egîife  de  St.  Hermine,  avec 
un  Ancien  de  chacune  dcfdites  Egliiés ,  ou  des  voifines ,  à  l'Election  defdits 
Palteurs ,  fe  tranfporteront  liir  les  Lieux  ,  aux  Fraix  d«  la  Province  de  Xain~ 
tcnse  ,  6c  s'informeront  plus  particulièrement  du  Fait  dont  il  eft  Queftion,  pour 
en  taire  leur  Report  audit  Synode  Provincial ,  qui  en  jugera  définitivement,, 

par 


T  E  N  U    A    V  I  T  R  E'.  ^x 

par  l'Autorité  de  cette  Compagnie ,  Ibit  pour  agraver  ladite  Cenfure ,  s'il  eft 
iieceflàire ,  foit  pour  rétablir  ledit  Bonnet  au  faint  Miniltcre ,  s'il  eft  trouvé  In- 
nocent: à  Condition  néanmoins  qu'il  ne  l'exercera  pas  dans  ladite  Province  de 
Xatntonge.  Et  en  attendant  ce  Jugement  ledit  Bonnet  fera  rcçii  à  la  Commu- 
nion de  la  fâinte  Cène ,  mais  dans  une  autre  Eglile  que  celle  de  Saujon  ^  8c  la 
Portion  des  Deniers  de  la  Libéralité  du  Roi  rcçûë  fous  fon  Nom  ,  par  la  Provin- 
ce de  Xaintonge  ,  fera  retenue  entre  les  Mains  du  Receveur  de  ladite  Province , 
pour  lui  être  reftituée  franche ,  depuis  le  Ttms  qu'il  en  a  été  prive ,  en  Cas  qu'il 
ibit  déclaré  Abfous  i  ôc  s'il  arrive  qu'il  foit  trouvé  Coupable,  ladite  Province 
en  rendra  Compte  au  prochain  Synode  National.  Quant  à  la  Deman- 
de de  l'Eglife  de  Saujon  des  Fraix  qu'elle  a  fait  pendant  l'Abfencc  dudit  Boyinet, 
elle  eft  renvoiée  à  ladite  Province  du  Poitou  ;  qui  en  jugera  auflï  définitive-! 
ment  :  Et  le  Synode  prochain  de  Xaintonge  lui  fera  régler  fcs  Comptes  avec  l'E- 
glife |de  Sattjon  ,  6c  paier  ce  qui  lui  eft  dû  de  fes  Gages ,  fans  attendre  le  Ju- 
stement définitif. 

X. 
Sur  l'Apel  de  l'Eglife  de  Blain  du  Décret  du  Synode  de  Bretagne  ,  qui 
avoit  ordonné  à  ladite  Eglife  de  rembourfer  le  Sr.de  la  P!uce ,  Pafteurde 
l'Eglife  de  Syon  ,  de  certaine  Somme  de  Deniers  qu'elle  devoit  au  Feu  Sieur 
Antoine  Avelin  fon  Beau-pcre  ;  le  tout  a  été  renvoie  au  Confiftoire  de  cette 
Eglife  de  Fitré ,  attendu  que  cette  Afaire  eft  de  celles  qui  ne  dévoient  pas 
être  raportées  devant  cette  Compagnie. 

L'Apel  de  l'Eglife  de  F,ez.iers  de  la  Refolution  du  Synode  du  Bas'  L^mue^ 
doc  ,  qui  lui  avoit  rcfufé  deux  Portions  furnumeraircs  eft  déclaré  Dckrt  , 
Attendu  que  ladite  Eglife  n'a  envoie  ni  Mémoires  »  ni  aucune  Perfonne  pour 
déduire  les  Caufes  de  fon  Apel. 

XII. 

L'Apel  de  L'Eglife  de  Genouillac  ,  du  Jugement  du  Synode  du  Bas  Lm- 
guedac  ,  eft  déclaré  Defert ,  veu  qu'elle  n'a  envoie  aucuns  Mémoires  ;  c'eft 
pourquoi  le  Miniftere  du  Sieur  de  Croj  ,  eft  confirmé  dans  l'Eglife  de 
Bez.iers. 

XIII. 

Le  Sieur  Sotibciran  ,  Confiai  de  la  Ville  ài'AyfKar^ues  ,  avec  quelques  Ha- 
bitons de  ladite  Ville  ,  Apellans  devant  cette  Compagnie  par  Lettres  &  Mé- 
moires ,  apportés  par  le  Sieur  Margarot  ,  de  ce  que  le  Synode  du  Bas  Lan- 
gnedoc  auroit  confirme  le  Miniftere  du  Sr.  BomUî  ,  dans  ladite  Eglife  à^Aj- 
marqi'.es  ,  8c  demandant  que  le  Sr.  Lattrens  qui  en  avoit  été  ôté  par  ledit  Sy- 
node y  fût  rétabli.  D'autre  part  le  Confiftoire  aiant  demandé  par  des  Let- 
tres &  iVIemoires  envoies  par  le  Sr.  Tafcon  ,  l'un  des  Anciens,  que  ledit  Juge- 
ment fut  confirmé  -.  Le  tout  étant  bien  confideré ,  &  les  Dépurés  du  Bas 
Languedoc  oùis ,  il  a  été  déclaré  que  l'Apel  dudit  Sr.  Soubeir/in^àe,  iès  Co- 
deputés  n'eft  pas  recevablc.  Or  d'autant  qu'il  eft  apparu  ,  par  tout  ce  qui  a 
été  produit  ,  qu'il  y' a  de  grandes  Divifions  dans  PEglifc  d'/fm.i?-^««  :  La 
Compagnie  a  chargé  les  Sieurs  foU  ,  la  Cofle^  Aîonthrnn ,  Se  la  r/a/e ,  Depu- 
■     •  •  M  X  tés 


9Z  XXII.  SYN.ODE  NATIONAL 

lés  de  la  Province  du  Haut  Languedoc  ,  s'en  retournant  à  leurs  Eglifes  ,  dé 
pufler  à  Ajmarcjues  ,  pour  travailler  avec  Soin  &  Diligence  à  reconcilier  & 
reunir  ceux  qui  y  font  en  Divifion  ,  &  pour  eflaier  de  donner  la  Paixàcet- 
te  Eglife  là  ,  &  pourfuivre  par  toutes  Cenfurcs  ceux  qui  fe  montreront  Re-- 
belles  à  l'Ordre  de  PEglife. 

X  I  V. 

L'Eglife  de  Privas  a  apellé  de  l'Ordonnance  du  Synode  du  rivarez. ,  par 
laquelle  le  Colege  établi  audit  Lieu  de  Privas,  &  confirmé  par  l'Ordonnant 
ce  du  Synode  National  dudit  Lieu  ,  a  été  transféré  aux  Eglifes  à^^uhnas  , 
fans  que  ceux  de  Privas  aient  comparu  ,  ni  envoie  aucuns  Mémoires  à  cet- 
te Compagnie  i  c'eft  pourquoi  elle  a  déclaré  ledit  Apel  Defert  ,  jufqu'au' 
prochain  Synode  National. 

X  V. 

L'Ape!  de  k  même  Eglife  de  Privas  ,  du  Jugement  du  Synode  du  ri- 
'varez.  ,  pur  lequel  il  lui  eft  enjoint  de  paier  ,  à  la  Venue  du  Sr.  Valeton , 
ce  qui  lui  étoit  dû,  tant  de  fes  Gages  que  de  ce  qu'il  avoir  fourni' pour 
ladite  Eglife  ,  eft  déclaré  Defert ,  Sc  le  Jugement  de  ladite  Eglife  Con-- 
firmé. 

X  V  r 

Le  Jugement  du  Synode  de  Bourgegne  ,  déclarant  que  l'Eglife  de  Maçon- 
Hc  peut  prétendre  aucun  Droit  iur  le  Minillere  du  Sr.  de  la  Cofle  ,  Paf- 
teur  de  l'Eglife  de  Di;on  ,  eft  approuvé  ,  &  l'Apcl  de  ladite  Eglife  déclaré 
Defert  i  confirmant  le  Miniftere  dudit  Sieur  de  la  Cojh  à  ladite  Eglife  de 
Dijon, 

XVII. 

Le  Sieur  de  i'f.  Efleves  a  prelenté  les  Mémoires  de  l'Eglife  de  /C^^YiJ.'Apel- 
lantc  de  l'Ordonnance  du  Synode  du  Bas  Languedoc  ,  &  déduit  particuliè- 
rement les  Raifons  dudit  Apel ,  démontrant  que  le  Miniftere  du  6ieur  Gaf- 
faigne ,  pouvoit  être  très-profitable  à  ladite  Eglife  ,  6c  requérant  la  Compa- 
gnie d'ordonner  qu'il  y  foit  établi ,  &  d'en  retirer  le  Sr.  Terond ,  pour  l'em- 
ploier  dans  une  autre  Eglife  :  les  Députés  de  ladite  Province  aiant  auffi  été 
oûis  ,  on  a  déclaré  que  ledit  Apel  n'eft  point  rccevable  ,  8c  ordonné  que  le 
Miniftere  du  Sr.  Terond  fera  confirmé  dans  ladite  Eglife  de  Kaila,  aux  con- 
ditions portées  par  l'Ordonnance  du  Synode  de  ladite.  Province ,  6c  on  a 
d'autant  plus  confirmé  ledit  Jugement  qu'il  eft  apparu  que  l'Eglife  de 
Normancdles  ne  veut  pas  fouffrir  o^ue  le  Sr.  de  GaJJ'ai^ne  ,  fon  Pafteur  ,  lui 
foit  ôté. 

X  V  I  1  I. 

L'Apcl  de  l'Eglife  de  la  Motte  ,  du  Jugement  de  la  Province  du  Foi- 
flou  ,  n'eft  pas  rcccvable  ,  'tant  pour  être  de  la  Nature  des  Chofes  qui 
doivent  être  jugées  définitivement  par  une  Province  ,  que  parce  que 
bditc  Efflifc'  n'a  envoie  Perfonne  »  ni  des  Mémoires  pour  foutenir  fon 
Apel.      ^ 

X  I  X. 

Samuel  du  Frhe  Etudiant  en  Théologie  ,  a  apellé  de  l'Ordonnance  du  Sy- 

uodt 


T  E  N  U    A    V  I  T  R  E'.  95 

ftode  de  Normandie  ,  tenu  à  Phalaife  ,  le  mois  d'AvriJ  1616.  par  kquelle  il 
a  été  Sufpendu  de  la  Sainte  Cène  ,  avec  Ordre  que  ladite  Sufjpcnfion  feroit 
fignifîée  au  Peuple,  Sc  les  Menaces  de  le  retrancher  de  l'Eglife  ,  à  caufe  de 
Tes  Erreurs  dans  la  Doâ;rine  qu'il  a  foutenûe  contre  la  Promeflê  qu'il  avoic 
faite  de  les  abjurer ,  &  de  ne  rien  avancer  déformais  fur  cette  Matière,  ni  de 
Bouche  ,  ni  par  Ecrit.  Il  s'eft  trouvé  dans  cette  Compagnie  où  les  Députés 
de  Normandie  &  lui ,  ont  été  oiiis  fur  tout  ce  qu'ils  ont  eu  à  propofer  :  Ec 
d'autant  que  l'Afaire  eft  jugée  de  Grande  Importance  ,  les  Sieurs  Jojion  , 
Mont-denis ,  Courant  ,  Ghambrun ,  6c  ChamfOernoH  Pafteurs,  ont  été  Dépu- 
tés pour  oiiir  ledit  du  Frêne ,  6c  lui  donner  Inftruction  ,  fur  les  Chofes  qui 
Hous  ont  été  reprefentées  ,  £c  pour  faire  le  Raport  du  tout  à  la  Compagnie. 
Depuis  cela  lefdits  Sieurs  Députés  aiant  fait  entendre  qu'ils  l'ont  oui  ,  8c 
convaincu  par  la  Parole  de  Dieu  ,  d'Erreurs  contre  la  Doélrine  du  dernier 
Avènement  de  nôtre  Seigneur  Jefus-Chrift ,  &  de  la  Condition  des  Hommes 
au  dernier  Jugement:  la  Compagnie  l'a  encore  oiii ,  6c  convaincu  derechef 
tant  de  cette  mauvaife  Opinion,  que  de  plufieurs  autres  contraires  au  Fonde- 
ment de  la  Doétrine  Chrétienne  ,  &  aiant  perfifté  fans  vouloir  donner  Gloi- 
re à  Dieu  8c  abjurer  fes  Erreurs  :  La  Compagnie  approuvant  toutes  les  Procé- 
dures &  le  jugement  du  Synode  de  Normar.die  >  Sc  fufpendant  encore  le 
fien  ,  lui  a  ordonné  le  Terme  de  quatre  jours  pour  bien  confiderer  les  In- 
ftruétions  qui  lui  ont  été  données.  Et  ledit  Terme  étant  expiré  ledit  du  Frè' 
ne  s'eft  trouvé  ici  bc  a  déclaré  verbalement  2c  par  un  Ecrit  figné  de  la  Main- 
propre  ,  qu'il  renonce  à  toutes  fes  Opinions  erronées  qu'il  a  ci  devant  ibute- 
nùcs  :  qu'il  le  repend  de  ce  qu'il  a  crû ,  dit  Se  écrit  ,  &  qu'il  defîre  de  vi- 
vre &  de  mourir  dans  la  pureté  de  la  Parole  de  Dieu,  enfcignée  par  les  Egli* 
fes  Reformées  :  dequoi  la  Compagnie  louant  Dieu  ,  l'a  reçu  à  la  Paix  de  l'E- 
glife, &a  dès-à-prefent  levé  la  Cenfurc  qui  avoi:  été  fiite  contre  lui,  &  or- 
donné que  tous  fes  Ecrits  ,  qui  ont  été  aportés  ici  1  &  fi  Retraétation  demeu- 
reront entre  les  mains  du  Sieur  Rivet  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Tboiiars  :  ôc 
aiant  permis  audit  du  fm)e  la  Continuation  de  les  Etudes  en  la  Sainte  Thco" 
logie  ,  on  a  trouvé  qu'il  n'eft  pas  expédient  qu'il  foit  reçu  au  Saint  Minifte- 
re  devant  le  prochain  Synode  National ,  auquel  il  fera  apparoir,  par  de  bons 
Témoignages  ,  des  Lieux  Se  Endroits  où  il  aura  demeuré  ,  combien  il  aura 
fait  fon  Profit  des  ïnftruélions  qui  lui  ont  été  données  ,  &  quelle  aura  été 
fi  Fidélité  pour  l'Obfervation  des  Proieilations  qu'il  a  faites  devant  cette 
Compagnie  ,  laquelle  aiant  oiii  ce  qu'il  a  reprefenté ,  l'a  voulu  gratifier  de 
quelques  Deniers  appartenans  à  toutes  les  Eglifes  ,  2c  pour  cet  éfet  elle  a  or- 
donné que  le  Sr.  Ducandal  mettra  incontinant  la  Somme  de  loo.  Livres ,  en- 
tre les  mains  du  Confiftoire  de  l'Eglife  de  Sa-tt^mnr  ,  pour  paier  ce  que  ledit 
du  Frêne  a  depenfé  audit  Lieu  ,  Sc  qu'il  recevra  enfuite  150.  Livres  chaque 
année  ,  jufqu'au  prochain  Synode  National  ,  pour  fon  Entretien  dans  i'U- 
niverfité  de  Sauntur  ,  où  il  continuera  fes  Etudes,  avec  k  Liberté  d'aller 
pour  le  même  Sujet  dans  quelqu'autre  Académie  ,  ou  à  Genève  ,  fi  bon- lui 
Icmble  ,  auquel  Cas  il  jouira  aulfi  de  ladite  Pcnfion. 

M  i  XX.  L»A- 


94  XX  1 1.  S  Y  N  O  D  E  N  A  T  I  O  N  A  L 

X  X. 

L'Apel  du  Sr.  de  Bedariâe  de  l'Ordonnance  du  Synode  Provincial  du  U^a- 
phiné,  eu.  renvoie  au  prochain  Synode  du  Bas  Languedoc  ,  auquel  fe  trouve- 
ront les  Sieurs  de  Bedartde  6c  Maurier  ,  ci-devant  Paftcur  de  l'Eglife  d'O- 
range  ,  6c  à  prefent  Paftcur  (li  Aiguières  en  Provence',  pour  être  cuis  en  tout 
ce  qu'ils  auront  à  reprefenter  ;  &  ledit  Synode  en  jugera  definitivenient  par 
l'Autorité  de  cette  Compagnie  ,  comme  auffi  de  la  Plainte  du  Sieur  Julien 
l'Aine,  contre  ledit  Sr.  Maurier  ;  &  lefdites  Parties  ne  ieront  pas  reçiies  à 
fe  iervir  d'autres  Procédures  que  des  Ecclefiaftiqucs. 
X  XI. 
Mr.  Paul  Maurier  ,  Pafteur  de  l'Eglife  à^  Aiguières  en  Provence  ,  aiant  ap- 
pelle de  l'Ordonnance  du  Synode  du  Dauphine' .,  qui  avoit  annulé  la  Pro- 
mcilc  que  le  Coloque  du  Valentinois  avoit  faite  audit  Aiartrier  ,  de  recevoir 
fon  Fils  pour  Ecolier  entretenu  aux  Fraix  dudit  Coloque  :  La  Compagnie 
a  ordonné  que  le  Règlement  fait  par  ladite  Province  du  Dauphiné ,  touchant 
la  Réception  des  Ecoliers  fera  ci-après  obfervé  ,  6c  que  le  Fils  dudit  Mau- 
rier ,  prendra  la  première  Place  vacante  d'Ecolier  entretenu  dans  quelque  Co- 
loque que  ce  foit  de  ladite  Province. 

XXII. 
L'Apel  des  Eglifes  de  Berou  êc  Aulas,  de  l'Ordonnance  du  Synode  Pro- 
vincial des  Sevenes  eft  déclare  Defert,  &  le  Jugement  dudit  Synode  ell  con- 
firmé. 

XXIII. 
L'Eglife  de  jQuifnac  ,  apclkntc  du  Décret  dudit  Synode  des  Sevenes  ,  eft 
déchue    de  fa  Prétention  ,  pour  n'avoir  pas  envoie  fes  Mémoires  à  cette 
Compagnie,  laquelle  a  ordonné  que  le  Jugement  dudit  Synode  fera  exécuté. 
XXI  V. 
L'Eglife   de   Rochechouart  ,    a  été  oiiie  fur  l'Apel  qu'elle  a  interjette  de 
l'Ordonnance  du  Synode  du  Poitou  ,  &  on  a  déclaré  à  fes  Députés  que  le 
Jugement  dudit    Synode  eft  confirmé  ,  &  qu'on  enjoint  aux  Paftcurs  de 
Rochechouart  Êc  de  FertHeil ,  &  au  Sr.  de  la  Ptterine ,  Député  en  cette  Com- 
pagnie ,  par  la  Province  de  Xaintonge  ,  de  fe  tranlporter  au  plutôt  dans  ladi- 
te Eglife  de  Rochechouart  ,   pour  y  travailler  du  mieux  qu'il  leur  fera  poffi- 
ble  a  reunir  ceux  qui  y  font  en  Diferent  ,  6c  pour  exhorter  le  Sr.  de  Foug" 
darvûl ,  Pafteur  de  ladite  Eglife.  de  s'en  démettre,  puifqu'il  ne  peut  pas  en 
faire  les  Fonélions,  à  Caufe  de  fes  grandes  8c  continuelles  Maladies,  6c  de 
fe  contenter  d'y  faire  quelques  Prédications  lorfque  fa  Santé  le  permettra. 
XXV. 
L'Apel  de  l'Eglife  de  Tours  ^  du  Jugctnent.de .la  Province  d"* Anjou  ,  a  été 
renvoie  à  celle  du  Poitou  ,  pour  en  juger  définitivement  par  l'Autorité  de 
cette  Compagnie. 

X  X  V  L 
L'Axel  de  l'Eglife  à''Vfez, ,  du  Jugement  du  Synode  du  Bas  Languedoc,  c{i 
déclare  dufcrt ,   8c  le  Miniftere  du    Sr.  Faucher  confirmé  dans  l'Eglife  Se 
Académie  de  Nimes, 

XXVIl.  L'E" 


TENU    A    VITRE'.  95 

X  X  V  I  i. 

L'Eglife  à'Juias  ,  aiant^  apellé  du  Jugement  du  Synode  des  Sfjenes  ,  8c 
envoie  des  Lettres  à  cette  Compagnie,  on  l'a  reçue  en  Ion  Apel  ,  en  ordon- 
nant, contre  le  Décret  dudit  Synode,  que  l'Eglife  de  Bruvife  fera  déformais 
jointe  à  celle  à'^Aulas  ,  lelon  qu'elle  l'a  defirc  ,  &  en  a  rçquis  cette  Compa- 
cnie  ,  par  des  Lettres  qu'elle  lui  a  écrites. 
^  XXVIII. 

Le  Sieur  Collinet  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Pareil,  aiant  apeîlê  du  Jugement 
du  Synode  de  Bortrgoine  ,  par  lequel  il  avoir  été  ordonné  que  lui  8c  le  Sieur 
Gravier  fon  Colegue  dans  ladite  Eglife  ,  ferviroient  celle  de  Bourbon  ,  ledit 
Apel  a  été  déclaré  Defert  ,  attendu  qu'il  n'a  envoie  ni  Lettres  ,  ni  Mémoi- 
res à  h  Compagnie. 

XXIX. 

Les  Sieurs  Charott  ,  la  Fajfe  ,  &  Gilet  ,  apellans  de  ce  que  le  Synode  dc 
la  B'ife  Guienne  avoit  rétabli  le  Sieur  de  Piifch ,  dans  la  Charge  d'Ancien  àc 
l'Eglife  de  Bergerac  ,    ne  font  pas  déformais  recevables  en  leur  Apel  ,  at- 
tendu qu'ils  n'ont  envoie  ni  Lettres  ,  ni  Mémoires  à  cette  Compagnie. 
^  XXX. 

L'Eglife  de  Maringttes ,  a  apellé  du  Jugement  de  la  Province  de  Bourgo- 
gne ,  par  lequel  le  Sr.  Chefnean  fon  Fafteur  a  été  donné  à  l'Eglife  de  SoHbiz.e 
en  Xaintonge^  èc  depuis  elle  a  renoncé  à  fon  Apel ,  &  a  feulement  perfifté  à 
ce  que  les  Dépens  faits  à  la  Réception  dudit  Chefrean  ,  pour  la  Conduite  de 
fil  Perfonne  6c  Livres  de  Genève  à  Aîaringites  ,  &;  une  autre  Depenfe  faite  pour 
la  Réception  8c  Conduite  du  Sieur  Tanvol ,  Palpeur  mis  au  Lieu  dudit  Sieur 
ChefneaH  lui  foient  paiées  ,  fuivant  ce  que  le  Sieur  des  Brojfes  Ancien  de  l'E- 
glife de  Soptbife  l'avoit  ofert ,  &  s'y  étoit  obligé  ,  en  Faveur  de  la  Provin- 
ce dc  Bourgogne  \  La  Compagnie  aiant  vu  le  Compte  dcfjits  Fraix,  montant 
la  Somme  de  208.  Livres,  19. fols ,  8c  l'Article  du  Synode  de  Bourgogne  ,  à 
ordonné  que  ladite  Somme  foit  levée  prcfentement  fur  les  Deniers  aparte- 
nans  à  la  Province  de  Xainton/e  ,  8c  mife  entre  les  mains  des  Députés  de  Bour~ 
gogne  ,  qui  de  leur  Part  auflî  feront  que  ce  qui  eft  deu  audit  Chefneau  ,  pour 
Refte  de  fcs  Gages  ,  fuivant  qu'il  appert  par  la  Cedule  qui  lui  a  été  fîiite  par 
les  Anciens  de  ladite  Eglife  ,  6c  qu'il  a  depuis  cédé  à  un  Particulier,  foit  ac- 
quité  ,  8c  la  Province  de  Xaintonge  pourra  fc  faire  rembourfer  ladite  Somme 
par  l'EsHfe  de  Soubiz.e. 

XXXI. 

L'Apel  du  Sr.  Rouffel ,  de  la  Sentence  du  Synode  du  Dauphinc  ,  tenu  à 
Nions  ,  au  mois  d'Avril  1617.  qui  obligeoit  ledit  Sieur  Roufel,  de  demeurer 
dans  ladite  Province, eft  déclaré  Defert,  pour  n'avoir  envoie  à  cette  Compa- 
nie  ,  ni  Lettres ,  ni  Mémoires  fur  cela. 

X  X  X  I  r. 

Le  même  Jugement  a  été  rendu  fur  l'Apel  du  Sr.  Fidel ^  agiffant  pou* 
le  Sr  Bouyer  ,  au  Sujet  d'une  Sentence  du  même  Synode. 

XXXIII. 

L'Eglife  de  Fttré  a  apellé  du  Jugement  de  la  Province  de  Bretagne  ,  f^t 

kc.-u;î 


■ç>6  XXII.    SYNODE    NATIONAL 

lequel  loo.  Livres  ont  été  ôtées  des  400.  Livres  qui  font  oftroiées  à  Ton 
Çolege  ,  pour  être  emploiées  à  l'Entretien  d'une  petite  Ecole  dans  l'Eglife 
de  Vieille-vigne  :  La  Compagnie  a  ordonné  que  le  Droit  dudit  Cokge  de- 
meurera propre  à  l'Eglife  de  Fitré  ,  6cque  les  400.  Livres  lui  feront  entiè- 
rement paiécs.  Quant  à  l'Eglife  de  Vieille-vigne  ,  la  Province  de  Bretagne^ 
lui  donnera  100.  Livres  pour  l'Entretien  de  ladite  Ecole  ,  lefquelles  feront 
prilês  fur  les  Portions  furnumeraires  que  ladite  Province  reçoit  des  Deniers 
de  la  Beneficence  du  Eoi  :  &  d'autant  que  jufqu'ici  le  Colcge  de  rttré  n'a 
pas  été  entretenu  ,  la  Compagnie  en  fera  un  certain  Règlement ,  lequel 
la  Province  de  BretAgue  fera  obferver  ,  6c  donnera  Avis  au  prochain  Sy- 
node National  de  tout  ce  qu'elle  aura  fait  pour  s'aquiter  de  fon  Devoir 
en  cela. 

XXXIV. 
Le  Sr.  Bancons  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Tomeins  ,  a  apcllé  du  Jugement 
que  le  Synode  de  la  Ba[[e  Gnicmie  a  rendu,  fur  le  Congé  qui  a  été  donné 
au  Sieur  Marmet  ,  anciennement  Pafteur  de  l'Eglife  i-ecueillie  dans  la  Mai- 
fon  de  Monfieur  de  Bohan  ;  mais  la  Compagnie  a  jugé  ledit  Apel  non  re- 
cevable  ,  &  déclaré  que  le  Synode  Provincial  a  peu  juger  de  cette  Afai- 
Te  ,  &  par  confequcnt  ledit  Jugement  a  été  confirmé  par  cette  Com- 
pagnie. 

MATIERES     GENERALES. 

An.  TI  CLE    I. 

LA  Propofition  faite  par  la  Province  du  Bas  Languedoc ,  touchant  quelques 
Nouveaux  Règlements  fur  la  Diflblution  des  Mariages,  n'a  pas  été  trou- 
vée rccevable. 

Sur  la  Demande  de  la  même  Province  .•  La  Compagnie  a  ordonné  que  les 
Pères  Se  les  Mercs  qui  prennent  des  Parreins  &  des  Marreincs  de  la  Religion 
Romaine  ,  pour  prefenter  leurs  Enfans  au  Sacrement  duBaiême,  pardes  (-"ro- 
cureurs  fiitant  Profeffion  de  la  Religion  Reformée  ,  feront  pourfuivis  par 
des  Cenfures  Ecclefiaftiques ,  comme  aufll  lefdits  Procureurs. 
III. 

Toutes  les  Egliics  font  averties  de  prendre  foigneufemcnt  garde  fur  les 
Maures  chaflcs  à^Ejpugae  ,  &  courans  d'Eglile  en  Eglife  ,  pour  ne  les  rece- 
voir pas  trop  légèrement  ,  8c  on  ne  leur  donnera  aucune  Atceftation  qu'a- 
près un  bon  Examen  de  leur  Vie  8c  Croiance  :  8c  ceux  qui  font  déjà  reçus 
6c  demeurent  dans  quelque  Eglife  ,  feront  aufll  foigneufemcnt  examinés,  tant 
pour  ce  qui  concerne  leur  Inftruétion  que  fur  toute  leur  Conduite  ,  6c 
quand  on  leur  donnerî^  des  Témoignages  >  on  y  fera  mention  de  leur  Batc- 
me ,  Se  du  Nombre  dô  leurs  Enfans  ,  en  fpecifiant  auffi  s'ils  ont  été  batifés, 


T  E  N  U    A    V  I  T  R  E'.  97 

Se  à  quel  Age  ,  &  par  quelles  Marques  on  pourra  reconnoirre  que  ce 
font  les  mêmes  Perfonnes ,  dont  il  fei*  fait  Mention  dans  lefdits  Cer- 
tificats. 

I  V. 
Les  Députés  de  la  Province  de  Xaintonge ,  aiant  demandé  fi  les  Maures  & 
autres  Infidèles  enlevés  de  leur  Pais,  &  amenés  dans  la  Chrétienté,  Se  bati- 
fés  par  les  Papifiies  ,  fins  avoir  reçu  auparavant  aucune  Inftruction  ,  fur  les 
Dogmes  cc  Points  Fondamentaux  de  la  Religion  Chrétienne ,  doivent  être  re- 
batifés  ,  après  avoir  été  dûemcnt  infiiuits  ?  La  Compagnie  reconnoiflànt 
qu'il  y  a  beaucoup  de  Defuits  dans  la  première  Aétion  ,  tient  néanmoins  que 
de  telles  Gens  ne  doivent  pas  être  rebatifés  ,  mais  qu'on  doit  fupléer  à  leurs 
Défauts  par  de  bonnes  &  Ibigneufcs  Inftructions  ,  à  quoi  les  Eglifes  aux- 
quelles de  telles  Perfonnes  feront  adreflees ,  font  exhortées  de  s'emploier  de 
tout  leur  Pouvoir. 

V. 
Sur  la  Demande  des  Députés  de  la  Province  d^u^njon  6c  de  l'I/Ie  de  Fran- 
ce ,  la  Compagnie  a  ordonné  qu'on  obferve  la  Refolution  du  Synode  Natio- 
nal àcSanmtir ,  par  laquelle  on  a  décerné,  qu'attendu  la  Neceffité  desTems, 
les  Pafteurs  fe  peuvent  trouver  comme  Députés  aux  Aflêmblées  oii  fe  trait- 
tent  les  Afaires  concernant  la  Confervation  de  nos  Egliles  ■■,  mais  nonobfliant 
cela  les  Aflêmblées  Générales  &  Provinciales  Politiques  font  exhortées  de 
décharger  leurs  Pafteurs  des  Deputations  en  Cour  ,  fuivant  ce  qui  a  été  re- 
quis par  plufieurs  Provinces. 

V  L 
A  la  Requifition  de  la  Province  du  Berri  ,  il  efl:  enjoint  à  toutes  les  Pro- 
vinces d'ufer  d'Equité  &  de  Charité  envers  les  Eglifes  foibles,  dans  la  Diftri- 
bution  des  Deniers  de  la  Libéralité  du  Roi,  &  dans  la  Depenfe  qui  fe  fait 
aux  Aflêmblées  Générales  Ecckfiailiques  8c  Politiques. 
VIL 
Les  Députés  delà  Province  (\t Bourgogne ,-m.r\X.  demandé  fi  quelqu'un  peut 
vendre  ,  en  bonne  Confcicnce  ,  un  Droit  de  Patronage,  ouuneChapelenie, 
pour  emploier  l'Argent  qu'il  en  recevra  à  des  Oeuvres  de  Pieté  ?  11  a  été 
dit    qu'il  le  peut,,    fuivant  le  Décret  du  Synode  National  tenu   à  Fitré 
l'An  1582. 

V  ï  I  I. 
Les  mêmes  Députés  de  la  Province  de  Bourgogne  ,  demandant  un  Règle- 
ment pour  la  Réception  &  la  Depenfe  des  Moines  qui  viennent  des  Pais 
étrangers  ,  il  a  été  ordonne  que  les  Provinces  auxquelles  de  telles  Gens  s'a- 
dreflèront  les  examineront  foigneufement ,  &  verront  s'ils  feront  propres  aux 
Etudes  de  la  Théologie  ,  pour  leur  donner  l'Entretien  neccflaire  ,  ou 
pour  les  emploier  à  d'autres  Exercices  «  félon  leur  Capacité.  Et  leicii- 
tes  Provinces  en  rendront  Compte  au  Synode  National  qui  y  aura  égard. 

1    A.. 

A  la  Requifition  de  la  Province  du  Haut  Languedoc  ,  il  efi:  enjoint  à  tou- 
tes les  Eglifes  de  reprimer  foigneufement  toutes  les  ii.folcnces  ,■  cc-ime 
Tome  //.  N  t  ii^s 


pS  XXII.  SYNODE    NATIONAL 

celles  qu'on  apelle  Charivaris  ,  Rançons  de  Mariages  &  autres.     Et  ceux 
qui  aprcs  en  avoir  été  avertis  le  montreront  incorrigibles,  feront  pourfuivis  par 
toutes  les  Cenfures  EcclefiaftiqMcs  '    bc  les  Magiftrats  faifant  profcflîon  de  la 
Religion  Reformée  font  exhortés  d'y  tenir  la  Main. 
X. 

Les  Députés  de  ladite  Province  ,  demandant  que  les  'Pafteurs  promus  au 
St.  Miniftere  hors  de  ce  Roiaume,  ne  foient  pas  reçus  à  en  exercer  les  Fon- 
dions dans  les  Eglifes  de  nos  Provinces  ,  que  leurs  Témoignages  n'aient 
été  examinés  par  les  Coloques  ,  oîi  les  Synodes  Provinciaux  :  La  Compa- 
gnie a  ordonné  que  toutes  les  Provinces  fc  conformeront  à  l'Article  9.  des 
Obfervations  fur  la  Difcipline  ,  faite  par  le  Synode  National  de  Gnp. 
XI. 

A  la  Requifition  des  mêmes  Députés  ,  il  eft  enjoint  aux  Profefleurs  des 
Académies  de  ne  donner  pas  facilement  desTemoignages  aux  Ecoliers,  qu'a- 
près un  bon  Examen  de  leur  Vie  &  Capacité  :  Se  de  plus  ils  font  exhortés 
de  ne  les  leur  donner  que  d'une  Manière  conforme  à  leurs  Talens ,  Se  aux 
Progrès  qu'ils  auront  fait  dans  les  Etudes  des  belles  Lettres  ,  ou  de  la  Phi- 
lofophie  ,    ou  de  la  Theoloeie. 

XII. 

Sur  la  Remontrance  faite  par  les  Députés  de  Normandie  ,  il  eft  ordonné 
que  déformais  aucun  Pafteur  qui  aura  affeété  fon  Miniftere  à  quelque  Eglife; 
ne  pourra  s'en  départir  ,  fans  l'Avis  du  Coloque  ou  du  Synode  de  fa  Pro- 
vince ,  laquelle  y  aura  tel  Egard  qu'il  fera  expédient. 

X  I  I  r 

La  Compagnie  a  ordonné  que  l'Ufagedu  Catechifrae  fera  frcquentdans  tou- 
tes nos  EgUics,  &  que  l'Expofition  qui  s'en  fera  dans  les  Dilcours  des  Pafteurs, 
par  Demandes  8c  Rcponfes ,  foit  laiflée  à  la  Liberté  des  Confiftoires,  félon  la 
Capacité  des  Enfans  qui  fe  trouveront  dans  leurs  Eglifes. 
XIV. 
D'autant  qu'on  a  trouvé  des  Fautes  Notables  dans  les  Exemplaires  Impri- 
més des  Bibles  entières  ,  &  dans  ceux  du  Nouveau  Teftament  ôc  des  Pfau- 
mes  à  part  :  il  eft  enjoint  aux  Confiftoires  des  Eglifes,  où  il  y  aura  quelque 
Imprimerie ,  de  prendre  foigneufement  garde  que  les  Imprimeurs  aient  de  Bons 
Correéteurs,  6c  emploient  de  bons  Carnélcres  &  du  bon  Papier  i  Se  on  or- 
donne particulièrement  aux  Pafteurs  de  l'Eglife  de  A^iontauban  ,  de  recueil- 
lir les  Exemplaires  du  Nouveau  Teftament  qui  a  été  imprimé  in  Oétavo  , 
depuis  quelques  Années, dans  ladite  Ville  ,  &  de  les  fupnmer  ,  à  caufe  dès- 
Fautes  en  très-grand  Nombre  de  ladite  Imprcffion  qui  en  altèrent  le  Sens,  8c 
qui  donncroient  Lieu  à  de  très-mauvaifes  Confequences,  fi  de  telles  Copies 
étoient  débitées  ;  Et  dans  la  Rcponfe  qjji  fera  faite  aux  Lettres  de  Meflieurs 
les  Pafteurs  Sc  ProfelVeurs  de  l'Eglife  ôc  Académie  de  Genève  ,  ils  fei-ont 
priés  de  prendre  foigneufement  garde  aux  Irnpreffions  qui  fe  feront  ci- 
après  chès  eux  ,  des  Saints  Livres  ,  afin  qu'elles  foient  plus  Correétes  que 
«çlles  qui  ont  été  faites  ci-devaut. 

XV.  Les 


T  E  N  U    A    V  r  T  R  E'.  ^ 

X  V. 
L-es  Députés  de  PIfte  de  France ,  demandant  quelque  Modification  de  la  Se- 
conde Partie  de  l'Article  ^.  du  Chapitre  6.  de  la  Diicipline  Ecclcfiartique  :  La 
Compagnie  n'a  pas  trouve  à  propos  d'y  rien  changer ,  mais  elle  exhorte  les  Con- 
filloires ,  les  Coloqucs  &  les  Synodes  ,  de  ne  rien  faire  en  cela  qui  ne  foit  de 
bonne  Edification. 

X  V  r. 

Sur  les  Remontrances  faites  par  les  Députés  du  PoiBcn  Se  d'Anjou  ,  qu'il  cft 
necefiàire  de  pourvoir  à  ce  que  les  Académies  ne  fe  trouvent  pas  delHtuées  de 
Profcflèurs  en  Théologie  :  La  Compagnie  exhorte  les  Provinces  de  venir  prépa- 
rées fur  cela  au  prochain  Synode  National ,  oià  l'on  examinera  s'il  fera  bon  de 
faire  un  Fonds,  pour  entretenir  quelques  Etudians  de  grande  Efperance  pour  les 
deftiner  à  ces  Charges  ,  ou  fi  on  y  pourvoira  autrement. 
X  V  I  L 

Sur  les  Plaintes  qui  ont  été  faites  par  beaucoup  de  Perfonnes ,  que  les  Penfions 
des  Ecoliers  de  l'Académie  de  Saftmur  font  fi  hautes ,  que  plufieurs  à  Caufe  de 
cette  Depenfc  exceflîve  n'y  envoient  pas  leurs  Enfans  :  La  Compagnie  a  Char- 
gé Mrs.  Rivet ,  la  NuJJe  ,  &  de  la  Filktiere  ,  de  voir  le  Confeil  Académique 
dudit  Lieu  ,  quand  ils  s'en  iront  dans  leurs  Provinces  ,  au  fortir  d'ici  ,  6c  de 
lui  faire  le  Raport  defdites  Plaintes ,  en  lui  donnant  à  entendre  que  s'il  ne  mo- 
dère pas  lefdites  Penfions  ,  le  prochain  Synode  National  fera  obligé  de  transfé- 
rer ladite  Académie  dans  un  Lieu  plus  commode  ,  Se  où  l'on  puifle  faire  fubfil- 
ter  les  Etudians  avec  moins  de  Fraix. 

X  V  I  IL 

Les  Députés  de  la  Province  du  Bearn  ,  aiant  apporté  un  Reciieil  de  PHilloi- 
re  des  Martirs  de  ladite  Province ,  de  l'année  1^69-  La  Compagnie  a  ordonné 
qu'il  fera  envoie  au  Sieur  Goulart ,  Pafteur  de  l'Egliie  de  Genève  ,  pour  l'ajoù- 
tei-  à  la  première  Edition  qu'on  fera  de  l'Hiftoire  Générale  de  nos  Mar- 
tirs. 

X  I  X. 

Pour  l'Expofition  des  Articles  du  Synode  de  la  Rochelle  6c  de  Tontteitis  ,  tou- 
chant le  Règlement  de  laDepenfe  des  Moines,  qui  viennent  faire  Profefiîon  de  la 
Religion  Reformée  :  La  Compagnie  a  ordonné  que  déformais  les  Eglifes  &  les' 
Provinces  qui  auront  premièrement  reçu  lefdits  Moines ,  ne  pourront  pas  exiger 
de  celles  dont  ils  font  Originaires  ,  le  Rembourfement  des  Fraix  qu'elles  auront 
tait  à  leur  Réception. 

X  X. 

D'autant  que  par  le  29.  Article  du  Chapitre  5.  de  la  Difcipline  Ecclefiafti- 
ques ,  il  eft  ordonné  qu'on  procédera  par  Cenfures  Ecclefialliques  ,  jufqu'à 
l'Excommunication  ,  contre  ceux  qui  fe  difant  de  la  Religion  Reformée  apel- 
leront  les  Fadeurs  &  Anciens ,  ou  tout  le  Confiftoire,  pardcvant  le  Magiilrat, 
pour  leur  taire  rendre  Témoignage  contre  les  Dclinquans  ,  qui  auront  confcfic 
leurs  Fautes  pardevant  eux  :  la  Compagnie  a  aufiî  enjoint  à  toutes  les  Egliics 
de  procéder  par' les  mêmes  Cenfures  contre  tous  ceux  qui  fe  pourvoient  devant 
les  A-kgiftrats  pouT  éluder  les  Cenfures  des  Confiftoires ,  quoi  qu'ils  le  fafiènt 
N  z  poui- 


loo         XXIL     SYNODE    NATIONAL 

pour  des  Cas  dont  la  Connoiflince  &  la  Decifion  pourroit  apartenir  à  d'autres 
Aflèmblées,  de  même  qu'aux  Ecclefiartiques,  pardevant  lefquelles  il  fe  doi- 
vent pourvoir  en  première  Inftancc. 

Il  eft  défendu  à  tous  Pafteurs  de  prêcher  leur  propre  Sentiment  fur  des 
Chofes  Politiques,  contre  les  Refolutions  des  i\flèmblées  Générales  ,  6c  en- 
joint aux  Confiftoires ,  aux  Coloqucs  Seaux  Synodes  Provinciaux  ,  de  veiller 
foigneufement  fur  de  tels  Pafteurs  ,  &  de  les  pourfuivre  par  toutes  les  Ccn- 
fures  Ecclefiaftiques  ,  Sc  même  jufqu'à  la  Sufpenfion  de  leur  Miniftere.  On 
fera  les  mêmes  Pourfuites  contre  les  Pafteurs  qui  s'entrechoquent  dans  leurs 
Prédications  fur  ces  Matières. 

XXII. 

Il  a  été  demandé  par  les  Députés  de  la  I^rovincc  di."" Anjou  ,  quel  Tems  on 
doit  donner  aux  Moines  qui  viennent  nouvellement  à  la  Connoiflance  de  la 
Vérité  ,  devant  que  de  les  recevoir  à  faire  Abjuration  Publique  des  Erreurs 
du  Papifme  ?  A  quoi  la  Compagnie  a  repondu  que  les  Confiftoires  y  doi- 
vent prendre  garde  ,  pour  fuivre  en  cela  ce  qui  fera  expédient  ,  après  qu'il 
fera  apparu  de  l'Inftruélion  de  telles  Perlonnes. 
X  X  I  1  I. 

Pour  vérifier  les  Comptes  des  Coloques  8c  des  Académies,  on  a  nomme 
d'entre  les  Pafteurs,  les  Sieurs  de  la  Nujfe  ,  Joli  &  Paris, èc  d'entre  les  An- 
ciens ,  les  Srs.  de  Ste.  Cefure ,  la  Buiffiere  &  de  Ptterne. 
XXIV. 

Le  Sieur  de  la  J^ialle  ,  l'un  des  Députés  du  Haut  Languedoc  ,  a  prefenté 
à  la  Compagnie  des  Lettres  du  Sr.  Charnier ,  Pafteur  8c  ProfefleurenTheo- 
gie  à  Montauban  ,  avec  des  Mémoires  ,  parlefqucls  il  fait  entendre  jufqu'oi^î 
il  eft  parvenu  dans  la  Compoiltion  du  Corps  des  Controverfes  qu'il  avoit 
été  prié  de  drefler  ,  par  le  Synode  National  de  la  Rochelle:  Sur  quoi  la  Com- 
pagnie aiant  apris  qu'il  y  a  trois  Volumes  prêts  dont  il  a  delîgné  les  Matiè- 
res dans  les  fufdits  Mémoires  ,  elle  a  ordonné  qu'il  en  feroit  remercié  ,  &c 
que  les  deux  mille  Livres  qui  lui  ont  été  ci-devant  fournies  par  le  Synode 
National  de  Privas,  lui  demeureront  pour  fes  Peines  6c  Fraix  ,  &  afin  que 
le  Public  ne  foit  pas  fruftré  plus  long-tems  du  Fruit  de  cet  Ouvrage, atten- 
du que  depuis  pluficùrs  années  ,  elle  a  chargé  les  Confiftoires  de  Paris  6c 
de  Lion,  d'en  procurer  l'Edition  ,  en  traitant  pour  cela  avec  les  Marchands 
Imprimeurs  6c  Libraires  defdits  Lieux  ,  6c  de  Genève  ,  lefquels  feuls  ,  ou 
en  Société,  ont  acoutumé  d'entreprendre  des  Ouvrages  de  longue  Halaine, 
pour  faire  mettre  lefdits  trois  Voulûmes  fous  la  Prelie  à  Genève  ,  ou  en  Al- 
lemagne :  6c  en  Cas  qu'ils  ne  le  vùeillent  pas  faire  fans  Avance, ils  pourront 
s'obliger  de  leur  fournir  la  Somme  de  5000.  Livres  ,  laquelle  pour  cetEfet 
demeurera  entre  les  Mains  du  Sr.  Ducandal  ,  pour  être  donnée  aux  Impri- 
meurs qui  s'en  chargeront  ,  moienant  aufii  qu'après  l'Impreffion  faite  ,  ils 
feront  tenus  de  donner  auxdits  Confiftoires  de  Paris  ,  ou  de  Lion  ,  fclon  le 
«entrât  qui  fera  fait  avec  eux  ,  autant  d'Exemplaires  defdits  Livres  qu'il  en 
faudra  pour  le  Prix  defdits  trois  mille  Livres  ,  à  quatre  Deniers  la  Feuille, 

Icf. 


T  E  N  U     A    V  I  T  R  E'.  loi 

lefquels  Exemplaires  feront  débités  par  lefdits  Confiftoires  ,  à  un  Prix  ni- 
fonnable  ,  aux  Pafteurs  &  autres  de  ce  Roiaume  qui  en  defireront,  après  en 
avoir  donné  auparavant  une  douzaine  à  l'Auteur  ,  qui  lui  feront  rendus  chés 
lui  quittes  de  tous  Fraix  ;  &  ceux  qui  feront  chargés  des  autres  Exemplai- 
res ,  en  rendront  Compte  devant  un  Synode  National.  Et  afin  que  cette 
Refolution  puiilc  être  mife  en  Execution  au  plutôt  ,  ledit  Sr.  Charnier  ell 
prié  d'envoier  promtcment,  aux  fufdits  Confiftoires,  les  Titres  defdits  Livres, 
le  Nombre  des  Cahiers  ,  &  le  Nombre  des  Feuilles  de  Chaque  Cahier, avec 
une  Feuille  ,  écrite  de  même  que  celle  defdits  Cahiers  ,  pour  juger  de  la 
Grofléur  de  tout  cet  Ouvrage  :  6c  après  que  les  deux  Confiftoires  fulllits  au- 
ront travaillé  à  ce  que  deflus  ,  ils  fe  communiqueront  réciproquement  ce  qui 
leur  paroîtra  convenable  pour  faire  une  Conv^ention  la  plus  Avantageufe  qu'il 
leur  fera  poflible  ,  laquelle  étant  ftipulée  &  fîgnéc  ,  ledit  Sieur  Charnier  fera 
porter  fcs  Manufcrits  au  Lieu  qui  lui  fera  indiqué  par  l'un  des  deux  fufdits 
Confiftoires, aux  Fraix  de  l'Entrepreneur,  qui  lui  feront  déduits  les  premiers 
fur  le  Nombre  des  Exemplaires  qu'il  devra  donner  à  ceux  qui  contracteront 
avec  lui  ,  félon  la  Forme  ci-de(lus  prefcrite  ,  par  laquelle  ils  obligeront  lef- 
dits Imprimeurs  de  rendre  l'Ouvrage  accompli  dans  un  An  au  plus-tard,  après 
la  Datte  dudit  Contrat. 

XXV. 
Enfuite  de  l'Ordonnance  pour  l'Impreflîon  des  Livres  du  Sieur  Charnier  \, 
Thomas  Portau  ,  Imprimeur  à  San^nar  ,  s'étant  prefentc  pour  faire  des  Of- 
fres la  deflus  ,  il  a  été  reçij,6c  le  Confiftoire  de  Saumur  chargé  de  contrac- 
ter avec  lui  ,  en  prenant  Avis  de  Mr.  du  Plejfis  ,  6c  du  Sr.  Rivet  ,  Pafteur 
de  l'Eglife  de  Thonars  ,  après  que  ledit  Sr.  Chamirr  aura  promis  de  mettre 
fa  Copie  entre  les  Mains  du  Sr.  Porta»  ,  qui  fur  fon  Avcrtiflêment  les  ira 
prendre  de  fes  Mains,  &  à  fes  Dépens.  Outre  cette  Condition  dudit  Contrat 
on  y  ajoutera  les  fuivantes ,  Stipulées  avec  ledit  Portau ,  qu'il  donnera  les 
Voulûmes  Complets  d'ici  à  la  Foire  de  Francfort  ,  &  qu'il  les  portera  fur 
les  Lieux  defdits  Confiftoires  de  Parts  8c  de  Lion  ,  dans  le  tems  de  Pâques 
de  cette  année  ,  qu'il  les  Imprimera  en  Grand  Papier,  fur  lequel  on  pourra 
écrire  lans  le  laver  ,  tel  qu'eft  celui  du  Traité  de  l'Euchariftie  de  Monfr.ri» 
Pleffis  ,  &  de  femblable  Marge  ,  8c  de  15-.  Livres  pefant  chaque  Rame  ,  ou 
environ  ;  Qiie  le  Caraétere  fera  un  petit  Ciceron  ,  imprimé  par  Colomnes 
de  Fonte  ,  neuves  au  commencement  ,  &  renouvellces  au  Belbin  félon  l'A- 
vis du  Confiftoire  contraétant  ;  Qiie  l'Italien  8c  le  Grec  des  Citations  ,  & 
l'Hébreu  auflî  feront  Neufs  6c  proportionnés  ;  Qiie  les  Exemplaires  qu'il 
donnera  aux  Eglifes  fuivant  les  Claufes  de  l'Article  précèdent,  feront  en  par- 
tie retenus  à  Saumur  ,  pour  y  être  débités  ,  8c  en  partie  envoies  par  ledit 
Porta»  à  Lion  6c  à  la  Rochelle  ,  le  tout  aux  Confiftoires  qui  donneront  Or- 
dre pour  en  faire  la  Diftribution.  Et  au  Cas  que  ledit  Sr.  C^^/»z;>rne vueil- 
k  pas  délivrer  fon  Manufcrit  audit  Porta»  ,  le  Confiftoire  de  Faris  eft  char- 
gé de  partager  avec  le  Sieur  Ducandal ,  les  trois  mille  Livres  retenues  entre 
fcs  Mains  ,  6c  d'envoier  à  chaque  Province  ce  qui  lui  appartiendra  fuivant 
ce  Partage. 

N  5  XXVI.  La 


I02  XXII.  SYNODE   NATIONAL 

X  X  V  r. 

La  Compagnie  a  reçu  des  Lettres  de  Meffieurs  les  Députés  des  Provinces  , 
qui  font  maintenant  allemblés  à  la  Rochelle  ,  &  oui  le  Sr.  de  Preaa  ,  Pafteur  de 
l'Eglife  de  Fitré  ,  Député  de  ladite  Aficmblée ,  en  la  Peribnne  duquel  elle  a  été 
remerciée  du  Soin  qu'elle  a  eu  de  foire  entendre  à  celle-ci  fcs  communes  Inten- 
tions ôc  Refolutions,  pour  maintenir  l'Union  jurée  par  toutes  nos  Eglifes  :  & 
•on  lui  a  démontré  que  cette  Compagnie  n'a  eu  ,]  8c  n'aura  jamais  d'autre  But 
que  celui  de  maintenir  ladite  Union  ferme  &  inviolable.  Et  quant  à  ce  que  le 
Sr.  de  Prear^  a  reprefenté  de  Bouche  &  par  Lettres ,  touchant  ladite  Aflêmbléej 
à  lîivoir ,  que  les  Neccflltés  du  Tcms  l'ont  obligée  à  faire  beaucoup  de  Deputa- 
tions  en  Cour  ,  ou  ailleurs  ,  tandis  que  les  fix  Provinces  ont  été  aflemblécs,êc 
depuis  que  toutes  s'y  font  trouvées  ,  &  que  pour  fubvenir  aux  Fraix  dcfdites 
Deputations  ,  elle  a  emprunté  d'une  part  500.  Livres  Se  aooo.  Livres  d'au- 
tre ,  &  qu'il  lui  eftneceffi-ire  d'emprunter  encore  1500.  Livres,  pour  faire 
une  dernière  Deputation  en  Cour  :  La  Compagnie  aiant  vcu  un  A£te  par  lequel 
lefdits  Sieurs  Députés  ont  hypotequé,  pour  le  Rembourfcment  defdites  Som- 
mes ,  tous  les  Deniers  de  la  Libéralité  du  Roi ,  donnés  à  nos  Eglifes,  a  trou- 
vé que  lefdits  Deniers  étant  purement  &fimplement  à  la  Difpofition  des  Syno- 
des Nationaux,  n'ont  pu  ni  dû  être  hypotequés  par  une  Aflèmblée  Politique  ; 
mais  néanmoins  pour  de  certaines  Confiderations  du  tcms  prefent ,  &  lans  au- 
cune Confequence  pour  l'avenir  ,  on  a  ordonné  au  Sr.  Dttcandal  de  fournir 
la  Somme  de  5000.  Livres  auxdits  Srs.  Députés  par  Prêt,  afin  qu'ils  en  paient 
les  fufdits  Fraix  •■,  Sc  quant  aux  500.  Livres  empruntées  par  les  fix  Provinces, 
k  Compagnie  n'en  peut  rien  ordonner  ,  attendu  que  cela  n'a  pas  été  emploie 
pour  le  Fait  particulier  de  la  Rochelle  ,  6c  que  plufieurs  autres  Provinces  au- 
roient  Droit  de  demander  auffi  le  Rembourfemcnt  de  ce  qu'elles  ont  depenfé 
en  de  pareilles  Occafions  :  Et  Mrs.  les  Députés  Généraux  font  priés  de  fup- 
plier  humblement  Sa  Majefié ,  de  faire  remplacer  ladite  Somme  de  5000.  Li- 
vres ,  pour  être  diftribuécs  aux  Eglifes.  Depuis  cela  lefdits  Srs.  Députés  af- 
femblés  à  la  Rochelle  ,  ont  écrit  à  cette  Compagnie  ,  par  le  Sr.  de  Cojjonet,  Dé- 
puté du  rivarez.  ,  &  lui  ont  déclaré  n'avoir  pas  Befoin  delà  Somme  de  4000, 
Livres  demandée  ci-defllis;  c'dl  pourquoi  il  a  été  ordonné  qu'au  lieu  des  300a. 
Livres  accordées  ci-deifus  ,  le  Sieur  Dttcandal  ne  fournira  que  11 00.  Livres  , 
qui  feront  miles  entre  les  Mains  du  Sr.  Gotran  ,  Bourgeois  de  la  Rochelle  ,  qui 
en  donnera  fon  Acquit. 

X  X  V  I  L 

Quant  à  ce  que  ledit  Sieur  de  Preaa  a  reprefenté  touchant  les  Neccîlîtés  de 
k  Ville  &  Eglife  de  Sancerre  ,  defquelles  on  a  auffi  été  informé  par  les  L.ettres 
cto  Confiiloire  de  ladite  Eglife  ,  ^  du  Sieur  Baron  de  Blet  ,  &  par  lej^aporc 
des  Députés  du  Berri ,  reprcfcntant  que  les  Habitans  de  ladite  Ville,  à  Caufe  de 
fes  Neceflités  paflécs  ,  &  pour  fe  maintenir  en  Poflcffion  de  la  Place  de  Sûreté, 
fe  font  cpuifés  de  Moiens ,  &  engagés  d'Emprunts ,  lefcjuels  il  eft  impoflible 
qu'ils  puilfent  acquiter  s'ils  ne  lont  affiliés  de  la  Charité  des  Eglifes ,  qui  ont 
toutes  Intérêt  en  la  Confervation  de  ladite  Place  :  la  Compagnie  exhorte  toutes 
les  Provinces  qui  n'ont  pas  encore  fourni  lau-s  chaiitables  Contributions ,  d'en 

faire 


TENU    A    VITRE'.  ,05 

kire  promtement  les  Colleftes  ,  pour  les  envoler  fans  Délai  au  ConGftoire 
de  ladite  Eglife,  &  quant  à  la  Condition  pour  l'avenir,  les  Sieurs  Dépu- 
tés Généraux  font  priés  d'avoir  cette  Afaire  en  finguliere  Recomman- 
dation. 

XXVIII. 

Le  Sieur  de  Preau  a  été  oui  fur  !a  Plainte  des  Srs  Députés  de  l'Allcmblée 
de  la  Roehelle  ,  de  ce  que  le  Sr.  de  Cret  Pafteur  de  l'Eglile  de  A4am^que ,  en 
Provence  ,  s'eft  opofé  avec  le  Confiftoire  de  ladite  EgUfe  ,  aux  Prétentions 
du  Baron  de  Se\ms  6c  du  Sr.  Hnron  ,  Pafteurs  Députés  de  Provence  à  ladite 
Afîemhlée.  Il  a  été  ordonné  que  les  Pafteurs  6c  Anciens  qui  feront  députés 
par  le  Synode  du  Bas  Lmgy.eâoc  ,  en  Vertu  de  l'Autorité  de  cette  Compa- 
gnie, pour  examiner  6c  juger  ks  Diferens  qui  font  dans  la  Province  de  Pro- 
vence ,  prendront  auffi  Connoiliance  de  ce  Fait ,  pour  appliquer  les  Cenfu- 
res  convenables  à  tous  ceux  qui  feront  trouvés  Auteurs,  ou  Fauteurs  de  cet- 
te Divifion. 

XXIX. 

Enfuite  le  Sr.  de  Preau  a  fait  entendre  l'Etat  pitoiablc  des  Eglifes  à'' ■Au- 
vergne ,  &c  en  même  tcms  le  Sr.  Babert  ,  Pafteur  de  l'Eglife  à^Tjjoire  ,  étant 
arrivé  ici,  la  Compagnie  l'a  entendu  fur  cela  ;  6c  après  avoir  vu  les  Lettres 
de  la  Rochelle  ,  celles  du  Confiftoire  ài'Tjfoire  6c  du  Sr.  Viconte  de  la  Roche 
Curton  ,  reprefentant  la  deplor.iblc  Condition  defdites  Eglifes  ;  il  a  été  refo- 
lu  ,  qu'outre  la  Recommandation  que  les  Sieurs  Députés  des  Provinces  Af- 
femblés  à  la  Rochelle  ,  en  ont  fait  à  Mrs.  les  Députés  Généraux ,  cette  Com- 
pagnie les  chargera  très  particulièrement  d'avoir  Soin  de  cette  Afaire  plus  que 
de  toutes  les  autres  ,  £c  de  fupplier  Sa  Majejit  d'envoier  des  Commifl'aires 
pour  faire  ceflèr  la  Perfccution,  punir  ceux  qui  ont  exercé  des  Cruautés  con- 
tre nos  Frères  ,  6c  faire  exécuter  les  Edits  de  Sa  Majejle'  :  Et  d'autant  que 
les  Députés  des  Sevenes  ,  6c  ledit  Sr.  Babat ,  ont  propofé  qu'il  eft  necelTaire 
d'établir  deux  Pafteurs  dans  leiditcs  Eglifes  ,  la  Compagnie  a  ordonné  que 
la  Province  des  Sevenes  pourvoira  à  ce  que  deux  Pafteurs  y  ioient  envoies  au 
plutôt ,  dont  l'un  fera  fa  Rcfidence  dans  la  Ville  d'Tjfoire  ,  6c  l'autre  fervira 
les  Eglifes  de  la  Montagne  ,  fclon  le  Règlement  qu'en  fera  ladite  Province  ; 
6c  pour  pourvoir  à  l'entretien  deiHits  Pafteurs  :  La  Compagnie  en  confir- 
mant les  Refolutions  des  prcccdcns  Synodes  Nationaux,  qai  avoient  aflîgné 
quatre  Portions  franches  auxdites  V^gXxÇcs  de  \z  Haute  Auvergne ,  lui  en  ac- 
corde une  autre;  Sur  Icfquelles  cinq  Portions,  ladite  Province  lèvera  tous  les 
Ans  la  Somme  de  cinci  cens  Livres,  pour  chacun  de  fes  Pafteurs,  dont  la  Di- 
ftribution  leur  fera  faite  à  mains  propres  ,  6c  le  Reftant  defdites  Portions  fe- 
ra emploie,  par  ladite  Province,  aux  NecefTités  defdites  Eglifes  :  le  tout  juf- 
qu'au  prochain  Synode  National  ,  6c  cependant  les  Particuliers  defdites  Egli- 
fes fc  uifpoferont  ,  par  des  Moiens  convenables  ,  à  contribuer  pour  l'Entre- 
tien de  leurs  Pafteurs,  £c  le  Synode  National  prochain  kra  informé  de 
tout  ce  qu'ils  auront  fait  pour  s'aquiter  de  ce  Devoir  :  Et  fur  ce  que  le- 
dit Skwr  ■  B ah at  ■à  requis  d'être  déchargé  defdites  Egliics,  il  a  été  exhor- 
té d'y  continuer  fon  Miniftcre  jufqu'au   prochain  Synode  de  la  Province 

des. 


104         XXII.    SYNODE    NATIONAL 

des  Sevenes ,  auquel  il  aura  fon  Congé  s'il  le  demande  ,  &  un  autre  Pa- 
fteur  fera  mis  en  fon  Lieu  ;  mais  en  attendant  la  Teniië  dudit  Synode 
Provincial  ,  ledit  Babat  eft  donné  comme  Pafteur  propre  à  PEglife 
à'Yjfohe  ,  &  le  Coloque  de  Saint  Germain  donnera  un  autre  Pafleur  pour 
fervir  les  Eglifes  de  la  Montagne.  :  Et  parce  que  ledit  Babat  a  fait  plu- 
fieurs  Fraix  pour  venir  dans  cette  Aflerablce  ,  &  dans  celle  de  la  Ro- 
chelle ,  il  a  été  ordonné  au  Sieur  Dncandal  de  lui  fournir  ,  fur  la  Maflê 
des  Deniers  apartenans  à  toutes  les  Eglifes  ,  la  Somme  de  Cent  Livres-: 
Et  pour  ce  qui  efl  du  Fond  que  lefdits  Députés  ont  demandé  pour  en- 
tretenir un  Colege  à  TJfoire  ,  la  Compagnie  n'a  pas  trouvé  qu'il  fut  ne- 
ceflairc  de  le  leur  donner  ,  attendu  que  les  Particuliers  dudit  Lieu  étant 
foulages,  pour  ce  qui  concerne  l'Entretien  de  leurs  Pafteurs,  peuvent  6c 
doivent  contribuer  à  cela  ,  à  quoi  auffi  ils  font  exhortés. 
XXX. 
Le  troifiême  Jour  de  Juin  les  Sieurs  Hefpérien  Sc  Bouterott  ,  Pafteurs , 
&  les  Sieurs  de  Balene  8c  Moujfac  ,  Anciens  Députés  par  cette  Compa- 
gnie vers  le  Roi ,  font  retournés ,  6c  ont  fait  entendre  que  Sa  Majeflé  les 
a  reçus  benignement  ,  &  que  Lui  aiant  expofé  les  Chofes  dont  ils  ctoicnt 
chargés  par  leurs  Mémoires  8c  Inftrudions  ,  il  Lui  a  plû  de  les  écou- 
ter &  de  leur  repondre  Favorablement  ,  comme  il  appert  par  la  Lettre 
qu'ils  ont  apportée  de  fa  Part  ,  à  cette  Compagnie  ,  qui  les  a  loties  & 
remerciés  aftéétueufement  du  Soin  ,  de  la  Diligence  &  Fidélité  qu'ils  ont 
fait  paroître  dans  l'Execution  de  la  Charge  qui  leur  avoit  été  donnée  : 
Et  d'autant  que  Sa  Majefté  a  voulu  que  toutes  nos  Eglifes  fufl'ent  par- 
ticulierement  informées  de  fes  bonnes  Volontés  envers  elles  ,  afin  de 
leur  donner  en  cela  un  Motif  extraordinaire  de  s'en  rejouir,  &  d'en  ren- 
dre Grâces  à  Dieu  ,  6c  pour  les  obliger  à  fe  reconnoître  plus  étroite- 
ment obligées  de  demeurer  Fidèles  dans  l'Obeïflance  6c  le  Service  qu'el- 
les doivent  à  Sa  Majeflé  ,  6c  à  prier  Dieu  pour  l'Acroifléraent  de  f.\ 
Profperité  6c  Grandeur,  la  Compagnie  a  aufli  ordonné  que  la  Lettre  qu'il 
a  plû  au  Roi  d'écrire  à  ce  prefent  Spode  ,  fut  enregiftrée  ici  ,  6c  tran- 
fcrite  mot  à  mot  ,  comme  on  la  voit  dans  la  Copie  qui  eft  après  la  /i> 
rajigue  fuivante. 


HARAN- 


TENU    A    VITR  E'.  loç 

HARANGUE 

FAITE       AU        ROI 

Le  27.  de  Mai  l'An  161 7. 

Par  Jes  Députes  du  Synode  National  des  Eglifes  Reformées  de 

France ,  avec  la  Rcpenfe  de  Sa  Majejie  ,  du  29.  de 

Mai  de  la  même  Année. 

AVIS. 

LE  Synode  National  tenu  à  ritré,  dans  la  Province  de  Bretagne,  aiantde- 
puté  à  Sa  Majefié  ,  Meflieurs  Pkrre  Hefperian  ,  Paftcur  de  l'Eglife  de 
Ste.  Foi  ,  dans  la  Bafe  Guienne  ;  Denis  de  Bouterone  ,  Fafteur  de  l'Eglife  de 
Grenoble  dans  le  Dauphiné  ;  Albert  de  Mars  -,  Seigneur  de  B alêne ,  Ancien  de 
PEglife  de  Maringues  ,  dans  la  Haute  Auvergne  ;  6c  Guillaume  Gérard,  Sei- 
gneur de  Mouffac  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Mouffae  ,  dans  la  Province  du  Bas 
Languedoc  :  ils  furent  introduits  auprès  de  Sa  Aiajefié  le  xj.  du  même  Mois, 
&  le  Sieur  Hefperian  harangua  le  Roi  ,  de  cette  Manière. 

SIRE, 

,»  Fôtre  Majeflé  nous  voit  proftemcs  à  fes  Pieds  ,  avec  tous  fes  Fidele$ 
j,  Sujets  qui  profefl'ent  la  Religion  Reformée  ,  reprefentés  par  le  Synode 
,,  National  ,  aflemblé  à  Fttré  ^zr  Vôtre  Permiflion  ik  Autorité  Roiale;  le- 
,,  quel  nous  a  député  pour  venir  témoigner  à  Vôtre  yT/<»/f/?e  leur  Joie  ,  & 
,,  les  Remercimens  qu'ils  rendent  à  Dieu,  6c  à  Vous  Sire  ,  de  cette  Paix  donc 
„  votre  Roiaume  joiiit  ,  £c  pour  Lui  donner  aufli  des  Marques  de  la  Satif- 
,,  faftion  que  nous  avons  de  voir  fon  Autorité  bien  établie  ,  &  la  Perlonnc 
,,  Sacrée,  en  pleine  Liberté.  Après  Dieu  nous  raportons  ce  Bonheur  à  cet- 
,,  te  ferme  Refolution  que  rôtre  A/ajefié  pnt ,  &  qu'elle  exécuta  fi  gene- 
„  reufemeut  ,  eu  punillant  ce  Grand  Perturbateur  de  Vôtre  Roiaume  ,  qui 
„  vouloit  renverfer  Vôtre  Autorité  ,  6c  qui  (  ce  qui  eft  encore  pire  )  avoic 
,,  expofe  Vôtre  Sacrée  Perfonne  à  des  Dangers  très-erainens. 

,,  ràtre  Afajejh' en  a  agi  d'une  Manière  tout-à-fait  extraordinaire,  Scl'En- 
,,  treprife  en  fut  purement  Divine  6c  Miraculeufe  ;  parce  que  dans  un  Mo- 
,,  ment  elle  fit  fucceder  le  Calme  à  l'Orage  ,  la  Paix  à  la  Guerre ,  nos  Crain- 
,,  tes  furent  changées  en  Ailurance  ,  nos  Dangers  en  Sûreté  ;  6c  nôtre 
,,  Gouvernement,  qui  étiit  Tyrannique,  devint  un  Gouvernement  doux  6c 
,,  équitable  ;  c'eft  pourquoi  on  voit  à  prefent  ,  comme  fi  ràtre  Majefté  r\t 
„  faifoit  que  de  monter  fur  le  Trône,  que  nous  avons  véritablement  un  i?o/, 
,,  6c  toute  la  Terre  confefle  que  le  Roi  de  France  eft  très-digne  de  régner  6c 
,1  de  gouverner. 
.    Tome  II.  O  j,  Main- 


to6  XXIÏ.   SYN'O'bÊ    NATIONAL 

,,  Maintenant  que  Fotre  /I^<-//>/?/ tient  dans  fcs  propres  Mains  les  Renés  diî 
„  Gouvernement,  tous  Vos  Sujets  Vous  rendent  l'ObeMànce  ,  SclaSouinil- 
),  fion  qui  Vous  font  dues  ,  &  particulièrement  ceux  de  la  Religion  Reformée  , 
),  qui  font  tous  prêts  de  bazarder  de  tout  leur  Cœur  ,  leurs  Biens ,  leurs  Di- 
5,  gnités  ,   &  leur  propre  Vie  ,  ^owx  \c  Service  àt  Votre  Majejlc; 

„  Et  en  \''crité  Sire  ,  cette  Ailèmblcc  qui  nous  a  député  vers  Votre  Majefié, 
j>  ne  fut  pas  plutôt  formée  ,  qu'elle  protefta  &  jura  folennellemcnt  ,  comme 
3>  auflî  nous  fommcs  charges -au  Nom  6c  de  la  Part  des  Egkfes  Reformées  de  vô- 
j>  tre  Roijiume  ,  de  proteller  &:  de  jurer  ,  que  nous  ne  nous  departiions  jamais 
j>  de  cette  très-humble  Obeiflànce ,  &  de  ces  fidèles  Services ,  lefquels  ,  com- 
i>  me  vos  Feudataires ,  6c  Siîjcts  Nés ,  nous  fommes  obligés  de  rendre  à  Votre 
„  Majefté. 

,.  Et  nous  fentons  8c  connoiflbns  que  nous  y  fommes  obligés  par  tant 
»,  de  Faveurs  &  de  Bienfaits  que  nous  avons  reçus  de  Henri  le  Grand  ,  feu  nô~ 
„  tre  Roi  ,  Se  le  Père  de  Gloricule  Mémoire  de  P'otre  Majeflé  ,  Se  lefquels 
„  Sire  vous  nous  avés  continué,  en  nous  donnant  l'Efperance  de  ne  nous  en  pri- 
».  ver  jamais  ,  parce  que  nous  croions  que  le  Maintien  de  \'ôtre  Autorité  ell 
5,  nôtre  Sûreté  ,  que  l'Afermiflement  de  Vôtre  Couronne  ell  nôtre  Conferva- 
),  tion.  Mais  il  y  a  d'autres  Liens  qui  nous  y  obligent  encore  plus  fortement 
>,  que  ceux-là  ,  à  favoir  nos  Confciences  8c  nôtre  Religion  ;  qui  nous  enfei- 
„  gnent  à  nous  foûmettre  aux  Puiflanccs  fuperieures  ,  &  que  de  leur  refifter, 
„  c'eft  refifter  à  l'Ordonnance  de  Dieu  ,  qui  a  élevé  Votre  Majeflé  fur  le  Trô- 
,,  ne  ,  a  mis  la  Couronne  fur  Votre  Tête,  le  Septrc  entre  Vos  Alams  ,  &  toutes 
„  les  Vertus  Héroïques  dans  Vôtre  Cœur  Roial.  C'ell  pourquoi  5/re  après 
;j,  Dieu  ,  nous  reconnoiflbns  que  Votre  yf/^/e// cil  notre  Unique  Souverain  : 
•j>  &  c'ell  un  Article  de  notre  Créance ,  qu'il  n'y  a  point  de  Puilîànce  Médiate 
y,  entre  Dieu  6c  les  Rois  :  c'eft  une  Herefie  dannable  parmi  nous  que  de  le 
,,  révoquer  en  Doute  ,  &  c'eft  un  Crime  Capital  que  d'en  difputer  parmi  nous. 
„  Sire  ,  nous  avons  apris  cette  Leçon  de  nos  Predecelîèurs  ;  nous  en  fommes 
-»,  periuadés ,  6c  nous  la  publions  par  tout  ;  nous  prêchons  cette  Doftrine  en 
■,,  Chaire  ,  dans  nos  Eglilès  :  nous  voulons  vivre  6c  mourir  dans  ces  Senti- 
„  mens  ,  afin  que  nôtre  Poilerité  aprenne  à  les  pratiquer  à  nôtre  Exemple. 

„  C'eft  pour  cela  Sire  que  nous  efperons  que  Votre  Majefié  fe  confiant  en  nô- 
,)  tre  Loiauté  nous  continuera  la  Jouiflance  des  Privilèges  de  Vos  Edits,8i  que 
M  Vos  Oreilles  feront  ouvertes  pour  entendre  nos  Plaintes  &  nos  Griefs ,  & 
j,  que  tenant  la  Balance  droite,  Vous  nous  rendrez  Jullice  en  toutes  Ocafions  : 
})  par  où  Votre  Majefté  nous  confirmera  ,  de  plus  en  plus  ,  dans  la  Refolution 
5>  que  nous  avons  prife  de  mourir  vos  très-humbles ,  très-fidelcs,  di  très-obeïC- 
,•.  fans  Serviteurs. 

REMARQUE. 

Monfieur  Hefperîan  aiant  achevé  cette  Harangue  ,  Sa  Majefié  lui  fit  cette 
Reponfe ,  Si  vous  continués  de  me  fervir  {idellement  ,  vous  couvés  bien  vous  af- 
fûrer  que  vous  mrù  m  Bon  Rai  en  Moi,  &  que  je  vous  preferverai  félon  mes 

£dits. 


.  T  E  NU    A    VIT  RE*.  107 

Edits.  Et  pre^iant  des  Mains  dudit  Monficur  Hefpenan  ,  k  Lettre  que  le  Sy- 
node  avoit  écrite  à  Sa  MajeftéjçH  l'a  donna  à  Moulieur  de  Pontchartrain ,  en  lui 
commandant  de  la  lire  ,  oT  d'y  repondre  :  en  Execution  de  quoi  le  prefêmSy- 
node  reçût  la  Reponfe  fuivante. 

A  NOS  TRES  CHERS  ET  BIEN  AIME'S 

LES  DEPUTE'S  DE  NOS  SUJETS  DE  LA  RELIGION.  P.  REFORME'E, 

AJfmbk's  au  Synode  National  de  Vitré. 

DE    PAR    LE    ROL 

,,  •^  Hers  5c  bien  aimés  :  nous  avons  reçu  vos  Lettres  du  lo.  de  ce  Mois , 
M  V-vpar  lefquelles  nous  avons  vu  les  Témoignages  que  vous  avés  rendu 
„  de  vôtre  Zèle  &  Afeclionpour  notre  Service  ,  &  pour  le  Bien  du  Public, 
„  participant  comme  vous  avés  £iit  à  la  Joie  que  tous  nos  Sujets  ont  reçue 
„  par  la  Paix  dont  ils  jouiflent ,  Se  que  nous  leur  avons  fi  heureulement 
„  procurée  :  c'eft  ce  que  Nous  avons  entendu  fort  particulièrement  par  les 
„  E)eputés  que  vous  nous  avés  envoie  pour  cet  Efet  ,  defquels  nous  avons 
V  bien  volontiers  reçu  les  Nouvelles Aflùrances, Scies Proteftationsquej vous 
„  Nous  faites  de  votre  Ftdeltté  Sc  Obeïjfance  ,  dans  laquelle /^fr/^^K/-  comme 
„  vous  le  devés,  6c  comme  vous  l'' avés  fait  par  lepajfé  ,  vous  pouvésauffi  être 
„  aflurés  que  Nous  aurons  toujours  Soin  de  vous  maintenir  &  conferver 
5,  dans  tous  les  Avantages  qui  vous  ont  été  accordés ,  6c  devons  faire refien- 
,.  tir  ,  tant  en  General  qu'en  Particulier  ,  les  Efcts  de  Nôtre  Inclination  Se 
î,  Bonne  Volonté  en  votre  endroit  ,  dans  toutes  les  Occafions  qui  s'enofFri- 
5,  ront.     Donné  à  Paris  le  29.  de  Mai  1617. 

LOUIS. 

ThelipeAHX, 

ADDITIONS 

AUXMATIERES     GENERALES. 
Article   L 

SUr  la  Demande  des  Députés  de  Xaiutonge,  qu'il  foit  ordonné  que  défor- 
mais les  Coloques  ne  puilî'ent  faire  aucun  Démembrement  des  Annexes 
O  a  d'une 


îo8  XXII.  SYNODE    NATIONAL 

d'une  EgUfe  pour  les  unir  à  quclqu'autre,  fans  l'Avis  &  l'Autorité  du  Synode 
Provincial  ,  la  Compagnie  a  jugé  cette  Demande  équitable  ,  &  ordonné  que 
ceci  fera  tenu  pour  un  Règlement  General. 
IL 
Sur  la  Remarque  de  quelques  Particuliers ,  les  Eglifes  font  averties ,  que 
par  l'Edït  du  Roi ,  les  Artifans  font  obligés   à  Chômer  les  Jours  des  Fêtes 
obfervées  par  l'Eglife  Romaine  ,  outre  le  Jour  du  Dimanche  ;  Sur  quoi  on 
a  laiflé  à  la  Prudence  des  Confiftoires  de  faire  allémbler  le  Peuple  ces  Jours 
là  ,  pour  entendre  la  Prédication  ,  ou  pour  aflifter  aux  Prières  Publiques  ^ 
Se  lefdits  Confiftoires  fuivront  en  cela  ce  qu'ils  trouveront  expédient  ;  6c 
d'autant  que  quelques-uns fe font  plains  qu'il  y  a  des  Eglifes  oi^i  l'on  chante, 
avsnt  la  Prédication  ,  la  Paufe  d'un  Pfeaume  ,  de  laquelle  on  referve  le  der- 
nier Verfet  pour  le  chanter  après  la  Prédication  ;  la  Compagnie  exhorte  tou- 
tes les  Eglifes  de  chanter  les  Paufcs  entières  ,  8c  d'obfervcr  toujours  en  cela, 
nos  Anciens  Reglemens  ,  autant  qu'il  lera  poffible. 

Le  6.  Jour  deJuinMonficur  àcBertrevil/e  ,  Député  General,  eft  venu  dans- 
cette  Afiemblée,  laquelle  Ta  reçu,  félon  l'Ordre  des  Synodes  Nationaux, 
pour  y  avoir  Voix  Delibcrative  :  &  il  y  a  figné  6c  juré  Wnion  des  Eglifes' 
Reformées  de  ce  Roiaume. 

IV. 
Ledit  Sieur  àtEertreville,  Député  General,  a  rcprcfenté  que  les  Lettres  Pa- 
tentes du  Roi  ,  touchant  l'Exemption  des  Tailles  accordée  aux  Pafteurs  ,  n'ont' 
pas  été  vérifiées  ,  ni  même  miles  entre  fcs  Mains  ,  ni  entre  celles  du  Sieur 
Manialù.,  fonColeguc  :  La  Compagnie  les  prie  de  flure  toutes  les  Pourfuites 
necefliiires  pour  ce  l'ait. 

V. 
Sur  ce  que  le  Synode  National  de  Tonneivs  avoit  enjoint  à  toutes  les  Pro- 
vinces ,  de  penfer  à  ce  qui  a  été  propofê  par  plufieurs  Graves  Perfonnages  , 
tant  dedans  que  dehors  ce  Roiaume  ,  touchant  les  Moiens  d'avon- une  bon- 
ne Correfpondance  avec  toutes  les  Egliics  Orthodoxes,  afin  de  procurer  une 
fort  étroite  Vnion  de  Doélrine  entr'elles  ,  &  d'y  convier  même  ceux  qui  onc 
divers  Sentimens  :  Toutes  les  Provinces  aiant  montre  qu'elles  ont  fait  tout 
ce  qui  leur  a  été  poflîble  pour  s'aquittr  de  ce  Devoir,  la  Compagnie  a  trou- 
vé expédient  que  l'on  attende  que  ceux  qui  ont  fait  de  telles  Ouvertures  pref- 
fent  davantage  cette  Afiire  ,  &  que  cependant  certains  Perfonnages  s'apli- 
quent  eux  mêmes  à  dreUcr  un  Projet  de  tout  ce  qu'ils  jugeront  neceflaire  : 
Se  pour  cet  tfet  on  a  nommé  quatre  Miniftrcs  pour  y  travailler,  à  favoir  les 
Sieurs  Rivet  Pafteur  de  l'Eglife  de  Thouars  :  Chauve  Pafteur  de  l'Eglife  de 
bommieres  :  Ch.imter  Pafteur  &  ProfelTeur  de  l'Eglife  8c  Académie  de  Aioti' 
:.iuban  :  Et  du  AIohUh  Pafteur  de  l'Eglife  de  Parts  ;  lefquels  pourront  con- 
férer tous  enfemble  à  S^mmur,  s'ils  ibnt  invités  d'y  aller  ,  Se  travailleront  con- 
jointement avec  Monfieur  du  Plcjfis  ,  6c  les  Paileurs  de  l'Eglife  &  Profef- 
feurs  en  Théologie  de  l'Académie  de  ladite  Ville,  &  après  avoir  délibère 
fur  cela  ,  ils  en  feront  uu  certain  Projet  qu'ils  cnvoieroiu  dans  chaque  Pro^ 

vince 


TENU    A    VITRE'.  109 

TTince  pour  y  être  examiné  par  les  Synodes ,  qui  envoieront  leurs  Députés 
bien  inftruits  &  préparés  fur  toute  cette  Matière  au  Synode  National  pro- 
chain ,  lequel  verra  plus  particulièrement  ce  qui  pourra  fervir  6c  être  emploie 
pour  ce  Defl'ein. 

V  I. 

Sur  ce  que  plufieuTs  Provinces  avoient  leurs  Mémoires  chargés  de  deman- 
der à  cette  Compagnie,  qu'elle  ordonne  qu'un  Jeûne  foit  célébré  dans  toutes 
les  Eglifes  de  ce  Roiaume  ,  eu  Egard  à  ce  qu'il  a  plû  à  Dieu  de  détourner 
fon  Irc  de  deflus  nous  ,  6c  de  nous  donner  des  Témoignages  de  fa  Bonté  :  il 
n'a  pas  été  trouvé  expédient  de  l'indiquer  maintenant  ;  mais  fuivant  le  Rè- 
glement des  Synodes  Nationaux  ,  la  Province  qui  aura  le  Droit  de  convo- 
quer le  prochain  Synode  National  eft  chargée  de  recevoir  l'Avis  de  Meffrs. 
les  Députés  Généraux  ,  qui  font  priés,  s'il  arrive  quelque  Chofe  qui  oblige 
nos  Eglifes  d  célébrer  quelque  Jeûne  ,  d'en  conférer  avec  le  Confiftoire  de 
l'Eglife  de  Paris,  pour  en  donner  enfuite  Avis  à  ladite  Province,  qui  s'étant 
aflémblée  6c  aiant  pris  fa  Refolution  ,  fera  favoir  à  toutes  les  autre? 
Provinces  le  Tems  de  la  Célébration  de  ce  Jeune  Extraordinaire. 
VII. 

Les  Députés  aiant  reprefenté  avoir  charge  de  leurs  Provinces  de  porter  cet- 
te Compagnie  à  chercher  un  bon  Moien,  pour  pourfuivre  IcSr.  P^/î-^àlaRe- 
llitution  des  Sommes  qu'il  doit  aux  Eglifes  ,  ielon  l'Eclaircinement  qui  en 
a  été  fait  par  ceux  qui  ont  été  nommés  pour  examiner  fes  Comptes  :  quel- 
ques Députés  ont  déclaré  qu'un  »;ertain  Pcrfonnage  ofroit  de  faire  toutes  les 
Pourfuites  neceflaires  ,  d'avancer  les  Fraix  pour  en  fournir  le  Compte  au 
prochain  Synode  National ,  fans  en  demander  aucune  autre  Recompenfe  que 
celle  que  ledit  Synode  Un  accordera,  félon  le  Profit  que  les  Egliles  auront  re- 
çu de  ics  Pourfuites  :  La  Compagnie  a  donné  Charge  aux  Députés  du  Haut 
S<  Scis  Languedoc  ,  àc5  Sevenes  ,  Dattphirié ,  BoHyj^ogiie  ^rivarez.  ,■  l'rovence^ 
de  l'IJls  de  France  ,  quand  ils  retourneront  dans  leurs  Provinces  6c  pafleront 
dans  la  Ville  de  Paris ,  de  s'aflémbicr  avec  le  Confiftoire  de  ladite  Eglife  6c 
les  Sieurs  Députés  Généraux,  pour  conférer  tous  enfemble des Moiens qu'ils 
jugeront  les  plus  propres  pour  faire  paicr  ledit  Sieur  P^î/of ,  foit  en  le  perfua- 
dant  avec  Douceur  ,  ibit  en  acceptant  les  Ofres  qui  leur  feront  faites  les  plus 
Avantageufes  pour  nos  Eglifes  ;  mais  fi  lefdits  Députés  ne  peuvent  pas  tai- 
re reufiir  quelques  -  unes  de  ces  Ouvertures  avant  que  de  fortir  de  Paris  ,  ils 
pafleront  Procuration  audit  Confiftoire  de  Paris,  6c  auxdits  Srs.  Députés  Gé- 
néraux,pour  traiter  avec  celui  qui  fera  les  Propofitions  Se  les  Ofres  les  plus 
avantageufes  pour  nos  Eglifes  •.  fuivant  les  Claufes  £c  Conditions  portées  pat- 
ladite  Procuration  ,  6c  toutes  les  Provinces  feront  informées  par  lefdits  Dé- 
putés de  tout  ce  qu'ils  auront  fait,  ou  négocié  pour  cela. 
VIII. 

Les  Députés  des  Eglifes  de  la  Souveraineté  du  Bearn  ,  aiant  été  oûis  fuF 
ce  qu'ils  n'ont  point  accepté  le  Droit  de  la  Convocation  de  ce  Synode  Na- 
tional ,  félon  qu'il  leur  avoit  été  accordé  par  celui  de  Tonneins  ,  à  leur  pro- 
pre Requifiiion,ôc  aux  Conditions  mentionnées  dans  l'Article  duditSynoder 
G  3  La 


xio  XXII.  SYNODE    NATIONAL 

L^  Compagnie  n'a  pas  trouvé  bon, quant  àprefent.  Je  demander  que  lefdi- 
tes  Eglifes  s'aflujctiHcnt  à  la  Difciplinc  de  celles  de  ce  Roiaume ,  &  qu'elles 
dépendent  de  nos  Synodes  Nationaux  ,  fur  quoi  néanmoins  elles  feront  fa- 
voa-  au  prochain  Synode  National  leur  Refolution  finale,  bc  s'il  arrive  qu'el- 
les perfiftent  dans  les  mêmes  Sentimens  qu'elles  ont  fiitparoître  maintenant, 
la  Compagnie  déclare  qu'elles  peuvent  avoir  ,  par  leurs  Députes  ,  Séance 
aux  Synodes  Nationaux,  fous  cette  Condition  qu'il  fera  en  la  Liberté  des  Pro- 
vinces, de  requérir  qu'ils  ne  puiilcnt  pas  juger  avec  les  autres  Dcputéb  de  cer- 
taines Choies  qui  concernent  les  Eglifes  de  ce  Roiaume. 
I  X. 

Sur  ce  qui  a  été  reprefcntc  à  cette  Compagnie  que  l'Eglife  de  Sancerre 
étoit  oppr«.ll'ce  par  Monfieur  le  Comte  de  AUtrans  ,  qui  cfl:  fi  violent  que  de- 
puis peu  de  jours  il  a  aflaflîné  un  des  plus  notables  Pcrfgnnages  de  ladite 
E^Ufe  :  on  a  jugé  très-neceflaire  d'en  écrire  au  Roi,  par  Monfieur  de  Bertre- 
^Ule,  Député  General ,  pour  fupplier  très-humblemeni  Sa  Aîajefté ,  de  vou- 
loir cmploicr  fon  Autorité ,  afin  que  la  Ville  de  Sanccrre  foit  maintenue 
en  Qiialité  de  Place  de  Sûreté,  6c  que  fcs  Habilans  jouilfent  de  la  Paix 
&  Sûreté  qu'il  a  plû  à  Dieu  de  donner  aux  Peuples  de  ce  Roiaume, & 
pour  cet  Efet  Meflîeurs  lés  Députés  Généraux  en  feront  de  fortes  In- 
itanccs. 

X. 

l'Article  de  la  Difcipline  Ecckfiaftique ,  qui  oblige  les  Paftcurs  à  refidcr 
fur  les  Lieux  oti  font  retirés  leurs  Troupeaux  ,  fera  exaélement  obfervé  dans 
toutes  les  Provinces.  Et  d'autant  que  cette  Compagnie  eft  informée  qu'on 
y  a  contrevenu  dans  quelques-unes  ,  &  fpecialement  dans  celle  du  Haut 
Languedoc  ,  de  laquelle  plufieurs  Pafteurs  font  leur  RcGdcncc  k  Aïontatfl>an, 
&  non  pas  dans  leurs  Eglifes  ,  il  eft  enjoint  à  tous  d'aller  faire  leur  aétuelle 
Demeure  avec  leur  Famille  fur  les  Lieux  où  iont  leurs  Eglifes,  &  cela  dans 
trois  Mois,  après  que  le  Décret  de  cette  Compagnie  leur  aura  été  fignifié,  & 
ladite  Signification  leur  en  fera  faite  par  le  Confiftoiic  de  l'Egl  ife  de  Alontaitban; 
Se  s'il  arrive  qu'ils  rcfufent  d'y  obéir  ,  ils  font  des-àprcfent  déclarés  Suf- 
pendus  du  Saint  Miniftere.  Les  Coloques  &  Synodes  font  auilî  exhortés 
d'y  tenir  la  Main  ,  &  de  pourvoir  les  Eglifes  d'autres  Pafteurs  qui  s'obli- 
gent à  refider  fur  les  Lieux  ,  &  ledit  Confirtoire  de  Montanban  fera  favoir 
aux  Eglifes  la  Sufpenfion  de  leurs  Pafteurs  ,  &  la  Liberté  qu'elles  ont  de 
fe  pourvoir  d'autres  ,  félon  les  Rcglcsde  la  Difcipline  Ecclefiallique  :  Et 
le  prochain  Synode  National  fera  averti  de  ce  que  les  Provinces  auront  fait 
fur  cela  ,  pour  s'aquiter  de  leur  Devoir. 

Pour  obvier  à  la  Plainte,  de  quelques  Provinces  qui  ont  rcprefenté  que  les 
Commis  qui  reçoivent  les  Deniers  du  Sr.  Ducaridd,\çs,  retiennent  entre  leurs 
Mains  plus  long  tems  qu'ils  ne  doivent,  fous  Prétexte  qu'ils  n'ont  reçu  au- 
cun Argent  dudit  Sr.  Dncmàal  ,  il  eft  prié  par  la  i'>orapagnie  d'cnvoier  une 
Copie  des  QLUtances  dciliits  Commis  ,  aulfitôt  qu'il  les  aura  reçues,  ou  bien 
fes  Agens,  lelquels  les  adrelVeiont  à  ceux  qui  feront  nommés  pour  cela  dans 

.cha- 


T  E  N  U    A    V  I  T  R  E  .  ,ij 

rhaque  Province  ,  afin  que  par  ce  Moien  on  puiOe  être  informé  ,  avec  Cer- 
titude, du  Tcms  auquel  il  délivre  l'Argent  de  fa  Recette ,  &  que  les  Egli- 
fes  ,  qui  font  Pauvres  ,  ne  foient  pas  deftituées  plufieurs  Mois  de  ce  qui  leur 
apartient  ,  &  afin  que  les  Commis  Provinciaux  ne  s'en  prévalent  plus  à  l'a- 
venir fous  quelque  faux  Prétexte. 

XII. 
D'autant  que  plufieurs  Députes  de  cette  Compagnie  ont  reprefenté  n'a- 
voir pas  pu  apporter  afles  d'Argent  pour  leur  Depen(è,il  eft  enjointauCom- 
mis  du  Sr.  Dptcandal  qui  eft  maintenant  en  cette  Ville  de  leur  en  donner ,  a 
bon  Compte  de  ce  qui  peut  appartenir  à  leurs  Provinces,  auxquelles  ils  ren- 
dront Compte  de  ce  qu'ils  auront  reçu  dudit  Commis. 
X  ï  I  I. 
Parce   qu'il    eft   neceflàire   de  faire  plufieurs  Expéditions  &  Dépêches 
qui    caufent  des  Fraix  Extraordinaires  à  nos  Eglifes  :     La  Compafrnic  a 
ordonné  au  Sieur  Dncandal,    de  mettre  entre  les  Mains  de  Mcffieurs  les 
Députés   Généraux  la  Somme  de  400.  Livres  pour  chaque  Année  ,   juf. 
qu'au  Synode  National    prochain  ;  laquelle  Somme  fera  délivrée  toute  en- 
tière &  dans  un  fcul  Paiement  auxdits  Srs.  Députés  Généraux  ,  qui  en  fe- 
ront la  Diftribution  dans  les  Ocafions  &  pour  les  Afaires  qu'ils  jugeront  im- 
portantes ou  neceflaires. 

MATIERES     PARTICULIERES. 

Article  I. 

LE  Sieur  de  Movis  ,  Gouverneur  de  Pons ,  aiant  écrit  à  cette  Compagnie 
6c  demandé  le  Rembourfement  de  plufieurs  notables  Depenlès  qu'il  a 
faites;,  tant  pour  les  Réparations ,  que  pour  la  Confervation  de  la  Ville  de 
Pons  ,  il  a  été  ordonné  qu'il  fera  fait  Reponce  audit  Sieur  de  Afonis  ,  pour 
lui  fliirc  entendre  que  cette  Compagnie  ne  peut  pas  y  fatisfaire,  quoi  qu'elle 
en  ait  le  Defir  ,  attendu  que  les  Deniers  qui  font  en  là  Difpofition  apar- 
tiennent  aux  Pafteurs  ,  fans  pouvoir  être  divertis  ailleurs  :  mais  elle  prie- 
ra néanmoins  les  Sieurs  Députés  Généraux  de  s'emploier  pour  lui  envers 
le  Roi  ,  afin  qu'il  plaife  à  Sa  Mujefté  de  commander  qu'il  foit  rembour- 
fé  defdits  Dépens. 

I  I. 
Stmeon  Comte  de  Saint  Damien  ,  l'un  des  Réfugiés  du  Marqiiifât  de  Sa- 
luées ,  s'eft  prefenré  au  Nom  de  Monfieur  Berndrdm  Meilleur  ,  auffi  Réfu- 
gié dudit  Marquifàt  ,  comme  il  appert  par  une  Ateftation  de  l'Eglife  de  ta 
Tour  de  U  Serve-,  du  15  Oftobre  i6ié.  &  a  demandé  Affiftance  à  cette 
Compagnie  ,  laquelle  n'a  point  aprouvé  que  ledit  Comte  coure  d'Eglife 
en  Eglife  pour  en  tirer  des  Subventions  ,  attendu  que  les  Eglifes  de  ce 
Roiaume  ont  ci-devant  contribue  charitablement  pour  l'Entretien  des  Egli^ 


OL  XXII.  SYNODE  NATIONAL 

fes  dudit  Marquifat  ;  c'ell  pourquoi  on  lui  enjoint  de  fe  retirer  ,  £c  ccpen^ 
•dant  la  Compagnie  ordonne  de  lever  fur  la  MaiFe  des  Deniers  de  l'Oftroi  de 
Sa  Majef}e,  la  Somme  de  60.  Livres  ,  qui  feront  délivrées  à  MonfieurCj[>4«»- 
irutt  ,  l'un  des  Pafteurs  de  l'Eglife  de  Nimes  ,  pour  être  donnée  au  Fils  du- 
dit Bernardin  Meilleur  ,  Etudiant  dans  l'Académie  de  Nimes ,  lequel  doit  en 
faire  un  bon  Ufige  pour  fon  Entretien, 
III. 
Madame  hDftchefe  de  la  TremomlU,  eft  fuppliéc  par  cette  Compagnie  d'é- 
crire à  Monfieur  le  Vrinct  d''Or(inge  ,  pour  le  prier  d'ufer  de  Support  envers 
les  Sieurs  fullien  ,  Alamy  ,  &  leurs  Familles ,  êc  de  fouffrir  qu'ils  retournent 
demeurer  dans  la  Ville  à^Orange  ,  pour  y  occuper  les  Charges&Oficcsdont 
ils  étoient  pourvus  ci-devant  ,  8c  qu'il  lui  plaife  auffi  de  prier  Monfieur  le 
¥rince  Mmrice  8c  Monfieur  le  Duc  de  la  Tremomile  fon  Fils ,  qu'il  lair  plai- 
fe de  joindre  leurs  Prières  aux  fiennes ,  envers  ledit  Seigneur ,  pour  le  même 
Efet.  Une  pareille  Demande  fera  faite  à  Monfieur  de  Bouillon  par  des  Lettre-s 
de  cette  Compagnie. 

AfcaniHs  Allion  a  été  oiii  fur  ce  qu'il  a  eu  à  propofer  contre  la  Province 
du  Dauphine  ,  &  les  Députés  de  ladite  Province  aiant  auflî  été  oùis  ,  la 
Compagnie  a  exhorté  ledit  yJlUon.de  fe  comporter  avec  Douceur  fccModeftic, 
&  de  lé  foumettre  à  la  Difcipline  Ecclefiaftique  ,  à  laquelle  s'il  manque  d'o- 
beïr,  on  enjoint  à  ladite  Province  de  le  cenfurer  félon  qu^il  fera  expédient,  & 
pour  fubvenir  aux  Befoins  dudit  Allion  ,on  lui  a  accordé  la  Somme  de  trente 
Livres,  avecDefenfe  de  fc  prefcntcrà  l'avenir  devant  les  Synodes  Nationaux 
pour  y  faire  de  pareilles  Demandes. 

Ofiantin  Maréchal  Imprimeur  ,  aiant  fait  lire  devant  cette  Compagnie  un 
Article  du  Synode  Provincial  du  Berri  ,  Tenu  à  Chaftillon  fur  Loire  ,  par  le- 
quel elle  eft  fuppliée  d'accorder  audit  Quantin  quelque  Somme  de  Deniers 
pour  entretenir  fon  Imprimerie  ,  le  prefent  Synode  n'a  pas  trouvé  bon  qu'on 
lui  fafle  de  tels  Renvois  ;  mais  on  a  néanmoins  ordonne  de  faire  donner 
audit  Quantin  la  Somme  de  50.  Livres,  qui  ne  lui  fera  paice  qu'une  fois ,  fans 
aucune  Confequence  pour  l'avenir. 

Le  Sieur  Imbert  s'étant  prefenté  devant  cette  Compagnie,  £c  aiant  reprc- 
fenté  qu'il  ne  s'étoit 'engagé  d'exercer  fon  Miniftere  dans  l' Fjh  de  France,  ç\\i^i 
Condition  d'aVoir  la  Liberté  de  fe  retirer  ailleurs  quand  l'Ocafion  s'en  pre- 
fenterpit ,  8c  ladite  Referve  de  Liberté  aiant  été  conteftée  par  ladite  Provin- 
ce, il  avoit  néanmoins  été  déchargé  de  l'Eglife  de  la  Ferté ,  &  prêté  enfuite  à 
celle  à'OrleafiJ  par  le  Coloque  de  Beauce  ,  jufqu'au  prefent  Synode  ,  fur 
quoi  les  Députés  de  PJjle  de  Francs  aiant. remontré  leur  Droit  de  Répétition , 
&  demandant  en  Efet  ledit  Sieur  hvbert  ,  8c  ceux  de  la  Province  du  Berri 
avec  le  Députés  à''Orleans ,  infiftant  à  ce  qu'il  foit  donné  à  ladite  Eglife,  at- 
tendu le  grand  Fruit  que  fon  Miniftere  y  a  produit  ,  &  la  Neceffité  dans  la- 
quelle elle  s'eft  trouvée  ci-devant ,  aiant  été  heureufement  reparée  par  ledit 

Sieur 


TENU    A    VITRE'.  ïf; 

Sieur  Iml^ert  ,  la  Compagnie  l'a  adjugé  pour  Pafteur  propre,  à  ladite Egli- 
fé  à''Orleam  ,  &  enjoint  à  la  Province  du  Derri  de  donner  un  Propolant  à 
celle  de  l''/fie  ^^  France ,  d'ici  au  prochain  Synode  National. 
V  I  I. 
La, Province  des  Sevenes  a  reprefenté  à  cette  Compagnie  qu'il  avoit  été  or- 
donné par  le  Synode  National  de  Pm-as,  qu'on  donneroit  à  ladite  Province 
trois  Portions  pour  les  Egliles  (T Auvergne  ,  dcfquelles  le  Receveur  de  ladite 
Province  n'a  cependant  rien  touché  ,  quoique  ladite  Province  les  ait  four- 
nies de  {ts  propres  Deniers ,  auxdites  Eglifes  ,  depuis  ledit  Synode  de  Pri- 
vas ,  jufqu'à  celui  de  Tomeivs  ,  attendu  que  lefdits  Députés  n'ont  pasjufti- 
fié  ,  par  des  Acquits  ,  ce  qu'ils  ont  fourni  ;  La  Compagnie  a  ordonné  qu'ils 
porteront  au  prochain  Synode  de  la  Province  du  Haut  Languedoc  ,  le  Rple 


des  Pafteurs  qui  fervent  aétuellemcnt  ,  &  l'Etat  de  leur  Diftribution ,  figne 
par  les  Modérateurs  ,  tel  qu'il  fut  preienté  au  Synode  de  Tonneins  :  enfem- 
ble  les  Acquits  des  Pafteurs  qui  ont  fervi  lefdits  Eglifes  pendant  ceTcmslà, 
&  ledit  SyncKle  Provincial  en  jugera  définitivement  ,  6c  en  attendant  ledit 
Jugement  les  Portions  demandées  feront  retenues  par  le  Sieur  VucMdal , 
pour  leur  être  données,  s'il  eft  ainlî  jugé  par  ledit  Synode,  &  ledit  Sr.  Dacan- 
dal  en  rendra  Compte  au  prochain  Synode  National. 

Les  Députés  de  PIf.e  de  France  ont  reprefenté  que  le  Sieur  Verrin  ,  main- 
tenant Pafteur  dans  la  Province  du  H<iut  Languedoc  ,  £c  ci-devant  entrete- 
tenu  par  la  Province  de  l'IJle  de  France  ,  s'eft  abfentéde  l'Eglifê  qui  lui  avoit 
été  nftîgnée  par  le  Coloque  de  Champas^ne  ,  &  n'y  eft  pas  retourné  après  le 
Tems  qui  lui  avoit  été  donné  au  Synode  d'^_;  ,  tenu  l'An  1615".  &  qu'il  n'a 
pas  rembourfé  les  Fraix  qui  ont  été  faits  pour  ion  Entretien  ,  dans  les  Uni- 
vcrfités  où  il  a  étudié  ;  Sur  quoi  on  lui  a  ordonné  de  fc  prefenter  audit  Co- 
loque de  ChatKpa'ine ,  011  il  n'a  point  comparu  ,  mais  feulement  écrit  des  Let- 
tres d'Excufe ,  &  déclaré  que  fon  Intention  n'étoit  p;;s  de  retourner  dans  la- 
dite Province  ,  il  fût  fufpendu  du  Saint  Miniftere  pour  une  Année  ,  Se  la- 
dite Sufpenfion  lui  a  été  lignifiée  ,  comme  il  paroit  par  des  Lettres  du  3. 
Mars  161 7.  écrites  au  Synode  de  ladite  Province:  La  Compagnie  après 
avoir  veu  les  Lettres  du  Sieur  Perrin  ,  8c  oiii  les  Députés  du  Haut  Langue- 
doc,&z  confideré  mûrement  toutes  chofes  ,  a  trouvé  que  le  Coloque  deCha;?}- 
pagne  a  ufé  de  trop  de  Rigueur  ,  &  en  la  corrigeant  elle  ordonne  que  file- 
dit  Sr.  Perrin  ne  s'eft  pasabftenu  des  Exercices  de  fa  Charge  depuis  que  la 
Sufpention  lui  a  été  fignifiée,il  s'en  abftiendra  durant  l'Efpace  de  deux  Mois 
entiers  ,  à  commencer  du  jour  que  le  prefent  Décret  lui  aura  été  notifié  par 
les  Députés  du  fJaut  Languedoc  ,  qui  le  feront  incontinent  après  leur  Re- 
tour dans  leur  Province  ,  &  le  difpoferont  à  liquider  fes  Comptes ,  &  à 
paier  ,  dans  fix  Mois  ,  à  la  Province  de  Pip  de  France  ,  tout  ce  qu'il  lui 
doit  ,  comme  il  lui  eft  enjoint  par  cette  Compagnie  ,  à  faute  de  quoi  ladite 
Province  du  Hant  Languedoc  fera  tenue  de  le  renvoier  dans  celle  de  /  Ifle  de 
France  ,  pour  y  exercer  le  Saint  Miniftere  :  Et  le  Coloque  à'' Aymar- 
^ues  ,  eft  fortement  cenfuré  ,   pour  avoir  reçu  ledit  Sieur  Perrin  ,   con- 

Tome  II.  p  xxz 


114         XXII.     SYNODE    NATIONAL 

tre    les    Reglemens   de    notre    Difcipline    Ecclefiaftique. 
IX. 

Sur  la  Conteftation  des  Eglifes  de  Montagu  &  de  Fieille-vigne  ,   on  a  oiij 
les  Sieurs  de  Laudoviniere  &  de  la  Begauiliere  ,  Anciens  defdites  I'  glifes  ,  6c 
vil  la  Demande  de  l'Eglife  de  A-iontagn ,  concernant  la  Moitié  dts  i'ortions 
reçues  de  l'Argent  de  la  Bcnefîccnce  du  Roi,  fous  la  Signature  du  Sieur  de 
iregufon  ,  Paftcur  ,  fervant  également  lefdites  Eglifes  de  Montagu  8c  de  rùil- 
le-vigne  ,  tant  dans  la  Provinces  àuPoiRon  que  dans  celle  de  Bretagn e^àcTpms 
l'An    1559.  jufqu'au  Mois  de  Décembre  1616.  qu'elles  ont  eu  chacune  un 
Paftcur  Séparément ,  la  Demande  faite  par  ladite  Eglifc  de  Montagu  ,  a  été 
jugée  équitable  ;  c'eft  pourquoi  on  a  ordonné  que  ladite  Eglife  retirera  du 
Fonds  reftant  defdites  Portions  ,  qui  cft  enux  les  Mains  des  Anciens  de  rieil- 
le-vigne  8c  de  Afotit.tgu  ,  à  Troportion  de  ce  qu'elle  aura  contribué  pour  l'En- 
tretien 6c  les  Gages  dudit  Sieur  Fregttfon  ,  pendant  qu'il  fervoit  également 
lefdites  Egliies ,  fuivant  la  Liquidation  qui  en  fera  faite  entr'ellcs  ,  par  les 
Quittances, Mémoires  8c  Regiftres  dudit  Sr. Fregufon,èc  des  Anciens  defdites 
Eglifes  ,  tant  de  ce  qui  eft  provenu  de  la  Beneficence  du  Moi ,  que  des  Con- 
tributions particulières  ,    pour  l'Entretien  dudit  Pafteur  :  Et  on  ordonne 
auffi  que  ladite  Eglife  de  Montagu  ,  donne  pareillement  fatisfaftion  à  celle  de 
Vieille  vigne  ,  touchant  ce  qu'elle  aura  fourni  pour  l'Entretien  dudit  Pafteur, 
au  delà  de  fa  Moitié  des  fufdits  Apointemens. 
X. 
Sur  la  Plainte  des  Députés  de  Pljle  de  France ,  de  ce  que  le  S'i&m  Richer^ 
entretenu  aux  Ecoles  par  leur  ProvirKe,qui  l'a  fait  recevoir  au  Saint  Minifte- 
re  ,  s'cft  abfenté  de  l'Eglife  qui  lui  avoit  été  aflîgnéc  ,  &:  qu'il  avoit  fervie 
quelques  années  ,  fans  avoir  reftitué  les  Fraix  de  iondit  Entretien  ,  &  s'eft 
fait  aggreger  dans  la  Province  de  Xaintonge  :  La  Compagnie,  après  avoir  con- 
lideré  tout  ce  qui  a  été  reprefenté  par  lefdits  Députes  &  par  ceux  de  Xain- 
tonge ,  a  déclaré  qu'elle  trouve  que  la  Province  de  l'IJle  de  France  a  trop 
facilement  laiffé  partir  ledit  Richer  ,  quand  il  a  abandonné  la  Province  6c  le 
Troupeau  auquel  il  avoit  été  donné  pour  Pafteur  •■,  Qiie  celle  de  Xaintonge 
eft  cenfurable  pour  l'avoir  reçu  fans  Ateftations  ,   6c  pour  avoir  contrevenu 
en  cela  aux  Reglemens  de  la  Difcipline  Ecclefiaftique  •-  Et  quant  audit  Ri- 
cher ,  il  eft  fortement  cenfuré  de  ce  qu'il  n'a  pas  demandé  un  Congé  &  une 
Ateftation  en  bonne  Forme,  touchant  la  DoétrineSc  fi Conduite  dans  lefdites 
Eglifes  ;  c'eft  pourquoi  cette  Compagnie  lui  ordonne  de  rendre  Compte  à 
la  Province  de  /'/jle  de  France  ,  &  de  lui  rembourlêr  tout  ce  qu'elle  a  four- 
ni pour  fes  Etudes  ,  avant  fa  "Promotion  au  Saint  Miniftere  ,  &  cela  dans 
fix  Mois  ,  à  faute  de  quoi  la  Province  de  Xaintonge  eft  chargée  de  le  ranger 
à  ce  Devoir  par  toutes  les  Cenfures  Ecclefiaftiques. 
X  I. 
La  Province  du  Haut  Languedoc  a  demandé  à  la  Compagnie  qu'elle  voulut 
«ordonner  que  les  Eglifes  de  rHle-penfac  ,  Leirac  6c  Eufe  ,  qui  font  mainte- 
nant unies  à  la  Province  de  la  Bajfe  Guienne  ,  en  lufl'ent  démembrées  pour 
être  jointes  au  Coloque  à^Amugnaç  ,  dans  la  Province  du  Haut  Languedoc. 

H 


T  E  N  U     A     V  I  T  R  E'.  n^ 

Il  a  été  ordonné  que  les  deux  Provinces  fufdites  en  conféreront  enfem- 
ble  ,  ik.  entendront  lefdites  Eglifes  ,  6c  puis  en  détermineront  ce  qui  fe- 
ra expédient. 

X  I  r. 

Le  Sieiir  Grand  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Caufade  du  Haut  Languedoc  ,  a 
demandé  par  des  Lettres  à  cette  Compagnie,  qu'il  lui  plût  de  reforaier  le  Dé- 
cret qui  avoit  été  fait  contre  lui  ,  au  Synode  National  de  Tonneins  ,  par  le- 
quel il  lui  étoit  défendu  de  jamais  prêcher  dans  l'Eglife  de  Caufade  j  ôc 
aiant  produit  les  Témoignages  qui  lui  font  rendus  par  le  Coloque  du  Hant 
Qtterci  ,  6c  même  par  le  Synode  du  Haut  Languedoc  \  la  Compagnie»  don- 
né pouvoir  à  ladite  Province  de  permettre  audit  Grand  fon  Retour  8c  l'Exer- 
cice du  Saint  Miniftere  dans  ladite  Eglife  de  Caufade  ,  après  avoir  foigneu- 
fement  confideré,  fi  déformais  il  pourra  y  être  en  Edification,  &  après  avoir 
auparavant  bien  pefé  les  Raifons  &  examiné  les  Befoins  de  ladite  Eglife  de 
Caufade. 

X  I  I  L 

Sur  le  Diferent  de  l'Eglife  de  Saumur  ,  avec  la  Province  de  Bretagne  , 
touchant  la  Penfion  ?i  l'Entretien  fourni  par  ladite  Eglife  ,  à  Julien  four- 
mer  ,  forti  du  Convent  des  Capucins  de  la  Ville  de  Blois  ,  les  Députés  d'yin- 
jou  &  ceux  de  Bretagne  aiant  été  ouis  ,  la  Compagnie  a  réglé  6c  modéré  tous 
lefdits  Fraix  ,  à  la  Somme  de  cinquante  Livres  :  à  favoir  ao.  Livres  pour  la 
Nourriture  dudit  Fournier  ,  &  50.  Livres  pour  fes  Habits,  laquelle  Somme 
de  fo.  Livres  fera  paiée  fur  les  Deniers  de  la  Libéralité  du  Roi  ,  par  la  Pro- 
vince de  Bretagne  ,  à  ladite  Eglife  de  Saumur. 
X  IV. 

Le  Sieur  Baron  de  Tourneba  a  écrit  à  cette  Compagnie,  &  envoie  un  An- 
cien de  l'Eglife  de  Falaife ,  par  lequel  il  a  reprefenté  que  fa  Femme  defunc- 
te  a  fait  un  Légat  de  certaine  Somme  de  Deniers  ,  qui  doivent  être  pris  dans 
la  Province  de  Zelande  ,  pour  être  cmploiée  à  l'Entretien  d'un  Ecolier  qu'il 
defire  de  prendre  ou  en  Zelande  ,  ou  à  Bafle  ,  ou  à  Genève  ,  pour  lêrvirau 
Saint  Miniftere  dans  l'Eglife  des  EJjars  :  Et  d'autant  que  la  Somme  léguée 
n'eft  pas  fuffifante  pour  ledit  Entretien  ,  ledit  Sieur  de  Toumebu  promet  de 
fuppléer  au  refte  :  fur  quoi  les  Députés  de  la  Province  de  Normandie  aiant 
étéouis,  la  Compagnie  louant  le  Dtllein  5c  le  Zèle  dudit  Sieur  Baron,  ex- 
horte la  Province  de  Normandie  de  le  prier  de  ne  prendre  aucun  Propofant 
qu'en  ce  Roiaume  ,  Sc  par  l'Avis  du  Coloque  ,  ou  du  Synode  ,  ce  que  ne 
voulant  pas  accorder  ,  il  lui  fera  permis  de  le  prendre  oii  il  voudra,  à  Con- 
dition qu'étant  prêt  à  être  emploie  ,  il  fera  prefenté  à  ladite  Provin- 
ce ,  Se  reçu  par  elle  félon  les  Règles  de  la  Difcipline  Ecclefiaftique. 
XV. 

Le  Coloque  de  Faix  dans  la  Province  du  Hmit  Languedoc  ,  a  écrit  8c  en- 
voie des  Mémoires  à  cette  Compagnie  ,  lui  reprcfentant  les  grandes  Opref- 
fions  que  les  Eglifes  de  ce  Quartier  là  ont  foufFertes  ,  depuis  fix  Ans  ,  6c 
les  grands  Fraix  qu'elles  ont  été  contraintes  de  faire  pour  fe  maintenir  dans 
k  l-'olleffion  des  Places  de  Sûreté  ,  6c  fe  pourvoir  aux  Cours  de  Parlement 

P  z  ac 


ji6  XXII.    SYNODE    NATIONAL 

&  nux  Chambres  de  \''Edit  ,  &  au  Confeil  d'Etat  :  Ladite  Compagnie  a 
irouvé  que  ledit  Coloque  a  dû  s'adreflcr  premièrement  à  ladite  Province,  8c 
qu'elle  ne  peut  pas  détourner  les  Deniers  qui  font  deltinés  pour  l'Entretien 
des  Pafteurs. 

X  V  r. 

Le  Coloque  de  Gex ,  requérant  la  Compagnie  d'avoir  Egard  à  la  Pauvre- 
té de  fes  Patleurs,  8c  d'ajouter  quelque  Chofe  à  ce  qui  leur  a  été  accordé  ci- 
devant  :  La  Compagnie  a  ordonné  que  le  Sr.  Dticandal  fera  prié  de  paier 
iefdits  Pafteurs  ,  par  Préférence  à  tous  les  autres ,  £c  que  les  60.  Livres  qui 
avoient  été  prifes  pour  l'Entretien  du  Colege  de  Gex ,  fur  toute  la  Mal- 
fe  des  Deniers  qui  leur  font  accordés ,  n'en  fera  plus  ôtée  à  l'avenir,  atten- 
du qu'il  a  été  pourvu  d'ailleurs  aux  Befoins  dudit  Colege. 
XVII. 

David  Chauveton  Ecolier  ,  autrefois  entretenu  par  la  Province  de  Pljle  as 
France  ,  6c  depuis  reçu  au  Saint  Miniltere  ,  &  donné  pour  Pafteur  ,  par  la^- 
dite  Province  ,  à  l'Églife  de  Claje  ,  de  laquelle  il  s'cil  abfenté  depuis  qu'if 
a  obtenu  un  Congé  de  trois  Mois  ,  qxii  lui  fût  donné  pour  aller  vifiter  fon 
Père  vieux  6c  caduc  ,  Pafteur  de  PEglife  de  Livincil  dans  la  B.ijfe  Gnienne  , 
fans  être  retourné  félon  faPromefle,  Taquelle  aiant  ainfi  violée  ,  ladite  Pro- 
vince l'a  cenfuré  ,  6c  a  ordonné  qu'il  feroit  une  entière  Rcftitution  de  tout 
ce  qui  avoit  été  fourni  pour  fes  Etudes  ,  avant  fa  Promotion  au  Saint  Mini- 
llcre  ;  Ce  qu'aiant  fait  ,  elle  s'eft  néanmoins  plainte  à  cette  Compagnie ,  la- 
quelle  aiant  confideré  que  ledit  Chanveîon  a  fervi  ladite  Eglife  pendant  trois 
Ans  ,  6c  qu'il  eft  même  venu  au  Confiftoire  de  Paris  ,  où  il  a  ofert  de  fervir 
ladite  Eglile  de  Claye  ,  avant  qu'elle  fut  pourvue  ,  ou  telle  autre  qui  luife- 
xoit  aftîgnée,  on  a  trouvé  qu'il  eft  néanmoins  cenfurable  pour  n'être  pas  re- 
tourné dans  le  Tems  qui  lui  avoit  été  prefcrit  ,  6c  pour  n'avoir  pas  envoie 
des  Excufès  légitimes.  On  a  auffi  reconnu  que  la  Province  de  la  Baffe  Gnien- 
ne  n'a  pas  dû  renvoier  ledit  Chan-veton  ,  fans  un  Congé  de  fa  Province  6c 
Eglife  :  6c  quand  au  refte  ,  cette  Compagnie  a  ordonné  que  ledit  Chauve- 
ton  paiera  dans  un  An,  à  la  Province  de  Plfle  de  France  ,  la  Somme  de  trois 
cens  Livres ,  pour  tout  ce  qu'elle  peut  prétendre  de  lui,  à  Caufe  de  fon  En- 
tretien ,  6c  s'il  ne  peut  pas  le  faire,  la  Province  de  la  Baffe Gnienne  y  pour- 
voira ,  6c  fera  le  Paiement  de  ladite  Somme. 

X  y  1 1 1 . 

La  Province  du  Haut  Languedoc  a  prefenté  a  cette  Compagnie  le  Juge- 
ment qu'elle  a  rendu  fur  le  Fait  que  le  Synode  National  de  Tonnems  lui 
avoit  renvoie  ,  touchant  le  Diferent  entre  Monficur  Danglade  6c  la  Provin- 
ce du  Bas  LangHedoc  ,  à  laquelle  ledit  Sr.  Danglade  dcmandoit  le  Paiement 
de  certaine  Somme  de  Deniers  rcftante  de  fes  Gages  de  Profeflcur  en  Hé- 
breu ,  dans  PAcademit  de  Nimes ,  depuis  l'An  1605.  jufqu'à  l'An  1607.  par 
lequel  Jugement  la  Province  du  Bas  Languedoc  a  été  condannée  de  paier  audit 
Sieur  Danglade  la  Somme  de  400.  Livres  j  mais  aiant  démontré  qu'elle  n'a 
pas  été  avertie  de  la  Tenue  dudit  Synode  da  Haut  Languedoc  ,  la  Compa- 
gnie y  aiant  Egard  ,  a  ordonné  que  ladite  Province  liquidera  fon  Compte, 

au. 


T  E  N  U    A    V  I  T  R  E'.  n/ 

au  prochain  Synode  des  Sevenes  ,  Sc  paiera  ledit  Sr.  DangUde  ,  ou  en  Ac- 
quits ,  ou  en  Deniers  réels ,  à  défaut  de  quoi  le  Jugement  du  Synode  duHaat 
L.mzttedoc  fera  exécuté. 

XIX. 
Les  Députés  de  la  Province  delà  Bajfe  Gnieme  ,  aiant demandé  que  les  trois 
Portions  franches  qui  avoient  été  accordées  ,  par  le  Synode  National  de 
Tonneins  ,  aux  Egliics  de  Soûle  ,  en  y  comprenant  celle  qui  avoit  été  adju- 
gée pour  le  Sieur  de  Buftembis  ,  Pafteur  dans  le  Bearmls  ,  Se  qui  fert  lefdi- 
tes  Eglifes  de  Softle  ,  fuflènt  continuées  :  La  Compagnie  confiderant  que 
les  Deniers  ci-devant  oftroiés  n'ont  point  été  donnés  pour  l'Entretien  d'un 
Pafteur  actuellement  emploie  ,  ne  peut  leur  accorder  maintenant  que  deux 
Portions  franches  ,  qui  leur  feront  délivrées  par  le  Receveur  delà  .5*îj$7tfG«;>«- 
ne.  De  plus  elle  ordonne  qu'attendu  la  grande  Diftance  defdites  Eglifes  , 
de  celles  de  la  Baff'e  G  (tienne  ,  elles  feront  déformais  unies  au  plus  prochain 
Coloque  daBeam,  jufqu'au  prochain  Synode  National ,  auquel  lefdites  Egli- 
fes feront  favoir  par  leurs  Députés  la  Diligence  qu'elles  auront  faite 
pour  fe  pourvoir  de  Pafteurs  ,  Sc  le  bon  Emploi  des  Deniers  qui  leur 
font  oélroiés. 

Le  Sieur  Ptlofi ,  s'étant  prefenté  avec  une  Refolution  de  l'Aflémblée  Gé- 
nérale de  NifTjes  ,  par  laquelle  il  étoit  renvoie  au  Synode  National  ,  pour  y 
être  dedomagé  des  Pertes  qu'il  a  faites  ,  &  des  Sommes  qu'il  a  emploiées 
pour  conierver  la  Place  à''AHbenas  à  nos  Eglifes,  félon  la  Promeflc  8c  le  Ser- 
ment qu'il  en  avoit  fait  devant  la  première  Affemblée  de  Chafielleraut  :  La 
Compr.gnie  n'a  point  Jugé  qu'elle  fut  obligée  à  ceDedomagement,ni  que  les 
Deniers  dont  elle  difpolè  doivent  être  emploies  à  de  tels  Fraix  :  mais  aiant 
néanmoins  Egard  à  la  grande  Neceflité  dudit  Sieur  PtloU  ,  6c  aux  bons  Ser- 
vices qu'il  a  rendus  aux  Egliles ,  dcfquelles  il  a  de  bons  Témoignages ,  elle' 
lui  a  accordé  ,  pour  fon  X^oiage  ,  la  Somme  de  500.  Livres  ,  qui  lui  fe- 
ront paiées  contant  ,  Sc  outre  cela  quatre  Portions  franches  ,  fur  la  Pro- 
vince des  Sevenes  ,  pour  fubvenir  à  Son  Indigence,  jufqu'au  prochain  Sy- 
node National. 

X  X  r. 

^ean  le  Fevre  ,  marchant  Libraire  demeurant  à  Genève, z  écrit  à  cette  Com- 
pagnie, pour  la  prier  d'avoir  Egard  à  l'Injure  qui  lui  a  été  faite  en  la  Perfon- 
ne  de  fà  Fille  ,  par  le  Sieur  Mainville  le  Fils  ,  maintenant  Pafteur  de  l'E- 
glife  à^Artes  en  Beurn  :  Les  Députés  du  BeArn  aiant  été  oiiis  ,  ladite  Compa- 
gnie exhorte  leur  Synode  de  lui  enjoindre  de  s'en  aller  au  plutôt  à  Genève  , 
pourfe  juftitîer  devant  le  Magiftrat,êc  lever  le  Blâme  de  fon  Miniikrc  ,  à 
Faute  de  quoi  il  fera  pourfuivi  félon  la  Difcipline  Ecclefiaftique  ,  jufqu'â 
la  Sufpenfion  du  Saint  Miniftere  ,  6c  les  Informations  6c  autres  Pièces  ren- 
voiées  à  cette  Compagnie  ont  été  miles  entre  les  Mains  des  Députés  du  £f»/rB, 
pour  être  portées  à  leur  prochain  Synode. 
XXII. 

Sur  ce  que  le  Confiftoire  de  l'Eglife  de  M9H{m,  dans  la  Province  du ^^r- 
-      P3       "  '"^     ~         ^^> 


ii8  XXIÎ.    SYNODE  NATIONAL 

ri ,  a  demandé  à  la  Compagnie  que  ladite  Eglife  foit  unie  à  celles  de  Bourge- 
gne  ,  &:  que  le  Minillere  du  Sr.  de  la  Roche  ,  qui  lui  a  été  prêté  pour  fix 
Mois  ,  lui  foit  continué  :  Les  Députés  du  Berri  étant  oiiis  ,  la  Compagnie 
ordonne  que  ladite  Eglife  portera  fes  Demandes  au  prochain  Synode  du  Ber- 
ri ,  qui  eft  exhortée  d'y  avoir  tous  les  Egards  pofTibles ,  ôc  d'y  pourvoir  cha- 
ritablement. 

XXIII. 
Les  Députés  de  /'//?«■  de  France  6c  de  Champagne  ,  aiant  reprefenté  qu'il  fc 
prépare  une  grande  MoiironàZ-<2^i'^-/'f/,  de  laquelle  il  paroit  déjà  un  bon  Com- 
mencement j'Sc  qu'il  eft  dificile  d'y  établir  l'exercice  de  la  Religion,  fi  le  Lieu 
£c  Bailliage  de  Sens  ne  lui  eft  pas  donné  par  la  Ceffion  du  Lieu  d^^ttigny ,  qui  eft 
àprefent  ôc  depuis  long-tems  inutile  :  La  Compagnie,  après  avoir  oiii  les  Dé- 
putés du  Eerri ,  difant  n'avoir  aucune  Commiffion  fur  cela ,  Se  faifant  néan- 
moins Inftance  de  retenir  ledit  Lieu  pour  ceux  de  Sens  ,  a  ordonné  que  ladi- 
te Province  du  Berri  cédera  ledit  Lieu  du  Baillage  à  ceux  de  Langres,à.  Dé- 
faut de  quoi  elle  adjuge  tout  le  Baillage  de  Sens  a  la  Province  de  l' IJle  de  Fran- 
ce Si.  de  Champagne,  pour  y  faire  un  nouveau  Choix  du  Lieu  qui  fera  le  plus 
propre  &  convenable  pour  la  Conftruftion  d'une  Eglife. 
XXIV. 
Le  Sieur  de  la  Place,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Sion  ,  fe  plaignant  de  ce  que 
Daniel  la  Place  fon  Frère  ,  Ecolier  entretenu  par  la  Province  de  Bretagne , 
n'a  pas  été  emploie  félon  qu'on  la  trouvé  Capable  ,  6c  demandant  qu'il  foit 
mis  en  Liberté  .-   La  Compagnie  a  ordonne  que  la  Province  de  Bretagne 
lui   donnera   une   Eglife   dans   deux   Mois  :    ce  que  ne  faifant  pas  il  fera 
<ionné    pour    Pafteur  à   l'Eglife   de  Laval  ,    dans    la   Province  d''^njoa , 
laquelle  il   fervira   l'Efpace   d'un    An  ,   au  bout  duquel  il  fera  permis  à 
celle  de  Bretagne  ,  de  le  rapeller  6c  de  lui  afîigner  un  Troupeau. 
XXV. 
L-e   Sieur  Baùat  ,    aiant   reprefenté   à  la  Compagnie  qu'il  ne  peut  pas 
fatisfaire  à  fon   Ordonnance   qui  lui  a  enjoint  de  demeurer  dans  l'Eglife 
àWJfoire ,  jufqu'au   Synode    de  la  Province  des  Sevencs  ,    parce  qu'il  n'a 
pas  de  quoi  s'y  pouvoir  entretenir  :    On  a  enjoint  au  Commis  du  Sieur 
Ducandal ,   qui  eft   maintenant  en  cette  Ville  ,   de  donner  contant  audit 
Sieur  BahAt ,  la  Somme  de  Cent  cinquante  Livres  ,   fur  les  Portions  qui 
ont  été  accordées  aux  Eglifes  d'j^verne  ,   de  laquelle  Somme  ledit  Baêat 
rendra  Compte  au  prochain  Coloque  de  Saint  Germain  ,  6c  y  fera  venir, 
avec  lui  ,  un  Ancien  defditcs  Eglil'es  ,    pour  vérifier  ledit  Comte  ,  qu'il 
y  prefenteia  lui  même  ;    6c  le  Commis  de   ladite    Province   des  Sevenes 
prendra  la  Quitance  dudit  Sieur  Babat  pour  Argent  content  ,  laquelle  fe- 
ra aufli  reçue  par  le  Sieur  Ducandal ,  pour  la  même  Somme  ,  à  la  Déchar- 
ge dudit  Receveiu'. 

X  X  V  L 
Le  Sieur  Cnerin,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Boisgenci,  aiant  reprefenté  à  cette 
Compagnie  que  s'étant  obligé  avec  quelques  autres  de  fi  Province ,  à  fournir 
une  grofl'e  Somme  de  Deniers ,  pour  la  Confcrvation  de  la  Ville  6c  du  Fort  de 

CeT' 


J  E  N  U    A    V  I  T  R  E'.  119 

Cergeau  ,  pendant  ces  derniers  Troubles ,  pour  laquelle  il  eft  maintenant  pour- 
fuivi ,  &  en  danger  d'être  mis  en  Prifon ,  s'il  ne  plait  pas  à  cette  Compagnie 
d'y  pourvoir,  par  le  Moien  des  Deniers  de  l'Augmentation  accordée  aux  Egliics 
par  le  Traité  de  Louàun  :  La  Compagnie  aiant  reconnu  que  par  ledit  Traité  de 
Londm  il  avoit  été  adjugé  à  Monficur  le  jVIarquis  de  Rofni ,  une  certaine  Som- 
me qu'il  a  reçue  pour  ce  fujet,  on  a  refolu  d'écrire  audit  Sieur  Marquis,  afin 
qu'il  lui  plaile  de  faire  dédommager  ledit  Sieur  Gi{erm,cn  lui  donnant  la  Somme 
pour  laquelle  il  s'eft  engagé  avec  quelques-uns  de  fes  Amis ,  laquelle  fera  prile 
des  Deniers  que  ledit  Sieur  Marquis  a  reçus  pour  la  Confervation  de  ladite  Ville 
&  Fortcrclle  de  Gergean  :  6c  pour  cet  Efct  cette  Compagnie  lui  adrciîèra  des 
Lettres  contenant  un  Ordre  précis ,  ôc  de  fortes  Solicitations  pour  cela  ,  lefqiiel- 
les  feront  données  aux  Députés  Généraux  pour  les  lui  prefcnter,5c  pour  l'exhor- 
ter à  faire  que  cette  Somme  foit  paiée  à  la  Décharge  dudit  Sieur  Guerin  &  de 
ceux  qui  fe  font  obligés  avec  lui ,  &  la  Province  du  Berri  le  joindra  auxdits 
Sieurs  Députés ,  pour  faire  la  même  Demande  ;  &  en  Cas  qu'ils  ne  puiflcnt 
rien  obtenir  dudit  Sieur  Marquis ,  ils  en  donneront  Avis  à  toutes  les  autres  Pro- 
vinces, afin  que  leurs  Députés ,  qui  viendront  au  prochain  Synode  National , 
foient  chargés  d'avoir  Egard  à  la  Remontrance  dudit  Sieur  Gnerm. 
XXVII. 

Les  Députés  du  Dauphiné  ont  rendu  Compte  des  Deniers  ci-devant  donnés 
pour  les  Fidèles  exilés  du  Marquifat  de  Sdlitces ,  lequel  Compte  a  été  examiné, 
aprouvé ,  &  mis  entre  les  Mains  des  Secrétaires  de  la  Compagnie ,  avec  les  Pie- 
ces  Juftificatives ,  pour  être  le  tout  porté  aux  Archives  de  la  Rochelle,  ëc  ladi» 
te  Province  du  Dauphine  en  eft  déchargée. 

X  X  V  I  I  L 

Le  Sieur  Soais ,  Pafteur  &  Profelîêur  de  l'Eglife  &  Académie  de  Montauban, 
a  demandé,  par  des  Lettres  à  cette  Compagnie,  de  lui  oétroier  quelque  Somme 
do  Deniers  pour  l'ImprefTion  des  Livres  qu';l  -^  oo^^pc^fCs  :  mais  attendu  que  les 
Députés  de  plulieurs  Provinces  lont  chargés  de  requérir  que  déformais  on  ne 
donne  aucune  Recompenfe  pour  ce  Sujet ,  fi  ce  n'ell  à  ceux  qui  auront  écrit 
par  le  Confcntement  des  Synodes  Nationaux  :  La  Compagnie,louant  ledit  Sieur 
Sonis  de  fon  zélé ,  de  fa  Diligence  &  Fidélité  en  tout  ce  qui  concerne  fa  Charge, 
recommande  à  la  Province  du  Haut  Languedoc  de  voir  les  Ecrits  dudit  Sieur  5(7- 
»/V,  2c  d'avoir  Egard  à  fcs  Ouvrages ,  afin  qu'ils  ne  demeurent  pas  enlevelis  s'ils 
méritent  d'être  mis  en  Lumière. 

XXIX. 

Les  Sieurs  Chrétien  8c  Jacob  Hubert  Frères ,  Enfans  du  Sieur  Hubert ,  Paf- 
teur de  l'Eglife  de  Berne ,  font  venus  en  cette  Compagnie,  à  laquelle  ils  ont  pre- 
fenté  des  Lettres  des  Seigneurs  de  Berne  &  dudit  Sicur  Hubert ,  demandant  de 
grofles  Sommes  de  Deniers  que  le  feu  Sieur  de  Starmins ,  Père  de  la  Femme 
dudit  Sieur  Hubert ,  avoit  prêtées ,  en  pai'tie  de  fes  propres  Deniers  ,  6c  en  par- 
tie d'empruntés  &  fournis  pour  le  Bien  des  Eglifes  de  ce  Roiaume ,  il  y  a  qua- 
rante Ans  ou  environ,  dequoi  ils  ont  prefenté  un  Mémoire  qu'ils  en  avoient 
confcrvé,  lequel  aiant  été  vu  &  examiné,  la  Compagnie  n'a  pas  trouvé  que  les 
Pièces  produites  obligent  nos  Eglifes  au  Rembourfcaient  d'aucune  Somme  -, 
^  °  t'efl 


110         XXII.    SYNODE    NATIONAL 

c'eft  pourquoi  on  fera  cette  Réponfe  auxdits  Sieurs  de  Berne,  &  audit  Sieur  H/i- 
berty  aux  Enfans  duquel  on  a  donné  deux  cens  Livres,  qui  leur  feront  prefente- 
ment  paiées  par  le  Sieur  Dncatidal  ,  pour  les  Fraix  de  leur  Voiage. 
X  X  X._ 

Le  Sieur  Solers ,  Efpagnol  de  Nation ,  retiré  depuis  quelque  tems  dans  l'E- 
glife  &  Académie  de  Scmmur ,  en  a  reçu  un  bon  Témoignage ,  par  les  Députés 
de  la  Province  à^An^on  ,  qui  atteftent  qu'il  a  fait  des  Progrès  dans  la  Pieté ,  les 
belles  Lettres ,  £c  l'Etude  de  la  Théologie  :  Surquoi  la  Province  de  Normandie 
Paiant  demandé  pour  l'entretenir  jufqu'à  ce  qu'il  foit  capable  d'être  reçu  au 
faim  Miniftere  ,  la  Compagnie  a  ordonné  que  la  Portion  accordée  à  ladite  Pro- 
vince pour  un  fécond  Palkur  ,  dans  l'Eglifc  de  St.  Lo,  fera  emploiée  à  l'En- 
tretien dudit  Solers ,  6c  quand  il  fera  promeu  au  faint  Miniftere ,  &  emploie 
dans  ladite  Eglife  de  St.  Lo ,  ou  dans  quclqu'autre  de  ladite  Province,  cette 
même  Portion  lui  fera  continuée  comme  aux  autres  Pafteurs. 
X  X  XL 

Le  Sieur  de  la  Fiale,  Député  de  la  Province  du  Ham  Languedoc ,  aiant  re- 
quis au  Nom  de  Laurens  Fernandez. ,  que  la  Somme  de  fix  vints  Livres  que  le 
Synode  National  de  Tonneins  avoit  ordonne  lui  être  annuellement  donnée ,  lui 
foient  paiée  à  l'avenir  :  on  a  déclaré  qu'attendu  que  ledit  Fernandez.  a  appris  un 
Métier  &  s'eft  marié  à  Momauban  où  il  fait  fa  Refidence ,  ladite  Subvention  ne 
peut  plus  lui  être  continuée,mais  que  s'il  eft  prelVé  de  Neceffitéjl'Eglife  <de  /J/ok- 
tauban  l'affiftera  des  Deniers  des  Pauvres. 

X  X  X   I  T. 

Pierre  Mercurin  Provençal ,  entretenu  des  Deniers  de  nos  Eglifes ,  depuis  le 
Synode  National  de  7"<3»«e/»/ jufqu'à  prefent ,  a  fait  prefcnter  un  Témoignage 
de  l'Académie  de  Montauban ,  &  demander  que  la  Subvention  de  fix  vints  Li- 
vres lui  loit  continuée.  Surquoi  la  Compagnie  a  ordonné  au  Sieur  Dttcandal 
de  lui  paier  pour  une  tois  ou.  L.ivxco ,  ofin  q,,',!  fc  puifle  retirer  dans  la  Provin- 
ce de  Provence,  8v  y  être  emploie  d'une  manière  conforme  à  fa  Capacité,  fui- 
Aant  le  Décret  du  Synode  National  de  Tonneins. 
XXXIII. 

Le  Sieur  Sujfren ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Montignac,  dans  la  Province  du  Bas 
Languedoc ,  a  demandé  que  ce  qui  avoit  été  ordonné  ci-devant  par  le  Coloque 
du  Lionnois,  &  confirmé  par  le  Synode  Nationnal  de  Tonneins,  à  favoir  qu'il 
ne  pouvoit  pas  exercer  le  iaint  Miniftere  dans  le  Rcflbrt  du  Coloque  de  Ntmes, 
fut  révoqué  :  La  Compagnie  aiant  vu  les  bons  Témoignages  qui  lui  font  ren- 
dus ,  lui  accorde  fa  Demande  ;  &  permet  à  la  Province  du  Bas  Languedoc  de  le 
pourvoir  d'une  Eglife ,  dans  quelque  Coloque  que  ce  foit ,  félon  qu'elle  le  trou- 
vera expédient. 

XXXIV. 

Nicolas  Jejne  ,  ayant  depuis  peu  de  jours  fait  Abjuration  dans  cette  Eglile 
è&  Vitré,  des  Erreurs  du  Papifme ,  a  été  recommandée  la  Province  de  Nor- 
mandie ,  pour  avoir  Soin  de  Pemploier  à  ce  qu'elle  le  trouvera  propre  :  &  le 
Sieur  Ducandal  eft  chargé  de  lui  donner  50.  Livres  pour  lui  aider  à  fe  rendre 
dans  ladite  Province ,  de  laquelle  il  eft  Originaire.    Et  d'autant  que  les  Depu- 


T  E  N  U    A    V  I  T  R  E'.  i^j 

tés  de  ladite  Province  ont  fait  entendre  que  leur  Synode  ne  s'aflemblera  que 
dans  un  An  d'ici ,  le  Coloque  de  Caen  eft  exhorté  de  prendre  premièrement  ce 
Soin ,  en  attendant  que  toute  la  Province  aflêmblée  puiflé  y  pourvoir. 
XXXV. 

Le  Sieur  du  Bais  Pafteur,  aiant  été  déchargé  de  PEglifc  de  Laval,  par  le 
Synode  à'' Anjou ,  à  Caufe  de  la  Pauvreté  de  ladite  Eglife ,  a  été  mis  dans  la 
Diltribution  des  Pafteursi  Sc  s'il  arrive  que  la  Compagnie  fe  fepare  fans  lui  af- 
fîgner  un  certain  Troupeau ,  il  eft  mis  en  Liberté  pour  fc  pourvoir  dans  la  Pro- 
vince où  il  plaira  à  Dieu  de  l'adrefler ,  &  on  retiendra  une  Portion  des  Deniers 
de  la  Libéralité  du  Rot ,  entre  les  Mains  du  Sieur  Dacandal,  pour  être  donnée  à 
la  Province  dans  laquelle  il  fera  emploie.  Et  les  Deniers  de  la  Libéralité  du 
Roi,  octroies  à  ladite  Eglife  de  Laval,  feront  paies  audit  Sieur  à\xBois]\i(- 
qu'au  premier  de  Juillet  prochain  exclufivcment ,  le  tout  fuivant  l'Accord  fait 
avec  ladite  Eglife  ,  à  quoi  la  Province  âi'AHJoM  tiendra  la  Main  :  &  ledit  Dk- 
cand'Al  lui  paiera  ladite  Portion  jufqu'à  ce  qu'il  foit  pourvu  d'une  Eglife  ,  & 
alors  elle  fera  donnée  à  la  Province  dans  laquelle  il  fervira  ,  à  Condition  que 
s'il  fert  dans  quelque  Eglife  à  laquelle  la  Compagnie  aura  afligné  une  autre 
Portion,  ladite  Province  en  donnera  avis  audit  Sicur  Ducandal,  qui  en  ren- 
dra Compte  au  prochain  Synode  National. 

XXXVI. 

Le  Sieur  Mabot ,  aiant  été  mis  dans  la  Diilribution  des  Pafteurs  ,  a  été  pre- 
icntement  donné  pour  Pafteur  à  l'Eglifc  de  Gifors  en  Normandie  ,  oii  il  fc 
tranfportera  au  plutôt ,  8c  ladite  Eglife  eft  exhortée  de  le  recevoir  6c  de  le  trai- 
ter charitablement ,  &  le  Sieur  Ducandal  ne  retiendra  point  fa  Portion  félon 
qu'il  avoit  été  ordonné  ci-deilus ,  attendu  que  ledit  Mahot  prendra  celle  qui 
avoit  été  adjugée  à  l'Eglife  de  Gifors ,  à  quoi  il  a  acquiefcé. 
XX    XVII. 

Le  Sieur  de  la  Vieuville  a  fuplié  la  Compagnie  d'exhorter  les  Pafteurs  de  cette 
Eglife  de  Fttré,  de  vifiter  l'Eglife  qui  eft  recueillie  dans  fa  Maifon^  le  plus  fou- 
vent  qu'il  leur  fera  polTible  :  àquoilefdits  Pafteurs  s'étant  volontairement  of- 
ferts ,  Se  aiant  promis  d'y  aller  une  fois  chaque  Mois  ,  ils  ont  néanmoins  décla- 
ré qu'ils  ne  pouvoient  pas  y  faire  toutes  les  Fondions  Paftorales  les  jours  de  Di- 
manche. Ladite  Compagnie  reconnoilfant  que  la  Province  de  Bretagne  a  Droit 
d'en  juger ,  6c  voianr  d'autre  part  que  fon  Synode  ne  s'aftêmblera  pas  de  long- 
tems ,  exhorte  lefdits  Pafteurs  à  faire  tous  les  Ans  iLx  Sermons  les  jours  de  Di- 
manche, dans  ladite  Eglife  de  Ftenville ,  Sc  fix  autres  dans  le  Tems  qu'il  leui' 
plaira. 

XXXVIII. 

La  Compagnie  aiant  reçu  la  Plainte  des  Députés  de  la  Ba^e  Guienne ,  de  ce 
que  les  goo.  Livres  ,  qui  avoicnt  été  adjugées  au  Sieur  de  Buflenobis,  par  le 
Synode  National  de  T'owwwni ,  n'ont  pas  été  paiées  parle  Sieur  Ducandal,  Se 
de  ce  cjue  ladite  Province  a  été  obligée  de  les  lui  paier  de  fes  propres  Deniers  : 
Il  a  été  ordonné  audit  Sieur  Dncandal  de  rembourfer  kdite  Province  fur  les  Re- 
liquats de  fcs  Comptes. 

Tome  II.  O  XXXIX.  La 


122  XXII.    SYNODE    NATIONAL 

XXXIX. 

'  La  Province  du  Uerri  jiiant  déclaré  que  le  Synode  National  Je  Tonneins  avoit 
charge  le  'èixç.MX  DucandaL  de  retenir  entre  fcs  Mains  une  Portion  fous  le  Non> 
du  Sicur  Home ,  pour  être  donnée  à  lu  Province  dans  laquelle  il  fcroit  emploie, 
pourPafteur,  ôc  qu'il  s'efl;  retiré  dans  ladite  Province,  fans  qu'elle  ait  néan- 
moins reçu  ladite  Portion ,  comme  il  paroit  dans  les  Comptes  dudit  Z)//r<ï»/!;;<î/:- 
La  Compagnie  l'-a  chargé  d'en  rèmbourfer  ladite  Province ,  &  die  la  lui  paiei' 
fans  Délai. 

...■--.  -X  L.- 
Le  Sieur  Coàur ,  Profeflèur  en  la  Langue  Hébraïque  dans  l'Académie  de 
Montpellier ,  s'cft  plaint  de  n'avoir  pas  été  fatisfoit  de  ce  qui  lui  appartient  pour 
fes  Gages ,  pendant  qu'il  a  exercé  fon  Miniftere  dans  la  Province  de  Provence  : 
Surquoi  la  Compagnie  a  renvoie  le  Jugement  de  cette  Affaire  aux  Paftcurs  gc 
Anciens  du  BàsLanvaedoc,  qui  p.u' l'Ordonnance  de  cette  Compagnie  fe  doi- 
vent trouver  au  Synode  de  Provence,  pour  obliger  les  Egliies ,  qui  ont  été 
fervics  par  ledit  Sicur  Cadfir ,  de  régler  leurs  Comptes  avec  lui  &  de  le  con- 
tenter. 


DES- ACADEMIES    ET    COLEGES. 

Art  icle  I. 

LA  Province  de  la  Bajfe  Gnienne  aiant  demandé  que  toutes  les  Académies  fuf^ 
fent  réduites  à  deux  bien  entretenues  :  La  Compagnie  n'a  point  trouvé  à 
propos  d'en  diminuer  le  Nombre. 

■  Les  Députés  de  la  Province  des  Scvenes  demandant  qu'une  des  Parties  de 
l'Académie  qui  ell  au  Bas  Languedoc  leur  foit  ocbroiée ,  la  Compagnie  n'a  pas 
jugé  expédient  de  leur  accorder  leur  Demande. 

La  Province  an  Bas  Languedoc  a  reprefenté  qu'il  eft  expédient  de  réunir  les 
deux  Parties' de  l'Académie,  qui  font  l'une  à  Niâtes,  &  l'autre  à  AfontpelUerx 
La  Compagnie  connoifl'ant  que  cela  eft  neceflàire ,  nonobJlant  que  les  Députés 
de  ladite  Province  aient  demandé  qu'il  fut  permis  à  leur  Synode  de  faire  ladite 
Réiinion  ,  en  y  apcUant  les  Députés  des  Provinces  voifines ,  pour  de  bonnes 
Confiderations  elle  a  fait  dès  à  prcfent  ladite-  Réiinion  ,  6c  ordonné  que  toute 
ladite  Académie  fera  établie  à  Niraes ,  &  que  le  Confeil  Académique  s'aflèm- 
blera  au  plutôt,  &  apellera  les  Députés  des  Provinces  voi'fines  ,  lefquels  ont  été 
dès  à  prefent  nommés,  à  favoir  pour  le  Dauphiné,  le  Sicui-  Fxlix^  pour  le 
Vivarezj  ^  \eS\t^3X  Aiofé ,  foxxï  \e.%  Sevenes ^  \z  Sxcuv  Cortrant  ;  ^o\i\'\^  Proven- 
ce ,  le  Sieur  Mattrier  \  tous  Députés  dcfdites  Provinces  à  cette  Aflbmblée ,  & 
tous  enfemble  travailleront  à  fournir  ladite  Académie  de  bons  Proteflcurs ,  fui- 
vaiu  les  Reglemens  qui  en  ont  été  dixAes  par  les  Synodes  Nationaux  precedens. 


TE  NU    4    V  I  T  R  E'.  12; 

6c  celui-ci  enjoint  au  même  Confcil  Académique  de  prendre  foigneufcment  gar- 
de que  la  Jcuneflè  foit  bien  inibuice  &  maintenue  Ibus  la  J^ifciplinc,  6c  que 
les  Resens  &  les  ProFcllèurs  s'acquitent  fidèlement  de  leur  De\'oir. 

^  I  y. 

Les  Députés  des  Sevenes  ont  demandé  que  des  Deniers  dfe  la  Libeiialitc  dir  Roi 
donnés  à  leur  Province  ,  quelque  Somme  foit  ajoutée  i\  celle  de  400:  Livres 
qui  eft  fournie  à  chaque  Province  pour  l'Entrctieri*  d'un  Colegc  :  La  Compa- 
gnie n'a  pu  donner  aucune  Augmentation  de  Deniers  pour  cela  ,  mais  elle  en- 
joint à  la  Province  des  Sevenes  d'avoir  Egard  à  la  Demande  de  l'Eglife  d'^nd»- 
fe.  &  de  faire  en  forte  que  le  Colege  qui  y  elt  maintenant  établi  Ibit  dûëment 
entretenu. 

V.  ..    , 

Le  Confiftoire  Se  le  Confcil  delà  Ville  &  Eglife  de  Gex  ont  éœt  à^fcettc 
Compagnie  ,  6c  reprefenté  qu'ils  ont  exécuté  ce  qui  leur  avoit  été  ordonné  par 
le  Synode  National  de  Tcnneins,  touchant  PEtabliffement  de  leur  Colege .  au 
Sujet  de  quoi  ils  ont  fuplié  ladite  Compagnie  de  leur  donner  quelque  Somme 
d'Argent  fur  la  Mafl'e  des  Deniers  de  la  Libéralité  du  Roi,  accordés  aux  Egli- 
fes  deceRoiaume,  afin  qu'ils  puiflént  entretenir  ledit  Colege  par  cette  Sub- 
vention: Il  a  été  ordonne  que  le  Sieur  Ducandal  leur  donnera  chaque  An- 
née la  Somme  de  cent  Livres  ,  qu'il  prendra  fur  lefdits  Deniers  de  nos 
Eglifes. 

V  L 

Attendu  que  les  Maifons  où  eft  le  Colege  de  Sa^mnr  ont  été  achetées  des  De- 
niers apartenans  à  toutes  les  Eglilés ,  comme  on  l'a  reprefenté  ;  la  Compagnie 
charge  le  Sieur  ^/7/f/ ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  T/;o«</rj,  de  s'informer  au  Nom 
de  qui  a  été  paflé  ledit  Conti-at  de  l'Aquifition  defdites  Maifons ,  &  d'en  faire 
faire  une  Dèclai-ation  au  Confiftoire  de  Sanmar ,  laquelle  fcm  aportœ  au  pro- 
chain Synode  National.  -  v  !i  lio 
VII.  ■^\  h:^- 

On  a  paie  aux  Députés  à^'yinjou ,  à  la  Requifition  de  l'Académie  de  SaH- 
mnr  ,  les  Fraix  qu'Us  ont  fait  pour  chercher  Monficur  Comarus ,  6c  pour  le 
conduire  ,  avec  fa  Famille Sc  fes  Meubles,  ^Saumur ,  8c  on  a  ordonne  de  lui 
paier  la  Somme  de  douze  cens  Livres  annuellement ,  comme  auflî  ce  qui  a  été 
ibumi  pour  un  Bedeau ,  un  Poitier, &  la  Rente  de  la  Maifon  du  Colege,-  ôc  le 
refte  de  leur  Compte  a  été  clos  &  aprouvé.  ;  ;   o  '..:;' 

V_l  I  I.  ^  -•r.  v'n  -i..:' 

La  Province  de  /'  Ijle  de  France  n'aiant  pas  aporté  le  Compte  de  fon  Colegc 
eft  excufée  pour  cette  fois  ;  mais  il  lui  eft  enjoint  de  rendre  Compte  au  procliain 
Synode  National  des  Deniers  reçus  pour  ledit  Colege,dcpuis  le  Synode  Natio- 
nal de  Te««««/.  '    y'-^  .;..:■       i  ■->'■■' 
,    I  X..              _^        ::iwAn,^  ^y.  l  5\oiV  > 

La  Province  du  Bas  Lamuedoc  n'aiant  pas  envoie  les  Comptes  de  PAcade- 

îiiie  de  Nimes  &  de  Montpeilier ,  eft  jugée  très-cenfiu"àble  .•  c'cft  pourquoi  il 

lui  eft  enjoint  de  fatisfnre  à  ce  qui  lui  a  été  oi-donné  par  le  Synode  de  Tonneins, 

£c  d'aporter  au  prochain  Synode  National  tous  fes  GK)mptes ,  tant  du  paflé  que 

Q.2  de 


124  XXII.    SYNODE    NATIONAL 

tk  l'avenir ,  jufqu'audit  Synode ,  à  faute  de  quoi  ladite  Province  cil  dès  à  pre- 
fent  déchue  du  Droit  de  fon  Académie. 
X. 
La  Province  du  Haut  Languedoc  eft  pareillement  cenfurée  pour  n'avoir  en- 
voie aucun  Compte  de  l'Académie  de  Montauban  ,  6c  dès  à  preiènt  elle  eft  dé- 
clarée dechûë  de  fon  Droit  d'Académie  ,  fi  elle  n'aporte  pas  au  prochain 
Synode  National  tous  les  Comptes  ,  depuis  le  Synode  National  de  Ton- 
neins. 

X  I. 
Sur  les  Plaintes  faites  à  cette  Compagnie  de  la  part  des  Profeffeurs  des  Aca- 
démies, il  a  été  ordonné  que  déformais  toutes  les  Acadeniies  feront  paiées  dey 
quatre  Quartiers  de  leurs  Penfions  Annuelles ,  ilu"  les  trois  premiers  Quartiers 
des  Demers  oélroiés  par  le  Rot  à  nos  Eglifcs. 
X  1  I. 
Il  eft  enjoint  aux  Confeils  Académiques  &  aux  Confiftoires ,  de  faire  Choijr 
des  Propofans  les  plus  avancés ,  pour  les  emploier  à  faire  la  Lecture  dans  nos 
Eglifes  devant  les  Prédications ,  &  de  cenfurer  ceux  des  Propofans  qui  refu- 
fent  de  s'aquiter  de  ce  Devoir. 

X  II  r. 

Il  eft  pareillement  enjoint  ,  d'une  Manière  très-expreflè  ,  aux  Confêils^ 
Académiques, de  faire  que  les  Statuts  &  les  Reglemens  Académiques ,  dref- 
fés  par  les  Synodes  Nationaux  precedens  ,  foient  exaétemcnt  obfervés  ,  afin 
que  les  Défauts  qui  ont  été  remarqués  ci-devant  ,  ne  fe  trouvent  plus ,  mais 
que  les  Ecoliers  fc  comportent  avec  toute  la  Modeftie  qui  eft  convenable  a 
leur  Profeflion  ,  &  foient  diligens  &  aflîdus  aux  Leçons  de  la  Langue  Hé- 
braïque 6c  de  la  Greque,  comme  auffi  aux  Difputes  de  la  Théologie  :  Et  afirt 
que  lefdits  Reglemens  ioient  mieux  obfervés  ,  les  Synodes  des  Provinces 
où  il  y  a  des  Académies, font  charges  de  députer  tous  les  Ans  deux  Pafteurs, 
qui  feront  pris  hors  des  Eglifes  du  Relfort  defdites  Académies ,  lefquels  s'en 
iront  en  certain  Tems  dans  ces  Académies  là,  pour  y  examiner  tous  les  Eco- 
liers ,  êc  pour  voir  s'ils  profitent  ,  &  fi  les  Profeflèurs  font  leur  Devoir,  en- 
fuite  de  quoi  ils  informeront  les  Synodes  defdites  Provinces,  refpeétivement* 
les  Députés  defquelles  aporteront  au  prochain  Synode  National  les  Statuts  & 
les  Règlements  Académiques ,  6c  donneront  des  Preuves  que  lefdites  Pro- 
vinces ont  fait  leur  Devoir  pour  empêcher  qu'aucun  Etudiant  ,  ou  Profef- 
feur,  n'y  contrevienne. 

X  I  \r. 

L'Académie  de  Montauban  ,  aiant  demandé  une  Augmentation  de  Gages 
pour  fes  PiX)feflèurs  ,  attendu  qu'il  y  a  eu  une  Augmentation  des  Deniers 
de  la  Libéralité  du  koi  :  11  n'a  pas  été  jugé  raifonnable  d'ajouter  aucune 
Chofe  à  ce  qui  leur  a  été  accordé  ci-devant. 
XV. 
Le  Sieur  Joli ,  Pafteur  6c  Profefleur  de  PEglife  &  Académie  de  Montau- 
hati',  aiant  demandé  que  la  Somme  de  Cent  Livres  qui  lui  fut  adjugée  parle 
Synode  National  as  Tome W}  foit  augmentée  de  quelque  Somme,  pour  lui 

donner 


TENU    A    VITRE'.  j-i^. 

donner  plus  de  Courage  de  s'emploier  à  faire  les  Leçons  de  la  Langue  He, 
braiquc  :  La  Compagnie  ne  pouvant  rien  y  ajouter,  exhorte  le  Sieur  Tinafis, 
aufll  Profefleur  de  Langue  Hébraïque,  de  céder  audit  Sieur  Jo/i ,  h  Somme 
de  Cent  Livres  ,  des  trois  Cens  qui  lui  font  oftroiées  a  Caufe  de  ladi- 
te Charge, 

XVI. 

Les  Députés  du  Haut  Languedoc  ,  ont  demandé  quelques  Sommes  de  De- 
niers pour  établir  deux  Coleges  ,  l'un  à  MtlLiud  ^  &  l'autre  à  Pamiers  ,  re- 
montrant d'un  côté  que  leurs  Eglifes  font  fort  éloignées  de  l'Académie  de 
Montauban  ,  &  d'autre  part  la  Pauvreté  des  Eglifes  de  Pamiers  8c  des  Lieux 
circonvoifins,  &  que  celle  de  MilLvid  eft  voifine  d'une  Colege  de  feÇuites:  La 
Compagnie  ne  pouvant  pas  augmenter  le  Nombre  des  Coleges  ,  ne  peut 
auffi  rien  ordonner  fur  ce  que  lefdits  Députés  ont  demandé;  mais  elle  exhor- 
te néanmoins  ladite  Province  ,  d'avoir  Egard  aux  NecefTités  de  PEglife  de 
Famiers  ,  8c  d'y  pourvoir  félon  fes  Moiens. 
X  V  I  L 

Sur  la  Demande  de  l'Académie  de  i'^«»z/^r ,  faite  par  kSicmBenoifi,  Profef- 
feur  en  Grec  ,  à  laquelle  fe  font  joints  les  Députés  de  la  Province  d^Anjo» , 
il  a  été  ordonné  que  d'autant  qu'il  eft  neceflàire  que  les  Académies  foient 
pourvues  de  Profefleur  en  Théologie,  avant  que  ceux  qui  font  en  Charge  dé- 
cèdent ,  ou  ne  puiflènt  plus  exercer  ladite  Charge;  la  Province  dans  laquel- 
le fera  l'Académie  s'ét^mt  aflemblce  avec  le  Sénat  Académique  ,  6c  aiant  jette 
les  yeux  fur  quelque  Pafteur  ,  de  la  Volonté  Sc  Difpofition  duquel  ils  feront 
aflurés  ,  le  pourront  retirer  de  fon  Eglife  ,  par  l'Autorité  de  cette  Compa- 
nie  ;  mais  ce  Pafteur  là ,  ne  pourra  pas  l'abandonner  qu'elle  ne  foit  dûement 
pourvue  d'un  autre,  6c  ladite  Eglife  aura  deux  Mois  de  Tems  pour  fe  pour- 
voir ,  à  quoi  même  elle  fera  aidée ,  par  la  Province  qui  aura  pris  ledit  Paf- 
teur pour  l'emploier  dans  l'Académie. 

X  V  I  I  î. 

Enfuite  la  Compagnie  aiant  Egard  à  ce  que  l'Académie  de  Saumur  a  de- 
mandé d'être  potn-vûe  au  plutôt  d'un  Profellcur  en  Théologie  ,  elle  a  jette 
les  yeux  fur  le  Sr.  de  la  Cofie  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Dijon  ,  8c  Député  de 
ia  Province  de  Bourgogne  ,  Sc  après  avoir  veu  les  bons  Témoignages  rendus 
à  fa  Pieté  6c  Capacité  ,  elle  a  reçu  Promefle  de  lui  qu'il  dépendra  entière- 
ment de  cette  Afl'emblée  ,  8c  qu'il  veut  s'emploier  à  tout  ce  qu'il  fera  jugé 
propre  ;  fur  quoi  il  a  été  exhorté  de  remplir  la  Charge  de  Profefleur  en 
Théologie  dans  l'Académie  de  Saumur  ,  où  il  fe  tranfportcra  avant  l'Hiver, 
Se  y  fera  quelques  Exercices  de  ladite  Charge  ,  en  attendant  la  Tenue  du  Sy- 
node de  la  Province  d'' Anjou  ,  duquel  il  fubira  l'Examen  ,  fuivant  nos  Re- 
glemens  ;  8c  en  fuite  il  fera  confirmé  dans  ladite  Vocation  ,  6c  recevra  les 
Gages  de  Profefleur  ,  depuis  le  Tems  qu'il  aura  pris  Congé  de  fon  Eglife 
de  Dijon ,  à  laquelle  cette  Compagnie  voulant  pourvoir  félon  l'Ouverture  que 
ks  Députés  de  EvHrgogve  ont  faite  i  elle  a- écrit  au  Synode  du  Bearn  ,  afin' 
qu'il  permette  que  le  Sieur  Chandteu  ,  Pafteur  deTEglife  d^Oleron  foit  mis 
en  Liberté,  pour  venir  fervir  ladite  Eglife  de  Dijon,  &  audit  Sr.dc  Chandie», 


^z6  XXII.  SYNODE  NATIONAL 

Pour  \  donner  Ton  Confentement  :  &  les  lufdites  Lettres  ont  été  données 
au  Sr.  de  la  Cofte  ,  qui  s'en  va  dans  lé  Beam  ,  pour  des  Afaires  qui  le  con- 
cernent :  Et  parce  qu'on  a  trouvé  expédient  de  dtfigner  dès-à-prefent  quel- 
ques Pafteurs  qui  puiflent  remplir  les  Charges  des. Profe fleurs,  quand  il  fera 
neceflaire  ,  êc  fe  préparer  à  cela  dès-à-prefent  :  La  Compagnie  exhorte  leSr. 
de  Chamvernoti  ,  Palkur  de  l'Eglifc  de  TatUeboing  à  le  difpofer  pour  cet  Em- 
ploi j  afin  qu'il  puifle  s'en  acquiter  dignement  quand  il  y  fera  apellé. 

EXAMEN     DES    COMPTES 

DES     UNIVERSITE'S     ET     DES     C  O  L  E  G  E  S. 

Article     I. 

LEs  Sieurs  de  la  Nujfe  ,  P^nis  ,   ôc  foU  Pafteurs  ,  Se  les  Sieurs  de  S.  La- 
zare, de  la  Buijfonniere ,  Sc  de  la  Baterne  Anciens»  ont  été  ctabUs  en  Co- 
mité ,  pour  examiner  les  Comptes  de  nos  Univerûtés  &  Goleges . 

Le  Compte  du  Colege  de  Normandie  a  été  vérifié  dans  la  Province  ,  & 
apporté  devant  cette  Compagnie  ,  oîi  il  a  été  clos  &  aprouyé  ;  Mais  la  dite 
Province  eft  avertie  d'envoier  déformais  les  Pièces  Juftificatives  defdits 
Comptes  ,  en  meilleure  Forme  que  celles  qui  ont  été  prefentées  mainte- 
nant de  fa  Part. 

Le  Compte  du  Colege  de  Bretagne  a  été  vu  ,  closSc  «prouvé  pour  les 
Années  1615.,  14-,  15-,  Se  16.  inclufivemcnt. 

Le  Compte  du  Colege  des  Sevenes  a  été  vérifié  pour  les  Années  1614. , 
ij.  Se  16.  inclufivement. 

Le  Compte  du  Colege  de  Bez,iers,  a  été  vu  &:  aproavé  pour  les  Années 
161  a.  t  15-»  14  >  ïf-  -^  ^^'  Mais  ledit  Colege  eft  demeuré  redevable  de 
la  Somme  de  46.  Livres  ,  dont  il  rendra  Compte  ci-après. 

Les  Députés  du  Daftphiné  ont  fait  voir  que  le  Compte  du  Colege  de 
Bie  a  été  veu  &  réglé  par  le  Conieil  Académique  »  c'ell  pourquoi  il  a 
été  aprouvé  par  cette  Compagnie,  pour  les  Années  1614.,  15.  ûc  16. 

Il  eft.  enjoint  à  la  Province  du  PoiEion  de  faire  drellcr  les  Comptes  du  Co- 
lege à&Mort',  félon  les  Reglemens  du  Synode  National  de  Tvmans  ,  fié  le- 
dit Compta  a  été  aprouvé  pour  les  Années  1615. ,-  i^. ,  15.  &  16.  comme 
auffi  pour  le  Quartier  de  Janvier  de  la  prefente  Aimce.; .  ^ 

VIII.  La 


TENU    A    VITRE.  i^^ 

\  I  I  I. 

La  Pj-ovincc  de  Bmrgogne.  n'a  pas  aporté  le  Compte  de  fon  Colege  : 
mais  elle  eft  néanmoins  excufce  par  cette  fois,  en  Conlcquencc  de  ce  qu'el- 
le a  promis  qu'elle  ne  manquera  point  à  l'avenir  de  le  prefcnter  au  Syno- 
de National. 

I.X.  _    ^ 

Le  Compte  du  Colege  de  la  Rechefoucatdd  i.  été  via  &  aprouvé  pour  les 
Années  i6iz.  ,  15.,  14.  &  if.  pendant  kfquelles  il  a  reçu  iSjp.  Livres, 
éc  n'en  a  emploie  que  1600.  :  c'eft  pourquoi  il  doit  rendre  Compte  du  Rc- 
fte  au  prochain  Synode  National. 

X. 

Le  Compte  du  Colege  du  Berri  a  été  vu  ,  clos  8:  aprouvé  pour  les  An- 
nées 1614.  j  15.  Se  16. 

X  L 
■  Les  Sieurs  Commiflàires  ont  veu  le  Compte  de  lu  Province  du  Fivarez.  ^ 
&  fur  les  Défauts  qui  y  ont  été  u-ouvés ,  la  Compagnie  a  oi'donné  que  ladi- 
te Province  apportera  au  prochain  Synode  National  fes  Comptes  des  Années 
161 4.,  If.  iJc  16.  avec  leurs  Pièces  juftificatives  ,  à  faute  de  quoi  on  re- 
tiendra fur  ladite  Province  ,  les  Sommes  paiées  poui- l'Enùetien  de  leur  Co- 
lege. .   :  ;iov  l'fiQ'iai  .- 

X  I  l.  ^.-"h-;-- 

Lefdits  Sieurs  Comraiiîàires  ont  raporté  que  les  Deniers  donnes  à  la  Pro* 
vince  àc  Provence ,  pour  un  Colege,  ont  été  emploies  à  pluficurs  petites  Eco- 
les ,  contre  l'Intention  6c  les  Ordonnances  des  preccdans  Synodes  Natio- 
naux ,  6c  même  que  les  Députés  de  ladite  Province  n'ont  aporté  aucuns 
Acquits  ,  dequoi  ils  font  cenfurcs  :  Et  les  Députés  du  Bas  Languedoc,  qui 
y  doivent  aller  pour  d'autres  Afaires  ,  verront  leldits  Comptes  ,  Cs.  aiym 
en  forte  que  les  Deniers  dellinés  pour  ledit  Colege  foïpnt  dûcment  emploies: 
Et  les  Quiittair^c  i-or>t  a>i  pcvflé  <ju>^  de  l-avenir  feront  aportées  au  prochain 
Synode  National  ,  à  Faute  de  quoi  ladite  Province  eft  dès-à-prcfent  déchue 
du  Droit  de  fon  Colege. 

XIII. 

La  Compagnie  n'a  pas  aprouvé  que  le  Colege  de  Bergerac  ait  manqué 
d'envoier  fon  Compte  ,  &  on  lui  enjoint  de  le  faire  à  l'avenir,  &  cependant 
on  lui  continue  la  bomme  de  iioo.  Livres  ,  fuivant  le  Règlement  du  Sy- 
node National  de  Tonneins. 

XIV. 

Le  Sieur  Ducandal^ntm.  la  Somme  de  200.  Livres  à  l'Académie  de  Die, 
outre  les  400.  Livres  qui  ont  déjà  été  données  ci- devant  à  ladite  Académie,, 
par  le  Synode  National  de  Tonneins. 


DES 


128  XXÎI.SYNODE  NATIONAL 

DES      EGLISES     A    POURVOIR 

EN    DIVERSES     PROVINCES, 

Auxquelles  on  a  ajjîgné  quelques  Tortions  fumumeraires  ,  dont  elh 
rendront  Compte  au  prochain  Synode  National. 

Au  T  I  CLE    ï. 

LEs  Rôles  des  Pafteurs  qui  fervent  aftuellement,  ont  été  aportcs  aupre- 
l'ent  Synode  ,  félon  qu'il  avoit  été  ordonné  par  les  Synodes  Nationaux 
preccdens  .  ÔC  d'autant  que  la  plupart  des  Députes  des  Provinces  ont  décla- 
ré avoir  plufieurs  Eglifes  à  pourvoir  ,  lefquellcs  font  deltitués  du  Saint  Mi- 
niftere  ,  tant  par  le  Décès  de  leurs  Pafteurs  qu'autrement  :  La  Compagnie 
y  aiant  Egard,  dans  la  Diftribution  des  Deniers  de  la  Libéralité  du  Roi ,  a 
ordonné  qu'on  ajoutera  fur  les  Rôles  de  chaque  Province  les  Eglifes  que 
l'on  a  jugé  devoir  être  pourviies  fans  Délai ,  &  recevoir  une  Portion  fur- 
numeraire  pour  chacun  des  Pafteurs  qui  les  ferviront  :  à  Condition  que  lef- 
ditcs  Provinces  feront  voir  au  prochain  Synode  National  ,  par  des  Aéles.  de 
leurs  Synodes  Provinciaux,dûement  fignés,que  lefdites  Eglifes  ont  été  pourvues, 
jÔC  en  quel  Tems  elles  Pont  été  :  à  Faute  de  quoi  on  retiendra  fur  leurs  au- 
îres  Portions  l'Argent  qu'elles  auront  reçu  pour  ce  Sujet  :  &  outre  cela  la 
Compagnie  a  ajouté  quelques  autres  Portions  fumumeraires  en  Faveur  des 
Provinces  ,  dont  elle  a  connu  les  Befoins  particuliers ,  Se  les  Neceflltés  ex- 
traordinaires. 

Le  Rôle  des  Pafteurs  aétuellement  emploies  dans  la  Province  du  Bas  Lati- 
gtiedoc  a  été  vu  ,  &  fur  les  Remonimm-i^j  f«;tco  par  Coo  Dcpurés  ,  qu'il  y  a 
eu  autrefois  deux  Pafteurs  à  Sommieres  ,  on  leur  a  oâroié  une  Portion  pour 
un  fécond  Pafteur  ,  &  une  autre  pour  l'Eglife  de  Villefert  ,  8c  une  troifiê- 
me  pour  l'Eglife  de  Palais  ,  auquel  ladite  Province  donnera  des  Pafteurs, 
6c  fera  voir  au  prochain  Synode  National  le  bon  Ufage  dcfdites  Portions, 
outre  lefquelles  cette  Compagnie  lui  en  a  encore  donné  une  pour  l'E- 
glife de  Sainte  Cefaire  êc  fes  Annexes  ,  fuivant  la  Defignation  des  Députés 
de  ladite  Province, 

I  I  L 

Les  'Députés  du  PoiBoH  ,  ont  reprefenté  qu'ils  ont  a  pourvoir  ièpt 
Eglifes  ,  deftituées  de  Pafteurs  depuis  quelque  Tems  ,  à  fayoir  ,  Ro- 
chechonard  ,  Lujîgnan  ,  Civrai  ,  la  Chafianeraye  ,  Chantenai  ,  Pui  -  beliard, 
&  finalement  le  Poyre  ,  pour  lefquelles  on  a  oélroié  Icpt  Portions  ,  à  la 
Charge  d'en  rendre  Compte  au  Synode  National  prochain,  6c  outre  cela  on 
a  donné  à  ladite  Province  une  Portion  Surnuméraire. 

rv. 

La  Province  du  Berri  recevra  deux  Portions ,  dont  l'une  fera  pour  l'Eglife 

de 


TENU    A    VITRE'.  ri.y 

■Je  Biurges ,  8c  l'autre  pour  celle  de  ShUU  &  de  Richerhont ,  à  Condition 
qu'elles  feront  pourvues  de  Miniftres ,  &  qu'on  en  donnera  connoifîàncc 
au  Synode  National  :  ^  pour  ce  qui  eft  de  la  Portion  que  les  Dépu- 
tés de  ladite  Province  on:  demandée  pour  l'Eglife  d' Auchamp  ,  à  prefent 
fervie  par  les  Pafteurs  de  celle  de  Blois  ,  étant  neceflaire  d'y  établir  un 
Pafteur  ,  4a  Compagnie  n'a  pas  voulu  la  leur  accorder  ,  parce  que  ladite 
Eglife  peut  être  commodément  fervie  par  lefdits  Pafteurs  ;  mais  aiant  Egard 
aux  Befoins  de  ladite  Province  ,  on  lui  donne  fept  Portions  Surnuméraires 
dont  deux  feront  paiées  franches  au  Sr.  Gtterin  Pafteur  de  Boisjenci  ,  pour  le- 
quel on  a  de  certains  Egards  particuliers. 

11  a  été  enjoint  à  la  Province  de  Pl/Ie  de  Frmce\  de  pourvoir  promtement 
d'un  Pafteur  l'Eglife  de  Langres  ,  Se  pour  cet  Efet  on  lui  a  adjugé  une  Por- 
tion ,  &  outre  cela  en  Confideration  de  la  multitude  des  Eglifes  pauvres ,  on 
lui  a  accordé  douze  Portions  Surnuméraires  ,  pour  être  emploiées  au  Soula- 
-gement  des  Neceiîiteux. 

La  Province  de  Bourgogne  fera  voir  au  prochain  Synode  National ,  de  quel- 
le Manière  elle  aura  eu  foin  de  pourvoir  l'Eglife  de  Nojers  ,  pour  laquelle  il 
lui  a  été  accordé  une  Portion  Surnuméraire,  avec  la  Continuation  de  deux 
Portions  ci-devant  oftroices  pour  Muringes  Se  PailUu  ,  Sc  outre  cela  on  lui 
donne  encore  fept  Portions  Surnuméraires. 
V  I  I. 

La  Province  de  XsfïKfowje  aura  quatre  Portions  ,  pour  pourvoir  promte- 
ment les  Eglifes  qu'elle  a  déclaré  être  ,  depuis  peu  ,  dcftituées  de  Pafteurs, 
à  favoir  un  fécond  Pafteur  à  Saint  fean  d'^ngeli  ,  un  à  rille-fagnan  ,  un  à 
Tomai-boutonne ,  &  un  à  Genoac.  Quant  à  la  Demande  qu'elle  a  fait  d'une 
autre  Portion  pour  Baigne  ,  Chevauceaux  ,  &  Mouliere  ,  on  y  aura  Egard 
au  prochain  Synode  National ,  fi  elle  rend  fidèlement  fes  Comptes, 6c fi  la- 
dite Eglife  eft  trouvée  pourvue  d'un  Pafteur.  Au  furplus  ladite  Province 
aura  deux  Portions  furnumeraires,  en  y  comprenant  la  demi  Portion  qui  lui 
avoit  été  octroiée  par  le  Synode  de  Tonneins  ,  lefquelles  Portions  feront  em- 
ploiées au  Soulagement  des  Srs.  Roffignol -.  Gabard  ,  We/fes ,  Pertr  ,  &  Teuf- 
fraitj)  l-afteurs  déchargés,  ou  beaucoup  incommodés. 
V  I  1  1, 

Les  De}>utés  du  Haut  Languedoc  ,  ont  protefté  que  les  dix  Eglifes  fui- 
vantesont  été  depuis  peu  deftituées  de  Pafteurs,  par  le  Décès  de  ceux  qui 
les  fervoient  ,  ou  par  leur  Abfence  ,  &  que  ladite  Province  en  a  d'autres  qui 
pourront  y  faire  les  Fonctions  Paftorales  au  plutôt  ,  à  lavoir  Capelvau ,  Braf- 
fac  ,  Cornus ,  Nixeves  ,  Caumont  ,  Aloneux  ,  Pttxcapjuaux  ,  Figeac  ,  Sève- 
nieres,  &  la  Fougiere  ,  pour  chacun  defquels  on  donnera  une  Portion  ,  à  la 
Charge  qu'il  y  en  aura  une  entière  qui  fera  emploiée  au  Soulagement  de  l'E- 
glife de  Sair.m  ,  &  la  moitié  d'une  autre  pour  fubvenir  aux  NeceÛités  du 
Sr.  yittbriet  ,  Pafteur  déchargé. 

Tof""  ^I'  R  IX.  Ls 


130  XXII.  SYNODE    NATIONAL 

IX. 

La  Province  dî' Anjou  »  ^  déclaré  qu'elle  étoit  fur  le  Point  de  donner  «k 
Pafteur  à  l'Eglife  du  Chafteau  de  Letl ,  Sc  Un  à  celle  de  A'font-dottbUatt^ 
&  pour  cet  Efet  on  lui  a  octroie  deux  Portions ,  &  une  autre  fous  le  Nom' 
du  Sr.  Gomarus  ,  Profefleur  en  Tlicologic  dans  l'Académie  de  Sannmr  ,  8c 
deux  Portions  Surnuméraires  ont  encore  été  ajoutées  aux  précédentes  ,  pour 
être  emploiées  au  Soulagement  des  Eglifes  les  plus  foibles. 
X. 
La  Province  des  Severies  ,  recevra  une  Portion  Surnuméraire  pour  l'Egli- 
fe de  Murveges  ,  &  une  autre  qui  lèra  partagée  entre  les  Eglifes  de  Conbale, 
&  de  St.  Baftle. 

XI. 
La  Province  de  Normandie  ,  fera  gratifiée  de  fept  Portions  Sumumerar- 
res  i  une  pour  l'Eglife  de  Saint  Pierre  fur  Dive  ,  une  pour  un  fécond  Paf- 
teur à  SAtnt  Lo  ,  une  pour  l'Eglife  de  Chef-frêne  ,  une  pour  celle  de  Gatt- 
rai  êc  Bricjueville  ,  une  pour  celle  de  Gifors  ,  une  pour  celle  de  Frefcamf  , 
Se  une  pour  celle  du  Hazre  ,  toutes  ces  EgUfcs  étant  vacantes  depuis  peu  » 
tant  par  le  Decés  que  par  le  Changement  de  leurs  Pafteurs  ,  elles  feront 
pourvues  au  plutôt  ,  dequoi  le  prochain  Synode  National  fera  infoiiné  :  Et 
outre  ce  que  deflus  ,  on  a  tiouvé  bon  d'ajouter  encore  fix  autres  Portions 
Swnuniersùres  ,  pour  le  Soulagement  des  Eglifes  les  plus  pauvres  &  les 
plus  foibles,  dans  ladite  Province. 

XII. 
Les  Députés  du  Fivarex.  ,  ont  proteflé  que  les  fept  Eglifes  fuivantes  ont 
été  deftituées  ,  il  n'y  a  pas  long  Tems,  de  Pafteurs ,  &  que  leur  Province 
y  veut  pourvoir  au  plutôt  ,  à  favoir  Samt  Sauveur,  la  Eâfiide  ,  de  luirai  ^ 
Saint  Pons  ,  Mirabel ,  Racles  ,  Sc  Poftjfîu  ;  pour  chacune  defquelles  la  Com- 
pagnie a  ordonné  une  Portion  ,  à  Condition  que  ladite  Province  fera  con- 
noître  au  prochain  Synode  National  ce  qu'elle  aura  fait  pour  les  pourvoir. 
Cependant  on  a  oftroié  à  ladite  Province  iix  Portions  Surnuméraires,  dans 
kfquelles  font  comprifes  les  deux  qui  lui  avoient  été  accordées  par  les  Sy- 
nodes Nationaux  precedens  ,  &  des  cinq  nouvellement  ajoutées ,  il  y  en  au- 
ra la  Moitié  d'une  pour  le  Sieur  Champforan  ,  qui  eft  accablé  de  Vieilleflc 
&  de  Neceffité. 

XIII. 
Aiant  été  remontré  qu'il  y  a  trois  Egltfes  à  pourvoir  dans  la  Provence  ,  à 
favoir  la  Cofie  ,  Sederon  ,  èc  la  Churfe  ,  il  eft  enjoint  au  Synode  de  ladite 
Province  de  donner  un  Pafteur  à  chacune  :  &  pour  cet  Efct  on  lui  a 
donné  trois  Portions  Surnuméraires ,  dont  elle  rendra  Compte  au  prochain 
Synode  National  ,  comme  auffi  de  fix  autres  Portions  qu'on  lui  donne 
de  plus  ,  lefquellcs  feront  diftribuées  aux  Eglifes  les  plus  neceffiteufcs  ^ 
félon  la  Prudence  de  ladite  Province. 

XIV. 
Les  Députés  de  la  liafe  Gttienne  ,  ont  déclaré  5c  protefté  que  leur  Provin- 
ce eft  prête  à  pourvoir  les  neuf  Eglifes  fuivantes  ,   à  favoir  celle  de  A'enicy 

d'un 


T  EK  U    A    V  I  T  R  E'.  i^i 

<î''cin  troillême  Pafleur  ,  Geone  ,  Befvac  ,   Condom  ,  Efpieus ^  Sauz  ,  &  M^. 
rin,  Haflingues  ^Bayoune^  \e  Mai 'èc  Caumont ,  6c  finalement  Pele^eves, tou- 
tes  dcftituées  de  Paftcurs,  pour  lefquelles  on  a  do nné.aeuf  Portions ,  defquel- 
!es  ladite  Province  rendra  Compte  au  prochain  Synode  National. 
X  V-  ■ 

Deux  Portions  ont  été  dominées  à  la  Province  du  Dauphiné ,  à  favoir  wnc 
pour  l'Eglilc  de  Aiontùrun  ,  8c  l'autre  pom"  celle  de  Beaurepaire  :  de  la  Pro- 
vifion-defqucllcs  ,  corame  aui3â  des  Portions  qui  leur  font  o£troiées ,  ladite 
Province  rendra  Compte  au  prochain  Synode  National  ,  8c  à  Caufe  de  la 
Neceflitc  de  plufieurs  Egliks  de  la  même  Province  ,  la  Compagnie  lui  a  don- 
jié  fept  Portions  Surnuméraires. 

XVI 

11  a  été  permis  à  la  Province  d^Bretagm  ,  de  prendre  une  Portion  fous  le 
Nom  du  Sieur  Marvct  ,  Pafteur  de  l'Eglife  recueillie  dans  la  Maifon  de  Mr. 
de  Rohan  .  Se  attendu  la  pauvreté  des  Eglifes  (3e  ladite  l'rovince  ,  on  lui  a 
donné  huit  Portions  Surnuméraires,  dont  l'une  fera  délivrée  à  l'Eglife  de  A7rf«- 
tes,  franches  de  toutes  les  Charges  de  la  Province  ,  &  on  prendra  fur  les  au- 
tres ,  fept  Cens  cinquante  Livres  ,  pour  être  données  au  Colege  de  Vieil- 
le-vigne ,  félon  la  Refolution  ci-deflus  ,  &  cinquante  Livres  pour  le  Sou- 
lagement de  ladite  Eglife. 

XVII. 

Quoique  par  un  Aète  particulier  délivré  au  Sieur  Cuper  ,  Commis  du  Sr. 
Dficandal ,  les  Srs.  Rivet  &  Chmvé  ,  aiant  été  chargés  de  la  Somme  de  dou- 
ze cens  cinquante  fix  Livres  ,  qu'ils  dévoient  diftnbuer  à  quelques  Particu- 
liers des  Eglifes  ,  félon  les  Ordonnances  du  prefent  Synode  ,  &  aiant  pro- 
duit des  Acquits  de  ceux  qui  les  ont  reçues  ,  la  Compagnie  reconnoiiiant 
que  ce  n'a  été  que  pour  faciliter  le  Compte  dudit  Sr.  Ducandal,  &  que  lef- 
dites  Sommes  ont  été  délivrées  auxdits  Particuliers  ,  elle  en  décharge  lef- 
dits  Sieurs  Rivtt  &c  Chattv*. 

ETAT   DES   COMPTES    DU  Sx.  DUCANDAL, 

Camms  pour  la  Recepte  des  Deniers  o^îroiés  par  le  Roi  aux  Eglifes  Re- 
formées de  France  ,  pour  f  Entretien  de  leurs  Pafteurs  :  &  de  la 
Dtjbihvîwn  défaits  Deniers  ,  faite  félon  le  Règlement  du  Synode  Na- 
tional tenu  a  Vitré ,  pendant  les  Mois  de  Mai  &  de  Juin  ,  de  l'An 
J617. 

Article!. 

LEs  Commifliiires  Députés  par  ce  Synode  ,  Se  nommés  de  chaque  Pro- 
vince, pour  Examiner  les  Comptes  du  Sieur  Dncandalt  &  faire  la  Dif- 
tfibution  des  Deniers  de  l'Oûroi  du  Roi  ,  ont  reprefenté  audit  Synode, que 
R  z  pro- 


131  XXn.  SYNODE  NATIONAL 

proccdani  à  la  Vérification  &  à  l'Examen  defdits  Comptes  ,  ils  ont  reconnu 
que  ledit  Sieur  Dncandal  fe  charge  en  Reccpte  de  la  Somme  de  cinq  cens , 
Ibixante  cinq  mille  ,  cinq  cens  ,  &  quarante  trois  Livres ,  treize  fols  ,  neuf 
deniers  :  à  lavoir 

Pour  le  Quartier  d'Octobre  de  PAn  1615.  de  la  fomme  de  45000.  Livres. 

Pour  toute  l'Année  1614.  de  la  fomme  de  18000.  Livres. 

Pour  toute  l'Année  lôij.  de  pareille  fomme  de  18000.  Livres. 

Pour  les  trois  Quartiers  de  l'Année  1616.  de  la  fomme  de  144600  Livres" 
&  de  la  fomme  de  2.859.  Livres,  13.  f.  p.d.Jde  laquelle  il  éroit  demeuré  re- 
devable par  l'Etat  final  de  fon  Compte  précèdent ,  vérifié  au  Synode  Na- 
tional de  Tenneins^  &  enfuite  par  Meflîeurs  les  Commiflaires  nommés  par  le 
Roi  ,  pour  la  Revifion  deidits  Comptes- 
Plus  de  la  fomme  de  5*4  f.  Livres,  qu'il  a  retenues  à  là  Province  du /?W«f 
Languedoc  ,  &  à  celle  de  la  Haute  Guienne  ,  fur  ce  qu'il  avoit  à  leur  paier  ,- 
pour  les  Années  1612.  ,  15.  6c  14.  fuivant  l'Ordonnance  dudit  Synode 
National. 

Plus  de  la  fomme  de  75.54.  Livres,  qu'il  a  retenues  pendant  les  fufdites  trois 
Années  ,  aux  Provinces  du  Bas  Languedoc  &  des  Sevenes  ,  faifanr  partie  de 
la  fomme  de  11109.  Livres, que  ledit  Synode  avoit  ordonné  de  retenir  fur 
L:dite  Province.  L-e  Surplus, montant  35775.  Livres,  niant  été  retenu  aux  di- 
tes Provinces ,  par  une  autre  Ordonnance  dudit  Synode. 

Plus  de  la  fomme  de  515.  Livres  ,  qu'il  a  reteniîes  fur  ce  qu'il  avoit  à  four- 
nir  à  la  Province  de  la  Ba^e  Cuier.ne  ,  pour  l'Année  1615.  par  Ordonnance 
du  Synode  de  Privai  ^  pour  erre  délivrée  à  la  Province  du  Berri. 

Toutes  les  fufdites  Sommes  faifant  la  fufdite  Somme  Totale  de  565545.  Li- 
vres 15.  f.  9.  d. 

Lefdits  Députés  ont  auflî  trouvé  que  la  Depenfe  Totale  dudir  Compte  , 
pour  ledit  Qiiartier  d'Octobre  1615  pour  tous  ceux  de  l'An  1614.  Se  pour 
trois  Quartiers  8c  demi  de  l'An  1615.  &  trois  de  l'An  1616.  tanr  pour  les 
Paftcurs  que  pour  les  Univcrfités,  monte  à  la  fomme  de  555078.  Livres  ,  icj, 
f.  a.  d.  dans  laquelle  n'eft  pas  comprife  la  fomme  de  525.  Livres  ,  dont  il 
fait  un  Article  feparé  :  laquelle  jointe  à  la  fui'dite  Somme  ,  fait  en  tout 
555605.  Livres  ^  19.  f.  x.  d.  Et  la  Rectpte  totale  eft  de  565545.  Livres, 
15.  f  9.  deniers. 

.  C'ell  pourquoi  ledit  Sieur  Dttcandal  c9i  redevable  de  5 1 959-  Livres  1 4.  fols 
7*.  deniers,  outre  la  Somme  de  60505.  Livres  14.  f.  i.d.  dont  il  effc  demeuré 
Reliquataire,  pour  n'avoir  pas  produit  les  Quittances  qu'il  doit  fiûre  voir  auxdits 
Députés  Généraux ,  pour  en  raporter  leurs  Certificats  au  prochain  Synode 
National.  ' 

Lequel  Reliquat,  Monficur5»/jp?rfC«j5^>-,  rendant  Compte  pour  ledit  Sieur 
Ducandal ,  a  déclaré  provenir  tant  de  la  Somme  de  506.  Livres  qui  refte  à: 
paier  à  la  Province  de  Xaintonge,  pour  l'Année  i6i,^,.  que  de  ce  qu'il  n'a  rien 
donné  à  l'Académie  de  Sedan  ÔC  au  Colcgc  de  Bergerac  pour  le  demi  Qiiartier 
d'Oârobre  de  PAn  1615.  Comme  aufiî  d'une  plus  grande  Somme  qui  lui  a  été 
donnée  en  Reprife  audit  Compte ,  dans  leqvtcl  elle  a' été  raiée ,  &  donnée  à  re- 

cevok 


TENU    A    VTTRP.  133 

revoir  aucîît  Sieur  Dftcandal,  pour  en  faire  enfuite  du  Recouvrement ,  I.i  Diftri- 
bution  à  toutes  les  Provinces ,  fuivant  le  Règlement  du  Synode  National  de 
Tomieins,  ou  fuivant  les  Ordonnances  ôc  les  Repartitions  du  prefent  Synode, 
qui  lui  feront  données. 

Outre  ce  que  dcffus,  ledit  Sieur  Ducandal  ào\t  encore  pour  le  Quartier 
d'06tobre  de  l'An  1616.  la  Somme  de  45'ooo.  Livres,  qu'il  diftribuera  aux 
Eglifes ,  fuivant  laJR-cpartition  dudit  Synode  de  Tonneins. 

Plus  il  doit  le  Quart  de  la  Somme  de  960000.  Livres,  de  l'Augmentation 
accordée  aux  Eglifcs  par  le  Traité  de  Londun  ,  dont  ledit  Sieur  Ducandal  n'a 
paie  que  le  Quartier  du  Mois  de  Juillet  de  l'An  1613.  ,  c'ell  pourquoi  le  Ref- 
tant  fera  dillribué  fuivant  ladite  Repaitition.  Surquoi  il  faut  noter  que  ledit 
Quartier  doit  monter  à  la  Somme  de  540000.  Livres,mais  qu'il  en  a  été  dillrait 
I  65'o.  Livres  par  Ordonnance  du  Confeil ,  pour  fupleer  à  l'Apointement  de 
Meflîeurs  les  Députés  Généraux. 

On  prendra  fur  le  Débit  dudit  Compte ,  provenant  des  trois  premiers  Quar- 
tiers de  l'Année  1616.  les  Sommes  ci -après  fpecifiées,  lefquelles  on  ordonne 
audit  Sieur  Ducandal  de  paier ,  ou  de  raenir  entre  fes  Mains. 

Premièrement  la  Somme  de  trois  mille  Livres  qui  dévoient  être  retenues  par 
ledit  Sieur  Ducandal ,  pour  être  délivrées  à  celui  qui  imprimera  les  Oeuvres  du 
Sieur  Charnier ,  dont  il  retirera  un  Acquit.. 

Plus  la  Somme  de  1 1 00.  Livres  accordées  à  Mefîîeurs  les  Députés  de  la  Ro- 
chelle ,  pour  les  Fraix  de  leurs  Députés  en  Cour ,  laquelle  fera  délivrée,  par  le- 
dit Sieur  Ducandal,  au  Sieur  Gautier  ,  Bourgeois  de  la  Rochelle. 

Plus  la  Somme  de  700.  Livres,  pour  les  Fraix  des  Députés  du  prefent  Syno- 
de ,  vers  le  Roi. 

Plus  400.  Livres  qu'on  a  ordonné  de  mettre  entre  les  Mains  de  Meffieurs 
les  Députés  Généraux  ,  pour  les  menus  Fraix  des  Expéditions  en  Cour. 

Plus  500.  Livres  paiees  au  Sieur  Buflenobis,  pour  la  Province  de  la  Bajfe 
Guienne  ,  fuivant  l'Ordonnance  du  Synode  de  Tonneins-, 

Plus  500.  Livres  ,  pour  le  Voiagc  du  Sieur  Pilotis. 

Plus  300.  Livres  de  Gratification  au  Sieur  Cuper. 

Plus  pour  Samuel  du  Frêne  loQ.  Livres. 

Aux  Enfans  du  Sieur  Hubert,  Pafteur  de  Berne,  200.  Livres. 

hu^icuv  B abat ,  Pafteur  d'7}/«Ve ,   100.  Livres. 

Pour  le  Fils  de  Bernardin  Aieglior,  l'un  des  Réfugiés  du  Marquilàt  de  Salu- 
ces  60.  Livres ,  qui  feront  délivrées  par  le  Sieur  Ducandal  ,  au  Sieur  Cham- 
brun  ,  Pafteur  de  Nimes. 

Au  Sieur  de  St.  Matthieu ,  Envoie  par  Meffieurs  les  Députés  Généraux ,  à 
l'Aflémblée  de  la  Rochelle ,  par  le  Commandement  du  Roi  150.  Livres. 

A  Nicolas  Joafme ,  ci-devant  Moine,.  50.  Livres. 

Pour  Afcanie  Allion  50.  Livres. 

Pour  les  trois  Portions  accordées  aux  Eglifes  ôi' Auvergne ,  par  le  Synode 

National  de  i'r^'z/^j ,  &  mifes  fur  le  Département  de  la  Province  des  Sevenes, 

dont  les  Députés  ont  reprefenté  avoir  fait  le  Paiement  auxditcs  Eglifes ,  fans  les 

avoir  reçiiës ,  c'eft  pourquoi  leiUitcs  Portions,  montant  à  la  Somme  de  1677. 

R  i  Livres, 


134  XXII.     SY-NQDE    NATIONAL 

L-ivres,  feront  retenues,  fuivant  l'Ordre  de  cette  Compa2;nic,  psîF  le  Sieur 
Dftcandal ,  jufqu'au  Jugement  du  Synode  Provincial  du  //<2ar  Languedoc. 

Aux  Soldats  de  laGarnifon,  &  au  Portier  du  Château  de  Fttrc  7^6.  Livres. 

Toutes  les  fufdites  Sommes  failant  celle  de  g^Sg.  Livres,  qui  feront  paiées 
par  le  Sieur  Duc^tidal^  à  bon  Compte  de  ce  qu'il  cil  demeuré  rede\  ablc  pour  les 
fxois  premiers  Quartiers  de  PAnnce  i6i6. 

AriTI  C)iLE      II. 

y,  -r^Tftribution  faite  dans 'tôBtes  ks  Provinces  de  la  Somme  de  aafooo.  Li- 
„  l_yvrcs,  oftroiéespar  5<«  ulil^jV/f  aux  fufdites  Eglifes  ;  pour  l'Année  cou- 
„  rantc,&  pour  les  fuivantes, jufqu'au  prochain  Synode  National,  fuivant  la- 
„  quelle  le  Sieur  jDi»c<ï;7^d/ fera  les  Paiemens  de  ladite  Somme,  conformément  à 
„  ce  qui  a  été  ci-devant  réglé  avec  lui ,  au  Synode  National  de  Gap ,  &  ce  qui 
„  le  fera  ci-après,  fuivant  la  Commiiïion  qui  en  a  été  domiée  aux  Sieurs  De- 
„  pûtes  Genei-aux. 

Sur  laquelle  Somme  de  za5'ooo.  Livres ,  avant  que  de  faire  ladite  Diftribu- 
tion  ,  il  faut  déduire  les  Sommes  ci-deûbus ,  qui  ont  été  donnés  pour  l'Entre- 
lien  Annuel  des  Univerfités  &  desColeges. 

Pour  l'Académie  de  D/>,  .  .  .  600.  Livres. 

Voux  \c  Co\ç2f  àt  Bergerac ,  .  .  .  lioo.  Livres. 

Pour  l'Univerfité  de  Sedan ,  .  .  •  4000.  Livres. 

Pour  l'Uni vcrfité  de  5rf«»?«r,  .  .  .  5190.  Livres. 

Pour  l'Univerfité  de  Montaubm ,  .  •  3  ^  f  '  •  Livres. 

Pour  l'Univerfité  de  N/wfj,  .  .  •  ax^ô.  Livres. 

Vovxr  h  VcnÇ\on  de  Samuel  au  frêne,  .  .  15-7.  Livres. 

Pour  les  Eglifes  de  G  ex .  &  leurs  Coleges ,  .         •  4300.  Livres. 

PoUï  le  Supplément  de  l'Apointement  de  Meflîeurs  les  Dé- 
putés Généraux ,  la  Somme  de  .  .  .  55°°-  ^^-ivres. 

Toutes  lefquelles  Sommes  font  celle  de  .  .  241:54.  Li\Tcs. 

qui  fera  prife  fur  la  Somme  de  16875-.  Livres,  qui  font  le  Montant  des  trois. 
Quartiers  de  la  fufditc  Somme  de  iz^oeo.  Livres:  c'eil  pourquoi  li  rellr  à  di- 
ftribuer,  pour  léfdits  îtôîS  Quartiers ,  la  Somme  de  1 3981 6.  L.ivrcs,  entre  tou- 
tes les  Provinces ,  &  4800   Livres  à  celles  qui  ont  des  Coleges. 

A  rifle  de  France ,  pour  cinquante  Paiteurs ,  quatre  Propo- 
fàiis ,  &  deux  Portions  Surnuméraires ,  en  tout  66.  Portions  ,&: 
400.  Livres  pour  un  Colcge  ,  la  Somme  de  .  .         il  i4l>.  Livres, 

A  h.  Province  du  Poi^lou ,  pour  fi.  Pafteurs ,  trois  Pmpo- 
fans,  Senne  P<)ttiori Surnuméraire,  cmtaiît  56.  Portions^  &c 
40o!LivrcspourunColege,  laSôftimede  .  9519.  Livres. 

A  la  Province  du  B,is  Lançuedoc  ,  pour  64,  Pafteurs,  tmis 
î>ropoï;uis  .  '6c  ufte  Portion  Surnuméraire ,  en  tout  68 .  Poïv 
Itions ,  &  400.  Livres  jwur  le  Golegc  de  Bez.iers ,  la  Somme  de   1 1475.  Livres. 

A  la  Province  du  Berri ,  pour  33.  Pafteurs  ,  trois  Propo- 
fans,  6c  7.  Portions  Surnuméraires ,  &  400.  Livres  pour  un 

Cole- 


TENU    A    V  I  T  R  Ë'.  t^f 

Colege,  la  Somme  de  ....  7402.  Livres. 

A  la  Province  de  Xamtonge ,  pour  68.  Pafteurs  ,  5-.  Propo- 
fans ,  &:  deux  Portions  Surnuméraires ,  &  une  pour  le  Sieur 
Bmnit ,  en  tout  j6.  Portions  ,  &  400.  Livres  pour  un  Co- 
lege, la  Somme  de  ...  .  12, 776-  Livres. 

A  la  Province  de  Bonrgoii^ne  ,  pour  14.  Pafkeurs ,  trois  Pro- 
polâns ,  7.  Portions  Surnuméraires  ,  deux  pour  Marrnges  & 
Paillai: ,  en  tout  36.  Portions  Sc  400.  Livres  pour  un  Colege, 
k  Somme  de  •  .  .  .  6fS$.  Livres. 

A  la  Province  à'' Anjou,  pour  2&.  Pafteurs,  trois  Propo- 
ians,  &  deux  Portions  Surnuméraires ,  en  y  comprenant  celle 
du  Sieur  de  la  Cofte ,  en  tout  33.  Portions ,  la  Somme  de  5'374'  Livres. 

A  la  Province  du  Haut  Lattguédoc,  pour  84.  Pafteurs  ,  7, 
Pi-opoJans ,  une  Portion  &  demi  Surnuméraire  ,  en  tout  ^i. 
Portions  &  demi ,  la  Somme  de  .  .  .       i^'oô^.  Livres. 

A  la  Province  de  la  Ba^e  Guiettne,  pour  77.  Pafteurs,  5.  Pi-o- 
pofans,  en  tout  8x.  Portions,  la  Somme  de         .         .  "^^^f*  Livres. 

A  la  Province  des Sevenes,  pour  5'3.  Pafteurs,  3.  Propo£ms, 
z.  Portions  Surnuméraires,  y.  autres  Portions  pour  lesEgliles 
d'7]/o«>f ,  de  S.tuve  ,  d'Auvergne ,  &  4.  pour  le  Sieur  Ptlotif, 
en  tout  67.  Portions,  &  400.  L.ivres  pour  un  Colege  ,1a  Soiti- 
mede  .  .  .  .  .  1 1310,  Livres. 

A  la  Province  de  Normandie,  pour  44.  Pafteurs,  6".  Pro- 
pofons,  &  6.  Portions  Surnuméraires ,  en  tout  66.  Portions, 
&  400.  Livres  pour  un  CoLge  ,  la  Somme  de         .         .  9519-  Livres^ 

A  la  Province  de  frovence ^  pour  ij.  Pafteurs,  5.  Propo- 
fâns,  Se  6.  Portions  Surnuméraires,  en  tout  24.  Portions,  & 
400.  Livres  poiu-  un  Colege  ,  ia  Somme  de  .  4308.  Livres- 

A  la  Province  de  Bretagne,  pour  il.  Pafteurs,  i-  Propo- 
iâns ,  6c  une  Portion  poui  islunia ,  £c  8  Portions  Surnumé- 
raires ,  en  tout  zj.  Portions ,  &  400.  Livres  pour  un  Colege, 
la  Somme  de  .  .  .  .  .  5990.  Livres. 

A  la  Province  du  Dauphiné ,  pour  83.  Pafteurs ,  8.  Propo- 
fans  ,  7.  Portions  Surnumei-aires ,  en  tout  98.  Portions,  Sc 
400.  Livres  pour  un  Colege ,  la  Somme  de  .  1 635*9.  Livres. 

Au  Sieur  du  .50//  Pafteur,  pour  une  Portion  la  Somme  de         i6î  Livres. 

Autre  Vijlribution  de  la  Somme  de  ^6250.  Livres,  qui  ne  doivent  être 
dijinbuc'es  qu'aux  Egii-jes  •>  pour  le  quatrième  Gluartiet, 

A  la  Province  de  Pljle  de  France  ,  la  Somme  de  .  4?  i  g  ■  Livres. 

A  la  Province  du  PoiElou  ,  la  Somme  de  .  .  3668.  Livres, 

A  la  Province  du  5*1/ I<^w^i^«^</flr ,  la  Somme  de  .  445'4-  Livres. 

A  la  Province  du  £<fm  ,  la  Somme  de  .  .  2820.  Livres. 

A  la  Province  de -ï^/«fcKgf ,  la  bomme  de  .  4978.  Livres. 

A  Is 


ï3é  XXII.    SYNODE  NATIONAL 

A  la  Province  de  5o«)-^(?^»if ,  la  Somme  de           .  '.         4560.  Livres. 

A  k  Province  du  Fivarez. ,  la  Somme  de           .  .          ^489.  Livres. 

A  la  Province  d'-^wjo»  ,  la  Somme  de              .  .           2162.  Livres. 

A  la  Province  du  Haat  Languedoc ,  la  Somme  de  .         6058.  Livres. 

A  la  Province  de  la  5^/?  G«;>»«f ,  la  Somme  de  .           5571.  Livres. 

A  la  Province  des  Sez'fwc/ ,  la  Somme  de              .  ,           4388.  Livres. 

A  la  Province  de  Normandie  ,  la  Somme  de         .  ,         5668.  Livres. 

A  la  Province  de  J'ro'z/«;« ,  la  Somme  de            .  .          1580.  Livres. 

A  la  Province  de  ^r^M^wf  ,  la  Sçmme  de              .  ,          1445"'  J^-iv^' 

A  la  Province  du  D^»/;/)/«ff,  la  Somme  de  .            64.19.  Livres. 

Au  Sieur  du  Bois ,  la  Somme  de             •             -  •             65.  Livres. 

Sur  ce  qui  a  été  rcprefenté  par  la  Province  du  Bas  LangHedoc,  que  dans  la 
Dillnbutoin  des  Portions  de  ladite  Province  ,  on  n'a  mis  qu'une  Portion,  pour 
le  Sieur  Scoffier  ,  auquel  on  en  avoit  affigné  deux  6c  demi^  La  Compagnie  a 
ordonné  que  le  Sieur  Dncandal  donnera ,  tous  les  Ans  ,  jufqu'au  procham  Sy- 
node National  ,  une  demi  Portion  pour  ledit  Sieur  Scoffier,  ûu-  le  Débit  de 
Jbn  Compte. 

La  Province  des  Sevenes  aiant  demandé  le  Droit  de  convoquer  le  prochain 
Synode  National ,  il  lui  a  été  permis  de  l'aflemblcr  dans  trois  Ans ,  au  com- 
mencement du  Mois  de  Mai ,  en  choififlant  un  Lieu  commode  pour  ladite  Con- 
vocation ,  laquelle  on  lui  permet  auffi  de  faire  ,  avant  ou  après  ledit  Terme , 
s''il  y  a  des  Raifons  importantes  qui  l'obligent  à  cela ,  touchant  lefquelles  ladite 
Province  prendra  les  Avis  des  Députés  Généraux  en  Cour ,  2c  des  Provinces 
voifines. 

ROLE  DES  MINISTRES  APOSTATS  ET  DEPOSEES. 

Article  L 

DAns  la  Province  du  FoiEfoH,  "jaques  Ale/fajer  ,  Natif  de  Champdenicr , 
dans  ladite  Province ,  âgé  de  55.  Ans ,  aiant  été  Pafteur  à  Lujîgnan  ,  le 
jetta  dans  le  Papifme,le  a8.  de  Mars  dernier.  Il  a  été  déclaré  Afoftat  &  De- 
^y/e  par  le  Synode  tenu  à  Thouars  ,  le  8.  Avril.  Il  eft  de  moienne  Stature  , 
&  porte  une  petite  Barbe  noire,  avec  les  Cheveux  de  même.  Son  Regard 
cft  prcfque  toujours  penchant  6c  tourné  contre  la  Terre. 

Dans  la  Province  d'v^«;o«,on  a  Depofé du  faint  Miniftcre  Antoine  du  Per- 
che,  Natif  d'-^/fMco»,  ci-devant  Pafteur  de  l'Eglife  de  Alont-doubleatt ,  âgé 
de  46.  Ans,  ou  environ.  11  a  la  Barbe  noire ,  &;  les  Cheveux  auffi.  Il  eft 
Camus  &  Pied-bot,  &  d'une  Taille  médiocre.  C'eft  pour  avoir  abandon- 
né fon  Eglife ,  ôc  fait  le  Vagabond ,  qu'il  fut  depofé. 

III.  Dans 


TENU    A    VITRE*.  13; 

l  I  f. 

Dans  la  Proyince  du  Bas  Languedoc ,  Efaie  Ferrier  ,  ci-devant  Pafteur  de 
TEglife  de  St.  Gilles,  aiant  ctèfufpendH  de  Ion  Miniftere,  par  les  deux  Sy- 
nodes Nationaux  preccdcns  pour  fes  Malverfations  ,  s'eft  Révolté  contre  nos 
Eglifes  à  l'âge  d'environ  gf.  Ans.  Il  elt  de  moicne  Stature  ,  fon  Poil  eft 
Châtain  obfcur ,  &  fa  Barbe  fort  claire.  Il  tient  continuellement  la  Tête 
haufl'ée. 

IV. 

Dans  la  même  Province,  Alexandre  Selon  a  ctc  Depofe  pour  Crime  d'A- 
dultere,6cpour  avoir  été  convaincu  de  Parjures  6c  de  Calomnies.  11  étoit 
Pafteur  de  l'Eglife  de  Vameil,  Natif  de  Nmes  ,  £c  âgé  d'environ  35".  Ans. 
11  eft  de  petite  Taille,  6c  d'un  Poil  tirant  fur  le  rouge,  avec  une  petite  Bar- 
be'de  même  Couleur. 

V. 

Dans  la  Pî'O'iyf Kc^ ,  André  Bufet ,  Nnùf  dc  Vienne  en  Dauphiné,  étant  Paf- 
teur de  l'Eglife  delà  Cojle,  s'eft  rendu  Apofl-at  i  l'âge  d'environ  30.  Ans. 
Il  eft  de  moiene  Stature  Se  porte  la  Tête  baiflée,  fes  Yeux  font  égarés  6c  Ion 
Nezprefque  toujours  rcfrogné:  fa  Barbe  eft  roufle  6c  fes  Cheveux  font  plus 
clairs. 

V  L 

Dans  le  Dauphwé,  Jofué  Barbier ,  autrefois  Pafteur  de  l'Eglife  de  Livra», 
eft  maintenant  Apoflat.     Il  a  la  Taille  courte  6c  groflè ,  les  Yeux  louches , 
la  Langue  grafic  6c  les  Cheveux  noirs.     Il  eft  âge  d'environ  40.  Ans. 
VII. 

Dans  la  Province  des  Sevenesy  Pierre  Cailleteau,  ci-devant  Pafteur  de  l'E- 
glife de  Pont  de  Mont-Vert ,  âgé  d'environ  65.  Ans  ,  de  petite  Taille,  quar- 
ré  d'Epaules,  aiant  la  Face  large  6c  la  Vue  courte  ,  a  été  Depofé pour  fes 
Malverfations. 

Tout  ce  que  defllis  a  été  mis  en  Délibération  6c  conclu  à  Vitré  ,  en  Bre- 
tagne, demiïs  le  18.  jour  de  Mai  ,  jufqu'au  18.  de  Juin  ,  de  l'An  1617.  6c 
(igné  à  l'Original,  ;ui  Nom  de  tous  les  Députés  de  ladite  Aflerablée  Syno- 
dale, par 

André  Rivet,  Modérateur. 
Jean  Chauve,  Ajoint. 
Daniel  Jamet,*^ 

^"^  ^  Secrétaires. 

El  I  E  Bigot,       Û 

Fin  dfi  vint'deuxiime  Spodt. 


Tome  IL  S  VINT- 


138  XXIII.    SYNODE    NATIONAL 

VINT-TROISIÈME  SYNODE 

NATIONAL 

DES 

t 

EGLISES    REFORMÉES 

D    E      F    R   A    N    C    E. 

Tenu  à  Aîais y depuislei.  d'Oftobre,  jufqu'au  2.  de  Décembre, 

L'AN    M.     DC.    XX. 

Par  la  Pcrmiffion  de  LOUIS  XII  L  Roi  de  France,  dit  le  J«/?e. 

Mon/leur  Pierre  du  Moulin  ,  Tajleur  de  VEglife  de  Paris,  fut  le  Mo- 
dérateur ^e  ce  Synode  :  Monjîeur  Laurens  Brunier,  PaJleurdeVEgh- 
fe  d'Vfcz,  lui  fut  donné  pour  Ajoint:  MonJieur  Nicolas  Vi- 
guitXiPafleur  de  VEglife  de  Blois ,  &  Monjîeur  Thomas  Pa- 
pillon ,  Avocat  au  Parlement  de  Paris  ,  &  Ancien  de 
lEglife  dudit  Lieu  ,  furent  les  Secrétaires  ,   qui 
drejjerent  les  Jl0es  dudit  Synode. 

LES    NOMS    DES    MINISTRES 

ET    DES     ANCIENS, 

Qui  furent  Députés  audit  Synode  y  par  les  Provinces  fuii'autes. 

Article  I. 
Our  la  Province  de  P/fe  de  France  ,  les  Sieurs  Pierre  du 
Moulin ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Paris  ;  &  Ifaac  de  Jui^né,  Paf- 
teur  de  l'Eglife  de  Fafi  ;  Sc  Thomas  Papillon  ,  Avocat  au 
Pailemcnt  de  Paris ,  Sc  Ancien  de  l'Eglife  dudit  Lieu.  Le 
Sieur  de  Marolles  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Vitri  ,  nommé 
dans  les  Lettres  de  Deputation  aiant  été  abfent  ,  s'eft  excu- 
fé,pour  des  Raifons  dont  cette  Compagnie  a  renvoie  le  Ju- 
gement au  Synode  de  ladite  Province. 

II.  Pour 


T  E  N  U    A    A  L  A  I  s.  139 

I  I. 

Pour  la  Province  de  Normandie  ,  les  Sieurs  Samuel  de  t Efcherpiere  ,  Sieur 
de  la  Rivière,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Roiien;  Daniel  Alaffis  ,  Paileur  de  l'E- 
elife  de  Caïn;  Antoine  Bridou  Ecuier,  Sieur  de  Bofcleroi ,  Ancien  de  l'Egli- 
le  de  Fefchamp  ;  &  Jaques  de  Montbrttn  Ecuier  ,  Avocat  au  Siège  de  Fircf 
6c  de  Coude ,  Ancien  dudit  Conde. 

III. 
Pour  celle  de  Bretagne  ,  les  Sieurs  £z.echiel  Marmet  ,  Pafteur  de  l'Eglife 
recueillie  dans  la  Maifon  de  Monfieur  le  Duc  de  Rohan  j  Se  Philippe  de  raf- 
faiilt .  Ecuier  Sieur  de  FeHmonj[el ,  Ancien  de  l'Eglife  de  la  Roche-Bernard. 
IV. 
Pour  celle  à'Orleans  6c  du  Berri  ,    les  Sieurs  Daniel  Jamet ,  Pafteur  de 
l'Eglife  de  St.  Amar.d  \   Nicolas  Fignier  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Blois  ;  Jean 
d''Ebeve  Avocat  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Gien  ■.,  &  Galliot  de  Camùis,  Ecuier 
^■gieur  de  Souflelles ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Romorantin. 

Pour  la  Province  de  Touraine  8c  d'ylnjott ,  les  Sieurs  Samuel  Boucherean  , 
Pafteur  de  l'Eglife  de  Saumur  ;  Mathieu  Cottiere,  Pafteur  de  l'Eglife  de  To«r/; 
6c  George  Rabotean  Avocat  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Previlli  ;  le  Sieur  de  la 
Plante ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Samuur  abfent,  s'étant  excufé  par  des  Lettres, 
fon  Excufe  a  été  admife. 

V  I. 

Pour  le  Haut  8c  le  Bas  PotBou',  les  Sieurs  fean  Chaujfcpied  ,  Pafteur  de 
l'Eglife  de  AVorr  ;  ^ean  Carre' ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Chafielleraud;  Gilles 
Begattd ,  Eci'ier  Sieur  de  la  Begaudiere  ,  Ancien  de  l'Egliie  de  Montugu  j 
Efaie  Durmas  ,  Ecuier  Sieur  de  Montmartin-,  s'étant  excufé  de  ce  qu'il  eft  Ab- 
fent, parce  qu'il  eft  tombé  malade  en  venant  ici,  fon  Excufe  a  été  trouvée 
légitime. 

V  I  I. 

Voux  \2i  Xaintonge  ^  les  Sieurs  DMiiel  Chefnet  ,  Pafteur  de  l'Eglife  d'*Ars, 
dans  l'Ifle  de  Re  i  fean  Confiant  ,  Miniftre  de  l'Eglife  de  Pons  ;  Pierre  Pa- 
quet ,  Ancien  de  l'Eglife  de  la  Rochifoucaud  ;  Pierre  Fromantin ,  Ancien  de 
l'Eglife  de  St.  Je.m  A' Angeli. 

VIII. 

Pour  la  Baffe  Guienne  ,  les  Sieurs  ^ean  du  Luc  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de 
CafleljaloHx  \  Jaques  Privât  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Cafielle  ;  François  foli, 
Confeiller  &  Secrétaire  du  Roi  ,  Se  fon  Audiencicr  dans  la  Chanceleric  de 
Bourdeaux  ,  &  Ancien  de  l'Eglife  dudit  Lieu  ;  &  fean  fu.llien  de  Boutieus, 
Ecuier  Sieur  d^Artigues  ^  Ancien  de  l'Eglife  de  Grateloup. 

Pour  le  Vivarez^ ,  les  Sieurs  David  Agard,  Pafteur  de  l'Eglife  de  railance 
6c  de  Sojon  ;  Daniel  Richard  ,  Pafteur  de  l'Eglife  du  Cheilar  ;  fean  de  la  Bla- 
che.  Sieur  du  Bejfet  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  U  Bajlie  ;  Jean  de  Rovré ,  An- 
cien de  l'Eglife  d^Apthenas. 

Sa  X.  Pour 


140         XXIII.   SYNODE    NATIONAL 
X. 

Pour  le  Bas  Languedoc,  les  Sieurs  Lattrens  Brunier ,  Pafteurdel'Eglifed'C/'- 
fet.j  Michel  le  Faucheur,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Montpellier;  Charles  deBotf- 
i^ues.  Sieur  du  Po;it ,  Ancien  de  l'Eglife  dudit  Lieu  ;  6c  Antoine  de  Rocqnes^  - 
Sieur  de  Clattljonnes ,  Ancien  de  l'Eglile  de  Momfrein. 
X  I. 
Pour  le  Haut  Langtteàûc  &  la  Haute  Guieme ,  les  Sieurs  Jean  Voifm,  Paf- 
teur de  l'Eglife  de   Realmont  ;    Antoine   Garifoles  ,  Pafteur   de  l'Eglife  de 
Tuilaurens  ;  Paul  de  Lappc  ,  Sieur  de  Maravat ,  Gouverneur  de  Mauvoijw, 
Ancien  de  l'Eglife  dudi:  Lieu  >  facjues  du  Pui  ,  Lieutenant  particulier  du 
Senechal  de  Montanban ,  Ancien  de  l'Eglife  dudit  Lieu. 
X  1  L 
Pour  XzBouriogne ,  les  Sieurs  Pierre  Heliot  y  Pafteur  de  l'Eglife  d'Arnai  le 
Duc;  François  Pierrauld,  Miniftre  de  l'Eglife  de  Mac*n  ;  &  Noé  du  Noitr, 
Ancien  de  l'Eglife  de  Buffi.     Le  Sieur  Sommez.e ,  nommé  pour  fe  trouver  ici^ 
s'étant  excufé'par  des  Lettres ,  de  même  que  les  Sieurs  Guichard  £c  Forefl- , 
qui  avoient  été  fubftitués  comme  Anciens  ,  leurs  Excufes  font  renvoiées  à 
leurs  Provinces  qui  pourront  juger  fi  elles  font  recevables. 
^     "^  X  I  I  L 

Pour  la  Provence,  les  Sieurs  Pierre  Haron  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  ^«>tj 
èc  Elle  de  Glandeves ,  Sieur  d^Ajon,  Ancien  de  l'Eglife  de  Puimichel. 
X  I  V. 
Pour  le  Oauphine',  les  Sieurs  Paul  Guion,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Dien-le- 
fit\  Pierre  de  la  Croz.e  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Courtez.on  ;  fatjnes  Bernard  ^ 
Ancien  de  l'Eglife  du  Alontelimar  ;  &  Moife  du  Pont ,  Ancien  de  l'Eglife 
de  la  Mure.  Le  Sieur  de  Champoleon ,  nommé  dans  les  Lettres  d'Envoi , 
s'eft  excule  par  des  Lettres. 

XV. 

Pour  la  Province  des  Sevenes ,  les  Sieurs  Pierre  Guillaume  ,  Miniftre  de 

l'Eglife  de  St.  André  de  ralùornes;  Daniel  Fauturm  ,   Pafteur  de  l'Eglife  du 

Figean;  Jean  dd  Fignoles ,  Sieur  de  5ï.  Bonnet,  Ancien  de  l'Eglife  de  Co/(?- 

gnac  j  6c  Jean  Baudouin  ,    Docteur  es  Droits  ,  Ancien  de  l'Eglife  de   la 

-  ^Sale. 

X  V  L^ 
La  Souveraineté  du  Be.^-.m  a  aufii  envoie  pour  Députés  à  ce  Synode,  les 
Sknrs  Pierre  Daùbadie ,  Pafteur  de  TEglife  de  Pau;  &C  Jean  de  la  Cojh,S{enr 
de  Badet,  Ancien  de  l'Eglile  de  Moneins ,  avec  des  Lettres  de  Créance,  dans 
îefquelles  on  a  trouvé  des  Défauts,  Se  paiticuiicrenient  en  ce  qu'elles  n'ont 
nas  la  Claufe  qui  oblige  à  la  Soumiflion  ôc  à  l'ObéïHance  aux  Décrets  de  cet- 
te Aflemblce  :  c'ell:  po  :rquoi  on  leur  a  fait  la  Lecture  de  l'Article  du  Syno- 
de National  de  Fitré,  concernant  cette  Matière ,  fur  laquelle  aiant  propolc  les 
Diticultés  8c  les  Motifs  qui  les  empêchent  de  pouvoir  entièrement  fuivre  la 
Difcipline  des  Eglifes  de  ce  Roiaume  de  France ,  ils  ont  été  admis  avec  \'oix 
deliberativc,  foas  la  Reftriétion  dudit  Synode  de  Fttré ,  qui  porte  que  tou- 
tes les  Provinces  auront  la  Liberté  de  demander  qu'ils  n'aient  point  de  Voix 

decifl- 


T  E  N  U    A    A  L  A  I  s.  ,41 

decifive,  pour  juger  de  certames  Chofes  qui  concernent  les  Eglifes  de  ce 
Roiaume  :  &  tout  ceci  n'a  été  réglé  que  par  Provifion  feulement ,  jufqu'au 
Synode  National  prochain. 

XVII. 
Le  Sieur  C/)4/4/ ,  l'un  des  Députés  Généraux  des  Eglifes  Reformées  de 
ce  Roiaume,  auprès  de  Sa  Afajefie,  a  pareillement  été  mtroduit  ici  pour  y 
opiner,  félon  le  Pouvoir  qui  en  a  été  donné  aux  Sieurs  Députés  Généraux, 
par  la  dernière  Aflcmblée  Générale  tenue  à  Lodun  ,  £c  fuivant  la  Coutume 
de  nos  Eglifes. 


ELECTION 

D'un  Modérateur,  d'un  Ajoint,  &  de  deux  Secrétaires. 

ON  a  élu  pour  diriger  ce  Synode  le  Sieur  Pierre  du  Moulin  ,  &  pour 
Ajoint  le  Sieur  Brttnier ,  Se  pour  recueillir  les  Voix  &  drcfler  les  Aftcs, 
les  Sieurs  Ftgnier  6c  Papillon. 

DIVERS  ARTICLES  PRELIMINAIRES. 

Ar  TI  CL  E   I. 

ON  a  prefenté  à  cette  Aflêmblée  des  Lettres  de  Monfieur  le  Duc  àzRu- 
han  ,  par  lefquelles  il  l'airure  de  fon  Zèle  pour,  la  Gloire  de  Dieu  ,  8c 
de  l'Affcélion.  qu'il  a  pour  le  Bien  de  nos  Eglifes,  de  quoi  il  a  été  remercié 
par  des  Lettres  du  prefent  Synode. 

Les  Sieurs  Defmarez.  &  Olier  ,  Pafteursde  l'Eglife  à^Alais,  aiant  deman- 
dé d'être  admis  dans  cette  Compagnie  ,  pour  afiiilcr  à  la  L>eâ:ure  de  IzCon' 
fijjïon  de  Foi  &  de  la  Dtfapline  Ecclepafticjue  :  on  a  trouvé  bon  que  lefdits 
Srs .  Defmarez.  6c  0/<fr,  avec  deux  Anciens  de  ce  Lieu  ,  choifispar  leur  Con- 
llftoire,  aflîftent  à  cette  Leéture  :  &  quant  aux  autres  Pafteurs  qui  ne  font  pas 
envoies  par  leurs  Provinces  ,  on  fuivra  les  Rcglemcns  des  Synodes  de  la  Ro- 
chelle &  du  dernier  de  Fitré. 

III. 

Tous  les  Députés  qui  font  ici  ont  fait  Serment ,  chacun  en  particulier  , 
fuivant  l'Ordonnance  du  Synode  de  Privas,  de  n'avoir  pas  brigue  pour  avoir 
leur  Dépuration  diredeinent  ou  indireélement  ,  ni  emploie  qui  que  ce  foit 
pour  cela.  Se  afin  que  ce  Règlement  foit  toujours  obfervé,  on  fera  déformais 
un  pareil  Serment  dans  tous  les  Synodes  Nationaux. 
I  V. 

Le  Sieur  BenediSt  Turretin  ,  Pafteur  &  Profefleur  en  Théologie  à  Gene- 

•ve  ,  aiant  apporté  des  Lettres  des  Pafteurs  &  Doéleurs  de  l'Eglife  de  Gène- 

S   3  '  ve. 


142  XXIIL  SYNODE     NATIONAL 

ve  ,  pleines  de  Témoignages  de  leur  Sainte  Afection  pour  les  Egliles  d*e  ce 
Roiaume  ,  6c  de  leur  étroite  Communion  avec  elles,  a  été  prié,  par  cette 
Compagnie,  de  lui  iaire  part  de  fcs  Avis  £c  Confeils,  par  fa  Prelcnce  &  Aflîftan- 
ce  ,  pendant  qu'il  fejounera  dans  cette  Ville  :  Et  quant  à  la  Subftance 
dcfdites  Lettres ,  après  en  avoir  bien  attentivement  examiné  tout  le  contenu 
de  Point  en  Point ,  on  y  a  renondu  d'une  Manière  convenable. 
V. 

Des  Lettres  de  Monfieur  le  Bue  de  LefdigHteres  ^  ont  été  prtftntées  à 
cette  Compngnic ,  par  lefquelles  il  lui  témoigne  la  Continuation  de  fon  De- 
fîr  ,  pour  l'Avancement  du  Règne  de  Jefas-Chrifi  ,  fur  quoi  on  lui  a  en- 
voie des  Lettres  de  Remercimcnt. 

V  I. 

Le  Sieur  BaHftHon  ,  Pafteur  de  l'Eglife  Daiguemortes  ,  aiant  des  Lettres 
de  Monfieur  de  Chaftillon  ,  fie  fiit  entendre  de  Bouche ,  les  Proteftations  du- 
dit  Seigneur  ,  par  lefquelles  il  afliîre  qu'il  emploiera  tout  ce  qui  eft  en  fon 
Pouvoi'r,  à  l'Exemple  de  fcs  Predecefleurs,  pour  l'Avancement  du  Règne 
de  fefHi-Chrifi  ,  la  Compagnie  l'en  a  remercié  par  des  Lettres  Synodales. 

ACTE  DU   SERMENT   D'UNION 

Signé  par  tous  les  Députes  de  cette  Ajfemblée  Synodale  ,   iant 
Pajlems  qu'Jnciens. 

NOus  fouflîgnés ,  Députés  des  Eglifes  Reformées  de  France  ,  Aflemblés 
en  Synode  National  ,  dans  la  Ville  d'Alais  des  Sevenes  ,  connoiflànt 
par  l'Expérience  du  paflc  ,  qu'il  n'y  a  rien  de  fi  neceflaire  pour  conferver 
une  bonne  Paix,  &  maintenir  l'Etabliflemcnt  defdites  Eglifes  ,  qu'une' Sain- 
te Vnion  £c  Concorde  inviolable  ,  tant  dans  la  Doclnne  tjue  dans  la  Difciplt- 
}ie  ,  6c  fes  Dépendances  ,  8c  que  lefdites  Egliles  ne  peuvent  pas  fubfiftcr 
fans  une  bonne  Se  étroite  Vmon  &c  Conjontion  mutuelle  de  tous  leurs  Mem- 
bres ,  beaucoup  mieux  gardée  qu'elle  n'a  été  par  le  paflé.  Pour  cette  Fin 
fouhaitant  d'ôter  à  l'avenir  toute  Semence  de  Divt/îon  ,  fie  tout  Sujet  de  Par- 
tialité entre  nos  Eglifes,  ôc  d'obvier  à  toutes  les  Impoftures  ,  Menées  ,  & 
Calomnies  ,  par  lefquelles  des  Gens  mal  affcétionnés  à  nôtre  Religion  ta- 
chent de  la  difilper  &  ruiner  ;  Ce  qui  nous  donne  Lieu  de  penicr  plus  que 
jamais  ,  à  chercher  d'un  commun  Accord  6c  Confentement ,  les  Moiensde 
notre  jufte  ,  légitime  6c  neceflaire  Confcrvation  dans  la  fufdite  Vnion  ,  fous 
l'Obeïflance  de  nôtre  Roi  6c  Souverain  Seigneur  .•  6c  pour  cet  Efct  Nous 
avons  juré  au  Nom  de  toutes  nos  Eglifes  ,  pour  leur  bien  propre  6c  pour  le 
Service  de  Sa  Majefié  ,  6c  nous  jurons  derechef  £c  protcftons  ,  avec  Pro- 
melVe  de  fiùre  ratifier  les  mêmes  Proteftations  dans  nos  Provinces ,  de  demeu- 
rer infeparablement  Vnis  6c  Conjoints  dans  la  ConfeJJIon  de  foi  des  Eglifes  Re- 
formées de  ce  Roiaume  ,  confirmée,  ratifiée  ,  6c  approuvée  par  Nous  tous. 


T  E  N  U    A    A  L  A  I  s.  ,^3 

qui  jurons ,  tant  en  nôtreNom  qu'en  celui  des  Eglifes  &  des  Provinces  qui  nous 

ont  député  pour  venir  à  cette  Afl'emblée  ,  de  vouloir  vivre  &  mourir  dans 

cette  même  Confejfton,  &  nous  proteftons  auflî,  tant  pour  nous  que  pour  ceux 

qui  nous  ont  député  ,    de  garder  inviolablement  la  DtfcipUne  Ecclefiafiic^rte  , 

établie  dans  les  Egliles  Reformées  de  ce  Roiaume ,  6c  de  iuivre  les  Regie- 

mens  qu'elle  contient  ,    foit  pour  la  Conduite  defdits  Egliles  ,  ou  pour  la 

Correftion  des  Mœurs  :  reconnoilVant  qu'elle  ell  conforme  à  la  Parole  de 

Dieu,  l'Empire  duquel  demeurant  en  fon  Entier,  nous  prote  lions  &  jurons 

de  rendre  toute  ObeiflanceSc  Fidélité  à  S.i  Majefié ,  ne  defirant  autre  choie 

que  de  pouvoir  ,  à  la  Faveur  de  fes  Edns  ,  fervir  nôtre  Dieu  ,  en  Liberté 

de  Confcicnce  :  8c  pour  cet  Efet  la  fufdite  Vnion  a  été  jurée  &  fignée  ,  par 

Pierre  du  Alouim  ,  Modérateur  du  Synode  ,  &  Minitlre  de  l'Ëglife  de 

Paris ,  &  Député  pour  l'I/le  de  France ,  pour  la  Picardie  ,  Se  la  Cham- 

pagne ,  &c. 

Par  Laurens  Erunier  ,  Ajoint  ,  Miniftre  de  Jefus-Chrift  dans  l'Eglilc 

d'^Vfez. ,  Député  pour  le  Bus  Languedoc. 
Par  Nicolas  Fi^nier  ,    Miniftre  de  Jefus-Chrift  dans  l'Ëglife  de  Blois  , 
Secrétaire  du  Synode  ,    &  Député  de  la   Province  d  Orléans  8c  du 
Berri. 
Par  Thomas  Papillon  ,  Avocat  au  Parlement  de  Paris  ,  &  Ancien  de 
cette  Eglile ,  Depiité  pour  rijle  de  France  ,  &  Secrétaire  du  Sy- 
node . 
I.  Jurée  &  fignée  par  Ifaac  de  guigne  ,  Pafteur  de  l'Ëglife  de  Faffi  ,  Se 
Dcputé  pour  P IJle  de  France  ,  la.  Picardie  ,  Champagne,   Scc. 

%.  Jurée  &C  figné  par  Samuel  de  PEfcherpiere  ,  Seigneur  de  la  Rivière  , 
Miniftre  de  la  Parole  de  Dieu  à  Rotién  :  par  Daniel  Aiajjl  ,  Pafteur  de  l'Ë- 
glife Reformée  de  Caen  :  par  Jaques  de  Aiontbrun,  Ancien  de  l'Ëglife  de 
Condé  fur  Noireau  ,  Sc  par  Antoine  Briduen  ,  Seigneur  de  Bois  le- Rois  ,  An- 
cien de  l'Ëglife  de  Fefcamp  ,    Députés  pour  la  Province  de  Normandie. 

5.  Jurée  Se  fignée  par  Paul  Guion  ,  Miniftre  de  la  Paroie  de  Dieu  dans 
l'Ëglife  de  Bien  le  fit,  par  Pierre  de  U  Croz^e  ^  Miniftre  du  Saint  Evangi- 
le dans  l'Ëglife  de  Court ez.on  ,  dans  la  Principauté  d'Ur^nge  :  par  Moife  du 
Pont,  Ancien  de  l'Ëglife  de  la  Mure  :  par  Jean  Bernard  ,  Doftcur  en  Droit 
&  Avocat,  Ancien  de  l'Ëglife  dti  Monteli-rnar  ,  Député  pour  la  Province  du 
Danphiné. 

4.  Jurée  Se  fignée  par  PaulHuron  ,  Pafteur  de  l'Ëglife  de^/>^:  parZ/Ze 
de  Glande ves  ,  Seigneur  d^Ajon  ,  Ancien  dans  l'Ëglife  de  Pui  r/iichel ,  Dé- 
putés pour  la  Province  de  Provence. 

5-.  Jurée  Se  fignée  par  Daniel  Fenturin  ,  Pafteur  de  PEglife  àuFigan  :  par 
Pierre  Guillaume  ,  Pafteur  de  l'Ëglife  de  Saint  André  de  Valhorgne  :  par/f./w 
de  Fignoles  ,  Seigneur  àc\St.  Bonnet  ,  6c  de  Calignac  ,  Ancien  de  la  même 
tglife  :  par  ^e.ni  Baudouin  ,  Dofteur  en  Droit  Civil  ,  Se  Ancien  dans  l'Ë- 
glife de  la  Salle,  Députés  pour  la  Province  des  Sevencs. 

6.  Jurée  Se  fignée  par  Ez.echiel  Marmet  ,  Pafteur  de  l'Ëglife  aftemblée 
dans  la  Maifon  du  Seigneur  Dhc  de  Rohan  :  par  Philippe  de  \FaJfatit  Ecuier, 

Sci- 


Î44  XXIÏI.  SYNODE  NATIONAL 

Seigneur  de  Peumouffel,  Ancien  dans  VE^hfc  àe  Roche  Bernard  ^Deiputcsipom- 
la  Province  de  Bretagne. 

7.  Jurée  8c  (ignée  par  Daniel  Jamet  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  St.  Ammd  ^ 
dans  le  Bourbounois  ;  par  Galliot  de  Cot»his ,  Seigneur  de  Senfielle  ^  Ancien  de 
l'EgUfe  de  Romorantin  ■-,  par  /'ean  de  Bénes  ,  Avocat  audit  Parlement  de  Pa- 
ns ,  &  Ancien  de  rEgUfe  de  Gitgan  ,  Députés  pour  les  Provinces  d'Or- 
leavs  £c  du  Berri. 


pour  les  Provinces '^de  Bourgogne ,  du  Lionnois ,  &  de  la  Brejfe. 

9.  Jurée  &  fignée  par  DanielChanet ,  Pafteur  de  l'Eglife  à''Ars  de  l'ifle  de 
Ré  ,  Y>ArJean  Confiant,  Pafteur  de  l'Eglife  de  /'ow/.par  Pierre  Patjuct ,  Ancien 
de  l'Eglife  de  la  Rochefoucaud  :  par  Pierre  Fromentin,  Efcuier  Seigneur  de 
Châtinat,  Prévôt  de  la  Ville  de  St.  feand'Angeli  ^  Députés  pour  les  Provin- 
ces de  Xmntonge ,  d\4'^nix  ,  Sc  Angoumois. 

10.  Jurée  &  lignée  par  Je.in  de  Foiftn  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Réaîmont  y 
parmi  les  Albigeois:  par  Antoine  Garifoles  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de /'««-/»</^r^«f 
dans  le  Lattragais  :  par  Paul  de  Lappé ,  Seigneur  de  Afarivau  6c  Gouver- 
neur de  Afaulteriny  dans  V Armagnac,  Ancien  de  la  même  Eglife;  par  Jaques 
du  Put,  Ancien  de  l'Eglife  de  Montauban,  Députés  pour  les  Provinces  du 
Haut  Languedoc,  Sc  de  la  H.utte  Gutenne. 

1 1 .  Jurée  6c  fignée  par  f.  Ch.mfepied ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Niort  :  par 
Je.m  Carré,  Pafteur  de  l'Eglife  de  C^d/f/f;-rf«^j  pzr G i les B égard ,  Seignenr 
de  hBegaudiere  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Montagu  ,  Députés  pour  la  Province 
du  Poi^o/t. 

1 2.  Juré  &  fignée  par  Samuel  Bouchereau  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Saumur  -. 
par  Mathieu  Cottiere  ,  Miniftrc  de  la  Parole  de  Dieu  à  Tours  :  par  George  Ra. 
boieciu  ,  Ancien  dans  l'Eglife  de  Previlhy  Députés  pour  les  Provinces  d'An- 
]0H  ,  de  Touraine ,  Sc  du  Maine. 

15.  Jurée  &  fignée  par  Pierre  de  PAbbadie  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Pau  : 
par  fean  de  la  Cofie  ,  Seigneur  de  Badet  Plaifance  ,  &  de  \Moneeis  ,  Ancien 
de   ladite  Eglife  de  Moneeis  ,  Députés  pour  la  Principauté  du  Bearn. 

14.  Jurée  Se  fignée  par  Jean  du  Luc ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Cafteljaloux; 
par  Jaques  Privas  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Caftelle  ,  fur  la  Dordogne  ;  par 
François  Joli),  Ancien  de  l'Eglife  de  Bourdeaux;  yzrjean  de BoutieHs,El'c\iki 
du  Roi,  Se  Seigneur  d''Artigues  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Gratelonp  j  Dépurés 
pour  la  Province  de  la  Bajfe  Guienne. 

1 5.  Jurée  &C  fignée  par  David  Agard  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  railance,^ 
de  Sopn:  par  Daniel  Richard  ,  Pafteur  de  l'Eglife  duChelard  en  BmVr^ :  par 
Jean  de  la  Plache  ,  Seigneur  du  Befet ,  Ancien  de  l'Eglife  de  hliafiie  :  par 
Jean  de  Rovré  t  Dofteur  en  Droit  Civil ,  Seigneur  d'Efbonaud ,  Ancien  dans 
l'Eglife  d''Anbenas  ,  Députés  pour  la  Province  du  Vivarez.. 

16.  Jurée  6c  fignée  par  Michel  le  Faucheur  ,  Pafteur  de  l'Eglife  àt  Mont- 
pellier :  '^zx  Antoine  de  Rocqnes  ,  Seigneur  de  Claujfones  ,  Ancien  de  l'Eglife 


T  E  N  U    A    A  L  A  I  s.  14,- 

Je  AfoHtfrtit,  ^ar  Charles  de  Bouques  ,  Seigneur  de  Pons  ,  Do£teur  en  Droit 
Civil  ,  Se  Ancien  de  i'Eglife  de  MontpelUer  ,  Députés  pour  la  Province  du 
Bas  Languedoc. 

17.  Jurée  &  fignée  par  fean  de  Châtiais  ,  Député  General  par  les  Eglifes 
Reformées  de  France  ,  auprès  de  Sa  Majefié. 

LA    CONFESSION    DE    FOI 

Ltk  ,  Retouchée  ,  &  /Ipprouvee. 

LE  Mot  d''Vmté  qui  fe  trouve  dans  quelques  Exemplaires  au XXVI.  Ar- 
ticle ,  doit  être  changé  en  celui  d'Vmon  ,  félon  l'Avis  des  SynodesNa- 
cionaux  de  /UlontaHban ,  de  Saumur  ,  &  de  la  Rochelle. 

La  Confeffion  de  Foi  aiant  clé  lue  ,  Mot  à  Mot,  &  examinée  de  Point  en 
Point,  a  été  approuvée  &  jurée  d'un  commun  Accord  ,  par  tous  les  Dépu- 
tés prefens  à  cette  AtTembléc  ,  lefquels  ont  non  feulement  promis  Se  protef- 
té  de  vivre  Se  de  mourir  dans  cette  Foi  ,  mais  aufli  d'en  procurer  l'Obfer- 
vation  dans  leurs  Provinces  ,  Sc  d'en  faire  prêter  !e  Serment  à  tous  ceux  qui 
les  ont  envoies. 

LE  FORMULAIRE  DU  SERMENT 

Qui  fut  drejfepar  lé  Synode  National  d'Alais  ,   pour  être  donne  à  tous 
les  Membres  des  Synodes  Provinciaux. 

JE  N.  N.  Jure  Se  Protefte  devant  Dieu  Se  cette  Sainte  Aflemblcc,queje 
reçois  .  aprouve  Se  embrafle  tous  les  Dogmes  ,  ôc  toutes  les  Chofcs  qui 
ont  été  décidées  au  Synode  de  Don ,  comme  étant  conformes  à  la  Parole 
de  Dieu,  Sc  à  la  Confefîîon  de  nos  Eglifes.  Je  Jure  Se  promes  de  perfifter 
dans  cette  Doélrine,  pendant  toute  ma  Vie,  Se  de  la  défendre  de  toutes  mes 
Forces  ,  Se  de  n'avancer  jamais  rien  qui  lui  foit  contraire  ,  foit  en  Prêchant, 
Enfeignant  dans  les  Ecoles  ,  ou  par  Ecrit.  Je  déclare  aufïï  &  je  protefte  que 
je  rejette  ,  Se  condanne  la  Doélrine  à^Ariitmius^  parce  qu'elle  fait  dépendre 
de  la  Volonté  de  l'Homme  ,  les  Décrets  de  l'Eleélion  de  Dieu  ,  dont  elle 
extenue  la  Grâce  à  laquelle  il  ôte  fon  Eficacité  ;  elle  eleve  l'Homme  ,  Se  les 
Forces  du  Libre  Arbitre  ,  ce  qui  la  détruit  Se  fait  revivre  le  Pelagianifme  , 
Se  eft  un  Mafque  avec  lequel  le  Papifme  pourroit  fe  deguifer  ,  pour  fe  ghf- 
fer  parmi  nous  ,  outre  qu'elle  nous  ôte  toutes  les  Aflurances  de  la  Vie  Se  du 
Bonheur  Eternel.  Ainfi  Dieu  foit  à  mon  Aide  ,  Se  me  foit  Propice,  com- 
me je  fjis  ces  Serments  fans  aucune  Ambiguité  ,  Equivoque  ,  ou  Referva- 
tion  Mentale . 

Jurée  Se  fignée ,  par  .        . 

Tome  II.  T  Pierre 


146  XXIII.    SYNODE    NATIONAL 

Pierre  du  Moulin  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Paris  ,  Député  pour  HJÎe  de 
France  ,  6c  Modérateur  du  Synode. 

Lanrens  Brunier  ,  Pafteur  àizVE^\(t  d'Vfez.,  Député  pour  la  Province 
du  Bas  Languedoc  ,  &  Ajoint  du  Synode. 

Nicolas  Vignier ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Blois ,  Député  pour  la  Province 
d'Orléans  ,  8c  Secrétaire  du  Synode. 

Ifaac  de  Jnigne  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Fajfi  ,  &  Député  pour  la  Provin- 
ce de  l'Ip  de  France  ,  de  Picardie  ,  &c. 

Samuel  de  l'Efcherpiere  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Rouen;  Daniel  Ma fi,Fn{. 
teur  de  l'Eglife  Caën  :  Antoine  Bridon,  Ancien  de  l'Eglife  de  Fefcamp  ;  faques 
Monthai,  Ancien  de  l'Eglife  de  Condé,  Députés  pour  la  Province  de  Normandie. 

Ez.echiel  Marmet ,  l'afteur  dans  la  Maifon  du  Duc  de  Rohan  :  Philippe  de 
Vajfant  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Roche  IJernard  ,  Députés  pour  la  Province 
de  Bretagne. 

Daniel  Jammen  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  St.Amand  :  Jean  de  Bennes,  An- 
cien de  l'Eglile  de  Gien  :  Galliot  de  Cambirs  ,  Ancien  dans  l'Eglife  de  Ro^ 
moraniin  ,  Députés  pour  la  Province  d''Orlenns. 

Samuel  Bouchereau ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Saurnur  :  Matthieu  Coffiers,  Pa- 
fteur de  l'Eglife  de  Tours  :  George  Rahoteau ,  Ancien  dans  l'Eglife  de /'r«////', 
Députés  pour  la  Province  de  Touraine. 

Jean  Chauffepied  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Niort  :  fean  Carré ,  Pafteur  dc 
l'Eglife  de  Châteleraut  :  Gilles  Bégaud ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Montagu ,  Dé- 
putés pour  la  Province  du  PoiSlou. 

Daniel  Chanet ,  Pafteur  de  l'Eglife  d''Jrs  :  Jean  Confians,  Pafteur  de  l'E- 
glife de  Pons  :  Pierre  Paajuet ,  Ancien  dans  l'Eglife  de  la  Rochefoucand  :  Pier- 
re Fromentin  ,  Ancien  dans  l'Eglife  de  St.  fean  d'Ange U ,  Députés  pour  la 
Province  de  Xaintonge. 

faques  du  Luc ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Cafiel-jaloux  :  Jaques  Privât ,  Pa- 
fteur de  l'Eglife  de  Châtillon  :  François  foli  ,  Ancien  dans  l'Eglife  de  Bour- 
deaux  :  fean  Guillon  ,  Ancien  dans  l'Eglife  de  Crateloup  ,  Députés  pour  la 
Province  de  la  Bajje  Guienne. 

Daniel  Agard  ,  Pafïeur  de  l'Eglife  de  Valence  :  Daniel  Richard  ,  Pafteur 
de  l'Eglife  du  Cheilard  :  Jean  de  Blache  ,  Ancien  dans  l'Eglife  de  Bof- 
fres  :  fean  du  Rouvre  ,  Ancien  dans  l'Eglife  à^Auhenas  ,  Députés  pour  la 
Province  du  Fivarez 

Michel  le  Faucheur  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Montpellier  :  Charles  de  Boa- 
ques  :  Ancien  dans  la  même  Eglife  :  Antoine  de  Roques ,  Ancien  dans  l'Eglife 
de  Montfrin  ,  Députés  pour  la  Province  du  Bas  Languedoc. 

'Jean  le  Foijin ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Realmont  :  Antoine  GariJfoles^P'âûeux 
de  l'Eglife  de  Pui-laurens  :  Paul  de  Luppe  ,  Ancien  dans  l'Eglife  de  Mau- 
voiltn  :  faques  du  Pui  Ancien  dans  l'Eglife  de  Montauhan  ,  Députés  pour  le 
Haut  Languedoc . 

Pierre  Helliot ,  Pafteur  de  l'Eglife  d''Arnai  le  Duc  :  François  Perrauld,  Pa- 
fteur de  l'Eglife  de  Mafçon,  6c  Noguet  du  Noter  ,  Ancien  dans  l'Eglife  de 
Bujfi ,  Députes  pour  la  Province  de  Bourgogne. 

Pier>- 


T  E  N  U    A    A  L  A  I  s.  147 

fierre  Hujfon  ,  Pafteur  dans  l'Eglife  de  Riez.  ,  Elias  de  Glandeves,  Ancien 
dans  l'Eglife  de  Pui-imchel ,  Députés  pour  la  Province  de  Provence  :  Paul 
Gfiion  ,  Pallcur  de  l'Eglife  de  Dieu  le  fit  :  Pierre  de  U  Croz.e,  Pafteur  de  l'E- 
glife de  Courtez.on  :  facjHes  Bernard  ,  Ancien  de  l'Eglife  du  Montelimar ,  6c 
Mojfe  du  Port ,  Ancien  de  l'Eglife  de  la  Mure  ,  Députés  pour  la  Province 
du  Dauphiné. 

Pierre  GuilUmin  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  St.  uindré  de  Valborgne  :  Daniel 
Venturin  ,  Pafteur  de  l'Eglife  du  ri;ian  :  Jean  de  Fignoles  ^  hndcn  dans  l'E- 
£lile  de  la  SaIU  ,  Députes  pour  la  Province  des  Sevenes. 

Pierre  VAbbadie ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Pau ,  &  Jean  de  la  Cafie  ,  An- 
cien dans  l'Eglife  de  Aîoneins  ,  Députés  pour  la  Principauté  du  Bearn. 

De  Chalas  ,  Député  General  pour  les  Eglifes  Reformées  de  Franee tTur- 
retin  Pafteur  6c  Profefleur  en  Théologie  dans  l'Eglife  de  Genève. 

REVISION 

DE    LA    DISCIPLINE    EGCLESIASTIQ.UE 

Avec  les  Obfervations  ^  les  CorreEiions ,  qu'on  y  a  faites  dans  le 
Synode  d'Alais. 

Article  I. 

TOutes  les  Provinces  font  exhortées  de  faire  l'Eleftion,  l'Examen,  6c  l'Or- 
dination des  Pafteurs  ,  d'une  Manière  qui  foit  entièrement  conforme  à 
ce  qui  a  été  prcicrit  &  ordonné  pour  cela  ,  dans  le  quatrième  Chapitre  de 
la  Difcipline  Ecclefiaftique  :  les  Provinces  du  Hmut  Languedoc  &  des  Sevenes^ 
qui  commencent  par  l'Examen  de  ceux  qu'elles  veulent  élire  ,  fe  conforme- 
ront audit  Article. 

I  I. 
Sur  la  Demande  faite  par  la  Province  d' Anjou  ,  pour  favoir  fi  on  doit  cé- 
lébrer quelque  Jeune  dans  le  tems  qu'on  fait  l'Ordination  des  Pafteurs  ;  il 
a  été  refolu  de  ne  rien  innover  dans  la  Pratique  ordinaire  de  nos  Eglifes,  ni 
dans  les  bonnes  Maximes  qu'elles  ont  fuivi  jufqu'àprefent,  quoiqu'il  foith- 
cite  de  fe  conformer  au  Règlement  de  l'Article  5.  du  dixième  Chapitre  de  la 
même  Difcipline  ,  quand  il  fera.neceflaire  dans  les  Cas  particuliers  de  quel- 
<jue  Befoin  extraordinaire. 

III. 
Su^-  le  neuvième  Article  du  Chapitre  10.  la  même  Province  «/'-(^«;o«,aiant 
demandé  ce  que  doit  faire  une  Eglife  ,  ou  Province  ,  lors  qu'aiant  un  Pro- 
pofant  capable  d'être  emploie  au  Saint  Miniftere  ,  éc  n'aiant  pas  le  Moien 
de  le  pourvoir  d'Eglife  ,  il  y  a  qu'elqu'autre  Province  ,  ou  Eglife,  qui  de- 
mande qu'on  le  lui  prête:  La  Compagnie  ordonne  que  ledit  Article  foit  exac- 
T  z  temcnt 


hs       xxiil  synode  national 

tement  fuivi,  &  qu'aucun  Propofant  ne  foit  envoie  pour  prêcher  dans  les  Lieux 
où  il  n'aura  pas  un  Troupeau  propre  ;  mais  lorfqu'il  y  aura  des  Provinces, 
ou  des  Eglifes  qui  n'auront  pas  le  Moien  d'emploier  leurs  Propofans  ,  elles 
pourront  les  céder  charitablement  à  celles  qui  les  demanderont ,  à  Con- 
dition qu'ils  y  feront  établis  comme  Pafteurs  attachés  au  Service  d'un  Trou- 
peau particulier. 

IV. 
Sur  l'Article  1 1 .  les  Provinces  font  exhortées  de  s'informer  ,    dans  leurs 
Synodes,  de  ceux  qui  tranfgreflent  cet  Article,  pour  les  cenfurer  de  la  Ma- 
nière qu'il  a  été  ordonné  par  les  Synodes  Nationaux. 

L'Ufage  des  Catechifmes  étant  très-utile  8c  neceflaire  ,  il  eft  enjoint  à 
toutes  les  Provinces  de  faire  obferver  dans  chacune  de  leurs  Eglifes  l'Article 
12.  avec  plus  de  Soin  qu'on  ne  l'a  fait  en  quelques  Endroits  ci-devant ,  Se 
les  Provinces  en  rendront  Compte  au  Synode  National  prochain. 

L'Article  fuivant  du  Synode  de  Privas  ,  fera  lu  dans  tous  les  Confiftoi- 
res  ,  pour  remédier  aux  Scandales  qui  viennent  de  ce  qu'il  y  a  des  Pafteurs 
qui  contreviennent  à  cet  Article  ,  &  lefdits  Confiftoires  en  rendront 
Compte  aux  Coloques  ,  6c  aux  Synodes  Provinciaux  ;  Se  ceux-ci  en  feront 
pareillement  leur  Raport  aux  Synodes  Nationaux. 

Sur  la  Leéture  du  18.  Article  du  i.  Chapitre  ,  enjoignant  aux  Pafteurs 
d'exhorter  leurs  Peuples  à  garder  la  Modeftie  en  tout  ce  qui  concerne  leurs 
Vetemens,  Se  d'en  donner  eux-mêmes  l'Exemple  tant  en  leurs  Perfonnes  que 
dans  leurs  Familles  ;  Diverfcs  Plaintes  aiant  été  faites  de  ce  que  beaucoup 
de  Pafteurs  y  contreviennent ,  de  même  que  leurs  Familles  Se  leurs  Enfans , 
en  portant  des  Habits  mondains  Se  trop  éloignés  de  la  Modcilie  ,  8c  de  la 
iîmplicité  convenable  à  des  Chrétiens  qui  portent  le  Titre  de  Reformés  :  La 
Compagnie  defirant  de  remédier  à  un  fi  grand  Scandale  ,  donne  Charge 
très  exprefle  à  tous  les  Modérateurs  des  Coloques  Sf  des  Synodes  Provin- 
ciaux ,  de  corriger  ces  Excès  par  des  Cenfures  Se  des  Rcprimendes ,  en  tel- 
le iorte  que  les  Refraétaires  foienc  fufpendus  de  leurs  Charges,  par  l'Auto- 
rité de  cette  Compagnie  ,  jufqu'à  ce  qu'ils  aient  ôté  le  Scandale:  Se  afin  d'y 
veiller  de  plus  près  ,  on  permet  à  tous  les  Particuliers  ,  fuivant  l'Ordre  de 
la  Dilcipline ,  d'avertir  le  Confiftoire  des  fufdits  Excès,  Se  de  leur  en  deman- 
der la  Correélion  ,  laquelle  leur  étant  déniée  ils  pourront  s'adreflcr  aux  Co- 
loques ,  pour  en  obtenir  des  Cenfures  contre  les  Confiftoires  Sc  contre  ceux 
qui  fupportcront  leurs  Défauts. 

VIII. 

Sur  le  dixncuviême  Article,  dans  les  Exemplaires  où  il  y  a  à  la  Fin  de 
cet  Anicle  ,  pour  ri'en  faire  qu^titie  même  Eglife  ,  &  tin  mèrne  Confiftoire ,  ri 
faut  effacer  ces  mots  ,  &  tin  même  Confiftoire. 
I  X. 

Sur  le  ^o.  Article ,  d'autant  qu'il  fe  peut  faire  que  dans  la  Corruption  de 

ce 


T  E  N  U    A    A  L  A  I  s.  149 

ce  Siècle  quelcun  étant  Depofé  par  un  Coloque  ,  ou  dans  une  Province  , 
s'ingère  dans  une  autre  pour  y  prêcher,  avant  que  le  Synode  National  fe 
tienne  ,  Sc  puiflè  avertir  toutes  les  Eglifes  de  ladite  Depofition  :  La  Com- 
pagnie exhorte  les  Pafteurs,  &  les  Confiftoires,  de  n'admettre  pas  légèrement 
à  la  Chaire  les  Miniftres  d'une  autre  Province  ,  s'ils  n'en  ont  pas  une  am- 
ple Connoifl'ance  :  &  quant  aux  Apoftats,  ils  feront  promtement  dénoncés 
par  les  Pafteurs  des  Lieux  où  leur  Révolte  eft  arrivée  ,  afin  qu'ils  ne  fur- 
prennent  aucune  Eglife. 

Sur  le  a.  Article  du  fécond  Chapitre ,  il  eft  enjoint  aux  Provinces  du 
Ham  Se  Bas  Languedoc  ,  d'obferver  étroitement  tout  le  Contenu  dudit 
Article. 

X  L 

Le  %.  Article  du  5.  Chapitre  fera  couché  de  la  Manière  fuivante  :  les  Regens 
dr  l(s  Maîtres  à^ Ecole  figneront  la  Confejfion  de  Foi  &  la  Difcipline  Ecclefia- 
Jhque ,  &  les  Villes  &  Eglifes  n'en  recevront  aucun  fans  le  confentement  de  leurs 
Confiftoires. 

X  I  L 

Sur  l'Article  5.  du  Chapitre  ^ .  les  Députés  de  Provence  ont  demandé  ,  fi  un 
Fidèle,  qui  n'eft  point  apcllc  à  la  Charge  d'Ancien ,  peut  faire  la  Leélure  de 
la  Parole  de  Dieu  dans  l'Eglife ,  8c  les  Prières ,  à  l'Abfence  des  Pafteurs  ,  dans 
les  petites  Egliies ,  ovi  il  n'y  a  pas  dans  les  Confiftoires  des  Perfonnes  propres  à 
faire  cette  Leéture  &  ces  Prières.  Surquoi  la  Compagnie  déclare  que  le  Con- 
fiftoire  a  la  Liberté  de  choifir  celui  qui  fera  propre  à  faire  cette  Leéture ,  &  les 
Prières ,  quoi  qu'il  ne  foit  pas  dans  le  Rang  des  Anciens ,  moiennant  qu'il  foie 
d'un  Age  compétent  &  d'une  Vie  irréprochable ,  &  qu'il  figne  la  Confeflion 
de  Foi  fie  la  Difcipline  Ecckfiaftique. 

X  I  I  L 

Sur  le  1 6  Article  du  Chapitre  5".  les  Députés  de  la  Province  des  Sevenes  ont 
demandé  qu'après  ces  Mots  ,  les  Pères  &  Mères  cjui  marient  leurs  Enfans,  on 
ajoute ,  les  Tuteurs ,  les  Curateurs  ,   er  autres  ejui  tiennent  Lieu  'de  Pères  Qr  de 
Mères  ,  &  qui  marient  leurs  Puptls  ,  &  on  leur  Accorde  cette  Addition. 
X  I  V, 

Sur  le  Chapitre  iî.  Article  9.  ces  mots,  autant  qu  il  fera  foffible,  feront 
raies ,  &  dans  toutes  les  Provinces,les  Pafteurs  feront  obligés  de  donner  la  Cou- 
pe auffi  bien  que  le  Pain ,  fans  aucune  Diftinéiion  de  Perfonnes,  comme  aufïï 
d'emploier  des  Pai'oles  convenables  dans  l'Adminiftration  de  l'un  6c  de  l'autre 
Signe ,  pour  élever  en  haut  les  Efprits  des  Communians  j  8c  on  enjoint  bien  ex- 
prcflément  à  tous  les  Synodes  Provinciaux ,  d'avoir  l'Oeil  fur  les  Pafteurs  qui  y 
contreviendront. 

X  V. 

Sur  le  5.  Article  du  Chapitre  15.  la  Province  de  Normandie  defirant  que 
toutes  les  Eglifes  fe  conforment  à  la  Coûtunie  qui  eft  parmi  eux  ,  oi^i  les  Fian- 
çailles font  célébrées  par  les  Pafteurs  avec  des  Prières  8c  des  Exhortations 
aux  Parties ,  pour  les  préparer  au  faint  Etat  du  Mariage  :  La  Compagnie  louant 
T  5  ceuK 


ISO        XXin.  SYNODE    NATIONAL 

ceux  qui  fuivent  cet  Ufage  ,  juge  néanmoins  que  cela  doit  être  laillc  à  la  Liber- 
té des  Fidèles ,  fans  y  conu'aiudre  qui  que  ce  foit ,  en  aucune  Manière. 
X  V  L 
Sur  l'Article  f.  du  même  Chapitre ,  xi'autant  qu'il  s'eft  trouvé  de  la  Diverfi- 
té  dans  les  Exemplaires  de  la  Diicipline  Ecclefiallique  ,  cet  Article  y  fera  inféré 
par  les  mêmes  Termes  dont  on  fe  fervit ,  quand  il  fut  drefle  à  Privas ,  à  fl^voir, 
),  On  emploiera  déformais  les  Paroles  de  Fxtur  dans  les  Promejfes  de  Mariage  , 
4,  qu'on  apelle  Fiançailles ,  &  lefditcs  Paroles  ne  feront  pas  eilimées  aufli  Indillb- 
„  lubies  comme  les  Paroles  de  Prefent  ,  attendu  que  les  Paroles  de  ;  refent 
,>  ne  promettent  pas  feulement  le  Mariage , -mais  fervent  à  le  contracter  enEfet. 
j,  Néanmoins  ces  Promelî'es  de  Futur  ne  feront  pas  violées  fans  de  grandes  £c 
„  légitimes  Railbns  :  c'eil  pourquoi  l'on  condanne  la  Coutume  de  quelques 
j,  Eglifes  qui  font  les  Fiançailles  par  l'Entremife  &  la  Benediétion  du  Pafteur  , 
„  avec  Donnation  de  Corps  par  des  Paroles  de  Prefent  ;  car  il  eit  manifefte  que 
)}  par  de  telles  Solennités  les  Parties  font  vraiement  6c  acluellement  mariées ,  6c 
i>  que  par  les  Annonces  faites  enfuite ,  la  féconde  Benediftion  que  ces  Perfon- 
„  nes-là  vont  recevoir  dans  i'Eglife ,  n'eft  pas  necelTaire  :  mais  cette  Compa- 
5,  gnie  n'improuve  pas  néanmoins  que  le  Palkur  aflifte  aux  Fiançailles ,  qu'il 
,,  y  faflè  la  Prière  Sc  exhorte  les  Parties  à  la  Concorde  &  Fidélité,  laillant  les 
5,  autres  Formalités  qui  ne  fervent  qu'à  rendre  Indilîbluble  un  Lien  qu'on  eft 
J,  fouvent  contraint  de  rompre  dans  la  fuite ,  tant  à  Caufe  des  Opofitions  qui 
„  fe  font   aux  Annonces  que  pour  d'auùcs  Empéchcmens  qui   furvicnnent. 
J,  C'ell  pourquoi  les  Eglifes  qui  font  les  Fiançailles  dans  le  Temple  avec  une 
„  Solennité  pareille  à  la  Bcnediétion  du  Mariage,  ne  fuivront  plus  cette  Coû- 
«>  tume  ,  mais  le  conformeront  aux  autres  Eglifes  de  ce  Roiaume. 
XVII. 
Sur  l'Article  i6.  du  Chapitre  15.  la  Province  d^ Anjou  aiant  demandé  fi  on 
peut  recevoir  les  Annonces  de  Mariage  des  Etrangers  ,  comme  font  les  yil/e- 
mam ,  les  ^ojfois ,  &  autres ,  fins  avoir  des  Atteftations  de  leur  Pais  ,  lefquel- 
ks  bien  fouveat  font  très  dificiles  à  obtenir  :  La  Compagnie  remet  à  la  Pruden- 
ce 6c  au  Jugement  des  Confiftoires ,  de  voir  ce  qui  fera  Expédient  en  de  pareil- 
les Occafions ,  étant  toujours  obligés  d'exiger  quelques  bons  Certificats  de  ces 
Etrangers,  autant  qu'il  leur  fera  poiTible. 

X  V  I  1  r. 

Sur  le  même  Article  la  Province  de  la  Bajfe  Gnienne  demandant  qu'on  fade 
quelque  Rcglement,au  Sujet  des  Annonces  qui  fe  publient  quelquefois  avec  des 
Titres  pleins  de  Vanité  :  La  Compagnie  jugeant  qu'il  ell  mal-aifé  d'en  faire 
une  Règle  certaine ,  exhorte  néanmoins  tous  les  Particuliers  d'en  ufer  avec  le 
plus  de  Simplicité  &  de  Modellie  qu'il  fera  pollible. 
XIX 

L'Article  7.  du  Chapitre  14.  fera  couché  ainfi  :  "  Les  Avocats  &  Procureurs 
.,  ne  pourront  pas  s'emploier  pour  les  Caufes  qui  tendent  à  ôter  le  Prêche  6c  à 
„  établir  la  Mellè ,  &  en  gênerai  il  ne  leur  fera  pas  permis  de  donner  Confcil 
„  ni  Aide  aux  Ecclcfiailiques  Romains,  dans  les  Caufes  qui  tendront  directe- 
,,  ment ,  ou  indirectement ,  à  TOpreffion  des  Eglifes  Reformées. 

XX.  Sur 


T  E  N  U    A    A  L  A  I  s.  ^t 

X  X. 

Sur  l'Article  1 1 .  la  Province  de  Normandie  demandant  quelque  Modifica= 
tion  de  ce  qu'il  contient  :  La  Compagnie  a  ordonné  que  ledit  x\rticle  demeure- 
ra tel  qu'il  eft ,  félon  la  Refolution  du  Synode  de  Tomeins. 

Sur  le  1 6.  les  Synodes,  les  Coloques  ,  &c  les  Confiftoires  font  exhortés  de 
prendre  garde  que  tous  les  Pafteurs  Se  autres ,  qui  mettent  quelque  Livre  en 
Lumière',  obfervent  exaftement  cet  Article ,  Se  on  les  charge  auflî  de  corriger 
feverement  les  Contrevenans. 

X  X  I  I .    ^ 

Les  Reglemens  de  la  Difcipline  aiant  été  lus ,  &  examinés  très  foigneufc- 
ment ,  ont  été  ratifiés  par  tous  les  Pafteurs  6c  les  Anciens  Députés  au  prefent 
Synode ,  tant  en  leurs  Noms  propres  qu'en  ceux  de  leurs  Provinces. 


REVISION 

Du  Synode  de  Vitré. 
Art  1  CLE  I. 

L'Article  concernant  la  Commiffion  donnée  au  Sieur  Rivet  ,de  recueillir  les 
Chofcs  Mémorables  concernant  nos  Eglifes,  pour  en  drelîer  une  Hiftoire  , 
aiant  été  \\x ,  avec  les  Excufes  contenues  dans  les  Lettres  dudit  Sieur  Rivet ,  par 
lefquelles  il  déclare  n'avoir  rien  fait  pour  cet  Ouvrage  Faute  d'avoir  reçu  les  Mé- 
moires qui  lui  dévoient  être  envoies  par  les  Provinces  :  L^i  Compagnie  a  ordon- 
né qu'on  écriroit  au  Sieur  Bufon ,  Lieutenant  General  de  Cajhljalotfx ,  pour 
l'exhorter  de  continuer  l'Hiftoire  de  ce  Tems  qu'il  a  entreprifc  d'écrire.  Scie 
prier  de  communiquer  fon  Ouvrage  au  Synode  de  fa  Province  ,  &  toutes  ks 
autres  Provinces  font  chargées  de  lui  envoier  leurs  Mémoires. 

I  L 

Sur  la  Leéture  d'un  Article  de  Tomeins ,  inleré  dans  le  dernier  Synode  de 
ritrt,  par  lequel  il  eft  permis  aux  Anciens  d'un  Confiftoire,  le  Pafteur  en 
étant  rccufé,  de  pouvoir  fufpendre  de  la  fiinte  Cène  un  Scandaleux  i  les  Pro- 
vinces du  Berri  &  des  Sevenes  aiant  remontré  les  Inconvenicns  qui  fe  peu- 
vent rencontrer  dans  l'Execution  de  cette  Ordonnance ,  la  Compagnie  a  ju- 
gé que  s'il  arrive  que  le  Pafteur  foit  valablement  recufé,  les  Anciens  fculs  ne 
doivent  pas  prononcer  une  Sentence  de  Sufpenfion  de  la  fainte  Cène ,  liUis  apel- 
1er  un  Pafteur  voifm. 

I I  r. 

Sur  l'Article  concernant  le  Sieur  de  Beauchamp  ,  en  {livcur  duquel  il  fût 
ordonné  que  fâ  Province  lui  paiât  tout  ce  qui  lui  étoit  dû  pour  fa  Penfion  , 
durant  l'efpace  de  quatre  Ans  ,  qu'il  a  exercé,  le  Saint  Miniftere  danslaMai- 
fon  de  Monfieur  le  Duc  de  Rohan,  attendu  que  pendant  ce  Tems  ladite  Pro- 
vince 


i;2         XXIII.  SYNODE  NATIONAL 

vince  a  reçu  ladite  Pcnfion  dudit  Sieur  de  Beaneha/np  ,  des  Deniers  ac- 
cordés par  la  Libéralité  du  Roi  :  après  avoir  examiné  les  Lettres  dudic  Sieur 
de  Beauchamp  ,  portant  Plaintes  contre  ladite  Province ,  3c  demandant  qu'u- 
ne des  Eglifes  d'Anjou  foit  nommée  pour  en  juger  par  l'Autorité  du  prefent 
Synode  National  ;  la  Somme  de  huit  cens,  quatre  vints  ,  dix-huit  Livres, 
dix  fols ,  neuf  deniers  ,  qui  lui  eft  due  ,  reliant  cependant  entre  les  mains 
du  Sieur  de  Boifiellent  ,  Receveur  des  Deniers  de  la  Province  de  Bretagne  : 
La  Compagnie  a  ordonné  que  ledit  Sieur  de  Beanchamp  &  le  Sieur  Pejler  , 
que  les  Députés  de  Bretagne  ont  déclaré  être  chargés  des  Pièces  concernant 
cette  Afaire  ,  fe  trouveront  au  Confiftoirc  de  l'Eglife  de  Saumnr  ,  d'ici  au 
premier  jour  d'Avril  prochain  .  afin  que  leurs  Comptes  étant  examinés ,  le- 
dit Conûftoire  en  juge  définitivement  ,  par  l'Autorité  de  cette  C  ompagnie  : 
Se  cependant  ladite  Somme  de  huit  cens  ,  quatre-yints ,  dix-huit  Livres  , 
dix  fols  ,  neuf  deniers  ,  demeurera  entre  les  mains  dudit  Receveur  de  la 
Province  de  Bretagne  ,  pour  la  délivrer  audit  Sr.  de  beanchamp ,  fi  on  trouve 
qu'elle  lui  foit  due. 

IV. 

Sur  ce  que  les  Provinces  ctolent  chargées ,  par  le  Synode  de  Vitré ,  de 
penfer  aux  Moiens  neceflaires  pour  empêcher  que  les  Académies  ne 
demeurent  pas  dépourvues  de  Profefleurs  en  Théologie  ,  la  Compagnie 
fliant  entendu  les  Avis  particuliers  de  plufieurs  Provinces  ,  déduits  mainte- 
nant ici  ,  par  leurs  Députés  ,  elle  a  ordonné  qu'on  choifiroit  pour  ces  Em- 
ploi un  certain  nombre  des  Pafteurs  qui  fervent  nos  Eglifes,  fans  faire  aucun 
autre  Fonds  ,  ni  choifir  de  Jeunes  Etudians  »  attendu  qu'ils  n'ont  pas  tout 
ce  qui  eft  requis  pour  la  Conduite  6c  l'Education  de  ceux  qui  viennent  aux 
Exercices  de  nos  Académies. 

V. 

Le  Sieur  Bouchereau  ,  aiant  été  oui  furies  Plaintes  qui  avoientété  faites 
au  dernier  Synode  de  Fitre\  touchant  l'Excès  des  Penfions  de  ceux  qui  vien- 
nent étudier  à  Sanmitr  ,  la  Compagnie  eft  demeurée  fatisfaite  de  ce  qu'il  a 
promis  qu'on  y  remédiera. 

L'Article  qui  défend  aux  Pafteurs  de  prêcher  leurs  SentimensParticuliersi 
fur  les  Afaires  Politiques  ,  aiiint  été  lu  ,  on  a  reprefenté  que  quelques  Paf- 
teurs y  ont  contrevenu  dans  la  dernière  Aflèmblée  de  Loudun  ,  la  Compa- 
gnie defirant  d'étoufer  toutes  Semences  de  Divifions ,  n'a  pas  voulu  entrer 
dans  l'Examen  du  pafle  i  mais  pour  l'avenir  ,  il  eft  défendu  à  tous  les  Paf- 
teurs de  mêler  dans  leurs  Prédications  (  qui  ne  doivent  avoir  que  la  Parole 
de  Dieu  pour  Matière ,  )  aucun  Difcours  d'Afaires  Politiques ,  fous  Peine,  à 
ceux  qui  y  contreviendront,  d'encourir  toutes  fortes  de  Ccnfures,  jufqu'à 
la  Sufpenfion  du  Saint  Mmiftere  ,  d'autant  qu'ils  expofent  à  Opprobre  l'E- 
vangile de  Chrifi  ;  à  quoi  les  Provinces  prendront foigneufement  garde, pour 
en  demander  Compte  à  leurs  Députés,  au  retour  des  Allcmblées  Générales, 
comme  auffi  de  ceux  qui  s'ingèrent  d'en  traiter  dans  leurs  Ecrits. 

VII.  Dans 


T  E  N  U     A    A  L  A  I  s.  153 

V  I  I. 

Dans  PArticle  par  lequel  les  Eglifes  font  exhortées  de  chanter  les  Pau- 
fes  entières  des  Pfeaumes  ,  &  de  fe  conformer  en  cela  à  l'Ancien  Ufa- 
ge  ,  autant  qu'il  fera  pofliblc  ,  ces  Mots  Autant  qu'il  fera,  pojftble  ,  feront 
raies. 

VIII. 

Sur  le  Comandcment  fait  à  quelques  Pallcurs  delà  Province  du  Haut  Lan- 
guedoc ,  refidens  dans  la  Ville  de  Aïontauhan ,  £c  non  pas  dans  leurs  Eglifes, 
d'aller  faire  leur  adluelle  demeure  ,  avec  leurs  Familles  ,  furies  Lieux,  oii 
ils  ont  été  établis  Pafteurs  ,  &  cela  dans  trois  Mois  après  que  ce  Décret  leur 
auroit  été  fignihé  ,  avec  une  Déclaration  exprcfîe  que  s'ils  n'obeïflbient  pas 
à  ladite  Ordonnance  ,  ils  étoient  dès  lors  Sufpendus  du  Saint  Miniftere  :  On 
a  examiné  des  Lettres  d'Excufe  envoiées  ici  par  le  Sieur  Richard  ,  Pafteur 
de  l'Eglifede  Memfac  Se  d''Ijlemade  ,  ÔC  par  le  Sieur  Benoifi  ,  Pudeur  d' ti- 
bias Se  de  Realville  ,  6c  par  du  Mas ,  Palteur  de  Ferliac  ,  demeurans  à  Mon- 
tatd'an ,  6c  oUi  les  Députés  de  ladite  Province  du  Haut  Languedoc  :  La  Com- 
pagnie jugeant  tous  ces  Palleurs  coupables  d'une  Rébellion  manifefte  contre 
l'Ordre  Se  la  Difcipline  Ecclcfiaftiquc  :  d'un  grand  Mépris  de  plufieurs  Sy- 
nodes Nationaux  :  de  Defertions  de  leurs  Troupeaux  ,  Se  d'Ufurpation  du 
Saint  Miniftere  ,  après  la  Déclaration  de  Sufpenfion  prononcée  contre  leur 
Defobeiflance  au  Synode  de  f^ttre' ,  a  fortement  cenfuré  la  Province  du  Haut 
Languedoc  ,  qui  a  fi  long  temps  fupporté  ce  Détordre  ,  Se  le  Confiftoire  de 
l'Eglife  de  Alontauhan  ,  qui  a  permis  à  ces  Pafteurs  de  prêcher  après  ladite 
Dénonciation  de  leur  Sufpenfion  faite  à  Vitré  ,  Se  confirmant  derechef  ladite 
Sentence  elle  déclare  que  les  Sieurs  Beneifi  Se  Richard ,  font  fufpendu  du  St. 
Miniftere  pour  trois  Mois  ,  à  conter  du  jour  de  la  Signification  qui  leur  fe- 
ra faite  du  prelènt  A6te  :  Et  en  Cas  que  dans  trois  Mois  ils  n'obeïflent  pas 
aux  Ordonnances  des  Synodes  Nationaux  ,  Se  ne  refident  pas  dans  leurs 
Eglifes  ,  ils  font  dès-à-prefent  Depofés  :  Et  quant  au  Sieur  du  Mas  ,  la 
Compagnie  lui  oélroic  encore  un  Âlois  après  la  Signification  de  cette  Or- 
donnance ,  au  bout  duquel  s'il  ne  refide  pas  dans  fon  Eglife  ,  il  eft  déclaré 
Sufpendu  du  Saint  Miniftere  ,  jufqu'à  ce  qu'il  ait  obéi  ,  Se  les  Portions  de 
la  Libéralité  du  Roi  ,  qui  leur  pourroient  être  diftribuées  comme  aux  autres 
Pafteurs  ,  feront  reteniies  entre  les  Mains  du  Sr.  Ducandal ,  lequel  ne  s'en 
deffaifira  pas  qu'ils  n'aient  entièrement  fatisfait  à  cette  Ordonnance.  Mais 
le  Sieur  Gardèft  n'eft  pas  compris  dans  cette  Cenlurc  ,  attendu  qu'il  a  une 
légitime  Excufe  de  fi  Demeure  à  Montauhan  dans  fa  grande  Vieillefiê,  étant 
recommanJable  par  les  louables  Travaux  qu'il  a  faits  pour  le  Service  de  l'E- 
glife de  Dieu  ,  pendant  la  Vigueur  de  fon  Age  :  Et  le  prefent  Acte  fera  fi- 
gné  par  le  Modérateur  ,  l'Ajoint  Se  les  Secrétaires  de  cette  Compagnie  ,  lu 
Se  fignifié  tant  au  Confiftoire  de  l'Eglife  de  Aiontauban  qu'à  celui  de  cha- 
que Eglife  des  fufdits  Pafteurs  ,  par  les  Députés  de  la  Province  de  la  Bnjfe 
Guienne  ,  aux  Fraix  de  la  Province  du  Haut  uanguedoc  ,  lefquels  Fraix  font 
taxés  à  trente  fix  Livres  ,  qui  feront  fournies  par  le  Sieur  Ducandal .,  fur 
les  Deniers  de  ladite  Province  ,  à  laquelle  il  eft  enjoint  de  faire  exactement 

Tome  II.  V  obfer- 


154  XXIII.    SYNODE    NATIONAL 

obferver  la  Dilcipline ,  en  ce  qui  concerne  h  Refidence  de  tous  les  Pafteurs 
dans  leurs  Egliles. 

IX. 
Samuel  du  Frêne  ,  Etudiant  en  Théologie  s'étant  rcprcfcnté  devant  cette 
Compagnie  ,  félon  l'Ordonnance  du  dernier  Synode  de  rttré ,  avec  un  Cer- 
tificat du  Confiftoire  de  l'Eglifc  de  Saumur  atteftant  fa  Pieté  ,  Tes  bonnes 
Mœurs ,  la  pureté  de  la  Doftrine  ,  le  Soin  qu'il  a  pris  de  confoler  les  Ma- 
lades ,  tout  le  tems  qu'il  a  demeuré  parmi  euK  ,  &  la  Modeftic  qu'il  a  fliit 
paroître  en  affiliant  dans  leur  Confilloire  avec  un  grand  bilence  :  tout  cela 
étant  confirmé  par  un  autre  Témoignage  du  ReârcUr  &  des  Profetleurs  de 
l'Académie  dudit  Lieu  ,  qui  déclarent  auffi  avoir  reconnu  les  bons  Progrès 
dudit  du  Frêne  ,  tant  dans  les  Langues  que  dans  la  Théologie,  par  les  Pro- 
pofitions  qu'il  a  faites  ,  par  les  Thefes  qu'il  a  foutenucs  publiquement  ,  8c 
par  fes  Difcours  particuliers  ,  la  Compagnie  ajoutant  Foi  à  ces  Atteflations, 
a  accordé  audit  Samuel  du  Frêne  ,  la  Somme  de  Cent  Livres  pour  fon  Vola- 
ge, &  celle  de  deux  Cens  Livres»  pour  fon  Entretien  d'une  Année,du- 
rant  laquelle  il  pourra  être  spellé  au   Saint  Minillere  dans  quelque  Eglife 

Le  Sieur  Chanveton  aiant  été  condanné  par  le  Synode  de  Fitré  ,  de  paier 
la  Somme  de  trois  Cens  Livres  ,  à  la  Province  de  Pl/le  de  France  ,  par  la- 
quelle il  a  été  entretenu  aux  Etudes  5  &  aiant  été  ordonné  qu'à  fon  Défaut 
la  Province  de  la  Bajfe  Guienne ,  dans  laquelle  il  fert  à  prefent ,  y  fatisferoit, 
on  a  lu  les  L.ettres  dudit  Sieur  Ckauveten  ,  par  lefquelles  il  requiert  d'être 
déchargé  du  Paiement  de  ladite  Somme  ,  tant  pour  n'avoir  pas  tenu  à  lui 
qu'il  ne  feloit  renduàtems  dansl'EglifedeC/rfjV,où  il  fervoit,  qu'à  Caufe  des 
Afaires  Domeftiques  qu'il  a  fur  les  Bras  :  aiant  auffi  entendu  h  Province  de 
la  Bajfe  Guienne  ,  &  les  Remontrances  qu'elle  a  fait  fur  ce  Sujet,  avec  celles 
de  l  Ifle  de  France  ,  perfiitant  dans  fes  Demandes  ;  La  Compagnie  a  Confir- 
mé le  Décret  du  Synode  précèdent ,  pour  l'Execution  duquel  ladite  Somme 
de  300.  Livres  fera  retenue  par  le  Sieur  Ducandal ,  fur  les  Deniers  de  la 
Libéralité  du  Rot  ,  apartenans  à  la  Bafe  Cuienne,  pour  être  reftitués  à  ladite 
Province  de  i'Ifle  de  France  ,  attendu  le  Témoignage  qui  a  été  rendu  ici  de 
la  Pauvreté  dudit  Sieur  Chauveton. 

X  L 
Sur  l'Afaire  du  Sieur  Danglade,  pour  les  Arrérages  qu'il  prétend  lui  être 
dûs  ,  par  la  Province  du  Bai  Lar,gHedoc ,  pour  le  tems  qu'il  a  exercé  la  Char- 
ge de  Profeflcur  en  Hébreu  dans  l'Académie  de  Ntmes  :  Les  Lettres  dudit 
Sieur  Danglade  aiant  été  examinées,  avec  le  jugement  de  la  Province  des  5*- 
venes  ,  fur  le  Compte  qu'il  a  rendu  ;  La  Compagnie  a  oélroié  quatre  cens 
Livres  audit  Sieur  Danglade  ,  à  favoir  300.  Livres  qui  lui  feront  fournies 
fur  les  Deniers  de  l'Académie  de  Nimes ,  parce  qu'il  a  enfeigné  l'Hébreu  faus 
avoir  reçu  aucun  Paiement  pour  cela  ,  &  Cent  Livres  fur  les  Deniers  com- 
muns de  la  Province  du  Bas  Languedoc  ,  &  les  deux  fufdites  Sommes  , 
faifant  celle  de  quatre  Cens  Livres  ,  feront  ratirées  des  Mains  du  Sieur 
Ducandal. 

xn.  vu- 


T  E  N  U    A    A  L  A  I  s.  155 

XII. 

L'Union  de  l'Eglifè  de  Moulins  à  la  Province  de  Bourieine  ,  accordée  par 
la  Province  du  ^^m,  a  été  approuvée  6f  confirmée  par  cette  Compagnie;  6c 
lur  le  Diferent  qu'il  y  a  entre  ladite  Eglifc  de  Moulins  8c  la  Province  du 
Berri  ,  pour  ce  que  ladite  Eglife  prétend  lui  être  dû  ,  comme  il  a  été  repre- 
Icnté  par  le  Sieur  yean  Durand  Pafteur  de  Moulins  ,  elle  en  réglera  fes 
Comptes  avec  ladite  Province  ,  au  premier  Synode  du  Berri  ,  par  Iç  Dépu- 
té qui  s'y  trouvera  de  Bourgogne,  &  en  Cas  qu'ils  n'en  fu fient  pas  d'Ac- 
cord ,  la  Province  d'Anjon  en  jugera  ,  par  l'Autorité  de  celte  Compa- 
gnie. 

XIII. 

Sur  la  Ledure  de  l'Article  concernant  le  Sr.  Cuerin  ,  Pafteur  de  l'Eglilc 
de  Baugenoi  ,  obligé  ,  avec  quelques  autres  de  la  Province  d'Orléans  &  du 
Berri ,  pour  une  groflc  Somme  de  Deniers  ;  les  Députés  de  ladite  Province 
aiant  remontré  que  quelque  Inftance  qui  ait  été  faite  envers  Monfieur  le 
Marquis  de  Rofni  ,  tant  par  les  Srs.  Députés  Généraux  auprès  de  SaMajeflé, 
que  par  eux  ,  ils  n'ont  rien  nû  obtenir  de  lui  ;  à  l'Occafion  de  quoi  ledit 
Sieur  Guerin  8c  fes  Coobligés  étant  dans  une  grande  Peine  ,  &  menacés  d'ê- 
tre contrains  au  Paiement  de  ladite  Somme  par  Emprifonnement  ,  ils  fup- 
plient  très  humblement  cette  Compagnie  d'avoir  Egard  audit  Sieur  Guerin 
8c  à  fes  Coobligés,  êc  de  lui  continuer,  jufqu'au  prochain  Synode  National , 
la  charitable  Subvention  qui  lui  fut  oétroiée  au  précèdent  :  La  Compagnie 
n'y  a  pu  condefcendre .  pour  ne  détourner  pas  les  Deniers  de  la  Subvention 
à  d'autres  Ufages  qu'à  ceux  pour  lefquels  le  Roi  les  a  oétroiés. 
XIV. 

Sur  la  Plainte  de  ^ean  le  Fêvre,  Marchant  Libraire  ,  Bourgeois  de  Genè- 
ve ,  contre  le  Sr.  Mmvielle  le  Fils  ,  à  prefent  Pafteur  de  l'Eglife  d^Ortez, 
dans  le  Bearn  ,  dont  le  Jugement  avoit  été  remis  au  Synode  du  Bearn  ,  avec 
Exhortation  de  lui  enjoindre  de  s'aler  julHfier  devant  les  Magiftrats  de  Genè- 
ve, &z  en  Cas  qu'il  ne  le  fit  pas,  de  le  pourfuivre  jufqu'à  la  Sufpcnfion  du 
St.  Miniftere  :  après  avoir  examiné  les  Procédures  qui  ont  été  faites  à  Genè- 
ve ,  devant  le  Magiftrat  &  devant  le  Confiftoire  ,  à  l'Inftance  dudit  le  Fè- 
vre  i  l'Intervention  des  Amis  dudit  Mmv'elle  ,^o\ir  Accorder  avec  lui,  les 
Lettres  écrites  par  ledit  le  Fevre  ,  au  Synode  du  Berri  ,  les  Défaites  &  Sub- 
terfuges dudit  Minvielle  ,  les  Raifons  pour  IcfqucUes  le  Synode  du  Bearn  n'a 
pas  uié  de  Sufpenfion contre  lui,  reprefcntées  par  les  Députés^  La  Compagnie 
ne  pouvant  pas  approuver  qu'un  Perfonnagc  flétri  par  une  Acufation  de  l'ail- 
lardife  foit  fupporté  dans  l'Exercice  du  Samt  Miniilcre  ,  au  Déshonneur  & 
Opprobre  d'une  fi  Sainte  Charge  ,  exhorte  derechef  le  Coloque  &  le  Syno- 
de du  Bearn,  d'interdire  la  Chaire  audit  Afinvielle,  julqu'à  ce  qu'il  foit  en- 
tièrement juftifié  ,  &  pour  cet  Efct  on  écru-a  audit  Synode  du  Bearn ,  au- 
quel on  donnera  auffi  quelques  Avertilfemens  charitables  ,  félon  la  Commu- 
nion qui  eft  entre  nous  ,  &  on  chargera  en  même  tems  leurs  Députés  de  no- 
tifier cet  AÛÊ  audit  Synode. 

V  a  XV.  Le 


156         XXIII.  SYNODE    NATIONAL 
X  V. 

'  Le  Synode  de  ntré  aiant  ordonné  que  la  Somme  de  400.  Livres  ,  feroit 
mife  entre  les  Mains  des  Sieurs  Députés  Généraux  ,  pour  paier  plufieurs 
Fraix  en  Cour  ,  &  y  faire  des  Dépêches  &  autres  Dcpcnfes  extraordinaires 
pour  nosEglifes,  &le  Sieur  de  Bertreville  ci-devant  Député  General ,  aiant 
écrit  à  cette  Compagnie  ,  &  envoie  un  Compte  de  l'Emploi  que  lui  6c  le 
Sieur  Mumalà  fon  Colegue  ont  fait  de  ladite  Somme  ,  pendant  l'Exercice  de 
leur  Charge  ,  &  aiant  aulfi  remis  au  Sieur  de  la  Rivière ,  Pafteur  de  l'Egli- 
fe  de  Rouen  ,  la  Somme  de  Cent  foixante  8c  huit  Livres  ,  qui  reftcnt  de  la- 
dite lomme  de  400.  Livres  :  la  Compagnie  remerciant  ledit  Sieur  de  Bcrte- 
-ville  ,  de  fes  Soins  8c  de  fa  Fidélité ,  a  ordonné  que  ladite  Somme  fera  remi- 
fe  dans  la  Maflé  commune  des  Deniers  apartenans  à  toutes  les  Eglifes  ,  & 
qu'une  pareille  fomme  de  400.  Livres  ,  fera  fournie  aux  Sieurs  de  Fcvas  Se 
ChaUs  ,  Députés  Généraux  ,  pour  les  emploier  en  de  pareilles  Occafions  , 
fclon  la'Neceflité  des  Aflùrcs ,  Se  ils  en  rendront  Compte  au  Synode  Natio- 
nal prochaui.  XVI. 

Le  Sieur  '^em  Chuwoè  ,  Paftcur  de  l'Eglifc  de  Sommieres  ,  aiant  rcprefen- 
té  comment  à  l'Occafion  de  la  Charge  qui  lui  avoir  été  donnée  ,  par  le  Sy- 
node de  Vitré  ,  6c  aux  Sieurs  du  Moulin,  Rivet  &  Chnmier  ,  de  penfer  aux 
Moicns  neceilaires  pour  procurer  une  bonne  Réunion  ,  entre  toutes  les  Egli' 
fes  qui  fe  font  feparées  de  la  Romaine  ;  il  s'cft  mis  en  Chemin  pour  aller  en 
Hollande  &  le  trouver  au  Synode  de  Dorârell  ,  fuivant  l'Avis  donné  à  la 
Province  des  Sevenes  ,  par  leldits  Sieurs  Députes  Généraux  en  Cour  ,  &  par 
PEglife  de  Paris ,  &  comment  il  a  été  détourné  de  ce  V^oiage  pour  venir  dans 
le  Lafjffuerloc  ,  fur  l'Avis  que  le  Sr.  Charnier  &  lui  reçurent  à  Genève  ,  de  la 
Defcnce  qui  leur  étoit  feite  par  Sa  Aiajefié ,  de  fe  trouver  àcctte  Affemblée; 
La  Compagnie  approuvant  ce  que  ledit  Sr.  Chauve  a  fiîit,&:  l'en  remerciant, 
a  ordonné  que  la  Depence  qu'il  a  faite  pour  ce  Voiage  lui  fera  rembour- 
fée  des  Deniers  communs  des  EgUfes  ,  de  même  que  celle  audit  Sieur  Cha- 
rnier en  confcquence  de  quoi  lefdits  Sieurs  Charnier  &  Chauve ,  aiant 
prefenté  leurs  Comptes  ,  les  Fraix  dudit  Sr.  Charnier  fe  font  trouvez  morr- 
ter  à  la  Somme  de  deux  cens  cinquante  cinq  Livres  ,  ëc  ceux  dudit  Sieur 
Chauve  à  la  Somme  de  cent  foixante  &  quatorze  Livres, qui  leur  feront  rem- 
bourfées  par  le  Sieur  Ditcandal. 

XV  1  I . 
Sur  la  Remontrance  du  Sr.  Paul  Bonnet^  qu'ainnt  été  ordonné  par  le  Sy- 
node de  Vitré ,  qu'il  ne  feroit  pas  rétabli  dans  la  Province  àe.  Xaititonge  ,  quoi 
qu'il  pût  fe  juftifier  du  Crime  dont  il  avoit  été  accufé  ,  &  qu'en  aiant  été 
Abfous  ,  &  en  Confequence  de  cela  rétabli  dans  le  St.  Miniftere  par  le  Sy- 
node du  PoiEloM  ,  autorifé  par  l'Ordonnance  du  National  de  Vitré  ,  fans 
être  remis  dans  la  Province  de  Xaintonge  ,  il  demande  à  cette  Compagnie 
qu'il  lui  plaifed'ôter  la  fufdite  Reftriétion,  afin  que  cette  Tache  qui  flétrit 
fon  Miniftere  ,  étant  abolie  ,  il  le  puilfe  exercer  dans  la  Xaintonge  ,  comme 
il  a  fiiit  ci-devant ,  félon  la  Rcquifition  même  du  Synode  àf:  Xaintonge ,  dont 

il 


T  E  N  U     A     A  L  A  I  s.  157 

il  appert  par  un  Acte  que  les  Députes  de  ladite  Province  ont  produit  ici,non- 
obftanc  l'Apel  interjette  par  le  Coloque  des  /fies  dans  la  Province  de  Xaw- 
tonge  ,  contre  ladite  Requiiition  :  La  Compagnie  après  avoir  examiné  l'Or- 
donnance du  Synode  de  Fitré  y  déclare  qu'elle  n'y  peut  rien  changer  ,  mais 
elle  ordonne  néanmoins  en  faveur  dudit  Sr.  Bonnet ,  que  la  Province  de  JT^/w- 
tonge  lui  tienne  Compte  de  ce  qui  lui  eft  dû  ,  &  lui  donne  la  Portion  fran- 
che des  Deniers  de  l'Octroi  du  Koi ,  qui  lui  fut  adjugée  par  le  dernier  Sy- 
node National  de  ritre. 

APPELLATIONS. 

Article  I. 

LEs  Confuls  &  le  Confiiloire  de  Realmont ,  ont  fait  prefenter  des  L.ettre3 
à  cette  Aflembléc  par  le  Sieur  Con-as ,  l'un  des  Confuls  de  ladite  Ville  , 
requérant  que  le  Minifteie  du  Sieur /'o;/«  leur  foit  continué, nonobllant  l'A- 
pel des  Eglifes  de  Aiontaab.in  &  du  l'onde  Cameréz^,  du  Synode  de  Pui' 
Lirens-àu  Haut  Languedoc  ,  qui  l'avoit  prêté  à  l'Egliié  de  A<f auvoi/în,  ]ufqu'an 
Synode  National  :  La  Compagnie  louant  le  Zèle  de  l'Eglif^  de  Reatmont ,  a 
ordonné  que  ledit  Sr.  roi/ïn  demeurera  à  ladite  Eglife  ,  laquelle  eft  exhor- 
tée de  donner  toute  forte  de  Contentement  audit  Sr.  Foifin  ,  fuivant  l'Affe- 
ction qu'il  a  fait  paroitie  ici  envers  elle ,  Sc  le  Coloque  W Albigeois  ,  Laura- 
geois  ,  Se  le  Bas  Qtterci  ,  affilieront  de  leurs  Paftcurs  l'Eglife  de  Mauvoijîn 
jufques  au  Synode  Provincial  ,  félon  la  Requifition  qui  i  n  a  été  faite  par  le 
Sieur  de  Maravat  ,  &  pour  cet  Efct  ledit  Coloque  s'alTemblera  au  plutôt 
après  le  Retour  des  Députés  de  cette  Compagnie. 

La  Province  de  Normandie  ,  demandant  une  Augmcntion  de  Deniers  ^ 
pour  pouvoir  établir  deux  Colegcs ,  attendu  la  grande  Etendue  de  ladite  Pro- 
vince ,  la  Compagnie  n'a  rien  pu  ajouter  à  ce  qui  lui  a  été  accordé  par  les 
Synodes  Nationaux  precedens  ?  Et  quanta  l'Apel  de  l'Eglife  de  Dieppe , de 
l'Ordonnance  du  Synode  Provincial  adjugeant  le  Colege  de  ladite  Provin- 
ce à  la  Ville  de  St.  Lo  ,  il  a  été  déclaré  nul  ,  Se  le  Décret  dudit  Synode  Pro- 
vincial Confirmé. 

I  I  l. 

Sur  l'Apel  du  Sr.  Gaufant ,  Pafteur  du  Ponteau  de  Mer  ,  du  Jugement  de 
la  même  Province  ,  laquelle  n'a  pas  voulu  acquiefcer  aux  Inftanccs  réitérées 
qui  ont  été  fûtes  en  divers  Synodes  par  le  Sr  Gaujjant  fon  Perc,  demandant 
que  fon  dit  Fils  étant  déchargé  de  l'Eglife  8c  Congédie  de  la  Province  où 
il  a  exercé  fon  Miniftere  jufqu'à  prcfent, vienne  auprès  de  lui  pour  luidon- 
ner  les  Confolations  qu'il  en  a  efperées  quand  il  la  fait  étuaicr  a  fes  Dcpcns  : 
La  Compagnie  aiant  examiné  les  Raifons  de  l'Opofition  de  ladite  Province  , 
dont  les  Députés  témoignent  que  ledit  Sr.  Ca/ifant  eft  fort  chcri  par  tous 
V  5  ceux 


153  XXIII.    SYNODE    NATIONAL 

ceux  de  fon  Eglife ,  6c  que  fon  Miniftere  y  produit  de  très  bons  Fruits ,   elle 
a  ordonné  que  ledit  Sr.  Gaujfmt  le  Fils  ,  demeurera  dans  ladite  Province  de 
Normundie,  comme  l'un  des  Miniftres  qui  y  font  aggrcgés  pour  y  fervir  en 
Qiialité  de  Pafteurs  ,  félon  les  Règles  de  k  Difciplinc  Ecclefrallique. 
1    V  • 

Le  Sieur  de  la  Cofle  aiant  été  accordé  à  l'Acidemie  de  SuHmHr  ,  pour  Profef- 
feur  en  Théologie,  parle  Synode  de  Vitré,  à  Condition  de  fubu-  l'Examen 
dans  la  Province  ^^ Anjou  ,  fuivant  les  Reglemens  de  la  Difcipline  Ecclefiarti- 
que  :  &  les  Députés  dudit  Synode  à'' Anjou ,  conjointement  avec  quelques  Paf- 
teurs des  Provinces  du  Poi£lou ,  de  Normandie ,  du  Berri  &  de  Bretaint  ,  aiant 
jugé,  par  l'Examen  qu'ils  en  ont  fait,  fur  les  Explications  du  Vieux  &  du  Nou- 
veau Tcftament,  &:  fur  des  Difputes  Theologiqucs  &  Scholaftiqucs ,  que  Dieu 
ne  l'apelloit  point  à  être  Profciîéur ,  mais  qu  il  feroit  mieux  de  continuer  d'cm- 
ploier  les  Talens  qu'il  a  pour  l'Exercice  du  laint  Miniftere  &  la  Prédication  de 
l'Evangile,  dans  l'Eglife  qui  lui  pourroit  être  affignée ,  il  s'ell  rendu  Apellant 
de  cette  ])eliberation  ;  mais  la  Compagnie,  confirmant  le  Jugement  des  Députés 
de  ladite  Province  à"" Anjou  ,  &  des  autres  Palpeurs  qui  ont  été  emploies  audit 
Examen,  a  néanmoins,  pour  plufieurs  Confiderations  &  pour  le  Repos  & 
Confolation  dudit  Sieur  de  la  Cofie  ,  ordonné  qu'il  fera  mis  dans  le  Rôle  des 
Pafteurs  qui  font  exhortés  de  fe  difpofer  &  préparer  à  remplir  les  Charges  des 
ProfelVeurs  en  Théologie ,  qui  feront  aftîgnécs  par  le  Synode  National  prochain  \ 
ëi  cependant  ledit  Sieur  de  la  Cojh  eft  mis  en  Libeité  pour  fe  retirer  oii  il  lui 
plaira,  6c  on  lui  a  donné  trois  cens  Livres  des  Deniers  communs  des  Eglifes, 
pour  les  Fraix  de  fon  Voiage ,  outre  ce  qu'il  doit  avoir  reçii  félon  l'Ordonnan- 
ce des  Députés  qui  ont  pourveu  à  fon  Entretien  depuis  qu'il  a  été  examiné  ,  & 
le  prefent  Synode  lui  accorde  aufli  une  Portion  franche ,  £c  deux  cens  Livres 
de  plus,  jufqu'à  ce  qu'il  foit  emploie  dans  quelque  Eglife  pour  y  exercer  les 
Fonétions  du  laint  Miniftere  ,  6c  pour  cet  Efet  on  lui  donne  un  An  de  Ter- 
me ,  pendant  lequel  il  cherchera  quelque  Troupeau  qui  ait  befoin  d'un  Paf- 
teur. 

V. 

Sur  l'Apcl  de  Demoifelle  Iz.abeaH  de  Gallex ,  Veuve  de  feu  Samuel  Touffains, 
Paftcur  de  l'Eglife  du  Luc ,  Apellante  d'une  Ordonnance  du  Synode  à^ Aiguiè- 
res en  Provence^  par  laquelle  il  ne  lui  a  été  adjugé  que  75-.  Livres,  fans  lui  fai- 
re paier  ce  qui  étoit  dû  au  Sieur  Toujfains  fon  Mari ,  pour  des  V^oiagcs  faits  au 
Nom  des  Eglifes  de  ladite  Province  ,  &  à  elle,pour  ce  qu'elle  prétend  lui  devoir 
être  donné  pour  la  première  Année  de  fa  Viduité  :  La  Compagnie  aiant  Egard 
à  la  Mémoire  dudit  Sieur  Toujfains ,  &  aux  Services  qu'il  a  rendus  aux  dites 
Eglifes ,  elle  a  ordonné  que  la  Province  de  Provence  donnera  à  ladite  Demoifel- 
le Iz.abeAu  de  Galles  la  Somme  de  400.  Livres  ,  qui  feront  mifes  dans  un  Lieu 
fur  à  Intérêt  pour  les  Enfans  dudit  Sieur  Touffains,  &  que  ladite  Veuve  fera 
paiée  des  feptante  cinq  Livres  qui  lui  ont  été  adjugées  par  le  Synode  de  LormX' 
rin  \  &  quant  aux  Enfans  dudit  Sieur  Touffains ,  ladite  Province  leur  diftribue- 
ra  foixante  6c  quinze  L.ivres  chaque  Année ,  pour  leur  Entretien ,  durant  dix 
Ans ,  8c  la  fufdite  Eglife  du  Luc  paiera  aufli  à  ladite  Demoifelle  le  rcftant  des 

Arrc- 


T  E  N  U    A    A  L  A  I  s.  ,^9 

Arrérages  qui  font  dûs  au  feu  Sieur  Te/tjfains  fon  Mari ,  par  le  Compte  qui  en  a 
été  fait'avec  elle. 

V  I. 
Le  Sieur  Barthelemi  Refont ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  FeLiux  ,  Apellant  de 
plufieurs  Procédures  des  Synodes  de  Provence ,  faites  contre  lui ,  depuis  l'An 
i6ii.  ,&  principalement  de  celles  du  Synode  tenu  à  Aigukresyxa  Mois  de  Mai 
de  l'An  1619. ,  d'autant  qu'ils  l'ont  privé  non  feulement  d'une  Paitie  des  Por- 
tions oélroiées  à  l'Eglife  de  felciMX  par  le  Synode  National  de  Privas,  mais 
l'ont  auffi  chargé  d'Accufations  qui  fletrillènt  ion  Honneur,  &;  fufpendu  pour 
trois  Mois  du  faint  Miniilere ,  Se  renvoie  enfuite  à  la  même  Aflcmblée ,  après 
l'avoir  contraint  à  fliire  des  Soumiffions  indécentes ,  &  reçu  contre  lui  plufieurs 
Accufations  fans  Preuve  ni  Fondement,  &  au  prejudice  du  Jugement  rendu 
par  les  Sieurs  Brumer ,  Chambrun  ,  &  de  St.  Cez.aire  ,  Icfquels  s'étant  trouvés 
au  Synode  de  Lorr/tarin  ,  dans  ladite  Province  ,  au  Mois  de  Novembre  de  l'An 
161 7.  félon  l'Ordonnance  du  Synode  National  de  Fitré  ,  en  avoient  pris  Con- 
noillànce  6c  l'avoient  abfous  par  l'Autorité  dudit  Synode  National.  Surquoi 
les  Députés  de  ladite  Province  aiant  été  entendus ,  &  le  Raport  du  Sieur  Br«- 
nier  examiné ,  la  Compagnie  a  fortement  cenfuré  la  Prox-incc  de  Provence  de  la 
Legerité,  de  la  Confuiîon ,  &  de  la  Paffion  immodérée  qui  a  paru  dans  les  Ac- 
tes dudit  Synode  à'' Aiguières  ,  c'ell  pourquoi  en  calîant  fon  Jugemcnt,clle  a  or- 
donné que  Icfdits  Aftes  feront  fuprimés  en  tout  ce  q\ii  concerne  le  Sieur  Refont, 
lequel  néanmoins  eft  aufll  grièvement  cenfuré  de  ce  qu'il  n'a  pas  fait  le  Cas  qu'il 
devoit  des  Aflémblécs  Ecclefiaftiques ,  &  de  ce  qu'il  s'cil  trop  occupé  aux  Afai- 
res  du  Monde  ,  fie  a  fait  paroitre  un  Dcfir  de  Gain  dcshoiinéce,  qui  l'a  tiré  dans 
une  Faute  hontcufe, que  cette  Compgnie  reconnoit  mériter  la  Sufpenfion  de 
fon  Miniftere  ,  Il  les  Châtimens  qu'il  a  reçus  du  Seigneur,  Se  la  Naïveté  de  ù 
Confeffion  n'émouvoient  pas  la  Compaflîon  de  fc-s  Juges,  Se  ne  donnoient  pas 
Efperance  que  ce  lui  fera  à  l'avenir  un  Aiguillon  qui  l'obligera  à  piiendre  mieux 
garde  à  fes  Actions;  c'eil:  pourquoi  il  lui  eft  détendu  d'accepter  déformais  aucu- 
ne Dépuration  aux  Alfemblées  Politiques.  Et  pour  ce  qui  eft  des  Comptes 
qui  doivent  être  réglés  entre  la  Province  de  Provence  8c  ledit  Rejftnt ,  ils  font 
renvoies  à  l'Eglife  à^Alais ,  qui  en  fera  le  Raport  à  cette  Compagnie. 

''  Sur  l'Apel  du  Sieur  André  Guerin  ,  Pafteur  des  Eglifes  de  pncas  Se  Cordes , 
de  l'Ordonnance  du  Synode  àc  Provence,  adjugeant  vint  E^Us  aux  dites  Egli- 
fes ,  pour  les  grands  Fraix  qu'elles  ont  été  contraintes  de  faire ,  à  l'Occafion 
des  Empêchemens  qu'elles  ont  reçîi  pour  l'Exercice  de  la  Religion ,  par  le  Sei- 
gneur du  Lieu  :  &  les  Outrages  qui  ont  été  faits  audit  Sieur  Gnerin ,  félon  les 
Rapoits  qui  en  ont  été  faits  par  les  Commifl'aires  nommés  par  la  Province  mê- 
me ,  pour  en  informer ,  quoi  que  cette  Afàire  ne  foit  pas  de  celles  qui  doivent 
venir  à  la  Connoilîànce  de  cette  Compagnie ,  elle  l'a  néanmoins  retenue  pour 
certaines  Confiderations ,  &  a  cenfuré  ladite  Province  de  fes  Procédures  peu 
charitables ,  &  qui  contiennent  une  Chicane  indigne  des  Serviteurs  de  Dieu  j 
&  elle  a  autorifé  le  Coloque  du  Capençois  en  Dattphint.,  pour  voir  leurs  Comp- 
tes ,  6c  leur  adjuger  ce  qu'il  trouvera'  devoir  être  paie  aux  uns  &  aux  autres , 


i6o  XXIII.  SYNODE    NATIONAL 

8c  après  cela  cette  Compagnie  recommandera  inceflamment  l'Afaire  defdites 
Egliies  aux  Sieurs  Députés  Généraux ,  pour  en  demander  Jullice  au  Confeil  de 
Sa  A<faiefté. 

VIII. 
Sur  l'Apel  du  Sieur  Raphaël  Gabet ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Tuleites  en  Dau- 
fhiné ,  du  Jugement  du  Synode  de  Provence,  tenu  à  A'tonofcjHe  le  25'.  Octo- 
bre 1618.  &  à  Aiguières  le  2.  Mai  161  y.,  lui  refuiant  le  Congé  &  les  Témoi- 
gnages honorables  qui  lui  ibnt  légitimement  dûs  ,  &  qui  lui  ont  rnéme  été  oc- 
troies, non  feulement  par  l'Eglilè  de  la  Cojie,  laquelle  il  a  lervie  pendant  trois 
Ans ,  mais  aufli  par  le  Synode  de  Thouars ,  quoi  que  divifé ,  ne  voulant  pas 
non  plus  lui  rembourfcr  les  Fraix  de  divers  Voiages  qu'il  a  été  obligé  de  taire 
pour  ce  Sujet ,  &  déclarant  non  recevable  l'Apel  qu'il  avoit  interjette  pour  déni 
dejuilice:  La  Compagnie  jugeant  les  Procédures  faites  contre  ledit  Sieur  G^- 
bet  injutlcs  &  defectueufescn  plufieurs  Chofcs  ,  ainfi  qu'il  a  été  remontré  aux 
Députés  de  ladite  Province,  ordonne  que  les  x^tlcs  qui  concernent  ledit  Sieur 
Cabet  feront  raies  des  Cahiers  de  ladite  Province  qui  ell  très  cenTurable  ,  &  el- 
le confirme  le  Miniftere  dudit  Sieur  Gabet  dans  la  Province  dudit  Dauphiné, 
èc  ordonne  que  la  Province  de  Provence  lui  donnera  le  Témoignage  qui  lui  con- 
vient ,  Se  vint  Ecus  pour  fes  Voiages. 

IX. 

Le  Seigneur  Pierre  Afercurin  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Cifieron  en  Provence-, 
Ancllant  de  ce  que  le  Synode  de  ladite  Province  lui  a  refufé  les  Actes  dudit  Sy- 
node, qui  font  Mention  des  Deniers  qu'il  prétend  lui  être  dûs ,  pour  la  Pcnfion 
qui  lui  fut  affignéc  pendant  qu'il  étoit  Ecolier  ,  &  qu'on  en  fit  étudier  un  autre 
en  ù  Place ,  après  lui  avoir  fait  faire  une  Cefiion  ,  à  ladite  Province ,  de  la  Som- 
me de  io.  Ecus  qui  lui  avoient  été  oétroiés  au  Synode  de  rme:  la  Compagnie 
a  renvoie  ledit  Mercurin  au  Coloque  des  Baronies  en  Dauphmé ,  qui  réglera  les 
fufdits  Comptes  par  l'Autorité  du  prcfent  Synode ,  êc  jugera  de  tout  ce  qui  peut 
concerner  les  Pietenfions  dudit  Alercurin. 
X. 
Le  Sieur  Rehoulet ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Fergeres  &  de  Conâognan ,  Apel- 
lant  de  l'Ordonnance  du  Synode  des  Sevenes ,  confirmant  le  Jugement  de  la 
Province  du  Bds  Languedoc  ,  qui  ordonne  que  ledit  Sieur  Reboulet  recevra  qua- 
tre cens  Livres  defdites  Eglifes  ,  &  deux  cens  Livres  de  l'Argent  du  Roi ,  en  y 
comprenant  la  Portion  de  fes  Eglifes;  la  Compagnie  a  jugé  que  cette  Afaire 
n'eft  pas  de  celles  qui  doivent  être  renvoiées  à  l'Examen  des  Synodes  Natio- 
naux ;  c'eft  pourquoi  en  confirmant  l'Ordonnance  du  Synode  des  Sevenes  ,  elle 
l'exhorte  de  s'abftenir  des  Termes  de  Pratique  :  &  fi  ledit  Sicur  Reboulet  a 
quelque  Chofe  de  nouveau  à  propofer  contre  la  Province  du  Bus  Languedoc , 
il  pourra  derechef  s'adrcilèr  à  la  Province  des  Sevenes. 
^  X  I. 

Sur  l'Apel  de /f^»  de  la  f4)f,  Pafteur  à''Aubenas,  touchant  un  Article  du 
Synode  du  Vivarez.^  tenu  à  Chateauneuf ,  par  lequel  il  eft  dit  que  le  Sicur  de 
la  Paye  aura  Ion  Congé  de  l'Eglife  d'yJtibenas ,  &  ne  pourra  plus  exercer  fon 
Miniftere  dans  la  Province  du  Fivare^  :  aiant  fait  la  Ledure  des  Informations 

dreflecs 


T  E  N  U    A    A  L  A  I  s.  i^r 

drcflëcs  contre  ledit  Sieur  delà  frfjf,  par  quelques  Pafteurs  8c  Anciens,  com- 
me auflî  par  un  Coloque  tenu  à  Meiras^  au  Mois  d'Août  dernier;  &  les  Dé- 
putés de  ladite  Province  aiant  fait  la  Déduite  de  tout  ce  qu'ils  avoient  à  remon- 
trer ,  6c  produit  les  Lettres  d'une  partie  des  Anciens  du'Confiftoire  de  l'Eglifc 
à''Jlubenas,  &  des  autres  Habitans  de  ladite  Ville,  fe  joignant  à  l'Apel  du  Sr. 
de  la  Paye ,  6c  députant  pour  cet  Efet  à  cette  Compagnie  ,  les  Sieurs  de  la  Bo- 
rie ,  de  Fonds  ,  de  Serres ,  &  de  la  Faife  :  aiant  auflî  entendu  le  Sieur  du  5rf»/r, 
l'un  des  Anciens  de  ladite  Eglife ,  chargé  de  quelques  autres  Lettres  du  même 
Confiftoire,  &  de  quelques  Habitans  d^^nùenas,  demandant  l'Execution  de 
l'Ordonnance  dudit  Synode  de  Chateaiineuf:  La  Compagnie  reconnoiflànt  de 
grands  Défauts  dans  toutes  lefdites  Parties  ,  a  cenfuré  les  Commiilàires  pour 
avoir  plutôt  echaufé  qu'éteint  la  Divifion ,  &  fomenté  un  Syndicat  contre  les 
Reglemens  des  Synodes  Nationaux.  Elle  a  auflî  cenfuré  le  Synode  de  ladite 
Province  de  ce  qu'il  a  prononcé  fon- Jugement  fur  des  Témoignages  recufables, 
&  fans  la  Confefllon  ou  Conviétion  du  Sieur  de  la  Faye, ,  &  montré  trop  de 
PaflTion  contre  lui ,  fie  rempli  les  Actes  de  Chofes  peu  convenables  ;  La  même 
Cenfuré  a  pareillement  été  faite  contre  les  Anciens  de  l'Eglife  ô^Anbenas  en  gê- 
nerai ,  parce  qu'on  a  remarqué  pluficurs  Défauts  dans  leurs  Procédures  contrai- 
res à  la  Difcipline  Ecclefiaftique ,  &  particulièrement  en  ce  qu'ils  ont  voulu  fai- 
re valoir  les  Suffrages  du  plus  petit  Nombre  contre  ceux  du  plus  grand  ,  & 
ont  introduit  cette  Efpece  de  Syndicat  entre  eux ,  de  très  dangercufe  Se  peril- 
leufe  Confeq iicnce  dans  l'Eglife.  Et  quant  audit  Sieur  de  la  Faye  ,  la  Compa- 
gnie ne  pouvant  pas  non  plus  fuportcr  les  grandes  Tauies  dont  il  s'cfl:  trouve 
convaincu  par  fà  propre  Confcilion  ,  &  voulant  l'exciter  à  confiderer  mieux 
déformais  la  Dignité  de  cette  liiintc  Charge ,  à  laquelle  Dieu  l'a  apellé,  on  Ta 
fufpendu  pour  deux  Mois  de  l'Exercice  du  fiint  Miniftere  ,  au  bout  dcfqucls 
le  Coloque  du  Valantinots  en  Daufhiné,  députera  ,  aux  Fraix  de  l'Eglife  d'^«- 
bcnas ,  quelques  Pafteurs  &  Anciens ,  pour  rétablir  dans  ladite  Eglife,lcdit  Sieur 
de  la  FAye ,  avec  une  bonne  &  ferme  Paix  6c  Reconciliation  emre  tous ,  à  la- 
quelle cette  Compagnie  aiant  exhorté ,  au  Nom  du  Seigneur,  tous  ceux  de  la- 
dite Eglife  qui  fc  font  trouvés  ici  prefens ,  ils  ont  promis  d'entretenir  fainte- 
raent  de  leur  part  ladite  Paix  ,  &  de  la  procurer  de  toutes  leurs  Forces  entre 
leurs  Concitoiens  ,  &  afin  de  ne  laiflèr  rien  en  arrière  pour  difpoler  mieux  les 
Cœurs  à  cette  Paix ,  les  Sieurs  C/z^/^/irp/W  &  Bernard  s'y  achemineront  dès  à 
prefent ,  pour  y  tra\'ailler ,  tant  avec  le  Confiiloire  qu'avec  les  particuliers  de 
ladite  Eglife. 

X  I  I. 

Sur  l'Apel  du  Sieur  de  Lagarie ,  Profellêur  en  Philofophie  2c  Miniflre  à 
Laufanne,  interjette  contre  le  Synode  du  fiaut  Languedoc,  tenu  à  Piti-Lan. 
rens,  par  lequel  il  avoit  été  exclus  de  difputcr  la  Chaire  de  Profellêur  en  Lan- 
gue Hébraïque,  dans  l'Académie  de  Mont^mban ,  comme  il  s'yofioit,  &  en  con- 
firmant dans  ladite  Charge  de  Profellêur  le  Sieur  Abel  Bkhetea»  ,  lequel  y  a 
été  admis  ians  Examen  m  Exercices  precedens ,  quoi  que  la  Compagnie  remar- 
que du  Défaut  dans  cette  Inllallation  dudit  Sieur  Bichetean  ,  tant  de  la  part  de 
l'Académie  de  Ahntanban  que  de  celle  du  Synode  ,  elle  confirme  néanmoins 

Tome  II.  X  rOrdon- 


i6z  XXIII.    SYNODE    NATIONAL 

l'OidcHinance  dudit  Synode  de  Pui-LaHrens  en  ce  qui  concerne  la  Charge  dudit 
Bicheteatt ,  Sc  recommande  à  la  Province  du  Haut  Langftedvc  le  Sieur  de  Laga- 
rie  ,  tant  pour  avoir  Egard  aux  Fraix  de  ion  Voiage  ,  Idon  ce  qu'elle  voudra 
lui  en  faire  rembourfer ,  que  pour  le  pourvoir  d'une  Eglilc ,  après  qu'il  aura  été 
examiné  félon  l'Ordonnance  du  Synode  de  Gap ,  Sc  elle  enjoint  auffi  à  ladite 
Province  d'obferver  plus  exactement  les  Reglcmcns  des  Synodes  Nationaux , 
dans  la  Réception  des  ProfeiîBurs  Publics. 

XIII. 
Sur  VA^d  du  Sicm-  Ifaac  Feyrieti ,  Palteur  eic  l'Eglife  du  Pent  de  Rejan, 
tant  en  fon  Nom  qu'en  celui  de  quelques  autres  Palleurs  &  Anciens  abfcns , 
d'une  Sentence  rendue  contre  eux .  au  Synode  tenu  à  bnan^on  en  DaMphiné,  le 
18.  de  Juin  1620.  au  Sujet  d'une  CommifTion  qu'ils  ont  exécutée  conjointe- 
ment avec  le  Coloque  à^ArnùrHuois  :  La  ComjTagnie  n'aprouvant  pas  que  lefdits 
Apellans  aient  paiïé  enfembic  une  Procuration  audit  ^fjrîf» ,  pardevantun  No- 
taire Public ,  comme  s'il  eût  été  Qiiellion  de  plaider  devant  un  Tribunal  Ci- 
vil ,  elle  les  a  renvoies  pour  le  Fond  de  l'Afiiire  ,  à  la  Province  du  Bas  La>ig»e' 
doc ,  pour  en  juger  définitivement,  à  caufe  que  les  Députés  de  ladite  Province 
n'avoient  point  les  Papiers  necellaires  pour  ce  Jugement,  6c  qu'il  n'a  pas  été 
ti  ou\'é  bon  que  le  Sieur  de  la  Crofe  les  allât  quenr  à  les  propres  Fraix ,  comme 
il  s'y  eft  ofert.  XIV. 

]Le.S'ïCUï  Ologarai ,  Miniftre  de  l'Eglife  de  Maz^res,  aiant  prefenté  PApel 
du  Coloque  de  foix ,  interjette  contre  le  Synode  de  la  Province  du  Haut  Lan- 
guedoc ,  tenu  à  Pfti  Lanrens ,  le  18.  juin  1620.  à  caufe  du  Retranchement 
des  Portions  qui  avoient  été  données  à  l'Eglife  de  Foix-,  par  le  Synode  Natio- 
nal de  la  Rochelle ,  &  qui  ont  été  oubliées  au  dernier  Synode  de  Vttré ,  &  pour 
kfquelles  ladite  Province  a  refufé  de  faire  un  Fonds  :  La  Compagnie  a  promis 
d'y  avoir  égard  lors  que  la  Diftnbution  s'en  fera ,  après  s'être  informée  de  ce 
qui  a  été  ordonné  fur  cela  par  les  Synodes  Nationaux  prcccdens.  Et  quant  à 
la  Subvention  demandée  par  les  Députés  du  Confcil  du  Bant  Languedoc  &  de 
la  Haute  Guienne ,  au  Nom  dudit  Coloque  de  Foix ,  pour  drelîèr  un  Colcgc 
dans  la  Ville  de  Pamiers ,  on  fuivia  la  Rdblution  de  l'Aiticle  du  Synode  Na- 
tional de  Fitre\  fur  cette  Matière. 

X  V. 

L'Apel  des  Habitans  du  Bourg  de  St.  Aignan ,  du  Jugement  du  Synode  de 
Xaintonge ,  tenu  à  Tonnai-Ch^vrente ,  par  lequel  ils  étoient  joints  à  l'Eglife  de 
St.  Jean  d'An^eli ,  eil;  déclaré  non  rccevablc,  parce  qu'il  concerne  une  Afairc 
qui  fe  doit  terminer  par  le  Synode  de  ladite  Province. 
XVI. 

Surl'Apelde  Philippe  P  imut  ,touchx:\t  le  Synode  Provincial  à'' Anjou,  par 
lequel  il  a  été  jugé  que  le  Sieur  Bouccjuet  exercera  la  Charge  de  Receveur  de 
l'Académie  de  Saumur ,  à  la  Place  dudit  Pinaut ,  comme  s'ofrant  de  le  faire 
gratuitement ,  &  ians  rien  prendre,  fi  ce  n'eft  pour  les  Fraix  de  fon  Compte  : 
La  Compagnie  en  a  remis  le  Jugement  &  la  Diipofition  à  ladite  Province  ,  la- 
quelle par  ce  Moien  dédommagera  &  déchargera  ledit  Sieur  Pinaut,  félon  ce  qui 
lui  paroiu-a  converuble. 

XVII.  Sur 


T  E  N  U    A    A  L  A  I  s.  163 

X  V  I  I. 

Sur  l'Âpel  de  l'Eglife  de  Privés  ,  concernant  un  Décret  du  Synode  du 
Vivarez.^  tenu  à  Chateauneuf ,  le  Mois  d'Août  dernier ,  par  lequel  il  eft  dit 
qu'en  tolérant  le  Procédé  de  ladite  Eglifc  de  Privas  ,  en  ce  qu'elle  a  fait 
exercer  ci-devant  le  Miniftere  delà  Parole  de  Dieu  par  Provifion ,  finis  que 
ledit  Synode  ait  jugé  convenable  de  lui  accorder  la  Liberté  de  fe  pourvoir 
abfolument  de  quelque  Miniftre  pris  dedans  ou  dehors  ladite  Province,  par 
l'Avis  &  le  Confentement  de  fon  Coloque  ■■,  mais  s'cft  rcfervc  l'Autorité  ab- 
ibluë  de  la  pourvoir  ,  aiant  suffi  déclaré  que  la  l'ortion  des  Deniers  de  la 
Beneficence  du  Roi  ;  qui  a  été  adjugée  à  ladite  Eglife  de  Privas ,  apartient 
au  Sieur  de  Lttbac ,  quoi  qu'il  ne  la  ferve  point  :  La  Compagnie  cenfurant 
la  Province  du  Vivarez.  pour  ces  mots  de  Telerance  de  l'Exercice  du  St.  Mini- 
fiere  ,  qui  feinblent  acculer  de  faute  ceux  qui  ,  pour  avoir  charitablement 
fervi  l'Eglife  de  Privas ,  dans  fa  Neceffité  ,  font  bien  plus  dignes  de  Louan- 
ge &  de  Remerciment  que  du  Blâme  indiqué  par  le  Mot  de  Tolérance ,  im- 
yrouvant  auffi  les  Termes  de  \' AbÇolué  Autorité  que  ledit  Synode  fe  referve, 
elle  a  ordonné  que  ladite  Eglife  de  Privas  fe  pourra  pourvoir  d'un  Pafteur, 
dans  tous  les  Lieux  où  Dieu  lui  en  prefentera  le  Moicn,  fous  le  bon  Gré  du 
Coloque  ou  du  Synode  l'rovincial.  Et  fur  ce  que  la  Compagnie  a  entendu 
dudit  Sieur  de  Lubac  ,  on  lui  écrira  pour  l'obliger  d'en  venir  rendre  Raifon, 
&  cependant  fa  Portion  des  Deniers  de  l'Oftroi  demeurera  arrêtée  entre  les 
Mains  du  Receveur  de  la  Province  du  Fivarez.,  jufqu'à  ce  qu'il  fe  foit  en- 
tiereme«t  juftifié. 

XVIII. 

Sur  la  Demande  de  quelques  Anciens  ,  6c  autres  Habitans  de  la  Ville  de 
Giviac  ,  d'un  l'afteur  qui  leur  foit  propre  ,  attendu  les  Ailauts  qui  leur  font 
continuellement  livrés  par  les  Adverfiurcs  ,  8c  fur  l'Apel  qu'ils  ont  interjet- 
te contre  le  Synode  du  Bas  Lanmedoc  ,  par  lequel  le  Sieur  de  Jacornas  leur 
a  été  donné  pour  Pafttur  ,  comme  auffi  fur  la  Rcquifition  contraire  de  quel- 
ques autres  Anciens  &  Habitans  de  Giviac  ,  &  de  St.  André  ,  demandant  la 
confirmation  du  Miniflcre  dudit  Sr.  Jacornas  dans  leur  Eglife  :  La  Compa- 
gnie aiant  remontré  auxdits  Habitans  de  Givtac  ,  que  l'inconftance  qui  fe 
trouve  parmi  eux,  les  porte  à  des  Difputes  préjudiciables  àleurs  Confciences  8c 
contraires  à  l'iidincarion  de  l'Eglife  :  ëc  les  aiant  exhortés  à  une  Sainte 
Un  ion  8c  Concorde,  6c  à  la  Conltance  dans  la  Profcffion  de  la  Vérité,  fans 
vaciller  ,  elle  leur  a  promis  de  travailler  à  les  pourvoir  d'un  Pafteur  pourfix 
Mois  ,  afin  de  les  afermir  8c  reconcilier  tous  enfcmble,  £c  qu'elle  les  recom- 
mandera enfuitte  à  leur  Province  :  &  quant  à  la  Subvention  qu'ils  deman- 
dent pour  entretenir  le  St.  |Miniftere  chés  eux ,  on  y  aura  pareillement 
Egard  ,  autant  qu'il  fera  poffible. 

XIX. 

Sur  l'Apel  du  Sieur  de  Saint  Etienne  ,  Baron  de  Gauches,  du  Jugement  du 

Coloque  de  Sauve  ,  confirmé  par  le  Synode  de  la  Province  des  Sevenes  8c  de 

Gevandan  ,   tenu  à  Aieyrvez.  ,  au  mois  de  Juillet  dernier  ,  par  lequel  il  fut 

déclaré  que  ledit  Sr,  Baron  de  Congés  étoit  Sufpendu  publiquement  des  Sts. 

X  z  Sacre- 


î64  XXIII.  SYNODE   NATIONAL 

Sacremens  ,  pour  les  Injures  2c  les  Violences  qu'il  nvoit  emploices  contre  îc 
Sieur  Codur  ,  Miniftre  de  l'Eglife  de  Gauges  :  ledit  Synode  aiant  auffi  ordon- 
né qu'en  Cas  que  ledit  Sr.  Baron  continuât  de  troubler  ledit  Sr.  Codnr  dans 
l'Exercice  de  fa  Charge,  ladite  Province  le  fecouriroit  &  le  defcndroit  elle 
même  par  toutes  les  voies  légitimes ,  Ecclefiaftiques  Sc  Politiques  ;  les  Con- 
fuls  Se  Habitans  de  Gauges  aiant  fait  produire  à  leurs  Députés  un  autre  Apel, 
de  la  Cenfure  prononcée  contr'eux  par  le  même  Synode  ,  8c  reprefenté 
qu'aiant  été  permis  audit  Sr.  Codur  ,  de  fe  retirer  dans  une  Eglife  de  leur 
Voifinage,jufqu'à  ce  qu'il  fut  pourvu  d'une  Eglife  parle  Synode  Provincial, 
il  leur  étoi^t  néanmoins  enjoint  de  lui  continuer  fa  Penfion,  de  même  que  s'il 
eut  été  aétuellement  emploie  chés  eux ,  fur  quoi  ils  ont  enfin  demandé  que 
ledit  Sr.  Codur  foit  ôté  de  leur  Ville  y  Tous  Icfdits  Apellans  aiant  été  enten- 
dus fur  ce  qu'ils  ont  eu  à  propofer  ,  8c  les  Députés  de  la  Province  des  5ff- 
"venes  fur  les  Raifons  de  leur  Jugement  ;  le  Sr.  Codur  fur  fes  Defenfes  &  Ju- 
ftifications ,  &  deux  Anciens  de  l'Eglife  de  Gaugss  ,  fur  deux  Lettres  de  leur 
Confiftoire,  pour  demander  que  ladite  Eglife  ne  demeure  pas  davantage  pri- 
vée de  la  Parole  de  Dieu  :  La  Compagnie  confirme  la  Sentence  du  Synode 
de  Meyrvez,  ,  en  ce  qui  concerne  la  Sufpenfion  du  Sr.  Baron  de  Gauges  des 
Sts,  Sacremens  &  la  Publication  qui  en  a  été  faite  ,  avec  la  Cenfure  defdits 
Confuls  &  autres  Habitans  de  Gauges  ,  comme  adberans  aux  Violences  de 
leur  Seigneur  ,  contre  leur  Pafteur  :  Et  de  plus  elle  a  cenfure  le  Confiftoi- 
re qui  efl:  prefentement  à  de  Gauges,  pour  la  Légèreté  qu'il  a  fait  paroître  dans 
ces  Lettres  6c  fes  Témoignages ,  c'ontraires  &  opofées  les  unes  aux  autres  :  Et 
quant  au  Sr.  Codur  ,  afin  de  rétablir  la  Paix  dans  ladite  Eglife  de  Gauges,  &C 
lui  donner  en  fon  particulier  quelque  Repos  ,  il  fera  ôté  de  ladite  Eglife, ôc 
on  ordonne  à  la  Province  des  Sevenes  de  le  faire  pourvoir  d'un  Troupeau, 
foit  par  le  Synode  ou  par  le  Coloque  d'Anduz.e  ,  qui  s'aflemblera  ,  d'ici  au 
preinicr  jour  de  l'Année  prochaine  , durant  lequel  Tems  l'Eglife  de  Gattget 
lui  fournira  fa  Penfion  ,  Sc  le  rembourfera  aufli  de  tout  ce  qu'elle  lui  doit 
du  pafl'é  jufqu'à  prefent  :  &  ledit  Sieur  Codur ,  eCt  exhorté  de  ne  fe  mêler 
plus  à  l'avenir  des  Afaires  Politiques  ,  attendu  les  Fatigues  ,  les  Chagrins 
&  les  grands  Embarras  qui  l'ont  détourné  des  Fontions  de  fon  Miniftere, 
pendant  qu'il  a  voulu  s'emploier  dans  ces  Intrigues  du  Monde  ;  c'eft  pour 
quoi  on  lui  défend  d'aflifter  aux  Aflemblées  Politiques  :  Et  parce  que  ledit 
Sieur  Baron  de  Gauges  ,  'les  Confuls  8c  autres  Habitans  du  même  Lieu ,  ont 
été  exhortés  de  fe  reconcilier  avec  ledit  Sieur  Cedur  ,  8c  lui  avec  eux  ,  en 
oubliant  réciproquement  les  Ofences  commifes  de  part  8c  d'autre  ,  pour  vi- 
vre dans  une  Sainte  Concorde,  8c  que  cela  a  été  fait  mutuellement;  La  Com- 
pagnie, pour  afermir  cet  Accord  avec  Icfdites  Parties,  8c  tous  ceux  dudit  Lieu 
qui  font  Abfens  ,  a  levé  la  Sufpenfion  dudit  Sieur  Baron  de  Gauges , 
8c  l'a  rétabli  dans  la  Paix  de  l'Eglife  ,  8c  par  ce  Moien  tous  les  Procès  , 
tant  Civils  que  Criminels ,  intentes  de  part  8c  d'auwes  ,  cefferont  entic- 
reincnt. 

X  X. 
Sur  l'Apel  du  Sr.  Galefin  ,  fttge  de  la  Ville  d'Vfex, ,  au  Sujet  du  Syno,. 

de 


T  E  N  U    A    A  L  A  I  s.  165 

de  du  Bas  Languedoc  ,  par  lequel  ledit  Sieur  Calepin  a  été  fufpendu  de  l.i 
Sainte  Cène ,  avec  Ordre  de  publier  ladite  Cenfure  :  Quoi  que  cette  Afaire 
ne  foit  pas  precifément  de  celles  qui ,  félon  la  Difcipline  Ecclefiaftique,doi- 
vent  être  renvoiées  au  Jugement  des  Synodes  Nationaux  ,  néanmoins  pour 
le  bien  de  la  Paix  ,  6c  pour  d'autres  Confiderations  importantes  ,  la  Com- 
pagnie la  retenue  j  &  après  en  avoir  fait  l'Examen  ,  elle  a  jugé  que  le  Sy- 
node du  Bas  Languedoc  a  juftement  fufpendu  de  la  Sainte  Cène  ledit  Sieur 
Calepin  ,  non  pas  pour  des  Chofes  qui  concernent  la  Fonétion  de  fa  Charge, 
à  laquelle  il  n'a  point  eu  Intention  de  déroger  ,  mais  pour  le  Blâme  que  le- 
dit Sieur  Calepin  a  attiré  ,  mal  à  propos  ,  fur  nos  Egliles  ,  par  les  Choies 
avancées  dans  fes  Procédures  contre  le  Sieur  Condin  Vtgnier ,  de  la  Ville  d'V- 
fez.,S)C  par  ce  quiluieft  échappé  de  contraire  à  la  Profeffion  qu'il  fait  de  la  Re- 
ligion Reformée;  8c  d'autre  Part  cette  même  Compagnie  a  reconnu ,  pour  plu- 
fieursl  Railons ,  que  ledit  Synode  n'a  pas  dû  ordonner  la  Publication  de  ladite 
Sufpenfionimais  parce  que  le  But  de  tous  ceux  decette  Aflemblée  eftde  pro- 
curer par  tout  une  Samte  Union  ,  &  principalement  entre  les  Perfonnes 
que  Dieu  a  élevées  aux  Charges  Publiques  ,  ledit  Sr.  Calepin  a  été  exhorté 
de  fe  reconcilier  avec  ledit  Sieur  Gandin  ,  en  telle  forte  que  l'un  Se  l'autre 
prennent  enfemble  de  fi  bonnes  Mefures  ,  qu'ils  puiflent  travailler  de  Con- 
cert pour  le  Maintien  de  la  Tranquilité  Publique  ,  &  l'avancement  du  Rè- 
gne de  JefHs-ChriJt ,  félon  leur  Vocation  ,  à  quoi  lefdits  Sieurs  Coudin  Sc 
Calepin  aiant  acquiefcé  ,  ils  ont  été  réconciliés  ,  &  fe  font  départis  de  tous 
Procès  &  Inftances  ,  promettant  de  vivre  en  bonne  Amitié  8c  Concorde,  ôc 
de  fefoumettre  ,  en  Cas  de  Contrevention ,  à  toutes  les  Cenfures  Ecclefiafti- 
ques ,  jufqu'à  la  Sufpenfion  des  Sacremens  ,  6c  à  l'Excommunication  ,  au- 
thorifant  pour  la  Publication  de  l'une  6c  de  l'autre  ,  le  Confiftoire  Se  leCo- 
loque  d'Vfez.  avec  le  Synode  du  Bas  Languedoc  :  &  par  ce  Moien  ladite  Suf- 
penfion ,  publiée  contre  ledit  Sieur  Calepin  ,  par  le  Synode  du  Bas  Lan^ 
guedoc  ,  a  été  levée,  &  en  même  tems  il  a  été  rétabli  dans  la  Comraii- 
nion  de  l'Eglife. 

XXI. 

Sur  l'Apel  du  Sieur  Botdet  ,  au  Sujet  du  Synode  du  Bas  Languedoc  ,  te- 
nu à  "Ufez.  au  mois  de  Mars  dernier  ,  rejettant  l'Opofition  formée  par  ledit 
Sr.  Boulet  ,  contre  le  Sr.  Afiier  ,  pour  fon  Eleûion  dans  la  Charge  d'An- 
cien ,  la  Compagnie  a  Confirmé  la  Sentence  dudit  Synode  ,  6c  cenfuré  très 
fortement  ledit  Bonlet  ,  de  ce  qu'il  continue  à  faire  paroître  une  grande  Paf- 
fion  ëc  Animofité  ,  contraire  à  la  Charité  qui  doit  unir  les  Serviteurs  de  Dieui 
&  elle  cenfure  auffi  ledit  Sr.  y^ftier  du  peu  de  Refpeét  qu'il  a  témoigné 
porter  au  Saint  Miniftere  ,  dans  les  Paroles  dont  il  s'eit  fervi  contre  ledit  Sr. 
Boxlet  ,  8c  contre  les  Commiflaires  Députés  à  Ntmes  par  fon  Coloque  ,  ôc 
pour  avoir  perdu  ;le  Tems,  8c  fait  beaucoup  de  Depcnfe,pour  des  Procédure» 
qui  n'étoient  point  convenables  à  fa  Vocation. 
XXII. 

Sur  PApel  interjette  par  une  grande  partie  des  Habitans  de  la  Ville  de  i'.»?^- 

«f,  touchant  la  Cenfure  qui  leur  a  été  faite  par  le  Synode  des  Sevenes ,  tenu  à 

X   l  rtgean. 


i66        XXIII.   SYNODE     NATIONAL 

Figean  ,  le  Zi^.  Avril  1617.  requérant  que  lidite  Ccnfure  foie  levée, 8c  raiée 
des  Actes  dudit  Synode  ,  auxquels  Apellans  le  Conilftoire  de  Sauve  s'eft 
joint,  pour  demander  à  cette  Aflembl-ce  un  fécond  Fafteur  ,  du  Confente- 
ment  du  Sr.  Boni  ,  qui  dit  avoir  befoin  d'un  Colegue  pour  le  fervice  de  fon 
Eglifc  ,  quoique  le  Synode  du  Ftgean  ne  leur  ait  pas  promis  d'en  chercher 
un  autre  :  La  Compagnie  ne  jugeant  pas  que  cette  Ataire  foit  de  celles  dont 
les  Synodes  Nationaux  doivent  prendre  Connoiflhnce ,  les  a  renvoies  à  leur 
Provmce  ,  pour  y  demander  un  Palkur  ,  foit  dans  un  Synode  ,  ou  dans  un 
Coloque  ,  félon  les  Formes  requîtes  par  la  Diicipline  Lcclefiaftique  ;  mais 
cette  Compagnie  reformant  néanmoins,  pour  Icbion  de  la  Paix,  la  Sentence 
dudit  Synode  du  Vigean  ,  elle  a  ordonne  que  ces  mots  de  FaUions  &  de  Syn- 
dicats ,  feront  raies  de  VA&c  dudit  Synode. 
X  X  1  I  L 
Sur  l'Apel  de  l'Eglife  de  Lormann  ,  6c  des  Sieurs  Maurice  Pafteur  ,  & 
Corriger  Ancien  de  ladite  Eglifc  ,  touchant  le  Synode  de  Provence  ,  tenu  à 
Remvules  ,  au  mois  de  Mai  dernier  ,  par  lequel  ledit  S'icur  ALwnce  a  ctcfuf^ 
pendu  du  St.  Mmiftere  pour  trois  mois  ^  ôc  puis  rétabli  quelques  jours  après, 
par  le  même  Synode  ;  mais  après  que  ledit  Sieur  Maurice  &  le  Sr.  Corriger, 
eurent  été  contrainsuie  fe  mettre  à  genoux  pour  demander  pardon  à  l'A llem- 
blce  ,  celui  qui  en  étoit  le  Modérateur  aiant  exprdléinent  invoqué  Dieu  pour 
ce  Sujet ,  8c  pour  des  Caufcs  ou  nulles  ,  ou  de  peu  de  Conlc-quencc,<î\iand 
elles  fcroient  vraies  •■,  La  Compagnie  Condamnant  la  Proviiice  de  Provence  , 
pour  avoir  abufé  de  la  Difcipline  ,  fcc  donnéOccafion  de  meprifer  le  Saint 
tJfage  des  Prières  ,  ordonne  que  l'Aéte  de  ladite  Sufpenfion,  drellee  au"*>.y- 
node  de  Remoules  ,  fera  efacé  dans  tous  les  Exemplaires  où  il  peut  avoir 
été  écrit  ,  &  que  les  Aâes  dudit  Synode  étant  remis  au  Net  ,  les  vieilles 
Copies  en  feront  après  remifes  entre  les  mains  dudit  Sr.  Aiaurtce  ,  &  qne  le 
piefcnt  Décret  lera  lu  au  prochain  Synode  de  la  Province  de  Provence ^yù\x  le 
Sr.  Hpsret*,  comme  Député  de  ladite  Province  ,  &  cnregiftré  avec  les  Adts 
dudit  Synode  de  Provence. 

^  XXIV. 

Sur  l'Apcl  du  Sr.  HeElor  foli  ,  touchant  le  Synode  du  Haut  Languedoc  , 
tenu  à  Pui-lauretis  ,  au  mois  de  Juin  dernier ,  par  lequel  il  a  été  fufpendu  du 
St.  Miniftere  ,  pour  un  An  ,  après  leçiucl  il  fe  pouvoit  pourvoir  de  quelque 
Eglife  hors  de  ladite  l'rovince  où  il  a  été  convaincu  de  Faillardife  ,  &  fur  l'A- 
pcl de  la  Ville  &  Eglife  de  Montaubun  ,  fe  plaignant  de  la  trop  grande  In- 
dulgence dudit  Synode  envers  ledit  Sieur  JoU  ,  Hc  la  Ccnfure  fute  contre  le 
Confiftoirc  de  Aîomanb^.n  :  les  Députés  de  ladite  Province  aiant  été  enten- 
dus fur  les  Raifons  de  leur  Jugement,  tant  au  Sujet  de  la  Penfion  dudit 3'<'- 
//  ,  que  fur  le  Fait  de  la  Ccnfure  contre  ledit  Confiftoirc  ,  pour  fa  Négli- 
gence &  l'Omiffion  des  Formalités  requifes.  dans  une  Procédure  Ecclefiaftique, 
6c  tout  ce  que  ledit  foli  a  voulu  aleguer  de  Bouche  &  par  Ecrit ,  pour  fes 
Jufntications  £c  Dcfcnfes  \  La  Compagnie  a  ratifié  le  Jugement  dudit  Syno- 
de en  toutes  fes  Parties ,  &  même  au  Sujet  de  la  Ccniùre  dudit  Confiftoirc  , 
pour  les  Défauts  manifeftes  qui  ont  été  trouvés  dans  fes  Procédures  ;  mais 

par- 


T  E  N  U    A    A  L  A  I  s.  167 

parce  qu'en  encrant  dans  un  Examen  plus  Particulier  &  dans  une  plusgran- 
de  Difcuiîion  des  Chofes  Alléguées  j^ar  ledit  Sr.  Joli ,  &  des  Aftes  qu'il  a 
produits  de  nouveau  ,  il  s'eft  trouvé  coupable  du  Crime  dont  il  ctoit  accu- 
fé  ,  ^  de  plulieurs  mauvaifes  Pratiques  ,  par  Icfquelles  il  s'ell  plonge  dans 
le  Mal ,  en  telle  forte  que  Ton  Miniftere  ne  pourroit  plus  être  qu'en  Scanda- 
le ;  La  Compagnie  agravant  le  Jugement  dudit  Synode  de  rui.Uurens ,  dé- 
clare ledit  foli  entièrement  depofe  du  St  Miniftere  ,  8c  lui  en  interdit  tous  les 
Exercices  ,  ôc  toutes  les  Foncions  ,  en  lui  permettant  de  retirer  6c  de  garder 
tous  les  Aftes 6c  autres  Ecrits  ,  parla  Produftion  defquels  il  prctendoit  de  fe 
juftifier. 

X  X  V. 
Sur  l'Apel  du  Sieur  Etienne  Ciraud  ,  d'un  Décret  du  Synode  de  XaïutoH^e, 
tenu  à  Marenev,  au  mois  de  Juillet  de  l'An  1619.  par  lequel  il  ell  déclaré 
iiïdigne  d'exercer  la  Cliarge  de  P-aftcur  dans  l'Eglife  de  Dieu ,  8c  depofé 
du  Saint  Miniftere  ,  fans  le  piver  de  l'Efperance  d'un  Rctablifl'ement, 
dans  fon  Miniftere,  s'il  donnoit  des  Témoignages  de  la  Reformation  de  fi 
Vie  8c  de  fes  Mœurs,  devant  un  Synode  National  :  &  fur  l'Apel  d'une  au- 
tre Sentence  ,  interjette  par  les  Srs.  Confimn  &  Reffel  ,  Deputts  du  Coloquc 
de  P<ms  ,  au  mois  de  Décembre  i'An  1629.  pour  s'enqucrir  de  ia  VicSc  des 
M<Eurs  dtiàit  Gtrartd ^  qui  fût  privé  pour  trois  Mois  de  la  Communion  de  la 
Sainte  Cène  ,  par  ledit  Coloque  ,  avec  Ordre  que  ladite  Sufpenfion  feroit 
notifiée  au  Peuple  :  Les  Députes  de  la  Province  de  Xaintoi^ge  aian-t  été  ouis 
fur  leurs  Demandes  ,  &  ledit  Giraad  llir  les  Dcfenlcs  ,  tant  par  Ecrit  que 
de  Bouche  ,  &  aiant  confefle  une  partie  des  Fautes  dont  il  étoit  accufé,  La 
Compagnie  trouvant  ledit  Etienne  Ciraud  convaincu  de  Profanation ,  de  Pail- 
lardife  ,  d'Yvrognerie  ,  de  Larcin  ,  de  Parjure  ,  de  Mépris  de  l'Ordre  E^- 
clefiaftique  ,  de  Calomnies  ,  de  Convoitife,  de  Rapines  &  de  plufieurs  au- 
tres Aâions  contraires  aux  bonnes  Mœurs  ,  &  entièrement  indignes  d'un 
Serviteur  de  Dieu  ,  elle  l'a  depofé  du  Saint  Miniftere  ,  &  lui  en  a  interdit 
toutes  les  Fondons  :  remettant  au  Jugement  de  l'Eglife,  dans  laquelle  il  de- 
meurera ,  comme  Particulier  ,  de  l'admettre  à  la  Cornmunion  de  la  Sain- 
te Cène  ,  lors  que  par  l'Amendement  de  la  Vie  ,  il  fe  montrera  digrte 
d'y  être  reçu. 

X  X  V  r. 

Sur  l'Apel  du  Coloque  de  Rouergue  interjette  par  le  Sieur  Jnfues  ,  Paf- 
tcur  de  l'Eglife  de  St.  à.»  Breil ,  contre  le  Synode  du  Hant  Lamnedectcrwi 
à  Mtllaiid  ,  par  lequel  ledit  Coloque  a  été  condanné  à  paier  cinq  Cens  Ecus 
au  Sr.  duL«c,pour  leDemolilfement  de  la  Place  dcAlont-clarat^commc  étant 
une  Chofe  obtenue  par  Surpnfe  ,  Sc  contre  l'Ufige  auquel  les  Deniers  des 
Eglifes  doivent  être  emploies.  Aiant  entendu  le's  Reinontrances  dudit  Sr. 
du  Luc  contre  ledit  Coloque,  6c  les  Raifons  alléguées  par  les  Députés  delà- 
dite  Province  :  la  Compagnie  n'a  pas  jugé  q-ue  cctîc  A  faire  appartienne  à  la 
Connoiflance  des  Synodes  ;  c'eft  pourquoi  elle  l'a  renvoiée  aux  Villes  8c  aux 
Communautés  du  Coloque  du  Rouergue,  lefquelles  y  pourvoiront  de  leurs  pro^ 
près  Deniers,  attendu  que  ceux  de  la  Libéralité  du  Rot  ne  lont  pasoétroiés 
pour  cela.  XXVIl.  Sur 


léS  XXIII.    SYNODE   NATIONAL 

XXVII. 

Sur  l'Apcl  Je  l'Eglife  à''Autun  &  de  Couches^  touchant  la  Délibération  du 
Synode  de  Bourgogne ,  qui  lui  a  refufc  le  Miniftere  du  Sr.  Hector,  bc  a  menacé 
de  la  Cenfurer,  en  Cas  qu'elle  perfifte  à  demander  que  ledit  Sr.  Hea:or  lui 
ibit  donné  pour  Pafteur  .•  La  Compagnie  ne  pouvant  pas  révoquer  le  Juge- 
ment de  ladite  Province  de  Bourgogne  ,  parce  qiie  ceux  qui  y  ont  Intérêt  ne 
l'ont  pas  maintenant  en  Etat  d'envoier  ici  leurs  Mémoires  ,ni  desPerfonnes 
pour  défendre  leur  Caufe  ,  mais  la  Compagnie  enjoint  néanmoins  à  ladite 
Province  de  Bourgogne  de  donner  au  plutôt  un  Pafteur  à  ladite  Eglife/5('y^»r«» 
6c  de  Couches  ,  félon  les  Formes  portées  par  la  Difcipline  Ecclefiafti- 
que. 

XXVIII. 

L'Apel  interjette  par  ceux  àeFoufai,m  Sujet  de  l'EntrentienduSr./^/jM- 
hle  ,  leur  Pafteur  ,  contre  le  Synode  du  PoiSlou  ,  a  été  déclaré  non  receva- 
ble  ,  parce  qu'il  concerne  une  Matière  qui  peut  être  jugée  définitivement 
dans  les  Synodes  Provinciaux. 

XXIX. 

Sur  l'Apel  du  Sr.  des  Marets  ,  de  l'Ordonnance  du  Synode  du  Fivarez. , 
tenu  i  Privas,  confirmant  la  Délibération  du  Coloque  de  Rochecheone,  du  zy. 
Juin  1(5 19.  &  celle  du  Coloque  de  Privas  ,  du  10.  Novembre  161 9.  qui 
obligent  ledit  Sieur  des  yJf;«r^^j,  de  fe  démettre  entièrement  de  l'Eglife  dcFaU^ 
après  qu'elle  lui  aura  paie  tout  ce  qui  lui  eft  dû  pour  les  Arrérages  de  {à 
Penfion  :  Les  Députés  de  ladite  Eglii'e  de  Fale  ,  demandant  d'être  pourvus 
d'un  autre  Pafteur  ,  aiant  été  entendus,  &  ceux  de  ladite  Province  auflî,  fur 
les  Raifons  de  leur  Jugement  ,  la  Compagnie  confirmant  ladite  Ordonnan- 
ce du  Synode  du  Fivarez. ,  pour  ce  qui  concerce  la  Demiftion  dudit  Sr.  des 
Marets  de  l'Eglife  àcFale  ,  improuve  néanmoins  la  Procédure  de  ladite  Pro- 
vince ,  touchant  la  Formalité  de  l'Ordonnance  faite  contre  ledit  Sieur 
des  Marets ,  lequel  eft  exhorté  par  cette  même  Compagnie  de  prendre  gar- 
de à  la  Dignité  de  fa  Charge,  &  de  fe  comporter  d'une  Manière  convenable  à 
la  Gravité  que  doit  avoir  un  Pafteur,  &  on  le  recommande  à  ladite  Province 
du  Fivarez.  ,  afin  qu'elle  ait  Soin  de  le  pourvoir  d'une  Eglife  ,  quand  elle 
aflêmblera  fon  Coloque  ,  ou  fon  Synode  ,  £c  afin  qu'il  puifle  avoir  cepen- 
dant de  quoi  fubfifter  avec  {\  Famille  ,  ladite  Province  lui  donnera  une 
Portion  franche  ,  des  Deniers  de  la  Beneficence  du  ^o/,& outre  cela  quinze 
Ecus  en  Argent  contant ,  pour  les  Fraix  de  fon  Voiage  :  le  tout  fans  préju- 
dice de  fes  Gages  que  l'Eglife  de  Fale  lui  paiera,  en  fondant  fcs Comptes  de 
tout  le  palTé  jufqu'à  prefent  ,  &  pour  cet  Efet  les  Deniers  de  l'Oftroi  de  Sa 
Majefté ,  qui  ont  été  aflîgnés  à  ladite  Eglife  de  Fale  ,  feront  retenus  entre 
les  mains  du  Receveur  de  la  Province  du  Fivarez.  :  Et  afin  que  ledit  Sieur 
des  Marets  foit  paie  fans  Délai  ,  cette  Compagnie  donne  Charge  aux  Sieurs 
ylgard  &  Richard  ,  de  s'emploier  conjointement, Sc  feparément,  à  procurer 
toute  forte  de  Satisfadion  audit  Sieur  des  Marets  ,  de  ceux  de  ladite  Egli- 
fe de  Fait. 

XXX.  Sur 


T  E  N  U    A    A  L  A  I  s.  ,69 

XXX. 

Sur  l'Apel  du  Sieur  de  la  Cloche.,  d'un  Deci-et  du  Synode  de  la  Provin- 
ce de  Bretagne,  pour  ce  qu'il  prétend  lui  être  dû  par  l'Eglife  àe  Nantes  : 
la  Compagnie  l'a  renvoie  à  la  Province  d'Anjou  ,  pour  en  juger  définitive- 
ment. 

XXXI. 

Sur  l'Apel  de  l'Eglife  de  Châlons, de  l'Ordonnance  du  Synode  de  Bourgo- 
gne, tenu  à  Gex ,  l'An  1617.  touchant  l'Opofition  faite  par  le  Sieur  du  A^o/>r 
Avocat,  à  la  Réception  de  quelques  uns  nommés  pour  Anciens,  à  Caufc 
qu'il  y  en  avoit  déjà  pluficurs  qui  étoient  proches  Parens  dans  le  Confiftoi- 
rç  de  ladite  Eglife,  à  favoir  un  Pcre  Se  fon  Fils,  trois  Beau-Freres, unOn 
cle  8c  fon  Neveu  ,  tous  en  Charge  dans  le  Tems  de  la  Sufpenfion  dudit  Sr. 
du  Noier,  furvenuë  pour  cette  Opofition  ;  la  Compagnie  juge  que  ladite 
Opofition  eft  valable,  puis  qu'elle  tend  à  empêcher  une  Cabale  deplufieurs 
Aliés  6c  Parens,  Se  que  ledit  Coloque  a  eu  Raifon  de  lever  la  Sufpenfion  du- 
dit Sieur  du  Noier  ;  c'eft  pourquoi,  fans  changer  maintenant  l'Etat  du  Con- 
Cidoire  de  Châlons ,  on  lui  enjomt  d'obferver,  à  l'avenir,  autant  qu'il  fera 
poffible,  les  Avis  qui  lui  ont  été  donnés  par  leditSynode  de  Bourgogne,  tou- 
chant  le  Changement  des  Anciens  qui  font  de  la  même  Famille,  ou  proches 
Parens  dans  ledit  Confiftoire  ,  lequel  eft  blâmable  de  s'être  recrié  contre  les 
Admonitions  dudit  Synode. 

XXXII. 

Sur  l'Apel  de  l'Eglife  de  ralon  la  Gorfe,&c  de  5<jnï'^^/,  contre  la  Province 
du  Fivarez. ,  pour  lui  avoir  refulé  l'Afllftance  qu'elle  demandoit,  pour  refi- 
fter  aux  Maux  qui  lui  font  fufcités  par  la  Perlecution  du  Baron  de  la  Gorfe  , 
6c  pour  ne  lui  avoir  pas  voulu  permettre  de  s'unir  à  la  Province  du  Bas  Lan- 
guedoc,  dans  lefquelles  Demandes  elle  perfide  encore;  La  Compagnie  ne 
peut  confentir  au  Démembrement  de  ladite  Egli/è  de  Falen  d'avec  la  Provin- 
ce du  Vivarez.  pour  pluficurs  Raifonsi  mais  elle  enjoint  à  ladite  Province 
d'avoir  un  Soin  fpecial  de  ladite  Eglife  de  Valon  dans  la  Diftnbution  des  De- 
niers du  Roi,  pour  lui  aider  à  fuporter  les  Afliftions  que  la  Perfecution  lui 
caufe, 

XXXIII. 

Sur  l'Apel  de  l'Eglife  de  Millau  ,  du  Jugement  de  la  Province  des  Seve- 
nes ,  louchant  le  Rembourfement  des  Fraix  qu'elle  demande  au  Sujet  de 
Noël  le-Gelai,  ci-devant  de  l'Ordre  des  Carmes ,  envoie  à  Millau  par  l'Egli- 
fe de  Marve\  la  Compagnie  juge  que  le  Coloque  du  Rsvergue  ,  au  Service 
duquel  ledit  Gelai  eft  dedié,  doit  paier  lefdits  Fr.ùx. 
XXXIV. 

Sur  les  Demandes  de  l'Eglife  du  Luc,  Apellante  d'un  Décret  du  Synode 
àh  Provence;  la  Compagnie  ne  juge  pas  qu'elle  ait  Lieu  d'exiger  les  Fraix 
de  fès  Députés  au  Synode  de  Thouars ,  attendu  que  cette  Dépenfe  lui  eft 
Commune  avec  les  autres  Eglifes  de  la  Provence,  non  plus  que  les  vintEcus 
odroiés  par  ledit  Synode ,  pour  un  Maitre  d'Ecole  ,  parce  que  cela  pourroit 
renouveller  la  Matière  des  Diflentions  éteintes»  n'aiant  aucunes  Preuves  que 

Tome  II.  Y  ladite 


170         XXIII.    SYNODE    NATIONAL 

ladite  Somme  de  lo.  Ecus  ait  été  réellement  debourfée  :  8c  pour  ce  qni 
eft  de  la  Subvention  demandée  pour  le  tcms  à  venir  ,  on  y  aura  Egard 
quand  on  fera  la  Diftribution  générale  des  Deniers  de  l'Oclroi  de  Sa  Ma- 

XXXV. 

L'Apel  de  PEglife  de  MontfdUer  ,  d'un  Décret  du  Synode  du  Bas  'Lan- 
guedoc^  touchant  la  Coleéte  pour  la  Conftruétion  d'un  Temple  à  Cafielnaity 
a  été  jugé  non  recevabie,  &  le  Décret  dudit  Synode  a  été  confirmé,  à  Con- 
dition que  le  Pafteur  qui  eft  établi  pour  fervir  audit  Cafielnau  Se  à  fês  An- 
nexes i  refidera  non  pas  à  ^o»rptf//»^?- ,  m-àis  z.  Montferrter  y  ou  dansaan  autre 
Lieu  qui  foit  plus  à  la  portée  de  ladite  Eglife:  que  le  Temple  fera  bâti  dans 
un  Endroit  plus  éloigné  de  Montpellier^  éi  que  les  Anciens  feront  choifis  en- 
tre ceux  qui  demeurent  aétuell'ement  dans  le  Lieu  où  ladite  Eglife  eft  éta- 
blie, ou  que  s'ils  demeurent  à  Montpellier  ils  feront  élus  par  le  Confente- 
ment  du  Confiftoire  de  Montpellier,  lequel,  en  Cas  qu'il  fe  faflè  une  Cc- 
leâe  pour  la  Conftruftion  d'un  Temple  dans  k  fufdit  Lieu  ,  nommera  un 
de  fes  Anciens,  pour  en  recueillir  gc  dillribuer  les  Deniers  ,  félon  l'Ordon- 
nance du  Synode  du  Bas  Languedoc. 

X  X  X  V  L 
Les  Députés  de  la  Province  de  Bourgogne  ^  aiant  prefenté  une  Lettre  du 
Sieur  de  Montfanglart  ,  Pafteur  de  l'Egiife  de  Corbigni  ,  par  laquelle  il  fè 
rend  Apellant  d'une  Sentence  du  Coloque  du  Berri  ,  tenu  audit  Corbigni  ^ 
fax  laquelle  il  eft  ordonné  qu'il  foufrira  la  Diminution  de  cinquante  Livres, 
par  An,  fur  fes  Gages,  à  caufe  de  la  Pauvreté  rmmifefte  de  ladite  Eglife, 
&  que,  s'il  ne  peut  pas  fuporter  ce  Rabais  ,  il  fera  mis  dans  l'Etat  de  la 
Diftribution  générale  des  Deniers  de  la  Libéralité  du  ^oi,  pour  avoir  quelque 
Dcgravement  :  Ledit  Sieur  de  Montfanglart  aiant  auffi  apellé  d'un  Décret 
du  Synode  tenu  à  Gergeau. ,  au  mois  de  juillet  dernier  ,  par  lequel  il  eft  die 
qu'en  révoquant  une  partie  de  ladite  Sentence ,  qui  ccMidamie  ledit  Sieur  de 
Montfanglart  à  fe  contenter  de  45'o.  Livres ,  il  confirme  l'autre  Partie  qui  dé- 
clare qu'il  fera  rois  dans  la  Diftribution  des  Pafteurs,  fi  ladite  Eglife  ne  veut 
pas  lui  donner  ce  qui  manque  pour  achever  la  Somme  de  500 .  Livres:  ce 
Décret  n'a  point  été  exécuté  jufqu'à  prcfent;  c'eft  pourquoi  les  Lettres  de 
ladite  Eglife  de  CarUgni  aiant  été  lues  ,  6c  voiant  que  là  Pauvreté  l'oblige  à 
demander  une  charitable  Subvention  pour  l'Entretien  dudit  Sieur  de  Mont- 
fanglart y  fans  faire  aucune  Mention  de  fon  Apel  ,  &  les  Députés  de  ladite 
Province  aiant  reprefenté  que  ledit  Sieur  de  Montfmgiart  n'a  interjette  au- 
cun Apel  de  l'Ordonnance  dudit  Synode,  l'Execution  de  laquelle  a  été  re- 
mife  au  Synode  fuivant,  par  lequel  les  Lettres  de  l'Eglifc  de  Corbigni  ^.ân- 
dit  Sieur  de  Montfanglart  aiant  été  examinées  ,  on  n'y  a  point  aufli  trouvé 
qu'il  y  fut  parlé  d'aucun  Apel  ,  mais  feulement  que  ladite  Eglife  &  ledit 
Pafteur  fe  joindroicnt  pour  demander  du  Secours  comité  ils  font  mainte- 
nant :  Tout  cela  aiant  été  bien  confiUeré,  la  Compagnie  renvoie  ce  qui  con- 
cerne ledit  Sieur  de  Montfano^lart  au  Synode  du  Berri,  6c  déclare  qu'elle  au- 
ra Egard  à  k  Demande  faite  par  ladite  Eglife ,  à  laquelle  on  donnera  qucl- 

q^Lie 


T  E  N  U     A    A  t  A  I  s.  lyi 

que  Subvention  dans  la  Diftribution  générale  des  Deniers   communs  des 
EgUfes. 
■^  X  X  X  V  I  T. 

L'Apel  du  Coloque  du  Rovergue  ,  de  l'Ordonnance  du  Synode  dû  lÎAHt 
LanvHedoc ,  touchant  le  Sieur  Combret ,  ell  déclaré  Defert. 
XXXVIII, 
L''Apel  du  Coloque  d''Vz.ex.,  d'un  Décret  du  Synode  du  Bas  Languedoc , 
ordonnant  que  les  Portions  qui  font  accordées  aux  Profefléurs  de  l'Académie 
de  Ntmes ,  lefquels  aiant  la  Vocation  de  Miniftres  de  l'Evangile,  n'en  font 
pas  les  Fondions ,  feroient  néanmoins  franches  en  Conûderation  de  ladite 
Charge,  èc  exemtes  de  tous  Fraix  ,  a  été  déclaré  mal  fondé  ,  &  l'Ordon- 
nance dudit  Synode  a  été  confirmée. 

XXXIX. 
L'Apel  du  Sieur  de  rnlfon  la  Colombiere ,  d'un  Décret  du  dernier  Synode 
Provincial  du  Dauphiné  ■&  été  déclaré  Defert, 
XL. 
L'Apel  du  Sieur  Philippin  ^  Natif  de  Nettchatel  tn  SuiJJe ,  ci-devant  Mini- 
ère de  Châteah  Daulphin ,  en  D^Hphiné,  &  à  prefent  déchargé  du  faint  Mi- 
niftere ,  cft  déclaré  Defert. 

X  L  L 
L'Apel  du  Sieur  Covin,  d'une  Refolution  du  Synode  de  BtHrgtgnet  a  été 
déclaré  non  recevable. 

X  L  I  I. 
L'Apel  des  Confuls  U  Magillrats  de  la  Ville  de  MUlau  ,  d'un  Décret  du 
Synode  du  Haut  Languedoc,  eft  déclaré  Defert  ,  comme  auffi  celui  des  Habi- 
tans  de  Sf.  Jntfnin  >  &  celui  du  Coloque  du  Bas  ^nerci ,  contre  l'Eglife  de 
MonfdHbm. 

X  L  I  I  I. 
L'Apel  des  Egljfe»  de  St.  André ,  de  St.  Mttrctl  &  à^Hommme  ,  d'une 
Délibération  du  Synode  des  Sevenes,  a  été  déclaré  Defert,  comme  aufli celui 
du  Sieur  de  Falgmroles  de  Uditç  Province;  Se  le  Règlement  delà  même Pro- 
tmce,  touchant  lei  Fraix  des  Aflemblces  Politiques  s  fera  fuivi. 
X  H  V. 
L'Apel  de  l'Eglife  de  5^  Pam  dana  VAKrmgfeis  ,  contre  Iç  Sieur  de  Vil' 
limnr ,  contre  le  Synode  du  H«Ht  Lmigufdos ,  tenu  i  Pm-L^rens ,  au  Mois 
de  Jum  danicr,  eft  déclaré  Defert- 

X  L  V. 
L'Apçl  du  Coloque  ^''AHugm's  de  l'Ordonnance  du  Synode  de  PMi'La»- 
rem  dans  le  H^m  Im^Hcdot,  touchant  le  Démembrement  de  PEgUfe  de  St. 
ylmmd,  produit  par  le  Sieur  /^«i/?»,  a  été  jugé  Deilrt .  attendu  que  ledit 
Coloque  n'a  envoie  aucune  Pcrfonne ,  ni  aucun  Mémoire  pour  foutenir  ledit 
Apd. 

X  L  V  ï. 
L'Apel  du  Sieur  Bl*vtt,  de  l'Ordonmncc  du  Synode  de  BsHrgegne,  tou- 
«iiant  le  Retablilferacni  d'un  Ancien  duns  l'Êglilê  de  Beaune ,  a  été  renvoie 

Y  X  au 


172  XXIII.  S  YNODE  NATIONAL 

au  prochain  Synode  de  la  même  Province  ,    pour  en  juger  provifionelle- 
ment. 

X  L  V  I  I. 

Sur  l'Apel  du  Coloque  &  de  l'Eglife  de  Sancerre  ,  d'un  Décret  du  Synode 
à''Orleans  &  du  Berri ,  tenu  à  Sancerre ,  l'An  1 629  ,  par  lequel  il  o\\  ordonne 
que  l'Eglife  de  Sancerre  fera  démembrée  dudit  Coloque  ,  pour  être  jointe  à  ce- 
lui du  Bourbonnais ,  &  l'Eglife  de  Chilleure  jomte  à  celui  de  Sancerre  ;  ledit 
Coloque  aiant  déduit  les  Raifons  de  fon  Apel ,  par  la  Bouche  du  Sicur  de  Be- 
ves  Scies  Députés  de  ladite  Province  aiant  produit  leurs  Défenfes,  la  Com- 
pagnie en  reformant  la  Sentence  dudit  Synode  du  Berri ,  a  remis  Iciciites  Egîi- 
fes  de  Sancerre  ÔC  de  Chilleure  ,dans  le  même  Etat  qu'elles  .étoient  avant  ladite 
Sentence. 

X  L  V  I  I  I. 
Sur  l'Apel  de  l'Eglife  de  Mont.iuban  ,  interjette  contre  le  Synode  de  la  Pro- 
vince des  Sevenes  ,  parce  qu'il  lui  a  refufé  le  Mimitcre  du  Sieur  Olier  ^  l'un 
des  Pafteurs  de  l'Eglife  à^^Lus  :  aiant  entendu  les  Députes  de  l'Eglife  de  Mon- 
tattban ,  les  Confuls ,  les  Magiftrats  &  le  Confillioire  de  l'Eglife  à'ALiis ,  &  en 
particulier  ledit  Sieur  0/«>r,  fe  remettant  entièrement  à  la  Difpofition  &  aux 
Ordres  de  cette  Compagnie ,  SC  après  avoir  aulli  ouï  les  Députés  de  la  Province 
des  Sevenes  ,  tant  fur  les  Raifons  de  leur  Refus  que  fur  le  Témoignage  qu'ils 
ont  rendu  du  bon  Succès  des  Travaux  dudit  Sieur  0/ier  ,  la  Compagnie  a  con- 
firmé le  Miniilere  dudit  Sieur  Olier  dans  l'Egliiè  à''ALns  ,  félon  k  Difcipline 
Eccleliaftique ,  &  elle  exhorte  l'Eglife  de  Montaub.m  de  faire  mieux  fon  De- 
voir à  l'avenir  qu'elle  ne  l'a  fait  JLiiqu'ici  ,  Sc  d'entretenir  quelques  Etudians 
qui  puiflent  la  fervir  dans  fi  Necefîlté,  lans  que  les  autres  Eghfes  foient  obligées 
de  lui  en  fournir. 

X  L  I  X. 
Sur  l'Apel  du  Sieur  Mathieu  Lauptrt, contre  le  Synode  du  Bas  Lan/j^uedoc, 
tenu  à  Vfez, ,  au  Mois  de  jVIai  dernier ,  par  lequel  le  Sieur  Jean  Coutelier  ,  ci- 
devant  Minillre  de  l'Eglife  de  Nimes ,  a  été  rétabli  dans  le  fàint  Miniftere ,  à 
Condition  de  l'exercer  hors  de  ladite  Province  ,  contre  l'Ordonnance  du  Syno- 
de précèdent  de  la  même  Province ,  tenu  à  Maugmau ,  au  Mois  de  Mai  de  l'An 
1619. ,  par  laquelle  ledit  Contelter  étoit  depole  du  fiint  Miniilere  comme  indi- 
gne d'une  fi  fainte  Charge  \  Les  Opofitions  dudit  Coutelier ,  contre  ledit  Sieur 
Laujfart ,  aiant  été  Ibutcnûës  par  divers  Aétes  qu'il  a  produits  ,  8c  les  Députés 
de  ladite  Province  entendus  fur  les  Raifons  de  l'un  &  de  l'autre  Jugement ,  6c 
fur  une  Enquête  flûte  à  Nimes  ,  par  des  Députés  qui  en  ont  eu  une  Commiffion 
exprell'e  :  La  Compagnie  a  fortement  ccnfuré  la  Province  du  Bas  Lans^uedoc,  de 
ce  qu'elle  a  rétabli  ledit  Coutelier  dans  le  faint  Miniilere  ,  contre  les  Regle- 
mens  de  la  Difcipline  Ecclefiaftique.  L'Eglife  de  A-lontpellier  eft  aufli  ccnfu- 
ïée  de  lui  avoir  laillc  dittribucr  le  Sacrement  de  la  fainte  Cène  :  £c  pareillement 
ceux  qui  l'ont  fait  prêcher  dans  la  Province  du  Bas  Languedoc ,  pendant  que 
l'Exercice  du  faint  Miniftere  lui  étoit  interdit  dans  ladite  Province.  Ç'eft 
pourquoi  ledit  Coutelier  aiant  contrevenu  aux  Reglemens  Synodaux,  &  dcslio- 
noré  le  laint  Miniftere  par  fes  Vices ,  la  Compagnie  l'en  a  entièrement  depofé 

& 


T  E  N  U    A    A  L  A  I  s.  175 

&  l'a  dégradé  de  fa  Charge  de  Paftcur ,  fans  Efperance  d'aucun  Retablifle- 
ment. 

L. 
L'Apel  du  Coloque  à^Jlbigeois  contre  le  Synode  du  Bas  Languedoc  ,  tenu  a 
Put-Laurens ,  touchant  la  Cotifation  des  Eglifes  ,  eft  renvoie  au  Coloque  de 
Montpellier. 

L  I. 

L'Apel  de  l'Eglife  de  Realmont ,  contre  l'Eglife  de  la  Fenajfe,  interjette  au 
Synode  de  PHi-Laurem  dans  le  Hahi  Languedoc ,  ell:  déclaré  Defert. 
LU. 

L'Apel  du  Confiftoire  de  l'Eglife  de  la  Tr^^w^/^^^, du  Jugement  de  laCenfure 
faite  contre  ledit  Confiftoire ,  par  le  Synode  de  Xawtonge ,  tenu  à  Marenes ,  eil 
jugé  non  recev^iblc  ,  parce  qu'il  concerne  des  Matières  qui  fc  doivent  terminer 
dans  le  Synode  Provincial.  On  a  pareillement  déclaré  Defert  l'Apcl  de  l'Egli- 
fe de  Bref  lier ,  de  la  même  Province  de  Xaintonge ,  Se  celui  du  Sieur  de  la 
Chauffée ,  Ancien  de  l'Eglife  de  St  CLmde ,  interjette  contre  le  Synode  de  la- 
dite Province  ,   tenu  à  St.  Jean  d'^ngeli  ,   touchant  le  Miniftere   du  Sieur 

LUI. 

Sur  l'Apel  de  la  Province  du  PoiElou ,  interjette  contre  le  Confeil  Académi- 
que de  Saumur ,  fur  la  Réception  du  Sieur  Cameron  dans  la  Charge  de  Profef- 
feur  en  Théologie  ,  à  laquelle  il  a  été  apellé  par  ledit  Confeil  Académique  :  félon 
la  Refolution  du  Synode  àiAnpu  :  Après  avoir  entendu  les  Députes  de  la  Pro- 
vince du  Po/i?»/^ ,  fur  les  Raifons  de  leur  Opofition,  &  les  Députés  à?Aniout 
tant  au  Nom  de  leur  Province  ,  qu'en  celui  de  l'Académie  de  Saumur ,  &  le 
Sieur  Vi^nier ,  comme  l'un  de  ceux  qui  ,  avec  les  Sieurs  de  la  Bnijjonniere  &  de 
la  Place ,  avoient  été  apellés  des  Provinces  voifines ,  par  ladite  Académie  de 
Saumur,  pour  l'Examen  dudit  Sieur  Cameron:  La  Compagnie  jugeant  que  la 
Province  du  PoiSlou  n'a  été  mûë  que  d'un  bon  zélé  dans  Ion  Opofition  ,  aprou- 
ve  néanmoins  &  confirme  tout  ce  qui  a  été  fait ,  tant  par  la  Province  d'' Anjou  & 
l'Académie  de  Saumur  ,  que  par  les  Commilîàires  d'' Anjou  &  ceux  des  autres 
Provinces,  pour  la  Vocation  dudit  Sieur  Cameron  à  la  Charge  de  Profellcur  en 
Théologie  ,  c'eft  pourquoi  ladite  Vocation  a  été  déclarée  légitime,  6c  cette 
Coinpat'nic  l'a  confirmée. 

L  I  V. 

Sur  l'Apel  du  Sieur  Mahaud,  touch-^nt  la  Délibération  par  laquelle  le  dernier 
Synode  de  Normandie  ne  l'a  pas  retenu  pour  Pafteur  dans  l'Eglife  de  Poiiea 
qui  l'avoit  recherché ,  8c  fur  la  Demande  qu'il  avoit  faite  d'être  pourvu  d'une 
Eglife:  La  Compagnie  n'a  pas  aprouvé  la  Conduite  de  l'Eglife  de  Rouen  envers 
ledit  Mahaud  ,  non  plus  que  la  Diftinéfcion  qu'elle  fut  des  Notables  d'avec 
les  Chefs  de  Famille  ,  laquelle  il  lui  eft  défendu  d'emploier  à  l'avenir ,  à  Caufe 
de  plufieuis  Inconveniens  qui  en  peuvent  arriver  ,  6c  néanmoins  parce  que  ledit 
Sieur  Mahaud  a  requis  d'être  déchargé  de  l'Eglife  de  Roiien ,  comme  il  paroir 
par  un  Acte  du  Confiftoire  de  ladite  Eglife,  il  n'a  pas  Droit  de  s'en  reputer  le 
Paftçur  :  &  pour  ce  qui  concerne  les  Chofes  contenues  dans  les  Lettres  que  le- 

Y  3  dit 


ïU  XXIII.    SYNODE    NATIONAL 

dit  Siew  Mahaitd  a  adreflees  â  cette  CoKipagniE,  il  dl  rcnvoii  au  Synode  pio- 
chain  de  Normandie ,  qui  difpofcia  de  la  Perionne  Se  du  Minillere  audit  Sieur 
Mahaud ,  par  l'Autorité  de  cette  Compagnie  ;  &  cependant  il  ira  fervir  l'E= 
glife  du  P&nteau  de  Mer ,  iclon  l'Oii'domiance  du  dernier  Synode  de  Nor- 
manàie. 

L  V. 

Sur  l'Apel  de  l'Eglife  de  Nimes  contre  le  Synode  du  Bas  Languedoc  ,  tenu  à 
MmguUu  ,  par  lequel  le  Miniftere  du  Sieur  CkAttve  lui  a  été  refuie  :  Aiant  ouï 
les  Magiftrats ,  les  Confuls  $cle  Confiftoire  de  Nimes ,  comme  aufll  ceux  de 
Sotnmieres  ,  opofant  le  Droit  qu'ils  prétendent  avoir  liar  le  Miniftere  Se  la  Per- 
ionne dudit  Sieur  Chauve  :  &c  les  Députés  de  l'Eglife  de  Mentaiiban  ,  concur- 
rais  dans  la  même  Demande  dudit  Sieur  Chauve ,  lequel  aiant  auflî  été  en- 
tendu en  particulier ,  a  reprefenté  qu'il  y  a  une  très  fincere  &  mutuelle  Afec- 
tion  &  Correfpondance  entre  1  Eglile  de  Sommier  es  &  lui ,  &  que  Dieu  a  ré- 
pandu fa  Benedidionfar  fcs  Travaux  dans  ladite  Eglife  :  les  Députés  de  la  Pro- 
vjnce  du  Bus  Langnedec  mnx.  pareillement  fait  la  Déduite  des  Railbns  de  leur 
Refus ,  la  Compagnie  a  confirmé  le  Mifliftere  dudit  S\mxChdHve,  dans  l'Egli- 
fe de  5(?>www-r/ ,  félon  le  Jugement  de  ladite  Province.  Mais  voianr  qu'il  eft 
auffi  fort  neceflàire  pour  le  Service  de  l'EgUfe  de  Nimes ,  elle  le  lui  a  prêté  pour 
un  An  ,  lequel  commencera  dans  le  Teras  qu'il  plaira  à  ladite  Eglife  de  mar- 
ijuer  pour  y  faire  venir  ledit  Sieur  Chauve ,  au  bout  duquel  Au  il  fe  retirera  à 
&orar/i!£r€s,  pour  y  continuer  Ifâ  Fondions  de  ton  Mijaiftcrc. 
hYl 

Sur  Ir'Apel  de  l'Eglife  de  St-  Martin  de  Bouls' m x,co¥\tT:t  le  Synode  des  Stvt'. 
Kfs ,  parce  qu'il  ne  lui  a  voulu  affigner  que  dix  Ecus  pour  toute  la  Subvention 
oui  lui  fut  oftroiée  au  Synode  National  de  FHré\  La  Compagnie  a  ordonné , 
que  l'adite  Eglii'e  de  St.  Marm  tirera  une  Portion  franche  fur  les  Dtmers  de  la 
iprovinçe  des  Sevfnes. 

L  V  U. 

^r  l'Apel  <îe  l'E^ife  d'^r/  dans  Tlfle  de  Rf,  d'un  Décret  du  Synode  de 
Xaintmgei  par  leauel  il  a  été  ordonné  que  le  Sieur  Chefnet  >  Pallcur  de  ladite 
Eglife,  ferviroiï  celle  de  St  fem  à''Ay}gelt  \  Aiant  lu  lc&  Lettres  de  ladite  Egliic 
dWr/  ,  ôc  ouï  les  Députés  de  la  Province  de  Xaintmie ,  avec  ledit  Sieur  Chef. 
Het  ;  la  Compagnie  a  confirmé  fon  Miniftere  dans  ladite  Eglife  à''/lrj ,  &  re- 
mis à  ladite  Province  de  Xaintonge  le  Soin  de  pourvoir  ladite  Eglife  de  St.  Jean 
4,^Amel*  ff  Ion  fa  Necefficé. 

^  L  V  I  I  L 

.Sur  l*Apel  des  Magiftrats  .  des  Confuls  &  du  Confiftoire  de  Nimts  ,  in- 
terj.eisé  jaontre  le  Synode  (\u  ff^uf  Imou^doe  ,  tenu  à  Maz^res,  par  lequel  le 
Sr-  Charnier  lv;ur  ctoit  rcfufé  pour  Piofclleur  en  Théologie  ;  aiant  examine 
ics  bewatisJcii  U  Ifs  Prçtetitiaas  des  Députés  du  Baj  Languedoc  ,  &  les  Op- 
pofitip.ns  dêfdits  Mfgiitrits  Si  Confuls, avec  celles  du  Conliftoire  &  de  l'A- 
4ïademie  de  MintAuhan  :  le  Syn  'de  du  Hattt  Languedoc  ajant  auflifait  dédui- 
re ks  R.aiibos  de  fon  Refus  ,  par  les  Dcpuiés  dc^  ladite  Province  •■,  la  Cxim. 
pagnjc,  pouj"  ne  riçu  altcrcf  daas  kdite  Académie  de  Montauban,  a  Confir- 
mé 


T  E  N  U    A    A  L  A  I  s.  i;^ 

me  la  Vocarion  dudic  Sr.  Chantier  ,  dans  le  Miniftere  &  dans  la  Charge  de 
ProfclTeur  en  Théologie  ,:&  elle  exhorte  lefdits  Magiftrars  &  Confuls,  de  mê- 
me que  ladite  Eglife  &C  Ville  de  Monrauban  ,  de  donner  du  Contentement 
aadit  Sieur  Charnier  ,iÇix\  qu'il  pui-flè  Gontirtuer  fes  Travaux  au  milieu  d'eux 
avec  plus  de  Joie  &  de  Fruit. 

L  I  X. 

L'Apel  de  l'Egliie  de  Caën  Se  de  Senitat  ,  contre  \f  Synode  de  Nor^ 
mattdie,  touchant  quelques  Deniers  attribués  au  Colege  de  ladite  Provin- 
ce ,  a  été  renvoie  au  premier  Coloque  qui  s'aflemblera  dans  Ufle  de 
France. 

L  X. 

Sur  l'Apel  de  l'Eglifc  de  Pons  ,  interjette  contre  un  Décret  du  Synode  du 
Vivarea:.  ,  tenu  à  Château-neuf ,  ordonnant  que  le  Sr.  de  la  Motte  ferviroit 
comme  Pafteur  de  ladite  Eglife,  celle  de  ^l^/r^^e-/ conjointement ,  contre  le  Gre 
de  ladite  Eglife  de  Saint  Pons,  &  que  la  fomme  de  80.  Livres  ,  qui  avoit  été 
affignée  ,  par  la  même  Province  ,  aux  deux  Eglifes  enfemble  ,  demeureroit 
à  celle  de  Mirahel  feule  :  la  Compagnie  aiant  Egard  aux  Dificultés  6c  Em- 
pêchemens  qui  le  rencontrent  dans  l'Exercice  du  Miniltcre  dudit  Sieur  de  la 
Motte  ,  audit  Lieu  de  Saint  Pons  ,  enjoint  au  Coloque  d'Anhenas ,  de  pour- 
voir ledit  Sieur  de  la  Motte  d'une  autre  Eglife  ,  par  Echange,  6c  de  donner 
un  autre  Pafteur  à  ladite  Eglife  de  Saint  Pons  &  de  Mirabel ,  ce  que  faifant 
elles  demeureront  unies  enfemble,  &  jouiront  de  cette  Somme  de  80.  Livres, 
de  la  Subvention  qui  leur  a  été  accordée  par  ladite  Province  ,  pour  l'Entre- 
tien de  leur  Pafteur  :  &  fi  ledit  Coloque  ne  peut  pas  pourvoir  d'une  EgUle, 
ledit  Sieur  de  la  Motte,  les  Choies  demeureront  dans  le  même  Etat  qu'elles 
font  à  prefent  ,  jufqu'au  premier  Synode  de  ladite  Province  ,  &  le  Sieur  de 
la  Motte  ?cv^.  fa  Refidence  à  Mirahel  8c  jouira  de  la  Subvention  qu'il  re- 
çoit maintenant  ,  &  cependant  ladite  Eglife  de  Saint  Pms  lêra  afliftée  8e 
eonfolée  par  les  Palleurs  du  Coloque  de  ladite  Province  tour  à  tour. 
L  X   I. 

Sur  l'Apel  de  quelques  Habitans  de  Saint  Lattrens  d^  Aigoui.e ,  au  Bas  Lan- 
^ttedoc  ,  interjette  entre  quelques  Ordonnances  du  Coloque  de  Nimes  ^  tenu 
à  Aimariues  ,  au  mois  de  Février  de  la  prefente  Année  i6zo.  &  du  Synode 
du  Bas  Languedoc  ,  tenu  à  Vfez. ,  au  mois  de  Mai  dernier  ,  par  lelquelles  iB 
Sifiur  Gabriel  Tujfan  a  été  rétabli  dans  le  Saint  Minirtere  ,  duquel  il  avoit  été 
Sufpendu  par  le  Coloque  de  Nimes  ,  tenu  à  Aimargues  au  mois  de  Juillcc 
de  l'An  1  619.  fans  que  ledit  Tuffan  fe  foit  julhfié  des  Crimes  dont  il  avoic 
été.accufe  ,  &  pour  kfquels  il  avoit  été  fufpendu  de  fa  Charge  :  les  Dépu- 
tés de  la  '■'rovince  du  Bas  Languedoc  Sc  les  CommiiTaires  du  Coloque  de  AV- 
mes  6c  ledit  Tuffan  ,  aiant  été  entendus  ,  la  Compagnie  a  cenfuré  ladite  Pro- 
vince ,  êc  ledit  Coloque  de  Nima  ,  avec  lefdits  Commiflaires  en  particulieiv 
du  peu  de  Fondement  8c  des  Contradiètions  qu'il  y  a  dans  leurs  Proceduresj 
&  quant  au  Sr.  Tuffan  k  reconnoiflant  coupable  6c  convaincu  de  s'être  trop 
occupé  6c  embarralîé  des  Afaires  de  ce  Siècle ,  contre  le  Précepte  de  \^Apotre, 
&  d'être  tombé  duns  plufieurs  grands  Défauts  ,  elle  l'a  fufpendu  du- Same 

MiniC- 


176         XXIII.   SYNODE    NATIONAL 

Minillere  ,  ôc  lui  en  a  interdit  toutes  les  Foncions  ,  jufqu'au  tems  du  Syno- 
de National  prochain,  par  lequel  il  fera  rétabli ,  s'il  y  Bit  voir  ,  par  de  bons 
Témoignages  ,  qu'il  s'eft  conduit  plus  lagement  .  &;  qu'il  a  profité  de  cet- 
te Correction  :  Et  en  Cas  que  le  Synode  National  ne  foit  pas  convoqué 
l'An  1623.  il  pourra  être  rétabli  dans  lii  Charge  par  le  Synode  du  Bas  Lan- 
nuedoc  ,  pour  Icrvn-  hors  du  Coloque  de  Nimes  :  6c  cependant  on  lui  don- 
nera tous  les  Ans  une  Portion  franche  &  excmte  de  tous  Droits  ,  laquelle 
fera  prife  fur  les  Deniers  des  Eglifes  de  ladite  Province;  &  l'Eglile  de  Belle- 
garde  Sc  fes  Annexes  paieront  audit  S'ieuv  Tuf  an  tout  ce  qu'elKslui  doi- 
vent encore  de  fes  Gages  ,  pour  le  tems  qu'il  les  a  fervies  ,  8c  le  Coloque 
de  ladite  Province  fera  exécuter  ce  Décret. 
L  X  I  I. 
L'Apel  interjette  par  l'Eglife  d'Alais  ,  au  Sujet  d'un  Pulpitre  qui  a  été 
pofé  entre  les  Bancs  des  Femmes  ,  &  pour  lequel  on  s'eft  querelc  &  bat- 
tu de  telle  forte  qu'il  y  a  des  Gens  en  Procès  ,  ëc  fulpendus  de  la  Sainte  Cè- 
ne pour  cela  ,  n'étant  pas  en  Etat  de  pouvoir  être  difcuté  maintenant  >  eft 
renvoie  au  Coloque  d'Vfeii,  dans  le  Bas  Languedoc. 

AVERTISSEMENT. 


Toutes  les  Provinces  auxquelles  cette  Compagnie  donnera  des  Portions 
Surnuméraires  ,  dans  la  Diftnbution  Générale  ,  Icront  obligés  de  rendre 
Compte  ,  au  Synode  National  prochain  ,  de  l'Emploi  qu'elles  en  au- 
ront tait. 

MATIERES     GENERALES. 

Article  I. 

LA  Compagnie  aiant  été  avertie  des  Divifions  extraordinaires  qu'il  y  a  dans 
le  Bas  Languedoc  ,  à  Caule  du  grand  Nombre  des  Pafteurs  qui  aflîftent 
aux  Aflemblées  Politiques  l'rovincialcs  ,  &  en  gênerai  des  Inconvcniens  qui 
furvicnnent  pour  les  Dcputations  des  Pafteurs,  au  Sujet  des  Afaires  Politi- 
ques ,  8c  principalement  en  Cour  ,  &  voulant  remédier-  à  ce  Defordre  qui 
attire  du  Blâme  fur  le  Saint  Minirtere,&  détourne  les  Pafteurs  de  leurs  Fon- 
dons,au  grand  préjudice  de  leur  Troupeau  qu'ils  abandonnent  ,  elle  défend 
à  tous  les  Pafteurs  de  ladite  Province  6c  autres  ,  d'accepter  déformais  aucu- 
ne Dépuration  en  Cour  ,  ni  même  de  la  Part  des  Grands  ,  ou  vers  les 
Grands  :  Et  quand  aux  Affemblées  Provinciales  Politiques ,  elle  exhorte 
ladite  Province  du  Bas  Languedoc,  d'y  députer  plutôt  par  Coloqucs  que  par 
Eglifes ,  5c  prie  l'Aflemblée  Générale  prochaine  de  confirmer  ce  Règlement , 

& 


T  E  N  U    A    A  L  A  I  s.  ,77 

&  de  décharger  tous  les  Pafteurs  des  Afaires  Politiques  ,  autant  qu'il  fera 
pcflible.  Finalement  elle  enjoint  au  Synodes  Provinciaux  d'avoir  l'Oeil  fur 
les  Pafteurs  qui  auront  accepté  de  telles  Dcputations  ,  &  de  les  pourfuivrc 
par  des  cenfures  jufqu'à  la  Sufpenfion  de  leur  Miniftere  :  &  fi  les  Synodes 
Provinciaux  négligent  de  faire  obferver  ce  Décret  ,  les  Synodes  Nationaux 
les  porteront  à  faire  leur  Devoir  par  toutes  les  Voies  qu'ils  jugeront  les  plus 
convenables. 

I  I. 

Les  Sieurs  Boucheron  ,  Pafteur  de  la  Begandiere  &  Joli  d'Ebenes  ,  avec  les 
Sieurs  Bernard  &  du  Put  Anciens,  ont  été  nommés  pour  Examiner  les  Com- 
ptes du  Sieur  Ducandal ,  Receveur  General  des  Deniers  de  la  Libéralité  du 
ILoi. 

I  I  I. 

Les  Sieurs  de  la  Rivière  &  de  Juigni  ,  avec  les  Sieurs  de  la  Begaudiere 
4^Ei>enes  ,  Pafjuet  ,  de  Bonct^ues  &  foli  Anciens  ,  ont  été  nommés  pour  re- 
cevoir les  Comptes  des  Académies  6c  des  Coleges ,  &  pour  en  faire  le  Raport 
à  cette  Compagnie. 

Le  Synode  National  de  HVr/aiant  donné  Charge  à  quelques  Députés  de 
diverles  Provinces,  de  s'emploier  conjointement  avec  les  Sieurs  Députes  Gé- 
néraux en  Cour  ,  pour  faire  paier  au  Sieur  Ballot ,  les  Sommes  dont  il  eft: 
redevable  aux  Eglifes  ,  lefquels  ,  fuivant  le  Pouvoir  qui  leur  en  fut  donné, 
aiant  remis  le  Soin  de  cette  Afaire  au  Confiftoire  de  Paris  ,  qui  en  a  Remis 
tous  les  Mémoires  6<  donné  la  Commiffion  aux  Sieurs  Guidon  8c  Du-JJeau  , 
lefquels  ont  promis  de  travailler  audit  Recouvrement  ,  pour  lequel  ils  ont 
déjà  fait  quelques  Procédures  :  La  Compagnie  a  aprouvé  8c  confirmé  la  Pro- 
curation qui  leur  a  été  donnée  par  lefJits  Sieurs  Députés  Généraux  Se  par  le 
Confiftoire  de  ladite  Egliie  ,  les  a  remercié  de  leur  Peine  ,  &  prié  de  conti- 
nuer cette  Pourfuite  :  6c  pour  leur  témoigner  fa  Reconnoiflance  elle  ordon- 
ne qu'ils  prendront  deux  mille  Livres  des  premiers  Deniers  qu'on  recevra 
de  la  Somme  de  vint-quatre  mille  Livres  ,  au  Paiement  de  laquelle  ledit  Sr. 
Pâlot  a  déjà  été  condamné  ,  en  Faveur  defdites  Eglifes  ,  auxquelles  lefdits 
Sieurs  Guidon  &  DnijfeaH  tiendront  Compte  du  furplus  de  ladite  Somme  de 
2.4000  Livres  :  Et  s'il  arrivoit  que  ladite  Somme  de  24000.  Livres  ne  fut 
paiée  par  ledit  Sieur  Pâlot ,  ladite  Somme  de  deux  mille  Livres  qui  leur  a  été 
oétroiée  ,  pourra  être  prife  fur  les  plus  clairs  Deniers  qu'on  recevra  dudit 
Sieur  Pâlot  :  Et  quant  aux  autres  Sommes ~que  ledit  Sieur  Pâlot  doit  aux 
Eglifes^ ,  la  Compagnie  en  accorde  un  Qiiart  audits  Sieurs  Guidon  &  Duif- 
fian  ,  à  la  Charge  de  faire  les  Pourfuites  neceffaires  à  leurs  Fraix  &  Dépens, 
lans  Efperance  de  les  recouvrer  fur  lefdites  Eglifes  :  Et  au  Cas  que  lefdits 
Sieurs  Guidon  &iDeiiJJeau  ne  veuillent  pas  accepter  ces  Conditions,  &  conti- 
nuer leurs  Pourfuites  fur  ce  Pied  là  ,  ils  feront  rembourfcs  des  Fraix  qu'ils 
ont  faits  jufqu'ici  félon  le  Compte  qu'ils  en  produiront  de  bonne  Foi  ,  au 
Confiftoire  de  l'Eglife  de  Privas  ,  lequel  en  donnera  Avis  à  toutes  les  Prp- 
vinces  ,  6c  fera  conjointement  avec  les  Sieurs  Députés  Généraux  ,   le  Par- 

T^ime  11.  Z  tage 


178  XXIII.  SYNODE    NATIONAL 

lage  &  la  Diftribution  des  Papiers  qui  concernent  les  Sommes  qui  revien- 
nent à  chaque  Province  ,  afin  qu'elles  faflent  cette  Pouriliite  chacune  en  leur 
r.articulicr,  comme  elles  le  jugeront  convenable  &  expédient. 

Enfuite  de  la  Délibération  prife  dans  ceSynode,  touchant  ce  qui  refte  dû 
aux  Eglilcs  par  le  Sr.  Pâlot ,  la  Compr'-gnie  a  j-talié  une  Procuration  iiujouT'^ 
d'hui  lo.  de  Novembre, pardevant  un  Notaire,  laquelle  a  été  mife  entre  k* 
mains  des  Députés  de  la  Province  de  rijle  de  France,  pour  être  délivrée  aux 
Sieurs  Guidon  ^D ut jfeiiH,(\\i^mà  ils  auront  convenu  &  itipulé,  par  Ade pu- 
blic, qu'ils  aprouvent  la  Convention  Eiite  par  cette  Compagnie  ,  avec  Pro- 
mefle  de  s'emploier  à  faire  la  Pourfuice  contre  ledit  Sr.  Pâlot,  l'uivant  les  Con- 
ditions fpecifiées  dans  ledit  Accord. 

V  î. 
Puilquc  la  Corruption  des  Mœurs  6c  la  Diflblu tien  qu'on  voit  maintenant, 
parmi  toutes  fortes  de  Perfonncs  ,  dans  ce  Roiaume  ,  nousjfouvnit  un  puU- 
fant  Motif  de  nous  humilier  devant  Dieu,  afin  de  prévenir  tes  Jugcmenspar 
toutes  fortes  de  Témoignages  de  Repcntance  ,  &  que  le  pitoiable  Change- 
ment arrivé  dans  les  Eglifcs  du  Bearn ,  unies  avec  nous  ,   &  dans  plufieurs 
autres  de  diverfes  Provmces  ,  nous  menace  de  quelques  funcftcs  Suites  ,  il 
a  été  ordonné  que  cette  Compagnie  célébrera  un  Jeune  Public  ,  avec  P£^- 
fe  de  ce  Lieu  ,  le  14.  de  Novembre  qui  fera  Samedi  prochain  ,  &  que  tou- 
tes les  Eglifes  Reformées  de  ce  Roiaume  le  cekbrçroot  auili  le  premier  Jcu- 
di.du  Mois  de  Mars  de  l'année  prochaine. 
VII. 
La  Province  de  Normandie  demandant  un  Règlement  plus  particulier  que 
celui  de  notre  Difcipline  ,    pour  la   Réception  des  Propofans  ,  attendu  les 
grands  Inconveniens  qui  furviennent  tous  les  jours  ,  lorfqu'ils  font  reçus  au 
Saint  Miniftere  ,   fans  qu'on  ait  une  parfaite  ConnoilTance  de  leurs  Inclina- 
tions ,  de  leurs  Moeurs ,  ôc  de  toutes  leurs  bonnes  &  mauvailès  Qualités  ,  par 
des  Témoignages  Autentiques  de  leur  Conduite  :  La  Compagnie  ne  jugeant 
pas  qu'il  foit  neceflairc  de  faire  de  nouveaux  Regleraens,  pour  cela,  enjoint 
•à  toutes  les  Provinces   d'obferver  bien  exactement  ceux  qui  font  dans  la 
Difcipline  Ecclefiaftique  ,  &  dans  les  Aûes  des  Synodes  Nationaux  ,  pour 
n'impofer  pas  légèrement  les  Mains  à  des  inconnus  ,  ôc  parce  que  les  fufdits 
Inconveniens   proviennent  fort  fouve.it  des  Témoignages   avantageux  qui 
font  donnés  aux  Ecoliers  par  les  Docteurs  &  Profefleurs  des  Académies  , 
ils  feront  avertis  de   n'en  donner  aucuns ,    à  l'avenir  ,    par  Faveur  ,    ni 
contre  la  Vérité  :  6c  pour  éviter  d'autant  mieux  tous  les  Abus   fur   cette 
Matière  ,    il  cil  expredement  défendu  aux  Provinces  de  recevoir  les  Pro- 
pofans étrangers  ,    ni  aucun  autre,  fans  la  Requilltiou  formelle  Se  le  bon 
Tenioignage  de  la  Province  d'oii  :1s  fortcnt. 
VIII. 
Le  Sieur  DneatuUl  ne  fournira  de  l'Argent  à  Perfonne  ,  dans  les  Aflem- 
blées  Politiques  ,  fans  une  Refcription  du  Receveur  de  la  Province  où  ladi- 
te Aflèmblée  fe  tiendra  ,  ni  fans  en  avoir  reçu  Ordre  des  Synodes  Provin- 
ciaux 


T  E  N  U     A    A  L  A  I  s.  179 

ciaux,  à  Défaut  de  quoi  on  n'allouera  point  dans  fes  Comptes  les  Sommes  qu'il 
aura  fournies  de  fon  propre  Mouvement  fans  l'Aveu  defdits  Receveurs ,  ôc 
fans  l'Ordonnance  defdits  Synodes . 

I  X. 
Les  Deniers  de  la  Libéralité  du  Roi  ,  ne  feront  point  emploies  à  d'autres 
Ufages  qu'à  ceux  auxquels  ils  font  deftinés  par  la  Diftribution  des  ^^j'nodes 
Nationaux,  qui  les  doivent  afllgneraux  Pafteurs&à  leurs  Veiives  &  Familles 
quand  elles  font  pauvres ,  comme  aulîî  pour  les  Fraix  des  Synodes,  quand  les 
Eglifcs  n'ont  pas  le  Moien  d'y  envoicr  des  Députés  à  leurs  propres  Dépens. 

Sur  le  Règlement  demandé  par  la  Province  du  PeiUtu  ,  pour  déterminer 
l'Age  que  doivent  avoir  les  Enfans  des  Palteurs  lors  qu'ils  feront  reçu  pour 
Etudians  entretenus  par  les  Provinces  i  la  Compagnie  remet  cela  à'^la  Pru- 
dence des  Coloquea  Sc  des.  Synodes  Provinciaux,  félon  l'Ordonnance  du  Sy- 
node National  de  Saint  Matxent. 

X  I. 

Le  Sieur  fajMes  Sjhner,  s'ctant  picfenté  devant  cette  Compagnie ,  com- 
me il  avoit  fait  au  Synode  National  de  Fitré  ^  avec  des  Lettres  des  Sei- 
gneurs de  la  Republique  de  Eeme  ,  requérant  au  Nom  du  Sieur  Sjbner 
fon  Père  ,  d'être  rembourfé  d'une  groOe  Somme  de  Deniers  dûë  au  feu 
Sieur  Starmius  ^  Père  de  la  Femme  dudit  Sr.  Sybner  ;  la  Compgnic  lui  a  re- 
montré derechef  ,  qu'il  ne  paroit  point  dans  aucune  des  Pièces  qu'il  pro- 
duit, que  nos  Eglifcs  fe  foicnt  obligées  au  Rembourfementdefdites  Som- 
mes ,  mais  que  ces  Obligations  concernent  le  feu  Roi  Henri  le  Grand 
d'heureufe  Mémoire,  &  Monficur  le  /'rince  de  Condé ;  c'cll  pourquoi  on  en- 
volera cette  Reponce  par  Ecrit  auxdits  Seigneurs  de  la  République  de 
Berne ,  en  Conilderation  dcfquels  on  a  donne  audit  Jai^nes  Sybner  la  Som- 
me de  Cent  Livres  ,  pour  les  Fraix  de  fon  \^o!i)gc  ,  en  déclarant  que 
nos  Synodes  ne  donneront  plus  jam-.ris  aucune  Choie  pour  cela. 

X  r  1. 

Attendu  que  pluficurs  Egliies  fè  voient  tous  les  jours  en  Danger  de  laif- 
fcr  périr  leurs  Troupeaux ,  parce  qu'elles  n'ont  pas  le  Moien  a'entretenir 
des  Pafteurs  ,  toutes  les  Eglifes  ,  qui  défirent  l'Avancement  du  Règne 
de  Jefrs-Cbrifl  ,  font  exhortées  de  travailler,  autant  qu'elles  pourront, 
à  établir  quelques  Fonds  ,  foit  par  Donnations  entre  Vils  ,  ou  par  Legs 
Teftamentaircs  ,  foit  pat  d'autres  Moiens  convenables  ,  afin  que  le 
Trefor  Sacré  du  Miniftere  de  la  Parole  de  Dieu  ,  puillè  toujours  être 
confervé  au  milieu  d'elles  ,  &  que  la  Pollcnté  des  Fidèles  foit  inftruite 
Se  Confirmée  dans  la  Connoiflànce  de  la  Vraie  Religion. 

Le  Sieur  Dncandal  fe  trouvera  au  prochain  Synode  National  ,  afin  d'avoir 
PAprobation  de  fa  Commiffion  par  le  Député  General  de  nos  Eglifes,  &  les 
Sieurs  Députés  Généraux  prendront  Garde  que  ladite  Commiffion  ne  foit 
pas  changée  en  Titre  d'Ofice  :  6c  ledit  Sieur  Ducandal  eft  auffi  prie  d'aver- 
tir les  Provinces  du  Tems  auquel  il  donnera  aux  Commis  particuliers  des 
Z  2  Pro- 


jSo  X  XI II.  s  y  N  ode  N  AT  ion  al 

Provinces  ce  qui  leur  doit  être  paie  pour  chaque  Quartier  Sc  de  la  Somme, 
qu'il  leur  aura  fournie  ,  &  des  Relcriptions  qu'il  leur  aura  mifes  en  main 
Et  pour  la  Vérification  des  Quittances  qu'il  fera  à  l'avenir  des  Deniers  des 
Pafteurs  ,  elle  fe  fera  avec  les  Sieurs  Députés  Généraux  en  Cour ,  conjoin- 
tement avec  le  Confiftoire  de  l'Eglife  de  Paris  ,  oii  avec  ceux  qui  feront 
députés  par  ledit  Confiftoire  ,  pour  cet  Efet ,  afin  que  la  Vérification  des 
Comptes  dudit  Sieur  Dticandal  foit  faite  cnfuite  par  la  Produccion  de  fes 
Quittances  aux  Synodes  Nationaux  ,  dans  chacun  defquels  il  fera  femblable- 
ment  apparoir  de  la  Diligence  qu'il  aura  faite  pour  avoir  le  Paiement 
des  Refcriptions  Sc  des  Affignations  qui  lui  auront  été  données  ,  kf- 
quelles  a  Défaut  de  Paiement ,  il  reprendra  dans  fes  Comptes. 
X  I  V. 

La  Province  des  Seveties  aiant  demandé  qu'il  foit  défendu  aux  Notaires , 
failant  Profeflîon  de  la  Religion,  de  procéder,  comme  ils  font  dans  ladite  Pro- 
vince, à  la  Donnation  des  Corps  par  des  Contrats  de  Mariage  qu'il  font  entre 
des  Parties  qui  font  de  diferente  Religion  ,  jufqu'à  ce  que  le  Confiftoire  du 
Lieu  en  ait  euConnoilTance  :  La  Compagnie  remet  à  ladite  Province,  Seaux 
autres  qui  ont  cette  Coutume,  d'en  faire  tel  Règlement  qu'elles  jugeront  être 
convenable  pour  l'Edification  des  Fidèles. 
X   V. 

Le  Règlement  fait  dans  la  Province  de  Xaintonge  ,  pour  exclurre  de  la 
Charge  des  Modérateurs,  dans  un  Synode  Provincial,  ceux  qui  auront  prefidé 
dans  un  Synode  précèdent ,  6c  de  la  Deputation  à  un  Synode  National, ceux 
qui  auront  été  au  Synode  National  immédiatement  précèdent ,  à  été  improu- 
vé &  cafte  ,  pour  laifler  aux  Synodes  Provinciaux  la  Liberté  de  nommer 
ceux  qu'ils  voudront  ,  6c  ceux  qu'ils  jugeront  plus  capables  ,  ou  plus 
propres  à  exercer  l'une  Sc  l'autre  Charge ,  félon  la  Difcipline  Eccefiaftique. 

Js.     \      I. 

Sur  la  Demande  de  la  Province  de  Bourgogne  ,  s'il  eft:  plus  expédient 
de  faire  les  Eleélions  des  Modérateurs  au  Synodes  ,  8c  les  Deputaiions 
à  haute  Voix  qu'à  bafle  :  La  Compagnie  juge  que  pour  éviter  plufieurs 
Inconveniens ,  il  cft  plus  utile  de  faire  lefdites  Elections  Sc  Deputations  à 
bafle  Voix. 

XVII. 

Sur  la  Demande  de  la  Province  du  Dauphiné  ,  fi  un  Miniftre  peut  exer- 
cer la  Charge  de  Profefl'eur  en  Philofophie  avec  le  Miniltere  :  La  Compagnie 
juge  que  ces  deux  Emplois  ne  font  pas  convenables  enfemble. 
X  V  I  l  I. 

D'autant  que  chaque  Eglife  eft;  obligée  de  donner  une  Penfion  fixe  à  fes  Paf- 
icurs,  ce  ne  feront  point  eux  qui  manieront  les  Deniers  de  l'Oétroi  du  Roi  ^ 
mais  les  Confiftoires,  dont  les  Eglifes  pourvoiront  auffi  aux  Fraix  des  Synodes 
&  des  autres  Affcmblécs  ,  tant  pour  détourner  ce  qui  pourroit  donner  Occafion 
de  blâmer  les  Pafteurs,  que  pour  les  décharger  du  Soin  des  Ataires  Temporel- 
les, &  empêcher  qu'ils  ne  foient  p;is  interrompus  dans  leurs  Exercices.  La 
Compagnie  charge  les  Synodes  ProviaciAux  de  s'informer  de  la  Conduite  de 

ceux. 


TENU    A    AL  AI  S.  î8j 

ceux  qui  feront  autrement ,  pour  les  corriger  par  toutes  les  Cenfures  Ecclefiafti- 
ques ,  en  prenant  garde  que  ce  Règlement  n'empêche  pas  néanmoins  que  les 
Pafteurs  ne  puiilênt  recevoir  les  Deniers  de  l'06troi  pour  en  rendre  Compte  à 
leurs  Eglifes ,  lors  qu'ils  voudront  les  recouvrer  gratuitement,  fans  faire  aucune 
Corivention  avec  lefdites  Eglifes  pour  en  tirer  du  Profit. 
X  I  X. 

Les  Provinces  font  exhcwtées  de  faire  faire  des  CoUeftes  dans  toutes  les  Egli- 
fes ,  pour  les  Pauvres  perfecutés  du  Marquifat  de  Saluées ,  &  ce  qui  s'en  re- 
cueillira  fera  envoie  à  L/o« ,  entre  les  Mains  du  Sieur  Grac. 
X  X. 

Toutes  les  Eglifes  feront  des  Regiftres  de  ceux  qui  meurent  ,auffi  bien  que 
des  Mariages. 

XXI. 

Les  Pafteurs  &  Profefleurs  de  l'Eglife  de  Geaeve  ,{cront  pries  de  ne  ^x:rmet- 
tre  point  que  l'on  y  imprime  de  Nouvelles  Verfions  Françoifes  de  la  Bible  ,  ni 
que  l'on  change  aucune  Chofe  dans  la  Liturgie  ,  mais  que  s'ils  ont  quelques 
Obfervations  à  publier  fur  la  Verfion  reçue  ,  ils  les  faflênt  imprimer  feparé- 
ment ,  après  en  avoir  donné  Avis  aux  Eglifes  de  ce  Roiaumc  ,  6c  reçu  leur 
Réponfe. 

XXII. 

Sur  la  Demande  qui  a  été  faite,  par  la  Province  du  PoiBou,dt  drefler  un  For- 
mulaire d'Excommunication  plus  étendu  que  celui  qui  eil;  dans  la  Difcipline, 
parce  qu'il  y  a  maintenant  une  li  grande  Corruption  de  Mœurs ,  parmi  toutes 
fortes  de  Perfonnes ,  qu'on  eft  obligé  d'emploier  fort  fouvent  ce  Remède  de 
l'Excommunication  :  La  Compagnie  a  trouvé  bon  de  drefler  pour  cet  Efet  le 
Formulaire  fuivant. 

FORMULAIRE   D'EXCOMMUNICATION 

Pour  corriger  les  Impenitens. 

,,  A  y«"Es  Frères,  voici  la  quatrième  fois  que  N.  N.  pour  avoir  commis  Scc. 
„  i.Vl&  s'être  montré  Impénitent  &  Contempteur  de  toutes  les  Admonitions 
,,  qui  lui  ont  été  faites  plufieurs  fois,  fclon  la  Parole  de  Dieu  ,  a  été  luipendn 
,,  de  la  fainte  Cène  du  Seigneur,  laquelle  Sufpenfion  £c  fes  Caufes  vous  ont  été 
„  notifiées,  pour  vous  porter  à  joindre  vos  Prières  avec  les  nôtres,  afin  qu'il 
„  plût  à  Dieu  de  ramolir  la  Dureté  de  fon  Cœur  ,  &  le  toucher  de  Repenran- 
„  ce ,  en  le  retirant  du  Chemin  de  la  Perdition  :  Mais  puis  qu'après  l'avoir  fi 
„  long-tems  fuporté ,  prié ,  exhorté  ,  menacé  Se  adjuré  de  fe  convertir  à  Dieu, 
„  par  tous  les  Moiens  qui  l'auroient  dû  exciter  à  la  Repentance,  il  perfeveie 
„  dans  fon  Impenitence  ,  &  lé  révolte  contix  Dieu  par  une  Obftination  d'En- 
„  durcillèment ,  &  foule  aux  pieds  ia  Parole  &  l'Ordre  qu'il  a  établi  dans  fon 
„  Eglife  ,  &  fe  gloiifiant  de  fon  Péché  eft  caufe  que  l'Eglilè  eil  troublée  de- 
„  puis  fi  long-tems  ,  &  que  le  faim  Nom  de  Dieu  eft  blafphemé  :  Nous  Mi- 
„  niftres  de  h.  Parole  de  l'Evangile  de  feftis-Cbrifi ,  que  Dieu  a  armés  d'Armes 
Z  3  „  Spiri- 


i$2  XXIII.    SYNODE    NATIONA  L 

„  SpiiitucUcs ,  puifiaiitês  de  par  Dieu  à  la  Dcftruftion  des  Forterefics  qui  s'o- 
„  pofcnt  contre  lui ,  auxquels  le  Fils  Eternel  de  Dieu  a  donne  la  Puiflàncc  de 
,j  lier  2c  de  délier  fur  la  Terre ,  dëckrant  que  ce  que  nous  aurons  lié  fur  la 
„  Terre  iera  lié  dans  le  Ciel  :  voulant  nettoicr  la  Maifon  de  Dieu  &  délivrer 
„  TEglifc  de  tout  Scandale ,  Se  glorifier  le  Nom  de  Dieu  en  prononçant  Ana- 
„  thème  contre  le  Méchant  :  au  Nom  &  par  l'Autorité  du  Seigneur  /efas ,  de 
„  l'Avis  des  Paftcufs  &  Anciens  aflêmblés  ici ,  fie  du  Conlîlloire  de  cette  Egli- 
„  fe  de  &:c-  Avons  retranché  &  retranciions  ledit  N.  de  la  Communion  de  l'E- 
„  gliie  ,  6c  l'excommunions  &  ôtons  de  la  Société  des  Fidèles  ,  afin  qu'il  vous 
,,  ibit  comme  unPaien  fie  Peager,&  qu'il  foit  en  Exécration  &  Anutheme  parmi 
„  tous  les  Vrais  Fidèles ,  que  la  Prelcncc  &  Compagnie  Ibit  tenue  pour  Conta- 
„  gieufe  ,  &  que  fon  Exemple  {iiifilTe  vos  Eiprits  de  Fraieur,  &  vous  faflë 
„  trembler  fous  la  Main  puifliinte  de  Dieu,  puisque  c'eft  une  Chofc  horrible 
„  de  toml^er  entre  les  Mains  du  Dieu  Vivant.  Laquelle  Sentence  d'Excom- 
„  munication  le  Fils  de  Dieu  ratifiera  ëc  lui  donnera  Eficacc,jufqu'àce  que  le 
,,  Pécheur  ,  confus  &  abbatu  devant  Dieu ,  lui  donne  Gloire  par  fa  Conver- 
„  fion ,  Si  que  délivré  des  Liens  de  Satan ,  qui  l'enveloppent ,  il  pkure  fon 
,1  Péché  avec  des  Larmes  de  Repentance.  Priés  Dieu ,  Frères  bien  aimés , 
„  qu'il  ait  Pitié  de  ce  miferable  Pécheur ,  &  que  ce  Jugement  horrible,  lequel 
,,  nous  prononçons  contre  lui  avec  Regret  &  grande  Triftefie  de  Cœur  ,  par 
„  l'Autorité  du  Fils  de  Dieu ,  ferve  à  l'humilier ,  &  à  faire  entrer  dans  le  Che- 
„  min  du  Salut  ,  une  Ame  qui  s'en  eft  égarée.  yimeH  ^men.  Maudit  eft  ce- 
„  lui  qui  fait  l'Oeuvre  du  Seigneur  lâchement.  Amen.  S'il  y  a  quelqu'un 
„  qui  n'aime  point  le  Seigneur  Jefus-Chrtfi  qu'il  jioit  Aiutheme  :  Maranathai 
Amen. 

X  X  I  I  r. 
La  Province  de  Xaintongè  aiant  demandé  Avis  comme  on  fe  doit  comporter 
envers  ceux  qui  fe  pourvoient  aux  Cours  desParlemens,par  des  Apellations  com- 
me d'Abus,contre  les  Ordonnances  8c  les  Cenfurcs  Ecclefiaftiques  ;  La  Compa- 
gnie enjoint  aux  Synodes,  aux  Coloques  fie  aux  Conilftoires, de  procéder  con- 
tre de  telles  Perfonnes  comme  contre  des  Rebelles  à  la  Dilcipline  Ecclefialli- 
què,  par  toutes  fortes  de  Cenfures ,  jiifqu'à  l'Excommunication,  après  avoir 
auparavant  mis  cnUlage  toutes  les  Voies  de  Douceur ,  &  emploie  de  faintes  Re- 
montrances pour  ramener  ces  Perfonnes  à  leur  Devoir ,  &  peur  les  obliger  à  fe 
foumettre  aux  Ordres  6c  aux  Reglemcns  de  l'Eglife. 
XXIV. 
Sur  la  Remontrance  fiiite  dans  ce  Synode  National ,  qu'il  fliloit  penfer  aux 
Moiens  d'empêcher  que  les  Ar?Ktyiiens,  qui  ont  troublé  les  Pais-Bas ,  ne  fc  glif.- 
faflént  dans  ce  Roiaume  :  La  Compagnie  aiant  reçu  cette  Propofition  comme 
Louable ,  Juite  &  Neceflàire  pour  la  Paix  de  l'Eglife  2c  l'Entretien  de  la  Pu- 
reté dans  la  Doftrine ,  6c  pour  affermir  de  plus  en  plus  nôtre  Union  avec  toutes 
les  Eglifes  Reformées,  elle  a  jugé  que  comme  la  Maladie  des  Eghfes  des  Pais- 
lias  nous  avertit  de  penfer  à  nous ,  il  eft  necellhire  que  nous  travaillions  à  préve- 
nir ce  Mal  par  les  mêmes  Moiens  dont  ils  fc  font  fervis  pour  le  diflîner.  C'eft 
pourquoi,puis  que  le  Synode  National  de  Dordrccht,  convoqué  par  l'Autorité 

le 


T  E  N  U    A    A  L  A  I  s.  185 

le  fagc  Confcil  &  la  Vigilance  des  très  Illuftres  Seigneurs  les  Etats  Généraux  de 
touccs  les  Provinces  Unies  de  leur  Gouvernement ,  auquel  Synode  ont  aufîî  af- 
filie plulieurs  Grands  Théologiens  des  autres  Eglifes  Reformées,  a  été  &;  eft 
encore ,  dans  tous  les  Pais-Bas ,  un  puifîànt  Remède  pour  ôter  la  Corruption 
de  i'Eglifc ,  &  }X)ur  en  arracher  les  Herefies  contraires  au  Dogme  de  la  Predef- 
t:  nation ,  &  aux  autres  Articles  qui  en  dépendent  ;  La  Compagnie ,  après  l'In- 
voCMion  du  Nom  de  Dieu  ,  a  voulu  que  les  Canons  dudic  Synode  de  Dordrecht 
fuùciit  lus  en  pkm  Synode,  ce  qui  aiant  écé  foie,  &  après  en  avoir  examiné 
fore  attentivement,  &  bien  i^elc,  tous  ies  Articles  ,  ils  ont  été  reçus  &  aprouvés 
d'un  Conlèntemeiit  unanime  ,  comme  très  conformes  à  la  Parole  de  Dieu ,  Se 
à  la  Conifllon  de  Foi  de  nos  Eglifes ,  les  aiant  trouvé  dreHes  avec  beaucoup  de 
Prudence  ,  &c  très  popres  à  découvrir  les  Erreurs  des  Arminiens  ,  &  à  confon- 
dre tous  ceux  qui  les  foutiennent.  C'cft  pourquoi  les  Pafteurs  &  les  Anciens 
Députés  qui  compofcnt  cette  Aiîèmblée  ont  juré  &  protefté,  chacun  à  Part, 
qu'ils  conicntent  à  cette  Doétnne  ,  &  qu'ils  la  détendront  de  tout  leur  Pouvoir 
jufqu'au  dernier  Soupir  de  leur  Vie  :  duquel  Serment  la  Forme  &  la  Teneur 
icront  ajoutées  à  la  fin  de  cet  Article,  pour  rendre  ce  Serment  d'autant  plus 
Authentique  &  inviolable, qu'il  doit  être  confirmé  par  toutes  les  Provinces  :  Sc 
afin  qu'il  leur  foie  rendu  plus  Notoire ,  la  Compagnie  a  ordonné  qu'il  fera  im- 
primé &  joint  aux  Canons  dudit  SyiK>de  de  Dordrecht ,  pour  être  lu  &  publié 
dans  tous  les  Synodes  Provinciaux ,  &  dans  toutes  les  Académies ,  qui  le  feront 
siprouver ,  jurer  6c  (igner,  par  les  Pafteurs  &  les  Anciens  ,  de  même  que  par  les 
Profellèurs  i>C  les  Regens ,  ôc  par  tous  ceux  qui  voudront  être  reçus  au  faint 
Miniftere ,  ou  dans  quelcune  des  Charges  des  Profeflèurs  de  nos  Académies.  Et 
fi  quelcun  rejette,  en  tout  ou  en  partie,  la  Doélrine  contenue  dans  ledit  Synode, 
&  décidée  par  fes  Canons,  ou  refufe  de  pi'éter  ledit  Serment  de  Confentement 
ou  d'Aprobation  ,  la  Compagnie  ordonne  qu'il  ne  foit  reçu  dans  auame  Char- 
ge Ecclefiaftique  ou  Scholaltique.  De  plus  k  Compagnie  exhone  ,  par  les 
Eninulles  de  la  Mifericorde  de  Dieu ,  Se  par  le  Sang  de  l'AUiancc  ,  tous  ceux 
auxquels  la  Charge  des  Ames  cft  commife ,  qu'ils  marchent  enfemble  d'un  mê- 
me Pied  ,  qu'ils  s'ablliennent  des  Qudlions  vaines  &  curieufes  ,  qu'ils  ne 
fouillent  point  dans  le  Conièil  Secret  de  Dieu  au  de-là  des  Termes  de  fi  Paro- 
le ;  qu'ils  ignorent  plutôt  les  Cbofes  cachées  que  de  s'ingérer  dans  celles  qui 
font  illicites ,  &  qu'ils  fallènt  fervir  toute  la  Doétrine  de  la  Predcftination  à  la 
Pratique  des  Vertus ,  à  la  Confolation  des  Ames ,  au  Repos  des  Confciencçs , 
&  à  l'Etude  de  la  Pieté,  afin  que  par  ce  Moîen  toute  Occafion  de  Contcfta- 
tion  foit  levée.  Se  que  nous  demeuiions  unis  dans  une  même  Foi  avec  nos  Frè- 
res des  Pats-Bas  ,  &  avec  les  autres  Eglifes  qui  foiit  hors  de  ce  Roiaume , 
comme  foûtcnam  avec  -elks  un  même  Combat,  alîàiilis  par  les  mêmes  Enne- 
mis, &  apellés  à  une  même  Efperance,  en  fepts-Chri[i  Nôtre  Seigneur,  auquel, 
avec  le  Père,  Sc  le  Saint  Efprit,  foit  Honneiu-  Sc  Gloire  ,aux  Siècles  des  Siè- 
cles. Amen, 


FOR- 


i^        XXIIL  SYNODE    NATIONAL 
FORMULAIRE    DU    SERMENT 

Gui  doit  être  prête  dans  tons  les  Synodes  Nationaux  &  Provinciaux  i- 
"  comme  il  l'a  été  dans  celui-ci. 

JE  N.  jure  &  promets  devant  Dieu,  &  cette  fainte  Aflemblée,  que 
je  recois,  aprouve  8c  embraflè , toute  la  Doftrine  enfeignée  &  décidée 
,         par  le  Synode  National  de  Dordrecht  ,  comme  entièrement  conforme 
à  la  Parole  de  Dieu,  &  à  !a  Confeflion  de  nos  Eglifes,  c'eft  pourquoi  je 
,  jure&promets'deperfevercr  durant  ma  Vie  dans  la  Profeflionde  cette  Doc- 
\\  trine,  6c  de  la  défendre  de  tout  mon  Pouvoir ,  &  de  ne  m'éloigner  jamais  de 
cette  Règle  dans  mes  Prédications,  ni  en  enfeignant  dans  les  Coleges  ou 
"  Académies,  ni  dans  mes  Ecrits  ou  Converfations ,  ni  en  aucune  autre  Ma- 
",  niere     foit  en  Public  ou  en  Particulier  :  &  je  déclare  auffi  6c  protefte  que 
\-,  je  rejette  Se  condanne  la  Doélrine  àcs  Arminiens ,  parce  qu'elle  fait  dépen- 
dre l'Eleâion  du  Fidèle  de  la  Volonté  de  l'Homme  ,  Sc  attribue  tant  de 
",  Pouvoir  à  fon  Franc  Arbitre  qu'elle  anéantit  la  Grâce  de  Dieu  ,  6c  parce 
,,  qu'elle  deguife.le  Papifme  pour  établir  le  Pelagianifme ,  6c  renverfer  toute 
„  la  Certitude   du  Salut.     Voilà   pourquoi  je  renonce  à  tous  ces  Dogmes. 
,,  Ainfi  Dieu  veuille  m'aider ,  6c  m'être  Propice,  comme  je  jure  devant  lui 
„  ce  que  deflus  ,  fans  aucune  Ambiguité,  ni  Détour,  ni  Rétention  Men- 
„  taie. 

XXV. 
Sur  ce  que  le  Commis  du  Sieur  Ducandal  a  reprefenté  que ,  plufieurs  Dé- 
putés dans  ce  Synode  n'aiant  aucunes  Lettres  Synodales,  par  lefquclles  il  foit 
requis  de  leur  fournir  ce  qui  leur  peut  être  neceflaire  pour  les  Fraix  de  leur 
Voiage  ,  les  Commis  des  Provinces  pourroient  faire  quelque  Dificulté  de 
lui  tenir  Compte  de  ce  qu'il  a  baillé  à  chacun  defdits  Députés ,  pour  les  fuf- 
dits  Fraix  :  La  Compagnie  a  ordonné  que  les  Commis  des  Provinces  feront 
obligés  de  recevoir  pour  Argent  comptant  les  Promefles  defdits  Députés 
concernant  lefdits  Fraix ,  6c  d'en  pafler  des  Quittances  valables  ,  à  la  De- 
charge  dudit  Sieur  Ducandal,  fur  les  premiers  Deniers  qu'il  aura  à  fournir 
aux  Eglifes  defdites  Provinces. 

XXVL 
Les  Députés  aux  Synodes  Nationaux  aporteront  déformais  le  Rôle  des 
Eglifes  £c  des  Pafteurs  qui  les  fervent  actuellement ,  fignés  par  les  Modéra- 
teurs 8c  les  Scribes  des  Synodes  Provinciaux  ,  à  Défaut  de  quoi  on  n'y  au- 
ra point  d'Egard  ,  quand  on  fera  la  Diftribution  des  Deniers  de  la  Libéralité 
du  Roi, 


MATIE- 


T  E  N  U    A    A  L  A  I  s.  x8f 

MATIERES     PARTICULIERES. 

Article  I. 

LE  Sieur  'Gafpard  Martin  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Saillant  en  Dauphiné, 
aiant  reprefemé  la  Perte  qu'il  a  faite  dans  Plmpreflion  de  fon  Livre ,  in- 
titulé Le  Capucin  Reformé ,  duquel  Ouvrage  les  Libraires  de  Genève  aiant  tire 
un  plus  grand  nombre  d'Exemplaires  que  celui  dont  ils  avoient  convena 
avec  ledit  Sieur  Martin,  il  eft  demeuré  chargé  de  ceux  qui  lui  ont  été  don- 
née pour  les  Fraix  de  ladite  Impreffion  qui  a  été  faite  à  fes  Dépens  ,  le  Pu- 
blic a  été  fourni  de  ces  Exemplaires  que  lefdits  Libraires  ont  fait  tirer  6c  dé- 
biter furtivement  à  l'Infçù  &  au  Préjudice  dudit  S\t\iï  Martin:  La  Compa- 
gnie aiant  Egard  aux  Peines  qu'il  a  foufertes  pour  la  Profeffion  de  la  Vérité, 
&  au  Fruit  de  fes  Ecrits  ,  de  même  qu'à  fon  Indigence ,  lui  a  oftroié  une 
Portion  franche,  jufqu'au  Synode  National  prochain,  outre  la  Penfion  or- 
dinaire que  PEglife  de  Saillant  lui  donne  ■■,  6c  en  même  Tems  le  Sieur  Tnrre- 
tin  eft  prié  par  cette  Compagnie  de  s'emploier  auprès  defdits  Libraires  àtGe- 
«fz/tf,pour  les  porter  à  reparer  le  Tort  qu'ils  ont  fait  audit  Sieur  Martin,  par 
la  Diltribution  des  Livres  qu'ils  ont  fait  imprimer  Se  veadre  d'une  Maniè- 
re Frauduleufe. 

I  L 

Le  Sieur  Jaques  de  la  Planche,  aiant  heureufement  fervi  l'Eglife  de  Dieu 
pendant  vint-fix  Ans ,  en  Provence  ,  6c  fe  trouvant  maintenant  prefque  pri- 
vé de  la  Vûë,  6c  fort  incommodé  ,  tant  par  une  grande  Dificulté  de  Ref- 
piration  que  par  diverfes  autres  Incommodités,  provenant  des  Travaux  qui 
ont  épuile  fes  Forces ,  6c  de  la  Caducité  de  fon  Age  décrépit ,  le  Synode  de 
ladite  Province  touché  de  fon  Etat  de  Soufrance  l'a  difpenfé  des  Fonctions 
du  faint  Miniftcrc,  &  lui  a  donné  des  Témoignages  fort  honorables  de  fes  bons 
Services  6c  de  fa  Conduite  régulière  ;  mais  attendu  qu'il  eft  deftitué  des  Moiens 
ucceflaires  pour  fa  Subfiftance  dans  fa  Vieilleflè  ,  6c  aiant  fait  connoitre  fes 
Befoins  à  cette  Compagnie,  elle  lui  a  donné  une  Portion  franche  ,  laquelle 
fera  mife  par  le  Sieur  Dncandal  entre  les  Mains  du  Sieur  Gras  à  Lion  ,  pour 
la  lui  faire  tenir  dans  le  Lieu  où  il  fera  fa  Demeure ,  6c  on  lui  a  donné  pre- 
ientement  la  Somme  de  trente-lix  làvres,  pour  les  Fraix  de  fon  Voiage. 
III. 

Le  Sieur  Jean  Paul  /'(?rr/«,Pafteur  de  l'Eglife  de  Nions  en  Dauphine',  s'étant 
prefenté  devant  cette  Compagnie ,  pour  lui  rendre  Compte  de  l'impreffion  de 
l'Hiftoire  des  fraudais  Si  ^ll>tgeois,ikamn  déclaré  qu'il  eft  maintenant  occupé 
à  écrire  PHirtoire  Univerfelle  de  l'Eglife,  qu'il  fuivra  depuis  le  Commence- 
ment du  Monde  jufqu'à  prefent  j  La  Compagnie  l'aiant  loiic  de  ce  qu'il  en- 
treprend un  il  grand  Ouvrage,  6c  remercié  de  la  Peine  qu'il  a  priiè  de  met- 
tre en  Lumière  ladite  Hiftoire  des  Faudois,  remet  à  fa  Prudence  ScConfcience 
àjugcr  du  Fruit  que  l'Eglife  peut  tirer  de  fes  autres  Ecrits ,  fans  lui  en  pre- 
fcrire  aucune  Neceflité.  Et  fur  ce  que  ledit  Siem  Ferr in  a  reprefenté  qu'il  eft 

Tome  II.  A  a  charge 


i86  XXIII.  SYNODE    NATIONAL 

chargé  d'un  grand  Nombre  d'Enflins,  &  qu'il  fuplie  la  Compagnie  de  don- 
ner au  moins  quelque  Subvention  à  l'un  de  fes  Fils^  lequel  aiant  été  débau- 
ché pnr  les  Je  fuites  &  s'étant  cnfuite  converti,  donne  maintenant  unegran^ 
de  Efperancc  de  pouvoir  fervir  utilement  l'Eglife  de  Dieu  :  La  Province  du 
DaHphiné  eft  exhortée  d'y  avoir  Egard  félon  fa  Charité ,  6c  félon  le  Mérite 
dudit  Sr.  Perrin. 

I  V. 
Sur  la  Demande  du  Sieur  Aviat  ,  de  Ville  Neuve  de  Berg  ,  Doéteur  es 
Droits  ,  prétendant  le  Rembourfement  de  cinquante  Ecus ,  qu'il  dit  avoir 
emploies  pour  les  Eglifes,  quand  il  a  été  Député  par  les  quatre    Provinces 
voiflnes,  à  favoir  du  Bas  Languedoc  ,  du  Dauphiné  ,  des  Sevenes  ,  8c  du  Vi- 
varez.  :  La  Compagnie  a  jugé  que  les  Provinces  ,  par  lefquelles  il  a  été  em- 
ploie, doivent  lui  paier  ce  qui  lui  eft  dû  pour  fa  Quote  Part  ,  &  que  pour 
cet  Efet  leurs  Deniers  feront  arrêtés  entre  les  Mains  du  Sieur  Dxcandal. 
V. 
Le  Sieur  Simeon  Hofits ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  FUle  Neuve  de  Berg  ,  de- 
mandant quelque  Subvention  pour  ladite  Eglife,  tant  à  Caufe  du  Domma- 
ge qui  lui  eft  furvenu  par  les  Troubles  de  Privas ,  que  pour  lesFraix  qu'el- 
le eft  contrainte  de  faire  en  Cour  pour  le  Diferent  du  Confulat  de  ladite  Vil- 
le ;  La  Compagnie  ne!  jugeant  pas  que  les  Deniers  de  l'Octroi  de  Sa  Majefté 
doivent  être  emploies  pour  de  tels  Sujets,  a  néanmoins  recommandé  cette 
Afaire  aux  Sieurs  Députés  Généraux,  pour  en  avoir  Juftice  au  Confeil  du 
Roi^  &  pour  ce  qui  eft  de  la  Necefllté  de   ladite  Eglilé  ,  on  y  aura  Egard 
dans  la  Diftribution  Générale  des  Deniers  de  la  Beneiîcence  du  Roi. 
V  I. 
Le  Sieur  Nacez. ,  Notaire  &  Secrétaire  des  Confuls  de  MontaubAn  ,  au 
Haut  Languedoc ,  demandant  d'être  rembourfé  ,  parles  Eglifes,  des  grands 
Fraix  qu'il  a  fut  pour  fe  faire  rendre  juftice  du  Tort  qui  lui  a  été  fliit  au 
Parlement  de  Touloufe ,  fur  une  Chofe  qui  concerne  l'Infraftion  des  Edits  de 
Sa  Majefié,  &  l'Intérêt  commun  de  nos  Eglifes;  La  Compagnie  exhorte  h 
Province  du  Haut  Languedoc  d'avoir  Egard  au  Dédommagement  dudit  Sieur 
Nacez. ,  &  d'y  pourvoir  charitablement  félon  le  Jugement  qu'elle  fera  de 
l'Importance  de  fon  Afaire. 

VIL 
Les  Magiftrats ,  les  Confuls  >  le  Confeil  &  le  Confiftoire  de  la  Ville  de 
Privas ,  aiant  reprefenté,  tant  par  des  Lettres  que  par  le  Raport  du  Sieur  T,(i- 
vernel^  Ancien  8c  Député  de  leur  Part,  les  grandes  Pertes,  les  Incommodi- 
tés 8c  les  Afliélions  qui  leur  font  furvcnûës  depuis  le  Décès  de  Monfieur  de- 
Chambaud  ,  qui  le  reduifent  aujourd'hui  dans  un  pitoiable  Etat  ,  &  très  di- 
gne de  CompafTion  :  félon  qu'il  eft  aufll  déclaré  par  des  Lettres  du  Synode 
Se  de  l'Aflemblée  Provinciale  du  Vivarez.,  requérant  quelque  charitable  Sub- 
vention, afin  qu'une  Eglife  fi  confiderable  ne  foit  pas  entièrement  defolée: 
La  Compagnie  a  ordonné  que  ladite  Eglife  de  Privas  recevra  prefentement 
la  Somme  de  fix  cens  Livres ,  &  que  toutes  les  Eglifes  de  ce  Roiaumc  fe- 
ïonc  exhortées  par  tous  les  Députés  de  cette  Afl'eioblée,  quand  ils  feront  de 

retout 


T  E  N  U    A    A  L  A  I  s.  1S7 

retour  dans  leurs  Provinces .  d'ouvrir  les  Entrailles  de  leur  Compaffion  pour 
fubvcniraux  Befoins  de  ladite  Eglife  de  Privas,  par  une  Coleéte  générale, 
telle  qu'elles  jugeront  à  propos  de  la  faire  entr'elles ,  dont  les  Deniers  feront 
envoies  aux  Egliies  de  Lion  &  de  Nîmes ,  qui  les  feront  remettre  à  celle  de 
Privas.  On  écrira  auffi  de  la  Part  de  cette  Compagnie  à  Meflleurs  de  Gou- 
vernet ,  de  Montauban  ,  de  la  Charfe  ,  de  Montbrttn  ,  Sc  aux  autres  Parens 
du  feu  Sieur  de  Chambaud ,  pour  les  exhorter  de  prendre  Soin  que  les  En- 
fans  dudit  feu  Sieur  de  Chambaud  ne  foient  pas  détournés  de  la  vraie  Reli- 
gion ,  &  que  pour  les  y  retenir  ils  en  prennent  la  Tutelle ,  félon  les  Loix  de 
ce  Roiaume. 

VIII. 

Les  Chefs  de  Famille  de  la  Religion  Reformée  du  Bailliage  âi*Anrillac  des 
Montagnes  de  la  Haute  Auvergne  ,  demandant  la  Continuation  des  Portions 
qui  leur  furent  accordées  par  les  Synodes  Nationaux  de  Gap  &  de  b  Rochelle , 
h  Compagnie  ordonne  que  la  Portion  qui  a  été  odroiée  à  ladite  Eglife  du  Bail- 
liage ài'AHrtlluc  lui  fera  donnée  franche  Se  exemte  de  tous  Fraix,par  la  Province 
du  Haut  Languedoc. 

I  X. 

Le  Sieur  Cafau. ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  LeiEloure ,  demandant  au  Nom  de  la- 
dite Eglife,  quelque  charitable  Secours  pour  la  tirerde  la  grande  Mifere  &  du 
pitoiable  Etat  où  elle  fe  trouve  réduite ,  &  remontrant  qu'elle  a  Befoin  d'être 
foûtenuë  à  l'avenir  ;  la  Compagnie  compatiflànt  à  l'Etat  de  ladite  Egliie  ,  affi- 
gnera  pour  elle  une  Portion  franche  fur  les  Deniers  de  fon  Contingent ,  dans  la 
Dirtribution  qu'on  fera  pour  les  Eglifes  de  la  Province  du  H^ut  Languedoc: 
&  la  Colede  qui  iè  fera  dans  ladite  Province  du  Haut  Languedoc  &  de  la  Haute 
Guienne  fera  donnée  à  ladite  Eglife  de  Lei^loitre. 
X. 

L'Eglife  de  Tulettes  dans  la  Province  du  Dat/phine',  demandant  quelque  cha- 
ritable Subvention ,  attendu  fa  Pauvreté  &  le  mauvais  Etat  ou  elle  fe  trouve , 
pour  refiller  aux  Ennemis  qui  l'environnent  dans  le  Comtat  renaijfm  où  elle  le 
trouve  enclavée ,  ce  qui  fait  auffi  qu'il  eft  fort  important  à  toutes  les  autres  Egli- 
fes Reformées  de  la  bien  foutenir  :  La  Compagnie  a  ordonne  que  la  Por- 
tion que  ladite  Eglife  de  Tulettes  doit  avoir  comme  les  autres  de  la  Province 
du Dauphtne',  fera  franche,  &  que  de  plus  elle  aura  une  demi  Portion  fran- 
jche  fur  les  Deniers  de  toutes  les  Eglilès  ,  jufqu'aoi  Synode  National  pro- 
chain. 

-XI. 

Laurens  "Jolis  l'un  des  Réfugiés  du  Marquifat  de  Saluées  ,  aiant  aporté  des 
Lettres  de  l'Eglife  de  Guillefires  ,  compofée  de  Réfugiés  dudit  Marquifat ,  par 
lefquelles  elle  demande  qu'on  lui  accorde  une  Portion  des  Deniers  de  Sa  Maje- 
fié ,  pour  entretenir  un  Pafteur  ,  attendu  qu'outre  le  Befoin  particulier  qu'elle 
en  a,  ceux  qui  gemillént  encore  fous  la  Perlècution,  dans  le  Marquifat  de  Sa- 
luées^ &  qui  font  privés  de  la  Prédication  de  la  Piurolc  de  Dieu,  pourroicnt 
itre  attirés  dans  ladite  Eglile  de  GuUleftr-es ,  où  il  fe  feroit  des  Progrès  pour 
l'Avancement  du  Règne  de  Jefus-Chrifi  ;  La  Comt>agnie  a  odroié  une  Por- 
Aa  a  tioa 


i88  XXIII.    SYNODE    NATIONAL 

tion  Surnuméraire  pour  les  Befoins  extraordinaires  de  ladite  Eglife  de  Cmlle- 
lires    laquelle  fera  prife  fur  les  Deniers  communs  des  autres  Eslifes. 
'       '     ^  XII. 

Le  Sieur  Gmngonis  fera  affilié  de  dix  Ecus  fur  la  Portion  des  Deniers  du 
Contingent  de  la  Province  de  Provence ,  6c  pour  ce  qui  eft  de  la  Demande  fixité 
par  le  Sieur  du  Riet ,  Etudiant  en  Théologie ,  il  cil:  ordonne  à  la  Province  du 
Bas  Languedoc  de  pourvoir  à  ion  Entretien,felon  les  Reglemens  faits  par  les  Sy- 
nodes Nationaux ,  ^  cependant  il  recevra  foixante  Livres  des  Deniers  de  la 
Province  du  lias  Languedoc ,  tant  pour  fe  retirer  de  cette  Ville ,  que  pour  s'en 
aller  à  Montauban. 

XIII. 
Antoine  Verdier ,  ci-devant  Prêtre  dans  le  Comtat  (X Avignon ,  a  été  affilié  de 
fix  Livres ,  pour  fe  retirer  à  Grenoble . 

X  i  V . 
L'Ef'lifc  de  St.  Paul  trois  Châteaux  ,  demandant  une  Subvention,  tant  pour 
drefler'une  Ecole  que  pour  achever  de  bâtir  un  Temple  qui  ell  reilé  imparfait, 
a  été  renvoiéc  à  la  Province  du  Dauphine',    laquelle  cit  exhortée  d'avoir  charita- 
blement Egard  à  ladite  Eglife. 

""  XV. 

Le  Sieur  ^ean  Peirer ,  Pafteur  de  l'Eglifc  de  Paillac ,  en  Auvergne\  faifant 
des  Plaintes  au  Nom  de  ladite  Eglife ,  contre  le  Synode  de  la  Province  de  Bour- 
gogne^ de  ce  qu'il  ne  lui  a  pas  donné  les  Portions  qui  lui  ont  été  oftroiées  par 
le  Synode  National  de  Privas ,  &  requérant  d'être  unie  à  la  Province  des  Seve- 
ties,  la  Compagnie,  pour  ce  qui  regarde  l'Union  demandée  par  ladite  Eglife 
de  Paillac ,  avec  ladite  Province  des  Sevenes ,  l'a  renvoiéc  au  Synode  de  Bour- 
gogney ,  auquel  elle  déclarera  Ion  Defir  ,  &  en  fera  drellér  un  Aélc  pour  le  pre- 
fenterau  Synode  National  prochain.  Et  quant  aux  deux  Portions  qui  font 
données  à  ladite  Eglife  de  Patllac ,  l'une  fera  franche  &  déchargée  de  tous  Fraix, 
&  l'autre  fera  de  la  même  Nature  que  celle  des  autres  Eglifes  de  la  Province  de 
Bourgogne. 

La  Compagnie  a  o£troié  aux  Sieurs  Guerin  ,  Reffent ,  Gabet  Se  Mereurin ,  là 
Somme  de  48  Livres ,  à  favoir  1 2.  Livres  à  chacun  pour  la  Dépenfe  qu'ils  ont 
faite  dans  ce  Lieu ,  pendant  huit  jours  qu'ils  y  ont  fejourné  par  Ordre  de  ladite 
Compagnie ,  qui  enjoint  au  Sr.  Ducandal  de  leur  paier  ladite  Somme ,  en  la  ti** 
rant  de  la  Maflc  des  Deniers  communs  des  Eglifes. 
XVII. 
Le  Sieur  Blevet ,  aiant  remontré  de  la  Part  de  PEglife  d'Is-fm-Tille ,  qu'el- 
le a  été  obligée  de  faire  une  grolî'e  Dépenfe  pour  les  divers  Changemens  des 
Pafteurs  qui  lui  ont  été  donnés  par  la  Province  de  Bourgogne ,  laquelle  ne  veut 
point  lui  fournir  aujourd'hui  les  Moiens  Necellàires  pour  entretenir  le  Sieur 
Blevet  fon  Pafteur  :  La  Province  de  Bourgogne  ell  exhortée  d'y  pourvoir ,  6c 
pour  cet  effet  il  lui.eft  enjoint  de  donner  à  PEglife  d'*Is-fur-Ttlle  une  Portion  & 
demi  des  Deniers  de  la  Libéralité  du  Roi ,  jufqu'à  ce  qu'elle  fe  puiflè  rembour- 
fer  des  Fraix  pour  kfdits  Changemens  de  l'jifteurs. 

xvm.  Le 


T  E  N  U    A    A  L  A  I  s.  iga 

XVIII. 

Le  Sieur  Jaques  Joli  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Millau  ,  aiant  reprefenté 
qu'outre  l'Entretien  de  fa  Famille  propre  qui  l'epuilî'e,  il  eft  maintenant  fort 
furchargé  par  celle  de  Ion  Frère  ,  qui  eft  deftitué  des  Moiens  necelîàires 
pour  l'entretenir  :  La  Compagnie  pour  témoigner  fa  Charité  &  fa  Compaf- 
fion  envers  lui,  déclare  qu'elle  donne  un  Portion  Franche  &  Surnuméraire  à 
lai  Province  du  Haut  Languedoc, -pour  la  diftribuer  audit /^^af/ /<;/« ,  jufqu'au 
Synode  National  prochain  ;  Et  quant  aux  Papiers  qui  concernent  les  Aftea 
Ecclefiaftiques  produits  par  le  Sieur  HeElor  Joli ,  ils  ne  lui  feront  point  ren- 
dus ,  mais  on  les  gardera  pour  en  difpofer  félon  qu'il  fera  ordonné  par  cette 
Compagnie. 

X  I  X. 

Sur  les  Demandes  de  l'Eglile  d'//o«Vf  ,  faites  par  le  Sieur  le  Blanc  fon  Pa- 
fteur :  La  Compagnie  a  ordonné  que  l'Afaire  de  ladite  Eglife  d'Ifoire  fera 
recommandée  aux  Sieurs  Députés  Généraux  en  Cour  :  &  que  les  Portions 
aflignées  à  ladite  Eglife  ôi'IJfoire  ,  6c  à  celles  des  Montagnes  à"" Auvergne, 'çzx 
le  Synode  de  Vitré  ,  leur  feront  continuées  jufqu'au  Synode  National  pro- 
chain i  mais  quant  au  Colege  pour  lequel  ces  Eglifes  là  demandent  une  Sub* 
vention  ,  on  ne  peut  rien  changer  à  l'Ordonnance  du  Synode  de  ritré , 
non  plus  qu'à  ce  qui  regarde  l' Etabli flement  d'un  Nouveau  Colege  en 
Auvergne  ,  jufqu'à  ce  que  Dieu  ait  augmenté  le  Nombre  de  leurs 
Eglifes. 

XX. 

L'Eglife  de  ISeaune  eft  chargée  de  contenter  le  Sieur  Blevet  ,  qui  l'a  ci-- 
devant  fervie  comme  Pafteur  ,  &  de  lui  paier  tout  ce  qu'elle  lui  doit  ,  avant 
qu'elle  foit  pourvue  d'un  autre  Miniftre. 
XXI. 

L'Eglife  de  MarÇeilh  8c  le  Sieur  RelJent  fon  Pafteur  ,  fe  plaignant  que  les 
Deniers  qui  leur  ont  été  oârroiés  par  les  Synodes  Nationaux  precedens  ne 
leur  ont  pas  tous  été  paies,  &  que  la  l'rovince  de  Provence  leur  en  retient  une 
Somme  confiderable  ,  par  Ordre  du  Confeil  Académique  de  Nîmes  ,  nom- 
mé par  le  Synode  du  Bas  Languedoc ,  fuivant  le  Pouvoir  qu'il  en  avoit  reçu 
du  Synode  National  de  Vitré  :  La  Compagnie  a  chargé  les  Sieurs  Joli ,  De- 
henes,  &  Bojleroi  ,  de  voir  lefdits  Comptes  ;  ce  qu'aiant  fait  ils  ont  trouvé 
que  ladite  Province  de  Provence  eft  redevable  audit  Sieur  Re(fent  de  la  Som- 
me de  feize  cens  vint-trois  Livres  ,  feize  fols  ,  dix  deniers,  pour  tout  ce  qu'il 
peut  prétendre  jufqu'au  15.  de  Septembre  de  l'An  i6iy.  fans  y  comprendre 
les  Droits  du  Receveur  de  ladite  Province  i  Sur  quoi  il  a  été  ordonné  qu'el- 
le paiera  audit  Sieur  Rejfent  la  Somme  de  cinq  cens  Livres  en  Deniers  réels, 
&  que  le  furplus  montant  à  1 123.  Livres  ,  16.  fols  ,  10.  Deniers  ,  lui  fe- 
ra paie  en  Deniers  ou  Acquits  valables,  dans  la  prochaine  A flémblée du  Co- 
loque  qui  fe  tiendra  à  Gap  ,  &  ledit  Coloque  eft  autorile  pour  faire  la  Véri- 
fication des  Quittances  dudit  Paiement  ,  6c  pour  régler  le  Compte  des  Fraix 
que  ledit  Reijent  demande  pour  des  Procédures  faites  à  Grenoble  6c  ailleurs , 
contre  la  fufdite  Province  ,  laquelle  lui  paiera  aufli  la  Somme  de  trente  Li- 
Aa  5  yres 


I90  XXIIL  S  Y  N  O  D  E  N  A  T  I  O  N  A  L 

vres  pour  la  Depenfe  qu'il  a  faite  au  fujet  de  l'Execution  de  l'Ordonnance  du 
Coûfeil  Académique  de  Nimes. 

XXII. 
La  Compagnie  aiant  remarqué  plufieurs  Défauts  dans  la  Conduite  des  Egli- 
fes  de  Provence  ,  tant  pai"  les  Ades  de  leurs  Synodes  qui  lui  ont  été  prefen- 
tés  )  que  par  les  Informations  particulières  qui  en  ont  été  faites ,  fuivant  la 
Commiflîon  qui  en  avoit  été  donnée  ,  par  le  Synode  de  Fine  ,  à  la  Provin- 
ce du  Bas  Languedoc  ,  il  a  été  trouvé  bon  ,  pour  y  remédier  à  l'avenir,  de 
dreflèr  le  Règlement  fuivant  «  lequel  on  enjoint  à  ladite  Province  de  Pr#- 
vence  d'obferver  exaûenlent,  en  toutes  fes  Parties- 

CANONSDU    REGLEMENT 

Fait  four  les  Synodes  de  Provence. 

I .  T    E  Synode  Provincial  de  Provence  ne  fe  feparera  point  qu'il  n'ait  de- 
I  i  figné  le  Lieu  du  Synode  fuivant  ,   &  l'Eglife  qui  aura  le  Droit  de  le 
convoquer  en  marquera  le  Tems  ,  par  l'Avis  de  deux  Cglifes  voifines. 

z.  Aucun  de  ceux  qui  n'auront  pas  des  Lettres  d'Envoi  de  leur  Confi- 
ftoire  ,  de  quelle  Qualité  ou  Condition  qu'ils  foient  ,  ne  pourront  entrer 
dans  les  Aflemblées  fynodales  que  lorfqu'ils  y  feront  apellés  ,  mais  on  ex- 
horte les  Confidoircs  de  recevoir  des  Gentils-hommes  dans  la  e  harge  d'An- 
ciens ,  afin  qu'ils  puiflent  être  députés  auxdits  Synodes. 

3.  Ceux  qui  feront  députés  aux  Ailemblèes  fynodales  ,  n'y  traiteront  que 
des  Afaires  purement  Ecclefiaftiques. 

4.  Les  Charges  Synodales  feront  tellement  diftribuées  que  toute  Matière 
de  Jaloufie  ,  d'Envie  &  de  Difcoide  ,  foit  ôtce. 

5".  Les  Secrétaires  des  Synodes  n'en  coucheront  point  les  Articles  en 
Forme  de  Procès  Verbaux  ,  ni  en  Termes  de  Palais  ,  mais  avec  fimpli- 
cité  &  Brièveté. 

6.  Les  Députés  ne  fe  fepareront  point  qu'après  que  tous  les  K&zs  feront 
mis  au  net  ,  lus  &  fignés  dans  chaque  Séance. 

7.  Pour  les  Matières  Pécuniaires,  on  fuivra  les  Rcglemens  desSynodesNa- 
tionaux  ,  qui  portent  que  les  A pellations  faites  pour  cela  feront  rcnvoiées  à  la 
Province  prochaine  ,  pour  quelque  Somme  que  ce  f -it  :  à  l'Ocafion  de  quoi 
on  exhorte  les  Palteurs  de  ne  s'abfcnter  pas  de  leurs  Eglifes  pour  ces  fortes 
d'Afaires  ,  fans  une  très  grande  Neccflité  ,  mais  d'envoier  leurs  Comptes 
nets,  dans  les  Lieux  oii  iis  adreflcront  leurs  Apellations  ,  &  de  prendreaufli 
garde  à  ne  fe  rendre  jamais  Solliciteurs  des  Procès,  s'ils  n'y  font  pas  contraints 
par  quelque  Necefiité  très  urgente. 

8  Parce  que  le  Nombre  des  Pafteurs  de  la  Province  n'eft  pas  fufifmt 
pour  drefler  trois  Coloques,  &  qu'il  y  a  des  Inconvcniens  à  n'en  avoir 
que  deux,  lorfqu'il  furvicnt  quelque  controverfe  entre  un  Coloque6c  l'autre, 
lefdits  l'aftcurs  fe  reuniront  dans  un  feul  Synode  ,  julqu'à  ce  que  Dieu  au- 
gmente leur  Nombre. 

9.  Pour 


TEN  U    A    A  L  A  I  s.  191 

9.  Pour  procurer  l'Obfervation  de  ces  Canons  dans  la  fufdite  Province  , 
le  Sieur  Brunier  Pafteur  de  l'Eglife  à^Vfez.  fe  trouvera  au  premier  Sy- 
node de  Provence  ,  &  toutes  les  fois  qu'on  y  convoquera  un  Synode  ,  la- 
dite Province  en  donnera  Avis  à  celle  du  Bas  Languedoc  8c  à  celle  du 
Dauphiné ,  afin  que  quelques  Pafteiirs  de  l'une  &  de  l'autre  puiflent  être 
députés  audit  Synode  ,  comme  il  fe  pratique  entre  les  autres  Provinces  , 
pour  entretenir  une  mutuelle  Communication  ,  &  une  bonne  Correfpon- 
dance. 

X  XI  r  r. 

Les  Dificukés  qui  fe  font  rencontrées  fur  la  Propofition  de  reiinir  lesEgli- 
Jês  de  Provence  avec  celles  de  la  Province  du  Bas  Lang^ftedoc ,  ou  avec  celles 
du  Dauphiné  ,  aiant  fait  juger  qu'on  ne  fauroit  y  reiiffir  maintenant ,  5c  aiant 
confideré  d'autre  Part  que  le  Nombre  des  Eglifes  &  des  Pafteurs  qui  font 
en  Dauphiné  eft  fort  grand,  &  qu'il  femble  qu'à  Caufc  de  la  Proximité,  une 
Partie  pourroic  être  commodément  jointe  à  la  Province  de  Provence  ,  pour 
y  former  un«6ynode  compofé  d'un  Nombre  confiderable  de  Pafteurs ,  ladi- 
te Province  du  Dauphiné  eft  exhortée  d'examiner  quelles  de  leurs  Eglifes 
peuvent  être  facilement  unies  avec  celles  de  ladite  Province  de  Provence,  pour 
en  faire  le  Raport  au  Synode  National  prochain. 
XXIV. 

L'Eglife  de  Severac  aiant  fait  demander  par  le  Sieur  de  Cahufac,c]u''\\  plût 
à  cette  Compagnie  de  lui  donner  Confeil  touchant  ce  qu'elle  doit  faire  con- 
tre ceux  qui  la  veulent  priver  des  Exercices  du  Saint  Miniftere,  pour  l'En- 
tretien duquel  elle  demande  aufli  du- Secours  :  On  a  recommandé  à  la  Pro- 
vince du  Haut  Languedoc  de  pourvoir  à  fes  Befoins  par  quelque  Subvention, 
&  on  écrira  aux  Sieurs  Députés  en  Cour  ,  de  travailler  pour  faire  ceflér  les 
Vexations  qu'on  fait  à  ladite  Eglife 

XXV. 

Sur  la  Demande  du  Sieur  Paul  Dode ,  ci-devant  Pafteur  de  l'Eglife  de  Sr. 
Jean  de  Bardonnanche  ,  depofé  du  Saint  Miniftere  par  la  Province  des  Seve- 
nes  ,  requérant  d'être  rétabli  ,  fuivant  l'Efperance  qui  lui  en  avoit  été  don- 
née par  un  Décret  du  Synode  tenu  à  la  Sale  ,  qui  fut  révoqué  par  le  Syiio- 
de  de  la  même  Province,  tenu  depuis  à  Meyrvez,,  où  l'on  vérifia  les  Crimes  pour 
lefquels  il  a  été  depofé  :  La  Compagnie  a  confirmé  ladite  Sentence  de  De- 
pofition,  Se  après  lui  avoir  interdit  toutes  les  Fonétions  du  Saint  Miniftere,  el- 
le l'a  exhorté  de  s'attacher  à  une  autre  Profeffion ,  fans  Efperance  d'être  ja- 
mais rétabli  dans  fa  Charge  Paft orale. 

XXVI. 

Sur  la  Plainte  faite  par  l'Eglife  de  Paris,  de  ce  qu'aiant  jufqu'ici  libéralement 
cédé  aux  Eglifes  de  Clfle  de  France  ,  de  Picardie  8c  de  Champagne  ,  les  qua- 
tre Portions  oftroiées  à  fes  Pafteurs,  lefdites  Provinces  les  veulent  retenir  abib- 
lument  ,  fans  en  permettre  aucune  Difpofition  à  l'Eglile  de  Paris  ;  la  Com- 
pagnie  a  jugé  que  ,  félon  la  Diftribution  fiiite  par  les  Synodes  Nationaux  , 
lelHites  Portions  appartiennent  à  l'Eglife  de  Paris  ;  c'eft  pourquoi  on  les 
remet  à  fa  Difpofition  :  mais  elle  eft  néanmoins  priée  d'en  uler  encore  à  l'a- 


î9î         XXIII.    SYNODE    NATIONAL 

venir  avec  la  même  Charité  qu'elle   a  fait  jufqu'ici ,   pour  le  foulagement 
des  pauvres  Eelifes  defdites  Provinces. 
^  XXVII. 

Le  Sieur  Pilautis  ,  aiant  prefenté  des  Lettres  de  l'Aflemblée  de  Loudun  , 
<^ui  le  recommander  celle-ci  ,  afinque  les  Portions  qui  lui  ont  étéoftroiées, 
par  le  Synode  National  dcFttré,  lui  foient  continuées;  la  Compagnie  ,  fui- 
vant  le'  Jugement  dudit  Synode  de  Fitre  ,  n'a  pas  reconnu  que  les  Eglifes 
en  gênerai  ibicnt  obligées  de  lui  donner  une  telle  Rccompcnce  ,  ni  que  les 
Deniers  Dcftincs  pour  le  Soulagement  des  pauvres  Egliies  ÔC  des  Pafteurs  , 
doivent  être  emploies  à  de  pareils  Ufagcs,  attendu  même  la  grande  Neceffité 
de  la  pliÀpart  defdites  Eglifes  ,  néanmoins  elle  ordonne  que  ledit  Sieur  Pi- 
lautis recevra  les  quatre  Portions  qui  lui  ont  été  données  par  le  Synode  de 
ritré,  iufqu'au  premier  iour  de  l'Année  prochaine  i6zi. 

■^  ^      ^  X  X  y  1 1 1. 

Le  Sieur  de  Lul^ac  aiant  comparu  ici  pour  rendre  Raifon  des  Caufes  pour 
lefquelles  il  n'exerce  pas  fon  Miniftere  dans  l'Eglife  de  Privas  ,  fuivant  la 
Vocation  :  la  Compagnie  aiant  examiné  toutes  les  Procédures  fur  lefquelles 
le  Coloquc  de  Privas  a  donné  une  Sentence  de  Sufpenfion contre  lui,  laquel- 
le a  été  depuis  confirmée  par  le  Synode  du  Fivarcz.  ;  Et  ledit  Sieur  àcLnbac 
aiant  produit  fes  Defenfes  contre  les  Accufations  de  fes  Dénonciateurs  :  les 
Preuves  fur  lefquelles  lefdites  Accufations  6c  Juftifications  font  fondées  ne 
paroifliint  pas  allés  claires  ,  ladite  Sentence  de  Sulpenfion,  &  toutes  les  Pro- 
cédures qui  en  dépendent ,  ont  été  renvoiées  au  prochain  Coloque  du  Falen- 
îinois  ,  dans  la  Province  du  Dauphine  ,  où  les  Sieurs  de  la  Cojîe  &  du  Port 
Dauphinois  ,  &  le  Sieur  Richard  du  Ftvarez.  fe  trouveront  pour  faire  de  nou- 
velles Informations  ,  Se  pour  entendre  particulièrement  le   Sr.  de  Couches, 
Minillre  de  Tournon  de  Privas ,  aux  Fraix  de  la  Province  à\iFtvc.rez.,(\m  fe- 
ront taxés  par  le  Coloque  du  Falentinois  ,  afin  que  ledit  Sieur  de  L«^.jf  puif- 
fe  être  abfous  ,  ou  condanné  par  l'Autorité  du  prefent  Synode  ,  tant  fur  les 
Choies  qui  ont  dcja  été  mifes  en  avant  ,que  fur  celles  qui  feront  produites  de 
nouveau,  &  mêmes  par  le  Confiftoire  de  l'Eglife  de  Privas,  qui  ne  manquera 
pasde  porter  audit  Coloque  tous  les  Aélcs  Ecclefiaftiques  qui  ont  été  faits  fur 
cette  Matière  ,  afin  que  le  Saint  Miniltere  foit  déchargé  de  tout  Blâme  :   Et 
en  Cas  que  ledit  Sieur  de  Labac  foit  jullifié,il  ne  pourra  pas  néanmoins  fer- 
vir  aucune  des  Eglifes  de  la  Province  du  l'ivarez.. 
XXIX. 
Sur  la  Demande  des  Gouverneurs  ,  des  Magiftrats  ,  des  Confuls  8c  du 
Confiftoire  de  la  Ville  à''Orange  ,  requérant  que  le  Miniftere  du  Sieur  Cham- 
hrun  leur  foit  oéVroié  ;    les  Gouverneurs  ,  Magiftrats  ,  Confuls  &:  Con- 
fiftoire de  l'Eglile  de  Nir/ies  ,  aiant  reprefcnté  le   Droit  qu'ils  prétendent 
avoir  fur  la  Perfonne  &  le  Miniftere  dudit  Sr.  Chambrun  ,  on  a  entendu  les 
Députés  de  la  Province  du  Dauphiné  &  du  Bas  Languedoc  ,  &  en  particulier 
ledit  Sieur  Chambrun  ,  demandant  d'être  mis  en  Liberté  ,  parce  que  les  fré- 
quentes Maladies  qu'il  a  foufertes  depuis  deux  Ans  ,  l'ont  empêché  de  rem- 
plir tous  les  devoirs  de  fa  Charge  ;    La  Compagnie  voulant  avoir  Egard  à 

l'Etat 


T  E  N  U    A    A  L  A  I  s.  195 

l'Etat  Se  aux  Befoins  de  l'Eglife  d'Or<««|f  ,  lui  a  accordé  ledit  SkurdeCham- 
brun  pour  Pafteur  ,  à  Condition  néanmoins  qu'il  fervira  encore  l'Eglife 
de  Nîmes,  jufqu'à  ce  qu'elle  foit  pourvue  d'un  autre  Miniftre  qui  iupplée  au 
Miniftere  dudit  Sr.  Chambran. 

XXX. 

Sur  les  Lettres  de  Monfieur  le  Prince  d'Or^Kj-f  &  des  Curateurs  de  l'U- 
niverfité  6c  Bourguemaîtres  de  la  Ville  de  Leyde  ,  requérant  que  le  Sieur  Ri- 
vet foit  confirmé  dans  la  Charge  de  Profefl'euren  Théologie  de  ladite  Uni- 
verfité  ,  ou  pour  toujours,  ou  au  moins  jufqu'au  Synode  National  prochain  : 
la  Province  du  PoiHhh  aiant  donné  fon  Conlcntemcnt  conditioncl ,  pourl'E- 
tabliflement  dudit  Sieur  Rivet  dans  ladite  Univerfité  ,  Se  les  Chefs  de  Fa- 
mille de  l'Eglife  de  Thouars  s'oppofant  à  la  Prolongation  du  Terme  de  deux 
Ans  accordes  ,  par  ladite  Eglife  ,  audit  Sieur  Rivet  ,  pour  fervir  dans  la- 
dite Académie  de  Leide  ,  La  Compagnie  fiiiiant  un  très  grand  Cas  de  la  Re- 
commandation d'un  Prince  qui  s'eft  tant  acquis  du  Mérite  dans  toutes  les 
Eglifes  Reformées  ,  Se  de  l'Union  des  Eglifcs  des  Pais-Bas  avec  les  nôtres, 
elle  a  accorde  ledit  Sicur  Rivet  pour  deux  Ans  à  ladite  Académie  de  Leide ^ 
&  après  qu'ils  leront  expirés  il  retournera  dans  fon  Eglife  ,  fuivant  la  Con- 
vention qu'il  en  a  fait  avec  elle. 

X  X  X  L 

Sur  la  Requifition  du  Sicur  Marmet ,  touchant  l'Etat  où  il  fe  trouve  ré- 
duit i  la  Compagnie  ,  connoillant  fon  Zèle  6c  fa  Pieté  ,    lui  a  donné  la  Li- 
berté  de  fe  retirer  ,  pour  exercer  fon  Miniftere  oîi  il  le  jugera  plus  convena- 
ble pour  fa  propre  Confolation  tic  l'Edification  de  l'Eglife. 
X  X  X  I  L 

Sur  la  Demande  du  Sr.de  la  Perrière,  ci-devant  de  l'Ordre  des  Chartreux^ 
lequel  aiant  renoncé  au  Papifme  ,  fliit  maintenant  Proftflîon  de  la  vraie  Re- 
ligion ,  &  demeure  en  ^ujoh  dans  le  Lieu  de  fa  NaifTance  :  La  Compagnie 
exhorte  ladite  Province  de  lui  continuer  1  Entretien  de  huit  fols  par  jour 
en  Confideration  de  fon  Age  8c  de  fi  Qualité  ,  fuivant  l'Oclroi  qui  lui 
en  avoit  été  fait  ci-devant.  Se  qui  a  été  révoqué  en  partie.  De  plus  la 
Province  de  Bretagne  dont  il  eft  forti ,  Cc  qui  l'a  recommandé  à  celle  d''An- 
joH  ,  lui  fournira  tous  les  Ans  un  Habit  aflorti  depuis  la  Tête  jufqu'au 
Pieds. 

XXXIII. 

L'Eglife  de  Montauhan  aiant  demandé  que  le  Sieur  Jojîon  ,  qui  lui  avoit 
été  prêté  pour  fix  mois  ,  par  la  Province  du  Haut  Languedoc  ,  8c  qui  a  été 
rapeîlé  par  l'Eglife  de  Cafires  ,  avant  que  ce  tems  fût  expiré  ,  lui  foit  don- 
ne ,  pour  quelques  mois  de  plus  ,  £c  que  fi  leur  Neceffité  continue,  le  Sr.  de 
Garijjiles  leur  foit  prêté  :  La  Compagnie  faifant  Réflexion  à  l'Importance 
Se  à  la  NcccfTité  de  ladite  Eglife^a  ordonné  que  ledit  Sieur  Jefion  lui  fera  en- 
core prêté  pour  trois  nwis  ,  Sc  pour  ce  qui  eil  du  Sieur  de  Gnrijfoles,  nonob- 
ftant  les  Remontrances  qu'il  a  faites  pour  n'être  pas  diftrait  du  Service  de 
l'Eglife  de  Pui-Lturens  .  il  fervira  aufli  l'Eglife  de  Aiontauban  pendant  fix 
mois  ,  au  bout  defquels  lefdits  Sieurs  Jofton  8c  Garijfoles  fe  retireront  dans 

Tome  IL  Bb  leurs 


194  XXIII.    SYNODE    NATIONAL 

leurs  Eglifes  ,   fans  cjue  lefdits  Sieurs  de  Montanban  puiflent  faire  aucunes 
Conventions  particulières  avec  eux. 

XXXIV. 

La  Plainte  faite  par  le  Sieur  Cappel ,  Profefleur  en  Langue  Hebraique 
dans  l'Académie  de  Saumur  ,  touchant  quelques  Deniers  dont  il  fe  trouve 
redevable  pour  un  certain  Ecolier  nommé  au  Dite  ,  qui  lui  fut  recomman- 
dé par  l'Eglife  de  Bourdeaux  ,  Sc  qui  a  été  entretenu  par  la  Province  de  la 
Bajje  Guienne  ,  eft  renvoi  ée  à  ladite  Province  ,  ou  à  l'Eglife  de  Bourde  aux  , 
avec  Exhortation  que  l'une  ou  Pautre  rembourfent  ledit  Sieur  Cappel. 
XXXV. 

La  Plainte  de  l'Eglife  de  Montauhm  ,  faite  contre  la  Province  de  la  Bajfe 
Cuieme  ,  au  Sujet  de  quelque  Argent  fourni  à  des  Ecoliers  fortis  du  Fa- 
pifme  ,  eft  renvoiée  au  Jugement  de  la  Province  de  Xaintonie. 
^      X  XX  V  I.  _ 

Sur  la  Remontrance  de  l'Egliie  de  Adomanhan  qui  demande  qu'on  laifle 
aux  Anciens  la  Liberté  de  donner  la  Coupe  de  la  Samte  Cène ,  félon  la  Pra- 
tique de  ladite  Eglife  :  La  Compagnie  ne  peut  rien  changer  dans  le  Règle- 
ment de  la  Difcipline,quiaété  revu  &  confirmé  par  ce  Synode  fur  cette  Ma- 
tière i  c'eft  pourquoi  il  eft  enjoint  à  tous  les  Pafteurs  ,  lans  aucune  Excep- 
tion ,  de  fefoumettre  audit  Règlement,  de  même  qu'à  tous  les  autres  Statuts 
de  la  Difcipline  Ecclefiaftique 

X  X  X  V  I  L 

Sur  la  Demande  qu'a  fait  le  Sieur  Raj^n  ,  Fadeur  de  l'Egliie  de  Reaimant, 
qu'on  l'afTilte  de  quelque  Somme  d'Argent  pour  la  Pourfuite  d^un  Procès 
qui  concerne  l'Eglife  de  renez.  ,  &  fur  une  autre  Demande  fiite  par  le  Sr. 
Lornhelajfe,  Pafteur  de  ladite  Eglife  de  Fenez.,  lequel  reprefente  qu'elle  a  be- 
foin  d'une  Subvention  extr:iordinaire  :  La  Compagnie  renvoie  le  tout 
à  la  Province  du  Haut  Languedoc  ,  pour  affilier  le  Sieur  Raffin  félon  qu'elle 
le  jugera  convenable  ,  &^  pour  donner  la  Portion  qui  eft  affignée  audit  Sieur 
Lombelajfe  franche  ôc  exempte  de  tous  les  Fraix  de  ladite  Province  ,  jufqu'à 
ce  que  l'Eglife  de  Fenez,  jouïfle  du  Légat  qui  lui  a  été  fait  par  la  feu  Dame 
de  Fenez.  :  Et  quant  à  l'Afaire  concernant  le  Procès  de  ladite  Eglife  de  Fenez. 
elle  fera  recommandée  aux  Sieurs  Députés  Généraux  en  Cour. 
X  X  X  V  I  I  L 

La  Demande  faite  par  le  Sieur  Balerande  ,  pour  l'Eglife  de  Brajfac ,  a  été 
renvoiée  à  la  Province  du  Haut  Languedoc  ,  laquelle  eft  exhortée  d'avoir 
Egard  à  la  Neceffité  de  ladite  Eglife ,  &  au  Mérite  du  Sieur  Ba/erande  ,  qui  a 
travaillé  depuis  fi  long-tems  avec  Succès,  par  l'Exercice  de  fon  Miniftere,  dans 
ladite  Province. 

XXXIX. 

Sur  la  Requifition  de  la  Province  de  la.  BaJfe  Guienne  Zz  de  l'Eglife  de 
Bourdeatix ,  qui  demandent  qu'on  accorde  quelques  Deniers  à  ladite  Egli- 
fe ,  pour  la  degraver  de  la  gioffe  Dcpenfe  qu'elle  a  été  obligée  de  fai- 
re dans  la  Pourluite  d'un  Procès  intenté  par  le  Sieur  Saint  Angel  ;  La 
Compagnie  coanoiflant  ôc  louant  le  Zèle  de  ladite  Eglife  ,  déclare  néan- 
moins 


T  E  N  U    A    A  L  A  I  s.  19^ 

moins    qu'elle    ne    peut    pas    lui   accorder  ce  qu'elle    demande. 

Sur  les  Remontrances  de  l'Eglife  de  Pm-mirol ,  tendantes  à  faire  voir 
qu'elle  a  Befoin  d'être  affiliée  par  les  autres  Eglifes ,  à  Caufe  de  l'Embrafe- 
ment  gênerai  par  lequel  toute  la  Ville  de  Pui-mirol  a  été  confumée  ;  La 
Compagnie  exhorte  la  Province  de  la  Baffe  Guienne  ,  &  les  trois  Provinces 
roifines  de  celle  là,  de  fecourir  ladite  Eglife  de  Pui-mirol  ç^r  des  Coleâ:cs  par- 
ticulières :  &  quant  à  l'Afaire  des  Habitans  de  Pui-mirol  ,  elle  a  été  recom- 
mandée aux  Sieurs  Députés  Généraux,  afin  qu'ils  tâchent  de  leur  obtenirqueU 
■que  Soulagement  6c  Libéralité  de  Sa  Majejté. 
X.  j_<  1. 

La  Compagnie  aiant  apris  par  des  Lettres  de  l'Eglife  de  Girtac ,  l'Afliétion 
où  elle  fe  trouve  réduite ,  par  les  Aflauts  des  Averlaires ,  y  a  envoie  le  Sieur 
Francher  M.  D  St.  E.  8c  Profefleur  en  Théologie  dans  l'Académie  de  Ni- 
mes  ,  pour  confoler  8c  fortifier  ladite  Eglife  ,  8c  le  Voiage  dudit  Sr.  Fratt- 
£her  fera  fait  aux  Dépens  du  Bas  Lattguedoc. 
XL  IL 

La  Province  de  Flffe  de  France  aiant  réitéré  les  Plaintes  qu'elle  fit  au  Sy- 
node National  de  Fttré ,  contre  le  Sieur  Pereri ,  qui  n'a  point  fuivi  l'Ordon- 
nance dudit  Synode  :  la  Compagnie  après  avoir  fait  la  Lecture  des  Mémoi- 
res dudit  Sieur  Pereri  concernant  fa  Juliificntion,  &  entendu  les  Députés  de 
la  Province  du  Haut  Languedoc  ,  fur  les  Raifons  qui  ont  porté  le  Synode  te- 
nu à  Millau  l'An  i6ij.  à  rétablir  ledit  Sr.  Pereri  dans  l'Exercice  de  fon 
Miniftere  ,  elle  a  aprouvé  ce  qui  a  été  fait  par  le  Synode  de  Aitllau  ,  &  ex- 
horté la  Province  de  Pl/le  de  France  de  fe  contenter  de  la  Somme  de  ^roo.  Li- 
vres ,  pour  tout  ce  qui  lui  eft  encore  dû  par  ledit  Pereri  :  &  en  Confequen- 
ce  de  cela,  aoo.  Livres  feront  retenues  par  le  Sieur  Ducandal ,  fur  la  Provin- 
ce du  [faut  Languedoc  ,  avec  les  autres  300.  Livres  qui  ont  déjà  été  laillécs 
entre  les  mains  dudit  Sieur  Ducandal  pour  cet  Efet  ,  Sc  fi  ladite  fomme  de 
300.  Livres  n'a  pas  été  reçue  par  la  Province  de  PI[le  de  France  ,  la  Somme 
de  COQ.  Livres  entière  fera  retenue  par  ledit  Sieur  Ducandal. 
X  L  I  1  L 

Sur  la  Demande  fiite  par  la  Province  de  l'IJle  de  France  ,  pour  l'Execu- 
tion  de  l'Article   du  Synode  National  de  l'ttré  ,  touchant  le  Sieur  Richer  , 
qui  s'cll  retiré  dans  la  Province  de  Xaintonge  ,  les  Députés  de  ladite  Provin- 
ce aiant  étéoiiis  ,    tant  pour  ce  qni  la  concerne  dans  ledit  Article  ,  que  fur 
les  Plaintes  fiires  contre  ledit  Sieur  Richer  :   La  Compagnie  a  ordonné  que 
ledit  Article  du  Synode  de  ^<fre  fera  exécuté  en  tout  &  par  tout  ,  mais  que 
pour  ce  qui  concerne  la  Liquidation  des  Comptes  dudit  Sr.  Richer,  clic  fera 
fiiite  par  l'Eglife  dcSaumur,  où  les  înterreflés  comparoîtront  le  premier  jour 
de  Mai  prochain.     Cependant  ladite  l'rovmce  de  P/jle  de  France  ert  exhortée 
de  traiter  charitablement  ledit  Sr.  Richer, èc  de  nepasexiger  de  lui  ,  à  la  Ri- 
gueur ,  tout  ce  qu'elle  prétend  lui  être  dû. 
X  L  I  V. 
La   Province    du    Dauphiné   elt    exhortée    de    continuer  la    Subven- 
ir b  z  tion 


196  XXIII.    SYNODE    NATIONAL 

iion    qu'elle    donne   à    la    Veuve    du    Sieur    Falquet. 
X  L  V. 

Sur  la  Remontrance  faite  par  l'Eglife  de  Buux  ,  touchant  fa  Pauvreté  , 
caufée  par  les  Maux  &  les  Perkcutions  qu'on  lui  a  fait ,  pour  la  priver  de 
l'Exercice  de  la  Religion,  qu'elle  n'a  pu  conferver  fms  éluder  des  Chicanes 
qui  lui  ont  caufé  des  Fraix  extraordinaires  :  la  Compagnie  volant  fa  Necef^ 
fité  lui  a  oftroié  une  demi  Portion  furnumeraire  des  Deniers  communs,  dont 
elle  jouira  jufqu'au  Synode  National  prochain  ,  auquel  elle  rendra  Compte 
de  l'Emploi  qu'elle  aura  fait  de  ladite  demi  Portion  :  Se  cette  Compagnie  re- 
commandera aux  Sieurs  Députés  Généraux  en  Cour  ,  de  faire  tout  ce  qu'ils 
pourront  ,  afin  que  ladite  Eglife  ne  foufre  plus  tant  de  Vexations  comme 
elle  en  a  eu  ci-devant. 

X  L  V  I. 

Le  Sieur  Hi^ron  ,   aiant  demandé  qu'on  lui  accorde  la  Liberté  de  fe  reti- 
rer de  l'Eglife  de  Hiez. ,  dans  laquelle  il  fert  ,  8c  de  for  tir  de  la  Province  de 
Provence  ,  a  été  renvoie  à  ladite  Province,  laquelle  procédera  à  fa  Décharge, 
fclon  les  Formes  de  la  Difcipline  Ecclefiaftique. 
X  L  V  I  I. 

Le  Diferent  entre  les  Sieurs  Racault  ,  Lavife  ,  Fourneret  &  autres  de 
l'Eglife  de  Bemne,  eft  renvoie  au  Coloque  de  Châ/ons  en  Bourgogne , -pour 
en  juger. 

X  L  V  1  I  I. 

La  Plainte  faite  par  la  Province  des  Sevenes,  d'un  Jugement  rendu  contre 
elle  par  la  Province  du  Bas  Languedoc  ,  en  Faveur  du  Sieur  àLQ.Serinac ,  pour 
quelque  Depenfe  faite  dans  fon  Voiage  du  Synode  de  Tonneins  .  a  été  ren- 
voiée  au  Jugement  de  h  Province  du  rtvarez.  ,hquc\\e  en  décidera  aux  Fraix 
de  la  Partie  qui  fe  trouvera  dans  le  Tort  pour  le  Principal. 
X  L  I  X. 

Les  Députés  de  la  Province  des  Sevenes,  aiant  reprefenté  que  la  Somme  de 
foixante  &  deux  Livres  ,  dix  fols  ,  refte  duc  au  Sieur  Bàhat  ,  à  prefent  Pa- 
fteur  de  l'Eglife  de  Cafiamole,  par  les  Eglifes  à"* Auvergne  ,  fuivant  le  Comp- 
te arrêté  par  l'Ordonnance  du  Synode  National  de  ritre  :  La  Compagnie 
a  ordonné  que  la  Province  des  Sevenes  ,  à  laquelle  les  fuflites  Eglifes  font 
unies  »  lui  paiera  ladite  Somme  ,  ou  la  lui  fera  paier  au  plutôt. 

Sur  la  Remontrance  de  l'Eglile  de  Serverette  dans  les  Sevenes ,  la  Compa- 
gnie a  ordonné  que  l'Afaire  qu'elle  a  en  Cour  fera  recommandée  aux  Sieurs 
Députés  Gena-aux ,  6c  qu'on  écrira  au  Sieur  d'Entr aiguës,  pour  le  prier 
de  l'accommoder  d'un  Lieu  fur  fes  Terres  pour  l'Exercice  de  la  Reli- 
gion ,  8c  la  Portion  qui  ell  aflignée  à  ladite  Eglife  fur  les  Deniers  de 
l'Oétroi  du  Roi  ,  lui  fera  donnée  franche  6c  exemte  de  tous  Fraix  ,  par  la 
Province  des  Sevenes. 

L  L 

L'Eglife  de  Langres  aiant  reprefenté  par  des  Lettres  ,  8c  par  la  Bouche 
des  Députés  de  l'JJle  de  France  ffunt  fgsEfortspourl'Etabliirement  de  l'Exer- 
cice 


T  E  N  U     A    A  L  A  I  s.  ^^c^y 

cice  de  la  Religion  ,  que  les  Opofiiions  qui  lui  ont  été  faites  par  les~^Aver- 
faires  de  la  Vérité,  qui  la  tourmentent  encore  tous  les  jours  :  La  Compagnie 
pour  donner  à  ladite  Eglife  le  Moien  de  fubfifter  ,  &  d'avancer  le  Règne  de 
Chrifi  ,  a  donné  deux  Portions  Surnuméraires  à  ladite  Eglife  ,  jufqu'au  pro- 
chain Synode  National. 

L  I  ï. 

Sur  la  Remontrance  qu'a  fait  l'Eglife  de  la  Baftide  de  fa  Pauvreté,  &  leSr. 
Laurens  fon  Parteur  de  la  fiene.pour  avoir  été  feize  mois  privé  d'EgIife,&  defti» 
tué  de  toute  Subvcntion,avant  que  d'être  pourvu  dans  la  Province  àuFivarez.-^ 
La  Compiignie  aiant  Compaffion  dudit  Sieur  Laurens  ,  a  ordonné  qu'il  rece- 
vra prefentcment  200.  Livres  ,  furies  Deniers  communs  desEglifes,  atten- 
du qu'il  a  été  obmis  dans  le  Rôle  des  Palleurs  au  Synode  National  de  Vitré: 
8c  pour  faire  fubfiller  ladite  Eglife  de  la  Baflide  ,  elle  eft  recommandée  à  la 
Province  du  Vivarez.  ,  qui  jugera  parriculieremcnt  fi  l'Eglife  de  Roches  peut 
être  commodément  unie  avec  elle  ,  ou  s'il  y  a  d'autres  Moiens  propres  pouy 
laConfervationde  ladite  Eglife. 

LUI. 

La  Plainte  que  fait  l'Eglife  de  Quifac  à  caufe  du  Démembrement  de  quet- 
ques  Annexes  d'avec  elle  ,  n'a  pas  été  jugée  recevable  ,  nonobftant  l'Or- 
donnance  de  la  Province  des  Sevenes ,  laquelle  aura  Soin  de  faire  fubfifterles 
Eglifes  qu'elle  a  drellées  de  nouveau. 

L  I  V. 

L'Afaire  du  Sieur  Homel  Doéteur  es  Droits  ,  à  Valence  ,  fera  recomman- 
dé aux  Sieurs  Députés  Généraux. 

L  V. 

Demoifelle  Jeanne  NaU'et  Veuve  du  Sieur  David  Sebafiien ,  Mini-ftre  de 
l'Eglife  de  Clermont  de  Lodeve  ,  aiant  fiit  reprefenter  que  la  Subvention  qui 
lui  a  été  oétroiée  par  la  Province  du  Has  Languedoc ,  depuis  û\  Viduité  ,  a  été 
omife  dans  les  Comptes  de  ladite  Province,  qui  lui  doit  encore  fix  vints Li- 
vres d'Arrérages  de  ladite  Penfion  :  La  Compagnie  a  ordonné  que  ladite  De- 
moifelle recevra  ladite  Somme  de  fix  vints  Livres,  fur  les  premiers  De- 
niers que  le  Commis  de  la  Province  du  Bas  Languedoc  aura  entre  fes 
mains. 

L  V  L 

Sur  la  Remontrance  faite  par  les  Députés  du  Eeani ,  de  la  Neceffité  qu'il  y 
a  d'établir  une  Eglife  dans  le  Pais  de  Labour ,  uni  à  la  Province  de  la  Bajje 
Gttienne  :  attendu  même  qu'il  y  a  maintenant  dans  le  Bearn  un  Etudiant  en 
Théologie ,  capable  d'être  emploie  au  laint  Miniftere ,  &  de  prêcher  en  la  Lan- 
gue du  Pais ,  ce  qui  ne  s'étoit  pu  faire  julqu'à  preiciK.  La  Compagnie  déli- 
rant de  procurer  l'Acroiflcment  du  Règne  de  JejHS-Chrift ,  a  ordonné  que  la 
Province  de  la  Bafe  Guienne  recevra  tous  les  Ans  la  Somme  de  500.  Livres, 
pour  établir  une  Eglife  dans  ledit  Puis  de  Labour ,  à  Condition  de  rendre 
Compte  de  l'Emploi  de  cette  Somme  au  Synode  Natioaal  prochain.. 
L  V  1  L 

Les  Demandes  des  Eglifes  de  Mont-Redm ,  PJJle  ft>  Jour  dan  ,  St:  Sever, 
Bb  5  Sî, 


i9l  XXIII.    SYNODE  NATIONAL 

St.  Serre  y  6c  d'£;^«f  j,  foiU  renvoiées  à  la  Province  du  Haut  Languedoc,  pour 
y  pourvoir  coirune  die  jugera  convenable. 

L  V  I  I  I. 
Le  Jugement  rendu  par  le  Coloque  d''^nduz.e,fur  le  Diferent  arrivé  dans  l'E- 
glife  de  ^>.  "^ean  de  Cardonnhigues  ,  pour  les  Bancs,  &  confirmé  par  le  Syno- 
de de  la  Province  des  Sevenes ,  ne  concernant  pas  les  Chofes  qui  doivent  être 
décidées  par  les  Synodes  Nationaux ,  eft  renvoie  à  ladite  Pro^'mce  des  Sevenes, 
qui  procurera  l'Execution  de  ce  qu'elle  en  a  ordonné. 
L  I  X. 
Sur  le  Diferent  furvenu  dans  l'Eglife  d'^/*«w,  depuis  l'Ordonnance  de  ce 
Synode,  inférée  avec  les  Apellations,  la  Compagnie  ,  après  avoir  entendu  les 
Migiihats,  lesConfuls,  le  Confilloire  &  les  Députés  des  £c;ic//fj  i  avec  ceux 
de  ladite  Ville,  &  le  Sieur  Olier  en  particulier ,  les  a  tous  exhortés  à  une  fîiinte 
Concorde  Se  bonne  Union ,  pour  le  Maintien  de  laquelle  les  Penfions  de  l'un 
êc  de  l'autre  Paftcur,à  lavoir  celle  du  Sieur  des  Murets, èc  celle  du  Sieur  0/ier^ 
feront  rendues  égales,  de  forte  que  chacun  d'eux  recevra  700.  Livres  par  An, 
fans  y  comprendre  les  Fraix  des  Coloques  &  des  Synodes  qui  feront  fournis  par 
ladite  Eglife;  6c  tous  les  Aéles  du  Confiftoire,  qui  font  préjudiciables  audit 
Sieur  Olier ,  feront  raiés,pour  oter  toute  Semence  de  Divifion  :  &  s'il  arrive  que 
le  prefent  Accord  foit  violé,  le  Coloque  d'Vz.ez.  cil  autorifé  pour  en  juger, avec 
Pouvoir  de  difpofer  de  la  Perfonnc  &  du  Miniikre  du  Sieur  Olier ,  en  Vertu 
de  la  Commiflion  que  cette  Compagnie  lui  en  donne. 
L  X. 
Sur  ce  que  les  Députés  de  la  Prorince  àj' Anjou  ont  remontré  que  la  Portion 
aflignée  par  le  Synode  National  de /^«W,  au  Sieur  du  Bots-,  a  été  paiée  des 
Deniers  apartcnans  à  ladite  Province  :    6c  que  les  Sommes  aloiiécs  dans  les 
Comptes  du  Sieur  D«Crf»<^4/ pour  ladite  Portion  ,  durant  les  Années  1617  6c 
1618.  ,  6c  [rour  les  trois  premiers  Quartiers  de  l'An  161 9.  doivent  être  rem- 
bourfées  à  ladite  Province ,  attendu  le  fufdit  Paiement  :    La  Compagnie  a  or- 
donné que  la  Somme  de  6ao.  Livres  aloiiée  dans  ledit  Compte ,  pour  lefdites 
Années ,  fous  le  Nom  du  Sieur  du  Bois  ,  6c  tenue  en  Soufrance ,  fera  paiée  au 
Commis  de  la  Province  âj' Anjou  ,  6c  qu'on  en  tiendra  Compte  au  Sieur  Ducan- 
dal,  s'il  en  produit  une  Quittance,  &  qu'il   retiendra  une  Portion  fur  ladite 
Somme  pour  la  Diibibuer  audit  Sieur  du  Bo/s ,  là  oii  il  fe  retirera. 
L  X   I. 
Le  Sieur  de  Claufoune  aiant  reprcfènté  que  Sa  MajefléVà  pourvu  de  la  Lieu- 
tenance  de  Roi  ^  dans  le  Gouvernement  de  la  Ville  6c  du  Château  de  Leitourct 
Redemandant  un  Certificat,par  lequel  il  j-iaroillè  qu'il  fait  aélucllement  l^rofef- 
fion  de  la  Religion  Reformée  :  la  Compagnie  n'a  pas  pu  le  lui  refufer ,  attendu 
qu'il  ell  venu  ici  en  Qiialité  d'Ancien  ))eputé  au  prefent  Synode,par  la  Provin- 
ce du  Bas  Languedoc. 

L  X  I  I. 
La  Compagnie  voulant  pourvoir  l'Eglife  de  Guiq^nacy  félon  fà  Promeffe  &  le 
Cas  qu'elle  en  fait ,  voiant  d'ailleurs  que  les  Talcns  du  Sieur  Codur  ,  ci-devant 
Porteur  de  l'Eglife  de  Guuges ,  font  propres  pour  l'Edification  de  celle  de  Gi:i- 


T  E  N  U     A    A  L  A  I  s.  159 

gnac ,  elle  l'a  exhorté  d'aller  emploier  fon  Minifterc  dans  ladite  Eglife  de  G«i. 
gtiac  ,  jufqu'au  prochain  Synode  de  la  Province  du  Bas  Languedoc,  enfuite  de 
quoi  U  y  a  confcnti,  promettant  de  s'y  tranfporter  au  plutôt ,  Se  quand  il  y  fera, 
ladite  Province  pourvoira  l'Eglile  de  Gmgnac  d'un  Paftcur  qui  lui  Ibit  propre; 
&  le  Sieur  Codur  s'adreflèra  au  Coloque  à''AndHZ,e ,  ou  au  Synode  des  Sevenes , 
pour  fe  faire  donner  une  autre  Eglife  :  &  afin  que  celle  de  Gui-nac  ait  le  Moien 
de  fubfilkr,  la  Portion  qui  lui  eil  affignée  parmi  les  Eglifes  du  Bas  Languedoc, 
lui  fen  donnée  franche .  par  ladite  Province ,  &  elle  recevra  d'ailleurs  une  de- 
mi Portion  Surnuméraire  des  Deniers  communs  à  toutes  les  Eglifes. 
L  X  1  1  I. 

Sur  la  Demande  que  fait  l'Eglife  de  Montignac  d'être  affiliée  dans  un  PrcP- 
ces  qu'acné  foûtient  pour  fliire  rétablir  un  Temple  ,  qui  fut  démoli  pendant 
ks  GuCTres  Civiles  :  La  Compagnie  recommande  ladite  Eglife  à  la  Province 
du  Bas  Languedoc ,  afin  qu'elle  lui  donne  quelque  Subvention  ,  Se  ks  Dépu- 
tés Généraux  feront  pries  d'avoir  Soin  de  procurer  le  Retabliiîèment  dudiî 
Temple. 

L  X  I  V. 

La  Demande  qu'a  fait  le  Coloque  de  Gez. ,  qu'il  lui  fort  permis  de  n'envoier 
que  deux  Pafteurs ,  Se  deux  Anciens ,  aux  Synodes  Provinciaux ,  cil  rcnvoiée 
à  la  Province  de  Bourgogne  ,  qui  jugera  fi  cela  eil  expédient  :  Et  pour  ce  qui 
concerne  la  Requilition  que  ledit  Coloque  fut,  pour  avoir  une  plus  grande  Sub- 
vention que  celle  qu'il  reçoit  des  Deniers  de  la  Libéralité  du  Roi  ,  la  Compa^ 
gnie  ne  croit  pas  lui  devoir  accorder  aucune  Augmentation  des  Pomons  Sur- 
numéraires. 

L  X  y. 

Sur  la  Demande  qu'ont  fait  les  Députes  de  l'Eglife  de  Adontauban  ,  que  le 
Sieur  Gxion  ,  Paileur  de  l'iighfe  de  Dien-le-fit  en  DaMphiné ,  foit  donné  à  ladi- 
te Eglife  de  Alontatibiin  ,  pour  y  exercer  le  Saint  Minillcre  :  après  avoir  enten- 
du ledit  Sieur  Gnion  Sc  les  Députés  du  Dauphiné ,  la  Compagnie  n'a  pas  voulu 
difpofer  de  la  Pcrfonne  dudit  Sieur  Gmon  ,  attendu  que  l'Eghfc  Sc  In  Province 
où  Dieu  l'a  établi  n'en  ont  eu  aucun  Avis. 

L  X  V  L 

Le  Coloque  de  Saint  Germain  des  Sevenes  efl  Ccnfuré,  pour  avoir  jugé  trop 
légèrement  de  ce  qui  concernoit  l'Accufition  intentée  contre  le  Sieur  Touf- 
fatn  ,  après  l'avoir  même  iufpcndu  des  Fonctions  du  Saint  Minillcre ,  Sc  de  la 
Participation  des  Sacrtmens  :  &  la  Province  des  Sevenes  ell  auffi  ccnfurée  pour 
avoir  connivé  à  cette  Faute  :  Se  afin  de  décharger  de  Blâme  le  Saint  MiniftcrCy 
ledit  Sicur  ToHJfain  fe  trouvera  au  Synode  prochain  de  la  Province  du  Bas  Lan^ 
guedoc  ,  pour  y  être  juilifié  ou  condamné  ,  félon  l'Exigence  du  Cas  ,  Sc  les 
Règles  de  la  Difcipline  Ecckfiallique. 

L  X  V  I  I. 

La  Lettre  du  Sieur  Marhais  ,  aiant  été  lûë  ,  la  Compagnie  l'a  remiiê  à  la 
Province  du  ?oiQoti  ,  pour  y  avoir  tel  Egai-d  que  de  Raiibn. 
L  X  V  1  1  I. 

L'Eglife  de  Nîmes  aiant  deii^ndé  par  des  Lettres  Se  par  la  Boucioe  de  les  Dé- 
putés. 


300  XXIII.  SYNODE   NATIONAL 

pûtes  Olivier  2c  A'Iaz.anJ.ier  ,  que  le  Sieur  Carnet  lui  foit  donné  pour  Pafteur  , 
attendu  qu'il  a  les  Talcns  ncceflâires  pour  l'édifier  ,  &  pour  reparer  les  Brè- 
ches que  l'Aportafie  &  la  Débauche  de  quelques-uns  de  ceux  qui  l'ont  fervie  ci- 
devant  lui  ont  caufées  :  La  Compagnie  faifant  une  Attention  particulière  aux 
Bcfoins ,  à  l'Etat  &  à  l'Importance  de  ladite  Eglife  ,  tant  à  Caule  de  la  grande 
Multitude  de  Peuple  dont  elle  ell  compofée  .  que  pour  l'Acadcmic  qui  y  eft 
établie  ,  n'a  pas  néanmoins  voulu  emploier  fon  Ablblue  Autorité  fur  le  Minif- 
ter£  dudit  Sieur  Carnet  :  mais  aiant  Egard  à  fes  Excufes  &  à  l'Opofition  de  la 
Province  d^Orleans  &  à  celle  du  Berri  ,  elle  Exhorte  tant  l'Egliie  de  Saint  ' 
j^mand  que  ladite  Province  du  Berri  ,  dans  laquelle  il  exerce  Ion  Minillere  , 
de  bien  pefer  l'Importance  de  l'Eglife  de  Nimes  ,  pour  lui  oâroier  tout  ce 
que  la  Charité  ,  6c  la  Sainte  Communion  qui  eil;  entre  toutes  les  Eglifes ,  re- 
quièrent ,  &  dans  cette  même  Vue  on  écrira  à  Monfieur  le  Dhc  de  Suilli  ,  afin 
qu'il  lui  plaife  de  donner  fon  Confentemcnt  pour  cette  Vocation^ 
L  X  I  X. 

Le  Sieur  de  Chateatt-mal  aiant  reprefenté  les  Services  que  fon  Père  &  lui  ont 
rendus  aux  Eglifes  ,  8c  les  Pertes  qu'il  a  faites  pour  la  Profcfîîon  de  la  Vraie 
Religion  ,  demandant  qu'on  lui  accorde  quelque  Subvention  pour  entretenir 
un  de  fes  Enfans  dans  les  Etudes  :  encore  que  la  Compagnie  juge  qu'une 
telle  Demande  ne  doit  pas  être  faite  aux  Synodes  Nationaux,  en  Confideration 
néanmoins  de  la  Pieté  dudit  Sieur  de  Chateau-mal  .  elle  enjoint  à  la  Province 
du  Dauphiné  d'y  avoir  Egard  ,  &  de  pourvoir  le  Fils  dudit  Remontrant  de 
la  première  Place  d'Etudiant  qui  fera  vaoïnte  ,  dans  ladite  Province. 
L  X  X. 

Les  Neccffités  de  l'Eglife  de  Sancerre  aiant  été  reprefentées  par  des  Lettres 
de  ladite  Eglife,  &  par  la  Bouche  des  Députés  à^Orleans  fk  du  Berri  ,  a^'cc  une 
Recommandation  de  l'Allëmblée  Générale  tenue  à  Load^n  ;  la  Compagnie 
voulant  Subvenir  aux  Befoins  d'une  Eglife  fi  importante  ,  ordonne  qu'on  lui 
délivre  tous  les  Ans  deux  Portions  Surnuméraires  ,  dont  elle  jouira  fans  au- 
cune Diminution  ,  jufqu'au  Synode  National  prochain  ,  &  pour  cet  Efet 
elles  feront  jointes  à  celles  de  la  Province  du  Berri ,  qui  lui  en  fera  la 
Diilribution. 

L  X  X  L 

La  Portion  &  demi  Surnuméraire  oétroiée  au  Sieur  Efcoffier  ,  Pafteur  de- 
chargé  à  Caufe  de  fa  Vieillefié  ,  par  le  Synode  National  de  Titre',  fera  jointe 
à  celle  de  la  Province  des  Sevenes  ,  pour  lui  être  donnée  franche  &  exempte  de 
tous  Fraix  ,  parles  mains  du  Receveur  de  ladite  Province  ,  fuis  qu'il  attende 
aucun  Ordi-e  fpecial  pour  faire  ledit  Paiement. 
L  X  X  I   I. 

Sur  la  Remontrance  faite  par  le  Sieur  de  CUuz.one ,  touchant  la  Pauvreté 
de  l'Eglife  de  Mont  -frein  dans  le  Bas  Languedoc ,  on  a  oétroié  à  ladite 
Eglife  une  demi  Portion  Surnuméraire  ,  qui  fera  jointe  à  celles  de  la  Diltnbu- 
rion  de  la  Province  du  Bas  Languedoc. 

L  X  X  I  I  I. 

Sur'  la  Remontrance  faite  par  le  Sieur  Dajon  ,  touchant  la  Pauvreté  de  l'E- 

elife 


T  E  N  U     A     A  L  A  I  s.  261 

glife  de  Pm-michel  en  Provence  ,  l:i  Compagnie  a  oftroié  à  l;\dite  Eglife  une 
Portion  Surnumcraire  dans  la  Diftnbution  Générale. 
L   X  X  I  V. 

La  Compas;nie  aiant  ordonné  qu'on  feroit  à  la  fin  de  chaque  Synode  Natio- 
nal une  Lifte  des  Eglifes  auxquelles  on  diftnbueroit  les  Colleaes  ,  £c  qu'on  y 
marqueroit  par  quelles  Provinces  elles  feroient  fpecialement  afliftées ,  on  a  trou- 
vé bon  que  pour  exécuter  cette  Ordonnance,  la  Coleéte  des  Provinces  du  Dan- 
phtné,  du  Bas  Languedoc  ,  de  la  Provence,  des  Sevenes ^  du  Vivarez.  ,  &  de  la 
Bourgogne  ,  foit  afFeétée  pour  l'Egliie  de  Privas  :  celle  du  Haut  Languedoc  Sc 
de  la  Haute  Gutenne  ,  pour  LeiEivure  :  celle  de  la  Bajfe  Guienne  Sc  de  Xainton- 
ge  ,  pour  Ptii-mirel  :  celle  de  IV/Ie  de  France  de  Normandie  &  du  Berri ,  pour 
'Netancourt  :  celle  à^ Anjou  Î5C  du  Poiclou  ,  pour  Fandôme  :  fans  que  lefdi- 
tes  Collèges  puiiVent  prejudicier  à  la  Générale  pour  les  Réfugiés  de  Sa- 
luces. 

L  X  X  V. 

Etant  du  Devoir  de  tous  les  Pafteurs  de  refider  au  milieu  de  leurs  Troupeaux, 
les  Députés  des  Provinces  du  Bas  Languedoc  ,  des  Sevenes  ôc  du  Haut  Langue- 
doc^ font  chargés  d'avoir  Soin  ,  quand  ils  feront  de  Retour  dans  leurs  Eglifes  , 
de  faire  entendre  à  tous  ceux  dcfdites  Provinces  ,  qui  contreviennent  à  ce  De- 
voir ,  que  s'ils  ne  vont  pas  refider  dans  leurs  Eglifes  ,  u-ois  Mois  après  qu'on 
leur  aura  fait  l'Intimation  de  ce  Décret ,  ils  feront  fufpendus  de  toutes  les  Fonc- 
tions de  leiàr  Muiiftere. 

L  X  X  V  L 

L'AEtire  des  Enfàns  Mineurs  du  feu  Sieur  Reinelais ,  dont  le  Sieur  de  laG^r- 
lai  leur  Oncle  eft  Curateur ,  fera  recommandée  aux  Sieurs  Députés  Généraux  en 
Cour ,  pour  faire  rendre  Juftice  à  ces  Pupiles 
L  X  X  V  1  I. 

Sur  la  Remontrance  faite  par  la  \^eûve  du  feu  Sieur  Emanuel  Seb.'.flten  ,  au- 
trefois Mimlb-e  de  i'Eglife  àt  Cmffac  :  La  Compagnie  a  ordonné  que  ladite 
Veuve  fera  paiée  de  tous  les  Arrérages  de  la  Subvention  qui  lui  a  été  accordée 
par  la  Province  des  Sevenes  ,  fur  les  premiers  Deniers  qui  fe  trouveront  entre  les 
mains  du  Receveur  de  ladite  Province ,  laquelle  eit  auflî  exhortée  de  continuer 
la  même  Subvention  à  ladite  Veuve  ,  &  de  la  lui  faire  donner  par  ledit  Rece- 
veur ,  fans  qu'elle  paife  par  d'autres  mains. 

L  X  X  V  I  I  I 

Sur  ce  que  l'Egliie  d'Z^/è*  a  demandé  qu'il  lui  ioit  permis  de  chercher  un 
n-oifiême  Pailcur,  Ibit  dedans  ou  dehors  la  Province  dont  elle  dépend:  La  Com- 
pagnie en  acquicflant  à  cette  Demande  a  néanmoins  ordonné  que  ladite  Eglifê 
fuivra  dans  cetteRecherche  toutes  les  Formalités  lequifes  par  la  Difcipline  Eccie- 
iîaftique  ,  &  qu'elle  ne  fera  rien  au  Préjudice  des  Pafteurs  qui  la  fervent  à  pre- 
fent  ,  &  qu'elle  ne  fe  relâchera  jamais  du  Soin  particulier  qu'elle  doit  avoir  du 
Sieur  Brunier  ôc  de  fa  Famille  ,  puifque  les  Travaux  de  ce  Pafteur  lui  ont  été 
fort  utiles  depuis  long-tems ,  £<:  lui  font  encore  maintenant  aufll  profitables  que 
necefl'aires. 

Totne  IL  G  c  LXXDC-  Les 


202  XXIII.  SYNODE    NATIONAL 

L  X  X  I  X. 

Les  Dificultcs  qui  fe  font  prefentées  dans  l'Eglife  de  Guiguac  touchant  la  Va- 
cation du  Sieur  Jacornas  qui  y  fut  envoie  pour  Paftcur  ,  par  la  Province  du 
Bas  Languedoc  ,  aiant  été  telles  que  cette  Compagnie  a  trouvé  bon  qu'il  fût  ti- 
ré hors  de  ladite  Eglife  ,  fans  néanmoins  que  cette  Sortie  porte  Préjudice  à 
l'Honneur  defonMuîillere,dans  l'Exercice  duquel  il  s'eft  comporté  d'une  Maniè- 
re très-loiiable  :  6c  ledit  Sieur  Jacomas  n'aiant  reçu  aucun  Entretien  de  ladite 
Eglife  de  Guiit^nac  ,  depuis  qu'il  lui  a  été  donné  ,  quoi  qu'elle  ait  reçu  les  De- 
niers de  l'Oétroi  du  Roi ,  durant  ce  tems  là  ,  il  eit  enjoint  à  la  Province  du 
Bas  Languedoc  de  faire  paier  ledit  Sr.  Jacornas  ,  de  tout  ce  dont  ladite  Eglife  lui 
efl  redevable  ,  pour  fes  Apointemens  :  jufqu'au  jour  qu'il  fera  pourvii  d'une 
autre  Eglife  ,  foit  en  retirant  de  celle  de  Guignac  ce  qu'elle  lui  doit ,  foit  en  y 
fuppkant  des  Deniers  communs  de  ladite  Province  .•  Et  en  Cas  que  le  Colo- 
que  de  Nimes  ,  ou  un  autre  de  ladite  Province  ,  ibit  convoqué  avant  le  Synode 
de  ladite  Province  ;  il  aura  Soin  d'établir  ledit  Sieur  facornas  dans  une  Eglilê, 
pour  y  continuer  fon  Minillere. 

L  X  X  X. 
Les  Lettres  du  Sieur  ài'Antreigues  Picheron  ,  contenant  des  Plaintes  touchant/ 
un  Outiage  fait  au  Capitaine  Pierre  Etienne  ,  aiant  été  lues  ,  on  a  ordonne 
qu'elles  feront  envolées  au  Confeil  de  la  Province  des  Sevenes  ,  afin  qu'il  y 
pourvoie    avec  les  Sieurs  Députés  Généraux  en  Cour  ,    qui  en  feront  in- 
formés par  cette  Compagnie  ,  laquelle  aura  Soin  de  leur  en   donner  Avis. 
L  X  X  X  I. 
Les  Sieurs  la  Ftte ,  Aimât  &  Paulet  aiant  demeuré  quelques  jours  dans  cette 
Ville ,  par  le  Commandement  de  cette  Compagnie  ,  pour  des  Afaires  con- 
cernant la  Province  des  Sevenes  ,  feront  rembourfés  de  leurs  Fraix  par  ladite 
Province. 

L  X  X  X  I   I. 
Suzanne  Mourre ,  Fille  du  feu  Sieur  Mourre  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Diett' 
le-fit ,  en  Dauphiné ,  eft  renvoiée  à  ladite  Province  du  Dauphiné  ,  pour  être 
afliftée  dans  là  Pauvreté. 

L  X  X  X  I  I  L 
Sur  l'Avis  de  quelques  Abus  qui  fe  commettent  dans  le  Bas  Languedoc  ,  & 
particulièrement  en  ce  que  ceux  qui  ont  été  une  fois  Modérateurs  dans  un  Syno- 
de ,  font  toujours  Ajoints  au  Modérateur  ,  dans  le  Synode  fuivant ,  la  Com- 
pagnie déclare  que  cela  eil:  contraire  à  la  Liberté  requiie  par  la  Difcipline  Ec- 
clefiaftiquc  ,  pour  l'Eleétion  des  Conduéteurs  des  Synodes  ;  &  qu'il  y  a  un 
autre  Abus,  en  ce  que  ladite  Province  donne  Commiflion  à  des  Pailcurs  de  fai- 
re la  Reccpte  des  Deniers  des  Coloques ,  attendu  que  cela  peut  attirer  du  Blâ- 
me fur  leur  Mnillcre  ,  èc  les  détourner  de  remplir  les  Devoirs  de  leur 
Charge. 

L  X  X  X  1  V. 
La  Manière  de  conférer  les  uns  avec  les  autres  par  des  Lettres  Miflîves  ,  au. 
lieu  d'affembler  les  Coloques  pour  délibérer  fur  les  Afaires  de  grande  Impor- 
tance ,  Se  les  Brigues  qui  fe  font ,  dans  quelques  Eglifes ,  pour  le  Choix  des 

An- 


T  E  N  U     A    A  L  A  I  s.  203 

Anciens  ,  &  fur  tout  dans  le  Bas  Languedoc ,  obligent  cette  Compagnie  d'en- 
joindre fpecialement  à  ladite  Province  ,  &  à  toutes  les  autres  en  gênerai ,  de 
ne  fuivre  plus  ces  Maximes  ,  &  de  faire  cefTer  toutes  ces  Brigues  ,  en  pre- 
nant un  fi  grand  Soin  de  les  abolir  ,  que  les  Députés  qui  viendront  au  Sy- 
node National  prochain  y  faffent  voir  que  toutes  les  Eglifes  fe  font  cor- 
rigées de  ces  Défauts. 

DIVERSES     MATIERES 

Concernant  les  Académies  ^  les  Coleges. 
Article  I. 

LEs  Profefleurs  en  Philofophie  prendront  garde  en  traittant  les  Queftions 
dePhifique,ou  de  Metaphifique,  qui  ont  quelque  Raport  à  la  Théologie, 
de  le  faire  de  telle  manière  qu'ils  ne  donnent  aucune  Atteinte  aux  Principes  de 
la  Vraie  Religion,  &  ne  faflent  point  naitre  des  Scrupules  dans  les  Efprits  de 
lajeunefle,  qui  foient  contraires  à  la  Pieté  :  6c  quant  aux  Doéteurs,  &  Pro- 
fefleurs en  Théologie  ,  ils  s'abftiendront  ,  autant  qu'il  leur  fera  poflîble , 
des  Queftions  curieufes ,  &  des  vaines  Recherches  des  Scholaftiques  Ro- 
mains ,  6c  ils  ne  s'étendront  fur  la  Réfutation  des  Herefies  inconnues 
parmi  nous,  qu'autant  qu'il  eft  neceflaire  pour  l'Interprétation  des  Paflages  de 
l'Ecriture  Sainte  ,  qu'ils  expoferont  en  gardant  dans  leurs  Difcours  Dog- 
matiques la  Gravité  ,  6c  la  Simplicité  qui  fe  remarque  dans  les  Ecrits  dont 
Dieu  s'eft  fervi  ,  en  ces  derniers  Tems ,  pour  ralumer  le  Flambeau  de  fon 
Evangile. 

La  Province  du  PoiUon ,  aiant  demandé  que  les  Profefleurs  8c  les  Regens 
des  Coleges  Sc  des  Académies  n'exercent  point  la  Médecine  qui  les 
détourne  ordinairement  de  leur  Profefllon  ,  mais  que  leurs  Gages  foient  au- 
gmentés s'il  eit  neceflaire  ,  afin  qu'ils  ne  foient  pas  contrains  de  s'apliquer 
à  aucune  autre  Chofe  :  la  Compagnie  ne  jugeant  pas  qu'il  foit  facile  de 
faire  un  Règlement  fixe  &  précis  Tur  cela  ,  remet  à  la  Prudence  des  Con- 
feils  Académiques  de  faire  tous  les  Statuts  qu'ils  jugeront  pouvoir  être  les 
plus  utiles  &  les  plus  convenables  fur  cette  Matière. 
I  I  I. 

Les  Profefleurs  en  Théologie  ,  qui  font  en  même  tems  Pafteurs  dequeU 
ques  Eglifes  ,  ne  fe  trouveront  point  aux  Coloques  ,  ni  aux  Synodes  Pro- 
vinciaux ,  ou  Nationaux  ,  s'ils  n'y  font  envoies  avec  des  Lettres  de  leurs 
Confiftoires,  ou  apellés  par  les  Synodes,  ou  parles  Coloques,  lors  qu'on 
y  traite  des  Afaires  concernant  les  Académies ,  ou  des  Points  de  Doûrine 
très-importans. 

C  c  z  IV.  Un 


204  XXIII.    SYNODE    NATIONAL 

IV. 

Un  Miniftre  peut  être  Profefleur  en  Théologie  &  en  Langue  Hébraïque, 
mais  il  n'eft  pas  bien  feant  qu'il  exerce  la  Charge  de  ProfcHeur  en  Langue 
Greque  ,  s'il  n'eft  pas  déchargé  du  Saint  Miniftere  ,  parce  qu'elle  n'eft  em- 
ploiée  la  plus  part  du  tems  que  pour  l'Expofition  des  Auteurs  PaiensSc  Pro- 
phancs  :  mais  les  Profeflcurs  en  Théologie  8c  en  Langue  Hebraique  ,  qui 
font  Miniftres  ,  feront  néanmoins  con'îderes  comme  Pafteurs  du  Lieu  où  ils 
feront  établis  pour  prêcher  la  Parole  de  Dieu ,  par  le  Confentemcnt  de  l'E- 
glife  qui  leur  aura  aflîgné  de  certains  jours  pour  cela  ,  fans  les  obliger  aux 
autres  Fondions  ordinaires  du  Miniftere  ,  defquellcs  ils  doivent  être  déchar- 
gés, pour  ce  qui  concerne  la  Difcipline  Ecclefiaftique  fur  les  Articles  des 
Fondions  Paftorales  :  Et  quant  aux  autres  Miniftres  qui  exercent  aujour- 
d'hui lefdites  Charges  de  Profefleur  ,  fans  avoir  aucun  Troupeau  qui  leur 
foit  aflîgné  en  particulier  ,  ils  ne  doivent  point  être  mis  au  rang  des  Pafteurs 
dans  les  Lieux  de  leur  Demeure  ;  c'cft  pourquoi  il  produiront  au  Synode 
National  prochain  des  Témoignages  de  ceux  qui  les  connoiifent,  afin  qu'on 
leur  puifle  donner  quelque  EgHfe  ,  6c  cepenJant  ils  feront  tolères  dans  cel- 
les où  ils  font  maintenant  :  bien  entendu  que  ceci  ce  concerne  que  ceux 
qui  n'ont  aucune  Charge  fixe  dans  les  Académies  ,  ni  dans  les  Coleges , 
8c  qui  ne  font  que  des  Profeflèurs  &  des  Prédicateurs  errans  8c  volon- 
taires. 

_  _  V. 
Sur  la  Propofition  qui  a  été  faite  de  régler  le  Nombre  des  Académies  , 
pour  les  rendre  fournies  de  tous  les  Profelkursncceflaires,  loit  pour  la  Théo- 
logie ,  foit  pour  les  autres  Sienccs  :  il  n'a  pas  été  trouve  bon  de  faire  main- 
tenant aucun  Décret  pour  cela  ,  attendu  qu'un  Changement  fur  cette  Ma- 
tière pourroit  altérer  la  bonne  Union  qui  doit  être  confervée  parmi  nous  : 
mais  toutes  les  Provinces  font  néanmoins  exhortées  de  fe  préparer  là  deflus 
pour  être  en  état  d'informer  le  Synode  National  prochain  de  tout  ce  qu'elles 
jugeront  qu'il  devra  refoudre  fur  cette  Propofition  ,  8c  celles  oti  il  y  a  des 
Académies  de  même  que  les  Villes  dans  lefquelles  lefdites  Académies  font 
établies  ,  aporteront  aufll  au  même  Synode  National  un  Etat  des  Moiens 
qu'elles  pourront  avoir  ,  pour  faire  un  Fonds  fufifant  pour  l'Entretien  d'une 
Académie  Complète. 

VI. 
Sur  les  diveries  Propofitions  faites  par  les  Sieurs  ^<f?-^«//^ ,  tant  en  fon  Nom 
qu'en  celui  de  l'Académie  de  Montaukm  ,  la  Compagnie  déclare  au  Sujet  de 
la  première  ,  qu'elle  confirme  la  Vocation  dudit  Sieur  Beranlt  pour  la  Char- 
ge de  Profefleur  en  Théologie  .  dans  ladite  Académie  ,  attendu  les  loiiabies 
Témoignages  que  les  Députés  du  Haut  Languedoc  lui  ont  rendu  ,  touchant 
les  Exercices  Académiques  qu'il  a  fait  depuis  deux  Ans  :  mais  ladite  Provin- 
ce eft  néanmoins  cenfurée  de  ce  qu'elle  n'a  pas  obfervé  toutes  les  Formalités 
requifes  par  la  Dilcipline  Ecclefiaftique  ,  dans  la  Vocation  dudit  Sieur  Be- 
ranlt  ^  pour  l'inftaler  dans  la  Charge  de  Proiefleur  en  Théologie.  Sur  la  fé- 
conde Propofition  ,   la  Compagnie  a  ordonné  qu'outre  les  700.  Livres  de 

Ga- 


T  E  N  U    A    A  L  A  I  s.  205 

Gage  que  kdkSkur  Berault  reçoit  de  ladite  Académie  ,  il  aura  une  Portion 
franche  fur  les  Deniers  de  l'Oâiroi  apartenans  à  la  Province  du  Haut  Lan- 
guedoc ,  comme  les  autres  Pafteurs  qui  fervent  les  /académies  :  Et  parceque 
ledit  Sieur  Berault  n'a  point  jouï  de  ladite  Portion  ,  depuis  qu'il  cil  Profef- 
feur  à  Montmbun  ,  ladite  Province  fera  tenue  de  lui  en  paier  tous  les  Arré- 
rages jufqu'à  prefent  ,  des  premiers  Deniers  qu'elle  recevra  du  Sieur  Du- 
candal ,  attendu  qu'elle  a  reçu  ladite  Portion  fous  fon  Nom  ;  Et  quant  à  la 
Plainte  qui  a  été  faite  touchant  le  Paiement  General  de  ladite  Académie  de 
Montauhan,  elle  eft  mal  fondée,  puis  qu'il  ne  fe  trouve  pas  que  ladite  Aca- 
démie foit  traitée  d'une  Manière  moins  avantageufe  que  les  autres  Académies; 
c'eft  pourquoi  elle  fe  contentera  du  Règlement  commun  que  les  Synodeà 
Nationaux  precedens  ont  fait  pour  cela,  lors  qu'ils  ont  ordonné  que  les  De- 
niers oélroiés  aux  Académies  feront  pris  fur  les  trois  premiers  Quartiers  de 
chaque  Année  dans  la  Mafle  commune  de  toutes  les  Eglifes  ,  fans  attendre 
le  Terme  du  dernier  Quartier,  dont  le  Paiement  eft  plus  incertain. 
VII. 

Les  Gages  afllgncs  à  l'Académie  de  MontauLtn ,  pour  un  Secrétaire  Aca- 
démique, n'ont  pas  dû  lui  être  oétroiés  ,    c'eft  pourquoi  ils  feront  raies  de 
fcs  Comptes  ,  tant  du  pafle  que  de  l'avenir, 
VIII, 

Sur  la  Demande  de  l'Académie  de  Saumur  ,  accompagnée  des  Lettres  de 
Recommandation  du  Sieur  dn  Pleffis  Murli  ,  requérant  que  le  Sieur  Cîwe- 
ron  continue  d'enfcigner  la  Théologie  dans  ladite  Académie  :  on  a  lu  les  Let- 
tres de  l'Eglife  de  Boindeanx  ,  &  entendu  les  Remontrances  du  Sieur  Joli 
faites  au  Nom  de  ladite  Eglife  ,  pour  obliger  ledit  Sieur  Cameron  à  retour- 
ner dans  Ion  Eglife  ,  pour  y  faire  les  Exercices  de  fon  Miniftere  ,  comme 
il  y  eft  obligé.  Le  Sieur  Privât  Député  de  la  S^./e  Gniemie ,  chargé  des  Mé- 
moires dudit  Sieur  Cameron, en  aiant  fait  la  Leéture,  la  Compagnie  connoif- 
fant  que  le  Miniftere  dudit  Sieur  Cameron  appartient  de  Droit  à  l'Eglife  de 
Bourdeanx  ,  ordonne  néanmoins  que  ledit  Sieur  Cameron  demeurera  dans 
ladite  Académie  de  Saumur  ,  jufqu'au  Synode  National  prochain  ,  attendu 
les  grands  Avantages  que  toutes  nos  Eglifes  reçoivent  de  ladite  Académie  , 
par  les  Travaux  dudit  Sieur  Cameron  ;  c'eft  pourquoi  l'Eglife  de  Bourdeaux 
eft  exhortée  de  n'improuver  pas  cette  Relolution ,  6c  cependant  l'Académie 
de  Saumur  fera  tout  ce  qui  lui  fera  poflîble  pour  fe  pourvoir  d'un  autre  Pro- 
feflêur  en  Théologie. 

I  X. 

Sur  la  Demande  que  fait  l'Eglife  de  la  Rochefoucant  pour  avoir  une  Aug- 
mentation de  Subvention  pour  fon  Colege  ,  la  Compagnie  trouvant  qu'il 
feroit  de  dangereufe  Confequence  d'augmenter  la  Somme  qui  eft  deftinée 
pour  ledit  Colege  ,  exhorte  la  Province  de  Xaintonge  de  confiderer  qu'il  eft 
de  fon  Intérêt  d'aflîfter  ladite  Eglife  d'une  Somme  convenable  ,  tirée  des 
Deniers  communs  de  ladite  Province  ,  pour  entretenir  ledit  Colege  duquel 
elle  reçoit  de  très  grands  Avantages. 

Ce  a  X.  Les 


2o6  XX m.  SYNODE  NATIONAL 

X. 

Les  Propofitions  faites  par  l'Académie  de  Montauban  ,  pour  la  Re^n- 
fion  d'une  Ordonnance  du  Synode  Natotional  de  Privas,  &  pour  les  fix 
Deniers  par  Livre  du  Receveur  de  ladite  Académie  ,  n'ont  pas  été  ju- 
gées recevables. 

X  \. 

Sur  le  Diferent  furvenu  entre  les  Eglifes  d'*Alais  &  d'AndHx.e  ,  pour  le 
Colcge  établi  dans  la  Province  des  Sevenes  ,  la  Compagnie  ne  voulant  rien 
changer  à  prefent  dans  l'Etat  des  Provinces,  &  délirant  de  con(erverla  bon- 
jie  Correfpondance  &  l'Union  de  toutes  les  Eglifes  ,  a  ordonné  que  ledit 
Colege  demeurera  dans  la  Ville  d'AnJMz.e  jufqu'au  Synode  Niitional  pro- 
chain ,  auquel  la  Province  des  Sevenes  rendra  Compte  de  l'Etat  dudit  Cole- 
ge ,  afin  que  s'il  n'eft  pas  tel  qu'il  doit  être  pour  l'Utilité  de  Eglifes  ,  on 
le  puifle  placer  ailleurs. 

X  I  L 

La  Compagnie  procédant  à  l'Eleftion  de  quelques  Pafteurs,  pour  fournir 
les  Académies  de  Profefléur  en  Théologie  lors  qu'il  en  fera  Bcfoin  ,  félon 
le  Décret  de  ce  Synode  ,  inféré  dans  les  Obfervations  qu'il  a  faites  fur  ce- 
lui de  rare  ,  elle  a  nommé  les  Sieurs  du  Moulin  ,  Ftgnier  ,  Bouchereatt  , 
Garijfoles  ,  Cottiere  ,  de  Champveriwn  &  la  Cofte  ;  lefquels  font  exhortés  à  fe 
difpoferSc  préparer,  afin  que  le  Synode  National  prochain  les  puifle  emploier 
utilement  dans  les  Académies  oii  il  y  aura  des  Charges  de  l'rofctTeurs  va- 


LES       COMPTES 
DES     ACADEMIES    ET    DES    COLEGE  S. 

Article    L 

L'Académie  de  Saumur  a  rendu  Compte  du  dernier  Quartier  de  l'An  1616. 
Se  de  ceux  des  Années  1617.  ,  1618.  8c  1619.  &  du  premier  Qunrticr 
de  l'An  i6io.  Sc  ledit  Compte  a  été  vérifié  6i  aprouvé  comme  bien  Se  fidè- 
lement dreflë. 

I  I. 
L'Académie  de  Saumar  aiant  demandé,  qu'attendu  la  Fidélité  &  l'Exaéti- 
tude  qu'elle  a  fait  paroître  en  rendant  fes  Comptes  ,  dans  lefquels  il  paroît 
qu'il  y  a  une  Somme  de  Deniers  entre  les  mains  de  fon  Receveur  qui  font 
de  relie  ,  elle  auroit  Befoin  .qu'elle  lui  fut  laiflée  pour  lemploier  à  élargir 
les  Clafles  du  Colege  ,  qui  lont  maintenant  trop  petites  ,  à  Caufe  du  grand 
nombre  d'Ecoliers  dont  elles  font  remplies  :  la  Compagnie  lui  a  accorde  trois 
cens  Livres  pour  cela ,  à  Condition  qu'elle  rendra  Compte  de  leur  Emploi , 
au  Synode  National  prochain. 

III.Lcs 


T  E  N  U    A    A  L  A  I  s.  207 

I  I  I. 

Les  vint  Ecus  que  le  Confeil  de  l'Académie  de  Sanmitr  donne  tous  les 
Ans  pour  quelques  menus  Fraix  de  fon  Imprimerie  ,  ont  été  alloués  dans 
fcs  Comptes  pour  le  paflc  ,  fans  que  cela  lui  attribue  aucun  Droit  d'en  faire 
de  même  à  l'avenir. 

I  V. 

L'Académie  de  Montauban  a  rendu  fon  Compte  pour  les  Années  1614.  , 
1615".,  1616.  ,  1617.  &  1618.  lequel  a  été  d'autant  mieux  aprouvé  qu'on 
y  a  trouvé  que  la  Depcnfe  de  ladite  Académie  excède  fa  Recepte  de  la  Som- 
me de  397.  Livres.   ly.  fols. 

La  Province  de  PJJle  de  France  était  obligée  de  rendre  Compte  pour  le  Co- 
kge  qui  ell  établi  à  Clermont ,  depuis  le  Synode  National  de  Tunneins ,  fie  ne 
l'aiant  pas  fait,  non  plus  que  la  Liquidation  de  fon  autre  Compte  précèdent» 
qui  fut  renvoie  à  l'Examen  du  Synode  de  Charenton  ,  parce  qu'il  n'étoitpas 
dreflé  en  bonne  Forme  :  la  Compagnie  veut  bien  excufer  ladite  Académie 
pour  cette  fois, mais  elle  lui  enjoint  de  drefler  lefdits  Comptes  d'une  Manière 
convenable,  pour  les aporter  ,  avec  toutes  les  Pièces  jutlincatives,  au  Syno- 
de National  prochain ,  fous  Peine  d'être  privée  dudit  Colcge. 

Les  Comptes  du  Colege  de  Normandie  ont  été  aprouvés  ,  pour  les  An- 
nées 1617. ,   1 61 8.  &  1 619. 

VII. 

Les  Provinces  d'Orléans  &  du  Berri  ont  prefenté  le  Compte  du  Colege 
établi  i  Chânllim  {iiï  Loin  ,  pour  les  Années  161 6.,  17.,  18.,  19.6c  i6io. 
lequel  a  été  vérifié  &  aprouvé. 

VIII. 

Le  Compte  du  Colege  de  Morr,  rendu  par  la  Province  du  PoiUon  ,  pour 
les  Années  1617.  •.  i6i8.  &  J619  aiant  été  trouvé  conforme  aux  Pièces 
juftificatives  fur  léfquelles  il  a  été  dreflé,  on  l'a  mis  avec  ceux  qui  font  bien 
aprouvés. 

I  X. 

Le  Colege  de  Bergerac  ,  dans  la  BaJJe  Guienne  ,  a  rendu  fon  Compte  de- 
puis le  premier  Avril  1614  jufqu'au  dernier  de  Mars  i6zo.  &  on  a  trouvé 
que  la  Depenfe  y  excède  de  beaucoup  la  Recepte  de  ce  qui  lui  eft  donné  de?: 
Deniers  communs  des  Eglifes. 

X. 

La  Province  du  Kivarez,  aiant  partagé  fon  Colege  en  deux,  à  favoir  pour 
Annonaï  ,  fie  Anbenas  :  Annonai  a  rendu  fes  Comptes  pour  les  Années  i6\j\-t 
15-.  ,  16.  ,  17.  ,  ïh  ,  19.  6c  pour  fix  mois  de  l'Année  i6zo.  &  Aubenas 
pour  les  Années  1615".  ,  16.  ,  17.,  18.  &  pour  neuf  mois  de  l'An  1619. 
&  après  avoir  examiné  lefdits  Comptes  ,  ils  ont  été  aprouvosi  mais  pour  ce 
qui  elt  de  la  Demande  qui  a  été  faite  par  ladite  Province  ,  qu'au  lieu  defdits 
Coleges  ,  il  lui  foit  permis  d'emploier  les  200.  Livres  qui  lui  font  afllgnées 
fur  les  Deniers  de  l'Oûroi  àxx.  Roi  en  gluueurs  petites  tcoles  i  La- Compa- 
gnie 


2o8  XXIII.  SYNODE    NATIONAL 

gnie  ne  lui  a  pas  voulu  accorder  ce  Changement ,  non  plus  qu'à  la  Province 
de  Bourgogne  ,  faifant  la  même  Demande  pour  changer  fon  Colege  en  de  pe- 
tites Ecoles. 

XI. 

La  Province  du   Bas  Languedoc  a  prefenté  le  Compte  du  Colege  de  Be-> 
^iers  ,  pour  les  Années  1617.,   18.  5c  1619.  lequel  a  été  aprcuvé. 
X.  I   1. 

Le  Compte  du  Colege  a'Atidaz.e  ,  pour  la  Province  des  Sevenes,  a.  étchka 
rendu  pour  les  Années  161 7.,  18.  &  16 19. 
XIII. 

La  Province  de  Bourgogne  a  prefenté  le  Compte  de  fon  Colege  pour  les 
Années  1617.  ,  1618.  &  1619-  Mais  parce  que  ledit  Compte  n'eit  pas  en 
bonne  Forme  ,  6c  que  ladite  l^rovince  ne  le  rend  que  pour  trois  cens ,  qua- 
tre vints  Livres  par  An  ,  au  lieu  de  400.  Livres  ,  il  lui  eft  enjoint  de  leren- 
dre  à  l'avenir  pour  ladite  Somme  entière  ,  &  d'en  faire  vérifier  les  Pièces 
juftificatives  aux  Synodes  Provmciaux ,  afin  de  les  aporter  en  meilleure  Forme 
au  Svnode  National  prochain. 

XIV. 

Le  Coloque  de  Gez.  rendra  Compte  de  l'Adminiftration  de  fon  Colege  , 
au  Synode   Provincial  de  Bourgogne  ,  par  lequel  ledit  Compte  iera  aportc  au 
Synode  National  prochain ,  comme  celui  de  toutes  les  Provinces  de  ce  Roiau- 
me  ,  fous  Peine  d'être  privée  du  Bénéfice  dudit  Colege. 
X   V. 

La  Province  de  Provence  eft  fortement  cenfurée  de  n'avoir  aporté  aucun 
Compte  des  Deniers  qu'elle  reçoit  pour  fon  Colege  .  nonohftant  les 
Avertiflémens  des  Synodes  Nationaux  prccedens  i  c'elt  pourquoi  il  lui  eft 
enjoint  de  faire  mieux  fon  Devoir  à  l'avenir  ,  fous  Peine  d'être  privée  des 
Deniers  qu'elle  reçoit  pour  ledit  Colege. 
XVI. 

Le  ;Comte  du  Colege  du  Dauphint ,  aiant  été  vérifié,  on  a  trouvé  que  ledit 
Colege  a  fiiit  des  Depenfes  qui  furpaflcnt  la  Somme  qu'il  reçoit  des  Deniers 
de  l'Oétroi  de  Sa  Aiajefié,  c'eft  pourquoi  ledit  Compte  a  été  aprouvé  ;  mais 
ladite  Province  n'en  aiant  pas  produit  les  Pièces  juftificatives,  elle  eft  exhor- 
tée de  ne  donner  plus  fes  Comptes  à  l'avenir  fans  y  joindre  toutes  les  Pic- 
ces  qui  en  dépendront. 

XVII. 

Le  Compte  rendu  par  l'Académie  de  Nimes ,  touchant  la  Diftribution 
des  Deniers  quijlui  ont  été  donnés  ,  depuis  le  Synode  National  âeTonnetns, 
a  été  aprouvé  ,  à  la  Referve  de  quelques  Articles  qui  ont  été  réglés  de  la 
manière  fuivnnte.  Premièrement  fur  les  Sommes  emploiées  l'An  161 8  de 
400.  Livres  fournies  au  Sieur  Codur  Profefléur  en  Langue  Hebraique.  pour 
Je  Tranfport  de  fes  Meubles  depuis  Montpellier  juiqu^à.  Nîmes  ,\zCompûgmc 
n'en  a  alloué  que  100.  Comme  auflî  de  850.  Livres  données  au  Sieur  Fau- 
cheur ,  Profefléur  en  Théologie  ,  tant  pour  Gratification  que  pour  Ion  Dc- 
meubleraent  ,  on  en  a  retranché  ajo.  La  Compagnie  aiant  trouve  bon  de 

grati. 


T  E  N  U    A     A  L  A  I  s.  2oc> 

gratifier  le  Siçur  Faucheur  du  Refte  ,  afin  de  lui  donner  le  Moien d'augmen- 
ter fa  Bibliothèque  &  de  travailler  plus  utilement  dans  fa  Charge,  aiant  aufli 
trouvé  bon  de  lui  donner  ifo.  Livres  pour  le  tranfport  de  fes  Meubles  de- 
puis Vfez.  jufqu'à  Nimes.  On  a  pareillement  raie  la  Somme  de  loo.  Livres 
données  au  Sieur  Faguenat  Imprimeur,  pour  achetter  des  Caraaeres,&:  une 
autre  Somme  de  60.  Livres  données  aux  Sieurs  Coditr  &  Petit ,  Profefleurs 
en  Langue  Hébraïque  &  Grecque  ,  pour  fe  trouver  au  Synode  Provincial 
tenu  à  Maugniaus  :  Et  dans  le  Compte  de  l'Année  1620.  on  a  raie  la  Som- 
me de  90.  Livres  données  tant  auxdits  Sieurs  Codur  &:  Petit  ,  qu'au  Sieut 
Faucheur  ,  pour  fe  trouver  au  Synode  à^Vfez.  ,  Et  40,  Livres  pour  l'Impref. 
fion  du  Livre  d'un  Ecolier.  Toutes  lefquelles  Parties  raiées  montant  à  la 
Somme  de  6io.  Livres  ,  feront  retenues  par  la  Province  du  Bas  Languedoc 
fur  les  Deniers  de  ladite  Académie  de  Nîmes  ,  pour  les  déduire  du  Paiement 
qu'on  lui  fera  :  La  Compagnie  n'a  pas  aufll  voulu  aloiier  au  Sieur  Boudon , 
ci-  devant  Commis  pour  la  Recette  des  Deniers  de  ladite  Académie  ,  plus 
d'un  fol  par  Livre  fur  les  Sommes  qu'il  a  reçues  ;  &  pour  celles  qu'il  recevra  à 
l'avenir  il  n'en  aura  que  fix  deniers  par  Livre, comme  les  Receveurs  des  au- 
tres Académies  :  Et  fur  la  Demande  qu'ont  fait  les  Profefleurs  de  ladite 
Académie  d'avoir  quelque  Rcmbourfementdes  Fraix  du  Voiage  &  du  Séjour 
qu'ils  ont  fait  en  ce  Lieu  ,  pour  y  demander  £c  obtenir  que  le  Sieur  Cha- 
rnier leur  fut  donné  pour  Profeflêur  en  Théologie  ,  la  Compagnie  ne  pou- 
vant leur  accorder  aucune  Somme  pour  cette  Depenfe,  les  a  renvoies  à  la 
Province  du  Bas  Languedoc  ,  qui  y  aura  tel  Egard  que  bon  lui  fem- 
bkra. 

X  V  I  I  r. 

Le  Compte  du  Colcge  de  Bretagne  a  été  reçu  &  aprouvé  pour  les  Années 
1617. ,  18.,   19.  &  1620. 

STATUTS     GENERAUX 

Faiti  dans  ce  Synode,  peur  les  /îcadcmies  des  Eglifes  Reformées 
de  France. 

Article   I. 

IL  y  aura  dans  chaque  Académie  deux  Confeils  ,  l'an  Ordinaire  ,  qui  ne 
fera  compofé  que  des  Pafteurs  de  l'Eglife  du  Lieu  oii  ladite  Académie 
Icra  établie  ,  8c  des  Profefleurs  Publics  ,  avec  le  premier  Régent  du  Cole- 
ge,  &  ce  Confeil  aura  pour  Chef  le  Reéleur  de  l'Académie.  L'autre  Ex- 
traordinaire compofé  de  quelques-uns  des  Principaux  Membres  de  l'Eglife, 
au  Choix  de  la  Maifon  de  Ville,  fi  elle  eft  compofée  de  Perfonnes  qui 
fafl'ent  Profeflion  de  la  Religion  Reformée,  ou  bien  des  Confirtoires  dts 
Lieux  oîi  il  n'y  a  pas  une  entière  Liberté  de  Confcience,  6c  des  Pafteurs 
Terne  II.  Dd  & 


2IO        XXIII.  SYNODE    NATIONAL 

Se.  Profeilcurs  Publics  :  Et  pour  choifir  un  Prefident  qui  dirige  ce  Con- 
feil  Extraordinaire,  on  s'accordera  félon  la  Circonftancc  des  Lieux  Se  de*^ 
Perfonnes. 

IL 

Le  Confcil  ordinaire  fe  tiendra  une  fois  la  Semaine  ,  l'Extraordinaire  fé- 
lon les  Occurrences,  &  pour  des  Cas  plus  Importans,  quand  le  Confcil  Or- 
dinaire trouvera  bon  de  le  Convoquer, 
I  I  L 

Le  Confeil  Extraordinaire  aura  le  Droit  d'élire  les  Profefleurs  &  les  Regens 
Clai3iffiques,  de  les  Cenfurer,  de  les  Sulpendre  de  leurs  Charges  &  de  les  dc- 
pofer  quand  le  Cas  l'Exigera  ,  comme  aufli  de  procéder  félon  qu'il  fera  ex- 
pédient contre  ceux  qui  n'obéiront  pas  au  Confcil  Ordinaire  ,  ou  qui  me- 
priferont  les  Admonitions  qu'on  leur  aura  faites  ,  pour  les  porter  à  s'aquiter 
de  leur  Devoir^  Ce  même  Confeil  aura  le  Soin  de  l'Adminiftration  des  De- 
niers oftroiés  à  l'Académie  ,  &  le  Confcil  Ordinaire  veillera  fur  la  Conduite 
des  Profeflcurs  Publics  ,6c  fur  celle  de  tous  les  Regens  6c  Auditeurs  ,  afin 
que  chacun  fafle  fon  Devoir. 

I  V. 

Le  Reftcur  fera  élu  d'entre  les  Pafteurs  8c  ProfcOeurs  ,  5c  fa  Charge  du- 
rera un  An  pour  le  moins  ,  avec  Pouvoir  au  Confeil  Académique  Ordi- 
naire ,  par  lequel  il  fera  elù  ,  de  le  continuer  plus  long  tcms  s'il  eft  ex- 
pédient. 

V. 

Tous  les  Membres  du  Confeil  Ordinaire  ,  tant  le  Reftcur  que  fes  Cole- 
gues,  feront  fournis  auxCenfures  qui  fe  feront  quatre  fois  l'Année  .•  les  jours 
avant  qu'on  donne  la  Cène  ,  de  même  qti'il  fe  pratique  dans  les  Confiftoi- 
res ,  ôc  les  Regens  aflemblcs  ,  avec  le  Principal  qui  y  prcfidera  ,  feront  af- 
fujetis  aux  mêmes  Loix. 

V  L 

Par  les  Profefleurs  Publics  on  entend  ceux  qui  enfeignent  la  Théologie  ,. 
la  Langue  Hébraïque  5c  la  Grecque  ,  la  Philophie  ,  la  Rethonque  &  les 
Mathématiques. 

V  I  l. 

Il  y' aura  deux  Profeflcurs  en  Théologie  pour  le  moins,  l'un  defqueîs  cx- 
pofera  l'Ecriture  Sainte,  fins  s'étendre  beaucoup  fur  les  F.ieux  Communs  : 
L'autre  enfeigncra  les  Lieux  Communs  ,  8c  s'il  eft  poffiblc  d'avoir  trois  Pro- 
fdfeurs,  l'un  Expofera  le  vieux  Teftament,  l'autre  le  Nouveau  ,  &  le  troi- 
llême  les  Lieux  Commus  ;  lefquels  il  achèvera  en  trois  Ans ,  pour  le  plus  tard, 
en  expliquant  le  tout  folidement  6c  le  plus  fuccintement  qu'il  fera  pofllblc 
d'une  Manière  Scholaftique,  pour  faire  d'autant  mieux  profiter  les  Etudians, 
qu'ils  feront  obligés  de  s'apliquer  plus  fortement  aux  Difputes  ,  6c  aux  Dif- 
tinélions  Metaphifiques  :  Et  les  Profefleurs  en  Théologie  s'obligeront  à  dic- 
ter quelque  Sommaire  4e  kyrs  Leçons 

VIII. 

Les  Docteurs  Sc  Profefleurs  en  Théologie  feront  nommés  6c  prefentés 

par 


TEN  U    A    A  L  A  I  s.  m 

par  le  Confeil  Académique  Extraordinaire  dans  les  Synodes  Provinciaux  , 
pour  être  examinés  &  reçus  fuivant  le  troifième  Article  du  fécond  Chapiu'c 
de  la  Difdpline  Ecclefiaftique. 

I  X. 
Chacun  d'eux  fera  des  Leçons  quatre  fois  la  Semaine,  &C  exercera  les  Etu- 
dians  ,  par  des  Propofitions  en  Forme  de  Sermons  qu'ils  feront  les  uns  après 
les  autres  ,  toutes  les  Semaines,  tant  en  Latin  qu'en  François ,  félon  l'Or- 
dre qui  leur  fera  prefcrit,&  dans  le  Tems,les  jours  Scies  He'ures  que  le  Con- 
feil Académique  leur  marquera. 

11  y  aura  des  Difputcs  Particulières  en  Théologie  chaque  Semaine ,  5c  de* 
Publiques  ,  fous  chaque  Profelfeur  ,  une  fois  le  Mois. 
X  I. 

Tous  les  Etudians  en  Théologie  feront  enregiftrés  par  le  Recleur,  après 
que  le  Confeil  Académique  aura  exammc  les  Témoignages  de  leurs  bonnes 
Mœurs  ,  8c  fondé  leur  Capacité  par  des  Qiieftions  6c  1  ncerrogats  propres  à 
découvrir  s'ils  ont  fait  des  Progrès  dans  les  belles  Lettres  ,  6c  dans  la  Phi- 
lofbphie,  qui  foient  fufifins  pour  leur  Etat,  à  Défaut  de  quoi  ils  feront  ren- 
voies dans  les  Clafles  de  ces  mêmes  Etudes. 
X  I  L 

Lefdits  Ecoliers  feront  obligés  de  fe  trouver  à  toutes  les  Leçons  de  Théo- 
logie ,  aux  Propofitions  3c  Difputes  »  comme  auflî  de  propofer ,  de  foutenir 
des  Thefes  Se  argumenter  ,  chacun  fucceflîvement  ,  depuis  le  premier  jul- 
qu'au  dernier  ,  fclon  le  Rang  de  leur  Immatriculalion  ,  avec  cette  Rckrve 
que  les  nouveaux  venus  pourront  être  difpenfés  de  faire  des  Propotîiions  8c 
des  Difputes  Publiques  pendant  fix  mois  ,  ou  un  An,  fclon  la  Difcrction  des 
Profeflèurs  qui  jugeront  de  leur  Capacité. 
X  I  1  L 

Les  Thefes  de  Théologie  pour  les  Difputes  Publiques  feront  fort  abrégées, 
£c  contiendront  ,  autant  qu'il  fera  polTible  ,  quelque  Lieu  Commun  ,  iâns 
que  Icfdites  Thefes  foient  chargées  des  Objections  qui  peuvent  être  faites 
dans  laDifputc,  ni  d'une  longue  Deduârion  de  toutes  les  Raifons  qui  fervent 
à  confirmer  la  Vérité  ,  afin  que  ces  Thefes  ne  foient  pas  des  Traités  auffi 
difus  que  ceux  qu'on  met  dans  les  Livres. 
XIV. 

Le  Difciple  qui  foutiendra  des  Thefes  en  Théologie  fera  un  petit  Dif- 
cours  en  Latin  ,  avant  qvi'on  entre  en  Difpute  ,  tant  pour  faire  voir  le  But 
Je  fcs  Thefes  ,  que  pour  former  fon  Stilc  Se  fe  rendre  plus  Eloquant. 

Après  chaque  Propofition  des  Ecoliers,  on  fera  une  Cenfure  libre  &  rao- 
dcfte  en  la  même  Langue  dont  le  Propolant  fe  fera  feivi  dans  fon  Difcours, 
êc  pour  cet  Efct  les  Etudians  en  Théologie  feront  les  premiers  qui  feront 
leurs  Remarques  Critiques, en  l'Abfcnce  du  Propofant,  lequel  viendra  enfui- 
te  entendre  celles  des  Profeflèurs  2c  des  Pafleurs  ,  qui  feront  Modérateurs  de 
i'kiciion  chacun  à  leur  Tour. 

D  d  2  XVI.  Lef- 


212  XXIII.  SYNODE  NATIONAL 

XVI. 

Lcfdits  Etudiansen  Théologie  pourront  élire  un  Prêteur  d'entr'eux, avec 
llx  Aflcflcurs  qui  tiendront  le  Rôle  de  leurs  Colcgues,  &  avertiront  un  cha- 
cun des  Exercices  qu'il  devra  faire,  &  du  Tems  auquel  il  fe  doit  tenir  prêt 
pour  cela.  Il  leur  fera  aufîl  permis  d'avoir  entr'eux  un  Règlement  particu- 
lier ,  aprouvé  8c  ratifié  par  le  Confeil  Académique ,  qui  prendra  garde  que 
chacun  s'exerce  par  des  Difputes  8c  des  Propofitions  ,  félon  qu'il  fera  pre- 
fcrit  dans  ledit  Règlement ,  fans  qu'aucun  néglige  les  Moiens  qu'il  aura  pour 
faire  de  bons  Progrès  dans  fes  Etudes. 

XVII. 

On  fera  tous  les  Ans  un  Examen  des  Etudiansen  Théologie,  ou  du  moins 
de  ceux  qui  leront  entretenus  par  les  Provinces  ,  ou  par  les  Églifes ,  afin 
d'en  pouvoir  rendre  un  Témoignage  plus  certain  ,  &  pour  les  obliger  tous 
à  bien  emploier  leur  Tems. 

DISTRIBUTION    GENERALE 

Faite  entre  toutes  les  Provinces  ,  de  U  Somme  de  deux  Cens  ,  vint-cinq/ 
Mille  Livres,  données  far  Sa  Majefté,  aux  Eglifes  Reformées  de  Fran- 
ce ,  qui  en  ont  fait  la  Répartition  entr' elles  pour  l'Année  1621.  ô^ 
pour  lesfuivantes  ,  jufqu'au  Synode  National  prochain. 

Suivant  laquelle  le  Sieur  Ducandal  fera,  les  Paiemens  de  ladite  Som- 
me, en  obfervant  ce  qui  a  été  réglé  ci-devant  avec  lui ,  par 
le  Synode  National  de  Gap. 

Article  P. 

SUr  Tes  trois  premiers  Quartiers  de  la  fufdite  Somme  de  deux  Cens  vint 
cinq  Mille  Livres ,  qui  montent  à  168750.  Livres  j  il  faut  diftribuer  les 
Sommes  marquées  ci- après 

A  favoir  ,  à  l'Académie  de  Sedan  ,  4000.  Livres. 
Au  Coloque  de  Gsx  ,  en  y  comprenant  les  5600.  Livres 

données  par  le  Roi.  45oo-  Livres- 
A  l'Académie  de  5*««w»r ,  519°*  Livres, 
A  l'Académie  de  A/m^/,  515-1.  Livres. 
A  l'Académie  de  Afo«f4«^<2«  y  ?i5'i'  Livres. 
Au  Colege  de  Bergerac  ^  iioo.  Livres. 
A  l'Académie  de  D/f,  600.  Livres. 
Pour  le  Suplement  de  l'Entretien  des  Sieurs  Députés  Géné- 
raux^ 5500.  Livres. 

IL  Aux- 


TENU    A    ALAIS,  Hf 

I  I. 

Aux  Provinces  de  V/Jie  de  France,  de  Picardie  ,  &  de  Champagne,  fôixan- 
te  &  onze  Portions  ,  pour  cinquante  Pafteurs  aétuellement  emploies ,  pour 
wne  Eglife  à  pourvoir  ,  &  pour  douze  Portions  furnumeraires ,  pour  quatre 
Propofans  &  deux  Pafteurs  déchargés  ,  deux  Portions  Surnuméraires  pour 
PEglife  de  Langres  ,  &  400.  Livres  pour  un  Colege  :  onze  mille ,  trois  cens 
trente  quatre  Livres ,  deux  fols  ,  deux  deniers. 

I  î  r. 

A  la  Province  du  PoiStoff  ,  pour  foixante  Portions,  à  favoir  pour  quarante 
neuf  Pafteurs  a£tuellement  emploies  ,  deux  Pafteurs  déchargés  ,  deux  Paf- 
teurs à  pourvoir ,  deux  Eglifes  à  pourvoir ,  trois  Propofans  ,  deux  Portions' 
Surnuméraires,  8c  400.  Livres  pour  un  Colege  ;  neuf  mille  ,  fix  cens,  qua- 
rante Livres ,  deux  deniers. 

IV. 

A  la  Province  du  Sas  Languedoc  ,  loixante  &  onze  Portions,  afavôirpour 
6z.  Pafteurs  a£tuellement  emploies  ,  deux  Pafteurs  qui  font  aufli  Profeflèurs 
en  Langue  Hébraïque  &  Grecque ,  dans  l'Académie  de  Nimes  ,  une  demi 
Portion  Surnuméraire  pour  le  Sieur  Brunier  Pafteur  de  l'Eglil'e  d^Vfez,une 
demi  pour  PEglife  de  Âtontfrein  ,  une  demi  pour  celle  de  Gttifnac ,  pour  un- 
Pafteur  déchargé  Sc  trois  Propofans ,  &  une  Portion  6c  demi  Surnunreraire 
avec  400.  Livres  pour  un  Colege  :  onze  mille  ,  trois  cens  ,  trente  trois  Li- 
vres ,  huit  fols, 

V- 

A  la  Province  à^Orleant  £c  du  Berri ,  47.  Portions ,  pour  32.  Pafteurs  ac-f 
tuellement  emploies  ,  trois  Eglifes  à  pourvoir  ,  trois  Propofans ,  deux  Por^ 
rions  Surnuméraires  pour  PEglife  de  S-^ncerre  ,  &  7.  Portions  Surnuméraires 
pour  toute  la  Province  ,  6c  400.  Livres  pour  un  Colege  ;  fept  mille ,  fix 
cens ,  trente  huit  Livres ,  trois  fols  ,  huit  deniers. 
VI. 

A  la  Province  de  Xaitmnge  ,  quatre  vints  Portions ,  pour  foixante  Sc  ti'ois 
Pafteurs  aftuellemcnt  emploies  ,  trois  Portions  pour  les  S'\z\irs,lVelch,Thon' 
lofife ,  8c  Gabard  ,  une  pour  le  Sieur  Bonnet  ,  laquelle  lui  fera  donnée  enco- 
re qu'il  ferve  hors  de  ladite  Province  ,  &  huit  Portions  pour  les  Eglifes  à 
pourvoir, Se  pour  PAftîftance  des  Eglifes  pauvres  ,  2c  400  Livres  pour  un 
Colege  :  douze  mille ,  fêpt  cens  ,  dix-neuf  Livres. 
VII. 

A  la  Province  de  Bourgogne,  quarante  Sc  une  Portions , pour  ai.  Pafteurs  ac- 
tuellement emploies,  deux  Egliies  à  pourvoir,  un  Paileur  déchargé,  trois 
Portions  Surnuméraires  afeftées  particulièrement  aux  Eglifes  de  Moulins ,  PaiU 
lac  Se  Maringues  ,  pour  quatre  Propofans  ,  &  huit  Portions  Surnuméraires  , 
dont  une  demi  fera  donnée  au  Sieur  Perrem ,  Pafteur  de  PEglife  de  Maçon  ,■ 
une  Portion  Surnuméraire  pour  le  Sieur  de  la  Planche  ,  Pafteur  de  la  Province 
de  Provence  dechai-gé,  6c  400.  Livres  pour  un  Colege  ;  fix  mille  ,  fept  cens, 
treize  Livres ,  treize  folj. 

Dd  s  VIII.  A^ 


514         XXill.   SYNODE    NATIONAL 
VIII. 

A  la  Province  du  FivAtez.,  quarante  8c  une  Poition  ,  pour  zî.  Paftcurs ,  en 
y  comprenant  les  Sieurs  de  Lubac  Se  des  Âdaretz. ,  trois  Propofans,  quatre  Egli- 
ics  à  pourvoir,  deux  Portions  Surnuméraires ,  pour  le  Sieur  de  la  l-oreji  ,  une 
pour  l'Eglife  de  ralon  la  Gorcc ,  uite  pour  Ftlleneitve  de  Berg  ,  deux  Portions 
Surnuméraires,  &  400.  Lvivres  pour  un  Colegc:  fix  mille,  iept  cens,  treize 
Livres,  treize  fols.  ,.,...:.... 

E  X. 

A  la  Province  à^ Anjou ,  trente  fix  Portions ,  pour  17.  Paûeurs  aâruellcment 
emploies,  deux  Profelîcurs  en  Théologie,  trois  Propofans,  une  Portion  Sur- 
numéraire pour  l'Eglife  de  Fefws  ,  un  Pallcur  déchargé  ,  &  trois  Portions  Sur- 
numéraires pour  le  Soulagement  de  toute  ladite  Province  :  cinq  mille,cmq  cens, 
quarante  trois  Livres  ,  14.  fois. 

A  la  Province  du  Haut  Languedoc ,  cent  &  une  Portions ,  pour  quatre-vinrs 
Pafteurs  aduellement  emploies ,  quatre  Paileurs  décharges ,  une  Portion  Sur- 
numéraire pour  le  Sieur  joli  Paftcur  de  Millau  ,  fept  Propotans  ,  neuf  Por- 
tions Surnuméraires  ,  dei'quelles  on  affiliera  particulièrement  les  Eglifes  de 
LeiEloHre ,  Minerbois  ,  PUifance ,  Calviftet  Sc  Foix  ;  fuivant  l'Ordonnance  des 
Synodes  Nationaux  prccedens  :  quinze  mille  ,  cinq  cens ,  cinquante  Sc  trois 
Livres ,  z.  fols. 

X  I. 

Pour  la  Province  de  la  Bajfe  Gttienne  ,  quatre-vints  2c  cinq  Portions ,  pour 
foixante  &  huit  Pafteurs  actuellement  emploies,  cinq  Propofans,  une  Portion 
pour  l'Eglife  de  Bourdeafix\  deux  Portions  pour  le  SicUr  de  Bujlenobis  ,  onzd 
Portions  pour  les  Eglifes  à  pourvoir,  ou  pour  le  Soulagement  des  Pauvres, 
&  trois  cens  Livres  pour  drefler  une  Eglife  au  Païs  de  Labour:  treize  mille, 
trois  cens,  quatre- vints  6c  neuf  Livrés ,  dix-fept  fols ,  neuf  deniers. 

A.    1    1' 

A  la  Province  des  Sevenes .,  foixante  6c  cinq  Portions  pour  cinquante  &  trois 
Paftcurs ,  laiflânt  néanmoins  a  ladite  Province  la  Liberté  de  partager  également 
lefditcs  Portions  entre  tous  les  FiUleurs,qunnd  il  y  en  aura  un  plus  grand  nombre 
qu'à  prcfent.  Une  Eglife  à  pourvoir,  cinq  Portions  pour  les  Eglifes  ^Tffoire 
Se  à&X^  Haute  Anvergiie  ^  une  Portion  ôc  demi  pour  le  Sieur  Efcofier  Parteur 
déchargé ,  pour  trois  Propofilis ,  une  Portion  Surnuméraire  pour  Marmejo' 
let ,  &  400.  Livres  pour  un  Colege ,  mille ,  quatre  cens ,  neuf  Livres ,  neuf  fols. 

A  la  Province  de  Normandie ,  cinquante  Se  fept  Portions ,  pour  47.  Paftcurs 
afluelkment  emploies,  deux  Eglifes  à  pourvoir,  une  Portion  Surnuméraire 
pour  l'Eglife  de  QuiUebœHf  ,  fix  Prôpôïâns ,  fix  Portions  Surnuméraires , 
&  400.  Livres  pour  un  Colege  :  neuf  mille ,  cent ,  feptantc  huit  Livres  >  trois 
fols,  huit  deniers. 

X  I  V. 
A  la  Provence,  vint  &  trois  Portions ,  pour  quatorze  Paftcurs  aéluellement 
emploies,  deux  Eglifes  à  pourvoir,  deux  Propofans ,  fept  Portions  Surnumé- 
raires, 


T  E  N  U    A    A  L  A  I  s.  n^ 

raircs,  defquelles  une  fera  diftribuée  à  l'Eglife  de  Puimtchel,  une  à  celle  de 
rdaux ,  une  à  celle  du  Luc  ,  demi  à  celle  de  Baux ,  &  400.  Livres  pour  un 
Colese:  trois  mille  ,  neuf  cens,  quarante  &  une  Livres ,  feize  fols. 
XV. 

A  la  Provijjce  de  Sretagtie  vint  &  deux  Partions ,  pour  on2£  Paftçurs  ac- 
tuellement eiiiploiés ,  -une  Eglifc  à  pourvoi;- ,  deux  Propofims ,  huit  Portions 
Surnuméraires,  dont  l'une  fera  donnée  à  l'Eglife  de  Nantes,  &  400.  Livres 
pour  un  Colege  :  trois  mille  ,  fcpt  cens  ,  quatre- vint  ôc  fept  Livres ,  quinze 
fols ,  huit  deniers. 

XVI 

A  la  Province  du  Dauphiné ,  pour  loj".  Portions,  ù  lavoir  pour  quatre-vints 
&  fix  Paileurs,  huit  Propolans,  dix  Portions  Surnuméraires ,  defquelles  on  en 
donnera  une  à  l'Eglife  ôi' embrun  ,  une  à  l'Eglife  de  Uarraux ,  une  à  l'Eglife  de 
GuiiUfire,  une  à  l'Egliiè  de  Romans,  une  demi  à  celle  de  Tulle  t  tes  ,400.  Li- 
vres pour  un  Colege  ,  &  une  Portion  Surnuméraire  pour  le  Sieur  Oafpard  M.ir- 
tin  :  feize  mille  ,  cinq  cens ,  foixante  &  neuf  L  jvrcs ,  deux  fols ,  {ïx  deniers. 

Au  Sieur  de  la  Cofte ,  cent,  cinquante  quatre  Livres. 

Au  Sieur  du  Bois  ,  cent ,  cinquante  quatre  Livres. 

La  Somme  totale  pour  les  trois  premiers  Qiiartiers  des  Portions  ci  "  deflus , 
monte  à ,  cent ,  foixante  huit  mille  ,  fept  cens,  &  cinquante  Livres. 
XVII. 

Sur  le  dernier  Qiiartier  de  ladite  Somnx  de  deux  cens  vint  cintq  railk  Livres, 
qu  i  monte  a  la  Somme  de  cinquante  fix  mille ,  deux  cens ,  cinquante  Livres , 
on  doit  paier  à  chacune  des  Provinces  les  Sommes  ci-dellbus ,  à  lavoir  , 

A  la  Province  de /'//?<?  <^f  fr;î«c^  ,  .  4400.  Liv.     5.  f  8.  d. 

A  la  Province  du /^o/7?a« ,  .  .  372-1-  Liv.     o,  f  o    d. 

AViVrovinccàn  Bas  Languedoc  ,  .  4403-  Liv.     3.  1.   8.  d. 

A  la  Province  d'Or/(f^»jj  ÔC  du  5frrj,  .  1914.  Liv.   if.  f  8-  d. 

A  la  Province  de  X<î/»?(?«g«- ,  .  .  4961.  Liv.     6.  f.  8.  d. 

A  la  Province  de  5(7«rgog«f ,  .  .  i5'4Z.  Liv.  13.  f  S.  d. 

A  la  Province  du  FiV.i)T^  ,  .  .  25'4Z.  Liv.   15.  f  8-  d. 

A  la  Province  d'^«/w ,  .  .  2.2.32.  Liv.  \^■  f  o.  d. 

Alx^mwncc  du.  Haut  Languedoc ,  .  6163.  Liv.   13.  f.  8.  d- 

A  la  Province  de  la  B4/_/f  G«/>»Kf ,  .  52-7  ï-  Liv.     8.  f  4.  d. 

A  la  Province  des  5fweK« ,  .  .  405 '•  Liv..  19.  1.  4.  d. 

A  h  Province  de  Normjtndte ,  ,  .         35'34-  Liv.   19.  f.  4.  d« 

A  la  Province  de /'row»cf ,  .  .  1426.  Liv.     7.  f.  8.  d. 

A  la  Province  de /'ViTM^Mf,  .  .  1364.  Liv.    7.  f.  4.  d. 

A  la  Province  du  I).z»;)^iW,  *  .         65-1 1.  Liv.   ïj.  f  o-  d. 

Au  Sicur  de  la  Ct5?tf,  ,  .  .  62.  Liv.     o.  f.  4-  d.. 

Au  Sieur  du  So/.f ,  .  .  .  62.  Liv.     o.  i.  4.  d.. 


td  Somme  totale  pour  le  Quartier  d'Octobre 
monte  à cinqua.ntc  fix  Mille,  deux  Cens,  ciu- 
<juautc  Livres.  5625-0.  Livres. 


ETAT 


2î^         XXIÏÎ.    SYNODE    NATIONAL 

ETAT  DES  COMPTES  DU  SIEUR    DUCANDAL, 

Commis  à  la  Recepte  des  Deniers  o6iroiés  far  le  Roi  'aux  Eglifes  Refor- 
mées de  France ,  four  l'Entretien  de  leurs  Pafteurs  ,  &  le  Calcul  de 
la  Vifiribution  defdits  Deniers ,  jait  au  Synode  National  tenu  à  Alais, 
au  Mois  d'O0oke  &  de  Novembre,  de  ÏAn  1620. 

Art  icle  I. 

LEs  Sieurs  BoHchereait ,  Pnfteur  de  la  Begaiidiere ,  Joli  ,  d'Ebenes.,  Bernard 
&  du  Ptii  Anciens ,  aiant  été  nommés  par  le  Synode ,  &  autorifés  pour  exa  • 
miner  les  Comptes  du  Sieur  Ducandal ,  ont  reprefenté  qu'en  procédant  à  la 
Vérification  defdits  Comptes ,  ils  ont  trouvé  que  ledit  Sieur  DHcandal  fe  cliar- 
ge  en  Recepte  de  la  Somme  de  Trente-un  Mille ,  neuf  cens  ,  trente-neuf  Li- 
vres ,  14.  fols ,  7.  deniers ,  pour  le  Débit  du  Compte  qu'il  a  rendu  au  dernier 
Synode  de  Fitré. 

IL 
Il  fê  charge  auflî  de  la  Somme  de  cinquante  quatre  Mille  ,  fix  cens  Livres, 
pour  le  Quartier  d'Oftobre  de  l'An  1616  ,  8c  de  neuf  Mille ,  fix  cens  Livres 
reftantes  de  vint  &  deux  Mille ,  cinq  cens  Livres ,  des  Deniers  de  l'Augmenta- 
tbn  accordés  par  Sa  Majejié  dans  le  Traité  de  Lotidun. 
III. 
Il  fe  charge  pareillement  de  la  Somme  de  Cent  quatre- vints  &  cinq  Livres , 
j.  fols ,  2.  deniers,  pour  Reftc  des  Parties  que  ledit  Synode  de ^/Vr/ne  lui  avoit 
pas  mifes  en  Ligne  de  Compte  pour  fa  Décharge. 

Ledit  Sieur  DHcandal  ne  s'étant  pas  chargé  de  la  Somme  de  quinze  Mille , 
quatre  Cens ,  quatre-vints  dix-huit  Livres ,  fept  fols ,  fix  deniers ,  fur  le  demi 
Quartier  d'Octobre ,  de  l'An  lôif. ,  6c  de  douz£  Mille,  Cent  foixante  Livres 
treize  fols ,  fur  le  Quartier  d'Octobre  de  l'An  1616.,  parce  qu'il  n'a  pas  reçu 
k  Paiement  des  Sommes  contenues  dans  les  Refcriptions  qui  lui  ont  été  don- 
nées, àCaufe  que  les  Receveurs  Généraux  en  ont  été  déchargés,  il  n'eft  rede- 
vable pour  le  Reliquat  de  ce  Compte  que  de  la  Som.me  de  trois  Mille ,  deux 
Cens,  quarante  cinq  Livres,  dix-neuf  fols,  neuf  deniers.  Et  il  dit  que  ce 
Reliquat  vient  de  la  Somme  des  trois  Mille  Livres  que  le  Synode  National  de 
Vitré  lui  fit  donner  pour  l'impreffion  des  Ouvrages  du  Sieur  Charnier  ,  &  des 
Cent  quatre-vints  cinq  Livres,  fept  fols  ,  deux  deniers,  tenues  en  Soufrance 
dans  le  Compte  qu'il  fendit  au  même  Synode  ,  fous  le  Nom  du  Commis  de 
Xaintcnge ,  auquel  ladite  Somme  n'a  pas  été  paiée ,  mais  il  ofre  de  s'en  dechar- 
oer  félon  qu'il  plaira  à  la  Compagnie  de  l'ordonner.  Et  d'autant  que  dans  le- 
dit Compte,rendu  au  Synode  de  ntre',on  n'a  pas  aloué  audit  Sieur  DHcandal  la 
Somme  de  foixante  Mille  ,  cinq  Cens,  cinq  Livres,  quatorze  fols ,  un  denier, 
dans  laquelle  fc  trouvent  les  Cent  quatre-vints  cinq  Livres  ,  fept  fols,  2.  de- 
niers ci-deflus ,  il  a  produit  les  Quittances  de  foixante  Mille  ,  cinq  Cens ,  cinq 

Livres, 


T  E  N  U    A    A  L  A  I  s.  217 

Livres ,  quatoi-zc  fols  ,  un  denier  ,  Se  par  confcquent  toutes  les  Parties  dudit 
Compte  ,  qui  ne  fut  pas  entièrement  clos  au  Synode  de  Fitré ,  n'a  plus  aucun 
Reliquat  dont  ledit  Sieur  Ducandal  ne  ibit  valablement  déchargé. 

Lefdits  Commiflaires  ont  auffi  trouvé  que  ledit  Sieur  Ducandal  fe  charge  de 
la  Somme  de  fix  Cens,  huit  Mille,  huit  Cens,  cinquante  Livres,  dont  il  a 
fiut  la  Recepte  pour  les  Années  1617. ,  1618.,  èc  pour  les  trois  premiers  Qiiar- 
tiers  de  l'An  1619.,  &  après  avoir  examiné  les  Acquits  de  tout  ce  qu'il  a  paie, 
ils  ont  reconnu  qu'il  ell  entièrement  déchargé  de  ladite  Somme ,  &  que  les 
Eghfes  lui  font  même  redevables  de  dix  fols  fix  deniers,  mais  qu'il  doit  pro- 
duire les  QLiittances  de  la  Somme  de  quatre  Mille ,  vint  neuf  Livres  ,  ftpt  fols, 
fix  deniers  alouées  dans  ledit  Compte ,  pour  ce  qu'il  doit  avoir  paie  au  Commis 
de  Provence ,  à  l'Académie  de  Sedan  ,  &  aux  Sieurs  du  Bots  &  du  Frefne  ,  qui 
pourront  les  lui  donner  pour  les  produire  avec  les  Comptes  qu'il  rendra  au  Sy- 
node National  prochain. 

DISTRIBUTION 

'De  la  Somme  de  5246.  Livres,  19.  fois,  9  deniers-,  dont  le  Sieur  Du- 
candal ejl  demeuré  redevable  dans  la  Clôture  du  Compte  qu'il  a  ren- 
du au  prefent  Synode. 

ArTI  CLE    I. 

AU  Sieur  Efcojfier ,  Pafteur  déchargé  pour  la  demi  Portion 
qui  lui  fut  donnée  par  le  Synode  National  de  Fitré ,  la 
Somme  de  1 14.  Livres. 

Au  Sieur  du  Frefne ,  pour  ce  qui  lui  a  été  donné  au  lieu  de  la 
Pcnfion  qui  lui  fut  aflîgnée  par  ledit  Synode  de  Fitré ,  500.  Livres. 

Au  Commis  de  la  Province  du  Fivurez.  ,   pour  TEglife  de 
Privas  ,  600.  Livres. 

I  V. 
Au  Sieur  Giraud,  ci-devant  Pafteur  dans  la  Province  de  Xain- 
tonge,  60.  Livres. 

V. 
Au  Sieur  des  Maretz. ,  Pafteur  dans  la  Province  du  Fivarex. ,    45-  Livres. 

V  L 
Au  Sieur  de  la  Cofie ,  500.  Livres. 

VIL 
Au  Sieur  Laurens ,  Pafteur  de  la  Baftide  dans  le  Fivarex.  ,        200.  Livres. 

Tome  IL  E  e  VIIL  Au 


2iS  XXIII.    SYNODE    NATIONAL 

VIII. 

Au  Commis  de  la  Province  de  Xaintonge ,  pour  ce  qui  eft  dià 
à  ladite  Province  liir  le  Compte  rendu  au  Synode  de  Vitré ,  i  Sy.  Livres. 

1  J\.' 

Aux  Sieurs  N.  N.  Li  Somme  de  846.  Livres, 

qu'ils  ont  diftribuées  maintenant  pour  les  Neceflltés  de  quelques 
Eglifcs ,  félon  l'Avis  de  cette  Compgnie. 

Au  Sieur  de  la  Cofie  outre  168.  Livres  que  le  Sieur  de  la  Ri- 
vière a  fournies  audit  Sieur  Dacandal ,  39.  Livres  pour,  faire  la 
Somme  de  zoo.  Livres. 

XI. 

Au  Sieur  Snlpice  Caper  ,  Commis  dudit  Sieur  Ducandal ,  la 
Somme  de  400.  Livres. 

XXI. 

Audit  Sieur  Dncandal  pour  fon  Droit  de  Recepte  d'un  fol 
par  Livre  ,  de  la  Somme  de  trois  Mille ,  deux  Cens  ,  quarante 
cinq  Mille  Livres  ,  qu'il  paiera  fans  aucun  autre  Rabais ,  142.  LivrCb. 

Somme  totale  qui  doit  être  paiée  pour  le  Reliquat  du  fufdit 
Compte,  3*45'-  Li\Tes. 

AVIS 

Touchant  la  Convocation  du  Synode  National  prochain. 

LEs  Provinces  de  Pljle  de  France ,  de  Normandie  ,  du  Haut  Languedoc  , 
&  (T^njoH ,  aiant  demandé  que  le  Droit  de  convoquer  le  Synode  National 
prochain  leur  foit  oétroié,  la  Compagnie  l'a  accordé  à  la  Province  de  fijle  de 
France ,  qui  eft  exhortée  de  bien  confiderer  fi  elle  pourra  avoir  un  Lieu  com- 
mode pour  tous  les  Députés  qui  doivent  y  venir  de  la  Part  des  Eglifes  Refor- 
mées de  ce  Roiaume  :  &  en  Cas  qu'il  lui  furvienne  des*  Inconvenicns  dans  le 
Tems  de  ladite  Convocation ,  elle  en  donnera  Avis  à  la  Province  du  Haut  Lan- 
guedoc ^  à  laquelle  elle  cédera  fon  Droit,  afin  qu'elle  faflè  afl'embkr  ledit  Syno- 
de au  Commencement  du  Mois  de  Mai  de  l'Année  1625.  Et  s'il  arrive 
que  quelques  Provinces  trouvent  ncceflàrre  de  faire  demander  à  ladite  Provin- 
ce de  /'//^<f  de  France  ,  ou  à  celle  du  Hattt  Languedoc ,  par  l'Entremife  des 
Sieurs  Députés  Généraux ,  &  pour  des  Motifs  ou  Afaires  de  grande  Importan- 
ce, que  la  Convocation  dudit  Synode  foit  retardée,  ou  avancée  ,  cette  Com- 
pagnie leur  permet  de  faire  ladite  Convocation  dans  un  autre  tems  plus  conve- 
nable,dont  on  leur  laiife  la  Dcfgnauon,  avec  cette  Referve  que  ledit  Synode 
fe  tiendra  néanmoins  avant  la  Fin  de  ladite  Année  1625. 


ROLE 


T  E  N  U    A    A  L  A  I  s.  219 

ROLE    DES    MINISTRES    APOSTATS, 
DEPOSE'S   ET    VAGABONDS, 

Depuis' Is  dernier  Synode  National  jufqu  à  prefent . 

I..  •V^Aniel  Rourguignon  ,  ci-devant  Pafteur  de  l'Egli(ê  de  Doht  ,  &  de  la 
Moselle  ,  aiant  abandonné  la  Religion  Reformée  ,  a  été  depofé  du  faint 
Minifterc  par  le  Synode  de  la  î'rovince  ^''Orléans  tenu  dans  le  Berri ,  l'An 
1617-  Il  elt  âgé  d'environ  40.  Ans  ,  aiant  le  Corps  un  peu  voûté  6c  ven- 
tru j  fa  Taille  ell  d'une  grandeur  médiocre,  fa  Face  riante  ,  fon  Teint  rou- 
ge, fon  Nez  couperofc,  &  fa  Barbe  noire. 

2.  Pierre  Marcha  ,  fe  faifant  apeller  de  Pras  ,  na.t\(  d'Annottai  dans  le  Fï- 
-varez.,  âgé  d'environ  56.  Ans,  Apoftat,  ci- devant  Pafteur  de  l'Eglife  de 
St.  Eftienne  en  Forez..  Il  eft  de  haute  Stature  ,  6c  porte  la  Tête  fort  levée , 
fon  Poil  eft  châtain,  Sc  fon  Vifage  bazané.  La  Province  du  Fivarez.  l'a  de- 
pofé du  faint  Miniftere,  pour  Caufe  d'Adultère. 

5.  Jean  Preffac  ,  dit  Aïarion ,  natif  de  Montauban,  ci-devant  Miniftre  de 
l'Eglife  de  Brieteflre  dans  V Albigeois.  C'eft  un  Apoftat  âgé  d'environ  50. 
Ans.  11  eft  d'une  moiene  Taille  ,  pâle  de  Vifcge  ,  avec  un  grand  Nez  & 
de  petits  Yeux  enfoncés  dans  la  Tête.  Il  parle  d'un  Ton  fort  haut,  Sc  avec 
beaucoup  de  Précipitation  &  de  Rapidité. 

4.  Laurens ,  Apoftat,  N-iiiî  àt  Montpellier.  Il  eft  âgé  d'environ  ^o. 
Ans ,  &  d'une  petite  Stature  ,  aiant  la  Tête  pelée  ,  la  Barbe  noire  ,  de  pe- 
tits Yeux ,  de  grofles  Lèvres  ,  6c  le  Vifige  plein.  Il  étoit  ci  -  devant  Paf- 
teur de  l'Eglife  iTAimM-gites ,  dans  le  Bas  Languedoc  ,  oii  il  fut  d-poié  pour 
Crime  d'Adultère. 

5.  HeBor  Joli,  ci-devant  Pafteirr  de  l'Eghfe  de  MontAuhan  ,  dans  le  Ham 
Lmguedec ,  âgé  d'environ  45".  Ans ,  s'étant  trouvé  convaincu  de  Paillardife 
&  de  quelques  autres  Dereglemens  ,  a  été  depofé  par  ce  Synode.  C'eft  un 
Pcrfonnage  de  grande  6c  groflè  Stature ,  dont  les  Cheveux  font  noirs  6c  fri- 
fés,  8c  la  Barbe  crépue  mêlée  de  quelques  Poils  bazanés. 

6.  Etienne  Girand  ,  ci  devant  Pafteur  de  TEglitè  de  Gttemofac  en  Xainton- 
ge ,  âgé  d'environ  ^z.  Ans,  de  médiocre  Stature  8c  gi'élé,  de  Poil  noir,  la 
Face  rouge,  les  Yeux  enfoncés  :  Depofé  par  le  Synode  de  Xaintonge ,  fous 
Efperance  de  Retabiilleraent  ;  mais  entièrement  dégradé  6c  depofé  par  ce  Sy- 
node ,  pour  Yvrognerie  ,  Adultère  &  Larcins 

7.  Jean  Coitelter  ,  ci-devant  Miniftre  de  l'Eglife  de  Nimes ,  dans  le  Bas 
Languedoc  ,  âgé  d'environ  gf.  Ans  ,  de  petite  Stature  6c  ramalîee  ,  Tête 
chauve  ,  Cheveux  noirs  ,  Front  large  :  Depofé  pour  Paillardife  6c  autres 
Fautes. 

8.  /■'aulDode,  ci- devant  Miniftre  de  l'Eglife  de  St.  fean  de  Gardonniges, 
Depofé  par  Sentence  du  Synode  des  Sevenes,  confirmée  par  celui-ci ,  à  Cau- 
fe de  plufieurs  Crimes;  âge  d'environ  52.  Ans.     Il  a  les  Cheveux  blonds, 

Ee  2  la 


220  XXIII.    SYNODE  NATIONAL 

la  Barbe  roufie  ,  la  Face  longue ,  le  Nez  pointu  Se  boutonne,  les  Yeux  rou- 
ges &  enfoncés.  C'eft  un  Herfonnnge  de  petite  Taille  qui  porte  la  Tête 
panchée ,  £<:  dont  le  Regard  elt  prcfque  toujours  abaifle  vers  la  Terre. 

Q.  Philippin  ^  ^2.ù(  de  Neuchàtel  en  Suife ,  d'allés  haute  Stature  ,  gros  de 
Corps  ,  Manchot  de  la  Main  droite  ,  aiant  la  Tête  demi -chauve,  le  Col 
mince  8c  long  ,  la  Face  noirâtre  &  les  Narines  fort  ouvertes.  11  étoit  ci-de- 
vant Pafteur  de  l'Eglife  de  Château  Dauphin  ,  Sc  après  avoir  été  fufpendu 
du  faint  Minillere,  il  a  continué  fes  Malverfations  en  faifimt  le  Vagabond. 

Tout  ce  que  deflus  a  été  mis  en  Délibération  ,  Sc  conclu  au  Synode  Na- 
tional des  Eglifcs  Reformées  de  France  ,  &  de  la  Souveraineté  du  Hearn,  à 
^lais,  dans  la  Province  des  Sevenes ,  depuis  le  premier  jour  d'Oftobre,  juf- 
qu'au'fecond  jour  de  Décembre,  de  l'An  1620.  &  les  Aêtes  Originaux  en 
ont  été  fignés  au  Nom  de  tous  les  Deputés.dontil  aétéflùt  Mention  à  l'Ou- 
yerture  du  prefent  Synode ,  par 

Pierre  du  Moulin,  Modérateur. 
Laokens  Brunier,  a  joint. 


ICOLAS    VlGNIER,   -^ 

ET  S  Secrétaires. 

HOMAS     PaPILON,    J 


ROLE 

Des  Eglîfes  Refermées  de  France  ,    &  des  Pafteurs  a[imlkm€nt  em- 
ploies à  leur  Service  l'An  16:0. ,   drejfe  au  Synode  Na- 
tional d'Ahis. 

Province  de  Tlfle  de  France  ,  Champagne,  Picardie, 
Brie,  &:c. 


Eglise  s. 


Coloque  de  l'IJle  de  France. 
Pasteurs.  Eglises. 


Pasteur  s. 


f  François  de  Lauberan 

Senlis,                    fLe  Blanc. 

1  Pierre  de  Montigni. 

VBeaulieu  l'Aine. 

Paris-, 

J  Du  Moulm. 
1  Samuel  Durand. 

Fere  Safrenai  ôcVau- 

joint,                     Richard. 

l^Meftrezat. 

Meaux,                    Blondel  ,  l'Ainé. 

. 

fjean  Lievin,  dit  de 

Touquin  &  Cha- 

A verne , 

V     Beaulieu. 

lando,                   Miqueau. 

Lifî, 

Brisbar,  le  Jeune. 

Clermoiit&  Ville 

Chye, 

Diiclot. 

Poix  »                   Maillard. 

Bcz« 

T  E  N  l>    A 

A  L  A  I  S.                      221 

E  G  L  1  s  F  s . 

Pasteurs. 

Eglise.s.            Pastewrs. 

Bezu  6c  Château 

Chalti^i,                  De  la  Cloche. 

Tierri , 

Bilot. 

Hai ,                          Vaflan. 

Fontainebleau', 

De  Courcelles. 

Sezane ,                     Maflln. 
Helmerou ,               Debeaune. 

Celoque  du  Pais  Chartrain. 

Langreb  6c  Paflerant,  PereraT. 

Blainville, 

Durand, le  Jeu  ne. 

^  ri         II       '     fCornouaille. 
Pafteurs  décharges,  ^Yolant. 

Houdan , 

Blondeljle  Jeune. 

La  Ferté  ,   Belle- 

Province  de  Normandie. 

ville  6c  NeuvilU 

',  Quinfon. 

Anthon , 
Mantes, 

Couronné. 
Chorin. 

Clafe  de  Caën. 

Mont  Lovet, 

Prieur. 

Caè'n ,                      rjcan  Bouvier. 
iDaniel  Maffis, 

Chartres  6<Favieres,  De  LofTe. 

rue  tsianc. 

Ikrnieres  & 

DuPkflisMarli. 

■  Beaulieu,  le  Jeu- 

Baali,                         Samuel  Bnyeux. 
%eux,                    Jean  le  Breton. 

ne. 

Coloque  àe  Picardie. 

St  Vaft ,                   Etienne  le  Sage. 
Colombiercs  & 

les  Effarts  ,            Pierre  Tirel. 

Amiens, 

Le  Hucher. 

Des  Veelz ,               Bricourt, 

St.  Quentin, 

Brisbar  l'Aine. 

Thevieres,               Antoine  le  Gene- 

Compiegne, 

Bugnet. 

vois. 

Eftaples , 

Darandes. 

Oifemont , 

Le  Val  de  Guife  , 

Blanchard. 
Sigard. 

Clajfe  de  Faîaife. 

fLe  Tellier. 

Falaife,                     Pierre  le  Saulx. 

Calais, 

<Canlier. 

Condé,                     Guillaume  Blan- 

CRaius. 

chart. 

Laon, 

De  Vaux. 

Atis  &  de  la  Celé ,     Pierre  Morin. 

Crefpi,  Chauni 

Maffieres  6c 

ScLeniUi. 

Boucher. 

Moulines ,                Pierre  Baudren. 
St.  Silvin,                Gallot. 

Coloque  de 

Champagne. 

Frefnes  8c 

Vitré,                      David  Bourgec. 

Châlons, 

Beau  mont. 

Vitri, 
Efpance , 

Chevillette. 
Carré. 

Cîafe  de  Cojlentin. 

Vaffi, 

De  Juigné. 

Charenten  6c             fBenjamin  Baf- 

Netancour, 

Champdomere. 

Ste.  Mère  Eglife,      (^     nage. 

Won6cTalaife, 

Duval. 

Pontorfon ,                Pierre  Paris. 

Imecour , 

Blondd,le  Cadet. 

La  Haie  du  Puis,     Franc.  Moiflant. 

St.  Mars, 

Alpée. 

St.  Lo ,                     Marc  Maurice. 

Bar  fur  Seine  > 

MiUi. 

Grouci,                   Jeremie  Chanier. 
Ee  3                                        Dure 

x2î<         XXIII.    SYNOD 

Eglises.  Pasteurs. 

Dure  &  Fonteaai,  Antoine  de  la  Fleur. 
ChefFrene ,  "^ 

Gauiay&Briqueville,  J  ^''''"''"■ 

Clajfe  d'Alençon. 

.,  f  Jean  Boudier. 

Alençon,    ^  "^  Charles  Beau  vais. 
Sées  8c  l'Aigle,  liàac  Afire, 

Monc-Gaubert ,     David  de  la  Noiie. 
Fontaines  Sc  Croiffi,  Etiaine  le  Prévôt, 

Clajje  de  Rouen. 

Ç  Jean  Maffitniliande. 
Roiicn,  <     Langle  &  Samuel. 

C-  De  Lefcherpiere. 
Ponteau  de  Mer ,   Nicolas  Gauflent. 
Derbec,  Abraham  le  Senechal. 

Quillebœuf,       Guillaume  Cacherat- 
Pont  l'Evêque,  Daniel  Baudart. 

Evreux.  Adam  Seigneuré- 

Giibrs ,  Mahaut. 

Clajfe  àe  Caux. 

Baacqueville ,  Lune-  "\    t^    i    n    i 
.    rai  &  Linebœuf ,     j    D^  la  Baaie. 

Ç   Moife  Carthaut. 
Dieppe  ,  s     Abdias  Montdenis. 

C  David  de  Caux. 
Bolbec,  Jaques  de  Larrei. 

Senitot ,  Jean  de  h  Motte. 

Fefcamp,  ^ 
Havre ,       j 


Vacantet, 


Province  de  Bretagne. 

-,.    ,      f    Duprcau. 
^'"'■^'  1    dePeiler. 


Rennes  , 

De  Souvigne. 

Plevir, 

De  Richciicu. 

Sien, 

Delatlace. 

E    NATIONAL 

Eglises.  Pasteurs. 

Blain ,  De  Bcauchamps. 

Nantes ,  De  la  Cloche. 

Vieille-vigne ,  Ferguflbn. 

Rochebernard  ÔC  Croilîc  ,  de  Crevain. 
Tonqueder  ai  Lantngues,  De  la  Délaie. 
LaMouilaie,  Vacante. 

Rohan  en  ia  Maifon ,  Marmet. 

Province  du  Berri. 

Cdoqm  du  Berri. 

I  Gicn  fur  Loire ,_        François  Oifeau. 
I  Châtillon  fur  lloire,  Michel  le  Noir. 

IChàtiUon  fur  Loire,  Louis  Margonne. 
Epenlle ,  Bcnoift  de  la  Rx»che. 

I  Corbigni  les  St. 

I  Léonard  ,  Etienne  Monfmglard. 

Châtillon  fur  Loire ,      Simeon  Juricu, 
L  /    Alexandre  l^oiflbnnet. 

Sancerre,^    Paul  Allard. 
j  Charité,  Jean  Tabi. 

iLa  Celle  Sens,  Daniel  Bourguignon. 

I     Coloquù  dOpîeans  é-  de  Blots. 

Orléans  ,  Jaques  Imbert  Danmd. 

.,         f    Laurens  Bourguignon. 
Mer,    (    Eli,  p.j^^.     ^    ^ 

„,  .      f    Nicolas  Vignier. 
^^°'5'  t    JeanAllavd. 

Rcmoiuiitin,  Jacob  Brun. 

I  Chaillcure  &    \  Benjamin   de  Lau- 

IHondaroy ,    S      nai. 
Marche  noir ,     Samuel  deChamberan. 
j  Baugenci,  Jean  Gucrin. 

I  Sanchcville  Genonville,  \  Jérôme 
&  Bazochcs ,  /  Bclon. 

Gergcim ,  David  Homme. 

Dangeau  ,  Jean  Alix. 

Challeaudun ,  Jaques  Lami. 

Jo.Khin  du  Moulin  dccha.g'é. 


Cola- 


TENU    A    ALAIS 


E  GLl 


Pa  s  te  u  rs. 


Coloque  du  Bourbmnm. 


Eo  LI  s  ES. 

Bourgiieil, 
Bauge , 


St.  Amand, 
La  Chaltre, 
Argenton , 
Heriflbn  5c  Chirac, 
Moulins, 
Iflbudun  , 
Aubullbn , 


David  Jamet.  i  Saumur 
Louis  Scoffier. 

Elie  Salmon.  ' 

Pierre  Falquet 

Ifaac  Babaud. 

René  liedé. 

Salomon  Pigeau. 


[ 


123 
Pasteurs. 

François  de  laGalire, 
Jean  Pinceau, 
Louis  Cappel. 
Boucherau. 
François  Gonnarus. 


Province  du  Foi6tou. 
Coloque  du  Haut  ToiStou. 


Province  d'Anjou  ,  &c. 
Coloque  du  Maine. 


{Jaques  Clemenceau. 


Mans  5 

Saint  Aignant ,  i 

Mignerai , 
Belefme , 
Lalîài, 
La  Val . 
La  Barre, 
Pringe , 
Château  du  Loir 


Jean  Vigrieu. 
l  Antoine  Du- 
r      mont. 

Jean  Norman.  I  Y'gÇan  , 
RenéConfeil.  '  " 

Vacante. 

Jean  Grcnon 

Abel  Barbier. 

Edmond  Tricot. 


Coloque  de  Touraine. 

{ 


Daniel  CoufFré. 
'^'  \    Mathieu  Cotticre. 
L-iilc  Bouchard ,  Pierre  Perillau. 

Pruilli ,  Jean  Roger 
Châtillon  fur  Indre,  Pierre  deCoudrai . 
Vendôme  ,  Ifaac  le  Peletier. 

Montoire,  Paul  Solomcau. 

Mondoubleau ,  Vacante. 


Craon  6c  Château 

Gontier, 
Angers , 
Chavanes, 
Mirabeau  , 


Coloque  ê^  Anjou, 
} 


Poiftiers,-,      r.-q,,,3  coubi. 

|Chafteleraut,{    S  qX. 

Thouars,  André  River, 

Chauvigni ,  Jean  Foran. 

I  f^ochechouard ,  Forgcaut. 

JeanGuillcmard- 

Saufai  oc  Aub.mie,       Vincent  Faurc. 

Canfai  Lantilli  &    \  Nathanael 

Montreiiil  Bonin  ,    /   Moncftier. 

Couve,  Jaques  de  Quville. 

La  Tremoiiille ,  Jean  Brun. 

Parthenai ,  Nicolas  Belin . 

Givrai ,  Maflbn. 

Lufignan,  Dufiout, 

Coloque  du  Milieu  du  ToiHou. 
...  f    Jean  Lhaufeoied. 

'^^^"'.  1    Jaques  Co>gmc. 
St.  Maixent ,  JonasChaigneau. 

Mailli  ,  Marc  Fofla. 

La  Mothe  ,  La  Forcade. 

Champdenier  Sc    T   _^  ^     . 
St.Chniioflc,       /  Pafquier. 
Mongon ,  Jean  de  LiBlanchiere  l'Aine. 


Loudun , 


{ 


Etienne  Ber- 
nard. 
Etienne  le  BlonJ 
ZacarieBoid. 
Jean  Gourdrie. 
Jean  Fleuri. 
Nicolas  Defpirai» 


eux  6c  \ 
lai,        / 


Chermeu: 
St.  Gclv 
Maillczai, 
Delaflire , 
Aunai  &  Chize, 
Chtf-boutonne  Sc 
Pî.iiai  le  Chat , 
Iflbudun  i 


Benjamin   de  Lau-- 
nai. 

Léonard. 

Tfaevenot. 

De  Leftsmg. 

j  Clément. 
Tlîcodore  Tiaeau. 
Mîff-- 


224  XXIII. 

Egli  ses. 
Miirfillac  &  FI  crac  , 


S  YNODE   NATIONAL 

P  A  s  TEU  K  s.  i  Eo  L  I  s   E  s.  PaSTEURS. 

Paitjiurt 


Coloqve  au  Bas  Poicîou. 


Fontenai, 
Luflbn , 
Mouchamp , 
Tallemont , 
Ste.  Hermine, 
Marcvil 


Pierre  de  la  Valadc. 

Jean  Bonnaud. 

René  de  LolVe. 

Jaques  Prunier. 

jaques  Papin. 

Jaques  Ranonnet. 


Saujon  , 

St.  Juft, 
!  Coze , 
I  St.  Jean  Dangles  > 

Mefchers , 

St  Denis  d'Oleron, 

St,  Pierre  d'Oleron , 


LaCh  .ife  &  Bourncztaux,  Dcfportes 
Garnache  &  Beavois   /    Daniel  Jail- 

fur  Mer ,  \        lard 

St.  Bcnoift  &  du  Givre ,     Guenneau 
Sables,  Olonne  &    J    Jean 

la  Chaume  ,         \   Fleuri. 
St.  Giks  fur  Vie  ,  Jaques  Arthui 

St.  Fulgcnt  &  des    (    Patrice 

Herbiers,  \,    Tenant. 

Pouiauge  fc  du  bon  i^ere  .  de  la  Place 
Vaudere,  Mathieu  Champanois 

Mouillcron  ,  Bazanges    r    Cefar 

Se  la  Jandovinierc.      \    Barni. 
Celai  &  Rrcvillaret.  [auftoun 

St.  HilaireSc  Touflai ,  Vatable  l'Auié 


Coulonges. 
Montagu , 
La  Caftaneraye 
Du  Poiré, 
Chantaunan&  Pi 


Vatable  le  Cadet 

Nicolas  Marbés. 

Prieur. 

Brail. 

.„..,„„ „  .  _jbelliard,  du  Frenai 

Pafteurs  Décharge  Monfr.  Vatable 
le  Père. 

Province  de  Xaintonge. 
Coloqm  dei  IJles. 

J    De  laChabofcelaie,6c 
Marenes,  \       Rj^her- 
La  Tremblade , 
Arvert , 
lllornac  » 
Royan , 
Le  Brevillct , 


Papin 
Bizet. 

Palmier. 

Heraud. 

Le  Coq 


Giraud. 

Touloufe. 

Chalmont 

Barbaud. 

Mofet. 

De  la  Jaille. 

Guillelmi. 


Le  Château  d'Oleron ,  Petit  le  Cadet. 


Coloque  d' Angotimois. 


Jarnac  , 

Vertrlieil  &  RuflFec , 
AubeterrcSc  St.  Aulaie, 
St.  Maifmes, 
Angoulême  &  Montignac 


Welfch. 

Goinmarus. 

Guuaud. 

Beaujun, 

Hiver. 


Segenzac  &  Liniercs ,  De  Boienval. 

Coliiac,  Perreau. 

La  Rochcfiiucaud,  Hoq. 

Bourg  Charente,  Pacard l'Aine. 

Coloque  de  Xaintonge. 


Xaintes , 

Nie  vil  près  Xaintes  i 

Jonfac , 

Miranbeau, 

Barbczieux , 

Montande ,  Fontaines 

&  Orillac, 
La  Roche  Chalais  "X 

&  Monguion,      J 
Archiac  &  Lonzac, 
St  Fort  &  St.  Germain 
Mortagne  6c  St.  Sever 
Pons , 
Plallàc  &  Clan. 


Petit. 
Racler. 

Marien. 
Gruel. 
Rofrel. 

^   Hamilton. 

Belot. 

Saget. 
Claudel' Aîné. 
Clafé. 
Conftans. 
Chequcl. 


in. 


Cohqm  de  St,  Jean  d'Ângeli 


St.  Jean  d'Angeli, 

Soubife. 

St  Laurcns  6c  Fourcas. 

Tonai-Chareote. 


De  BeHe. 

Chcfneau. 
Paris. 
Ftrri, 
Tail- 


TENU     A    ALA 

Eglises.  Pasteurs.  Egli 

Taillebourg&Bri- f  G.  Rivet  &  Momignac, 

zanbourg,           X.  Champvernou.  Pile 

St.  Saiinien,  Londé,  Lenquaie  , 

Thors  Mathas  &  Fraifneau  ,     Picard.  Yfiegeac, 

Fontenai  l'abbaru,  Boudouin. 

Maize,  Guiot. 

Coloqiie  d'Aunix, 

(  Merlin. 

I    De  L  oumeau. 
Colommier. 
La  Chappeliere. 

1    Salbert. 

l.  Blanc. 
NievilScMarfilli,  Menanceau. 

Laleu  6c  Loumeau,  Wipillot. 

Thairé,  Salles  Sc  la  Jarrie  ,       Tnzonis. 
Bourg-neuf,  Le  Fevre 

Surgeres,  Tagaud. 

Marans  ,  De  la  Violette. 


I  S. 


La  Rochelle,  J 


La  Flotte  en  Réj 

Ars  en  Ré, 

St.  Martin  en  Ré, 


Pafteurs  décharges 


'•[ 


Le  Chantre. 
Chainet. 

Auberineau. 
Roflignol. 
Gabart, 
Touflain. 


Province  de  la  Bafle  Guienne. 
Coloque  de  Terigord. 


Bergerac , 


Pomport. 
Muffidan 


i 


La  Li 


„de,[ 


Himet , 
Sigoules, 
La  Force, 
Montfrafier , 
Tome  IL 


Daniel  Pineau. 
Jean  Pothet- 
Jean  Maifonie. 

Elirzée  Anglade. 
Piçrre  la  Tané. 
Jeremie  Blamen. 
L.eonard  Berbignieres. 
Léonard  Almicr. 

Pierre  Saletîes. 

David  Chauveton. 

Pierre  du  Pui. 

François  JMilhet. 


Pasteurs* 

Jean  Beifelance- 

Etienne  Roches. 

Jean  de  Languebai. 

Ifaac  Planteau. 


Coloque  du  Limoujin. 

Turene,  Charles  Andrieu. 

Chateauneuf  6c  f    Charles  du 

Maillars,  V.  .Mars. 

Ragentat ,  David  Bordac. 

Beaulieu,  Abraham  d'Ornefac. 

Limoges ,  François  Monfeux. 

Coloque  du  Bas  Agenois. 

Ç    Guillard  Primerolc. 
Bourdeaux,  "^    Jean  Cameron. 
Cartel  Se  Gironde,  Paul  Baduel. 

Miremont,  Jaques  BerdoUn. 

.    Ç  Pierre  Hcfpericn. 

^  •  l  Jean  Miffolin. 


Ste.Foi, 

Ainefte,       '  Pierre  Anglade. 

Genfac ,  Daniel  Molan. 

Duras ,  Pie  rre  la  Jarguc. 

Bazas,  David  Magucil. 

Caftillan,  Jaques  Privât. 

Montaret ,  Jofeph  Baficti. 

La  Sauvetat,  François  Claude. 

Coutras,  .  Michel  Monceaux. 

Libourne.  Matth.Beaujordin. 
Theobon&  Villeneuve»  Ifaac Bouret. 

Coloque  du  Haut  Agenois. 

Tonneins  le  Bas ,  Jeremie  Beaucorps. 

Ç   ]>crtrand  Ricotier. 
Clcirac ,   <     Pierre  Favieres. 

L.  Moife  Ricotier. 


Caftelmoron  . 
Monflanquin, 
Puimirol , 
Grateloup , 
Tournon , 
Ff 


Efaie  Bouft. 

Ambroife  Conltand. 

Pierre  la  Faiettc. 

Abel  Denis. 

Daniel  de  la  Frefnai. 

Amme, 


«6        XXIII.    SYNODE    NATIONAL 


Eglises.  Pasteurs. 

Amme,  Bertrand  Betould. 

Tonndns  Deflus  ,  Jean  Alba. 

Beina-c,  Jean  Ficron 

La  Fite,  Jaques  Rainai 

La  Lopede,  Erafte  Conquert 

Gabaudun ,  Jean  Cazaus 

Caftel-Sagrat ,  Aron  Tinel 

Coloque  du  Condomois. 


[Eglises. 
)  Caftelniui , 
j  Angles  , 
1  Roquecourbc 
I  Briteftc , 
j  Lombes , 

Montudon , 

Braflac 


Cafteljaloux . 
Monhurt  , 
Leirac, 


Jaques  Dulur. 

Jean  Lailhade. 

IHiac  Silvius. 


5"  Jean  Mafparaute. 
Nerac  ,  ■[  pierre  la  NuOe. 
Labaftide ,  Jaques  du  Fort 

Montrabeau,  Jaques  BaJat. 

Pues ,  Pierre  C  aftaignoi. 

Montignac,  Etienne  Safin. 

Lavardac,  Daniel  Feraudel. 

Soûle ,  Jaques  de  Buftondi. 

Mont  de  Marfan  ,  Jean  Luzan. 

Eaufe,Manciel  &  laCazc,PicrreCobrat. 
Viela  Hauga  &  ?    ,      i  r-  r  i 
Caftelnau,  _^  Jacob  Cafebonne. 

Vie  ,  Jean  Naronalde 

Grofie ,  Vacante. 

Caumont ,  &  Mas  d'Agenois 
Aftingues  ,  Baionne  & 
Tartais ,  racontes. 

Province  du  Haut  Languedoc. 
Cohque  d'Albigeois. 


f  Bularan. 
Cadres,  -s  Jofion. 

V.  Dn   Pin, 


Du  Pin. 
_,    ,  5  Ruffin. 

ReaImont,|  v^if-^„. 

La  Caune  ,  Fabri. 

Vianne ,  Miramont. 

Vabre ,  Dacier. 

PoatdeLam,  Devaux. 


Pasteurs, 

Vacante, 

Balaran,  le  Fils. 

Bodier. 

Marion. 

Daneau. 

Caftelfranc. 

Vacante. 


Speraufles  &  Bi-elats ,  Nadal . 

St.  Amant,         Defpinafle,  le  Cadet. 
LaCabarade,  Audibert. 

Paulin  6c  Lanegus,  Bachot 

Moulieres ,  Pafteur  déchargé. 

Cdoqne  du  Ronergue. 


.....        5"  Dutil. 
Mi^^"'  1  Joli. 
S  te.  Afrique 
Pont  de  Camares, 
St.  Sever. 
St.  Rome  , 
St.  Jean  du  Briieil 
St  Félix, 
Cornus , 
Aiflene , 


Bontoux. 

Remiral. 

Gan. 

Bonafoux. 

Houmafli. 

Jaques., 

Vacante. 

Vacante. 


Goudun  Pafleur  déchargé. 
Foix. 

Bordes,  Du  Puis  l'Aine. 

Saverdun ,  Du  Puis  le  Cadet. 

Pamies,  Beraud. 

Mazeres ,  Ologarai. 

Masd'Afd,  Clice. 

Leram,Limberron8c  Dum,  Bourgade. 
Saverac  &  Camarade ,  Marfolan. 

Caria,  De  la  Fontaine. 

Labaftide,  Gaillard. 

Foix ,  Molineri  Aureillard. 

Caumont.  Vacante. 

Gebaudan  déchargé. 

Coloque  de  Lmrageois. 
Cuq ,  Defaigues. 

Maî 


E  CL  1  SE5. 

Mal  Stes.  Puelles, 
Soreze , 
Bevel , 

Pni-laurens , 

Mazamet , 

St.  Paul  de  la  Mkttc 

Cartnain , 


T  EN  U 

PaSTE  URS. 

Guerein. 
Beranger. 
Defpinafle ,  le  Cadet, 
f  De  Guariflbles. 
\_  De  la  Curne. 

Roflel. 

Vïlemur. 

Dupui 


A    A  L  A 

I  Egli  ses. 
St.  Seré, 
Cardaillac  > 
Cajarc , 
Figeac , 
Senevieres , 
La  Tronquiere 


I  S. 


Aubriot  déchargé. 

Coloque  du  Bas  §uerci. 

.  Tenans. 

I    Sonis. 
Montauban,    '•   Charnier. 

A   Joli. 

V.  Bichcteau. 
Albias  &  Realvile , 
^     .         .        f  Tholofimi. 
St.Antonin,    ^^  ^uerin. 

Villeraade ,    Menfac    f 

Se  la  Garde.  L 

Bruniquel.  Cafaux  l'Aine. 

St.  Leoplaire,  Corbaries  \   ^  , 

&  Reinies,  >  ^^bos. 


Benoift. 


Richaud. 


Negrepeliffe, 
Villcmur: 
Campagnar,  la  Guepie  "^ 
êc  St.  Michel ,  J 

Cauflade, 
Verliar , 
Verfneil , 
Moncuq  8c  Rams, 


Charles. 
Caufide. 

Tremblai. 
Moinier. 
Du  Mas. 
Reinard . 
Vacantes. 


117 

Pasteurs. 

Le  Roier. 

Peirille. 

Le  Grand. 

Vacante. 

Vacante. 

Vacante, 


La  Fon  le  Père  déchargé. 
La  Souveraineté  du  Beara. 
Coloque  de  Pau. 

Ç  Pefaur. 
Pau,Lons,ôcJuranfon,S  D'Abadis. 

CPereScFils. 
Morlans ,  Du  Bois. 

Gan ,  Sabattier. 

La  Seube ,  Vequier. 

Cefeau ,  Gruier. 

L'Efca ,  Salettes. 

Serres ,  Du  Jac. 

Artix,  Pefcarrat. 


Coloque  de  Nai. 


Cohque  d' Armagnac. 

Mauvefin ,  Gardefi 

Leitoure,  Cavois. 

L'ifle  Jourdan,  Pereri. 

Pui-Cafque  &  Montfort,      Vacantes. 
*  ■     "  Cafaux  le  Cadet. 


Nai, 

AfFen, 

Pontac» 

Aflat, 

Noftin , 

Beufte, 

Arros , 


La  Puiadc. 

Hefperien. 

Thelefe  le  Fils. 

Clavel. 

Faugé. 

Neift. 

Minbielle. 


Coloqife  de  Vicbieil, 


Mas  Granier, 


Coloque  du  Haut  C^erci. 
Glenat  &  Calvine  t ,        La  Fon  Fils. 


Couches, 
Lembeige , 
Sebignac , 
Guarlin , 
Montraup, 
Theze  , 
Avoie- 


Ffa 


Puiol. 

La  Garrique. 

Marque. 

Rival. 

La  Vigne. 

Lollounau. 

V  ignau. 

Taubun,  déchargé. 


228-       XXIII.  SYNODE    NATIONAL 

Eglise*.  Pasteurs.    Eglises. 

Ou  rai , 


Coloqtie  dVleron. 


{ 


Oleron, 

Navarreux 
Arudi, 
Viele , 
Baretors , 
Caftelnau , 
Ofle, 
Menfin, 
Luc, 
Geosbaig 


Piflerote. 

Chandieu. 


Capdeville. 

La  Placette. 

Bedora. 

Baronnieres. 

La  Tourte. 

Fabas . 

Piflerotte  le  Fils. 

Muiez. 

Lafebonne. 

Hafparum  le  Père  déchargé. 

Coloque  d'Ortéez. 


Pasteurs. 

Staudan. 


St.  Palais , 


Cuflbnel . 


Ortéez , 
Mallac, 
Caftillon, 
Baigs , 

Ste.  Sufanne. 
Lombicim, 
Caftetins , 
Goufe , 
Lagor , 
Artéez , 
Morlane. 
Pardies  ; 
Belloc , 


Roftolan. 

Bergude. 

Formalagues. 

Spelette. 

Tamon. 

Capelle. 

Martin. 

L.a  Fitte. 

Minbielle  le  l'ère 

MinbicUe  le  Fils. 

Paloc  le  Fils. 

Rémi. 

Tartas. 

Paloq  le  Père  déchargé. 


Coloque  de  Sativeterre. 


Sauveterre 


Salies , 


{ 


Baftide, 
Carefle, 
Araviflbn , 
Aulax  , 
Charre  » 
St.  Gladic  ; 


Café. 
Beque. 


Café  Major. 


Poulrat. 

Faget. 

Davanr. 

Laignerot. 

Buftenobis. 

Toulouze  le  Père. 


Province  du  Bas  Languedoc. 


f  Brunier, 
i.  Artis, 


Uzez , 

Montelus  > 

St.  Ambroife 

St.  Gengeis, 
Barfat , 
Les  Vaux. 
Borciran , 
Fons , 
Monfrain  i 
Lu  flan, 
Baignoîs, 
Blaniac  , 
Vers, 

St.  Q.uenîin, 
Genouillac, 
Navacelles , 
Chamboursaud , 


Maignan  le  Père. 
f  Petit, 
l.  Courroi. 

Failli. 

Galois. 

Bouton, 

Arbvuid. 

Arnaud. 

Vilaret. 

Caftillon. 

Du  Gas. 

Noguier. 

Sorbier. 

Du  Gros. 

Petit  le  Fils. 

Gafaignes. 

Maignan  le  Fils. 


Tefîîer  Pafteur  déchargé. 

Villefort.  Vacante. 

St.Cafari,  St.  Jean  Seirar-  'j  ._ 

gués  £c  St.  .Havier.        J  ^'^c^Mts. 

Coloque  de  Nimes-. 

{  Chambrun. 
Nimes,  {   Olivier. 
;    Fauchet. 
^  Coitelier. 


Aiguières, 
Calvilon , 
Aimargues , 
Nages , 
Aiguemortes. 
Sommieres  • 
StLaurens» 


Tuillon. 

Renvei. 

Boulet. 

Tourtolon. 

BanfiUon. 

Chauve. 

Tuflan. 

MaciU 


Eglises. 
Macillargues 
Vannert , 
St.  Gilles, 
Aubais , 
Vergefis , 
Bernis , 
Clarenfac, 
A  m'argues , 
Le  Queilac  , 
Pecpaix 


TENU 

Past  EUR  s. 

JuftemenJ. 

Crubelier. 

Terond  l'Ainé. 

Conftans. 

Sage. 

Laurcns. 

Bertrand 

Efcofier  le  Fils. 

Terond  le  Cadet, 

Traçante 


229- 

Pasteur  s. 

Vacante. 

lean  Ducrai. 

Pierre  Maurice. 


Efcoffier  le  Perc  déchargé 
Coloqne  de  Montpellier. 


A    A  L  A  I  S. 

Eglises. 
Du  Luc  , 

Monofque , 
Lumarins, 
Puimichel.Thouars  ^  . 

&Efpinoufe,        J  laques  Baile. 
La  Colle ,  Vacante. 

Scdcron ,  Vacante. 

LaLharfe,  Vacante, 

Province  du  Dauphiné. 
Coloque  des  Baromes. 


f  Rudaud. 

I    Perot. 
Montpellier,  <^    Faucheur. 

I    Codur. 

"^  Vedrines. 
Gignac,        De  Mallouneraitije  Père. 
Bedarriéux, 
St.  Parageire 
Lunel, 
Cornonteral , 
Florenfac , 
Malquel, 
Bcfiers , 
Graiflblac , 
Pou  flan, 
Pignan , 
Clermond , 


Bices. 
Maflbnnericle  Fils. 
De  Lare. 
De  Croi 
Spagnac 
La  Vieil. 
Prud-home. 
Begon.  1 
Rouflel  Pafteur  dechai 

Province  de  Provence 


Nions ,  Jean  Paul  Pern'ir: 

Orange,     f  Jofue  Roirel  le  Père. 
°   '     l^  Jean  d  Lfpagne. 

Vinfobres ,  George  Mozius. 

Taulignan,  lean  Petit. 

Suis,  Jean  Martinet. 

Cou rtefon  ,  Pierre  de  la  Croze. 

Rouilel     Condairées,  Jean  Cordel. 

Junin  [  St.  Paul  trois  Châteaux,  Jean  Dragon, 

Durand .  |  Venterol  ,  Jean  Faire'. 

Tullctes  ,  Raphaël  Gabct. 

St  Eupheme,  Jaques  Bouvier. 

Monbrua,  Vacante. 


Curban, 

Jean  Maréchal. 

Merindol, 

Jaques  de  lal'lanche. 

La  Vallée , 

^ 

Antoine. 

D'aiguës 

J 

De  la  Croze. 

Seine , 

Pierre  Chalus. 

Aiguières , 

Paul  Maurice. 

Biez, 

Pierre  Huron 

Velaux, 

Barthelemi  Recend. 

locas. 

André  Garin. 

Coloque  éCEmbrimois. 

T-    ,  r  Hugues  Mathieu. 

Embrun,    ^^  je^n  Covel. 
I  Moulines ,  Jean  Antoine  Canto; 

j  Arnicu  ,  Jean  Antoine  Javel. 

I' Freiflîniercs  ,  Pierre  G  iles. 

Vars,  Daniel  PafcaL 

.Abries,  lean  Guarcin. 

I  Chafteau  Dauphin,        Pierre  Perrot. 
Briançon,  Gervais  Alexius. 

Chorgcs ,  Abraham  Colignon. 

I  Coloque  du  Gapenfois. 


Gap, 

David  du  Piotai. 

Seire^l, 

Barthelemi  Durand. 

Ff3 

Val- 

230         XXI II.  SYNODE  N  ATI  o 

NAL 

Eglises. 

Pas  teurs. 

\'aldvomc , 

Jofué  Ripert. 

Coloqtie  du 

Grejlvaudan. 

St.  Bonet, 

Jaques  Dcftieniie. 

Oipierre , 

ïliiac  Ferraut. 

E  f.  L  1  s  E  s. 

P  A  s  TcUR  s. 

VY'ines  , 

Martin  Faubert. 

Mont  de  Lent , 

André  Fabri. 

Rofims , 

Pierre  de  Boniot. 

Mifoèn , 

Henri  d'Elpagne. 
Ofée  André. 

Afprcs , 

Jaques  Mathieu. 

La  Mure , 

f  Denis  Bouleroiic. 

Coîoque  de  la  Fdlo'ùife. 

Grenoble , 
Orpierre  , 

i.François  Murât. 
Pierre  Piffind. 

fClaude  Perron. 

Celles, 

Charles  de  la  Croix. 

Pragela , 

i,Jean  Balcet. 

Corps , 

André  d'Hebis. 

Montouks , 

Bernardin  Guerin. 

Terrailês , 

fean  Rudelt. 

Uflcaux, 

Pierre  Jourdan. 

Beflès , 

'  'aul  BarrueL 

Mean, 

Jofeph  Chamforan. 

La  Grave, 

Michel  Janivcr. 

Villaret, 

Samuel  Clément. 

Banaux , 

Daniel  Bovier. 

FencftrcUes , 

David  Jourdan. 

Elcartcn  d'Oulx 

Thomas  Conte. 

Coloqm  du  Falentimis. 

Coloq 

te  de  Dfois. 

Bourdeaux , 
Vefe, 

Jean  Gilllers. 
Seballien  Jai. 

Pontaux-, 

David  Magnet. 

Dieu  le  fit. 

Paul  Guien. 

Eftablet, 

Jean  Bariflie  Olivier. 

Chàteau-neuf, 

François  Valençon. 

Beaufort , 
Sailleus , 

Jean  de  Suignes. 
Jean  Habram. 

Montelimar , 

f  Jules  Fevet. 
l^Adrian  Charnier. 

rjean  Wlfem  la 

Lauriol , 

Gafpard  Vidal. 

;      Colombiere. 

Livron , 

Jaques  Repuerau. 

Die, 

'}  Jean  Scharpius. 

Alun  , 

Paul  Dupui. 

VEtienne  Blanc. 

Creft, 

Alexandre  de  \^inais. 

Chaftillon , 

Pierre  Apais. 

Saën&  ^ 

Jean  Diagcn  Chau- 

La  Motte, 

Benjamm  V-^acher. 

Maurias ,  j 

mcave. 

Quiat,    '  - 

JofuéRolîèl,leFils. 

PafteHri  déchargés ,  André  Papoit, 

Coloqut 

du  Fiennois. 

Guillaume  Fapuis,2c  Bertrand 

Frugier. 

St.  Marcelin. 

Jaques  Barbier. 

L'Arbre  , 

Abraham  Roquin. 

Province 

des  Sevenes. 

Château  double 

,  Jean  Cuchet. 
llaac  d'ilerieu. 

Pont  en  Rorans 

Coloqti 

e  de  Sawve. 

Romans , 

Jean  Félix. 

Beau  mont , 

Simcon  Hofti. 

Gangcs , 

Simeon  Codur. 

Vcrcors , 

Jean  Bonnet. 

V.gar, 

Daniel  Verturin. 

Beaurepaire , 

yMante^ 

]")urfar. 

EfaïeLaurens.. 

Aulac, 
Sumene , 

JeanNovis.  " 

<' 

Abraham  de  Vloup. 
St 

TENU 

A     A  L  A  I  S.                   231 

Eglises. 

Pasteurs. 

St.  Hipolïte , 

rPaul  de  Falguero- 
-}     les. 

Coloqtie  à'Andiife. 

(Jean  Surville. 

Eglises. 

Pasteurs. 

Sauve , 

J  ean  Boni. 

Breneux 

f  Jean  l'Aleman, 

St.  Laurcns, 

Daniel  Rouflel. 

y  ean  la  Fitte. 

Quiflàc, 

Jaques  Barlie. 

St.  Jean  de  Gar- 

Paul  Daude. 

Valerauge , 

Jean  Vilaret. 

donnenche , 

Monobles , 

Abel  Mcir^•is. 

Vefenobre , 

Paul  Poler. 

Meiiveis , 

Jean  Soleil. 

Alais , 

f  Efiïïe  des  Marets. 

Colognac  , 

[ean  Sarran. 

(.Pierre  Olier. 

Combas  , 

:  Nicolas  Blanc 

f  Loiiis  Courant. 

Aumercas , 

François  Budard. 

Anduze, 

^François  Horle. 

Aveze  , 

Jaques  Guifar. 

Generargue , 
LiaSale, 

Pierre  Barach. 

Breu  , 

laques  Tubar. 

Antoine  Ru-darel. 

St.  Mai-fel,  Man- 

) 

Sodorgues , 

Daniel  Guerin. 

dagour,  Caftcl- 

^Moïfe  Bel. 

Cardet , 

Antoine  Etienne. 

rei&  St.  Julien, 

) 

Lezan , 

'Laurens  Eimar.  .• 

Melet, 

Antoine  Imbert. 

Coloqtie  de  St.  Germain. 

Thoii-as , 

François  Sauvage. 

Palieurs  dech.%r^és  ^ 

St.  Martin  de 

Bavai ,  6c  Barthelemi  Marion. 

Coiconac  , 

Jean  de  la  Ballide. 

St.  Germain  de 

Province  du  Vivarez ,  6cc. 

Calbaron , 

André  de  la  Fuie. 

St  Marcel, 

François  Dujarri. 

Coloque  au  Haut  Vvvarez. 

St  André  de 

V'albergue  , 

Pierre  Guillaume, 

Gluras , 

Blaife  Faucher . 

Marvejols , 

Jean  Toufîàin. 
Barthelemi  Roure. 

Soion , 

David  Agar. 

St.  Pnvaz , 

Chambon  , 

Jofeph  Villon. 

Barre , 

Pierre  Tuber. 

Cheilar  , 

Daniel  Bichard. 

Florae , 

Jean  Garacol. 

St.  Etienne , 

Pierre  Marcha. 

Ste.  Croix  , 

Jean  Guifar. 

ffeanMoie. 

DeVebron, 

Jean  des  Eiîàrs. 

Annonai , 

l^Zacarie  Ducros. 

St.  Martin  de 

Boulieu , 

Ifaac  Dugas. 

Bobaux , 

Thomas  Mazaurie. 

Chalençon , 

David  Benvoi. 

St.  Etienne  de 

Dcfagne , 

Marcelin  Tardon. 

Valfrancefque 

Pierre  Barion. 

Vernous , 

David  Blanc. 

PontdeMonvcrd,Paul  Tur. 

LaGorce, 

Pierre  Pierre. 

Colet, 

Jean  Guion. 

St.  Julien, 

ean  du  Dive. 

Cohqm 

de  Privas, 

Val  Francefque  , 

MoiTcBlanchon. 

Caftaignols, 

Etienne  Roux. 

St.  Sauveur, 

Zacarie  Dùcros. 

St.  Auban  , 

Daniel  Chamforao, 

-St.  Vmcent, 

Abraham  Lizai. 

Frauksy 

23Z        XXIII.   SYNODE 

N  ATIO 

N  AL,  êcc. 

Eglises.          Pasteurs. 

Eg  Ll  s  L.  s. 

Pasteurs. 

Praules ,                Jaques  de  Couches . 

Parai , 

Pierre  Colinet. 

St.  LilVas,             Jean  André  Zulcon. 

Conches  , 

Jacob  Textor. 

St.  Fortunat ,        Pierre  Marchant. 

Marignes , 

René  Chefneau. 

Bais,                      Gabriel  Bonté. 

Pont  de  Vaux , 

Hierome  de  Saumai- 

Privas                    Henri  de  Lubcc 

fe. 

Buffi  , 

Heliodore  du  Noier. 

Coloqne  à'Anbenas. 

Bourbon , 

Barthekmi  Gravier. 

Aubenas ,              Jean  de  la  Paie. 

Coloqu 

e  de  Lion. 

Puch ,                    Jean  Lambert. 

Vais ,                      Antoine  de  la  Motte. 

Lion , 

f  Efaie  Baille. 

Valon ,                   David  Choilat. 

i, Antoine  le  Blanc. 

Villeneuve ,          Jean  des  Maretz. 
St.  Pons ,                Facante. 

Pont  de  Veilc  , 
Maçon , 

Claude  de  Lorme. 
François  Pcrreaud. 

La  BaÛide  de  Vi- 

Bourg, 

Alexandre  Rouph. 

ral  ,                      Vacante. 

Belle  Ville, 

Daniel  Sarret. 

Rocles  Se  fes  An- 

Paillac, 

Jean  Laurens. 

nexes  ,                Vacantes. 

Clugni, 

Geoffi  oi  Bruis. 

Le  Pouzin ,           Vacante. 

Prevoft , 

le  Père,  Palleur  dc- 

charg 

c. 

Province  de  Bourgogne. 

Cohq 

lie  de  Gex. 

Coloqtie  de  Dijon. 

Ornex , 

Pierre  Prevoft. 

Chalex, 

Jean  Jaffre. 

Jar  fur  Tille  ,        Pierre  Grillct. 
Arnai  le  Duc ,        Pierre  Heliot. 

Crofet  , 

Amé  l'erreaud. 

Verfoi  , 

Jean  Serra  Longa. 

Bcaune ,                 Urbain  Blevct. 

Saconex  , 

Pierre  de  Picaux. 

ChalliUon ,           Noé  Gautier. 

Theiri , 

Abraham  du  Pont. 

St.  Jean  deLofne,  David  Roi. 

Colonges , 

Jean  Batirte  Châlons. 

Dijon ,                    Vacante. 

Ccffi, 

Jaques  Clerc 

Avalon ,                 Pierre  Bolenard . 

Divonne , 

Jaques  Gautier. 

Gex, 

François  Borzat. 

Coloque  de  Châîons. 

Targues , 
Autun , 

A  met  de  Bons. 

Vacante. 

Châlons,               Theoph  Caflègrain 

Noiers , 

Vacante. 

Il  y  a  dans  cette  Lifte  760.  Eglifes ,  dont  g8.  font  depoui-vûës  de  Miniftres, 
6c  les  722.  reftantes  fervies  par  729  Pafteurs.  Outre  lefquels  14.  font  déchar- 
gés. Par  ce  Calcul  il  paroit  que  fi  toutes  lefdites  Eglifes  étoient  pourvues ,  il  y 
jiuroit  en  tout  78 1.  Palteurs. 

Fin  du  vint-troifiême  Synode. 


LES 


235 
LES 

ACTES,  CANONS,  DECISIONS  &  DECRETS 

DU 

XXIV.    SYNODE 

NATIONAL 

DES 

EGLISES    REFORMEES 

DE      FRANCE. 

ET      DU     BEARN. 

Tenu  dans  la  Ville  de  Charenton  St.  Maurice ^zM^rks  de  Taris t  le 

premier  de  Septembre ,  &  fini  le  premier  d'OBobre  de 

l'Année  de  Nôtre  Seigneur  , 

M.  DC.   XXIII. 

Par  l'Autorité  &  la  Permiffion  de  LOUIS  XIII.  Roi  de  France 
èc  de  Navarre ,  étant  le  foixante  -  quatrième  Roi  de  fon  Roiau- 
me ,  dans  la  quatorzième  Année  de  fon  Règne  :  fous  lequel  le 
Premier  CommifTaire  pour  Sa  Majefté  ,   qui  étoit  le  Seigneur 
Augujle  Gdlanài  Membre  des  Eglifes  Reformées, aflifta  audit  Sy- 
node ,  conformément  aux  Lettres  Patentes  de  Sa  Majefté  ,  du 
17.  Avril  1623.,  vérifiées  au  Parlement  de  Paris  ,    le  fécond  de 
.  Mai  fuivant  ;  étant  le  bon  Plaifir  du  Roi  qu'il  y  auroit  toujours 
.,   à  l'avenir, dans  les  Coloques  &  Synodes  ,  un  Oficier  de  Sa  Ma- 
,    jefté ,    profelTant  la  Religion  Reformée  ,    qui  reprefenteroit  fa 
:  Perfonne,  pour  prendre  garde  qu'on  n'y  traitât  que  des  Matie- 

-  res  Ecclefiail:iques ,  comme  il  a  été  Décrété  par  le  dernier  Edit 

-  -de  Pacification  fait  à  Nantes  au  Mois  d'Avril  l'An  du  Salut 
159S. 

^■Tomt  IL  G,g  TA- 


234 


XXIV.    SYNODE    NATIONAL 


TABLE 

DES     CHAPITRES, 

Contenant  les  Matières  que  Von  traita  au  premier  Symde  National  de 
Charenton. 


C  H  A  P.  I.  T  E  Premier  Commiflaire  du  Roi  dans  un  Synode  Natic 
X-»nal  ;  le  Seigneur  Augufie  GalUnd  ,  Député  audit  Syno- 
de.    Ele£tion  des  Oficiers. 

C  H  A  p.    1 1.     La  Commiffion  du  Roi  au  Seigneur  Galland. 

C  H  A  P.  III.  Un  grand  Débat  touchant  cette  Commiflion. 

C  H  A  P.   IV.    Aprobation  de  la  Confeffion  de  Foi. 

C  H  A  P.     V.     Remarques  fur  la  Difcipline  Ecclcfiaftique. 

C  H  A  P.   VI.    Remai-ques  fur  le  Synode  National  à''Alais. 

CHAP.  VJI.  Reflexions  fur  les  Obfcrvations  faites  parle  Synode  d'^/rf« 
fur  deux  A£tes  du  Synode  National  de  Vitré. 

CHAP.  VIII.  Reflexions  touchant  les  Apellations. 

CHAP.   IX.   Rcflexionsfur  le  Chapitre  des  Matières  Générales. 

CHAP.     X.     Réflexions  fur  celui  des  Matières  Particulières. 

CHAP.  XI.    Reflexions  fur  les  Coleges  &  Univerfltés. 

CHAP.  XII.  Obfervation  fur  les  Loix  Générales  qui  regardent  les  Univcr^ 
fi  tés. 

CHAP.  XIIÏ.    Apellations  à  ce  Synode  National. 

CHAP.  XIV .   Des  Matières  Générales. 

CHAP.  XV.  Faits  très  remarquables  touchant  Monfieur  Primrefe  ,  Paf- 
teur  de  l'Eglifc  Reformée  de  Bourdeaux  ,  6c  le  Jefuitc  y^r- 
noHx. 

CHAP.  XVI.  Règlement  qui  fut  drefle  pour  obéir  aux  Lettres  Patentes  da 
Roi ,  par  lefquelles  il  étoit  défendu  de  députer  des  Minif- 
tres  aux  Aflèmblées  Politiques. 

CHAP.  XVII.  Les  Raifons  pourquoi  le  Roi  ne  voufut  pas  que  McMifieur  du 
MQKltn  fût  Miniilre  dans  l'Eglife  de  Varis  ,  ni  ailleurs 
dans  le  Roiaumc.  Un  Catalogue  des  Livres  compofés 
par  Monfieur  du  Moulin.  L.C  Témoignage  que  le  Doc- 
teur Tfdjfes  rend  en  faveur  de  cet  Auteur  ,  Sc  de  fes  Ou? 
vragcs. 

CHAP.  XVm.  Matières  Piuticulieres  de  ce  Synode  Natioiul. 


CHAF. 


TENUACHARENTON.  235 

C  H  A  P.  XIX.  Expédient  pour  conferver  la  Paix  dans  les  Eglifes  Protcf- 
tantes. 

C  H  A  P.    XX.     Les  uns  parlent  Curcelleut ,  les  autres  EecehoUus. 

C  H  A  P.  XXI.   L'AdrefTe  de  Monfieur  Cameron  au  prefent  Synode. 

C  H  A  P.  X  X 1 1.  Des  Univerfités  Se  Coleges. 

C  H  A  P.  XXIII.   Les  Comptes  du  Sieur  Dncandal. 

C  H  AP.  XXIV.  Diftribution  des  Sommes ,  entre  les  Provinces. 

C  H  A  P.  X  XV.  Le  Rôle  des  Apoftats. 

CHAP.  XXVI.  Decifion  des  Controverfes  d^jirminius  ;  Canons  touchanc 
la  Predeftination ,  l'Eleftion  ,  &  la  Réprobation.  Er- 
reurs rejettées,  Chap.  I.  De  la  Mort  de  Jefus-Chrifi , 
Se  de  la  Rédemption  du  Genre  Humain  ,  par  ^efus- 
Chrifl-,  Erreurs  rejettées.  Chap.  1 1.  De  la  Nature 
corrompue ,  de  la  Converfion ,  &  des  Voies  dont  Dieu 
fe  fert  pour  convertir  les  Pécheurs.  Erreurs  rejettées. 
Chap.  III.  La  Perfcverance  des  Saints.  Erreurs  rejet- 
tées. Chap.  IV.  Le  tout  foufcrit  par  le  Modérateur  6c 
les  I^eputés  de  ce  Synode. 

CHAP.  XXVII.  Remarques  fur  quelques  Membres  de  ce  Synode. 


6g  %  LE 


ijé         XXIV.   SYNODE   NATIONAL 
LEPREMIER 

SYNODE   NATIONAL 

D  E 

C  H   A   R   E   N  T  O    N, 

Tena  l'An  162^. 

Au  Nom  de  Dieu  x'\men. 

Les  Aftes  du  Synode  National  des  Eglifes  Reformées  de  France , 

tenu  à  Charenton  proche  de  Paris  ,  depuis  le  premier  de  Jfp- 

tembre  ]\x(\\\.\'^\i  premier  d'Ocfobre ,  de  l'An  de  Nôtre 

Seigneur,  Mille,  fixcens,  vint  trois. 

CHAPITRE     I. 

Concernant  le  Premier  Commijfaire  du  Roi  j  les  Dépites  é'  les  Oficiers 
de  ce  Synoàe. 

Article    I. 

^^  E  Seigneur  Augufte  Galland  ,    Confeiller  du  Roi ,  dans  fon 
F/^  Confeil  Privé  &  d'Etat ,  &  Procureur  General  du  Roiaume 
^  ■  de  Navarre ,  avoit  Commiffion  du  Roi  pour  faire  l'Ouvertu- 
re de  ce  Synode,  en  Vertu  de  l'Autorité  de  Sa  Majefté,  &  pour 
être  prefent  à  toutes  les  Séances  dudit  Synode  ,  comme  il  fera 
déclaré  enfuite. 

II. 

Ceux  qui  ont  comparu ,  en  qualité  de  Députés,  pour  la  Province  de  Norman- 
die ,  furent  ,  Monlieur  Benjamin  liafnage  ,  Palleur  de  l'Eglife  de  CPjaren~ 
ton  i  ^ean  Maxinttlian  de  Baux  ,  Seigneur  de  Y* Angle  ,  Pallcur  dans  l'E- 
glife de  Roiiien  ;  fean  LoUis  Mujîel,  Ecuier  Seigneur  de  Boirroger,  Ancien, 
dans  l'Eglife  de  Pontatt  de  Mer  ;  &  Jaques  de  la  Lois  ,  Ancien  de  l'Eglife  de 
St.  Le. 

I  I  I. 
Pour  les  Provinces  d'Or/f^wj  6c  du  Berri,  Monfieur  Stwen  Jurieu^  Pafteur 
de  l'Eglife  de  Chafiillon  fur  Lotre  ;  Jaques  Imbert  Durand ,  Paft eur  de  l'Egli- 
fe d'Orléans  ;  Elie  du  Bois ,  Ecuier  Seigneur  de  Senelieres ,  Ancien  de  l'Eglife 
■    l  ^  de 


TENU    A    CHARENTON.  t^j 

de  Chktemàun  \  &  Jean  du  Four  ,  Confeillcr  pour  le  Roi  &  Ton  Juge  dans  les 
Séances  de  Blois,  Se  Ancien  de  l'Eglife  de  ladite  Ville. 
I  V. 

Pour  la  Province  ô^ Anjou  ,  Monfieur  feAn  Vigner.x  ,  Pafteur  de  l'Eglife 
âuMaj;  Ipiac  le  Pelletier  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Vendôme  ;  George  Rabot- 
tean.  Avocat  6c  Ancien  de  l'Eglife  de  Pruilli  ;  6c  Samuel  Prf{chieu>-,^eïgncu\: 
de  la  Mejnerie  6c  des  Eaux  &  Forêts  dans  VAnjon ,  Ancien  de  l'EgHfc  de 
Bauge.  Pour  la  Province  du  Haut  8c  Bas  Languedoc ,  Monfieur  Ifaac  Ca- 
ville,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Cove  ;  Jaques  Cottibi  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de 
PoiBiers  ;  Claude  Gourjoud  ,  Ecuier  ,  Sàg^ncur  de  Venoars  ,  Ancien  dans  l'E- 
glife de  Lujtgnan  ■■,  &  Michel  Defroulin  Ecuier  ,  Seigneur  du  Bois  St.  Mar- 
tin ,  Ancien  dans  l'Eglife  de  Moufchamp . 
V. 

Pour  la  Province  de  Xaintonge  ,  Monfieur  Guillaume  Rivet  ,  Seigneur  de 
Chtiuvernon  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Ttlkbourg  ;  Théodore  de  Lignon  ,  Juge 
Afliftant  dans  la  Ville  de  la  Rochefos^caut  ^  8c  Ancien  de  l'Eglife  dudit  Lieu; 
8c  "^ean  Thomas  luge  de  Mirambeau  ,  Ancien  de  l'Eglife  du  même  Lieu  , 
à  l'égard  de  Michel  le  Blanc  Pafteur  de  l'Eglife  de  la  Rochelle  ,  i,!.  Député  en 
même  tems  conjointement  avec  ledit  Seigneur  de  Chauvernon  ,  il  tomba 
malade  auffi-tôt  qu'il  fut  arrivé  à  Paris  ,  8c  mourut  un  Mercredi  le  Troifiê- 
me  dudit  Mois  de  Septembre ,  8c  fut  enterré  le  jour  fuivant  dans  le  Cimitie- 
re  de  Charenton. 

V  I. 

Pour  la  Province  de  la  Bajfe  Guienne  ,  Monfieur  Jean  Alba ,  Pafteur  de 
PEglife  de  Tonneins  ;  faques  Berdolin  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Duras  ,  Sei^ 
gneur  de  Buffron  ,  autrefois  Lieutenant  dans  la  Prévôté  de  C.i/le/jaloux,  An- 
cien de  PEglife  de  ladite  Ville  ;  8c  Mathtus  Cap-du-Roi  ,  Avocat  au  Parle- 
ment de  Bourdeau.x,  8c  Ancien  de  l'Eglife  de  ladite  Ville. 
V  I  J. 

Pour  la  Province  du  Bas  Lanzuedoc  ,  Salomon  Crubetier ,  Pafteur  de  l'E- 
glife de  yauvert  ;  8c  Jean  le  Faucheur  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Ntmes  ,  8c 
ProfeflTeur  en  Théologie  dans  l'Univerfité  de  ladite  Ville  ;  "jaques  Ferquet  , 
Dofteur  en  Droit  Civil  ,  8c  Avocat,  Ancien  de  l'Eglife  de  Montpellier  ;  8c 
Pierre  du  Alas ,  Doâreur  en  Droit  Civil ,  8c  Avocat  ,  Ancien  dans  l'Eglilê 
de  Lunel  ,  abfcnt  8c  qui  ne  vint  point  au  Synode. 
VIII. 

Pour  les  Provinces  du  Haut  Languedoc  8c  de  la  Guienne  ,  Monfieur  Pier- 
re Beraud,  Pafteur  8c  Profeflcur  en  Théologie  dans  l'Eglife  8c  Univerfitéde 
Montauban  ;  Pierre  Savait^  Pafteur  de  l'Eglife  de  Caflres  ;  Jean  Alauz.i  , 
Procureur  du  Roi  dans  la  Judicature  de  Fi7/<f-Z^o«^«e,  Ancien  dans  l'Egli- 
fe de  Pui-laurens  \  8c  Jaques  Herauldi  ,  Dofteur  en  Droit  Civil ,  8c  Avocat, 
Ancien  de  l'Eglife  de  Figeac, 

I  X. 

Pour  la  Province  de  Bourgogne  ,  Monfieur  Tfaïe  Baili  ,    Pafteur  de  l'Egli- 
fe de  Lion  ;  faquei  Cltr  ,  Pafteur  de  PEglife  de  Seffr^   Pierre  POrtel,  Ecuier, 
Gg  5  Sex- 


n^  XXIV.    SYNODE    NATIONAL 

Seigneur  de  Zar/ac  ,  Ancien  dans  l'Eglife  de  Bourg  ;  6c  yilhert  de  Mars ,' 
Ecuier,  Seigneur  de  BaUnes  ,  Ancien  dans  l'Eglife  de  Maring/tes  ,  abfentSc 
qui  ne  vint  point  au  Synode. 

X. 

Pour  la  Province  du  Deutphini ,  MonÇitnx  Jaques  de  Chambrun  ,  Paftear 
de  l'Eglife  à''Orange  ;  Adrian  Charnier  ,  Pafteur  de  l'Eglife  du  Montelimart  ; 
Moife  du  Port ,  Ecuier  Capitaine  6c  Gouverneur  du  Château  de  Lamure  ,  Sc 
Ancien  dudit  Lieu  ;  &  Daniel  Bois  ,  Avocat  au  Parlement  de  GrembU  ,  8c 
Ancien  de  l'Eglife  de  la  même  Ville. 

X  I. 

Pour  la  Province  des  Sevenes,  Monfieur  Berliert,  Pafteur  de  l'Eglife  de 
J^uifac,  Paul  Paulet  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Fez.enobre  ,  &  Ancien  de  l'E- 
glife de  St.  Germain  &  Calbergue  ;  &  Antoine  Dépecés  ,  Dofteur  en  Droit  Ci- 
vil ,  &  Avocat ,  Ancien  de  l'Eglife  à''Alez.. 

X  I  r. 

Pour  la  Province  de  Vifle  de  France  ,   Monfieur  Samuel  Durand  ,    &  Mr. 
fean  Meftrez,at  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Paris  ^  Pierre  de  Launai  ,  Confeiller 
&  Secrétaire  du  Roi  ,  Ancien  de  ladite  Eglife  ;  6c /<î^«w  de  Heraud,  Ecukr, 
Seigneur  de  Fojfeufe  ,  Ancien  dans  l'Eglife  de  Baillolet, 
XIII. 

Le  Seigneur  de  Montmartin  Député  Général  vers  Sa  Majefie\  de  la  Part 
des  Eglifes  Reformées,  de  ce  Roiaume  ,  affifta  en  Perfonne  à  ce  Synode, 
conformément  au  Règlement  de  nos  Eglilcs  >  qui  a  été  fait  pour  un  pa- 
reil Cas. 

X  I  V. 

Huit  jours  après  l'Ouverture  du  Synode  ,  les  Sieurs  BertrAnd  d'' Avignon, 
Seigneur  de Souvtgné ,  Pafteur  de  PEglife  de  Rennes;  &  Jean  de  Gennes,Sei- 
gneur  de  la  Bafte ,  Ancien  dans  l'Eglife  de  fitré ,  Députés  pour  la  Province 
de  Bretagne,  arrivèrent,  &  demandèrent  d'être  admis  à  ce  Synode  i  8c  furcç 
qu'on  leur  demanda  pourquoi  il  n'étoient  pas  venus  plutôt  ,  ils  repondirent 
qu'ils  n'avoient  pas  pii  tenir  leur  Synode  Provincial  auflj- tôt  qu'ils  l'auroicnt 
fouhaité,  parce  que  Sa  Af^;>// aiant  donné  Ordre  à  quelques  Perfonnes  par- 
ticulières d'y  envoier  un  Oficicr,  qui  pût  aftifter  en  perfonne  audit  Synode  , 
la  Nomination  &  CommiiTion  dudit  Oficier  avoit  été  diferée ,  ce  qui  avoit 
été  la  Caufe  de  leur  Retardement  j  leur  Excufe  fut  reçiàë  par  l'Allem- 
bléc. 

X  V. 

Douze  jours  après  que  l'on  eut  commencé  les  Séances .  Monfieur  Jean 
^Ijferott ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Monings ,  Député  pour  la  Principauté  du 
Beam  y  arriva,  &  déclara  que  les  Lettres  de  la  Convocation  de  ce  Synode  n'a- 
voient pas  reçues  dans  leur  Province  que  depuis  fort  peu  de  tems ,  tel- 
lement qu'ils    n'avoient   pas   eu   le    loifir  d'aflembler  leurs  Députés  ,   « 


lemenc 


TENUACHARÊNTON.         ii9 

icmeiit  eu  le  tenîs  de  le  faire  latoii'  à  là  Perfotuie  qui  dgvôiï  prendre  Ton 
Ofice,  en  Cas  d*un  pareil  accidefit  ^  C'eft  pourquoi  il  pria  ffès'mjfflbkmeriï 
l'Aflemblée  de  Vouloir  recevoir  Tes  E^cufeë  ;  ce  qu'elîs  fît ,  U  lui  donna 
PermiiTion  de  prendre  Plade  dafis  Cé  Synode,  Se  d'cpiner  cofflîîie  kg  autres. 
Mais  parce  que  dans  Tes  Lettres  de  CoiîlnriiîicJn  ,  cette  Claufê  é&  Soutniffion 
étoit  conceuë  dans^  les  inerties  Termes,  &  aux  niênlesConditiom  fous  k('. 
quelles  les  Députes  de  ladite  Principauté  avoienf  été  ci-devanc  reçus  dans 
ces  Aflemblées ,  &  que  le  Sjrtode  à^AUt^  avoit  foufert  Ces  Cc?nditiort4  àc*u- 
fe  de  la  conjonéture  des  Afaires  de  Ce  tem.s  là ,  êc  par  Providon  feulëtîient 
jufqu'à  la  tenue  du  pfefent  Synode;  C'eft  pourquoi  cette  Arièmblée  ordon" 
na  qu'en  confequence  des  Modifications  8c  Reftriétiorts  faites  paf  les  Synodes 
Nationaux  précédents  ,  les  Provinces  àuroiênt  ^eine  Liberté  de  dire  a  Mon- 
û&m-  d^Tffrotti  qu'en  de  certains  Cas  qui  regardôient  particillieretnene  lésEgli« 
fes  de  ce  Roiaume  ,  il  ne  lui  feroit  pas  permis  d'orpiner  ,  ou  de  décider  ;  ^ 
qu'auparavant  que  l'Aflemblée  fe  feparât ,  on  pi'ieroit  ledit  Mortfieur  d'//^^ 
rotte  de  produire  les  Raifons  pourquoi  les  Egliles  de  la  Principauté  du  Searn  i 
àvoient  lî  long-tems  diferé  de  fe  foumettre  entièrement  à  la  Difcipline  des 
Eglifes  de  France  ,  fur  quoi  l'Aflemblée  delibercroit  ,  &  dont  elle  jugeroie 
Cnfuite. 

X  V  î. 

Le  Seizième  jour  après  l'Ouverture  du  Synode  ,  les  Députés  pôur  la  Pro- 
vince du  Fivarez.  arrivèrent  ,  lavoir  ,  Moniteur  fofeph  rdlou  ,  Pafteur  ds 
i'Eglife  de  Chambon  ;  Solomm  Fnure ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  FnvAS  \  Antoine 
Perrotin  ,  Avocat,  Ancien  dans  l'Eglife  de  rtllenenve  de  Èërg  ;  &  Jenn  Faure' 
Seigneur  de  Champlas  ,  Ancien  dans  l'Eglife  de  TournoH  ■proche  Privas,  qut 
faporterent  ,  qu'à  eau  fe  des  Délais,  &  des  Dificultés  que  les  Gouverneurs  £C 
Oficiers  de5^/î/<«;f/e  avoient  f;ut  naître,  leur  Synode  Provincial  n'avoir  pu 
s'aflembler  que  vers  la  fin  du  Mois  d'Août ,  ce  qui  avoit  extrêmement  re- 
tardé leur  Voiage  ,  tellement  qu'ils  n'avoient  pu  venir  plutôt  à  cette  Aflém- 
blée  :  On  reçût  leurs  Excufes  ,  6c  on  les  avertit  de  girder  à  l'avenir  exaéte- 
mement  la  Forme  prefcrite  par  les  Synodes  Nationaux  ,  dans  leurs  Lettres  de 
Deputation  ,  Sc  d'aporter  par  Ecrit  les  Noms  de  ceux  qui  étant  Députés  d 
cette  Alîèmblée  n'avoient  pu  y  venir 

X  V  I  ï. 

Le  vint  &  unième  jour  on  aporta  &  on  lût  en  pleine  AlTemblée  desLet-' 
très  de  la  Province  de  Provence^  aflemblée  dans  fon  Synode  à  Cabrieres  ,  le 
vint-huitiême  du  Mois  ôi'Ao-it  dernier  ;  par  lefquelles  ledit  Synode  s'excu- 
foit  de  ce  qu'il  n'avoit  pas  envoie  des  Députés  à  cette  Aflemblée  ,  &  prioit 
qu'on  ne  le  prit  pas  en  mauvaife  part  ;  mais  on  rejetta  toutes  les  Raifons 
qu'ils  alléguèrent  pour  s'excufer  ,  Se  on  Cenfura  ladite  Province  pour  avoir 
manqué  à  Ion  Devoir  en  cela  ,  puis  qu'elle  pouvoit  ,  fi  elle  en  avoit  eu  b 
Volonté  ,  députer  quelpu'un  de  fon  Corps  à  ce  Synode  ;  SC  on  la  cenfura 
encore  de  ce  que  fes  Lettres  étoient  pleines  de  taches  ,  6<  de  ratures, 6c 
de  ce  que  la  Claufe  de  Soumiflion  aux  Decifions  Se  aux  Canons  n'étois- 
pas  couchée  en  termes  aflcs  Emphatiques  >  comme  les  Synodes  Nationaux- 
precedens  l'avoient  prefcriç,  XVllL  Loïs 


240  XXIV.   SYNODE    NATIONAL 

XVIII. 

Lors  que  l'on  eût  fait  la  Prière  ,  &  que  l'on  eut  lu  les  Lettres  de  Depu- 
tation  ,  Monfieur  Durand  Paiteur  de  l'Eglilè  de  Paris  ,  fût  nommé  8c  élu 
pour  Modérateur  ;  Monfieur  Bailli ,  pour  Ajoint  ,  6c  Monfieur  le  Fan- 
chettr  Miniftre  ,  Sc  Monfieur  de  VJunai  Andien,  furent  élus  pour  Secré- 
taires. 

CHAPITRE      IL 

La  CowmiJJion  du  Roi ,  an  Seigneur  Galland. 

AUffi-tôt  que  les  Ofiders  du  Synode  furent  choifis ,  le  Seigneur  Cal- 
land  déclara  qu'en  Vertu  des  Lettres  patentes  du  Jioi,  dattées  du  Dixfep- 
tiême  à"* Avril  dernier  ,  &  vérifiées  dans  ia  Cour  de  Parlement  de  Paris  le 
Second  du  Mois  de  Alai  fuivant  ,  par  lefquelles  Sa  Majefté  avoit  ordonné 
que  dans  toutes  les  Aflemblées  de  fes  Sujets  de  la  Religion  P.  Reformée , 
foit  Coloques  ou  Synodes  ,  il  y  auroit  un  Oficier  de  ladite  Religion  qui  y 
aflîitcroit  en  Perfonne  de  la  part  de  Sa  Majejlé  ,  pour  prendre  garde  ,  que 
l'on  n'y  propofàt  ou  debatît  aucunes  Afiures,  fi  ce  n'eft  celles  qu  il  étoit  per- 
mis par  les  Edits  de  propofer  &  debatre  ,  defquelles  il  feroit  le  Raport  à 
Su  Alajefié  :  Il  étoit  venu  prendre  Place  dans  cette  Aflemblée,le  Roil'aiant 
envoie  pour  être  fon  Député  au  prefent  Synode  ,  comme  il  paioiflbit  parles 
Lettres  Patentes  de  Sa  Aiajefte\  fignées  de  fa  propre  Main,  Lenis,  &  un  peu 
plus  bas  ,  par  Ordre  de  Sa  Majefte,  de  Lomenie ,  &  Sellées  du  grand  Seau  de 
Cire  jaune  ,  Sc  datées  du  Vint- neuvième  àç.Jy.tllet  dernier  :  lefquelles  fu- 
rent produites  &  leues,  contenant  ce  qui  fuit. 

,,  Loptis  par  la  Grâce  de  Dieu  ,  Roi  de  France  &  de  Navarre,  à  nôtre  Bien-aimc 
„  Se  Féal  Confeiller  dans  nôtre  Confeil  d'Etat  ,  ÔC  Confcii  Privé  ,  nôtre 
,,  Procureur  General  dans  nôtre  Roiaume  de  Navarre  ,  Monfieur  ^u^ujle 
,,  Galland  ,  Salut.  Nôtre  volonté  étant  ,  6c  aiant  ordonné  par  nos  Lettres 
,,  Patentes,  portant  date  du  Mois  d'Avril  dernier,  que  nos  Sujets  de  la  Re- 
,,  ligion  P.  Reformée  puiflent  tenir  leurs  Allcmblces  Synodaks,  comme  ils 
,,  l'ont  fait  autrefois ,  pour  conférer  des  Matières  de  leur  Difcipline,  &  vou- 
„  lant  nommer  un  de  nos  Onciers  de  la  même  Religion,  pour  être  prefent 
j,  dans  ces  Aflemblées  ,  afin  que  l'on  n'y  traitât  d'aucunes  autres  Matières 
„  que  de  celles  qu'il  leur  cil  permis  d'y  traiter  ,  par  nos  Edits  :  Maintenant 
„  parce  que  dans  le  Mois  de  Septembre  ,  les  Députés  de  ladite  Religion,  doi- 
,,  vent  convoquer  à  Charenton  un  Synode  de  toutes  les  Provinces  de  notre 
„  Roiaume  :  pour  ces  Caufes  ,  étant  bien  allure  de  vôtre  bonne  Affection  à 
,,  nôtre  Service,  8c  pour  le  Repos  &  la  Paix  de  nôtre  Pkat,  nous  vo'js  avons 
,  donné  £-c  vous  donnons  Commiffion  par  ces  prefentes  de  vous  tranfporter 
,,  à  cette  Aflcmblée,  foit  qu'elle  fc  tienne  à  Charenton  ,  ou  que  par  nôtre 
5,  Permiffion  ils  aient  choifi  depuis  un  autre  Endroit ,  pour  y  être  prcl^nt 

„  peu- 


TENU    A    C  H  A  R  E  N  T  O  N.         241 

;,  pendant  tout  le  tems  de  fa  tenue  ,  &  pour  veiller  très-foigneu  fement  que 
,  l'on  n'y  traite  rien  qui  foit  contraire  à  nôtre  Service  ,  ou  préjudiciable  à 
„  la  Paix  Publique  :  Kt  au  Cas  que  l'on  y  propofe  quelqu'autre  Chofe  que 
„  ce  qui  regarde  purement  l'Ordre  Se  la  Dilcipline  de  ladite  Religion  P.  Re- 
„  formée  ,  vous  vous  y  opoferés  6c  l'empêcherés  en  leur  faiiant  les  Remon- 
„  trances  que  vous  jugerés  neceflaires  dans  un  tel  Cas  :  &  vous  nous  ferez 
,,  favoir  le  tout  ,  nous  marquant  exadement  ce  que  l'on  y  aura  tranfigé  de 
„  particulier.  Et  à  Caufe  de  la  Confiance  que  nous  avons  en  votre  Loiau- 
,,  té  &  Affeélion  ,  nous  vous  avons  Commis  &  Député,  Sc  nous  vous  Cora- 
„  mettons  fie  Députons  pour  être  prefent  à  ces  Aflemblées  ,  que  nos  Sujets 
,,  de  la  Religion  P.  Reformée  tiendront  ,  par  nôtre  Permiffion  ,  dans  ladi- 
,,  te  Ville  de  Charenton  ,  fans  que  vous  aiez  Befoin  d'un  Pouvoir  plus  am- 
,,  pie  que  celui  que  nous  vous  donnons  par  ces  Lettres  Patentes,  lefqueîles  vous 
„  pourrés  communiquer  à  telles  Perfonnes  que  vous  jugerez  à  propos ,  afin 
„  que  nos  Sujets  n'en  prétendent  Caufe  d'Ignorance.  Parce  que  tel  eft  nô- 
,,  tre  Vouloir,  &  nôtre  Bon  Plaifir.  Donné  à  St.  Germain  en  Laie  le  zp. 
„  de  Juillet ,  de  l'An  de  Grâce  162^.  la  Quatorzième  Année  de  nôtre  Re- 
„  gne.     Signé  Louis  ,  8c  un  peu  plus  bas  ,  par  Ordre  de  Sa  Majefié , 

Lomenie. 

CHAPITRE     III. 

Un  grand  Débat  touchant  cette  CommiJJîon. 

LEs  Lettres  Patentes  du  Roi  étant  leûes  ,  Monfieur  de  Montmartin  Dé- 
puté General  pour  les  Eglifcs  vers  5^/1/4; e/?«,  raporta  que  lorfque  fon 
Colegue  Monfieur  Maniald  &  lui  furent  informés  de  ladite  Volonté  du  Roi, 
ils  firent  tout  leur  poffible  ,  en  deduifant  plufieurs  Raifons  à  Sa  Majefié 
pour  la  Dilfuader  de  faire  cette  Déclaration  ■■,  mais  que  le  Roi  n'avoit  eu  au- 
cun Egard  à  tout  ce  qu'ils  avoient  pu  reprefenter  ,  aiant  fait  vérifier  la- 
dite Déclaration  dans  fa  Cour  du  Parlement  de  Paris.  Tellement  que  ni 
fon  Colegue  ni  lui  n'aiant  i)u  faire  davantage  ,  ils  remcttoicnt  le  relie  à  la 
prefente  Allcmblée,qui  rcïtiri-roient  leurs  Plaintes  à  Sa  Majefié, ?)i\\\\-ààïti{'c- 
roit  une  Requête  pour  ce  Sujet  ,  fi  on  ne  le  jugeoit  à  propos.  Le  Syno- 
de délibérant  en  prefence  du  Seigneur  Galland  ,  touchant  cette  Afaire  ,  6c 
confidcrant  que  par  la  Déclaration  de  Sa  Majefié  ,  nos  Coloques  &  Synodes 
étoient  injuftement  acuiés  8c  condannés  d'avoir  pafle  les  Bornes  de  leur  De- 
voir ,  qu'ils  ont  néanmoins  toujours  rendu  à  Sa  Majefié  ,  dans  toutes  leurs 
Confukations  ,  &  dans  toutes  les  Matières  qu'ils  ont  traitées.  De  plus  , 
queleBeneficedecesEditsétoit  fort  diminué  par  là.  6c  que  tous  les  Privilèges 
qui  nous  avoient  été  accordés  croient  prefque  tout  à  -  fait  révoqués  i  c'eft 
pourquoi  il  fut  refolu  que  l'on  prefenteroit  un  Placer  fort  Autentique  à  Sa 
Tome  II.  H  h  ^^ie- 


34i         XXIV.   SYNODE    NATIONAL 

Majefté  ,  pour  la  prier  de  vouloir  maintenir  nos  Eglifcs  dans  l'ancienne  1a- 
berté  qui  leur  avoit  été  accordée  ,  &  dont  elles  avoicnt  toujours  joiii  ci-de- 
vant i  &  on  donna  Ordre  à  deux  Anciens  de  drefl'er  la  Forme  de  ce  FUcet^ 
Se  les  Députés  des  Provinces  qui  avoicnt  quelques  Mémoires  touchant  un 
pareil  Sjuet  fureat  priées  de  les  communiquer  j  Cependant  ce  Synode  louhai- 
tant  de  donner  des  marques  claires  &:  dont  on  ne  pût  pas  douter  ,  de  fon 
Obeïflance  &  Fidélité  envers  le  Roi  ,  admit  ledit  Seigneur  GiiUand  parmi  les 
Députés,  afin  qu'il  fût  Témoin  Oculaire  8c  Auriculaire  de  la  Sincérité  &  droi- 
ture de  leur  procédé  &  conduite  .  s'afsûrant  que  \oy^c\\iç.  Sa  Majejlé  ^vlxoïX. 
examiné  leurs  Ravfons  &  qu'il  auroit  reconnu  la  Fidélité  &  Intégrité  defdi- 
tes  Aflémblées ,  il  nous  retabliroic  par  fa  Bonté  Roiale,  dans  notre  ancien-  , 
ne  Liberté  &  nos  Privilégies. 

Chaque  Député  de  cette  Aflemblée ,  conformément  aux  Décrets  des  Sy- 
nodes precedens  prêta  Serment  qu'il  n'avoit  pas  brigué  fa  Ekpuration  ,  dire- 
ftement  ni  indircétement  ,  pour  lui  même  ,  ou  pour  d'autres  :  Et  il  fut  or- 
donné qu'à  l'avenir  on  feroit  prêter  ce  Serment  à  tous  ks  Membres  de  nos 
Synodes  Nationaux. 


CHAPITRE     IV. 

Aprobatien  de  la  Confeffion  de  Foi. 
Article  I. 

LA  Confeffion  de  nôtre  Foi  étant  lûë  mot  à  mot  ,  après  l'avoir  bien  exa- 
minée dans  tous  fes  Points  &  Articles,  elle  fût  unaniment  aprouvée  par 
tous  les  Députés  qui  étoicnt  prefens  à  ce  Synode,  qui  promirent  tous  &  jurè- 
rent ,  que  par  la  Grâce  de  Dieu  ils  vouloient  vivre  &  mourir  dans  cette  mê- 
me Foi ,  6c  qu'ils  feroient  prêter  ledit  Serment  à  toutes  les  Provinces,  lefquel- 
les  feroient  enlorte  par  tous  les  Moiens  poffibles  qu'elle  fût  obfervée. 

Après  que  l'on  eut  fini  la  Leéture  de  la  Confeffion  de  Foi ,  les  Députés 
à  cette  Aflemblée  ,  afin  de  marquer,  comme  il  y  étoient  obligés  leur  De- 
voir 6c  leur  Soumiffion  à  Sa  Majefit  ,  lui  Députèrent  les  Sieurs  de  Cham- 
brun  ,  Meftrez.at  ,  de  furalt  &  Rahoteau  ,  avec  Mcffieurs  nos  Députés  Géné- 
raux ,  pour  rendre  leurs  Devoirs  &  leurs  três-humbles  Refpecls  à  Sa  Alaje- 
fit,  &  pour  lui  faire  une  Proteflation  ,  au  Nom  des  EglifLs  Reformées  de 
'ce  Roiaume  ,  qu'elles  refleroient  toujours  dans  la  Fidélité  inviolable,  8c 
dans  l'Obeïflance  qu'elles  dévoient  à  Sa  MAjefié. 


CHA- 


TENU    A    C  H  A  R  E  N  T  O  N.  245 

CHAPITRE    V, 

Obfervations  touchant  la  Lecture  de  la  Difcipline  Ecclejiajliqtie. 

A  R  TI  CLE   I. 

LOrfque  l'on  lue  le  quatrième  Canon  du  Chapitre  quatriêmc,plufieurs  Dé- 
putés dirent  qu'il  faloit  chercher  quelques  Moiens  aflurés  &  propres,  par 
lefquels  on  pût  prévenir  les  Fraudes  qui  fe  commettent  au  Sujet  des  Atella- 
tions.  Le  Synode  jugeant  qu'il  n'étoit  pas  neceflaire  que  l'on  fit  aucune 
Adition  à  ce  Canon,  enjoignit  à  tous  les  Confîlloires  ôc  Pafteurs  d'exa- 
miner fort  foigneufement  &  les  Ateftations  &  les  Perfonnes  quilesaportent, 
afin  d'être  aflurés  ,  de  leur  propre  bouche  ,  de  leur  Confeflîon  &  de  leur 
Religion  ,  Sc  que  fiiivant  qu'ils  repondroient  on  connût  s'ils  entendoient 
bien  leur  Religion. 

Sur  le  feiziéme  Canon  du  cinquième  Chapitre  ,  les  Députés  du  PoiBoit 
demandèrent ,  fi  ceux  qui  avoient  été  Mariés  félon  les  Rites  de  l'Eglife  Ro- 
maine, ou  qui  auroicnt  permis  que  leurs  enfants  eûflent  été  mariés  avec  les 
mêmes  Cérémonies  ;  lefquels  parconfequent  auroient  été  Sufpendus  par  l'E- 
glife ,  les  Députés  demandèrent  fi  ces  Perfonnes  là,  après  avoir  reconnu  leur 
Faute  ,  Se  en  avoir  marqué  de  la  Repentance  ,  pouvoient  être  déchargés 
de  cette  Sufpenfion  Publique.  Ce  Synode  jugeant  que  cette  Cenfure  étoic 
indifpenfablement  neceflaire  pour  les  retenir  dans  leur  Devoir  ,  parce  que 
d'ailleurs  ils  font  aflez  enclins  à  fe  vautrer  dans  de  pareils  Pèches. i  il  ordon- 
na que  ce  Canon  feroit  très  -  exactement  obfervé  ;  £c  d'autant  plus  que 
fans  une  pareille  Sufpenfion  ,  ils  ne  pourroient  pas  fufifanment  reparer  le 
Scanda  le  qu'ils  auroient  donné  à  l'Eglife. 
III. 

Sur  le  douzième  Canon  du  Neuvième  Chapitre  ,  au  lieu  de  ces  mots  , 
aprh  cjHoi  on  célébrera  la  Cène  du  Seigneur  ,  on  inférera  feulement ,  &  on  cé- 
lébrera le  Cène  du  Seigneur.  Afin  qu'on  en  laiflè  le  tems  de  l'Adminitlration, 
entièrement  au  pouvoir  du  Synode. 

IV. 

En  lifant  l'onfième  Canon  du  trentième  Chapitre  de  la  Difcipline»  la  Pro- 
vince de  Xamtmge  propofa  cette  Queltion  :  favoir ,  fi  un  Homme  quiavoit 
époufé  la  Nicce  de  ia  Femme,  pouvoit  être  admis  à  la  Pénitence  Publique, 
&  reçu  enfuite  à  la  Communion  de  l'Eglife  :  Le  Synode  jugeant  qu'un  tel 
Mariage  elt  inceftucux  ,  déclare  ,  qu'aufli  long-tems  qu'ils  habiteront  en- 
femble  comme  Homme  6c  Femme  ,  l'Homme  ne  fera  admis  ni  à  l'une  ni  à 
l'autre. 

V.        _ 

Sur  k  feiziéme  Canon  du  trentième  Chapitre, là  Province  dei'IJle  de  Fran- 
ce requit  que  dans  les  Certificats  que  nos  Confittoircsdonneroient  touchant 
-/  Hh  z  les 


244  XXIV.    SYNODE   NATIONAL 

les  Bans  de  Mariages  qui  feront  publiés  dans  leurs  Eglifes  ,  on  y  inférât  ex- 
prefiement  que  lefdits  Bans  avoient  été  publiés  dans ks  Eglifes  ou  les  Parties 
qui  auroient  contrafté  feroicnt  bien  connues  ,  ou  y  faifoient  leur  Refiden- 
ce  la  plus  grande  partie  du  tems  ■■,  Sur  quoi  le  Synode  enjoint  à  tous  les  Pa- 
fteurs  de  marquer  dans  les  Certificats ,  que  les  Parties  qui  s'étoient  promifes 
refidoient  ordinairement  dans  les  Eglifes  o\x  les  Bans  avoient  été  publiés. 

Sur  le  quatorzième  Canon  du  quatorzième  Chapitre  ,  la  Province  du  Dau' 
phiné  requérant  ,  qu'après  ces  mots  dans  les  Coleges  des  Prêtres ,  Moines ,  fe- 
fmtes  ,  &  Reli^ieufes  ,  on  ajoutât  &  autres  Maîtres  d'^Ecole  ,  Papifles  :  Le 
Synode  ordonna  qu'on  n'ajouteroit  rien  audit  Canon ,  cependant  il  défendit 
aux  Parens  de  prendre  des  Perfonnes  d'une  Religion  contraire  dans  leur  Mai- 
fon  ,  pour  enfeigncr  leurs  Enfans  :  de  plus  il  laifla  à  la  Prudence  dcsCon- 
filtoires,  desColoques,&  des  Synodes  Provinciaux ,  la  Liberté  de  faire  tels  Ca- 
nons qu'ils  jugcroient  convenir  le  mieux  à  l'Etat  des  Eglifes  qui  feroient 
fous  leur  Dircétion. 

VII. 
Après  que  Pon  eut  lu  les  Canons  de  nôtre  Difcipline  ,  8c  qu'on  les  eut 
examiné  avec  Atcntion  :  tous  les  Payeurs  êc  Anciens  qui  étoient  Députés 
à  cette  Aflemblée  levèrent  les  mains  au  Ciel  8c  jurèrent  en  leur  Nom  ,  ôc 
au  Nom  de  toutes  les  Provinces  qui  les  avoient  Députés  ,  qu'ils  les  gardc- 
roient  &  obferv croient,  &  qu'ils  tâcheroient  de  les  faire  obferver  par  tous  les 
Principaux  defdites  Proviiices. 

^  VIII. 

On  lût  les  Lettres  des  Pafteurs  &  Profcllèurs  de  PEgiife  Se  Univerfité  de 
Genève  ,  qui  éioient  des  Reponfes  à  celles  que  le  dernier  Synode  National 
leur  avoit  écrites  ,    par  lefquellcs  ils  nous  ailiiroient  "  Qu'ils  s'acordoient 
avec  nous  d'unConfcntement  unanime,  non  feulement  dans  les  Points  Ef^ 
*[  fentiels  de  nôtre  Religion  ,   mais  auffi  dans  toutes  fes  Circonftances  6c 
Cérémonies  extérieures,  &  que  pour  marque  de  cela  ils  avoient  fui vi  l'A- 
vis qui  leur  avoit  été  donné  par  ledit  Synode ,  d'ajouter  quelques  Paroles 
d'exhortation  après  celles  de  l'Inftitution  de  la  Cène  dtt  Seigneur  ,   quand 
ils  en  auroient  dirtribué  les  Elemens  Sacrés,  8c  qu'au  lieu  qu'ils  s'étoient 
''  fervis  autrefois  de  Pain  fans  Levain  feulement  pourfe  conformer  aux  Eglr- 
fcs  Voifines  du  Canton  de  Berne  ,    maintenant  par  Amitié  &  pour  fe  con- 
former aux  nôtres  ils  fe  fervoient  ,  8c  vouloient  fe  fervir  ci-après  ,  de 
Pain  Commun,  dans  ce  Saint  Sacrement  :  Et  qu'au  lieu  que  leurs  An- 
ciens avoient  autrefois  affilié  les  Palleurs,  dans  la  Diftribution  de  la  Cou- 
pe, ris  avoient  refolu  qu'elle  ne  feroitplus  prefentée  que  par  les  Pafteurs  feu- 
lement. Ajoutant  à  cela  plufieurs  expreffions  fort  tendres ,  pour  témoig- 
ner leur  Amitié  &  l'Union  Fraternelle  qu'ils  vouloient  garder  avec  les  Egli- 
fes de  ce  Roiaume  ;  Sur  quoi  cette  Aflemblée  refolut  que  l'on  leur  feroit  une 
Reponfe  tort  ample  2c  honête .  par  laquelle  on  leur  marqueroit  nôtre  A feftion 
réciproque,  8c  la  grande  Eltime  que  nous  avons  delà  leur,  8c l'Honneur  que 
nous  nous  en  fàifons.  /-,  u  » 

C  H  A.» 


TENUACHARENTON.  24. 

CHAPITREVI. 

Obfervations  qm  Von  fit  en  lifant  les  Aiîes  au  Synode  National  d' Mm^ 
Article   I. 

PArcc  qu'enfuite  des  Reflexions  que  le  Synode  à^Alais  avoit  faites  fur  nô- 
tre Difcipline  Ecclcfiaftiquc ,  il  avoit  enjoint  à  toutes  les  Provinces  que 
l'on  eût  Soin  que  le  douzième  Canon  du  Chapitre  de  ta  Difcipline ,  touchant 
le  Catechifme  ,  fut  exadement  obfervé  ;  Cette  Afl'emblée  enjoint'  la  même 
Chofe,  &  charge  les  Synodes  Provinciaux  d'informer  le  Synode  National 
prochain  fi  ce  Canon  aura  été  obfervé  exaétement ,  ou  fi  on  y  aura  contre- 
venu. 

î  I. 
Ce  Synode  de  même  que  celui  à'AUis  ordonne  &  enjoint  aux  Confiftoi- 
res  de  lire  le  Canon»  fait  à  Privas,  touchant  la  Modeilic  que  les  Paftcurs 
doivent  garder  dans  leurs  Habits,  &  qui  doit  être  r.uïïî  dans  leurs  Familles, 
&  il  enjoint  à  tous  les  Coloques  &  Synodes  d'cmploier  toutes  fortes  de 
Moiens  pour  faire  qu'il  foit  mieux  obfervé  ,  &  d'avoir  Soin  que  les  Confi- 
ftoircs  le  lifent  une  fois  l'Année  dans  leurs  Aflemblées,  &  d'en  faire  le  Ra- 
port  au  Synode  National  prochain. 

I  r  I. 

Sur  le  Canon  du  même  Synode  qui  enjoint  aux  Pafteurs  de  donner  eux- 
mêmes  la  Coupe  auffi  bien  que  le  Pain  à  la  Table  du  Seigneur  ;  diverfes  Pro- 
vinces demandant  que  ces  Paroles  ,  autant  qu'il  efl  pofftble,  qui  avoicnt  été 
raiécs  parle  Synode  à^AUis  du  neuxiéme  Canon  du  Chapitre  douzième  de 
nôtre  Difcipline, y  fuflent  remifes:  Cette  Aifembléeconfiderant  que  la  plus 
grande  Partie  des  Eglifcs  de  ce  Roiaurae  fe  conforment  au  Canon  dudit  Sy- 
node, 6c  que  pluficurs  autres  Eglifes  des  Pais  étrangers  y  ont  pareillement 
aquiefcé,  6c  que  l'Obfervation  dudit  Canon  convient  aulTl  beaucoup  mieux 
à  la  Dignité  6c  Excellence  du  Sacrement  Je  la  faintc  Cène  ,  6c  contribue 
davantage  à  l'Edification  des  Communiansi  elle  enjoint  à  toutes  le? Eglifes 
de  l'obfèrver  uniformément. 

CHAPITRE     VIL 

jRefiexions  fur  les  Obfervations  qui  avoient  été  faites  dans  les  J£îes  dt^ 
Synode  National  de  Vitré. 

Article  L 

LE  Canon  du  Synode  de  Fitré ,  qui  défend  aux  Minrftres  de  parler  en  Chai- 
re d'aucunes  Afaircs  d'Etat  ou  de  Politique,  lequel  a  été  enfuite  confiïmé; 
Hh  j.  gar- 


y 


Hé  XXIV.    SYNODE  NATION  AL 

par  le  Synode  d'v^/'i?/,  fera  lu  dans  les  Confiftoires  ,  &  on  enjoindra  très  cx- 
preflement  aux  Synodes  Provinciaux  de  le  faire  oblcrver  ,  6c  de  donner  de 
Donnes  Preuves  au  Synode  National  prochain  ,  qu'ils  auront  obéi  à  ce  qui  leur 
a  été  ordonné  touchant  la  Diligence  qu'Us  doivent  emploier ,  afin  qu'il  foit  exac- 
tement fuivi. 

Sur  le  Canon  qui  commande  aux  Paftcurs  de  rcfider  dans  leurs  Eglifcs ,  cet- 
te Allêmblée  ordonne  ,  qu'après  le  douzième  Canon  du  premier  Chapitre  de 
nôtre  Difcipline  Eccîcfiaftique, on  ajoutera  le  Décret  fui\ant  :  Tous  les  Mini- 
(tres  reflderont  aEliiellement  dans  leurs  Eglifes ,  fous  Peine  d'être  depofés  de  leur 
Miriîflere. 


CHAPITRE    VII  L 

Jonchant  la  Matière  des  A^ellatiom. 

Article  I. 

LOrs  que  l'on  liât  le  Canon  'qui  concerne  l'Egliié  de  Ganges ,  Se  Monficur 
Cod»r  autrefois  Pafteur  dudit  Lieu  i  cette  Allèmblée  étant  informée  par  les 
Députés  Provinciaux  des  S'fyfwwej  ,  que  cette  Province  n'avoit  pas  trouvé  une 
Eglife  vacante  pour  en  pourvoir  ledit  Sieur  Codar ,  elle  ordonne  que  ladite  Pro- 
vince aura  Soin  de  le  placer  avant  fon  Synode  prochain ,  &  qu'au  Cas  qu'elle  né- 
glige de  le  faire,  ledit  Co^«r  attendra  la  Tenue  du  Synode  du  Dauphiné-,  au- 
quel cette  Allèmblée  donnera  Ordre  de  l'établir  dans  une  Eglife  particulière ,  où 
il  puiflè  s'emploier  au  Miniftere  avec  Succès,  ce  qui  lui  conviendra  mieux  que 
de  refter  dans  l'Oifiveté. 

I  I. 
Sur  le  Canon  qui  regarde  l'Eglife  de  St.  Laurens  ,  Se  Monfieur  Tujfan  fon 
Pafteur  fufpendu  par  le  Synode  d'^lais ,  6c  dont  la  Sufpenfion  a  été  prolongée 
jufqu'à  prefent ,  fous  cette  Condition  qu'il  pourroit  être  rétabli  dans  fon  Mini- 
ftere,fi  la  Convoaition  de  ce  Synode  National  écoit  diferée  plus  long-lems  :  Cet- 
te Aflemblée  étant  informée  par  les  Députés  du  Bas  Languedoc ,  que  ledit  Tuf- 
fan  s'ell:  depuis  toîijouTs  comporté  avec  beaucoup  d'Humilité  &  de  Modeilie  , 
&  qu'il  a  extraordinairement  foufert  pendant  les  derniers  Troubles ,  en  Confi- , 
deration  de  quoi  il  a  été  rétabli  dans  fon  Ofice  Paftoral  au  dernier  Synode  tenu 
à  Vfez,  ,  félon  le  bon  Plaifir  dudit  Synode  ■■,  cette  Aflemblée  aprou\'ant 
le  Décret  du  Synode  d"Lyf^,  a  confirmé  ledit  Tujfan  dans  fon  Miniftere,  no- 
nobftant  la  Formalité  omife  par  ledit  Synode ,  qui  auroit  dû  attendre  jufqu'à  ce 
que  le  terns  prefcrit  par  ledit  Synode  d'^/^'-f  fut  entièrement  expiré  ;  Se  de  plus 
elle  adoucit  la  Seycnté  du  Canon  de  ce  Synode,  8c  permet  au  Synode  du  Bas 
Languedoc  d'aflîgner  audit  Tuffan  une  Eglife  particulière  dans  le  Coloque  de 
Nimes  ,  ou  dans  un  autre  Endroit  de  ladite  Provmce  du  Bas  Languedoc ,  fi  el- 
le y  confenL 

CHA- 


TENUACHARENTON.  347 

CHAPITRE    IX. 

Contenant  les  Matières  Générales. 
Article    I. 

LE  Canon  qui  regarde  les  Ateftations  que  l'on  donne  aux  Propofans  fera  lu 
dans  les  Confiftoires ,  dans  les  Coloques ,  &  dans  toutes  les  Univcrfités  i  & 
les  Synodes  Provinciaux  s'emploieront ,  autant  qu'il  leur  fera  pofilble  ,afin  qu'il 
foit  très  étroitement  obfervé. 

IL 

Le  Canon  touchant  les  Moicns  de  faire  fubfifter  nos  Mini  lires  &  de  maiqte- 
nir  le  faint  Miniftere  ,  fera  W  dans  tous  les  Confiftoires ,  Icfquels  font  exhortés 
de  le  faire  exécuter ,  Sc  obferver  ,  autant  qu'il  leur  fera  polTible. 
I  I  I. 

Sur  ces  Paroles  dans  le  Formulaire  de  l'Excommunication  ,  a»  Nom ,  &  par 
P Autorité  de  Nôtre  Seigneur  Jefus,  &  par  l'Autorité  des  i'ajteurs  &  des  An- 
ciens A^emblés  en  Coloque ,  &  du  Conjifioire  de  cette  Egltfe  j  les  ProyincêS 
A'' Anjou  Se  du  PoiH^ou  demandèrent  fi  un  Confiftoire  paiticulicr  ne  pourroit  pas 
procéder  à  l'Excommunication  fans  l'Avis  6c  le  Confentement  du.  Coloquc  :  Ce 
Synode  jugea,  conformément  à  la  Difcipline  de  nôtre  Eglife,  que  les  Confi- 
ftoires pouvoient  le  faire  avec  toute  aftlirance  ,  pourvu  qu'il  n'y  eût  pas  d'ApeL 
Cependant  à  Caufe  de  la  grande  Importance  de  cette  Aélion  ,  les  Confiftoires 
font  exhortés  de  n'agir  en  cela  qu'avec  l'Aprobation  du  Coloque  ,  ou  du  moins 
qu'après  en  avoir  donné  Avis  aux  Pafteurs  des  Eglifes  voifines. 
I  V. 

La  Province  du  Berri  requérant  que  ledit  Formulaire  pût  être  inféré  dans  le 
Corps  de  notre  Difcipline,  8c  qu'on  dreftàt  un  autre  Formulaire  pour  le  Reta- 
blillcment  d'un  Pénitent  Excommunié ,  qui  feroit  joint  au  précèdent  i  le  Sy- 
node remettant  à  la  Prudence  des  Miniftres  &  des  Confiftoires  ,  d'emploier 
pour  la  Réconciliation  des  Penitens  Excommunies  ,  le  Formulaire  qu'ils  juge- 
ront le  plus  convenable  aux  Lieux  &  aux  Perfonnes  dont  il  fera  Queftion,  or- 
donne que  le  fufdit  Fonnulairc  drefle  pour  l'Excommunication  fera  incorporé 
avec  nôtre  Difcipline ,  8c  placé  immédiatement  après  le  dix-feptiême  Canon  du 
premier  Chapitre  ,  8c  que  les  Paroles  par  lefquelles  il  finillbit  en  feront  raiées,  à 
lavoir  ,  fe  fervant  de  cette  Forme ,  eu  d'une  autre  ,  c»mme  le  Çonfifioire  le  trou- 
vera A  propos.  Au  lieu  defquelles  on  infei-era  celles  qui  fuivent  :  Mes  Frères , 
voici  Ia  quatrième  fois ,  dre. 


CHi^ 


Z42  XXIV.  SYNODE  NATIONAX 

CHAPITRE    X. 

Contenant  les  Matières  Particulières. 

Art  le  l  e     I. 

SUr  le  Canon  qui  regarde  la  Compofition  de  l'Hiftoire  des  Albigeois ,  cet- 
te Aflcmblée  étant  bien  informée  de  l'Erudition  5c  de  la  Capacité  du 
Sieur  du  Tilloit,  Pafteur  dans  l'Eglife  de  Sedan,  décréta  qu'il feroit  prié  d'é- 
crire ladite  Hilloire,  8c  on  exhorta  les  Provinces  de  lui  envoier  tous  les  Mé- 
moires qu'elles  avoiem  fur  ce  Sujet. 

I  I. 
Sur  le  Canon  qui  regarde  Monfieur  Pilotis,  les  Députés  des  Sevenes  re- 
quérant qu'il  pût  être  rembourfé  des  groflcs  Pertes  qu'il  avoit  faites  pour  le 
Service  de  nos  Eglifes  :  Cette  x\(reinbLée  s'accordant  avec  le  Synode  di'Alais, 
répondit  que  les  Deniers  qui  étoient  deftinés  pour  nos  Eglifes  ne  pouvoienc 
pas  être  emploies  à  d'autres  Ufages. 

Touchant  le  Canon  qui  condanne  la  Province  du  Haut  Languedoc  à  faire 
Reftitution  de  la  Somme  de  cinq  cens  Livres  à  celle  de  l'JJle  de  France  ^ 
ladite  Province  du  Languedoc  demandant  d'être  exempte  de  paier  les  deux 
cens  Livres  qui  lui  reftent  à  paier  :  cette  Aflêmblce  jugea  que  cela  ne  de- 
voit  pas  faire  changer  un  féal  mot  dans  ledit  Canon ,  &  que  ladite  Province 
s'adrefl'eroit  à  celle  de  PJjle  de  France ,  que  l'on  prieroit  d'avoir  quelque  Egard 
pour  elle. 

IV. 

Sur  le  Canon  fuivant ,  touchant  Monfieur  Richer  ,  cette  Aflêmblée  aiant 
vu  le  Jugement  du  Confiftoire  de  Saumur  nommé  pour  lui  faire  rendre  fe$ 
Comptes,  elle  confirme  ledit  Jugement,  en  priant  néanmoins  ladite  Pro- 
vince de /^7/Zf  </e  France ,  d'en  ufer  charitablement  envers  ledit  Richer,  félon 
le  Canon  du  Synode  ^ Alais ,  &  l'Avis  du  Confiftoire  de  SaHmnr. 
V. 

Après  que  l'on  eut  achevé  la  Lefture  des  Matières  Particulières ,  on  re- 
BQarqua  que  plufieurs  Provinces  n'avoient  pas  aporté  avec  elles  des  Preuves 
d'avoir  exécuté  diférens  Canons,  comme  il  avoit  été  ordonné  par  divers 
Synodes  Nationaux  precedens  :  c'eft  pourquoi  celui-ci  ordonna  que  les  Dé- 
putés Provinciaux  produiroient  à  l'avenir  les  Aétes  de  leurs  Synodes  Pro- 
vinciaux ,  &  les  Témoignages  que  lefdits  Synodes  Nationaux  avoienl  or- 
donné qu'ils  aportaflént ,  pour  faire  voir  qu'ils  avoient  exécuté  les  Ordres  qui 
ieur  avoient  été  donnés. 


CHA- 


TENU     A     CHARENTON.  24^ 

CHAPITRE     XL 

Concernant  les  Univerfites ,  les  Coleges,  ér  les  Trofcjfeurs. 
Article  I. 

SUr  le  Chapitre  des  Coleges  &  des  Univer{îtés,le  Synode  à^j^njon  demanda 
que  le  quatrième  Canon  touchant  les  ProtelTeurs  en  Théologie  ë:  en  Lan- 
gue Hebraicjue ,  qui  font  Miniftres,  ScSenfés  Pafteursde  l'Eglife  où  eiU'U- 
niverfitc,  tût  expliqué  :  Ce  Synode  confirmant  le  Décret  d'-tildis ,  déclara 
que  le  Sens  dudit  Canon  étoit,  que  les  Eglifes  n'étoient  pas  obligées  de  leur 
donner  des  Salaires,  ni  de  les  emploier  à  des  Exercices  fi  frequcns  que  leurs 
Paîteurs  ordinaires,  &  qu'on  laifloit  à  la  Prudence  des  Confilloires  de  s'ac- 
corder avec  lefdits  ProfciTeurs.  &  de  les  gratifier  félon  qu'ils  feroicnt  em- 
ploies, aiant  néanmoins  Egard  qu'ils  fuflcnt  entretenus  honnêtement,  en 
agiiîant  avec  eux  raifonnablemcnt  &  équitablement. 
I  1. 

Sur  le  cinquième  Canop  ,  par  lequel  la  Province  du  Haut  Languedoc  ell 
ccnfurée ,  après  ces  mots ,  &  pour  n'avoir  pas  obfervé  toutes  les  Formalités  re- 
quifes  par  la  Difcipltne,  dans  la  Réception  dudit  Sieur  Beraud  k  la  Chaire  de 
ProfeJJeiir  en  Théologie  .,  on  ajoutera  les  Motsiuivans:  D^autant  que  ledit  Sieur 
Beraud  s'ejl  fournis  lui-mêwte  au  plus  rigoureux  Examen  ,  comme  les  Députés  de 
ladite  Province  l'avaient  atteflé. 

III. 

Sur  l'onzième  Canon  qui  avoit  fixe  le  Colege  de  la  Province  des  Sève. 
ww,  d'ans  la  Vi  le  d'-V«(^«ie,par  l*rovifionleiilement ,  jufqu'à  l' Afiemblce  de 
ce  preicnt  Synode  :  il  a  été  ordonné  qu'attendu  que  par  le  Silence  que  ladite 
Province  &  la  Ville  à''Alais  gardent  là  deiius  ,  il  femble  qu'elles  y  confcn- 
icnt  ,  les  Chofes  relieront  dans  le  même  Etat  qu'elles  ctoient  dans  ce 
tems-là. 

IV. 

En  lifant  l'Article  qui  ordonne  d'aporter  les  Comptes  des  Coleges  8c  des 
Univerlîtcs,  Mcfiieurs de ^j/w/îe^  ,& /^  C/e-rc  l'afteurs,  ik  les  Sieurs  du  Port 
&  du  F(?«r  Anciens,  Rirent  établis  en  Comité  pour  examiner  tous  lefdits 
Comptes. 

C  H  A  P  I  T  R  E    XII. 

Remm-quefur  les  RegJemens  Généraux  faits  pur  les  JJmverfitcs. 

Article  I. 

CE  Synode  après  avoir  conféré  touchant  un  Auteur  Clafiîque  qu'on  liroit 
dans  les  Cokges ,  ordonna  que  tous  les  Regens  des  Baffes  Clafl'es  liroient 
Tome  II,  I  i  tous 


250  XXIV.    SYNODE    NATIONAL 

tous  les  Samedis  à  leurs  Ecoliers  uneScélion  du  plus  grand  Catechifme,  Ibit 
en  François  ,  en  Latin  ,  ou  en  Grec  ,  félon  leur  Capacité  ,  8c  qu'on  la 
leur  feroit  aprendre  par  Cœur  ,  8c  qu'on  la  leur  expliqueroit  d'une  Manière 
familliere. 

CHAPITRE    Xlir. 

A^ellations  interjettees  paràeiant  ce  Synode  National. 

Article    I. 

PArce  que  l'Eglife  de  Mefntl-Imbert  apella  de  la  Sentence  du  Synode  de 
Normandie  ,  lequel  avoit  ordonné  que  ladite  Eglife  feroit  unie  à  celle  de 
Falatfe  :  les  Députés  de  ladite  Province  aiant  été  ouïs  ,  déclarèrent  que  l'on 
ne  les  avoit  pas  avertis  ,  Sc  qu'on  ne  leur  avoit  fait  aucune  Intimation  de 
cet  Apel  ,  jufqu'à  ce  moment  ,  6c  Monfieur  de  Beaufiel ,  Député  pour  la- 
dite Lglife  ,  aiant  été  oui.  demanda  qu'elle  put  être  jointe  à  celle  iï'Ori/ec; 
Ce  Synode  enjoignit  à  la  Province  de  Normandie  de  procurer  la  Rciinion  de 
l'Eglile  de  .Hejnil-Imhert  avec  celle  de  Falaife ,  &  en  Cas  que  ladite  Eglife 
de  Mefnil-I?»hert  ne  voulut  pas  confentir  à  cette  ReUnion  ,  alors  on  la  join- 
droit  à  celle  ôi'Orbec  ,  Cf  ladite  Province  ancxcroit  celle  de  Falaife  à  telle 
Egliie  qu'on  jugeroit  plus  convenable  pour  la  commodité  des  Pafteuis  &des 
J'euplts  ,  &  qu'en  même  tems  lefdites  Egliiès  feroicnt  fervies  par  les  Mini- 
ftres  voifins  ,  félon  qu'il  a  été  ordonné  par  kur  dernier  Synode  Provin- 
cial. 

I  I. 

Monfieur  Belon  Pafteur  de  l'Eglife  du  Gevaudan  dans  la  Bafe  Gnienne ,  ap- 
pella  du  Jugement  du  Synode  du  Haut  Languedoc  ,  qui  avoit  déclaré  que 
l'Eglife  de  Montatthan  ne  lui  donneroit  aucune  Rccompenfe  pour  fes  Servi- 
ces pendant  le  tems  de  la  Retraite  :  Le  prefent  Synode  ordonna  que  le  Ju- 
gement de  ladite  Province  feroit  aprouvc. 
III. 

Un  Ancien  de  l'Egliic  de  Saint  Savignan  apella  d'un  Décret  du  Synode  de 
Xaintonge  ,  qui  avoir  mis  Monfieur  des  Oftliers  en  Liberté  ,  alln  qu'il  pût 
s'unir  à  l'Eglife  de  Tailleboug  ,  &  aider  au  Miniflre  dudit  Lieu  :  Ce  Syno- 
de ,  pour  plufieurs  Raifons ,  fe  rcferva  la  Connoillânce  de  ce  F;r,t  &  reforma 
ladite  Sentence  ,  &  confirma  celle  du  Coloque  de  Saint  fean  à^Angeli ,  te- 
nu à  farnac  le  vint-dcuxiêine  du  mois  à'' Avril  dernier  ^  Monfieur  de  Ladde, 
conjointement  avec  les  Confiftoires  des  Eglifes  de  Trcviers .,  &  de  Colombiers 
apellcrent  des  Décrets  de  divers  Coloques  £c  Synodes  ,  tenus  dans  la  Pro- 
vince de  Normandie  ,  qui  avoient  afiîgné  la  Pcnfion  que  Madame  de  h  Haie 
du  Pui  ,  avoit  donnée  à  un  Propofant  en  Théologie ,  6c  à  un  Fils  de  Mon- 
fieur de  Bafnage  ,  qui  n'avoit  pas  encore  ateint  ce  degré  :  Ce  Synode  ne 
pouvant  pas  être  juge  de  cette  Afaire,  parce  qu'il  n'en  étoit  pas  informé  ,  & 

qu'on 


TENU     A    CHARENTON.  251 

qu'on  n'avoir  pas  produit  les  Pièces  fans  lefquelles  on  ne  pouvoir  pas  rendre 
un  Jugement ,  remit  au  Confiftoire  de  l'Eglife  de  Paris  la  Détermination  fi- 
nale de  ce  Difcrent  ,  qu'il  devoit  décider  dans  l'Efpace  d'un  Mois  ,  après 
<\\it  l'Aflêmblée  fe  feroit  feparée  ,  8c  on  ordonna  à  ladite  Province  ,  d'cn- 
voier  les  Aftes  de  la  Donnation  de  ladite  Dame  ,  6c  les  Relolutions  dcsCo- 
Joqucs  &  des  Synodes  fur  ce  Sujet  ,  à  l'Eglife  de  Paris  ,  afin  qu'elle  en  ju- 
geât par  l'Autorité  de  cette  Aflemblée  ,  &  parce  que  Monficur  de  Bafnage 
déclara  qu'il  ne  vouloit  pas  accepter  ladite  Penfion  ,  le  Synode  laiflant  les 
Paiemens  qui  avoient  déjà  été  faits ,  ordonna  qu'à  l'avenir  on  ne  paieroit  au- 
cune Somme  fans  avoir  une  Caution  pour  le  Rembourfement  en  Cas  de  be- 
foin. 

I  V. 

Monfieur  Ber^ud  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Mafcon  ,  apella  de  deux  Dé- 
crets du  Coloque  de  Lion  ,  un  defquels  concernoit  de  certains  Fraix  qu'il 
avoit  fait  dans  fon  Voiage  à  ce  Coloque  ■■,  8c  l'autre  lui  ordonnoit  de  retour- 
ner à  fon  Eglife  dans  l'Efpace  de  fix  Semaines  :  Cette  All'emblée  jugea  que 
ledit  Bcraud  éroit  cenfurable,  parce  qu'il  avoit  troublé  ladite  Eglife  pour  des 
Matières  triviales  ,  lefquelles  il  auroit  pu  terminer  dans  fi  propre  Province, 
&  pour  n'avoir  pas  voulu  aquieicer  à  l'autre  Ordonnance  dudit  Coloque, 
£c  on  lui  recommanda  de  retourner  fiir  le  Champ  à  fon  Eglife. 
V. 

Le  même  Bcraud  porta  un  autre  Apel  ,  d'un  Décret  du  Synode  de  Gex  , 
lequel  l'avoit  ccnfuré  pour  avoir  été  abient  de  fon  Eglife  pendant  l'Efpace 
de  quatorze  Mois  ,  &  avoit  ordonné  qu'on  lui  retiendroit  fept  Mois  de  Ga- 
ges de  fa  Penfion  ;  &  l'Eglife  de  Mafcon  apella  auffi  du  même  Décret,  de- 
mandant que  l'on  diminuât  quelque  chofe  de  cette  Somme  :  Ce  Synode  con- 
firmant la  première  Sentence  du  Synode  de  Gex  ,  reduifit  fon  Amende  à 
quatre  Mois  de  Gages,  eu  Egard  aux  Remontrances  de  l'Eglife  de  Mafcon, 
laquelle  Somme  fut  déduite  des  Apointemens  qui  lui  étoicnt  paiécs  de 
l'Argent  du  Rot  ,  6c  de  fon  Eglife,  félon  l'Ordre  établi  par  le  Coloque 
de  Lion. 

V  I. 

Les  Anciens  du  Havre  de  Grâce  apellerent  d'un  Décret  du  Synode  Pro- 
vincial tenu  à  Dicfpe  ,  touchant  certaines  Sommes  d'Argent  :  mais  cette 
Aflemblée  rejettant  leur  Apel ,  cenfura  lefdits  Anciens,  pour  avoir  porté  devant 
ce  '^ynode  National  une  Afiiire  qu'ils  pouvoient  aifément  termmer  dans  leur 
propre  Provmce. 

V  I  I. 

L.e  Sieur  de  Gafjues  apella,  au  Nom  de  l'Eglife  de  St.  Martin  de  Boh.mx 
d'un  Décret  ,  par  lequel  le  Synode  des  Sevenes  tenu  à  Alaix  lui  avoit  oté 
Monficur  iï'AUegre  pour  le  placer  dans  une  Eglife  di' Auvergne  ,  fans  pren- 
dre Soin  de  pourvon-  ladite  Eglife  de  5t.  Martin  d'un  autre  ''afteur  :  Les 
Députés  de  ladite  Province  des  Sevenes  ,  étant  interogés  touchant  cette  A f.ti- 
re  ,  repondirent  qu'ils  n'avoient  fait  un  tel  Changement  que  du  Confcnte- 
inent  de"  l'Eglife  de  St.  Martin  qui  l'avoit  bien  voulu  lailler  aller  ;  fur  quoi 
Il  X  l'Af- 


î52        XXIV.    SYNODE    NATIONAL 

l'Aflcmblée  ordonna  à  ladite  Province  de  rétablir  Monfieur  d'' Allègre  dans  fa 
première  Eglifc  ,  &  de  chercher  un  autre  Miniitre  pour  cette  Eglife  à''  Ah- 
■vergue  d'oii  il  fortoit  ;  &  que  cela  fût  t'ait  nu  plutôt,  alîn  que  Iclciites  Egli- 
fi's  n'euflent  aucun  Sujet  de  fe  plaindre  :  Sc'quc  le  Synode  commandât  enco- 
re à  ladite  Province  de  ne  pas  conientir  à  l'avenir  qu'un  Paftcur  quirtâtlon 
Eglife  feulement  par  un  Confentcment  mutuel,  fans  qu'il  y  eût  quelques 
Raifons  valables  pour  cela ,  dont  le  Synode  ou  le  Coloque  de  la  Province 
devoit  prendre  Connoiflance. 

VIII. 

Le  Confifloire  de  C<2y?rw  aporta  les  Décrets  du  Coloque  à^  Albigeois  y  &  du 
Synode  Provincial  du  Haut  Lr.n'i^ucioc  ,  par  lefquels  Monfieur  de  CoT^buLif- 
Je  ,  Pallcur  de  l'Eglife  de  Fabres  avoi.tcté  ccnfuré,pour  avoir  profère  quel- 
ques paroles  dans  les  derniers  Troubles  ,  qui  avoicntcaiilc  quelques  Tumul- 
tes dans  ladite  Viilc  ;  Se  avoit  été  de  plus  oblige  par  ladite  Provmce  de  com- 
paroître  en  Perfonne  devant  le  Confifloire  de  Cajtres  pour  y  donner  Satisfac- 
tion à  leur  Eglife  ,  &  aux  Confuls  de  ladite  Ville  ;  Cette  Ailemblée  confi- 
derant  que  l'Ofenfe  dont  il  étoit  Queftion  ,  devoit  être  mife  au  Nombre  de 
celles  qu'on  avoit  ordonné  de  mettre  en  oubli  par  la  Paix&  l'AmniiHe  que^^ 
Majeflé  nous  avoit  accordée  ,  jugea  que  ledit  Confifloire  devoit  être  fatis- 
fait  du  Décret  de  fon  Synode,  lequel  avoit  été  pleinement  exécuté,  &  qu'ainfi 
on  ne  feroit  plus  Mention  de  cette  A  faire. 
IX. 

Le  Sieur  de  V Allen  apella  du  Jugement  rendu  par  la  Province  de  X^in- 
ge  ,  confirmant  celui  de  la  Rochelle  ,  qui  l'avoit  condanné  non  feulement  à 
abjurer  1  s  Erreurs  que  Ton  avoit  recueillies  dans  fes  Ecrits  ,  à  quoi  il  avoit 
fatisfait ,  mais  auffi  de  s'en  rétracter  en  Public ,  5c  d'en  faire  Pénitence  de-, 
vant  toute  l'Eglife.  QLioiquc  cette  Afiemblée  aprouve  les  Actes  6c  le  Pro- 
cédé dudit  Synode  Provincial  ,  &  du  Confiiloire  de  la  Rochelle  ,  comme  en 
aiant  agi  avec  Prudence  &  Charité  ,  cependant  étant  touchée  deCompaffion 
envers  ledit  Sieur  de  V Alleu  ,  ik.  confiderant  combien  il  avoit  fait  de  Pro- 
teflations  d'une  vraie  Repcntance  devant  cette  Afiemblée,  &  qu'il  avoit  fut 
derechef  fi  volontiers  un  nouvel  Aéte  d'Abjuration  ,  figné  de  f;  propre 
main  ;  cette  Afiemblée  ordonna  qu'il  feroit  reçu  à  la  Paix  &  Communion 
de  l'Eglife;  mais  avec  cette  Condition,  qu'il  ne  participeroit  pas  auSacrement 
de  la  Saintc'Cene  qu'après  deux  Mois  d'Epreuve,  pendant  lefquels  il  donne- 
roit  des  Marques  de  fon  Obeïfiànce  &  de  fa  Ptrfevcrance  ;  lequel  temscom- 
menceroit  du  jour  que  cet  Aéle  feroit  publié  dans  l'Eglife  de  la  Rochelle  , 
qui  feroit  un  jour  de  Dimanche  ,  immédiatement  après  le  Prêche  de  Mon- 
fieur Beraucl  ,  Paileur  Sc  l'rofefieur  en  Théologie  à  A'fontaub>:n ,  qui  fût  Dé- 
puté par  cette  Afiemblée  à  l'Eglife  de  A^ontat.-ban  pour  ce  même  Sujet.  Et 
ce  Synode  ordonna  que  fi  ledit  Sieur  de  V Allen  retomboit  eafuite  dans  fes 
Erreurs  ,  6c  qu'il  les  débitât  ,  foit  par  Ecrit  ,  ou  dans  les  Entretiens  ,  ou 
autrement,  il  foit  retranché  de  l'Eglife  par  l'Excommunication. 
X. 

Ledit  Sr.  de  V Alleu  demandant  que  le  Papier  fur  lequel  fon  Abjuration  &  fa 

Retra- 


TENU    A    C  H  A  R  E  N  T  O  N.  253 

Retraûation  des  Erreurs  furdites  étoient  écrites  ,  ne  fût  pas  envoie  à  h  Ro. 
chelle ,  non  plus  que  PAfte  qui  t'uibit  Mention  de  fon  Abjuration  ,  &  qui  la 
confirmoit,  parce  qu'il  avoit  deflein  de  quitter  cette  Ville  ,  Se  d'aller  s'éta- 
blir à  Paris  :  Le  Synode  ordonna  que  le  liegître  de  ladite  lictraétation  ÔC 
Abjuration  fcroit  gardé  dans  l'Eglifc  de  Paris. 
J\.  1- 
Le  Sieur  de  RhhcUeti  ,  Pafleur  de  l'E-g^ife  de  Flouer  &  de  S.tint  Mah  , 
apcUa  de  la  Sentence  du  Synode  Provincial  de  Bret.i^r.e  ,  qui  avoit  ordonné, 
que  les  Sieurs  du  Preau,  ,  2c  de  Sonz'igné .,  Palpeurs  ,  &  le  Sieur  de  Conte, 
Ancien  ,  viliteroient  cette  Eglile  ,  6c  s'enquerroient  des  Defordres  que  l'on 
y  commettoit  ,  afin  de  les  taire  cefler  ,  &  de  les  prévenir  dans  la  Suites 
Après  que  les  Députés  de  ladite  Province  eurent  été  ouïs ,  de  même  que  le- 
dit Monlîcur  de  Richelieu  ,  qui  lût  auffi  les  Aétcs  de  la  Vifitc  des  Commif- 
faires  Députés  pour  ce  Sujet,  Icfqucls  furent  avoués  par  ces  derniers  ;  Cette 
Allembléc  jugea  que  le  Synode  en  avoit  agi  fort  prudenment  lorfqu'il  avoit 
ordonné  cette  Vifite;mais  que  cependant  il  auroit  encore  mieux  fait,  de  pren- 
dre garde  à  des  chofcs  de  plus  grande  Importance  que  celles  qui  étoient  con- 
tenues dans  ce  qui  avoit  été  rapovté  ,  qui  n'ctoit  que  de  iîmples  Bagateles, 
£c  dont  il  ne  dcvoit  pas  prendre  connoiùànce  ,  &  encore  moins  cmbaraffcr 
l'Alîcmblée  de  Contes  fi  chctifs  j  de  plus  on  remarqua  que  le  Procédé  def- 
dits  Commiflaircs  n'avoir  pas  été  Sincère  dans  l'Execution  de  leur  Commif- 
fion  ,  parcequ'iis  n'avoient  pas  raporté  ce  qu'on  pouvoit  dire  en  Faveur  de 
Monfieuv  dt  Richelieu,  ne  s'étant  informé  que  de  ce  qu'on  pouvoit  dire  con- 
tre lui  ,  &  aiant  trop  légèrement  écouté  toutes  les  Accufations  que  l'on  in- 
tcntoit  contre  lui  :  comme  aufiî  d'avoir  reçii  les  Tcm.oignnges  de  ceuxquine 
dévoient  pas  être  admis  félon  les  Loix  à  depofer  contre  un  Minière  :  Et 
pour  Monfieur  de  Richelieu  ,  cette  Aifemblée  jugea  qu'il  meritoit  d'être 
cenfuré  très  aigrement  ,  pour  avoir  négligé  fon  Devoir  ,  6c  pour  n'avoir 
pas  gardé  d'Ordre  ni  de  Difcipline  dans  fon  £glife.pour  n'avoir  pas  pronori- 
cé  les  Ccnfures  avant  que  de  donner  la  Communion  à  la  Table  du  Seigneur, 
comme  on  doit  toujours  le  pratiquer  ,  êc  pour  être  parti  de  fon  Eglifc 
avant  le  tems  marqué  ,  8c  fans  avoir  pris  Congé  de  ladite  Eglife  ,  félon  les 
Formes  ordinaires  ,  pour  avoir  montre  trop  de  légèreté  d'Efprir,  pour  s'ê- 
tre trop  adonné  à  fes  Paflîons  ,  pour  avoir  parlé'des  autres  en  Termes  def- 
avantageux  ,  &  pour  s'en  être  pris  aux  Morts  ,  qu'il  a  inlultés  comme  fes 
Ennemis  :  Et  parce  que  cette  Ali'cmblce  ne  pouvoit  pas  être  maintenant  bien 
inftruite  de  l'État  de  l'Eglifc  de  Planer  ,  on  ordonna  au  Coloque  de  Con-- 
fiatittn  ,  dans  la  Province  de  Normandie ,  de  la  vilker  par  leurs  Députés  ,  & 
ledit  Coloque' fiJt  autorifé  pour  pourvoir  à  toutes  chofes  pour  cette  Eglife  , 
comme  il  le  jugeroit  Convenable  pour  l'tidification  &  la  Pieté,  &  même 
d'ôter  ledit  .^leur  de  Richelieu  de  fon  Miniilere  s'il  y  en  avoit  de  juftes  Gau- 
les :Pour  ce  qui  ell  des  Fraix  des  Députés  ,  ils  doivent  être  paies  par  b  Pro- 
vince de  lîretagne. 

X  I  r. 

L'Eglife  de  i>/>,  6c  les  Sieurs  Martinet  &  Huron  ,  apellerent  d'un  Jugc- 
I  i  5  mène 


25+  XXIV.    SYNODE    NATIONAL 

ment  rendu  contr'cux ,  par  le  Synode  Provincial  du  Dauphiné ,  favoir  Mr. 
Martinet,  fe  plaignant  que  ledit  Synode  avoit  ordonne  qu'il  fût  ôté  de  ladite 
Eglifc  de  Die  ,  fous  Prétexte  qu'il  fcroit  mieux  ,  quoi  que  quelques  Synodes 
precedens  lui  euflènt  donné  la  Préférence.  Et  Monfieur  Huron  Çc  plaignoit 
de  ce  que  ledit  Synode  lui  avoit  défendu  l'Exercice  du  Miniftcre  dans  la  Pro- 
vince du  Dat4phiné  ,  où  il  s'étoit  retiré  pendunt  les  derniers  Troubles  :  Et 
l'Eglife  de  Die  fe  plaignoit  de  ce  que  ledit  Synode  n'avoit  eu  aucun  Egard 
aux  Demandes  qu'elle  avoit  faites  pour  obtenir  que  Monfieur  Ilmm  fût  fon 
Pafteur  ;  Sur  quoi  Ic"^  Députés  de  la  Province  du  Dauphir.é  furent  ouïs,  de- 
duilant  les  Raifons  qui  avoient  oblige  leur  Synode  de  prononcer  ces  Senten- 
ces i  les  fufnoinmcs  Martinet  Se  Huron  furent  auifi  ouïs,  de  même  que  ce- 
lui qui  étoit  envoie  pour  parler  en  Faveur  de  l'Eglife  de  Die  ;  &  on  produi- 
fit  tous  les  Aftes  qui  avoient  du  Raport  à  cette  Afaire  ,  &  on  les  examina: 
après  quoi  l'Aflcmblée  ratifia  le  Jugement  de  la  l-'rovince  du  Dauphtné  ,  & 
déchargea  ledit  Monfieur  Martinet  de  fon  Ofice  Paftoral  dans  l'Eglife  de 
Die ,  feulement  pour  le  foulager  &  le  mettre  plus  en  Repos  j  mais  elle  or- 
donna que  ladite  Eglife  de  Die  lui  paieroit  tout  ce  qui  lui  étoit  dû  depuis  le 
premier  jour  qu'il  avoit  été  déchargé  de  ion  Minillére  ,  dans  cette  Eglife  , 
par  le  Synode  du  Dauphins  ;  11  lui  fût  permis  de  fervir  l'Eglife  de  Eeaumonf^ 
&  le  Synode  National  exhorta  la  Province  du  Dauphiné  ,  de  lui  continuer 
la  moitié  de  fon  Salaire  ordinaire  pour  l'aider  à  fubfifter  :  Et  à  l'Egard  de 
Monfieur  Huron,  parce  qu'il  fût  convaincu  d'avoir  quitté  fon  Eglife  pour  un 
Sujet  fort  léger,  &  d'avoir  fait  des  Brigues  pour  être  établi  dans  l'Eglife  de 
Die  ,  &  d'avoir  fomenté  des  Divifions  dans  l'Eglife  de  Monfieur  Martinet 
à  l'Expulfion  duquel  il  avoit  eu  la  meilleure  part  ;  d'avoir  confenti  à  plu- 
licurs  Aétions  irrégulieres,  d'avoir  été  complice  de  la  Rébellion  de  plufieurs 
Membres  de  ladite  Eglife  ,  au  grand  Mépris  du  Confiftoire  &  des  Décrets 
de  plufieurs  Synodes  Ecclefiaftiques  ,  d'avoir  tenu  des  Conventicules  6c  des 
Afl'cmblées  privées  ,  publié  des  Jeûnes  &  des  jouis  de  Prières,  d'avoir  écrit 
des  Livres  contraires  à  l'Analogie  de  la  Foi,  6c  à  la  faine  Doélrine  ,  &  d'à-- 
voir  fait  plufieurs  autres  Chofes  contraires  à  l'Ordre  ,  &  à  la  Difcipline  éta- 
blie dans  les  Eglifes  de  Dieu  ,  &  qui  ne  convenoient  nullement  avec  la  Vo- 
cation honorable  du  Sacré  Miniftére  ;  Ce  Synode  agravant  le  Jugement  du 
Synode  Provincial  du  Dauphiné  ,  le  fufpendit  du  Saint  Miniitere  poar  trois 
Mois  ,  &  lui  donna  la  Pcrmiflion  d'aller  dans  une  autre  Province  que  celle 
du  Dauphiné  pour  s'emploier  au  Minillére  :  Et  parce  que  le  Confilloirc  de 
l'Eglife  de  Dte  avoit  trop  adhéré  à  quelques  Particuliers  d'un  Efpnt  brouil- 
lon, dont  il  avoit  fuporté  l'infolence  :  cette  Aflcmblée  le  jugeant  digne  d'u- 
ne fevere  Réprimande,  l'exhorta  de  montrer  plus  de  Zèle  Se  de  Vigueur  à 
l'avenir,  pour  l'Obfervation  de  la  Difcipline  de  nos  Eglifes,  'U  de  s'eforccr  que 
les  Decrcti  &  les  Canons  de  nos  Synodes  Nationaux  fuilcnt  mis  en  Execu- 
tion :  Et  afin  que  toutes  ces  Cenfures  tuilent  Ictir  Efet  ,  on  nomma 
les  Sieurs  l'uulet  ôi  Berfie  Pafteurs  &  Députés  de  la  Province  des  Sevenes, 
pour  aller  les  dcnoncer  au  Gonfiftoire  de  la  Ville  de  Die  ,  quand  ils  retour- 
aeroicnt  dans  xurs  Provinces. 

XIII.  Le^ 


TENU    A    CHARENTON.  255 

XIII. 

Ledit  Sieur  Hurou  vint  le  lendemain  au  Synode,  &  le  pria  que  l'on  levât 
fa  Sufpenfion  ,  £c  que  l'on  lui  accordât  quelque  Chofe  pour  fubfifter  en  at- 
tendant qu'il  fut  pourvîi  d'une  autre  Eglife  :  Mais  le  Synode  confirma  la- 
dite Sufpenfion  ,  &  ordonna  qu'on  lui  acorderoit  une  petite  Somme  pour 
lui  aider  à  fubfifter. 

XIV. 

L'Eglife  de  Sauve  6c  Monfr.  RoJJel ,  Pafteur  de  PEglifc  du  Montelimar , 
apellerent  d'une  Sentence  rendue  par  le  Synode  du  Dariphnie,  qui  n'avoit  pas 
voulu  l'accorder  à  ladite  Eglife  de  Sauve  ,  mais  l'avoit  confirme  dans  celle 
du  Monteltmar  ,  quoique  la  première  le  redemandât  très-inftanment  .-  x'^près 
que  les  Députés  de  l'Eglife  de  Sauve  furent  ouïs  ,  &  Monfr.  Rojfel  qui  par- 
la pour  lui-même  ,  comme  aufii  Monfr.  Charnier  ,  qui  comparut  de  la  part 
de  l'Eglife  du  Monteltmar  ,  Se  les  Députés  du  Dauphine  èc  des  Sevenes  :  Ce 
Synode  ordonna  que  Monfr  ^«1/7^/ feroit  prêté  à  l'Eglife  de  5<<az^f,  pour  y 
prêcher  la  l'arole  de  Dieu  8c  adminiitrer  les  Sacremens  ,  jufqu'au  Synode 
National  fuivant  j  2c  enjoignit  auColoque  du  Aîomeltmar  à''àvoir  Soin  que 
ledit  A'(?/(?/'  fut  remis  alors  dans  fon  Eglife. 
X  V. 

Monfieur  de  Gounet  Seigneur  de  Mtrabel ,  apella  d'un  Décret  du  Synode 
du  Dauphins  ,  touchant  Monfr.  Perrin  Paileur  de  l'Eglife  de  Serres  :  Après 
que  l'on  eût  ouï  les  Députés  de  la  Province  ,  qui  raportcrent  que  l'on  n'a- 
voit rien  dit  ni  fait  dans  leur  Synode  fur  ce  Sujet  ;  Monfr.  l'errm  étant  ab- 
fent,  8cl'Ailemblce  n'aiant  pas  les  Aétes  necefiaires  pour  décider  cette  Afai- 
re  ,  donna  une  pleine  Autorité  à  la  Province  de  Bourgogne  d'en  juger  ,  &  on 
enjoignit  à  la  Province  du  Dauphiné  d'envoier  fes  Aéles  à  ladite  Province,  6c 
d'y  ajourner  les  Parties.- 

XVI. 

Monfr.  Peireille  Pafteur  de  l'Eglife  de  la  Cah^rede ,  apella  d'un  Jugement 
du  Coloque  d^ Albigeois  ,  &  du  Synode  du  Haut  Languedoc  ,  qui  l'avoient 
dcpofé  du  Saint  Miniftere  :  Après  qu-e  l'on  eu:  lu  les  Lettres  dudit  Peireille, 
qui  étoicnt  adreflêes  à  ce  Synode  ,  Se  que  l'on  eût  examiné  toutes  les  Pro- 
cédures que  le  Coloque  à^ Albigeois  avoit  faites  contre  lui  ,  les  Députés  de  la 
Province  du  Haut  Languedoc  ,  aiant  auffi  parlé  de  la  Part  de  leur  Synode  ; 
cette  Aflèmblée  confirma  non  feulement  la  Sentence  du  Coloque  &  de  la 
Province,  mais  il  l'agrava  en  otant  audit  Peireille  toute  Efpcrance  d'être  ja- 
mais rétabli  dans  le  Saint  Miniftere. 

XVII. 

Monfr.  iÇror^r^^  autrefois  Prefident  de  l'Echiquier  à  £)//(/«,  porta  un  Apel 
du  Décret  du  Synode  Provincial  de  Bour^o.ne  ,  mais  il  fut  déclaré  nul ,  &" 
l'Ailèmbléc  enjoignit  auConfiftoiie  di  Dijon  de  procéder  contre  ledit  Sr.  7i>o- 
eard  par  toutes  les  Cenfiires  de  l'Eglife  ,  s'il  ne  renvoioit  p.)s  là  FiUc  à  ion 
Mari ,  laquelle  il  gardoit  fans  fon  Ccnfenteraent. 
X  V  I  I  L 

L'Eglife  de  Crofet  apella  du  Jugement  du  Synode  de  B  ont  gagne ,  quravoitr 

©rdon;' 


256  XXIV.   SYNODE    NATIONAL 

ordonné  que  les  Eglifes  de  Chevri  &  de  PomUU  ,  jouïroient  également,  Sc  ù 
leur  Tour  rivec  celle  de  Crofet ,  du  Minillere  de  leur  i^ifteur  :  L'Aflennbléc 
Tenvoin  cette  Afnire  ;ui  Synode  i-'rovincial ,  lequel  après  l'avoir  revue  6c  exa- 
minée en  jugera  en  dernier  Rcfiort. 

X  1  X. 
L'Eglifc  de  Aionohlet  apcUa  d'un  Jugement  de  la  Province  des  Sevenes  , 
parce  que  ladite  Province  avoic  prêté  ion  Minillre  pour  fix  Mois  à  l'Eglife 
de  S.iirtt  Hifolite  :  L'Eglife  de  Saint  in'polite  a'pdh  aullî  du  même  Jugement", 
Les  Dcp'.ités  de  Saint  hipolite  furent  ouïs  ,  Se  demandèrent  que  le  Miniite- 
re  de  Monfr.  Marvel  leur  fût  confirme  pendant  toute  fa  Vie  \  &  les  Dépu- 
tés de  la  Province  furent  auiîi  ouïs  ;  on  liât  pareillement  les  Lettres  defdites 
Eglifes  ,  de  même  qu'un  Canon  du  Synode  National  de  Totineins  ,  Êc  on 
examina  plufieurs  autres  Aétes  :  Après  quoi  cette  Aflemblée,  altérant  le  Ju- 
gement delà  Province  de  fii)//?-^o:;Ke, ordonna  qu'à  la  Requête  de  Monfr  A'Jar- 
vel  ,  il  fcroit  établi  durant  fa  Vie  dans  le  Minillere  de  l'ii.glife  de  Saint  Hi- 
polite ,  &i  chargea  en  même  tems  ladite  Province  de  pourvoir  l'Eglife  de 
Monohlet  d'un  autre  Miniftre. 

X  X. 
Les  Confuls  de  la  Ville  à''Anduz.e ,  apellerent  d'un  Décret  du  Synode  des 
Sevenes  ,  qui  portoit  que  Moni'r.  Courant  continueroit  fon  Minillere  dans 
l'Eglife  à''j^ndHz.e  ,  èc  ledit  Monir.  Cciir.wt  demanda  d'être  exemt  de  fcrvir 
ladite  Eglife  ;  Le  Députe  de  ladite  Eglife  ,  &;  les  Députés  de  la  Province 
aiant  été  ouïs  ,  &  après  que  l'on  eût  lu  les  I  ettves  dudit  Courant  :  Le  Sy- 
node déchargea  ce  dernier  du  Miniliere  de  ladite  Eglife  ,  &  ordonna  eue  la 
Province  le  prefenteroit  à  un  autre  Afiemblée;  depuis  il  ordonna  aux  Dcpu- 
tés  des  Sevenes  de  paiTcr  Y^x  yinelrt^^e  lorfqu'ils  reiourneroient  dans  leur  l'ro- 
vince  ,  &  de  pacifier  les  Diferens  qui  écoitnt  entre  les  Confuls  &  le  Confi- 
iloire  de  l'Eglilè  à''.-JHduz.e  ;  Et  parce  que  les  Députés  de  ladite  Ville  avoient 
fait  des  Pkintes  de  Monfr.  Ollier  ,  qui  étoit  encore  un  de  leurs  l>atleurs  ; 
cette  Ademblée  confidcrant  que  c'étoit  touchant  des  Cbofes  très  (Impies  .  & 
qu'ils  ne  les  avoient  pas  portées  à  leur  Synode  Provincial  ,  comme  ils  au- 
roient  dû  le  faire  ,  ordonna  que  Monfieur  Ollier  continueroit  fon  Mmiftere 
dans  la  même  Viile,  jufqu'à  la  Séance  du  Synode  fuivant,  qui  rcgleroit  cet- 
te A  faire. 

XXL 
Monfieur  Tricot  ,  Pafteur  de  l'Eglife  du  Cbâteati  de  Loire  ,  fj  plaignant 
(Ju  Confidoirc  de  l'Eglife  de  Tours  ,  parce  que  lui  aiant  été  ordonné  par  le 
Synode  Provincial  à' Anjou  de  juger, au  Nom  &  par  l'Autorité  dudit  Syno- 
de ,  des  Diferens  qui  étoient  entre  Monfr.  du  Verier^  Ancien  de  ladite  Egli- 
fe ,  8c  lui,  avec  ledit  Tricot ,  il  avoit  donné  un  Répit  de  quinze  jours  à  Mr. 
du  Verger^  avant  lequel  teras  ce  Synode  National  (c  ièparcroit,&:  qu'alors  il 
fcroit  trop  tard  pour  y  aporter  les  Apeîs  ,  &  qu'ainfî  les  Diferens  ne  pour- 
roient  pas  être  terminés  ,  C^ette  ADemblée  confiderant  que  ledit  du  Verger 
étoit  abfent ,  renvoia  cette  A  faire  au  Coloque  d'Anjou  ,  £c  lui  donna  plein 
pouvoir  d'en  juger  en  dernier  ReÛbrt,  deux  Mois  après  que  le  prcfcnt  Syno- 
de fe  fe roit  feparé.  XXI ï ,  Mon- 


TENUACHARENTON.  257 

XXII. 

Monfieur  Guerin  Pafteur  de  l'Eglife  de  Beaugenci ,  porta  fon  Apel  du  Ju- 
gement du  Synode  du  Berri  ;  Cette  Allembléc,  pour  qjelques  Raifons  par- 
ticulières tirées  de  la  Nature  même  de  l'Afaire  en  Qiieltion  ,  jugea  que  la 
Connoiflance  n'en  apartenoit  pas  à  nos  AflèmbléesEcclefiaftiques, comme  iî 
avoit  été  détermine  auparavant  par  les  Synodes  Provinciaux. 
XXIII. 

L'Eglife  de  Piii-laurens  apella  d'un  Jugement  du  Synode  du  Haut  Lan- 
guedoc ,  par  lequel  Monfieur  Ganjfules ,  Falteur  de  cette  Eglife  ,  avoit  ctéprê- 
té  à  l'Eglife  de  Aîontatiban  ,  jufqu'à  l'Aflemblée  du  Synode  National  fui- 
vant  ,  ce  qui  étoic  encore  contraire  à  un  Décret  du  dernier  Synode  Natio- 
nal tenu  à  AUis  ,  qui  avoit  prêté  Monfieur  Gartfoles  à  ladite  Kglife  ,  feu- 
lement pour  fix  Mois ,  avec  Defenfe  exprefie  à  l'Eglife  de  Momauban  de  le 
retenir  après  les  fix  Mois  expirés  i  Monfieur  du  Bois  Député  pour  ladite 
Eglife  de  Montanban  aiant  été  ouï, avec  l'Ancien  de  l'Eglife  àcPHt-UHrens ^ 
comme  auflTi  les  Députés  de  ladite  Province  ,  cette  Aflèmblée  révoqua  le  Ju- 
gement dudit  Synode  du  Haut  Languedoc, -çomï  avoir  violé  le  Décret  du  der- 
nier Synode  National  à''JLns  :  cependant  confiderant  le  grand  Befoin  de 
l'Eglife  &  de  l'Univerfité  de  Aïontafib.*»  ,  elle  ordonna  que  Monfieur  de 
Carijfoles  refleroit  dans  l'Eglife  de  P hi-Uui  ens  jufqu'au  Synode  National  fui- 
vant  ,  lequel  le  donneroit  à  l'Eglife  de  Alontanhan  ,  pourveu  que  lui-même 
y  confentît  6c  qu'il  en  feroit  prié  ;  le  Synode  même  ordonna  qu'on  lui  écri- 
roit  pour  le  foliciter  à  accepter  ladite  Eglife. 
XXIV. 

L'Eglife  de  Montreuil  Bonnein  apella  d'un  Jugement  du  Synode  National 
du  PoilloH  ,  qui  lui  avoit  ôté  fon  Faileur  &  l'avoit  donné  à  l'Eglife  de  Mon- 
tauban  :  Après  que  les  Députés  de  ladite  Province  eurent  été  ouïs  ,1'Anèm- 
blée  confirma  Monfieur  Delon  dans  l'Oficc  Paftoral  de  l'Eglife  de  Montan- 
ban  ,  aux  mêmes  Conditions  qui  avoient  été  exprimées  dans  le  Décret  du 
Synode  Provincial  du  Poitou. 

XXV. 

L'Eglife  de  Thouars  apella  d'un  Jugement  rendu  par  le  Synode  du  Poic- 
toH  ,  lequel  pour  quelques  Raifons  particulières  avoit  renvoie  au  Coloque 
du  Hant  Poiïioa  la  Demande  qu'elle  avoit  faite  de  Monfr.  de  h  Peltiere  pour 
fon  Miniftre  ,  8c  qui  étoit  alors  Minillre  de  Chàtelheraut.  Après  avoir  ouï 
les  Députés  de  l'Egliiè  de  Thouars  6c  les  Députés  de  la  Province  ,  6c  aiant 
aufiTi  lu  les  Lettres  de  Monfieur  le  Duc  6c  de  Madame  la  DHchejje  de  hTre- 
moHtlle  ,cq\\ss  de  l'Eglife  de  Chàtelheraut  èc  de  Monir.  de  la  Peltiere  ,  com- 
me auflî  les  Mémoires  qu'il  avoit  envoies,  quitendoient  tous  à  ce  qu'il  fût  de- 
chargé  du  Minillere  de  l'Eglife  de  Chàtelheraut ,  à  caufe  de  Ion  Indifpofition; 
Cette  Alfemblce  ,  aiant  égard  à  la  Santé  dudit  Sieur  de  la  /■'f//;>rf,  rcnvoia  le- 
dit Jugement  au  Coloque  du  Haut  PoiHopt,  auquel  il  fût  enjoint  de  pourvoir 
l'Egliiè  de  ChÀtelheram  d'un  digne  6c  habile  Miniftre  ,  vu  l'Importance  dç 
ce  Pofte. 

Tome  IL  K  k  XXVI.   L'£- 


a5S         XXIV.   SYNODE    NATIONAL 
X  X  V  r. 

L'Eglife  ck  Fiiffi  apella  du  Jugement  du  Synode  Provincial  àePJJle  de  Fran- 
tt,  qui  lui  avoit  ôté  Monfr.  Jttgne  ibn  Palleur,  parce  qu'il  s'étoit  plaint  , 
durant  plufieurs  années  qu'elle  n'agiiîbit  pas  bien  à  fon  Egard  ,  &  qu'elle 
étoit  fort  raeconnoiiTante  en  fon  Endroit.  L'Eglife  de  Pajfavant,àe  M»nt  ,Sc 
Prejfigni  apella  auffi  du  Jugementdu  même  Synode,  prce  qu'il l'avoit  privée 
de  fon  Paltcur  Mr.  Bubinet ,  en  taxant  ladite  Eglifc  d'Ingratitude,  8c  l'avoit 
donné  à  celle  de  {'''affi.  En  même  tems  l'Eglile  de  Saint  Quentin  fe  plaignit 
de  Mr.  fuigne ,  lequel  lui  aiant  été  prefenté  par  le  fuidit  Synode  ,  pour  en 
être  Palleur  ,  après  s'être  accordé  avec  elle,  &  commencé  les  Fondions  du 
Saint  Minillere  ,  s'en  defilta  ,  fous  Prétexte  qu'il  vouloit  aller  chercher  ies 
Efcts  &  fes  L-ivrcs  ,  &  retourna  à  Fajfi ,  mais  n'étoit  pas  revenu  dans  fadi- 
te  Eg'ifc  l'aiant  laifle  deftituée  de  Mmiftre.  Après  avoir  ouï  les  Députés 
de  Saint  Quentin  &  les  Députés  de  ladite  Province  ,  Êc  examiné  plufieurs 
Lettres  qui  avoie- t  été  écritts  à  cette  Aflcmblée  par  ks  Eglifcs  de  Fajfi^Paf- 
fivant ,  A'jont  l'reffi'^nt  &  Saint  Quentin  Sc  par  Monfr.  Jntgne  :  Ce  hynodc 
reconnoiflimt  que  ladite  Province  avoit  eu  de  très  juftes  Raifons  de  faire  ces 
Changemens,  ordonna  cepcixlant  (àcaufe  qu'elle  avoit  donné  quelque  Satis. 
fiiction  )  que  le  Sieur  de  'guigne  continueroit  fon  Miniflere  dans  l'Eglifedc 
Vaffi ,  &  le  Skwy  Bubinet  dans  celle  de  Pajfavant ,  Alont  &  Preffigni  :  Et  afin 
que  l'Eglife  de  Saint  Quentin  ne  fût  pas  vacante  plus  long- tems  ,  cette  Af- 
lemblee  chargea  les  Députés  de  P/Jle  de  France  ,  qui  étoient  prefens  ,  d'écri- 
re à  deux  Miniftres  les  plus  proches  Voifins  de  la  Ville  de  Saint  Quentin  , 
&  de  leur  commander  d'ordonner  Monfr.  .4-/ f/?^/>r  en  lui  impofint  les  Mains, 
pour  le  Miniftere  de  cette  Eglife  ,  où  il  en  exercera  les  Fontions  jufqu'à  la 
Séance  du  Synode  National  fuivant  ,  lequel  l'établiroit  dans  ladite  Eglife , 
ou  la  pourvoiroit  d'un  autre  Mini(lrc,&  placeroit  en  même  tems  ledit  Mon- 
lîeur  Âiejlaier  dans  un  autre  endroit  plus  à  fon  Avantage.  Déplus  ,  cette 
Affemblée  cenfura  les  Egliiés  de  Vaffi  6c  de  Pajfuvant,  pour  avoir  agi  d'une 
manière  peu  finccre  ,  ôc  ingrate  envers  leurs  Palpeurs.  Monfieur  Juigne 
fût  auffi  cenfuré  de  fon  Inconftance ,  &  de  ce  qu'il  avoit  manqué  de  Parole  à 
ladite  Eglife. 

XXVII. 

Quelque  tems  après  cette  Ccnfure  -,  Moniîeur  fuigne  vint  nu  Synode  , 
qui  demanda  que  ce  reproche  d'Ingratitude  dont  on  avoit  noté  fon  Eglife  de 
raffifùt  levé.  Si  pria  auffi  de  n'être  pas  taxé  d'Irrefolution^.,  aleguant  pour 
fon  Eglife  ,  qu'il  en  avoit  toujours  été  fatisfiiit ,  &  que  s'ils  n'avoient  pas 
contribué  à  fon  Entretien,  ce  n'étoit  pas  faute  de  bonne  volonté,  &  qu'ils  n'a- 
voient pas  été  en  état  de  le  faire.  Cela  fut  accordé  ■■,  mais  la  Cenfurc  qui 
le  reeardoit  refta  toujours. 

XXVIII. 

Monfr.  à^  Aldehert  ]\xs,c  de  Sattve  apella  du  Jugement  du  Synode  des5i?t/<r- 
nes,  par  lequel  il  étoit  ordonné  que  Monfr.  Boni  ^  Pafteur  de  St.  j1ndre\  aiant 
mérite  d'être  fufpcndu  ,  ne  recevroit  cependant  qu'une  Severe  Réprimande  en 
Public  ,  6c  qu'il  continueroit  fon  Miniftere. 

Après 


TENUACHARENTON,  259 

Après  que  l'on  eût  lu  les  Lettres  des  Sieurs  Aldebert  Sc  Boni,  &  que  l'on 
eut  produit  les  Actes  qui  regardoient  ledit  fugement ,  les  Députés  de  la  Pro- 
vince aiant  pareillement  été  ouïs  ,  de  même  que  Monfr.  Rojfel ,  lequel  par- 
lant pour  iMr.  Boni  demanda  qu'à  caufe  qu'il  étoit  abfent  l'Afaire  fût  renvoiéc 
à  la  Province,  cette  Aflemblécdecbraque  la  Province  meritoit  d'être  Cenfuréc 
trés-feverement ,  pour  avoir  montré  tant  de  Lâcheté  Se  de  Négligence  ,  2c 
pour  avoir  ufé  d'une  Indulgence  coupable  dans  le  jugement  qu'elle  avoit 
rendu  ;  &  déclara  que  ledit  Boni  relleroit  fufpendu  de  Ion  Miniftere  depuis 
le  jour  que  cette  Sentence  lui  fcroit  fignifiée  ,  8c  que  les  Députés  de  ladi- 
te i'rovince  s'en  mformeroient  enfuite  ,  jufqu'à  la  tenue  du  Synode  Provin- 
cial du  Haut  Lun^Mtdcc  ,  devant  lequel  les  Parties  lézécs  porteroicnt  leurs 
Plaintes  :  les  Députés  étant  chargés  de  les  y  fommer,  afin  que  ledit  Syno- 
de pût,  par  l'Autorité  de  cette  Affemblée .  examiner  &  agraver  ladite  Senten- 
ce ,  s'il  en  étoit  Befoin  :  Et  on  ordonna  à  la  Province  des  Sevenes  de  pro- 
céder avec  Sévérité  &  Vigueur  contre  les  Pafteurs  qui  fe  comporteroient 
mal  dans  leur  Ofice  ,  £c  d'en  rendre  Compte  à  l'Aflemblée  Nationale. 
XXIX. 

L'Eglife  de  Nions  apella  d*un  Jugement  rendu  par  la  Province  du  Dau- 
phftié ,  portant  que  ladite  Eglile  ne  fe  pourvoiroit  pas  d'un  Miniftre  hors  de 
ladite  Province  ,  Kc  que  Monfieur  Bouvier  feroit  fon  Miniitre pour  fixMois. 
Après  que  l'on  eût  lu  les  Aétes  neceflaires  pour  avoir  une  bonne  Intelligenœ 
de  ce  Cas ,  &  que  l'on  eût  ouï  les  Députés  de  k'.dite  Province  ,  on  jugea  que 
ledit  Pafteur  ne  lui  étoit  pas  neceflaire  prefentement  ,  &  qu'elle  n'avoit  pas 
de  Raifons  de  chercher  un  Pafteur  hors  de  ladite  Province  ,  à  laquelle  il 
fut  enjoint  d'en  donner  un  à  ladite  Eglife  ,  dont  elle  fut  contente. 
XXX. 

Monfieur  de  Pairedm  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Niwes  apella  de  la  Sen- 
tence de  fon  Confiftoire  .  qu'il  avoit  rendue  fur  des  Matières  concer- 
nant la  PrelVcance  ,  &  la  Manière  de  recueillir  les  Voix  &  les  fufrages 
dans  ledit  Confifloire  .;  le  Synode  ne  jugeant  pas  que  cette  Afaire  fût 
propre  à  être  debatuè  dans  ce  Lieu  ,  la  renvoia  au  Coloque  de  ladite 
Eglife. 

X  X  X  î. 

Les  Anciens  de  l'Eglife  de  Charenton  ,  de  Ste.  Mère  ,  de  T'''e!lognes  &  du 
F'al-de-ferte,^v^\M  npellé  de  la  Sentence  du  Synode  Provincial  de  Normandie , 
qui  avoit  ordonné  que  l'on  changeroit  Monfr.  de  Bafrage  leur  Pafteur,  pour 
être  placé  ailleurs,  afin  qu'il  fût  en  plus  grande  Sûreté  éc plus  commodément; 
cet  Apelfflt  déclaré  nul. 

XXXII. 

L'Apel  de  Mr.  Bicheteau  ,Vroït^cuï  en  Langue  Hébraïque  à  Montauhany 
du  Jugement  du  Synode  du  Haut  Langnedoc,  tenu  à  Aiontiiubm  k  vint-cin- 
quième du  Mois  d'Avril  ,  fut  déclaré  nul. 
XXXIII. 

L'Apel  de  Mr.  du  Mas,Piii\tur  dans  l'Eglife  de  Champagne,  du  Jugement 
an  Synode  du  Haut  Languedoc  ,tcn'Ài Montanban  le  vint-cinquiême  d'Avril, 
fut auflî  déclaré  nul.  Kk  a  XXXIV.  L'Apel 


^6o         XXIV.    SYNODE    NATIONAL 

XXXIV. 

L'Apcl  de  Monfr.  Pernier  ,  autrefois  Paftcur  dans  l'Eglife  de  Paillac  du 
Jugement  da  Synode  de  Bourgogne  qui  l'avoit  dcpofé  du  Sacré  Miniftere.fut 
déclaré  nul. 

XXXV. 

Les  Pafteurs  8c  Anciens  de  l'Eglife  d'i^<r^?7/e ,  apellerent  du  Jugement  de 
la  Province  de  Bourgogne,  qui  ne  leur  avoit  pas  voulu  accorder  la  moitié  des 
Portions  Surnuméraires  qui  leur  avoit  été  ajugce  par  le  Synode  â^/îlais  ;  Les 
l..ettres  defdits  Anciens  aiant  été  examinées  ,  &c  après  avoir  ouï  les  Députés 
de  ladite  Province,  cette Aflèmblée  confirma  le  même  Jugement,  6c ordonna 
qu'à  l'avenir  les  Portions  Surnuméraires  accordées  à  ladite  l'roviuce  feroient 
entièrement  à  leur  Difpofition. 

XXXVI. 

Monfieur  le  Pin  ,  Ancien  de  l'Kglife  d'/furtille  apella  d'un  Jugement 
du  Synode  de  Bourgogne  ,  tenu  à  Gex  la  prefente  Année ,  mais  fon  Apel 
fut  déclaré  nul. 

X  X  X  V  I  L 

L'Apel  des  Anciens  ôi'Aubenas  8c  d'Annonai  ,  du  Jugement  du  Synode 
Provincial  du  Fivarez.  ,  pour  avoir  réuni  les  deux  Coleges  qui  avoient 
été  auparavant  partagés  entre  ces  deux  Villes,  &  les  avoir  léubli  à  Privas, 
fut  déclaré  nul. 

CHAPITRE    XIV. 

Des  Matières  Générales  au  prefent  Synode. 
Article  I. 

LEs  Sieurs  de  Chamhrm  8c  A(feflrez.at  ,  Miniflres  de  l'Evangile  ,  &  les 
Sieurs  farlan  Se  R^hoteau  Anciens  ,  Itfqucls  conjointement  avec  nos  Dé- 
putés Généraux  avoient  été  Députés  pour  aller  auprès  de  Sa  Majeflé,  étant 
de  Retour,  rnportcnnt  qu'ils  avoient  délivré  leurs  Lettres  de  la  Part  de  cet- 
te Aflèmblée  ,  à  Monlleur  le  Clhnnccllier  ,  &  à  Monfr.  de  la  rieuville,  £c 
aux  Principaux  Sccrctnircs  d'Etat  defqucls  ils  avoient  été  reçus  très-favora- 
blement, &:  que  tous  ces  MeflTieurs  les  avoient  aflurés  que  le  Roi  étoit  dans 
l'Intention  de  confcrvcr  la  Paix  du  Roiaume  ,  6c  principalement  de  mainte- 
nir fês  Sujets  de  la  Religion  Reformée  ,  pœirvcu  que  de  leur  côté  ils  perfi- 
Ibfifent  dans  leur  Devoir  6c  Obeïflance  :  Et  ils  prièrent  les  Paikurs  6c  An- 
ciens de  ce  Synode,  que  lorfqu'ils  feroient  de  Retour  dans  leurs  Provinces, 
ils  exhortaient  les  Peuples  à  repondve  à  ce  que  Sa  A  fajefie  ^ttcndok  d'eux, com- 
me ils  l'avoient  promis:  Qti'enfuite  ils  avoient  été  introduits  auprès  de  5^ 
Majefté  ,  qui  étoit  accompagnée  de  Monfieur  le  Chancellier  6c  d'autres  Sei- 
gneurs du  Confeil  Pnvé  ,  auquel  ils  «voient  délivré  les  Lettres  de  cette  Af- 

femblée  , 


TENUACHARENTON.         261 

femblée  ,  en  aflûrant  Sa  Majefté ,  au  Nom  de  ce  Synode  ,  &  de  tou- 
tes les  Eglifes  Reformées  du  Roiaume  ,  de  leur  Loiauté ,  Soumiffion&: 
Obeïflànce  ,  comme  ils  y  étoient  obligés  par  leur  Naiflance  ,  par  leur  Re- 
ligion ,  &  à  Caufe  des  Bienfaits  qu'ils  avoient  reçus  de  Sa  Majeflé.  Déplus, 
qu'ils  avoient  remercié  très-humblement  Sa  Majefté dt  cttiz  Paix  qu'il  lui 
avoit  plû  d'accorder  à  fés  Sujets  de  la  Religion  Reformée  ,  &  avoient  fu- 
plié  Sa  Majejlé ,  avec  toute  l'Humilité  dont  ils  étoient  capables  ,  qu'elle 
daignât  leur  en  accorder  toujours  la  JouïlTance  ,  par  fa  Bonté  Roiule.  A 
quoi  Sa  Majefié  avoit  fait  cette  Reponfe  de  fa  propre  Bouche  :  Que  fi  Ces 
Sujets  de  la  Religion  Réformée  fe  comporteient  bien  ,  er  ^iPils  vecHJfent  dans  le 
Devoir  &  PObeiJfmce  cjue  Dieu  dr  la  Nature  exigeaient  d'eux ,  il  leur  con-. 
tinueroit  la  JouiJfaHce  des  Privilèges  defes  Edits ,  &  que  Aionjr.  le  Chancellier 
nous  dirait  fc s  Sentimens  d'une  Manière  plus  Ample. 

Après  quoi  Monfr.  le  Chancellier  parla  &  nous  dit ,  "  Que  Sa  Majefté 
„  aiant  été  bien  informée  des  Aétions ,  &  de  la  Conduite  que  ce  Synode  avoic' 
,,  gardée  ,  en  étoit  extrêmement  fatisfaitc  \  mais  que  Sa  Majefié  voulait 
,.  nous  découvrir  fcs  Sentimens  fur  deux  Points ,  dont  le  premier  regardoit 
,,  les  Miniftres  Etrangers  j  que  la  Volonté  de  Sa  Aïajefié  ctok  ,  que  les 
,,  Eglifes  ne  fe  lerviroient  pas  de  Minillres,  ou  d'autres  Pcrfonncs  qui  n'é- 
„  toient  pas  nées  dans  fon  Roiaume  ,  6c  cela  pour  des  Raifons  particulières 
„  fur  Icfquelles  il  n'étoit  pas  beioin  qu'il  s'expliquât  ,  qu'il  y  en  avoit  ce- 
,,  pendant  une  fort  claire,  qui  étoit  que  fes  propres  Sujets,  qui  font  nés  tels, 
„  étoient  plus  atâchés  à  fon  Service  que  des  Etrangers.  L'autre  Point  re- 
y  gardoit  le  "^ynoJe  d'Alais  ,  quoique  Sa  Majefté  n'eût  aucun  Deflcin  d'ô- 
,,  ter  à  nos  Eglills  quelque  Chofe  de  leur  Liberté  ,  par  Raport  à  leur 
,,  Créante  i  ni  de  faire  quclmie  Changement  dans  les  Exercices  de  nôtre 
„  Religion  ,  ou  dans  notre  Doélrine  6c  Difcipline  ;  mais  que  Sa  Maieflé 
,,  n'éroit  nullement  fuisfaite  ,  que  le  Synode  National  des  Eglifes  Refor- 
,,  mécs  de  ce  Roiaume  ■  tenu  à  yi lais, eut  obligé  les  Pafteurs,  par  Serment ,  d'a- 
„  prouver  une  Doftrinc  qui  avoit  été  définie  dans  un  Gouvernement  Etran- 
,,  gcr:&  que  ûSa  A<f,jjel? é  pvoic^cok  la  Religion  Reformée  ,  on  ne  devois 
„  pas  s'y  meprendi-e  ,  qu'il  n'cntendoit  pas  d'être  le  Proteéteur  d'une  Foi 
,,  Nouvelle  &  Etrangère. 

Lorlque  Monfieur  le  Chancellier  eût  achevé  fon  Difcours  ,  les  Députés 
iliplicrent  trcs-humblcment  Sa  Alajejlé  àc  vouloir  les  entendre  fur  ces  deux 
Points  :  Ct  que  le  Roi  aiant  accorde  avec  beaucoup  de  Bonté; ils  déclarèrent 
touchant  le  premier,  qu'il  éroit  vrai  que  les  Eglifes  de  ce  Roiaume  fe  fer- 
voient  à  prefent ,  comme  elles  avoient  fait  depuis  long-tems  ,  de  Miniftres 
Etrangers  ;  mais  qu'ils  s'étoient  toujours  contenus  dans  les  bornes  de  leur 
Devoir  pour  ce  qui  concerne  Sa  Majefté,  èc  que  durant  les  Guerres  le  Rai  s.voit 
laifle  les  Payeurs  dans  leurs  Eglifes,  fans  s'informer  de  leur  Pais,  ni  de  leur  Na- 
tion i  mais  que  puiique  Sa  Adajefté  nous  faifoit  l'Honneur 'de  nous  faire  con- 
noître  fes  Volontés  pendant  la  Paix,  en  nous  déclarant  que  nous  ne  nous  de- 
vions plus  fervir  de  Minillres  de  dehors  ,  nous  pouvions auffi  reprefenter, 
avec  toute  forte  de  Refpcâ:,que  par  là  quelques-unes  de  nos  Eglifes  ,  bietï 
K  k  3  kia 


202  XXIV.    S  YN  ODE  NATION  A  L 

loin  d'être  prcievvécs  ,  l'e  v-en-pient  deftituccs  de  Pafteiais,&  ne  goûteroicm 
pas  égulemeiit  avec  les  autres  cette  douce  Paix  dons  nous  jouiiVons.  Déplus, 
que  parmi  ceux  de  l'Eglife  Romaine  dans  ce  Roiaume  ,  il  y  avoit  une  gran- 
de Multitude  d'E-cclefiailiques  d'autre  Nation,  qui  pofl'edoient  des  Bénéfices 
très  -  honorables  &  fort  lucratifs  dans  l'Kglifc  Gallicane  ;  C'eft  pour- 
quoi ils  prioient  très- humblement  Sa  Majefié  qu'elle  ne  voulut  pas  faire  une 
Diftinftion  fi  fevere  entre  fcs  Sujets  ,  comme  de  permettre  à  ceux  d'une  Re- 
ligion de  fe  fervir  d'Etrangers,  &  de  le  refufer  aux  autres  :  Et  a  l'égard  du 
fécond  Point ,  qu'il  étoit  vrai  que  le  Synode  de  Dort.,  compofé  des  Députés 
deDiverfes  Eglifes  Reformées,  avoit  décidé  certains  Points  de  Dodhine,  afin 
.de  s'opofer  à  quelques  Erreurs  qui  troubloicnt  les  Pais  Bas  :  mais  que  cette 
Decifion  cônvenoit  très  -  bien  avec  la  Confcffion  de  Foi  des  Eglifes  de  ce 
Roiaume  ,  8c  avoit  été  prefentée  aux  Predeceflèurs  de  Sa  Majejte  :  Telle- 
ment que  la  Subftance  de  la  Doétrine  établie  dans  ce  Synode  n'étoic  pas  Nou- 
velle .  &  qu'il  n'y  avoit  rien  de  Nouveau  en  elle  ,  fi  on  en  cxceptoit  les 
Formalités  &  fon  Aplication  ;  qu'on  avoit  eu  en  Vue  en  cela  de  s'en  fervir 
comme  d'un  Rempart  &  d'une  Borne  contre  les  Erreurs  qui  s'élevoient  par- 
mi nous  :  Tellement  qu'ils  prioient  très-humblement  le  Eot  de  ne  pas  croi- 
re que  fes  Sujets  euflènt  le  moindre  Deflèin  de  le  faire  Proteftcur  d  une  Do- 
ftrine  Nouvelle  &  Etrangère.  Après  que  les  Députés  eurent  fini  IcurDif- 
cours  ,  on  leur  commanda  de  fe  retirer  ,  afin  que  Sa  Maj^fié  pût  délibérer 
fiir  ce  qu'ils  avoient  dit  ;  8c  aiant  enfuite  été  rapelés  ,  Monfreur  le  Chance- 
lier leur  dit  ,  qu'à  1  Egard  du  premier  Chef,  Sa  A'fajej}é  aiant  entendu  6c 
examiné  les  Raifons  qu'ils  avoient  aportées  n'éloigneroit  pas  les  Palteursdes 
Eglifes  de  ce  Roiaume,  c'efi-à-dire  ceux  qui  y  étoient  aétuellement  emploies 
auMiniftcrcou  qui  faifoient  quelque  Fonâion  dans  les  Eglifes  ,  maisq  u'à 
l'avenir  Sa  Majefié  ncnKnàoix.  en  aucune  Manière  que  l'on  en  reçût  au  Mi- 
nirtere  d'autres  que  ceux  qui  feroient  nés  fcs  Sujets  j  Sur  quoi  Sa  AJajcfté 
interrompant  Monfieur  le  Chancelier,  rcpeta  de  h  propre  Bouche  :  je 
ne  veux  pas  que  l'on  mette  dehors  aucMn  de  ceux  qui  font  a  prefent  dans  le 
Jidinijlere. 

Enfuite  Monfieur  le  Chancelier  reprenant  fon  Difcours  leur  dit  que  tou- 
chant le  Second  Point  ,  Sa  Majefié  nous  laiflbit  l'Entière  Liberté  d'être  les 
Juges  de  nôtre  Dodrine  ,  &  qu'il  n'en  vouloit  prendre  aucune  Connoif- 
fance  ;  mais  il  donna  feulement  à  entendre  que  nous  ne  devions  pas  nous  en 
raporter  fur  La  Foi  d'autrui  ,  ou  faire  Serment  fur  une  Foi  étrangère  ;  mais 
que  chacun  devoit  être  libre  de  croire  ce  qu'il  voudroit  ;  fur  quoi  les  Dépu- 
tés jugeant  que  cette  Reponfc  n'étoit  aucunement  au  Préjudice  de  nos  Egli- 
fes ,  parce  que  dans  notre  Religion  on  ne  jure  pas  fur  la  Foi  d'autrui;  après 
avoir  remercié  une  féconde  foi  Sa  Majefié ,  de  toutes  fes  Faveurs ,  &  avoir 
fiiit  une  nouvelle  Protcllation  de  leur  Obeiflance  &  ^^feétion  à  fon  Service, 
ils  fe  retirèrent  :  8c  érant  allés  trouver  Monfieur  le  Chancclhcr  avant  que  de 
partir  pour  lui  parler  en  particulier  ,  &  le  remercier ,  de  même  que  Mcf- 
fieurs  de  Hmfieux  £c  d'Hervaut  ,  de  la  Réception  favorable  qu'ils  leuravoient 
faite ,  &  de  ce  qu'ils  les  av.oicnt  introduits  auprès  de  Sa  Majefié  ;  ils  furent 

nifor- 


TENU    A    CHARENTON.  263 

informés  par  ces  Meffieurs  que  le  Roi  avoit  été  fort  fatisfait  de  leurs  Perfon- 
nes,  6cque5<*  v^^y^/?*' pcrfiftoit  dans  la  bonne  Volonté  qu'il  leur  avoit  décla- 
rée de  confervcr  en  Paix  fes  Sujets  de  la  Religion  Reformée  ,  pourvu  qu'ils 
continuaflènt  dans  leur  Obeiflance. 

I  I. 

Lors  que  les  Députés  eurent  fait  leur  Raport  ,  Mon{ieurG/i(//4KJ,Com- 
miflkire  &  Député  pour  Sa  Majefit  à  tctte  Alfemblée,  déclara  ce  qui  lui  avoit 
été  recommandé  de  la  Part  du  Roi  fur  ces  deux  Points  ,  dont  nous  venons 
de  parler  :  Le  Synode,  fe  foumettant  entièrement  à  ce  que  Sa  Majefiédcmzn- 
doit  touchant  la  non-Admiffion  des  Etrangers  aux  Ofices  de  nos  Eglifes,  rc- 
folut  cependant  de  chercher  les  Moiens  &  les  Occafions  favorables  de  le  prier 
que  nos  Eglifes  pûflent  jouir  des  mêmes  Libertés  qui  leur  avoient  toujours 
été  accordées  à  cet  égard  :  Et  pour  le  fécond  Point  touchant  le  Serment  , 
l'Aflcmblée  déclara  que  l'Intention  du  Synode  <\^Alais  n'étoit  pas  de  donner 
k  moindre  Ateinte  à  l'Autorité  de  Sa  Majefté  ,  dont  il  feroit  toujours  fort 
jaloux  ,  Se  que  ledit  Synode  n'avoit  eu  aucun  Deflcin  d'introduire  des 
Coutumes  Etrangères  dans  ce  Roiaume  ,  ni  des  Doélrines  Nouvelles  j  mais 
feulement  de  marquer  que  nos  Eglifes  Reformées  de  ce  Roiaume  ctoient 
unies  avec  celles  des  Pais-Bxs ,  en  certains  Points  de  Doétrinc  qu'elles  ont 
toujours  retenus ,  6c  dont  la  Sub(hnce  eft  comprife  dans  nôtre  Confelfion  de 
Foi  ,  mais  qu'il  étoit  furvenu  là-dellus  quelques  Dificultés  dans  les  P<Jw-5/«i; 
Cependant  afin  de  donner  toute  forte  de  Contentement  à  Sa  Afa]efit',èc  que 
l'on  n'eut  aucun  Lieu  de  nous  faire  des  Reproches  fur  un  pareil  Sujet ,  ce 
prefent  Synode  confiderant  que  la  Ville  de  Dort  dépend  d'une  Republique 
Etrangère  ,  ordonna  qu'à  l'avenir  lors  que  l'on  feroit  prêter  le  ferment  à 
nos  Eglifes  &  Univerfités  ,  on  le  feroit  dans  quelques  Formes  qui  n'au- 
roient  aucun  Raport  avec  celle  dont  on  s'étoit  fervi  pour  le  Synode  de  ladi- 
te Ville  de  Dort ,  &  d'une  Manière  qui  feroit  exprimée  dans  un  Canon  dref- 
fé  par  ce  prefent  Synode  ,  que  l'on  feroit  imprimer  ,  6c  inférer  dans  les  pre- 
fens  Aétes. 

III. 

La  Province  de  Normandie  propofa  que  l'on  fît  un  Canon  qui  obligeât 
tous  les  Pafîeurs  de  vifiter  une  fois  l'Année  les  Familles  de  leur  Églife,  &de 
remarquer  les  Progrès  que  leur  Troupeau  faifoient  dans  la  Pieté  ,  6c  de  les 
y  inviter  par  des  Motifs  prcflkns.  Quoique  le  Synode  ne  jugeât  pas  qu'il 
fût  neceflaire  de  faire  un  nouveau  Canon  exprès  pour  ce  Sujet  ;  néanmoins 
il  exhorta  les  Pafteurs  à  veiller  foigneufement  fur  les  Peuples  qui  croient 
commis  à  leur  Charge  ,  félon  la  Règle  de  .l'Evangile,  6c  à  l'Exemple  de  ces 
dignes  Miniflres  qui  fe  font  rendus  recommandables  par  le  Soin  6c  le  Zek 
qu'ils  ont  eu  pour  la  Maifon  de  Dieu. 
IV. 

Cette  même  Province  demanda  aulTi  que  dans  la  Diftribution  que  l'on  fe- 
roit des  Deniers  que  noi;s  avions  de  la  Libéralité  de  Sa  'i-hijefié ,  on  n'eût 
pas  Egard  au  Nombre  des  Pafteurs  ,  mais  à  celui  des  Egliies  ;  Ce  Synode 
National  décréta  ,  comme  celui  de  Privas  avoit  fait  auparavant  ,  que  lefcU- 

tes 


26+         XXIV.    SYNODE    NATIONAL 

ces  Portions  feroient  diftnbuécs  à  Proportion  du  Nombre  des  Miniftree;  mais 
cependant  il  exhorta  les  Provinces ,  d'avoir  un  Soin  particulier  des  Eglifes 
Pauvres  &  de  les  foulager  quand  on  fera  la  Diftribution  defdites  Sommes  , 
dans  chaque  Province. 

La  Province  à''JnjoH  demanda  à  ce  Synode  que  l'on  cherchât  quelques 
Moiens  pour  alTûrer  des  Apointemens  certains  à  nos  Univerfités  i  mais  onn'ea 
pût  pas  trouver  dans  cette  Conjoncture. 

La  Province  de  la  Bajfe  Gttkne  propofa,  s'il  ne  feroit  pas  Expédient  de  met- 
tre quelques  Notes  à  la  Marge  des  Textes  de  nôtre  Bible  Françoife  ,  &  de 
les  faire  imprimer  dans  la  première  Edition  que  l'on  fera  des  Saintes  Ecritu- 
res, lefquelles  nos  Averfaires  nous  accufent  d'avoir  corrompues:  Cette  Af- 
femblée  ne  le  jugea  pas  necefl'aire  ,  parce  que  nôtre  Traduftion  de  la  Sainte 
Bible  avoit  été  fufifanment  défendue  par  nos  Théologiens  ,  comme  chacun 
peut  le  voir ,  s'il  fe  veut  donner  la  Peme  de  confulter  ce  qu'ils  ont  écritavec 
beaucoup  d'Erudition  &  d'Ortodoxie  fur  ce  fujet. 
VII. 
La  Province  du  Bas  Languedoc  demandant  la  Permiflîon  pour  nos  Pafteurs 
tîe  continuer  la  Levée  les  Deniers  qui  apartiennent  aux  Coloquesi  Cette  Af- 
femblée  reprit  6c  ccnfura  aigrement  cette  Province ,  pour  avoir  propofé  une 
Chofe  fi  contraire  au  Canon  fait  à  ^lais,  £c  défendit  à  tous  les  Miniftres  de 
fe  mêler  à  l'avenir  de  telles  Rcceptes  ,  &  les  Députés  de  ladite  Province  fu- 
rent chargés  de  leur  communiquer  cette  Ordonnance  immédiatement  après 
leur  Retour  :  &  déclara  que  ceux  qui  y  contrevicndroient  feroient  fufpen- 
dus  par  cela  même  ,  du  Sacré  Miniltere,  laquelle  Sufpenfion  continueroit 
jufqu'à  la  tenue  du  Synode  National  fuivant ,  pardevant  lequel  ils  compa- 
roitroient  en  Peribnnc  pour  y  rendre  Compte  de  leurs  Aétions:  Et  les  Modéra- 
teurs des  Coloques  &  des  Synodes  furent  exhortés  de  ne  rien  négliger  pour 
faire  obferver  très-exaélement  ce  Canon,  qu'autrement  ils  en  ieront refpon- 
fables  devant  le  Synode  National. 

VIII. 
La  Province  de  Bourgogne  propofa  que  dans  la  fuite  aucune  Eglife  ou 
Miniftre  ne  fut  admis  à  faire  qudque  Propofition  ,  ou  à  prefenter  quelque 
Requête,  finon  par  le  Canal  des  Synodes  Provinciaux  ,  &  des  Députés  de 
la  Province  ;  Cette  Affemblée  accepta  &  aprouTa  ladite  Propofition ,  comme 
s'acordant  fort  bien  avec  les  Statuts  des  Synodes  precedens  ,  &  on  en  drefla 
un  Canon. 

IX. 
La  Province  du  Dauphiné  demandant  à  ce  Synode  ,  que  Pon  choifît  quel- 
ques Perfonnes  pour  faire  un  Recueil  de  plufieurs  Paflàges  des  Ecrits  des 
Pères .  qui  pourroient  fervir  dans  la  Controverfe  de  PHiftoire  de  l'Eglife  ; 
Le  Synode  ne  jugea  pas  à  propos  de  charger  Perfonne  de  cette  Commifllon, 
parce  qu'on  avoit  déjà  publié  une  grande  quantité  de  Livres  fur  ce  Sujet,  £c 
que  plufieurs  de  nos  Théologiens  Ortodoxes  avoient  déjà  fait  de  pareilles 
^      '  Collée- 


T  E  N  U     A    C  H  A  R  E  N  T  O  N.         265 

Collections  :  néanmoins  il  exhorta  ceux  i  qui  Dieu  avoit  donné  des  Ta- 
lens  Se  de  l'Efprit ,  de  s'exercer  fur  cette  Matière  ,  Se  de  Compofcr  un  Livre 
de  l'Hiftoire  de  l'Eglile,  dans  laquelle  on  marquât  l'Origine ,  la  Multiplica- 
tion ,  6c  les  Progrès  des  Controverfes  ,  ôc  011  elles  fuflenc  réfutées  par  quel- 
ques Paflàges  des  Saintes  Ecritures ,  pour  la  plus  grande  Edification  de 
l'Eelife  de  Dieu. 

.  ^-  .  .  . 

La  même  Province  demanda  fi  les  Confiftoïres  ne  pouvoient  pas  obligei- 

par  les  Cenfures  de  l'Eglife  ,  un  Avocat  à  depofer  contre  fon  Client  les  cho- 
fes  qu'il  lui  auroic  communiquées  en  Secret  ;  Cette  Aflemblée  confiderant 
que  l'on  fait  Confidence  de  plufieurs  Matières  aux  Avocats ,  fur  lefquelles 
leur  Emploi  les  oblige  de  garder  un  Secret  inviolable  ,  jugea  que  les  Confi- 
floires  ne  pouvoient  pas  les  y  contraindre  ,  à  moins  que  ce  ne  fût  pour  de  cer- 
tains Cas  de  très-grande  Importance  pour  le  Bien  Public  ,  ou  pour  des  Afai- 
res  d'Etat. 

XI. 

Les  Députés  Provinciaux  auxquels  on  a  donné  des  Commiflions  pour  nos 
Aflèmblées  Nationales  ,  ne  feront  pas  admis  à  plaider  pour  aucune  de  nos 
Eglifes ,  ou  des  Perfonnes  particulières  qui  apelleront  du  Jugement  de  leur 
Province  ;  Mais  il  leur  fera  permis  d'aporter  avec  eux  les  Mémoires  6c  les 
Inftruétions  defdites  Eglifes  ,  ou  des  Apellans  Particuliers  ,  6c  de  les  don- 
ner au  Synode  National,  qui  pourra  les  Liifler  entre  les  Mains  des  Commiflai- 
res  pour  en  faire  leur  Raport. 

X  I  L 

Ce  Synode  ratifiant  les  Décrets  des  Synodes  precedens ,  dcfendit  à  tous  les 
Coloques  6c  Synodes  Provinciaux  d'emploier  les  Sommes  qui  avoient  été 
données  par  Sa  Majefié  ,  à  d'autres  ulâgts  qu'à  ceux  auxquels  elles  avoient 
été  premièrement  deltinées;  6c  ordonna  qu'elles  ferviroient  uniquement  pour 
l'Entretien  de  nos  Minières  ,  &  pour  maintenir  le  Sacré  Miniilcre,  comme 
auffi  pour  entretenir  les  Univerfités,  les  Coleges,  les  Propofans  ,  les  Veu- 
ves Êc  les  Palteurs ,  6c  pour  fubvenir  aux  Fraix  des  Synodes  Nationaux,  con- 
formément aux  Intentions  de  Sa  Majefié. 
X  I  1  L 

Monfieur  à''HHijjeaH  comparoiflant  devant  cette  Afl'einbléc,  comme  on  le 
lui  avoit  ordonne  ,  de  même  qu'à  Monfieur  Guidon  ,  pour  rendre  Compte 
des  Procédures  qu'ils  avoient  faites  contre  Monfieur  Pâlot  ,  pour  retirer  de 
lui  ces  grandes  Sommes  dont  il  êtoit  redevable  à  nos  Eglifes  :  ledit  Monfr. 
à''Ht{iJfeaH  déclara  que  fon  Colcgue  MonC\c\\x  Guulon  ,  qui  étoit  alors  abfent, 
6clui,  n'avoient  pas  beaucoup  avancé  dans  cette  Afaire  ,  depuis  le  dernier 
Synode  à''AUts  (  qu'ils  avoient  informe  du  Procès  commencé  par  eux  coiître 
ledit  P(ilot)  à  caufe  que  les  Guerres  étoicnt  furvenuës  quelques  tems  après, 
&  parce  que  les  Commifiaires  que  le  Roi  avoit  nommés  pour  voir  les  Comp- 
tes dudir  Pâlot  ,  ne  s'étoient  pas  trouvés  dans  le  tems  qu'il  faloit  ;  mais  que 
cependant  ils  nétoient  pus  reliés  entièrement  oififs  ,  6c  que  leurs  Peines n'é- 
toient  pas  perdues  j  car  quoique  les  Afaircs  fullènt  fort  embrouillées  ,  ils  lei 

Tome  II.  Ll  avoient 


266  XXIV.    SYNODE    NATIONAL 

avoieiit  néanmoins  fi  bien  éclaircies  ,  que  les  Eglifcs  en  tireroient  un  grand 
Avantage  ,  &  non  leulement  celles  qui  y  étoient  les  plus  interreflées  ,  mais 
que  l'Epargne  pourvoit  auffi  en  profiter  confiderablement  ,  êc  même  ledit 
Mr.  Pâlot.  Que  la  Dificultc  qui  s'étoit  rencontrée  autrefois  d'obtenir  des 
Commiflàires  pour  examiner  les  Comptes  de  Mr.  Palot,\€s  avoir  portés  àcon- 
clurre,  que  pour  mener  cette  Afaire  à  une  bonne  Fin  ,  il  falloir  la  mettre  en- 
tre les  mains  des  Juges  Sédentaires  ,  comme  font  ceux  des  Cours  Souverai- 
nes: &  que  depuis  l'Ouverture  de  ce  Synode,  Monfr.  Malat  Secrétaire  de  Sa 
Majeffe,  Homme  d'une  grande  Probité  ,  très-bien  connu  ,  &  qui  s'entcn- 
doit  bien  dans  les  Afaires  ,  avoic  propofc  par  une  tierce  Perfonne ,  qu'au  cas 
qu'on  voulût  lui  donner  la  quatrième  Partie  des  Sommes  que  l'on  pou rroit 
recouvrer  de  cette  Afaire  ,  il  entreprendroit  de  la  pourfuivre  ,  flins  jamais 
demander  autre  chofe  des  Eglifes ,  pour  fes  Fraix  ôc  Dépens  ;  C'ell  pour- 
quoi s'il  plaifoit  au  Synode  de  continuer  &  de  proroger  auxdits  Sieurs  Gui- 
don 6c  à^HftiJfeau  les  Moiens  &  le  Pouvoir  qui  leur  avoient  été  accordés  8c 
confirmés  par  le  dernier  Synode  iX^Alais  ,  &  leur  donner  Permiffion  de  s'u- 
nir avec  ledit  Sieur  de  A-lalat ,  &de  pourfuivre  cette  Afaire  dans  telles  Cours 
&  Juridiftions  qu'ils  jugeroient  à  propos  ,  avec  cette  Condition  ,  que  la 
CHiatriême  Partie  de  ce  qu'ils  pourroient  en  retirer  leur  feroit  cédée  pour  les 
dédommager  de  tous  leurs  Fraix  ,  &  pour  leur  tenir  lieu  de  Recompenfe , 
ils  efperoient  que  dans  l'Efpace  de  fix  Mois,  les  Eglifes  auroient  tout  Sujet 
d'être  fatisfaites  de  leurs  Entreprifes  ,  6c  de  la  conduite  qu'ils  tiendroient,8c 
qu'elles  en  tireroient  le  Fruit  qu'on  en  pouvoit  efperer  :  Et  afin  que  l'on 
piît  remarquer  les  Progrès  qu'ils  ieroient  dans  leurs  Pourfuites  ,  ils  prièrent 
l'Aflêmblée  de  charger  le  Synode  de  l'7/Ze  de  France  ô.^cn  prendre  Connoiflàn- 
ce,  6c  de  l'Autorifer  en  cela,  afin  que  fuivant  le  Succès  que  l'on  en  auroit  , 
on  leur  donnât  Ordre  de  continuer  ou  de  furfeoir  leurs  Procédures. 

Déplus  on  pria  cette  Aflèmblée  d'ordonner  à  Meilleurs  nos  Députés  Gé- 
néraux de  donner  Affiftance  auxdits  Sieur  Gujdon ,  àCHuilfeAu  ,  &  Mal^it , 
lors  qu'ils  en  auront  Befoin ,  6c  lors  qu'ils  la  leur  demandcroient  5  Mais  le 
Synode  jugea  plus  convenable  ,  avant  que  de  pafler  plus  outre  ,  de  confé- 
rer avec  Mr.  /"^î/or,  parce ,que  dans  ce  temsla  il  étoit  fort  aifé  de  le  faire,  c'eft 
pourquoi  on  opina  que  l'on  prieroit  Monfieur  Pâlot  de  venir  à  cette  Aflèm- 
blée ;  ce  qu'il  fit  :  6c  aiant  propofé  que  s'il  plaifoit  à  l'Aflêmblée  de  nom- 
mer un  Committé,  compofé  des  Membres  de  ce  Synode,  il  parleroit  de  cette 
Ataire  avec  eux  ;  fur  quoi  Monfieur  de  /h  ont  m  art  in,  un  de  nos  Députés  Gé- 
néraux ,  Monfieur  de  BafnAge  Pafteur  ,  du  Port  ,  du  Fonr  ,  &  de  Launni 
Ancien*;  ,  avec  Monfieur  à''Htii(feau ,  furent  nommés  pour  conférer  avec  le- 
dit Sieur  Palat  ,  afin  d'eflaicT  s'ils  pourroient  le  porter  à  terminer  cette  Afai- 
re à  l'amiable  ;  Icfquels  s'étnnt  entretenus  avec  lui  ,  firent  mport  à  l'Aflêm- 
blée qu'il  étoit  fi  éloigné  de  compofcr  avec  nos  Eglilès  ,  6c  de  rendre  quel- 
ques Chofe  des  grandes  Sommes  que  nous  lui  demandions,  qu'au  contraire, 
il  pretendoit  qu'on  lui  étoit  encore  redevable. 

Sur  quoi  le  Synode  donna  Commiflîon  aux  Sieurs  Durand  6c  Me}}rez.at , 
l'alicurs,  6caux  fieurs  Marhft,A-ïaJJ'oner,Bi^got,èi  àzVAnnat  ,  Anciens  de 

l'Eïïli- 


T  E  N  U    A    C  H  A  R  E  N  T  O  N.  267 

l'Eg'ife  de  P.iris  ,  d'agir  conjointement  avec  les  Sieurs  Montmattin  Sc  A/.t- 
M?Wf,nos  Députés  Gcnemu^f,  ou  avec  l'un  d'eux  en  l'Abfence  de  l'autre, 5c 
de  refoudre  :&  conclurre  ,  au  Nom  Sc  de  la  Part  de  toutes  nos  Eglifes  , 
tout  ce  qu'ils  jugcroicnt  le  meilleur  dans  cette  Afaire  ;  &  de  traiter  & 
s'accorder  avec  un  ,  ou  plufieurs  Solliciteurs,  en  leur  donnant  plein  Pouvoir 
de  la  pourfuivre,  de  la  Manière  qu'ils  jugeroient  la  plus  avantageufe  pour  le 
Bien  de  nos  Eglifts  •.  Se  les  Députés  Provinciaux  des  Eglifes  de  ce  Synode 
leur  donneront  une  Procuration  fîgnée  pour  cela  ;  mais  avec  cette  Condition, 
que  ceux  avec  leiquels  ils  s'accorderont  ,  ne  pourront  rien  demander  ou 
prétendre  des  Eglifes  ,  pour  leurs  Peines,  Fraix  ,  Pertes,  ou  Salaire, dans 
la  Pûurfuite  &  Solicitation  de  cette  Afaire. 
XIV. 

Monfieur  Ducaudal  vint  à  cette  Aflèmblée ,  pour  l'aflurer  de  la  continuation 
de  fes  Senàces  8c  de  fon  Afeftion  envers  les  Eglifes, ëcîlui  déclara  aveccom.= 
bien  d'A{fiduité-6c  d'Importunité  ,  lui  &  nos  Députés  Généraux,  avoientfo- 
licité  le  Roi  &  les  Meffieurs  du  Confeil ,  pendant  l'Efpace  de  fix  Mois  de 
fuite,  d'aflîgner  fur  quelque  Taille  particulière  de  cette  Année  les  Sommes 
que  Sa  Majeflé  nous  avoit  accordées  par  fi  Bonté.  Qu'il  s^étoit  écoulé  un 
long  efpace  de  tems,  avant  qu'il  eût  pu  voir  aucun  jour  de  réuffir  i  mais  qu'à 
la  hn  on  lui  avoit  donné  des  Ordres  &  des  Allîgnationsqu'iln'avoit  pas  vou- 
lu accepter  ,  parce  qu'on  ne  pou  voit  faire  aucun  Fond  deffus  ;  &  qu'cnfui- 
te  vers  la  fin  du  Mois  di' Avril ,  on  lui  en  avoit  donné  d'autres  qu'il  avoit  été 
obligé  de  prendre  ,  parce  que  les  Meffieurs  du  Confeil  étoient  demeurés  fer- 
mes dans  la  Refolution  de  ne  lui  en  point  donner  d'autres.  Qu'à  la  Véri- 
té ces  dernières  Affignations  étoient  un  peu  meilleures  que  les  premières,  mais 
que  l'on  feroit  fort  long-tems  avant  qu'on  en  pût  être  paie  ;  que  les  Som- 
mes n'en  fcroicnt  échues  que  dans  fix  Mois  ;  que  toute  l'Aflemblée  favoit 
très-bien  qu'on  ne  lui  avoit  pas  voulu  accorder  des  Ordres ,  ou  des  Affigna- 
tions fur  des  Tailles  pour  l'Année  dernière  i6zz.  comme  il  en  avoit  deman- 
dé-, qu'aucontraire  5;^  MajeJIe  ^voh  révoqué  celles  qu'il  avoit  données  aux 
Egliles  .  pour  l'Année  i6ii.  &  les  avoit  emploiées  ailleurs  :  6c  qu'à  l'égard 
des  Arrérages  qui  nous  étoient  dûs  des  Années  dernières  ,  il  avoit  pris  tous 
les  Soins  poffiblcs  &  ufé  de  toute  fa  Diligence  pour  les  recouvrer,  mais  avec 
peu  ou  point  de  Succès  ;  qu'il  avoit  aporté  fes  Comptes  >  &  qu'il  prioit  l'Af- 
fèmblce  d'établir  un  Commité  pour  les  examiner  &  les  finir  ;  Cette  Allem- 
biée  aiant  remcixié  ledit  Sieur  Ducandal ,  avec  une  Afection  toute  panicu- 
liere  ,  des  Soins  ,  de  la  bonne  Volonté  &  du  Refpeft  qu'il  avoit  toujours 
marcuié  avoir  pour  nos  Eglifes ,  dans  toutes  les  Occafions  qui  s'étoient  pre- 
fentccs ,  le  pria  de  leur  continuer  fon  Amitié,  &  nomma  Monficuj  àt  Bafna^ 
ge  &  le  Clerc  ,  Paftcurs  ,  du  Port ,  Sc  du  Four  ,  Anciens  ,  pour  examiner 
les  Comptes. 

Et  d'autant  que  nos  Eglifes  aifroient  été  fort  incommodées ,  Ci  on  avoit 

diferé  fi  long-tems  le  Paiement  des  Sommes  qui  nous  avoienc  été  accordées 

par  Sa  Majelfe  ,  pour  l'Année  courante  :  le  Synode  députa  les  Srs.  de  VJn- 

gle  Padeur,  Sc  du  Fort  ,  Ancien  ,  &  les  Sieurs  de  Montmartin  ècDhcandal 

Ll  a  pour 


268  XXIV.  SYNODE  NATIONAL 

pour  aller  à  la  Cour  prier  Sa  Majeft-e  ,  au  Nom  de  cette  Aflemblée,  de  nous 
accorder  d'autres  Affignations  &  des  Ordres  plus  précis,  afin  que  nousreçûf- 
fions  plus  promtement  le  Paiement  defdites  Sommes  i  ils  fijrent  auffi  chargés 
de  fuplier  Sa  A/^/f/?/ d'y  ajouter  quelques  autres  Sommes,  à  la  Place  de  celles 
que  l'on  nous  avoit  ôtées  les  années  précédentes  >  6c  dont  nous  n'avions  ja- 
mais touché  la  Valeur  d'un  Sol. 

X  V. 
Quelque  tems  après  nos  Députés  revinrent  de  la  Cour,  qui  raportcrent  à 
cette  Aflemblée  que  Sa  Majefie  leur  avoit  fait  un  Acueil  très  favorable,  les  aiant 
aflïjrés  qu'au  Cas  que  les  Sujets  de  la  Religion  Reformée  perfillaflcnt  dans  leur 
Devoir  Sc  ObéilVance ,  il  leur  donncvoit  en  toutes  Occafions  toute  Ibrte  de  Con- 
tentement, 6c  que  Meffieurs  de  fon  Confeil  Privé  leur  avoient  auffi  parlé  d'une 
Manière  fort  obligeante ,  6c  avoient  ordonné  qu'on  leur  paiàc  mcontinent  qua- 
rante Mille  Livres  ;  nos  Députés  leur  remettant  les  vieilles  Affignations  qui 
nous  avoient  été  accordées  pour  une  pareille  Somme  :  mais  qu'à  l'Egard  du 
Rembourlément  qu'ils  avoient  demandé  qu'on  leur  fit ,  des  Années  pallées ,  en 
afllgnant  fur  certames  Tailles  les  Sommes  qui  nous  étoient  diiés ,  ces  Meffieur» 
avoient  répondu  qu'on  ne  pouvoit  pas  leur  faire- raifonnableinent  une  telle  De- 
mande   £v  qu'ils  ne  voioient  pas  pour  quel  Sujet  ils  nous  l'accordcroicnt . 
XVI 
La  Province  à^ Anjou  demanda  que  l'Univerfité  de  Saumttr  ne  fût  pas  plu3 
long-tems  deftituéc  de  Profcfleurs  en  Théologie  ,  mais  que  l'on  tâchât  par  quel- 
ques Moicns  d'y  envoier  Monfieur  Cameron^ic  de  le  faire  le  plutôt  que  l'on 
pourroit  :  Monficur  le  Commiflàire  &   Député  pour  Sa  Majeftê  à  ce  Synode 
déclara  que  la  Volonté  du  Roi  étoit  que  ces  deux  Meffieurs ,  Mr.  Gilbert  Frini- 
rofe  6c  Mr.  Jean  C  amer  on, {broient  exclus  de  tous  les  Ohces  Publics  ,  foit  de 
Pafteurs  dans  nos  Egliies ,  ou  de  Profelîcurs  dans  nos  Univerfités  de  ce  Roiau- 
me ,  non  pas  à  Caufe  de  leur  Nation  comme  étant  Etrangers ,  m.ais  pour  quel- 
ques Raifons  particulières  d'Etat ,  qui  rcgardoicnt  le  Service  de  Sa  Aifajefié. 
Et  Monfieur  Galland  nous  prefenta  les  Lettres  de  Sa  Majeflé  écrites  de  fa  pro- 
pre Main  ,  6c  fignées  Z.o«/V ,  6c  un  peu  plus  bas  de  l  O mente  ,  datées  du  vint- 
cinquiême  du  preient  Mois.     L-'Ailcmblée  connoiilant  donc  que  telle  étoit  la 
Volonté  de  Sa  Adajeflé,  ne  voulut  pas  opiner  s'ils  continu eroient  dans  leur 
Miniftcre,  ou  non  ,  mais  députa  les  Sieurs  Cû«/^i  Minillre  de  l'Evangile,  6c 
du  Bois ,  6c  St.  Martin  ^Anciens ,  avec  MoJifieur  de  Aïontmartin  Député  Ge- 
neral ,  pour  porter  une  Requête  à  Sa  Majefie  de  la  Part  de  cette  Aflemblée , 
par  laquelle  on  le  fupiieroit  très  humblement,  de  vouloir  donner  Ordre  que  nos 
Minillres  pûflcnt  recueillir  le  Fruit  des  Fromcflès  qu'il  nous  avoir  flûtes  de- 
puis peu  de  tcras. 


CHA- 


TENUACHARENTON.  2^9 

CHAÏ'ITREXV. 

Au  Sujet  àe  Monfîeur  Cameron  ,  &  du  Jefmte  Arnoux. 

ON  ne  peut  pas  dire  le  Sujet  pourquoi  le  Roi  de  France  en  vouloit  tant  à 
Monficur  Cameron  ,  c'eft  pourquoi  on  ne  mettra  pas  ici  des  Conjectures  ; 
car  comme  elles  pourroient  être  julks,  elles  pourroient  aufli  ne  l'être  pas.  Si 
Monfieur  Cameron  a  eu  Deflein  d'alier  les  Religions  Protellante  6c  Papille,  on 
ne  peut  pas  néanmoins  dire  qu'il  ait  été  Papifte,au  contraire,  il  étoit  très  éloigné 
de  cette  Doélrme  6c  de  ce  Culte:  mais  il  avoit  choqué  les  Je  fuites  \  cepen- 
dant il  ne  l'avoit  pas  fait  à  un  tel  Point  comme  Monfieur  Primrofe  fon  Cole- 
gue  &  Compatriote ,  qui  fut  obligé  de  quitcr  Bordeaux  &  la  France ,  au  lieu 
que  Mr.  Cameron  fut  reçu  enfuite  à  la  Chaire  de  Profeflèiu'  en  Théologie  dans 
l'Univerfité  de  Montauban. 

Le  Père  Arnoux ,  Jefuite ,  prêchant  devant  le  Roi  8c  la  Reine  &  la  Cour  de 
France ,  un  jour  de  Pentecôte  de  l'Année  1619.  dans  le  Château  à^Amboifet 
entreprit  une  Chofe  auffi  impoilîble  que  de  blanchir  un  Morc,en  ce  qu'il  voulut 
cfacer  de  fa  Société  cette  Tache  inefaçable ,  à  lavoir  que  fes  Cafuites  difcnt  qu'il 
eft  permis  pour  de  certaines  Railbns  de  tuer  fon  Roi  .Q.z  Je  fuite  auroit  voulu  le  tirer 
d'Afaires  d'une  Manière  ou  d'autre  avec  cette  Hardiellè  qui  cil  fi  naturelle  aux 
R.  R.  P.  P.  de  cette  Société.  11  allûra  cet  Auditoire  Roial.avcc  la  plus  grande 
Confiance ,  que  leur  Eglife  ni  les  Pères  àe  leur  Société  n'avoicnt  jamais  crû  ni 
avancé  que  les  Sujets  pûllcnt,lbus  aucun  Pretexte,avoir  Droit  de  fe  révolter  con- 
tre leur  Souverain,  que  bien  loin  de  là  ils  anathematifoient  tous  ceux  qui  cnfei- 
gnoient  ou  prechoient  que  l'on  pût  avoir  aucun  Sujet  de  mettre  a  mort  fon  Roi  ; 
êc  qu'ils  anathematifoient ,  autant  qu'il  étoit  en  eux ,  ceux  qui  confeilloient  les 
Rebellions,  ou  qui  en  étoicnt  les  Partifans,  ou  qui  donnoient  Aflîftance  aux 
Rebelles.  Sa  A/ajefle'^  tout  cet  Uluftre  Auditoire  furent  extrêmement  rejoliis 
d'une  Déclaration  fi  ouverte  du  Jefuite ,  &  foitircnt  du  Sermon  très  contens  Sc 
très  édifiés  ,  comme  ils  le  témoignèrent  :  2c  Sa  Majefté  dit  en  Public  qu'il 
avoit  grande  Raifon  d'être  fatisfiiit  des  Pères  de  la  Société ,  &  que  le  Perc  Arnoux 
venoit  de  condanncr  fort  pleinement,  &  au  Nom  de  toute  fa  Compagnie ^c  Livre 
de  Mariana  :  Monfieur  Pnmrofe  le  trouva  prefent  à  ce  Sermon ,  &  frémit  de 
tout  fon  Cœur  d'entendre  ce  Jefuite  abufer  avec  tant  de  Licence  du  bon  Na- 
turel du  J?o«,  &:  de  voir  que  ce  Prédicateur  s'aplaudiilbit  de  pouvoir  ainfi  en 
impofer  à  fes  Auditeurs  trop  crédules,  par  fes  Equivoques,  qui  étoient  d'ail- 
leurs aflés  groffieres.  Surquoi  il  pria  Monfieur  de  Modene  ,  qui  lui  écoit 
entièrement  inconnu,  dans  ce  tems-là,  de  demander  au  Père  Arnoux  fi  le  Frè- 
re Jacjues  Clément ,  qui  ,  avec  un  Poignard  empoifonné,  perça  les  Entrailles 
du  Roi  Henri  Troifiême,  qui  étoit  un  Prince  excommunié  par  le  /'<?/!r,avoit  tué 
fon  Roi  ?  &  fi  le  Pape  excommunioit  Sa  Alajefié  à  prefent  régnante ,  &  qu'il 
déclarât  le  Roi  dechù  de  fon  Roiaume,  fi  leurs  R.  R.  voudroient  reconnoitrc 
Loii!sTreiz.iême  poux  leur  Rci  ^  ÔC  fi  un  Aflàfiîn  comme  Jean  Chaftel,  P terre 
Barrière  ,  ôc  Fra^içois  Ravaillac ,  tous  Difciples  des  Jefuites  ,  atcntoit  fiu  la  Per- 
L  1  5  foauc 


a;o         XXIV.    SYNDDR    NATIONAL 

fenne  du  Roi ,  ûp  $epmé  le  veudi'ojE  fonutllre  èi  ftmdiêmatifei'»eQmme  eeupa- 
ble  du  Crime  de  Haute  Trahifbn  au  fu]  lèmç  Degré  ^  poijr  avoir  ofc  lever  fcs 
Mains  Ivinglantes  fur  l'Oint  du  Seigneur  ?  Ceux  qui  étoient  auprès  comprirent 
auflî-tot  la  Fourberie  &  l'Equivoque  du  fefttite  qui  les  avoit  dupés  ;  car  il  nç 
put  répondre  à  la  Demande  de  ce  Miniilre  Protellant.  Mais  quoi  que  le  Jefuite 
ne  pi.it  pas  répliquer  :i  ics  Argumens ,  il  trouva  cependant  le  Moicn  &  l'Occa- 
fion  de  lui  rendre  la  pareille ,"  &  de  fe  vanger.  Ce  fut  lui  qui  folicita  le  Parle- 
ment de  Bordeaux ,  &  qui  en  obtmt  un  Décret,  {lar  lequel  il  étoit  ordonné  que 
ceux  qui  n'ctoient  pas  nés  dans  le  Roiaume  ne  pourroient  pas  être  Miniftres  en 
France.  Monfieur  Gilbert  Primrofele  voiant  donc  par  là  dcpoflèdé  de  fon  Egli- 
fe,  pafi'a  en  Angleterre,  &  fiit  élu  PaÛeur  de  l'Egliie  Françoife  de  Londres^ 
où  il  exerça  le  Minillere  jufqu'à  l'a  Mort.  Son  Petit  Fils  lui  a  fuccedé  quelque 
tems  après ,  dans  le  même  Ofice  Paftoral.  Voies  cette  Relation  dans  la  Page 
75.  6c  jô.  de  fon  Vmegyriqm,  dit  très  Grand,  &u-ês  Pmjfant  Seigneur  Charr- 
ie) Prtnce  de  Galles. 

CHAPITRE    XVI. 

yln  Sujet  des  Ajfemblées  Politiques  des  Mimftres, 

LE  Seigneur  Galland  demanda  que  dans  la  fuite  les  Pafteurs  ne  pufl'ent  pas 
être  Députés  aux  Ajfer/thlées  Pcliticjuts  :  déclarant  que  tel  étoit  le  Plaifir  de 
Sa  Majefié ,  qui  leur  avoit  été  exprelVément  notifié  dans  les  Lettres  écrites  -à  ce 
Synode.  Surquoi  chacun  opina  qu'il  faloir  entièrement  fe  foumcttre  aux  Com= 
mandemens  de  Sa  Majefié ,  &  que  l'on  infereroit  les  dites  Lettres  dans  les  Ac- 
tes de  ce  Synode, comme  il  nous  avoit  été  enjoint;  elles  étoient  caite§  en  ces 
Termes. 

DE    PAR    LE    ROI. 

«'  'C  E  A  L  &  bien  Ame  ,  Nous  vous  avons  fait  connoitrc  ci-dcvant  quelle 
M  *  ^^^^^  Nôtre  Intention  touchant  les  Miniftres  Etraiîgcrs  qui  font  à  prefent 
5,  en  Ofïce  dans  les  Eglifcs  de  Nôtre  Roiaume,  A:  en  particulier  touchant  ces 
„  deux  Eeoffois ,  les  Sieurs  Primrofe  6c  Cameron  ,  auparavant  Mmiilres  de  nô- 
„  tre  Ville  de  Bordeanx.  Et  parce  que  dans  Iti  dernière  que  vous  nous  avés 
,,  envoiée,vous  nous  marqués  que  l'on  fait  naître  quelques  Dificultés  fur  ce  Su- 
„  jet  5  c'eit  pourquoi  nous  vous  repetons  une  fccoîjde  fois,  que  Nôtre  Volonté 
„  &  Nôtre  Rcfoluiion  eft  que  Icfdsts  Primrefe  &:  Canttrtn  ne  feront  ni  l'un  ni 
Il  l'autre  emploies  en  aucune  Manière  dans  les  Oficcs  Publics  de  Miniilres, 
j,  dans  les  Eglifcs  v  ou  de  Miniftres  &  l'roliîlîcurs  dans  It^s  Eglifo;  &  Univcrfi- 
^,  tés  de  In  Religion  Reformée  en  Fra>iet^  :  non  pas  tant  à  Caufe  outils  font 
„  étrangers,  mais  particuliercm.ent  pour  des  Rai  fons  qui  regardent  Nôtre  Ser- 
,^  vice. De  plus  NOUS  les  empécherés , (pour  cette  Raifon  que  leur  Synode  a  fait 


TENU    A    CHARENTON.  271 

un  Canon  contraire  à  laDéfcnfe  que  Je  leur  avois  notifiée  par  vous}de  députer 

des  Minières  aux  Affemhlées  Politiques, ^^xcs.  que  la  Vocation  du  Minillere  ell 

d'une  autre  Nature ,  &  que  de  pareilles  Deputations  doivent  neceflàirenient 

les  diilraire  de  leur  Emploi,  fi  elles  ne  les  éloignent  pas  tout-à-£ùt  des  De- 

"  voirs  de  leurs  Fonétions  Spirituelles.     Et  au  Cas  qu'ils  fallent  quelques  Di- 

','  fidultés  d'obéir  à  nos  Commandemens ,  vous  leur  focs  entendre  qu'ils  Nous 

obligeroient  de  Nous  fcrvir  d'autres  Moiens  pour  cela ,  Ibit  en  iailant  des  De- 

'i  clarations  Publiques  contr^eux,  ou  bien  en  envoiant  des  Ordres  en  Nô- 

^,  tre  Nom    pour  les    empêcher    de    tenir  ces  ylfj emblée  s.    Cependant  nô- 

,,  tre  Intention  n'efl  pas  d'exclurre  de  ces    Ajfemblées  Politiques  les  Minières 

„  des  Villes  oii  elles  s'allcmbleront  :  Mais  ISlous  voulons  que  ce  que  Nous 

„  vous  faifons  favoir  à  prefent  Ibit  inlcré  dans  le  Rcgître  de  votre  AiVcmbléc, 

„  afin  que  nul  n'en  prétende  Caufe  d'Ignorance,  en  Cas  que  l'on  y  contre- 

„  vienne  :  Parce  que  telle  ell  Notre  Volonté  ,  &  Notre  bon  Plaifir.     Donné 

,,  à  St  Germain  en  Laie  le  zj.  de  Septembre  de  l'An  Mille  fix  cens  vint  trois- 

„  Sif^né  Louis  ,  &:  plus  bas  l'Omeme ,  &  la  Sufcription  étoit ,  A  notre  Fe\il& 

,,  Amé  Confeiller  dans  Notre  Confeil  d'Etat  ,  &  Confeil  Privé  ^  àr  Procureur 

,,  General  foitr  Notre  Gouvernement  de  Navarre,  le  Seigneur  GAXiXià  Notrs 

„  Commijfaire  au  Sjnode  de  Charenton. 

Article  I. 

De  quelques  Faits  Puyticuliers. 

Le  Synode  étant  informé  que  le  Notaire  Public  qui  avoit  reçu  la  Procura- 
tion que  nous  avions  donnée  aux  Sieurs  Durand,  Me''irez.At ,  &  Aîajfovts.Big- 
got  &  de  VAunat ,  avoit  omis  par  Inadvertance ,  de  révoquer  les  Lettres  de 
Procuration  que  les  Synodes  Nationaux  precedens  avoicnt  accordées ,  en  vue 
de  recouvrer  les  Arrérages  qui  étoient  dûs  à  nos  Eglifes  par  Monileur  Pâlot: 
ledit  Synode  déclara ,  comme  il  vouloit  le  déclarer  une  feconde  fois  s'il  étoit  ne- 
ceflairé ,  qu'il  eftimoit  nulles ,  Sc  invalidoit  toutes  les  Lettres  de  Procuration 
qui  avoient  été  accordées  ci- devant  à  qui  que  ce  fût,  par  nos  Synodes  Natio- 
naux. 

II. 

Cette  Aflcmbléc  defirant  que  tous  les  Synodes  Nationaux  fuivans  pûllcnt 
avoir  une  Connoiflance  particulière  du  Nombre  des  Paftcurs  emploies  au  Ser\  i- 
ce  des  Egliies  de  ce  Roiaume,  ordoraa  que  l'on  fcroit  dès  à  prefent  un  Catalo- 
gue des  Noms  &  Surnoms .  tant  des  r.liniftres  qui  étoient  actuellement  dans  le 
Miniikre,  que  de  leurs  Eglifes,  comiiieaiiffi  des  Miniftres  Déchargés ,  &dcs 
Eglifes  Vacantes  ;  lequel  Rôle  feroitjoînt  aux  Actes  Originaux  de  ce  Synode, 
&  gardé  par  la  Province  qui  auroit  le  i^nvilege  de  convoquer  le  Synode  Nar.o- 
nal  fui  vaut;  ce  qui  fe  pratiqueroit  fuccelUvement  à  l'Egard  des  autres  Synoces 
Nationaux  qui  fuivroient  :  &  on  enjoignit  à  tous  les  Députés  des  Provim  es 
d'aporter  avec  eux  les  Noms  &  Sunwms  de  chaque  Minilbe  qui  étoit^  aduclle- 
lement  emploie  au  fiiint  Minillerc ,  dans  leur  Département  reliieCtif  ;  &  afin 

que 


27:  XXIV.    S  Y  NODE  N  ATÏON  A  L 

que  cela  fe  fit  plus  loigneufcment  £c  plus  exactement,  lefdits  Députés  turenc 
cliargcs  d'aportcr  en  même  tems  les  Actes  de  leurs  Synodes  Provinciaux,  fouf- 
crits  &  atcftés  par  les  Modérateurs  de  chaque  Province. 
III. 
Les  Sieurs  Cottihi  Pafteur ,  Se  du  Bois  St.  A/artin  Ancien  ,  qui  avoient  été 
Députés  vers  Sa  A'îajejié ,  pour  la  fuplier  très  humblement  de  la  Part  de  cette 
Aflcmblée,de  foufrir  par  un  Efet  de  fa  Bonté ,  que  Monfieur  du  Moulin  Paf- 
teur de  l'Eglife  de  Paris, ^^^xl  revenir  dans  ce  Roiaume ,  &  qu'il  fût  rendu  à  fon 
Troupeau,  8c  exerçât  fon  Miniftere  comme  auparavant ,  &  que  Meilleurs  de 
Trimrofe  &  CMueron  fuflcnt  auflî  rétablis  ,  l'un  dans  l'Eglife  de  Bordeaux ,  &; 
l'autre  dans  l'Eglife  de  Smmur ,  dans  lefquelles  ils  ctoient  Palkurs  &  Protlf- 
fenrs  :  Ces  Meflleurs  étant  revenus  de  la  Cour  raporterent  que  Sa  Majeflé  les 
avoit reçus  avec  fa  Bonté  accoutumée,  &  que  leur  aiant  donné  Audience,  le 
JRoi  leur  avoit  fait  dire  par  Monfieur  le  Chancelier  qu'il  avoit  été  fatisfait  de  leur 
Mellàge  ;  mais  qu'ils  dévoient  informer  l'Allèmblée,  que  pour  plufieurs  Rai- 
fons  (  dont  nous  ferions  très  contens  s'il  nous  les  declaroit  )  Sa  Aîujejté  ne  vou- 
loit  pas  permettre  que  lefdits  Miniftres  ,  dn  Moulin ,  Primrofe ,  6c  Cameron, 
demeuralfent  dans  ce  Roiaume  ;  Sc  que  puis  qu'ils  fivoient  la  \'"olonté  du  Roi, 
de  fa  propre  Bouche  même  ,  &  parce  qu'il  en  avoit  écrit  de  fa  propre  Main ,  Sa 
Majefié  ne  vouloit  pas  qu'on  y  répliquât.  Que  cependant  à  Caufe  de  leurs  très 
humbles  Demandes,5ii  Majefié  permettroit  que  ces  Minillrcs  reftaflènt  dans  le 
Roiaume,  mais  avec  cette  Condition,  qu'ils  n'exerceroient  pas  l'Ofice  Pafto- 
ral  :  Que  néanmoins  les  Chofes  pourroient  changer  .avec  le  tems ,  &  que  l'on 
feroit  tout  ce  qui  feroit  poffible  pour  les  contenter. 

CHAPITRE    XVII. 

Contenant  quelques  Remarques  fur  le  dernier  Article  précèdent. 
Article   I. 

LA  Raifon  pourquoi  le  Roi  de  France  avoit  conçu  tant  dTndignation  contre 
Monfieur  du  Mettlin  ,  cS;  pour  laquelle  il  ne  voulut  jamais  permettre  qu'il 
fût  admis  au  Miniikre  de  l'Eglife  de  Paris ,  ni  d'aucune  autre  Eglilé  ou  Uni- 
verfité  de  ce  Roiaume  ,  étoit  parce  que  lore  que  Louis  Treiz^^iême ,  par  l'Avis 
du  Cardinal  de  Richelieu  Ion  fidèle  Coadjuteur  dans  les  Afaires  d'Etat ,  comme 
il  fe  nommoit  lui-même ,  eût  entrepris  de  ruiner  toutes  les  Eglifes  Reformées 
de  France ,  Monfieur  du  Moulin  avoit  écrit  une  Lettre  à  Jaques  Premier  Roi 
de  la  Grande  Bretagne ,  (  lequel  aimoit  &  eilimoit  ce  favant  Miniftve  )  dans  la- 
quelle il  faifoit  lavoir  à  Sa  Majefié,  que  non  feulement  les  Yeux  de  toutes  les 
Eglifes  Reformées  de  France  étoient  fur  lui ,  pour  implorer  fon  Secours  .dans 
leurs  Detreflcs ,  mais  aufîl  que  toutes  les  Eglife$  Protellantes  de  V Europe  le  re- 
gardoient  comme  leur  Protecteur.     Cette  Lettre  fut  rendue  au  Roi  faques,  mais 

elle 


TENU    A    CHARENTON.         275 

cHe  tomba  par  hazard  enti-e  les  Mains  du  Duc  de  Buckingham ,  qui  l'envoia  en 
Original  au  Roi  de  Fratice  :  lequel  ne  l'eut  pas  plutôt  reçue  qu'il  envoia  incon- 
tinent des  Ordres  pour  emprifonner  Monfieur  du  /k/ouûn  ,  Idquels  ne  furent 
pas  exécutés  fi  diligenment ,  &  fi  lecretemcnt,que  Monfieur  du  MouUn  n'en  fût 
averti ,  par  des  Amis  qu'il  avoit  à  la  Cour ,  &  il  ne  manqua  pas  de  fortir  au  plus 
vite  du  Roiaume  de  France  :  il  le  retira  à  Stdan ,  petite  Principauté  dont  le 
Maréchal  Duc  de  Bantllon  étoit  Souverain ,  &  il  fut  apellé  enfuite  à  l'Ofice  de 
Pafteur  &  Profefleur  dans  l'Egliie  &  Univerfité  de  ladite  Ville,  oia  il  demeura 
le  refte  de  les  jours,  6c  où  il  mourut  âgé  de  quatre -vints  dix  Ans  l'Année 
1650. 

//  a  mis  au  jour  les  Ouvrages  fvivans. 

I.  Tetri  Molinai  Elementa  Logica,  inOftavo,  Lugduni  Batavorum  ifg6. 
160^. 

II.  Meditatio  in  Ffilmum  113.  adverfus  Jacobum  Perronium  Epifcoptm 
Eburonifenfem ,  in  Oétavo. 

III.  De  Peregrinatîone  &  Altaribus  ,   in  Oftavo. 

I V.  De  Monurchia.  Temforali  Pontifieis  Romani,  Londini  1 6 1 4, .  in  Oftavo^ 

V.  Narré  de  Li  Conférence  Ferbale  &  par  Ecrit  tenue  entre  Monfieur  du  Mon- 
lin  &  Monfieur  Bcze  ,   1 6ox.  in  Oétavo. 

V  I.  AcrotIJement  des  Eaux  de  Stloè',pour  éteindre  le  Feu  du  Pfirgatoire  dr 
noier  les  Satisfailions  Humaines  &  les  Indulgences  ,  à  la  Rochelle  1 604  in 
Oaavo. 

VII.  Défenfe  de  la  Foi ,  four  Jaques  Premier  ,  Roi  de  la  Grande  Bretagne, 
à  la  Rochelle  1 604.  in  Oélavo. 

VIII.  Trente  deux  Demandes  propafees  par  le  Père  Coton,  avec  les  Soin- 
tiens  :  &  foixante  quatre  Demandes  propofces  en  Contrechange ,  à  la  Rochelle 
161 7.  in  Octavo. 

I  X.  Véritable  Narré  de  la  Conférence  entre  les  Sieurs  du  Moulin  é'  Gontier, 
en  Avril  i  èoc).  in  Oélavo. 

X.  Théophile,  ou  de  l' Amour  Divin  ^  à  la  Rochelle  ,  1 609.  in  Duodecimo.' 

X  I.  Heraclite ,  ou  de  la  Vanité  &  Mi  fer  e  de  la  Vie  Humaine ,  1 609.  in  Duo- 
decimo. 

Xli.  Apologie  pour  la  fainte  Cène  du  Seigneur  ^  contre  la  Prefence  Corporelle 
dr  /'2  Tranjjubfiamiation ,    1 6 1  o-  in  Oélavo. 

XIII.  Accomfliffement  des  Profeties.  Livre  dans  lecfuel  font  expofées  les  Pro- 
feties  de  P Ecriture  Sainte ,  concernant  le  Pontife  Romain  &fon  Siège ,  à  la  Ro- 
chelle 1 6 1 1 .  in  Oélavo. 

XIV.  Ail  ions  de  Grâces  du  P  Gontier,  au  R.  P.  Revifeur,  pour  avoir 
entrepris  fa  Défenfe  contre  le  Sieur  du  Moulin  ,  &  répondu  a  fes  Demandes  tou- 
chant PAntiaiiiité ,    161  a.  in  Oélavo. 

X  V.  Le  Saint  Revetl  Spirituel,  à  la  Rochelle  in  Decimo  fexto. 
XVI.  Défenfe  de  la  Confejfion  des  Eglifes  Reformées  de  Fx^nœ, contre  les  Ac- 
cufations  du  Sieur  Arnauld ,  à  Charenton  1 6 1  7.  in  Oélavo, 

Ton^  IL  Mm  X\ai.  De 


274  XXIV.  SYNODE  NATIONAL 

X  V I  r.  De  la  ToMte-Paijfance  de  Dieu  &  de  fa  Volonté ,  à  la  Rochelle  1 6 1  -. 
n  Oclavo. 
X  V  1 1  r.  Lettres  a  Aieffieurs  de  l'Eglife  Romaine,   1 6i  i .  in  06tavo. 

XIX.  Véritable  Narré  de  la  Conférence  entre  les  Sieurs  de  Raconis  &  du 
MouYm  Profejfeftr  en  Théologie ,   à  la  Rochelle  1618.  in  Oclavo. 

XX.  Bouclier  de  la  Foi,  ou  Défenfe  de  la  Confejjion  de  Foi  des  Eglifes  Refor- 
mées du  Roiaiime  de  Vy^xnce,,  contre  les  Objetlions  du  Sieur  Jean  Arnoux ,  àCha- 
lenton  161S.  &  À  Sedan  i6iz.  in06tavo.  Tranflaté  en  Anglois  ,  in  Quarto. 

X  î^  !•  Confeil  Fidèle  &  Salutaire .  fur  les  Mariages  des  Perfonnes  de  Reli- 
gion contraire,  à  Chaicnton  1619.  in  Duodecimo  (^  in  06Vavo. 

XXII.  Lettres  écrites  a  un  de  fin  Troupeau  ,  fur  L  Calamité  prefente,i6zi . 
in  Oclavo. 

XXIII.  Répcnfe  a  cjuatre  Demandes  faites  par  tm  Gentilhome  du  Poitlou, 
a  Sedan  1623.  in  Odavo. 

XXIV.  Sermon  fur  le  neuvième  Chapitre  is^i?  Daniel  ,  Verft  premier  ^  jttf- 
qu'au.  neuvième  ^  à  Sedan  16x3.  in  Dccuno  fèxto. 

XXV.  Elemens  de  Logique ,  à  Sedan  i  618.  in  Oclavo ,  à  Paris  1624.  in 
Duodecimo  6c  in  Vigcfimo  qiiarto. 

XXVI.  Elewens  de  la  Phtlofophie  Morale,  à  Sedan  1624.  in  Duodccim© 
GT  in  Vigcfimo  quarto. 

XXVII.  Du  Comhat  Chrétien,  ou  des  AfliB.ions ,  a  Meneurs  de  l'EgUfe 
Reformée  de  Pans ,  à  Sedan  1622.  in  Duodecimo. 

X  X  V  II 1.  Réfutation  df  la  Réplique  du  Cardinal  du  Perron ,  in  Folio  & 
in  Quarto. 

XXIX.  Dialogue  Rufiique  ,  en  deux  Parties,  in  OiSlavo  &  in  Duodecimo. 

XXX.  fuge  des  Coiitroverfes ,  m  Oclavo  ,  deux  Volumes. 

XXXI.  Hyperafptfles  ,  feu  Defeiifir  Verttatts,  in  Oclavc. 

XXXII.  Anatomia  Armeniantfmi ,  in  Quaito. 
X  X  X  I  1 1.  Vates ,  in  Och^^  o  &  in  Qirarto. 

XXXIV.  Opéra  Philofophica  ,  Logica  ,   Moralia  ,   Philica  ,    in  Oftavcr. 

XXXV.  La  l'htlofophie,  Logique,  Aforale &  Phifque -,  in  06lavo. 

XXXVI.  Eclaircijfement  de  la  DoElrine  Salmurienne ,  in  06lavo. 

XXXVII.  Lettres  de  Réconciliation  a  Monfieur  Amiraut ,  in  Oélavc. 

XXXVIII.  Opofnion  a  la  Parole  de  Dieu,   in  Otlavo. 

XXXIX.  Journal  des  Capucins ,  in  Oftavo. 

XL.  InfiruUions pour  con fêler  les  Afalades  ;  in  OÊtavo  &  in  DucuCcimo, 

X  L  1.  Vocation  des  Pafieurs ,  in  06lavo. 

X  L  1 1.   Nouvelle  Brigue  pour  le  Bâtiment  de  Babel ,   in  Oclavo. 

XLIII.  Examen  du  Livre duV^.  P.  L.  Jofeph  ^1?  Morlais  Capucin,  in  Oc- 
tavo. 

XL  IV.  Examen  de  U  DoBrine  de  Meffieurs km\x\\xà  &  Teflard  ,  in  Oc- 
tavo. 

X  L  V.  Trois  Sermons  faits  en  prefence  dis  Capucins ,  in  0£lavo. 

X  L  VI.  Dix  Décades  de  Sermons ,  in  Decimo  fexto. 

X  L  V  II.  Tefiament  d'une  Mère  a  fin  Enfant  à  uxitre ,  in  Odavo. 

XLVIII.  Vie 


T  E  N  U    A    C  H  A  R  E  N  T  O  N.  27^ 

XLVîII.   rie  de'Leon  Premier ,  &  de  Gïcgpiïc  Premier  ,  in  Odavo. 
X  L  i  X .  Prières  de  du  Moulin ,  in  EXiodecimo 
L.    Qitatrains  Grecs ,  Latins  cr  François ,  in  Odbavo. 
L I.  Anatomia  Miff^  ,  in  Duodecinao. 

LU.  VjintibctrbAre ,  ou  du  Langage  Inconnu  ,   in  Odavo  &  in  Duodc- 
dmo. 

L  I  r  r.  Tconomachus ,  in  Duodecimo. 
LTV.  DeCopiitione  Det ,  in  Vigefimo  quarto. 
LV.  ^nfiification  contre  les  Impoftftres  de  Ù\mbo\irg,  in  OdâVO. 
LVI.  Aaatomie  du  Livre  de  CoeffczeiiU,  in  Odavo. 

LVII.  Lettre  a  Monfieur  Drelincomt ,  toftchant  le  Sieur  de  Villeneuve  ^  in 
Odavo. 

L  V  I  1 1.  DePcenitentià  ,  in  Odavo. 
LIX.  Traité  des  Traditions'Rjom'àmts  ,  in  Odavo, 
LX.  TbefesTbeoloiica  de  NuttfraEcclefta ,  Sedanii6li.  in  Quarto. 
LXI.   De  Ecclefia-vijtbilis  Dignitate  ^  bedani  1622.   in  Quarto. 
LXII.  De  Notts  vera  Ecclefia ,  Sedani  162  a.  in  Quarto. 
LXIir.  DeObedtef)tiu& l'otefiat^,  nec non. de Foto  Obedienti*  Monnfl:ic*, 
Sedani  16x5.  in  Quarto. 

L  X  1  V  Ode  dédiée  a.  U  Mémoire  de  Feu  Monfienrle  Duc  de  Bouillon,  Prin^ 
et  Souverain  de  Sedan  ,    à  Sedan  1625 .  in  Quarto. 

L  X  V.  Lettre  a.  Monfieur  de  Ballac,    1653.  '"  Odavo. 
L  X  V  I.  Réponfe  a  U  Lettre  de  Monjieur  de  Ballac  ,    1  6^5.  in  Odavo. 
LXV^ir.  Lettre  k  Monfieur  de  la  Milletiere,  à  Sedan  1655'.  in  Odavo. 
L  X  V  1 1 1.  Seconde  Lettre  a  Monfieur  de  la  Milletiere ,  a  Sedan   1638.  in 
Odavo. 

LXiX.  Oratio  de  Laudibus  Theologia ,  Sedani  1619.  in  Decimo  fexto. 
L  X  X.   Anatomie  de  Li  Mejfe  ,  oit  il  ejl  montré  qu'elle  eft  contraire  a  la  Paro- 
le de  Dieu ,  à  Sedan  1 63  6  in  Odavo. 

L  X  X I.  Deuxième  Partie  de  CAnatomie  de  la  Mejfe  ,  en  François  &  en  La- 
tin, à  Sedan  1659.  in  Odavo. 

L  X  X 1 1.  Le  Capucin ,  Traité  dans  leijHel  eft  écrite  POrigine  des  Capucins  & 
leurs  Fœux  ^  Règles  &  Difcipline ,  à  Sedan  1641.  in  Odavo. 

L  X  X  1 1 1.  Aleàitation  four  [e  préparer  a  là  fainte  Cène,  à  Charenton  1 643. 
in  Duodecimo. 

LXXIV.  P.  Molinxi  &  Mofis  AmmXdii, adverfus  Fridericum  Spanhe- 
mium,  Librijudicum  ,  feu  ^ro  Dei  Mifericordia  çir  SapientiaO'  J-uftitia^Apolo- 
gia ,  Roterodami  1649  in  Odavo. 

LXXV.  Exhortation  faite  a  fes  Enfans ,  peu  de  temj  avant  fi  Mort,  i 
Charenton  165-8.  in  Odavo. 


Mm  a  CHA- 


27<3  XXIV.    SYNODE    NATIONAL 

CHAPITRE    XVIII, 

Matières  Particulières. 

Ar  T  I  CLE   I. 

LA  Province  du  PolBou  demanda  que  Monfieur  Ferrand,  Pafteui*  de  l'E^ifë 
de  St.  Cla/tde,  pût  être  joint  à  Ion  Synode ,  parce  que  les  Eglifes  de  Cham- 
fagne- Mouton  ,  8c  de  Courcilles ,  qui  font  de  la  Dépendance  de  ladite  Provin- 
ce ,  compofent  au  moins  les  deux  Tiers  de  fon  Auditoire  :  mais  les  Députés  de 
Xaintonge  s'y  opoferent ,  parce  que  leur  Province  avoit  entretenu  ledit  Ferrand., 
Pavoit  reçu  au  facré  Miniftere ,  6c  pelenté  à  l'Egliie  de  St.  CLitide  ;  &  à  Caufe 
que  les  deux  autres  Eglifes  s'étoient  jointes  de  leur  propre  mouvement  à  leur 
Province.  On  liât  les  Lettres  de  l'Eglile  de  St.  Claude  ,  qui  declaroient  qu'on 
ne  pouvoit  pas  la  feparer  de  la  Province  à^/lngoumois  ;  mais  que  s'il  faloit  qu'el- 
le fût  feparée ,  elle  fouhaitoit  plutôt  d'être  unie  aux  Eglifes  de  Champagne- 
Mouton  6c  de  Courcilles ,  au  Cas  qu'elles  demandalfent  que  iMonfieur  Ferrand  y 
allât  pour  les  fervir  :  Cette  Aflemblée  décréta  qu'auffi  long-tcms  que  ces  Egli- 
fes rerteroient  unies  enfemble ,  elles  feroient  réputées  Membres  de  la  Pro\ince 
de  Xaintonge  ^  Sc  que  lors  que  la  Province  du  Poitiou  pourroit  donner  un  Mi- 
nière à  chacune  des  Eglides  de  Cham]>agne- Mouton  &  de  Courcilles ,  ou  un.pour 
les  deux ,  alors  çHes  retourneroient  à  la  Province  du  PoiRoh  ;  &  dans  ce  Cas- 
là  ,  le  Minillere  de  la  fainte  Parole  de  Dieu  8c  des  Sacremens  pourroit  être  fixé 
dans  l'Eglife  de  S^.  Claude,  dont  la  Province  de  Xaintonge  pourroit  prendre 
Soin  ,  &  la  pourvoir  d'un  habile  Miniftre ,  fie  prendre  auffi  Soin  que  ledit  Mi- 
niftre  fût  entretenu. 

II. 
En  Conlèquence  du  Jugement  rendu  par  l'Aflerablée  fur  l'Apel  de  l'Eglife 
de  Mefnis-Imhert  (  la  Provmce  de  Normandie  requérant  que  l'on  eût  Soin  de 
l'Entretien  de  Monfieur  5,'!/f«.v,dc{lgné  Paftcur  de  l'Eglife  de  Mefnis-  Imberr 
Si  de  Faluife)  cette  Airemblée  remit  cela  à  la  Province  qui  lui  accordcroit  ce 
qu'elle  iugeroit  à  propos;  &  défendit  à  ladite  Province  de  N^orraandie  de  char- 
ger les  Eglifes  comme  elle  avoit  foit ,  en  aflîgnant  quelque  Chofe  aux  Propofans 
avant  qu'ils  fullènt  apellés  au  Mimftere. 

III. 
Lii  Province  du  PoiSlou  demanda  que  l'Eglife  de  Rocheckouart ,  qui  avoit  au- 
trefois dépendu  de  fon  Synode  ,  mais  qui  étoit  jointe  depuis  peu  à  !a  Province 
de  \-à  Bajje-Gmenne  ,  pût  être  une  ièconde  fois  unie  à  celle  du  Poitou:  Après 
que  l'on  eût  demandé  le  Sentiment  des  Députés  de  la  Bajfe  GMi&nne  touchant 
ce  Sujet,  ils  répondirent  qu'ils  ne  s'étoient  jamais  mêlés  de  cette  Afaire,  8c 
qu'ils  ne  s'en  mèleroient  pas ,  à  moins  que  Monfieur  l'arthe ,  Paileur  de  l'E- 
glife de  Limoges,  qui  demeuroit  à  Roclt&chou.wt ,  ne  vint  refider  dans  leur  Pro- 
vince ;  furquoi  cette  Ajfembléc  o.donna  que  ledit  Monfieur  Barthe  le  retire- 
roit  dans  fon  Eglife  »  &C  que  ladite  Eglifc  de  Rochechouart  fc  réuniroit  à  la 

Pio 


TENUACHARENTON.  277 

Province  du  PotitoH ,  qui  feroit  obligée  dans  la  fuite  de  lui  fournir  un  Paf- 
teur. 

I  V. 

Le  Synode  permit  à  Monfieur  l'0«/f<i«,Pa{leur  dechargé,de  fe  retirer  dans  là 
province,  où  l'on  lui  affigneroit  fa  Portion. 
^  -  V. 

La  Province  de  la  Sajfe  Guientie  demanda  que  le  Haut  Languedoc  fût  obligé 
de  lui  rembourfer  les  Portions  qu'il  avoit  reçues ,  fous  les  Noms  de  MefTieurs 
Pereri ,  &  Cafaux ,  deux  Minillres  aduellcment  dans  le  Service  de  deux  Egli- 
fes  de  ladite  Province  :  Cette  Afiêmblée  confiderant  l'Etat  de  la  Province  du 
Haut  Languedoc,  &  le  Soin  particulier  qu'elle  avoit  eu  de  mettre  des  Miniftres 
dans  les  EgUfes  à  la  Place  defdits  Sieurs  Pereri  &  Cafaux ,  Se  que  ces  Portions 
étoient  affignées  au  Haat  Languedoc  pendant  le  tems  qu'ils  y  relleroicnt ,  &  que 
les  Sommes  que  ladite  Province  de  Isi  Baffe  Guienne  demandoiï  etoient  fort  peu 
de  Chofe,  jugea  qu'on  n'en  feroit  aucune  Reftitution. 
VI. 

La  Province  du  Haut  Languedoc  demanda  que  l'on  joignit  quelques  Eglilés 
du  Coloque  de  Nerac  à  celui  à'  Armagnac  :  Les  Députés  de  la  Bajfe  Guienne, 
dont  le  Coloque  de  Nerac  dépend js'opoferent  à  fa  Requête.  Surquoi  le  Syno- 
de ordonna  que  le  Coloque  de  Nerac  feroit  augmenté ,  &  renforce  de  plufieurs 
Eglifes  des  autres  Coloques  du  Haut  Languedoc  ,  que  l'on  lui  joindroit,Sc  lailfa 
l'Execution  de  ce  Décret  aux  Soins  de  ladite  Province. 
V  I  I. 

Monfieur  Joli ,  autrefois  Minillre  de  l'Eglife  de  Montauban,  dcpofe  de  fon 
Oficc  par  une  Sentence  du  Synode  National  à^Alais ,  pria  cette  Aiïemblée  de 
le  rétablir  dms  fon  Minifterc ,  parce  que  ledit  Synode  ne  lui  avoit  pas  fait  per- 
dre toute  Eiperance  de  rentrer  en  Once:  Après  que  l'on  eût  revu  exaétcment 
le  Jugement  du  Synode  à''Aiais,  &  que  l'on  eût  ouï  les  Députés  du  Haut  Lan- 
guedoc,  qui  déclarèrent  qu'ils  avoicnt  un  Ordre  exprès  de  leur  Province  d'in- 
tercéder pour  lui,  auprès  de  ce  Synode  ,  &  après  que  l'on  eût  produit  les  At- 
teftations  de  l'Eglife  6c  du  Confiiloire  de  Montauban  ,  &  du  Synode  du  Haut 
Languedoc  ,  par  lefquclles  on  rcndoit  un  bon  Témoignage  de  la  Vie  &  des 
Moeurs  dudit  Joli ,  comme  s'étant  toujours  bien  comporté  depuis  fi  Dcpofi- 
tion ,  &  qu'elles  tendoient  toutes  à  fon  Rctabliflement  ■,  le  Synode  jugea  qu'il 
pourroit  être  admis  une  féconde  fois  dans  l'Exercice  du  ftint  Miniftere  ;  matj 
que  cependant  ,  afin  d'avoir  des  Preuves  allûrées  de  Ça  Repentance  6c  Con- 
verfion ,  fon  Retablillêment  feroit  diferé  jufqu'à  la  Séance  du  Synode  National 
prochain. 

VIII. 

Le  Député  de  la  Province  du  Bearn  raporta  que  les  Afaires  y  étoient  dans 
une  telle  Situation,  qu'elles  ne  pcrmettoient  pas  qu'on  s'y  conformât  entière- 
ment aux  Ordres  de  nos  Eglifes  de  France ,  &  pour  cette  Raifon  il  deman- 
da qu'on  tolérât  encore  un  peu  de  tems  les  Maximes  des  Reformés  de  ladi- 
te Province  ,  le  Synode  trouva  bon  de  les  fuporter  jufqu'à  la  tenue  du  Sy- 
node National  fuivanc. 

Mm  q  îX.  Parce- 


27S  XXIV.    SYNODR    NATIONAL 

I  X. 

Parce  que  la  Province  de  la  Haute  Guieme  avoir  demandé  que  le  Pafteur 
de  l'Egliie  de  Labour^  auquel  le  Synode  National  ^jilats  avoir  accordé  la 
Somme  de  rrois  Cens  Livres  ,  pût  été  cenfé  Membre  de  ladite  Province  ,  & 
avoir  Séance  dans  Ton  Synode  ,  &:  qu'il  fût  aflujetti  pour  fon  Miniftere  à 
ladite  Province  :  Cette  Aficmblée  jugea  que  ces  Afaires  feroient  LilTecs dans 
le  même  Etat  qu'elles  étoient  alors  ,  &  qu'elles  avoient  été  auparavant  , 
jufqu'à  PAlicmblée  du  Synode  National  fuivant  ^  mais  avec  cette  Condition, 
que  la  Province  du  Bearn  feroit  rclponf.ib!e  de  ces  Sommes  :  ôc  auflî  du 
Miniftere  dudit  Pafteur,  £c  du  Succès  de  Ion  Miniftere  dans  la  Terre  de 
Labour. 

X. 

La  Province  de  X'ifle  de  France  demanda  de  quelle  Manière  on  fe  compor- 
jCeroit  à  l'Egard  de  ceux  qui  fixifoient  Profi-flion  de  la  Doârine  i^Arminius  , 
&  ceux  qui  repandoicnt  iés  Dogmes  dans  les  Converfations?  Ce  Synode  dé- 
créta que  tous  ces  Dogmatifeurs  feroient  pourluivis  par  les  Cenfures  de  l'E- 
glife  ;  Mais  qu'à  l'Egurd  de  ceux  qui,  quoi  (\\x' jirmmtetn  ,  ne  femoientpas 
leurs  Opinions  ,  nos  Pafteurs  &  Conflltoires  tàchcroient  de  les  gagner  par 
quelques  Moicns  ,  en  leur  infinuant  les  Vérités  de  la  Saine  Doclrme  :  Mais 
que  fi  au  bout  de  trois  Mois,  ils  reftoient  obftinés  dans  leurs  Erreurs  .  on 
les  retrancheroit  de  la  Communion  de  nos  Eglifcs  ,  6c  ne  foufriroit  point 
qu'ils  aprochafient  de  la  Table  du  Seigneur  avec  Nous. 

CHAPITRE     XIX. 

Expédient  pour  confencr  la  Paix  dans  les  EgUfes  Reformées. 

Article    XL 

Des  Matières  Particulières  du  Chapitre  precedens. 

LA  Province  de  Vf/le  de  France  propofa  à  cette  Aflemblée  ,  que  pour  coa- 
ferver  la  Paix  &  l'I'nion  dans  les  Eglifes  ,  6c  pour  empêcher  q'JC  la  Di- 
vifion  ne  fc  mit  parrni  nous  ,  il  étoit  neccllaire  de  trouver  quelque  Expédient 
pour  tenir  en  Bride  les  Efprits  brouillons  ,  qui  étant  trop  ataclics  à  leurs  pro- 
pres Opinions  8c  abondans  en  leur  Sens,  ne  cefioient  de  tâcher  de  corrompre 
la  Saine  Doctrine,  qui  s'dl  confervee  pure  jufqu'à  prefent  par  la  Grâce  de 
Dieu  ,  &  pour  fermer  le  Paflâge  aux  Erreurs  qui  avoient  été  condannécs  par 
le  Synode  d^yilats  :  L'Aiîemblée  reçût  favorablement  cet  Avis  de  la  Provin- 
ce de  iTp  de  France ,  &  décréta  que  tous  les  Confiftoires  ,  Coloques  ,  Sc 
Synodes  Provinciaux  ,  auroienr  un  trcs-grand  Soin  que  ce  Canon  de  la  Dif- 
iiipline  de  notre  Eglife,  touchant  l'Imprelfion  des  Manufcrits,fût  exactement 
©bfervé  ,  &  qu'auparavant  qu'on  les  portât  fous  la  Piefle  ,  ils  fuilent  loig- 

neufe- 


T  E  N  U     A    C  H-A  R  E  N  T  O  N.  279 

«cuicment  examinés  &  «prouvés  par  nos  Théologiens ,  commis  par  le  Sy- 
node Provincial  à  ce  Sujet,  dont  ils  rendroient  Compte  au  Synode  National 
fuivant.  Déplus  ,  on  enjoignit  à  tous  nos  l^ikurs,  qu'ils  eûfient  à  fc  con- 
tenir  dans  les  Bornes  de  la  limplicité  Chrétienne  dans  leurs  Ecrits ,  &  dans 
leurs  Prêches  ,  8c  qu'ils  en  rctranchaflènt  toutes  ces  Quel^ions  inutiles  que 
l'on  multiplie  en  les  (.xaminant  trop  curieufcment ,  &  qu'on  s'opofcroit  àde 
telles  Pcrfonnes  qui  entreprendroicnt  de  falfificr  h.\'erité  qui  nous  a  été  en- 
feignée  par  nos  Doéteurs  d'Heurcule  Mémoire  ,  dont  Dieu  a  béni  le  Mini- 
ftere  d'une  Façon  û  particulière  dans  ce  grand  Ouvrage  de  la  Reformation  ; 
&  que  l'on  feroit  Tur  tout  cnforte  que  clans  les  Ecrits  ou  Sermons  ,  on  au- 
roit  particulièrement  en  Vue  la  Paix  des  Egliiès  ,  la  Gloire  de  Dieu,  &  l'E- 
dification  des  Peuples. 

X  I  I. 
Monfieur  de  Buftenoâis  ,  Pafteur  des  Eglifcs  de  Maulecn  ,  Sam^uis  ,  5£ 
AJontort  ,  dans  la  Terre  de  Sorties  en  Bifcate,  lé  plaignit  à  cette  Aiiémblcc, 
que  les  Portions  qui  lui  avoient  été  accordées  par  le  Synode  de  ritri  ne  lui 
avoient  pas  été  paiées  entières  ,  c'ell-à-dirc  cxemtes  de  tous  Fraix  ,  depuis 
l'Année  1619.  quoiqu'il  eût  été  ainfi  ordonné  par  ledit  Synode;  c'cd  pour- 
quoi il  pria  qu'on  lui  paiat  ce  qu'on  lui  avoit  retenu.  Déplus  il  demanda 
encore  qu'on  lui  accordât  deux  autres  Portions  entières,  pour  ilibvenir  à  l'En- 
tretien d'un  Minirtre  pour  lefdites  Eglifes  ,  parce  qu'il  n'étoit  pas  capable  de 
les  deiérvir  toutes  lui  ieul  ;  Les  Députés  de  la  Principauté  du  ^Mr«,  furent 
ouïs  dans  leurs  Répliques  contre  ledit  Sieur  de  littjtenobis  ;  enfuite  de  quoi 
le  Synode  ordonna  que  les  Portions  que  les  Synodes  de  Fttré  Se  d^^'Uis  lui 
avoient  ailignés  >  lui  feroient  accordées  fans  en  rien  diminuer  ;  &  qu'auflî 
long-tems  qu'il  exerceroit  les  Fonélions  Paftorales  dans  ces  Eglifes,  fms  avoir 
un  Colegue  ,  ou  quelqu'Affiitance ,  on  lui  continueroit  le  même  Paiement, 
&  que  lors  qu'on  lui  donneroit  une  Aide  ,  on  y  ajeutercit  encore  une  autre 
Portion  pour  fon  Colegue  ;  &  l'Aflémblée  le  pria  de  tâcher  de  trouver  un 
Affiftant  ,  pour  lequel  Monfieur  Dncand.il  lui  garderoit  fa  Portion ,  jufqu'à 
ce  qu'il  ft^roit  apellé  Se  établi  conjointement  avec  lui  dans  ces  Eglifes. 
XIII. 
L'Eglife  de  AiontAuhan  ,  demanda  que  Monfieur  OlUer  ■,  qui  lui  avoit  été 
prêté  par  le  Confentement  6c  Ordre  du  Goloque  à^Vfez, ,  &  par  l'Autorité  du 
Synode  National  (x'Alais  ,  pût  refter  fon  PalVeur  durant  fa  Vie.  Apres  que 
l'on  eût  oui  les  Députés  Provinciaux  des  Sevenes  &  du  Bas  Languedoc  ,  d<. 
qu'ils  eurent  raifonné  fur  cette  Matière,  le  Synode  ratifia  l'Ordre  du  Coîo- 
que  d'y  fez.. 

X  I  V. 
D'autant  que  Monfieur  le  Dhc  de  la  TremouilU,  &  l'Eglife  de  Fitré,  de^ 
mandèrent  que  Monfieur  Blanchart  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Coudé  far  Nereatt. 
dans  la  Province  de  Norm.irdtt  .  pûr-ètre  donné  à  l'Eglifj  de  ritré  :  Après 
que  l'on  eut  ouï  les  Députés  Provinciaux  de  Normandie  ,  &  que  l'on  eut 
lu  les  Décrets  de  cette  Province,  qui  enjoignoicnt  audit  Blav.chart de monX' 
ner  à  fon  Egiife  ,  fur  Peine  d'en  être  déclaré Défertcur  ,  &  les  Député?  de 


îBu        XXIV.    SYNOBE    NATIONAL 

Mretagne  informant  ce  Synode  qu'ils  n'avoient  aucuns  Mémoires  ,  ni  Ordres 
de  leur  Province  fur  ce  Sujet  :  cette  Aflèmblée  déclara  qu'on  infligeroit  une 
Cenfure  très-fevere  audit  Blanchart  ,  pour  avoir  méprifé  la  Difcipline  de  no- 
tre Eglife  ,  6c  que  dans  l'efpace  de  deux  Mois  après  laConclufion  de  ce  Sy- 
node il  retourneroit  à  l'EgUfe  de  Condé  ,  autrement  qu'il  fêroit  fufpendu  de 
l'Ofice  du  Minifteie. 

X  V. 

Monfieur  du  Bois ,  autrefois  Pafteur  dans  l'Eglife  de  La  Fal ,  Se  de  L^ 
Barre,(\vi\  en  avoit  été  déchargé  par  le  Synode  Provincial  à^AnjoH,{e  plaignit 
à  cette  Aflèmblée, que  rEglife  de  Fontaines  &  de  Croci ,  dans  la  Province  de 
Normandie  ,  l'aiant  apellé  pour  y  exercer  fon  Miniftere  ,  le  Synode  de  cet- 
te Province  n'y  vouloit  pas  confentir  ni  foufrir  qu'il  fût  établi  dans  ladite 
Eglife  :  Cette  Aflèmblée  ,  après  avoir  ouï  les  Députés  de  Normandie  fur  ce 
Sujet  ,  ordonna  que  ledit  Mr.  du  Bois  feroit  rcçii  &  établi  dans  le  Minifliere 
Paft:oral  de  ladite  Eglife  de  Fontaines  5c  de  Croci  ,  jufqu'à  la  première  Séance 
du  Synode  Provincial  de  Normandie. 
^  X  VI. 

Monfieur  Joli  priant  cette  Aflèmblée  qu'on  lui  afllgnât  quelque  Chofc 
pour  fubfifter  ,  lui  &C  ii  pauvre  Famille  ,  jufqu'à  la  tenue  du  Synode  Na- 
tional iuivant  ,  &  qu'il  lui  fût  permis  d'afpirer  à  la  Chaire  de  Profeflèur  en 
Langue  Hébraïque  ,  s'il  s'en  trouvoit  quelcune  vacante  -,  cette  Aflèmblée 
lui  accorda  la  dernière  Demande  ,  8c  à  Caufc  qu'il  étoit  réduit  dans  une 
grande  neceflité  ,  lui  6c  fa  Famille  ,  on  lui  accorda  Cent  Cinquante  Li- 
vres,  6c  qu'à  l'avenir  on  lui  continueroit  une  Portion  franche  ,  fous  le 
même  Titre  qu'elle  lui  avoit  été  accordée  par  le  Synode  National  éî'A- 
lais, 

CHAPITRE    XX. 

Contenant  la  fuite  des  Matières  Tarticulkres. 
Article   XVII. 

MOnfieur  de  Courcelles  ,  autrefois  Pafl:eur  dans  l'Eglife  à"* Amiens  ,  qui 
avoit  refufé  de  foufcrire  à  la  Doétrine  reçue  par  le  Synode  d'/4/^w,8c 
qui  s'étoit  démis  volontairement ,  Sc  de  fon  propre  mouvement ,  de  fa  Char- 
ge Paftorale,  au  Synode  Provincial  de  l'JJle  de  France ,i^Yotc^zni  maintenant, 
devant  cette  Aflèmblée,  qu'il  avoit  entièrement  rejette  6c  abandonné  les  Dog- 
mes des  Arminiens  ,  8c  qu'il  aquiefçoit  à  la  Do6trine  reçue  par  les  Egli- 
fes  Reformées  de  ce  Roiaume  ,  requit  très-humblement  ce  Synode  de  le  ré- 
tablir dans  fon  Ofice  Paftoral ,  aflurant  qu'il  fe  conformeroit  à  la  Saine  Doc- 
trine, comme  il  étoit  dès  ce  tems  là  dans  les  Sentimens  Ortodoxcs.  Après 
nue  les  Députés  de  l'JJle  de  France  eurent  produit  les  Procédures  que  leur 

dçr- 


TENU    A    C  H  A  R  E  N  T  O  N.  zSr 

dernier  Synode  avait  faites  au  Sujet  dudit  CourcelUs  Se  de  fa  Demiflion  ,  il 
fut  rapellé  au  Miniftere  ,  6c  il  déclara  fort  clairement  6c  en  termes  très-ex- 
près qu'il  retenoit  6c  retiendroit  tous  les  Points  de  la  Doctrine  ,  qui  étoit 
contenue  dans  les  Canons  faits  au  Synode  d^^lais,  6c  confefla  que  cette  Doc- 
trine étoit  la  véritable  ,  6c  conforme  à  la  Sainte  Parole  de  Dieu  ;  renonçant 
à  toutes  les  Erreurs  condannées  par  les  fufdits  Canons  ,  &  qu'il  reccvoitces 
Canons  6c  tous  les  Articles  qu'ils  contenoient  ,  6c  qu'il  étoit  prêt  à  les  fi- 
gner  .étant  dans  la  ferme  Refolution  de  les  défendre  de  toute  fa  Force,  pen- 
dant le  Cours  de  fa  Vie  ?  L'Aflemblée  aiant  reçiî  cette  Déclaration  6c  Pro- 
teftation  ,  le  rétablit  dans  l'Ofice  Paftoral  ,  6c  le  renvoia  à  la  Province  de 
r/Jle  de  France  ,  pour  être  prefenté  à  une  Eglife  ;  6c  au  Cas  qu'il  n'en  trou- 
vât pas  dans  -cette  Province  ,  il  pourroit  accepter  celle  qu'on  lui  ofriroit  ail- 
leurs ;  le  Synode  lui  permit  encore,  pour  faConfolation,de  prêcher  par  In- 
térim dans  toutes  fortes  d'Eglifes  Reformées,  pour  l'Edification  des  Peuples, 
8c  même  dans  celle  de  Paris  ,  pourvu  qu'il  y  fCit  invité  ;  Déplus ,  cette 
Aflemblée  aprouva  toutes  les  Procédures  qui  avoient  été  faites  par  ladite 
Province  ,  fur  le  Sujet  dudit  Sieur  CourcelUs  ,  comme  aiant  été  dreflëes 
avec  beaucoup  de  Prudence  &  de  Charité  ;  6c  donna  en  même  tems  une 
Portion  audit  Courcelles ,  pour  Cl  Subfittance ,  jufqu'à  ce  qu'il  fut  pourvu  d'u- 
ne Eglife. 

XV  III. 

On  lût  dans  cette  Aflèmblée  des  Lettres  des  Direéteurs,  6c  des  Profef- 
feurs  de  la  Célèbre  Univerfité  de  Leide  ,  par  lefquelles  ils  demandoient  que 
Monfieur  Rivet,  qui  avoit  été  prêté  à  leur  Univerfité  ,  par  le  Synode  Na- 
tional précèdent  ,  pour  être  Profefleur  en  Théologie  dans  ladite  Univerfité, 
y  fût  continué  &  confirmé  pendant  fa  Vie  ,  par  l'Autorité  dudit  Synode  à 
prefent  aflèmblé-  On  examina  auffi  les  Lettres  de  Monfieur  Rivet  à  cette  Al- 
fèmblée  ;  6c  fon  Frère  Monfieur  Chauvemon  déclara  que  le  Doélcur  Rivet 
avoit  toujours  fut  paroître  beaucoup  d'Afeélion  pour  fa  Patrie  ,  comme  fon 
Devoir  l'y  obligcoit  ,  8c  ce  Defir  fincere  jqu'il  n'avoit  jamais  perdu  de  lui 
rendre  Service  ;  mais  qu'à  prefent  il  ne  pouvoit  pas  quiter  l'Univerfité  de 
Leide  fans  fe  faire  un  Préjudice  très-confiderable ,  lequel  il  defiroit  d'éviter  ; 
C'eft  pourquoi  il  fuplioit  cette  Aflèmblée  de  le  laifièr  encore  pour  quelques 
années  dans' ladite  Univerfité  ;  Sur  quoi  le  Synode  lui  accorda  fa  Demande, 
£c  ordonna  qu'il  y  rclteroit  jufqu'au  Synode  National  fuivant ,  6c  que  l'on 
fcroit  Reponfe  aux  Direâeurs  &  Profefleurs  de  ladite  Univerfité  de  Leide. 
Remarqne.  Il  y  rcfta  toute  fa  Vie  ,  8c  mourut  l'an  i6^i.  Ses  Ouvrages  font 
imprimés  en  trois  Volumes  in  Folio. 

XIX. 

L'Eglife  à'^lais  demanda  que  Monfieur  Chauve  ,  Miniftre  de  l'Egliîe  de 
Sommier  es ,  lui  fût  accordé  pour  Paileur  ;  Après  que  l'on  eut  lu  les  Lettres 
de  l'Eglife  d'^/./z-f  ,  6c  celles  de  Monfieur  Chauve ,  qui  fe  plaignoit  que  fes 
Epaules  étoient  trop  foibles  pour  un  Fardeau  fipefant.Sc  qu'il  ne  pouvoit  pas 
fins  alTirtance  fatisfaire  aux  Devoirs  de  la  Charge  dans  aucune  de  ces  Egli- 
fes  ;  Les  Députes  des  Sevenes  furent  ouïs  ,  comme  auffi  ceux  de  la  Provm- 
-Tome  IL  N  n  CC 


382  XXIV.    SYNODE  NATIO  N  AL 

ce  du  B<is  Latigueàoc  ,  6c  Monfjeur  VEfpeifcs  ,  parlant  pour  l'Eglik  à^A- 
lais  ;  Surquoi  ce  Synode  confirma  Monficur  Chauve  dans  le  Min-iftcre 
tîe  fon  Eglilè  de  Somniieres  ,  &  enjoignit  à  la  Province  de  prendre  le 
Soin  qu'il  eût  de  l'Affiftimcc  &  de  la  Coniblation  dans  fes  grands  Tra- 
vaux. 

X  X. 
L'Eglife  de  BoHrdeaux  demanda  qu'on  lui  accordât  pour  Pafteurs  Mef- 
fieurs  Alba  ,  Miniftre  de  l'Eglife  de  Tonneins  .,  &  Ferrand ,  Miniftrede  l'E- 
glife  de  la  Parade  ,  dans  la  Province  de  la  Baffe  Caietine  ;  Monfieur  le  Pre- 
lident  8c  les  Confeillers  de  la  Cour  d^yigeu  demandèrent  audî  qu'on  leur  fit 
la  Faveur  de  leur  accorder  le  même  Monfieur  Alia  ,  pour  être  leur  Mini- 
ftre :  Après  qu'on  eut  examiné  les  Lettres  des  Eglifes  de  Tmneins  ,  de  la 
Parade  ,  de  Beitrdeaux  2c  à^Agen  ,  de  même  que  celles  de  Monficur  le  Pre- 
fident  ôc  des  Confeillers  de  cette  dernière  Ville  ,  &  que  Pon  eût  ouï  Mon- 
fieur Coderait  ,  Ancien  de  TEglifc  de  Bourdeatix  ,  ôc  Monfieur  Albn^  com- 
me auflî  les  Députés  de  Cnienne  ;  cette  Aflémblée  accorda  Monfieur  Fer- 
rand a  l'Eglife  de  Boardeanx  ,  &  Monfieur  Aléa  ,  à  celle  tW-lgen,  jufqu'au 
Synode  National  fuivant  ;  &  enjoignit  au  Coloque  ,  &  à  Von  Défaut, 
au  Synode  de  la  Province ,  de  pourvoir  au  plutôt  l'Eglife  de  la  Parade , 
afin  qu'elle  ne  fut  pas  plus  long-tems  deftituée  de  Pafteur. 
XXL 
La  Province  du  FivArez.  fit  le  Raport  à  cette  Aficmblée  de  la  mauvai- 
fe  Conduite  de  Monfieur  Defmaretz.  ,  auparavant  Paficur  dans  l'Eglife  de 
Valet  i  Cette  Aflémblée  ne  pouvant  pas  juger  de  cette  Afaire  ,  à  Caufequc 
Monfieur  Defmaretz.  ctoit  alîfent  ,  la  rcnvoia  à  la  Séance  fuivante  du  Colo- 
que du  Falenttnois  dans  la  Province  du  Dauphir.e',  pour  en  prendre  Connoif- 
fance  ,  ouïr  les  Témoins  ,  &  en  juger  en  dernier  Reflbrt  ,  par  l'Autorité 
de  cette  Aflémblée  ,  Se  ordonna  que  ledit  Defmaretz.  feroit  cité  de  compa- 
roître  devant  ledit  Coloque  ,  6c  que  les  Députes  de  ladite  Province,  ypor- 
teroient  les  Aftes  qu'ils  avoieni:  produits  d;ms  cette  Aflémblée. 
X  X  I  L 
Monficur  Huron  ,  Miniftre  fms  emploi ,  ^i\X.  prefenté  à  l'Eglife  de  Mi- 
remheax ,  dans  la  Province  de  Xaintenge  ,  à  la  Requête  de  A]onfr.  Tho- 
nias  ,  Ancien  de  ladite  Eglife  ,  &  cette  Aflémblée  lui  avançj  auflî  foixante 
Livres. 

X  X  I  I  L 
Monfr.  Morel,  Député  pour  TEglife  de  Bie,  pria  cette  Aflémblée  d'or- 
donner, que  dans  la  Suite  on  paiât  les  Salaires  aux  Profeflcurs  de  cette  UnL 
verfitc  j  6c  qu'au  Cas  que  le  Synode  voulût  le  faire  ,  ladite  Egiife  ofroit  de 
céder  fes  Droits  fur  ladite  Univerfité  ,  dont  elle  ctoit  en  Pofleflîon  par  des 
Contrats  qu'elle  avoit  fait  avec  la  Province  du  DaHpbiné ,  ou  bi^n  que  la- 
dite Aflémblée  accordât  quelque  Augmentation  à  cette  Univerfité,  pour  aider 
à  l'entretenir  j  Le  Synode  ordonn.a  que  Ton  lui  continucroit  les  fix  Cens 
Livres  que  le  Synode  d'AUii  lui  avoit  accordées. 

XXIV.  La 


TENU    A    C  H  A  R  E  N  T  O  N.  zgj 

XXIV. 

La  Province  de  Provence  fe  plaignit  par  Lettres  ,  de  Monfr.  Huron^  quel- 
que tems  après  Minillre  de  l'iighiê  de  Riet.  dans  la  même  Province  ,  parce 
qu'il  avoit  plufieurs  Papiers  qui  apartenoient  à  ladite  Province  ,  &  qu'il  n'a- 
voir pas  rendu  Compte  de  fa  Deputation  au  dernier  Synode  à^AUis,  &  enco- 
re parce  qu'il  étoit  redevable  de  Sommes  confiderables  à  ladite  Province  ; 
C'cll  pourquoi  elle  pria  cette  Aflèmblée  d'ordonner  à  Monfr.  Huron  de  ve- 
nir en  Perfonne  au  Synode  National  fuivant,  pour  repondre  à  ces  Plaintes: 
Après  que  Monfr.  Huron  eût  été  ouï,  parlant  pour  lui-même  ,  &  que  l'on 
eût  aufli  examiné  les  Mémoires  produits  par  les  Députés  de  Provence  ,  cette 
Aflemblce  ne  jugea  pas  que  les  l^laintes  contenues  dans  les  deux  premiers  Ar- 
ticles fûlTent  raiibnnables ,  ni  charitables  ,  c'eft  pourquoi  elle  n'en  chargea 
pas  Monfr.  Huron:  &  pour  ce  qui  eft  de  la  troifême,qui  regardoit  les  Som- 
mes que  ceux  de  Provence  pretendoient  leur  être  dues  ,  elle  en  renvoia  la 
Connoiflânce  6c  le  Jugement  au  Gonfiitoirc  Ac  Montpellier,  ■m(\Vid  Monfieur 
Huron  devoit  délivrer  lui-même  ,  ou  pur  un  Meflâger,  ce  qu  il  avoit  à  pro- 
duire pour  là  propre  Jultifîcation. 

XXV. 

Le  même  Monfr.  Httron  fe  plaignit  que  la  Province  de  Provence  ne  lui 
avoit  pas  paie  un  fol  de  la  f-'ortion  qu'il  devoit  avoir  des  Deniers  du  A'o;,  depuis 
la  tenue  du  dernier  .Synode  à''/iLits  :  Ce  Synode  ne  jugeant  ps  que  laCon- 
noiflance  de  cette  Afaire  lui  apartint ,  la  renvoia  ,  comme  la  précédente ,  au 
Confiftoire  de  Âlontpelher. 

X  X  V  r. 

La  Veuve  de  Monfr.  Toujfains  qui  avoit  été  Pafteur  de  l'Eglife  du  Luc  en 
Provence  ,  fe  plaignit ,  que  nonobltant  toutes  fes  Solicitations  Sc  les  Démar- 
ches qu'elle  avait  fûtes ,  elle  n'avoit  jamais  pu  obtenir  de  cette  Province  un 
Denier  des  tiuatre  Cens  Livres  ,  ni  des  foixante  &  dix  ,  des  Arrérages  qui 
lui  avoient  été  ajugés  par  le  Synode  National  d'^lais  ,  pour  l'E-ntreiien  de 
fes  pauvres  Entans  Orphelins  ;  L'Alfemblée  ordonna  à  Monfr.  Ducandal  de 
paier  les  quatre  Cens  Livres  à  ladite 'Veuve  de  feu  Monfr.  ToHjfains  ,  des 
Sommes  qui  apartenoient  à  la  Provence  ,  cnfuite  de  la  Caution  qu'elle  avoit 
donnée  ,  qui  étoit  Monfr.  Galles  fon  Père  ,  Doéteur  en  Médecine  dans  la 
Ville  d^Oranoe  :  Et  à  l'Egard  des  Arrérages  ,  8c  autres  Articles  qu'elle  de- 
raandoit,  le  Jugement  en  fût  renvoie  au  CJoloque  des  Baronnies  en  Dauphine\ 
auquel  il  fût  enjoint  de  mettre  leiDecret  du  Synode  à''Alats  en  Execution  , 
&:  de  terminer  enhn  cette  Afaire  par  l'Autorité  de  cette  AlVemblée. 
X  X  V  1  \. 

Les  Députés  de  Proz'fwf^  n'aiant  rendu  aucun  Compte  de  l'Ob/êrvation 
des  Canons  qui  avoient  étéfiits  en  particulier  pour  eux  dans  le  Synode  d'/f- 
Lits:  Cette  Aiferablée  ordonna  que  les  Sknrs  de- Chamhnn  ^  Crubelier  ^, 
iroienten  Perfonne.,  au  Synode  Provincial  fuivant  deladife  Province  ,  la- 
quelle paieroit  les  Fraix  de  leur  V^oiagc,  &  qu'enfùitè'ies  Pravipcesdu  /J^«- 
fhiné  &  du  Languedoc  envoieroient  chacune  un  Fallcur  à  Itur  Synode  llii- 
vant ,  pour  avoir  Soin  que  ces  Canon  s 'fa  lient  exactement  obfcrvcsi'arccux 
Nn  a  de 


2S4        XXIV.    SYNODE     NATIONAL 

de  Provence  :  Et  que  kfdites  trois  Provinces  ,  du  Dauplr.iné  ,  du  Bas  Lan- 
guedoc ,  &  de  Provence  ,  en  rendroient  Compte  chacune  en  particulier  ,  au 
Synode  National  fuivant  :  Le  Synode  enjoignit  encore  une  fois  à  la  Pro- 
vince de  Provence  d'obferver  trcs-ioigneufement  ces  Canons,  autrement  qu'el- 
le n'auroit  point  de  Part  aux  Sommes  que  nous  recevons  de  la  Libéralité  du 
Roi  ,  ni  aux  intérêts  dcfdites  Sommes. 

XXVIII 
Monfr.  Gafpard  Martin  ^  Pafteur  de  l'Eglife  de  Salins  ,  fe  plaignit  qu'il 
n'avoit  jamais  reçu  un  fol  de  la  Portion  que  le  Synode  à^Alais  lui  avoit  ac- 
cordée ,  &  pria  cette  Afl'emblée  de  lui  en  afligner  une  autre  ,  jufqu'à  i'Af- 
femblée'  du  Synode  National  fuivant  :  Ce  Synode  ordonna  qu'on  lui  paie- 
roit,  dans  l'Année  prefente,  la  Portion  qui  lui  avoit  été  accordée  l'An 
i6zo.  par   le  Synode  d'yiLtis  ,    6c  de  plus  ,    une  Augmentation  de  Cent 

'•"""  XXIX. 

Monfieur  du  Fal  ,  ci-devant  Palleur  de  l'Eglife  de  F.iLsi/h ,  danslàPro- 
vince  de  P/fle  de  France,  comparût  en  Perfonne  devant  cette  Aflcmblée  ,  re- 
quérant d'être  rétabli  dans  le  Miniftere  ,  &  qu'on  le  pourvût  d'une  Eglife 
par  l'Autorité  de  ce  Synode  ,  lequel  n'étant  pas  bien  inllruit  des  Raifons  qui 
avoient  mû  ladite  Province  à  le  fufpendre  des  Exercices  du  Saint  Miniftere, 
le  renvoia  à  la  Province  de  l'Ijie  de  France  ,  pour  en  difpofer  félon  qu'elle 
jugeroit  être  le  meilleur  pour  la  Gloire  de  Dieu  Se  l'Edification  des 
Eslifes. 
^  XXX. 

La  Veuve  de  MonCieur  Preau  ,  Pafteur  lors  qu'il  vivoit ,  de  l'Eglife. de 
Vitré  en  Bretagne  ■,^\cknx.z  une  Requête  à  cette  Aflémblée,  demandant  qu'on 
lui  alouât  la  même  Penfion  qu'on  donnoit  aux  autres  Veuves  de  fa  Condi- 
tion feulement  jufqu'à  ce  qu'elle  eût  terminé  le  Procès  qu'elle  avoit 
intenté  contre  les  Afliiflins  de  fon  Mari  :  Le  Synode  ne  jugeant  pas  que 
la  Connoiflance  de  cette  Afaire  lui  apartint ,  la  renvoia  au  Synode  de  la- 
dite   Province    de  Bretagne  ,   à  laquelle  elle  fut  particulièrement  recom- 

™"'"'-  XXXI, 

Monfieur  Joli ,  autrefois  Pafteur  de  l'Eglife  àc  Hour  &  Bai/Met,  prefen- 
ta  une  Requête  à  cette  Ailemblée  ,  par  laquelle  il  demandoit  qu'à  Caufeque 
le  Coloque  de  Beaufe  ,  par  Ordre  du  Synode  Provincial  de  PlJJe  de  France, 
lui  avoit  interdit  les  Fonélions  du  Miniftere  pendant  trois  Mois,  pour  avoir 
deferté  defdites  Eglifes  de  Honr  &  Batllolet  ,  l'Aflembléc  voulût  lever  £\ 
Sufpenfion  ,  8c  la  fiire  raier  des  Aéles  dudit  Coloque  :  Après  que  l'on 
eut  ouï  Monfieur  de  Safenfe  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Baillolet ,  8c  les  Dé- 
putés de  njle  de  France  :  Cette  Aflémblée  aprouva  ladite  Sufpenfion  :  ce- 
pendant pour  plufieurs  Raifons  elle  ordonna  qu'elle  feroit  laiée  des  Aâres 
dudit  Coloque  de  Beattjfe. 

^  X  X  X  I  r. 

La  Province  de  la  Bajfe  Gttiennc  ie  plaignit  que  dans  la  Repartition  qu'on 


avoiE 


T  E  N  U    A    C  H  A  R  E  N  T  O  N.  2^5 

avoit  faite  des  Sommes  que  nous  avions  reçues  de  Sa  Majeflé,  &  de  celles 
qu'on  devoir  recevoir  cette  Année  là  ,  le  Synode  avoic  oublié  la  Somme 
de  trois  Cens  Livres,  que  le  Synode  d'Jlais  lui  avoit  aflîgnée  pour  l'Entre- 
tien d'un  Miniftre,  dans  les  Eglifes  de  la  Terre  de  LaJpoar  ,  en  Bifcaie.  Le 
Synode  pria  Monfieur  Ducandalàc  paier  à  ladite  Province  de  la  BafeGmen- 
ne ,  la  Somme  de  trois  Cens  Livres  chaque  Année  ,  des  Deniers  qui  fe- 
roicnt  de  refte,  pour  les  Apoihtemens  d'un  fécond  Frofefleur,  dont  la  Pla- 
ce  n'étoit  pas  remplie,  dvms  les  Univerfités  de  Saumnr ,  de  Montaulfan,  6c 
de  Nimes. 

CHAPITRE    XXL 

Au  Sujet  de  Monfieur  Cameron  Pajleiir  é-  Profejjeur. 

Article     XXXIII. 

Des  Matières  ParticMUeres. 

MOnfieur  Cameron  reprefenta  à  cette  Aflemblée ,  que  quoi  qu'il  eût  étc 
Iblicité  &  même  prelîë  d'accepter  des  Emplois  fort  avantageux  hors  de  ce 
Roiaumc ,  il  n'en  avoit  cependant  voulu  accepter  aucun ,  à  Caufe  de  la  grande 
Afcdion  qu'il  avoit  pour  les  Eglifes  de  France,  5c  des  Obligations  qu'il  leur 
avoit;  mais  (\\iç.Sa  AdajefiJ  ne  voulant  pas  confentir  qu'il  rentrât  dans  fon  Ofi- 
ce  de  Pallcur ,  ni  de  Profclîeur  dans  quelque  Eglife  ou  Univerfité ,  il  étoit  à 
prefent  deftituc  de  tous  Moicns  de  pouvoir  fubfiiler  ,  lui  &  £\  Famille  ;  qu'ainfi. 
il  fuplioit  la  Vénérable  Aflemblée  d'avoir  quelque  Egard  à  G\  Condition  qui 
étoit  afles  trifte.  Surquoi  le  Synode  ordonna  qu'on  lui  paieroit  mille  Livres, 
à  fwoir  fept  Cens  Livres  pour  Salaire,  en  qualité  de  Profelîèur  pour  l'Année 
prefente,  deux  Cens  Livres  pour  une  Portion  ,  &  Cent  Livres  pour  les  Fraix 
qu'il  avoit  faits  dans  fes  Voiages.  Et  on  pria  Monfieur  Diicandal  de  lui  paier 
lefdites  Sommes ,  des  quarante  Mille  Livres  qu'il  avoit  plù  à  Sa  Mafejié  de 
nous  accorder  en  Argent  contant ,  dont  il  devoit  déduire  fept  Cens  Livres  de 
l'Argent  qu'il  devoit  paier  cette  Année-là  à  l'Univerfité  de  Saumur,  &  ti'ois 
Cens  Livres  de  ce  qu'il  lui  devoit  pour  les  Arrérages  des  Années jprecedentes , 
qui  n'étoient  pas  encore  paiées-  Remarque.  Monfieur  C^w^row  fût  enfuite  apel- 
lé  à  la  Chaire  de  Profeflèur  dans  l'Univerfité  de  Montanhanfin  il  mourut  l'An 
i6ii.,  âgé  d'environ  45-.  Ans.  Ses  Ouvrages  imprimés  font  contenus  dans 
un  Volume  in  Fdio ,  6c  dans  un  in  Quarto. 


Nn  3  CHÂ-- 


2U         XXÏV.    SYNODE    NATIONAL 
CHAPITRE     XXII 

Des  Univtrfiîes  à"  des  Cokgts. 
Article    I. 

PLufieurs  Provinces  propoférent  de  réduire  le  Nombre  des  Univerfités  à 
deux ,  afin  qu'il  fut  plus  aifé  de  les  remplir  de  Profefleurs.  Après  que  la 
Chofe  eût  été  dcbatuë  long-tems  par  les  Députés  des  Provinces,  le  Synode  prit 
cette  I^folution ,  que  pour  le  prefent  on  n'innoveroit  ni  changeroit  rien  à  l'E- 
gard du  Nombre  ni  du  Lieu  des  Univerfités ,  mais  qu'elles  continueroient  fixes 
'àSaumur^  ^Afontankan,  6c  à  Nimes. 

Il  fut  refolu  qu'on  paieroit  comme  auparavant  les  Salaires  des  Profefleurs  qui 
ont  fervi  dans  nos  Univerfitcs,  cette  prcfente  Année  1617,. 
II  I. 

Cette  Aflembléc  confiderant  la  Pauvreté  de  nos  Eglifes ,  èi  combien  il  étoit 
ncceflàire  que  nous  fuflions  bons  Economes  des  Sommes  que  le  Roi  nous  accor- 
doit ,  ordonna  qu'à  l'avenir  on  fuprimeroit  les  Places  de  Profefleurs  en  Langue 
Crec^tte ,  commt  étant  de  peu  d'Utilité. 

L'Ofice  de  Principal  dans  nos  Univerfités ,  qui  étoit  autrefois  le  Premicrde 
tous  les  autres  Ofices  ,  fera  fuprimé  à  l'avenu- ^  ôc  la  Surintendance  du  Princi- 
pal fur  le  Colcge  fera  conférée  à  quelcun  des  Profefleurs ,  ou  Pafteurs ,  que  le 
Confcil  de  l'Univerfité  en  jugera  le  plus  capable ,  pour  laquelle,  outre  fon  Sa- 
kire  ordinaire  de  Profeiî'eur  ou  Minière ,  il  recevi-a  la  Somme  de  cent  Livres 
par  Année,  &  aura  ibn  Logement  dans  leColege. 

Nos  Univerfitcs  11e  donneront  point  de  Gages  aux  Imprimeurs. 

L'Ofice  de  Portier  &  de  Bedeau  ne  fera  plus  diftingué ,  ôc  on  ne  donnera  que 
foixante  Livres  chaque  Année  à  celui  qui  en  fera  pourvu, 

-î  'A  ^avenir  on  donnera  à  l'Univerfité  de  Niwes  h  Somme  de  dix-huit  Cens 
Livres ,  àfavoirpôur  deux  Profefleurs  en  Thealogicy  à  chacun  Icpt  Cens  Li- 
vres, &  pour  un  Profcflcur  en  Langue  HehroKjue,  quatre  Cens  Livres  feu- 
iemetit. 

V  I  I  I. 
On  remerciera  Monfieur  Codftr  ,  qui  enfeigne  à  prefent  la  Ltiniue  Uebrait^ue 
dans  l'Univerfité  de  Ntmes  ,  des  Peines  qu'il  a  pnfes  dans  l'Exercice  de  fon 
Ofice ,  dont  il  s'eft;  bien  aquité ,  &  il  fera  prefenté  à  l'Eglife  de  Bernix ,  pour 
en  être  Pafteur ,  ou  à  quelqu'autre ,  comme  leColoque  ,  ou  le  Synode  Provin- 
cial le  jugeront  convenable  :  fie  outre  la  Portion  de  l'Eglife  dans  laquelle  il 
exercera  le  Miniftcre ,  on  lui  en  accorde  encore  une  dont  il  joUira  jufqu'à  la  te- 


TENU    A    CHARENTON.         2S7 

nue  du  Synode  National  fuivant.  Et  d'autant  que  Monfieor  Petit  cnleignoir 
autrefois  la  Litngue  HebraiqHt  ^  il  fera  déformais  Profertèur  en  Langue  Hebraï- 
ef!4e  dans  ladite  Univerfité  de  Ntmes. 

IX. 
On  donnera  à  l'Univerfité  de  Montattlfan  la  Somme  de  trois  Mille ,  quatre 
Ctns  cinquante  Livres  par  Année  :  pour  deux  Profefleurs  en  Théologie,  à  fept 
Cens  Livres  chacun ,  Se  pour  deux  Profeflèurs  en  Philolbphie  ,  à  quatre  Cens 
Livres  chacun  ,  Sc  de  plus  huit  Cens  cinquante  Livres  pour  ladite  Univerfité, 
jufqu'à  l'Aiîcmblée  du  Synode  National  prochain ,  fans  que  cela  doive  tirer  à 
Confcquence  pour  l'avenir ,  ni  pour  un  plus  long  Terme. 

On  donnera  à  l'Univerfité  de  Saumur ,  la  Somme  de  quatre  Mille  &  Cent 
Livrer,  àfivoir,  pour  deux  Profeflèurs  en  Théologie,  à  chacun  fept  Cens 
Livres  ;  pour  deux  Profeflèurs  en  Philofophie ,  à  chacun  quatre  Cens  Livres  ; 
pour  le  Refteur  du  Colege  ,  Cent  Livres;  pour  le  Rcgent  de  la  Première 
Clafle  ,  quatre  Cens  Livres  ;  pour  le  Régent  de  la  Seconde ,  trois  cens  Livres; 
pour  le  Régent  de  la  Troifième ,  deux  Cens  cinquante  L,ivres  ;  pour  celui  de 
la  Quatrième,  deux  Cens  dix  Livres  ;  pour  celui  de  la  Cinquième,  Cent  qua- 
trc-vints  Livres  i  &;  pour  le  Bedeau  6c  Portier,  foixante  Livres. 
X  I. 

Et  prce  qu'il  n'y  a  qu'un  Profeflèur  en  Théologie  dans  chacune  de  nos  Uni- 
verfites,  cette  Auemblée  ordonne  que  la  Somme  de  deux  Mille  &  Cent  Livres 
pour  les  Places  vacantes  des  Profeflèurs ,  fera  gardée  entre  les  Mains  de  Mon- 
fieur  Diicandal,  qui  les  diftribuera  hors  du  fécond  5c  du  troifième  Quartier  de 
l'Année  i  624.  aux  Profeflburs  qui  y  feront  établis.  Et  en  Gis  que  ces  Places 
ne  foient  pas  remplies,  ou  que  quclcune  refte  Vacante,  ledit  Sicm  Dmmdal 
dittribuera  aux  Pauvres  Eglifc-s  la  Somme  qui  lui  reftera  entre  fes  Mains. 
X  I  I. 

L^  Ordres  que  l'on  expédiera  pour  le  Paiement  des  Salaires  de  nos  Profèf- 
feurs  &  Regens  feront  donnés  Sc  fignés  par  le  Recteur  &  le  Confeil  de  l'Uni- 
verfité ,  &  on  inférera  expreffément  cette  Claufe  dans  lefdits  Ordres ,  Que  les 
Profeflèurs  êc  Regens  font  tous  actuellement  emploies. 
X  1  l  I. 

Le  Synode  fouhaitant  de  faire  un  Canon  que  l'on  pût  obferver  dans  l'x*\dmif- 
fion  des  Etudians  en  Théologie  qui  dévoient  être  maintenus  par  les  Provinces  , 
ordonna  qu'à  l'avenir  les  Provinces  feroient  fort  circonfpeétes  dans  le  Choix 
qu'elles  feroient  des  Ecoliers,dont  les  Coloques  dévoient  paier  l'Entretien,parce 
qu'ils  étoient  defl:inés  au  fàcré  MiniJl:ere  ,  qu'ils  dévoient  fur  tout  examiner  leur 
Vie  Se  Mœurs ,  leur  Efprit ,  leurs  Talons ,  Sc  leurs  bonnes  Qiialités ,  de  mê- 
me que  les  Atcttations  des  Confilloires  &  Coleges  des  L.ieux  qu'ils  avoient  fré- 
quentés :  qu'on  ne  devoit  pas  non  plus  les  admettre  qu'ils  n'euflènt  auparavant 
achevé  leur  Cours  de  Philofophie;  que  pour  cela  les  Ecoliers  qui  fe  piefen- 
toient  à  nos  Univerfités,  dévoient  aporter  des  L-ettres  des  Académies  où  ils  au- 
roient  étudié,  qui  en  fiflent  Foi,  ou  d'auti-es  Témoignages  équivalensi  que 
de  plus ,  ils  ne  feroient  pas  reçus  lans  donner  Caution  de  la  Reltitution  des 

Somr- 


288         XXIV.   SYNODE    NATIONAL 

Sommes  qu'on avanceroit  pour  eux,  au  Cas  qu'ils  vinflcntà  Apoftafier,  ou 
que  dans  la  fuite  ils  changeaflent  de  Sentiment ,  6c  qu'ils  embraflailent  quel- 
qu'autre  Profeffion  que  celle  du  Miniftere.  Le  Synode  ordonna  encore  qu'afin 
que  Pon  pût  procéder  avec  une  plus  grande  Siirecé  dans  le  Choix  qu'on  en 
feroit ,  on  ne  prefenteroit  aux  Univcrikcs  que  des  Perfonncs  qui  donneroient 
de  belles  Efpcrances  de  bien  rculTir  dans  les  Etudes  ;  6c  qu'ainfi  Icfdits  Ecoliers 
fcroicnt  examinés  non  Iculement  par  les  Coloques  qui  les  nommeroient  ;  mais 
aulTi  par  le  Synode  Provincial.  Les  Coloques  aufîî  qui  les  auront  envoies  re- 
commanderont aux  ProfeCieurs  des  Univcrfités,  de  veiller  continuellement  fur 
leur  Conduite ,  &  de  les  former  dans  les  bonnes  Moeurs ,  puis  qu'ils  doivent 
être  des  Elevés  deftinés  pour  enfcigner  les  Peuples  &  leur  fervir  d'Exemple  ; 
qu'on  prendroit  un  Soin' d'eux  ,  par  deffus  tous  les  autres  ,  qu'ils  n'all.aifent 
pas  çà  Se  là  en  Voiagc  ,  &  qu'ils  ne  cliangeaffent  pas  pour  aller  étudier  dans 
d'autres  y  niverfités  ,  fins  en  avoir  auparavant  confulté  leur  Coloque  :  Que  les 
Proftffeurs  les  examineroient  deux  fois  l'Année  tout  au  moins,  &  qu'ils  ren- 
droient  un  Compte  fidèle  aux  Coloques  de  la  Conduite  de  leurs  Elevés ,  oc  du 
Progrès  qu'ils  feroient  dans  les  Etudes ,  Sc  qu'on  prefereroit  les  Fils  des  Mini- 
ftres  il  tous  les  autres  ,  cateris  paribus. 

X  I  V. 

La  Province  à"" Anjou  prefenta  les  Comptes  de  l'Univerfité  de  Saumttr, 
pour  trois  Quartiers  de  l'Année,  i6io. , pour  toute PAnnée  1621.  ,&  i6z%., 
jufqu'au  ix-  de  A'I.ii  1625.;  mais  parce  que  les  Députés  de  ladite  Province 
n'avoient  pas  aporté  leurs  Quittances  pour  vérifier  lefdits  Comptes,  cette  Af- 
fembléenc  pouvant  pas  les  examiner,  ni  les  finir,  les  lenvoia  au  Coloque  du 
JJ'ïut  PoiBott.,  qui  devoit  les  voir  pour  en  faire  le  Raport  au  Synode  Natio- 
nal fuivant:  &  parce  que  dans  le  même  tems  on  s'aperçût  que  dans  lefdits 
Comptes  ou  avoit  aliéné  beaucoup  d'Argent,  cette  Aflemblec  ordonna  que 
les  Sommes  que  Ton  avoit  emploiées  pour  paicr  les  Imprimeurs,  la  Taxe  que 
Pon  avoit  impofée  llir  quelques-uns  des  Regens,  pour  faire  une  Galerie  dans 
le  Temple,  ôc  pour  reparer  les  Apartemens  des  Profeifeurs,  feroient  raiées déf- 
aits Comptes ,  &:  qu'on  les  retiendroit  fur  la  Province d'^«;c«  ;  fauf  aux  Dé- 
putés de  ladite  Province  d'avoir  leur  Recours  à  ceux  qui  avoient  ordonné 
ces  Dépenfes  ,  quels  qu'ils  fu fient. 

XV. 

La  Province  à^Orkans  8c  du  Berri  aporta  les  Comptes 'de  fon  Colege,  établi 
à  Châtillon  (uï  Loire  ,  pour  les  Années  1621.  &  i6tz.,  jufqu'au  ix.  de 
Mat  16x5. ,  lefquels  furent  reçus  &  aprouvés.  Et  il  fût  permis  à  la  Pro- 
vince de  l'JJle  de  France  de  lui  prêter  quatre  Cens  Livres  de  l'Argent  de  fon 
Colege,  jufqu'à  ce  qu'il  fût  érigé. 

La  Province  du  PoiBo^t  por4:a  les  Comptes  du  Colege  de  Mort,  pour  les 
Années  167-0.  Se  i6zi.,  &  par  un  Compte  arrêté  dans  la  Province  ,  ledit 
•Colege  étoit  endetté  de  la  Somme  de  trois  Cens  Livres,  qui  n'avoit  pas  été 
paicc  ,  parce  que  le  Colege  avoit  été  fuprimé  par  Ordre  de  Sa  Majcfit; 
jùnfi  la  Province  du  FolUon  devoit  être  refponfable  de  ladite  Somme  de  tiois 
Cens  Livres.  XVII.  La 


TENUACHARENTON.  289 

XVII. 

La  Province  de  la  Bafe  Guienne  n'aporra  aucuns  Comptes  pour  le  Cole- 
ge  de  Bergerac  depuis  le  Mois  de  Mars  i6zz.  ,  parce  que  Sa  Majefié  avoir 
ordonné  expreflement  qu'on  ne  lui  donnât  pas  un  Sol  de  l'Argent  qu'il 
nous  avoit  accordé. 

X  V  I  r  r. 

Ceux  de  la  Province  de  Xaimonge  aporterent  leurs  Comptes  pour  le  Co- 
iege  de  la  RochefoHcault ,  pour  l'Année  1620-,  lefquels  ne  furent  pas  aprou- 
ves:  mais  parce  que  les  Députés  de  ladite  Province  fe  plaignirent  qu'ils  n'a- 
voient  rien  reçu  pour  les  Années  i6zi.  &  i6zz.  ,  quoi  qu'ils  euUent  toij- 
jours  entretenu  leur  Colege  :  cette  AiFemblée  ordonna  qu'ils  donneroient  les 
Comptes  au  Synode  National  fuivant  ,de  ce  qu'ils  avoient  dcbourfé,  qui  en 
agiroit  raifonnablement  avec  eux. 

X  I  X. 

Les  Députés  de  la  Province  des  Sevenes  ne  rendirent  point  de  Compte 
pour  leur  Colege  établi  à  AndHz.e  ,  par  le  Synode  National  d'^/.»V,  parce 
qu'ils  n'avoient  jamais  touché  un  Denier  depuis  qu'il  étoit  érigé  ,  8c  parce 
qu'ils  demandèrent  d'être  rembourfés  de  tous  les  Fraix  qu'ils  nvoicnt  lirits 
depuis  PEtablillement  de  leur  Colege  ,  l'Aflemblée  leur  ordonna  d'aporter 
leur  ^Compte  au  Synode  National  fuivant ,  qui  auroit  Egard  à  leurs  De- 
mandes. 

X  X. 

Ceux  de  Bretagne  prefenterent  leurs  Comptes  pour  le  Colege  érigé  à  Vi- 
tré, depuis  le  Synode  d'y//rf;.f  jufqu'à  ce  tems-là,  Sc  ils  firent  un  Reçu  de 
quatre  Cens  Livres  que  le  Synode  National  leur  avoit  données  ,  &  firent 
auffi  un  Billet  comme  ils  étoient  obligés  de  fournir  deux  Cens  Livres  tous 
les  Ans  pour  l'Entretien  dudit  Colege  ,  6c  leurs  Comptes  furent  reçus  6c 
aprouvés. 

XXI. 

Les  Députés  pour  la  Province  du  Vivarez.  ne  rendirent  aucuns  Comptes 
pour  leur  Colege  établi  à  Privas,  par  le  Synode  ô^ALùs  ,  parce  qu'ils  n'a- 
voient rien  reçu  du  tout ,  quoi  qu'ils  enflent  fuporté  les  Fraix  de  fon  Eta- 
bliflement  &  de  ion  Entretien  ;  c'eft  pourquoi  ils  prièrent  l'Aflemblée  de 
faire,  par  quelques  moiens,  qu'ils  fuflent  rembourfés  au  plutôt.  Ils  furent 
renvoies  au  Synode  National  fuivant ,  qui  les  traiteroit  félon  la  Juftice  6c 
l'Equité. 

XXII. 

Ceux  de  la  Province  de  Pljle  de  France  prefenterent  les  Comptes  qui  avoient 
été  délivrés  au  Mois  de  Mars  dernier  à  leur  Synode ,  depuis  le  Commence- 
ment de  l'Année  16 15.  ,  jufqu'au  àzxvixtx  à.z  Décembre  i6iz.;  mais  parce 
qu'ils  ne  produifirent  aucunes  Quittances,  ni  aucuns  Témoignages  pour  vé- 
rifier lefdits  Comptes  >  comme  il  leur  avoit  été  ordonné  par  le  dernier  Syno- 
de National,  les  Commifl'aires  ne  purent  les  examiner,  ni  les  terminer  :  C'eft 
pourquoi  l'Aflemblée  jugea  que  la  Province  de  l'IJle  de  France  avoit  encouru 
les  Cenfures ,  pour  n'avoir  fait  aucun  Cas  des  Menaces  du  dernier  Synode 

Tome  II.  Oo  Natio- 


290  XXIV.    SYNODE  NATIONAL 

National ,  6c  pour  n'avoir  pas  éclairci  les  Comptes  des  Sommes  qu'on  avoir 
données  pour  l'Entretien  de  leur  Colege  ,  6c  on  leur  commanda  d'aporter 
leurs  Comptes  immédiatement  après  l'Afl'emblée  du  Synode  Provincial  fui- 
vant,  au  Coloque  de  Reiien,  lequel  les  examineroit  par  l'Autorité  de  cette 
Aflèmblée  ,  8c  en  feroit  le  Raport  au  Synode  National  fuivant,  fur  Peine  de 
perdre  le  Droit  &  les  Titres  dudit  Colege. 
XXIII. 

Les  Députés  du  Dauphiné  aporterent  leurs  Comptes  pour  l'Univerfité  de 
Die,  lefquels  furent  reçus  6c  aprouvés. 

XXIV. 

Les  Députés  de  la  même  Province  aporterent  aufli  leurs  Comptes  pour  le 
Colege  établi  à  Ambrun,  6c  produifncntplufieurs  Quittances,  pai"  lefquclles 
il  pariJt  que  les  Sommes  qu'ils  avoicnt  debourfécs  montoient  plus  haut  que 
l'Argent  qui  leur  avoit  été  donné  par  le  Synode  National.  L'Allémblée 
aprouvant  leurs  Comptes ,  exhorta  la  Ville  à^yimbrun  de  porter  fes  Quittan- 
ces au  Synode  Provincial  ,  afin  qu'il  les  portât  au  Synode  National  pro- 
chain . 

XXV. 

Cette  Aflcmblée  rejetta  les  Excufes  faites  par  la  Province  de  Normandie, 
pour  n'avoir  pas  aporté  les  Comptes  de  fon  Colege  ,  6c  lui  enjoignit  d'être 
plus  foigneufe  dans  la  fuite,  5c  de  ne  pas  manquer  d'aporter  fes  Comptes  au 
Synode  National  fuivant,  tant  pour  le  paflé  que  pour  ce  qui  fuivroit  jufqu'à 
ce  tems-là, 

X  X  V  L 

Ceux  de  la  Province  du  Bas  Languedoc  déclarèrent  qu'ils  n'avoient  pu 
donner  aucuns  Comptes  pour  leur  Colege  de  Bez.iers  ,  parce  que  depuis  la 
tenue  du  Synode  National  d'.^/.w.f ,  ils  n'avoient  reçu  aucuns  Deniers  pour 
l'Entretien  dudit  Colege. 

XXVII. 

Les  Députés  de  la  Province  de  £o«rg»^»f  délivrèrent  leurs  Comptes  pour 
leur  Colege  établi  à  Pont  de  Velle  ;  mais  n'aiant  point  aporté  de  Quitances, 
ils  furent  obligés  de  les  garder ,  avec  Ordre  de  les  prefenter  en  meilleure  For- 
me au  Synode  National  fuivant. 

XXVIII. 

Les  mêmes  Députés  aporterent  auffi  leurs  Comptes  du  Colege  de  Gex , 
pour  les  Années  1617.,  1618.,  1619.,  1620.  6c  1621.  ,  lefquels  furent 
reçus  6c  aprouvés,  Sc  on  leur  accorda  une  Augmentation  décent  Livres  pour 
le  même  Colege. 

XXIX. 

Les  Députés  de  la  Province  de  Provence  ne  rendirent  pas  leurs  Comptes> 
quoi  que  le  dernier  Synode  à''Alais  les  y  eût  exprefiément  obligés  ;  c'eft 
pourquoi  cette  Aflèmblée  leur  ordonna  de  les  produire  au  Synode  National 
fuivant,  fur  Peine  de  perdre  leurs  Droits  de  Colege  :  Et  les  Députés  du 
Dauphiue',  6c  du  Bas  Languedoc,  furent  chargés  d'aller,  comme  il  leur  avoit 
été  ordonné  par  un  Décret  de  cette  Aflèmblée ,  au  Synode  de  cette  Provin- 
ce, 


T  E  N  U    A    C  H  A  R  E  N  T  O  N.  291 

ce ,  pour  s'informer  particulièrement  de  l'Etat  dudit  Colege,  &  fi  ladite  Pro- 
vince en  avoit  bien  agi,   ou  non,  à  fon  Egard. 

CHAPITRE    XXIII. 

Les  Comptes  du  Sieur  Ducandal. 
Article    I. 

LEs  Sieurs  de  liafnage  &  le  Clerc  ,  Pafteurs  ;  du  Port  ,  &  du  Four  ^  An- 
ciens,  aiant  étéconlHtués  en  Comité  pour  examiner  les  Comptes  du  Sieur 
Ducandal,  raporrerent  qu'après  les  avoir  bien  vérifiés  ,  il  fe  trouvoit  rede- 
vable de  quatre  Cens,  quatre-vints ,  dix-huit  Mille,  huit  Cens,  vint  cinq 
Livres ,  reçues  pour  le  dernier  Quartier  de  l'Année  1619.,  6c  pour  les  An- 
nées 1620.  Se  1621.  Defquels  Deniers  il  avoit  debourfé  la  Somme  de  qua- 
tre Cens  ,  quatre-vints,  dix-huit  Mille,  huit  Cens ,  cinquante  cinq  Livresi 
dix  Sols  &  quatre  Deniers  .•  Tellement  qu'on  lui  devoit  vint  Livres  ,  dix 
Sols  &  quatre  Deniers  i  mais  que  dans  ledit  Débourfement  étoit  contenue  la 
Somme  de  Cent  foixante  neuf  Mille  ,  huit  Cens  quarante  deux  Livres,deux 
Sols  £c  deux  Deniers,  dont  on  avoit  fait  Repriie  en  Argent  contant  ,  dans 
lefdits  Comptes ,  laquelle  Somme  reftoit  à  paicr  des  Qiiartiers  d'Oélobrc  des 
Années  i6iy. ,  1620.  &  1621.,  &  que  ledit  Sieur  Ducandal  tâcheroit  de  la 
recouvrer  par  fa  Diligence  Ôc  feb  Soins,  qu'il  en  feroit  enfuite  la  Repartition 
entre  les  Eglifes,  &  aporteroit  au  Synode  National  fuivantles  Témoignages 
de  la  Diligence  dont  il  auroit  ufé  pour  en  être  paie,  8c  de  la  Manière  dont  il 
en  auroit  difpofé. 

De  plus ,  la  Somme  de  fiK  Mille  ,  fix  Cens,  dix-huit  Livres  ,  un  Sol  Sc 
quatre  Deniers ,  étoit  contenue  dans  ledit  Débourfement  dont  on  n'avoit  pas 
voulu  l'obliger  à  rendre  Compte  ,  à  Caufe  qu'il  n'avoit  pas  les  Quitances 
des  Receveurs  des  Prov'inces  de  Provence  &  de  Bretagne  ,  8c  du  Colege  de 
Bergerac,  lefquelles  il  fut  chargé  de  produire  au  Synode  National  fuivant. 

De  plus ,  ledit  Sieur  Ducandal  produifit  les  Quitances  des  Parties  qui  ne 
lui  avoient  pas  été  demandées  lors  qu'il  rendit  fes  Comptes  à  PAflemblée 
Nationale  d''AIaù;  c'elt  pourquoi  le  Synode  l'en  déchargea. 


Oo  z  CHA- 


XXIV.  SYNODE  NATIONAL 


CHAPITREXXIV. 

Mm  "Répartition  entre  les  Provinces ,  de  la  Somme  de  deux  Cens ,  vint 
cinq  Mille  Livres  y  accordées  par  Sa  Majefté,  aux  Eglifes  Reformées 
de  France, poîir  V Année  prochaine  1624.,  &pottr  les  Années fmvan~ 
tesjnfqn'à  la  tenue  du  Premier  Synode  National  ;  félon  laquelle  Mon- 
Jieur  Ducandal /»?  obligé  de  faire  les  Paiemens  fuivans  ,  comme  il 
avoit  été  convenu  autrefois  entre  lui  àt  le  Synode  National  de  Gap. 

DEs  trois  Quarts  de  la  Somme  de  deux  Cens  ,  vint  cinq  Mille  Livres, 
qui  fe  montent  à  Cent  foixante  huit  Mille,  fept  Cens  cinquante  Livres> 
on  diltribuera  les  Sommes  fuivantcs. 

A  l'Univerfité  de  Sedan,  _  4000.  Livres. 

Au  Coloque  de  Gex ,  y  compris  les  trois  Mille,  fix  Cens 
Livres  qui  lui  ont  été  données  par  Sa  Majeflé ,  &  Cent  Li- 
vres d'Augmentation  que  le  prefent  Synode  lui  accorde,  la 
Somme  de 

Au  Co\e2^e  àe  Bergerac  ^ 

A  l'Univerfité  de  Saumur  ^  .  .  , 

A  l'Univerfité  de  A/iwe^, 

A  l'Univerfité  de  J/w;w»^^«, 

A  l'Univerfité  de  D/>, 

Adition  d'un  Don  Gratuit,  fait  à  Meflîeurs  nos  Députés 
Généraux  en  Reconnoiflance  des  bons  Services  qu'ils  ont 
rendus  aux  Eglifes ,  33"^°-  Livresi 

A  la  Province  àc  Normandie ,  pour  cinquante  quatre  Por- 
tions ,  à  favoir  pour  quarante  quatre  Pafteurs ,  aftucllement 
dans  le  Service  ,  deux  Eglifes  vacantes  qu'il  faut  pourvoir; 
pour  fix  Propofans,  deux  i'ortions Surnuméraires,  6c  quatre 
Cens  Livres  pour  un  Colegc,  la  Somme  de  8230.  Livres. 

A  lu  Province  du  ïlerri  ,  pour  quarante  quatre  Portions, 
à  fiivoir  pour  vmt  fix  Pafteurs  aéluellement  en  Ofice,  deux 
Pafteurs  déchargés ,  trois  Propofans  ,  &  trois  Portions  Sur- 
numéraires ,  ÔC  quatre  Cens  Livres  pour  un  Colcge  ,  la 
Somme  de  2600.  Livres. 

A  la  Prc/inced'^K/»«,  pour  trente  deux  Portions;  à  fa- 
voir pour  vint  fept  Pafteurs  acluellemcnt  emploies  au  Mi- 
niftere ,  trois  Propofîins  ,  Cc  deux  Portions  Surnuméraires , 
la  Somme  de  4640.  Livres. 

A  la  Province  du  PoiBott  ,  po^ur  foixante  trois  Portions, 
à  favoir,  pour  quarante  fix  Pafteurs  aétuellement  emploies 
dans  le  Mmiitere  ,  fix  Eglifes  vacantes  ,  qui  doivent  être 
pourvues,  trois  Pafteurs  déchargés  ,  y  compris  Monfieur 

VOtfeasî^ 


45-00. 

1200. 

Livres. 
Livres. 

4100. 

Livres» 

1 800. 

5450. 

600. 

Livres. 
Livres. 
Livres. 

TENUACHARENTON.  293 

VOifean  ,    Trois  Propofans  &   Cinq  Portions   Surnumérai- 
res ,  Se  Quatre  Cens  Livres  pour  un  Colege  ,   k  Somme 

de  9535"-  Livres. 

A  la  Province  de  Xaintonge  ^  ■pour  quatre-vints  cinq  Por- 
tions, à  favoir  pour  Soixante  trois  Pafteurs  aftuellement  en 
Service  ,  pour  un  Pafteur  qui  doit  être  placé  ,  Trois  Pa- 
fleurs  déchargés  ,  Cinq  Propofans ,  &  Treize  Portions  Sur- 
numéraires ,  dont  on  en  affignera  une  à  MonCicur  Thevenot^ 
&  une  autre  à  Monfieur  Thouloufe  ,  8c  Quatre  Cens  Livres 
pour  un  Colege  ,  la  Somme  de  12726.  Livres. 

A  la  Province  de  la  Bajfe  Guienne  ,  pour  Cent  fix  Por- 
tions, à  favoir ,  pour  Soixante  quatre  Pafteurs  aétuellement  err 
Ofice  ,  un  Pafteur  hors  de  Charge  ,  Soixante  Eglifes  vacan- 
tes ,  à  pourvoir  ,  Cinq  Propofans  ,  8c  Vint  Portions  fur- 
numeraires  ,  pour  les  pauvres  Miniftres  que  les  Guerres  ont 
ruinés  ,  6c  pour  les  Eglifes  qui  font  pauvres  ,  &  Troi» 
Cens  Livres  pour  les  Eglifes  de  la  Terre  de  Labour  ,  la 
Somme  de  15-^71.  Livres." 

Ajia  Province  du  Bas  Z-ïk^w^^/oc,  pour  Quatre  Vints dix- 
neuf  Portions  ,  à  favoir  ,  pour  Cinquante  deux  Pafteurs  ac- 
tuellement en  Service  ,  Trois  Pafteurs  déchargés ,  dont  l'un 
eft  Monfr.  Tourtelon  ,  Trois  Egliles  vacantes  à  pourvair  , 
Trois  Profe  fleurs  ,  Trois  Propofans,  &  Vint -cinq  Por- 
tions Surnuméraires,  Quatre  Cens  Livres  pour  un  Colege, 
la  Somme  de  i47)"6.  Livrey, 

A  la  Province  du  Haut  Languedoc  ,  pour  foixante  Por- 
tions ,  à  favoir,  pour  Soixante  huit  Pafteurs  actuellement  en 
Ofice,  huit  Pafteurs  déchargés,  Vint  Eglifes  vacantes  à  pour- 
voir. Sept  Propofans  ,  &  Vint  Sc  une  Portions  Surnumérai- 
res ,  y  compris  la  Portion  de  Monfieur  foli  ,  la  Somme  de    18561.  Livres. 

A  la  Province  de  Bourgogne  ,  pour  Trente  fix  Portions,  à 
favoir  ,  pour  Vint  deux  Pafteurs  aétuellement  emploies  au 
Miniftcre  ,  deux  Eglifes  vacantes  à  pourvoir  ,  pour  Mon- 
fieur de  la  Flanche  Pafteur  déchargé  ,  Trois  Propofans  Sc 
Huit  Portions  Surnuméraires  ,  dont  Bourg  ,  Moulins,  Pail- 
Iac  ,  &  Maringues  doivent  avoir  leur  part  ,  6c  Quatre  Cens 
Livres  pour  un  Colege,  la  Somme  de  6910.  Livres. 

A  la  Province  du  Dauphine',  pour  Cent  &  trois  Portions, 
à  favoir  ,  pour  Soixante  dix  -  neuf  Pafteurs  aftuellement  en 
Ofice  ,  un  Pafteur  déchargé  ,  Cinq  Eglifes  vacantes  à  pour- 
voir ,  Huit  Propofans  ,  8c  Dix  Portions  Surnuméraires  , 
dont  la  Mure  ,  Barraux  ,  Raconis,  Romans  ,  Amhrun  ,  Sc 
CuUieftre  ,  auront  chacune  une  Portion,  Se  fallute  onTuL- 
kte ,  en  aura  une  demie  ,  Sc  Qiiatre  Cens  Livres  pour  un 
Colege,  la  Somme  de  15626.  Livres-. 

Oo  5  A 


2f^  XXIV.   s  y  N  O P  E    N  A  T  I  O  N  A  L 

A  la  Province  de  l'Ifle  de  France  ,  pour  Soixante  &  une 
Portions,  à  lîivoir  ,  pour  Quarante  fix  Pafteurs  aduellcment 
en  Ofice  ,  pour  Quatre  Pailcurs  déchargés  ,  une  Eglife  va- 
cante à  pourvoir,  Quatre  Propoftns  &  Six  Portions  Surnu- 
méraires, &  Quatre  Cens  Livres  pour  une  Colege ,  la  Som- 
me de  9-45"  •  Livres. 

A  la  Province  des  Sevenes  ,  pour  foixante  &  dix  Portions, 
à  favoir  ,  pour  Cinquante  6c  un  Paftcurs  aftuellcment  en 
Ofice  ,  un  Pafteur  déchargé  ,  Quatre  Egliles  à  pourvoir  , 
trois  Propofans ,  &:  Onze  Portions  Surnuméraires,  dont  l'E- 
glife  d'Auvergne  en  aura  Cinq  ,  J^iijfac  &  Cambras  deux  , 
Quatre  Cens  Livres  pour  un  Colege  ,  la  Somme  de  33ot'  Livres. 

A  la  Province  du  Ftvarez.  ,  pour  Quarante  huit  Portions, 
à  lavoir  ,  pour  Vint  deux  Pafteurs  aftuellement  en  Ofice  , 
deux  Pafteurs  déchargés  ,  Six  Eglifcs  Vacantes  à  pourvoir  , 
Trois  PropoHuis  ,  Se  Quarante  Portions  Surnuméraires  , 
dont  deux  font  affignées  à  Monfr.  Villon  ,  &  à  Mn.rinai^ 
des  Maretz^  ,  chacun  une,  &  aux  Eglifes  de  Vais  ^  Vallon  ^ 
&  Vtlleneuve-de.Berg  ,  chacune  une  ,  &  Quatre  Cens  Li- 
vres pour  un  Colege  ,  la  Somme  de  7560-  Livres- 

A  la  Province  de  Provence  ,  pour  Vint  6c  une  Portions, 
à  favoir  ,  pour  Qiiatorze  Pafteurs  aduellement  emploies  au 
Miniftere  ,  deux  Propolans ,  Se  Cinq  Portions  Surnumérai- 
res, &  Quatre  Cens  Livres  pour  un  Colege  ,  la  Somme  de    344J.  Livres. 

A  Mr.  Buflenobis  ,  Trois  Portions ,  dont  l'une  doit  ref- 
ter  entre  les  mains  de  Mr.  Ducandal  ,  juftju'à  ce  qu'on  ait 
pourvu  l'Egliiedc  Soûles  d'un  autre  Pafteur  ,  &  la  Provin- 
ce de  la  Bajfe  Cuienne  fera  depotitaire  de  ce  Capital  ,  la 
Somme  de  455-  Livres. 

La  Somme  totale  monte  à  léSjfo.  Livres. 

Tour  Vautre  §luart ,  qui  monte  à  la.  Somme  de  Cinquante  Jlx  Mlle  y  deux 
Cens  5  Cliquante  Livres  ,  il  en  doit  être  donné. 

A  la  Province  de  Normandie  y 
A  la  Province  du  Berri  ^ 
A  la  Province  d^ Anjou , 
A  la  Province  du  PoiHott, 
A  la  Province  de  X^/«fe»^(f,  49^3-  ^iv.    14.  f  2.  d. 

A  la  Province  de  la  Bajfe  Gxienne^  6127.  Liv.  14.  f.  8.  d. 

hlàVrovincc  dvi  Bas  Languedoc  y  57'^'h-   '-'V.     6.  f.  o.  d. 

A  la  Province  dt  Bourgogne,  2196.   Liv.   14-  f.  4.  d. 

A  la  Province  du.  Dauphtrjt\  6069.  Liv.    17.  f  4.  d. 

Ala  Province  des  5w<?«fJ,  4046.  Liv.   11.  1.  8.  d. 

A  la 


3121. 

Liv. 

13 

f.  0. 

d. 

2312. 

Liv. 

6. 

f.  8. 

d. 

1849. 

Liv. 

17. 

C^. 

d. 

2641. 

Liv. 

18. 

f.  6. 

d. 

TENUACHARENTON.         295 

A  la  Pft)vince  de  \'>Ip  de  France  >  gj-ig.  Liv.  6    T  a.  d- 

A  {^Vxov'mcc  àc  Bretagne,  11^8.  Liv.  6>  (.   8.  d- 

A  la  Province  du  Fivarez. ,  27^4.  Liv.  6.  f.  o.  d. 

A  la  Province  de  Provence ,  1 2 1 8.  Liv.  9.  f.  6.  d- 

A  Monfieur^*/f«e^?J,  175,  Liv.  8.  f.  6.  d. 

La  Somme  totale ,  5615-0.  Livres.  ""* 

CONCLUSION 

Touchant  le  Synode  National  Trochain. 

LEs  Provinces  du  Haut  Languedoc  ,  de  Normandie  ,  du  Eerri  ,  &  de 
Bourgogne  ,  requérant  d'avoir  le  Privilège  de  convoquer  le  Synode  Na- 
rional  fuivant ,  on  l'a  accordé  à  celle  du  Haut  Languedoc  ,  qui  le  Convoque- 
ra au  Mois  de  Mai  de  l'Année  Mille  fix  Cens  Vint-fix. 

CHAPITRE     XXV. 

Rôle  des  Minifires  Apfiats  ,  oti  T>epofes. 
I. 

yAques  Mahout  ,  ou  Marchand  ,  autrefois  Pafteur  de  l'Eglife  du  Havre  de 
Grâce  ,  dans  la  Province  de  Normandie  ,    Homme  de  moienne  Stature  , 
avec  des  Cheveux  noirs  ,  une  petite  Barbe  ,  &  des  Yeux  enfoncés  :  âgé 
d'environ  quarante  Ans,  Apoftat. 

Jean  Guillemart  ^  autrefois  Pafteur  dans  l'Eglife  de  Chandemer  ,  dans  la 
Province  du  PaiBou  ,  âgé  d'environ  cinquante  Ans  ,  aiant  la  Barbe  noire,  & 
qui  commence  à  grifonner  ,  de  petite  Stature,  la  Vue  balfe,  6c  qui  paroic 
mélancolique  ,  Apoltat. 

I  I  I. 

Antoine  le  Blanc  ,  ne  à  Be.mne ,  8v  Miniftre  dans  la  même  Ville,  âgé  d'en- 
viron quarante  cinq  Ans,  de  haute  Stature,  aiant  la  Barbe  blonde,  un  Nez 
aquilin  ,  allés  menu,  &  les  Jambes  déliées  ,  Apoftat, 
I  V. 

Jean  Bulfet .  autrefois  Miniftre  dans  l'Eglife  de  Pragelas,  dans  la  Province 
du  Dauphiné  ,  âgé  d'environ  trente-deux  Ans  ,  de  petite  Stature  ,-  avec  de». 
Cheveux  noirs  ,  Mélancolique,  dehe  &  maigre,  qui  penche  un  peu  laTê- 


496         XXIV.   SYNODE    NATIONAL 

te,  aiant  de  grofles  Lèvres  i  depofé  pour  \''ArmmiAmfme  ,  par  le  Synode  du 
DaHfhitté- 

Henri  de  Lttbac  ,  autrefois  Miniftre  de  Privas  dans  le  Vivarez.  ,  âgé  d'en- 
viron trente  Ans  ,  de  Stature  moienne ,  la  Tête  chauve  ,  mais  les  Cheveux 
qui  lui  relient  font  d'un  brun  châtain  ,  la  Vùë  égarée  ,  les  Yeux  enfoncés 
dans  la  tête  ,  laquelle  il  remiie  à  tous  momens  ,  d'une  Contenance  fiere , 
dépofé  par  le  Coloque  du  ydentinois,  pour  Adultère  2c  plufieurs  autres 
Crimes. 

V  \. 
Jaejues  Repafeau  ,  autrefois  Pafteur  de  l'Eglife  de  Livron  ,  dans  la  Pro- 
vince du  Dauphiné  ,  âgé  d'environ  quarante-cinq  Ans  ,  depofé  par  le  Syno- 
de de  la  même  Province  ,  pour  avoir  voulu  commettre  un  Adultère  ,  cepen- 
pendant  on  lui  a  fait  efperer  de  le  rétablir  dans  le  Miniftere,  après  quelques 
Années  de  Repentance  ,  pourvu  qu'il  puifle  aporter  de  bons  Témoignages  , 
comme  auffi  de  fa  bonne  Vie  Sc  Conduite  ;  laquelle  plufieurs  ont  déjà  re- 
marquée en  lui. 

VII. 
Jean  de  Dieu  ,  âgé  d'environ  trente  Ans  ,  natif  de  Sauve  ,  de  haute  Sta- 
ture ,  les  Cheveux  blonds  ,  le  Vifage  long  ,  un  gros  Nez  ,  les  Yeux  en- 
foncés  dans  la  tête  ,  le  Vifage  fort  rouge  ,  depofé  par  le  Synode  des  Seve- 
nes  ,  il  a  depuis  Apoftafié. 

VIII. 
Perielle  ,  autrefois  Pafteur  de  l'Eglife  de  Cabarade  ,  dans  la  Province  du 
Haut  Languedoc  ,  âgé  de  trente-cinq  Ans  ,  la  Barbe  noire,  une  giofle  Tê- 
te &  un  gros  Nez  ,  des  Pieds  courts  ,  de  fort  petite  Taille,  depofé  par  le 
Synode  de  cette  Province  ,  pour  avoir  voulu  commettre  un  Adultère  , 
pour  avoir  prophané  la  Sainte  Parole  de  Dieu  ,  6c  pour  plufieurs  autres 
Crimes. 

I  X. 
Jean  de  fondeville  ,  autrefois  Pafteur  de  l'Eglife  d^OJfe  ,  dans  la  Princi- 
pauté du  Bearn,  de  petite  Stature,  avec  des  Cheveux  blonds  ,  un  Air  fier  , 
de  grands  Yeux  >  âgé  d'environ  trente  Ans  ,  depofé  par  le  Coloque  d'O/f- 
ron,  pour  caufe  d'Adultère  ,  pour  avoir  eu  du  mépris  pour  le  Saint  Mini- 
ftere    8c  à  Caufe  de  fa  vanité  infuportable  ,  qui  l'a  depuis  fait  apoftafier. 
X. 
Samuel  Pourrac  ,  autrefois  Pafteur  de  l'Eglife  de  la  Baflide  &  àeFillefran- 
che  ,  dans  le  Principauté  du  Bearn  ,  de  moienne  Stature,  avec  des  Cheveux 
roux  ,  qui  commencent  à  grifonner ,  âgé  d'environ  cinquante-cinq  Ans  ,  il 
a  les  Epaules  voûtées,  la  Tête  chauve i  depofé  pour  Adultère,  par  le  Syno- 
de de  la  Principauté  ,  tenu  à  Nai  ,  le  dernier  d'Août. 
XI. 
Pierre  Paloc^ue  ,  autrefois  Pafteur  de  l'Eglife  de  Luc  ,  dans  la  Principau- 
té du  Bearn  ,  de  très-petite  Stature,  avec  des  Cheveux  fort  noirs, des  Jam- 
bes menues  ,  la  Viîë  courre  ,  âgé  d'environ  trente  Ans,  depofé  par  le  Sy- 

node 


TENU     A    CHARENTON.  257 

node  tenu  à  Nai  ,  -à  Caufe  de  Hi  Conduite  dénaturée  envers  fes  Parcns  qui 
font  âgés  ,  £c  pour  de  grands  foubçons  d'Adultère  ,  dont  il  n'a  jamais  pu  fê 
juftifier  ,  &  parce  que  dans  toutes  fes  Manières  ,  il  a  toujours  agi  en  Hom- 
me indigne  du  Sacré  Minillere. 

XII. 
jf(f4»  Perrier  ,  autrefois  Pafteur  dans  l'Eglife  de  Paillac  en  Auvergne  ,  de 
petite  Stature  ,  avec  des  Cheveux  roux  ,  un  Néz  couperofé  ,  âgé  d'environ 
cinquante  Ans  ,   depofé  par  le  ^ynoàc  ào.  Bottrgogne ,  pour  avoir  defertc  de 
fon  Eglife ,  Sc  pour  quantité  d'autres  Crimes. 

CONCLUSION. 

Tous  lefdits  Aétes  ,  Décidons  ,  &  Canons  furent  faits  dans  le  Synode 
National  des  Eglifes  Reformées  de  France  ,  &  de  la  Principauté  du  Beara, 
aflemblé  à  Charenton  Saint  Afannce  proche  de  Paris  ,  depuis  le  premier  de 
Septembre  jufqu'au  premier  \}i^OElobre  de  l'Année  i6ig.  di'.ns  lequel  aufli  on 
prêta  le  Serment  d'Union  en  DoUrine  8c  en  DifcipUne  ,  Se  de  Fidélité  à  Sa 
Majefié  ,  comme  il  avoit  été  pratiqué  dans  les  Synodes  Nationaux  precedens. 
Se  en  même  Termes  que  ceux  de  la  Forme  du  Serment  qui  avoit  étédreflee 
par  le  Synode  à^Alais  :  Et  le  tout  étoit  figné  ,  par 


Durand,  Modérateur. 
Baili  Afleffeur, 
Le  Faucheur 

Se  ^  Secrétaires. 

De  L  A  u  N  A 


■] 


On  ajouta  ce  qui  fuit  aux  Aftes  de  ce  Synode  ,  écrit  de  la  propre  Maia 
de  Monfr.  de  Launai. 

Vraie  Copie  envoiée  au  Coloquedu  Pais  Chartratin,  ateftée  de  la  Main  de 
Monfr.  de  Laun.ii  un  des  Secrétaires  dudit  Synode,  &  un  des  Députés  pour 
la  Province  de  l'/Jle  de  France  ,  &  par  ceux  dont  les  Noms  fuivent. 

Gfiillaftme  Rivet  ;  Bertie  Pafteur  de  l'Eglife  de  QtiiJJuc  ;  fean  le  Clerc ^  de 
Chambrun  ;  Charnier ,  Pafteur  de  l'Eglife  du  Montlimar  ;  Saint  Amblier  ;  fu~ 
?•;>», Pafteur  de  l'Eglife  de  Chàtillon  fur  Loire  ^Villon  ,  Havres;  Monfieur  de 
Langle  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Rouen  ;  Pierre  Paulet  ,  Pafteur  de  re- 
z^enobre  ;  à^ Avignon  ,  Pafteur  à  Rennes  ;  P.  Beraud  ,  Pafteur  ÔC  Pro- 
fefleur  dans  l'Eglife  de  Montauban  ■■,  Savoie,  Pafteur  dans  l'Eglife  àc  Ca- 
firts  \  Ijle  Pelletiers  Pafteur  dans  l'Eglife  de  Vendôme \  Cottibi  y  Pafteur  à 
Poiaiers, 


Tome  IL  Pp  CHA- 


2^8  XXIV.    SYNODE    NATIONAL 

CHAPITRE    XXVI. 
CANONS     ET     DECRETS 

DU    SYNODE    NATIONAL    DE    DORDRECHT. 

Examinés,  Confirmés ,  ér  établh  dans  le  Synode  National  dei  Eglifes  Re- 
formées de  France  ,  tenu  à  Charenton  proche  de  Paris  ,  durant  le 
Mois  de  Septembre  de  Vannée  1623.  qui  doivent  être  iwviolablement 
Obfervés  par  toutes  les  Eghfes  &  les  Univerjités  de  ce  Roiaume. 

SECTION     I. 

De  la  PredefiiHAtion  ,  Eletlion  >  (y  Reprohation. 

C   A  N   O  N       I. 

D  Autant  que  tout  le  Genre  Humain  a  péché  en  Adanr,  &  que  les  Hom- 
mes ont  encouru  par  là  ,  la  Malédiction  &  la  Mort  Eternelle.  Dien  ne 
leur  auroit  pas  fait  d'Injuftice  quand  il  les  auroit  laiiïts  dan^  Itur  Etat  de  Pê- 
che ,  &  fous  fa  Malédiction  ,  &  s'il  les  avoit  dannés  pour  toute  l'Eternité. 
C'eft  ainfi  que  1  Apôtre  St.  Panl  en  parle  Ram  3  19- ■23-  Tous  ont  péché  en 
Adam,  &  font  entièrement  privés  de  la  Gloire  de  Dieu  :  &  Rom.  6.  23.  Les 
Cages  du  Péché  c'^efi  la  Mort. 

Mais  Die»  a  manifefté  fon  Amour  ,  en  ce  qu'il  a  envoie  fon  Fils  au  Mon- 
de ,  afin  que  ceux  qui  croiroient  en  lui  ne  periflént  pas,  mais  qu'ils  eùffent 
k  Vie  Eternelle,  i.  Jean  4.  9,  Jean  3.  16. 
III. 
Et  afin  que  les  Hommes  fùflent  portés  à  croire  ,  Dieu  a  envoie  à  ceux 
qu'il  lui  a  plû  ,  les  agréables  nouvelles  du  Salut ,  par  l'Evangile ,  pir  lequel 
les  Hommes  font  apellés  à  la  Repcntance  &:  à  la  Foi  ,  en  Jefui-Chrift  Cru- 
cifié :  Et  comment  croiroient-ils  en  celui  duquel  ils  n'ont  point  oui  parler  : 
Et  comment  entendront- ils ,  s'il  n'y  a  quclcun  qui  leur  prêche  :  Et  corn- 
fiicnt  prechera-t  on  s'il  n'y  en  a  pas  qui  foient  envoies  ,  Rom.  10.  14.  ij. 

1  V. 
.  Ceux  qui  ne  croient  point  à  l'Evangile  l'ire  de  Diet*  demeure  fur  eux; 
mais  ceux  qui  reçoivent  &  cmbraflcnt  Jeftis-Chriji  nôtre  Sauveur  ,  avec  une 
vive  Foi ,  font  mis  à  couvert  par  lui  de  l'Indignation  de  Dtett,  8c  délivrés  de 
la  Dannation  ,  &  font  faits  participans  de  la  Vie  Eternelle. 
V. 
DieH  n'eft  aucunement  Caufe  ,  ou  coupable  ,  de  l'Incrédulité  des  Hom- 
mes ,  car  les  Hommes  font  eux-mêmes  la  Source  de  leurs  Péchés  ,  Mais  la 

Foi 


TENU    A    CHARENTON.  29^ 

Foi  en  fefus-Chrift ,  &  h  Félicité  par  lui ,  eft  un  Don  Gratuit  de  Dit»  ,  félon 
qu'il  clt  écrit  aux  Ephtf  z.  8.   Car  vous  êtes  fruvés  p^tr  Grâce,  par  la  Foi:  & 
cela  non  point  de  vous  ,   c''efl-  le  Don  de  Dieu  ,  Sc  aulîî  aux  l'hiltp.  i .  i^.    Parce 
au' il  vous  a  été gratmitement  donné  de  croire  en  Chiift. 
VI. 

Que  Dieu  donne  la  Foi  dans  fon  tems  à  quelques-uns ,  &  non  à  d'autres, 
c'eft  un  Efet  de  fon  Décret  éternel ,  Car  de  tout  tems  font  connitës  a  Dieu  ton- 
tes fes  Oeuvres.  A<5tes  15".  18.  Et*/  accomplit  avec  Eficace  tomes  Chofes  félon 
/e  Confeil  de  fa  Folonté;  Ephef  i .  1  t .  Et  dans  l'Execution  de  ce  Efccret  il 
adoucit  par  la  Grâce  les  Coeurs  des  Elus,  quelques  durs  qu'ils  foient,  &  les 
poite  à  croire  ;  mais  par  un  juite  Jugement  il  laille  ceux  qui  ne  font  pas  Elus 
dans  leur  Méchanceté  ,  ëc  Endurcillèment.  Par  où  nous  connoiflbns  particu- 
lièrement la  Profondeur  de  fa  Mifericorde ,  &  auffi  cette  julk  Diitindion  qu'il 
foit  parmi  les  Enfins  des  Hommes  qui  étoient  tous  également  abandonnés ,  & 
perdus  dans  le  Feché  Et  les  Décrets  de  l'Eleftion  &  de  la  Réproba- 
tion révélés  par  la  Parole  de  Dieu  font  un  Sujet  d'une  Confolation  inénarrable 
aux  Perfonnes  dévotes ,  pendant  que  les  Impies ,  &  les  Incrédules  la  tordent  à 
leur  Perdition. 

V  I  I. 

L'Eleftion  eft  un  Propos  immuable  de  Diea  ,  par  lequel  félon  le  bon  Plailîr 
très  libre  de  fa  V^olonté  ,  il  a  choifi  par  une  pure  Grâce,  à  Salut,  en  Jefus- 
Chrifi ,  avant  la  Fondation  du  Monde  ,  un  certain  Nombre  d'Hommes ,  qui 
n'étoient  pas  en  eux-mêmes  meilleurs  que  les  autres  ;  car  ils  étoient  tous  plon- 
gés dans  le  même  Goufre  de  Miferes ,  il  les  a ,  dis-je ,  choifis  dans  le  Genre 
Humain  ,  qui  étoit  dechû  par  fa  propre  Faute ,  de  fon  Etat  d'Innocence  ,  dans 
la  Delblation.  Et  Dieu  a  auflî  conilituc  ce  Jcfus-Chrijl  de  toute  Eternité,  pour 
être  le  Chef  &  le  Médiateur  de  fcs  Elus  ,  &  la  Pierre  Fondamentale  de  leur  Sa- 
lut i  8c  ainfi  il  a  arrêté  de  les  donner  à  fefns-Chrifi  ,  afin  qu'il  pût  les  fauver, 
les  apeller ,  &  les  atirer  eficacement  à  fa  Communion ,  par  fa  Parole  6c  par  fon 
Saint  Efprit ,  &  a  i-efolu  de  leur  donner  une  Foi  Salutaire  en  lui ,  pour  les  ju- 
llifier  &  fantifier  ;  Se  après  les  avoir  confervés,  par  fa  Toute- Pvii tîance  ,  dans 
la  Communion  avec  fon  Fils,  pour  leur  monti-erla  Souveraineté  de  fes  Compaf- 
fions ,  Se  le  Prix  des  Richcflès  de  fa  Grâce ,  il  les  glorifiera ,  comme  il  eft  écrit, 
Ephef.  1.4.,  5,  f?.  Dieu  nous  a  tlûs  en  Jefus-Chnft  ,  avant  la  Fondation  dx 
Monde  \  afin  (jpie  nous  fuffions  faims  (è"  irreprehenfîbles  devant  lui  en  Charité ■, 
nous  aiant  predeflinés  pour  nous  adopter  a  foi  ,  par  Jel'us-Chrift  ,  fel«n  le  bon 
riaifir  de  fi  Volonté;  a  la  Loiiange  de  la  Gloire  de  ft  Grâce ,  de  laquelle  il  nous 
fi,  rendus partictpans  en  fon  Bien  Aimé.  Et  Rom.  8.  29-  Ceux  qu'il  a  prede- 
jUnés ,  il  les  a  aufft  apellés;  c^  cettx  qu'il  a  apellés  ,  tl  les  a  anjji  jufiifiés;  & 
cenx  ijft'fl  fi  jufl-ifiés  ,  il  les  a  auff  glorifiés. 
VIII. 

Cette  Election  n'cft  pas  de  divers  Genres,  mais  la  même ,  feulement  à  l'E- 
gard de  ceux  qui  feront  fiuvés,  dans  le  Vieux  &  le  Nouveau  Teftament.  Par- 
ce que  les  Saintes  F.critures  ne  nous  enfeignent  &  ne  nous  prêchent  qu'un  feul 
bon  Plaifir  ,  qu'un  fcul  Décret ,  &  Conicil ,  de  la  Volonté  de  Dieu ,  par  le- 
Pp  1  quel 


300  XXIV.  SYNODE   NATIONAL 

quel  il  nous  a  choifis  de  toute  Eternité  à  la  Gloire  du  Salut ,  à  la  Fin,  &  aux 
Moiens ,  qu'il  a  préparés,  dans  lefquels  nous  devons  cheminer  pour  aller  à  lui. 

Cette  Eleétion  ne  fe  fait  pas  enfuitc  d'une  Previfion  de  Foi ,  ou  d'une  Obéif- 
fance  de  Foi ,  &  de  Sainteté ,  ou  d'autres  bonnes  Qualités  &  Difpofitions,  com- 
me Caufes  ou  Conditions  requifes  dans  l'Homme,  qui  eft  élu  ;  mais  Dieu  lui 
donne  la  Foi  &  l'Obéillancc  de  Foi ,  &  la  vraie  Sainteté ,  enfuite  de  cette  Elec- 
tion. Ainfi  l'Eleélion  eft  la  Source  des  Biens  Salutaires,  d'oili  émanent  la  Foi, 
la  Sainteté  ,  6c  les  autres  Dons  de  Dieu ,  8c  la  Vie  Eternelle ,  comme  des  Fruits 
de  cette  Elcétion,  ainfi  que  le  dit  l'Apôtre  Saint  Paul.,  aux  Ephef.  1.4.  Selon 
tjuil  nous  avait  élus  en  lui ,  avant  la  Fondation  du  Monde  ,  afin  que  nous  fftf- 
Jîons  faints  &  irreprehenjibles  devant  lui  en  Charité. 

La  Caufe  de  cette  Eleétion  eft  donc  le  bon  Plaifir  de  Z>î>«,laquelle  ne  confîf- 
te  pas  en  ce  qu'il  a  choifi ,  comme  une  Condition  à  Salut  ,  certaines  Qualités 
dans  les  Hommes ,  ou  Actions  qu'ils  pouvoient  faire  ;  mais  en  la  Volonté  qu'il 
a  eue  de  fe  choifir  certaines  Perfonnes  parmi  le  grand  Nombre  des  Pécheurs  > 
pour  en  faire  fon Héritage  particulier;  comme  il  eft  écrit,  Kom.  9.  1 1,  12,  13. 
ylvant  cjue  les  Enfans  furent  nés  ,  &  qu'ils  eujjent  fait  ni  Bien  ni  Mal  ,  &c. 
Jl  lui  fut  dit,  à  favoir  à  Rebccca ,  le  plus  grand  fervira  au  moindre,  ainfi  qutl 
eft  écrit ^,  f  ai  aimé  Jacob  ,  &  fiai  bai  E,ù\v\.  Et  aux  ASles  13.  48.  Et  tous 
ceux  qui  étaient  dejiinés  a  Li  Vie  Eternelle ,  crûrent. 
XI. 

Et  parce  que  Dieu  eft  immuable,  infiniment  fage  &  Tout-Puiilant ,  &  qu'il 
connoit  toutes  Chofes  j  fcs  Décrets  d'Eleélion  ne  peuvent  jamais  être  révoqués, 
ni  annulés ,  &  les  Elus  ne  peuvent  pas  être  reprouvés ,  leur  Nombre  ne  peut 
pas  diminiier. 

X  T  I. 

Les  Elus  font  afliàrés  dans  un  certain  tems ,  de  leur  Eleétion  à  la  Félicité 
Eternelle ,  quoi  qu'elle  fe  faiîê  peu  à  peu  ,  &  par  une  Mefure  fort  inégale.  Et 
ils  ne  l'obtiennent  pas  en  pénétrant  avec  Curiofité  dans  les  profonds  Secrets  de 
Dieu  i  mais  en  fondant  cxaétcmcnt  leurs  Cœurs  ils  rencontrent  ces  faintes  Joies 
fpirituelles ,  avec  les  Fruits  immanquables  de  leur  Election ,  dont  il  eft  fait 
Mention  dans  la  Parole  de  Dieu ,  qui  confiftent  en  une  véritable  Foi  en  nôtre 
Seigneur  Jefus-Chnfi  ,  une  Crainte  Filiale  de  Dieu,  une  fainte  Douleur  de 
leurs  Péchés  unt:  Faim  &  une  Soif  de  Juftlce• 
X  I  i  I. 

De  cette  AlTûrancc  intérieure ,  &  du  Sentiment  de  leur  Elcétion ,  les  Enfans 
de  Dieu  prennent  Occnfion  de  s'abaiilèr  &  de  s'humilier  en  eux-mêmes  plus 
profondément  devant  Dieu  ,  &  d'.idorer  les  Profondeurs  de  fes  Compaffions  , 
que  l'on  ne  peut  pas  fonder ,  ÔC  de  fe  netoier  de  toutes  les  Soi.iillurcs  de  la  Chair 
8c  de  l'Efpnt  ,  comme  aufll  d'aimer  Dieu  ardenment  ,  Se  par  deiliis  toutes 
Chofes  ,  qui  les  a  premièrement  aimés  d'une  Afeftion  fi  forte ,  &  fans  %ale. 
Par  cette  Doélrine  ils  font  fort  éloignés  de  devenir  Tiedes  &  Nonchalans ,  &  de 
croupir  dans  une  Sécurité  charnelle ,  ou  de  négliger  leur  Devoir ,  &  de  garder 

les 


TENUACHARENTON.  301 

les  Commandemens  deDiex;  Ddquds  Péchés  ceux-là  font  coupables  par  un 
jufte  Jugement  de  Dieu,  qui  prefumant  legeremept,  Se  inconfiderement  de 
leur  Élection  ,  s'abandonnent  à  la  Débauche ,  ik  font  fervir  la  Grâce  de  Dierf 
à  leur  Impudicité,  &  refufent  de  marcher  dans  la  Voie  des  Elus  de  Dieif 
XIV. 

Et  comme  cette  Do^rine  de  l'Eleftion  Divine,  félon  le  Confeil  infiniment 
fage  de  i?<>«,a  été  prechée  par  les  Prophètes  du  Vieux  Teftament,  par  nôtre 
Seigneur  Jefits-Chrifi  &  par  fes  Apôtres,  fous  le  Nouveau  Tertament,8c  qu'el- 
le fe  trouve  dans  les  Saunes  Ecritures;  elle  doit  auflî  être  prêchée  Publique- 
ment en  nos  jours  dans  les  Eglifes  de  Bien,  à  ceux  pour  lefquels  clic  ell prin- 
cipalement defignée ,  avec  un  Efprit  de  Difcretion ,  Pieufement  &  Religieu- 
fement,  en  Tems  &  Lieu ,  finis  rechercher  curieufement  dans  les  Voies  du  Très- 
Haut,  mais  pour  la  Glone  de  fon  Saint  Nom,  pour  la  Paix,  la Coufolation , 
&  le  Bonheur  Eternel  de  fon  Peuple. 

X  V. 

De  plus,  les  Saintes  Ecritures  rendent  d'autant  plus  illuftre  &  recomraanda- 
ble  cette  Grâce  Eternelle  &  Gratuite  de  nôtre  Eleélion ,  quand  elles  témoi- 
gnent que  tous  les  Hommes  ne  font  pas  Elus ,  mais  que  Diett  en  a  laill'é  plu- 
sieurs hors  de  fon  Eledion  Eternelle ,  à  favoir  ceux  que  Dieu  par  fon  bon  Plai- 
fir  (  qui  ell  toujours  très  Libre  ,  très  Juile  ,  Irréprochable  ,  &  Immuable  )  a 
voulu  abandonner  dans  ce  Goufre  de  Miferes  communes  à  tous  les  Hommes  , 
dans  lequel  ils  s'étoient  plongés  Tète  baillée ,  &  auxquels  il  n'a  pas  donné  cette 
Foi  Salutaire ,  ni  la  Grâce  de  Converfioni  mais  les  aiant  abandonnas  à  leurs 
propres  Voies  &  Defirs  ,  il  les  condanne  finalement  par  fon  jufte  Jugement ,  8c 
les  punit  durant  toute  l'Eternité,  non  feulement  pour  leur  Incrédulité,  mais 
■  aufli  pour  leurs  autres  Crimes ,  afin  de  manifefter  fa  Gloire.  Voilà  le  Deci-et 
de  la  Réprobation ,  qui  ne  fait  aucunement  Dten  Auteur  du  Péché,  la  feule  Pcn- 
fcc  de  cela  fcroit  un  horrible  BlaJpheme  ;  mais  au  contraire  Dieu  démontre  par- 
là  qu'il  eft  un  Juge  terrible,  irreprchenfible ,  jufte  ,  &  qu'il  tire  Vengeance 
de  l'Iniquité. 

XVI. 

Ceux  qui  ne  (entent  pas  encore  entièrement  dans  leur  Ame  cette  Foi  vive  en 
Jefus-Chrtj},  cu  une  Confiance  paiticuliere  en  Dieu ,  fie  la  Paix  de  la  Confcien- 
ce  ,  en  s'eforçant  de  rendre  une  Obciifance  Filiale  à  Dieu  ,  &  de  le  glorifier  en 
^efus-Chrij}  ;  lefquels  cependant  fe  fervent  des  Moiens  par  lefquels  Dieu  a  pro- 
mis d'opérer  ces  Grâces  en  nous  ;  ceux-là  ne  doivent  pas  fe  décourager  quand 
ils  entendent  parler  de  Réprobation  ,  ni  fe  mettre  au  Nombre  des  Reprouvés; 
mais  ils  doivent  toujours  pratiquer  diligenment  les  mêmes  Vertus  ,  &  foupircr 
après  cet  heureux  moment  auquel  Dieu  rependra  abondanment  fa  Grâce  iur 
eux,  &  le  demander  très-inftanment  à  Dteu  ,  au  lieu  d'être  épouvantés  de  cet- 
te Doétrinc  de  la  Réprobation ,  lors  qu'ils  défirent  fincerementde  fe  convertir  à 
Dieu  ,  &  de  lui  plaire ,  &  d'être  délivrés  de  ce  Corps  de  Mort,  quoi  qu'ils  ne 
Taflcnt  pas  des  Progrès  dans  la  Pieté  &  dans  la  Foi  comme  ils  le  fouhaiteroicnt  : 
parce  que  Dieu  ,  qui  eft  rempli  de  Compaffion  ,  a  promis  qu'il  ne  vouloir  pas 
éteindre  le  Lumignon  qui  fume ,  n]  brilbr  le  Rofcau  cafle.  Mais  cette  Doc- 
Pp  3  trille 


502  XXIV.    SYNODE    NATIONAL 

trine  eft  à  la  vérité  terrible  à  ceux  qui  oubliant  Dieu ,  ^  ^efns-Chrifl  nôtre  Sau- 
veur ,  font  entièrement  allèrvis  aux  Soins  devorans  de  ce  Monde ,  6c  aux  Con- 
voitifes  de  leur  Chair ,  pendant  toute  leur  Vie,  n'étant  pas  régénérés. 
XVII. 

C'efl:  pourquoi  puis  que  nous  devons  juger  de  la  Volonté  de  Dieu  par  fa  Pa- 
role ,  qui  témoigne  que  les  Enfans  des  Fidclcs  font  Saints ,  non  pas  à  la  Vérité 
par  leur  Nature,  mais  par  un  Bienfait  particulier  du  Traité  deGi-acc ,  dans  le- 
quel ils  font  compris  avec  leurs  Parens  :  les  Pères  &  Mères  craignant  Dieu  ne 
devroient  pas  douter  de  l'Election  à  Salut  de  leurs  Enfans ,  dont  Dtcft  prend 
Soin  dès  leur  EnÉmce. 

XVIII. 

Si  quelcun  murmure  conn*e  la  Grâce  gratuite  de  Diett  dans  l'Eleétion  ,  &  de 
la  Sévérité  de  £\  Jultice  dans  la  Réprobation  i  il  faut  lui  objecler  ce  que  dit 
Vylpôtre  aux  Rom.  p.  20.  O  Homme  qui  ts  tt* ,  toi  ijui  contefies  contre  Dieu? 
La  Chofe  formée  dira-t-elle  à  celui  cjui  l'' a  formée,  pourquoi  m' as-tu  ainfi  faite} 
Et  ces  Paroles  de  nôtre  Sauveur ,  Mat  th.  20.  15".  Ne  m''efi.il  pas  permisse  fai- 
re ce  que  je  veux  de  mes  Biens  ?  Ton  Oeil  efi-il  Malin  de  ce  que  je  fuis  Bon^. 
Mais  pour  nous  qui  adorons  ces  Divins  Miftercs  ,  écrions  -  nous  avec  l'apôtre 
aux  Rom.  ir.33,34,  -^^t  ^6.  O  Profondeur  des  Rtchefes  ,  dr  de  la  Sapience , 
&  de  la  Connotjjance  de  Dieu,  ijue  fes  fugemens font  incomprehenftbles ,  tÙ"  fis 
Voies  impojfibles  a  trouver  !  Car  cjui  a  connu  la  Penfée  du  Seigneur  ?  ou  qui  a 
été  fon  Confeiller  ?  ou  qui  lui  a  donné  le  premier ,   &  il  lui  fera  rendu  ?   Car  de 

lui,  &  par  lui  y  &  pour  lui  font  toutes  Chofes.  A  lui  foit  Gloire  cternellcmcnt, 
uimen. 


ERREURS     REJETE' ES. 

La  Vo^irine  Orthodoxe  de  VEletîion  à-  de  la  Réprobation  aiant  été  ex- 
po fee,  le  Synode  rejet  ta  les  Erreurs  fmvantes  ,   é^  condanna 
àans  neuf  Articles. 


CEux  qui  font  confifter  le  Décret  de  PEledion  à  Salut,  "  Dans  la  Volonté 
„  que  Dieu  a  de  fauver  ceux  qui  croiront  6c  perfcvereront  dans  la  Foi ,  & 
„  l'Obéïllànce  de  Foi ,  difant  qu'il  ne  nous  eft  rcvclé  aucune  autre  Chofe  dans 
„  la  Parole  de  Dieu  touchant  ce  Décret."  Parce  qu'une  pareille  Dodrine  feduit 
les  Simples,  &  contredit  manifeftcment  la  Sainte  Ecriture,  qui  témoigne  que 
Dieu  veut  fauver  non  feulement  ceux  qui  croiront  ;  mais  auiTi  qu'il  a  choifi  de 
toute  Eternité  certaines  Perfonncs ,  auxquelles  il  donnera  la  Foi  &  la  Perfeve- 
rancc  en  'Jefus-Chrift ,  dans  un  certain  tems,  plutôt  que  dans  un  autre.  Com 
me  ileft  cent  en  i",.  7i?.-î«  17.  6.  J'ai  manife'iié  ton  Nom  aux  Hommes  que  tu 
m  us  donnes.     Et  aux  A[les  i  j .  48 .  Tous  ceux  qui  étaient  ordonnés  a  la  Fie 

Eter- 


TENU    A     CHARENTON.         305 

Eternelle  crurent,  èc  aux  Ephef.    1.4.  //  neus  a  choijis  avant  la  Fendation  d>^ 
Monde  ,  afin  *»<?  ne^s  fnftons  Saints. 

II. 

Ceux  qui  enfeignent  "  Que  l'Eleftion  de  T>ieu  à  la  vie  Eternelle  eft  de di- 
„  vers  Genres  ,  dont  l'une  eft  indéfinie  ,  8c  l'autre  définie  Se  particulière, 
„  difant  que  celle-ci  eft  imparfaite  ,  revocable  ,  non  abfolue  ,  mais  condi- 
„  tionelle  ,  &  que  l'autre  eft  parfaite  ,  immuable  abfoluë.  Item  qu'il  y  a 
,,  unelileétionàlaFoi.&une  autre  à  la  Vie  bc  à  la  Félicité  Eternelle,  telle- 
,,  ment  que  l'Eleftion  à  la  Foi  juftifiante  peut  être  fans  une  Eleétion  abfo- 
„  lue  â  Salut'';  Mais  tout  cela  n'eft  que  Fiction  de  quelques  Cerveaux  blef- 
fes  ,  qui  ne  prennent  pas  l'Ecriture  pour  Guide  ;  car  ils  corrompent  la  Sa- 
crée Doftrine  de  la  Divine  Eleétion  ,  &  rompent  toute  l'Enchainure  de  nô- 
tre Salut ,  Rom.  8.  29.  Ceux  que  Dieu  a  predefimés  ,  il  les  a  aujfl  of  elles ,  & 
ceux  c}n''ll  a  apellés  il  Us  a  juftifiés ,  &  ceux  qu'il  a  jufiifés  ,  il  les  a  attffi  glo- 
riBe's. 

I   I   I. 

Ceux  qui  enfeignent''  Qiie  le  bon  Piaifir  Se  le  Propos  déterminé  de  l'/f.v, 
„  dont  l'Ecriture  fait  mention  dans  la  Doétrine  de  l'Elcélion  ,  ne  confifte 
„  pas  en  ce  que  Dieu  a  choifi  certaines  Per{onnes  plutôt  que  d'autres,  mais 
,,  en  ce  que  ,  de  toutes  les  Conditions  poflîblcs,  (entre  lefqucllcs  font  les 
,,  Oeuvres  de  la  Loi  ,  ou  la  Subordination  des  Caulcs  kcondes)  il  a  choifi 
„  les  Actes  de  la  Foi.  quoique  Vils  en  eux-mêmes ,  &  l'Obeïlîànce  imparfai- 
,,  te  ,  pour  une  Condition  de  nôtre  Salut  ,  &  que  par  fa  pure  Grâce  ill'ac- 
,,  ceptera  comme  une  parfaite  Obeï (lance  ,  &  la  jugera  digne  de  laRecom- 
„  penfe  Eternelle"  :  Parce  que  par  ces  pernicieufcs  Erreurs  le  Bon  l'iaifir 
de  Dieu  ,  &  les  Mérites  de  nôtre  Seigneur  ^efi^s-Chrtfi,  (onz  tous  énervés,  6c  les 
Hommes  font  détournés  par  des  Qiteftions  inutiles  ,  de  cette  vraie  Doétri- 
ne de  la  GraccGratuite  de  Dieu,  qu'ils  n'apliquent  pas  à  la  Juftification  ,  6c 
s'éloigmnt  de  la  fimplicité  des  Saintes  Ecritures  ;  Kt  cette  Sentence  de  l'A- 
pôtre fera  pleine  de  Fauflété  ,  2.  Tim.  i.  9.  ^ni  nous  a  Sauvés  &  af elles 
far  une  Sainte  Vocation  :  non  point  félon  nos  Oeuvres  ,  mais  félon  fon  Propos 
arrêté,  &  la  Grâce  qui  nous  a  été  donnée  en  Jefus-Cbrift,  aVitra  les  Tems 
Eternels. 

I  V. 

Ceux  qui  enfeignent  ''  Que  dans  l'Election  ù  la  Foi  ,  il  y  a  cette  Con- 
,,  diiion  rcquife  que  l'Homme  fera  un  bon  Ulaee  de  la  Lumière  de  Nr.ru- 
,,  re  ,  qu'il  fera  horinête  ,  humble  ,  6c  difpofe  pour  la  Vie  Eternelle  , 
,,  comme  fi  fon  Election  dcpendoit  en  quelque  manière  de  ces  Chofes  "  j 
Car  cette  Opinion  eft  le  Pelagianifme  tout  pur  ,  6c  charge  V  Apôtre  de  Faul- 
feté  ,  Ephef  i  2.  g  4.  5.6-7.  8.9.  Entre  lefquels  nous  avons  tons  cenverfe  attr- 
trefois  dans  les  Couvoitifes  de  notre  Chair  ,  /iccompltjfant  les  De/îrs  de  netre 
Chair ,  &  de  nos  Penjées  :  (s'  nous  étions  de  Nature  Enf.ins  dTre ,  comme  aujf 
tous  les  autres  ;  Allais  Dieu  qui  efi  riche  en  Mtfer'uorde  par  fa  grande  Charité , 
Àont  il  nous  a  aimés  ,  du  tems  même  que  nous  étions  morts  en  nos  Fautes  ,  nous 
<i  vivijiés  enfemblt  avec  Cbrirt  ,  par  U  Grâce  du  quel  vous  êtes  Sauvés ^&  nous 

a  ref- 


504        XXÎV.    SYNODE    NATIONAL 

a  repifcités  erifemble  ,  &  nous  a  fait  feoir  enfemble  ,  dans  les  Lieux  Celefies  en 
Jefus-Chrift  ,  afin  qu^il  montrât  dans  les  Siècles  a  venir  les  ahndanmcnt  excel- 
lentes Richejfes  de  fa  Grâce  ,  par  fa  Bénignité  envers  nous  en  Jcfus-Chrift  : 
Car  vous  êtes  Sativés  par  Grâce  ,  par  la  Foi  :  cfr  cela  non  point  de  vous  , 
c'efi  le  Don  de  Dieu  ,  non  point  par  les  Oeuvres  ,  afin  que  Perfonne  ne  fe 
vlorifie. 

V. 
Ceux  qui  cnfeigncnt  "  Que  l'Eleftion  imparfaite  8c  non  abfoluë  des  Per- 
",,  fonnes  particulières ,  fe  fait  enfuite  d'une  Previfion  de  leur  Foi  comraen- 
„  cée  ,  6c  d'un  commencement  de  Converfion  ,  de  Sainteté  ,  de  Pieté  ,  Se 

5,  de  la  Continuation  de  ces  Vertus  pour  un  Tems  :  mais  que  l'Elcdion 
„  parfaite  Sc  abfoluë  fe  fait  enfuite  d'une  Prefcience  de  leur  Converfion  6c  de 
n  leur  Perfeverance  jufqu'à  la  Fin  dans  la  Foi  ,  la  Sainteté  ,  &  la  Pieté ,  6c 
„  qu'en  cela  confifte  ce  Mérite  gratuit ,  par  lequel  ceux  qui  font  Elus  font 
„  plus  dignes  que  ceux  qui  ne  le  font  pas  ■,  &  que  par  conlequent  la  Foi,  £c 
„  rObeïflancede  Foi  ,  la  Sainteté  .  la  Pieté  £c  la  Perfeverance  ne  font  pas 
,»  des  Fruits  ,  ni  des  Efets  d'une  Eleftion  afliirée  ,  à  la  Gloire  ;  mais  des 
„  Conditions  ,  6c  des  Caufes  fans  lefquelles  il  ne  peut  pas  y  avoir  d'Elec- 
,,  tion  :  lefquelles  Caufes  6c  Conditions  font  requifes  6c  prévues  de  telle 
„  Manière  ,  que  l'Eleétion  imparfaite  ,  6c  celle  qui  eft  abfoluë  fe  font  par 
„  Raport  à  ces  Conditions  "  :  Cette  Doctrine  eft  diamétralement  opofée  à 
l'Ecriture  ,  laquelle  nous  inculque  en  divers  endroits  de  pareilles  Sentences 
comme  aux  Rom. 9.  12,  L' Elellton  ti' eft  pas  par  les  Oeuvres  ^  mais  par  cehn  qui 
éipelle.  Aétes  15.48.  Tous  ceux  qui  éteient  ordonnés  à  la  Fie  Eternelle  crurent. 
Ephef  1.4.  Il  nous  a  élus  en  lui  ,  afin  que  nous  fuffions  Saints.  Jean.  15.  \6, 
Ce  n'efl^  pas  vous  qui  m'avés  élus ^  mais  c'efi  moi  qui  vous  ai  élû.lS^om.ii. 

6.  ^e  fi  c''efi  par  Grâce  ce  n'eft  plus  par  les  Oeuvres  i .  Jean.  4.  10  En 
ceci  efi  la  Charité .,  nsn  point  que  nous  aions  aime  Dieu  ,  mais  parce  que  lui 
mus  a  aimés  ,  &  quil  a  envoie  fin  Fils  pour  être  la  Propitiation  pour  nos 
Péchés. 

VI. 

Ceux  qui  enfeigncnt  "  Qiic  toute  Election  à  Salut  n'eft  point  conftante, 
„  mais  que  quelques-uns  des  Elus  peuvent  périr  éternellement  nonobftant  les 
„  Décrets  de  Dieu  ".  Par  cette  Erreur  groffiere  ils  rendent  Dieu  Sujet  au  Chan- 
gement ,  6c  ôtent  aux  Fidèles  la  Conlblation  qui  eft  fondée  fur  la  Fermeté 
inébranlable  de  l'Eleétion  de  Dieu  ;  6c  contredifent  manifeftement  aux  Sain- 
tes Ecritures  ,  qui  nous  enfeignent  ,  J^ue  les  Elus  ne  peuvent  jamais  être 
feduits.  Math.  24.  24  6c  Jean.  6.  59.  ^ue  Chrift  ne  perdra  pas  un  de 
ceux  qui  lui  ont  été  donnés  par  fin  Père,  6c  Rom.  8.  nj.  Ceux  qu'ail  a  pre- 
defiinés ,  il  les  a  aujft  appelles  ,  &  ceux  qu'il  a  apellés  ,  il  les  a  auffi  jufii- 
fiés,  &  ceux  qu'il  a  jultifiés ,  il  les  a  aujfi glorifiés. 
VII. 

Ceux  qui  enfeignent''  Que  durant  cette  Vie  il  ne  nous  revient  aucuns  au- 
,,  très  Avantages ,  ni  ConnoilVances ,  ni  AiVûrances  de  cette  Elcétion  à  la 
„  Gloire  ,  que  ce  qui  peut  procéder  d'une  Condition  Contingente  6c  qui 

»  peut 


TENU    A    CHARENTOÎ4.  30; 

,.  peut  changer";  Mais  c'eft  fupofcr  trop  abfurdement  l'Incertain  pour  le 
Certain  ;  Cela  répugne  auffi  au  bon  Sens  5c  à  l'Expérience  des  Fidèles,  qui 
fe  rejouïfl'ent  avec  l'Apôtre  dans  le  Sentiment  qu'ils  ont  de  leur  Eleftion  ; 
louant  DicH  de  fes  Divines  Faveurs  ,  félon  l'Admonition  de  nôtre  Seif^neur 
fefm-Chrifl  ,  de  ce  que  leurs  Noms  font  écrits  au  Livre  de  Vie ,  Lttc.  10.  zo. 
ces  Fidèles  oppofent  le  Sentiment  de  leur  Lleftion  aux  Dards  enflâmes  des 
Tentations  du  Démon,  en  le  défiant  de  cette  manière ,  ^defi-ce  c^uiimen. 
fera  Accufatien  contre  les  Elus  de  Dieu  :  Rom  8.  22. 
V  1  1  I. 

Ceux  qui  enfeignent ,  "  Que  Dieu  ,  par  fa  Suprême  Volonté  toute  feuk; 
„  n'a  pas  arrêté  de  lailler  tels  &  tels  dans  la  Chute  à'' Adam  ,  &  dans  cet 
„  Etat  de  Péché  &  de  Condannation  ,  8f  de  leur  rcfufcr  les  Grâces  necef- 
„  faires  pour  produire  la  Foi  en  eux  ,  ÔC  opérer  leur  Converfion".  Saint 
Paul  eft  très  formel  fur  cet  Article,  Rom  «j.  i8  II  a  Compaffion  de  celni  eju'U 
veut  ,  &  il  endurcit  celui  cju''ilveut.  Matth.  i  j.  r  i.  //  nom  eft  donné  de  con- 
mître  les  Secrets  du  Roiaume  des  Cteux  ,  mais  il  ne  leur  efi  pus  donné .  Matth. 
1 1.  25.  î^>.  /e  /f  rends  Grâces  ô  Père  ;  Seigneur  du  Ciel  &  de  U  Terre  de  ce  que 
tu  as  caché  ces  Chofes  aux  Sages  ,  &  aux  Entendus  ,  &  les  us  revtlees  aux 
petits  Enfant  .y  II  tft  ahji ,  Père  ,  parce  c/ue  tel  a  été  ton  hon  Plaiftr. 
IX. 

Ceux  qui  enfeignent,  "  Qiic  la  Caufo  pourquoi  Dieu  a  envoie  l'Evangile 
„  à  une  Nation  ,  preferablement  à  une  aurre  ,  n'eft  pas  fa  feule  Souveraine 
,,  Volonté  &  ion  bon  Plaifir  ,  mais  que  c'tft  parce  qu'une  Nation  a  été  trou- 
,,  vée  plus  digne  ,  que  l'Evangile  lui  fût  communique";  Car  y!/o//ï>  con- 
tredit cette  Opinion  ,  en  termes  exprès  ,  lors  qu'il  parle  ainfi  aux  Enfans 
d'/fraël,  Deut.  i  o.  1 4 .  i  5  .  roici  les  deux  &  les  deux  des  Cteux,  la  Terre  &  tout 
ce  qui  efl  en  icelle  font  au  Seigneur  ton  Dieu  :  &  néanmoins  le  Seigneur  s^fi 
aproché  par  Amour  de  tes  l' ères  feulement ,  &  les  u  aimés  ,  &  a  élu  leur  Semen- 
ce après  eux  ,  c'eft  a  [avoir  vous  de  tous  les  Peuples  ,  comme  il  apert  au- 
jourd'^hui  :  Et  Jefus-Chrill  ,  Matth.  11.  ii.  Aïalheur  a  toi  Chorax^in ,  mal- 
heur  k  toi  Bethfiida  ,  parée  que  (i  ces  Miracles  eûfjent  été  faits  dans  Tyr 
or  dans  Sydon  ,  qui  ont  été  faits  au  milieu  de  vous  ,  tis  fe  fufent  repenti] 
avec  le  Sac  &  la  Cendrx. 

SECTION    II. 

T>t  la  Mon  de  Jefus-Chrift ,   &  de  la  Rédemption  des  Homms 
far  cette  Mort. 

Canon     I. 

Dieu  eft  non  feulement  infiniment  Mifericordieux  ,  il  eft  auffi  infiniment 
jufte:  Et  fa  Juftice  demande,  comme  il  nous  eft  révélé  dans  la  Parole  de 
Tome  II.  Q^q  Dteu^ 


3o6  XXIV.    SYNODENATIONAL 

D<>«,que  les  Péchés  que  nous  avons  commis  contre  Sa  Majefté  infinie,  foient 
non  feulement  expiés  par  des  Punitions  Temporelles  ,  mais  auflî  que  nous 
endurions  des  Châtiments  Eternels',  dans  nos  Corps  &  dans  nos  Ames  ;  & 
nous  ne  pouvons  pas  nous  mettre  à  couvert  de  la  Vengeance  de  Dieu  ,  fans 
que  fa  Juftice  fait  plainement  fatisfaite. 

Nous  étont  donc  entièrement  impoffible  de  fatisfaire  nous  mêmes  à  cette 
Juftice  ,  &  d'éviter  fcs  Jugemens  terribles,  Dien  par  fa  Mifericorde immen- 
fe,  nous  a  donné  fon  Fils  Unique  pour  être  nôtre  Repondant,  qui  a  été  fait 
Péché  ,  &  Makdiétion  pour  nous,  fur  l'Arbre  de  la  Croix  ,  afin  qu'il  fâ- 
tisfit  pour  nos  Péchés. 

Cette  Mort  du  Fils  de  Dittt  eft  l'Unique  ,  &  le  plus  parfait  Sacrifice 
pour  nos  Péchés ,  ôc  la  Satisfaélion  la  plus  entière  ,  dont  le  Prix ,  &  le  Mé- 
rite font  infinis  ,  Se  qui  lont  très-fufifans  pour  expier  les  Pêches  de 
tout  le  Monde. 

I  V. 
Cette  Mort  eft  d'une  fi  grande  Valeur  ,  parce  que  la  Perfonne  qui  a  fou- 
fert  eft  non  feulement  Vrai  Homme  ,  &  parfaitement  Saint  i  mais  auflî  par- 
ce qu'il  eft  le  Fils  Unique  de  Dtett  ,  Cocternel  &  de  la  même  Eflènce  avec 
le  Fcre  &  le  Saint  Efpnt  :  Car  tel  devoit  être  nôtre  Sauveur,  afin  qu'il  ref- 
fentit  dans  fa  Mort  la  Colère  6c  la  Malediftion  de  Dieu,  que  nous  avons  mé- 
ritées par  nos  Péchés. 

V. 
De  plus ,  l'Evangile  nous  promet  que  ceux  qui  croient  en  Jeftts-Chrifi  ne 
périront  pas  ,  mais  qu'ils  auront  la  Vie  Eternelle  ,  laquelle  Promeflè  on  doit 
faire  &  prêcher  à  toutes  les  Nvitions  ,  6c  Perfonnes  ,  auxquelles  Dieu  par 
fon  bon  Plaifir  envoiera  fon  Evangile  :fic  on  les  doit  pareillement  exhortera 
la  Foi  Se  à  la  Repentance. 

VI. 
Et  d'autant  que  plufieurs  de  ceux  qui  font  apellés  par  l'Evangile  ne  fe  re- 
pentent pas  ,  &  ne  croient  pas  en  fefus-  Chrifi  ,  mais  perifl'ent  dans  leur  Infi- 
délité j  cela  ne  vient  pas  d'un  Défaut  ,  ou  Infufilarice  qu'il  y  ait  dans  le  Sa- 
crifice de  Jefiis-Chriji ,  ofert  fur  la  Croix  ;  mais  la  Faute  eft  en  eux.  Se  vient 
4'eux-mêmcs. 

VII. 
Mais  tous  ceux  qui  croient  véritablement  ,  8c  qui  font  délivrés  de  leurs 
Péchés,  8c  fiuvés  de  cette  Perdition  Eternelle ,  \)'M  Jefus-Chrifi  ;  ceux-li 
tiennent  cette  grande  Faveur  de  la  pure  (îrace  de  Dieu  feulement ,  qu'il  n'c- 
toit  pas  obligé  de  leur  donner  ,  Se  qu'il  avoit  rcfolu  de  leur  accorder  de  tou- 
te Eternité,  en  Tefits-Chrifi. 

VIII. 
Parce  que  le  Décret  8c  le  bon  Plaifir  àcDiea  le  Père  étoit  ,  que  fa  Puif- 
Éince  Vivifiante  ,  6e  la  Vertu  Salutaire  Se  Eficace  de  la  Mon  très-pretieufe 
de  foaFils  »  s'étendit  iui  tous  les  Elus  ,  afin  de  leur  donner  ,  à  eux  feule- 
ment 


TENU    A    C  H  A  R  E  N  T  O  N.         507 

ment  ,  la  Foi  Jiiftifiance  ,  &  par-là  les  amener  innùlliblement  au  Salut: 
•c'ell-à-dire  ,  Die»  vouioit  que  Jefus  -  Chrifi ,  par  fon  Sang  répandu  iUr  la 
Croix,  avec  lequel  il  a  ratifié  la  Nouvelle  Alliance ,  rachetât  tous  ceux  d'en- 
tre les  autres  ,  de  chr.que  Nation  ,  Roiaume  ,  Peuple  ,  &  Langage  ,  qui 
étoient  Elus  pour  le  Salut  de  toute  Eternité  ,  &  qui  lui  étoient  donnés  par 
le  Père ,  afin  qu'il  leur  donnât  la  Foi ,  (  laquelle  comme  les  autres  Dons  du 
Saint  Efprit  ,  il  leur  a  aquife  par  fa  Mort,  )  &  qu'il  les  purifiât  par  fon 
Sang  ,  de  tous  les  Péchés  tant  Originel  qu'Aébuels  ,  commis  devant  &  après 
la  Foi  reçue  ,  &  qu'il  les  gardât  fùrement  julqu'à  la  fin,  les  prefentant  en- 
fuite  à  ion  Père,  fans  tache  Ôc  fans  Macule. 
I  X. 
Ce  Deflein  procédant  de  l'Amour  que  Dieu  a  cù  Eternellement  pour  les 
Elus,  a  été  puilfament  accompli  dès  le  commencement  du  Monde  jufqu'à 
prefent  ,  quoique  les  Portes  de  l'Enfer  s'y  foient  opofées ,  mais  en  vain  ;  6c 
ce  même  Décret  de  Dieu  fera  auflî  accompli  dans  les  tems  à  venir  ,  de  telle 
manière  ,  que  les  Elus  ièront  tous  rallemblés  en  un,  &  qu'il  y  aura  toujours 
une  Eglilè  de  Fidèles  fondée  dans  le  Sang  de  fefus-Chrifi^  ,  laquelle  portera 
toujours  un  Amour  conllant  à  fon  Sauveur,  qui  comme  fon  Epoux  ,  a  ren- 
du i'Efprit  fur  la  Croix  pour  fon  Epoufe;  &  cette  Eglilè  perfeverera  dans  fon 
Service  ,  8c  le  glorifiera  fur  la  Terre  &  cnfuite  durant  toute  l'Eternité  dans 
le  Ciel. 


ERREURS     REJETTE' ES 

Ltf  Doctrine  aiant  été  expofée  ,  le  Synode  Rejetta  les  Erreurs  fmiantes  , 
&  condamna  dans  fept  Articles. 

I. 

CEux  qui  enfeignent"  Que  Dieu  le  Pcre  avoit  deftiné  fon  Fils  à  la  Mort 
.,  ignominieufe  de  la  Croix, fans  un  Propos  déterminé  de  fauver  quel- 
„  qucs  Pêcheurs  en  particulier  ;  tellement  que  la  Ncccflité  ,  l'Utihté  &  la 
,,  Dignité  de  l'imputation  de  la  Mortde7^/«.f  Chrifi  pouvoit  relier  ,Sccon- 
„  tinucr  dans  fon  Efiènce  ,  &  être  complète  dans  toutes  ks  Parties,  quand 
,,  même  la  Rédemption  impctrée  n'auroit  jamais  été  appliquée  actuellement 
„  à  aucun  en  particulier  ,  ou  pour  quelque  Perionne  Particulière  ";  Cette 
Doctrine  eft  injuricufe  à  la  Sagellè  du  Pcre  ,  &  au  Mérite  de  fefus  Chrtfi,  6c 
eft  contraire  à  la  Sainte  Ecriture;  Car  Jefus-Chrifl  dit  expreilemcnt  dans  St. 
Je-in  lo.  15.  27.  /<?  mets  ma  Fte  fonr  mes  Brebis.  Et  le  Prophète  Efuïe  dit  de 
nôtre  S;.uvcur  ,  Chap.  53.  10.  j^pr'es  qnil  anra  mis  fon  yime  en  ObUtio»  pour 
le  Péché  tlfe  verra  de  la  Pofierité  ,  il  prolongera  fes  jours  ,  &  le  bm  PLujïr  de 
PEtcrr.clprofpercra  en  fa  Maifin.  En  un  mot  cette  Doétrine  renverlè  cet  Ar- 
ticle de  notre  Créance ,  Je  Crois  la  Sumie  Eglife  Vniverfdle. 

Q_q  X  II.  Ceux 


5oS         XXIV.   SYNODE    NATIONAL 
I  I. 

Ceux  qui  enfeignent"  Que  le  Deflein  de  fefus-Chrifi  ,  dans  fa  Mort,n'é- 
,,  toit  pas  de  ratiher  efeftivement  ,  par  fon  Sang  ,  la  Nouvelle  Aliance  de 
„  Grâce  ,  mais  feulement  d'aquerir  à  fon  Père  un  Droit  de  Contraéter  de 
„  Nouveau  avec  les  Hommes  une  autre  Aliance ,  foit  de  Grâce  ou  d'Oeu- 
,,  vres  ,  l'une  &  l'autre  étant  d'une  même  Eflence";  Cette  Doftrine  elt 
opofée  à  l'Ecriture  ,  qui  nous  enfeigne  ,  Hebr.  7,  12.  Que  fefus'Chrift  à  été 
fait  Pleige  d'une  Aliance  d'autant  plus  excellente:  c'eft-à-dirCî  delà  Nouvelle 
Alliance  ,  &  tithr.  9-  15.  1 7.  ek  il  j  a  un  Tejlament ,  il  efi  necejfaire  que  la  Mort 
dit  Tcfiatenr  intervienne. 

I  I  r. 

'  Ceux  qui  enfeignent''  Qiie  Jefus-Chrifi  par  fa  Satisfaftion  n'a  pas  mérité 
,,  certainement  à  chacun  la  Félicité  Eternelle  ,  ou  cette  Foi  par  la- 
,,  quelle  fa  Satisfaûion  peut  être  apliquée  eficaccment  à  Salut  :  mais  qu'il  a 
j,  feulement  aquis  au  Père  le  Pouvoir  de  traiter  de  Nouveau  avec  les  Hom- 
,,  mes  ,  8c  de  leur  prcfcrire  de  Nouvelles  Conditions  ,  telles  qu'il  lui  plai- 
,,  roit  ,  &  dont  l'accompliflement  dependroit  du  Libre  Arbitre  de  l'Hom- 
j,  me,  Scqu'ainli'il/auroit  pii  arriver  que,  ou  que  Perfonne  n'auroit  pu  lesob- 
„  ferver  ,  ou  que  tous  les  Hommes  auroient  pu  les  accomplir  "i  Une  telle 
Opinion  nous  donne  une  Idée  trop  bafTede  la  Mort  de  fefHs-Chrift  ,  &  ceux 
qui  en  font  imbus  ne  reconnoiflènt  pas  lelFruit  principal  que  cette  Mort  nous 
a  aquis  :  8c  d'ailleurs  cette  Doétrinc  renouvelle  &  tu'e  de  l'Enfer  l'Herefie 
des  PeUfiens  a\i\  a  été  condannée  de  tous  tcms. 
IV. 
Ceux  qui  enfeignent"  Que  cette  Nouvelle  Aliance  de  Grâce  queZ)/>«  le 
„  Père  a  contraftéc  iivtc  les  Hommes  par  la  Mort  de  fefus-Chrifi ,  ne  con- 
„  fifte  pas  en  ce  que  nous  fommcs  juftitiés  devant  Dtttt  ,  &  fauves  par  la 
,,  Foi,  lorsque  nous  nous  en  tenons  à  la  Mort  de  j^/âj-C/;;-//?,  mais  en  ce  qu'à 
„  Caufe  que  la  Loi  demandoit  une  parfaite  Obcïflànce  ,  elle  eft  maintenant 
,,  abolie  ,  &  que  Dieu  rtpute  la  Foi  même  ,  bc  une  imparfaite  Obeïflance 
>,  de  Foi  ,  pour  une  entière  ObeilTance  à  la  Loi  ,  laquelle  il  eftime  ,  par 
5,  une  pure  Grâce  ,  être  digne  d''jne  Recompenfe  Eternelle";  Ces  Perfon- 
ncs  contredifent  en  termes  formels  les  Saintes  Eeritures,  Rom.  }.  2?.  »4.  Etant 
jujl-ifiés  Gratuitement  par  fa  Grâce  ,  par  la  Rédemption  t^tti  eft  f«  JefuS-Chriil:  , 
tjue  Dieu  a  ordonné  de  tous  tems  ,  ^our  être  Propitiatoire  par  la  Foi  en  fon  Sang: 
Et  ainfi  ils  introdjifent  avec  Socin,  une  Nouvelle  Juftification  devant  D/V», 
contre  l'Opinion  commune  de  toute  PEgiife. 

Ceux  qui  enfeignent"  Qiie  tous  les  Hommes  font  reçus  à  un  Etat  de 
„  Reconciliation  ,  &  à  la  Grâce  de  l'Aliance  ,  tellement  que  nul  n'eft  Su- 
,,  jet  à  Condannation  ,  &  qiie  Perfonne  ne  fera  condanné  pour  le  Péché 
„  Originel,  mais  que  tous  font  exempts  de  la  Coutpe  qui  elt  dans  ce  Péché"; 
Car  ce  Sentiment  cil  opofé  à  la  Sainte  Ecriture  ,  qai  afirme,  Ephefz  3 .  Q^t 
nans  étions  de  Nature  Enfans  d'Ire. 

V  L  Ceus 


TENUACHARENTON.  309 

V  I. 

Ceux  qui  fe  fervent  de  cette  Diflindtion  "  d'Impetiation  Sc  d'Aplication, 
„  afin  de  pouvoir  infinuer  dans  les  Efprits  des  Ignorans  cette  Opinion  ;  Que 
„  Dieu  a  voulu  communiquer  à  tous  les  Hommes  le  Mérite  de  la  Mort  de  Je- 
,,  fta-Chrifi;  &  qu'à  Caufe  que  quelques-uns  preferablement  à  d'autres,  font 
„  faits  Participans  de  la  Remiffion  des  Péchés  ,  &  de  la  Vie  Eternelle ,  cette 
,,  Diference  procède  &  dépend  principalement  de  leur  Libre  Arbitre,  s'apli- 
„  quant  à  eux-mêmes  cette  Grâce,  qui  eft  oferte  indiferenment  à  tous,  mais 
„  que  cela  ne  dépend  nullement  du  Don  fingulier  de  la  Mifericorde  ,  qui  ope- 
„  re  eficacement  en  eux  ,  afin  qu'ils  puiiTent  fe  l'apliquer  à  eux-mêmes,  plû- 
„  tôt  que  d'autres.  Car  faifant  fcrablant  de  propofer  leur  Doûrine  dans  un 
bon  Sens ,  ils  tâchent  de  répandre  dans  les  Ames  ,  le  plus  pernicieux  Venin  dn 
Pelagianifrae. 

y  1 1. 

Ceux  qui  enfeignent  "  Qu'il  n'étoit  pas  neceflaire  que  Jefus-Chrifi  mourut, 
„  qu'aufTi  il  n'eft  pas  mort  pour  ceux  qui  font  l'Objet  de  l'Amour  infini  de 
,,  DicH-,  &  Elus  à  la  Vie  Eternelle,  comme  fi  ceux-ci  n'avoient  pas  Befoin 
„  de  la  Mort  de  nôtre  Seigneur.  Ce  qui  eil:  contraire  à  ce  que  dit  l'Apôtre  , 
Cal.  X.  zo.  Chà^m'a  atmé  ,  &  s''efi  donne  foi -même  pour  moi-.  Rom.  8.  32. 
Qui  eft-ce  qui  intentera  Accitfation  contre  les  Elus  de  Dieu  ?  Dieu  efi  celui  qui. 
JHJUfie.,  qui  fera  celui  qui  condannera  ?  Chrill  eft-  celui  qui  eft  mort  pour  nous. 
Ils  contredifent  auffinotrc  Sauveur  même ,  fean  \o.  15.  Je  mets  ma  Fie  pour 
mes  Brebis  .  Chap.  if.  il,  13.  C'eji  ici  mon  Commandement  que  vous  vous  ai- 
mtés  l'un  l'autre ,  comme  je  vous  ai  aimés.  Nul  na  plus  grand  Amour  que 
celle-ci ,  à  favoir ,  quand  quelcun  met  fon  Ame  pour  fes  Amis. 

SECTION    III. 

De  la  Corruption  de  l'Homme  y  de  fa  Converfion  à  Dieu  ,  à'  de  quelle 
manière  ilfe  convertit. 

C  A  N  O  N    I. 

L'Homme  a  été  créé  à  l'Image  de  Dieu  ,  6c  orne  dans  fon  Entradement  de  In 
Connoiflance  de  fon  Créateur,  &  doué  des  Qualités  Spirituelcs ,  de  Juftice, 
dans  ia  Volonté,  de  Pureté  dans  fon  Cœur ,  &  dans  toutes  fes  AfFe6tions.  Il 
ctoit  auffi  parfaitement  Saint;  mais  aiant  abandonné  Dieu  ,  par  l'Inlligation  du 
Démon  ,  il  s'eft  depoiiillé  lui-même  de  ces  Excellens  Dons  ,  &  précipité  dans 
l'Aveuglement  &  dans  les  Ténèbres  :  La  Vanité  s'eft  emparée  de  fon  Entende- 
ment; fon  fugemcntaécé  corrompu;  la  Malice  ,  la  Rébellion,  6c  l'Endur- 
ciiVement  ont  poifedé  f\  Volonté  &  fon  Cceiu- ,  6c  il  n'y  a  plus  eu  qu'Impureté 
dans  fes  Afeéticns. 


Q.q  3 


IL  Tel 


jio  XXIV.    SYNODE    ^f  A  T  I  ON  A  L 

I  I. 

Tel  a  été  l'Homme  après  fa  Chute ,  tels  font  les  Enfaiis  qui  font  defcendus 
de  lui  ;  il  eft  le  Père  corrompu  d'Enfans  corrompus ,  la  Corruption  par  un  ju- 
fte  Jugement  de  Dieu ,  aiant  coulé  depuis  Adam  dans  toute  la  Portcrite ,  (  feftis- 
Chrifl  ièul  excepté  )  non  pas  par  Imitation  leulement ,  comme  les  FeUgiem  ont 
ofé  l'avancer ,  mais  par  la  Propagation  de  fa  Nature  corrompue. 
III. 

C'eft  pourquoi  tous  les  Hommes  font  conçus  dans  l'Iniquité,  &  naiflent 
Enfans  d'Ire ,  entièrement  incapables  d'accomplir  aucun  des  Devoirs  du  Sa- 
lut, enclins  au  Mal ,  morts  dans  le  Péché  auquel  ils  font  aflujetis  ,  &  fans  une 
Grâce  Régénérante  du  Saint  Efprit ,  ils  ne  peuvent  pas  retourner  à  Dieu ,  ni 
çn  avoir  la  Volonté  ,  m  reformer  leur  Nature  dépravée ,  ni  même  s'y  dif- 
pofèr. 

I   V. 

11  cil  vrai  que  depuis  cette  Chute  l'Homme  conferve  encore  quelques  Rcf- 
,res  de  la  Lumière  Naturelle ,  laquelle  étant  imprimée  dans  fon  Cœur  lui  don- 
ne quelques  Idées  du  Créateur  &  des  Chofes  Naturelles ,  par  lefquelles  il  peut 
^ifcerncr  ce  qui  eft  Honnête  d'avec  ce  qui  ne  l'eft  pas,  6c  marquer  quelque 
Emprcflcment  pour  l'Etude  de  la  Vertu,  &  pour  ce  qui  eft  moralement  Bon. 
Mais  il  eft  li  éloigné  de  pouvoir  ateindre  par  cette  Lumière  Naturelle  à  cette 
Connoifiance  Salutaire  de  Dieu  ,  &  de  retourner  à  lui ,  qu'au  contraire  il  n'en 
fait  pas  un  bon  Uliige ,  mais  la  fouille  Sc  l'obfcurcit  en  fuilant  ce  qui  eft  injufte 
devant  Dieu. 

V. 

Il  en  eft  de  la  Loi  Naturelle  de  même  que  du  Dccaloguc  que  Dieu  donna 
auxfuifs;  car  elle  nous  découvre  bien  l'énormité  du  Péché,  &  convainc  nô- 
tre Conlciencc  de  plus  en  plus  de  la  Haine  que  nous  devons  lui  porter  j  mais 
comme  elle  ne  nous  propoie  aucun  Remède ,  6c  ne  nous  donnant  pas  la  Force 
d'y  refifter  &  de  nous  dégager  de  cet  Etat  de  Mifere ,  6c  l'Homme  étant  fi  in- 
firme dans  la  Chair ,  elle  le  laiftc  dans  fa  Tranfgrcftîon  ,  &  dans  la  Malédic- 
tion ,  tellement  qu'il  ne  peut  pas  obtenir  par  elle  aucune  Grâce  à  Salut. 

Cette  Grâce  donc  que  ni  la  Lumière  Naturelle ,  ni  la  Loi  de  Dieu ,  ne  peu- 
vent donner ,  eft  opérée  eficaccment  par  la  Vertu  du  Saint  Efprit ,  par  la  Pré- 
dication ,  ou  le  Mmiftcre  de  la  Reconciliation  ,  à  favoir ,  l'Evangile  touchant 
le  Meffie ,  par  lequel  il  a  plû  à  Dieu,  6c  Ion  bon  Plaifir  eft  toujours  le  mê- 
me ,  de  fauver  tous  les  Croians .  fous  le  Vieux  &  le  Nouveau  Teftament. 
VIL 

Dieu  a  révélé  ce  Secret  à  très  peu  de  Pcrformcs  fous  le  Vieux  Teftament  : 
mais  depuis  que  ,  fous  le  Nouveau,  cette  Muraille  qui  diftinguoit  les  Peuples 
eft  abatuë ,  Dieu  l'a  manifefté  à  davantage  de  Nations.  Et  on  ne  doit  pas  atri- 
buer  le  Sujet  de  cette  Dilpealkion  à  la  Dignité  qu'aucune  Nation  ait  fjr  une  au- 
tre, ou  parce  qu'elles  font  un  meilleur  Ufage  des  Lumières  Naturelles  i  mais 
on  doit  le  raportcr  uniquement  à  la  Grâce  Gratuite,  à  l'Amour,  6c  au  bon 
Piailir    de    Dieu;  c'eft  pourquoi  ceux  cpi  ibnt  faits  participans  de  ces  infi- 

gnes 


TENUACHARENTON,  grr 

gncs  Faveurs,  &  qui  font  infiniment  au  deflus  de  leurs  Mentes, devroicnt  le  re- 
connoitre,  6c  s'en  humilier,  &  en  rendre  des  Aftions  de  Grâces ,  mais  ceux  qui 
font  deftitués  de  cette  Grace  doivent  adorer  la  Jullice  &  la  Scvcnté  des  Jugcmens 
de  Dieu ,  fans  les  fonder  trop  curieufcment. 
VIII. 

Tous  ceux  qui  font  apellcs  par  l'Evangile  font  apellés  tout  de  bon  :  car  Dieu 
déclare  très  ferieufement ,  &  véritablement,  par  fa  Parole,  ce  qui  lui  e(l 
agi-éable  ;  à  fwoir ,  que  tous  ceux  qui  font  apellés  viennent  à  lui ,  ÔC  c'eft  pour- 
quoi il  promet  très  ferieufement  que  tous  ceux  qui  viennent  &  croient  en  lui , 
trouveront  le  Repos  de  leur  Ame,  &  auront  la  Vie  Eternelle. 
IX. 

Quoi  que  plufieurs  de  ceux  qui  font  apellés  par  leMiniftcre  de  l'Evangile  n'y 
viennent  pas  ,  &  qu'ils  ne  fc  convertirent  pas  à  Die»  ,  ils  ne  doivent  ps 
néanmoins  fe  plaindre  de  l'Evangile ,  màt  fefHs-Chrifi,  qui  leur  eft  ofert  dans- 
l'Evangile  ;  ils  n'en  doivent  pas  non  plus  atribuer  la  Faute  à  Dieu  ,  qui  les  apcl- 
le  par  l'Evangile ,  &  qui  leur  a  auifi  accordé  plufieurs  Grâces  ;  car  h  Faute  eft 
en  ceux  qui  étant  apellés  reçoivent  la  Parole  negligcnment ,  ou  ne  la  reçoivent 
pas  dans  leur  Cœur;  c'eft  pourquoi  après  des  Joies  fondées  fur  une  Foi  pafla- 
gere,  ils  reprennent  leur  premier  Train  de  Vie:  d'autres  étoufcnt  la  lainte 
Parole  par  les  Soins  épineux  8c  les  plaifirs  de  ce  prefent  Siècle ,  &  ne  portent 
point  de  Fruit,  C'clî  la  Doétrine  que  Jefus-Chnfi  prêchoit  dans  la  Parabole 
du  Laboureur. 

X. 

Lors  que  ceux  qui  font  apellés  par  le  Miniftere  de  l'Evangile,  viennent  & 
fe  convertiilcnt ,  on  ne  doit  pas  atnbucr  cela  à  l'Homme ,  comme  fi  lui-même 
par  un  Acte  de  fli  Volonté  fe  difcernoit  des  autres  ,  qui  auroicnt  reçu  de  même 
que  lui ,  une  Grâce  fufîfîintc  pour  croire  Se  pour  fc  convertir.  Car  ccitc  l^oc- 
trine  efl:  le  grand  Arc-boutant  fur  lequel  i'Orgucilleufe  Herefie  de  Pelage  s'ap- 
puiott  ;  mais  on  doit  le  raporter  uniquement  a  Diett^ .  lequel  ,■  comme  il^a  choifi 
les  Siens  de  toute  Eternité  en  Jefus-Chrif} ,  il  les  apellc  auifi  cficacenxrnt  dans 
le  Tems ,  leur  donne  la  Foi  Sc  la  Repentance ,  8c  les  aiant  délivrés  des  Puif- 
fâncesdes  Ténèbres,  ilks  transfère  dans  le  Roiaume  de  fonFils,  afin  qu'ils 
puiilènr  rcrvire  Témoignage  de  la  Vertu  de  celui  qui  les  a  apellés  des  Ténèbres 
a  ia  Lumière  merveilleule ,  èc  qu'ils  ne  fe  glorifient  pas  en  eux-mêmes ,  mais  ull 
Seigneur.  C'eH:  ce  que  l'on  peut  lire  dans  les  Saintes  Ecritures. 
XI. 

De  plus ,  lors  que  Die»  accomplit  fon  bon  Pkifir  fur  fes  Eliîs ,  &  qu'il  les 
eonvertit ,  il  ne  fait  {-«ris  feulement  que  l'Evangjlc  foit  prêche  à  leurs  Oreil- 
les fimplcment  ,  mais  il  éclaire  leur  Entendement  des  Livmieres  de 
fon  Saint  Efprit,  afin  q'ie  par  là  ils  puiflent  difltngucr  les  Chofes  qui  fonC 
jultes  8c  félon  t'Efprit  de  x>r>« ,  &  par  la  Force  eficacedu  même  Efpritde 
Régénération  il  perce  jufqucs  d:ms  les  Replis  les  plus  caches  de  leur  Ame, 
il  ouvre  leurs  Cœurs  qui  étoient  fermés  .  il  les  amolit ,  il  circoncit  le  Pré- 
puce de  leur  Ame,  il  répand  de  nouvelles  Qualités  dans  k'.r  Volonté,  8c 
D»*»  opère  en  elle  afia  qu'elle  devienne  bonne,  de  roauv-ulc  qu'elle  étoir. 


^12  XXIV.    SYNODE    NATIONAL 

cc  qu'au  lieu  d'être  rcvechc ,  elle  obéïfTe  ;  il  la  fortifie  auffi ,  afin  que ,  con> 
me  un  bon  Arbre,  elle  produife  de  bons  Fruits. 
XII. 
C'eft  cette  Régénération  qui  eft  tant  priféc  dans  la  fainte  Ecriture.  C'eft 
cc  Renouvellement  Se  cette  nouvelle  Créature  ,  c'eft  cette  première  Refur- 
reétion  de  la  Mort,  c'eft  cette  Grâce  vivifiante  que  Dien  opère  en  nous, fans 
nous ,  8c  tout  cela  ne  ie  fait  pas  feulement  par  des  ELnfeignemens  qui  frapent 
les  Oreilles  ,  ou  par  des  Preuves  Morales  ,  ou  Demonftratives  ,  ou  d'une 
telle  Manière  que  lors  que  Dien  a  agi  de  fon  côté  il  foit  au  Pouvoir  de 
l'Homme  d'être  régénéré  ou  non  ,  de  fe  convertir ,  ou  de  ne  fe  pas  con- 
vertir: non;  mais  cette  Opération  eft  entièrement  Surnaturelle  ,  très  efica- 
ce,  &  en  même  tems  très  agréable,  admirable ,  fecrete  ,  ôcinefable;  laquel- 
le ,  félon  les  Saintes  Ecritures  infpirées  de  Diett ,  par  l'Auteur  de  cette  Ope- 
ration  ,  n'eft  pas ,  par  raport  à  fon  Eficace ,  moins  gloricufe  que  l'Ouvrage 
de  la  Création ,  ou  de  la  Refurrcftion:  tellement  que  ceux  ,  dans  le  Cœur 
defquels  D;V«  opère  d'une  Maniete  fi  merveilleufe,  font  très  certainement, 
infailliblement,  Sccficacement  régénérés  ,  8c  croient  aduellement  ;  Se  alors 
leur  Volonté  étant  déjà  renouvelée  ,  elle  eft  non  feulement  mûë  de  Dien., 
mais  étant  excitée  de  Dieu  ,  elle  coopère  aufli  avec  lui  ,  tellement  que  l'on 
peut  fort  bien  dire  que  l'Homme  croit,  6c  fe  repent  par  le  Moien  de  cette 
Grâce  qu'il  a  reçue. 

XIII. 
Les  Fidèles  ne  peuvent  pas  comprendre  pendant  leur  Vie  de  quelle  Ma- 
niere  cette  Opération  fe  fait  en  eux  ;  cependant  ils  peuvent  être  fort  fatis- 
fiits,  puis  qu'ils  connoiflent,  ôcqu'ils  fentent  que  par  cette  Grâce  ils  aiment 
leur  Sauveur  de  tout  leur  Cœur  ,  &  croient  en  lui. 
XIV. 
Tellement  donc  que  la  Foi  eft  un  Don  de  Dieu  ,  non  pas  à  Caufe  qu'elle 
éft  oferte  de  Dieu  à  la  Volonté  libre  de  l'Homme  ,  mais  parce  qu'en  efet  el- 
le lui  eft  donnée  ,  qu'elle  eft  infpirée],  8c  qu'elle  eft  vcrféc  dans  fon  Cœur, 
Se  aufll  non  feulement  parce  queDi>«  donne  la  Puiffance  de  croire,  8c  qu'il 
attend  enfuite  le  Confentcment  de  la  Volonté  de  l'Homme  ,  &  qu'il  croie 
actuellement  i  mais  parce  que  celui  qui  opère  le  Vouloir  Se  le  Parfaire ,  pro- 
duit dans  l'Homme  la  Volonté,  Se  l'Aéle  de  croire  en  même  tems. 
X  V. 
Dieu  n'eft  obligé  de  donner  cette  Grâce  à  Perfbnne.     Car  comment  dc- 
vroit-il  quelque  Chofe  à  celui  qui  ne  peut  rien  faire  ?  Qu'eft-ce  qu'il  pour- 
roit  devoir  à  celui  qui  n'a  rien  en  propre  que  l'Iniquité  Scie  Menfonge  ?  Ce- 
lui donc  qui  a  reçu  cette  Grâce  de  Die»  devroit  l'en  remercier  Eternelle- 
ment, 8c  en  efet  auffi  il  en  eft  reconnoiflant.     Celui  qui  ne  l'a  pas  reçue, 
ou  qui  ne  fe  foucie  pas  des  Dons  Spirituels,  ne  peut  pas  s'en  glorifier.     Et 
pour  ce  qui  eft  de  ceux  qui  font  une  Profeffion  extérieure  de  la  Foi  ,  8c 
Amandement  de  leur  Vie,  nous  ne  pouvons  juger  d'eux  qu'en  bien,  com- 
me les  Apètrei  nous  l'enfeignent  i  car  l'intérieur  du  Cœur  de  l'Homme  nous 
eft  caché  :  mais  à  l'Egard  des  autres  qui  ne  font  pas  apellcs ,  nous  devons 

prier 


TENU    A    C  H  A  R  E  N  T  O  N.         313 

prier  Lieu  très  ardenment ,  de  les  apellcr  eficacement ,  6c  nous  ne  devons  en 
aucune  Manière  les  infulrer ,  comme  fi  nous  étions  nous-mêmes  la  Caufe  de 
cette  Diference  qui  eil  entre  eux  &:  nous. 
XVI. 
D'autant  que  par  la  Chute,  l'Homme  n'a  pas  ctOîè  d'être  Homme,  c'eft- 
à-dirc,  d'être  une  Perfonne  douée  d'Entendement  &  de  Volonté,  &  que  le 
Péché  dont  la  Contagion  s'eft  répandue  fur  le  Genre  Humain  ,  n'en  a  pas 
aboli  la  Nature,  mais  l'a  corrompu  ,  &  tué  Spirituellement  :  auflî  cette  Di- 
•n'ne  Grâce  de  la  Régénération  n'opère  pas  fur  les  Hommes ,  comme  fur  des 
Souches ,  £c  ne  leur  ote  pas  leur  Volonté,  ni  ce  qui  eft  le  propre  de  la  Vo- 
lonté, 8c  ne  lui  fait  aucune  Violence  ,  au  contraire  elle  l'anime  fpirituelle- 
ment,  elle  la  guérit,  elle  la  reforme,  8c  la  lie  aufll  agréablement  que  puif- 
fanment;  de  telle  forte ,  qu'au  lieu  qu'elle  étoit  rebelle  auparavant,  8c  que 
la  Chair  s'élevoit  infolenment  contre  l'Efprit,  maintenant  cette  prompte  8c 
fincere  Obéiflance  de  l'Efprit  commence  à  régner  en  elle  ,  8c  c'eft  en  cela 
que  confifte  ce  Retabîiflemcnt  Spirituel  8c  la  Liberté  de  nôtre  Volonté  Et 
fi  ce  grand  Ouvrier ,  Auteur  de  tous  Biens,  ne  travailloit  pas  pour  nous 
d'unr  manière  auflî  mcrvcilleufê  ,  l'Homme  ne  pourroit  jamais  efpercr  de 
fc  relever  de  fa  Chute,  pui^  que  lors  qu'il  étoit  dans  l'Etat  d'Innocence, 
le  Péché  s'eft  emparé  de  fon  Coeur,  5c  l'a  précipité  dans  le  Goufre  de  Per- 
dition. 

XVII. 
Ainfi  donc,  comme  cette  Toute-Puidante  Opération  de  Bien,  par  laquel- 
le il  produit  &  foutient  nôtre  Vie  Naturelle  ,  n'exclut  pas ,  mais  requiert 
l'Uufage  des  Moiens,  par  lefquels  félon  fa  Sagefl'e  infinie  il  lui  plait  de  fai- 
re voir  fa  Puiflance  j  aullî  cette  Oeuvre  furnaturelle  de  Diest ,  par  laquelle  il 
nous  régénère  ,  n'exclut  en  aucune  Manière  ,  ni  ne  renverfe  pas  la  Prédica- 
tion de  l'Evangile,  que  Dieu  très  Sage  a  ordonnée  pour  être  la  Semence  de 
la  Régénération  8c  la  Nourriture  de  nos  Ames.  C'eft  pourquoi  les  Apôtres, 
8c  les  Doéteurs  Evangeliques  après  eux  ,  ont  toujours  enfeigné  8c  prêché 
cette  Grâce  de  Dieu  à  fa  Gloire ,  8c  pour  l'Humiliation  des  Orgueilleux  ,  8c 
en  même  tems  ils  ont  eu  Soin  de  tenir  les  Peuples  dans  leur  Devoir,  parles 
Admonitions  de  1"* Evangile,  comme  d'ouïr  la  Sainte  Parole  ,  de  participer 
aux  Sacremens,  8c  de  s'exercer  dans  la  Pieté;  de  même  auflî  Dieu  défend  que 
ceux  qui  enfeignent  dans  l'Eglife  ne  le  tentent  pas,  en  voulant  feparer  les 
Chofes  qu'il  a  étroitement  unies.  Car  la  Grâce  eft  conférée  par  les  Exhor- 
tations; 8c  d'autant  plus  que  nous  fommes  prompts  à  nousaquiter  de  nôtre 
Devoir,  d'autant  plus  grande  eft  la  Grâce  de  Dien  qui  opère  en  nous;  au- 
quel Seul  eft  dûë  toute  la  Gloire  des  Moiens ,  8c  des  Fruits  de  ces  Moiens, 
&  de  l'Eficace  qui  nous  fantifie.  Amm. 


Tome  IL  Rr  ER-- 


314  XXIV.   SYNODE  NATIONAL 

ERREURS     RE  J  ETE'E  S. 

La  "DoBrim  Orthodoxe  awnî  été  expofee ,  le  Smoàe  rejetta  les  Erreurs 
des  neuf  Jrticks  fuivans ,  touchant» 

I. 

CEux  qui  enfeignent ,  "  Que  le  Péché  Originel  pris  dans  le  Sens  rigide 
„  n'cft  pas  fuhfant  pour  condnnncr  tout  le  Genre  Humain,  ou  qu'il  ne 
„  mérite  pas  des  Châtimtns  Temporels  &  Eternels"  Car  cela  eft  contraire  à 
la  Doûnne  du  Saint  /Ipàtre  ,  Rom  <^.  i  <..  qui  dit  que  par  ««  y?»/  Homme  le 
Teché  tji  entré  an  Monde  ,  &  far  le  Pecki  ^  la  Mort ,  &  ainfi  la  ..  ort  eft  par- 
venné  fnr  tous  les  Hommes,  parce  c^ue  tous  ont  péché.  Et  au  Verf.  i  6.  LaCoul- 
fe  efi  d'une  (eue  Ofenfe  en  Condunnation.  Et  Ror».  6.  ij.  Les  Gages  du  te- 
(hé  t V//  lu  Mort. 

Ceux  qui  enfeignent  "  Que  les  Dons  Spirituels  ,  les  bonnes  Habitude} 
,,  8c  les  Vertus,  comme  la  Bonté,  la  Sainteté,  la  jullice  ,n'étoienr  pas  dans 
>«  la  Volonté  de  l'Homme  au  Commencement  de  fa  Création  •  &  que  par 
I,  confequent  elles  étoicnt  infcparables  de  lui ,  &  qu'il  ne  pouvoit  pas  les  per- 
,<  dre  par  la  Chute.  Car  cela  ell  contraire  au  Caraftere  &  à  la  D^fcription 
que  l'Apôtre  nous  donne  de  l'Image  de  Dieu,  Ephef  4.  zf.  lors  qu'il  nous 
dit  qu'il  confille  tn  Jujlice  &  eu  vraie  Sainteté;  lelquelles  Vertus  ont  été  pla- 
cées dans  la  Volonté. 

III. 

Ceux  qui  enfeignent  "  Que  les  Dons  Spirituels  n'ont  pas  été  feparés  de 
«I  la  Volonté  de  l'Homme  dans  fon  Etat  de  Mort  Spirituelle  ,  parce  que  la 
j,  Volonté  en  elle-même  n'a  jamais  été  corrompue  ,  mais  feulement  empê- 
,,  chée  dans  fes  Aétions,  par  les  Tendues  de  Ton  Entendement,  &  le  Dere- 
„  glement  de  fes  P;.flîons  ,  lefquels  Empéchcmens  étvint  levés  ,  la  Volonté 
,,  peut  deploier  fa  1  iberté  Naturelle  ,  c'ell-à-dire  ,  elle  peut  d'elle-même 
„  vouloir  &  choifir  ,  ou  ne  vouloir  pas  le  Bien  qui  lui  aura  été  ofert.'* 
Voilà  une  Erreur  Nouvelle,  U  qui  tend  feulement  a  relever  la  Force  du  Li. 
bre  Arbitre  de  l'Homme  ,  par  deflus  la  PuiOance  de  la  Grâce  gratuite ,  co 
qui  clt  contraire  à  ce  Pafl-ige  du  Prophète  Jeremie  Chap.  ij-  9.  Le  Coeur  efi 
cauteleux  Cr  pervers  plus  que  toutes  Chofes.  Et  contraire  à  ce  qui  nous  a  été 
enfeigné  parle  Saint  Apôtre,  Ephef.  2.  3.  Entre  lefquels  ,  c'elt  -  à  -  dire ,  ter 
Enfans  de  Defitéijfance  ,nous  avons  tous  converfé  autrefois  dans  les  Conveitifes dt 
notre  Chair  ,  accowplijjant  les  Dejtrs  de  la  Chair  &  de  nos  Penfées. 
IV. 

Ceux  qui  enfeignent  "  Que  l'Homme  avant  que  d'être  régénéré  n'efl:  pas 
,,  abfolument  ,  ou  proprement  empêché  ,  ou  depoiiillé  des  Forces  Spiri- 
„  tueles  pour  le  Bien  Spirituel  mais  qu'il  peut  être  afamé,  êc  altéré  de  la 
n  Juitice,  6c  de  la  Vie,  6c  ofrir  à  Diett  un  Cœur  contrit  6c  humilié,  enSa- 

«  Cfiike» 


TENU    A    CHARENTON.  315 

M  crificc  ,  qui  lera  acceptable  à  !)/>«."  Parce  que  ces  Opinions  font  diamé- 
tralement opofées  aux  propres  Termes  de  l'Ecriture,  comme  ,  Ephef.  z.  \. 
Lors  que  vous  éttés  morts  en  vos  Fautes ,  &  en  vos  Péchés ,  /'/  vous  a,  vivifie's  : 
G  en.  6.  4.  &  '6.  xi.  L'' Imagination  de  fin  Cœur  n'efi  que  Mal  en  tout  Tems. 
D'ailleurs ,  cette  Faim  &  cette  Soif  de  la  Grâce ,  &  ce  Defir  d'être  délivré 
de  la  Servitude  du  Péché  ,  &  d'ofrir  à  Dieu  les  Sacrifices  d'un  Cœur  brifé , 
confifle  en  ce  qui  eft  le  propre  de  la  Régénération. 

Ceux  qui  enfeignent  "  Que  l'Homme  corrompu  ,  &  encore  dans  fon 
,,  Etat  Naturel  ,  peut  faire  un  fi  bon  Uf^.ge  des  Grâces  communes  ,  (  par 
,,  lefquelles  il  a  une  Connoillance  de  la  Lumière  Naturelle  ,  ou  ces  Dons 
„  qui  lui  rcftent  après  fa  Chute)  que  par  le  bonUfage  qu'il  en  fait,il  peut, 
„  par  Degrés,  obtenir  une  plus  grande  Grâce  .  à  fivoir  ,  la  Grâce  Santi- 
,,  fiante  de  l'Evangile,  &  même  la  Vie  Eternelle  ,  &  que  par  ces  Moicns 
,,  Dieu  efl:  prêt,  de  fon  côté,  de fe  découvrir,  &  de  révéler  fefus-Chrifi  à 
,,  tous ,  parce-qu'il  leur  donne  eficacement  les  Moiens  neceffaires  par  lef- 
„  quels  ils  peuvent  parvenir  à  la  Connoiflance  de  fefus-Chrtfi  ,  &  avoir  la 
,,  Foi  6c  la  Repcntance  "  Mais  cela  eft  notoirement  faux  par  l'Expérience 
I,  de  tous  les  Ages,  &  le  Témoignage  de  la  Sainte  Ecriture,  Pfea.  147. 19. 
10.  //  anonce [es  Paroles  a  Jacob,  fes  Statuts  (^  fes  Jugement  a  ifraël.  //»'<« 
point  fait  ain/t  a  toutes  les  Nations ,  &  ne  leur  a  point  donné  a  connoitre  fes  fu- 
gemens.  A£t.  14.  16.  Il  a  laiffé  aux  Tems  paffés  toutes  les  Nations  marcher  dans 
leurs  Feies,  Aft.  16  6,  7.  Il  leur  fut  défendu ,  à  lîwoir ,  à.  Paul ,  8c  à  fes 
Compagnons  ,  d^anoncer  la  Parole  en  Afie  ,  étant  donc  venus  en  Myfie,  ils  ef- 
Jaioient  d'' Aller  en  Bithynie  i  mais  l'Efprit  de  Jcfus  ne  le  leur  permit  point. 
V  I. 

Ceux  qui  enfeignent  '"  Qiielors  que  Dieu  convertit  un  Homme  à  Salut, 
„  ce  n'eft  pas  qu'il  rnette  de  nouvelles  Qualités  dans  fa  Volonté,  ou  dcnou- 
.,  velles  Habitudes  Se  d'autres  Grâces ,  &  que  par  confcquent  la  Foi  par  la- 
,,  quelle  nous  ibmnes  premièrement  tous  con\  ertis  ,  &  par  laquelle  nous 
,,  fomracs  tous  apellés  Fidèles,  n'eft  pas  une  Qualité,  ou  une  Grâce,  que  P/ew 
„  verfc  dans  nous ,  mais  une  Aétion  feulement  de  l'Homme  ;  qu'on  ne  la 
,.  peut  apelkr  un  Don  .  que  ,  parce  que  l'Homme  peut  l'aquerir  de  lui- 
„  même  "  Car  tout  cela  eft  opofé  aut  Saintes  Ecritures ,  qui  déclarent  en 
Termes  exprès,  que  D/é'?^  a  répandu  dans  nos  Cœurs  les  Nouvelles  Quali- 
tés de  la  Foi,  de  l'Obéillance ,  &  du  Sentiment  de  fon  Amour,  fer.  34.  5:5. 
fe  mettrai  ma  Loi  dans  eux ,  &  décrirai  en  leur  Cœur  ,  &  ferai  leur  Dieu , 
&  ils  feront  mon  Peuple  ,  Efaïe  44.  j .  fe  répandrai  mon  Efprit  fur  ta  Semen- 
ce,  &  ma  BenediElion  fur  tes  Germes.  R.om.  5.  Verf  f.  La  DileUion  deD'xcn 
efi  répandue  en  nos  Cœurs,  par  le  Saint  Efprit ,  qui  nous  a  été  donné.  Et  ces 
Opinions  font  contraires  aux  Prières  Sc  à  la  Pratique  des  Eglifes  de  tous 
les  Siècles,  qui  ont  crié  avec  7er.  ;}.  18.  Convertis  rmicr  je  ferai  converti. 
V  1  I. 

Ceux  qui  enfeignent  "  Que  la  Grâce  convertiflante  n'eft  autre  Chofe 

j>  qu'une  douce  Pcrfuafion  1  ou  comme  quelques  autres  l'expliquent ,  que 

Rr  2.  „  la 


5i6  XXIV.    SYNODE    NATIONAL 

,,  la  plus  noble  Manière  d'opérer  la  Converfion  de  l'Homme  ,  &  qui  con- 
„  vient  mieux  à  fon  Naturel,  eft  celle  qui  fe  fait  par  Perfuafion  ,  &  que 
,i  rien  n'empêche  que  cette  Grâce  qu'ils  apellent  Morale ,  c'eft-à-dire ,  des 
l,  Argumens  fimplement  perfuafifs ,  ne  puident  changer  l'Homme  Naturel 
,,  en  Homme  Spirituel ,  &  même  que  Dieu  ne  fe  fèrt  pas  d'autres  Moiens 
l,  pour  porter  la  Volonté  à  confentir ,  que  de  cette  Manière  de  perfuader, 
5,  &  qu'en  cela  confifte  l'Eficace  de  l'Opération  de  Dieu  ,  par  laquelle  il 
,„  prévaut  d'autant  plus  fortement  fur  l'Opération  de  Satan,  en  ce  que  Sa- 
„  tan  ne  promet  que  des  Biens  Temporels,  au  lieu  que  Dieu  promet  la  Vie 
,'  Eternelle."  Parce  que  cette  Opinion  eft  la  Doftrine  de  Pelage  ,  Se  contrai- 
re aux  Saintes  Ecritures  ,  lefquelles  ,  outre  cette  Manière  d'Opération  par 
des  Preuves  Morales,  ou  Demonftratiyes ,  en  reconnoiflent  encore  une  au- 
tre dans  la  Converfion  de  l'Homme,  à  favoir  ,  celle  du  Saint  Efprit  ,  qui 
eft  beaucoup  plus  Divine  &  plus  eficace  ,  comme  dans  Ezech.  j5.  26.    Je 
vous  donnerai  un  nouveau  Caur ,  je  vous  donnerai  aujfi  un  Efprit  nouveau ,   (jr 
itérai  le  Cœur  de  Pierre  de  vôtre  Chair ,  &  vous  donnerai  un  Cœur  de  Chair. 
V  I  I  L 
Ceux  qui  enfeignent   "  Que  Dieu  dans  la  Converfion  de  l'Homme  ne 
„  montre  pas  toute  la  Majefté  de  fa  Puiflànce  infinie,  en  flechiflànt  fa  Vo- 
,,  lonté  rebelle,  afin  de  le  porter  infailliblement  â  croire,  &  à  fe  convertir; 
,,  mais  que  nonobftant  toutes  les  Opérations  de  la  Grâce  dont  il  fe  fert  pour 
,,  le  convertir  ,  l'Homme  peut  encore  refifter  à  Dieu  ,  &  au  Saint  Efprit 
même ,  lors  que  Dieu  a  refolu  de  le  convertir  ,  &  qu'en  Efet  PHomme 
„  refifte  fouvent  à  Dieu  de  telle  Manière  que  cela  empêche  fa  Régénération, 
6c  qu'il  eft  toujours  dans  fon  Pouvoir  d'être  régénéré  ou  non."  Car  c'eft 
vouloir  priver  Dtei*  de  l'Eficace  de  fa  Grâce  dans  nôtre  Converfion,  &  fou- 
mettre  l'Aâion  d'un  Dteu  Tont-I-'uiflant  à  la  Volonté  d'une  Créature  foi- 
ble  ;  ce  qui  eft  contraire  à  la  Doûrinede  Saint  l'aul-,  Eyhef  \.  19.  qui  nous, 
enfeigne:   Que  nous  croions  félon  l'Eficace  de  la  /'utjfance  de  fa  Force.   Et  dans 
la  2.  auxTheflalon.  i.  i ..  Dieu  accomplit  en  nous  tout  le  bon  Plaifîr  de  fa  Bon- 
té   &  POeuvre  de  la  Foi.  1    fier.  !•  5-  Par  fa  Divine  Puiffance  il  nous  donne 
tout  ce  qui  apar tient  a  la  Fie  &  k  la  Pieté. 

Ceux  qui  enfeignent  "  Qiie  l'a  Grâce  &  la  Volonté  de  l'Homme  con- 
„  courent, 8c  agiflènt  enfemble,  ( quoi  que  chacune  de  fon  côté  )  dans  le 
,,  Point  de  la  Converfion,  &  que  la  Grâce,  comme Caufc,  ne  précède  pas, 
„  en  Ordre ,  le  Mouvement  de  la  Volonté  ,  c'eft-à-dire ,  que  Dieu  rCmàc 
„  pas  eficacement  la  Volonté  de  l'Homme,  à  fe  convertir,  avantquela  Vo- 
,,  lonté  fe  meuve,  6c  fe  détermine  elle-même"  Mais  la  Primitive  Eglife  a 
anathcmatizé  cette  Doftrine,  depuis  plufieurs  Siècles.  Rom.  9.  16.  Ce  n'efi 
point  donc  ni  du  Foulant  ni  du  Courant  ,  niais  de  Dieu  ^ui  fait  Mifericorde  ^ 
i.Cor.  4.  7.  Qui  ejl-ce  c^uimet  de  la  Diference  entre  toi  &  un  autre?  Qjteft. 
ce  que  tu-  as  que  tu  ne  Paies  recû\  Et  aux  Philip,  i.  i  3.  Ceft  Dieu  ^ui  produit 
en  vous  y  avec  Eficace  ^  &  le  Foulotr  &  le  Parfaire  t  félon  fon  bon  Plaifir. 

SEC= 


TENU    A    CHARENTON.         317 
SECTION     IV 

Touchant  la  Perfeverance  des  Saints. 

C   A  N    O  N       L 

CEux  que  Die/t  a  apellés  par  un  Propos  déterminé  ,  à  la  Communion  de 
Ton  Fils  fefus-Chrtfi  notre  Seigneur,  &  qu'il  a  régénérés  par  fon  Saint 
Efprit ,  il  les  délivre  de  la  Tiranie  du  Fcché  ,  mais  il  ne  les  afranchit  pas  en- 
tièrement de  l'Empire  de  leurs  Paflions,  pendant  cette  vie^ 

De  là  vient  que  l'on  commet  tant  de  Pêches  d'Infirmité  ,  Sc  que  îesmeiî- 
fcures  Oeuvres  des  Saints  ne  font  pas  exemptes  de  Taches  ;  c'eft  pourquoi 
ils  ont  un  grand  .Sujet  de  s'humilier  profondement  devant  Die»  ,  &  d'avoir 
recours  à  JejHs-Chrtfi  Crucifié, &  de  mortifier  leur  Chair  déplus  en  plus  ,  par 
l'Efprit  de  Prières,  &  par  les  Exercices  de  Pieté ,  &  d'afpirer  à  la  Perfedion  ^ 
jufqu  à  ce  qu'ils  foient  dégages  de  ce  Corps  de  Péché  ,  &  qu'ils  régnent  a 
jamais  dans  le  Ciel  avec  l'Agneau  de  Dte,t. 
111. 

Ceux  qui  font  convertis  ne  pourroient  jamais  perfifter  dans  cette  Grâce  ; 
fi  Dieu  les  laiflbit  à  eux  mêmes  ,  à  Caufe  des.  reftes  de  Péché  qui  font  enco- 
re en  eux  ;  Mais  Dieu  eft  fidèle  ,  qui  le,  fortifie  &  les  confirme  par  l'Abon- 
dance de  fes  Compaflîons  ,  dans  cette  Grâce  qu'il  leur  a  une  fois  donnée,  la- 
quelle il  leur  confervera  jul'qu'à  la  fin 

I  V. 

Néanmoins  quoique  cette  Puiflance  de  Dieu ,  par  laquelle  il  fortifie  Sc  con- 
férve  les  vrais  Fidèles  dans  leur  Etat  de  Grâce,  foit  fi  forte  qu'elle  ne  puiflè 
jamais  être  furmontée  par  la  Ch.ur  ,  il  cft  vrai  cependant  que  ceux  qui  font 
convertis  ne  font  pas  tellement  régis  &  mus  par  l'Efprit  de  Dieu  ,  qu'ils  ne 
puilTent  s'écarter  par  leur  propre  Faute  ,  dans  quelques  Adions  particuliè- 
res, de  la  Conduite  de  fa  Grâce  ,  &  être  feduits  par  les  Apetits  de  la  Chair  , 
&  les  fuivre  ;  C'eft  pourquoi  ils  doivent  toujours  veiller  &  prier  de  peur 
qu'ils  n'entrent  en  Tentation  ;  &  en  Cas  qu'ils,  négligent  leur  Devoir  ,  ils 
font  non  feulement  fujets  à  être  feduits.  Si  entraii:ics  par  la  Chair,  le  Mon- 
de ,  &  l'Ennemi  du  Genre  Humain  ,  dans  des  Péchés  très-griefs  ;  mais  ils- 
tombent  aûuellement,  6c  leur  Chute  eft  très  lourde.  Nous  en  avons  de  triftes 
Exemples  en  Davtd  ,  St.  Pierre  6c  divers  autres  Saints  Perfonnages  dont 
l'Ecritui'e  fait  Mentioru 

V. 

Et  par  de  tels  Péchés  ils  ofenfentZ>/>«  très-grievement,  &  Ce  rendenteux 
mêmes  coupables  de  Mort  ;  ils  contrillent  le  Saint  Efprit  ,  ils  interrompent 
le  Cours  Sc  l'Exercice  de  leur  Foi ,  ils  font  une  Plaie  profonde  dans  leurCon- 
fience,  &  ils  peuvent  pour  un  tems  perdre  le  Sentiment  de  la  Grâce  de  Dten^ 
jufqu'à  ce  qu'il  ait  fait  reluire  la  Face  de  fon  Amour  l'aternel  fur  eux  ;  ce  que 
R  r  3,  i;?f» 


5i8  XXIV.    SYNODE    NATIONAL 

Dieu  fait  auffi  lorfque  le  Pêcheur  fe  repent  ,  &  (ju'il  retourne  dans  la  Voie 
de  Ion  Devoir.  . 

V  I. 

Car  Dieu  qui  eft  Riche  en  Gratuités  félon  le  Propos  immuable  de  Ton  Elec- 
tion ,  ne  retire  pas  entièrement  ion  Saint  Elprit  d'avec  fes  Elus  ,  non  pas 
même  dans  leurs  plus  tcrnbles  Chûtes  ;  6c  ilne  permet  jamais  qu'ils  tombent 
fi  bas  qu'ils  perdent  la  Grâce  d'Adoption  ,  &  leur  Etat  de  Jultification,  ou 
qu'ils  Commettent  le  Péché  à  Mort ,  ou  coptre  le  Saint  Efprit  :  Et  il 
lie  les  abandonne  pas  julqu'au  Point  de  loufnr  qu'ils  fe  précipitent  dans  une 
entiers  Deibuôion. 

V  I  I. 

Car  comme  dans  ces  Chûtes  Dieu  conferve  en  eux,  principalement  &  très 
foigneuferaent ,  fa  Semence  Immortelle  de  Régénération ,  auffi  elle  ne  fe  perd 
pi  ne  le  détruit  jamais  en  eux  ;  il  ksrenouvelle  même  enfuite  par  la  Parole  de 
fon  Elprit  ,  ôc  les  amène  à  la  Repentance ,  produifant  en  eux  un  Saint  Re- 
pentir de  leurs  Pêches  ;  tellement  qu'ils  en  dcmanuent  le  Pardon  avec  un 
Cœur  contrit  &  brifé  ,  &  l'obtiennent  par  la  Foi  dans  le  Sang  du  Média- 
teur  ,  &:  reflentcnt  encore  une  fois  la  Grâce  de  leur  Réconciliation  avec 
Dieu  ,  Ils  adorent  fa  Fidélité  &  les  tendres  Entrailles  de  fcsMiLncordes,  & 
ils  travaillent  enfuite  à  l'Oeuvre  de  leur  Salut  plus  foigneufement,  avec  crain- 
te ,  &  en  tremblant, 

VIII. 
■  Ce  n'eft  donc  pas  par  leur  propre  Mérite  ,  ou  par  leurs  Forces  ,  mais 
c'ell  uniquement  par  un  Efet  de  la  Grâce  Gratuite  ,  &  de  la  Mifericorde  de 
Dieu  qu'ils  ne  perdent  pas  la  Foi  &  la  Grâce  ,  &  qu'ils  ne  perifl'ent  pas  dans 
leurs  Péchés  ,  ce  qui  anivcroit  infailliblement  fi  ce  n'étoit  que  Dieu  eft 
Fidèle  dans  fes  FromeHcs,  Immuable  dans  lès  Décrets  ,  &  qu'il  ne  veut 
ni  ne  peut  pas  révoquer  les  Mentes  &  l'intcrccflion  de  fon  Saint  Fils  ,  6c 
qu'il  ne  fou/rua  pas  que  le  î>eaa  de  fon  Saint  Efprit  foii  éfacé. 

Et  pour  ce  qui  eft  de  l'Eleétion  des  Fidèles,  &  de  leur  Perfeverance  dans  la 
Foi ,  ils  en  peuvent  être  afiùrés,  &  en  font  même  aflûrés  ielon  les  diferens 
Degrés  de  leur  Foi,  par  laquelle  ils  fout  fortement  perfuadés  qu'ils  font,  & 
qu'Us  continueront  d'être  les  Membres  vivans  de  l'Eglife  de  /'efi/sChnj}  ,èl 
qu'ils  obtieiodront  la  Remiifion  de  leurs  Péchés,  Se  lu  Vie  Eternelle. 
X. 

C'eft  pourquoi  cette  Affûrance  ne  vient  d'aucune  Révélation  particulière, 
autre  que  de  la  ParoUe  de  Dieu  ,  mais  elle  procède  de  la  Foi  aux  Promefles 
de  Dieu  ,  lefquclles  il  nous  a  fufifanment  révélées  dans  fa  Sainte  Parole,  pour 
nôtre  Confolation  i  &  du  Témoignage  du  Saint  Efprit  ,  avec  le  nôtre ,  que 
nous  fommes  Enfms.de  X)i>«,  Rom.  S.  i6.  17.  Et  enfin  elle  procède  d'une 
Sainte  èc  Swieufe  Etude,  &  des  Eforts  que  nous  faifons  de  tenir  nôtre  Con- 
fience  nette  ,  &  de  pratiquer  de  bonnes  Oeuvres  :  Et  fi  les  Elus  de  Dieu 
ctoient  privés  ici  bas  de  cette  Confolation  qu'ils  remporteront  enfin  la  Vic- 
toire, &  qu'ils  fulVent  deftitués  de  cette  Aflûrance  de  pofléder  un  jour  la 

Vie 


TENU    A    CHARENTON.         519 

Vie  Eternelle  ,  ils  feroient  les  plus  malheureux  de  tous  les  Hommes. 
X  I, 

Néanmoins  quoique  l'Ecriture  témoigne  que  le  Fidèle  aura  à  combattre 
contre  pluficurs  Doutes,  qui  proviennent  de  la  Chair  ,  qu'il  fera  batu  par 
de  rudes  Tentations,  &  qu'il  ne  fentira  pas  toujours  ces  douces Confolations 
de  la  Foi,  Se  cette  Aflûrance  de  prefcrvercr  dans  la  Voie  des  CommanJemens 
de  Dieu  \  il  doit  pourtant  être  alTûré  que  le  Père  des  Confolations  ne  fou= 
frira  pas  qo'tl  foit  tenté  au-deflus  de  fes  Forces  ;  mais  qu'avec  la  Tentation 
il  lui  donnera  les  Moicns  de  la  fuporter  ,  &  qu'il  en  fortira  Viftoricux.  i. 
Cor.  10.  15.  Jlvous  donnera  t'Ijfûe  avec  l*  Tentation  ,  afin  que  vous  la  fuijfteiz. 
foâtenir. 

X  If. 

Et  cette  Aflûrance  de  perfeverer  jiifqu'à  la  fin, bien  loin  d'être  une  Matiè- 
re d'Orgueuil  au  Fidèle ,  &  de  le  plonger  dans  une  Sécurité  charnelle ,  au 
contraire  elle  lui  eft  un  vrai  Sujet  d'Humilité  ,  &  d'avoir  une  Crainte  Filia- 
le ,  de  même  que  d'être  vraiment  Saint  &  Patient  dans  tous  les  Aflauts 
qu'il  foutient  ;  H  a  encore  lieu  de  s'adrefler  à  Dieu  par  des  Prières  ardente», 
de  fuporter  l'a  Croix  &  de  confcfler  conllanmcnt  la  Vérité,  êc  de  fe  réjouir 
continuellement  en  Dieu  Tellement  que  la  Con  ideration  des  Bien-  faiu 
qu'il  a  reçus  ,  lui  eft  un  Puifl'ant  Eguillon  pour  l'Exciter  à  en  remercier 
Dieu  ,  &  à  s'exercer  de  plus  en  plus  dans  la  Pratique  de  la  Fieié  \  ce  qui 
nous  eft  recommandé  par  l'Ecriture  ,  êc  que  nous  devons  faire  i  l'exempk 
des  Saints. 

X  1  l  I 

Tellement  que  lorfque  l'Aflùrance  de  la  Perfeverance  eft  rallirmée  dans  le» 
Fidèles  ,  qui  fe  font  relevés  de  leur  Chute  ,  elle  ne  les  rend  pas  tiedes  &S 
nonchalants  dans  la  Pieté  ,  mais  elle  les  fait  prendre  garde  de  marcher  plu» 
droit  dans  la  Voie  des  CcMTimendemcns  de  Dieu ,  dans  lesquels  nous  devons 
cheminer  ,  6c  ils  retiennnent  cette  ferme  Efperence  ,  fi  ce  n'eft  qu'abufans 
de  l'Amour  Paternel,  8c  de  la  Clémence  de  leur  Souverain  Maitre,  il»  ne 
donnent  encore  Sujet  a.Diett  de  retirer  fa  Face  loin  d'eux  (dont  la  Vue  eft 
beaucoup  plus  agréable  au  Fidèle  que  la  Vie  même  ,  ëc  la  Privation  ,  pire 
que  la  Mort)  &  qu'ils  ne  retournent  dans  de  plus  grandes  Angoiftesôc Tour- 
ments de  leur  Confcience. 

XIV. 

Et  parce  qu*il  a  plù  à  Dieu  de  commencer  fa  Tâche  par  h  Predicatior»  de 
l»Evai>gilc  ,  aufli  il  la  continuera  8t  perfeétionnera  par  1  Ouïe  ,  la  Lcftuie 
ks  Menaces  6c  les  Promeflcs  de  l'Evangile  ,  £c  par  PUfage  que  nousfcïonc 
des  Sacremens. 

X  V. 

Cetîe  Doctrine  de  l'Afforance  &  de  la  Perfeverance  des- Vrais  Fideîe»\ 
que  Die»  nom  a  révélée  dans  fà  Parole  ,  à  la  Gloire  de  Ton  Ssfint  Nom,Sc 
pour  la  Confolation  des  Ames  i-ieufes  ,  ÔC  qui  eft  imprimée  dans  le  Ceeor 
des  Elus,  eft  de  telle  Nature  qu'on  ne  ^-leut  pas  la  comprendre  ;  Sata»  k 
bait,  le  Mcwide  s'en  moque  ,  &  ks  Ignorant  6c  ks  Hipocritts  e»abBfent,& 

ks 


320  XXIV.  SYNODE  NATIONAL 

les  Efprits  erronés  la  combatent.  D'un  autre  côté  elle  a  toujours  été  chérie 
par  l'Epoufe  de  Jeftis-Chrifi  qui  l'a  défendue  comme  fon  Trefor  ineftimablc, 
lequel  Die»  confervera  fi  bien  ,  que  les  Machinations ,  ni  aucunes  Forces , 
ne  prévaudront  jamais  contre  ceux  qui  la  pofledent.  A  un  feul  Dien,  Pè- 
re ,  Fils>  &  Saint  îLiprit,  foit  Honneur  &  Gloire  ,  maintenant  6c  à  jamais  » 
Awen. 

ERREURS     REJETE' ES 

La  DoSirine  Orthodoxe  aiant  été  expofée ,  h  Synode  Rejettâ. 
les  Erreurs  de 


CEux  qui  enfeignent  "  Qiie  la  Perfeverancc  des  vrais  Croians  n'eft  pas 
„  un  Efet  de  leur  Eleftion  ,  ni  un  Don  de  Dieu  aquis  par  la  Mort  de 
„  fefHs-Chrifi  ,  mais  une  Condition  de  la  Nouvelle  Aliance,  que  l'Homme 
j,  doit  obferver  de  fon  plein  Gré  avant  fon  Ekaion,  &  fa  Juiufication  ab- 
',  foluë";  Car  les  Sauites  Ecritures  témoignent  qu'elle  procède  de  l'Elec- 
tion ,  &  qu'elle  ed  donnée  aux  Elus  en  Vertu  de  la  Mort,  Refurreétion,  8c 
Interceffion  de  fefits-Cbrtjl ,  Rom.  1 1 .  7.  L'EleUten  Pa,  obtenu  ,  &  les  autres  ont 
été  endurcis.  Et  aux  Rom.  8.  3 1.  ja.  j  5.  34.  Lut  qui  n'a  pas  épargné  Jon  propre 
Fils ,  mais  qui  l'a  livré  pour  nous  tous ,  comment  ne  nous  dennera-t-il  point  aujjî 
toutes  Chofes  avec  lui  ?  jQui  intentera  Acufation  contre  les  Elus  de  Dieu  ?  Dieu 
«■y?  celui  qui  jujitfie ,  qui  fera-ce  qui  Condannera  :  Chrift  efi  celui  qui  eji  mort , 
Cr  q»i  pltfi  ^fi  >  '5'^'  'fi  rejfufcité  ,  qfti  aujfi  efi  a  la  Dextre  de  Dieu  ,  &  qui 
prie  même  pour  nons  ;  qui  nous  feparera  de  la  Dile^ion  de  Chrift  i  Sera-ce  fO- 
prefilon  :  Ou  PÂn^oife  :  Oh  la  Perfecution  :  Ou  la  Famine  :  Ou  la  Nudité  :  Oh 
le  Peril-.OufEpée;  En  toutes  ces  chofes  nous  fommes  plus  que  Vainqueurs  par 
celui  qui  nous  a  aimés. 

II. 
Ceux  qui  enfeignent"  Que  Dieu  en  Efet,  donne  aflesde  Force  au  Fide- 
",,  le  pour  perfevererdans  la  Foi  ,  &  que  fi  de  fon  côté  il  s'aquite  de  fon 
„  Devoir ,  Dieu  le  confervera  :  néanmoins  qu'en  fupofant  toutes  les  Choies 
„  qui  peuvent  être  neceflàires  pour  perfeverer  dans  la  Foi ,  fie  les  Moiens 
„  dont  Dieu  fe  fervira  pour  l'y  maintenir  ,  il  fera  toujours  Libre ,  il  depen- 
„  dra  toujours  de  la  Liberté  de  la  Volonté  de  l'Homme  de  perfeverer  dans 
„  la  Foi,  ou  de  n'y  pas  perfeverer  '*  Voila  la  Doélrine  de  Pelage  toute  pu- 
re ;  êc  lors  que  ceux  qui  la  profeflént  attribuent  une  pareille  Liberté  à 
l'Homme  ,  ils  en  font  un  Sacrilège.  Outre  que  cette  Opinion  eft  contrai- 
re âl'Evangile,  qui  ne  laifle  aucun  Sujet  à  l'Homme  de  s'élever  ,  &  qui  en 
raporte  toute  la  Gloire  à  la  Grâce  de  Dieu,  6c  aufli  au  Témoignage  àc  Saint 
F/iul,  lors  qu'il  dit  >    1.  Cor.  1.  8.  Que  Dieu  nons  afermira  jufqua  la  fin 

pour 


TENUACHARENTON.  321 

fOUr    être   irre^rehenfibles  en   la   Journée   de    notre    Seigneur  Jefus-Chrift. 

Ceux  qui  enfeignent  ''  Que  le  Fidèle  Régénéré  peut  non  feulement  dc- 
5,  choir  entièrement  de  la  Grâce  j unifiante  ,  &  de  la  Grâce  à  Salut,  (ce 
,,  qui  arrive  fouvent ,)  £c  périr-  éternellement  "i  Cette  Opinion  anéantit  la 
Grâce  de  la  Juftification  ÔC  de  la  Régénération  ,  6c  la  Garde  perpétuelle 
de  Jeffis-Chrifi  ^  ce  qui  eft  contre  ce  que  dit  le  St.  Apôtre  ,  Bom.  5-.  y.  10. 
Etant  maintenant  jujiifiés  en  [on  Sang  ,  ne  ferons  nous  pas  fauves  de  la  Colère  par 
lui  :  Car  fi  lors  que  nous  étions  Ennemis  nous  avons  été  réconciliés  a  Dieu  par  lu 
Mort  de  fin  Fils  ,  beaucoup  plus  étant  déjà  réconciliés  ferons  nous  fauves  par  fm 
Vie  :  Et  contre  ce  que  dit  i>t.  fean  i,  Ep.  3.9.  Quiconque  efi  né  de  Dieu  ne 
fait  point  de  Péché  :  car  la  Semence  de  Dieu  demeure  en  lui  ,  &  il  ne  veut  pas 
pêcher,  parce  qu'il  $^  né  de  Dieu,  fean  io-l8.  29.  &  fean  10.  28.  16.  Et 
moi  je  leur  donnerai  la  Vie  Eternelle  ,  &  elles  ne  périront  jamais  \  l'erfonne  aufll 
ne  les  ravira  de  ma  Main  :  mon  Père  ejui  me  les  a  données  efl  plus  grand  quetous^ 
&  Perfonne  ne  peut  les  ravir  des  Mains  de  mon  Père.  Moi  (y-  le  l'ère  fommsi 
un. 

I  V. 

Ceux  qui  enfeignent  "  Qiie  les  Fidèles  6c  Régénérés  peuvent  tranfgref- 
„  fera  Mort,  c'eil-à-dire  ,  qu'ils  peuvent  commettre  le  Péché  Irrcmiiliblc 
„  contre  le  Saint  Efprit".  Qiioique  l'Apôtre  &  Difciple  bien  aimé  de  nôtre 
Seigneur  dife  le contiaire dans  le  Chapitre  Cinquième  de  fa  première  Epine, 
après  qu'il  a  parlé  dans  IcsVerlcts  feizeêc  dix-fcpt,de  ceux  qui  commettent  le 
Péché  à  Mort  ,  &  défende  de  prier  Dieu  pour  eux  ;  il  ajoute  dans  le  dix- 
huitiême  Verfêt  ,  Nous  favons  que  quiconque  efl  né  de  Dieu  ne  pêche  point, mais 
celui  qui  efl-  engendré  de  Dieu  fe garde  foi-même ,  &  le  Malin  ne  le  touche  point 
V. 

Ceux  qui  enfeignent  "  Qiie  pendant  le  Cours  de  cette  Vicies  Fidèles  ne 
„  peuvent  avoir  aucune  Aflurance  de  leur  Perfeverance  ,  fans  une  Reveia- 
„  tion  particulière  "  ;  Car  par  cette  Doctrine  le  Fidèle  eft  privé  de  la  Con- 
folation  la  plus  folide  que  l'on  puifle  avoir  pendant  cette  Vie,  &eft  abandon- 
né à  la  Méfiance ,  &  ira  toujours  flotant  dans  fes  Opinions ,  &  les  doutes  de  VE- 
gltfe  Romaine  :  Mais  les  Saintes  Ecritures  font  dériver  cette  Afiùrance  non 
pas  d'aucune  Révélation  particulière  ,  ou  extraordinaire  ,  mais  des  vraies 
Marques  des  Enfans  de  D;>«,  &de  fes  Promellès  infaillibles  ,  comme  Ro7n.  8. 
58.  Aucune  Créature  ne  pourra  nous  feparer  de  la  Dtlection  de  Dieu  ,  I.  Jean. 
5.  24.  Celui  qui  garde  fes  Commundemens  demeure  en  lui  ,  c£r  lui  en  icelui  :  & 
par  ceci  nous  connoijfons  qu''il  demeure  en  nous ,  k  favoir ,  par  le  Saint  Efprit 
qu'il  nous  a  donné. 

V  I. 

Ceux  qui  enfeignent"  Que  k  Dodrine  de  l'Aflûrance  de  la  Perfeverance 
„  dans  la  Foi  eft  un  Oreiller  fur  lequel  la  Chair  peut  dormir  en  fureté  ,  ÔC 
„  qu'elle  eft  contre  la  Sainteté,  &  la  Pratique  des  bonnes  Oeuvres,  les  Prie- 
,,  res,  &  tous  les  Exercices  de  Pieté,  &  qu'au  contraire,  il  eft  fort  louable 
„  de  refter  dans  la  Défiance,  &  dans  l 'Incertitude "i  Mais  ces  Perfonnes  là 

Tome  II.  S  f  ■  font 


322  XXIV.    SYNODE    NATIONAL 

font  fort  opofés  à  l'éficace  de  la  Grâce,  &  à  l'Opcration  du  Saint  Efprit  qui 
habite  dans  ks  Elus ,  8c  contraires  à  l'Apôtre  Si.  Jean  ,  qui  les  condamne  en 
Termes  formels,  i./^w»^.a.  Bien  aimés  ,  nous  fimmes maintenant Enf ans  de 
Dieu;  mats  ce  que  nom  ferons  ,  neft  poit.t  encore  ufaru  :  or  mus  [avons  qx''a- 
prcs  qu'il  fera  aparn  ,  nous  ferons  femblabUs  a  Itti:  car  nous  le  verrons  atnji  com- 
me ilefi  :  Et  ils  doivent  en  être  plus  fortement  convaincus  par  les  Exemples 
des  Fidèles  du  Vieux  &  du  Nouveau  Tellament,  lefquels  quoique  pcrfuadés 
de  leur  Perfcvcrance  Se  de  leur  Salut  ,  ne  négligèrent  pas  la  Prière  ,  ni  les 
autres  Exercices  de  Pieté. 

V  I  I. 
Ceux  qui  enfeignent"  Qu'il  n'y  a  pas  de  Difcrenceçntre  une  Foi  pour  un 
„  Tems,  6c  celle  qui  nous  fauve  6c  nous  jullifie  ,  excepté   feulement  dans 
leur  dui-ée".  Car  fefns-Chrtft  nous  marque  fort  clairement  trois  Diferenccs 
entre  ceux  qui  croient  feulement  pour  un  Tcius  ,  U  les  vrais  (.  roians  ,  lors 
qu'il  paile  (Afatth.  i2.20.  Luc.'è.  15.  &  dans  les  Verfeis  fuivants )  de  celui 
qui  a  reçu  la  Semence  dans  des  Lieux  pierreux  :&  de  celui  qui  l'a  reçue  diins 
une  bonne  Terre.  La  première  Semence  n'avoit  point  de  Racine;  mais  la  Se- 
conde a  jette  une  profonde  Racine,  l'une  n'aporia  point  de  Pruiti  mais  l'au- 
tre en  ranorta  conllanment  ôc  en  divers  Degrés. 
VIII. 
Ceux  qui  enfeignent"  Qu'il  n'y  pas  d'Abfurdité  de  dire  ,  que  lorfquc  la 
„  première  i<egeneration  eil  éteinte  .   l'Homme  peut  enfuite  être  Régénéré 
„  plu  fleurs  fou  "i  Mais  par  cette  Doétri ne  ,  la  Semence  de  L»/f«  par  laquelle 
nous  fommes  Rcgcncrés,  ell  faite  corruptible  \  contre  le  Temoignige  de  5f . 
J'icrre  i.   Epit.  Chap.  1. 13    étant  Régénérés  non  poi,it  par  une  Semence  corrup^ 
tible  ,  mais  incorruptible. 

I  X. 

Ceux  qui  enfeignent  "  Que  l'on  ne  voit  en  aucune  part  que  Jefus-Chriji 
„  ait  prié  pour  la  Perfeverence  infuUible  de  la  Foi  des  Fidèles";  Ils 
contredifent  le  Seigneur  même  qui  dit  en  St  Luc  zi.  33.  Simon  Pierre  ,  fat 
prié  pour  toi  afin  cjue  ta  Foi  ne  défaille  point  :  Et  en  St.  Jean  Chap.  17.  II.  Garde 
tn  ton  Nom  ceux  cjue  tu  m  as  donnés  :  Et  au  Verfet  if.  Je  ne  te  prie  point  que 
tH  les  êtes  du  Monde  mats  que  tu  les  gardes  deA^al 

C  (INCLUSION 

Nous  foubdgnésjes  Paûeurs  &  Anciens,  Députés  pour  les  Eglifes  Rc- 
formées  de  France  ,  au  Synode  National  de  Clourenton  St.  Maurice  ,  proche 
de  Paris,  tenu  au  Mois  de  Septembre  1623.  Déclarons  avec  toute  la  Sincéri- 
té poiTible,  que  les  Canons  ci-de(Vus  font  fondés  fur  la  Parole  de  £'/f«,8f  con- 
formes à  la  Confeflîon  de  Foi,aprouvée  6c  reçue  dans  les  Eglifes  Reformées 
de  ce  Roiaume  ,  c'eil  pourquoi  nous  proteftons  en  la  Prefencede  Dieu,  que, 
m:)iennant  faGrace„nous  ne  nous  en  départirons  jamais  ,  en  Témoignage  de 
quoi,  nous  les  avons  fignés,  kCharenton  ,  le  tientiême  jour  de  Septemb.i6z'3,. 


DuuAND,  Modérateur.  L-e  Faucheur  &    \  ç^^,._.-„, 

BuLi,  Airefleur.  DcLaunai.  /  ^ecietanes. 


Btr- 


TENU    ACHARENTON.  523 

Berhie  ,  Pafteur  de  l'Hglife  de  Quiffuc. 

Jean  le  Clerc  ,  &  de  Chambrun. 

Charnier  ,  Pafteur  du  Montlimar. 

Jean  le  Pelletier ,  Pafteur  de  rendome. 

Savois,  Pafteur  de  l'Eglile  de  Caftres. 

Mefîîre  Je.in  Embellter. 

Jurtett ,   Fafteur  de  Chatillon  fur  Loire. 

Villon  &  Fanre  ,  Anciens. 

J.M.de  Langle,  Pafteur  de  ^o«tf«. 

P.  Paulet ,   Pafteur  de  l^ez.enobre. 

Avignon  ,  Pafteur  de  Rennes. 

P.  Berand ,    Pafteur  &  Profefleur  de  l'Eglife  Se  Univerfité  de  MentAH- 

ban. 
Cottibi ,  Pafteur  de  PoiBiers. 
Cuilleaume  Rivet  ,  Pafteur  de  l'Eglile  de  Taillebourg  en  Xaintonge. 

CHAPITRE    XXVI.I. 

Remarques  fur  quelques-uns  des  Dépités  a,  ce  Synode. 
I. 

MOnfieur  Durand,  Modérateur  du  Synode,  avoit  été  prcmicrcment  Mi- 
niftre  du  Landrrave  de  //<f//<f,  &  enfuite  il  le  fut  de  la  PrincciVe  C<î/^w«(r 
.Ducheffe  de  Bar  Sœur  de  Henri  Qitatrtême  ,  &  en  dernier  Lieu  de  l'Egliic 
de  Paris  ;  G'étoit  un  très  Saint  Homme  de  Dten  ,  très  éloquent  &  très  zé- 
lé Prédicateur  ;  c'etoit  une  liclair  &  un  Tonnerc  en  Chaire.  On  voit  trois 
de  ces  Sermons  imprimés  ftjr  le  Dix -neuvième  Verfet  du  premier  Chapitre 
de  PEpître  de  St.l'aul  nwTheJfaloniciens.U  tomba  malade  au  retour  dece Sy- 
node ,  &  mourut  l'An  i6z6. 

II. 
Pierre  de  Lannai,  qui  étoit  le  Secrétaire  Laïque  de  ce  Synode  ,étoitun 
Gentil-homme  d'une  Grande  Erudition,  &  qui  étoit  fort  en  Réputation  par- 
mi les  Reformes  de  France.  Il  a  écrit  des  Commentaires  en  François  fur 
toutes  les  Epîtres  de  St  Paul ,  qui  font  imprimés  en  deux  Volumes  in  Quar- 
to :  il  a  aufli  commenté  ,  mais  fous  un  autre  Nom,  le  Prophète  Daniel,  ^ 
l'Apocalipfe  de  St.  Jean. 

III. 
Adrien  Chantier  ,  étoit  le  digne  Fils  du  grand  Charnier  ,  troifiême  Mini- 
ftrc  fticcelTivcmcnt  :iprès  fon  grand  Père,  qui  écoit  un  Pafteur  trèspieux  dans  le 
Dauphiné  ,  Cet  y^drten  Charnier  ctO(jt  im  Miniftre  très-éclaiié  &qui  fûtexile 
pour  la  Caufe  de  Chrift  ;  Le  Minifterc  a  été  dans  cette  Famille  pendant  fix 
Générations  i  MonCicui  Léger ,  qui  étoit  Pafteur  dans  les  Vallées  du /"/V'»»»^, 
S  f  z  écrit 


3H      XXIV.    SYNODE   NATIONAL,  &-c. 

écrit  que  le  Minillere  avoit  été  dans  cette  Famille  durant  plus  de  quatre  Cens 
Ans ,  &  que  le  grand  Père  de  celui  dont  nous  parlons ,  prêchoit encore  lorf- 
qu'il  étoit  âgé  de  plus  de  cent  Ans.  Voies  Léger  ,  Hiflotre  des  FaKdtis ,  Li- 
vre 2.  Page  560.  Ce  même  Aànen  Ch^mtcr ,  fut  Député  à  plufieurs  Synodes- 
&  choifi  pour  en  avoir  la  Conduite.  Il  fucceda  à  fon  Père  dans  l'OficePafto- 
ral  du  Mont/imar. 

I  V. 

^urieu,  il  étoit  Père  de  Mr.  Junea  ,  ce  Célèbre  Profefleur  en  Théologie 
qui  eft  maintenant  Pafteur  de  PEglife  Françoife  de  Rotterdam. 

Beratitl ,  11  fucceda  à  fon  Peie  dans  les  Fondions  de  Pafteur  6c  Profefleur 
dans  l'Eelife  £c  Univerfité  de  Montauban. 
V  I.  ^ 

CitilUume  Rivet  ,  Il  étoit  Frère  d^ André  Rivet  ,  Profefleur  en  Théologie 
à  Letde ,  diftingué  de  celui-ci  par  le  Surnom  de  Chdmpernon  ;  Il  ne  voulut  jamais 
quitter  Ion  Eglife  de  TailUbunrg,\\  a  toujours  été  fort  afeârionné  à  la  Mailon 
de  \zTremoMille;'\\  fut  Dcputé  à  plufieurs  Synodesic'étoit  un  Homme  d'une  Pru- 
dence llnguliere,  8c  fort  adroit  à  manier  les  afaires  Synodales ,  c'eft  pourquoi 
lorfqu'il  mourut  il  fut  fort  regreté  ,  à  Caufe  de  la  grande  Perte  que  l'on  fit 
à  fa  Mort  :  Mais  Dieu  fît  lever  à  fil  Place  en  deux  Ans  de  tcms  ,  vint  Mi- 
niftrcs  ,  tous  capables  de  bien  diriger  les  Alaires  des  Synodes  Provinciaux  ; 
Mr.  GnilUnme  Rivet  a  compofé  un  Livre  intitulé  de  fttfiificatione  ,  6c  un- 
autre  ,  de  Invocatione  &  Adoratione  S.wîtorum  Defun^orum.  J'ai  vû  encore 
un  autre  de  fes  Ouvrages  en  François  touchant  V Autorité  des  Saintes  Ecrituretf 
in  Quarto ,  &  il  y  en  a  un  Quatrième  in  Oilavo ,  des  Droits  de  Dieu. 

MefTiYC  Au^ffjle  Gaiïand  fut  te  premier  Commiflaire  que  le  Roi  envoia  dans 
les  Afi'emblées  Nationales  des  l'.glifcs  Reformées.  11  reprefenta  la  Perfonnedc 
Sa  Atajefté  àm^  celle-ci  :  Je  croi  qu'il  étoit  natif  du  Be^rn  ,  ou  de  Navarre  \ 
C'étoit  un  fimeux  Jurifconfulte  ,  &  un  grand  Antiquaire  :  fes  Ouvrages  font 
imprimés  in  Folio,  fous  le  Titre  de  Mémoires  four  PHtfioire  de  Navarre  ^àe 
la  Flandre  ,  par  Guillemont  Paris  ,    1  648. 

VIII. 

Mr.  de  Baux ,  Seigneur  à"" Angle  ,  Pafteur  de  l'Eghfe  de  Caen  ,  Le  R.  D. 
de  VAni^le,  fon  Fils  eft  Prebendier  de  Weftminjler  en  Angleterre. 
IX. 

Mr.  MeJ}rcx,at  ,  Voies  le  Second  Synode  de  Charenton  dans  lequel  il  pre- 
fida. 

Fin  du  Fint- quatrième  Sjnode, 


LES 


325 
LES 

ACTES,  CANONS,  DECISIONS 

ET     DECRETS 

D    U 

XXV.     SYNODE 

NATIONAL 

DES 

EGLISES    REFORMÉES 

DE      FRANCE, 
E  T    D  U 

B    E    A    R    N, 

Assemble' 

Dans  la  Ville  de  CASTRES,   en  Languedoc, 

L'Année  de  Nôtre  Seigneur  Jésus- Christ, 

M.    D  C.    X  X  V  L 


S  f  s  TABLE 


$î6         XXV.   SYNODE    NATIONAL 


T     A     B     LE 

DES       CHAPITRES, 

f     !  Contenant 

Les  Matières  dont  on  traira  aUj-Syngde  l^Iational  de  Caftrts. 

Chapitre     I.       TW  KOnfieurCz\\zx\^  prodmft  fa  Commijfion  du  Roi  ,pourpren- 
JW.  dre  Place  &  reprefepter  Sa  Majcftc  dans  ce  Synode.     La 
Commiffion  même.     Les  Députés  au  6jKode.     L'Ele^ien  des 
■  Oficters  Synodaux.  •     ^ 

Chap.      II.       Le  Mandement  du  Roi<  pour  convo^âer  le  Sj/iicde ,  on  il  re<rloit 
les  Matières  que  l'on  devait  y  traiter. 
La  Harangue  du  CommijJ'aire  General  au  Synode. 
La  Ke'ponfe  qne  le  Synode  y  fit. 
Le  M.Lndement  du  Roi  touchant  l'EleUion  d'un  Nouveau  De- 

pnté  General  y  après  la  Mort  du  précèdent. 
Dijpute  touchant  ce  Alandement. 
Le  Synode  écrit  au  Roi  touchant  cette  EleElian. 
Le  Retour  des  Députés,   avec  la  Réponfe  du  Roi  ,  de  Bouche  (^ 
par  Ecrit.     La  Lettre  du  Roi.     La  Lettre  de  MonfeurHcr- 
baut  Miniftre  d'Etat  au  Synode. 
La  Déclaration  plus  ample  du   Commiffaire.  General  touchant    la 
Volonté  du  Roi ,  &  plujieurs  autres  Chofes  tlemand-ées  par  Us 
Députés, 
L'Ordre  du  Roi  a»  Symde  pour  tiimmer  les  Députés  Généraux 

avant  ejue  de  tenir  des  yijjcmhlées  Po'itii^ues. 
Conférence  entrt  le.  Synode  ■&■  le  Cojnmijjaire  General. 
Remontrance  du  Sagneur  ^'Angoulin  en  faveur  du  Maire  ,  du 
Prevofi ,   cr  des  bourgeois  de  la  Ville  de  la  Rochelle. 
Chap.  XIII.  Aprohation  de  la  Confcffion  de  Foi. 
Chap.  XIV.    Remarques  fur  la  Difcipline  Ecclefuftique. 
Chap.    XV.      Aéie  contre  les  Debauche's^: 

Chap.    XVI.    Ker/iArques  fur  les  Allés  du  dernier  Synode  National. 
Chap.   XVil.    Revtfiun  des  Matières  Générales  du  Synode  N.itional  précèdent. 
Chap.   XVill.  Défenfe  faite  aux  Mintjtres  de  finir  du  Rataume  fans  la  Per- 

miffion  i-u  Roi. 
Chap.    XIX.    Vn  Minijirc  Uepofé  çr  enfuit e  rétabli. 

Cha- 


Chap. 
Chap. 

III. 
IV. 

Chap. 

V. 

Chap. 
Chap. 
Chap. 

VI. 
VII. 
VIII. 

Chap. 

IX. 

Chap. 

X. 

Chap. 
Chap. 

XI. 
XII. 

TE  NU    A    G  A  S  T  R  E 

X  X.      ApelUtiens  de  flupeurs  Perfonnes. 


3V 


Chapitre 

Chap.     XXI.        Difcipttne  concernant  les  Aîtnijlres  Scunialeux. 

Chap.  XXII.  Siifpenfion  d'un  Mimjtre  &  fui^tment  rendu  m  Sujet  de  queU 
^Hts  Pufieurs. 

Chap.  XXIII.    Vn  Minifire  BcunÀuUux  âefoÇé, 

Chap.  XXIV.     Difeipline  exercée  fur  tm  Mtmitre  débauche. 

Chap.    XXV.       Matières  Genemles. 

Chap.  XXVI  AHe  four  conferver  Us  Titres  ,  les  Papiers  &  les  Efets  des 
Eghfes.  ^ 

Chap.  XXVII.    Deùl/eyM!on  concernant  un  feûne  Public. 

Chap.  XXVIII.  Diferens  entre  les  Villes  de  U  Rochelle  ,  de  Montauban  & 
de  Cal  très. 

Chap.   XXIX.     Alutieres  Particulières. 

Chap.  XXX.  Soin  cjue  l'on  prend  d'une  pauvre  Egltfe  perfecute'e  ,  6"  de 
qiieli^'tcs  autrei  yifaires. 

Chap.  XXXI.  DonMtonf*.ite  a  AloiulieurKZhzmia,  &  diverfes  autres  Ma- 
tières Générales  &  Particulières. 

XXXII.  DesVntverfiiés,  &  Coleges. 

XX XIII.  Lettre  du  Synode  au  Roi 

XXX IV.  P.trt*ge  de  l' Argent  entre  les  Eglifes  &' Provinces. 

XXXV.  Baie  des  Mintfires  dep«fes. 

XXXVI.  A£ie  pour  convoquer  le  Synode  National  fuivMtt. 


Chap. 
Chap 
Chap. 
Chap. 
Chap. 
Chap. 


XXXV II.   Catalogue  de  tous  les  Mtntjlres  &  de  toutes  les  Eglifes. 


Chap.  XXXVill.   Lettres  de  l'Eglij'e  de  Gentve.    La  Reponfe  ^uc  le  Synode  y 
fitt  &  les  Lettres  de  l' Egltfe  de  Pans  au  même  Synode. 


1£ 


;a  KXV.  SVNODE  NATIONAL 

L   E 

SYNODE   NATIONAL 

DES 

EGLISES    REFORMEES 

DE      FRANCE, 

TENU     A     CASTRES, 

L'An  m.  DC.  XX  VL 

Au  Nom  de  Dieu  Amen. 

Les  Aftes  du  Synode  National  des  Eglifes  Reformées  de  France  i 

&  ôiwBearni  Aflemblé  à  Cafires  dans  le  Pais  àt^  Albigeois, V Ati 

de  Grâce  Mille  fix  Cens  Vint  fix,  depuis  le  feiziême  de 

Septembre  i  jufquau  cinquième  de  Novembre  y  de  la 

quatorzième  Année  du  Règne  de  Louis  XIIL 

Roi  de  France  &:  de  Navarre. 

CHAPITRE     I. 

Contenant  me  Lettre  du  Koi  pour  la  Convocation  de  ce  Synode  ^  é"  Us 

Noms  des  Députés  qui  s'y  trouvèrent  avec  le  Commijfaire 

de  Sa  Majefté. 

AVIS    PRELIMINAIRE. 

L'Ouverture  de  ce  Synode  comparut  le  Seigneur  Calland , 

un  des  Seigneurs  du  Confeil  Prive  de  Sa  Majefté ,  &  de  fon 

^■^',  Confeil  d'Etat  ,  Procureur  General  pour  le  Roiaume  de  Na- 

"iH  varre  ,  &  Commiflaire  du  Roi  ,  Député  par  Sa  Majejlc  à 

^'  cette  Aflemblée ,  avec  la  Lettre  fuivante. 

DE    PAR    LE    ROI. 

H  E  R  s  8c  bien  Ames ,  étant  dans  la  ferme  Refolution  de  garder  Se 
d'obferver  ,  Se  d'avoir  Soin  que  l'on  garde  &  obfcrve  Religieufemen: 


:;C 


T  E  N  U     A    C  A  s  T  R  E  s.  329 

„  nos  Edits  &  Déclarations ,  &  que  vous  puiffiés  jouir  des  Faveurs  6c  Privile- 
,,  ges  qui  vous  ont  été  accordés  par  lefdits  Edits ,  nous  confentons  de  tout  nô- 
„  tre  Cœur  que  vous  vous  alîcmbliés  dans  le  Synode  National  que  vous  avcs 
„  convoqué  dans  nôtre  Ville  de  Caftres ,  pour  le  Mois  de  Septembre  prochain , 
„  où  vous  ne  traiterés  d'aucunes  autres  Matières  que  de  celles  qui  regardent 
„  purement  la  Diicipline  de  vôtre  Eglife  j  &  nous  avons  en  même  tems  choifî 
,,  nôtre  Féal  &  Bien-Amé  Confeiller  le  Seigneur  GalUnd  ,  un  des  Seigneurs 
„  de  nôtre  Confeil  Privé  ,  Se  d'Etat,  ôc  Procureur  General  pour  nôtre  Gou- 
„  vernemcnt  de  Navarre ,  pour  être  prefent ,  de  nôtre  part ,  à  vôtre  Aflem- 
„  blée ,  &  pour  affilier  à  toutes  vos  Confultations ,  6c  pour  vous  aflùrer  que 
„  nôtre  Intention  eft  de  vous  maintenir  en  Paix  ;  c'ell  pourquoi  nous  voulons 
„  que  vous  lui  ajoutiés  Foi  en  toutes  Chofes,  &  que  vous  foies  perluadés 
.,  qu'auffi  long-tems  que  vous  vous  contiendrés  dans  les  Bornes  de  la  Fidélité 
„  &.  de  l'Obéilîancë  que  vous  nous  devés.  Nous  vous  traiterons  toujours 
,,  comme  Bons  &  Fidèles  Sujets ,  &  que  dans  toutes  les  Occafions  qui  fe  pre- 
„  fentetont ,  Nous  vous  ferons  rcllèntir  les  Efets  de  Nôtre  bonne  Volonté  & 
„  Afeftion ,  comme  le  Seigneur  GalUnd  vous  en  informera  plus  particuliere- 
„  ment  en  nôtre  Nom.     Donné  à  Nantes  ce  24.  de  Juillet  1 626. 

Signé  LOUIS,  6c  un  peu  plus  bas,  Fhtlippeaux  ^  6c  l'Adrefle  étoit , 
A  nos  Chers  6c  Bien-Amés  les  Députés  au  Synode  National  des 
Eglifes  P.  Reformées ,  alîêmblés  par  nôtre  Permiffion  dans  nôtre 
Ville  de  Cajtres. 

Article    ï. 

Comparurent  dans  ladite  Afîemblée  pour  la  Province  de  Provence  ,\cs  Sieurs 
Paul  Maurice ,  Pafteur  de  l'Eglilc  ai  Aiguières ,  Se  Jaques  Franc  Notaire  Pu- 
blic ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Lormarin. 

Pour  la  Province  du  Fivarez.,  Forefi  ,  èc  Tellai ,  les  Sieurs  Alexandre  de 
Final ,  Pafteur  de  l'Eglife  à^Annonai  ;  6c  Paul  Acca.urat ,  Pafteur  de  l'Eglife 
d'Aubenas;  èc  Daniel  Arcajtn ,  Notaire  du  A'o»,  6c  Ancien  dans  ladite  Eglilc 
à^Auhenas  ;  &  Daniel  Sahutier  ,  Ancien  dans  l'Eglife  de  Filleneuve  i  de  Berg. 
Toutes  ces  Perlbnnes  furent  priées  de  prendre  garde  qu'à  l'avenir  leur  Synode 
Provincial  ne  foufrit  pas  que  les  Lettres  de  Commiffion ,  ou  les  Mémoires  qui 
feroient  portés  devant  le  Synode  National ,  fulfent  drefles  ailleurs  que  par  leur 
Aflemblée  Synodale,  ni  qu'ils  fufîènt  fignés  par  d'autres  que  par  les  Modéra- 
teurs, ou  Aflefîèurs,  en  Cas  que  les  Modérateurs  defdits  Synodes  fufTent  choi- 
fis  pour  Députés. 

I  I  L 
Pour  la  Province  de  ^r«4|»e ,  Xti,  S\&urs.  André  le  Noir ,  Seigneur  de  Bf4«. 
champ ,  Pafteur  dans  l'Eglife  de  Belin  ;   &  Philippe  de  Fajfant  ,  Ecuier ,  Sei- 
gneur de  Martimont ,  Ancien  dans  l'Eglife  de  la  Roche  Bernard. 
1  V. 
Pour  la  Province  des  Scvenes ,  les  Sieurs  Nicolas  le  Blanc ,  Pafteur  de  l'Egli- 
Tome  II.  T  t  fe 


350         XXV.    SYNODE    NATIONAL 

fede  Bar:,  &  Lanrens  Aitnarà,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Lex.an,  avec  Claude  de 
G^l/riac  ,  Seigneur  de  Bea»f or t ,  Ancien  dans  l'Eglife  d''Avez.;  &  Charles  de 
C.ilvet ,  Seigneur  à'' Aires ,  Ancien  de  l'Eglife  de  St.  Privas. 

Pour  la  Province  du  Dauphine  ,  Denis  Bontereite  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de 
Grenoble;  ^  fean  Conel ,  Palleur  de  l'Eglife  d'-^w^r««:,  avec  David  Chahet, 
Ancien  dans  l'Eglife  de  Die  ;  &  Antoirte  Brijfet ,  Ancien  de  l'Eglife  du  Mint- 
limar. 

V  I. 

Pour  la  Province  de  Bourgogne,  les  Sieurs  Pierre  Bollenap ,  Pafteur  dans  l'E- 
glife à'Avalon ,  dont  les  Aflemblées  le  font  à  ranx ,  pour  les  faints  Exercices  ; 
ik  Alexandre  Rouphe,  un  des  Pafteurs  de  l'Eglife  de  Lion  ;  conjointement  avec 
Albert  de  Mars ,  Ecuier  Seigneur  de  Prt/fHc^,  Ancien  dans  l'Eglife  de  Alarin- 
gtses  ;  &  Laz.are  du  Put,  ConfeiUer  pour  le  Roiàms  la  Cour  Prefidiale  de  Ber.g 
dans  la  Province  de  Brejje ,  £c  Ancien  de  l'Eglife  de  ladite  Ville. 

Pour  la  Province  du  Haut  Languedoc  ,  les  Sieurs  Pierre  Ollier ,  Pafteur 
de  l'Eglife  de  Montauban  ;  Sc  Moife  de  Baux ,  Pafteur  de  l'Eglife  àcMaz^amet; 
avec  Mr. /f.!K  des  Portes,  Doâreur  en  Droit  Civil ,  Se  Avocat  au  Parlement, 
Ancien  de  l'Eglife  de  Caltres;  &  le  Sieur  Jean  hrajjar  ,  Dofteur  en  Droit  Ci- 
vil ,  &  Avocat  au  Parlement ,  Ancien  dans  l'Eglife  de  Montattban  ;  lequel  fût 
obligé  de  refter  dans  ladite  Ville,  pour  Caufe  de  Maladie,  &  il  ne  vint  pas  auflî 
parce  qu'il  n'avoit  pas  été  averti. 
^        ^  VIII. 

Pour  la  Province  du  Bas  Languedoc  ,  les  Sieurs  ^ean  Chauve  ,  Pafteur  de 
l'Eglife  de  Sommieres  ;  &  Alichel  le  fancheur ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Montpel- 
lier  ;  avec  François  Petit ,  Doéteur  en  Droit  Civil ,  6c  Avocat ,  Ancien  dans 
l'Eglife  de  Nirnes ,  &  Théophile  Ranchin  ,  Secrétaire  de  la  Chambre  du  Roi ,  Sc 
Ancien  dans  ladite  Eglife  de  Montpellier. 
IX. 

Pour  la  Province  de  la  l^a^e  Guienne ,  les  Sieurs  fean  Miz.rubin ,  Pafteur 
de  l'Eglife  de  Sainte  Foi;  &:  /.^^«fj  du  Fort ,  Pafteur  de  la  Baftide  ,  dans  l'Ar- 
magnac; conjointement  avec  Mr.  ^ean  foan.  Seigneur  de  Loullan ,  Avocat  au 
Parlement  de  Bourdeaux ,  Ancien  dans  l'Eglife  de  Duras  ;  &  Monficiu"  Ifnae 
Grenoiiilleau  ,  auflj  Avocat  au  même  Parlement ,  Se  Ancien  de  l'EgUfe  de  Ca~ 
êelmeren  en  Albret. 

X. 

Pour  la  Province  de  Xaiutonge,  les  Sieurs  Jean  Confiant,  Pafteur  de  l'E- 
glife de  Pons  ;  Se  David  Belot ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  la  RocheçhaUis,nyec  Je^n 
Refne,  Ecuier  Seigneur  d'^«go«/«W.' Ancien  dans  l'Eglife  de  la  Rochelle  {  & 
Elle  Merlat ,  Avocat  au  Parlement  de  Bourdeaux  ,  Se  Aucieiï  de  l'Eglife  de 
Mirambeau, 

X  I. 

Pour  la  Province  du  PoiÛou ,  les  Sieurs  Pierre  de  la  Vallade ,  Pafteur  de 
î'Eplifede  Fmtenai  le  Comte  \  &  l[aae  du  Soûl  ^  Pgfteur  de  l'Eglife  de  LuJÎ. 


TENU    A    CASTRES.  331 

£Mn;  accompagnés  de  C7«7<?j  Bf^^»^ ,  Ecuier,  Seigneur  de  h  Begaudtere ,  An- 
cien dans  l'Eg^iCe  de  Montague  ;  ^Jaques  Coxdcl ,  Seigneur  de  5o/^«<7b,  An- 
cien dans  l'Ealife  de  St.  Maixent. 

^  XII. 

Pour  la  Province  d'-(4K;'<»« ,  les  Sieurs  Daniel  Couppe ,  Pafteur  de  Louduu  ; 
2c  Etienne  le  Bloy ,  Pafteur  de  l'EgUfe  d'Angers ,  fans  Anciens  avec  lui ,  parce 
que  ceux  qui  l'accorapagnoient  au  Synode  tombèrent  malades  en  Chemin. 
XIII. 
Pour  les  Provinces  d^Orleans  &  du  Berri ,  les  Sieurs  Jean  Guerin ,  Pafteur 
de  l'Eglife  de  Bangenci,  Sc  fean  foli  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  la  Charité,  ac- 
compagnés de  Jaques  Pafquier ,  Confeiller  ôc  Contrôlleur  du  Roi  dans  la  Ville 
de  Battgenci  ,  &  Ancien  de  l'Eglife  de  la  même  Ville;  6c  Pierre  Longuet ^  Avo- 
cat au  Parlement  de  Paris ,  Sc  Ancien  de  l'Eglife  d^ljlotidtin. 
X  I  V. 
Pour  la  Province  de  Normandie ,  les  Sieurs  Jean  Beaunier ,  Seigneur  de  la 
Frefnage ,  Pafteur  dans  l'Eglife  de  Ca'én ,  &  Pierre  Erondelle ,  Pafteur  dans 
l'Eglife  de  Roiien  ;  accompagnés  de  Pierre  du  Pertuis ,  Ecuier  ,  Seigneur  d'£- 
ra^ni ,  Ancien  dans  l'Eglife  de  Gifirs  j  6c  Mr.  François  jQuillel ,  Seigneur  de 
la  Briere,  Confeiller  Sc  Aflefléur  dans  le  Vicomte  d^Alençon ,  6c  Ancien  de  l'E- 
glife qui  s'aflèmble  dans  ladite  Ville. 

X  V. 
Pour  la  Province  de  l'IJle  de  France ,  les.  Sieurs  Jean  Meftrez.at ,  Pafteur  de 
l'Eglife  de  P^j^;.?  ;  èc  David  Blondel,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Houdan  ,  accom- 
pagnés de  Jean  de  Gravelle ,  Ecuier  Seigneur  de  Beauteme ,  Ancien  dans  l'E- 
glife de  Houdan  \  £c  Ifaac  HaiJfeaH ,  Ancien  dans  l'Eglife  de  Paris. 
XVI. 
Pour  la  Province  du  Bearn  ,  les  Sieurs  Pierre  Rival ,  Pafteur  de  l'Eglife  de 
Mti  ;  6c  Jean  de  Pommarede ,  Avocat  au  Parlement  de  Navarre ,  Ancien  dans 
l'Eglife  de  Monrlans  ;   lefquels  n'avoient  pas  dans  leurs  Lettres  de  Dépuration 
cette  Clattfe  de  Soumijfion  que  les  Synodes  pieccdens  avoient  exigée,  à  Cauie  de 
quoi  on  leur  dit  que  pour  cette  fois-là  ils  feroient  fouferts  au  Synode  National  ; 
mais  que  pour  l'avenir ,  ils  ne  feroient  pas  admis  à  ces  Aflemblées  auparavant 
que  l'on  eût  lu  notre  Confcllion  de  Foi ,  en  quoi  feulement  ils  font  unis  avec 
nos  Eglifes. 

XVII. 
■   Le  fécond  jour  d''OElobre  Monfieur  de  Montmartin ,  Député  General  pour 
les  Eglifes  de  ce  Roiaume ,  vers  Sa  Majefté ,  vint  à  ce  Synode ,  &  y  prit  Pla- 
ce ,  où  il  dit  fon  Sentiment  conformément  aux  Canons  de  nos  Eglifes  ,  &  fé- 
lon qu'il  avoit  été  pratiqué  auparavant  dans  les  Synodes  Nationaux. 
XVIII. 
Après  avoir  invoqué  le  Saint  Nom  de  Dieu  ,  par  une  Prière  folennelle,  Mon- 
fieur Chauve  fut  choifi'  pour  Modérateur ,  &  Monfieur  Bouteroue  pour  Aflèl- 
feur,  &  Meffieurs  Blondel  &  Peut  pour  Secrétaires. 


T  t  z  CHA- 


33Î  XXV.   SYNODE    NATIONAL 

C  H  A  P  I  T  R  E    II. 

Manàment  du  Roi  four  la  Convocation  du  Synode  y  auquel  Sa  Majefté 
f  refait  les  Matières,  qu'on  y  doit  traiter. 

AVERTISSEMENT. 

AUffi-tôt  que  le  Synode  fut  foimé ,  Se  que  les  Oficiers  furent  choifis ,  le 
Seigneur  Galland  délivra  les  Lettres  Patentes  de  Sa  Majejie  ;  Icfquelleson 
tranfcrivit,  après  en  avoir  fait  la  Lcéture,  &  on  en  infera  la  Copie  dans  les  Ac- 
tes de  ce  Synode  ;  elles  contenoient  ce  qui  fuit. 

LETTRES  PATENTES  DU   ROI. 

^,  T  ouïs  parla  Grâce  de  Dieu  Roi  àt  France  ^  àc  Navarre ,  à  nôtre 
„  !__/ Amé  6c  Féal  Confeiller  dans  nôtre  Confeil  Privé ,  &  Confeil  d'Etat ,  £c 
„  Procureur  General  pour  nôtre  Gouvernement  de  Navarre,  le  Seigneur G<ï/. 
„  land ,  Salut.  Aiant  permis ,  conformément  aux  Edits ,  à  nos  'Sujets  Pro- 
„  fefl'ans  la  Religion  P.  Reformée ,  de  convoquer  &  tenir  un  Synode  Nàtio- 
„  nal  dans  nôtre  Ville  de  Caftres  ,  dans  la  Province  du  Languedoc  -,  au  Mois 
,,  de  Septembre  prochain  ,  afin  qu'ils  y  puiflènt  traiter  des  Matières  qui  apar- 
„  tiennent  à  leur  Religion.  Etant  necellàirc  que  dans  ledit  Synode  Nous  aions 
„  un  Commillàire  établi  de  Nôtre  Part,  qui  prenne  Garde  que  nos  Sujets  ne 
„  propofent  aucunes  Afaires ,  que  celles  qui  regardent  leur  Religion,  comme 
j,  il  leur  eft  accordé  par  nos  Edits.  Et  fâchant  par  Expérience  que  Nous  ne 
„  pouvions  pas  choifir  une  Peifonne  plus  digne  que  Vous ,  dont  la  Fidélité  & 
j,  Afcébion  à  nôtre  Service  Nous  eft  bien  connue  ,  6c  étant  iîinsfait  de  ,1a  Vigi- 
j,  lance  6c  du  Soin  particulier  que  vous  avés  fait  paroitre  au  dernier  Synode  Na- 
„  tional  tenu  par  nos  dits  Sujets  à  Charenton,k  Mois  de  Septembre  de  l'An  de 
„  nôtre  Seigneur ,  Mille  fix  Cens  vint  trois ,  à  nôtre  Contentement  &  au  leur; 
„  Pour  ces  Caufes  Nous  vous  avons  commis ,  député,  ôc  ordonné,  &  Nous 
„  vous  commettons ,  députons  6c  ordonnons  par  ces  Préfentes  d'aller  à  nôtre" 
„  dite  Ville  de  Crty?rf/,  &  de  prendre  Séance  dans  ledit  Synode  National,  de 
j,  nôtre  Part ,  y  reprefentant  nôtre  Perfonne  ,  pour  affifter  à  toutes  leurs  Con- 
„  fultations  Se  Refolutions,  6c  pour  empêcher  par  nôtre  Autorité,  que  rierr 
„  n'y  foit  piopofc  ou  debatu ,  excepte  les  Chofes  qui  font  purement  de  ladite' 
,,  Religion,  félon  la  Teneur  de  Nos  Edits  &  Déclarations,  £c  particuhere- 
„  ment  de  ceux  que  Nous  avons  faits  6c  publiés  au  Mois  de  Septembre ,  Mille 
„  fix  Cens  vint  tiois  ,  touchant  la  Tenue  de  leurs  Coloqucs  6c  Synodes;  & 
,,  vous  prendrés  aufli  Garde  que  nul  de  nos  Sujets  ne  falfe  des  Convcnticules 
„  fecrets  dans  ladite  Ville  ,  &  fur  tout  que  l'on  n'y  délibère  far  aucune  autre 
„  Chofe  que  fur  ce  qui  peut  contribuer  à  nôtre  Service  &  Autorité,  &  à  la 
„  Confervation  de  la  Paix  de  nôtre  Roiaume.  Et  en  Cas  que  l'on  y  propofe 
„,  quelque  Chofe  qui  foit  contraire  à  nôtre  dite  Volonté  ,  Nous  vous  commaji- 

,,  dons- 


T  E  N  U    A    C  A  s  T  R  E  s.  355 

n  dons  de  l'empêcher  d'abord  immédiatement  ,  &  de  faire  en  nôtre  Nom 
„  telles  Defenfes  &  inhibitions  que  vous  juperés  à  propos;  de  quoi, comme 
„  auffi  de  toutes  les  Matières  qui  auront  été  propofées  Se  refolues  dans  ledit 
„  Synode  ,  vous  dreflerés  un  ample  Procès  Verbal ,  afin  que  nous  étant  ap- 
„  porté,  à  votre  Retour,  Nous  puiflions  avifer  à  ce  qui  fera  le  plus  expe- 
„  dientpour  notre  Service ,  &  pour  laTranquilité  de  nos  Sujets:  Et  afin  que 
,,  vous  puifliés  exécuter  ces  Chofes,  Nous  vous  donnons  un  Plein  Pouvoir 
„  &  nos  Ordres  par  ces  )*rcfentcs  ,  parce  que  tel  eft  Nôtre  Bon  Plaifir. 
„  Donné  à  Nantes  ,  ce  Vintième  fuillet  ,  de  l'An  de  Grâce  Mille  fixCens 
,,  Vint-trois  ,  8c  de  nôtre  Règne  le  dix-feptiême. 

Signé  Louis  :  Et  un  peu  plus  bas  ,  de  par  le  Roi  PhiUfpfaux.  Et  fêlé 
de  Cire  Jaune. 


CHAPITRE    III. 

La  Harangué  faite  far  Monjieur  le  Commijfaire  au  Roi ,  au  Syneàe. 

,,  ^~^  Ette  Coramifiion  étant  lûë  ,  Mr.  Galland  déclara  fort  au  long  les  Or- 
„  V-jdres  qu'il  avoit  reçus  de  Sa  Ma;efie\  qui  étoient  en  fubftance.  i.Une 
„  Aflûrance  de  la  bonne  Volonté  du  A'o/  envers  fes  Sujets  de  la  Religion  Re- 
„  formée  ,  &  des  Promeflés  que  Sa  Majefié  leur  faifoii  de  leur  en  continues 
„  le  Libre  &  Paifible  Exercice  ,  &  qu'auffi  long-tems  qu'ils  perfillcroient 
,,  dans  leur  Devoir  &  Obéiflance  envers  5**  Maiefié  ,  il  auroit  Soin  que  fes 
,,  Edits  fuffent  ponétucllement  obfervés.  %■  Et  afin  de  témoigner  d'avanta- 
,,  ge  leur  Obéiflance  ,  Sa  Majefié  les  exhortoit  de  vivre  déformais  de  mcil- 
j,  Icure  Intelligence  Se  de  s'accorder  avec  fes  autres  Sujets  de  Religion  Dife- 
,,  rente  :  enforte  que  les  Diferences  de  Religion  ne  caufaflent  pas  de  Dife- 
,j  rcnce  dans  leur  Afettion  :  Sa  Majefié  aflûrant  auffi  fes  Sujets  de  la  Reli- 
,,,  gion  Reformée  que  l'on  obferveroit  le  même  envers  eux ,  8c  qu'ils  ne  fè- 
,,  roient  en  aucune  Manière  molellés  ,  ni  recherchés ,  fous  Prétexte  de  iic- 
„  ligion.  ^-  Mr.  Galland  demanda  auffi  que  ceux  qui  profeflbient  la  Reli- 
,,  gion  Reformée  promiiîcnt  de  leur  côté  de  n'avoir  aucune  intelligence, ôc 
„  de  ne  faire  aucune  Aliance  .avec  des  Peuples  de  dehors  le  Roiaume  ;  mais 
n  qu'ils  fe  repofafl'ent  avec  une  entière  Confiance  fur  la  Parole  de] 5^  Af.i- 

„  Il  ajouta  de  plus  que  Sa  Majefié  lui  avoit  commandé  de  nous  avertir  que 
,,  pendant  la  Guerre  il  n'avoit  jamais  eu  Defléin  d'abroger  les  Edits ,  parce- 
,,  qu'il  aimoit  trop  le  Repos  de  fes  Sujets;  Et  qu'immédiatement  après  qu'il 
„  avoit  été  déclaré  Majeur  il  avoit  confirmé  lefdits  Edits,  qu'il  avoit  renou- 
„  vcllé  fes  Traités,  &  fait  paroître  une  Bienveillance  particulière  envers  les 
„  Miniftres  ,  &  cjue  dans  les  Afaires  les  f  lus  importantes  de  P Etat  ili'étott 
3,  Jervi  des  Seigneurs  &  Gentils-hommes  profejjant  ladite  Re/i^ton  Reformée  ;  & 
3^  que  lors  que  dans  quelques  Conjonftures  particulières  il  avoit  été  obligé 
Tt  5  M  d'en; 


334  XXV.   SYNODE    NATIONAL 

„  d'en  agir  autrement  ,  il  leur  avoit  néanmoins  accordé  des  Efets  de  faCIe- 
j,  mcncc  ,  en  recevant  &  pardonnant  des  Communautés  entières ,  Se  qu'il 
„  avoit  donné  une  Amniftie  générale  ,  à  tous  fes  Sujets  quis'étoient  foumis 
„  à  Ion  Autorité.  4.  Et  quoique  le  fouvenir  des  Actions  paffées  fût  en- 
„  fcveli  ;  Que  cependant  la  Volonté  de  Sa  Aï ajefj  cioït  que  l'on  mît  en 
„  Execution  le  Canon  que  l'on  avoit  fait  au  Synode  de  Rej-lmont  ,  &  que 
5,  l'on  fit  Information  contre  tous  les  Miniftres  qui  avoi«nt  fuivi  la  Fanion 
,,  Efpagiwle  ,  6c  que  les  Députés  Généraux  ordonnaflent  que  Ton  fît  une 
5,  Déclaration  à  ce  Sujet  ;  non  pas  que  Sa  Ma;efté  eût  Defleinque  l'on  pour- 
3,  fuivit  ceux  que  l'on  trouveroit  coupables  ,  ou  qu'il  voulût  qu'on  lespu- 
„  nit  enfuite  de  cela  ;  mais  feulement  afin  d'ôter  tous  les  Sujets  de  Trou- 
„  blés  ,  &  que  la  Réputation  de  ceux  qui  avoient  perfifté  dans  leur  Devoir 
,,  ne  fût  pas  tachée.  5.  Ledit  Seigneur  Galland  ajouta  de  plus  ,  que  corn- 
s,  me  il  avoit  été  Décrété  dans  le  dernier  Synode  à  Charenton  ,c^Viç.\c%¥oï\c- 
„  tions  des  Miniftrcs  feroicnt  fixées  aux  Devoirs  de  leur  Vocation,  fur  tout 
„  à  prêcher  l'Obeïflânce  au  Peuple  ,  au  lieu  de  faire  comme  plufieurs  dans 
j,  les  derniers  Troubles  ,  qui  tenoient  des  Aifemblées  Politiques  ,  6c  fe  mê- 
„  loient  des  Afaires  d'Etat.  6.  Et  afin  que  les  Sujets  reftaflent  Obcïflans  & 
„  Soumis  à  l'Autorité  àc'Sa  Majefié ,  &  qu'il  ne  fuflént  pas  fubornés  par 
j,  des  Coutumes  étrangères  ,  Sçdes  Manières  de  vivre  diferentes,  le  Roià&- 
„  fendoit ,  félon  les  Loix  établies  en  un  pareil  Cas,  que  les  Minières  ne  for- 
,,  tiifent  pas  du  Roiaume  fans  fa  Perraiflion  particulière  i  6c  que  Sa^  Majef- 
j,  ?e  n'entendoit  nullement  que  les  Synodes  pretaflent  desMiniitresauxPrin- 
s,  ces  Etrangers  ,  ou  aux  Republiques  qui  les  enfoliciteroicnt,  ioit  qu'ils 
„  les  demandaflent  pour  refter  dans  ces  Pais  là  pendant  leur  Vie  ,  ou  pour 
„  un  Tems  limité  feulement  \  mais  que  l'on  laifleroit  cela  à  la  Difpofition 
»  du  Roi ,  qui  auroit  Egard  à  fes  bons  Voifins  6c  Aliés. 


CHAPITRE    IV. 

Reponfe  que  le  Synode  fit  k  cette  Harangue. 

5,  T  E  Synode  après  avoir  rendu  des  Actions  de  Grâces  auD/V«  tout  Puif- 
j,  JLfant  ,  qui  porte  les  Cœurs  des  Rois  à  favonfcr  nos  pauvres  Eglifes,& 
j,  qui  leur  continue  fa  Proteélion  ,  remercia  auffi  très-humblement  Su  Maje- 
„  ///  des  Exprcffions  de  Bienveillance  qu'il  temoignoit  à  fes  Sujets  de  laReli- 
»  gion  Reformée  ,  &  de  la  Paix  qu'il  leur  avoit  donnée  ,  de  même  que  des 
M  Efets  fenfibles  de  fa  Bonté,  Se  de  la  Clémence,  cju'il  leur  avoit  faitreflèn- 
„  tir  :  Et  afin  que  Sa  /ILye/é  pût  être  afiurcedenôtreObeiflanceàfesCom- 
„  mandemens  qu'il  intimoit  dl'Aflemblée  ,  il  fût  rcfolud'un  Confentement 
>,  unanime,  qu'on  feioit  une  Déclaration,  comme  on  y  étoit  obligé,  pour 
),  difculpcr  notre  Sainte  Religion  de  tout  Blâme,  par  laquelle  onferoityoir 
M  nôtre  Fidélité  Sv  Soumiflîon  aux  Ordres  de  Sa  Alajejlé ,  &  qu'on  lui  te- 

,j  mojgne- 


TENUACASTRES.  335 

,1  moigncroit  nuflî  qu'après  Dieit  ,  nos  pauvres  Eglifes  de  France  fe  repo- 
„  foient  fur  fou  Autorité,  &  n'efperoient  qu'en  fa  Clémence  8c  en  k  Jufti- 
„  ce,  dentelles  atendoient  d'être  protégées  &  confervces  ;  tous  fes Sujets 
„  de  la  Religion  lleforméc  étant  prêts  de  facrifier  leurs  Dignités  ,  leurs 
„  Biens  &  même  leur  Vie  pour  le  Service  de  Sa  Majejté;  que  nos  Pafteurs 
„  prêchoient  cette  Doûrine  à  leurs  Eglifes ,  qui  étoit  conforme  à  la  Parole 
,,  de  Dieu  contenue  dans  les  Saintes  Ecritures  ,  Se  à  cette  ConfclTion  de  Foi 
„  qui  clt  fuivie  &  reconnue  par  toutes  les  Eglifes  Reformées  de  France  : 
„  Et  la  première  Chofe  que  l'on  arrêta  ,  fût,  que,  nonobftant  que  l'on  eût 
„  trouvé  dans  toutes  les  Occafions  parmi  les  Peuples  de  la  Religion  Refor- 
„  mée  des  Modèles  d'une  Patience  véritablement  Chrétienne  à  uiporter  les 
„  mauvais  Traitemens  qu'on  leur  avoit  fait  dans  tous  les  Endroits  du  Roiau- 
j,  me  ,  8c  en  tous  tems  ,  cependant  tous  nos  Confifloircs  contînucroient 
,,  d'exhorter  les  Eglifes  d'abonder  dans  la  Patience  Chrétienne  &d'uicrtou- 
,(  jours  d'une  finguliere  Modération  &  d'aimer  la  Paix  Se  laTranquilité  Fu- 
,,  blique, comme  auflî  d'en  uler  envxrs  nos  Compatriotes  de  la  Religion  Ro- 
„  maine  avec  toute  la  Civilité  poflible  ,  Se  de  leur  rendre  en  toutes  Occa- 
5,  fions  les  Devoirs  que  laCIiarité  6c  l'Humanité  exigeoit  des  vrais  Fidèles  , 
1,  conformément  à  la  Parole  tlcDiett ,  Se  aux  Intentions  de  Sa  Majefté;  que 
),  l'on  requit  aullî  très-humblement  de  jcttcr  les  yeux  de  fa  Compafllon  Roia- 
„  le  fur  les  grandes  Detreflcs  de  fes  Sujets  de  la  Religion  Reformée  opri- 
,,  mes  '  quoiqu'ils  eûflcnt  toujours  travaillé  de  toutes  leurs  Forces  à  gagner 
,,  Se  à  confcrver  l'Afeétion  &  l'Amitié  de  leurs  Compatriotes  Se  Concitoicn s, 
,,  par  Icfquels  ils  étoient  cependant  encore  moleP.és  en  pluficurs  endroits  du 
,,  Roiaume  ,  empêchés  dans  l'Exercice  de  leur  Religion,  &  prives  de  leurs 
„  Temples  que  l'on  demoliUbit  même  fous  leurs  Yeux  en  tems  de  Paix  -, 
,,  ou  bien  que  l'on  donnoit  à  des  Prêtri.  s  ou  autres  du  Clergé  de  Rome,  pour 
„  en  faire  dcsMaifons  :  Qu'on  leur  avoit  ôté  jufqu'à  leurs  Cimetières  ,  que 
,,  l'on  en  avoit  déterré  les  Morts  a\  ec  la  dernière  indignité  :  Qvie  nos  Minif- 
„  très  avoient  été  cruellement  traités  ,  batus  ,  bleilés,  déchirés  Se  chaflcs  de 
„  leurs  Eglifes,  quoiqu'ils  fufl'ent  très  Innocens  ,  n'injuriant  ni  le  public  en 
,,  General ,  ni  Perfonnc  en  Particulier  ,  comme  nos  Députés  Généraux  le 
„  demontreroient  fort  amplement  lors  qu'ils  en  feroicnt  le  Raport  à  Su 
„  Ma/ejié. 

,,  Le  Synode  déclara  de  plus,  que  comme  les  Eglifes  du  Roiaume  avoient 
„  toujours  été  bien  unies  dans  la  Profeflîon  d'une  même  Eoi  ,  &  des  Ac- 
„  tes  de  la  Charité  Freternelle ,  étant  toutes  Membres  d'un  mêine  Corps 
,,  Miftique  dont  les  Fidèles  avoient  la  même  Vue  ,  Se  tendoient  à  la  même 
j,  Fin  de  fervir  Dief(  Se  leur  Roi  dans  la  tranquilité  de  leurs  Ames  &:  la  Li- 
„  berté  de  leurs  Confciences  ;  ledit  Synode  déclara  qu'à  Pcgord  des  Egiifcs 
„  des  Nations  Etrangère';,  ils  n'avoient  jamais  eu,  ni  ne  vouloient  jamais 
„  avoir  d'Aliance  ,  ni  de  Correfpondance  avec  el'cs  ,  qu'en  ce  qui  feroit  fe- 
,,  Ion  Dieu  ,  Se  le  bon  Plaifir  de  Sa  AdajeJIé  ,  fouhaitant  toujours  de  vivre 
},  fous  les  Ailes  de  fa  Protté^ion. 

5)  De  plus  l'Aflèmblée  pi^tefta  qu'on  n'^avoit  jamais  fait  aucune  Declara- 

.  ,,  tion- 


3^6  XXV.    SYNODENATIONAL 

,,  tion  ni  reproche  à  nosEglifes,  qu'elles  eu  fient  trempé  dans  quelques  Con- 
„  fpirations  ,  ou  Trahifons  avec  les  Efpagtioh ,  ou  avec  des  Ennemis  de  la 
M  Couronne,  8c  que  fi  on  pouvoit  prouver  qu'il  y  en  eiît  quelques-uns 
i,  d'entr'eux  qui  fuiîcnt  engagés  dans  des  Intrigues  Ci  pcrnicieufes  ,  les  De- 
„  pûtes  à  l'Adéniblée  feroient  les  premiers  qui  Ibufcriroient  de  tout  leur 
,)  cœur  à  la  Condannation  de  ces  Perturbateurs  du  Repos  Public ,  &  qu'ils 
„  les  abhorroient  eux  8c  leurs  adlierans  ,  &  qu'ils  proteftoient  dès  l'heure 
„  même  d'abhorcr  ÔC  de  detefter  la  Doélrine  Se  les  Pratiques  de  ceux 
»  qui  avoient  tenté  plufieurs  fois  de  tremper  leurs  Mains  dans  le  Sang  des 
„  Rois  ,  &  qui  entretenoient  encore  des  Intelligences  fecrettes  dedans  ôcde- 
„  hors  le  Roiaume  contre  la  Couronne  6c  l'Autorité  Roiale  ,  &  contre  la 
5,  Sacrée  Perfonne  de  Sa  Afajejîe'.. 

„  Et  à  l'Egard  du  Canon  dreflë  dans  le  Sydode  de  Realmont  ,  &  que  l'on 
{)  lut  dans  le  prefent  Synode  de  Caftres  ,  la  Compagnie  déclara  qu'elle  ne 
),  pouvoit  diflimuler  fon  Refl'entiment  touchant  le  grand  Tort  qu'on  avoit 
»  fait  audit  Synode  de  Realmont  ,  qui  avoit  été  forcé  par  le  Commiflaire  de 
,,  Sa  Majefi.é  ,  qui  y  afiilla  en  Perfonne  ,  de  pafier  un  tel  Aéte  ,  par  lequel 
,,,  il  fcmbloit  que  l'on  avouât  qu'il  y  tût  quelques  Miniltres  acculés  d'entre- 
„  tenir  de  Secrètes  intelligences  avec  les  Efpagnolt  ,  Ennemis  jurés  de  la 
„  France  8c  de  nos  Eglifes  ,  quoi  qu'en  éfct  il  ne  s'en  fût  trouvé  pas  unCou- 
,y  pable  de  ce  Crime  ■■,  &  que  les  Eglifes  avoient  tout  Sujet  d'adorer  la  Bon- 
,.  té  de  Dieu  à  leur  égard  ,  de  ce  qu'après  une  Recherche très-exa£te  &  très- 
,,  fevere  ,  aucun  de  nos  Pafteurs  n'en  avoit  été  taché;  &  que  les  Calomnies 
,,  de  nos  Ennemis  les  plus  déchaînés,  &  les  plus  envenimés  ,  n'avoient  pas 
j,  trouvé  Lieu .  puis  qu'on  n'avoit  pu  accufer  Perfonne  en  Particulier  de  no- 
„  tre  Communion  :  l'Evénement  aiant  pleinement  démontré  que  nos  Egli- 
,,  fes  avoient  été  acufées  injuftement ,  Û.  trouvies  Innocentes  élevant  tout  le 
,,  Monde. 

„  Et  touchant  les  deux  Points  fuivans  ,  cette  Aflemblée  refolut  .de  don- 
„  ner  une  entière  Satisfaction  à  Sa  Majellé.  Et  parce  que  nos  Synodes  Na- 
„  tionaux  precedens  avoient  fait  un  Canon  touchant  le  premier,  celui-ci  ar- 
sj  reta  aufïi  d'en  faire  un  autre  fur  le  même  Sujet ,  dont  les  actions  repon- 
„  droient  enfuite  pour  le  fécond,  enforte  que5^  i^/<î/>/?/auroic  tout  Lieu 
,,  d'être  contente  de  l'Obeïflance  ,  de  la  Soumifîion  ,  de  la  Fidélité  ,  & 
i,  des  bons  Services  de  nos  Eglifes  ,  en  General  8c  en  Particulier,  à  quoi 
s,  nôtre  Devoir  nous  oblige  en  Confience  ,  conformément  au  Comman- 
,»  dément  de  Dieu. 


ms)^^ 


CHAPI- 


T  E  N  U    A    C  A  s  T  R  E  s.  337 

CHAPITRE     V. 

Mandement  du  Roi  touchant  VElecîton  d'un  Nouveau 
Député  General. 

AVIS. 

LE  Seigneur  Galland  , Commiflàire,  aiant  été  informé  de  la  Mort  de  Mr. 
Maniald,  un  des  Députés  Généraux  de  nos  Eglifes  auprès  de  Sa  Majefie\ 
prefenta  le  Vintiême  de  Septembre ,  au  Synode  National ,  le  Mandement  fui- 
vant,  envoie  par  Ordre  exprès  de  Sa  Majefie'. 

PATENTES     DU     ROI. 

^  ^^^  E  Vint-troifièmc  d'^o«r  Mille  fix  Cens  vint-fix  ,  Sa  Majefie' énnt 
,  V^  à  Nantes  ,  ôc  confideranc  que  le  Terme  de  trois  Années  n'étoit  pas 
.  encore  expiré  ,  dans  lequel  les  Sieurs  de  Mont7nartin  ,  &  Maniald  ,  qui 
,  avoient  été  élus  Députés  Généraux  pour  fes  Sujets  Proteftans  de  la  Religion 
,  P.  Reformée  ,  afin  de  refider  à  la  Cour  &  y  aprendre  les  Intentions  de 
,  Sa  Majefté  ,  ÔC  que  l'on  doit  Rtire  une  nouvelle  Eleétion  d'autres  Depu- 
,  tés  ,  pour  leur  fucceder  dans  leur  Ofice  ;  &  confiderant  de  plus  quecet- 
,  te  Eleélion  ne  pouvoit  pas  fe  faire  plus  commodément  que  dans  une  Af- 
,  femblée  Nationale  ,  que  Sa  Majefté  a  permis  à  fes  Sujets  de  la  Religion 
,  P.  Reformée  de  Convoquer  ,  &  de  tenir  dans  fa  Ville  de  Cafires,  au  Mois 
,  de  Septembre  fuivant  ,  afin  de  leur  épargner  beaucoup  d'Embaras ,  Scplu- 
,  Heurs  Dépens  inutiles  ,  à  quoi  ils  feroient  autrement  obligés  ,  s'il  leur  fa- 
,  loit  Convoquer  une  autre  Allèmblée  exprès  pour  ce  Sujet  :  pour  ces  Caii- 
,  fes  ,  &  pour  divcrfcs  autres  Raifons  importantes  qui  regardent  fon  Scrvi- 
,  ce  ,  le  Repos  Se  la  Tranquilité  du  Gouvernement  &  du  Roiaume  ,  Sa 
,  Majefie  a  donné  la  Fermiilion  aux  Députés  qui  feront  prefent  audit  Syno- 
,  de  National  ,  de  faire  Choix  de  nouveaux  Députés  qui  puifl'ent  refider  Sc 
,  lervir  en  cette  Qiialitc  ,  auprès  de  fa  Pcrfonne  Roiale  ,  à  la  Place  des  Srs. 
,  .de  Montmartin  &  Manuild,  6c  cela  en  prcfence  du  Sieur  GalLind  ,  un  des 
,  Seigneurs  de  notre  Confeil  d'Etat  ,  6c  Commiflaire  à  ladite  Allèmblée  JNJa- 
,  tionale  ,  &  d'y  propofer  fix  Pcrfonnes  ,  Capables,  Fidèles,  8c  très  Afec- 
,  tionnées  au  Service  de  Sa  Majefté  ,  &.  au  Bien  Public  ,  afin  que  Sa 
,  Majefié  en  choififlè  deux  .  d'entr'eux  pour  cet  Ofice  de  Députés  Ge- 
,  neraux  ,  par  lefqucls  les  Sieurs  de  Montmartin  &  A'fani.ild  ,  feront  de- 
,  chargés  de  kur  Emploi  ,  en  obfervant  les  Formes  ufitées  en  pareil 
,  Cas  :  Pourvu  toujours  que  dans  lefdiies  Afièmblécs  on  n'y  traite  que 
,  des  Matières  qui  regardent  uniquement  la  Difcipline  de  leur  Religion, 
,  comme  il  a  été  arrêté  par  les  Edits  &  les  Déclarations  de  Sa  Ma^eflé  : 
,  En  Témoignage  de  quoi  ,  Sa  Majefié  a  commandé  d'expédier  le  pre- 
Tome  II.  V  v  ,.  fcnt 


533  XXV.    SYNODE  NATIONAL 

„  fent  Mandement ,  figné  de  fa  propre  Main  ,  &  contrefigné  par  un  Con- 
„  feiller  de  fon  très  Honorable  Confeil  Privé  ,  Se  Secrétaire  d'Etat  ,  £v 
j,  de  fcs  Commandemens. 

Signé  LOUIS, 

Et  un  peu  plus  lîas , 

PhilipfeaHX . 

CHAPITRE     VL 

Difpute  fur  le  Mandement  pecedeni. 

LAfl'emblce  reflechiflant  fur  le  Mandement  de  Sa  Majefié ,  &  confiderant 
qu'il  ne  contenoit  pas  un  Commandement  exprès  ,  mais  feulement  une 
fimple  PermiiTron  de  nommer  des  Députés  Généraux  ,  &  qu'il  reftraignoit 
cette  Permiflion  de  telle  Manière,  qu'il  fembloit  qu'il  ne  laiflât  aucun  Pou- 
voir au  Synode  d'obliger  ledit  Monfieur  de  Montmanin  à  rendre  Compte 
de  ce  qu'il  avoit  fait  depuis  le  commencement  de  fa  Dcputation  ,  jufc^u'à  ce 
tems-là  ;  8c  mains  encore  de  l'obliger  à  donner  des  inftruétions  à  celui 
qui  pouvoit  être  élu  à  cet  Olîce  :  Outre  que  le  Synode  n'olbit  pas  bazar- 
der une  pareille  Eleftion  fans  enfraindre  ouvertement  les  Edits  de  Sa  Aîajef- 
ti ,  fes  Lettres  Patentes  ,  &  fes  Lettres  Sciées  ,  Se  même  cet  Ordre  que 
nous  avions  accoutumé  de  garder  ;  D'ailleurs  les  Synodes  precedens  ,  aiant 
protefté  &  déclaré  folennellement ,  qu'ils  ne  vouloient  pas  fiiire  de  pareil- 
les Chofes  de  leur  Chef  ,  ni  même  en  prendre  Connoiffance  :  de  plus ,  que 
depuis  plufieurs  années  les  Egliles  ne  vecevoient  aucune  Afliftancede  la  Bon- 
té de  S:i  Majefte  ,  Sc  qu'il  feroit  necellàire  que  l'on  prefentât  une  très-hum- 
ble Requête  au  Roi  ,  pour  le  prier  très-inftanment  de  donner  Ordre  que 
l'on  exécutât  fes  PromefTes  ,  6c  qu'on  les  accomplît  en  tous  leurs  Points. 
Pour  ces  Raifons  ,  6c  particulièrement  afin  que  nous  pûflîons  nous  tenir 
dans  le  même  Ordre  ,  8c  Ancienne  pratique  de  nos  EgHfes  ,  le  Synode  ju- 
gea qu'il  faloit  fiire  une  Dcputation  à  Sa  Maje/lc  ,  8c  choifit  les  Sieurs  de 
BoKterotte  ,  8c  de  Baleines  ,  pour  porter  leurs  très-humbles  Demandes  à  Sa 
Majefté ,  auxquels  on  donna  des  Lettres  Sc  des  Inftruétions  ,  pour  les  pre- 
fenter  au  Roi  ,  &  aux  Principaux  Miniftres  d'Etat, 


Cg^ 


CHA- 


T  n:  N  LT    A    CASTRES.  539 

CHAPITRE     VU. 

Ccpic  de  la  Lettre  que  le  Synode  envola  <tu  Roi 

SIRE, 

^,  T  Expérience  êc  le  Sentiment  que  nous  avons  des  Bontés  Roiales  que  Fo. 
,,  l^tre  Majefié  ■à  eûès  pour  nos  Eglifes  ,  6c  la  Part  que  nous  prenons  aux 
,,  Soufranccs  de  nos  Frères  que  l'on  a  foulés ,  nonobitant  Vos  Edits,  parce 
,,  qu'on  n'a  pas  exécuté  vos  Ordres  dans  vôtre  Roiaume  ,  nous  obligent  à 
„  députer  vers  vôtre  Majefté  les  Srs.  âc BouteroHe ,  &  de  B^/e/«f/ ,  pour  pro- 
,,  tefter  à  vôtre  Majejté ,  de  nôtre  Part ,  que  nous  relierons  inviolablement 
,,  atachés  à  fon  Service  ,  &  que  nous  fomraes  très-lenfibles  aux  Faveurs  que 
„  vôtre  Majellé  nous  a  accordées  ,  dont^nous  la  remercions  très-humble- 
,,  ment, en  lupliant  en  même  tems  \àtrc Ma jejlé yzr  nos  Requêtes  ,  d'avoir 
,,  Egard  à  nos  pauvres  Eglifes  qui  font  oprimees.  Nous  avons  une  telle 
,,  Confiance  en  la  Bonté  de  vôtre  M^jefié,  qiie  nous  efperons  qu'elle  leur 
.,  donnera  une  Audience  favorable  ,  6c  qu'elle  nous  acordera  nos  très-hum- 
,,  blés  Demandes.  Nous  efperons  auflî  queD«>«  acceptera  les  Prières  ardentes 
,,  que  plufieurs  Miliers  de  Dévots  lui  font  continuellement  pour  laProfperité 
,,  de  vôtre  Majeflé ,  lelquels,  quoiqu'ils  gemifent  fous  l'Opreflîon  8c  dans  la 
,,  Tribulation  ,  reftent  néanmoins  dans  l'Obeïfiance  due  à  vôtre  Majeflé,  6c 
„  confervent  toujours  l'nfeftion  que  des  Fidèles  Sujets  doivent  à  leur  Sou- 
„  verain  ;  &  nous  recourons  tous  les  jours  au  Trône  de  Grâce  pour  fuplier 
„  nôtre  Gravd  Dieu  qu'il  répande  fes  plus  pretieufes  Benediftions  fur  vôtre 
„  Sacrée  Perfonne,  &  qu'il  falTe  profpcrer  fon  Règne  &  fon  Gouvernement, 
,,  afin  que  vôtre  Alajejh'  foit  toujours  un  Invincible  Monarque,  duquel 
,,  nous  ferons  aufli  continuellement  avec  un  très  profond  Refpeft  6c  une 
,,  parfaite  Soumilîîon. 

Dp.  VoTiiE  Majestl' 

Les  très  humbles  ,    très  Fidèles  &  très 
Obciflans  Sujets  &  Serviteurs  ,  les  Paf- 
teurs ,  &  Anciens  des  Eglifes  Reformées 
De  Cafirej  au  Mois  dé  France  ,  aflèmblcs  dans  leur  Synode 

-de  Septembre  i6i6.  Notional  à  C.tfhes,  &  au  Nom  de  tous. 

Chauve  Modérateur  ,  Bottterone  AfTef- 
feur,  Blonde!  .  i^  Petit,  Secrétaires. 


CHA- 


340  XXV.    SYNODE    NATIONAL 

CHAPITRE    VII I. 

Touchant  le  Retour  des  Députés  avec  la  Reponfe  du  Roi. 

LE  vint-huitiéme  d'Octobre  ,  les  Sieurs  BoKteroue  8c  de  /?rt/t'/«?/ Députés 
vers  le  Roi  ,  retournèrent  avec  des  Lettres  de  Su  AJajefié  &  de  Monfr. 
à'Herbaut  Secrétaire  d'Etat  ,  lefquels  raporterent  que  Sa  Majefié  \cuy  avoit 
fait  un  Acuëil  très-favorab  e  ,  comme  auflî  les  Miniftres  d'Etat  ,  &  qu'aiant 
prefenté  leur  Requête  aux  ConfeiUcrs  du  Conleil  Privé  de  Sa  Aiajtfié  ,  ils 
avoient  obtenu  un  Ordre  adrellé  au  Piu-lemcnt  de  Thor^/oufe,  pour  lever  les 
Modifications  que  ledit  Parlement  avoit  ajoutées  au  dernier  Edit  de  Pacifica- 
tion ,  6c  qu'on  leur  avoit  promis  que  l'on  envoieroit  des  Commiflairesdans 
les  Provinces  de  Xaintonge  ,  du  Haih  Languedoc  ,  ù  la  Rochelle  ,  &  dans  le 
Pais  d'w«//A-  pour  faire  exécuter  fort  exafterncnt  l'Edit  :  Qii'on  les  -avoit 
auffi  adurés  que  l'on  teroit  bonnes  ?c  valides  les  Affignations  que  Monfieur 
Ducandal  avoit  autrefois  reçues  ,  que  de  plus,  ils  avoient  reçu  un  Ordre  pour 
toucher  douze  Cens  Livres  pour  les  defraier  dans  leur  Voiage ,  outre  la  Som- 
me de  dix  Mille  Livres  que  SaMajefié  acordoit  aux  Synode  pour  fubvcnir  à 
la  Depcnfe  des  Députés  ;  Mais  à  l'Egard  du  lletabliflcmcnt  de  Monfieur  du 
MohUh  dans  l'Eglife  de  Pans,  &  la  i-'ermiflion  de  tenir  une  An'emblée  Gé- 
nérale ,  Sa  Majèjlé  étoit  fort  éloignée  de  la  leuracorder  ,  &  n'y  vouloit  nul- 
lement confentir  ,  &  qu'il  nous  feroit  connoître  plus  amplement  fes  "^cnti- 
îrients  fur  cet  Article  ,  6c  que  Monfieur  Galland  Commiflaire  ,  nous  feroit 
Connoître  qu'il  étoit  bien  dilpolé  envers  nous  ,  à  l'Egard  de  la  Nomination 
de  nos  Députés  Généraux  i  Sur  quoi  on  remercia  Dieu  qui  nous  avoit  acor- 
dé  de  trouver  Grâce  auprès  du  Rot  ;  ëc  l'on  remercia  auffi  les  Députés  qui 
avoient  été  envoies  auprès  de  Sa  Majefté  ,  lefquels  on  loua  à  Caufe  de  leur 
Conduite  &  prudence  ,  dont  le  Roi  avoit  été  fort  fatisfait  ,  Se  que  les  Con- 
feillers  de  Sa  Majeflé  avoient  aprouvéc. 

LETTRE     DU     ROL 

Qfii  fut  adre[jée  an  Synode  National  ajjemblé  a  Caftres, 

,,  y^^  H  E  u  s  &  Bien-Amez  ,  nous  avons  reçij  vos  Lettres  par  les  Sieurs 
„  V— /  l'outeroiie  &  de  Baleines  vos  Députés,  &  nous  avons  apris  de  leurs  Bou- 
„  ches  ,  &  par  la  Requête  qu'ils  nous  ont  preilntée  ,  ce  qu'ils  avoient  Or- 
„  dre  de  nous  déclarer  de  vôtre  Part  ;  Sur  quoi  nous  avons  donné  de  Boii- 
,,  che  6c  par  Ecrit  les  favorables  Reponfes  que  ces  mêmes  Députés  vousra- 
5,  porteront, auxquelles  nous  joindrons  de  très  bon  Cœur  les  Efets  de  nôtre 
j.  Grâce  Se  Faveur  Roiale  ,  dans  toutes  les  Ocafions  qui  feprefenterontpour 
,,  le  Contentement  en  General  ,  &  le  Bonheur  de  tous  nos  Sujets  de  vôtre 
,,  Religion  ,  8c  de  chacun  d'eux  en  Particulier  :  comme  auffi  nous  nouspro- 
„  mettons  de  nôtre  Côté  que  vous  vous  tiendrés  dans  les  Bornes  de  la  Fidé- 
lité 


T  E  N  U     A     C  A  s  T  R  E  s.  g^i 

„  lire  Se  Obeidance  que  de  bons  &  Loiaux  Sujets  doivent  à  leur  Roi  ;  Se 
,,  quevous  verifierés  par  vos  Actions  les  Protelbtions  de  vos  Députes,  com- 
j,  me  nous  vous  exhortons  auffi  de  le  faire,  6c  de  plus  de  donner  Séance  au 
,,  Sieur  Galland  notre  Confeiller  dans  notre  Confeil  d'Etat  ,  8c  que  vous 
,,  ajouterés  Foi  à  ce  qu'il  vous  dira  ,  comme  venant  de  nôtre  Part.  Donné 
„  à  St.  Germain  en  Lrt/>  ce  Quatorzième  d'0c7a/'/-f  1626.  Signe  LOUIS  ,  Se 
,,  un  peu  plus  bas  ,   Philippeaux.     Et  l'Adrefle  ctoit, 

A  nos  Chers  &  Bien-Awes  les  Députés  de  la  Religion  P.  Reformée  ,   Af[em- 
blésfar  notre  Permiffion  ,  dans  le  Sjnode  National  de  notre  Fille  de  Caftres. 

CHAPITRE    IX. 

Copie  de  la  Lettre  de  Monjlenr  ^'Herbaut  a,  ce  Sjnode. 
MESSIEURS, 

„  "V  T  Os  Députes  ont  été  flivorablement  reçiîs  de  S:i  ALijefié,  8c  elle  a 
„  V  apris  de  leur  Bouche  avec  beaucoup  de  Satis£iftion  ,  les  AHurainres 
,,  de  vôtre  Fidélité  &  de  vos  Intentions  iînceres  pour  la  Paix  Se  la  Tran- 
j,  quilité  Publique.  Lors  que  Sa  Maje/lé  vous  acorda  cette  Paix ,  c'étoit 
„  dans  la  ferme  Refo'ucion  de  la  garder  toujours  avec  vous,  8c  de  vous  fai- 
,,  re  jouir,  en  Confequcnce  d'icelle,  detousles  Privilèges  qu'il  vous  a  acor- 
,,  dés  par  (es  Edits  ;  U  refte  de  vôtre  Côté  que  vous  y  contribuiés  par  tout 
,,  ce  que  le  Roi  peut  atendre  de  vôtre  Prudence  ,  8c  de  vôtre  Conduite,  8c 
,,  que  par  l'Expérience  que  vousavés  du  paflé  vous  vous  perfuadiés  que  la 
])  Durée  £c  le  ferme  Etabliflément  de  vôtre  Repos  dépend  principalement 
„  de  vôtre  ObeïiTance  ,  rendant  au  Roi  ce  qui  lui  eft  dû  .  à  quoi  vous  êtes 
,,  obligés  :  Et  vous  pouvés  être  très-afiurés  qu'en  fafant  de  même,  vous 
„  gagnerés  les  bonnes  Grâces  de  Sa  Majejté,  qui  vous  comblera  de  Faveurs 
„  de  plus  en  plus  ,  8c  que  je  ferai  toujours  prêt  à  vous  rendre  toutes  fortes 
,,  de  bons  Ofices  auprès  de  Sa  Majeflé  ,  8c  que  vous  en  reiVentirés  les  Efets 
„  confolans,  comme  vous  l'avés  mérité.     Je  fuis  MeiTicurs 

Vôtre    très    Humble  6c  AfFeâionné 
Serviteur  ,  d' Herbant. 

Elle  était  adrefée  ,  à  Meffienrs  les  Députés  ,  Ajfemblés  par  la  Permiffion  de 
Sa  Majefté  au  Spode  National  de  Caftres. 


Vv  3  CHA- 


54Î  XXIV.    SYNODE    NATIONAL 

CHAPITRE    X. 

Ort^re  du  Roi  pour  la  Nomination  des  Députés  Généraux. 

LOrs  que  l'on  eût  lu  les  Lettres  de  Sa  Majeflé  ,  Monfieur  Gallandy  Coni- 
miflnirc  du  Roi  ^  déclara  que  pour  plu fieurs  bonnes  Railbns,  dont  Sa  Ma- 
jefié  avoit  informé  nos  Députés ,  il  ne  pouvoit  pas  confentir  au  Retour  de  Mon- 
iîcurdu  Moulin,  &  que -S'éî  Majefié  avoit  aulîi  des  Raifons  fort  Importantes 
pour  ne  pas  permettre  que  l'on  tint  des  Aflérablécs  Générales  Politiques  ;  ne 
les  voulant  accorder  qu'en  Cas  de  Neccflîtc ,  &  lors  que  les  Afaires  de  l'Etat  le 
requerroient.  Et  touchant  l'Election  des  Députés,  il  nous  dit  que  le  Rei 
n'entendoit  ni  ne  vouloit  pas  que  la  Religion  Reformée  fut  fans  Ordre  &  fans 
Difcipline ,  &  qu'immédiatement  après  la  Mort  du  Sieur  Mamald ,  un  de  nos 
Députés  Généraux ,  il  avoit  conftitué  une  Perfonne  d'Honneur  &  de  Crédit 
pour  exercer  cette  Charge ,  avec  Monfieur  de  A-hntmartin  ,  jufqu'à  ce  qu'on  y 
eût  pourvu  autrement  Et  que  depuis  fon  Mandement  du  dixième  d'O^o^rp, 
il  avoit  donné  Permiffion  au  Synode  de  procéder  à  l'Eledion  de  fix  Perfonnes 
bien  portées  pour  le  Service  de  Sa  Majefiéix.  du  Public ,  &;  qui  n'cufl'ent  Liai- 
fon  avec  Perfonne  ,  mais  qui  dependifl'ent  abfolument  de  leur  Souverain ,  entre 
Icfquels  5ij /l/,«/<'y?(?  enchoifiroitdeux,  pour  remplir  cette  Charge;  c'eft  pour- 
quoi ledit  Monfieur  GulUritl  exhorta  le  Synode  de  procéder  à  cette  Nomina- 
tion, &  de  choiiîr  des  Perfonnes  de  Qualité,  &  de  Probité,  comme  il  avoit 
toujours  été  pratiqué  en  de  pareils  Cas  ;  difant  auffi  que  nous  devions  nous  fer- 
sïx  de  l'Occafion  du  preiênt  Synode  pour  faire  cette  Eleftion ,  parce  que  h  Si- 
tuation des  Alaires  ne  demandoit  pas  que  l'on  nous  permit  de  convoquer  unç 
Aflètnblée  Politique  :  déclarant  qu'au  Cas  que  nous  negligeaflions  de  faire  cet- 
te Nomination;  le  Sieur  de  Montmurtin  ,  6c  celui  que  le  Roi  lui  avoit  donné 
pour  Colcgue,  fcroicnt  privés  de  leur  Commiflion  par  Ordre  du  Roit  n'étant 
p;'3du  tout  Raifonnable  que  p>ar  taute  de  Députés  Generau>^,  les  Afaires  des 
Sujets  de  Sx  Maiefié  ,  qui  profclToient  la  Religion  Reformée ,  fuflent  négli- 
gées Se  abandonnées.  Et  Monfieur  le  Cpiïjmilîaire  prefenta  le  Mandement  de 
^j  Mtijfiié,  qui  contcnoit  ce  qui  fuit. 

M  A  N  D  E  M  E  N  T    D  U    R  G  I. 

,,  •"'E  dixième  ài'OUebre  i6a6.  ,  le  Roi  étant  à  St.  Germain  en  Laje^  & 
„  V-/conllderant  que  le  Terme  de  trois  Années  ,  cour  lequel  le  Sieur 
,,  Afutfmartin ,  îk  le  Défunt  Sieur  Maiiiald  avoicnt  été  nommes  pour  refi- 
,,  der  Se  fervir  à  la  Cour,  2c  pour  être  auprès  de  Sa  AUjffié,  en  Qualité  de 
I,  Députés  GcncnvJX  pour  fes  Sujets  de  la  Religion  i^  Reformée,  ell  déjà 
',',  expiré  depuis  quelque  tems ,  &  qu'il  c(l  necefiaire  que  l'on  failèuneNou- 
„  vclle  ElcéHon  d'autres  Députés  pour  fuccedcr  à  leur  Emploi ,  &  remplir 
,,  itur  Place;  Se  confiderant  auflî  que  ctttc  E.ledion  ne  pouvoit  pas  fe  fai- 
,','  re  plus  commodément  que  dans  l'AlVcmblée  d'un  Synode  National ,  que 
î  •  il  Sa 


TENUACASTRES.  34; 

M  Sa  Aïajefté  avoit  accordé  que  fcfdits  Sujets  le  tinflent  dans  la  Ville  de  Caftret 
>,  le  dernier  de  Sep teinère, cour  leur  épargner  de  plus  grands  Fraix  qu'ils  fe- 
,>  roient  obligés  de  foire  ,  6c  pour  éviter  plufieurs  Inconvcnicns  qui  Icur 
,.  furviendroient  s'ils  convoquoient  une  autre  Aflêmblcc  tour  exprès  pour 
j.  ce  Sujet:  &  auflî  pour  le  Bi£n6c Sûreté  duRoiaume,  5^  Af.yejh'  ne  pou- 
5,  voit  pas  accorder  pour  le  prefent  que  l'on  tint  une  Allcmhlce  Politique. 
1,  C'eil  pourquoi  >  pour  ces  Caufcs  ;  èc  plufieurs  autres  bonnes  Raifons. 
,>  &  fort  Importantes  pour  fon  Service,  pour  le  Repos  Se  LiTranquilité  de 
„  fon  Gouvernement,  elle  avoit  accordé  que  les  Députés  audit  Synode Na- 
>,  tional  confultafl'ent  en  Prcfence  dudit  Seigneur  GalUnd ,  Confeiller  du 
„  Confeil  d'Etat  de  S,i  Majejh',  &  fon  Commifîaire  audit  Synode,  touchant 
„  l'Election  des  Nouveaux  Députés, pour  refider  auprès  de  Su  Maje/lé,à.  la 
„  Place  des  Sieurs  Alontmarti»  Sc  Hardi.  ,  un  des  Secrétaires  du  Roi ,  nom- 
5,  mé  par  Sa  Majefié  dans  fon  Mandement  du  treizième  du  Mois  àcSeptem- 
,,  bre  dernier,  Sc  de  lui  ofrir  fix  Perfonncs  de  Qualité  ,  propres  pour  rem- 
,,  plir  une  pareille  Charge;  foit  qu'ils  fùfient  Membres  dudit  Synode,  ou 
>,  non,  pourvu  qu'ils  fulfent  Loiaux  &  bien  afeclionnés  à  fon  Service  &:  à 
„  la  Tranquilité  Publique,  &  qu'ils  ne  dependifl'ent  de  Perlonne  au  Mon- 
5,  de  que  de  Sa  Majefté,  afin  qu'elle  en  choilit  deux  d'entr'eux  pour  exer- 
„  cer  cet  Olice  de  Députés  Généraux.  Enfuite  de  quoi  les  Sieurs  de  Aiont- 
,.  marttH  6c  Hardi  fcdemettroient  de  leur  Emploi  ,  félon  les  Formes  accou- 
„  tumées  en  pareils  Cas  :  Pourvu  toujours  qu'en  ladite  Aflèmblée  on  ne 
j,  traitât  d'aucune  autre  Chofe  que  de  cette  Eledion  ,  &  des  Matières  qui 
,1  ont  du  Raport  à  la  Difcipline  de  leurs  Eglifes  ,  fuivant  les  Edits  Se  De- 
„  clarations  de  Sa  M.-^jcJté.  Cependant  il  avertit  les  Députes  du  Synode 
,,  qu'on  n'en  devoit  tirer  aucune  Conkquence  ,  Sa  AlajejU  fe  refervant  la 
\,  Permiffion  de  fiure  tenir  des  Aflemblées  Politiques  qu'il  accorderoit  à  fes 
„  Sujets  de  la  Religion  P.  Reformée  ,  lors  que  fa  Sagefle  le  trouveroit  nc- 
„  ccflaire  ,  &  que  les  Afaires  de  l'Etat  le  pourroient  permettre.  Et  ledit 
„  Sieur  Gal/and  déclara  qu'il  avoit  Ordre  de  Sa  Majejh'  de  leur  expédier  le 
„  Prefent  Mandement,  qu'il  avoit  bien  voulu  figncr  de  fa  propre  Main  , 
„  &  que  le  même  Seigneur  Galland  fon  Secrétaire  d'Etat ,  de  fes  Ordres  8c 
,.  Finances  avoit  contrefigné.  Signé  dans  l'Original ,  LOUIS,  êc plus  bas 
,,  Philippeaux. 

CHAPITRE     XL 

Conférence  entre  h  Synode  &  ie  Comanljaire  du  Roi, 

CE  Mandement  aiant  été  lu, le  Synode  jugea  à  propos  de  tenir  une  Confé- 
rence au  Sujet  dudit  Mandement, à'i.xxs  la  Maifon  duComminairedu/?ftf,& 
pour  cet  Efet  on  y  envoia  douze  Perfonnes  de  ceux  qui  étoienc  Députés  au  Sy- 
node :  Lefquelles  aiant  fait  leur  Raport  de  tout,le  Synode  confideranc  le  Chan- 


344  XXV.    SYNODE    NATIONAL 

gement  -qui  étoit  arrivé  par  la  Mortimpicvûë  du  Sieur  de  ManiaU,  &  l'Im- 
portuiiité  Je  Monfieurde  Montmartin  fon  Cobgue,  pour  être  déchargé  d'un 
tel  Fardeau  ,  comme  il  l'apcloit,  difant  qu'il  lui  ctoit  impoffiblc  de  le  por- 
ter lui  fcul  plus  long-temsj  8c  les  Neccffités  prefliintes  de  nos  Fglifes,  qui 
demandoient  que  quelques  Pcrfonnes  fe  chargeallent  du  Soin  de  leurs  Afai- 
res,  &  qui  puil'ent  les  Iblicirer  avec  un  nouveau  Zèle,  Se  confiderant  prin- 
cipalement le  Mdîidement  de  Sa  Afajefit ,  apuié  par  les  Exhortations  de  Mon- 
Gcur  Galiand  fon  Commiflàire,  qui  déclara  ,  félon  la  Réponfe  qui  avoit  été 
faite  à  la  Requête  que  nos  Députés  avoient  prefcntée  ,  que  la  Conjonéture 
des  Tems  6c  l'Etat  prefent  des  Afaires  ne  permettoient  pas  à  Sa  Majeflé 
de  nous  accorder  encore  de  tenir  des  Ailemblées  Générales  Politiques,  qu'au 
Cas  que  le  Synode  ne  voulut  pas  nommer  les  Députés  ,  le  Roi  le  fcroit  lui- 
même  ,  comme  il  en  avoit  déjà  pris  Soin  ,  aiant  par  fon  Mandement  du  trei- 
zième de  Septembre  ,  donné  Ordre  exprès  que  Monfieur  Hardi  fut  joint  à 
Monfieur  de  Montmartin  dans  la  Commiflîon  de  Député  General.  Fources 
Raifonsdonc,  &  pour  éviter  un  Nombre  prefqu'infini  d'Inconveniens  très 
vifiblcs:  Le  Synode  procéda  à  l'Eleétion  de  fix  Perfonncs,  qui  dévoient 
être  prefentées  à  Sa  Adajeflé ,  Icfquelles  furent  choiGes  à  la  Pluralité  des  Voix; 
à  favoir,  les  Sieurs  Claude  Baron  de  Gabrias  &  àcBeanfort,  Loiiis  de  Cham- 
pagne,  Comte  de  Sitze ,  6c  Henri  de  Clermont  ^''Amboife  ,  Marquis  de  Galle- 
rande;  pour  la  Nobleflè ;  6t  les  Sieurs /^/ï/«j  Avocat  au  Parlement,  demeu- 
rant à  B/ois  :  Texier  Avocat  du  Roi  dans  la  Scncchauiléc  à^ Armagnac  ;  6c 
Laz.are  du  Pui  Confeiller  à  la  Cour  Prefidiale  dt Bonrg-en-BreJfe iponr  \g com- 
mun Peuple  ,  afin  que  des  fix  Sa  A^ajeftc  Tpùt  choifir  les  deux  qu'il  jugeroit 
à  propos  pour  exercer  cet  Ofice  de  Députés  Généraux. 

Mais  parce  que  le  Règlement  fltit  par  nos  Eglifes  avec  PAgrcmcntdu^o/, 
pour  la  Nomination  defdits  Députés  Généraux  ,  portoit  que  tous  les  trois 
Ans  on  convoqueroit  une  AHcmblée  Générale  par  l'Ordre e.xpres  de  SaAJa- 
jefie  ,  &  qu'auparavant  on  tint  des  AlTcmblées  Particulières  dans  toutes  les 
Provinces ,  afin  de  préparer  les  Cahiers ,  les  Mémoires  8c  les  autres  Inftruc- 
tions  des  Provinces  ,  pour  les  délivrer  entre  les  Mains  de  ceux  qui  feroicnt 
Députés  à  l'Aflemblée  Générale,  qui  les  cxamineroient ;  6c  qui  choifiroienc 
entre  ces  Papiers  ceux  qui  regardoieiit  particulièrement  nos  Eglifes  ,  pour 
les  prefentcr  à  Sa  Majefie  ,  6c  contribuer  par  là  au  Repos  6c  à  la  Paix  de 
fes  Sujets  :  Et  parce  que  fix  Années  étoient  déjà  écoulées  depuis  la  dernière 
Afîcmblée  Politique  que  le  Roi  avoit  eu  la  bonté  de  nous  acorder  ,  &  que 
les  Synodes  preccdens  tenus  ù  A/ais  6c  à  Charenton  ôc  ce  dernier  Synode 
de  Caftrcs  ,  conformément  aux  autres,  avoient  pofitivement ordonné  qu'au- 
cun de  nos  Pailcurs  ne  fe  mèlci-oit  dans  la  luite  des  Afaires  d'Etat  ,  ni  n'af- 
fifteroit  en  Perfonne  aux  Aficmblées  Politiques,  ce  que  5^»  yl/rf;f/?/ avoit 
aulfi  aprouvéi  le  Synode  ne  voulant  pas  tranfgrcilcr  les  Déclarations  du  i?o/, 
ni  les  Canons  des  Synodes  ci-deflus  mentionnés,  ni  caufer  aucun  Préjudice 
au  Gouvernem.ent  que  Sa  Majefté -s^voxt  bien  voulu  aprouvcr  dans  nos  Egli- 
fes 4c  ce  lloiaume  ,  6c  lequel  il  ne  vouloit  pas  abolir  ,  comme  il  nous  Pa- 
VQM  donné  à  entendre  ;  le  prefent  Synode  déclara  que  nous  n'avions  aucun 


TENUACASTRES.  34^ 

Defl'ein  par  cette  Eleftion  ,  (  laquelle  nos  Eglifes'  étoient  obligées  de  faire  , 
&  à  laquelle  Sa  Majefié  nous  avoit  engagés)  de  prejudicier  en  rien  aux  Droits' 
&  aux  Privilèges  des  Aflèmblées  Politiques  Générales  ,  auxquelles  il  apar- 
tenoit  proprement  de  prendre  le  Soin  des  Afaires  de  l'Etat  ,  &  que  les  Sy- 
nodes fuivans  ne  (croient  pa?  tenusd'en  ufcr  de  même  ;  G'eft  pourquoi  le 
Synode  ordonna  aux  Députés  qui  leroient  acceptés  par  Sa  Majefié  -,  de  de- 
mander au  bout  de  dix-huk  Mois  ,  avec  toute  la  SoumifTion  imaginable  ,  6c 
avec  de  fortes  Inftances  à  Sa  Majejlé ,  un  Ordre  de  Sommations  pour  une 
Aflemblée  Générale  ,  comme  il  avoit  plû  à  Sa  /ijajeflé  de  le  faire  efperer  à 
nos  Eglifes  par  fes  Promefles  Roiales  qu'il  nous  avoit  faites  en  Termes  ex- 
près »  dans  fon  Âdandement  ci-deflus  mentionné  :  Et  d'autant  que  par  ces 
Aflèmblées  on  n'avoit  pas  d'autres  Vues  que  de  reprefcntcr  au  i^o<, auNom 
de  nos  Eglifes  ,  tout  ce  qui  pouvoit  contribuer  au  Service  de  ^a  Aiajefié,  6c 
au  Repos  de  fes  Sujets  .  il  faloit  pour  cet  Efet  que  l'on  tint  des  Ailtmblécs 
dans  les  Provinces  ,  auxquelles  on  pourroit  porter  toutes  les  Plaintes  ,  les 
Remontrances  6c  les  Propofitions  de  nos  Eglifes  en  General  ,  6c  en  Parti- 
culier ,  lefquelles  feroient  portées  de  là  à  l'Aflemblée  Générale  ,  où  le  tout 
feroit  examiné  ,  6c  depofé  entre  les  mains  de  nos  Députés  Généraux  ;  mais 
ce  Synode  étant  une  Aflemblée  d'une  autre  Nature  ,  6c  n'aiant  pas  dcCom- 
niiflîon  des  Provinces ,  ne  pût  pas  donner  aux  Députés  qui  étoient  cl-.oifis  , 
les  Mémoires  ni  les  Inftructions  nccefsaires  ■■,  Il  arrêta  donc  que  les  Députés 
que5^  Majefté  nommeroit  pour  refter  auprès  de  fi  Perfonne ,  fuplieroient  très- 
humblement  Sa  Majefié,  de  vouloir  permettre  que  l'on  tint  de  pareilles  Af- 
fêmblées  dans  chaque  Province  ,  auflî-tôt  qu'il  fe  pourroit  faire  ,  dans  lef- 
quelles on  recueilliroit  toutes  les  Plaintes  ,  6c  les  Remontrances  qui  regar- 
deroient  le  Service  du  Roi  ,  lefquelles  feroient  portées  aux  Pieds  de  Su  iViajef- 
?r  ,  par  Meflîeurs  nos  Députés  Généraux  ,  auxquels  on  les  envoieroit,  atîn 
que  par  ce  Moicn  là  le  Roi  pût  être  bien  informé  de  la  Conduite  ,  6c  des 
Griefs  de  fes  Sujets  Proteftans,  ce  qui  feroit  une  Chofe  fort  utile  à  Sa  Ma- 
jejté  6c  de  grande  Importance  pour  fon  Service. 

Le  Synode  ordonna  auiTi  que  Melfieurs  les  Députés  Généraux  conferc- 
roient  avec  les  Miniltres  d'Etat  (étant  une  Chofe  dont  on  ne  pouvoit  aucu- 
nement fe  difpenfer)  pour  favoir  de  quelle  Manière  ils  pourroient  avoir  Cor- 
refpondance avec  les  Provinces,  6c  les  Provinces  avec  eux  ,  parce  que  fans 
une  pareille  Correfpondance  tout  ce  qu'ils  feroient  ne  feroit  d'aucune  utilité 
pour  les  Eglifes. 

Il  fut  en  même  tems  refolu  que  chaque  Province  donneroit  par  Ecrit  les 
Griefs  de  fes  Eglifes  ,  8c  ceux  des  Particuliers  qui  profenbient  nôtre  Reli- 
gion ,  6c  que  pour  cet  Efet  on  les  envoieroit  à  l'Eglife  de  Paris,  qui  raf- 
fembleroit  le  tout  pour  U  mettre  entre  les  Mains  de  nos  Députés  Généraux. 


Totnc  IL  Xx  G  H  A- 


L 


216         XXV.   SYNODE    NATIONAL 
CHAPITRE     XII. 

Remontrance  de  Moifleur  ^i'Angoulin,  en  Faveur  dn  Maire  ,  àes-Echr 

lins  3  é^  de  la  Ftlle  de  la  Kochelle  -,  &  la  Confirmation  de 

quelques  Regkmens  touchant  ks  Députes. 

Ors  que  le  Synode  eue  arrêté  qu'en  confequence  du  bon  Plaifir  du  Rot  ^ 
on  procederoit  à  PEleftion  de  Députés  Généraux  pour  refider  auprès  de 
Sa  Majefté  ;  le  Sieur  à''AngaHlin  un  des  Echevins  de  la  Ville  de  la  Rochelle  ^ 
Ancien  de  ladite  Ville  ,  &  Député  pour  la  Province  de  Xaintonge  ,  remontra 
qu'en  de  femblables  Cas ,  Meilleurs  les  Maires,  les  Echevins  6c  les  Bourgeois 
de  ladite  Ville  avoient  de  tous  tems  eu  les  Privilèges  d'une  Province ,  6c  que 
leurs  Députés  avoient  affifté  Pcrronnellement  dans  toutes  les  Aflembléct.  Gé- 
nérales Politiques,  &  aufli  dans  les  Synodes  Nationaux  lors  que  les  Dépu- 
tés Généraux  avoient  été  choilîs  ;  &  demanda  que  le  Syn  ,dc  lui  permit  d'a- 
Toir  Voix  dans  ladite  Ekétion  ,  non  feulement  en  Qualité  de  Député  Ge- 
iieral  de  la  Province  de  Xaintonge  ,  mais  auflî  comme  les  Députes  de  Mef- 
iîeurs  le  Maire  ,  ks  Echevins,  6c  Bourgeois  de  ladite  Ville  ,  aiant  la  Gom- 
miffion  avec  un  plain  Pouvoir  de  le  demander  de  la  Part  defdits  Meflleurs  , 
'laquelle  il  produifit  ,  &:  elle  étoit  lignée  ,  Cachot  Secrétaire  de  leur  Synode, 
3e  quatorzième  du  Mois  ô'Otlobre  dernier  ;  Sur  quoi  les  Députés  de  Xain- 
t^ige  furent  ouïs  ,  lefqucls  déclarèrent  que  ledit  Sieur  à^Angoulin  étant  un 
de  leurs  Colegues,  6c  Duputé  conjointement  avec  eux  ,  pouvoit  comme  tel 
avoir  fia  Voix  dans  ladite  Eleclion  •■,  qu'autrement  leur  Province  en  foufri- 
roit  un  Préjudice  confiderable  ,  fi  un  de  leurs  Députés  étoit  exclus  de  don- 
ner fon  Sufrage  dans  ladite  Elcélion  ;  le  Synode  rendant  Juftice  au  Deman- 
deur Monfieuï  ^^ AngnuHn  ,  &  ne  jugeant  pas  qu'il  fût  raifonnable  qu'une 
feule  Perfonne  eût  deux  Vo-x  dans  une  pareille  Occurance  ,  ordonna  que 
ledit  Sieur  à^AngouUn  n'auioit  qu'une  Voix  dans  l'Eleélion;  mais  qu'on  lui 
lailleroit  le  Choix  de  prenJre  laQialité  de  Député  pour  la  Province  àt  Xain- 
tonge ,  ou  de  prendre  celle  de  Dcputé  pour  la  Ville  de  \-!i  Rochelle  kxûcmtnt: 
Et  ledit  Sieur  à''AngaHlin  déclara  en  même  tems  qu'il ;donneroit  la  Voix  en 
Qualité  de  Député  pour  ladite  Ville  de  la  Rochelle  ,  avertiflant  le  Synode 
qu'il  ne  pretcndoit  pas  que  cela  tirât  à  Confequence,  6c  que  cela  prejudiciât 
«n  rien  aux  Droits  £c  Privilèges  de  ladite  Ville  £c  Province  :  &  il  deman- 
da un  Aéle  comme  il  avoit  fait  cette  Déclaration  ;  Ce  qui  lui  fut  ac- 
cordé. 

D'autant  qu'il  y  avoit  plufieurs  Chofes  qui  manquoient  dans  les  Lettres 
de  CommifTion  que  des  Députés  de  quelques  Provinces  avoient  aportées  ;  le 
Synode  fit  exhoitcr  Icfdircs  Provinces  ,  par  leurs  Députés  ,  de  voir  que  le 
Canon  du  Synode  National  de  To;;»?/»/ fut  exécuté  ,  lequel  avoit  ordonné 
que  les  Noms  ôc  les  Surnoms  de  tous  les  Députés  feroient  exprelfément  in- 
Icrés  dans  kfdites  Lettres  ;  &  de  prendre  g.ude  aufll  foin  particulièrement 
<^ue  ks  Lettres  de  Commiffion  ôc  le?  Mémoires  ne  fuflcnt  pas  fignés  par 

ceux 


T  E  N  U    A    C  A  s  T  R  E  s.  547 

ceux  qui  feroient  Députés  aux  Synodes  Nationaux  ,  ou  par  ceux  qui  fc- 
roient  fubftitués  en  leur  Place  en  Cas  de  Maladie,  ou  de  Mort  ,  ou  autres 
Accidens,  mais  par  les  Ofîciers  des  Synodes  Provinciaux  ,  à  favoir  pour  le 
Modérateur  ,  les  Afièfleurs  ,  6c  les  Secrétaires. 

En  confequence  du  Canon  fait  dans  le  Synode  de  Privas  ,  on  enjoi- 
gnit aux  Provinces  d'avoir  Soin  que  les  Députes  de  chaque  Province 
pretaflènt  Serment  qu'ils  ne  donneroient  pas  leurs  Sufrages  à  ceux  qui 
auroient  brigué  leur  Election  ,  ou  Deputatioa  ,  à  nos  bynodes  Natio- 
naux, 


CHAPITRE    XIII. 

^probation  de  la.  ConfeJJîon  de  Foi. 

LA  Confeffion  de  Foi  aiant  été  lûë  mot  à  mot  ,  8c  fort  diftindcment  Ar- 
ticle |3ar  Article  ,  elle  fût  ratifiée  d'un  Confentement  General  de  tous 
les  Députés  ,  tant  Pafteurs  qu'Anciens  ,  lefquels  protefterent  pour  eux 
mêmes  &pour  leurs  Provinces ,  qu'ils  vouloient  mourir  dans  la  Profeffion  de 
cette  Foi  ,  qu'ils  l'enfeigneroient  dans  legrs  Eglifes,  &  qu'ils  feroient  leur 
poflible  afin  qu'elle  fût  inviolablement  gardée. 

CHAPITRE    XIV. 

Remarques  fur  la  LeÛme  de  la  Vifcipline  Ecclefiajlique. 
An  T  I  c  t.E  I. 

A  Près  ces  Paroles  du  Cinquième  Canon  du  Premier  Chapitre  .  fim  pou- 
voir iidminifirer  les  Saints  Sacremens  ,  on  ajoutera  encore  ,  m  célébrer 
des  Mariages, 

En  lifant  le  Vint-neuvième  Canon  du  même  Chapitre,  le  Synode  décla- 
ra que  par  les  Difl'entions  mentionnées  dans  ledit  Canon  ,  nous  devons  non 
feulement  entendre  ce  qui  eft  propofé  par  le  Padeur  ,  mais  auffi  ce  qui  eft 
agité  par  l'Eglife ,  ou  par  les  Membres  entr'eux. 
III. 

Sur  le  premier  Canon  du  troifiême  Chapitre  ,  on  déclara  que  ceux  qili 
feroient  acceptés  à  l'Ofice  d'Ancien  ,  ne  pourroient  pas  être  obligés  de  s'en 
a(juiter  avant  qu'ils  y  fufl'ent  reçus ,  ledit  Ancien  pouvant  julqu'à  ce  tems 
là  révoquer  le  Confentement  qu'il  auroit  donné. 

Xx  z  IV.  Lors 


348  XXV.  SYNODE    NATIONAL 

IV. 

Lorfque  l'on  lût  le  fixicme  Canon  du  huitième  Chapitre  ,  à  la  Requc- 
ïe  des  Députes  Provinciaux  du  Berri ,  on  ordonna  que  les  Synodes  Provin- 
ciaux feroient  obligés ,  avant  de  fe  leparer ,  de  procéder  aux  Cenfures,  com- 
me on  en  avoit  fait  un  Décret  en  pareils  Cas  pour  les  Coloques. 

On  exhorta  toutes  nos  Eglifes  d'obferver  Religieufement  &  ponctuelle- 
ment le  Neuvième  Canon  du  douzième  Chapitre  ,  touchant  l'Âdminiftra- 
tion  de  la  Coupe  au  Sacrement  de  la  Sainte  Cène ,  6c  de  rendre  Compte  au 
Synode  National  fuivant  de  leur  Obeiflance. 
V  I. 
On  ordonna  que  l'on  raieroit  le  huitième  &  le  neuvième  Chapitre  de 
nôtre  Difcipline,  comme  étant  fuperflu,  êc  ne  pouvant  être  pratiqué  par 
nos  Eelifes. 

VII. 
On  fît  le  même  Jugement  touchant  le  quatrième  Canon  du  dixième  Cha- 
pitre, &  on  le  corrigea  ôc  changea  en  ces  Termes.  Les  Eglifes  ^ui  ont  ac- 
eoHtHmé  de  faire  des  Prières  Publiques  en  certains  jours  de  la,  Semaine^  pourront 
les  continuer ,^  fuivant  le  même  Ordre  c^u' elles  ont  obfervé  heureufement  depuis  flu- 
Jî'Curs  Années  ,  &  les  autres  Eglifes  pourront  imiter  leur  bon  Exemple,  lors  que 
Dieu  leur  fera  /<:  Grâce  de  leur  en  donner  le  Moien  ,  ce  qui  contribuera  à  lettr 
Edification. 

VIII. 
Les  Fadeurs  tâcheront  aufll  par  leurs  Remontrances  &  Exhortations 
d'cmpèchcr  que  la  Parole  de  X>/e«  ne  foit  profanée  par  le  Mépris  qu'on  en 
fait  ,  pluficurs  négligeant  les  Sermons  &  les  Ordonnances  Publiques  d'un 
culte  Religieux  ,  &  même  les  Prières  dans  les  Familles  ,  où  l'on  remarque 
tous  les  jours  une  plus  grande  Tiédeur  pour  les  Exercices  de  la  Pieté  Chré- 
tienne. 

IX. 
Le  dix-huitième  Canon  du  treizième  Chapitre  fera  conçu  en  ces  Termes; 
Ceux  qui  demeurent  dans  des  endroits  où  P Exercice  Pttbltc  de  nôtre  Religion 
n'eft-  pas  établi  ,  pourront  faire  publier  leters  Bans  dant  Us  Eglifes  Papifies,  étant 
une  Chofe  purement  Ctvile. 

X. 
Le  Synode  enjoignit  aux  Eglifes  de  rendre  Compte  à  leurs  Coloques,  &  Sy- 
nodes Provinciaux  ,  des  Infraâions  que  l'on  avoit  faites  au  Seizième  Canon 
du  quatorzième  Chapitre  de  nôtre  Difcipline  ,  &  ordonna  aux  Coloques  de 
cenfurer  les  TranfgreUcurs  ,  foit  qu'ils  l'eufTent  violé  ou  par  écrit  ou  par 
leurs  Aftions- 

X  I. 
Lors  que  l'on  lût  le  vint-quatrième  ,  le  vint-cinquiême  ,  &  le  vint-fixiè- 
mc  Canon  du  quatorzième  Chapitre  ,  on  ordonna  qu'on  feroit  le  Canon  fui- 
vant ,  lequel  feroit  lu  dans  toutes  les  Eglifes  ,  aufîi-tôt  que  les  Députés  fe- 
roient de  retour  dans  leurs  Provinces. 

CHA- 


TENUACASTRES.  349 

CHAPITRE     XV. 

Déclaration  à-  Règlement  contre  les  Débauches. 

D  Autant  que  Dien  eft  juftement  courroucé  contre  les  Hommes  impies  » 
&  qu'il  marque  fon  Indignation  fur  ceux  qui  étant  éclairés  de  la  Lu- 
mière d'en-haut  ferment  les  yeux  à  la  Vérité ,  afin  de  pouvoir  fe  plonger 
plus  librement  dans  les  Voluptés  ,  &  les  abominations  de  ce  Monde ,  8c 
tourner  la  Grâce  de  Bien  en  raillerie  ;  Le  Synode  National  des  Eglifes  Re- 
formées de  ce  Roiaume ,  ne  pouvant  voir  (  fans  répandre  des  Larmes  Se  fans 
avoir  le  Cœur  navré  de  Douleurs ,  après  avoir  reflenti  les  terribles  fugemens 
de  Dieu  par  ces  Defolations  &  ces  Troubles  que  nous  avons  foufertsj)quc 
la  Diflblution  8c  h  Débauche  régnent  encore  parmi  des  Perfonnes  qui  fedi- 
fcnt  Membres  de  l'Eglife  de  Dieu  ;  quoi  qu'en  éfet  ils  loient  des  Profana- 
teurs infâmes  de  fon  Saint  Nom  ,  &c  qu'ils  deshonorent  par  leur  Vie  Liccn- 
ticufc  la  Profeffion  qu'ils  font  de  nôtre  très  Sainte  Religion  ,  &  femblent 
prendre  à  Tâche  de  nier  8c  de  détruire  toutes  les  Pratiques  de  la  Pieté  ,  8c 
de  la  Religion  ,  en  fe  montrant  fi  ouvertement  ingrats  des  Grâces  qu'ils  ont 
reçues  de  h  Divine  Bonté  :  Pour  donc  nous  mettre  à  couvert  de  fon  jufte 
RelVentiment  ,  8c  pour  émouvoir  ,  de  plus  en  plus  ,  les  Entrailles  de  fes 
CompafFions  Paternelles  (qu'il  a  eu  toujours  ouvertes,  même  lors  qu'il  nous 
a  châtié  le  plus  rigoureufement,  )  ce  Synode  National  décréta  que  l'on  ex- 
horteroit  toutes  les  Eglifes  de  ce  Roiaume  ,  par  les  plus  preflans  Motifs  ,  8c 
les  plus  fortes  Raifons  ,  à  s'humilier  profondement  devant  Dieu ,  8c  à  fe  re- 
pentir fincerement  8c  de  bon  Cœur  ,  de  renoncer  aux  Vanités  du  Siècle  ,  à 
la  Paillardife  ,  à  ces  Aparcils  fomptueux  8c  fuperflus  ;  les  Femmes  à  quiter 
fur  tout  les  Ornemens  indccens  des  Frifures  ,  des  Fards,  8c cette  Coutume 
lafcive  d'aller  la  Gorge  nuë  ,  les  Bals  ,  les  Mafcarades,  8c  en  General ,  tout 
ce  qui  eft  inutile  ,  &  qui  eft  de  l'Invention  de  l'Efprit  de  Ténèbres  ;  afin 
qu'ainfi  les  Fidèles  reformant  leur  Vie  ,  ^  produifant  des  Fruits  d'une  vé- 
ritable Repentance,  puiiTent  témoigner  par  leurs  bonnes  Aétions  qu'ils  ont 
bien  confervé  ce  Pretieux  Joyau  de  la  Vérité  dont  la  Garde  leur  a  été  con- 
fiée :  Et  on  ordonnera  à  tous  les  Confiftoires  de  tâcher  ,  par  toutes  fortes 
de  Moiens  ,  que  Dieu  leur  fournira  ,  darrcîer  l'Infolcnce  de  ceux  qui  ,  fe 
glorifiant  dans  la  Scelerateffe  ,  continuent  dans  leurs  Defordres  ,  8c  leurs 
i^ratiques  Criminelles ,  8c  qui  refiftent  aux  Confeils  que  le  Grand  Dieu  leur 
donne  dans  fa  Sainte  Parole, 

Et  afin  que  ce  Canon  fut  exécuté  plus  Fidèlement ,  plus  Soigneufement, 
&  avec  plus  de  Facilité  ,<  le  Synode  ordonna  qu'on  le  liroit  Publique- 
ment  dans  toutes  nos  Eglifes  ,  8c  que  dans  tous  les  Coloques  8c  Synodes 
les  Pafteurs  rcndroient  Compte  de  l'Obfervation  qu'on  en  auroit  faite,fur  Peine 
d'être  refponfables ,  dans  leurs  Perfonnes,  de  toutes  les Tranfgreffions  qu'on 
auroit  commifes  contre  ledit  Canon. 

Après  que  l'on  eût  lu  tous  ks  Articles  delà  Difcipline  de  nos  Eglifes, les 
Xx  3  De 


550         XXV.    SYNODE    NATIONAL 

Députés  des  Provinces  promirent  pour  eux,  pour  leurs  Eglifes,  &  pour 
ceux  qui  les  avoient  envoies  de  î'obferveE  ,  ■&■  de  prendre  un  Soin  très 
particulier  qu'elle  fût  très-religieufcment  obfcrvée  dans  leurs  Provinces. 

C    H   A  P   I/!I?ni::|«;./:IXi^V-'l,'  " 

Remaries  fur  la  Le0ure  dis  JBes  du  S^âe^Màmààé  Çharenton. 


GE  Synode  marchant  fur  les  Veftiges  du  dennier  Synode  National ,  tenu 
à  Ckireiuon ,  &  condecendant  à  la  Requête  de  plufieurs  Provinces ,  opi- 
na que  Ton  fuplieroit  très-humblement  î>\iMaje/ie\  de  permettre  que  touteis 
nos  Aiîcrablées  Ecclclïaftiques  pûflent.  avoir  la  même  Liberté  dont  dleë 
avoient  toujours  joui  jufqu'à  l'AnnéejMiUe  fix  Cens  vint- trois. 

Sur  la  Lcfture  du  troifiéme  Article  des  Remarques  ,  faites  par  ledit  Sy- 
node ,  touchant  la  Difcipline  de  aôtre  Eglife  ,  on  ordonna  que  l'on  retien- 
droit  l'Ancienne  Coutume  pour  la  Oelebration  de  la  Sainte  Cène  à  l'Iflue  des 
Synodes  Nationaux. 

Le  troifiéme  Article  du  premier  Chapitre  de  la  Difcipline  de  nôtre  Egli- 
fe ,  fait  dans  ce  Synode,  lera  dans  la  fuite  exprimé  en  ces  Termes.  Les  Mi- 
ttifirts  &  leurs  Familles  refideront  aUuellement  &c.  Et  pour  obéir  à  ce  Canon , 
tous  les  Miniftres  de  la  Province  du  Ham  Languedoc  qui  refidcnt  à  prefent , 
pu  qui  refideront  ci-après,  dans  la  Ville  de  Montauùan,  le  conformeront  im- 
médiatement &  fans  aucun  Délai  à  cet  Ordre  de  leur  Synode  Provincial,  fur 
Peine  d'être  depofés  de  leur  Miniftere  ;  &  le  Synode  Provincial  prochain 
rendra  Compte  au  Synode  National  fuivant,  de  la  Manière  dont  il  en  aura 
agi  avec  les  Dchnquans  ,  Se  avec  quelles  Cenfurcs  il  aura  procédé  con- 
tr'eux. 

Lors  que  l'on  fit  la  Lecture  des  Aâ;es  du  Synode  National  de  Charenton, 
cette  Aflemblée  fut  informée  que  le  Décret  qui  avoit  été  fait  par  les  Dé- 
putés, dudit  Synode  ,  touchant  le  Départ  de  Monfieur  Codur  pour  le  Da-tf- 
phiné ,  lequel  on  devoit  pourvoir  d'une  Eglife  dans  cette  Province  ,  n'avoit 
pas  été  exécuté  ;  C'eft  pourquoi  le  Synode  ordonna  qu'on  le  Sommeroit 
de  comparoître  en  Perfonne  devant  cette  Affemblée  ,  dix-huit  jours  après 
qu'il  eu  auroit  reçu  la  Sommation ,  pour  rendre  Raifon  de  fa  Defobeïlfance,  Se 
au  Cas  qu'il  en  ht  Refus  ,  l'Aflèrablée  déclara  qu'il  feroit  Sufpendu  de  fon 
Miniftere  ,  6c  c|ue  nonobftant  qu'il  fut  abfent  on  procederoit  contre  lui, 6c 
flu'on  le  jugeroit  définitivement. 

V.On 


T  E  N  U    A    C  AS  T  R  E  s.  ^p 

V. 

On  ordonna  à  la  Province  de  PJp  d'e  France  d'écrire  à  l'Eglife  Se  à  l'U- 
niverfité  de  Sedan  ,  pour  les  prier  de  vouloir  refigner  les  Manufcrits  que  feu 
Moniîeur  de  Tii/oi  avoit  kilîës  ,  pour  les  faire  imprimer  ,  afin  que  les  ex- 
cellons Ouvrages  de  ce  bon  Serviteur  de  Dieu  fullènt  rendus  publics,  6c  que 
l'on  profitât  de  la  Doftrine  qu'ils  contenoient. 
VI. 

Le  Synode  accordant  fa  Demande  à  Monfieur  Perraud  ,VnQ:eui  de  PEgK- 
fe  de  Aiacon ,  &  confentant  aufli  à  ce  que  les  Députés  de  Bourgogne  avoient 
propofé  ,  ordonna  que  la  Ceniure  qu'on  avoit  portée  contre  lui  dans  le  der- 
nier Synode  National  ,  fêroit  raiéedes  Ades  dudit  Synode. 
VI  I. 

A  la  Requête  de  la  Province  de  la  Uaffe  Gmenne ,  &  à  Caufe  des  bons  Té- 
moignages qu'elle  avoit  rendus  de  Monfieur  Huron^  &  par  l'Expérience  que 
l'on  eût  que  l'Eglife  de  Be'^a.  ,  dont  il  étoit  Miniftre  ,  feroit  mieux  édifiée 
du  Minilterc  dudit  Monfieur  Hnron  ,  on  accorda  que  l'Acte  de  Cenfure 
dénoncé  contre  lui,  par  le  dernier  Synode  National  de  Charenten  ,  feroic 
au  fil  raie. 

V  I  I  I. 

On  ordonna  de  fuprimer  tous  les  Ecrits  qui  avoient  été  délivrés  par  Mon- 
fieur Perrin  Paftcur  de  l'Eglife  de  Nions  ,  &  par  Monfieur  de  Mtrabel,àecQ- 
dé,  à  hViov'mce.àt  Bourgogne  ^  &  que  les  Députés  de  ladite  Province  avoienc 
enfuite  délivrés  à  ce  Synode. 

I  X. 

On  recommanda  à  toutes  les  Eglifes  l'Obfervation  du  troificme  Article 
des  Matières  Générales ,  lequel  avoit  été  fait  dans  le  Synode  de  Charenton  ci- 
deflus  mentionné. 

X. 

On  lût  les  Actes  Se  les  Lettres  de  certains  Anciens  Sc  Chefs  de  Familles 
de  l'Eglife  du  Montlimar  ■,  les  Lettres  de  l'Eglife  de  Sanve ,  &  de  Son  Al- 
teffe  le  Duc  de  Rohan  ,  &  on  donna  Audience  aux  Sieurs  Caron  8c  Mouf- 
chamf  Députés  du  Montlimar  ,  &  aux  Députés  Provinciaux  du  D.tuphiné  6c 
àcsSevenes,  comme  aufiî  à  Monfieur  Gucrrin  ,  Commifiairc  dudit  Seigneur 
D/ec,  &  à  Monfieur  Rojfel,  Pafteur  de  VEgVifcàu  A^otulimar ,  que  le  dernier 
Synode  avoit  prêté  à  l'Eglife  de  S.iuve  jufqu'à  la  tenue  de  cette  Affemblée. 
Surquoi  on  fit  un  Décret  que  Ton  prêteroit  Monfieur  Rojjel  pour  trois  Ans 
à  l'Eglife  qui  cft  dans  la  Maifon  de  Monfieur  le  Duc  de  Roban  ;  mais  à  cette 
Condition,  que  ledit  Monfieur  Rafcl  n'abandonneroit  pas  l'Eglife  de  Sauve, 
ayant  que  le  Coloque  de  ladite  Ville  de  Saw^e  ,  ou  la  Province  des  Sevenes, 
eût  mis  un  autre  Miniftre  en  lîi  Place;  8c  on  pria  cette  Province  d'en  fournir 
un^au  plutôt:  le  Synode  ordonna  encore  que  lors  que  les  trois  Années  de  ce 
Prêt  fcroient  expirées ,  Monfieur  Rojjel  Se  l'Eglife  du  Montltmar  s'adreHe- 
roient  à  la  Province  du  Dauphiné.  à  laquelle  ce  Synode  donna  Pouvoir  de 
placer  Monfieur  Rojjel  dans  ladite  Eglife  du  MontUm^r  au  Coutentement  de 
l'un  ôc  de  l'aucre. 

CHA- 


3p         XXV.    SYNODE    NATIONAL 
CHAPITREXVII. 

Revijïon  dis  Matières  Générales  du  Sjimde  National  Précèdent. 
Article  I.     - 

SUr  la  Lefture  du  dix-fcptiême  Article  des  Matières  Générales,  du  dernier 
Synode,  plulîeurs  Députes  raporterent  que  l'on  croioit  généralement  dans 
leurs  Provinces ,  que  ledit  Synode  avoit  ,  contre  la  Coutume  de  nos  Egli- 
fes,  traité  des  Afaires  de  l'Etat.  Auxquels  le  Synode  fit  Réponfe,  qu'il  n'a- 
voit  jamais  eu  le  moindre  Deflein  de  fe  mêler  des  Afaires  de  cette  Nature , 
dont  on  avoit  toujours  laiffé  la  Connoiffance  &  lesDecifions  aux  Aflemblées 
Politiques  que  l'on  avoit  convoquées  à  cette  Fin ,  par  un  Ordre  exprès  de 
Sa  Majejié  ;  Sc  que  ce  Synode  n'avoit  agi  en  ce  qu'il  avoit  fait,  que  pour 
témoigner  fon  ObéiTfance  aux  Volontés  de  Sa  Majefié,que  Mondeur  Calland 
avoit  notifiées  à  l'Affemblée,  Sc  confirmées  par  les  propres  Lettres  de  Sa 
Afajefie,  déclarant  expreffément  fes  Ordres  6c  fon  bon  Plaifir.  De  plus , 
que  fi  nos  Paftcurs  n'avoient  pas  obéi  en  cela,  on  les  auroit  traité  de  Brouil- 
lons, en  les  accufant  de  vouloir  fe  mêler  des  Afaires  qui  n'avoient  aucun 
Raport  à  leur  Profeffion ,  ce  qu'ils  n'avoient  jamais  eu  envie  de  faire  ,  tous 
les  Pafteurs  proteftant ,  chacun  en  fon  particulier,  qu'ils  fouhaiteroient  qu'on 
ne  les  fit  jamais  venir  à  de  pareilles  Affemblécs ,  quelqu'Avantage  qu'il  leur 
en  pût  revenir,  par  Raport  au  Service  du  Roi ,  l'Afte  du  Synode  d'*^Iais, 
dans  le  premier  Article  des  Matières  Générales ,  étant  un  Témoignage  fort 
Autentique  que  nos  Eglifcs  etoient  dans  d'autres  Sentimens  depuis  long- 
tems. 

I  I. 
D'autant  que  les  Sieurs  Guidon  8c  à^Hu'iffeiin  avoient  reçu  une  Procura- 
tion   pour  pourfuivrc   Monfieur  Pâlot  ,    laquelle   ne  fût   révoquée   qu'à 
Condition  que  Monfieur  Mdat  fe  joindroit  avec  eux  ,    à  quoi   ledit    Sieur 
MaLit  ne  vouloit  pas  confencir:  afin  donc  que  cette  Revocation  ne  pût  être 
prife  en  mauvais  Sens,  comme  fi  lefdits  Sieurs  à''HuiJfeau  &  Guidon  -avoient 
manqué  de  Diligence  ou  de  Fidélité  ,  lefquels  au  contraire  en  avoient  tou- 
jours fait  paroitre  dans  toutes  leurs  Aftions  pour  cette  Pourfuite ,  dont  les 
Eglifes  leur  étoient  fort  redevables  :  Ce  Synode  déclara  qu'il  recevroit  une 
Satisfaction  toute  particulière,  fi  Mr.  4/<j/<ï?  pouvoit  être  induit  à  entreprendre 
de  vuider  cette  Afaire ,  dont  il  lui  confia  le  Maniement  conjointement  avec  les 
Srs. G««^o»  5c  d''Huijfea!{,c[QÏ  avoient  toujours  été  exempts  de  Reproches.Ôc 
qu'on  n'avoit  pas  même  foupçonnés  d'avoir  malverfé  en  rien ,  &  auxquels 
on  devoit  rendre  toute  forte  de  bons  Témoignages  6c  de  Remercimens  dûs 
à  leur  Capacité,  à  leurs  Soins,  Diligence,  Intégrité,  6c  à  leur  Zèle  fingu- 
lier  pour  le  Bien  de  nos  Eglifes,  ce  qu'on  ne  pouvoit  aucunement  leur  re- 
fufer.     Surquoi  l'on  ordonna  que  le  prefent  Témoignage  que  l'on  rendoit 
à  ces  Meflleurs  feroit  inféré  dans  les  Aâics  de  ce  Synode,  ^fin  d'être  porté 

dans 


T  E  N  U    A    C  A  s  T  R  E  s.  353 

dans  toutes  les  Provinces ,  ôc  que  par  ce  Moien  toutes  les  Eglifes  en  fuf. 
fent  informées. 

I  I  I. 

Monfieur  Pâlot  de  St.  Antonin  prefenta  une  Requête  à  cette  Affcmblce  en 
Faveur  de  fon  Frère  Pâlot.,  requérant  ce  Synode  de  vouloir  faire  ceffer  tou- 
tes les  Procédures  que  Monfieur  Malat  tivoit  commencées  contre  fon  Frère  ; 
Et  que  l'on  choiht  des  Arbitres  de  chaque  Côté  ,  auxquels  on  donncroit  un 
plein  Pouvoir  de  terminer  les  Diferens  entre  lui  Se  les  Eglifes  de  ce  Roiau- 
me.  On  lût  auffi  les  Lettres  du  Sieur  MaUt  qui  donnoit  Avis  à  l'Affem- 
blée  des  Progrès  qu'il  avoit  déjà  faits  dans  la  Pourluite  de  cette  Afaire.  Sur- 
quoi  le  Synode  trouvant  que  les  Plaintes  6c  les  Requêtes  dudit  P-'-lot  n'a- 
voient  rien  de  jufte  8c  de  raifonnable ,  &  fâchant  par  Expérience  qu'il  ne  tâ- 
choit  qu'à  gagner  du  Tems  par  là  ,  à  tirer  cette  Afaire  en  Longueur .  8c 
à  éluder,  s'il  étoit  poflîble  ,  les  Pourfuites  qu'on  avoit  déjà  commencées, 
déclara  qu'il  faloit  remercier  Monfieur  Malat  des  Soins  &  des  Peines  qu'il 
s'étoit  données,  &  qu'on  le  prieroit  de  continuer  avec  le  même  Zèle.  On 
en  ufa  de  même  à  l'Egard  de  Monfieur  Arnaud.,  à  Caufe  de  l'Afcélion tou- 
te particulière  qu'il  avoit  témoignée  envers  nos  Eglifes.  On  pria  aufli  in- 
flanment  Monfieur  Gallanù  Commiffaire ,  de  favonfer  nos  Eglifes  à  la  Conr  ^ 
&  de  les  aflîller  par  fon  Crédit,  en  priant  Sa  ^1/.?;(?//e  de  vouloir  ,par  un  Efet 
de  fx  Bonté ,  ordonner  qu'on  nous  rendît  Juftice. 
I  V. 

On  lût  des  Lettres  de  Meffieurs  Marbaut,à(^  Majfanes ^  Bigot,  &de  Lau- 
nai ,  nommés  CommUfiires  par  le  dernier  Synode  National,  pour  traiter  de  la 
Part  de  nos  Eglifes  avec  des  Perfonnes  capables  de  porter  Monfieur  Falot  à 
nous  donner  quclqn.c  Satisfaction  raifonnable.  Monfieur  Mejirsz^.tt  un  des 
Commifiaircs  aufll  fit  Raport  de  ce  qui  avoit  déjà  été  fait  en  cela  ,  tant  par 
lui-même  que  par  les  autres  qui  avoient  la  même  Commifiïon  que  lui.  Apres 
quoi  on  aprouva  toutes  leurs  Aélions ,  &  elles  furent  ratifiées. 
V. 

En  lifant  l'Acte  du  Synode  de  Charcnto» ,  qui  contenoit  la  Réponfe  de  Sa 
A/ajeJré  aux  Sieurs  Cottwi  &  dit  Bois  Saint  M.trt!7% ,  Députés  par  IcJit  Syno- 
de auprès  de  Sa  Ma:efle ,  dans  laquelle  on  fiifoit  efperer  à  nos  Eglifes  qu'on 
levcroit  la  Dcfcnfe  fiite  contre  Monfieur  du  Moulin  ,  6c  qu'il  Icroit  réta- 
bli dans  ion  Minillere  en  ce  Roiaiimis  :  On  lût  aufiî  une  Lettre  de 
l'Eglife  de  Paris  ,  qui  demandoit  nôtre  Intercefiion  auprès  de  Sa  Majejh', 
afin  que  nous  priafilons  le  Roi  d'accorder  à  nos  Eglilès  la  Jouïflance  de  ce 
qu'on  leur  avoit  fait  efiierer,  Les  Députes  de  PLie  de  France  preicntercnt 
cette  Requête  conjointement  avec  l'Eglife  de  Pans.  Surquoi  le  Synode  re- 
folut  qu'on  fuplieroit  très  humblement  Sa  /W.ï/f/?e  d'accorder  à  Monfieur  du 
Moulin  de  retourner  en  Frar.ce  ,  ëc  d'y  exercer  l'Oficc  Pafloral  dans  ladite 
Eglilè:  On  arrêta  auflî  que  l'on  prieroit  Monfieur  du  Moulm  ,  par  Lettres 
de  la  Part  de  ce  Synode ,  de  fe  joindre  avec  nos  Egliiês  dans  la  Demande 
qu'elles  fiiifoicnt  de  fon  Retour  ôc  de  fon  Rctabliflcment  en  France  ,  6c  de 
s'adreffer  aufll  en  particulier  à  Sa  Majellé  par  une  Requête  qu'il  lui  prefen- 

TofKc  H,  Y  y  teroit; 


354  XXV.    SYNODE    NATIONA  L 

teroit  ;  en  quoi  on  cû:  un  Succès  flivorable ,  puifque  Sa  Majeflé  étant  importu- 
née de  tous  Côtés,nous  accorda  enfin  ce  que  nous  lui  demandions  avec  beau- 
coup d'emprcllcment. 

Les  Députés  Provinciaux  de  la  Bajfe  Gnienne  &  du  Poison ,  aiant  été  ouïs  » 
il  fut  refolu  que  les  Eglifes  de  Rochechouuirt  Se  de  Limoges  continueroient  d'être 
unies  à  la  Province  de  la  Baf[e  GcJenne ,  comme  elles  avoient  été  auparavant , 
quoi  qu'elles  en  eullcnt  été  fcparces  par  un  Décret  du  dernier  Synode  Na- 
tional ,  parce  qu'elles  ne  pouvoicnt  fubhftcr  étant  divilees,  ôc  à  Caulé  que  l'E- 
glife  de  Limoges  ne  pouvoit  pas  être  unie  au  Pei5lou  uns  prejudicier  au  Coloquc 
du  Limojin. 

VIT. 
MonCicur  Pierre  Guillemin,  Pafteur  dans  l'Eglife;~de  Labeur,  prcfenta  une 
Requête  à  cette  AiVemblée ,  demandant  qu'on  continuât  le  Don  de  la  Somme 
de  trois  Cens  Livres  que  les  Synodes  precedens  ùvoicnt  accordée  à  ladite  Egli- 
fe  ,  &  qu'on  donnât  de  plus  la  Somme  de  foixante  Livres  pour  être  em- 
ploiée  à  l'Education  d'un  jeune  Ecolier  que  l'on  élcveroit  aux  Etudes  pour 
le  rendre  capable  de  ftrvir  ladite  Eglife ,  &  de  prêcher  en  la  L-angue  du  Pais  ; 
6c  que  l'on  priât  auffi  Sa  Majefié  de  vouloir  accorder  encore  deux  Places  dans 
ladite  Terre  de  Labour ,  pour  y  exercer  le  Culte  de  nôtre  lâintc  Religion. 
On  lui  accorda  fa  Demande  en  tous  fes  Points,  fous  cette  Condition,  que 
l'Ecolier  qu'ils  entretiendroient  feroit  prefenté  au  Synode  prochain  de  la 
Bajfe  Guienne  ,  ôc  que  ladite  Province  feroit  tenue  de  rendre  Compte  au 
Synode  National  fuivant  de  cette  Somme  de  foixante  Livres,  comme  aufîî 
de  celle  de  trois  Cens  Livres  accordée  à  l'Eglife  de  Labour  ,  dont  le  Paf- 
leur  feroit  obligé  dans  la  fuite ,  d'affifter  en  Perfonue  aux  Synodes  Provinciaux 
de  la  Bajfe  Guienne. 

VIII. 
Après  que  l'on  eût  dreflc  le  dernier  Canon  ,  cette  Allèmblée  fit  Refle- 
ï{ion  que  le  Synode  National  de  Tonneins  avoit  accordé  à  Monfieur  Bufte- 
nohis ,  Pafteur  des  Eglifes  de  Soûles ,  la  Somme  de  trois  Cens  Livres ,  pour 
les  Fraix  de  l'Impreflion  de  certains  Livres  écrits  en  Lingue  Bifcaienne^ 
Se  qu'enfuite  par  un  Décret  du  Synode  de  Fitré,  la  Province  de  la  Bmjfe 
Guienne  avoit  été  lembourfée  de  ladite  Somme  ,  qu'elle  avoit  avancée  au  Su- 
jet de  ladite  Imprcflîon  :  Sur  quoi  on  donna  Ordre  à  ladite  Piovince  de  faire 
rendre  Compte  à  Monfieur  Buftenobis  de  l'Emploi  de  cette  Somme ,  dont  elle 
feroit  Raport  au  Synode  National  fuivant. 


ÇS*25CL^ 


CHA- 


T  E  N  U     A    C  A  s  T  R  E  s.  355 

CHAPITRE    XVIII. 

Touchant  la  Vefmfe  faite  aux  Minijlres  ,  de  fort ir  du  Roiaimefans  la 

PcrmiJJion  de  Sa  Majefté  ,   &  quelques  autres  Matières 

TartktiUeres. 

Article    I. 

MOnfieur  le  Commiflaire  de  Sa  Majefié  aiant  déclaré  que  la  Volonté  du  Roi 
étoit ,  que  conformément  aux  Loix ,  aucun  Miniilre  ne  foitît  du  Roiau- 
me  fans  la  Pcrmiflîon  expreilè  de  Sa  A^ajefl-é\  &  qu'au  Cas  que  quelques  Prin- 
ces étrangers  ,  ou  Republiques  fouhaitaflènt  qu'on  leur  prêtât  des  Mmiftres 
pour  un  tems ,  ou  pour  toujours ,  les  Minittres  n'y  coufentiroient  pas  qu'ils 
n'en  euflbnt  auparavant  obtenu  la  Permiiîîon  de  Sa  Ma]efté :  Le  Synode  &  tous 
les  Minillres  de  nos  Eglifes  fc  fournirent ,  comme  ils  ont  toujours  fait,aux  Loix 
du  Pais. 

Le  Synode  recherchant  les  Caufes  qui  avoicnt  empêché  l'Execution  des  Ca- 
nons particuliers,  que  le  dernier  Synode  National  avoit  faits  pour  un  meilleur 
Gouvernement  de  la  Province  de  Pro~jenc« ,  jugea  que  ladite  Province  nœritoit 
d'être  cenfurée,  au  Cas  qu'elle  ne  Te  pût  pas  difculpcr  d'avoir  montré  de  la  Né- 
gligence en  cela.  Et  d'autant  que  les  Sieurs  CrubelUer  Se  Chambrun  ,  «qui 
avoient  été  conftitués  Commillaires  par  le  Synode  de  Charenton  ,  pour  vifiter 
ladite  Province ,  avoient  été  contremandés  par  Monfieur  Récent  :  on  enjoignit 
audit  Récent  de  comparoitre  devant  le  Synode  prochain  du  B^is  Langtte- 
doc  pour  répondre  aux  Accufations  que  l'on  porteroit  contre  lui  ;  S<  le  prc- 
fent  Synode  ordonna  que  ladite  AflemblSe  Provinciale  le  fufpendroit  du  Mini- 
ftere  ,  au  Cas  qu'il  l'eût  mérité  :  Et  on  reçût  les  Excufcs  de  Meflîeurs  Crubel- 
Uer Se  Chambrun  ,  avec  celles  de  Meflîeurs  Chauve  &  Bouteroiie  :  Et  le  Syno- 
de enjoignit  à  Meflîeurs  le  Faucheur  i>C  Conel  d'aller  au  premier  Synode  de  Pr9- 
'uence  ,  li  ceux  qu'on  vient  de  nommer  étoient  légitimement  empêchés  ,  &  de 
faire  que  Icfdits  Canon;  des  Synodes  Nationaux  precedens  fuilent  mis  en  Exe- 
cution ,  &  de  remédier  aux  Defordrcs  qui  en  pouvoient  retarder  l'Obfer- 
vation. 

III. 

L'Accord  fait  entre  ladite  Province  &  la  Veûre  de  Monfieur  TouffaiKs  fût 
aprouvé  6c  confirmé. 

IV. 

Le  Synode  ordonna  que  les  Commiflaires  qui  étoient  defignés  pour  remédier 
aux  Confufions  dont  cette  Province  étoit  ac'.itce,  feroicnt  juges  des  Pkintcâ 
qiie  l'Eglifc  de  Lormartn  avoit  ponces  devant  cette  Aficmbléc. 
V. 

Le  Synode  confirmant  la  Sentence  de  la  Province  de  Pljle  de  France ,  décré- 
ta que  Moniieur  du  Fal  feroit  mis  dans  le  Rang  des  Paiteuis  déchargés ,   & 

Y  y  a  q  u'on 


356 


XXV.  SYNODE   NATIONAL 


qu'on  lui  affigneroit  une  Portion  franche ,  comme  aux  autres  qui  avoient  une 
pareille  Subvention  en  la  même  Qualité. 
VI. 

Et  afin  que  le  douzième  Article  du  Chapitre  des  Colegcs  (k  des  Univerfités, 
fût  obfcrvc  plus  foignLufv.mcnt  qu'auparavant  ,  on  exhorta  fort  fcrieuilment 
toutes  les  Provinces ,  dans  la  Juridiftion  defquellcs  Icfdits  Colcges  &  Univerfi- 
tés étoient  érigées ,  de  fitire  cnforte  par  tous  les  Moiens  pofliblcs ,  qu'il  fut  mis 
en  Pratique  :  &  on  ordonna  aux  dites  Provinces  de  rendre  Compte  au  Synode 
National  fuivant ,  de  leur  Obéiflance  en  cela. 
VII. 

A  la  Requête  de  la  Province  de  la  Bajfe  Gnienne ,  le  Synode  confirma  les 
Sieurs  Atb^i  (jC  Ferrand  dans  TOficc  Paltoral  des  Eglifes  à''uigen  6c  de  Bour- 
deaux. 

VIII. 

Sur  le  Raport  que  firent  les  Commiflaircs  qui  avoient  été  nommés  pour  exa- 
miner les  Mémoires  de  Monfieur  du  Bois  Paftcur  ,  lequel  avoit  été  envoie,  par 
le  dernier  Synode  National ,  à  l'Eglife  de  Fontaines  &  à  celle  de  Crojft ,  jufqu'à 
la  tenue  du  Synode  de  Normandie  ^  Touchant  le  premier  Article  de  ies  Plain- 
tes &  Demandes  ,  on  lui  ordonna  de  s'adrefler  à  la  Province  à''Jnjou ,  laquelle 
s'emploieroit  fi  eficacement  pour  lui,  qu'il  auroit  une  entière  Satisfaétion  ,  de- 
vant être  paie  de  ce  qui  lui  étoit  dû,particulierement  par  Madame  de  la  Barre  ; 
Se  fur  le  fécond ,  que  la  Province  de  Normandie  lui  tiendroit  Compte  de  fa 
Portion  qu'elle  avoit  reçue,  fous  le  Nom  dudit  Monfieur  du  Bois ,  lequel  avoit 
été  mis  fur  la  Lille  pour  avoir  part  à  la  Portion  que  ladite  Province  avoit  re- 
çue. De  plus ,  que  la  même  Province  le  pourvoiroit  d'une  Eglife ,  ou  qu'elle 
lui  donneroit  une  Décharge  honorable  du  Miniitcrc  qu'il  avoit  exercé  dans  la- 
dite Province ,  au  Cas  qu'il  n'y  eût  pas  d'Eglife  qui  eût  Befoin  de  fon  Service, 
Se  que  tout  ce  qui  eil  contenu  dans  ce  Décret  lui  feroit  notifié. 

CHAPITRE    XIX. 

Touchant  un  Minifire  àepofé  é-  ensuite  rétabli. 

MOnfieur  faunes  Repajfeau  aiant  prefcnté  des  Témoignages  fort  honorables 
de  la  Conduite  qu'il  avoit  tenue  depuis  fa  Depofition  ,  &  demandant  ti-ès 
humblement  ,  &  même  avec  les  Larmes  aux  yeux,  qu'il  pût  recueillir  le 
Fruit  des  Efperanccs  que  le  dernier  Synode  National  lui  avoit  données ,  & 
qu'après  avoir  flvit  paroitre  des  Marques  évidentes  de  iia  finccre  Rcpcntance  il 
pût  être  rétabli  dans  le  Miniftere  i  Se  les  Députés  du  Daf-iphiné  aiant  Ordre  de 
leur  Synode  d'intercéder  pour  lui  ,^  d'apuier  les  bons  Témoignages  que  l'E- 
glife du  Montlimar  lui  avoit  rendus ,  dans  laquelle  il  avoit  toujours  rcfidé  de- 
puis ,  &  laquelle  il  avoit  bien  édifiée  par  fes  bons  Exemples ,  &  par  fa  Con- 
verfation  Religieufe  :  Le  Synode  aiant  une  Compaifion  fingulierc  dudit  Sieur 

Ecfajfeauy 


TENUA    CASTRE  s.  3^7 

Repajfetiii  ,  &  étant  touché  de  fon  Etat ,  êc  d'ailleurs  aiant  égard  aux  fortes 
Inilantcs  &  pleines  d'Afeétion  que  la  Province  du  Dai^phiné  £:\\io\t  en  fa  Fa- 
veur, de  même  que  l'Eglife  du  Aiontlimar  ,  dans  laquelle  ilavoit  toujours 
demeuré  pendant  les  quatres  dernières  années  ,  avec  une  grande  Edification^ 
après  l'avoir  averti  fort  fcrieufcment  de  fe  tenir  fur  fcs  Gardes  ,  de  bien 
rcgler  fes  Pas  ,  de  marcher  en  Crainte  dans  la  Voie  du  Seigneur  ,  Se  d'ê- 
tre plus  Circonfpcci  à  l'avenir  ,  en  ce  qu'il  avoit  fcandalifé  6c  l'Egliie  ôc  le 
Monde  ,  ceux  de  dedans  fc  ceux  de  dehors  par  fon  Péché  2c  par  fa  Chute, 
jufque  là  que  fes  meilleurs  Amis  en  avoicnt  été  très-furpris  &  épouvantés  ^ 
Ce  Synode  le  rétablit  dans  fon  Miniftere  ,  &  dans  tous  les  Droits  d'un  Mi- 
niftre  Evangclique,  6c  décréta  que  fon  Non  feroit  raie  du  Cataloguedes  Mi- 
niftres  Depolés  ,  tellement  qu'il  pourroit  ,  lor^  que  quelque  Eglife  l'apcle- 
roit  à  fon  Service  ,  recommancer  les  Fonélions  Paftorales  .  &  s'en  aquitet 
avec  autant  d'Honneur  ik  de  Confolation  ,  comme  il  en  avoit  été  empêché 
avec  Honte  &  Ignominie. 

CHAPITRE     XX. 

Contenant  les  Jpellations, 
Article  I. 

LE  Sieur  Giboux  porta  fon  Apel  d'un  Jugement  de  la  Province  des  Se- 
venes  ,  lequel  on  examina  paticnmcnt  touchant  fes  Griefs  qui  avoient 
donné  lieu  à  fon  Apel  ,  dans  l'Opofition  qu'il  avoit  formée  avec  fcs  Parti- 
fms, contre  le  Retablillement  de  Monficur  Co«r.î»f  dans  l'Ofice  Pailoral  de 
l'Eglife  d'^/j//  ;  8c  auffi  en  ce  qu'il  ak-gua  touchant  l'Interdiction  de  la 
Table  du  Seigneur  ,  qui  avoit  été  dénoncée  contre  lui  ,  par  le  Confiiloire 
de  fa  propre  Eglife  ,  ik  par  le  Synode  Provincial  :  Les  Députés  des  Sévè- 
res furent  auiîî  ouïs  parlant  pour  leur  Province  :  Enfuite  de  quoi  le  Syno- 
de déclara  que  ladite  Opofition  n'avoit  aucun  Fondement  raifonnable  ,  & 
confirma  le  Décret  dudit  Synode  Provincial  ,  pour  remettre  Monfieur  Coti- 
r^»/dans  l'Eglife  à''Alais  •  &  Monllcur  Giboux  aiant  pris  en  bonne  Part  les 
Remontrances  qui  lui  furent  faites  par  cette  Aiîcmblée  ,  &  aiant  enfuite  pro- 
tefté  qu'il  vouloit  fe  defifter  de  toutes  les  Accufitions  qu'il  avoit  faites  con- 
tre Monfieur  Definarets  ,  6c  Monfieur  Courant  fon  Colcgue ,  lefqueK  il  dit 
reconnoître  pour  des  honnêtes  Perionnes  ,  très-dignes  &  trè^-fideles  Minif- 
trcs  de  l'Evangile  ,  d'une  Vie  exemplaire  &  fins  Tache  dans  leur  Répu- 
tation ;  le  Synode  ordonna  auflî  que  lefdits  Sieurs  Defmarets  6c  Courant  de- 
clareroient  publiquement  &  dans  le  Confifioire  de  Montpellier  ,<\\i'\h  recon- 
noifibient  ledit  Sieur  Giboux  pour  un  fort  honnête  Homme  ,  de  bonne  Vie 
Se  auquel  on  ne  pouvoit  rien  reprocher  ;  6c  qu'après  une  telle  Déclaration 
de  l'une  8c  de  l'autre  Part ,  le  Confirtoire  les  reconcilieroit  ,  8c  que  le  S^eur 
Y  y  ^  Œ, 


35S  XXV.    S  YN  ODE  NATION  AL 

Gihoux  feroit  i-eçû  à  la  Paix  8c  à  la  Comiminion  de  l*Eglife  par  l'Autorit^ 
du  Synode,  qu'on  Icveroit  la  Sufpcntloa  qui  avoit  cic  donnée  contre  liii 
par  la  Province  des  Sevcnes  ,  Sc  qu'on  l'otcroit  des  Regîtres. 

On  lût  des  Lettres  de  l'Eglifc  de  Paris  avec  un  Apel  de  la  même  Eglifc, 
d'un  Jugement  du  dernier  Synode  Provincial  ,  8c  Mefficurs  Mefirex.at  & 
*X''HHtlfeaH  ,  avec  les  autres  Députés  de  cette  Province  ,  furent  ouïs  parlant 
fur  ce  Sujet;  Cette  Aflemblée  fit  un  Décret  ,  que  la  Cenfure  prononcée 
contre  l'Eglife  de  l'ttris  dans  le  Synode  de  Vljle  de  France  feroit  révoquée  , 
&  qu'on  avertiroit  ladite  Eglife  de  Paris  d'obferver  exaftement  les  Canons 
Synodaux  touchant  la  Recherche  des  Pafteurs  ,  &  de  plus  ce  Synode  lui 
accorda  entièrement  Monficur  DailU  ,  parce  qu'elle  l'avoit  demandé  avec 
empreflement. 

*^  Tir. 

Jean  Mellier  s'étant  opofé  à  l'Ele£tion  &  à  la  Réception  du  Sieur  Jean 
Celaris  ,  à  l'Ofice  d'Ancien  ,  8c  aiant  porté  fou  Apel  devant  ce  Synode  ,  il 
fût  renvoie  à  la  Province  du  fl<»«ï  Languedoc  ^  à  laquelle  on  donna  plein  Pou- 
voir d'en  juger. 

IV. 
Le  Synode  ratifiant  le  Jugement  de  la  Province  de  Xaintonge  ,    duquel 
l'Eglife  de  A^ontandre'  3.voït  apellé,    ordonna  qu'à  l'avenir  les  Synodes  Pro- 
vinciaux jugcroient  Souverainement  8c  Définitivement  des  Caufes  qui  regar- 
doient  le  Démembrement  ou  l'Union  des  Eglifes  Anexes. 
V. 
C'eft  pourquoi  fuivant  ce  Canon  l'Apel  de  l'Eglife  de  St^  Hilaire,  dans  la 
Province  du  PoiStou  ,  fut  déclaré  nul  ,  non-obftant  ce  que  le  Sieur  de  la  Be- 
eaftdiert  pût  remontrer  au  Contraire. 
*  VI. 

L'Apel  de  l'Eglife  de  Saint  Fttlgent,  dans  la  même  Province,  fut  an- 
nulé. 

V  I  I, 
On  rendit  la  même  Sentence  fur  l'Apel  de  l'Eglife  de  Quilftc ,  d'un  Dé- 
cret de  la  Province  des  Sevenes. 

VIII. 
Et  pour  la  même  Raifon  on  rcjctta  l'Apet  de  l'Eglife  de  Saave  ,  dans  la 
même  Province. 

IX. 
Quoi  qu'on  ne  dût  pas  porter  aux  Synodes  Nationaux  les  Diferens  qui 
furviennent  touthant  la  Dilhibution  des  Sommes  que  Sa  Majefté  zccoràc  % 
nos  ËgUfes  ,  ncanmoms  afin  de  terminer  les  Difputes  qui  étoient  entre  les 
Eglif.^  de  le  Bajfc  Uuienne  touchant  ce  Sujet  ;  1--  synode  commcnda  aux  Dé- 
putes de  ladite  Province  de  conférer  avec  MtlTicuis  heht  èc  de  Baux  Minif- 
tres  de  l'iivangile  ,  &  avec  les  Sieurs  MerLuhi  la  Urttntere  l\nc\cx\s,S)C  qu^m 
Cas  qu'ils  pûfVcnt  trouver  quelque  jufte  iVMieu  pour  les  accommod:r  ,  ce 
qu'Us  feroientferoit  ratifié  par  l'Aflcmblee ,  fans  aucune  Confequtiicepour  de 

pa- 


TENUACASTRES.  359 

pareils  Cas.  On  renouvclla  encore  cette  ancienne  Dcfenic  contre  nosMinif- 
tres  ;  à  favoir  ,  qu'aucun  Miniftre  ne  feroit  la  Reccpte  des  Deniers  que  S* 
Maje[té  affignoit  à  nos  Eglifcs  ,  U  qui  leur  étoient  diflnbués  par  les  Dépu- 
tés de  chaque  Province  ,  parce  que  lefdites  Eglifcs  dévoient  les  reccvou"  im- 
médiatement des  Députés  ,  ôc  en  avoir  l'entière  Difpofition ,  &  àCaufe  que 
les  Palkurs  entireroicnt  une  Pcnfion  plus  fixe&  plus  afiûrée,  leur  étant  don- 
née par  leurs  Eglifes. 

^  X. 

L'Apel  de  Monficur  Pere^  ,  Pafteur  de  l'Eglifc  de  Cajarre  ,  fût  invalidé  ; 
gc  l'Aflémblée  enjoignit  à  la  Province  du  Ha^t  Languedoc  de  faire  enfoite 
que  ledit  Perez.  piàt  recevoir  dans  la  fuite  plus  de  Contentement  de  fon  Egli- 
se qu'il  n'en  avoit  reçu  jufqu'à  ce  tems-là  :  &  qu'au  Cas  que  ladite  Eglilc 
ne  le  fuisfit  pas  entièrement  ,  &  qu'elle  ne  lui  paiàt  pas  ce  qui  lui  étoitdû, 
avant  la  tenue  du  Synode  Provincial  fuivant  ,  elle  feroit  privé-e  de  fon  Mi- 
niftere  ,  &  qu'on  établiroit  ledit  Monfieur  Perez.  fur  un  autre  Troupeau;  8c 
même  qu'il  ne  pourroit  pas  être  obligé  de  fervir  cette  Eglife  là  contre  fa  Vo- 
lonté ,  à  laquelle  il  n  avoit  été  donné  que  pour  un  tems  limite. 
XL 

Le  Jugement  rendu  fur  l'Apel  de  l'Eglife  à^ Angles ,  fut  déclaré  nul  ,  & 
la  Sentence  de  la  Province  reconnue  bien  fondée  fur  l'Equité  &  la  Charité, 
Se  par  confequent  elle  fut  confirmée. 

XII. 

L'Apel  de  Monfieur  Pierre  Prévit  Pafteur  dccharsé  ,  fut  déclaré  nul. 
XIII. 

L'Eglife  de  Bergerac  aiant  apellé  Sc  Demandé  qu'à  Caufe  que  la  Sentence 
de  la  Province  de  la  Baffe  Guienne  avoit  été  anulée  •  les  douze  Cens  Li- 
vres qui  avoient  autrefois  été  accordées  à  fon  Colege ,  lui  tuflent  continués  : 
On  lût  les  Mémoires  de  cette  Eglife  ,  Se  on  ouït  aufli  les  Députés  de  ladite 
Province,  après  quoi  le  Synode  décréta  que  les  quatre  Cens  Livres  que  l'on 
avoit  données  à  chaque  Province,  pour  leur  Colege  ,  feroient  continuées  à 
celui  de  Bergerac  ,  jufqu'aa  Synode  National  fuivant,  auquel  les  Deputésde 
ladite  Ville  rendroient  Compte  de  ce  qu'ils  auroient  fait  pour  le  Retabliflè- 
ment  de  leur  dit  Colege  ,  au  Défaut  de  quoi  ,  la  Sentence  du  Synode  Pro- 
vincial ,  pour  transférer  ledit  Colege  dans  la  Ville  dQ.Ncr.:c  ,  feroit  confir- 
mée :  Et  à  l'égard  des  autres  huit  Cens  Livres ,  le  Synode  ordonna  qu'on 
en  remettroit  quatre  Cens  entre  les  mains  de  Monfieur  Ducandal ,  8c  que 
l'on  donneroit  les  autres  q\iatre  Cens  Livres  à  la  Ville  de  Nerac  ,  avec  cet- 
te Condition  feulement  ,  que  ceux  de  Bergerac  trouveroient  quelque  Moien 
de  rétablir  leur  Colege. 

X  I  V. 

Monfieur  Deff»areu,  zuqutl  la  Province  du  Fivarez.  avoit  interdit  l'Exer- 
cice du  Saint  Miniftere  ,  demanda  dans  fon  Apel  ,  que  ladite  Province  fut 
obligée  de  le  rétablir  dans  les  Fonélions  de  fon  Ofi  ce,  &  d'entrer  en  Comp- 
te avec  lui  ;  Le  Fynode  ,  après  avoir  oui  les  Députés  de  ladite  Province, 
ordonna  qu'on  leveroit  la  Sufpenfion  qui  avoit  été  prononcée  contre  lui.  & 

c^ue 


360  XXV.    SYNODE  NATIONAL 

que  ladite  Province  lui  rendrait  Compte  de  l'Argent  qui  lui  étoit'diJ  par  le 
Conlîlloire  à''Alais  ,  £c  que  Monfieur  Conper  le  paieroit  inceflanment  Ar- 
gent Comptant  ,  de  ce  qui  reftoit  à  ladivc  l'rovince  ;  &  que  pour  reparer 
k  manque  de  Charité  dont  ceux  de  ladite  Province  avoicnt  été  manifefte- 
ment  coupables  en  fon  endroit  ,  ceux-ci  prenJroicnt  à  l'avenir  un  Soin 
particulier  de  le  contenter ,  6c  de  lui  donner  des  Motifs  pour  l'encourager 
dans  fon  Miniflere. 

XV. 

Monfieur  George  d'ylrbMt  ,  autrefois  Pafteur  de  l'Eglife  de  Boifcoi- 
ran  ,  comparût  en  Perfonne  devant  ce  Synode  pour  foiitenir  fon  Apcl  ;  Mais 
après  avoir  oui  les  Députés  de  la  Provmce  du  B^s  Languedoc  ,  par  laquelle 
il  avoit  été  dcpofé  ,  Sc  Monfieur  Pau!et  Pafteur  de  renenobre  ,  qui  témoi- 
gna contre  lui,  fur  un  des  Principaux  Articles  pour  lefquels  il  avoit  été  con- 
danné  ;  Se  après  avoir  examiné  les  Lettres  ,  6c  Aéles  qui  faifoient  pour  lui, 
Se  contre  lui  ;  le  Synode  confirma  le  Jugement  qui  avoit  été  rendu  contre 
ledit  à''Ârbattt  ,  &  le  déclara  ,  pour  toujours  ,  indigne  d'être  emploie  au 
Saint  Minilkre  ;  &  l'Aflemblée  décréta  de  plus  ,  qu'il  ne  feroit  pas  admis 
à  la  Participation  des  Sacremens  ,  jufqu'à  ce  qu'étant  touché  d'un  profond 
Remord  ,  &  d'une  ferieufe  Repentance  de  fes  Péchés  ,  il  çonfedât  libre- 
ment &  fincerement  fon  Ofence  devant  l'Eglife  ,  dans  laquelle  il  avoit  con- 
ftanment  rcfidé. 

XVI. 

Monfieur  Bermd ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Montanban  ,  &  Profefieur  dans 
l'Univcrfité  de  la  même  Ville  ,  apella  d'un  Décret  du  Synode  Provincial 
du  Haut  Languedoc  ,  &  confequcnmcnt  de  tout  ce  que  les  Députés  dudit 
Synode  avoient  fait  ,  6c  du  Coloque  du  Bas  Otterci  :  On  lût  les  Lettres  des 
Magiftrats  de  la  Prévôté  de  Moutatiban  ,  6c  celles  des  quatre  Confuls  de  la- 
dite Ville  ■■,  on  ouït  auiîi  les  Sieurs  de  la  Roche  Se  Bardon  Confeillers  d:ns 
cette  Prévôté  ,  Mcfficurs  de  la  Rofe  ôc  Anglas  premier  Sc  fécond  Confuls  6c 
un  des  Délégués  ,  8c  Monfieur  Beraad  auflî,  qui  expofi  fes  Griefs  ,  de  mê- 
me que  les  Députés  de  la  Province  •,  Sur  quoi  le  Synode  prit  la  Connoiflan- 
ce  de  cette  Afaire  ,  &  déclara  que  les  Sieurs  Maurice  8c  le  Blois  ,  Minières 
de  l'Evangile  ,  Martimotn  Se  LaulLm  ,  Anciens  ,  iroient  pour  ce  Sujet  à 
/dotitanban  ,  où  ,  conjointement  avec  le  Confiftoire  de  cette  Eglife  ,  ils 
s'informeroient  foigneulém.cnt  de  tous  les  Faits  alegucs  contre  Monfieur  Be- 
yjfid  ,  qu'ils  examineroient  les  Témoins  ,  qu'ils  dreflcroient  un  Procès 
Verbal  contre  lui  ,  6c  qu'ils  le  pourfuivroient  jufqu'à  Sentence  définitive  , 
8c  auroient  Soin  de  lui  rendre  bonne  Juftice  ,  fur  ces  Apellations  8c  tou- 
chant le  Principal  de  cette  Afiure  ,  comme  il  étoit  .laifonnabk. 
XVII. 

Mondeur  Beraud  Pafteur  de  l'Eglife  de  Lunel,  apella  en  fon  propre  Nom,  ^ 
en  celui  de  la  Sœur  la  Demoifelle  BLiKdine  Scoffier  ,  d'un  Jugement  rendu 
par  le  Synode  de  la  Province  des  Sevenes  \  lequel  aiant  été  lu  8c  examiné  , 
Ce  Synode  déclara  que  ledit  Jugement  étoit  Injufte  ;  £c  que  l'Opofition 
faite  par  la  Demoifelle  facqueline  Scojfier  étoit  bien  fondé,  6c  que  les  Rece- 
veurs 


TENUACASTRES.  36» 

veurs  de  ladite  Province  delivrerolent  incefîànment  à  Monfieur  Schojfier  ,  la 
Somme  de  quatre  Cens  Livres  ,  un  fol,  quatre  Deniers  paies  en  Argent  ef- 
feftif  par  le  Confiftoire  à^Anduz,e  ,  autorifé  en  cela  par  le  Synode  des  Sevc 
nés  ,  de  laquelle  Somme  il  afïïfteroit  la  Sœur  qui  étoit  en  Neccffité. 
.  XVIII. 

Les  Sieurs  G  fiez.  Pafteur,  &  Bten-noHs-vienne  Ancien  de  l'Eglife  dM//^«yl 
fin,  expoferent  leur  A  pel  Scieurs  Plaintes,  contre  la  Province  du  Berri  : 
Les  Députés  de  la  même  Province  ,  6c  Monfieur  Texier  Ancien,  délégués 
par  le  Confiftoire  d'yf«^«i7o»,  deduifirent  auflj  leurs  Raifons  au  Contraire  j  Et 
après  que  l'on  eut  ouï  l'une  &  l'autre  Partie ,  8c  qu'on  eût  examiné  le  tout, 
on  invalida  le  Jugement  du  Synode  de  ladite  Province,  parce  qu'elle  ne  devoit 
pas  ôter  un  Pafteur  de  fon  Eglife  fans  le  placer  en  même  tems  ailleurs ,  en- 
core moins  devoit -elle  préférer  un  fimple  Ecolier  à  un  Miniftre  qui  étoit 
ordonné  :  Le  Synode  ordonna  de  plus  que  Monfieur  Gnez.  continueroit  fon 
Ofice  Paftoral  dans  l'Eglife  à^AubHJfon  jufqu'à  la  tenue  du  Synode  Provincial 
fuivant  ;  ôc  il  renvoia  au  même  Synode  les  Diferens  qui  étoient  entre  les. 
Anciens  de  cette  Eglife  8c  Monfieur  Gue^  leur  Pafteur ,  8c  entre  ces  mê- 
mes Anciens  8c  d'autres  Membres  de  cette  Eglife  :  Le  Synode  commanda 
auffi  aux  Députés  de  cette  Province ,  de  porter  à  leur  Synode  le  Mémoire  qui 
avoit  été  produit  dans  cette  Aflèmblée  ,  jic  enjoignit  en  même  tems  aux  Srs. 
Salomon  8c  Scoffier  de  l'informer  de  la  Vérité  de  tous  ces  Articles  d'Ac- 
cufation  qui  étoient  contenus  dans  ledit  Mémoire  ,  afin  que  ledit  Synode 
pût  rendre  juftice  aux  Paities  lezées  ,  8c  cenfurer  ceux  qui  étoient  en 
Faute. 

X  I  X. 

Cette  Aflèmblée  ratifia  le  Jugement  rendu  par  la  Province  du  Ha/tt  Lan. 
guedoc  ,  8c  invalida  l'Apel  de  Monfieur  Bicheteau  Profeiïeur  en  Langue  Hé- 
braïque dans  lUniverfité  de  Adontauban  ,  ordonnant  néanmoins  qu'on  lui  af- 
figneroit  une  Portion  franche  dans  celles  de  ladite  Province  ;  8c  que  confor- 
mément aux  Décrets  des  premiers  Synodes  Nationaux  ,  il  pourroit  prêcher 
dans  l'Eglife  de  Montattban  quand  il  en  icroit  requis  par  le  Confiftoire  ,  8c 
que  dans  la  fuite  on  nuioit  plus  d'Egard  à  1  Edification  de  ladite  Eglife  ,  8c 
ù  la  Confolation  de  Monfr.  Bicheteau  comme  la  bonne  Prudence  8c  la  Chari- 
té y  obligcoicnt. 

X  X. 

Monfieur  Tocque  ,  Députe  pour  l'Eglife  de  Pamiers  prefenta  à  cette  Af- 
fcmblée  les  Lettres  ,  8c  les  Aftcs  de  fon  Eglife  ,  lefquels  il  lût  ,  8c  deman- 
da au  Nom  de  cette  Eglife  que  le  Décret  du  Synode  Provincial  du  Haut 
Langnedoc  fût  annulé  ,  8c  que  Monfieur  Gaillard  fût  déchargé  du  Miniftere 
de  cette  Eglife  :  Après  que  l'on  eût  mûrement  examiné  la  Chofe,  le  Syno- 
de déclara  que  ladite  Province  avoit  rendu  un  Jugement  fort  Jufte  ,  8c"que 
TApcl  de  ladite  Eglife  étoit  mal  fondé  ;  mais  à  Canfe  de  l'Importance  de 
cette  Eglife  ,  on  lui  permit  de  fe  pourvoir  d'un  fécond  Pafteur,  8c  que  ce- 
pendant Monfieur  Gaillard  continueroit  Ion  Miniftere  dans  cette  Eglife  juf- 
qu'au  Synode  National  fuivant  ,  lequel  le  pourvoiroit  d'une  Manière  fort 

Tome  II.  Z  z  par- 


5/Jz  XXV.    SYNODE  NATIONAL 

partkulierc  ,  en  le  pUiçant  fort  honorablement  &  à  fon  Contentement  dans 
une  autre  Eglife  ,  au  Cas  que  la  Paix  8c  l'Edification  de  l'Eglife  de  Ftimiers 
requît  que  l'on  le  changeât. 

X  X.  !• 
On  enjoignit  à  Monfieur  Peiroi  ,   Pafteur  de  l'Eglife  de  AhntpelUer  de 
comparoître  en  Perfonne  dans  cette  Ville  ,  cinq  jours  après  qu'on  lui  auroit 
fignifié  le  prcfent  Ade  ,    pour  repondre  aux  Quettions  que  le  Synode  lui 
propoferoit ,  Sc  en  Cas  de  DefobeïiVance  ,  le  Synode  ordonna  qu'on  lepour- 
fuivroit  avec  la  dernière  Rigueur,  félon  nôtre  Difcipline. 
XXII. 
Cette  Affemblée  ratifia  k  Sentence  du  Synode  du  Haut  Langnedoc  ,  qui 
avoit  annulé  l'Apel  que  Ruinai  avoir  fait  conti-e  l'Eleftion  de  Jaejnes  Canne , 
à  l'Ofice  d'Ancien  dans  l'Eglife  de  St.  j^fnque  ,  6c  les  réconcilia  enfuite  l'un 
avec  l'autre. 

XXIII. 
On  produifit  &  liât  en  plein  Synode  les  Aétes  8c  les  Lettres  de  divers  Ha- 
bitans  de  la  Ville  de  St.  Ambroife  ,  apellant  d'un  Jugement  du  Synode  du 
Bas  Languedoc  ,  Sc  les  Lettres  de  plufieurs  Particuliers  de  la  même  Ville  , 
écrivant^cn  Faveur  de  Mr.  Courrai  ,  Pafteur  de  ladite  Ville  :  Cette  AfTem- 
bléc  Confirma  la  Sentence  du  Coloque  ^'VÇez.  ,  &  du  Synode  Provincial , 
8c  cenfura  les  Apcllans ,  en  la  Perfonne  de  leurs  Députés  ,  pour  avoir ,  par 
une  Paffion  cfrcnée  ,  traité  des  Afaires  de  l'Eglife  hors  du  Confiftoire,  dans 
les  Maifons  des  Confuls  de  leur  Ville  ,  2c  aporté  une  grande  Quantité  d'A- 
culations  frivoles  contre  Mr.  Coptrroï  leur  Pafteur;  8c  décréta  de  plus  qu'il 
feroit  continué  dans  le  MiniÛcre  de  l'Eglife  de  St.  Ambroife  ,  8c  que  fi  on 
l'en  ôtoit  ,  ce  qui  ne  fe  fcioit  qu'à  fa  Requête  ,  ladite  Eglife  ne  feroit  pas 
pourvue  d'un  autre  Pafteur,  jufqu'à  ce  que  ceux  de  ladite  Eglife  feluflcnt  en- 
tièrement dépouillés  de  leurs  Paflîons  defoidonnées,8cde  toutes  leur  Amertu- 
me, 8c  qu'ils  fûflent  réunis  dans  les  mêmes  Sentimens  ;  après  quoi  ils  pour- 
roient  chercher  ,  par  des  Voies  paifibles  ,  un  Miniftre  propre  pour  contri- 
buer à  leur  Inftruétion  8c  Edification  •■,  ce  qu'il  fignifia  à  cette  Eglife  par  les 
Députés  de  Bourgogne  ,  qui  furent  chargés  de  pafler  par  la  Ville  de  St.  Am- 
broife ,  à  leur  Retour  dans  leur  Province ,  8c  é'informer  les  Habitans  de  la- 
dite Ville,  des  Intentions  de  ce  Synode  ,  8c  de  tâcher  de  les  réconcilier  les 
uns  avec  les  autres  ,  £c  avec  Moniieur  Courrai  leur  Digne  Payeur,  8c  de 
reconnoître  dans  quels  Sentimens  ils  étoient  fur  ce  Sujet,  afin  qu'ils  en  piîf- 
fbit  faire  le  Raport  au  Synode  du  bas  L^guedoc  ,  auquel  cette  Afiemblée 
donna  le  Pouvoir  de  le  fervir  de  toute  forte  de  Moiens  légitimes  pour  pro- 
curer la  Paix  8c  l'Edification  de  cette  Egliie. 
XXIV. 
On  lijt  les  Mémoires  8c  les  Lettres  que  les  Confuls  d'-.^wis/^x.fproduifirenr, 
apellant  d'un  Décret  du  Synode  Provincial  des  Sezenes  ,  de  même  que  les 
Mémoires  8c  les  i^ettres  du  Confifioire  de  ladite  Ville  ,  qui  étoit  aufii  Par- 
tie avec  eux  :  On  ouït  les  Députés  de  ladite  Province  ,  avec  les  Sieurs  Pui- 
rtdoti    Contul  ,   8c   Chtilet  Ancien  ,    parlant  pour    le  Confilloire  ,    8c 

Mr. 


T  C  N  a    A    C  A  s  T  R  E  s.  363 

Mr.  Horle  ,  Miniftie  :  Après  quoi  le  Synode  rejetta  cet  Apel  ,  Zc  cenfura 
le  Procédé  de  ceux  qui  l'avoient  porté  devant  cette  Aflcmblce  ,  Sc  qui  le 
vouloient  foûtenir  par  des  Voies  non  ufitées  èc  illicites  ,  8c  même  par  des  Li- 
belles d'Accufations  venant  du  Confiftoirc,  rempli  de  Matières  de  nulle  Im- 
portance ;  &  on  confirma  Mr.  Hurle  dans  l'Ofice  Paftoral  de  cette  Eglife  , 
avec  Permiflion  ,  à  ladite  Eglife  ,  de  fc  pourvoir  d'un  fécond  Pafteur  de- 
dans ou  dehors  de  fa  Province  ,  fuivant  qu'elle  le  pourroit  taire  plus  com- 
modément ;  Le  Synode  décréta  de  plus  que  ladite  Eglife  atendroit  le  Syno- 
de Provincial  fuivant  ,  pour  en  obtenir  un  Ordre  de  reiinir  PEglife  deVt^r- 
«4/  jointe  en  ce  tems  là  avec  celle  de  Lez.an  ,  lequel  Synode  lui  accorderoit 
fa  Demande  ,  &  trouveroit  quelqu'autre  Moien  pour  l'Entretien  de  l'Eglife 
de  Lcz.an  ,  lors  que  celle  de  Tornas  feroit  incorporée  de  nouveau  avec  celle 
à^Andnz.e  ,  comme  elle  l'avoit  été  auparavant. 
XXV. 
L'Aflemblée  confirma  le  Décret  du  dernier  Synode  de  fffle  de  France, non- 
obftant  les  Lettres  &  les  Plaintes  de  Mr.  Richard  Palleur  ,  &  celles  de  cer- 
tains Anciens  de  l'Eglife  de  Fendieres  qui  s'y  opolbient  ;  &  le  Synode  en- 
joignit audit -^/V^^jr^  d'exercer  fon  Minilterc  dans  ces  Eglifes  auxquelles  il 
avoit  été  nifigné  ,  fous  Peine  d'être  fufpendu  de  fon  Miniftere  ;  &  on  pria 
ladite  Province  d'avoir  Compaffion  lie  lui  dans  fa  Pauvreté  ,  &  de  pratiquer 
la  Charité  envers  lui. 

X  X  V  r. 

Mr.  Raz.es  ,  aiant  apellé  d'un  Jugement  du  Synode  Provincial  dn  Bas  Lan- 
guedoc ,  le  Synode  rejetta  fon  Apel  ;  6c  pour  mettre  Fin  à  toutes  les  Con- 
tentions qui  étoient  entre  lui  Se  Mr.  Martin  ,  Procureur  à  Beziers  ,  il  fut 
ordonné  qu'à  l'avenir  on  ne  porteroit  plus  de  pareils  Démêlés  dans  ces 
Aflêmblées. 

X  X  V  ï  L 

On  rejetta  auffi  l'Apel  de  l'Eglife  de  Maz^amet ,  parce  qu'il  n'étoit  pas 
de  la  Nature  de  ceux  qui  doivent  être 'portés  dans  nos  Aflêmblées  ,  &  par- 
ce que  les  Députés  Provinciaux  du  H^pit  Languedoc  s'étoicnt  oferts  de  pren- 
dre le  Soin  que  les  Apellans ,  6c  ceux  qui  s'étoient  joints  à  eux  ,  eûfléntune 
entière  Satisf^élion. 

X  X  V  I  I  T. 

L'Apel  de  MwRoJfel ,  Pafteur  de  l'Eglife  â.''/foire  ,  touchant  des  Matiè- 
res pécuniaires  ,  fût  renvoie  au  jugement  de  la  Province  du  Bas  Languedoc  , 
pour  fe  Conformer  à  un  Canon  qui  avoit  été  fait  dans  un  pareil  Cas. 
XXIX. 

L'Aflemblée  remit  au  Coloque  ^Ambrun  les  Diferens  Apels  deMonfieur 
Genoier  ,  Pafleur  de  l'Eglife  de  Riez,  en  Provence  ;  lequel  Coloque  devoit 
Sommer  ceux  de  l'Eglife  de  St  Lhc  de  produire  ce  qu'ils  avoient  à  repondre 
pour  eux ,  &  de  les  menacer  ,  que  nonobitant  leur  Aptl ,  s'ils  necomparoif- 
foient  pas ,  ou  qu'ils  rcfuftflent  d'obéir  à  cet  Ordre  ,  Se  d'aporter  le  Livre 
de  leur  Confilloire,  par  lequel  on  pût  reconnoîtrelaJufl:ice  ou  le  Tort  qu'on 
avoit  de  leur  demander  ce  qu'ils  faiioient  ,  on  prononceroit  un  Jugeaient 
contr'eux.  Zz  z  XXX.  On 


364         XXV.    SYNODE    NATIONAL 
XXX. 

On  aporta  en  pleine  Aflemblée  le  contenu  des  Mémoires  de  Mr.  Sattceux, 
qui  avoit  apellé  d'une  Sentence  rendue  contre  lui  ,  par  le  Synode  de  tlfle 
de  France  ,  &  par   les   Commiflaires  que  ladite  Province  avoit  envoie  de  la 
Part  de  l'Eglife  de   Baiolet  \    Les  Députés  de  cette  Province  furent  ouïs  ; 
fur  quoi  on  leur  dit  que  leurs  Procédures  n'étoient  pas  dans  les  Formes  , 
fans  invalider  néanmoins  la  Sentence  dudit  Synode  ,  ni  des  Commiflaires  : 
Que  ifi  ledit  Synode   avoit  dû  citer  ledit  Monfieur  Sauceux  de  comparoîtrc 
devant  leur  Aflêmblce  j  &  que  dans  l'A£te  qui  regardoit  ledit  yix.Saitceux, 
ils  avoient  oublié  de  faire  Mention  de  l'Edit  de  Sa  Majefié  :  Et  afin  que  l'on 
eiàt  une  bonne  Connoiflance  du  Fond  de  cette  Afaire  ,   le  Synode  ordonna 
que  les  Députés  Provinciaux  de  Normandie  pallcroient  par  l'Eglife  de  Baio- 
let ,  en  s'en  retournant  dans  leur  Province  ,   oî^i  ils  examineroicnt   Mr.  San- 
ceux  6c  fon  Confiftoire  ,  8c  qu'après  avoir  ouï  les  deux  Parties  ils  tcrminc- 
loient  tous  cesDiferens  par  un  Jugement  final. 
XXXI. 
Monfieur  Defmarets,  Ancien  de  l'Eglife d'0/yfw?f»r, n'aiant  envoie  ni  Let- 
tre, ni  Mémoire  pour  foutenir  fon  Apel ,  d'un  Jugement  de  la  Province  de 
rifle  de  France  j  le  Synode  l'a  déclaré  nul. 
XXXII. 
Le  Synode  déclara  auffi  nul  l'Apel  d'un  Jugement  de  )a  Province  de 
Bourgogne  porté  par  les  Sieurs  Renaut  8c  Tronevil ,  au  Nom  de  Mr.  VAdvife^ 
touchant  une  certaine  Déclaration  qui  lui  avoit  été  délivrée  ,  laquelle  il  de- 
voit  garder. 

XXXIII. 
Mr.  de  Fournival  Ancien  dans  l'Eglife  de  Beanne  ,  apella  pour  fon  Confil- 
toire  d'un  Décret  fait  dans  le  dernier  Synode  de  Bourgogne ,  tenu  à  /Jfurtilles , 
lequel  avoit  cenfuré  ledit  Confiftoire  ,  pour  n'avoir  pas  obfervé  toutes  les 
Formalités  requifes  dans  fa  Réception  à  la  Communion  avec  nous  des  Per- 
fonnes  d'une  Religion  contraire  :  mais  fon  Apel  fut  déclaré  nul  ;  &  le  Con- 
fiftoire fut  cenfurc  ;  pour  avoir  interjette  un  Apel  devant  ce  Synode  pour 
le  Sujet  d'une  fimple  Cenfure. 

CHAPITRE    XXI. 

DifcipUne  qui  doit  être  emploie e  contre  les  Miniftres  Scandaleux ,  é' divers 
Articles  qui  contiennent  la  fuite  des  Matières  précédentes. 

X  X  X  1  V. 

Pierre  Péris  ,  autrefois  Pafteur  dans  l'Eglife  à''Etrai ,  porta  lui  même  fes 
Plaintes  devant  ce  Synode  contre  la  Province  de  Xaintonge  j  à  Caufe  que 
ladite  Province  l'aiant  déchargé  du  Service  de  fon  Egliie,  avoit  refuie  de 

lui. 


TENUACASTRES.  365 

lui  donner  une  Atteftation  de  fâ  bonne  Vie  8c  Doftrine.  L-es  Députes  de  cette 
Province  dirent  les  Raifons  pourquoi  ils  en  avoicnt  fait  le  Refus ,  lefquelles 
étoicnt  fondées  fur  la  Vie  fcandaleufe  dudit  Péris,  &  fur  ia  Méthode  d'enfei- 
gncr,  dont  plufieurs  Eglifes  avoient  été  fort  ofenfées  :  &  ledit  Per/i  voulant  fc 
jultifier,  le  Synode  prit  de  là  Occafion  de  l'interroger  fur  pkifieurs  Articles 
dont  il  avoir  été  accufé  ,  &  convaincu  i  à  favoir ,  i .  D'avoir  abandonné  fon 
Minillcre.  z.  D'avoir  fréquenté  &  hanté  trop  familièrement  de  mauvaifcs 
Compagnies,  6c  d'une  Communion  opofée  à  la  nôtre,  6c  particulièrement  des 
Apoltats  qui  s'étoient  révoltés  de  la  Véritable  Religion  ,  pour  embraflér  les  Er- 
reurs du  Papifme  ,  &  de  s'être  alfociéavec  des  Perfonnes  qui  avoient  été  retran- 
chées de  nos  Eglifes ,  pour  leurs  Erreurs  &  Blafphemes.  5.  Pour  avoir  été 
convaincu  de  Prophanation ,  d'Infolence  ,  6c  d'une  Vanité  infuportablc.  4. 
Pour  avoir  été  convaincu  de  plufieurs  Menfonges  &  Médilances ,  pour  avoir 
comploté  contre  nos  Eglifes ,  6c  plufieurs  de  leurs  Membres.  Et  d'autant  qu'il 
avoit  encore  fur  lui,  lorsqu'on  l'examinoit,  un  Libelle  très  exécrable  contre 
Sa  Majefté ,  !k  contre  la  Paix  de  l'Etat ,  qui  avoit  été  compofc  par  des  Efprits 
Séditieux ,  6c  Ennemis  de  la  Tranquilitc  Publique ,  lequel  fut  mis  entre  les 
Mains  de  Monfieur  Galland  Commill'airc  du  Roi .  pour  en  difpofer  comme  il  le 
jugcroit  à  Propos  ;  le  Synode  le  depofa  du  Sacré  Miniftere  ,  6c  lui  ôta  toutes 
Elperanccs  d'être  jamais  rétabli  ,  6c  le  fufpendit  de  la  Communion  des  Sacre- 
mens  ,  jufqu'à  ce  que  rendant  Gloire  à  Die»  &  confeflant  fes  Ofences  ,  il  fit 
voir  au  Monde  les  Fruits  d'une  véritable  Repentance  :  Lequel  A6tc  on  notifia 
à  toutes  les  Eglifes. 

XXXV. 
Meflîeurs  Peju  ,  Pafteur  ,  Bainonx  ,  Ancien  ,  8c  RonjfeaH  ,  tous  Deputéj- 
par  les  Chefs  de  Famille  de  l'Eglife  de  Af^ >- ,  déclarèrent  les  Griefs  pour  lef- 
quels  ils  avoient  apellé  ;  8c  au  contraire  les  Députés  Provinciaux  de  la  Province 
du  Berri  apuierent  la  Sentence  de  leur  Synode.  On  produifit  auflî  les  L.ettres 
&  les  Aftes  des  deux  Parties ,  lefquels  furent  lus  par  Monfieur  Peju ,  6c  par 
lefdits  Députés.  Surquoi  le  Synode  ;ugea  que  ladite  Province  ne  devoir  pas 
avoir  raporté  devant  cette  Aflèmblée,des  Aâres  8c  des  Mémoires  qui  n'avoient 
pas  été  vérifiés  dans  leur  Synode,  6c  qui  avoient  été  drellcs  dans  des  Conven- 
ticules;  qu'ils  ne  dévoient  pas  non  plus  avoir  empêché  ceux  de  l'Eglife  de  Mer 
de  s'aflèmbler,pour  confulter  enfemble  touchant  leur  Jonftion  avec  leur  Paf- 
teur dans  cet  Apel.  Et  à  l'Egard  de  Monfieur  Pf/«,  le  Synode  l'avertit  de  fe 
tenir  fur  fes  Gardes,  &  d'en  ufer  toujours  avec  la  Modération  qui  convenoit 
à  fon  Age  &  à  fa  Vocation ,  8c  décréta  que  les  deux  Pafteurs  les  plus  proches 
Voifins  de  l'Eglife  de  Mer,  dans  la  Province  à'' Anjou ,  vifiteroient  cette  Egli- 
fe  ;  &  cenfura  très-fcverement  ceux  de  fes  Membres  qui  avoient  menacé  &  in- 
fuite  le  Synode  Provincial;  lefquels  Payeurs  confereroient  avec  eux  touchant 
leur  Befoin  &  leur  Demande ,  dont  ils  feroient  le  Raport  au  Synode  fuivant  de 
la  Province  d'Anjou  ,  auquel  le  prefent  Synode  donna  pouvoir  de  juger  de  tou- 
tes les  Matières  qui  étoient  objcâées  contre  ledit  Monfieur  Feju. ,  6c  de  difpofer 
de  fon  Minillcre ,  foit  en  le  déchargeant  de  fon  Eglife  de  Mer  ,  ou  en  l'y  con- 
tinuant ,  comme  ils  jugeroient  le  plus  à  propos  pour  le  Service  6c  la  Gloire  de 
Z  z  3  Dieu, 


566  XXV.    SYNODE     NATIONAL 

Dieu ,  &:  l'Edification  de  cette  Eglife ,  à  laquelle  Monfveur  Pcju  fut  renvoie , 
pour  y  continuer  les  Fonârions  de  ton  Miniitere,  jufqu'à  ce  que  cette  Afau-e  fut 
^ugce  &  entièrement  terminée- 

X  X  X  V  1. 

On  lût  les  Lettres  des  Confiftoires ,  des  Chefs  de  Famille,  de  Monfieur  Fer- 
rand  Pafreur  de  l'Egliie  de  Bordeaux ,  de  même  que  celles  de  Monfieur  de  Perd 
Paflieur  de  l'Eglife  de  Monflancjuin ,  adrcfiêes  à  ce  Synode  National  ;  les  Dépu- 
tés Provinciaux  de  la  BaJJe  Gmenue  produifirent  aufii  certams  Mémoires  ,  lel- 
dits  Députés  furent  ouïs ,  de  même  que  les  Sieurs  Roberdeau  &  à''Herbaux ,  que 
les  Eglifes  de  MonflancjHin  ?^  àc  Borde,utx zvoiem  envoies.  Après  quoi  l'Âf- 
femblce  ratifia  le  Jugement  de  cette  Province-,  &  trouvant  que  Monfieur 7^fr« 
meritoit  d'être  cenfuré  très  feverement  à  Caufe  de  fon  Irrefolution  &  Incon- 
ftance  ,  décréta  que  ces  Lettres  &  Memones  feroient  portés  par  les  Députés  de 
la  Bajfe  Guienne ,  à  leur  Synode  National  fuivant  ,  où  ledit  Monfieur  Perei 
comparoitroit  aufii  en  Ferfonne ,  pour  rendre  Compte  de  toutes  fes  Aétions. 
X  X  X  V  I  L 

Monfieur  le  Vineux  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Eaz.as  ,  aiant  fait  fcs  Plaintes , 
le  Synode  ,  pour  lui  rendre  Jurtice  , ordonna  que  la  Province  de  la  Baffe  Guien- 
ne  lui  rendroit  fa  Portion,  laquelle  lui  avoit  été  accordée  par  le  Synode  Natio- 
nal de  Charenton ,  en  Confideration  des  grands  Dommages  qu'il  avoit  fouferts, 
&  des  Pertes  qu'il  avoit  faites  pendant  les  derniers  Troubles.  Et  d'autant  que 
l'Eglife  de  Baz.as  apella  d'un  Décret  Judicial  de  ia  Province ,  laquelle  lui  avpit 
ôté  l'Augmentation  dont  elle  joiiiflbit  auparavant,  le  Synode  ne  jugeant  pas  que 
fon  Apel  méritât  d'être  reçu  ,  comm;mda  à  cette  Eglife  de  s'adreilér  à  une  des 
Provinces  Voifines ,  laquelle  prendroit  Connoiilancc  de  la  Demande  ,  &  lui 
rendroit  J  uftice,conformement  aux  Canons  de  la  Difcipline  E/Cclefiaftique. 
X  X  X   V  1   I    I. 

Parce  qu'il  étoit  neceflâire  que  Monfieur  Boni ,  Pafteur  de  l'E.glife  de  St. 
JeanàcCardonengue  ^  vint  en  Perfonne  pour  répondre  fur  plufieurs  Articles 
dont  il  étoit  accufé;  ce  Synode  ordonna  que  cinq  jours  après  qu'on  lui  auroit  fi- 
gnifiéle  prcfcnt  Aéte  ,  il  viendroit  dans  cette  Ville,  fous  Peine  d'être  déclaré 
coupable  &  condanné  comme  convaincu  des  Crimes  qu'on  lui  avoit  imputes. 
E,t  on  enjoignit  aux  Députés  de  l'Eglife  à^Anduz.e  de  lui  fignifier  inccflanmenr 
ledit  Aéte. 

XXXIX. 

L'Eglife  de  Bordeaux  apella  d'un  Décret  du  Synode  de  la  Baffe  Guienne ,  par 
lequel  Meffieurs  Alba  &  Verci  a\  oient  été  confirmés  dans  leur  Ofice  Faltoral 
des  Eglifes  d'y^^ew  &  de  Aîo«r^4«^a/«  ;  mais  leur  Apel  fut  rejette:  &  le  Sieur 
Roberdeau  ,  Député  de  ladite  Eglife ,  demandant  que  l  on  ordonnât  que  Mef- 
fieursde  la/»i?,  Palkur  dans  l'Eglife  de  Sz^fJ?-?-? ,  d\iBailïn,  Payeur  dans  l'E- 
glife de  FiUemur  ,Dufas  ,  Palleur  de  l'Eghfe  de  la  Baflide  dans  Y*  Armagnac , 
&  de  Rainiti ,  Paiîcur  dans  PEglife  de  Ja  Fite  proche  de  Clatrac  ,  fcrvïifent 
PEglife  de  Boràeuttx  ,  à  Condition  que  les  Fraix  qu'il  en  coutcroit  à  ces 
quatres  Egiilès  pour  fe  faire  Servir  pendant  l'Abfence  de  leurs  Paltcuis  ,  &  qui 
feroient  emploies  au  Service  de  l'Eglife  de  Bordeaux  fùiicnt  rembouifé^  par 

l'Esli- 


T  E  N  0     A    C  A  s  T  R  F.  s.  567 

l'Eglifede  cette  Ville  :  Le  Synode  lui  repondit  qu'il  n'étoit  pas  équitable 
que  l'on  difporàt  du  Miniftere  de  Meffieurs  les  Paftcurs  de  la  tite  Êcde  Bm- 
lin,  avant  que  d'avoir  le  Confentement  de  leurs  Egl îles ,  &  des  Provinces 
du  Bearn  ,  &  du  /J^rtt  Languedoc ^  :  Et  d'autant  que  ledit  Sieur  de  Roberdeai* 
prefenta  une  nouvelle  Requête  ,  infidant  foitement  qu'au  dctaut  des  Minif- 
tres  ci-deflus  mentionnés  de  la  Ftte  £c  BaïUn  ,  il  eût  fon  Recours  à  Meffieurs 
Berdolin,  Paftcur  de  l'Eglife  de  Duras  ,  Se  d'^///^«/,  Palkur  de  PEglile  de 
Nerac,  afin  qu'ils  vinflent  à  Bordeaux  ,  6c  qu'ils  alTiltailent  l'Eglile  de  ladite 
Ville  aux  mêmes  Conditions  que  defliis  i  Le  Synode  accepta  ces  Ofres  ,  8c 
enjoignit  aux  Eglifes  de  la  liafiide  ,  hfite,Dfiras  Se  Nerac  ,  d'obferver pon- 
tuellcment  cette  Ordonnance  ,  Sc  de  permettre  que  leurs  Pafteurs  Servif- 
fent  l'Eglife  de  Bour-deanx  par  Quartier  ,  lors  qu'ils  y  feroient  apellés, 

Plufieurs  Dificuîtés  étant  furvenuës  dans  la  DifculTion  de  l'Afaire  qui  re- 
gardoit  Monficur  Efinpiac  ;  les  Sieurs  Tnhi  6c  Longuet  furent  chargés  de  fe 
tranfporter  dans  l'Eglife  ô:"Vfez.  pour  examiner  Mr.  Noguiere  ,  touchant  fes 
propres  Afaires  ,  8c  pour  fiivoir  de  lui  s'il  reconnoiflbit  ces  Papiers  que  l'on 
avoit  mis  entre  leurs  Mains  ,  &  interroger  les  Témoins  qu'on  produiroit  de- 
vant eux  ,  &  pour  le  Sommer  de  comparoître  en  Perfonne  devant  cette  Af- 
femblée  ,  afin  de  refondre  à  ce  qu'on  alegueroit  contre  lui  ■■,  Se  qu'au  Cas 
qu'il  rcfufât  d'obéir  a  cet  Ordre  ,  le  Synode  décréta  qu'il  fcroit  incontinent 
fufiTcndu  du  St.  Minilkre. 

X  L  I. 

Le  Synode  rendant  Juftice  fur  l'Apel  du  Coloque  à^Alhigeois  ,  ordonna 
que  les  Eglifes  dudit  Coloque  refteroient  unies  comme  auparavant. 

Le  Synode  défendit  à  Mr.  Récent  de  prefenter  davantage  de  Requêtes  à 
nos  Synodes  Nationaux,  touchant  des  Matières  Pécuniaires  autrement  qu'on 
le  pourfuivroit  avec  les  plus  rigoureufes  Cenfures  de  l'Eglife  j  &  l'Examen 
de  fes  Demandes  fut  renvoie  à  la  Province  du  Bus  Languedoc  ,  qui  eût  Or- 
dre d'y  mettre  Fin,  par  l'Autorité  de  ce  Synode. 
X  L  I  I  1. 

L'Aflemblce  enjoignit  à  Monfieur  Fabri  ,  Pafleur  de  l'Eglife  Je  la  Came, 
de  fe  tranfpoiter  dans  cette  Ville  ,  le  jour  après  qu'on  lui  auroit  fignifié  le 
prefent  Afte,  ou  que  s'il  le  refufoit  on  emploieroit  contre  lui  les  plus  fevercs 
Cenfures  de  nôtre  Difcipline  ,  ce  que  les  Députés  duHam  LanguscUs  dé- 
voient inceflaniaent  lui  notifier. 


CUA^ 


368  XXV.    SYNODE    NATIONAL 

CHAPITRE    XXIL 

Difcipline  exercée  contre  un  Miniftre  Delinquent,  &  yhtfieun  autres 
Matières  Particulières. 

AUT  I  C  LE    I. 

ON  lût  les  Aftes  Se  les  Mémoires  qui  turent  produits  contre  Monfieur 
Peirol  ,  comme  aufll  les  Lettres  d'Excufes  qu'il  écrivit  à  l'Aflemblée  , 
pour  éluder  la  Sommation  qu'on  lui  avoit  faite  de  comparoître  i  5c  après 
avoir  ouï  les  Sieurs  Ajiier  ,  Carlincas  ,  &  les  Députés  Provinciau:^  du  Bas 
Langaedoc  ,  le  prelent  Synode  jugea  que  le  Synode  Provincial  ,  &  le  Con- 
fiftoire  de  Montpellier  avoient  été  trop  indulgens  envers  ledit  Peirol,  &  qu'ils 
l'avoient  fuporté  trop  long-tems  ,  attendu  que  la  Sufpenfion  dont  il  étoit 
menacé,  étoit  un  Châtiment  fort  au  deflbus  de  l'Enormité  de  fes  Crimes  i 
&  que  le  Confiftoire  ne  devoit  avoir  eu  aucun  Egard  pour  fon  Apel,  qu'il 
n'avoit  interjette  que  pour  empêcher  l'Execution  du  Décret  du  Synode  ;  & 
qu'ils  ne  dévoient  pas  avoir  fermé  les  yeux  fur  plufieurs  Défauts  que 
l'on  avoit  remarqués  dans  fes  Sermons  >  ce  qui  avoit  donné  Lieu  à  plufieurs 
de  Ce  plaindre  de  lui  ;  &  l'Aflemblée  ordonna  que  ledit  Peirol  feroit  fufpen- 
du  du  St.  Miniftcre,  à  Caufc  d'un  Entêtement  qu'il  avoit  pour  ks  Procès,  8c 
à  Caufe  qu'il  avoit  manqué  plufieurs  fois  à  lès  Promeflcs  ;  laquelle  Sufpen- 
fion dureroit  jufqu'au  Synode  fuivant  du  Bas  Languedoc  ;  &  que  pendant  ce 
tems-là  le  Coloque  auroit  Soin  de  pourvoir  fon  Eglife  d'un  autre  Pafteur  ; 
Le  Synode  étant  enfuite  informé  ,  par  le  Confiftoire  de  Montpellier  ,  de  la 
Nature  Se  de  la  Vérité  des  Ofences  dont  ledit  Pif/ro/ étoit  aculé,agrava  la  Sen- 
tence qui  avoit  été  rendue  contre  lui  ,  ordonnant  qu'il  feroit  dcpofé  du  Mi- 
niftere,au  Cas  qu'il  ne  montrât  pas  fa  Repentance  ,  ens'aquitant  de  fes  Vïo- 
raeflès ,  Se  en  donnant  une  entière  Satisfaftion  à  l'Eglife  qu'il  avoit  fcandali- 
fée  ,  en  manquant  tant  de  fois  à  fa  Parole. 

Les  Sieurs  Longuet  8c  T^î^/Commiflàires,  que  le  Synode  avoir  chargés  de 
paflèr  par  la  Ville  à''Vfez.  ,  pour  citer  devant  eux  Mr  Noguier,  Pafteur  de 
cette  Eglife  ,  retournèrent  après  l'avoir  ouï  ,  Se  contronté  les  Témoins ,  Se 
firent  le  Raport  de  tous  les  Aétes  que  l'on  avoit  produits  pour  Se  contre  Mr. 
AJtier  :  Après  quoi  ledit  Aftier  Ù.  les  Sieurs  Noguier  8c  EJpagnac  ,  Sc  les 
Députés' Provinciaux  du  Bas  Languedoc  parlèrent  chacun  à  leur  tour  :  fiir 
quoi  le  Synode  confirma  le  Jugement  de  ladite  Province  ,  en  tous  fes  Arti- 
cles ,  Se  déclara  immédiatement  ledit  Sieur  Efpagnac  ,  Innocent  de  tous  les 
Crimes  dont  ledit  Aflier  l'avoit  acufé  ;  Se  le  Synode  cenfura  ce  dernier  à 
Caufe  de  fon  Animofité  Se  de  fon  Efprit  pafilonné  ,  Se  ordonna  qu'il  fe  re- 
concilieroit  avec  fa  Partie  Averfe  ,  8c  que  l'on  fuprimeroit  tous  les  Papiers 
qui  avoient  été  produits  dans  cette  Caufe  ;  ce  qui  étant  fini,  8e  le  Sieur  y^/l 
tisr  aiant  prié  le  Sieur  Efpagnac  d'oubliçr  tout  ce  qui  s'étoit  pafle,  le  Synode 

con- 


TENUACASTRES.  3^9 

confentit  que  toutes  les  Cenfures  que  le  Synode  de  la  Province  du  Bas  Lan- 
guedoc avoir  prononcées  contre  lui  ,  fuflcnt  révoquées  ,  6c  ôtees  du  Re- 
gître. 

1 1  r. 

Le  Synode  ouït  le  Sieur  Mercurin  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Gr^r^, lequel 
expofa  les  Principaux  Griefs  dans  fon  Apel  du  Synode  Provincial  de  froven- 
<v?  i  &  jugeant  que  ladite  Province  ne  dcvoit  pas  lui  avoir  rcfufer  ion  Aflîf- 
tance ,  dans  la  Perfecution  qu'il  avoit  foufert  de  la  Part  des  Ennemis  de  l'E- 
vangile ,  il  fut  ordonné  que  Monfieur  Cnfer  lui  paieroit  inceflanment,  de 
PArgent  commun  qui  apartcnoit  aux  Eglifcs  de  Provence ,  la  Somme  de  Cent 
cinquante  Livres  ,  dont  le  Receveur  de  ladite  Province  feroit  Refponfable  ; 
&  de  plus  ,  que  pour  l'encourager  on  lui  affigneroit  dans  la  fuite  une  de- 
mi Portion ,  outre  ce  qu'on  avojt  Coutume  de  donner  auparavant  à  l'Eglife 
de  GrAce. 

IV. 

Le  Synode  rendant  Juftice  à  Monfieur  Beraud  fur  fon  Apel  ,  6c  annulant 
toutes  les  Procédures  que  l'on  avoit  faites  contre  lui ,  excepté  celles  des  Co- 
mités que  l'on  avoit  établis  particulièrement  fur  cette  Afaire  ,  &  aiant  exa- 
miné toutes  les  Aculations  ,  la  Depofuion  des  Témoins ,  les  Recufations  ôc 
les  Dcfenfes  qui  avoient  du  Raport  à  ce  Sujet  ,  déclara  ,  fans  que  Ferfonne 
y  contredît  ,  que  ledit  Monfieur  Beraud  étoit  ablous  £c  juftihé  de  tous  les 
Crimes  qu'on  lui  avoit  imputés,  &  qu'il  y  auroil  une  parfaite  Réconciliation 
avec  ledit  Monfieur  Beraud  ,  &  ceux  qui  avoient  fait  paroître  tantd'Animo- 
fité  contre  lui  :  &  afin  de  contribuer  à  la  Paix  &  à  l'Edification  de  l'Egli- 
fe de  Montauban  ,  on  commanda  aux  Sieurs  Charles  Se  Delon ,  Paflcuis  de 
ladite  Eglife  ,  de  fe  tranfporter  dans  cette  Aficmbléc  ,  &  s'y  étant  prefcntcs 
on  les  informa  des  bonnes  &  Saintes  Intentions  de  Monfieur  Beraud  ,  &  on 
les  exhorta  tous  enlemble  Se  en  particulier  de  vivre  dans  une  Sainte  Union 
&  un  Amour  Fraternel  ,  afin  que  l'Eglife  de  Dieu  qu'ils  fcrvoient  fût  édi- 
fiée par  leur  Miniftere;  &  de  mettre  dans  un  éternel  Oubli  tous  les  Keficn- 
timens  d'Injures  2c  d'Animoûtés. 

.     .    Y-, 

On  examina  les  Aâ:es  qui  avoient  été  portés  au  Coloquc  <^  Albigeois  ,  par 
les  Commiflàires  nommés  dans  le  Synode  de  Realmom  ,  pour  faire  une  In- 
formation des  Crimes  que  l'on  avoit  impofés  à  Monfieur  Fabri  ,  Palleur  de 
l'Eglife  de  la  Cnune  :  &  ledit  Monfieur  iv»^r<  fut  ouï  touchant  les  Griefs 
dont  il  fêplaignoit  dans  fon  Apel  ;  on  ouït  aufli  Monficuv  de  A-faroule ,  Paù 
teur  de  l'Egliie  de  Pent  de  Lare  ,  un  des  Commiflàires,  &  les  Députés  i-ro- 
vinciaux  du  Haut  Languedoc  j  Sur  quoi  le  Synode  condanna  la  Nonchalan- 
ce de  ladite  Province  ,  qui  n'avoit  pas  voulu  écouter  les  Plaintes  que  plu- 
fieurs  avoient  portées  contre  leur  Pafteur  ,  m  le  fommer  à  répondre  aux  Ac- 
cufations  qu'on  avoit  formées  contre  lui  ;  &  paflànt  aux  Raifons  qui  avoient 
induit  le  Coloque  à  former  un  Jugement  contre  ledit  Fabri  ,  ratifia  la  Sen- 
tence de  Sufpenfion  que  ledit  Coloque  avoit  prononcé  contre  lui  ;  &  l'aiant 
repris  fort  feverement ,  félon  que  l'Enormké  de  fon  Crime  le  rcqueroit  ,  il 

Tome  IL  Aaa  fut 


370  XXV.  SYNODE    NATIONAL 

fut  ordonne  cnfuite  que  lors  que  le  Terme  de  fa  Sufpenfion  feroit  expirée  , 
il  feroit  rétabli  duis  Ton  Ofice  bc  dans  les  Fondions  de  fon  Minifterc,dans 
une  autre  Eglile  que  celle  de  la  Caune  ,  dont  ledit  Coloquc  avoit  refolu 
qu'il  feroit  déchargé. 

VI. 
■    On  déclara  nul  l'Apel  que  l'Ancien  de  l'Eglife  de  ricfez^enfac  avoit  inter- 
jette ,  d'un  Décret  du  Synode  de  la  Baffe  Chienne  en  Faveur  de  Monfieur 
Bragemc  ,  un  de  fes  Pafteurs  ,  lequel  Décret  portoit  que  l'Eglife  de  ricfe' 
zetjptc  lui  paieroit  fon  Salaire. 

VIL 
•  Monfieur  Gravier  ,  ne  comparoiflànt  pas  ,  ni  n'envoiant  aucuns  Mémoi- 
res pour  défendre  l'Apel  qu'il  avoit  formé  contre  un  Décret  de  la  Province 
de  la  h'alfe  Gttienne ,  par  lequel  il  deelaroit  que  Monfr.  Potet,  Mimitre  ,  aiant 
promis  à  Mademoifelle  Gravier  une  certaine  Somme  ,  ladite  Demoifcllc  de- 
mandoit  que  ledit  Potet  s'aquitât  de  lit  ProuîclVe  i  mais  fon  Apel  fut  dé- 
claré nul. 

CHAPITRE    XXIII. 

Un  Minijlre  Scmàaku^!  Depfe  ,  &  un  autre  menacé  d'être  Dégradé 
tme  féconde  fois. 

Article  I. 

ETieme  Gir.jcd  ,  ci-devant  Miniftre  de  l'Evangile  dans  l'Eglile  de  Barbe- 
z^iettx  ,  n'aiant  pas  foutenu  l'Apel  qu'il  avoit  interjette  d'une  Sentence 
du  Synode  de  la  Province  de  Xaintonge  ,  lequel  l'avoit  depofé  ,  pour  plu- 
fieurs  Crimes  très  atroces,  6c  particulièrement  pour  Canfe  d'Adultère  ;  le  Sy- 
node déclara  fon  Apel  nul  i  Sc  ratifiant  la  Depofition  dudit  Giraud,  agrava 
fa  Sentence  ,  en  lui  ôtant  toute  Efperance  d'être  jamais  rétabli  dans  le  St. 
Minifterê,  &  lui  défendant  d'en  faire  les.  Fonârions. 
I  I. 
Les  Habitans  de  Sainte  Laurence  en  Aigouz.e- ,  apellerent  d'un  Jugement 
du  Synode  du  Bas  Languedoc  ,  qui  avoit  rétabli  Mr.  Tuffan  ,  dans  le  Mi- 
niftere,  dans  le  Coloque  de  Htmes  ;  mais  on  renvoia  leur  Apel  au  Synode 
fuivant  desSifz'fKf.f,  qui  en  prendroit  Connoifiance  ;  6c  l'Afléroblée  ordonna 
que  ledit  Synode  des  Sez'enes  procedcroit  contre  ledit  T(iJfiin,A\x  Cas  que  les 
Articles  d'Acculation  dont  il  étoit  chaigé  fuflènt  vérifiés  ,  &  de  le  depofer 
du  St.  Miniftcre  j  avec  Ordre  à  Mr.  yt?«/wfr  d'Affifter  au  Coloquc  prochain 
de  Nimes  ,  &  de  recevoir  toutes  les  Procédures  qui  avoient  été  tkires  ,  & 
îfs  nouvelles  que  l'on  feroit  contre  cet  indigne  Miniftre. 

CH  A- 


TENUACASTRE6.  371 

CHAPITRE    XXIV. 

'Difcipline  exercée  contre  un  Mmijîre  Depofe  pour  des  Crimes  infâmes  & 
énormes  ,  avec  la  Cenjure  d'un  autre  Sufpendu  potirfes  Fri- 
ponneries érfon  Avance. 

Article     I. 

D  Autant  que  Jaques  Jdi ^  autrefois  Piifteur  de  l'Eglife  àtAIilhaud,  apel- 
la  d'une  Sentence  rendue  contre  lui  par  le  Synode  du  Haut  Languedoc 
qui  l'avoit  dcporé  du  St.  Miniftere  :  Les  Députés  de  ladite  Province  aiant 
cté  ouïs  ,  8c  ledit  foli  lui-même  ,  lequel  on  Somma  pluficurs  fois  de  fe  juf- 
tifier  des  Crimes  dont  il  étoit  noirci ,  mais  en  vain,  parce  qu'il  en  étoit  cou- 
pable ;  Le  Synode  ratifia  la  Sentence  qu'on  avoit  prononcée  contre  lui, dans 
tous  les  Articles  particuliers  :  Et  parce  que  les  Crimes  dont  il  fut  convain- 
cu étoient  très-odieux  &  très-enormcs  ,  comme  d'avoir  atenté  fur  la  Pudici- 
tc  des  Femmes  ,  d'avoir  tenu  des  Difcours  Infâmes  &  Profanes  ,  d'avoir  eu 
le  Delfein  d'apoftafier  ,  d'avoir  fait  peu  de  Cas  de  l'Evangile  de  yf/^^-C^r//?, 
d'avoir  cherche  des  Partifnns  de  fa  Révolte  ,  &  femblable  aux  Démons  d'a- 
voir folicitc  d'autres  Minillres  de  fe  joindre  avec  lui;  defquelles  Accufitions 
il  étoit  obligé  en  Honneur  8c  en  Confcience  de  fe  juftifier,s'il  avqit  été  tou- 
ché de  quelques  Sentimens  de  Religion  ,  ou  s'il  eut  eu  encore  quelques  rel- 
tes  de  Crainte  de  Dieu  devant  les  yeux  :  De  plus  ledit  Joli  aiant  parlé  avec  beau- 
coup d'Impudence  en  prefence  du  Synode  ,  ôc  montré  de  l'Endurcinemcnt 
6c  de  l'Impiété  ,  le  Synode  fût  fi  faifi  d'Horreur  ,  de  voir  fon  Impenitence, 
qu'il  agrava  la  Sentence  de  fon  Synode  Provincial  ,  en  déclarant  qu'il  étoit 
entièrement  indigne  d'être  emploie  au  St.  Miniftcre  de  l'Evangile,  &  le  De- 
pofa  des  l'inftant  même  des  Fonélions  du  St.  Minillcre  ,  fans  qu'il  pût  ja- 
mais y  être  rétabli  ,  Sc  le  retrancha  de  la  Communion  des  Sacremens ,  à  ia- 
quelle  il  ne  fcroit  plus  admis,  qu'après  qu'il  auroit  donné  des  Marques  d'une 
véritable  Rcpcntance  ,  dont  on  éprouveroit  la  Sincérité  pendant  plufieurs 
Années  ,  lors  qu'il  auroit  confeflé  fon  Péché  publiquement  ,  6c  donné  Sa- 
tisfiiélion  devant  l'Eglife  de  Dieu  des  Crimes  Dcteftables 6c  Scandaleux  qu'il 
avoit  commis  :  6c  qu'au  Cas  qu'il  perfiftât  dans  fa  Rébellion,  les  Confiltoi- 
res  6c  les  Coloques  le  livreroient  au  Pouvoir  de  Satan.,  par  la  Sentence  terri- 
ble d'Excommunication. 

Ceux  qui  avoient  Infpcétion  fur  les  Pauvres  de  PEglife  à^Ânduz^e  ,  apcl- 
lant  d'un  Décret  du  Synode  du  Haut  Languedoc  ;  8c  le  Sieur  y^/dcùen,  ]u.- 
ge  de  SdKve  ,  fit  des  Plaintes  contre  le  Sieur  Jean  honi  ,  Pafteur  de  l'Eglife 
de  Saint  Jean  de  Curdonengue  \  Monfieur  Caillon  fut  ouï  ,  parlant  pour  l'E- 
ghfe  à'' Ànditz.e  \  6c  Monfieur  Aldebtn  le  Jeune  ,  expofi  le  Sujet  qui  avoit 
donné  Lieu  audit  Apel  ;  Monfieur  Boni  de  même  que  les  Députés  Provin- 
ciaux du  Haut  Languedoc  furent  ouïs  dans  leurs  Defenfes  ;  Le  Synode  aiant 
fafifaniuent  examiné  toutes  les  Acutations,  6c  tous  les  Sujets  d'Ofcnfcs  qui 
Aaa  a  étoitnt 


372  XXV.   SYNODE    NATIONAL 

étoient  contenus  dans  ces  Procédures ,  jugea  que  Monfieur  Boni  avoit  mérité 
d'être  Cenfuré  très- feverement  pour  Ton  Avarice,  voulant  faire  un  Profit 
fordide  ,  ce  qui  avoit  paru  fort  manifeftement ,  en  ce  qu'il  avoit  difpofé des 
Biens  de  fernette  Andovsne  à  fon  Avantage  ,  6c  à  celui  de  fes  Enfans ,  agif. 
fant  en  cela  d'une  Manière  opofce  à  l'Intention  de  celle  qui  avoit  fait  le  Te- 
ftament ,  l'aiant  fait  en  Faveur  des  Pauvres  Membres  de  l'Eglife  d'j4nduz.e: 
De  plus  le  Synode  déclara  que  ledit  Boni  ne  pouvoit  pas  en  Confcience  re- 
tenir ,  6c  encore  moins  s'aproprier  ces  Biens  fur  lefquels  il  n'avoit  aucun 
Droit  ,  mais  qu'il  de  voit  les  reftituer  inceflanment  à  ceux  auxquels  ils  apar- 
tenoient  :  Et  on  lui  lignifia  enfuite  que  s'il  faifoit  Dificulté  de  mettre  ledit 
Décret  en  Execution  ,  ou  qu'il  diferât  de  le  faire  ,  on  avoit  donné  Autorité 
au  Coloque  de  Nimes  de  procéder  contre  lui  ,  &  de  le  dcpofer  de  fon  Mi- 
niftere  ;  Mais  dans  la  fuite  aiant  donné  des  Marques  fenfibles  d'une  vérita- 
ble Rcpen tance  ,  &  promis  au  Synode  de  donner  une  entière  Satisfaétion, 
touchant  ce  qu'on  dcmandok  de  lui  ,  après  avoir  fuportc  paticnment  £c  en' 
vrai  Pénitent  la  Sufpcnfion  de  fon  Minillere  ,  par  laquelle  il  avoit  été  puni 
quelques  Mois  auparavant  ,  le  Synode  le  rétablit  dans  fon  Minirtere  :  Et  à 
l'Egard  de  Monfieur  Aldehrt  qui  avoit  été  retranché  du  Sacrement  de  la 
Sainte  Cenc  ,  &  que  l'on  avoit  fait  paflèr  pour  un  Calomniateur  ,  le  Syno- 
de leva  cette  Cenfure  &  ordonna  qu'on  ne  parleroit  plus  de  l'autre  Article, 
mais  que  fon  Fils  feroit  fort  feverement  repris  en  Public  ,  pour  avoir  té- 
moigné tant  de  Paffion  dans  fes  Acufations  ôc  fes  Pourfuites  ,  par  des  Ex- 
prelïïons  remplies  de  Fiel  dans  fes  Lettres  ,  ce  qui  avoit  extrêmement  irrité 
la  Province  du  Jfattt  Languedoc  contre  lui  ,  &  par  oii  il  s'étoit  atiré  un  Ju- 
gement fi  rigoureux  :  Et  on  exhorta  ces  deux  Mefileurs  Boni  &  Aldebert  de 
Je  réconcilier  de  bonne  Foi  cnfemble,  &  d'oublier  tout  ce  qui  s'étoit  pafle;  On 
avertit  particulièrement  ledit  Aldebert  d'en  ufer  dans  la  fuite  avec  plus  de  Ci- 
vilité &  de  Chanté  envers  ledit  Boni  :  6c  qu'au  Cas  que  l'on  eût  quelques 
nouvelles  Matières  d'Acufations  contre  lui  ,  le  Sieur  Aldebert  le  pourfui- 
vroit  félon  la  Forme  &  les  Canons  de  la  Difcipline  de  nôtre  Eglife  :  L'Af- 
lèmblée  ordonna  encore  que  l'on  examineroit  Meflieurs  Melntis  8c  Berte 
Pafteurs  ,  &  ceux  qui  avoient  été  prefens  lors  que  l'on  avoit  fait  le  Te- 
ftament  dont  nous  avons  parlé  ,  laquelle  Commiflîon  fut  donnée  à  leur 
Synode  Pravincial  luivant  ,  qui  devoit  s'informer  s'ils  n'avoient  pas  eu 
quelque  Part  dans  ladite  Malverfation  ,  afiin  qu'ils  fuflent  traités  félon 
qu'ils  l'auroient  mérité* 


CHA- 


TENU    A    CASTRES.  375 

CHAPITRE    XXV. 

Matières  Générales. 
Article   I. 

D'Autant  que  tous  les  Pafteurs  ,  ks  Chefs  de  Famllîes  ,  &  les  Mem- 
bres de  nos  Eglifes  doivent  s'adreflèr  tous  les  jours  au  Trône  de  Grâ- 
ce, pour  prier  le  Dieuàc%  Mifericordes  qu'il  répande  fes  plus  preticufes  Be- 
nediftions ,  Temporelles  6c  Spirituelles  ,  fur  la  Perfonne  éc  Sa  Majefié^no- 
tre  Souverain  Monarque  ,  qu'il  fade  Profperer  fon  Règne  ,  6c  qu'il  confer- 
ve  ce  Roiaume  en  Paix  &c  en  Tranquilité  ;  on  exhorta  toutes  les  Eglifes 
de  prier  Dieu  avec  Ferveur,  en  Public  &  en  Particulier,  qu'il  daigne  pren- 
dre Sa  Maje/té  Sc  fes  Enfans  Nés  de  fon  Corps  ,  fous  fa  Divine  Proteâion, 
8c  que  pour  ce  Sujet  ils  dévoient  s'unir  en  Oraifons  ,  afin  qu'il  exauçât  les 
Vœux  de  fes  pauvres  Enfans  .  qui  vi  voient  à  couvert  fous  ks  A  îles  de  fon 
Oint  ,  qu'il  lortifiât  le  Sceptre  entre  fes  Mains,  8c  qu'il  l'établît  dans  la 
Maifon  ,  de  Génération  en  Génération  ,  &  qu'outre  les  Grâces  qu'il  lui 
avoit  déjà  acordées ,  il  piit  encore  être  honoré  dans  les  Siècles  à  venir  ,  du 
Titre  glorieux  de  Pcre  des  Rois  ,  comme  il  l'étoit  déjà  de  celui  de  Père  de 
fon  Peuple. 

II. 
I.c  Synode  confidcrant  que  par  l'Infinie  Mifericordc  de  Dieu  qui  inclirï- 
noit  le  Cœur  de  Sa  Aiajefté à.  la  Paix  ,  les  Eglifes  de  ce  Roiaume  jouïflbiene 
d'un  Profond  Repos ,  8c  que  nonobftant  cela  il  reftoit  encore  dans  le  Cœur 
de  plufieurs  Perfonnes  de  grands  Reflentimcns  des  Maux  qu'ils  avoient  fou- 
ferts  ,  qui  pourroient  être  dans  la  Suite  une  Semence  de  I>iflentions  8c  de 
nouveaux  Troubles,  parlefqucls  Bien  feroit  dejhonoré,  le  Roi  en  foufriroit 
un  Préjudice  confidcrabk  ,  8c  la  Paix  de  nos  Eglifes  en  feroit  interrompue, 
ledit  Synode  exhorte  tous  les  Fidèles,  au  Nom  du  tout  Puiflant,  d'étoufer 
tous  les  Reflencimens  des  Maux  que  les  dernières  Guerres  Civiles  leur  avoient 
fait  endurer,  8cque  pas  un  de  nos  Membres  ne  recherchât  fes  Voifins  au  Su- 
jet de  ce  qui  s'étoit  pafle  pendant  ces  malheureux  Troubles  ,  puis  que  le 
fouvenir  en  devoit  être  aboli  par  les  Edits  de  Paix  ,  8c  les  Déclarations  de 
Sa  Majefic  :  mais  qu'ils  s'aimartcnt  les  uns  les  autres  ,  d'une  Afeftion  fince- 
re  ,  8c  qu'ils  vecuflcnt  enfemble  ,  à  l'avenir  ,  comme  Membres  d'un  même 
Corps ,  s'cforçant  à  l'envie  à  qui  rendroit  le  meilleur  Service  à  Sa  Majefté, 
8c  qu'ils  tâchafient ,  par  toute  iorte  de  Moiens  ,  de  reparer  les  Brèches  que 
l'on  avoit  faites  à  la  Maifon  de  Dieu  :  On  exhorta  en  particulier  les  Habi- 
tans  de  la  Ville  deC<j/?rfj,de  rendre  tout  le  refpeft  8c  l'Obeïflance  qu'ils  dé- 
voient à  leurs  Magiftrats  8c  Supérieurs ,  comme  étant  établis  iur"eux  par 
l'Autorité  de  Dieu  même  :  Les  Magiftrats  furent  aulTi  exhortés  de  s'aquiter 
de  leurs  Devoirs  envers  ceux  qui  ctoient  fournis  à  leur  Gouvernement  ;  8c 
de  les  uajter  avec  Modération ,  Douceur  ,  8c  Afeétion  Paternelle  ,  6c  que 
Aaa  5  ks 


374  ^XV.    S  YN  ODE  NATIONAL 

les  uns  êc  les  autres  ,  tant  les  Supérieurs  que  les  Inférieurs  ,  tendiflènt  tous 
à  une  nic.ne  Fin  ,  dans  toutes  leurs  Aftiôns,  qu'ils  eûflent  toujours  la  Gloi- 
re de  Dieu  en  Vûë  ,  £c  la  Pdx  ôcle  Bonheur  de  l'Etat. 
I  I  1. 

Le  Synode  confirmnnt  ks  Canons  des  Synodes  Nationaux  prccedens,  tou- 
chant l'Entretien  des  Alohies  ;  décréta  qu'au  Cas  qu'un  Moine  ne  put  pas 
fubfifter  dans  la  Province  oix  il  refidoit  .  6c  que  ladite  Province  ne  voulût 
aucunement  contribuer  à  (on  Entretien  ,  la  Province  qui  en  feroit  char- 
gée s'adrcllcroit  à  Monfieur  Dncandal  qui  lui  donneroit  fa  Subfiilance ,  des 
Sommes  qui  apaitenoient  à  la  Province  dans  laquelle  il  avoit  premièrement 
demeuré  ,  &  où  i!  avoit  abjuré  les  Erreurs  &  l'Idolâtrie  de  la  Religion  Ro- 
maine. 

I  V. 

Déformais  ,  lors  que  les   Synodes  Nationaux  feront  finis  ,  les  Députés 

Î porteront  avec  eux  les  Comptes  que  Monfieur  Z)«c-4«^;î/ aura  rendus  pour 
es  Sommes  qu'il  aura  diftnbuécs  à  chaque  Province  .  afin  d'oter  par  là  tous 
les  Soubçons  de  Partialité,  dans  le  Partage  des  Sommes  que  Sa Majefie  nous 
acorde  par  fa  Bonté. 

V. 
Le  Synode  enjoignit  exprefiement  à  toutes  les  Provinces  ,  qu'à  l'avenir 
en  ne  préférât  pas  un  Propofant  à  un  Ancien  Pafteur  ,  lors  qu'il  s'agiroit 
de  remplir  des  Eglifes  vacantes  ;  &  qu'au  Cas  que  les  Modérateurs  des  Co- 
loqucs  ,  ou  des  Synodes  foufriflcnt  que  ce  Canon  fut  violé  ,  ils  feroient  de- 
mis de  leur  Ofice. 

VI. 
Afin  que  les  Pafteurs  qui  avoient  été  déchargés  par  les  Coloques  ,  ou  Sy- 
podes  ,  ne  prifl'ent  pas  ,  dans  la  fuite  ,  la  Liberté  de  fe  promener  de  Pro- 
vince en  Province  ,  &  de  fe  fourer  de  leur  Chef  dans  des  Egliies  Particuliè- 
res ,  fans  le  Confentement  des  (  oloques ,  ou  des  Synodes ,  ce  qui  deshono- 
re le  Miniftere  ,  Se  qui  eft  manifellement  fcandaleux  :  le  Synode  ordonna 
que  lors  qu'un  Pafteur  feroit  difpcnfé  de  fcrvir  fon  Eglife  ,  s'il  ne  pouvoit 
pas  être  aufiîtot  établi  dans  une  autre  ,  il  feroit  néanmoins  obligé  de  reftcr 
dans  fi  Piovincc  ,  ou  comme  un  Pafteur  decliargé,  ou  comme  un  qui  feroit 
emploie  de  telle  Manière  que  ladite  Province  jugeroit  à  Propos  ,  juiqu'à  ce 
qu'il  fût  apellé  par  quelque  Eglife  ,  pour  y  faire  ks  Fondions  de  Pafteur  , 
foit  dans  cette  Province  là ,  ou  dans  un  autre. 
V  I  I. 
On  ordonna  aux  Pafteurs  de  l'Egliié  de  Paris  de  revoir  les  Textes  qui 
étoient  à  la  Marge  de  nôtre  Confejfion  de  Foi  ,  Sc  d'informer  les  Eglifes  qui 
avoient  des  Imprimeurs  de  prendre  un  Soin  particulier  de  leurs  Remar- 
ques ,  &  de  voir  qu'on  les  imprimât  félon  leur  Copie  corrigée  fans  au- 
cune Diference. 

VIII. 
Les  Eglifes  qui  ont  des  Imprimeries  qui  leur  apartlennent .  avertiront  nos 
Imprimeurs  de  prendre  Garde  de  ne  pas  inférer  dans  les  Calendriers  ,  des 

Rc- 


TENUACASTRES.  ^7^ 

Remarques  Hiftoriques  ,  attendu  qu'elles  irnteroient  peut -être  nos  Aver- 
faires  ,  &  leur  donneroientOccafionde  faire  tout  le  Mal  qu'ils  pourroient  à 
nos  Eelifes. 

^  I  X. 

On  n'inférera  pas  dans  les  Lettres  de  Deputation  «ux  Eglifes  ,  &  atix 
Synodes  Provinciaux  ,  de  la  Part  des  Eglifes  Particulières ,  ces  Chu fes  d'en- 
tière SoumifTion  ,  que  l'on  met  dans  les  Lettres  Provinciales  aux  Synodes 
Nationaux. 

X. 

On  lai  (Te  entièrement  à  la  Difcretion  des  ConGftoires,  les  Cenfurcs  qu'ik 
infiigerom  à  ceux  qui  affiftent  aux  Batêmes  ,  aux  Mariages ,  ou  Funérailles, 
que  l'on  cekbre  dans  l'Eglife  Romaine. 

'     \  XI. 

Le  Canon  du  Synode  National  de  Ga^  ,  touchant  les  Enterremens 
d-.inî  les  Temples  &  les  Cimetières,  fera  très  exaftement  obfervé  par  les 
Eglifes. 

CHAPITRE    XXVI. 

I^met  ponr  Cenferver  les  Papiers  des  Eglifes  ,  les  J6îes ,  les 
Procednres ,  les  Mémoires  ,  &c. 

Article  I. 

PLuCeurs  Papiers  qui  étoient  de  Grande  Importance  pour  nos  E?lî(c9  î 
aiaiu  été  perdus  ,  Se  cette  Perte  nous  aianc  caufé  un  Préjudice'  très  confi- 
derable  ,  Faute  d'avoir  choitl  qmelqu'Eglife  en  I^rticulier,  danschaque  Pro- 
vince ,  où  l'on  auroit  remis  les  Originaux  de  toutes  les  Procédures  de  nos 
Dqmtcs  Généraux  ;  Ce  Synode  defixant  de  prévenir  un  tel  Defordre,  à  l'a- 
venir ,  décréta  cpae  tous  les  Ecrits  qui  refioient  entre  les  Mains  de  ceux  qui 
avoient  été  emploies  aux  Dcputatbns  Gencniles  leur  feroicnt  rcdemarnlés ,  pay 
les  Confiftoires  des  Eglifcs  dans  lefquellcs  ils  fl'.ifoient  leur  Refidence  ,  afin- 
qu'ils  y  pùflenc  être  conterves  ,  plus  foigneufcment  qu'aaparavant  :  Et  quie 
ks  Originaux  des  Déclarations  ,  des  Mandcmens  ^  8c  des  Reponfês  que  l'on 
nvoit  faites  fur  diferentes  Matières  ,  &  les  autres  Papiers  qui  Fegardoient 
le  Corps  de  nos  Eglifes  en  General  ,  feroicnt  portes  dans  la  Ville  de  la  Jiû- 
ehelle  ,  pour  y  être  mis  dans  les  Archives  :  Et  qu'à  l'Egard  des  autres  Pa- 
piers ,  6c  Aftes  des  Procédures  ,  qui  avoient  du  R;.port  aux  Eglifes  en  par- 
ticulier ,  il  y  auroit  dans  chaque  Province  une  Eglife  qui  en  auroit  la  Garde, 
afin  qu'on  fçût  oii  les  trouver  lors  qu^l'on  en  auroit  Beloin  :  Et  on  nom- 
ma pour  cet  Efet  dans  la  Province  du  Haut  Lafigttedoc  ,  l'Eglife  de  A:fo>j- 
taiiban  ;  pour  le  Bas  Lari'^rtedoc  ,  l'Eglife  de  Nima  \  pour  les  Sevenes^  An- 
dtiz.e  ;  T^ouxV  Anjou  ,  Loxànn  j  pour  la  Bourgogne  ^   G  ex  ;   pour  \c  Fizwre^t 

Prt- 


376  XXV.  SYNODE  NATIONAL 

Privas  ;  poui"  la  Bajje  Gaienne  ,  Sainte  Foi;  pour  le  PoiEloH  ,  Niort  ;  pour 
la  Xaintonge  ,  la  Rochelle  ;  pour  /"'//Z^  <^f  France  ,  Paris  ;  pour  la  Norman- 
die ,  Alençon  ;  pour  la  Bretagne  ,  5f//«  j  pour  le  Dauphiné  ,  D/u  ;  pour  le 
Bfm,  Chat t lion ff^r  Loire;  Sc  pour  la  Provence  ,  Aigmeres. 

D'autant  que  divcrfes  Provinces  avoient  été  chargées  des  Mémoires  de 
plufieurs  de  nos  Eglifes  ,  qui  gemiflbient  cruellement  oprimées  par  leurs 
Avcrfaires  ,  qui  étoient  privées  de  la  Liberté  de  Confcience  ,  ne  pouvant 
pas  rendre  à  Dieu  le  Culte  qui  lui  eft  dû  ,  6c  qui  ne  jouïflbient  pas  des 
Droits  &  des  Privilèges  que  5<i<  ^^ï/V// avoit  acordés  à  nos  Eglifes  j  &  la 
Ncccflité  requérant  que  nous  cherchaflîons  dans  la  Proteâion  du  Roi  des  Re- 
mèdes contre  ces  Delordrcs  ,  qui  aloient  toujours  en  augmentant  j  Le  Sy- 
node ordonna  à  Monfieur  Haucher  de  recueillir  en  un  Corps  tous  fes Griefs, 
&  les  autres  que  deux  Pafteurs  avoient  certifiés  ,  &  d'aller  immédiatement 
après  l'AiTemblée  ,  les  prefenter  à  Sa.  Majeflé ,  &  la  fuplier  très  -  humble- 
ment ,  &  très-inftanment  ,  de  la  Part  de  toutes  nos  Eglifcs  ,  de  vouloir 
acorder  fa  Proteétion  à  fes  plus  Fidèles  Sujets  de  la  Religion  Reformée,  qui 
n'avoient  pas  de  plus  grand  Defir  au  Monde  que  celui  de  témoigner  dans 
toutes  les  Ocafions  rObeïflance  6c  la  Soûmiffion  que  de  bons  Sujets  doi- 
vent à  leur  Souverain. 

III. 
La  Province  du  Dauphiné  confulta  cette  Aflemblée  ,  fur  ce  qu'on  devoit 
fliire  contre  ceux  qui  violoient  le  Canon  du  Synode  de  Tonneins  ,\t(\ut\  obli- 
geoit  les  Pafteurs  de  n'adminiftrer  le  Sacrement  du  Batême  ,  que  dans  les 
Aflemblées  oii  l'on  precheroit  immédiatement  après  ,  ou  devant  l'Adminif- 
tration  de  ce  Sacrement ,  attendu  que  dans  plufieurs  Eglifes  ,  on  ne  prefen- 
toit  les  Enfans  pour  être  batifés  que  lors  qu'on  faifoit  les  Prières  Publiques, 
6ns  diftinguer  les  Jours  pendant  lefquels  on  prêchoit  :  Après  que  l'on  eut 
debatu  cette  Matière  ferieufement  8c  fortement ,  l'Aflemblée  reconnoifl'anc 
que  la  Forme  &  les  Paroles  necefl'aires ,  pour  la  Confecration  &  la  Célébra- 
tion de  ce  Sacrement ,  étoient  pleinement  comprifes  dans  la  Liturgie  de  nos 
Eglifes  ,  6c  jugeant  que  pour  le  prclent  il  étoit  entièrement  inutile  d'infif- 
ter  fur  l'Obfervation  de  ce  Canon  du  Synode  de  Tonneins ,  elle  ordonna  que 
les  Provinces  aiant  examiné  les  Raifons  pour  £c  contre  ,  donneroient  à  ceux 
qui  feroient  Députés  au  Synode  National  fuivant  des  Inftruétions  fur  ce 
Sujet ,  afin  que  ledit  Synode  piit  procéder  à  la  Refolution  de  ce  Cas  ,  &  le 
décider  entièrement. 


CHA- 


TENU    A    CASTRE  s.  377 

C  H  A  P  I  T  R  E     XXVII. 

Refolîitim  pour  un  Jeune  Public  dans  toutes  les  Eglifes 
Reformées  de  France. 

Article  I. 

LA  Colère  de  Diea  étant  allumée  contre  Ton  Peuple  ,  &  s'étant  manifef- 
tée  en  divers  Endroits,  depuis  plufieurs  Années,  tellement  qu'il  a  vifité 
leurs  Iniquités  en  leur  envolant  plufieurs  Fléaux ,  comme  la  Pelle,  le  mau- 
vais Tems  ,  l'Epée  tranchante  ,  &  tout  ce  que  la  Guerre  entraîne  de  plus 
defolant  6c  de  plus  afreux  ,  ce  qui  a  caufé  une  extrême  Pauvreté  dans  nos 
Provinces  8c  toutes  fortes  de  Mileres  ;  Sc  au  lieu  que  tant  demauxauroienc 
dû  nous  porter  à  une  ferieufe  Repentance  ,  &  à  la  Reformation  de  nôtre 
Vie  ;  cependant  les  Hommes  perfiftent  encore  dans  leurs  Péchés  8c abondent 
dans  leurs  TranfgrelTions  i  de  forte  que  ce  grand  Legillateur  qui  peut  feul 
conferver  Se  détruire  ,  n'eft  pas  apaifc  ,  mais  fa  Main  eft  encore  étendue  , 
8c  quantité  de  nos  pauvres  Eglifes  font  afligées  par  les  Ennemis  de  l'Evan- 
gile ,  qui  mettent  tout  en  Oeuvre ,  8c  qui  fe  fervent  des  Moiens  les  plus  Injuf- 
tes  2c  les  plus  Violens  pour  nous  ôter  la  Proteétion  de  Sa  Majefté ,  8c  nous 
empêcher  de  jouir  des  Fruits  de  cette  Paix  qu'il  a  accordée  indiferenment  8c 
également  à  tous  fes  Sujets  :  Et  d'autant  que  les  Perfonnes  qui  ont  un  peu 
de  Sens  commun,  devroient  avoir  apris  par  les  Maux  qu'ils  ont  endurés ,  8c 
par  lefquels  Dteu  a  châtié  nos  Eglifes ,  qu'ils  fe  font  atirés  tous  ces  Juge- 
mens  ,  par  leur  Impenitence  ,  8c  par  leur  Endurciflément  de  Cœur ,  &c  que 
Bien  veut  qu'ils  s'humilient  devant  lui  ,  8c  que  par  une  Patience  vraiement 
Chrétienne  ils  fallent  fcrvir  ces  Chatimens  de  Remèdes  pour  prévenir  les 
Peines  Eternelles  dont  ils  font  menacés  ,  8c  qu'ils  ont  trcs-juftement  méri- 
tés ,  ôc  que  leur  Condition  déplorable  étant  un  puiflant  Motif  qui  les  de- 
vroit  exciter  à  fe  convertir  à  Dieu  ,  avec  Sincérité  ,  il  eft  tems  qu'ils  ail- 
lent au  Sanéluaire  ,  pour  fe  jetter  entre  ks  Bras  de  la  Souveraine  Mifericor- 
de  ,  d'oii  feulement  ils  doivent  atendre  des  Bcnediétions ,  8c  ne  pas  s'apuier 
fur  le  Bras  de  la  Chair  ,  comme  ils  ont  fait  fi  ibuvent ,  8c  fi  inconfideré- 
ment  ^  C'eft  pourquoi  ce  Synode  National  reprelcntant  les  Eglifes  Refor- 
mées de  ce  Roiaume  ,  enjoint  à  tous  les  Pafteurs  de  renouveller  leur  Zèle, 
8c  d'exciter  les  Confciences  de  leurs  Peuples  à  une  vraie  Dévotion  envers 
Dieu  ,  à  rendre  l'Obeillance  qui  eft  dûë  aux  Puiflances  Supérieures ,  8c  à  iê 
repentir  de  leurs  Oeuvres  de  Mort  ;  Car  les  Pafteurs  aiant  négligé  leur  De- 
voir en  cela  ,  les  Ignorans  n'ont  pas  été  imbus  des  véritables  Sentimens  de 
la  Sainte  Religion  ,  ils  fe  font  écartés  du  bon  Chemin  ,  8c  ont  Blasfcmé 
le  Saint  Nom  de  Die^  ;  L'Aflemblée  ordonne  encore  qu'on  obfervera  un 
Jour  Solennel  de  Jeûne  8c  de  Prières  ,  dans  toutes  les  Eglifes  de  ce  Roiau- 
me ,  à  fwoir  ,  le  premier  Jeudi  du  Mois  de  J/;/rï  prochain  j  parce  qu'il 
faut  s'humilier  devant  Dieft  ,  n'y  aiant  pas  d'autre  Moien  plus  propre  pour 
Tome  II.  Bbb  de- 


378  XXV.    SYNODE  NATIONAL 

détourner  fa  Colère  arrière  de  nous  ,  &  pour  hâter  le  tems  de  nôtre  Déli- 
vrance ,  qu'en  reformant  nos  Mœurs  ■■,  6c  en  réglant  mieux  nos  Aftions  Sc 
notre  Conduite  à  l'avenir. 

I  I. 

Le  Synode  exhorta  toutes  les  Provinces  ,  &  les  plus  riches  Eglifes  d'é- 
riger des  Biblioteques  communes  ,  pour  la  Commodité  &  l'Utilité  des  Paf. 
teurs  ;  &  les  Députés  de  Bourgogne  furent  chargés ,  lors  qu'ils  retourneroient 
dans  leur  Province  ,  d'en  avertir  fur  tout  le  Confiftoire  de  Afompellier  ; 
L'Eglife  de  Paris  ,  l'Univerfité  de  Montauban  &  celle  de  Nimes ,  furent 
auffi  informées  en  particulier  de  l'Intention  du  Synode  fur  le  même  Sujet. 
III. 

Le  Synode  enjoignit  à  tous  ceux  qui  dans  la  fuite  feroient  examiner  leurs 
Comptes  dans  les  Synodes  Nationaux,  d'aporter  leurs  derniers  Comptes  avec 
eux  i  &  aux  Commiflàires  qui  feroient  envoies  pour  examiner  &  terminer 
ces  Comptes  ,  de  ne  pas  procéder  audit  Examen  ,^  qu'ils  n'eiiffent  leu  au- 
paravant très-exaétcment  tous  les  Ades  du  dernier  Synode  touchant  les  der- 
niers du  pénultième  Compte  ,  parce  que  dans  ces  Comptes  là  ,  il  y  avoic 
toujours  des  Remarques  pour  le  pafTé  &  pour  l'avenir. 

Sa  Ma/efié  aiant  permis  que  l'on  fit  une  Colefte  Générale  ,  dans  toutes 
les  Eglifes  de  ce  Rojaume  ,  pour  affifter  les  Villes  de  la  Rochelle  ,  de  Mon- 
tauban  ,  &  de  Cafires  ,  qui  etoient  devenues  fort  pauvres  ,  les  Députés  def- 
dites  Villes  vinrent  au  Synode  ,  &  demandèrent  que  l'on  y  fit  la  Reparti- 
tion defdites  CoUeétes ,  proteftant  tous ,  qu'ils  feroient  fort  contens  de  la 
Part  qu'on  leur  en  donneroit  ;  Sur  quoi  le  Synode  Décréta  qu'on  delivre- 
roit  un  Quart  de  ces  Sommes  à  la  Ville  de  Cafl-res  ,  &  que  les  D-ois  autres 
Quarts  feroient  diftribués  également  aux  Villes  de  la  Rochelle  &  de  Aîok- 


CHAPITRE     XXVIir. 

Diftrms  entre  les  Fdies  de  la  Rochelle ,  de  Montauban  à-  de  Caftres-. 

Art  I  c  le     L 

LE  Synode  ajuftant  les  Difcrens  qui  étoient  furvenus  entre  les  Villes  & 
les  Communautés  de  la  Rochelle  ,  de  Montauban  ,  &  de  Cajhes  ,  dans 
le  Partage  de  cet  Argent  de  la  Coleéte  dont  on  a  fait  Mention  dans  le  Cha- 
citre  précèdent  ;  &  aiant  ouï  les  Railbns  &  les  Prétentions  defdites  Villes  & 
Communautés  ,  de  la  Bouche  de  leurs  Députés  ,  &  par  le  raport  des  Com- 
miffaires  qui  avoient  été  établis  pour  ce  Sujet  ;  &  aiant  mûrement  examiné 
îe  tout  ,  Décréta  ,  que  la  quatrième  Partie  de  cet  Argent  feroit  délivré  à  la 
Vilk  de  Cajhes ,  ôc  que  les  trois  autres  Quarts  feroient  divifés  également  en- 


T  E  NU    A    C  A  S  T  R  E  S.  37^; 

tre  les  Villes  de  la  Rochelle  8c  de  Montauban  :  Et  afin  que  lefdites  Villes  & 
Communautés  pûflent  jouir  du  Bien-fait  8c  de  la  Confolation  de  ces  Collec- 
tes, l'Aflemblée  enjoignit  à  leurs  Députés  qui  étoient  prefensjd'en  nommer 
un  d'enti-'eux  pour  recevoir  ces  Deniers  ,  qui  fût  Homme  de  Probité  ,  ca- 
pable, &  qui  pût  repondre  de  ces  Sommes,  avec  trois  ou  quatre  autres  Per- 
fonnes  d'une  Fidélité  ,  6c  Intégrité  reconnue  ,  qui  pulTcnt  être  prefens ,  & 
a£tuellement  emploies  dans  la  Diftribution  de  cette  Somme  ,  laquelle  fe  fe- 
roit  par  le  Comiuandement  Se  l'Autorité  des  Maires  8c  des  Conluls  defdites 
Villes  i  8c  que  cet  Ordre  feroit  figné  8c  copié  parlefditslnfpeéteurs  des  Pau- 
vres ,  6c  qu'eux  Se  ledit  Receveur,  leroient  obligés  d'envoier  un  Certificat  au 
Synode  National  prochain,  comme  ils  avoient  emploie  fidèlement  ces  Sommes 
à  afiîfter  leurs  Pauvres,  8c  qu'on  avoit  fuivi  en  bonne  Confcience  l'Intention 
des  Donateurs  ,  dans  la  Diftribution  qu'on  en  avoit  faite  ,  &  qu'aucun  d'eux 
n'en  avoit  détourné  un  Denier  ,  foit  pour  paier  les  Fraix  de  leur  Voiage,ou 
de  leur  Dépuration  ,  ou  pour  aucune  autre  Sujet  ;  Le  Synode  fit  choix  du 
Receveur  &  de  ceux  auxquels  on  donna  le  Maniement  de  cet  Argent  :    Et 

Eour  faciliter  la  Recette  de  ces  Deniers  ,  8c  pour  prévenir  tous  les  Délais  , 
i  Confufion  ,  l'Inégalité  dans  la  Diltnbution  ,  8c  autres  Inconveniens,qui 
feroient  furvenus  fi  lefdvtes  Villes  eûflent  envoie  des  Perfonnes  dans  les  Pro- 
vinces ,  8c  les  Eglifes  particulières  ,  pour  ramafler  ce  qui  avoit  été  accordé, 
&  les  Depenles  qu'elles  auroient  faites  pour  paier  le  Voiage  de  ces  Perfon- 
nes ;  on  jugea  à  Propos  d'ordonner  aux  Confiftoires  de  Lion  8c  de  Paris  , 
de  choifir  chacun  une  Perfonne  d'entr'eux,pour  être  le  Receveur  General  de 
cet  Argent  :  Et  on  enjoignit  à  toutes  les  Provinces  ,  d'envoier  au  plutôt  , 
ôc  s'il  étoit  pofllble  ,  un  Mois  après  le  Retour  de  leurs  Députés ,  l'Argent 
qu'ils  auroient  recueilli ,  à  favoir  les  Provinces  de  Pljle  de  France  ,  Norman- 
die ,  Bretagne  ,  Anjoi*  ,  Berri  ,  PoiUoH  ,  8c  Xaintonge ,  à  celui  qui  avoit  la 
Commiffion  de  le  recevoir  ,  dans  la  Ville  de  Paris  :  Et  ceux  de  Bourgogne  , 
Dauphiné  ,  Provence  ,  Fivarez,  ,  Sevenes  ,  Haut  8c  Bas  Languedoc ,  8c  la 
Gftienne  ,  à  celui  qui  étoit  conftitué  pour  le  recevoir  dans  la  Ville  de  Lion  : 
afin  qu'aiant  reçu  cet  Argent,  ils  le  fiflent  tenir  aux  Commiflaires  Particuliers 
defdites  X'^illes  ,  ou  par  Lettres  de  Change  ,  ou  autrement. 

En  Coniêquence  du  dernier  Article  ,  le  Sieur  à'^Ar.gouHn  fut  nommé  pour 
être  le  Receveur  pour  la  Ville  de  la  Rochelle  ,  8c  les  (nfpeâcurs  furent  Mr. 
de  VHommeaPi  Sc  Monfieur  Colorniet.  Parteurs ,  avec  Meffieurs  Paul  Mervaut 
&  Nicolas  Chefnel  Gentil-hommes  ,  Citoiens  8c  Anciens  de  la  Ville  de  la 
Rochelle  j  8c  pour  la  Ville  de  Adontauban  ,  le  Sieur  Rocjnes  ,  premier  Con- 
ful  ,  fut  déclaré  Receveur  ,  8c  Meffieurs  OlUer  8c  Charle  ,  Pafteurs  ,  a^'ec 
Meffieurs  à^AjJier  ,  Barrampere  ,  8c  du  Bois  Anciens  ,  furent  établis  pour 
Infpeéteurs  :  Et  pour  la  Ville  de  Cafires  ,  Mr.  Thomas  fut  nommé  Rece- 
veur ,  8c  le  Sieur  de  la  GaÇcjHtrie  de  Servnles  ,  de  Liffac  ,  de  Bernard  An- 
cien ,  de  Legonier ,  8c  Roni  l'Auditeur  ,  furent  nommés  Infpeéteurs  :  Et 
tous  ceux  dont  nous  venons  de  parler  furent  aprouvés  par  le  Synode. 

Bbb  z  III.  Il 


38o  XXV.   SYNODE  NATIONAL 

I  I  I. 

Il  fût  ordonné  que  dans  chaque  Province  on  auroit  un  Cahier  des  Plains- 
tes  les  plusConfiderables,&  des  Griefs  des  Eglifes  particulières  oprimées  an 
Sujet  de  la  Religion  ,  8c  qu'on  envoieroit  tous  ces  Cahiers  à  l'Eghfe  de 
Paris  ,  qui  en  feroit  un  Recueil  pour  être  mis  entre  les  Mains  de  nos  Dépu- 
tés Généraux. 

CHAPITRE    XXIX. 

Matières  Particulières. 
Article     I. 

Quelques  Perfonnes  aiant  fubtilement  &  malicieufenient  tiré  d'entre  les 
mains  des  Députés  du  Bas  Languedoc  ,  certains  Papiers  dont  il  étoit  fait 
Mention  dans  un  Inventaire  qu'ils  avoicnt  aporté  à  ce  Synode  ,  dans  les- 
quels on  voioit  les  Raifons  qui  avoient  porté  le  Synode  Provincial  de  ladite 
Province  à  prononcer  un  Jugement  contre  George  Arham  \  le  Synode  étant 
néanmoins  fort  fatistait  de  la  Conduite  de  ces  Députés  ,  8c  particulièrement 
de  Monficur  Fetit  ,  rendit  Témoignage  de  leur  Intégrité  5c  les  déchargea 
entièrement  de  tous  les  Papiers  que  l'on  avoit  confiés  à  Monficur  Aimar  , 
un  des  Députés  Provinciaux  àt^Sevenes,  qui  devoit  les  reprefenter  en  toutes 
Ocafions  ,  excepté  ceux  qui  concernoient  Monfieur  Arbaut  que  nous  venons 
de  nommer  ,  qu'il  avoit  reçijs  des  mains  de  Mrs.  Aieflrez.at  &  du  Fui,  (qui 
avoient  été  chargés  par  le  Synode  de  les  examiner)  lequel  leur  en  avoit  don- 
né un  Recepiflé  de  la  propre  Main. 

I  I- 
En  faifant  la  Lecture  des  Acufations  8c  de  plufîeurs  autres  Aéles  que  l'on 
avoit  portés  contre  Mr.  Arbaut  ,  l'Adcmblée  ordonna  au  Coloque  à''Anelx' 
z.e  de  s'informer  de  la  Conduite  du  Sieur  du  Cros  ,  8c  de  R^ili  ,  Pafteur 
dans  l'Eglifc  àc  Saint  Jean  de  Marvejoli ,  8c  de  procéder  conti'cux.  On  or- 
donna aufl]  aux  Commiflâircs  Députés  par  la  Province  du  Bas  Languedoc  de 
délivrer  toutes  les  Procédures  audit  Coloque  ,  lequel  jugeroit  encore  de  ces 
Diferens  qui  s'étoient  élevés  entre  ledit  Arbaut  8c  les  Coloqucs  de  Mont- 
pellier 8c  iliiVfez.  ,  ce  qui  devoit  être  lignifié  audit  Coloque  d'Andftz.e  par 
fon  Secrétaire. 

III. 
Monfieur  Tourtehn  ,  Pafteur  déchargé)  vint  à  ce  Synode  ,  oii  il  fe  plaig- 
nit ,  d'une  Manière  à  faire  Compaffion  ,  de  fa  l'auvreté  ,  ôc  demanda  que 
l'on  lui  donnât  quelqu'Affiftance  \  Mr.  Couper  fut  prié  de  lui  avancer  Cent 
Livres  de  la  Portion  qui  lui  étoit  affignée  ,  8c  qu'il  tiroit  de  ce  qui  écheoit 
en  Partage  à  la  Province  du  Bas  Languedoc  ;  le  Synode  le  recommanda  en.- 
core  l'articulierement  à  la  Charité  de  ladite  Province. 

IV.  Om 


T  E  N  U    A    C  A  s  T  R  E  s.  581 

I  V. 

On  lût  encore  les  Plaintes  que  Jean  le  Fevre  ,  Marchand  Liberaire  de  Ge- 
«fi-e,  avoir  déjà  faites  auparavant  à plufieurs  de  nosSynodcs  Nationaux, con- 
tre Monfieur  Monveil  Miniftre  ,  qui  fervoit  en  quelque  part  dans  la  Pro- 
vince du  Bearn  ■■,  Après  que  l'on  eût  entendu  toutes  les  Raifons  que  les  Dé- 
putés de  cette  Province  raporterent  en  Faveur  dudit  yî/^wi/f»'/ ,  le  Synode 
n'admettant  aucunement  leurs  Raifons ,  &  ne  pouvant  pasfuporter  plus  long- 
tems  que  les  Avis  &  les  Ordres  des  Synodes  precedens  tuflênt  mepnfcs , 
que  les  Plaintes  dudit  leffi-rif  ,&de  l'Eglife  de  Genève  fuflent  ainfi  rejettécs  , 
&  qu'un  Homme  qui  étoit  taché  dans  fa  Réputation ,  aiant  commis  des  Cri- 
mes infimes  ,  defqucls  il  ne  s'étoit  jamais  julHfié  ,  Se  dont  il  nes'étoitpas 
même  mis  en  Peine  de  fe  difculper  ,  fût  continué  dans  le  Minillere^l'Aflem- 
blée  étant  aufli  mal  iatisfaite  de  la  Conduite  du  Synode  Provincial,  qui  n'a^- 
voit  eu  aucun  Egard  aux  Procédures  que  cette  Ville  lUuftre  de  Genève  avoic 
faites  contre  lui  ,  &  qui  n'avoit  pas  eu  Soin  que  ledit  Manveil  Çç.  purgeât 
des  Crimes  dont  il  étoit  acufc,  afin  de  reparer  le  Scandale  en  le  déchargeant, 
s'il  étoit  Innocent  ,  ou  en  le  punillant  d'une  Manière  exemplaire  pour  les 
Ofenles  :  L'Alfemblée  fit  donc  ce  Décret  ;  qu'au  Cas  que  le  Synode  de  la 
Province  du /iV^rn  ne  fatisfit  pas  à  h  Requête  du  J^emandeur,  £c"à  laVolen" 
té  de  nos  Synodes  Nationaux  precedens  fur  ce  Sujet  ,  &  qu'ails  n'aportaf- 
fe  pas  au  Synode  National  prochain,  de  bons  Témoignages  comme  il  avoit 
obéi  au  prefent  Ordre  ,  fes  Députés  ne  fcroient  plus  reçus  dans  nos  Aflem- 
blées  pour  y  prendre  Séance  ,  oti  pour  y  donner  leurs  Voix  ,  mais  qu'ils 
en  feroient  entièrement  exclus. 

V. 

Les  Députés  du  Bearn ,  fe  plaignirent  que  les  Mlniftres  Je  leur  Province 
s'opofoient  direftement  ,  Sc  ouvertement  ,  à  l'Obfervation  du  Canon  de 
notre  Difcipline  ,  lequel  enjoint  à  nos  Confiftoires  de  cenfurer  les  t'arens 
qui  envoyent  leurs  Enfans  étudier  dans  les  ColegcS"  qui  font  gouvernés  par 
des  Prêtres  ou  des  fefuites  ;  Sur  quoi  le  Synode  ordonna  que  Mr.  ai  Mont - 
martin  feroit  envoie  auprès  du  Roi ,  pour  prier  très- humblement  Sa  Majefig 
qu'il  lui  plût  de  laiflêr  à  nos  Eglifes  le  Libre  Exercice  de  nôtre  Difcipline, 
que  Sa  Majefie  avoit  acordé  par  fes  Edits  ;  &  les  Patleurs  de  l'Eglife  du 
Bearn  furent  exhortés  d'être  plus  exaéts  que  jamais  à  l'obferver  ,  étant  fon- 
dée fur  la  Parole  de  Dteu  ,  Se  fur  les  Canons  ôc  la  Pratiq^ue  de  l'Eglife- 
Primitive, 

V  î. 

Monfieur  Pomier  ,  autrefois  Pafteurde  l'Eglife  de  Saint  G//?/ dans  la  Pro- 
vince du  Poitou  ,  raporta  à  cette  Aflemblée  combien  il  avoit  foufcrt  depuis 
qu'il  avoit  été  déchargé  du  Service  de  cette  Egliie  ,  par  où  il  avoit  été  pri- 
vé de  cette  Part  qu'il  avoit  Coutume  de  recevoir  des  Deniers  que  Sa  Majef- 
té  nous  accordoit  ;  Le  Synode  ordonna  que  ledit  Sieur  Pûntter  recevroit  la 
même  Somme  qui  lui  feroit  revenue  s'il  eût  été  aétuellemcnr  enOhce,juf- 
qu'à  ce  qu'on  eût  pourvu  cette  Eglife  d'un  autre  Pafteur,  laquelle  Somme- 
lui  feroit  paiée  des  Arreraces  qui  étoient  dûs  à  la  Province  du  Poitou. 

Bbb^  yiiL^ 


3S2  XXV.    SYNODE    NATIONAL 

VII. 

Le  Synode  remarquant  que  les  Défaut  qui  étoient^  dans  la  Vocation  de 
Monfieur  PJé  ne  venoient  pas  de  lui-même  i  mais  du  Synode  de  Provence  \ 
&  aiant  Cenfuré  fort  feverement  ce  Synode  ,  du  Mépris  qu'il  avoit  fait  des 
Canons  de  nôtre  Difcipline  ,  dans  l'Elcftion  £c  Ordination  des  Miniftres  , 
décréta  que  ledit  Monfieur  de  Rié  feroit  recommandé  à  ce  Synode,  afin  qu'il 
le  plaçât  dans  quelque  Eglife  ;  &  qu'on  lui  alouèroit  une  Poition  franche 
fur  le  Partage  des  Eglifes  de  Provence  ,  &  que  Mr.  Couper  lui  paieroit  trente 
Livres  Argent  comptant  de  la  Maflè  des  Eglifes  de  cette  Provmce  ,  dont  le 
Receveur  tiendroit  Compte  à  Mr.  Dacandal. 
VIII. 

D'autant  que  les  Aûes  8c  Mémoires  produits  par  Mr.  Courtoi,  Pafteur  de 
PEglife  de  Saint  Ambroife  ,  ôc  par  fon  Ayerfe  Partie  ,  avoient  été  aportés  à 
ce  Synode  par  le  Comité  qui"  en  avoit  fait  la  Ledure  ,  lefquels  Aéles  & 
Mémoires  étoient  liés  enfemble  ,  &  furent  délivrés  par  Inadvertance  ,  par 
Mr.  Blondel  un  de  nos  Secrétaires  ,  aux  Députés  #e  la  Y'iWtàz  Saint  Ambroi. 
fe  ;  Le  Synode  ordonna  que  lorfque  les  Députés  Provinciaux  de  Bourgogne 
executcroient  la  Coramiffion  qui  leur  avoit  été  donnée  ,  ils  prendroient  Soin 
que  les  Papiers  qui  apartenoient  audit  Mr.  Courtoi  lui  fuflènt  fidèlement  ren- 
dus i  8c  qu'au  Cas  que  ceux  qui  les  avoient  entre  les  Mains  refufalîènt  de 
les  remettre  à  Mr.  Courtoi ,  ils  y  feroient  forcés  par  les  Cenfures  les  plus  ri- 
gourcufes  de  nos  Eglifes. 

1  Ji. 

L'Aflèmblée  or  donna  que  la  Cenfure  prononcée  par  leColoque  àuValan- 
tinois  ,  contre  la  Province  du  Fivarez.  ,  feroit  raiée  des  AétesduditColoque, 
à  caufe  que  les  Parties  s'étoient  acordées, 
X. 

Sur  la  Plainte  de  Monfieur  le  Gane  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Barbez.ieux  , 
îe  Synode  décréta  que  la  Province  du  Haut  Languedoc  lui  paieroit,  de  l'Argent 
le  plus  clair  qu'elle  recevroit  de  Mr.  Ducandal,  la  Somme  de  Cent  Livres , 
à  quoi  les  Fraix  de  fon  Voiage  avoient  été  taxés,  à  Condition  qu'onycom- 
prendroit  ce  qu'il  avoit  déjà  reçii  de  ladite  Provmce. 

Le  Synode  étant  fort  difpofé  à  acorder  à  l'Eglife  de  la  Rochelle  ,  fa  De- 
mande,  qui  étoit  queMr. /^/KCf«r ,  Pafteur  de  f  IJle  Bouchard ,  fût  établi  à  la 
Rochelle  ,  décréta  ,  que  non-obftant  les  Remontrances  des  Députes  de  la  Pro- 
vince à''Anjou,  Se  l'intcrct  qu'ils  témoignent  avoir,  aufti  bien  que  leur  Egli- 
fe, à  l'Etablillèment  dudit  Mr.  rincent ,  il  feroit  dès  lors  cenfé&  reconnu  Pal^ 
teur  de  l'Eglife  de  la  Rochelle  ;  avec  cette  Condition  ,  cju'il  exerceroit  en- 
core fon  Mmiftere  pendant  fix  Mois  dans  PEglifc  de  Pljle  Bouchard,  8c  que 
la  Province  tTAnjou  feroit  fon  poflîble  pour  trouver  un  Miniftre  qui  rem- 
plît fa  place  pendant  ce  tems-là  ;  8c  que  l'Eglife  de  PJJle-Bouchard  6c  celle 
dç.l'à Rochelle  s'acorderoient  enfemble  [touchant  le  rcmbourfement  que  celle-ci 
devoit  faire  à  la  Première  ,  des  Fraix  qu'elle  feroit  obligée  de  flure  à  l'Oc- 
cafion  dudit  Changement. 

XII.  Les 


TENUACASTRES.  385 

X  I  I. 

Les  Députés  de  la  Province  de  Xaintonge  demandant  que  l'Eglife  de  Sa- 
veilles  pût  être  jointe  à  celle  de  Ville -faiotmn  ,  &  incorporée  au  Coloquc 
à^yingottmois  ,  à  Caufe  des  prenantes  Neceflkés  de  cette  Eglife  ;  Le  Syno- 
de renvoia  cette  Afaire  à  la  Province  du  Poitou  ,  qui  fut  prié  d'acorder  , 
par  Ciiarité  ,  la  Demande  de  la  Province  àt  Xainfonge  ,  afin  que  par  cette 
Union  i'Egbfe  de  Ftlle-faignan  pût  d'autant  mieux  fubfifter. 

Monfieur  à^AHglatie ,  Pafteur  des  Eglifes  de  Mouz.ie  5c  Pom^ert ,  aiant 
envoie  des  Lettres  à  ce  Synode  ,  par  lelquellcs  il  demandoit  d'être  paie  de 
l'Univerfité  de  Nimes  ,  pour  certains  Fraix  qu'il  difoit  lui  être  dûs  i  fa  Re- 
quête fut  rejettée. 

XIV. 

L'Eglife  à'' Auvergne  témoigna  à  l'Aflemblée  qu'elle  confentoit  que  le  Sy- 
node prochain  du  Haut  Languedoc  reuiiît  toutes  ces  Eglifes  en  un  Coloque, 
&  que  l'on  leur  joignît  encore  ks  Eglifes  qui  éioient  les  plus  Voifmes  de 
Saint  Germain  ;  auquel  Cas  l'Eglife  ^''^invergne  feroit  ancKce  au  Synode  des 
Sevenes. 

X  V. 

Le  Sieur  a'HftijfeaH  requérant  ,  tant  en  fon  Nom  ,  qu'en  celui  de  Mr. 
Guidon  ,  qui  ctoit  Commis  conjointement  avec  lui  par  le  Syiiode  de  fitre  , 
pour  pourfuivre  le  Sieur  Pâlot ,  que  le  prefcnt  Synode  voulût  prendre  Soin 
qu'ils  fuflent  rembourfés  de  leurs  Dépens  ,  &  qu'on  leur  paiât  la  Somme 
de  deux  Mille  Livres  qui  leuravoit  été  promife  par  le  Synode  à''yildis  ;  Le 
prefcnt  Synode  n'aiant  pas  encore  recouvré  un  Denier  dudit  Pulot ,  des  gref- 
fes Sommes  qu'il  devoit  à  nos  Eglifes  ,  ÔC  ne  fe  trouvant  pas  un  fol  de  paie 
des  Vint  Mille  Livres  fur  lefquclles  ils  devoienc  prendre  les  Deux  Mille 
Livres  qui  leur  étoient  promifes  ,  l'Aflemblée  pria  ces  deux  Meilleurs  d'a- 
voir encore  un  peu  de  Patience,  &  de  fe  confoler  avec  plufieurs  Eglifes  qui 
étoient  dans  le  même  Cas  oii  ils  fe  trouvoient  à  prelént  ;  Sc  que  li  dans  la 
fuite  DieH  nous  donnoit  une  bonne  Ifllië  de  leurs  pourfuitcs  ,  on  leur  tien- 
droit  ce  qu'on  leur  avoit  promis  :  &  le  Synode  les  allûra  de  plus ,  qu'au  Cas 
que  l'on  ne  pût  rien  retirer  des  Sommes  que  ledit  Pâlot  nous  devoit  ,  avant 
la  Séance  du  Synode  National  fuivant  ,  on  les  fatisferoit  néanmoins  ,  avec 
le  même  Argent  dont  Mr.  Dacand.il  paioit  les  Eglifes  :  Et  parce  qu'ils  ne 
demandoient  que  Deux  Mille  Livres ,  le  Synode  s'engagea  de  les  leur  paier  Se 
Cinq  Cens  de  plus  ,  à  Caufe  qu'ils  avoient  atendu  ii  long-tems  :  Ce  que  le- 
dit Sieur  iTHuifeau  accepta  très  volontiers ,  tant  pour  lui-même  ,  que  pour 
Mr  Guidon  fon  Colegue  ,  qui  étoit  abfent. 

XVI. 

Le  Sieur  â*An^oulin  demandant  pour  la  Ville  de  la  Rochelle  ,  que  le  S]?- 
node  rembourfât  à  ladite  Ville  ,  la  Somme  de  Deux  Mille  Cinq  Cens  Li- 
vres, qu'elle  avoit  prêtée  à  certains  Députés  des  Provinces»  aficmblés  dans  cet- 
te Ville  ,  l'Année  Mille  fix  Cens  dix-fept  :  Cette  Demande  fut  renvoiéc ,  à 
l'Aflemblée  Politique  fuivame ,  t^ue  ^  àdaiefté  auroit  ia  Bonté  d^acorôsra. 

its- 


384         XXV.    SYNODE    NATIONAL 

fes  Sujets  de  la  Religion  Reformée  ,  laquelle  auroit  Soin  d'examiner  cette 
Afaire  ,  comme  lui  apartenant  ;  parce  que  les  Synodes  Nationaux  ne  dé- 
voient pas  difpofcr  des  Deniers  que  Sa  .i-faje/h'  nous  acordoit  ,  pour  d'au- 
tfes  Ulages  particuliers  ,  qu'à  ceux  pour  lefquels  Sa  Majeflé  les  avoit  def- 
tinés. 

XVII. 

Les  Députes  de  Pljle  de  France  déclarant  que  le  Livre  que  Monfieur^/oa- 
del ,  Pafteur  de  l'Eglifc  de  Houdan  ,  devoit  compofer,  pourroit  être  d'une 
très-grande  Utilité  pour  nos  Eglifes  :  &  le  Synode  étant  d'ailleurs  informé 
de  fa  profonde  Erudition  ,  &  de  fon  Adrefl'e  à  fe  fervir  des  beaux  Talens 
dont  Dien  l'avoit  orné  pour  l'Edification  de  fon  Eglife  ;  Décréta  qu'on  l'en 
prieroit  en  Public  ,  8c  que  le  Sieur  Dncmdal  lui  feroit  prefent  de  Mille  Li- 
vres ,  pour  Marque  de  l'Eftime  que  nos  Eglifes  faifoient  de  ce  Savant  Mi- 
niftre  ,  dequoi  il  pourroit  acheter  des  Livres  ;  &  qu'auflî-tôt  que  fes  Ou- 
vrages feroient  pi-êts  à  être  mis  fous  la  PreiVe  ,  le  Synode  paieroit  les  Fraix 
de  l'Imprcffion  ;  6c  parce  qu'il  excelloit  fur  tout  à  écrire  l'Hiftoire  ,  &  à 
rechercher  les  Antiquités  ,  on  le  pria  très-inftanment  de  s'y  apliquer  ,  &  de 
combattre  avec  ces  Armes  ,  les  Ennemis  de  la  Vérité. 
XVIII. 

LaDemande  de  Quentin  Maréchal  ^  Imprimeur ,  demeurant  à  C/;<»fir/^d'r</«<, 
fut  renvoiée  à  la  Province  du  PoiElott  ,  qui  devoit  y  avoir  Egard  ,  félon  les 
Règles  de  la  Charité  Chrétienne  ,  &  on  défendit  audit  Maréchal  de  ne  plus 
embarrafler  le  Synode  National,  d'Afaires  de  peu  de  Confequencc. 
XIX. 

Le  Synode  ne  voulant  rien  ôter  aux  Provinces  ,  de  leurs  Privilèges  ,  per- 
mit à  celle  du  Haut  Languedoc  de  rapcller  Mr.  Cafaux  ,  Pafteur,  qui  avoit 
été  prêté  à  l'Eglife  de  Aiontagnac  ,  dans  la  Bajfe  Guienne  ;  Sc  à  la  Ba\]e  Guien- 
ne  ,  de  rapeller  Monfieur  Têtard  ,  qui  étoit  Miniftre  de  l'Ilglifede  Realmont, 
dans  la  l'rovince  du  Haut  Languedoc  ,  lorlque  la  Neceflîté  ôc  le  Bien  des 
Eglifes  le  requeriront. 

X  X. 

Monfieur  Mefirez.at  prefcnta  des  Lettres  au  Synode  ,  delà  Part  de  Mr. 
de  Launai  ,  &  demanda  en  fon  Nom  ,  6c  pour  fon  dit  Colegue,  que  l'Af- 
femblée  voulût  les  décharger  de  la  Commiffion  que  le  Synode  National  de 
Charenton  leur  avoit  confiée  \  Mais  le  Synode  ne  pouvant  pas  changer  le  Dé- 
cret dudit  Synode  ,  les  pria  inftanment  l'un  6c  l'autre  de  coutmuer  dans 
leur  Emploi ,  pour  le  Bien  General  de  nos  Eglifes. 
XXI. 

Monfieur  Toloz,att  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Saint  Antoine  ,  reprefentant  la 
grande  Pauvreté  de  fon  Eglife  &  de  fa  Famille  ,  &  l'Extrême  Neceflîté  à  la- 
quelle il  étoit  réduit  fur  la  fin  de  fes  jours;  Le  Synode  ne  pouvant  à  prefent 
rien  changer  dans  les  Conftitutions  précédentes  ,  qui  regardoient  l'Aflîftan- 
ce  que  l'on  devoit  donner  aux  Miniftres  qui  éioient  dans  l'Indigence  ,  or- 
donna qu'on  lui  delivrcroit  inceflanment  trois  Cens  Livres  ,  pour  le 
Soulagement   de   fon   Eglife  ,    de  laquelle  on  prendroit  particulièrement 

Soin 


TENUACASTRES.  ^gf 

Soin   au  premier  Partage  que  l'on  fcroit  des  Deniers  que  l'on  recevroit 
de  Sa  Maiefié. 

XXII. 

On  lût  en  plein  Synode  des  Lettres  de  Madame  la  Marquife  de  Boptille  , 
&deMonfieur  du  Mont,  autrefois  Pafteur  de  l'Eglife  de  Mimbre ,  dans  le 
Pais  du  Maine  :  &  après  que  l'on  eût  tliit  Information  des  Crimes  dudit  du 
Mont  ,  on  ordonna  à  lu  Province  de  procéder  contre  lui ,  Se  de  le  dépoter 
de  fon  Oiîce  de  Miniftre  ,  Sc  que  k  bynode  en  donneroit  Avis  à  cette 
Dame. 

X  X  I  I  L 

On  remit  les  Plaintes  de  Mr.  Tottjfam  ,  Pafteur  décharge  dans  la  Provin- 
ce du  Dauphiné  ,  à  la  Province  des  Sevenes  ,  qui  devoit  s'emploier  en  Fa- 
veur dudit  Mr.  Totijfain  ,  afin  qu'il  fût  paie  de  ce  qui  lui  étoit  dû  de  fes  Ga- 
ges, par  l'helife  de  /yarveiolt. 

^     .  ^  X  lY- 

Monfieur  Brucet ,  Propofiint ,  aiant  été  apellé  par  l'Eglife  de  la  Verdac  , 

f)Our  en  être  le  Pafteur  ,    on  donna  Autorité  au  Coloque  du  Condomols  de 
'examiner  £c  de  l'Ordonner. 

CHAPITRE    XXX. 

Soin  que  Von  frit  d'une  pauvre  Eglife  prefecutee ,   &  de  fu/ieurs  mitres 
Af aires  'Farîiculieres. 

Article  I. 

ON  lût  des  Lettres  que  l'Eglife  de  la  Motte  Mauravel,  dans  la  Province 
de  la  B.iffe  Guienne  ,  cnvoia  à  ce  Synode  ,  par  lefquelles  on  fût  infor- 
mé de  la  Cruelle  Pcrfecution  que  Mcfficurs  le  Cardinal  de  Sottrdis  &  VEvè- 
<^ue  de  MailUz,a!s  ,  avoient  fufcitce  contre  cette  Eglife  ;  Sur  quoi  on  pria 
très-humblement  Moniieur  le  Com.mifi'aire  du  JRot  d'écrire  à  Sa  Aiajefié ,  & 
aux  Miniftres  d'Etat,  en  Faveur  de  cette  Eglife afligée  :  Et  on  ordonna  aulîl 
que  l'on  écriroit  fur  le  Champ  à  Monfieur  le  Duc  à^Efpernon  ,  pour  fuplier 
inftanment  ion  Excellence  de  faire  enforte  ,  par  fon  Crédit  ,  que  les  Edits 
de  Sa  Majeflé  fuflent  exécutés  ,  6c  que  nous  fuffions  confervés  en  Paix  :  On 
écrivit  aufli  à  nos  Députés  Généraux  ,  qui  étoient  à  la  Cour  ,  de  s'adrclier 
à  Sa  Majefié ,  6c  de  la  prier  ,  avec  toute  l'Humilité  poffible  ,  d'ufcr  enco- 
re de  iîi  Clémence  qu'elle  avoir  toujours  montrée, en  faifant  cefler  ce  Torrent 
de  Perfecutions  i  &  de  faire  faire  Juftice  des  Infrafteurs  de  fes  Ordonnances,  8c 
d'arrêter  la  Furie  de  ceux  qui  ,  dans  ce  tems  de  Paix ,  ofoicnt  pnvcr  les  ^u- 
jets  de  Sa  Majeflé  àc  la  Jouïflance  des  Bien- faits  de  fes  Edits  ,  6c  du  L.ibre 
Exercice  de  leur  Religion  :  On  avertit  auffi  l'Eglife  de  la  Motte  de  fc  met- 
tre auftl-tôt  en  Pofleflîon  du  Temple  ,  6c  de  fe  laifir  de  tous  les  Titres  ne- 
Terr/e  IL  Ccc  '  ceiliùres, 


386  XXV.    SYNODE    NATIONAL 

Geflaires ,  &  Je  toutes  les  Preuves  du  Droit  qu'elle  avoit  fur  ce  Templei  & 
d'aporter  dans  cette  Ville  tous  les  Témoignages  ,  &  tous  les  Aftes  des  l'ro- 
hibitions  qui  leur  avoient  été  faites  par  les  Oticiers  dudit  Cardinal ,  &  de 
tous  les  Excès  &  Outrages  que  l'on  avoit  commis  contre  les  Membres  delà- 
dite  Eglife  ,  pour  les  envoier  en  Diligence  à  Mr  des  Loges ,  Avocat  au 
Confeil  de  Sa  Majeflé ,  qui  fe  ferviroit  de  tous  les  Moiens  neceflaircs  pour 
pourfuivre  les  Ennemis  de  nos  Egliles,  afin  de  les  faire  punir  comme  ils  le 
Hieritoient. 

I  I. 
Monfieur  de  la  Motte  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Dugua  ,  dans  le  Fivare^  , 
déclara  &  prouva  de  Bouche  ,  ix.  par  des  Aétes  qu'il  produifir,  les  grandes 
Pertes  ,  &  les  cruelles  Perfecutions  qu'il  avoit  foufertes ,  pendant  les  der- 
niers Tioubles  ;  Le  Synode  l'aflura  que  dans  le  Partage  que  l'on  feroit  à 
nos  Egliles  ,  on  prendroit  un  Soin  particulier  de  lui,  &  qu'on  lui  alouëroit 
quelque  choie  pour  fa  Subfiftance. 

Le  Synode  aiant  Compaflion  de  l'Etat  déplorable  de  Monfieur  du  Bois 
Notaire  l-'ublic  ,  demeurant  dans  la  Ville  du  Po»z,in  ,  ordonna  qu'on  lui 
donneroit  trois  Cens  Livres  ,  de  la  Mafle  de  l'Argent  qui  feroit  aloué  à  la 
Province  du  Vivarez,  :  Et  parce  que  l'Eglife  de  Paris  lui  avoit  déjà  prêté 
Cent  Livres  dans  fon  grand  Bcfoin  ,  on  la  pria  de  lui  remettre  cettte  Som- 
me par  Charité. 

I  V. 
Le  Synode  aiant  Egard  aux  Plaintes  de  la  Veuve  de  Monfieur  Rofjel  décé- 
dé ,  Se  aux  grandes  Pertes  que  l'Eglife  de  Bedurjonx  avoit  faites  ,  Décréta 
que  la  Province  du  Bas  Languedoc  lui  paieroit  la  Penfion  qui  lui  étoit  alouée 
pour  l'Année  de  fon  Veuvage  ,  ik  qu'à  l'avenir  elle  auroit  quelque  Choie 
de  fixe  pour  fon  Entretien  ,  Scladite  Eglife  fut  déchargée  du  Paiement  qu'el- 
le lui  devoit  faire  :  De  plus  ,  à  Caufc  qu'elle  étoit  dans  une  très-grande  Ne- 
ceffité  ,  Mr.  Dmanàal  fut  prié  de  lui  avancer  Cinquante  Livres,  de  l'Argent 
oui  revenoit  à  ladite  Province. 

V. 
Le  Synode  Acceptant  les  Ofres  de  Monfieur  le  Faucheur,  Pafteur  de  l'E- 
glife de  Montpellier  ,  lui  promit  Ion  Afliftance  ,  &  le  pria  de  prendre  Cou- 
rage ,  en  l'exhortant  d'emploier  diligcnment  les  beaux  Talcns  que  Dieu  lui 
avoit  donnés  à  developer  ,  &  à  rckittr  tous  les  Sophifmes  dont  le  Cardinal 
du  Perron  avoit  rempli  fon  gros  Volume  de  l'Euchariftie  ,  a-fin  que  l'Eglife 
de  Dieu  pût  être  édifiée  par  un  Travail  fi  louable  ,  &  fi  utile  ,  £c  que  les 
faux  raifonnemens  des  Ennemis  de  la  Vérité  fuflcnt  renverfés. 
V  L 
On  accorda  Soixante  &  douze  Livres  aux  Sieurs  Maurice  ,  de  Btois  ,  de 
Martimont  ,  &  Collan  ,  pour  j->ater  les  Fraix  de  km-  Voiage  de  Aiontaub.iu  i 
ce  qui  étoit  dix-huit  Livres  pour  chacun  d'eux. 
VIL 
On  ordonna  à  Monfieur  Cou^r  de  paier  inceflânment  à  Monfiem-  Mankr^ 

Pa& 


TENU     A    CASTRES.  3S7 

Pafteur  de  l'Eglife  de  Bourinquet  ,  Cent  quarante  Livres  ,  en  Confideration 
des  grandes  Pertes  qu'il  avoit  faites  ,  outre  ce  que  le  Synode  lui  garderoit 
encore  ,  lors  qu'on  partageroit  l'Argent  qui  ctoit  deftiné  pour  le  Soulage- 
ment Se  l'Entretien  de  nos  Eglifcs  du  Haut  Languedoc;  Et  le  Synode  de  cet- 
te Province  fut  chargé  de  prendre  Soin  de  cette  Famille  ,  conformément 
aux  Loix  de  la  Chanté  Chrétienne. 

VIII. 

On  afîîgna  Cent  Livres  à  Monfieur  Bailin  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Fille- 
mur  ,  qui  lui  feroient  paiées  des  Deniers  les  plus  Liquides  qui  apartenoient 
à  nos  Eglifes  :  On  arrêta  outre  cela  que  lors  qu'on  feroit  le  Partage  de  cet 
Argent  ,  on  auroit  un  Egard  particulier  aux  Neceflités  de  cette  EgUfe,  &  à 
celle  de  fon  Pafteur. 

I  X. 

Les  Sieurs  Crabd  Se  Moiitanier  ,  Pafteurs  des  Eglifes  de  Bias  &  de  la  Ca- 
baride  ,  déclarèrent ,  £c  prouvèrent  devant  le  Synode  ,  par  des  Témoigna- 
ges Autentiques  ,  8c  des  Mémoires  qu'ils  produifirent  ,  l'Impoffibilite  oii 
ils  étoient  de  refter  plus  long-tems  dans  leurs  Eglifes,  à  Caufedu  trifteEtat 
auquel  ils  étoient  réduits  j  Sur  quoi  il  leur  fut  permis  de  faire  leur  Refiden- 
ce  à  Montaiiban  ,  julqu'à  ce  qu'il  plût  à  Dieu  de  bénir  ces  pauvres  Eglifes  , 
6c  que  l'ocafion  fe  prefcntât  plus  favorable  d'aller  s'y  rétablir  ;  à  quoi  le  Sy- 
node Provincial  fuivant  auroit  Soin  de  pourvoir, 
X. 

Les  Eglifes  de  Souléi  &c  de  Labonr  ,  étant  à  une  très-grande  Diftance  des 
autres  Eglifes  de  ce  Roiaume  ,  ce  qui  empêche  nos  Synodes  Nationaux  de 
favoir  leur  Etat  ,  &  leurs  Neceflités  ,  &  d'avoir  afles  de  Connoiliuncc 
de  l'Ufage  qu'elles  avoit  fait  du  Secours  que  ce  Synode  Sc  les  Synodes  Na- 
tionaux precedens  leur  avoient  fait  tenir  :  Les  Sieurs  de  Mii^anbin  &C  Gre- 
tjouillenH  eurent  Ordre  de  fe  tranfporter  fur  ces  Lieux  là ,  immédiatement 
après  que  le  Synode  fe  fcioit  feparé,  pour  prendre  Connoifl'ance  de  leur  Con- 
dition ,  comme  Vifiteurs  établis  pour  ce  Sujet  ;  6c  de  s'informer  des  Difc- 
rens  qui  étoient  entre  Monfieur  Bullenobis  Sc  GHtllemin  ^^fin  de  les  accom- 
moder ;  &  de  faire  le  Raport  des  Befoins  de  ces  Eglifes  ,  que  l'on  avoit  in- 
corporées depuis  peu  au  Synode  de  la  Bajfe  Guiemie  ,  qui  auroit  Soin  qu'el- 
les fe  prefentaflènt  par  leurs  Députés  ,  aux  Aflèmblées  Synodales  ,  oir  ils 
rendroient  Compte  des  Ufiges  auxquels  ils  avoient  emploie  cet  Argent,  qui 
leur  avoit  été  donné  autrefois  par  les  Synodes  Nationaux  precedens  ;  & 
ce  même  Synode  de  la  BaJfe  Gnienne  fut  chargé  de  prendre  Soin  de  ces 
Eglifes. 

XI. 

La  Province  des  Sevenes  aiant  avancé  Mille  Livres  pour  les  Eglifp':  à'' Au- 
vergne ,  demanda  à  cette  Aflèmblée  qu'il  lui  plût  de  la  lui  rembourièr  ;  Le 
Synode  refolut  par  un  Décret  ,  que  (1  ladite  Province  pouvoir  prouver  ,  ce 
Dcbourfcment  là,  elle  retireroit  cette  Somme  ,  de  PArgent  que  le  dernier 
Synode  National  avoit  acordc  à  ces  Eglifes. 

Ccc  a  XII.  Mon- 


5S8  XXV.  SYNODE    NATIONAL 

XII. 

Monficur  Paulet ,    reprefentant  au  Synode  ,  avec  combien  de  Violence  il 
•avoit  été  torcé  dans  fon  Eglife  de  re^enobre,  d'oîi  il  avoir  été  chaflë  ,  ordon- 
na que  cette  Cau(ê  feroit  particulièrement  recommandée  à  nos  Députés  Gé- 
néraux ,  &  que  lors  qu'on  feroit  la  Dirtribution  de  l'Argent  ,  à  l'Ifluë  dé 
ce  Synode  ,  on  auroit  toute  forte  d'Egard  à  fes  Befoins. 
X  I  IL 
Monficur  8c  Madame  ôi'Angeau  fe  plaignant  que  le  Synode  de  l  IJle  de  Fran- 
ce avoit  défendu  que  l'on  ne  les  recommandât  pas  à  Dieu  ,  dans  les  Prières 
Publiques,  faites  dans  l'Eglife  de  Chartres  ,  qui  s'aflémbloit  au  Pont  de  fr<iK- 
ehefetHs,c^\io\  qu'on  eût  autrefois  prié  pour  le  Seigneur  &  pour  la  Dame  de  cet 
Endroit  ;   L/Cs   Députés  de  l'IJle  de  France  aiant  raporté  les  Raifons  de  cette 
Prohibition  ,  6c  après  les  avoir  juftifices  par  les  Aftes  de  deux  diferens  Sy- 
node ,  difant  néanmoins  qu'ils  avoient  condanné  l'Omiflîon  de  ces  Prières, 
ÔC  qu'ils  auroient  même  ordonné  qu'on  fit  comme  autrefois,  s'ils  n'y  avoient 
pas  trouvé  beaucoup  d'Opofition  \  Le  Synode  décréta  que  le  Pallcur  de  l'E- 
glife  de  Chartres  feroit  mention  dans  fes  Prières  dudit  Seigneur  &  de  ladite 
Dame  ,  en  les  nommant  par  leurs  Noms,  conformément  aux  Délibérations 
des  Synodes  de  ladite  Province. 

XIV. 
Monfieur  Codnr  envoia  des  Lettres  d'Excule  ,  lefquelles  fiârcnt  lues  dans 
ce  Synode  :  comme  auffi  les  Aétcs  du  dernier  Synode  National ,  8c  ceux  des 
Synodes  Provinciaux  du  Bas  Languedoc;  Monfieur  Codnr  faifoit  mention  dans 
lefdites  Lettres  du  Changement  qu'il  avoit  fait  de  fon  Eglife,  pour  aller  de- 
meurer hors  de  la  Province  des  Sevenes  j  Sur  quoi  le  Synode  décréta  que  la- 
dite Province  feroit  cenfurée,  pour  avoir  eu  tant  d'Indulgence  pour  ledit  Co- 
dur  ,  &  jugea  que  l'Explication  qu'un  de  fes  Députés  avoit  donnée  du  Ca- 
non du  Synode  de  Charenton  ,  ne  pouvoit  pas  être  reçîië  ;  parce  qu'elle  étoit 
direétement  contraire  à  l'Intention  dudit  Synode  ■  8c  défendit  dès  l'heure 
même  audit  Codur  ,  d'exercer  fon  Miniftere  dans  les  Provinces  du  Bas  Lan- 
guedoc &c  des  Sevenes  ,  &  aux  Synodes  de  ces  Provinces  de  lui  en  permettre 
l'Exercice  ,  fous  Peine  ,  aux  Modérateurs  de  ces  Synodes  ,  d'encourir  les 
Cenfures  ;  De  plus  on  Commanda  audit  Codnr  d'obeïr  au  Synode  Natio- 
nal de  C^<ïrf«?o«  ,  êc  de  fe  retirer  dans  la  Province  du  Dauphiné;  oii  l'oncher- 
cheroit  à  le  placer  :  &  qu'au  Cas  qu'il  refufât  dobeïr  à  cet  Ordre  ,  le  Sy- 
node procederoit  contre  lut  avec  pleine  Autorité,  6c  félon,  la  Rigueur  de  nô- 
tre Difcipline. 

XV. 
On  oétroia  Six-vints  Livres  à  Mr.  de  la  Begaudiere,  pour  paier  les  Fiaix 
de  fcrti  Voiage,  qu'il  entreprît  par  le  Commandement  de  ce  Synode. 
X  V  I. 
On  paia  Soixante  Livres  aux  Sieurs  Tabi  6c  Longuet  ,  auxquels  on  avoit 
ordonné  de  Soimuer  Monfieur  Nognter  devant  ce  Synode  ,  &  d'ouïr  Se  cxa»- 
miner  les  Témoins, 

XVII.  Ce 


TENUACASTRES.  389 

X  V  I  I. 

Ce  Synode  honorant  la  Mémoire  de  Monfieur  Daneatt ,  ci-devant  Miniftre 
de  l'Evangile  de  fefus.Chnft  ,  très-fameux  Pafteur  Se  Profefl'eur  en  Theolo» 
gie  dans  l'Eglifc  &  Univerfité  du  Beam  ,  &  afin  que  fes  Savans  Ouvrages 
ne  reftafFent  pas  dans  l'Oubli,  il  pria  Ton  digne  Fils  de  les  ramafler  en  un  Vo- 
lume ,  6c  de  les  publier  ,  &  ce  prefent  Synode  fe  chargea  de  paier  les  Fraix 
de  rimpreffion  :  Remarque.  Ils  ont  été  mis  au  jour  dans  un  Volume  in 
Folio. 

XVIII. 

On  accorda  Soixante  Livres  aux  Sieurs  Miz.aMbtn  &  Gremmlleau ,  (  Corn- 
miflàires  établis  par  ce  Synode  ,  pour  vifiter  les  Egliles  de  Soûles  &  de  La- 
bour )  pour  paier  les  Fraix  de  leur  Voiage  ,  ordonnant  qu'ils  en  rendroien't 
Compte  à  la  Province  de  la  Bajfe  Guienne  ,  laquelle  leur  en  fourniroit  enco- 
re d'avantage  fi  cela  ne  fufifoit  pas .  lequel  furplus  ilsmcttroicnt  fur  les  Comp- 
tes qu'ils  aportcroient  au  Synode  National  fuivant. 
XIX. 

Le  Synode  aproirva  que  Monfieur  ^Eragni  ,  Député  ptir  la  Province  de 
Normandie  dcmand-ant  une  Place  aflbrée,  oii  ceux  de  la  Religion  Reformée 
pûflent  exercer  leur  Culte  dans  le  Bailliage  de  Chanmont  ,  dans  le  Territoi- 
re du  Vexin;  &  qu'après  qu'on  l'auroit  obtenue,  elle  fût  incorporée  avec 
Pljle  de  France  ,  poui-vû  que  le  Quartier  de  Gifors  y  confentît  ,  &  qu'elle 
fût  la  Partie  moins  nombreufe  de  l'Eglife  de  Sancourt  ;  Se  qu'au  Cas  que  les 
Provinces  de  Normandie  8c  de  /'//?e  de  France  ne  pùlTent  pas  s'acorder  fur  ce- 
la ,  elles  fe  foumertroicnt  au  Jugement  du  Synode  Voifm. 

CHAPITRE    XXXI. 

'Donation  faite  à  Monfiem'  Charnier ,  é^  la  Continuation  des 
autres  Matières  Particulières. 

Article     I. 

MOntîcur  Charnier  Pafteur  de  l'Egliie  du  .^/ok/Z/wz^?-,  prefenta  à  ce  Syno- 
de les  Ouvrages  de  fon  très-honoré  Père  ,  remplis  d'une  Erudition 
très-profonde  ,  lefquels  il  publia  ,  après  en  avoir  été  prié  par  plufieurs  Sy- 
-nodcs  Nationaux  prccedens  ;  La  Compagnie  jugeant  qu'il  était  très-équita- 
ble de  marquer  l'Eftinie  qu'on  avoit  toujours  eûë  pour  fon  Père  d'heureufe 
Mémoire  ,  6c  de  témoigner  de  la  Rcconnoiflance  de  tant  de  Services  qu'il 
avoit  rendus  à  nos  Egiifcs  ,  fit  un  Prefent  audit  Monfieur  Charnier  ,  de  la 
Somme  de  trois  Cens  Livres  ,  pour  les  Livres  qu'il  dédia  à  ce  Synode  ,  la- 
quelle lui  fut  délivrée  par  Monfieur  Coxper ,  de  la  Mafic  Générale  de  nos 
Èglifes  :  6c  on  ordonna  de  plus,  qu'on  lui  affigneroit  deux  Portions  fur  l'E- 
Ccc  2  tas 


390  XXV.    SYNODE    NATIONAL 

tat  de  la  Province  du  Daaphiné ,  pour  lui  être  paiées  avant  le  Synode  Natio- 
nal fuivant. 

I  L 

Le  Synode  confiderant  les  longues  Soufranccs  du  Sieur  Confiant  ,  pen- 
dant Ton  Emprifonnement  à  BourdeuMx  ,  'ai  combien  il  lui  en  avoit 
coûté  pour  en  être  élargi  ,  decreu  que  l'on  prendroit  trois  Portions 
franches  de  l'Argent  qui  apartenoit  à  nos  EgUles  ,  lefquelks  lui  feroient 
délivrées  par  Monficur  Ducandal  ,  avant  la  tenue  du  Synode  National 
fuivant. 

III. 

Monficur  Beiïiot  requérant  très- humblement  que  ce  Synode  eût  Pitié  de 
lui ,  à  Caufe  de  fes  grandes  Neceffités  ,  aiant  fait  des  pertes  fort  confidera- 
bles  ,  pendant  fon  Emprifonnement  à  Bourdeaux  :  on  ordonna  que  Mon- 
fieur  Ducandal  lui  paicroit  une  Portion  &  demi  franche ,  jufqu'au  Synode 
National  fuivant. 

I  V. 

Les  Sieurs  Petit  &  Dunuit  ,  Députés  de  l'Eglife  de  A'/W/,  s'adreflerent  à 
ce  Synode  .requérant  qu'on  leur  donnât  Monfieur  Baux  ,  Miniftre  de  l'Eglifc 
de  /yaz..tmet  ,  pour  être  leur  Fafteur  ;  après  que  l'on  eût  oui  les  Députes 
du  Bas  Languedoc ,  qui  fe  joignirent  à  ces  Meffieurs  dans  leur  Demande  i  Les 
Députés  de  l'Eglife  de  Maz.amet  aiant  auffi  parlé  ,  de  même  que  Monfieur 
Bauxt  &  les  autres  Députés  du  Haut  Languedoc ,  qui  s'opoferent  à  cette  De- 
mande :  on  ordonna  que  cette  Aiaire  feroit  portée  au  Synode  prochain  du 
Haut  Languedoc  ,  auquel  on  enjoignit  de  pourvoir  l'Eglife  de  Aiaz^amet  ,  & 
d'acorder  leur  Requête  à  ceux  de  Nimes. 
V. 

Les  Sieurs  Durant  &  Petit  ,  demandèrent  de  plus  ,  que  par  l'Autorité  du 
Synode  ,  Monhcur  Chambrun  qui  avoit  été  envoie  à  la  Ville  i^Orange  ,  par 
le  Synode  National  d'Alais  ,  pût  être  rétabli  dans  l'Eglife  de  Nimes  ;  Mais 
l'A  d'emblée  repondit  que  Icfdits  Députés  dévoient  s'adrefièr  à  l'Eghfe  d'O- 
range  ;  &  qu'au  Cas  qu'ils  en  fuflént  refufés  ,  ils  auroient  Recours  au  Colo- 
que  des  Barontes  ,  dans  le  Daiiphiné ,  qui  repondroit  favorablement  à  leur 
Requête. 

V  I. 

L'Eglife  d'iy/^:.  députa  le  Sieur  Lexcjue  ,  avec  des  L.ettresàcette  Aflem- 
Wce  ,  la  priant  que  Monfieur  Bucz.  ,  Fadeur  dans  l'Ëgliie  de  Cournon-Ter- 
ratl ,  lui  fût  accordé  pour  Paftcur  :  On  ordonna  à  cette  Eglife  de  s'adrefler 
au  Synode  National  fuivant  du  Bas  Languedoc  ,  auquel  on  enjoignit  de  dif- 
pofer  ledit  Bnez.  à  repondre  favorablement  aux  Demandes  de  l'Egliled'^//?:, 
a  Caufe  -de  l'Importance  du  Lieu  ,  &  parce  que  le  Synode  avoit  plufieurs 
bonnes  Raifons  de  latisfaire  à  ladite  Requête. 

Le  Synode  étant  informé  ,  par  les  Députés  de  Bourgogne  ,  que  l'Eglife  de 
Paillac  étoit  deftituée  de  Miniftre  ,  &  confiderant  l'Importance  de  ladite 
Eglife ,  "ordonna  que  Monfieur  Repaffeau  Pafteur  ,  qui  étoit  en  ce  tems-là 

fans 


TENUACASTRES.  591 

fans  Emploi  ,  feroit  envoie  à  cette  EgUfe  ,  pour  y  exercer  les  Fonctions  du 
Miniftere  ;  ce  que  l'on  notifia  à  ladite  Eglife  ,  par  des  Lettres  fignées  des 
Oficiers  de  ce  Synode  National. 

VIII. 

Monfieur  QHeltts  prefenta  des  Lettres  de  l'Eglife  à^AnàHx.e  ,  par  lefquel- 
les  elle  demandoit  que  Monfieur  l^tnai,  Miniftre  de  l'Evangile  àç.Jeftts-Chrifi^ 
dans  l'Eglife  ^''Annonat,  pût  lui  être  acordé  pour  Pafteur  ;  Apres  que  l'on 
eût  ouï  ledit  Vinai  ,  de  même  que  les  Députés  de  la  Province  du  Vtvarez. 
&  des  Sevfties  ,  on  renvoia  cette  Demande  au  Synode  Provincial  fuivant  du 
Vivarez.  ,  lequel  fut  prié  d'avoir  un  Egard  tout  particulier  pour  la  Perfon- 
ne  de  Monfieur  Finai^  &  pour  faConfcrvation  ,  6c  de  confiderer  l'Importan- 
ce de  ladite  Eglife  \  8c  qu'ainfi  par  Raport  au  Bien  de  cette  Eglife  ,  &  à  la 
Charité  Chrétienne ,  on  devoit  traiter  ce  digne  Miniftre  arec  toute  PHon- 
nêté  poflîble. 

I  X. 

Le  prefent  Synode  ordonna  qu'on  informeroit  le  Synode  Nationil  fui- 
vant du  Bas  Languedoc  (  qui  étoit  chargé  de  citer  Monfieur  Re\]ent  à  rendre 
Compte  de  fes  Aftions  )  que  Monfieur  Mercnrin  avoit  déclaré  dans  ce  Sy- 
node ,  que  ledit  Relent  l'avoit  envoie  ,  contre  fa  Volonté  ,  vers  les  Cora- 
miflaires  Cruhelier  êc  Chambrun  i  &  qu'abufant  de  fa  Facilité,  &  de  fa  Bon- 
té ,  il  ne  lui  avoit  jamais  déclaré  ce  qui  étoit  contenu  dans  les  Lettres  de 
Créance  qu'il  lui  avoit  mis  en  Main  ;  tellement  que  quand  il  étoit  venu  à 
FoUert  &  à  Orange  ,  il  avoit  été  obligé  de  faire  fon  Raport  touchant  ce 
qu'il  s'étoit  pu  reflbuvenir  des  Difcours  tenus  entre  lui  8c  ledit  Rejfent. 

On  ordonna  au  Coloque  à^Emùrun  de  juger  en  dernier  Reflbrt  du  Difc- 
rcnt  qui  étoit  entre  l'Eglife  de  Cifteron  &  k  Sieur  Mercurin,  par  l'Autoi-i- 
té  du  prefent  Synode. 

On  donna  Cent  Livres  à  Monfieur  Repajfeatt  ,  pour  fubvcnir  à  les  Ne- 
ceflités  preftntes  ,  &  pour  lui  aider  à  tninfporter  fes  Meubles  à  Paillac  , 
kfquellcs  dévoient  lui  être  paiées  des  Sommes  qui  apanenoient  à  nos 
Eg'ufes. 

X  l  F. 

Monfieur  Barre  ,  Doétcur  en  Droit  Civil,  &  Avocat  de  M»»tUmay,2myt 
fait  un  Traité  touchant  VAntechriji,  lequel  fût  examiné  parpluficursTheo- 
ïogierra  ,  commis  potir  ce  Sujet  ,  qui  en  firent  beaucoup  d'Eftime  j,  il  fût 
aufiî  aprouvé  par  ce  Synode. 

X  I  I  T. 

Mon^fienr  Saraz.m  Paftear  de  l'Eglife  de  Campagne ,  eût  Pernflffîon  de  «|ai- 
ter  la  Proviix:e  du  Haut  Lang>*edoe  ,  ÔC  d'ailer  fervir  quelque  Eglilê  de  Bo>!tr~ 
gagne  où  il  ferok  a'pelléj  mais  toujoiirs  arec  cette  Condition,  qu'il  rïe  taillc- 
roit  pas  l'Eglife  de  Campagne  avant  la  Séance  du  Coloque  du  Bas  Q/»/r«,qui 
avoit  pouvoir  de  décharger  cnticrenitnt  kdit  SarazJ»  ,  £c  qui  prendroit  Soir* 
que  ladite  Eglife  ne  reftàt  pas.  deiittoée  i&  PaÔeœ. 

XIV.  Qb 


591  XXV.    SYNODENATIONAL 

XIV. 

On  pria  très-humblement  Monfieur  GalUtjd  Commiflaire  du  Roi ,  d'écri- 
re au  Prefident  du  Parlement  de  Thotùonfe  ,  en  Faveur  de  divers  Habitans 
de  Britefie  ,  parce  qu'on  avoit  envoie  des  Ordres  pour  les  prendre  6cles me- 
ner en  Prifon,  quoique  les  Chofes  pour  lefquelles  on  les  recherchoit  eiàflènt 
été  pardcnnées  par  Sa  Majefié  ,  dans  fes  Lettres  de  Grâce  £c  d'Amnip'e. 
XV. 
Monfieur  Petit  ,  prefenta  à  cette  Afl'emblce  les  Mémoires  de  Mr.  Remoi^ 
Pafteur  de  l'Eglife  de  Colvijfen  ,  lefquels  furent  délivres  aux  Députés  du  S<î/ 
Languedoc  ,  ôc  portés  à  leur  Synode  Provincial  ,  lequel  fut  exprcflémenc 
chargé  de  les  examiner. 

X  V  ï. 
On  donna  trente  Livres  à  Nicolas  Severin  ,  de  la  Mafle  commune  de  l'Ar= 
gent  de  nos  Eglifes  ;  mais  avec  cette  Condition  qu'il  n'importuneroit  plus 
PAflèmblée  par  fes  Demandes  ;&  on  ordonna  que  les  Provn^es  auroient  Soin 
de  faire  refter  leurs  Pauvres  dans  leur  Pais  ,  afin  que  les  Synodes  Nationaux 
a'en  fuffcnt  plus  embaraflés. 

XVII. 
On  donna  gratuitement  à  Monfieur  Coupe>\  Député  vers  Monfieur  DucaH' 
dal,U  Somme  de  Quatre  Cens  Livres  ,  de  l'Argent  qui  apartenoit  en  com- 
mun à  nos  Eglifes. 

XVIII. 
On  donna  Cent  Livres  à  Monfieur  j^Hgftfl^e  Gallatid,  Commiflaire  pour 
Sa  Afajefié  à  celte  Aflemblée  ,  pour  ce  qu'il  avoit  depenfé  dans  l'Afiiirc  de 
PEglife  de  Forcalquier. 

^  XIX. 

On  ordonna  à  la  Province  du  Bas  Languedoc  de  paier  à  Mr.  NoguteAnSoTSi- 
me  de  Trente  Livres ,  outre  les  Portions  Surnuméraires  de  ladite  Province; 
à  quoi  fes  Dépens  avoient  été  taxés  pour  venir  au  Synode. 
X  X. 
On  acorda  à  Monfieur  Potoel ,  la  Somme  de  Cent  Livres  ,  outre  ce  dont 
il  pourroit  avoir  Befoin ,  à  l'Ocafion  de  fon  Emprifonnement  que  le  Confeil 
Privé  avoit  ordonné ,  &  dont  la  Cour  de  BeK-iers  devoit  prendre  Connoiflan- 
'Ce  ,  êc  agir  contre  lui  ;  laquelle  Somme  il  devoit  recevoir  de  l'Argent  que 
nos  Eglifts  avoient  en  commun. 

X  X  ï. 
On  donna  auffi  vint  Livres ,   du  même  Fond  ,  au  Crieur  de  la  Vil- 
le de  Cdftres, 

XXII. 
On  donna- Soixante  Livres  de  k  même  Mafle  au  Portier  du  Synode  ; 
&  on  pria  Mefiieurs  les  Confuls  &  Msgiftrats  de  la  Ville  de  CAJtres,  de 
le  rétablir  dans  fon  Ofice  de  llegent  ,    qu'il  avoit  autrefois  exercé  dans 
leur  Colege. 

X  X  I  I  î. 
Monfieur  Ducandal  fut  prié  d'avancer  fur  la  demi  Portion  qui  étoit  acor- 

déc 


TENUACASTRES.  395 

déc  à  Monfieur  Mercarin  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Grajfe  ,  ce  qu'il  faudroit 
pour  retirer  l'Ordre  d'Emprifonnement  que  le  Confeil  Privé  avoit  donné  con- 
tre lui  ,  afin  que  le  Parlement  de  Provence  n'eut  pas  Connoiflance  des  Ma- 
tières pour  lefquelles  il  étoit  molellé,&  qui  l'empéchoient  de  vaquer  aux  Fonc- 
tions de  fon  Miniftere, 

XXIV. 

Le  Synode  Provincial  fuivant  du  Hant  Languedoc  ^  fut  chargé  de  prefen- 
ter  Monfieur  Grafjet  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  V/Jle  de  Jourdain  à  l'Eglife  de 
Maz.amet ,  pour  y  exercer  les  Fonétions  du  Minifterei  &  de  pourvoir  l'E- 
glife de  ladite  Ijie  ,  d'un  autre  Miniftre. 

XXV. 

On  recommanda  particulièrement  à  Mr.  de  Montmartin  ,  nôtre  Député 
General,  les  Afàires  qui  regardoient  l'Eglife  de  Sarvarettes. 
X  X  Vf. 

On  pria  la  Province  du  Haut  Laniuedoc  d'avoir  Egard  aux  Pertes  que  Mr. 
à*yineau  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Caftres  ,  avoit  foufertes  pendant  les  premiè- 
res &  les  dernières  Guerres  ,  &  de  lui  afligncr  quelque  choie  par  Charité  , 
pour  le  Confoler. 

XXVII. 
On  donna  Sept  Cens  Livres  aux  Enfans  de  Feu  Mr.  Cameron  ,  en  Témoig- 
nage de  l'Eftime  qu'on  avoit  pour  lui;  auxquels  Monfieur  Ducandal  devoit 
donner  tous  les  Ans  une  Portion  ,  juiqu'au  Synode  National  fuivant  i  De 
plus  ,  le  Synode  dit  à  Monfieur  Olier ,  qui  plaidoit  pour  l'Eglife  de  Montait- 
ban  ,  qu'au  Casque  ladite  Eglife  ne  paiât  pas  auxdits  Enfans ,  les  Huit  Cens 
Livres  qui  étoient  dues  à  Monfieur  Cameron  leur  Père  ,  qui  avoit  été  au- 
paravant Pafteur  &  Profefleur  dans  ladite  Ville  &  Univerfité  ,  Monfieur 
Ducandal  rertendroit  cette  Somme  fur  l'Argent  qui  étoit  afligné  à  ladite  Uni- 
verfité ;  afin  qu'ainfi  elle  s'aquitât  de  fes  Dettes  envers  ces  Pauvres  Or- 
phelins :  Et  le  Synode  ordonna  que  l'Argent  qu'on  leur  acordoit ,  Sc  celui 
qui  leur  feroit  paie  par  l'Eglife  de  Montauban  ,  feroit  confié  à  leur  Tuteur, 
pour  leur  Ufage. 

XXVIII. 

Le  Synode  ordonna  que  l'on  paieroit  Cent  Livres  à  Monfieur  Banftllon  , 
très  digne  Miniftre  ,  en  Confideration  des  Grofles  Peitcs  qu'il  avoit  faites; 
laquelle  Somme  lui  feroit  paiée  de  l'Argent  que  nosEglifes  avoient  en  Com- 
mun ;  fans  que  fa  Province  dût  néanmoins  retrancher  des  Secours  qu'elle 
avoit  coutume  de  lui  donner  ,  mais  au  contraire ,  qu'elle  l'aideroit  encore 
dans  h  Pourfuite  de  fon  Procès  ,  dont  elle  rendroit  Compte  au  Synode  Na- 
tional fuivant. 

XXIX, 

On  recommanda  l'Eglife  de  Fe^^nobre,  aux  Charités  de  la  Province  des 
Sevenci. 

XXX. 

Monfieur  'Mercat  requérant  que  le  Synode  eût  Egard  aux  grands  Fraix, 
que  l'Eglife  de  Pons  avoit  été  obligée  de  faire  pour  obtenir  l'Elargifl'emeat 

Tome  IL  Ddd  de 


394  XKV.    SYNODE    NATIONAL 

de  fon  Pafteur  Monfieur  Conftatis  ;  on  renvoia  cette  Demande  au  Synode 
Provincial  fuivant  de  Xaintonge  ,  qui  fût  exhorté  d'aflîfter  cette-pauvre  Egli- 
fe  ,  des  Portions  Surnuméraires  de  fon  Département. 
XXXI. 
On  recommanda  auflî  les  pauvres  Eglifes  de  Maz.edafit ,  les  Bordes  ,  Sa. 
•varat ,  &  C.imarades  ,  aux  Charités  de  la  même  Province  ,  que  l'on  pria 
auiTi  d'avoir  un  Soin  particulier  de  Mr.  Marjilton  ,  qui  avoit  beaucoup  fou- 
fert  pour  la  Caufe  de  Chrifi. 

XXXII. 
l'Eghfe  de  Banx  informa  ce  Synode  ,  que  fi  Monfieur  Baux  alloit  à  Niâ- 
mes pour  y  exercer  les  Fondions  du  Minillere  ,  il  ne  pouvôit  faire  Fond 
fur  aucun  Entretien  afluré  ,  puis  qu'on  ne  lui  en  avoit  point  promis;  8c  que 
lors  qu'il  en  avoit  parlé  à  Meffieurs  Pettt  ^  Durant  Députés  de  Nîmes  ^  ils 
lui  avoicnt  repondu  qu'ils  ne  pouvoient  faire  aucun  Acord  avec  lui,  n'cnaiant 
ps  reçu  Ordre  de  leur  Eglife  i  ce  que  ledit  Petit  confirma  en  plein  Sy- 
node  ;  Sur  quoi  l'Aflëmblée  exhorta  l'Eglife  de  Nimes  ,  de  faire  que  Mr. 
Baux  fût  content  ;  &  qu'au  Cas  qu'il  s'élevât  quelque  Difpute  pour  cela  , 
elle  feroit  portée  au  Confiftoire  de  ^y/ontpellier ,  qui  reçût  le  l'ouvoir  de  ce 
Synode  ,  d'en  iuecr  en  dernier  Reflbn. 
^  '  "^  XXXIII. 

Monfieur  Bardon  ,  Receveur  des  Deniers  qui  apartenoient  à  la  Province 
du  Haut  Languedoc  ,  fût  prié  d'avancer  à  la  Famille  de  Mr.  Voifin  ,  du  pre- 
mier Argent  qu'il  recevroit,  la  Portion  franche  qui  avoit  été  acordée  par  ce 
Synode  National  à  ladite  Famille. 

X  X  X  1  V. 
La  Requête  de  l'Eglife  de  FielU-vtgne ,  par  laquelle  elle  demandoit  qu'on 
lui  acordât  Cent  Livres  ,  pour  l'Entretien  de  fon  Ecole  ,  fût  renvoiéc  à  la 
Province  de  Bretaqne  que  Ion  exhorta  d'y  avoir  Egard. 
^  XX  XV. 

Monfieur  Raz.es  prefenta  une  Requête  à  cette  Aflemblée  ,  au  Nom  de 
l'Eglife  de  Trejfms  ,  en  Faveur  de  laquelle  il  fut  ordonné  que  la  Province 
du  lias  Languedoc  lui  donneroit  de  l'Aflillance  ,  &  qu'elle  raporteroit  au  Sy- 
node National  prochain  ,  dans  quel  état  elle  feroit. 
XXXVI. 
Les  Meflîeurs  Conjlans  &  Erondelle  dirent  leur  Sentiment,  touchant  un  Li- 
Vre  que  Monfieur  Bufort  Avo\t  compofé  ,  lequel  ils  avoient  examiné  ;  Sur 
quoi  on  défendît  qu'il  fût  imprimé;  &  Mr.  Fort,  un  des  Députés  de  la  BaJ/è 
Guienne ,  fut  cliargé  de  raporter  audit  Bufort ,  les  Raifons  qui  avoicnt  mû  le 
Synode  à  en  empêcher  l'imprefiion. 

XXXVII. 
D'autant  que  le  dernier  Synode  National  de  Charenton  ,  avoit  aloué  trois 
Portions  franches  aux  Eglifes  de  Soûles  ,  au  Cas  qu'elles  fuflent  pourvues 
d'un  fécond  Pafteur  :  Cette  Aflcrablce  autorifa  le  Coloque  du  Condomois,  pour 
l'Examen  du  Propofant  que  l'on  difoit  être  le  plus  propre  pour  le Miniftere: 
âc  on  chargea  la  Province  de  la  Bajfe  Cuienne,  d'avancer  la  Somme  qu'elle 

juge- 


T  E  N  U    A    C  A  s  T  R  E  s.  39c 

jugeroit  neceflaire  pour  l'Entretien  d'un  fécond  Pafteur  ,  8c  d'en  faire  le 
Raport  au  Synode  National  fuivant  ,  qui  lui  rembourferoit  ladite  Som- 
me. 

X  X  X  V  I  I  1. 

Le  Spiode  Décréta  que  l'on  donneroit  à  chacun  de  nos  Profeflcurs  des 
Univerlîtés  de  Montauban  &  de  Saumur  ,  deux  Cens  Livres  ,  du  premier 
Argent  que  l'on  recevroit  -,  pour  les  Années  Mille  fix  Cens  Vint  &  un  ,  Se 
Vint  deux  ,  dans  lefquelles  ils  n'avoicnt  rien  reçu. 
XXXIX. 

La  Province  du  Haut  L  angttedoc  aprenant  que  le  Synode  avoit  fait  un  Partage 
de  quelques  Sommes  ,  demanda  le  Rembourfement  de  quatre  Cens  Livres  , 
qu'elle  avoit  paiées  à  Monfieur  Beyand ,  Profefleur  en  Théologie  dans  l'Uni- 
verfité  de  Montauban  ,  pour  obéir  à  un  Décret  du  dernier  Synode  Natio- 
nal de  Charenton  j  Mais  on  lui  ordonna  de  porter  la  Demande  au  Syno- 
de National  fuivant  ,  qui  auroit  Soin  qu'on  lui  paiât  ladite  Somme  qu'elle 
avoit  avancée. 

X  L. 

On  reçût  les  Comptes  que  /'7/7<?  de  France  rendit  pour  fon  Colege  ;  8c  le 
Synode  ordonna  ,  que  la  Cenfure  prononcée  contre  ladite  Province  feroit 
raiée  des  Ades  du  dernier  Synode  National, 
X  L  I. 

Cette  Aflemblée  ne  jugeant  pas  qu'il  fut  raifonnable  de  révoquer  l'Or- 
donnance qu'elle  avoit  faite  touchant  Monfieur  Péris  ,  mit  cet  A6te  ,  qui 
concernoit  plufieurs  Chefs  de  Famille  de  l'Eglife  de  MontflAntjHin ,  &  les  Ac- 
tes de  l'Eglife  de  Boftrdeaux  ,  Se  de  Monfieur  Ferrand  ,  entre  les  mains  des 
Députés  de  la  Ba/fe  Guienne ,  pour  en  faire  leur  Raport  au  Synode  National 
fuivant  ,  auquel  le  Jugement  final  de  cette  Afaire  fut  renvoie. 
X  L  1  I. 

Les  Députés  du  Datiphiné  prefenterent  des  Lettres  de  Monfieur  de  Piotet , 
Pafteur  de  l'Eglife  de  MoUnes  ,  avec  les  Canons  de  nos  Synodes  Nationaux, 
&  de  la  Djfcipline  de  nôtre  Eglife  ,  qu'il  avoit  compiles  en  un  Volume  af- 
fés  gros  ,  Sur  quoi  on  nomma  des  Commiffaires  pour  evaminer  cette  Collec- 
tion ,  lefquels  l'aiant  aprouvée  ,  on  remercia  ledit  Monfieur  Piotet  ;  &:  on 
ordonna  qu'il  feroit  averti  par  Lettres  des  Défauts  que  Icfdits  Commitlaires 
avoient  remarqués  dans  fon  Livre  ,  afin  qu'il  pût  les  corriger  ,  6:  qu'*!!  fût 
d'un  meilleur  Ufage  pour  nos  Eglifes. 

X  L  I  1  I. 

Monfieur  de  Montmartin  ,  Député  General  pour  nos  Eglifes  ,  fit  Raport 
à  cette  Aflemblée  ,  qu'il  avoit  obtenu  depuis  quelques  Années  ,  du  Con- 
feil  Privé  ,  divers  Ordres  qui  étoient  d'une  très-grande  Importance  pour  nos 
Eglifes  ,  &  qu'il  feroit  fort  à  propos  qu'il  en  eût  la  Garde  ,  afin  qu'il  pût 
les  produire  dans  les  Ocafions  où  il  s'agiroit  du  Service  de  nos  Eglifes  :  Et 
d'autant  que  plufieurs  Provinces  remontrèrent  ,  qu'afin  que  leurs  Provin- 
ces en  fufiènt  informées  ,  &  qu'ainû  ils  fuflent  mieux  en  Etat  de  faire  va- 
loir ,  &  exécuter  lefdits  Ordres  du  Confeil  Privé  ,  il  étoit  neceliaire  qu'ils 
Ddd  a  en 


596         XXV.  SYNODE    NATIONAL 

cri  eûflent  des  Copies  ,  fidèlement  tranfcrites  Se  colationées  avec  les  Ovigi- 
naux  ;  L6  Synode  Confiderant  que  s,il  faloit  donner  à  chaque  Province  une 
Copie  defdits  Ordres  ,  il  en  couteroit  beaucoup  de  tems  Se  d'Argent,  pria 
Monfieur  G^//<j«^,Commifraire  de  Sa  Majeflé,àt  vouloir  prendre  la  peine  de 
les  faire  copier  ,  afin  qu'ils  pûflènt  être  utiles  aux  Députés  des  ProviiKes  , 
félon  que  la  Neceflité  de  leurs  Matières  le  requerroit. 
X  L  I  V. 

Les  Magiftrats  de  la  Ville  de  Cafires  ,  aiant  rendu  une  Sentence  contre 
Mr.  Pierre  Péris  ,  à  la  Requête  de  Mr.  Confians  :  L'Aflemblée  ordonna 
qu'on  delivreroit  inceflànment  audit  Mr.  Confians  Vint-quatre  Livres,  pour 
paier  les  Fraix  de  ce  Procès. 

X  L  V. 

On  donna  quarante  Livres  à  celui  qui  avoit  tranfcrit  les  Copies  des  Ca- 
hiers ,  que  les  Magillrats  de  cette  Ville  avoient  aportés  à  Mr.  Montmartin  ,. 
&  les  Comptes  que  Mr.  Ducandal  avoit  rendus. 
X  L  V  I. 

Le  Synode  ordonna  qu'aufli-tôt  que  le  Terme  de  la  Sufpenfion  du  Sieur 
Fahre  feroit  expiré  ,  le  Coloque  ô!' albigeois  s'aflembleroit ,  &  pourvoiroitl'E- 
glife  de  la  Caftne  d'un  autre  Pafteur. 

X  L  V  I  I. 

Monfieur  Combalajfe  pria  cette  Afiemblée  de  l'Aflîfter  ,  6c  la  Veuve  de 
Monfieur  Rapn  ,  de  quelqu'Argent ,  afin  qu'ils  pûfient  pourfuivre  leur  Pro- 
cès &  le  terminer  ,  qui  étoit  touchant  leur  Temple  de  Prenez.;  mais  leur  De- 
mande fut  renvoiée  au  Synode  Provincial  luivant  du  Haut  Languedoc,  com- 
me il  avoit  été  pratiqué  en  pareil  Cas  par  le  Synode  National  d''Alais  ;  & 
l'Allèmblce  les  aflûraen  même  tems  d'emploier  tout  fon  Pouvoir  pour  prou- 
ver i'établiflèment  de  leur  Eelife. 

X  L  V  I  I  L 

On  enjoignit  aux  Députés  Provinciaux  de  Bourgogne  y  fie  à  Monfieur  Beau- 
fort  Député  pour  la  Province  des  Sevenes  ,  de  pafler  par  les  Villes  de  Sau- 
ve &  d'Andttz.e ,  à  icui  tttour,  &  d'informer  les  Confiftoiresdefdites  Lieux, 
de  l'inttntjon  de  ce  Synode  ,  &  de  faire  leur  poflîble  pour  réconcilier  les  Srs. 
Bo>H  6c  Aldebcrt  8c  de  fane  enforte  que  l'Infpefteur  fur  les  Pauvres  de  k 
Vdle  ù^Anduz.e,  5c  ledit  Boni^  convinflènt  d'Arbitres  pour  mettre  fin  à  leurs 
Diferens. 

X  L  I  X. 

Les  Procédures  contre  les  Sieurs  Péris  6c  '^oU  ,  furent  délivrées  aux 
Députés  Provinciaux  de  Xaintonge  6c  du  Haut  Languedoc  ,  dans  lefquelles 
Provinces  ils  dcmeuroient  tous  deux,  avant  qu'ils  fuflènt  dcpofês  ;  8c  les 
Procédures  contre  Monfieur  Beraud  furent  miles  entre  les  mains  de  Mr. 
Baux. 

L. 

Le  Synode  étant  informé  des  rares  Talens  que  Monfieur  Godefroi  ■doÇlc- 
doit ,  qui  étoit  Dofteur  en  Droit  Civil  ,  6c  Profeflèur  de  la  Faculté  dans 
l'Univcrfité  de  Genève  ,  ordonna  qu'on  le  prieroit  ,  à  Caufe  qu'il  étoit  très 

bien. 


T  E  N  U    A    C  A  s  T  R  E  s.  y,j 

bien  verfé  dans  l'Antiquité  ,  de  tâcher  de  découvrir  ,  8c  de  rendre  Publics 
tous  les  Artifices  ,  &  tous  les  Deguifemens  ,  dont  le  Cardinal  Baronius  ,  8c 
plufieurs  autres  Doftcurs  de  l'Eglife  Romaine  s'étoient  fervis,  pour  falfifier 
l'Hiftoire  touchant  l'Eglife  Primitive. 

L  I. 

On  pria  Mr.  Galland  <.Vécnxe  à  Mr.  le  Prefident  de  Thouloufe,  en  Faveur 
de  Mr.  Bidac  ,  qui  étoit  détenu  dans  les  Prifons  de  Sommieres  ,  pour  avoir 
abjuré  les  Erreurs  de  ceux  de  la  Communion  de  Rome  :  &  Mr.  Petit  fut 
chargé  de  porter  à  ce  Parlement  les  Lettres  8c  les  Ordres  de  Sa  Majejte' ,  8c 
de  fe  joindre  à  Mr.  Calland  le  Fils ,  qui  y  feroit  envoie  par  fon  Père  pour 
ce  Sujet. 

Li  1  1. 

On  pria  Mr.  Ducandal ,  de  paier  à  Mr.  Mercurin  ,  la  Somme  de  Soixan- 
te Livres  ,  qui  lui  avoit  été  accordée  par  le  Synode  National  de  ritré  ,  la- 
quelle il  mettroit  fur  les  Comptes  de  l'Argent  qui  apartcnoit  à  nos  Eglifes. 
L  1  1  1> 

Monfr.  Afefirezat ,  8c  Mr.  à^'Huijfeau  prefenterent  des  Lettres  de  l'Egli- 
fe de  Paris  ,  par  lefquelles  ils  demandoient  très-humblement  que  Mr.  Chau- 
ve ,  qu'ils  avoient  fi  fouvent  8c  û  inftànment  demandé  pour  Miniftre,  leur 
fut  enfin  acordé  ,  les  Députés  de  Pl/le  de  France  fe  joignirent  aufïî  avec  eux 
dans  leur  Requête  :  mais  Mr.  Chauve  fit  auffi  de  fortes  Inftances  devant  ce 
Synode  ,  pour  obtenir  de  pouvoir  continuer  fon  Miniftere  dans  l'Eglife  de 
Sommieres  ,  à  Gaule  de  fes  grandes  Afliétions  ôc  de  fes  Neceflîtés  prelentes  : 
8c  les  Députés  Provinciaux  du  Bas  Languedoc  folicitercnt  auflTi  fortement  par 
leur  Requête  ,  que  les  Droits  8c  Privilèges  de  cette  Eglife  8c  de  leur  Pro- 
vince fûflent  conlervés ,  8c  que  ledit  Mr.  Chauve  ne  fût  pas  changé  :  Cette 
Afaire  importante  fut  mifê  en  Délibération  ,  le  Synode  Confiderant  à  quoi 
Mr.  Chauve  étoit  le  plus  EncHn  ,  8c  l'Importance  particulière  de  l'Eglife  de 
Paris  ,  8c  l'Etat  prefent  de  celle  de  Sommieres  ;  décréta  que  l'Eglife  de  Pa- 
ris porteroit  fa  Demande  au  Syviode  Prochain  du  Bas  Languedoc ,  auquel  on 
enjoignit  d'avoir  toutes  les  Déférences  railonnables  pour  la  Requête  de  l'E- 
glife de  Paris  ,  8c  de  la  gratifier  pleinement  en  cela  ,  pourvu  que  Monfr. 
Chauve  ne  fe  fît  pas  un  Cas  deConfcience  de  Changer,  8c  qu'il  n'eût  pas  dé- 
terminé pofitivement  que  fon  Devoir  l'obligeoit  de  vivre  8c  de  mourir  dans 
l'Eglife  de  Sommieres. 

L  I  V. 

On  lût  une  Lettre  de  l'Eglife  du  Figan  ,  8c  on  entendit  fon  Meflager  , 

Mr.  de  Villeneuve ,  de  même  que  les  Députés  de  la  Province  des  Sevenes , 

touchant  le  contenu  de  ladite  Lettre  :  Après  quoi  le  Synode  donna  Permit 

fion  à  ladite  Eglife,  de  chercher  un  Pafteur  hors  de  la  Province  des  Sevenes, 

8c  enjoignit  au  Coloque  de  Sauve  d'affifter  ladite  Eglifejufqu'à  ce  qu'elle  pût 

trouver  un  Miniftre  dont  elle  fût  fatisfaite. 

L  V. 

Mr.  Confians  8c  Mr  Belot ,  reprefenterent  à  ce  Synode  les  grarrdes  8c  pref- 

làntes  Neceflîtés  par  lefquelles  ils  étoient  travaillés  ,  étant  redevables  déplu-; 

Ddd  5  ûeufi 


398  XXV.   SYNODE  NATIONAL 

fleurs  Sommes  qu'ils  av oient  été  obligés  d'emprunter  pendant  le  temsdeleur 
Empnfonnemenc  à  Bourdeaux  ,  ôc  fe  voiant  dans  l'impoffibilité  de  fatisfaire 
à  leurs  Créanciers  ;  Sur  quoi  on  ordonna  au  Receveur  de  la  Province  de 
Xaintonge  ,  de  leur  paier  treize  Portions  &  demie  (qui  leur  avoient  été  ac- 
cordées pour  les  Années  1627.,  1628.  £c  1629.)  fur  ce  qui  leur  étoit  dû 
de  l'Année  i6ii.  &  r.fin  que  ledit  Receveur  n'eût  aucune  dificulté  à  l'Oc- 
cafion  de  ces  Portions  ,  il  devoit  les  joindre  aux  autres  Portions  qui  leur 
étoient  acordées  ,  afin  qu'ils  les  divifaflênt  également  entr'eux  ,  comme  ils 
avoient  acoutumé. 

L  V  I. 

Cette  Aflemblée  décréta  que  fi  quelqu'Eglife  du  Coloque  de  Nimes  fou- 
haitoit  d'avoir  Mr.  Buax  pour  Miniftre  ,  (lequel  étoit  en  ce  tems-là Paftcur 
de  l'Eglife  de  Cttei^ne ,  )  que  ledit  Mr.  Baux  pourroit  accepter  l'Invitation 
qu'on  lui  en  feroit  ,  fans  que  Perfonne  l'en  emj>cchàt ,  ou  le  moleftât  en  au- 
cune manière. 

L  V  I  I. 

On  ordoruîa  aux  Députés  des  Sevenej  de  pafler  par  la  Vîlle  de  Bez.ters  , 
lors  qu'ils  s'en  retour neroient  chés  eux  ,  &  de  recommander  aux  Juges  8c 
Confeillers  de  Cette  Cour  ,  les  Afaires  de  l'Eglife  à^Alais ,  &  celles  de  Mrs. 
PanUt  &  Ban/tllon,  Minillres. 

L  V  I  1  r. 

D'autant  que  dans  le  Département  de  la  Province  du  ffatit  Languedoc ,  on 
avoit  marqué  deux  Portions  pour  deux  Profefleurs  en  Théologie  dans  l'U- 
niverfité  de  Montauban  ,  quoi  qu'il  eût  été  auparavant  déterminé  par  ce  Sy- 
node que  lefdits  Profefleurs  ne  recevroient  qu'une  demi  Portion  ,  &  qu'il  en 
eût  donné  Quitance  à  leur  Eglife  ;  on  arrêta  que  Monûeur  Ducandalrtt\cn- 
droit  entre  fes  mains  une  de  ces  Portions ,  dont  il  rendroit  Compte  au  Sy- 
node  National  fuivant. 

L  I  X. 

On  lût  dans  cette  An'emblée  une  Relation  des  Peines  de  Monfieur  BanfU 
Ion  ,  de  même  que  les  Lettres  que  le  Marquis  de  f^arennes  ,  Gouverneur 
^Aiguemortes,kzxvi\t  à  Monfieur  Galland,  Commiflairede  5(<yJ/./;fy?/dans  ce 
Synode  ;  Sur  quoi  Monfieur  le  Commifl'aire  fut  fortement  folicité  d'intercé- 
der pour  Mr.  Ban/lllon  ,  auprès  des  Juges  dans  la  Cour  de  Beziers,  èczwprès 
dudit  Marquis  de  Farennes  ;  il  fut  arrêté  ,  d'un  Confcntement  unanime  , 
que  l'on  prcfenteroit  une  três-humble  Requêteà5^yW<«;y/?e  ,  pour  la  prier  de 
permettre  que  nos  Eglifes  8c  nos  Minillres  jouiflent  des  Douceurs  de  cette 
Paix  &  de  cette  Liberté,  qui  nous  avoit  été  acordée  par  fes  Edits,  8c  que  5^ 
Majefié  eût  la  Bonté  d'ordonner  que  ledit  Monfieur  de  Garennes ,  8c  tous  les 
autres  Gouverneurs  de  Places  ,  imitaflent  Sa  Mitjeflé  dans  fes  favorables  Dif- 
pofitions  envers  nous ,  &  de  faire  que  fes  Sujets  de  la  Religion  Reformée  , 
tant  Miniftrcs  que  leurs  Troupeaux  ,  rccueilliflént  en  Paix  les  Fruits  de  la 
Proteétion  de  Sa  Majefié  :  de  plus  ce  Synode  ordonna  ,  que  jufqu'à  ce  que 
Monfieur  Banfillon  fût  rétabli  dans  les  Fondions  de  fon  Miniftere  dans  l'E- 
glife d^Aignemortes ,   ladite  Eglife  feroit  fervie  par  les  Pafteurs  qui  en  feroient 

les 


TENUACASTRES.  559 

les  plus  proches  Voifins,  auxquels  l'Aflemblée  recommanda  particolierement 
d'avoir  une  Charité  'Chrétienne  envers  ladite  Eglife ,  qui  lèroit  autrement 
privée  de  la  Confoln-ion  de  la  Sainte  Parole  de  Dieu  ,  &  de  l'afTifter  en  tou- 
tes Ocafions  dans  fes  Neceffités  preflantes. 
L  X. 

Monfieur  Petit  fit  le  Raport  de  ce  ^ue  Mr.  Galland  le  Fils  &  lui  avoient 
fait  ,  &  de  la  Conférence  qu'ils  avoient  eue  avec  Mr.  le  premier  Prefidenc 
du  Parlement  de  ThoMloufe  ,  &  ils  prelènterent  les  Lettres  dudit  Prefident , 
à  ce  Synode  :  Sur  quoi  il  fut  ouï  très  -  favorablement  ,  le  Synode  le  re- 
mercia des  Peines  qu'il  avoit  prifes  ;  on  ordonna  que  l'on  feroit  Reponfc 
aux  Lettres  dudit  Prefident  ;  &  l'on  pria  les  Confuls  de  Montaubm  Se  de 
C*flres  ,  de  fe  tranfporter  à  Thouloufe  ,  immédiatement  après  la  Saint  Mar- 
tin ,  &  de  foliciter  l'Enregîtrement  des  Lettres  8c  Mandemens  de  Sa  Ma- 
jefté  à  cette  Cour  de  Parlement  ,  &  de  faire  enforte  qu'elle  levât  toutes  les 
Reftriârions  qu'elle  avoit  fait  aux  Déclarations  de  Sa  Majejté. 
L  X  I. 

Les  Députés  du  Daaphiné  ,  parlant  avantageufement  de  Monfr.  Agard  , 
qui  avoit  quitté  depuis  peu  le  Couvent  &  l'Ordre  des  facobins  à  Avignon  i 
le  Synode  ordonna  que  l'on  en  feroit  le  Raport  au  Synode  National  fui- 
vant  ,  où  l'on  auroit  Soin  de  faire  rembourfer  à  la  Province  qui  l'affif- 
toit ,  les  Secours  qu'elle  lui  fourniflbit  ,  &  qu'elle  acorderoit  jufqu'à  ce 
tems-là. 

L  X  I  I. 

La  main  de  Bien  étant  apefantie  fur  Monfieur  de  ValUàe  ,  puis  qu'il  l'a- 
voit  encore  vifité  dans  la  Ville  de  Cafires  -,  le  Synode  ordonna  ,  que  pour 
le  fecourir  dans  fa  Maladie  ,  on  lui  donneroit  fur  la  Somme  de  dix  mille  Li- 
vres ,  que  Sa  Majefle  avoit  acordée  pour  paier  les  Fraix  de  cette  Aflemblée 
Nationale,  la  quatrième  Partie  de  la  Portion  qui  venoit  à  la  Province  à^An- 
joH  ,  laquelle  ne  feroit  pas  mife  fur  fes  Comptes  ,  lui  étant  donnée  gratis  : 
Et  Mr.  Coûter  fut  prié  de  lui  avancer  cet  Argent. 
L  X  I  I  I. 

Le  Synode  ordonna  que  tous  les  Papiers  que  le  Sieur  hmi  &  Alàehert 
avoient  aportés  ,  feroient  depofés  par  Monfr.  du  P«»  &  Monfr.  de  Grenonil- 
leau  ,  entre  les  mains  des  Députés  Provinciaux  du  H^iut  Langaedoc  ;  ce 
qui  fut  fait. 

L  X  I  V. 

Monfieur  Buflenobis,  Pafteur  de  l'Eglifè  de  Soalés  ,  infonna  ce  Synode  , 
que  nonobdant  que  le  Syfiode  National  de  C^^rf«f(7»  eût  ordonné  qu'il  feroit 
entretenu  par  ladite  Eglife,  ïieanmoins  le  Quartier  d'Oftobre  ,  de  l'Année 
1614.  lui  étoit  encore  dû  ,  &  tous  ceux  des  Années  entières  de  162.5.  & 
i6i6  Et  il  requit  très-humblement  ce  Synode  que  l'on  eût  compafTion  Je 
lui  dans  fon  Befoin  preflant  ;  Ce  qu'il  reprefcnta,  étant  la  propre  Vérité, 
&  dont  on  ne  doutoit  point  ,  on  pria  Mr.  Dftcandat  de  lui  paier  tout  ce 
qui  lui  étoit  dû  i  &  on  l'aflûra  que  fi  par  un  Principe  de  Chante  Chré- 
tienne ,  6c  de  Generofité,  il  vouloit  lui  avancer  cet  Argent,  il  s'en  r.m- 

bour- 


400  XXV.    SYNODE  NATIONAL 

bourferoit  lui  même  fur  la  première  Somne  ,  qu'il  reœvroit ,  apartenant 
3  nos  Eglifes. 

L  X  V.  *>, 

Le  Synode  s'aperce vant  que  par  le  Parcage  qui  avoît  été  fait  dans  le  Sy- 
node National  de  Charenton  ,  on  avoit  acorde  à  l'Univerfité  de  Montanban 
h,  Somme  de  Huit  Cens  Cinquante  Livres,  outre  fes  Apointemens  ordinai- 
res ,  laquelle  devoit  lui  être  paiée  jufqu'à  la  Séance  de  cette  Aflèmblée  ;  & 
que  par  Inadvertance  on  avoir  encore  mis  la  même  Somme  dans  ce  dernier 
Partage  ,  comme  fi  elle  lui  étoit  dûë ,  &  qu'on  fût  obligé  de  la  paier  à  cet» 
te  Univerfité  ;  C'eft  pourquoi  le  Synode  ordonna  ,  que  de  cette  Somme  de 
Huit  Cens  Cinquante  Livres ,  on  en  donneroit  feulement  Cent  Cinquante 
à  ladite  Univerfité  ,  &  Soixante  au  Bedm  &  Pord^r  ,  8c  que  Monfr.  i?«- 
c^nd4  retiendroit  tous  les  Ans  à  cette  Univerfité  Se  Province,  le  furplus,  qui 
feroontoit  à  Six  Cens  quatre-vint  dix  Livres  ■■,  comme  aufli  Cens  quatre» 
vints  neuf  Livres .  U  huit  fols .  pour  une  Portion  qu'on  avoit  retranchée  à 
la  Province  du  /f^»?  Latiguedoc  ,  &  à  la  Hmte  Cmmnf  ,  de  fes  Por- 
tions qui  étoient  mifes  dans  ledit  Partage  j  dont  ledit  Monfieur  Dttcm-. 
dal  aporteroit  fes  Reçus  >  6(  rendroit  Compce  du  tou;  au  Synode  National 
fuivant. 

L  X  V  I. 
Monfr.  Dncanâal  fût  prié  de  paier  à  la  Province  du  Berri ,  outre  les  Por- 
tions qui  lui  étoient  afTignées,  une  Portion  que  l'on  avoit  omife  dansleComp- 
le  du  Partage. 

L  X  V  I  î- 
L'Aflemblée  ordonna  que  l'on  rendroit  à  Monfr.  à^4cier,  Pafteur  déchar- 
gé ,  la  Portion  que  le  Synode  de  Charmen  avoit  oublié  de  lui  afligner ,  lors 
qu'on  fit  le  Partage  des  Deniers  qui  apartenoiem  à  la  Province  du  Haut 
Languedoe  i  5c  qu'on  la  lui  paieroit,  en  Mains  propres,  du  premier  Argent 
que  l'on  recevroit  pour  nos  Eglifes. 

L  X  V  î  U. 
D'autant  qu'on  avoit  afligné  â  un  autre  Coîege  qu'à  celui  de  Nerac  ,  la 
Somme  de  quatre  Cens  Livres  du  Contingent  qui  étoit  pour  la  Province  de 
la  Bajff  Cmenne  ;  le  Synode  ordonna  que  Monfr.  Ducandal  retiendroit  ladite 
Somme ,  parce  qu'on  avoit  tait  ur^  Article  particulier  de  quatre  Cens  Livres 
pourleColege  de  Bervtraç. 

L  X  î  X. 
Le  Synode  refolut  ,   qu'au  Cas  que  Monfieur  Petit  fût  molefté  par  l'A= 
IJoftat  Péris ,  il  prendroit  fon  Parti ,  &  Ibutiendroit  fon  Innocence. ,  6c 
qu'on  lui  paieroit  tous  les  Dépens  qu'il  pourroie  faire  dans  la  Suite  pour 
fe  défendre. 

L  X  X. 
Les  Députés  du  Dauphiné  rcprefenierent  l'Extrême  Pauvreté  de  l'Eglifedc 
Fariff  &  on  prefcnta  '«ufU  des  Lettres  de  ladite  EgUfc  à  ce  Synode  ,  lequel 
afljgna  à  ces  Députés  une  Portion  franche  du  Contingent  de  la  Province  du 
Datif  hint  ,  laquelle  ils  dclivreroicut  à  ladite  Eglife ,  avant  la  Tenue  du  Synode 
j^ational  fuivant.  L  X  X 1.  Les 


T  E  N  U     A    C  A  s  T  R  E  s.  401 

L  X  X  I. 

Les  Députés  du  DaHphiné  prefenterent  des  Lettres  de  Monfieur  le  Fieil- 
Uhx  Pafteur  ;  lefquelles  étant  lues ,  le  Synode  loua  Ion  Zèle  8c  fa  Pieté  ,  & 
aprouvant  fa  Retraite  hors  de  la  Ville  de  Nimes ,  chargea  la  Province  du 
!?.?«/;<!;;«/ de  le  placer  dans  une  autre  Eglife,où  il  pourroit  cmploier  les  beaux 
Talens  que  le  Dieu  de  Grâce  lui  avoit  acordcs  fi  libéralement  ,  pour  l'Efi- 
cation  de  fon  Peuple. 

L  X  X  I  I. 

Le  Synode  exhorta  la  Province  ^ Anjou  ,  de  faire  imprimer  le  dernier  To- 
me des  Oeuvres  de  Théologie  de  Monfr.  Cameron  ,  &  promit  que  le  Syno- 
de National  fuivant  auroit  Soin  de  lui  rembourfer  les  Fraix  qu'elle  feroit 
obligée  de  faire  pour  cette  Impreffion. 

CHAPITRE    XXXII. 

Des  Uniwrfités  é-  des  Coîeges. 
Article    L 

MEflîeurs  Roijués  &  Hnglas  ,  l'un  premier  ,  6c  l'autre  fécond  Conful  de 
Montdubun  ,  Mr.  Veemes  Reéteur  du  Colege  de  leur  Ville,  6c  les  Dé- 
putés de  la  Province  du  Haut  Languedoc  ,  demandèrent  que  Monfr.  Charles, 
autrefois  Profefleur  en  Théologie  dans  l'Univerfité  ùîOrtez.i  ,  Miniftre  dans 
la  Principauté  du  Bearn  ,  pût  être  ôté  de  là ,  &  envoie  à  Montaiib.m  ,  pour 
être  Pafteur  £c  Profelfcur  dans  leur  Eglife  Se  Univerlîté  ;  Mais  il  y  eût  un 
grand  Débat  pour  ce  Sujet  ,  tant  à  Caufc  des  Befoins  prefens  des  Eglifes 
du  Bearn  ,  qu'à  Caufe  que  ces  Mcffieurs  ci-deflus  nommés  ,  en  avoient  de- 
mandé le  Confentement  à  Sa  Majejîé  èc  audit  Mr.  Charles  ;  Apres  que  l'on 
eût  bien  examiné  le  tout  ,  l'Aflemblée  jugea  ,  qu'on  ne  pouvoit  pas  ufer 
d'Autorité  envers  ces  Eglifes ,  pour  les  obliger  à  décharger  Monfr.  Charles 
en  Faveur  de  l'Eglife  8c  Univerfité  de  Momauban  j  &  même  que  ni  la  Rai- 
fon-ni  la  Confcicnce  ne  permettoient  pas  qu'on  les  y  exhortât  ,  mais  on  re- 
folut  néanmoins  d'avertir  leurs  Députés  ,  qu'au  Cas  qu'ils  ne  vilîènt  pas 
Lieu  de  garder  ledit  Monfr.  Charles  ,  ils  le  refignaflent  volontairement  à  la- 
dite Ville  ,  afin  d'obliger  par  ce  Moien  la  Province  du  Haut  Langue- 
doc. 

I  L 
Le  Synode  ne  trouvant  pas  à  Propos  de  diminuer  le  Nombre  des 
Univerfués  ,  8c  n'aiant  pas  en  ce  tems-là  les  Moiens  de  pourvoir  à  leur  En- 
tretien ,  bien  loin  de  pouvoir  augmenter  les  Apointemens  qu'on  avoit  Cou- 
tume de  leur  paier  ,  décréta  que  les  Profefléurs  des  Univerfités  de  Momau- 
ban &  de  Saumur ,  recevroicnt  du  premier  Argent  qui  feroit  diftribué  à  nos 
Eglifes  ,  ce  qui  leur  étoic  dû  pour  les  Années  1625.  &  1624.  fans  qu'on 
Tome  IL  Eee  leur 


4ôt         XXV.    SYNODE    NATIONAL 

leur  en  rabatît  aucune  Chofe  ,  &  que  pour  les  Années  1621.  &  i6ix.  ,  on 
leur  paieroit  une  certaine  Somme  du  Fond  qui  étoit  à  la  Difpofition  du  Sy. 
node  ;  &  que  tous  ceux  d'entr'cux  qui  étoient  Pafteurs  ,  &  qui  n'avoient 
point  de  Rétribution  de  leurs  Eglifcs  ,  reccvroient  cette  Portion  qui  leur 
ctoit  aflîgtlëe" ,  de  même  que  les  autres  Pafteurs  ;  mais  avec  cette  djferen- 
ce  ,  qu'on  ne  leur  en  rctrancheroit  rien  pour  ks  Fraix  ordinaires  de  la 
Récente. 

III. 

Le  Synode  aiant  mûretneiit  confider!^'  les  Raifons  qui  avoicnt  mû  le  Sy- 
node National  de  Charentm  ,  à  fuprimer  l'Ofice  de  Profeilcur  cm  Langue 
Grecque  ,  dans  les  Univerfités  qui  étoient  entretenues  par  nos  Eglilcs  , 
trouva  bon  de  le  rétablir  ;  mais  à  cette  Condition  ,  que  les  Profcllcurs  ex- 
pliqueroient  à  leurs  Difciplcs  les  plus  élegans  traités  des  Pères  :  Et  parce  que 
Monfr.  P^eems  ,  Refteur  de  l'Univerfité  de  Montauban  ,  avoit  demande  la 
Permiffion  d'enfeigner  les  Mathématiques  ,  &  la  Metaphifique  dans  le  Co- 
lege  ,  en  même  tems  qu'il  enfeigneroit  la  Langue  Grecque  ;  fa  Demande 
fut  renvoiée  au  Confeil  de  cette  Univerfité,  pour  en  juger  félon  que  la  Pru- 
dence le  leur  difteroit. 

I  V. 

A  l'Egard  des  Demandes  laites  par  Monfr.  Petit  ,  Profelleur  en  Thcolo- 
gieà  Nimes  ,  en  Faveur  de  l'Univerlîté  de  ladite  Ville  j  le  Synode  ordon- 
na ,  premièrement  ,  pour  les  Années  1613.  Se  1624.  ,  que  les  Profefleurs 
fe  contenteroient  de  ce  qu'ils  avoient  déjà  reçu,  &  qu'ils  porteroientpatien- 
ment  leur  Part  des  Incommodités  qui  étoient  communes  à  toutes  nos  Egli- 
fes  :  Et  que  pour  les  Années  1625.  6c  1626.  ils  recevroicnt  leur  Salaire  tout 
entier ,  des  premiers  8c  plus  clairs  Deniers  qui  nous  feroient  acordés  par  les 
Libéralités  de  Sa  Majtfit.  Secondement,  que  lefdits  Profcileurs,  au.\quels 
on  avoit  aloué  une  Portion  Franche  ,  comme  aux  Sieurs  Codur  &  Petit ,  la 
recevroient  des  mains  de  Mr.  Ducaiidal ,  dans  la  Province  du  Languedoc. 
Troifiêmemcnt  ,  que  ledit  Mr.  Codur .  Profefleur  en  Langue  Hébraïque  , 
feroit  mis  fur  le  même  Pied  que  les  ProfelTeurs  de  la  même  Langue  dans  nos 
Ùniverfités  ;  8c  qu'il  ne  pourroit  pas  arendre  de  plus  gros  Salaires  que  ceux 
011*11  àVoit  acoutUWi'é  de  recevoir  auparavant. 

On  exhorta  routes  les  Provinces  d'examiner  dans  leurs  Synodes  ,  fi  on  ne 
pourroit  pas  changer  nos  Univerfités ,  d'une  Place  à  une  autre  :  ou  fi  on 
ne  pourroit  pas  les  réduire  à  un  plus  petit  Nombre  qu'elles  n'étoient 
en  ce  tems  là  ;  afin  que  le  Synode  National  fuivant  piJt  prendre  des 
Mefures  là-deOus,  £c  ordonner  ce  qui  feroit  le  plus  expédient  pour  le  Bien 
de  nos  Eslifesen  General. 

VI. 

On  ordonna  'qVe  tous  ks  Pâlkurs  qui  enlcignoient  la  Langue  Hébraïque, 
recevroient  ,  outre  leur  Salaire  ordinaire  comme  Pafteurs",  les  Apointemens 
en  Qualité  de  Profefleurs  :  Et  à  l'Egard  des  Profefleurs  en  Théologie  qui 
fervoient  ks  Eglifcs  de  lios  Univerfités,  dont  ils  recevc«ent  quelque  Rctri- 

butioQ 


T  E  N  U    A    C  A  s  T  R  E  s.  403 

bution  à  Caufe  du  Minillere  qu'ils  y  exerçoient ,  on  leur  affigna  une  demi 
Portion  ,  mais  en  Déduction  de  la  Penfion  qui  leur  étoit  promife  par  leurs 
Eclifcs. 

VII. 

On  décréta  que  Peux  Cens  dix  Livres  feroient  le  Salaire  Annuel  des  Rc- 
Sens  de  la  cinquième  &  iîxième  Clafle  du  Colege  de  Saumur. 
VIII. 

Le  Synode  donna  Permiflîon  à  la  Province  des  Sevenes  ,  d'établir  fon  Co- 
lege dans  la  Communauté  qu'elle  jugeroit  pouvoir  ifiieux  contribuera  fon 
Entretien. 

IX. 

Afin  de  conlêrver  les  Droits  de  nos  Eglifes  ,  &  que  l'on  pourvût  nos 
tJniverfités  de  ProfelFeurs  habiles  ;  on  ordonna  que  l'on  écriroit  à  Monfr. 
André  Rivet  ,  pour  le  difpolér  Sc  perfuader  d'accepter  une  Chaire  deProfef- 
feur  dans  une  de  nos  Univcrfités  ;  6c  que  l'on  écriroit  femblablementàMrs. 
les  Curateurs  de  l'Univçrlîté  de  Leide,^ouï  les  prier  de  la  Part  de  ce  Synode, 
de  mettre  ledit  Monfr.  Rivet  en  Liberté  :  Et  l'Eglife  de  Paris  fut  chargée 
de  faire  tenir  ces  Lettres  à  leur  Adrellè  ,  d'en  recevoir  la  Reponfe  ,  6c  d'y 
répliquer  s'il  étoit  nçceflaire. 

Le  Synode  ordonna  ,  qu'afin  que  le  Colege  de  cette  Ville  de  Ca(lres,i\it 
confervé  ,  on  lui  donneroit  la  Somme  de  quatre  Cens  Livres  tous  les  Ans  ; 
laquelle  Somme  Monfr.  Ducandal  reticndroit  des  Deniers  qui  avoient  été 
acordés  au  Colege  de  Bergerac  ,  fans  que  cela  dût  prejudicier  aux  Concédions 
que  l'on  avoit  fixités  ci-devant  à  la  Province  de  la  Bajfe  Guienne  ,  en  Faveur 
des  Villes  de  Bergerac  &  de  Neruc. 

X  I. 

L'Univerfité  de  Nimes  n'aiant  pas  porté  fes  Comptes  des  Sommes  qu'elle 
avoit  reçues  6c  emploiées  depuis  le  dernier  Synode  National ,  il  fût  ordonné 
qu'elle  les  porteroit  au  Synode  fuivant  des  Sevenes ,  lequel  devoit  les  exami- 
ner £c  les  terminer  par  l'Autorité  de  ce  Synode. 
X  I  I. 

La  Province  du  liant  Languedoc  envoia  fes  Comptes  par  Monfr.  Bardon  , 
qui  avoit  été  conllitué  Receveur  pour  ladite  Province  ,  £c  Paieur  de  l'Uni- 
verfité  de  Montaubun  ,  pour  les  Années  1619.,  1620-,  16x5.  8c  1614.  mais 
il  ne  rendit  point  de  Compte  pour  les  Années  1621.  Se  1621.  ni  pour  les  Aa- 
nées  lôif,  &  1626.  parce  qu'il  n'avoit  rien  reçu  pour  ces  Années  là  ,  pen- 
dant Icfquelks  tout  étoit  en  Troubles  par  la  Guerre  :  &  il  fe  trouva  à  la 
Clôture  de  fes  Comptes ,  qu'on  lui  devoit  la  Somme  de  deux  Mille  Cent 
cinquante  neuf  Livres  ,  dix-neuf  Sols  ,  &  dix  Deniers  ,  ce  qui  procedoit 
du  Paiement  d'une  Somme  de  huitCens  onze  Livres, qu'il  avoit  fait  aux  Pro- 
fefléurs ,  pour  leurs  Gages  de  l'Année  1621.  6c  d'une  autre  Somme  qu'il 
avoit  emploiée  pour  paier  auxdits  Profeflcurs  ,  leur  Salaire  ,  de  l'Année 
16%^.  6c  de  fept  Cens  Livres  qu'il  avoit  délivrées  à  Madcmoifelle  Charnier^ 
pour  l'Année  de  fon  Veuvage  ^  pour  laquelle  Somme  4c  deux  Mille  Cent 
Eec  z  Li- 


404  XXV.    SYNODE    NATIONAL 

Cinquante  neuf  Livres  ,  dix  Sols  ,  fix  Deniers  ,  on  nfîlgna  un  Fond  pour 
fon  Rembourfement  ,  à  favoir  ,  le  premier  Argent  qui  feroit  dillribuéànos 
Eglifes  :  5c  on  enjoignit  à  tous  ceux  qui  feroient  chargés  de  pareils  Comp- 
tes à  l'avenir  ,  que  leurs  Depenfcs  n'exccdafl'ent  pas  les  Sommes  qui  leur 
feroient  confiées  par  les  Synodes  Nationaux  ,  &  dont  ils  auroient  donné  leurs 
Quitances  ,  fous  Peine  de  perdre  ce  qu'ils  auront  avancé. 
XIII. 
La  Province  d'Anjou  ,  pour  obéir  à  un  Décret  du  Synode  de  Charcnton  , 
aiant  donné  au  Coloque  du  Haut  PoiSlott  ,  les  Comptes  des  Sommes  qu'elle 
avoit  reçues,  pour  l'Entretien  de  l'Univerfité  à  Saumur  ,  pour  trois  Quar- 
tiers de  l'Année  1620.  6c  pour  les  Années  complètes  de  i6ai.,  1623.  ôc 
1624.  Se  pour  le  premier  Qiiartier  de  l'Année  i6iç.  il  le  trouva  p.ir  ces 
Comptes  ,  qu'elle  avoit  paie  vint-cinq  Livres,  quatre  Sols  ,  &  fix  Deniers 
plus  qu'elle  n'avoit  reçu;  &  fes  Députes  firent  voir  par  les  mêmes  Comp- 
tes ,  qu'ils  n'avoient  rien  touché  pour  l'Année  entière  de  1622.  8c  qu'ils 
avoient  néanmoins  debourfé  tout  le  Paiement  de  trois  Quartiers  de  ladite  An- 
née ,  lequel  Paiement  fut  prouvé  par  les  Qintances  qu'ils  en  montrèrent  ; 
n'aiant  aulTî  point  touché  d'Argent  pour  le  Profcfleur  en  Théologie  ,  dont 
la  Chaire  étoit  Vacante  alors  ;  Ainfi  lefdits  Comptes  furent  reçus  6c  aprou- 
vés  ,  Se  on  leva  la  Cenfure  que  le  Synode  àeCharenton  avoit  prononcée  con- 
tr'eux  ,  laquelle  étoit  dans  les  Aftes  dudit  Synode  ,  Se  on  leur  rendit  aufiî 
les  Sommes  qu'on  leur  avoit  retenues  par  un  Décret  du  même  Synode. 
X  I  V. 
L-a  Province  du  Da»phiné  ^unt  exhibé  trois  Comptes,  touchant  ce  qu'elle 
avoit  reçu  &  debourfé  pour  l'Univerfité  de  Die ,  pendant  trois  Années ,  à 
commencer  le  premier  jour  de  Juillet  de  l'Année  Mille  fix  Cens  vint-trois, 
jufqu'au  premier  de  fuilUt  de  l'Année  Mille  fix  Cens  vint-fix^  lefdits  Comp- 
tes furent  reçus  6c  aprouvcs. 

X  V. 
La  Province   de  \''IJle  de  France  aiant  produit  les  Comptes  qu'elle  avoit 
rendus  au  Coloque  de  Rouen  ,  touchant  l'Argent  de  fes  Eglifes  ,  pour  dix 
Années,  à  commencer  dès  l'An  1615.  jufqu'à  l'An  1622.  fa  Précepte  mon- 
toit  à  quatre  Mille  Livres  ,  Sc  ce  qu'elle  avoit  debourfé  en  fiiifoit  quatre  Mil- 
le fept  Cens  quatre  ,  tellement  que  la  Depenfe  qu'elle  avoit  faite  excedoitfes 
Revenus  ,  de  fept  Cens  quatre  Li>  rcs  ;  Mais  le  Synode  ne  piàt  pas  foufrir 
que  l'on  lui  tint  Compte   du  furplus   qu'elle  avoit  avancé  ,  à  quoi  tous  les 
Députés  des  Provinces  ne  voulurent   pas  non  plus  confentir  :  On  l'avertit 
donc  que  dans  la  liiite  elle  prit  un  peu  mieux  Garde  comment  elle  depenfoit 
Ion  Argent  ,  &  que  fi  dans  les  Comptes  qu'elle  rcndroit  dans  les  autres  Sy- 
nodes ,  la  Somnx;  debourfce  excedoit  le  Revenu  qui  étoit  defiiné  pour  fon 
Colcge,  on  ne  lui  feroit  pas  bon  le  furplus. 
XVI. 
La  Province  de  Xaintonge  ,  pour  obéir  au  Synode  National  de  Charente»  , 
aiant  porté   les  Comptes  de  ce  qu'elle  avoit  debourfé  pour  le  Colcge  de  la 
Rechefaucauld  ,  durant  les  Années  16-2.1 .,  1622.,  1623.  &  1624.  il  fe  trou- 
va 


T  E  N  U    A    C  A  s  T  R  E  s.  405 

va  que  le  Dcbourfement  qu'elle  avoit  fait  fe  montoità  Mille  neuf  Cens  qua- 
tre-vints  dix-neuf  Livres  &  dix  Sols ,  fans  qu'elle  eût  jamais  touché  nn  feu^ 
Denier  pour  l'Entretien  de  ce  Colege. 

^  XVII. 

Les  Provinces  ôi'Orleans  ,  8c  du  Berri  aiant  rendu  leurs  Comptes  pour 
leur  Colege  ,  au  Synode  l'rovincial  tenu  à  Chàtillon  fur  Z-e/Vs  ,&  pour  trois 
Quartiers  de  l'Année  1625.  &  pour  les  Années  entières  \6^^.  Se  1625.  Se 
pour  trois  Quartiers  de  l'Année  1626.  ce  qu'elles  avoient  debourfé  montoit 
à  trois  Mille,  quatre  Cens  ,  trente  trois  Livres,  neuf  Sols ,  &  cinq  De- 
niers \  6c  leur  Reccpte  ,  à  deux  Mille  ,  huit  Cens  Livres  ;  tellement  qu'il 
leur  étoit  dû  fix  Cens  trente-trois  Livres ,  neuf  Sols  ,  cinq  Deniers  ;  Lef- 
dites  Provinces  furent  averties  de  ne  pas  debourfer,  à  l'avenir,  plus  que  le 
montant  des  Sommes  qui  leur  étoient  afllgnées  pour  l'Entretien  de  leur 
Colese. 

XVIII. 
Les  Députés  de  la  Province  du  Poison  aiant  rendu  les  Comptes  pour  leur 
Colege  ,  qui  étoit  auparavant  à  Ntort  ,  il  parut  que  leur  Rccepte  montoit  à 
trois  Cens  Livres  ,  félon  l'Acte  du  Synode  National  de  Charenton  :  Et  par- 
ce que  leurs  Députés  raporterent  que  5j  A'f.ijefié avo'xl  entièrement  Suprmié 
leur  Colege  de  Niort  ,  5c  qu'on  ne  vouloit  pas  foufrir  qu'il  y  en  eût  aucun 
dans  cette  Province  •■,  il  fut  décrété  que  ladite  Province  feroit  refponfable  , 
non  feulement  de  ces  trois  Cens  Livres ,  mais  aufli  de  tout  ce  qu'elle  avoit 
reçu  depuis  le  dernier  Synode  National. 

XIX. 
La  Province  du  Vivarez.  n'étant  pas  en  état  de  rendre  fes  Comptes,  (com- 
me il  lui  avoit  été  enjoint  par  le  dernier  Synode  National  )   de  ce  qu'elle 
avoit  reçu  6c  debourfé  pourfon  Colege  de  Privas, 3.  Caufe  qu'elle  étoit  par- 
mi les  Troubles  de  la  Guerre  ,  qui  avoient  empêché  qu'elle  reçût  aucuri 
Denier  pendant  l'Efpace  de  quinze  Mois  ,  ladite  Province  fut  avertie  de  ne 
pas  manquer  d'aporter  fes  Comptes  au  Synode  National  prochain. 
X  X. 
La  Province  du  Vivarez.  prefenta  les  Comptes  pour  le  Colege  ^Anàuz-e  , 
qui  montoient  à  trois  Mille  ,  deux  Cens  ,  deux  Livres  ,  quinze  Sols  ,    la- 
quelle Somme  on  avoit  debourfée  pour  fon  Entretien  pendant  les  Années 
1621.,  1622.,   1623.,   1624.  ,   1625-.  6c  1626.     Et  les  Députés  de  cette 
Province   déclarèrent  qu'ils   n'avoient  reçu  que  Cens  Livres  pour  toutes 
lefdites  Années. 

XXI. 
I>es  Députés  de  la  Province  de  Normandie  portèrent  leurs  Comptes  ,  par 
lefquels  ils  firent  voir  que  depuis  le  premierde  j^«///ff  de  l'An  1622.  jufqu'au 
jour  qu'ils  rendoient  Icfdits  Comptes  ,  ils  avoient  reçu  ,  pour  l'Entretien  de 
leur  Colege  ,  la  Somme  de  Mille  ,  trois  Cens  Livres  ,  Sc  qu'ils  avoient  de- 
bourfé treize  Cens  ,  vint-quatre  Livres,  fix  Sols,  6c  fix  Deniers.;  6c  qu'ainfi 
on  leur  devoit  vint-quatre  Livres, fix  Sols,  6c fix  Deniers,  qu'ils  déclarèrent 
ne  vouloir  pas  demander. 

Eee  3  XXII.  La 


4o6  XXV.    SYNODE    NATIONAL 

XXII. 

La  Province  de  Bourgogne  n'aiant  aporté  ni  Comptes  ni  Quitances  à  ce  Sy- 
node ,  non-obftant  l'Ordre  qui  lui  en  avoit  été  donné  par  le  Synode  Na- 
tional de  Charenton  ,  à  Caufe  que  l'Eglile  du  Pont  du  Fellai  ,  dans  laquelle 
fon  Coloque  s'aiîèmbloit,  avoit  négligé  d'obéir  àdeux  Synodes  Provinciaux  , 
lefquels ,  pour  imiter  les  Synodes  Nationaux,  avoient  ordonne  a  ladite  Eglife 
de  drefler  fes  Comptes  ,  comme  il  étoit  évident  par  les  Aftcs  de  ces  Syno- 
des :  Outre  que  fcs  Députés  avoient  été  fi  preffés  lors  qu'ils  étoient  venus 
à  ce  Synode  ,  qu'ils  n'avoient  pas  eu  le  tems  de  s'informer  du  Sujet  de  cette 
Omiflîon  \  Sur  quoi  on  ordonna  à  ladite  l'rovince  de  dreflèr  fes  Comptes,  Zi 
de  les  porter  bien  réglés  au  Synode  National  fuivant; 
XXIII. 

La  Province  de  Bretagne  n'aiant  pas  pu  établir  fon  Colege  dans  la  Ville 
de  ritré ,  avant  le  Mois  de  fanvier  dernier  ,  &  n'aiant  pas  reçu  un  Denier, 
outre  les  quatre  Cens  Livres  qui  étoient  premièrement  deiHnées  pour  fon  En- 
tretien ;  on  lui  ordonna  de  porter  fes  Comptes  au  Synode  National  fuivant, 
comme  aufli  un  Compte  de  ce  qu'elle  pourroit  recevoir  jufqu'à  ce  tems-là, 
pour  fon  Entretien. 

XXIV. 

La  Province  du  Dauphine'  produifit  plufieurs  Quitances  pour  fon  Colege 
établi  à  Ambrun  ,  par  lefquelles  elle  faifoit  voir  qu'elle  avoit  debourféplus 
qu'elle  n'avoit  reçu  ;  c'eft  pourquoi  le  Synode  aprouvant  fes  Comptes  , 
exhorta  l'Eglifc  à'^imbrun  d'aporter  à  l'avenir  fes  Comptes  en  bonne  For- 
me à  fon  Synode  Provincial ,  afin  qu'ils  fuflênt  enfuite  délivrés  au  Synode 
National . 

XXV. 

On  ordonna  à   la  Province  de  la  Bajfe  Gmetine  ,  de  rendre  Compte  des 
Sommes  qu'elle  avoit  reçues  pour  fon  Colege  de  Bergerac,  au  Synode  Pro- 
vincial fuivant  de  Xaintonge  ,  qui  fût  chargé  de  les  examiner ,  £c  de  les  finir  ; 
ôc  d'en  faire  enfuite  le  Raport  au  Synode  National  fuivant. 
X  X   V  L 

Les  Députés  de  la  Province  de  Provence,  s'excufant  de  ce  qu'ils  n'avoient 
pas  fait  ce  qui  leur  avoit  été  enjoint  par  le  dernier  Synode  National,  fondant 
leurs  Excuiès  fur  un  Commandement  précis  que  le  Duc  de  Gutfe  leur  avoit 
fait  ,  de  fe  feparcr  &  de  partir  ,  avant  qu'ils  euflènt  eu  le  tems  d'expédier 
aucune  Afaire;  le  Synode  renouvella,  &  ratifia  encore  une  fois  ,  le  Décret 
du  Synode  National  de  Charenton  ,  6c  enjoignit  à  ladite  Province  de  Pro- 
vence d'y  obeïr  ,  fous  Peine  de  perdre  tous  les  Droits  du  Colege  qu'elle 
avoit 

X  X  V  1  I. 

Les  Députés  de  laProvincedc  Provence  àccïnrexcrw  qu'ils  n'avoient  point  de 
Comte  â  aporter  ,  parce  qu'ils  n'avoient  touché  que  Cinquante  Livres  ;  & 
que  non-obftant  qu'ils  n'euflcnt  rien  reçu  des  Deniers  de  Sa  Majeflé ,  ils 
avoient  donné  les  Salaires  acoutumés  ,  au  Régent  de  leur  Colegede  Bez.iers. 

XXVIH.  Les 


T  E  N  U    A     C  A  s  T  R  E  s.  407 

XXVIII. 

Les  Sieurs  Roques  Se  la  Crelfe  ,  premier  &  fécond  Confuls  de  A7»«fj,  priè- 
rent le  Synode  d'accorder  Mr.  GarilfoUs  ,  Pafteur  de  l'Eglifcde  Pui-Laurens 
à  leur  Univerfiré  ,  pour  y  remplir  la  Charge  du  fécond  Profcfleur  en  Theo- 
gie  ;  &  les  Députés  de  leur  Province  (e  joignirent  à  eux  dans  leur  Demande  : 
Mais  les  Députés  de  Pui-Laurens  s  opolerent  auxdits  Confûli  ,  &  Mr.  Ga- 
nffoles  demanda  Permilîîon  au  Synode  de  continuer  i-£sercicc-  de  fonMinif- 
tere  dans  ladite  Eglife  i  Cependant  le  Synode  confiderant  que  cette  Univer-» 
firéavoit  grand  Befoin  d'un  autre  "Profelléur',  accorda  aux  Demandeurs  leur 
Requête ,  6c  ordonna  à  Mr.  Ganjfoles  de  fe  tranfportcr  dans  cette  Univerfi- 
té ,  pour  la  Servir ,  en  Qiialitc  de  Profefl'eur  en  Théologie,  aufll-tot  que  le 
Synode  Provincial  du  Hiiait  Langnvdoc  fcroit  aflem.blé  ,  lequel  auroic  Ordre 
de  pourvoir  l'Eglife  de  Pm-Laursns ^  d'un  h;;bile  Minière  dont  elle  fut  bien 
fatisfaitc  ,  &  ce  Synode  la  pria  de  décharger  Mr.  Carijfoles,^  de  contribuer  au- 
tant qu'elle  pourroit  à  lui  procurer  quelque  foulagement. 

CHAPITRE     XXXIII. 

Co^ie  de  la  Lettre  que  le  Synode  écrivit  au  Roi ,  touchant  la  Nomination 
de  nos  "Députes  Généraux. 

AVERTISSEMENT. 

LEs  Lettres  de  tous  les  Synodes  Nationaux  ,  font  ccntes  &  drcfl'ées  par 
leurs  Oficicrs,  Modérateurs  ou  Secrétaires',  néanmoins  la  meilleure  Copie , 
d'oii  la  LcLcre  iuivante  a  été  tirée, fait  remarquer  qu'elle  aété  écritepar  Mr.  le 
Faucheur  ,  Pafteur  de  l'Eglilê  de  A'Ioyitpellter ,  mais  il  eft  manifclle  qu'il  étoit 
Député  pour  la  Province  du  Langnedoc  ,âvec  le  Modérateur  de  ce  Synode. 

SIRE, 

,  Tn  Tant  informes  par  les  ManJemens  de  rôtre  AiAjsfiê ,  £c  par  la  Bouche 
„  lit  de  Mr.  Galland  vôtre  CommiSlâire  à  ce  Synode  ,  des  V'olontés  de  rà- 
,,  ire  Aiajefle'  touchant  la  Nomination  de  nos  Députés  Généraux  ,  pour  refi- 
„  der  à  la  Co'rr  ,  de  la  Part  de  nos  Eglifes  :  Quoique  ce  foit  uiie  Afairequi 
„  n'apartient  aucunement  à  nôtre  Vocation,  Se  que  par  là  nous  nous  voiens 
,,  frulhés,  à  nôtre  très-grand  Chagrin  ,  des  Efperances  que  rotre  Majefié 
,,  nous  avoit  données  ,  dans  les  Déclarations  8c  les  Mandemens  ,  que  nous 
„  pourrions  tenir  bien-tôt  une  Allemblée  Générale  ;  cependant  ,  afin  qu'en 
„  ceci,  Se  en  toutes  nos  autres  Actions, nous  puiffions  marquer  nôtreentiere 
„  Dcference,&  notre  parfaite  Obeïflànce aux Commandemens de Forr<f  yl/.i- 
,,  je/ié  ,  nous  avons  procédé  à  cette  Eleétion  ,  nous  confiant ,  comme  Fone 
„  Aiaiefi^  nous  l'a  prcMBJs  ,  que  lorique  les  Afaires  importantes  de  l'Etat  le 
,,  pourront  permettre.  Vous  donncrés  Strevos  Ordres  Roiaux ,  pour  la  Con- 
„  vocation  d'une  A flembléc  Générale  Politique;  C'eft  pourquoi  nous  avons 
„  nommé  les  Srs.  de  la  Lux^e ,  de  Clermout ,  &  de  Bsanfon,  Sc.ks  Srs.  Baz.my 

«  Texier 


AoS  XXV.  SYNODE   NATIONAL 

„  Texier  &  du  Viii,  Perfonnes  d'une  Probité  reconnue,  d'une  Fidélité  à  l'c- 
j,  preuve,  6c  qui  ont  toujours  été  très  afeftionnés  au  Service  àt^otre  Adaje- 
,,  jlé  ,  Se  à  Ton  Gouvernement .  &  qui  ont  toujours  recherché  la  Paix  de  la 
,,  Nation  :  &  nous  avons  enjoint  aux  Srs. /5/»wi^f/,6c  de /?.<»/f»?f,  d'aller  vers 
„  rotre  Alaje/fe,  afin  qu'après  qu'ElIc  en  aura  choifi  d'eux  d'entr'eux  (  ce 
,,  qu'ils  feront  aufli-tôt  favoir  à  nos  Eglifts  )  rotre  A^ajefle  agrée  qu'ils  lui 
5,  reprefentent  nos  juftes  £c  réels  Griefs  ,  qu'ils  acompagneront  d'une  Pro- 
,,  teftation  fincere  de  nôtre  parfaite  Obeïflhnce  aux  Ovàixs  de  Tôt re  Majefié: 

Et  nous  prions  très-humblement  rotre  Ahiiefié  de  leur  accorder  une  Audien- 
„  ce  favorable,  &  d'étendre  fes  Compaflîons  Roiales  fur  le  meilleur  6cle plus 
,,  innocent  de  fon  Peuple,  lequel  quoi  qu'il  ferve  Fotre  Aiajeft e  -xwcc  plus 

d'Ardeur,  Sc  de  meilleur  Cœur  que  tous  les  autres  Sujets  de /^o/ru /i/^yi?///, 
„  ne  jouira  cependant  jamais  de  la  Douceur  &  du  Bonheur  de  X'ôtreGouver- 
,  nementf  fi  les  rudes  Froidures  &  les  Calamités  qui  l'opriment  ,  &  fous 

lefquellcs  il  gémit  depuis  fi  long-tems  ,  ne  finident  bien- tôt.  Pour  ce  qui 
\\  cft  de  nous-mêmes  Sire  ,  nous  Proteftons  lolennellcment  à  rctre  Majejté , 
,,  que  quelle  que  foit  nôtre  Condition,  Heureufe  ou  Mifcrablc  ,  nous  fom- 
,,  mes  rcfolus  de  vivre  &  de  mourir  dans  la  Fidélité  que  nous  devons  àTotre 
•  Majefié  8c  à  fon  Gouvernement  ;  Mais  nous  efperons  que  quand  rotre 
,,  Majefié  fera  bien  informée  que  nous  lui  obcïlTons  de  bon  Cœur,&  qu'elle 
„  fera  pleinement  inftruite  de  ces  indignes  Tiaitemcns  que  nous  avons  reçus 

par  la  Malice  de  nos  Ennemis  ,  P'ôtre  AJajefié  ne  nous  rendra  pas  feulc- 
„  ment  Juftice  dans  quelques  [.ieux  ,  mais  dans  toutes  les  Provinces  de  fon 

Roiaume,  8c  nous  jugera  plutôt  dignes  de  lîi  Proteftion  ,  &  d'être  mis  à 
,,  Couvert  par  fon  Equité  &  par  fa  Bonté  Roiale  ,  que  d'être  expofcs  plus 
„  long-tems  à  ces  rudes  Opreflions  &  Miferes  qui  nousacablent. 

,,  Dans  cette  Confiance,  Grdtid  Roi,\\o\is  avons  Recours  à  noixc  Diea  &  nous 
,,  nous  adrellbns  Jour  &  Nuit  au  Thrône  de  (à  Grâce,  pondant  nos  Soupirs 
,,  au  Ciel,  ôclui  expofmt  nôtre  Afliftion  ,  &  nous  le  prions  de  toutes  les  Fa- 
cultés de  nos  Ames  qu'il  lui  plaife  de  Conferver  la  Sacrée  Perlonnedero- 
,,  tre  Majefié ,  qu'il  établidè  la  Gloire  de  vôtre  Sceptre  ,  &  qu'il  infpire  dans 

vôtre  Cœur  ivo/W,  des  Sentimens  de  Pitié  &  de  Compafilon  envers  nous,  afin 
,,  que  par  là  nous  aions  Lieu  de  bénir,  déplus  en  plus  ,fonGrand&Glorieux 
,  Nom ,  &  qu'il  nous  accorde  la  Grâce  de  vivre  le  refte  de  nos  Jours  ,  fous 
„  l'Autorité  d'un  Monarque  fi  Clément ,  8c  qu'il  répande  de  fon  Ciel  furvô- 
\,  tre  Couronne,  fes  plus  prccicu fes  Bened irions. 

i,  Ce  font  les  Vœux  êc  les  Prieixs  que  font  , 

SIRE»  D  E    VÔTK  E    M  AJE  s  T  E. 

Les  plus  Fidèles ,  les  flus  Humbles ^  &  les  plus  Obeiffans 
Sujets  dr  Serviteurs. 
Les  Pafteurs  8c  Anciensdes  Eglifcs  Reformées  àcFrance,  Aflèmblcs 
.    dans  leur  Synode  National  a  Cafires  ,  6c  au  Nom  de  tous. 
A  Caftres  le  5.  Chauve,  Modérateur.     Blondel  &  \   Secrétaires. 

Novembre  i6z 6.  BomeroHe,IS,&QLQViX.     Pettt.         j 

C  H  A- 


T  E  N  U     A    C  A  s  T  R  F,  s.  409 

CHAPITRE     XXXIV. 

Partage  fait  entre  les  Provinces  ,  de  la  Somme  de  Deux  Cens,  Vint. cinq 
Mule  Livres  ,  accordées  par  ba  Majefté  aux  Eglifes  Reformées  de 
France  ,  pour  l'année  Mille  fix  Cens  Vint-fept  ,  &  pour  les  Années 
fuivantes  jif qu'au  Synode  National  prochain  :  laquelle  Somme 
Monfiettr  Ducandal  doit  paier  auxdites  Lglifes ,  fttivant  la  Convention 
qui  a  été  faite  entre  lui  é'  le  Synode  National  de  Gap. 

AVIS. 

LEs  trois  Quarts  de  ladite  Somme,  montant  à  i6Sj^o.  Livres,  feront 
diftribucs  félon  l'Ordre  fuivant. 
Premièrement,  aux  Univerfités  8c  aux  Cbleges. 
Secondement ,  à  Mtflleurs  les  Députés  Généraux  ,  en  Cour. 
Trotfiêmement ,  à  nos  Pafteurs  Sc  aux  Eglifes ,  dans  les  quinze  Provinces." 
Quatrièmement  ^  aux  Pafteurs  qui  font  venus  à  ce  Synode  pour  des  Com- 
miffions  extraordinaires  ,  ou  par  des  Ordres  Exprès  dudit  Synode. 

PREMIEREMENT. 

Onpaiera  aux  Univerfités  &  aux  Coleges  ce  qui  fuit. 

I.  A  l'Univerfité  de  5<?(i/t» ,  4000.  Livres. 

Aux  Habitans  du  Païs  de  Gex  pour  leur  Colege  ,  en  y 
Comprenant  les  trois  Millet  fix  Cens  Livres,  que  le  Roi  leur 
avoir  donné,  &  Cent  Livres  pour  leur  Colege,  en  tout,      44,00.  Livres. 

Aux  Habitans  de  Bergerac  pour  leur  Colege,  400.  Livres. 

Somme  totale,  8800.  Livres. 

1.  A  l'Unlverfité  de  Montauban  ,  pour  deux  Profeflcurs 
en  Théologie,  l'un  en  Langue  Hébraïque  ,  un  en  Grec,  Se 
deux  en  Philofophie,  5000.  Livres. 

Plus  850.  Livres  Surnuméraires  tous  les  Ans  ,  jufqu'au 
Synode  National  prochain.  850    Livres. 

Somme  totale,  SSjo*  Livres. 

5.  A  l'Univerfité  de  Nimes ,   pour  deux  Profefleurs  en 

Théologie  ,  un  en  Grec  ,  &  un  en  Hébreu  ,  2100.  Livres, 

4-  A  l'Univerfité  de  Saumur  ,  pour  deux  Profefleurs  en 
Théologie  ,  un  en  Hébreu  ,  un  en  Grec  ,  &  deux  en  Phi- 
lofophie, 3000.  Livres. 

Au  Reâreur  du  Colege,  Cent  Livres,  ioo.  Livres. 

Au  premier  Régent,  quatre  Cens  Livres,  400.  Livres. 

Tome  II.                                         Fff  Au 


410  XXV.    SYNODE  NATIONAL 

-    Au  fécond  ,  trois  Cens  Livres,  500.  Livres.' 

Au  troifitme  ,  deux  Cens,  cinquante  Livres ,  ^Jo.  Livres- 

Au  quatrième,  deux  Cens  dix  Livres,  210.  Livres. 
A  celui  de  la  cinquième  &  fixicme  Clafle,  deux  Cens ,  dix 

LJYies  210.  Livres. 

Au  Portier  6c  Bedeau  ,  Soixante  Livres ,  60.  Livres. 

Somme  totale  >        45'3o-  Livres. 

5.  A  l'Univerfité  de  Die  ,  fix  Cens  Livres ,  600.  Livres. 

SECONDEMENT. 

Pour  achever  la  Penfion  de  nos  Députés  Généraux,  trois 
^lille  ,  trois  Cens  Livres,  ^goo.  Livres. 

Somme  totale  de  ces  fix  Sommes  particulières,         15280.  Livres. 

TROISIEMEMENT- 

Aux  Pafteurs  &  Eelifes  dans  les  Quinze  Provinces  de  ce  Roiaume  ,  6c  à 
ceux  de  la  Principauté  du  Bearn. 

A  la  Province  de  Xaintonge  ,  quatre -vints  &  fix  Portions  ,  &  une  de- 
mi Portion  ,  à  fa  voir  pour  cinquante- neuf  Paileurs  actuellement  dans  le  Ser- 
vice ,  y  compris  la  demi  Portion  de  Monficur  Ferrand,  quatre  Eglifes  à  pour- 
voir ,  cinq  Propofans ,  trois  Pafteurs  déchargés  ,  quinze  Portions  Surnumé- 
raires ;  plus  quatre  Cens  Livres  pour  un  Cclcge  ,  en  tout ,  la  Somme 
de  douze  Mille  ,  deux  Cens  foixante-lépt  Livres  ,  deux  Sols  ,  &  trois  De- 
niers. izx6j.  Liv.     z.  {.  5.  d. 

A  la  Province  de  Normandie,  cinquante- neuf  Portions,  à  favoir  ,  pour 
quarante  deux  Pafteurs  actuellement  dans  le  Service  ,  trois  Pafteurs  déchar- 
gés ,  fix  Propofans ,  cinq  Eglifes  Vacantes,  deux  Portions  Surnuméraires. 
Une  Portion  hanche  pour  QjttUebœuf,  &  quatre  Cens  Livres  pour  leColc- 
ge  5  la  Somme  totale  fe  monte  à  S^ft-  Liv.   1 8,  f. 

Il  I. 

A  la  Province  du  Haut  LangKedoc  ,  Cent  trente-deux  Portions,  à  favoir, 
pour  Soixante-cinq  Pafteurs  emploies  ,  deux  Profelfeurs  en  Théologie  à  cha- 
cun d'eux  une  demi  Portion  franche ,  pour  le  Soulagement  de  quelques  Egli- 
fes ,  cinq  Pafteurs  déchargés,  parmi  lefquels  Monûeur  Btcheteau  eft comp- 
té comme  Profeflcur  ^  fept  Propofans ,  dix-fept  Eglifes  Vacantes,  trente-fix 
Portions  Surnuméraires  qui  feront  dilhibuées  aux  pauvres  Eglifes,  &à  leurs 
Pafteurs,  parmi  lefquels  font  particulièrement  Meifieurs ^o/»«/- ,  Tolcfuin  , 
Cnhujiic  ôc  Baux  le  Jeune  ,  lefquels  recevront  chacun  une  Portion  franche, 

Se 


TENUACASTRES.  411 

&  l'Eglife  de  Minerbois ,  une  autre  Portion  franche,  &  quatre  Cens  Livres 
pour  le  Colege  de  Cadres  ;  Ce  qui  fait  en  tout  la  Somme  de  dix-huit  Mil- 
le, trois  Cens,  trente-fîx  Livres  ,  fix  Sols  onze  Deniers, 

18536.  Liv.  6.  f.   ir.  d. 

A  la  Province  des  Sevems  ,  feptante-fcpt  Portions  .  à  favoir  pour  cin- 
quante-fept  Pafteurs  aduellement  emploies  ,  entre  lefquels  Monfieur  Rofd 
fera  compté  jufqu'au  Synode  National  prochain,  un  Palteur  déchargé,  trois 
Propofans  ,  deux  Egliles  Vacantes  ,  quinze  Portions  Surnuir^raircs  ,  dont 
il  y  en  aura  cinq  qui  feront  franches  ;  pour  les  Eglifes  à^Anverine  ,  une  à 
Monfieur  Paulet ,  une  à  l'Eglife  de  C»«r^^«  ,  une  a  Nue^a  ,  Mwt  i  Saint  An- 
dré,  une  à  l'Eglife  de  Servette  ,  une  à  i'Eglife  de  Cutjfue  ,  une  à  Hanariz^e  , 
&  quatre  Cens  Livres  pour  le  Colege  ;  la  Somme  totale  fait  dix  Mille , 
fept  Cens  ,  &  quatre  Livres ,  neuf  Sols  ,  fix  Deniers  , 

10704.  Liv.     9.  f.  6.  d. 

A  la  Province  du  Danphiné ,  Cent  dix  Portions  ,  à  favoir  pour  foixantc 
&  cinq  Patleurs  actuellement  emploies  ,  quatre  Pafteurs  déchargés  ,  huit 
Propofans  ,  fept  Eglifes  Vacantes  ,  foix.inte  Portions  Surnuméraires  ,  dont 
on  délivrera  les  fuivantes  franches ,  une  a  l'Eglife  à?Ambritn  ,  une  à  celle  de 
Baraux  ,  une  à  celle  de  fM-efJei  une  à  celle  de  Romans  ,  une  à  celle  de  Guil- 
leftre  ,  une  à  celle  de  Loriot  ,  demi  à  celle  de  TttUette  ,  deux  à  Monfieur 
Ckimter  ,;  une  à  Monfieur  PiottU  ,  &:  quatre  Cens  Livres  pour  le  Colege. 
La  Somme  totale  monte  à  quinze  Mille  ,  deux  Cens,  trente -cinq  Livres  , 
trois  Sols.  1 5255.  Liv.     3 .  f. 

A  la  Province  du  Berri  ,  quarante  deux  Portions  ,  à  fivoir  pour  vint- 
huit  Pafteurs  en  Service  aftuel ,  deux  Pafteurs  déchargés  ,  trois  Propofans^ 
Quatre  Eglifes  Vacantes  ,  cinq  Portions  Surnuméraires  ,  dont  on  en  paiera 
deux  franches  à  Monfieur  Guen». ,  &  quatre  Cens  Livres  pour  le  Colege. 
Ce  qui  fait  en  tout  la  Somme  de  Gx  Mille,  foixante  qu-itre  L.  ivres,  dix  Sols 
&  quatre  Deniers.  6064.  Liv.  10.  f.  4.  d. 

VII.  ,   ^ 

A  la  Province  d'Anjott  ,  trente-fix  Portions  ,  à  favoir  poiir  vrnt-deux 
Pafteurs  en  Service  aftuel  ,  trcis  Pafteurs  déchargés,  trois  Fropollins ,  qiua- 
tre  Eglifes  à  pourvoir  ,  quatre  Portions  Surnumcraires.  Ce  qui  fut  en 
tout  quatre  Mille  ,  cinq  Cens,  cinquante-cinq  Livres  ,  un  Sol , 

4555.  Liv.     r.  f. 

V  I  1  r. 

^  A  la  Province  du,  rivarez,,ipour  cinquante  &  une  Portion ,  à  favoir, pour 

vint-quatre  Pafteurs  en  Ohce  ,  trois  Pafteurs  déchargés  ,  entre  lefqiiels  Mr. 

Dejhiareiz.  cît  conié  ^  trois  Propofans,  quatre  Eglifes  Vi'xantcs  ,;  dix -fept 

Portions  Surnuméraires  ,  dont  on  en  paiera  une  franche  à  Moniicur  de  la 

Mette  ,  de.  même  qu'à  Monfieur  de  f^mai  ,  une  à  l'Eglife  de  ^>.  Enen. 

m  ,  une  à  celle,  du  Chailar  ,    une  à  Villeneuve  de  Ber^  :  On  paiera  auffi  à 

Fffa  ladite 


4ii  XXV.    SYNODE    NATIONAL 

ladite  Province  trois  Cens  Livres,  qui  avoient  été  accordées  au  Sieur  du  Boi/, 
6c  quatre  Cens  Livres  pour  le  Colege  ,  ce  qui  fe  monte  à  fept  Mille  ,  deux 
Cens ,  Ibixantc  £c  dix-fept  Livres ,  dix  -  neuf  Sols  ,  trois  Deniers  , 

7277.  Liv.  19.  C.  3.  d. 

A  la  Province  de  Bourgogne  ,  quarante  &  une  Portions  ,  à  favoir ,  pour 
vint-deux  Paikurs  en  Service  ,  deux  Pafteurs  déchargés  ,  quatre  Propofans, 
trois  Eglifes  Vacantes ,  &:  dix  Portions  Surnuméraires ,  dont  on  en  donne- 
ra deux  franches  à  Bourg  ,  deux  à  Paillac  ,  deux  à  Maringués  ,  une  à  Mou. 
Itns  ,  £c  quatre  Cens  Livres  à  leur  Colege.  En  tout  cinq  Mille,  neufCens, 
vint-neuf  Livres,  fix  Sols  ,  cinq  Deniers.  59^9-  Liv.     6.  f.  5-.  d. 

X. 
A  la  Province  de  Vifle  He  France  ,  foixante  &  deux  Portions  ,  à  favoir  , 
pour  quarante-trois  Pafteurs  actuellement  en  Ofice  ,  trois  Pafteurs  déchar- 
gés,  quatre  PropoHms  ,  douze  Portions  Surnuméraires  ,  Se  quatre  Cens  Li- 
vres pour  le  Colege.  Le  tout  taifant  la  Somme  de  huit  Mille  ,  fix  Cens  ,. 
Ibixantc  Sc  une  Livres  ,    quatorze  Sols  ,  trois  Deniers  , 

8661.  Liv.  14.  f:  î.  d» 
X  h 
A  la  Province  du  PolBou  ,  foixante  trois  Portions  ,  à  favoir  ,  pour  qua- 
rante-fept  Pafteurs  aétuellement emploiées ,  deux  Pafteurs  fans  emploi,  deux: 
Pafteurs  déchargés  ,  deux  Eglifes  Vacantes  .  trois  Propofans ,  fept  Portions 
Surnuméraires,  à  Condition  que  ladite  Province  fatisfaira  aux  Demandes  de 
^! enfin  Maréchal  ,  félon  ce  qui  a  été  décrété  .uparavant  dans  l'Article  dix- 
huitième  des  Matières  Particulières  ,  8c  qu'elle  paiera  à  Monfieur  Ferrand 
une  demi  Portion  .  &  quatre  Cens  Livres  pour  le  Colege.  Ce  qui  fe  monte 
à  huit  Mille  ,  neufCens  ,  foixante  trois  Livres  ,  ffize  Sols ,  onze  Deniers. 

8963.  Liv.  16.  f.  II.  d. 
X  I  L 
A  la  Province  de  la  Bajfe  Guienne ,  Cent  quinze  Portions ,  à  {avoir ,  pour 
foixante-cinq  Pafteurs  aéluellemcnt  en  Service  ,  un  Pafteur  déchargé  .  cinq 
Propofans  ,  dix  Eglifes  à  pourvoir,  deux  Portions  franches  à  rEglitede5o«- 
lés,  vint-deux  Portions  Surnuméraires ,  6c  quatre  Cens  Livres  pour  le  Cole- 
ge de  Nerac.  Ce  qui  fait  en  tout  feize  Mille  ,  trois  Cens  ,  douze  Livres  , 
fept  Sols  ,  dix  Deniers,  165 ix.  Liv.  7.  f.  10.  d. 

X  I  I  L 
A  la  Province  de  Provence  ,  vint-quatre  Portions  8c  demi  ,  à  favoir, pour 
quinze  Pafteurs  en  Ofice  ,  un  Pafteur  déchargé  ,  trois  Eglifes  Vacantes  , 
trois  Portions  Sc  demi  Surnuméraires  ,  dont  on  en  donnera  une  à  l'Eglife 
de  Forciilcjuier  ,  une  demi  à  Monfieur  Mercurin  ,  êc  quatre  Cens  Livres 
pour  le  Colege.  Ce  qui  fait  en  tout  la  Somme  de  trois  Mille  ,  fix  Cens  , 
trente-fix  Livres  ,  dix-huit  Sols.  5636.  Liv.  iB.  f. 

XIV. 
A  la  Province  de  Bretagne,  vint-deux  Portions,  à  favoir,  pour  onze  Paf- 
reurs  aduellemenc  en  Charge ,  deux  Propofans ,  deux  Eglifes  vacantes,  fept 

Por- 


T  E  N  U    A    C  A  s  T  R  E  s.  415 

Portions  Surnuméraires,  &  quatre  Cens  Livres  pour  kColege.    LaSomme 
de  trois  Mille ,  trois  Cens,  foixante-fept  Livres.  2267.  Liv. 

XV.  ^^   ' 

A  la  Province  du  Bas  Languedoc  ,  Cent  quatre  Portions  ;  à  favoir  ,  pour 
quarante  quatre  Pafteurs  en  Ofice  ,  cinq  Pafteurs  déchargés  ,  deux  Profef- 
fciirs ,  trois  Propofans ,  neuf  Eglifes  Vacantes ,  trente  une  Portions  Surnu- 
méraires, dont  on  paiera  les  fuivantes  franches  ,  une  à  l'Eglife  à""  Aigttemor- 
tes ,  deux  à  celle  de  Sommier  es,  une  à  celle  à'' Aimargnes  ,  mais  à  Condition 
que  fon  Pafteur  aidera  l'Eglife  de  Sommieres  toutes  les  fois  qu'il  en  fera  re- 
quis :  deux  à  celle  de  Gtgnac ,  une  à  celle  de  Pignan ,  une  à  celle  de  Bazinar- 
gftes ,  une  à  celle  de  Peremals ,  une  à  celle  de  St.  Cille,  une  à  Monfieurfi<i«- 
Jillon ,  &  quatre  Cens  Livres  pour  le  Colege  de  Bez-iers.  Ce  qui  fut  en 
tout  la  Somme  de  quatorze  Mille ,  quatre  Cens  ,  vint  quatre  Livres ,  onze 
fols,  fix  denieis.  14414.  Liv.  11.  f.  6.  d. 

Q.U  A  T  R I  E  M  E  M  E  N  T. 

Aux  Pafteurs  qui  afliftent  extraordinairement  à  ce  Synode. 

A  Monfieur  Con/lansPzûc^^r  de  Pons ,  félon  le  quarante  deuxième  Article 
des  Maticres  Particulières,  pour  trois  ïoitions,  quatre  Cens ,  quatre  Livres, 
douze  fols,  fix  deniers.  404.  Liv.  iz.  f   6,  d. 

A  Monfieur  Belht ,  Pafteur  des  Eglifes  de  Chalais  8c  de  la  Roche  ,  félon 
le  quarante  troifiême  Article  des  Matières  Particulières  ,  pour  une  Portion 
&  demi.  202.  Liv.  6.  f.  2.  d. 

1 1  r.  ^ 

A  Monfieur  Dnbois  Notaire  Public,  félon  le  vint  feptiême  Article  des  Ma- 
tières Particulières,  pour  une  Portion  ,  124.  Liv.  17.  f.  6.  d. 
IV.  ^ 

A  Monfieur  Guillemin ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Lahottr  ,  pour  cette  Egli- 
fe,  &  un  jeune  Ecolier  ,  trois  Cens,  foixante  Livres  ,  conformément  à  l'A  r- 
ticle  du  Chapitre  des  Matières  Particulières  ci  deflus  mentionné,   560.  Liv. 

La  Somme  totale  des  Portions  pour  les  Pafteurs  &  les  Eglifes  des  quinze 
Provinces  fufdites,  &  celles  qui  font  contenues  dans  les  quatre  derniers  Ar- 
ticles ci-deffus  font  enfemble ,  145-470.  Livres. 

La  Somme  totale  des  trois  premiers  Quartiers  de  l'Année  1627.,  prifedes 
deux  Cens ,  vint  cinq  Mille  Livres,  accordées  par  Sa  Majeflé,  monte  à  la  Som- 
«lede,  iSSjfo.  Livres. 


Fff3  PAR. 


4î4  2CXV,    S  Y  NO-DE  /NATIONAL 

PARTAGE 

Du  §iuartier  d'Octobre,  {quiefik  dernier  §luarfier pour  ladite  Année^ 
des  Sommes  de  cinquante Jix  Mille,  deux  Cens,  cinquante  Livres. 


L. 

S.  D. 

A  la  Province  de  Xaintonge ,              .            ô           , 

4718 

6    z 

A  la  Province  du  Haut  Langmdoe  y 

7*^3 

9    0 

A  celle  des  Sevenes ,               .               .              , .            , 

4198 

17    z 

A  celle  du  Berri ,              ,               ... 

azpo 

z    4 

A  celle  de  Normandie ,             .... 

5117 

4    0 

A  celle  du  DaHphiné  ^              .... 

5997 

14    7 

A  celle  di' Anjou ,             - 

1965 

X     0 

A  celle  du  Fivarez. ...                ,             , 

4781 

16    0 

A  celle  de  Bourgogne ,              .             .              '.             . 

aa^f 

A  celle  de  P//le  de  France ,              ^ 

35S0 

16    6 

A  celle  du  FoiUotf ,            .              i              .              . 

?46z 

lï     0 

A  celle  de  la  Bajfe  Onienne ,             .             »              . 

6x75 

7    0 

A  cçUe  de  Provence ,              ,             '.            ,              . 

1507 

If    0 

A  celle  de  Bretagne ,              ,             .             ,           . 

J199 

'tt 

A  celle  du  Bas  Langaedoct 

5670 

K  MonÇxzMV  fem  Confl ans  ^  Paftcur  de  Pw»/, 

160 

1%    2 

A  Monfieur  David  Belht ,  Pafteur , 

81 

,6     1 

A  MQnfiear  du  Bois ,  Notaire  Public , 

H 

4    3 

La  Somme  totale  monte  à 

S6tyO 

Livres. 

La  Somrae  totale  des  quatre  Quartiers  ci-deflus  fait  U  .     . 

Somme  de  aâ^ooo  Livres. 

PARTAGE 

jf^/V  «  «w  EgU/èSi  de  la  Somme  de  dix  Mtlk  Livres  ,  que  Sa  Majefté 
d'ytfi?  accordée  pur  paier  les  Fraix  de  ce  Synode  National ,  à  la  dé- 
charge di  toutes  les  Provinces  ,  auxquelles  on  domera  les  Sommes  ci- 
ntres. 

L.  S.  D. 

A  la  Province  de  l'I/Ie  de  Franee ,  pour  quatre  Députés ,           769  4    4 

A  la  Province  de  Normandie,  pour  quatre  Députés ,                 jô^  4    4 

A  la  Province  d'' Anjou ,  pour  deux  Députés ,                          584  j  i     5 

A  la  Province  du  Berri ,  pour  quatre  Députés ,                         769  4    4 

A  la  Provmcc  de  £'o«r|;<?^«<f ,  pour  quatre  Députés ,                   769  4    4 

A  la  Province  du  Danphiné,  pour  quatre  Députés ,                   "jC^  4    4 

A  la 


T  E  N  U    A    C  A  s  T  R  E  s.  415 

A  la  Province  du  Fivarez. ,  pour  quatre  Députés ,  yf^g  a     ^ 

A\zVro\'mce  du  Bas  Langftedoc,  pour  quatre  Dpeutés ,  769  44 

A  la  Province  des  Sevenes ,  pour  quatre  Députés ,  76g  4     4 

A  la  Province  de /'roî/fwc^ ,  pour  deux  Députés ,  58^  12     2 

A  la  Province  du  Haut  Languedoc ,  pour  deux  Députés  ,  584  ii     5 

A  la  Province  de  la  B^/f  G«/>««^ ,  pour  deux  Députés ,  384  iz     5 

A  la  Province  de  X^ïwrowge ,  pour  quatre  Députés ,  y  6^  4    4 

A  la  Province  du  PoiBoH ,  pour  quntre  Députés  ,  769  4     4 

A  la  Provmce  de  Bretagne,  pour  deux  Députés ,  384  1 2     2 

Somme  Totale,  loooo  Livres. 


CHAPITRE    XXXV. 

Kole  des  Miniftres  Depofes ,  &  àe  mix  auxquels  on  a  interdit  les  FonC" 
fions  du  Mimftere  dans  nos  Egltfes ,  pour  ylpojiafie ,  pour  avoir  été  Va- 
gabonds ,  &  pur  ^lujïeurs  autres  Crimes  S-  Malverfations. 


E  Tienne  Giraud,  autrefois  Miniftre  de  l'Evangile  de  fefus-ChriJi  dans  l'Egli- 
le  de  Biirhez.ieux,d^vïs  la  Province  de  Xaintonge ,  Homme  de  haute  Stature, 
avec  des  Cheveux  noirs,  les  Yeux  enfoncés  dans  la  Tète , fort  hardi  8c  prompt 
a  parler,  qui  avoir  Coutume  de  former  les  Paupières  lors  qu'il  parloit  de  quel- 
qu'Afiiire d'Importance,  &  d'un  Air  fouriant  lors  qu'il  parloit  de  Bagatelles, 
aiant  environ  trente-cinq  Ans ,  fut  depofé  pour  plulieurs  Crimes ,  &  prticu- 
lierement  pour  Caufe  d'Adultère. 

Pierre  Petit ,  autrefois  Miniftre  de  l'Eglife  d'Efire'e  ,  proche  de  la  Rochelle, 
dans  le  Pais  à^Aunix  ,  Provençal  de  Nation ,  de  moiennc  Stature ,  bien  Pro- 
yortionné  ,  âgé  d'environ  foixante  Ans ,  qui  commence  à  devenir  gris ,  un  peu 
Chauve  \  d'un  Air  foiiriant ,  aiant  le  Nez  élevé  en  Aquilin  ;  depolé  par  ce  Sy- 
node pour  avoir  abandonné  fon  Miniftere ,  Se  fréquenté  les  Ennemis  de  nos 
Eglifes  i  c'étoit  un  Prophane  ,  Orgueilleux  &  Infolent ,  &  qui  inventoit  toutes 
fortes  de  Calomnies  contre  nos  Esrtifcs  &  leurs  Membres. 
I  ï  I. 

Noël  Gantier ,  autrefois  Miniftre  de  l'Evangile  dans  l'Eglife  de  Châtillon  fur 
Seine,  dans  la  Province  de  Bour^o^ne,  il  eft  de  petite  Stature,  aiant  les  Yeux 
enfoncés  dans  la  Tête  ,  &:  la  Vue  baflê ,  de  fort  mauvais  Regard  ,  les  Cheveux 
gris,  âgé  d'environ  cinquante  Ans;  depofé  par  le  Synode  oc  ladite  Province, 
pour  Schilme  ,  Sc  pour  s'être  rebellé  contre  l'Ordre  ÔC  la  Difcipline  de  nos 
Egliiês. 

IV.  Hm. 


4.i6  XXV.  SYNODE    NATIONAL 

I  V. 

Hugues  Baèinct,  autrefois  Pafteur  de  l'Eglife  de  Brî.«,dans  la  Province  de 
PJJle  de  France  \  de  très  petite  Taille,  6c  fort  Brun,  avec  des  Cheveux  châ- 
tains ,  de  grands  Yeux  &  de  grollès  Lèvres,  le  Col  court  &  un  peu  voûté, 
âgé  d'environ  vint-huit  Ans  i  il  abandonna  le  Minillere ,  6c  apoftafia  cnfuite. 
V. 

Nicolas  facornais ,  autrefois  Pafteur  de  l'Eglifç  de  Cheilari,  dans  la  Province 
du  Haut  Languedoc  ;  petit  Homme  ,  Brun  ,  avec  des  Cheveux  châtains ,  un 
long  Nez  Aquilin ,  le  Col  court,  2c  un  peu  voûté  i  il  abandonna  le  Minillere, 
âgé  d'environ  îrente-cinq  Ans. 

Jean  Garfm ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Terrafes  la  Grave ,  dans  la  Province  du 
Dauphiné  ;  abandonna  fon  Miniftere ,  &  devint  Apoftat ,  âgé  d'environ  qua- 
rante Ans;  demoiennc  Stature,  d'un  Air  chagrin,  qui  panchoit  la  Tête  de 
côté;  les  Cheveux  roux  ,  les  Yeux  .enfoncés ,  fori  Brufque  dans  fes  Difcours 
Se  dans  fes  Manières  ;  Qiiereleux  ,  &  <^ui  avoit  bonne  Opinion  de  faPcrfonnc, 
étant  devenu  Incorrigible ,  il  fut  depofe  par  le  Synode  de  ladite  Province. 
VII. 
,  Paul  Péri,  autrefois  Pafteur  de  l'Eglife  de  Château  Queiras;  aiant  été  fuf- 
pendu  pendant  deux  Ans ,  il  fut  enfin  dépofé  du  faint  Miniftere ,  par  le  Syno- 
de  Provincial  du  Dauphine',  pour  Adultère ,  dont  il  fut  convaincu ,  pour  fes 
Parjures,  Menfonges  ôc  Calomnies,  &  pour  divers  autres  Crimes  atroces;  il 
apoftafia  depuis.     11  étoit  d'une  Taille  moicnne  ,  d'une  mauvaife  Phifiono- 
jnie ,  les  Sourcils  élevés  ,  les  Narines  fort  ouvertes ,  le  Nez  plat ,  la  Barbe 
pointue  ,  fort  vain  &  fort  fuperbe  dans  fon  Port ,  âgé  d'environ  trente-fix  Ans 
VIII. 

George  Arbauà ,  autrefois  Pafteur  de  l'Eglife  de  Boicoiran  ,  dans  la  Province 
du  Bas  Languedoc ,  Depofé  par  le  Synode  de  Hi  Province  ,  pour  Ufure  &  Lar- 
cin, &  pour  avoir  fait  peu  de  Cas  de  fa  Vocation ,  &  écrit  des  Libelles  difama- 
toires.  Il  eft  court  &  gros ,  aiant  le  Vifage  brun  &  maigre ,  la  Tête  chauve , 
le  Nez  Aquilin  ,  la  Barbe  noire,  âgé  d'environ  cinquante  Ans. 
I  X. 

Jat^ues  Joli ,  autrefois  Pafteur  de  l'Eglife  de  Millau  ;  depofé  par  la  Pro- 
vince du  Haut  Languedoc ,  pour  avoir  entrepris  de  commettre  Adultère ,  pour 
fes  Difcours  Impies  &  Profanes ,  pour  avoir  formé  le  Deflèin  de  fe  révolter 
contre  la  véritable  Religion ,  &  pour  avoir  folicité  plufieurs  autres  Pafteurs  d'a- 
poftafier  avec  lui,pour  s'être  élevé  contre  l'Ordre  &  la  Difcipline  de  nos  Eglifcs  : 
Il  eft  de  haute  Stature  ,  aiant  la  Tête  petite  &  chauve  ,  les  Yeux  rouges 
&  humides  ,  âgé  d'environ  cinquante  -  cinq  Ans ,  fa  Barbe  commençoit  à 
blanchir. 

X.  ^ 

Confins ,  qui  étoit  né  dans  le  Hainaut\  il  avoit  été  Régent  du  Colege  de  St. 
L(':  Il  étoit  d'une  Taille  moienne,  avec  le  Vifage  maigre  ôc  brun,  les  Che- 
veux nous ,  de  petits  Yeux  enfoncés  dans  la  Tête  ,  âge  d'environ  trente-cinq 
^nsi  Vagabond. 

IV.  Bean^ 


T  E  N  U     A    C  A  s  T  R  E  s.  417 

X  I. 

Beauvillier  ,  Errant  d'une  Eglife  à  une  autre  ,  qui  s'ingeroit  dans  le  Mini- 
ftere  lors  qu'il  en  trouvoit  l'Occafion.  Il  difoit  qu'il  étoit  né  à  Negreçeltjfe  ,^ 
Beau  Fils  de  Monficur  Remaiid  qui  avoit  été  Miniftre  de  Bourdeaitx  ;  Avocat 
de  Profeffion ,  de  petite  Taille ,  les  Yeux  châtains  Sc  enfoncés ,  maigre  de  Vi- 
lage  ,  eftropié  du  Bras  gauche ,  âgé  d'environ  trente-fix  Ans  ;  Vagabond. 

Boaitotis ,  auparavant  Pafteur  de  St.  Afrique ,  il  avoit  les  Cheveux  roux  de- 
mi gris ,  avec  des  Dartres  noires  fur  le  Vilàge  &  fur  les  Mains  ,  un  gros  Ven- 
tre ,  de  petite  Stature ,  aiant  été  fufpendii  de  fon  Minilliere ,  par  le  Confiftoire 
&  les  Pafteurs  voifins  de  St.  Afrique  j  il  apoftalia  enfuite,  âgé  de  cinquante- 
cinq  Ans. 

CHAPITRE    XXXVI. 

'Decnt  pur  la  Convocation  du  Sytwde  National  fuivant  i  dans  la  Pro- 
vince de  Normandie. 

LA  Province  de  Normandie  &  celle  du  Berri  demandant  qu'on  leur  accor- 
dât la  Permiffion  de  convoquer  le  Synode  National  fuivant  ,  la  Province 
de  Normandie  l'obtint  à  la  Pluralité  des  Sufrages  ,  Sc  on  lui  enjoignit  d'en- 
voier  des  Lettres  de  Convocation  pour  le  Mois  de  Mai  de  l'An  1 6x9. 

CONCLUSION. 

Tous  ces  A6tes  8c  ces  Canons  furent  dreflés  dans  le  Synode  National  des 
Eglifes  Reformées  de  France  aflemblé  dans  la  Ville  de  Cafires,\c  ly.  de  Sep' 
tembre ,  &  qui  continua  jufqu'au  jT.  de  Novembre  1 6zf}.  Il  étoit  figné  dans 
l'Original  ; 

Chauve,  Modérateur. 

BouTEUouE,  Aflèffcur. 


] 


B  L  O  M  D  E  L  , 

ET  V  Secrétaires. 

Petit, 


Et  par  tous  les  Députés  &  les  Anciens  qui  étoient 
envoies  à  ce  Synode. 


Tome  IL  Ggg  CHA- 


4i8  XXV.   SYNODE  NATIONAL 

CHAPITRE    XXXVII. 

Catalogne  de  toutes  les  EgUfes  Reformées  de  France  ,  é^  de  la  Princi- 
pauté du  Bearoi  avec  les  Noms  &  Surnoms  de  leurs  Pafteurs,^//- 
pofé félon  l'Ordre  desfeize  Provinces ,  faifmt  chacune  un  Synode  di- 
fiinB  j  lequel  Catalogue  fut  aporté  far  les  Dépités  def dites  Provinces 
à  ce  prefent  Synode  National  tenu  â  Caftres. 

LA  PREMIERE  PROVINCE. 

Eft  celle  de  Bourgogne,  qui  eft  divifée  en  quatre  0%w^^,aiant  tren- 
te deux  Eglifes,  Se  trente  quatre  Pafteurs. 

I.  Le  Coloqiie  de  Cbâlons. 

I.  T   ''E^xk àtChàlonsi\\>o\\rVii{\.cms  Théophile  Chapgruin.  z.   LePafteur 
I  xie  Bourbon  eft  Barthelemi  Garnier.   g .  Btijjl  a  Eltodore  du  Noier.  4.  Geo- 
froiBmicik  à  Courfac.   <^.f?an  Feriàet  eft  ^\  Pur  as.  6.  Lohïs  Romphe  eft  iMar- 
tingftts.  7.  Paul  Canet  eft  à  Cheirac.  8.  Noël  Leflegue  eft  à  Monleas. 

i.  Le  fécond  Coloque  de  Bourgogne  eft  à  Lion. 

9.  Ejaïe  Baillé  6c  Alexandre  Romphe  Cont  à  Lion.  10.  Pierre  5i?//'<»- eft  dans 
l'Eglife  de  dVJÀcon,  11.  facob  Textor  eft  au  Pont  de  Fellai.  12.  Pierre  Tannel 
çQ:  à  Pelleville.   13.  Pierre  P.elet  eft  à  BoMrg. 

3.  Le  troifiéme  Coloque  eft  à  £)/;<?«. 

14.  David  Roi  cH  à  St.  Jean  Del.efr>c.  t'y.  Pierre  Balenat  cH  à.  Sinallin.  16. 
Etienne  Gautier  eft  à  Dijon.  17.  7<?^«  Durand  eft  à  Ifftirttlie.  18.  François 
Renaud  eft  à  Beaune.  19.  Sarfinel  Rondot  eft  à  Chatillon  Çuï  Seine,  lo.  fr<iB- 
fo«  Manget  eft  à  ^f«e  /f  X)«c-.  1 1 .  j^^^»  Compère  eft  ïNoiers. 

4.  Le  quatrième  Coloque  eft  à  Gfx 

2.2.  feanJupes^cÇc^  Çhaltiis,  13,  François  Perre.iu  eG:  à  Terfoi.  24.  P/V>'>if 
dePreau  eft  à  Crajfet.  25.  j'f'*"  ^^  C/f*"^  eft  à  Lf^.  2  5.  Jaques  Gautier  6c 
Daniel  Snuret  font  à  GfA:.  27.  j^*?*?»  P^auralongne  eiï  à  T^o/W.  28  ^o/ê/>^  /"r^- 
2/#/?  eft  à  Farnex.  29.  François  Borfat  eft  à  S^fOK-a/.  jn.  AmUnd  de  Bore  eft  à 
Fmges.  31.  Jofiph  AuhricH  àColonge.  32,  Paul  Bacuet  cH  iDivonne. 


LA 


T  E  N  O    A    C  A  s  T  R  E  s.  419 

LA    SECONDE   PROVINCE 

EJl  rifle  de  France,  dans  laquelle  efi  le  fécond  Synode  Provincial.   El- 
it eji  di-vifee  en  quatre  Coloques ,  qm  comprennent  trente  fix 
Eglifes,  &  quarante  &  un  Payeurs. 

I.  Le  premier  Coloque  eft  celui  de  l'IJle  de  France. 

I  j .  T^Ans  lequel  eft  l'Eglile  de  Paris ,  &  fes  Pafteurs  font ,  Pierre  du  Mou- 
i^lin,  fe.iriAfefirez.at,  èc  Charles  Drelmccurt.  34,.  Noienfel  ci\.  i  Chà- 
teatiThterri.  ^^.Jacoèéeik  à  C/nie.'^ô  De^refiet^k  FomainebleuH.  37.^011- 
fieur  le  Blanc  eft  à  Sentis.  58.  Carre'  ç.^  à  Aieatix.  39.  Migneau  eft  à  Ton- 
ffiin.  40.  Danois  eft  à  Lifi.  40.  La  Ferté  t^  à  Spenai, 

2.  Le  fécond  Coloque  eft  en  Champagne. 

41.  A/a£în  eft  à  Chàlons.  4.1.  Courcelles  eft  à  Vitri.  43.  Boucher  eft  à  Se- 
fantiechatazdi.  44.  Benune  Becud  eft  à  Felmora.  45.  B;7ff  eft  à  B<ir  fur  Sei- 
ne. 45.  Rafqaet  eft  à  Efpietiet.  47.  Campdemer  eft  à  Netancourt.  48.  Juigne 
eft  à  ^<i//î.  49.  ^///f?.  eft  à  i'r.  /^/^rj.  50.  Richard  eft  à  Falaiz.e  Roiancour. 
ji.  KoHvel  eft  à  Raffavant. 

3.  Le  troifiême  Coloque  eft  en  Picardie. 

çi.  Monfieur  ^^/7/<«r^ eft  à  Clermont  èc  à  fes  Annexes  ,  à  favoir  ,  Cow- 
fiegne,  Mondtfîer ,  ^Omercour.  53.  Tricotel  t^  à  Chanvieraffl.  ^-j.  Icoriges 
eft  à  L4/W.  55,  Rambours  eft  à  Ba/geu/i.  5^5.  Mefiaier  cû:  à  5f.  Quettiin.  57. 
Blanchard  eft  à  Oiferaond.  58.  Df  /«  C/ocif  eft  à  Amiens.  59.  Blondel  eft  à 
Efiablet.  <5o.  Buguet  ,Saulier,  &  Berard  font  à  Calais. 

4,  Le  quatrième  Coloque  eft  dans  la  Beanjfe. 

6\.  PeloguintÇilBenevtUe.  61.  Br^sud  cO:  zBaillolet  èCâOux.  6^.  David 
BlondeltOi-xHoHdan.  64.  ^«««^r  eft  à  IaF«r/c  Scà  L«ow.  6$.  De  Levereaut& 
■1  Plegs.NorviHe.  66.  Aubertin  cÇi  à  Chartres  -  Favteras.  67.  C/;at//B  eft  à 
Aiwiit-Averne.   68.  Couronne  c^  \\  Aufon. 

LA  TROISIE'ME   PROVINCE 

£/?  /^  Bretagne,  ^^«^  laquelle  ^  le  troijième  Synode  Pr&vincidiU'aiant 
^«Vm  Coloque,  dix  Eglifes,  ç^  onze  P  a  fleurs. 

6y.   TV  JrOnfieur  Fergufon  eft  Pafteur  dans  la  rieille-rigr.e.   70.  De  la  P/^c* 

iVl5e«w  eft  Pafteur  à  5w«.  71.  De  5o«z'«^/7«  eft  a /Jf««<'-f.  72--  ■^'<^^''- 

Ggg  z  A^« 


420         XXV.  SYNODE    NATIONAL 

lieu  cft  à  Plouver.  73.  André  le  jSloir  eft  à  Blain.  74.  Guido  It  Noir  eft  à 
Roche-Bernard.  75.  Loftïs  Prichel, Seigneur  de  hHaje.,c{ï  ÀTri^nier.  76.  Z)c 
la  Place, \eSecond,eii  k  la  Moupie.  77.  Depefire ,  &  Pierre  Ortin  ,  8c  2?o- 
ehellois, Çoni  à  ^i/rf.  78.  £>f  /«  />/<«<;?  k  Jeune  eft  à  Nantes. 

LA  QUATRIE'ME  PROVINCE 

Comprend  h  Touraine  ,  /'Anjou  ,  le  Maine ,  le  Vandomois  ,  é^  le 
Grand  Perche  j  dans  laquelle  efi  le  Quiinième  Synode  Frovincialî 
qm  eji  divijé  en  trois  Coioques,  aiant  'vint  &  une  Eglifes,  é"vint 
Fajieurs. 

I .  Le  Coloque  de  Touraine. 

1^'    A  KAnhieu  Cottier  eft  à  Tours.    80.  Pierre  de  la  Combe  eft  à  Chàtillon 
XVi.fur  r Indre,  à  Lorftt,   £c  à  Bufanois.   8  t.  ^ean  Rogier  eft  à  Previlli. 
82.  Philippe  rincent  eH  à  l'J/le- Bouchard,     8j.    Paul  Sahmer  eft  à  Montoirs. 
S4.  //i<<c  /f  Pelletier  eft  à  Vandome. 

3.  Le  deuxième  Coloque  à^ Anjou. 

85.  7^4»  Gourdri  eft  à  Mirebeau.  %(^,  Daniel  Coupé  ,  Seigneur  de  DeVo^fx, 
eft  à  Louditn.  87.  Sar/iuel  Bouchereau  y  Moife  Amiruud  ,  6c  i^o^/j  Cappel^ 
Profefleur  en  Langue  Hébraïque ,  font  à  Saumur.  88.  Etienne  le  Blois  le 
Jeune, eft  à  Angers.  8^.  Ettenne  Bernard  eft  à  Chateau-Gontier ,  à  Cracu,  & 
iLiindelles.  yo,  3^f<«»  Pineau  eft  à  Bau^e.  yl.  François  de  la  Galère  cft  à 
Bturgutil. 

3.  Le  troifiême  Coloque  eft  dans  le  Maine. 

92.  D<«»«V/  Pfm  eft  à  la  ^^rrcr.  55.  Etienne  le  Blois  le  Jeune  eft  à  Lavai. 
94-  René  Confeil  c(t  z  Lajfai.  95.  René  Alain  eft  à  Belefne.  96.  ^^f/  ^»;/^ 
r<<«<^  elt  à  Minhai  &  à  5ï.  Aignm.  97.  ^frf»  Ftgneux  eft  au  /îîf(«»x  6c  à  /^r^f- 
«4;.  98.  y^^tf/  Charles  e^'i  à  Prtfigé.  9v.  TnVof  eft  à  Château  du  Loir.  Mon- 
fieur  Antoine  du  Mont ,  àevaevixow  dans  ce  Coloque,  où  il  n'avoir  point  d'E- 
glilè,  Se  n'étoit  pas  emploie. 

LA  CINQUIE'ME   PROVINCE 

Efl  celle  an  Poiftou,  ^tf»^  laquelle  eft  le  Cinquième  Synode  Provin- 
cial ,  divifee  en  trois  Coioques  ,  tfww?  quarante  fept  Eglifes  ,  d?* 
cinquante  &  un  Pafteurs. 

Le  i. [Coloque  du  ^^i'  Poitou. 

Nteine  Brail  eft  à  Po«>f  &  à  BellevUle.     10 1 .  i'/>?Ttf  iî/rf//ir^  eft  a 
^St.  HUaire  &  à  Foujfai.     102.  .^««e  Savomet  eft  à  Bafn^ge   6c  à 

Manvil- 


A; 


T  E  N  U    A    C  A  s  T  R  E  s.  421 

Manvillerm.  103.  Samuel  Fleuri  eft  i  Montagne.  104.  Thomas  fanfon  eft  à 
Briieil  ,  ï  Uamet ,  &  à  Lez.ai.  105.  François  Savonnet  eCtà  rendoret.  106. 
Jojtas  Olivier  eft  ^  Chantonnai  8c  à  Pui-beliard.  107.  Z»«/j  A;  Fermier e  eft  à 
la  Châtaigneraie.  108.  René  de  Lufes  Seigneur  de  la  Tanche  eft  à  Monchamp. 
109.  Jbruham  des  Portes  eft  à  la  CLii:/^  gc  à  Bournezeafix.  110.  Gabriel  BoU' 
quet  eft  à  5/-.  Fuirent  &  aux  Herbrieres.  1 1  1 .  ^é-^w  ^^  /^  /'//ice  Seigneur  de 
Rofefl€ur,dr.  à  i'oHz.ange  2C  à  Pouf  ère.  m.  Daniel  Taillard  eft  à  la  G/!r»«cif . 
1 13,  Charles  Adalet  eft  à  5f.  Giles  fur  Fie-  1 14.  Jacques  Prunier  eftàTalmond 
fur  le  lard.  115.  Daniel  Guerman,  Rochelois,  eft  à  5r.  Eenoifi  8c  à  Gwrf .  1 1  6. 
facques  Ranconnet  eft  à  MareviL  iiy.  Jacques  Papin,  Rochclois  eft  à  Saint 
Hereminine  8c  à  la  Chapelle.  118.  fean  Fatable  eft  à  Coulonges  tes  Roiau.x. 
1 19.  P/Vrrf  <^e  /<«  Vallade  eft  à  Fontenai  le  Conte. 

Le  1.  Coloque  du  Moien  Toiftou. 

120.  Pierre  Pafquier  eft  à  Chanden-er.  1 1 1 .  Benjamin  de  Launai.  Seigneur  de 
GrrfZ'/Vr,  eft  à  Saint  Gelais  eft  à  Chervevi.  \zi.  fean  de  la  Blachiere  eft  à 
Mougon.  113.  Jean  Chalmot  eft  à  Chefboutonné.  124..  Aî^irc  fo/7i  eft  à  Aiel- 
le.  I15.  Théophile  Lefnier  eft  à  Marctllac  6c  à  -r^/|»n?  \zC.fean  Chaujfepied,?:^ 
"Jacques  de  Longnac ,  font  à  Niort.  î  27.  Samuel  le  Blanc  eft  à  5rf/«f  'iiaixant. 
128.  Jean  de  la  Fûurcade  cH  à.h  Afotje  Saint  Heraïe.  129.  Nathanael  Mo- 
nafiier  eft  à  IJfoudun.      i  jo.  Jacques  Chagneau  eft  à  Chatfai  Sc  à  Aulnai. 

3 .  Coloque  du  //(^«^  VoiBon. 

151.  ^^^»  Forand  eft  à  Chavigni.  iji.  Vincent  F avre  eft  à  le  Vigean. 
135.  ^fiî»  Alujfon  eft  à  Ouirai.  134.  //7i,îc  <i»  5o«/  eft  à  Lujtgnan.  i^ylfaac 
de  Cuville  eft  à  Cor/.  1  35.  fofué  d' Artois  eft  à  Montreitil-benin.  137.  A^zVo- 
/;ïj  ^f/<»  eft  à  Partenai.  1 3S.  ^<i///  Gellin,  Seigneur  de  la  Pillatiere,  e^kThouars. 

139.  Jacques  Clemenceau  6c  Jacques  Cottibi  ,   Ro'chelois,  font   à  Poitiers. 

140.  Jean  Carré,  Sc  Daniel  P^îM.fontà  Chàtelberaut.  141.  T/^^ic  Vergnon  e^ 
à  Aulbaigne  6c  à  Saubfe.      142.  Ferrand  eft  à  Champagne-Mouton, 

"Eglifes  dans  le  ToiBou  ,  qui  étoient  deftituées  de  Pafteurs  j  & 
qu'il  taloit  pourvoir. 

143.  Les  Sables  d'Olonne  Se  la  Chaulmer  d^ns  le  Bas  PoiElou.  144..  Benêt  ^ 
dans  le  /Wo;>»  PoiHou.     145.  Rochechouard ,  dans  le  //««?  PoiUou. 

Eglife  Interdite. 

1^6.  Luffon  ,  dans  le  5^x  Poifiou. 

Pafleurs  àejîituées  d'Eglifes  ,  ^rf«j  /<?  Poi£tou. 

JeanBomaffd  ,  autrefois  Pafteur  de  l'Eglife  de  Luf on  ,  interdit,  dans  le 
Ggg  3  ^^ 


422  XXV.    SYNODE  NATIONAL 

Bas  Poitou  i  Jaqties  Anus  ,  Seigneur  de  Fille-ftifon  ,   autrefois  Pafteur  de 
Benêt,  dans  le  Moien  VoiHou. 

Pajleurs  déchargés  ,  àan^  k  Poiftou. 

Gourderi  ,  autrefois  de  VEfiang  ,  ci-devant  Pafteur  de  Chifei  6c  AulnAt  \ 
dans  le  Moien  Poitou ,  Sc  Jean  Brun. 

LA    SIXIF/ME    PROVINCE. 

Comprend  la  Xaintonge  ,  l'Aunix  ,   &  l'Angoumois ,   qui  fait  Ig 

Sixième  Synode  Provincial-    Elle  efi  divifée  en  Cinq  GoloqueSj 

aiant  Cinquante- quatre  EgUfes  ,  &  Cmquante-fept  Pajleurs. 

I.  Coloque  de  Saint  Jean  d'Angeli. 

147.  T£rf»  Cnelmin,  8c  fapher  du  Figier,  Seigneur  de  Montie,r,  (ont  à  Saint 
y  fean  d'Angeli.  148.  GttiUaHnte  Rivet ,  Seigneur  de  ChaMpvernon  eftà 
TailUboHrg.  l^c).  Guillaume  Lundi,  Ecoiï'o'is  ,e(i  i  St.  Savignan.  151.  Phi- 
lippe  Pafcard  le  Jeune  ,  eft  à  Tors,  à  Freneau  8c  à  Mabas.  151.  René  Cheneauy 
Kochelois  ,  eft  à  Soubife.  if2.  Thomas  Gtiiot  ,  Rochelois,  eft  à  Ny.  ijj. 
Pierre  Charron  ctt.  à.  Tonnai- Boutonnai.  154.  Samuel  de  la  Foret ,  cd à  Mau- 
ne.  155.  Sebaflien  Baudouin  cÇiiiLFontTomiai-U-batu,  156.  Abraham  Joieux 
eft   à  Tonne-Charente. 

2.  Coloque  des  IJÎes. 

157.  Zacharie  Crifpin  ,  Chabajfolai  ,  Pierre  Richet ,  èc  Fandelincourt  ,  font 
Pafteurs  de  l'Eglife  de  Marennes.  15g.  Jacques  Thouloufe  ,  de  la  Rochelle^ 
eft  à  St.  fufi.  Ifaac  de  la  faille  eft  à  St.  Denis  en  Meron,  160.  Pierre  Aioi- 
fe  eft  dans  le  Château  à^Olleron.  16 \.  Saint  Pierre  d'Olleron  eft  dépourvue  du 
Miniftere  de'  Monfieur  Jean  Gutllemtn,  qui  a  été  envoie  à  l'Eglife  de  St.  fean 
à''Angeli.  162.  Jean  Gruel  eft  à  Aïefchiers.  16].  Jean  Perreau  ,  Roche- 
lois  ,  eft  à  Setujon.  154.  Pie-rre  Poulimiers  eft  à  Mornac.  165.  Léonard 
Thevenot  tÇt  ï  St.  Jean  il'' Angle.  idC'.  Olivier  le  Clerc,  Seigneur  de  La- 
monnerie  eft  à  Aruret.  167.  Claude  Heraud  ,  Rochelois  ,  eft  a  Cozat.  16S. 
fac/fues  Fontaine,  Rochelois  ,  eft  à  Roïan.  162.  Jacques  PapincH  à.  hTrem- 
blade. 

3.  Coloque  à'Aunix. 

170.  feanTagaud  eft  à  Surgeres.  171.  La  Rochelle  a  pour  Pafteurs  .J.ï- 
muel  l'Homr/ieau,  £c  HierômeColomies  àuBe.irn  ,  Louis  le  Clerc,  Seigneur  de 
Chapeliere,  Jean  Salben  Rochelois  ,& /■'/fr/'i;  Bvfquillon  ,  auxquels  ce  Synode 
a  ajoinc  Philippe  Fincent  ,^mvci^o\s  V:\i\cuï  àcV/jIe  Bouchard  ,  dans  V Anjou. 
171,  Pierre  Menanceofi ,  Rochelois,  eft  à  Nieul  Si  à  Laleu.   173.  Louis  A  u- 

bineau , 


TENUACASTRES.  425 

hineaa  ,  Rochelois  ,  8c  Jean  du  Crai  de  Ntmes,  font  à  St.  .'Wartin  dans  Vl/le 
de  Rc.  174.  Jean  le 'fihantre  VLochdoh,  eft  à  la  Flote  dans  Vlfle  de  Ré.  175. 
^rs  &  LoHie  dans  l'/y?f  ^^  /!/  font  privées  de  Duniel  Chauet  qui  a  été  envoie 
à  Marans.  176.  îfaac  Co/ant,  de  St.  Martin  dans  la  même  //?f,eft  à  la  Sur- 
re  ,  à  5^/^  ,  Sc  à  Taircl.  177.  Daniel  C/?4»f^  Rochelois,  eft  à  AiArms.  178. 
Salomon  le  Fevre  eft  à  Hourgnaut  6c  à  AngoyMns. 

4.  Coloque  de  Xaintonge. 

179.  Théophile  Rofel el\  à  Xaintes.  180.  /«■»!«  Confiant  eft  à  /'««j.  181.' 
Gemoz.at  6c  L/o«/  font  deftituées  de  Pafteurs.  182.  j^^;;  Marcon  eft  à  5<iî- 
^«/.  183.  Pierre  Chafe  c'a.  à  St.Severin.  I04.  /m»  li^  CA/z/f  5f/;/or  eft  à 
5/.  forî  Se  à  Mortagne.  185".  Charles  Chot^uet  c(i  à  CLimbois  &  à  l'LiJiac. 
l85.  £//■?:«<?  l'rijleasi.  Seigneur  de  la  Fienerie,  eft  à  fonfac.  187.  Samuel  de  U 
Garie  eft  à  Barbez.ieH.\-  188.  Ez.echiel  Saget  Rochelois,  eft  à  ylrchiac.  189. 
David  Belpt  cH  à  ^ocèf  &C  à  ChaLiis.  190.  /^<î«  Hamtlton  Ecollbis  ,  eft  à 
Oz.ilLic  ,  à  Montendre  y  Sc  à  Fontaines.  lyi.  L'Eglife  de  Mirarnbeau  eft 
Vacante, 

5.  Coloque  à'Angoumois. 

192.  Thomas  Hog,  Ecoflbis  ,  eft  à  la  Rochefoucaut  ,  &  à  Aindois.  193, 
Abraham  Hiver  c^  k  Angonlème.  194.  Jacejues  Gautier  t^  k  Cognac.  15^5  > 
Etienne  Tixcul  eiï  ù  Fillefagnan.  195.  J^e.jw  Commarc  eft  à  Fertueil  &C  à  Ru- 
fet.  197.  //^^<^  «'«'  C/j«8«,v  Junior  ,  eft  à  la  Roche-beaucourt ,  &  à  5.î/fj.  J98. 
Etienne  de  Boienval  eiï  à  Segonfac  &  2.  Limieres.  199.  T/Ti^ïc  P^ï^r»/ eft  à  ^^ir- 
«^(c  &  à  6'^î/K/^  Mêmes,  200.  ^^-îb  Ferrt*nd  eft  a  5rfiw/^  C/c»/  ,  à  Champagne  , 
&   à  Courteillas. 

LA     SEPTIE'ME    PROVINCE. 

£/?  /<z  ^rf/7ê  Guienne  ,  ^^w^  laquelle  eji  le  Septième  Synode  Provincial. 

Elle  ejl  divifee  en  Cinq  Coloqnes  ,  ^«;  comprennent  Soixante  & 

onze  Eglifes  ,  e^  Soixante  &  quinze  Pajîeurs. 

I.  Le  Coloque  du  i7^«^  Agenois. 

^Onneins  ,  a  pour  Paftcur  Monfieur  T/wf/  202.  Kicettier  le  Père 
eft  à  Clair ac.  203.  Favier  eft  à  la  /^///é'.  204.  Df»»/  eft  à  Gra^ 
ieloup.  205.  De  Bouteille  tù.  à  la  Parade.  iq6.  Befon  eft  à  Montfanfon  Sc  à 
Lufac.  207.  Lamoureux  z^ï  Puimirol.  208.  Bout  t^k  Caflelmoron.  209. 
Per/t  el\  3.  Aloufiantjuin.  210.  Renervtlle  c\k  z  Saint Berthommiou.  2ii..i<ia- 
turin  eft  à  Montaud  Sc  à  Caflelnaud.  212.  De  /^i  yk/.î«/  eft  à  Gtzaudan.  213 
Jf^»  ^'.,4/^^  eft  à  -r'J'^fB.  214..  Decongueret  eft  à  Galapian.  21  5.  Df  la  Frei- 
nai eft  à  ToHrnon. 

7,,  Co- 


t; 


424  XXV.    SYNODE    NATIONAL 

2.  Coloque  du  Bas  jigenois. 

rxd.  DeMaulanst^.  a.  Einaife.  217.  Miz..aubin  z^t  ï  Sainte  Foi y^ïHef. 
perian.  218.  Claude  eft  à  la  Souvelat.  219.  DhIou  cft  à  Pufiols.  î:o.  Au- 
gier  ç.9i3.  Pelegra,  an.  Bejfotir  tû.  à  Moucaret.  222.  Plentean  eft  a.  Sauf 
/ignac.  123,  Renaud  eu.  à  Caftelmoron  &  à  A'iontfegur.  224.  Daniel  Ferrand 
elt  à  BoHrdeaitx.  22  j.  Monceau  eft  à  Courtras.  2  2(5.  Le  Ftneaux  eft  à  fi^j- 
.Î.4.  227.  Salettes  ck  ï  Teoùon.  218.  Pnvat  c(lï  Cafiillon.  219.  Jacques 
Bertolin  c(t  0.  Duras.  2jo.  Pornezac-Nardin  eft  h  yenfac.  231.  Ricottier  \e 
Fils  eft  à  Caflelq^ironde.  232.  Bernardin  ,  eft  à  Miremont,  233.  Bauduel 
eft  à  la  Roquette  St.  André. 

3,  Coloque  du  Perigord. 

234.  B«-^i??-4<r  a  pour  l'afteurs  ,  Meflieurs  ,  Pineau  &  Beaujardin.  23  j. 
Langlade  eft  à  Pomfort.  256.  Buiffclance  eft  à  Limeuil.  237.  Caflahadie  eft 
à  la  Linde.  238.  Pote' c(i  à  Aintet.  139.  David  Hefperien-Puis  eft  à  Z<î(«- 
^«^/.  240.  Satané  à  Mufidan.  241.  Chauveton  eft  à  Sigoules.  24.2.  Z)« 
/•«?'  eft  à  la  Forcf.  24,3.  Débordât  eft  à  Saliinac.  244.  Freron  eft  à  Jj<î<g«4f. 
245.  (7^jo»  eft  à  Iffigeac.  i^6.  Lafoneft  ïBerbignieres.  24.7.  Be«^«  eft  à 
Mom-faJJler.  248.  Gafi  cCi  ïFigeac.  24;).  P.«^ir?  eft  à  Co«r  6c  à  Mont'ba- 
^illac. 

4.  Coloque  du  Limojïn. 

250,  Df  .B(îr/f  Senior  eft  à  Limoges.  2?!.  Df  B^r^f  funior  dt^Chateau- 
muf.     25'2.  B4?«/eftà  Argenta.     253.  F/Wow  ,  elt  à  Turéne.     254.  /'^rff* 

eft  à  'Qe  au  lieu. 

■y 

5.  Coloque  du  Condomois. 

1^^.  Dubue  tkï  Ca^eljaloux.  1^6.  Meffienrs  Laufe  ,èc  Charles  Sc à'' Au- 
bus  font  à  AVr<2£-.  157.  i)«  Forf  eft  à  la  Bafiide  Sc  à  .S.'/i«?  /a/?/'».  258. 
Silvius  eft  à  Lairac.  259.  C^^^î^/a;  eft  à  A/o«f/^«^<r.  260.  Bragenne  eft  à. 
Vie  £c  à  Mont-real.  z6i,  Cbardavenne  [eft  à  Caumont.  r6i.  Laquebaie 
eft  à  /'«f^.  265.  Monjoux  eft  à  Labarac.  264.  ^.î/T?»  eft  à  Efpignet  ôc  â 
Calignac.  265",  X)«  F<«»  eft  à  /tio»f  <^i?  Marfan  &  à  Geauve.  166.  La  Fite- 
Solone  eft  à  Vaflingues  &  à  5t«'«r  j^f^»  ^f  Z-«a,-.  257.  Z,<a  f«i?  eft  à  Pigone 
268.  Bor^f«<ïz/f  eft  à  A7«^<ï  ,  à  Cafielnau  fic  à  Viellac.  .  269.  Faillode  eft  à 
Monjerçt.      270.  Nadal  eft  à  C«/^.     271.  Bfiid?  eft  à  Alont-raveau. 


LA 


T  E  N  U    A    C  A  s  T  R  E  s.  42; 

LA    HUITIE'ME    PROVINCE, 

Et  le  Huitième  Synode  Trovincial. 

La  Province  de  la  Haute  Guienne  Se  du  Haut  Languedoc  ,   divifée 

en  Sept  Coloques  ,   qui  comprennent  Soixante  6c  quatre 

Eglifes  ,  &c  Soixante-fix  Pafteurs. 

I.  Coloque  de  Cajlres. 

zyz'.  Cafiresz  pour  Pafteurs  fean  Jollon  ,  Pierre  Savais  ^  Sc  ^anas  Daneau. 
17-^. Pierre  Tejlas  eft  à  Reaimant',  zj^.  Jean  Gérard  eft  à  Caflelnau.  275. 
Samuel  du  Frefne  eft  à  Fiane.  Z76.  François  Rigal  eft  à  CoufiAl  &  à  Fervrie- 
rac.  X-JJ.  Pierre  Calmz.at  eft  à  Prouthes.  27H.  fean  Etienne  Baheran  eft  à 
Brapc.  ijrf.  Theocrife-^att  eft  i  Iz  Caz.e.  zS'o.  Philippe  Marottlcixï  P»mI 
de  Lain.  2S1.  François  F  abri  eft  à  h.  Canne.  18  r.  Pierre  Comberajfe  eft  à 
Vihare,  28}.  Jean  Balerand  eft  à  Angles,  284.  David  Fie  eft  3.  Roehe- 
Courbe.  185-.  Jean  Tremblai  e^  à  Sefligan  ,  Sc  a  ces  trois  Anexes  ,  qui  font 
Paulin,  Teillet ,  &  Jeanes.  285.  Philippe  Rautonnier cd  i  Montredon.  287. 
Etienne  Cavi  eft  à  Cabarade.  x88.  Jofeph  Grajfe,  Senior  eft  à  Britefic.  iSy. 
Lombez.  eft  deftituée  de  Pafteur. 

2.  Coloque  du  Rouergue. 

290.  jF<?<i»  du  Tail ,  &  Bonnafoux  font  à  Millau,  i^i.  Samuel  f.tcquese^ 
À\Cornu.  292.  P/Vrri?  Bdf^ff  eft  à  Saint  Severe.  29 j.  ^<îco^  Audebert  eft  à 
Aijfenu.  294.  /"«frri?  /l/<</^c;«rrf  eft  à  5^»»r  ^owc.  25J.  Baltha^ar  Jacques 
eft  à  S<a/«^  ^fi»»  du  breuil, 

Eglifes  réduites  à  une  extrême  Pauvreré  ,  &  qui  ne  pouvoient  pas 
entretenir  des  Pafteurs  ,  dans  le  même  Coloque. 

295.  Saint  Afriejue ,  fans  Miniftre.  2-97.  Le  Pont  de  Camerett ,  fans  Mi- 
niftre,    298.  Saint  Fœlix,  fans  Miniftre.     299.  Severae ^  fans  Miniftre. 

3.  Le  Coloque  de  Foix. 

joo.  Paul  Gaillard  eft  à  Pamiers.  501.  Paul  Gautihe  eft  à  Mez.erai.  joi. 
Pierre  Violât  eft  à  Saverdun.  jo^ .  Jofeph  de  U  Fontaine  eft  à  Caumont.  504. 
f accrues  Molinen  eft  à  la  Bajlide  de  Leran  ,  Sc  à  Belefia.  3  Of.  DAvi4  Bour- 
gage  eft  à  Curla.  jo5.  /e^w  Morfolan  eft  à  Savarac ,  ÔC  à  Camarade.  307. 
/(?^»  0/*>r  eft  à  /W^r^  .,^x,;7.     308.  L'Eglife  de  Foui  eft  deftituée  de  Pafteur. 

Tome  IL  tthh  Co- 


4^6  XXV.    SYNODE  NATIONAL 

4.  Coloque  de  Laurûguais. 

309.  Anàré  Barangier  eft  à  Sourexe.  jio.  Panl  Gaiijîde  cft  à  Fui-Liurens 
^M.  Pierre  Violât  eft  à  Maz^amet,  gi»-.  Jofeph  de  ta  Fontaine  cù:  à  Revel. 
3  i  g.  Jaques  Molineri  cft  à  Curoying.  ^  14,  David  Ùourgage  eft  à  «S/^.  jirtfand, 
515.  j'fiî»  Fillemur  eft  à  5<*<«?  i-'^}«/  Damiate.  5 1 6.  y^.^f/  /'^/«//«ï  eft  à  AhxH- 
lott ,  ^  à  fes  Anexes  qui  font  à'^yiignesfond  &  St.  Gitans.  517.  /^î>/re  fl<ï«jc 
eft  à  C»^. 

Eglifes  deftituées  de  Pafteurs ,  dans  ce  Coloque. 

318.  Mas,  Vacante.     319.  Ste.  Puelle  ,  Vacante. 

5.  Coloque  du  Haut  Querd  Se  de  la  Haute  4u'vergnt. 

%7.0.  St.  Cletù  eft  à  Ni.  3 î  I .  Jean  te  Vojer  eft  à  Gtenàt  8c  à  Catumet,  dàtls 
le  Baillage  à^Avrillac ,  dans  la  Hante  Auvergne.  322,  Antoine  P€rez,ç.^  à 
Crf^c^iftf,  313.  £tienne  Candis  efï  À  Tronguiras,  5c  àfes  Anexes.  424.  /^*- 
/f^r  eft  deftituée.  315.  C4?-«i///^c  eft  deftituée.  326.  Servienne  eft  defti- 
tucc. 

6.  Coloque  à'Ârgmagnac. 

527.  Aïatthieu  Texier  eft  à  Mauvezin.  328.  ^^^k  Grajfet  eft  à  Lifle-jour- 
dain.  319.  ^e^»  X)o2.e  eft  à  Li/toure.  350.  Aîonfort  ,  PnigapjHc  ,  &  Ifurs 
Anexes ,  font  deftituées.     331.  7^rf»  ^«  /î/.w  eft  à  /Vïafrravier. 

7    Coloque  du  5tfx  giuerci. 

354.  Montanban  a  pour  Pafteurs  ,  Pierre  Olier  ,  Pierre  Chartet  ,  Timothe'e 
Béton  ,  &  Pwrf  Berand  ,  tous  trois  Natifs  de  la  même  Ville.  55;.  Negre- 
felijfe  N.  334.  <!if  Reatville  eft  à  le  Bo/.f.  Cau^ade.  N.  335.  5r.  Antonin 
N.  ■^ij.  Campagnac  M.  338  Bruniquel  N.  339.  Berliac  N.  54.0.  Cor- 
f>arieux  &  Reinters  font  à  5f.  Leophaire.  341,  Villemur  N.  342.  Met^ifac  , 
Vitlemade  6c  la  G^r^f  iV.  345.  Moneng  &  ^<îz//>  ,  fans  Pafteur.  ^^^.Ferfeil 
deftituée,  6c  fcpt  Eglifes  depuis  AVgyfpf////êjufqu'àr*7/fW«r,  toutes  deftituées» 

LA    NEUVIE'ME    PROVINCE. 

Et  le  Neuvième  Synode  Provincial. 

iitf  Province  du  Bas  Languedoc  <;/myf'e  V»  trois  Coloques ,  ^«î  ^<?«?- 
frenmnt  quarante-fept  Eglifes  ,  c?"  cmquante-fep  l'afteurs. 

I.  Coloque  d'CT/^^;. 
345.  T  "TSez.  a  pour  Pafteurs  Antoine  Nogtùer  8c  MonÇitwx  Manuel.     346. 
V-/  Cafiagnier  eft  à  Navafejfes.     347.  //^<îc  E/pagnae  eu.  à  5f.  Finies. 

34«. 


T  E  N  U    A    G  A  s  T  R  E  s.  42; 

54.8.  Bouton  eft  à  Fuftx.  ^49.  Arnaud  ell  à  Fohs.  jyo.  Ftllaret  eft  à  Mont- 
■frein.  351.  >^«^r/  Cofitai  elt  à  5f.  Ambroifr.  ^^z.  Du  Bros  eft  à  BUnfac.  j  5 ^ . 
Cormers  eit  à  Boicoiran.  i,'^^.  RailU  !c  Père  ,  eft  à  5"f.  jf^^^.  55-5.  Rava- 
iiel  eft  à  Bagnols.  3  î<î.  v^^îV  eft  à  Genomllac,  357.  Théodore  'Prunier  eft  à 
Lujfan.  îjb'.  7'!'''«  i^^z'/w  eft  à  AiomeltH.  359.  5»r^w  eft  a.'&arefac.  j5o. 
lacques  Halli  le  Fils  ,  eft  à  Montarin. 

2.  Coloque  de  Montpellier. 

^61.  Montpellier  a  pour  Paftcurs  Michel  le  Faucheur  ,  Daniel  Perol  ,  de 
Fidrines  ,  ^  fean  Gérard.  0,61.  Jean  de  Croi  eft  à  BfS-ïVrj.  365.  Prudhom- 
me  eft  à  Piznan.  3<Î4.  Z-4w/  eft  à  B(?<s/^>-ï>».v.  365.  Majfeuvrin  eft  à  Floren- 
fal.  166.  Efcofier  dl  3.  Lunel,  '^67.  l''Hofpttal  e.^a.  Montagnac.  -^ôS.Carne- 
fac  eft  à  Foujfain.  369.  iVco??.^  elt  à  ^i-,  Pergeoire.  370.  Co«i«r  eft  à  /t/^/- 
;;;■/.   371.  £/»  f<?i>  eft  à  Gignac, 

3 .  Coloque  de  Nhnes. 

IJz.Nimes  a  pour  Paftcurs  Jean  le  Faucheur  Profefleur,  Rofelet .,  Samuel 
Petit  ,  &  Philippe  Codttr.  373.  Quentin  eft  à  Cdlvijfon.  374.  Banz.illon  eft  à 
AigueÇmortes.  37).  Chanal  eft  à  Marfillargues .  ij6,  Jean  Chauve  cCi  à  5o/w- 
mieres.  577.  Fauvert  a  deux  Pafteurs  ,  Inflamond  6c  Salomon  Grubelter.  578. 
Durand  eft  à  Galarguat.  379.  Gajfaqitier  eft  à  Aîelleau,  380.  Bertrand  eft  à 
Faflrie.  381.  Le  54^i?  eft  à  Nagier.  7,'èz-  Roux  eft  à -Sr.  Laurens.  j^^^.Riche- 
re  eft  à  Asdbais.  384-  Sigirroli  eft  à  Aimargues.  3  S 7.  Fournier  elt  à  Claran- 
ftc.  ^^6.  Pierre  eit  3.  Fargepiis.  ^Sj.  Gautier  c{t  à.  Aichar.  388.  Le  5r«K  eftà 
.!>>.  C/'/e/.  589.^5^1'/  eft  à  Anjargues.  390.  Saurineii  à  Bulignargues.  391.  f^V/o» 
eftàBe//e?«r«^e. 

LA    DIXÏR'ME    PROVINCE. 

Et  le  Dixième  Synode  Provincial , 

;E/Z  ^tfw  /w  Sevenes ,  oîi  tl  y  a  trois  Coloques ,  qui  font  Compofés  dt 
Cinquante  quatre  Eglifcs  ,  e^-  <^£  Cinquante  fix  Pafteurs- 

I .  Coloque  de  J"^/»?  Germain. 

591.  -f^Tienne  Roujfeteftà.  A^onjoux.  393.  Simeon  Valarée,  eft  à  Severitt(. 
XZi  394-  Jacques  Cuflard  eft  à  Florac.  595.  /e^»  Corrigis  eft  à  .S?.  y«- 
/z>«.  396.  Nicolas  Blond  cÙ.  à  B^re.  597,  Pottieve  eft  à  Pontvari.  3  y  8.  T/Îï^ 
P entier  eft  à  Cafiagnols.  399  yî^o^yê  ^e  /^î  Combe  eft  à  Privas.  400.  Daniel 
Roujfel  eft  à  5f,  Afartin  de  lloudant.  401.  André  d.e  la  Fa^e  eft  à  5f.  Germain. 
402.  Pierre  llarjou  eft  à  5/-.  Etienne.  4.03.  Ambroife  Deirolcs  eft  à  5f.  André'. 
404,.  François  Valnager  eft  à  Valfrancefque,  405.  ^e»ïw  Gaifrrt  ç.Çx.ï Ste.  Croix. 
A.06.  Pierre  Tulet  eft  à  A^alez.in.  407.  j'fttM  «^e  /^  Baflide  eft  à  S<t«/»?<iire,4bS. 
/e<««  Laurens  eft  à  Marnel.  409.  y<»//;i?'  ^ej  £/^ri  efr.  à  Febron.  ^lo.fean  Cuion- 
Hhh  2  efc 


4z8  XXV.    SYNODE    NATIONAL 

eftau  Colet.  41 1.  Barthtlemi  Rommiere  eft  à  St.  AnAré  de  la  Nuffe.  ^ll.A^ei. 
fe  Blacon  eft  à  JJfoire.  413.  Moifc  Boler  cft  à  Chavagrins, 

1.  Coloque  d'Ânduze. 

414.  François  Horlai  eft  à  AndMZ.e.  ^i  ^.  Efaie DefmaretZj^  &  Louis  Courand 
font  à  j4/ais  416.  ^ean  Boni  eft  à  St.  fean  de  Cardonengues.  417.  PanlPanlet 
eft  à  Vez.enobrode.  418.  Antoiyie  de  Sienne  eu.  à  Canohet.  419.  Laitrens  Vimtir 
eft  à  Lez.an.  410.  'y'f^w  Boujpird  eft  à  Toiras.  4'.  i.  Antoine  Rudavel  cft  a  la 
5<«//^.  412.  j'mw  Ribochier  eft  à  Brenonis.  ^^zi.'Jacejues  de  Bergues  eft  à  Z,o>-- 
j^«f/.  424.  Daniel  G  Mer  in  eft  à  Rivalet.  415'.  Antoine  Imbert  eft  à  le  Dagnan. 
426,  Gnenerargues  a  deux  Pafteurs  ,  G«z  Chavanon ,  6c  Pierre\Barne. 

3.  Coloque  de  Saulve. 

427.  Daniel  Fouturin  eft  à  Figeai.  418.  /<•<?«  Survitdle  eft  iMalanet.  429, 
j^frf«  Afenx*  eft  à  y^/<i*.  430.  facijHes  Èerle  eft  à  B>-(r«.  451.  j'é-^î»  6'o/«V  eft  il 
Auruelas.,  432.  Antoine  Fincent  eft  à  Mernefis.  453.  ^m»  Guillaret  eft'iFal- 
lenarguas.  434.  Louis  Gnichard  eft  à  Snrnene.  43  5.  Jacc^ues  Tuher  eft  à  Mon- 
degas.  436.  Pierre  Guillammeine  t(t  à  5r.  Laurens,  437.  Z,o«rV  ^f  /<<  C<j(7'  eft 
à  Ganges.  438.  Abraham  de  5?.  Z-ow/»  eft  à  Coloinas.  439.  ^^(f/  Marnedisç.{x. 
à  5/-.  Hipolite.  440.  i/fKri  <if  /^  Cow^f  cft  à  Pompgnon.  441.  Jofué  Rofel  eft 
à  Sauve.  442.  Pierre  Barbât  eft  à  Ouijfac.  443.  Jacques  Alegre  eft  à  Combas, 
444.  jEy^je  Laurens  eft  à  du  ^f/ôrr.  445'.  7'^/»/  Tugurolles  eft  à  iV. 

L'ONZIE'ME     PROVINCE 

£/?  f^Me  <^«  Dauphiné  ,  c«  s'ajfcmbk  l'Onzième  Synode  Provincial , 

^«î  f/Z  ^m/f  e«  Huit  Coloques ,  ^w  Comprennent  Soixante  & 
quatorze  Eglifes  c^  Soixante  &  quinze  Pafteurs. 

I.  Coloque  de  l^Ambrmois. 

446.T£4«  Co«f/  eft  à  Ambrun.  447.  !)««/>/  P<»/c^^  eft  à  Guilleflre.  448.  D^. 
J  «/>/  ÊfV  eft  à  ^^.  Freillas  &  à  5f>-r4r.  4.49.  Raphaël  Gabet  eft  à  CA^- 
/f4«  -  ^^eiras  6c  à  Arajeu.  450.  j^^ro^  ChagUer  eft  à  Abiez},  Aiguillot  eft  à 
Ris/folas.  4f  I.  Daniel  du  Portrai  eft  à  Moulines.  452.  7/^^c  Ferrand  eft  à 
Château  Dauphin.     455.  Farf^  eft  deftituée.     454.  Charges  eft  deftituée. 

2.  Coloque  du  Gapenfois. 

4Jî.  y^^»  7'4«/  P^r</«  eft  à  i'^'rr^/.  45<;.  jfo/«é  Ripert  efz  à  Faldronat. 
457.  /4fç«f/  d^ Etienne  eft  à  .î^/wf  £o«»«.     458.  C/!<»r/«  <<?  /<«  Crcf^r  eft  à 


T  E  N  U    A    C  A  s  T  R  E  s.  4^9 

Caprivre.  ^^9.  Jacjues  Matthieu  efl:  à  Sfrctt.  4.60.  Ifaac  Ferrunà  eft  à  Rs- 
z.ens.  ^^i.  Jean  Cotinebier  t^à  Lareigne.  ^62..  JeanBonnetcù:  àOrcicrat. 
4(?j.  Samuel Kerlet  eft  à  Gap.     454.  Efaïe  Matthieu  eft  à  Veines. 

5.  Coloque  de  Valkhfon. 

^5f.  Bernardin  Guerin  efl:  à  Mantoules.  ^66.  Thomas  Comte  eft  à  Vfcanit. 
467.  S.tmufl  Clément  cÇtd.  Vtllaret.  468.  D^t?»^  Jorâain  efl:  à  Feneflr elles. 
4(79.  Jaques  GtUes  tÇt  k  Mean.  470.  Daniel  Pajleiir  cû  à  Pragelas.  47 r. 
François  Guerin  efl:  à  Briançoa.  471.  Phtlil/ert  de  Joh.x  eft  à  Chaumont.  ^jr. 
L'Eglife  de  Sale-Bertrand  eft  deitituée. 

,  4.  Coloque  de  DwV. 

474.  PïVrrir  y^/»fA:  eft  à  Chàtillo».  475.  Z>^z//J  Magnet  eft  à  Penteis.  471^. 
Antoine  Janel  eft  à  Quiras.  477.  Etienne  le  Blanc  eft  à  £)/>,  478.  G«</^.jr  Martin 
eft  à  heaufort.  479.  j'^^»  Charpe  Ecoftbis  eftàA<  /ï/<)//ir.  480.  ^e-^î;;  Cherst- 
hin  &c  Jeati  Manve  font  à  Beonrutat.     48  i .  L'Eglife  de  5;îf7/<îBj  eft  Vacante. 

5.  Coloque  du  Vienmir. 

482.  St.Marcellin,  485.  Pont  en  Royans.  484.  Beaumont.  4.S5  Château- 
double.  4f)<5.  Romans.  487.  Larlre.  488.  Beaurepaire.  488.  On  ne  peut 
pas  dire  fi  toutes  ces  Eglifes  étoient  Vacantes  ;  mais  les  Noms  de  leurs  Paf- 
teurs  ne  font  pas  marqués  dans  le  Catalogue  du  Ktennois. 

6.  Coloque  de  Grejivatidan. 

489.  ^?«r»  d'EfpUgne  eft  à  AJifoen.  490.  !?<«»»>/  Boutereite  eft  à  Grenoble. 
491.  François  Murât  eft  à  ^f/^fJ.  492.  jff^»  5^r«f/  eft  à  Lamure.  493.  £)<». 
•y/âf  Eufiache  eft  à.  Terrajfes .  494.  ylbrahant  Colignac  eft  à  B^r;-.-?»*'.  495.. 
/>/>rrtf  PtjforteR  à  5r.  /f^w  d'fJerans.  ^^gr,.  yJndré  £)eli  eft  à  Trefmini.  497. 
Daniel  ffeuger  &  jff<ï«  Tudelle  font  à  Cowj.  490.  Hugues  Rofim  eft  à  C/fr- 
w»e«;.     49.9.  Cf//rf?  eft  deftituée. 

7.  Coloque  du  Valmtmois. 

foo.  ^'«^jM  Giliarscû.  à  Bourdeaux.  501.  /f<î»  P^m  eft  à  G"*?/?,  foi.  /f^» 
Tou(fains  eft  à  /'Om/.  50^.  Sebajiien  Gai  eft  à  ^f/f.  5-04.  P^«/  Gw/ow  efl: 
à  i:)»>»  /f /r.  5-05.  Gfri/,««j  .^/;a-«  eft  à  L/z/r<7».  yo6.  ^^^w  r></>«  &  Co». 
ton  Badie  font  à  Montlimar.  507,  ^^r/>n  Charnier  eft  à  Manas.  508.  /f.J» 
Dragon,  Seigneur  de  Chavienne,eiï  à  Daujfenes.  509.  uibrahar»  Jourdain  2s 
-P<>rrf  Bacheltt  font  à  Sauz.et. 


Hhh  3  8.  Colo- 


450  XXV.    SYNODE   NATIONAL 

8.  Coloque  des  Barcnnies. 

«jio-  Barthelemi  Dtirand  efl  à  E»phemie.  511.  ^a^aes  de  ChambruH  Sc 
David  Silvius  font  à  Orange.  512,  yean  Dragon  ei\.  à  Courtoifon.  51J.  ^^<îk 
Armin  cft  à  5f.  /'<ïk/  trois  Châteaux.  514.  ^frtij  Cardes  eft  à  Montbritn.  515, 
//î/rfc  Chelier  8c  Olivier  de  FoUfix  font  z  Tanterol  &;  à  Adons.  516.  George 
MuugrastÇi.  à  TtibUtte.  517.  Gabriel  Bonde  eft  iVinfobre.  516'.  François 
Valsmon  eft  à  Tulign^tn.     5  1 9.   faques  Bonnet  tft  à  Condor fet. 

LA  DOUZIE'ME    PROVINCE 

/^  ffj/e  <^//  Vivarez,  CT"  ^^  douzième  Synode  Provincial  qu'on  y  ajfembh 

ejl  formé  de  quatre  Coloques,  /?//îWf  i;/w^  £^?i/^^  .  Cr  ww;. 

quâtre  Pajieurs. 

1.  Coloque  de  Fw^^. 

^zo.  ^yilowon  Favre  eft  à  Privas.     511.    f atones  Decauchet  ed  à  Tournon. 
^522.  ^«is/r/  Z«//o»  eft  à  AUJfas.      5  2  ^ .  fïVrrf  Reboule f  eft  à  Vivârez. . 
$i\.  Jean  de  la  Faye  cii  à  Bars,   jzy.  Antoine  la  Motte cii à  Marleaux.   ^16. 
Simeo»  Dodet  eft  à  .Sf.  Forlunat.  527.   Daniel  Chanforart  ed  àSt.  Alhan. 

2.  Coloque  à'Jnnonai. 

518.  Alexandre  de  Vinai  eft  à  Annonai.  529.  Daniel  Richard  eft  zCheilas. 
çîO.  /'/err*  Merchat  eft  à  Gluras,  531.  David  Agard  eft  à  5o>«.  551.  Af</r- 
«•?//<■«  Cardin  eft  à  Defagne.  5^3.  D^z»»^  B/^<w  eft  à  Chateauneuf.  554.  y/^r- 
y<?  ^tf  Pierre  eft  à  Benr*.  535.  //^<Jc  Dégufîz.e  eft  à  i'r.  Etienne.  535.  Jofeph 
F'illoneA  à  Chambui,  557.  //d^e  </«  (j«.i  eft  kBaru  lieu.  538.  j^m«  Laurent 
çft  à  TaUuron. 

3.  Coloque  à'Aubmas. 

Ç59.  Paidl  Accourat  ett.  à  A»benas.  ^^o.  Daniel  Chanal  cû  à  r.iloti.  ^,^x. 
.Antoine  Faucher  eft  à  Aiirabel,  54;*  jfe^w  Jmbert  cft  ù  /'//f/.  543.  Antoi- 
ne Cevaudan  eft  à  VtlleneKve  de  Berg. 

LA  TREIZIE'ME  PROVINCE. 

^«  f/2  ffJ/e  ^e  Provence  ,  c^  /e  Treizième  Synode  Provincial ,  n'ont 
qu'un  Coloque,  /f;'5;e  iE^^/f/fJ  ,   &  Jeize  Pajieurs. 

eA±.-r\Atil  Miitirice  c(t  ii  Ef^ui  erres,    f/^f.   Pierre  Challier  cCt  à  Seine.  ^^^>. 

_|_  Btirthelemi  Relent  eft  à  Velattx.      547.  Antoine  Crez.e  cft  ;\  A?  Motte, 

5,^8.  Clattde /iLirechdl  c(i  ù.  Cnrban.     549.  Andrc  Gtierin  cita  Jor»ti.     y  50. 

Pierre 


T  E  N  U     A    C  A  s  T  R  E  s.  431 

Pierre  MuHricc  dt  k  Lormarin.  551.  ^ndré Geiiojer  ck  ii  Risz..  J51,  Juqms 
Btiili  eft  à  Lacofle.  yn-  7"^»^^  Maltt  eft  a  Merindol.  55^.  ^>idré Bernard 
eft  à  /<»  C^<i<»-«.  fîî-  /'«>rr#  /i^ercurm  cfc  à  Gr^/f.  ç^'S,  Jeun  du  Rier  eft  à 
Luc.  557.  fean  Bernard  eù.  3.  Soderon.  558.  P*t«/  Jardiuur  cîtiMaHof- 
ques.     ff<?.  ^A^»'s  Refcent  eft  à  (^elaux. 

LA    QUATORZIE'ME   PROVINCE 

Et  le  Synode  Provincial  ^'Orléans  &  du  Berri,  comprenent  trois  Colo- 
ques,  vint  -neuf  Eglifes ,  é-  trente  Pafieurs. 

I.  Le  Coloque  de  Sancerre,  de  G/f»,  &  da  Nivermis . 

•^ôo.'r^Ttenne  Aîonfanglard  eft  à 5;.  Léonard,  proche  de  Corbigni.  ^f>t.  S;- 
±_jTKi>n  Jarieit  eft  à  Chàttllan  fur  Z-c^/k^.  562.  Daniel  Jumet  eft  à  G/f«^ 
fur  Loire.  '^6-^.  Louis  Margone  eft  à  Chihillon  (mv  Loire.  554  S<f«o/>  ^f /^ 
Roche  ck  i  Bruinon.  565.  jiï<f»r»  C/;fW6«f  £)4«r»|«/ joiiiE  du  Miniftere  d'/- 
facUabuttd.  '^66.  î'aul  yîlardR.oc\\ç.\o\%  cx.o\t  iSuverre.  567.  feunTal/ickir 
la  Charité.  568.  yf««e  Po.if  eft  a  /^  5<r//f  5c  à  Z»<;Ajf.  56>\  £//e  SemetRe  eft 
àj  Defpueilles. 

2.  Coloque  à' Orléans  &;  dixBlatfois. 

570.  NicoLu  ftgnier  6c  Paul  Tefiard  iont  à  5/o/>.  571.  ^jf»^  5r»»  eft  i 
Romorantin.  571.  David  Horace ch  à.  Cheleuvre  ic  k  Boudura.  575.  JeanGue- 
rin  eft  à  Boifgenci.  574.  Jérôme  Belon  eft  à  Bafochfs  &  à  DenouviUe .575.  fAc^Mi 
Imbert  ^DurAndÇontlOrle^ns.   576.   LoftisTutJJurd  eÇl  à  Dan^ean. 

3.  Coloque  du  Bourbonnais. 

îSo.  £///fV  S-^/î/fl»  eft  à y^r^^wre»,  jSi.  Zff«/V  Scoffier  eft  a  5/.  Arnaud  &  à 
^^/ff.  582.  /'*<rrr^  Fal^Het  tkiiDeltfe.  585.  René  Bédé  eft  à  Aloudan.  584. 
GutlL-.ttme  ^tgnon  tÇt  iL  AHbuJfon.  585.  Cjfr^Mwcftdeftitucc.  5  8  5 .  ^^rgfj  eit 
dcftituéc.   5S7.  L^  Châtre  Sc  5f.  J(f<i»  Fm»  font  dcftituées. 

LA    QUINZIE'ME   PROVINCE 

£?Z^  Synode  Provincial  de  Normandie  efi  divifé  en  cinq  CoIoques> 
flw»?  trente-cinq  Eglifes,  &  quarante  PajUurs. 

I.  Coloque  de  Roiien. 

58«/.Tj  0^>»  a  pour  Pafteurs  Jean  Maximilien  de  Langle  ,  P/Vr^-i?  Erondelle, 
XV&  Daniel  Primerofe.   590.  Abraham  le  SenefchaLtk  à  Oz-Z-ff  55 1 .  G»//- 
'lattme  Cacherai  elt  à  Quilleheuf.   592.  Charles  de  Lofât  eft  à  Smcourt.     59 J^ 
Etienne  Fxdes  eft  au  ?<;»;  L'hvêqHe.   ji;^.  P;>rrf  IsTellter  eft  à  Evreux. 

%,  C9I0 


432  XXV.   SYNODE    NATIONAL 

z.  Coloque  de  Caux. 

59 5 .  Abdias  de  Mondenis ,  &  Moïfe  Cartaud  font  i Dieppe.  ^g6.  faques  de 
Larrei  efl  à  Boijlebec.  597.  \faM  àe  lu  Balte  eft  à  Lmcrect  &  à  BaftjtievitU.  598. 
Jfaac  de  la  Motte  eft  à  Seintet.  5-99 .  David  Guellode  eft  à  FefcHm.  rtoo.  Jean 
Baudouiu  eft  au  Havre  de  Grâce. 

3.  Coloque  de  Caén. 

601.  Jean  le  Boniver,  Seigneur  de  la  fr#/«<i* ,  fean  de  la  Ballehache ,  tc  Sa. 
tntiel  Bochart  (ontïCu'én.  602.  Samuel hajeHXcÇt  à. Baalis.  60^.  feanle?jreten 
c'à.kBagntHX.  60^.  Ettemie  le  Sagee^ïSt.Vaft.  605.  Antoine  le  Genevois  t^i 
Trencctis.  606.  DavidChandaretcÇi^Geff'ojfe.  60 j.  feanTafin&ù.  i  LesEJfart. 

4.  Coloque  de  Falaifi. 

608.  Pierre  MoriH  eft  à  Atis.  609.  D^W  BurgatdtzFrefnat.  610.  Pier- 
re Baulran  eft  i  Mezier  es.  (Su.  Gftillaume  Blanchard c{ti  Titre'.  61 1.  Noël 
Calot  eft  à  -Sf.  Silvain.  613.  JeanBlanchard  eftà  Condéfm Noiveatt.6i^.Pier' 
rè  Bajeux  eft  à  Falaife. 

David  de  Caux ,  Pafteur  fans  Eglife. 

5.  Coloque  de  Conjlantin. 

615.  Benjamin  de  Bafnage  8c  Antoine  de  la  Fleur  font  à  5f^.  y^erf  Fglife.  616. 
Marlk^  Maurice  ckïDulé,  617.  l'incent  Soler  eft  i  St.  Lo.  61'i.  Jeremie 
Chartiereft  à  Graujfi.  5iy.  Joachim  le  Moine  eft  iGujtre.  6io.  Ifaac  de  Ten- 
nés  eft  à  Chefre/ne.  61 1~  Lue  Bocjuet  eft  à  Chajfagne.  611.  La  Haye  Dupui 
eft  deftituce.  52  g.  ^m^.»  eft  deftituée. 

11  y  a  dans  cette  Province  un  Cxiême  Coloque ,  àfavoir,  celui  à^Alen^or.; 
mais  il  a  ité  omis  de  même  que  fes  Eglifes ,  dans  ce  Catalogue. 

LA   SEIZIE'ME  PROVINCE 
Et  le  Synode  Provincial  du  Bearn. 

CEtte  Province  étant  une  Principauté,  die  a  toujours  envoie  deux  Députés 
choifis  dans  fes  Synodes ,  à  nos  Synodes  Nationaux  des  Eglifes  Reformées 
deceRoiaurae  ,  &  elle  étoit  reprefentée  dans  ce  Synode  de  Cajlres ,  par  les 
Sieurs />/Vrrf  ^e  Rival,  Pafteur  dans  l'Eglife  de  Nanai,  6c  Jean  de  Pommere- 
de ,  Avocat  au  Parlement  de  Navarre ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Marias  ;  mais 
lefdics  Députés  n'aporterent  pas  avec  eux  le  Rôle  des  Eglifes  ôc  des  Pafteurs  de 
fcur  Province ,  C'cft  pourquoi  on  n'en  a  pas  fait  l'Euregiftremcnt  dans  cette 
làlie. 

CHA- 


T  E  N  U    A    C  A  s  T  R  E  s.  431 

CHAPITRE    XXXVII L 

Lettre  de  VEglift  de  Genève  ,  au  Synode  National  de  Caftres. 

Très-Honorés  &  tres-chers  Frères. 

»'  /^N  n'a  pas  tenu  de  Synode  National  depuis  plufieurs  Années  dans  vô- 
„  V_ytre  Roiaume  ,  auquel  nous  n'aions  rendu  nos  Devoirs ,  à  Caule  de 
.,,  cette  étroite  Communion  que  nous  avons  avec  vous  en  notre  Seigneur.  Nous 
„  avons  auffi  de  nouveaux  Sujets  de  remercier  Dieu  de  ion  infinie  Miicricor- 
„  de,qu'il  fait  paroitre  de  jour  en  jour ,  ilir  vos  Eglifes  ,  &  dont  il  les  com- 
„  ble  d'Année  à  autre ,  rcnouvellant  ies  tendres  Compaflîons  par  le  Som  qu'il 
„  prend  de  les  confcr ver.  Mais  fi  jamais  nous  avons  dû  nous  répandre  en  Ac- 
,,  lions  de  Grâces ,  nous  femmes  obligé?  à  cette  heure  de  lui  marquer  notre 
„  Reconnoiflance  ,  d'une  Manière  toute  extraordinaire,  parce  qu'il  [ai  oit  vi- 
„  fiblement  que  cette  Divine  Providence  prend  un  Soin  particulier  de  vos 
„  Eglifes,  qu'elle  les  défend  ,  fie  qu'elle  les  protège.  Voiant  les  étianges  Ac- 
\,,  cidens  qui  vous  lurvcnoient  coup  fur  coup  ,  6c  tant  de  Tempêtes  dont  vô- 
,,  tre  Roiaume  étoit  allàilli ,  ôc  les  Angoifies  de  tant  de  nos  Pauvres  Frères  qui 
„  gemiiloient  dans  de  cruelles  Perfecutions,  nous  avions  defcfperé  de  voir  ja- 
„  mais  raiaitre  le  Calme  dans  vôtre  Roiaume ,  6c  nous  n'oûons  pas  nous  fla- 
„  ter  que  vos  Eglifes  dùflènt  jamais  joiiir  d'aucun  Repos ,  ni  que  l'on  put  voir 
,,  encore  une  fois  l'Exercice  de  vôtre  Religion  rétabli  ,  ni  que  la  Dilciplinc  de 
,,  votre  Eglife  ,  qui  cft  la  plus  excellente  qui  ait  ;amais  été  pratiquée  dans  le 
-„  Monde  Chrétien  ,  diit  refleurir  avec  tant  de  Luftrc.  Toutes  ces  Craintes 
„  qui  nous  paroillbicnt  être  bien  fondées,  avoient  étonné  nos  Ames,  &  jette 
„  nos  Cœurs  dans  un  profond  Abatement;  mais  maintenant  nous  voions ,  dans 
„  ce  Calme  ,  que  la  Divine  Sagefiê  raflèmble  fes  Enfans ,  comme  la  Poule 
,,  tient  fes  Poufùns ,  fous  l'Ombre  de  fes  Ailes,  &  qu'elle  renouvelle  la  Face 
,,  de  fon  Eglife,  par  vos  Afièmblées ,  comme  l'Aigle  renouvelle  lii  Jeuneliè: 
„  &:  cette  Mifericordc  eft  d'autant  plus  a  eilimer  ,  que  le  Seigneur  nc^  daigne 
„  pas  l'accorder  en  nos  jours,à  tous  ceux  qu'il  a  honoré  de  la  Connoilîance  &: 
,,  de  fon  faint  Evangile.  Car  outre  que  la  Subverfion  de  tant  de  Provinces , 
)i  la  Delblation  funelte  de  ces  Eglifes  qui  ont  autrefois  fleuri  en  Allemagne ,  en 
.,,  Bohême,  en  Moravie ,  &  dans  la  r»lteline,  continuent  encore  ,.  que  leur 
,,  Dilîipation,  &  leur  Difperfion  vont  toujours  en  empirant  ;  que  les  Juge- 
,,  mens  de  Dieu  font  déploies ,  &  qu'ils  defcendent  du  Ciel  avec  tant  de  Preci- 
,,  pitation ,  qu'il  fcmble  que  l'un  hâte  l'autre  •■,  &  que  des  Ravages  apellent 
„  d'autres  Ravages,  pour  achever  d'exterminer  les  refl:es  de  ces  Eglifes  dcfo- 
„  Ices  :  C'eil  pourquoi  nous  nous  profternons  jour  &  nuit  aux  pieds  de  nôtre 
„  Père  Ceiefte ,  £c  nous  adorons  les  Richellés  de  fa  Grâce  en  fefus-Chrtfi ,  qui 
„  a  enfin  mis  des  Bornes  au  l'eu  de  fa  Colère,  en  forte  que  toutes  les  Egliiés 
„  n'en  Ibnt  pas  dévorées.  Et  nous  fuplions  très  ardenment  Sa  Majefté  Divine, 
„  que  comme  nôtre  Cr^nid  Dieu  tient  les  Cœurs  àc^Rots  entre  fes  Mains,  que 
Tome  II.  1 1 1  :,  ce 


434  XXV.  SYNODE  NATIONAL 

j,  ce  DieuSasp.  veuille infpirer  dans  l'Ame  de  vôtre  Roi  des  Sentiraens  de  Clc- 
„  mcnce  &  de  Paix  envers  fon  Peuple,  &  qu'il  ait  enfin  Compaffion  de  vos 
5,  Eglifcs;  que  fous  fon  Gouvernement  on  puilfe  célébrer  le  Nom  de  ^Eternel 
„  avec  la  [oie  d'une  Confcience  libre  ,  que  la  Vérité  produife  la  Foi  dans  le 
„  Monde",  &  que  la  JulHce  dcfcende  du  Ciel ,  qui  nous  aporte  les  Fruits  d'u- 
„  ne  bonne  Paix  Spuituelle  &  Temporelle ,  qui  nous  fandtifient ,  &  qui  nous 
j,  rendent  agréables  aux  Yeux  du  Souverain  Monarque  de  l'Univers.  Nous 
,,  portons  encore  dans  nos  Cœurs ,  que  nous  élevons  au  Trône  de  Grâce,  nos 
J,  pauvres  Frères  qui  foupirent  dans  l'Afliftion  ,  6c  qui  font  oprimés  par  le 
,,  pcfmt  Fardeau  qui  les  acable ,  &:  nous  prions  le  Divin  Confolateur  de  leur 
„  envoler  la  Confolation  de  fon  St.  Efpnt ,  &  de  mettre  Fin  à  leurs  Detrcf- 
5,  fes  &  à  leurs  Soufrances  ,  félon  fon  bon  Plaifir.  Tous  ces  Objets  dignes  de 
„  la  plus  tendre  Compaffion,  qui  fe  prefentent  tous  les  jours  à  nos  Yeux, 
J,  c'ert-à-dire ,  cette  Multitude  de  Réfugiés,  qui  étoient  eux  -  mêmes  autrc- 
„  fois  le  Refuge  des  Fidèles,  &  qui  les  mettoient  à  couvert  de  l'Orage,  & 
„  qui  étant  mamtenant  échapés  du  Naufrage,  Dieu  les  en  aiant  retirés  ,  par  ia 
„  Main  toute  Puiflànte  ,  cherchent  une  Arche  pour-  fe  garantir  du  Déluge,. 
„  Se  abordent  dans  cette  Ville ,  comme  dans  un  Sanctuaire..  Tous  ces  triiles 
„  Objets  nous  excitent  à  recourir  à  Diett ,  à  l'importuner  par  nos  Prières ,  ôC 
„  à  ne  le  pas  laiflèren  Repos,  juiqu'à  ce  qu'il^  ait  délivré  fes  pauvres  Enfans, 
>i  de  tant  de  Calamités.  Et  nous  voulons  auffi  faire  naitre  dans  vos  Cœurs  des 
»  Sentimens  de  Douleur  envers  ces  Pcrfonnes  qui  en  font  navrées  ,  afin  que 
,,  vous  en  aies  Compaffion  ;  i>£  auffi  afin  que  nous  reflechiffions  fur  les  Voies 
]>  de  D/>«,dans  la  Conduite  qu'il  tient  à  l'Egard  de  nos  Eglifes ,  &  que  nous, 
„  qu'il  a  établis  dans  fa  Mailbn  pour  veiller  à  fon  Service  ,  le  glorifiyons  dans 
,,  fes  Jugemens  qu'il  a  manifeftés  fur  eux  ;  c\-  ce  font  fes  Jugemens  qu'il  a  pro- 
j,  mis  à  tous  ceux  qui  le  fuivront ,  6c  que  nous  voions  pleinement  exécutés  en 
),  nos  jours.  D'ailleurs,  nous  avons  pu  remarquer  dans  ces  derniers  Trou- 
»  blés  ,  que  c'eil  en  vain  que  l'on  fe  fie  fur  le  foible  Bras  'de  la  Chair,  6c  de 
),  combien  de  Dangers  font  accompagnés  les  Secours  que  les  Hommes  en  re- 
,>  çoivent  :  au  lieu  que  Dieu  eil  le  véritable  Bouclier  de  nôtre  Salut ,  qui  peut 
5,  lui  Seul  défendre  nôtre  Eglife  ,  6c  à  qui  Seul  on  doit-raporter  la  Gloire  de  fâ 
,>  Dehvrance  &  de  fa  Confervation.  Et  par  cet  Aveu, le  Fidèle  (  reconnoif- 
„  fant  que  l' Affiilance  d'en  Haut  ell  promife  à  tous  ceux  qui  l'attendent,  6c  qui 
>>  la  demandent  avec  Confiance  6c  avec  Impatience,  comme  vous-mêmes, 
»  três-honorês  &  très- chers  Frères,  l'avés  expérimenté  dans  de  rudes  Eprcu- 
5j  ves  )  adorera  toujours  la  Providence  dans  fes  Décrets  ,  6c  préférera  les  Ar- 
?>  mes  de  l'Efprit  de  Dieu  ,  aux  Conicils  de  la  Chair ,  afin  que  ceux  qui  mé- 
,»  prifent  les  Puiflânccs  que  Dieu  a  établies  fur  nous ,  6c  qui  les  foumettent  au 
),  Fouvon  de  P Homme  de  Péché  ,  pour  être  foulées  à  fes  Pieds,  puifl'ent  être 
>,  confondus  dans  leurs  Mcnfonges  6c  Calomnies, dont  ils  nous  noirciflènt , 
]>  par  ces  Témoignages  évidens  de  nôtre  Fidélité  6c  de  l'Obéifiànce  ,  laquel- 
»i  le,  conformément  à  l'Evangile,  nous  rendons  à  Dieu  de  à  ceux,  à  l'Auto- 
j>  rite  de  qui  il  a  foumis  nos  Pèrfonnes,  6c  nos  Biens  de  ce  Monde.  Et  c'cft 
)t  ce  que  l'on  avouera  ,  £c  que  Pou  rccoiinoitra  très  -  clairement  lors  que  les 


T  E  N  U    A    C  A  s  T  R  E  s.  435 

„  Pîifteurs  feront  attachés  au  Service  intérieur  du  Sanauaire,c'eft-à-dire ,  à  l'E- 
,,  difioition  de  nos  Ames  precieufes  &  immortelles  ,  qu'ils  ne  chemineront 
'„  pas  par  les  Sentiers  du  Monde ,  &  qu'ils  ne  feront  pas  agités  de  ces  Craintes 
,,  Mondaines  ;  mais  qu'ils  glorifieront  Dieu  aux  jours  de  leurs  Tribulations , 

,  en',  fe  refignant  entièrement  à  fa  Conduite ,    ne  voulant  dépendre  unique- 

,',  ment  que  de  lui ,  étant  fortement  perfuadcs  qu'il  ne  les  abandonnera  jamais  ; 

qu'en   ;uant  pris  Soin  ,   il  fera  leur  Gardien  ,  leur  Forterefl'e  ,   leur  Bras 

,"  fort,  une  Muraille  de  Feu  &  d'Airain  autour  de  fonEglife;  qu'il  marchera 

,  à  leur  Tête  i  qu'il  conduira  l'Avantgarde  ,  6c  qu'il  fera  l'Arricregardc  des 
',  Enfans  à^/frael  ,  lors  que  les  Prêtres  feront  entièrement  occupés  à  porter 
,,  l'Arche  de  fon  Aliance.  Et  en  tout  ce  que  nous  difons,ce  n'eft  pas  que  nous 
„  voulions  juger  aucunement  les  Oeuvres  de  Perfonne  ;  nous  ne  faifons  que 
,,  vous  communiquer,  avec  tout  le  Refpeél  que  nous  vous  devons,  les  Senti- 
,,  mens  de  nos  Confciences,  lefquels  nous  cfperons  que  vous  aprouverés;  & 
,,  nous  vous  marquons  que  nôtre  plus  grande  Paffion  eft  de  voir  reparer  les 
„  Brèches  du  Temple  de  Dieu  ,  &  que  fefHs-Chrifl  faflé  reluire  fa  Face  fur 
,,  nous  &  fur  nos  Frères,  attendant  toujours  cette  bicnheureufe  Efperance  de 
,,  fa  Venue,  que  nous  pouvons  juger  être  proche  ,  par  les  rudes  Aflauts  que 
,,  nous  voions  foufrir  à  fon  Eglife  ,  &  voiant  toutes  les  Nations  ébranlées  ,  qui 
„  font  des  Avantcourcurs  fidèles  de  cette  Glorieufe  Aparition,  avant  laquelle, 
,',  nous  cfperons ,  qu'aiant  châtié  fon  Eglife ,  il  tournera  les  Torrens  furieux 
:,  de  fes  Jugemens ,  contre  les  Ennemis  de  la  Vérité  &  de  fa  Gloire  ,  £c  qu'il 
„  détruira  le  Fils  de  Perdition  par  le  Soufle  de  fa  Bouche.  Il  eft  vrai  qu'il  y  a 
„  une  Chofe  qui  femble  couper  Pié  à  nos  Efperances ,  &  qui  en  efet  empêche 
„  les  Progrès  de  l'Ouvrage  de  Dieu,  à  favoir,  cette  malheureufe  Violence 
„  d'un  grand  Nombre  de  Perfonncs ,  qui  s'endurciflentdans  le  Péché  ,  qui 
,,  fe  roidilfent  contre  la  Verge  de  la  Colère  de  Dteu  ,  &  qui  fuccombcnt  làche- 
„  ment  aux  Tentations  du  Démon ,  lors  qu'ils  font  mis  à  l'Epreuve ,  dont 
,,  nous  avons  le  Cœur  navré.  Néanmoins  ,  très-Honorés  Meffieurs  6c  Frc- 
„  res ,  nous  fommes  fort  réjouis  d'aprendre  que  la  Vifitation  du  Seigneur  a 
„  produit  d'excellens  Fruits  parmi  plufieurs  de  vos  Eglifes ,  en  ramenant  la 
,,  Pratique  de  ces  Vertus  fi  neceflaires  au  Fidèle ,  &  qu'il  eft  fi  dificile  d'exer- 
,,  cer  dans  le  tems  de  Profperitc,  comme  l'Amour  de  la  Parole  de  Dieu,  le 
,,  Mépris  du  Monde,  &  un  faint  Zélé  dans  la  Prédication  de  fon  Evangile, 
,,  pour  confondre  le  Péché  &  l'Erreur,  pour  reformer  nôtre  Vie  ,  6c  nôtre 
,,  m;uivaife  Conduite  que  nous  avons  montrée  par  le  palVc  ,  8c  pour  fortifier  le 
„  Chrétien  foible  Se  infirme.  Voilà  une  Marque  bien  claire  de  la  Force  de 
„  l'Efprit  de  D/f » ,  qui  doit  être  magnifié  ,  non  feulement  pour  avoir  fauve 
„  fon  Eglife  lors  que  le  Monde  la  croioit  pêne  •■,  mais  auffi ,  comme  nous  fora- 
,,  mes  bien  informés  de  toutes  Parts ,  Sc  dont  nous  nous  rejouillons  avec  vous 
„  en  nôtre  Seigneur ,  pour  avoir  manifefté  fa  Vérité  avec  Éclat ,  lors  que  nos 
,5  Adverfaires  prenoient  Occafion  de  vous  infulter  dans  vos  Tribulations ,  6c 
„  qu'ils  croioicnt  qu'il  leur  feroit  aifé  de  triompher  ,  par  leurs  Sophiftiqueries  , 
,,  de  la  Doctrine  de  l'Evangile,  comme,  en  renverfant  vos  foibles  Remparts 
„  de  Terre  :  mais  ils  ont  trouvé  que  le  Roc  de  la  Parole  de  Dieu  eft  inex- 
I  i  i  z  „  pugnable. 


436         XXV.    SYNODE    NATIONAL 

j,  pugnable  ,  lors  que  les  Hommes  ont  le  moins  de  Part  à  fa  Défenfe;  8c 
,,  que  la  Vérité  a  prévalu  lors  qu'elle  s'eft  montrée  dans  fa  Beauté  &  faSim- 
„  plicité  naturelle. 

„  C'eft  pourquoi  nous  efperons  ,  &  nous  avons  une  ferme  Confiance,. 
„  que  Dieu,  qui  a  béni  vos  Travaux  ,  n'aura  pas  commencé  6c  avancé  fon 
,,  Ouvrage  pour  le  détruire,  &  qu'il  n'aura  pas  édifié  Sion  avec  vos  Mains ^ 
„  pour  l'abandonner  à  la  Rage  de  fes  plus  cruels  Ennemis.  Ainfi  ,  très- 
,,  Honorés  Meflîcurs  6c  Frères,  la  Joie  &  la  Couronne  des  Eglifes  de  Dieu, 
,,  réveillés  vôtre  Zélé;  &  quelques  Dificultés  qui  naiflent  ,  ou  au  dedans, 
„  ou  au  dehors,  fortifiés-vous ,  8c  continués  de  travailler  à  l'Oeuvre  du 
„  Seigneur;  &  comme  vous  avcs  été  en  Speétacle  aux  Hommes  &  aux  An- 
„  ges,  continués  de  porter  le  Flambeau  de  l'Evangile;  combatés  le  boa 
„  Combat  avec  les  Armes  de  la  Juftice  d'une  Main  ,  &  de  l'autre  pre- 
,,  nés  tous  les  Soins  poffibles  d'extirper  toutes  les  Racines  d'Amertume  du 
„  milieu  de  vous  ,  &  de  retrancher  toutes  les  Qiieftions  Subtiles,  qui  dimi- 
,,  nucnt  très  fouvent  £c  afoibliflcnt  l'Union  de  tous  vos  Membres ,  qu'il  ell 
,,  neceflaire  que  vous  cimentiés  par  une  Uniformité  de  ConfeiTion  ,  afin 
,,  d'éviter  toutes  ces  funertes  Divifions  ,  qui  s'éleveroient  autrement  ,  par 
„  une  Divcrfité  d'Opinions  6c  d'Inclinations.  Toutes  les  Eglifes  Refor- 
„  mées,  autant  que  nous  avons  pu  l'aprendre,  ont  été  remplies  d'une  veri- 
„  table  Joie ,  lors  qu'elles  ont  été  informées  de  ces  folidcs  Déclarations  qui 
,,  ont  été  faites  dans  vos  Synodes  Nationaux,  contre  le  Pclagianifme  refluf- 
„  cité ,  $C  lors  qu'elles  ont  fû  les  Soins  que  vos  faints  Conciles  ont  pris  de 
,,  tenir  vos  Eglifes  pures  de  ces  Erreurs.  Celui  qui  a  femé  de;  l'ivroie  dans 
,,  le  Champ  du  Seigneur,  ne  dort  pas,  mais  il  efl  continuellement  occupé: 
„  c'eft  pourquoi  il  eft  ncceflaire  que  vous  foies  toujours  fur  vos> Gardes,  & 
,,  que  vous  ne  relâchiés  rien  de  vôtre  Vigilance,  de  peur  que  vous  ne  per- 
„  diés  le  Fruit  de  vôtre  Travail.  Mais  qu'eft-il  Befoin  que  nous  infiftions 
,,  plus  long-tems  fur  un  pareil  Sujet?  6c  pourquoi  vous  exhorter  à  comi- 
,,  nuer  dans  vos  faints  Propos  &  Refoluiion-  ?  puis  que  vôtre  Zélé  fervent 
„  eft  un  puifiànt  Exemple  pour  exciter  les  autres  :  il  fufit  que  nous  vous. 
,,  aions  ouvert  nôtre  Cœur  ,  &  que  nous  foions  bien  perfuadés  que  vos 
„  Intentions  conviennent  avec  les  nôtres. 

>,  Et  d'autant  que  par  ces  derniers  Troubles,des  fameufes  Univcrfités  ont  fou- 
-  ,,  fert ,  à  nôtre  très  grand  chagrin ,  quelques  Eclipfes.Sc  ont  été  interrompues , 
„  nous  ferons  tout  nôtre  poluble  pour  entretenir  le  Feu  de  cette  petite  Chan- 
„  délie  que  D/f«,par  fi  Bonté,  a  allumée  fur  nôtre  pauvre  Chandelier  :  Et  noe 
„  Vénérables  Magifi:rats,ont  refolu  de  contribuer,  de  plus  en  plus,à  l'Entre- 
„  tien  &  à  l'Encouragement  de  nôtre  Ecole  ,  &  de  nôtre  Univerfité  ,  la- 
j,  quelle  n'a  jam;us  eu  d'autres  Vues  dès  fa  Fondation  ,  que  de  préparer  des 
„  Inftrumcns  qui  pûflent  être  un  jour  Capables  d'édifier  le  Temple  du  Sei- 
i,  gneur  :  Et  dès-à-prefent  ils  fc  fcntent  d'autant  plus  obligés  de  Servir  vot 
j.  Eglifes  ,  qu'ils  favent  que  par  là  ils  s'aquitent  d'une  vielle  Dette  ,  puis 
j,  que  nous  rcconnoiilbns  qUe  nô-trc  Académie  doit  fon  Origine  aux  dignes 
„  Travaux  de  qu,  Iques-uns  de  vos  fameux  Minillres  ;  outre  le  Solh  que 

»  vous 


TENUACASTRES.  4^7 

„  vous  avez  pris  de  fon  Acroiflèment  ,  &  les  Confolations  particulières,  & 
„  les Afllirances  de  vôtre  bonne  Volonté,  que  le  dernier  Synode  de  Charen^ 
„  ton  leur  a  données  ,  &  dont  nous  fommes  bien  perfuadés  encore,  en  ce  que 
„  vous  envoies  vos  Ecoliers  ici  ,  auxquels  nous  tâcherons  d'inculquer  dea 
j,  Sentimens  de  Pieté  ,  8c  nous  les  formerons  dans  la  vraie  Dodrine  , 
,,  afin  que  nous  puiflîons  vous  les  rendre  capablesd'exercer  le  M iniftere  dans 
,,  l'Eglife  de  Dieu  :  De  plus  nous  vous  remercions  de  tout  nôtre  Cœur  du 
,,  fouvenir  que  vous  avez  eu  de  nos  Eglifes  au  Tems  pafle  ,  Se  nous  bc- 
„  niflbns  Dieu  des  Bontés  que  Sa  Majefté  a  témoignées  avoir  pour  cette 
„  Ville ,  ce  qui  elt  une  continuation  des  Faveurs  Roiales  que  nous  avons 
„  toujours  reçiiès  de  la  Couronne  de  France;  car  fes  premières  Déclarations 
,,  portoient  qu'il  ne  vouloit  pas  exclurre  ceux  qui  étoient  Natifs  de  cette 
„  Ville, au  Cas  qu'ils  fu fient apellés,  félon  vôtre  Difcipline, au  Minifteredes 
,,  Eglifes  Reformées  de  fon  Roiaume  :  Et  nous  prefumons  tellement  de  vôtre 
„  Afeétion  envers  nous,  que  nous  efperons,  qu'au  Cas  que  cette  Déclaration 
„  contre  le  Pelagianifme  n'ait  pas  encore  été  notifiée  aux  Eglifes ,  vous  leur 
,,  en  feréspartinceiranment:.Ilne  nous  relie  qu'à  faluer  très-affeébueufement 
„  en  nôtre  Seigneur, vôtre  Sainte  Affemblée,8c  à  vous  ofrir  nos  très-hum- 
,,  blés  Services  ,  vous  priant  de  naus  continuer  vôtre  Bien-veillance  ,  & 
,,  d'unir  vos  Prières  avec  les  nôtres  pour  nous,  comme  nous  recommandons 
j.  Continuellement  à  Dien  le  Père  de  nôtre  Seigneur  fefns-Cljrifi  ,  à  la  Pa- 
„  rôle  de  fa  Grâce  ,  &  à  Ion  Efprit  de  Confolation  ,  toutes  vos  Eglifes,  vos 
„  Perfonnes  ,  vos  Travaux  ,  6c  toute  vôtre  Sainte  Aflémblée  ,  fupliant  le 
„  gi*and  Palteur  des  Ames  qu'il  vous  prenne  lous  fa  Proteélion ,  qu'il  vous 
,,  benillê  ,  qu'il  daigne  prcfidcr  au  milieu  de  vous,  £c  qu'il  vous  rende par- 
,,  faits  en  toute  bonne  Oeuvre  .  qu'il  vous  comble  de  lès  Grâces  ,  iix.  qu'il 
„  répande  les  plus  precieufes  Benediîtions  fur  vous,  pour  la  Gloire  de  fon 
„  Saint  Nom. 

Très  Honorés  Mefîîeurs  Sc  Frères , 

Vos  très-afeâ:ionnés  Frères  ,   &  très-humbles 
Serviteurs  au  Seigneur  ,    les  Pafteurs  & 
L'AdrelFe  étoit  Profeflêurs  de  l'Eglife  6c  UniverfKéde  Gf- 

neve  ,  8c  au  Nom  de  tous. 
A  nos  très  Honorés  Mejficurs  &  Prevot. 

Frères ,  les  Pafteurs  &  Anciens  des  Diodati. 

Eglifes  Reformées  de  France  ,  af-  'B.Turetin. 

femhlés  dans  leur  Synode  National  Du  Pan. 

à  Caftres, 


f^m 
<^^ 


RE^ 


45S         XXV.     SYNODE    NATIONAL 

REPONSE 

Dés  Pajleurs  à-  Ancims  Tieputés  au  Synode  National  de  Cadres ,  à  la 
Lettre  des  très  Révérends  Pajteurs  &  Profefjeurs  de  Genève. 

Très  Honorés  Mejfietirs  &  Frères , 

"  TjArmi  les  Confolations  que  la  Bonté  de  Diett  nous  a  accordées  dans  ce 
,,  X  Synode  ,  celle  que  nous  avons  leçùè  de  votre  Communion  en  Efpnt 
„  avec  nous  ,  Sc  cette  Afeftion  finccre  que  vous  nous  Témoignés  ,  nous 
„  ont  été  d'autant  plus  agréables  ,  que  parce  que  comme  nous  nousrejouif- 
„  fons  au  Seigneur  ,  aufli  nous  avons  Sujet  de  le  remercier  de  ce  qu'après 
„  tant  de  Troubles  ,  &  de  Defolations  ,  il  nous  eft  cependant  permis  de 
,,  nous  aflèmbler  de  tous  les  Coins ,  &  de  tous  les  Quartiers  de  ce  Roiau- 
„  me  ,  pour  l'Etabliflement  &  le  Maintien  de  fon  Saint  Culte  :  Vous  vous 
„  êtes  auflî  prefentés  par  vos  Lettres  ,  pour  avoir  Part  dans  cette  Sacrée 
,,  Harmonie  ,  augmentant  par  l'Union  de  vos  Cœurs  avec  les  nôtres  ,  ces 
„  riches  Benediétions  que  le  Prophète  a  comparées  à  cette  Huile  pretieufe  , 
„  repandîië  fur  la  Tête  à^Aaron ,  &  à  la  Roiee  qui  defcend  de  la  Montagne 
„  de  Sion  ;  &  elles  ont  eu  tant  d'Eficace  ,  que  le  firaple  ouïr  de  vos  dou-- 
,,  ces  Confolations  ,  8c  de  vos  Saints  Confeils  ,  a  caufé  en  nous  de  fecrets 
j,  &  puiflàns  Mouvemens ,  8c  nous  a  élevés  en  Efprit  à  fefHs-Chriji ^  nôtre 
»  Chef ,  qui  nous  unit  tous  en  un  Corps  Miftique  ;  C'eft  pourquoi  nous 
3j  vous  embraflbns  en  nôtre  Seigneur  ,  8c  nous  recevons,  en  vous  remerciant, 
5»  vos  Prières  &  vôtre  Sainte  AfeÛion ,  rendant  Grâces  à  nôtre  Père  Celefle, 
„  que  comme  vous  l'avoués  pieufement  ,  il  nous  a  fait  un  Exemple  de  fes 
I,  Compaffions  ,  &  nous  aiant  Sauvés  de  pluficurs  Périls  &  Detrcflès  ,  il  a 
5,  confervé  nos  Vies  ,  (  par  un  aufll  grand  Miracle  ,  qu'il  empêcha  autrefois 
5,  que  le  Buiflon  Ardent  ne  fût  confumé,  )  au  milieu  de  fes  Combuftions 
„  de  la  Guerre  qui  a  ravagé  nos  Contrées:  Nous  ne  pouvons  pasaufli  afles 
»  adorer  fa  Bonté  fi  finguliere,en  ce  que,  quoique  les  Péchés  de  fon  Peuple 
„  l'aient  provoqué  à  Colère,  de  telle  forte  ,  qu'il  a  renverfé  nos  Retran- 
.,  chemens ,  démoli  nos  ForterclVes  ,  6c  féché  ce  Bras  de  la  Chair  dans  le- 
,,  quel  nous  avions  tant  deConfiance;  Cependant  il  a  fuporté ,  &  il  fupor- 
9,  te  encore  par  fon  Bras  PuiHant,  le  Peuple  de  fon  Aliance,  confondant  les 
5,  Defleins  &  les  Efperances  de  ceux  qui  ne  fe  promettoient  pas  moins  que 
,,  la  Ruine  totale  de  nosEglifes  fleuriflantes ,  voiant  leur  trifte  Etat  temporel; 
>,  ceux-ci  ne  confiderant  pas  que  les  Elus  de  Dieu  gardent  la  Vraie  Religion 
■>,  dans  leurs  Coeurs,  par  l'Eficace  de  cet  Efprit  de  \'^ie  ,  lequel  aiant  ref- 
„  fufcitc  Jefus-Chrifi  de  la  Mort,  donne  la  Force  £c  la  Vertu  aux  Fidèles  de 
j,  triompher  de  toutes  les  Forces  &  des  Aflauts  du  Monde  ,  &  de  la  Mort 
,,  même  :  A  ce  Sujet  de  Remerciment  ,  nous  en  ajouterons  un  autre  plus 
,,  particulier  ,  qui  cft  ,  que  depuis  que  la  Paix  eft  ratifiée  ,  Dieti  a  rempli 
j,  nos  Cœurs  de  Joie ,    lors  qu'il  a  confervé  Sa  A'fajefié  ,  (  à  la  Clémence 

.)  de 


TENUACASTRES.  439 

>,  de  qui  nous  devons  nôtre  Paix,  )  d'une  horrible  Gonfpiration  ,  qui  avoit 
>,  été  tramée  contre  fa  Sacrée  Perfonne  ,  par  fcs  Ennemis,  &.  par  ks  nôtres 
>,  fcmblablement  ;  Le  Grand  Dieu  nous  fafl'e  la  Grâce  que  le  Reflentiment 
>,  de  tant  de  Bien-faits  ,  puifle  faire  naitre  en  nous  un  vrai  Deplaifir  de  l'a- 
>,  voir  ofenfé  ,  que  nôtre  Amour  redouble  envers  lui ,  &  que  nous  ,  aux- 
„  quels  il  a  commis  le  Gouvernement  de  fon  Eglife,  puiffions  êtredèsMo- 
„  déJes  du  Zélé ,  &  de  toutes  les  Vertus  Chrétiennes  ,  que  nous  foions  la 
„  Lumière  d'une  Saine  Doétrine  &  d'une  Vie  irréprochable ,  que  nous  puif- 
„  Cons  déraciner  tous  les  Vices  par  lefqucls  nos  Troupeaux  fc  font  atirés  les 
„  Jugemens  de  Dieu  \  Car  en  Effet  nous  avons  jufte  Sujet  de  nous  humilier, 
„  étant  encore  fous  la  Croix  ,  &  les  Edits  de  Sa  Majeflé  n'étant  pas  encore 
,,  exécutés  en  plufieurs  Points  6c  Articles  ,  ni  même  obfcrvés  ,  la  Malice 
I,  de  nos  Ennemis  augmentant  le  Nombre  de  ces  Infractions  ,  fie  par  confe- 
,,  quent  la  Mefure  de  nos  Soufrances  ,  tout  cela  étant  ordonné  par  la  Sage 
„  Providence  de  nôtre  Dieu  ,  afin  de  nous  Corriger  ^  Car  comme  autrefois 
j,  il  eût  Pitié  de /;îfo^  ,  en  luttant  aveclui ,  néanmoins  d'un  Coup  de  fa  Main 
„  dont  il  le  frapa  ,  il  le  rendit  boiteux  le  refte  de  fa  Vie  :  De  même  aufli 
„  dans  cette  Délivrance  de  nos  Miferes  paflées  &  de  nos  Confufions,  laquelle  il 
„  a  bien  voulu  nous  acorder  par  fa  Bonté,  il  a  cependant  laiflé  plufieurs Blef- 
,,  lures  dans  le  Corps  de  nos  Eglifes,  qui  nous  doivent  exciter  à  la  Repcn- 
„  tance  ,  &  qui  doivent  réveiller  notre  Zelc  ,  afin  de  le  prier  fans  Ccflè ,  2c 
„  émouvoir  par  là  fes  Entrailles  de  Compaffion  envers  nous  :  Nous  n'avons 
„  recours  qu'à  la  Grâce  gratuite  de  Dieu  ,  qui  eft  nôtre  Refuge  Sc  notre 
,,  Sanétuaire  \  &  nous  reconnoiflbns  que  cette  Patience  Chrétienne  ,&  cette 
,,  Soumiflion  à  la  Divine  Providence  ,  eft  nôtre  Remède  le  plus  afluré  con- 
,,  tre  tous  les  Maux  qui  peuvent  nous  arriver  :  Et  nous  avons  cette  Confo- 
„  lation,  (qui  nous  vient  de  l'Expérience  que  nous  avons  de  la  Vanité  des 
„  Secours  Humains  )  qu'il  efl:  à  prefcnt  de  même  qu'au  Tems  paflë  ,  lors 
„  qu'il  fauvoit  fon  Peuple  ,  non  pas  par  l'Epée  ou  l'Arc  ,  ni  par  la  Force 
,,  des  Armes  ,  mais  par  fon  Efprit  :  Ce  même  Efprit  qui  aplanit  les  hautes 
„  Montagnes  devant  Zorobabel  ,  travaille  auffi  puiilanmcnt  à  prefcnt  com- 
„  me  il  a  fait  ci-devant ,  tellement  que  nous  voions  fouvent  de  vraies  Mon- 
,,  tagncs  de  Dangers  &  de  Dificultés.que  l'on  avoit  élevées  contre  fonPeu- 
„  pie  ,  réduites  à  Néant  ,  ce  qui  public  que  fon  Nom  eft  grand  ,  qu'il  eft 
,r  admirable  dans  fes  Confcils ,  &  Excellent  dans  toutes  fes  Oeuvres. 

De  plus  vous  pouvés  être  bien  aflurés  de  nôtre  Part  ,  que  nôtre  Inten- 
„  tion  eft  que  ceux  que  Dieu  aura  apclles  pour  fervir  dans  fa  Maifon  ,  s'a- 
„  tachent  ferieufement  &  uniquement  à  leur  Miniftere  ;  car  nous  favons. 
,,  très  bien  que  lors  qu'ils  s'ocupent  à  la  Prière  ,  C  comme  MotÇe  fur  la  Mon- 
„  tagne)  6c  qu'ils  vaquent  aux  Exercices  Paftoraux,  ils  atirent  les  Benedic- 
„  tiens  du  Ciel  fur  leur  Peuple  :  Et  parce  que  vous  nous  exprimés  la  Sa- 
,,  tisfiétion  que  vous  refl'entes  de  voir  cette  Harmonie  Univerfeile  de  nos 
„  preccdcns  Synodes  ,  dans  tous  les  Points  de  Doétrine  ,  &  la  Rejeftioa 
j,  des  Erreurs  ,  qui  ont  troublé  pluGcurs  de  nos  Eglifes;  nous  nous  croions 
j,  obligés  d'augmenter  vôtre  Joie  ,  2c  ùt  la  faire  continuer,  6c  en  vous  don- 

^  nans 


440  XXV.    SYNODE    NATIONAL 

>j  nant  de  nouveaux  Sujets  de  Remercier  D;>»,  de  ce  qu'on  n'a  trouvé  qu'un 
»»  Cœur  ,  6c  qu'une  Ame  »  pour  maintenir  la  Confeffion  de  Foi,  &  laDif- 
>,  cipline  de  nos  Eglifes  ,  fi  bien  nous  avons  été  unis  de  Sentimens  8c  d'A- 
5,  feftions  ;  par  où  nous  CToions  avoir  Lieu  d'efpercr  que  Die>t  confervera 
ï,  fon  Héritage  dans  ce  Roiaume  ,  lui  même  prenant  le  Soin  de  cette  Sacrée 
',  Haye  ,  par  une  Benediftion  toute  particulière ,  lors  qu'il  a  détruit  toutes 
»,  les  autres  qui  étoient  faites  de  Terre  ,   ôc  de  la  Main  des  Hommes ,  dans 
9,  plufieurs  Endroits  ;  8c  même  nous  nous  confions ,  que  comme  autrefois 
«,  Dieu  fit  triompher  fon  Arche,  en  Captivité  ,  enfaifant  proftemer  D^^on 
j,  devant  elle  ,  lors  même  quifraël  étoit  le  plus  méprifé  ;  aufil  il  fera  que 
».  l'Evangile  triomphera  de  la  Superftition,  au  milieu  des  Egliles  foufran- 
9,  tes  :  Et  comme  la  Croix  de  fon  Fils  a  remporté  la  Viétoire  fur  le  Mon- 
»,  de  ;  auffi  la  Croix  de  fes  Enfans  ,    (que  eft  celle  de  Jefm-ChnJÎ-  )  fera  la 
»,  Confufion  de  leurs  Eimemis.     Voila  ,  très  Honorés  Meflîeurs  Se  Frères, 
»,  nôtre  Confolation  ,  parmi  les  Ruines  ,   &  au  milieu  de  la  Defolation  de 
»,  nos  Eghfes  ,  dans  plufieurs  Endroits  de  l'Europe,  Se  laquelle  vous  nous 
»,  defignés  dans  les  Lettres  que  vous  nous  avés  écrites  :  Levons  donc  nos 
5,  Mains  &  nos  Coeurs  à  Dteu  ,  8c  prions-le  d'avoir  Pitié  de  la  grande  Af- 
»,  fliftion   de    ^ofeph  ,    8c  qu'il   rende  encore   fa   JerufaUm   Célèbre    par 
»»  toute  la  Terre  ,  pour  la  Gloire  de  fon  Saint  Nom  :     Et  ce  qui  nous  en 
„  donne  de  plus  fortes  Efperances  ,  c'eft  que  les  violentes  Entreprifes  de 
»,  Satan  nous  enfeignent  que  le  Tcmsaproche  auquel  il  fera  confondu;  D'ail- 
„  leurs  nous  favons  que  Dieu  n'a  jamais  châtie  &  humilié  fa  pauvre  Egli- 
„  fe  ,  que  dans  la  Volonté  de  l'exalterenfuite;  Se  que  s'il  a  mis  fes  Enfans  fi 
»,  proche  du  Tombeau  c'a  été  dans  le  Delfein  de  les  fufciter  pour  confondre 
»,  le  Monde  :  Et  d'autant   qu'au  milieu  de  tant  d'Afliétions ,   Dieti  a  fait 
„  voir  dans  votre  Republique,   &  dans  votre  Eglife  ,  un  Exemple  trcs- 
»,  glorieux  de  fa  Proteâion  très-finguliere  ,  nous  lui  en  rendons  des  Aélions 
91  de  Grâces  continuelles  \  8c  nous  le  louons  &  remercions  encore  très-par- 
„  ticulierement  de  ce  que  votre  Chandelier  d'Or  aiant  toujours  été  alumé  , 
„  ôc  n'aiant  pas  ceflé  de  rependre  fa  Lum.iere  ,   votre  Univerfité  a  tou- 
,,  jours  pris  grand  Soin  d'élever  £c  de  préparer  quantité  de  bons  Inftru- 
„  mens,  pour   fervir  dans   le'  Miniftcre  de  nos  Eglifes  î     en  quoi  nous 
»,  rcconnoifibns  le  Zélé  £c  la  Pieté  de  vos  Illultres  Magiftrats  i  auxquels 
„  nous  fouhaitons  toutes  fortes  de  Benediftions  :  Se  nousToiions  Dieu  de  ce 
„  que  par  la  Bonté  de  nôtre  Roi ,  nous  ioiiiflbns  de  nos  Anciens  Privilèges 
,,  pour  rebâtir  nos  Eglifes ,  8c  les  faire  fervir  dans  ce  Roiaume  ,  par  le  Mi- 
„  niftere  de  ceux  qui  doivent  leur  Education  à  vos  Soins  Se  Inftruélions  ; 
,,  &  nous  ne    m.anquerons  pas  d'informer  nos  Provinces ,  par  leurs  Depu- 
»,  tés ,  lors  qu'ils  s'en  retourneront,  des  Obligations  qu'elles  vous  ont     Et 
,,  en  même  tems  nous  vous  remercions, de  to'ut  nôtre  Cœur, des  Peines  que 
,,  vous  prencs  de  cultiver  ces  tendres  Plantes,  que  l'on  vous  a  envoiées  de 
,,  plufieurs  Provinces  de  ce  Roiaume.    Et  nous  joindrons  à  ces  Remerci- 
„  mens  nos  Prières ,  que  nous  adreflêrons  à  Dien  ,  afin  qu'il  daigne  répan- 
.)  dre  fes  plus  precicuics  Benedidions  fur  vous,  Se  qu'il  vous  propofe  toû- 

,,  jours 


TENUACASTRES.  441 

^)  'yMTS  pour  un  Exemple  de  fa  Grâce  Se  de  fa  Mifericorde  ,  à  toutes  les 
„  Eglifes  de  fon  cher  Fils ,  vous  couvrant ,  &  la  Republique  dans  laquelle 
„  vous  demeurés  ,  des  Ailes  de  fa  Protection ,  à  la  Gloire  6c  Honneur  de  foa 
„  Saint  Nom  ,  &  pour  la  Confolation  de  nos  Eglifes  ,  au  Nom  defquelles 
^  nous  fommcs. 

Très  Honorés  Meûleurs  Se  Frères. 

Vos  très  humbles  ,  Se  très-afedlionnez  Servi- 

De  Cafires  ,  ce  i  (5-  teurs  en  nôtre  'seigneur ,  les  Pafteurs  6c  An- 

4e  Décembre  i6z6.  ciens  des  Tglifes  Reformées  de  France,  af- 

femblésdans  nôtre  Sydode  National,  &au 

Nom  de  tous. 


L'Adrefle  éto'it  , 

jî  Meffieurs  les  Pafleurs 
é"  Anciens  de  PEgltfe  de 
Genève , 


Chauve  ,  Modérateur. 
Bouteroue,  AiTefleur. 
Blondel.   Ô 

Se        ^  Secrétaires  ducjit  Synode. 
Petit  ,      -3 


A  Genève. 


L     E     T 


R 


De  VEgJife  de  Paris  ,  d  nos  très  Honorés  MeJJîeurs ,  les  Pajleurs  & 
Anciens  i  ajfernblés  dans  le  Synode  National  a  Caftres. 

„  Très  Révérends  Se  très  Honorés  Frères, 

i,  •~i'Eft  avec  un  Extrême  Déplaifir  que  nous  fommes  forcés  de  vouspor- 
,,  V_/ter  des  Plaintes  contre  nôtre  Province;  mais  nous  avons  un  très-jufte 
„  Sujet  de  vous  importuner  :  Nous  avons  toujours  entretenu  une  Corrcf- 
,,  pondance  Chêtienne ,  6c  une  Union  Fraternelle  avec  elle  :  Sc  en  vérité  , 
„  Meffieurs ,  s'il  ne  s'étoit  agi  que  de  nôtre  intérêt  particulier,  nous eufîions 
„  enduré  toutes  fortes  de  mauvais  Traitemens ,  pliîtôt  quedevousinterrom- 
,,  prc  dans  vos  Saintes  Se  Importantes  Ocupations  ■,  Mais  l'Honneur  de  nô- 
„  tre  Miniftere  ,  la  Gloire  de  Dien  ,  8c  l'Avancement  du  Règne  de  "Jeffis- 
„  Chrifi  y  font  engagés  ;  C'eft  pourquoi  nous  implorons  ,  avec  toute  Li- 
,,  berté ,  l'Affiftance  de  vôtre  Charité  ,  6c  les  Secours  de  votre  Protection 
„  Fraternelle  ,  parce  que  nous  fommes  très-perfuadés  de  vôtre  Zcle  pour  le 
s,  Bien  Se  l'Edification  de  nôtre  Eglife.  Vous  favés  Meffieurs  ,  par  quelle 
„  Afliûion  Dieu  nous  a  vifités  depuis  peu  ,  en  apellant  à  foi  cet  excellent 
j,  Perfonnage  Monfieur  Durant  ,  dont  les  Dons  ,  Se  les  rares  Talens  joints 
Tome  IL  Kkk  „  à 


44Î  XXV.   SYNODE    NATIONAL 

„  à  une  Habilité  toute  particulière  pour  leMiniftere,  étoient  Généralement 
,,  connus  par  tout  ce  Roiaume  i   Ce  Paftcur  qui  nous  ctoit  refté  ,  tomba 
,',  dangcreufement  malade  ,  parles  Fatigues  dont  il  étoitiurchargé  pendant 
fa  Maladie  ,  qui  dura  environ  quatre  mois  jScil  auroit  infailliblement  fuc- 
,','  combe  fous  le  Poids  de  fon  Fardeau  ,  fi  I);V«  ne  l'avoit  pas  affifté  extraor- 
,  dinairement.- Auffi-tôt  que  Dieu  eut  retiré  nôtre  très-digne  Pafteur,  nous 
','  nous  aperçûmes  de  laNeceflîté  qu'il  y  avoitde  donner  quelque  Aide  aux  deux 
„  qui  lui  furvivoient,  Se  c'étoit  le  Defir  de  toute  l'ILglife,  &  la  Prière  qu'elle 
"  en  faifoit.    11  nous  étoit  du  tout  impoffible  de  trouver  dans  nosColoques, 
„  un  Miniftre  qui  eût  toutes  les  Qiialitcs  requifes  pour  remplir  cette  Place  ; 
,!  car  outre  qu'il  n'y  en  avoit  point  qui  eût  la  Voix  aflcs  forte  pour  nôtre  Au- 
„  ditoire  ni  qui  fut  afles  capable  pour  édifiçr  un  fi   grand  Peuple  ,  plu- 
„  fleurs  étoient  ateints  de  Maladies  ,  8c  diveries  Egliles  étoient  dertituées  de 
Pafteurs;  &  bien  loin  d'en  être  aidés  ,plufieurs  Eglifes  Voifmes  nous  ont 
',',  demandé  nôtre  Affiftance.      D'aiïembler  un   Synode  pour  chercher  les 
„  Moiens  de  nous  foulager  ,  6c  eux  aufli  ,  il  n'cioit  cas  en  notre  Pouvoir  , 
car  outre  que  la  Saifon  étoit  incommode  ,  l'Hiver  étant  extrêmement  ru- 
5,  de     nous  étions  alors  au  plus  fort  des  derniers  Troubles,  &  fans  aucune 
,    Efperancc  de  la  Paix  que  Y^tett  nous  a  enfuite  donnée  par  ia  grande  Bon- 
,'   té  &  Compaffion  ,  étant  donc  obligés  de  travailler  à  nous  pourvoir  ail- 
leurs    nous  ne  fûmes  pas  fort  embarrallcs  fur  qui  nous  jetterions  les  Yeux; 
"  car  la'  Providence  de  Diept  aiant  permis  qu'à  l'extrémité  de  la  Maladie  de 
„  Monfieur  Durant  ,  Mr.  Daillé  r\om  fit  trois  Sermons,  qui  touchèrent  tel- 
„  lement  toute  nôtre  Eglife  ,    que  des  lors  ,  on  dit  communément  ,    que 
,'  Dieu  nous  aiant  afligés  d'une  Main  ,  il  fcmbloit  qu'il  voulût  nous  foula- 
jj,  ger  de  l'autre, en  nous  adreffant  une  Perfonne,  que  nous  croyions  pouvoir 
,*  obtenir  fort  aifément  ,  &  bien-tôt  ;  parce  que  la  PlK3vince  d'' Anpu  étoit 
aflés  pom-vûë  d'iiabiles  Pafteurs  ,  &  de  plufieurs  Propofans  qui  donnoient 
,,  de  orandes  Efperanccs.    Mr.  Dn-rant  fe  repolantde  fes  Travaux  dans  le  Sein 
^''Abr.zham  ,  nous  crûmes  qu'il  étoit  de  nôtre  Devoir  de  concourir  aux 
','  Defirs  empreflcs  que  plufieurs  de  nos  Membres  avoient  exprimés  pour  la 
,'  Perfonne  de  Monfieur  Daillé,  8c  auflî  à  Caufe  que  nous  étions  bien  infor- 
T,  mes  de  fi  Pieté  exemplaire  ,  de  fi  Probité  ,  6c  de  fon  Erudition  ;  lequel 
,'  à  Caufe  de  fcs  beaux  Talens ,  Sc  de  la  Grâce  de  l'Efprit  de  Dlerr  qui  étoit 
„  en  lui,  avoit  déjà  été  recherché  par  plufieurs  fimeufes  Eglifes,  voifinesfic 
„  éloignées  ;  Mais  Dieu  par  fà  grande  Bonté  nous  l'avoit  relervé  :    8c  afin 
„  que  nous  pûflîons  procéder  honêtement ,  6c  dans  les  Formes ,  en  l'apellant 
„  à  l'Ofice  Paltoral  de  nôtre  Eglife  ,  nous  refolûmes  premièrement  de  prier 
5,  qu'on  nous  le  prêtât,  comme  les  Lettres  que  nous  avons  écrites  à  PEglife 
„  deSaitmnr',  &  à  Mr.  Daillé  en  font  Foi,  outre  que  nous  pouvons  enco- 
,,  re  le  prouver  par  les  Aftes  de  nôtre  Confiftoire  ;  N  ais  celui  que  neus 
„  avions  député  a  Saumur  ,  6c  à  la  Conduite  de  qui  nous  avions  confié  cette 
5,  A  faire  ,  nous  avertit  ,  par  un  Mellager  qu'il   nous  envoia  exprès ,  qu'il 
„  feroit  plus  aifc  de  l'obtenir  abfolumcnt  ,    parce-  que  l'Eglife  de  Saumiir 
,,  pouvoit  plus  facilement  fe  procurer  un  Pafteur  ,  que  d'en  emprunter  un 

„  pour 


TENUACASTRES.  445 

,,  pour  quelques  Mois  ;  Sur  quoi  il  nous  demanda  de  nouvelles  Lettres, £c 
„  une  Commiflîon  plus  ample.  La  Qualité  de  la  Perfonne  que  nous  avion» 
,    emploiée  dans  cette  Negotiation  ,  6c  nos  Befoins  preflans ,  nous  firent  re- 

foudre  de  demander  leMiniftere  de  Mr.  BatlU,  purement  &  abfoluraent: 
I,  nous  flatanten  même  rems  que  le  Synode  auroitaprouvé  ce  que  nous  avions 
„  fait ,  &  qu'il  y  auroit  conienti ,  étant  auffi  difpofés,  de  nôtre  Côté,  de 

rompre  tout  ce  Traité  ,  au  Cas  que  l'on  fit  voir  que  nous  nous  étions 
',  trompés  dans  le  Choix  que  nous  avions  fait ,  bc  qu'il  y  eût  quelque  Cho- 
'  fè  à  redire  à  la  Dodrine  ,  à  la  Vie  ,  ou  aux  Mœurs  de  celui  que  nous 
,,  avions  apellé  au  Minifterc  de  nôtre  Eglifej  AuiTi-tôt  que  nous  avons  apris 
.,  que  vôtre  Synode  étoit  aflèmblé  ,  afin  de  nous  aquiter  de  nôtre  devoir  , 
1,  nous  avons  "délègue  les  Sieurs  Mefirez-at  ,  Bigot ,  6c  à^Hnijfeau  ,  iefquelî 
„  nous  avons  chargés  de  vous  faire  le  Raport  de  la  Conduite  que  nous  avons 
,,  gardée  dans  cette  Afaire  ,  &  pour  prier  votre  Aflemblée  d'aprouver  la  De- 
,,  mande  que  nous  failôns  de  Mr.  Daillé ,  quoiqu'en  ce  tems-là  l'Eglife  de 
,,  Saumur  ne  nous  eiJt  pas  promis  de  nous  l'accorder  :  Nous  avions  tout 
„  Lieu  defperer  que  ces  Meflieurs  auroient  confideré  l'Importance  de  notre 
,,  Eglife  ,  &  les  Honnêtetés  qu'ils  en  recevoient  continuellement  ;  nous 
,,  nous  flations  encore  qu'ils  nous  confoleroient  dans  notre  Afliction  ,  Sc 
,,  même  qu'ils  auroient  loué  nôtre  Procédé  ,  ou  du  moins  qu'ils  auroient 
„  foufert  que  nous  achevaffions  ce  que  nous  avions  commencé  :  mais 
„  bien  loin  de  là  ,  ils  nous  cenforerent  ,  &  rejetterent  nôtre  Deman- 
„  de  ,  fans  nous  donner  jamais  la  moindre  Raifon  de  leur  Refus  ;  Ce  qui 
,.  nous  étonna  extrêmement  ;  &  en  efet ,  Meflieurs  ,  il  nous  eft  fort  fenfi- 
„  ble  qu'après  tant  de  Démarches  que  nous  avons  faites ,  nous  foions  blâmés 
„  pour  une  Aélion  ,  dans  laquelle,  (nous  le  proteftons  devant  Die»  Se  Tes 
„  jlnges ,  &  devant  votre  Sainte  AffemhUe)  nous  n'avions  d'autres  Vues  que 
,,  la  Gloire  de  Dieu  ,  &  l'Avancement  de  fon  Règne  ;&  nous  ne  pouvions 
„  pas  croire  que  nôtre  Synode  Provincial  auroit  une  pareille  Dureté  envers 
,,  no'js ,  fi  l'Intérêt  &  les  Prétentions  de  quelques  Personnes  particulières  n'y 
,,  avoient  prévalu  ;  Car  nous  ne  nous  fencons  nullement  coupables  d'avoir 
„  violé  aucun  Canon  de  la  Difcipline  de  nôtre  Eglife  :  au  lieu  que  ces  Mrs. 
,,  fous  Prétexte  de  l'établir  ,  la  fapent  jufqu'aux  Fondemens  ;  Car  étant  pru- 
„  denmcnt  ordonné  par  nôtre  Difcipline  ,  qu'une  Eglife  ne  pourra  pas  apel- 
„  1er  un  Pafteur  d'une  autre  Province,  fans  l'avoir  auparavant  communiqué 
„  au  Synode  Provincial ,  on  a  pourvu  parla  àdeuxChofes;  Premièrement, 
„  pour  l'Edification  de  nos  Egliies.  &  pour  le  Maintien  d'une  Sainte  Union 
„  entre  les  Eglifes  de  ce  Roiaume  ,  elle  permet  à  une  Eglife  de  fc  choifir 
,,  un  Pafteur  dans  une  autre  Province  ,  &  de  l'apei'er  à  fon  Service:  Si  donc 
„  cette  Permiffion  eft:  pour  toutes  les  Eglifes,  (  plufieurs  s'étant  Servies  de 
.,  ce  Privilège)  on  doit  l'acorder  à  plus  jufte  Titre  à  l'Eglife  de /"^im, dont 
„  on  reconnoit  aflés  l'Importance  ;  Nous  l'avons  toiâjours  pratiqué  jufqu'à 
„  maintenant  ,  &  jamais  perfonne  ne  s'y  eft  opofé  j  Car  c'cft  ainfi  que  nous 
,,  avons  obtenu  Monficur  du  Aîonim  ,  qui  lervoit  fon  Âltejfe  Rotule  Madame 
„  la  BHchefe  de  Bar  défunte,  &  nous  en  ufàmes  de  mêmeàl'OcafiondeMr. 
Kkk  z  »  ^«- 


44+  XXV.   SYNODE  NATIONAL 

„  Durant  qui  étoit  au  Service  de  fon  Jltefe  Madame  la  Duchejfe  de  Detacl 

„  Fonts.    L'autre  eft  que  laDifcipline  a  eu  en  Vûë  d'empêcher  que  l'on  ap- 

,,  pellât  inconfiderément,8c  avec  trop  de  Précipitation,  des  Perlbnnes  dont  la 

3,  Doftrine  ne  feroit  pas  Saine  ,  ou  qui  meneroient  une  Vie  fcandaleufe,  ou 

„  dans  lefquels  il  y  auroit  quelque  Chofc  à  redire  :  afin  que  lî  les  Eglifes 

,,  apelloient  de  telles  Perfonnes  ,  le  Synode  pût  s'y  opoier  jui^ement;  Mais 

,,  lors  qu'on  n'a  rien  à  objefter  contre  ceux  qui  font  apellés,  le  Synode  n'a 

,  '  pas  k  Pouvoir  de  mettre  Empêchement  à  une  telle  Vocation ,  ce  Pouvoir 

„  étant  condamné  par  la  Parole  de  Dieu  :  Et  il  n'ell  aucunement  Probable 

,,  que  ceux  qui  ont  dreflé  les  Canons  de  nôtre  Difcipline  aient  eu  le  moin- 

\,  dre  Delîein  d'impofer  un  Joug  pareil  à  nos  Eglifes ,  ou  qu'ils  eûflent 

„  voulu  prefcrire  des  Conditions  à  nos  Parte u rs  ,  plus  rudes  que  celles  qu'ils 

„  ont  prefcrites  aux  Etudians  ,   lefquelles  étant  recherchés  par  les  Eglifes  , 

„  Scprefentés  aux  Synodes,  ne  peuvent  pas  être  rejettes,  lors  qu'ils  onttou- 

tes  les  Qualités  rcquifes  pour  être  emploies  au  Saint  MiniftçrciC'eftpour- 

',  quoi  nous  fommes  bien  perfuadés  que  nous  ne  nous  lommcs  point  écartés 

„  des  Canons  de  nôtre  Dilbipline  ;  puifque  nous  avons  apellé  un  Miniftre 

„  qui  étoit  déjà  emploie  àl'Ofice  Paftoral  dans  nos  Eghfes,&qui  a  toujours 

,,  été  aplaudi  dans  l'Exercice  de  fonMiniftere  ,  outre  qu'il  n'étoit  pas  Etran- 

,,  ger  ,   2c  que  fa  bonne  Vie  ,  6c  fes  Mœurs  nous  étoient  bien  connues  , 

5,  comme  nous  en  donnâmes  Avis  aux  Députés  de  nôtre  Synode,  auffi-tôt 

,,  qu'il  nous  fut  pollible  ,  en  demandant  fon  Aprobation  :  Mais  au  contrai- 

„  re  ,  loin  de  nous  favorifcr  ,  il  rompit  les  Lierrs  de  cette  Chaine  d'Or  de 

„  nôtre  Communion  avec  nos  Eglifes ,  &  voulut  nous  fruftrer  de  ce  Bon- 

„  heur  &:  de  cette  Franchife  dont  nôtre  Difcipline  nous  a  privilégiés  ,  de 

,,  laquelle  nous  fommes  en  i'offcffion,  8c  dont  nous  avons  toujours  joui  juf- 

„  qu'à  prefent  ■■,  fie  cela  ,  fans  nous  en  donner  aucune  autre  Raifon  que  leur 

,,  Volonté  Scieur  bon  Plaifir  ;  Car  fi  ces  Mefîîeurs  prétendent  aporterpour 

„  Raifon  qu'ils  ne  connoiiVent  pas  Monfieur  Daillé  :  nous  repondons  qu'ils 

„  ont  eu  tort  de  ne  s'en  être  pas  informés  ,  avant  que  de  nous  avoir  refufé 

„  la  Satisr.iétion  que  nous  leur  demandions  ;  &  que  s'ils  l'avoient  connu  ,. 

„  bien  loin  de  le  rejetter  ,  ils  en  auroient  fait  Eftime  ,  &  l'auroient  carefle» 

„  D'ailleurs  ,  fi  une  pareille  Conkquence  étoit  recevable  ,  on  pourroit  par 

„  là  rejetter  tous  les  Pafteuis  qui  font  venus  des  autres  Provinces,  après  avoir 

y,  été  apellés  au  Service  de  qutlqu'Eglife  ;  Mais  s'ils  aleguent  que  leur  Sy- 

„  node  defaprouva  abfolument  cette  Vocation  ,  parce  que  nousen  agîmesavec 

„  trop  de  Précipitation  ;  8c  que  nous  devions  premièrement  avoir  demandé 

„  leur  Confeil  iur  un  pareil  Sujet  :   Nous  repondons  quenous  leur  enavons 

„  donné  Part  ,  aufli-tot  que  l'Ocafion  a  pu  nous  le  permettre  ;  &  fi  nous 

„  ne  l'avons  pas  fait  plutôt  ce  n'étoit  pas  que  nous  manquaffions  de  Refpeét 

„  envers  eux  ;  Ces  Meffieurs  favcnt  très-bien  que  nous  en  avons  toujours 

„  iifé  avec  beaucoup  d'Humilité  avec  eux  ,  êc  que  nous  leur  avons  été  très 

„  Afcétionnés  :  Mais  on  doit  imputer  tout  ceci  au  Malheur  des  Tems  ,  8c 

„  à  cette  Afliétion  par  laquelle  Dieu  nous  a  vifités:8cfupofé  que  nousaions 

«  manqué  dans  cette  Circouftancc  ,  (de  quoi  ils  ne  pourront  néanmoins  ja- 


mais. 


TENUACASTRES.  445 

;'i  mais  nous  convaincre  )  oii  eft  le  Zélé?  oii  eft  la  Charité?  Si  nous  avions 
„  commis  une  Faute ,  faut-il  s'en  prendre  à  Dieu  ?  Faut-il  qu'une  Eglife  auffi 
„  confiderable  que  la  nôtre  en  foufre ,  &  qu'elle  celle  d'être  bien  édifiée  ?  En 
„  Efet,  fiX>/>/^n'_avGit  pas  infpirédesSentimens  de  Charité  8c  de  Compaflion 
„  à  quelques  Egliiés  qui  font  éloignées  de  nous,la  Condition  de  nôtre  Eglife  au- 
„  roit  été  fort  deploi-able;car nôtre  Synodenenousdonnapas d'autre Confolation 
„  que  de  nous  rcnvoier  à  nôtre  Coloque,  &  lors  que  nous  nous  y  fommes  adref- 
^  fés,Ia  première  Eglife  dont  nous  avons  demandé  l'Affiftance ,  nous  a  répondu 
„  qu'on  ne  pouvoit  pas  nous  aider ,  jufqu'à  ce  que  le  Coloque  eût  ordonné  la 
„  Manière  dont  on  le  feroit  \  éludant  par  là  nôtre  Demande.  Car  vous  fa- 
„  vés  allés ,  Meffieurs  ,^  qu'on  tient  fort  rarement  ces  Coloques ,  Sc  combien 
„  de  Peine  nous  avons  à  les  aflèmbler.  C'eft  poxirquoi  l'Eglife  de  Saumur 
„  aiant  eu  la  Charité  de  confentir  que  Monfieur  Daillé  vint  nous  fervir;  6c  le 
„  Synode  ^''Ahioh  imitant  ce  même  Zélé ,  l'aiant  auffi  agréé ,  nous  n'avons 
,,  fait  aucun  Scrupule  d'apeller  Monfieur  Daillé  à  nôtre  Affiftance,  duquel 
;,  Dieu  a  vifiblcmcnt  béni  le  Minillere  parmi  nous  j  parce  que  cette  Eglife  en 
„  eft  très  bien  édifiée ,  Sc  nous  avons  tout  lieu  d'efperer  que  cela  continuera  de 
„  même ,  5c  que  nôtre  Troupeau  profitera  de  plus  en  plus  de  la  fainte  Parole 
„  qu'il  prêche  avec  beaucoup  d'Eficace  :  ainfi  nous  avons  de  très  juftes  Sujets 
„  de  remercier  Dieu  Je  ce  qu'il  nous  a  mis  dans  l'Efprit  de  faire  un  pareil 
„  Choix.  Nous  vous  fuplions  donc,  ti'ès  Honorés  Meflîeurs,  qu'en  confi- 
„  derant  nôtre  Sincérité  Se  nôtre  Zélé  dans  cette  Afaire  ;  mais  fur  tout  la  Gloi- 
„  re  de  Dieu  5c  l'Edification  de  notre  Eglife,  il  vous  plaife  de  confirmer  le 
,-,  Choix  que  nous  avons  fait,  6c  de  nous  mettre  à  couvert  des  Reproches  que 
,,  quck^ucs-uns  veulent  nous  taire.  Nous  vous  prions  auffi  de  lever  la  Cenfure 
„  qu'on  a  prononcée  contre  noiîs ,  Sc  d'avertir  nôtre  Province  de  nous  témoi- 
„  gner  plus  d'Afection  dans  la  fuite.  En  quoi  faifant  vous  animerés  nôtre  Zé- 
„  le  au  milieu  des  Fatigues  que  nous  fuponons,pour  le  Service  de  nôtre  Eglife, 
„  6c  de  plufieurs  autres ,  auxquelles  nous  fommes  'prêts  de  rendre  continuelle- 
„  ment ,  lors  que  l'Ocafion  ié  prefentera  ,  toutes  fortes  de  bons  Ofices.  Ec 
^  nous  fuplions  la  Majeflé  Divine ,  très  Honorés  Meffieurs ,  de  vouloir  prefi- 
„  der  dans  vôtre  Sainte  Aflemblée,  par  fon  Saint  Efprit,  8c  que  leTout-Puif- 
„  fan:  conferve  vos  Perfonnes ,  &  beniflè  vos  Travaux.     Etant 

Vos  très-Humbles ,  &  très-Obéifians 
Frères ,  les  PaftcuTs  6c  Anciens  de 

A  Paris  ^  le.  zo.  Août,   1626.  PEgliiè  Reformée  de  f^r/'j ,  Scau 

Nom  de  tous. 
Et  à  la  Marge , 

Noas  vous  fuplions  trles-humblement  Dretincourt  ,  Pafteur. 

ele  donner  Audience  à  Mon^eurMcàrc-  Bigot,    Tardifs    Dinets  ^ 

zat ,  qui  a  Ordre  de  vous  faire  plus  par-  Mafanes ,  Millet,  RailLird^ 

ticulierement  le  Rapcrt  de  cette  Afaire.  &  Mandat  ,  Anciens. . 

Lit  Fin  du  Sjnode  National  de  Caftres  , 
Qui  eft  le  Vint -cinquième  Synode  National 
des  Eglifcs  Reformées  de  France. 

Kkk  ^  LES 


0^         XXVL   SYNODE    NATIONAL 
LES 

ACTES,  CANONS, DECISIONS 

ET     DECRETS 
D   u 

XXVL    SYNODE 

NATIONAL 

DES 

EGLISES    REFORMÉES 

DE      FRANCE, 
E  T    D  U 

B    E    A    R    N, 

Assemble' 

Dans  la  Ville  dcCHARENTON,  proche  de  Paris. 

Tar  V Autorité  à"  PerrniJJïon  de 

LOUIS     XIII. 

Roi  de  France  &  de  Navarre. 

Qui  fit  affifter  un  Commiiîaire  General  de  fîi  Part  audit  Synode ,  dont  les  Sef- 
fions  commencèrent  le  premier  Jour  du  Mois  de  Septembre ,  6c  fi- 
nirent le  dixième  d'Oftobre  luivant  de 

L'Anne'e  de  Nôtre  Seigneur  Jesu  s-Christ, 
M.    D  C.     X  X  X  I. 

TABLE 


TENUACHARËNTON.         ^47 


TABLE 

DES       CHAPITRES, 

Contenant 


Les  Matières  dont  on  traita  au  II.  Synode  National  de  Ckarenton. 


CHAPITRE  I. 


CHAP.    ÎI. 


CHAP. 
CHAP. 
CHAP. 
CHAP. 
CHAP. 

III. 
IV. 

V. 
VI. 
VIL 

CHAP. 
CHAP. 

VIII. 
IX. 

CHAP. 
CHAP. 

X. 
XI. 

CHAP.  XII. 


CHAP. 
CHAP. 
CHAP. 
CHAP. 


XIII. 

XIV, 

XV. 

X  V  I. 


CHAP.  XVII, 

CHAP.  xvm 


MOnJteur  Gnllnnd  ,  Cammilfaire  du  Roi.     Le  Manàe- 
hient  dit  Roi  fo^ir  convoquer  le  Synode.     Les  Noms 

des  Députés,  &  PE lésion  des  Oficiers  dudtt  Sjnode. 
Les  Lettres  Patentes  du  Roi ,  &  fa  CommtfJIon  a  Monfieur 

Galland. 
La  Harangue  de  Ahnfieur  Galland  au  Synode. 
La  Réplique  du  Modérateur  a  cette  Harangue. 
Députés  envoies  au  Roi ,   avec  une  Lettre  du  Sjnode. 
Les  Cahiers  qui  contenaient  plujieurs  Griefs ,   envoies  au  Roi. 
Les  Depnés  retournent  de  la  Cour  ,  avec  la  Réponfe  du  K.oiy 

&  des  Lettres  au  Sjnode. 
EleUion  des  Députés  ùencrr.ux  en  Cour. 
Monpeur  Beiaud  admis  comrae  Député  General  des  Lglifes 

Reformées,  pour  prendre  Séance  &  donner  fa  Voix  dans  le 

Synode. 
Vne  féconde  Lettre  du  Synode  au  Roi. 
Les  Députés  Généraux  firent  le  Raport  de  P Audience  qu'ails 

avoient  eue ,  é"  de  la  Réponfe  que  le  Roi  avait  faite  à 

cette  Lettre. 
Les  Sieurs  Bouteroue  &  de  Bafnage  adrais  comme  Députés 

Généraux  ,  pour  prendre  Séance  &  avoir  Voix  dans  le  Sy- 
node. 
Lettre  du  Roi  a  Moniteur  Galland /«r  ce  Sujet, 
Aprobation  de  la  Conftffon  de  foi. 
Remarques  fur  la  Dtfciplme  Ecclefiajlique. 
Vu  grand  Débat  touchant  l  Incorporation  des  Eglifes  du  Bcani 

avec  celles  de  France ,  a  laquelle  Monfieur  le  Commijfai- 

re  du  Roi  s''opofoit. 
La  Réplique  du  Sjnode  à  Manfîeur  Galland. 
La  Protejlation  du  Synode  fur  l'Vnion  des  Egltfes  du  Beai'Q 

avec  celles  de  France. 

CHAP. 


40        XXVl  SYNODE   NATIONAL 

C  H  A  p.    XIX,     Diverfes  Matières  des  Sjnodes  ,  des  Coloqttes  ^  des  .Far' 

tkuliers. 
CHAP.     XX.       Plftfunrs  Jpellations. 
C  H  A  P.    XXI.    Matières  Générales. 

CHAP.  XXII.    AUe  en  Faveur  de  nos  Frères  Luteriens  &  Protellans,' 
CHAP.  XXIII.  Matières  Particftlieres. 
CHAP.  XXIV.  Des  Vniverfités  &  des  Coleges. 
CHAP.    XXV.    ABe  -pour  la  Cotifation  des  Provinces ^  four  l'^ Entretien  de 

nos  IJniverptés. 
CHAP.  XXVI.  Partage  des  Charités  faites  pour  entretenir  nos  Vniverfttis. 
CHAP.  XXVII.  Les  Comptes  des  Provinces  touchant  leurs FoHrnitnres pom 

PEntretien  des  Coleges  &  des  Vniverfités. 
CHAP    XXVIÎI.  Les  Comptes  de  Monfiettr  Duçandal. 
CHAP.  XXIX.  Vn  Partage  de  foixante  Mi-Ile  Livres  entre  les  Provinces. 
CHAP.    XXX.    Rôle  des  Mtnifires  depofés  &  des  Apoftats. 
CHAP.  XXXI.  AUe  pour  çonvoc^uer  le  Synode  National  fuivant  k  Alen^ 

çoa. 
CHAP*  XXXII.  Remarfues  fur  trois  Députés  duprtfent  S)H9df. 


LE 


TENUACHARENTON.         ^49 
LE     SECOND 

SYNODE    NATIONAL 

DES 

EGLISES    REFORMEES 

DE      FRANCE, 

TENUACHARENTON, 
L'An  m.  DC.  XXXI. 

Au  Nom  de  Dieu.  Amen. 

Les  Aftes  &  les  Décrets  du  Vint-fixiême  Synode  National  des  Eglifes 

Reformées  de  France  jè:  du  Bearn ,  tenu  pour  la  féconde  Fois  à  Cha- 

renton  St.  Maurice ,  proche  de  Paris ,  dans  la  Province  del'IJle  de 

France  j  par  l'Autorité  &  la  PermifïïondeLo»«  XIII.  Roi  de 

France  6c  de  Navarre  s  pendant  la  Vint-deuxiême  Année 

de  fon  Règne  ,  lequel  Synode  fut  commencé  le  pic- 

mier  de  Septembre  y  &  fini  un  Vendredi, le  10. 

d'Oâîobre  de  l'An  1631. 

CHAPITRE    I. 

Monteur  Galland  Commjfaire  du  Roi.    Le  Mandement  du  Roi  potfr 

convot^fier  le  Synode.     Les  Noms  des  Députés ,  &  V Election  des 

Oficiers  dtidtt  Synode. 

Article   I. 

L'Ouverture  du  Synode  ,  Monfieur  Galland ,  Confeillcr  du 
Confcil  Privé  6c  du  Confeil  d'Etat  de  Sa  Majefié ,  &  fon 
Procureur  General  pour  fon  Gouvernement  de  Navarre  , 
comparut  en  Perfonne  en  Qualité  de  Commiflâire  Dt-puté 
de  ia  Majeflé  à  cette  Aflemblée ,  lequel  preicnta  le  Mande- 
ment de  Sa  Majefié^  figné  de  fa  propre  Mam,  pour  convoquer 
un  Synode  National. 
Tome  IL  LU  An- 


..^5o  XXVI.  SYNODE  NATION  AL 

Arti  cle;    I  I. 
MANDEMENT    DU    ROI. 

CE  zp.  jour  de  fmvier  de  l'Année  de  Nôtre  Seigneur,  1651.  le  Roi 
étant  à  Paris  ;  fur  la  très  humbk  Requête  de  fcs  Sujets  de  lu  Religion 
p.  Reformée  ,  qu'il  leur  fût  permis  de  s'aiîembler  en  un  Synode  National, 
n'en  niant  pas  tenu  depuis  celui  de  Caftres  ,  dans  l'Année  i  6x6.  Sa  Maje(ié 
étant  fort  difpofée  de  gratifier  fefdits  Sujets ,  2c  de  leur  donner  quelques  Té- 
moie;nages  de  fa  Faveur  Roiale ,  leur  a  accordé  £c  permis ,  &  accorde  &  per- 
met'à  fefdits  Sujets ,  le  Pouvoir  &  le  Privilège  de  tenir  un  Synode  National, 
'  le  premier  jour  de  Septembre  prochain  ,  à  Churent  on  proche  de  Paris ,  mais 
\  fous  cet^e  Condition ,  qu'ils  n'y  agiteront  que  les  Matières  qu'il  leur  eft  per- 
]  mis  de  traiter  par  les  Edits  de  Sa  Majefie;  &  que  le  Sieur  Galland  ,  Con- 
'  feillerde5^  Majeflé  dm^ion  Confeil  Privé,  6c  Confeil  d'Etat,  6c  Procu- 
'  reur  General  pour  fon  Gouvernement  de  Navarre ,  affilteia  en  Perfonne 
'  dans  ledit  Synode ,  comme  Commiiîàire  de  Sa  Majefie,  de  même  qu'il  a 
]  été  pratique  ci-devant-  En  Témoignage  de  quoi  Sa  MajeJU  m'a  commandé 
d'expédier  ce  prefent  Ordre ,  qu'il  lui  a  plû  de  figner  de  fa  propre  Main , 
aiant  ordonné  qu'il  fût  contre-figné  par  moi  (bn  Confeiller  Se  Secrétaire  d'E- 
tat ,  ôc  de  fes  Commandemens  &:  de  fes  Finances. 

Signé  dans  l'Original , 

LOUIS. 

Et  un  peu  plus  bas , 

Phflippeaux. 
ARTrci.E     III. 
Les  Pafieurs  &  les  Anciens  ,  dont  les  Noms  font  inférés  ici  ,  comparurent  de 
la  Part  de  plujîeurs  EgUfis  &  Provinces  de  ce  Roianme  ^pour  ajfi/ier  au  prefent 
Synode. 

Pour  la  Province  de  Bourgogne',  les  Sieurs  Pierre  Bonllenat ,  Pafteur  de  l'E- 
glife  de  ^aux ,  &  Alexandre  Rouphe ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Lion ,  avec  les 
^icmsTimothée  Armet ,  Avocat  dans  le  Confeil  Privé ,  Ancien  de  l'Eglife  de 
Conches,  Sc  Lazarre  du  Pui ,  Confeiller  pour  le  Roi  dans  la  Cour  Frefidiale  de 
Bourg ,  6c  Ancien  de  l'Eglife  aflembléc  dans  la  même  Ville. 

Pour  la  Province  de  Provence  ,  les  Sieurs  Paul  Maurice\  Pafteur  de  l'E- 
glife à""  Aiguières  j  8c  Pierre  de  Peire,  Seigneur  de  Retardet  ^  Ancien  de  la  mê- 
me Eglife. 

V. 

Pour  la  Province  âî'Orleans  Si  an  Berri ,  les  Sieurs  Daniel  fumets  Pafteuf 
de  l'Eglife  de  Gten  fur  la  Rivière  de  Loire,.  &  fa^ues  l'Ami ,  Pafteur  de  l'E- 
glife de  Chateaudun ,  accompagnés  de  Monfieur  Claude  Bernard ,  Ancien  de 
l'Eglife  de  Châtillon  fur  Loire ,  &  Baillif  de  ladite  Ville  ,  &  d'Henri  du  Four , 
Dodeur  en  Médecine ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Blois. 

VI.  Pour 


TENUACHARENTON,  4^1 

V  I. 

Pour  la  Province  du  PoiQo» ,  les  Sieurs  Ifaac  de  ChvUU  ,  Paftcur  de  l'Egli- 
fe  de  Conhé;  Se  Jean  le  Maj^on ,  Pafteur  de  l'Ëglife  de  Civrai ,  avec  les  Sieurs 
René  de  Lauvrignac ,  Ecuier,  Seigneur  de  Miaxvrai,  Ancien  de  l'Ëglife  de 
St.  Maixent  ;  &  Gtlei  Begmi  ^  Seigneur  de  la  Begaptdiere,  Ancien  de  l'Eglifr 
de  Montagne. 

VIT. 
Pour  la  Province  de  Xj/«fon£f ,  les  Sieurs  Guillaume  Rivet  ,  Seigneur  de 
Chamfvernon  ■,  Palleur  de  l'Ëglife  de  T^^ï/if^o^r^j  ^  Pierre  Richer  ,  Seigneur 
de  Taudelincourt ,  Pafteur  de  l'Ëglife  de  Marennes  \  accompagnés  des  Sieur» 
Denis  Pkc^uet ,  Ecuier  ,  Seigneur  de  Large  Bâton  ,  Ancien  dans  l'Ëglife  d'^n- 
goiilème  i   &  Charles  Confiant ,  Contrôleur  pour  Sa  Majefié  dans  l'Eledion  de 
St.  ?ean  d'yln^eli ,  Ancien  de  l'Ëglife  de  cette  Ville. 
VIII. 
Pour  la  Province  de  Bretagne,  les  Sieurs  fofué de  la  Place,  Pafteur  de  l'Ë- 
glife de  Nantes  qui  s'aflèmbloit  à  Suffé ,  fins  Ancien  ;  car  Monfieur  Daniel  de 
la  Touche ,  Seigneur  de  la  Ravardiere  ,  Ancien  de  l'Eglise  de  Ploer  j  Sc  Daniel 
Chataigncr ,  Seigneur  de  la  Grolliere ,  Ancien  de  l'Ëglife  de  Fieille-Vigne  ,  qui 
furent  iubilitués  à  fa  Place,  envoiereiit  l'un  &  l'autre  des  Lettres,  par  lefquel- 
les  ils  demandoient  d'être  difpenfés  d'aflifter  â  ce  Synode ,  qui  reçût  leurs  Ex- 
cufes. 

I  X. 
Pour  la  Province  de  la  Ba^e  Guienne ,  les  Sieurs  Jaques  de  Berdoline ,  Paf- 
teur de  l'Ëglife  de  Duras  ,  Sc  Charles  à'Aubus ,  Pafteur  de  l'Ëglife  de  Nerac; 
accompagnes  des  Sieurs  ^ean  de  Maz.illieres  ,  Avocat  dans  la  Haute  Cour  du 
Parlement  de  Bourdeaux  ,  Seigneur  de  Gr.ive ,  6c  Ancien  de  l'Eglifc  de  Nerac-^ 
le  Sieur  7f^»yi/î»?»«, Seigneur  ^i'  Fritinct ,k\Qa&  au  même  Parlement,  &  x\ncien 
de  l'Ëglife  de  Der^erac,  fut  Député,  mais  étant  tombé  malade  il  fut  exculé; 
&  il  comparut  à  la  Place  Ijaac  de  Gencite,  Seigneur  de  h  Tour  ,  Avocat  dans 
le  même  Parlement  6c  Ancien  de  l'Ëglife  de  Sauvetot ,  que  l'on  fubftitua  par  les 
Sufrages  du  Synode  Provincial. 

Pour  la  Province  du  Fivarez. ,  le  Sieur  Daniel  Richard,  Pafteur  de  l'Egliic 
du  Chetlar  ^  &  Louis  Santel,  Avocat ,  ÔC  Ancien  de  la  même  Eglife.  Ladite 
Province  fit  fes  Excufes  de  ce  qu'elle  n'a  voit  envoie  que  deux  Depiités,  lef- 
quels  furent  reçus  pour  cette  fois  ;  8c  on  leur  enjoignit  poiit  l'avenir  de  ne  plus 
ometrre  la  Claufe  de  Soumiflîon ,  qui  n'étoit  pas  mfcrée  dans  leurs  Lettres  de 
Deputation  ,  qui  furent  rendues  au  Synode. 
X  I. 

Pour  la  Province  des  Sevenes ,  les  Sieurs  Mo'ife  Blafchan ,  Pafteur  de  l'Egli- 
fo  de  St.  André  de  Valborgne;  &  Antoine  Fincent ,  Pafteur  de  l'Ëglife  as.  Mer- 
neis;  conjointement  avec  Etienne  Billunn^es  ,  Seigneur  de  Blancfort ,  Ancien  de 
l'Ëglife  du  Ftgan;  8c  Claude  à' Airehledoz.e ,  Ecuier,  Seigneur  de  Clairan^ 
Ancien  de  l'Ëglife  de  Canohkt. 

L  1 1  a  XII.  Pour 


452  XXVI.    SYNODE    NATIONAL 

X  I  I. 

Pour  la  Province  à"* Anjou ,  les  Sieurs  Matthieu  Cotiere ,  Pafleur  de  l'Eglife 
àt  Tours;  ^  Moife  Amirand  ,  Paftcur  de  l'Eglife  de  Saumur,  &  Profeflcur 
en  Théologie  dans  cette  Univerfitci  conjointenient  avec  les  Sieurs  Philippe 
Niet ,  Conleiller  du  Roi ,  Se  Gardien  des  Greniers  à  Sel  dans  ladite  Ville  de 
Saumnr,  6c  Ancien  de  cette  Eglile  j  2c  fofeph  Poiae ,  Avocat  en  Parlement,  An- 
cien de  PEslile  de  Previlli, 

XIII. 

Pour  la  Province  du  D4//;;/??»er',  le  Sieur /'/«■rr?  Pittard,  Pafteur  de  l'Eglife 
à'^yllben  ■■,  avec  le  Sieur  François  de  Montauban  de  Rambault  ,  Ecuier ,  Sei- 
gneur de  F///^rj ,  Ancien  dans  l'Eglife  de  Gap\  &  le  Sieur  Etienne  Gilbert ^ 
Avocat,  Ancien  dans  l'Eglife  de  Die;  le  Sieur  Denis  de  Bouterone  ,  Pafteur  de 
l'Eglife  de  Grenoble ,  lequel  ,  quoi  que  choifi ,  ne  comparut  pas  ,  à  Caufe  de  la 
Déknk  de  Sa  Majefié -,  néanmoins  il  obtint  dans  la  fuite  Permiffion  d'affifter  à 
ce  Synode ,  comme  on  le  peut  voir  dans  les  Aftes  dudit  Synode. 
XIV. 

Pour  la  Province  du  Bas  Languedoc,  les  Sieurs  A-fichel le  F.iucheur ,  Pafteur 
de  l'Eglife  de  Montpellier;  &  Jean  de  Croi  ^  Pafteur  de  l'Eglife  de  ^f?.«(?r/; 
conjointement  avec  les  Sieurs  Pierre  Cheyron ,  Avocat ,  &  Ancien  de  l'Eglife  de 
Nimes  -   &  André  Brtineau  ,  Avocat ,  &:  Ancien  dans  l'Eglife  de  Baonols. 
XV. 

Pour  la  Province  du  Haut  Languedoc ,  le  Sieur  Timothée  Delon  ,  Pafteur  de 
l'Eglife  de  Montauban  ;  avec  les  Sieurs  Pierre  de  Fillette  ,  Seigneur  de  la  fon- 
quiere  t  Ancien  dans  l'Eglife  de  5r.  ^»f5»#«  ;  ^  PaulConftans ,  Confeiller  pour 
le  Roi ,  Ancien  dans  l'Eglife  de  Montauban ,  &  Profellèur  en  Théologie  dans 
cette  Univerfité ,  ne  comparut  pas  ,  à  Caufe  des  Inhibitions  de  Su  Maje/lé; 
mais  enfuite  lors  qu'elles  furent  levées  il  prit  Place  dans  ce  Synode. 
XVI. 

Pour  la  Province  6c  Principauté  du  Bearn  ,  comparurent  les  Sieurs  Pierre  La- 
badie,  Pafteur  de  l'Eglife  de /'rf«  ^  &  fean  de  Pommer ade  y  Avocat  au  Parle- 
ment de  Navarre ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Morlas. 
XVII. 

Pour  la  Province  de  Normandie  ,  les  Sieurs  Abdias  de  Mondenis  i  Pafteur 
de  l'Eglife  de  Dieppe  ;  &  Laurens  le  Fevre ,  Avocat  au  Parlement  de  Norman- 
die, Ancien  dam  l'Eglife  de  Rouen;  8c  fean  Cardel ,  Seigneur  de  Marettes , 
Confeiller  du  Roi,  Si  fon  Contrôleur  dans  l'Eleélion  à^Alençon ,  Ancien  de  l'E- 
glife dudit  Lieu  j  6c  le  Sieur  Benjamin  B.ipna^e,  Pafteor  de  l'Eglife  de  Ouaren- 
*in ,  lequel ,  quoi  qu'il  fût  choifi ,  ne  comparut  pas  auffi-tôt ,  à  Cauie  de  In 
Prohibition  de  Sa  Aiajefié;  mais  d'abord  qu'elle  fiit  levée ,  il  prit  Séance  dans- 
ledit  Synode ,  comme  il  paroitra  par  les  AéVes  fuivans. 
XVIII. 

Pour  la  Province  de  il  fie  de  France,  les  Sieurs  fean  Mefirez.at ,  Pafteur  de 
l'Eglife  de  Pans-.Hc  David  Blondel ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  RouJJi  ;  conjointement 
avec  \csSkm-i  fean  de  Gravelles,JLc\i\cv,  Seigneur  de  Banterne ,  Ancien  dans 
r  Eglife  de  Houdauy  Se  Charles  //f;/.iK^, Avocat,  Ancien  de  l'Eglife  de  Montdidier. 

XIX.  Le 


T  E  N  U    A    C  H  A  R  E  T  O  N.  453 

XIX. 

Le  quinzième  jour  de  Septembre  ;  Monfieur  le  Marquis  de  Clermont ,  Dé- 
puté General  pour  les  Eglifes  de  ce  Roiaume  ,  auprès  de  Sa  Majefté  ,  vint 
à  ce  Synode,  félon  l'Ordre  accoutumé  des  Synodes  Nationaux  ,  Se  y  prit 
Place, la  Prefeance  lui  aiant  été  donnée  félon  fa  Qualité  6c  fa  Dignité,  comme 
il  fut  enfuitc  décrété  dans  l'Article  onzième  des  Matières  Générales. 
XX. 

Après  que  l'on  eut  fait  les  Prières  à  Dieu,  Mr.  Me[lrez.at,  Pafteur  de  l'E- 
glife  de  Paris  fut  choifi  pour  Modérateur  ,  à  la  pluralité  des  Voix  ;  ôc  Mr. 
Jamet  pour  Afleffeur  ;  8c  Mr.  Blondel  Pafteur,  ôc  Mx.Armet  Ancien  ,  fu- 
rent élus  pour  Secrétaires  dudit  Synode. 

CHAPITRE    II. 

Les  Lettres  Patentes  du  Roi. 
Article  I. 

AUfll-tôt  que  l'on  eut  choiiî  les  Oficiers  du  Synode  ,  on  lût  les  Lettres 
Patentes  de  Sa  Majejlé  ,  dont  voici  la  Copie. 

Article    IL 

„  LOUIS,  par  la  Grâce  de  Dieu  Roi  de  Fratice  &  de  Navarre  ,  à  nô- 
„  Amé  &  Féal  Confeiller  dans  nôtre  Confeil  Privé  ,  &  nôtre  Confeil  d'E- 
})  tat  ,  6c  Procureur  General  de  notre  Gouvernement  de  Navarre ,  le  Sieur 
„  Galland  ,  Salut  :  Aiant  permis  à  nos  Sujets  de  la  Religion  P.  Reformée 
j,  de  tenir  un  Synode  National  à  Charenton  proche  de  nôtre  Ville  de  Paris, 
,>  le  premier  jour  de  Septembre  prochain  ,  dans  lequel  les  Députés  de  toutes 
„  les  Provinces  de  nôtre  Roiaume  s'afTembleront ,  pour  confulter  touchant 
1]  les  Matières  qui  regardent  leur  Religion  ,  &  aiant  la  Volonté  de  choifir 
,.  une  Perfonne  de  Mérite  Sc  dont  la  Fidélité  nous  fût  particulièrement  con- 
j,  nûë  ,  pour  être  prefent  à  ce  Synode  en  qualité  de  notre  Commiflàire  ;  6c 
j,  rapellant  à  nôtre  Mémoire  les  bons  &  fidèles  Services  que  vous  nous  avés 
),  rendus  dans  divers  Emplois  fort  importans ,  que  nous  vous  avons  confiés 
y,  dedans  ôc  dehors  le  Roiaume  ,  dont  vous  vous  êtes  toujours  aquité  très- 
1,  dignement^  6c  mêmes  dans  ces  Synodes  Nationaux  que  nous  avons  permis 
>,  d'être  convoqués  par  nos  Sujets  de  ladite  Religion  ,  à  Charenton  ,  dans 
,,  l'Année  1615.  ,  6c  dans  nôtre  Ville  de  Caflres ,  dans  la  Province  à''Alhi- 
„  geois  dans  l'Année  i6i6.  Etant  donc  perfuadés  que  nous  ne  pouvons  pas 
j)  choifir  une  Perfonne  plus  propre  que  vous  ,  étant  très-fatisfaits  que  vous 
j,  continuiés  de  nous  donner  des  Marques  de  vôtre  Afeélion  à  nôtre  Servi- 
,j  ce.  Pour  ces  Caufes  nous  vous  avons  député  6c  donné  Coramiflîon  ,  8c 
LU  A  »  nous 


454  XXVL  SYNODE  NATIONAL 

,,  nous  vous  Députons  audit  Synode  ,  &  vous  donnons  CommilBon  ,  par 
t^  ces  prefentes  Lettres  Patentes  ,  Signées  de  nôtre  propre  Main  ,  ëc  vous 
M  ordonnons  de  vous  tranfporter  incelianmcnt  dans  notre  ViWc  de  Char etjton, 
„  pour  aflîfter  à  cette  Aflèrablce  comme  reprefcntant  notre  Perfonne,  &d'y 
,,  propoicrôc  refoudre  toutes  les  Matières  comme  il  vous  a  été  commandé,  fui- 
,,  vant  les  Mémoires  ficlnftrudions  que  nous  avons  délivrées  entre  vos  Maifls; 
9,  &  de  prendre  garde,  fur  tout,  que  l'on  n'y  traite  d'aucunes  Afùrcs,que  de  cel- 
«  les  dont  on  doit  délibérer,  &  qu'il  eft  permis  de  terminer  dans  ces  Aflémblées 
,,  conformément  â  nos  Edits  :  Et  au  Casqu'ony  entreprenne  quclipeCho- 
,,  fe  au  contraire ,  vous  vous  y  opoferés ,  &  en  interpofr.nt  nôtre  Autorité  , 
„  vous  l'cmpêcherés  ,  de  quoi  vous  nous  donnerés  connoiflance  au  plutôt  , 
,.  afin  que  nous  y  aportions  les  Remèdes  les  plus  propres:  En  vertu  de  quoi, 
SI  nous  vous  donnons  un  Plain  Pouvoir  par  cette  Commiflion  fc  nôtre  Com- 
„  mandement  ,  dont  nous  vous  chargeons  par  ces  prefentes  Lettres  Patentes; 
„  parce  que  telle  cil  nôtre  Volonté  ôc  notre  bon  Plaifir. 

Donné  à  Adonceaux  ce  Seizième  à'' Août  ,  l'Année  de  Grâce  Mille,  Cx 
Cens ,  trente  &  un  ,  8c  la  vint-dcuxiême  de  nôtre  Règne. 

Sifné  dans  POriginal , 

LOUISi 

Et   un  plus  bas , 

Fhilippeattx. 

Et  Sellé  du  grand  Seau  de  Cire  Jaune. 

CHAPITRE     III. 

Harangue  de  Mmjïeur  Galland  au  Synode, 

LEs  fufdites  Lettres  Patentes  étant  lues  par  Mr.  Galland,  Commiffaire  de 
Sa  Muje/h\  il  fit  cette  Harangue  au  Synode. 
„  Que  le  Roi  aiant  mis  en  Oubli  tout  ce  qui  s'étoit  paffé  pendant  les  der- 
„  niers  Troubles  ,  qui  étoient  furvenus,  à  la  grande  Afiiction  de  ce  Roiau- 
„  me,^^  Majefté  l'avoit  chargé  d'allùrer  fes  Sujets  de  la  Religion  Reformée, 
„  des  bonnes  Intentions  qu'il  avoit  eues  ,  &  de  fon  Afeélion  Roiale  ,  que 
,,  pendant  qu'ils  fe  contiendroient  dans  les  Limites  de  leur  Devoir  ,  qu'ils 
,,  s'abftiendroient  de  parler  mal  du  Gouvernement  ,  qu'ils  ne  cherche- 
,,  roient  pas  à  troubler  le  Repos  Public  ,  &  qu'ils  n'auroient  aucune 
\,  mauvaiie  Intelligence  ou  Correfpondance  avec  les  Habitans  du  Pais  ,  ou 
,,  les  Etrangers  ,  mais  qu'ils  reftcroient  uniquement  atachés  au  Service  de 
„  Sa  Majejlé  ;  ils  trouveroient  un  bon  Père  dans  leur  Roi  ,  dont  ils  rece- 
5,  vroient  toutes  fortes  de  bonsTraitemcns,  £c  qu'il  leur  accorderoit  la  jouïi- 

,,  lance 


TENUACHARENTON.  455 

„  fance  de  leurs  Privilèges  ,  &  le  Libre  Exercice  de  leur  Religion,  comme 

M  auffi  le  Pouvoir  de  convoquer  &  de  tenir  des  Synodes  Provinciaux  &  Na- 

„  tionaux  ;  Mais  d'autant  que  les  Ordres   que  Sa  Majejlé  avoit  donnés  les 

„  Années  paflëes,  avoient  fouvcnt  été  interprétés  finiftrement  par  fes  Sujets, 

„  Sa.  Majefié  fouhaitoit  en  les  renouvellant ,  ôter  à  fefdits  Sujets  tous  Prétextes 

„  de  Mes-intelligence. 

■„  C'eft  pourquoi ,  en  premier  Lieu  ,  Sa  Majeflé  àtm^nàcnx: ,  qu'y  aiant 
„  eu  des  CommifTaires  établis  dans  les  Aflemblées  Synodales  ,  tant  Nationa- 
„  les  que  Provinciales  ,  par  fes  Lettres  Patentes  de  l'Année  1625.  fon- 
„  dées  fur  la  Pratique  qui  a  toujours  été  obfervée  dans  l'Eglifc  Primitive,  & 
„  dans  les  Gouvernemens  des  Roiaumes  les  mieux  polices  ,  Tes  Sujets  de  la 
„  Religion  Reformée  s'y  conformcroient  avec  une  entière  Obeïrtance  ,  ÔC 
„  qu'ils  s'ablliendroient  de  ftirc  des  Proteftations  ou  des  Remontrances  au 
„  contraire. 

I  ï. 

,.  En  Second  Lieu  ,  par  ces  mêmes  Ordres  ,  lefquels  font  félon  les  T.oix 
j,  du  Roiaume  ,  il  étoit  arrêté  ,  qu'aucun  Etranger  ne  fcroit  reçu  à  l'Oiî- 
„  fice  Paftoral  dans  aucune  des  Eglifes  ,  lefquelles  doivent  être  fervics  par 
,,  des  François  Originaires  de  ce  Roiaume  ,  au  Préjudice  dcfqucls  ,  ncajv 
,)  moins  ,  plufieurs  Etrangers  o^nt  été  admis  j  C'eft  pourquoi  Sa  Alujejtérc- 
»  nouveUant  cette  Ordonnance  ,  fufoit  Inhibition  à  fefdits  Sujets  de  rece- 
»,  voir  à  l'avenir  aucune  Perfonne  qui  ne  fut  née  en  France:  Et  à  l'Egard  de 
>,  ceux  qui  avoient  été  admis  depuis  l'Année  i6z^.  contre  cette  ditte  Or- 
)>  donnance  ,  Sa  Adajefié  ^romzt\.o\tàc  les  en  dilpcnfcr  ,  pourvu  qu'ils  tinf- 
»,  fent  cela  comme  one  Grâce  de  (x  Part  :  Et  d'autant  (^ue  plufieurs  avoienc 
j,  fîit  une  Exception  en  Faveur  des  Miniftres  qui  étoient  nés  dans  les Roiau- 
s,  mes  ,  Republiques  ,  ou  Villes  Alliées  de  Sa  Alajeflé ,  ou  qui  étoient  fous 
.,  fa  Protection  ,  Monfieur  le  Commillaire  dec'ara  que  par  Etrangers  ondc- 
>.  voit  entendre  toutes  fortes  de  Perfonnes  ,  lans  Exception  jqui  n'étoient 
»,  pas  nées  dans  le  Roiaume  ou  dans  les  Etats  de  Sa  -t/ajefié,  quoi  qu'ils fuf- 
»)  icnt  Originaires  des  Roiaumes  ,  Republiques  &  Villes  ,  dont  Sa  Majefié 
,,  ctoit  Allée  ,  ou  qu'il  tenoit  fous  fa  Prote6Hon, 

,,  En  Troifiême  Lieu  ,  Sa  Âfajrfte'  defendoit  à  tous  Miniftres  de  fortir 
j)  du  Roiaume  fans  fa  Permiilion  ,  &  prticulicrement  à  Mondtur  Sall?ert , 
,,  Miniftre  del'Eglife  de  h  Rochelle ,  qu\  eft  non  feulement  forti  du  Koiaume 
r»  fans  la  Permiffion  de  Sa  Majeflé  ,  mais  qui  l'a  fait  par  un  Mépris  de  fon 
3,  Autorité  Roiale  ;  C'eft  pourquoi  Sa  Afajefté  renouvelle  encore  une  fois 
»•  ces  Prohibitions,  &  enjoint  audit  j^lhn  de  refidcr  dans  l'Endroit  qui 
3,  lui  a  été  affigné  ,  &  lui  détend  de  iairc  aucune  Fonftion  du  Miniftere  , 
3.  foit  en  Public  ou  en  Particulier  :  &  ce  Synode  National  ne  pourra 
»3  pas  le  mettre  fur  le  Rôle  des  Miniftres  ,  pour  être  prefenté  aux  Egltfes. 
»  vacantes» 

IV.  „  En 


4^6  KXVÎ.   SYNODE  NATIONAL 

I  V. 

„  En  Quatrième  Lieu  ,  par  les  Synodes  Nationaux  de  Charenton  &  de 
,,  Cafires ,  il  étoit  expreflement  défendu  aux  Miniftres  de  s'entremêler  des 
;t  Afaires  de  l'Etat  ;  &  cependant  Monfieur  Beraud  ,  Miniftre  de  Montau- 
3,  bm ,  &  Profefl'eur  en  Théologie  dans  cette  Univerfité  ,  s'ett  mêlé  non- 
„  feulement  des  Afaires  de  l'Etat ,  mais  auflî  de  celles  qui  regardent  le  Mi- 
„  litaire  ,  &  a  été  allés  téméraire  pour  foutenir  ,  dans  un  Livre  qu'il  a  leû 
M  à  ion  Auditoire  ,  que  les  Miniftres  peuvent  porter  les  Armes ,  ôc  repan- 
fi  dre  le  Sang  ;  ce  qui  eft  une  Doél:rine  entièrement  opofée  à  la  Parole  de 
f,  Die»  ,  aux  Décrets  des  Conciles  ,  6c  aux  Loix  du  Roiaume  ,  &  d'au- 
,.  tant  plus  dangereufe  dans  ce  Doéteur  ,  parce  qu'il  enfeigne  ces  Sentimens 
i,  a:ux  tendres  Efprits  de  lajeuneflé  dont  on  lui  a  confié  l'Education  i&  qu'il 
n  eft  fort  à  craindre  qu'il  ne  les  empoifonne  par  de  pareilles  Inftruétions  , 
,)  qui  font  tort  contraires  à!la  Tranquilité  ôc  à  la  Paix  Publique  j  C'eft  pour- 
,1  quoi  ces  Manufcrits  ne  méritent  pas  de  paroître  en  Public  ,  étant  entière- 
i,  ment  opofés  à  l'Efprit  de  l'Evangile  ••  Et  àia  Majefté  a  ordonné  qu'ils  fe- 
j!  roient  fuprimés  ,  défendant  à  tous  Imprimeurs  Se  Liberaires  de  les  Im- 
>>  primer  ou  de  les  Vendre  ,  Se  commande  à  tous  les  Membres  de  ce  pre- 
),  fent  Synode  National  de  cenfurer  l'Auteur  ,  Se  d'en  condanner  les 
,1  Ecrits. 


CHAPITRE    IV. 

Re^onfe  du  Modérateur  à  cette  Harangue. 
Article    I. 

MOnfîeur  le  Commiffaire  aiant  fini  fa  Harangue  ,  on  fit  des  Prières  à 
Dieii  pour  la  Confervation  de  la  Sacrée  Perfonne  de  Sa  Alajefté ,  pour 
la  Profperite  de  fon  Gouvernement ,  pour  l'Etabliflement  de  la  Paix  Publi- 
que dans  ce  Roiaume  ,  6c  pour  la  Gloire  de  fa  Couronne  ,  6c  on  rendit  de 
très-humbles  Aftions  de  Grâces  à  Sa  Majefté  pour  la  Continuation  de  fes 
Faveurs  Roiales  envers' nos  Eglifes ,  qui  n'avoient  ni  ne  vouloient  avoir  an- 
cune  Intelligence  avec  les  Etrangers  i  êc  le  Modérateur  du  Synode  protefta 
au  Nom  de  tous  les  Députés ,  qu'après  Dieu  ils  vouloient  dépendre  unique- 
ment de  Sa  ■i'jeijejié  ,  &  fe  confier  en  fa  Proteûion  ,  Se  vivre  fous  fon  Au- 
torité Souveraine  :  Et  il  fut  arrêté  que ,  touchant  cet  Article  que  Monfieur 
Galland  Commiffaire  de  Sa  M^i'y/lé  propofa  ,  quoique  l'Envoi  des  Commif- 
faires  Roiaux  dans  nos  Aflemblées  Synodales  eût  été  mal  interprêté  de  plu- 
fieurs  ,  Se  auquel  Envoi  de  faux  Raports  que  l'on  avoit  fait  contre  nos 
Synodes  avoient  fervi  de  Prétexte  ,  ce  qui  avoit  caufc  uni  grand  Préjudice  à 
nos  Eglifes,  &;  avoit  donné  Sujet  à  nos  Synodes  Nationaux  preccdens,  de 
prefcacer  des  trcs-humbles  Requêtes  à  Stt  Majeflé ,  pour  lui  demander  qu'il 

lui 


TENU     A     C  H  A  R  E  N  T  O  N.  4^7 

lui  plût  de  laifler  nos  Eglifcs  dans  leur  Ancien  Etat  de  Liberté:  Néanmoins 
parce  que  S.i  ALijsft-e  avoit  ordonné  que  l'on  ne  l'importuneroit  plus  fur  ce 
Sujet ,  les  Eglifcs  aquiefcerent  à  fes  Volontés ,  puis  qu'il  vouloit  que  cette 
Ordonnance  fût  exadement  obfervée  ,  6c  le  Synode  obcït  au  bon  Plaifir  de 
Sa  Majelié ,  &  aux  Ordres  qu'elle  avoit  prefcrit ,  par  où  les  Eglifcs  fe  pro- 
mettoientqu'à  l'avenir  elles  recueilliroient  les  Fruits  de  leur  Innocence,  qu'elles 
faifoient  connoître  par  leur  Conduite  qui  devoit  être  aprouvée  d'un  chacun  ; 
&  elles  en  avoient  d'autant  plus  de  Raifon  ,  que  les  derniers  Synodes  Nal 
tionaux  de  Charenton  Sc  de  Cajhes  s'étoient  déjà  beaucoup  aidés  de  la  Pruden- 
ce &  de  la  Franchife  de  Monficur  Galland  ;  C'eft  pour  quoi  on  refolut  par 
un  Décret  ,  que  ,  conformément  aux  Intentions  de  Sa  Majefié,  nos  Aflèm- 
blées  Synodales  fe  foumcttroient  à  obferver  precifément  les  Déclarations  de 
Sa  Alajejié,  de  l'Année  1623.  touchant  l'Envoi  de  fes  Commiflaires  daasnos 
Synodes  &  Coloques  :  Et  que  l'on  fuplieroit  très- humblement  Sa  Maje(té 
d'enjoindre  aux  Commiflaires  qu'il  lui  plairoit  d'envoier  dans  les  Provinces, 
de  ne  pas  abufer  du  Nom  &  de  l'Autorité  de  Sa  A^ajefié ,  en  faifant  naître 
plufieurs  nouvelles  Dificultcs  qui  pourroient  priver  les  Eglifes  des  Efets  de 
fa  Bonté  Roiale. 

I  I. 

Et  d'autant  que  Sa  Âfajefie  avoit  défendu  à  nos  Eglifes ,  par  une  Déclara- 
tion de  l'Année  1615.  de  recevoir  à  l'Ofice  Paftoral  les  Perfonnes  qui  fe- 
roient  nées  dans  des  Pais  Etrangers  Se  hors  de  fa  Jurifdiftion  ,  &  que  plu- 
fieurs Synodes  Provinciaux  avoient  entendu  que  ceux-là  en  dévoient  être 
exceptés  ,  qui  étoicnt  nés  dans  les  Etats  Aliés  de  Sa  Majefs',  ou  qui  étoient 
fous  fa  Protcâion  Roiale  ;  dans  laquelle  Opinion  ils  avoient  été  confirmés 
par  fes  Commiflaires  Roiaux  ,  en  la  prelence  de  qui ,  6c  non  autrement  , 
quelques  Miniftres  avoient  été  admis  :  Monfieur  leCommiflaireG.î/A<«^nous 
aiant  adûré  maintenant,  que  l'Intention  de  Sa  Afajejie  éiok  de  comprendre 
fous  le  Nom  d'Etrangers  toutes  les  Perfonnes  ,  fans  aucune  Exception, qui 
étoient  nées  hors  du  Roiaume  ;  &  que  fadite  Majefié  étoit  en  même  tems 
très-bien  difpofée  d'en  ufer  favorablement  envers  tous  ceux  qui  avoient  été 
reçus  depuis  l'Année  1625.  8c  de  les  confidercr  comme  fes  Sujets  Naturels: 
Cette  Aflcmblée  pria  ledit  Monfieur  Galland  Commiflàire  ,  de  continuer  les 
bons  Ofices  en  Faveur  de  nos  Eglilcs  ,  &  chargea  les  Députés  qui  feroient 
envoies  à  Sa  Majejïé ,  de  la  prier  très-humblement  Sc  très-inflanment  que 
les  Palpeurs  ci-deflus  mentionnés  piàflènt  être  compris  dans  cet  Afle  de  Grâ- 
ce ,  £c  que  tous  ceux  qui  étoient  nés  dans  des  Pais  Aliés  de  Sa  Majefiépuf- 
fent  être  admis  aux  Fondions  Pafl:orales  dans  nos  Eglifes  ,  fans  aucune  Dif- 
tinûion  ,  ôc  de  même  que  s'ils  étoient  nés  François  ,  &  cela  en  Prefencede 
fon  Commiflàire. 

I  I  I. 

Et  à  l'Egard  des  Articles  troifiême  ôc  quatrième,  dont  il  étoit  fait  Mention 
dans  la  Harangue  de  Monfieur  le  Commiflàire  ,  avec  de  fort  bonnes  Rai 
fons  ,  on  pria  ledit  Commiflàire  d'aflûrer  Sa  Majefié  ,  que  les  Eglifcs  s'ata- 
chant  de  plus  en  plus  à  l'Obfervation  de  ces  Rcgleinens  qui  avoient  étéfait- 

Tomll.  M  m  m  dans 


458         XXVI.    SYNODE    NATIONAL 

dans  les  deux  derniers  Synodes  Nationaux  ,  &  dont  Sa  Majeflé  avoxz  cté 
pleinement  latisfaite  ,  prendroient  garde  que  l'on  ne  portât  plus  de  Plaintes 
à  Sa  M^-jeflé  lur  ce  Sujet  :  Et  à  l'Egard  de  l'Afaire  particulière  de  Monfieur 
Salhrt  ,  le  Synode  rendant  toute  Obeillancc  au  bon  Plaifir  de  Sa  Majefté , 
6c  laiflant  ledit  S.dbert  dans  l'Etat  auquel  il  étoit  dans  ce  tems-là  ,  jugea 
néanmoins  qu^il  étoit  obligé  fclon  les  Loix  de  la  Charité  ,  d'avoir  Recours 
à  la  Bonté  de  Sa  Majefié  en  fa  Faveur  ;  C'eft  pourquoi  l'Afl'emblce  refolut 
que  l'on  fuplicroit  très  -  humblement  Sa  Majefté  ,  de  vouloir  lever  ,  par  un 
Efet  de  h  Clémence  qui  lui  ctoit  Naturelle  ,  toutes  les  Marques  de  fon 
Indignation  contre  lui  ,  &  de  foufrir  qu'il  eût  Part  à  Tes  Faveurs  Roiales 
qu'il  avoit  accordées  à  tant  d'autres  ,  &  qu'il  avoit  même  étendues  fur  ceux 
qui  étoient  cnvelopés  avec  lui  dans  les  Malheurs  des  derniers  Troubles. 

Et  d'autant  qu'un  certain  Livre  avoit  paru  qui  portoit  le  Nom  de  Mr. 
Beraud  ,  dont  la  Préface  avoit  déjà  été  condannée  par  les  Seigneurs  du  très- 
honorable  Confeil  Privé  de  Sa  Afajefié  ,  &  que  nous  étions  chargés  de  l'exa- 
miner &  de  le  condanner  ,    en  cenfurant  auflî  fon  Auteur  ;  on  ouït  ledit 
Beraud  ,  Profelleur,  lequel  confefla  ingénument  être  PAuteur  de  ce  Livre  ; 
difant  qu'on  le  lui  avoit  extorqué  par  Force  ,   pendant  la  Malignité  &  la 
Confulîon  des  derniers  Teins  ,   &  que  ce  n'avoit  jamais  été  fa  Pcnfée  d'in- 
finuer  aux  Ecclefiaftiques  qu'ils  pouvoient  prendre  les  Armes  ,  &  répandre 
le  Sang  •,  Sc  touchant  quelques  i'ropofitions  auxquelles  on  avoit  donné  un 
mauvais  Sens  ,  6c  contraire  à  fon  véritable  Sentiment ,   il  déclara  avec  toute 
la  Sincérité  poffible,  6c  en  prefence  de  Dieee,  qu'il  defavouoit  les  Ambiguï- 
tés dans  Icfquelles  ces  Expreflions  étoient  conçues,  &  qu'il  deteftoit  de  tout 
fon  Cœur  toutes  les  Confequences  qu'on  en  pourroit  tirer  ,  proteftant  que 
fa  Créance  étoit  entièrement  conforme  à  celle  des  Eglifes  Reformées  de  ce 
Roiaume  ,  qui  convenoit  avec  la  Sainte  Ecriture  ,  &  qui  avoit  été  décidée 
dans  nos  Synodes  Nationaux  precedens ,  lefquels  avoient  déclaré  qu'aucun 
Miniftre  ne  s'ingereroit  dans  l'Adminiftration  des  'Afiires  de  l'Etat ,  parce 
qu'elles  font  entièrement  opofées  à  leur  Profeffion  :  Se  que  par  confequent 
il  reconnoiflbit  que  l'on  pouvoit  conclurre  ,   qu'ils  ne  peuvent  pas  lever  les 
Mains  fur  Perfonne  pour  répandre  fon  Sang  ,  ni  s'engager  dans  des  FaéVions 
Militaires,  puifque  cela  eft  fi  manifcltement  opofé  à  la  Sainte  Parole  de  !)/>«?, 
Se  à  la  Confeflion  dfe  nos  Eglifes  qui  étoit  fondée  fur  l'Evangile  j  C'eft  pour- 
quoi cette  A fl'emblée,  confirmant  les  Décrets  de  nos  Synodes  Nationaux  pre- 
cedens ,  cenfura  très  feverement  ledit  Berand,  pour  s'être  ferviimprudenment, 
&  mal  à  Propos  ,  de  ces  Expreflîons  fcandaleufes,,  qui  tendoient  à  établir 
une  Doftrine  Erronée  ,  Sc  elle  IJeclara  encore  une  fois  qu'elle  rcjettoit  Se 
Gondannoit  cette  Propofltion  que  l'on  avoit  extraite  du  Livre  dudit  Beraud  , 
ôc  on  lui  défendit  ,  de  même  qu'à  tous  les  autres  Profefiéurs  de  nos  Univer- 
fités  ,  8c  aux  Miniftres  de  nos  Eglifes  ,  d'enfeigner  à  l'avenir  ,  foit  de  Bou- 
che ,  ou  par  Ecrit ,  une  pareille  Doftrine  ,  fous  Peine  d'encourir  les  Cen- 
furcs  Ecclefiaftiques- 

V.  Et 


TENUACHARENTON.  459 

V. 

Et  touchant  les  Paroles  Tiquantes  dont  Monfieur  le  Comuilflaire  avoit 
fait  Mention  ,  l'Aflembléc  déclara  que  nos  Eplifes  en  étoicnt  fort  innocentes. 
Se  que  nos  Minières  avoient  toujours  prêche  la  Parole  de  Die»  d'une  ma- 
nière douce  vC  Modeftc  ,  &  que  cependant  ils  avoient  très-fouvent  ,  &  en 
plufieurs  Endroits  été  tort  maltraités  de  nos  Adverfaires  ,  lefquels  pour  nous 
rendre  Odieux  &  Criminels  ,  avoient  donné  une  Interprétation  maligne 
aux  Expreflîons  les  plus  fimples  &  les  plus  innocentes  de  nôtre  Confef- 
fion  de  Foi. 

VI. 

Monfieur  Galland  Commiflaire  de  Sa  Afajefié,  requérant  que  l'on  éloignât 
Mr.  BaJIide  de  fon  Eglile  de  Saint  Afrique  dans  le  Haut  Languedoc ,  à  Cau- 
fe  de  la  Conduite  qu'il  avoit  tenue  dans  ladite  Eglife  ,  aiant  tâché  de  trou- 
bler la  Paix  &  la  Tranquilité  Publique  :  l'Aflerablée  étant  informée  que  le- 
dit Bafiide  étoit  Prifonnier  refolut  de  fuplier  très-humblement  Sa  Majefié  de 
lui  accorder  ,  de  même  qu'à  ces  autres  Sujets  de  la  Religion  Reformée  ,  de 
jouir  du  Bien-fait  de  fes  Edits  ,  6c  de  le  renvoier  devant  fes  propres  Juges  ; 
&  elle  décréta  en  même  tems  qu'il  feroit  ôté  de  la  Province  du  Haut  Lan- 
guedoc ,  &  que  dès  l'inftant  fon  Miniftere  celleroit  dans  l'Eglife  de  Saint 
Afrique  ,  &  que  ladite  Province  auroit  Soin  de  mettre  un  autre  Pafteur  en 
fa  Place. 


CHAPITRE    V. 

Députes  envoies  au  Roi ,  avec  une  Lettre  de  la  fart  du  S)node. 

MEffieurs  Amiraud  ,  Pafteur  ,  &  de  Fillars  ,  Ancien  ,  furent  choifis  à 
la  Pluralité  des  Sufrages  ,  pour  aller  vers  Sa  Majefié ,  le  remercier 
très-humblement  ,  8c  lui  prefcnter  les  Requêtes  de  nos  Eglifes  ;  auxquels 
Députés  on  donna  leurs  Inftruétions  j  6c  des  Lettres  pour  Sa  Majefié  ,  £c 
pour  les  Premiers  Miniftres  d'Etat. 

Copie  de  la  Lettre  que  le  Sydode  écrivit  à  Sa  Majefté. 

SIRE, 

„  "V  rOtre  Majefté  nous  aiant  gracieufement  permis  de  nous  A flèmbler dans 
,,  V  cette  Ville  de  Charenton  ,  après  avoir  levé  nos  Mains  à  Dieu,  pour  le 
,,  remercier  de  ce  qu'il  lui  a  plu  nous  faire  trouver  Grâce  auprès  de  Sa  Ma- 
„  jeflé,  nôtre  premier  Soin  a  été  de  rendre  à  ràtre  Maje/h' .  comme  au  Por- 
„  trait  vivans  de  Dieu  fur  Terre  ,  nos  très-humbles  Remercimens  6c  nôtre 
„  Reconnoiflance  des  Bien-faits  que  nous  avon-=  reçus  de  l^ôtre  /uaiejh'  : 
,>  Nous  efperons  que  comme  Dieu  ,  que  ràtre  MajejU  reprefente  ,  entend 
Mmm  z  f  les 


460  XXVI    SYNODE    NATIONAL 

„  les  Prières  de  fcs  Enfans  ,  8c  a  Compaflîon  d'eux  dans  leurs  Plaintes  6c 
„  Afliftions  ,  &  les  Soulage  dans  leur  Mifere  ;  il  plaira  auffi  à  Fhre  Ma- 
,,  jefté  de  recevoir,  (en  vous  ofrant  nos  Services  ,  &c  en  reconnoiflant  très- 
„  humblement  les  Devoirs  auxquels  nous  fommes  obligés  envers  Fane  Ma-- 
„  j>/e,)  les  Requêtes  de  vos  Sujets  afligés  en  pluficurs  Manières  diferentesj 
„  lefquels  ne  fe  fervant  d'autres  Moiens  que  de  ces  Requêtes  humbles  6c  inno- 
j,  centes  ,  ont  Recours  à  Vôtre  /l^aje/ié ,  comme  à  un  Sanftuaire  de  Bontés 
„  Roiales  ,  8c  le  confient  entièrement  en  fa  Clémence.  Qu'il  plaile  donc  à 
,,  Fètre  Majefté  de  foufrir  que  les  Sieurs  Amirauà  6c  de  VilUrs  fe  profter- 
„  nent  à  vos  Pieds  ,  &  qu'ils  réitèrent  en  Prcfence  de  Fotre  Majefié  lesPro- 
„  teftations  finceres  de  nôtre  Fidélité,  6c  très- humble  Soumiffionà  vôtreSer- 
„  vice  ,  &  qu'ils  informent  Fotre  Majefté  en  combien  de  Manières  on  avio- 
„  lé  vos  Edits  ,  prefque  dans  toutes  les  Provinces  de  vôtre  Roiaume  -,  pen- 
„  dant  que  de  nôtre  Côté  ,  6c  au  Nom  de  tant  de  Miliers  d'Ames  qui  pro- 
„  feflcnt  nôtre  Sainte  Religion  ,  nous  continuons  dans  ce  Synode,  oîi  nous 
„  fommes  afl'emblés  par  la  Faveur  de  votre  Bonté  Paternelle  ,  de  faire  des 
„  Vœux  au  Ciel  ,  6c  de  redoubler  nos  Prières  les  plus  ferventes ,  pour  la 
„  Profperité  de  vôtre  Perfonne  Sacrée ,  pour  l'Etabliflement  de  vôtre  Scep- 
„  tre  ,  pour  le  Maintien  de  vôtre  Etat  ,  6c  pour  le  Triomphe  de  vos  Ar- 
«  mées,  priant  le  tout  Puiflant  qu'il  répande  fes  Benediétions  fur  vôtre  Fa- 
it mille  Roiale  ,  étant, 

SIRE, 

De  Vôtre  Majefle 

Les  plus  Humbles ,  les  plus  Obeïflans ,  &  les 
plus  Fidèles  Sujets  6c  Serviteurs. 

Les  Députés  du  Synode  National  Afl'em- 
blé ,  par  vôtre  Permifîion ,  à  Charente»  , 
&  au  Nom  de  tous. 

De  ChMrertten  ce  15.  Meftrezat ,  Modérateur  du  Synode. 

Seftemht  16^1.  Carnet ,  AffcCiCur. 


■} 


Blondel  ,* 

6c        ^  Secrétaires. 
Armtt 


Cg^ 


CHA- 


T  E  N  U    A    C  H  A  R  E  N  T  O  N.  461 

CHAPITRE     VI. 

Copie  du  Cahier  de  nos  Plaintes ,  o'  des  Infractions  que  Von  a  faites  aim 

Edits  de  Sa  Majefté  ,  prejenté  au  Roi  de  U  Part  du  Sjnode,  par 

les  Sieurs  Amiraud  &  de  Villars, 


AU       ROI. 
Article  I, 


SIRE, 


NOus  vos  très-humbles  Sujets  de  la  Religion  Reformée  ,  ademblés  par 
la  Permiffion  de  Fôtre  Majejlé  dnns  ce  Synode  National  à  Charemon  , 
reconnoiflbns  ingeniiment  que  nous  ne  pouvons  pas  exprimer,  ni  même  con- 
cevoir, comment  nous  pourrions  aflcs  remercier  l^otre  Aiajefté  de  tant  d'illuf- 
tres  Témoignages  qu'elle  nous  a  donné  de  fon  Afeâiion  Paternelle  ;  C'eft 
pourquoi  nous  ne  cédons  pas  d'adreflér  nos  Prières  les  plus  Dévotes  8c  les 
plus  ardentes  au  Trône  de  Grâce  ,  pour  obtenir  de  notre  Dieu  qu'il  veuil- 
le preferver  vôtre  Sacrée  Perfonne ,  &  qu'il  maintienne  vos  Etats  en  Paix 
Se  en  Tranquilitc  :  8c  nous  Coniacrons  nos  Fortunes  8c  nos  Vies  entière- 
ment au  Service  de  Fotre  Aûajeflé ,  félon  que  nôtre  Devoir  8c  nôtre  Naif- 
fance  nous  y  obligent  ,  8c  comme  nôtre  Religion  nous  enfeigne  de  les  ex- 
pofer  en  toutes  Occafions  ,  pour  l'Honneur  de  nôtre  Souverain. 
11.^ 

Et  d'autant  qu'il  a  plû  à  rôtre  Majeflé  de  confirmer  ,  par  diverfes  Déclara- 
tions ,  les  Edits  qui  ont  été  faits  en  nôtre  Faveur ,  8:  même  de  les  placer  dans 
la  Clallè  des  Loix  Fondamentales  de  Vôtre  Roiaume  ;  nous  fuplions  trés-hum- 
blement  Fôtre  Majejié d'ordonner  qu'ils  foient  exaétement  obilivés ,  8c  ponc- 
tuellement executés- 

I  !  ï. 

Particulièrement  en  ce  qui  regarde  l'Etabliflement  de  nos  Eglifes ,  dans  les. 
Villes  où  nous  n'avons  pas  encore  pu  avoir  le  Privilège  de  nous  y  établir ,  no- 
nobftant  tous  les  Soins  que  nous  avons  pris  de  Elire  exécuter  vos  Edits  v  8c  que 
celles  qui  ont  été  abatuës  pendant  les  Malheurs  des  derniers  Troubles  ,  par  les 
Ordres  rigoureux  qui  font  forris  du  Coniéil  Privé  de  Fotre  Majeflé,  le  dernier 
de  Mai,  à  l'Inftigation  de  Monfieur  l'Evêque  de  Faïence  8c  de  fes  Complices , 
puiflent  être  encore  une  fois  rebâties  ;  parce  que  l'Execution  de  ces  Ordres  a  été 
Caufe  que  plufieurs  Milliers  d'Ames  dévotes  ont  été  privées  de  l'Exercice  de 
leur  Religion ,  8c  réduites  à  gémir  continuellement  devant  Dieu, 
IV. 

Tarn  d'Afliftions  ,  Sire  ,  font  d'autant  plus  dignes  de  vos  Compaffions 

Roiales^  qu'elles  font  extrêmes  ;  car  dans  le  Fivarez.  il  y  a  vint-neuf  Eglifes  qui 

font  defïituées  du  Culte  Religieux  ;  dix-neuf  dans  les  Sevenes ,  8c  dans  les  Hles 

de  Ré  8c  à^Oleron  il  y  en  a  vint-quatre  y  outre  plufieurs  qui  font  proche  de  leui 

M  m  ra  5  Ruiiîe , 


462  XXVI.    SYNODE    NATIONAL 

Ruine ,  par  l'Adreflè  que  nos  Ennemis  ont  eue  d'empêcher  que  l'on  ne  rebâtit 
les  Temples  démolis  dans  la  Xainto77ge  ,  la  Ponrgogtu ,  la  Bretcine ,  le  Berri,  la 
JVormafidie ,  le  PoiElon  ,  &  dans  la  Bajfe  G::ienne  ,  dont  le  Nombre  n'eft  pas,  à 
)a  Vérité,  fi  confiderable  ;  mais  le  Domàgc  eu  eft  ineftimable.  Et ,  Sir^ ,  toutes 
les  Provinces  ne  demandent  pas  d'autres  Faveurs  à  Fôtre  Majeffé ,  que  celles 
qui  leur  ont  été  accordées  autrefois  par  vos  Edits. 
V. 
C'efl;  pourquoi  nous  fuplions  très-humblement  Fêtre  Majejié  de  révoquer 
ces  derniers  Ordres  qui  y  font  contraiies  ,  &  d'ordonner  qu'on  n'innove  rien 
contre  l'ancienne  Pratique ,  iJC  au  Préjudice  de  nôtre  Pofléffion ,  &  que  nos 
Minillres  puillént  prêcher  dans  tous  les  Endroits  oij  ils  feront  apellés  ,  félon  que 
leur  Devoir  les  y  oblige  ,  t\'  qu'ils  puilî'ent  fervir  plufieurs  Eglifes  en  même 
tems ,  lelquelles  on  établira,  ou  retaWira,  conformément  aux  Edits  &  Déclara- 
tions de  Fotre  Maiejté. 

VI. 
Et  d'autant  que  plufieurs  de  nos  Miniftres ,  en  diverfes  Provinces ,  &  parti- 
culièrement dans  celle  du  Languedoc ,  font  inquiétés ,  non  pas  pour  avoir  dit 
ou  fait  aucune  Chofe  qui  ibit  contre  la  Bienféance ,  &  contre  leur  Devoir ,  mais 
feulement  parce  qu'ils  prêchent  (  quoi  qu'avec  toute  la  Modération  poffiblc ,  &; 
félon  cette  Liberté  de  Confcience,qui  elî  notre  Privilège ,  &:  qui  convient  à  un 
Fidèle  Miniftre  de  l'Evangile)  conformément  à  notre  Conteffion  de  Foi,  &  à 
la  Difcipline  de  nos  Eglifes  ;  c'ell  pourquoi  Fotre  Maje/le'  cil  tres-humblement 
fupliée  de  faire  que  toutes  les  Pouiiliites  que  l'on  a  commencées  contr'eux  puif- 
lentcefl'er,  puis  qu'elles  n'ont  aucun  autre  Fondement  que  la  Paffion  des  Com- 
miflâires  &  des  Oficiers  ,  &  que  vôtre  Procureur  General  n'ait  plus  rien  à  nous 
dire  fur  ce  Sujet ,  6c  que  Fôtre  Majeflé\c\i\  faflc  des  Dcfenfes  d'inquiéter  da- 
vantage nofdits  Minillres ,  dans  les  Fonélions  de  leur  Profeifion ,  &  dans  l'E- 
xercicc  de  nôtre  Difcipline. 

V  I  I. 
Et  parce  que  l'Ordre  &  la  Difcipline  de  nos  Egliles  ne  peuvent  pas  fubfifter 
fans  la  Tenue  des  Coloques  &  des  Synodes ,  nous  fuplions  très  -  humblement 
Fôtre  A/ajefie  de  permettre  que  nos  Coloques  6c  Synodes  Provinciaux  puiilènt 
s'aflcmbler  en  Prefence  de  vos  Commillaires  &  Députés ,  félon  l'Ancien  Ordres 
parce  que  les  Gouverneurs  des  Provinces  s'opofent  autant  qu'ils  peuvent  à  la 
Tenue  defdits  Synodes  Sc  Coloques,  6c  ont  diferé  leur  Convocation  pendant 
un  long  Efpacede  Tems,  6c même  ont  empêché  que  les  Provinces  ne  s'aflcra- 
blailênt  Synodalement  durant  trois  ou  quatre  Années  de  fuite. 
VIII. 
Fôtre  Majefie'  aiant  autrefois  déclaré  de  fa  propre  Bouche  ,  lors  que  l'on 
tint  le  Synode  Natioiiali  Charenton ,  dans  l'Année  lôi^.  ,  que  vôtre  Volon- 
té ctoit,  que  les  Pafteuis  qui  étoient  nés  dans  les  Pais  qui  n'étoient  pas  de  la 
juridiction  de  Fotre  Maje(i é ,  conùmxexoicnt  l'Exercice  de  leur  Minifte- 
vc  dans  leurs  Egliics,  fms  jamais  les  inquiéter  ou  moleller  ;  nous  prions  très- 
liumblement  Fotre  A-!ajefté  en  leur  Faveur  ,  qu'il  Vous  plaife  de  donner  vos 
Déclarations  à  ce  Sujets  &  de  gratifier  auûi  de  la  même  Faveur  ceux  qui  ont 

été 


TENU    A    CHARENTON.  46} 

été  reçus  au  Saint  Miniftere  depuis  l'Année  1625.  ,  en  Prcfencc  des  Commif- 
fàiies  &  des  Députés  de  Fotre  Majefté. 
^  I  X. 

Monfieur  Galland  aiant  informé  ce  Synode ,  que  pour  l'avenir  Fàtre  Mnje- 
y?f  vouloir  reftraindre  cette  Faveur,  &  ne  l'accorder  qu'à  ceux  qui  étoient  nés 
Sujets  de  Fine  Majeflé ,  aucun  autre  ne  devant  être  reçu  au  Miniilcre  par- 
mi nous  ,  nous  fuplions  très  -  humblement /''J/ri?  Majtfté&s.  lever  cette  Re- 
ftridion ,  &  de  nous  continuer  fes  Faveurs  accoutumées  ^  dans  cette  Circon- 
ftancc. 

X. 
Qu'il  pkife  auffi  urètre  Majefté  d&  révoquer  touies  les  Défenfes  que  l'on  a 
faites  contre  ces  dignes  Miniitres  de  l'Evangile,  Mcflîeurs  Bomerone,  de  Baf- 
tiage ,  Se  Beraud ,  par  Iclquelles  il  ne  leur  étoit  pas  permis  d'affiiler  à  ce  Sy- 
node ;  &  que  par  la  Permiflion  de  Fôtre  Majefié  ils  puilîènt  ,  après  avoir 
été  choifis  dûcment,  venir  à  nôtre  Alîèmbîée,  pour  y  prendre  Séance  &  don- 
ner leurs  Sufrages  ,  s'aquitant  des  Cominiffions  de  leurs  Provinces  reffec- 
tives. 

X  1 
Et  d'autant  que  ceux  qui  font  Profelîion  de  nôtre  Religion  ,  font  la  plu- 
part exclus  8c  privés  de  tous  Oiîccs,  Charges,  &  Dignités  Publiques,  com- 
me d'être  Dofteurs  Se  incorporés  dans  les  Facultés  de  Médecine,  &  de  tous 
autres  Emplois  i  &  que  même  ils  ne  peuvent  pas  être  paflés  Maîtres  dans  les 
Arts  Mécaniques  dans  lefquels  ils  ont  été  élevés  ,  après  en  avoir  fait  leur 
Aprentillage  i  qu'il  plaife  donc  à  Fotre  yJ/<y>/?e  accorder  par  fa  Bonté,  &  or- 
donner qu'ils  puiflènt  être  admis  dans  ces  Charges  &  Emplois  inditcrenment, 
de  même  que  fes  autres  Sujets  de  la  Communion  Remanie. 
X  l  f. 
Et  d'autant  que  les  Triomphes  de  vos  Armées  Viétorieufes  relèvent  la 
Gloire  de  vôtre  Nom  ,  nous  fuplions  trèi>-humbiement  Fôtre  Majeflé  d'aug- 
menter encore  davantage  c(tte  Gloire,  en  étendant  vôtre  C  lemence,  &  vo- 
tre Pardon  fur  tant  de  mifenibles  i'erfonncs,  qui  fotificnt  depuis  fi  long-tems 
dans  les  Chaines  fur  les  Galères  ,  à  l'Ocafion  des  derniers  Troubles ,  &  d'or- 
donner qu'ils  foienc  mis  ai  Liberté. 

XIII. 
Dans  toutes  les  Déclarations  que  Votre  Aiajiflé  2^  faites  en  Faveur  de  vos 
Sujets  de  la  Religion  Reformée  ,  il  a  plû  à  Fôtre  Majeft-é  de  nous  promet- 
tre la  Continuation  des  Bontés  que  le  défunt  Roi  Henri  le  (îrrfw<i,d'Heureule 
Mémoire  ,  nous  avoir  accordées  ,  ce  que  Fotre  Ajujefié  a  depuis  confirmé  en 
difcrcns  tems  ,  promettant  de  contribuer  à  l'Entretien  de  nos  Pafteurs  &  de 
nos  Univerfités,  comme  par  une  Compenfation  des  Dixmes  que  nous  Paions 
au  Clergé  ,  cependant  pluficurs  Années  de  fuite  nous  avons  été  entière- 
ment privés  de  cette  Libéralité  :  Et  parce  que  plufieurs  Sommes  d'Argent 
qui  nous  avoient  été  aflîgnées  pour  les  Années  précédentes  ne  font  pas  enco- 
re paiccs,mais  qu'il  nous  en  cil  dû  une  Somme  confiùerable ,  qui  fc  monte  à 
fîx  Cens  vint  6c  un  Mille  ,  huit  Cens, douze  Livres  :  Et  quoi  qu'on  nous 

ait 


464        XXVI.   SYNODE    NATIONAL 

ait  plufieurs  fois  prorais  la  même  Grâce  ,  particulièrement  fur  fa  Reduftion 
des  Villes  du  Bas  Languedoc  ,  dans  l'Année  1626.  ce  qui  nous  a  été  confir- 
mé enfuite  par  Votre  Majefié,  dans  fa  Reponle  à  nos  Griefs  hkclMontau- 
ban  ;  cependant  ces  mêmes  Affignations  qui  nous  ont  été  données  dans  l'An- 
née 1627.  oi""^  ^té  révoquées  ,  &  celles  des  trois  Années  lliivantes  1628.  , 
1629.  ,^  1650.  Se  celle  de  cette  Année  prefente  16:5 1.  ne  nous  ont  pas  non 
plus  été  paiées;C'efl:  pourquoi  nous  fuplions  très-humblement  Vôtre  Mujefli^ 
qu'elles  nous  foient  continuées  ,  félon  fes  Promeiîès  Roiales,  &  que  fes  pau- 
vres Sujets  de  la  Religion  Reformée  puiflent  iouïr  de  ces  Gratuites  ,  &  être 
entièrement  fatisfaits  de  tous  les  Arrérages  qui  leur  font  dûs. 
X  ]   V. 

Et  d'autant  qu'il  a  plû  à  Votre  Majejlé ,  (  fur  la  Reftitution  que  nous  fî- 
mes des  Terres  des  Eglifes  ,  dans  la  Principauté  du  Beam  ,  defquelles  nos 
Miniftrcs  tiroient  leur  Entretien)  d'afllgner  à  nos  Minillres  un  Apointement 
continuel  fur  le  Trefor  de  ladite  Principauté  ,  &  cela  par  l'Edit  de  Reftitu- 
tion ,  qui  fut  fuivi  de  la  Déclaration  de  Montpellier  ,  lors  que  Votre  A-fajefié 
donna  la  Paix  à  fes  Sujets  ;  néanmoins  au  Préjudice  de  votre  Parole  Roiale, 
fims  aucun  Edit  qui  révoquât  ces  Affignations  que  l'on  donna  lors  que  l'on 
fit  les  Comptes  de  ladite  Principauté  ,  on  a  retranché  la  Penfion  de  nosMi- 
niftres,  Se  de  quatre  Cens,  quatre- vints  Livres,  qu'il  recevoicnt  chacun  par 
An  ,  on  les  a  mis  à  deux  Cens  trente  Livres  leulement  ;  6c  même  cette 
Année  dernière  on  leur  a  encore  ôté  quatre  Mille  Livres.  C'eft  pourquoi 
nous  prions  Votre  Majefté ,  qu'il  lui  plaife,  conformément  à  fes  Volontés, 
qu'elle  a  déclarées  par  fes  Edits  Roiaux,  d'arrêter  le  Cours  de  ces  Diminu- 
tions ,  &  de  nous  faire  rendre  les  quatre  Mille  Livres  qu'on  nous  a  retran- 
chées ,  &  d'ordonner  que  l'on  continue  à  nos  MinilTiresle  Paiement  de  leurs 
Salaires  ,  6c  de  ne  pas  permettre  que  l'on  divertiflê  à  d'autres  Ui;;ges  les 
Sommes  qui  nous  ont  été  données,  &  (\\ie.rotre  Aiajefté  nous  a  afTignécs  dans 
le  premier  Oftroi  qu'elle  en  a  fait. 

XV. 

Les  Députés  que  l'on  envoia  au  Roi  furent  expreflément  chargés  de 
prier  très-inftanment  Sa  Majefté,  d'impofer  Silence  à  fon  Lieutenant  Ge- 
neral dans  le  Parlement  de  Bourdeaux  ,  qui  avoit  intenté  un  Procès  con- 
tre Monfieur  Drelincourt ,  Minillre  de  l'Eglife  de  Marennes ,  &?contre  fon 
Fils  aine  ,  parce  que  leur  Caufe  devoit  fe  plaider  dans  la  Chambre  de  l'E- 
dit ,  qui  étoit  à  Ageti. 


G  H  A- 


TENUACHARENTON.  46; 

CHAPITRE    VII. 

Les  Vtputes  reviennent  de  la  Cour  avec  la  Reponfe  du  Roi  à  la 
Lettre  du  Synode. 

Article  I. 

LE  vint-deuxiême  de  ce  Mois  ,  les  Députés  que  l'on  avoit  envoies  au 
Roi  ,  à  favoir  ,  Meflieurs  Amiraud  &  de  l^ilLirs ,  retournèrent  avec  une 
Lettre  de  Sa  Majefié  au  Synode  ,  qui  contenoit  ce  qui  fuit. 

Cope  de  la  Lettre  de  Sa  Majefté  au  Synode. 

DE    PAR    LE    ROI. 

,,  Chers  &  Bien- Ames, 

»'  TVT^"^  avons  vu  vos  Lettres  du  15.  du  prefcnt  Mois  ,  &  nous  avons 
^,  LN  de  plus  apris  de  la  Bouche  de  vos  Députés  ,  &  par  les  Mémoires  qui 
,,  nous  ont  été  prefentés  ,  les  Demandes  que  vous  avés  à  nous  faire  ,  tou- 
,,  chant  ce  qui  a  été  agité  dans  vôtre  Aflemblée  Synodale  ,  que  nous  vous 
„  avons  permis»  par  nôtre  Mandement  de  Licence, de  convoquer  à.  Charenton: 
„  Et  d'autant  que  nous  avons  informé  vos  Députés  de  nos  Intentions  ,  fur 
„  la  plupart  de  vos  Demandes  ,  dont  nous  avons  donné  une  Connoiflance 
„  plus  particulière  au  Sieur  Galland  nôtre  Commiflaire  i  nous  ne  voulons  pas 
„  diferer  plus  long-tems  ,  à  vous  faire  favoir,  que  vous  devés  donner  une 
„  entière  Créance  a  tout  ce  que  ledit  Sieur  Galland  vous  déclarera  de  nôtre 
„  Part.  De  plus  ,  nous  vous  aflurons  »  que  comme  nous  fommes  fort  fuis- 
,,  faits  de  la  Conduite  de  vôtre  S.ynode,  &:  des  Députés  que  vousnousavés 
,,  envoies,  vous  recevrés  auffi  ,  dans  toutes  les  Occafions  qui  fe  prefente- 
,,  ront  j  des  Marques  fenfibles  de  nôtre  bonne  Volonté. 

Signé  dans  l'Original, 

LOUIS, 

Et  un  peu  plus  bas , 
Donné  a  Monceau  le  Phtlifpeaux. 

SI.  de  Septembre  1631, 

VAdrejfe  itoit  ,  a  nos  Chers  &  Bien-Ames  les  Depute's  du  Sjmàe  Na,- 
tianal  de  nos  Snjets  Profejfant  U  Religion  P.  Reformée ,  ajjemblés  par 
notre  Permiffion  à  Charenton. 

Après  avoir  lu  les  Lettres  de  Sa  Majefté  ,  lefdits  Députés  firent  Raport , 

que  lors  qu'Us  furent  apellés  au  Confeil  de  Sa  Majefté ,  le  Rot,  les  aianto-jïs. 

Tome  II.  Nnn  leur 


466         XXVI.   SYNODE    NATIONAL 

leur  avoit  repondu  en  ces  Termes  ;  fai  entendu  ce  que  vous  avez,  dit  ,  & 
vous  couvés  relier  ajfûrés.  ^fe  je  'vohs  conferverai  félon  mes  Edits  ,  donnés  r»oi  le 
Cahier  ,  &  je  l'examinerai  ddr.s  mon  Confeil.  Après  quoi  Ton  Eminence  Mr. 
le  Cardinal  leur  avoit  dit  ,  que  Sa  Majtjié  étoit  entièrement  fatislate  de  la 
Conduite  du  Synode  ,  &  p^irticulicreraent  de  leurs  Députés  ^  6c  que  l'Inten- 
tion de  Sa  Majefté  cio\t  de  maintenir  fes  Sujets  de  la  Religion  ,  dans  la  Li- 
berté qui  leur  avoit  été  accordée  par  fes  Edits  ,  8c  de  les  fiiire  jouï r  de  fes 
Faveurs  ,  en  leur  fiiifant  goûter  les  Fruits  de  fes  Bontés  ^  8c  que  Sa  Majeflé 
avoit  prévenu  les  Demandes  de  nos  Eglifes  ,  aiant  déjà  ordonné  que  l'on 
délivrât  une  certaine  Somme  d'Argent  ,  au  Sieur  Ducandal ,  pour  être  par- 
tagée entr'clles  ;  &  que  Sa  Afajejlé ,  ■pour  marquer  que  nos  demandes  étoient 
bien  reçues  ,  avoit  levé  la  Defenfe  que  l'on  avoit  fiite  à  ces  deux  Minilb'es, 
les  Sieurs  de  Bafnage  Sc  Eern^id  ,  &  qu'il  avoit  permis  qu'ils  afliftaflént  au 
Synode  pour  s'aquiter  des  Commiflîons  dont  les  Provinces  les  avoient  char- 
ges :  Et  à  l'Egard  du  Sieur  BoHtero'ûe  que  5#  Mojefié  n'étoit  pas  encore  fu- 
fifanment  informée  du  contenu  du  Livre  qu'il  avoit  compofé,  ni  des  Décrets 
que  le  Parlement  de  Grenoble  avoit  fût  contre  lui  :  mais  que  toutauffi^  tût 
qu'il  en  auroit  Connoiflance  ,  il  écriroit  nu  Sieur  Galland  fon  Commill:iirc , 
&  qu'il  confukeroit  avec  lui  touchant  les  Moiens  les  plus  éficaces  ,  pour 
repondre  à  la  Requête  de  cette  Aflcmblœ  ,  qui  dcmandoit  que  ledit  Boute- 
roue  y  fût  admis  .•  Et  à  l'Egard  des  autres  Demandes  ,  mentionnées  dans  le 
Cahier  qu'eux  ,  Depu.tes ,  ayoient  pveiênté  au  Roi  ,  Sa  AJajelié  avoit  re- 
folu  d'en  agir  avec  fes  Sujets  ,  <i'une  Manière  qui  repondroit  à  fa  Souveraine 
Dignité  ,  à  l'Autorité  Sacrée  de  fa  Parole  Roiale  ,  &  qu'il  leur  donneroit 
une  Reponfe  favorable  ,  après  que  l'Aficmbléc  fe  ieroit  fcparée  ,  &  non  au- 
paravant. 

III. 
Sur  quoi  l'Aflèrablée  aprouvant  la  Conduite  de  fes  Députés  ,  les  remercia 
de  leurs  Soins ,  de  leur  Fidélité  ,  6c  de  l'Habileté  qu'ils  avoient  montrée  à 
s'aquiter  de  la  Commiffion  dont  ils  avoient  été  chargés  :  Et  enfuite  le  Com- 
milfairc  de  Sa  Majejré  ,  Monfeur  GallarJ  ,  informa  le  Synode  ,  qu'il  con- 
noiffoit  par  les  Lettres  qu'il  avoit  reçues  de  Sa  Majejlé  ,  du  Seigneur  Garde 
du  Grand  Seau  ,  êc  de  Monfieur  le  Secrétaire  d'Etat  ,  que  Sa  Majefié  étoit 
très-fitisfaite  de  la  Conduite  ,  8c  de  la  Modération  de  cette  Aflemblée  8c 
des  Témoignages  qu'elle  avoit  donnés,  par  fes  Expreffions,  de  Ion  Afeétion 
8c  de  fon  Zèle  jx)ur  le  Service  de  Sa  Majefié  j  8c  que  dans  peu  de  jours  le 
Synode  recevroit  des  Efets  de  fi  Bienvueillance  ,  lui  faifant  diftribuer  une 
Somme  confiderable  ;  8c  que  même  Sa  AJajeflé  avoit  refolu  de  paier  de  fon 
propre  Trefor  tous  les  Fraix  dudit  Synode  ,  &  de  defraier  les  Députés  pen- 
dant leur  Voiage  8c  le  fejour  qu'ils  feroient  dans  le  Lieu  de  l'Aflèmblée.  Il 
exhorta  enfuite  le  Synode ,  8c  toutes  les  Eglifes  en  General,  de  continuer  dans 
leur  Devoir  ,  d'oii  dependoit  leur  Confcrvation  ,  8c  que  par-là  ils  auroicnt 
Lieu  d'efperer  que  Sa  Majefié  donneroit  une  Reponfe  fivorable  au  Cahier 
qu'ils  lui  avoient  envoie,  laquelle  leur  feroit  expédiée  aufli-tôt  que  le  Syno- 
de fe  feroit  feparé  ;  8c  il  témoigna  à  l'Affemblee  qu'il  fouhaitoit  qu'ils  ne 

lîf- 


TE  NU    A    C  H  A  R  E'N^T  Ô  N.         467 

fifTcm  pas  durer  Icui-s  Ceflîoiis  trdp  long-tctn?,  potJt  plufieurs  Raifons  qu'il 
en  pouvoit  donner  :  Et  d'autant  que  Sa  Ma;ejîé  avoit ,  pour  plufieurs  Mo- 
tifs très-importants  ,  par  fon  Mandement  du  onzième  d'Août  ,  interdit  les 
Sieurs  Éerand  ,  de  Bafnage  ,  6c  BortteroUe  ,  enîbrte  qu'ils  ne  pouvoient  pas 
être  Membres  de  ce  Synode  National  ,  &  avoit  ordonné  très-exprefTément 
qu'on  les  changeât  de  Provinces  ,  6c  qu'ils  ne  pourroient  faire  aucune  Fonc- 
tion Paftorale  ,  foit  en  Languedoc  ,  en  Normandie  ,  ou  en  Dauphiné:  main- 
nant  par  une  pure  Grâce  ,  &  aiant  Egard  aux  très-humbles  Requêtes  qui 
lui  avoient  été  prefentces  par  leurs  Députés  ,  Sa  AfajeUe' ^vo\t  confenti  que 
ces  Meffieurs  Beratid  ,  Ëoutcroiie  ,  &  de  Bafnage  fuflent  rétablis  chacun  dans 
fon  Eglife  ,  &  leur  donna  Permiffion  de  prendre  Séance  dans  le  Synode  , 
en  Qi-ialité  de  Députés  defdites  Provinces,  6c  de  s'aquiter  des  Commiffions  dont 
ils  avoient  été  charges  ;  mais  il  leur  enjoignit  qu'à  l'avenir  ils  fuflènt  plus 
modérés  dans  leurs  Ecrits  ,  8c  dans  leurs  Prêches  ,  parce  que5.ï  M.tje/é  en- 
tendoit  qu'ils  feroicnt  plus  Refervés  6c  qu'ils  uferoient  d'une  plus  grande 
Circonlpeftion  ,  6c  qu'ils  ne  s'éloignoi-oient  jamais  des  Bornes  de  leur  De- 
voir ,  que  la  Difcipline  leur  preicnvoit  :  Et  à  l'Egard  de  Boateroue  il  dit  , 
qu'auparavant  qu'il  fût  rétabli,  Sa  Majefié  àcCnok  d'être  bien  informée  de 
la  Sentence  que  le  Parlement  de  Grenoble  avoit  rendue  contre  lui  ,  parce 
qu'il  avoit  été  condanné  par  ledit  Parlement ,  à  l'Ocafion  d'un  certain  Livre 
qu'il  avoit  écrit. 

IV.. 
Sur  cette  Déclaration  que  fit  Monfieur  le  Coramiflaire  ,  des  bonnes  Dif-^ 
pofitions  ,  6c  des  favorables  Inclinations  de  Sa  ALyefié  ,  envers  nos  Eglifes, 
il  fût  arrêté  d'un  commun  Confentemcnt  ,  que  nous  témoignerions  notre 
Reconnoifiance  à  Sa  Majefie  ;  6c  qu'on  la  remercieroit  trcs-humblcracnt  des 
Faveurs  qu'elle  continueroit  à  nos  Eglifes;  Sc  que  cette  Aflèmblée  luiadref- 
fcroit  une  nouvelle  Requête  ,  pour  la  TupIieT  trcs-humblement  de  permettre 
que  Mr.  de  BoMteroHe  fût  rétabli  ,  6c  de  foufrir  que  ce  Synode  continuât  fes 
Séances ,  6c  ne  fe  ieparàt  pas  avant  que  l'on  eût  touché  les  Deniers  que  Sa 
Majefté  avoit  promis  de  nous  accorder  par  là  Libéralité  ,  pour  fubvenir  aux 
Fraix  dudit  Synoik  ;  laquelle  Somme  feroit  diftribuéc  ,  par  cette  Aflem- 
biée  même ,  fclon  l'Intention  de  Sa  ALijefié ,  conformément  à  l'Ordre  qui 
avoit  toujours  été  obfervé  dans  le  Partage  des  Sommes  que  nous  rccc\'ions 
de  Sx  Majefiéj 

CHAPITRE     VIII. 

Ekiîim  des  Députés  Généraux. 

PLuricursMini-^rres'Sc  Anciens  requérant  queSa  Majefié\ro\}\ùt  accorder  un 
Mandement  de  Licence  ,   pour  l'Eleftion  6c  la  Nomination  des  Députés 
Généraux  ;    Monfieur  le  Commilîaire  déclara  que  l'Intention  du  Rot  étoit 
Nnn  2  que 


ace 


468         XXVI.  SYNODE    NATIONAL 

que  cette  Aflêmblée  convint  avec  lui  fur  le  Choix  de  deux  Pe.tfonnes  que 
Sa  Majeflé  agrccroit ,  pour  exercer  l'Ofice  de  Députés  Généraux  ,  &  pour 
refider  à  fi  Cour  auprès  de  fa  Perfonne  ,  pour  entendre  fcs  Volontés  ,  & 
recevoir  fcs  Ordres  :  Le  Synode  aiant  conféré  en  Pariiculicr  ,  par  Co:nmil- 
faires  ,  avec  ledit  Monfieur  Galland  ,  on  nomma  pour  Dcputés  Généraux 
Mr.  le  Marquis  de  Qlermont ,  6c  Mr.  Galland  ,  Lieutenant  General  du  Bail- 
liage du  même  Lieu  :  efperant  que  par  là  Sa  yV/./;f//'f'aprouveroit  l'ObeiT- 
limce  de  nos  Eglilcs,  Se  que  dans  la  fuite  elle  les  retabliroit  dans  l'Ancienne 
Pratique  de  TOrdre  qu'elles  avoient  acoutumé  d'oblerver. 

CHAPITRE     IX. 

Monjïenr  Beraud  e(l  admis  dans  le  Synode ,  pour  y  prendre  FI 
giualité  de  Dépite.  Cenftire  qui  lui  ejifaile. 

Article    I. 

LE  vint-troifiême  jour  de  Seftemhre  ,  le  Sieur  Eeraud  ,  Pafteur  de  l'E* 
glife  de  Afontaidan  ,  &  Profcfleur  dans  l'Univcrfité  de  ladite  Ville  ,  (t 
prefenta  au  Synode  ,  requérant  d'être  rétabli,  &  de  prendre  Place  dansl'Af- 
femblée  ,  conformément  aux  Intentions  de  Sa  A-iajefié  ,  exprimées  dans  fes 
Lettres  à  Monfieur  le  Comraiflaire  ,  lequel  adreflant  la  Parole  audit  Sieur 
Beraud  lui  dit  ,  que  fes  Aélions  &  fes  Ecrits  ,  avoient  autrefois  donné  de 
très-juftes  Raifons  ïSa  ^%>/?f  d'être  mécontente  de  lui,  &  qu'elles  avoient 
eaufé  beaucoup  de  Scandale  parmi  ceux  de  la  Religion  Reformée  ,  ce  qui 
avoit  donné  Lieu  à  plufieurs  Plaintes  que  l'on  avoit  formées  contr'cux  ;  C'eft 
pourquoi  Sa  Majeflé ,  par  fbn  Mandement  du  feiziêmc  du  Mois  d'Aoïit  der- 
nier, l'avoit  exclu  de  l'Aflémblée  ,  &  avoit  ordonné  qu'il  fcroit  fi  Refiden- 
ce  ailleurs  qu'à  Montaitban  ;  mais  que  Sa  Majeflé  aiant  eu  un  Egard  parti- 
culier à  la  Requête  du  Synode  ,  l'avoit  rétabli  dans  fon  Eglife  ,  par  une 
pure  Grâce  ,  6c  avoit  permis  qu'il  afîilleroit  à  ce  Synode  ,  en  Qualité  de 
Député  ,  jufqu'à  fa  Séparation  ,  parce  que  Sa  Majeflé  efperoit,  comme  il  le 
lui  ordonnoit  ,  qu'il  fe  comporteroit  mieux  à  l'avenir  ,  &  qu'il  uferoit  de 
plus  de  Modération  dans  fes  Ecrits  ,  &  dans  l'Exercice  de  fi  Piotcfiion  ; 
Après  quoi  ledit  Monfieur  Beraud  prit  là  Place  de  Député  pour  la  Province 
du  Haut  Lauguedûc  Si  de  la  Cuienne  ,  félon  la  Commimon  qu'il  en  avoit  re- 
çue de  fa  Province. 

T  L 
Monfieur  de  Clerrnont ,  &  Monfieur  Galland  ,  qui  étoient  nommés  à  l'O- 
fice de  Députés  Généraux  ,  furent  priés  de  porter  à  Sa  Mujeflé  l'Aéle  de 
leur  Eleârion  par  cette  Aflêmblée  j  5c  fes  très-humbles  Requêtes  ,  tant  pour 
leRetabliflèmcnt  de  Monfieur  de  Boutero'ue ,  que  pour  le  Paiement  des  Som- 
mes que  Sa  Alajeflé mon  promifes  au  Synode  pour  defraier  fcs  Depenfes,& 

pouï. 


TENUACHARENTON.         4,69 

pour  procurer  une  Reponfe  favorable  fur  cet  Article  de  nôtre  Cahier  ,  tou- 
chant les  Deniers  que  nous  devions  recevoir  des  Libéralités  de  Sa  Majefîe  ^ 
afin  que^  l'on  en  pût  faire  le  Partage  ayant  que  le  Synode  fc  leparâc  :  Et  on 
pria  aufli  Monfieur  le  Commifliiire  de  joindre  des  Lettres  à  nôtre  Requête  , 
afin  que  par  fa  Médiation  elles  fulTenc  mieux  reçues  &  que  l'on  obtint  uiî 
Décret  favorable. 


CHAPITRE    X, 

Copie  d'vm  féconde  Lettre  du  Synode  4  Sa  Majefté. 
SIRE. 

',  "VT^us  n'avons  pas  plutôt  apris  la  Volonté  de  P^otre  Majefié ,  touchant 
,,  I[N  l'Election  de  nos  Députés  Généraux  ,  qui  doivent  refider  auprès  de 
5,  la  Perfonne  de  t'^otre  A/ajefté  ,  que  nous  ibmmes  convenus  d'abord  avec 
,,  Monfieur  Galland  CommilXkhs  de  rotre  Afajefté ,  dans  Cette  Aflemblée; 
„  6c  nous  avons  nommé  pour  l'Exercice  de  cet  Ofice  ,  Monfieur  le  Afar* 
,,  cjuis  de  Clermotit  ,  Sc  Monfieur  Galland  ,  Fils  Aine  de  Monfieur  le  Com- 
„  mifiiiire  ,  auxquels  nous  avons  donné  Commiflion  d'aller  auprêî  de  f^otre 
,,  Majefié  ,  pour  l'afsiirer  de  nôtre  Fidélité  inviolable  ,  Se  lui  protefter  ,  ds 
j,  nôtre  Part  ,  que  nous  fommes  dans  la  Refolution  de  vivre  ôc  de  mourir 
5,  atachcs  à  fon  Service  ,  8c  que  nous  perfifterons  dans  les  Sentimensde  Re» 
j,  connoilllmccjdes  Promcffcs  favorables  que  vous  nous  avés  faites  de  paier  la 
„  Depenfe  de  nôtre  Afsemblée.  Nous  les  avons  aufii  chargés  de  fuplier 
„  très- humblement  rotre  Majefié ,  qu'il  lui  plaife ,  par  an  Efet  de  fa  Bonté' 
„  Roiale  ,  de  nous  continuer  fes  Bien-faits  ,  comme  à  vos  Sujets  les  plus 
„  Fidèles  &  les  plus  affeétionncs ,  &  qui  ,  immédiatement  après  Die» ,  fe 
„  confient  entièrement  en  l^otre  Majefié  ,  &  en  atendent  toute  leur  Conlb= 
j,  lation  ,  efperant  qu'elle  nous  mettra  à  Couvert  par  fa  Protection  ;  C'eft 
„  pourquoi  nous  fuplions  Fotre  Majefié  ^  avec  tout  le  Refpeét  que  nous  de- 
„  vons  à  nôtre  Souverain  Légitime  ,  de  leur  donner  une  Audience  Favo- 
„  rable ,  6c  de  nous  acorder  les  Demandes  que  nous  vous  faifons  par  nos 
„  Requêtes  ,  en  donnant  à  nos  Eglifes  des  Marques  de  votre  Libéralité  ac- 
„  coutumée;  qu'il  plaife  aufll  à  Fotre  Majefié  àz  nous  faire  rellèntir,  dans  la 
„  fuite  ,  des  Efets  de  votre  bon  Naturel,  &  nous  tâcherons  de  nôtre  Côté  de 
„  nous  rendre  dignes  de  fes  Grâces  ,  par  nôtre  Obeifsance  ,  &  par  notre 
,,  Soumiflion  ,  qui  nous  donnent  Lieu  d'efperer ,  Sire  ,  que  vous  daigne- 
„  rés  jettcr  des  Yeux  de  Compaflîon  fur  nos  Milères  ,  5c  que  vos  Oreillts 
„  feront  ouvertes  aux  Gemifsements  de  tant  de  Milliers  d'Ames  ,  Iclquelks 
,,  quoiqu'elles  foufrent  &  qu'elles  aient  tant  de  Sujet  de  fe  plaindre,  font 
„  toujours  très-zelées  pour  le  fervice  de  Fotre  Majefié ,  8c  font  d'une  Fide- 
„  lité  à  toute  Epreuve  ;  C'eft  ce  qui  fait  quç  nous  fommes  plus  Ardensdans. 
Nnn  ;  „  k» 


4;o  XXVI.  SYNODE  N  A  T  I  O  N /î  L 

.,  les  Prières  que  nous  adrefsons  un  Trône  du  Rars  écs  P.ois  ,  &  que  nous 
»J  l'invoquons  avec  plus  de  Confiance,  en  lui  demandant  la  Conlcrvation 
»,  de  votre  l^erfonne  Sacrée  ,  &  le  priant  qu'il  benifse  tous  vos  Defscnis  8c 
),  Entreprifes  ,  qu'il  continue  vôtre  Règne  &  qu'il  le  rende  Glorieux,  ce 
„  font  les  Vœux  Sire  de 

fos  très  Htimhles  ,  très  Obe'i[faiis ,  6"'  tr'cs  Fidè- 
les Sujets  &  Serviteurs .  les  Députés  du  Syno- 
de National  ajfemble's  far  votre  Permijfion  a 
Charenton  ,  &  au  Nom  de  tous , 

De  Charentm  le  2,2.  A1eflrez.at  ,  Modérateur.    \    ,     ^ 

Septembre  1631.  famet ,  Afscfseur.  /   'l"  Synode. 

1 


Blondel , 

Ô€  S  Secrétaires  du  Synode. 


Armet 


CHAPITREXI. 

Les  ^Députés  Généraux  firent  Rûport  àe  VAnàicnce  qu'ils  ar oient  eti'é^ 
&  àe  la  Repmfe  que  le  Roi  àomia  à  la  Lettre  du  Synode. 

LE  quatrième  jour  d'OUobre  ,  Meffieurs  les  Députés  Généraux  étant  de  re- 
tour firent  Raport  à  i'Afscmblée  du  bon  Acueil  que  les  Miniftres  d'E- 
tat leur  avoient  fait  ,  &  l'informèrent  auffi  que  Sa  Afajefié  avoit  acordé  fci- 
ze  mille  Livres  pour  paier  les  Fraix  du  Synode  :  &  qu'elle  avoit  permis  que 
Monficur  Bauteroue  prit  fi  Place  avec  les  autres  Députes  du  Synode  ;  que 
^a  Maj efi é  -àvok  auflî  jugé  à  propos  que  l'Afsembléc  de  feparàt  de  fon  pro- 
pre Mouvement  auffi-tot  qu'il  feroit  poflïble  ;  6c  qu'après  le  Départ  des  Dé- 
putés ,  on  rcpondroit  fans  Délai  aux  Demandes  de  Meflleurs  Amiraud  6c 
de  Fillars  ,  d'une  Manière  dont  on  auroit  Sujet  d'être  fatisfait.  MonGeurlc 
Commifsaire  ajouta  de  plus  ,  que  Sa  Majejlé ,  dans  les  Lettres  qu'il  en  avoit 
reçu  ,  lui  marquoit  qu'il  étoit  fort  content  du  Synode  ,  auquel  il  donnoit 
encore  trois  jours  pour  terminer  les  Alaires  \  8c  qa'aulTi-tôt  qu'il  feroit  fini', 
il  feroit  une  Reponfé  favorable  à  leurs  Cahiers  ■■,  particulièrement  touchant 
ce  qui  regarcloit  l'Entretien  des  Miniftres  :  que  le  Choix  qu'on  avoit  fait 
des  Députés  lui  avoit  été  fort  agréable  ,  quoiqu'ils  ne  pûf  ent  pas  entrer  en 
Charge  avant  la  Séparation  du  Synode  ,  &  le  Départ  des  Députés  i  Sur 
quoi  l'Afserablée  aiant  remercié  Mefficurs  les  Députés  ci-defsus  mentionnés, 
de  leur  Diligence  ,  &  de  leur  Zèle  à  procurer  k  Bien  des  FJglifes;  Moniîeur 
le  Comraifsan-e  fût  prié  de  continuer  l'es  bons  Oiîccs  envers  nos  Eglifes  ,  8c 
de  ne   pas  ccfser  de  prier  Sa  MujejU  ,  de  les  protéger  6c  de  leur  faire  du 

Bien 


TENU    A    CHARENTON.  .^71 

Bien  de  plus  en  plus.  Et  pai-ce  qu'il  ccoit  auprès  de  S.i  JLijefte ,  Se  un  des  Mini- 
ères d'Etat  de  Ton  Confejl  Privé ,  on  le  pria  très-inftanmcnt  de  tâcher  d'obtenir 
de  Sa  Adajefté  les  Demandes  que  nous  en  attendions. 

CHAPITRE     XII. 

Les  Stms^  Bouteroue  à-  de  Bafnage  admis  à  ce  Synode  pour  y  prendre 
Place  tn§lualité  de  Députés. 

Art  I  CLE     r. 

LE  même  jour  Monfieur  Benjamin  de  Bdfnage  ,  Pallcur  de  l'Eglifc  à6  Qjia. 
rentin  ,  &  un  des  Députés  pour  la  Province  de  Normandie ,  fc  prefentiiu  ce 
Synode,  demandant  Permiflîon  d'y  être  admis  comme  Député  :  Suiquoi  Mon- 
fieur  le  Commillâire  du  Roi  lui  dit  ,  que  Sa  '"liajefté  moii  trouvé  bon  jxîux 
plufieurs  Raifons  d'empêcher  la  Réception ,  de  de  l'éloigner  de  Ion  Eglile  6c  de 
la  Province  de  Normandie  :  mais  qu'aiant  eu  un  Egard  particulier  aux  ti-ès- 
humblcs  Requêtes  de  ce  Synode,  il  lui  avoit  donné  PermiÀion  de  prendre  Pla- 
ce dans  cette  Allèmblée  ,  éc  d'y  donner  fon  Sufrage  ,  pendant  le  tcms  que  Tes 
Sellions  continueroient ,  &  avoit  permis  qu'il  exerçât  les  Fonêtions  de  Ion  Mi- 
nilleredans  là  propre  Eglife,  fous  cette  Condition,  qu'il  pcferoit  mieux  lés 
Paroles  à  l'x'\venir ,  8c  qu'il  regleroit  lés  A<5tions ,  félon  cette  Modération  qui 
eft  conforme  à  ceux  de  là  Protdîlon. 

I  I- 

Monficur  Denis  de  Bonterotie  ,  Pafteur  de  l'Eglilé  de  Grenoble ,  &  Député 
pour  la  Province  du  i^^ap/wî/,  lé  prefenta  aulfi  de  la  même  Manière,  fouhai- 
tant  d'être  admis  au  Synode,  amli  que  Su  Afa/efré  lui  en  avoit  donné  la  Pcrmii- 
lion  ;  auquel  Monfieur  le  Comminàire  du  Roi  dit  qu'il  avoit  donné  Occaiion 
de  Mécontentement  à  S^  Majefte',  à  Caufe  d'un  Livre  qu'il  avoit  compolé,  & 
qu'il  avoit  fait  imprimer  au  Mois  de  /«««  de  l'Année  1628.,  lequel  avoit  été 
condanné  par  un  Décret  du  Parlement  de  Grenoble  i  mais  que  Sa  Majefté,^x  fi 
grande  Bonté,  avoit  fait  çelfer  les  Pourfuites  dudit  Parlement ,  &  que  quoi  qu'il 
méritât  d'être  exclus  du  Synode ,  6c  de  la  Province  du /^^îa/'/s/we,  pour  avoir 
été  l'Auteur  d'un  pareil  Livre ,  Sa  /ylajefté  \m  pardonnoit  ,  efperant  qu'à  l'a- 
venir il  feroit  paroitre  plus  de  Modération ,  lé  tenant  dans  fon  Devoir  ,  8c  dans 
les  Bornes  delà  Difcipline.  Enfjite  Monfieur  le  Commiflàire  fit  voir  la  Lettre 
qu'il  avoit  reçue  de  Sa  Majefte,  au  Sujet  de  Monfieur  de  BonteroHe  j  qui  étoit 
de  la  teneur  qu'on  peut  voir  dans  le  Chapitre  fuivant. 


CHA- 


Ajh  XXVÎ.  SYNODE  NATIONAL 

CHAPITRE    XIIL 

Cope  àè  h  Lettre  du  Roi  à  Monfleur  Galland  ,  pur  le  Retablijfement 
à  Monfmr  de  Bouteroue. 

MONSIEUR, 

„  \  îant  apris  par  les  Lettres  que  vous  écrives  au  Sieur  de  la  VrillieVe ,  le 
„  Z\.R-apon  que  vous  lui  faites  de  ce  quj  regarde  le  Miniftre  de  Botiterone^ 
,,  dont  nous  voulions  diferer  le  RetabmVcment,jufqu'à  ce  que  nous  fuflions 
„  plus  amplement  informés  du  Décret  que  la  Cour  de  mon  Parlement  de  Crf 
,,  Ho/'/e  a  rendu  contre  lui ,  àl'Occafion  d'un  Livre  corapofé  par  ledit  Mini- 
,,  itre  ,  lequel  eft  rempli  d'Injures  &  de  Calomnies  :  Nous  avons  fait  Refle- 
',  xion  fur  les  Raifons  que  vous  alegués  ,  2c  fur  les  Afluranccs  que  vous  nous 
,,  donnés,  qu'il  fe  comportera  mieux  à  l'avenir:  C'eft  pourquoi  nous  vous 
„  envolons  cette  Lettre,pour  vous4nformer  que  nous  lui  faifons  la  même  Gra- 
„  ce  que  nous  avons  accordée  aux  deux  autres  Miniftres  Bafnage^  Beraud^ 
„  permettant  qu'il  foit  rétabli  dans  l'Exercice  de  fon  Miniftere ,  &  qu'il  affifte 
„  au  Synode .  pendant  le  tems  que  dureront  les  Seflions ,  avec  cette  CondL» 
,,  tîon  ,  qu'il  fc  contienne  ci-après  dans  les  Bornes  de  la  Difcipline  de  fon  Egli- 
.,  fej  ce  que  vous  ferésfavoir  à  tous  les  Mcmbr.es  de  l'Aflèmblée ,  afin  qu'ils 
\y  foient  convaincus  de  nôtre  Bonté  envers  eux ,  dont  tout  le  Corps  refl'entira 
çj  les  Ëfçts  dans  toutes  les  Occafions ,  Se  tous  les  Membres  en  particulier  de  la 
,^  Religion  p.  Reformée ,  pourvu  qu'Us  s'en  rendent  dignes,  par  une  entière 
,j  Soumîîfion  êf  Qbéiflance  à  nôtre  Autorité  Roialc.  Je  prie  Dieu  qu'il  vous 
,,  prenne  en  fa  Garde. 

Signé  dans  POriginal , 

LOUIS. 

Et  un  peu  plus  bas, 

Fbilippeaiix, 
Pe  Ffudêmf  le  te,  VAdreJfs  etoit,  k  Monfiettr  Galland  Cenfetller 

de  Sfftemhe ,  1 63 1 .  d»  Confeil  Frhé  de  Sa  Majefté ,  &  de  [on 

Confia  d''Ettt(, 

A  R  T  I  C  l  E      I. 

Après  que  l'on  eut  fait  quelques  Remontrances  auxdits  Miniflres  Bafmee  ^ 
BoHtfTOHe ,  de  la  Part  du  Synode  ,  ils  prnent  leur  Place  dans  cette  Aflèmblée , 
fuivant  la  Commiffion  qui  leur  enavoit  cté  donnée  par  leurs  Provinces. 

Monficur  le  Commifliiire  aiant  déclaré ,  que  le  bon  Plaifir  de  S^  AUjefé 
étûit ,  que  déformais  aucun  Etranger,  mais  feulement  les  Membres  des  Confî- 
iloires  dans  chaque  Eglife  particulière ,  n'afllfteroit  aux  Seflions  Confiftoriales: 
Cette  Afiembléê  reprefema  audit  Commillaii-e  les  Dificultés  qui  furvenoient 
tous  les  jours  dam  le  Maniement  des  Afaircs  des  EgUfes ,  ôc  qui  requeroient  ne- 

ccfliûrc- 


TENUA    CHARENTON.         473 

ccflaîrement  l'Affiftance  des  autres  Eglifes ,_  6c  la  Communication  des  unes  avec 
ies  autres-  Surquoi  Monfieur  le  Commiflâire  promit  d'en  écrire  à  Sa  A^ajefie\ 
Bc  de  la  prier,  qu'elle  voulut  confentu- ,  qu'en  Cas  de  Belbin  trois  autres  PaC- 
teurs,  &  autant  d'Anciens  des  Eglifes  Voifines,  pûflènt  s'alVerabler  2c  conful- 
rer  dans  le  Confiftoire  de  l'Eglife  qui  les  auroit  apellés. 


CHAPITRE    XIV. 
jîfrobation  de  la  ConfeJJîon  de  Foi. 

ON  lût  la  Confejfion  de  F»i  mot  à  mot ,  &  tous  les  Articles  dans  leur  vrai  Or- 
dre ,  laquelle  fut  aprouvée  &  fignée  de  tous  les  Députés  qui  étoient  pre- 
fens ,  &  qui  avoicnt  Commiflîon  des  Provinces  :  ôc  ils  proteikrcnt  tous  en  leurs 
propres  Perfonnes ,  6c  au  Nom  de  leurs  Principaux  Membres  qui  les  avoient 
députés ,  &  lefquels  ils  reprefentoient ,  6c  de  qui  ils  avoicnt  reçu  leurs  Inftruc- 
tions ,  de  vivre  &  de  mourir  dans  la  Confejfion  de  cette  Foi ,  laquelle  ils  promi- 
rent d'enfeigner  à  leurs  Eglifes ,  Sc  d'pmploier  tous  leurs  Soins  afin  qu'elle  fîiC 
inviolablement  gardée ,  Se  qu'elle  paflat  pure  à  la  Pofterité. 

CHAPITRE    XV. 

Remarques  fur  la  Levure  de  la  Vifcipline  EcclefiaHique. 
Article    I, 

LEs  Provinces  à^Aujo»  ,  de  Xaintortge ,  &  de  la  Bajfe  G'.'-^/V«Ki?,rcquerant  que 
l'on  expliquât  le  quatrième  Article  du  premier  Chapitre  ;  cette  Aflemblée 
décréta  que  ledit  Article  feroit  exprimé  en  ces  Termes  :  Vn  Miniflrede  PEvcn- 
gile  ne  pourra  p.is  être  admis  a  ce  Saint  Ofice  ,  &c.  a  moins  que  ce  ne  fit  dans 
des  tems  dificiles ,  &  c^tt'il  k'j  ait  une  Necejfité prejfante  ,  auquel  Cas  il  pottrrA 
être  choift  par  trois  Pajteurs  enfemble ,  avec  le  Confifioire  du  Lieu.  Tellement 
que  ces  Lignes ,  depuis  le  Verbe  font.,  jufqu'à  cet  M)cdi\ï  National  doivent 
être  ôtées  :  &  on  exhorta  les  Confiftoires  à  ne  pas  abandonner  cet  Ordre  qu'ils 
avoient  accoutumé  d'obferver ,  principalement  en  apellant  divers  Pafteurs  d'u- 
ne même  Eglife  pour  ordonner  leurs  Minières,  à  moins  qu'une  forte  6c  abfo- 
luë  Neceflîténe  les  obligeât  d'en  ufer  autrement  :  dont  ils  rendroient  Compte, 
de  même  que  des  autres  Incidens  qui  furviendroient  au  Synode  Provincial ,  le- 
lequel  en  feroit  le  Raport  enfuite  au  Synode  National.  Et  à  l'Egard  de  ce 
qui  avoit  été  fait  dans  la  Province  i^ Anjou .  cette  Aflemblée  le  confirma  ,  fans 
pa-etcndre  néanmoins  que  eela  dût  tirer  à  Confequence  pour  l'avenir. 

Tome  II.  Ooo  II.  S'il 


474  XXVI.    SYNODE    NATIONAL 

I  r. 

S'il  arrive  quelques  Dificultés ,  qui  obligent  une  Eglife  d'avoir  Recours  à 
une  Univerllté,  ou  à  la  Province  Voifine,  pour  être  pourvue  d'un  Pafteur 
par  fon  Moien  ;  les  Eglifes  ne  fuivront  pas  cette  Voie  à  l'a\'enir ,  fie  les  Provin- 
ces, ou  Univerfités  Voifincs  ,  n'accorderont  pas  à  cette  Eglife  fa  Demande,  ft 
moins  que  les  Eglifes  du  même  Coloque  n'y  confentent  toutes  ;  ce  qu'elles 
notifieront  par  leurs  Lettres  ,  aprouvant  le  Choix  que  l'on  aura  fait  du  Paf^ 
teur. 

III. 

Sur  le  Vint-troifiéme  Article  du  premier  Chapitre,  êc  la  huitième  Remar- 
que du  Synode  National  de  la  Rochelle ,  tenu  l'Année  1607.  fur  la  Difcipline, 
par  lequel  ledit  Article  avoit  été  expliqué  à  la  Requête  de  la  Province  du  Dan- 
phiné:  cette  Aflemblée  donna  Permiflîon  aux  Synodes  Provinciaux  d'étendre 
le  Prêt  des  Pafteurs  ,  jufqu'au  Terme  d'une  Année  entière ,  nonobftant  que 
les  Eglifesjdefquelles  on  avoit  emprunté  des  Pafteurs ,  fe  fuflènt  opofées  à  cette 
Pcrmiffion  ,  ôc  en  cuflent  apellé. 

IV. 

Sur  le  4.  Article  du  z.  Chapitre ,  on  avertit  la  Province  du  PbiBoH  'd'obfer- 
vcr  le  Canon  qui  avoit  été  drelfé  par  le  Vint-quatriême  Synode  National  tenu 
à  Charenton  l'Année  lôîg.  ,  qui  avoit  ordonné  que  les  Enfans  des  Mini- 
ftres  n'auroient  point  de  préférence  fur  les  autres,  dans  les  Penfions,  fi  ce  n'é- 
toit  cateris  parihns ,  c'eft-à-dire ,  à  moins  qu'ils  n'cuflènt  autant  de  Mérite  que 
leurs  Compétiteurs. 

V. 

Après  ces  Paroles  dans  le  huitième  Article  du  cinquième  Chapitre,  Comme 
suffi  toutes  les  Sentences  de  Siiffenfion  ,  on  ajoutera  ce  qui  fuit,  lef^uelles  ont 
été  rendues  par  le  Confifioire ,  &  tjui  n''ont  pas  été  déclarées  devant  la  Congréga- 
tion ,  Lieront ,  (juoi  que  la  Perfinne  fufpendf(ë  ait  porté  fon  Apel  au  Coloque ,  ou 
au  Synode  Provincial. 

VI. 

Pour  obéir  aux  Remontrances  faites  par  Monfieur  Galland  Commiflaire  de 
Sa  Majeflé ,  on  exhorta  les  Provinces  qui  viendroient  au  Synode  National  fui- 
vant ,  de  fe  prepaixr  pour  l'Examen  que  l'on  feroit  pour  favoir  fi  on  changeroit 
quelque  Chofe  dans  les  Articles  dix-ncuviêmc,  &  vintiéme,  du  cinquième  Cha- 
pitre ci-deflus  mentionne. 

VII. 

Ce  Mot  Egyptitns  ,  que  nous  apcUons  ordinairement  Bohémiens ,  fera  raie 
de  l'onzième  Chapitre,  parce  que  les  deux  autres  l'expliquent  fufifanment. 
VIII. 

Ces  Paroles  (  comme  auflî  les  Noms  d'Ofice ,  tels  que  Batême ,  yinge  ,  ylpo- 
tre,  )   feront  raies  du  quatrième  Article  du  Chapitre  onzième  ci-deflus  men- 
tionné ,  comme  étant  inutiles ,  &  fans  aucun  Ufage  dans  nos  Eglifes. 
IX. 

L^s  Députés  de  la  Province  de  Xaimonge  raporterent  fur  ledit  Article,  que 
plufieurs  Perfonnes ,  félon  la  Coutume  de  leur  Province ,  donnoient  des  Noms 

aux 


!T  E  N  U     A    C  H  A  R  E  N  T  O  N.  475 

aux  Enfans  dans  le  Batêmc ,  que  l'on  tournoit  fouvent  en  Raillerie ,  8c  deman- 
dèrent que  l'on  trouvât  cjuelque  Moien  pour  corriger  cette  Efpece  d'Abus  :  Le 
Synode  donna  la  Liberté  à  cette  Province  d'en  ufer  comme  elle  le  jugeroit  plus 
expédient  en  ces  fortes  d'Occafipns. 

Monfieur  le  Commiflaire  du  Roi  remontra  fur  le  dix-huitiême  Article  du 
même  Chapitre,  que  les Regîtres  des  Batêmes ,  Mariages,  &Enterremens  dé- 
voient être  portes  dans  les  Cours  de  Juiliçe  dont  les  Eglifes  dependoient  :  de 
quoi  le  Sywde. convint  avec  Içdit  Commi flaire,  &  enjoignit  aux  Provinces 
4'obfervçr  ce  Règlement  avec  toutç  l'Exaftitude  poffible. 
X  L 

Sur  la  Remontrance  du  même  Commiflairc  ;  au  L-ieu  de  ces  Paroles  à  la  Fin 
du  premier  Article  du  treizième  Chapitre  ,  donnera  Us  Avis  aux  Parties ,  les 
pins  convenables  :  on  inférera  (  félon  l'Intention  du  Synode  de  Fertaeil ,  tenu 
l'Année  ijTÔj.,  6c  de  celui  de  Monta>il>an ,  de  l'An  1594.  )  ces  Motsj  Le 
Confifioire  avertira  Us  Parties  de  s^adrejfer  ah  Maqiftrat  Civil. 
XII. 

Ces  Mots,  Néanmoins  on  exhortera  Us  Parties  de  ne  point  rompre  leurs  Pra- 
mejfes  de  Futur ,  fans  un  Sujet  très  légitime ,  feront  inférés  dans  l'Article  cin- 
quième du  même  Chapitre  tré?.iême  ;  Se  la  Claufe  qui  commence ,  toutes  Pro- 
menés .  fera  raiée. 

XIII. 

A  la  Requête  de  Monfieur  le  Commilîàire  on  ajouta  cette  Claufe  à  la  Fin  du 
tréziême  Article  du  Chapitre  tréziême  ,  a  moins  qu''un  pareil  Mariage  ne  joit 
autorifé  par  le  Aïaeiftrat  Civil. 

^  ^  ^  XIV. 

Sur  la  Remontrance  de  la  Province  de  Xaintonge  le  Synode  décréta,  que  ceux 
qui ,  pour  fe  conformer  à  l'Article  dix-huitiêmc  du  même  Chapitre  tréziême  , 
avoient  £iit  publier  leuys  Bans  dans  les  Eglifes  Papilles,  poiteroient  un  Ceitifi- 
cat  comme  ils  ctoient  de  la  Religion  Reformée ,  à  l'Eglife  qui  étoit  la  plus  pro- 
che du  Lieu  de  leur  Refidence ,  où  ils  feroient  auffi  publier  leurs  Bans ,  afin  de 
prévenir  toutes  Surprifes. 

XV. 

On  mettra  les  Paroles  fuivantes  à  la  Fin  du  vint-deuxiême  Article  du  mê- 
me Chapitre  tréziême  ,  A  moins  que  le  Magiftrat  n'ait  rendu  une  Sentence  qui 
y  foit  contraire. 

XVI. 

Sur  les  Articles  fécond  §C  onzième  du  Chapitre  quatorzième  ,  le  Synode 
nprouvn  la  Sentence  rendue  par  le  Synode  Provincial  de  Xaintonge ,  lequel  avoit 
jugé  que  le  Fidèle  ne  dcvoit  pas  demander  aux  Parties  de  la  Religion  Romaine 
de  jurer  par  le  Te  igitur ,  ou  par  le  Signe  de  la  Croix 

Remarque  du  SK'ur  Aymon  Minillre.  Le  Te  igitur  eft  une  Partie  du  Canon 
de  la  Mefle  qui  eft  imprimée  fur  un  Carton  dieflé  au  milieu  de  l'Autel ,  devant 
les  Yeux  du  Celebianc. 

Ooo  z  XVII.  L'Af- 


476  XXVI.    SYNODE    NATIONAL 

X  V  I  î, 

L'Affemblée  ne  pouvant  rien  ajouter  ni  changer  dans  l'Article  quatrième  du 
quatorzième  Chapitre,  donna  Permiflion  à  la  Province  de  Normandie  d'établir 
un  tel  Ordre  pour  fon  Ufage  particulier ,  qu'elle  jugeroit  être  le  plus  propre 
pour  l'Edification  de  fes  Eglifes. 

XVIII. 

Monfieur  le  Commiflaire  requérant  qu'à  l'avenir  on  ne  fit  imprimer  aucun 
Livre  qu'il  n'eût  été  auparavant  examiné  par  des  Théologiens  établis  pour  ce- 
la ,  l'AlTernblée  ordonna  là-deflus  que  le  feizième  Article  dudit  Chapitre  qua- 
torzième de  la  Difcipline  feroit  conçu  en  ces  Termes  ;  Aucuns  Miniftres ,  on 
autres  Membres  de  nos  Eglifes  Reformées ,  ne  pourront  faire  imprimer  aucuns  Li- 
•vres  ejui  traitent  de  Religion  ,  foit  qu'ils  les  aient  compofés  ,  ou  d^autres  ,  qu^ils 
n'aient  auparavant  communicjué  les  Manufcrits  au  Coloque  ■>  ou  bien  Jî  POcca- 
fion  le  recjuiert ,  an  Synode  Provincial  \  &  au  Casque  ce  foit  une  Afaire  prejfan- 
te ,  aux  Vniverptés ,  ou  a  deux  Pafteurs  nommés  par  le  Synode  ,  qui  donneront 
une  AteÇtation  de  leur  propre  Adain  comme  ils  ont  examiné  lefdits  Manufcrifs, 
XIX. 

Monfieur  le  Commiffaire  informa  le  Synode,que  Sa  Majejlé  lui  avoit  envoie 
plufieurs  Livres  qui  traitoient  de  diferens  Sujcts,tous  remplis  d'Injures  &  de  Ca- 
lomnies, &  demanda  qu'ils  fuffent  cenfurés:  Surquoi  l'Aficmblée  pria  ledit 
CommiiTaire  de  ne  pas  infifter  que  l'on  fit  l'Examen  de  ces  Livres ,  parce  qu'ils 
avoient  été  imprimés  depuis  long-tems ,  &  que  la  plupart  avoicnt  été  compofés 
pour  repouffer  les  Calomnies  mêmes ,  que  ceux  d'une  Religion  contraire  impo- 
foicnt  à  leurs  Auteurs ,  &  qui  les  obligeoicnt  par  là  de  fe  itrvir  d'un  Style  d'A- 
mertume. Et  le  Synode ,  conjointement  avec  Monfieur  le  Commiflau-e ,  pout 
empêcher  dans  la  Suite  l'Imprefiîon  des  Livres  dans  Icfquels  il  y  auroit  quelque 
Choie  de  choquant ,  ordonna  à  toutes  les  Provinces  de  prendre  bien  Garde  que 
Sa  Majefté  n'eût  pas  la  moindre  Occafion  de  fe  plaindre  de  nous:  Ce  qui  fatis- 
fit  entièrement  Monfieur  le  Commiflaire ,  lequel  fe  relâcha  fur  la  Cenfure  de 
ces  Livres ,  qu'il  avoit  demandée. 

XX. 
Après  que  l'on  eût  fiiit  la  Letture  de  la  Difcipline  de  l'Eglife ,  les  Députés 
des  Provinces  la  fignerent  en  leurs  Noms,  &  au  Nom  de  ceux  qui  les  avoient 
envoies,  promettant  folennelkment  qu'ils  l'obferveroient .  6c  qu'ils  emploie- 
roient  tous  leurs  Soins  afin  qu'elle  fût  obfervée  dans  leurs  Provinces. 

CHAPITRE     XVI. 

Diferent  touchant  l^Imorporation  des  Eglifes  du  Bearn  avec  celles  as 
France,  a  laquelle  le  Commijjaire  du  Roi  s'opfoit. 

Article    I. 

LA  Province  du  Bearn  aiant  recommandé  à  fes  Députés  de  fe  foûmettre  à  la 
Difcipline  des  Eglifes  de  ce  Roiaume ,  £c  à  l'Autorité  de  nos  Synodes  Na- 
tionaux, 


T  E  N  U    A    C  H  A  R  E  N  T  O  N.  4^7 

tionaux  ,  de  la  njême  Manière  que  les  autres  Provinces  ■■>  mais  avec  ces  Con- 
ditions. Premièrement, qu'elle  ne  feroit  pas  obligée  d'envoier  plus  de  deux 
Députés  à  nos  Synodes  Nationaux.  Secondement  ,  que  les  Sentences  ren- 
dues par  ladite  Province,£c  dans  ladite  Province ,  julqu'à  prefent,  neferoient 
pas  révoquées  ou  annulées.  Troifiêmement  ,  que  les  Pafteurs  qui  feroienc 
dans  ladite  Province  ne  feroient  pas  transférés  dans  une  autre  Province.  Qua- 
trièmement ,  que  les  Apels  des  Particuliers  ne  feroient  pas  reçus  dans  k& 
Synodes  Nationaux  ;  Le  prefent  Synode  leur  acorda  les  deux  premières  Con- 
ditions ;  mais  il  les  exhorta  d'envoier  un  Pareil  Nombre  de  Députes  «ue 
les  autres  Provinces  ,  aux  Synodes  Nationaux  ,  lors  qu'il  phïrokàSaMa. 
jefté  de  permettre  que  nous  en  tinfllons  dans  les  Provinces  qui  confinent 
celle  du  Bearn  ;  Le  Synode  confentit  aufîî  aux  deux  autres  Demandes,  pour- 
veu  que  lefdits  Députés  promiflent,auNom  de  leur  Province,  de  reconnoî- 
tre  l'Autorité  de  nos  Synodes  Nationaux  ,  &  d'interjetter  leurs  Apellations 
félon  la  Forme  fpecifiée  dans  le  dixième  Canon  du  Chapitre  huitième  de  nô- 
tre Difcipline  ;  &  on  les  afliîra  qu'on  auroit  un  Soin  particulier  de  leur  Edi- 
fication •  L'Aflemblée  leur  déclara  auffi  ,  que  comme  ils  ne  vouloient  pas 
perdre  leurs  Droits  iur  plufieurs  Pafteurs  qui  étoient  nés  dans  les  Provinces 
de  la  Haute  6c  Baffe  Gisieune  ,  leiquels  étoient  aftuellement  emploies  dans 
celle  du  Bearn  ,  ils  ne  vouloient  aufll  jamais  s'en  fcrvir  au  Préjudice  de  cette 
dernière  Province  ;  mais  que  dans  toutes  les  Occafions ,  &:  particulièrement 
dans  les  Changemens  qu'ils  fcroientdes  Pafteurs ,  d'une  Eglifc  ou  d'une  Pro- 
vince à  une  autre  .  les  Synodes  Nationaux  leur  donneroient  toujours  des. 
Marques  d'une  Charité  &  Aftûion  Fraternelle. 
I  I. 
Monfieur  Galland,  Commiflaire  de  Sa  Mujefté ,  remontra  là-delTus  que  VU- 
nion  des  Egliies  de  la  Province  du  heam  avec  celles  de  ce  Roiaume, 6c par- 
ticulièrement leur  Soumiflion  à  la  Difcipline  des  Eglifes  Reformées  éç.  Fran- 
ce ,  &  le  Pouvoir  d'apeller  <lu.  Beam  aux  Synodes  Nationaux  ,  étoient  des 
Chofes  qui  ne  pouvoicnt  pas  le  faire  fans  la  Permiflîon  du  Roi  ,  une  telle 
Union  dépendant  abfolûment  du  Souverain  :  Que  le  Feu  Roi  Henri  Qiia- 
trième  d'Heureufe  Mémoire  ,  avoit  déjà  décidé  cette  Queftion  ,  aiant  per- 
mis ,  dans  les  Années  1602.  Se  1604.  aux  Eglifes  du  Bearn  d'aflîftcr  aux 
Synodes  Nationaux  de  France  ,  afin  de  conferver  leur  Union  en  Doétrinc  î 
mais  qu'il  avoit  auftl  ordonné  qu'ils  aporteroicnt  leurs  Cahiers  de  Plaintes  fe. 
parés  de  ceux  de  France  :  Et  en  PAnnée  1615.  lors  que  l'Aflémblée  Politi- 
que tenue  à  Grenoble  demanda  cette  Union,  elle  leur  tut  retufée,  par  la  Re~ 
ponfe  que  l'on  fit  aux  Articles  vint-deux  &  vint-troifiême ,  en  ces  Termes  : 
jQtte  le  Roi  Défunt  n'a  jamais  permis  oh  aproHvé  PVnion  des  Egltjes  de  la  Reli- 
gion Fret.  Reformée  du  Bearn  avec  celles  de  France  ,  &  que  Sa  Majcfté  ne 
veut  pas  laperr,tettre,]ufqH>a  ce  que  ladite  Principauté  foit  reunie  &  reincorpo- 
rée a  U  Couronne  de  France.  Que  néanmoins  les  Députés  du  Bearn  peuvent  por- 
ter leurs  Demandes  eux-mêmes  ,  auxquels  on  fera  Reponfe  félon  la  J»ftice  rjr 
Raifon  :  Et  l'Alîcmblée  tenue  à  k  Rochelle  aiant  fait  plufieurs  Exceptionsfur 
cette  Reponfe  ,  6c  dans  la  Conférence  de  Lundun  en  l'An  \G\G-  on  fit  un 
Ooo  3  Deciet 


478         XXVI.    SYNODE    NATIONAL 

Décret  peu  Diferent  de  celui  du  Cahier  de  GrembU  ;  tellement  que  la  Pro- 
vince du  Bearn  n'aiant  pas  obtenu,  depuis  ce  tems-là,  la  Permiflion  de  fe  join- 
dre aux  Eglifes  de  France  ,  il  faloit  avoir  Recours  aux  fimples  Termes  deg 
Requêtes  :  outre  qu'on  avoit  toû'ours  prevû  les  Confequences  d'une  pareil- 
le Union  ;  Que  les  Eglifes  du  Beam  s'étant  'autrefois  flatées  d'un  puiflTant 
Secours  .  s'étoient  portées  à  de  tels  Excès,  que  l'Hiftoire  en  fiifoit  Pitié  : 
Que  tous  les  Auteurs  convenoient  que  le  l-'ais  du  Bearn  étoit  originaire- 
ment Membre  du  Roiaume  de  Navarre  ,  fitué  de  l'autre  Coté  d^i  Monts 
Jfirfnées  ,  quoique  Sujet  à  nos  Rois  de  la  Race  MerovingieKne  ,  coiiime  on  le 
pouvoit  voir  dans  Grégoire  de  Tours  ,  qui  raporte  que  les  Evoques  de  ce 
Territoire  vinrent  au  Concile  à''^gde  l'An  506.  &  à  celui  de  MÀcon  ,  l'As 
568.  &  que  le  Seigneur  du  Bearn  reconnut  les  Rots  de  France  pour  fes  Sou- 
verains légitimes  ,  leur  rendant  Hommage  comme  dépendant  de  leur  Auto- 
rité Souveraine  ;  Mais  que  dans  l'x^nnée  1512.  Louis  Douzjéme  Roi àe  Fran- 
ce ,  pour  leur  faire  quelque  Compenfation  ,  &  pour  adoucir  la  Perte  qu'ils 
avoient  faite  du  Roiaume  de  Navarre  ,  uilirpé  par  Ferdinand  Roi  à'ArA' 
gen  ,  acorda  à  Jean  d^Albret  &  à  Catherine  de  Navarre  fa  Femme  ,  que  le 
Pais  du  Bearn  jouïroit  de  fes  Chartres  &  Privilèges  de  Souveraineté  ,  juf- 
qu'à  ce  qu'il  en  eût  été  autrement  ordonné  par  des  Juges  competens  :  Et 
que  depuis,  la  Terre  à\iBearn^vo\t  été  regardée  comme  une  Principauté  fe- 
parée  du  Roiaume  ,  &  indépendante  fans  Referv^e.  Que  dans  l'Année  1571. 
^e;:iie  Renie  de  Navarre  établit  une  Difcipline  Ecclefiaftique,  dont  l'Obfer- 
vacion  ne  s'étendoit  pas  au  de  là  des  Limites  de  ladite  Principauté:  Que  tous 
les  Reglemens  en  avoient  été  établis  £c  jurés  par-  les  Etats  de  cette  Provirkjc, 
qui  étoient  encore  maintenus  dans  leur  Entier],  dont  les  Sujets  ne  pouvoient 
pas  fe  fouftraire  ,  fans  la  Permiffioji  de  leur  Prince  ,  ni  par  Confequent  fe 
conllituer  Juges  dans  l'Eglife  ,  ou  dans  l'Etat  ,  &  encor  moins  étendre  1-es 
Bornes  de  leurs  Apellations ,  puifque  par  les  Loix  du  Bearn  elles  devoientêtre 
terminées  par  les  Synodes  Provinciaux,  &  dans  le  Pais  même,  comme  il  fe 
pratiquoit  dans  la  Ville  de  Mets  ,  &  dans  la  Principauté  de  Sedan  :  Et  que 
ii  cette  Jonftion  étoit  permile,  ladite  Province  introduiroii  des  Innovations 
qui  feroient  d'une  Confequence  très-dangcrcufe  à  l'Autorité  Roiale  ,  qui 
avoit  confervé  les  Loix  du  Pais ,  fes  Forterefl'es  ,  fes  Coutumes ,  &  les  Pré- 
rogatives des  Domeftiques  ;  que  ces  Nouveautés  feroient  contraires  même  à 
cette  petite  Province  èc  a  fon  Union. 

,,  Les  Députés  du  Bearn ,  pour  donner  quelque  couleur  à  leur  Union,  dirent, 
,.  que  le  Roi  l'avoit  permife,que  SaMajefie  même  l'avoit  faite  depuis  que  le  Bearn 
,1  étoit  réuni  à  la  Couronne  de  France ,  &  qu'elle  avoit  été  aprouvée  par  ledk 
„  Commilîaire  dans  le  Synode  National  de  Cafires.  tenu  l'An  1 6a6.  Mais  Mr.  le 
fi  Commillâiic  leur  dit  qu'ils  fe  trompoient,  que  b  vérité  étoit,  que  Henri 
„  Quatrième  d'Hcurcuiè  Mémoire,  &  le  Rot  régnant  à  prefent  n'ont  jamais 
j>  permis  ,  ni  promis  l'Union  defdites  Eglifes,  &  qu'elle  ne  leur  fût  pasper- 
,.  mifepar  le  Cahier  de  l'An  1615"  Mais  que  la Reponié  à  l'Union  demandée 
,■>  fût  diferéc  jufques  à  ce  que  le  Pais  fût  réuni  à  la  I-rance  :  Tellement  que  les 
s>  Armes  Viétoricu fes  de  SaMajefléaknt  fournis  la  Province  du  Bearn  -à  fon 

„  Obcïf. 


TENU     A    CHARENTON.  479 

„  Obeïdancc,  Se  l'Union  dudit  Pais  étant  faite  par  une  Autorité  Ablbluë,non- 
„  obftant  toutes  les  Anciennes Concefllons,  6c  Privilèges,  lefdits  Sujets  étaient 
,,  obligés  d'avoir  Recours  de  Nouveau  iSaMajefté:  lit  quoique  par  lesCa- 
„  hiersde  l'An  lôrj.  l'Union  dcfditcs  Eglifesfùt  remife  jufqu'a  la  Réunion 
„  de  l'Etat,  il  ne  s'enfuivoit  pas  néanmoins  ,  qu'à  Caufe  que  cet  Etat  étoit 
„  uni  à  la  Couronne  de  France,  on  en  dût  conclurre  l'Union  des  Eglifcs  j 
j,  mais  que  pour  l'obtenir,  il  faloit  s'adrefl'er  de  nouveau  au  Roi ,  &  le  prier  de 
„  faire  des  Loix  pour  cela  ,  qui  lui  fuflènt  agréables^  &  que  le  Synode  n'aiant 
,,  pas  fa  Sanélion  Roiale,  il  ne  faloit  pas  s'attendre  à  cette  Unions  ôcque  Mrs. 
„  les  Députés  ne  pouvoient  pas  inférer,  par  aucun  Aéte  de  Su  /!/<»/>/?/, qu'elle 
.  ,,  eût  aprouvé  l'Union  defdites  Eglifes ,  depuis  la  Reduélion  du  Btam. 

,,  Et  que  files  Eglifes  de  France  avoient  prefenté  quelques  Cahiers  depuis  \-a 
5,  Réunion  de  cette  Province,  6c  que  fi  ceuxdu  Beurn  avoient  prefenté  quel- 
„  ques  Requêtes  contre  la  Reftriclion  qui  étoit  mife  dans  le  Cahier  de  lôif. 
,,  étant  mal  fondés ,  on  n'en  pouvoit  tirer  aucune  Confequence  ,  outre  que 
„  les  Egliles  n'avoient  encore  fait  aucune  Déclaration  Abfoluë  de  cette  Union: 
,,  &  qued'ailleursuneAfaire  de  fi  grande  Importance  demandoit  des  Concef- 
,,  fions  &:  des  Déclarations  Autentiques,  qui  dévoient  être  vérifiées  dans  le 
„  Parlement  de  Paris ,  &  dans  celui  de  Pau. 

,,  Que  l'on  ne  pouvoit  rien  conclurre  non  plus  de  la  Prefèncc  des  De- 
„  pûtes  du  Bearn  ,  dans  l'Aflemblce  Politique  de  ce  Roiaume  ,  oii  ils  com- 
„  mencerent  d'atentcr  fur  l'Autorité  de  Sa  Majefté  ,  dont  ils  avoient  été 
„  châtiés  d'une  Manière  exemplaire  j  Se  que  les  Députés  du  Bearn  ne  pou- 
„  voient  tirer  aucun  Avantage  de  la  Comparution  de  leurs  Miniftres  auxSy- 
,,  nodcs  Nationaux  de  France,  Tmnt  Sc  après  l'Etabliflement  des  Commiflài- 
„  res  que  l'on  y  mit  l'Année  16x5.  parce  qu'on  ne  pouvoit  pas  dire  qu'ils 
,,  y  étoient  venus  pour  fe  foumettre  à  la  Difcipline  des  Egliles  Reformées 
,,  de  France  ,  ou  aux  Synodes  Nationaux  ,  ou  dans  le  Deflèin  de  porter 
,,  leurs  Apels  hors  de  leur  Principauté,  puifque  tout  cela  étoit  contraire 
,,  aux  Loix  que  Jeane  Reine  de  Navarre  avoit  faites  ;  mais  feulement  pour 
,,  témoigner  leur  Union  en  Doélrine,  ce  que  l'on  pouvoir  voir  en  examinant 
,,  les  Aftes  de  ces  Synodes  :  Et  que  le  Premier  Synode  auquel  les  Députés 
,,  du  Bearn  s'étoient  prefentés ,  étoit  celui  de  la  Rochelle  tenu  l'An  1607.011 
,,  ils  n'étoient  venus  qu'à  l'Ocafion  des  Conjonéturcs  des  tcms  :  Et  comme 
5,  s'étoit  une  Chofe  nouvelle  ,  ceux  du  Bearn  n'aiant  envoie  qu'un  ?vliniftre, 
„  on  leur  enjoignit  de  députer  à  l'avenir  un  Miniflre  6c  un  Ancien.  Qua- 
,,  tre  de  leurs  Députés  afiiftercnt  à  celui  de  ï'rtvas  i  mais  ils  ne  vinrent 
„  que  pour  y  flnre  voir  leur  Confentcment  8c  Union  en  une  même  Doftri- 
„  wt,  commQ.Sa  Majejlé  -ivoit  ordonné  qu'ils  le  fiilent  dans  les  Années  1602. 
,,  Se  1604.  Ils  vinrent  auffi  au  Synode  àcTonneins  tn  l'Année  1614.  pour 
,,  le  mên;e  Sujet  ;  6c  alors  on  leur  acorda  le  Privilège  de  convoquer  le  Sy- 
,,  node  National  fuivant,  ce  qui  étoit  un  Témoignage  d'Amitié  envers  cet- 
j,  te  Principauté  ,  Sc  un  Moien  oblique  pour  les  atacher  plus  étroitement 
,,  à  la  Difcipline  de  France  :  mais  pavcc  que  les  Eglifes  du  Bearn  ne  vouUi- 
,1  rent  pas  s'y  foumettre  ,  elles  refignerent  leur  Droit  de  convoquer  un  Sy- 

„  node 


'48o  KX VI.   SYNODE  NATIONAL 

,,  node  National  à  l'Eglife  de  Fitré  àws  la  Province  de  Bretagne,  où  il  s'af- 
^>  fembla  ?An  1617.  &  on  y  drefla  ce  Décret  qui  eft  dans  l'Article  trentc- 
s,  fixiènîe  des  Matières  Générales  ;  Cette  prefente  AlfembUe  ne  trouve  pas  con- 
)>  ven^ble  ,  eu  Egard  aux  Circonfliinces  des  Tems  ,  <jHe  les  Eglifes  dit  Bearn 
jj  fe  foHmettent  à  la  Difcipline  des  Eglifes  de  ce  Roiaume  ,  ni  qu  elles  dépendent 
s>  de  nos  Synodes  Nationaux  ;  néanmoins  ,  dans  leurs  dernières  Refolutions,  elles 
»>  feront  [avoir  au  Synode  National  fuivant ,  qu'elle  efi  leur  Intention  :  &  att 
i.  Cas  qu  elles  [oient  alors  dans  les  mêmes  Sentimens  i^u  elles  font  à  prefent»  cette 
»>  AJfemblée  déclare  ciue  leurs  Députés  pourront  avoir  le  Privilège  de  prendre 
%■>  Place,  &  de  donner  leur  Voix  dam  les  Synodes  Nationaux  de  ce  Roiaume,fous 
S)  cette  Condition,  cju  elles  obtiendront  auparavant  Permifjlon  de  nos  Provinces^de 
19  donner  leur  Sufrage  pour  de  certains  Cas  qui  regardent  les  Eglifes  de  ce  RoiaU" 
if.  me  ;  tous  lelquels  Termes  renverfoient  entièrement  les  Prétentions  def- 
»i  dits  Députés  ,  5c  prouvoicnt  clairement  que  cette  Admiflîon  avoit  été 
SI  mandiée  ,  &  qu'ils  n'avoient  pas  d'autres  Vues  que  de  marquer  par  là  leur 
»)  communion  avec  nous  :  Et  dans  le  Synode  à^Âlais  ,  tenu  l'An  1620- 
n  lorfque  les  Députés  du  Bearn  eurent  remontré  ,  qu'ils  ne  pouvoient  pas 
»»  fe  foumettre  entièrement  à  la  Difcipline  des  Eglifes  de  France,  à  Caufe  de 
»  la  prefente  Situation  de  leurs  Afaires ,  ils  y  furent  admis,  avec  cette  Ref- 
»»  triction  du  Synode  de  Fitré ,  qu'ils  obtiendraient  auparavant  Permijfion  de 
»i  nos  Provinces ,  de  donner  leurs  Suf rages,  pour  de  certains  Cas  qui  regardaient 
%i  les  Eglifes  de  France;  Se  cela  par  Provifion  ,  6c  feulement  jufqu'au  Syno- 
s>  de  National  fuivant  ;  ce  qui  demontroit  que  la  Difcipline  des  Eplifes  du 
>,  Bearrt  étoit  fort  diferente  de  celle  de  France  ,  quoique  les  Députes  decct- 
ï»  te  Principauté  ,  pour  gagner  l'Afeftion  dudit  Synode  ,  proteftaflent  que 
»)  l'une  &  l'autre  étoient  icmblablçs. 

j!  Je  vous  ai  donné  dit  (Monfieur  leCommifTaire  du  Roi)h  véritable  Hif- 
u  ïoire  de  cette  Union  ,  jufqu'à  la  Conquête  &  Réduction  du  iv*?»-»  >  auquel 
i$  tems  Sa  Majefié  acorda  ,  par  des  Lettres  Patentes  ,  à  cette  Principauté , 
M  qu'elle  feroit  maintenue  dans  fes  propres  Loix,  fous  lefquellesellevivroi'; 
»»  lefquelles  Loix  étoient  en  Partie  compofées  des  Conftitutions  que  JVlada- 
ji  me  feane  Reine  de  Navarre  avoit  faites,  afin  que  tous  les  difercns  qui  fur- 
„  viendroient,  toucbantice  qui  rcgardoit  les  Eglifes  ,  fuffent  terminés  dans 
,»  cette  même  Principauté  :  Depuis  la  Reduétion  du  Bearn  ,  fes  Eglifes 
,,  om  toujours  vécu  lous  une  même  Forme  ,  &  n'ont  jamais  prétendu  d'c- 
s,  tre  unies  à  celle  de  France ,  û  ce  n'eft  en  Vertu  de  la  Reponfe  d^SaMa^ 
»,  jefié,  au  Cahier  de  l'An  i6ij,  6c  a  d'autres  de  plus  fraiche  Date  :  Car 
,,  dans  le  premier  Synode  de  Charenton  ,  tenu  le  Second  de  Septembre  de 
„  l'An  ï6*^-  on  ordonna  ,  comme  on  avoit  tait  autrefois ,  que  Conforme- 
,,  ment  aux  Reftridions  des  Synodes  precedens ,  les  Provinces  auroient  la 
,,  Liberté  de  demander ,  que  le  Député  du  Bearn  n'eût  pas  le  Privilège  de 
,,  donner  fa  Voix  ,  en  certains  Cas  qui  rcgardoient  les  Eglifes  de  ceRoiau- 
,)  me  ;  &  qu'avant  que  le  Synode  ie  feparàt ,  ledit  Député  produiroit  ks 
,t  Raîfûns  pourquoi  (es  Confrères  difcrûicnc  de  fe  foumettre  entièrement  à  la 
,»  Diciplinc  des  Eglifes  de  Frmee  :   Et  ce  qui  eft  une  autre  Marque  certai- 

i>  ne 


TENUACHARENTON.  481 

V,  ne  de  la  Diterence  qu'il  y  a  entre  la  DJfcipline  des  Eglifes  de  France  ,  8c 
s,  de  celle  du  Bearn  ;  dans  le  dernier  Synode  de  Cafires  ,  que  l'on  tint  qua- 
„  tre  Ans  après  le  premier  de  CLvoiton  ,  parce  que  dans  les  Lettres  de 
„  Commiffion  des  Députés  du  Bearn  ,  on  avoit  omis  la  Claufe  de  Soumif- 
,,  fion  ,  qui  avoit  été  requife  par  les  Synodes  precedens  ,  on  dit  auxdits  De- 
„  pûtes  en  plein  Synode  ,  que  pour  cette  Fois  ils  étoient  admis  ;  mais  qu'à 
,,  Caufe  des  Conditions  qui  étoient  marquées  dans  les  Aftcs  du  d-rnicrSy- 
„  node  National  ,  ils  n'auroicnt  pas  a  l'avenir  des  Voix  Dcliber.uives  dans 
5,  les  Synodes  Nationaux  de  ce  Roiaume  ,  excepte  dans  la  Revifion  de  la 
„  Confeflion  de  Foi  -,  Jufqu'à  ce  tems-là  les  Egliles  du  Bearn  n'avoient  en- 
„  core  demandé,  ni  prétendu , aucune  Union  avec  les  Eglifes  de  France,  Jfc 
»,  jufqu'à  lors  les  CommiUaires  du  Roi  n'eurent  rien  à  démêler  avec  eux  fur 
,,  ce  Sujet  ;  mais  maintenant  qu'ils  demandent  cette  Union  ,  fans  la  Per- 
j,  miffion  de  Sa  Majeité ,  on  ne  peut  ni  ne  doit  pas  la  leur  accorder. 

CHAPITRE    XVII. 

Réplique  des  Députés  du  Bearn  à  VOpofition  de  Monjîeur  îe 
Commijfaire  du  Roi. 

„  T  Es  Députés  du  Bearn  repondirent  ,  que  l'Union  de  leurs  Eglifes  avec 
M  J_i  celles  de  France  ,  en  ce  qui  regardoit  la  Doétrine  8c  la  Dilcipline  , 
,,  avoit  non  feulement  été  accordée  par  Sa  Majefté ,  mais  qu'elle  avoit  mê- 
5,  me  été  reconnue  par  fon  Abrobation  efeétive  :  Et  que  quoique  le  Roi  eût 
,,  jugé  à  propos  ,  par  les  Reponfes  mifes  à  la  Marge  des  Cahiers  des  An- 
j,  nées  i6ox.  ,  1604.  &  i6ii.  d'en  diferer  l'Execution  ,  jufqu'à  l'Union 
„  6c  Incorporation  de  la  Province  du  Bearn  à  la  Couronne  de  France  ,  nean- 
,,  moins  Sa  Majeftt  avoit  accordé  par  Avance  ,  à  la  Requête  de  fes  Sujets  , 
,,  qu'ils  feroient  unis  en  Doétrine.enScConfeffion  de  Foi,  Se  qu'ils  n'au- 
,,  roient  qu'une  même  Difcipline  avec  ceux  du  Roiaume  de  I-rance ,  que 
„  Sa  Alajejlé  avoit  même  'permis  à  leurs  Députés  d'aflifter  aux  Aflemblces 
,,  Ecclefiaftiques  qui  feroient  convoquées  Conformément  à  fes  Edits  ,  ce 
,,  que  l'on  prouvoit  invinciblement  par  la  Reponfe  que  l'on  fit  audit  Cahier, 
„  à  la  Requifition  de  l'Aflemblée  de  Loudun;  6c  qu'en  Confequencc  decet- 
„  te  Permiiîîon  ,  ladite  Principauté  avoir  envoie  de  tems  en  tems  fes  Depu- 
5,  tés  aux  Synodes  Nationaux  ,  &  particulièrement  à  ceux  de  Tonneras ,  de 
,,  ritré ,  d^y4lais  ,  au  premier  de  C^<î?-<f»fo»  ,  à  celui  de  Caft-res  ,  &  au  pre- 
„  fent  Synode  :  Qu'ils  avoient  eu  le  Privilège  d'y  prendre  Séance  ,  iic  d'y 
„  donner  leurs Sufrages,  en  quoi  ils  avoient  été  fouferts ,  même  par  luiCora- 
„  milliiire  de  Sa  Majeflé  :  Et  qu'en  Execution  de  cette  Union ,  leurs  Re- 
„  montrances  faites  pour  le  Bien  de  leurs  Eglifes  ,  avoient  été  prefentées  à 
,,  Sa  Majejre',  \yàr  les  Députés  Généraux,  qui  les  avoient  inférées  dans  leurs 
,,  Cahiers  ,  conjointement  avec  les  Demandes  des  Eglifes  du  Roiaume  de 
Tûm  II.  Ppp  ,,  Fran- 


4SI        XXVI.  SYNODE    NATIONAL 

,,  France  i  &  que  Sa  M ajefié  leur  avok  donné  des  Reponfes  favorables;  com- 
„  me  celles  qui  regardoient  la  Reftitution  des  Apointeniens  des  Pafteurs,  £c 
„  l'Entretien  du  Colege  à^Ortez,  ,  ce  que  Pon  pouvoit  juftifier  par  le  Ca- 
„  hier  prefenté  l'An  1615-.  après  que  le-  Bearn  fut  uni  à  la  France  ,  même 
„  après  le  Voiage  de  Sa  Afajejh'  dans  ladite  Principauté  ;  d'où  il  paroiflbit 
„  manifeftement  que  Sa  Majefie'  en  étoi:  contente  ,  6c  qu'elle  acordoit  que 
„  cette  Union  s'exécutât  en  Faveur  de  les  Sujets  Habitans  de  ladite  Princi- 
„  pauté  :  Et  qu'on  ne  devoit  pas  leur  refufer  cette  Incorporation,  aux  Egli- 
„  fes  de  France  ,  Sc  que  Perfonne  n'avoit  Sujet  de  s'en  plaindre  ,  puis  que 
,,  les  Ccnfures  feroient  prononcées  par  les  Confiftoires  &  les  Coloques  de 
„  leur  Province  ;  &  qu'en  Cas  d'Apel  ,  elles  y  feroient  aufli  confirmées  6c 
„  exécutées  par  Sentence  de  leur  Synode  Provincial  feulement  :  Et  qu'à 
„  l'Egard  des  Pafteurs  ,  leurs  Apels  ne  feroient  pas  reçus  hors  de  ladite  Fro- 
,,  vince  ,  fi  ce  n'eft  en  quelques  Cas  particuliers  ,  comme  de  Sufpenfion , 
5,  de  Depofition  du  Miniftere,  ou  de  Changement  d'une  Eglifc  &  d'un  Co- 
j,  loque  à  un  autre  :  auxquels  Cas  ;  il  étoit  très-jufte  qu'ils  fûflént  jugés 
,,  par  le  Synode  de  toute  la  Nation  ,  à  laquelle  le  hearn  étoit  incorporé  par 
j,  les  Edits  de  ^.2  AJajefté ,  &  que  les  Miniilres  qui  refidoicnt  dans  ladite 
>.  Province  ,  fûflent  gouvernés  de  la  même  Manière  que  ceux  de  France:^ 
it  que  Sa  Majefte'  aiant  promis  cette  Union  ,  laquelle  avoitété  aprouvéc  par 
j,  la  Permiiîion  &  exécutée  en  Prefencc  de  fes  Commidaires  ,  comme  n'é- 
,.  tant  Préjudiciable  en  aucune  Manière  à  fon  Autorité  ,  ni  au  Bien  Public, 
91  il  paroiifoit  qu'elle  étoit  fufilanment  autorifée;  C'cft  pourquoi  ils  fuplioicnt 
j,  très-humblement  Sa  Majefté  àc  la  ratifier  :  £c  lefdits  Députés  foliciterent 
5,  le  Synode  de  prendre  cette  Union  à  Cœur,  parce  que  les  Eglifes  de  ladite 
„  Principauté  fe  foumettoient  à  la  Difcipline  des  Eglifes  du  Roiaumc  de 
,,  France  ,  reconnoiflant  qu'elle  convenoit  entièrement  avec  la  leur ,  &  que 
,,  l'une  &  l'autre  étoit  tirée  de  la  Sainte  Parole  de  Dieu  ;  Mais  quelle  que 
„  pût  être  l'illûé  de  cette  Afaire  ,  ils  refolurent  de  faire  un  fidèle  Raportde 
,,  tout  à  leur  Synode  Provincial  ,  tant  pour  leur  propre  Décharge  ,  qu'à 
„  Caufe  de  l'Importance  de  la  Chofe. 


CHAPITRE    XVIII. 

Protejlation  du  Synode  National,  fur  VUnion  des  Eglifes  du  Bearn  avec 

celles  de  France  ,  en  une  même  Difcipline  ,  &  ^  Sonmijfim  des 

Reformes  duàit  Bearn ,  a.  V Autorité  de  nos  Synodes  Nationaux. 

LE  Synode  protcfta  lolennellement  que  l'on  n'avoit  jamais  cû  la  moindre 
Penfée  d'aliéner  les  Sujets  de  Sa  Majejlé  de  l'Obcifiance  qu'ils  lui  dé- 
voient,  ni  de  les  fouftraire  àfesLoix,  ou  à  celles  de  fes  Predeccflcurs  ;  que 
leur  Deflèin  n'étoit  pas  d'établir  de  Nouveaux  Juges  ou  Degrés  d'Apels,ni 
de  faire  aucune  Innovation  dans  le  moindre  Iota  au  Préjudice  defdites  Loix  ; 

& 


TENU     A     CHARENTON.  483 

ôc  encore  moins  de  joindre  les  Eglifes  du  Bearn  avec  celles  de  France  ,  fuis 
un  Confenccment  exprès  deSaMajefte  ;  mais  que  l'Aflerablée  rcgardoit  c  t- 
te  Incorporation  comme  une  Choie  que  le  £ol  avoit  déjà  accordée  ,  Sa  Ma- 
jefie  aianc  exprefFément  déclaré  ,  dans  fa  Reponfe  au  Cahier  del'Afl'emblée 
de  Grenoble  ,  6c  renouvelle  dans  la  Conférence  de  Zi/owiw»,  qu'elle  permetcroit 
ladite  Union,  auffi-tôt  que  la  Province  du  Bearn  feroit  réunie  à  la  Couron- 
ne de  France  ,  ce  qui  avoit  été  éfeftué  l'An  1620. 

CHAPITRE    XIX. 

Concernant  diverfes  Matières  des  Synodes ,  des  Coloques  ,  &  des 
Particuliers. 

An  TI  CLE   I. 

SUr  le  Raport  que  les  Députés  de  Vlfle  de  France  firent  des  Soins ,  &  des 
Peines  qu'ils  avoient  priles  pour  recueillir  les  Ouvrages  Manufcrits  de 
Feu  Moniîeur  du  Ttlloi ,  chés  ceux  qui  les  avoient  entre  les  Mains,  8c  du  peu 
d'Aparence  qu'il  y  avoit  qu'ils  fuffent  publics  :  cette  AflembJée  fut  fort  fa- 
tisfaite  de  la  Diligence  de  ladite  Province. 
I  I. 
Sur  la  Remontrance  de  la  Province  A^ Anjou  ,  on  avertit  les  Imprimeurs 
de  Genève  ,  de  Sedan  6c  de  Saumnr  ,  d'imprimer  fort  correftement  les  Ca- 
techifmes ,  la  Confeflîon  de  Foi  ,  2c  la  Liturgie  de  nos  Egliies ,  8c  de  pren- 
dre Garde  que  toutes  les  Editions  de  ces  Livres  fe  relîemblafl'ent',  8c  qu'elles 
convinrent  entièrement  les  unes  avec  les  autres  ,  afin  qu'à  l'avenir  on  ne  fc 
plaignît  plus  de  la  Négligence  ,  ou  des  Omiflîons  defdis  Imprimeurs 

Quoique  l'Eglife  de  Roche-chouard  apartint  de  Droit  à  la  Province  du  Peic- 
tou  ,  néanmoins  à  Caulè  de  la  Foiblefle  du  Coloquc  du  Limoz^in  ,  qui  de- 
mandoit  que  ladite  Eglife  lui  fut  jointe  ■■,  cette  Aflémblc  ordonna  que  le  Dé- 
cret fait  dans  le  IJ.  Synode  National  tenu  à  Caftres  ,  feroit  obfervé  ,  8c  que 
les  Députés  du  Bearn  ,  lors  qu'ils  retourncroient  dans  leur  Province  ,  par 
Limoges  8c  Roche-chouard,  prendroient  Connoiflance  des  Diferens  qui  ctoient 
iurvenus  entre  Mr.  Barte  8c  le  Confiftoire  de  Limoges  ,  dont  ils  rendroicnt 
Compte  au  Synode  National  fuivant. 

I  V. 

D'autant  qu'à  Caufe  des  derniers  Troubles  ,  tiC  des  Dificulcés  qui  en  rc- 
lliUoient  encore, les  SkuviChauve  8c  Bomey-oiie  ,  aiant  eu  Commiffion du  Sy- 
node National  de  Cafires  d'aller  aflîftcr  au  Synode  Provincial  de  Pro-^f/îc^',  n'y 
avoient  pas  été  apcllés  ,  l'Ailèmblée  ordonna  que  le  Fadeur  particulier  de 
ladite  Province  qui  avoit  la  Charge  d'y  convoquer  le  Synode  ûiivant,  Icsaver- 
tiroit  de  bonne  heure  ,  du  Lieu  8c  du  Tems  de  ladite  Convocation  ,  afin 
Ppp  z  que 


484  XXVI.    SYNODE    NATIONAL 

que  les  fufdits  Députés  y  puflent  afTidcr  ,  &  exécuter  la  Commiffion  qui 
leur  avoir  été  donnée. 

V. 
Le  Synode  des  Sevenes  fut  chargé  de  rendre  Compte  au  Synode  National 
fi^vant  de  la  Conduite  de  Mr.  Repa/ean,  &  de  tous  fes  Deportemens  ,  con- 
cernant l'Eglife  de  Paillac  ,  qu'il  avoit  abandonnée  pendant  le  tems  de  nos 
Malheurs. 

V  I. 
La  Province  de  VJJle  de  France  &  l'Eglife  de  Paris  raportant  leur  Procédé 
envers  Monfieur  Rkher  ,  auparavant  Pafteur  de  l'Eglife  de  Fandieres  :  cette 
Aflcmblée  aplaudit  à  la  Charité  de  ladite  Province  ,  6c  particulièrement  à 
celle  de  l'Eglife    de   Paris   envers  lui  ,  Se  confirma  le    Jugement   rendu 
contre  lui  par  ladite  Province  ,  qui  l'avoit  condanné  ,  à  Caufe  de  fa  Lé- 
gèreté 6c  de  fa  mauvaife  Vie  ,  non-obftant  que  ladite  Province  eût  fait  pa- 
roître  trop  d'Induleence  en  fon  Endroit. 
VII. 
D'autant  que  le  Coloque  àî'Ambrun  n'étoit  pas  en  Etat  de  prendre  Con- 
noillance  de  l'Afaire  de  Mr.  Genoier,  qui  lui  étoit  recommandée  par  le  Syno- 
de National  de  Caftres  :  cette  Aflemblée  donna  Commiflâon  au  C^oloque  du 
Capenlois  d'y  mettre  la  dernière  Main. 

VIII. 
Cette  Aflcmblée  aiant  lû  la  Cenfure  prononcée  contre  Mr.  Perji  ,  &  or- 
donné qu'elle  fcroit  raiée  des  A6l\s  du  Synode  National  de  Caftres  ,  donna 
Commiffion  aux  Députés  Provinciaux  du  Haut  Languedoc  de  paflerpar/I/o«- 
fianquïn,  lors  qu'ils  rctourncroient  dans  leur  Province,  6c  d'y  prendre Coni- 
noiiîance  du   Fait  mentionné  dans  les  Aftcs  du  Syr.odc  de  la  Bap  Guienne  ; 
êc  qu'au  Cas  que  lefdit^  Députés  ne  pûfl'ent  pas  exécuter  leur  Commiflion  , 
ils  en  donneroicnt  Part  à  leur  i-'rovince  ,  à  laquelle  on  donna  Pouvoir  de 
prononcer  un  Jugement  final  fur  ce  Sujet. 
1  X. 
Quoique  les  Députés  du  Bas  Languedoc  eûfienc  fidèlement  informé  cette 
Aflemblée  de  la  grande  Mifericorde  que  Dieu  avoit  cûë  pour  Mr.  Peirat ,  en 
le  Prefcrvant  d'un  Danger  trés-eminent  ,  auquel  fes  Infirmités  6c  plufieurs 
rudes  Tentations  l'avoitnt  expofé;  &  aiant  déclaré  de  quelles  Voies  ladite  Pro- 
vince s'étoit  fcrvie  pour  le  gagner  £v  le  rétablir  dans  fon  Ofice  Paftoral  ; 
l'Afl'emblce  cenfura  néanmoins  ledit  Synode  Pro\'incial ,  pour  avoir  procédé 
à  fon  Rctabliflcmcnt,  d'une  Manière  contraire  à  la  Forme  accoutumée  ,  6« 
pour  avoir  négligé  les  Canons  de  Difcipline  de  nos  Eglifes. 
X. 
Mr.  Aimard  ,  Députe  de  la  Pi'ovince  àzs  Sevev.es  au  Synode  National  de 
Caftres  ,  ne  s'étant  pas  nquité  de  la  Commiflîon  qui  lui  avoit  été  donnée  par 
ledit  Synode  :  Cette  Aflcmblée  ccufurant  ledit  Aimard  pour  fa  Négligence, 
8c  la  Province  às.%Sev&nes^  pour  ne  lui  avoir  pas  fait  rendre  Compte  de  fa  Com- 
miflîon ,  confirma  le  Jugement  qui  avoic  été  rendu  par  Te  Synode  Provincial 
du  Bas  LmgHcdoç-  contre  Mr.  Ju/fan. 

XI.  Cet- 


TENUACHARENTON.         481 
X  I. 

Cette  Aflemblée  jugeant  que  la  Province  des  Seveiies  meritoÏE  d'être  ccnfu- 
réc  fort  leverement  pour  fa  Négligence ,  ordonna  que  l'Afte  fait  dans  le  Sy- 
node National  de  Cafires ,  contre  Monfieur  Boni,  reileroit  dans  fa  Force  :  & 
parce  que  le  Coloque  de  Montpellier  avoit  fait  Information  du  Fait  propofé , 
dont  ledit  Synode  n'avoit  pas  décidé ,  on  l'autorifa  de  procéder  contre  ledit  B«~ 
ni,  félon  la  Difcipline,  eii  Cas  qu'il  fût  trouvé  Coupable;  &  que  fi  à  l'avenir 
on  manquoit  de  rendre  un  Compte  exaét  des  Commiflions  données  à  ladite  Pro- 
vince ,  par  les  Synodes  Nationaux ,  les  Modérateurs  de  ces  Synodes  Provin- 
ciaux feroient  fufpendus  de  leur  Ofice. 

XII. 

On  donna  Audience  à  la  Province  du  Berri  pour  faire  fes  Plaintes  &  fes  De- 
mandes :  Et  cette  Aflemblée  ordonna  que  le  Décret  du  Synode  National  de 
Cafires  fait  a  fon  Sujet  ne  fcroit  point  révoqué ,  mais  que  ceux  du  Synode  tenu 
à  Chatillon  fur  Loire ,  touchant  ladite  Province  ,  feroient  raies  du  Cahier  de  Ççi 
Aftes  Synodaux. 

XIII. 

Le  prefent  Synode  ne  pouvant  rien  changer  dans  le  Canon  du  Synode  Nsr- 
tional  de  C^y?rf/,touchant  les  Moi  nés, exhorta  les  Provinces  de  le  pratiquer  avec 
toute  la  Prudence  Se  la  Chanté  polTibles. 
XIV. 

On  ordonna  que  l'Eglifc  de  P^w  informeroit  les  Imprimeurs  de  Genève,^  de 
5f <^/?« ,  d'obferver  exaftcmenr  les  Citations  qui  étoicnt  déjà  ajoutées  ,  ou  que 
l'on  pourroit  ajouter  dans  la  fuite  ^  aux  Marges  de  nôtre  Confeflîon  de  Foi. 
X  V.     ^ 

Parce  qu'il  s'étoit  élevé  pluficurs  Dificultés  touchant  l'Obfervation  du  Ca- 
non fait  dans  le  dernier  Synode  National  de  Cujires ,  qui  ordonnoit  que  les  An- 
ciens Pafteurs  feroient  toi^ijours  préférés  aux  Ecoliers,  lorsque  les  Egliles  de- 
manderoient  que  ceux-ci  fuflcnt  ordonnés  pour  être  leurs  Minilbes  :  Cette  Af- 
femblce  révoquant  la  Menace  faite  ,  en  Cas  de  Defobéiiîance  à  ce  Canon , 
contre  les  Modérateurs  des  Coloqucs  &  des  Synodes  Provinciaux,  &  l.'adou- 
ciflànt  en  ce  qu'il  impoibit  une  IseccfTité  de  donner  la  Préférence  aux  l'af- 
reurs  ,  exhorta  né-anmoins  les  Provinces  de  l'obferver  autant  qu'il  feroit  pof- 
fible,  &  de  ne  s'en  éloigner  qu'autant  qu'elles  y  feroient  obligées  par  uneNecef- 
fité  très  urgente. 

XV  I. 

Na'él  Gautier  ,  Depofé  par  le  Synode  de  Bourgogne  ,  comparut  en  Perfonne 
par  devant  cette  Aflemblée ,  6c  demanda  fon Retabliflement  au  Sacré  Miniftere, 
prefupoiant  qu'il  en  avoit  apcUc  à  ce  Synode  ,  mais  qu'il  n'avoit  pas  pu  retirer 
fon  Apel  de  la  Sentence  qui  avoit  été  rendue  contre  lui  :  Ce  Synode  étant 
pleinement  informé  des  Caufes  pourquoi  il  avoit  été  mis  dans  le  Rôle  des  Mini- 
ftresDepofési  2c  de  toutes  fes  Procédures  contre  ladite  Province,  rcjetta  fa 
Demande. 

XVII. 

George  Arbaud  fe  prcfenta  devant  cette  Aflemblée ,  &  demanda  avec  Impor- 
P  p  p  3  tunité 


.îb6         XXVI.    S  Y  N  O  D  E  NATIONAL 

tunitc  d'être  rettibli  dans  Ton  Miniitcrc  ,  dont  il  avoit  été  depofc  par  le  Syno- 
de  National  de  Ca/}res  :  Le  Modcratcur  lui  repondit  en  plein  Synode  ,  que 
l'on  ne  pouyoit  rien  changer  dans  la  Sentence  qui  avoit  été  rendue  con- 
tre lui .  mais  qu'elle  relleroit  toujours  dans  la  même  Force  en  fon  Endroit. 
X  V  I  1  I. 
Conformément  à  un  Décret  du  dernier  Synode  National  de  Cadres ,  cette 
Aflcmblée  procéda  à  l'Examen  des  Raifons  que  les  Députés  des  Provinces 
avoicnt  aportées  touchant  cette  Qiieftion ,  à  Hivoir  ,  s'il  éft  licite  £c  expédient 
d'adminillrer  le  Saint  Sacrement  du  Batême  aux  Jours  des  Prières  Ordi- 
naires ,  lors  que  l'on  ne  prêchoit  pas  ;  &  après  qu'on  les  eut  bien  exami- 
nées,  l'All'emblée  conclut  enfin,  que  de  prêcher  devant  ou  après  le  Batême  , 
n'étoit  pas  une  Chofe  edbnticUe  à  ce  Sacrement  ;  mais  que  c'étoit  Icule- 
ment  une  Bienfeance  que  l'EgUic  pouvoit  déterminer  j  C'eft  pourquoi  on 
laiflii  les  Egliies  dans  leurs  Rits  &  Coutumes ,  pourvu  qu'elles  contribuaflènt 
à  leur  Edification. 

X  1  X. 
Ce  Synode  ratifiant  le  Jugement  rendu  par  le  Coloque  d^^n<duz.e,  touchant 
l'Afiiire  des  Sieurs  du  Gros  &  Rail ,  condanna  néanmoins  les  Termes  choquans 
dont  Monficur  du  Gros  s'étoit  fervi  en  écrivant  contre  George  Arband^  après 
s'être  réconcilié  avec  lui. 

X  X. 
Monfienr  Al^tlet  raportant  l'Etat  du  Procès  contre  le  Sieur  Pdot ,  fut  prié 
de  continuer  vigoureufement  fcs  Pourfuites  ,  &  de  ne  pas  foufrir  que  la 
Cauic  fût  plaidée  devant  d'autres  Juges  que  les  Seigneurs  du  très  Honora- 
ble Confeil  Privé  de  Sa  Alajefiê  ,  à  Caufe_  du  grand  Préjudice  que  nos 
Eglifes  en  recevroient  fi  la  Decifion  s'en  fiiifoit  devant  quelqu'autre  Tri- 
bunal. 

XXI. 
Qiloi  que  les  Eglifes  de  ce  Roiaume  n'euflènt  pas  beaucoup  de  Sujet  d'être 
fatisfoites  des  longs  Délais  de  la  Province  du  Béant ,  dans  fo  Procédures  con- 
tre Monfieur  Mainvelle  ;  néanmoins  à  Caufe  qu'il  avoit  été  accordé  à  ladite 
Province  ,  que  les  jugemens  qu'elle  rendroit  ne  pourroient  pas  être  révoqués 
ni  invalides;  Sc  à  Caufe  que  l'Eglifc  de  Genève  renouvelloit  fcs  Pourfuites  con- 
tre ledit  Mainvel/e,  &  qu'il  fenibloit  qu'elle  mit  en  oubli  le  Fait  dont  il  étoit 
accule  :  le  Synode  laillant  ledit  AlainvelU  au  Jugement  de  fi  propre  Confcicn- 
ce  ,  lui  enjoignit  de  régler  un  peu  mieux  fr  Conduite  à  l'avenir,  afin  que  l'on 
n'eût  pas  de  nouvelles  Occafions  de  fe  plaindre  de  lui. 
XXII. 
On  enjoignit  à  toutes  les  Provinces  d'obferver  &  de  pratiquer  exaclcment  le 
fixiêmc  Canon  qui  eft  dans  les  Remarques  fur  le  Vint -quatrième  Synode  Na- 
tional tenu  à  Chareinon  l'An  i  éz^. ,  touchant  nôtre  Difcipline ,  de  même  que  le 
cinquième  Canon  du  Chapitre  des  Matières  Particulières  du  Synode  de  Ca- 
jtres  ;  Sc  de  tâcher  par  toutes  fortes  de  Moiens  légitimes ,  de  ramener  à  leur 
Devoir,  ceux  qui  font  inllruiie  leurs  Enfiins  par  des  Prêtres  de  la  Religion 
Romaine,  ou  qui  les  envoient  étudier  dans  les  Coleges  des  Jefuites. 

XXlll.  Il 


TENU     A    CHARENTON.  487 

X  X  I  I  i. 

Il  fut  ordonné  qu'au  Cas  que  Sa  Alajejlé  nous  voulût  continuer  fes  Libérali- 
tés accoutumées ,  on  prendroit  premièrement  de  ce  qui  doit  être  diitribuc  à  la 
Province  de  Provence ,  ce  qui  avoit  été  accordé  à  Monfieur  Dterri,  par  le  Sy- 
node A'ational  de  Caflres;  dont  ladite  Province  lui  ticndroit  Compte  dès  k  pre- 
mier jour  de  fon  Etablillément  dans  l'Eglife  de  Beattvotfm. 
X  X  1  V. 

Il  fut  ordonné  que  l'on  renvoicroit  les  Difcrens  entre  les  Provinces  de  X^in- 
tonge  &  du  Poi^oH ,  au  Coloque  ou  Synode  fuivant  â^'' Anjou ,  auxquels  on  donna 
Pouvoir  de  jomdrc  l'Eglife  de  SaveiiUi  à  celle  de  Ville-faiinan ,  au  Cas  qu'ils 
Jugeallcnt  que  celle  de  Ujefboutonné ,  à  laquelle  ladite  Eglile  de  SavetlUs  étoit 
jointe ,  pût  fubfilter  feule. 

XXV. 

D'autant  qu'il  s'étoit  déjà  écoulé  fix  Années  depuis  le  Décret  du  Synode  Na- 
tional de  Caftres ,  contre  Monfieur  Cafaux  ,  &  que  fi  Province  ne  l'avoit  pas 
redemandé  pendant  tout  ce  tems-là  ;  cette  Aiîémbléc  donna  ledit  Cafanx  à  la 
Province  de  la  Bajfe  Giiienne,  pour  continuer  fon  Miniftere  dans  la  même  Egli- 
fe ,  oîi  il  avoit  fervi  jufqu'à  ce  tems-là ,  pour  lui  être  aproprié. 
XXVI. 

Il  fut  ordonné,  félon  le  Décret  du  Synode  National  de  Cafires ,  que  lesEgli- 
fes  d* Auvergne  porteroient  leurs  Déclarations  au  Synode  prochain  du  Haut  Lan- 
guedoc ;  par  lefqucUes  ils  s'expliqueroicnt  s'ils  étoient  en  Etat  de  compofer  un 
nouveau  Coloque  :  &  qu'en  même  tems  la  Province  de  Bourgogne  continueroit 
fes  Soins  &  Chantés  envers  l'Eglife  de  PailUc,  de  même  qu'il  avoit  été  prati- 
qué dans  les  tems  paflés. 

XXVII. 

On  enjoignit  an  Coloque  à'' Albigeois  de  faire  tout  fon  poflîble  afin  que  le  Dé- 
cret du  Synode  Naiional  de  Cafires  fût  exjcuté  ,  contre  les  Minilbcs  de  la  Pro- 
vince du  Languedoc  qui  ne  refidoient  pas  dans  leurs  Eglifes  ,  &  qu'il  fe  fervi- 
roit  de  toutes  les  Cenfures  contre  les  Tranfgrellèurs  du  tréziême  Canon  du  pre- 
mier Chapitre  de  nôtre  Difcipline,  &  cela  par  l'Autorité  de  cette  Aflémblée. 
X  X  V  1  I  I. 

On  ordonna  que  l'on  paieroit  à  Monfieur  Charnier  ,  Palteur  de  l'Eglife  du 
Montlimar,  l'Argent  que  le  Synode  National  de  Calhes  lui  avoit  promis,  à 
rOccafion  de  l'impreflîon  des  excellens  Ouvrages  de  fon  Père  ,  qui  étoit  un 
Miniftrc  très-éclairé,  mort  en  cetems-!à. 

XXIX. 

On  exhorta  toutes  les  Provinces  de  revoir  les  Coleélions  de  ceux  qui  avoicnt 
compilé  en  un  Corps  les  Articles  de  nos  Synodes  Nationaux ,  afin  qu'on  en  pût 
faire  un  Extrait  des  Matières  les  plus  importantes,  &  on  leur  enjoignit  d'en  fai- 
re leur  Raport  au  Synode  National  fuivant. 

XXX.. 

On  ordonna  qu'on  écriroit  à  Monfieur  de  Saumaife  pour  le  prier  d'emploier 
fes  Etudes  &  fes  Peines  au  Service  des  Eglifes  de  Dteu  ,  8c  de  travailler  a  l'E- 
xaracn  &  à  la  Réfutation  des  Annales  du  Cardmal  Barontus. 

XXXI,  L'Afte 


435         XXVI.   SYNODE    NATIONAL 
XXXI. 

L'A<Stepar  lequel  Monfieur  de  G arijfoks  étoït  établi  Profefleur  en  Théolo- 
gie dans  l'Univeifité  de  Montauban,  aiant  été  prefcnté  par  les  Univerfités  du 
//^«t  Languedoc  ,  il  fut  ratifié  :  6c  l'Aflemblée  confirma  ledit  GarifoUs  dans 
Ton  Ofice ,  6c  aprouva  entièrement  tout  ce  qui  avoit  été  fait  à  fon  Occafion  par 
les  Coramiflâires  qui  l'avoient  examiné. 

XXXII. 

Cette  Aflcmblée  ratifiant  le  Jugement  rendu  par  le  Confiftoire  à^Jlais  tou- 
chant la  Caufe  de  Monfieur  Defmarais,  qui  lui  avoit  été  renvoiéc  par  le  Syno- 
de National  de  Caftres ,  décréta  ,  que  du  premier  Argent  qui  apartiendroit  à  la 
Province  du  ^ivarez. ,  on  en  retiendroit  une  Partie  de  la  Somme  qui  étoit  dûë 
par  cette  Province  audit  Sieur  Définirais ,  afin  qu'il  eut  quelque  Sujet  d'être 

fatisfoit. 

XXXIII. 

L'Aflemblée  ordonna ,  que  conformément  au  Décret  du  Synode  National 
de  Cafires  ,  la  Province  de  Xaintonge  feroit  reprife  de  treize  Portions  8c  de- 
mi, qui  avoient  été  accordées  aux  Sieurs  Bellot  Se  Conftans ,  Sc  que  les  Quittan- 
ces de  ces  deux  Minières  feroient  portées  à  Monfieur  Ducandal. 
XXXIV. 
Quelques  Députés  aiant  fait  des  Plaintes  de  l'Inexécution  du  tréziême  Ca- 
non,  dreffé  dans  le  vint-troifiême  Synode  National  tenu  à  Jlais  l'An  1 6zo. , 
par  lequel  il  étoit  ordonné  qu'il  n'y  auroit  que  les  Pafteurs  feulement  qui  ad- 
miniftreroient  la  Coupe  dans  la  Cène  du  Seigneur  j  Cette  Affemblée  jugea  que 
la  Province  du  Bas  Languedoc  avoit  encouru  les  Cenfures ,  pour  avoir  ufé  de 
trop  d'Indulgence  envers  les  Eglifes  de  Montpellier  &  de  Nîmes ,  qui  ne  s'é- 
toient  pas  encore  conformées  à  ce  Canon ,  Sc  elle  cenfura  fevercment  les  Confi- 
ftoires  de  ces  Eglifes ,  en  leur  enjoignant  de  ne  plus  s'éloigner  déformais  de  la 
Pratique  des  autres  Eglifes  de  ce  Roiaume  ,  fous  Peine  d'être  pourfuivies  par 
toutes  les  Cenfures  Ecclefiaftiques. 

XXXV. 
Monfieur  à^Huifeau  demandant  l'Execution  du  Décret  du  Synode  Natio- 
nal  de  CaJIres,  qui  lui  avoit  aloiié  la  Somme  de  deux  Mille  cinq  Cens  Livres, 
en  Compenfation  des  Fiaix  qu'il  avoit  faits  dans  fes  Pourfuites  contre  Monfieur 
Falot:  l'Affemblée  ordonna  au  Sieur  Ducandal  de  lui  pier  ladite  Somme,  du 
premier  Argent  qui  feroit  à  partager  entre  nos  Eglifes,  lefquelles  lui   en  tien- 
droienî  Compte  ,  6c  lui  delivreroicnt  la  Quitance  dudit  Sieur  d'Hm(feau. 
XXXVI. 
D'autant  que  Monfieur  Roques  ne  s'étoit  pas  prefenté  devant  cette  Afifem- 
blée,pour  rendre  Compte  de  l'Argent  qu'il  avoit  reçu  de  la  Coleéte  que  Sa  Ma- 
jeflé  avoit  permis  que  l'on  fit  pour  les  Villes  de  la  Rochelle ,  de  Montauban  & 
de  Cafires;  la  Province  du  Bas  Languedoc  fut  chargée  de  le  citer  à  fon  Sy- 
node fuivant ,  6c  d'examiner  6c  terminer  fcs  Comptes ,  par  l'Autorité  de  ce 
Synode. 

XXXVII. 
Les  Mémoires  envoies  par  les  Sieurs  Mi^auban  8c  Grenouilleau  ,  Commif- 

f\ires 


TENU    A    C  H  A  R  E  N  T  O  N.  489 

Éiires  nommés  pour  le  Synode  National  de  Cafires  ,  pour  vifiter  les  Eelifes 
Uc  Soûles  &  de  Labour  étant  lus,  &  Monfieur  Guillemin  ,  Miniftre  de  ladi- 
te Eglife  de  Labour  ,  6c  les  Députés  Provinciaux  de  la  \a^e  Guienne  ,  Sc 
ceux  du  Bearnaiant  été  ouïs  i  cette  A flanblée  ordonna  ,  que  Icfdites  Èf^li- 
fes  de  Seules  Sx.  de  Z-^^o^/refteroient  jouîtes  à  la  Province  du  bearn,  iufqu'à 
ce  que  Sa  Majefie  eût  accordé  aux  Fidèles  qui  habitoient  la  Terre  de  Labour, 
une  Place  fixe  pour  y  exercer  le  Culte  Religieux  ,  afin  que  par  là  elle  pût 
être  vifitée  régulièrement  :  6c  qu'au  Lieu  des  trois  Cens  Livres  qui  avoient 
été  accordées  audit,  Monficur  CuUUnun  par  les  Synodes  Nationaux  prece- 
dens,  il  rccevroit  une  Penllon  Annuelle  de  Cent  cinquante  Livres,  jufqu'à 
ce  que  ladite  Eglife  pût  fiibfifter  par  elle-même  ;  £c  que  le  Propofa'nc  nom- 
cié  Martille,  aiant  été  examiné  dans  le  dernier  Synode  du  Bearn  ,  &  trouvé 
propre  pour  lervir  l'Eglife  de  D;>«  dans  le  Sacré  Miniftere  ,  recevroit  foi- 
îfante  Livres  pour  fli  Poition  Annuelle  :  &  que  l'on  paieroit  à  Monfieur 
Guillemin  la  Somme  de  foixante  &  quinze  Livres  à  Caulè  de  fa  Maladie  la- 
quelle lui  feroit  délivrée  par  Monfieur  DHcmd.%1 ,  ce  Synode  ne  fe  trouvant 
pas  en  état  de  fe  charger  du  Rembourfement  des  Dépenks  qu'il  avoit  faites 
ne  jugeant  pas  qu'il  fut  raifonnable  que  les  Pafteurs  reltarfent  plus  lone- 
tems  en  Voiage  pour  d'autres  Commiilions  que  celles  qu'on  leur  donnmt 
de  prefenter  leurs  Requêtes  aux  Synodes  Nationaux,  ce  qu'ils  pourroient 
aufli  bien  faiie,  Se  peut-être  encore  mjcux,  en  les  inférant  dans' les  Mémoires 
des  Députés  de  leur  Province 

XXXVIII. 

On  renvoia  au  ConGftoire  de  l'Eglife  de  Montpellier ^■a  Plainte  d'£/^/>;;H(?  du 
Mas  contre  Monfieur  Scojfier ,  Paftcur  de  l'Eglife  de  Lunel^  auquel  on  or- 
iionna  de  juger ,  par  l'Autorité  de  cette  Aflémblée  ,  du  Droit  prétendu  du- 
dit  du  Alas ,  un  Mois  après  la  Signification  de  ce  prefent  Décret ,  après  avoir 
premièrement  ouï  les  deux  Parties. 

XXXIX. 

Cette  Aficrabléc  ratifiant  le  Décret  du  Synode  National  de  Cjfrres,  con- 
tre Monfieur  Bicheteau  ,  Palleur  de  l'Eglife  de  rn/lac  ,  &  Profefièur  en 
Langue  Hébraïque  dans  PUniverficé  Je  Montaaban ,  jugea  ,  toucham  fes 
Demandes  qu'il  avoit  notihées  par  fes  Lettres ,  &  que  fon  Fils  avoïc  aufli 
faites  de  Bouche,  qu'elles  n'étoienc  pas  de  celles  qui  dévoient  être  portées 
aux  Synodes  Nationaux;  néanmoins  à  Caufe  des  Pertes  qu'il  avoit  faites,  &de 
■fa grande  Neceffité,  l'Aflèmblée  refolut  de  lui  donner  des  Marques  de  fon 
Afeètion  6c  de  fii  Charité,  en  lui  faifant  afiïgner  quelqu'Argent  ,  que  l'on 
lui  delivreroit,  lors  que  l'on  partageroit  les  Sommes  qui  apartenoient  à  nos 
Eglifcs. 

X  L 

Les  Lettres  de  Monfieur  André  Rivet  Pafteur  ,  ÔC  Profefleur  en  Theolo- 
.Eie  dans  la  fameufe  Univerfité  de  Leyde  ,aunt  été  lues,  on  ordonna  que  dans 
Ta  Reponfe  qu'on  lui  teroit,  on  le  prieroit  de  continuer  fon  Afeclion  &  fes 
Soins  pour  le  Bien  de  nos  Eglifes  :  &  parce  que  ce  Révérend  Profeifeur 
ctoit  lur  le  Poinc  d'être  établi  dans  la  Maifon  de  Son  Alteflè  le  Prmce  d'O- 

romc  JL  Qqq  ,^^,^^^ 


490  XXVI.  SYNODE  NATIONAL 

range ,  Si  Monfieur  le  Commifl'aire  aiant  remontré  que  cela  ne  fe  pouvoit 
pas  faire  fans  la  Permiffion  de  SalAïajeJté ,  on  pria  Monfieur  àt  Chamfvernon 
Ton  Frcre  de  le  lui  faire  favoir. 

X  L  I. 
Les  Pafteurs  de  la  Province  de  Xaimonge  fcc  de  la  Bajfe  G/tienne,  que  l'on 
avoit  chargés  d'examiner  les  Oeuvres  de  Monfieur  Blondel ,  en  aiant  fait  un 
Raport  fort  Honorable  ;  cette  Aflemblée  loiia  ledit  Monfieur  Bhndel  de  fon 
grand  Travail ,  6c  de  fon  Exaétitude  dans  un  Sujet  fi  pénible  &  fi  impor- 
tant, 6c  l'exhorta  de  continuer  à  emploier  fes  rares  Takns,  àont  Dieu  avoit 
été  fi  Libéral  envers  lui,  à  éclaircir  l'Hiitoire  des  cinq  premiers  Siècles.  Et 
parce  que  le  Synode  de  Caftres  avoit  promis  de  paier  les  Fraix  de  l'ImpreA 
bon ,  ce  Synode  l'aflura  qu'il  auroit  Lieu  d'être  entièrement  fatisfait  fur  cet 
Article.  Et  afin  que  les  Pofi-fcripta  dudit  Monfieur  Blendd  fuflènt  exami. 
nés  avec  plus  d'Exaftitudc ,  le  Synode  Provincial  àcl'IJle  de  France  eût  Com- 
miflîon  d'en  faire  la  Ledure  ,  ôc  de  permettre  qu'ils  fu  fient  imprimés  Icrs 
qu'il  les  auroit  aprouvés. 

*  X  L  I  I. 

On  ouït  le  Raport  des  Commiflaircs  qui  avoient  été  établis,  pour  exami- 
ner les  Comptes  des  Receveurs  de  l'Argent  de  la  Coleéle  que  Sa  Majefté 
avoit  permife,  le  7.  de  Février  de  l'An  1626. ,  laquelle  on  fit  pour  fecourir 
les  Villes  de  la  Rochelle,  de  Montanban  &  de  Caflres,  dans  leurs  Necefiltés; 
lefquels  déclarèrent  qu'ils  avoient  vu  6c  examiné  ceux  de  Monfieur  à^Huif- 
feau  pour  les  Provinces  de  PIfle  de  France  ,  Normandie  ^  Berri,  Anjou,  Poic- 
tètt ,  Bretagne  ÔC  Xaintenge;  &  que  fa  Recette  montoit  à  foixantc  neuf  Mille 
fept  Cens  trente  Livres,  dix  neuf  Sols  6c  fix  Deniers;  8c  le  Dcbourfcment 
à  foixante  huit  Mille  fix  Cens  trente  Livres,  cinq  Sois  Se  huit  Deniers;  tel- 
lement qu'il  refl;oit  encore  entre  les  Mains  de  Monfieur  d'//«/j^^»,  cmzeCens 
quarante  Livres,  treize  Sols  6c  neuf  Deniers:  L'Affemblée  aprouvant  ledit 
Raport-,  ordonna  à  Monfieur  d^Bf/ifcau  de  paier  cette  Somme  à  Monfieur 
Diicandal,  pour  la  diftribuer  aux  Eglifes  de  Adomanhan  ,  de  Cafires  6c  de  la 
Rochelkyz  proportion  de  ce  qu'elles  avoient  déjà  reçu  ,  félon  ce  qui  avoit  été 
réglé  dans  le  Synode  National  de  Cajires;  ce  que  ftifant  il  fcroit  entièrement 
déchargé  des  Sommes  qu'il  avoit  reçues,  6c n'en rendroit  plus  aucun  Comp- 
te.    On  le  remercia  aufli  de  fa  Diligence  6c  des  Soins  qu'il  avoit  pris  pçur 
s'aquiter  honnêtement  de  fa  Commiflîon  de  Rece\^eur.     On  décréta  déplus, 
que  toutes  les  Qiiitances  envoiées  aux  Egliiés  lui  fcroicnt  rendues ,  fi  cela 
ie  Douvoit  faire;  ou  bien  qu'elles  ieroicnt  decl-arées  nulles  Se  invalides. 
X  L  I  I  I. 
Meflîeurs  les  Théologiens  qui  avoient  été  chargés  d'examiner  quelques 
Endroits  du  Traité  de  PEucharifite,com^oic  par  Monfieur  le  Faucheur ,  rapor- 
terent  à  cette  Aflemblée ,  que  cet  Ouvrage  étoit  parfait  en  fon  Genre  ,  & 
qu'il  feroit  d'une  très-grande  Utilité  au  Public  ,  &  qu'ils  y  avoient  remar- 
qué une  profonde  Erudition  :  c'eft  pourquoi  fon  très  digne  Auteur  fut  re- 
mercié par  ce  Synode,  de  fa  Diligence  6c  de  fon  grand  Zélé  pour  la  Gloire 
de  Die/f,  6c  pour  l'Edification  de  nos  Eglifes.     Et  on  ordonna  aux  Sieurs 

de 


TENU    A    CHARENTON.  491 

de  Croi  Se  Giiord,  Pafteurs  des  Eglifes  de  Montpellier  Sc  de  Bez^iers  ,  de  le 
revoir,  afin  qu'auflî-tôt  qu'ils  l'auroient  examiné  &aprouvé,  on  l'imprimât 
aux  Fraix  des  Eglifes ,  conformément  à  l'Intention  du  Synode  National  de 
Cadres. 

X  L  I  V. 

Monfieur  Charron  ,  Député  del'Eglife  àe  Bergerac,  raporta  les  Caufes  qui 
avoient  empêche  le  RetaWiflement  de  leur  Colège:  Stirquoi  le  Synode  dé- 
créta qu'on  leur  continueroit  les  mêmes  Secours  qui  leur  avoient  été  accor- 
dés autrefois  pour  fon  Entretiefi ,  par  le  Synode  National  de  Caftres  ;  &  on 
l'exhorta  de  faire  en  forte  qu'il  fut  rétabli  avant  le  Synode  National  fuivant. 
Et  on  ordonna  qu'au  Cas  qu'il  ne  le  pût  pas  être  plutôt  ,  le  Synode  Provin- 
cial de  la  Baffe  Cuiemie  en  donneroit  Avis  à  Monfieur  Ducmdal  ,  qui  lui 
paieroit  l'Argent  qui  lui  a  voit  été  accordé  par  les  Eglifes ,  pour  l'Entretien 
dudit  Colege ,  qu'il  diftribueroit  à  Proportion  des  Sommes  qu'il  recévroit 
des  Libéralités  de  Sa  Majefté.  Le  Synode  ordonna  aulTi  que  ,  jufqu'à  ce 
que  ledit  Colege  fut  rétabli  ,  les  quatre  Cens  Livres  aflîgnées  à  la  Pro- 
vince de  la  Bajfe  Gmetjne  pour  fon  Colege  ,  &  apliquées  par  le  dernier 
Synode  National  de  Nerac ,  feroient  paiées  du  même  Fonds  ,  félon  l'Intea- 
tion  duditSynode. 

X  L  V. 

On  ordonna  au  Synode  de  Bourg$gne  d'examiner  les  Comptes  de  Monfieur 
Gros  ,  qui  avoit  eu  Commifllon  de  recevoir  la  Coleéte  que  Sa  Majefté  avoit 
permife  pour  les  Villes  de  la  Rochelle  ,  de  Adontanban  ,  &  de  Caftres  ,  afin 
qu'après  les  avoir  foudé ,  on  envoiât  le  Reftant  de  cet  Argent  à  Monfieur 
Dncandal,  qui  le  diftribueroit  auxdites  Eglifes  ,  de  la  même  manière  qu'il 
avoit  fait  celui  de  Monfieur  à^HuiJfeau ,  &  conformément  à  ce  qui  avoit  été 
renié  dans  le  dernier  Synode  de  Caftres. 

X  L  y  L 

Monfieur  du  Bois  ,  Pafteur  dechai-gé  par  la  Province  de  Normandie  ,  fè 
plaignantque,  contre  le  Décret  du  Synode  National  de  Caftres^  ladite  Pro- 
vince ,  au  lieu  de  lui  tenir  Compte  de  (a  Portion  qui  lui  avoit  été  aflignée 
par  le  Vint- quatrième  Synode  National  tenu  à  Charenton  l'An  1615  ,  avoit 
ordonné  que  la  Portion  franche  qui  lui  avoit  été  accordée  par  celui  de  Car 
ftres  l'An  1 626 ,  lui  feroit  paice  par  le  Receveur  de  ladite  Province  :  L'AA 
femblée  aiant  ouï  les  Commiflaires  qui  avoient  été  nommés  pour  examiner 
fes  Pretenfions ,  condanna  ladite  Province  pour  n'avoir  pas  fuivi  l'Intention 
dudit  Synode  National  de  Caftres,  &  ordonna  que  l'on  retiendroit , de  l'Ar- 
gent le  plus  clair  qui  apartcnoit  à  ladite  Province  ,  la  Somme  de  cinquante 
huit  Livres,  &  quatorze  Sols,  que  Monfieur  D/zwwci^/paieroit  audit  Mon- 
fieur du  Bois  ,  qui  lui  en  donneroit  Quitance.  Et  parce  qu'il  n'avoit  pas 
touché  un  Denier  de  fa  Portion  f\-anche.  que  le  Synode  National  de  Caftres 
lui  avoit  alouée,  il  fut  encore  ordonné  qu'elle  lui  feroit  paiée,  par  Monfieur 
Ducandal,  ou  par  fon  Commis,  dans  la  Province  de  l'Ifte  de  France. 
X  L  V  I  I. 

Le  premier  Synode  National  de  Charenton  ,  de  l'Année  1625.,  Pliant  af- 
Qqq  2  fignc 


492         XXVI.   SYNODE    NATIONAL 

figné  quatre  Cens  Livres  à  la  Province  du  Haut  Languedoc  ,  on  enjoignit  a 
Monfieur  Dticandal  de  paier  cette  Somme  à  ladite  Province  ,  des  premiers 
Deniers  qui  Icroient  à  partager  entre  nos  Egliles. 

•     CHAPITRE    XX. 

Contenant  àiverfes  Â^eUatiom, 
Artici^e    I, 


M 


Onfieur  A^oiiis,  Payeur  de  l'Eglife  ^AuUs^  comparoinant  pour  foute- 
__  „nir  l'Apel  que  ladite  Eglife  avoit  interjette  d'un  Jugement  de  la  Pro- 
vince des  Sevenes,  qui  avoit  ordonné  que  les  Habitans  de  la  Breauvaife  k- 
voient  incorpores  à  l'EgHie  de  Brea((  :  Après  avoir  oui  les  Griefs  prétendus 
de  l'Eglilc  d^yinlas>  6c  les  Demandes  des  Députés  des  Habitans  de  la  Breau- 
vnife ,  accompagnés  de  leurs  Lettres  ,  &  de  celles  de  l'Eglife  de  lirenHy 
comme  auflî  les  Raifons  que  les  Députes  de  ladite  Ih'ovince  aporterenc  pour 
apuier  leur  Jugement,  par  lefquellcs  ils  firent  voir  que  les  Diferens  qui 
étoient  entre  les  deux  Eglifes  ôJ'AtiUs  6c  de  Breau  ,  étoient  plutôt  fondes 
fur  la  Paflion  de  quelques  Perfonnes  particulières ,  que  fur  leurs  propres  In- 
térêts :  Et  d'autant  que  par  le  Canon  du  Synode  National  de  C^/rr^, la  Pro- 
vince des  Sevenes  avoit  été  fufifanment  autorifée  à  rendre  un  Jugement  fi- 
nal  fur  cette  Afaire;  cette  Ail'emblée  condanna  Monfieur  Nonts  pour  avoir 
quitté  l'Exercice  de  fon  iMiniftere  dans  Ion  Eglife,  &  pour  avoir  pris  l'Ofi- 
ce  de  Soliciteur  dont  un  autre  auroit  pu  s'aquitcr  mieux  que  lui  •■,  &  enjoi- 
gnit aux  Députés  de  la  Province  des  Sevenes  de  tâcher  d'accommoder  ,  à 
l'Amiable,  les  Diferens  qui  étoient  entre  les  Eglifcs  d'AftUs  &  de  Breau-,  & 
que  s'ils,  n'en  pouvoient  pas  venir  à  bout,  ils  en  donneroient  Avis  au  Syno- 
de du  Bas  LAngueAoc  ..  devant  lequel  les  Députés  des  deux  fufdites  Eglifcs 
Gomparoitroient ,  &  par  lequel  ils  feroient  jugés  en  dernier  Reffort:  De^ 
plus,  il  fut  enjoint  au  Synode  des  Sevenes  d'avoir  Soin  que  Monfieur  Berle^ 
Pafteur  de  l'Eglife  de  Breau  ,  ôc  tous  les  autres  Miniftrcs  de  ladite  Provin- 
ce, refidaflcnt  aétuellement  avec  leurs  Troupeaux,  Et  d'autant  que  le  S}'- 
node  National  de  Cafires  avoit  donné  un  plein  Pouvoir  aux  Synodes  Provin- 
ciaux ,  de  rendre  un  Jugement  final  fur  ce  qui  concernoit  l'Union  &  le  Dé- 
membrement dcb  hgliles,  &  de  leurs  Annexes  i  cette  Aflemblée  confirmant 
ce  Canon.,  ordonna  ^  que  s'il  ari-ivovt  quelques  Dificultés  qui  empêchaflenî 
les  Synodes  Provinciaux  d'en  venir  à  un  Jugement  final  ,  alors  on  renvoie- 
roit  les  Caulés  au  synode  de  la  Province  Voifine  j  6c  que  déformais  on  ne  ks 
porteroit  plus  a  nos  Synodes  Nationaux. 

Cette  Aficrablée  aprouvant  le  Zélé  de  la  Province  de  Bourgogne  ,  Sc  Ie& 
Motifs  q_ui  l'avoient  portée  à  rendre  une  Sentence  contre  Monfieur  Durand , 

Paiîeus 


TENUACHARENTON.  493 
Pafteur  de  PEglife  à'IJfttrtiUe'y  leva  néanmoins  laCcnfure  de  Siirpenfion  que 
ladite  Province  avoir  fulminée  contre  lui ,  &c  le  rétablit  avec  Honneur  dans 
l'Exercice  de  fon  Miniftere  •■,  &  ordonna  que  PAfte  dont  il  avoic  apellé  ,  8c 
celui  qui  le  fuivoit,  feroient  fuprimés,  parce  qu'il  y  avoit  beaucoup  d'Apa- 
rence  que  ledit  Durand  n'executeroit  pas  la  Sentence  qu'on  avoic  prononcée 
contre  lui ,  s'étant  toujours  comporté  dans  cette  Alaire  en  C^eftion  ,  avec 
toute  la  Simplicité  Sc  la  Droiture  poffibîe  ;  dans  laquelle  on  l'exhorta  de  con- 
tinuer, en  failant  néanmoins  parokreplus  de'Prudence  ficdeCiixonfpcdion  , 
comme  fès  Frères  le  lui  avoient  confeillé. 
I  ï  I. 

Cette  Aflemblée  revoiant  le  Jugement  rendu  par  îa  Province  de  Bourgô» 
vne  contre /"^«Z  5<îr-«4«« ,  ci-devant  Pafteur  de  l'Eglifede  r4</o«,  déclara  que 
ladite  Province  avoit  procédé  en  cette  Afaire  avec  trop  de  Sévérité  5  &:  liri 
enjoignit  de  ne  plus  inférer  dans  les  Caufes  de  fes  Cenfures  des  Faits  non- 
avérés ,  Se  de  ne  s'éloigner  en  aucune  Manière  des  Formes  accoutumées  :  E!> 
fuite  de  quoi  cette  Aflemblée  jugea  que  ledit  S<ir<«?.<«  avoit  mérité  d'être  cen- 
furé  très-rigoureufement,  pour  avoir  quitté  fon  Eglife  Tans  en  avoir  obtenu  la 
Permiffion  ,  6c  pour  avoir  été  négligent  à  conferver  l'Honneur  de  fa  Vocâ^> 
tion  ,  à  laquelle  il  avoit  été  apel.é  de  Dien  i  &  changeant  la  Sentence  donc 
il  avoit  apellé  on  le  dégrada  du  Sacré  Miniftere  ,  fans  Efperance  de  pouvoir 
jamais  y  être  rétabli. 

IV. 

On  confirma  dans  tous  fes  Points  5c  Articles ,  le  Jugement  rendu  par  h. 
même  Province  contre  Jofe^h  Auheri  ,  ci-devant  Pafteur  de  l'Eglife  de  Cok' 
longes  dans  le  Coloque  de  àex. 

Monfieur  Chacerat ,  Pafteur  des  Eglifes  de  Pontea»  de  Mer  ,  &  de  Q»iU 
lebeuf  y  aiant  porté  fes  Plaintes  devant  cette  Aflemblée,  &  la  priant  de  lui 
rendre  Juftice  ;  on  ordonna  au  Synode  fuivant  de  Ncrmandie  ,  de  prendre 
un  Soin  particulier  dudit  Chacerat  ,  de  mettre  fa  Perfonne  en  fureté,  §C  de 
faire  enforce  qu'il  paflat  fa  Vie  un  peu  plus  agréablement  :  Et  on  exhorta  len- 
dit Chacerat  de  continuer  dans  l'Exercice  de  fa  Vocation  avec  le  même  Zè- 
le Se  la  même  Droiture  de  Confcience  qu'ail  avoit  toujours  fait  paroître. 
Remarques.  Il  Apoftalîa  néanmoins  comme  on  le  verra-  dans  la  fuite  des  au- 
tres Synodes. 

V  r. 

Ledit  Chacerat  apellant  d'un  Jugement  de  fa  Province  ,  &  déclarant  fes 
prétendus  Griefs  .•  cette  Aflemblée  lui  reprefentant  que  fâ  Caufe  n'étoit  pas 
de  la  Nature  de  celles  qui  dévoient  être  portées  dans  nos  Synodes  Nationaux, 
l'exhorta  de  refter  fatisfaii  du  Témoignage  que  fa  Province  avoit  rendu  de 
fa  Probité  Sc  de  fa  Fidélité  dans  la  Charge  de  fon  Miniftere  ;  d'autant  que 
ks  Perfonnes  qu'il  acufoit  de  lui  avoir  fait  Tort  étan-t  mortes  ,  il  écoit  ira- 
pofTible  que  ù.  Province  lui  donnât  une  Satisfaction  plus  ample. 
Vil. 

Quoique  PApei  que  MonfieuT  Pejus  avoit  interietté  d'un  Jugement  qac 
Q.qq  i  k# 


49+         XXVI.    SYNODE    NATIONAL 

les  Commiflaires  de  fa  Province  avoient  rendu  contre  lui ,  ne  fut  pas  du 
Nombre  de  ceux  dont  les  Synodes  Nationaux  prenoitnt  Connoiflance  :  ce- 
pendant cette  Aflemblée  l'examinant  confirma  ledit  Jugement,  dans  tousfes 
Points,  ainfi  que  lefdits Commiflaires  Pavoient  prononcé  contre  ledit  Pejus  ^ 
&  le  cenfura  pour  n'y  avoir  pas  aquiefcé  ,  lui  enjoignant  d'y  fatisfaire ,  fous 
Peine  d'être  Sufpendu  de  fon  Miniftcre. 
VIII. 
Monfieur  Vineux  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Bazars  ,  fe  plaignant  que  le 
Décret  du  Synode  National  de  Caflres  qui  le  regardoit  n'avoit  pasétéexecu- 
té  ,  le  Synode  ordonna  que  Mr.  Ducandal  lui  paieroit  la  même  Somme  qui 
lui  avoit  été  promife,  laquelle  il  prendroit  fur  le  premier  Argent  qui  viendroit 
à  la  Province  de  la  Bajje  Gtiieme  :  Et  priant  encore  d'être  déchargé  du  Ser. 
vice  de  fon  Rglife  6c  de  fa  Province  ,  on  lui  ordonna  de  s'adreflér  à  faditc 
Province  même,  qui  auroit  beaucoup  d'Egard  à  fa  Condition  Necefliteufe  , 
Se  à  PImportance  de  fon  Apel  &  de  fa  Requête. 

On  lût  les  Lettres  de  Mr.  'Qaux  qui  apelloit  d'un  jugement  de  la  Provin- 
ce du  Haut  Languedoc  :  fur  quoi  le  Synode  enjoignit  à  ladite  Province  de  le 
prefenter  à  une  Eglife  où  il  pût  avoir  un  honnête  Entretien  ;  On  ordonna 
auflî  à  l'Eglife  de  Maz.amet  de  le  fatisfaire  pleinement  de  tous  fes  Arrérages  , 
à  Défaut  de  quoi  elle  feroit  privée  du  Sacré  Miniftere  ,  félon  la  Rigueur  de 
nôtre  Difcipline. 

X. 

En  expofant  le  Canon  du  Synode  National  de  Tomeins  tenu  l'An  1614. 
qui  eft  la  Septième  Remarque  fur  le  précèdent  Synode  de  Privas  ,  par  le- 
quel les  Provinces  font  chargées  de  paier  les  Fraix  que  les  Eglifcs  font  obli- 
gées de  fiire  ,  lors  que  leurs  Pafteurs  font  députés  aux  Aflémblées  ,  tant 
Politiques  qu'Eclcfiaîtiques  :  Cette  Aflemblée  déclara  que  tous  les  Fraix  que 
les  Egliles  feroient  pour  fe  procurer  des  Miniftrcs  pendant  l'Abfcnce  de  leurs 
Pafteurs  ,  leur  feroient  rembourfés  ,  non  pas  des  Apointemens  de  leurs  Paf- 
teurs ,  mais  par  les  Provinces  qui  lesauroient  députés,  ôc  cela  de  l'Argent  qui 
apartenoit  à  toutes  les  Eglifes  de  leur  Département  ;  c'eft  pourquoi  on  an- 
nula les  Apels  des  Eglifes  du  Vi^nan  ,  Sauve,  Breau  ,  Caftanoks  ,  Saint  fu- 
lim  £c  St.  Frtvas  ,  qui  vouloient  s'y  opofer. 
XI 

Parce  que  PEglile  de  St.  Gertnain  avoit  rcfufé  de  paier  à  la  Veuve  de  Mr. 
de  la  Paie  y  fon  Pafteur  decedé,  la  Penfion  de  PAnnée  de  fa  Viduité,&:  avoit 
apellc  à  ce  Synode  contre  ladite  Veuve  ,  le  Synode  rejctta  ledit  Apel,  par- 
ce qu'on  ne  jugea  pas  qu'il  fût  équitable  d'invalider  les  Canons  faits  par  les 
Provinces  du  Languedoc  &  des  Sevenes  touchant  le  Paiement  des  Veuves  des 
Pafteurs  ,  fans  Exception  ;  par  lefquels  il  étoit  ordonné  que  l'on  paieroit  à 
ces  Veuves  la  Penfion  de  l'Année  de  leur  Viduité  ,  comme  nuflTi  tous 
les  Ancrages  &  Apointemens  qui  ctoient  dûs  aux  tafteurs  par  les  Egli- 
fes qu'ils  lervoitnt 

XII.  Les 


TENUACHARENTON.  -^95 

X  I  î. 

Les  Apels  des  Eglifes  de  St.  Jnlien  8c  de  St.  jindré ,  furent  auffi  déclaré* 
nuls  pour  la  même  Raifon. 

*  XIII. 

Mr.  Perimet  porta  l'Apel  de  PEglife  de  Vie  d'un  Jugement  rendu  par  le 
Synode  Provincial  du  Dauphiné  ,  par  lequel  Mr.  Armin  avoit  été  prêtés  la- 
dite Eelife  ;  mais  il  fut  déclaré  nul. 

XIV. 

Mr.  Belon  apellant  d'un  Jugement  de  la  Province  de  la  Bajfe  Gtiienne  ^  qui 
avoit  confirmé  Mr.  Dox.e  dans  le  Miniftere  de  l'Eglife  de  Tottrnon  ;  mais  ne 
comparoiflànt  pas  pour  pourfuivre  Ion  Apel  ,  le  Synode  le  déclara  nul  ,  6c 
l'Apellant  fut  jugé  avoir  encouru  les  Cenfures,  pour  avoir  commence  une 
Chofe  fi  injufte. 

XV. 

L'Eglife  de  Sommieres  après  avoir  apellé  d'un  Jugement  de  fa  Province  ', 
ne  défendant  pas  fon  Apcl  ,  ledit  Apel  fût  déclaré  nul  ,  fie  on  confirma  le 
Jugement  rendu  par  ladite  Province  ;  cependant  on  pria  cette  Province  de 
ne  pas  laiflèr  impourviîë  une  Eglife  auffi  importante,  ni  les  autres  qui  étoicnt 
d'une  pareille  Confequence  ;  mais  de  mettre  dans  ladite  Eglife  un  habile  Mi- 
niftre  le  plutôt  qu'il  feroit  poffible. 

XVI. 

D'autant  qu'il  paroiflbit  nianifcftemcnt  que  l'Eglife  de  Baifli  étoit  fort  en- 
dettée à  fon  Paftcur  Monfieur  Baiettx  ,  plus  par  l'Ingratitude  de  quelques 
Particuliers  qu'à  Caufe  de  la  Pauvreté  de  ladite  Eglife  :  ce  Synode  annulant 
fon  A  pel ,  &  la  condamnant  pour  avoir  manqué  à  fon  Devoir ,  lui  enjoignit 
de  donner  une  entière  Satisfaftion  audit  Monfieur  Baiettx  ,  8c  cela  fans  tou- 
cher à  aucun  Denier  de  l'Argent  que  Mr.  Lalfon  avoit  donné  pour  l'Entretien 
d'un  Propofant ,  lequel  ne  pourroit  pas  être  diverti  à  d'autres  Ufiges  qu'à 
celui  pour  lequel  il  avoit  été  deftiné  premièrement ,  à  moins  qu'il  n'y  eût  une 
grande  Nece(Titc,&que  fon  Synode  Provincial  n'y  confentît,  auquel  ledit  Mr. 
Bmchx  fut  recommandé  par  cette  Afiembléc,  afin  qu'il  lui  procui-ât  quelque 
Secours  fufilant  pour  le  Soulager  dans  fes  Neccllîtés. 
XVII. 

L'Apel  porté  par  l'Eglife  d'Orùec  ,  laquelle  le  Synode  Provincial  de  iVbr- 
mandie  avoit  feparée  de  celle  de  Mepiil-Imhert  ,  conformément  au  Canon  du 
dernier  Synode  National  de  Cafircs,  fous  l'Article  des  Anexes  ,  fût  renvoie 
au  Synode  prochain  de  ladite  Province  ,  laquelle  devoit  procédera  un  Ju- 
gement final  ,  après  avoir  ouï  les  Raifons  de  ladite  Eglife. 
XVIII. 

Monfieur  Maurice,  Pafteur  de  l'Egliie  de  Fontaines  Sc  de  Crejfi ,  fut  ouï, 
cxpofant  les  Griefs  qu'il  raportoit  dans  fon  Apel ,  comme  auffi  les  Députés 
de  Normandie  qui  déclarèrent  Icj  Raifons  de  leurs  Procédures  contre  lui  :  fur 
quoi  i*'Aflemblée  ratifia  le  Jugement  de  ladite  Province  ,  &  donna  Commif- 
fion  aux  Sieurs  de  la  Nohx  ,  du  Buijfon  ,  de  Beauvau ,  6c  Hérault ,  conjoin- 
tement avec  quatre  Anciens  des  Eglifes  de  Montgobert ,  Sées ,  Alerrfon  &  du 

Con- 


4ç,$         KXVI.  SYNODE  NATIONAL 

Confiftoire  de  Fontaines  &  de  Creffi, de  faire  de  nouvelles  Informations  tou» 
fihant  cette  Afeire,un  lyîois  après  le  Retour  des  Députés  dans  leur  Pravince, 
8c  après  qu'ils  auroient  fait  des  Enquêtes  exaûes  fur  ce  Sujet ,  de  rendre  ua 
jugement  final  touchant  le  Fait  dont  Mr.  Maurice  étoit  acufé. 
XIX. 
Après  que  l'on  eût  fait  la  Lefture  des  Mémoires  6c  des  Acles  de  l'Apel 
qui  avoit  été  envoie  par  le  Confiftoire  de  Montagnac  ;  le  Synode  jugea  que 
ledit  Apel  ne  devoit  pas  être  reçu  ,  8c  que  ceux  qui  l'avoient  formé  meri» 
lK3ient  d'être  Cenfurés  fevereinent  :  Et  à  Caufe  que  les  Diferens  qui  étoient 
iurvenus  entre  Mr.  Perri ,  Fafteur  de  l'Eglife  de  CaUgnac  ,  &  le  Confiftoi^ 
re  de  Momagmc  ,  provenoît  de  ce  que  ledit  Mr.  Perri  avoit  tenu  des  Dif.» 
cours  un  peu  trop  Libres ,  ôc  qu'il  s'etoit  fouvent  abfenté  de  fon  Domicile  , 
l'Afferablée  lui  enjoignit  expreflément  d'être  déformais  plus  modéré  dans 
fa  Converfation  .  &:  de  fixer  fi  Demeure  au  milieu  de  fon  Troupeau  ; 
qu'autrement  ie  Synode  Provincial  procederoit  contre  lui  félon  nôtre  Dif= 
cipline. 

Les  Eglifes  de  Montdidier  8c  de  Mortaigoux  refufantde  paier  Soixante  LU 
yrcs  ,  que  le  Synode  des  Sevenet  avoit  accordées  à  Mr. /ow^frf,  pour  augmen» 
tes  fes  Gages ,  dont  elles  avoient  apellé  ,  on  rejetta  leur  Apel ,  Se  le  Juge» 
ment  de  Kdite  Province  fût  confirmé. 

XXL 

Les  Lettres  &  Mémoires  de  MX'Chav^non^c^m  apelloit  d'un  Jugement  du 
Synode  des  Sevenes  ,  aiant  été  lues  ,  de  même  que  celles  de  Mr.  Roavre  ,  & 
des  CoramiiTaires  qui  avoient  été  envoies ,  par  ledit  Synode  ,  à  l'Eglïfe  de 
VEdtgnm  ,  &  les  Députés  de  ladite  Province  aiant  auflî  été  ouïs  :  cette  Af- 
femblée  exhorta  ladite  Province  de  ne  pas  prêter  les  Pafteurs  des  Eglifes  de 
fon  Reflbrt,  fans  en  avoir  auparavant  Confulté  avec  lefditcs  Eglifes  :  &  ledit 
Chavanon  fut  cenfyré  à  Caufe  des  Expreflîons  choquantes  dont  il  s'étoit  fervi 
dans  fes  Lettres  :  Et  a  l'Egard  des  Faits  mentionnés  dans  lefdits  Mémoires , 
le  Synode  en  rcnvoia  la  Connoiûànce  &:  le  Jugement  au  Synode  Provin» 
cial  fuivant  ,  lequel  après  les  avoir  mûrement  &  exactement  confiderés 
&  examinés  t  prononceroit  une  Ceofure  convenable  contre,  les  Perfonnes 
qui  fcrojent  cpupablçs, 

X  X  I  î. 

Quoiqu^on  eût  jugé  que  l'Apel  de  l'EgUfe  de  Semaine  ne  raeritoit  pas 
d'être  reçu  dani  cette  Alfemblée  ,  on  exhorta  néanmoins  la  Province  des 
Stven^s  de  prendre  eu  Confideration  les  NeceiTucs  de  ladite  Eglife ,  8c  d'y 
établir  des  Mîmftrcs  qui  fû0ent  propres  à  édifier  les  Peuples  ,  6c  de  ne  pas 
foufrir  que  dce  Eghics  d'une  pareille  Importance  reftallènt  long^iems  delti- 
tuées  de  Pafteurs ,  mais  qu'elles  cuflent  Soin  de  les  en  pourvoir  au  plu- 
tôt ,  &  s'il  n'y  en  avoit  point  diins  ladite  Province  d'en  chercher  «il- 
leurs. 

X  X  ï  I  L 
Monfieur  de  F^hi  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Àùrlatu  ,  déclara  fes  Gnefs 

dans 


TENU    A    C  H  A  R  E  N  T  O  N.  497 

dans  fon  Apel }  Sc  les  Députés  de  la  Province  du  Beam  produifirent  les 
Raiibns  qui  avoienc  induit  leur  Synode  à  le  Ccnfurer  ;.  Apres  que  les  deux 
Parties  eurent  promis  de  le  founiettre  au  Jugemeni  de  ce  Svnode  ,  l'Afiem- 
blée  cenfura  Monfieur  Fal>as  ,  a  Caufe  que  lès  Procédures  ctoient  fortlrre- 
gulieres  ;  &  fon  Apel  ai.mt  été  admis  ,  ladite  Province  du  Beuni  fût  exlior- 
tée  de  ne  plus  changer  les  Pafteurs  de  leurs  Egiiies  ,  avant  qu'ils  en  eûflenr 
auparavant  confulté  avec  lefdites  Eglifes  ,  fuivant  le  Canon  de  notre  Difci- 
pline  ;  &  il  fût  ordonné  que  puifque  la  Sentence  dudit  Synode  Provincial 
étoit  feulement  Provilîonnelle  ,  elle  refteroit  dans  fa  Force  jufqu'à  l'Afiem- 
blée  du  Synode  National  fuivant  ,  par  lequel  ledit  Monfieur  Faùas  feroit 
rétabli,  dans  fon  Eglife  de  Aiorlans ^bi.  que  Monfieur  Rivas  qui  la  defervoit, 
feroit  pourvu  d'une  autre  Eglife  plus  à  fon  contentement  &  à  fa  Confola- 
tion  :  Et  il  fut  permis  à  Moniteur  de  Fabas  de  l'elter  oià  il  étoit  ,  6c  de  fer- 
vir  l'Eglife  de  Nui ,  jufqu'à  la  Tenue  dudit  Synode  Provincial  ;  Il  fut  en- 
core ordonné  qu'au  Cas  que  la  Tenue  dudit  Synode  fût  prorogée  au-  de -là 
du  Terme  d'un  An  ,  à  commencer  du  tems  de  la  Convocation  dudit 
Synode  ,  alors  ledit  Monfieur  de  Fabas  feroit  rétabli  dans  fon  Eglife  de 
Morlans. 

XXIV. 

Cette  Aflémblée  cenfura  l'Eglife  de  Saint  Hippolite,à  Caufe  des  dures  Ex- 
preffions  qu'elle  avoit  emploie  dans  fes  Lettres  contre  les  Pafteurs  de  la  Pro- 
vince des  Sevenes  ;  &  annulant  fon  Apel  ,  elle  lui  donna  Monfieur  Btient , 
pour  être  fon  Paftcur  ,  lequel  elle  avoit  autrefois  demandé  avec  beaucoup 
d'importunité  ;  Se  Monfieur  Buera  fut  déchargé  du  Service  de  cette  Pro- 
vince ,  les  Députés  de  la  Province  du  Bas  Languedoc  y  aiant  confenti  i  &  il 
fut  permis  à  Monfieur  Bf/  d'exercer  fon  Miniftere  à  Samt  Hippolite ,  conjoin- 
tement avec  Monfieur  Buera ,  jufqu'au  Synode  Provincial  prochain  ,  lequel 
chercharoit  une  autre  Eglife  pour  Monfieur  Bel ,  Se  Monfieur  Falgueroles 
tut  obligé  de  quitter  le  Lieu  de  Saint  HtppoUte  ,  èc  de  refider  au  milieu  de 
fon  Troupeau  ,  fous  Peine  d'encourir  les  Cenlures  ,  félon  le  treifiême  Ca- 
non du  premier  Chapitre  de  nôtre  Difcipline  :  Et  parce  que  ledit  Fa/guero- 
les  étoit  acufé,  dans  plufieurs  Mémoires  piefcntcs  à  cette  Aflcmblée,  tous  fes 
Papiers  furent  depoiés  entre  les  Mains  des  Députés  des  Sevenes ,  avec  Char- 
ge exprcflé  au  Synode  de  ladite  Province  ,  de  faire  une  Information  de  ces 
Acufitions,  &  de  procéder  enfuite  à  un  Jugement,  dont  il  rendroit  Compte 
au  Synode  National  fuivant. 

XXV. 

Quoique  Mr.  Benoit  eût  jufte  Sujet  d'apeller  de  la  Sentence  du  Synode 
C^AnjoM  ,  qui  avoit  invalidé  le  Jugement  du  Confcil  de  l'Univerfité  de  Saa- 
mur  ,  lequel  avoit  partagé  l'Ofice  de  Profeffeur  de  la  Langue  Grecque  en- 
tre Monfieur  Dnncan  6c  ledit  Monfieur  Benoit  ,  lefquels  aiant  exercé  cette 
Charge  avant  qu'elle  fût  fuprimée  ,  pouvoicnt  à  bon  Titre  demander  d'y 
être  rétablis  :  Cependant  à  Caufe  que  ces  deux  Meflîeurs  étoient  trop  fre- 
quenmcnt  détournes  par  la  Pratique  de  la  Médecine  dont  ils  faifoient  l-'rofef- 
lion  ,  Se  parce  que  l'interct  Public  demandoit  que  les  Ofices  desUniverfités 

Tome  11.  Rrr  *  fuf- 


49S         XXVI.    SYNODE    NATIONAL 

fulîent  conférés  à  des  Perfonnes  Libres  8c  dcbarraflees  de  tous  autres  Soins  , 
afin  qu'ils  pùiïent  s'aquiter  de  leurs  Fondions  plus  régulièrement ,  Se  fans 
Interruption  ;  cette  Aflèmblée  annula  les  Apels  dcfdis  Bemit  &  Ducan  ,  & 
confirma  la  Sentence  du  Conftil  de  l'Univerfitc  &  du  dernier  Synode  de  la- 
dite Province,  &  il  fut  ordonné  que  les  Députés  de  la  Province  du  PaiSfo/e 
vifiteroient  la  Ville  de  S-aitmitr  en  retournant  dans  leurs  Maifons ,  Se  qu'ils 
tâcheroient  d'acommoder  ceux  qui  étoient  en  Diferent ,  lefquels  le  Synode 
exhorta  de  vivre  en  bonne  Intelligence  6c  Amitié  ,-8c  de  témoigner  à  tout  le 
Monde  qu'ils  avoient  oublié  tous  les  Reflentimens  du  paffé. 
XXVI. 
Les  Députés  Provinciaux  du  Beam  firent  Raport  qu'ils  avoicnt  reçu  des 
L,ettrcs  des  Députés  du  Synode  ,  &  de  Monfieur  Belard  Ancien  de  l'Eglife 
de  Morlans  ,  contenant  plulîeurs  Plaintes  contre  Monfieur  de  Fal^as  :  liir 
quoi  ledit  F.ikis  fut  apellé  ,  £c  repondit  a  tous  les  Articles  mentionnés  dans 
k'fdites  Lettres  ;  6c  l'Aflemblée  perfiftant  dans  fon  premier  Jugement  con- 
tenu dans  l'Article  25.  où  ledit  Fairas  s'étoit  juftifié  de  tout  ce  qu'on  lui 
avoit  objeûé  ;  le  Synode  ordonna  de  plus  ,  qu'on  lui  delivreroit,  &  aux 
Députés  du  Be^irn, des  Copies  exaétement  Colationnées  de  ces  Lettres  qu'on 
avoit  produites  contre  lui  -.  Se  qu'auffi-iôt  que  les  Originaux  auroient  été 
ccttci  ,  ils  feroient  portés  ,  par  les  Sieurs  à''AMbas  &  Alajfelieres  ,  Députés 
de  \\\  B.i[[e  Guieme  ,  au  Coloque  du  Condûniots  ,  auquel  on  enjoignit  cxpref- 
fémcnt  de  faire  Enquête  fur  cette  Acufation  ,  que  l'on  avoit  formée  d'une 
manière  fi  oblique  contre  ledit  jF-.i^.w,  par  laquelle  on  donnoit  Lieu  de  foub- 
çonner  qu'il  avoit  voulu  fe  révolter  contre  la  véritable  Religion  ,  Se  qu'il 
avoit  reçu  des  Letu-es  pour  ce  Sujet  des  Moines  de  Morlans;  &  que  s'il  étoit 
trouvé  coupable  de  cette  Perfidie  ,  on  procederoit  contre  lui  félon  les  Canons 
de  nôtre  Difcipline  :  que  fi  au  contraire  il  étoit  Innocent  ,  fes  Acufateurs 
feroient  obligés  de  lui  donner  une  Satisftûion  convenable  :  Et  parce  qu'il 
étoit  dit  à  la  Marge  d'une  de  ces  Lettres ,  que  le  Coloque  de  Nai  avoit  com- 
mencé de  procéder  contre  lui ,  fupofant  qu'il  avoit  abandonné  fon  Eglifê  ; 
cette  Aflèmblée  ne  pouvant  pas  croire  que  les  Eglifes  du  Beam  eûflent  aflés 
de  Foibleflé  pour  procéder  contre  ceux  qui  avoient  apellé  du  Jugement  de 
leur  Synode  à  celui-ci  ,  décréta  qu'on  écriroit  des  Lettres  au  Coloque  de 
Nui  &  au  Synode  du  Beam  ,  pour  les  avertir  de  prendre  bien  garde  que 
l'Union  de  leurs  Eglifes  avec  celle  du  Pvoiaume  ne  fût  pas  blcflée  ,  ni  di- 
reftement  ,  ni  indireétement  ,  par  des  Aétions  contraires  à  la  Charité  Chré- 
tienne :  Et  d'autant  qu'on  avoit  entrepris  plufieurs  gros  Procès  contre  ledit 
de  Fa^as  ,  ôc  que  peut-être  on  en  commenceroit  encore  d'autres ,  cette  Af- 
lèmblée les  invalida  tous,  6c  déclara  qu'ils  avoient  été  intentes  d'une  Façon 
contraire  à  nôtre  Difcipline. 

XX  V  I  I- 
L'Apel  de  l'Eglife  de  Bergerac  qui  s'opofoit  à  l'Incorporatiqn  de  la  Maifon 
de  TtraqiiettH  avec  l'Eglife  de  Cours,  fût  rejette,  &  le  Jugement  de  la  Pro- 
vince du  Bas  Languedoc  fût  confirmé,  félon  le  Canon  du  Synode  de  C.-iJires ^ 
qui  renvoie  de  pareilles  Caufes  aux  Synodes  Provinciaux ,  pour  y  être  jugées . 

C  H  A- 


TENU     A    C  H  A  R  E  N  T  O  N  49^ 

CHAPITRE    XXI. 

Contenant  àivtrfes  Matières  Générales. 
Article     I. 

Alant  été  raporté  à  cette  Aflèmblée  que  les  Magiftrats  de  divers  Lieux 
avoieut  ordonné  à  ceux  qui  profeflènt  nôtre  Religion,*^*  fendre  des  Ten- 
tures dez'am  leurs  Maifons  ,  &  d'allumer  des  Cierges  le  jour  de  U  Fête  e^ue  Pm 
nomme  du  Saint  Sacrement ,  &  que  plufieurs  Perfonnes ,  par  une  Foiblefle  dé- 
plorable ,  s'étoient  tellement  oubliées  elles  mêmes.que  d'obferver  une  Ordon- 
nance qui  interefloit  leur  Confcience,en  rendant  à  la  Créature  le  même  Hon- 
neur qui  n'eft  dû  qu'au  Créateur  :  Cette  Alîèrablée  manquant  d'Exprefîions 
pour  témoigner  la  juftc  Douleur  èc  le  Reflcutiment  qu'elle  avoit  d'une 
Lâcheté  fi  inexculable  ,  exhorta  fortement  tous  ceux  qui  étoient  tom- 
bés dans  ce  Pèche ,  fi  contraire  à  la  véritable  Pieté  ,  &c  les  conjura  par  la 
Crainte  du  Dieu  Vivant  ,  par  le  Zèle  de  fa  Gloire  ,  par  les  Entrailles  de  la 
Mifericorde  de  fon  Fils  de  Dileftion  ,  6c  par  le  Soin  particulier  que  les  Fi- 
dèles doivent  avoir  de  leur  Salut  ,  de  renouveller  leur  Zèle  &  de  fe  montrer 
Loiaux  Imitateurs  de  la  Confiance  &  de  la  Foi  de  leurs  Pères ,  &  de  témoi- 
gner par  leur  Perfeverance  dans  le  Bien  ,  la  Sincérité  Se  la  Pureté  de  leur 
Repentance,  6c  de  leur  Afe<5tion  au  Service  de  Dieu.  Déplus  on  enjoignit 
aux  Confiftoires  des  Villes  oii  de  tels  Scandales  arriveroient  ,  de  reprendre 
avec  une  Sainte  Vigueur  ceux  qui  donneroient  un  fi  mauvais  Exemple  ;  6c 
aux  Synodes ,  de  procéder  contr'eux  avec  toutes  lesCenfures  Ecclefiartiques; 
&  que  ceux  qui  favorilêroient  les  Delinquans  ,  par  leur  Connivence  ,  s'ils 
étoient  Pafteurs  ou  Anciens ,  fcroient  non  feulement  fufpendus  ,  mais  auflî 
depofés  de  tous  leurs  Ofices. 

Décret  pour  la  Célébration  d'un  Jeune  Public. 

I  I. 

D'autant  qu'après  uneSechereflè  defolante  qui  a  réduit  la  plupart  des  Pro- 
vinces de  ce  Roiaume  à  une  extrême  Famine  ,  Dieu  n'a  pas  encore  retiré 
fon  Bras  qu'il  a  levé  fur  nous  ;  mais  qu'il  continue  de  vifiter  fon  Peuple  par 
des  Contagions  8c  des  Maladies  mortelles,  qui  fe  répandent  par  tout  le  Pais , 
6c  qui  deviennent  plus  dangcreufes  de  jour  en  jour  ,  alant  toujours  en  au- 
gmentant :  Ce  Synode  National  des  Eglifes  Reformées  de  France  ,  afl'em- 
blé  par  la  Permiffion  de  Sa  Majefié  à  Charenton  ,  reconnoiflànt  que  l'Ire  de 
Duu  eft  révélée  du  Ciel ,  6c  qu'elle  cil  répandue  fur  la  Face  de  la  Terre  à 
Caufc  de  l'impicté  des  Hommes ,  £c  à  Caufe  de  l'Impenitence^  de  l'Endur- 
ciflement  de  leurs  Cœurs  i  ce  Synode  donc  pour  prévenir  les  terribles  Juge- 
llrr  z  mens 


500  XXVI.    SYNODE    NATIONAL 

mens  de  ce  jufte  Juge  qui  rcfifte  ?.ux  Superbes  &  fait  Grâce  aux  Humbles , 
6c  pour  détourner  le  Déluge  de  fa  Vengeance  ,  &C  émouvoir  les  Entrailles 
de  fes  Compaflîons  Paternelles,  &  pour  impetrer  de  fa  Divine  Bonté  la  Con- 
tinuation des  fes  Grâces  £c  Faveurs ,  pour  la  Profperité  &  le  Repos  de  nos 
Eglifes  6c  du  Gouvernement  :  exhorte  tous  les  Fidèles  de  porter  des  Fruits 
dignes  de  Repentance  ,  de  renoncer  aux  Oeuvres  de  Ténèbres  ,  6c  de  re- 
tourner à  Dieu  ,  avec  un  Cœur  contrit  ,  brifé  &  humilié  :  Et  pour  ce  Su- 
jet ordonne  cjue  l'on  célébrera  un  Jeûne  par  toutes  les  Eglifes  de  ce  Roiau- 
me,  le  premier  jour  du  Mois  de  fanvier  prochain  ,  lequel  fera  notifié  parla 
Leéture  Publique  de  ce  prefent  Décret. 
III. 
D'autant  que  plufieurs  Provinces  ont  Demandé  Avis  comment  nous  pro- 
céderons envers  les  Perfonncs  qui  font  des  Raports  qui  caufent  du  Scandale, 
6c  qui  font  préjudiciables  à  la  Paix  de  l'Eglife  ;  de  même  qu'à  l'Egard  de 
ceux  qui  propoferont  dans  la  fuite  des  Termes  d'accommodement ,  pour  mê- 
ler les  deux  Religions  ,  6c  les  confondre  en  une  Seule  ?  Cette  Afîemblée  re- 
commande à  toutes  les  Eglifes  ,  l'Obfervation  du  Canon  qui  a  été  fait  il  y 
a  trente  Ans,  dans  le  Synode  National  de  Montpellier  ,  dont  la  Teneur  eft  ; 
P^rce  que  tous  les  Fidèles  font  obligés  de  defîrer  ardenment  la  Réunion  de  tous 
les  Sujets  de  ce  Roiaume  fous  une  même  Foi  ,  pour  la  Gloire  de  Dieu  ,  pour  le 
Salut  de  plufieurs  Millions  d''Ames  ,  &  pour  le  Repos  du  Public  ;  néanmoins  à 
Caufe  de  nos  Péchés  ,  cette  Réunion  étant  une  Chofe  plutôt  à  fouhaiter  iju'à  cfpe- 
rcr-y  &  que  fous  ce  Prétexte  plufieurs  Perfonnes  Profanes  tâchent  de  faire  un  Mé- 
lange des  deux  Religions  ;  les  Mintflres  avertiront  ferieufement  leurs  Troupeaux 
de  ne  pas  prêter  [Oreille  a  de  telles  Perfonnes  ,  puis  qti'il  eft  du  tout  impoffible 
^ue  le  Ternple  de  Dieu  ait  Communion  avec  les  Idoles  \  d'ailleurs  ces  Perfonnes 
fi  mal  intentionnées  tâchent  de  furprendre  par  là  les  Âmes  trop  crédules  ,  &  de 
les  débaucher  de  la  Créance  &  de  la  Profejficn  du  Saint  Evangile  :  &  ceux  ejui 
entreprendront  une  pareille  Reconciliation  ,  foit  par  Paroles  ,  ou  par  Ecrit ,  fe- 
ront Cenfurés  très-feverement, 

CHAPITRE    XXII. 

Décret  en  Faveur  de  nos  Frères  les  Luthériens ,  avec  la  Continuation 
des  Matières  Générales. 

Article  I. 

LA  Province  de  Bourgogne  aiant  demandé  s'il  pourroit  être  permis  aux  Fi- 
dèles de  la  Coniefiîon  à^Aufhourg  de  contraâer  leurs  Mariages  dans  nos 
Eglifes  ,  6c  d'y  prefentcr  leurs  Enfans  au  Batême,  fans  avoir  fait  Abjuration 
auparavant  des  Opinions  qu'ils  tiennent ,  lefquelles  font  contraires  à  la  Créan- 
ce 


TENU     A    CHARENTON.  501 

€e  de  nos  Eglifes  ?  Ce  Synode  déclara  ,  que  parce  que  les  Eglifesde  laCon- 
fcffion  à'Aufbom-g  convenoient  avec  les  autres  EgUfes  Reformées  ,  dans  les 
Points  Fondamentaux  de  la  Véritable  Religion  ,  &  qu'il  n'y  avoit  ni  Su- 
perftition  ,  ni  Idolâtrie  dans  leur  Culte  ;  les  Fidèles  de  ladite  Confeffion  , 
qui  par  un  Efprit  d'Amitié  &  de  Paix  fc  joindroient  à  la  Communion  de 
nos  Eglifes  dans  ce  Roiaume  ,  pourroient  ,  fans  faire  aucune  Abjuration  , 
être  reçus  avec  nous  à  la  Table  du  Seigneur  ;  8c  qu'en  qualité  de  l'arains  , 
ils  pourroient  prefenter  des  Enfuis  au  Batéme  ,  pourvu  qu'ils  promirent 
au  Confiftoire  de  ne  les  foliciter  jamais  ,  ni  direétement  ,  ni  indirectement, 
de  tranfgreilér  la  Doélrine  reçue  Se  profeflee  dans  nos  Eglifes  ;  mais 
qu'ils  les  inftruiroient  £c  éleveroient  dans  les  Points  6c  Articles  qui  leur- 
font  Communs  avec  nous  ,  &  touchant  lefquels  les  Luthériens  Se  nous 
femmes  d'Acord. 

I  I. 

Il  fut  ordonné  que  fi  déformais  quelques  Perfonnes  étoient  Députées  à  la 
Cour,  par  des  Synodes  Nationaux  pendant  leurs  Séances  ,  ces.  mêmes  Dépu- 
tés rendroient  Compte  des  Sommes  qu'ils  recevroient  pour  paier  la  Dcpenfe 
de  leur  Voiage ,  foit  que  cet  Argent  vint  de  leurs  Eglifes,  ou  que  ce  fut  de 
la  Libéralité  de  Sa  Majefié. 

I  I  I. 

D'autant  que  contre  la  Parole  Roiale  de  Sa  Majefié,  donnée  aux  Députés 
du  Synode  National  de  Charenton,  tenu  l'An  1625.  ,  que  les  Etrangers  ac- 
tuellement emploies  au  Service  des  Eglifes  de  ce  Roiaume,  pourroient  con- 
tinuer dans  le  Libre  Exercice  de  leur  Mmiftere  :  on  avoit  commandé  aux  fa- 
vans  Paftcurs  Mcfûeurs  Sharpius,  &  Martinius  ,  de  quiter  la  Province  du 
DiWphiné  :  Cette  Ailémblée  pria  Monfieur  le  Coramiiiaire  de  s'opofer  à  l'E- 
xecution de  cet  Ordre  ,  &  d'empêcher  que  tous  les  Miniltres  Etrangers  qui 
av oient  été  reçus  parmi  nous,  avant  &  depuis  ce  tems  là,  ne  fuflént  pas  mo- 
leftés  ou  détournes  dans  la  Charge  de  leur  MiniftereÔc  Vocation. 
I  V. 

Monfieur  le  Commillaire  déclarant  que  l'Intention  de  Sa  Maj eft é  étok,(\iic 
dans  la  l'uite  nos  Synodes  iviationaux  fe  tinlTent  dans  cette  Ville  de  Charen- 
ton ,  &  non  pas  ailleurs  i  cette  Aflemblée  fè  foumcttant  avec  toute  forte 
d'Humilité  au  bon  Plaifir  de  Sa  Majeflé,  &  efperant  que  Sa  àxic  Majefié àù- 
gneroit  nous  permettre  que  l'Ancien  Ordre  établi  "parmi  nous  auroit  L<ieu , 
pria  très  inllanment  Monfieur  le  Commiflaire  de  prelenter  nos  très  humbles 
Requêtes  ii  Sa  Alajefté .,  afin  qu'il  lui  plût  de  nous  accorder  que  nôtre  Sy- 
npde  National  fuivant  pût  fe  tenir  d'ici  à  trois  Ans, dans  la  Ville  à'^Alençon^ 
dans  la  Province  de  Normandie, 

V. 

II  fut  ordonné  qu'à  l'avenir  l'Impreffion  des  Livres  ne  fè  paieroit  pas  de 
l'Argent  apartenant  à  nos  Eglifes,  fi  ce  n'eft  de  ceux  qui  auroient  été  com- 
pofés  par  un  Ordre  exprès  de  nos  Synodes  Nationaux. 
V  I. 

Les  Députés  à  cette  Aflerablée  aiant  été  obligés  de  faire  des  Fraix  extra-  ' 
R  r  r"  3  ordinal- 


50Î  XXVI.    SYNODE    NATIONAL 

ordinaires  dans  leur  Voiage,  à  Caufe  de  la  Contagion  qui  regnoit  univerfel- 
Jcment  dans  tous  les  Endroits  de  ce  Roiaume  :  Le  Synode  exhorta  toutes 
les  Provinces  d'y  avoir  Egard  j  c'eft  pourquoi  leur  Dépenfc  fut  taxée  à  cinq 
Francs  par  jour,  tant  en  allant  qu'en  retournant. 
VII. 
La  Province  de  Bourgogne  aiant  fait  Raport  de  l'extrême  Neceffité  à  la- 
quelle les  Pafteurs  des  Eglifes  du  Coloque  de  Gex  étoient  réduits ,  à  Cauic 
qu'ils  n'avoient  rien  reçu  des  Sommes  qui  avoient  été  accordées  ci-devaHt 
pour  leur  Entretien,  par  les  Libéralités  de  Sa  Majefié ,   6c  aucun  de  leur 
Troupeau  ne  voulant  contribuer  à  leur  Subfiftance  :  Cette  Aflemblée ,  tou- 
chée d'un  jufte  Reflentiment  d'une  Ingratitude  fi  Hontcufe ,  enjoignit  à  tou- 
tes les  Eglifès  dudit  Coloque  de  rentrer  dans  leur  Devoir ,  fcc  de  prendre 
Soin  de  l'Entretien  de  leurs  Pafteurs  ,  à  Défaut  de  quoi  ils  lèroient  privés 
du  Miniftere  du  Saint  Evangile  de  nôtre  Seigneur  ;  Se  cela  conformément 
<au  trente-quatrième  Canon  de  nôtre  Difcipline. 
VIII. 
Il  fut  ordonné  que  lors  que  Meflieurs  les  Députés  Généraux  affifteroient  en 
Perfoniie  aux  Synodes  Nationaux,  ils  prendroient  Place  devant  tous  les  Dépu- 
tes des  Provinces. 

IX. 
Le  Synode  enjoignit  à  toutes  les  Provinces  de  diftribuer ,  félon  leur  Charité 
accoutumée ,  aux  pauvres  Eglifes ,  &  aux  Miniftres  neceflitcux  ,  les  Portions 
Surnuméraires  qui  leur  étoient  aflignées. 
X. 
On  enjoignit  au  Confiftoire  de  l'Eglife  de  Paris  'de  déférer  le  Serment  ac- 
coutumé à  Meilleurs  les  Députés  Généraux ,  immédiatement  après  qu'ils  fc- 
roient  acceptés  par  Sa  Majefié  ,  &  de  retenir  une  Copie  de  leur  Ordre. 
X  1< 
Monfîeur  le  Commiflaire  du  Roi  reprefenta  que  pkifieurs  Perfonncs  fc  que- 
relloient  à  rOccafion  de  la  Prcfeance,  dans  les  Eglifes  des  Familles  Nobles, 
Se  que  même  il  fe  commettoit  fouvcnt  des  Meurtres  pour  ce  même  Sujet  ;   qu'à 
Caufe  de  cela  Sa  Majefié  avoit  ordonné ,  que  dans  les  Lieux  oii  l'on  exerçoit 
publiquement  le  Culte  de  Dieu  félon  nôtre  Religion ,  les  Propriétaires  de  ces 
Maifons  Nobles  ne  pourroient  pas ,  fous  Prétexte  qu'elles  leur  apartenoient,prc- 
tcndre  d'autres  Places ,  que  celles  qui  \mï  étoient  dues  par  le  Rang  de  leur 
Naiflance ,  ou  de  la  Dignité  de  leurs  Emplois  ;  &  avoit  auffi  défendu  à  tous 
les  Miniftres  de  prier  pour  eux ,  particulièrement  en  Public  en  les  nommant  par 
leurs  Noms  ou  Qualités  :  Surquoi  l' Aflemblée  pria  Monfieur  le  Commiflaire , 
qu'il  nous  fût  permis  de  prier  en  Termes  Gena-aux  pour  ces  Meffieurs  ,  fous 
h.  Juridiction  defquels  l'Eglife  du  Lieu  étoit  aflemblée  ?  A  quoi  il  répondit 
qu'il  ne  vouloit  aucunement  ?cmpêcher. 

XII. 
Le  Synode  jugea  que  les  Députés  de  la  Province  des  Seveties  ne  pourroient 
pas  recevoir  leur  Part  des  Sommes  que  Sa  Majefié  nous  accordoit  par  fa  gran- 
de libéralité ,  pour  paier  nôtre  Dépenfc  dans  cette  Ailèmblée,  à  moins  qu'ils 

n'euf- 


TENUACHARENTON.  yoj 

n'euflènt  Recours  à  Monfieur  Ducandal,  qui  étoit  Député  pour  ce  Sujet,  6c 
qu'ils  fuflènt  Refponfiables  à  leur  Province  de  la  Somme  qu'ils  rccevroient  ;  Sc 
qu'il  fut  auiîi  permis  aux  autres  E>eputcs  de  le  faire,s'ils  vouloicnt. 
'  XIII. 

Après  bien  des  Délais  ^  des  Détours  ,  cette  Afl'embléc  en  étant  enfin  ve- 
nue à  un  Traité  avec  Meflire  fean  Pâlot ,  Confeiller  &  Secrétaire  du  Roi ,  tou- 
chant les  Sommes  que  les  Eglifcs  Reformées  de  ce  Roiaume  pretendoient  leur 
être  dues  par  ledit  Pâlot ,  au  Sujet  de  quoi ,  on  avoit  intenté  un  Procès  contre 
lui  devant  le  très  Honorable  Confeil  Privé  de  Sa  Majefié,  èc  contre  qui  on 
avoit  obtenu  plufieun  Décrets  ;  Cette  Ailèmblée  donna  Commiffion  à  Mon- 
fieur  le  Marquis  de  Clermont  èc  à  Monficur  G^/Z^k^^,  Députés  Généraux  de 
nos  Eglifes  ;  &  à  Monfieur  Ducandul,  Receveur  General  des  Sommes  que  Sa 
A<fajefie  iiccovdok  par  fa  grande  Bonté  à  nos  Eglifes,  &  aux  Sieurs  de  bafraga 
èc  as  Chamfvermn  Ï^aAcxxxs;  &C 'àUX  Skwsde  Mafihelieres,  d\l  Pm  ,  Gilbert, 
&  Berand ,  Anciens  ;  &  leur  donna  un  Plein  Pouvoir  de  traiter  avec  ledit  Mef- 
fuc  Jean  Pâlot ,  touchant  l'Argent  que  nos  Pafteurs  lui  demandoient ,  fous 
telles  Conditions  8c  Claufes  qu'ils  jugeroient  être  les  plus  Avantageufcs  pour 
nofdits  Paikurs.  &  de  figner  les  Articles  d'un  Accord  devant  un  Notaire  Pu- 
blic i  cette  Alîèmblée  promettant  d'aprouvcr  &  de  ratifier  tout  ce  qui  feroit 
conclu  par  ccfdits  McfTieurs  les  Commillaires ,  nommés  dans  le  prelént  Ar- 
ticle. 

X  I  V. 

Ce  dixième  OUobre ,  en  Prefence  des  Commiflaires  nommés  par  cette  Af- 
femblée,  pour  traiter  avec  le  Sieur  Pâlot ,  touchant  le  Procès  intenté  contre  \\n 
à  l'Occafion  des  Sommes  que  nos  Eglifes  prétendent  leur  être  dues  par-  ledit 
Pâlot.  Après  qu'on  eût  lu  dans  cette  AlVcmblée  l'Aceord  que  lefdits  Mef- 
{îeui"s  avoient  paflé ,  il  fut  aprouvé  par  le  Synode ,  &  figné  par  le  Modérateur, 
l'Aflèflèur ,  &  les  Secrétaires.  Et  parce  que  par  un  Aéte  feparé  on  avoit  pro- 
mis Mille  Livres  à  Monfieur  Alallct ,  on  ordonna  qu'elles  lui  feroient  paiées, 
pour  fon  entière  Satisfiiétion ,  &  qu'il  feroit  déchargé  de  la  Procuration  qu'on 
lui  avoit  donnée  autrefois,  pour  pourfuivre  ledit  Valot  ;  ledit  Sieur  Mallet  s'o- 
bligeant  de  remettre  entre  les  Mains  de  Meffieurs  nos  Députés  Généraux ,  tous 
les  Papiers,  les  Décrets,  £c  les  Mémoires  qu'il  avoit  touchant  cette  Afaire. 
XV. 

Monfieur  Dacandal  aiant  reçu  dudit  Monfieur  Pâlot  la  Somme  de  huit 
Mille  Livres ,  en  Confequence  de  l'Accord  fait  avec  ledit  Pâlot ,  il  fût  ordon- 
né que  cette  Somme  feroit  paiée  de  la  même  Manière  que  cette  Aflèmblée  l'a- 
voit^preferitt  &  que  les  Députés  des  Provinces  ne  pourrc«eHt  prétendre  aucun 
Dron  fur  cet  Argent. 

XVI. 

Cette  Aflèmblée  donna  un  Plein  Pouvoir  au  Confiftoire  de  l'Eglife  de  Paris 
de  traiter  avec  Monfieur  Mallet ,  &  de  le  décharger  de  toutes  les  Pourfuites 
qu'il  s'écoit  obligé  de  faire  contre  le  Sieur  Pâlot ,  &  de  lui  accorder  la  Somme 
de  Mille  Livres ,  en  Recompenfe  de  fes  Soins  &  de  fcs  Peines ,  laquelle  feroit 
dehvréc  par  Monfieur  Dacandal ^  moiena,nt^  quoi  il  devoit  être  fatisfait ,  & 


504  XXVJ.    SYNODE  NATIONAL 

ne  prétendre  aucune  autre  Chofe  ,  fuit  pour  Dettes  dont  on  lui  fut  redeva- 
ble ,  ou  à  feu  fon  Oncle  Monfieur  Maillet ,  ledit  Aïallet  s'étant  obligé  de  don- 
ner à  Meilleurs  nos  Députés  Généraux  un  Inventaire  de  tous  les  Papiers ,  Dé- 
crets ,  &  Mémoires  qu'il  avoit  en  fa  Garde ,  touchant  cette  Afaire. 

CHAPITRE     XXIII. 

Contenant  àiverfes  Matières  Tarticulieres. 

Art  I  CLE  I.  ' 

MOnfieur  Laurence ,  ci-devant  Pafteur  dans  la  Province  du  Beam  ,  s'étant 
prefentc  devanc  cette  Aflemblée ,  avec  une  Ateftation  de  fa  Vie  6c  Mœurs, 
pendant  les  deux  x\nnécs  paffées ,  &  requérant  très  humblement  &  très  inilan- 
ment  d'être  rétabli  dans  le  faint  Mmiifere  ;  Cette  Aflemblée  ne  jugeant  pas  à 
propos  de  lui  accorder  lit  Requête ,  lui  confcilla  de  s'adonner  à  quelqu'autrc 
ProfeiTion  qu'à  celle  du  Miniftere ,  6c  de  tâcher  de  fubfifter  par  quelqu'autre 
Moien ,  félon  que  la  Providence  le  lui  fuggereroit. 
II. 
Parce  que  Monfieur  ylimarâ  avoit  abufé  de  la  Permiflîon  que  l'Eglife  de 
Vienne  en  Dauphiné  lui  avoit  accordée,  s'étant  retiré  dans  la  Province  du  Haut 
Languedoc ,  oîi  il  s'étoit  emploie  depuis  ce  tems-là  au  Saint  Minifl:ere  ;  cette  Af- 
femblée  cenfura  l'Eglife  de  Berbiguieres  pour  l'avoir  apellé  à  fon  Service ,  6c 
condanna  ladite  Province  pour  avoir  eu  trop  de  Facilité  à  le  recevoir  ,  &  pour 
l'avoir  fuporté;  on  enjoignit  audit  v^/>w^rii  de  comparoitre  devant  le  Synode  du 
Dauphiné  ,  lequel  ,  fi  Dieu  le  permettoit  ,  s'aflèmbleroit  l'Année  fuivante , 
auquel  il  rendroit  Compte  de  fa  Conduite  &  de  fes  Deportemens  :  &  que  s'il 
refufoit  d'obéir  fie  de  fe  foumettre  au  Jugement  dudit  Synode,  il  feroit  alors, 
comme  il  ctoit  dès  l'inftant,  dénoncé  Sulpcndu  de  tous  les  Exercices  du  Saine 
Mmiilere. 

I  I  I. 
Monfieur  Harvei  ,  Député  de  l'Eglife  de  Bourdeaux ,  fe  prefenta  devant 
cette  Ailemblée  ,  avec  des  "Lettres  &  Mémoires  de  ladite  Eglife,  requérant  que 
Monfieur  Vignier  lui  fut  donné  pour  Pafteur.  On  lût  auflî  l'Aéte  d'Opofi- 
lion  que  plufieurs  Chefs  de  Famille  de  ladite  Eglife  avoient  fait  contre  cette  In- 
vitation ,  comme  aufll  diverfes  Lettres  dudit  Fignier^ic  des  Lettres  de  l'Eglife 
de  Nerac,  On  ouït  auflî  les  Sieurs  ài'Aulous  de  de  Adajfilieres ,  demandant  de 
la  Part  de  l'Eglife  de  Nerac  que  ledit  Monfieur  rignier  fût  établi  leur  Mini- 
ilrei  &  Monfieur  de  Serr^/Z»  pai'la  aufll  en  Faveur  de  ladite  Province:  Sur- 
quoi  l' Aflemblée  accorda  ledit  Vignier  à  l'Eglife  de  Ner.tc ,  pour  être  fon  Paf- 
teur ;  £c  ordonna  à  ladite  Eglife  de  Nerac  de  rcmbourfer  à  celle  de  Bourdeaux 
les  Fraix  qu'elle  avoit  été  obligée  de  faire  pour  tâcher  d'obtenir  le  Minifl:ere 
dudit  Monfieur  Vignier  j  &  il  fût  permis  à  l'Eglife  de  Bourdeaux  de  fe  pour- 
voir 


TENUACHARENTON.  ;o^ 

voir  ailleurs  d'un  Minière ,  foit  dedans  ou  dehors  de  ladite  Province,  en  ob- 
fervant  toujours  les  Formes  prefcrites  par  nôtre  j^ifcipline  ;  &  au  Cas  que  la- 
dite Eglife  trouvât  quelque  Pafteur  qui  fût  en  Liberté ,  &  qui  pût  contri- 
buer  eficacement  à  fon  Edification ,  il  lui  fut  permis  de  s'accommoder  avec 
lui. 

I  V. 
Il  fût  ordonné  à  l'Eglife  de  ralence  de  porter  Tes  Déclarations  au  Synode 
du  Bas  Languedoc,  qui  jugeroit  fi  ladite  Eglife  devoit  être  réiinie  à  celle  de 
Soion. 

V. 
On  déclara  qu'à  l'avenir  l'Eglife  de  St.  Etienne  en  Forêts ,  feroit  cenfée  Mem- 
bre du  Synode  du  rivarez. 

V  I. 

Monfieur  Conftantin ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  la  Rochefoucauà ,  fe  prefenta 
devant  cette  Alîêmbléc ,  avec  des  Lettres  de  fa  Mère ,  demandant  d'être  de- 
chargé  du  Service  de  ladite  Eglife ,  &  ôté  de  la  Province  de  Xaintonge  :  On  lût 
auffi  les  Lettres  du  Confiftoire  de  l'Eglife  de  Nimeî  à  ladite  Province ,  fur  le 
même  Sujet:  &  l'Afte  de  Décharge  accordé  audit  Confl^ntin  par  l'Eglife  de 
la  RochefoHcasid.  Après  que  l'on  eût  oui  les  Députés  de  Xaintonge  ,  6c  que 
l'on  eût  mûrement  fiit  Reflexion  fur  toutes  les  Raifons  de  Part  8c  d'autre ,  pour 
6c  contre  ;  cette  Ailemblée  confentit  que  ledit  Monfieur  Conftantin  fût  mis  en 
Liberté  ;  mais  on  l'exhorta  de  fe  faire  un  Cas  de  Confcience  de  s'atacher  à  fà 
Vocation ,  &  d'embraflèr  toutes  les  Occafions  qui  fe  prefenteroient  pour  ferviv 
l'Eglife  de  Dieu. 

V  I  I. 

Les  Députés  de  la  Province  du  Bearn  demandèrent  que  leurs  Droits  fur  plu- 
fieurs  Ecoliers,  qu'ils  avoicnt  élevés  dans  les  Sciences  à  leurs  Fraix,  &  qui 
ctoient  actuellement  emploies  à  l'Ofice  Paftoral  dans  diverfes  Eglifcs  de  ce 
Roiaume  ,  leur  fufl'ent  confervés  fur  ces  mêmes  Ecoliers  :  Cette  Aflèmblée  leur 
répondit  que  l'on  auroit  beaucoup  d'Egard  à  l'Intérêt  de  ladite  Province  ,  qui 
feroit  toujours  le  même  que  celui  des  autres ,  &  que  les  Eglifes  de  ce  Roiaume 
feroient  toujours  prêtes  à  leur  donner  ,  dans  toutes  les  Occafions ,  des  Efets 
fenfibles  de  leur  Charité  6c  Afeclion. 

VIII. 

Les  Commiflaires  nommés  par  ce  Synode  pour  examiner  le  Livre  de  Mon- 
fieur d'^//^«/ ,  intitulé  Bellarmin  Reformé,  en  aiant  fait  leur  Raport:  cette 
Aflèmblée  confiderant  qu'il  feroit  d'une  grande  Utilité ,  6c  qu'il  contribueroit 
beaucoup  à  l'Edification  des  Leéteurs,  permit  que  l'on  imprimât  la  première 
Partie  dudit  Livre  ,  6c  exhorta  ledit  Monfieur  à^Anbus  d'emploier  fes  rares  Ta- 
lens ,  dont  Dieu  avoit  été  fi  Libéral  en  fon  Endroit ,  à  l'Avancement  de  fon 
Roiaume ,  lui  promettant  que  lors  que  les  Eglifes  lecevroient  quelques  Secours 
d'Argent ,  elles  paieroient  les  Fraix  de  la  première  Impreflion  dudit  Livre. 

Remar<iHe. 
,,  Cet  A£lc ,  comme  Monfieur  Bollenat ,  un  des  Députés  à  ce  Synode ,  le 
Tome  II.  S  f  f  „  raportc 


5o6  XXVI.   SYNODE  NATIONAL 

„  raporte  dans  fâ  Copie ,  fut  enfuite  raie ,  &  cela  par  l'Ordre^  même  dudit  Sy- 
^  node  :  c'ell  pourquoi  l'Article  fuivant  doit  être  le  huitième  des  Matières 
,,  Particulières. 

VIII. 

A  Caufe  de  la  grande  Importance  de  l'Eglife  de  Nimes ,  &  de  fes  Neceflités 
prenantes ,  6c  à  Caufe  que  les  Députés  Provinciaux  du  Bas  Langnedoc  avoient 
accorde  les  Demandes  de  ladite  Eglife  i  cette  A flembléc  permit  à  Moniieur 
Cheiron  ,  Ancien  de  ladite  Eglife  de  Nîmes  ,  de  travailler  à  découvrir  en  quel- 
que Paît  un  Palleur  qui  pût  contribuer  à  l'Edification  de  fon  Eglife  .afin  que, 
s'il  ct'oit  poflible,  elle  put  être  pourvue  d'un  troifiême  Pafteur ,  pendant  les 
Séances  de  ce  Synode  i  5c  au  Cas  qu'il  en  trouvât  un,  il  lui  feroi:  permis  de 
l'apeller  au  Miniftere  de  ladite  Eglife ,  foit  qu'il  fut  dedans  ou  dehors  de  ladite 
Province. 

I  J\. 

A  Caufe  de  l'infufifince  du  Coloque  du  Rouergne ,  8c  du  petit  Nombre  de 
fes  Pafteurs  ,  on  ordonna  au  Coloque  à^  Albigeois  d'avoir  Soin  que  l'Eghfe  de 
St.  Afrique  fut  pourvue,  jufqu'à  la  tenue  du  Synode  Ptovincial  fuivant  du  Batit 
LanQuedoc. 

^  X. 

Cette  Aflcmblce  donna  PermifTion  à  Monfieur  Bajlide ,  Miniftre  déchargé 
du  Service  de  l'Eglife  de  St.  Afrtque\  &  de  la  Province  du  Haut  Langnedoc, 
de  s'adrefler  à  quelqu'auti-e  Eglife ,  ou  Province  de  ce  Roiaurae ,  dans  laquel- 
le il  pourroit  exercer  fon  Minilkre ,  &  faire  fa  Refidence  ,  s'il  y  u-ouvoit  foiî 
Avantage. 

Le  Synode  étant  informé  de  l'Innocence  de  Monfieur  de  Monhriieil ,  6c  tou* 
ché  d'un  profond  Reflentiment  des  Maux  fouferts  par  ledit  Monfieur  de  Mon^ 
briieil^  ordonna  à  nos  Députés  Généraux  de  prendre  un  Soin  tout  particulier 
'de  ce  qui  le  concernoit ,  &:  folicita  l'Expédition  &  la  Ratification  des  bons  Té- 
moignages que  les  Eglifes  de  Paris ,  de  Nantes ,  6c  de  Rennes ,  avoient  rendus 
de  lui ,  lefqucUes  avoient  une  Connoiflance  parfaite  de  fa  Vie  Se  de  fes  Mœurs , 
;Afin  que  par  ce  Moien  il  pût  être  pleinement  juftifié  Se  déchargé. 
XII. 
Monfieur  Cottiere  aiant  prcfcnté  un  Sommaire  des  L-ivres  qu'il  avoit  compo- 
fés  &  fur  tout  d'un  Traité  de  la  Foi  des  trois  premiers  Siècles  ;  Cette  AlTem- 
blée  étant  bien  informée  des  rares  Talens  que  ledit  Monfieur  Cottiere  polTedoit, 
Se  de  ion  grand  Zélé  &  Afeétion  pour  l'Avancement  du  Règne  de  Jefus-Chrifi, 
l'exhorta  de  continuer  à  dévoiler  fes  Veilles  à  la  Défenfe  de  la  Vérité,  8c  de 
porter  fes  Ecrits  au  Synode  à^ Anjou,  auquel  on  enjoignit  expreflément  dc_  les 
examiner,  Sc  après  les  avoir  lus  &  aprouvés ,  d'avoir  Soin  de  leur  Imprcllion, 
dont  les  Edifes  paieroient  les  Fraix. 

^  XIII. 

Monfieur  Pernier  ,  autrefois  Receveur  pour  la  Province  du  Fivarez. ,  des 
Sommes  que  les  Eglifes  de  ladite  Province  reccvoient  des  Libéralités  de  Sa  Ma. 
jej^é,  faitànt  Raport  à  cette  Aflèmblée ,  que  ladite  Province  lui  ctoit  redevable 

de 


TENU     A    CHARENTON.  507 

de  la  Somme  de  deux  Mille,  &  Cent  Livres,  qu'il  avoir  avancée  auxdites 
Eglifcs  j?our  aider  à  l'Entretien  de  leurs  Pafteurs ,  ce  qu'il  fit  voir  par  la  Clô- 
rure  de  lès  Comptes ,  qu'il  avoit  rendus  au  Synode  de  Mirabd ,  tenu  l'An 
i6z^.  :  Cette  AfTemblée,  pour  lui  donner  Satisfaction  ,  décréta  ,  que  s'il  vou- 
loit  céder ^r^m  tous  Tes  Dépens,  Dommages  &  Intérêts ,  il  feroit  rétabli  dans 
fon  Ofice  de  Receveur  dans  ladite  Province ,  fous  les  mêmes  Conditions  qu'il 
ctoit  pofl'edé  par  le  prefent  Polîeflèur  ,  &  qu'on  lui  rembourferoit  tout  le  Prin- 
cipal dans  les  deux  Années  fuivantes  ;  6c  à  l'Egard  des  Arrérages  qu'il  difoit  lui 
être  dûs  ;  on  lui  promit  que  s'il  faifoit  voir  que  la  Dette  fut  réelle ,  &  qu'il 
n'en  eût  pas  été  paie  des  Obligations  que  ladite  Province  lui  avoit  données  fur 
les  Terres  de  Tottlant  5c  de  Bafrcy  on  les  mettroit  auffi  en  Compte  pour  les  lui 
paier. 

X  IV. 

On  ccnfura  auflî  la  Province  du  Haut  Languedoc ,  Sc  Monfieur  Bera/id  un 
de  fes  Députés ,  pour  avoir  violé  les  Canons  par  lefquels  il  étoit  ordonné  que 
les  Pafteurs  des  Eglifes  particulières  fufiênt  députés  alternativement  aux  Syno- 
des; 8c  qu'aucun  d'eux  ne  feroit  reçu  dans  les  Synodes  Provinciaux  s'il  ne  por- 
toit  des  Lettres  de  Commiflion  :  5c  qu'aucun  des  Profefl'eurs  en  Théologie  ne 
paroitroit  dans  les  Synodes  ,  quoi  qu'il  fut  Pafteur  ,  s'il  n'étoit  pas  envoie 
par  fon  Eglife  ,  ou  apellé  par  les  Synodes ,  lors  qu'on  traiteroit  de  quelques 
Matières  qui  concernoient  les  Univerfités',  ou  de  quelques  Points  de  Doétrinc 
très  importans. 

XV. 

On  ordonna  à  Mcflleurs  les  Députés  Généraux  d*aflîfter  les  Eglifes  du  Bearn, 
dans  leurs  Requêtes  adreflées  à  Sa  Majefié  pour  le  Retabliflèraent  de  leur  Cg- 
lege. 

X  V  L 

Monfieur  Roherfon ,  Principal  du  Colege  de  la  Rochefoucaud,  raportant  qu'il 
avoit  avancé  de  fes  propres  Deniers  des  Sommes  fort  confiderables ,  pour  l'Eru 
treticn  dudit  Colege  :  Cette  Aflèmbice  ordonna  que  Monfieur  Ducandal  re- 
tiendroit  entre  fes  Mains  dequoi  paier  audit  Rober-fm  ce  qui  lui  étoit  dû ,  &  ce- 
la des  Sommes  qui  apartcnoient  à  la  Province  de  Xaintonge ,  pour  le  Compte 
de  ce  Colege  :  Et  ledit  Monfieur  Roherfon  fut  loué  de  fon  Zélé  tout  particulier 
pour  le  Bien  de  nos  Eglifes  en  General ,  6c  on  le  pria  de  continuer  dans  la  mê- 
me Afeâtion  6c  Fidélité  qu'il  avoit  touiours  feit  paroitre. 
XVII. 

Cette  Aflemblée  ratifiant  ce  qui  avoit  été  fait  par  le  Confiftoire  de  Montpel- 
lier ,  dans  la  Caufe  de  Monfieur  Ginmoux ,  qui  lui  avoit  été  renvoiée  par  le  Sy- 
node National  de  Cajires  de  l'Année  1 6x6  ;  jugea  que  les  Plaintes  dudit  Gin- 
moHx  étoient  uns  Fondement ,  6c  qu'on  lui  en  feroit  la  Notification  par  des 
Lettres. 

XVIII. 

Les  Députés  de  Nhrnutndie  Se  de  Xaintonge  ,  demandant  qu'une  certaine- 

Somme  d'Argent ,  prilè  de  la  Maflè  commune  de  nos  Eglifes ,  pût  être  em- 

ploiée  à  la  Délivrance  de  plufieurs-  pauvres  Protcflans  qui  étoient  en  Captivité 

S  f  f  z  parmi 


5oS         XXVI.   SYNODE  NATIONAL 

parmi  les  Turcs  ?  cette  Alîemblée  n'aiant  pas  le  Moien  de  leur  accorder  leur  De- 
mande, à  Caufe  du  peu  d'Argent  qui  fe  trouvoit  de  refte ,  leur  confeilla  de  s'a- 
drelîcr  aux  Eglifes  des  Provinces  Voifines,  que  l'on  cxhorteroit  de  contribuer 
libéralement  par  leurs  Charités  à  la  Délivrance  de  tant  de  pauvres  Chrêtiens,qui 
gemillbicnt  fous  un  rude  Eiclavage  parmi  une  Nation  Barbare. 
XIX. 
Madame  la  DucheJJe  de  la  Tremomlle  nunt  recommandé,par  une  Lettre  à  cet- 
te Affcmblée ,  Monficur  Jouars ,  la  priant  que  la  Demande  qu'elle  faifoit  qu'il 
fut  fon  Pafteur  lui  fut  accordée  :  cette  Aflemblée  ordonna  qu'on  écrboit  à  cet- 
te Dame  pour  la  loiier  de  fon  Zélé  &  de  ù.  Pieté,  £c  pour  la  prier  de  continuer 
toujours  ion  Afeélion  pour  la  Gloire  de  Dieu  ,  &C  pour  l'Avancement  de  fon 
Règne. 

X  X.  _ 
MonCiem  G odef roi ,  Profeffeur  en  Droit  Civil  dans  l'CJniverfité  de  Genève, 
aiant  donné  Avis  à  cette  Aflemblée  qu'il  vouloit  compofer  un  Livre  de  l'Hi- 
ftoire  de  l'Eglife ,  dans  lequel  il  découvriroit  les  Fauffetés  qui  étoient  conte- 
nues dans  les  cinq  premiers  Volumes  du  Cardinal  Barronifis ,  ce  qu'il  avoit  en- 
trepris à  la  Solicitation  du  Synode  National  de  Caftres  de  l'An  1 62,6.  ;  On  dé- 
créta qu'on  lui  écriroit  pour  le  prier  de  donner  cette  Satisfaction  à  nos  Eglifes, 
&  de  s'aquiter  de  la  Promeflé  le  plutôt  qti'il  le  pourroit  faire. 
XXI. 
On  fit  Raport  à  cette  Aflemblée  des  cruelles  Perfecutions  que  Monfieur  de 
Snrville  ,  Paileur  de  l'Egliie  de  Fignan ,  avoit  foufertes  ;  iurquoi  on  ordonna 
qu'on  lui  envoieroit  inceflanment  trois  Cens  Livres  pour  fon  Entretien ,  la- 
quelle Somme  lui  feroit  paiée  de  l'Argent  le  plus  clair  que  Monfieur  Ducandal 
avoit  entre  fes  Mains  ■■,  &  qu'on  lui  donneroit  encore  trois  Cens  Livres  du  pre- 
mier Argent  que  nous  efpcrions  de  recevoir;  &  qu'on  lui  feroit  de  plus  un  Don 
de  la  Portion  Surnuméraire  du  Partage  de  la  Province  des  Sevenes ,  laquelle  il 
recevroit  exempte  de  toutes  Taxes. 

X  X  I  L 
Cette  Affemblée  conlîderant  les  Dépens  que  Monfieur  Chars'ibaud  avoit  été 
obligé  de  faire,  au  Sujet  de  l'Accufation  qu'on  avoit  intentée  contre  Monfieur 
Lotiïs  du  Bois  ;  on  donna  Ordre  à  la  Province  du  Vtvarez.  ,  de  s'informer  de 
la  Vérité  de  ces  Plaintes,  afin  que  fl  elles  étoient  bien  fondées,  &  qu'il^  les  vé- 
rifiât, ladite  Province  lui  donnât  encore ,  avant  le  Synode  National  fuiyant , 
une  Portion  Franche ,  outre  les  Portions  Surnuméraires  qu'on  lui  avoit  déjà  af- 
fignées. 
^  X  X  I  I  L 

Monfieur  r^c^îw^/^/ aiant  genereufcment  cédé  aux  Eglifes  la  Somme  de  huit 
Cens  Livres  qu'il  pouvoir  jufliement  prétendre  ,  6c  qui  lui  êtoit  diië ,  du  Sol 
par  Livre ,  de  la  Somme  de  foixante  Mille  Livres  que  Sa  Maje(ié  avoit  ac- 
cordée à  nos  Eglifes,  pour  paier  les  Dépenfcs  de  cette  Affemblée ,  &  aiant  aiiflî 
quitté  des  Reprifes  qu'il  auroit  pu  prendre  de  fes  Comptes,  la  Somme  de  quin- 
ze Cens  Livres:  Cette  Affemblée  le  remercia  très  fincerement  &  avec  des  Té- 
moignages de  Reconnoiffance  de  fes  Chantés  Nobles  ÔC  Chrétiennes  envers  nos 

pauvres 


TENU    A     CHARENTON.  509 

pauvres  Eglifes  :  &  on  arrêta  que  de  cette  Somme  de  Quinze  Cens  Livres, 
on  en  donneroit  trois  Cens  à  Monfieur  du  Tremblai  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de 
Fantin  ;  &  qu'on  en  delivreroit  auflî  trois  Cens  à  Monfieur  de  la  Fon  ,  Paf- 
teur de  l'Eglife  de  Glenat  8c  de  Calvniat ,  en  Confideration  de  fes  prcflans 
Befoins  i  &  cinquante  Livres  pour  affifter  Daniel  Chabord  ,  qui  étoit  venu 
exprès  à  l'Aflemblée  pour  implorer  nôtre  Secours  à  l'Ocafion'.  de  fon 
Fils  ,  qui  étoit  détenu  dans  l'Efclavage  fur  les  Galères  depuis  les  dernie.is 
Troubles ,  8c  lequel  il  vouloit  racheter  :  &  que  les  autres  huit  Cens  cin- 
quante Livres  reftantes  Icroient  miles  entre  les  mains  de  Mr.  Rambouillet,  An- 
cien de  l'Eglife  de  Paris  ,  pour  être  emploiées  par  fon  Agent  à  Mnrfeille  , 
au  Soulagement  6c  à  la  Délivrance  des  Fidèles  qui  étoient  détenus  dans  les 
Chaines  depuis  les  derniers  Troubles  ,  pour  Caufe  de  leur  Religion. 

X  X  1  y. 

Parce  que  Mr.  Dmcan  avoit  été  Profefl'eur  en  Langue  Grecque  dansl'U- 
niverfité  de  Saumur  ,  par  Ordre  du  Synode  Provincial  d'^n;o«  ,  qui  avoit 
partagé  cet  Ofice  encre  Monfieur  5fKo«>&  lui ,  on  ordonna  qu'on  lui  puieroit 
la  Moitié  des  Apointemens  qui  apartenoient  aux  Profeifcurs  de  ladite  Lan- 
gue >  en  Confideration  des  Services  qu'il  rendoit  aduelkmcnt. 
XX  V. 

Monfieur  Savoin  Pafteur  de  l'Eglife  de  Cadres  s'étant  plaint  par  Lettres  à 
cette  Alfeiiiblée  ,  de  ce  qu'on  lui  avoit  interdit  le  Saint  Miniftere  :  6c  après 
qu'on  eût  lia  l'Aéte  du  Confiftoire  de  l'Eglife  de  Caflres  ,  qui  ateftoit  que 
ledit  MonV'cur  Savoin  n'avoit  pas  Prêché  d'autre  DoClrine  que  celle  qui  étoit 
reçue  dans  nos  Eglifes  6c  conforme  à  nôtre  ConfciTion  de  Foi  ,  6c  à  notre 
Difcipline  Ecclefaftiquc  •  l'Aflemblée  ordonna  à  MeiTieurs  nos  Députés  Gé- 
néraux de  pourfuivre  dans  le  Conleil  ?nwi  de  Sa  Majefié  ,  la  Revocation 
du  Décret  de  l'interdiétion  que  la  Cour  de  Caflres  avoit  faite  contre  lui ,  6c 
de  s'emploier  dans  cette  Afure  avec  toute  la  Vigueur  poflîble  ,  étant  un  Cas 
d'Importance  ,  êc  qui  concernoit  toutes  nos  Eglifes  en  General. 
X  X  V  L 

11  liJt  ordonné  que  le  Commis  de  Monfieur  Ducandal  ictiendroit  entre  fes 
Mains  les  Portions  franches  qui  avoient  été  accordées  aux  Eglifes  à^ Auvergne^ 
par  le  vint-quatriêmc  Synode  National  de  Charenîon  de  l'An  1625.  6c  que 
ledit  Commis  les  diftnbueroit  aux  Pafteurs  qui  avoient  été  envoies  par  la  Pro- 
vince des  Sevenes  ,  à  Proportion  du  Service  qu'ils  auroient  rendu ,  dont  ils 
aporteroient  de  bonnes  6c  valides  i\teftations. 
X  X  V  I  L 

Monfieur  Ducandal  paiera  ,  du  premier  Aident  qui  fera  diftribué  à  nos 
Univerfités  ,  quatre  Cerïs  Livres  à  Monfieur  Roberfon  Principal  du  Colege 
de  la  RuchefoHcaud  ,  pour  lui  rembourfer  une  Partie  des  Sommes  qu'il  a 
avancées  pour  l'Entretien  dudit  Colege ,  fous  cette  Condition  ,  qu'il  donnera 
Satistaétiou  à  ceux  qui  ont  des  Promeffes  de  lui. 
X  X  V  I  I  L 

On  enjoignit  trés-exprefiément  au  Synode  de  la  Bajje  Cnienne  d'obliger 

Monfieur  B»ftembis  à  rendre  Compte  de  la  Somme  qu'on  avoit  délivrée  à 

b  f  f  5  feu 


^lo        XXVI.  SYNODE    NATIONAL 

feu  fonPere  ,  &  de  déduire  de  cette  même  Somme  les  Fraix  de  l*Impre{ïîon 
du  Catechiime  en  Langue  Btfinietme  ,  félon  la  l'romeflb  que  ledit  Monfîeur 
Enfiembis  en  avoit  faite  un  peu  avant  que  de  mourir  ,  aux  precedens  Syno- 
des Nationaux. 

XXIX. 

Monfieur  Froger  prefentant  des  Lettres  de  l'Eglife  de  Pamien  8c  déclarant 
l'Etat  déplorable  auquel  cette  pauvre  Eglife  êtoit  réduite  ,  cette  Aflembléc 
recommanda,  d'une  Manière  très-particuhere  à  Meilleurs  nos  Députes  Géné- 
raux ,  cette  pauvre  Eglife  qui  gemiflbit  fous  l'Aflidion  ;  &  on  ordonna  â 
Monfr.  Dttcandal  de  donner ,  fans  aucun  Délai ,  audit  Frôler  la  Somme  de  Cent 
Livres  pour  lui  aiiler  à  paiea"  fes  Fraix. 

XXX. 

Il  fut  ordonné  que  la  Portion  de  l'Argent  qui  revenoit  de  l'Acord  fait 
avec  Monfieur  Falot ,  &  apartenant  à  la  Province  des  Sevenes  ,  feroit  de- 
pofée  entre  les  mains  de  MonCxcm  Blanchan  ^  un  des  Députés  de  ladite  Pro- 
vince. 

CHAPITRE    XXIV. 

Concernant  les  Univerfites  à"  les  Coleges.. 
Canon     L 

IL  fut  ordonne  que  t'Artide  neuvième  des  I>oix  Générales  pour  nos  Uni- 
verfités,  fait  dans  le  troifiême  Synode  Notional  à  ^Ims  ,  feroit  conçu  en 
ces  Termes  :  Les  Doreurs  Cr  Frofejfeurs  en  Théologie  aiant  premièrement  été 
Choifis  par  le  Confeil  extraordinaire  de  PVniverJitt ,  ladite  EUEtion  fera  portée  au. 
Sjnode  Provincial  pour  en  juger  ;  é"  en  Cas  quelle  foit  aprouvée  ,  on  donnera 
Ordre  pour  C Examen  &  la  Réception  des  ProfejfeHrs  tlûs  ,  félon  le  troijième  Ca- 
non dtt  fécond  Chapitre  de  nôtre  Difcipline, 
I  I. 
D'autant  que  les  Profefleurs  en  Philofophie  ,  dans  les  Univerfités  de  ce 
Roiaume,  n'enfeignoient  pas  laMeraphifique.lors  qu'ils  diétoientleursCours 
de  Philofophie  ,  quoi  que  ce  foit  une  des  Principales  Siences  ,  &  dont  tou- 
tes les  autres  tirent  leurs  Principes,  &  qu'il  foit  plus  Neceflaire  maintenant 
que  jamais  de  la  remettre  en  fon  Luftre  &  en  fa  Pureté ,  parce  que  depuis 
long-tems  elle  a  été  entièrement  corrompue  par  les  faufles  Subtilités  des  Doc- 
teurs de  l'Eglife  Romame  ,  lefquels  abufant  de  fes  Maximes  ont  défiguré 
toute  la  Théologie ,  Sc  tâchent  d'établir  leurs  faux  Prmcipes  au  grand  Pré- 
judice de  la  Venté  ;  c'eft  pourquoi  le  Synode  enjoignit  à  tous  les  l-'rofeflèurs 
en  Philofophie  d'enfcigncr  ladite  Science  pendant  leurs  Cours,  avec  les  autres 
Parties  de  la  Philofophie  :  &  il  fût  enjoint  expreflement  à  tous  les  Conftils 
des  Univerfités ,  de  faire  .eaforte  que  dans  les  premières  Claffes  on  enfeignâc 

les 


TENUACHARENTON.  fii 

les  premieri.  Elemens  de  la  Logique  ,  afin  que  les  Ekroliers  (ortnnt  du  Colege, 
fuffent  déjà  propres  à  des  Sciences  plus  élevées:  &  que  les  Profcfreurs  en  Philo- 
fophie  fe  gardaffenc  de  traiter  des  Matières  de  Théologie  ,  ou  des  Queftions 
inutiles  ,  mais  qu'ils  fe  tinflem  toujours  dans  leurs  Limites,  fins  vouloir  errer 
^ans  une  Région  qui  leur  ctoit  inconnue. 
III. 

L'Affembléc  confiderant  l'abfolue  Neceflîté  de  la  Lar^'oe  Grecque,pour 
tous  les  Propofans  qui  afpirent  au  Sacre  Miniftere  ,  Se  que  la  Profcffioa 
de  cette  Langue  fert  d'un  bel  Ornement  à  nos  Univerfités,  fouhaitoit  qu^el- 
le  fût  enfeignée  ;  mais  à  Caufc  des  grands  Befoins  de  nos  Eglifes  ,  qui  n'é- 
toient  pas  en  Etat  d'entretenir  un  ProFeffeur  pour  cela ,  ce  Synode  laiffant  au 
Synode  National  prochain  le  Soin  de  faire  quelques  Reglemcns  là-deffus,  or- 
donna néanmoins  (  afin  que  notrejeuneffene  ceffàt  pas  d'être  bien  inftruite) 
que  tous  les  Confeils  des  Univerfités  auroient  Soin  que  les  Regens  de  la  pre- 
mière 8c  ièconde  Claffe  cnfeignaffent  diligenment  &  affidijment  cette  La»- 
gue  ,  afin  que  quand  nos  Ecoliers  fcroient  promus  à  l'Ofice  de  Leéleurs  Pu- 
blics ,  ils  piàlTent  être  capables  de  lire  6v  d'entendre  les  Auteurs  dans  leurs 
propres  Langues. 

IV. 

Cette  Affemblée  ne  pouvant  aucunement  aprouver  le  Procédé  du  Synode 
Provincial  du  Bas  Languedoc  ,  lequel  au  lieu  d'examiner  Monfieur  Codur  , 
félon  les  Formes  prefcrites  par  la  Difcipline  de  nos  Eglifes  ,  s'étoit  contenté 
de  le  confirmer  fimplement  dans  un  Etabliffement  qui  avoit  été  fait  par  les 
Coloques  de  Nîmes  Sc  d^Vfez.  ,  qui  l'avoient  apellé  pour  enfeigner  la  Théo- 
logie dans  l'Univerfité  de  Nimes  :  il  fut  enjoint  à  toutes  les  Provinces  de  fê 
tenir  à  l'avenir  fort  precifément  à  l'Obfervacion  de  ce  Canon  fi  effentiel,qui 
avoit  été  fiiit  pour  ce  Sujet  :  Et  l'Affemblée  ordonna  particulièrement  à  la 
Province  du  Bas  Languedoc  ,  d'éfeftuer  ce  qu'elle  avoit  omis  à  l'Egard  de 
Monfieur  Coâur  \  £c  de  fe  charger  auffi  de  l'Examen  de  fon  Succefleurdans  la 
Profefllon  de  la  Langue  Hébraïque  ,  Sc  d'obferver  exaétement  toutes  les 
Formalités  requifes  dans  la  Promotion  qu'elle  en  feroit. 

Après  que  l'on  eût  pris  l'Avis  de  toutes  les  Provinces ,  touchant  cetArîi- 
ticle  du  dernier  Synode  National  de  Cafires  ,  à  fivoir  ,  s'il  étoit  expédient 
de  diminuer  le  Nombre  de  nos  Univerfités  ?  Cette  Aflémblée  refolut  d'un 
commun  Confentemcnt  de  les  maintenir  toutes  ,  comme  aufiî  les  Coleges 
qui  étoient  déjà  établis  dans  chaque  Province,  parce  qu'ils  étoient  les  Sémi- 
naires êc  les  Pépinières  de  l'Eglife  de  Dieu  ,  &  que  fans  ces  Univerfités  Sc 
Coleges  il  Icroit  du  tout  impoUible  de  pourvoir  à  l'Inftruétion  de  la  Jeu- 
nefle  ,  8c  aux  Befeins  de  nos  Troupeaux  ,  qui  leroient  deftituécs  lors  que 
leurs  Fadeurs  viendroient  à  mourir. 

VI. 

Et  d'autant  que  depuis  plufieurs  Années ,  les  Neceflités  de  PEtat  ne  per- 
mettoient  pas  que  nos  Eglifes  jouïflênt  des  Efets  acoutumés  de  la  Libéralité 
de  Sa,  Aiajejié ,  ôc  que  nos  Univerûtés  ôc  Coleges  ne  recevoienr  pas  régu- 
lière- 


^12  XXVI.    SYNODE    NATIONAL 

lieremcnt  ce  qui  leur  étoit  afTigné  pour  leur  Entretien,  comme  auffi  parce 
qu'on  avoit  détourné  les  Penfions  6c  les  affignations,  6c  qu'à  cauie  de  plufieurs 
empêchemens  ,  nos  dites  Univerfités  &  Coleges  poarroicnt  tomber  dans  une 
Ruine  totale  ;  Cette  Aflemblée  décréta,  que  jufqu'i  ce  que  l'on  pût  recueillir 
les  Fruits  des  Libéralités  de  Sa  Aîaje/ie,  on  mettroit  en  Rcferve  le  Ginquiê- 
nie  Denier  de  toutes  les  Charités  ,  dont  on  tireroit  une  certaine  Som- 
me qui  feroit  emploiée  à  l'Entretien  de  nos  dites  Univerfités  &  Coleges;  & 
cela  par  Voie  d'Avance  ,  ou  de  Prêt  feulement,  Sc  qu'on  en  feroit  la  Reftir 
tution  auffi-tôt  que  nous  aurions  reçu  les  Sommes  qui  nous  auroient  été  ac- 
cordées par  Sa  Majefté. 

VII. 
Il  fut  ordonné  que  chaque  Province  nommeroit  un  Confiftoire  qui  auroit 
Charge  de  recevoir  toutes  les  Sommes  qui  viendroient  du  Cinquième  Denier 
des  Charités  de  chaque  Eglile  -,  lefquelles  ils  envoieroient  aux  Univerfités 
qu'on  leur  marqueroit  ,  félon  le  Partage  qu'on  en  feroit,&:  que  chacun  de 
ces  Confiftoires  prendroit  des  Quitances  des  Confeils  de  ces  Univerfités. 

CHAPITRE    XXV. 

Décret  pour  une  Cotifation ,  en  Faveur  des  Univerjites  c^  des  Colegts. 

Article     I. 

LEs  Provinces  aiant  été  cotifées  il  fut  arrêté. 
I.  Que  la  Province  de  Bourgogne  ,  contribueroit  pour  fon  Cinquiè- 
me Denier  ,  la  Somme  de  cinq  Cens  ,  trente  6c  une  Livres,  &  huit  Sols. 

a.  La  Province  du  Berri  ,    fept  Cens  ,  quarante  -  trois  Livres  ,    quinze 
Sols. 

5.  Le  PoiVtoH  ,  douze  Cens ,  foixante  &  quinze  Livres. 

4.  L,t  Haut  Languedac  ,  neuf  Cens ,  cinquante-fix  Livres  ,  quinze  Sols. 

5.  Le  Bas  L.wfHedac  ,  douze  Cens  ,  foixante  6c  quinze  Livres. 

6.  La  Normandie ,  deux  Mille ,  Cent  vint-cinq  Livres. 

7.  Uljle  de  France  ,  quinze  Cens,  quatre -vints  quinze  Livres  ,  quinze 
Sols. 

8.  La  Bretagne  ,  cinq  Cens  Livres. 

9.  La  Bafe  Guienne  ,  douze  Cens  ,  foixante  &  quinze  Livres. 

10.  Les  Sevenes  ,  fix  Cens  ,  ciniuante-fept  Livres  ,  dix  Sols. 

11.  \J  Anjou -,  huit  Cens,  cinquante  Livres. 

la.  Le  Datiphiné ,  Mille,  foixante-deux  Livres,   dix  Sols. 

13.  \..-x  Xaintonge  ^  douze  Cens,  foixante  &  quinze  Livres. 

14.  La  Province  de  Provence  ,  ne  donna  rien  ,  pour  les  Raifons  qui  font 
déclarées  dans  le  Troifiême  Article  ci-après. 

If.  La 


TENUACHARENTON,  ^13 

ïf.  La  Province  du  Fivarez.  ne  donna  rien  non  plus,  comme  on  le  vera 
dans  le  même  Article  de  ce  Chapitre. 

Toutes  ces  Sommes  fe  montent  à  quatre  Mille  ,  Cent  ,  Vint -deux  Li- 
vres ,  Treize  Sols. 

I  I. 
Et  parce  <jue  la  Province  de  Vljle  de  France  avoir  difcré  d'ériger  fonCole-. 
ge  jufqu'à  ce  qu'elle  fût  bien  en  Etat  de  l'Etablir  ;  cette  Aflèmblce  lui  con- 
tinuant fes  Droits  &  Privilèges  ,  l'exhorta  d'ajouter  à  la  Mafle  de  l'Argent 
qui  étoit  deftiné  pour  l'Entretien  des  Univerfités ,  deux  Cens  Livres,  qu'el- 
le fût  chargée  de  lever  fur  les  Eglifes  de  fon  Département,  pour  étabfir  ledit 
Colege  ;  6c  il  fut  encore  ordonné  qu'on  continueroit  a  la  Province  du  Ber- 
ri  la  Garantie  de  deux  Cens  Livres  ,  pour  aider  d'autant  mieux  à  l'Entre- 
tien du  Colege  de  Chàtillon  fur  Loire  :  mais  avec  cette  Condinon  ,  que  la- 
dite Province  du  berri  aportcroit  tous  les  Ans  de  bons  Témoignages ,  de  l'U- 
fage  auquel  elle  auroit  emploie  cette  Somme  ;  Ôc  comment  elle  auroit  aufli 
debourfe  fon  propre  Argent  ,  félon  qu'elle  y  étoit  obligée ,  pour  l'Entretien 
de  fon  dit  Colege. 

III. 
Et  pour  les  Provinces  àtTrovence  &  du  Vivarex^  ,  leurs  Députés  rapor- 
cerent ,  que  ces  Pais  aiant  été  le  Théâtre  de  la  Guerre  ,  ils  étoient  entière- 
ment ruinés  ,  6c  qu'à  Caufe  de  leur  grande  Pauvreté  il  leur  étoit  du  tout 
Impoflible  pour  le  Iprefent  de  pourvoir  aux  Befoins  de  leurs  Coleges  ,  ni  de 
contribuer  en  aucune  Chofe  pour  aider  à  faire  fubfifter  les  Univerfités  com- 
me les  autres  Provinces  ;  c'eft  pourquoi  l'Aflemblée  les  exhorta  pour  cette 
fois  ;  &  en  même  tems  on  leur  enjoignit  .  de  même  qu'aux  autres  Provin- 
ces ,  de  lever  le  Cinquième  Denier  des  Charités ,  pour  être  emploie  à  l'En- 
tretien des  Ecoliers  que  l'on  deftinoit  au  Saint  Miniftere, comme  il  eft con- 
tenu dans  le  Second  Chapitre  de  la  Difcipline  de  nos  Eglifes  ,  &  il  leur  fût 
ordonné  d'aporter  au  Synode  National  fuivant  des  Témoignages  qui  filîènt 
Foi  comme  ils  avoient  obéi  en  cela. 

I  V. 
•  Le  Synode  aiant  auffi  été  informé  du  Préjudice  qu'on  avoit  Caufé  au  Co- 
lege: de  Montauhun  ,  en  lui  retranchant  la  Somme  de  fix  Cens  Livres ,  qu'il 
avoir  acoutumé  de  recevoir  du  Comté  de  Querci  :  pour  prévenir  l'entière 
Diffipation  de  ce  Colege  ,  on  décréta  ,  que  du  Cinquième  Denier  de  laPro- 
vince  du  Languedoc  ,  on  lui  en  affigneroit  rous  les  Ans  fix  Cens  Livres  , 
jufqu'à  la  Tenue  du  Synode  National  fuivant  ,  avec  cette  Condition  ,  qu'il 
lendroit  Compte  de  ladire  Somme  ,  fuivanr  ce  qui  avoit  éré  ordonné  aupa- 
ravant. 


Terne  IL  Ttt    .  CHA- 


514.  XXVI.    SYNODfs    NATIONAL 

CHAPITRE    XXVI. 

Pctrt^gc  des  Sommes  empruntées  fur  le  Cinquième  Dénier  des  Chantes  de 
nos  Eglifes  ,  pour  V Entretien  des  Umvcrjités  de  Montauban,  deNi- 
mcs ,  de  Saumur  ,  &  de  Die  ,  &  diverfes  autres  Matières  cancer- 
uant  lefâites  Univerfaes. 

Article    I. 

AL'Univerfité  de  Mmunban  pour  deux  ProfeflêuK  en  Théologie  ,  un 
en  Langue  Hébraïque  ,  deux  en  Philolbphie,  8c  pour  le  Colcge,  trois 
Mille  Livres  :  dont  la  Province  du  H.mt  Lannetedoc  devoir  paier  neuf  Cens, 
cinquante- fix  Livre?  ;  &  la  Province  de  Normandie  onze  Cens  Livres  ;  & 
l'/Jïe  ds  France  ,  fix  Cens  ,  vint-cinq  Livres;  &  la  Xatr.tonge  trois  Cens, 
dix  neuf  Livres. 

I  I. 
A  l'Univcrfité  de  Saumur  pour  deux  Profedeurs  en  Théologie  ,  un  en 
Langue  Hébraïque  ,  Se  deux  en  Fhilofophie  ,  deux  Miile  ,  fix  Cens  Li- 
vres :  Plus  ,  Cent  Livres ,  pour  le  Prii'.cipal  du  Colcge  ;  pour  le  premier 
Régent  ,  quatre  Cens  Livres  •■,  pour  le  Second  ,  trois  Cens  Livres  ;  pour  le 
Troifiême  ,  deux  Cens,  cinquante  Livres;  pour  le  Quatrième ,  deux  Cens 
Livres  ;  6c  pour  le  Régent  des  Ciafies  Cinquième  &  Sixième  ,  deux  Cens , 
dix  Livres  ;  &  pour  le  Portier  &  Bedeau  ,  Soixante  Livres  \  Ce  qui  faitcn 
tout  la  Somme  de  quatre  Mille  ,  Cent  vint  Livres  ;  dont  la  Province  de 
Normandie  devoir  fournir  Six  Cens  Livres  ;  Vifle  de  France  Sept  Cens,  foixan- 
te-huit  Livres  i  quinze  Sols  5  la  Province  de  Xaintonge  ,  Cinq  Cens  ,  cin- 
quante fix  Livres  \  le  PoideH  ,  Huit  Cens  ,  foixante  6c  quinze  Livres  ,  le 
Jierri ,  Trois  Cens  quarante  trois  Livres ,  fept  Sols ,  V Anjou  ,  Huit  Cens  , 
cinquante  Livres  i  la  Bretagne  ,  Cent  fix  Livres  ,  cinq  Sols. 

A  l'Univerfitc  de  Ntmes,  pour  deux  Profefleurs  en  Théologie,  Se  un  en 
Langue  Hébraïque  ,  dix-huit  Cens  Livres  ;  dont  la  Province  du  Bat  Lan- 
guedoc dcvoit  fournir  huit  Cens  ,  foixante  6c  quinze  Livres  ;  la  Baffe  Cnien- 
ne  ,  huit  Cens  ,  foixasue  &  quinze  Livres. 
IV. 
A  l'Univerfité  de  Die^  neuf  Cens  ,  quati-e-vints  &  une  Livres  ,  cinq  Sols; 
dont  le  Dauphine  devoit  fournir  fix  Cens  ,  foixante  deux  Livres  ,  dix  Sols  j 
!a  Bourgogne  ,  Cent  trente  6c  une  Livres,  dix- fept  Sols  ;  les  Sevenes,  Cent, 
quatre-  vints  Livres  ,  dix  Sols. 

V. 
Et  de  peur  que,  û  les  Provinces  negligeoient  de  porter  leurs  Contribu- 
tions comme  il  avoit  été  ordonne  ,    nos  Univerfités  ne  deperiflcnt  entière- 
ment ,  on  enjoignit  très-expreflcmcnt  à  leurs  Députés  qui  étoicnt  prefens  à 
ce  Synode  ,  d'avoir  Soin  que  ce  Décret  fût  ponftuellement  obfervé;  &  aux 

Pro;- 


TENUACHARENTON.  51^ 

Provinces  ,  de  cenfurer  tous  les  Conilftoiics  Delinquans  ,  Se  de  r'animcr 
l'Ancien  Zcle  de  toutes  les  Eglifes  particulières  de  leur  Département  ,  8c 
de  les  porter  à  augmenter  leurs  Charités  ,  qui  dévoient  ctre  emploices  à  des 
Ufaffcs  Sacrés  &  Necefiaircs. 

...        V.^- 

Cette  Aflemblée  étant  bien  informée  que  le  Confeil  de  l'Univerfité  de 

Siiumur, avoit  eu  un  très  grand  Soin  de  s*aquicer  de  Ion  Devoir  envers  fon 
Univerfité,  en  pourvoiant  à  ies  Beioin';  avec  tant  de  Zcle  ,  6c  principale- 
ment depuis  le  dernier  Synode  National  tenu  à  C-iJfres  ,  aplaudir  à  tous  les 
Profeikurs  de  cette  Univerfité ,  lefquels  b'aquitoient  fi  dignement  de  leur 
Emploi  fi  pénible,  dans  lequel  on  promit  de  les  confirmer,  après  qu'ils  au- 
roienr  fubi  l'E-xamen,  félon  les  Canons  de  la  Difcipline  de  nos  Eglifcs. 
VII. 

Le  Confeil  de  l'Univei-fité  de  Saumiir  remontra  le  grand  Befoin  qu'il 
avoit  d'un  fécond  Profelleur  en  Théologie,  &  qu'il  avoit  jette  les  Yeux  fur 
Monfieur  BlovdeL,  Perlonnage  doué  de  toutes  les  Qualités  rcquifes  pour  un 
Ofice  lî  important:  mais  Monlieur  Blor.del  s'excufa  de  l'accepter,  pour  plu- 
fieurs  Raifons  qu'il  alegua  ;  8c  particulièrement  parce  qu'il  avoit  été  prié  d'é- 
crire l'Hîlloire  des  cinq  premiers  Siècles  de  l't.glife  :  Surquoi  les  Députés 
Provinciaux  de  iJJle  de  France  aiant  été  ouïs,  &  la  Leûure  faite  des  Lettres 
du  Comte  de  kou(j'.y  Se  de  l'Eglifc  qui  s'afiembloit  dans  fi  Maifon,  deman- 
dant tous  d'un  Cohfcntemcnt  unanime  qu'on  leur  lailTàt  ledit  Elondel,  à 
Caufe  des  grands  Succès  de  fon  Miniftere  ,  dont  chacun  ctoit  extrêmement 
bien  édifié  :  L'Anêmbléc  déclara  que  pour  plufieurs  Raifons  importantes, 
on  ne  pouvoir  pas  donner  ledit  Monfieur  Blondel  à  PUniverfité  de  SpAimur , 
•quoi  qu'il  put  lui  être  très  utile  i  c'eil  pourquoi  le  Confeil  de  cette  Univer- 
fité  en  devoit  chercher  un  autre  en  quelque  part ,  qui  fût  capable  par  fes 
bonnes  Qualités  de  rendre  le  Service  que  ledit  Confeil  Académique  defiroit. 
VIII. 

Cette  Aflemblée  condefcendant  aux  inftantcs  Solicitations  de  l'Univerfité 
de  Sanmur ,  lui  accorda  que  Monfieur  de  la  Place  ,  Pailcur  de  l'Eglife  de 
Nantes ,  nonobftant  toutes  les  Excufes  qu'il  aportoit  pour  s'en  difpenrcr,fe 
chargeroit  de  cet  Ofice  ,  après  qu'il  aiToii  fubi  l'Examen  prefcrit  par  nos 
Canons.  Et  on  pria  Monfi-iur  le  Commiflaire  du  Rot  de  procurer  à  la  Pro- 
vince de  Bretagne  la  Permillîon  de  s'alVembler  en  Synode  dans  PEfpacc  de 
fix  Mois,  afin  que  ladite  Univcrfité  de  Sannmr  pût  prcfcntcr  fis  Requêtes 
à  ce  Synode-là  le  plutôt  qu'il  fe  pourroiti  6c  on  ordonna  audit  Synode  d'in- 
îeriner  les  Requêtes  de  cette  Univcrfité,  5c  de  pourvoir  l'EgUfe  de  Nantes 
d'un  autre  Pafieur ,  dont  elle  fût  édifiée,  comme  elle  l'avoit  été  du  Mini- 
llere  dudit  Monfieur  de  la  Place  :  Et  on  exhorta  la  Province  d'^wo»  d'avoir 
un  grand  Egard  aux  Ncceflités  de  cette  Eglife  ,  afin  que  ,  fi  par  -l'Avis  du 
Synode  de  Bretagne ,  l'Eglife  de  Nantes  cherchoit  un  Paîlcur  dans  ladite  Pro- 
vince t\''AnjoH,  elle  lui  aidât  à  obtenir  ce  qu'elle  fouhniccroit.  Et  on  com- 
manda ù  MonGcur  de  la  Place  ,  fi  le  Synode  de  Bretagne  ne  fe  tcnoic  pas 
dans  fix  Mois,  des'en  aller  dans  ladite  Lîniverfité,  en  Vertu  de  ce  Décret. 
Tit  z  CHA- 


5i6  XXVI.  SYNODE  NATIONAL 

CHAPITRE    XXVIL 

Comptes  que  les  Provinces  portèrent  touchant  V Entretien  é-  la  Depenfe 
de  leurs  Univerfités  ér  Coleges. 

Article  L 

LA  Province  àî'Anjoa  rendit  deux  Comptes ,  dont  l'un  avoit  été  porté  au 
Synode  tenu  zSaumur,  l'An  1619.  ;  &  l'autre  au  Synode  de  Louàun  ^ 
l'An  1651.  ,  pour  les  Années  16x5-.  ,  i6i6.  ,  1627.  ,  i6z8. ,  1619., 
1630.  &  1651.,  jufqu'au  dernier  de  Septembre  ,  &  ils  furent  reçiàs  & 
aprouvés. 

I  L 
La  Province  du  Bas  Languedoc  n'aporta  point  de  Compte  pour  ion  Uni- 
verfité  de  Nimes  ,  ni  pour  leColegc  de  Bez.ters,  parce  qu'elle  n'avoit  rien  re- 
çu ni  pour  l'un,  ni  pour  l'autre,  depuis  le  dernier  Synode  National  de  Ca- 
fires,  tenu  vers  la  Fin  de  l'Année  i6z6- 
III. 
La  Province  du  Haut  Languedoc  ne  porta  point  de  Compte  non  plus,  ni 
pour  fon  Univerfité  de  A4ontauban  ,  lii  pour  le  Colege  de  Cajtres  ,   parce 
qu'elle  n'avoit  pas  touché  un  Denier  depuis  le  dernier  Synode. 

La  Province  du  Dauphine'  prcfenta  cinq  Comptes  de  fa  Recette  8c  de  fon 
Dcbourfement ,  pour  l'Univcrfitc  de  Z)«V,  qui  commençoient  au  Mois  de 
Juillet  à&V An  ï6z6.,  &  finillbient  le  premier  de  Juillet  i6'2,o.  ,  lefquels 
furent  tous  aloués  Se  aprouvés  dans  cette  Aflemblée  Synodale. 
V. 

La  Province  du  Bern'  porta  trois  Comptes  pour  le  Colege  de  Chàtillon 
fur  Loire,  dont  deux  avoicnt  été  prefentés  au  Synode  tenu  à  Chàtillon,  le 
premier  le  vint-dcuxiême  de  Février  i6ay.;  le  Second  le  vint-deuxiéme  de 
Mars  fuivant  ;  le  Troifiêmc  fût  rendu  au  Confiftoire  de  Gien  qui  étoit  au- 
tonfé  pour  l'examiner,  par  le  Synode  tenu  à  Mer  le  dix- huitième  de  Juin 
l'An  1631.,  pour  les  Années  1628.  ,  1629.,  1630.  ,  6c  1631.  i  lefquels 
furent  aloués  &  aprouvés  comme  les  prccedens. 
V  1 

La  Province  de  Xaintonge  porta  le  Compte  du  Colege  de  la  Rochefoucaud 
qu'elle  avoit  rendu  l'An  1630- ,  l'onzième  de  Juin  ,  au  Synode  tenu  dans  le 
même  Lieu,  6c  il  fut  reçu  £c  aprouvé  par  cette  Compagnie. 

La  Province  de  Bretagne  prefenta  aufll  le  Compte  du  Colege  de  riW, fer- 
mé &  termine  par  deux  Anciens  du  Confiftoire  de  cette  Eglifelezi.  de 
fuin  1626.,  lequel  fut  aprouvé  par  le  prefent  Synode. 
VIII. 
Les  autres  Provinces  n'aporterent  aucuns  Comptes  touchant  la  Dépenfe 

de 


TENUACHARENTON.  ^17 

Je  leurs  Coleges,  n'aiant  rien  touché  depuis  que  le  vint-cinquiême  Synode 
National  fût  tenu  à  Cafires,  les  Mois  de  Septembre,  d'OEtohe  &  de  Novembre, 
de  l'An  i6x6. 


CHAPITRE    XXVIII. 

Les  Comptes  de  Monjiêur  Ducandal  Receveur  General ,  des  Sommes 
accordées  par  la  Libéralité  de  Sa  Majefté  aux  EgUfes  Reformées  de 
France. 

Article    L 

CEtte  Aflemblée  aiant  remarqué  que  dans  les  Comptes  de  Monficur  Ducah- 
dal  il  y  avoit  de  giofles  Sommes  qu'il  faloit  reprendre  ;  ordonna  que  Mef- 
fieurs  les  Députés  Généraux  de  nos  Egliles,  auprès  de  Sa  Mnjefté ,  feroient 
chargés  de  requérir  très  humblement  Sa  Majefié  de  nous  accorder  quelques 
meilleures  Aflîgnations,  que  celles  que  nous  avions  fans  aucuns  Efctsi  &  par- 
ticulièrement les  AfGgnations  pour  l'Année  1 6x7.  Et  parce  que  dans  les  Re- 
prifes  des  Années  précédentes  il  y  avoit  divers  Otices  pris  en  Paiement  des  fuf- 
ditcs  Affignations ,  lefquels  on  feroic  obligé  de  vendre  à  quelque  Prix  que  ce 
fut  i  afin  donc  qu'on  piit  recevoir  quelques  Sommes  de  la  Vente  de  ces  Char- 
ges pour  aider  nos  pauvres  Pafteurs ,  cette  Allèmblée  donna  Commiffion  au 
Sieur  Mefirez.at ,  Paftcur  de  l'Eglife  de  Parti  aux  Sieurs  Marband  6c  Ram- 
houilUt  Anciens  de  ladite  Eglifc ,  &  à  Meffieurs  nos  Députés  Généraux ,  de 
traiter  conjointement  ayec  Monfieur  Ducandal.  &  de  convenir  de  la  Vente 
defdits  Ofices ,  pour  Tous ,  ou  pour  une  Partie ,  avec  une  Peribnne  feule ,  ou 
avec  plufieurs,  au  Prix,  &  aux  Conditions  qu'ils  jugeroient  les  plus  Avanta- 
geufes  pour  nos  Eglifes.  De  plus ,  s'ils  rencontroient  quelque  Peribnne  qui 
voulut  faire  Marché  avec  eux  de  toutes  ces  Sommes ,  ou  d'une  Partie  de  celles 
qu'il  faloit  reprendre,  cette  Aflemblée  donna  un  Plein  Pouvoir  auxdits  Sieurs 
Mefirex.at ,  Marbattd  ,  &  Rambotftllet ,  conjointement  avec  Meflleurs  nos  Dé- 
putés Généraux  &  Monfieur  Dncandal,  de  s'accommoder  pour  telle  Somme 
d'Argent  qu'ils  jugeroient  eux-mêmes  être  la  plus  avantagcufe  pour  nos  Eglifes. 

Les  Sieurs  VAmi  Se  de  Croi ,  Palleurs .  conjointement  avec  Meffieurs  de 
Balterne ,  Large-Bâton ,  Gilbert ,  Maz.ilieres  ôc  Cheiron  ,  Anciens  ,  aiant  eu 
Commiffion  de  ce  Synode  de  vérifier  les  Comptes  de  Monfieur  Ducandal,  ils, 
firent  Rapoi  t ,  que  félon  l'Examen  qu'ils  enavoicnt  fait ,  ils  avoicnt  trouvé  que 
Monfieur  Ducandal  fe  chargeoit  de  R-ecepifles  pour  quatre  Cens ,  quarante  & 
un  Mille  ,  trois  Cens ,  quarante  &  une  Livres ,  Se  que  les  Debourfemens  mon- 
toient  à  quatre  Cens  ,  trente  trois  Mille ,  deux  Cens  cinquante  neuf  Livres  , 
pour  les  Années  1 6îf.  ,  1 6x6.  &C  1 62  7.  ;  que  par  confequent  il  y  avoit  de  bon 
ièpt  Mille ,  quatre-vints  ôc  une  Livres ,  laquelle  Somme  feroit  diftribuée  de  la 
T  1 1  3  Mamere 


fï8         XXVI.  SYNODE    NATIONAL 

Manière  que  ce  Synode  le  jugerait  à  propos  ;  Surquoi  il  y  avoir  dan?  ledit 
Compte  une  Quitance  de  Monfieur  Grajfe  Ik  de  Monfieur  Moufchamf ,  pour  la 
Somme  de  huit  Cens,  cinquante  &  une  Livres  ,  fcizc  Sols  ,  &  ti'ois  De- 
niers, qu'il  s'étoit  obligé  de  produire;  &  que  fous  l'Article  des  Sommes  mifes 
en  Compte ,  &  non  reçues ,  il  devoit  donner  fon  Recepiffé  dans  les  premiers 
Comptes ,  ce  qu'il  fcroit  pour  les  Parties  de  fept  Mille ,  fept  Cens,  quarante- 
trois  Livres ,  douze  Sols  ,  &  fix  Deniers  ;  6c  pour  quatre  Mille  ,  trois  Cens 
Livics,  pour  les  Ofices  des  Commiffaires ,  Receveurs  des  Profcffions  Réelles, 
ou  du  Produit  de  la  \'ente  deidits  Ofices. 
I  I  L 

Et  pour  cette  Partie  de  deux  Cens  vint  &  un  Mille  Livres ,  des  Aflîgnations 
données  pour  l'Année  1627. ,  ledit  Comptant  fut  déchargé  de  donner  davanta- 
ge de  Rcccpillès  dans  les  Comptes  qu'il  pcrtcroit  déformais  ,  à  moins  qu'il  ne 
plût  à  Sa  Majefte  pour  répondre  à  nos  très  humbles  Requêtes  ,  qui  lui  avoient 
été  prefentées  par  nos  Députés  Généraux,  de  faire  que  cette  Somme  de  deux 
Cens,  vint  &  un  Mille,  trois  Cens,  quarante  &  une  Livres,  contenue  dans 
les  Tailles  des  Finances,  fût  de  bonne  Valeur ,  &  de  les  réaflîgncr  en  'quelque 
Part  ailleurs  ;  Se  qu'alors  ces  Tailles  qui  étoicnt  entre  les  Mains  dudit  Mon- 
lîeur  DHcatidai  fcroient  produites  6c  cédées  par  lui  à  telles  Pcrfonncs  que  ce  Sy- 
Hode ,  ou  celui  que  l'on  tiendroit  enfuite ,  lui  commanderoit. 
IV. 

Lx;dit  Monfieur  Ducandal  rendit  un  Compte  des  Sommes  à  reprendre ,  mi- 
fes dans  les  Comptes  que  Monfieur  Cupâr  fon  Député  rendit  au  Synode  National 
de  Cafirei  tenu  l'An  1626. ,  dont  la  Recette  le  montoit  à  trois  Cens  &  un  Mil- 
le, cinquante  Livres ,  quinze  Sols  &  quatre  Deniers,  laquelle  Somme  il  diftri- 
bueroit  félon  l'Ordre  du  prefcnt  Synode. 

Surquoi  il  faut  remarquer  que  la  quatrième  Partie  dudit  Debourfemcnt  rou- 
loit  fur  une  Qiiitance  de  Meflîeurs  Graffe  &  Monfcharnp  ,  de  deux  Cens  ,  qua- 
rante deux  Livres,  feizc  Sols,  qu'il  leroit  obligé  de  faire  voir ,  &  que  dans  le 
Contenu  des  Rcprifes  du  piefent  Compte,  il  devoit  fiire  une  Recette  pour  les 
premiers  Comptes  qu'il  rendroit,  d'une  Somme  de  trente  Mille  ,  deux  Cens , 
quarante  Icpt  Livres,  fcize  Sols  fie  neuf  Deniers,  qui  avoitiété  emploiéc  fous  le 
Nom  de  Monfieur  Mortnean  ,  Receveur  General  de  Bourdeaux ,  &c  d'onze 
Mille,  fept  Cens  Livres ,  de  Monfieur  ^«^^rf ,  quiavoitété  Caution  dans  la 
Saifie  de  Àlonfieur  René  Brunet  ;  £c  pour  vint  quatre  Mille  ,  deux  Cens ,  cin- 
quante neuf  Livres ,  &  douze  Sols ,  pour  les  Ofices  de  la  Beaujfe ,  parce  que  le- 
dit Comptant  étoit  chargé  de  foire  toute  la  Diligence  poflîble  pour  recouvrer 
toutes  les  fufdites  Sommes. 

V  I. 

Et  à  l'Egard  des  Comptes  rendus  fous  le  Nom  des  Fermiers  <4e  la  Chàtelenic 
de  Bourdeanx  ,  &  de  Monfieur  CUttde  de  R<igois ,  Receveur  General  de  /,?- 
moges  &  de  Bafcles ,  Fermier  des  Gabeles  tV^njott  ;  de  Malbranche  ,  Treforier 
des  Finances,  Sc  de  Loriol ,  Receveur  General  des  Domaines  du  Languedoc, 
kfqucls  Comptes  montoient  à  la  Somme  de  deux  Cens  ,  dix  fcpt  Mille  ,  deux 

Cens, 


TENU    A    CHARENTON.  ^19 

Cens ,  quatvc-vints  &  fept  Livres ,  fept  Sols  &  fcpt  Deniers,  ledit  Comptant 
fut  dech;irgé  de  donner  davantage  de  Recepinbs  dans  fes  Comptes  qu'il  rcn- 
dioit  à  l'avenir ,  fi  ce  n'étoit  que  par  un  grand  Hazard  il  reçût  quelque  Cho- 
ie; mais  il  refta  chargé  des  Tailles  du  Domaine, &;  des  Certificats  des  Rece- 
\'eurs  &  Fermiers  qui  étoient  Débiteurs  de  ladite  Somme  de  deux  Cens ,  dix 
fcpt  Mille  ,  deux  Cens  ,  quatre-vints  fept  Livres,  fept  Sols  ôc  fept  Deniers 
qu'il  rendi-oit  à  telles  Perfounes  que  ce  Synode  ou  le  fuivant  l'ordonnevoit,       * 

PARTAGE 

De  la  Somme  de  feize  Mille  Livres  ,  accordée  par  Sa  Majefté ,  pour 
paier  les  Depenfes  necef aires  de  ce  Synode ,  afin  de  foulager  les  Pro- 
vinces. 

L.  S.  D. 

A  la  Province  de  Bottriogne ,  pour  quatre  Députés ,  114116a 

A  la  Province  de /'r-«z/f»c^ ,  pour  deux  Députés ,  570  18     2. 

A  la  Province  du  5f m ,  pouj- quatre  Députés ,  hai  16    4. 

A  la  Province  du  Poitou ,  pour  quatre  Députés ,  1 141  16     2 

A  la  Province  de  Xaintonge ,  pour  quatre  Députés ,  1 141  164 

A  la  Province  de  Bretagne ,  pour  un  Député ,  z8o  o      i 

A  la  Province  de  Guienne ,  pour  quatre  Députés ,  1 14 1  1 6     4 

A  la  Province  du  ^/Wrf^,  pour  deux  Députés,  fvo  18     2. 

A  la  Province  des  ^fz-f^w ,  pour  quatre  Députés  ,  1141  \S     a 

A  la  Province  d'/^«/o« ,  pour  quatre  Députés ,  1141  16     a 

A  la  Province  du  I><«»/'Â<W,  pour  quatre  Députés  ,  1141  16     4 

A  la  Province  du  Bas  Languedoc^  pour  quatre  Députés  ,  1 141  16     4 

A  la  Province  du  Haut  Languedoc ,  pour  quatie  Députés ,  1 141  16     4 

A  la  Province  du  Bearn ,  pour  deux  Députés  ,  570  18     x 

A  la  Province  de  iVo/-»^4Wï(f ,  pour  deux  Députés ,  1141  16     4 

A  la  Province  de  rijle  de  Franee  ,  pour  quatre  Dcputés ,  1 141  164 

Poui-  les  Fraix  des  Députés  qui  étoient  à  la  Cour  ,  300 

R  E  M  A  R  Q^U  E 

Du  Sieur  Ay mon  fur  les  fnfdits  Commîtes. 

„  l^  Somme  totale  de  vroit  faire  16000  Livres,  mais  la  Négligence  de 
„  ceux  qui  ont  copié  ces  Actes  eft  inexcufable  ;  car  il  n'y  en  a  aucun  de  tous 
„  ceux  que  j'ai  examiné  £c  calculé  dont  les  Sommes  Particulières  Eillènt  au  ju- 
,,  lie  la  Somme  Totale  :  c'ell  pourquoi  je  prie  le  Lecteur  de  ne  m'imputer  pas 
„  cesOmilSons,  ou  ces  Erreurs  de  Calcul,  puis  qu'elles  ne  viennent  pas  de 
„  inoL 


CHA. 


510         XXVI.   SYNODE    NATIONAL 
CHAPITRE    XXIX. 

Partage  fait  entre  nos  Eglifes' y  delà  Somme  de  foixante  Mille  Livres  ^ 
accordée  far  Sa  Majefté  aux  Edtfes  Reformées  de  France ,  en  Fa- 
veur de  leurs  Univerfités  <éf  de  leurs  Coleges  ;  four  l'Année  courante 
Ï631.,  &  pour  les  Années  fuivant  es  pif  qu'au  Synode  National  pro- 
chain, félon  lequel  Partage  Monfieur  Vnc^nàû  fera  les  Paiemens  de 
ladite  Somme ,  comme  il  a  été  convenu  entre  lui  ér  le  Synode  Natio- 
ml  de  Gap  de  V Année  1 603. 

A  R  T  I  C  L  E     I. 

DEs  trois  premiers  Quartiers  de  ladite  Somme  de  foixante  Mille  Livres,pour 
l'Année  1631. ,  qui  font  la  Somme  de  quarante  cinq  Mille  Livres ,  on  di. 
flribuera  les  Sommes  fuivantes.        .    - 
II. 
Aux  Univerfités,  comme  il  a  été  auparavant  ordonné,  la  Somme  de  neuf 
Mille,  neuf  Cens,  onze  Livres,  pour  toute  l'Année. 

A  l'Univerfité  de  Montauban ,  trois  Mille  Livres  i  à  celle  de  Saumur,  qua- 
tre Mille ,  cent  vint  Livres  ;  à  celle  de  Nimes ,  huit  Cens  Livres  ;  à  celle  .de 
J>;>,  neuf  Cens,  quatre- vints  Se  une  Livres, 

m. 

Au  Coîoquç  de  Cex  quatre  Mille ,  cinq  Cens  Livres ,  y  compris  trois  Mille, 
fix  Cens  Livres  que  le  Roi  lui  a  donné,  &  Cent  Livres  pour  fon  Colege, 
I  V. 
Aux  Habitans  de  Bergerac ,  pour  leur  Colege ,  la  Somme  de  quatre  Cens 
Livres. 

V. 
Pour  un  Secours  à  nos  Députés  Généraux ,  tiois  Mille  ,  trois  Cens  Livres. 

V  ï. 
A  la  Province  de  Bourgogne ,  quarante  ôc  une  Portions ,  à  favoir .  pour  dix 
neuf  Pafteurs  aétuellement  emploies  ,  cinq  Eglifes  à  pourvoir  ,  trois  Prope» 
fans ,  quatorze  Portions  Surnuméraires  »  &  quatre  .Cens  Livres  pour  le  Co» 
lege. 

VII. 
A  la  Province  de  Provence ,  vint  Portions ,  à  favoir  pour  onze  Pafteurs  ao- 
tuellement  emploies ,  cinq  Eglifes  à  pourvoir  ,  deux  Propofans,  deux  Por- 
tions Surnuméraires ,  2c  quatre  Cens  L-ivres  pour  le  Colege. 
V  I  I  L 
A  la  Province  du  Berri ,  quarante  &  une  Portions ,  à  favoir  pour  vint  fix 
Pafteurs  en  Ofice  aétucl ,  deux  Pafteurs  déchargés ,  un  Pafteur  à  pourvoir , 
cinq  Eglifes  à  remplir ,  quatre  Portions  Surnuméraires ,  dont  on  en  délivrera 
une  franche  &  exempte  de  toutes  Taxes  à  Monfieur  pAlquet ,  ôc  quatre  Cens 
Livres  pour  le  Colege. 

IX.  A  la 


TENU    A    C  H  A  R  E  N  T  G  N.  511 

I  X. 

A  la  Province  du  PoïEIok,  foixante  trois  Portions ,  à  favoir  pour  trente  huit 
Pafteurs  emploies  dans  le  Service  ,  cinq  Palleurs  fans  EgUies,  dix-huit  Eglifcs 
à  pourvoir ,  quatre  Propofans ,  ôc  quatre  Cens  Livres  pour  le  Colcgc. 

A  la  Province  de  Xaintenge,  quatre-vints  fix  Portions,  à  fâvoir  pour  cin- 
quante fix  Pafteurs  adtuellement  emploies  ,  un  Pafteur  déchargé  ,  dix-huit 
Eglifes  à  pourvoir ,  cinq  Propofans ,  feize  Portions  Surnuméraires ,  &  qua- 
tre Cens  Livres  pour  le  Colege. 

XI. 

A  la  Province  de  Bretagne  ^  dix- huit  Portions  ,  à  favoir  pour  dix  Pafteurs 
aduellement  en  Charge  ,  trois  Eglifes  à  pourvoir  ,  deux  Propofans ,  trois 
Portions  Surnuméraires ,  &  quatre  Cens  Livres  pour  le  Colege. 
X  i  I. 

A  la  Province  de  la  Bajfe  Guienne ,  Cent  dix  Portions  ,  à  favoir  pour  foi- 
xante neuf  Pafteurs  en  Service  aâruel  ,  un  Pafteur  déchargé  ,  &  un  à  pour- 
voir, cinq  Propofans  ,  vint- huit  Portions  Surnuméraires,  6c  quatre  Cens 
Livres  pour  le  Colege. 

XIII. 

A  la  Province  du  Viv.irez. ,  cinquante  fept  Portions  ,  à  favoir  pour  dix- 
huit  Pafteurs  en  Ofice,  trois  Propofans ,  cinq  Eglifes  à  pourvoir  ,  N.  .  . 
Portions  Surnuméraires ,  dont  on  en  donnera  une  à  Monfieur  Boci  ,  &  une 
autre  à  Monfieur  Chamband  ,  &  quatre  Cens  Livres  pour  le  Colege. 
XIV. 

A  îa  Province  des  Sevenes ,  cinquante  fept  Portions  ,  à  favoir  pour  cin- 
quante fix  Pafteurs  emploies  dans  l'Exercice  du  Miniftere  ,  un  Pafteur  a 
pourvoir,  trois  Eglifes  deftituées  de  Pafteurs ,  trois  Propofans ,  quinze  Por- 
tions Surnuméraires  I  dont  il  y  en  aura  cinq  exemptes  de  toutes  Charges 
pour  les  Eglifes  à,^ Auvergne ,  6c  une  autre  franche  pour  Monfieur  de  Survil- 
Ic ,  &  quatre  Cens  Livres  pour  le  Colege. 
X  V. 

A  la  Province  à^Anjon ,  trente  fix  Portions  ,  à  favoir  pour  vint  Pafteurs 
aftuellement  en  Ofice,  un  Pafteur  déchargé,  trois  Eglifes  à  pourvoir,  trois 
Propofans,  huit  Portions  Surnuméraires. 
X  V  I. 

A  la  Proviiice  du  Dauphine,  cent  dix  Portions,  à  favoir,  pour  foixante  deux 
Pafteurs  en  Oâce  aétuel  ,  un  Pafteur  déchargé  ,  un  autre  Réfugié,  treize 
Eglifes  à  pourvoir,  huit  Propofans,  vint  cinq  Portions  Surnuméraires,  èc 
quatre  cens  Livres  pour  le  Colege. 

XVII. 

A  la  Province  du  Bas  Languedoc  ,  quatre-vints  dix  Portions,  à  favoir, 
pour  cinquante  trois  Pafteurs  en  Service  ,  quatre  Pafteurs  déchargés ,  fept 
Eglifes  à  pourvoir,  trois  Propofans,  trente  trois  Portions  Surnuméraires, 
&  quatre  Cens  Livres  pour  le  Colege. 

Tome  IL  ,  Vw  XVIII.  A 


p^  XXVI.  SYNODE  NATIONAL 

XVIII. 

A  la  Province  du  Haut  Languedoc ,  Cent  trente  deux  Portions,  à  favoir, 
pour  foixante  Pafteurs^n  Service  aduel  ,  cinq  Pafteurs  Déchargés,  treize 
Eglifes  à  pourvoir  ,  fix  Propofans  ,  cinquante  huit  Portions  Surnuméraires 
pour  les  Palteurs  qui  font  pauvres ,  ôc  pour  les  Eglifes  ruinées  pendant  les  der- 
niers Troubles. 

XIX. 

A  la  Province  de  Normandie  ,  cinquante  neuf  Portions  ,  à  lavoir  ,  pour 
quarante  fix  Pafteurs  a6tuellement  emploies,  fix  Eglifes  à  pourvoir, fix  Pro- 
pofans, une  Portion  Surnuméraire,  &  quatre  Cens  Livres  pour  leColegc. 
X  X-. 

A  la  Province  de  l^Ifte  de  France ,  foixante  deux  Portions ,  à  lavoir ,  pour 

quarante  &  un  Pafteurs  aftuellement  emjploiés.deux  Pafteurs  déchargés ,  trois 

Eglifes  à  pourvoir ,  fix  Propofans,  neut  Portions  Surnumeraiies,  dont  il  y 

en  aura  une  pour  Monfieur  Richard  y  &  quatre  Cens  Livres  pour  leColegê. 

XXI. 

A  Monfieur  Guillemin  ,  pour  la  Terre  de  Labour  6c  un  Ecolier  ,  la  Som- 
me de  deux  Cens  bi  dix  Livres. 

PARTAGE 

Vu  Gluartier  ^'Oftobre,  àe  îaprefente  Année  163 1.  ,  &  pour  les  An- 
nées  fuivantes ,  des  Sommes  accordées  par  Sa  Majefté  k  nos  Eglifes, 
avec  la  Clôture  de  tous  les  autres  Comptes  ^Particuliers. 

XXII. 

Livres. 

1.  A  \i 'Province  àc  Bourgogne,            .  .            1            ".          2360. 

2.  A  la  Province  de  Proffwff ,  .  .  .  1580. 
5.  A  la  Province  du  fif-m,            .              .  .           •            2820. 

4.  A  la  Province  du  Po/ffow ,               .  •               .                  5668. 

5.  A  la  Province  de  Xaimonge,              .  .              .                497^- 

6.  A  la  Province  de  Bm^_g«e,                 .  .               •              1445'- 

7.  A  la  Province  de  la  ^'.#  G»«>»«f ,  •            .                       53 7 ï- 

8.  A  la  Province  du  rtvarez. ,              .  .              •             .         24S9. 

9.  A  la  Province  des  5f z/fMf / ,  •  ...  4388. 
io.  A  la  Province  d'^»/o»,  ,  "  .  '  *  '  2,162- 
II.  A  la  Province  du  r>^»/'/»«e'',  •  •  •  6419. 
12  A  la  Province  du /?.w /^«ç^f-^oc,  .  .  .  4454- 
1-3^.  A  h  Vrovmce  du  Haut  Languedoc ,  .  •  6058'. 
14.  A  la  Province  de  iVorw^»^/>,  .  •  5668. 
ic.  A  la  Province  de /VyZe'^<f/r/?«<:f,  .            .              •           4325. 

^  XXIII. 

Les  Commiflaires  qu'on  avoir  établis  pour  fermer  les  Comptes  des  Cole» 
ges  2i  des  Univerfités,  aiant  fait  leur  Raport ,    &  le  Synode  aiant  marque 


TENU    A    C  H  A  RE  N  T  O  N.  515 

ceux  auxquels  il  étoit  dû  quelque  Chofe,  donna  une  Lifte  de  leurs  Noms, 
&  de  la  Somme  qui  leur  étoit  due  ,  à  Monfieur  Ducandal  ;  ce  qui  ,  avec 
d'autres  Sommes  accordées  à  plufieurs  Particuliers,  faifoit  la  Somme  de  neuf 
Mille,  fept  Cens,  trente  Livres ,  qu'on  lui  ordonna  de  paier  du  Refidu  de 
l'Argent  de  fes  Comptes,  félon  qu'il  lerecevroit,  endeduifant  pour  lui,  le 
Sol  par  Livre. 

XXIV. 

Les  Députés  des  Scjenes  recevront  leur  Part  des  Deniers  qui  ont  été  ac- 
cordés par  Sa  Majefié,  pour  paier  la  Dépenfe  de  cette  Aflemblée,  avant  qu'ils 
paflent  par  les  Mains  du  Député  de  Monûcur  Ducandal  ;  mais  avec  cette  Con- 
dition qu'ils  en  rendront  Compte  à  leurs  propres  Provinces  i  ce  qui  fe  pour- 
ra auffi  fiiirc  à  l'Egard  des  autres  Députés. 
XXV. 

La  Somme  de  huit  Mille  Livres  paiée  par  Monfieur  Pâlot  à  Monfieur  13/;^- 
candal,  fera  délivrée  de  la  même  Manière  que  cette  Aflemblée  l'a  ordonné, 
fans  aucune  Aliénation  ou  Diminution,  non  pas  même  pour  Tes  Droits  du 
Receveur. 

XXVI. 

Cette  Aflemblée  donne  Pouvoir  au  Confiftoire  de  l'Eglife  de  Paris  d'ac- 
corder avec  Monfieur  Malict  ,  &  de  le  recompenfer  de  fes  Peines ,  en  lui 
paiant  la  Somme  de  Mille  Livres  ;  laquelle  lyi  fera  paiée  contant  par  Mon- 
fieur X)«c.iw^.î/;  cette  Somme  contenant  tout  ce  qu'il  peut  prétendre,  foit 
pour  lui,  ou  pour  Feu  fon  Oncle,  Monfieur  Mallet  :  6c  ledit  Mallet  met- 
tra entre  les  Mains  de  Meflieurs  les  Députés  Généraux  un  Inventaire  de  tous 
les  Papiers ,  Décrets  &  Mémoires ,  qui  concernent  les  Procédures  faites  con- 
tre Monfieur  Pâlot ,  lefquelles  font  à  fa  Difpofition. 

CHAPITRE    XXX. 

Rôle  des  Mmiftres  Depofes  &  Apojîats. 

I. 

JOfeçh  Atibnri,  autrefois  Pafteur  de  l'Eglife  de  Cot: longes ,  dans  le  Colo- 
que  de  Gex:  Homme  de  petite  Stature,  aiant  le  Vifage  long  ,  les  Yeux 
enfoncés  dans  la  Tête",  d'un  Regard  farouche  ,  le  Nés  long  ,  des  Che- 
veux châtains,^  les  Jambes  &  les  Pieds  tortus  en  dedans,  6c  boitant  des  deux 
Côtés;  Depofé  par  la  Province  de  Bourgogne  ^om  plufieurs  Faufl*etés  ,  Par- 
jures 8c  Scandales ,  âgé  d'environ  trente  huit  Ans. 
I  I. 
Antoine  dit  Mont ,  autrefois  de  l'Ordre  des  Auguflins  ,  mais  depuis  Mini- 
ftre  de  St.  Aignan ,  dans  le  Pais  du  Mxine  ,  Depofé  pour  divers  Crimes,  par 
le  Synode  d'y4«;o«  de  l'An   lôag.     il  efl;  de  petite  Stature  ,  fes  Cheveux 
font  prefque  blancs,  &  il  a  les  Yeux  brillans,  le  Nés  long  &  aquilin  ,  le 
Vvv  2  Col 


524  XXVI.   SYNODE  NATIONAL 

Col  court ,  les  Epaules  bafles  :   11  étoit  étourdi  »  fantafque  ,    &  peu  fo- 
ciable. 

I  I  I. 
j4ndrc  Peletjjuin ,  autrefois  Pafteur  des  Eglifcs  de  Houdan  &  de  Fontaines, 
dans  la  Comté  de  Chartres,  mais  maintenant  Apoftat:  C'eft  un  petit  Hom- 
me, aiant  les  Cheveux  châtains,  de  petits  Yeux  enfoncés  dans  la  Tête  ,  le 
Nés  plat  8c  la  Langue  grafle,  âgé  d'environ  trente  Ans. 

N.  Tidffan ,  autrefois  Miniftre  à  Matiduel  dans  le  Coloque  de  Nimes ,  âgé 
d'environ  cinquante  Ans,  de  petite  Stature,  les  Cheveux  châtains ,  Depofé 
pour  avoir  méprifé  &  entièrement  abandonné  le  Miniftere  ,  &  pour  s'être 
attaché  à  des  Occupations  bafles  8c  indignes  de  fon  Caraétere. 

Tonifie  de  Romerville,  autrefois  Moine  ,  mais  enfuite  Pafteur  de  l'Eglifc 
àeGontaetlt  ,  dans  le  Coloque  d'' /^génois,  ,  êc  maintenant  Apoftat  ,  d'unt 
moienne  Stature,  6c  de  Couleur  olivâtre,  les  Cheveux  fort  noirs  Sc  la  Barbe 
auffi  i  il  avoit  perdu  fa  Voix.  Après  fa  Révolte  il  eft  allé  remplir  la  Place 
du  troifîcme  Rcgent  dans  le  Colege  de  BoHrdeaux. 

Jacob  Châlter,  autrefois  Pafteur  dans  l'Eglife  de  Queiras  ,  en  Dauphins' ; 
il  eft  infcété  de  V Arminianifme  &  de  plufieurs  autres  Erreurs  monftrueufes, 
qu'il  a  tâché  de  répandre  iêcretement;  (Etant  furie  Point  d'être  depofé  du 
Sacré  Miniftere,  il  quita  fa  Robe  &  fa  Religion)  il  eft  petit ,  mais  d'une 
Taille  afles  bien  prife,  il  a  les  Cheveux  châtains  &  heriflés,  le  Nés  crochu, 
les  Sourcils  longs  ,  les  Yeux  enfoncés  dans  la  Tête,  la  Vûë  bafl'e,  le  Front 
fort  élevé ,  les  Epaules  larges  :  Il  marchoit  avec  beaucoup  de  Vitefte ,  Se  étoit 
fort  groflîcr  en  Converfation. 

VII. 

David  Bourgade ,  âgé  d'environ  cinquante  cinq  Ans  ,  de  petite  Stature, 
aiant  les  Cheveux  gris  ,  de  grands  Yeux  ,  la  Vûë  courte  :  Il  eft  fort  Bi- 
zarre, un  peu  Hautain,  Emporté,  Envieux  ,  Voluptueux  ,  6c  Incorrigi- 
ble :  Il  étoit  Pafteur  de  l'Eglife  de  Cariât  ,  dans  le  Coloque  de  Foix  ,  mais 
après  y  avoir  prêché  durant  plufieurs  Années  il  Apoftafia. 
VIII. 

fean  Durant ,  ou  Davant ,  autrefois  Miniftre  à  Arai^Heftn  ,  dans  In  Pro- 
vince du  Bearn  ,  accufé  de  plufieurs  Crimes,  &  d'Adultère;  il  a  Apoftafié. 
Sa  Stature  étoit  médiocre,  &  il  avoit  la  Tête  longue  &  chauve,  la  Couleur 
pâle,  la  Voix  tremblante,  les  Dents  pourries ,  les  Cheveux  noirs 6c grifon- 
nant:  11  eft  fort  déréglé  dans  fa  Conduite  8c  rit  de  toutes  Chofes,  aiant  le 
Regard  toujours  en  bas. 

I  X. 

François  Langelot ,  autrefois  Miniftre  d'y^/^^/.?«/A:  dans  le  Bf^rw,  maintenant 
Apoftat,  de  petite  Stature,  la  Tête  plate  &  chauve,  le  Front  élevé,  le  Nés 
long  iU  plat,  une  petite  Barbe  ,  les  Dents  blanches  ,  un  Regard  altier  ,  le 
Col  long  &  qui  panche  d'un  côté,  fort  précipité  en  marchant. 

X.  Théo- 


TENU    A    C  H  A  R  E  N  T  O  N.  o# 

X.  ^  ' 

Théophile  CAfanmjer  ,  Miniftrc  de  Saint  GUdie  dans  la  même  Province  du 
Bearn  \  de  petite  Stature,  avec  unepetite  Tête ,  peu  de  Dents ,  la  Voix  enrouée 
&  efTeminée ,  la  Barbe  fort  roufle  ,  de  mauvaife  Mine ,  &  toujours  prêt  à  ri- 
re.    Il  a  Apoftaûé. 

CHAPITRE    XXXI. 

'Dtcret  pour  la  Convocation  du  Synode  National  fmvant. 

LE  Synode  National  fuivant  s'aiïemblera  dans  la  Ville  à^^lençon ,  en  Nor' 
mandie  ,  après  le  Terme  de  trois  Ans  ,    comme  il  a  été  déclaré  ci-de- 
vant ,  dans  le  Chapitre  des  Matières  Générales. 

CONCLUSION. 

Tous  les  Aâes  ci-deflus  furent  drefles  Se  aprouvés  à  Charenton  St.  Man- 
rice  ,  proche  de  Paris  ,  par  les  Députés  des  Eglifes  Reformées  de  France  8c 
du  Bearn  ,  dans  le  Vint-fixiême  Synode  National  defdites  Eglifes ,  aflemblé 
par  la  Permiffion  de5<«  Adajefle' ,  depuis  le  Premier  Septembre  jufqu'au  dixiè- 
me é''0£iobre  ,  de  l'An  de  Notre  Seigneur  Mille  fix  Cens  Trente  &  un. 

Signe' dans  rOri^inal fur ,  Mestrezat  ,  Modérateur. 
J  A  M  E.T  ,  Adjoint. 

B  LO  N  DEL  , 

Secrétaires. 


JtJLONDEL,    -^ 
ET  V 

A  R  M  E  T  ,  J 


Et  auflî  par  MonCeur  G  a  l  l  a  n  d  ,  Commiflaire  de  Sa  Majefié,  &  par 
tous  les  Palpeurs  8c  Anciens  Députés  à  ce  Synode. 

CHAPITRE    XXXII. 

Remarques  concernant  quelques-uns  àesfufdits  Députés. 

MOnfieur  Afefirez.at  ,  Modérateur  de  ce  Synode  ,  étoit  né  dans  Genève , 
d'une  Famille  Uluftre  ,  qui  étoit  Originaire  de  Feronne  ,  Ville  d'/r^- 
lie  ,  mais  fes  Ancêtres  avoient  abandonné  ce  Païs-là  à  Caufe  de  la  Religion. 
Ce  fameux  Théologien  vmt  en  France  pour  voiager  ,  lors  qu'il  étoit  âgé 
d'environ  vint-deux  Ans ,  6c  vit  les  Univerfités  de  la  Religion  Reformée,  en 
Qualité  de  Propofant  j  Après  quoi  il  alla  à  Paris .,  où  aiant  fait  une  Propofi- 
lion  ,  l'Eglife  Reformée  de  ladite  Ville  le  demanda  auffi-tôt  pour  Miniftre, 
à  quoi  il  confentit  ,  à  Condition  qu'on  le  laifl'eroit  aller  à  Smmnr  ,  oîi  il 
V  vv  5  refte- 


5:6      XXVI.    S  YN  ODE    NATIONAL,  6cc. 

icfteroit  pendant  deux  Ans,  pour  achever  fes  Etudes.  Lequel  Terme  étant 
expiré  ,  il  retourna  à  Paris  :  il  y  lervit  l'Eglife  de  Dieu  avec  beaucoup  de 
Fidélité  &  de  grandes  Fatigues  pendant  quarante-deux  Ans;  Il  mourut 
l'An  1657.  ■'^gé  ^^  foixante-fix  Ans.  Il  eût  une  Confcrince  avec  un  ]efui- 
te  de  grande  Réputation  ,  nommé  Regourd,  par  un  Ordre  exprès  de  la  Cour, 
qui  fut  Témoin  de  la  Confuiion  du  Jefuite  ,  ce  qui  tourna  à  l'Honneur  de 
noire  Sainte  Religion. 

IL 

Mr.  Michel  le  Faucheur  étoit  auffi  né  de  Parens  Pieux  dans  la  Ville  de  Ge- 
«eve.  Il  fût  reçu  au  Saint  Miniftere  dans  le  Synode  Provincral  àuFivarea, 
&  prcfcnté  par  cette  grave  Afiemblée  à  l'Ofice  Palloral  dans  l'Eglife  d'^»- 
votiat ,  quoiqu'il  ne  fiit  âgé  que  de  dix-huit  Ans  ;  &  ^»«o«.^z  étoit  une Egli- 
fe  aflés  confiderable  :  mais  fon  Mérite  fuplea  au  défaut  de  fes  Années.  Il  alla 
à  Montpellier  l'An  i6ia.  où  il  fervit  l'Eglife  pendant  vint  Années  entières. 
21  lut  un  des  Secrétaires  du  Synode  National  tenu  pour  la  première  fois  à 
Chareiiton^en  1625.  Le  Parlement  dcThottloufe  aiant  fait  un  Décret  qu'aucun 
Etranger  ne  feroit  emploie  au  Miniftere  ,  ni  ne  prêcheroit  dans  cette  Jurif- 
diélion  ,  il  vint  à  Paris  l'An  1625.  &  folicita  la  Cour  pour  fon  Retabhfle- 
ment.  11  avoit  dans  cette  Ville  un  Frerc  fort  Riche  ,  6c  un  qui  étoit  dans 
le  Bareau.  Pendant  le  tems  qu'il  y  fit  fa  Relidence,  l'UniverfitédeZ-<î»p«- 
ne  en  Saife  l'invita  d'y  venir  être  Profefleur  en  Théologie  ;  mais  il  le  refufa 
fort  civilement  ,  quoiqu'il  fût  très-habile  Théologien.  L'Année  1636.  un 
Moine  Cordelîer  ,  qui  étoit  grand  Favori  du  Cardinal  de  Richelieu  ,  6c  qui 
étoit  de  fon  Confeil  de  Cabinet,  le  rencontrant  parHazard  chés  un  Apoticaire, 
dans  la  Rue  de  St.  facqnes ,  lui  demanda  fon  Nom  :  Mr.  le  Faucheur  lui 
aiant  dit  qui  il  étoit  ,  &  les  Raifons  pourquoi  il  étoit  chafle  de  Montpellier, 
le  Cordellier  lui  parla  en  ces  Termes  ;  "  Monfr.  le  Faucheur  ,  rcftés  ici ,  £c 
,,  prêches  à  Charenton  ,  &  je  vous  engage  ma  Parole  que  le  Roi  ne  vous 
„  inquiétera  jamais".  Il  communiqua  à  fes  Frères  ce  qui  lui  avoit étédit; qui 
en  firent  part  enfuite  aux  Anciens  de  cette  Rglife ,  lefquels  s'entretenantavec 
lui ,  le  prièrent  de  prêcher  le  jour  fuivant  dans  leur  Temple  ;  Ce  qu'il  fit 
à  la  grande  Satisfiiftion  de  toute  cette  Eglife  :  où  il  continua  d'exercer  fon 
Miniftere  ,  en  difpenfant  la  Parole  de  Dieu  ,  &  les  Sacremens  ,  jufqu'à  fa 
Mort. 

III. 

Mr.  Amirauà  ,  je  parlerai  de  lui  dans  le  Catalogue  des  Egliles  8c  des  Mi- 
niftres  qui  font  dans  la  Lifte  du  dernier  Synode  National,  où  les  Leéleurs 
trouveront  beaucoup  de  Remarques  fur  les  Pafteurs  qui  étoicnt  emploies 
dans  les  Eglifes  Reformées  de  France  ,  qui  étoient  autrefois  fi  Floriflantes. 

Fin  du  Fint'fixième  Synode  National. 


LES 


0^ 

LES 

ACTES,  CANONS, DECISIONS 

ET     DECRETS 
D   u 

XXVII     SYNODE 

NATIONAL 

DES 

EGLISES    REFORMÉES 

DE       FRANCE, 
E  T    D  U 

B    E    A    R    N, 

Assemble' 

Dans  la  Ville  d' A  L  E  N  ç  O  N ,  en  Normandie , 

Depuis  le  ly.  du  Mois  de  Mai ,  jufqii'au  9.  de  Juillet, 

L'Anne'ê  de  Nôtre  Seigneur  Jesu  s-Ch  rist, 

M.    D  C.     XXXVII. 

giui  étoit  la  Fint-huitiême  du  Règne  de 

LOUIS      XIII. 

Roi  de  France  Se  de  Navarre. 

^li  permit  de  convoquer  le  prefent  Synode. 

TABLE 


Ji8 


XXVII.    SYNODE    NATIONAL 


TABLE 

DES       CHAPITRES, 

Contenus 

Dans  le  Synode  Nacional   à'Aknçon. 

Chap.         I-  T   E  Mayidemsnt  dti'R.oï  four  convoquer  le  Synode  ,preftnté 

I  .A par  Monfieur  le  Marquis  de  Clermont,  De f  m é  General, 

Monfieur  de  St.  Marc  étant  Commijfaire  du  Roi.  Noms  des 

Députés,  EleUion  des  Oficiers  du  Synode. 

Chap.       1 1.         La  Commijfion  du  Roi  a  Monfr.  de  St.  Marc ,  four  reprefenter 

fi  Perfonne  Roiale. 
Chap.      III.        La  Harangue  fort  longue  de  Monfieur  le  Commifaire  ,  au 

Synode. 
Chap.       IV.        Réplique  du  Synode  à  la  Harangue  du  Commijfaire. 
Chap.       V.         Trois  Defutés  envoies  au  Roi,  avec  une  Lettre  du  Synode, 
Chap.       VI.        Seconde  Lettre  au  ïLoi. 

Chap.     VII.        ylprobation  &  Confirmation  de  la  Confefiion  de  Foi. 
Chap.    VIII.      Ohfervations  fur  la  Difcipline  Ecclefiafiique. 
Chap.       IX.        Remarques  fur  le  dernier  Synode  National. 
Chap.        X.  ^^  Minifire  Pénitent^  âpre  s  dix  Ans  de  DepofitioN&\de  Satis- 

fa^ion  ,  efl  enfin  rétabli  dans  rOfice  de  fan  Miniflere. 
Chap.       XI.       La  Patience  &  la  Prudence  du  Sj/node  à  fuporter  lamauvaife 

Humeur  du  Commijfaire. 
Chap.      XII.      Vn  Mini-fire  Pénitent  demandant  d'hêtre  rétabli  dans  le  Minif- 

tere  ,  efi  refufé  ;  &  pourquoi. 
Chap.     XIII.     Les  Eglifes  du  Bearn  incorporées  avec  les  Eglifes  Reformées  de 

France. 
Chap.     XIV.     Apellations  &  Plaintes  de  flufteurs  Perfonnes,  &  la  Sédition 

d'un  Adinifire. 
Chap.  XV.  Matières  Générales,  i.  Vne  Atilion  Indifférente  dont  le  Synode 
ne  veut  pas  prendre  Connoifiance .  4.  Si  on  feut  acheter  des 
Efclaves.  ^.  Ancun  Minifire  ne  fera  ordonné J ans  unTitre. 
7.  AUe  four  un  fcûne  National.  Vn  Exfedient  pour  con- 
ferver  la  Paix  entre  les  Minifl:res  ,  les  Profeffeurs  ,  &  les 
Eglifes.  9.  Le  Commi/faire  empêche  de prefenter  une  Requête 
À  Sa  Majefté,    lo.  Lettre  du  Roi  au  Spode  depuis  C  Article 

1%.  juf- 


3^  E  N  li:  Ai  A  L  E  N  C  OJN-'  529 

1  z  jttfqttau  JO.  Decijion  des  Controverjes  qui  étaient  entre 
Meffieurs  Amiraot  &  Tcft.ird.  Les  Députés  au  Synode  doi- 
vent recevoir  cmcj  Francs  par  jour  de  leurs  Provinces  ,  pour 
leur  Salaire,    ^z.  Profejfeurs  en  Théologie  deftgnés. 

Chap.  %\li  , Matières  Particulières  ^  àeux  Miniflres  fort  pau-ufes.  7. Ex- 
pédient pour  ajufier  les  Diferens  d'ans  une  Eglife  &  Provin- 
ce.  9.  Le  Cas  de  la  Milletiere  le  Reconciliateur.  32  Plainte 
touchant  deux  Livres  .,l' Antidote .,  &  les  Ombres  d' Arrrtinius. 

Chap.  •  X  V 1  \i    Des  Vniverjîtés.  Mefttres  prifes  pour  iftaintenir  les  Vniver fîtes. 

Chap.  XVIII.   'Arrérages  des  Sommes  dues  au.x  ZJnivtr'ttés. 

Chap.     XIX.      Les  Comptes  des  IJniverfités, 

Chap.      XX.      Les  Comptes  de  Monjteur  ïywcàndaX. 

Chap.     X  X  r.      Vn  Partage  de  16000.  Livres. 

Chap.    XXII.    Rôle  des  Minifires  Depofés  :&  desApâflMi. 

Chap.  X  X  1 1 1.    Catalogue  des]  Eglifes  &  des  Minijlres. 

Chap.  XXIV.  Harangue  de  Alonfieui^  Fcrrand  a  §3  Majefté. 

Chap,    XXV.     InfiruÙions  données  a  Mr.  Fcrrand  £cc.  Député  au  Roi. 

Chap.  XXVI.  Harangue  de  Mr.  Ferrand  au  Cardinal  de  Richeheu. 

Chap.  XXVII.  Le  Cahier  des  Griefs.  Vn  Livre  intitulé  le  Profclifte  Evan- 
■  gclique. 

Chap.'XXVITI.    Lettres  des  Pajfeurs  &  Profeffeurs  de  Genève. 

Chap.  X  X.i  X.  Témoignages  rendus  au  Traité  de  Mr.  Rivet  ,  contre  les  Li- 
vres des' Sieurs  Aidiraut  &  Teftafd.         I      ;  ''    ' 

Chap.  XXX.  Deux  Lettres  au  Synode  ,  une  de  Monjîertr  dft  lAQ\i\it\  ^  ^ 
l'autre  de  Aionjteur  Diodati. 


Tome  H.  Xx£  LE 


no       XXVII.   SYNODE   NATIONAL 
LE 

SYNODE   NATIONAL 

DES 

EGLISES    REFORMEES 

DE      FRANCE, 

TENU    A    ALENÇON, 
L'An  M.  DC.  XXX VIL 

Au  Nom  de  Dieu.  Amen, 

Les  Aftesdu  Vint-feptiême  Synode  National  des  Eglifes  Reformées 

de  France  ,  tenu  à  Alençon  ,  dans  la  Province  de  Normanàie. 

On  en  fit  l'Ouverture  par  la  Permiflîon  de  Sa  Majefte  ,  le 

Vendredi  27.  de  Mai ,  Se  il  finit  le  Jeudi  29.  de  Juillet 

de  l'An  de  nôtre  Seigneur  1637.  &  le  28.  du  Règne 

de  nôtre  Légitime  Monarque,  Loiiis  XIII.  Roi  de 

France  &c  de  Navarre. 

CHAPITRE     L 

Le  Mandement  du  Roi  f»ur  Convoquer  le  Synode ,  prefent/par  Monjr. 

le  Marquis  de  Clermont,  Monfieiir  de  St.  Marc ,  Commjfnire  de 

Sa  Majefté.    Noms  des  Dépités ,  Eletiion  des  OJiciers. 

AVIS     PRELEMINAIRE. 

L'Ouverture  du  Synode  ,  Monfr.  le  Marquis  de  Clermsnt , 
Député  General  des  Eglifes  Reformées  de  France  ,  prelenta 
le  Mandement  que  Sa  Majeftt  lui  avoit  donné  pour  convo- 
quer cette  Aflemblce  ,  qui  contenoit  ce  qui  fuit. 
Article    I, 
,,  Ce  Sixième  jour  de  Janvier  ,  de  l'Année  Mille  fix  Cens 
trente-fept  ,  le  Roi  étant  à  PaHs  j  fur  les  très-humbles  Requêtes  de  fes 

Sujets 


T  E  N  U    A      A  L  E  N  C  G  N.  ^^i 

,,  Sujets  de  la  Religion  Reformée  ,  qui  dcmandoient  fi.  PermifTion  Roiale, 
»i  pour  convoquer  une  Aflcmblée  Nationale  ,  n'en  aiant  pas  tenu  depuis  cel- 
,,  le  de  Charenton,àc  l'An  1 6^1.  Sa  Maj e/ï e  vonhm  gratifier  fes  Sujets, &  en 
„  ufer  favorablement  avec  eux,  a  permis,  &  permet  la  Convocation  d'un  Sy- 
„  node National,  le  27.  jour  du  Mois  de  Afai  prochain, dans  la  Ville  d'Alen- 
,,  çon  :  mais  à  Condition  »  qu'on  n'y  traitera  pas  d'autres  Matières  que  cel- 
„  les  qui  font  permifes  par  les  Edits  ;  &  que  le  Sieur  de  St.  Marc,  Con' 
„  feiller  de  Sa  Majeftt  dans  fon  Confeil  d'Etat  ,  afliftera  en  Perfonne  à  ce 
„  Synode  ,  en  Qualité  de  Coramiflaire  de  Sa  Majefté,  comme  il  a  toujours 
„  été  pratiqué  dans  de  pareilles  Aflèmblées  ;  en  Témoignage  de  quoi  Sa 
„  Majefté  m'a  commandé  d'expédier  ce  prefent  Mandement  ,  qu'il  a  vu  6c 
,j  (igné  de  fa  propre  Main  ,  &  qu'il  m'a  commandé  de  Signer ,  moi  fon 
,,  Confeilkr  &;  Secrétaire  d'Etat  &  de  fes  Ordres. 

Signé,  LOUIS, 

Et  un  peu  plus  bas , 

Philippeatix, 
I  I. 
Les  Pafteurs  Se  les  Anciens  ,  dont  les  Noms  font  inférés  dans  les  Articles 
fuivans  ,  comparurent  à  cette  AfTemblée  »  de  la  part  des  Provinces ,  8c  Egli- 
fes  fpecifiées  ci-après. 

Pour  la  Province  de  Normandie  ,  les  Sieurs  Benjamin  de  Bafnage  ,  Fadeur 
de  l'Eglife  àtSte.  Mère  \  &  Jean Maximilien  de  ["Angle,  Pailcur  de  l'Egli- 
fe  de  Roiien  ;  conjointement  avec  les  Sieurs  ftan  Richer  ,  Seigneur  de  Ceriji^ 
Ancien  de  l'Eglife  de  Gaulé  ;  Se  Laurens  le  Fevre  ,  Avocat  au  Parlement  de 
Normandie ,  Ù.  Ancien  de  l'Eglife  de  Rouen. 

Pour  la  Province  du  Dauphiné ,  les  Sieurs  Paul  Guion  ,  Pafteur  de  l'Egli- 
fe de  Dien.le-fit;  ^Etienne  le  Blanc  ,  Pafteur  &  Profeflèur  dans  l'Eglife  de 
Die ,  avec  les  Sieurs  facques  de  Beancafie  Ecuier,  Seigneur  à^Aftges ,  Ancien 
de  l'Eglife  de  Courtez.on;  6c  Gafpart  dtt  Bertf ,  Avocat  au  Parlement  du  !?<««- 
phiné  ,  6c  Ancien  de  l'Eglife  de  Grenoble. 

Pour  la  Province  de  Bourgogne  ,  les  Sieurs  Amedée  de  Bons  ,  Pafteur  de 
PEglife  de*  Chatons  ;  8c  Heltodore  du  Noyer  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Bujfi  % 
avec  le  Sieur  Jean  Roi  ,  Avocat  au  Parlement  de  Bourgogne  ,  Ancien  de  l'E- 
glife d^Aarnai  le  Duc  ;  8c  Charles  Perreau  ,  Avocat  audit  Parlement  ,  An- 
cien de  l'Eglife  à^Autun  §c  de  Conches. 
V  I. 

Pour  la  Province  du  Bas  Languedoc  ,  les  Sieurs  Samuel  Petit  ,  Pafteur  & 
Profeflcur  de  l'Eglife  8c  Univerfité  de  Nimes  ;  &  ^ean  Giraud  ,  Pafteur  de 
l'Eglife  àe^  Montpellier  ;  avec  les  Sieurs  François  de  Fonfrede  ,  Confeiller  du 
Roi  dans  le  Preiîdial  de  N,mes  ,  &:  Diacre  de  ladite  Eglife  ;  &  Jean  le 
trun  ,  Seigaeur  de  jRmJfares ,  Ancien  de  l'Eglife  de  St.  Amkeife. 

Xxx  z  yil.  Pour 


5ji         XXVII.    SYNODE    NATIONAL 
VII. 

Pour  la  Province  àz  Xaintonge  ,  les  Sieurs  Daniel  Chefnel ,  Pafteur  del'E- 
glife  de  Marans  i  &  Jean  Gommare  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  rertttal  ,  avec 
les  Sieurs  René  de  St  Léger ,  Ecuier  Seigneur  de  L'oijîond  ,  Ancien  de  l'E- 
glife de  Clan  ;  &  Mr  George  Revenu,  ConfeiUer  du  Koi ,  6c  Avocat  à  là  ^<'- 
ehelle  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  la  même  Ville. 
V  II  I. 

Pour  la  Province,  de  /'ro'yf»^^  ,  les  Sieurs  Paal  Maurice  ,  Pafteur  de  l'E- 
glile  ô^ Aiguières  ;  &  fean  Moneftier  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Lormarin. 

Pour  la  Province  des  Sevenes  ,  les  Sieurs  Jean  Boni  .  Pafteur  de  l'Eglife 
<^t Saint  fean  de  Cardonengue  ;  &  Jean  Surville  ,  Pafteur  <le  l'Eglife  du  Fi' 
gan  ;  avec  les  Sieurs  Pierre  de  Fons  ,  Seigneur  des  SahUtieres  ,  Ancien  dc 
l'Eglife  de  ^ijfac  ;  £v  Thomas  Serre  Ecuier  ,  Ancien  de  l'Eglife  de 
Sauve.  «  '•-  ' 

,r;;.ff  aulq  I.  X. 

Pour  la  Province  du  Haut  Languedoc  ,  les  Sieurs  Pierre  Charles  ,  Pafteur 
de  l'Eglife  de  AJontauban  ;  &C  Matthieu  Fi/lier  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de /1-/<ï«- 
voijtn;  avec  les  Sieurs  Sehaflien  de  St.  Faujle ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Mau- 
voifin;  Sc  le  .Sieur  David  Fournes  ,  Avocat,  Ancien  de  l'Eglife  de  Montau- 
han  ,  qui  étoit  abfent,  étant  tombé  Malade  en  Chemin. 
X  I. 
Pour  la  Province  à'' Anjou  ,  les  Sieurs  Daniel  Couppé ,  Pafteur  de  l'Eglife 
de  Losidftn  ;  &  Jean  Fineux  ,  Paileur  de  l'Eglife  du  Mans  ;  avec  les  Sieurs 
George  Rabotteau  ,  Avocat  en  Parlement  &  Ancien  de  l'Eglife  de  Pruille;^ 
Pierre  de  Cerz.iers  ,  Confcillcr  du  Roi  à  LouduH  &  Ancien  de  l'Eglife  de  la 
même  Ville. 

X  I  I. 
Pour  la  Province  dc  XTJle  de  France  les  Sieurs  David  Blondel  ,  Pafteur  dc 
l'Eglife  de    Rouffi  ;  &  fean  D aillé ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Paris  ;    avec  les 
Sieurs  Pierre  de  Launai  ,  Seigneur  de  la  Motte ,  &  Pierre  Marbaut  ,  Con- 
feiUer &  Secrétaire  du  Roi  ,  Ancien  de  ladite  Eglife. 
XIII. 
Pour  la  Province  de  Bretagne  ,  les  Sieurs  Daniel  Sauvé  ,  Pafteur  de  l'E- 
glife de  Fillevigne;  &  Gtles  Longer  ,   Ecuier  Seigneur  de  la  Grenier e  ,  An- 
cien de  ladite  Ville. 

X  I  V. 
Pour  la  Province  ^Orléans  ,  les  Sieurs  fac»h  le  Brun  ,  Pafteur  de  l'Eglife 
de  Romorantin  ;  &  fean  Tabi  ,   Pafteur  de  l'Eglife  de  la  Charité  ;  avec  les 
Skurs  Claude  Bernard ,   Bii\\\i( dc  thâtillon  fur  Loiree,   &  Ancien  de  l'Eglife 
dodit  Lieu;  &  TimothteBaignetix  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Mer. 
.  V     X  V. 

Pour  la  Province  du  Poi^lou,  les  Sieurs  Samuel  le  Blanc .,  Pafteur  de  l'E- 
glife de  Saint  Maixent  \  &  Daniel  Pain  ,    Pafteur  de  l'Eglife  de  Châtelheraut; 
avec  les  Sieurs  Charles  de  Courgeand,  Ecuier  Seigneur  dc  Fanninere, Ancien 
t  . ! •  ;  de 


T  E  N  U     A    A  L  E  N  C  O  N.  533 

de  l'Eglifc  de  Mougon;  &  François  MmcUre ,  Ecuier  ,  Seigneur  de  la  Alc- 
^anchere  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  la  Jandeviniere. 
X  V  I. 
Pour  k  Province  du  rivarez. ,  les  Sieurs  ^lexandro  de  Final ,  P;\fteur  de 
l'Eglife  d''y4>!nonai;   &  Stmeon  de  Hofli  ,   Fadeur  de  l'Eglife  de  St.  Fortttnat  • 
avec  les  Sieurs  André  Paget^  Ancien  de  l'Eglife  de  Couxenear  Privas  \  ^An- 
toine  Remet  y  Dofteur  en  Droit,  Avocat  ,  ik;  Ancien  de  l'Eglife  à^Anbeinu. 
XVII. 
Pour  la  Province  de  la  Baffe  Gnienne,  les  Sieurs  Jean  d' Alba ,  Pafteur  de 
l'Eglife  à'A^en;  ^  Daniel  F err and ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  2?o«r^f«î«.v  ,  avec 
Daniel  Dexairac,  Lieutenant  dans  la  Cour  de  Juftice  de  PugeoU  ,  Ancien  de 
l'Eglife  de  ladite  Placer  &  Jacques  Charron  ,  Avocat  au  Parlement  de  Eour- 
deaux,  &  Ancien  de  l'Eglife  de  Bergerae. 
XVII  I. 
Pour  la  Province  du  Bearn ,  les  Sieurs  Simon  Fuget  ,  Pafteur  de  l'Eglife 
de  Carrejfe  \  Sc  Pierre  Alargendie,  Dofteur  en  Médecine ,  èc  Ancien  de  l'E- 
glife d'Orthez.. 

X  I  X. 
Après  l'Invocation  du  Saint  Nom  de  Dieti  .    Monfieur  Benjamin  de  Bafiia- 
ge  fut  choifi  pour  Modérateur  à  la  Pluralité  des  Voix  ;  Sc  Monfieur  Conppé 
pour  Ajoint  ;  Monfieur  Blondel  &  Monfieur  de  Launai  pour  Secrétaires. 

CHAPITRE     II. 

La  CommiJJîon  du  Roi  a.  Monfieur  de  St.  Marc. 

AUfli-tôt  que  les  Députés  furent  choifis  par  le  Synode  ,  on  lût  les  Let- 
tre5  Patentes  de  Sa  A/ajefie',  qui  enjoignoient  à  Monfieur  de  St  A-Iarc, 
Concilier  de  fon  Confcil  d'Etat,  dereprcfenter  fa  Perfonne  dans  cetteAflem- 
blée ,  dont  la  Forme  &  la  Teneur  a  été  inférée  dans  les  Aftes  de  ce  Syno- 
de, comme  elle  eft  ci-aprcs, 

COPIE 

Des  Lettres  Tatentes  de  Sa  Majefté. 

s,  T  ouïs  par  la  Grâce  de  Dieu  ,  Roi  de  France  &  de  Navarre  ,  à  nô- 
j,  L-itre  Amé  8c  Féal  Confeiller  dans  nôtre  Confeil  d'Etat  ,  le  Sieur  de 
i,  St.  Afarc y   Salut. 

,,  Aiant  permis  à  nos  Sujets  de  la  Religion  Reformée,  de  tenir  dans  nôtre 

5,  Ville  àî'Alençon,  le  17.  de  Mai  prochain,  un  Synode  National,  compofé 

j,  de  tous  les  Députés  des  Provinces  de  nôtre  Roiaume  .    pour   traiter  des 

9»  Matières  qui  apartiennent  à  leur  Religion  :  6c  devant  choiiîr  une  Perfon- 

Xxx  3  „  ne 


^34        XXVII.    SYNODE  NATIONAL 

„  ne  d'une  Habileté  fufifante,  &  d'une  Fidélité  qui  nous  ibit  connue  pour 
„  aflîfter  en  Perfonne  à  cette  Aflèmblée,  en  Qualité  de  nôtre  Commiflaire  : 
,,  étant  donc  bien  informé  des  Services  que  vous  nousavés  rendus,dans plu- 
„  fieurs  Emplois  honorables  que  nous  vous  avons  confiés ,  Se  dont  vous  vous 
,,  êtes  aquicé  très  dignement ,  nous  avons  jugé  que  nous  ne  pouvions  pas 
„  faire  un  meilleur  Choix  que  de  vôtre  Perfonne  ,  étant  bien  afl'ûrés  que 
,,  vous  continuerés  toujours  dans  la  même  Afeétion  à  nôtre  Service.  Pour 
,,  ces  Caufes,  nous  vous  avons  commis  &  député  ,  &  nous  vous  commet- 
,,  tons  8c  députons,  par  ces  Prefentes,  fignées  de  nôtre  propre  Main,  vous 
„  Monfieur  de  St.  Marc  ,  pour  aller  ,  &  prendre  Séance  ,  en  nôtre  Place , 
,,  dans  ledit  Synode  affemblé  dans  ladite  Ville  à''Alenfon  ,  pour  y  propofer 
„  6c  refoudre  tout  ce  qui  vous  fera  commande  par  nous  ,  félon  les  Memoi- 
„  rcs  £c  Inftruétions  que  nous  avons  mis  entre  vos  Mains  pour  ce  Sujet , 
„  6c  pour  prendre  Garde  que  l'on  n'y  propofe  pas  d'autres  Matières  que 
,,  celles  qui  doivent  être  traitées  dans  de  pareilles  Afl'erablées  ,  ôc  qu'il  efl 
,j  permis  de  traiter  par  nos  Edits  :  6c  au  Cas  qu'on  y  entreprenne  quelque 
„  Chofe  au  contraire,  vous  l'empêcherés,  6c  vous  vous^  y  opoferés  par  nô- 
„  tre  Autorité  j  6c  vous  nous  en  donnerés  Avis  au  plutôt,  afin  que  nous  y 
„  «portions  les  Remèdes  necefl'aires.  C'cft  pourquoi  nous  vous  donnons 
,,  Pouvoir  de  le  faire  par  cette  Comraiffion  ,  6c  nous  vous  le  commandons 
.,  expreflémenc  par  ces  Prefentes  ,  car  tel  eft  nôtre  bon  Plaifir. 

,,  Donné  a  Paris  le  Jlxiême  jozr  de  Janvier  àe  l'An  de  Grâce  ,  Mille  px  Cens 
„  trente  Cept .  &  de  notre  Reqne  le  vint-leptiême. 

Signé       LOUIS. 

Et  un  peu  plus  bas , 

Philif peaux. 
Et  fellé  du  grand  Seau  de  Cire  jaune. 


CHAPITRE    III. 

La  Harangue  au  Commijfaire  du  Roi. 

LEfdites  Lettres  Patentes  étant  lues  ,  Monfieur  le  Commiflaii-e  fit  favoir 
à  l'Ailemblée  ,  ce  dont  Sa  Majejic  l'avoit  chargé  ,  &  il  s'expliqua  en  ces 

Termes  : 

MESSIEURS, 

JE  fuis  venu  à  vôtre  Synode  pour  vous  faire  favoir  les  Volontés  de  Sa  Ma- 
jefté.  Vous  iaN'és  que  j'ai  prêché  &  enfeigné  l'Obéïflànce  dûë  aux  Puif- 
„  fances  Supérieures.  Toute  Autorité  eft  de  DUh  ,  8c  par  confequent,fur 
„  ce  Fondement  inébranlable ,  Vous  devés  obéir.  Ouu-e  que  les  Bontés  dtSa 
,,  Majejtc  vous  y  obligent ,   6c  les  Soins  qu'il  prend  de  vous ,  dont  vous 


TENUAALENCON.  5}^ 

J,  ren'entirés  toujours  de  bons  Efets,  pendant  que  vous  refterés  dans  l'Obéïlîàn- 
„  ce  ;  fa  Clémence  6c  fon  Pouvoir  font  les  Suports  les  plus  fermes  que  vous 
„  puiffiés  avoir.  Et  touchant  le  premier  Article .  Sa  Alajefté  m'a  chargé  de 
„  vous  aflurer  qu'il  vous  continuera  fon  Afeftion  ,  Se  qu'il  maintiendra  fcs 
„  Edits  auffi  long-tems  que  vous  lui  ferés  Fidèles.  Et  à  l'Egard  de  fon  Pou- 
„  voir ,  les  Etrangers  l'ont  reflbnti  &  en  font  l'Expérience  de  plus  en  plus. 
„  Combien  de  Preuves  en  avons-nous?  Ses  Forces  paroiflcnt  plus  qu'Humai- 
„  nés,  pai-  lefquelles  Die»  publie  à  toute  la  Terre  qu'il  foutient  notre  Roi  de  fa 
„  propre  Main,  èc  qu'il  le  rend  redoutable  à  tous  ceux  qui  font  autour  de  lui. 
,,  Je  ne  parlerai  pas  de  tant  de  Fortereflcs  &  de  Places  de  Sûreté ,  fur  lefquelles 
„  vous  aviés  trop  de  Confiance,  lors  que  vous  les  poflcdiés ,  qui  font  toutes  do- 
„  venues  à  rien  y  au  lieu  que  depuis  que  vous  dépendes  de  l'unique  Faveur  de 
„  Sa  Majejié,  votre  Condition  en  ell  beaucoup  plus  hcureufc,  &  plus  alFû- 
,,  rée.  Je  ne  doute  nullement  que  vous  n'aies  fait  Reflexion  plufieurs  fois  fur 
„  l'admirable  Providence  de  Bien ,  qui  fait  que  l'Autorité  Roiale  de  Sa  Maje- 
„  //eft  vôtre  Confervation.  Vous  êtes  deftitués  de  tous  Suports  ,  &  même 
„  vous  avés  au  milieu  de  vous  une  infinité  de  Peuples,  fujcts ,  comme  la  Mer, 
„  à  plufieurs  Troubles  &  Agitations  ;  &  cependant  le  Roi  vous  maintient  dans 
,,  la  Liberté  de  vos  Confcicnces ,  6c  dans  l'Exercice  paifible  de  vôtre  Religion. 
„  La  Stabilité  de  la  Terre  ,  hilancée  dans  l'Air,  ell  un  auffi  grand  Miracle 
„  que  celui  de  la  Création ,  Se  de  la  Subfiftancc  de  l'Univers.  THen  la  fou- 
„  tient  par  le  même  Pouvoir  avec  lequel  il  l'a  premièrement  créée  i  &  vous  pa- 
„  reillcment  vous  êtes  prefervés  par  le  Pouvoir  de  la  Parole  de  Sa  Majèflé. 
„  C'cll  pourquoi ,  Aleffieurs,  vous  qui  êtes  Miniflres,  vous  devrics  être  des 
„  Exemples  de  Sageflc  Sc  de  bonne  Conduite  ,  dans  vos  Eglifes.  Parmi  les 
„  Efets  fignalés  que  vous  avés  reçus  de  la  Bonté  du  Roi ,  celui-ci  n'eft  pas  un 
„  des  moindres ,  il  eft  même  bien  confidcrable  ,  de  pouvoir  vous  aflémbler  , 
„  &  pendant  un  Tems  de  Guerre.  Toutes  les  Provinces  de  ce  Roiaume , 
„  comme  autant  de  Lignes  tirées  de  la  Circonférence  au  Centre  ,  peuvent 
„  aboutir  en  Paix  à  ce  Synode.  Pouviés-vous  jamais  demander  un  meilleur 
,,  Témoignage  des  Bontés  de  Sa  Majeflé;  que  cette  Confiance  qu'il  a  en  vô- 
„  tre  Loiauté?  Cela  feul  devroit  vous  engager  à  vous  foumettre ,  avec  plus  de 
,,  Refpeâ:  que  jamais ,  à  fes  Volontés  Roiales.  Et  je  ne  doute  point  que  vous 
„  ne  vous  comportiês  ,  dans  la  fuite  ,  fort  làgcment  en  vos  Paroles  Sc  en  vos 
„  Aétions ,  &  lur  tout  que  vous  ferés  fi  afeêtionés  à  Sa  Aiajeflé ,  que  vous  lui 
„  rendrês  en  tout  l'Obéïflânce  que  vous  lui  devés ,  6c  qu'il  attend  de  vous. 
II. 
„  Et  afin  que  vous  dependiés  de  la  Pioteêlion  Sc  de  l'Autorité  Souveraine 
'.,  du  Roi ,  Se  que  vous  foies  uniquement  atachés  à  fon  Service  ,  Sa  Majefié 
1,  vous  défend,  en  premier  Lieu,toute  Intelligence  &|  Correfpondance  avec  les 
>,  Etrangers  ou  Domeftiques  mal  intentionés  ;  Se  Sa  Majefié  étant  informée 
„  que  le  Synode  de  Nimes  ,  &  Monfieur  RonjJeUt  Miniftre ,  ont  reçu  des  Let- 
I)  très  du  Canton  de  Berne,  ils  font  avertis  de  ne  plus  commettre  une  pareille 
jr  Faute:  car  les  Statuts  défendent  pofitivement  aux  Sujets  du  Roi,  de  rcce- 
j,  voir  des  Lettres  des  Pais  Etrangers.    Us  ne  doivent  même  voii"  aucuns  Am- 

„  baflâ- 


556        XXVII.  SYNODE    NATIO;NAL 

„  baflàdeurs,  quoi  qu'ils  refident  aupvcs  de  Sa.  AUjeJté  ;  beaucoup  moins  no.s 
„  Synodes ,  ou  des  Minières  Particuliers  ,  devit)içnt-ils  recevoir  dés  Letues 
„  dés  Synodes  Etrangers  ou  Etats ,  ou  entretenir  Correfpondnnce  avec  eux.  Les 
,,  Meffieurs  de  fierne  font  Aliés  de  cette  Couronne  ,  ils  font  d'une  même  Reli- 
„  gion  que  vous  ;  mais  il  ne  faut  pas  que  vous  aies  aucune  Union  avec  cette 
„  Republique  :  car  la  moindre  Correfpondancc ,  même  en  ce  qui  regarde  les 
„  Afaires  EcclefialHques,  avec  des  Etrangers  ,  quoi  qu'Allés  du  Roi,  ^  cau- 
5,  ie  de  la  Jaloufie ,  &  fait  naitrc  des  Soupçons  de  quelques  Dclll-ins  contre 
,,  l'Etat.  Ledit  Synode,  ni  ledit  Miniftre  Roufelet,  ne  dévoient  pas  rece- 
5,  voir  ces  Lettres  ;  ou  s'ils  les  avoient  reçues,  avant  que  de  les  ouvrir ,  ils  de- 
„  voient  les  avoir  communiquées  au  Gouverneur  de  la  Place  ;  ou  bien  ledit 
„  Synode  devoit  les  Ravoir  délivrées  au  Commiflaire  de  Sa'Majefté,  qui  y  étoit 
„  alors  prefent.  III. 

„  Et  pour  ce  qui  eft  des  Corcfpondanccs  Domeftiques  dans  le  Roiaume ,  il 

,.  Lut  que  vous  fachiés ,  que  puifqu'on  vous  défend  les  Synodes  Provinciaux, 

,>  on  vous  défend  auffi  par  confequent  très  expreflémcnt  toutes  fortes  de  Com- 

3>  munications  qui  pourroient  tendre  à  un  Synode.     Sa  Majejèé  vous  défend 

„  de  nommer  aucun  Miniftre,  ou  d'autres  Députés  extraordinaires  ,   par  le 

,,  Moicn  defquels  une  Province  pourroit  communiquer  avec  une  autre  tou- 

„  cliant  des  Afaires  Politiques  ,  parce  que  vous  n'êtes  pas  un  Corps  Politique  ; 

„  ^  même  à  prefent  que  vous  êtes  ici  alîémblés  en  un  Synode  National ,  vous 

,,  ne  pouvês  pas  communiquer  avec  un  autrç  Synode  ,  touchant  les  Afaires 

j,  Ecclefiaftiques  ,  quoi  qu'elles  regardent  toutes  les  Provinces  en  General , 

j.  comme  il  a  été  pratiqué  depuis  peu  parle  Synode  de  Nimes ,  qui  a  eu  des 

,,  Correfpondances  avec  celui  du  Datiphine  ,  &  l'Eglife  du  Montlimar  tou- 

„  chant  le  Miniftcre  de  Monfieur  Greguts;  Se  avec  celui  des  Seveiies  &  l'Egli- 

,,■  fe  ài'Anduz^  pour  le  Miniilei'e  de  Monfieur  Arnaud'.,  parce  qu'il  n'apartient 

,,  qu'aux  Synodes  Nationaux  de  donner  les  Ordres  qui  regardent  l'Etat  Gene- 

,,  rai  des  Eglifes  j  &  pour  cette  même  Railbn  Sa  Majefié  défend  aux  Synodes 

„  Provinciaux  d'indiquer  des  Jeûnes  Nationayx  Publics, 

I  \^ 

,,  En  fécond  Lieu  ,  afin  que  la  Paix  de  l'Etat  foit mieux  établie,  Sa  Ma^ 

„  ;f/?/ veut  que  tous  les  Miniftres  prêchent  à  fes  Sujet»  l'Obéillance  qui  lui 

,,  eft  due,  8c  à  fes  Commandemcns  ,  félon  la   Parole  ôeDien,  &  qu'il  ne 

J,  leur  loit  aucunement  licite,  quelques  Raifons  qu'ils  en  puilîcnt  aporter, 

,,  de  fe  révolter,  ni  de  prendre  les  Armes  contre  leur  Souveraui.     Et  quoi 

,>  que  le  Gouvernement  ,  ou  le  Magiftrat  Civil, puilTe  quelquefois  donner 

„  des  Ordres  qui  fembleroient  être  contraires  à  la  Liberté  de  vos  Confcien- 

„  ces.  Faute  d'en  favoir  les  Motifs,  (néanmoins  l'Intention  de  5^  ^<<;>/?e 

„  eft  de  vous  confcrver  dans  vos  Droits  &  Privilèges  )  Sa  Majefié  vousdé- 

„  fend  néanmoins  très-expreflémcnt  à  tous  de  condanner  le  Gouvernement, 

„  ou  de  l'accufer  d'avoir  quelque  mauvais  Deflein  contre  vôtre  Religion  :  bc 

„  on  ne  veut  pas  non  plus  foufrir  que  dans  aucuns  de  vos  Sermons ,  ou 

},  Ecrits,  vous  vous  ferviés  de  ces  Expreffious  dé  Tguruiens,  de  Martyrs , 

.„  Se  de  Perfccution  de  l'Eglife  de  Die  st. 

V.  Afin 


TENUAALENCON.  53- 

V. 

;,  Afin  deconferver  auflîla  Paix;  quand  vous  parlerés  du  Pafe  ou  que 
M  vous  aurés  quelques  Occafions  de  parler  de  ceux  de  la  Religion  Romai- 
,,  ne,  ou  de  fes  Sacremens  6c  Cérémonies  ,  il  ne  faut  pas  que  vous  apelliés 
,,  celui-là  Antechrifi,  ni  ceux-ci  Idolâtres  ,  ni  que  vous  ufics  de  Paroles  in- 
„  décentes  par  lefquelles  ils  pourroient  être  ofenfés  ,  ou  fcandalifcs,  fous 
„  Peine  d'Interdiftion.  Outre  que  l'on  impofera  le  Silence  aux  Miniftres, 
„  on  vous  empêchera  de  vous  alTembler  pour  l'Exercice  du  Culte  Reli- 
„  gieux,  6c  vous  vous  attirerés  aufll  d'autres  plus  grandes  Punitions.  Il 
,,  vous  eft  encore  défendu  d'emploier  des  Paroles  Injurieufes  contre  les  Mi- 
„  niftres,  ou  autres  Perfonnes  qui  auront  abandonné  vôtre  Religion,  pour 
„  embrafler  celle  de  Sa  Majefié. 

V  I. 

„  Enfin ,  de  peur  que  la  Paix  ne  foit  troublée  par  des  Ecrits ,  ou  des  Dif- 
,,  cours  trop  libres  ÔC  ofenfans  »  on  ne  pourra  vendre  aucuns  Livres  ,  ou 
„  Traités  de  Vôtre  Religion,  qui  ont  été  imprimés  dedans  ,  ou  dehors  le 
„  Roiaume,  fans  qu'ils  aient  été  examinés  auparavant,  &  aprouvés  par  deux 
„  Miniftres  qui  auront  la  CommifTion  6c  Autorité  de  le  fiure;  autrement  ils 
,,  feront  tous  confifqués. 

VII. 

,.  De  plus,  puis  quercfifter  aux  Ordres  des  Magiftrats  Subalternes,  qui 
5,  tirent  leur  Pouvoir,  comme  des  Raions  du  Soleil, de  la  Souveraine  Auto- 
„  rite  Roiale  ,  c'cft  refifter  à  Sa  Aiajejié  ,  &  renverfer  l'Etat  même  :  Sa 
,.  Majefié  étant  informée  qu'on  avoit  avancé  une  Propofition  dans  le  Syno- 
,,  de  à'^Anduz.e ,  à  favoir,  que  le  Mariage  d'un  nommé  Atidtbert,  fqui  s'é- 
j,  toit  remarié  après  le  Divorce  obtenu  par  un  Décret  du  Juge  du  Lieu  )  ne 
„  feroit  pas  célébré,  Sa  Majefté  vous  enjoint  à  tous,  maintenant  que  vous 
„  êtes  aflemblés  dans  ce  Synode  National,  de  vous  expliquer  là-delTus,  afin 
„  que  toutes  les  Eglifes  aquielcent ,  £c  fe  conforment  à  tous  les  Ordres  du 
,,  MagiftratCivil,  touchant  la  Déclaration  des  Mariages  Invalides, Se  de pren- 
„  dre  garde  à  l'avenir  qu'on  ne  commette  plus  la  même  Faute. 
VIII. 

,,  En  troifiême  Lieu  ,  l'Intention  de  Sa  Majeflé  étant  de  vous  conferver 
I,  félon  la  Force  de  fes  Edits  ,  qui  ont  été  fiiits  en  vôtre  Faveur  ,  6c  étant 
„  auflî  Equitable  que  vous  les  obferviés,  &  que  vous  ne  les  tranfgreflîés  ni 
,,  violiés  aucunement  :  Sa  A'f.ijefl-é  ordonne  à  tous  les  Minirtres  ,  que  pour 
,,  obéir  au  Dixième  Article  del'Editde  Pacification,  fait  au  Mois  de  Janvier 
,,  de  l'An  i66r.,  êc  aux  Lettres  Patentes  que  vous  avés  obtenues  ,  6c  qui 
„  font  enregîtrées,  de  ne  prêcher  que  dans  les  Lieux  oii  les  Minières  font 
M  aduellement  leur  Refidence  ;  ce  il  leur  défend  d'en  fortir  pour  aller  prè- 
„  cher  dans  les  Egiifes  qu'ils  apellent  Anexes.  Et  Sa  A<lajeflé  étant  in- 
„  formée  qu'on  n'a  j)as  ténu  Compte  de  cette  Ordonnance,  Ôc  qu'on  l'a 
„  violée,  m'a  charge  de  vous  réitérer  cette  Défenfe  qu'il  vous  fait,  &  de 
„  vous  commander  d'y  obéir  .  fous  les  Peines  portées  dans  lefdites  Lettres 
»»  &  le  Décret  de  fon  Confeil  ;  &  en  Cas  que  vous  contrevcniés  à  fes  Or- 
.    r^m  II.  Yyy  „  dres, 


538  XXVII.     SYNODE     NATIONAL 

,,  dres  ,  vous  êtes  menacés,  par  Sa  Majefié ,  de  perdre  tous  vos  Droits  6c 
,,   les  Privilèges  de  fes  Edits. 

I    A. 

,,  Et  auffi  parce  qu'il  vous  eft  permis  par  le  Quarante-quatrième  Article  des 
„  Matières  particulières  dans  l'Euit  de -A/*j«/f/ ,  de  vous  A iTembler  devant  un 
„  Juge  Roial ,  Se  d'impofer  une  Taxe,  par  fon  Autorité,  &  de  lever  les  Som- 
„  mes  neceflaires  pour  fubvenir  aux  Fraix  de  vos  Synodes  ,  &  pour  l'En- 
,,  tretien  de  vos  Miniftres  ;  Sa  Mitjefté  àtïcnà  à  touts  Minillres  de  prendre 
,,  pour  le  Paiement  de  leurs  Salaires  l'Argent  de  la  Boëte  des  Pauvres  ,  ni 
„  des  Donations  qui  ont  été  faites  pour  des  Ulages  Pieux  ,  m  le  Cinquième 
j.  Denier  du  Fond  qui  eft  établi  pour  l'Entretien  de  vos  Univerfitcs  ;  & 
„  cela  pour  de  très-bonnes  Raifons  ,  car  il  eft  ni  jufte  ni  railbnnablc  que 
„  l'Argent  qui  a  été  donné  pour  les  Pauvres  foit  détourné  6c  emploie  a  d'au- 
5)  très  Ulages. 

,,  D'ailleurs  n'étant  pas  concevable  qu'aucunes  Perfonnes  foient  capables 
,,  d'une  pareille  Ingratitude  envers  leurs  Pafteurs  ,  que  de  leur  refuler  ce 
,,  qui  eft  neceflaire  pour  leur  Entretien  :  cependant  de  l-'eur  que  quelques- 
M  uns  de  vos  Miniftres  ne  foufrent  par  NccciTité  ,  Sa  Mujejlé  expliquant 
,,  le  Quarante-quatrième  Article  mentionné  ci  dcfllis  ,  vous  permet  ,  tous 
„  les  premiers  jours  de  l'An  ,  ou  un  des  douze  premiers  jours  de  l'Année  , 
,,  de  tenir  une  Aflémblée  de  tous  les  principaux  Habitans  de  chaque  Ville, 
,,  ou  Eglife  ,  en  Forme  de  Confiftoire  ,  Ù.  d'y  délibérer  touchant  les  Ga- 
„  ges  des  Pafteurs  ,  les  Fraix  de  leurs  Voiages  aux  Coloques ,  &  Synodes, 
„  touchant  l'Entretien  des  Profefleurs  6c  Regtns  de  vos  Univerfités,  la  Rcpa- 
,,  ration  6c  l'Entretien  de  vos  Temples  ;  6c  de  faire  une  Lifte  de  toutes  les 
„  Perfonnes  qui  font  capables  de  contribuer  à  tous  ces  Fraix,  laquelle  étant 
,,  portée  au  Juge  Roial ,  il  l'autorifei'a  ;  6c  alors  chacun  étant  taxé  ,  pourra 
j,  être  obligé  de  paier  fa  Côte-Part  ,  6c  s'il  le  refufoit  ,  il  fera  exécuté  , 
,,  non-obftant  fes  opofitions  6c  Apels,demême  qu'il  fe  pratique  dans  la  le- 
,,  vée  qu'on  lait  des  Deniers  de  Sa  Myefie  ;  Ceft  pourquoi  Sa  A/ajtfié  de- 
,,  fend  à  tous  les  Miniftres  d'aller  de  Porte  en  Porte  demander  pour  leur 
j,  Subfiftance. 

X  I. 
„  Et  Sa  Majeflé  étant  bien  informée  que  ledit  Synode  àcNimes  a  acordé 
5,  à  Monfieur  Petit  ,  Miniftre  de  l'Evangile  ,  comme  Profefleur  en  Theo- 
„  logie  ,  la  Somme  de  fept  Cens  Livres  ;  le  Roi  ordonne  à  prefent  que  la- 
,,  dite  Somme  fera  paiée  de  l'Argent  qui  a  été  deftiné  par  le  dernier  Synode 
„  National  ,  à  l'Entretien  des  Univerfités  ,  6c  qu'elle  doit  être  prife  de  la 
„  Portion  qui  aparcient  aux  trois  Coloques  qui  compofent  ledit  Synode  :  6c 
„  Sa  Majefté  vous  commande  d'obferver  lefdits  Canons  ,  tant  pour  le  Paie- 
„  ment  des  Pafteurs  ,  que  pour  la  Levée  des  autres  Deniers  dont  on  vient 
,,  de  parler. 

X  I  L 
J,  Je  n'ai  plus  qu'un  Mot  à  vous  dire  ,  après  quoi  je  conclurrai.  LeSy- 

„  nodc 


TENUAALENCON.  ^39 

,)  node  de  Nimes  a  décrété  que  le  Barème  étoit  nul  ,  quand  il  étoit  adminif- 
,,  tré  par  une  Perfonne  qui  n'a  ni  Vocation  ,  ni  Commiflîon  ;  6c  enjoint 
,,  aux  Pafteurs  de  ne  faire  aucun  Scrupule  de  Batifer  les  Enfans  fur  Icfquels 
\,  des  Femmes  ,  ou  d'autres  Perfonnes  ,  qui  n'avoient ni  Vocation, ni Com- 
„  miffion  de  batifer  ,  avoient  verfé  de  l'Eau  ,  en  proférant  les  Paroles  de 
rinftitution  de  ce  Sacrement  ,  Sa  Majefté  veut  que  cet  Article  foit  corri- 
^  gé, pour  les  Raifonsque  je  vous  raporterai  dans  les  mêmes  Termes  qu'elles 
,,  font  dans  l'Ordre  Original. 

,,  Parce  <jue  de  là  nait  POpinion  de  Rebatifer  ;  car  par  le  Doute  qu'ails  font 
^,  de  la  Vocation  ,  ils  s'obligent  à  rebatifer  tons  cenx  qui  ont  été  bâti fe'f  par  les 
,,  Perfonnes  dont  ils  ne  peuvent  pas  aprouver  la  Vocation  ,  &  de  laquelle  ils  fe 
„  font  eux-mêmes  les  feuls  'Juges  &  Arbitres  \  quoique  PEglife  Catholique  na- 

,  proHve  pas  leur  Vocation  ,    &  qu'ils  ne  fajfent  pas  même  la  moindre  Dif  culte 

de  dire  qu'ils  n''en  ont  point  ,    cependant  leur  Batême  en  efl  aprouvé  ;  parce 

,    que  c'efi  un  S.icrement  dont  la  Vertu  &  PEficace  efl  ex  Opère  Operato ,  ô' 

,,  non  pas  ex  Opère  Operantis  :  tellement  que  leSjnode  afait  ce  qu'ail  neluiapar- 

,  tenoit  pas  de  faire  ,  lors  qu'il  a  invalidé  ce  Sacrement  ,  qui  étoit  adminifirê 
,,  par  les  Perfonnes  qu'ils  difent  n'avoir  pas  de  Vocation  ,  ni  de  Commijfion  pour 
„  l'adminifirtr  ;  puis  que  l'Eglife  Ccitholi^'Ue  ,  dans  laquelle  ils  ne  peuvent  pas 
,,  prétendre  qu'tly  ait  aucun  Défaut  de  Vocation  ,  a  décidé  ce  Point ,  dr  a  ju- 
,,  gé  que  tous  les  Chrétiens  peuvent  batifer  ,  en  Cas  de  Neceffîté  ;  C'eft  pour- 
„  quoi  la  Parole  &  PEau  j  intervenant  ,  PEglife  ne  veut  pas  que  Set  j4Ele  foit 


CHAPITRE     IV. 

Reponfe  du  Synode  aux  Tropjittons  du  Roi. 
Article  I. 

LE  Commiflaire  aiant  fini  fon  Difcours,  qui  fut  écouté  bien  atentivement 
par  tous  ceux  de  l'Aflemblée  ;  Le  Synode  loua  Dieu  par  la  Bouche  du 
Modérateur  ,  8c  lui  rendit  de  très-humbles  r\£tions  de  Grâces  ,  de  ce  que 
par  fa  Bonté  6c  Pieté  ,  il  avoit  écouté  les  Prières  de  les  pauvres  Serviteurs , 
&  de  ce  qu'il  avoit  difpofé  le  Cœur  du  Roi  à  nous  acorder  cette  Aflemblée  , 
5c  à  nous  promettre  la  Continuation  de  fes  Faveurs.  On  remercia  auffi  5<« 
Majeflé ,  de  ce  que  félon  fa  Bonté  acoutumée,  il  nous  avoit  témoigné  fon 
Afeftion  Paternele  dans  les  Lettres  &  jVlandemens  qu'il  avoit  envoie  à  no- 
tre Aflemblée  ,  &  de  ce  qu'il  avoit  fait  Choix  d'un  Commiflaire  pouraiîîf- 
ter  à  nôtre  Synode  ,  qui  étoit  eftimé  d'un  chacun  pour  fa  grande  Intégrité, 
pour  fa  Prudence  6c  pour  fa  Pieté.  Et  on  pria  très  humblement  ledit  Com- 
miflaire d'afliârer  Su  Ma;efté  ,  que  comme  nos  Eglifes  n'avoient  jamais  eu  la 
moindre  Penfée  de  fe  départir  de  PObeiflànce  ,  de  la  Fidehté  6c  de  la  Sou- 
Y  y  y  2  mifiion 


i^a        XXVII.  SYNODE    NATIONAL 

rniflion  a  Vaqudle  k  Parole  de  Dieit  les  obligeoit,  auffi  déformais  elles  conti- 
nueroicnc  à  s'aquiter  de  leurs  Obligations  envers  Sa  Aïjejté  ,  &  qu'elles  lui 
donncroient  de  nouvelles  Preuves  ,  de  jour  en  jour  ,  Se  aux  Seigneurs  de 
Ion  très  Honorable  Confeil  Prive ,  de  l'Innocence  de  leur  Conduite  ,  6c  de 
leur  Afcction  pour  le  Bien  de  l'Etat. 

I  I. 
Et  parce  qu'on  avoit  faitplufieurs  Raports  &  Informations  contre  quelques- 
uns  de  nos  Synodes  Provinciaux, 8c  que  divers  Particuliers  avoicnt  été  accufcs. 
d'avoir  violé  les  Ordonnances  de  Sa  Majejié  ;  oU  fuplia  très-humblement  fa- 
dite  Majefié  de  confiderer  que  le  Synode  de  Ni/nes  n'etoit  point  Coupable  , 
parce  qu'il  n'avoit  jamais  reçii  aucune  Lettre  de  Mrs  de  Berne  :  Et  pour  ce. 
quieft  de  nôtre  Frère  Monfieur  Roujfelet,  qui  eft  Natif  de  A^ifw-cWf/,  Vil- 
le qui  dépend  dudit  Canton  ,  êc  qui  elt  fous  la  Juridiftion  dei'dits  Meflieurs 
de  Berne  ,  il  fût  invité  par  leurs  Lettres  à  retourner  dans  fon  Pais,  &  d'ac- 
cepter la  Charge  de  Profefleur  en  Théologie  ,  qui  étoit  alors  Vacante  ,  dans 
l'Univerfité  de  Laufane  ;  mais  auflî-tôt  qu'il  les  eiit  reçues  ,  il  les  produifit 
de  fon  propre  Mouvement  ,  au  CommilVaire  de  Sa  Alajefté ,  qui  étoit  pre- 
fcnt  audit  Synode  de  Nimes  ,  &  auffi  à  plufieurs  autres  Oticicrs ,  qui  décla- 
rèrent tous,  qu'il  ne  s'étoit  pas  écarté  de  fon  Devoir  en  aucune  Chofe. 

Et  quoique  les  Sujets  de  Sa  Aîajellé  ,  qui  vivent  dans  fonRoiaume,foient 
bien  refolus  de  n'avoir  aucune  Communication  ,    ou  Correfpondance  avec 
les  Etrangers  \   cependant  ils  ne  peuvent  pas  empêcher  ceux  qui  habitent 
hors  des  Etats  de  Sa  Majeflé ,  d'écrire  ce  qu'ils  voudront ,  &  de  l'envoier 
à  tous  ceux  qu'il  leur  plaira.  Néanmoins  afin  que  tout  le  Monde  foit  per- 
fuadé  que  nous  ne  fiifons  pas  laCouràceux  qui  demeurent  hors  de  ce  Roiau- 
me  ,  &  que  nous  ne  fommes  pas  Ambitieux  de  lier  Commerce  avec  eux,  nous 
promettons  ,  devant  Dien ,  que  déformais ,  routes  les  Lettres  qui  feront  ad- 
drelfées  aux  Coloques  ,  &  aux  Synodes  de  ce  Roiaume,  de  la  Part  de  quel- 
que Prince  Etranger  que  ce  foit  ,  Etat ,  Ville  ou  Eglife  ,  feront  première- 
ment délivrées  entre  les  mains  du  Commiflaire  de  Sa  Majeflé  ,  avant  que  de 
les  ouvrir  ,  afin  que  Sa  M>yefté  Y>u\Cfe  être  pleinement  informée  par  fon  Com- 
miflaire même  ,  de  ce  qu'elles  contiendront,  &  qu'ainfi  rous  ceux  qui  font 
Profeffion  de  la  Religion  Reformée  foient  exemts  de  ce  Reproche  que  l'on 
nous  fait ,  en  nous  traitant  de  FadHeux  &  de  Defobeïflans. 
I  V. 
Déplus  )  d'aut;.int  que  par  nôtre  Difcipline  ,  les  Coloques  &  les  Synodes 
Provinciaux  font  obligés  de  prendre  Soin  que  les  Eglifes  deftituées  de  Paf- 
teurs  foient  pouivûts  ,  &  que  des  Caufes  de  cette  Nature  ne  font  jamais 
portées  à  nos  Synodes  Nationaux  ,  à  moins  que  ce  ne  foit  pour  un  Sujet 
extraordinaire  ,  &  par   Voie  d'Apel  :  Et  parce  que  les  Eglifes  particulières 
fe  trouvent  quelque  fois  dans  la  Neceflïté  de  chercher  des  Parteurs  hors  de 
leurs  Provinces,  lors  qu'elles  ne  peuvent  pas  en  trouver  dajis  la  leur j néan- 
moins ces  Recherches  font  réglées  par  les  Canons  de  notre  Difcipl  ine j  6c  c'etoit 
pour  obéir  ,  &  pour  le  conformer  à  ces  Canons  ,  que  les  Synodes  du  Dau~^ 


T  E  N  U    A    A  L  E  N  C  O  N.  ^41 

phnié  &  des  Sevenes  portèrent  leurs  Demandes  ,  pour  les  Egliles  du  Montli- 
mar  &  d'^nduz.e,  au  Synode  de  Nimes,  requérant  que  les  Sieurs  Gregus  & 
Arnaud  fuflent  établis  dans  le  Minifterc  de  ces  Eglifcs  ;  C'eft  pourquoi  on 
fuplie  très -humblement  Sa  Majefié  àe.  confidcrer  qu'ils  n'avoient  pas  tranf- 
grcdé  les  Ordres  qui  leur  étoient  donnés  par  les  Edits  :  Et  en  même  tems 
puifque  les  Eglifes  ne  peuvent  pas  ,  fans  violer  leur  Difcipline  ,  &  ouvrir 
un  grand  Chemin  aux  Defordres  6c  à  la  Confufion  ,  foufrir  que  les  Colo- 
ques  &  les  Synodes  Provinciaux  prefcrivent  des  Loix  à  une  autre  Coloque 
ou  Synode  i  ce  Synode  défend  à  toutes  ces  Aflemblées  ,  de  donner  aucuns 
Ordres  Généraux  ,  foit  pour  un  jour  de  Jeune  ,  ou  pour  un  jour  de  Prières 
Pupliques  Extraordinaires  ,  ou  pour  quelqu'autre  Sujet,  fi  cen'eftence  qui 
concernera  leur  propre  Dilhid  Se  Département. 

Déplus  ,  nous  reconnoiflbns  encore  que  l'Obeïflance  &  le  Refpeét  que 
les  Sujets  doivent  porter  à  un  Gouvernement  bien  Policé  ,  ne  peuvent  ja- 
mais être  trop  recommandés  au  Peuple  ;  d'un  autre  Côté  on  ne  peut  pas  re- 
prendre trop  feverement  ,  ni  trop  detefter  cette  Témérité  Impie  à  blâmer 
le  Gouvernement  ,  6c  l'Autorité  Souveraine  ;  c'eft  pourquoi  ce  Synode  en- 
joint à  tous  les  Pafteurs  d'exhorter  leurs  Auditeurs  dans  leurs  Prêches ,  à  ne 
s'écarter  en  aucune  Manière  ,  dircétement  ni  indireétemenr ,  de  l'Obeïflan- 
ce ,  de  la  Fidélité  Se  du  Refpeét  qu'ils  doivent  à  Sa  Majefté,  Se  à  nos  Sei- 
gneurs lès  Minirtres  \  mais  qu'ils  fe  repofent  fermement  fur  fa  Parole  Roia- 
Ic  ,  fe  confiant  toujours  aux  Bontés  de  Sa  Majefté ,  6c  qu'il  empêchera  8c 
préviendra  les  Dcflèins  Se  les  Entreprifes  des  Perlonnes  mal-intention- 
nées ,  qui  voudroient  ,  non  -  obftant  la  Force  8c  la  Teneur  des  Edits  . 
pcrfccuter  fes  pauvres  Sujets  ,  feulement  à  Caufe  qu'ils  font  de  la  Religion 
Reformée. 

y  r. 

Et  afin  que  nos  Eglilês  ne  foient  jamais  acufécs  d'avoh*  contribué  à  aucu- 
ne Altération  ou  Changement  ,  par  où  la  Paix  Publique  puiflc  être  trou- 
blée :  cette  Aflémblce  recommande  à  tous  ks  Paftcurs  d'obfervcr  plus  exac- 
tement nôtre  Difcipline  Ecclefiaftique  ,  6c  la  Parole  de  TEvangile  ,  qu'au- 
paravant i  8c  leur  défend  exprefl'ément  ,  félon  nos  Canons  ,  de  proférer  au- 
cune Parole  Choquante  (  lors  qu'ils  déclarent  leur  Foi  Se  leur  Efperance)  con- 
tre ceux  qui  font  d'une  Opinion  contraire  :  Sc  ce  Synode  fuplie  auflî  très- 
humblement  Sa  Majefté  d'interpofer  fon  Autorité  Roiale  ,  en  faifant  que 
ceux  de  la  Communion  Romaine  qui  s'écartent  fi  facilement  de  leur  Devoir, 
fe  contiennent  dans  l'Obeïflance  ,  8c  n'enfiaigncnt  pas  les  Edits  de  Sa  Ma- 
jefté ,  8c  que  fes  pauvres  Sujets  de  la  Religion  Reformée  ne  foient  plus  déf- 
ormais chargés  de  ces  Outrageans  Reproches,  comme  ils  l'ont  étéjufqu'à 
prefent  :  Et  nous  recommandons  encore  à  toutes  nos  Egliles  ,  8c  à  tous 
leurs  Membres  ,  d'être  très-Exa£ts  Obfervateurs  de  nôtre  Difcipline  ;8f  par- 
ticulièrement que  perfonne  ne  publie  aucun  Livre  avant  qu'il  ait  première- 
ment été  lu  ,  examiné  8c  aprouvé  de  ceux  qui  font  établis  pour  cet  Efcf, 
8c  que  Perfonne  n'entreprenne  de  contrevenir  aux  Jugemens  du  Magiftrat 
Yyy  5  Çi> 


54Î  XXV  II.    SYNODE    NATIONAL 

Civil  touchant  les  Divorces  :  Et  la  Province  des  Seveiin  proteftc  qu'elle  n'a 
iamais  eu  le  moindre  Deflèin  de  le  faire. 
VII. 
Et  parce  qu'on  a  imputé  un  Crime  à  nos  Eglifcs ,  touchant  la  Refidence 
de  leurs  Pafteurs  ,  &  l'Exercice  de  leur  Miniftere  ,  comme  fi  quelques-uns 
d'eux  avoient  fl^it  au  Contraire  du  dixième  Article  dcl'Edit  du  Mois  ôefan- 
vicr  de  l'An  ifôi.  ce  qui  eft  cependant  très  Faux;  parce  qu'aucun  d'en- 
tr'eux  n'a  jamais  entrepris  de  prêcher  par  Force  dans  aucun  Endroit.  En 
fécond  Lieu  ,  cet  Edit  de  Janvier  étoit  feulement  provifionel  ,  &  par  Ititt' 
rim  ,  8c  a  été  depuis  abrogé  par  les  Edits  fuivans  ,  Se  particulièrement  par 
le  Qiiarante-uniême  Article  de  l'Edit  fait  l'An  1570-  &  par  celui  de  Nantes 
f.iit  l'An  15-98.  lequel  fut  déclaré  par  le  Roi  régnant  alors  ,  être  une  Loi 
Claire  ,  Générale  &  Abfoluë  ,  par  laquelle  il  vouloir  que  tous  fes  Sujets 
fulTent  gouvernes.  Et  en  Troifiême  Lieu,  les  Pafteurs  n'exercent  ces  Fonc- 
tions de  leur  Miniftere  que  dans  les  Endroits  qui  leur  ont  été  accordés  par 
les  Articles  78.,  79.,  80.  &  81.  de  l'Edit  fufmentionné.  Et  Quatrième- 
ment,  nosseigneurs  du  Confeil,  les  Parlemens,  &  plufieursGommiflaircs, 
établis  pour  l'Execution  de  cet  Edit,  ont  donné  des  Ordres ,  dès  le  commen- 
cement, pour  marquer  où,  &  en  quelles  Places,  on  exerceroit  le  Culte  de 
nôtre  Religion  ,  &  ont  toujours  confideré  que  la  plupart  de  ces  Places  n'é- 
toicnt  que  des  Parties  &  des  Membres  d'une  même  Eglife  ,  fervie  par  un 
même  Pafteur.  Cinquièmement  que  les  Pafteurs  ne  prêchent  jamais  hors  de 
leurs  Quartiers  ,  fi  ce  n'eft  en  Cas  d'Abfence  ,  ou  de  Maladie  ,  ou  d'autres 
Empêchemens  de  leurs  Frères;  Et  en  dernier  Lieu  ,  par  leSixiême  Article  de 
l'Edit  de  Nantes  ,  qui  eft  expliqué  par  le  Premier  des  Articles  Secrets  &  Par- 
ticuliers ,  il  eft  permis  à  nos  Miniftres  de  refider  dans  tous  les  Lieux  du 
Roiaume  indifercnmcnt  ;  C'eft  pourquoi  nous  fuplions  très  -  humblement  Sa 
Majeflé  de  vouloir  nous  maintenir  dans  cette  Liberté,  qui  nous  eft  accordée 
par  fes  Edits  ,  &  de  révoquer  tous  les  Ordres  6c  Décrets  de  Ion  Confeil  Pri- 
vé qui  leur  font  Contraires. 

VIII. 
D'ailleurs  nos  Pafteurs  ne  mandient  pas  leur  Subfiftance  ,  8c  ne  la  reçoi- 
vent pas  de  la  Boëte  des  Pauvres  ,  ni  d'aucune  Donation  qui  foit  faite  pour 
des  Ufiges  Pieux  ,  8c  deftincc  pour  fecourir  les  Pauvres  -,  mais  ils  la  tirent 
d'une  Contribution iVolontaire  de  leurs  Troupeaux,  ou  d'une  Taxe  qu'on 
inpofe  fur  chacun  d'eux  ,  conformément  aux  Conventions  qu'ilsj  ont!  fai- 
tes avec  leurs  Pafteurs  ,  à  leur  Arrivée  dans  les  Eglifes  :  8c  lelon notre  Dif- 
cipline  ,  le  Cinquième  Denier  de  toutes  les  Charités  eft  particulièrement 
ariigné  à  l'Entretien  de  nos  Profefleurs  ,  Régents  ,  Ecoliers  6c  autres  Per- 
fonnes  ,  que  la  pauvreté  rend  les  Objefs  de  ces  Charités  ,  fans  qu'on  puilîè 
néanmoins  jamais  emploier  l'Argent  de  cette  Nature  à  d'autres  Ufages  ,  on 
en  difpofer  que  ,  par  ,  8c  félon  les  Ordres  des  SynodesProvinciaux  ,  ou  Na- 
tionaux ;  C  eft  pourquoi  on  fuplic  très  -  humblement  Sa  Majeflé  de  mainte- 
nir nos  Eglifes  dans  l'Obfervation  de  cet  Ancien  Ordre  ,  qui  a  été  établi 
par  nôtre  Difcipline  ,  ôc  autorifé  par  les  Edits  de  Sa  Majeflé^  Se  dont  on  n'a 

jamais 


T  E  N  U    A    A  L  E  N  C  O  N.  543 

jamais  formé  aucune  Plainte  ;  &  qu'il  lui  plaife  encore  de  défendre  à  fes 
Oficicrs  d'annuler  ,  ou  de  changer  les  Convenrions  qui  ont  été  faites  en- 
tre les  Pafteurs  5c  leurs  Eghfes  ,  lors  qu'ils  ont  commencé  de  prendre  k 
Charee  de  leurs  Ames. 

^  I  X. 

Et  puifque  ce  quia  été  fait  dans  l'Afaire  de  Mr.  RouJfeUt  fe  raporte  à  l'Exe- 
cution de  cet  Ordre  ,  8c  aux  Canons  de  nos  precedens  Synodes  Nationaux, 
nous  fuplions  tres-humblement  Sa  A/^jV/e  de  l'aprouver. 

Enfin  puifque  la  Déclaration  faite  par  le  Synode  de  Nimes  n'eft  (tant  en 
fa  Subftance  ,  que  pour  les  Termes  dans  leJquels  elle  e(l  dreHée  &  expli- 
quée,) autre  Chofe  que  le  premier  Article  du  Chapitre  Onzième  de  notre 
Dilcipline ,  fondé  fur  nôtre  Confeflîon  de  Foi ,  fur  le  Catechifme  ,  &  autres 
Expofitions  de  la  Créance  de  nos  Eglifes  ;  &  que  les  A rgumens  produits 
pour  VOpus  Operatumèch  Decifion  de  l'Eglife  Romaine  (laquelle  eft  direc- 
tement opofée  à  nôtre  dite  Foi)  la  condamnent  ;  Sa  Majefié  Vâknt  accor- 
dée par  fes  Edits  ,  eft  très  -  humblement  fupliée  d'oétroier  à  tous  fes  Sujets 
de  la  Religion  Reformée  d'en  jouir  toujours  ,  &  d'être  maintenus  dans  l'en- 
tière Liberté  de  leurs  Confciences  ,  fclon  fes  Paroles  Roiales  6c  Sacrées ,  afin 
qu'ils  puffent  tous  unanimement  ,  &  d'un  même  Cœur ,  faire  les  mêmes 
Prières  à  Diea  ,  &C  s'cmploier  à  fon  Culte  ,  Se  au  Service  de  Sa  Majejie. 

CHAPITRE    V. 

députes  envoies  au  Roi  avec  une  Lettre  Synodale. 
Article     I. 

L  Es  Sieurs  Ferrand ,  Gigord  8c  Ceriz.i  ,  furent  choifis ,  à  la  Pluralité  des 
Voix  ,  par  cette  Aflemblée  ,  pour  porter  à  Sa  MajefléXcs  très -humbles 
Remerciniens  ,  Se  Requêtes  de  nos  Eglifes  ;  lefqucls  on  munit  d'Inftruc- 
tions  &  de  Lettres  pour  Sa  Majefté ,  Sc  pour  nos  Seigneurs  les  Minîftres 
d'Etat. 

COPIE 

De  la  première  Lettre  écrite  au  Roi  par  ce  Synode. 

SIRE, 

»  r  E  Grand  Dieu  ,  dont  vous  êtes  l'Image  Vivante  ,  recevant  indifereii- 
,,  A-'  ment  ,  Se  fans  Acception  des  Perfonnes ,  les  Prières  &  les  Hom- 
„  mages  de  toutes  fes  Créatures  ,  nous  efperons  que  Votre  Majejté  ne.  nous 
„  rebutera  pas  dans  la  Liberté  que  nous  prenons  de  nous  venir  jctter  aux 

,,  Pie 


54+         XXVIÏ.    SYNODE  NATIONAL 

,,  Pieds  de  Sa  Majefté,  après  nous  être  aflcmblés  par  la  Permiflîon  de  Fôr/e 
„  Majefté  :  Et  c'eft  pour  nous  aquiter  ,  Sire  de  ce  Devoir  Eflentiel  ,  que 
t,  nous  avons  envoie  les  Sieurs  Ferrand,  Gigord  Se  Ceriù  ,  à  Fàtre  Majefté  , 
j,  pour  lafuplier  très  humblement  qu'elle  daigne  de  nous  regarder  d'un  Oeil 
,,  Favorable,  &  d'écouter  avec  fa  Bénignité  acoutumée,  les  Proteftations , 
5,  de  Bouche  ,  qu'ils  lui  feront  de  nôtre  Fidélité  ,  &  les  très-juftes  Suplica- 
M  tions  &  Requêtes  que  nous  prefentons  kTotre  Majefié ,  pour  en  obtenir 
,,  la  Continuation  ,  &  la.  Confirmation  de  cette  Liberté  qui  nous  a  été 
„  acordée  par  les  Edits  de  Fotre  Majefté  :  afin  qu'étant  délivrés  de  toutes 
„  Craintes  ,  nous  puiflîons  vivre  tranquillement  ,  à  l'Ombre  de  votre  Bon- 
„  té  Se  Puiflànce  ;  n'aiant  autre  Soin  que  celui  de  prier  Dieu  pour  la  Sacrée 
,,  Perfonne  de  Fotre  Majefté  ,  afin  qu'il  daigne  répandre  fes  Benediftions 
„  fur  vôtre  Famille  Roiale  ,  pour  la  Profperité  de  l'Etat,  Se  de  vôtre Scep- 
j,  tre  ,  rendant  toujours  à  Fàtre  Majefté  la  très  -  humble  Obeïflance  ôc  Sou- 
„  million  que  nous  lui  devons, comme  étant  avec  un  Profond Refpeft. 

SIRE,  De  vôtre  Majefté , 

Les  très  Humbles ,  très  Obeïflans ,  &  très 
Fidèles  Sujets  &  Serviteurs ,  lesMiniftres 
&  Anciens  ,  aflemblés  par  vôtre  Permif- 
fion  dans  le  Synode  National  à^Alencon  i 
&  au  Nom  de  tous. 

à^Aletiçon  le  quatrième  Eafnage  ^  Modérateur  du  Synode, 

de  fitin  ,  1657.  D.  Coapé  ,  Ajoint. 


] 


D.  Blondel  ; 

Se  V  Secrétaires. 

D.  Laitnai 


IL 

Les  Provinces  aiant  inltruit  leurs  Députés  par  plufieurs  Mémoires  ,  cou- 
chant la  Violation  de  l'Edit  ,  pour  être  prefentcs  à  Sa  Majefté  ■■>  lors  qu'on 
commença  à  les  lire  ,  Monfieur  le  Commiflaire  remontra  que  Sa  Majefté  ne 
vouloit  pas  qu'on  debatît  en  Sa  Prefence  d'autres  Matières  que  celles  qui  re- 

fardoient  l'Exercice  de  la  Difcipline  de  nos  Eglifes  ;  6c  que  le  Cahier  de  ces 
lemoires  auroit  pour  Titre  ,  Cahier  ,  ou  Mémoires  ,  de  ceux  de  la  Reli- 
gion Prétendue  Reformée  ;  Sur  quoi  l'Aflemblée  pria  Monfieur  le  Commif- 
faire  de  confiderer  que  jamais  les  Reformés  n'avoient  eu  le  moindre  Deflèin 
de  traiter  des  Afaires  Politiques ,  Sc  qui  regardaflènl  l'Etat ,  mais  de  taire 
feulement  un  fimple  Raport  8c  Expofition  de  leurs  Plaintes  ,  fur  lef- 
quelles  il  n'étoit  pas  Befoin  de  délibérer  ,  qu'elles  étoient  toutes  Juftes  ,  & 
fondées  expreflement  fur  les  Edits  de  Sa  Majefté  ;  outre  que  le  Roi  n'a- 
voii  jamais  pris  en  Mauvaife  Part  que  nous  lui  adreflaflîons  nos  très-humbks 
Remontrances ,  pour  obtenir  Réparation  de  l'Infradion  de  fes  Edits ,  &  que 


T  E  N  U    A    A  L  E  N  C  O  N.  ^4.^ 

Sa  AJajefié  ne  fouhauoit  pas  que  ces  Sujets  parlaflènt  contre  leurs  Confcicn- 
ces  ,  ce  qu'ils  feroient  ,  s'ils  fe  qualifioient  de  la  Religion  Prétendue  Re- 
r»rmée, 

III. 
Monfieur  le  Commiflàire  déclarant  que  par  Tes  Indruftions  il  étoit  Char- 
gé d'informer  le  Synode ,  qu'en  Cas  que  nous  vouluflions  convenir  de  deux 
Perfonnes  propres  pour  exercer  l'Ofice  de  Députés  Généraux  ,  qui  cuflcnt 
Soin  des  Afaires  de  nos  Eglifes  ,  Sa  Aïajefié  les  aprouveroit  ;  à  Dé- 
faut de  quoi  le  Marquis  de  Clermont  continueroit  dans  les  Fondions  dudit 
Ofice  ,  auquel  on  en  joindroit  un  autre  qui  feroitchoifi  du  Tiers  Etat;  L'Af- 
femblée  nomma  un  Député  de  chaque  Province  pour  conférer  avec  ledit  Com- 
miflàire ,  touchant  cette  Afaire ,  avec  lequel  les  Députés  convinrent  que  ledit 
Seigneur  Marquis  de  C/tfr«»fl«f  6c  Monfieur  de  ^^r^4«f,  feroient  les  deux  Per- 
fonnes qu'on  prefenteroit  à  Sa,  May  fié  ^  &  qu'ils  fuplieroient  très-humble- 
ment Sa,  Majellé  d'aprouver  leur  Eledion  ,  &  on  écrivit  la  Lettre  fuivancc 
au  Roi  pour  ce  Sujet. 

CHAPITRE    VI. 

Copie  de  la  Secoftde  Lettre  que  U  Synode  écrivit  au  Roi ,  touchant  kf 
Députés  Généraux. 

SIRE, 

„  \  Ufli-tôt  que  les  Intentions  de  f^être  Majefié  nous  ont  été  notifiées, 
j,  jTV  touchant  nôtre  Choix  des  Députés  Généraux  ,  qui  doivent  refî- 
,,  dcr  à  la  Cour  ,  auprès  de  Fotrt  Majefié  ,  npus  avons  été  d'accord  avec 
,,  Monfieur  de  Saint  Marc  ,  Commiflàire  de  Votre  Majefié  dans  cette  Af- 
,,  fêmblée,  &  nous  avons  choifi  pour  cet  Ofice  Monfieur  le  Marquis  de 
,,  Clermont  &  Monfieur  Marbaut  :  Et  nous  fuplions  très  -  humblement 
„  Votre  Majefte'  d'acceprer  leurs  Perfonnes  ,  6c  d'aprouver  nôtre  Coix ,  6c 
,,  d'écouter  toujours  favorablement  toutes  les  Prières  que  nos  Bcfoins 
,,  preflàns  ,  &  extraordinaires  ,  nous  obligeront  de  vous  faire  ,  par  leurs 
„  Bouches  ;  Cette  Inclination  qui  eft  fi  Naturelle  à  Vôtre  Majefié  de 
„  foulager  vôtre  Peuple,  nous  fait  efpercr  que  vous  jetterés  des  Yeux  de 
,,  Compafllon  fur  les  Miferes  d'une  Grande  Multitude  d'Ames, qui  nede- 
„  firent  que  de  refter  dans  l'Obcïflance  &  la  Soumifiîon  au  Service  de 
„  Votre  M.ij;flé  ;  &  que  vous  repandrés  fur  nos  Egliles  ,  les  Raions 
,,  de  vôtre  Magnificence  Roiale  ,  dont  nous  avons  déjà  reflenti  les  con- 
„  folans  Efets  ,  ce  qui  nous  rend  plus  fervens  &  plus  zélés  dans  les 
„  Prières  que  nous  ofrons  à  Die»  y  pour  la  Confervation  de  la  Perfonnc 
Tome  II.  Zz2  »  Sa- 


546         XXVII.  SYNODE    NATIONAL 

„  Sacrée  de  Vitre  Majefié ,  pour  la  Gloire  de  votre  Sceptre ,  &  pour  la  du- 
„  rée  du  Règne  de  rôtre  Afajejté  :  comme  étant , 

GRAND  ROI, 

De  Fotre  Ma  je ft  et 

Les  très  Humbles ,  très  Obeiflàns  ,  8ç  très 
Fidèles  Serviteurs  cr  Snjet:  ,  les  Miniflres 
aflemblés  par  la  Permiffion  de  Fôtre  Majef- 
té  ,  dans  le  Synode  National  ^Aleni^on , 
Se  au  Nom  de  tous , 

à^Alençon  le  7.  Bafnage,  Modérateur  du  Synode. 

Juin  1637.  ^-  Coupe,  Ajoint. 

D.  Bbndel     '^ 

&  V.  Secrétaires. 

D.  Launai  ,    Jj 


CHAPITRE     VII. 

Revijîon  de  la  ConfeJJlon  de  Foi ,  (^  Confirmation  de  la  même  Confejftm 
de  Fêi  reçue  dans  les  Eglifes  Reformées  de  ce  Roiaume. 

ON  leût  la  Confeflion  de  Foi  ,  Mot  à  Mot  ,  Article  par  Article;  ocel- 
le fut  aprouvée  par  tous  les  Députés  des  Provinces ,  qui  proteftercnt  en 
leurs  Noms ,  comme  auffi  au  Nom  ,  8c  de  la  Part  de  leurs  Synodes  Provin- 
ciaux qui  les  avoient  envoies,  £c  qui  leur  avoient  donné  Commiffion  expref- 
fê  pour  cela,  qu'ils  vouloient  vivre  8c  mourir  dans  la  Profeffion  de  cette  Foi  i 
qu'ils  l'enfeigneroient  dans  leurs  Egliles ,  &  qu'ils  tàcheroient  de  procurer 
par  toutes  fortes  de  Moiens  qu'elle  fut  inviolablcment  maintenue  8c  confervée. 

CHAPITRE    VIII. 

Remarques  fur  la  Difàplme  de  nos  Eglifes. 

Art  I  c  le     I. 

LEs  Eglifes  qui  ont  donné  des  Penfions  aux  Ecoliers  ,  qui  tes  ont  entre- 
nus  pendant  leurs  Etudes ,  afin  de  les  rendre  capables  un  jour  d'exercer 
le  St.  Mmiftere,  auront  Droit  1  preferablement  aux  autres ,  de  les  emploier  k 
leur  Miniftere  i  on  exhorta  toutes  les  Eglifes  ,  de  s'aider  réciproquement 
les  unes  les  autres, ôc de  fe  rendre  tous  les  Devoirs  de  la  Charité  Chrétienne. 

H.  Les 


T  E  N  U    A     A  L  E  N  C  O  N.  547 

I  r. 

Les  Pêcheurs  qui  auront  été  fulpendus  publiquement  delà  Table  du  Sei- 
gneur ,  feront  une  Reconnoiflance  Publique  des  Ofenfespour  lefquelles  ils 
ont  été  cenfurés ,  &  l'Eglife  à.''Alen^en  cft  avertie  de  taire  exécuter  ce  Ca- 
non. 

III. 

On  recommande  à  toutes  les  Provinces  de  pratiquer  ,  6c  d'obfei-ver  plus 
cxaétcment ,  le  douzième  Canon  du  huitième  Chapitre  :  8c  celle  de  Bretagne 
cil  avertie  ,  fur  tout ,  d'être  fort  ponétuelle  fur  cela. 
IV. 

Cette  Aflbmblée  enjoint  encore  une  fois  à  l'Eglife  de  Nimes  ,  de  fe  con- 
former. Se  de  fe  foumettre  ,  au  neuvième  Canon  du  douzième  Chapitre  de 
nôtre  Difcipline ,  félon  l'Intention  de  nos  Synodes  precedens.  Ce  Canon  por- 
te ,  que  les  Eglifes  feront  informées  eju'il  tiAparttent  qu'aux  Aîiniftres  d''adminij}rer 
la  Coupe  ,  &  cela  pour  éviter  plnfieurs  Suites  dangereufes. 

On  recommande  à  toutes  les  Eglifes,  la  Pratique  &  l'Obfervation  du  cinquiè- 
me Canon ,  du  Chapitre  dixième  de  nôtre  Dikipline  >  touchant  les  Pompes 
Funèbres  ,  afin  que  les  Parens  des  Défunts  reçoivent  quelque  Confolation  , 
fans  néanmoins  que  nous  ibufrionsque  l'on  introduife auame  nouvelleCou- 
tume.  Déplus  ,  fi  quelques-unes  de  nos  Eglifes  ont  retenu  ,  depuis  long- 
teras,  une  Forme  particulière,  dont  elles  fe  foient  ferviespour  leur  Edifica- 
tion ,  ces  Eglifes  pourront  retenir  la  Pratique  de  cet  Ordre  ,  6c  cela  par  la 
Permiffion  de  ce  prefent  Synode. 

D'autant  qu'il  femble  que  le  douzième  Canon  ,  d^i  treizième  Chapitre  de 
nôtre  Difcipline  ,  foit  contraire  aux  Remarques  du  Synode  National  àt  Mont' 
pellier  fur  la  même  Difcipline  ;  toutes  les  Eglifes  font  exhortées  d'envoier 
par  Ecrit  leurs  Opinions  au  Synode.National  prochain ,  pour  refoudre  fi  le- 
dit Canon  doit  être  raie  ,  ou  s'il  y  faudra  feulement  faire  q^uelque  Change- 
ment ,  ou  Correftion. 

VII. 

Quoique  toutes  les  Provinces  obfervent  très-exactement  le  feizième  Canon 
du  Chapitre  quatorzième  de  nôtre  Difcipline  ;  néanmoins  chacune  prendra 
Soin  de  fe  fervir  des  Expediens  qu'on  jugera  les  plus  propres  pour  les  Ob- 
ferver  ,  Se  pour  éviter  tous  les  Inconvenicns. 
VIII. 

La  Leélurc  de  nôtre  Difcipline  Ecclefiaftique  aiant  été  faite, tous  les  Dé- 
putés Provinciaux  promirent  ,  en  leurs  Noms,  &  au  Nom  de  leurs  Synodes 
Refpeétift  ,  de  l'obferver.ôc  de  prendre  Garde  qu'elle  fût  exa6teraent  obfer- 
vée  dans  leurs  Provinces. 

m& 

Zzz  a  CHA- 


f48  XXVII.  SYNODE    NATIONAL 

CHAPITRE    IX. 

Remarques  faites  Sur  la  LeSfure  des  ABes  du  Synode  précèdent ,  terni 

\four  la  Seconde  fois  à  Charenton  ,  durant  le  Mois  de 

Septembre  ,  de  l'An  i6j  i. 

Article    I. 

LEs  Provinces  aportant  chacune  fon  Jugement,  touchant  les  Matières  que 
le  dernier  Synode  National  avoit  recommandées  à  leurs  Délibérations  ; 
Cette  Aflèmblée  décréta  qu'on  ne  jchangeroit  rien  aux  Canons  dix-neuf,  8c 
vintiême ,  du  Cinquième  Chapitre  de  nôtre  Dilcipline. 

Le  Coloque  de  Montpellier  qui  avoit  eu  Commiffion  du  dernier  Synode 
de  Charenten  de  juger  en  fon  Nom  ,  &  avec  Pleine  Autorité  ,  de  l'Acufa- 
lion  qu'on  a  intentée  contre  Monfieur  Boni  ,  faifant  Raport  qu'il  avoit  exé- 
cuté cette  Commiflîon  ,  ôc  le  Synode  Provincial  des  Sevenes,  dont  ledit  Sr. 
Boni  eft  Membre  ,  lui  rendant  un  Témoignage  tort  honorable; cette  Aflèm- 
blée ordonna  que  les  Articles  qui  le  concernoient  feroient  raies  des  Aétes 
des  premier  6c  fécond  Synodes  Nationaux  de  Charenton  ,  £c  de  celui  de 
Cafires. 


CHAPITRE    X. 

Un  Miniftre  Tenitent  rétabli  après  dix  Am  de  Pénitence  t  &  deux 
autres  Décrets. 

Article  I. 

MDnfîeur  George  Arhxnt ,  qui  avoit  été  depofé  du  Sacré  Miniftcre  ,  par 
le  Synode  National  de  Cafires ,  comparoiflant  en  Perfonne  devant  cet- 
te Aflèmblée  ,  &  la  priant  très- humblement  d'être  rétabli  dans  l'Ofice  de  Paf- 
teur  ;  &  les  Députés  Provinciaux  du  Bas  Languedoc  rendant  Témoignage  de 
là  Bonne  Vie  8c  Conduite  ,  pendant  les  dix  Années  dernières  :  le  Synode 
confiderant  la  Sincérité  de  fa  Repentance,  confirmée  par  une  fi  longue  Epreu- 
ve ,  &  aiant  Egard  à  fes  Suplications ,  6c  aux  Ateftations  qui  lui  étoient  don- 
nées par  fa  Province  ,  après  l'avoir  ferieufementexhorté  d'être  déformais  plus 
Régulier  ,  8c  plus  Religieux  dans  fes  Aétions  qu'il  ne  l'avoit  été  par  le  paf- 
lé  ,  &  de  croitre  en  Grâce  &  en  Sainteté  ,  lui  accorda  fa  Requête,  &  laiflâ 
au  Synode  du  Bas  Langnetltc  ,  £c  au  Confiflioire  de  Nimes  ,  le  Soin  de  le 
pourvoir  d'une  Eglife, 

II.  D'au- 


TENUAALENCON.  549 

I  I. 

D'autant  que  les  Sieurs  Boni  èc  Donadieu,  Députés  par  le  Synode  desStf- 
venes  pour  exécuter  la  Commiffion  qui  avoit  été  donnée  à  ce  Synode  Pro- 
vincial, par  le  dernier  Synode  National ,  avoient  fuporté  tous  les  Fraix  de 
cette  Commiffion  ;  il  fut  ordonné  que  la  Province  du  Bas  Languedoc  auroit 
Soin  qu'ils  fuflent  rembourfcs  auxdits  Commiflaires. 

Toutes  les  Provinces  font  expreflement  chargées  d'avoir  Soin  que  le  qua- 
torzième Canon  ,  du  quatorzième  Chapitre  de  nôtre  Difcipline  ,  foit  exac- 
ment  pratiqué  ,  &  obfervé ,  &  elles  rendront  Compte  au  Synode  National 
prochain  ,  de  la  Diligence  qu'elles  auront  emploiée  pour  cela. 

CHAPITRE    XL 

La  Mauvaife  Humeur  du  Commijfaire  du  Roi  ,  ô-  la  Prudence  & 
Patience  du  Synode  National ,  avec  quelques  autres  Matières. 

Art  I  CLE  I. 

ON  lût  les  Lettres  de  Monfieur  Privas  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  ChAtillon 
qui  étoit  détenu  dans  la  Prifon  à''Agen  ,  par  lefquellcs  on  prioit  inftan- 
ment  ce  Synode  de  travailler  à  fon  Elargiflement  ;  &  Monfieur  le  Commif- 
faire  du  Roi  demandant  fi  le  Synode  vouloit  fc  charger  de  cette  Afaire  ,  6c 
s'il  vouloir  y  prendre  Intérêt  ?  l'Aflemblée  confidcrant  que  ledit  Monfieur 
Privas  étoit  devant  fes  propres  Juges  ,  déclara  ,  que  les  Afaircs  de  Monfieur 
Privas  étant  dans  une  pareille  Situation  ,  elle  ne  pouvoit  rien  faire  pour  lui, 
fi  ce  n'eft  de  le  recommander  à  la  Providence  de  Dieu ,  &  de  l'exhorter  à fou- 
frir  patienment  tout  ce  que  la  Cour  A'^Agen  decreteroit  contre  lui; 

Cette  Aflemblée  fe  fouvenant  de  la  Promefle  que  le  dernier  Synode  Na- 
tional avoit  fiiite  à  Monfieur  Charnier  ,  décréta  qu'elle  feroit  accomplie 
auffi-tôt  que  Dieu  en  auroit  fourni  les  Moiens  à  nos  liglifes. 
III. 
Tout  ce  qui  a  été  accordé  à  Meffieurs  Belot  8c  Confiam  ,  leur  fera  paie 
fidèlement ,  auffi-tôt  que  nos  Eglifes  pourront  recouvrer  les  Affignations  qui 
leur  ont  été  accordées  par  Sa  Majefié. 

I  V. 
Toutes  les  Provinces  font  averties  de  recueillir  les  A£tes  de  tous  nos  Sy- 
nedes  Nationaux  ,  êc  de  les  garder  ,  afin  qu'elles  puiflent  s'aquiter  du  De- 
voir qui  leur  a  été  impofc  par  le  dernier  Synode  de  Charenton. 
V. 
L'Eglife  de  Montpellier  informant  cette  Afiemblée  qu'on  n'avoit  pas  fuivi 
le  Deflein  ,  &  l'Intention  du  Synode  National  de  Cajlres  ,  il  fuï  ordonné 

ZZZ   3  M 


no        XXVIl.    SYNODE    NATIONAL 

au  Confiftoirc  de  l'Eglife  de  Nmes,  d'exhorter  la  Veuve  de  Uondtux  Scoffie-r 
de  rendre  Compte ,  de  la  Manière  qu'elle  avoit  emploie  cette  Somme  d'Ar- 
gent, que  le  dernier  Synode  National  lui  avoit  donné,  pour  afllfter  Mademoi- 
{cWc  Blandine  Scoffier  fa  Sœur,  afin  que  fi  cet  Argent  étoit  encore  entre  fes 
Mains  ,  on  le  pût  remettre  à  MademoiftUe  facqueltne  Scoffier  ,  par  laquelle 
ladite  Demoifelle  BUndtne  étoit  entretenue. 
VI. 
Le  Jugement  du  Synode  d' Anjon  aiant  été  examiné  ,  auquel  le  dernier 
Synode  National  avoit  renvoie  la  Connoiilance  du  Difercnt  ,  qui  s'étoit  éle- 
vé entre  les  Provinces  de  Xaintonge  &  du  PoiSou  ,  touchant  l'Union  de  l'E- 
glife de  SaveilUsTiVCC  celle  de  FtUe-fagnAn  ;  £c  après  avoir  lu  pluficurs  Let- 
tres ,  Mémoires,  êc  Articles  de  Conventions,  entre  lefdites  Eglifes ,  depuis 
ledit  Jugement ,  £c  les  Députés  des  deux  Provinces  Concurrentes  aiant  été 
ouïs  :  Cette  Aflemblée  invalidant  les  Procédures  du  Coloque  à^Angoitmots  , 
qui  avoit  uni  lelditcs  Eglifes  ,  contre  le  jugenient  rendu  par  la  Province 
^ Anjou  ,  ordonna  que  les  Eglifes  de  Chef-hutonne  &  de  SavetlUs  refteroient 
unies  comme  auparavant. 

VIL 
Le  dernier  Synode  National  de  Charenton  aiant  chargé  la  Province  de 
Bourgogne  de  fouder  les  Comptes  avec  Monfieur  Gras  ;  ce  qui  ne  s'étoit  pas 
encore  pu  faire  j   cette  Affemblée  en  donna  l'Execution  au  Confiftoire  de 
t'f  glife  de  Lion. 


CHAPITRE     Xn. 

Le  Rétabli jj'emmt  d'm  Mimfire  Tenitent  difere\  celui  d'un  autre  refufé, 
(^  diverfès  antres  Matières  Gemraks  S"  Particulières. 

Article      I. 

JOjeph  Oberi ,  Depofé  par  le  dernier  Synode  National ,  refident  dans  le 
Canton  de  Berne  ,  ccnvit  des  Lettres  à  cette  Aflemblée  ,  pour  deman- 
der d'être  rétabli  dans  le  Saint  Minifterc  ;  lefquelles  ,  avant  qu'on  les  tût 
ouvertes,  on  prcfenta  à  Monlieur  le  Coitimillairc  du  Rai,  qui ,  les  aiant  Wcs, 
déclara  qu'elles  ne  contcnoient  que  des  Matières  purement  Ecclefiaftiqucs  : 
&  après  que  le  Synode  les  eut  aufli  lues  &  examinées  ,  de  même  que  le  Té- 
moignage que  le  Conful  à^Aulponne  dans  la  Comté  de  raux ,  rendoit  en  Fa- 
veur dudit  Aul^eri  ,  &  après  q-uc  les  Députés  de  Bourgogne  eurent  dit  leur 
Sentiment  touchant  ledit  Suppliant ,  le  Synode  ne  put  pas  luiaccorder  fa Die- 
mande  :  cependant  on  reçût  avec  Joie  les  Nouvelles  de  fa- Repentante  Sc de 
fa  Converfion  à  Dieu  ,  &  on  l'exhorta  de  continuer  dans  fes  bonnes  Difpo- 
fidons ,  Se  de  conièrver  k  Grâce  du  Scigneiir. 

IL  On 


TENUAALENCON.  5^1 

On  enjoignit  à  la  Province  de  la  Bap  GpCteme  d'ufer  d'Autorité  envers 
Mr.  l'erri  ,  &  de  le  faire  refider  avec  fbn  Troupeau ,  &  en  Cas  qu'il  fût  Re- 
fi-aâaire  8c  qu'il  dcfobeît  aux  Ordres  de  ladite  Province  ,  de  le  cenfurcr  for- 
cement félon  la  dernière  Rigueur  de  nôtre  Difcipline. 
III. 

La  Pratique  du  Troifiêine  Article  des  Matières  Générales,  du  dernier  Sy- 
node National,  eft  recommandée  à  toutes  nos  Eslifes. 
I  V. 

On  avoit  porté  des  Plaintes  au  dernier  Synode  National,  contre  pluûeurs 
Minières  non  Refidens  ,  du  Coloque  du  bas  Ojterci  ,  &  ces  Plaintes  avec 
les  Lettres  dd'dits  Minillres  ,  qui  Eùfoient  leur  Apologie  ,  avoicnt  été  ren- 
voiées  au  Coloque  d^^ilùigeoù  ,  &  au  Synode  du  Haut  Lan^nedac ,  pour  ju- 
ger cette  Oaufe  ■■,  &  le  prefent  Synode  aiant  fait  la  Revifion  de  la  Sentence 
qui  avoit  été  rendue  contre  Icfdits  Miniftres  ,  8c  voulant  les  fuporter  6c  en- 
courager dans  leur  Minifterc  ,  il  a  ordonné  encore  une  fois  au  Coloque 
ô.^ Albigeois  de  faire  de  nouvelles  Informations  ,  &  d'examiner  derechef  la 
Prétendue  Inhabilité  de  fes  Eglifes  ,  Se  de  perfuader  à  leurs  Miniftres. 
par  toutes  fortes  de  Motifs  les  plus  convaincants  ,  de  s'aquiter  de  leur 
Devoir  ,  Se  on  a  chargé  ledit  Coloque  de  rendre  Compte  au  Synode  Na- 
tional prochain  de  quelle  Manière  lefdits  Miniftres  auront  Obeï  à  ce  Dé- 
cret. 

V. 

L'Apel  de  l'Eglife  de  NerM  qui  avoit  refufé  de  pier  les  Fraix  que  l'E- 
gîilê  à? Anjou  avoit  fait  pour  changer  Monfieur  rigmer  ,  fut  renvoie  au  Ju- 
gement de  la  Province  de  la  tia([e  Guteme  ;  parce  que  cette  Afaire  n'étoit 
pas  de  la  Nature  de  celles  qui  doivent  être  portées  aux  Synodes  Na- 
tionaux. 

V  1. 

Le  Jugement  rendu  par  la  Province  du   Dauphine,  touchant  l'Afaire  de 
Mr.  Aimier,  fut  ratifié  par  le  prefent  Synode. 
V  I  I. 

Cette  Aflemblée  permit  ,  pour  cette  fois  ,  que  l'Eglife  de  SAint  Etienne 
en  Forez.  ,  fut  inco'-porée  à  la  Province  de  Bourgogne,  àCaufe  que  la  Provin- 
ce du  Fivarez,  y  avoit  confcnti. 

VIII. 

La  Promefie  faite  par  le  dernier  Synode  National ,  à  la  Province  du  Bearn, 
touchant  les  Miniftres  qui  étoient  nés  dans  ladite  Pro\nnce,&  emploies  dans 
plufieurs  Eglifes  de  ce  Roiaume  ,  fut  encore  une  fois  confirmée  ;  6c  on  ex- 
horta ladite  Province  d'être  fatisfaite  de  cette  Coniirmation. 
I  X. 

Parce  que  l'Union  de  PEglife  de  Valence  ,  à  celle  de  Soyon  ,  étoit  indif- 
penfablement  neceiiairc  ,  pour  la  Subfiftancc  de  cette  dernière  Eglife  ,  le 
Synade  enjoignit  à  cette  Eglilé  de  s'unir  à  celle  de  Sopn  ,  comme  elle  l'a- 
voit  autrefois  été  j  kquel  Deati  iui  feroit  notifie  par  Us  Députés  du  Bas 

Las- 


552  XX VII.  SYNODE  NATIONAL 

Languedoc^  &  par  ceux  àit%  Sevenes  &  de ProwKCf,  lorsqu'ils  retourneroicnt 
dans  leurs  Provinces. 

X. 
Les  Députés  du  Vivarez.  remontrèrent  que  l'Article  touchant  les  Comp- 
tes de  Monfieur  Perrter  avoit  été  omis  ,  dans  la  Copie  du  dernier  Synode 
National,  qui  avoit  été  aportce  dans  leur  Province,  &  qu'il  feroit  à  propos  qu'on 
fit  la  Revifion  defdits  Comptes  ;  Cette  Aflémblée  ordonna  à  ladite  Provin- 
ce de  s'adreflér  à  celle  du  Dauphiné ,  qui  Sommeroit  ledit  Pemer  à  Corâpa- 
roître  devant  elle ,  &  qu'elle  jugeroit  fon  Afaire  en  dernier  Reflbrt ,  en  ver- 
tu de  la  prefente  Ordonnance. 

A.    i. 

On  ordonna  au  Synode  de  la  Bajfc  Guienne  de  citer  Monfieur  Bttftenobis  , 
pour  lui  faire  rendre  Compte  de  l'Emploi  des  trois  Cens  Livres  que  le  Sy^ 
node  National  avoit  délivrées  à  fon  Perc  j  &  que  ledit  Synode  en  feroit  k 
Raport  au  Synode  National  fuivant. 

Samuel  du  Frefne  ,  depofé  du  Sacré  Miniftere  par  le  Coloque  de  P'ieme , 
&  par  le  Synode  du  Haut  Languedoc  ,  fe  prefenta  devant  cette  Aflémblée  , 
6c  en  verfant  un  Torrent  de  Larmes  .  implora  le  Pardon  &  la  Compaffion 
de  l'Eglife  qu'il  avoit  fcandalifée  par  fi  Chute  :  mais  aprèsavoir  examiné  les 
A6tes  de  fa  Depofition  ,  6c  le  Cinquante-huitième  Article  de  nôtre  Difcipli- 
ne  ,  qui  otoit  toute  Efperance  de  Retabliflèment  à  ceux  qui  éioicnt  tombés 
dans  de  pareils  Crimes  que  ceux  dont  il  avoit  été  convaincu  ;  cette  Aflém- 
blée lui  conleilla  de  fuivre  quelqu'autre  Profeffion  ,  8c  de  reparer  le  Scanda- 
le qu'il  avoit  donné  ,  &  on  l'exhorta  de  perfeverer  dans  la  Repentance  Sc  la 
Pratique  de  la  Pieté. 

X  I  I  L 

Parce  que  dans  l'Information  qu'on  avoit  portée  contre  ledit  du  Frefne  , 
il  y  avoit  plufieurs  Queftions  trop  Curieufes  ,  &  qui  ne  convenoient  point 
à  la  Gravité  des  Perfonnes  Ecclefiaftiqucs  :  la  Province  du  Haut  Languedoc 
fut  chargée  de  le  remontrer  aux  Paities  qui  avoient  drciïé  les  Articles  de  la- 
dite Information  contre  lui;  bc  de  prendre  Garde  qu'à  l'avenir  on  ne  mît  plus 
de  pareilles  Chofes  par  écrit. 

XIV. 

D'autant  que  le  Saint  Apôtre  dans  le  Verfet  huitième  du  Chapitre  troifîê- 
me  de  VEpitre  aux  Romains,  dit  expieflément  que  la  Condamnation  de  ceux- 
là  efl  jufte  ,  qui  difent  ,  ejue  ne  fatfons  nous  des  Maux  afin  qu''tl  en  arrive  du 
Bien  :  Et  qu'il  n'efl  pas  raiibnnable,  ni  de  la  Profcffion  d'un  vrai  Chrétien, 
de  préférer  des  Intérêts  temporels  aux  Devoirs  de  la  Confcience  :  cette  Af- 
fem.blée  ne  voulut  pas  recevoir  les  Excufes  alléguées  par  le  Confifloire  de 
l'Eglife  de  la  Rochelle  ,  qui  avoit  négligé  l'Execution  du  premier  Article 
des  Matières  Générales  du  précèdent  Synode  National  ;  c'eft  pourquoi  elle 
enjoignit  encore  une  fois  à  toutes  les  Eglifes  de  le  pratiquer  exaélement  .  & 
jugea  que  le  Confiltoire  de  ladite  Eglife  de  la  Rochelle  meritoit  d'être  Cen- 
îiaré  très-feverement  ;  &  il  fut  ordonné  que  l'on  écriroit  aux  Fidèles  de  la- 
dite 


TENUAALENCON.  55-5 

dite  Ville  ,  pour  les  Convaincre  de  la  grandeur  de  leur  Faute, 5c  pour  leur 
reprocher  le  Scandale  que  leur  Connivence  ,  Se  leur  Lâcheté  intolérable , 
avoit  caufé  à  toutes  les  Eglifes  de  ce  Roiaume  :  &  on  les  conjura  par  les 
CompafTions  du  £>/>« Vivant,  &:par  les  pieux  Sentimens  des  Chrétiens  Dé- 
vots ,  de  profeffer  étroitement  &  precifcment  la  Vérité  Sanétifiante  de  Z)«>«, 
dans  toute  là  Pureté  êc  fa  Force,  fans  s'en  écarter  jamais ,  &  fans  y  déroger  par 
aucunes  A(5tions ,  directement  ou  indireébement. 
X  V. 
On  exhorta  toutes  nos  Univerfités  de  fe  contormer  ,  autant  qu'elles  poar- 
roient  ,  à  l'Obfervation  de  cet  Article  du  dernier  Synode  National,  qui  re- 
commande aux  ProfefTeurs  de  Philofophie  d'enfeigner  la  Metaphifique  avec 
les  autres  Parties  de  la  Philofophie. 

CHAPITRE    XIII. 

Le  Bearn  incorporé  avec  les  Eglifes  de  France. 
Article    I. 

LEs  Députés  de  la  Province  du  Bearn  aiant  déclaré  que  leur  Synode  accep- 
toit  l'Union  avec  les  Eglifes  de  ce  Roiaume  ,  fous  les  Conditions  ac- 
cordées par  le  Synode  National  de  Charenton,  dans  les  Remarques  fur  le  pre- 
mier Article  de  celui  de  Cafires  ,  &  que  dès  à  prefent  ils  fe  foumettoient 
à  nos  Synodes  Nationaux  qu'on  tiendroit  dans  la  fuite  ;  ils  promirent 
qu'ils  confeniiroienc  â  toutes  les  Apellations  qui  feroient  portées  devant  ces 
Synodes  Nationaux  ,  par  les  Pafteurs ,  les  Anciens  &  les  Eglifes  de  ladite 
Principauté  du  Bearn  j  ils  promirent  auffi  d'exercer  à  l'avenir  leur  Difcipli- 
ne  ,  dans  tous  fes  Points  ,  Conformément  aux  Canons  de  la  Difcipline  éta- 
blie dans  les  Eglifes  de  ce  Roiaume,  ôc  faite  par  nos  Synodes  Nationaux,  ou- 
tre ce  qui  avoit  été  déterminé  &  décidé  dans  le  Synode  Provincial  du  Bearn  ; 
Sur  quoi  l'Aflemblée  leur  accorda  que  leurs  Apels  feroient  jugés  félon  la 
Difcipline  établie  pour  les  Eglifes  du  Bearn  ,  par  Ordre  de  la  FameufcPrin- 
ceffe  feanne  Reine  de  Navarre  ,  &  ratifiée  par  le  Parlement  de  Pau,  dont  on 
en  laifléroit  une  Copie  ,  fidèlement  colationnée  avec  l'Original ,  à  la  Pro- 
vince du  Bearn  ,  qui  fcroit  chargée  de  Convoquer  par  les  Députés  Provin- 
ciaux de  la  Province  du  Bearn  le  Synode  National  fuivant  ,  laquelle  Copie 
fcroit  fignée  &  Atcftée  de  la  propre  Main  defdits  Députés  :  On  leur  accor- 
da encore, comme  un  Privilège,  que  tous  les  Pafteurs  quiétoientaétaellement 
emploies  au  Minifbere,  dans  les  Eglifes  de  ce  Roiaume,  n'en  feroient  pas  ôtés, 
pour  être  envoies  en  d'autres  Eglifes  de  ce  Roiaume  ,  à  moins  que  lefdites 
Eglifes  n'y  donnaient  un  Confentement  entier  £c  explicite. 
I  I. 
Monfieur  Rkhard  ,  ci-devant  Pafteur  de  l'EgUfe  àcSaponnaiidaas  laPro- 
Tûme  II.  Aaaa  '  •  vincc 


554         XXVII.    SYNODE  NATIONAL 

vince  de  Vlflt  de  France  ,  fe  prcfenta  devant  cette  Aflemblce  ,  &  reqni': 
nés- humblement  qu'on  voulût  lui  donner  quelqu'Emploi  dans  ladite  l'ro- 
vince  ;  l'Aflèmblée  lui  repondit  que  ion  Minillere  n'avoit  été  dcshonoréque 
par  lui  même  ,  &  que  s'il  n'étoit  }\is  encore  dans  le  Service  ,  comme  il  le 
defiroit  ,  il  ne  devoit  s'en  prendre  qu'à  Ion  Imprudence  8c  à  fon  peu  de  Con- 
duite :  Et  parce  qu'en  ce  tems-là  il  n'y  avoit  pomt  d'Eglife  Vacante  dans 
ladite  Province  ,  on  lui  confeilla  de  retourner  dans  la  Comté  de  Fattxy  qui 
ctoit  Ion  propre  Pais  ,  pour  y  paflér  le  refte  de  fa  Vie  ,  &  on  exhorta  la 
Provmce  à  laquelle  il  avoit  apartenu  en  dernier  Lieu  ,  de  lui  continuer  fes 
Charités  accoutumées  ,  &  de  lui  fournir  quelqu'Argent  pour  fubvenir  aux 
Fraix  de  fon  Voiage  ,  jufqu'à  ce  qu'il  fut  arrivé  dans  fa  Patrie. 

Sans  faire  aucune  Réflexion  fur  les  Defenfcs  de  la  Province  du  Fivarez  , 
Cette  Aiîèmblée  pour  rendre  Juftice  à  Monfieur  DefmaretK.  fur  fes  Plaintes, 
ordonna  que  le  Décret  du  dernier  Synode  National  feroit  exécuté  félon  fa 
Forme  6c  Teneur. 


CHAPITRE    XIV. 

J^ellaîions  ér  Tlaintes. 
Article  I. 

LEs  Plaintes  de  Monfieur  Genoyer  ccaitre  le  Synode  de  Provence  ,  &  Mr. 
Maurice  fon  Frère  ,  aiant  été  examinées  ,  8c  après  avoir  oui  ledit  Mr. 
Maurice  dans  fes  Defenfes  ,  fur  tous  les  Articles  portés  contre  lui  ,  cette 
Aflemblée  jugea  que  ledit  6f»o7«rne  devoit  pas  les  avoir  embarralTées  de  Cho- 
ies (t  fimples  1  &  même  qu'il  n'avoit  pas  prouvées  ;  &  on  lui  défendit  de 
làire  de  pareilles  Procédures  à  l'avenir  ;  Se  en  même  tems  on  exhorta  les  Sy- 
nodes Provinciaux  de  lire  les  Aéles  des  Synodes  Nationaux  ,  afin  que  les 
Eglifes  fuflent  informées  des  Matières  qu'on  y  avoit  décidées  pour  leur 
XJfàge. 

1  I. 
Cette  Aflemblée  pour  mé-nager  l'Honneur  de  Monfieur  Pafcnrd  ,  lui  per- 
mit d'exercer  les  Fonftions  de  fon  Miniftere  ,  lors  qu'il  en  feroit  prié  par 
quelques  Pafteurs ,  ou  Confiftoires,de  la  Province  de  Xaiiitonge,  6i  cela  fé- 
lon les  Règles  de  nôtre  Difcipline. 

III. 
Quoique  l'Apcl  de  Madanve  de  guigné  ne  fût  pas  de  la  Nature  de  ceux  qui 
doivent  être  portés  devant  nos  Synodes  Nationaux  ;  néanmoins  cette  Aflem- 
blée en  prit  Connoiflance  ;  Se  pefant  les  Raifons  aleguées  par  ladite  Dame  , 
Se  les  Motifs  fur  lefquds  le  Confilloire  de  Pri^net  avoit  fondé  fa  Cenlure  , 
qui  avoit  été  confirmée  par  le  Jugement  du  Synode  d'^njm  :  cette  Aflem- 

bléî 


T  EN  U    A      A  L  E  N  C  O  N.  ^çy 

blée  décréta  que  ladite  Cenfure  feroit  levée  ;  &  ladite  Dame  fut  exhortée  de 
donner  à  l'Eglife  de  Vrignei  des  Marques  de  fa  Charité  Chiêtiennc,  6cdefa 
Bonté ,  en  contribuant  libéralement  à  la  Subfirtance  de  cette  Eglife  ,  félon 
les  grands  Moiens  que  Dieu  lui  en  avoit  donné  ,  &  de  continuer  à  l'avenir, 
comme  elle  avoit  fait  autrefois  ,  à  aimer  cette  Eglife  ,  quoiqu'elle  pût  » 
pour  fa  plus  grande  Commodité  ,  fe  joindre  à  une  autre  Eglife  qui  étoit 
plus  proche  de  fa  Maifon. 

I  V^ 

Les  Sieurs  Mo/tfnier  ,  de  Caux  ,  &  de  Bf4res  portèrent  les  Apels  de  plu- 
Ceurs  Particuliers»  Membres  de  l'Eglife  de  Dieppe.  On  lût  leur  Apel  d'un 
Jugement  rendu  par  le  Synode  Provincial  tenu  zCaen  ,  on  ouït  les  Députés 
Provinciaux  de  Normandie  ,  Sc  on  examina  les  Aftes  de  ces  dits  Particuliers, 
&  ceux  des  Synodes  fufmentionnés  ,  avec  ceux  du  Confiiloire  de  Dieppe,  Se 
de  leurs  Commifl'aires  envoies  à  ladite  Eglife  :  if\piès  que  cette  Lefture  fuc 
fute  ,  l'Affemblce  paffant  aux  Défauts  trouvés  dans  la  Deputation  de  Mon- 
fieur  le  Monfnter  ,  &  de  fes  Colegues  ,  laquelle  étoit  contre  les  Formes  ac- 
coutumées ££  rcquifes  dan?  les  Apcls ,  nprouva  &  loua  leur  Zcle  ,  Se  con- 
firma le  jugement  que  le  Synode  de  Normmdte  avoit  rendu  ,  comme  étant 
fondé  fur  la  vraie  Prudence  &  Charité  ,  &  défendit  f  l'Eglife  de  Dieppe  8c 
aux  autres  Eglifes  de  ce  Roiaume  ,  de  recevoir  chés  elles  ,  à  l'Exercice  de 
POfice  Paftoral  ,  un  nomme  DeÇchamps  ,  lequel  par  fes  Intrigues  faétieufes, 
&  par  fes  Folies  ,  même  depuis  que  le  Synode  de  CAen  les  avoit  fait  remar- 
quer par  un  Jugement  qu'il  avoit  rendu  contre  lui  ,  avoit  fait  voir  que  fon 
Minillcrc  ne  pouvoii  jamais  édifier  les  Eglifes  ,  &  leur  être  d'aucune  Utili- 
té ;  &  on  blâma  le  Confiftoire  de  ladite  Eglife  de  fon  Imprudence,  en  ce  qu'il 
lui  avoit  permis  d'y  prêcher  ,  fans  lui  demander  des  Atellations  des  Eglifes 
oîi  il  avoit  fervi  auparavant ,  &  des  Eglifes  dont  il  ctoit  Membre  ,  par  oà 
ledit  Confiftoire  avoit  foufert  qu'il  s'inlinuât  dans  l'Afeftiondes  Peuples  qui 
l'avoicnt  demandé  pour  Pafteur  ,  avant  qu'ils  eûflênt  une  bonne  C  onnoif. 
fance  de  fa  Vie  ,  &  de  fes  Mœurs  :  Et  de  plus ,  il  fut  défendu  au  c  onfif- 
toire  de  cette  Eglife  ,  de  confulter  à  l'avenir  touchant  la  Réception  d'un 
nouveau  Miniftre  ,  ou  l'Exclufion  d'un  Ancien  Pafteur  ,  fins  en  avoir  au- 
paravant délibéré  avec  les  Chefs  des  Familles  de  leur  Eglife  :  &  conformé- 
ment aux  Canons  de  notre  Difcipline  ,  on  condamna  le  Procédé  dudit  Con- 
fiftoire ,  lequel  par  un  Excès  de  Rigueur  ,  n'avoit  pas  voulu  accorder  aux 
Parties  Plaignantes  ,  leur  Liberté  &  Privilèges  d'Apel,  paroù  elles  avoicnc 
été  réduites  à  la  Neceflité  d(  faire  une  Deputation  lumultueufe  ,  ce  qui  cft; 
contraire  à  nôtre  Difcipline  Ecclefiaftique. 

Et  parce  que  ledit  Synode  Provincial  ,  en  décrétant  l'Exclufion  dudit 
J^efchamps  ,  avoit  omis  ce  qui  auroit  contribué  particulièrement  à  la  Satisfac- 
tion de  ceux  qui  le  demandoicnt  pour  leur  Miniftre  ;  cette  Aflèmbiee  pre- 
nant à  Cœur  les  Intérêts  de  l'Eglife  de  Dieppe,  promit  à  ladite  Eglife  de 
la  pourvoir  d'un  troifiême  Pafteur,  que  l'on  chercheroit  dans  ladite  Province, 
ou  dehors  ,  &  qu'elle  pourroit  même  procéder  à  la  Réception  du  Sieur  de 
Bures ,  qui  lui  avoit  été  recommandé  par  les  Témoignages  de  leurs  Députés 
Aaaa  X  & 


556        XXVII.    SYNODE    NATIONAL 

£c  de  ladite  Province  ■■,  &  cela  fclon  les  Canons  de  nôtre  Difcipline  ,  aux- 
quels ladite  Eglife  fut  exhortée  de  fe  conformer  ,  &  de  s'unir  avec  ledit 
Corîfiftoire  ,  afin  de  conferver  par  ce  Moitn  la  1-aix  &  la  Charité  qui  doi- 
vent régner  parmi  les  vrais  Chrétiens  ,  ainfi  que  lei^dits  Sieurs  le  /Vionfriter , 
de  Caux  ,  &  de  Bures  ,  ont  promis  de  les  procurer  &  maintenir  ,  par  tous 
les  Soins  qu'ils  y  aporteront  de  leur  Côté. 

Les  Députés  de  l'Eglife  du  Plejjîs  portèrent  un  Apel ,  en  requérant  que 
leur  Paftcur  ,  Monfieur  de  Montianï  ,  refidât  aétuellcment  dans  la  Ville  du 
Plffis  ,  conformément  à  nôtre  Difcipline  ,  8c  aux  Canons  de  nos  Synodes 
Nationaux  i  èc  que  la  Sentence  de  la  Province  de  V/Jle  de  France  qui  l'en 
avoit  difpenfé  ,  fut  révoquée  8c  annulée.  L'AlVemblée  jugea  que  ledit  Sieur 
de  Montfgni  étoit  obligé  ,  de  Droit  ,  de  faire  fa  Refidence  à  Plejfu,  8c  qu'il 
ne  pouvoit  pas  en  être  difpenlé  :  Cependant  fon  Eglife  fut  priée  de  lui  per- 
mettre de  relter  quatre  Mois  chaque  Année  ,  dans  fa  Maifon  â?yllhon  ,  pour 
y  vaquer  à  fes  Afau-es  particulières  ,  pourvu  qu'il  ne  difcontinuât  pas  les 
Exercices  de  fon  Miniftere. 

V  I. 
On  ouït  Monfieur  Fabas  fur  les  Plaintes  qu'il  fit,  de  ce  qu'on  n'avoitpas 
exécuté  le  Décret  du  dernier  Synode  National  ,  qui  avoit  donné  Autorité  8c 
Commiffion  au  Coloque  du  Condomois  ,  de  faire  Information  ,  8c  de  jugerdu 
Contenu  des  Lettres  qui  avoient  été  écrites  par  Meffieurs  de  la  Fitte  ,  Gil/ot 
2c  Belard  ,  à  Mcflîeurs  Ci^Abndie  ,  8c  Poramarede  ,  pendant  leur  demeure  à 
Charentou.     On  ouït  aufTi  la  Defcnfe  de  Monfieur  Riv.il  ,  furie  Raport  de 
qui  lefdites  Lettres  avoient  été  écrites  ;  8c  la  Remontrance  du  Coloque  du 
Condomois  ,  qui  ne  s'étoit  pas  aquité  de  la  Commifîlon  qui  lui  avoit  été  don- 
née, à  Caufc  qu'ils  n'avoient  pas  voulu  fc  foumettre  à  fon  Jugement  ;   La 
province  du  Bear»  s'excufi  de  ce  que  fon  Union  avec  les  Egliies  de  France  n'é- 
tait pas  encore  Ratifiée  en  ce  tems-là  ,  8c  dit  qu'elle  n'étoit  pas  obligée  de 
paier  les  Fraix  de  fes  Députés  ,  lors  qu'ils  s'étoient  chargés  des  Commi  fiions 
du  Coloque  du  Condomois  ,  pour   s'informer  des  Aétions  de  quelques  Per- 
fonnes  particulières  ;  que  ceux  qui  étoicnt  interreflcs  en  cela  dévoient  enfu- 
porter  les  Dépens  i  Sur  quoi  cette  Ailemblée  déclara  que  les  Accufations 
que  Icfdits  Srs.  Rival  8c  Belard  avoient  portées  contre  ledit  Fabas  ,  ctoient 
nulles ,  parce  que  la  première  n'étoit  fondée  que  fur  un  Bruit  qui  s'étoit  ré- 
pandu d'une  prétendue  Accufation,  qu'un  fimple  Particulier  avoit  intentée  , 
&  qu'il  avoit  niée  enfuite  ,  laquelle  fut  prouvée  Fauffe  ,  par  les  Perfonnes 
qui  y  étoient  mentionnées  :  8c  que  la  féconde  ne  confiftoit  qu'en  une  Pa- 
role Equivoque  8c  mal  entendue  ,  fur  la  Depofition  d'un  fcul  Témoin ,  qui 
ne  devoit  point  être  admis  ,   cela  étant  contre  la  Defcnfe  cxprefie  de  Saint 
Paul  I.  Tim.  i.  f    \g    Et  que  le  Coloque  de  Pau  n'avoit  pas  eu  Railon  de 
donner  Commiffion  à  Monfieur  Rival  ,  de  faire  Informer  contre  Monfieur 
fabas  ,  lequel  s'étoit  opofé  à  fon  (nftallation  dans  l'Eglife  de  Marias  ,  8c 
par  confequent  étoit  Partie  déclarée  contre  lui  \  ôc  que  les  Srs  de  la  Fitte  tc 
Gillot  avoient  eu  Tort  d'aller  fêmcr  par  tout  des  Accufations  qui  n'avoient 

pas 


TENU    A    ALENCON.  557 

pas  été  prouvées  .  &  qui  étoicnt  même  fans  Fondement ,  contre  un  Miniftrc 
de  l'Evangile  :  &  que  la  Province  du  Bearn  ne  devoit  pas  avoir  toléré  de 
pareilles  Procédures  ,  ni  permis  que  l'Eglifede  Marias  îwi  divifée,  lors  qu'el- 
le auroit  pu  y  remédier  p.ir  des  Voies  douces  6c  aifécs  ,  luivant  la  Parole  de 
l'Evangile  ,  ôc  l'Ordre  de  notre  Difcipline  :  Et  parce  que  les  Sieurs  Rival 
6c  ^e/.îr^  avoient  diffiimé  un  .Vliniftre  de  l'Evangile  ,  6c  qu'ils  avoient  été 
caufes  »  par  leur  Manière  de  p.oceder  ,  qu'on  l'avoit  chargé  de  Reproches  , 
qu'on  ne  pouvoit  pas  prouver  ;  il  fut  enjoint  aux  Sieurs  Fabas  ,  Rival  & 
Behrd  de  vivre  en  Paix  ,  8c  dans  une  Union  Fraternelle  ,  &  de  fe  defifter 
de  toutes  leurs  Pourfuites  devant  le  Magiflrat  Civil  ,  touchant  ces  Diferens, 
&  de  les  terminer  à  l'aimable  ,  comme  lefdits  Fabus  Sc  Rival  s'y  étoient  dc- 
ia  engagés. 
^      ^  ^  VII. 

La  Province  du  Bearn  fe  plaignit  de  Monfieur  Fabas  ,  8c  Tacufa  d'avoir 
violé  les  Canons  de  noire  Difcipline  ,  Se  d'avoir  ufé  d'un  Procédé  illicite  , 
par  lequel  il  tâchoit  d'invalider  les  Cenfures  de  fon  Eglife  ,  8c  qu'il  avoit 
même  cité  les  Membres  d'un  Confitloire  devant  le  Magiftrat  Civil  ;  Sur 
quoi  ledit  Monfieur  Fabas  tut  ouï  ,  lequel  fe  plaignit  au  contraire  8c  ac- 
cufa  ceux  de  ladite  Province  du  Bearn  de  lui  avoir  ôté  fon  Eglife ,  fans 
lui  en  avoir  affigné  une  autre ,  de  l'avoir  privé  de  fon  Miniltere  ,  8c  de 
lui  en  avoir  interdit  les  Fonétions  ,  parce  qu'il  avoit  apellé  de  leurs  Cen- 
fures injuilcs  ;  Et  en  fécond  Lieu  ,  de  ce  que  plufieurs  Membres  particuliers 
de  l'Eglife  de  Marias,  après  lui. avoir  f.it  des  Reproches  fenfiblcs  »  8c  fans 
Fondement  ,  avoient  déchiré  cette  pauvre  Eglife  ,  8c  en  y  failant  unSchif- 
roe  s'étoient  abftcnus  du  Culte  que  l'on  y  exerçoit  ;  Sur  quoi,  à  la  Requête 
dudit  Fabas  ,  Sc  de  plusieurs  autres  qui  étoient  Membres  de  ladite  Eglifede 
Marias  ,  on  lût  les  Aétes  du  Synode  du  Bearn  ,  8c  du  Coloque  de  Patt  , 
comme  aulTi  les  Procédures  du  Parlement  de  Navarre ,  8c  les  Enquêtes  que 
les  Commiilaires  dudit  Parlement  avoient  faites,  lefiuels  nvoient  été  envoies 
po;ir  iavoir  l'Opinion  de  ladite  Eglife  :  On  lût  auffi  les  Lettres  duConfif- 
toire  de  l'Eglife  de  Marias  .  par  lefquclles  elle  requeroit  très-humblement 
que  Monfieur  Fabas  y  pût  continuer  l'Exercice  de  fon  Miniftere  ;  &  les  Let- 
tres de  Monfieur  Belarà  Sc  d'autres  Anciens  ,  8c  de  plufieurs  Particuliers  , 
qui  prioient  ledit  Confiftoire  d'envoier  ailleurs  ledit  Monfieur  Fabas  ;  Cet- 
te Aflcn-ibice  confirmant  le  Minittere  dudit  Monfieur  Fabas  dans  l'Eglilede 
Marias  ,  jugea  que  ladite  Province  ne  dcvoit  pas  l'avoir  forcé  ,  en  ulant  dc 
taiit  de  Rigueur  avec  lui  ,  parce  qu'il  s'étoit  fervi  de  quelques  Voies  Extra- 
ordinaires dans  fa  jufte  Defenfc  ,  8c  qu'elle  ne  devoit  pas  favorifer  ,  par  fa 
Connivence  ,  la  Divifion  des  Particuliers  ,  qui  s'étoient  feparés  da  Corps 
de  l'Eglife  de  Marias  i  au  Lieu  qu'elle  devoit  les  réconcilier  avec  le  refte  de 
leurs  Frères,  bien  Loin  de  tenir  une  pareille  Conduite  en  le  fufpendant  après 
qu'il  avoit  apellé  :  &  on  ordonna  que  ledit  Monfieur  Fabas  devoit  fe  tenir 
plus  precifémcnt  à  la  Forme  prefcrite  par  nôtre  Difcipline  ,  parce  que  Per- 
fonne  ne  l'empéchoit  d'apelleraux  Supérieurs  des  Aflcmblées  Ecclefiaftiques, 
8c  que  le  Chemin  lui  en  ctoit  ouvert  jG'cft  pourquoi  on  enjoignit  à  ladite  Fro- 
Aaaa  5  vince 


553        XXVII.   SYNODE    NATIONAL 

vince  de  iie  plus  fe  fervir  ,  à  l'avenir  ,  de  Procédures  qui  étoient  fi  violen- 
tes  ,  £c  entièrement  contraires  ii  nôtre  Diicipline  ,  d'crnploier  (iir  le  Champ 
ks  Remèdes  convenables  pour  fiùrc  cefler  ce  Schilme  de  i'Egliie  de  Marias  , 
6c  d'en  réconcilier  les  Membres  avec  leur  Pafteur  Monficur  de  Fahas  i  8c 
on  commanda  aux  autres  d'aquiefcer  à  tout  ce  qui  étoit  prefcrit  par  nôtre 
Difcipline  ,  en  abandonnant  toutes  les  Pourfuites  qu'ils  avoicnt  faites  aucon- 
traire  ,  &  qu'ils  portaflènt  tous  leurs  Difcrcns  aux  Afl'emblces  Politiquesoii 
ils  fcroient  ajuftés  &  terminés  :  Et  d'autant  que  quelques  Membres  Parti- 
culiers s'ctoicnt  plaints  de  Monfieur  f^^^J .  on  condamna  leurs  Espreflîons 
trop  fortes  ôc  outrageantes  ,  &  on  les  exhorta  d'être  plus  atentifs  à  leur  De- 
voir ,  &  de  fe  reconcilier  .  pour  reparer  la  Brèche  qu'ils  avoient  faites  à  l'E- 
glife  de  Dieu  ,  &  d'y  rétablir  la  Paix  ;  ce  qui  leur  feroit  notifié  par  des  Let- 
ires  de  ce  Synode. 

VIII. 
Monfieur  Chorets  ,  Membre  de  l'Eglife  de  Paris,  fe  plaignit  à  cette  Affem- 
blce  d'un  Jugement  que  ladite  Eglife  avolt  rendu  contre  lui ,  lequel  avoit 
aulTi  été  confirmé  par  le  Synode  de  Vljle  de  France  ;  &  encore  de  ce  qu'elle 
lui  avoit  refufc  une  Ateftation  dont  il  vouloit  fe  fervu-  à  plufieurs  Fins  ; 
Cette  All'emblée  ,  après  avoir  oui  les  Députés  de  ladite  Provmce  ,  lui  dit, 
que  fon  Afaire  n'écoit  pas  de  celles  qu'on  dcvoit  porter  devant  nos  Synodes 
Nationaux  ;  cependant  que  par  une  Faveur  particulière  qu'on  vouloit  lui 
faire  ,  on  lui  permettoit  d'expofer  fes  Griefs  ,  après  qu'il  fe  fût  expliqué,8c 
qu'on  yciit  fait  Reflexion,  on  pritOcafion  de  lui  remontrer  les  Fautes  qu'il 
avoit  commifes  par  ics  Difcours  6c  par  fes  Aftions  ,  &  par  les  Pourfuites 
qu'il  avoit  faites  contre  l'Eglife  de  Paris.  On  lui  déclara  aufli  que  les  Cen- 
fures  de  ladite  Eglife  avoient  été  infligées  contre  lui  à  Caufe  de  fes  mau- 
vais Deportements.  On  Tcxhorta  aufli  de  rendre  le  Relpeét  &  l'Obeiflân- 
ce  qu'il  devoit  à  fes  Conducteurs  &  Directeurs  Spirituels  ,  &  de  fe  fou- 
mettre  à  la  Difcipline  de  nos  Eglifes  :  Et  on  lui  enjoignit  d'aquiefcer  à 
tout  ce  qui  avoit  été  décrété  touchant  la  Perfonne  &  fa  Caufe  ,  par  ladite 
Eglife  &  ledit  Synode  Provincial  j  fur  quoi  il  témoigna  d'abord  fon  en- 
tière Soumiflion. 

1    .A  .  . 

L-e  Jugement  de  la  Province  des  Sevenes  ,  touchant  le  Miniflerede  Mr. 
Soleil  ,  aiant  été  confirmé  ,  l'Apel  que  les  Sieurs  agnelles  èc  Roux  avoient 
porté  fut  déclaré  nul ,  &  les  Apellans  furent  jugés  avoir  mérité  d'être  Ceh- 
furés  ,  pour  l'avoir  mal  interjette. 

A.. 

On  rejetta  PApel  de  l'Eglife  de  la  Fttte  ,  parce  qu'il  ne  devoit  pas  être 
porté  ,  nj  reçu  ,  dans  cette  Aflèmblée  î  c'eil  pourquoi  on  lui  enjoignit  d'a- 
quiefcer au  Jugement  de  fa  Province. 

Al. 

Sur  la  Lefture  de  la  Claufe  du  Teftaraent  de  Monfieur  de  h  Fon  ,  tou- 
chant une  Donation  qu'il  avoit  faite  ,  pour  élever  un  jeune  Ecolier  dans  les 
Humanités  &  les  Arts  Liberau.x  ,  qui  pût  un  jour  fervir  l'Eglife  de  £>>>»  , 

par 


TENUAALENCON.  ^^9 

pnr  l'Exercice  du  Sacré  Miniftere,  &  après  avoir  auffi  lu  le  Jugement  ren- 
du fur  ce  Sujet  par  le  Synode  de  Normandie ,  &  les  Mémoires  de  l'Eglife 
de  Baalf  :  Cette  Afl'emblée  annula  le  Jugement  dudit  Synode  Provincial ,  de 
même  que  l'Apel  de  l'Eglife  de  BaaU  ,  confirma  le  Décret  du  dernierSy- 
node  National  ,  &  déclara  en  même  tems  &  ordonna  que  ladite  Eglife  n'a- 
voit  ,  ni  ne  devoit  prétendre  aucun  autre  Intérêt  dans  ladite  Dona- 
tion ,  que  la  fimple  Adminiftration  de  ce  qui  avoit  été  Légué  ;  parce  que 
Monfieur  de  la  Fon  en  avoit  ainfi  difpofé  par  la  Donation  Tefhmentaire  , 
qu'il  avoit  faite  pour  l'Entretien  d'un  Ecolier  :  6c  que  ladite  Eglife  étoit 
fur  tout  obligée  d'en  rendre  Compte  au  Coloque  de  Gien  ,  félon  l'Intention 
du  Tellateur  ,  qui  étoit  exprimée  dans  la  Claufe  de  fon  Teftament ,  oii  il 
étoitfàit  Mention  de  ladite  Fondation:  Et  le  prefcnt  Synode  jugeaauffiquc 
ledit  Coloque  ou  ladite  Eglife  de  Baali  feroient  apellés  ,  lors  qu'on  feroit  le 
Choix  de  cet  Ecolier, Sc  que  fcs  Députés  feroient  prefens, lors  qu'on  l'exami- 
neroit  ,  pour  juger  des  Progrès  qu'il  auroit  tait  dans  fes  Etudes  ;  &  que  fr 
ladite  Eglife  en  avoit  Befoin  ,  elle  auroit  la  Préférence ,  fur  toutes  les  autres, 
de  l'cmploier  dans  le  Miniftere  de  la  Prédication  ô£  des  Sacremens,  pour  l'E- 
dification des  Fidèles  dudit  Lieu. 

XII. 

Les  Députés  des  Sevenes  fe  plaignirent  que  le  Synode  du  Bas  Lang»edoc 
avoit  pluficurs  fois  entrepris  de  pourvoir  leurs  Eglifes  qui  étoient  Vacantes , 
de  Miniftres  de  leur  Province,  ce  qui  étoit  direftement  opofé  aux  Canons  de 
nôtre  Difcipline,;  &  que  par  là  ils  avoient  réduit  ces  deux  dignes  Paftcurs 
Monfieur  du  Mas  &  Monfieur  de  la  Cofle  à  refter  fans  Emploi  ■■,  Cette  Aflem- 
blée  condamnant  un  pareil  Procédé  ,  recommanda  à  la  Vrov'mctAvk  Bas  Lan- 
guedoc la  Pratique  du  Vint-quatriême  Canon  fiiit  par  le  Synode  National  de 
Charenton,  l'An  1615.  dans  la  Seconde  Remarque  fm-  U  Difcipline:  Et  l'Eglife 
i^Aluis  ,  de  même  q'.ie  le  Synode  des  Sevenes  ,  à  quoi  la  Province  du  Bas 
Languedoc  confentit  librement  ,  fonhaitant  que  Monfieur  Bouton  fût  donné 
à  l'Eglife  ài'Alais ,  il  y  fut  établi  Sc  confirmé  ,  par  l'Autorité  de  ce  Sy- 
node. 

XIII. 

L'Apcl  de  Monfieur  Roiiz.é  ,  &  de  l'Eglife  de  Sjhit  u^ndré  de Tyf ««'?.(?,  fut 
anniilc,  parce  que  les  Afaires  de  leurs  A(Temblées  Annexées  ,  dévoient  être 
terminées  en  dernier  Reflbrt  ,  par  leur  propre  Province ,  ou  par  les  Provin- 
ces voifines  :  Et  l'Aflcmblée  recommanda  ledit  Monfieur  Rou^é  aux  Soins 
du  Synode  des  Sevenes  ,  afin  de  pourvoir  à  fa  Subfitlanee ,  félon  les  Règle? 
de  la  Charité  Chrétienne. 

X  I  V. 

Cette  AiTerablée  laiflant  PApel  delà  Vvov\nct  àc  Xaintonie ,  d'un  Juge- 
roent  de  celle  du  PoiQou ,  félon  le  Décret  du  Synode  National  de  St.  Maixanr, 
tenu  au  Mois  de  Mai  ,  l'An  i  609.  (  Article  dix-nenviènie  touchant  les  A^els) 
donna  la  Liberté  à  la  Famille  de  Monfieur  Br^'ù-U  GonUrA  de  fe  joindre  à  l'E- 
glife à^Arnai. 

XV.  Afm 


56o         XXVII.    SYNODE     N  ATI, ON  AL 
,  X  V. 

Afin  de  régler  la  Difpute  qui  étoit  entre  les  Provinces  de  Xainton^e  te  cel- 
le du  PoiBoH  ,  cette  dernière  prétendant  de  réunir  les  Eglifes  de  Champagne 
Aiouton  avec  fon  Synode  \  Cette  Aflembléc  confirmant  le  Décret  du  premier 
Synode  National  de  Charenton  ,  ordonna  que  ladite  Eglife  refteroit  incorpo- 
rée ,  comme  elle  l'avoit  été  jufqu'alors  à  celle  de  Saint  Claude ,  jufqu'au  Sy- 
node prochain  de  Xaintonge  ,  qui  pourvoiroit  Monfieur  Ferrand  ,  gc  auroit 
auffi  Soin  par  tous  les  N'ioiens  propres,  delà  Subfiftance  de  l'Eglife  de  Saint 
Claude  ;  6c  il  fut  encore  ordonné  qu'immédiatement  après  la  Séparation  du- 
dit  Synode  ,  l'Eglife  de  Champagne  Mouton  feroit  unie  à  celle  àc  Cour  teilles, 
<8c  que  le  Synode  du  FoiUon  auroit  Soin  qu'elle  fût  en  bon  Etat  ,  &  que  le- 
dit Synode  prendroit  garde  fur  tout  que  l'Eglife  du  Figem  ne  fût  pas  defli- 
tuce  de  Pafteur. 

XVI. 

Cette  Aflêmblée  ratifia  le  Jugement  du  Confiftoire  8cduColoqucdeCW«, 
aprouvé  par  le  Synode  de  Normandie ,  qui  avoit  déclaré  l'Apel  de  Monfieur 
Fournatix  nul  Sc  non  rccevable  •,  &  on  ordonna  que  ladite  Sentence  feroit 
exécutée  en  tous  fcs  Points  i  félon  toute  f;  Force  ,  &  en  bonne  Forme, par 
Raport  à  la  Dcpofitiondudit  Fourneaux  :  Et  parce  qu'il  avoit  été  fufpendu 
publiquement  de  la  Table  du  Seigneur .  &  qu'il  avoit  depuis  reconnià  fon 
Ofcnfc  (  confiftant  en  ce  qu'il  avoit  donné  fa  Fille  en  Mariage  à  un  Hom- 
me Papifte  )  en  Public  &  en  Prefence  d'un  Synode  National  i  il  fut  ordonné 
que  fa  Sufpenfion  de  la  Sainte  Cenc  ne  dureroit  que  jufqu'au  jour  de  Pâques, 
&  qu'enfuite  on  la  leveroit  de  deflus  lui  &  h  Femme  ,  après  qu'il  auroit 
confeflé  fon  Péché  &  le  Scandale  qu'il  avoit  donné  par  fa  Connivence. 
XVII. 

Sur  la  Leéture  que  l'on  fit  du  Jugement  rendu  dans  les  Synodes  àt%Seve- 
nes  Se  du  Bas  Languedoc  ,  &  aiant  vu  les  Lettres  de  la  Veuve  de  Monfieur 
Horle  ,  &■  les  Mémoires  de  l'Eglife  d''^ndui.e  i  Cette  Aflémblce  déclara  que 
ladite  Eglife  avoit  bien  mérité  ces  rudes  Cenfures  ,  c'cft  pourquoi  fon  Apel 
fut  rejette  ,  6c  on  confirma  la  Sentence  de  ces  deux  Synodes,  en  enjoignant 
à  ladite  Eglife  de  donner  Satisfaélion  à  celte  pauvre  Vcûve  afligce. 
X  V  I  I  1. 

Cette  Aflêmblée  recevant  l'Apel  de  Monfieur  de  Chabajfier  ,  Juge  d'-^«- 
(luz.e ,  &cde  Monfieur  Courant-  Pafteur  de  l'Eglife  de  Qutjjac,  ik  condamnant 
la  Facilité  du  Synode  des  Sevenes  ,  tenu  à  ^umene ,  lequel  fans  écouter  ledit 
Monfieur  Chahajjlcr  ,  avoit  décrété  que  laCenfurejuftcment  prononcée  con- 
tre Monfieur  Poujade  ,  Miniitre  de  l'Eglife  de  Saint  Hippolite ,  feroit  raiéedes 
Aétes  du  Synode  Provincial  tenu  à  ^lais  ,  cette  Aflêmblée  ordonna  que  la- 
dite Cenfure  feroit  derechef  inférée  dans  le  Corps  des  Aétes  dudit  Synode; 
&  afin  que  le  contenu  de  cette  Ordonnance  pût  être  ratifié  ,  &  fût  rendu 
plus  valide  ,  on  enjoignit  à  tous  les  Palkuis  des  Eglifes  Vacantes  d'être  con- 
lens  qu'on  leur  paiât  fimplement  les  Fraix  de  leurs  Volages  dans  ces  Eglifes, 
6c  du  fcjour  qu'ils  y  fcroient  ,  comme  il  avoir  toujours  été  pratiqué  aupara- 
vant par  les  Provinces ,  ôc  on  leur  défendît  expreflémcnt  d'exiger  la  valeur 

d'un 


TENUAALENCON.  561 

d'un  Liard  de  ces  Eglifes  ,  d'autant  qu'ils  recevoient  leurs  Salaires  de  leurs 
Eglifes  particulières  dont  ils  étoient  Pafteurs  :  Et  parce  que  ledit  Poujade 
avoit  apellé  du  Décret  Synodal  ,  fait  à  Andtiz.e,  cette  Aflèmblée  déclara  que 
ledit  Synode  avoit  un  très-julte  Sujet  de  charger  les  Confiftoires  de  Sauve 
Se  Manoble  de  veiller  fur  la  Conduite  de  celui  de  Nimes  ,  &  que  lefdits Con- 
fiftoires feroient  affiliés  ôc  fortifiés  ,  s'il  en  étoit  Befoin  ,  de  la  Prelence  de 
quelques  Pafteurs  Voifins  i  Se  on  leur  donna  Pouvoir  de  Sommer  ledit  P««- 
jade  à  Comparoître  devant  eux  ,  pour  repondre  à  tous  les  Articles  qu'ils 
aporteroient  contre  lui  ,  &  de  le  pourluivre  félon  la  Nature  des  Actions  dont 
il  feroit  trouvé  coupable,  jufqu'à  le  depofer  du  Sacré  Miniftere  ,  s'il  l'avoit 
mérité  :  ce  qui  lui  feroit  notifié  ,  afin  que  s'il  refufoit  de  paroître  de- 
vant lefdits  Confiftoires  ,  il  fût  incontinent  fufpendu  des  Fondions  de 
fon  Miniftere. 

X  I  X. 

En  expliquant  le  Sens  du  Jugement  r-ndu  contre  Monfieur  Defchamps  , 
comme  il  eft  raporté  ci-deflus  dans  l'Article  quatrième  ;  cette  Aflèmblée  dé- 
clara que  les  Miniftres  &  les  Anciens  pouvoient  confulter  dans  leur  Confif- 
toire  ,  touchant  l'Admiffion  d'un  Pafteur  dans  une  Eglife  ,  ôc  touchant  fon 
Excliifion  ;  mais  qu'ils  ne  pouvoient  rien  conclurre  ,  là  deflus  ,  fans  l'A- 
vis des  Chefs  des  Familles  de  cette  Eglife  ,  qu'ils  dévoient  affembler  pour 
délibérer  fur  ce  sujet  ,  8c  que  leur  Refolution  fe  determineroit  à  la  Plurali- 
té des  Sufrages  ,  &  fous  la  Direétion  des  Confiftoires ,  félon  l'Ordre  qui 
eft  obfervé  dans  toutes  les  Afl'emblées  bien  réglées. 
XX. 

Cette  Aflèmblée  reçût  l'Apel  des  Fidèles  de  Boisgenci,&C  annula  la  Senten- 
ce de  Sufpenfion  de  la  Ccne  du  Seigneur,  qui  avoit  été  prononcée  contr'eux, 
par  le  Synode  du  Bern  ,  parce  que  l'Eglile  de  Mer  ,  à  laquelle  ils  s'étoient 
joints  ,  étoit  capable  de  Subfifter  par  elle  même  ,  &  fans  leur  Secours  ou 
Aflîftance;  Le  prefent  Synode  ordonna  de  plus  ,  que  lefdits  Habiians  au- 
roient  le  Privilège  de  fe  taxer  eux-mêmes  ,  pour  tous  les  Fraix  de  ladite  Egli- 
fe ;  &  que  de  cette  Taxe  quelle  qu'elle  fût  ,  laquelle  ils  promettoient  ,  ou 
promettroient  de  paier  tous  les  Ans  à  l'Eglife  de  Mo-  ,  on  en  deduiroit  la 
Somme  de  cinquante  Livres  ,  qui  feroit  pour  paier  les  Arrérages  des  Gages 
que  lefdits  Habitans  de  Hoifgoici  devoknt  à  Monfieur  Gnerin  ,  qui  étoit  au- 
paravant leur  Pafteur  ,  jufques  à  ce  que  toute  ladite  Somme  dûë  fut  paiée, 
félon  que  le  Compte  en  avoit  été  règle  6c  conclu  le  i8.  dî Avril  de 
l'An  1652.  à  moins  qu'il  n'y  eût  quelque  Néceffité  de  revoir  lefdits 
Comptes. 

XXI. 

Qiioique  l'Apel  interjette  par  les  Habitans  de  Sdint  Roman  Sc  de  Tul Fran- 
ceft^ne  ,  ne  fût  pas  reccvable  ;  cependant  cette  Aflèmblée  ,  par  une  Gracç 
particulière  ,  en  prit  Connoiflànce  ,  8c  décréta  qu'on  leur  écriroit,  pour  les 
exhorter  à  garder  une  bonne  Paix  &  Union  ,  touchant  le  Culte  de  Dtett,^ 
les  Ordonnances  de  la  Religion  ,  avec  ceux  de  Fal  Francef^He. 

Tome  II.  Bbbb  XXII.  On 


502  XXVII.  SYNODE  NATIONAL 

XXII. 

Oïl  ouït  Monfieur  Pejus ,  qui  expofa  fcs  Griefs ,  &  qui  demanda  d'être  reta- 
bli  dans  l'Eglife  de  Mer  ,  &  le  Paiement  des  Arrérages  qui  lui  étoient  dûs  par 
ladite  Eglife.  Jaques  Aiartineau  ,  Député  par  divers  Àlembres  de  la  même 
Eglife,  apuia  fcs  Demandes.  On  ouït  de  la  Part  de  l'Eglife  de  Mer,  Mon- 
fieur de  la  Borde  ^haùm ,  Envoie  par  ledit  Confirtoire ,  de  même  que  les  Dépu- 
tés Provinciaux  du  Herri-,  On  lîit  6c  examina  les  Aâcs  des  Synodes  Provin- 
ciaux defquels  il  avoit  apellé  .  on  liât  auffi  le  Jugement  des  Coraraiflaires  qui 
avoient  été  envoies  par  l'Eglife  de  Mer  &  Boifgenct  ;  6cles  Lettres  de  Monfieur 
furien .  qui  remettoit  fon  Miniftere  à  la  Dilpofition  du  prefent  Synode  ■■,  &  les 
Mémoires  de  l'Eglife  de  Mer ,  qui  reprefentoient  la  Pauvreté  à  laquelle  elle 
étoit  réduite  ,  en  ce  tems-là  ^  &plufieurs  autres  Chofes  que  l'on  raporta  qui  ne 
concernoicnt  point  l'Honneur  du  Miniftere  de  Monfieur  Pejus.  On  vit  aufli 
les  Mémoires  de  divers  Chefs  de  Famille  ,  qui  demandoicnt  qu'il  fût  établi  par- 
mi eux;  &  les  Mémoires  Se  Lettres  de  l'Eglife  d'' Argentan  ,  qui  dcmandoit qu'ail 
leur  fût  donné  pour  Miniftre.  Après  quoi  le  Synode  rejettant  tous  lefdits 
Apels ,  &  confirmant  la  Sentence  du  Berrt  ,  décréta  que  les  Cenlures  pronon- 
cées contre  Monfieur  Pejus  fcroient  raiécs  du  Corps  des  Aftes  de  ces  Synodes, 
&  que  fon  Miniftere  lêroit  accordé ,  dès  à  prefent ,  à  l'Eglife  d^ Argentan  ;  6c 
on  exhorta  la  fufdite  Eglife  de  Mer,  de  lui  donner  Satisiaction ,  &  ladite  Pro- 
vince, d'avoir  plus  d'Egard  pour  lui.  On  défendit  auftî  aux  Membres  parti- 
culiers de  l'Eglife  de  Mer  de  former  à  l'avenir  des  Cabales,  Et  Monfieur  Pejus 
aiant  demande  les  Arrérages  qui  lui  étoient  dûs  de  fon  Salaire,  Çù.  Demande  fut 
rejettée ,  parce  que  l'Eglife  de  Aier  protefta ,  qu'à  Caufe  de  la  grande  Pauvreté 
où  elle  étoit  réduite  depuis  les  cinq  Années  dernières ,  elle  étoit  entièrement 
horsd'Etat  d'entretenir  deux  Pafteursj  &  qu'elle  avoit  toujours  eu  une  fingu- 
liere  Vénération  &  Afeclion  pour  Monfieur  Jttrien ,  &  que  ladite  Province 
avoit  été  fatisfaite  du  Procédé  de  ladite  Egliie  envers  lui:  laquelle  l'avoit  pour- 
vu pour  le  prefent ,  jufqu'à  ce  que  lefdits  Habitans  euftent  mieux  le  Moien  de 
l'entretenir,  6c  que  les  Matières  de  fon  Apel  fu lient  terminées  ;  qu&la  Provin- 
ce aiant  placé  ledit  Monfieur  Juriept  dans  l'Eglife  de  Boifgenct  t  où  fon  Minifte- 
re étoit  d'un  Avantage  auffi  confiderable  que  dans  l'Eglife  àcMer ,  il  avoit  re- 
fufé  ce  Pofte ,  &  que  par-là  il  s'étoit  privé  lui-même  de  l'Aflîftancc  qui  lui  avoit 
été  procurée  avec  tant  de  Charité. 

XXIII. 
On  lût  les  Lettres  de  Jaques  de  Vdleroux ,  Seigneur  de  la  Gdiere ,  6c  les 
Aétes  qu'il  produifit  avec  les  Cenfures  dénoncées  contre  lui ,  par  le  Confiftoi- 
ro.  àt  Fertuetl ,  le  Coloque  d'-^«g(?;/7»w  ,  6c  le  Synode  de  Xaintonge ,  dont  il 
ivoit  apellé;mais  le  prefent  Synode  aprouvant  lefditcs  Cenfures,  rejetta  fon  Apel. 
XXIV. 
MonCitar  Danid  Loquet ,  auparavant  Ancien  &  Leéteurde  l'Eglife  de  Bar- 
bezieux ,  n'aiant  envoie  ni  Lettres ,  ni  Mémoires ,  pour  défendre  l'Apel  qu'il 
avoit  formé  contre  la  Sentence  an  Synode,  de  Xaintonge ,  ledit  Apel  fut  dé- 
claré nul.     Mais   les    Lettres  dudit  Loquet  furent  enfuite  prefentées  à  cet- 
te Aflemblée  un  peu  auparavant  qu'elle  fe  feparât  j  C'eft  pourquoi  fa  Cau- 
fe 


TENUAALENCON.  565 

fe  fût  renvoiée  au  Confiftoire  de  Bourdeaux  ,   pour  y  être  jugée  en  der- 
nier Reflbrt. 

XXV. 
Perfonnc  ne  comparoiflànt  de  la  Part  de  l'Eglife  de  Dangeau  ,  pour  fou- 
tenir  fon  Apel.  par  lequel  elle  s'opofbit  à  la  Relolution  de  la  Province  du  Berri, 
qui  avoit  envoie  Monfieur  Tutjcard  à  PEglife  de  Chamerolles  ,  Se  de  Banda- 
roï ,  ledit  Apel  fût  déclaré  nul. 

XXVI. 
L'Apel  de  Monfieur  Hemmeau  ,   qui  avoit  été  defigné  par  le  Synode 
^''ylnjoH  ,  pour  être  Pafteur  de  l'Eglife  de  Lajfai  ,  dans  la  Duché  du  Maine, 
fût  déclaré  nul. 

XXVII. 
Mademoifelle  fudith  Gniot  ,   Femme  de  Monfieur  Laverdan  ,   apellant 
d'un  Jugement  rendu  contr'elle  ,  par  les  Commiflâires  du  Synode  de  Bour- 
gogne ,  &  ne  comparoiflànt  pas  pour  défendre  fon  Apel  ,  cette  Aflemblée  le 
tkclara  nul. 

XXVIII. 
Plufieurs  Perfonnes  particulières  de  l'Eglife  de  Sainte  Foi  aiant  apellé  d'un 
Décret  du  Coloque  du  ^as  Ai^enois  ,  &  s'étant  opofées  au  Retabliflement 
de  Mr.  du  f^al  dans  fon  Ofice  d'Ancien  ,  que  le  Synode  de  la  BaJJ'e  Gnienne 
avoit  décrété,  leur  Apel  fût  déclaré  nul. 

XXIX. 
Le  Synode  des  Sevenes  aiant  cenluré  Mr.  du  M.is  ,  &  l'Eglife  de  Ganget 
aiant  apellé  de  ce  Jugement,  mais  ne  comparoiflànt  pas  pour  défendre  fon 
Apel  ,  il  fut  déclara  nul. 

XXX. 
Monfieur  de  Monhonoaux  ,^  d'autres  Habitans  de  la  Ville  à'' And(iz.e,  ziznt 
apellé    d'un   Jugement   rendu  par  la  Province  du  Bas  Languedoc  ,    contre 
Mr.  Arnaud  leur  Pafteur  ,  leur  Apel  fut  déclaré  nul. 
XXXI. 
Monfieur  Falaife  apellant  d'un  Jugement  prononcé  contre  Mr.  Preud- 
homme  ,  Pafl:eur  de  l'Eglife  de   Cournontevail  ,  fon  Apel  fut  déclaré  nul. 
XXXII. 
Quoique  la  Province  de  Normandie  eût  de  bonnes  Raifons  pour  mettre 
Mr.  yI/»?-ckîn?  en  Liberté,  &de   le  placer  dans  l'Eglife  de  Gigors,  poury  fiire 
les  Fonftions  du  Minifl:cre;neanmoms  àCaufc  des  Demandes  importunes  des 
Eglifes  à\4this,dc  la  Selle,  &  des  routes  ;  atenuu  auffi  qu'elles  avoicnt  promis 
de  donner  une  entière  SatistaÛion  audit  Marchand  ,  bi  que  celui-ci  avoit  té- 
moigné l'Inclination  qu'il  avoit  de  continuer  fon  Miniftere  dans  ladite  Egli- 
fe  à'Athis  ;  cette  Aflemblée  laiflant  au  Coloque  de  Rouen  le  Soin  de  pour- 
voir l'Eglife  de  Gigors  ,  ordonna  que  ledit  Monfieur  Marchand  feroit  enco- 
re une  fois  établi  dans  l'Eglife  ôPAihis  &  fcs  Anexes  ,  qui  lui  Lroient  un 
Paiement  entier  des  Arrérages  de  fon  Salaire  qui  lui  ctoient  dûs  :  à  Défaut  de 
quoi ,  le  Synode  iuivant-executeroit  le  Jugement  qui  avoit  été  ci-devant  ren- 
du contre4€fittesl£gljfes.         "  • 

B^bb  %  XXXIII.  Après 


564         XXVII.   SYNODE    NATIONAL 

XXXIII. 

Après  avoir  lu  Se  examiné  les  Ades  du  Synode  du  ^^-P'->;r'  ^J'I^f'- 
très  &  Mémoires  de  Monfieur  ^/«.;«  l'afteur  de  l'^ghle  ue  ^'r^'^'^^J;^' 
fembléc  jugeant  que  leurs  Apels  étoient  fnvo les  ,  ^'^'^'^^^  P^'^  "^^^^^^^k  né 
que  la  Provmce  du  D^«/.;./«/ en  avoit  agi  prudenment,  en  jugeant  qu  ils  ne 
dévoient  pas  s'embarrater  des  Sol.citat.ons  <im  avoient  etc  taitcs  durant  k^^ 
Années  1622.  &  1624.  pour  l'Entretien  de  l'Umverlite  de  Dse  .  que  ledit 
i.,«avouLTortdereLrà/>.m  après  la  ^^-f ""«" ^^^^^^^^^^^^^^^^^ 
avoit  donné  de  folliciter,&  qu'il  devoit  s'être  adrelle  aut^onfeil  de  l  Univtrlite 
de  D,e  qui  l'avoit  emploie  ,  &  que  s'il  s'éto.t  trouve  grève  ,  il  auroit  uu  por, 
ter  fes  Demandes  au  Confiftoire  de  L,on  ,  qui  aveu  t.oinmiflion  de  juge^ 
définitivement  de  cette  Afaire  :  Et  en  fécond  Lieu  ,  qu'il  avoit  bien  mente 
d'être  cenfuré'très-feveremcnt,  pour  n'avoir  pas  acquiefcé  au  Jugement  de  fa 
Province  ,  laquelle  on  exhorta  de  l'Obliger,  &  tous  les  autres  Miniftres.dc 
re'ïder  perfonnellcment  avec  leurs  Troupeaux  ,  lous  Peine  d'encourir  tou- 
tes les  Cenfures  de  l'Eglife  j  êc  de  ne  permettre  en  aucune  manière  que 
l'Argent  qui  étoit  deftiné  par  les  Kglifes  ,  pour  la  Subfiltance  de  l'Uni- 
verfité  de  Die,  fût  emploie  à  d'autres  Ufages ,  contre  l'Intention  des  Do- 
nateurs. 

XXXIV. 

On  liât  les  Mémoires  de  Monfieur  de  la  Fine,  Pafteurde  l'Eglife  dcPatt-, 
&  de  Mirau  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Bourdeaux  ,  6c  les  Lettres  des  Sieurs 
de  la  l'eirette  &  du  Bois  ,  Membres  particuliers  de  ladite  Eglife  ilcBonrdeaux, 
comme  aufli  leur  Apel  d'un  Jugement  de  la  Province  de  la  Bajfe  Guienne, qui 
fut  porté  par  les  Députés  à  ce  SynoJe  ;  Sur  quoi  l'Aflemblée  déclara  que 
les  Apellans  n'avoient  aucun  Sujet  de  Griefs  ,  &  que  leur  Apel  étoit  fans 
Fondement,  &  rejette. 

CHAPITRE     XV. 

Contenant  diverfes  Matières  Générales. 
Article     I. 

CEttc  Aflcmblée  laifla  une  Liberté  entière  aux  Provinces  de  garder  leur 
ancienne  Coutume  de  chanter  la  Prière  qui  eft  à  la  Fin  des  DixCom- 
mandemens  ,  en  fe  tenant  à  Genoux ,  comme  il  fe  pratique  dans  quelques 
Endroits  ,  ou  bien  en  étant  debout  ,  ou  aflls  ,  félon  l'Ordre  établi  dans  cha- 
que Eglife  ;  ne  jugeant  pas  qu'il  foit  raifonnable  de  les  obliger  de  fe  con- 
former les  unes  avec  les  autres ,  dans  un  Sujet  qui  cft  de  foi-même  fort 
Indiferent. 

I  I. 
Cette  Aflemblée  ordonna  ,  à  la  Requête  de  la  Province  du  Berri,  que 

defof- 


TENUAALENCON.  ;6^ 

«Jelormais,  lors  qu'il  feroit  Befoiti  de  mettre  des  Profdlcurs  de  Théologie 
dans  nos  Univerfitcs  ,  la  Province  dont  l'Univcrfitc  dcmanderoit  un  Profef- 
(èur  ,  iîiviteroit  les  quatre  Provinces  voifmes  de  députer  ,  à  leurs  propres 
Frajjf ,  quelques-uns  de  leurs  Pafteurs  ,  pour  aflUter  à  l'Examen  du  Candi- 
dat oui  devoit  remplir  la  Chaire  Vacante. 
*  î  1  I. 

On  accorda  à  la  Province  du  Po'iBoh  la  Demande  qu'elle  fit,  que  tous  ceux 
qui  tranfgrefieroient  dcibrmaislcfeiziême  Article  du  quatorzième  Chapitre  de 
nôtre  Difcipline  ,  8c  les  Canons  particuliers  faits  dans  la  Province  où  refide» 
roient  les  Tranfgrefl'eurs  defdits  Canons  touchant  la  Publication  des  Livres  , 
feroient  fufpcndus  du  Saint  Miniftere. 

IV. 

Quoique  les  Hommes  aient  un  Droit  d'acheter  ëc  de  garder"  des  Efclaves, 
&  que  cela  ne  foit  pas  condamné  par  la  Parole  de  Dien  ,  ni  hors  d'Ufnge, 
parmi  les  <  hrêtiens  dans  la  plus  grande  l'artie  de  l'Europe  ;  néanmoins  par- 
ce qu'on  abufe  de  ce  Droit  là  ,  &  qu'il  s'eft  gliflë  infenfiblement  une  Cou- 
tume très-inhumaine  ,  Tur  tout  parmi  les  Marchands  qui  en  font  Trafiq,  6c 
qui  en  difpofent  comme  de  leur  propre  Bien  &  comme  de  leur  Bétail  ,  qui 
vont  même  fur  les  Côtes  à^  Afric^ne  &  au  h  Inàes  ,  où  ce  Tommerce  eft  per- 
mis,  pour  acheter  des  ruirèares  ,  à  Prix  d'Argent,  ou  pour  des  Marchandi- 
fes  ,  des  Hommes  &  des  Femmes  qu'ils  vendent  dans  les  Marchés  Publics, 
ou  qu'ils  troquent  pour  d'autres  Chofcs  ;  Cette  Allembléc  confirmant  le 
Canon  fait  à  cette  Occafion  par  ie  Synode  Provincial  de  Normandie  ,  ex- 
horte les  Fidèles  de  ne  pas  abufcr  de  cette  Liberté  ,  d'une  Manière  qui  foiï 
contraire  aux  Règles  de  la  Charité  Chrétienne,  &  de  ne  pas  remettre  ces  In- 
fidèles au  Pouvoir  des  Barbares  qui  pourroient  les  traiter  inhumainement  ,  ni 
enrre  les  Mains  de  ceux  qui  font  Cruels  ;  mais  de  les  donner  à  des  Chré- 
tiens Debonaires  &  qui  foient  en  Etat  d'avoir  principalement  Soin  de  leurs 
Ames  precieufes  ,  &  immortelles ,  en  tâchant  de  les  inftruire  dans  la  Reli- 
gion Chrétienne. 

V. 

On  informa  toutes  les  Provinces  ,  à  la  Requête  de  celle  du  Bas  Lan- 
guedoc ,  de  prendre  Garde  que  le  nicu^iême  Article  du  premier  Chapi- 
tre de  nôtre  Difcipline  ne  fût  pas  tranfgiefle  ,  lequel  défend  d'ordonner  au- 
cun Propofant  ,  fans  lui  affigner  quelque  Lieu  ,  ou  quelqu'Eglife  parti- 
culière. 

V  I. 

Les  Députés  du  Bas  Languedoc  ,  reprefenterertt  ,  fuivant  la  Commiffion 
exprefl'e  qu'ils  en  avoient  reçiië  de  leur  Province  ,  que  quoique  les  Eglifès 
de  ce  Roiaume  euflent  donne, dans  leurs  Sermons,  dansleurs  l'ricres  &  leurs 
Aftions  de  Grâces  ,  à  tout  le  Monde  des  Témoignages  très  évidens  de  la  Fi- 
délité Se  de  la  fincere  Obeïflance  que  ceux  de  la  Religion  Reformée  étoient 
obligés  de  rendre  à  Sa  Aï aje fié, comme  à  leur  Souverain  Seigneur;  néanmoins 
les  Ennemis  jurés  de  nôtre  Religion  ne  ceflbient  pas  de  nous  injurier,  &  ca- 
lomnier ;  ôc  qu'ils  tâchoient  pas  leurs  Libelles  remplis  de  Medifances  ,  & 
Bbbb  5  de 


5d6         XXVII.    SYNODE  NATIONAL 

tic  Menfonges  ,  de  rendre  fufpeâie  la  Fidélité  de  nos  Eglifes  ,  &  de  la  faire 
révoquer  en  Doute  ;  6c  qu'il- étoit  ablblûment  neceflaire  que  nous  nous  juf- 
tifiaflions' ,  non  feulement  par  des  Sermons  dans  nos  Eglifes  ,  par  des  Livres 
compofés  fur  cela  &  rendus  publics  j  mais  qu'il  faloit  encore  s'adrelîèr  à  Sa 
Afajefte  ,  8c  lui  remontrer  très-humblement  la  Fidélité  de  fes  Sujets  de  la 
Religion  Reformée  ,  &  le  prier  de  regarder  les  Membres  de  nos  Eglifes 
comme  des  Peuples  qui  étoicnt  entièrement  dévoués  à  fon  Service  ,  au  Rien 
de  l'Etat ,  &  qui  ne  cherchoient  rien  tant  dans  ce  Monde  que  l'Augmenta- 
tation  de  la  Gloire  de  fon  Sceptre  :  L'Afîèmblée  exécuta  cette  Remontrance 
&  la  jugea  fort  raifonnable  8c  très-jufte  ,  convenant  fort  bien  avec  les  Pro- 
pofitions  que  Sa  Majefié  nous  avoit  faites  par  fon  Commifîaire  ;  c'eft  pour- 
quoi on  ordonna  à  tous  les  Pafteurs  des  Eglifes  de  ce  Roiaume  de  donner 
Satisfaétion  fur  cela  ,  comme  ils  y  étoient  obligés  en  Confcience  ,  confoimc- 
ment  à  la  Parole  de  Dieu  ,  8c  félon  la  Confeffion  de  nôtre  Foi,  l'une  &  l'au- 
tre étant  formelle  là  deflus. 

VII. 

D'autant  que  depuis  plufieurs  Années  la  Guerre  &  la  Mortalité  ,  avoient 
rempli  de  Defolations  la  plus  grande  Partie  de  l'Europe ,  ce  qui  avoit  tait  ref- 
fentir  aux  Peuples  impenitens  ,  combien  il  eft  terrible  de  tomber  entre  ks 
Mains  du  Diett  Vivant  ,  juftement  irrité  contre  ces  Cœurs  endurcis  qui  me- 
prifcnt  les  riches  Trefors  de  fa  Grâce  ,  l'Abondance  de  fes  Bontés,  Se  fa  lon- 
gue Tolérance  ;  Ce  Synode  National  des  Eglifes  Reformées  de  France  ,  af- 
fcmblé  pur  la  Per million  de  Sa  Adajefté  dans  la  Ville  '^''AUnçon  ,  faifant 
Reflexion  lur  les  Fléaux  dont  toutes  les  Provinces  de  ce  Roiaume  étoient 
continuellement  afligées  ,  &  les  regardant  comme  des  Avant- coureurs  du  Ju- 
gement qui  pendoit  fur  nos  Têtes  ;  afin  de  détourner  l'Orage  qui  étoit  prêt 
à  tomber  ,  éc  afin  d'émouvoir  les  Entrailles  des  Compaffions  Paterneles  de 
Dieu  ,  bc  pour  obtenir  de  Ion  infinie  Bonté  6c  Mifericordc  ,  la  Confcrva- 
tion  de  la  Sacrée  Perfonne  de  Sa  Majeflé  ,  la  Benediétion  fur  fes  Armées  , 
le  Retour  &  le  Retablilfement  de  la  Paix  &  de  la  Profperité  de  l'Etat  ,  & 
la  Tranquillité  parmi  les  Pauvres  Eglifes  afligées  ,  batuës  de  la  Tempête, & 
fans  Confolation  :  Cette  Aflèmblée  exhorta  tous  les  Fidèles  de  chercher  le 
Secours  de  la  Grâce- de  Dieu  ,  de  retourner  à  lui  par  une  profonde  Humilia- 
tion de  leurs  Ames ,  6c  par  une  Converllon  fincere  de  leurs  Coeurs  :  Et  il 
fut  décrété  pour  cela  ,  qu'on  celcbreroit  un  jour  de  Jeûne  Public,  lequel  fe- 
roit  obfcrvé  dans  toutes  les  Eglifes  de  ce  Roiaume  ,  le  Jeudi  dix-neuviêmc 
jour  de  Novembre  prochain  ,  ôc  que  cette  Refolution  leur  feroit  notifiée 
par  la  Lecture  du  prefent  Aéte. 

VIII. 

Afin  de  conferver  la  Doélrine  dans  fi  Pureté  ,  8c  afin  d'éviter  toutes  les 
mauvaifcs  Intelligences  entre  les  Paileurs  ,  les  Profeflcurs  &  les  Eglifes  Sc 
pour  prévenir  les  Inconvcniens  qui  en  pourroient  arriver  ,  6i  pour  atacher 
plus  étroitement  ,  8c  maintenir  plus  foitemcni  les  Liens  Spirituels  d'une 
Union  FraternelJe  parmi  les  Peuples  :  ce  Synode  défendit  très-expreflemenr, 
5c  fous  Peine  d'enacaurir  louces  ks  Cenlures  de  l'Eglile  ,  S«  d'être  depcf^-s 

du 


T  E  N  U     A    A  L  E  N  C  O  N.  567 

duMiniftcre,  aux  Pafteurs  des  Eglifcs ,  &  aux  Profelîeurs  de  nos  Umverfités, 
de  traiter  dans  leurs  Sermons  ,  ou  Ecrits ,  les  QuelHons  Curicufes  qui  peuvent 
caufer  la  Chute  des  Fidèles ,  &  êti-e  une  Pierre  d'Achopemcnt  à  ceux  qui  étu- 
dient en  Théologie  ,  &  généralement  à  tous  les  Chrétiens  ;  étant  abfolùmenc 
neceflàire  que ,  tant  les  Ecoliers,  que  le  Troupeau  ,  s'en  tiennent  à  la  Simpli- 
cité des  Saintes  Ecritures ,  Se  à  l'Expofition  commune  de  la  Foi  Orthodoxe, 
telle  qu'elle  a  été  aprouvée  par  nos  Synodes  Nationaux,  6c  particulièrement 
par  celui  de  Charenton  ,  tenu  l'An  1 6^5.  Il  leur  fut  auflî  détendu  de  le  icrvir 
de  nouvelles  Expreffions ,  qui  pourroient  être  interprétées  en  un  mauvais  Sens; 
ou  de  difputcr  contentieufcment  les  uns  contre  les  autres ,  fur  des  Queftions , 
ou  Interprétations  ,  ni  de  propofer  de  nouvelles  Matières  de  Controverfe  dans 
leur  Scholaftique  ;  ni  de  violer  direétement  ,  ou  indirectement,  les  Canons 
faits  dans  ce  Synode  ,  ou  dans  les  Synodes  précédens ,  touchant  l'Imprcflîon 
des  Livres ,  ceux  qui  les  aprouveront  ou  qui  permettront  qu'ils  foient  impri- 
més ,  devant  répondre  aux  Provinces ,  autant  que  leurs  Auteurs  mêmes ,  de  la 
Doctrine  qu'ils  contiennent.  Et  il  fut  ordonné  aux  Provinces  qui  avoient  des 
Univerfités  dans  leur  Juridiétion,  d'en  prendre  un  Soin  tout  particulier,  6c 
de  les  faire  viliter  de  tems  en  tems,  par  des  Perfonnes  choifics  pour  cela  ,  & 
d'obliger  tous  les  Profeflèurs,tant  de  Philofophie  que  de  Théologie,  d'envoier 
tous  les  lîx  Mois  aux  Examinateurs  des  Livres  dans  les  Provinces  voifines,  une 
ou  deux  Copies  des  Théfes  qu'ils  auroicnt  foutenuës  en  Public.  Et  on  donna 
Pouvoir,  ëc Autorité  ,  aux  Provinces  dans  Icfquelles  ces  Univerficés  écoient 
érigées ,  &  aux  Provinces  Voifines ,  de  prendre  Connoillance  de  l'Etat  de  ces 
Univerlîtés  :  &il  fût  ordonné  aux  Pafteurs  &  Profelîeurs  ,  lors  qu'ils  liroient 
Se  examineroient  ces  L-ivres  imprimés  par  la  PcrmilTion  des  Examinateurs,  s'ils 
y  trouvoient  quelque  Chofe  qui  fût  digne  de  Reprehenfion ,  de  s'adrelTer  aux 
Auteurs  defdits  Livres,  ou  aux  Examinateurs  qui  les  auroient  aprouvés ,  6c 
de  leur  en  demander  Raifon  ;  Sc  en  Cas  qu'ils  le  lefufaiVent ,  de  s'adrellér  a 
leurs  Coloques  &  Synodes:  E^  que  la  Province  oii  demeureroient  les  Auteurs-, 
ou  les  Examinateurs  qui  auroient  donné  Lieu  à  ces  Plaintes,  ni  aucunes  autres 
Perfonnes,  ne  fe  raêleroient  de  cette  Atairc  ,  foit  pour  en  être  Juges,  ou  pour 
allumer  le  Feu  des  Goncroverfes ,  8c  le  répandre  plus  loin  ;  mais  que  félon  nos 
Canons ,  elle  feroit  remife  entièrement  aux  Alîémblées  defquelles  les  Auteurs 
de  ces  Troubles  dependroient. 

I  X. 
Monfieur  le  Marquis  de  C\ermont ,  nôtre  Député  General  ,  Se  les  Sieurs 
Fernind,  Gigord  Sc  Cerijî ,  qu'on  avoit  envoies  expreflément  à  la  Cour,  pour 
y  porter  nos  Plaintes  ,  Se  prefcnter  à  Sa  Majcflé  les  très  humbles  Requêtes  de 
nos  Eglifes ,  aiant  immédiatement  après  leur  Retour  ,  délivre  à  ce  Synode  les 
Lettres  de  Su  Majefié^  8c  rendu  Compte  de  l'Audience  favorable  ,  &  du  bon 
Acueil  qu'ils  avoient  eu  de  Sa.  Majejlé .  Sc  de  nos  Seigneurs  les  Principaux 
Miniftres  d'Etat,  qui  avoient  aprouvé  nôtre  Conduite,  &  qui  avoient  promis 
qu'auflî-tôt  que  nôtre  Aflèmblée  fe  feroit  fcparée,  on  nous  donneroit  une  Ré- 
ponfe  qui  nous  fatisferoit ,  furies  Demandes  exprimées  dans  le  Cahier  que  nous^ 
avions  prefenté  ;  Se  qu'ils  nous  aifigncroient ,  pour  paier  les  Fraix  de  ce  Syno- 
de,. 


568         XXVII.     SYNODE     NATIONAL 

de,  les  mêmes  Sommes  d'Argent  qui  avoient  été  accordées  au  dernier  Synode 
National  ;  ce  qui  fut  aufli  confirme  par  Monfieur  le  Commiflaire  ,  qui  avoit 
reçîi  des  Lettres  dans  lefquelles  on  lui  marquoit  la  même  Chofe  .  &  qui  nous 
pria  de  finir  cette  Aflêmblée  au  plutôt.  Le  Synode  aiant  témoigné  d'être  fa. 
tisfait  de  la  Sageflè,  de  la  Fidélité,  6c  Afeétion,  que  lefdits  Députés  avoient 
fait  paroitrc  dans  leur  Négociation ,  &  voiant  que  Sa  Majefié  leur  avoit  donné 
lieu  d'efpcrer  que  fes  pauvres  Sujets  de  la  Religion  Reformée  rellèntiroient  les 
Efets  confolans  de  fes  Promelîcs  Roialcs ,  &  que  félon  fa  Bonté  ordinaire ,  il  ne 
permettroit  pas  qu'ils  fulîcnt  forcés  en  aucun  Point  ,ni  d'une  Manière  contraire  à 
la  Teneur  de  fes  Edits ,  à  la  Liberté  de^leurs  Confciences ,  Seaux  Canons  de 
leur  Difcipline ,  comme  de  parer  le  devant  de  leurs  Maifons  aux  jours  que  ceux 
de  la  Religion  Romaine  apellent  la  Fête  du  Corps  du  Seignenr ,  ou  quelqu'au- 
tre  jour  ;  ni  qu'ils  fuflent  obligés  de  faire  batifer  leurs  Enfans  félon  la  Manière 
Papille ,  ou  par  des  Sages  Femmes  ,  ou  par  d'autres  Perfonnes  qui  n'auroient 
pas  de  Vocation ,  &  qui  ne  feroient  pas  Miniftres  de  l'Evangile  \  ôc  que  Sa  Ma^ 
>f/?/ordonneroit  qu'on  révoquât  cette  Déclaration  6c  ces  Décrets,  qui  défen- 
doient  à  nos  Minirtres  de  prêcher  dans  les  Lieux  où  ils  ne  faifoient  pas  leur 
Rcfidcnce ,  ces  Décrets  n'aiant  été  fiùts  qu'à  la  Requête  de  ceux  qui  étoient 
nos  Ennemis  les  plus  envenimés ,  6c  fans  que  nous  enflions  jamais  été  ouïs , 
nous  qui  étions  les  Parties  lefées ,  6c  parce  que  fes  Décrets  dérogeoient  à  la  Grâ- 
ce Roiale  qui  nous  étoit  accordée  par  fes  Edits  de  Pacification  i  &  que  par  le 
Moien  de  ces  Décrets  un  Nombre  innombrable  de  Peuples  étoit  entièrement 
privés  du  Libre  Exercice  de  leur  Religion ,  6c  de  la  Paix  6c  Confolation  de  leurs 
Confciences ,  C'ell  pourquoi  ce  Synode  refolut  encore  une  fois ,  qu'on  auroit 
incefliinment  Recours  aux  Grâces  6c  Faveurs  de  O)^  Afajefiê;  de  pour  cet  Efet 
on  joignit  avec  Meflleurs  nos  Députés  Généraux  quelques  Perfonnes  choifies  de 
tout  le  Corps  de  cette  Aflêmblée,  en  leur  donnant  Commifllon  de  chercher  les 
Moicns  qu'ils  jugeroient  les  plus  convenables  pour  obtenir  l'Accomphflêmcnt; 
des  Promefl'es  qui  nous  avoient  été  faites. 

X.  ^  ^ 
Mais  Monfieur  le  Commiflaire  aiant  allégué  qu'à  la  première  Ouverture  de 
cette  Aflcmblé,  il  avoit  déclaré  très-exprcifément ,  6c  abfolumcnt ,  les  Intentions 
de  Sa  A^ajefle,  qui  l'avoit  chargé  d'interdire,  comme  il  interdifoit  aufll  derechef, 
toutes  les  Délibérations  qui  feroient  contraires  aux  Déclarations  qu'il  avoit  fai- 
tes dès  le  commencement  de  la  Part  de  Sa  A^Jajefié.  L-e  Synode  infiila  auffi 
fur  la  Réponfe  que  les  Députés  avoient  donnée  aux  Propofitions  qui  avoient  été 
faites  par  ledit  Commiflaire  i  &  il  fut  prié  par  l'Aflêmblêe,  fclon  la  même  Ré- 
ponfe, de  foufrir  que  nos  pauvres  Eglifcs  dcfolées  prefentaflènt  leurs  trcs-hum- 
bles  &  innocentes  Requêtes  kSa  A/aje/lé,  lefquelles  ne  demandoient  point  de 
Délibération ,  puiiqu'cUes  ne  tendoient  qu'à  conferver  les  Privilèges  qui  nous 
étoient  accordés ,  par  les  Edits  de  5^  A-ïajefie,  Se  fur  tout  la  Liberté  de  nos 
Confciences,  dont  nous  courions  Rifque  d'être  privés,  C'eil  pourquoi,  en 
Confequence  de  cela ,  l'Aflêmblêe  nomma  6c  chargea  les  Sieurs  de  Vylngle  &c 
Gigord ,  avec  Meflleurs  nos  Députés  Généraux ,  pour  aller  réitérer  nos  très- 
humbles  Suplications ,  6c  les  Requêtes  de  nos  Églifes,  à  Sa  Majefie,  6c  aux 

Seigneurs 


T  E  N  U    A     A  L  E  N  C  O  N.  569 

Seigneurs  les  Confeillers  de  fon  très-Honorable  Confeil  Privé,  8c  de  follici- 
ter  tous  enfemble  l'Execution  des  Promefles  de  Sa  Majeflé ,  alîn  d'en  obte- 
nir  un  Ordre  figné  &  expédié  dans  les  Formes. 

COPIE 

De  la  Lettre  de  Sa  Majefté  au  Synode. 
DE    PAR    LE    ROI. 

Chers  &  bien  Ames. 

„  "V  tOus  avons  reçu  des  Mains  de  vos  Députés  les  Lettres  que  vous  nous 
^,  iNjavés  envoiées  du  4.  &  6.  de  ce  Mois  ;  &  nous  avons  apris  avec  Sa- 
„  tisfaétion  de  leurs  Bouches  ,  ce  qu'ils  avoient  à  nous  propofcr  de  vôtre 
„  Part  ;  &  maintenant  qu'ils  font  fur  leur  Retour  à  vôtre  Aflem';lée,  ils 
„  vous  raporteront  les  Aflurances  que  nous  leur  avons  données  de  nos  bon- 
„  nés  6c  finceres  Intentions  envers  nos  Sujets  de  la  Religion  Prêt.  Refor- 
„  mée  ,  touchant  la  Joiiiflance  des  Privilèges  &  Avantages  de  nos  Edits  :  Se 
^,  nous- nous  perfuadons  aufli  que  vous  vous  rendrés  dignes  de  nôtre  Grâce 
„  &  Faveur,  parla  bonne  Conduite  que  vous  tiendrés;  Etpourcequi  rc- 
„  garde  le  Cahier  de  vos  Plaintes  &:  de  vos  Remontrances  ,  lequel  nous  a 
„  été  prefenté  ,  &  l'Eleâion  que  vous  avés  laite  des  Députés  qui  doivent 
„  refider  à  la  Cour  pour  attendre  nos  Ordres  :  auffi-tôt  que  vôtre  Synode 
,,  fera  fini,  nous  penferons ,  comme  nous  avons  toujours  fait  ,  à  vous  don- 
„  ner  une  Réponfe  favorable.  En  même  tems  nous  vous  avertiflons  que 
^  c'cft  vôtre  Intérêt  que  vous  vous  fcpariés  le  plutôt  que  vous  pourrés,  de 
,,  peur  que  fi  vous  continues  plus  long-tems  vos  Séances  dans  notre  Ville 
,,  à''Alençort ,  cela  ne  foit  regardé  comme  une  Tranfgrefllon  de  nos  Edits  8c 
„  Déclarations.  Monfieur  de  St.  Marc  nôtre  Commillaire,  que  nous  avons 
,,  député  à  vôtre  Aflemblée,  vous  informera  plus  amplement  de  nos  Intcntioiw 
„  &  Volontés. 

Signé , 

Donné  k  Fontainebleau  LOUIS. 

le  24.  de  Juin  16-^7.  Et  un  peu  plus  bas, 

PhilippeasfX^. 

L'Adrefle  étoit  en  Haut»  Peur  nos  Chers  &  bien  Ames, 
les  Députés  de  nos  Sujets  de  la  Reliiion  Prêt.  Reformée  ,  af- 
femblés,  parnôtre  Permijfion ,  dans  nôtre  Fille  «î/'Aknçon. 


Tome  II.  Ce  ce  Arti- 


57©       XXVII.    SYNODE    NATIONAL 

Article     XL 
Copie  àe  la  troifiême  Lettre  au  Synode  à  Sa  Majefté. 

SIRE, 

;,  TvUifque  F^tre'Majefle  a  eu  la  Bonté  de  nous  aflïïrer  par  les  Letti-es  que 
„  JL  vous  nous  avés  fait  l'Honneur  de  nous  écrire,  fcc  par  la  Bouche  de  nos 
^  Députés,  des  bonnes  Se  fuiceres  intentions  de  ro^ri?  Af.i/f/e,  pourleMain- 
„  tien  des  Édits ,  à  la  Faveur  defquels  nous  fubfiftons,  &  vivons  dans  vôtre 
„  Roiaume,  8c  que  vous  avés  donné  vôtre  Parole  Roialc  que  vous  exainine- 
„  ries  ,  au  piîitôt,  le  Cahier  de  nos  Plaintes  &  Remontrances,  £c  que  vous 
„  y  rcpondriés  avec  vôtre  Bénignité  ordinaire  ;  pareillement  que  vous  nous 
„  gratificriés  d'une  Somme  d'Argent  pour  paier  les  Fraix  de  nôtre  Synode: 
„  Nous  croions.  Sire  ,  que  rôtre  Majefté  ne  prendra  pas  en  mauvaife  Part 
„  la  Liberté  que  nous  prenons ,  de  nous  prefenter  encore  une  fois  devant 
^,  Elle,  pour  lui  témoigner  ,  par  la  Bouche  de  Meflîeursde  VA-igle  &  Gigord, 
„  (que  nous  avons  envoies  exprès  à  vôtre  Cour)  les  profonds  Reflcntimens 
5,  que  nous  avons  des  Bontés  de  Votre  Majefté,  Et  nous  les  avons  auffichar- 
„  gés,  Sire  ^  de  rendre  Compte  à  Votre  Majefté  de  nôtre  prompte  Obéifla;> 
,,  ce  à  quitter  cette  Place,  ôc  de  foliciter  6c  recjuerir  par  nos  Députés  qui 
„  font  auprès  de  Votre  MAjejlé,  les  Fruits  de  votre  Juftice  ,  de  vôtre  Cle-. 
„  mencc,  &  Bonté  Roiale  ;  6c  nous  prefumons  que  Vôtre  A^ajefté leur  zccor- 
„  dcra  une  Audience  favorable,  à  nôtre  Requête ,  6c  qu'elle  donnera  fcsOr- 
„  dres  Roiaux ,  afin  que  ces  Efets  confolans  que  nous  avons  fi  juftementefpe- 
„  ré  de  la  Fermeté  mviolable  de  vôtre  Parole  Sacrée,  ièront  expédiés  avec 
„  toute  la  Diligence  ponible  ,  aux  Provinces;  &  nous  continuerons  de  prier 
„  avec  plus  de  Dévotion  8c  plus  de  Ferveur  que  jamais  la  Divine  MajeJ}e';Y>ouv  la 
„  Santé  Se  Profpcrité  de  Votre  Majefte,  Sc  qu'il  plaife  à  DteK,Stre,àc  faire  triom- 
„  pher  vos  Armées,  de  répandre  fcs  Bencdiccions  fur  vôtre  Famille,  ôcfur 
„  vôtre  Etat,  ôc  qu'il  vous  enrichifl'e  de  fes  Grâces,  6c que  vous  foies  tou- 
, ,  jours  le  Pcre  de  vôtre  Peuple",  la  Teneur  de  vos  Ennemis ,  l'Arbitre  de  tou- 
>,  te  la  Chj-cticntc,  8c  Chéri  de  tout  le  Monde.  Ce  font,  5zrf,  les  Vœux  conti- 
5,  nuels  que  nous  faifons,  les  Pncrcs  ardentes  que  nous  portons  au  Trône  de 
„  Grâce  pour  Votre  Alajefté ,  aurti  nous  n'avons  pas  de  plus  grands  Dcfirs,  ni  de 
,,   Devoirs ,  qui  nous  obligent  davantage  dans  cette  Vie ,  que  d'être  toujours, 
S1R.E,  '  De  VStreMaje/N, 

Lci  très  Humbles  ,    très  Obeïlfans  ,  8c  très 

i'  idclcs  Sujets  6'  Serviteurs  ,    les  Mtnifires- 

£c  Anciens  aflcmblcs  par  vôtre  PcrmifTion 

De  vôtre  Ville  d'^AIetiçoa  dans  le  Synode  National  de  vôtre  Ville  à^A- 

it  c).  Juillet  1637.  len(OK  :  &  au  Nom  de  tous, 

^^/h^I*  ,  Modérateur  du  Synode.     D.  Blondel  &^ 7  secrétaires, 
D.  Cçu^e  j  AjoinL  Z?,  Lan!iu.i ,     3 

Bfciftm 


TENU     A    ALENCOR  ^jt 

X  I  I. 

Decijîon  de  l'Afdirt  touchant  la  Do0rine  é"  Jes  Ecrits  des  Sieurs 

Amiraud ,  Profejfeur  m  Théologie  de  l'C/mi-er^te  de  Saumur, 

&  Têtard  ,  'Fajieur  de  l'Eglife  de^lois. 

L Es  Sieurs  Têtard  Pafteur  de  l'Eglife  de  Blois  ,bc  Âmiraud  Pafteur  tc  Prc- 
fefièur  en  Théologie  de  l'Eglife  5c  Univerfité  de5^/»»7«r,  vinrent  en  Per- 
fonne  à  ce  Synode  ,  &  déclarèrent  qu'ils  nvoient  apris  ,  par  un  Bruit  Com- 
mun ,  qu'ils  avoicnt  été  blâmés  dans  les  Confultes .  Se  par  les  Procédures  de 
plufieurs  Provinces  ,  &  dans  divers  I.-ivres  qu'on  avoit  écrit  contr'eux  ,  Se 
contre  leurs  Ouvrages  imprimés  ,  à  l'Occafion  de  la  Doétrine  qu'ils  avoient 
publiée  ;  Et  qu'à  Caufe  de  cela  ils  s'étoicnt  prefentés  d'abord  après  la  pre- 
mière Séance  de  ce  Synode  ,  ne  fâchant  pas  que  leur  Caufe  feroitdcbatuëlors 
qu'on  feroit  la  Lcfture  de  la  Confefîion  de  Foi  ,  &  qu'ils  comparoiflbieiit 
pour  rendre  Compte  de  leur  Doétrme  6c  l'expofer,  félon  que  les  R.R.  P.  P.  du 
Synode  le  Jugeroient  neceflaire,  &  pour  fe  foumettre  su  Jugement  de  toute 
l'Aflcmblée  ,  &  enfuite  demander  ft  Proteftion  pour  le  Suport  de  leur  Inno- 
cence,  efperant  qu'on  ne  leur  refufcroit  pas  cette  Faveur,  parce  qu'ils  étoient 
pleinement  perfuadés  dans  leurs  Confciences  .  qu'ils  n'avoient  jamais  enfeigné 
de  Bouche  ,  ni  par  écrit  ,  aucune  Doftrine  qui  fut  contraire  à  la  Parole  de 
Dieti  ,  à  nôtre  Confeflion  de  Foi ,  au  Catcchifme  ^  à  la  Liturgie  ,  ou  aux 
Canons  des  Synodes  Nationaux  (H'j^lais  6c  de  Charcnton  ,  qui  avoient  ratifié 
ceux  de  Dordrecht  ,  &  qu'ils  avoient  fignés  de  leurs  Mains  ,  étant  prêts  de 
les  Sceller  de  leur  propre  Sang. 

XIII. 

Et  le  Sieur  de  la  Plf.cff  ,  Pafteur  ôc  Profcflèur  de  l'Eglife  &  Univcrfitcdc 
Sanmnr  ,  raporta  auffi  qu'il  avoit  été  chargé  de  la  Part  de  cette  Univerfité, 
de  rendre  Compte  des  Raifons  qui  l'avoicnt  induit  à  aprouvcr  les  Ecrits  de 
Monficur  AmiranA  ,  êc  d'en  permettre  l'impreiîion  ,  comme  il  avoit  tliit  , 
fuivant  le  Privilège  qui  en  eil  accordé  par  la  Difcipline  à  nos  Univerfités. 
Déplus  ,  le  Sieur  Ouz-an  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  SAumur  ,  étant  admis  à  ce 
Synode  ,  déclara  que  ladite  Eglife  aprenant  que  Monfieur  ylmiriîHci  ,  un  de 
les  Paitcurs ,  étoit  dans  l^Ernbarras  ,  à  Caufe  de  fa  Doélrinc,  (quoique Ton 
Troupeau  en  eut  toujours  été  très  bien  édifié  ,  de  même  que  de  fa  Vie,  qui 
étoit  fort  Religieufe ëc  fort  Exemplaire)  lui  avoit  donné  Charge exprcflè d'en 
rendre  un  bon  Témoignage  devant  cette  AflemMce  ,  8f  de  recommander 
trcs  humblement  aux  R.  R.  P.  P.  de  cette  An'emblée  fon  Innocence ,  &  l'Hon- 
neur de  fon  Miniftere. 

X  I  V. 

On  rendit  aufTi  à  Monfieur  le  CommilTairc  du  liot  les  Lettres  cachetées 

cui  avoient  été  envciées  à  ce  Synode  ,   de  la  Part  de  l'Eglife  &  Univerfité 

Ue  Genève  ,  &  de  Leide  ,  ÔC  de  Monfîcur  du  Moulin  ,  Piilteur  8c  Profelleur 

en  Thcclogie  ^  Sedan,  ti  de  Monfieur  ^rv^f ,  Hileur  £c  Profcfllur  à  Leidtf, 

Ccec  X  avec 


57?        XXVII.   SYNODE    NATIONAL 

avec  les  Traités  qu'ils  avoient  cornpofés  ,  êc  les  Copies  colationnées  des  Apro- 
bâtions  qui  avoient  été  données  par  les  Doéteurs  des  Facultés  de  Théologie 
de  Letde  ,  de  Franecjuer  ,  &  de  Groningue  ,  au  Traité  dudit  Profelléur  Ri- 
vet :  lefquelles  Lettres  aiant  été  ouvertes  par  Monfieur  le  Commillaire,  après 
qu'il  eut  vu  £c  examiné  ce  qu'elles  contenoient ,  il  en  permit  la  Leéture  à 
l'AIlcmblée  ,  qui  lût  auffi  les  Lettres  de  Monfieur  Fignier  ,  Pafteur  de  l'E- 
glife  de  Blois  ,  &  de  Monfieur  le  Faucheur  Pafteur  de  l'Eglife  de  Paris  ,  lef- 
quels  s'oh'oient  de  travailler  à  la  Reconciliation  des  Parties  brouillées  ,  en 
tâchant  de  terminer  les  Controverfes  qui  s'étoient  élevées  à  lOccafion  des 
Ecrits  defdits  Têtard  Se  Amirauà. 

X  V. 
On  lût  de  plus  les  Lettres  d'Apologie  des  Sieurs  Viinier  8c  Garnie;-  ,  Paf- 
teurs  des  Egliles  de  Blois  &  de  /y^archenoir  ,  qui  informèrent  ce  Synode  ,. 
qu'en  Vertu  de  la  Commiffion  qui  leui'  avoit  été  donnée,  par  la  Province  du 
^frrî,  d'examiner  les  Ecirts  de  Théologie  qui  pourroient  être  cornpofés  par  les 
Paftcurs  ,  ou  autres  de  leur  Province  ,  ils  avoient  donné  leur  Ateftation  6c 
Aprobation  au  Livre  dudit  Monfieur  Têtard ,  6c  qu'ils  avoient  rendu  Comp- 
te de  leur  Jugement  au  Synode  Provincial  Afl'emblé  l'An  i634.&:on  pro- 
duifit  les  Extraits  de  ces  Ecrits. 

X  V  r. 

;  Après  avoir  fait  la  Leéture  de  tous  ces  Papiers ,  les  fufdits  Têtard^  Jmi- 
raud  ,  aiant  auffi  été  ouïs  plufieurs  fois  ,  &  l'Aflembléc  aiant  confideré  fe- 
rieufement  les  Dificultés  des  Queftions.que  ces  Meffieurs  avoient  propofécs, 
conftitua  en  Comité  les  Sietirs  Commarc  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Fenueil  5 
Charles  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Montanhan  ;  de  P Angle  ,  Paileur  de  l'Eglife 
de  Rofiën  ;  Denis  ,  Pafteur  &  Profefléurde  l'Eglife  ficUniverfité  de  Ntmes\ 
le  Blanc  ,  Pafteur  &  Profefteur  de  l'Univerfité  de  Die  ;  de  Bons  ,  Pafteur 
de  l'Eglife  de  Châ Ions  fur  Saône  j  Sc  Datllé  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Paris  , 
pour  diriger  &  réduire  en  Ordre  les  Explications  qui  avoient  été  données, où- 
qui  pourioient  être  faites  dans  la  fuite, par  les  lufdits  Têtard  6c  Amirattd,  8c 
qu'auffi-tôt  que  lefdits  Commiflaires  fe  feroient  aquités  de  leur  Commiffion 
ils  en  feroient  leur  Raport. 

XVII. 
Ledit  Comité  aiant  exécuté  fi  Commiffion  ,  &  aiant  hit  fbn  Raport  au 
Synode  comme  il  lui  avoit  été  ordonné  ,  les  Sieurs  Têtard  &  Amiraud  fu- 
rent introduits  derechef,  lefqucls  protefterent  devant  D?f«  ,  qu'ils  n'avoient 
jamais  eu  Envie  de  propofer  ,  ou  enicigner  d'autre  Doétrine  que  celle  qui 
étoit  conforme  aux  Expofitions  communes  de  nôtre  Créance  ,  Se  qui  étoit 
contcnuë  dans  nôtre  Confeffion  de  Foi  ,  &  dans  les  Decifions  du  Synode 
National  tenu  àCharenton  l'An  1623.  laquelle  ils  ctoient  prêts  de  figner  de 
leur  propre  Sang. 

X  V  I  I  L 
Enfuite  de  quai ,  expliquant  leurs  Scntimcns,  touchant  le  ButUniverfel 
de  la  Mort  de  fefus-Chri/}  ,  ils  déclarèrent ,  que  fefns-Chrijl  no\i  Mort  pour 
îous  les  Hommes  fufifaameat;  mais  qu'il  ctoit  Mort  Eficaccmcnt  pour  les 

Elus 


TENUAALENCON.  575 

Elus  feulement  :  &  que  par  confcquent  fon  Intention  ctoit  de  mourir  pour 
tous  les  Hommes  ,  quant  à  la  Sufifance  de  fa  Satishftion  ,  mais  pour  le. 
Elus  feulement  quant  à  fa  Vertu  8c  Eficace  Vivifiante  &  Sanftifiante;  c'eft- 
à-dire  ,  que  la  Volonté  de  Jefas-Chrifl  étoit  ,  que  le  Sacrifice  de  fi  Croix 
fût  d'un  Prix  &  d'une  Valeur  Infinie  ,  6c  très  -  abondanment  fufifant  pour 
expier  les  Péchés  de  tout  le  Monde;  que  cependant  l'Eficace  de  fa  Mort 
apartient  feulement  aux  Elus  ;  tellement  que  tous  ceux  qui  font  apellés  par 
k  Prédication  de  l'Evangile  ,  à  participer  par  la  Foi  aux  Efets  &  Fruits  de 
fa  Mort  ,  étant  invités  ferieuiement  ,  8c  Dieu  daignant  leur  accorder  tous 
les  Moiens  Extérieurs  Necefl'aires  pour  venir  à  luî  ,  &  leur  montrant  tout 
de  bon  ,  6c  avec  toute  la  Sincérité  de  fa  Parole  ,  ce  qui  lui  eft  agreabk  :  s'ils 
ne  croient  pas  en  nôtre  Seigneur  Jefits-Chrijt  ,  mais  perifl'ent  dans  leur  Obfti- 
nation  6c  Incrédulité  ,  cela  ne  vient  point  du  I>efaut  de  la  Vertu ,  ou  de  la 
Sufifance  du  Sacrifice  de  fefHs-Chrift,  cela  ne  vient  pas  non  plus  de  ce  qu'ils  n'ont 
pas  été  apellés  2c  invites  ferieufement  à  la  Foi,  ou  à  la  Repentance,  mais  la 
Faute  cft  en  eux  :  Et  pour  ceux  qui  reçoivent  la  Doélrine  de  l'Evangile 
avec  Obéiflance  de  Foi  ,  ils  font,  (félon  la  Promefle  IrrevocabledeZ)/ir«) 
faits  Participans  de  la  Vertu  Eficace  ,  6c  des  Fruits  de  la  Mort  de  fefus- 
Chri/î- -^  ctiv  leConfeil  très  Libre,  6c  le  Bon  Propos  de  Dieu  le  Perc,  étoit  de 
donner  fon  Fils  ,  pour  le  Salut  du  Genre  Humain  ;  6c  la  Volonté  de  nôtre 
Seigneur  Jefus-Chrifl:  ctoit  de  foufrir  les  Peines  de  la  Mort  ,  afin  que  l'E- 
ficace en  apartint  particulièrement  à  tous  les  Elîts  ,  6c  afin  de  leur  donner, 
à  eux  feulement  ,  la  Foi  Jullifiante  ,  8c  par  elle  les  amener  infiiilliblement 
au  Salut  ,  6c  ainfi  racheter  éficacement  ,  tous  ceux  ,  (6c  point  d'autres,  ) 
qui  de  toute  Eternité  ,  avoient  été  choiCs  à  Salut  d'entre  les  Peuples  ,  les 
Nations  &  les  Langues  ;  Sur  quoi  ,  l'Aflcmblée  ,  quoi  qu'elle  fût  fatisiai- 
te  ,  décréta  cependant  qu'à  l'avenir  ,  cet  Endroit  Jefus  Chrifi  mourant  £j^^- 
Icrnent  pour  Tous ,  feroit  retranché  ,;parce  que  cette  cxpreflîon  Egalement ,  avoit 
été  autrefois  ,  6c  pourroit encore  être,  une  Pierre  d'Achopement  à plufieurs. 
XIX. 
Et  à  l'Egard  dit  Décret  Conditionel  dont  il  eft  fait  mention  dans  ledit  Trai- 
té de  la  Predeftination  ,les  Sieurs  TètarJ.  8c  Amirauà  déclarèrent  qu'ils  n'en- 
tendoient  pas  ,  &  qu'ils  n'avoient  jamais  entendu  ,  autre  Chofe  par  ce  Dé- 
cret que  la  Volonté  de  £>/>«  Révélée  par  fi  Parole  ,  de  faire  Grâce  6c  donner 
la  Vie  à  ceux  qui  croiroient  ;  6c  qu'ils  ne  l'apelloient  Volonté  Conditionelle,cn 
aucun  autre  Sens  que  celui  d'une  Anthropopeia  ,  car  Dieu  n'en  promet  pas- 
les  Efcts  ,  G  ce  n'cft  enfuite  de  la  Foi  Se  de  la  Repentance  :  Et  ils  ajoutè- 
rent encore  ,  que  quoique  les  Propofitions  qui  refultoient  de  la  Manifcfta- 
tion  de  cette  Volonté  ,  fudent  Conditionelles  ,  6v  exprimées  par  un  Si  ou 
un  Peut-être  ;  comme  fi  tu  crois  ,  tu  fera  fauve  ■■,  Si  un  Homme  iê  repent 
des  fcs  Péchés  ,  ils  lui  feront  pardonnes  ;  cependant  cela  ne  fupofe  pas  une 
Ignorance  de  l'Evénement  en  Dieu  ,  ni  une  Impuill'ance  par  Raport  àl'Exe- 
eution  ,  ni  aucune  înconftance  dans  fa  Volonté  ,  qui  eft  toujours  accomplie,. 
6c  toujours  immuable  en  elle-même  ,  félon  la  Nature  de  Dieu  ,  qui  a'éfl: 
point  fujet  aux  Changemcns. 

Cccc  5  XX.  Ee 


^74         XXVn.   SVHODE    NATIONAL 

X  X. 
Et   le  Sieur  ^mfrand  protefta  particulièrement,  ce  qu'il  avoit  déjà  fait 
auparavant  devant  tout  le  Monde  ,  qu'il  n'avoit  jamais  donné  le  Nom  de 
Preâcftiytation  Vuiverfslle  ou  Condittonelle  à  cette  Volonté  de  Dieu  ,  que  par 
Manière  de  Conceflion  ,   8c  pour  s'accommoder  au  Langage  de  la  Partie 
Advcrfe,  que  cependant  puis  que  pluficurs  étoient  choques  de  cette  Exprcffion, 
il  promit  de  la  raier  des  Endroits  où  elle  fe  rencontroit ,  &  de  ne  plus  s'en 
fervir  à  l'avenir  i  &  tant  lui  que  le  Sieur  Têtard  reconnurent  qu'à  parler  Ve» 
ritablemcnt  &  Exactement  lelon  la  Sainte  Ecriture  ,  il  n'y  a  pas  d'autre /?*- 
cret  de  Predeftinntion  des  Hommes  à  Salut  ,    ôc  à  la  Vie  Eternelle  ,  que  ce 
Propos  Immuable  de  Die»  ,  par  lequel  fclon  le  très  Libre  &  Bon  Piaifirde 
fa  Volonté  ,  il  a  choili  en  fefus-CPjrifi  ,  à  Salut  ,   avant  la  Fondation  du 
Monde  ,  un  ccriain  Nombre  de  Perfonnes  ,  qui  n'étoient  en  eux-mêmes  ni 
meilleurs  .    ni  plus  dignes  que  les  autres ,  &  qu'il  a  décrété  de  les  donner  à 
Jefus-Chrifi  pour  êire  lauvés  ,    £c  qu'il  a  eu  Deflein  de  les  apeller  &  attirer 
eficaccment  à  la  Communion  par  fa  Parole  &  par  Ion  Efprit  :  Et  ils  rejette- 
rent  ,  en  Confequence  de  cette  Sainte  Doétnne  ,  les  Erreurs  de  ceux  qui 
croient  que  la  Foi  &  l'Obeïlîiincc  de  Foi  ,  la  Sainteté  ,  la  Pieté  &  Perfeve- 
jance  ,  ne  font  pas  les  Efcts  ôc  les  Fruits  de  ce  Décret  ImmuAble  à  la  Gloi- 
re ,  mais  des  Conditions  ou  Caufès  fans  lefquelles  cette  Elcftion  ne  pourroic 
pas  être  ;  lefquelles  Conditions  ,  ou  Caufes  ,  font  antecedcnment  requifes , 
6c  prévues  ,  de  même  que  fi  elles  étoient  déjà  accomplies ,  dans  ceux  qui 
éioient   propres   à  être  Elus  \   ce   qui  elt  contraire   à  la  Sainte  Doftrine 
qui  nous  ell  enfeignce  dans  la  Sainte  Ecriture.  AQes,  15.  48.  &  ailleurs. 
X  X  1. 
Et  parce  qu'ils  ont  fupofé  des  Décrets  Diftinïis  dans  ce  Conlêil  de  Dieu  , 
dont  le  Premier  cft  de  iauverles  Hommes  par  Jefus-Chriji ,  s'ils  croient  en 
lui  -  ÔC  le  fécond  de  donner  la  Foi  à  quelques  Perfonnes  particulières  :  ils 
déclarèrent  qu'ils  ne  l'avoient  fait  pour  aucune  autre  Fin  que  pour  s'accom- 
moder à  cette  Manière  &  Ordre  que  l'Homme  obferve  dans  fes  Raifonne- 
mens  ,  pour  aider  fi  Foiblefle  ;  croiant  d'ailleurs,  qu'encore  qu'ils  confide» 
rent  ce  Décret  comme   Difcrent  ,  il  étoit  néanmoins  terme  en  Dtei*  dans  le 
même  Moment  que  l'autre,  lans  Succeffion  de'Penfces,  ou  OrdredePrioritéjou 
depoftei'ioritéjla  volonté  de  cet  Etre  Suprême  ôc  Incomprehenfible  n'étant  qu'un 
feul  Aéte  Eternel  en  lui  i  tellement  que  fi  nous  pouvions  concevoir  les  Cho- 
ies comme  elles  font  en  lui  de  toute  l'Eternité  ,  nous  comprendrions  les  O^ 
srets  de  Dieu  ,  par  un  feul  A6te  de  notre  Entendement ,    comme  ils  ne  font 
en  Efet  qu'un  feul  Aûe  de  fa  Volonté  Eternelle  &  Immuable, 
X  X  I  L 
Le  Synode  aiant  entendu  ces  Déclarations  des  Sieurs  Têtard  ÔC  ./imirattâ, 
kur  enjoignit  .  &  à  tous  autres ,  de  ne  plus  fe  fervir  de  ces  Termes  deD*- 
çTcts  Conditioneh  &  Révocables  i  ÔC  qu'ils  dévoient  pliiîôt  choifir  Je  Mot  de 
Volonté  ^  pour  exprimer  leurs  Sentimens,  par  lequel  Terme  Us  Cgnifieroienc 
Ifl  Volonté  de  Dieu  Révélée ,  <i\xc  les  Théologiens  apellenî  communémem  r»- 

''"""'  XXIII.  Et 


TENUAALENCON.  57. 

XXIII.  ' 

Et  parce  que  dans  plufîeurs  Endroits  desj,£crits  des  fufdits  Meffieurs  Tê- 
tard 6c  Amtratid,  il  paroiflbit  qu'ils  avoient  atribué  à  Dieu  une  cfpece  de 
Notion  de  Velléité  ,  &  des  Inclinations  très  Fortes  pour  des  Chofes  qu'il  n'a 
pas  ,  Se  des  Defirs  Veheraens  qu'il  n'acomplira  jamais,  aiant  déclaré  que  par 
cette  Manière  de  parler  t'tgurée  &  Antroplogique  ,  ils  ne  vouloient  rien  dire 
Cl  non  que  fi  les  Hommes  étoient  Obeiflans  aux  Commandemens  8c  aux  In- 
vitations de  D:e»  ,  .leur  Foi  Se  Obeifl'ance  lui  en  feroient  beaucoup  plus  agréa- 
bles ,  comme  ils  l'avoient  déjà  exprimé  auparavant  ;  Cette  Aiîèmblée  après 
avoir  entendu  cette  Explication  de  leurs  Bouches  .  leur  enjoignit  de  fe  fer- 
vir  de  ces  Expreffions  fi  Sobrement,  Scavec  tant  de  Prudence,  qu'ils  ne  don- 
nalîbnt  Sujet  à  Peribnne  d'en  être  ofenlé  ,  ou  d'avoir  des  Sentimens  de  XJïf « 
qui  repusnaflent  à  fa  Nature  Divine. 

XXIV. 
Meflieurs  Têtard  &  Amiraud  déclarèrent  déplus  ,  que  quoique  la  Doftri- 
ne  qui  nous  e(t  Commune  touchant  les  Ouvrages  de  la  Création  ,  £c  de  la 
Providence  de  Dieu  ,  enfcignâc  la  Foi  Sc  la  Rcpcntance ,  &  nous  invitât  à 
chercher  Dieu  qui  fe  laiflè  trouver  ;  cependant  à  Caufe  de  l'Aveuglement 
horrible  de  notre  Nature  ,  &  fon  entière  Corruption  ,  Peribnne  n'avoit  ja- 
mais été  Converti  de  cette  Manière  ,  &  qu'il  étoit  même  du  tout  Impoffi- 
ble  que  Perfonne  le  fût  ,  fi  non  par  l'Ouïe  de  la  Parole  de  Dteu  ,  qui  eft 
lu  Semence  de  nôtre  Régénération  ,  &  l'inlbument  du  Saint  Efprit ,  dont 
PEficace  6c  la  Vertu  feulement  eft  capable  d'éclairer  nos  Entendemcns  ,  & 
de  changer  les  Cœurs  ôc  les  Afections  des  Enfans  des  Hommes. 
XXV. 
Et  parce  que  la  Connoiflance  du  Seigneur,  nôtre  Redemptexr ,  nous  a  tou- 
jours été  révélée  par  la  Parole  de  Diett  ,  lefdits  Meffiears  proteftercnt  dé- 
plus ,  que  jainais  Perfonne  n'a  été  ,  ni  ne  peut-être  lauvé  fins  quelque  Con- 
noillance  de  ^efis  Chrijl  Crucifié-,  qui  n'étoit  pas  à  la  Vcrité  tant  requifefous 
k  Vieux  Tellament  qu'elle  l'eft  Ibus  le  Nouveau  :  la  Mort  Sc  Refurreftion 
du  Fils  du  Dieu  étant  pleinement  8c  dillinftemcnt  manifelléc  dans  l'Evangi- 
le ■■,  Se  ils  tiennent  comme  une  Vérité  Incontcltablc  ,  que  maintenant  fou's 
la  Nouvelle  Alliance  ,  la  Connoifiance  Dillinftc  de  C/;r//?  cfl;  abfolûment 
Neceflaire  à  toutes  les  Perfonnes  qui  ont  atteint  l'Age  de  Raifon, pour  par- 
venir à  la  Vie  Eternelle  :  6c  ils  snathemacizcnt  de  tout  leur  Cœur  ,  tou& 
ceux  qui  croient  ou  enlcigncnc  que  PHomme  peut-être  fnuvé  autrement  que 
par  les  Mérites  de  Nàtwe  Seigneur  Jefus-  Chrtfi  ,  ou  à.ins  ime  autre  Religioa 
tiue  la  Chrétienne. 

XXVI. 
El  d'autant  que  pluficurs  Perfonnes  «voient  été  ofênfées  contre  le  Profei^ 
fèur  Amiraud  ,  à  C'auie  qu'il  avoit  donné  !c  Nom  de  Foi  à  cette  Connoif- 
fance  d'un  Ptcu,  que  THomme  pouvoit  obtenir  par  la  Comtemplation  des 
Oeuvres  du  Créateur  £c  de  la  Providence  ,  Jî  ce  n'eft  qu'il  fût  entièrement 
corrompu  :  ledit  Prcfcileur  déclara  qu'il  Pavoit  a}->ellée ainfi ,  parce  qu'il  croioit 
i|ue  PAUurance  que  plufîeurs  ont  qu'il  y  a  un  Dteti/ ,  &  qu'il  eft  le  Remu- 

3iera.- 


4^6        XXVn.    SYNODE  NATIONAL 

nerateur  de  ceux  qui  le  fervent, peut  foufnr  ce  Nom  ;  avouant  neanmçins 
<jue  Saint  Pdiil  l'a  fîmplement  aj^ellée  la  Connoiflance  d'un  Dte>i ,  t'[Cor.  r. 
ai.  l'Afl'eniblée  lui  enjoignit  de  ne  donner  pas  ce  Noni  de  Foi  à  aucune  au- 
tre Connoiflance  d'un  Die»  ,  qu'à  celle  qui  eft  produite  en  nous  par  le  St, 
Effrit  ,  6c  par  la  Prédication  de  l'Evangile  ,  félon  que  l'Ecriture  s'en  fert  : 
foit  pour  nous  marquer  la  Fo)  des  Anciens  Saints  de  Dietf  ,  ou  celle  qui  cft 
maintenant  fous  le  Nouveau  Teftament  ,  &  qui  eft  neceflâirement  accom- 
pagnée d'une  Connoiflance  claire  &  diftinéte  d'un  Chrtfi. 
XXVII. 

Et  pour  ce  qui  concerne  l'Impuiflance  Naturelle  de  l'Homme  ,foit  pour 
croire  ,  ou  pour  drefler  &  faire  les  Chofes  qui  apartiennent  au  Salut  ,lefdits 
Sieurs  Amirand  6c  Têtard  proteftercnt  que  l'Homme  n'avoit  de  Force  que 
par  le  Saint  Efprit  de  Dieu  ,  cjui  eft  Seul  Capable  de  le  guérir,  par  une  Illu- 
mination Intérieure  de  fon  Entendement  ,  &  en  dirigeant  fa  Volonté  par 
une  Douce,  înv  incible  &Ineflible  Opération,  qu'il  fait  paroître  dans  ces  Vaif- 
féaux  de  Grâce  ,  qui  font  Elus  de  Dieu. 

XXV  III. 

Ils  déclarèrent  déplus  ,  que  cette  Impuiflancc  étoit  en  nous  dès  nôtre Naif- 
fance  ,  2c  que  par  Confequent  on  pou  voit  l'apeller  iV;3/«rf//^  ,  comme  ils 
i'avoient  apellée  Phtjîque  ,  6c  qu'ils  ne  l'avoient  jamais  apellée  autrement ,  fi 
non  lorfqu'elle  eft  Volontaire  ,  &  quand  il  y  a  de  la  Malice  6cde  l'Obftina- 
tion  ;  lorfque  l'Homme  meprife  &  rejette  les  Invitations  de  Dien  ,  lelquel- 
les  il  recevroit ,  &  au  devant  defquelles  il  iroit,  lî  fon  Cœur  étoit  bien 
difpofé. 

XXIX. 

Et  Monfieur  Têtard  ajouta  ,  particulièrement,  que  cela  ne  derogeoitfiu- 
cunecnent  à  ce  qu'il  avoit  avancé  touchant  les  Deux  locations  ,  dont  l'une 
eft  Réelle  ,  8c  l'autre  Verbale  ,  attendu  que  Dieu  donne  celle-ci  aux  Hom- 
mes ,  afin  qu'ils  puiflent  être  fauves  s'ils  veullent;  puifqu'il  ne  vouloit  rien 
exprimer  par  là  .  fi  non  que  leur  Inipuifl'ance  à  fe  convertir  ,  n'eft  pas  de 
même  Genre  que  celle  de  l'Homme  ,  qui  aiant  perdu  fes  Yeux ,  ou  fes  Jam- 
bes ,  fouhaiteroit  ,  de  tout  fon  Cœur  ,  de  pouvoir  voir  &  marcher  ;  mais 
que  fon  Impuiflance  provenoitde  fon  Cœur  même  :  L'Aflèmbléel'aiantouï 
s'expliquer  de  la  Sorte  ,  lui  enjoignit  de  s'abftenir  de  ces  Termes  ,  ou  de  ne 
s'en  fervir  qu'avec  beaucoup  de  Prudence  ,  &  de  Difcretion ,  &  d'y  joindre 
quelques  Explications  ,  pour  faire  voir  que  l'Homme  eft  fi  Dépravé  par  fa 
Nature  ,  qu'il  ne  peut  pas  vouloir  le  Bien  ,  fans  une  Grâce  Particulière  de 
Dieu  ,  qui  peut  produire  en  nous ,  par  fon  Saint  Efprit ,  le  Vouloir  &  le 
Parfaire  félon  fon  Bon  Plaifir. 

XXX. 

Lefdits  Meflieurs  Tèt^rà  êc  Amtruad  ,  Pafteurs  ,  aiant  acquiefcé  à  tout 
ce  qui  a  été  déclaré  ci-deffus  ,  6c  aiant  prête  Serment  &  figné  ces  Décrets, 
le  Modcrateur  leur  donna  la  Main  d'Aflociation  de  la  Part  de  cette  Affem- 
bléc  ,  Ôt  on  ks  rcnvoia  honorablement. 

CON- 


TENUA      ALENCON.  <^'}i 

CONTINUATION 

T>is  Matières  Générales  ô-  Eccîejiajliques. 
Article    XXXI. 

D'Autant  que  la  plupart  des  Provinces  n'avoient  fait  aucun  Règlement 
touchant  la  Depenfe  de  leurs  Députés  ,  envoies  à  ce  Synode  ;  l'Affem- 
blée,  voulant  pourvoir  à  leur  Indemnité,  fans  prejudicier  aux  Avantages  qu'ils 
pou  voient  prétendre  de  la  Cottifation  Générale  ,  ou  à  ce  qui  leur  pourroit 
être  accordé  ,  ordonna  que  les  Provinces  les  paieroientfur  le  Pié  de  Cent  Sols 
par  jour  ,  faifant  cinq  Livres  Tournois  ,  &  qu'outre  cela  elles  leur  tien- 
droicnt  Compte  de  ce  qui  leur  viendroit  de  la  Portion  des  Sommes  que  Sa 
Majefié  avoit  accordées  pour  paier  les  Fraix  de  ce  Synode. 
XXXII. 

Il  fut  ordonné  que  déformais  ,  lorfqu'il  y  auroit  quelque  Charge  vacan- 
tes dans  nos  Univerfités  ,  par  la  Mort  d'un  Profeffeur ,  elle  ne  refteroitpas 
long-tems  Vuide  ;  c'eft  pourquoi  afin  que  les  Confeils  des  Univerfités  eûf- 
fent  des  Perfonnes  en  Main  ,  qu'Us  pourroient  choifir  pour  remplir  lefdites 
Places  ,  ce  Synode  exhorta  les  Sieurs  Champvernon  ,  de  V^ngle  ,  Texter,dn 
Softl,  Daillé ,  Bochart  6c  Caen  de  prendre  entr'eux  le  Soin  de  nos  Univer- 
fités ,  dans  un  pareil  Cas. 

XXXIII. 

D'autant  qu'on  ne  peut  pas  rendre  un  Jugement  Equitable  ,  8c  fans  Par- 
tialité ,  fur  des  Aétions  Particulières  ,  fans  connoitre  auparavant  toutes  les 
Circonftances  qui  les  accompagnent  :  cette  Aflèmblée  ne  pouvant  faire  au- 
cun Canon  touchant  les  Perfonnes  qui  éioient  accufées  d'avoir  fait  Banque- 
route ,  remit  à  la  Prudence  des  Confift'oires  de  procéder  contre  les  Banque- 
routiers de  la  Manière  qu'ils  jugeroient  être  la  plus  Convenable. 
XXXIV. 

L'Aflemblée  déclara  ,  à  la  Requête  de  la  Province  de  la  Baffe  Guieme  ^ 
que  les  Rcglemens  touchant  les  Jeûnes  Publics  -,  &  tout  ce  qui  regarde  la 
Difcipline  de  nos  Eglifes,&le  Maintien  de  leur  Ordre,  dévoient  êtredetcr- 
mincs  dans  les  Affemblées  Ecclefiaftiques ,  à  la  pluralité  des  Sufrages  des  Paf- 
teurs  &  des  Anciens  ,  qui  feroient  d'un  même  Poids  les  uns  8c  les  autres ,  8c 
chacun  en  Particulier. 

XXXV. 

Le  Synode  ordonna  ,  qu'outre  les  Ateftations  que  les  Ecoliers  ont  acou- 
tumé  d'aporter  de  leurs  Profefleurs  6c  Regens  des  Univerfités,  fous  lefquels 
ils  ont  fait  leurs  Etudes  ,  ils  prendront  auffi  de  bons  Témoignages  de  leur 
Vie  Se  Mœurs  ,  des  Pafteurs  6c  des  Conûitoires  du  Lieu  dont  Icfdits 
Eîudians  font  Originaires. 

XXXVI. 

D'autant  que  l'Eglile  ne  fe  mêle  pas  de  ceux  qui  en  font  dehors ,  &  qu'el- 

Tome  II.  Dddd  \c 


5^7S         XXVII.  SYNODE    NATIONAL 

le  n'exerce  aucune  Juridiétion  fur  ceux  qui  ont  abandonné  fa  Communion: 
Cette  Aflemblée  ne  jugea  pas  à  Propos  qu'on  cenfurât  publiquement  ceux 
qui  auroient  abandonne  la  Véritable  lieligion  ,  pour  époufer  quelque  Per- 
fonne  d'une  Religion  contraire  à  celle  qu'ils  ajjroient  autrefois  profeflee. 
XXXVII. 
Cette  Aflemblée  accorda  à  la  Province  dM«/«*  le  Pouvoir  de  Convoquer 
le  Synode  National  fuivant  ,  fans  prejudicier  néanmoins  en  aucune  Chofc 
aux  Droits  5c  Privilèges  des  Provinces  de  Pravence  &  de  bourgogne. 


CHAPITRE    X  VI. 

Matimi  ParncuUeres. 
Article     I. 

LEs  Sieurs  de  la  Fke  Solo»  ,  Paftcr.r  de  l'Eglifc  de  Baionne  ,  aiant  pre-- 
fenté  la  première  Partie  d'un  Livre  de  Metaphifiquc  ,  qu'il  avoit  com- 
foi'é  pour  dédier  à  cette  AfTembléc  ,  après  qu'il  eût  été  examiné  ,  par  cc- 
iuvqui  en  avoit  eu  Commifiion  du  Synode  de  la  Bafe  Guienne  .,CQ.x.ie  Âfl^cm- 
blée  ordonna  qu'il  feroit  examiné  une  Seconde  fois ,  par  quelques-uns  des. 
Membres  dudit  Synode  ,  lefquels  en  firent  cnfuite  leur  Raport  qui  fut  fort 
Avantageux  audit  Sieur  de  la  Ftie  Solon  j  c'cft  pourquoi  il  en  fut  eftimé,  S\, 
on  l'exhorta  d'eraploier  les  Taltns  que  Bien  lui  avoit  donnes  ,  à  découvrir 
k  Vérité  :  ôc  on  lui  donna  la  Somme  de  trois  Cens  Livres  ,  que  le  Sieur- 
D^candAl  devoir  lui  délivrer, ,  en  Confequencc  de  quoi  elle  feroit  mifc  fu? 
k  Compte  de  nos  Eglifes. 

Monfieur  Maetl ,  Ancien  de  l'Egliiê  de  Diej^pe  ,  aiant  été  choifi  du  com- 
mun Confentement  des  Pafteurs  ,  des  Anciens  6c  des  Chcfb  de  Famille  du- 
dit Lieu  ,  &  envoie  vers  les  Députes  de  lu  Province  de  Normandie  ,  pour  les 
prier  de  demander  à  l'Aftcmblce,  que  Monfieur  TexUr ,  qui  étoit  déchargé 
de  l'Eglife  de  Mauvejin  ,  dans  la  Province  du  //*(«/  Languedoc  ,  leur  fut 
donné  abfolûmcnt  pour  Pafteur  ;  &  lefdits  Députés  l'aiant  introduit  d«ns 
l'Affemblée  pour  fane  fa  Demande  ,  dans  laquelle  ils  fe  joignirent  aufliavec 
lui  :  Après  qu'on  eut  ouï  Monfieur  Te^vier  qui  deckra  de  fon  Côté  que. 
n'aiant  reçu  que  de  l'ingratitude  de  fon  Eglife,  il  éccit  dans  la  Volonté d'ac- 
ficpter  l'Invitation  que  l'Eglife  de  Dieppe  \aiù\foït  ,  à  Condition  que  fa  Pro-- 
vince  ordonneroit  qu'il  fût  mis  en  Liberté  ,  ôc  que  fon  Egliie  lui  doni^roit 
wfte  entière  Satisfadion  par  l'Autorité  du  prefent  Synode  National  ,  les 
Peputés,  du,  ffa^il  Languedoc  fe  plaignirent  de  leur  Côté  qu'ils  n'âvovent  pas 
été  informés-  de  fes  Intentions  en  tems  6c  lieu  ,  .fie  demanderont  que  l'on 
Qpnfei»v.ât  les  Droits  de  leur  Province,  y  aiant  plufieurs  Eglifes  à  pourvoii-j. 
îfefcjuclles  étLoicm  deftituées  de  Patlcurs ,  &c  particulieretiacut  celle  de  M^u^ 

vsfir,, 


TENUAALENCON.  ç;^ 

vefin  ,  qui  àvoit  rufifanment  affùrc  ledit  Texier  qu'il  feroit  paie  des  Arrcrn- 
-ges  des  fes  Apointemens  :  l'Alfemblée  décréta  que  ledit  SicurTf.v,f^s'adrell 
feroit  à  for»  Synode  ,  lequel  on  exhorta  d'avoa-  Soin  qu'il  fut  entièrement 
{àtisfait ,  &  qu'eau  Cas  qu'il  fût  décharge  de  Ion  Eglife  ,  Se  qu'il  ne  pût  pas 
tcfter  commodément  dans  fa  Province  ,  il  lui  feroit  permis  d'en  fortir 
&  d'aller  ailleurs  ,  où  il  trouverait  mieux  fon  Avantage. 
III. 

L'Affemblce  confervant  â  la  Province  du  Berri  le  Droit  qu'elle  avoit  eu 
jufqu'à  ce  tems-là,  fur  l'Eglife  de  \x  Selle  ,  ordonna  qu'auïïi  long  -  tems 
qu'elle  feroit  defervie  par  des  t'afteurs  de  \''Ij1e  de  France,  tWo.  refteroit  fous  la 
Juridiftion  de  ladite  Province  ,  laquelle  continueroit  de  fournir  fes  Contri- 
■butions  pour  TEntretien  du  Golege  de  Chàtillou 
I  V. 

L'Affemblée  n'aiant  en  ce  tems-là  aucun  Argent  pour  aider  ceux  qui  de- 
mandoient  quelqu'AflilVance  ;  Monfieur  Fal^net  qui  étoit  dans  une  grande 
Neceflîté  ,  ne  pouvant  pas  être  fecouru  par  cette  Affemblée  .  fut  recom- 
mandé à  la  Province  du  Berri ,  pour  en  recevoir  quelque  Confolation,  foir, 
en  lui  donnant  une  Portion  par  Charité  ,  ou  en  reprefentant  fa  pitoiable 
Condition  aux  Eglifes  les  plus  Riches  &  les  plus  Nombreufes  ,  afin  qu'il 
en  pût  tirer  quelque  Secours. 

V, 

Les  Députés  de  la  Province  du  Fivarez.  ,  leprelentant  l'extrême  Pauvre- 
té  à  laquelle  Monileur  Zuccond  Pafteui  déchargé,  avoit  été  réduit  depuis  plu- 
fieurs  Années  »  à  Caufe  de  fes  longues  Maladies ,  de  fes  Pertes,  &  des  grands 
Fraix  qu'il  avoit  été  obligé  de  faire  à  l'Occafion  de  fon  Emprifonnement.de 
ia  Part  de  Monfieur  de  Cktnal  &  de  Monfieur  de  la  A-fotte  ;  Se  que  les  Sy- 
nodes precedens  ,  aiant  Egard  â  fes  grandes  Afliétions  ,  lui  avoient  accordé 
une  Portion  franche  »  des  Sommes  qui  provenoient  des  Libéralités  de  SaMa^ 
je^i ,  &  lefdits  Députés  aiant  prié  cette  Affemblée  de  lui  donner  quelques 
Marques  fenfibles  de  fes  Charités &-Compaflions  :  on  leur  repondit,  que  les 
Eglifes  n'aiant  point  d'Argent  en  leur  Propre ,  èc  ne  pouvant  pas  à  prefentdlf- 
pofer  d'un  feul  Denier  ,  on  exhortoit  leur  Province  d'en  prendre  Soin-par- 
mi  eux  ,  ôc  de  pourvoir  de  quelque  manière  à  fa  Subfiihnce, 

La  Province  des  Sevettes  aiant  formé  une  Plainte  contre  Monfieur  fiic- 
^Hes  Pafejuier  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Saint  Jean  d»  Breiiil ,  cette  Afaire 
lut  renvoiée  au  Jugement  de  la  Province  du  Z/^)*/  Langnedoc  ,  pour  y 
erre  décidée. 

VII, 

Les  Députés  de  la  Province  du  Beain  requérant  qu'on  aportât  un  Remè- 
de èficace  aux  Troubles  &  Divifions  de  l'Eglife  de  Marins,  ceux  qui  avoient 
ucja  été  jugés  &  condamnés  ;  &  qu'on  mît  Fin  aux  Plaintes  que  Monfieur 
fabas  avoit  portées  centre  fa  Province ,  ôc  contre  pluficurs  l^articuliers  j  6c 
à  celles  que  d'autres  Pcribnnes  avoient  formces  contre  ledit  Tab^s  j  Se  que 
pour  cet  Efet  on  cnvoiàc  quelques  Députes  dans  ladite  Egbfè  ,  avec  Cora- 
Dddd  a  minTiOiî 


3So        XXVII.    SYNODE    NATIONAL 

miflîonde  s'en  informer ,  &  qu'ils  rendiflènt  un  jugement  Final  fur  ces  Ar- 
ticles ,  qui  ne  pouvoient  pas  être  bien  examinés  ,  6c  dont  on  ne  pouvoit 
pas  être  afles  informé  dans  un  Lieu  d'une  fi  grande  Diftance  :  l'Af- 
l'cmblée  acceptant  l'Ofre  des  Députés  de  la  Province  du  Beam  ,  qui  pro- 
mcttoicnt  de  paier  les  Dépens  de  ceux  qui  feroient  envoies  pour  ce  Sujet  à 
ladite  Eglife  ,  nomma  les  Sieurs  Ferrand  ,  Se  Charles  ,  Paiteurs  ,  &  Char- 
ron Ancien  ,  pour  examiner  l'Information  qui  avoit  été  taite  ,  à  la  Requê- 
te de  Monfieur  Rival ,  par  Monfieur  d,''Abadie  ,  &  les  Décrets  du  Parle- 
ment contre  lefdits  Sieurs  à''Abadte  ,  Rival  &  autres  ,  Icfquels  par  Ordre  de 
leur  Coloque  avoienc  admis  quelques  Particuliers  de  Morlas  ,  à  la  Commu- 
nion de  la  Table  du  Seigneur  ,  Se  de  voir  généralement  tous  les  Papiers  qui 
avoient  donné  Naiffance  à  ces  Contentions  ,  6c  qui  avoient  fervi  à  en  allu- 
mer le  Feu  ,  afin  que  lefdits  Commiffaires  procedaffent  à  un  Jugement  Fi- 
nal fur  ces  Matières  ,  touchant  lefquelles  on  étoit  encore  en  Débat:  Etlef- 
dits  Députés  furent  chargés  d'eu  rendre  Compte  au  Synode  National  fui- 
vant. 

V  I  I  I. 

Cette  Aflemblée  ,  afin  de  régler  les  Prétentions  des  Eglifes  à''Atençot) ,  de 
Saint  yiignan  Sc  du  Mans  ,  touchant  la  Donation  faite  à  leur  Avantage,  par 
la  Dame  de  la  Harangere  ,  &  deftinée  pour  l'Entretien  de  quelques  pauvres 
Ecoliers  ,  ordonna  que  félon  la  Teneur  de  fon  Teftament,  l'Adminiftration 
des  Sommes  qui  en  proviendroient  devoit  être  laiffée  à  l'Eglife  àAlençon  ,  8c 
que  les  deux  autres  Eglifes  conviendroicnt  entr'ellcs  touchant  le  Choix  de 
celui  à  qui  on  donneroit  ladite  Pcnfion;  &  que  la  première  de  ces  trois  Egli- 
fes qui  aura  Befoin  d'un  Pafteur,  auroit  la  Liberté  d'emploier  ce  Penfionai- 
re  ;  &  que  le  Fils  de  Monfieur  rignier  ,  Pafteur  de  l'Eglife  du  Mans  ,  qui 
avoit  déjà  touché  quelques  Sommes  de  cette  Penfion  ,  en  jouïroit ,  &  qu'el^ 
le  lui  fêroit  donnée  preferablement  à  tous  les  autres. 
I  X. 

Monfieur  de  la  MilUtiere  aiant  envoie  aux  Pafteurs  Députes  par  les  Pro- 
vinces >  la  première  Partie  d'un  Livre  qu'il  avoit  compofé  ,  intitulé  Les' 
Moiens  de  la  Paix  Chrétienne  ,  pour  la  Réunion  des  Catoliques  &  des  Evanqe- 
liques-,  fur  les  Diferens  de  la  Religion  ,  Ouvrage  ,  divift  en  cjuatre  Parties.  Le 
Titre  du  premier  Volume  étoit ,  La  Réfutation  de  la  Procédure  de  Monfieur 
D  aillé ,  dans  fon  Examen;  comme  auffi  les  Lettres,  dans  lefquelles  il  affû- 
roit  qu'il  avoit  été  mû  par  l'Efprit  de  Dieu,  de  travailler  à  la  Reconciliation' 
des  Diferens  lur  la  Religion  ,  par  lefquelles  Lcues  il  fe  flatoit  que  ce  qu'il 
avoit  ofert  ,  oj  qu'il  pourioit  ofiir  dans  la  fuite  ,  feroit  reçu  fans  aucune 
Contradiâion  de  la  part  des  Eglifes  ,  &  où  il  fupofoitque  nos  premiers  Re- 
formateurs &  leurs  Succeileurs  s'étoient  abufés  groffieremcnt,  pour  n'avoir 
pas  eu  la  Connoiflancc  desChofes  que  ceux-là  decouvriroient  qui  recevroient 
fes  Lumières  Imaginaires  :  Et  parce  qu'on  l'avoit  toléré  trop  long  -  tems  ,- 
même  pendant  trois  Années  ,  &  que  l'Eglife  de  /^<îm  s'étoit  ferviede  toutes 
fortes  de  Moiens  pour  le  ramener  à  fon  Devoir  ;  &  que  dans  les  Articles 
qui  étoicnt  contenus  dans  fa  première  Partie  i  il  avoit  afcfté  de  cscher  fea 

Sca- 


TENUAALENCON.  581 

Sentimens  ;  8c  que  dans  la  Seconde  ,  il  n'y  avoit  aucun  Article  dans  lequel, 
fous  Prétexte  de  produire  une  Méthode  de  Reconciliation  ,  il  n'eût  avancé 
plufieurs  Nouveautés  qui  n'avoient  aucun  Raportaux  Controverfes  du  Tems. 
Et  parce  que  Monfieur  Daille  qu'on  avoit  expreflement  chargé  de  le  réfuter, 
en  avoit  ufé  avec  tant  d'Equité  &  de  Modération  ,  que  fa  Conduite  &  fofî 
Ouvrage  furent  aprouvés  de  tout  le  Monde  :  &  attendu  que  ledit  Sr.  de  la 
Milletiere  tâchoit  de  renverfer  dans  fon  Troifiême  Livre  ,  la  Dodrine  de 
la  Juftification  par  la  Foi  ,  donnant  Gain  de  Gaule  aux  Partifans  des  Méri- 
tes &  de  la  Juftification  par  les  Oeuvres  ;  Cette  Afiemblée  ordonna  qu'on 
lui  écriroit  pour  lui  remontrer  faPrefomption  fi  peu  raifonnable  6c  fi  injufte, 
&  la  Vanité  de  fes  Defleins  ,  &  pour  le  menacer  que  s'il  continuoit  dans  un 
Projet  fi  Ridicule  ,  8c  qu'il  ne  fe  contint  pas  dans  les  Bornes  de  fa  Vocation, 
dont  i!  feroit  une  Déclaration  dans  l'Efpace  de  fix  Mois  ,  au  Confiftoirede 
l'Eglife  de  Pi^ris  ,  il  feroit  retranché  de  la  Communion  de  nos  Eglifes  Re- 
formées. 

REMARQ^UE. 

La  Lettre  qui  fut  envoiée  par  ce  Synode  audit  Sieur  de  la  Milletiere  étoit 
dattce   du  6.  de  Juillet  1657.  Mais  ce  Miniftre  fe  révolta  enfuite  contre  les 
Pafteurs  de  la  Religion  Reformée  ,  parce  qu'il  fut  excommunié  dans  le  Sy- 
node National  fuivant  ,  6c  il  mourut  Papifte. 
X. 

Après  que  Monfieur  le  Commiflaire  eût  ouvert  les  Lettres  de  Monfieur 
Dindati  ,  Pafteur  6c  Profefleur  en  Théologie  à  Genève  ,  l'Aflemblée  faifanp 
Reflexion  fur  ce  qu'elles  contenoient  ,  6c  aiant  examiné  fa  Traduction  ,  en 
Langue  Françoife  ,  des  Livres  de  VEclefiaJle  ,  6c  du  Cantique  des  Cantiques, 
laquelle  lui  avoit  été  communiquée  par  ledit  Sieur  Dioduti  ,  ordonna  qu'on 
lui  écriroit ,  pour  l'informer  des  Raifons  qui  empêchoient  que  nous  ne  nous 
departifllons  pas  des  Canons  du  Synode  National  tenu  à  Alais. 
I  X. 

Le  Profefleur  Amiraud  demanda  à  cette  Aflemblce  ,  qu'il  lui  plût  d'or- 
donner que  l'Auteur  des  deux  Livres  intitulés  ,  Antidote  ,  &  les  Ombres 
d'ArminiMs  ,  dans  lefquels  il  étoit  fort  mal-traité  ,  en  fi  Doctrine  ,  6c  en  fa 
Réputation  ,  &  dans  lefquels  on  faifoit  un  Portrait  fort  Odieux  de  feu  Mon- 
fieur Cameron  ,  fut  cité  devant  elle  ,  pour  y  repondre  de  fes  Ecrits  :  Mon- 
fieur de  la  Place  fe  joignit  avec  lui  dans  fa  Demande  ,  au  Nom  de  l'Univer- 
fité  àtSaumar;  Mais  parce  que  l'Auteur  de  ces  Livres  étoit  abfent,  6c  qu'il 
n'étoit  pas  même  connu  ,  on  confeilla  à  ces  deux  Profeflèurs  de  porter  leurs 
Plaintes  au  Synode  du  Poinçon  ,  qui  leur  rendroit  Juftice  ,  après  avoir  con- 
damné l'impreflion  du  fufdit  Antidote. 

X  I  1. 

Monfieur  de  T'^inai  ,  aiant  remorttré  que  la  Province  du  Fivarez.  n'avoit 
pas  fatisfiit  au    Paiement  des   Sommes  que  l'EgUfe  d'Annonat  avoit  avan- 
cées ,  pour  paier  fes  Dépens  ,  pendant  fa  Dépuration  au  Synode  National  de 
Dddd   3  Ca/lf-es, 


5^*,         XXVlî.    SYNODE    NATIONAL 

€nflres ,  H  demandant  un  Règlement  ,  8c  un  Ordre  touchant  les  Fraix  quo 
ladite  F.glife  ctoit  maintenant  obligée  de  taire  pour  le  même  Sujet  ;  Mon» 
fieur  à^Hojii  fit  une  pareille  Demande  en  Faveur  de  l'Eglife  de  Sa'tit  Fortn^ 
nAt  :  Sur  quoi  cette  Aflemblée  ,  confirmant  le  Décret  du  Synode  de  To«= 
fieini  dans  le  7  Article  des  Remarques  fur  la  Difcipline  ,  o -donna  que  ladi- 
te Province  du  (^ivarez.  s'y  conibrmeroit ,  tant  pour  le  prefeni  que  pour  ce 
qui  étoit  palïé. 

^^\\-     . 

D'autant  que  Monfieur  Fai>aj  avoit  été  afligé  de  Maladies  ,  pendant  tout 
Je  tems  de  fon  fejour  dans  cette  Ville ,  ce  Synode  lui  fit  Prefcnt  de  la  Som« 
me  de  Cent   L.ivresi,  qui  doit  être  prifc  fur  TArgent  des  Receptcs  faites 
par  Monfieur  D»candal, 
^  XIV. 

Monfieur  Dncandal  aiant  ofert  d'avancer  la  Somme  de  troii  Cens  Livres, 
pour  paier  les  Frnix  des  Sieurs  de  ^ Angle  8c  Gigord  Députés  à  la  Cour  ,  on 
le  pria  de  leur  donner  à  Raifon  de  Cent:  Sols  par  jour  ,  pendant  tout  le  tems 
Qu'ils  V  reftevoient ,  lequel  fut  fixé  à  un  Mois ,  ou  un  peu  d'Avantage. 
^         ^  XV. 

Il  fût  arrêté  qu'on  nloueroit  dans  les  Comptes  de  Monfieur  D»ca.ndttl ,  h 
Somme  de  quatre  Cens  cinquante  Livres,  qu'il  avoit  avancée  aux  Sieurs  Fer- 
rand,  Grgord,  &  Certfi  (  qui  avoient  été  ci  devant  Députés  par  cette  Aflem- 
blée vers  Sa  Majeftê)  pour  paicr  les  Fraix  de  leur  Voiage,  6c  du  Séjour  qu'ils; 
avoient  fait  à  la  Cour. 

XVI. 

Il  fût  ordonne  que  fi  Sa  Ma^eflt  y oM\o\t ,  dans  la  fuite ,  accorder  quelques 
Sommes  d'Argent  pour  l'Entretien  de  nos  Miniftres  ,  les  Provinces  de  la 
Bajfc  Guieme  6c  du  Bearn  conviendroient  du  Choix  d'un  Ecolier,  qui  pour- 
roit  être  Capable  de  fervir  un  jour  ,  dans  le  Saint  Miniftere  ,  la  Terre  de 
Labour  ,  auquel  elles  aloueroient  tous  les  Ans  la  Somme  de  Cent  Livres,  & 
qu'elles  paieroient  encore  à  Monfieur  Guillemin  Cent  cinquante  Li- 
vres ,  conformément  au  Décret  fait  dans  le  dernier  Synode  National  de 
ChArentont 

X  V  I  L 

D'aatant  que  les  Profefl'eurs  quiétoient  prefens  à  cette  Aflemblée, avoient 
protedé  de  vouloir  garder  inviolablement  le  Canon  qui  y  avoit  été  dreflé  , 
commençant  par  ces  Mots  ,  four  la  Confervation  de  &c-  On  chargea  les  Dé- 
putés à^AnjcH  ôc  du  Haat  Languedoc  de  demander ,  6c  de  recevoir  les  mé- 
jnes  Proteftations  des  auitreiPrcaeflcaTS  refidens  dans  les  Univerfités  de  Aten^ 
m)éatf  €c  de  Sanmur. 


CHA- 


TENU     A    A  L.E  N  C  O  N,  ftj 

CHAPITRE    XVII, 
t>ês  Univerjités  ^  des  Coleges. 
Article     I. 

L£s  UnJverfités  de  Momauùa».  èc  de  Saumur  s'cfant  plaintes.qu'a  Gaufs 
que  plufietirs  des  Provinces  n'avoicnt  pas  fourni  leurs  Contributions en- 
cierM  .  elles  avoient  été  privées  de  l'Affiltance  qui  croit  dtftnîée  pour  leur 
Entretien  y  &  defiranç  que  le  Synode  y  mitOrdr^  ,  &  qu'il  fit  quelques  Re- 
glemens  là-deffus  .  afin  qu'on  ftJt  ce  qui  fe  paflbit  dans  les  Provinces  \  8c 
lefdites  Provinces  aiant  été  ouies  dans  leurs  Defenles,  6c  alléguant  pourRai- 
fon  qu'elles  avoiem  été  llirchargées  par  le  dernier  Synode  National  de  Cha.- 
pentiH  ,  de  l'An  i6^i.  L'Anémblée  condamna  k  Province  de  Vlfie  de  Fran- 
ce, pour  avoir  violé  les  Canons  dudit  Synode,  &  pour  avoir  donné  un  mauvais 
Exemple  aux  autres .  qui  fur  un  pareil  Prétexte  pourroient  fc  difpenfer  de 
paier  leur  Quotte  Part ,  auxquelles  on  défendit  de  l'imiter  en  cela,  fous  Pei- 
ne de  perdre  leurs  Privilèges ,  &  d'avoir  Scance  dans  nos  Synodes  Nationaux. 
&:  il  fut  ordonné  à  ladite  FroviiKC  de  paier  tous  les  Arrérages  qu'elle  dévoie 
auxdcuîi  fufdites  Umvcrfités. 

II. 

Qn  exlxMta  les  Pravinccs  qui  étoient  endettées  a  nos  Univerfités  ,  de  fai- 
re leur  Pofllblc  pour  les  paier  de  tous  ces  Arrérages  ,  fcloir  qu'elles  avoienî 
été  taxées. 

III. 

L'Univcrfité  de  Nimes  ,  demandant  ce  qui  lui  étoit  dû.  ,  &  qu'on  lui 
paiât  fans  aucun  Délai  les  Sommes  qui  lui  avoient  été  accordées  par  le  der- 
nier Synode  National  de  Chartntm  \  Êc  requérant  qu'on  lui  donnât  Satisfac- 
tion de  la  Somme  de  fcize  C  cns  trente-neuf  Livres  ,  trois  Sols,  que  k  Sy- 
node de  la  Ba^e  Cuimne  avoir  paie  ,  à  fon- Préjudice  ,  à  celle  de  Âl-ontaulfan, 
qui  s'étoic  :itnbiiée  ce  qui  apartcnoit  aune  autre  ;  Cette  Aflémhléecondam» 
nant  tous  ces  Procédés  en  gen..'rar,  ordonna  que  ladite  Univerfité  de  iV;- 
mes  recevroit  cette  Somme  de  leize  Cens  trente  neuf  Livres,  trois  Sols,  fur 
ce  que  la  Province  de  Normandte  ,  &  d'autres  Provinces  dévoient  avoir 
.iporté  de  IcuiT  Contribution  pour  l'Entretien  de  l'Univcrlîté  de  Aiontatthim^ 
5c  que  ladite  Uiïiwrdte  de  Nimes  recevroit  tout  ce  qui  lui  cft  dû  pour  (ôa 
Entretien,  à  Proportiorj  du  Nombre  des  Profeffeurs  qui  avoient  été  ac- 
tuellement à  fon  Service,  depuis  le  dernier  Synode  National  de  CharetitonyaC- 
qu'à,  ce  tenjs  ici. 

I  V. 

Quoique  chacun  {ut  perfûadé  ,  comme  c'èfl  la  \''crité  ,  que  Plndruftion 
de  la  Jeuncffe  ,  &  le  Soutien  de  nos  Ecoles  ,  dans  les  Lieux  oii  elles  ont  été 
eiigées  ,  cû  d'une  Neceffité  Abfolufë  pojjr  faire  fubrilkr  nos  Eglife*  ,  pour 
suti-etcnir  le  Culte  ReligicuJt  ,  £our  femer  ia  Dodirme  de  la.  Vie  EterJielle;. 


^34  XXVII.  SYNODE    NATIONAL 

&  que  tous  les  Fidèles  font  obligés  ,  par  |  la  grande  Part  qu'ils  doivent  pren- 
dre à  ce  qui  regarde  la  Gloire  de  Dteu ,  l'Amour  de  fa  Vérité,  &  leur  Com- 
mune Edification,  de  tâcher,  par  tous  les  Moiens  qu'ils  jugeront  les  plus  Con- 
venables, d'avancer  un  Deffein  fi  Jufte,  &  dont  on  puifl'e  tirer  un  fi  grand 
Avantage  ;  néanmoins  à  Caufe  que  pluGeurs  Perionnes  avoient  été  rebutées 
par  la  Dificulté  des  tems  ,  ou  par  les  Paflîons  déréglées  du  Monde  Corrom- 
pu ,  qui  preferoit  fon  Intérêt  Particulier  à  celui  du  Public  ,  le  Zèle  aiant  di- 
minué ,  la  Charité  s'étant  refroidie  ,  8c  l'Execution  des  Canons  gui  avoient 
été  faits  pour  ce  Sujet  aiant  été  négligée  :  Afin  donc  de  remédier  à  ce  Defor- 
dre  ,  8c  que  le  Minifterc  de  l'Evangile  fût  continué  dans  l'Eglife  de  Dieu, 
&  que  ce  Dépôt  fi  important  de  la  Vérité  de  Dien  pût  étreconfervéreligieu- 
fement  parmi  nous  :  le  prefent  Synode  National  exhorta  toutes  les  Eglifes  , 
tous  lesSeigneurs,tous  les  Gentils.- hommes, &  toutes  les  Perfonnes  en  Particulier 
de  préférer  le  Service  de  Dieft ,  la  Gloire  de  fon  Saint  Nom ,  &  le  Rcta- 
bliffement  de  l'Ordre  dans  fa  Maifon  ,  à  tous  les  Intérêts  Mondains  ,  quels 
qu'ils  pûffent  être ,  &  de  confacrer ,  Chacun  félon  fes  Moiens  ,  quelques 
Ofrandes  à  Sa  Aîajefié  Divine  ,  &  de  lever  entr'eux  les  Impôts  neceffaires 
pour  l'Entretien  de  nos  Univerfités  &  Coleges  ,  &  d'exercer  en  Cela  la  Cha- 
rité ,  &  la  Piété  Chrétienne  ,  en  fuportant  ceux  qui  ne  feroient  pas  égale- 
inent  en  Etat  de  contribuer  :  &  il  fut  enjoint  à  tous  les  Synodes  Provin- 
ciaux, aux  Coloques  &  aux  Confiftoires,  de  fe  fervir  desExpediens  les  plus 
propres  pour  recueillir  ces  Sommes,  auxquelles  ils  feroient  taxés ,  ôc  d'en 
foliciter  le  Paiement  avec  toute  la  Diligence  pofîîble  ,  &  de  taire  enforte  que 
ks  Regens  qui  fervoient  dans  ces  Univerfités  &  Coleges ,  pûffent  recevoir 
annuellement  leurs  Salaires  ,  &  qu'ils  rempliflent  ainfi  leur  De  voir  avec  Joie: 
ce  qui  devoit  être  notifié  ;i  toutes  les  Eglifes  ,  par  la  Ledure  de  ce  pre- 
fent A  été. 

V. 

Il  y  avoit  dans  les  Comptes  de  l'Univerfité  de  Saumur  la  Somme  de  Cent 
Livres ,  qui  lui  étoit  due  par  la  Province  de  Xaintonge  ,  à  laquelle  on  en- 
joignit d'en  faire  le  Paiement  ,  à  moins  qu'elle  ne  produifit  une  Quitance 
comme  elle  y  avoit  fatisfait. 

V  I. 

La  Province  du  Berri  aiant  porté  trois  Comptes  pour  fon  Colege,  lefquels 
elle  avoit  rendus  aux  Synodes  Provinciaux  Affemblés  le  xz.  à^ Avril  iS^z. 
à  Chàtillonfur  Loire  ;  le  50.  d'Avril  16^4  à  Mer  ;  &  le  i(J.  de  Mai  .en- 
core à  ChÀttUon  :  ÔC  paroiffant  par  la  Clôture  défaits  Comptes  qu'il  étoit  dû 
quatre  Cens  quarante  Livres  audit  Colege:  cette  Affemblée  enjoignit  à  la- 
dite Province  de  mettre  pon6tuellement  en  Execution  les  Canons  qui  avoient 
été  faits  dans  le  dernier  Synode  National  ,  pour  l'Entretien  de  nos  Univer- 
fités 8c  Coleges  j  tant  pour  ce  qui  regardoit  le  paffé ,  que  pour  l'avenir. 


CHA- 


TENU    A    A  L  E  N  C  O  N.  5S,' 

CHAPITRE    XVIII. 

Comptes  àes  Arrérages  dûs  à  nos  Univerfites  ,  qui  leur  feront  paies  par 
les  Provinces  dans  VEfpace  d'un  An  ,  pur  le  plus  Tard. 

Art  I  CLE     VIL 

LA  Province  du  Haut  Languedoc  doit  à  l'OniverCté  de  MontaHbanyOWtxç. 
ce  qui  refte  pour  la'prefcnte  Année  ,  la  Somme  de  fept  Cens  ,  quatre- 
vints,  dix-huit  Livres ,  dix  Sols ,  huit  Deniers  \  &  celle  de  Normandie, ou.- 
tre  la  Deduftion  de  fix  Cens,  trente-neuf  Livres  ,  trois  Sols  ,  demandée 
par  l'Univerfité  de  Nimes ,  tant  pour  l'Année  courante  ,  que  pour  les  An- 
nées pafîees  ,  la  Somme  de  Mille,  quatre  Cens  ,  vint-fept  Livres,  dix-neuf 
Sols;  fupofé  qu'il  n'y  ait  point  d'Erreur  dans  lefdits  Comptes. 
VIII. 

La  Province  de  Normandie  doit  à  l'Univerfité  de  Liv.      S.       D. 

Saumur.  1 1 40.       o.  3 . 

La  Province  de  Xaintonge.  x6f.       z.       1  o. 

La  Province  du  Z'o/^É?».  16x4.      11.         o. 

La  Province  du  Berri.  355".       14.         o. 

La  Province  à"* Anjou.  531.       i  j.         o. 

La  Province  de  Bretagne.  41.      '  f.         o. 

La  Province  des  Sevenes  doit  à  l'Univerfité  deD<V>  pour 
les  Annés  paflées ,  outre  ce  qu'elle  lui  doit  pour  cette  An- 
née courante,  la  Somme  de  ^.  887.     ip.     o. 

Et  la  Province  de  Bourgogne  ,  y  compris. l'Année  courarl- 
te  ,  la  Somme  de  262.     10.     0. 

La  Province  du  Bas  Languedoc  doit  à  l'Univerfité  de  A^*'- 
mes  ,  pour  l'Année  courante  ,  Se  celles  qui  font  paflées ,  la 
Somme  de  49fo-     o-     o- 

Mais  parce  qu'elle  a  paie  à  Monfieur  /'ff/>,8c  à  quelques  autres  Perfonnes, 
la  Somme  de  300-  Livres ,  lors  que  Monfieur  Petit  ,  Se  ces  Perfonnes  apor- 
teront  leurs  Comptes  ,  lefditcs  300.  Livres  leur  feront  déduites  ,  &  on  leur 
en  tiendra  Compte- 
La  Province  des  Sevenes  doit  300.  Liv. 
La  Province  de  la  Bajfe  Guiennetn  deduifant  la  Som- 
me de  1639.  ^^^'  3-  ^-  qu'elle  a  paie  à  l'Univerfité  de 
Montauùan  i  doit                                                                 3610.  Liv.   17.  f. 


Tome  IL  Eeee  CHA- 


5Sé  XXVII.  SYNODE  NATIONAL 

CHAPITRE    XIX. 

Les  Comptes  àe  nos  Univerjités. 

Article  XT. 

LA  Province  d'^^iw/'fl»  aporta  deux  Comptes  pour  l'Univerfité  de  Saumur, 
qui  furent  reçus  dans  le  Synode  tenu  à  Châtillon  fut  l.-t  Lindre  ,  au  Mois 
de  filin  de  l'An  1635'.  6c  dans  celui  de  Saumur  ,au  Mois  à!" Avril  1637.  pour 
les  Années  1631.  1633.  fie  1635-.  &  pour  un  Quartier  de  l'Année  1636.  lef- 
quels  aiant  été  examinés  ,  furent  aprouvés. 
^  XII. 

La  Province  du  Dauphine  produifit  cinq  Comptes  ,  pour  l'Univerfité  de 
Die  ,  qui  avoicrtt  été  reçus  dans  les  Aflèmblccs  tenues  à  Carps  ;    Montlimar , 
Finfobres  ,  Amhrun  ,  bc  Orpierre  ^  pour  les  Années  1631.,    1633.,    1634., 
KÏ35'.  fie  1635.  lefquels  aiant  été  examinés  furent  aprouvcs. 
X  I  I  L 

Parce  que  la  Province  du  Hant  Languedoc  n'avoit  pas  aporté  des  Pièces 
■Jullificatives  des  Comptes  qu'elle  avoit  prefentés ,  depuis  l'An  1631.  on  l'o- 
bligea d'aporter  lefdites  Pièces  au  Synode  National  fuivant,  dfin  que  lefdiîs 
Comptes  y  fuflènt  vérifiés  fie  aprouvés. 

PARTAGE 

2}«  Sommes  qui  feront  ci-apres  empruntées ,  fur  le  cinquième  Denier 
des  Charités  recueillies  dans  nos  EgUfes  ,  pour  être  emploiées  a  r En- 
tretien de  nos  Umverjités  ç^  Coleges. 

Article    XIV. 

A  Fin  que  nos  Univerfités  fù  fient  foutenuës  ,  on  refolut  d'un  commun 
Confcntement  de  toutes  les  Provinces ,  que  celle  de  Normandie  fourni- 
Toit  tous  les  Ans  la  Somme  de  quinze  Cens  Livres  ,  dont  le  premier  Paie- 
ment fe  feroit  le  premier  d'OUahrê  fuivant.  L-a  Province  du  Dauphine' ,  la 
Somme  de  i^oo.  Liv.  Celle  de  Bourgogne  161.  Xainton^e  960.  Le  Bas 
Languedoc  975*.  Le  Haut  Languedoc  looo.  U Anjou  %'^q.  La  Bretagne 
130.  Uljle  de  France  i6co.  Le  ^f m  345'.  Le /'o/ffc»  974.  L:\BaJfe 
Guienne  900.  Les  Sevenes  Ifo.  Le  Bearn  fo.  Livres  ,  toutes  lelquelles 
Sommes  faifant  onze  Mille  ,  Cent  ,  foixante-fix  Livres  ,  cinq  Sols ,  feroient 
diftnbuées  de  la  Manière  fuivante. 

^  V. 
A  l'Univerfité  de  Montauban  ,  pour  deux  Profencurs  en  Théologie  ,  un 
en  Hébreu  ,  6c  deux  en  Philofophie  ,  fie  pour  le  Colege,  3000.  Livres,  de 
laquelle  Somme  la  Province  du  Ha:{t  Languedoc  fourniroit  1000.  L.  La  Ba£s 

CisicK- 


TENU    A    ALENCON.  5S; 

(j/iitHHt  (jGG.  L.     Le  £ear»  fo.  L,,   La  Xaintangt  385:.  L.     Et  la  NermAndie 
^6f.  Livres. 

XVI. 

A  l'UnJverfite  de  Sdumar  ,  pour  deux  Profelleurs  en  Théologie  ,  un  ea 
Hébreu  ,  &  deux  en  Philofophie,  z6oo.  L,  Pour  le  Principal  du  Colecc 
100.  Pour  le  premier  Régent  400.  L.  Pour  le  Second  Régent  500.  L.  Pour 
le  Troifiême  afo.  L.'  Pour  le  Quatrième  ,  aïo.  L.  Pour  le  Régent  de  h 
Cinquième  6c  Sixième  Clafle  ,  2io.  L.  Pour  le  Portier  fie  Bedeau ,  foixante 
L.  faifanten  tout  4150.  L.  dont  la  Province  à^ Anjou  fourniroit  Sfo.  L.  La 
Bretagne  150.  L.  Le  Poiftsu  975-.  L.  La  Xaintonge  fjf.  L.  Et  l^/Jle  de 
France  1600.  Livres. 

XVII. 

A  PUniverfité  de  Nhnes,  1 1 00  L.  pour  deux  Profeflèurs  en  Théologie,  dont 
l'un  recevroit  700.  L.  6t  l'autre  feulement  400.  L    parce  qu'il  avoïc  aufll  le 
Salaire  de  Faileur  ;  de  laquelle  Somme  la  t'rovmce  du  Bas  Languedoc  four- 
niroit 975'.  L.     Et  les  Sevenei  laf.  Livres. 
X  V  I  1  I. 

A  PUniverfité  de  Die  ,  tant  pour  les  Profeflèurs  que  pour  le  Colege  ,  la 
Somme  de  1936  L-  5.  f.  dont  la  Province  du  Danphtfié ïouxrùxoit  iffoo  L. 
Les  Sevenes  125-  L.  La  lietergogne  151.  L.  4.  f.  Le  Berri  34f.  Et  U 
Normandie  835.  Livres. 

CHAPITRE    XX. 

Les  Comptes  de  Monjieur  Ducandal. 

MOnfieur  Couper,  Agçnx.  àtMonCituv  Ducandal ,  aiant  pi-e&nté  lès  Comp- 
tes, PAiTemblée  nomma  Monfieur /<><»« a!^5»rz/<7/<r,  Pafteur  de  lEgli- 
fe  du  rigan  ,  &  Pierre  Marbant  ,  ConfeiUer  &  Secrétaire  du  Roi  ,  &  An- 
cien de  l'Eglife  de  Paris  ;  Claude  Bernard  ,  Baillif  de  Chatillon  fur  Loire,  Sc 
Ancien  de  l'Eglife  duJit  ChattHon  ;  Laurens  de  Fehur  ,  Avocat  ,  &  Ancien 
de  l'Eglifr  de  Koùen  \  Gafpard  dn  Bettf ,  AvQcat  ,  &  Ancien  de  l'Eglife  de 
Grenoble  ;  Jean  Brun  ,  Seigneur  de  Roujfais ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Saint  j4m- 
broiÇe\  D^wzi?/,  Lieutenant  dans  la  judicaturede  Pm^Is  ,  6c  Ancien  de  l'Egli- 
fe de  la  même  Ville  ,  &  Charles  Perreau  ,  Avocat  ,  &  Ancien  de  l'Egliicde 
Couches.  Tous  ces  Meffieurs  tùrepc  Aflcmblés  en  Comité  ,  pour  examiner 
lefdits  Comptes  ;  ce  qu'aiant  fait  ,  &  après  avoir  raporté  à  l'Aflêmblée  que 
de  la  Manière  qu'ils  étoient  dreliés  ,  ils  n'y  pouvoient  rien  connoître  ,  on  a 
jugé  qu'il  étoit  Neccflaire  de  conférer  avec  ledit  Skur  Ducandal,  parce  qu'ils 
n'étoient  pas  dans  la  Forme  ordinaire  de  ceux  qu'on  avoit  Coutume  de  prc- 
fcnter  aux  Synodes  Nationaux. 

L'Aflêmblée  parlant  à  Monfieur  Couper  ,    touchant  lefdits  Comptes  ,  or- 
donna que  ledit  Comité  ,  ou  quatre  d'entr'eux  iroient  à  Paris  rendre  Vifite 
Eeee  %  à 


5S9  XXVII.   SYNODE  NATIONAL 

a  Monfieur  Ducanddl ,  &  le  remercier  de  l'Afeftion  qu'il  avoit  toujours  eue 
pour  nos  Eglills ,  dont  il  avoit  toujours  eu  les  Intérêts  fort  à  Cœur,  8c  !e 
prier  de  perfeverer  dans  les  mêmes  Inclinations,  &  de  vouloir  décharger  les 
Hglifes  de  la  Somme  de  vint-cinq  Mille  ,  Cent  vint- cinq  Livres, douze  Sols, 
du  reliant  des  Comptes  tpi'il  avoit  rendu  à  ^^  A/^k  if/?f',  le  troifiémede  Février 
16213.  ^  '^^  ^°"^  l'Intérêt  des  Sommes  qu'il  avoit  avancées  ;  ou  du  moins 
qu'il  voulut  entrer  en  Compofition  d'une  Manière  Equitable  :  Et  que  s'il 
le  failbic  ,  alors  ledit  Comité  ,  en  Vertu  &  par  l'Autorité  de  cette  Aflêm- 
blée  donneroit  audit  Sieur  Ducandal  une  Quitanee  ,  6c  le  déchargeroit  de 
tout  ce  qu'il  montreroit  avoir  paie  ,  félon  les  Comptes  diefiés  6c  expédiés 
dans  le  dernier  Synode  National  tenu  à  Charenton  <,  après  quoi  ils  procede- 
roient  à  l'Examen  6c  à  la  Clôture  del"dits  Comptes  ,  6c  lui  aloUeroient 
telles  Sommes  qu'ils  jugeroient  raifonnable  :  6c  de  plus  qu'ils  traiteroient 
avec  lui,  ou  avec  quelqu'autre  qui  s'ofriroit  de  convenir  avec  eux ,  tou- 
chant les  Rentes  ,  Oficcs  6c  autres  Droits  ou  Reprifcs  ,  apartenant  à  nos 
Eglifes  ,  pour  tel  Prix  6c  à  telles  Conditions  qu'ils  trouveroient  équitables 
eux-mêmes  :  Et  que  fi  l'Occafion  s'en  preftntoit  ,  6c  qu'ils  le  jugeaflént 
Expédient,  ils  travaillcroient  auflî  à  l'Eclaircifl'emcnt  des  Comptes  dudit 
Sieur  Dncandal ,  avec  Meffieurs  les  Commillaires  nommes  pour  ce  Sujet  , 
par  Sa  Majejié ,  autrement  qu'ils  Subftitueroient  en  leurs  Places  ,  quelque 
Perfonne  qu'ils  jugeroient  propre  :  Et  qu'ils  demanderoient  auffi  audit  Sieur 
Duca-ndal  qu'il  leur  délivrât  tous  les  Ofices  des  Commiflaires  ,  pour  des  Sai- 
fies  qui  étoient  encore  entre  fes  Mains  ,  afin  qu'ils  en  pûflént  djipofer  au 
Profit  des  Eglifes,  de  la  Manière  qu'ils  jugeroient  à  Propos.  Cette  Afl'em- 
blée  promit  de  confirmer  t<.  d'aprouver  tout  ce  que  ledit  Comité  ,  ou  qua- 
tre d'entr'eux  indiferenment  feroient ,  dans  cette  Occafion  ;  c'eft  pourquoi 
on  leur  donna  un  Plain  Pouvoir  Ôc  Autorité  d'agir  pour  cela  ,  fans  néan- 
moins leur  paier  leurs  Dépens  :  Et  en  Cas  qu'ils  fuiient  obligés  de  re- 
tourner chés  eux  avant  que  d'avoir  expédié  tout  ce  dont  ils  avoient  Com- 
miffion  ,  cette  Aflcmblée  leur  donna  Pouvoir  6c  Autorité,  de  Subdeleguer 
en  leur  Place  tels  Membres  du  Confilloirc  de  l'Eglife  de  Paris  qu'ils  juge- 
roient les  plus  propres  pour  manier  cette  Afaire. 

CHAPITRE    XXI. 

T  art  âge  de  feize  Mlle  Livres  ,  données  par  Sa  Majefté  four  paier  les 
Dépens  du  prefent  Synode. 

Article  L 

CEtte  Somme  de  fcize  Mille  Livres ,  accordées  par  Sa  A-/ajefleY>ourp&iet 
les  Fraix  ,  du  prefent  Synode  National  ,  afin  de  Soulager  les  Provin- 
ces :    Et  parce  que  Moalleur  Vncandal  avoit  paie  quatre  Cens  ,  cinquante 

Livres . 


TENUAALENCON.  589 

Livres  ;  fur  ce  qu'il  devoit  à  Meffieurs  Ferrand ,  Gigord  ,  £c  Cerijl  ,  qui 
avoient  été  ci-devant  députés  vers  Sa  Majeflé  ,  on  fit  feulement  la  Dilbibu- 
tion  de  g6o.  Livres  de  cette  Somme,  parce  que  l'Aflemblée  avoit  donné 
auxJits  Députés^  la  Somme  de  50.  Livres  pour  leurs  Dépens  particuliers  > 
qu'ils  avoient  été  obligés  de  faire, outre  les  Cent  Sols  qui  leur  ctoient  aloués 
pour  chaque  jour. 

Aux  Provinces  du  Dauphiné,  de  Bourgogne  ,    de  Xaintonge  ,  des  Sevenes  , 
^Anpti  ,  de  Vljle  de  France  ,  du  Berri  ,  du  PoiEloa ,  &  du  rivarez. ,  à  cha- 
cune pour  quatre  Députés  ,  la  Somme  de  Onze  Cens  ,  Quarante -trois  Li- 
vres ,  dix-fept  Sols  ,  le  tout  montant  à  la  Somme  de  dix  Mille ,  deux  Cens 
quatre-vints,  quatorze  Livres  treize  Sols. 
I  I  I. 
Aux  Provinces  de  Normandie  ,  du  Bas  Languedoc ,  gc  de  la  Balfe  Guienne^ 
la  même  Somme  de  Onze  Cens  ,  Quarante- trois  Livres  ,  dont  on  avoit  dé- 
duit la  Somme  de  Cent  Vint  Livres  ,  reçues  de  Monfieur  Ducandal  ,  par 
chacun  de  ces  Dépurés  i  c'eft pourquoi  il  ne  reftoit  dû  à  ces  Provinces,  que 
Mille,  vint-trois  Livres,  treize  Sols,  ce  qui  étant  mis  enfemble  fait  la  Som- 
me de  Trois  Mille  ,  foixante  &  onze  Livres,  onze  Sols. 
I   V. 
A  la  Province  du  Haut  Languedoc ,  pour  trois  Députés ,  8c  Soixante  Li- 
vres qu'on  avoit  données  à  un  Quatrième  ,  qui  étoit  relié  Malade  en  Che- 
min, Neuf  Cens,  dix-fept  Livres,  feizeSols,  Se  neuf  Deniers. 
V. 
Aux  Provinces  de  Bretagne  ,  de  Provence ,  &  du  Beam  ,  pour  deux  Dé- 
putes ,  à  chacun  la  Somme  de  Cinq  Cens,  foixante  &:  onze  Livres,  treize 
Sols  ,  le  tout  montant  à  Mille  ,  fept  Cens  ,  cinquante  Livres  ,  huit  Sols. 
V  L 
Toutes  lefquelles  Sommes  ,  en  y  comprenant  les  560.  Livres  reçues  de 
Monfieur  Ducandal  ,  par  Meffieurs  Ferrand  ,  Gigord  ,   &  Ceri^  ,  font  ladi- 
te Somme  de  Seize  Mille  ,  trois  Cens  ,  foixante  Livres  Tournois. 

CHAPITRE    XXII. 

Rôle  des  Minières  Vepofes  &  de  ceux  qui  ont  Jpofiajïe  depuis  le  derniet' 
Synode  National 

Article     T, 

SAlomon    Pijeaut  ,    autrefois    Pafteur   de    l'Eglife   de  Bouchamps  ,'  De- 
pofé  par   le   Synode   Provincial    du  Berri  ,    pour    Caufe    à"" Adultère  , 
Homme  de  petite  Stature  ,  avec  des  Cheveux  noirs  ,  un  Vifage  maigre,  & 
Eeee  5  bafim- 


590         XXVÏI.   SYNODE    NATIONAL 

baHinnc,  de  grands.  Yeux  ,  un  Nez  aquilin ,  la  Voix  tremblante  êccaficç, 
Agé  d'environ  cinquante  Ans. 

Guillaume  Cacherai  ,  autrefois  Pafteur  de  l'Eglife  de  PmtcAu  de  Mer,  dans 
la  Province  de  Normandie  ,  Agé  d'environ  cinquante  deux  Ans,  d'une  Tail- 
le ramaflëe  ,  aiant  les  Cheveux  de  couleur  Châtaigne.  U  Tùt  Sufpendu  par 
fon  Synode  f'rovincial.  11  abandonna  premièrement  l'Exercice  de  Ton  Mi- 
niftere  ,  enfuite  fa  Religion  ,  fe  faifant  Papille  ,  immédiatement  après  avoir 
Clé  Sufpendu  par  le  Synode  tenu  à  Saint  Lot.  11  fut  Depofé  non  feulement 
pour  avoir  abandonné  fon  Miniftere ,  mais  auflî  pour  pluûeurs  autres  Cri- 
mes. 

I  I  L 

Léonard  Tevenot ,  qui  avoir  quitté  le  Froc,  &  fon  Monallere  de  PoiUiers; 
Il  fût  enfuite  Paiteur  de  l'Eglife  de  Mallez.(,is  en  PoiUou  ,  &  de  Saint  ftan 
d''AHgelt,  de  Biais  ,  de  CImi  èc  de  l'UjJac  en  Xaintonge  ,  Agé  d'environ  cin- 
quante-fept  Ans  ;  c'eft  un  Homme  Court  ,  Gros  ,  Bc  Voûté  avec  des  Che- 
veux noirs  ,  qui  commence  à  grifonner,  la  Barbe  blonde,  une  grande  Bou- 
che ,  de  grands  Yeux  rouges  ,  le  Vifage  couperofé  ,  la  Voix  efemmée  ,  il 
Apoftafia  au  Mois  de  ^mllet  de  l'An  1634. 

Paul  FtUqueroUe  ,  autrefois  Pafteur  de  l'Eglile  de  Saint  Hippolite  proche  de 
Monohlet ,  dans  la  Province  des  Sevenes  ,  lequel  aiant  été  depofé  par  fon  Sy- 
node Provincial  ,  àCaufe  de  fa  Conduite  déréglée  ,  ôc  pour  avoir  abandon- 
né fckn  Miniftere  ,  quitta  enfuite  la  Véritable  Religion.  Il  eft  Agé  d'envi- 
ron foixante  cinq  Ans  \  de  Haute  Stature  ,  aiant  les  Cheveux  gris. 

Tous  ces  Aftes  furent  mis  en  Délibération  &  décrétés  dans  le  Synode 
National  ,  aflemblé  par  la  Permifllon  du  Roi  ,  à  Alençon  ,  depuis  le  28.  de 
Mai  ,  jufqu'au  neuvième  de  fuillet ,  de  l'An  1637.  8c  fignés  au  Nom  de 
tous  les  Députés  par  Meilleurs 

B  A  s  N  A  a  E  ,  Modérateur  dudit  Synode. 
D.  C  o  0  p  t' ,  Ajoint. 

D.  Blondel, 

&  V  Secrétaires. 


D.  L 


A  u  N  A  I 


l 


Ç£*2)r(?*35 


CHA. 


T  E  N  U    A    A  L  E  N  C  O  N.  ^91 

CHAPITRE    XXIII. 

CATALOGUE 

Des  EgUfes  Refortneès  de  France  ér  du  Bearn ,  avec  les  Noms  de  leurs 

Pafteurs  qui  vivotent  du  Tems  dudit  Synode  National ,  Ev.trait 

&  Copé  fur  V  Original. 

AVERTISSEMENT. 

CE  Catalogue  fera  mis  à  la  Tête  du  premier  Synode  National  ,  dans  le  pre- 
mier Volume  ,  pour  y  fervir  de  Table  Générale  touchant  les  fufdites 
Eglifes  Reformées  de  Frjucc  ,  &  tous  leurs  Pafteurs. 

CHAPITRE    XXIV. 

La  Harangue  que  Monjîeur Ycrrand y Tafenr  del'Eglife  ^eBourdeaux, 

'Députe  par  le  Synode  National  des  Eglifes  Reformées  de  France  , 

ajfernbleh  àAlençon,/c  27.  de  Mai  1637  //'  à  Sa  Majeftc. 

SIRE, 

,,  T)Uis  que  les  Rivières  qui  ont  leur  Source  dans  l'Occan  ,  y  retournent 
„  JL  pour  lui  paier  leur  Tribut ,  c'eft  avec  bien  plus  deRaifonque  vostrès- 
„  humbles  &  très-obeïflânts  Sujets  ,  les  Miniftrcs  8c  Anciens  aflemblcs  par 
„  vôtre  Autorité  Roiale  dans  un  Synode  National  ,  viennent  rendre 
„  dans  vôtre  Sein  Roial ,  les  profonds  Reflentimens  ,  6c  les  Eternels  Re- 
,,  niercimens  de  toutes  leurs  Ames  ,  pour  tant  de  Faveurs  qu'ils  ont  reçues 
,,  de  vôtre  Libéralité  ,  £c  dont  ils  jouïfTcnt  encore  par  la  Proteftion  de  i^o- 
,,  tre  Aifi-jtjlé  ■■,  leiquelles  jointes  aux  Devoirs  de  nôtre  Naiflance  ,  6c  de  nos 
,,  Confciences  ,  nous  obligent  à  une  telle  Soumiilion  ,  Fidélité  &  Obeïflan* 
, ,  ce  qu'aucun  Evénement  ne  fera  jamais  capable  de  nous  en  faire  éloigner. 
„  Ce  (ont  Stre  ,  les  Proteftations  Loiales  de  ceux  qui  nous  envoient  ,  lef- 
,,  quels  ne  défirent  rien  tant  que  de  graver  dans  les  Cœurs  de  vos  crès-fide- 
„  ks  Sujets  ,  les  Saintes  Maximes  d'une  Obeiflancc  inviolable.  Parce  que. 
,,  Sire  ,  nous  fommes  les  mêmes  Perfonncs  ,  qui  croient  &  qui  enfeignent 
,,  que  l'Autorité  Roiale  n'eft  pas  d'Inllitution  Humaine,  mais  qu'elle  eftde 
,,  Dieu  ;  6c  nous  femmes  ceux  qui  croient  6c  enfeignent  la  Souvcraine- 
,,  té  &  l'Indépendance  de  vôtre  Couronne  ,  laquelle  ,  femblable  àceshau- 
,,  tes  Montagnes .  dont  le  Sommet  eft  élevé  au-dcflus  de  la  moiennc  Région 
,,  de  l'Air  ,  ne  s'étonne  ni  du  Tonnere  ni  des  Hclairs.  Sire,  vous  la  renés 
„  de  DHt4  feulement ,  vous  no  dépendes  que  de  lui,  6c  vôtre  Puiflànce  vient 

imme- 


59^  XXVlï.    SYNODE    NATIONAL 

,,  immédiatement  de  la  fienne  -,  Vous  êtes  l'Aitre  de  ce  Ciel  ,  l'Ame  de  ce 
s,  gmnd  Corps,  &  le  Cœur  de  cette  Monarchie  Gallicane.  Oui, Stre ,  encore 
,,  une  fois,  nous  Sommes  les  mêmes,  pcribnnes  qui,  après  le  Service  de  Dieu 
„  n'ont  rien  tant  iCceur  que  la  Confervation  &  l'Augmentation  de  laGrandeur 
„  de  rôtre  Majefie;  6c  c'eft  pour  cela  que  nous  adreflbns  tout  les  jours  nos 
,,  Prières  à  Dieu  ,  dont  vous  êtes  l'Image  vivante;  C'eft  pourquoi 5'/r<',nous 
,,  nous  confions  que  nous  aurons  un  Accès  Libre  auprès  de  rôtre  Majefté , 
,',  parce  que  comme  nôtre  Dieu  aime  d'être  importuné  par  nos  Prières,  aulïï 
,,  vous  ne  rejetterez  pas  les  très-humbles  Requêtes  que  nous  prcfcntons  aux 
„  pieds  de  Fùtre  Majefié  ^  avec  tout  le  Refpeft  imaginable,  delà  Part  de 
,,  plufieurs  Milliers  d'Ames,  qui  ne  défirent  la  Liberté  de  leurs  Conlciences, 
„  bc  l'Exercice  de  leur  Religion,  que  pour  fcrvir  £)»>»,  Se  le  prier  en  même 
5,  temspour;^oV«  /yaje0é,zAvi  qu'il  vous  comble  de  Profperitéslefquellesne 
,,  foient  pas  interrompues;  qu'il  prolonge  vos  Jours  C^  vôtre  Règne  ;  que 
„  vôtre  Vie  foit  heureufe,  que  vos  Confeils  reuffiflênt,  que  vos  Armées  foient 
„  viêlorieufes  &  triomphantes,  fc  qu'un  grand  Peuple  aille Scvienneaupre- 
„  mier  Commandement  de  Foire  Majefié.  Vos  très-humbles  Sujets  delà  Reli- 
,,  gion  Reformée  n'abuferont  jamais  de  cette  Liberté  ;  non ,  Sire ,  ils  l'emploie- 
„  lont  comme  ils  ont  toujours  fait,  en  Prières  8c  en  Jeûnes  ,  lorfque  la  Vie 
,,  prctieufe  de  FècreM^jefié  fera  expofée  dans  les  Dangers ,  (Vie dont depen- 
,,  dent  toutes  les  Vies  de  ceux  de  vôtre  Roiaume)  à  la  Tête  de  vos  Armées, 
,,  pour  aquerir  un  Repos  8c  une  Tranquilitéperdurable  à  vos  Sujets:  Et 
,,  d'autant  que  les  Armes  de  roVr^/l^^j^/// font  Glorieufes,&  Invincibles  contre 
„  les  Etrangers',  qu'il  •phiÇe  àrôtreMaje/le  ,  de  nous  permettre  de  nous  plain- 
,,  dre  de  ceux  qui,  dans  le  propre  Sein  de  la  France,  tâchent  de  rendre  vos  Edits 
„  lllufoircs,  Scd'cmoufler  la  Pointe  8c  le  Tranchant  de  vos  Loix,  par  Raport 
,,  à  nos  Libertés,  &  à  nôtre  Maintien  qui  n'eft  fondé  que  fur  l'Obfervation 
»,  de  vos  Edits,  &  Ordres  Roiaux.  Les  Adverfaires  enviant' nôtre  Paix  l'ont 
«,  traverfée  Se  y  ont  fait  plufieurs  Brèches.  Néanmoins,  Sire,  nous  nous  perfua- 
„  dons  que  vos  Edits  relieront  Sacrés  Sc  Inviolables,  8c  que  vous  emploierés  vô- 
,,  tre  Puiflante  Main  à  faire  accomplir  exaétement  les  PromeiïesRoialesque 
„  vous  nous  avés  faites  \  parce  que  vous  êtes  le  juge  8c  le  Père  de  vôtre  Peuple, 
„  bc  que  datis  vôtre  Perfonne  Sacrée ,  la  Juftice  8c  la  Mifericorde  fe  fontrencon- 
,,  trées,  Scfe  font  données  la  Main;  qu'ainfi  perfonne  n'attentera  à  l'avenir  de 
o  feparer  ce  que  Dieu  à  fi  heureufement  conjoint  ;  Cette  Efperance  remplit 
,,  nos  Cœurs  de  Joie,  8c  excite  nos  Afeêlions  i  tcmoi^pcr  à  Fô  tre  Majefie' nos 
,,  Devoirs,  nôtre  Soumiffion  8c  Loiauté,  8c  avec  une  nouvel  le  Ferveur,  nous 
s.  nous  adreflbns  à  la  Majefié  Divine  pour  la  prier  qu'il  lui  plaife  d'étendre  les 
,,  Bornes  de  vôtre  Eiïipire,  8c  accomplir  les  Defirs  de  vôtre  CœurRoialjcom- 
,^  me  étant ,  Sire ,  De  Fôtre  Majefie', 

Les  très-Humbles  ,  &  très-Obeïll'ants  Serviteurs  8c  Sujets, 

les  Pafteurs  Sc  Anciens  ,  aflêmblés  par  vôtre  Permifiion, 

à  Alençon  ,  8c  au  Nom  de  tous  , 
^.i/»<3^f,  Modérateur  du  Synode.     D.  Blondel  ^\<^QQYcta\ïes 
ï).  Couvé ^  Ajoint.  I>.  Lmmi ,    5 

CHA- 


T  E  N  U    A    A  L  E  N  C  O  N.  ^53 

CHAPITRE     XXV. 

Injlrutiions  domées  à  Mejjîeurs  Ferrand ,  Gigord  é-  Cerifi ,  Députe! 
vers  le  Roi  parle  Synode  National  y  ajfemblé  à  A\en(^on ,  VAn  1637, 

Article     I. 

LEs  Sieurs  Ferrand,  Gigord  &  Cerifi ,  Députés  par  nous  à  la  Cour,  immé- 
diatement après  leur  Arrivée  ,  s'adreflèront  à  Monfieur  de  la  FrUUere  , 
Secrétaire  d'Etat,  auquel  ils  délivreront  nos  Lettres  ,  en  lui  ofrant  nos  très- 
humbles  Services  ;  &  ils  le  prieront  que  par  Ion  Moien  ils  puiflent  feprc- 
fenter  le  plutôt  qu'il  fera  poflible  devant  Sa  Majefié ,  pour  lui  faire  la  Révé- 
rence ,  &  lui  prefenter  les  Lettres  de  cette  Alfemblée  ;  &  ils  fuivront  les 
Ordres  dudit  Monfieur  dchf^rilUere,qui  leur  dira  quand  &  comment  il  fau- 
dra parler  à  Sa  AJajefté,  à  Monfieur  le  Cardinal ,  6c  à  Monfieur  le  Grand 
Chancellier  :  Sc  après  avoir  rendu  leurs  Devoirs  au  Roi  ,  à  Monfieur  le  C^r- 
dinal,  &  à  nos  Seigneurs  les  Principaux  Mmiftres  d'Etat ,  ils  leur  donneront 
à  entendre  avec  quels  Refpeéts  Sc  Sentimens  de  Reconnoilîance  ,  nous 
avons  reçu  de  la  Pouche  de  Monfieur  de  Saint  Marc,  Commiflaire  de  Sa 
^.<;>y?f' à  cette  A  fl  emblée,  les  Afllirances  qu'il  nous  a  données  au  Nom  de  Sa 
Majefté  ,  de  la  Confervation  des  Privilèges  ,  de  fes  Edits  ,  &  de  la  Conti- 
nuation de  fes  Faveurs. 

II. 

Mais  ils  ne  feront  aucune  Dificulté  de  dire  que  tous  les  Membres  de  cette 
Aflèmblée  ont  été  extrêmement  étonnés  de  ce  qu'immédiatement  après  lef- 
dites  Aflurances  que  ledit  Commiflaire  nous  a  données  ,  il  nous  a  fait  des 
Propofitions  qui  ne  repondoient  nullement  aux  Promeflès  de  la  Bienveillance 
de  Sa  Majeflé  envers  nous  ;  comme  lors  qu'il  nous  a  déclaré  que  le  Roi  l'a- 
voit  chargé  de  défendre  à  tous  les  Miniftres  ,  de  fervir  les  Eglifes  Anexées  , 
ce  qui  tend  à  la  Ruine  de  la  plupart  de  ces  Eglifes  ,  Sc  prive  une  grande 
Multitude  de  ceux  qui  profeffent  notre  Sainte  Religion  ,  de  leurs  Confola- 
tions  Spirituelles, 

I  I  I. 

Comme  aufll  lors  qu'il  a  déclaré  ,  comme  de  la  Part  du  Roi  ,  que  l'înten- 
tionde  Sa  A<f aj efi é  étok  que  nous  ratifiaflions  le  Batémc  qui  aaroit  été  admi- 
nillré  par  les  Sages  Femmes  ,  6c  autres  qui  n'auroicnt  aucune  Vocation 
pour  conterer  ce  Sacrement  ,  ce  qui  efl;  formellement  contraire  à  notre 
Créance. 

I  V. 

Ils  tâcheront  aufli  d'informer  Sa  Majefté  j  de  leurs  propres  Bouches  ,  de 
ce  Décret  rigoureux  du  Confeil  Privé  ,  qui  nous  enjoint  de  tendre  des  Ta- 
fifferies  devant  nos  Maifons,  &  de  les  orner  au  jour  de  la  Fêts  Dtepf,  com- 
me ils  l'apellent,  ce  qui  eft  encore  dircftement  contraire  aux  Edits  qui  ont 
été  faits  en  nôtre  Faveur. 

Tome  IL  Ffff  V.  Ils 


5$f^         XXVIL   SYNODE    NATIONAL 

Ils  auront  aufli  Soin  de  prefentcr  leurs  Requêtes  à  Monfieur  le  Cardinal, 
&  aux  Meflieurs  du  Confeil  ,  &  iur  tout  à  Monfieur  de  Bemllon,  à  ce  qu'il 
leur  plaife  faire  délivrer  quelque  Somme  d'Argent  à  cette  Alfemblée  ,  pour 
paier  les  Fraix  de  nos  Députés  ,  pendant  les  Seffionsde  ce  Synode ,  comme 
il  nous  a  toujours  été  accordé  par  Sa  Majefté  :  &  d'autant  plus  que  depuis 
fort  long-tems,  non-obftant  les  Promeffes  de  Sa  Majejls ,  nous  n'avons  re- 
çu aucun  Eiet  de  fcs  Libéralités. 

V  I. 

Cette  Affemblée  laiffe  à  la  Prudence  de fdits  Députés  de  régler  le  Sejouï 
qu'ils  feront  à  la  Cour  ,  à  Proportion  du  bon  Succès  de  leur  Négociation  ; 
£c  nous  leur  enjoignons  de  nous  fiiire  iiivoir ,  en  toutes  Occafions  ,  ce  que 
nous  devons  Eure  de  nôtre  Côté  ,  Sc  de  quelle  Manière  nous  devons  nous 
comporter. 

CHAPITRE     XXVI. 

Harangue  àt  Monjîeitr  Ferrand  à  Monfieur  le  Cardinal  Duc 
de  Richelieu. 

MONSEIGNEUR, 

^,  T\Uis  qu'en  nos  jours  ,  la  Paix  Sc  la  Jultice  régnent  avec  tant  de  Gloi- 
„  1.  re  ,  &  font  fi  bien  confervécs  par  la  Sageffe  incomparable  de  vôtre 
„  Gouvernement ,  que  le  plus  Grand  Monarque  de  l'Univers  eft  reconnu- 
,,  non-feulement  pour  être  un  Roi  Jufte  ,  mais  auflî  qu'il  eft  à  bon  Droit 
'„  apellé  le  Roi  des  fftfies  ■■,  Les  Miniftres  8c  les  Anciens  Affemblés  dans  un 
,,  Synode  National  par  l'Autorité  de  Sa  Majefié ,  6c  par  les  bons  Confeils 
„  de  vôtre  Eminence  ,  ont  pris  la  Liberté  de  nous  envoier  vers  Sa  Majefié , 
„  comme  au  Père  commun  de  fes  Sujets  ,  pour  lui  témoigner  leurs  Recon- 
„  noiffances  du  plus  profond  de  leurs  Cœurs ,  8c  pour  lui  prefenter  leurs  très- 
„  humbles  Requêtes  ,  6c  implorer  en  toute  Humilité  fa  Proteftion,  contre 
„  ces  Violences  qui  nous  enlèvent  tous  les  jours  fes  Faveurs  ;  6c  nous  ont 
„  expreflcment  chargés  de  demander  à  vôtre  Eminence  ,  fon  Secours  6c  Ion 
„  Affiftance  pour  ce  Sujet.  L'Expérience  que  nous  en  avons  reffentie  au- 
„  trefois  ,  nous  la  fait  efperer  pour  l'avenir ,  &  nous  comble  de  joie.  D'ail- 
„  leurs  que  ne  peut-on  pas  fe  promettre  de  vôtre  Emmence  qui  porte  fur 
„  fon  Vifage  les  Traits  de  la  Conftance  de  Die-.t ,  6c  dans  fa  Bouche  les  Af- 
>,  fûrances  de  la  Parole  du  Roi^  dont  elle  eit  elle  même  le  Portrait  Vivant.  Nous 
,,  n'ignorons  pas.Monfeigneur,  que  vôtre  Emmence  ne  foit l'Intelligence ad- 
„  mirable  qui  meut  cette  Grande  Monarchie  ,  avec  tant  de  Régularité;  cet 
3,  Efprit  qui  anime  6c  qui  fait  agir  ce  Grand  Corps ,  lequel  étoit  auparavant 
j>  comme  une  de  ces  lues  Flotantcs  ,  mais  que  vôtre  fage  Conduite  a  fû  ar- 

,,  rêtcr 


TENUK.A.iAlL  E  N.  C  O  NV  ;  ^95 

»,  rêter  avec  les  chaincs  de  IVAutorité  Rouble  ,  tellement  que  dans  les  plus  vio- 
,,  lentes  Tempêtes  il  deH-keufe  feïme  8c  inébranlable  :  Et  il  en  feraàl'Egard 
5,  de  la  Fr.vice  de  même  qu'avec  le  Pais  de  Licre  ,  lequel  quoiqu'il  foie  fu- 
„  jet  à  divers  Orages  &  à  de  terribles  Agitations  ,  caufées  par  des  Tremble- 
„  ment  àà  Terre  ,  jouit,  d'un  Calme  merveilleux  pendant  l'Efpace  de  qua- 
„  rante  jours,  lors  que  les  Vents  impétueux  qui  ont  excité  la  Bourafque  font 
,,  apaifés  ;  Mais  nous  efperons  que  ces  jours  de  Tranquitité  feront  des  An- 
„  nées  à  notre  Egard  ;  Ôc  plaife  au  Ciel  prolonger  les  jours  de  votre  Eminen- 
„  ce  jufqu'à  un  Siècle  entier  de  ces  Années  heureufes  !  Et  nous  proteftons 
,,  devant  Dieu  que  nous  nous  fentons  obligés  d'obéir  continuellement  à  Sa  Ma- 
„  jefté ,  tant  par  nôtre  Naiflance  ,  que  par  nôtre  Confcience  j  &  que  nous 
„  y  fommes  indifpenfablement  engagés  par  les  Faveurs  continuelles  dont  Su 
„  Majeflé  nous  a  comblés  ;  C'eit  pourquoi  nous  adreflbns  nos  Prières  fans 
,,  Intermillion  au  Souverain  Seigneur  du  Ciel  6c  de  la  Terre  ,  pour  le  fu- 
„  plier  qu'il  lui  plaife  de  conferver  fon  Oint  ,  comme  la  Prunele  de  fon 
„  Oeil  ,  parce  que  Sa  Majefté  eft  le  Cœur  &  la  Vie  de  fon  Roi^ume  ,  ôc 
„  qu'il  vueille  retrancher  de  nos  jours  pour  les  ajouter  aux  Siens  ,  6c  aux 
,,  vôtres  pareillement  ,  Aionfeigne»r  ,  que  nous  regardons  ,  après  Dien  6c  le 
,,  Roi  ,  comme  nôtre  Sanftuaire  le  plus  afluré  ;  efperant  que  vous  nous 
,,  communiquerés  quelques  Raions  de  vôtre  Bienveillance  ,  qui  nous  ani- 
„  ment  ,  6c  qui  nous  confolent  dans  ces  triftes  Tems  de  Defolations  dont 
,,  nous  fommes  menacés  ,  6c  qui  loient  un  Remède  propre  contre  ces  Maux 
„  afligeans  qui  nous  preflént  de  tous  Côtés  ,  8c  vous  augmenterés  par  là  k 
,,  la  Gloire  que  vous  vous  êtes  juftement  aquife  parmi  le  Peuple  Chrétien, 
„  qui  fera  la  Recompance  de  vos  fignalés  Bienfaits  envers  nous  :  6c  nous 
5,  demandons  à  Dieu  dans  nos  Prières  ,  qu'il  répande  abondanment  fes  Be- 
„  nediâions  fur  vôtre  Emmence  ,  ÔC  que  nous  puiflions  avoir  la  Confo- 
„,  lation  de  la  voir  bien  perfuadée  que  nous  fommes  avec  toute  la  fince- 
M  rite  de  Cœur, 

MONSEIGNEUR, 

De  vôtre  Eminence , 

Les  Tijès-Humbles  &  très-ObeïfTants 
Serviteurs , 

Bf.fnage  ,  Modérateur  du  Synode. 
D.  CûMpé ,  Ajoint. 


] 


D.  Blonde l, 

&c  ^  Secrétaires. 

D.  Lannai  , 


Ffffâ  CHA- 


^1^6        XXVII.    SYNODE    NATIONAL 

CHAPITRE    XXVII. 

Tlaintes  qui  furent  portées  à  Sa  Majefté  ,  par  les  Sieurs  Ferrand ,  Paf- 
teur  de  l'Eglife  de  Bourdeaux  ,  Gigord  ,  Tafteur  de  l'Eghfe  de 
Montpellier  ,  &  de  Cerifi  Ancien  ,  tous  Dépités  m  Cour  parle 
Synode  National  ^'Alençon  ,  le  j.  de  Mai  1637. 

SIRE, 

LEs  Députés  de  vos  fujets  de  la  Religion  Reformée  ,  aflemblés,  par  la 
Permiflîon  de  yôtre  Majeflé,  dans  le  Synode  National  d'y4/<r»p»,  la  fu- 
plient  très-humblement,  que  fuivant  vos  Bontés  accoutumées ,  8c  la  ]\\i- 
tice  que  vous  leur  avés  toujours  rendue  ,  il  vous  plaife  de  leur  accorder 
k  Jouiflance  de  vos  Edits  ,  &  des  Déclarations  de  Paix  .  qu'on  a  enfreint 
&  violé  dans  chaque  Article  ,  &  particulièrement  dans  pluGeurs  Places  de 
vôtre  Roiaume  ;  car  nous  ne  pouvons  pas  reparer  les  Torts  qu'on  nous  a 
fait  ,  ni  faire  exécuter  vos  Edits  8c  Déclarations  ;  quoique  l^ôtre  Afajefié 
nous  ait  accordé  la  plupart  de  fes  Faveurs ,  dans  les  Reponfes  qu'elle  eût 
la  Bonté  de  faire  à  nos  Plaintes  qui  furent  très-humblement  prefentécs  à  ^0- 
tre  Afajefié  VAnnéc  Mille,  fix  Cens  ,  vint- cinq. 

Et  quoique  par  les  Edits  de  Paix  ,  8c  par  les  Reponfes  que  rôtre  Majefté 
fit  en  ce  tems  là  a  nos  Plaintes  6c  à  nos  très-humbles  Remontrances  ,  elle 
eût  daigné  nous  interiner  nos  Requêtes  ,  en  permettant  que  le  libre  Exer- 
cice de  nôtre  Religion  fût  rétabli  dans  tous  les  Lieux  ,  où  il  avoit  été  fou- 
fert  par  l'Edit  de  Nantes  ,  &  comme  nous  l'avions  aétuellemcnt  l'Année 
i6zo.  6c  qu'on  eût  envoie  des  Commiil'aires  pour  ce  Sujet  ,  afin  que  ledit 
Edit  fût  exécuté  j  néanmoins  il  ne  nous  a  jamais  été  poffiblc  de  faire  accom- 
plir leur  Commiflion  ,  non -pas  même  dans  les  Endroits  qui  étoient  men- 
tionnés dans  le  Cahier  de  nos  Griefs,  quoiqu'ils  y  fuflent  exprimés  parleurs 
Noms,  à  favoir  ,  Gergeatt  ,  Bourgueil  ^  Surgeres  ^  Le  Poire  ^  Lt/çon ,  Béret, 
Ci/Plonges,  Les  Reartx  ,  St.  Malxier,  Belltville,  ^rgenton  ,  Beafimont^LeBoH- 
i-e ,  Figeae  ,  Cadenac  ,  CreJJol ,  Foix  ,  Belleftat  ,  Lajfeg»e ,  Lomhais ,  j4rli- 
(T^if,  Senerat  ,  Boujfe  ,  Villefort ,  Moulatir ,  Fanàemain  .,  Filleman ,  Pouf^n, 
"C'gnac ,  St,  Paragoire  ,  St.  Gilles  ,  Generac,  Bagdole ,  Digne,  Forc/italijMier  ^ 
Aionfort  ,  Bourhtn  ,  Lauriac  &  Autun  \  dans  toutes  lefquelles  Places  Votre 
Majeft-éc{\:  très- humblement  fupliée  de  faire  exécuter  ponctuellement  fa  Vo- 
lonté ,  fuivant  la  Rcponfe  que  vous  avés  faite  à  nos  Plaintes  ,  par  une  Dé- 
claration formelle  ,  comme  vous  nous  l'avés  auflî  très-expreflément  &  très- 
clairement  promis  i  par  les  Articles  y.  Se  6.  de  vôtre  Edit  de  Nîmes,  tuit 
au  Mois  de  Juillet  de  l'An  1629.  Vôtre  Majeflé  aiant  ordonné  alors  que 
l'Exercice  de  nôtre  Religion  fut  au  plutôt  rétabli  dans  tous  les  Lieux 
ci-deflus  mentionnés. 

''•^^-  II.  Et 


TENUAALENCON.  i^^j 

Et  d'autant  que  f>ar  la  Malice  &  la  Violence  des  Teras  tumultueux ,  qui 
font  furvenus  8c  qui  ont  toujours  duré  depuis  l'Année  1626.  l'Exercice  de 
nôtre  Religion  a  ceflé  ,  &  a  été  ôté  dans  plufieurs  Lieux  où  il  avoit  aupa- 
ravant été  établi  conformément  aux  Edits ,  comme  à  Fenueil ^Teré ,  Lafttr- 
rie,  Lalea,  l'Hommeau,  Nievil y  MarJîlU,  Riettx ,  le  Châtean ,  St.  PU,  St. 
Denis,  le  Château  d'Oleron  ,  la  Flotte  ^  St,  Martin,  Ards,  Zo<>  &  autres  Pla- 
ces des  Ifîes  d'O/É'ro»  &de  Ré  ^  les  Herbiers ,  MontagM,  la  Chaume  ^  Loux.ac , 
Mortagne  ,  Saujen  ,  l'J^e  Bouchard  ,  le  Croifi  ,  Maz.in  ,  Mont  de  Marfan  , 
Sanx  dans  le  Condommois ,  Givaudan,  Millan  en  Albret  ,  St.  Léger  ,  Sf.  Ba- 
x.ile y  Centras,  Florenfac  ,  Pamiers  ,  Puimirol,  Ribauti ,  Combas ,  Aubenasî 
VaU,  Mirabel,  nileneuve  de  Berg,  Dijon, Bourg  en  Brejfe ,  Parai  le  Moineau, 
Corbigni  ,  Naviirreins  ,  Benejat  ,  ÔC  Ojftni.  Nous  fuplions  très  -  humble- 
ment/^oVr^A/^jf/e  d'ordonner  que  l'Exercice  de  nôtre  Religion  foit  rétabli 
au  plià-tôt  dans  tous  ces  Lieux  ,  6c  de  défendre  que  vos  Sujets  qui  la  profcf^ 
fent  1^  foient  pas  molellés  déformais  pour  cela. 
1  I  L 

Et  parce  que  c'a  été  une  Pratique  perpétuelle  dans  nos  Eglifës,  que  plu- 
fieurs Pafteurs  de  vôtre  Roiaume  ont  exercé  leur  Miniftere,  comme  ils  font 
encore  à  prefent  ,  dans  diverfes  Places  voifines  ,  où  le  Libre  Exercicedenô- 
tre  Religion  a  été  établi  par  vos  Edit5 ,  &  en  Confcquence  defdits  Edits, parnos 
Colonnes  &  Synodes  ;  &  comme  il  s'cft  fait  encore  depuis  peu,  même  enpre- 
fence  des  Commiflàires  nommés  par  Fàtre  Majefié  pour  affifter  à  ces  Syno- 
des ,  lefquels  Commiflâirej  n'ont  jamais  formé  aucune  Opofition  contre  cet- 
te pratique  ;  C'eft  pourquoi  nous  fuplions  très- humblement  Votre  Majefié 
de  nous  laifler  Libres  dans  la  Poffeffion  que  nous  en  avons  ,  laquelle  n'a  ja- 
mais été  défendue  par  aucuns  Edits  des  llluftres  Ancêtres  de  Fôtre  Majejié^ 
ni  même  par  vos  Ordonnances i  8c  que  toutes  les  Prohibitions  au  contraire,  puif- 
fent  être  révoquées  ,  foit  qu'elles  nous  aient  été  faites  par  les  Commiflàires 
qui  ont  affifté  depuis  peu  dans  nos  Synodes  Provinciaux  ôc  Nationaux  ,  ou 
qu'elles  aient  été  décrétées  dans  les  dernières Seffions Extraordinaires,  par  les 
Nouveaux  Juges ,  ou  par  le  très-Honorable  Confeil  Privé  de  Fotre  Majefié, 
dans  lequel  aucun  Député  de  nôtre  Religion  n'a  jamais  pu  être  admis  pour 
déclarer  6c  foûtenir  nos  Droits. 

I  V. 

Et  parce  qu'il  plût  à  Vôtre  Majefié  ,  aiant  Egard  au  Cahier  de  nos  Plain- 
tes,  que  nous  lui  prefemâmes  l'An  1625:.  d'ordonner  que  les  Eglifes  &  les 
Cimitieres  (  où  nous  enterrions  nos  Morts  ,  kfquelles  Eglifes  &  Cimitieres 
on  nous  a  ôté  dans  les  Lieux  fuivants  ,  à  Lunel ,  Sommierts  ,  Florenfac  ,  le 
Vigan  ,  Mas^illargues  ,  Villemur  ,  St.  Antonm  ,  &  Putmirol,  )  nous  fuflent 
rcftitués  ,  6c  qu'il  feroit  Libre  aux  Habitans  defdites  Places  d'y  rebâtir 
leurs  Temples ,  ce  qui  avoit  auiu  été  accordé  par  les  Edits;  &  qu'aucune  de 
ces  Ordonnances  de  Votre  Majefié  n'a  été  exécutée  ,  qu'au  contraire ,  depuis 
ce  tems-là  on  nous  a  ôté  par  Force  les  Egides  &  les  Cimitieres  de  Vittejou- 
den ,  de  Cajfres ,  dt  St,  Afrique  ,  àcSt.GeUis,  <k.Valz,,  àc  Vallon  ,  d'Aube- 
F  f  f  f  3  nas  , 


^98         XXVÎÏ.    S  YNÔDE-N  ATÏ.ON  AL 

ttas  ,  de  St.  Etienne  en  Forètz.  ,  de  Senes  ,  £c  diverfes  autres  Places  dans  le 
Pais  à^^unix  ,  dans  yi/le  de  Ré  ,  &  dans  la  Pmvince  de  Bourgogne.,  &  qil'on 
jious  a  abfolûment  etppêché  de  rebâtir  nos  Temples  à  la  Morte  d''Argr-tes  & 
à  Chanmont  ;  c'eft  pourquoi  nous  lu  plions  très  humblent  T'^Stre  Majefle' dç 
nous  continuer  cette  Faveur  Roiale  qui  nous  a  été  accordée  par  vos  Édits, 
&  parles  Promefles  que  vous  nous  fîtes  en  lifant  ledit  Cahier  de  nos  Plain- 
tes ,  car  vous  nous  afllirâtes  ,  que  pom-  réparer  nos  Griefs  ,  vous  ordonne- 
riés  qu'on  nous  rendît  nos  Ègliiësèc  nos  Cimetières  dans  toutes  les  Place;; 
-ci-deflus  mentionnées  ,  Se  que  FStye  tVinjefté  defendroit  qu'on  nous  molef- 
Tât  qu-ind  nous  les  rebâtirions  ,  &  particulièrement  à  Attbenas,  où  lesHabi- 
tans  font  obliges  d'enterrer  leurs  Morts  dans  les  Campagnes  Ouvertes  ,  & 
oii  l'on  ne  permet  qu'à  deux  ou  trois  Perfonnes  feulement  d'accompagnei* 
"îes  Corps  à  la  Sépulture,  dans  les  Lieux  defertsoù  ils  peuvent  être  déterrés 
'jjar  des  Bétes  Féroces  ,  5c  par  les  Ennemis  de  notre  Religion. 

Vos  três-Humbles  Sujets  de  la  Religion  dans  la  Ville  d'^/f«f<r«,  fuivant 
les  Articles  9.  &  10.  de  l'Edit  ,  &  l'Ordonnance  de  vos  Commiffaires  Dé- 
putés pour  le  faire  exécuter  ,  ratifiée  par  un  Décret  du  ('onfeil  ,  le  4.  fuil- 
■let  de  l'An  160^.  aiant  rebâti  leur  Temple  dans  ladite  Ville  ,  depuis  plus  de 
trente  Ans ,  font  cependant  encore  inquiétés  par  le  Clergé  ,  6c  par  les  Habi- 
tans  Catoliqucs  Romains  dudit  Lieu  ,  qui  les  ont  fait  citer  pardevant  Mon- 
fieur  Tierfeaitx  ,  lequel  delend  à  ceux  de  nôtre  Religion  de  continuer  de 
prêcher  la  Sainte  Parole  de  Die^t  dans  ladite  Ville  &  dans  fes  Fauxbourgs  ; 
comme  auffi  d'enterrer  leurs  Morts  dans  leCimitiere  de  Saint  Blaz^i ,  ou  dans 
les  Fauxbourgs  dudit  Lieu;  6c  quoique  FoV^  ^W;«;Vy/c  eût  bien  voulu,  à  leurs 
inftantes  Requêtes  ,  faire  ceflèr  lefdites  Pourfuites  ,  par  un  Décret  du  très- 
•Honorable  Confcil  Privé  de  Vôtre  Majefié ,  daté  du  treziêmedumoisde/îy<îÀ 
dernier  ;  néanmoins  on  les  recherche  encore  ,  6c  on  leur  fvit  de  nouvelles 
Sommations  de  comparoître  devant  vôtre  Confeil  Privé  ;  c'eft  pourquoi  nous 
iuplions  très-humblement  Fôtre  Majeflé  de  les  difpenfer  d'y  comparoître ,  8c 
de  défendre  à  toutes  iortes  de  Perfonnes  de  les  troubler  ,  ou  inquiéter  à  l'ave- 
nir ,  dans  la  Polîeffion  de  leurs  Temples ,  ou  Lieux  de  Sépultures. 

V.'V--,  :.  .   ....;.....  V    L 

Et  d'autant  que  les  Sieurs  Mtllette  6c  de  Broffes,  Commiflàires  nommés  par 
P^otre  Majefte  pour  exécuter  ledit  Edit  dans  le  Bailliage  de  Gex  ,  avoicnt 
ordonne  des  Lieux  pour  enterrer  ceux  de  notre  Religion  dans  ledit  Bailliage, 
à  quoi  Monfieur  l'Evêque  du  Diocefe  ,  8c  les  Catoliques  Romains  dudit 
Bailliage  avoient  librement  confenti  ,  ce  qui  avoit  auflî  été  confirmé  par  un 
Décret  du  Confeil  Privé  de  Votre  Majefié  ,  du  15.  Décembre  1 6 1 2 .  non- 
obftant  tout  cela  ,  Monfieur  Mâchant  Intendant  de  la  Province  de  Bour- 
gogne \  fans  avoir  oui  une  feule  fois  les  Parties  interreflecs ,  les  a  de  fon  pro- 
pre Chef,  êc  par  fes  Ordres  particuliers  du  15-.  de  Mars  ,  Sc  par  d'autres  de 
diferente  Date  ,  a  dépouillés  non-feulement  de  leurs  Cimetières ,  mais  auffi 
ne  veut  pas  que  ceux  de  la  Religion  Reformée  aient  part  à  l'Argent 
commun  &  à  l'Hôpital  de  cette  Place.  Nous  fuplions  donc  très-humble- 
ment 


TENUAALENCON.  599 

ment  Fotre  Majefté  de  faire  furfeoir  les  Ordres  dudit  ManÇicnv  Mtichum ,  & 
d'ordonner  que  vos  dits  Sujets  de  la  Religion  dans  le  Bailliage  àcGex^  foient 
maintenus  dans  la  Pofî'eflîon  de  leurs  Cimetières,  &  dans  l'ancienne  Jouïflàn- 
ce  de  leur  Part  de  l'Argent  qui  eft  en  Commun  ,  ôc  des  Hôpitaux  ,  comme 
auffi  de  tous  les  autres  Privilèges  qui  font  contenus  dans  l'Edit  de  Fôtre  Ma- 
jefté. 

V  I  I. 

Dans  plufieurs  Lieux  de  votre  Roiaume,on  oblige  vos  Sujets  de  la  Reli- 
gion Reformée  de  faire  diverfes  Chofes  qui  font  contraires  à  la  Liberté  de 
leurs  Confciences,  qui  leur  a  été  accordée  par  vos  Editsj  particulièrement  as 
tendre  des  Tapiflènes  devant  leurs  Maifons ,  ou  de  les  parer  de  quelque  Sor- 
te d'Orncmens  en  certains  jours  de  Fêtes  ,  quoique  le  troifiême  des  Arti- 
cles particuliers  de  l'Edit  de  NmitesXa  oblige  leulemcnt  de  foufrir  que  d'au- 
tres le  faflént  ,  6c  cela  encore  par  l'Autorité  des  Oficiers  du  Lieu  ;  iiC  on  ne 
doit  pas  même  les  torccr  de  contribuer  à  aucune  Chofe  pour  ces  Solemnités. 
Néanmoins  vos  pauvres  Sujets,  pour  avoir  refulé  d'agir  en  cela  contre  leurs 
Confciences  ,  ont  été  condamnés  à  de  groflcs  Amendes  à  Rennes  ,  &  à  Fitré, 
par  un.  Décret  du  Parlement  de  Bretagne  ;  Se  le  même  a  été  ordonné  depuis 
j-ieu  par  une  Sentence  rendue  dans  le  Confeil  Privé  ,  laquelle  a  été  fignifiée 
nu  Procureur  de  la  Judicature  de  Claie  ^  C'eft  pourquoi  nous  fupliuns  très- 
humblement  Fotre  Majefié  de  maintenir  Se  de  conferver  vos  Sujets  de  nôtre 
Religion  dans  la  Liberté  de  leurs  Confciences,  fur  tout  par  Raport  au  Tort 
qu'on  leur  fait  en  cela  ,  8c  de  les  décharger  de  toutes  les  Amendes  auxcjucl- 
les  ils  ont  été  condamnés  pour  ce  Sujet. 

V  I  I  L 

Far  le  Second  Article  des  Matières  Particulières  de  l'Edit  de  Nantes ,  &. 
par  la  Reponfe  que  Fêtre  Majejie'  {\i  au  Quatrième  Article  du  Cahier  de  nos 
Plaintes  ,  que  vos  Sujets  de  la  Religion  Reformée  prefenterent  au  Mois  d^ 
Juillet  de  l'An  162J.  il  étoit  exprcilément  déclaré  qu'aucun  d'eux  ne  lêroit 
obligé  de  contribuer  à  la  Réparation,  ni  à  la  Conllruétion  des  Eglifes,  des 
Chapeles,  6c  des  Maifons  des  Prêtres  .  ni  à  acheter  des  Chapes,  Surplis,  ou 
autres  Ornemens  dont  on  fe  fert  à  la  Mefl'e,  ni  de^  Luminaires,  ni  à  la  Fon- 
te des  Cloches  ,  au  Pain  Béni ,  aux  Droits  des  Confrairies  ,  ni  à  paier  le 
Louage  des  Maifons  où  les  Prêtres  font  leur  Demeure,  ou  à  d'autres  Chofes 
femblables  ;  néanmoins  jean  Oz.ier  de  Herfieur  a  été  condamné  par  un  Dé- 
cret du  Parlement  de  Normandie  de  paier  quelque  ^^ommc  à  une  Confrairie  : 
&  aufTi  par  un  autre  Décret  dur  Parlement  de  BuHràedHX^cQwx.xûxc  à  celui  de 
la  Cour  à^Agen  ,  les  Héritiers  de  Charles  ^«//,Habitans  de  ladite  Ville  de 
BoKrdeaux,ont  été  obligés  de  paier  tous  les  Ans  une  certaine  Contribution  à 
la  Confrairie  du  Métier  du  Défunt  ;  &  on  a  contraint  ceux  de  l'Eglife  de 
Saint  Ambrotfe  de  paier  la  Rente  de  k  Maiibn  oi:i  l'on  tait  le  Service  Diviu. 
à  la  Façon  de  l'Eglife  Catholique  Romaine  ;  Sc  en  a  encore  obl^é  ceux  de 
Sauve  &.  de  i'eirolles  dans  les  Sevenes  ,  6C  ceux  de  Seines  en  frovenct  ,  pai" 
un  Ordre  de  la  Cotir  Prefidiale  de  Nimes  ,  à  bàtir  les  Maifons  des  Vicaires, 
êcles  LgUfes  défaits  Lieux  ;  C'eft  pourqinoi  nous  prions  très  •  Jiumblerceàie. 


6oo       XXVIT.  SYNODE    NATIONAL 

Vôtre  Miijejlt  de  maintenir  8c  conferver  les  Demandeurs  dans  la  Liberté  de 

leurs  Confciences  ,  &  d'abroger  8c  annuler  ,    conformément  à  vos  Edits  , 

tous  les  Décrets  de  Condamnation  qui  ont  été  rendus  contr' eux  pour  ce  Sujet. 

1  X. 

Par  rArticlc  i8.  de  l'Edit  de  Nantes,  il  efl:  défendu  n  toutes  Perfonnes, 
de  quelque  Qualité  qu'elles  puiffent  être  j  d'attirer  ,  ou  de  prendre  par  For- 
ce les  Enfans  des  Parens  qui  profeflent  nôtre  Religion  ,  pour  les  faire  Bâti- 
/er  ,  ou  Confirmer  dans  l'Eglife  Catholique  Romains  ,  fous  Peine  d'être  pu- 
nis exemplairement  :  Et  non-obftant  cela  ,  dans  plufieurs  Endroits  de  votre 
Roiaume  on  prend  aux  pauvres  Perfonnes  ,  8c  on  leur  enlevé  à  Force  ou- 
verte leurs  Enfans  ,  pour  les  faire  batifer  &  élever  contre  leur  Volonté,  dans 
la  Religion  de  l'Eglife  Romaine  ;  8c  entr'autres  la  Fille  d'un  nomme  Redon 
Apoticaire  demeurant  à  Mainiers  ,  8c  l'Enfant  de  Cille  Connnn  lequel  les 
Religieufes  à'' Antriaves  ont  attiré  par  CarefTes, n'étant  âgé  que  de  deux  Ans; 
Scelles  l'ont  enfuite  retenu  par  Force  dans  leur  Convent ,  non  obftant  toutes 
les  Lamentations  8c  les  Démarches  que  la  Mère  a  faites  pour  le  recouvrer  ; 
C'eft  pourquoi  nous  fuplions  très-humblement  Fôtre  Majefté  de  faire  inter- 
venir fon  Autorité  ,  afin  que  vos  Sujets  de  ladite  Religion  Reformée  jouïf- 
fent  en  toute  Sûreté  de  la  Liberté  de  leurs  Confciences ,  comme  elle  leur  a 
été  accordée  par  vos  Edits ,  &  même  fur  ce  Point  ,  8c  de  faire  punir,  fclon 
la  Rigueur  des  Loix ,  tous  ceux  qui  les  tranfgrefl'eront. 
X. 

Par  le  15.  Article  de  l'Edit  de  Nantef  ,  8c  parle  58.  des  Matières  Par- 
ticulières ,  il  eft  permis  à  ceux  qui  profeficnt  nôtre  Religion  d'avoir  des 
Ecoles  Publiques  dans  les  Villes  ^  Places  où  l'Exercice  de  nôtre  Religion 
eft  permis  ;  Néanmoins  en  divers  Endroits  011  leurs  Coleges  8c  Ecoles  font 
établies  ,  conformément  à  ces  mêmes  Articles  de  l'Edit  de  Nantes  ,  ils  font 
inquiétés  dans  leur  Pofli:flion  ,  8c  même  non-obftant  l'Explication  que  rô. 
tre  Majefté  en  donna  dans  la  Reponfe  qu'elle  fit  au  Cahier  de  nos  Plain- 
les ,  que  nous  prefentâmes  par  nos  Députés ,  8c  que  Fotre  Majefté  accepta, 
te  13.  de  Juillet  i6ai.  dans  laquelle  Reponfe  Fotn  Majefté  dedar a  expref- 
fément ,  que  par  l'Edit  il  eft  permis  à  ceux  de  ladite  Religion  d'établir  des 
Coleges  dans  les  Villes  8c  Lieux  où  ils  jouïflent  du  Libre  Exercice  de  leur 
Religion  ;  8c  Fetre  Majefté  accorda  les  mêmes  Privilèges  à  nos  Coleges  qui 
ont  été  érigés  ,  reçus  8c  aprouvés  dans  ce  Roiaume  ;  C'eft  pourquoi  Votre 
Majefté  eft  fupliée  très-humblement  de  défendre  à  toutes  Perfonnes  d'inter- 
rompre ou  de  molefter  ceux  de  nôtre  Religion  dans  la  Poffeflîon  8c  lajouïf- 
fance  de  leurs  Ecoles,  Coleges  8c  Univerfités, que  Votre  Majefté  a  autrefois 
accordée  par  les  Lettres  Patentes .  &  par  des  Décrets  de  fon  Confeil,  aux  Vil- 
les de  Nerac  ,  de  Coignac  ,  Sc  autres  Places ,  non-obftant  tous  Jugemens  , 
Ordres ,  Décrets  &  autres  Aftes  contraires  à  nos  Privilèges  ;  C'eft  pour- 
quoi nous  fuplions  très- humblement  Votre  iW^(j/;7?e  d'abroger  8c  d'anuler  tous 
ces  Jugements  ,  Décrets»  8c  Ordres  contraires  à  ladite  Pofleflion. 

2\,  J  • 

Mcffieurs  de  Carlin  cas  &  de  Laget ,  Commiffaires  députés  par  Fotrt  Ma- 
jefté 


TENUAALENCON.  6oi 

jcfté  pour  faire  le  Partage  des  Coleges  du  Languedoc,  qui  font  de  Fondation 
Roiale  ,  n'étant  pas  contens  de  fatisfaire  à  la  Teneur  de  leur  Commiflion  , 
ont  voulu  encore  prendre  Connoiflance  de  l'Univerfité  de  Théologie  de  Ni- 
mes  ,  qui  eft  entretenue  par  ceux  de  la  Religion  Reformée,  &  il  eft  arrivé 
que  Monfieur  de  CartincAs  CatoUqne  Romain  l'a  interdite,  par  un  Décret  qu'il 
a  fait  de  fon  Chef , fans  avoir  oui  auparavant  aucune  des  Parties  intereflées;  6c 
au  contraire  ,  Monfieur  de  Légat  a  jugé  6c  décrété  ,  qu'elle  devoir  fubfifter 
conformément  aux  Edits  ;  tous  Icfquels  Ordres  6c  Décrets  aiant  été 
envoies  au  très-Honorable  Confeil  Privé  de  l^otre  Majeflé  ,  il  en  eft  forti 
un  Décret  qui  Confirme  fimplement  6c  fans  aucune  Reftriétion  le  Décret 
de  Monfieur  de  CarUncas,'à\x  Préjudice  de  la  Liberté  qui  nous  a  été  accordée 
par  les  Edits ,  6c  on  la  fiit  fans  que  nous  en  aions  eu  aucune  Connoiflance , 
8c  fans  nous  l'avoir  fignifié  :  Fotre  Majefié  ciï  donc  très- humblement  fuplicc 
de  révoquer  ëc  d'annuler  ce  Décret  ,  6c  d'ordonner  ,  en  Faveur  de  vos  Su- 
jets de  la  Religion  Reformée  de  Nimej  ,  que  leur  Univerfité  de  Théologie 
puiffe  fubfifter  fur  le  même  Pié  que  celle  de  Montauban  ,  étant  de  même 
Nature  l'une  que  l'autre  ,  6c  cela  conformément  à  un  Décret  rendu  en  leur 
Faveur  par  votre  Confeil  Privé. 

XII. 

Par  les  Edits  de  T'^otre  Majefié ,  &  comme  il  a  toujours  été  pratiqué  lors 
qu'on  les  a  exécutés  ,  &  même  par  la  Reponfe  que  vous  fîtes  au  troiûême 
Articles  de  nos  Plaintes  ,  que  nous  prefentàmcs  à  rotre  Majefié  m.  mois  de 
Juillet  de  l'An  1625.  il  eft  permis  à  tous  ceux  qui  profcflent  nôtre  Reli- 
gion ,  6c  même  à  nos  Miniftres  d'habiter  indiferenment  en  toutes  fortes 
d'Endroits  de  vôtre  Roiaume  ;  Néanmoins  à  prefent  il  y  a  pluficurs  Lieux 
oîi  nos  Miniftres  ne  lont  pas  fouferts  ,  comme  à  Atibenas^k  Mez.in  ,  à  Saux, 
à  nilefrani^ue  ,  à  Corhigui  ,  6c  autres  Lieux  ,  d'où  nos  Miniftres  ont  été 
challés  ,  ce  qui  eft  contraire  à  vos  Edits  ;  C'eft  pourquoi  nous  requérons 
très-humblement  rotre  Aiujefié  d'ordonner  que  conformément  à  vos  Edits , 
il  foit  permis  à  nos  Miniftres .  6c  à  tous  ceux  qui  profelfent  nôtre  Religion, 
de  demeurer  librement  6c  paifiblement  dans  tous  les  Lieux  du  Gouverne- 
ment de  rotre  Majefié, 

XIII. 

riufieurs  autres  Reformées ,  quoiqu'il  ne  foient  pas  Miniftres  .  font  tous 
les  jours  perfecutés  £c  afligés ,  feulement  par  la  Haine  qu'on  a  de  leur  Reli- 
gion ,  comme  dans  les  Villes  de  Bourg  ,  ai'  /lubenas  ,  de  la  f^oute  ,  de  Chà' 
Ions  fui-  Saône  6c  en  divers  autres  Lieux,  d'oij  les  pauvres  Artifans  font  chaf- 
fés,  tant  par  les  menaces  que  par  les  Violences  qu'on  leur  fait ,  ce  qui  eftdi- 
reftement  contraire  à  la  Force  du  fens  Literal  de  aux  Termes  les  plus  clairs 
de  vos  Edits.ro/rff  /l^.î;>/?e  eft  donc  très-humblement  fupliée  d'ordonner  qu'ils 
jouïflènt  des  avantages  defdits  Edits ,  6c  d'enjoindre  aux  Magiftrats ,  6c  aux 
autres  Perfonnes  ,  d'obferver  en  leur  Faveur  le  premier  des  Article.  Particu- 
lières de  l'Edit  de  Nantes. 

X  IV. 

Par  le  45.  Article  des  Matières  Particulières  de  l'Edit  de  Nantes  ,  8c  par 

Tome  II.  Gggg  un 


6ot        XXVII.    SYNODE    NATIONAL 

un  Décret  de  vôtre  Confeil  ,  daté  du  17.  de  Juillet  de  l'An  1614.  6c  parles 
Reponfes  que  f^otre  Majefié  fit  aux  Plaintes  de  vos  dits  Sujets  le  25.  "^mllet 
1621.  ôc  le  iz.  Avril  i6ïi.  les  Minières  de  nôtre  Religion étoient  exempts 
de  faire  Garde  ,  Patrouilles  ,  de  loger  des  Gens  de  Guerre  ,  d'impofer  ou 
de  lever  des  Taxes  &  de  paier  leur  Quote-part  ,  8c  autres  Impofitions 
quelconques  pour  leurs  Meubles  ,  Penfions  ,  ou  Salaires  ^  Néanmoins  en 
divers  Endroits  de  votre  Roiaume  on  les  oblige  de  faire  la  Garde,  de  Lo- 
ger des  Soldats  ,  êc  de  paier  des  Sommes  pour  leurs  Terres,  quoiqu'ils  ne  les 
faflènt  pas  valoir  eux-mêmes ,  mais  qu'ils  les  Iniflent  à  des  Fermiers  qui  paient 
encore  ces  mêmes  Taxes  ,  pour  lefdites  Terres;  8c  même  en  beaucoup  d'En- 
droits on  leur  extorque  de  l'Argent  pour  le  l'aiement  des  Taxes  qui  font  dues 
par  les  Paroiflcs  ;  8c  quand  ils  rcfufent  ou  manquent  de  fatisfiùre  à  cela , 
on  faifit  leurs  Efcts ,  on  rend  une  Sentence  de  Prife  de  Corps  contr'eux , 
on  les  mené  en  Prifon  ,  8c  on  les  condamne  encore  à  de  grofles  Amendes  ; 
Le  Miniftre  de  Previlli  a  été  ,  entr'autres  ,  traité  de  cette  Manière  ;  Ceft 
pourquoi  nous  fuplions  rotre  Majefié  de  les  faire  jouir  des  Immunités  £c 
Exemptions  qui  leur  ont  été  accordées  par  vos  Edits  £c  Déclarations,  ce  par 
les  Reponfes  qu'on  a  faites  à  nos  Plaintes  ,  8c  de  défendre  que  Perfonne  ne 
les  inquiète  \  8c  que  les  Aflèfleurs  »  Coleéteurs  ,  8c  Receveurs  des  Tailles 
ne  les  obligent  à  aucun  Paiement  qu'à  celui  des  Tailles  pour  les  Biens  en 
Fonds  qu'ils  pofledent. 

XV. 
Et  parce  qu'il  y  a  encore  plufieurs  pauvres  Captifs  fur  vos  Galères  qui  y 
font  depuis  beaucoup  d'Années  ,  8c  qu'on  y  retient  pour  le  Sujet  des  derniers 
Troubles  ,  ^otre  Majejié  eft  très-humblement  fupliée  de  les  faire  mettre  en 
Liberté  ,  8c  d'avoir  la  même  Bonté  8c  Clémence  envers  eux  ,  que  celle  dont 
vous  ufâtes  à  l'Egard  des  autres  auxquels  vous  pardonnâtes  en  l'An  1623. 
par  la  Reponfe  que  Votre  Ma^eflé  fvt  au  cinquième  Article  du  Cahier  de  nos 
Plaintes  ,  8c  que  vos  Sujets  de  la  Religion  Reformée  prefentcrent  à  Vo- 
tre Majeflé. 

X  V  L 
Par  les  Articles  54.  8c  fi.  dudit  Edit,  il  étoit  ordonné  que  les  Cours 
de  l'Edit  jugeroient  Souverainement  ,  8c  fans  qu'on  en  piJt  apeller  à  d'autres 
Cours  ,  de  tous  les  Procès  qui  y  feroient ,  ou  que  l'on  y  pourroit  porter 
dans  la  fuite ,  8c  dans  lefquels  ceux  de  la  Religion  Reformée  feroient  Parties, 
8c  même  de  tout  ce  qui  regarderoit  l'Execution,  ou  l'Inexécution  ,  ou  l'In- 
fraftion  des  Edits  :  néanmoins  pluHeurs  Cours  Prefidiales  ,  comme  celle  de 
Bourg  en  Brejfe  ,  8c  l'Intendant  de  ladite  Province  font  tous  les  jours  des 
Chofes  contraires  auxdits  Articles  ,  8c  rendent  actuellement  des  Jugemens 
dont  ils  ne  permettent  pas  qu'on  apelle.  Particulièrement  auffi  les  Parlemcns 
de  Rennes  8c  d^Aix  ont  fait  des  Décrets  qui  ibnt  direélement  opoiés  au  Sens 
Littéral  de  l'Edit  ;  tellement  que  la  Connoiflance  de  pareilles  Matières  eft 
interdite  aux  Cours  de  l'Edit ,  8c  elle  eft  uniquement  refervée  aux  Cours 
mêlées  ,  qui  ne  font  pas  établies  pour  cette  Fin  Nous  avons  donc  nôtre 
Recours  à  Votre  Majefté  pour  la  fuplier  de  révoquer  6c  d'abroger  tous  ces  Ju- 
gemens 


T  E  N  U    A    A  L  E  N  C  O  N.  (îo? 

gemens  &  Décrets  rendus  fi  incompetenment  par  les  fufdites  Cours  Prefidia- 
les  ,  Intendans  &  Parlemens  ,  au  Préjudice  de  vos  Edits  ;  &  particulière- 
ment le  Décret  du  Parlement  à^^ix,  contre  un  Livre  Gompofé  par  Monfieur 
Gaillard  ,  intitulé ,  Le  Profelite  EvangtUcjue ,  Sc  contre  fa  Perfonne  ,  Se  de 
renvoier  aux  Cour,  de  l'Edit,  les  Matières  de  fait  qui  y  font  contenues,  aux- 
quelles feulement  il  apartient  de  Droit  d'en  prendre  ConnoilTance  8c  d'en  juger, 
avec  Prohibition  aux  autres  Cours  de  fe  mêler  des  Afaires  qui  regardent  pro- 
prement les  Cours  des  Edits  de  rotre  Majejté. 
XVII. 

Quoique  par  le'17.  Article  de  l'Edit  de  Nantes,  confirmé  partous  les  Edits 
fuivans  de  Fotre  Majefté^  ceux  qui  font  ,  ou  qui  feront  Profeflîon  de  la  Re- 
ligion Reformée  ,  foient  déclarés  Capables  d'exercer  toutes  fortes  de  Métiers, 
de  jouir  de  toutes  fortes  de  Dignités ,  &  d'Ofices  ,  &  de  pofîéder  des  Em- 
plois Publics,  quels  qu'ils  puifTent  être  \  néanmoins  dans  plufieurs  Endroits 
de  vôtre  Roiaume  ils  font  exclus  de  toutes  les  Charges  Publiques  ,  Ofices  , 
&  Dignités  ,  &  ils  ne  peuvent  pas  prendre  les  Degrés  de  Doéteurs  ,  ni  être 
incorporés  dans  les  Coleges  de  la  Faculté  de  Médecine,  ni  exercer  cet  Art , 
ou  fe  faire  palier  Maîtres  des  Métiers  dont  ils  ont  fait  leur  Aprentiflage  ;  ni 
faire  les  Fonctions  de  ces  mêmes  Ofices  dont  ils  ont  des  Lettres  Patentes  ; 
puis  que  par  un  Décret  du  Confeil  daté  du  zS.  Avril  1637.  on  a  interdit  à 
nos  Notaires  Publics ,  &  aux  Procureurs  des  Bailliages  ,  l'Exercice  de  leurs 
Emplois;  C'eft  pourquoi  nous  nous  adreffbnsàFerr^yI/^;fy?e,  pourlafuplier 
tres-humblement  que  la  Profeflîon  de  la  Religion  Reformée  ne  foit  pas  im- 
putée à  Crime  à  vos  Sujets ,  &  que  comme  ils  hazardent  leurs  Vies  &  leurs 
Biens  avec  Zèle,  aufli-bien  que  vos  autres  Sujets  ,  pour  le  Service  de  votre 
Etat ,  ils  puiflént  aufîî  recueillir  les  Bien-faits  qui  leur  ont  été  promis  par 
vos  Edits  :  &  nous  fuplions  très- humblement  Votre  /K/<?;>7?e  d'ordonner  qu'à 
l'avenir  ils  foient  admis  à  toutes  les  Charges  8c  Dignités  ,  &  qu'ils  puiflënt 
être  reçus  Maitres  ,  ians  faire  aucune  Diltinction  entr'eux  &  vos  Sujets  de 
la  Religion  Romaine  ^  6c  que  ceux  qui  font  inftalés  aux  Charges  par  des 
Lettres  Patentes  de  Fotre  Majefté  ,  foient  maintenus  dans  l'entière  &  Li- 
bre Jouifl'ance  de  leurs  Emplois  ,  &  qu'il  plaife  à  Votre  Aiajefié  d'abro- 
ger 6c  d'annuler  tous  les  Décrets  6c  Jugements  qui  ont  été  rendus  au  contraire. 
X  V  1  I  I. 

En  l'Année  16x7  par  l'Edit  de  Reftitution,  fait  en  Faveur  des  Eglilês 
Reformées  du  Bearn  ,8c  confirmé  par  vôtre  Mandement  pour  la  Paix  àc  Mont- 
pellier ,  l'Intention  de  Votre  Majefté  étoit  de  maintenir  Icfdites  Eglifes  du 
Bearn  dans  la  Liberté  de  leur  Doétrine  ,  &  la  f ouiHance  de  leur  Difcipline, 
fans  changer,  ou  innover  aucun  Article, ou  Canon  dans  l'une  ou  dans  l'autre; 
néanmoins  vôtre  Cour  de  Parlement  de  Navarre  ,  au  Préjudice  de  la  Liber- 
té qu'elles  ont  d'ordonner  ,  de  depofcr  ,  8c  de  rétablir  les  Pafteurs 
dans  les  Eglifes  ,  ou  de  les  en  éloigner  ,  pour  les  placer  ailleurs  ,  par 
l'Ordre  de  leurs  Synodes  ,  leur  défend  de  publier  ,  8c  de  célé- 
brer aucun  Jeûne  ,  fans  fa  Permiflîon  ,  ou  d'apeller  des  Matières  purement 
Ecclcfialliques  ailleurs  qu'audit  Parlement  ,  ou  de  fonner  toutes  fortes  de 
Ggss  X  C!c- 


604,         XXVII.  SYNODE    NATIONAL 

Cloches  ,  &  en  tous  Tems  ,  pour  convoquer  les  Affemblées  dans  ladite 
Province,  ce  qui  eft  manifefte  par  les  Décrets  dudit  Parlement;  C'eft pour- 
quoi nous  fuplions  rotre  Majefie  d'accorder  à  ces  Eglifes  la  même  Li- 
berté dont  elles  ont  joui  auparavant ,  Se  de  défendre  audit  Parlement  de iViii- 
varre  de  fe  mêler  de  pareilles  Chofes  à  l'avenir  ;  &  qu'il  vous  plaife  d'abro. 
ger  &  annuler  tous  les  Décrets  qui  ont  été  faits  pour  ce  Sujet. 
XIX. 
Il  plût  à  yetre  Majelié ,  par  toutes  les  Déclarations  précédentes  qu'elle  fit 
en  Faveur  de  fes  dits  Sujets  ,  de  promettre  de  nous  continuer  les  Bontés  qui 
nous  avoient  été  accordées  par  Feu  H^nri  le  Grand  de  Glorieufe  &  Immor- 
telle Mémoire,  lefquelles  ont  été  confirmées  endiferens  Tems  "çvc Votre  Ma- 
;>/?«•',  pour  l'Entretien  de  nos  Miniftres  8c  Univerfités,  ce  qui  étoit  en  Com- 
penfation  des  Dixmes  que  vos  Sujets  paient  aux  Curés  des  Paroifles  de  la  Re- 
ligion Romaine.  Cependant  depuis  plufieurs  Années  nous  avons  entièrement 
été  privés  de  ces  Libéralités  :  Et  d'autant  qu'on  nous  avoit  donné  plufieurs 
Aflîgnations  pour  les  Années  précédentes ,  il  nous  eft  encore  dû  une  Somme 
confiderable:  &  quoiqu'on  nous  eût  promis.  Se  repromis  iouvent  la  même  Fa- 
veur ,  6v  qu'elle  nous  eût  été  accordée  en  l'Année  1629.  lorfque  les  Villes 
du  Bas  Languedoc  fc  foumirent  à  l'Autorité  de  Votre  Majefié  ,  8c  que  lefdites 
Promeffes  eûflént  été  depuis  confirmées  ,  par  la  Reponfe  que  Votre  /kiajefU 
fit  ,  à  Montauban  ,  au  Cahier  de  nos  Plaintes  ,  que  nous  vous  prefentâmes; 
néanmoins  on  a  révoqué  ces  mêmes  Aflîgnations  qu'on  nous  avoit  données 
pour  l'Année  1627.  6c  on  n'en  a  point  donné  d'autres  pour  les  Années  fui- 
vantes  ;  C'eft  pourquoi  nous  fuplions  très-humblement  Votre  Majefie,  en 
Confequence  de  vos  Promeflcs  Roiales ,  de  nous  continuer  la  Jouïflance  de 
ces  Faveurs  &  Libéralités  ,  &  d'ordonner  qu'on  nous  paie  les  Arrérages  qui 
nous  font  dûs  pour  les  Années  paflees  ,  &  que  nous  puiflîons  aufll  jouir  des 
mêmes  Avantages  à  l'avenir. 


CHAPITRE    XXVIII. 

Copie  de  la  Lettre  que  les  Pafteurs  à-  FrofefTeurs  de  Gtntvt  écrivirent 

au  Synode  National  «i'Alençon,  touchant  la  Doctrine  à-  l(s  Livres 

des  Sieurs  Amiraud  &  Têtard  Mmijlres. 

MESSIEURS,  noi  très. Honorés  Frères  , 

LA  Convocation  d'une  Sainte  Aflcmblée  que  vous  de  vés  tenir,  nous 
donne  de  nouveaux  Sujets  d'adorer  l'infinie  Mifericorde  de  nôtre  D;>«; 
,  lequel  aiant  choifi  vôtre  Nation  parmi  tant  d'autres  ,  pour  y  planter  les 
,  glorieux  Etendarts  de  la  Croix  ,  fous  Icfquek  vous  combattes  depuis  fî 
,  long-tems,  confervant  toujours  la  Pureté  des  Moeurs  &  de  la  Doétrincj 
,  une  Sainte  Difcipline  ,  £c  une  Union  fort  étroite,  vous  accorde  au  fli  dans 

„  ces 


TENUAALENCON.  60^ 

„  CCS  tems  deDefolation  ^    par  la  Clémence  &  l'Equité  qu'il  a  infpirées  au 
„  Roi  votre  Souverain  Seigneur,  des  excellens  Moiens  de  travailler  à  vôtre 
5,  Subfiftance  ,  &  à  la  Confervation  de  ce  Trcfor  ineftimable  du  St.  Evan- 
,,  gileiSc  par  le  Privilège  que  vous  avés  de  tenir  vos  SynoJes  ,  vous  pou- 
,,  vés  vous  afermir  dans  la  Foi  ,  &  marcher  fans  trébucher  ,  &  en  toute  Sû- 
,,  reté  :  En  éfet ,  de  tous  tems  la  Tenue  de  ces  Confeils  a  étéeftimcecom- 
„  me  un  Moicn  très-puiflant  8c  très-eficace  pour  conferver  la  Paix  dans  l'E- 
„  glife  ,  &  y  rétablir  le  Calme ,  lors  qu'elle  étoit  en  Trouble  ,  &  la  rame- 
„  ner  à  fon  Ancienne  Pureté  lorfquelle  s'en  étoit  éloignée  ;  Mais  les  Meil- 
„  leurs  &  les  plus  Saints  Canons  qui  aient  jamais  été  dreflés  n'ont  pas  été 
„  fuivis  fi  conftanment,  ni  obfervcs  fi  exaftement  qu'ils  le  font  parmi  vous; 
,>  nous   prions  Dieu  tous  les  jours  qu'il  vous  confirme  dans   vos  Saintes 
„  DifpofiLions  ,  6c  nous  efperons  que  par  G\  Divine  Grâce  les  Reglemens 
,,  de  vôtre  Sainte  Difcipline  feront  oblervés  religieufement  ,  pendant  piii- 
,,  fieurs  Siècles.     La  Part  que  nous  avons  dans  votre  Communion  ,  6c  que 
„  nous  y  prenons  àCaufe  de  l'Akftion  firguliere  que  vous  nous  portes,  nous 
„  fait  réfléchir  iur  les  grandes  Compaffions  de  Dteu  ,   en  nous  répandant  en 
„  Aétions  de  Grâces  ;  Se  d'autant  plus  joieufement  ,  que  les  Dangers  aux- 
„  quels  vous  avés  été  expofés  en  ces  derniers  Tems,  nous  avoient  prefque 
,,  ôté  toute  Efperance  de  vous  voir  délivrés  des  Maux  qui  vous  menaçoient  : 
,,  Et  quoique  ,  confiderant  votre  Mérite  ,  votre  Prudence ,  votre  Zèle ,  vq- 
j,  tre  Pieté  ,  6c  votre  Pénétration  ,  nous  ne  puiflîons  contribuer  que  très- 
„  peu  de  notre  Côté,  a  ce  qui  vous  concerne,  foit  en  aprouvant  vôtre  Con- 
„  duite,  ou  en  adreflant  nos  Prières  &  nos  Vœux  à  Die»  pour  vous;  nean- 
„  moins  parce  que  vous  avés  toujours  reçu  favorablement  tout  ce  qui  eft  ve- 
,)  nu  de  nôtre  Part ,  nous  voulons  encore  ime  fois  vous  ouvrir  nos  Cœurs, 
„  avec  nôtre  Liberté  accoutumée  ,  6c  vous  expofer  nos  Sentimens  touchant 
,,  l'Etat  prefent  de  vos  Eglifes  ,  félon  la  Connoiflance  que  nous  en  avons 
j,  en  gênerai  ,    fans  nous  expliquer  fur  les  Mouvemens  Intérieurs  qui  nous 
,,  font  communs  ,  6c  en  quoi  nous  convenons  enfemble  ,  comme  nous  en 
„  fomines  bien  pcrfuadés.     La  première  Chofe  qui  s'ofre  à  nôtre  Idée ,  c'e  11 
„  que  lors  que  nous  contemplons  vôtre  Condition  prefente  ,  6c  que  nous  la 
,,  comparons  avec  celle  de  plufieurs  autres  Eglifes,  qui  gemiflént  depuis 
„  long-tems  fous  l'Opprefiion  ,  tant  de  leurs  Corps  que  de  leurs  Efprits , 
„  nous  nous  fentons  forcés  de  fléchir  les  Genoux  de  nos  Ames  devant  le 
„  Trône  de  U  Majejlé  Celefle  ,    qui  change  les  Tems  ,  qui  gouverne  les 
„  Cœurs  £c  les  tourne  comme  les  Eaux  des  Rivières  du  côté  qu'il  lui  plait; 
,,  qui  nous  jette  dans  la  Tentation  ,  qui  nous  forcitiede  fa  Grâce  pour  la  fu- 
„  porter  ,  6c  qui  nous  en  délivre  par  fa  Mam  Puilîànte  ;  Celui  qui  a  abrégé 
j,  les  jours  de  vôtre  Afliélion  ,  aiant  vu  ,  comme  nous  avons  fujet  delecroi- 
„  re ,  que  vous  étiés  difpofés  à  vous  repentir  ,  6c  à  vous  convertir,   6c  que 
i,  vous  aviés  profité  des  jours  de  fa  Vifitation  ,  a  mis  Fin  à  vos  Maux,  6c  a 
»>  eu  Soin  d'envoier  en  fon  Tems  ,  des  Confolaiions  à  ceux  de  vos  Mem- 
»t  bres  qui  ont   pafié  par  de  violentes  Epreuves  ;  lors  même  que  vous  étiés 
»,  tous  faifis  de  Fraieur,  à  Caufe  des  Maux  qui  vous  menaçoient ,  il  vous  a 
Gggg  3  „   fou> 


6o6        XXVIÎ.    SYNODE    NATIONAL 

,,  foutenus  par  l'Efperence  d'en  être  foulages  :  Et  nous  fommes  obligés  d'u- 

„  nir  nôtre  Zèle  &  nos  Afedions  aux  Vôtres  ,  pour  vous  inviter  6c  pour 

,,  nous  exciter  en  même  tems  ,  à  confacrer  cette  Paix  que  l'infinie  Miferi- 

j,  corde  de  Dieu  vous  a  accordée  ,  à  la  Gloire  de  fon  Grand  Nom  ,  à  cele- 

,,  brer  fes  Merveilles  .  à  nous  renouveller  &  fortifier  dans  l'Obeïflance  que 

„  nous  lui  devons  ,  &  à  le  fervir  fidèlement  tous  les  jours  de  nôtre  Vie,afin 

„  que  ,  comme  vous  avés  été  les  premiers  qui  avés  été  délivrés  de  ces  derr 

„  nieres  Calamnités,  dont  vos  Eglifes  étoient  généralement  agitées,  vouspuif- 

3)  fiés  auffi  avoir  cet  Avantage,  fur  toutes  les  autres,  de  marcher  devant  elles 

3,  en  leur  donnant  l'Exemple  du  Saint  Ufage  que  vous  en  aurés  fait  ,  &  en 

»  rendant  fanfcefle  Grâces  à  Dieu  ,  qui  eit  l'Unique  Auteur  de  vôtre  Deli- 

j,  vrance,  vous  comportant  toujours,  comme  vous  y  êtes  obligés,  dans  l'O- 

,5  beïflance  £c  la  Soumiflîon  à  l'Egard  de  ceux  qui  en  font  les  Inftrumens  , 

,.  &  étant  paifibles  6c  Débonnaires  envers  un  chacun  ■■,  afin  que  par  là  vous 

}>  éloigniés  tous  les  Soubçons  &c  toutes  ksjaloufics  qu'on  pourroit avoir  con- 

5,  tre  vous,  Hc  tout  ce  qui  peut  exciter  la  Haine  de  ceux  qui  ont  Envie  de 

jj  vous  nuire  ,  8c  que  vous  acquerriés  les  Aplaudiflemens   êc   les  Louaii- 

5,  gcs  particulières    qui   font  dues  à  vôtre   Foi  ,   &  à  vôtre   Religion  , 

»  qui    vous  enfeigne    à  fuporter  les  plus    grands    Maux  ,    lorfque  Dieu 

u  vous  apcUe  à  foufrir  ;  car  fans  la  Foi  £c  la  Religion  vous  ne  fériés  jamais 

,,  capables  de  refifterdansl'Adverfité.     Ce  fera  un  puiflant  Rempart  qui  de- 

■>,  fendra  vos  Perfonnes  6c  vos  Confciences  ,  6c  qui  vous  mettra  à  Couvert 

„  contre  toutes  les  Accufations  qu'on  portera  devant  Dica  contre  vous  : 

»  Nous  Voions  avec  Joie  ,    6c  nous  adorons  la  Manière  dont  la  Providen- 

s)  ce  en  a  ufé  à  vôtre  Egard  ;  &  les  Merveilles   qu'elle  a  opérées  au  mil- 

.,.  lieu  de  vous  dans  vos  grandes  Neceflîtés,  comment  Dieu  vous  a  fauves  par 

»»  fon  Bras  E'uiifmt  ,  &  comment  il  a  béni  6c  recompenfé  la  Vertu  6c  laFi- 

3,  délité  de  pluficurs  de  nos  chers  Frères  ,  qui  étoient  même  des  plusdiftin- 

j,  gués  d'entre  vous  ;  Ainfi  nous  fommes  pleinement  perfuadés  que  les  Com- 

>>  partions  de  Dieit  feront  Univerlellcs  que  la  Mémoire  ne  s'en  perdra  jamais, 

5,  qu'on  nous  laiflera  vivre  en  Paix  ,  £c  fervir  Dieu  en  Liberté;  C'eft  pour- 

-,,  quoi  nous  remettons  à  la  Di\'inc  Providence  le  Soin  de  rciinir  les  Efprits  de 

j,  tous  les  Hommes  en  une  inême  Foi ,  lors  qu'elle  fera  paroître  fon  grand  jour 

5,  de  Lumière  ,   &  aufli  de  fiiire  ceilèr  tous  les  Aéles  d'Hoililité  ,    &   de 

„  mettre  fin   à  toutes  les  Contentions  des  deux   Parties  qui   font  en   Dif- 

„  pute,  afin  qu'elles  fe  rendent  l'une  à  l'autre  les  Devoirs  de  la  Charité  ,  6c 

„  fe  donnent  des  Exemples  d'Edification.    S'il  reftoit  encore  quelques  Trou- 

„  blés  parmi  vous  ,  vous  êtes  trop  Forts  6c  trop  bien  Difciplinés  dans  cette 

„  vieille  Guerre  ,  pour  atendre  quelques  Secours  des  Etrangers  :  peut-être  ne 

„  feront-ils  que  comme  des  Ecumes  de  la  Mer  après  une  Tempête  violente  , 

„  ou  comme  des  Imprcffions  étonnantes  après  l'Accès  d'une  Fièvre  ,  des  Ma- 

„  tieres  propres  à  exercer  votre  Foi ,  des  Barrières  pour  vous  mettre  à  Cou- 

„  vert ,  6c  vous  conferver  de  la  Société  impure  du  Monde  ,  des  Prefervatifs 

,,  pour  vous   garantir  de  la  Contagion  ,  éc  un  Feu  pour  purifier  &  rafiner 

,,  le  bon  Mctail ,    5c  en  feparcrj  la  Craflè  ;  6c  fi  nous  nous  apercevons  que  la 

„  Con- 


TENUA      ALENCON.  607 

Conduite  que  DieH  a  tenue  en  vôtre  Endroit ,  lors  qu'il  a  permis  que  vous 
fufliés  tentés ,  à  caule  ce  dernier  Efet  à  l'Egard  de  pluficurs  Efprits  inquiets, 
lefquels  par  leur  Defertion  ont  caufé  de  grandes  Brèches  parmi  vous ,  nous 
remarquons  auffi  qu'elle  a  produit  ,  dans  plufieurs  autres,  une  Foi  abondan- 
te ,  &  qu'elle  a  perpétué  la  véritable  Semence  de  Dieu  dans  leurs  Cœurs. 
Les  trilles  Exemples  que  plufieurs  Nations  Etrangères  nous  fourniflent ,  lef- 
quelles  croupillent  dans  l'Oifiveté,  Se  qui  s'abandonnent  aux  Plaifirs  bru- 
taux ,  6c   le   Débordement  de  nôtre  Siècle  ,  ne  nous  donnent  pas  trop  de 
Sujet  de  leur  envier  ces  Biens  Imaginaires  dont  ils  jouïflènt,  ou  de  nous  plain- 
dre de  l'Amertume  &  de  la  Sévérité  de  la  Difcipline  dont  il  plait  à  Die»  d'u- 
fer  en  nôtre  Endroit ,  pour  nous  exercer  ;  parce  que  Ç-x  Volonté  eft  de  nous 
détacher  des  Afections  Terrcilres ,  &  des  Convoitifes  Mondaines  ,  en  nous 
donnant  des  Avangout»  ,  &  nous  faiiant  connoitre  les  Charmes  du  Monde  à 
venir  ;  où  nous  ferons  raflafiîés  avec  lui  de  les  Biens  folides  6c  de  fes  Béné- 
dictions réelles ,  dans  le  Palais  de  fa  Gloire.     Tant  de  Dificultés  8c  d'Opofi- 
fitions  de  nôtre  part  que  Die»  rencontre,  lorfqu'il  veut  d'cgager  nos  Cœurs 
de  ce  prefent  Siècle  ,  devroient  vous  tau-e  trembler  ,  de  Cramte  qu'il  ne  reti- 
re fa  Main  qui  nous  femble  trop  pefantc  :  car  s'il  le  ftùfoit ,  nous  perdrions 
infailliblement  nôtre  Paix  avec  lui ,  fie  nous  tomberions  tout  de  notre  long 
dans  le  profond  Abîme  de  la  Dellruction  d'ont  il  nous  a  retirés  depuis  peu  , 
d'une  Manière  toute  miraculeufe  :  Et  d'autant  que  par  cesBouleverfemcns  du 
,  Monde  ,  on  peut  s'apercevoir  clairement  que  la  Fin  de  ce  Terme  aproche  , 
,  Se  que  la  Délivrance  que  nous  avons  tant  fouhaitée  Se  tant  efperée  ,  c'eft-à- 
,  dire,  le  Roiaume  du  Fils  de  D/>»  ,  n'eft  pas  loin  denous;  c'eft  pourquoi, 
,  très-cheres  Sc  très-honorés  Meffieurs  Sc  Frères ,  ne  vous  laflés  pas  de  com- 
,  battre  le  bon  Combat ,  avec  les  Armes  de  la  Juftice,  de  la  Main  droite,  con- 
tre  les  Attraits  Se  les    Charmes  de  ce  Siècle  ,    Se   de  la  Main  gauche  , 
,  contre  les  Furies  que  vous  rencontrerés ,  &  opofés  vous  au  Torrent  de  la  Cor- 
,  ruption  qui  règne  à  prefent  par  tout  :  fiiites  revivre  le  Zèle  d'£//<f  ;  prêches 
,  la  Parole  de  Vie  &  de  Sagelîe  i  foies  animés  de  l'Efprit  de  Vigueur  ,  Se  de 
,  Ferveur  ;  aiguifés  l'Epéc  à  deux  tranchans  de  l'Efprit  de  la  Parole  de  Dieu  , 
,  afin  qu'elle  coupe  d'un  côté  Se  d'autre  ■■,  qu'elle  taille  en  Pièces  ceux  qui 
,  feduifent  Se  empoifonnent  aétuellement  les  Ames  avec  leurs  Doctrines  erro- 
,  nées  Se  trompeufes  ,  afin  que  la  vraie  Foi  Se  la  Religion  que  nous  avons  rc- 
,  çûës  de  nos  Pères  ,  d'hcurcufe  Mémoire  ,  puilfcnt  être  tranfmifes  Pures  Se 
,  Saines  à  notre  Pofterité     &  que  rapellant  la  Pratique  de  la  Sainteté  de  leurs 
,  Vies ,  Se  les  imitant  dans  leur  Pieté  ,  par  laquelle  ils  ont  juftifié  fi  noblc- 
,  ment  la  ProfefTion  de  leur  Religion  ,  Se  exalté  au  Souverain  Degré  la  Force 
,  de  l'Evangile  ,   qu'ils  ont  manifeltée  nu  Monde  à  la  Condamnation  des  Im- 
,  pies  &  des  Incrédules  ;  la  Sainteté  même  de  nôtre  Père  Celcfte  paroilfe  plus 
,  évidenment  par  la  Sainteté  de  nos  Vies  ,  puifque  nous  fommes  fes  Enfans  ; 
,  qu'il  a  fanctifiés. 

„  Nous  entreprendrions  une  Chofe  téméraire  Se  inutile,  fi  nous  voulions  in- 
,  Citer  fur  les  Motifs  par  lefquels  vous  pourries  être  excites  à  l'Accompliiïe- 
,  ment  de  ces  Devoirs  Sacrés  ,  auxquels  vous  travaillés  fi  Courageufement  & 

„  avec 


6o8  XXVII.  SYNODE    NATIONAL 

avec  tant  de  Diligence  ;  &  nous  en  iifcrions  encore  d'une  Manière  fort  in- 
humaine  en  votre  Endroit  en  augmentant  votre  Afliftion  ,  dans  un  teras  au- 
quel vous  ne  jouifles  que  de  quelques-uns  des  Privilèges  des  Edits ,  Sc  mê- 
me lorfque  vous  êtes  il  fouvent  détournés  &  épouvantés  par  de  nouvelles 
Alarmes  ;  comme  nous  avons  apris  ,  avec  beaucoup  d-Etonnement  &  un 
extrême  Chagrin  que  vous  av£s  été  emûs  depuis  peu  juiques  dans  les  Entrail- 
les ,  par  la  Publication  des  Nouvelles  Dodnnes  qui  regardent  les  Points 
Principaux  de  nôtre  Créance  Commune  ,  qui  femble  en  entre  altérée  dans 
fa  Subltance  ,  &  dont  la  Face  &  la  Bonté  naturelle  paroit  toute  défigurée  ; 
Cet  Incident  a  été  un  trifte  Préfage  des  plus  grands  Malheurs  qui  pourroient 
vous  arriver  ;  car  vous  avês  conlervé  lî  conltanment ,  &  fi  invariablement , 
depuis  tant  d'Années  ,  cette  très-Sainte  Foi  ,  qui  a  été  enfcignée  &  établie 
au  milieu  de  vos  Eglifes  ,  dans  la  Pureté  &  Simplicité,  l'Elpnt  Malin  n'aiant 
pu  ,  pendant  tout  ce  tems-là,  répandre  fon  Levain  ,  ni  lèmer  l'Ivroie  parmi 
vous  ,  en  quoi  vous  avés  imité  la  fiimeufe  E^ltfe  CtiUicatie  des  tems  les  plus 
purs  li  meilleurs  de  l'Antiquité  ,  qui  étoit  auffi  nette  d'Heiefie  que  votre 
Pais  cil  exempt  de  Monftres  :  Et  quoique  ces  Opinions  di  Spéculations 
puifiènt  être  méprifées  ,  &  tolérées  ,  par  des  Perlbnnes  indolentes ,  pareflèu- 
les ,  &  qui  ne  font  pas  de  Reflexions ,  particulièrement  fi  on  les  compare  à 
ces  Diiputes  ferieulés  ,  &  à  ces  Combats  animés  de  nôtre  ,_Siecle  des  Con- 
troverfcs  qui  ibnt  agitées  ,  par  des  Pcifonnes  qui  ne  font  atachées  par  aucuns 
Liens  de  Devoirs  ,  &  qui  ibnt  au  milieu  de  nous  i  néanmoins  les  Palleurs 
fidèles  6c  zélés  qui  connoiilênt  avec  quelle  Ardeur  leurs  Eglil'es  demandent 
cette  Nourriture  iblide  &  llibitantielle  ,  en  agiront  comme  des  Médecins  ha- 
biles &  prudens  ;  en  adminiftrant  à  leurs  Troupeaux  neceiîitcux ,  les  Anti- 
dotes les  plus  Ibuverams  pour  preferver  leur  Toi  fi  precicufe  ,  6c  leur  Ame 
qui  eil  immortelle  ,  &  fi  chcre  à  Dteit  :  &  ils  leront  femblables  a  des  Ou- 
vriers loiaux  ,  lelquels  après  avoir  pofé  les  Fondemensd'un  Edifice,  necreu- 
fent  plus  autour  lors  qu'ils  ont  prcl'quc  achevé  le  Bâtiment.  D'ailleurs  ,  les 
Exemples  terribles  que  nous  remarquons  dans  les  Provinces  voifmcs,  qui  ont 
foufert  que  ce  Chancre  déchirât  leurs  Entrailles ,  devroient  bien  nous  avertir 
de  nous  tenir  fur  nos  Gardes ,  &:  d'éloigner  de  nous  un  Poilbn  auilî  dange- 
reux ;  Car  puii'que  nous  fommes  convenus  touchant  une  même  Foi  ,  que 
nous  y  avons  coniènti  de  Bouche  ,  6c  y  avons  foufcrit  au  Saint  Synode  de 
Dort ,  de  même  qu'aux  Canons  que  l'on  y  a  dreiVés  ;  il  femble  donc  que 
nous  ne  pouvons  plus  nous  endedirc  i-ins  ofenfer  ouvertement,  &  d'une  Ma- 
nière fort  injurieufe,  toutes  les  Egl  liés  Reformées,  oc  particulièrement  cel- 
les des  Pais-Bas  ,  qui  ont  fait  de  giollcs  Depenfes,&  eu  de  très -grands  Em- 
barras pour  nous  fournir  ces  claires  Lumières,  par  le  Moien  delquelles  nous 
avons  les  Decifions  &  les  Déterminations  fi  judicieufcs  de  ces  mêmes  Contio- 
verfes  qu'on  veut  faire  renaître  ;  Ôc  nous  en  uiénons  d'une  Manière  fort  in- 
grate envers  elles  fi  nous  voulions  les  traverlèr  par  nos  Contradiftions  ,  6c 
renveiTer  les  Bafes,  ou  iâper  les  Fondemens  qu'elles  ont  pofcs. 
,,  La  première  Entrepniè  qu'on  a  faite  de  cette  Nature  a  été  touchant  ces 
Opinions ,  lefqucUes  icmblables  à  certaines  Plantes  6c  Drogues  ,    font  plus 

„  Salu- 


TENUAALENCON.  609 

,,  Salutaires  ,  6c  font  un  meilleur  Efet  lors  qu'elles  font  prifes  en  Bolus  ,  que 
,,  lors  qu'elles  font  fubtilizécs  par  des  Difcours,  des  Diffcrtations,  &  des  Difpu- 
1.  tes  qui  font  qu'on  en  parle  avec  peu  de  Refpccb  ,  &  afoiblillcnt  leur  Vertu 
,,  par  raport  à  l'Inftruttion  &  Confolation  de  l'Ame  ,  fie  ôtent  à  Dieu  la  meil- 
I  j  leure  Partie  de  fes  Droits  ,  la  Gloire  6c  l'Adoration  qui  lui  font  diiës  ,  déchi- 
,j  rent  les  Confciences ,  6c  produifent  des  Débats  &  des  Jaloufics  qui  édifient 
,)  très-mal  le  prochain  ,  embarrallent  leurs  Ames  ,  en  troublent  la  Paix  ,  fie 
,,  corrompent  les  Cœurs  par  des  jugemcns  téméraires  qu'on  fait,  &  par  des  Dif- 
„  cours  qu'on  tient ,  touchant  ces  Quellions  profondes  fie  abftraites  ,  qui  font 
„  que  l'on  méprile  &  rejette  cette  Grâce  fanctifiante  de  Dieu  ,  que  nous  de- 
„  vrions  rechercher  fi  ardenment ,  &  recevoir  à  la  première  Ofre  qu'il  nous  en 
,,  fait.  Déplus ,  nous  ibrames  extrêmement  furpris ,  6c  nos  Frères  de  Suivie 
j,  font  auiTi  fort  ofenfés,  de  ce  qu'on  le  fert  du  Nom  de  ces  Illutlres  Dodteurs 
„  de  no.>  Eglifes ,  pour  défendre  ces  Nouveautés  :  Et  fi  la  Charité  le  permet- 
,>  toit  ,  6c  que  nous  vouluflions  nous  en  raporter  à  ces  Novateurs  ,  qui  les 
>,  taxent  d'inconftance  dans  leur  Doftrine,  nous  perdrions  l'Eftime  que  nous 
i>  avons  toujoius  eue  pour  ces  Grands  Hommes i  mais  leur  Réputation  efitrop 
.,  bien  établie  ,  &  la  Vérité  qu'ils  ont  cnfeignée  eft  allés  Connue  d'un  chacun, 
„  non-obftant  tous  les  Pailïjges  qu'on  a  allégués  de  leurs  Ecrits ,  pour  apuier 
î>  les  Opinions  Nouvelles  ,  qui  font  bien  difcrcntes  de  leurs  Sentimens.  Nean- 
»  moins  nous  avons  reçu  quelque  Confolation  dans  nos  Efprits,  lors  que  nous 
>,  avons  apris  que  ces  Dogmes  qu'on  a  répandus  n'étoicnc  pas  fi  éloignés  de  la  Ve- 
„  rite  qu'on  nous  l'avoit  premièrement  raporté  ,  &  qu'ils  n'étoient  pas  fi  con- 
},  traires  à  l'Union  de  nos  Eglifes  ,  comme  les  Termes  dans  lefquels  ils  étoient 
„  conçus  ,  lors  qu'on  commença  de  les  publier  ,  nous  les  reprefentoient  ;  6c 
,j  lors  qu'on  nous  a  donné  Avis  que  plufieurs  Perfonnes  d'une  Pieté  dillin- 
,»  guée  ,  avoient  fait  tout  leur  pofllble  pour  éteindre  cette  Etincelle ,  &  preve- 
,>  nir  un  grand  Embrafement  ;  6c  que  le  Refpeft  qu'on  a  eii  pour  la  Sainte 
,)  Afiëmblée  que  vous  déviés  tenir  bien-tot,a  heureufement  contribué  à  l'Eclair- 
„  ciflement  6c  au  Retabhllément  de  cetteVerité  fi  importante. Nous  donnons  aufli 
,,  les  Louanges  qui  font  dues  à  ces  dignes  Perfonnes  qui  ont  fonné  l'Allarme  les 
J,  premiers,  &  qui  ont  combattu  ces  Dogmes,  de  même  qu'à  ceux  qui  ont  apor- 
»,  té  les  Eaux  de  la  Modération  pour  éteindre  le  Feu  de  ces  Controverfes ,  lef- 
>,  quels  en  mettant  l'Apareil  à  la  Plaie  le  font  fcrvis  des  Lenitifs  propres 
5  5  pour  en  éloigner  les  Simptomes  les  plus  dangereux  ,  refervant  à  une  Main 
J,  plus  Puill'ante  ,  c'ell-à-dire  ,  à  votre  fuprême  Afiëmblée  ,  l'Extinétion  to- 
1.  taie  de  ce  Brandon  ,  6c  l'entière  Guerifon  de  cette  Maladie;  C'ell  pourquoi 
M  nous  vous  prions  de  vous  fervir  de  toute  votre  Autorité  ,  &  d'emploier  tous 
„  vos  Soins  pour  tâcher  de  iiiuver  ce  qui  pourra  être  lauvé  ,  Se  de  recouvrer 
i>  ce  qui  iëmble  être  perdu  ,  fins  vous  écarter  de  la  Charité  &  de  la  Vérité  , 
„  ni  ufer  d'une  malheureufe  Connivence  ,  qui  pourroit  être  fatale  ;  Penfés  fur 
,1  tout  à  reparer  au  plutôt  folidement  la  Brèche  que  nos  Ennemis  Communs 
)>  ne  manqueroient  pas  autrement  de  tenir  ouverte  ,  pour  vous  aflaillir  par  là  , 
»  en  tâchant  de  vous  détruire  :  Et  quoique  nous  foions  très-perfuadés  que  vô- 
)i  tre  Sagefi'e  vous  foui'nira  allés  de  prudens  Conlëils ,  6c  qu'elle  vous  prefcri- 
Tome  IL  Hhhh  „  ra 


6io  XXVII.  SYNODE  NATION  AL 

,,  ra  les  Remèdes  Salutciires  que  vous  devés  mettre  en  Uinge  ;  Cependant  nous 

„  prenons  la  Liberté  de  vous  avertir ,   que  parce  qu'on  a  propofé  ces  Qiieftions 

,,  fans  aucun  Sujet  ,  8c  fans  Ncceflîté,  il  feroit  fort  dangereux  de  les  lailler  re- 

),  pandre  dans  le  Monde  ,  au  grand  Scandale  de  tous  les  Fidèles;  Car  elles  don- 

,y  ncroient  Lieu  à  pluficars  Contvovcrfes  entre  vous-mêmes  ;  elles  fe  multiplie- 

,,  roient ,  &  aigriroicnt  les  Efpiits,  qui  s'échauferoient  Sc  qui  fe  roidiroicnt en- 

■„  core  d'avantage  ,  fi  on  les  condamnoit  dans  les  Formes  :  fur  tout  puis  qu'el- 

,)  les  ont  été  méditées  depuis  long-tems ,  par  ceux  là  même  qui  proteftent 

„  encore  que  dans  le  fond  de  la  Chofe  ils  font  du  même  Sentiment  que  nous;  & 

,,   puifque  ce  font  des  Perfonnes  qui  font  dès-à-prefent ,  6c  qui  pourront  dans 

,,  la  fuite  êti-e  Utiles  à  l'Eglife  de  Dieu  ,  nous  croions  donc  que  le  Remède 

,.  le  plus  fur  6c  le  plus  innocent  eil:  celui  d'enjoindre  à  toutes  les  Eglifcs  ,  6c 

,,  aux  Univerfités;  de  garder  un  profond  Silence  fur  ces  Doctrines,  6c  qu'on  ne 

,,  les  entame  ni  dans  la  Chaire  ,  ni  dans  les  Ecrits  :  &  d'ordonner  auflî  que 

„  lors   qu'on  aura  Occafion  de  parler  de  ces  Matières  ,  8c  d'en  difputer  ,  oti: 

„  s'en  tienne  toujours  à  la  Simplicité  de  notre  Confefllon  de  Foi ,  8c  aux  Ca- 

,,  nons  qui  ont  été  dreiïés  dans  le  fameux  Synode  de  Dort  ,  fans  y  mêler  ces 

„  Nouvelles  Hypothefes ,  Phrafes  ,  ce  Dilhnftions  :    En  quoi  faifant ,  vous 

,,  calmerés  les    Efprits  qui  font  maintenant  troublés ,  vous  les  difpofeiés  à 

„  recevoir  une  Guerifon  parfaite ,  6c  à  fe  joindre  avec  vous  dans  les  mêmes  Sen- 

,.,  timens  ,  &  vous  les  empêcherés  d'arrêter  leur  Vûë  fur  un  Objet  ,  dont  le 

,,  Luilre  éclatant  pourroit  attirer  leurs  Afeétions  ,  &  vous  ferés  par  là,  qu'ils 

,.  s'atacheront  à  quelqu'autre  Chofe  qui  leur  fera  d'une  Utilité  beaucoup  plus 

,>  grande  ,  6c  qui  édifiera  le  prochain.     Une  République  voifine  ,  fort-puif- 

,,  lante  fe  comporta  très-fagemcnt  ,  lorfque  ,  il  y  a  déjà  plufieurs  Années  ,  elle 

„  étoit  troublée  par  de  pareilles  Altérations  ,  Si  par  des  Scrupules  qui  étoient 

j.  nés  fur  de  pareils  Dogmes  ,  qui  fembloient  dégénérer  en  Profanations  ,  8c 

:,,  donner  Lieu  à  plufieurs  Faétions  dans  l'Etat ,  &  à  un  Schifme  ,  qui  auroit 

„  peut-être  dévoré  l'Eglife  :  on  coupa  le  Mal  dans  le  Bourgeon  ,  &  la  Plaie 

„  fut  guérie  aufli-tôt  qu'elle  eiJt  été  frite  ,  en  interdifant  feulement  toutes  les 

,,  Difputes  fur  ces  Matières  :  Et  pour  prévenir  de  pareils  Accidents  à  l'ave- 

5,  nir,  nous  croions  qu'il  feroit  fort  expédient  que  vous  établiffiés ,  fi  vous  ne 

,,  l'avés  pas  déjà  fait ,  une  Perfonne  qui  eût  l'infpeétion  fur  vos  Univerfités  j. 

,2  car  c'ell:  dans  ces  Ecoles  des  Sciences,  où  le  Loifir  ,  les  Plaifirs  ,  &  laLi-- 

„  berté  qu'on  fe  donne  d'y  faire  des  Spéculations  ,  les  diferens  Auteurs  qu'on 

5,  y  lit ,  8c  la  Satisfaftion  qu'on  trouve  à  faire  des  Recherches  fericufes  ,  8c  à 

,,  s'écarter  du  Grand  Chemin  ,  pour  faire  de  Nouvelles  Découvertes  ,  afin  de 

,,  fe  diilinguer  des  autres ,  traniportenr  fouvcnt  les  plus  Grands  Efprits  ,  avee 

,,  trop  de  Facilité  ,  &  les  font  courir  après  ce  qui  leur  paroît  Nouveau  ;  Et 

„  quoique  cela  puifle  être  toléré  dans  les  Converiations ,  6c  dans  les  Conferen- 

3,  ces,  avec  des  Hommes  d'une  Erudition  confommée ,  il  ne  doit  pas  néanmoins 

,y  être  publié  ,  ni  communiqué  aux  jeûnes  Etudians ,   avec  lefquels  on  en 

,,  doit  ufer  d'une  Manière  toute  difercnte  :    à  favoir  ,  en  prenant  un  très- 

i>  grand  Soin  d'inculquer  dans  leurs  Efprits ,  les  principales  ,  &  les  plus  foli- 

,1  des  Ventés  des  Sacrés  Oracles  ,  de  Peur  que,  par  la  Foibleffe  de  leur  Ju- 

j,  gement , 


TENUAALENCON.  6ti 

,)  gcment ,  la  Vivacité  &  l'Inconftance  de  leur  Age  qui  les  portent  aux  Cho- 
„  fes  curieufes ,  cela  ne  les  engage  dans  des  Difputes ,  Se  des  Controverfes, 
,1  qui  peuvent  cnuCer  des  Faftions  6c  des  Partialités  entr'eux  :   Et  en  Veri- 
„  té,  lors  qu'on  veut  bien  élever  la  Jeuneflè  dans  les  Etudes  de  la  Theolo- 
„  gie  ,  il  ne  faut  pas  leur  donner  à  lire  toute  forte  d'Auteurs  indiferenrnent, 
„  ni  les  Inventeurs  des  Opinions  Nouvelles  ôc  Subtiles  ,  comme  on  le  fait 
,,  parmi  les  Papiftes  ,  qui  les  enfoncent  dans  des  Labirintes  d'Erreurs  ,  Sc 
,,  dans  de  véritables  Abîmes,  oi^i  les  Ecoliers  s'abatardiflént  par  une  grande 
,,  Multitude  de  Recherches  inutiles  ,  dont  ils  ne  trouvent  jamais  la  Fin  : 
„  6c  nos  Etudiants  ne  doivent  pas  être  de  ces  vains  Difputeurs  ,  8c  de  ces 
j>  Doéteurs  en  Théorie  fuis  Goût  8c  fans  Force  ;  mais  le  vrai  But  qu'on  Ce 
„  doit  propofer  ,  eft  ,  que  nos  Etudiants  en  Théologie  foient  une  Sainte 
„  Pépinière  de  Pafteurs  Habiles  8c  Pieux  ,  Purs  dans  leur  Foi  ,  Forts  pour 
,,  cndoétriner  ,    Sages    8c   Sobres   ,   gardant   le  grand   Myltere  de  Pieté 
j,  dans  une  Confcience  bien  nette  ,  adminiftrant  avec  Juftice  la  Parole  de 
„  Vérité  ,  comme  étant  des  Hommes  de  Ditft,  Parfaits,  8c  toujours  difpo- 
>,  fés  à  remplir  tous  les  Devoirs  de  leur  Vocation  ;  à  laquelle  fin  fi  noble 8c 
,1  fi  Sainte  ,  les  Subtilités  ne  peuvent  pas  mener  ;au  contraire  elles  fontplù- 
5,  tôt  capables  de  corrompre  la  vraie  Doftrine  par  fe  Malice  de  l'Erreur  ;  8c 
,,  le  même  Efet  peut  s'enfuivre  de  l'Ambition  ,  Contention  ,  Curiofité  8c 
,,  Entêtement  de  ceux   qui  les  mettent  en  Ufage  ;  ou  du  Dcgnut  que  l'E- 
,,  glife  auroit  de  la  Pureté  8c  Simplicité  des  Samtes  Ecritures  ,  ou  des  Fac- 
,.  tions  8c  Divifions  ,  qui  ne  naiflént  jamais ,   lorfque  les  Sentimens  Com- 
„  muns  de  l'Eglife  font  enfeignés  ,  quoique  par  des  Minières  d'une  Capa- 
s,  cité  médiocre;  au  lieu  que  la  Paix  de  l'Eglife  eft  troublée,  quand  ils  font 
»  expofés  par  des  Perfonnes  qui  afeélent  la  Singularité  ,  8c  qui  veulent  fe 
„  faire  diftinguer  ;  8c  c'eft  juilement  ce  qui  nourrit  l'Ambition  de  ceux  de 
„  l'Eglife  Romaine  ,  qui  ne  travaillent  jamais  à  reunir  les  Sentimens  Com- 
„  muns  ,  parce  qu'ils  travailleroient  à  leur  Abaiflcment  ,  au  lieu  d'établir 
,,  leur  Grandeur  ,  comme  ils  font.     A  DteM  ne  plaife  que  les  Etincelles  de 
j,  ce  Feu  qui  eft  au  milieu  de  vous  proviennent  d'une  même  Source  !  La  pau- 
, ,  vre  Allemagne  a  rcfiénti  vivement  les  cruels  Efets  de  l'Incendie  qui  a  été 
■),  allumée  dans  les  Schifmes  qu'elle  a  iouvcnt  endurés.  Chaque  Prince  vou- 
)i  droit  avoir  fon  Univerfité  ,  8c  chaque  Univerfiré  sdmire  fes  propres  Doc- 
,    teurs  ,  8c  les  élevé  par  dtfîus  tous  les  autres  Profeflcurs  :  Chaque  Doc- 
,,  teur  s'eft  formé  des  Idées  particulières  8c  nouvelles  ,  il  a  voulu  les  rendre 
M  Publiques,  8c  les  expofer  fur  le  grand  Théâtre  du  Monde  ,  oîi  plufieurs 
,f  fiers  Antagoniiles  fc  font  rencontrés  ,  8c  l'Eglife  de  Dieu  fe  trouvant  au 
j,  milieu  de  ces  hardis  Champions  ,  elle  a  été  traitée  indignement ,  &  on  l'a 
,)  déchirée  en  Pièces  i  C'eft  pourquoi  ,  nous  vous  fuplions  encore  ,  pour 
M  l'Amour  de  Dieu  ,  retenés  la  Philofophie  dans  fes  propres  Limites,  gardés 
J»  là  étroitement  ,   de  Peur  que  ,  (  s'il  eft  permis  de  s'exprimer  de  la  for- 
»  te,  )  elle  ne  fUfe  Irruption  fur  les  Jachères  de  nôtre  Jeuncde  ,  8c  qu'elle 
s>  ne  prétende  ,  par  les  Maximes  8c  Aflcrtions  ,  avoir  droit  de  porter  de  la 
»  Semence  ,  èx  de  la  Nourriture  à  l'Eglife  de  Dtcu  ,  qui  ne  doit  être  ra(faf- 
Hhhh  1  „  fiée 


6l^         XXVII.   SYNODE    NATIONAL 

.,  fiée  que  de  la  Mane  de  la  Divine  Parole  ,  dont  l'Autorité  &  la  Liberté  / 
„  ont  été  fi  heureuferaent  recouvrées  &  démontrées  ,  par  nos  F>ipux  Pères  , 
„  qui  l'ont  tirée  des  Lieux  de  la  Captivité  ,  dans  laquelle  les  Ecoles  de  la 
„  Religion  Romaine  la  tenoient  aflcrvie  \  8c  fclon  les  Âparences  elle  retour- 
,,  nera  infcnfiblcment  dans  l'Efclavage  ,  ou  par  le  trop  de  î'eur  qu'on  aura 
,,  des  Armes  Papilles  ,  ou  parce  qu'on  voudra  fe  fcrvir  des  mêmes  Armes 
j,  qu'eux  :  Et  cependant  on  entendra  mieux  les  Saintes  Ecritures  fi  on  les 
j.  lit  diligenment  &  avec  Atention  ,  par  la  Comparaifon  qu'on  fera  d'un 
jj  Texte  avec  un  autre  ,  &  en  invoquant  le  Saint  Efpnt  ,  qui  ne  manquera 
»i  pas  d'éclairer  nos  Efprits  ténébreux  ,  &  qui  nous  conduira  comme  un 
„  Guide  fidèle  :  Sc  la  Parole  de  Diey.  fera  plus  aiiée  à  digérer  6f  aura  plus 
),  d'Eficace  fur  nôtre  Confcitnce  ,  lorfqu'clle  fera  portée  au  Cœur,  dans  la 
J,  Simplicité  de  la  Foi  ,  qu'en  nous  fcrvant  témérairement  de  ces  fauflésLu- 
3,  micres  ,  &  des  vains  Difcours  de  la  Philofophie.  Le  Pelagianifr/ie  ■  dans 
„  le  Païs-Bas  ,  a  donné  L-icu  à  la  Metaphifique  des  Efpagnols  ,  qui  a  rendu 
J,  les  Pafteurs  Subtils,  &  fourni  des  couvées  de  Difputeurs  dépourvus  d'En- 
,,  tendement  ,  8c  corrompus  dans  les  Points  de  la  Foi.  Les  fubtilités  ne 
35  produifent  que  des  Epines  ,  qui  ne  laiflent  ni  l'Eglifc  ,  ni  les  Confcien- 
,.  ces  en  Repos  ,  mais  qui  les  écorchent  ,  &  les  déchirent  en  Pièces.  Nous 
j>  vous  exhortons  encore  de  vous  défier  de  ces  nouvelles  Méthodes  ,  &  de 
,,  ces  Hypothefes  imaginaires .  &  d'éviter  aufli  cette  manière  particulière  8c 
,3  afeétée  d'enfeigner.  ^rminius  marché  premièrement  par  ces  Sentiers  écar- 
„  tés  ,  jufqu'a  ce  qu'il  eût  aquis  afl'és  de  Crédit  &  de  Réputation,  &  qu'il 
„  eût  formé  un  Parti;  enfuite  il  leva  le  Mafque  ,  &  éplucha  chaque  Point 
3,  de  la  Doétrine  ,  6c  même  ceux  qui  n'étoient  pas  efl'entiels,  avec  beaucoup 
13  de  Véhémence  dans  fes  Difputes  ,  8c  il  ne  fut  pas  content  qu'il  n'en  eût 
3,  creufé  jufqu'à  la  Racine  ,  &  qu'il  n'en  eût  attaqué  &  ébranlé  les  Points 
3,  Fondamentaux,  Il  eft  vrai  que  l'un  nuit  à  l'autre  ^  &  on  a  toujours  re- 
,,  marqué  que  ceux  qui  avoient  change  de  Langage  avec  la  Doétnne  qu'on 
5,  avoir  confiée  à  leur  Charge,  ont  été  atteints  de  quelque  Vice  Secret  ,  où 
„  l'ont  fait  naitre  dans  leurs  Seélateurs.  Aquittés  vous  donc,  très -chers 
„  8c  très -honorés  Frères  ,  de  votre  Devoir  envers  vos  Eglifes ,  8c  donnés 
„  leur  à  toutes  cet  Exemple  mémorable  .  8c  à  nous  ,  cette  Confolation  que 
,3  vous  voulés  maintenir  inviolablement  la  Foi  qui  a  été  enfcignée  ,  établie 
,,  8c  fêlée  au  milieu  de  vous  ,  mieux  que  dans  aucun  autre  Endroit  du  Mon- 
„  de  ,  par  une  grande  Multitude  de  Saints  Tenioins  8c  Aprobatcuis ,  qui 
„  vous  ont  fait  admirer  des  Hommes  Si  des  Anges  ,  auxquels  vous  avés  été 
^,  en  Spcétacle  :  Arrachés  donc  jufqu'à  la  Racine  ce  qui  eft  Hétérodoxe,  8c 
3,  par  votre  Autorité  fortifiés  ,  comme  vous  le  trouvères  à  propos,  i'Armo- 
,,  nie  entre  les  Eglifes  Reformées  ,  laquelle  a  été  reconnue  dans  le  Synode 
„  de  J^^on  ,  qui  aiant  été  le  premier  Concile  Genei-al  des  Eglifes  Reformées 
,,  pendant  nos  jours  où  Dieu  a  prefidé  évidenmcnt  par  fon  Saint  Efprit,  (  8c 
i,  on  auroit  beaucoup  de  Dificulté  pour  en  aflémbler  encore  un  Pareil  j  nous 
„  devons  nous  y  foumettre  avec  d'autant  plus  de  Refpeél  ,  que  les  Inven- 
,)  t&urs  de  ces  nouvelles  Opinions  en  ont  du  Mépris  :  8(  nous  devons  Icfai^ 


T  E  N  U     A    A  L  E  N  C  O  NT.  613 

„  re ,  à  moins  que  nous  ne  voulions  être  décriés  ,  comme  des  Perfonnes 
5,  qui  ne  peuvent  pas  être  gouvernés  ,  &  qui  ne  reconnoiflent  ni  l'Ordre  , 
„  ni  la  Dil'cipline  que  Dieu  a  fanétifiée  6c  étaljlie  des  le  commencement 
,,  dans  l'tiglife  Chrétienne.  _  Pelés  bien  de  quelle  Manière  on  a  juftifié  vos 
,.  Actions  paflees,  êc  nous  ibuhaitons  que  vous  preniés  bien  garde  de  n'être 
j,  pas  obligés  ci-après  ,  de  vous  fervir  de  ce  Remède  ,  contre  les  Ambi- 
,,  guités  £c  les  Obfcurités  afcftées.  Nous  {-wons  très-bien  qu'il  y  a  decer- 
„  taines  l-'eribnnes  qui  voudroient  vous  leurrer  par  des  Apai^nces  trompeu- 
„  fes  d'une  Reunion  des  deux  Religions  ,  mais  la  Conrtance  8c  la  Fermeté 
„  que  vous  avés  fait  paroitre  dans  votre  dernier  Synode  ,  &  la  Nature  des 
,,  Points  qui  lont  la  Diference  de  l'une  &  de  l'autre,  ne  peuvent  pas  admet- 
„  tre  de  Reconciliation  :  outre  qu'il  taudroit  que  vous  fiflîés  les  premières 
,,  Avances  .  &  que  vous  donnaflîés  des  Ouvertures  à  une  Partie  qui  tient 
„  la  Plaie  ouverte  ,  &  qui  ne  peut  pas  foufrir  qu'on  fe  fepare  d'elle  li  vous 
„  vouliés  cfpcrcr  de  Connoître  fes  Intentions.  Enfin,  vouloir  Entrepren- 
,,  dre  une  pareille  Chofe  ,  fans  Autorité  ,  &  fans  Garant ,  &:  ne  remarquant 
„  que  très-peu  de  Sincérité  dans  les  Entrepreneurs  qui  n'ont  que  des  Vues 
„  Humaines  ,  &  des  Intérêts  Mondains  ,  tout  cela  joint  enfemble  nous  ôte 
,,  tout  Sujet  de  craindre  que  vous  y  puiflîcs  jamais  prêter  l'OreiUe;  mais  nous 
I)  croions  plutôt  que  ces  beaux  Projets  s'en  iront  en  Fumée,  àlaConfufion 
j,   &  au  Préjudice  de  ceux  qui  les  font; 

„  Recevés  ,  très-chcrs  ,  6c  très-honorés  Frères,  de  bonne  Part  ,  lesSen- 
>j  timcns  que  vôtre  Loiale  Sœur  vous  communique  avec  tant  de  Franchife  , 
J,  quoiqu'elle  vous  doive  tout  ,  elle  ne  peut  vous  donner  que  des  Marques 
J,  de  la  profonde  Afliftion  de  fon  Cœur  ,  à  caule  des  Calamités  que  l'Eglife 
)>  foufre  a  prei'ent,  ce  qui  la  fait  foupirer  continuellement,  2c  répandre  des  Pleurs 
S  devant  le  Seigneur  ,  pour  en  obtenir  la  Paix  à  tous  ceux  qui  lont  dans  le 
,>  Trouble;  &  qu'il  daigne  fe  montrer  à  tant  de  Milliers  d'^^fy/ff/,  Scrée- 
.,  difier  ia  fernfatem  defolée  :  fur  tout  de  vous  continuer  fes  Grâces  ,  de 
5>  vous  protéger  ,  6c  de  répandre  fes  Bcnedidtions  fur  vous  tous  ,  avec  lef- 
j>  quels  elle  eit  étroitement  unie  par  les'  Liens  les  plus  forts  d'un  Ancien  Sc 
„  Saint  Amour  ,  &  elle  ofre  encore  fes  Prières  les  plus  ardentes  au  Thrône 
,>  delà  A-iajeite  Diz'ine  ,  pour  obtenir  la  Santé  du  Roi  vôtre  Souverain  Sei- 
,>  gneur  ,  qu'il  prolonge  fes  jours  fur  la  Terre  ,  qu'il  le  fallè  réuffir  dans 
,»  fes  Delîèins  ,  &  qu'il  retabliflè  la  Paix  5c  la  Tranquilitédans  fon  Roiau- 
j,  me,  a  quoi  vous  èc  nous  prenons  tant  de  Part ,  &  par  où  nous  avons  Lieur 
„  d'efperer  que  nos  Frères  qui  font  errans  &  aflligés  dans  les  Pais  étran- 
;,  gers  ,  pourront  encore  goûter  quelque  Repos  ,  en  jouïflant  de  la  Paix 
5,  que  Dieu  leur  accordera  par  fa  Grâce.  Plaile  au  Tout- Paillant  iaire  de 
J,  votre  Aflèmblée  un  Inftrument  qui  procure  la  Concorde  ,  qui  vojs  faf- 
j,  fe  perfeverer  dans  la  Vérité  !  Et  qu'il  lui  pluife  exaucer  nos  l-'ricres,pour 
,,  la  c.oniolation  de  toutes  fes  Eglifes  ■■,  &  que  vous  foies  les  premiers  qui 
„  recueillirés  les  Fruits  de  vôtre  Labeur  ,  par  le  Témoignage  que  le  Saint 
,,  Elpnt  vous  rendra  dans  le  Cœur ,  Se  les  bons  Efcts  de  vos  Maints  £c  Pru- 
M  dens  Conleils  !  Nous  tîniffions  en  vous  ofrant  nos  très-humbles  Services, 
Hh  hh   3  ,^êt 


614        XXVII.   SYNODE  NATIONAL 

»,  Se  en  vous  aflurant  de  nôtre  Ateftion  avec  toute  la  Sincérité  pofTiblc  ,  Se 
»,  que  nous  fommes  entièrement  unis  avec  vous  en  Efprit  ;  &  nous  prions 
»,  très-humblenaent  le  Seigneur  de  fortifier  &  de  (anftifitr  cette  Union,  de 
j,  l'achever  ,  ÔC  de  la  mettre  à  la  dernière  Perftétion  dans  fon  Roiaume  de 
»,  Gloire. 

Vos  très  Humbles  £c  très  Afeftionnés  Frères 
&  Serviteurs  ,  en  nôtre  Seigneur ,  les  PaC- 
A  Genève  ,  le  a6.  teurs  &  Profefleurs  de  PEglile  &  Univerfi- 

d' Avril  1<Î57«  té  de  Genève  ,  ôc  au  Nom  de  tous, 

Diodati,  Trenchin ,  Chabrai. 

Prévôt  ,  Se  Pauleint. 

CHAPITRE    XXIX. 

Tewoigmge  de phifieur s  Do&:cor s  é'  Univerfités,  touchant  le  Traité  ^e 
Monfieur  Rivet,  contn  les  Livres  des  Siems Àmirâud  e^ Têtard. 

A  nôtre  très-honoré  Sc   très  excellent  Colegue,  u^ndre  Rivet  Fwkffcm  en 
Théologie  dans  lîUnivei-fitc  de  Leide  en  Hollande. 

"  TVT^"^  avons  lu  avec  un  Plaifir  très-fingulier  vos  Judicieufes  Remar- 
j,  i^  ques  fur  les  Ecrits  de  Monfieur  Amtraud ,  Palteur  &  Profefleur  à 
,,  Satimur  ,  que  nous  avions  vues  il  y  a  déjà  quelque  tems  ,  &  nous  avons 
„  trouvé  qu'elles  conviennent  fort  bien  avec  les  Saintes  Ecritures  dans  tous 
„  les  Articles  de  la  Foi  ,  de  même  que  dans  ceux  fur  lefquels  nôtre  Synode 
„  National  de  Don  a  prononcé  fon  Jugement  ;  c'eft  pourquoi  nous  aprou- 
,,  vons  vos  dits  Ecrits  comme  étant  remplis  d'Erudition,  &  fort  modérés,  & 
,,  nous  les  jugeons  dignes  d'être  eftimcs  de  tous  les  Théologiens  Ortodoxes  ; 
„  &  nous  ne  doutons  nullement  que  vos  Ouvrages  ne  foient  très  bien  reçus 
„  au  Synode  National  prochain  des  Eglifes  de  France  ,  &  qu'ils  ne  doivent 
„  contribuer  puifl'anment  ,  par  des  Voies  propres ,  à  terminer  ces  dernières 
„  Controverfes  ,  que  de  certains  Pafteurs  ,  Amateurs  des  Nouveautés  ,  ont 
„  fait  naitre  dans  les  Eglifes  de  France  ,  à  leur  propre  Honte  ,  &  au  prcju- 
„  dice  de  tant  de  Perfonnes  Religieufes. 

Vos  très  Afe£lionnés  Colegues  , 

Jenn  Pohander. 

A  Leide  ,  le  14.  Antoine  Falleus. 

de  Mars  1637.  Antoine  ThiJÏHs. 

Jacques  Triglandius. 

APRO- 


TENU  A  ALENCON.      oi; 
APROBATION 

Des  Trofejfeurs  de  VUniverJité  de  Groningue. 

„  VTO"s  avons  lia  8c  examiné  les  Reflexions  Theologiques  du  très-fameux 
»,  IN  Doaeur  Monfieur  Rivet  ,  fur  l'Abrégé  de  la  Doarine  de  la  Natu- 
„  re  Se  de  la  Grâce  ;  lefquellcs  comme  étant  très  -  conformes  auxSentimens 
„  Orthodoxes ,  dont  on  eft  convenu  contre  les  PeUgiens  &  les  Semipelagiens 
„  Modernes  ,  au  Synode  de  Dort  en  Hollande  ,  &  à  celui  de  Charenton  en 
,,  France  ;  elles  font  auflî  fort  propres  ,  à  Caufe  de  leur  Piudence  fingulie- 
„  re,  de  la  Modération  Se  de  la  Charité  qu'on  y  remarque,  d'arrêter  les  Pro- 
„  grès  de  ces  malheureufes  Concroverfes ,  que  certains  Pafteurs  ont  entamées 
»,  depuis  peu,  lefquels  font  plus  Amateurs  de  ce  qui  a  l'Air  de  Nouveauté , 
„  que  de  la  Vérité  même  lors  qu'elle  ell  fimple  6c  fans  Fard.  Ils  ont  mar- 
„  que  beaucoup  d'Imprudence  en  les  commençant ,  îfc  ils  ont  auffi  fcanda- 
„  hfé  toutes  les  Eglifes  &  les  Univerfuésdef/-/;»cf.  Nous  prions  Dieu,  par 
„  nôtre  Seigneur  j^e/wj-C^r//?,  qu'il  veuille  envoier  fes  Renediétions  d'en-hauc 
,,  fur  les  Defleins  6c  les  Travaux  de  cet  Homme  de  D*>«,  qu'il  nous  fantli- 
„  fié  tous  ,   6c  qu'il  nous  conferve  dans  le  Chemin  de  la  Vérité. 

François  Gomarus  ,  Doéteur  enTheolo- 
A  Groningue  le  27.  gie  6c  Profeflcur  dans  l'Univerfité  de 

de  Décembre  i6g6.  ladite  ViUe  ;    Henrt  Altingins  ,  Pro- 

fèflèur  en  Théologie  de  la  même  Uni- 
ver  fi  té. 
Meflîeurs  ^ea»  Bourgemanus ,  Menarà ,  Sertaunus , 
&  ''■fean  Alajomus  ,   Doéteurs  &  ProfeiTcurs  en  Theo- 
gie  ,  dans  l'Univerfité  de  Franecfuer  ,  ont  auffi  donné 
une  pareille  Aprobation  aux  Ouvrages  de  Mr.  Rivet. 

CHAPITRE    XXX. 

Lettre  de  Monfieur  du  Moulin  ,  Tajleur  à-  Profejfeur  a  Sedan,  écrite 

au  Synode  National  d'Alençon  i  l'An  167,7.  touchant Ui  Livres 

des  Sieurs  Amiraud  &  Têtard. 

MESSIEURS,  6c  trh  Honorés  Frères  &  F  ère:  , 

j»  \  lant  apris  de  boniie  Part ,  que  mes  Vieilles  &  mes  Peines  pour  la 
3»  /\l>efenfe  de  la  Verité,ont  été  fort  blâmées  par  des  Perfonnes  qui  font  d'un 
5,  Sentiment  contraire  i  j'ai  crû  que  comme  le  Traité  que  j'aicovopoféau  Su- 
,,  jtt  de  ces  Nouvelles  Controverfes  étoit  fournis  à  vôtre  Jugement  j  il 
t,  étoit  auffi  de  mon  Devoir  de  travailler  à  maJullifiGation,&  de  me purgei- de; 

1,  tou& 


6i6  XXVII.    SYNODE    NATIONAL 

5,  tous  ces  Reproches  ,  par  lefqucls  on  îi  voulu  noircir  ma  Réputation.  Ils 
I)  difent  que  j'-.iurois  mieux  fait  fi  je  ne  ra'étois  pas  mêlé  dans  cette  Difpute  , 
91  que  je  fuis  une  Perfonne  qui  fe  plait  dans  le  Dcfordre  ,  qui  aime  de  pê- 
i,  cher  en  Eiu  Trouble  ,  &  que  j'ai  la  Prefomprion  de  propofer  mes  Senti- 
9,  mens  comme  des  Oracles  Infaillibles.  Vous  favés  très  bien  ,  Meilleurs  , 
»,  que  Meffieurs  Amiraud  &  Têtard  ont  allumé  ce  Feu  ,  qui  a  caufé  tout  le 
•)  Vacarme  ,  &  que  ce  font  eux  qui  ont  rempli  les  Eglifes  de  ces  Livres 
j>  qui  éloignent  les  Anciennes  Limites  ,  par  leur  Doélnne  de  Nouvelle  In- 
,j  vcntion,  touchant  les  Points  les  plus  Importants  de  notre  Religion  ,  & 
j,  que  Mr.  Amiraud  a  publié  fon  Livre  touchant  la  Predeftination  ,  fans  ja- 
„  mais  le  foumettre  à  l'Examen  de  fa  Province  ,  &  fins  atendre  qu'il  en 
J5  fût  aprouvé  ;  &  que  depuis  ce  tems  là  ,  contre  l'Avis  de  deux  Provinces, 
3,  6c  contre  la  Promcfle  qu'il  avoit  fiite  à  Meflîeurs  Vmcent  6c  du  Soûle  ,  il 
5,  a  fait  imprimer  quelques-uns  de  fes  Sermons  ,  qui  contiennent  la  même 
j,  Do£brine  J'ai  atendu  long-tems  ,  avant  que  de  me  remuer,  efperant  que 
j>  cette  Emotion  s'apaifcroit  d'elle-même  ,  6c  qu'elle  ne  trouveroit  Perlbnne 
,.  qui  l'entretint  .,  Mais  étant  à  prefent  trop  bien  informe  que  le  Mal  va  tous 
„  les  jours  en  empirant ,  Se  que  cette  Blucttc  pourroit  caufer  une  grande  In- 
,,  cendie  ;  j'ai  eu  Peur  que  dans  une  Occafion  auffi  urgente  ,  on  ne  prit 
,j  mon  Silence  pour  un  Défaut  de  Zèle  ,  pour  la  defenfe  de  la  Vérité  ,  ou 
J,  qu'on  ne  crût  que  j'aprouverois  facilement  l'Erreur.  Je  n'ai  ni  ne  veux 
„  avoir  aucun  Démêlé  avec  les  Perfonncs  de  ces  Meiïîeurs  ,  je  m'en  pren- 
,,  drai  feulement  à  leur  Do<9:rine.  Je  ne  fiurois  m'empêcher  de  me  foima- 
,,  Jifer  de  ce  qu'on  leur  a  permis  de  faire  imprimer  &  de  publier  une  Nou- 
,,  velle  Doétrine  ,  &  qu'on  me  fiit  un  Crime  de  la  réfuter  en  Manufciit. 
,,  J'ai  entrepris  cet  Ouvrage  à  contre-coeur ,  n'y  aiant  rien  me  j'aie  plus  en 
J,  Averfion  ,  &  qui  foit  plus  contre  mon  Naturel  que  de  contefter  avec  mes 
„  Frères  fur  la  Doétrine  du  Seigneur  ;  fur  tout  maintenant  que  mon  Age 
,,  ell  déjà  fi  avancé  qu'il  ne  demanderoit  que  du  Repos,  Se  que  j'atendi lou-s 
„  les  jours  la  Séparation  de  mon  Ame  d'avec  fon  Corps  \  M.u;  j'ai  vu  que  le 
„  M^l  étoit  fi  Violent  ,  &  d'une  Confequcnce  fi  dangercule  ,  que  j'ai  crû 
J,  que  j'étois  obligé  en  Conicience  de  défendre  la  Caufc  de  Dieu  ,  ik:  de  tâ- 
5,  cher  de  rechercher  julqu'à  la  source  de  Plmpofture  ,  &  d'en  découvrir  la 
,,  Nature.  Je  fuis  très  perfuadc  que  vôtre  Afiemblée  eft  compolce  de  Per- 
„  fonnes  d'un  Jugement  beaucoup  plus  pénétrant  8c  plus  éclairé  que  le  mien, 
„  &  peferoitunç  Témérité  infiportable  en  moi  de  vouloir  vous  donner  des 
5,  Leçons  ■■,  mais  ma  Confcience  me  rend  un  bon  Témoignage  ,  dans  tout  ce 
,,  que  j'ai  fait  ,  ce  qui  m'cft  une  grande  Satisfaélion  ,  &  je  n'ofe  pas  man- 
„  quer  à  mon  Devoir  envers  Dieu  £c  négliger  la  Defenfe  de  fa  Caufe.  Mais 
,,  ces  Meflîeurs,  qui  fe  plaignent  de  moi  ,  ont  pallé  les  Bornes  de  la  Modc- 
^.  ration  ,  car  outre  les  Livres  imprimés  ,  dans  lefquels  ils  ont  expofé 
,,  leur  Doétnne  ,  qu'ils  ont  répandue  de  toutes  Parts  ,  ils  ont  encore  tout 
,.  recenment  publié  un  Traité  contre  moi,  fous  le  Nom  de  Monfieur^«j»/Vr, 
J,  dont  on  a  envoie  une  Copie  au  Synode  Provincial  de  l'//îf  de  France  ,  & 
i;  je  ne  doute  point  qu'ils  n'en  aient  auffi  envoie  de  côté  £c  d'autre,  hors  du 

,,  Roiau- 


TENÙAALENCON.  ér; 

„  Roiaume.     On  m'a  pareillement  averti  que  MeBcms  Amiraud  ^  Têtard 
„  font  de  grofles  Plaintes  touchant  un  petit  Ecrit  que  j'ai  diété  ,  non  dans 
„  l'Ecole  Publique,  mais  en  Particulier  dans  ma  Chambre,  à  quelques-uns 
,,  de  mes  Ecoliers,  dans  lequel  j'ai  changé  leurs  Noms  ,   l'un  en  un  Nom 
„  Grec  ,  6c  l'autre  en  un  Nom  Latin  ,   ce  que  j'ai  tait  ,  de  peur  que  s'il 
„  tomboit  entre  les  Mains  de  quelques-uns  de  la  Communion  de  Rome^Von 
,,  ne  comprît  mon  Difcours  ,  &  qu'on  ne  fût  les  Perfonnes  avec  qui  je  Di(- 
„  pute  ;    duquel  Traité  je  n'ai  jamais  communiqué  aucune  Copie  à  perlon- 
„  ne  :  Et  aiant  apris  que  ces  Meflîeurs  fc  formalifent  du  changement  que  j'ai 
„  fait  de  leurs  Noms  ,  j'ai  compofé  un  autre  Traité  plus  ample  8c  plus  exaét 
«  que  le  premier  ,  dans  lequel  j'ai   mis  leurs  Noms  ,  afin  de  les  contenter. 
»  Vous  êtes  trop  éclairés  Meffieurs,  pour  ne  pas  vous  apercevoir  que  ces  Mi- 
,,  niftres  ne  tâchent  qu'à  vous  amufer  ,    6c  entretenir  de  Bagatelles  ,  pour 
,»  vous  empêcher  de  fonder  le  Fond  de  leur  Doétrine ,  6c  qu'Us  tâchent  de 
,,  vous  divertir  par  de  fots  Contes  qu'ils  font  de  moi,  &  au  Lieu  de  fou- 
„  tenir  leur  propre  Caufc.  C'eft  bien  peu  de  chofe  que  de  changer  un  Nom 
„  François  ,   en  un  Nom  Latin  ,   au  Prix  de  ce   qu'ils  ont  fait  ,    car  ils 
„  ont  changé  la  Nature  de  Biett ,  celle  de  la  Loi  ,  &  de  l'Evangile.     On 
,,  me  dit  qu'ils  fe  recrient  fort  de  ce  que  dans  de  certaines  Lettres  que  j'ai 
),  écrites  à  Mr.  de  la  Adilletiere ,  je  lui  marque  qu'ils  ont  tâché  de  former  une 
j,  Nouvelle  Religion  par  un  Mélange  de  l'apifr/je  6c  de  Cameronifme.     Mais 
),  que  l'on  ne  s'y  trompe  pas  ,  je  n'ai  jamais  eu  la  Penfée  de  condamner  la 
i,  Doétrine  de  \Ax.Cameron^  qui  repofe  à  preleni ,  ou  de  dire  qu'il  vouloit 
„  tracer  un  Nouveau  Modèle  de  Religion  :  je  raifonnc  feulement  félon  l'Hi- 
„  pothefe  de  Mr.  de  la  MilUtiere  ,  8c  fuivant  le  même  But  qu'il  fe  propofe. 
„  Car  il  tâche  de  nous  donner  un  Plan  d'une  Religion  Nouvelle, qu'il  veut 
,,  trouver  dans  la  Doârine  de  Mr.  Cameron  ,  6c  ne  parle  jamais  de  lui  que 
,,  comme  d'un  Oracle  ,  6c  comme  d'une  Perfonne  incomparable      Lorfque 
>,  nous  difons  que  les  Luthériens  font  également  bandés  contre  le  Papifme , 
5,  ôc  contre  le  Calvinifwie ,  nous  n'entendons  pas  par  là  que  Calvin  ait  été 
„  Auteur  d'une  Religion  Nouvelle,  j'honore  la  Mémoire  de  Mr.  Cameron^ 
„  6c  je  l'ai  défendu  lors  qu'il  en  a  été  Ikfoin.     Mais  pour  dire  la  Vérité,  je 
^  crois  qu'il  auroit  fort  bien  fait,  s'il  n'avoit  jamais  penfé  à  renverfer  l'Ordre 
„  des  Décrets  de  Dieu  ,  comme  ils  ont  été  expliqués  6c  démontrés  par  le 
„  Synode  de  Dordrecht  ,  fcc  aprouvés  par  toutes  les  Eglifes  Reformées  de 
„  l'Europe,  6c  particulièrement  par  trois  Synodes  Nationaux  duRoiaumede 
,,  France;  ce   qu'il  n'auroit  jamais  fait ,  s'il  avoit  mûrement  6c  fericufement 
,,  conllderé  les  Confcquences  de  fes  propres  Dogmes.  Parce  que  cette  Nou- 
„  velle  Méthode  qu'il   a  inventée  ,  eft  le  même  Fondement  fur  lequel  les 
„  Arminiens  ont  établi  leur  Doûrine.     Car  on  ne  peut  pas  nier  que  le  tiers 
,,  des  Ouvrages  de  Cameron  ne  foit  emploie  à  réfuter  Calvm  ,  Bez.e  ,  5c  le 
5,  refte  de  nos  Doéteurs  les  plus  Fameux.     Néanmoins  non-obftant  les  De- 
,,  fiuts  qu'il  avoit  ,  il  ne  faut  pas  meprifer  les  beaux  Talens  qu'il  pofledoit, 
„  6c  les  Grâces  dont  Dieu  avoit  été  fi  Libéral  en  fon  Endroit  ,  6c  lors  que 
„  je  lis  fes  Ecrits ,  je  ne  puis  pas  trouver  cette  Doctrine  tant  vantéedeccux 
TcrKe  II.  liii  „  qui 


6i8  XXVI!.    SYNODE     N  A  T  T  OT^"^lt-L 

„  qui  fc  glorifient  d'être  fcs  Difcipks  6c  fes  Scîîateurs,  &  qui  fe  veulent  cou- 
,,  vrir  du  Bouclier  de  ion  Autorité.  Je  ne  fai  pas  où  il  dit  qu'il  n'eft  pas 
„  abfolument  nccellaire  à  Salut  d'avoir  une  ConnoilTance  claire  de  Jefus-Chrifi, 
„  &  je  ne  ilii  pas  non  plu5  où  cet  Auteur  a  dit  que  Jefus-Chnjt  étoit  mort, 
„  également  &  indiferenmcnt  pour  tous  les  Hommes  ,  ni  où  ilenfeigne  que 
„  les  Reprouvés  peuvent  être  fauves  s'ils  veulent  ,  ou  que  Dieu  a  desCon- 
j,  feils  &  des  Décrets  qui  ne  produiront  jamais  leur  Efet.  Déplus  ,  je  ne 
„  rencontre  pas  l'Endroit  où  il  dit  que  Dieuzbté  aux  Hommes  Icurlmpuif- 
j,  fancc  Naturelle  pour  croire  ,  &  qu'il  les  a  convertis  à  foi  ,  ni  qu'il  fafl'e 
„  dépendre  l'Ehcace  de  l'Efprit  qui  régénère  ,  d'un  Confeilqui  peut  chan- 
.,  ger  ;  bien  loin  de  cela  ,  je  trouve  qu'il  foutient  expreflementle  contraire^ 
j,  de  ibrte  que  ces  Meffieurs  ,  fous  Prétexte  de  lui  faire  Honneur  ,  le  de- 
,,  crient  Se  fletriflent  fa  Réputation  en  le  faifant  Auteur  d'une  Doârine  fî 
„  detcftable.  Mais  ce  n'eft  pas  tout  ,  ils  m'acufent  d'une  Chofe  encore pi- 
,,  re  que  tout  cela  ;  ils  me  taxent  de  les  avoir  calomniés  ,  &  difent  que  je 
),  leur  fais  faire  &  dire  des  Chofes  auxquelles  ils  n'ont  jamais  penie.  Quoique 
„  ces  Plaintes  là  foient  très-injuiles  ,  j'ai  néanmoins  un  grand  Sujet  de  re- 
„  mercier  Dteu ,  de  ce  qu'ils  ont  Honte  de  leur  propre  Doftrine  ,  &  de  ce 
,1  qu'en  delavouant  les  Points  qu'ils  ont  fî  clairement  enfeignés  ,  ils  tont 
,,  femblant  de  vouloir  rendre  la  Paix  à  l'Eglife ,  qu'ils  ont  étrangement  trou- 
,,  blée,  ôcdece  qu'ils  ont  Envie  de  retourner  dans  le  Vieux  £c  bon  Chemin. 
,,  Je  fouhaite  de  tout  mon  Cœur  que  votre  Sainte  Aflemblée  ait  bujet  de  fe 
)i  contenter  de  l'Explication  qu'ils  donneront  de  leurs  Scntimens  ,  quoique 
5.  je  ne  doute  point  qu'elle  ne  doive  être  ailes  dure  ,  Se  que  je  ne  voie  pas 
M  d'Aparence  que  vous  la  receviés  ,  ni  que  vous  preniés  leur  Retraâation 
,>  pour  une  Explication  ,  afin  de  mettre  par  là  leur  Honneur  à  Couvert  , 
,,  pourvu  qu'ils  fe  réunifient  avec  vous.  A  ces  Conditions  je  ibufrirois  vo- 
,,  lontiers  qu'ils  me  crûflenr  Menteur  ,  s'ils  pouvoient  leulement  être  trou- 
,,  vés  Honnêtes  &  Véritables.  Néanmoins  pour  fiùre  voir  que  je  ne  fuis 
»,  pas  un  Calomniateur,  &  que  je  n'ai  rien  avancé  que  je  ne  puifle  bien  prouver, 
,,  j'ai  tiré  quelques  Paflàges  de  leurs  Ecrits  ,  que  je  raporte  avec  toute  la  Fi- 
M  délité  poflîble  ,  par  lefquels  vous  pourés  juger  fi  je  les  ai  calomniés ,  & 
>,  fi  une  pareille  Doftrine  que  la  leur  peut  être  fuportée.  Pour  ce  qui  eft  de 
>,  moi  ,  je  ne  vois  pas  que  j'aie  grand  Sujet  de  m'embarrafler  de  ces  Accu- 
j,  fations  ,  parce  que  plufieurs  Synodes  Provinciaux, avec  quantité  de  Paf- 
,,  teurs  Se  de  Profefleurs  des  Eglifes  6c  des  Univerfités  des  Pais  étrangers  fe 
jj  joignent  à  moi ,  pour  faire  les  mêmes  Plaintes  que  je  vous  porte  à  prclent, 
»  &  les  acufent  des  mêmes  Erreurs  que  je  leur  reproche  :  Particulièrement 
>,  mes  R.  R.  Colegues,  &  les  très-dignes  Paft:eurs  6c  Profertêurs  de  cette 
.,  Ville  de  Sedan  ,  comme  vous  le  verres  par  un  Ecrit  qu'ils  ont  tous  figné 
>»  d'un  Confcntement  unanime,  6c  qu'ils  vous  envoient, en  vous  priant  trcs- 
>j  humblement  d'y  faire  des  Reflexions  un  peu  ferieufes  ;  Car  fi  vous  vous 
„  contentiés  d'arrêter  feulement  les  Controverfes  ,  6c  d'impofer  Silence 
s,  aux  deux  Parties  ,  vous  laiflériés  les  Efprits  en  fufpens  ,  8c  vous  placeriés 
>>  l'Erreur  dans  le  icême  Rang  &  le  même  Degré  de  Réputation  quela  Ve- 

„  rite 


T  E  N  U    A    A  L  E  N  C  O  N.  619 

>,  nté  ,  &  les  Eglifes  &  les  Univerfités  de  dehors  ,    qui  ont  pris  Part  à  ces 
»,  Notions  Nouvelles  ,  prcndroient  vôtre  Silence,  non  pas  pour  une  Condam- 
„  nation  de  l'Erreur ,  mais  plutôt  pour  un  Conlontement  que  vous  lui  aunes 
,,  donné.     Vous  ne  devés  pas  non  plus  vous  attendre  que  des  Gens  d'Eiprit , 
,,  qui  ont  travaillé  avec  une  extrême  Aplication  depuis  plufieurs  années  à  établir 
„  leur  Doftrine  ,  &  à  la  fou  tenir  ,  puilî'ent  être  contenus  dans  les  Bornes  du 
„  Silence,  par  de  fimples  exhortations  que  vôtre  Allemblée  leur  pourroit  faire, 
„  car  on  ne  fe  feroit  pas  plutôt  feparé ,  qu'ils  feroicnt  délivrés  de  toutes  Craintes', 
„  &  qu'il  leur  feroit  libre  de  dire  &  d'écrire  tout  ce  que  bon  leur  fembleroit! 
„  Lorfquc  les  Remèdes  ne  guerilfent  pas  le  Malade  ,  ils  ne  manquent  pas  de 
j,  le  rendre  Pire  Sc  d'Irriter  &  augmenter  le  Mal.     Puis  donc  que  nous  ne  fa- 
,,  vons  pas  (i  ,  ni  quand  le  Seigneur  vous  fera  la  Grâce  de  pouvoir  vous  aflem- 
„  bler  une  autrefois  ,_  il  eft  très-Necefl"aire  qu'auparavant  que  de  vous  feparer  , 
„  vous  mettiés  en  Ufage  les  Remèdes  que  vous  jugerez  être  les  plus  Convena- 
„  blés  pour  fcrvir  d'Avertillèment  &  d'Exemple  à  la  Pofterité  ,  &  à  ceux  qui 
„  fous  le  Voile  d'ExprefTions  Nouvelles,  voudront  propofer  &  établir  uneNou- 
„  velle  Doélrine.     Qiiand  je  fiis  Reflexion  que  votre  Ailcmbléc  eft  compofée 
,,  de  Perfonnes  qui  font  animées  d'un  Zcle  très-ardent  pour  la  Vérité  &  la 
„  Gloire  àc^Dien  ,  que  vous  êtes  tous  remplis  d'Erudition  ,  que  la  Prudence 
„  même  vous  fert  de  Guide  ,  &  que  vous  ne  voulés  pas  être  furpris  par  de 
„  vains  Artifices  ,  ni  par  les  plus  fortes  Solicitations  ;  &  que  nous  n'aprenons 
„  pas  que  ces  Meffieurs  changent  de  Langage  ,  ni  qu'ils  aient  abandonné  leur 
„  Principale  Dodrine  ,  j'ai  bonne  Efperance  que  vos  Delibciations  ne  feront 
„  pas  Infruétueufes ,  mais  que  Dieu  vous  en  donnera  une  bonne  llîué ,  &  qu'il 
„  fe  fervira  de  vous  ,  comme  d'Inftrumens  très-éficaces  pour  fortifier  notre 
,,  Union  ,  &  par  ce  Moicn  ,  établir  la  Vérité  &  la  Concorde  parmi  nous  tous. 
„  Le  Seigneur  Dteu  de  Paix  ,  &  de  \'erité  ,  daigne  prcfiderau  milieu  de  vous 
,,  par  fon  Saint  Efprit ,   &  veuille   répandre  abondanment  fes  plus  Pretieufes 
,,  Benediétions  fur  vos  Perfonnes  ,  fur  vôtre  Travail  &  fur  vôtre  Mimilere.  Je 
,,  fuis  en  lui ,  très  R.  R.  &C  très  Henorés  Frères. 

f^otrt  très  humble  &  très  Obeijjant 
T)e  Sed-m ,  le  17  Serviteur  &  Frère    en  Jefus- 

à' Avril  16IJ.  Chrift. 

Du  Moulin. 
Fin  du  Fint-leptiême  Sjnode  Naùonal. 


îiii  a  LES 


620        XXVIII.    SYNODE  NATIONAL 
LES 

ACTES,  CANONS, DECISIONS 

ET     DECRETS 

D    U 

XXVIII.     SYNODE 

NATIONAL 

DES 

EGLISES    REFORMÉES 

DE      FRANCE, 
E  T    D  U 

B    E    A    R    N, 

Assemble' 

Dans  la  Ville  deCHARENT  ON,  proche  de  Paris. 

Par  VAurorité  éf  la  PermiJJlon  de 

LOUIS      XIV. 

Roi  de  France  èc  de  Navarre. 

§uifit  ajjifter  un  Commijfaire  General  de  fa  T  art  audit  Synode,  dont  îer 

SeJJions  commencèrent  un  Lundi  Vmt-fixième  du  Mois  de  Décembre 

1644.  ér  finirent  un  Jeudi  l^'int-fixtême  du  Mois  de  Janvier 

fuivant ,   de 
L'An  pe  Nôtre  Seigneur  Jesu  s-Chri&t, 

M.    D  C.    X  L  V. 

TA* 


TENU    A    CHARENTON. 


621 


TABLE 

DES        CHAPITRES, 

CoNTENANS 


Chap. 
Chap. 


Les  Matières  dont  on  traita  au  1 1 1.  Synode  National  de  Charmton. 

Chap.       I-         ^~\N  fit  POuverture  du  Synode  far  la  Prière.  Les  DefHtésGe- 
\_^      neraux  prefenteretjt  le  Mandement    du  Roi  four  la  Con» 
vocation  du  Synode.      Les  Députés   Provinciaux  au  Sy- 
node.  EleUion  des  Oficiers  du  Synode.    16. 
Chap.     1  !•       Lettres  Patentes  du  Roi  à  Monfieur  de  Boifgrollicr ,  far  lefquel- 
ies  Sa  Majefté  Pétal>liJfoit  Commifaire  du  Synode    La  Harai^ 
gue  dudit  Commijfaire  au  Synode ,  très  remarquable. 

III.  Le  Modérateur  y  refond  en  pea  de  Mots  ,  fort  Pertinenment  & 
en  Termes  très  Forts.' 

I V.  La  Lettre  du  Synode  an  Roi  ,  &  aux  Seigneurs  du  Grand  Con- 
feil  envoiée  par  des  Defutés,     Lettre  du  Synode  a  la  Reine 

Régente. 

Chap.  V.  Le  Retour  des  Députés  ,  avec  la  Reponfe  du  Roi.  Les  Députés 
prefentent  une  Requête  au  Prince  de  Condé.  Reponce  du 
Prince  d.e  Condé.  Lettre  de  plufieurs  EgliÇes  de  dehors  le 
Roiaume  ,  &  de  plufieurs  Vniverfités  ,  &  Théologiens  ,  aux- 
quelles le  Commtjfaire  du  Roi  ne  voulut  pas  qu^ on  fit  Reponfe. 
I  I .  L^ Ancien  Député  General  fe  Démet  de  jon  Emploi  ;  Le 
Roi  en  établit  un  autre  fur  les  Eglifes.  11.  On  fut  d' Avis  de 
drejfer  les  Articles  de  nos  Griefs  ,  en  fecret  ,  &  par  un  Comi- 
té choi/i.  1  J-.  Le  Synode  remercia  le  dernier  Député  Gert- 
ral.   15. 

Chap.     VI.      Seconde  Lettre  du  Synode  ^«  Roi ,  &  une  amre  auffi  a  la  Reine 
Régente. 
VIL      Confejfion  de  Foi  aprouvée. 

VIII.  Remarques  fur  ta  Dijctflir.e  EccleftafiiqHe;  V Apelant  s'aifiiett- 
dra  de  la  Table  du  Sei;^neur.  2.  Il  ne  fera  pas  fermis  de 
prendre  en  Mariage  la  Mère  de  fon  Epoufe  decedée  ,  Jans  la 
Permijfion  du  Magiflrat  Civil.  5.  La  Femme  ne  pourra  pas 
fe  marier  avec  le  Frère  de  fon  défunt  Epoux  ,  fans  l' Autorité 


Chap. 
€hap. 


dii^ 


6i2         XXVIII.   SYNODE  NATIONAL 

du    Magiftrat.     4.   Il  ne  fera  pas  permis  a  un  Propofant  de 
monter  en  Chaire,     f-  Les  Lettres  de  Commijjion  de  ceux  qni 
feront  députés  aux  Synodes  Nationaux  feront  fignées  desOfuiers 
des  Synodes  de  leurs  Provinces  refpe£lives.     7.  un  Coufn  Gct' 
main  ne  pourra  pas  e'poufer  fa  Confine  Germaine  fans  la  Per- 
miffion  du  Roi.  8. 
Chap.     IX.       Forme  qu  on  doit  ohferver  en  batifant  les  Paiens  ,   /f.f  Juifs  ,   les 
Mahomet-ans  ,  les  Anabaciiks  ,  &  les  Enf^ns  adultes  des 
Infidèles  qui  voudront  profejfer  la  Religion  Chrétienne.  Les  Mi- 
nifires  qui  doivent  admintftrer  la  Coupe  a  laTabledu  Seigneur, 
z.  Ordre  touchant  la  Manie fe  de  Catechifer.     3.  Les  Mémoi- 
res qui  feront  envoies  par  les  Provinces  feront  figi:rs par  les  Mo- 
dérateurs dans  leurs  Synodes  ,  autrement  ils  ne  feront  pas  reçus 
dans  PAjfemblée  Nationale,      i^.  Le  Modérateur  donnera  fit 
Voix  le  dernier.  16. 
Ghap.      X.       Remarques  fur  le  Synode  National  <i'Alençon.     Le  Tefiament 
d'un  Minifire  decedé ,  non  exécuté.  4.  L^j^faire  de  Monfieur 
Amiraud  mife  encore  une  fois  fur  le  Tapis  ,  mais  étoufée  auffi- 
tot  par  le  Synode  National.  6.  &  7. 
Char-      XI.      ■i'f-f   yipellations.     Vn  Alinifire  fan   Emeritus.      ^.  Difcipline 
exercée  fur  un  Homme  qui  avait  époufé  la  Nièce  de  fa  Femme; 
(•r  fur  d'autres  Delinquans.      i  5 .  Monfieur  Qoàwx  Ancien  Mi- 
nifire &  Profejjeur  en  Théologie  ,  c  en  fur  é  pour  avoir  entrepris 
de  Réconcilier  les   Eglifes  Reformées  de  Fiance  avec  l'Egltfe 
Romaine /wr  l'* Article  de  la  Juftificatien.      17.  La  Duchefe 
de  la  Tremouille  vient  au  Synode.     21.  Diferens  entre  deux 
Pafteurs  ,  &  une  Eglife  ,  ajfoupis.      zz.  Vnfaifeur  de  Projets 
cenfure.  17. 
Chap.     XII«     Des  Matières  Générales.     Un  Décret  touchant  les  Jeûnes  Eco- 
liers qui  juroient.      z.   Tous   les  ACies  apartenuns  aux Egltfes 
Particulières  feront  foigneufement  confervés.  ].0n  ne  fera  point 
de    Canons  touchant  des  Chofes  indtferentes.     6.  Soin  pour  la 
Rédemption  des  pauvres  Captifs  qui  font  en  Turquie.    7.  Ca- 
nons contre  les  Independans.  y. 
Chap.   XllI-  Remarques  touchant  IVnton  des  ^^/orweV Independans. 
Chap.    XlV.  Suite  des  Matières  Générales,  Livres  &  Aîanufcrits  contre  le  Pé- 
ché Originel.,    cenfurés  dans  le  Canon     XO-       Des   Matières 
Générales.     Décret  contre  toute  forte  de  Culte  rendu  ^ /'Hol- 
tie  de  la  Mefl'e.    1 1.  Décret  pour  un  feune  National  ii. 
Chap.    XV.     AFatieres  Particulières.     La   Milletiere  &  P^faire  qui  le  con- 
cernoit  devant  le  Synode.     Il  e fi  examiné,   i.  La  Province  de 
Normandie  ne  peut  pas  être  divifée  en  deux.   11.  Aionfieur 
Drelinconrt  re(^oit  les  Remercimen'  du  Synode  a  caufe  de  fon 
Livre  contre  le  Culte  rendu  a  la  Y krgc  Mdi-ie.   i^.Vn pau- 
vre Minifire  Emeritus  affifié  ,  mais  réprimandé  en  même  tems, 

25. 


TENUACHARENTON.  62? 

z-^.  Le  Cas  de  Monfieur  Arnaud  Minillre  perfecuté.  24.  7  ^- 
rnoignage  rendu  a  Monftettr  Blondel ,  &  afes  Onvragrs .  &  les 
Egards  que  le  synode  avait  four  lui.  16.  Afonjteur  GhuÙcIl 
compile  en  un  Corps  les  Canons  des  Synodes  Nationaux  &  les 
aplique  aux  Canons  de  notre  Difcipline.  z^ ,  Adon/îeurCatelon 
fait  la  même  chofe.  251, 

Chap.  XVI.  DesZJniverJîtés.  On  prend  Soin  de  PZ/niverJtte' de  Mont^uhzn 
dr  des  autres  Vniverjités.  i .  On  acufe  les  Eglifes  du  Bearn 
d'avoir  négligé  leur  devoir  ,  &  de  ne  s'être  pas  acquitées  de 
leurs  Promejjes,  2.  La  Generofité  d'un  Profejfeur  en  Théologie. 
1  o.  Le  Synode  enjoint  à  plujieurs  Minières  &  ProfeJJeurs  d''a' 
chever  les  Ouvrages  de  Monfiettr  Charnier  ,  &  de  publier  les 
leurs  propres.  25.  La  Contribution  cjue  les  Provinces  dévoient 
aux  Vniverjités.  2  <;.  zf->.  27.  28.  Partage  d'une  Somme  donnée^ 
par  le  Roi  aux  Députés  qui  ajjijlerent  a  ce  Synode, 

Cfaap.  XVII.  Décret  pour  convoquer  le  Synode  National  fuivant. 

Chap.  XVIII.  Décret  touchant  la  Falidité  des  ASles  Synodaux. 

Chap.  XIX.    Rèle  des  Minières  Apofiats  &  depofés. 

Chap.    XX.    Réflexions  fur  quelques-uns  des  Députés  à  ce  Synode. 


L  E 


624        XXVIII.  SYNODE  NATIONAL 
LE     TROISIE'ME 

SYNODE     NATIONAL 

TENUACHARENTON, 

Où  furent  drefïés  les  A(5tes  fuivans  du 

XXVIII.  SYNODE  GENERAL 

DES 

EGLISES    REFORMEES 

DE      FRANCE, 

Convoqué  le  26.  du  Mois  de  Décembre  1644.  &  fini  le  26.  du  Mois 
de  Janvier  ,  fous  le  Règne  de  Louis  XIV. 

L'An  m.  DC.  XLV. 


CHAPITRE     I. 

Monjieur  Drelincourt ,  Tafteur  de  VEglife  de  Paris ,  fit  l'Ouverture 

des  Seflions  par  une  Prière  ,  après  laquelle  Monjieur  le  Marquis 

de  Clermonc  l'un  des  DeputesGenerauXyprefenta  les  Ordres  du  Roi 

four  la  Convocation  du  Synode  qui  contenaient  ce  qui  fuit. 

MANDEMENT    DU    ROI. 

E  Douzième  jour  de  Février  1644.  le  Rei  étant  à  Paris  , 
fur  la  très  -  humble  Requête  de  les  Sujets  de  la  Religion 
Prétendue  Reformée  ,  demandant  qu'il  leur  fût  permis 
de  convoquer  8c  tenir  un  Synode  National ,  n'y  en  aiant 
point  eu  depuis  celui  d'-^/^wfow  ,  aflemblé  l'An  1657.  Sa 

j,  ^ ,.~,-.^a-j  Miijefté  ,  par  l'Avis  de  la  Reine  Régente,  fa  très  Honorée 

,,  Dame  Se  Mère  ,  voulant  Gratifier  8c  Favoriier  fefdits  Sujets  ,  leur  a  per- 
„  mis  8c  permet  de  convoquer  un  Synode  National ,  pour  le  Mois  de  De- 

„  ce  m- 


TENUACHARENTON.        62^ 

„  cembre  prochain  ,  à  Charenton  ;  mais  avec  cette  Condition  qu'ils  n'y  met- 
»,  tront  en  Délibération  aucunes  autres  Matières  ,  que  celles  qu'il  leur  eft  per- 
„  mis  de  traiter  par  les  Edits  de  leurs  Majefiéf  ,  ôc  que  le  Commi faire  qu'il 
„  plaira  à  Sa  Majefté^  afllftera  en  Pcrfonne  audit  Synode  ,  comme  il  a  été  prati- 
,,  que  aupara^'ant.  En  Témoignage  de  quoi  Sa  A-fajelté  m'a  commandé  de  pu- 
„  blier  ce  prcfcnt  Alandement ,  qu'il  a  figné  de  fa  propre  Main  Sc  qu'il  m'a 
„  commandé  de  contre-figner  ,  moi  Ion  Confeiller  ,  Sc  Secrétaire  d'Etat ,  & 
„  de  fes  Ordres. 

Signé  dans  l'Original  , 

LOUIS, 

Et  un  peu  plus  Bas  , 

PhiltppeaHX. 
AVIS. 

îl  le  trouva  à  cette  Afl'emblée,  ayec  des  Lettres  deCommiflîon  qui  furent  lues 
par  Monficur  le  Cvq  ,  Ancien  de  l'Eglilé  de  Paris  ,  étant  aflîs  à  Table  avec  un 
autre  Ancien  nommé  Gaillard  (  qui  furent  tous  deux  choifis  à  cet  Ofice  parles 
Sufrages  ordinaires  )  les  Perfonnes  qui  font  nommées  ci-après. 

Article    I. 

Pour  la  Province  d'^»;o« ,  Monfieur  Ifaac  Pelletier  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de 
Fendome  ;  ÔC  Etienne  le  Fâcher  ,  Pafteur  de  Vljle  Bouchard  ,  avec  les  Sieurs 
George  Raboteatt ,  &  Jofeph  Roifai ,  Avocats  &  Anciens  de  l'Eglife  de  Pr^- 
villi. 

il. 

Pour  la  Province  de  VlJle  de  France ,  Monfieur  David  Blondel ,  Miniftrc 
de  la  Sainte  Parole  de  Dieu  ,  &  autrefois  Pafteur  de  l'Eglife  de  Hou  dan  ,  mais 
rtfident  à  prefent  à  Paris ,  par  un  Ordre  exprès  de  fa  Province  &  de  cette 
Aflèmblée  ;  &  Charles  Drehncourt ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Paris  ;  &  Théodore 
le  Coq,  Ancien  de  ladite  Eglife.  Il  étoit  feul  ,  parce  que  le  Seigneur  avoit  apel- 
lé  à  foi  fean  Baz.in  ,  Ancien  de  ladite  Eglife,  lequel  on  lui  avoit  joint  enCom- 
miftion. 

I  I  I. 

Pour  la  Province  de  Normandie  ,  les  Sieurs  Benjamin  Bafnage  ,  Pafteur  de 
l'Eglife  de  Sainte  Aîere  Egltfe  ;  fean  Maximilien  de  l'Angle ,  Pafteur  de  l'E- 
glife de  i?ffHV«  ;  Daniel  Guefdon  ^  Ancien  de  la  même  Eglife  j  ^  Ifaac  Gaillard, 
Ancien  de  l'Eglife  (X'Ahn^on. 

I  V. 

Pour  la  Province  du  Dauphitié ,  les  Sieurs  François  Murât ,  Pafteur  de  l'E- 
glife de  Grenoble  \  Simon  Coin  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Bejjes;  Pierre  du  Ctoej , 
Efcuier  ,  Seigneur  de  Chàtillon ,  6c  de  Serres  Ancien  de  l'Eglife  de  Veines  ;  & 
David  Albert  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Brian^on, 

Tome  II.  '  Kkkk  V.  Pour 


6i6       XXVIII.  SYNODE     NATIONAL 

V. 

Pour  la  Province  des  Sevenes  ,  les  Sieurs  Nicolas  Blanc  ,  Faft<!«r  de  l'Eglife 
de  Sumaine  ;  yintoim  Buton  Paftcuf  de  l'Eglile  d'JLnj  ;  Afejjire  Jean  de  Bri-n- 
gniere  Seigneur  de  la  Ro^ue  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  la  Salle  ,  Se  David  Bouvier  , 
Do6tcur  en  Médecine  Se  Ancien  de  l'Eglife  à'^lais. 
V   I. 

Pour  la  Province  du  B^arn  ,  les  Sieurs  ^ean  de  la  Fine  ,  Pafteur  de  l'Eglife 
de  Pau  y   8c  Mefftre  Alexandre  de  la  Fihre  ,  Bai'on  de  Riguam ,  &  Seigneur  de 
Candellon  ,  Ancien  de  l'Egliiê  de  Couches. 
VII. 

Pour  la  Province  de  la  Bafe  Gttiemie  ,  les  Sieurs  faccjues  Privas ,  Paftcurde 
l'Eglife  de  5<î/«/e /"o»  ;  Simon  de  Goion  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de /?o«r^fpîa.v  ;  les 
Sieurs  de  Caz.es  &  de  Sauvage  ne  fc  prcfcntcrcnt  pas  ,  quoi  qu'ils  fuflcnt  dépu- 
tés par  leur  Synode  ,  c'ell  pourquoi  on  lailli\  à  leur  Province  le  Soin  de  pren- 
dre Cormoifl'ance  de  leur  Abfcnce. 

VIII. 

Pour  la  Province  de  Xaintonge  ,  les  Sieurs  Philippe  Fincent  ,  Pafteur  de  l'E- 
glife de  la  Rochelle  \  Théophile  Rojfel ,  Paftcur  de  l'Eglife  de  Xaintes  ■■,  Etienne 
Sonlard  ^  A\x>c<it  au  Parlement  de  Bourdeaux  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Xaintes; 
&  Daniel  Texeron  ,  Seigneur  de  Crcfper  ,  nommé  Conftiller  par  Sa  Majejlé. 
pour  le  Diftnct  de  Samt  Jean  d' Anqeli ,  £c  Ancien  de  l'Egtiic  de  la  même 
Ville. 

I  X. 

Pour  la  Province  du  Kivarez.  ,  les  Sieurs  Alexandre  de  Vinai ,  Pafteur  de 
l'Eglife  d'Annonai  ;  Paul  Annard^  (  une  autre  Copie  l'apeile  Accaurat  )  '  Paf- 
teur de  l'Eglife  qui  s'aflèmbloit  proche  de  Prtvas  ,  facquts  Gautier  ,  Efcuier 
Seigneur  de  Gourdanel ,  Ancien  de  l'Eglife  de  BeauUeu  \  Se  Abraham  Homel  ^ 
Ancien  de  l'Eglife  de  Soion. 

"X. 

Pour  la  Provmce  du  ^erri ,  les  Sieurs  Jean  Tahi ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  la 
Charité -,  Daniel  Jurieu  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  AJer -.y  Henri  de  Chartres  , 
Efcuier  Seigneur  de  Clei^s ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Marchenoir  ;  &:  Simon  Mil- 
hommamx  ,  Seigneur  de  Barandieres  ,  Baillif  de  C^i////f?»  {ur  Loin  ,  &  Ancien 
de  l'Eglife  dudit  Lieu. 

X  I. 

Pour  la  Province  du  PoiElou  ,  les  Sieurs  Jacs^ues  Cottibi ,  Pafteur  de  l'Egli- 
fê  de  PoiBiers  ;  "Jean  Chairol ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Thouars  ;  Mefftre  Char- 
les Goxrjaut ,  Chevalier  Seigneur  de  Pameure  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Mougon'y 
&  Pierre  Pefeurs  ,  Procureur  Fifcal  du  Duché  de  Thouarty  &  Ancien  de  l'E- 
glife de  la  même  Ville. 

X  I  I. 

Pour  h.  Province  de  Bretagne,  les  Skms  Jean  Bof^chereau ,  Seigneur  de  la 
Mâche  ,  Pafteur  de  l'Eglife  àc  Nantes  i  èc  Samuel  ile  Coulaines  ,  Efcuier  Sei- 
gneur de  LmdovinHrt ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Vitilk^vigne, 

'XIII    Pou: 


TENU    A    CHARENTON.  637 

XIII. 

Pour  la  Province  de  h  Hante  Guienne  2c  du  Haut  LAngnedoç  ,  les  Sieurs 
Antoine  Garijfoles ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Moitauktn  ,  êc  Profeffeur  en  Theo- 
gie  dans  l'Univerfité  de  la  même  Ville  ,  Pierre  OÏier ,  Pafteur  de  ladite  Egli- 
le,  fubftitué  à  la  Place  de  Monfieur  fean  Grajfct ,  Pafteur  de  l'Eglife  de T/^- 
ne  ,  qui  fut  empêché  à  Caufe  de  fa  Maladie  ;  Antoine  Ligonniere  ,  Conleiller 
èc  Secrétaire  du  Roi ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Cafires  ;  &  fean  Daraffus ,  Con- 
fcilier  du  /îoi  àla  Cour  Prefidiale  de  Motitauian  ,  AndejQ  de  l'Eglife  dudic 
Lieu. 

XIV. 

Pour  la  Province  du  Bas  Languedoc  ,  les  Sieurs  "^ean  de  Croi  ,  Pafteur  de 
l'Eglife  de  Bez.iers  j  AhrAh.im  de  Lire  ,  I-afteur  de  l'Eglife  de  Cauviffon  ; 
Mejfire  ALtrc  Dardoiiin,  Seigneur  de  la  Calmette  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  iV;'- 
r/iei  ■■,  &  Mejfire  Jacqttes  de  Brneis ,  Seigneur  de  Bottrdie  ,  Ancien  de  l'Egli- 
fe de  Blam^c. 

X  V. 

Pour  la  Province  de  Bourgogne  ,  les  Sieurs  Pierre  Bollenat ,  Pafteur  de  l'E- 
glife qui  s'aflèmbloit  à  f^.ril;  Salomon  Roi  ,  Avocat  au  Parlement  de  Dijon  , 
Ancien  de  l'Eglife  de  Bujfi  ;  &  François  Armet ,  Avocat  en  Parlement,  An- 
cien de  l'Eglife  de  Loches  \  le  Sieur  Jeun  Vnidet  ne  pût  pas  fe  trouver  au 
Synode  à  Caufe  d'une  très-fàcheufe  Maladie. 
XVI. 

Pour  la  Province  de  Provence  ,  les  Sieurs  François  Vallanfon  ,  Pafteur  de 
l'Eglife  de  la  Cofie  ;  &C  Meffire  Jean  de  Cafiellance  Seigneur  de  Caillez.  8c  de 
Kigan  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Manofque. 

XVII. 

Les  Sieurs  Drelinconrt  Pafteur  ,  8c  le  Coq  Ancien  de  l'Eglife  de  Paris  , 
furent  choifis  avec  le  Sieur  Gaillard  ,  Ancien  de  l'Eglife  à^Alençen  ,  6c  Mon- 
fieur le  Député  Gen^Mul  pour  recueillir  les  Sufrages  de  tous  les  Députés  à 
cette  Aflemblée  ,  touchant  l'Election  du  Modérateur  ,  de  l'Ajoint  ,  &  des 
Secrétaires  ,  ce  qui  fut  hic  fucceffivement ,  ces  Oficiers  aiant  été  choiGs  l'un 
après  l'autre  ,  6c  à  la  Pluralité  des  Sufrages  ,  qui  étoient  des  Billets  écrits; 
Monfieur  Garifes  fut  élû  pour  Modérateur  ,  Monfieur  Bafnage  pour  Ajoint, 
McfficuYs  Blonde!  6c  le  Coq  furent  élus  pour  Secrétaires ,  £c  ils  prirent  leurs 
Places  fclon  POrdre  de  leur  Eleûion 

CHAPITRE    IL 

AVIS. 

AUftîtôt  qu'on  eut  choifi  les  Oficiers  du  Synode  ,  MonCicùr  de  Caumont 
Confeiller  du  Roi  dans  fon  Confeil  d'Etat  ,  6c  au  l'arlemcnt  de  Paris  , 
député  par  Sa  J\ïaicjlé  à  cette  Aflemblée  ,  ptefenta  des  Lettres  Patentes  qui 
K  k  k  k  z  lui 


628        XXVIII.    SYNODE    NATIONAL 

lui  donnoient  Commiffion  de  reprefeiner  la  Perfonne  de  Sa  Majefté  àzn%  ce 
Synode.  Après  qu'on  en  eût  fait  la  Leélure  ,  elles  furent  inférées  dans  le 
Regître  des  Aétes  de  ce  Synode  ,  Se  elles  étoient  conçues  en  ces  Termes. 

,C    O    P    I    E. 

Des  Lettres  Patentes  du  Roi ,  qui  contenaient  la  Commijfion  de  Sa 
Majeftépwr  Mr,  du  Caumont,  Seigneur  de  Boifgrellier. 

LOUIS, 

'»  "O^''  ^'^  Grâce  de  Dieu  ,  Roi  de  France  Se  de  Navurre ,  à  notre  Amé  6c 
,,*  i.  Féal  ,  Confeiller  dans  nôtre  Confeil  d'Etat  &  Cour  du  Parlement  de 
,,  Paris  ,  le  Sieur  de  Caumont  Salut-  Aiant  accordé  à  nos  Sujets  de  la  Reli- 
,,  gion  Prétendue  Reformée,  la  Permiffion  de  tenir  un  Synode  National  dans 
„  la  Ville  de  Charentan  proche  de  Paris,  le  Vint-fixiême  jour  de  Décembre 
„  prochain  ,  compofé  de  tous  les  Députés  des  Provinces  de  notre  Roiaume, 
,,  pour  y  traiter  des  Matières  qui  concernent  leur  Religion  ;  &  voulant  fai- 
j,  re  Choix  d'une  Perfonne  capable  ,  &  d'une  Fidélité  qui  nous  foit  con- 
„  nûë  ,  pour  prefider  à  cette  Aflémblée  en  Qualité  de  Commiffaire  de 
,,  nôtre  Part .  &  y  reprefentcr  nôtre  Perfonne  t  connoiflant  les  Services 
,,  que  vous  nous  avés  rendus  dans  divers  Emplois  fort  honorables , 
„  que  nous  vous  avions  confiés  ,  6c  que  vous  avés  exercé  dignement  , 
„  &  dont  vous  vous  êtes  aquité  fidèlement ,  nous  avons  crû  que  nous  ne 
„  pouvions  pas  faire  Choix  d'une  Perfonne  plus  propre  que  vous  ,  étant 
i,  alTurés  que  vous  continuerés  dans  la  même  Afeétion  à  nôtre  Service  , 
„  que  vous  avés  toujours  montrée.  A  ces  Caufes  ,  par  l'Avis  de  la  Rei- 
„  ne  Régente  nôtre  très  Honorée  Dame  ^  Mcre  ,  nous  vous  avons  don- 
„  né  Commiffion  Sc  vous  avons  député  ,  Se  nous  vous  donnons  Com- 
„  miffions  &  vous  députons  par  ces  Prcfcntes  ,  fignées  de  nôtre  propre 
,,  Main,  pour  aller  à  la  Ville  de  Charenton,  prendre  Place  dans  le  Syno- 
„  de  qui  eft  aflemblé  dans  ladite  Ville  ,  Se  y  repreîenter  nôtre  Perfonne 
„  Roiale  ,  Se  pour  y  propofcr  £c  refoudre  toutes  les  Matières  dont  nous 
„  vous  chargeons  ,  fuivant  les  Mémoires  Sc  les  Inftruftions  que  nous 
j,  venons  de  vous  délivrer,  &  vous  prendrés  bien  garde  qu'on  n'y  delibe- 
„  re  pas  fur  d'autres  Afaireç  que  fur  celles  qu'il  clb  permis  de  traiter  dans 
„  ces  Aflèmblées  ,  conformément  à  nos  Edits.  Et  en  Casque  quelques 
„  Membres  de  ladite  Aflémblée  voulu  (lent  faire  ou  entreprendre,  quelque  Cho- 
,,  fe  qui  fût  contraire  auxdits  Edits  ,  vous  y  mettrcs  Empêchement  ,  6c 
,,  vous  emploierés  en  cela  votre  Autorité  ,  nous  donnant  Avis  au  plutôt 
,,  de  toutes  Chofes  ,  afin  qu'on  puillè  prendre  des  Mefures  pour  prévenir 
,,  les  Inconveniens  qui  en  pourroient  arriver  ,  ainfi  que  nous  le  jugerons 
,1  plus   Convenable  ;   C'eft   gourquoi   nous  vous  donnons  pouvoir  ,    Se 

,,  Coia- 


TENUACHARENTON.  Cx^ 

,',  Commifllon  de  le  faire  ,  &  nous  vous  l'enjoignons  par  ces  Prefentes. 
„  Donné  à  Paris  le  28.  Novembre  ,  de  l'An  de  Grâce,  Mile  ,  fix  Cens, 
„  Quarante-quatre  ,  &  le  Second  de  Nôtre  Règne. 

Signé  dans  l'Original, 

LOUIS, 

Et  un  peu  plus  bas, 

Philippenux, 

HARANGUE 

De  Monjîetir  le  Commijjaire  du  Roi  au  Synode  ,  avec  les  Propofitions  l. 

&  les  Plaintes  faites  au  Norrf.de  Leurs  Majeftés,  contr& 

diverfes  Lglifes. 

MESSIEURS, 

,,  •^Omme  ce  m'eft  un  grand  Honneur  d'avoir  reçu  les  Ordres  de  SaMa--^ 
„  V^^jefié,  pour  affifter  a  votre  Aflcmblée,  &  pour  vous  informer  de  1» 
„  Volonté  ,  6c  de  fon  bon  Plaifir  ;  j'ai  aufli  beaucoup  de  foie  ôc  de  Satisfac- 
,,  tien  lors  que  je  confidere  cette  llluftre  Aflemblée  ,  choifie  de  toutes  les 
,,  Provinces  de  ce  Roiaume  ,  &  que  je  puis  vous  dire  de  Bouche  ce  que  le 
„  Roi  &  la  Rehie  fa  Mère  m'ont  expreflément  chargé  Sc  commandé  de  vous 
„  faire  favoir  ,  qui  eft  de  vous  alTûrer  de  leurs  bonnes  Volontés  ,  6c  qu'ils 
„  vous  piorcgeront  vous  Se  vos  Eglifes  ,  fiifant  exécuter  les  Editsde  Paci- 
5,  fication  aulîi  long-tems  que  vous  reftcrés  dans  les  Bornes  de  votre  Devoiry 
,,  &  que  vous  ferés  *^oumis  &  Fidèles  à  Leirrs  Afajeftés ,  ainfi  que  vous  y  êtes 
,,  obligés  1  puis  qu'ils  font  ces  Puifiances  Supérieures  que  Diett  a  établies 
«  fur  vous  ,  £c  auxquelles  il  a  donné  une  Autorité  Souveraine  ;  6c  vousde- 
„  vcs  les  honorer  &  leur  obéir  ,  vous  y  êtes  engagés  par  vôtre  Naiflance^ 
„  6c  vous  ne  fuivrés  que  les  Mouvemens  de  votre  Confcience  en  cela  ;  ou- 
,,  tre  que  vous  ne  pouvés  pas  vous  en  difpenfer  à  Caufe  des  Bienfaits  con- 
„  tinuels  que  vous  recevés  de  Leurs  Majefiés  ^  Sc  à  Caufe  de  plufieurs  autres 
,,  Raifons,  tant  Générales  que  Particulières. 

,,  Après  que  la  Divine  Providence  nous  eût  oté  nôtre  feu  Roi  Louis  le. 
„  fufie,  de  très  Glorieufe  Mémoire  ,  il  n'y  avoir  Perîonne  qui  ne  crût  qu'eu 
„  perdant  un  fi  bon  Roi  ,  il  n'y  avoit  plus  de  Bonlieur  à  efpercr  pour  nous 
„  dans  cette  Vie  i  mais  Dieu  qui  aime  la  Francs  ,  &  qui  l'a  fi  fouvent  em- 
„  pêchée  de  tomber  ,  n'a  pas  permis  que  cette  Perte  eût  defificheufesCon- 
^  fêquences.  Le  Soleil  ne  fe  Couche  jamais  que  pour  fe  lever  de  nouveau  ; 
„  nous  l'avons  vu  rcparoître  comme  l'Aurore  de  notre  Bonheur.  SaMajefié 
^  tenant  fa  Cour  de  Jufticc  ,  environné  de  tous  les  Princes  du  Sang  ,  Se 
M  de  tous  les  Grands  du  Roiaume  ,  Sc  la  Reine  étant  déclarée  Régente  d'un: 
K  k  k  k  3  „  Ccn-.- 


630        XXVIII.    SYNODE    NATIONAL 

„  Confentement  unanime  ,  &  par  des  Décrets  Solemiiels  du  Parlement.  Im- 
>i  mediateraent  après  Leurs.  Ma^efiéi  déploierent  tous  les  Trefors  de  leurs 
„  Grâces  8c  de  leur  Clémence  ,  en  flitisfaifant  un  chacun  ,  &  ceux-là  mê- 
„  me  dont  les  Intérêts  étoient  opofés,  6c  en  faifant  revenir  une  grande  Mul- 
,1  titudc  de  Perfonnes  qui  étoient  mécontentes  du  Gouvernement  :  elles  ont 
3j  ouvert  les  Prifons,,  elles  ont  permis  à  ceux  qui  étoient  abfens,  de  retourner 
3>  dans  leurs  Maifons  ,  elles  ont  donné  la  Liberté  aux  Accufés  de  plaider 
,,  leurs  propres  Gaulés  6c  de  tâcher  à  fe  juftificr  ;  elles  ont  remis  les  Inno- 
5,  cens  dans  leui-s  Emplois,  8c  dans  les  Places  de  Garantie;  elles  ont  confirmé 
»>  la  Conduite  8c  le  Generalat  des  Armées  à  Ton  Alteîle  Roiale  le  Duc  d'Or- 
j,  leanr,  qui  a  fiiit  admirer  lés  Ordres  8c  ft  Conduite  au  Siège  dcGraveiines , 
„  8c  qui  a  pris  cette  Place  Ci  importante  à  la  Vue  des  Troupes  Ennemies  , 
„  laquelle  fera  un  Monument  à  la  PoUerité  ,  de  fa  Valeur  8v  de  fon  Cou- 
„  rage.  Nous  pouvons  ajourer  à  cet  Heureux  Succès,  la  ViéVoire  rempor- 
,,  tée  à  Rojiroi ,  Iz  Prife  àcThionville  ,  àUpres ,  de  Formes.,  de  /t<faience  ,dc 
,,  Phtlifbourg  ,  ôc  la  Défaite  de  PArmée  Bavaroife  qui  étoit  retranchée.  Tous 
,,  ces  grands  Avantages  fuivis  de  plufieurs  autres  très- confiderables ,  ont 
„  rendu  fon  Nom  Augufte  8c  Vénérable  ,  chés  toutes  les  Nations,  8c  l'ont 
j,  fait  craindre  de  tous  Tes  Ennemis,  qui  font  obliges  d'avouer  que  nôtre 
,,  Monarque  eft  Incomparable  ,  8c  qu'il  n'y  a  rien  qui  puiflé  refilter  à  fa 
,,  Puiflince  ,  8c  que  Di^u  rcpand  viliblcmcnt  d'en-haut  fa  Benediétion  fur 
5,  fes  Entreprifcs.  Nous  avons  encore  la  Confolation  de  voir  que  lorfque 
j,  toutes  les  Nations  Voiiînes  qui  font  autour  de  nous,  font  en  CombuiHon, 
„  Se  que  la  Guerre  les  dévore  ,  la  France  jouît  d'une  Paix  Profonde,  fe  re- 
j)  pofant  fur  les  Soins  continuels  de  la  Reme  Régente  ,  que  l'on  peut  à  bon 
,,  Titre  apeller  la  Mère  de  nôtre  Patrie  S^  de  nos  Armées  ,  6c  fur  les  Sages 
,y  Ôc  Prudens  Confeils  de  fon  Al  telle  Roiale  le  Duc  d'Oricans  ,  de  fon  Al- 
,,  telTe  le  Prince  ,  £c  de  fon  Emincnce  Monfeigneur  le  Cardinal  de  Aiaz.a- 
„  rin  ,  fur  la  bonne  Union  8cla  parfaite  Intelligence  qui  eft  entr'cux.Sc  fur 
,,  la  Fidélité  8c  Expérience  de  Meffieurs  les  Mmiftres  d'Etat;  ce  qui  nous 
,,  donne  Lieu  d'efpcrer  que  nous  verrons  une  Paix  Générale,  en  nos  jours, 
,,  qui  couronnera  nôtre  Joie  8c  nôtre  Bonheur. 

„  Outre  ces  Raifons._qui  vous  font  Communes  avec  tous  les  François,  il] y 
,,  en  a  encore  d'autres  très  Fortes,  qui  font  Particulières  à  ceux  de  vôtre  Pro- 
,,  feffion  8c  Religion, 

,,  Je  ne  doute  pas  que  vous  ne  vous  reflbuveniés  qu'aufli-tôt  que  le  Roi 
„  commença  de  régner  ,  le  bon  Plaifir  de  Leurs  Majeftés  fût  de  faire  publier 
„  une  Déclaration  Roiale  ,  par  laquelle  elles  confirnioient  tous  les  Edita 
„  precedens  ,  vous  permettant  le  Libre  Exercice  de  votre  Religion,  la  Li- 
,,  berté  de  vos  Confciences  ,  prenant  vos  Perfonnes  fous  leur  Protection, 8c 
„  vous  airùrant  la  Jouïflànce  de  vos  Biens  8c  de  vos  Eglifes ,  &  tous  ces 
„  Privilèges  fubfiftent  fous  les  Ailes  de  leur  Bonté  ,  8c  de  leur  Autorité 
,,  Roiale.  Et  remarqués,  je  vous  prie  ,  qu'il  y  a  des  Perfonnes  delà  Premie- 
j,  re  Qiialité  dans  ce  Roiaume  qui  font  de  votre  Religion  ,  ce  qui  eft  une 
„  Maroue  très- Particulière  de  la  Bienveillance  de  Leurs  Mtijefiési:n.vcïsvo\i$. 

»  Il 


TENU     A    CHARENTON.  631 

„  11  ya  pcrmi  vous  de  très-Nobles  &  nès-IUuftres  Ducs  &  Pairs , des  M.i- 
„  rèchaux  de  France  ,  des  Généraux  d'Armée  ,  des  Gouverneurs  ,  des  Ma- 
,,  gillrats  ,  des  juges  aux  Cours  Souveraines  5  Se  à  prefent  Leurs  Majeftés, 
,,  par  un  Efet  Particulier  de  leur  Bonté  ,  6c  par  la  Grande  Confiance  qu'el- 
„  les  ont  en  vôtre  Fidélité  ,  vous  ont  permib  de  vousalVeniblcr  en  pleine 
„  Liberté',  aux  Portes  mêmes  de  la  Capitalle  du  Roiaumc,  à  la  vûë  de  tou- 
^  te  la  France, &L  de  ce  Grand  Peuple  qui  etl  à  Paris  ,  Peuple  dont  les  Maxi- 
>,  mes  ,  les  Inclmations  &  les  Humeurs  ,  font  fort  diferentes  des  vôtres,  & 
„  dont  la  Religion  eft  opoicc  à  la  vôtre  ;  prenés  Garde  qu'il  fera  un  Te- 
„  tnom  Severe  de  toutes  vos  Aftions. 

j,  Par  tous  ces  Egards  ,  je  ne  doute  aucunem.cnt  Meflîeurs  ,  que  vous 
„  n'aies  tous  unanimement,  fur  tout ,  la  Glon-c  de  DteM  devant  les  Yeux,  le 
„  Service  du  Roi  ,  le  Bien  de  vos  Egliles,  &  le  Kepos  de  vos  Confcienccs. 
„  Je  me  perfuade  auflî  que  dans  toutes  vos  Difpurcs  ,  &  vos  Aélions,  vous 
„  vous  comportercs  avec  cette  Modération,  Humilité  ,  &  Prudence  qui  con- 
„  viennent  iî  bien  à  des  Fidèles  Sujets  comme  vous  êtes  :  ce  qui  lera  un 
„  Fuiliant  Moien  £c  très-Eficacc  pour  vous  atirer,  5c  au^c  Provinces  qui  vous 
j,  ont  députés  ,  les  Faveurs  de  Leurs  AUjeft-és  ,  particulièrement  lorfque  le 
„  Monde  ,  qui  a  l'Oeil  fur  vous  .  remarquera  que  vous  avés  leur  bervice 
,,  fort  à  Cœur  ,  6c  que  vous  voulés  refter  dans  le  rcfpect  6c  les  Devoirs  , 
,,  auxquels  vous  êtes  obligés. 

„  Tout  cela  f:  doit  faire  félon  l'Ordre  qui  m'a  été  prefcrit  par  Lef»s  Ma- 
,^  je[}és.]c  fuis  Chargé  de  vous  dire  de  leur  Fart  ,  que  tous  les  Miniftres  6c 
„  Pafteurs  qui  ne  font  pas  nés  fur  les  Terres  de  fon  Obeiïlancc ,  doivent 
„  erre  exclus  de  vôtre  AlTemblée  ,  6c  que  ceux  qui  n'ont  pas  des  Lettres 
„  de  Deputations,de  leurs  Synodes  Provinciaux  ,  ne  peuvent  pas  y  afliiler 
,,  pour  donner  leurs  Sufrages  ;  6c  que  pendant  le  tems  de  la  Tenue  de  vôtre 
,,  Synode  ,  vous  ne  pourrés  avoir  aucune  Communication  avec  les  Etran- 
,,  gers  ,  6c  autres  Perfonnes  fulpeétes  ,  mais  que  vous  vous  atacherés  uni- 
,,  qucmcnt  à  régler  les  Afaires  pour  lefquelles  vous  avés  cté  Députés.  Et 
,,  d'autant  que  vos  Aflémblées  ne  font  pas  d'Inftitution  Juridique  ,  &  que 
„  par  Gonfequent  elles  ne  font  pas  un  Corps  Politique,  Leurs Majeftés \ous 
,,  ont  défendu  de  vous  mêler  ,  dans  vos  Seffions  ,  des  Afaires  d'Etat  ,  6c 
,,  des  Matières  qui  regardent  la  Juftice  ,  8c  de  rien  propofêr  ,  ou  de  parler 
,,  touchant  le  Retabliflêment  des  Miniftres  Etrangers,  qui  ont  été  obligés  de 
„  quitter  leurs  Eglifes  par  quelquesDecrets  des  Parlemens,ou  par  des  lettres  Sig- 
,,  nées  de  Sa  ALtjefié,  en  Conlequencedcs  iufdits  Décrets,  ni  de  porter aucuiïc 
,,  Plainte  à  l'Occafion  des  Prétendues  Infraftions  des  Edits  ,  puifque  vous 
j,  avés  des  Cours  Mêlées,^  d'autres  Cours  de  Jullice  établies  par  les  Edits,  où 
„  vous  pouvés  pourfuivre  vos  Droits ,  6c  avou-  juftice  de  la  Violation  deC- 
,,  dits  Edits  ,  fi  on  les  enfreint ,  6c  à  quoi  vous  pouvés  fort  bien  remédier 
j,  en  vous  adreflant  vous  mêmes  au  Confeil  de  Sa.  Majefl-é,  auquel  vous  pre- 
s,  fenterés  vos  Requêtes ,  qui  feront  dreilées  dans  la  Fon-ne  ordinaire;  car 
„  vos  Synodes  n'ont  pas  le  Pouvoir  de  décider  de  pareilles  Matières,  mais  de 
„  traiter  feulement  des  Points  de  Doftnne,  ôc  des  Articles  de  laDifciplinedc. 
9,  vos  Eghfes.  î,  Mi 


6j2        XXVIII.  SYNODE    NATIONAL 

,,  Il  vouseft  auffi  défendu  de  nommer  aucuns  Pafteurs  ,  ou  Députés  ex- 
,1  traoïd inaires  ,  de  recevoir  des  Lettres  ,  ou  de  faire  Reponfe  à  celles  cjui 
,>  feront  adrefTées  aux  Provinces  ,  ou  de  Confulter  fur  de  pareilles  Afaires 
j,  dans  les  Intcrvales  entre  un  Synode  &  un  autre  Synode  ;  parce  quedetel- 
„  les  Confukations  font  exprtll'ément  défendues  par  ledit  du  Mois  de  De- 
„  cembre  ,  Mille  ,  fix  Cens  ,  Vint -deux  ;  &  par  les  Déclarations  qui  l'ont 
»)  fuivi. 

,,  Déplus  t  LeMïs  M^.jefiés  vous  défendent  d'imprimer ,  ou  de  faire  impri" 
,,  mer  dans  quelque  Lieu  que  ce  puillè  être  ,  aucuns  Livres  touchant  votre 
„  Religion  ,  à  moins  que  ces  Livres  ne  foient  aprouvés  par  un  Certificat 
,,  écrit  de  la  Main  de  deux  Miiiiftres  tout  au  moins  ,  qui  foient  en  Ofice 
,>  Aftucl  dans  quelques  Eglifes  de  ce  Roiaume  ;  fous  Peine  de  Confifcation 
,1  de  tous  les  Exemplaires.  Vous  ne  pouvcs  pas  auffi  prononcer  Excommu- 
a,  nication  contre  les  Miniftrcs  ,  ou  autres  qui  auront  changé  de  Religion 
,'  v?our  embraifcr  la  Catholique  Romaine  ,  ou  leur  faire  aucun  Reproche 
,)  par  Paroles  de  Bouche  ou  par  écrit  ,  ni  de  quelle  Manière  que  ce  puifle 
„  être.  Vous  ne  reccvrés  à  l'avenir  au  Minillere  ,  parmi  vous  ,  aucun 
,)  Etranger;  C'efl:  pourquoi  on  vous  commande  dcs-à-prefent  d'inférer  dans 
,1  les  Ateftations  des  PropoHxns  qui  doivent  être  Ordonnés  ,  ou  des  Minif- 
),  très  qui  feront  reçiàs  dans  quelque  Eglife  ,  le  Nom  du  Lieu  de  IcurNaif- 
„  fance. 

,,  Déplus,  on  fait  Dcfence  aux  Synodes  Provinciaux  de  publier  aucuns 
,)  jeunes  Généraux  ,  ou  Publics. 

,,  Et  afin  de  Conferver  la  Paix  &  la  Tranquillité  Publique  ,  Sa  Majefié 
,1  enjoint  à  tous  les  Miniftrcs  ,  conformément  au  Commandement  de  £>/V», 
j)  de  prêcher  à  fcs  Sujets  l'Obeiflance  qu'ils  lui  doivent  ,  &  qu'il  ne  leureft 
j,  pas  licite  de  prendre  les  Armes  contre  leur  Souverain  ,  pour  aucun  Pre- 
),  texte  que  ce  puifle  être.  En  outre  ,  il  leur  eft  défendu  de  fe  fervirdans 
J,  leurs  Sermons  ,  ou  dans  leurs  Ecrits,  des  Expreffions  de  Tourmens ,  de 
5,  Martires  .  Se  de  Perfecutions, qu'ils  pretendroient  qu'on  auroit  fait  foutrir 
,,  à  ceux  qui  profeflent  leur  Religion,  ou  de  Termes  qui  marqueroientque 
jj  leur  liglife  eft  la  Seule  vraie  Eglife  de  Dieu  ,  &  qu'ainfi  on  les  traite  In- 
,,  jiiftement.  Et  auffi  ,  quand  ils  parleront  du  Pafe  ils  ne  l'apelleront  pas 
,,  Antéchrist  ^  Sc  ne  le  traiteront  pas  avec  Mépris.  Ils  fe  garderont  auffi 
,,  d'accufer  d''Idolatrie  PE^life  Caiholt^Ke  ApofioUqHe  Sc  Romaine  ,  8c  ils  ne 
,,  s'émanciperont  pas  de  dire  que  les  Sacremens  &c  les  Cérémonies  de  ladite 
„  Eglife  font  d  Invention  Humaine  ,  fous  Peine  d'interdiction  s'ils  nefecon- 
„  forment  pas  aux  Volontés  de  Sa  Ma^efté, 

,,  Déplus  ,  il  leur  eft  défendu  de  fîire  des  Coleétes  fecretes  de  Maifon  en 
„  Maifon  ,  6c  de  prendre  aucun  Denier  de  la  Bourfe  des  Pauvres  ,  ou  des 
M  Legs  pieux  faits  en  leur  Faveur  ,  ou  le  Cinquième  Denier  de  cet  Argent, 
„  ni  d'apellcr  Perfonne  en  juftice  pour  fe  fiiire  paier  de  leurs  Salaires,  ou  pour 
,,  fe  faire  paier  des  Fraix  des  Voiages  qu'ils  feront,  ou  qu'ils  auront  fait ,  alanc 
,,  aux  Coloques ,  ou  aux  Synodes  ;  ni  pour  la  Réparation,  ou  l'Entretien  de 
.,  leurs  Temples.     Et  en  cela  le  bon  Plaifir  de  Sa  Majeflé  eft  que  le  Qua- 

„  ran- 


TENU     A    C  H  A  R  E  N  T  O  N.  6j5 

„  rante  -  quatrième  Article  de   l'Edit  de   Nantes  Toit  "ponâuellement  ob- 
,,  lervé. 

„  Et  d'autant  que  leurs  Majeftés  font  Informées  que  vous  envoies  vos  En- 
„  fans  à  Genève  ,  en  Suijfe ,  en  Hollande  &  en  Angleterre ,  pour  les  faire  éle- 
1,  ver  dans  les  Etudes  ,  parmi  ces  Nations  8c  dans  ces  Republiques  qui  ont 
„  une  extrême  Averfion  pour  les  Monarchies  ,  Se  qui  peuvent  leur  don- 
„  ner  de  très-mauvais  Principes ,  pour  ce  qui  regarde  les  Afaires  de  Politi- 
,,  que  ,  ce  qui  eft  d'une  Confequence  Importante  ,  &  qui  pouroit  avoir  des 
„  Efetstrès  Dangereux;  afin  d'obvier  à  cela  pendant  qu'il  en  eft  Tems,  Leurs 
„  Majeftés  fouhaitent  que  vous  inferiés  cet  Article  dans  la  Difcipline  de  vos 
,.  Eglifes  touchant  les  Propofans  ,  6c  qu'il  foit  très-exa<Stement  obfervé  à 
,,  l'avenir  dans  toutes  vos  Provinces  ,  à  favoir  ,  qu'aucun  Propofant  ,  ou 
„  Théologien  ,  ne  pourra  recevoir  les  Ordres  pour  être  Miniftre  ,  ni  être 
j,  admis  à  l'Ofice  Paftoral  dans  aucune  de  vos  Eglifes  ,  s'il  a  étudié  dans  les 
,,  Univerfités  des  Pais  nommés  ci  -  deflus  ,  ou  feulement  parmi  quelques- 
„  unes  de  ces  Nations.  Et  Leurs  Majeflés  m'ont  commandé  de  vous  a{fû- 
j,  rer  qu'en  vous  conformant  à  leurs  Intentions, dans  un  Point  fi  Important 
„  vous  ferés  une  Chofe  qui  leur  fera  fort  agreaf>le  ,  6c  qui  tournera  à  l'A- 
,,  vantage  de  tous  ceux^qui  profeflcnt  vôtre  Religion. 

j,  J'ai  auffi  Ordre  de  vous  informer  que  Leurs  Majeftés  font  très -mal  fa- 
,,  tisfaites  ,  que  contre  cet  Article  de  l'Edit  qui  a  tant  été  recommandé,  par 
,>  lequel  on  mettoit  en  Oubli  tous  les  Sujets  de  Refl'entimens  ,  on  a  inféré 
M  dans  le  Pfeataier  imprimé  à  Genève  en  1635".  ces  Paroles  ,  On  affembU  le 
,,  Deteftable  Concile  de  Trente  le  Quinx^iême  jour  de  Mars  1545'.  llyaaudS 
„  dans  le  même  PÇeautier  plufieurs  autres  Chofes  fort  choquantes.  Et  dans 
J,  le  Vint-quatriéme  Article  de  vôtre  Confeifion  de  Foi  la  Religion  CathoU- 
},  ejHe  yipoftolicjue  6c  Romaine  eft  apelléce  ZJn  Abus  &  une  Fourbe  de  Satan  , 
,,  5C  le  Purgatoire  une  pure  Tromperie,  &  la  Boutique  d'oii  font  fortis  les  Tœux 
„  des  Moines  ,  les  Pèlerinages  ,  &  autres  Defordres  femblables.  Et  dans  le 
,,  Vint-huitiême  Article,  vous  vous  fervcz  de  ces  Termes  ;  Nom  condamnons 
,,  toutes  les  A([emblées  de  la  Papauté  ,  oii  P Idolâtrie  &  la  Sftperflitton  font  en 
„  l'^ogue.L.Quv^  Majeftés  ne  peuvent  pas  Ibufrir  que  dans  des  Synodes  Natio- 
>,  naux  on  prête  Serment  fur  de  telles  Paroles  ,  car  elles  leur  font  de  la  Pei- 
}>  ne  ,  étant  Injurieufes  à  leur  Religion  ,  &  à  cette  Eglife  dont  le  Pape,c^\ie, 
>,  Sa  Majefti  croit  être  le  Chef  de  l'Eglife  ,  &  qu'il  apelle  Saint  Père  ,  Sc 
,,  avec  lequel  il  eft  uni  très  -  étroitement  par  Alliance  &  par  Amitié.  Leurs 
„  Majeflés  fouhuitent  que  dans  une  Ataire  qui  leur  ell  fi  fort  à  Cœur,  vous 
,>  aies  la  Déférence  ,  8c  la  Soumiflîon  qu'elles  attendent  de  vous  ,  &  qu'el- 
,>  les  vous  commandent  ,  comme  je  vous  le  propofe  maintenant  de  leur 
M  Part. 

„  Il  faut  que  je  vous  dife  encore  une  chofe  que  Leurs  Majeftés  m'ont  or- 
3,  donné  de  vous  fiire  favoir ,  qui  eft ,  qu'elles  ont  très-jufte  Raifon  de  fc 
„  plaindre  de  vous  ,  puis  que  dès  le  Commencement  du  Règne  de  Sa  A/aje/fe\ 
„  ceux  de  votre  Religion  fe  font  émancipés  de  prêcher  ouvertement,  &  d'exer- 
„  cer  leur  Cuhc  en  Languedoc  ,  &  ailleurs,  d'une  Manière  Violente  ,  ce  qui 

Tome  If.  LUI  eft 


634         XXVIIÏ.   SYNODE    NATIONAL 

„  eft  entièrement  contraire  à  la  Paix  Publique  .  Se  aux  Loix  Générales  de 
„  ce  Roiaume,qui  défendent  également  aux  Sujets  tant  de  l'une  quedel'au- 
„  tre  Religion  ,  d'être  juges  eux  mêmes  ,  &  de  régler  leur  Droit ,  quand 
„  même  on  leur  auroit  fait  Tort  ,  &  que  la  Jullice  feroit  de  leur  Côté. 

,,  Elles  font  auflî  fort  Mécontentes  de  ce  que  leurfdits  Sujets  ont  ofé  fai- 
„  re  des  Ades  ,  êc  les  dreflèr  hardiment  après  en  être  convenus  dans  leurs 
,,  Coloques  ÔC  Provinces  ,  8c  les  confirmer  dans  une  Aflèrablée  qu'ils 
3)  ont  tenue  dans  le  Confiftoire  à''^nduz.e  j  £c  de  ce  qu'ils  ont  remer- 
,,  cié  les  Perfonnes  qui  avoient  commis  ces  Excès  ,  8c  qui  avoicnt  com- 
,,  mencé  la  Révolte  ,  afin  de  les  Autorifer  en  cela.  Et  auflî  de  ce  que  ceux 
„  à''Z!fez.  ont  élevé  des  Cloches  fur  leur  Temple,  fans  en  avoir  auparavant 
„  obtenu  la  Permifîîon  ,  ce  qui  eft  contraire  aux  Articles  de  la  Capitulation 
3)  qu'on  leur  accorda  lors  qu'ils  fe  rendirent. 

„  Leurs  Majefie's  fe  plaignent  enfin  avec  Sujet  ,  de  ce  que  ceux  qui  pro- 
«I  feflent  votre  Religion  dans  le  Ld«ij«e^flr,ont  entrepris  de  renouveller  les 
,,  Deputations  aux  Cours  de  Montpellier ,  de  Nîmes  2c  d"c/y^i,qui  avoient 
„  été  fuprimées  depuis  l'An  1622.  8c  même  lors  qu'on  régla  la  Capitulation 
,,  de  ia  Ville  de  Montpellier  \  &  de  ce  que  les  Sieurs  Petrol,re[trie  ,^  Fofir- 
,,  nier  ,  fe  font  faits  députer  eux-mêmes  ,  quoi  qu'on  ne  tint  point  de  Sy- 
,,  node  en  ce  tems-là  ,  &  ont  ainfi  meprifé  les  Defenfes  de  Leurs  Majefiés  , 
„  6c  fe  font  déclarés  Chefs  de  Parti  ;  &  de  ce  qu'on  a  établi  la  Prédication 
„  &  l'Exercice  de  vôtre  Religion  dans  plufieurs  LieuxdeceRoiaumc,  par  une 
,,  lîmple&  pure  Autorité  Privée,  6c  au  delà  des  Bornes  qui  avoient  été  pre- 
M  fcrites  par  les  Commiffaires  nommés  pour  exécuter  VEdit  de  Nantes  :  & 
,,  même  de  ce  que  (ce  qui  eft  contre  les  Termes  Formels  dudit  Edit  ^  )  ils 
„  continuent  de  prêcher  dans  les  Lieux  dont  les  Ecclefiaftiques  font  Sei- 
„  gneurs.     C'eft  une  Chofe  dont  Sa  Majefté  a  été  bien  informée. 

„  Et  outre  tout  ce  que  je  viens  de  vous  dire,  il  y  a  de  certains  Miniftres 
,,  qui  fe  font  attribués  une  Liberté  fi  demefurée,que  de  proférer  des  Difcours 
))  Séditieux  dans  leurs  Chaires ,  6c  qui  ont  auflî  eu  l'Audace  de  retrancher 
»  de  leur  Communion  des  Pères  qui  avoient  envoie  leurs  Enfans  aux  Cole- 
„  ges  des  Regens  qui  font  de  la  Religion  CathoUcjue  ^po/toli<^ue  6c  Romaine. 
„  C'eft  pourquoi ,  Leurs  Majefiés  m'ont  encore  chargé  de  vous  dire  que  ces 
,,  Inlraétions  des  Edits  font  fort  Notoires  ,  qu'elles  font  Contraires  à  vôtre 
„  Devoir,  Préjudiciables  à  Sa  Majeflé ,  6c  Capables  d'interrompre  la  Paix Pu- 
,,  blique ,  laquelle  Sa  Majefié  ^  été  de  fon  Côté  ,  fi  Soigneufe  de  conferver, 
,,  6c  que  comme  étant  le  bon  Père  de  fon  Peuple,  il  ne  peut,  ni  ne  doit  pas 
„  foufrir  un  Procédé  fi  Téméraire,  lors  qu'il  peut  l'empêcher.  MzisSa  Ma- 
„  jefié  e{}perc  qu'à  l'avenir  vous  aurés  plus  de  Circonfpeétion,  que  vous  vous 
„  coraportçrés  mieux  ,  6c  que  vous  éviterés  toutes  les  Occafions  de  lui  de- 
„  plaire  ,  ^uoi  qu'elles  le  puiffent  prefenter. 

CM  Si- 


TENU    A    CHARENTON.  6^f 

CHAPITRE     III. 

Reponfe  du  Modérateur  ,  a  la  Harangue  du  Commiflaire  du  Roi. 

"  TV^T^"^^"'^  '^  Commiflaire  aiant  achevé  fa  Harangue  ,  Monfieur  Gar- 
,,  ïy\.rfj]oles.  Modérateur,  y  fit  Reponfe,  au  Nom  de  tous  fes  Députés  , 
„  remerciant  premièrement  le  Dieu  tout  Puiflant.tout  Bon  &  tout  Mifencor- 
„  dieux  ,  de  ce  qu'il  avoit  exaucé  les  Prières  de  ces  pauvres  Eglifes,enleur 
,,  envoiant  fes  Bénédictions  d'enhaut  :  enfoite  que  la  Perte  que  toute  la 
,,  Nation  avoit  faite  en  General  ,  par  la  Mort  du  Fe»  Roi  de  Glorieufc  & 
„  d'Immortelle  Mémoire, ccoit  abondanment  réparée  maintenant,  par  l'Ele- 
},  vation  de  Sa  A<ïajefie  (\uc  Dtett  nous  a  donné  pour  Roi.  Car  quoique  nous  aions 
„  vu  éclipfer  le  Soleil  de  ce  Roiaume  ,  &  qu'il  ait  paru  enfeveli  dans  des 
„  Ténèbres  Eternelles  de  Douleur,  parmi  lefquellcs  nous  ne  croions  pas  de 
>,  pouvoir  trouver  de  Confolations  ;  Cependant  nous  avons  vu  renaître  , 
„  avec  un  joie  extrême  ,  la  Paix  &  le  Bonheur  de  la  France  ;  Cette 
5,  Etoile  d'Orient  qui  a  paru  avec  un  Eclat  ,  qui  a  fait  revivre  toute?  les 
,,  Efperances  de  fes  Fidèles  Sujets  ;  &  qui  a  rempli  d'Etonnement  6c  d'Ad- 
,,  miration  tous  les  Peuples  du  Chriftianifme  ,  lors  qu'ils  confiderent  que  la 
,,  Main  bien- faifante  de  D;r«,  a  non- feulement  tiré  Sa  Ma^efii  du  Berceau, 
„  pour  le  placer  fur  le  Trône  de  fes  Pères  (  dont  la  Naiflùnce  a  été  tant  8c 
,,  fi  long  tems  ciefirée  ,  8c  que  le  Ciel  a  enfin  accordée  aux  Prières  de  fon 
,,  Peuple  ,  )  mais  qu'il  a  auffi  mis  les  Renés  de  l'Empire  de  France  çxïXxç.  les 
„  Mains  de  la  Reine  Régente  ,  qui  eft  une  PrinceiTe  dont  la  Noble  Extr.ic- 
,,  tion  femble  ne  de\'oir  fervir  à  autre  Fin  ,  qu'à  placer  les  Vertus  de  cette 
,,  Augure  Reine  ,  fur  le  plus  Haut  8c  le  plus  Illuftre  Théâtre  de  PUni- 
»,  vers. 

,>  En  fécond  Lieu ,  les  Commencemens  du  Règne  de  Sa  Majeflé  font  fi 
,,  Heureux,  que  nous  en  devons  tout  efperer  ;  car  les  Viétoircs  que  les  Ar- 
„  mées  de  nôtre  Monarcjue  remportent  ,  8c  la  Profperite  dont  la  Nation 
,f  jouit ,  publient  par  tout  l'Etat  Floriflant  du  Gouvernement,  &  afermif- 
,,  fent  les  juftes  Armes  qu'il  emploie  pour  défendre  fon  Peuple,  8c  pour  pro' 
,,  teger  fes  A  liés.  Les  Defléins  de  fon  Altejfe  Koiale  ,  8c  des  autres  Gène* 
„  reaux  ont  eu  tout  le  Succès  qu'on  en  pouvoit  elpercr. 

,,  Sa  Majefié  vP^  pas  pliitôt  été  élevée  fur  le  Trône  qu'il  a  donné  des  Mar- 
,,  ques  éclatantes  de  Ion  Autorité  Roiale;  fes  prcmicics  Déclarations  ont  été 
j,  de  ratifier  £c  de  confirmer  les  Edits  de  Pacification  ,  ^  d'allurer  toutes 
,,  les  Eglifes  de  ce  Roiaume  ,  de  la  Protection  de  leurs  Sacrées  Mjijejtés  ; 
,.  ôc  que  comme  ces  Edws  avoient  été  faits  en  notre  Faveur,  ils feroient auffi 
„  conlérvés  dan»  loute  leur  Force  ,  à  nôtre  Avant-^ge. 

„     Ces  Illuftres  Témoignages  qu'on  a  rcnàw  des  Services  de  deux  Grands 

„  Capitaines  Tiirenne  &  Gajfton  ,  nourris  dans  notre  Sein  8c  dans  notre  Com- 

,,   munion  ,  &i  qui  ont  été  8c  qui  font  encore  {\  univerfellcment  chéris  d'un 

y,  chucun  ,  qu'oti  n'a  pas  fail  4c  Dihculti'  de  leur  confier  le  Commande* 

LUI  a  3)  ment 


6^S         XXVIII.  SYNODE    NATIONAL 

,1  ment  des  Armées  ,  en  leur  donnant  le  Bâton  de  A^arcchaux  de  France  , 
î)  fans  que  Perlonne  en  ait  feit  paroîrre  le  moindre  Mécontentement  :  Et 
>,  la  Bonté  que  Leurs  AUjeJlés  ont  eue  de  recevoir  favorablement  nos  très- 
j,  humbles  Requêtes  que  nous  leur  avons  prefentées  par  iiôire  Député  Ge- 
„  neral  ,  Se  la  Bienveillance  qu'ils  nous  ont  témoignée  ,  en  nous  accordant 
j)  la  Permiflîon  Je  tenir  nos  Alîèmblées ,  &  en  confiant  l'Infpcction  fur  no- 
,,  tre  Synode  à  une  Perfonne  très  lUuftrepar  ces  Vertus,  &  fi  digne  du  Rang 
j,  honorable  qu'il  tient  dans  le  premier  &  le  plus  noble  de  tous  les  Parle- 
,,  mens  de  ce  Roiaume.  Tous  ces  Egards  ,  6c  plufieurs  autres  nous  font 
„  une  .douce  Violence  ,  en  nous  obligeant  de  nous  répandre  en  Louanges 
„  &  en  Remercimens  pour  tant  &  de  fi  grands  Bien-faits  que  Lenrs  Majefies 
j,  nous  ont  accordés  ,  lefquels  nous  regardons  comme  les  premiers  Fruits  , 
,,  Se  les  Aflûrances  d'une  Moiflbn  plus  abondante  ;  &  par  ces  Motifs  de 
,.  reconnoiilance  nous  fommes  encore  forcés  de  nous  adrefl'er  au  Trône  de 
,1  Grâce,  pour  fuplier  l'Infinie  Bonté  de  conferver  leurs  Perfonnes  Sacrées  , 
,,  de  i-epandre  fes  Benediélions  fur  leur  Gouvernement,  èc  de  maintenir  tou- 
,,  jours  la  Gloire  de  la  Couronne  ,  à  l'ombre  de  laquelle  les  Eglifcs,jouif- 
,,  fant  d'une  douce  Paix  ,  ne  fouhaiteront  autre  Cliofe  ,  Se  n'auront  jamais 
,,  d'autres  Vues  ,  que  de  pratiquer  conftanment  ,  fidèlement  &  confcien- 
,,  cieufement ,  le  Commandement  très-exprès  du  Seigneur  nôtre  Sauveur  , 
J,  qu'il  nous  fait  par  fon  Apôtre  St.  Pierre  ,  de  craindre  Dieu  er  d'honorer  le 
,,  Roi  ^  par  cette  entière  Obeifiance  que  nous  devons  à  nos  Souverains.  Et 
,»  comme  nous  n'avons  pas  le  Deilcin  d'admettre,  auffi  ne  voulons  nous  pas 
„  recevoir  aucune  Perfonne  dans  nos  Synodes  Nationaux  ,  pour  y  prendre 
,>  Place  comme  Membre  de  notre  Corps  ,  fi  ce  n'elt  quelcun  qui  ioit  depu- 
„  té  par  les  Provinces  ;  car  cela  eft  contraire  à  nôtre  ancienne  Coutume. 
J,  Nous  ne  voulons  pas  non  plus  avoir  aucune  Correfpondance  avec  les  Etran- 
»  gers  ,  ni  recevoir  ou  lire  les  Lettres  qu'ils  pourroient  nous  écrire,  ni  leur 
J,  repondre  ,  à  moins  que  Monfieur  le  Commiflaire  qui  reprefcnte  laFerfon- 
,)  ne  de  Sa  Majefté ,  ne  les  ait  auparavant  examinées,  &  qu'il  ne  nous  ait 
)>  enfuite  permis  de  les  lire  ,  Se  d'y  faire  Reponfe.  Nous  ne  voulons  plus. 
},  auffi  nous  mêler  en  aucune  Manière  des  Afairesde  l'Etat ,  ni  rien  ordon- 
»>  ner  qui  y  ait  le  moindre  Raport  r  Se  nous  ne  prefenterons  aucun  Paffeur 
î>  à  nos  Eglifes  pour  être  emploie  aux  Fonctions  du  Miniftere  ,  qui  ne  foit 
}>  né  fur  les  Terres  de  la  Dépendance  de  Sa  Majefié ,  Senous  n'avons  aucune 
,,  envie  d'établir  des  Confcils  Provinciaux  ,  contre  la  Volonté  du  Roi  nôtre 
y,  légitime  Souverain  ;  &  nous  ne  foufrirons  pas  ,  (  puifque  Sa  Majefté  le 
„  demande  de  nous,  )  que  ces  Canons  de  nos  Synodes  Nationaux, qui  con- 
,j  cernent  l'Aprobation  des  Livres  qui  feront  imprimés  touchant  des  Matie- 
„  rcs  de  Religion,  foitnt  violés.  Nous  n'excommunierons  Perfonne  de  ceux 
J,  qui  quittent  la  Communion  de  nos  Eglifes  ,  car  nous  ne  nous  attribuons 
„  aucune  Juridiétion  fur  eux,  du  moment  qu^ils  nous  ont  abandonnés  : 
„  Nous  ne  voulons  pas  tolérer  qu'on  vomifl'e  des  Injures  ,  ou  qu'on  faflc 
»,  aucun  Reproche  dans  les  Sermons  ,  contre  les  Membres  de  VEglife  Ro- 
„  maint  ,  foit  en  General  ou  en  Particulier  ;  ou  q^u'on  dife  rien  qui  puiflc 

„  exci. 


TENUACHARENTON.  637 

exciter  les  Peuples  à  la  Rébellion,  ou  à  la  Sédition  ,  ou  qui  puifle  donner 
Lieu  aux  Sujets  de  SaMajefté  de  s'opofer  à  fon  Autorité.  Aucune  Pro- 
vince en  Particulier  n'aura  le  Pouvoir  d'indiquer  des  Jeûnes  Généraux  & 
Publics  ;  &  on  ne  fera  pas  de  Coleétes ,  de  Maifon  en  Maifon  ;  Sc  on  ne 
permettra  pas  que  l'Argent  des  Pauvres  foit  détourné  à  d'autres  Ufages  qu'à 
ceux  auxquels  il  a  été  deftiné;  nique  le  quarante-quatrième  Article  des  Ma- 
tières Particulières  de  l'Edit  de  A/'^Mrw  foit  violé  :  car  nous  fommes  dans 
la  Refolution  très-fincere  ,  êc  très- ferme  d'obferver  exaétement ,  8c  étroi- 
tement les  Edits  de  Leurs  Majefiés  ,  8c  de  mener  une  Vie  tranquille  en 
toute  Sainteté  &  Honnêteté  fous  leur  Protcârion. 

„  Mais  Monfieur  ,  nous  fuplions  très-humblement  Leurs Majeftéj,enpre- 
mier  Lieu  ,  de  vouloir  arrêter  ,  par  leur  Autorité  fouveraine,  les  Entrc- 
prifes  violentes ,  8c  les  Menées  de  certaines  Perfonnes  ,  lefquelles  étant 
mûcs  d'un  faux  Zèle  ,  ou  à  Caufe  de  l'Emploi  qu'ils  pofledent,  troublent 
la  Paix  &  la  Tranquilité  Publique  ,  en  contrevenant  ouvertement  aux 
Edits  ,  par  pluficurs  Entreprifes  qu'ils  font  tous  les  jours  contre  ceuxciui 
ProfelTent  notre  Religion ,  tant  en  General  qu'en  Particulier  j  afin  qu'au- 
cun de  nous  ne  foit  molcfté  au  Sujet  de  fa  Religion,  Se  que  nous  ne  foions 
pas  forcés  de  former  nos  Plaintes  ,  fur  la  Violence  qu'on  veut  faire  à  nos 
Confciences  ,  ce  qui  elt  formellement  contre  le  Sens  Formel  &  Exprès 
des  Edits,  ëc  ce  que  Leurs  Maje/l^e's  ne  voudront  pas  foufrir. 
,,  Secondement  ,  nous  fuplions  très-humblement  Leurs  Majefie's,  défaire 
Reflexion  que  nôtre  Confeflîon  de  Foi  a  été  drcflee  depuis  Cent  Ans  ,  ou 
environ  ,  auparavant  qu'on  eût  fait  aucun  Edit  en  Faveur  de  ceux  de  no- 
tre Religion  ,  &  qu'ils  la  prefenterent  au  ^0/  François  Second  ,  pour  lui 
rendre  Raifon  de  leur  Efperance  ,  Se  lui  marquer  les  Abus  qu'ils  croioienc 
fermement  être  dans  la  Religion  de  Rome  ,  &  qu'ainfi  elle  avoit  grand  Be- 
foin  d'être  Reformée  :  enforte  que  nos  Proiefiants  François  n'ont  jamais 
changé  ,  ni  ne  peuvent  pas  clianger  à  prcfent  ,  fuis  être  coupables  d'une 
Prévarication  fort  grcrflïere  ,  cette  Forme  d'Expreflîon  qui  a  été  inférée, 
dès  le  commencement  ,  dans  nôtre  Confcfiîon  ,  par  laquelle  ils  ont  décla- 
ré fincerement  ;  &  en  V^erité  ,  leur  Commune  Créance  ,  qui  a  été  Au- 
torifée  l'An  i^6i.  par  l'Edit  du  Mois  de  Janvier  ,  &  depuis  par  celui  de 
Nantes  ,  qui  nous  a  été  accordé  par  Henri  le  Grand-,  laquelle  a  été  confir- 
mée par  le  Feu  Roi,  8c  par  Sa.  A<lajefié  qui  Rcgnc  à  prefent. 
,,  En  troifiême  Lieu  ,  on  n'a  jamais  dit  que  toute  la  Créance  de  VEglife 
Romaine  ne  fût  qu'un  Abus  ,Sc  une  Tromperie  de  Satan  ,  &  jamais  on 
ne  l'a  qualifiée  telle  ,  puifque  les  deux  Eglifcs  ,  la  Romaine  &  celle  des 
Protejians  ne  diferent  en  rien  touchant  la  Doctrine  de  la  Trinité  ,  ou  de 
l'Incarnation  de  nôtre  Seigneur  Jefus-Chriji  qui  font  les  Principaux  Points 
du  Chrifiianifme  ;  mais  outre  ces  Vérités  Fondamentales  ,  que  tous  les 
Chrétiens  de  France  ,  à'' y^lle-maine  ,  8c  d'autres  Endroits  ,  reçoivent  6c 
confeflent  ,  on  a  encore  ajouté  plufieurs  autres  Articles  de  Foi  à  la  Créan- 
ce de  l'Eglife  Romaine ,  auxquels  nous  ne  pouvons  pas  confcntir  ,  6c  que 
nous  rejettons  entièrement  \  comme  l'Interceffion  des  Saints,  le  Purgatoi- 
Llll  5  „  rc. 


63S         XX  VI II.  s  Y  N  O  D  E  N  A  T  I  O  N  A  L 

„  re  ,  ce  qui  regarde  le  Pape  ,  &  plufieui-s autres, lefquels,  quoiqu'ils foient 
„  en  Vogue  depuis  plufieurs  Siècles  dans  cette  Eglile  ,  ont  néanmoins  cou- 
,,  jours  été  fortement  difputés  par  tous  les  Reformés  de  France  2c  d'autres 
,,  Pais.  Tellement  que  fi  nous  renoncions  a  notre  Profeflîon  de  Foi ,  qui 
,,  nous  eft  permifè  par  l'E,dit,Sc  à  cette  Profeflîon  que  nous  en  avons  faite 
„  &  déclarée  ,  avec  toute  Sincérité  6c  Vérité  ,  en  l'refence  de  Dieu  ,  qui 
„  fonde  les  Cœurs  ,  8<;  qui  ne  peut  pas  foufrir  l'Hypocnfie  ,  ni  une  Con- 
„  fcience  mauvaife  ,  fi  dis-je  nous  renoncions  à  cette  Foi ,  nous  nous  ren- 
,,  drions  coupables  d'une  Impofture  qui  feroit  inexcufable  devant  D;?*  &  de- 
,,  vant  les  Hommes  i  car  nous  diflîniulenons  en  Matière  de  lleligion,  ôcen 
,,  faifant  une  Profeflîon  Sacrilège  ,  que  nous  ne  croirions  nullement ,  nous 
„  ruinerions  toutes  les  Efperances  que  nous  avons  de  la  Vie  Eternelle;C'efl; 
,,  pourquoi  toutes  nos  Eglifes  efperent  que  i".*  A-iajeft-e' ,  fuivant  les  Exem- 
„  pksde  fesPredecelîeurs  ,  qui  ont  accorde  à  leurs  Fidèles  Sujets  la  Liber- 
,,  té  de  leurs  Confciences  ,  nous  accordera  plus  volontiers  fa  Proteâion  ^oi»- 
,,  le  ,  par  cela  même  que  nous  fiifons  Profeflîon  Ouverte  de  notre  Foi, que 
,  fi  nous  la  diflîmulions  ,  ou  que  nous  la  tinfions  cachée  dans  notre  Cœur, 
,',  ou  que  nous  l'cNpofaflîons  en  Termes  Ambigus  &  Equivoques,  ce  qui 
„  feroit  fxifler  nôtre  Religion  pour  une  Tromperie  ;  èc  pour  une  Complai- 
,,  fance  honteufe  ,  pleine  de  Fraude  £c  d'impofture  ,  ix)us  trahirions  lâ- 
„  chcment  la  Foi  de  nos  Frères  les  Protelhints  au  Préjudice  de  notre  Con- 
„  fcience. 

,,  En  quatrième  Lieu  ,  pource  qui  regarde  l'Imprimeur  de  Genève,  les 
„  Synodes  Nationaux  de  ce  Roiaume  n'ont  aucune  Autorité  fur  lui  ,  &  il 
,,  n'a  reçu  aucims  Ordres  de  nôtre  Part  ,  ni  ics  Maîtres  ne  lui  ont  pascona- 
,,  mandé  de  fe  fervir  des  Termes  qu'il  a  emploies  ,  êc  nous  tbukiiterjons  de 
,,  tout  nôtre  Cœur  qu'il  s'en  fût  abltenu  ;  quoique  cependant  il  n'tnnprime 
„  rien  que  ce  qui  eft  généralement  reçu  ,  par  tous  les  Proteftans  de  l'£«- 

rope  ,  qui  ont  tous  ,  depuis  le  premier  jafqu''au  dernier ,  d'un  Confente- 
,,  ment  unanime,  combatu  le  Concile  de  Trente ,  en  ce  qui  regarde  la  Forme 
„  de  fa  Convocation  ,  fes  Procédures  ,  &  les  Décrets  qu'on  y  a  faits',  & 
j,  les  Anathemes  qu'on  y  a  prononcés  ;  ce  que  plufieurs  Princes  Catholicités 
,,  ont  fait  auflî  ,  lefquels  ont  protclté  fokmncllementpi.r  leurs  Amballadeurs 
„  contre  ledit  Concile.  L.'' Empereur  Charles-Ouint  de  qui  nôtre ÏUuftreMo- 
„  narque  eft  decendu  du  Côté  Maternel  ,  s'y  eft  opofé  pr  le  Seigneur  Men- 
^,  doza  ;  Henri  Second  a  auffi  fait  protefter  centre  ces  Décrets  ,  par  Mon- 
',  fieur  \''y^bé  de  Belloz.onne ,  qui  fut  enfuite  fait  Evêque  d'y^Hxere  &  qui 
l,  étoit  alors  fon  Ambafladeur.  Charles  Neuvième  l'a  fait  aufiî  par  Monfieur 
,,  Ferrier  .lequel  décrivant  cette  Fameulé  Aflèmblée,  la  compare  a  un  Scor- 
,,  pim  qui  picque  VEgltje  Gallicane  i  ôc  le  même  Monfieur  Ferrier  fckrlp.u- 
,,  tout  d'Expreflîons  auflî  emphatiques  que  celles  de  l'iaipiraeur  de  Cene-je, 
„  dont  la  Liberté  deplait  néanmoins  fi  fort  à  Lei^rs  Maj-etfts^ 

,,  En  cinquième  Lieu,  nos  Eglifes  ne  fc  font  jamais  tant  éloignées  de  leur 
,  Devoir  &  de  la  Soumiflîon  à  laquelle  cUcs  ibnt  obligées,  que  de  s'aroger 
"  témérairement  le  Pouvoir  d'être  Juges  dan5  leur  propre  Cuufe  ,  &  de  le 
"  „  fiire 


TENU     A    CHARENTON.  659 

„  faire  elles-mêmes  Juftice.  Mais  la  pure  Vérité  de  l'Afaire  eft  qu'étant  fa- 
„  vorifées  par  la  Déclaration  du  Roi  ,  qui  ratifie  l'Edit  de  Nantes  ,  &  les 
,,  Articles  Secrets  ,  avec  les  Conceffions  qui  y  font  renfermées ,  lefquelles 
,,  nous  ont  été  accordées  par  les  Rots  precedens',  plufieurs  Eglifes  étant  ren- 
„  trées  dans  leur  Ancien  Droit  ,  nos  Frères  n'ont  pas  crû  que  ce  fût  un  Cri- 
„  me  de  s'en  fervir ,  conformément  à  l'Intention  de  Sa  Alajefié. 

„  Sixièmement  ,  c'a  été  fur  cette  Supofition  innocente  ,  qui  ne  tendoit 
„  nullement  à  fe  fouftraire  de  l'Obei fiance  que  nous  devons  au  Gouverne- 
„  ment  Public  ,  que  l'Exercice  de  nôtre  Religion  a  été  pratiqué coutumie- 
„•  rement  à  Ribirnte  depuis  plus  de  Soixante  6c  dix  Ans  ,  fans  qu'il  ait  été 
„  interrompu,  jufqu'à  ce  que  la  Dame  dudit  Lieu  le  voulant  empêcher  avec 
„  Force  y  a  envoie  une  Compagnie  de  Soldats  ,  qui  ont  chafic  ,  avec  Vio- 
,,  lence  ,  Monfieur  Amaud  ,  Pafteur  ^Andffz.e ,  lequel  avoit  été  apellé  par 
„  les  Peuples  au  Miniftere  de  ladite  Eglife  ,  &  s'étoh  ofert  de  les  fervir,  fe- 
„  Ion  l'Ancienne  Pratique  ;  8c  immédiatement  après  Monfieur  le  Lieutenant 
„  General  du  Languedoc  y  a  envoie  un  Ordre  pour  le  faire  emprifonner  ; 
„  &  non-obftant  qu'il  en  eût  apellé  â  la  Cour  de  l'Edit  ,  il  a  néanmoins  été 
^  condamné  ;  c'ert  pourquoi  il  eft  maintenant;  profterné  aux  Pieds  de  Sa 
,,  Majeflé  pour  lui  reprefenter  le  Tort  qu'on  lui  a  fut  ,  &  pour  implorer  b 
„  Clémence  de  Sa  Majefié ,  &  demander  qu'il  lui  foit  fait  Juftice  ,  félon 
,,  l'Edit. 

„  En  Septième  Lieu  ,  les  Députés  Provinciaux  du  Bas  Languedoc  que  les 
,,  Eglifes  ont  envoies  pour  fe  diiculper  ,  maintieniient  que  les  trois  Villes 
„  de  Nimes  ,  à''Vfez.,  5c  de  Montpellier  ,  après  avoir  député  les  SkursFour^ 
,,  nier  ,  Peirol ,  5c  Fefirie  ,  vers  Sa  Majeflé  ,  pour  lui  rendre  en  leur  Nom  , 
,,  avec  toute  la  Diligence  poffible  ,  leurs  Premiers  Devoirs, 8c  le  remercier 
„  en  même  tems  ,  avec  toute  Humilité  6c  Sincérité ,  de  ce  qu'il  leur  a  ac- 
„  cordé  fes  Déclarations  ,  ils  ont  auflî  demandé  la  Protcâion  de  Sa  Adajejlt 
,,  par  leurs  Requêtes*,  imploré  fa  Juftice  ,  6c  fait  des  Prières  très-inftantes , 
.,  très-foumifes  6c  très-refpecStueufes  ,  afin  qu'on  leur  fit  Réparation  des  In- 
j,  frafticns  de  l'Edit  ,  fuivant  la  Pratique  conftante  de  nos  Eglifes;  telle- 
,,  ment  qu'ils  ne  peuvent  pas  fcperluader  que  ces  Egliiés  aient  rien  fait  corh- 
,,  tre  le  Devoir  qui  convient  à  de  bons  8c  fidèles  Sujets  ,  £c  auxquels  ils 
,,  font  obligés  en  Confcience  :  Et  on  ne  peut  pas  les  blâmer  de  s'être  adref- 
,,  fés  à  Sa  Majeflé  contre  la  Defenle  que  Monfieur  l'Intendant  leur  en  avoit 
„  faite  ,  quoi  qu'en  cela  il  fe  foit  fervi  du  Nom  du  Roi. ,  direftement  contre 
,,  l'Intention  de  Sa  Majeflé  ,  qui  nous  a  été  ncdhée  ,  6c  à  tout  le  Monde 
„  par  fes  Déclarations  Publiques. 

,,  Huitièmement  ,  on  ne  peut  pas  dire  que  la  Ville  dî"Vfet^  loit  coupable^ 
„  d'avoir  violé  l'Edit  ,  non  pas  même  dans  la  Capitrulation  Particulière  faite 
„  avec  Sa  Majeflé  ,  car  il  n'eft  pas  Befoin  d'une  Nouvelle  Conceflîon  pour 
„  un  Ancien  Ufage,  contre  lequel  on  n'avoit  jamais  fait  aucune  Detenfe.Cet- 
j,  te  Cloche  dont  on  fait  tant  de  Bruit ,  2c  qui  a  donné  Lieu  a  tant  de  Plain- 
„  tes  qu'on  a  ponées  à  Sa  Majeflé' ,  a  été  placée  dnns  le  Clocher  de  ladite 
„  Egliîb  dès  le  Commencement  qu'elle  fut  bâtie  ,  6c  elle  y  eft  reftée  juC- 


640        XXVIII.    S  Y  N:0  DE    NATIONAL 

„  qu'à  nn  peu  auparavant  la  fufdite  Capitulation  ;  mais  lorfque  la  Tour 
„  étoit  prête  de  tomber,  on  l'en  ôta  pour  la  mettre  dans  un  des  Coins  de  la 
„  même  Eglife  ;  Se  le  Clocher  ne  fut  pas  plutôt  reparé ,  qu'on  fufpenditde- 
),  rechef  cette  Cloche  où  elle  avoit  toujours  été. 

,,  Et  dans  toute  cette  Province  ,  on  ne  prêche  la  Parole  de  Dieu  dans  aa- 
,,  cuns  autres  Endroits  que  dans  ceux  où  il  a  été  permis  par  les  Edits  , 
„  qui  ont  confirme  nos  Eglifes  dans  la  Poflcffion  dont  elles  jouillbient  de- 
„  puis  plus  de  quatre-vints  Ans  ;  &  il  vaudroit  mieux  qu'on  ôtat  la  Vie  à 
„  ces  Peuples  ,  que  de  les  fruftrer  de  ce  Droit. 

„  En  dixième  Lieu  ,  dans  toutes  les  Eglifes  de  cette  Province,  il  n'y  a  eu 
„  aucun  Reformé  fufpendu  des  Sacremens  ,  pour  avoir  envoie  fes  Enfans 
j,  étudier  aux  Coleges  des  Refaites  ,  finon  en  Confirmité  de  la  Difcipline  qui 
„  eft  permife  par  les  Edits.  Et  ceux  qui  profcflént  nôtre  Religion  ne  peu- 
„  vent  être  blâmés  ,  ou  empêchés  ,  avec  la  moindre  aparence  de  Raifon  , 
„  d'obferver  ce  Canon  ,  qui  contribue  tant  à  la  Paix  de  leurs  Confcicnces  , 
„  &  à  l'Education  de  leurs  Enfans ,  parce  qu'ils  font  obligés  de  les  élever 
,,  par  toutes  fortes  de  Moiens  propres  à  leur  infpirer  la  Crainte  de  £>/<■«,& 
„  à  leur  donner  de  bonnes  Inftruâions  ,  comme  qu'ils  obeïll'cnt  au  Roi ,  &C 
,,  qu'ils  aiant  de  l'Horreur  pour  les  maudits  Principes  de  certains  Cafuiftes 
„  Catoliques  ,  lefquels  aiant  été  imprimés  dans  leur  Efprit  dès  leur  Bas- âge, 
„  ont  plongé  &  replongé  ce  Roiaume  dans  une  Mer  de  Pleurs  &  d'Amcrtu- 
„  mes.  Nous  ne  fommes  pas  maintenant  les  feuls  Coupables  d'avoir  violé 
„  l'Edit  ,  comme  auparavant,  parce  que,  non  feulement  la  Sorbonne  ,  mais 
j,  auffi  toute  l'Univerfité  de  Paris  ,  qui  eft  la  plus  Ancienne  du  Roiaume  , 
j,  &  de  toute  VEmope  ,  a  prefentement  &  dès  aujourd'hui  même  intenté  un 
,,  Procès  contre  les  fefitites  ,  pour  avoir  corrompu  nôtre  Jeuneflè  &  l'avoir 
„  empoifonnée  par  leur  Morale  :  Chofe  que  ni  l'Eglife,  ni  l'Etat  ,  ne  de- 
„  vroit  pas  fouirir  ,  parce  que  cela  eft  contraire  à  la  bonne  Politique ,  aufll- 
i,  bien  qu'à  la  véritable  Théologie, 

„  Et  parce  qu'on  nous  défend  d'envoier  nos  Ecoliers ,  que  nous  deftinons 
j>  au  Miniftere  ,  étudier  en  Théologie  à  Genève  ,  en  SuilJe  ,  dans  les  Pais- 
„  Bas  aliés  ,  ou  en  Angleterre,  nous  fuplions  très- humblement  Sa  Majefie' 
„  de  foufrir  que  nos  Eglifes  puiflènt  jouir  de  la  Liberté  qui  leur  a  été  accor- 
,,  dée  par  les  Rois  fes  Predecell'eurs  ,  avec  le  même  Privilège  que  fes  autres 
,1  Sujets  ,  fans  faire  aucune  Diference  de  la  Religion  :  parce  que  Genève  a 
„  été  depuis  plus  de  cinquante  Ans  fous  la  Protection  immédiate  de  laCou- 
j,  ronne  de  France  ;  tous  ces  autres  Etats  ont  Aliance  avec  la  Nation  Fran- 
„  çoife  ,  &  font  plus  conftants  dans  leur  Union  avec  Sa  Majefie' ,  qu'aucun 
9,  autre  Pais  de  la  Chrétienté' ,  quel  qu'il  puiflè  être.  Déplus  ,  ces  mêmes 
J,  Nations  dont  on  nous  défend  les  Univerfités ,  envoient  leur  Jeuneflè  en 
„  France  pour  fe  polir  &  aprendre  les  belles  Manières  ,  &  pour  s'inftruire 
5,  dans  les  Siences  ;  en  quoi  elles  font  voir,  que  bien  loin  d'être  Ennemies  de 
,,  la  France  ,  elles  en  aiment  les  Coutumes  &  le  Gouvernement.  Outre  que 
„  ceux  qui  font  Pafteurs  dans  les  Egltfes  Reformées  de  ce  Roiaume  ,  6c  qui 
it  ont  étudié  dans  quelques-unes  de  ces  Univcrfités,  ou  dans  toutes  ,  ne  fe 

,,  font 


TENU    A    CHARENTON.  64,1 

„  font  jamais  ibuftraits  de  l'Obeïflànce  qu'ils  doivent  à  Sa  Mujefié  t  £c 
j,  n'en  ont  fait  détourner  Perfonne  ;  ni  aucun  d'eux  n'a  témoigné  avoir 
„  la  moindre  Averfion  pour  la  Monarchie  ,  fous  laquelle  la  Nation  Fran- 
„  çoife  a  fubHfté  ,  8c  par  laquelle  elle  a  été  gouvernée  fucceffivcment  de 
j.  Père  en  Fils  ,  depuis  plus  de  Douze  Cens  Ans.  Et  d'autant  que  Sa 
,,  Majefté  ne  juge  pas  à  propos  d'empêcher  les  Jeunes  Gens  de  ce  Roiau- 
„  me  ,  qui  étudient  en  Philofophie  ,  en  Droit ,  ou  en  Médecine  ,  de 
5,  voiager  dans  les  Pais  Etrangers  ,  ni  pas  même  dans  les  Republiques  » 
I,  comme  Vemfe  &c.  où  il  y  a  de  même  qu'à  Padone  un  grand  con- 
»  cours  d'Ecoliers  de  notre  Nation,  qui  y  continuent  diligenment  leurs 
)i  Etudes ,  dans  toutes  iortes  de  Siences  ;  nous  réitérons  notre  Deman- 
j,  de  ,  &  nous  fuplions  très  -  humblement  Sa  Maiejié,  de  vouloir  per- 
„  mettre  que  nos  Eglifes  puiflent  jouir  de  leur  Ancienne  Liberté  en  Pa- 
„  reil  Cas. 


CHAPITRE    IV. 

Le  Synode  envoie  des  Députés  /î  Leurs  Majeftés ,  éf  aux 
Seigneurs  du  Confeil  Privé. 

L'Aflemblée  nomma  les  Sieurs  Vincent  8c  Chabrol  Pafteurs  ,  8c  les  Srs. 
de  Panieure  8c  de  Cle[les  Anciens,  pour  aller  à  la  Cour.fe  profterner 
aux  Pieds  de  Leurs  Majeftés  ,  leur  marquer  notre  Soumifllon  ,  &  les  re- 
mercier ,  &  pour  délivrer  nos  Lettres  au  Roi  ,  à  la  f:eine  Régente  ,  au 
Duc  à''Orlea»s  ,  au  Prince  de  Condé ,  à  Moniîcur  le  Cardinal  Maz.arin  ,  à 
Monfieur  le  Chancelier  ,  à  Monfieur  le  Tréfoner ,  à  Monfieur  d ' £7»^ >■;  Con- 
trôleur General  ,  à  Monfieur  de  l^rilliere  ,  qui  avoit  l'Infpeétion  fur  les 
Profeiîeurs  de  la  Religion  Reformée. 

COPIE 

D'une  Lettre  du  Synode  au  Roi. 
SIRE, 

,,  \  Uffi-tôt  que  nôtre  Aflerablée  a  été  formée ,  nous  nous  fommesadrcf- 
,,  2\.  fés  à  la  Divine  Majeflé ,  pour  atirer  fes  Benediétions  fur  nous  ^  &  la 
„  première  Penfée  qui  nous  eft  venue  dans  l'Efprit  a  été  de  nous  aquiter  , 
»,  félon  que  nôtre  Confcience  nous  le  fuggcre  ,  des  Devoirs  auxquels  nous 
j,  fommes  obligés  envers  retre  Majefté  qui  eft  le  Portrait  vivant  de  notre 
,,  Dieu.,  &  pour  cet  Efet  nous  avons  aufli- tôt  dépêché  les  Sieurs /-^««ff»/- & 
,,  Chabrol  Pafteurs  ,  6c  de  Panieure  avec  de  Clejles  Anciens  ,  vers  fotre  Ma- 
,,  jeflé .  pour  fe  profterner  à  fes  Pieds  ,  lui  rendre  nos  Hommages  &  lui 
„  marquer  nôtre  Soumiflion  ;  comme  auffi  pour  la  remercier  trés-humble- 
Teme  II.  M  m  mm  „  ment 


64.Z         XXVIÏT.   SYNODE  NATIONAL 

,,  ment  de  cette  Faveur  toute  particulière  que  nous  en  avons  reçue, lorf- 

„  qu'elle  nous  a  permis  de  nous  aflembler  dans  ce  Synode  ,  oii  nous  travaiU 

,,  Ions  avec  Zèle  à  fervir  Dieu  ,  à  nous  confirmer  £c  fortifier  dans  fon  Servi- 

,,  ce  ,  &  dans  l'Obeïflànce  que  nous  devons  à  rott-f  A/ajefté   Et  étant  fi  près 

„  de  Votre  A-Jajefié ,  Sc  de  ces  Gloricules  Intelligences  qui  vous  environnent , 

„  &  connoiflant  très-bien  que  (''«tre  yl4'rt;>y?ealesYcux  fiir  nous,  &  que  nous 

,,  fommes  également  lous  fa  Puiflance  &:  fous  fon  Infpection  ,  nous  nous 

j,  fentons  excités  à  nous  aquiter  dignement  de  nôtre  Devoir ,  6c  de  perfifter 

9)  dans  cette  Fidélité  qui  nous  eft  Naturelle,  6c  que  nous  tenons  de  nos  Pe- 

„  res,  laquelle  nous  voulons  fubftituerànotrePolterité.  Mais  Sire,  le  Prin- 

j>  cipa!  But  que  nous  nous  propofons  en  députant  ces  Meflieurs  vers  Fotre 

„  A-fajeJre,  ell  de  témoigner  la  joie  triomphante  de  toutes  nos  Eglifes  ,  6c 

„  cette  Satisfaction  inexprimable  que  nous  reflèntons  dans  nos  Ames,  devoir 

„  Votre  Majefié  élevée  fur  le  Trône,  d'avoir  un  Roi.  que  nous  avons  demandé 

„  à  Dieff,  en  lui  adreflant  beaucoup  de  Prières  ,  que  nous  avons  faites avecla 

„  plus  grande  Ardeur  &  Importunité  qu'on  puifle  s'imaginer,  depuis  plu- 

j,   fieurs  Années.  Nous  croions,  Sire,  que  Dieu  vous  a  donné  à  votre  Peu- 

„  pie  comme  un  riche  Prefent  de  fa  Grâce ,  qu'il  a  pris  dans  le  Trefor  de  fa 

5,  iMifericorde  ,  afin  que  vous  nous  ramenafîiés  le  Siècle  d'Or  ,  6c  afin  que 

„  vous  fufliés  l'Inftrument  dont  il  veut  fe  fervir  pour  nous  communiquer  Tes 

j,  plus  Infignes  Faveurs;  car  auffi-tôt  que  vous  avés  commencé  à  Régner,  il 

.-.,  vous  a  donné  des  Succès  Merveilleux,  ÔC  il  vous  a  fait  remporter  des  Vic- 

„  toires  qu'on  n'auroit  ofé  efperer;ce  qui  rend  Votre MAjeftéioxmiàdblt  àfcs 

„  Ennemis,  6c  qui  fait  que  vôtre  Peuple  vous  confiderc  comme  un  Précieux 

„  Bourgeon  qui  promet  un  Nombre  infini  de  Profperités ,  que  la  Providen- 

„  ce  a  refervées  à  la  pauvre  France  ,  pour  l'en  combler  fqus  vôtre  Gouver- 

„  nement.  Sire,  nous  avons  Lieu  d'efperer,  6c  même  nous  nous  promettons 

5,  que  nous  participerons  avec  vos  autres  Sujets  à  ces  Benediélions  que  la 

„  Providence  Divine  dianbxxc  fi  copicufement  par  vos  Mains,  puifquc  nous 

5,  travaillons ,  6c  que  nous  voulons  travailler  fans  ceffe  à  nous  en  rendre  di- 

„  gnes,  en  donnant  des  Marques,  en  toutes  les  Occafions,de  notre  Fidélité 

„  inviolable  ;  car  nous  fommes  très-dilpolés  à  ficrificr  nos  Biens,  nos  Em- 

,,  plois  6c  nos  Vies  ,  avec  toute  la  Joie  imaginable  pour  le  Service  de  Votre 

,,  Majeflé ,  lorfque  fes  Ordres  nous  y  apelleront ,   ou  que  nous   y  ferons 

„  invités  i  C'eft  dans  ces  Sentimens ,  Sire  ,  que  nous  voulons  vivre  6c  mou- 

,j  rir,  étant  non-feulement  par  notre  Naiflànce  ôc  Devoir,  mais  auffi  par  une 

5,  Afeftion  très-ardente. 

52W,  Vos  très- Humbles,  très-Obeïfl'ans,  Se  très-Fiddes 
'DeCharentonhxS,  Sujets  6c  Serviteurs,  les  Pafteurs  6c  Anciens  ai'- 

de  Décembre  1 644.  femblés  par  la  Permiffion  de  Votre  Âdajefié,  au  Syno- 

de National  de  Charentoni  6c  au  Nom  de  tous. 
Garissoles,  Modérateur. 
Basn  AGE  ,  Ajoint. 
D.  Blondel,    'J 

6c  V  Secrétaires. 

Le   Coq.,  J  CCu 


TENU    A    C  H  ARE  NT  O  N-  ^43 

COPIE 

D'une  Lettre  du  Synode  à  la  Reine  Regentç. 

MADAME, 

jj  t^tOus  avons  Sujet  de  regarder  ce  jour  comme  un  des  plus  Heureux 
„  ilN  de  notre  Vie  ,  puifque  nous  avons  l'Honneur  de  nous  profterncr  à 
„  vos  Pieds  ,  en  la  Perlbnne  de  nos  Députés.  ^oV?  J!/^;?// peut  fe  ref- 
j,  fouvenir  qu'aufli-tôt  que  la  Providence  Divine  eut  mis  les  Renés  du Gou- 
„  vernement  entre  vos  Mains  ,  toutes  nos  Eglifes  marquèrent  un  extrême 
,)  Empreflement  ,  pour  obtenir  cet  Honneur  ,  dont  nous  jouïfibns  à  pre- 
,,  fent  ,  de  témoigner  à  Fôtre  Majefté  cette  grande  joie  dont  nous  fomrnes 
„  tranlportés  de  voir  combien  Dieu  a  pris  à  Cœur  les  Ititerêts  de  la  France; 
„  car  lorfque  nous  avions  le  plus  de  Sujet  de  pleurer  8c  de  nous  lamenter  , 
„  à  Caufe  de  la  Mort  de  Feu  nôtre  Roi  de  Glorieufe  Mémoire  ,  nôtre  Trif- 
,,  telle  a  été  changée  en  Joie  ,  auffi-tôt  que  la  Régence  du  Roiaume  a  été 
,,  confiée  à  ràtre  Afajefié ,  ce  qui  nous  fait  prcfque  oublier  la  Perte  que 
„  nous  avons  laite  ,  le  Soleil  refplendiflant  maintenant  avec  plus  d'Eclat  que 
5,  jamais.  II  y  a  eu  feulement  quelques  Incidcns  qui  ont  empêché  que  nous 
„  n'euflions  cet  Honneur  dès  ce  tems-là  ;  c'eft,  Madame  ,  que  nous  mê- 
,,  lions  aux  Efperances  que  nous  avions  alors  ,  des  Préjugés  contraires  à 
,,  l'Expérience  que  nous  avons  à  prefent,  des  Grandes  Benediétions  que  Dieu 
,,  a  fi  abondanmcnt  répandues  fur  vôtre  Gouvernement  ,  qui  le  rendent  lî 
j,  Heureux  j  &  telle  étoit  la  Volonté  de  Dien  ,  afin  que  nôtre  joie  fiât  d'au- 
„  tant  plus  Solide  dans  la  fuite  ,  £c  que  nous  la  temoignaflions  en  desTer- 
),  mes  d'autant  plus  Magnifiques  :  &  afin  de  joindre  nôtre  très-humble  6c 
-,,  très-fidele  Soumifiion  à  nos  Remercimens  ,  nous  avons  député  les  Sieurs 
,,  Vincent  èc  Chabrol  Pafteurs  ,  Sc  de  Panienre  avec  de  Clcjles ,  Anciens, 
,,  pour  aflurer  ritre  Majejté  7i\x  Nom  de  nos  Eglifes  ,  du  profond  Relfei.  - 
,,  timent,  &  de  la  Reconnoiflance  que  nous  avons,  de  toutes  les  Faveurs  que 
5,  nous  avons  reçues  de  Fôtre  Majefié.  Vous  nous  avés  Madame,  continué  les 
„  Bienfaits  que  Sa  Majefié  &  fes  lUuftres  Ancêtres  nous  avoient  accordés; 
,,  &  vous  avés  confirmé  les  Edits  qui  nous  ont  été  oébroiés  par  votre  De- 
j,  claration  Roiale  ;  &  ce  qui  cil:  encore  d'avantage  ,  Aiadame  \  c'cll;  à  yô- 
„  tre  Grande  Bonté  que  nous  fommes  obligés  du  privilège  que  nous  avons 
,,  obtenu, de  nous  allèmbler  ici  dans  un  Synode,  qui  eft  une  Afîèmbléetrès- 
„  uniforme  dans  tous  ces  Membres  ^  dont  les  Cœurs  font  très  unis  &  très- 
„  afeétionnçs  au  Service  de  Vos  Majefiés  ;  c'eft  ce  dont  nous  vous  prions 
,,  très-humblement  d'être  bien  perluadée.  Nous  vous  obéirons  éternelle- 
„  tiienuMddame,nowi  vous  aimerons,  nous  ne  partagerons  pas  notre  affcétion, 
„  &  nous  tri\nfmettrons  cette  Fidélité  ,  dont  pou?  laifons  Proftjlfion ,  à  nos 
„  Defcendans,  comme  un  Point  cflèntiel  de  notre  R-pligiqn.  Nous  fu- 
4>  piiçns  notre  Çr^tml  Viea  ,  par  lequel  les  Rw  JJ^egnent ,  §ç  qui  a  fai|: 
Mm  m  m  %'  „  fleurir 


Ô44        XX VIIL  SYNODE  NATIONAL 

},  fleurir  fi  glorieufement  ,  jufqu'à  prefent  ,  les  Lis  de  votre  Couronne  , 
>j  qu'il  lui  plaife  de  vous  conferver  ,  Madame  ,  pour  le  Roi  nôtre  commun 
»  Maître  ,  &  le  Roi  pour  Fotre  M'^efté  ,  Se  l'un  &  l'autre  pour  la  trance 
„  &  pour  nos  Eglifes  i  afin  que  par  la  Conjonâiion  &  Union  perpétuelle 
i>  de  ces  deux  Grands  Luminaires ,  ce  Roiaume  en  puide  recevoir  les  In- 
)•  fluences  bienfaifantes,  &  les  plus  favorables.  Et  que  vôtre  Rc gênée ,  ^î/rf- 
,,  dame  .  puiflè  Exciter  de  l'Emulation  dans  les  Monarchies  les  plus  accom- 
,,  plies  &  les  plus  parfaites  ,  &  que  déformais  elle  foit  un  Modèle  domefti- 
,,  que  à  nôtre  Roi ,  auquel  il  puiflc  conformer  toutes  fes  Gloricufes  Aftions. 
t,  Ce  font  ,  Madame  ,  .les  Vœux  des  Sujets  de  rotre  Majefté,  qui  font. 

Madame  ». 

Les  plus  Humbles  ,  les  plus  Obeïflans  ,  &  les  plus 
Fidèles  de  tous  vos  Serviteurs  ,  les  Pajhurs  &  An- 
ciens aflemblés  par  la  Permiflîon  de  P^os  Majefie's  au 
Synode  National  de  Charenton  ,  6c  au  Nom  d'eux 
tous  , 

De  Charenton  le  28.  GariJJofes ,  Modérateur. 

àc  Décembre  1644.  Bafmge  ,  Ajoint. 


1 


Blonde! 

&  >  Secrétaires. 

Le  Coijf , 


CHAPITRE     V. 

Le  Retour  des  Députés  ,  avec  la  Repmfe  du  Kou 

A  R  T  I  CI  E       I. 

UN  Jeudi  cinquième  de  Janvier.,  les  Sicun  Viticent ,  Clurlet  àc  Parieare, 
&  de  Clejlcs,  retournèrent  au  Synode  avec  des  Lettres  de  Sa  Majefté,  65 
ils  nous  firent  lavoir  qu'ils  avoient  eu  une  Audience  Favorable  6c  un  boa 
Acueil  du  ^01 ,  de  la  Reine  Régente  ,  de  fon  Altejfe  Roiale  le  Dnc  is'Orleans, 
de  Monfieur  le  Cardinal  Maz.arin  ,  de  Monfieur  le  Gr^wé/  Chancellier  ,  du 
Grand  Treforier  ,  du  Contrôleur  General  6c  du  Secrétaire  de  la  VriUtere  ,  ce 
qui  réjouît  toutes  les  Eglifes  ,  du  bon  Succès  de  leur  Dépuration  ,  &  qui 
parut  nous  promettre  qu'on  nous  donneroit  une  prompte  Satibfiftion  tou- 
chant nos  Griefs  ;  6c  on  enjoignit  à  toutes  nos  Eglifes  ,  comme  on 
y  étoit  obligé,  d'ofrir  des  Prières  à  Dieu  ,  pour  lui  demander  de  conferver 
la  Vie  &  la  Santé  à  Lears  Majeftés  \  au  Dm  é'Orleanf ,   6c  à  nos  Seigneurs 

les 


TENUACHARENTON.  645 

les  Miniftres  d'Etat.  Et  parce  que  lefdics  Députés  n'eurent  pas  l'Honneur 
de  fiiire  la  Révérence  à  Monfeigneur  le  Prime  ,  à  Caufe  qu'il  n'étoit  pas  en 
Ville  alors  ,  le  Synode  leur  ordonna  de  retourner  à  Paris  aufli-tôt  qu'on 
eut  apris  qu'il  y  ctoit  de  Retour  ,  &  de  lui  délivrer  des  Lettres  de  la  Part  du- 
dit  Synode  ,  &  d'aflîirer  Son  Altejfe  que  tous  les  Reformées  de  Franee  étoient 
fes  très  Humbles  Serviteurs. 

COPIE 

De  la  Lettre  au  Roi  au  Synode, 
I  I. 

chers  &  Biens  -  Ames  , 
,,  VTOus  avons  reçu  vos  Lettres  du  vint  -  huitième  du  Mois  dernier  » 
„  IN  par  lefqucUes,  Sc  auffi  par  vos  Députés,  nous  avons  apris  à  nôtre 
„  grande  Satisfaétion  ,  les  bonnes  &  finceres  Intentions  dans  lefquelles 
„  votre  Aflemblce  ,  que  vous  tenés  à  prcfent  par  notre  Permiflîon  à  Cha- 
,,  renton,  étoit  de  continuer  dans  cette  Fidélité  inviolable  à  nôtre  Service  , 
„  comme  vous  y  êtes  indifpenfablement engagés  ;  ce  qui  nous  a  donné  tout  le 
j,  Contentement  que  nous  pouvions  fouhaiter ,  de  même ,  qu'à  la  Reine  Re- 
,,  gente  nôtre  très-honorée  Dame  Sc  Mère;  c'eft  pourquoi  nous  avons  voulu 
„  que  vous  en  fuffiés  informés  par  cette  Lettre;  &  nous  vous  exhortons  de 
,,  perfifter  dans  cette  bonns  Refolution;  8c  de  nous  donner  dans  toutes  les  Oc- 
„  cafions  des  Témoignages  inconteftables  de  votre  bonne  Conduite, en  faifant- 
j,  paroitre  le  Refpeét  que  vous  avés  pour  les  Ordres  que  nous  vous  avons  pre- 
,,  fcrits  ,  touchant  la  Tenue  de  votre  Synode  National ,  &  par  tout  ailleurs, 
„  lorfqu'il  s'agira  de  maintenir  la  Tranquiiité  Publique  de  ce  Roiaume.  Et 
,,  vous  aquitant  ainfi  de  vôtre  Devoir  envers  nous ,  comme  nous  croions  que 
,,  vous  le  ferés,  vous  pouvés  vous  aflïïrer  que  vous  recevrésde  notre  Bonté, 
,,  &  de  celle  de  notre  très-honorée  Dame  8c  Mère  la  Reine  Régente,  toute  for- 
,,  te  de  Bienfiiits ,  que  vous  ferés  fuportés  &  protégés,  qu'on  vous  entretien- 
,,  dra  honnêtement,  &  que  vous  fcrcs  confervés  dans  la  Faveur  de  nos  Edits, 
„  dont  vous  jouïrés  fous  notre  Règne  ,  avec  la  même  Liberté  &  la  même 
,,  Sûreté  que  vous  avés  fait  fous  le  Règne  de  notre  trcs-honoré  Seigneur  &C 
^  Père  le  Fen  Roi  ,  8c  que  nous  prendronsunfingulicr  Plaifir  de  vousy  main- 
,,  tenir  ;  C'eft  de  quoi  vos  Députés  vous  informeront  plus  amplement  lorf- 
„  qu'ils  feront  de  Retour  vers  vous. 

Donné  à  P^iris  le  4.  jour  de  Janvier  i  645". 

S'.gné  dans  l'Original, 

L  o  a  I  S , 

Et  un  peu  plus  bas , 

Phtlippeaux, 
L^Adrefie  de  cette  Lettre  étoit,"  A  nos  Chers  8c  Biens- Ames  ,  les  Paltcurs 
„  &  Anciens.  Députés  des  Prétendus  Reformés,  allemblés  par  notre  Per- 
,j  miflîon  au  Synode  National  de  Charemon. 

Mmmm  3  IIL  Ui» 


6^5        XXVIII.    SYNODE    NATIONAL 
ï  I  I. 

Un  jeudi  dixième  Janvier  ,  l'Aflemblée  ct-ant  informée  que  Çon  Alteffe 
Monfeigneur  le  Prince  étoit  arrivé  ,  dépêcha  auffi-tôt  les  Sieurs  ^*»cfM?,C^4. 
brol ,  de  i'ameure  ,  8c  de  Clefles  ,  à  Paris  ,  pour  aller  faire  la  Révérence  i 
Son  Altejfe  ;  lefquels  étant  de  retour  le  jour  enluite,  raporterent  que  SaditeAl- 
tejfe  les  avoit  reçus  fort  obligemment ,  &  qu'il  avoit  fort  genereufement  fait 
ofre  de  fes  Services  pour  le  maintien  de  l'Edit  fait  en  Faveur  de  nos  Egli- 
fes  ;  ce  qui  donna  lieu  à  l'Aflemblée  de  fe  réjouir  très-particuliercment  ,  & 
de  conferver  de  grandes  Efperances  de  la  Proteftion  d'un  Seigneur  fi. 
Puiflànt. 

I  V. 

On  délivra  à  Mr.  le  Commijfaire  du  Roi  ,  les  Lettres  toutes  cachetées  que 
les.  Fadeurs  Sc  Trofcûèurs  de  Genève  avoient  écrites  au  Nom  de  leur  Eglife 
&  Univerfité  ,  pour  fe  conjouïr  avec  nous  des  bons  Efets  du  dernier  Syno- 
,de  National  ,  &  de  la  Convocation  de  cçlui-ci  j  comme  aufli  une  autre  Let- 
tre particuhere  de  Mr.  Diodati,  touchant  l'Edition  de  fa  Verfion  Fraaçoife 
de  la  Sainte  Ecriture  ,  6c  une  de  Mr.  André  Rivet  ,  Pafteur  &  PrQfeffeur 
en  Théologie  à  Leide,  refident  alors  à  l'A.  Haye,  à  la  Cour  de  ion  Ahejfe  M.on- 
i'eigneur  le  Prince  d'Orange  ;  Sc  de  trois  Proieflêurs  en  Théologie  dan?  ladi- 
te Univerfité  de  Letde,  touchant  la  Conformité  de  Doftrine  enfeignée  &  pro- 
feâée  dans  les  Eglifes  des  Pais-Bas  ,  6c  prèchée  &  confeflée  dans  les  Eghfcs 
éc  ce  Roiaume  ;  Jcfquelles  Lettres  furent  toutes  lues  8c  examinées  par  Jçdit 
Sieur  Commijfaire^  qui  en  permit  enfuitela  Lcéture  aux  Députés  de  cette  A f- 
femblée,en  reprenant  aulTi-tôt  les  Originaux  pour  les  envoler  au  ^(7/,au  Nom 
duquel  il  déclara  ,  .que  l'Intention  8c  Iç  Bon  Plaifir  de  Sa  Ma]e(ié  étoit  que 
ceux  qui  étoicnt  députés  au  prefent  Synode  ne  leur  feroient nucuuç  R,epqnfèi 
a  quoi  on  obéit  aufli. 

V.        ^ 

Mr.  le  Marquis  Ae  Caumont  aiant  exercé  l'Ofice  de  Député  General  de  la 
Part  de  nos  Eglifes  ,  depuis  l'An  1617.  pria  Sa  Majefté  àc  le  décharger  de 
fon  Emploi  ,  aleguant  pour  ce  Sujet  fon  Indifpofition  ;  Se  Sa  A'Jajefié  lui 
aiant  accordé  fi  Deniande  ,  non'.ma  Mr.  le  Baron  d^Argiliers  pour  remplir 
cette  Place  .  £c  ordonna  à  Mr.  le  Commiflaiic  d'en  informer  leSynode,  ôc  de 
fes  bonnes  Intentions,  pour  le  Bien  de  nos  Eglifes.  Le  Synode  reçût  une 
joie  toute  particulière  lorfqu'il  aprit  que  Sa  Majefté  avoit  confié  un  Dépôt 
fî  impoitant,  comme  efl;  la  Charge  de  Député  General ,  à  une  Perfonne  auflll 
accomplie  ,  que  la  Naiflance  ,  la  Vertu  £c  la  Pieté  rcndroient  également  re- 
commandable.  Mais  comme  depuis  l'An  1631.  on  avoit  pratiqué  confl:an- 
ment  la  Coutume  de  prefenter  flx  Perfonnes  au  Roi ,  à  favoir  ,  trois  d'en- 
tre les  Nobles  ,  6c  trois  autres  des  Communautés ,  dont  Sa  Majefté  pouvoit  en 
choifi-r  deux  qui  lui  fuflent  agréables  ,  &  que  cet  Ofice  <Je  folliciter  à  la 
Cour  les  Afaircs  de  nos  pauvres  Eglifes  ,  étoit  .donné  maintenant!  à  une 
Pei-fonne  Seule,  qui  pourroit  ,  ou  par  Maladie  être  incapable  de  s'en  aqui- 
ter,  ou  qui  en  fcroit  empêché  par  quelques  autres  Accidens  qui  pourroient 
furvenir  ;  l'Aflemblée  aiant  une  entière  Déférence  ,  ôc  une  profonde  Sou- 

miiVion 


TENU    A    C  H  A  R  E  N  T  O  N.  647 

milîlon  au  Bon  Plaifir  du  Roi  qu'il  avoir  déclaré  ,  requit  néanmoins  très- 
humblement  Sa  Majefié  de  nous  accorder  le  Retablinement  de  nôtre  Ancien- 
ne Pratique  ,  aprouvée  par  les  Roisjts  lUuftres  Predecefleurs  ,  qu'aucune 
autre  Perfonnc  ,  à  moins  qu'elle  ne  tut  choifie  d'entre  les  Communautés,  ne 
pût  être  conftituée  en  la  Place  de  M.  le  Baron  d^Argiliers ,  au  Cas  que  ledit 
Sieur  Député  tombât  Malade  ,  ou  qu'il  furvint  quelques  autres  Empêche- 
mens  qui  le  rendiflént  incapable  de  vaquer  à  fon  Ofice  ,  &  de  prendre  Soin 
des  Afaires  de  nos  Eglifes. 

VI. 

Lorfque  le  Synode  étoit  occupé  à  drefler  un  Mémoire  qui  contenoit  les 
Griefs  de  nos  Eglifes,  &  dans  lequel  nous  nous  plaignions  particulièrement 
de  l'Infraélicn  de  l'Edit  ,  dans  toutes  les  Provinces  ,  tant  avant  que  ledit 
Synode  eut  été  convoqué,  qu'après  la  Convocation  ,  Mr  le  Commiflaire 
informa  l'Aflemblée  ,  que  quoique  l'Intention  de  Sa  M.ijefié£ùt,  que  le  Sy- 
node ne  s'mgereroit  en  aucune  Manière  de  traiter  publiquement  des  Afiiires 
de  l'Etat ,  néanmoins  il  ne  vouloit  pas  les  empêcher  de  dreflèr  ces  Cahiers 
par  un  Comité  choifi  pour  cet  Efet  ,  qui  pourroit  le  faire  en  Secret,  fur  les 
Mémoires  dont  les  Députés  avoient  été  chargés  à  leur  Départ,  par  leurs  Sy- 
nodes Provinciaux  ,  ou  depuis  leur  Arrivée  en  cette  Ville  ,  fur  les  Mémoi- 
res qu'ils  pourroient  avoir  reçus  de  leurs  Eglifes,  ou  de  quelques  Particuliers 
que  la  Chofc  rcgarderoit  ,  &  qui  auroicnt  notifié  par  Lettres  auxdits  Dépu- 
tés ,  le  Tort  qui  leur  avoit  été  fait.  Sur  quoi  le  Synode  fe  foumit 
pleinement  à  cet  Ordre  qui  lui  fut  prefcrit  par  ledit  Sieur  Commif- 
fiire. 

VII. 

Monfieur  le  Commijfaire  aiant  tait  favoir  à  l'Affemblée  que  Monfieur  de  la 
^;'/V/i>/T, premier  Secrétaire  d'Etat  ,  l'avoit  allure  que  le  Décret  pour  ren- 
voier  aux  Cours  de  l'Edit  toutes  les  Caufes  qui  regardoient  les  Reformés, 
avoit  été  expédié  ,  Se  qu'on  avoit  auffi  affigné  un  Fond  de  fcize  Mille  Li- 
vres pour  paier  les  Fraix  du  Synode  ,  ladite  Afl'emblée  l'en  remercia  très- 
humblement  8c  très-afeCtueufement.  On  le  pria  de  plus  de  continuer  fes 
bons  Ofices  envers  nos  Eglifes  ,  &  de  tâcher  d'obtenir  un  Décret  de  Sur- 
j'kince  qui  pût  arrêter  la  Violence  de  ceux  qui  nous  étoient  mal-intentionnés,& 
nous  aflijrer  quelque  Repos,  jufqu'à  ce  que  Mr.  le  Député  General  eût  pris 
en  Main  la  Conduite  de  nos  Afaires  ,  ce  que  ledit  Sieur  Commijfaire  pro- 
mit aufli-tôt. 

VIII. 

Les  Sieurs  de  V Angle  5c  Cottibi  furent  commis ,  conjointement  avec  les 
Sieurs  de  Morandc^  l'ellue,  pour  aller  vers  leurs' /î^/«ye/?f>,  afin  deleurprefen- 
ter  les  Mémoires  des  Plaintes  de  nos  Eglifes.  On  leur  délivra  auffi  des  Let- 
tres pour  le  Roi  ,  pour  la  Reine  Régente,  pour  Monfieur  le  Dftc  d'^Orleans  , 
pour  Monfieur  le  Grand  ChaticelUer ,  ■pour  le  Trefcrier  General  ,  pour  Monfr. 
Erfieri.  Contrôleur  Gênerai  ,  &  pour  Monfieur  de  la  Vrilliere  Secrétaire  d'E- 
tat. 

Et  on  ordonna  à  ces  MeiSeurs  de  remercier  très-humbkment  Monfieur- 

dfr: 


648        XXVIIl.    s  Y  NODE  NATIONAL 

de  CUrmont  de  la  Part  de  toutes  nos  Eglifes  ,  6c  de  l'aflurer  de  nôtre  perp». 
tuelle  Reconnoiflance  ,  6c  que  nous  n'oublierions  jamais  les  Soins  8c  les  Pei- 
nes qu'il  avoit  prifes,  pendant  le  tems  qu'il  avoit  exercé  ft  Charge  de  Dépu- 
té General,  6c  que  nous  nous  fouviendrions  toujours  de  lui  dans  les  Prières 
que  nous  adrefl'erions  à  Die», pour  lui  obtenir  les  Benediélions  du  Ciel.  Et 
on  enjoignit  à  ce  même  Comité  de  recevoir  la  Somme  1600.  Livres 
que  Sa  Majefié  avoit  aflîgnée  pour  paicr  les  Fraix  du  prcfcnt  Synode. 

On  ordonna  encore  qu'après  qu'ils  fe  leroient  aquités  de  leurs  Devoirs  , 
au  Nom  de  cette  Sainte  Aflemblée,  envers  Leurs  Aiajeflés  ,  6c  les  Seigneurs 
du  très-honorable  Confeil  Privé ,  les  Sieurs  de  Aiorunde  Se  Pellue  refteroicnt 
à  P^ris  ,  pour  atendre  la  Venue  de  Monfieur  le  Député  General ,  6c  lui  re- 
mettre la  Conduite  de  nos  Afaires,  après  l'avoir  fiilué  de  la  Part  de  cette  Af- 
femblée  ;  8c  on  leur  enjoignit  de  s'emploier  en  même  tems  à  foliciter  forte- 
ment celles  qui  ctoient  les  plus  preflées  ,  6c  de  les  faire  expédier  le  plutôt 
qu'ils  pourroient  :  6c  qu'au  Cas  que  Monfieur  le  Député  General  ne  fût  pas 
à  Paris  dans  l'Efpace  de  quinze  jours ,  ils  l'y  atendroient  jufqu'à  fon  arrivée. 
Et  à  Caufe  qu'il  n'étoit  ni  jufte  ni  équitable  qu'ils  fiflènt  un  fi  long  Séjour 
dans  cette  Ville  ,  à  leurs  propres  Fraix  ,  l'Aflèmblée  leur  accorda  la  Som- 
me de  deux  Cens  Livres  ,  de  celle  de  1600.  Livres  que  Sa  Majefié  avoit  af- 
fîgnée  pour  la  Depence  de  ce  Synode;  mais  avec  cette  Condition,  qu'au  Cas 
que  Monfieur  le  Député  General  arrivât  dans  ladite  Ville  dans  l'Efpace  de 
quinze  jours  ,  alors  ils  feroient  obligés  de  remettre  lefdites  deux  Cens  Livres 
entre  les  mains  du  Confiftoire  de  rEglifede/'^m,qui  en  difpolèroit  pour  ra- 
cheter nos  pauvres  Captifs,  qui  font  détenus Efclav es  en  Barùari«:,&C  que  s'ils 
n'y  faifoient  pas  un  plus  long  Séjour  que  de  deux  Semaines ,  ils  rcftitueroient 
Confciencieufement  le  rede  de  l'Argent  qui  leur  avoit  été  donné  pour  leur 
Depenfe. 

I  X. 
Monfieur  le  Marquis  de  Clermont, ^uqutl  on  avoit  confié  les  Aflîgnations 
faites  à  nos  Eglifes  ,  fur  certains  Ofices  qui  apartenoienr  aux  Commiflaires 
de  la  Douane  ,  les  aiant  envoiées  à  cette  Alîèmblée  par  Monfieur  Couper  •■,  il 
fut  ordonné  que  les  Sieurs  de  V  Angle  8c  Co/f//^i,  Députés  conjointement  avec 
les  Sieurs  de  Moranàe  6c  Vellue  ,  ou  un  d'eux  qui  fcroit  relié  à  Paris  pour 
recevoir  IVlonfieur  le  Député  General  .  les  remetcroient  entre  les  Mains  dece 
dernier,  8c  qu'ils  le  prieroient  de  les  faire  valoir  du  mieux  qu'il  pourroit,  en 
agiflant  de  Concert  avec  le  Confiftoire  de  Parts  ,  pour  l'Avantage  de  nos 
Eglifes. 

Dcplus  le  Synode  permit  au  fufdit  Comité  de  donner  les  Quitances ou  De- 
charges  qu'il  jugeroit  nccefiaires,  fur  les  Comptes  qui  avoicnt  autrefois  été 
rendus  par  Monfieur  Ducandal.  venant  de  quelques  Dettes  des  Quitances , 
qu'on  pourroit  produire  ou  qu'on  produiroit  en  Efct ,  ou  de  celks  des 
Commiflaires  de  la  Douane  qu'on  avoit  prifes  en  Echange,  8c  qu'on  avoit 
mifcs  entre  le?  Mains  de  Monfieur  le  Marquis  de  Clerrnont.  Et  pour  ce 
qui  étoit  dû  évidenmentai.'dit  Mr  Ducandal  ^on  donna  pouvoir  audit  Comi- 
té, 8c  on  lui  ordonna  de  le  fatiifaire  i'il  étoit  poffible  par  quelqu'autrc  Moicn. 

X.  Mon- 


TENUACHARENTON.  649 

X. 
Monfieur  le  Député  General  fera  à  fon  Arrivée,  fuivant  l'Ordre  8c  la  Pra- 
tique ordinaire,  le  Serment  accoutumé  qu'il  prêtera  au  Confiltoire  de  l'Eglife 
de  Farts. 


CHAPITRE    VI. 

Copie  de  la  féconde  Lettre  écrite  au  Roi. 

SIRE, 

''  TVT^"^  avons  député  les  Sieurs  de  V/îngU  êc  Cottibi  Pafteurs  ,  8c  de 
,,  1^  Morande  avec  féline  Anciens ,  pour  s'aller  profterner  aux  Pieds  de 
j,  rotre  A/ajefié y  &  lui  témoigner  nos  très-humble;  Remercimens  de  toutes 
,,  fes  Bontés  ,  (  aiant  ouvert  8c  fini  nôtre  Synode  fous  vôtre  Autorité  Roiu- 
,,  /ff  )  &  pour  vous  prier  du  fond  de  nos  Ames  que  vous  daigniés  écouter 
„  benigncment  les  trè^-humbles  Requêtes  de  vos  Sujets  de  nôtre  Religion, 
„  qui  font  les  plus  Fidèles  8c  les  plu>  Obcïflans  ,  qui  pleurent  8c  qui  ge- 
,,  miflent  en  pluficurs  Endroits  de  ce  Koiaume,  parce  qu'on  leur  ôte  les  Moiens 
,,  de  fcrvir  Dieu  félon  les  Mouveracns  de  leurs  Confciences  ,  8c  qu'on  les 
„  prive  de  cette  Liberté  qui  leur  a  été  accordée  par  les  Rois  vos  Predecef- 
,,  leurs  de  Glorieufe  Mémoire  ,  8c  que  Fetre  vrajefié  leur  a  Confirmée  à 
,,  fon  premier  Avènement  à  la  Couronne.  Ils  fe  plaignent  encore  fortame- 
,,  rcment,  8c  avec  Sujet,  de  ce  que,  par  la  Rigueur  de  quelques-uns  de  vos 
,,  Oficier- ,  ils  font  exclus  de  tous  les  Emplois,  èc  de  ce  que, quoiqu'ils 
„  aient  f.iit  leur  Aprentiflage  ,  ils  ne  peuvent  pas  être  reçus  Maîtres  ,  8c 
„  travailler  pour  eux-mêmes  dans  aucune  Profeflîon  que  ce  foit.  Un  procédé 
„  fi  injurieux  ,  8c  fi  contraire  à  l'Intention  de  vos  Edits ,  les  prive  de  tous 
,,  les  Moiens  honnêtes  de  gagner  leur  Vie  comme  les  autres  Sujets  de  f-^o- 
„  tre  Maje/ré-  Tout  cela  ,  Sire  ,  vous  fera  raponé  plus  au  long  dans  les 
,,  Mémoires  de  nos  Griefs  que  nous  prendrons  la  Liberté  de  vous  prefèn- 
,,  ter  ,  8c  auxquels  nous  efpcrons  que  ^otre  Adajefié  daignera  faire  une  Re- 
,,  ponfe  Favorable  ■-,  afin  que  la  Pieté  8c  la  Julbce  étant  le  Soutien  de  vô- 
,,  tre  Trône  pendant  le  Règne  très-heureux  de  f^otre  A^ajeflé ,  la  Mifericorde 
,,  8c  la  Vérité  fe  rencontrent  ,  in  Juftice  8c  la  Paix  s'entre  cmbraflènt,  tou- 
,,  tes  fortes  de  Vertus  fieuriflènt&f  abondent,  8c  que  le  Ciel  répande  fes  plus 
„  pretieufes  B^nediétions  fur  rotre  Sacrée  Perfomie  8c  lur  vôtre  Peuple  ; 
„  8c  qu'après  que  vous  aurés  vécu  un  grand  Nombre  d'Années, que  vous 
,,,aurés  joui  de  plufieurs  glorieufes  Viftoires,  des  Triomphes  àtDavtd, 
.„  de  la  Pais  continuelle  ,  de  la  Félicité  8c  des  Richelîès  de  Salomon, 
Tome  IL  Nnnn  '  ,»  nous 


6yo        XX Vin.  SYNODE    NATIONAL 

„  nous  puiffions  finir  nos  jours  en  louant  Dieu  ,  &  en  benifTant  rotre 
,,  Majefté ,  &  lailler  à  nôtre  Pofterité  ce  Titre  ,  dont  nous  nous  glori- 
„  fions  qui  eft  d'être  à  jamais. 

SIRE, 

De  Vkre  Majefié, 

Les  très  Humbles, très  Fidèles, &  très Obeïflâns 
Sujets  &  Serviteurs  ,  les  Pafleurs  &  Anciens  , 
afîcmblcs  en  notre  Synode  National,  par  la  Per- 
miffion  de  Votre  Majefié,  à  Charenton ,  6c  au 
Nom  de  tous. 


Garijfeles  ,  Modérateur. 
Eafnage  ,  Ajoint. 
Blondel ,  '^ 

ôc  >  Secrétaires. 

Le  Coq ,     ù 


COPIE. 

De  la  Seconde  Lettre  du  Synode  k  la  Reine  Régente. 
MADAME, 

,,  y^^Omme  nous  avons  commencé  notre  Aflemblée  par  des  P  rote  dations, 
^j  V— /  finceres  de  notre  Fidélité  inviolable  ,  nous  la  finifTons  de  même  par 
„  de  très- humbles  Remercimens  que  nous  rendons  à  ^otre  AI,tjeflé, ■pour  tant 
,-,  de  Bontés  que  nous  en  avons  reçues,  &  pour  fa  Clémence  qu'elle  a  daigné 
„  étendre  jufqu'à  vous.  Nous  ferions  coupables  d'Ingratitude  ,  Madame  , 
,,  fi  nous  étions  inlenfibles  aux  Faveurs  du  Rot ,  6c  aux  Vôtres,  parce  que  c'a 
„  été  par  la  Permiffion  de  Vos  Majefiés  que  nous  avons  obtenu  le  Privilège 
„  de  nous  aflèmbler  dans  ce  Synode.  La  Sageflè  àcvotre Régence cû incom- 
„  parable  ;  car  vous  conduifes  avec  tant  de  Prudence  le  Timon  de  VEmpi- 
„  re  François  ,  que  pendant  que  les  Roiaumes  voifins  font  en  Proie  à  la 
„  Guerre  ,  la  France  eft  le  feul  Pais  oii  l'on  jouit  d'un  Calme  profond  ,  & 
„  où  l'on  goûte  les  Plaifirs  d'une  Paix  fort  tranquille.  Nous  avons  eu  le 
3,  Bonheur  de  vaquer  à  nos  Afaires  en  Repos,  &  fans  être  interrompus,  pen- 
„  dant  le  tems  que  nos  Seffions  ont  duré  ,  fous  votre  ProteBion  Roiale  :  Et 
,,  Vôtre  Majefié  a  bien  vovilu  nous  dormer  encore  des  Marques  d'une  Nou- 
„  velle  Faveur  ,  en  nous  accordant  un  Député  General ,  par  la  Bouche  de 
„  qui  nos  très-humbles  Requêtes  peuvent  être  portées  jufqu'à  Votre  Sacrée 
„  Perfonne  ;  &  nous  avons  reçu  de  la  Source  de  votre  Libéralité  ,  tant  de 
y,  Témoignages  lUuftres  de  votre  Bonté  envers  nous  ,  que  nos  Cœurs  font 
„  pénétrés  de  Sentimens  de  Rçconnoillance  pour  tous  les  Bienfaits  que  nous 

«  avons. 


TENU    A    CHAR.ENTON.        6^ 

1,  avons  reçus  de  Votre  Majefté.  C'eft  pourquoi  nous  avons  encore  une 
„  foib  pris  la  Liberté  d'envoier  les  Sieurs  de  VAnilt  8c  Cottiki  Pafl:eurs,con- 
j,  jointement  avec  les  Sieurs  de  Morande  &  Pellue  Anciens  ,  pour  remercier 
„  dcixchd  Votre  Aîajefié ,  &  implorer  la  Proteftion  de  fa  Juftice  Souverai- 
„  raine,  en  Faveur  de  tous  ceux  qui  demeurant  dans  une  même  Communion 
„  avec  nous,  à  h  Faveur  de  vos  Edits,  que  Sa  Adjaefié 2.  confirmés,  à  fon 
,,  premier  Avènement  à  la  Couronne  ,  fouirent  néanmoins  eucore  de  grands 
„  Maux,  dans  toutes  les  Provinces  de  ce  Roiaume  ,  contre  votre  Intention, 
„  &  contre  les  Sentimens  de  votre  Clémence  Roiale.  Si .  en  vous  aflurant 
„  Madame,  a^ç.  vous  avés  un  Nombre  Infini  de  Cœurs  qui  vous  font  tous  de- 
„  voués  ,  &  qui  brûlent  de  Zèle  &  d'Afedion  pour  le  Service  de  nôtre  Prin- 
„  ce  légitime  ;  des  Coeurs  qui  ont  jette  de  profondes  Racines  d'une  Fidélité 
„  Inviolable  ,  &  qui  veulent  perfifter  dans  le  généreux  Deflein  de  ne  cedet 
,,  jamais  à  aucun  de  vos  Sujets,  l'Honneur  de  vous  rendre  une  entière  Obcïf- 
„  fance  ,  8c  de  vivre  8c  mourir  pour  vôtre  Service,  8c  pour  celui  de  Sa.  Ma- 
,,  jeflé  \  fi  de  pareils  Sentimens  font  capables  d'exciter  nos  juftes  Efperan- 
j,  ces .  nous  avons  fujet  de  croire  que  nous  mériterons  6c  que  nous  obtien- 
„  drons  la  Continuation  de  vos  Bienfaits  8c  Faveurs  Roiales  ,  ce  qui  fera  un 
5,  Remède  Univcrfel  pour  tous  nos  Maux  \  afin  qu'avec  les  Obligations 
„  de  Sujets  Fidèles  ,  &  de  Vrais  Chrétiens,  nous  aions  encore  celles  de  Ser- 
„  viteurs  chargés  8c  enrichis  de  vos  Faveurs  Roiales  ,  8c  qui  ne  fouhaitent 
,,  de  vivre  que  pour  faire  des  l'rieres  très-ardentes  pour  la  Confervation  de 
„  la  Perfonne  Sacrée  de  nôtre  Roi  ,  le  cher  Fils  de  Votre  Majeflé  ,  un  Roi 
,,  que  toute  la  France  unie  en  Prières  a  obtenu  de  D<>«,  8c  pour  faire  decen- 
„  dre  d'en-haut  les  Benedidtions  Divines  fur  fa  Jeunelfe  fleuriflànte  ,  8c  ob- 
,,  tenir  de  Dieu  qu'il  afermifle  le  Sceptre  de  Sa  Majefté ,  que  vous  portés  à 
5,  prefent  fi  dignement.  Ce  font  les  Vœux ,  de  ceux  qui  font , 

MADAME, 

De  Votre  Majeflé 

Les  très  Humbles  ,  très  Fidèles  ,  &  trè<:Obeï{rans 
Serviteurs  &  Sujets  .  les  Pafteurs  8c  Anciens ,  af- 
femblés  dans  le  Synode  National  à  Charenton,  & 
au  Nom  de  tous , 

■Garifoles ,  Modérateur. 
Bafnage,  Ajoint. 

Blondel , 

&        V  Secrétaires- 


Le  Coq 


;l 


Nnnn  %  CHA- 


652        XXVIII.    SYNODE    NATIONAL 
CHAPITRE     VII. 

ON  lût  la  Confeffion  de  Foi  des  Eglifes  de  ce  Roiaume,  &  elle  fût  fignée 
de  tous  les  Députés,  qui  protefterent  tous  folenncllement,  tant  pour  eux 
que  pour  leurs  Provinces,  qu'ils  vouloient  perfilter  conftanment  ,  jufqu'au 
dernier  Soupir  de  leur  vie ,  dans  la  Profeffion  de  cette  Foi. 

CHAPITRE     VIII. 

ReviJIon  àe  la  DifcipUne  Ecclejicftiqve. 
Article  I. 

ON  recommande  à  toutes  les  Provinces  d'obferver  fort  exaârement  le  trei- 
zième Canon  du  premier  Chapitre  de  notre  Difcipline,  touchant  laRefl- 
dence  des  Pafteurs  dans  leurs  Eglifes;  8c  lefjitcs  Provinces  auront  Infpediori 
l'une  fur  l'autre  ,  &  repondront  refpeftivement  dans  le  Synode  National 
fuivant ,  de  l'Obeïflance  qu'elles  auront  rendue  à  cet  Ordre. 
I  I. 
Afin  de  mieux  entendre  le  Neuvième  Canon  du  Second  Chapitre  de  nô- 
tre Difcipline  ,  &  la  féconde  Remarque  du  Synode  à'^Alais  ,  fur  le  dernier 
Synode  de  Fitré,  fortant  Qjie  lors  qti'ptne  Eglife  efi  dejfervie  par plufieurs  Paf- 
teurs, &  qu'un  à' eux  interjettera,  un  Afel  ;  cette  Af aire  fera  décidée  par  le  Co- 
loque  ,  conjointement  avec  h  Confijtoire  :  "  &  dans  les  Eglifes  où  il  n'y  a  au- 
j,  cun  Fadeur  ,  on  priera  un  Minilhe  de  quclqu'Eglife  voifine  de  venir  à 
,,  ce  Confiftoire,  pour  y  aflîller  &  délibérer  touchant  l'Apel  que  leMinif- 
,,  tre  de  l'Eglife  du  Lieu  aura  formé,  pour  en  être  le  Juge  :  &  le  Miniftre 
,,  apellant,  s'abftiendra  de  la  Table  du  Seigneur,  j\ifqu'à  ce  que  la  Sentence 
„  ait  été  prononcée  fur  ce  qui  le  concerne. 

Le  Dixième  Canon  du  treizième  Chapitre  de  notre  Difcipline  fera  entendu 
en  ce  fens  ;  "  Qu'un  Homme  ne  pourra  pas  épcufer  la  Mère  de  fon  Epoufe  de- 
,,  funte ,  fans  que  le  Magiftrat  Civil  en  oftroie  la  .Permiflion  ,  que  le  Paf- 
„  teur  demandera  ,  Se  les  deux  Parties  contraftantes. 
IV. 

Le  Douzième  Canon  fera  conçu  en  ces  Termes  ;  "  Que  quoique  la  Civi- 
„  lité  &  la  Bienfeance  ne  permettent  pas  à  un  Homme  de  fe  marier  avec 
„  la  Veuve  du  Frère  de  fa  Femme  ;  néanmoins  au  Cas  que  le  Magiftrat 
,,  Civil  autorife  ce  Mariage  ,  nos  Eglifes  ne  feront  aucune  Dificulté  de  k 
„  bénir. 

V.  En 


TENUACHARENTON.         6<z 

V. 

En  ratifiant  les  Canons  des  Synodes  Nationaux  de  Gergean  &  de  Gap  ,  & 
du  troifième  Synode  National  tenu  à  la  Rochelle  ,  touchant  les  Propofans  qui 
prefument  de  monter  en  Chaire  pour  faire  leurs  Propofitions  ,  qui  pourroient 
être  confiderées  comme  des  Prédications  apuiées  de  l'Autorité  de  nos  Eglifes  , 
paniculierement  11  elles  fe  font  aux  jours  &  heures  que  le  Peuple  a  accoutumé 
de  s'aflcmbler  ;  Ce  Synode  ,  à  la  Requête  de  la  Province  àc Xaintoni^e,di:'îc-ù.à 
à  tous  les  Palpeurs  &  Confilloires  de  foufrir  que  cette  Pratique  le  gliiîe  dans  au- 
cune de  leurs  Eglifes  ;  6c  ils  fe  garderont  à  plus  forte  Raifou  de  l'Introduire  de 
leur  Chef. 

V  I. 

A  Caufc  des  Défauts  qui  fe  trouvent  dans  quelques  Lettres  de  Commiffion  , 
que  les  Provinces  ont  données  à  leurs  Députés  ;  il  efc  maintenant  décrété  qu'on 
inférera  dans  lefdites  Lettres  les  Noms  6c  les  Surnoms  des  Députés  qui  feront 
envoies  aux  Ailèmblées  Synodales  &  autres. 

V  I  I. 

La  Province  de  Provence  eft  avertie  de  fiùre  figner  au  Modérateur  Se  au  Se- 
crétaire, dans  fon  Synode  Provincial  ,  les  Lettres  de  Commiflîon  qu'elle  donne- 
ra à  fes  Députés  ,  afin  qu'on  connoillè  par  là ,  ceux  qui  auront  été  Choifis  pour 
Modérateur  ,  ou  pour  Secrétaire  dudit  Synode  ,  &  elle  inférera  aufli  dans  ces 
mêmes  Lettres  de  Commiflîon  ,  la  Claufe  de  Soumifllon  à  l'Autorité  des  Syno- 
des Nationaux  ,  comme  il  eft  marqué  dans  le  Canon  particulier  de  notre  Difci- 
pline  qui  regarde  cette  Circonftance. 

V  I  I  L 

La  Province  de  Bretagne  demandant  par  fes  Députés  s'il  étoit  permis  aux  Paf- 
teurs  de  bénir  les  Mariages  contraétés  entre  les  Coufins  &  Coufines  Germaines  , 
avant  qu'ils  eûlVent  obtenu  la  Difpenfe  de  Sa  Majefté  ;  Ce  Synode  défend  très- 
exprefiément  à  tous  nos  Miniftres  de  fliire  une  pareille  Chofe,  parce  que  le  Con- 
traire nous  eft  recommandé  dans  les  Articles  Particuliers  qui  expliquent  le  4 1  » 
Article  Secret  de  l'Edit  de  Nantes. 

I  X. 

D'autant  que  la  même  Province  prie  cette  Aflemblée  de  vouloir  dref- 
fer  un  Formulaire  Particulier  pour  adminiftrer  le  Batême  aux  Perfonnes  Adul- 
tes ,  qui  ont  quité  le  Paganifme  ,  le  Mahometifme  ,  ou  le  Judaifrae,  pour  em- 
brafl'er  la  Religion  Chrétienne  ;  il  a  été  ordonné  là-deflus  que  dans  lesOccafions 
on  fe  ferviroit  particulièrement  du  Formulaire  fuivant  ,  lors  qu'il  plaira  iPie» 
de  donner  des  Frofelites  à  fon  Eglife. 


Nnnn  5  CHA^ 


6fi       XXVIIl.  S  YNODE     NATIONAL 

CHAPITRE    IX. 

La  Forme  &  la  Manière  de  Bâtifer  les  Païens  ,  les  Juifs ,  les  Maho- 
metans  &  les  Anabatiftes  qui  Je  convertiront  à  la  Religion  Chrétien^ 
m  ,  drejfée  far  le  Synode  National  des  Eglifes  Reformes  de  France  , 
^jjemblé a  Charenron  f/in  1645. 

Article     I. 

A  Près  que  le  Catéchumène  aiH-a  été  fufifanment  inftmit  dans  la  Religion 
Chrétienne  ,  &  qu'il  pourra  rendre  Raifon  de  fa  Foi ,  Se  de  fon  Efperan- 
ce  en  Dieu  ,  6c  en  nôtre  Seigneur  Jefus  -  Chrtfi  ,  au  contentement  £C!  à  k 
Satisfaaion  de  l'Eglife  ,  &  que  des  Perlbnnes  de  Probité  auront  rendu  Témoi- 
gnage de  l'Intégrité  de  fa  Vie  &  de  fes  Mœurs  ,  enforte  qu'on  ne  puifle  rien 
lui  reprocher,  ces  Témoins  le  prefcnteront  publiquement  à  toute  l'Afl'emblée 
des  Fidèles  pour  être  bâtifé  ;  &-'  le  Miniftre  lui  parlera  ainfi  devant  toute  la  Con- 
grégation. 

^ejiion  I.  Ne  reconnoiflés-vous  pas  que  de  votre  Nature  vous  êtes  Enfant 
de  Colère  ,  que  vous  avés  mérité  la  Mort  &  la  Malediftion  Eternelle  ?  Repou- 
fe  ,  Ouï. 

Quefi.  1 1.  N'avés-vous  pas  un  vrai  Repentir  de  tous  les  Péchés  que  vous 
avés  commis  ;  depuis  que  vous  êtes  au  Monde  i  &  ne  promettés-vous  pas  d'y 
renoncer  pour  toujours  ?  Rep.  Oui. 

jQHeji.  III.  Ne  renonces- vous  pas  de  tout  vôtre  Cœur  aux  Charmes  du  Dé- 
mon &  de  fes  Anges,  à  toutes  les  Pompes  &  Vanités  de  ce  prefent  Siècle  ,  &  à 
toutes  ks  Afeétions  Se  Convoitifcs  de  la  Chair  \  Rep,  Oui. 

S'il  ejl  Païen  le  Minijtre  lui  parlera  de  cette  Manière. 

Q^uefl.  IV.  Ne  cioiés-vous  pas  qu'il  y  a  un  Dieu  &  qu'il  n'y  en  a  qu'un 
feul  qui  a  créé  le  Ciel  6c  la  Terre,  qui  (otitient  toutes  Chofes  par  la  Puiflànce  de 
fa  Parole ,  qui  nous  a  donné  l'Etre  ,  Se  que  nous  n'avons  de  Vie  &  de  Mouve- 
ment que  par  lui  ^  Rep.  Oui. 

„  Après  quoi  on  lui  fera  la  Queftion  fuivantc  ,  qu'on  pourra  faire  auffi  aux 
„  fuifs  Sec.  Et  le  Lefteur  doit  être  averti  ici,que  toutes  les  Queftions  qui  font 
„  en  Caraétere  Romain  8c  indiquées  par  les  Lettres  Numérales  de  la  même 
„  Ecriture,  doivent  être  propofées  à  tous  les  Catéchumènes  indifcrenmentjmais 
„  que  celles  qui  font  en  Caradere  Italien  concernent  particulièrement  ks^uifs, 
„  les  Païens  ,  les  Mahometans  ,  ou  les  Anabatifies  ,  félon  que  le  Titre  des 
„  Queftions  le  fera  voir.  Enfuite  le  Miniftre  revient  aux  Queftions  Gene- 
,,  raies  qui  font  marquées  en  Chiflre  Arabci  lefquelles  il  fera  félon  l'Ordre  qui 
5,  fuit. 

Queft.  f.  Ne  croiés-vons  pas  que  ce  grand  Dieu  qui  a  créé  le  Ciel  &  la  Ter- 
re efi  Vn  en  Ejfençe ,  quoique  diftmguc  e»  Trois  L'erfonnes  Egales  &  CaterncUes; 

le 


T  E  N  U    A    C  H  A  R  E  N  T  O  N.  6^5 

U  Pere  ,  le  Fils  ^ue  le  Père  a  engendré  de  toute  Eternité  5  &  le  Saint  Efpnt  qui 
procède  du  Père  &  du  Ftls  ?  Rep.  Ouï. 

Queft.  6.  Ne  croies  -  -vous  pas  que  ce  Grand  Dieu  s'>efi  manifefii  aux  Hom- 
mes ,  non  feulement  par  fes  Oeuvres  ,  lefquelles  ont  annoncé  fa  Gloire  &  fes  Louan- 
ges ,  dès  leur  première  ProduÛion  ;  mais  au[ft  qu'il  s''efi  donné  a.  connaître  par 
la  Révélation  de  fes  Confeils ,  pour  le  Salut  du  Genre  Humain  ,  lefquels  font  con- 
tenus dans  les  Saintes  Ecritures  ,  qu'on  apelle  le  Vieux  &  le  Nouveau  Tefia- 
ment  f  Rep.  Oui. 

Queft.  VII.  Ne  creiés-vous  pas  que  toutes  les  Saintes  Ecritures  font  Divine- 
jKent  infpiréeSf  &  qu^elles  font  une  Règle  parfaite  &  ajfurée  de  notre  Foi  &  de  no- 
tre Fie  î  Rep.  Oui. 

Queft.  VIII.  Ne  promettés'Vous  pas  de  reffler^jufqu  au  dernier  moment  de  vo- 
ire Vie,  au  Deiïion  que  vous  avés  fervi  jufqu'a  prefent  ,  en  adorant  les  Idoles  , 
faites  par  la  main  des  Homr»es ,  ou  les  Créatures  Celeftes  ,  ou  les  autres  Etres 
qu'un  Dieu  feul  Infini  Tout-puijfant  &:c.  Rep.  Ouï. 

,,  Si  le  Catéchumène  eft  /»'/,  on  lui  fera  les  Cinq  Queftiotis  fuivantes , 
„  omettant  les  quatre  ci-deffus  mentionnées  ,  comme  n'apartenant  proprement 
,,  qu'aux  Païens. 

Queft.  I.  Ne  dete(lés-vous  pas  l' Endurcijjement  des  Juifs  ?  Et  ne  demandés-vous 
pas  tres-humblement  Pardon  à  Dieu  de  ce  que  vous  avés  erré  fi  long-tems  dans  ks 
Ténèbres  ?   Rep.  Oui. 

Queft.  II.  Ne  croiés-vouspas  que  tout  le  bon  Plaifîr  de  Dieu,  qu'ilabienvou- 
lu  nous  révéler  par  fa  Grâce  ,  eft  non  feulement  contenu  dans  les  Livres  du  Vieux 
Teflaraent  ,  mais  aujfi  dans  ceux  du  Nouveau  ?    Rep.  Oui, 

Queft.  III.  Ne  croiés-veus  pas  que  Jefus  ,  le  Fils  de  la  hienheureufe  Vierge 
Marie  ,  qui  prit  Chair  dans  fes  Flancs  ,  par  la  Vertu  Ineffable  du  Saint  Eiprit  j 
&  qui  fut  enfuite  Condamné  a  la  Mort  ,  qui  foufrit  fur  la  Croix  ,  aprcs  la  Sen- 
tence rendue  par  Pilate  ,  fur  l' Accufation  malicieufe  des  Juifs  ;  que  ce  Jefus  e^ 
reffufcité  des  Morts  le  troiftème  jour  ;  qu''il  eji  maintenant  exalté  en  Gloire  ,  que 
Dieu  la  Afanifefié  aux  Hommes  ,  qu'il  efl  la  Parole  Eternelle  du  Père  ,  par  la-- 
quelle  il  a  créé  &  foûtient  tout  le  Monde  \  qu'il  eft  cette  Semence  Bénite  qui  avoit 
été promife  a  Adam  immédiatement  après  fa  Chute  ,  par  la  Vertu  de  laquelle  Se- 
mence la  Tête  du  Vieux  Serpent  a  été  brifée  ,  que  tous  les  Patriarches  ont  crû  dr 
efperé  qu''il  viendroit  en  Chair  ?  Ne  creiés-vous  pas  enfin  qu'ail  e(l  ce  Grand  Pro- 
phète ,  &  le  vrai  Meflîe  que  Mo'ilè  a  prédit ,  &  que  teus  les  Prophètes  quifon; 
venus  après  lui  ont  annoncé  ?  Rep.  Ouï, 

Queft.  ÏV.  Ne  croiés-vous  pas  que  le  Seigneur  Jefus  eft  r Accamplijfement  de 
la  Loi  pour  la  Jnflificatian  de  tous  les  Croians  ,  la  Vérité  &  /a  Sub fiance  de 
tous  les  Types  &  Ombres  de  cette  Loi  ;  le  vrai  yîgne.îu  de  Dieu  ,  qui  ôte les  Pé- 
ché de  tout  le  Monde  ,  &  dans  qui  refide  Perfonncller/sent  toute  Plénitude  de  la 
Divinité  ?  Rep.  Ouï. 

Queft.  V.  Ne  croiés-vous  pas  que  PObfêrvatidn  de  la  I-oi  Ceremoniele  eft 
rson-feulement  inutile  &  fiiperflue  à  prefent ,  mais  qu'elle  eft  auffi  pernicieufe  à 
tous  Egards ,  a  la  Confcience  ?  Rep.  Ouï. 

„  Si  k  Catéchumène  eft  Mahsmetan ,  le  Miniitre  lui  propofera  les  Si« 


é56        XXVIII,    SYNODE    NATIONAL 

>,  Queftions  fuivantes ,  omettant  les  précédentes,  qu'on  ne  doit  proprement  fai- 
,j  re  qu'aux  ^mfs  &  aux  Païens. 

Qlicll.  I.  A/e  croiés-vous  pas  ^ue  les  Saintes  Ecritures  dn  Vieux  &  du  Neu- 
'veau  Teftament  font  Divinement  mfpirées  ,  &  cju  elles  contiennent  la  Volonté  de 
Dieu  touchant  le  Salut  des  Hommes  ,  &  qu^ elles  font  la  Re^le  parfaite  &  unique 
de  notre  Foi  (j'  de  nôtre  Fie  ?    Rcp.  Oui. 

Quell.  II.  Ne  croies  vous  pas  que  Jefus,/^  Fils  de  la  Bien-heureufe  Vierge 
Marie  ,  qui  prit  Chair  dans  fa  /  lancs  par  la  Vertu  du  Saint  Elpnt .  &  laquel- 
le L  h  air  fut  formée  de  la  même  Subil^nce  que  celle  de  fa  Sainte  .itère,  ne  croiés- 
vous  pas  dts-je  que  ce  Jefus  e(i  Vrai  Dieu  &  vrai  Homme  heni  éternellement  ; 
Homme  né  d'une  Femme  dans  le  Tems  ,  &  Dieu  engendré  du  Père  de  toute 
Eternité  ?  Rep.  Ouï 

Ouefi.  III.  Ne  croies- vous  pas  que  le  Seigneur  fefus  ,  étoit  Saint  dès  qu'il 
fût  conçu  lelon  la  Chair  ,  &  qu'il  étoit  Innocent  ,  fans  Tâche  ,  &  feparé  des 
Pêcheurs  ;  &  qu'il  n'a  pas  foufert  la  Mort  pour  fes  propres  Péchés  ,  mais  feu- 
lejucnt  pour  les  nôtres  ?   Rep.  Oui. 

Qj^ell.  IV  Ne  croies- vous  pas  que  fa  Mort  efl:  la  Prppiciation  pour  nos  Pé- 
chés, éc  pour  ceux  de  tout  le  Monde  ,  Se  que  cette  Propiciation ,  cft  d'un  Mé- 
rite Infini ,  par  laquelle  nous  obtenons  la  Gloire  di  le  Salut  Eternel  ?  Rep. 
Ouï. 

Quefl.  V.  Ne  croies- vous  pas  que  Mahonnt  étoit  un  Impofleur  ,  &  que  fon 
jilcoran  eft  un  Amas  Sacrilège  de  plufieuis  Opinions  impertinentes  Sc  Abfur- 
des  ,  Se  inventées  à  Dclli-'in  d'étabhr  une  faillie  &;  abominable  Religion  .?  Rep. 
Ouï. 

Queft.  V 1.  Ne  croiés-vous  pas  que  l'Evangile  de  Nôtre  Seigneur  fefus- 
Chnft  eft  un  Pouvoir  de  fe  f.iiver  que  Dieu  donne  à  tous  ceux  qui  croient  ,  ^ 
que  dans  la  Religion  Chrétienne  ,  Dieu  le  Père  a  Sagement  révélé  fa  Volonté  & 
fon  bon  P lai (îr  pour  le  Salut  des  Hommes .^jufqu'' a  la  fin  du  Aionde;  &  que  depuis 
qu'il  a  révélé  fa  Suinte  Parole  ,  il  n''j  a  plus  de  Reliiton  Nouvelle  a  atendre  j 
parce  ^^Ke  Jefus-Chrill  ejl  le  Seul  Grand  Prophète  ,  promis  aux  lidelesdu  Vieux 
Tejlament  i  &  que  Dieu  aiant  autrefois  parlé  aux  Hommes  en  diferens  Tetris  ç^ 
en  diverfes  manières,  avant  la  Loi,  &  fous  la  Loi  ,  il  a  parlé  a  l'Eglife  dit 
Nouveau  Te/lament  far  la  Bouche  de  fon  Fils  Vnique  notre  Seigneur  Jefus- 
Chriil  ?   Rep.  Ouï. 

Quelt    VII.  Rendes  Rai  fon  de  votre  Foi.      Reponfe.  Je  croi  en  Dieu  le 
Père  Tout-puiilant ,  Créateur  du  Ciel  &  de  la  Terre  ,  Sec, 

„  Si  le  Catéchumène  eft  Anubatilh,  le  Miniftre  ,  après  lui  avoir  fait  toutes 
„  les  Demandes  qui  ibnt  Imprimées  en  Caraétcre  Romain  ,  &  omis  celles  qui 
,,  font  en  Caraétere  Italien  ,  qui  apartienncnt  plus  particulièrement  aux  Paiens., 
5,  auxjuifs.,Z<:  aux  Aiahometans,  procédera  de  cette  manière. 

Oiiell:.  I.  Ne  croiés-vous  pas  que  /e  Seigneur  Jcfus  efi  l^rai  Dieu  &  Vrai 
Homme  ,  .^  qu'il  fera  tel  éternellement  dans  ces  deux  Natures,  qii'il  étoit  quant 
k  fa  Nature  Humaine  femblable  en  toutes  Chofes  aux  autres  Hommes  ,  /mous 
en  exceptons  le  Péché ,  enforte  qié'il  étott  le  véritable  Fils  ^'Abraham  ,  le  Fils  de 
David  &  le  Fils  de  la  Sainte  Vierge  Marie,  decenàu  de  leur  Semence  &  de  leur 

Sang  \ 


T  E  N  U     A    C  H  A  R  E  N  T  O  N.  6^y 

Sang  ;  &  qu'il  avait  non-fenUtnent  pris  la  Subjlance  de  fon  Corfs  dans  les  Flancs 
de  U  Bien-heureufe  Vierge  ,  mais  auffi,  tju'tl  l'avait  prife  de  la  propre  Subfiance 
de  la  Sainte  Vierge  ,  félon  que  le  dit  fApôtre  Saint  Paul  ,  &  (ju'il  était  de  la 
Semence  de  David  ,  comme  parlent  les  Ecritures ,  qn'tl  était  né  d'une  Femme,  & 
qu'il  avait  été  fait  participant  de  la  Chair  &  du  Sang  ,  comme  les  autres  Enfans} 
Rep.  Ouï. 

Queft.  1 1-  -A/<r  croiés-vous  pas  que  le  Butême  des  Enfans  eft  fondé  fur  les 
Saintes  Ecritures ,  &  fur  la  Pratique  Continuelle  de  PEgltfe  Chrétienne  ?  Rep. 
Ouï. 

Queft.  III.  Ne  renoncés-vous  pas  de  tout  votre  Cœur  h  P Erreur  de  ceux  qui 
rejettent  le  Batême  ,  &  n'êtes-vous  pas  marri  d'' avoir  refufé  jufqua  prefent  de  le 
recevoir  ?  Rep.  Ouï. 

Queft.  IV.  Ne  croiés-vous  pas  que  V Autorité  des  Aîagifirats  vient  de  Dieii  ; 
&  que  ceux  qui  ne  veulent  pas  s''j  Joumettre  a  tirent  lesjugemens  de  JDicu  fur  eux  ^ 
Ô"  qu'on  doit  leur  rendre  toute  forte  d'ObetjJance  \   Rep.  Ouï. 

Quefi.  V.  Ne  croiés-vous  pas  que  ce  bon  Dieu  ,  qui  nous  apelle  tous  à  la 
Vie  Eternelle  ,  par  le  Miniftere  de  la  Parole  ,  a  mis  certains  Signes  &  Sacre- 
mens  dans  fon  Eglile  ,  qui  leelcnt  &  confirment  l'Aliance  de  Grâce ,  qui  nous 
eft  propofée  dans  le  ^iinlftere  de  l'Evangile  ?  Rep.  Ouï. 

Quefl.  V I.  Combien  y  a-t-il  de  Sacremens  dans  rEglife  Chrétienne  ?  Rep. 
Deux  ,  Le  Batême  &  la  Sainte  C  ene. 

Queft.  VII.  fouhaitcz-vous  d'être  inftruit  de  la  Nature  8c  de  l'Ulâge  du  Ba- 
tême que  vous  demandes  maintenant  à  l'Eglife  de  Jefus  Chrtfi  ?  Rep.  Ouï. 
Alors  le  Minifiere  dira. 

„  Notre  Seigneur  nous  fait  connoître  dans  quelle  Pauvreté  &  dans  quelle  Mi- 
„  fcre  nous  fommes  nés  ,  quand  il  nous  dit  ,  qu'il  faut  que  nous  foions  regene- 
])  rés  Car  puifqu'il  faut  que  notre  Nature  foit  renouvellée,afin  que  nous  puillions 
i>  entrer  dans  le  Roiaume  de  Dieu:  il  eft  tiès-evident  qu'elle  eft  entièrement 
i>  dépravée  &  maudite  i  c'cft  pourquoi  il  nous  avertit  que  nous  devons  nous 
j,  humilier  &  nous  repantir  &  par  là  il  nous  prépare  comme  il  faut  à  demander  & 
)i  Grâce  ,  par  laquelle  toute  la  Corruption  &  la  Malédiction  de  nôtre  Nature 
>,  peuvent  être  otées.  Et  nous  ne  pouvons  pas  recevoir  cette  Grâce ,  que  nous 
},  ne  nous  foions  auparavant  dépouillés  de  la  Confiance  que  nous  avons  en  nos 
j,  propres  Forces,  en  notre  Prudence  8c  luftice^  afin  que  nous  rcconnoiflîons 
,,  fincerement  que  nous  fonirat^  coupables. 

,,  Et  remarqués  que  comme  il  nous  fait  voir  nôtre  Etat  Milêrable  ,  il  nous 
,,  confble  auftî  par  fa  Mifericorde,en  nous  promettant  de  nous  régénérer  par  une 
,,  Nouvelle  Vie  ,  par  fon  Suint  Efprit ,  ce  qui  nous  eft  un  Gage  qui  nous  af- 
„  fûre  que  nous  entrerons  au  Roiaume  de  Dieu.  Cette  Régénération  dépend 
„  de  deux  Chofes  :  la  première  eft  que  nous  renoncions  à  nous-mêmes ,  &  que 
J,  nous  ne  fuivions  pas  nos  propres  Lumières  ,  ni  nos  Inclinations  ,  mais  que 
,,  nous  foufrions  que  nos  Cœurs  &  notre  Entendement  foient  menés  Captifg 
,,  par  la  Sageftè&:  la  Juftice  de  Dieu  ,  &  qu'en  nous  mortifiant  ainfi  en  cette 
,,  vie  ,  8c  en  domptant  notre  Chair  nous  courions  après  la  Divine  Lumière ,  & 
,,  que  nous  mettions  tout  notre  Contentement  à  obéir  à  la  Volonté  de  Dieu 

Tome  J I.  Oooo  ,,  qu'il 


658-        XXVI II.  SYNODE  NATIONAL 

y,  qu'il  nous  a  révélée  dans  fa  Sainte  Parole  ,  8c  que  nous  nous  remettions 
„  entièrement  à  la  Conduite  de  fon  S^int  Efprtt. 

„  Or  nous  ne  pouvons  acomplir  ces  Conditions  que  par  nôtre  Seigneur  fe- 
„  pis-Chrifi  ,  dont  la  Mort  6c  Paflîon  cft  d'une  telle  Eficace,  que  lorsqu'elle 
„  nous  efl;  apliquéc,  nousfommcs  morts  nu  Péché,  afin  que  nos  AfedionsChar- 
„'  nelles  ,  &  les  Convoitiles  de  nôtre  Chair  ibient  mortifiées.  Pareillement  en 
,'  Vertu  de  la  Rcfurreaion  de  Jefus-Chrifi ,  nous  relluicitons  par  une  VieNou- 
„  velle,  que  nous  avons  de  Diex  ;  enforte  que  fon  Saint  Efprtt  nous  gouver- 
\,  ne  &  nous  conduit ,  &  opère  en  nous  les  Oeuvres  qui  lui  font  agréables.  Ce- 
„  pendant  le  premier  8c  le  principal  Point  de  nôtre  Salut  eft  ,  que  par  la  Mi- 
„  fericoideil  nous  pardonne  gratuitement  nos  Péchés,  en  ne  nous  les  imputant 
„  pas ,  &  en  les  mettant  en  oubli  ;  de  peur  qu'ils  ne  paroifiènt  en  Jugement  con- 
„  tre  nous.  Tous  ces  Avantages  nous  font  conférés  ,  lorfque  par  un  Efet  de 
„  fa  Grâce  ,  il  lui  plaît  de  nous  incorporer  dans  fon  Eglife  par  le  Batême;par- 
„  ce  que  dans  ce  Sacrement  il  nous  affùre  qu'il  ne  fe  fouviendra  plus  de  nos 
„  Péchés.  C'ell  pourquoi  il  a  ordonné  le  Signe  de  l'Eau  ,  pour  nous  fignifier, 
„  que  comme  cet  Elément  netoic  les  Saletés  du  Corps,  le  Saint  Efprit  lave  & 
:,  purifie  auffi  nos  Ames  dans  le  Batême  ,  enforte  qu'il  ne  refte  plus  aucun 
,,  veftigc  du  Péché  fur  elles. 

j,  Enfuitc  il  témoigne  que  nous  fommes  renouvelles,  &  ce  Renouvellement 
ij  confilk  ,  comme  nous  l'avons  dit  auparavant,  dans  la  Mortification  de  lîotre 
„  Chair  ,  &  dans  cette  Vie  Spirituelle  qu'il  produit  en  nous. 

,.  Tellement  que,  dans  le  Batême  nous  recevons  une  double  Grâce  de  Dieit 
„  6c  une  double  Faveur,  pourvii  que  nous  n'invalidions  pas  la  Vertu  de  ce 
,,  Sacrement  par  notre  Ingratitude.  Car  en  premier  Lieu,  nous  avons  un  Temoi- 
„  gnage  aflûré  que  Dieu  fe  montrera  comme  un  bon  Père  en  notre  Endroit,  6c 
„  qu'il  ne  nous  imputera  par  nos  Péchés  &  nos  Ofences.  En  fécond  Lieu,  nous 
,,  devons  nous  confier  qu'il  nous  aflillera  de  fon  Saint  Efprit  ,  &  qu'il  nous 
,,  donnera  des  Forces  pour  refifter  au  Démon  8c  au  Péché,  &  pour  fiirmonter  les 
„  Defirs  de  nôtre  Chair  ,  jufqu'à  ce  que  nous  aions  remporté  la  Viétoire  ,  & 
„  que  nous  jouïflîons  de  la  Liberté  de  ion  Roiaume  ,  qui  eft  un  Roiaume  de 
„  Juftice. 

),  Or  parce  ces  deux  Chofes  font  accomplies  en  nous  par  la  Grâce  de  nôtre 
„  Seigneur  Jefits  ,  il  s'enfuit  que  la  Vertu  Se  la  Subftance  du  Batémc  tirent  leur 
„  Eficace  de  lui.  Et  en  Efet  nous  n'avons  pas  befoin  d'autre  Lavement  que 
,,  de  celui  de  fon  Sang  ;  ni  d'être  renouvelles  autrement  que  par  fa  Mort&Re- 
„  furreétion  ,  6c  c'eft  par  ces  Sacremens  qu'il  nous  régénère  ,  de  même  qu'il 
,,  nous  communique  fes  Richeflés  6c  fes  Bencdiélions  par  fa  Parole. 

,,  Et  le  grand  Amour  que  D/>»  a  eu  pour  nous  paroît,  en  ce  que  les  Grâces 
>,  qu'il  nous  a  diftribuées,aiant  été  cachées  aux  ^f/ifs ,  avant  l'Incarnation  du  Sei- 
„  gneur  nôtre  Rédempteur ,  &  la  Paroi  qui  fcjxiroit  ce  Peuple  d'avec  les  Gen- 
„  tils  aiant  été  renverfee  par  fa  Mort ,  nôtre  Divin  Sauveur  a  répandu  par  tout 
„  fur  le  Genre  Humain  les  Eaux  Salutaires  de  fa  Grâce,  6c  en  telle  Abondan- 
5,  ce  ,  qu'il  n'y  a  prefentement  plus  de  Dillinélion  de  Perfonnes  6&  Juifs  ou 
3,  de  Grecî  ,  éHHommes  ou  de  Femmes ,  de  Circoncis  ou  à'' Incirconcis  ,  &  ia 

«  Quà- 


TENUACHARENTON.  6^9 

i,  Qualité  Extérieure  n'exclut  plus  les  Hommes  du  Grand  Salut  qui  eft  en 
„  feftts-ChrtJt ,  Hc  qu'il  a  prêché  à  toutes  les  Nations  :  &  l'Aliance  de  Paix 
„  eft  à  prefent  ratifiée  par  le  Batême  ,  félon  la  Commiffion  qu'il  en  a  don- 
„  née  à  fes  Apôtres  ,  difant  ,  ^lle'j  &  Prêches  a  tomes  les  Nations^  enlesBa- 
„  tifant  an  Nom  du  Père  ,  du  Fils  ,  &  du  Saint  Efprit. 

QMeji.  1.  N'cft-il  pas  vrai  ,  mon  Frère  .  que  vous  fouhaités  d'être  partici- 
pant de  cette  Grâce  par  le  Batême  ?  Rep  Ouï. 

Qjiefi  II.  mais  d'autant  que  celui  qui  entre  dans  laMaifon  du  Seigneur  doit 
régler  fes  Pas,  de  peur  qu'il  ne  profane  le  Sanétuaire,  6c  qu'il  ne  prefume,  fé- 
lon que  le  dit  Vj4pôtre  des  Gentils  ,  d'ofrir  le  Sacrifice  des  Fols ,  &  des  Im- 
pics  ,  6c  qu'il  doit  être  net  de  tout  Levain  d'Erreur  Se  de  Malice  i  ne 
deteftés-vous  pas  de  tout  votre  Cœur  toutes  les  Erreurs  qui  font  con- 
traires à  cette  Saine  Doétrine  qui  eft enfeignée  dans  nos  Eglifcs?  Rep.  Ouï. 

jQutfi.  III.  D'autant  que  nous  fommes  ici  aflemblés  pour  vous  adminif- 
trer  le  Sacrement  du  Batême  ,  ne  proteftés-vous  pas  de  vivre  &  de  mourir 
dans  la  Foi  de  notre  Seigneur  fefus  Chrtfi  ,  que  vous  venés  de  confcfler,  & 
de  l'accompagner  d'une  Sainte  Vie  ,  &  de  diriger  toutes  vos  Penfées  ,  vos 
Paroles  &  vos  Aélions  à  la  Gloire  de  Die/t  ,  &  à  l'Edification  de  votre  Pro- 
chain ,  &  de  vous  foumettre  à  l'Ordre  8c  à  la  Difcipline  de  notre  Eglife  , 
félon  laquelle  cette  Sainte  Ordonnance  doit  être  inviolablcment  obfervée  ? 
Rep    Ouï. 

Cela  étant  fait ,  le  Miniftre  ajoutera, 
Invoc^Hons  le  Seigneur  ,  &  priens-U  de  donner  fa  Benedt^lion  fur  P  Adminiflra- 
tion  de  ce  Saint  Sacrement, 

„  O  Seigneur  nôtre  Dieu  !  Dieu  très  Sage  8c  trcs  Mifericordieux  ,  nous 
„  louons  6c  beniffons  ton  Saint  Nom  ,  6c  nous  te  remercions  de  cette  Gra- 
„  ce  que  tu  a  bien  voulu  communiquer  à  ton  Serviteur,  qui  eft  profternc  ici 
,,  devant  toi.  Il  étoit  dans  l'Obfcurité  des  Ombres  de  la  Mort  ,  mais  tu 
,,  l'as  éclairé  de  ta  Divine  Lumière  que  tu  as  fait  reluire  d'en-haut  fur  lui  , 
j,  d'une  Lumière  dont  l'Eclat  vivifie  6c  landifie  en  même  tems  :  tu  l'as  ti- 
5-  ré  de  l'Etat  déplorable  dans  lequel  il  étoit  plongé  ,  tuas  amolli fon Cœur 
,,  qui  étoit  dur  comme  la  Pierre  ,  6c  tu  l'as  délivré  des  Liens  de  la  Mort 
„  en  lui  rendant  la  Vie.  Seigneur  !  puifque  tu  as  été  le  Voile  qui  étoit  de- 
„  vant  fes  Yeux  ,  6c  que  tu  l'as  apellé  à  la  Connoillance  de  toi  même  qui 
„  es  le  feul  vrai  Dieu  ,  6c  àc  Jefus-Chrift-  que  tu  as  envoie  ;  6c  puifque  tu 
i>  l'as  animé  de  l'Efprit  de  Courage,  pour  faire  aujourd'hui  une  Confi-fllon 
,,  Publique  de  ta  Sainte  Foi ,  6c  de  l'Elperance  que  tu  asfait  naître  dans  fon 
>■  Ame  ,  6c  que  tu  lui  as  accordé  la  Grâce  de  fe  prefcnter  devant  toi  pour 
„  recevoir  ce  ^aint  Sacrement  du  Batême  ,  qui  eft  le  Seau  de  ton  Aliance, 
j,  le  Gage  aflijré  de  la  Remiflîon  de  nos  Péchés  ,  &  la  yarijue  Infaillible 
,,  que  nous  fommes  admis  dans  ta  Maifon  par  une  Naillance  Noijvelle  6c 
J,  Surnaturelle  :  nous  te  prions  encore  Seigneur  de  darder  de  plus  en  plus 
„  les  R.aions  de  tes  Compaflions  fur  lui  ,  de  lui  pardonner  tous  fes  Péchés, 
,,  de  nctoier  fa  Confcience  avec  le  Sang  précieux  de  l'Agneau  fans  Tâche  , 
»  qui  ote  les  Pèches  du  Monde.  O  Seigneur  I  Communique  lui  la  Vertu 
.    Oooo  z  ,>  Toute- 


66o         XXVIII.   SYNODE    NATIONAL 

>,  Toute-puiiiante  de  la  Propiciation.  Qiic  ton  Saint  Efprit  le  fanftifie,  & 
j,  qu'il  en  faile  une  Nouvelle  Créature  ,  afin  que  mourant  au  Péché  ,  jl 
>,  vive  Sobrement  ,  Juilement  6c  Religieufement  :  &  qu'en  dépouillant  le 
»j  Vieil  Homme  ,  &  les  Oeuvres  ,  il  puiffe  revêtir  le  Nouveau  ,  qui  elt  re- 
>,  nouvelle  en  Juftice  &c  en  vraie  Sainteté.  Et  pendant  que  nous  verfons  fur 
»,  fa  Tête  les  Eaux  de  ton  Sacrement  ,  nous  te  prions  de  vouloir  répandre 
>,  en  même  tems  très-particulierement  fuii.lui  les  Dons  &  les  Grâces  de  ton 
>,  Saint  Efprit.  Reçois  le  Seigneur  ,  au  Nombre  de  tes  Dometliques  ,  Sc 
,>  fais  lui  l'Honneur  de  l'adopter  pour  ton  Enfant.  Fais  lui  la  Grâce  de  fè 
»  dévouer  entièrement  à  ton  Service  pendant  toute  la  Vie ,  qu'il  t'Obeif- 
„  fe  en  tout  ,  £c  qu'il  te  rende  le  Culte  qui  t'eft  dû  :  Et  fa/s  qu'il  perfeve- 
»  re  toujours  fidèlement  dans  ta  Sainte  Âliance  ■■,  afin  que  comme  nous  le 
,.  recevons  ,  en  ton  Nom  ,  à  la  Communion  de  ton  Eglife  Militante ,  tu 
„  l'exaltes  auffi  un  jour  dans  le  Sein  de  ton  Eglife  Triomphante  ,  &  qu'à 
,,  l'heure  de  fa  Mort  tu  le  recueilles  dans  l'Affemblée  des  premiers-Nés, dont 
,,  les  Noms  font  écrits  dans  le  Ciel.  Exauce  nous  ,  O  Père  très  Mifericor- 
,,  dienx  ,  afin  que  le  Batcrae  que  nous  lui  adminiftrons  maintenant  ,  félon 
„  ton  Saint  Commandement ,  puiffe  produire  Ion  Efet  8c  (z  Vertu  en  lui  , 
j,  comme  tu  nous  l'a  déclaré  dans  ton  Saint  Evangile;  nous  t'en  prions  pour 
],  l'Amour  de  ton  Cher  Ftls  auquel  tu  as  pris  ton  bon  Plaifir  ,  &  nous  t'a- 
,>  drelfons  la  Prière  qu'il  nous  a  lui-même  enfeignce  ,  bSotre  Père  qui  es  aux 
I)   deux  &c. 

Alors  le  Miniftre  i''adre([ant  au  Parrein  &  à  la  Marreine  qatont prefenté 
le  Catéchumène  ,  il  dira 

Mes  Frères,  Comme  vous  vous  êtes  emploiées  charitablement  àl'Inftruc- 
tion  &  à  l'Edification  de  notre  Frère  qui  eft  ici  profterné  devant  Dieu  ,  & 
que  vous  ferés  Témoins  du  Batême  qu'il  va  recevoir  par  nôtre  Minifterei  ne 
promettés-vous  pas  maintenant,  en  Prelcnce  de  Dieu  &  de  cette  Sainte  Aifem- 
blée,  que  vous  aurés  Soin  de  plus  en  plus  de  le  confirmer,  de  le  fortifier 
dans  la  Foi  ,  &  de  le  dreffer  à  toutes  fortes  de  bonnes  Oeuvres  ?  Rep. 
Ouï. 

Cela  étant  fait  le  Miniftre  s'adrefiant  au  Catéchumène  ,  qui  eft  à  Genoux 
pour  recevoir  le  Batême  ,  lui  dira  , 

D^autant  que  nous  avons  de  bons  Témoignages  de  vôtre  Foi  (  le  Miniftre  dira 
en  verfant  de  l'Eau  fur  lui)  N.  fe  te  Batife  au  Nom  du  Pcre,  &  du  Filsid* 
du  Saint  Efprit. 

Article    IL 

Si  dans  les  Eglifès  qui  font  deffervies  par  pluficurs  Miniftres  ,  quelqu'un 
d'eux  ne  peut  pas  adminiftrer  la  Coupe,  foit  à  Caufe  de  fon  grand  Age,  ou 
à  Caufe  de  quelqu'autre Infirmité, il  diftribuera  néanmoins  lePainauxCom- 
munianSjà  la  Table  du  Seigneur,  6c  ce  Canon  fera  obfervé  dans  toutes  les 
Provinces  ,  fans  qu'on  y  fal(e  aucune  Ex.ception. 

Par- 


TENU     A    CHARENTON.  66i 

I  I  I. 

Parce  que  dans  pluficurs  grandes  Eglifes  de  ce  Roiaume  on  a  trouvé  à  Pro- 
pos,  pour  édifier  d'autant  mieux  les  Peuples  ,  d'expliquer  le  Catechifme  du 
Dimanche  par  Manière  de  Lieux  Communs  de  Théologie,  &c  nonpar  desQiicf- 
tions  6c  des  Keponlés  Familières  ,  &  que  pour  contribuer  à  l'Inftruftion  de 
ceux  qui  font  déjà  un  peu  avancés  en  Age  ,  on  a  fubftitué  des  Catechifmes 
Extraordinaires  ,  en  de  certains  jours  ,  un  peu  avant  la  Célébration  de  la  Ste. 
Cène  :  quoique  nous  aprouvions  cette  Pratique  ,  nous  exhortons  néanmoins 
le  rerte  de  nos  Eglifes  de  fe  conformer  ,  autant  qu'il  fera  poflîble,  à  l'Ordre 
qui  ert  prefcrit  par  la  Difcipline.  Et  en  Cas  qu'on  ne  puilTë  pas  catechifer 
les  Enfans  tous  les  Dimanches  ,  on  choifira  nenamoins  quelques  jours  de  la 
Semaine  en  particulier  ,  que  l'on  dellinera  à  ce  Saint  Exercice  ,  6c  on  fera 
le  Catechifme  exaétement  ,  fur  tout  quelques  jours  avant  qu'on  admi- 
niftre  le  Sacrement  de  la  Sainte  Cène  i^  ix.  on  enjoint  aux  Synodes  Provin- 
ciaux d'avoir  Soin  que  cela  foit  obfervé  fort  ponétuellement  dans  toutes  les 
Eglifes  de  leur  Jurifdiftion  ,  dont  ils  rendront  Compte  au  Synode  National 
fuivant. 

I  V. 
Pour  expliquer  le  Canon  de  nôtre  Difcipline,  qui  oblige  les  Pafteursd'ex- 
pofer  ,  dans  leurs  Sermons  Ordinaires,  quelques  Livres  particuliers  de  la  Ste. 
Ecriture  tous  entiers  ,  depuis  le  Commencement  jufqu'à  la  Fin ,  cette  Aflem- 
blée  déclare  ,  que  l'Intention  du  Synode  qui  a  décrété  ce  Canon,  n'étoit  pas 
de  prefciredes  Limites  aux  Palleurs,  ni  de  les  empêcher  d'expliquer  toutes  for- 
tes de  Livres  ou  de  Textes  qu'ils  voudroient  choifir  pour  des  Sujets  Extra- 
ordinaires .  comme  à  l'Occafion  du  Jour  de  la  Samte  Cène  ,  6<;c.  ni  de 
leur  impofer  aucune  Neceffitéde  continuer  pendant  la  Semaine  rE.xpofition 
du  même  Livre  ,  qui  auroit  fait  le  Sujet  de  leur  Prêche  le  jour  du  Diman- 
che ;  parce  que  les  Jours  Ouvriers  la  plupart  des  Peuples  étant  occupés  à 
divers  Travaux  ,  6c  vaquant  aux  Afaires  de  leurs  Familles  ,  ils  ne  peu^ 
vent  pas  affilier  à  ces  Sermons  ,  mais  à  cet  Egard  nous  laiflbns  les  Pafteurs 
dans  leur  Liberté. 

V. 
Les  Modérateurs  des  Aflemblées  Synodales  ,  &  les  Députés  qtii  feront  en- 
voies de  la  Part  des  Provinces  pour  affilier  auv  Synodes  Nationaux  ,  feront 
choiûs; déformais  comme  les  Canons  de  nôtre  Difcipiine  l'ont  déterminé  par- 
la Pluralité  des  Sufragcs  de  leurs  Provinces,  êcnon  pas  par  ceux  des  Eglifes. 
V  l. 
Afin  de  mieux  entendre  le  Troifiême  Canon  du  Neuvième  Chapitre  de 
nôtre  Difcipline  ,  cette  Aiîémblée  déclare  ,  que  les  Mémoires  que  chaque 
Province  confie  à  fes  Députés  .  doivent  être  drefles  dans  les  Synodes  Pro- 
vinciaux ,  à  la  Pluralité  des  Sufrvges  ,  &  lignés  dans  lefditcs  Aflemblées  par 
.  ks  Modérateurs  ;  6c  au  Cas  qu'on  omette  cette  Formalité  ,  orr  n'y  aura  pas 
plus  d'Egard  qu'on  en  auroit  pour  les  Demandes  d'un  "articvdier  qui  n'au- 
roit  aucun  Ordre  ,  ou  Commifllon  ,  fie  q^n  propoferoit  de  pareilles  Chofes 
de  Ion  Cht£ 

Oooo  5  ¥1L  II 


66i        XXVIII.    SYNODE    NATIONAL 
V  I  I. 

11  a  été  décrété  ,  fur  le  Huitième  Canon  du  Neuvième  Chapitre  delaDif- 
cipline,  que  le  Modérateur  du  Synode,  après  avoir  propofé  les  Matières  qui 
concernent  la  Difciplme  fur  lefquelles  on  doit  faire  quelque  Délibération, di- 
ferera  de  donner  fon  Sufrage  jufqu'à  ce  que  tous  les  Députés  aient  donné  le 
leur  ;  &  ledit  Modérateur  aient  recueilli  les  Voix  ,  donnera  là  fienne  qui  au- 
ra plus  de  Poids  que  les  autres. 


CHAPITRE    X. 

Remarques  faites  fur  la  Lecture  des  A6îes  du  Synode  National 
^'Alençon  ,  tenu  l'An  1637. 

Article     I. 

POur  complaire  aux  Députes  du  Vivarez.  ,  enfuite  d'une  Requête  qu'ils 
avoient  prefentée,  &  à  l'Eglife  de  Saint  Etienne  en  Forétz.,  qui  étoit  con- 
venue avec  l'Eglife  de  Bonlun  ,  dans  un  Traité  particulier  ,  ÔC  par  le  Con- 
fenteraent  de  la  Province  de  Bourgogne,  que  ladite  Eglife  de  Saint  Etienne  en 
Forêtz.  feroit  unie  à  celle  de  Bonlieu,  comme  elle  l'avoit  été  autrefois  ;  cette 
Aflemblée  aprouva  cette  Reunion,  &  celle  de  ces  deux  mêmes  Eglifesavec 
la  Province  du  Vtvarez.. 

IL 
Cette  Aflemblée  réitéra  les  Promefl'es  que  le  Synode  National ,  tenu  pour 
la  féconde  fois  à  Charenton  l'An  1651.  &  celui  à^Alen^on  de  l'An  1657. 
avoient  faites  à  Monfieur  Chantier  ,  &  l'aflûra  qu'auflî-t6t  que  nos  Eglifes 
auroient  quelque  peu  d'Argent  ,  on  auroit  Soin  de  les  accomplir  ponétuel- 
lement. 

I  I  I. 
On  décréta  qu'auffi  tôt  que  nos  Eglifes  auroient  touché  quelque  Argent,  on 
auroit  Soin  de  paier  aux  Srs  Confiante  Bellot, ce  qui  leur  avoir  été  promis  par 
les  Synodes  precedens  ,  8c  que  c'étoit  la  Province  de  Xainton^e  qui  devoit 
toucher  cet  Argent ,  parce  qu'elle  l'avoit  avancé  auxdits  bieurs  Conjlant  &C 
Bellot. 

I  V. 
D'autant  que  le  Teftament  écrit  de  Monfieur  Scoffier  le  Père  qu'on  pro- 
duifit  dans  cette  Aflemblée,  n'avoit  été  exécuté  dans  aucun  de  ces  Articles, 
quoique  le  Synode  d''y^lençon  eût  expreflément  enjoint  ,  à  ceux  qui  en 
étoient  chargés  ,  de  l'exécuter  ;  on  ordonna  derechef  au  Confitloire  de  l'E- 
glife de  Niwes  de  fommer  la  Veuve  du  Défunt  Jean  Scojfier  à  cmparoitre, 
laquelle  s'étoit  apropriée  l'Argent  qui  apartenoit  à  jaç^ueUne  Scojfier  ,  Sœur 
du  Défunt ,  quoique  hdne  Jadjue/^ne  fur  fon  Héritière ,  conjointement  avec 
fon  Frère  Jean  Scojfier  ,  conformément  à  la  Volonté  de  leur  Pcre  ;  afin  de 

lui 


TENU     A    CHARENTON.  ^5 

lui  déclarer  qu'elle  eût  à  reftituer  ce  dont  elle  s'étoitmifeinjuftementenPof- 
fion,6ccela  après  avoir  porté  une  fauffe  Information  :iu  Synode  National  de 
Cafires  :  &  qu'au  Cas  qu'elle  refufât  de  décharger  fa  Confcienccàcet  Egard, 
alors  ledit  Confiftoire  uferoit  de  toutes  les  Cenfures  de  l'Eglifc  contre  elle , 
Conformément  à  notre  Difcipline. 

V. 

Monfieur  du  Frefie  produiiant  des  Témoignages  de  la  Province  du  Lan- 
guedoc ,  de  fes  bonnes  Mœurs  ,  &  de  la  Vie  très  -  exemplaire  qu'il  avoit 
toujours  menée  depuis  le  dernier  Synode  National ,  &  eu  Egard  à  fa  très- 
humble  8c  très-inftante  Prière  ,  cette  Al'femblée  lui  accorda  fa  Demande,  Sc 
le  rétablit  dans  l'Honneur  8c  l'Exercice  de  fon  Miniftere  ,  dont  il  avoit  été 
démis  depuis  quatorze  ans  :  &  on  décréta  de  plus  que  l'Afte  du  Synode  Na- 
tional cCAlen^on  qui  le  concernoit  ,  feroit  raie  j  Si  parce  que  fon  Nom  étoit 
dans  la  Lifte  des  Miniftres  Depofes,  on  ordonna  auffi  qu'il  en  feroit  ôté  ,  6c 
qu'on  envoieroit  ledit  Sieur  du  Frefr.e  aux  Eglifes  d^IJIoire  ,  de  Paillac  ,  de 
Chacelle  ,  &  de  Gamelle  ,  pour  les  defiervir  comme  leur  Pafteur  Ordinaire  > 
ce  qu'on  devoit  lui  notifier  par  Lettres. 
VI 

Des  Plaintes  aiant  été  portées  contre  Monfieur  Amiraud  ,  Pafteur  &  Pro- 
feffeur  en  Théologie  à  Saumur  ,  pour  avoir  violé  les  Canonsdu  Synode  Na- 
tional d'Alençon  ,  en  faifânt  imprimer  fon  Livre  de  U  Réprobation  ,  Se  quel- 
ques autres  Ouvrages  ;  &  la  Province  di'AnpH  ,  Se  Monfieur  Amiraud,  qui 
avoit  été  député  par  ladite  Eglife  Se  Univerfité  de  Saumtfr,  dont  il  étoit  char- 
gé de  délivrer  fes  Lettres  ,  aiant  remontré  au  Synodeque  plufieurs  Provin- 
ces avoient  tranfgrelîé  ces  mêmes  Canons  en  diferentes  Manières  :  Et  les  Dé- 
putés Provinciaux  du  PoiBott  aiant  été  ouïs  ,  de  même  que  Monfieur  Ami- 
raud  ,  touchant  la  Publication  defdits  Ouvrages  ,  Se  la  Doftrine  qu'ils  con- 
tenoient  ;  cette  Aflemblée  étant  très  -  fatisfaite  de  l'Explication  &:  du  Sens 
qu'ils  donnèrent  à  la  Doétrine  de  ces  Livres  ,  laquelle  s'accordoit  fort  bien 
avec  celle  du  Synode  ^Alen^on  \  Sc  jugeant  qu'il  valloit  beaucoup  mieux 
enfevelir  dans  un  perpétuel  Oubli  toutes  les  Plaintes  qui  avoient  été  portées 
pr  l'une  8c  l'autre  Partie;  cette  Aflemblée  renvoia  avec  Honneur  ledit  Sr  Ami' 
rand,  en  l'exhortant  des'aquitcrcourageufement  6c  joieufement  defonOfice  de 
Pafteur  Se  de  Profeflèur  en  Théologie.  Deplus,ce  Synode  defirant  d'établir  pour 
l'avenir  une  bonne  Paix  ,  Se  qui  ait  de  durée  ,  parmi  toutes  les  Eglifes  ;  Sc 
pour  fatisfâire  à  la  Requête  de  toutes  les  Provinces  ,  qui  avoient  demandé 
d'un  commun  Çonfcntcmenr  que  l'on  confirmât  expreflément  les  Canonsdu 
Synode  National  à'Aler.çen  ,  Se  qu'on  en  recommandât  PObfervation.  défen- 
dit formellement  aux  Miniftres  Se  Profefiéurs  ,  fous  Peine  d'encourir  toutes 
les  Cenfures  de  PEglife  ,  de  pafter  les  Bornes  que  ces  Canons  leur  prcfcri- 
voient,  dans  leurs  Ecrits  ,  dans  leurs  Prêches  ,  ou  en  difputantlesunscon« 
tre  les  autres  ,  touchant  les  Points  expofés  dans- ledit  Synode  à^Alenfon  ,  ou. 
àe  publier  aucun  Livre  fur  ces  Sujets.  Il  fut  encore  arrêté  que  lefditsPro- 
felicurs  rendroient  <^ompte  des  Leçons  qu'ils  auroient  données,  ^  des  The- 
fes  qu'ils  auroicut  ioutenuës  ,  &  que  les  Synodes  Provinciaux  en  feroicot 


6^4        XXVITI.    SYNODE    NATIONAL 

leur  Raport  au  Synode  National:  Et  on  enjoignit  expreflemcnt  à  tous  les  Eco- 
liers qui  étudioicnt  en  Théologie  ,  fous  Peine  ù'etre  déclares  indignes  d'être 
jamais  emploies  au  Saint  Miniilere,dedifputerfurces  Qucltions  fi  inunies  com- 
me iont  celles  qui  regardent  l'Ordre  des  Décrets  de  Dieu  ,  ou  la  Grâce  Uni- 
verfelle  que  Dieu  donne  aux  Hommes  de  fe  faire  connnoitre  à  eux  par  les 
Merveilles  qu'il  a  créés  .  laquelle  peut  conduire  l'Homme  au  Salut  ;  Points 
qu'on  ne  propofe  que  par  pure  Curiofité ,  &  pour  faire  paroitre  la  Subtilité 
de  fon  Epnt.  Et  on  ordonna  que  tous  ceux  qui  examineroicnt  les  Propo- 
fans  pour  le  Miniftere  ,  en  uferoient  avec  beaucoup  de  Charité  à  leur  Egard, 
n'exigeant  rien  d'eux  que  ce  qui  eft  requis  par  les  Canons  de  nôtre  Difcipline; 
&  que  pourveu  qu'ils  fatisfiflent  à  ce  qu'on  atendoit  d'eux,  c'eft- à-dire,  qu'ils 
fignaflent  la  Conftffion  de  Foi  ,  la  Liturgie  de  nos  Eglifes  .  &  les  Canons 
des  Synodes  ô^ALus  ,  de  Charcmon  ,  &  à^Alençon ,  &  ce  preftnt  A6ie  ,  il» 
feroient  aprouvés  &  admis. 

VIT. 

Après  qu'on  eût  fait  la  Lefture  de  ce  Canon,  auquel  Monfieur  y^m ir and  pro- 
mit  d'obeïr  exaétemcnt  ,  il  demanda  au  Synode,  qu'au  Cas  qu'on  imprimât 
dans  les  l'aïs  Etrangers  quelques  Livres  qui  ataquaffent  fes  Ouvrages  ,  & 
qui  tci-nilTent  fa  Réputation  ,  il  lui  fjt  permis  de  fe  défendre  pour  montrer 
Ion  Innocence  ,  &  de  fe  fervir  de  ce  Droit  Naturel  qui  permet  de  repouffer 
les  Injures  ,  afin  de  fe  mettre  à  couvert  de  tout  Reproche  :  'Affcmblce  or- 
donna que  fi  une  pareille  Chofe  arnvoit .  il  demanderoit  Permilîîon  de  fe  dé- 
fendre ,  au  Synode  à'' Anjou  ,  qui  confidéreroit  fi  cela  feroit  expédient  pour  fâ 
propre  Confolation  &  pour  l'Edification  de  l'Eglile. 
V  l  I  E 

Monfieur  Grâce  produifant  fes  Comptes  des  Sommes  qu'il  avoit  reçues  & 
diftnbuées  aux  Eglifes  de  la  Rochelle  ,  de  Aiontauhan  &  de  Caftres  ,  eût 
Ordre  de  les  porter  au  'Synode  Provincial  fiai  vaut,  de  Bourgogne,  qui  termine- 
roit  fes  Comptes  ,  par  l'Autorité  de  cette  Affemblée  ,  lorliqu'il  auroit  mon- 
tré fes  Quitanccs. 

CHAPITRE    XL 

Contenant  diverfes  Apellations  des  Eglifes  é-  des  Particuliers. 
Art  ic  l  e     L 

LEs  Eglifes  de  Divonne  &  de  Crilbi  ,  dans  le  Pais  de  Gex  ,  Apellantd'un 
lugcment  touchant  des  Matières  Pécuniaires  ,  on  rcnvoia ,  ftlon  laDif- 
ciplinc  ï  leur  Apel  à  la  Province  de  Bourgogne  :  Et  on  ordonna  aux  Députés. 
de  cette  Province,  de  prendre  en  leur  Garde  tous  les  Papiers  de  l'une  &de 
l'autre  Partie,  qui  avoient  du  Raport  à  cette  Afaire. 

II.  Pour 


TENU     A    C  H  A  R  E  N  T  O  N.  66s 

Poar  rendre  Jufticeàl'Eglife  deh Fite,  fur  l'Apel  qu'elle  avoit  interjette  , 
cette  Aflèmblée  jugea  que  la  Province  de  la  B^tfe  Gnienne  avoit  pafle  les 
Bornes  prefcrites.  Premièrement  en  ôtant  Monfieur  du  Bourdieu di'\ix\c'^g]\- 
fe  à  laquelle  il  étoit  ataché  par  un  Accord  particulier ,  8c  fans  entendre  cette 
Eglife  ,  comme  il  eft  évident  par  les  Aftes  dudit  Synode  Provincial.  Se- 
condement pour  avoir  fixé  abfolument  ledit  Monfieur  du  Bofirdieu dzns  l'E- 
glife  de  Bergerac,  non-obftant  que  celle  de  la  Ftte  en  eût  apellé.  En  troifiê- 
me  Lieu  ,  que  lorfque  l'Eglife  de  \z  Fite  avoit  redemandé  fon  Ancien  Paf- 
teur  ,  la  Province  de  Guienne  lui  avoit  donné  Monfieur  Belon  ,  qu'elle  n'a- 
voit  jamais  fouhaité  ,  ÔC  que  plufieurs  Membres  de  ladite  Eglife  n'avoienc 
reçu  qu'avec  Peine  ,  parce  qu'ils  ne  croioient  pas  pouvoir  profiter  de  fes 
Sermons.  C'eft  pourquoi  on  défendit  à  ladite  Provmce,&c  à  toutes  les  au- 
tres pareillement,  d'en  ufer  de  cette  Manière  à  l'avenir  i  &  on  enjoignit  à  la- 
dite Province  de  confoler  Se  d'accommoder  ladite  Eglife  de  la  Fite  ,  aufli-tôt 
qu'il  feroit  poflîble  ,  en  lui  donnant  un  Pafteur  qui  fût  plus  au  Gré  du  Peu- 
ple que  Monfieur  Belon  ,  6c  de  placer  ledit  Belon  en  un  autre  endroit  ov  il 
pourroit  mieux  emploier  fes  Talens.  Et  d'autant  que  Bergerac  étoit  ui.^ 
Eglife  aflés  confiderable  ,  dont  les  Neceflités  étoient  grandes  8c  preflantes, 
8c  que  le  Miniftere  de  Monfieur  du  Bonrdien  édifioit  bien  cette  Eglife  ,  le 
Synode  confentit  qu'il  y  reliât,  8c  le  confirma  dan?  l'Ofice  Palloral  de  ladite 
Eglife.  Et  parce  que  Monfieur  de  Rabas  Commiflaire  de  Sa  Âh'.jefie x\i  Sy- 
node de  Sainte  Foi  ,  qui  avoit  fait  ce  Change  ,  fe  plaignit  par  Lettres  ,  que 
l'Aétedu  Change  de  Monfieur  du  liourdien  avoit  pafle  par  devant  un  Notai- 
re Public  ,  on  opina  qu'il  faloit  lui  faire  Reponlê  ,  8c  l'Aflurcr  de  la  gran- 
de Eftimc  que  cette  x^flémblée  f^ifoit  de  fa  Perfonne  £c  de  fa  Qualité  ,  8c  à 
la  Vérité  du  Témoignage  rendu  par  les  Députés  de  \^  Bajje  Guienne  touchant 
ce  qu'on  avoit  tranfigné  dans  leur  Aflemblee  Provinciale  ,  6c  que  lors  qu'on 
avoit  prononcé  un  Jugement  fur  ledit  Apel ,  on  n'avoit  eu  aucun  Egard  audit 
Afte. 

III. 
Sur  le  Raport  du  Comité, auquel  on  avoit  ordonné  d'examiner  l'Apel  de 
Monfieur  Retnault  ,  Palleur  de  l'Eglife  de  Realville  ,  8c  les  procédures  que 
les  Synodes  de  Mapivez^in  &  de  Realmont  avoient  faites  contre  lui  ;  cette  Af- 
femblée,  fms  toucher  à  l'Honneur  de  fon  Miniftere  ,  8c  confirmant  la  Sen- 
tence qui  avoit  été  rendue  par  fa  Province,  aux  Soins  £c  à  la  Charité  de  la- 
quelle il  fut  néanmoins  particulièrement  recommandé  ,  l'exhorta  d'emploier 
le  refte  de  fa  Vie  à  bien  édifier  l'Eglife  de  Dieu  par  une  Vie  exemplaire  , 
puifque  fes  fréquentes  Maladies  ne  lui  permettoient  pas  de  vaquer  aux  De- 
voirs de  fa  Profeffion. 

IV. 
Les  Comraifiaires  aiant  fait  leur  Raport,  fur  ce  qu'ils  avoient  été  chargés 
d'examiner  les  Lettres  8c  les  Mémoires  de  Monfieur  Moifnier  qui  avoit  apel- 
lé, parce  que  le  Mot  de  Cenfnre  n'étoit  pas  inféré  dans  l'Aéle  du  Synode  du 
Haut  Languedoc  ,  8c  qui  avoit  formé  une  Plainte  contre  Monfieur  Grubel  : 
Tome  //.  P  P  P  P  cette 


6SS         XXVIII.  SYNODE    NATIONAL 

cette  AfTemblée  jugea  ,  quand  au  premier  Article  ,  que  fon  Apel  étoit  mal 
fondé.  Et  à  l'Egard  de  fa  Plainte,  d'autant  qu'il  n'en  avoit  jamais  averti 
Monficur  Gmbel  ,  il  fut  ordonné  qu'elle  feroit  portée  au  Confiftoire  de  l'E- 
glife  de  Montanhan  ,  auquel  on  recommanda  d'avoir  un  Soui  particulier  qu'il 
fût  rétabli  dans  fon  Ofice. 

V. 

Le  Coloque  du  Condomii,  apellant  du  Procédé  du  Synode  de  la  Baffe  Guien- 
ne  ,  qui  avoit  pris  Connoiflancc  de  la  Plainte  de  Monficur  Riv.ils  ,  &  de 
celle  de  la  Province  du  Bearn  ,  6c  ledit  Synode  n'aiant  donné  Chargea  Pcr- 
fonnedecomparoître  de  fa  Part  ,  ni  envoie,  aucuns  Mémoires  par  lefquels  il 
pûtfoutenir  fon  Apel  ,  cette  Aflemblée  Déclara  que  ledit  Apel  étoit  nul,& 
que  ledit  Confiftoire  étoit  digne  d'être  cenfuré  très-rigourcufement  ,  pour 
avoir, par  uneefpece  deChicanc  de  l'ratique,  empêché  laDecifion  hnale  de  cet- 
te Afaire;  &  on  ordonna  au  Synode  fuivant  de  ladite  Province  de  prononcer 
une  Sentence  là-deflusi&  de  dénoncer  non-feulement  les Ccnfures,  mais  nuffide 
tenir  la  Main  qu'elles  fùflént  exécutées;  6^;  de  faire  enforte  ,  par  fon  Auto- 
rité ,  que  les  Legs  qu'on  avoit  faits  jufqu'alors  ,  ou  qu'on  pourroit  faire 
dans  la  fuite  ,  à  l'Eglife  de  Marfm  .  fuùcnt  ponâuellcmcnt  ëc  fidèlement 
apliqués, conformément  à  l'Intention  des  Teftatcursi  &  que  le  Droit  de  Suc- 
celîîon,  déclaré  expreffément  dans  ce  Teftamcnt,  fût  confcrvé  inviolableraent 
à  la  Province  du  Bearn. 

V  I. 

On  lût  les  Mémoires  que  l'Eglife  de  Saint  HipMite  avoit  envoies  ,  dans 
lefquels  elle  foutenoit  l'Apel  qu'elle  avoit  interjette  d'un  Décret  du  Synode 
des  Sevenes  ,  qui  avoit  défendu  à  ladite  Egliie  de  demander  Monfieur  Pou' 
jade,  qui  étoit  alors  en  yingleterre  Miniftre  de  l'Eglife  Françoife  de  Canturbe- 
ri,  &  les  Députés  de  ladite  Province  alcguerent  &  produifirent  les  Raifons 
de  cette  Prohibition.  Toute  l'Afaire  aiant  donc  été  mûrement  confideréeSc 
long-tems  debatuë  ,  cette  Affembléc  confirma  le  Décret  dont  ladite  Eglife 
avoit  apellé  ,  en  lui  défendant  de  pcnfcr  d'avantage  audit /'o;^;^^*',  ce  qui  de- 
voit  être  obfervé  comme  un  Règlement  fixe  par  toutes  les  Eglifcs  de  cette 
Province. 

VII. 

Quoique  l'Apel  du  Confiftoire  de  l'Eglife  de  Saint  Jeaude  C^rdonne^gues 
ne  fût  pas  de  la  Nature  de  ceux  qui  doivent  être  portés  à  ces  Affemblées  , 
néanmoins  le  Synode  aiant  fort  à  Cœur  la  Paix  de  cette  Eglilè,tn  voulut  bien 
prendre  Connoiifuice  ,  afin  de  lui  procurer  eficaccment  le  Repos  dont  elle 
avoit  befoin  ;  &  invalidant  le  Jugement  dudit  Synode  des  Sevennes,  qui  avoit 
Gonfenti  6c  aprouvé  que  Monfieur  Boni  le  Jeûne  fe  fît  faire  un  Banc  dana  la 
Temple  ,  ce  qui  étoit  direârement  contraire  à  l'Avis  du  Confiftoire,  qui  vou- 
loir confcrver  l'Ancienne  Coutume  de  ladite  Eglife  ,  cette  Affemblée  décla- 
ra ,  qu'à  la  Referve  des  Magiftrats  ,  6c  des  Juges  du  Lieu  ,  perfbnne  n'au- 
roit  de  Place  particulière  dans  l'Eglife.  Et  il  fut  encore  ordonné,  qu'en  pa- 
reils Cas  chaque  Confiftoire  auroit  un  plein  Pouvoir  d'en  ufer  de  la  Manière 
qu'il  croiroit  être  la  plus  cotivenable  pour  l'Edification  des  Peuples,  fans  qu'on 

en 


TENU    A    C  II  A  R  E  N  T  O  N.         ^6^ 

en  pût  apeller  :  &  qu'à  ^avenir  on  ne  recevroit  aucun  Apcl  de  cette  Natu- 
re dans  nos  Synodes  Nationaux. 

VIII. 

Après  qu'on  eut  lu  les  A(5tes  du  Synode  des  .?(rve«(r/ ,  Se  une  Lettre  de 
Monficur  Tnéert  ,  qui  fe  plaignoit  d'avoir  été  depofé  du  Saint  Minifterc  , 
fans  qu'on  eût  ouï  aucuns  Témoins  ;  êc  après  qu'on  eût  ouï  les  Députés  de 
cette  Province  ,  auxquels^  on  n'avoit  pas  donné  des  Mémoires  pour  apuier 
ce  Jugement  :  L'Afi'embléc  renvoia  la  Connoiflance  de  cette  Caule  au  Syno- 
de fuivant  du  Bas  Languedoc  ,  enjoignant  aux  deux  Parties  de  comparoître 
perfonnellemenc  audit  Synode  ,  Se  d'y  aporter  en  même  tems  tous  les  Aftes 
&  les  Témoignages  les  plus  Autentiques  qui  pourroient  fervir  à  l'Exclair- 
cifTement  de  cette  Afaire  ;_  avec  un  pkin  Pouvoir  audit  Synode  de  prononcer 
un  Jugement  final  là-deflus. 

1  X. 

L'Apel  de  l'Rglife  de  Brenonx  ,  touchant  fon  ïrvcorporation  avec  celle  de 
Laval ,  fut  déclare  nul  ;  parce  que  de  xlles  Matières  qui  regardent  l'Union 
d'une  Eglife  avec  une  autre  doivent  fe  faire  par  chaque  Synode  Provincial  , 
fans  qu'on  en  puiife  apeller. 

L'Eglife  de  Vixan  apella  d'un  Décret  du  Synode  des  Sevenes ,  parce  qu'il 
avoit  rejette  la  Requête  de  ladite  tgtife  ,  lors  qu'elle  lui  avoit  demandé  la 
Permiffion  d'avoir  encore  un  Pafteur  :  Mais  cette  Affemblée  invalida  fon 
Apel  ,  parce  qu'elle  n'avoit  envoie  aucuns  Mémoires  pour  le  foutenir  ,  Se 
parce  que  les  Raifons  pour  Icfquelles  ladite  Eglife  avoit  apellé  ,  ne  fubfif- 
toient  plus. 

XI. 

L'aflemblce  confirma  ,  dans  tous  fes  Points  êc  Articles  ,  la  Sentence  qui 
avoit  été  prononcée  par  le  Synode  Provincial  de  la  B<ijfe  Guie»tie  ;  8c  jugea 
que  le  Confiftoire  de  Tonneins  avoit  encouru  les  Cenfures  les  plus  rigoureu- 
les.  I.  pour  avoir  dépouillé  Monfieur  Fevron  ,  quiétoit  Apelantd'un  Drçit 
qu'il  s'ctoit  aquis  par  une  Pofleflîon  de  plufieurs  Années,  fans  qu'on  eûtpor- 
té  aucune  Plainte  contre  lui.  ^.  Pour  avoir  fufpendu  Monfieur  faz^s  le 
Jeûne  ,  parce  qu'il  avoit  foutenu  le  Droit  de  fon  Père  ;  &  même  après  a  voir 
prelênté  fon  Apel  ,  fans  confiderer  en  aucune  Manière  que  fon  Père  avoit 
été  depofé  injuftement  de  fon  Ofice  d'Ancien.  5.  Pour  avoir  refufé  de  noti- 
fier à  ladite  Eglife,  conformément  aux  Canons  de  nôtre  Difcipline,  le  Rcta- 
bliffement  dudit  Monfieur  Faz^ts  qu'il  avoit  depofé.  Déplus  ,  .cette  Adem- 
blée  décréta  .  que  le  Jugement  dudit  Synode  Provincial  feroit  obfervé  plei- 
nement 8c  éficacement  ;  6c  que  les  Pafteurs  &  Anciens  de  l'EgUfe  de  Ton- 
neins  qui  ne  voudroient  pas  y  acquiefcer  ,  feroicnt  cenfures ,  &  fufpendus 
de  leurs  Ofices  ,  par  Mr.  Brtgms  ,  Palpeur  de  la  i'ârunde  ,  qui  eût  Ordre 
dudit  Synode  Provincial  de  leur  infliger  les  Cenfures  :  Et  donna  Permiflion 
à  Monfieur  de  S'Aim  Blanc.trd  de  fe  joindre  à  l'Eglife  qui  feroit  plus  proche 
de  fa  Maifon  ,  parce  qu'elle  ctoit  fiuiée  de  l'autre  côte  de  la  Rivière.  On 
défendit  encore  à  tous  les  Confiltoires  de  porter  aucun  Apel  de  cette  Na- 
Pppp  z  turc 


668  XXVIII.   SYNODE  NATIONAL 

ture  aux  Synodes  Nationaux  ;  &  quoi  que  le  prefent  Synode  n'eut  aucune 
Envie  de  s'embarrafl'cr  des  Coutumes  particulières  des  Eglifes  à  l'Egard  des 
Places  dans  les  Temples ,  il  déclara  néanmoins  qu'il  y  auroit  moins  d'Incon- 
vénient de  les  céder  à  ceux  qui  les  occuperoient  les  premiers  ,  que  de  les 
affigner  à  des  Perfonnes  qui  n'ont  point  de  Caraârere  particulier  ,&  qui  n'ont 
aucun  Droit, ou  Privilège, de  s'atribuer  Se  de  demander  la  Prééminence  fur 
les  autres. 

XII. 
Cette  Aflemblée  defirant  de  conferver  les  Seigneurs  Hauts  Jufticiers  ,  & 
autres  Gentils  -  hommes  ,  dans  la  PolTeffion  des  Avantages  qui  leur  ont  été 
accordés  par  les  Edits  ;  &  rendant  Juftice  à  Monfieur  de  Marcaffargues,  fur 
fon  Apel  ,  ordonna  que  la  Province  :des   Sevenes  accorderoit  audit  Monfr. 
de  MarcajfargHes  fa  Demande  ,  aux  Conditions  portées  dans  fes  Mémoires,  6c 
qu'il  avoit  propofées  à  cette  Aflemblée  ,  àfavoir  ,  que  les  Pafteurs  iroient 
chés  lui  à  fes  Fraix  ,  6c  cela  fans  que  les  Exercices  qui  fe  pratiquoient  en 
certains  jours  de  la  Semaine  fuflent  interrompus  ;  &  qu'on  auroit  les  mê- 
mes Egards  pour  les  Perfonnes  de  fa  Qualité  Se  de  Ion  Cara£tere. 
XIII. 
Un  Homme  qui  paflbit  fous  le  Nom  de  Michel,  àQvntnxint  2.  St.  Etieme  àc 
Val  Francefqne  ,  aiant  été  condamné  par  le  Synode  Provincial  des  Sevennes^ 
de  le  feparer  d'avec  la  Nièce  de  (^  Femme  défunte  ,  qu'il  avoit  époufée,   en 
apella  à  cette  Aflemblée  ,  qui  aiant  confideré  le  Fait ,  jugea  que  Monfieur 
Sauvage  le  Pafteur  ,  Sc  tout  le  Confiftoire  de  Saint  Etienne  ,  avoient  mérité 
les  Cenfures  les  plus   rigoureufes  ,    pour  n'avoir  pas  obfervé  les  Loix  du 
Pais  ,  Se  les  Canons  de  notre  Diiciplme  ,  en  publiant  enfuite  un  Certificat 
de  leur  Refolution.      On  blâma  auflî  juftement  le  Synode  àcs Sesennes,  d'a- 
voir reçu  le  Serment  d'un  Homme  auffi  Criminel  &  fi  profondement  en- 
foncé dans  le  Péché  ,  Sc  qui  avoit  même  refolu  d'y  perfifter.   Et  on  ordon- 
na au  Sieur  ^ufiz.  de  comparoître  devant  le  Synode  du  Vas  Languedoc  ,   Se 
d'y  rendre  Compte  de  la  Conduite  qu'il  avoit  tenue  dans  cette  Afaire,  Et  ori 
commanda  audit  MUhel  Sc  à  fa  Femme  de  rendre  Gloire  à  Z)/>» ,  en  s'abfte- 
nant  de  la  Compagnie  l'un  de  l'autre  ,  Se  de  ne  pas  bleffer  davantage  leurs. 
Confciences  ,  en  continuant  plus  long-tems  de  mener  un  Vie  fi  fcandaleufe  , 
qui  étoit  condamnée  par  l'Evangile  Sc  par  les  Statuts  Se  les  Loix  du  Pais. 
Et  d'autant  que  ledit  Confifloire  de  Saint  Etienne  avoit  entrepris  de  défendre 
par  fes  Lettres  la  Caufe  des  Dclinquens  ,    Se  qu'il  y  avoit  beaucoup  de  Rai- 
fon  de  foubçonner  que  la  Signature  de  Monfieur  Barjon  qui  étoit  au  bas  def- 
dites  Lettres  ,  étoit  contrefaite ,    il  fut  ordonné  qu'elles  feroient  portées  an 
Synode  fuivant  de  ladite  Province,  qui  s'informcioit  des  Ciiconfiances  de 
ce  Fait  ;  Se  en  Cas  que  le  Soubçon  fût  bien  fondé,  ledit  Synode  emploieroit  les 
Cenfures  contre  la  Perfonne  ,  ou  les  Perfonnes  qui  feroient  coupables  d'une 
pareille  Fauflétc. 

XIV. 
On  lût  dans  cette  Affemblée  les  Aétes  Se  les  Mémoires  du  Sieur  de  Cont. 
balaie,  de  même  que  les  Mémoires  de  ceux  qui  i'étoient  joints  aveclui.  Oa 

ouïi 


TENUACHARENTON.  669 

ouït  auffi  les  Députés  du  Haut  Languedoc  qui  expoferent  les  Raifons  qui 
avoient  porté  le  Synode  Provincial  de  Mauve/m  ,  à  rendre  ce  Jugement, 
tant  contre  ledit  Sieur  de  Combalajfe ,  que  contre  ceux  qui  l'avoient  accufé  ; 
Sur  quoi  ledit  Jugement  fut  confirmé  dans  tous  fes  Points  &  Articles. 
Et  d'autant  qu'il  y  avoit  plufieurs  Défauts  dans  les  Procédures  qu'on 
avoit  faites ,  &  que  l'une  &  l'autre  Partie  meritoient  d'être  cenfurées  ,  il  fut 
décrété,  que  puifque  Monfieur  de  Comhalajfe  n'étoit  plus  en  bonne  Odeur 
dans  l'Eglife  de  Realmont  ^  &  que  les  Peuples  n'y  feroient  plus  édifiés  de  fon 
Miniftere .  on  l'envoieroit  ailleurs  ,  &  qu'on  en  mettroit  un  autre  à  fa  Pla- 
ce. Et  d'autant  qu'en  lifant  les  Ades  qui  avoient  été  produits  de  part  6c 
d'autre  ,  il  y  avoit  plufieurs  Articles  d'Accuiations,  qui  n'étoient  pas  fufifan- 
ment  prouvées,  on  ordonna  au  Coloque  à' Albigeois  ,  &  au  Synode  du  Haut 
Languedoc  de  revoir  cette  Afaire  ,  &  de  s'en  bien  informer  lors  qu'il  s'aflem- 
bleroit,  &  que  lorfque  les  Chofes  qu'on  avoit  alléguées  feroient  averrées 8c 
prouvées ,  ils  fe  ferviroient  des  Cenfures  félon  que  nôtre  Difcipline  l'ordon- 
ne contre  les  coupables. 

X  V. 

Monfieur  Guionnet  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Chàtillon  fur  Seine,  aiant  apellé 
à  ce  Synode  ,  &  demandé  qu'on  lui  rendît  juftice  ,  on  décréta  qu'il  conti- 
nueroit  néanmoins  de  fervir  ladite  Eglife  pendant  un  An  ,  jufqu'à  l'Aflem- 
blée  du  Synode  Provincial  de  Bourgogne  ;  &  qu'alors  il  feroit  en  Liberté. 
Et  il  fut  encore  ordonné  que  le  Sieur  de  Carouge  feroit  envoie  à  l'Eglife  de 
Beaume  pour  y  refter  quelque  tems  ;  8c  qu'on  l'établiroit  à  Chàtillon  com- 
me Miniftre  ordinaire  de  cette  Eglife,  lorfque  Monfieur  G««£»«««  en fortiroit. 
X  V  I. 

On  confirma  le  Jugement  que  la  Province  du  Berri  avoit  prononcé  con- 
tre le  Sieur  de  la  Galère  ,  &  on  annula  l'Apel  qu'il  en  avoit  interjetté,nean- 
moins  parce  que  ladite  Hrovince  ,  &  celle  d'^«/o«,  dans  laquelle  il  avoit  quel- 
que tems  auparavant  exercé  fon.  Miniftere  ,  lui  avoit  rendu  un  Témoignage 
fort  Honorable  ;  cette  Aflemblée  décréta  qu'on  le  laifieroit  fur  la  Lifte  des 
Pafteurs  qui  dévoient  être  diftnbuées  entre  les  Eglifes  par  le  Synode  Natio- 
nal ,  Se  qu'il  feroit  emploie  dans  l'Eglife  ou  la  Providence  de  Dieu  l'adref- 
feroit. 

X  V  I  L 

Le  Sieur  Co^«r, autrefois  Pafteur  &  Profefièur  en  Théologie  dans  l'Eglife 
&  Univerfité  de  Ntmes  ,  aianc  envoie  des  Lettres ,  8c  Ion  Dtambe  ,  dédié  à 
cette  Aflemblée  ,  dans  lequel  il  prétend  réconcilier  les  Diferens  qui  fonten- 
tre  les  Proteftans  Sc  ceux  de  l'Eglife  Romaine  ,  touchant  la  Juftification  ;  6c 
aiant  demandé  d'être  entendu  ,  on  lui  acorda  fa  Requête  ,  Se  on  lui  permit 
de  dire  quels  étoient  les  Motifs  de  fon  Deflein.  Après  qu'il  eut  parlé  ,  SC 
qu'il  eut  expofé  fes  Raifons  ,  on  lui  lemontia  fort  lerieufement  le  grand 
Tort  qu'il  avoit  fait,  premièrement  à  la  Vérité  de  D/>a,  en  voulant  entrepren- 
dre de  réconcilier  des  Opinions  contradictoires,  &  dont  l'une detruifoit l'au- 
tre. Et  en  fécond  Lieu  ,  on  lui  fit  voir  qu'il  avoit  écrit  d'une  Manière  fort 
injurieufe  aux  Proteftans ,  puifqu'il  avoit  combatu  comme  une  Erreur  leur 
Pppp  5  Coa- 


r>7o        XXVIII.  SYNODE    NATIONAL 

Confeflion  commune  ,  afin  de  favorifer,  au  Préjudice  des  Reformés,  PEglift 
Romaine  ,  qui  confond  vifiblement  les  deux  plus  grandes  Grâces  de  £>»>*  , 
qui  ne  peuvent  pas  être  feparées  l'une  de  l'autre  ,  quoiqu'elles  (oient  tou- 
jours diftinftes  en  elles  mêmes  ,  à  favoir  ,  l'Abfolution  du  Pêcheur  devant 
le  Tribunal  de  Die»  ,  par  les  Mérites  de  Jcpt.-Chrifi  ,  fon  Obeïflance  étant 
imputée  aux  Hommes  ,  &:  le  Saint  Efprit  opérant  la  Régénération  dans  leurs 
Coeurs.  Et  on  lui  reprefcnta  enfin  combien  il  avoit  été  Ennemi  de  foi-mê- 
me, en  abondonnant  fon  Miniftere  ,  6c  le  Soin  de  fon  Ame  ,  pour  plaider 
«ne  fi  mauvaife  Caufe  S:  fi  impie  ,  comme  étoit  celle  des  CatoUque:  Rornains-y 
ce  qui  étoit  une  Entreprife  fort  téméraire  en  lui.  Mais  ledit  Sieur  Codur 
proteftant  toujours  qu'il  n'avoit  jamais  eu  le  moindre  Deflein  de  s'écarter  de 
la  Foi  Ortodoxe  ,  qui  étoit  profeflée  dans  nos  Eglifes  ,  &  ofrant  de  diflîper 
tous  les  mauvais  Soubçons  qu'on  avoit  contre  de  lui  ,  en  foufcrivant  volon- 
tairement aux  principaux  Articles  de  la  vraie  Do6trine  dont  on  pretendoit 
qu'il  s'étoit  éloigné  ;  on  le  prit  à  fa  Parole  ,  8C  on  lui  mit  en  Main  lefdits 
Articles  ,  qu'il  figna  ,  comme  il  s'y  étoit  otcrt  :  néanmoins  parce  qu'il  le  fit 
en  hefitant  ,  &  cela  encore  en  Termes  afles  ambigus  .  l'AlTemblée  eut  Rai- 
fon  de  douter  de  fa  Sincérité  :  &  on  fut  confirmé  dans  ce  Doute  ,  lors  qu'a- 
près avoir  figné  ,  il  refufa  abfolument  de  fuivre  fa  Vocation,  &  leConfeil  de 
fcs  Frères,  en  marquant  beaucoup  de  Mépris  pour  un  Emploi  fi  -aint  &  fi  ho» 
notable  ,  comme  cft  celui  du  Miniftere  de  l'Evangile  ,  auquel  il  avoit  été 
apellé  dès  fa  Jeuneilè  ;  C'eft  pourquoi  le  Synode  lui  interdit  toutes  les 
Fondions  du  Sacré  Miniftere  ,  8c  lui  défendit  de  faire  déformais  aucunes 
Leçons  de  Théologie  ;  &  l'Aflèmblée  enjoignit  en  même  tems  à  l'une  &  à 
l'autre  Province,  &  à  l'Eglife  où  il  refidoit  aéluellement,  de  veiller  foigneu- 
fcment  fur  fa  Conduite,  Se  de  rendre  Compte  de  fa  Vie  ëc  de  fcs  Mœurs  au 
Synode  National  fuivant ,  qui  pourroit  procéder  à  fon  rctablilVement  ,  fui- 
▼ant  les  bons  Temoienaees  qu'il  recevroit  de  fa  Manière  de  vivre. 
^  XVIII. 

Le  Sieur  Roux  ,  fe  prcfentant  avec  des  Lettes  écrites  par  douze  Perfonnes, 
ou  environ ,  au  Nom  du  Confiftoire  A^Aimarguef  ,  pour  foutenir  l'Apel  que 
lui  Se  d'autres ,  par  lefqucls  ils  étoit  député  ,  avoient  interjette  d'un  Jugement 
que  le  Synode  du  Haut  Languedoc  avoit  rendu  contre  eux  :  Sv  après  que d'ir» 
ne  autre  Part  ,  ou  eût  lu  un  Apel  de  Monfieur  Sigillori  ,  Pafteur  de  l'Eglife 
éiAimargms  ,  Sc  qu'on  eût  ouï  les  Députés  de  ladite  Province  ,  qui  rapor- 
terent  les  Raifons  qui  les  avoient  portés  à  rendre  un  pareil  Jugement;  cette 
Afiemblée  déclara  ,  que  de  telles  Apellations  ne  dévoient  pas  être  portées  aux 
Synodes  Nationaux  ,  6c  que  le  synode  Provincial  ne  devoit  pas  avoir  permis 
qu'elles  vinfent  à  cette  Affemblée  ,  c'eft  pourquoi  cette  Afaire  fut  renvoiée 
au  Synode  Provincial  des  Sevenes  qui  en  devoit  prendre  Connoiflance.  Et 
d'autant  qu'on  avoit  alegué  plufieurs  Chofes  contre  Monfieur  5«|g/7/or7,  qu'on 
n'avoit  pas  prouvées,  comme,  qu'il  avoit  u!ë  de  Violence  contre  quelques-uns, 
qu'il  avoit  tenu  des  Difcours  cho  luans,  que  fe  s  Sermons  avoient  été  remplis 
d'invcdives  ,  8c  qu'il  avoit  tordu  la  P;'.iolc  de  Dtett  maiicieufement  6c  in- 
digi^cment,  on  donna  Charge  à  i'Eglik  de  6mve  d'envoier  des  Députés  à 

Ion 


TENU    A    CHARENTON.        671 

ion  Eglife  ,  &  de  s'informer  foigneufcment  de  tout  cela  fur  les  Lieux  où 
l'on  diloit  qu'il  avoit  commis  de  telles  Actions  ,  &  où  il  avoit  proféré  de 
femblablcs  [-"aroles  ,  &  de  faire  Raport  du  tout  audit  Synode  ,  qui  auroit 
un  plein  Pouvoir  de  difpofer  du  Miniftere  dudit  Stgillori ,  félon  qu'il  le  juge- 
roit  à  Propos  pour  l'Edification  de  l'Eglife  de  Vich, 
X  1  X. 

L'Eglife  de  Duras  aiant  demandé  à  la  Province  de  la  BafeGuienme^quon 
lui  accordât  Monfieur  Thoroud  pour  Pafteur  ;  &  aiant  eu  un  Refus  ,  elle  en 
apella  à  cette  Aflemblée  ,  mais  fans  envoicr  aucun  Mémoire  pour  foutenir 
fon  Apel.  L'Eglife  de  Leiras  s'opofa  auffi  à  la  Demande  de  celle  de  Duras, 
&  prefenta  Requête  au  Synode  de  ladite  Province ,  5c  à  cette  Aflemblée  , 
afin  qu'elle  ne  fût  pas  privée  du  Miniftere  de  fon  dit  Pafteur  Monfieur 
Thoroud.  Le  jugement  du  Synode  Provincial  fut  confirmé  en  tous  fes 
Points,  &  le  Sieurs  Thoroud  fut  fixé  dans  l'Eglife  de  Leiras  pour  y  ex- 
ercer foi)  Mmifterc  ,  Se  PApel  de  l'Eglife  de  Duras  fut  déclaré  ngU 
XX. 

D'autant  que  Monfieur  de  la  Baume  avoit  fait  des  Plaintes  de  Bouche ,  8c 
avoit  produit  des  Lettres  &  des  Mémoires  de  quatre  Anciens  ,  fie  d'unç 
grande  Quantité  de  Chefs  de  Familles  demeurant  à  Ste.  Foi  ,  qui  étoient 
tous  apellans  avec  lui  ,  &  qui  s'opofoient  enfemble  à  l'Etabliflëment  de  Mr. 
Privât  ,  dans  l'Oficc  Paftoral  de  leurEglile  :  remontrant  que  Monfieur  Ai- 
ha,  lequel  le  dernier  Synode  de  la  Bajfe  Guienne  avoit  mis  en  Liberté  ,  pour 
aller  exercer  les  Fondions  Paftorales  dans  l'Armée  de  Sa  Majefté  ,  en  Alle- 
magne ,  commandée  par  Monfieur  le  Maréchal  de  Turenne ,  en  qualité d'Au- 
monnier  de  ce  General,  Redemandant  que  ledit  Sieur  v^/é<î  leur  fut  donné  pour 
Pafteur  ?  Et  le  Sieur  Guion  aiant  été  ouï  ,  parlant  pour  fa  Province,  de  mê- 
me que  les  Sieurs  Privât  &  Alha  ,  touchant  ce  qui  les  concernoit  en  parti- 
culier ;  8c  l'Afl'emblée  étant  fort  afl urée  du  Confentement  de /i^<j^(fwo//>//tf 
de  Bouillon  (qui  remettoit  ,  au  Nom  de  fon  Frcre  ,  Monfieur  le  Maréchal 
de  T'areKw^,  tous  les  Droits  qu'il  pouvoir  avoir  fur  le  Miniftere  dudit  ^/^^,)  8c 
voulant  fiivorifer  les  Parties  plaignantes  ,  &  mettre  fin  à  toutes  les  Plaintes 
de  part  8c  d'autre  ,  ordonna  que  les  fufiits  Miniftres,  Pnvat  5c  yJlba  fervi- 
roient  conjointement  l'EgUfc  de  Ste.  Foi  j  8c  afin  de  procurer  le  Repos  àcet- 
re  Eglife  ,  Se  pour  en  reconcilier  tous  les  Membres  qui  étoient  divifés  entre 
eux  ,  on  nomma  deux  Commiflaires  ,  à  favoir  le  Sieur  Garifoles  &  le  Sieur 
Durashus  ,  auxquels  on  ordonna  expreflement  de  pafler  par  Ste.  Foi  ,  lors 
qu'ils  retourncroient  dans  leur  Province  ,  8c  de  tâcher  par  toutes  fortes  de 
Moiens  de  rétablir  la  Paix  de  cette  Eglife;  &  au  Cas  qu'ils  ne  pu (fent-pas  lever 
tous  les  Obftaclcs  ,  6c  furmonter  toutes  les  Dificultés  qui  pourroientfê ren- 
contrer ,  on  chargea  le  Synode  du  Haut  Languedoc  d'ouïr  toutes  les^Parties , 
Se  de  mettre  la  dernière  Main  à  leurs  Difputes  ,  en  rendant  un  Jugement  Fi- 
nal duquel  elles  ne  pourroient  plus  apellcr. 
XXI. 

Le  Sieur  Pejus  apella  de  plufîeurs  Jugemens  que  le  Synode  du  ^or/ avoit 
prononcés  contre  lui  ,  en  Confequence  d'un  Aâ:e  fait  à 'fon  Occafion  dans  le 

dev- 


ô/i       XXVIII.  SYNODE     NATIONAL 

dernier  Synode  Naiional  à^Alençon.  Cette  Aflemblée  déclara  que  fon  Apel 
n'étolt  pas  recevable  ,  6c  ordonna  que  le  Synode  prochain  du  Berri  uferoit 
de  toute  fon  Autorité  ,  &  emploieroit  tous  les  Soins ,  afin  qu'on  paiât  hon- 
nêtement audit  Sieur  Pejtts  ,  &  fans  Délai,  tous  les  Arrérages  qui  luiétoient 
dûs,  par  l'Eglile  d'^r^f»foM,àRaifon  de  trois  Cens  vint  Livres  chaque  Année  : 
&  que  pour  l'avenir  on  lui  donneroit  trois  Cens  cinquante  Livres  par  An  : 
&  qu'au  Cas  que  ladite  Eglife  n'obeït  pas  à  ce  Commandement  ,  alors  il 
feroit  libre  audit  Sieur  PejHs  de  fe  pourvoir  ailleurs  ,  8c  de  chercher  une  au. 
tre  Eelife  dans  ladite  Province  ,  ou  dans  quelqu'autre  Pais. 
^  X  X  I  L 

Madame  la  Duchefle  de  la  Tremouille  aiant  demandé  une  Audience  à  cette 
Aflemblée  ,  qui  lui  fut  accordée  ;    elle  dit  qu'il  feroit  neceflaire  pour  la 
Paix  Se  le  bien  de  l'Eglife  de  Vitré  tr\  Bretagne  ,  que  les  Sieurs /'<?/?r<?gc /ar- 
<i^«>;,fesPafteurs,en  fuilènt  ôtés  ,  à  Caufe  de  la  Mes-intelligence  &dela'Di- 
vifion  qu'il  y  avoit  entr'eux  depuis  plufieurs  Années.     Déplus  ,  la  Provin- 
ce à"" Anjou  demanda  que  l'Eglife  aflemblée  à  Terchaut  (  qui  avoit  été  unie  à 
celle  de  Vitré  ,  feulement  pour  quelque  tems ,  par  le  Synode  National  qu'on 
y  avoit  tenu  l'An  1585.)  pût  être  réincorporée  à  celle  de  Laval,  parce  que 
ladite  Eglife  de  Terchaut  étoit  fituée  dans  la  Comté  de  Laval,  &  qu'elle  lui 
avoit  été  unie  dès  le  commencement  de  fa  Fondation  ,  &  en  aiant  toujours 
été  Membre.     On  ouït  auflî  les  Députés  de  la  Province  de  Bretagne,  parlant 
pour  leur  Synode  qui  raporterent,que  l'Intention  de  Madame  de  Montmartin 
étoit  fortopofée  à  ce  Démembrement,  parce  que  la  Dcfunion  qu'il  y  avoit 
entre  lefdits  Pafl:eurs  avoit  partagé  l'Eglife  de  Vitré ,  dont  les  Peuples  avoient 
été  fi  ennuies  de  leurs  Difputcs  &  de  leurs  Querelles,  dans  lefquellesilsn'a- 
voient  pià  s'empêcher  de  prendre  Parti,  qu'ils  avoient  enfin  prié  Madame  la 
Duchefle  de  la  Tremouille  de  faire  enforte  qu'ils  en  fuflent  délivrés;  Sur  quoi 
ce  Synode  Décréta  que  ,    conformément  à  la  Prière  de  Madame  la  Duchefliè 
de  la  Tremouille  ,  les  deux  Pafteurs  qui  avoient  fcrvi  jufqu'à  prefent  l'Egli- 
fe de  Vitré  feroient  placés  ailleurs.     Et  que  Monfieur  fordain  feroit  envoie 
dans  l'Eglife  de  Vljle  de  Gafte  &  de  Lajfai ,  pourvu  que  ledit  Monfieur  Jor- 
dain  8c  ladite  Eglife  y  confentiflent  :  &  qu'on  pourvoiroit  l'Eglife  de  Vitré 
d'un  autre  Pafl:eur  qui  auroit  toutes  les  bonnes  Qiialités  requifes  pour  l'Edi- 
fication du  Peuple.     11  fut  encore  ordonné  ,  touchant  l'Eglife  de  Terchaut 
6c  de  Vieuville  ,  que  les  Sieurs  Bafnage  6c  de  {''Angle  ,  conjointement  avec 
les  Sieurs  Guefdon  &  Coillard  ,  ou  en  Cas  qu'ils  fuflent  légitimement  empê- 
chés ,  deux  autres  Paflieurs ,  8c  deux  Anciens ,  Membres  du  Coloque  de  Co«- 
ftantin ,  qui  prendroient  avec  eux  les  Aftes  8c  les  Mémoires  qui  avoient  été 
portés  à  ce  Synode  ,  de  la  Part  de  l'Eglife  de  Vitré ,  fe  tranfporteroientdans 
ladite  Ville,  aux  Fraix  de  fon  Eglife  ,  oili  étant  arrivés  ,  ils  procederoient  à 
la  Cenfure  de'ceux  qui  auroient  fomenté  les  Divifions  :8c qu'ils  envoieroient 
Monfieur  Pejire  à  l'Eglife  de  Terchaut  8c  de  Vieuville  ;  8c  qu'afin  d'apaifer 
les  Diterens  qui  troubloicnt  l'Eglife  de  Vitré,  ils  tâcheroient  de  faire  confen- 
tir  Madame  de  Montmartin  ,  à  l'Etabliflenient  de  Monfieur  Peflre  dans  ladi- 
te Eglife  de  Ttrehaut ,  £c  au  Démembrement  de  ladite  Eglile  d'avec  celle 

de 


T  E  N  U    A    C  Fî  A  R  E  N  T  O  N.  675 

de  Fhré  ;  8c  qu'ils  difpoferoient  ladite  Dame  à  fe  conformer  à  l'Intention 
de  cette  Aflêmbléc  :  Cc  qu'ils  rendroient  Compte  du  tout  au  Synode  Na- 
tional fuivant. 

XXIII. 

Monfieur  H»rOfi,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Barbignieres ,  envoia  des  Lettres  à 
cette  Aflemblce  ,  avec  fon  Apel  du  Synode  de  la  Bajfe  Cftienne  ,  qui  lui 
avoit  défendu  de  publier  un  certain  Ecrit  dans  lequel  il  traitoit  des  Afaires  de 
l'Eat  ;  ce  que  le  Synode  avoit  fait ,  ne  jugeant  pas  que  cela  pût  fervir  aucu- 
nement à  l'Edification  de  l'Eglife  de  Dien.  Sur  quoi  r'AUemblée  declar.i 
que  ledit  Apel  ne  devoit  pas'être  reçu ,  &  qu'on  ne  devoit  pas  l'avoir  por- 
té à  ce  Synode  :  Sc  il  futj;deplus  enjoint  audit  Hfiron  d'acquiefcer  au  Juge- 
ment de  fa  Province. 

XXIV. 

Monfieur  Charron^  Avocat  au  Parlement  de  Bo^rdeaux  ^  &  Ancien  de  l'E- 
glife de  Bergerac  ,  fe  plaignit  8c  apella  du  Synode  de  la  Bajfe  Guienne ,  parla 
Bouche  de  Monfieur  Pirarede  ,  auquel  il  avoit  confié  fes  Mémoires.  Après 
quoi  cette  Afl'emblée  revoiant  le  Jugement  dudit  Synode  Provincial  ,  leva 
la  Cenfure  qui  lui  avoit  été  infligée  par  le  Coloque  de  Perigord  ,  parce  qu'il 
y  avoit  une  Erreur  dans  ladite  Cenfure  ;  Se  déclara  que  le  Confiftoire  de 
Bergertic  en  avoit  très-mal  agi  dans  les  Procédures  ;  &  que  le  Sieur  facob 
Tourtieau  ,  s' étant  comporte  d'une  Manière  dénaturée  6c  fort  inhumaine  en- 
vers fon  Père  ,  comme  il  étoit  Notoire  à  tout  le  Monde  ,  ne  devoit 
pas  avoir  été  choifi  pour  exercer  l'Ofice  d'Ancien  ,  dans  l'Eglife  '  de' /f- 
nts-Chrifi. 

XXV. 

Il  fut  décrété  que  le  Synode  du  Haut  Languedoc  jugcrok  en  dernier  Ref- 
fort  de  l'Apel  qui  avoit  été  interjette  par  t'ÎEglife  de  Sainte  Foi  ,  qui  avoit 
été  condamnée  par  le  Synode  de  la  BaJJe  Gmeme  à  paier  les  Arrérages  qui 
étoient  dûs  aux  Heretiers  des  Sieurs  Hefperian  &  Miz.aiibin  ,  fes  défunts 
Pafteurs  ,  pour  les  Services  qu'ils  lui  avoient  rendus  pendant  le  tems  de  leur 
Miniftere. 

XXVI. 

Il  fut  arrêté  que  l'Apel  de  Monfieur  Crâne  feroit  fignifié  au  ConGftoirc 
de  Saint  Maixant  ,  &  qu'il  feroit  porté  par  ledit  Confiftoire  ,  au  Synode 
de  Xaintongt  ,  qui  en  jugeroit  en  dernier  Rcflbrt  par  l'Autorité  de  ce  prefcnt 
Synode. 

XXVII. 

Monfieur  Giles  ,  Avocat  au  Parlement  de  Rouen,  prcfenta  une  Requête  à 
cette  Aflemblée  ,  par  laquelle  il  demandoit  qu'on  fit  quelques  Changemens 
dans  le  Gouvernement  des  Eglifes  les  plus  Populeufes  deceRoiaume^  &  il 
fe  plaignoit  que  parce  qu'il  avoit  infiftc  fur  ces  Propofitions  ,  il  avoit  été 
Sufpendu  de  la  Table  du  Seigneur  ,  par  le  Confiftoire  de  l'Egliie  dzRoif'én; 
2c  que  cette  Sentence  de  Sufpenfion  avoit  été  ratifiée  par  l'Autorité  du  Sy- 
node Provincial  de  Normandie.  On  lui  repondit  ,  que  le  Synode  Natio- 
nal lui  enjoignoit  d'ab.indonner  àt  pareils  Defleins ,  que  l'on  ne  pourroit 

Tome  //.  0.14  q  )**- 


674        XXVIII.    SYNODE    NATIONAL 

jamais  exécuter  félon  le  Plan  qu'il  en  donnoit    Et  d'autant  qu'il  avoit  :pro~ 
mis  auparavant  de  s'en  tenir  à  tout  ce  que  rAlîemblcc  ordonneroit  fur  cela, 
on  lui  dit  que  s'il  y  acquiefçoit  en  éfet.  il  feroit  derechef  admis  à  la  Conv- 
inunion  de  l'Eclife,  &  à  la  Participation  de  la  Sainte  Cène. 
XXVII  I. 

Le  Sieur  de  Coutures ,  apellant  d'un  Jugement  que  Vljle  de  France  avoit 
prononcé  contre  lui ,  Sc  n'envoiant  aucuns  Mémoires  pour  foutenir  Ton  Apel, 
il  fut  déclaré  nul. 

XXIX. 

Le  Sieur  To»{fiiints  de  Boajfames,  apellant  du  Synode  de  la  Baffe  Gnknne  , 
parce  qu'il  avoit  permis  au  Sieur  de  BUncard  de  prendre  Place  parmi  les 
Anciens  dans  l'Eglife  de  la  Fite  ,  ce  que  le  Synode  avoit  fait,aiant  li-gard  au 
grand  Age  &  à  plufieurs  Infirmités  duJit  Sieur  de  blancard  ,  6c  à  Caufc  des 
grands  Services  qu'il  avoit  rendus  à  l'Eglife  de  la  Fite  ,  &  ledit  Sieur  To»f- 
■faints  de  Rolfames  n'envoiant  aucuns  Mémoires  pour  défendre  fon  Apel  , 
l'AlVemblée  le  déclara  nul. 

XXX. 

Le  Synode  invalida  les  Apels  des  EgUfcs  de  NAvarrins  ,  8c  à''Ortez,,  qui 
avoient  apellé  d'une  Sentence  prononcée  parle  Synode  du  Bairn,  tenu  àLam- 
l'ei.e. 

XX  X  T. 

Monfieur  Blondel ,  qui  avoit  été  depofé  de  fon  Ofice  d'Ancien  ,  par  une 
Sentence  du  Confiiloire  de  l'^itré ,  laquelle  avoit  aufli  été  confirmée  par  une 
«ucre  du  Synode  Provincial  de  Bretagne  ,  aiant  apellé  de  l'une  &  de  l'autre 
de  ces  Sentences  ,  eut  Ordre  de  l'Aflembléc  ,  d'expofer  fes  Griefs  aux  Srs. 
Bufnage  6c  de  V Angle  ,  qui  furent  chargés  de  remédier  aux  Defordrcs  qui 
ctoient  dans  l'Eglife  de  Vitré  ,  6c  de  prononcer  un  Jugement  Final  fur  tous 
ces  Diferens  ,  duquel  on  ne  pourroit  plus  apel  1er. 
XXXII. 

Le  Sieur  Aimin,  Paftcur  de  l'Eglife  de  ManoÇques  ,  apcUad'un  Décret  du 
Synode  du  Dauphiné  ,  qui  avoit  été  tenu  à  iV/owj  l'an  164a.  lequel  l'avoir 
déchargé  de  fon  Miniftere  dans  l'Eglife  de  Die,  en  lui  donnant  l'ermifiîon 
de  fe  pourvoir  ailleurs  ,  ou  dedans  ou  dehors  ladite  Province  ,  fuivant  que 
la  Divine  Providence  le  dirigcroit.  Cette  AlTemblée  ,  après  l'avoir  ouï  expo- 
fant  fes  Griefs ,  &  les  Reponfcs  qui  lui  furent  faites  de  la  Part  des  Députés 
de  cette  Province  ,  confirma  le  Décret  dudit  Syi^dc  de  Ntonr,  &:  il  fut  con- 
firmé dans  l'Eglife  de  Manofques  à  la  Requête  defdits  Députés  ,  &  de  1  E- 
£life  de  Die  ,  fans  que  ledit  Sieur  Aiyam  pût  demander  ou  .prétendre  un  De- 
nier de  l'Eglife  de  Die  ,  pour  le  tems  qu'il  y  avoit  exercé  fon  TVliniftere  , 
fous  Prétexte  de  quelque  Marché  ou  Accord  qu'il  avoit  fait  avec  ladite  Egli- 
fe.  Il  fut  déplus  permis  à  l'Eglife  de  Aianofqnes  de  fe  pourvoir  d'un  autre 
Parteur  ,  dedans  ou  dehors  fi  Province  ,  au  Cas  que  ledit  Aimin  négligeât 
le  Soin  de  fon  Troupeau  ,  pour  pourfuivre  les  Procès  qu'il  avoit  déjà  com- 
mencés ,  ou  qu'il  pourroit  intenter,  &  en  Cas  qu'il  abandonnât  ladite  Egli'- 
fc  avant  que  d'en  avoir  obtenu  fa  Demiûion. 

XXîsIII.  Les 


TENUACHARENTON.         d/f 
XXXIII. 

Les  deux  Synodes  du  Poiam.  &  de  Xaintonge  ,  aiant  confenti  conjointe- 
ment  à  l'Union  des  Eglifes  de  Champagne-AJouton  &  de  Saint  CLiude  ,  &  Ir 
très- honorable  Comte  do.  Rouffi  ,  par  les  Bienfaits  de  quicctte  EglifedeC/?^;»- 
pagne-Mouton  fubCftoic  principalement  ,  aiant  envoie  des  Lettres  à  cette  Af- 
femblée  ,  par  lefquelles  il  requeroit  que  Monfieur  Ferrand  fût  continué  dans 
le  Miniftere  de  ladite  Eglile  ,  non-obftant  tous  les  Moiens  dont  l'Eglife  de 
Courtelles  fe  fcrvoit  pour  tâcher  de  le  gagner  ;  comme  on  pouvoit  le  voir 
par  les  Lettres ,  les  Apels  6c  les  Mémoires  que  ladite  Eglife  avoit  envoies 
au  prcfent  Synode  pour  cette  Fin  :  cette  AGèmblée  confirma  l'Union  de  ces 
Eglifes  de  Ch.tmpAgne.A^outon  ,  &  de  Saint  CUade ,  &  ordonna  au  Synode 
du  PoiUioH  de  prendre  tout  le  Soin  imaginable  de  pourvoir  au  plutôt  l'Eglife 
de  Courtelles  ,  de  quelque  digne  &  habile  Miniftre  ,_  dont  elle  pût  être  bien 
édifice.  Au  défaut  de  quoi  ladite  Eglife  feroit  incorporée  derechef  avec  celle 
de  Champagne-Mouton  ,  &  de  St.  Claude  ,  &  qu'elle  feroit  fervie  alternative- 
ment par  ledit  Monfieur  Ferrand,  qui  aiTifteroit  auflî  alternativement  aux 
Synodes  de  Xaintonge  &  du  Poitou. 

XXXIV. 

Monfieur  Homel  ,  Député  pour  la  Province  du  Vivarez.  ,  vint  à  ce  Sy- 
node,  chargé  des  Mémoires  de  l'Univerfité  de  Die,  lequel  aiant  eii  Audien- 
ce ,  déclara  à  l'Aflémblée  le  grand  Préjudice  que  les  Jugemens  prononcés  le 
vint  &  unième  de  Mars  1638.  8c  le  fcptiême  du  même  Mois  de  l'An  164^. 
par  le  Confiftoire  de  Lion  ,  avoient  caufé  à  ladite  Univerfiré  ,  auquel  Con- 
fiftoire  on  avoit  renvoie  la  Connoifiance  du  Diferent  qui  étoit  entre  ladite 
Univerfiré  ÔC  Monfieur  ^imin  ,  à  l'Occafion  d'un  Compte  que  ce  dernier 
avoit  rendu  d'une  certune  Afaire  dont  ladite  Univerfité  lui  avoit  donné  lé 
Maniement  ;  ledit  Sieur  Aimin  aiant  aufll  été  ouï  dans  fa  Defenfê,  l'Aflém- 
blée adoucit  les  fufdits  Jugemens  ,  &  régla  les  Paiemens  qu'on  devoit  faire 
audit  Sieur  Aimin  ,  qu'elle  reduifit  à  feizc  Sols  par  jour  ,  pourfes  Dépens, 
&  fcs  Journées  au  Nombre  de  fix  Cens  cinquante-neuf,  tellement  qu'il  lui 
étoit  dû  félon  cette  Taxe  ,  la  Somme  de  fix  Cens,  quaranre-fept  Livres, 
dix  Sols.  Déplus  ,  il  fut  ordonné  que  les  fufdits  Jugemens  du  vint  8c 
unième  Mars  de  l'An  1638.  &  du  Septième  du  même  Mois  de  l'An  1643. 
refteroient  dans  leur  Force,  à  l'Egard  des  Sommes  qui  lui  avoient  été 
ajugées  ,  lefquelles  fe  montoicnt  à  fept  Cens  ,  quarantc-fcpt  Livres ,  fept 
Sols .  dont  on  deduiroit  deux  Cens ,  dix  Livres ,  reçues  par  ledit  Mohfieur 
Aimin  ,  qu'il  avoit  lui-même  mifes  fur  fon  Compte  du  quatrième  de  Jan- 
'vier  1658.  6c  la  Somme  de  Cent  trente  Livres ,  cinq  Sols  ,  qu'il  avoit  re- 
çue du  Confiftoire  de  l'Eglife  de  Lion ,  le  vint-feptiême  de  Mars  1 654. 
avec  la  Somme  de  huit  Cens  ,  trente-quatre  Livres  ,  feize  Sols  ,  qui  lui 
étoient  dues  fur  un  Compte  du  dix-fepticme  de  Janvier  1642.  &  que  de 
tous  ces  Paiemens  qui  fe  montent  à  la  Somme  de  Deux  Mille  ,  neuf  Cens , 
quatre-vint-dcux  Livres  ,  ledit  Sieur  yîimin  paieroit  à  ladite  Univerfité  la 
Somme  de  cinq  Cens  ,  quatre-vints  ,  fept  Livres  ,  quatre  Sols  ,  &  on  l'o- 
bligea encore  de  fatisfùre  touchant  les  autres  Sommes  qu'il  avoit  reçues 
Q_qqq   2  pour 


G-jG        XX VIII.  SYNODE  NATIONAL 

pour  ladite  Univerfué  ,  8c  qu'il  n'avoit  jamais  mifes  fur  fcs  Comptes  ,  com- 
me aufli  de  lui  délivrer  tous  les  Papiers  6c  les  Mémoires  qui  lui  apartenoient, 
&  qu'il  avoit  à  fa  Garde. 

XXXV. 

L'Univerfité  de  Saumuy  aiant  porté  un  Apel ,  à  l'Occafion  d'une  Afaire 
qui  concernoit  Monficur  Forbes  ,  Régent  de  Retorique  de  ladite  Univer- 
fité  ;  l'Apel  fut  déclaré  nul. 

XXXV  I. 

L'Apel  de  l'Eglife  de  Laffai  ,  touchant  fon  Pafteur  Monfieur  Rotiveau  , 
lut  déclaré  nul. 

CHAPITRE     XII. 

Contenant  àimrfes  Matières  Générales. 
Article      I. 

SI  des  Pafteurs  qui  auront  été  mis  hors  de  leurs  Eglifes,  par  Ordre  de  leurs 
Synodes  Provinciaux  ,  tâchent  d'Empêcher  l'Execution  de  cet  Ordre,  en 
portant  leurs  Apels  au  Synode  National  ,  &  cherchent  à  mettre  le  Defor- 
dre  &  la  Confufion  dans  la  Maifon  de  Dieu ,  &  à  rendre  vaine  notre  Difci- 
pline  6c  tous  les  Soins  qu'on  prend  de  remédier  aux  Abus  :  Cette  Aflemblée 
ordonne  que  tous  les  Apellans  feront  foumis  au  Jugement  de  leur  Province 
voifine  qui  tiendra  la  première  fon  Synode  ;  C^  que  ledit  Synode  Provincial 
prendra  Connoifiànce  de  leurs  Apels,  dont  il  jugera  jufqu'a  la  Tenue  du  Sy- 
node National  fuivant. 

I  I. 
Cette  Aflemblée  défendit  à  toutes  les  Provinces  d'exiger  de  leurs  Etudians 
le  Serment,  de  ne  quiter  jamais  le  Service  des  Eglifes  ÔC  des  Provinces  dans 
îciquelles  ils  auroient  une  fois  été  reçiîs,pour  être  emploies  au  Miniftere  du 
Saint  Evangile  ;  Parce  qu'un  pareil  Serment  eft  préjudiciable  aux  Droits  de 
nos  Synodes  Nationaux  ,  ^  ne  tend  nullement  à  l'Edification  des  Eglifesen 
General. 

ï  I  ï. 
Sur  la  Remontrance  des  Députés  de  Vljle  de  France  il  fut  enjoint  à  toutes 
les  Eglifes  de  conferver  fort  pretieufement  tous  les  Actes  d'Etabliflemem  faits 
durant  les  Années  1599.  &  1600.  par  les  Comn-uflaii-es  quç  Sa  Majefié  le 
Roi  Henri  Quatrième ,  avoit  députés  pour  exécuter  l'Edit  ,  &  d'en  avertir 
toutes  les  Eglifes  oii  il  n'avoit  pas  été  obfervé  ;  8c  de  garder  trcs-foigneufe- 
ment  tous  les  Faits  ,  les  Aéles  &  les  Témoignages  qui  prouvoient  que  l'Exer- 
cife  de  nôtre  Religion  ctoit  établi  dans  ces  Lieux-là ,  pendant  les  Années 
1576-,  ^511- ■>  Ï596.  £c  15^7- 

lY.  Il 


TENU     A    CHARENTON.  (^-jj 

I  V. 

Il  fut  ordonné  que  lorfque  les  Palpeurs  8c  les  Anciens  feroient  pourfuivis 
en  Juftice  ,  pour  s'être  aquités  de  leur  Devoir  à  la  Décharge  de  leurs  Con- 
fciences  ,  pourveu  qu'ils  eûiïent  agi  conformément  aux  Canons  de  notre 
Difcipline ,  &  aux  Loix  de  l'Edit,  les  Eglifes  feroient  tenues  de  les  indemni- 
fer  ;  &  au  Cas  que  leurs  propres  Eglifes  ne  pûfl'ent  pas  y  fubvenir  toutes 
feules ,  les  autres  Eglifes  du  même  Coloque  &  de  la  même  Province  les  ai- 
deroient  à  en  fuporter  le  Fardeau  ,  comme  elles  y  étoient  obligées  en  Con- 
fcience.  C'eft  pourquoi  cette  Affèmblée  jugea  que  ces  Eglifes- la  étoient 
coupables  de  la  dernière  Ingratitude  ,  qui  avoient  abandonné  leurs  Pafteurs 
&  Anciens  ,  fans  fe  mettre  en  Peine  de  les  leconder  6c  de  les  aflifter  ,  dans 
leurs  Befoins  ,  lors  qu'on  leur  avoit  intenté  des  Procès  ,  &  qu'on  les 
avoit  emprifonnés  pour  avoir  fidellement  rempli  les  Devoirs  de  leurs 
Charges. 

V. 

A  la  Requête  de  la  Province  des  Seventies,  cette  Aflèmblée  expliqua  le  pre- 
mier Article  des  Matières  Générales  ,  qui  avoit  été  fait  dans  le  Synode  Na- 
tional de  Saint  Maixant  ,  6c  déclara  là-deflus  ,  qu'aucune  Eglife  particuliè- 
re ne  chercheroit  à  fe  pourvoir  d'un  Pafteur  ,  avant  que  d'en  avoir  premiè- 
rement obtenu  la  Permiffion  de  fon  Coloque  ,  ou  du  Synode  Provincial  ;  6c 
que  lors  qu'elle  l'auroit  obtenue  ,  Sc  qu'elle  auroit  trouvé  un  Miniftrc  à  fon 
Gré, elle  ne  pourroit  pas  l'établir  légitimement,  fans  leconfentementdetout 
le  Corps  de  ce  Synode  là  ,  ou  des  Palleiirs  voifms ,  jufqu'à  ce  que  ledit  Sy- 
node l'eût  agrée  &  aprouvé, 

V  I. 

Ceux  de  ta  Province  de  la  Bajfe  Guienne  demandèrent  qu'on  enjoignît  à 
toutes  les  Eglifes  de  le  conformer  à  leur  Ufige,  qui  étoit,  qu'aufli- tôt  qu'ils 
entroient  au  Temple  de  fe  mettre  à  genoux  ,  &  en  cette  humble  Pollure 
d'ofrir  chacun  en  fon  particulier  une  courte  Prière  à  D/V«,pour  lui  demander 
fon  Afliftance  ,  afin  de  profiter  de  la  Prcdicatbn  de  fa  Sainte  Parole.  Mais 
l'Aflemblée  jugea  qu'il  n'étoit  pas  Befoin  de  faire  aucun  Canon  touchant 
une  Matière  qui  étoit  Indiferente  en  elle  même ,  &  que  les  Eglifes  auroient 
toujours  la  même  Liberté  de  fe  lervir  de  leur  Ancienne  Coutume  ;  &  on  les 
exhorta  toutes  de  chercher  les  Moiens  qu'elles  jugeroicnt  pouvoir  contribuer 
davantage  à  leur  Edification  ,  &  d'éviter  princrpalcmcnt  toute  Oftentation 
Se  Afeftation,  6c  l'Ombre  même  de  la  Superftition. 
VII. 

Les  Provinces  Maritimes  faifmt  de  grandes  Plaintes  ,  à  l'Occafion  d'une 
Multitude  de  Captifs  qui  ccoient  dans  les  Chaînes  à  ^Iger  ,  à  Tunis  ,  à  Sal- 
le ,  6c  en  d'autres  Lieux  de  la  Barùarie  6c  du  Roiaume  ^ie Maroc;  6c  remon- 
trant qu'étant  dans  un  Etat  fi  trifie  ils  avoient  indiipcnfablement  Befoin  de 
l'Afliftancc  charitable  de  tous  les  Fidèles  ,  pour  les  délivrer  de  cette  Servi- 
tude malheureufe  ;  le  Sj/node,  touché  de  Compafiîon  pour  tant  de  pauvres 
Efclaves  Chrétiens  ,  Se  émiî  par  les  Entrailles  de  Mifcncorde  du  Gr.ind  Dien 
Vivant ,  6c  par  la  Part  que  tous  les  Membres  àenoixc^ti^new  Jefus-Chrifi: 
C^qqq   g  dm- 


678        XXVIII.    SYNODE    NATIONAL 

doivent  prendre  aux  Miferes  &  aux  Afliftions  de  leurs  Frères,  conjura  tou- 
tes les  Provinces  ,  Se  toutes  les  Eglifes  ,  &  même  tous  les  Particuliers  qui 
profeifoicnt  notre  Religion  ,  d'avoir  Pitié  de  leurs  pauvres  Frères  ,  &  de 
contribuer  Libenlement  à  leur  Délivrance,  ordonnant  que  les  Charités  qu'on 
recueilliroit  pour  cette  Fin  dans  les  I^rovinces  de  la  Xaintonge  ,  du  PotEloH  , 
de  la  Bafe  Gmenne  ,  du  Benrn  y  du  Haut  Languedoc,  des  Sevenes  ,  du  Ftva- 
rez.  ,  du  DaKphirjé ,  fic  de  la  Bourgogne  ,  feroient  remifes  au  Confiftoire  de 
Lion  ;  ÔC  que  les  Colcclcs  qu'on  feroit  dans  les  Provinces  de  NormMclte  ,à.e, 
la  Bretagne  ,  d'Anjou  ,  du  Bcrri ,  &C  dam  Vljle  de  France  Ccroiçni  délivrées  au 
Confilloire  de  l'Eglilé  de  Paru  ;  Sc  que  chaque  Province  envoieroit  au 
Confiftoire  de  Parts  une  Lifte  des  Captifs  qui  lui  apartenoient ,  marquant  en 
même  tems  à  combien  fe  monteroient  les  Charités  qu'elle  auroit  faites  ;  afin 
de  racheter  avec  l'Argent  d'une  Province  ,  les  Captifs  de  la  même  Provin- 
ce ;  Se  que  s'il  y  avoit  quelque  Somme  de  refte  ,  elle  feroit  emploiée  au 
même  Ufagc  ,  en  Faveur  des  autres  Provinces,  dont  les  Charités  ne  feroient 
pas  fufifantes  pour  racheter-  tous  leurs  Captifs  :  enforte  qu'une  fi  bonne  Oeu- 
vre reuflît  à  la  Gloire  de  Dtett  ,  à  l'Edification  de  tous  les  Peuples,.  &  à  la 
Confolation  de  tous  ces  Pauvres  Frères  afligés. 
VIII. 
Sur  la  Remonftrance  des  Provinces  de  Vljie  de  France  &  d'Anjou ,  on  en- 
joignit très-expreilément  à  toutes  les  Eglifes  auxquelles  on  a  accordé  le  Pri- 
vilège d'avoir  des  Imprimeries  ,  de  ne  pas  foufrir  qu'on  fît  aucun  Change- 
ment dans  la  Verfion  de  la  Bible  ,  ni  dans  le  Livre  des  Pfeaumes  ,.  ni  dans 
la  Confeffion  de  Foi  ,  la  Liturgie  ,  &  le  Catechiime  ,  fims  un  Oitlre  exprès 
du  Confiftoire  ,  qui  auroit  été  établi  pour  cet  Efct  ,.  par  chaque  Synode 
Provincial. 

IX. 
Sur  le  Raport  fait  par  quelques  Députés  des  Provinces  Maritimes  ,  qu!il 
leur  arrivoit  des  Pais  Etrangers  de  certaines  Perfonnes  qu'on  notnmoit  /nde- 
pendans,  Sc  qui  étoient  ainfi  apellés,  parce  qu'ils  enfeignoient  que  chaque  Egli- 
ie  particulière  devoit  êd'e  gouvernée  par  fes  propres  Loix  ,  lans  dépendre  de 
Perfonne,  ni  être  fubordonnée  à  qui  que  ce  fût  en  Matière  de  Religion,  & 
fans  être  obligée  de  reconnoîire  l'Autorité  des  Coloques  ou  des  Synodes  , 
pour  ce  qui  concerne  la  Difcipline  8c  l'Ordre  ,  &  que  ces  Perfonnes  fiifoient 
leur  Rcfidence  dans  ce  Roiaume  :  ce  qui  pourroit  avoir  de  grandes  6c  tres- 
fâcheufes  Confequcnces  ,  fi  on  n'y  remcdioit  pas  foigneufemcntfans  Délai: 
Cette  Aflémbléc  craignant  que  la  Contagion  de  ce  Poifon  ne  fe  répandît  in- 
fenfiblement,  &  qu'une  telle  Pefte  ne  mît  le  Defordre  &  la  Confufion  parmi 
nous  ;  6c  jugeant  que  ladite  Sedte  d'Independam  ,  étoit  non-il'ulement  Préju- 
diciable à  PEglife  de  Dieif  ,  parce  que  ceux  qui  faifoient  Profeflion  de  cette 
Doétrine  ne  tâchoient  qu'à  mettre  tout  en  Confufion  ,  Se  à  ouvrir  la  Porte 
à  toute  Sorte  de  Singularités  ,  d'Irrégularités  ,  Sc  d'Extravagances  ,  empê- 
chant autant  qu'ils  pouvoient  qu'on  ne  prévint  de  pareils  Dcfordres  ;  mais 
auffi  parce  qu'ils  étoient  des  Ennemis  très-dangereux  de  l'Etat  :  car  fi  leur 
Opinion  prevaloit  ,   ôc  qu'elle  fût  en  Vogue  parmi  nous  ,  on  y  verroit  for- 


T  E  N  U    A    C  H  A  R  E  N  T  O  N.  679 

mer  autant  de  Religions  qu'il  y  avoit  de  Paroiflcs  hc  d'Aflemblécs  parti- 
culières :  C'eft  pourquoi  il  fut  enjoint  à  toutes  les  Provinces,  mais  plus 
particulièrement  à  celles  qui  confinoient  à  la  Mer  ,  de  veiller  8c  d'empêcher 
avec  toute  la  Diligence  poffible  ,  que  ce  Mal  ne  jettât  point  de  Racines  par- 
mi les  Eglifes  de  ce  Roiaume  ;  afin  de  pouvoir  confervcr  inviolablementla 
Paix  &  l'Uniformité  dans  la  Religion  ,  &  qu'on  ne  changeât  ni  innovât 
rien  parmi  nous  ,  de  ce  qui  pourroit  en  quelque  Manière  d'Eroger  au 
Devoir  auquel  nous  femmes  obliges  envers  Dte»  ,  &  au  Seïvice  que  nous 
devons  à  notre  Roi. 


CHAPITRE     XIII. 

REMARQ^UE 

Touchant  l'Union  des  fufdits  Indepmdms. 

JE  ne  puis  pas  définir  fi  ceux  qui  font  apellés  du  Nom  à''lndependans  ,  par 
cette  Vénérable  Afieniblée  ,  venoient  de  la  Nouvelle  ou  de  la  Fie  lie  An- 
gleterre \  mais  il  eft  néanmoins  certain  qu'il  y  avoit  en  ce  tcms-là  ,  de  très- 
grandes  Divifions  en  Angleterre ,  touchant  la  Diicipline  de  l'Eglife  ,  ce  qui 
étoit  un  fâcheux  Obtlacle  à  la  Reformation  ,  8c  entrainoit  avec  foi  beaucoup 
de  Seftes  &  d'Herefies ,  dont  ceux  qui  craignoient  véritablement  Dieu  éroiertt 
fenfiblement  touches  ,  ce  qui  anima  plufieurs  Miniftres  &  habiles  Thco- 
giens  ,  contre  les  Non-Cotiformiftes  j  8c  cela  aboutit  à  un  Schifme  qui  a  duré 
pendant  plus  de  quarante  Ans.  Mais  à  la  fin  il  a  pliî  à  Dien  de  toucher  les 
Cœurs  des  Minil-  res  /ndependans,  en  leur  faifant  connoître  le  grand  Préjudice 
qu'ils  caufoient  à  l'Eglife,  en  fe  tenant  fcparés  depuis  fi  long-tems  les  uns  d'a- 
vec les  auti-es.  Sur  quoi  plufieurs  Savans  8c  Pieux  Miniftres  des  Egliles  de 
Londres  de  l'une  &  de  l'autre  Part ,  s'afi'emblerent  8c  conférèrent  touchant 
les  Moiens  propres  à  reparer  cette  Brèche  ^  &  aiant  confulté  plufieurs  fois 
enfemblc  fur  ce'  Sujet  ,  8c  après  avoir  ofert  plufieurs  Prières  très-ferventes 
pour  demander  à  Dieu  de  les  faire  rcuffir  dans  un  fi  ^ ieux  Deffcin ,  un  Ven- 
dredi ,  fixiême  de  A'Urs^  Vieux  Stile  ,  1650.  la  pliipaitdes Miniftres  A'^»«. 
Conformités  de  la  Ville  de  Londres  ,  8c  pluGeurs  autres  Miniftres  des  environs 
de  cette  même  Ville  ,  s'ailèmblerent  ,  8c  on  leur  lût  les  Articles  d'Union  , 
prépares  pr.r  un  Comité  ,  kfquels  avoient  déjà  été  vus  &  examinés  aupara- 
vant ,  par  plufieurs  defdits  Miniftres  ;  Sc  lors  qu'on  leur  eût  demandé  leur 
Confentemcnt  ,  ils  ne  firent  aucune  Dificulté  de  le  donner  ;  après  quoi  ils 
figncrenc  cette  Union  ,  étant  environ  au  Nombre  de  Cenr.  C!et  exemple 
attira  tous  les  autres  Miniftresj,  Kon-Conformifles  à^Jtjgletr/re  ,  lefquels 
avoient  au ffi  tenu  des  Afl'emblées  dans  plufieurs  autres  Comrés  èc  Provinces, 
pour  ajufter  ce  Difcrent;  ce  qu'ih  firent  pareillement,  auffi-tôt  qu'ils  eurent  v  tV8c 
coniideré  les  Articles  imprimés  >  ds  PUiiioiï  entre  ks  Miniftres  réconcilies  à 


68o        XXVÏII.    SYNODE  NATIONAL 

Londres  ,  dont  ils  leur  donnèrent  Part.  Lors  que  les  Minirtres  de  Londres 
fîgnercnt  cette  Union  ,  ils  convinrent  tous  unanimement  d'enfevelir  dans 
un  éternel  Oubli  ces  Noms  de  Diftinction  ,  à  lavoir  ,  de  Presbiieriens  ,  8c 
àUndependans  \  6c  de  communiquer  ces  Articles  d'Union  à  tous  les  Mem- 
bres de  leur  Communion  ,  dans  leurs  Eglifes  particulières ,  un  jour  de  Di- 
manche ,  qui  étoit  huit  jours  après  ,  6c  qu'à  la  première  Aflèmblée  chacun 
raporteroit  de  quelle  Manière  ils  avoient  été  reçus  des  Peuples  de  leurs  Egli- 
fes ;  ce  qui  fut  fait  de  même  ,  &  à  la  Satisfaction  de  tous. 

Et  parce  que  plufieurs  de  ceux  qui  liront  les  Aftes  de  ce  troifiême  Syno- 
de National  des  Eglifes  Reformées  de  France  ,  tenu  à  Charenton  ,  n'ont  fans 
doute  par  vu  cette  Confefllon  de  Foi, ceux  qui  fouhaiteront  d'en  avoir  Gon- 
noifl'ance  ,  pourront  avoir  recours  aux  Articles  de  cette  Union  qui  ont  été 
imprimés  6c  aprouvés  par  les  Miniftres  de  Londres  6c  des  Environs,  apellés 
Fresbiteriens  6c  CongregationatiX. 


CHAPITRE    XIV. 

Suite  des  Matières  Générales. 
Article  I. 

ON  fit  Raport  au  Synode  ,  d'un  certain  Livre  qui  paroilVoit  en  Manu- 
fcrit  &  imprimé  ,  dans  lequel  on  avançoit  que  toute  la  Nature  du  Pé- 
ché Originel  confiftoit  uniquement  dans  la  Corruption  qui  eft  Héréditaire 
à  toute  la  Pofterité  à''Add)n  ,  Se  avec  laquelle  tous  les  Hommes  nailfenti 
6c  dans  lequel  on  nioit  cjue  le  premier  Péché  à''Adatn  nous  fût  imputé.  Ce 
Synode  condamna  ladite  Doftrine  ,  en  ce  qu'elle  reftreignoit  la  Nature  du 
Péché  Originel  dans  la  feule  Corruption  Héréditaire  de  la  Poilenté  di'Adam  , 
pour  ne  lui  pas  imputer  le  premier  Péché  par  lequel  Adam  eft  tombé  ;  &  il 
défendit  ,  fous  Peine  d'encourir  les  Cenfures  de  l'Eglife  ,  à  tous  les 
Pafteurs  ,  Profefleurs  ,  8c  autres  qui  agiteroient  cette  Qiieftion  ,  de  s'éloi- 
gner de  l'Opinion  Commune  qui  étoit  reçue  des  Egliies  Proteftantes  ,  qui , 
outre  cette  Corruption  ,  ont  toutes  reconnu  l'Imputation  du  premier  Péché 
à' Adam  à  fa  Pofterité.  Et  il  fut  déclaré  que  tous  les  Synodes  8c  Coloques, 
qui  procederoient  à  l'avenir  à  la  Réception  des  Propofans ,  au  St.  Miniftere, 
feroient  obligés  de  leur  faire  foufcrire  ce  prefent  Décret. 

D'autant  que  le  Culte  Religieux  que  ceux  de  l'Eglife  Romaine  rendent  à 
leur  Heftie  Prétendue  confacrcc  ,  n'a  point  d'autre  Fondement  ,  dans  le  Ser- 
vice Public  ,  &C  lors  qu'ils  la  portent  en  Proccflion  ,  que  cette  faufîe  Supo- 
(îtion  ,  que  c'eft  par  la  Vertu  des  Paroles  Sacramentaîes  que  le  Prêtre  pro- 
nonce ,  qu'elle  le  change  au  même  Corps  que  le  Fils  Eternel  de  Dieu  a 
pris  dans  les  Flancs  de  la  Bien-hcureufe  Vierge  Marie  ,  6c  qu'il  a  uni  à  la 

Divi- 


T  E  N  U    A    C  H  A  R  E  N  T  O  N,  68f 

Divine  Perfonne  ,  à  qui  Honneur  8c  Gloire  apartiennent  de  toute  Eternité 
comme  auffi  le  Culte  Religieux,  ainfi  nomme  dnns  fon  véritable  Sens  ;  8c 
non  pas  à  fon  Humanité  leparée  de  la  Divinité  :  Et  parce  que  PEglife  de 
Rome  n'exige  point  d'autre  Adoration  pour  fon  Hoftie  Confacrée  qu'une 
Adoration  àc  Latrie  ;  Si  que  ceux  qui  font  Profcffion  de  notre  Religion  font 
d'un  autre  Sentiment  fur  cet  Article  ,  croiant  qu'après  que  l'Hoftieeft  con- 
facrée ,  elle  refte  cette  même  Matière  Infenfiblc  6c  Inanimée  comme  elle 
ctoit  auparavant ,  6c  ne  peuvent  ,  s'ils  veulent  fuivre  les  Mouvemens  de 
leur  Confcience  6c  les  Vérités  fondamentales  de  la  Religion  Chrétienne  , 
atribuer  aucun  Culte  à  un  Etre  qui  n'elt  pas  Diea ,  ni  transférer  la  Gloire 
de  l'Eternel  à  une  Créature  Vile. 

.  C'eft  pourquoi  le  Synode  les  conjura  tous,  par  la  Profeffion  qu'il  faifoient 
de  fervir  Dieu  en  Pureté  6c  en  Sincérité  ,  &  par  le  Préjudice  irréparable 
qu'ils  caufoient  à  la  Vérité  ,  en  l'impugnant  imprudenment  &  téméraire- 
ment i  8c  à  leur  Confcience  qu'ils  trahifioient  fi  lâchement  ;  Se  à  leurs  Com- 
patriotes de  la  Communion  de  Rowe  qu'ils  confirmoient  dans  leurs  Superfti- 
tion  ,  6c  aux  foibles  Chrétiens  d'entre  nous  mêmes  auxquels  ilsenfeignoient 
àprevariquer  en  Matières  de  Religion,  par  les  mauvais  Exemples  qu'ils  leur 
donnoient ,  &  qui  étoient  entièrement  indignes  de  ce  beau  Nom  qu'ils  por- 
toient  ;  \s  Synode  pour  toutes  ces  Raifons ,  les  exhorta  de  fe  rcptnî:r  ,  8c 
de  pleurer  amèrement  en  la  prcfence  du  Grand  Dieu  6c  de  notre  Sauveur  fe- 
fus-Chrifi  ,  de  ce  qu'ils  avoient  profané  fa  Gloire  par  leurs  Crimes.  Et  le  Sy- 
node ordonna  que  lors  qu'on  porteroit  VHofiie  en  Proceflion  Solemnele  ,  ou 
pour  la  donner  aux  Malades  de  PEglife  Romaine  ,  chacun  le  retireroit  ,  6c 
detourneroit  la  Vue  de  deflus  ,  afin  de  ne  pas  icandalifer  leurs  Prochains.  Et 
d'autant  qu'il  y  en  avoit  qui  s'arrctoient  pour  voir  palîer  les  Proceffions ,  8c 
qui  ne  faifoient  pas  de  dificultéde  regarder  l'Wo/?ï>,fe  repaiflant  d'une  Imagina- 
tion frivole  ,  en  difant  qu  ils  ne  faifoient  pas  comme  ceux  de  la  Religion  Romaine; 
que  non  feulement  ils  n'adoroient  pas  VHofiie  ,  mais  qu'ils  ne  confentoient 
pas  même  au  Culte  que  ceux-là  lui  rendoient  ;  néanmoins  le  Synode  jugea 
que  d'être  prefent  volontairement  ï  de  pareilles  Cérémonies,  c'étoit  en  quel- 
que Manière  les  aprouver.  Et  parce  qu'il  y  en  avoit  dont  la  lâche  Com- 
plaifance  alloit  jufqu'à  fe  découvrir  ,  comme  il  fe  pratiquoit,  &  fe  pratique 
encore  parmi  ceux  de  VEglife  Romaine  ,  lors  que  Vholiie  paflbit  devant  eux, 
ce  qu'ils  ne  faifoient  pas  ,  difoient-ils,  à  Caufe  de  VHofite  ,  ou  par  aucun 
Refpeét  qu'ils  lui  portaflent  ,  mais  feulement  pour  faire  Honneur  au  Curé, 
ou  au  Vicaire  qui  la  tenoit  entre  fes  Mains  ,  ou  aux  Perfonnes  qui  l'ac- 
compagnoient  ;  le  Synode  jugea  encore  qu'une  pareille  A£lion  étoit  Crimi- 
nelle, parce  qu'ils  ne  feconformoient  pas  à  l'Intention  de  ceux  auxquels  ils 
vouloient  être  agréables  ;  6c  qu'ils  ne  rendoient  qu'un  Salut  de  Civilité  , 
lors  que  \^Egltfe  Romaine  exigeoit  un  Culte  Religieux  ,  outre  que  l'Objet 
de  leurs  Civilités  étoit  tout  autre  que  celui  qui  étoit  propofé  par  VEgUfeRo. 
maine  ;  ce  qui  étoit  dircékement  contraire  aux  Maximes  de  Civilité  reçues 
parmi  les  Hommes  ,  non  pas  parce  qu'ils  honoroient  le  Seigneur  d'une  Ma- 
nière difereiite  de  celle  des  Papilles  ,  mais  parce  qu'en  fa  prelencc,6c  par  un 
Tome  II,  Rrrr  me- 


682        XX VIII.    SYNODE  NATIONAL 

mépris  qu'ils  faifoient  de  Dieu  ,  ils  faifoient  Honneur  à  un  Prêtre  qui  fe  di- 
foit  être  apellé  pouv  fervir  le  Seigneur  ,  &  qu'ils  le  faifoient  pendant  le  pro- 
pre Afte  du  Culte  que  le  Prêtre  prctendoit  de  rendre  à  fon  Dieu.  Outre 
que  la  Sincérité  Chrétienne  requeroit  que  toutes  nos  Aétions  fùflent  de  fidè- 
les Copies  de  nos  Cœurs  ,  au  lieu  d'être  Feintes  Sc  Trompeufes,  en  voulant 
faire  croire  ce  à  quoi  non-feulement  on  ne  penfoit  pas  ,  mais  que  l'on  com- 
bat  dans  le  Fond  du  Cœur  ,  ce  qui  feroit  en  agir  fort  Malicieulêment  à  l'é- 

fard  de  ceux  que  l'on  fréquente.  Enfin  que  cela  étoit  contraire  aux  beaux 
-xemples  que  les  Aiiciens  Chrétiens  de  l'Eglife  Primitive  nous  ont  laiflés  , 
kfquels  n'étant  nullement  capables  d'un  pareil  Deguifement  ,  l'ont  regardé 
comme  une  Impieté  Sacrilège  ,  8c  auroicnt  mieux  aimé  s'expofcr  mille  fois  à 
la  Mort  ,  que  de  manquer  en  quoique  ce  fût  à  la  Fidélité  qu'ils  avoient  pro- 
mife  à  Die  h  dans  leur    Batême. 

Pour  toutes  ces  Raifons  le  prefent  Synode  ordonna  qu'on  avertiroit  fort 
foigneufement  ceux  qui  tomberoient  dans  de  pareilles  Fautes  ,  de  ne  point 
perfifter  dans  leur  Hypocrifie;  car  non-obftant  tous  les  Prétextes  qu'ils  auroicnt 
pu  alléguer, ce  n'étoit  qu'un  pur  Mépris  qu'ils  faifoient  de  D/>a&  des  Hom- 
mes ,  en  fcandalifiint  leurs  Frères  ,  &  blellant  mortellement  leurs  propre? 
Confciences  ;  &  au  Cas  qu'ils  vouluflént  continuer  avec  Opiniâtreté  dans  de 
Sentimens  fi  Impies ,  on  enjoignit  aux  Confiiloircs  de  les  pourfuivre  à  outran- 
ce ,  &  d'emploier  toutes  les  Cenfurcs  de  l'Eglife,  comme  contredes  E'erfon- 
ncs  entièrement  indignes  d'avoir  Communion  avec  les  Saints  de  Dieu.  Et 
afin  que  perfonne  n'en  pût  prétendre  Caufe  d'Ignorance,  il  fut  ordonné  que 
ce  Décret  feroit  lu  &  notifié  publiquement  dans  toutes  les  Eglifes  ôclcs  Af- 
femblées  où  l'on  le  jugeroit  à  propos. 

D'autant  que  les  Hommes  avoient  abufé  de  la  Patience  de  Dieu  qui  les 
avoit  apellés  à  la  Repentance  ,  en  forte  que  fa  Jufle  Colère  &  fon  Indigna- 
tion étoient  allumées  comme  un  Feu  contre  les  Pêcheurs,  à  Caufe  de  leurs 
Iniquités  ,  qui  s'étoient  répandues  parmi  toutes  les  Nations  Chrétiennes ,  6c 
que  la  Colère  du  Dieu  terrible  n'ctoit  pas  encore  apaifée  ,  mais  que  fon  Bras 
très  Puiflànt  étoit  toujours  étendu  ,  6c  que  les  Guerres  dévorantes  mena- 
coient  les  Peuples  d'une  Ruine  6c  d'une  Deftruftion  Totale  ,  à  Caufe  de- 
leur  Endurciflément  6c  de  leur  Impenicence  :  Ce  Synode  National  aflemblé 
par  la  Permiflîon  de  Sa  Majeft-é  à  Charenton  ,  confiderant  que  le  meilleur 
Moien  pour  détourner  la  Colère  6c  les  Jugemens  de  Dte/t  ,  étoit  d'exhorter 
les  Pécheurs  à  fe  convertir  ,  6c  à  s'humilier  devant  le  Tribunal  glorieux  de 
ce  grand  Dien  qu'ils  avoient  provoqué  à  Ire  ,  £c  à  qui  ils  avoient  donné  fi 
iouvent  Occafion  d'être  jaloux  :  6c  d'autant  que  tous  ks  Chrétiens  fontin- 
difpenfabkment  obligés  de  réformer  leurs  Moeurs,  6c  que  toutes  leurs  Actions 
doivent  tendre  à  devenir  de  Nouvelles  Créatures,  en  fe  purgeant  des  Oeuvres 
ie  Mort;  6c  qu'ils  doivent  fervir  le  Dieu  très  Saint  en  toute  Piété  ,  Droiture 
&  Sainteté  :  Le  prefent  Synode  National  exhorta  tous  les  Fidèles  en  parti- 
culier 6c  en  général  d'ofrir  au  Dte»  de  Croire ,  qu'ils  avoient  fi  grièvement 
^&Qfé  5   k  SacriEce  raifoanable  d'un  Cceur  coatrit  6c  brifé  ,  £c  de  fe  prof- 

ter* 


TENU    A     CHARENTON.  683 

tci  !icv  en  toute  Humilité  aux  Pieds  de  fa  Divine  Majefté ,  &  de  fe  repentir 
fincerement.  Et  les  Synodes  Provinciaux  furent  tous  requis  de  proclamer  un 
Jeune  folemncl  chacun  dans  fon  Diftri6t  ,  félon  que  leurs  Neceffités  publiques 
&  particulières  le  demandoient.  Et  on  décréta  que  l'on  obferveroit  &  celtbre- 
roit  ce  jour  de  Jeûne  &  de  Prières  dans  toutes  les  Eglifes  de  ce  Roiaume  le 
quatrième  du  Mois  de  Mai  prochain  ,  afin  d'implorer  la  Grâce  &  la  Mifcncor- 
de  de  notre  Dieu  tout  Puiflànt  &  Infini  ,  ôc  pour  obtenir  une  Paix  Générale 
qui  remît  le  Calme  dans  ce  Pais  ;  &  pour  prier  V Eternel  de  conferver  la  Sacrée 
Perfonne  de  Sa  Adajefté ,  ÔC  de  répandre  fes  Bénédictions  fur  fa  jeuneflê  ,  pour 
la  Gloire  de  ia  Couronne  ,  pour  le  bon  Succès  de  fes  Armées  ,  fous  le  Coin- 
mandement  légitime  de  la  Reine  Régente  ,  6c  pour  la  Profperité  de  toute  la  Fa. 
mille  Roiale  ;  &  afin  que  les  Fidèles  fe  preparalient  pour  l'Obfervation  d'un  fi 
Saint  Jour,  il  fut  ordonné  que  tous  les  Palpeurs  fei  oient  la  Leéture  deceprefent 
Décret ,  en  Chaire  ,  par  lequel  leurs  Troupeaux  feroicnt  avertis  de  s'y  dif- 
pofcr. 

CHAPITRE    XV. 

Contenant  diverfes  Matières  ParimUtres. 
Article     I. 

LE  premier  jour  de  Janvier  ,  qui  étoit  le  17.  après  l'Ouverture  du  prefent 
Synode  ,  le  Sieur  de  la  Milletiere  aiant  diftnbué  quelques  Copies  d'un  cer- 
tain petit  Ecrit  qu'il  avoit  compofé  ,  &  qu'il  venoit  de  publier  ,  dans  lequel  il 
faifoit  connoître  les  Raifons  qui  le  portoient  à  en  faire  imprimer  un  autre  plus 
Ample  ,  dont  il  prcknta  deux  Copies  à  cette  Allèmblée  ,  qu'il  avoit  intitulé 
InjiruUton  a  U  loi  Catholii^ue  ,  il  demanda  déplus  qu'on  fit  la  Leéture  des 
Lettres  qu'il  avoit  écrites  à  cette  Allèmblée  ,  &  qui  étoient  reliées  entre  1^ 
Mains  de*-  Secrétaires  Synodaux  ,  mais  elles  ne  furent  pas  leuës  ,  parce  que  le 
mardi  fuivant  Monfieur  le  Commiflàirc  du  Rot  demanda  qu'on  les  lui  laillàt 
en  Dépôt  ,  pour  les  cnvoier  à  Sa  Majcj  é.  Et  le  Sieur  de  la  Milletiere  aiant 
obtenu  un  Mardi  ,  dix-huitiêmc  du  même  Mois  ,  Permiffion  de  Sa  Majefté 
d'aiTiiler  à  cette  Aflemblée  ,  il  y  fut  admis  ;  6c  alors  il  parla  de  ce  qui  étoit  con- 
tenu dans  fon  Livre  ,  &  du  But  qu'il  s'étoit  propofé  ,  &:  il  demanda  qu'on  lui 
donnât  des  Commiilitires  pour  l'examiner  ,  ce  qu'on  lui  refufa  abfolûment.  Le 
prefènt  Synode  fe  fouvint  du  Jugement  que  relui  à^Alencm  avoit  rendu  con- 
tre lui  ,  fept  Ans  auparavant  ,  où  il  fut  exprcflément  ordonnné  au  Confiftoire 
de  l'Eglife  de  Paris  de  le  menacer  ,  qu'au  Cas  qu'il  n'abandonnât  pas  fes  Opi- 
nions ëc  les  Defléins  qu'il  avoit  formés  ,  fi  contraires  à  la  Paix  de  nos  Eglifes  , 
à  fa  propre  Confcience  &  à  la  Vérité  de  Dieu ^on  ne  le  regarderoit  plus  comme 
Membre  des  Eglifes  Reformées.  Déplus  ,  le  tynode  jugea  qu'il  n'étoit  pas  rai- 
ibnnable  de  détourner  aucuns  des  Députés  de  leurs  Occupations  ,  pour  les  em- 
Rrrr  2  ploier 


684         XXVIII.  SYNODE    NATIONAL 

ploier  fi  inutilement  8c  fi  mal  à  propos  ,  oii  qu'on  entrât  en  Difpute  avec  un 
Homme  qui  ne  vouloit  pas  fe  foumettre  au  Jugement  de  l'Aflèmblée  donc  il  ne 
reconnoillbit  pas  l'Autorité  ,  ôc  qui  avoit  dit  à  tout  le  Monde  que  pendant  ces 
deux  dernières  Années,  il  n'avoit  pas  eu  d'autres  Intentions  que  de  le  joindre  à 
l'Eglife  de  Rome  ,  &  de  former  un  Parti  contre  toutes  les  EgliÇes  Reformées  ^  en 
impugnant  Ouvertement  &  de  toute  fa  Force  la  Confeflîon  commune  de  tous 
les  Protefians ,   ne  ceflant  point  de  les  accufer  d'avoir  du  Mépris  pour  VEglife 
Catholiqne  ,  c'eft- à-dire  pour  la  fienne  ,  de  laquelle  ils  s'étoient  feparés  ,  &  en 
leur  propofant  pour  Règle  de  leur  Foi ,  les  Aétes  6c  les  Canons  du  Concile  de 
Trente,  contre  lequel  ils  avoient  tous  protefté  unanimement ,  &  contre  lequel  la- 
dite   Aflcmblée  proteftoit  encore  ,  avec  tous  les  Protefians.     Mais  ledit  Sieur 
de  la  Milletiere  aiant  promis  par  Ecrit  qu'il  étoit   content   de  fe  foumettre 
au  Jugement  du  Synode^  lors  que  les  Commiflaircs  qu'il  avoit  lui-même  nom- 
més ,  eurent   fiiit  leur  Raport  ,  &  qu'on  eût  lia  le  Rcfultat  de  toutes  leurs 
Conférences  &  de  tous  leurs  Entretiens  ,  il  changea  la  Forme  de  ia  l^enwnde, 
&  variant  fur  la  Promefle  qu'il  avoit  faite  de  fe  laifler  inftruirc  charitablement, 
il  fe  mit  à  difputer,  ou  pliitôt  à  quereller  touchant  plufieurs  Points  de  Contro- 
verfe  ,  fur  tout  touchant  celui  de  la  Juftification  ,  &  il  auroit  voulu  qu'on  lui 
ciJt  accordé  deux  jours  entiers  pour  contefter  avec  lefdits  Commiflaircs.  Cepen- 
dant le  Synode  aiant  Egard  a  fa  Foiblefle.  8c  defirant  ,  s'il  étoit  poflible  ,  de 
le  ramener  à  fon  Devoir  ,  confentit  à  fa  Demande  ,  &  ordonna  au  Sicur  de 
Croi ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Bez.iers  ,  8c  au  Sicur  de  V^ngle  ,  Pafteur  de  l'E- 
glife de  Rouen,  de  conférer  avec  lui.     Et  parce  que  ledit  de  la  Milletiere  avoit 
commencé  à  agiter  le  Point  de  la  Juflification  avec  Monfieur  Amiranà  ,   Vàf- 
teur  &  ProfefTeur  en  Théologie  à  Saumur  ,  le  Synode  trouva  bon  qu'ils  con- 
tinuafîent  leurs  Conférences  le  Jeudi  qui  leur  reftoitdes  deux  Jours,  &  une  Par- 
tie du  Jour  fuivant ,  en  Prefence  des  deux  Commillàircs  ci-dcfllis  mentionnés  ; 
fur  quoi  ledit  de  h  Milletiere  demanda  avec  Importuinté  qu'il  lui  fut  permis  à 
fon  Tour  de  produire  les  Argumens  qui  fervoient  à  foutenir  fon  Opinion  ,  qui 
étoit  aprouvée  comme  il  le  pretendoit  ,  8c  confirmée  par  le  Concile  de  Trente, 
Et  quoi  qu'il  n'eût  rien  demandé  de  femblable  auparavant ,  cependant  on  ne 
fit  aucune  Dificulté  de  lui  accorder  ce  qu'il  defiroit  :  &  parce  qu'il  avoit  con- 
tinué d'écrire  jufqu'au  Soir  ,  &  qu'il  étoit  neceflaire  de  repondre  à  fes  Ecrits , 
Monfieur  AmirAuà  emploia  une  bonne  partie  de  la  Nuit  du  Vendredi  au  Same- 
di à  cette  Fin.     Sur  quoi  ledit  de  la  Milletiere  trouvant  que  le  Tems  qu'on  lui 
avoit  donné  étoit  expiré  le  Vendredi  au  Soir  ,  il  fe  pretenta  8c  demanda  qu*oiT 
lui  accordât  encore  du  Tems  pour  continuer  ladite  Conférence  :  ce  que  le  Sy- 
node lui  refufa  une  féconde  fois  ,  particulièrement  à  Caufe  qu'il  avoit  fiiit 
connoître  alïés  ouvertement  fes  Intentions ,  8c  qu'il  avoit  dit  en  Termes  afTés 
clairs  ,  que  par  l'Ecrit  qu'il  avoit  figné  de  fa  propre  Main  ,  il  n'avoit  jamais 
promis  de  foumettre  fa  Doétrine  ,  mais  bien  fa  Perfonne  ,  au  Jugement  de 
cette  AO'emblée  ;  laquelle  prenant  cette  Diflinétion  ,   pour  un  Mépris  très-vi- 
fible  qu'il  £iifbit  des  Soins  charitables  qu'elle  avoit  du  Salut  Eternel  dudit  de 
la  Milletiere  ,  le  Synode  lui  dit  franchement ,  qu'on  ne  vouloit  plus  perdre  à 
fon  Occafion  le  Tems  ,  qui  étoit  fi  précieux  ,  &  il  le  conjura  par  la  Bouche 

de 


TENU    A    CHARENTON.         6S^ 

de  Monfieur  Carrifolfs  ,  Moïkrateur  de  l'Aflemblée,  de  donner  Gloire  à 
i^ieu  ,  &  d'abandonner  fes  Defleins  qui  étoient  impies  :  &  il  ajouta  encore» 
qu'il  declaroit  ,  de  même  que  le  Synode  à^AUnçon  avoit  fait  auparavant  , 
que  depuis  plufieurs  Années  il  ne  devoit  pas  être  confideré  comme  Membre 
de  nos  Eglifes  Reformées.  Après  quoi  ledit  de  la  Mi/letiere  demanda  une 
Copie  de  la  fufdite  Conférence  ^  Colationnée  avec  l'Original ,  6c  fignée  par 
Monfieur  Amirand  ,  &  les  deux  autres  Commiflaires  ,  afin  qu'il  y  fît  les 
Reflexions  qu'il  jugeroit  les  plus  convenables  ;  ce  que  le  Synode  lui  accor- 
da incontinent.  Mais  avant  qu'on  eût  achevé  la  Copie  ledit  de  la  Mil- 
letiere  ,  accompagné  d'un  nommé  Nardeau  ,  Huiffier  des  Eaux  &  Forêts  de 
France  ,  demeurant  à  Paris  ,  vint  à  Charenton  ,  &  s'adreflànt  à  Monfieur 
Blondel  ,  un  des  Secrétaires  du  Synode  ,  il  lui  fit  délivrer,  par  les  Mains du- 
dit  NaràeaH  ,  un  Afte  qu'il  avoit  foufcrit  de  fa  propre  Main  ,  par  lequel 
il  fommoit  l'Aflemblée  de  faire  continuer  à  Paris  ladite  Conférence  com- 
mencée à  Charenton  ,  avec  les  fufdits  Commiflaires  du  Synode ,  qu'il  traita 
tous  d'Ignorans  ,  &  de  mauvaife  Foi  ,  fur  tout  Monfieur  Amiraud  :  il  de- 
mandoit ,  en  fécond  Lieu  ,  qu'en  Cas  de  Refus  ,  on  lui  mît  en  Mains  les 
Aûes  faits  par  lefdits  Commiflaires,  afin  qu'il  pût  les  examiner  à  loifir.  La- 
quelle Sommation  aiant  été  communiquée  à  l'Aflemblée  par  Monfr.  Blonde! 
on  fut  d'Avis  qu'on  lui  donneroit  une  Copie  defdits  Aétes  colationés  &  fou- 
fcrits  par  lefdits  Commiflaires  ,  &  par  Mr.  amiraud,  de  même  qu'il  le  fou- 
haitoit  :  &  que  Mr.  Amiraud  fe  tiendroit  prêt  pour  le  réfuter ,  en  Cas  qu'il 
voulut  encore ,  comme  il  menaçoit  de  le  faire  ,  ataquer  cette  faine  Doétrine 
de  la  Juftification.  qui  étoit  enfeignée  dans  toutes  les  Eglifes  Proteftantes.  Et 
d'autant  que  ledit  de  la  MilUtiere  avoit  fait  voir  par  fes  dernières  Manières 
d'agir  ,  qu'il  étoit  ataché  avec  trop  d'Entêtement  à  fon  Opinion,  &  qu'il 
vouloit  perfifl:er  dans  le  Deflèin  de  combattre  la  Vérité  quiefl:  profefleedans 
toutes  les  Eglifes  Reformées  de  ce  Roiaume  ,  dont  il  traitoit  les  Pafteurs 
comme  des  Averfaires  déclarés  ;  5c  que  depuis  les  douze  Années  dernières  • 
non-obftant  tous  les  Avertiflémens  &  toutes  les  Remontrances  charitables 
qu'on  lui  avoit  faites  ,  il  s'étoit  abftenu  de  nôtre  Communion  ,  quoi  qu'il 
n'eût  pas  laifle  d'aflîfter  frequenment  aux  Prêches  ,  6c  qu'il  afllftat  encore 
en  ce  tems-là  à  ceux  qu'on  faifoit  à  Charenton  :  Le  Synode  confirmant  le 
dernier  Décret  du  Synode  National  tenu  à  Alencon  l'An  1637.  ordonna  que 
le  Dimanche  fuivant ,  qui  étoit  le  vint-neuviême  du  Mois  de 3'^«'2//>r, après 
que  le  Prêche'  du  Matin  feroit  fini  ,  6c  avant  qu'on  eût  fait  la  dernière  Priè- 
re ,  ledit  de  la  Milletiere  feroit  déclaré  excommunié  ,  par  le  Pan;eur  qui  le 
denonceroit  tel  en  Chaire  devant  toute  l'Aflemblée  ,  6c  retranché  du  Corps 
des  Eglifes  Reformées,  ne  devant  plus  être  regardé  comme  un  de  leurs  Mem- 
bres. 

Rrrr  3  CO- 


636        XXVIII.  SYNODE    NATIONAL 
COPIE 

De  l'Jâe  ^'Excommunication  qui  fera  publiée  Je  29  de  Janvier  164^, 


contre  le  Sieur  de  la  Milletiere, 

Très  Chers  Frères  , 


V°" 


grand  Regret,  comment  Théophile  Brachet  âc 
Mtllettere  a  pris  à  Tâche  ,  depuis  pluficurs  Années ,  de  combattre 
par  fes  Ecrits  ,  qvi'il  a  rendus  Publics  ,  la  Foi  qui  eft  profcflëc  dans  tou- 
,','  tes  nos  Eglifcs  ,  Se  vos  Ames  ont  été  afligccs  depuis  long-tcms ,  à  l'Occa- 
,',  fion  de  fcs' Aftions  fcandalcufes ,  &  de  fon  Procédé  Injuile  .  duedcment 
j,  contraire  aux  Devoirs  d'une  Perfonne  qui  a  été  élevée  dès  le  Berceau  dans 
„'  laConnoifTance  &  dans  la  Profeffion  de  la  Véritable  Religion  qu'il  meprife 
„  &  qu'il  rejette  entierçment  à  prefent.  Il  a  mieux  aimé  luivre  lés  propres 
',  Lumières ,  &  s'abandonner  à  fes  Préjugés  ,  que  d'avoir  la  moindre  De- 
„  ference  ou  Egard  aux  Remontrances  qui  lui  ont  été  faites  félon  les  règles 
„  de  la  Chanté  Chrétienne,  en  premier  Lieu  par  le  Confirtoirede  fonEgli- 
„  fe  ,  8c  enfuite  par  les  Ordres  exprès  du  Synode  National  à^Alen^on  ,  tenu 
„  l'An  1657.  &  avec  celte  Condition  formelle  ,  qu'au  Cas  qu'il  ne  réfléchit 
,,  pas  fur  lui  même  ,  6c  qu'il  ne  donnât  pas  gloire  à  Dieu  ,  dans  l'Efpace  de 
„  fix  Mois  ,  en  renonçant  à  fes  fau lies  Opinions  ,  ôc  laiflânt  fa  Morale  de- 
„  pravée  ,  il  ne  feroit  plus  renonnù  pour  Membre  des  Eglifes  lieforinées: 
„  ces  Admonitions  charitables  &:  necefl'aires  n'aiant  fait  aucune  Impreffion 
5,  fur  fon  Cœur  ,  ni  produit  les  Etcts  qu'on  en  atendoit  depuis  fi  long  tems, 
s,  mais  voiantau  contraire,  qu'il  s'e  il  endurci  de  plus  en  plus ,  &  qu'il  en 
„  cft  d'autant  plus  Inexcufable  :  Le  Synode  National  des  Eglifès  Reformées 
„  de  ce  Roiaume  ,  qui  eft  maintenant  fur  le  Point  de  fe  feparer  ,  defirant 
„  d'aporter  un  Remède  eficace  contre  un  ^caudale  qui  dure  depuis  fi  long- 
,,  tems, 2c  de  procurer,  autant  qu'il  lui  eft  poftîble,  vôtre  Edification  ,  rati- 
„  fie  maintenant  &  confirme  le  Décret  de  ladite  Aflcmblée  Synodale  d^Alen- 
„  fo«  ,  6c  vous  déclare  ,  à  tous  ,  par  nôtre  Bouclie  ,  que  ledit  Sieur  de  la 
„  Milletiere  ,  qui  a  été  depuis  dix  Ans  fuipcndu  de  la  Table  du  Seigneur, 
„  &  de  la  Communion  avec  les  Eglifes  de  Du»  dans  ce  très-Saint  Sacrement, 
„  £c  quia  été  retranché. depuis  l'An  1658.  du  Nombre  des  Fidèles  de  no- 
j,  tre  Confeflion  ,  ne  doit  pas  être  davantage  compté  ,  parmi  les  Membres 
„  des  Eglilcs  Reformées.  C'eft  pourquoi  ,  mes  trcs-cheres  Frères,  adref- 
„  fons  nous  au  Trône  de  la  Divine  Ahfericorde  ,  &  prions  le  Seigneur  de 
„  Pieté  qu'il  daigne  toucher  le  Cœur  de  ce  Pécheur  endurci  ,  par  la  Force 
„  toute  Puiflânte  de  (or\  Saint  Efpnt,^  lui  ôterce  Fiel  d'Amertume ,  Scies 
„  Liens  qui  le  tiennent  Efclave  du  Feché  ,  6c  de  lui  faire  la  Grâce  qu'il  fe 
„  convertifl'e  ,  Se  de  le  tirer  des  Ténèbres  en  l'amenant  à  la  Lumière  :  afin 
j,  que  ,  comme  la  Chute  de  cet  Homme  vous  à  tous  fort  aligés  depuis  long- 
,,  tems,  vous  aies  un  Jour  Sujet  d'être  bien  cdiiiés  Sc  confolés  defaRepen- 
»  tance  Sincère  ,  Amen.  Ce 


TENUACHARENTON.  687 

Ce  même  Afte  fut  lu  en  Efet  à  la  Fin  du  Prêche  du  Matin  ,  un  Diman- 
che 29  de  Janvier  1645-.  par  MonCitm  Theophilt  Rojfel ,  Pafteurde  l'Egli- 
fe  de  Xamtes  ,  dans  l'Eglife  de  Charetiton  ,  devant  toute  cette  nombreufe.  6c 
illultre  Alîèmblée. 

Art  I  CLE    IL 

La  Demande  de  Monfieur  du  Mai  ,  au  Sujet  des  Services  qu'il  avoit  ren- 
dus aux  Eglifes  à"" Auvergne  ,  fut  rcnvoiée  à  la  Province  des  Sevenes,  laquelle 
çn  chargea  de  prendre  Soin  qu'il  fût  fatisfait. 

Il  fut  ordonné  que  ceux  de  la  Province  des  Sevenes  porteroieiit  leurs  De- 
mandes >  touchant  l'Eglife  de  Dourbie's  ,  au  Synode  fuivant  du  Hant  Lan- 
guedoc,  qui  fût  prié  d'y  avoir  un  Egard  particulier. 

Cette  Aflemblée  déclara  que  les  Portions  franches  ,  qui  avoicnt  été  mifes 
par  le  Synode  National  de  Cafires  dans  le  Partage  de  la  Province  des  Seve- 
nes ,  pour  être  diftribuées  aux  Eglifes  à^Auvergne  ,  n'aiant  pas  été  paiées 
à  ladite  Province  ,  on  ne  pouvoit  pas  s'attendre  qu'elle  en  tût  refpon- 
fable. 

;.^^.'  ^  V. 

^  D'autant  que  la  Veuve  de  feu  Monfieur  Garnier  fe  plaignit  que  les  Ga- 
ges de  fon  Mari  défunt  ne  lui  avoient  pas  été  paiées,  par  l'Eglife  de  Larges: 
le  Sieur  de  Clefies  Ancien  de  ladite  Eglife  ,  &  Député  de  la  Province  du 
Berrf,  repondit  qu'on  avoit  déjà  pris  desMefures  pour  s'aquiterdc  cette  Det- 
te ;  &  il  promit  que  le  Quartier  de  Mejfas  aporteroit  au  plutôt  fa  Portion  au 
Synode  prochain  du  Berri  ;  6c  il  fut  enjoint  audit  Synode  d'avoir  Soin  que 
cette  Vcùve  fut  pleinement  fatisfaite. 

VI. 

Monfieur  de  la  Lnufe  demanda  par  des  Lettres  qu'il  écrivit  à  ce  Synode, 
que  (on  Gendre  ,  le  Sieur  Baronet  ,  pût  être  difpenfé  de  fervir  les  Eglifes  dé 
la  Province  de  Xaintonge  ,  à  Caufe  de  fon  grand  Age  ,  &  parce  qu'il  en  avoit 
Befoin  pour  refter  auprès  de  lui,  afin  de  prendre  Soin  de  fon  Bien  &  de  fa 
Famille  :  fur  quoi  l'Alfemblée  ordonna  que  Ça.  Demande  feroit  portée  au  Sy- 
node fuivant  de  Xaintonge ,  qui  eût  ordre  d'y  avoir  Egard  félon  la  Charité  & 
la  Pieté  ,  Sc  d'en  agir  équitablement  avec  lui. 
VII. 

11  fut  ordonné  que  le  Synode  prochain  du  Berri  prendroit  Conrroifliin' 
ce  de  la  Demande  du  Sieur  Gueron  ,  &  qu'au  Cas  qu"'on  lui  eût  iait  quelque 
Tort  ,  la  Province  de  Biiargogne  lui  rcndroit  Juilice  par  un  Jugement 
final. 

V  î  1  I. 

On  lût  les  Lettres  de  Monfieur  Perei  ,  Pafteurde  l'Eglife  de  Monflanqmn, 
2c  Député  pour  la  Province  de  la  Bajfe  Gn-ienne  ,  dans  lefqucUes  il  aponoir. 
ks  Raifons  qui  l'avoicnt  empêché  de  venir  à  ce  Synode  ,  &  pailoit  auiîî  dc.-> 
Titres  des  Ouvrages  c^u'il  avoit  commencés  pour  la  Defençc  de  Ui  Vérité. 

Cet. 


688         XXVIII.  SYNODE    NATIONAL 

Cette  Afl'emblée  reçût  fcs  Excufes  ,  8c  lui  ordonna  de  porter  les  Copies  Ma- 
nufcrites  de  fcs  Ouvrages  au  Synode  de  fa  Province  ,  afin  qu'après  les  avoir 
examinés  6c  aprouvés,  ils  pûflent  être  imprimés  Se  rendus  Publics. 
I  X. 

Le  Sieur  d'^a^^j  ,  Paftcur  de  l'Eglife  de  Jslerac  ,  écrivit  des  Lettres  à 
cette  Aflemblée  ,  par  lefqueiles  il  demandoit  qu'on  établît  quelques  Com- 
miflaires  pour  examiner  un  Livre  qu'il  avoit  compofé  &  prefenté  au  Synode 
de  la  Bafje  Gmenne  ,  &  qu'il  avoit  envoie  à  ce  Synode  National.  L'Aflem- 
blée  fût  d'Avis  que  ledit  Manufcrit  feroit  examiné  par  des  Commiflaires  choi- 
fis  à  cette  fin,  dans  le  Synode  de  ladite  Province  de  la  BafleGmsnne  ^  lefquels 
après  l'avoir  aprouvé ,  auroieiU  Soin  de  le  faire  imprimer  Se  de  le  rendre 
Public. 

X. 

Le  pre^nt  Synode  étant  bien  informé  de  l'Etat  déplorable  de  Monfieur 
Falijuet  ,  tant  par  les  Lettres  qu'il  avoit  écrites  à  cette  Aflemblée  ,  que  par 
le  Difcours  de  Monfieur  Taby  ,  qui  reprefenta  la  Condition  pitoiable  à  la- 
quelle il  étoit  réduit  :  11  fut  ordonné  que  ledit  Falcjuet  feroit  recommandé 
à  la  Charité  des  Eglifes  qui  l'avoient  aflîfté  jufqu'alors  ;  Se  elles  lurent 
priées  de  la  part  de  ce  Synode  ,  de  lui  continuer  leurs  bons  Ofices  ,  Se  de 
lui  rendre  les  Devoirs  de  la  Charité  Chrétienne  :  Se  cette  Ordonnance  fut 
envoiée  à  l'Eglife  de  Maringaes ,  oîi  ledit  Monfieur  talqutt  devoit  aller  de- 
meurer. 

XI. 

Conformément  aux  Lettres  écrites  par  les  Pafteurs  Se  les  Confifl:oires  des 
Coloques  de  Rouen  &c  de  Caux  ,  les  Sieurs  de  V Angle  &  Guefdon  aiant  deman- 
dé que  les  deux  Coloques  fufdits  pûflent  être  feparés  ,  afin  que  chacun 
d'eifx  compofât  un  Synode  particulier  ;  les  Sieurs  BânageûcailLtrds,  qui  par- 
lèrent pour  les  quatre  Coloques  de  \a  BaJJe  Normandie ,bc  qui  s'opofoient  à  ce 
Démembrement  ,  aiant  auflî  été  ouïs  .  après  un  long  Débat,  6e  après  avoir 
ferieufement  réfléchi  fur  les  Raifons  pour  8e  contre,  touchant  les  Avantages 
Se  les  Inconveniens  qui  fuivioient  ce  Démembrement ,  8e  pour  leur  accor- 
der ou  refufer  leur  Demande  ,  cette  Aflemblée  décréta  ,  qu'elle  ne  pouvoic 
pas  confentir  à  la  Séparation  qu'ils  avoient  demandée,  8c  qu'ainfi  leur  Requê- 
te ne  pouvoit  pas  être  interinée.  Et  d'autant  que  lefdits  Sieurs  Bafnage  8c 
Caifîardsavoknt  demandé  de  leur  Part  qu'il  plut  àl'Aflémblée/ans  avoir  aucun 
Egard  à  cette  Difliinétion'  de  Haute  8e  Bajfe  Normandie  ,  d'ordonner  que 
lors  qu'on  y  feroit  PElcétion  des  Députés  ,  pour  les  envoier  aux  Synodes 
Nationaux  ,  la,  Pluralité  des  Voix  l'emportât  ,  8c  qu'ils  fuflèntElûs  de  cet- 
te Manière  ,  fansfuivre  davantage  la  Coutume,  d'en  envoier  un  pour  la  Hau- 
te Normandie  ,  8c  un  autre  pour  la  Bafe  :  il  fut  arrêté  qu'on  n'abroge- 
roit  pas  l'Ancienne  Coutume ,  8c  qu'on  ne  changeroit  rien  dans  la  Forme  ni 
dans  la  Manière  de  leur  Eledion. 

X  I  I. 

Monfieur  des  Maretz.  porta  fes  Plaintes  à  ce  Synode  ,  par  des"  Letres  que 
les  Députés  du  Bas  Languedoc  prefcnterent ,  8c  qu'ils  apuierent  par  leurs  Re- 

mon« 


T  E  N  U    A    e  H  A  R  E  N  T  O  N.  689 

"inoivtrances;  auxquelles  les  Députés  de  la  Province  du  Fivarez.  ne  manquèrent 
pas  de  repondre  pour  fe  défendre.  Après  qu'on  eût  ouï  l'une  8c  l'autre  Partie  , 
le  prelent  Synode  National  donna  un  plein  Pouvoir  au  Confiftoire  du  Montli- 
mar,  qu'elles  avoient  choifi  pour  Arbitre ,  de  juger  cette  Afaire  en  dcrnior 
Lieu. 

XIII. 

Les  Députés  de  Normandie  firent  le  Raport  d'un  Procès  qu'un  certain  Chef 
de  Famille  ,  apartcnant  à  l'Eglifc  de  Rouen  ,  avoir  commencé  contre  une  Fem- 
me mariée  à  fon  Fils,  fans  la  Permiffion  de  ladite  Eglife,  ni  le  Confentement  des 
Parens  de  fon  Fils.  Sur  quoi  cette  Aflèmbléc  décréta ,  que  le  Fils  qui  avoit  été 
fufpendu  de  la  Table  du  Seigneur  ,  pour  ce  Sujet ,  s'humilieroit  devant  fon 
Père  ,  en  lui  demandant  Pardon  ,  &  qu'il  tâcheroit  en  fe  foumettant ,  &  en  lui 
rendant  tous  les  Devoirs  8c  le  Refped  auquel  un  Fils  eft  obligé  envers  fon 
Père  ,  de  rentrer  dans  fts  bonnes  Grâces  ;  8c  que  le  Confiftoire  de  ladite  Eglife 
de  Rouen  prieroit  le  Père  de  vouloir  mettre  fin  à  ce  Procès  ,  après  quoi  le  Fils 
l'eroit  recîi  à  la  Communion  à  la  Table  du  Seigneur. 
X  I  V. 

Il  fut  ordonné  que  la  Plainte  de  Monfieur  N.  feroit  portée  devant  le  Synode 
prochain  de  Bourgogne  ,  qui  en  prendroit  Connoiflance. 

D'autant  que  Monfieur  de  la  Fine  avoit  reprefenté  ,  qu'on  avoit  inféré  une 
Claufe  dans  l'Afte  du  Synode  à^Alencon  ,  drefle  au  Sujet  de  Monfieur  Fal>as  , 
qui  concernoit  en  même  tems  ledit  de  la  Fitte  &  Monfieur  Gillot ,  Avocat  au 
Parlement  de  Navarre  ,  fans  les  avoir  entendu  ,  cette  Aflèmblée  décréta  ,  que 
lefdits  Mrs.  comparoitroient  prdevant  le  Synode  de  la  Bafe  Giiienne  ,  qui  devoit 
mettre  fin  à  cette  Afaire. 

XVI. 

Il  fut  ordonné  que  l'Aéte  fait  dans  le  Synode  de  la  Bajfe  Cuienne,  tenu  à  Ste, 
Foi  ,  en  Faveur  de  Larigorrie  ,  feroit  exécuté  félon  fa  Forme  8c  Teneur  ;  8c 
on  recommanda  ledit  Sieur  Lariiorrie  ,  conformément  à  l'Intention  de  ce  Syno- 
de ,  à  la  Charité  des  Eglifes  de  la  Baffe  Guienne  ,  afin  qu'il  en  piit  tirer  l'Âflîf- 
Ilance  qui  lui  avoit  été  promife. 

XVII. 

Il  fat  ordo'nné  que  l'Eglife  de  la  Bafoche  feroit  fervie  par  les  Paftem-s  âî'Or- 
leans  ,  de  Blois ,  de  Chateandun  ,  de  Aiarchenoir  ,  de  Chi Heure  ,  de  Dan^eax, 
Se  de  Mer  ,  qui  piendroient  Soin  de  fon  Edification  ,  jufqu'à  ce  que  le  Syno- 
de Provincial  du  Berri  fût  Aflèmblé  ,  auquel  on  prcfcnteroit  Monfieur  V£n- 
faiit  pour  être  examiné. 

XVIII. 

Monfieur  Drelincourt ,  un  des  Pafteurs  de  l'Eglife  de  Paris  ,  8c  Député 
pour  Vl^e  de  France  ,  aiant  prefenté  à  cette  Allèmblée  les  Livres  qu'il  avoit 
écrits  fur  cette  Fameufe  Queftion  ,  touchant  le  Culte  Religieux  que  ceux  de 
VEglife  Romaine  rendent  à  la  Sainte  Vierge  ,  que  l'Evêque  de  BelLti  foutenoit 
devoir  lui  être  rendu  ,  fut  remercié  parVAfiémblée  ,  de  la  Déférence  8c  du 
Refpcét  qu'il  avoit  eu  pour  elle  ;  tous  les  Membres  dcce  Synode  prifcrent 

Tome  II.  Sfff  "  auffi 


6ç)o        XXVIII.    SYNODE    NATIONAL 

auffi  le  Zélé  qu'il  avoit  montré  pour  la  Defenfe  de  la  Vérité  ;  8c  il  fut  prié 
d'emploicr  le  refte  de  fes  Travaux  &  de  fes  Etudes  à  édifier  l'Eglife  de  !>/>«,  &  à 
réfuter  les  Ennemis  de  la  Faufle  Doftrine. 
XIX. 

Le  Sieur  de  Morande^De.T^nx.i  pour  la  Province  de  Bourgogne  ,  demanda  ,  en 
Faveur  de  l'Eglife  de  Bujfi  ,  qu'il  plût  à  cette  Aflemblce  de  lui  indiquer  quel- 
ques Moiens  pour  tâcher  de  recouvrer  plufieurs  Donations  qu'on  a\'oit  faites  à 
ladite  Eglife ,  6c  d'ordonner  que  ceux  qui  dévoient  cet  i\rgent ,  fi  lient  le  Paie- 
ment des  Sommes  qui  avoient  été  réglées  pour  l'Entretien  du  Saint  Miniftere 
dans  ladite  Eglife.  C'eft  pourquoi  l'Aflèmblée  décréta  qu'il  porteroit  (ii  Re- 
quête au  Synode  prochain  de  fa  Province  ,  qui  lui  confeilleroit  les  Moiens  les 
plus  fûrs  &  les  plus  éficaces  dont  il  pourroit  fe  fervir  dans  la  Conjoncture  pre- 
fente. 

X  X. 

La  Plainte  de  Monfieur  Rar/ict  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Pontigni ,  touchant 
de  certaines  Lettres  fort  choquantes,  qu'une  Perfonne  inconnue  ,  fous  le  Nom 
emprunte  de  PhiLtrcjue  ,  avoit  écrites  contre  ce  Miniftre  ,  fut  rcnvoiée  à  Mr. 
Bafnage  Si  à  Monfieur  de  V Angle  ,  6c  aux  Conunifiaires  leurs  Colegucs  ,  aux- 
quels l'Ailcmblée  enjoignit  de  pafier  par  Fii/V ,  pour  en  prendre  Connoiflance, 
&  de  travailler  enfemble  à  rétablir  la  Paix  &:  le  bon  Ordre  dans  l'Eglife  de  Je- 
Qis-Chrifi  ,  Aflèmbléc  dans  ladite  Ville. 

XXL 

Les  Députés  de  la  Province  du  Po/cïowjaiant  prcfenté  le  premier  Tome  du 
Livre  que  le  Sieur  d'' Artois  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Saint  Hilaire,^\o\x  compo- 
fé  ,  &  qu'il  avoit  dédié  à  cette  Ailcmblée  ,  dans  lequel  il  concilioit  les  Textes 
de  l'Ecriture  ,  qui  paroifîbient  être  opofcs  ;  ôc  après  avoir  lu  les  Lettres  dudit 
Sieur  à'' Artois,  dans  lefquelles  il  prioit  cette  Afl'emblée  d'ordonner  que  fes  Li- 
vres fuflentlûs  &  aprouvcs,  8c  qu'enfuite  ilsfuflént  imprimés  Se  rendus  Publics; 
on  décréta  qu'on  lui  écriroit  de  la  Part  de  l'Aflèmblée  ,  au  Sujet  du  Zèle  & 
de  l'Afeét.on  qu'il  avoit  témoignée  par  la  Peine  qu'il  avoit  prife  à  cclaircir  la 
Vérité  de  'D/V«  ;  mais  d'autant  que  les  Sieurs  de  Perfi  £c  àCAubus  l'avoient  dé- 
jà prévenu  ,  en  ofrant  de  lui  communiquer  ce  qu'ils  avoient  écrit  fur  le  même 
Sujet ,  6c  que  d'ailleurs  les  Conjonélures  du  tems  étoient  mauvaiiès ,  outre  que 
la  grande  Quantité  d'Afàires  ne  pouvoit  pas  permettre  à  cette  Allèmhlée  de  lire 
Se  d'examiner  fes  Livres ,  la  Province  du  Poiflopt  fut  chaigée  de  lui  témoigner 
que  l'Ailcmblée  eftimoit  fon  Zèle  ,  6c  qu'elle  aplaudiflbit  à  ion  Dcflein  ,  6c  de 
l'aflurer  que  lors  qu'elle  auroit  examiné  ^  aprouvé  fes  Ouvrages ,  elle  auroit 
Soin  qu'ils  fuilènt  imprimés  &  publiés. 

XXII. 

Le  Sieur  Bernardin  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Cartais  ,  envoia  des  Lettres  à 
cette  Aûémblée  ,  dans  lefquelles  il  dcmandoit  ,  qu'elle  l'aidât  à  avoir  les  Li- 
vres qui  lui  étoient  neccflaires  pour  pourfuivre  fon  grand  Defléin  ,  qui  étoit  de 
réfuter  les  Annales  du  Cardinal  Baronnins  -,  Ouvrage  qu'il  avoit  entrepris  ,  par 
la  Connoiflance  que  Dien  lui  avoit  donnée  du  grand  Nombre  de  Défauts  qui 
étoient  dans  les  Livres  de  cet  Auteur.    On  fut  d'Avis  qu'on  lui  repondroit  que 

EOS- 


TENUACKARENTON.         691 

nos  Eglifcs  n'aiant  aucun  Fond  à  leur  Difpofition  ,  cette  Aflèmblée  n'ctoit 
pas  en  état  de  lui  accorder  fa  Demande.  Et  à  l'Egard  de  fes  Ouvrages,  que 
s'il  étoit  dans  la  Volonté  de  les  continuer  ,  il  en  rendroit  Compte  à  la  Pro- 
vince de  la  Baffe  Guienne  ,  qui  confidereroit  de  quelle  Utilité  ils  pourroient 
être  aux  Egliles  ,  de  quoi  elle  feroit  fon  Raport. 
X  X  1  I  I. 

Sur  la  Demande  du  Sieur  Richard  ,  on  lui  permit  de  dire  lesRaifons  pour- 
quoi il  avoit  contrevenu  à  l'Afte  qui  avoit  été  fait  à  fon  Occafion,  dans  le  der- 
nier Synode  National  à? Ale^on  ;  &  l'Allemblée  recevant  fon  Excufe,  qu'il 
aporta  ,  par  Raport  à  fon  Indifpofition  qui  ne  lui  permettoit  pas  d'accomplir 
aucun  des  Devoirs  du  Miniftere ,  elle  l'en  déchargea  entièrement ,  &  le  dif- 
pcnfant  de  la  NecclTité  de  retourner  dans  le  Pais  de  Vaux  ,  le  recommanda 
derechet  à  la  Charité  que  la  Province  de  Vljle  de  France  avoit  accoutume 
de  lui  taire  ;  &  afin  qu'il  eût  le  Moien  de  retourner  dans  fa  Maifon,  l'Afl'em- 
blée  lui  donna  quelques  Sommes  pour  faire  Ion  Voiage,  en  lui  enjoignant  de 
ne  plus  importuner  à  l'avenir  les  Synodes  Provinciaux,  en  leur  repiefentant 
fa  Pauvreté  &  fes  Neceflîtés. 

XXIV. 

Le  Sieur  Arnaud  fe  prefenta  lui-même  à  cette  Aflembléc  ,  à  laquelle  il 
demanda  Avis,  5c  implora  fon  Aflîftance  dans  fon  Etat  pitoiable  ;  auquel  on 
confciUa  ,  que  s'il  vouloit  faire  lever  l'Interdit  que  le  Roi  avoit  mis  fur  lui , 
il  s'adreflâc  aux  Cours  de  Juftice  de  Sa  Majefte  ,  &  non  pas  à  d'autres  ;  & 
qu'au  Cas  qu'il  pliât  à  Sa  Majejté  de  lever  ledit  Interdit  &  de  le  rétablir  dans 
fon  Minillere  ,  alors  il  allât  au  Confiiîoire  de  l'Egliie  deNimes,  qui,  après 
avoir  envoie  des  Députés  liir  les  Libux  ,  pour  prendre  Connoiflance  du  Pro- 
cédé que  l'Eglife  d'Anduz.e  avoit  tenu  en  fon  Endroit  ,  &  s'informer  pareil- 
lement de  la  Conduite  de  Monficur  Banit  ,  à  fon  Egard  ,  lequel  avoit  été 
mis  dans  ladite  Eglife  ,  &  qui  après  avoir  apellé  trois  ou  quatre  l*afteurs 
des  Eglifes  voifines  à  ion  Afiîftance  ,  pour  rendre  fes  Aftes  plus  valides,  pro- 
cederoit,  par  l'Autorité  de  ce  prefent  Synode,  au  Retabliflèment  dudit  Sieur 
Arnaud  .  Sc  à  la  Cenfure  des  Herfonncs  qui  l'avoient  fi  lâchement  &"  (î  hon- 
teuicment  laiflé  dans  l'Embarras  ,  8c  cenfureroit  ledit  Sieur  Bo.'tit ,  qui  avoit 
pris  fa  Place  ;  &  qu'on  uferoit  avec  lui  félon  la  Rigueur  de  la  Diliipline  , 
fi  après  une  exacte  Information  il  étoit  notoire  qu'il  n'y  eût  pas  été  mis  fé- 
lon les  Formes  prefcrites  par  les  Canons.  Et  il  fut  décrété  que  l'Eglife  d'-V»- 
duz-e&c  le  Sieur  Boftit ,  paieroient  les  Fraix  que  les  Députés  du  Confiftoire  de 
I-'tmes  feroient  obligés  de  faire. 

XXV. 

11  fut  ordonné  que  les  Fraix  que  les  Sieurs  Arnaud  ,  Blanc  &  autres  , 
avoicnt  été  obligés  de  faire,  pour  détruire  les  pernicieux  Artifices  de  leurs  Ad- 
verfaires,  leur  feroient  rembourfés  ,  félon  qu'il  avoit  été  décrété  dans  cette 
AlTtmblée  ,  par  les  Eglifes  des  Sevents  ;  &  que  les  Eglifes  qui  les  avoient 
jpellés  en  paieroient  un  Tiers,  les  Coloque;  auxquels  ils  apartenoient  un  au- 
tre Tiers  ,  &  la  fuldite  Province  l'autre  Tiers. 

S  f  f  f  i  XXVI.  Mon- 


692       XXVIII.  SYNODE     NATIONAL 
XXVI. 

Monficur  Blondel  ,  lequel  quand  il  fuc  député  de  la  Part  de  Vljle  de  Fran. 
ee  ,  éioit  i'afteur  de  Houdan  ,  d'où  il  fut  changé  depuis ,  par  le  dernier  Sy- 
node de  la  même  Province  ,    qui  Un  permit  de  refider  à  Paris  ,  afin  qu'it 
pur  plus  commodément  vaquer  à  les  Etudes  ,  comme  il  paroit  par  l'Aâre 
dudit  Synode  qu'on  lût  ,  demanda  à  cette  Aflemblée  ,  qu'on  déterminât  la 
Nature  ic  la  Qualité  de  Tes  Fondions  ,  par  un  Afte  particulier  qu'elle  feroit, 
lequel  on  infereroit  dans  le  Corps  des  Aftes  de  ce  Synode  ,  &  qu'on  délibé- 
rât fi  on  trouvoitbon  qu'il  reûdât  à  Parts.  Secondement  ,  qu'à  Caufc  qu'on 
lui  avoit  donné  plufieurs  Avis  ,  de  ditcrens  Endroits  ,  qu'il  yavoitdesCon- 
iroverfiltes  qui  travailloient  à  repondre  à  fon  Traité.  àtPrimatM  ,  Si  le  Sy- 
node jugeoit  à  Propos  qu'il  fe  tînt  prêt  pour  le  défendre  ,  ou  fi  on  vouloit 
donner  cette  Commiffion  à  un  autre  ,  ce  qu'il  reracttoit ,  de  même  que  tout 
ce  qui  le  concernoit ,  à  la  Difpofition  des  Eglifes.   Et  il  demanda  qu'il  plût 
à  l'Aflcmblée  d'ordonner  aux  Perfonnes  qui  avoient  fait  quelques  Reflexions 
fur  ledit  Traité  ,  de  les  lui  communiquer  ,  afin  qu'il  en  fût  mieux  informé. 
Troihêmement ,  fi  les  Livres  qu'il  avoit  compofés  ,  tant  ceux  de  Théologie, 
que  ceux  qui  concernoient  l'Hiftoire  ,  dont  il  donna  un  Catalogue  à  l'Aflcm- 
blée ,  pouvoient  être  de  quelque  Utilité  pour  le  Public.     QoiUrièmcment , 
ii  au  Cas  que  ces  Secours  ,  qu'il  avoit  eus  jufque  là  ,  à  Paris ,  vinfcntàlui 
manquer  ,  ou  s'il  étoit  trop  Diftrait  de  fes  Etudes  ,  il  ne  pourroit  pas  lui 
être  permis  de  quiter  fa  Charge  Paflorale,  pour  aller  dans  des  Pais  Etrangers- 
s'il  y  étoit  apellé  ,  afin  de  pouvoir  d'autant  mieux  travailler  à  ce  grand  Ou- 
vrage de  la  Defence  de  la  Vérité  ,  Commiflîon  qui  lui  avoit  été  donnée  par 
des  Décrets  des  Synodes  Nationaux  de  Cnftres,  de  Charenton  ,  &  di'Alençon, 
&  emploier  le  refte  de  fa  Vie  à  feivir  Dieu  ,  &  fon  Eglife  ,  dans  un  Emploi 
fi  important  :  Le  Synode  voiant  que  le  Public  avoit  tiré  une  grande  Utilité 
de  fes  Ouvrages,  tous  remplis  d'Erudition,  6c  que  pour  les  perfeélionner  il  ne 
pourroit  pas  aller  dans  aucun  autre  Lieu  plus  propre  que  Parts  ,  à  Caufe  du 
grand  Concours  de  Savans  Hommes  qui  s'y  rencontroient  ,  qu'il  étoit  aifé 
d'avoir  des  Correfpondanccs  avec  tous  les  Savans  des  Pais  Etrangers,  5c  par- 
ce qu'on  y  avoit  les  plus  fameuies  Biblioteques  qui  fuflént  en  Fr/îwcf,  on 
jugea  Gj'il  valoit  mieux,  conformément  au  Décret  du  Synode  de  l'7/?<r^ffr4w- 
ee  ,  qu'il  continuât  de  faire  fa  Refidence  à  P^ins  ,  &  qu'il  retint  fa  Qualité 
de  Miniftre  de  l'Evangile  ,  qu'il  meritoit  à  fi  bon  Titre.     Et  on  lui  enjoi- 
snitde  fe  préparer  à  repondre  à  tous  ceux  (jui  oferoient  entreprendre  d'écrire 
contre  fon  Livre  de  Primatu  ,  comme  étant  un  Auteur  très  capable  de  le  fai- 
re    &  qui  s'en  aquiteroit  le  plus  dignement  ,  à  la  Satisfaélion  de  tout  le 
Monde  en  gênerai.  Et  on  l'exhorta  de  publier,  le  plutôt  qu'il  pourroit, fes 
Livres  de  Théologie  6c  d'Hiftoire  ,  dont  on  lût  un  Catalogue  dansTAflèm- 
blée  ,  puifqu'on  étoit  perfuadé  qu'ils  contribueroient  beaucoup  à  l'Edifica- 
tion des  Egliles  de  Dieu.    Et  on  lui  ordonna  particulièrement  de  fe  hâter  de 
publier  fon  Traité  concernant  les  Evèques  6c  les  Prêtres  ,    de  même  que  ce- 
lui dans  lequel  il  prouvoit  qu'il  n'y  avoit  point  d'Aparence  que  Smnt  Pierrs 
eût  été  à  Rome.    Et  d'autant  q^u'mi  chicua  coanoiflbit  que  ledit  MoûGeur 

Rîm» 


TENU    A    CHARENTON.  69} 

Blonde!  étoil  très  Habile  ,  &  qu'il  avoit  de  beaux  Talens  ,  qu'il  étoit  fur 
tout  bien  verfc  dans  l'Hiftoire  de  l'Eglife  Primitive  ,  ce  qui  le  fàifoit  beau- 
coup eftimer  de  toutes  nos  Eglifes ,  le  Synode  ne  pût  jamais  confentir  qu'il 
quitât  le  Roiaume  ;  c'eft  pourquoi  on  le  pria  très-inftanmcnt  de  reûer  à  Pa- 
ris ,  où  il  pourroit  fe  fervir  des  Secours  que  la  Providence  lui  fourniflbit 
pour  l'Accompliflement  de  fes  Defleins.  Et  parce  qu'il  n'étoit  pas  jufte 
qu'il  travaillât  toujours  pour  le  Public  ,  &  qu'il  s'emploiàt  avec  tant  de  Pei- 
ne à  une  Tâche  fi  Laborieufe  ,  que  les  Synodes  Nationaux  lui  avoientim- 
polee  ,  fans  qu'il  en  reçût  quelque  Bénéfice,  le  Synode  le confiderant com- 
me un  Profefleur  Honoraire  ,  lui  accorda  ,  par  le  Confentement  unanime 
des  Députés  de  toutes  les  Provinces  ,  une  Penfion  Annuelle  de  Mille  Francs, 
outre  ce  qu'il  recévoit  de  la  Province  de  V/JIe  de  France  ,  laquelle  Somme 
lui  feroic  exaftement  paiée  par  les  Provinces  ,  fuivant  la  Repartition  qu'el- 
les feroient  entr'elles  ,  de  la  même.  Manière  6c  avec  la  même  Proportion 
qu'on  paioit  nos  Univerfités  :  8c  il  fut  ordonné  qu'elles  envoieroient  chacu- 
'ne  leur  Qiiote-pait ,  tous  les  Ans  ,  au  Confiitoire  de  l'Eglife  de  Paris;  Le 
Synode  aiant  un  très  grand  Deplaifir  de  ce  qu'il  ne  pouvoit  pas  le  gratifier 
félon  les  Mérites  ,  Dieu  l'aiant  doué  de  fi  exccllens  Talens  ,  déclara  qu'il 
faifoit  une  très  grande  Eftime  des  Ouvrages  incomparables  qu'il  avoit 
donné  au  Public  ,  6c  que  tout  le  Monde  lui  en  étoit  infiniment  obligé. 
XXVII. 

Monfieur  Gautier ,  Pafteur  de  l'Eglife  à'Archiac  ,  aiant  compilé  en  un 
Corps,  enfuite  du  Commandement  qui  en  avoit  été  fait  à  toutes  les  Provinces,- 
par  le  Synode  National  d'>4/fBfo«  ,  les  Canons  de  nos  Synodes  Nationaux  , 
8c  les  aiant  apliqués  aux  Canons  de  nôtre  Difcipline,  prefenta  fon  Travail  au 
Synode  de  Xaintonge  ,  qui  enjoignit  à  fes  Députés  de  le  délivrer  à  cette  Af- 
femblée  ,  avec  les  Lettres  dudit  Sieur  Gautier.  Le  Synode  ordonna  qu'on 
lui  feroit  Reponfe  ,  pour  le  louer  de  fon  Saint  Zèle  qu'il  avoit  témoigné 
pour  le  Service  Public  de  nos  Eglifes  ;  6c  pour  lui  faire  efperer,  que  fi  Pro- 
vince qui  avoit  le  première  recueilli  le  Fruit  de  fon  Travail  ,  lui  en  marquc- 
roit  aufli  la  première  fa  Rcconnoiflance. 

XX  VIII. 

Monfieur  Catelon  aiant  travaillé  à  l'Explication  des  Canons  de  nôtre  Difci- 
pline ,  en  leur  apliquanr  les  Canons  de  nos  Synodes  Nationaux  ,  qui  les  ex- 
pofent  6c  qui  les  confirment  i  8c  cela  en  Conlequence  du  Confeil  qui  lui  en 
avoit  été  donné  par  le  dernier  Synode  National,  prefenta  la CoUedion qu'il 
en  avoit  fiite  .  au  Synode  du  Fivare^  ,  qui  la  fit  porter  par  fes  Députés  , 
avec  les  Lettres  du  même  Auteur  ,  à  cette  Ailèmblée,  6c  qui  demanda  que 
ledit  Catelon  fût  rembourfé  de  tous  les  Fraix  qu'il  avoit  fait.  L'Aflémblée 
jugea  que  la  Province  qui  l'avait  emploie  à  cet  Ouvrage,  pour  le  Service 
Commun  des  Eglifes  de  Ion  Diftriét  ,  devoit  auffi  fe  charger  du  Soin  de  le 
fitisfaire  ;  &  qu'il  feroit  en  même  tems  ell:imé  ,  pour  s'être  emploie  à  l'E- 
dification des  Fidèles  ,  6c  pour  avoir  contribué  à  l'Exercice  de  nôtre 
Difcipline. 

Sffl  5  XXIX.  L'E- 


éc>4  XXVIII.    SYNODE  NATIONAL 

XXIX. 
L'Eglife  &  l'Univerfité  de  Sedan ,  aiant  envoie  des  Lettres  à  cette  Aflcm- 
hlce  ,  dans  lefquelles  on  failbit  Mention  des  Bontés  que  Sa  Aîajefié  leur 
avoit  témoignées  ,  depuis  que  les  Principautés  àt  Sedan  &  àt  Raucourt  étoitni 
unies  à  la  Couronne  de  France  y  &  par  leiquelles  ce  Synode  étoit  prié  de  dé- 
clarer que  nos  Ecoliers  pourroient  à  l'avenir  faire  leurs  Etudes  dans  ladite 
Univerfité  ,  aaffi-bien  que  dans  les  autres  Univerfités  du  Roiaurae  :  il  fut 
décrété  qu'on  leur  fcroit  Reponfe ,  pour  leur  marquer  la  Joie  que  nos  Egli. 
fes  refllntoient  de  tout  ce  qui  leur  taifoit  Plaifir  ;  &  pour  les  afl'ûrcr  qu'on 
auroit  le  même  Egard  pour  leur  Univerfité  ,  que  pour  les  quatre  autres  qui 
étoicnt  érigées  dans  ce  Roiaume. 

XXX. 
.  Il  fût  ordonné  que  la  Plainte  faite  par  Monfieur  de  la  Fonds,  autrefois Paf- 
teur  ,  &  tenant  alors  Ecole  à  Cajere  ,  contre  fa  Sœur  ,  Se  contre  Monfieur 
de  la  Rocht,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Cardatllac  ,  feroit  portée  par  ledit  Sieur 
de  h  Fonds,  au  Confiftoire  de  Montartèan  ,  qui  fommeroit  les  Parties  d'y 
comparoître  ,  6c  qui  jugeroit  en  dernier  Rcfiort  du  Diferent  qui  étoit  en- 
tr'eux  ,  par  l'Autorité  de  cette  Aflfemblée. 

CHAPITRE     XVII. 

Des  Univerfités. 
Article     L 

ETant  très  Notoire  ,  que  par  la  Mauvaife  Volonté  de  plufieurs  Eglifes  àt 
la  Bajfe  Gmenne  ,  ladite  Province  fe  trouvoit  redevable  de  plufieurs  gref- 
fes Sommes  à  l'Univerfité  de  Montauhan  ,  ce  qui  avoit  caufé  un  grand  pré- 
judice à  ladite  Univerfité  ;  le  Synode  ordonna  ,  que  les  Arrérages  qui  lui 
étoient  dûs  par  ladite  Province  ,  &  par  d'autres  ,  lui  feroicnt  paies  fans  en 
rien  rabattre  ,  dans  l'Efpace  de  fix  Années  ;  &  qu'on  établiroit  un  Rece- 
veur dans  chaque  Coloque  ,  auquel  chaque  Eglife  aporteroit  fa  Quote-part, 
pour  être  enfuite  portée  au  Receveur  General  de  la  Province  ,  qui  feroit  te- 
nu de  délivrer  la  Contribution  complète  de  ladite  Province,  à  l'Univerfité, 
pour  laquelle  les  Sommes  fcroient  deltinées  :  8c  que  tous  les  Pafteurs  contri- 
bueroicnt  de  leur  Coté  ,  autant  qu'il  leur  feroit  pofTible  ,  à  ce  que  les  Ca- 
nons 6c  Décrets  faits  pour  ce  Sujet  fullènt  ponâuellement  6c  fidèlement  exé- 
cutés dans  leurs  Provinces  :  Sc  qu'on  leveroit  auflî  exactement  6c  fidèlement 
les  Contributions  des  Eglifes  particulières  ,  tant  pour  nos  Univerfités  que 
pour  les  Pafteurs  mêmes.  Et  on  enjoignit  à  tous  les  Synodes  Provinciaux 
de  faire  rendre  Compte  à  toutes  les  Eglifes  de  leur  Diitnét  ,  comment 
elles  s'étoicnt  aquitees  de  leur  Devoir  à  cet  Egard  ,  6c  de  punir  tous 
les  Pafteurs  2c  Anciens  qui  ne  fe  feroient  pas  comportés  en  cela  fuivanc 

lia- 


TENUACHARENTON.  69; 

l'fntention  de  ce  Synode ,  6c  même  de  les  cenfurcr  en  les  fufpendant  de 
leur  Ofice. 

I  I. 
L'Univerfité  de  Motitaiib.'tn  remontra  que  la  Province  du  Bearn ,  bien  loin 
de  paier  la  petite  Somme  de  cinquante  Livres  de  Contribution  annuelle  , 
qu'elle  avoit  oferte  ,  par  fes  Députés  au  Synode  National  à''Alen^on  ,  pour 
l'Entretien  de  ladite  Univerfitc  ;  elle  avoit  dit  pofitivement  dans  plulieurs 
de  fes  Synodes  ,  qu'elle  ne  vouloit  pas  contribuer  d'un  feul  Denier  :  On  ouït 
ce  que  le  Sieur  de  la  fine  avoit  à  dire  pour  excufer  ladite  Province,  qui  avoit 
Tort,  en  ce  que  cette  Somme  qu'elle  avoit  oferte  par  fes  Députés  ,  étoit  fi 
peu  Confiderable  ,  &  qu'elle  pouvoit  aifément  la  paier  ;  Se  qu'en  refufant 
de  fuisfliire  à  ce  qu'elle  avoit  promis  à  ladite  Univerfité  ,  elle  fcandalifoit 
manifertement  toutes  les  Eglifcs  :  tellement  que  l'Aflemblée  jugea  que  cette 
Province  avoit  encouru  les  Cenfures  les  plus  grieves ,  8cque  par  confequent' 
les  Excufes  dudit  Sieur  de  la  Fine  n'étoient  pas  valables.     Et  le  Synode  dé- 
créta encore  que  le  Sieur  de  la  Fine  paieroit  au  plutôt  la  Somme  de  cinquan- 
te Livres  que  ladite  Province  devoit  pour  l'Année  Courante ,  lans  Confe- 
quencepour  l'avenir  ,  comme  il  s'y  étoit  lui-même  engagé;  &  qu'à  l'Egard 
des  Arrérages  dont  ladite  Province  étoit  redevable  ,  elle  les  paieroit  en  éga- 
les Portions  ,  dans  le  Terme  fixé  de  fix  Ans  ,  ëc  qu'au  Cas  que  ladite  Pro- 
vince ,  ou  une  autre  ,  manquât  à  faire  ce  Paiement  ,  elle  leroit  regardée 
comme  ennemie  de  l'Union  de  nos  EgUfes ,  &  perdroit ,  en  même  tenis,  le 
Privilège  d'avoir  Séance  par  fc»  Députés  ,  dans  nos  Synodes  Nationaux. 
Et  Monfieur  de  la  Fine  aiant  ofert  Cent  Livres  pour  les  deux  dernières  An- 
nées ,  qu'il  vouloit  donner  pour  fa  Province ,  à  Condition  qu'elle  feroit  quit- 
te de  tous  les  Arrérages  ,  on  ne  voulut  pas  écouter  fa  Proportion. 
I  I  I. 
11  fût  permis  au  Confcil  de  l'Univerfité  de  Montauban  ,  de  prendre  ce  qu'il 
pourroit  commodément  épargner  de  l'Argent  q.je  les  Ecoliers  paioient,  dans 
le  tems  de  leur  Entrée  ,  aux  Regens  ,  pour  le  mettre  dans  In  Bourfe  Com- 
mune ,  afin  de  fubvenir  aux  Fraix  qu'on  feroit  obligé  de  faire  ,  pour  ra- 
maflér  les  Contributions  qui  leur  étoient  dues  par  les  Provinces  voifines;  §C 
on  recommanda  audit  Conlêil  de  ne  rien  exiger  déplus  qu'à  l'ordinaire  des- 
Ecolicrs  ,  fur  ce  Prétexte  ,  comme  auffi  de  ne  pas  décharger  abiolument  les- 
Provinces. 

IV. 
D'autant  que  la  Province  du  Haut  Languedoc  avoit  choifi  yionÇwCromvel 
qui  étoit  Paftcnr  ,  aétuellemcnt  dans  le  Service  de  l'Eglife  de  Renier  s  ,  6c 
de  Courhanieres ,  pour  être  Profeflèur  de  Philofophic  dans  TUniverfité  de 
Montauban  ,  ôc  que  ladite  Province  avoit  raportc  à  l'Aflemblée  les  Railons» 
qui  l'avoient  mûé  à  faire  une  pareil  Choix  ;  le  Synode  aprouva  &  autorifai 
ce  que  ladite  Province  avoit  fait. 

V. 
Monfieur  Veràier ,  &  les  autres  Miniftres  que  le  Synode  à^Atençm  avoic 
nommés,  à  la  Requête  de  la  Province  du  Haut  Languedoc,  ^^onv  enfeigner  la; 

Thee^ 


é9(S        XXVIII.   SYNODE   NATIONAL 

Théologie  ,  furent  exhortés  par  cette  Affemblée ,  de  fe  difpolèr  à  prendre 
eet  Emploi  ,  &  de  s'en  rendre  Capables. 
VI. 

Il  fur  ordonné  que  le  Canon  fait  au  Synode  à''Alençoyi  ,  touchant  l'Entre- 
tien de  nos  Univerfités  ,    6c  qui  commençoit  par  ces  Mots  ■■,   (Quoiqu'il  fait 
notoire  Sec.  feroit  lu  une  féconde  fois  dans  toutes  les  Eglifes. 
VII. 

Afin  de  faciliter  le  Paiement  des  Arrérages  qui  étoient  dûs  à  nos  Univer- 
fités,  par  la  Province  de  Normandie  ,  cette  Aflemblce  ordonna,  conformé- 
ment à  l'Expédient  qui  avoit  été  propofé  par  ladite  Province  ,  qu'on  éta- 
bliroit  un  Receveur  Commun  dans  la  Bajje  Normandie  ;  £c  quatre  Particu- 
liers pour  fes  quatre  Coloques  ,  qui  remettroient  chacun  leurs  Contributions 
entre  les  Mains  du  premier  ;  &  que  celui-ci  les  envoieroit  au  Receveur  Ge- 
jieral  qui  étoit  à  Roue»  ,  auquel  on  donneroit  un  Etat  du  Contingent,  com- 
me il  auroit  été  réglé  dans  chaque  Synode  Provincial ,  lequel  ferviroit  pour 
drefler  &  éclaircir  fcs  Comptes  i  &  pour  recouvrer  ce  qui  étoit  dû  par  les 
Coloques  Se  les  Eglifes  qui  en  dependoient. 

Cette  AfTemblée  ratifiant  la  Defenfe  qui  avoit  été  faite,  par  les  Synodes  Na- 
tionaux precedens ,  à  nos  Profe fleurs  de  Philofophie  ,  d'enfcigner  lesQiief- 
tions  inutiles  de  Phifique  ,  dans  leurs  Traités  de  Metaphifique,  ordonna  de- 
rechef ,  qu'ils  ne  s'embarafleroicnt  pas  de  fes  Queftions  de  Logique  ,  qui 
étoient  inutiles  ,  au  lieu  defquelles  ils  diûeroient  un  petit  Abrégé  de  Mo- 
rale.afin  de  donner  à  leurs  Ecoliers  la  première  Teinture  de  cette  Philofophie. 
IX. 

D'autant  qu'on  avoit  accorde  trois  Mille  Livres  par  An,  pour  l'Entretien 
de  l'Univerfité  de  Montatihan  ,  dont  il  refteroit  quatre  Cens  Livres  à  l'E- 
pargne ,  lors  qu'on  auroit  paie  le  Salaire  de  chaque  Profefleur:  Cette  Affem- 
blée ordonna  qu'à  l'avenir  ,  lors  qu'on  teroit  le  Partage  defdites  Sommes  , 
de  quatre  Cens  Livres  qui  refteroient  à  l'Epargne  ,  on  en  donneroit  Cin- 
quante à  chacun  des  trois  Regens  qui  inftruifoient  la  Jcuncfle  du  Colegc 
de  Montanban  de  la  Religion  Reformée  ;  6c  au  Portier  dudit  Colcge  ,  pro- 
feflant  auflî  la  Religion  Reformée,  Cinquante  Livres  ,  &  qu'à  l'Egard  des 
autres  deux  Cens  Livres,que  les  Sieurs  GarnfoUs  &  Charles yVrohiknrs  en  Theo- 
logie.les  recevroicnt  tous  les  Ans,  par  Portions  égales,  outre  les  Apointemens 
qui  leur  étoient  aflignés  .  lors  qu'ils  toucheroient  les  Contributions  des  Egli- 
fes 6c  des  Provinces  :  étant  fort  jufte  &  très  raifonnable  qu'on  reconnût 
leurs  Travaux  ,  Scieurs  Soins  continuels  par  un  Bien-fait  de  fi  peu  de  Con- 
fequence  i  ii.  aufli  fans  prejudicier  aux  Regens  ,  Se  aux  Portiers  qui  rece- 
vroicnt toujours  les  mêmes  Profits  de  l'Argent  de  Minerve^  qui  étoit  quel- 
qu'Argent  que  les  Ecoliers  donnoient  lors  qu'ils  le  faifoient  immatriculer  ; 
de  même  qu'il  avoit  été  accordé  dans  un  autre  Article. 
X. 

Il  fût  ordonné  que  Monfieur  Garri^oles  ,  Profefleur  en  Théologie ,  recc- 
vroit  trois  Cens  Livres  par  manière  de  Prime,  d'une  vieille  Somme  de  Mil- 
le 


TENUACHARENTON.  697 

le  te  vint  fept  Livres  des  Arrérages  qui  écoient  dûs  par  la  Province  de  Nor- 
mandie ,  à  l'Univerfité  de  Monuuban  ,  fans  Préjudice  de  la  Portion  qui  lui 
étoit  due  de  la  Somme  de  trois  Mille  Livres,  comme  il  a  été  dit  dans  l'Ar- 
ticle précèdent  ;  lefquelles  trois  Cens  Livres  lui  étoicnt  accordées  en  Confi- 
deration  de  fes  Soins,  8c  des  Services  qu'il  avoit  rendus  pendant  dix  -  huit 
Mois ,  depuis  la  Mort  de  fon  digne  Colegue  Monfieur  Beraud  ,  jufqu'à  ce 
qu'on  eût  établi  Monfieur  Charles  pour  lui  fucceder.  Et  d'autant  que  ladi- 
te Province  ctoit  chargée  defdits  Arrérages,  jufqu'à  ce  qu'un  autre  Profef- 
feur  fuccedât  audit  Monfieur  GarrifoUs ,  on  l'obligea  d'en  faire  le  Paiement 
de  la  Manière  que  nous  avons  dit  ci-deflus;  Se  d'avoir  particulièrement  Soin 
que  Monfieur  Carrijfoles  fût  pleinement  fatisfait  ;  parce  que  lors  que  les  au- 
tres Profefîèurs  avoient  quitté  leur  Emploi,  Faute  d'être  paies  de  leurs  Sa- 
laires, il  avoit  toujours  continué  dans  le  fien,  2c  s'étoit  aquité  diligenment 
«les  Devoirs  de  fa  Profeflîon, 

X  I. 

Afin  de  prévenir  toutes  les  Plaintes  qu'on  auroit  pu  fiiire  dans  la  luitc 
touchant  l'Inexécution  des  Canons  qui  rcgardoient  l'Inftruélion  des  Eco- 
liers: L'Aflèmblée  remit  à  la  Prudence  des  Refteurs  &  des  Conkils  des 
Univerfités,  de  juger  des  Progrès  que  les  Ecoliers  faifoient  dans  IcuriClaf- 
fes,  6c  de  les  faire  monter  de  l'une  à  l'autre  ,fuivant  qu'ils  les  en  jugeroient 
capables ,  &  de  les  nommer  pour  être  Profcfleurs ,  lors  qu'ils  pourroient  rem- 
plir dignement  une  Chaire.  Mais  qu'en  cela  ils  n'auroient  point  d'indul- 
gence pour  Perfonne ,  8c  que  la  Railon  feule  les  feroit  agir. 
XII. 

Le  Jugement  de  la  Province  à' Anjou  ,  qui  avoit  préféré  les  ProfeOcurs 
de  Phiiofophic  à  ceux  qui  enfeignoient  la  Rhétorique  ,  fut  ratifié  &  confir- 
mé; &  en  attendant  que  les  Provinces  pûfient  faire  un  Fond  pour  entretenu- 
un  Profefieur  en  Langue  Grecque  ,  cette  Aflémblée  aprouva  tort  ,  Se  ac- 
cepta volontiers ,  l'Ofre  qu'un  Gentilhomme  fit  d'enfeigner  cette  Lan- 
gue ,  fans  qu'il  en  coûtât  rien  aux  Eglifes ,  n'en  voulant  recevoir  aucun  Sa- 
laire. 

X  I  I  L 

Il  fut  ordonné  que  les  Pafteurs  des  Lieux  où  nos  Univerfités  étoient  éri- 
gées, aiant  été  incorporés  aux  Confeils  de  nos  Univerfités,  par  les  Canons 
du  Synode  National  d^Alais ,  de  l'An  1620.,  aflllleroient  en  Perfonne  aux- 
dits  Confeils,  à  moins  qu'ils  n'euflent  quelques  Sujets  légitimes  qui  les  en 
empêchaflent. 

XIV. 

Conformément  à  la  Coutume  reçue  depuis  plufieurs  Années  dans  l'Eglifc 
ide  Saumnr ,  l'Affemblée  ordonna  que  nos  Propofans  aprochcroient  de  la  Ta- 
ble du  Seigneur  immédiatement  après  les  Profeffeurs,  Sc  qu'Us  precederoient 
tous  les  Regens  des  Claffes. 

XV. 

Il  fut  ordonné  que  ,  conformément  au  Canon"  fait  à  A/ais ,  les  Paf- 
teurs ,  dans  les  Eglifes  dcfquels  nos  Univerfités  ctoient  étabhcs  ,  préfide- 

Tome  IL  Tt  tt  roient 


698         XXVIII.    SYNODE  NATIONAL 

roient  à  leur  Tour,  avec  les  Profeffeurs  de  Théologie,  à  toutes  les  PropoC- 
lions  qu'on  feroit  tant  en  François  qu'en  Latin. 
XVI. 
A  la  Requête  de  l'Univerfité  de  Saumur  ,  il  fût  enjoint  à  la  Province  de 
Norr/!andie ,  d'aporter ,  avant  le  Mois  de  Septembre  prochain  ,  au  Confiftoi- 
re  de  l'Eglife  de  Paris  ,  les  Quitances  des  Paiemens  qu'elle  pretendoit  avoir 
fait  à  ladite  Univerfité  ,  de  la  Somme  de  fix  Cens  ,  vint  cinq  Livres,  que 
ladite  Province  lui  devoit  pour  l'Année  1657.,  à  Déftutdequoi  elle  feroit 
condamnée  de  paier  ladite  Somme  ,  comme  auffi  celle  de  quarante  neuf  Li- 
vres qu'elle  devoit  fur  un  autre  Compte.  Et  l'Affemblée  donna  un  Plein- 
Pouvoir  audit  Confifloire  de  iuser  de  cette  Afaire  en  dernier  Reffort, 

■^  ^x  y  I  I.      ^ 

Son  Excellence  Monfieur  le  Maréchal  de  Chàtillon  aiant  écrit  à  cette  Af- 
femblée ,  pour  donner  à  entendre  fon  Deffein  ,  qui  étoit  de  remettre  le  Co- 
lege  de  Chàtillon  au  même  Etat  qu'il  étoit  du  vivant  de  fon  Pere^  &  le  Sieur 
des  Baratidieres  ,  Député  pour  la  Province  du  Berri,  aiant  ofert  pour  Mada- 
me la  Ducheffe  de  Chàtillon ,  fuivant  l'Ordre  exprès  qu'il  en  avoit  reçu ,  de 
donner  tous  les  Ans  la  Somme  de  cinq  Cens  Livres  pour  l'Entretien  d'un 
Profeffcur  dans  ce  Colege:  L'Affemblée  fût  d'Avis  qu'on  remercieroit  très- 
humblement  le  Seigneur  &  la  Dame  qui  avoient  fait  des  Ofres  fi  charitables, 
£c  qu'on  les  prieroit  de  continuer  leur  Bienveillance  envers  nos  Eglifes.  Et 
les  Sieurs  Urelincourt  &c  le  Cot^ ,  Députés  yiouv  i''fj1e  de  France ,  affûtèrent  cet- 
te Affemblée ,  que  l'Eglife  de  Paris ,  afin  de  favorifer  un  Deffein  fi  louable, 
donneroit  quatre  Cens  Livres  tous  les  Ans  de  plus  qu'elle  n'avoit  fait  ,  à 
Caufe  qu'elle  attendoit  que  ce  Synode  s'affemblât.  Et  le  Sieur  de  Pyingle, 
èc  les  autres  Députés  de  Normandie  ,  ofrirent  volontairement  au  Nom  de 
leur  Province,  la  Somme  de  foixante  Livres  par  An.  Le  Sieur  de  Croièc 
les  autres  Députés  du  Bas  Languedoc  confentirent  auffi  de  paier  la  même 
Somme  de  Soixante  Livres.  Le  Sieur  Bollenat  &  fon  Colegue ,  Députés 
pour  la  Province  de  Bourgogne ,  confentirent  de  même  de  donner  tous  les  Ans 
Ja  Somme  de  Cinquante  neuf  Livres  ,  outre  la  Somme  de  quatre  Cens  Li- 
vres à  laquelle  elle  avoit  été  taxée  par  les  Synodes  precedens.  Et  d'autant 
que  ces  Contributions  n'étoient  pas  fufifaistes  ,  le  Synode  ordonna  que  les 
Eglifes  de  la  Rochelle  8c  de  Lion,  feroient  priées  de  contribuera  un  fi  bon 
Deffein,  fclon  leur  Pieté,  6cleur  Zélé  pour  la  Gloire  de  Dieu. 

X  y  I  1 1. 

L'Eglife  de  Loudun  demandant  à  cette  Aflemblée  d'être  afi!îftée  de  quel- 
ques Secours,  afin  de  mieux  pourvoir  à  l'Entretien  de  fon  Colege,  6c  qu'on 
voulût  bien  lui  remettre  le  Contingent  qu'elle  avoit  accoutumé  de  paier  à 
l'Univerfité  de  Saumur ,  laquelle  Somme  feroit  levée  ailleurs  :  il  fut  décrété, 
qu'elle  contribueroit  pour  l'Univerfité  de  Saumur ,  comme  elle  avoit  tait  au- 
paravant ,  Se  qu'elle  reccvroir  tous  les  Ans  la  Somme  de  foixante  6c  dix  Li- 
vres qui  lui  feroit  paiée  p:".r  la  Province  de  Bretagne  ,  qui  fut  exhortée  6c 
priée  d'étendre  fes  Charités,  autant  qu'elle  le  pouvoit  commodément  ,  audit 
Colege  de  Loudun,  6c  de  ne  rien  défalquer  de  ce  qu'elle  avoit  accoutumé  de 
fournir  à  l'Univerfité  de  Saumur.  XIX.  Les 


..TENU   ■  A  .  CaH  a  R-  E  N  T  O  N,  69? 

XIX. 

Les  Députés  Provinciaux  du  Bas  Lan^^edoc  aiant  reprefenté  ,  que  depuis- 
la  Mort  de  Monfieur  Petit  ,  Pafteur  &  Profeflcur  en  Théologie  de  TUni- 
vcrfué  de  Nimes  quatre  Pafteurs  de  cette  Eglife  avoient  explique  les  Leçons 
aux  Ecoliers  ,  &  qu'ils  avoient  auffi  entretenu  les  autres  Exercifes  des  Pro- 
pofitions  6c  des  Thcfes  Publiques  ;  £c  que  le  Synode  tenu  à  Montpellier  au 
Mois  de  Décembre  dernier  ,  les  a  voit  chargés  de  continuer  ces  Exercices  Aca- 
démiques ,  jufqu'à  ce  que  ce  prelênt  Synode  National  prît  quelques  Mefu-  . 
res  pour  ce  Sujet;  &  à  prefent  lefdits  Députés  aiant  demandé  qu'il  plût  à 
l'Affemblée  de  nommer  quelques  Perfonnes  pour  remplir  ladite  Chaire  de 
Profefieur  en  Théologie  ,  6c  pour  enfeigner  la  Langue  Hébraïque ,  ou  bien 
de  donner  Autorité  au  Synode  de  ladite  Province  de  le  faire.  Cette  Aflem- 
blée  confirmant  ladite  Univerfité  de  Nimei  ,  6c  acceptant  les  Ofres  des  Pro- 
vinces du  Bus  Languedoc  8c  des  Sevenes,  qui  avoient  bien  voulu  porter  les 
plus  grands  Fraix  de  fon  Entretien,  exhorta  le  Sieur  de  Croi  ,  fur  qui  toute  la 
Province  du  Bas  Laugnedoc  avoit  jette  les  Yeux,  de  vouloir  bien  fe  charger  de 
cet  Exercice  ,  lors  qu'il  y  feroit  apellc  par  l'Autorité  dudit  Synode  Provin- 
cial ,  qui  obferveroit  à  cet  Egard  toutes  les  Formalités  qui  font  prefcrites 
par  nôtre  Difcipline. 

X  X. 

Cette  A  flemblée  aprou  vant  la  Demande  jufte  8c  raifonnable  des  Provinces  du 
Bas  Languedoc  6c  des  Sevenes -^oux  le  Retabliflément  de  leur  CoIcge,dans  le  Lieu 
dont  lefdites  Provinces  conviendroient ,  6c  confervant  à  l'Univer'fitéde  D/ek 
Contribution qucles  Eglilcs  des  ^ez^fwwf/ lui  paioient annuellement, on  exhorta 
les  Provinces  de  Provence  6c  du  rivarez.  ,  de  contribuer, autant  que  i)/f« 
leur  en  fourniroit  les  Moiens ,  à  l'Etabliflément  6c  à  l'Entretien  du  Cokge 
des  Sevenes  ,  parce  qu'en  étant  fi  voiiînes  ,  elles  en  retireroicnt  fans  doute 
beaucoup  d'Utilité;  6c  cela  d'autant  plus  qu'elles  n'avoicnt  jamais  contribué 
en  rien  pour  nos  Univerfités.  Déplus  ,  il  fut  ordonné  qu'on  écriroit  des 
Lettres  au  Confiftoire  de  l'Eglife  de  Marfetlle ,  pour  le  prier  de  deploierfes 
Charités,autant  qu'il  lui  feroit  polTible ,  en  Faveur  de  ce  Coiege  ;  6c  on  ac- 
cepta les  Ofres  de  Monfieur  Daillé  ,  qui  promit  d'y  contribuer  liberalementi 
8c  on  le  pria  auflî  de  porter  Monfieur  le  Marquis  de  Senars ,  6c  d'autres  Per- 
fonnes de  qualités  de  cette  Province  ,  à  fournir  quelque  Chofe  de  leur  cô- 
té pour  marquer  leur  Zèle  6c  leur  Libéralité. 
XXI. 

L'Aflemblée  trouva  bon  ,  que  lors  que  le  Synode  Provincial  du  Dauphiné 
auroit  examiné  les  Ouvrages  de  Mr.  Rhodon  ,   Profefieur  de  Philofophie  d 
Orange  ,  fi  on  jugeoit  qu'ils  fuffcnt  utiles  au  Public  ,  on  permettroit  qu'ils 
fuffent  imprimés  ,  6c  qu'on  les  rendît  Publics. 
XXII. 

Les  Députés  du  Dauphiné  demandèrent  ,  en  Faveur  de  l'Univerfité  de 

Dte  ,  qu'il  plût  à  cette  Affemblée  d'ordonner  que  la  Province  de  Guienne 

paiât  à  ladite  Univerfité  ,  la  Somme  de  trois  Mille  fix  Cens  dix  Livres,  Icpt 

Sols  ,  qu'elle  lui  devoit ,  6c  que  le  Synode  à^Alen^on  avoit  donnée  comme 

Tttt  z  un 


700       XX VIII.  SYNODE    NATIONAL 

unFonJ  à  ladite  UnlverGté.  Les  Députés  de  hBaJfe  Guienne,  (mxnt  ouïs,  qui 
révoquèrent  fort  lerieufemsnt  en  doute  la  Vérité  de  cette  Dette.  C'eft  pour- 
quoi l'Affemblée  les  renvoia  au  Confiftoire  de  Paris,  qui  fut  chargé  d'exa- 
miner ce  Fait,  dans  l'tfpace  de  fix  Mois  ,  8c  lorfquece  Terme  feroit écou- 
lé ,  de  procéder  à  un  Jugement  final  touchant  les  Comptes  6c  Papiers  qui 
avoient  été  aportés  par  les  Députés  du  Dauphiné  ;  Se  julqu'à  ce  que  cette 
Sentence  fût  rendue  ,  la  Province  de  la  Bajfe  Gnienne  fut  obligée  de  paier  ce 
qu'elle  devoit  pour  fa  Part  ,    félon  le  Canon  gênerai  établi  auparavant  pour 
le  Paiement  des  Arrérages  que  les  Provinces  dévoient  à  nos  Univerfités  > 
afin  que  ces  Sommes  étant  ainfi  paiées  ,  on  en  pût  difpofer  de  la  Manière 
la  plus  profitable  ,  conformément  à  l'Intention  du  Synode  d'Alencon, 
XXIII. 
Pour  finir  ce  grand  Ouvrage  de  feu  Monfieur  Charnier,  Cur  les  Controver- 
fês  de  Religion  ,  les  Sieurs  Garijfoles  &  Charles  furent  choi fis 6c  nommés  pour 
écrire   De  Reali  Prefentia  &Tran([Hbfiantiatione  ,  pour  traiter  des  Queftions, 
De  Ecclefia  &  Conciliis  ;   Monfieur   Amirauà  pour  écrire    De  Mnnàncatione 
Spiritttali  ,  &  de  Sacrificio  Mtjfd  ;   Monfieur  de  la  Clace  &  le  fufdit   Mon- 
fieur Garijfoles  furent  priés  6c  exhortes  de  publier  leurs  Ouvrages  De  Chrifirt 
Reder»ptore.     Et   on  pria  aufl)    les  Sieurs    de  Chanvemon  ,    Meftrez.at  ,  de 
Croi ,  j^nhertin  6c  Daillé  de  faire  imprimer  leurs  Ouvrages  qu'ils  avoient  en- 
trepris 6c  achevés  ,  pour  l'Edification  Commune  de  nos  Eglifes. 
XXIV. 
On  obligea  la  Province  de  Normandie  de  produire,  dans  l'Efpace  de  fix 
Mois  ,  devant  le   Confiftoire  de  Paris  ,  les  Quitances  qu'elle  avoit  reçues 
de  l'Univerfité  de  Saumur  ,  pour  la  Somme  de  Six  Cens  vint-cinq  Livres; 
Êc  on  ordonna  ,  qu'au  Cas  qu'elle  omît  de  le  faire  ,  elle  feroit  condamnée  , 
comme  elle  étoit  dès  l'inftant  même,  d'en  faire  le  Paiement. 
XXV 
Il  fut  ordonné  que  l'Univerfité  de  Montanb/in  recevroit  de  Vlfle  de  Fran^ 
ce  la  ContnbutioiJ    t;nnuellc   de   800.  Livres;  du  Haut  Languedoc   1000. 
Livres  ;  de  la  RizjJeGuienne'.joo.  Livres,  de  la  Normandie ,  outre  ce  que  cette 
Province  devoit  paicr  à  ri.'niverfité  de  Die^  ajo.  Livres;  Sc  du  Bearnzfo, 
Livres  ;  faifant  en  tout  azoo   Livres. 

XXVI. 
L'Univerfité  àeSamner  doit  recevoir  de  la  Contribution  de  l'//Z<' ^^  France 
Soo.  Livres  ■■,  de  celle  de  Normandie  800.  1-ivres  ;  de  celle  à\i  PoitloM  yjj". 
Livres  ;  de  celle  à^An]OH  Sfo.  Livres  ;  de  celle  de  Bretai^ne  15.0.  Livres;  &: 
de  celle  de  Xaimonge  575'.  Livres  \  faifant  en  tout  4130.  Livres. 
XXVII. 
L'Univerfité  de  Die  ,  outre  la  Contribution  que  la  Province  du  Dauphin/ 
avoit  aportéc  ,  laquelle  fe  montoit  à  15-60,  Livres,  devoit  recevoir  ^^f.  Li- 
vres de  celle  du  Berri  ;   151.  Livres  de  celle  de  Honrgogne  ;    125".  decelledes. 
Sevenes;   38^.  de  celle  de  Xaintonge  i  6c  450.  Livres  de  celle  de  Normandie  : 
faifant  en  tout  1996.  Livres. 

xxvrn.  L'U- 


TENUACHARENTON.         701 
XXVIII. 

L'Unlvcrritc  de  Nimes  devoit  recevoir  la  Contribution  du  Bas  Languedoc ^ 
qui  fe  montoit  à  la  Somme  de  975.  Livres  ^  &  de  celle  des  Sevenes  ixo. 
Livres,  faifant  en  tout  11 00.  Livres. 

3f  X  I  X. 

La  Somme  totale  de  ce  qui  avoit  été  levé  pour  les  Univerfités  de  A^ontHUr 
ban ,  de  SaHmnr  ,  de  Dic  &  de  Animes  ,  fe  montoit  à  i  j8oo.  Livres, 

XXX. 

La  Somme  de  15800.  Livres,  qui  étoit  le  reftant  de  la  Somme  de 
16000.  Livres  que  Sa  Majejle  avoit  accordée  à  ce  Synode,  pour 
fubvenir  aux  Fraix  de  cinquante-quatre  Députés  ,  leur  fut  dif- 
tribuée,  ôc  ils  reçurent  chacun  192.  Livres,  11.  Sols,  6.  Deniers. 

X  X  X  I. 

Les  deux  Cens  Livres  qui  reftoient  pour  achever  la  Somme  de  Seize  Mil- 
le Livres  ,  furent  emploices  à  paier  les  Fraix  de  deux  Députés  qu'on  envoia 
à  Paris  ,  pour  les  Afaires  qui  conccrnoient  les  Eglifes  ,  &  pour  faire  quel- 
que Séjour  à  la  Cour ,  afin  que  s'il  arrivoit  par  hazard  qu'ils  euflent  be- 
foin  de  cet  Argent ,  ils  pûflent  s'en  fervir  ,  félon  que  la  Neceflîté  le  requer- 
roit, 

X  X  X  I  L 

A  caufe  de  la  Cherté  des  Vivres  ,  on  taxa  la  Depenfe  de  chacun  des  Dépu- 
tés ,  à  Raifon  de  fix  Francs  par  jour  ,  fuivant  la  Demande  qui  en  fut  faite  pav 
plufieurs  Provinces. 

CHAPITRE    XVI L 

Les  Comptes  de  nos  ITniverfités  ,  à-  ce  que  les  Provinces  leur  dévoient 

ehacune  en  Particulier ,  é-  la  Nomination  de  celle dWnpu ,  pour  la 

Convocation  du  Synode  National  prochain 

Article     I. 

LA  Province  de  Xaintonge  dcvort  à  l'Univerfité  de  Saumur,  pour  Arréra- 
ges liquidés  au  Synode  à^Alen^on ,  la  Somme  de  957.  Livres  ,  ii.  Sols 
6c  10.  Deniers. 

II. 
La  Province  du  PoiBou  étoit  endettée  pour  de  vieux  Arrérages  ,  8c  pour 
de  nouveaux   félon  le  Compte  qui  en  avoit  été  arrêté  dans  le  Synode  Pro- 
vincial tenu  à  Suint Maixeni ,\&  8.  de  juillet  de  l'An  1645.  '^^  ^^  Somme  de. 
Tttt  5  Ï344. 


702        XXVIII.  S  Y  N  Ô  DE  'N  A  t^I  O  N  A  L 

1 244.  Livres,  8c  pour  des  Arrérages  ,de.l*An  1 644.  de  la  Somme  de  850.  Livres» 
faifant  en  tout  la  Somme  de  z  1 74.  Mvres;  -'-';- 

La  Province  de  Bretagne  devoit  la  Sommé  de  130.  Livres,  pour  l'A  ni  644. 
aiant  produit  fes  Quittances  pour  les  Années  précédentes. 

La  Province  du  Berri  étoit  endettée  à  l'Univerfité  de  Snumkr  de  la  Somme 
de  61.  Livres,  pouï  un  Reliquat  de  Compte  liquidé  dans  le  Synode  Natio- 
nal à^Alencon. 

V.  . 

La  Province  à^JnjoH  étoit  aufiî  redevable  à  la  fufditeUniverfité  de  la  Som- 
me de  zjz.  Livres,  comme  la  Vérification  en  fut  faite  dans  ledit  Synode  d'y^- 
lençon.  ■.,..'■,,:•■■''-■■!  ,  -,  ;.;■:•,; 

.  .-V  ^       ■■,  '      ;  ...      ■  -r 

La  Province  de  Normandie  devoit  aufli  pour  les  Arrérages  d'une  Somme 
de  1144-  Livres  ,  fuivant  le  Compte  liquide  audit  Synode  d'^/f«p«,  la  Som- 
me de  49.  Livres. 

VIT. 
La  Province  di'Jnjou  étoit  m^\  redevable  de  la  Somme  de  xjz.  Livres  , 
fuivant  la  Vérification  qui  en  avoit  été  faite  dans  le  même  Synode. 
V  I  II. 
La  Province  du  Haut  Languedoc  devoit  à  l'Univerfité  de  Montauban  ,  la 
Somme  de  Zj'jS.  Livres,  comme  il  étoit  évident  par  les  Comptes  qui  en  fu- 
rent produits  au  Synode  Provincial  tenu  à  Mauvefin  l'An  1645. 
1  X.  » 
La  Province  de  la  Baffe  Guiénne  devoit  la  Somme  de  2640.  Livres  ,  fé- 
lon le  Compte  qui  en  avoit  été  réglé  par  plufieurs  Députés  de  la  fufditc  Uni- 
verfité. 

_X. 
La  Province  de  Normandie  devoit  la  Somme  de  i-oi  J-  Livres  ,  pour  Ref- 
te  de  plufieurs  autres  Sommes  ,  dont  les  Comptes  furent  liquidés  au  Syno- 
de National  à^Alençon. 

XI. 
La  Province  de  Xaintonge  devoit  la  Somme  de  i^66.  Livres ,  pour  des  Ar- 
rérages de  l'An  1644. ,  qui  furent  liquidés  jufqu'au  premier  d'Oftobre  de  la- 
dite Année. 

XII. 
La  Province  du  Beam  devoit  la  Somme  de  ^fo.  Livres  ,  pour  les  Arréra- 
ges de  fept  Années,  finilfant  au  Mois  d'Oétobre  de  l'An  1644. 
XIII. 
L'Univerfité  de  Aiontauban  n'aporta  ni  Comptes  >  ni  Qiiitances  des  Som- 
mes qu'elle  avoit  reçues  des  Provinces,  6c  dont  elle  avait  difpofé  à  Ion  Avan-' 
tage  particulier. 

XIV. 
La  Province  des  Sevsnes  devoit  a  l'Univerfité  de  Nimes  la  Somme  de  775;. 

Li- 


TENU    A    CHARENTON.  70] 

Livres  ,  pour  les  Arrérages  des  Comptes  liquidés  au  Synode  National  ^A- 
letjçon, 

x_v. 

La  Province  du  Bas  Languedoc  devoit  à  la  fufdite  Univerfité  la  Somme  de 
11775-.  Livres,  pour  les  Arrérages  de  fept  Années,  pendant  lefquelles  elle 
n'avoit  rien  paie  de  la  Taxe  qui  fut  réglée  audit  Synode  di'Alen^on. 
XVI. 
La  Province  de  Normandie  devait  la  Somme  de  1 159.  Livres ,  pour  les  Ar- 
rérages de  ce  qu'elle  devoit  paier  à  ladite  Univerfité  de  Nimes. 
X  V  I  I. 
Ladite  Univerfité  de  Nimes  ne  produifit  aucun  Compte  ,  ni  Quitancedes 
Apointemens  de  fes  Profefl'eurs  ,  dont  elle  avoit  difpolé,  fans  en  donner  au- 
cune Connoifl'ance  au  prefent  Synode  National. 
X  VI  II. 
La  Province  de  Normandie  devoit  à  l'Univerfité  de  Die  la  Somme  de  1 055". 
Livres,  pour  fept  Années  d'Arrérages  ,  finiflant  au  7.  d'Oftobre  1644. 

:   XIX. 

La  Province  des  Sevenes  devoit  à  la  fufdite  Univerfité  de  Die  la  Somme  de 
1 G6^.  Livres  ,  comme  il  étoit  évident  par  la  Liquidation  de  fes  Comptes , 
faite  au  Synode  National  d'./4/f«co«; 

•'•-XX. 
La  Province  du  Bonrgoine  dçvoit  à  la  même  Univerfité  de  Die  la  Somme 
de  1 02g.  Livres  ,  pour  fept  Années  d'Arrérages ,  finifl'ant  au  l.  d'Oâ:obre 
de  l'An  1644. 

XXI. 
La  Province  du  Berri  devoit  à  la  même  Univerfité  la  Somme  de  461 .  Li- 
vres ,  pour  les  Arrérages  de  fept  Années  ,  finifl'ant  auffi  au  i.  d'Oftobre 
1 644. 

XXII. 
Ladite  Univerfité  de  Die  prefenta  fept  Comptes  ,  dont  la  Liquidation 
avoit  été  faite  par  fept  diferens  Synodes  Provmciaux ,  tenus  depuis  l'An 
1659.  jufques  en  1644.  &  cette  Aflemblée  trouvant  que  lefdits  Comptes 
étoient  rendus  en  bonne  Forme  ,  les  aprouva  à  la  décharge  de  ladite  Uni- 
verfité. 

DECRET 

Tour  la  Convocation  du- Synode  National  pmhain, 

LA  Province  ai' Anjou  requérant  que  le  Privilège  de  convoquer  le  Synode 
National  Prochain  lui  fut  accordé  ,  cette  Afi'emblée  le  lui  oftroia  volon- 
tiers ,  &  ordonna  qu'auffi-côt  que  le  A-landement  de  Sa  Majefré  kïoM  figné 
&  expédié  pour  cet  Efet ,  ladite' l'rovince  fcroit  favoir  à  toutes  les  autres  le 
Tems  de  ladite  Afi'emblée  Nationale  ,  pour  laquelle  le  prefent  Synode  defigiu 
ia  Ville  de  Loadm. 

CHA> 


704         XX VIII.  SYNODE  N;ATIONAL 
CHAPITRE    XVIII. 

Contenant  m  Décret  touchant  la  Validité  des  J6îes  Synodaux. 

ON  déclara  que  les  Ades  fignés  par  les  Secrétaires  de  ce  Synode,  auroient 
autant  de  Force  que  s'ils  avoient  été  fignés  par  le  Modérateur  ,  par 
l'Afl'eflcur  ,  par  les  Secrétaires  &  par  tous  les  Députés  audit  Synode  Na- 
tional. 


CHAPITRE    XIX. 

Rôle  des  Mtnijlres  Depoiés ,  e^  </«  Apoftats. 

ArTI  CLE  I. 

A  Bel  d'' Argent  ,  autrefois  Miniftre  dans  la  Province  du  Berri  ,  apoftafja 
étant  âgé  d'environ  cinquante- cinq  Ans.     11  avoit  un  Air  mélancoli- 
que) les  Cheveux  noirs  6c  la  Stature  moienne. 

Efaie  Laurens  ,  ci-devant  Pafteur  de  l'Eglife  de  Coglerac  8c  de  VilleÇ<jue  , 
fut  depofé  pour  Caufe  de  Simonie ,  £c  pour  s'être  révolté  contre  la  Difcipli- 
ne  de  nos  Eglifes  Reformées,  étant  âge  d'environ quatre-vints  Ans.  Ilavoic 
la  Barbe  blonde. 

I  I  I 

Jacques  Repinau  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Sahit  Laurens  les  Mineures  y  fut  De- 
gradé  pour  des  Crimes  très  énormes,  Se  pour  avoir  abandonne  fon  Miniftereà 
l'Age  de  foixante  &  dix  Ans.  Il  étoit  d'une  moienne  Stature  ,  &  avoit  la 
Face  rouge  &  les  Yeux  chaflîeux. 

I  V. 

Gabriel  Boulai ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Fez.enobre  ,  fut  depofé  par  un  Syno- 
de Provincial  du  Dauphiné.  Il  étoit  d'une  haute  Taille  ,  £c  un  peu  Chauve. 
Il  avoit  la  Couleur  vermeille  d'un  Brunobfcur.  Il  parloit  brufqucment  6c 
mar choit  avec  Précipitation. 

V. 

fenn  Coultere  ,  Miniftre  de  CaJfelTili ,  proche  à^Ortez^  dans  la  Province  du 
Bearn  ,  aiant  été  depofé  par  un  Synode  de  ladite  Province,  pour  des  Péchés 
énormes  ,  il  embraflà  la  Religion  Romaine ,  étant  âgé  d'environ  foixante  6c 
fept  Ans.  C'étoit  un  grand  Homme  bien  quarré  &  replet ,  qui  avoit  de 
grand  Yeux  ôc  la  Face  bafanée  ,  avec  des  Cheveux  noirs ,  Sc  la  Barbe  à  peu 
ffrès  de  la  même  Couleur. 

CO  N. 


TENU    A    C  H  A  R  E  N  T  O  N.  70^ 

CONCLUSION. 

Tous  les  Aftes  &  Décrets  du  prefent  Synode  National  furent  faits  Scaprou- 
vés  à  Charenton  Saint  Aiaunce  ,  proche  de  Paris  ,  8c  le  Jeudi,  vint-fixiême 
jour  du  Mois  de  Janvier,  de  l'An  de  Grâce  1645.  ils  turent  fignés  par  Mef- 
lîeurs, 

Garrissoles, Modérateur \  dudit 
B  A  s  N  A  G  E  ,  Affelieur  J    Synode. 


D.  Blondel, 

& 
Le  Coq^,  ^ 


"IsecretairesT^"^^^^"^*^ 


CHAPITRE     XX. 

Remarqués  fur  quelques-uns  des  Députés  qui  ajjîfterent  aufufdit  Synode 
National  de  Charenton. 

I,    „    Tl  ifOnfieur  David  Blondel,  Pafteur  de  l'Rglife  de  LoW««  étoit  un 

„  iVl,  Miniltre  fort  éclairé ,  qui  avoit  bien  recherché  les  Antiquités  Ec- 
„  clefiaftiques.  11  publia  divers  Ecrits  dont  les  principaux  font,  La  Decla- 
,,  ration  Aiodefie  de  ta  Sincérité  &  de  la  Ferité  des  Eglifes  Reformées  de  Fran- 
„  ce.  Vne  Reponfe  au  Cardinal  du  Perron,  &  un  Ouvrage  qui  a  pour  Titre 
„  foanna  Papijjli  ,  auquel  Monfieur  Defmaretz.  ''rofelVeur  à  Groningue  fit  une 
„  Reponfe  qui  a  rendu  cette  Queftion  Problématique.  Le  fufdit  Synode 
„  National  le  ht  Profeflcur  Honoraire  ,  &  outre  la  Penfion  annuelle  qu'il  re- 
„  cevoit  de  la  Province  de  Vljle  de  France  ,  le  même  Synode  lui  en  afîîgna 
„  une  autre  heaucoi.p  plus  confiderable  pour  Marque  de  l'Kftime  qu'il  tai- 
„  ioit  de  ce  Savant  Homme  ;  mais  les  Magiftrats  de  la  célèbre  Ville  d'^wz- 
„  fterdam  l'aiant  apellé  pour_y  enkigner  VHiftoire  ,  il  quitta  fon  Pais  Natal 
„  pour  accepter  cet  Emploi,  &  mourut  dans  ladite  Ville. 

„  II.  Monûeur  Drehucourt ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Paris,  étoit  un  Savant 
,,  Théologien  qui  s'aquit  beaucoup  de  Réputation,  comme  on  le  peut  voir 
,>  dans  un  Ouvrnge  de  Monheur  Otiick.  Pafteur  à  Londres ,  qu'ft  a  intitulé 
,,  Icônes. 

m.  ,,  Monfieur  Benjamin  Bajnage  ,  Pafteur  de  Sainte  Mère  Eglife  ,  dans 
,,  la  Province  de  Normandie  ,  étoit  en  grande  Eltime  parmi  toutes  les  Egli- 
„  fes  Reformées  :  c'tft  pourquoi  le  fufdit  Synode  le  chargea  de  plufieurs 
„  Commii'uons  très- importantes  dont  il  s'aquita  fort  bien  ,  avec  quelques 
-,  autres  Députés ,  pour  terminer  les  Difcrens  de  plufieurs  Confidoires  avec 
j,  leurs  Paftrurs,  comme  auftî  pour  régler  plufieurs  autres  Afures.  &  pour 
,,  jug'.r  définitivement  des  Apeilatioub  que  ledit  Synode  lui  donna  Pouvoir 

Tome  II.  V  V  V  V  d';.l- 


7o6    XXVIIl.    SYNODE    NATIONAL,  8cc. 

,,  d'aller  terminer  fur  les  Lieux  ou  les  Procédures  des  Conteftans  avoient 
été  faites.  Son  Fils  eft  à  prefent  un  des  Pailcurs  de  VEgHfe  TValome dch 
'  Haye  ,  qui  l'a  tiré  de  celle  de  Rotterdam  ,  où  il  ctoit  ellimé  8c  chéri  non- 
',  feulement  par  les  Wallons  &  les  François  Réfugiés  \  mais  auffi  par  les  Hol- 
„  landois.  Jl  a  donné  plufieurs  Volumes  au  Public  ,  quieft  auffi  redevable 
j,  de  V/Jifioire  des  Ouvrages  des  Savans  à  un  de  fes  Freies. 

IV.  Mr.  de  V/4nJe  étoit  un  excellent  Prédicateur.  Son  Fils  eft  main- 
„  tenant  Prcbendier  de  JVeJiminlter  en  yîngleterre. 

V.  ,  Mr.  rincent ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  la  Rochelle  ,  étoit  un  Prédicateur 
„  qui' ne  ceflbit  jamais  d'attaquer  les  /efmtes  ûms  fes  Sermons  :  c'eH  pour- 
„  quoi  ils  l'apclloient  ordinairement  Deux-Mille, 

VI. ,,  Mr.  JuricH  étoit  le  Père  de  ce  cclebre  Profefleur  en  Théologie  qui 
,  cil  maintenant  Pafteur  de  VEgltfe  U'alonne  de  Rotterdam  ,  6c  qui  a  établi 
,'  fa  grande  Réputation  par  fes  Sermons  ,  fie  par  beaucoup  d'Ouvrages  Dog- 
"  matiques  ,  Moraux  ,  Hiftoriques  ,  Critiques  6c  de  Controvcrfe  qui  don- 
nent mieux  à  connoître  fon  Génie,  6c  fa  Capacité,  que  tout  ce  qu'on  en 
'',  pourroit  dire  dans  une  Brieve  Remarque  comme  celle  ci. 
'  VII.  ,>  Mr.  GarriJJoles  étoit  un  Théologien  d'un  grand  Savoir  6c  fort  zélé, 
,,  comme  il  le  fit  paroître  lorfquc  tous  lesProfeffeursdel'Univerlîtéde/^/ow- 
„  tauban  abandonnèrent  leurs  Emplois,  à  Caufc  qu'on  ne  leur  paioit  pas  leurs 
„  Penfions,  attendu  qu'il  continua  tout  feul  dans  l'Exercice  de  fa  Charge, 
„  dont  il  s'aquita  dignement ,  en  taifant  tous  fes  Travaux  pour  la  Gloire  de 
,,  Dieu,  fans  Efperance  d'aucune  ReCompenfe  temporelle. 

tin  du  ri'7i'bfiitiè»je  Sjnede  National. 


LES 


LES 

ACTES,  CANONS,  DECISIONS 

ET     DECRETS 

D   u 

XXIX.      SYNODE 

NATIONAL 

DES 

EGLISES    REFORMEES 

DE      FRANCE, 
E  T    D  U 

B    E    A    R    N, 

Assemble' 

Dans  la  Ville  de  L  O  u  D  U  N  ,  au  Pais  à' Anjou  , 

Par  VAnmite  &  la  Vtrmijjion  de 

LOUIS      XIV. 

Roi  de  France  &  de  Navarre. 

^ifit  affifier  m  CommijJ'aire  de  fa  Tart  audit  Synode  •  dont  les  SeJJlons 

commencèrent  le  dixième  du  Mois  de  Novembre  1659.  &  finirent 

le  dixième  du  Mois  de  Janvier 

L'An  de  Nôtre  Seigneur  J  e  s  u  s-C  hrist, 

M.    D  C.     L  X. 

Vvvv  z  T  A- 


7o8 


XXIX.  SYNODE    NATIONAL 


T    AELE 

DES       CHAPITRES, 

,..'  ,,  Y  ,;  CoN  T  EN  ANT 

Les  Matières  dont  on  traita  au  Synode  National  de  Londnn. 


Chap.      I 


Chap. 

Chapr 
Chap. 
Chap. 


II. 

III 
IV. 
V. 


Chap. 
Chap. 


Chap. 


LE  Mandement  dtt  Roi  pour  la  Convocation  du  Sjnode  Na- 
tional.    Les  Noms  dfs  Dcputés.     VElettion  desOficiers 
dit  Synode. 
Les  Lettres  l'atentes  du  Roi  a  Monfuur  de  Magdelaine^  fomr 
^■' être  [on  Commijfaire  dam  le  Synode.  ,     i'_,  .     "  ,.'     • 

La  Harangue  de  Monfieur  le  Commijfaire  a  rAjfemblée. 
L^  Refonfe  d^  Modérateur  à  cette  Harangue.  ■ 
Le  Marquis  de  Ruvigni  ,  Juré  Député  General,     z.  Sa  Cem- 
mijfion  du  Roi  pour  cette  Charge.     ^ .  Ses  Sufrages  limités. 
4.  Députés  dît  S)>iode  au  Ko'u      5.  Lettres  du  Synode  au  Hoi 
&  ala  Reine  ,  &  .ï/ôwEminence  le  Cardinal  de  M;izarin.  6.Re. 
tour  des.  Députés  ^  de  la  Cour  au  Sjnode,  avec  des  Lettres  du  Roi 
&  du  Cardinal.      7.   Trois  Per/bnnes  prefentées  a  Sa  Ma\ciié 
qui  en  devoit  choijir  un  ,  four  un  autre  Député  General.  8  Let- 
tres des  E^lifes  des  P.iïs  Etrangers  au  Sj/node ,  auxquelles  on 
ne  voulut  pus  tju''on  fit  Reponfe.     9.  Vne  autre  Lettre  du  Sy- 
node  au  Roi  er /?«  Cardinal. 
Remarques  fur  la  Confeffion  de  Eoi. 

Obfervations  fur  la  Difcipline.  i.  Les  Eglifes  ne  dévoient  pat 
admettre  facilement  au  Minijlere,  ceux  qui  auraient  embrasé  la 
Religion  Reformée,  i.  Les  Propofans  devaient  être  examinés 
dans  les  Cotoques  dr  dans  les  Synodes.  4.  Inpojitions  des  Mains 
lors  qu'on  conférait  les  Saints  Ordres,  i^.  La  Difcipline  que 
L'on  jura  de  maintenir. 
VIII.  Obfervattons  fur  le  Synode  de  Charenton .  i .  Touchant  les  Pla- 
ces dans  les  Eglifes.  z.  Canon  touchant  la  Manière  de  Cate- 
chifer.  ^.  Vn  Miniftre  brouillon  eeyifuré.  6.  Des  Gens  Incef- 
tueux  ,  qui  ne  dévoient  être  admis  a  la  Table  du  Seigneur,  que 
jix  Mois  après  qu'ails  fe  feroicnt  feparés.  ir.  Les  Canons  toU' 
chant  l'Imputât  ion  du  Péché  d'Adam  ne  dévoient  pas  être  al- 
terés. 

Chap.  IX. 


VI. 

vil. 


TENU    A    L  O  U  D  U  N.  70^ 

Chap.    IX.       Des  Apellations.     V Afaire  à'un  fauvre  Aliniftre.      ^.Vn  Mi- 
niflre  déféré  au  Synode  ,  four  avoir  exercé  la  Médecine.      lo* 
Vn    Açel  Embrouillé.      i8.  L^^faire  de  Afr. Morus.     il. 
L' yif aire  de  Airs.  d'HuifCeSiU,  &  Amiïzud. 
Chap.      X.       Matières  ^  Générales.        4,    Décret  contre    la    profanation    du 
Saint  jour  de  Dimanche.      %. Canon  contre  les  Duels.      (t.Obfer- 
vation  touchant  Us  Luterjens.     9.  Si  on  peut  adminijlrer  la 
Communion  a  la  Table  du  Seigneur  un  jour  Ouvrier.      13.   Le 
Confiftoire  de  l'Eglife  de  Paris  devoit  prendre  le  Soin  d'une  £^f- 
tion  plus  coreBe  de  la  Bible,  des  Pfeaumes  ,  de  la  Liturgie  &  du 
Catechifme.      15.   On  ne  devait  p.is  remettre  le  Batême des  En- 
fans  ij.  S'ilfaloitfefervir  de  Li  Langue  Latine  pour  réfuter  les 
Erreurs.      2  i .   On  ne  devoit  pas  in-primer  des  Sermons  qu'Us 
:      _        '        '  ne  fujjent  auparavant  aprouvés.     2j.   Méthode  pour  donntr  les 
Sufrages  dans  le  Synode  National.     23.  Plaintes  contre  Mrs. 
Daillé  &  Amiraud  ,  touchant  leurs  Ecrits.     24.  .Articles  de 
Paix, extraits  des  ^H^es  des  Synodes  Nationaux  d' Alençon  &  de 
Charcnton.  2  5 .  Manière  de  fixer  les  Apels-  16.  Décret  contre  les 
Blafphèm.ateurs.  17. Soin  quonpritpour  conferver  les  EglifesAne~ 
xées.  2  Z.La  Generofitéje  Renoncement  a  foi  même  &  la  Singulière 
AfeElion  de  Monfr.  Loride  des  Galinieies  envers  IcsEififes, 
Chap.     X  !•      Matières  Particulières.      1 1 .  Ordres  touchant  PEle^ion  d''un  Pro, 
pofantpour  recevoir  une  Penfion      1 4 .  &  15  Soin  qu'on  prit  d''Hn 
digne  Miniftre.     21.  De  la  l^eûve  d''un  Mmifire.     2  2 .  D^un 
antre  Minière.     27.   Des  Ecrits  d^un  Savant  j4vocat  ,  pour 
défendre  la  Ferité ,  contre  les  Annales  du  Cardtnal'S>-i.rG\'\\\xs . 
îy.  Touchant  un  Miniftre  acufé. 
Chap.     Xll.    DesVniverfités.     2.  On  corrigea  &  reforma  la  Corruption  &  les 
Abus  qui  siéraient  glijfés parmi  les  Etudians .      j   On  remédia  à  la. 
Cherté  excejjive  des  Logemcns  &  des  Ordinaires,  dans  les  Filles  où 
ilj  avait  desVniverftés.  ^.Prix  donné  a::x  Ecoliers  dans PVni- 
vcrfité  de  Die.  7.&  8.  Provinces  cenfurées pour  avoir  négligé  les 
Vniverfîtés.  9.  8c  lo.  Soin  qu''on prit  des  Feûves  des  Profejfeurs, 
,Ch-.ip.   X  1 1  !•  Les  Comptes  de  Mr.  Ducandal. 
Chap.     XLV.  Décret  pour  un  ''eune  National. 
Chap.    XV.     Partage  defcii^e  Mille  Livres 
Chap.  XVI.     Rôle  des  Miniftres  Depofés  (jr  des  ApajI-as. 
Chap.  XVll.    Canon  pour  taxer  les  Dépens  des  Députés. 
Chap.XVllI.  Décret  pour  convoquer  un  .lutre  Synode  National, qui  rPajamais  éia 

exécuté. 
Chap  .XIX.  Décret  pour  la  Fallait  é  de  tous  les  ABes  qu'on  dctjait  délivrer  &fi' 

gner. 
Chap.  XX.      Commijft ans  données  par  le  Synode  exécutées^;  &  la  Harangue  d» 

Com,n:jJair<  aPVnivtrfne.& au  Confiftoire de Smmur. 
Chap.  XXI.  Rimarquci  fur  quelques- Députés  au  Synode-* 

Vvvv'5.  ^E- 


7IO         XXIX.    SYNODE    NATIONAL 
LE 

XXIX.  SYNODE  NATIONAL 

DES 

EGLISES    REFORMEES 

DE      FRANCE, 

Convoqué  à  Loriàun  le  lo.  de  Novembre  165-9.  Se  fini  le  10.  de 
Janvier  i  fous  le  Règne  de  Louis  XIV. 

L'An  m.  DC.  L  X. 

CHAPITRE     I. 

Monjieur  Defloges  ,  Tafteur  àe  VEgUfe  de  Loudun  ,  fît  l'Ouverture 
des  Scûians  par  tine  Prière  ,  le  Second  jourde  l'Aflemblée  ,  à 
favoïr  le  Onzième  de  Novembre  -,  après  laquelle  Monfieur  le  Mar- 
quis de  Ruvir.ni,  qui  e'toit  DeputéGeneral  des  Egltfes,prefenta 
le  Mandeme.nt  de  Sa  Majefté^r//  était  couçû  en  ces  Jermest 
pour  convoquer  le  prefent  Synode. 

MANDEMENT    DU    ROI. 

^^^^^^i^  E  feiziême  àt  Septembre ,M\\\t  fix  Cens,  cinquante- neuf, 
'  """"  ''  Le  Rot  étant  à  Bourdeaux  ,  fur  la  très  -  humble  Requê- 
te de  fes  Sujets  de  la  Religion  P.  Rr.  prcfentée  à  Sa  Ma- 
jefté  ,  afin  qu'il  lui  plût  de  leur  permettre  de  convoquer 
6c  aflemblcr  un  Synode  National ,  parce  qu'on  n'en  avoit 
pas  tenu  depuis  celui  de  Charenton  ,  dans  l'Année  1 644. 
;,  Sa  A-iajefté  voulant  gratifier  &  fiivorifcr  fefdits  Sujets  ,  leur  a  permis  éc 
,,  permet  de  convoquer  un  Synode  National  ,  le  dixième  de  Mai  prochain, 
„  dans  la  \'ille  de  Loudun  ;  mais  à  Condition  qu'on  n'y  propofera  pas  d'au- 
„  très  Ataires  que  celles  dont  il  ell  permis  de  traiter  par  les  Edits  ,  6c 
„  qu'un  Comniiflairc  tel  qu'il  plaira  à  5;2  Majefté  de  le  nommer  ,  afiifte- 
3,  ra  tn  Perfonne  audit  Synode  ,  comme  il  a  toujours  été  pratiqué  En 
5s  Témoignage   de  quoi  Sa  Majejlt  m'a  commandé  d'exj'edicr  ce  prefent 

,,    Mail- 


TENUALOUDUN.  711 

i.  Mandement  qu'il  lui  a  plû  de  Signer  de  fa  propre  Main  1  6c  qu'il  a  com- 
„  mandé  d'être  contre-figné  par  moi  fon  Conieiller  &  Secrétaire  defes  Or- 
„  dres  ,  &  de  Ton  Trcfor. 

Signe 

LOUIS, 
Et  un  peu  plus  bas, 

Philippeau.-':. 

Lea  Perfonnes  fuivantes  commparurent  à  ladite  Aflemblée,avec  des  Lettres 
de  Commiffion  de  leurs  Provinces ,  lefquelles  furent  lues  par  le  Sieur  Déflo- 
res, Pafteur  de  l'Eglife  de  Londun  ,  6c  par  k  Sieur  de  Frefnai  Cc  leSirfUrde 
Maifomai  Ancien  de  la  même  Eglife. 

Article     I. 

Pour  la  Province  de  Normandie  ,  Jem  Maxi;,3ilicn  de  P Angle,  Pafteur  de 
l'Eglife  de  Ronen  ;  6c  Samuel  Hofchan ,  Pa(cçur  de  l'Eglife  de  Caën  ,  accom- 
pagnés des  Sieurs  D.viiel  Guefdon,  Ancien  de  l'Eglife  de  RoMën,Si  de  Pierre 
de  la  MKjJe  Gentil-homme  Seigneur  des  Roquettes,  Ancien  de  PEglife  de 
Caën. 

1  I. 

Pour  la  Province  de  la  Haute  Guicuue  &  du  //..'.-./•  Langttedoc  ^  les  Sieurs 
Jean  Sc  Louis  Toufwld,  Pafteurs  de  l'Eglile  de  Cafires,^  Théophile ylrbufty 
Pafteur  de  l'Eglife  de  Aiilbaut,  accompagnes  des  Sieurs  ^ean  de  Befnes,Gzn- 
til-hommc,  Seigneur  de  Lafercn  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Beraax  ,  6c  de  Aiai» 
tre  fean  Bra([art ,  Avocat  en  Parlement  ai  Ancien  de  PEglife  de  Montai:' 
h  an, 

III. 

Pour  la  Province  de  Bourgogne  ,  les  Sieurs  Amedée  de  Chandieu  ,  Pafteur 
de  PEglife  du  Pont  de  Telles;  iii  Pierre  Mu  fard,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Z^/o», 
accompagnés  de  Mr.  Samuel  Gémit  d' Athial ,  Avocat  en  Parlemcni.  Ancien 
de  l'Eglife  de  Chàlons  ;  &  de  Mettre  Philibert  le  Sage  ,  Avocat  auflî  en  Par- 
lement ,  Ancien  de  l'Eglife  à^Axtun. 

I  V. 

Pour  la  Province  du  Bas  Languedoc  ,  les  Sieurs  David  Euftache  ,  8c  Ifaas^ 
du  Bordiey.,  Pafteur  de  l'bglife  de  Montpellier ,  accompagnés  de  Noble Fr<jH- 
çêis  de  Toftloufe,  Seigneur  de  Foijjac ,  Ancien  de  l'Eglife  d'I/yêi;  8c  de  Maî- 
tre Philippe  Bejfe  ,  Doftcur  en  Droit  Civil ,  Avocat ,  ÔC  Ancien  de  l'Eglife 
de  Beziers. 

V. 

Pour  la  Province  d^Orleans  8c  du  Berri  ,  les  Sieurs  Jean  Perrault ,  Pafteur 
de  l'Eglife  à'Orleans  ;  &  Jean  Tabi  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  la  Chanté ,  ac- 
compagnés de  Noble  Denis  Papin,  Confeillcr  pour  Sa  A/aie:','s\^  & 'Receveur 
Gênerai  des  Domaines  du  Compté  de  fi/ow,6c  de  Moniieur  Pau l  Tonnais,  ?)ei- 
gn.-.ur  de  Champs^  Avout  en  Parlement,  tous  dcu.x  Anciens  de  PEglife 
ù'Orteaus,  VL  i^o«r 


^l^  XXIX.  SYNODE    NATIONAL 

V  I. 

Pour  la  Province,  des  Sevenes ,  les  Sieurs  Henri  Baudan,  Pafteurde  l'EgU- 
fe  de  la  Salle  \  Sc  Etienne  Broche  ,  Seigneur  de  Mejannes  ,  Pafteur  de  l'Egli- 
fe  de  Saint  Hipolitte  ,  accompagnés  S'Edouard  de  Chariot  ,  Ecuier  Seigneur  , 
&  Baron  de  Saint  Jean  de  Gardoiinengne  ,  Ancien  de  l'Eglife  du  même  Lieu; 
&  de  Pierre  de  Callieres  ,  Ecuier  Seigneur  de  Font  d''Arti ,  Ancien  de  l'Egli- 
fe de  Mervcil. 

V  I  I. 

Pour  la  Province  de  Bretazne,  le  Sieur  Ifaac  de  Gnitton  ,V^^t\XY  de  l'Egli- 
fe de  SiuHy  accompagné  de  Mr.  Jean  de  la  Rochelle,  Seigneur  de  ^orK<«/',  An- 
cien de  l'Ealife  de  Roche  bernard. 

V  I  I  I. 

Pour  la  Province  du  Poitou  ,  les  Sieurs  Etienne  h  Blois ,  Pafteur  de  PE- 
glife  de  Fomenai  le  Compte  ,  &  Jean  Cabrol ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Touars  , 
accompagnes  de  Alejfire  Pierre  Prévôt,  Chevalier  ,  Seigneur  de  la  Javetiere^ 
Ancien  de  l'Eglife  de  Chantonnait  de  Vni  belliard,  6c  de  Charles  Prevêt  , 
Ecuier  Seigneur  de  la  Simonie  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Champagne -Mouton. 
I  X. 

Pour  la  Province  de  Provence,  les  Sieurs  Jean  Bernard,  Pafteur  de  l'E- 
glife de  relots  Se  de  Aiarvelle  ;  &  Jean  Morius  ,  Ecuier  Seigneur  d'£/^<ïj^«  Sc 
de  la  Baflide  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Manofqne. 

Pour  les  Provinces  â'^nJoK  .  Touraine ,  Maine,  Lottdunois  ,  Vandomois  , 
&  le  grand  Perche  ,  les  Sieurs  Motfe  Amiratui  ,  Pafteur  &  Profeflèur  en 
Théologie  dans  l'Eglife  &  Univerfité  de  Saumur ,  &  Jacques  de  hriJfacSci- 
gneur  des  Loges ,  Pafteurde  Loudun,  accompagnés  des  Situr  Daniel  de  Goijet- 
te ,  Dofteur  en  Médecine  ,  Ancien  de  l'Eglife  d^ Angers  ;  Sc  de  Maître 
Etienne  des  Landes ,  Prcfident  dans  les  Aflîzes  extraordinaires  du  rendomois  , 
6c  Ancicu  de  l'Eglile  de  Vendôme. 

XI. 
Pour  les  Provinces  de  l'y/?e  de  France  ,  Brie  ,  Picardie  ,  Champagne  &  le 
Compte  de  Cafires  ,  les  Sieurs  Jean  Daillé  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Paris,  8c 
Banjamin  Tricotel  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Calais  ,  accompagnés  de  Maître 
Tierri  de  Aiarolles  ,  Avocat  en  Parlement  ,  &  Juge  à  la  Cour  ,  &  au  Prefi- 
dial  de  Citri ,  Ancien  de  l'Eglife  de  cette  Ville  ;  &  de  Pierre  Loride  ,  Sei- 
gneur de  Galinieres  ,  Avocat  du  très-honorable  Confeil  Privé  de  Sa  Majejlé, 
&  Ancien  de  l'Eglife  de  Paris. 

XII. 
Pour  la  Province  de  Xaintonge  ,  Aunix  ,  èc  Angoti?y;ois  ,  les  Sieurs  Jean 
Commare  ,   Pafteur  de  l'Eglife  de  Vcrtueil  ;  &C  IÇaac  Marchant ,   Pafteur  de 
PEghle  de  i>aint  Jean  d' Angeli  ,  accompagnés  de  Jean  de  Morel ,  Ecuier  Sei- 
gneur de  Thiac ,  de  Figier  &  de  Salle  ,  &  de  Franço.s  Laçons  ,  Ecuier  ,  Sei- 
gneur de  Cour  elles  ,  ôc  Ancien  de  l'Eglife  de  Cognac. 
X  l  1  I. 
Pour  la  Province  du  Daitphirié  ,  les  Sieurs  Adrian  Charnier  ,  Pafteur  de 

l'E- 


T  E  N  U    A    L  O  U  D  U  N.  713 

l'Eglifcdu  Montlimar;  &  Alexmdre  Dii.e  ,  Pafteur  de  \^E^\Çcàt  Grenoble, 
accompagnés  de  Mahre  François  Goudran  ,  Avocat  au  Parlement  deGrenable^ 
6c  Ancien  de  l'Eglife  de  ladite  Ville. 

X  IV. 
Pour  la  Province  de  la  Bajfe  Guienne  ,  les  Sieurs  fean  Ricottier  ,  Miniftrc 
de  BoHrdeaux  ,  &  fertmie  Figuier  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Nerac  ,  accompa- 
gnés ,  de  Maître  Jacob  Maifinnats  ,  Avocat  en  Parlement  ,  8c  Ancien  de 
l'Eglife  de  Benrdeaux ,  &  de  Mejfire  jAcques  de  Caumont ,  Chevalier  ,  Mar- 
quis de  Baijfe  Caumont ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Nerac. 

Pour  la  Province  du  Be^rn ,  le  Sieur  Arnaud  de  Caz,amajore  ,  Pafteur  de 
l'Eglife  à'Oleron. 

XVI. 

Pour  la  Province  du  rivarez. ,  du  Fêlai  &  Forêt  ,  les  Sieurs  Ifiac  Uomel. 
Pafteur  de  l'Eglife  de  Sanjon  Se  de  Faïence  ,  &  Pierre  Janvier  ,  Pafteur  de 
l'Eglife  de  la  Gorfe ,  accompagnés  de  AîeJJÎre  facqpies  d'Arlande  ,  Chevalier 
Seigneur  de  Mirabel,  Se  Ancien  de  l'Eglife  de  Fille-neuve  de  Berlues  ,  Se  de 
Maure  Ttmothée  Bervtl^  Do6leur  en  Droit  Civil,  Avocat  ôc  Ancien  de  l'E- 
glife de  Privas. 

XVII. 

Il  fut  ordonné  aux  Provinces  du  Beam  Sc  du  Dauphins'  de  s'enquérir  des 
Raifons  pourquoi  les  Sieurs  de  Labadie  ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Lambege ,  6c 
Député  pour  la  Province  du  Beam  ,  8c  de  MonteUr  ,  Ancien  de  l'Eglife  de 
Beaufort ,  Député  pour  la  Province  du  Dauphtné,  ne  s'étoient  pas  trouvés  à 
cette  Afl"emblée,de  quoi  elles  rendroient  Compte  au  premier  Synode  National 
qu'on  Aflembleroit. 

ELECTION 

Des  Ofciers  du  frefent  Synode. 

LEs  Sieurs  des  Loges  Pafteur  ,  &  du  Frefnai ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Lou- 
dun ,  conjointement  avec  Mr.  le  Marquis  de  Ruvigni  ,  Député  General, 
recueillirent  les  Sufrages  de  tous  les  Députés  à  cette  Aifemblée  ,  pour  l'E- 
ledion  du  Modérateur,  de  PAfleflëur  ,  Sc  des  Secrétaires  ;  Se  Mov\(r. Daillé 
fut  élu  Modérateur  ,  à  la  pluralité  des  Voix  ,  le  Sieur  de  V Angle  Afleffeur  , 
les  Sieurs  des  Loges  ,  Pafteur  ,  Sc  Loride  Ancien  ,  furent  faits  Secrétaires 
dudit  Synode  ;  lefquels  après  avoir  été  élus,  prirent  les  Places  qu'ils  dévoient 
occuper. 


Tsmt  II.  Xxxx  CHA. 


714         XXIX.    SYNODE    NATIONAL 
CHAPITREIÎ. 

AUfli-tôt  qu'on  eût  nommé  les  Oficiers  du  Synode  ,  &  qu'ils  furent  pla- 
cés ,  Monficur  de  Magdelaine  ,  Confeiller  pour  Sa  M aj ej? e  àzns  ies 
Cours  de  Parlement  de  Paris  .  &  Député  par  Sa  Majeflé ,  pour  affifter com- 
me fon  Commiflaire  à  cette  A  d'emblée  ,  délivra  les  Lettres  Patentes  du  Roi 
pour  fa  Commiifion  ;  lefquelles  étant  lues  ,  elles  furent  tranfcrues  &  infé- 
rées dans  le  Corps  des  Aâes  de  ce  Synode  ,  dont  la  Forme  8c  Teneur  étoit 
ainfi  qu'elle  fuit. 

COPIE 

:  '  Des  Lettres  Patentes  du  Roi ,  données  à  Monjieitr  le  Commijjaire  de 
Sa  Majefté. 

,.  T  ouïs  par  la  Grâce  de  Dieu  Roi  de  France  te  de  Navarre ,  à  nôtre 
„  i^  Amé  &  Féal  Confeiller  dans  nos  Cours  de  Parlement  de  Paris  ,  le  Sr. 
„  de  Magdelaine  ,  Salut.  Nous  avons  permis  à  nos  Sujets  de  la  Religion 
„  Proteftante  de  tenir  un  Synode  National  le  dixième  de  Novembre  pro- 
,,  chain  ,  dans  notre  Ville  de  Lonàm  ,  qui  fera  Compofc  de  tous  les  De- 
„  pûtes  des  Provinces  du  Roiaume  ,  pour  traiter  des  Matières  qui  concer- 
,5  nent  leur  Religion;  &  devant  faire  choix  d'une  Perfonne  qui  ait  les  Qua- 
,,  lités  rcquifes  ,  Sc  dont  la  Loiauté  ôc  la  Fidélité  nous  foient  bien  conniiës 
,,  pour  affilier  à  ce  Synode  ,  6c  y  reprefenter  notre  Perfonne  ,  comme  nô- 
,,  trc  Commiflairej  A^o«j,connoiflant  les  Services  que  vous  nous avés  rendus, 
„  avec  plufieursdans  des  Emplois  honorables  dont  on  vous  a  charge,  8c  dont 
,,  vous  vous  êtes  très-dignement  aquité  ,  nous  avons  jugé  ne  pouvoir  pas 
„  faire  un  meilleur  Choix  que  de  votre  Perfonne,  étant  bien  afliirés  que  vous 
,,  continuerés  à  nous  donner  des  Preuves  évidentes  de  votre  Zèle  8€  Atec- 
„  tion  à  notre  Service.  Pour  ces  Caufes  ,  nous  vous  avons  commis  6c  De- 
„  puté  ,  ëc  nous  commettons  6c  députons  Vous  ledit  Sieur  de  Magdelaine 
5,  par  ces  Prefentes  ,  fignées  de  notre  propre  Main  ,  pour  vous  tranfpoi  ter 
„  dans  notre  Ville  de  Loudun  ,  &  pour  affilier  en  notre  Place  au  Synode  qui 
„  y  eft  convoqué  ,  afin  que  vous  puiffiés  y  propofcr  toutes  Chofes  ,  6c 
,>  repondre  à  ce  qu'on  vous  y  propofcra  comme  nous  vous  l'avons 
„  commandé,  6c  fuivant  les  Mémoires  £c  Inftructions  que  nous  vousa\ons 
,,  données.  Et  vous  devés  prendre  fur  tout  garde  ,  que  l'on  n'y  propofe 
„  ni  débatte  aucunes  Matières  que  celles  dont  ileil:  permis  de  traiter  dans  ces 
,,  Aflemblécs  ,  conformément  à  nos  Edits  ;  6c  au  Cas  qu'on  entrepenne  le 
,,  contraire  ,  vous  l'empêcherés  ,  êc  vous  l'arrêtcrés  en  interpofmt  nôtre 
,,  Autorité  ,  6c  vous  nous  en  avertircs  au  plutôt ,  afin  que  nous  prenions 
„  les  Mcfures  que  notre  Sagefle  nous  diétera  pour  y  obvier.  Et  nous  vous 
,,  donnons  Pouvoir,  Commilîîon  6c  Ordre  de  le  faire  par  ces  Pxetenfes  ;  Car 

„  telle 


TENU    A    L  O  U  D  U  N;  71?' 

,,' telle  eft  notre  Volonté.  Donné  à  Eonrdeaux  le  fixième  jour  de  Sep- 
„  tembre  de  l'An  Mille  fix  Cens  Cinquantc-neufi  Sc  de  notre  Règne  le 
„  Dixfeptiêmc. 

Signé 

LOUIS, 

Et  un  peu  plus  bas 

Philippeaux. 
Et  fe'elc  en  bas  dtt  Grand  Seau  de  Cire  faune. 

CHAPITRE     II  L 

Après  la  Lefture  des  Lettres  Patentes  de  Sa  Majejie  ,  Monfieiir  le 
Comraifîaire  du  Rot  fit  la  Harangue  fuivante  à  l'Aflemblée. 

COPIE 

De  la  Harangue  àe  Monfietir  le  Commiffain  ^«  Roi. 
MESSIEURS, 

,,  /^Uoique  tant  dTmperfection  que  je  rcconnois  en  moi  ,  8c  mon  grand 
„  V^  Age  euflent  pu  me  détourner  d'accepter  cette  CommifTion  ,  dont  il  a 
,,  plu  a  Sa  Majeflé  de  m'honorer  ,  &  de  venir  ici  pour  déclarer  fa  Volonté 
„  &  fon  bon  Plaifir  à  cette  AlVemblée  ,  compofée  des  Perfonncs  les  plusha- 
„  biles  &  les  plus  diliinguées  ûu  Roiaume  ,  choifies  entre  tous  ceux  qui  pro- 
,,  feiVcnt  nôtre  Religion  i  néanmoins  je  puis  le  direavecAllurance,quecon- 
,,  formemcnt  à  c^tte  Inclination  que  Dieu  m'a  donnée  de  lérvir  le  Roi  &  le 
„  Public  ,  à  quoi  je  me  fuis  apliqué  depuis  long  tems ,  je  n'ai  pas  hefité  fur 
„  le  Parti  que  je  devois  prendre,  mais  j'ai  pafié  fur  toutes  les  Confidcrations, 
„  efperant  les  Secours  de  la  Bonté  Souveraine  pour  m'afllfter  dans  l'Acconi- 
„  pliflement  de  mes  Devoirs  ,  &  atendant  aulTi  que  de  votre  coté  vous 
,,  ne  vous  opoferés  pas  à  ce  qu'on  demande  de  vous.  Et  c'eft  de  là  que  je 
„  conçois  une  bonne  llluë  de  nos  Afaires,dès  maintenant  que  je  commence 
„  à  vous  parler  de  la  Part  de  SaMajejlé  ;  &i  vous  l'avés  aufli  déjà  remarqué, 
,,  par  la  Permiflion  qu'on  a  bien  voulu  vous  accorder  de  vous  atfembler  dans 
,1  cette  Ville  ,  fuivant  vôtre  Requête,  ce  qui  eft  un  Lfet  très  fingvdier  de 
„  la  Bonté  que  Sa  A<ïajejié  a  pour  vous  ,  &  que  la  bonne  Providence  de  Dieu 
„  lui  a  infpirée  ,  après  tant  de  Témoignages  particuliers  de  fon  Afcclion 
„  Roiale,  que  vous  avcs  autrefois  reçu  du  Roi  ,  dont  je  nedoute  nullement 
„  que  \  eus  ne  foies  fort  reconnoiflans  ,  &  que  vous  ne  vous  aquitiés  de  vô- 
Xxxx  2  trc 


7i6  XXIX.   SYNODE  NATIONAL 

«  tre  Devoir  envers  Sa  Majefté  ,  puifque  vous  êtes  ailes  perfaadés  que 
„  vous  êtes  obligés  par  tant  de  Raifons  de  lui  obcïr ,  comme  il  vous  eftcom- 
})  mandé  dans  la  Parole  que  Dieu  a  relevée  ,  qui  eft  l'unique  &  le  Souverain 
M  Seigneur  de  tous  les  Hommes  ,  &  de  toutes  Chofes.  Et  lorlque  je  parle 
)«  ainli  de  Su  Majeflé ,  vous  favés  très-bien  que  nous  devons  entendre  tou- 
j»  tes  les  Perfonnesquiagiflènt  par  fon  Autorité,  félon  le  même  Commande- 
»,  nient  que  le  tout  Puifl'ant  nous  a  relevé  ;  &  la  Choie  étant  fi  notoire,nous 
»  ne  pouvons  que  nous  ne  remarquions  en  cet  Endroit  la  Bonté  même  6c  la 
»  Juftice  que  vous  avés  tant  de  fois  expérimentée  :  premièrement  de  la  Parc 
»j  de  Su  Majefté t  &  enfuite  du  premier  Miniftre  d'Etat  Son  Eminence  ,  Mr. 
i,  le  Cardinal  de  Maz.arm.  Et  il  n'eft  pas  Befoin  que  je  m'étende  fur  ce 
j»  Sujet  ;  permettes  moi  feulement  de  faire  une  Reflexion  fur  cette  dernière 
»i  Faveur  ,  qui  eft  la  Convocation  de  ce  Synode,  que  vous  jugés  vous  être 
»  à  prefent  d'une  fi  grande  Utilité,  dans  la  Conjonéturcdes  Afaires  denos 
,,  Eglifes  ,  c'eft  pourquoi  vous  en  avés  beaucoup  d'Obligation  à  i'o«  fwzWw- 
i,  ce ,  &  le  meilleur  Fruit  que  vous  puiffiés  recueillir  de  vos  Confultations 
j,  8c  Refolutions  ,  lêra  d'être  mieux  unis  entre  vous ,  &  de  maintenir  la  Paix 
j)  8c  la  Concorde  dans  le  Corps  de  ceux  qui  profeflent  nôtre  Religion  ,  que 
>,  vous  reprefentés,  Se  de  terminer  &  pacifier  les  Diferens,  &  toutes  les  Dif- 
>,  kntions  qui  font  parmi  vous  :  Car  puifque  ces  Contentions  proviennent 
,  I  du  Défaut  &  de  la  Fragilité  de  nôtre  Nature  ,  6c  qu'elles  ataquent  les  Par- 
j,  lies  les  plus  Nobles  ,  6c  en  rendent  tout  le  Corps  altéré  ,  nous  avons  Su- 
,1  jet  d'aprchender  une  entière  Confomption  ,  fi  on  n'aplique  que  desReme- 
„  des  Topiques,  ou  Externes  ,  parce  que  ces  Remèdes  Iculb  ne  peuvent  pas 
»  opérer  fur  tout  le  Corps  en  General  ,  ni  contribuer  à  fa  Confervation  to- 
»,  taie.  Et  d'autant  que  toutes  les  Àfl'emblées  ,  quelles  qu'elles  puillenc 
„  être,  dépendent  de i'/îyM'«y>/?f,  qui,  comme  Seigneur  Souverain ,  a  Droit 
,,  £c  Juridiction  fur  tous  fes  Sujets ,  6c  fur  leurs  /vftions  ,  6c  peut  régler 
it  même  les  Chofes  qui  concernent  l'Eglifc  ,  qui  a  toujours  été  confiderée 
,>  comme  une  Partie  de  l'Etat  \  C'eft  pourquoi  5^  yi/ij;>/?eabien  voulu  vous 
J,  accorder  ce  Synode  que  vous  avés  fimftanment  defiré,  afin  que  vous  puif- 
»,  fiés  régler  plufieurs  Âfaires  ,  6c  rétablir  parmi  vous  lebon  Ordre  que  vous 
>,  devés  garder  à  l'avenir  ;  6c  il  vous  a  été  accordé  d'autant  plus  volontiers 
„  qu'il  y  a  déjà  long-tems  que  vous  n'avés  pas  tenu  d'Aflêmblée  de  cette 
>>  Nature. 

J,  Meffieurs  ,  il  eft  très-certain  ,  que  vos  Ennemis  qui  fouhaîtent  vôtre 
,,  Abaiflèment  ,  6c  votre  Ruine  ,  ne  pouroient  jamais  trouver  un  Moien 
>,  plus  favorable  &  plus  aifé  pour  cela  ,  qu'en  entretenant  6c  fomentant  les 
„  Divifions  6c  les  Diflentions  qui  font  parmi  vous  :  tellement  que  vous  avés 
„  bonne  Railon  d'admirer  la  Bénignité  6c  la  Juftice  de  5<j  Majefté,  affiftéc 
,,  des  Confeils  de  Son  Eminence,  qui  tâche  de  vous  mettre  à  Couvert  fous  l'Au- 
„  torité  Roiale  ,  afin  qu'étant  fous  la  puifiànte  Proteârion  du  ^w,  dont  vous 
„  avés  fi  Befoin, vous  foies  maintenus  en  toute  Liberté  ,  6c  puiffiés  faire  vos 
,,  Delibcrations  &  vos  Décrets  ,  lur  les  Points  de  Doétrine  6c  deDifcipline 
),  qui  concernent  votre  Religion  ;  quoique  Sa  Majefté  ne  l'aprouve  nulle- 
ment} 


T  E  N  U    A    L  O  U  D  U  N;  717 

„  ment  ",  à  Caufe  qu'elle  difere  en  tant  de  Chofes  d'avec  Celle  dont  il  fait 
,,  Profeflîon  ,  de  même  que  la  plus  grande  Partie  de  fes  Sujets  :  tellement 
,,  que  s'ils  vouloient  fe  fervir  de  l'Avantage  qu'ils  ont  fur  vous  ,  pour  vous 
,,  infulter  ,  en  quelque  Manière  que  ce  foit  ,  vous  n'avés  ,  dans  l'Etat  oii 
t,  vous  êtes  réduits  par  les  Troubles  qui  font  arrivés  ,  aucun  autre  Moien  de 
„  pouvoir  fubfifter  que  par  l'Autorité  Souveraine ,  laquelle  feule  peut  vous 
„  garantir ,  après  avoir  perdu  ces  Forces  ôc  Forterefles  auxquelles  vous 
„  vous  confiés  autrefois  ;  ce  n'eft  donc  que  fous  la  Proteftion  de  Sa  Majef- 
„  rf  que  vous  pouvés  être  heureux  U  contens.  D'ailleurs  vous  favés  Se  vous 
„  l'avés  affés  expérimenté,  qu'il  n'y  a  pas  un  meilleur  Expédient ,  &  qui  vous 
„  foit  plus  avantageux  ,  que  de  vous  foumettre  entièrement  aux  Ordres 
„  de  Sa  Majefic  ,  &  de  dépendre  immédiatement  après  Dieu  de  laSouverai- 
y-,  neté  Roiale  ;  auffi  ni  a-t-il  rien  de  plus  jufte  &  de  plus  raifonnable  ;  car 
„  d'un  Côté  vous  avés  le  Pouvoir  de  5<»  yî/^jV/?/Sc  le  Commandement  de 
,,  Dieu  ,  ôc  d'un  autre  Côté  vous  devés  le  faire  ,  &  votre  Profit  y  eft  in- 
,,  feparablement  ataché.  Et  il  y  a  encore  quelque  Chofe  de  plus  urgent 
,,  dans  cette  prefente  Conjon6ture  d'Afaires  ;  car  puifque  Dieu  ,  parfaGra- 
„  ce,  a  fait  triompher  le  â:o/',&  qu'il  a  béni  fon  Roiaumc  par  tant  de  Viétoi- 
„  res  ,  Dieu  vous  montre  un  Commencement  de  cette  Paix ,  que  vous  avés 
,,  fi  fort  defirée  ,  par  deflus  toutes  Chofes  ,  6c  que  vous  lui  avés  deman- 
,,  dée  par  vos  Prières  les  plus  ardentes  ,  &  par  laquelle  vous  pouvés  efperer 
„  de  participer  à  fes  Benediétions  fi  abondantes ,  qui ,  félon  toutes  les  Apa- 
,,  prerences  fe  répandront  fur  toute  la  Nation.  Sa  Majejîe  efpere  auffi  de 
„  îbn  Côté  que  tous  fes  Sujets  témoigneront  leur  Reconnoiflance  d'un  Bienfait 
„  fi  fignalé  ,  par  l'Afeétion  qu'ils  feront  paroître  à  fon  Service  ,  &  qu'ils 
,»  lui  obéiront  de  meilleur  Cœur  ,  comme  ils  y  font  obligés  par  leur  Naif- 
„  fance  ;  mais  vous  Meffieurs  par  deflus  tous  les  autres  ,  à  Caufe  de  ces 
„  Privilèges  tous  particuliers  que  l'on  vous  a  accordés  dans  cette  Occur- 
„  rence. 

,«  On  me  commande  expreflement  ,  dans  le  premier  Article  des  Inftruc- 
,,  lions  qui  m'ont  été  données  ,  de  la  Part  de  Sa  Majejlé  ,  de  vous  aflurer 
„  qu'il  vous  confervera  dans  la  Jouiflimce  des  Privilèges  qui  vous  ont  été  ac- 
„  cordés  ■■,  déclarant  que  c'eft  fon  Intention  de  porter  une  Afeftion  Pater- 
„  nelle  à  tous  fes  Sujets  de  la  Religion  Reformée  ,  &  de  leur  continuer  les 
„  Efets  de  la  Bonté  accoutumée^  &  qu'il  veut  les  maintenir  dans  fes  Edits  de 
j,  Pacification  ,  aiant  refolu  de  donner  fes  Ordres  pour  cette  Fin.  5^  Mu- 
„  jejié  fe  perfuade  auffi  que  vous  perlevererés  dans  le  Refpeét  6c  dans  le  De- 
,,  voir  auquel  vous  êtes  obligés  envers  elle.  Et  afin  que  vous  puiffiésobte- 
„  nir  ces  Faveurs  ,  que  Su  Md]efté  vous  a  fait  efperer  ,  &  qu'il  a  promis  de 
,,  vous  faire  reiïèntir  ,  elle  me  commande  de  vous  dire  ,  qu'immédiatement 
„  après  la  Mort  de  Monfieur  à'' Arz.illieres ,  qui  exerçoit  l'Ofice  de  Député 
,,  General,  elle  a  nommé  Monfieur  de  Ruvigni  pour  lui  fuccedcr  dans  cette 
,,  Charge, &  pour  veiller  aux  Afaires  que  vous  avés  à  la  Cour,  aiant  une  en- 
„  tiere  Confiance  en  lui,  ne  doutant  point  qu'il  ne  la  rempliflè  fidèlement;  Se 
,1  croiant  auffi  que  vous  vous  confierés  en  lui  j  comme  vous  devés. ,  puif- 
Xxxx  5  „  que 


7i8  XXIX.   S  Y  N  ODE  NATIONAL 

j,  que  c'eft  pour  vôtre  propre  Avantage.  Néanmoins  Sa  Majefié  ne  vou- 
,,  droit  pas  vous  contraindre  par  pure  Neceflîié  d'avoir  toujours  Recours  à 
},  elle  ,  lori'que  vous  aurés  de  bonnes  &  fufifantes  Raifons  pour  vous  en  dif- 
f,  penfer  ,  &  que  Sa  Majefh'  pourra  les  recevoir  &  aprouver.  Déplus.  Sa 
„  Majefié  m'a  ordonné  de  vous  dire  ,  que  fa  Volonté  étoit ,  que  dans  aucu- 
,,  ne  de  vos  Afleniblées  Synodales  ,  vous  ne  demandaffiés  point  dAliembléc 
,,  Politique  pour  l'Eleftion  d'un  Commiflaire  Député.  A  l'Egard  de  cet 
)i  Article  ,  j'ai  un  Ordre  tout  paniculier  ,  qu'au  Gas  que  vos  Dcputés  vou- 
j,  luflcnt  faire  une  pareille  Demande,  d'empêcher  qu'on  ne  la  propofât 
„  pour  être  difcutée  ,  ou  pour  être  refoiûe  ,  quoique  ce  fût  pour  ce  Sujet, 
)>  &  quoi  que  Ha  Majefié  ait  de  bonnes  Raifons  pour  croire  que  vous  êtes 
],  fort  Contens  du  Choix  qu'elle  a  tait  de  Monfieur  de  Ruviqni  ,  à  Caufe 
,,  des  bons  Ofices  qu'il  vous  a  déjà  rendus,  comme  Sa  Majefié  eft  auflî  fatis- 
,,  faite  jufqu'à  prefent  de  fa  Fidélité  ,  8c  qu'il  fe  foit  aquité  des  Emplois 
„  qu'on  lui  a  confies  ;  néanmoins  j'ai  Ordre  de  vous  déclarer  ,  que  Sa  Ma- 
„  jefié  vous  laiffc  dans  une  entière  Liberté  de  délibérer  entre  vou5,  fi  vous 
},  voulés  le  confirmer  dans  cet  Ofice  de  Député  General  ,  afin  qu'après  que 
,,  vous  aurés  pris  vos  l<.efolutions  là-deflus ,  Sa  Majefi-é  pu\l\'c  auflî  prendre 
„  les  Mefures  qu'elle  trouvera  les  p.Kis  convenables  :  &  s'il  vous  agrée  ,  & 
,,  que  vous  fouhaitiés  qu'il  foit  confirmé  dans  cet  Ofice  .  Sa  Majfjié  tn  fera 
„  très  fuisfaite  ,  efperant  qu'il  continuera  à  s'en  aquiter  digricment  ;  afirt 
,,  qu'étant  aprouvé  de  vous,  il  recorlnoifîè  que  c'eft  à  vc(us  feùls  qu'il  doit 
„  fon  EtablilFement.  •;.!...;. 

„  Et  d'autant  que  dans  le  dernier  Synode  National  Sa  Majefié  %  dcclnré 
j,  que  fa  Volonté  étoit  ,  qu'aucun  Député  General  n'y  afl!îfteroiti  parce  que 
,,  l'erfonne  n'y  peut  être  admis  comme  Membre  ,  à  moins  qu'il  n'ait 
„  premièrement  été  choifi  &  député  par  un  Synode  Provincial  Se  que  s'il  y 
},  étoit  admis  en  Qualité  de  Député  General  ,  il  faudroit  qu'il  y  fut  pour 
],  débatte  des  Afaires  Séculières  ,  lel'quelles  ne  doivent  pas  être  traitées  dans 
,,  de  pareilles  Aflemblécs  ,  oîi  l'on  ne  doit  rien  agiter  qui  ait  du  Raportaux 
„  Matières  de  Politique,8c  que  d'ailleurs, nous  n'avons  à  prefent  aucunes  A  flèin* 
,,  blées  Politiques  ou  Mi-parties  ;  néanmoins  Sa  A^ajefié  ,  par  un  pur  Egard 
,,  qu'elle  a  pour  Monfieur  de  Ritvigni .  elle  lui  permet  de  fe  fcrvirdecc  i^ri- 
,,  vilege  dont  fes  Ancêtres  ont  joui  dans  cet  Ofice  ,  8c  de  venir  à  cette  Af- 
„  fembléc  pour  y  donner  fon  Sufrage  comme  bon  lui  femblera. 

„  Déplus, afin  que  ces  Matières  qui  ont  été  ci-devant  reprefcntées  par  Sa 
,,  A'/ ai  ej(  é  dims  ces  Affemblécs,  puilicnt  mieux  être  exécutées,  félon  fon  In- 
„  tention,  de  même  que  tout  ce  qu'il  vous  ordonnera  dans  la  fiiite  ,  je  dois, 
„  En  Premier  Lien  ,  vous  défendre  ■■  fe  on  les  Ordres  qui  m'en  ontétédcn- 
,,  nés,  de  traiter  dans  ce  Synode  d'aucunes  Afaires  de  Politique,  ou  d'FtJt, 
,,  oudejuftice,  directement,  ni  indircftcment,  de  quelque  Nature  qu'elles 
„  puiiïcnt  être  ,  la  Difcipline  Ecclefiaftique  &  la  Rcform^tion  des  Mœurs 
„  étant  les  Uniques  Sujets  fur  Icfquellcs  vous  devés  délibérer  :  8f  par  Con- 
„  fequcnt  vous  ne  devés  tenir  aucune  Affemblée  Petite  ou  Grande,  deNuit 
5)  ou  de  Jour ,   fi  ce  n'tft  en  ma  Prefence  ,  ni  auffi  nommer  aucune  Pcrfbnne 

„  pour 


T  E  N  U    A    L  O  U  D  U  N.  719 

f,  pour  tenir  Confeil  dans  les  Provinces,  au  Préjudice  des  Prohibitions  qui  en 
,,  ont  été  faites  parl'Edit  du  Mois  de  Novembre  de  l6^^.Sa  Majejté nç.  veut 
,,  pas  non  plus  que  les  Synodes  Provinciaux  publient  ou  indiquent  aucun 
„   [eune  General. 

„  Déplus,  Sa  /t/^;>/?/ fou hai tant  que  tous  fes  Sujets  vivent  en  Paix  ,  qui 
„  eil  une  Benediétion  dont  ils  ont  fi  grand  Befoin  ,  Se  qui  leur  eft  fi  forte- 
,,  ment  recommandée  par  fes  Edits  de  Pacification  ,  qu'il  veut  que  l'on  ob- 
„  ferve  très-religieufement  ,  il  cft  enjoint  aux  Miniftres  de  fe  contenir  tou- 
„  jours  dans  les  Bornes  de  la  Modération,  lors  qu'ils  parleront  en  Public,  & 
.,,  de  ne  donner  aucun  Sujet  de  fe  plaindre  de  leur  Conduite  j  8c  on  leur  de- 
•„  fend  exprellément  de  fe  fervir  du  Mot  à''Amechri[h  ,  dans  leurs  Prêches  , 
,,  ou  dans  leurs  Ecrits  ,  lors  qu'ils  parleront  du  Pape  ,  ni  d'apeller  les  Cato- 
,„  liques  Idolâtres  ,  ni  de  parler  en  Termes  fcandaleux  êc  injurieux  de  la  Rc- 
4,  ligion  Caioliquc  ;  comme  de  dire  que  c'elt  un  Abus  8c  une  Tromperie  du 
;,,  Démon  ,.  £c' aàtres  chofes  femblables,  que  l'on  trouve  dans  votre  Confef- 
„  fion  de  Foi.  Et  Sa  Afaje/h'  ne  pouvant  pas  foufrir  qu'on  fe  ferve  de  pa- 
,,  reiUes  ExpreiTions  dans  les  Sermens  que  l'on  prêtera  dans  ce  Synode^vous 
,,  êtes  tous  invités  de  marquer  ,  fur  cet  Article  qui  lui  tient  fi  fort  au  cœur, 
,,  le  Refpeét  6c  rObcillànce  que  vous  fcriés  paroitre  en  toutes  autres  Chofes 
,,  qu'elle  demanderoit  de  vous  &  qu'elle  vous  ordonneroir. 

,,  Sa  Aiajejté  vous  deknd  encore  de  recevoir  des  Etrangers  parmi  vous 
„  pour  exercer  le  Miniftere  ,  ou  de  les  admettre  dans  vos  Synodes  j  ni  mê- 
,,  me  de  parler  des  x^faires,ou  duRetablillement  de  ceux  qui  ont  été  depof- 
,,  fedés  ,  ou  chafles  de  leurs  Eglifcs,  en  Vertu  des  Décrets  des  Parlemens , 
,,  6c  des  Lettres  de  Sa  Majefic  ;  C'eft  pourquoi  fa  Volonté  eft  ,  que  dans 
,,  toutes  les  Atcftations  qu'on  donnera  aux  Ecoliers  &  aux  Propofans  ,  ou 
„  aux  Miniftres  ,  pour  être  reçiis  à  l'Ofice  Paftoral  ,  on  y  infère  le  Lieu 
,,  de  leur  Naifiance. 

,,  Et  pour  prévenir  cette  Averfion  pour  la  Monarchie,  que  ceuxlàpren- 
,,  nent  qui  font  leurs  Etudes  dans  les  Pais  Etrangers,  6c  dans  les  Etats  Repu- 
,,  blicains  ,  comme  à  Genève  ,  en  Suijji  ,  en  Angleterre  &  en  Hollande  ,  on 
„  fera  un  Canon  expreftément  pour  ce  Sujet  ,  6c  il  fera  obfervé  de  telle  Ma- 
,,  niere  q'j'aucun  de  ceux  qui  auront  étudié  dans  les  Univerfités  hors  de  ce 
,,  Roiaume ,  ne  pourront  jamais  être  reçus  à  l'Ofice  l'aftoral  dans  aucune 
j,  Eglife.  Et  fi  vous  faite-  un  pareil  Dccrcr,  Sa  Majefie  vous  alTùre  qu'elle 
,,  fera  une  Chofe  qui  vous  fera  non-feulement  agréable,  mais  aufil  qui  tourne- 
j,  ra  fort  à  votre  Avantage. 

,.  Et  Sa  AI.i]ejté  ne  veut  pas  que  vous  lifiés  aucunes  L  ettres  en  pleine  AC- 
„  fcmblée  ,  avant  que  de  me  les  avoir  auparavant  communiquées,  6c  que  je 
,,  fâche  ce  qu'elles  contiennent  ,  ni  que  je  foufre  pas  qu'on  en  life  de  cel- 
„  les  qui  viendroicnt  des  Pais  Etrangers.  '  =' 

„  Sa  ALijefie  enjoint  aufti  à  tous  ks  Pafteurs  Se  Miniftres'  de  prêcher  les 
-,,  Cpramandemens  de  £>/>» ,  6c  PObcï fiance  que  ks  Peuples  doivent  à  leur 
^,  Roi  ;  6c  qu'il  leur  eft  entièrement  illicite  de  Te  révolter  ,'  ou  de  prendre 
9,  les  Armes  contre  leur  Souycrain,  pour  quel-qifc  Prete'xTe  quefc  puiilc  crve  j 

,,  ce 


720  XXIXiSYNODENATIONAL 

„  &  on  fera  un  Sermon  ,  tout  au  moins  fur  ce  Sujet  ,  &  on  le  prêchera 
,,  dans  une  des  Seffions  de  ce  Synode  ,  moi  étant  prefent.  11  vouseftenco- 
„  rc  défendu  de  vous  fervir  ci-après  en  Chaire  de  ces  expreflîons  ,  de  Tour- 
,,  mens  ,  de  Perfecutions  ,  ou  autres  femblabks ,  qui  font  capables  de  porter 
„  à  la  Sédition  les  Efprits  des  Suiets  de  Sa  Majeflé , ^  8c  leur  fliire  concevoir 
,,  de  l'Averfion  pour  S^i  Majejlé  ,  qui  ne  fouhaitc  rien  tant  que  de  les  con- 
„  ferver  en  Paix ,  6c  en  Tranquilité,  Et  pour  prévenir  ces  Dcfordres  qui 
„  font  caufés  par  les  Livres  que  l'on  rend  publics,  l'Intention  de  SaMajef- 
„  té  eft  qu'aucun  Libraire  ,  ou  autre  ,  ne  pourra  vendre  aucun  Livre  qui 
„  traite  de  la  Religion  Proteftante  Reformée  ,  foit  qu'il  ait  été  imprimé  de- 
„  dans  ou  dehors  le  Roiaume  ,  qu'il  n'ait  été  aprouvé  par  deux  Miniftres  de 
„  ce  Roiaume. 

„  Déplus ,  Sa  Majefie  vous  donne  à  entendre  ,  que  fa  Volonté  eft  qu*au- 
„  cun  des  Députés  ne  parle  de  l'Infraftion  des  Edits ,  au  lieu  d'avoir  Re- 
„  cours  aux  autres  Moiens  licites,  pour  avoir  Juftice  de  ces  Infradions,  fi  tant; 
),  eft  qu'on  ait  enfreint  lefdits  Edits.  Les  Synodes  en  ont  ufé  de  même  ci- 
„  devant  ;  mais  celui-ci  n'en  fera  pas  de  même  ,  parce  qu'il  n'eft  pas  Juge 
„  en  ces  fortes  de  Matières.  On  ne  doit  traiter  ici  que  de  ce  quiregar- 
„  de  la  Dodrine  8c  la  Difcipline  de  l'Eghfe.  Et  d'autant  que  ces  AfTemblées 
,1  Synodales  ont  accoutumé  defe  plaindre  qu'on  molefte  les  Sujets  Proteftans, 
,,  le  Roi  m'a  commandé  de  vous  dire  qu'il  a  bien  plus  de  Railon  de  feplain- 
j,  dre  des  Infractions  6c  Tranfgreffions  des  Edits  ,  commifcs  par  fes  Sujets 
1,  de  la  Religion  P.  Reformée  ,  &  du  Mépris  qu'ils  en  ont  fait  ;  parce 
„  qu'ils  en  font  venus  au  fuprême  Degré  d'Iniblence  ,  même  depuis  que  Sa 
,y  Majeflé  a  pris  en  Main  les  Renés  du  Gouvernement ,  aiant  recommencé 
,,  de  prêcher  dans  le  Languedoc ,  contre  ce  qui  avoit  été  défendu  ;  &  non- 
„  feulement  dans  cette  Province  ,  mais  par  tout  ailleurs  ,  ce  qu'ils  ont  fait 
„  ouvertement  6c  avec  Orgueil ,  au  Préjudice  de  la  Paix  Publique,  8c  con- 
„  tre  les  Loix  du  Roiaume,  qui  détendent  également  aux  Sujets  de  l'une  8c 
,,  l'autre  Religion  de  fè  rendre  Juftice  à  eux-mêmes,  quand  même  on  leur 
„  auroit  fait  Tort,  6c  qu'ils  auroient  le  meilleur  Droit  du  Monde.  Us  ont 
„  même  recommencé  à  prêcher  de  leur  propre  Autorité  ,  dans  plufieursau- 
„  très  Lieux  que  ceux  oii  il  leur  étoit  permis  de  le  faire ,  8c  qui  avoientété 
„  nommés  à  cette  Fin  ,  par  les  Commillaires  qui  dévoient  exécuter  l'Edit 
,,  de  Nantes  ,  ils  ont  ,  dis-je  ,  recommencé  à  prêcher  dans  les  Lieux  où  les 
„  Ecclefiaftiques  font  Seigneurs  Fonciers,  ce  qui  eft  une  notoire  Violation  de 
^,  l'Edit.  Déplus ,  vos  Miniftres  le  tranfgreffent  ouvertement  en  excom- 
,j  muniant  les  l'eres  qui  envoient  étudier  leurs  Eiifans  dans  les  Coleges  des 
,,  Catoliques,  8c  ils  ont  difamé  8c  injurié  dans  leurs  Ecrits  ceux  qui  fe  font 
„  convertis  à  la  Religion  Catholique  8c  Romaine.  Déplus  ,  vous  fruftrés 
,,  les  Pauvres  des  Charités  qui  leur  apartiennent ,  en  les  emploiant ,  de  mê- 
„  me  que  les  Sommes  qui  proviennent  des  Legs  Teftamentaires ,  qui  ont  été 
„  deftinécs  à  des  Ufages  Pieux  ,  pour  entretenir  vos  Miniftres  ,  pour  fub- 
^,  venir  aux  Dcpc  nfcs  des  Synodes  ,  &  pour  rebâtir  vo'  Temples  ;  mais  cet- 
„  fe  Coutume  çft  contraire  à  ce  qui  eft  prcfcnt  par  l'Article  quarante-troific- 

BIC 


TENU     A    LOUDUN.  721 

,.  me  des  Matières  Particulières  de  l'Edit  de  Nantes ,  lequel  Sa  A^ajefié  veut 
„  qu'on  obferve.  A  l'Egard  d'un  pareil  Procédé  ,  Se  d'autres  Aftions  de 
j,  même  Nature  ,  qui  font  préjudiciables  à  l'Autorité  de  SaAîajefié,  8c  àla 
,,  Tranquilité  Publique  que  le  Roi  eft  fi  feigneux  de  conferver  ;  5**  Majef- 
„  re'deckre,  qu'étant  le  Commun  Père  de  fon  L^euple  ,  il  ne  peut  ni  ne 
5,  doit  fouïlrir  que  fes  Edits  foient  ainfi  violés  ;  c'eft  pourquoi  elle  avertit  les 
„  Sujets  de  la  Religion  ,  qu'ils  aient  à  reformer  cette  mauvaife  Conduite  i 
„  &  vous  êtes  obligés  de  les  exhorter  à  la  reformer,  &  à  fe  comporter  mieux 
„  à  l'avenir ,  afin  que  Sa  Majejté  n'ait  aucun  fiijet  d'Ofenfe,  comme  il  enau- 
„  roit  avec  Raifon ,  pour  des  Entreprifes  pareilles  à  celle-ci  ,  6c  pour  l'In- 
,,  fraétion  de  fes  Edits  :  &  au  Cas  que  vous  faflîés  ce  qu'on  demande  de  vous, 
„  comme  vous  y  êtes  obligés  ,  Sa  Majefié  vous  allure  de  fa  Protection  Roia- 
„  le,  &  de  vous  faire  refléntir  tous  les  Efets  que  vouspouvés  railonnableroent 
.,,  atendre  de  fa  Bonté  pour  vôtre  Satisfaction.  Enfin,  Sa  Majefl-é^mntcon- 
,„  fideré  ,  qu'on  ne  peut  pas  tenir  de  Synode  National  fans  qu'il  en  coûte 
,,  de  grandes  Sommes  ,  8c  fans  caufer  beaucoup  d'Embarras  6c  de  Peine  à 
„  ceux  qui  y  font  envoies  ;  6c  d'autant  qu'on  peut  ferminer  plus  facilement, 
„  &  à  moins  de  Fraix  ,  plufieurs  Matières  6c  Afaires,  dans  les  Synodes  Pro- 
,,  vinciaux  lefquels  Sa  Majefie  permet  qu'on  tienne  une  fois  l'Année  ,  pour 
,,  conferver  la  Difciplinc  des  Eglifes  de  la  Religion  P.  Reformée  ;  pour  ces 
,,  Raifons,  Meffieurs,  Sa  Majefié  -x  jugé  à  Propos  que  je  vouspropofaflede 
,,  fâ  Part ,  de  donner  ,  à  l'avenir  ,  tout  Pouvoir  aux  Synodes  Provinciaux, 
j,  de  connoître  de  toutes  les  Afaires  qui  arriveront  dans  les  Provinces ,  dont 
„  la  Connoiil'ance  apartenoit  autrefois  feulement  aux  Synodes  Nationaux,  6c 
]>  de  les  régler  6c  terminer  ;  car  Sa  Majejlé  a  relolu  qu'on  n'en  aflembleroit 
,,  plus  que  lois  qu'il  le  jugeroit  expédient. 

„  Et  pour  mettre  Fin  à  ce  Difcours ,  il  y  a  encore  une  Chofe  de  grande 
,,  Importance  dont  vous  devés  être  informés  dès  le  Commencement  de  ce  Sy- 
„  node  ,  afin  que  vous  prcniés  vos  Mefures  pour  le  mieux  régler  ,  6c  le  fi- 
„  nir  d'autant  plutôt.-  J'ai  reçii  depuis  peu  dans  mes  Lettres,  un  Comman- 
„  dément  exprès  6c  tout  particulier  touchant  certains  Articles  &  Ordres  dont 
„  j'ai  déjà  fait  mention  ,  à  lavoir  ,  que  les  Provinces  commettent  un  Abus 
,,  en  envoiant  Se  communiquant  au  Synode  National  par  leurs  Députés,  les 
,,  .Lettres  qu'elles  reçoivent  des  Fais  étrangers.  C'eft  ce  que  Sa  Majeftéàt- 
„  clare  être  conu'aire  à  fes  Edits  ,  6c  préjudiciable  à  la  Paix  Publique,  8cà 
^,  fon  Service  même.  C'eft  pourquoi  j'ai  Ordre  de  prendre  garde  diligen- 
H  ment  ,  que  parmi  vos  Délibérations  vous  n'agitiés  aucunes  Matières  que 
„  celles  dont  tous  les  Députés  des  Provinces  de  ce  Roiaume  peuvent  traiter 
„  de  Droit  ,  6c  que  vous  ne  difcutiés  pas  d'autres  Matières  que  celles  qui 
„  concernent  les  Provinces  ;  8c  que  vous  ne  receviés  point  de  Lettres  des  Etran- 
„  gers  6c  n'entreteniés  aucune  Correfpondance  aveceux,  de  quelque  Manie- 
„  re,  ni  pour  quelque  Raifon,  ou  Afaire  que  ce  puifle  être  ;  6c  on  vous  défend 
„  très  étroitement  de  recevoir  aucuns  Ecrits,  de  quelque  Nature  qu'ils  foient, 
„  des  Pais  qui  ne  dépendent  pas  du  Gouvernement  de  5-3  Majeflé;  6c  que  Per- 
„  foune  ne  foit  afles  hardi  pour  entreprendre  de  les  publier  dans  cette  Ville 
.  Tome  II.  Y  y  y  y  de 


72Z  XXIX.   SYNODE    NATIONAL 

„  de  Loudttn  ,  pendant  les  Séances  de  ce  Synode.     Er  au  Cas  qu'une  pareil- 

„  le  Chofe  arrivât ,  &  qu'on  découvrît  de  tels  Papiers ,  on  m'a  commandé 

t,  d'en  ordonner  incontinent  la  Supreflîon,  Jk  de  procéder  à  la  Rigueur  con- 

,,  tre  ceux  qui  les  vendroient  ou  debitcroient  ,  comme  il  conviendroit  que 

„  je  fîfle  ,  ëc  de  leur  infliger  telles  Peines  que  je  jugerai  à  Propos.  Déplus, 

„  on  m'a  commandé  expreUement  &  dircftement  de  faire  tout  cequidepen- 

j,  dra  de  moi  ,  pour  faire  terminer  ce  Synode  le  plutôt  que  faire  fe  pourra  : 

„  lequel  Ordre  m'a  été  envoie  dans  les  dernières  Dépêches  que  j'ai  reçues  dans 

,,  cette  Ville. 

CHAPITRE    IV. 

Reponfe  4s  Monfieur  Daillé  ,  Moderatet/r  du  Synode,  à  la  Harangue  de 
Monjïeîtr  le  Commiffaire  du  Koi. 

AUffi-tôt  que  Monfieur  le  Commiflàire  du  Roi  ciJt  achevé  fon  Difcours, 
Monfieur  Daillé  ,  qui  étoit  Modérateur  du  Synode  ,  fit  la  Reponfe 
fuivante  ,  au  Nom  de  cette  Aflemblée. 

MONSIEUR, 

„  Nous  ne  fommes  que  trop  perfuadés  de  l'Utilité  de  nos  Aflemblées,  & 
,,  qu'elles  font  tout  à  fait  Neceflaires  pour  nos  Eglifes  ,  après  avoir  été  fi 
,,  long-tems  fans  en  tenir.  Et  ce  nous  a  été  un  furcroit  de  Joie,  d'éprouver 
,,  que  Dieu  a  touché  le  Cœur  de  Sa  Majefié  ,  par  la  Bonté  qu'elle  a  eue  de 
,,  nous  accorder  ce  Synode.  Et  fans  doute  Monfieur,  vous  remarquâtes  hier, 
,,  lors  qu'on  lût  les  Lettres  de  Commiffion  des  Synodes  Provinciaux,  com- 
,,  bien  ils  lont  fenfibles  à  cette  Grâce  ,  car  il  n'ont  pu  s'empêcher  d'en  mar- 
,,  quer  leur  Reconnoiflence  ,  même  dans  leurs  Dépêches.  Aiant  donc  re- 
,,  çû  une  Faveur  fi  finguliere  de  Sa  Ma^eflé ,  nous  confeflions  ingénument 
„  que  c'eft  un  pur  Efet  de  fa  Grâce  &  de  fa  Clémence  ,  &  nous  le 
„  Recevons  comme  un  Gage  de  la  Bien  -  vcillance  de  Sa.  Majefié  envers 
.,  nous,  avec  un  Defièin  fincere  de  garder  inviolablement  fes  Edits.  A  quoi 
,,  Sa  Majefté  a  ajouté  une  autre  Faveur  plus  particulière  ,en  vous  choififlant 
,,  pour  reprefenter  fa  Perfonne  dans  cette  Aflemblée,  vous  Monfieur,  dont 
,,  la  Pieté  &  l'Intégrité  ,  la  Foi  &  les  Vertus ,  font  renommées  ,  non-feu- 
„  lement  parmi  nos  Eglifes,  mais  aufil  par  tout  le  Monde.  En  forte  que  les 
,,  Ennemis  de  nôtre  Religion  ,  &  ceux  qui  font  le  plus  déchaînés  contr'elle, 
„  étant  gagnés  par  l'Eclat  de  cette  Juftice  &  de  cette  Droiture ,  qui  a  tou- 
,,  jours  paru  dans  l'Adminiftration  de  cette  haute  Dignité,  &  de  cet  Emploi 
„  fi  relevé,  que  vous  avés  poffedé  depuis  beaucoup  d'Années, premièrement 
,,  dans  le  plus  Augufte  Parlement  de  France  ,  tous  ceux  là  ,  Monfieur ,  qui 
y  font  vos  Ennemis  jures  à  Caufe  de  notre  Religion,  fouhaitentardenment 

»,  que 


T  E  N  U     A    L  O  U  D  U  N.    /  723 

j>  que  vous  foies  leur  Juge  i  &  que  vous  vous  chargiés  de  leurs  Ataires  ,  6c 
,,  ils  s'eftimeroient  Heureux  fi  cela  leur  étoit  zccorM. 

„  En  Vérité,  Monfieur,  Sa  Alajefie  ne  pouvoir  jamais  faire  un  Choix  qui 
j.  nous  fût  plus  agréable  &  plus  avantageux  ;  Se  nous  vous  remercions  très 
}.  humblement,  de. ce  que  fans  avoir  Egard  à  votre  grand  Age  ,à  vos  A.fiiii- 
,.  res  qui  font  de  grande  Importance  ,  aux  Fatigues  d'un  long  Voiage  ,  Sc 
,,  aux  Incommodités  de  la  Saîfon  de  l'Année  ,  vous  ayés  bien  voulu  accep- 
,,  ter  cette  Commiffion  ,  6c  vous  fervir  de  l'Occafion  que  la  Providence  Di- 
„  vint  a  mile  entre  vos  Mains  ,  pour  le  fervice  de  Sa  Majefié  ,  6c  pour  rcn- 
})  dre  toute  forte  de  bons  Oficesànos  pauvres  Eglifes,que  D*>»  connoit  avoir 
„  Befoin  d'un  Médiateur  confiant  6c  Fidèle  ,  auprès  de  5^  Majefté ,  comme 
i>  en  Efct  vous  en  êtes  un  véritable.  Nous  vous  chargeons  Monfieur  ,  6c 
,,  nous  vous  lu  plions  ,  de  témoigner  à  Sa  Majefté ,  avec  toute  l'Eficace 
„  imaginable  ,  de  même  qu'à  tous  fes  Miniftres  ,  l'Innocence  &  la  Simpli- 
„  cité  de  notre  Conduite  ,  afin  d'éloigner  6c  de  détruire  la  Jaloufie  ,  que 
,,  ceux  qui  nous  veulent  du  Mal  ,  font  naître  dans  l'Efprit  de  Sa  Majejlé ., 
,»  contre  nos  Aflèmblées.  Nos  Synodes  Nationaux  ne  font  en  aucune  Ma- 
)»  niere  préjudiciables  au  Service  de  Sa  Adaje/h'  \  tout  au  contraire,  leur  prin- 
,,  cipal  But  eft  de  nous  confirmer  dans  notre  Religion  ,  dont  le  Premier  6c 
„  le  plus  fameux  Article  (comme  vous  le  favés  Monfieur,  car  vousyavés 
„  été  élevé  dès  vôtre  Enfance,  )  eft  de  croire  que  les  Rois  ont  une  Auto'rité 
,,  Souveraine  fur  toutes  fortes  de  Perfonnes ,  ftns  en  excepter  aucuns  de  leurs 
,,  Sujets  ,  qui  doivent  l'honorer  en  toutes  Chofcs  ,  £c  le  fervir  &  lui  obéir 
„  (non- feulement  par  un  Principe  de  Crainte  ,  mais  auffi  par  un  Motif  de 
)i  Confcience  j  ôc  être  tellement  fournis  à  leurs  Ordres  ,  qu'ils  portent  aufil 
>,  Refpeét  à  tous  les  Oficiers  ,  tant  Supérieurs  que  Subalternes,  dans  lefquels 
,j  il  voient  reluire  le  moindre  Raïon  de  Vylutonté  Roiald  Nous  tenons  cet- 
j,  te  Doétrine  des  Apôtres  ,  par  laquelle  ils  nous  ordonnent  d'être  fournis 
„  aux  Rois  i  «k  à  ceux  qu'ils  auront  revêtu  de  quelque  Pouvoir.  Nous 
,,  avons  apris  des  Chrétiens  de  la  Primitive  Eglife,que  les  ^o«/ dépendent  im- 
,,  rnediatement  àzDieit ,  &  qu'il  n'y  a  pas  d'Autorité  médiate  entre  la  leur  Sc 
„  celle  de  fa  Toute  Puillance  j  8c  après  le  Service  que  nous  devons  à  !?/>«, 
3,  il  n'y  en  a  pas  de  plus  Sacré  ôc  que  nous  devions  rendre  plus  fidèlement 
„  Se  plus  inviolablement  qu'à  nôtre  Roi.  Vous  nous  verres  tous ,  Monlr. , 
,t  dès  les  premières  Séances  de  ce  Synode  ,  foufcrire  à  cette  Sainte  Créance  , 
M  telle  que  nous  l'avons  expofée  dans  nôtre  Commune  &  Publique  Confef- 
,>  fion  de  Foi  ,  &:  j'efpere  que  Dten  nous  afiîlkra  de  fa  Grâce  pour  pou- 
,,  voir  ,  de  plus  en  plus,  jullifier  cette  Confeiîion  que  nous  en  faifons,par 
„  une  Fidélité  conftante  &  inébranlable  au  Service  de  Sa  Majefié liccnmè- 
j,  me  tems  nous  adrefferons  nos  Prières  les  plus  ardentes  à  nôtre  Dieu  pour 
„  la  Santé  de  la  très-iacrée  Perfonne  de  Sa  Majefié ,  pour  la  Profperitéde  fa 
„  Famille  ,  pour  l'heureux  Succès  de  toutes  fes  Entrcprifes  ,  pour  la  Paix 
„  &  la  Gloire  de  fon  Roiàume.  Mais  Monfieur,  d'autant  que  félon  les  Or- 
j,  dres  de  vôtre  Commiffion  ,  vous  nous  avés  déclaré  plufieurs  Chofes  d'une 
j,  très-grande  Importance  ,  nous  vous  fuplions  de  donner  le  Tems  à  notre 
Yyyy  2,  ,,  Af- 


724         XXIX.   SYNODE    NATIONAL 

,,  Afl'emblée  de  les  confiderer  diftin6tement ,  afin  que  nous  puiflîons  y  rc- 
5,  pondre  ,  avec  toute  l'Humilité  6c  le  Refpeft  que  nous  devons  à  la  Vo- 
„  lonté  Se  au  bon  Plaifir  de  Sa  Majefié  nôtre  Invincible  Monarque. 

Les  Députés  ajoutèrent  dans  me  autre  Séance  ce  qui  fuit ,  far  la  Bouche 


audit  Modérateur. 


MONSIEUR 


"  TVT^"^  reconnoiffons  en  premier  Lieu  que  c'étoit  un  Efet  très-fîgnaîé 
„  iVI  de  la  Bonté  de  Sa  Majefie  ,  lorfque  l'Ofice  de  Député  General  fut 
„  vacant  par  la  Mort  de  Monfieur  à'' Arz.iiliers ,  d'avoir  bien  voulu  le  donner 
„  à  une  Perfonne  auffi  digne  que  Mr.  le  Marquis  de  Ruvigni ,  fi  diftingué 
,,  par  faNoblefle,  &  par  tant  d'autres  belles  Qualités,  qui ,  fans  doute, s'en 
,,  aquitera  très- fidèlement.  Et  s'il  avoit  été  au  Pouvoir  de  nos  Eglifes  d'é- 
,,  lire  un  Député  General  ,  comme  elles  avoient  accoutumé  de  le  faire  ,  elles 
„  n'auroicnt  Jamais  pu  faire  un  Choix  plus  avantageux.  Et  nous  avons  auffi 
„  tout  Sujet  de  remercier  Sa  Majefiéydc  ce  qu'il  nous  laifle  la  Liberté  de  de- 
„  libérer  touchant  la  Confirmation  dudit  Seigneur  dans  fon  Ofice,  fans  nous 
„  prefcrire  aucune  Loi  ,  ou  Neceffité,  dans  cette  Conjonéture.  Et  d'au- 
,,  tant  que  nos  Eglifes  font  entièrement  fatisfaites  des  Soins  &  des  Peines 
„  qu'il  s'eft  donné  à  l'Egard  de  nos  Afàires  ,  &  qu'elles  ne  doutent  point 
„  qu'il  ne  continue  toujours  à  s'aquiter  dignement  de  fon  Ofice  ;  &  parce 
„  que  Sa  Majejie  nous  a  donné  à  entendre  qu'elle  feroit  très  Contente  qu'il 
,,  fût  confirmé  dans  l'Exercice  de  {a  Charge  :  cette  Aflbmblée  ne  connoiflant 
„  Perfonne  qui  en  fut  plus  digne  que  ledit  Seigneur  ,  elle  le  continue  dans 
„  cet  Ofice  ,  &  lui  remet  entre  les.  Mains  l'Ordre  par  lequel  il  a  été  établi  ; 
,,  6c  après  laProtellation  Soleranelle  qu'il  a  faite  à  cette  Aflcmblée,  de  s'aqui- 
„  ter  de  fa  Deputation  avec  tout  le  Soin  6c  toute  la  Fidélité  poiîîbles,  &nous 
,;  lui  accordons  le  Privilège  de  Séance  6c  de  Voix  Deliberative  6c  Decifivc 
„  parmi  nous  ,  de  même  que  les  Députés  Généraux  fes  Predeceflèurs  ont 
„  fait ,  félon  l'Intention  de  Sa  Majefté  :  S<.  l'Aûe  en  fera  dès  à  prefent  inféré 
„  avec  les  autres  Refolutions  de  ce  Synode. 

„  Pour  ce  qui  eft  du  Refte  ,  cette  Alîèmblée  étant  purement  Ecclefiafti- 
„  que  ,  nous  favons  très  bien  qu'on  ni  doit  agiter  aucunes  Matières  que  cel- 
,,  les  qui  font  Ecclefialliques  ,  6c  qui  concernent  la  Religion  ,  6claDifcipli. 
„  ne  de  nos  Eglifes  ,  6c  nous  avons  abfolûment  refolu  de  ne  nous  écarter  ja- 
j,  mais  des  Règles  que  nôtre  Devoir  6c  nôtre  Profeflîon  nous  prefcrivent  ; 
,,  6c  nous  ne  voulons  pas  foufrir  qu'on  tienne  d'autres  fortes  d'Aflèmblées,quel- 
,,  les  qu'elles  puilfent  être,  cour  y  traiter  de  nos  Afaires,  ou  pour  y  faire 
„  quelque  Ele£tion  de  Députés  :  6c  nous  ne  croions  pas  qu'il  y  en  ait  aucun 
,,  parmi  nous  ,  de  ceux  qui  font  Membres  de  cette  AffembléeSc  de  notre  Com- 
,,  munion  ,   qui  en  ait  la  moindre  Envie. 

„  Et  à  l'Egard  de  la  Publication  d'un  Jeune  General  par  les  Synodes  Pro- 

o  via- 


TENUALOUDUN.  72^ 

],  vinciaux  ,  puifqu'il  eft  expreflement  ordonné  par  nos  Canons  ,  que  la 
„  Province  qui  a  Droit  de  convoquer  le  Synode  National  ,  pourra  le  pu- 
„  blier  ,  fi  la  Neceflité  le  requiert  ;  &  le  Roi  nous  aiant  permis  le  Libre 
„  Exercice  de  nôtre  Difcipline,  &  de  mettre  nos  Canons  en  Execution  :  cet- 
„  te  Aflemblée  efpere  de  l'Equité  &  de  la  Bonté  de  Sa  A/ajeJit,  qu'elle  ne  nous 
„  dépouillera  point  du  Pouvoir  &  de  la  Liberté  de  les  réduire  en  Pratique. 
„  Et  nous  avons  d'autant  plus  de  Sujet  de  l'èfperer  ,  qu'en  nous  humi- 
„  liant  extraordinairement  devant  Dreu  ,  nous  n'avons  pas  Deflein  d'obte- 
„  nir  feulement  de  la  M  ifericorde  Infinie  la  Benedi£tion  particulière  pour  ceux 
„  de  notre  Communion  ;  mais  nous  luttons  auflî  avec  nôtre  Dieu  pour  la 
„  Profperité  de  toute  la  Nation»  6c  pour  la  Confervation  de  la  Perfonne  de 
„  Sa  Majeflé: 

„  Et  pour  ce  qui  eft  de  cette  Conduite  difcrete  &  modérée  qu'on  requiert 
^  de  nos  Miniftres  dans  l'ELxercice  de  leur  Ofice  Paftoral,  dans  leurs  Livres, 
,,  qu'ils  font  imprimer  pour  la  Defenfe  de  nôtre  Religion,  &  dans  leurs Prê- 
„  ches  pour  le  même  Sujet  ;  nos  Pères  ont  eu  la  Chanté  Chrétienne  en  fi 
,,  grande  Eltime  &  Recommandation  ,  avant  même  que  l'Exercice  de  nôtre 
,,  Religion  nous  fût  permis  par  les  Edits  ,  &  au  plusfortde  la Perfecution, 
,,  qu'ils  ont  défendu,  par  un  Article  très-exprès  de  nôtre  Difcipline,  de  fefer- 
„  vir  de  Termes  injurieux  &  défaire  le  moindre  Reproche  qui  pût  en  quelque 
,,  façon  aigrir  les  Êfprits  des  Hommes  ;  tellement  que  les  tems  dans  lefqucls 
„  nous  vivons  étant  plus  calmes  6c  plus  paifibles ,  par  la  Grâce  de  Dieu  8c  la 
„  Bonté  de  nôtre  Roi  ,  Sa  Majefté  peut  être  pleinement  pcrfuadée  qu'elle 
„  nous  trouvera  toujours  parfaitement  obeïflans  à  cet  Egard  ,  6c  que  nôtre 
,,  Modération  pourra  fervir  d'Exemple  aux  autres. 

„  Et  il  feroit  à  fouhaiter  que  tous  les  Prédicateurs  de  la  Communion  de 
,,  Rome  fuffent  aufli  Circonfpeéts,  alors  nous  ne  ferions  pas  déchirés  en  Pièces 
,,  comme  nous  le  foinmes  continuellement ,  tant  dans  leurs  Ecrits  que  dans 
,>  leurs  Prédications. 

„  Mais  à  l'Egard  de  ces  Paroles  à'^^ntechrifi  ,  qui  font  dans  nôtre  Litur- 
„  gie  ,  6c  de  celles  à^ Idolâtrie  ,  6c  de  Tromperies  de  Satan  ,  qui  fe  trouvent 
^  dans  nôtre  ConfefTion  de  Foi ,  ce  font  des  Mots  qui  déclarent  les  Raifons 
„  6:  le  Fondement  de  nôtre  Séparation  d'avec  l'Eglife  Romaine ,  6c  la  Doc- 
,,  trine  que  nos  Pères  ont  maintenue  dans  les  plus  cruels  Tems ,  6c  que  nous 
,,  avons  refolu  à  leur  Exemple  de  ne  jamais  abandonner  ,  avec  la  Grâce  de 
,,  Dieu  ,  mais  de  les  confervcr  fidèlement  6c  inviolabkraentjufqu'auder- 
,,  dernier  Moment  de  nôtre  Vie. 

,j  Pendant  que  les  Predeceflcurs  de  Sa  Majefie  ont  permis  à  nos  Eglifesde 
,,  fe  choifir  des  Paileurs  parmi  les  Etrangers,  nous  nous  fomraes  fervis  de  ce 
„  Privilège). 6c  aucuns  de  nos  Synodes  Provinciaux  ,  ou  Nationaux  ,  n'onc 
,,  jamais  remarqué  qu'aucun  d'eux  fe  foit  comporté  autrement  que  ceux  qui 
„  font  Originaires  de  ce  Pais ,  lefquels  lors  qu'ils  ont  été  revêtus  du  Minif- 
„  tere  ,  dans  nos  Egliles  ,  ont  vécu,  agi  6c  prêché  comme  des  François  6c 
f.  Natifs  de  ce  Roiaume  ;  mais  depuis  l'Interdiétion  qui  nous  en  a  été  faite 
i,  par  le  feu  Roi  de  glorieufe  6c  immortelle  Mémoire  ,  nous  n*en  avons  re- 
Yyyy  3  „  çfe 


■jiS  XXIX.    SYNODE  NATIONAL 

>,  çû  aucun,  &  nous  nous  en  femmes  entièrement  paffés;  &  nous  avons  fu- 
>,  plie  très-humblement  Sit  A^Jajefié  qui  eft  à  prcfent  fur  le  Thrône  ,  de  fai- 
»,  re  quelque  Diference  entre  ceux  qui  font  entièrement  Etrangers  ,  6c 
,,  ceux  qui  ,  quoique  Fils  d'Etrangers  ,  font  néanmoins  nés  dans  ceRoiau- 
,,  me  ,  &  font  fous  la  Proteftion  &  le  Gouvernement  de  la  Couronne  de- 
,,  France  ,  &  que  nos  Farlemens  ont  toujours  confiderés  de  même  que  les 
,,  autres  Sujets  de  Sa  Alajeflé  ,  foit  à  l'Egard  des  Succeffions  qui  leur  étoient 
,,  échues,  ou  des  autres  Privilèges  de  cette  Nature.  Et  quoique  quelques- 
„  uns  d'eux  aient  été  élevés  dans  des  Republiques,  néanmoins  leur  Religion 
,,  leur  aprcnd  à  fe  foumettre  aux  Puiffances  fuperieures,  de  quelqueForme 
„  que  leur  Gouvernement  puiflè  être  ;  &  la  Proteétion  qu'ils  ont  trouvée 
,  dans  ce  Roiaume  ,  leur  infpire  auffi  des  Sentimens  de  Rcconnoiflimce ,  & 
,  leur  fait  concevoir  de  l'Afeétion  pour  un  Gouvernement  Monarchique. 
',  Et  au  Cas  qu'il  plût  à  Sa  Majeflé  de  leur  permettre  d'exercer  le  Minifte^ 
,  re  parmi  nous  ,  dans  ce  Roiaume  ,  ce  que  nous  prions  très  -  humblement 
,,  Sa  Majefté  de  leur  accorder  ,  elle  en  recevroit  des  Preuves  fufifantes  de  leur 
„  Fidélité  à  fon  Service. 

„  Touchant  les  Lettres  que  les  Etrangers  pourroient  envoier  à  cette  Af- 
„  femblée  ,  quoi  qu'il  n'y  ait  Perfonne  de  nôtre  Religion  ,  dans  quelque 
„  Pais  que  ce  foit,  qui  nous  folicite  à  agir  contre  notre  Devoir  j  s'il  y  avoit 
„  quelque  Etranger  qui  nous  ôfùt  faire  une  pareille  Propoiition  ,  il  n'y 
,,  auroit  pas  un  des  Membres  de  cette  Ail'cmblée  qui  ne  la  rejettât  aùffi-tôt, 
„  &  qui  ne  l'eût  en  Horreur  &  en  Exécration  :  6c  nous  ne  fau rions  pas  de- 
„  favouer  que  pour  quelques  Egards,  comme  pour  garder  un  certain  Ordre, 
„  Meffieurs  les  Commiflaires  qui  font  députés  à  cette  Affemblée  ,  &  que5<j 
,,  Majeflé  a  établi  fur  nous  ,  doivent  recevoir  ces  Lettres  &  en  difpofer  fe- 
„  Ion  l'Intention  de  Sa  Majeflé  :  néanmoins  pour  ce  qui  regarde  les  Matie- 
„  res  de  nôtre  Religion  ,  nous  efperons  que  Sa  Majefié  foufrira  que  nous 
,,  aions  Communion  &  Correfpondance  avec  nos  Frères.  Car  puifqu'il 
,,  vient  des  Lettres  à  cette  Affemblée  de  la  Part  des  Sujets  de  Sa  Majeflé  , 
,,  lefquelles  ont  du  Raport  à  des  Matières  Ecclefiaftiques  ,  dans  Icfquelles 
,,  ils  font  interreffés  .  &  que  Sa  Alajeflé  nons  a  gracieufement  permisdetrai- 
,y  ter  de  ces  mêmes  Matières  ,  nous  ne  doutons  auffi  nullement  (\\iGSaMa- 
„  jeflé  ne  nous  permette  de  recevoir  ces  Lettres  &  Mémoires,  qui  nous  font 
„  envoies  par  Forme  d'Inftruétions,  pour  pouvoir  délibérer  toucham  les  fuf- 
„  dites  Matières. 

„  Bref,  toute  nôtre  Religion  étant  fondée  fur  la  Parole  de  Dieu  ,  &  cette 
„  Parole  nous  enfeignant  de  craindre  Diett  &  d'honorer  le  Roi,  nous  ne  nous 
„  aquitons  jamais  d'aucun  Aâre  d'un  Culte  Religieux  envers  nôtre  Grand 
,,  Diefi  ,  qui  nous  a  donné  l'être  ,  que  nous  ne  lui  ofrions  nos  Prières  & 
„  nos  Vœux  les  plus  ardens  pour  toute  Puiflance  fuprêmefur  Terre,  6c  parr 
,,  ticulierement  pour  tous  ceux  auxquels  il  a  donné  Autorité  fur  nous  .&en 
,,  toutes  les  Occafions  qui  fe  prefentent  ,  nous  imprimons  ces  Sentimens  là 
,,  dans  l'Ame  des  Fidèles  qui  font  Membres  de  nos  Eglifcs.  Et  nousfom- 
,,  mes  trèsaflurés  ,  qu'avant  que  ce  Synode  fe  fepare,  vous  verres,  6c  vous 

„  en- 


T  E  N  U    A     L  O  U  D  U  N.  727 

„  entendrés ,  Monfieur  ,  non-feulement  dans  une  feule  Exhortation  ,  mais 
„  dans  plufieurs  &  dans  toutes  ,  que  nous  fommes  inviolablement  inclinés 
„  pour  le  Bien  8c  Bonheur  du  Gouvernement,  8c  vous  ferés  plainementcon- 
,,  vaincu  de^cette  Obeïflànce  que  nous  dcfirions  tous  unaniment  de  rendre 
,,  aux  Volontés  6c  aux  Loix  de  nôtre  Prince  ,  quand  elles  ne  feront  pas  con- 
,,  traires  à  la  Loi  de  Dieu  ,qui  eft  le  Roi  des  Rois. 

„  Et  comme  il  a  plû  à  Sa  Majeflé  de  nous  permettre  jufqu'ici  de  fervirZ)/>« 
„  en  Liberté,  8c  félon  les  Connoiflances  que  nous  avons  reçues, 8c  fuivant 
„  la  Pureté  de  l'Evangile  ^  &  d'autant  que  Monfieur  le  Commifîaire  vient 
„  de  nous  déclarer  que  le  bon  Plaifir  de  Sa  Majefié  eft  de  nous  maintenir 
,,  favorablement  dans  cette  Liberté  fous  la  Proteftion  de  fes  Edits  ;  8c  pour 
„  exercer  cette  Autorité  que  Dieu  a  mife  entre  fes  Mains  ,  de  nous  mettre 
,,  à  couvert  des  Entreprifes  de  ceux  qui  voudroient  nous  la  ravir  ;  8c  corn- 
„  me  nous  n'avons  aucun  Fondement  ,  ou  Caufe  ,  de  nous  plaindre  que 
„  nous  fommes  oprimés  ,  ou  perfecutés,  auffi  ne  voulons  nous  pas  nous  fer- 
„  yir  de  Termes  qui  reflentent  une  pareille  Exprefàon  ,  nous  donnerons  au 
„  contraire  en  toutes  Occafions  des  Témoignages  autentiqucs  du  Rcfpeét  que 
,,  nous  devons  à  nôtre  Souverain,  6c  tâcherons  lur  toutes  Chofcs  de  confer- 
,,  ver  la  Paix  Publique,  dont  nos  Aétions  ,  nos  Paroles  8c  Ecrits  ,  (  8c  ces 
,,  derniers  ne  feront  jamais  rendus  Publics  ,  que  de  la  Manière  qu'il  nous  eft 
,,  permis  par  les  Edits  ,  8c  félon  qu'il  eft  réglé  par  les  Canons  de  nôtre  Dif- 
,.  cipline,  8c  par  les  Décrets  de  nos  Synodes  Nationaux,)  feront  à  l'avenir  des 
„  Garens  les  plus  aflurés  8c  les  plus  autentiqucs  qui  aient  jamais  été  par  le  pafle; 
,,  Et  comme  nous  ne  nous  rendrons  jamais  indignes  de  la  Faveur  de  SaMajefié^ 
„  aufli  nous  efperons  qu'il  voudra  bien  nous  continuer  l'Honneur  de  fa  Bien- 
„  veillance,  8c  qu'il  aura  la  Bonté  d'ordonner  à  tous  les  Gouverneurs  de  fes 
„  Provinces  ,  Villes  8c  Fortereflés  ,  8c  à  toutes  les  Cours  de  Judicaturc,oi» 
n  la  Juftice  eft  adminiftrée  ,  de  veiller  à  l'Execution  de  fes  Edits  ,  afin 
,,  qu'eux  ne  les  violant  pas  de  leur  Côté  ,  nous  n'aions  auffi  aucun  Su- 
„  jet  à  l'avenir  de  nous  plaindre  de  Su  Majefté ,  qui  eft  après  Dieu  ,  nôtre 
,,  Souverain  Sanctuaire  ,  auquel  nous  avons  Recours  comme  à  nôtre  Refu- 
„  ge  conti'e  toutes  les  înjuftices  8c  Opreffions. 

,,  Pour  ce  qui  eft  du  paflé  ,  les  bonnes  Intentions  de  Sa.  Majeflé  n'aiant 
,,  pas  été  fuivies  dans  plufieurs  Lieux  de  ce  Roiaume  ,  oii  ceux  de  nôtre 
„  Communion  ont  été  molcftés  dans  l'Exercice  de  leur  Religion  ,&  ont  fou- 
,,  fert  de  grandes  Perfecutions  dans  leurs  Familles  ,  dans  leurs  Enfans  ,dans 
, ,  leurs  propres  Perfonnes  ,  8c  dans  leurs  Biens  ,  en  diverfcs  Manières,  con- 
„  trecequi  nous  a  été  accordé  par  les  Edits  :  8c  que  les  Juges  inférieurs,  bien 
,,  loin  de  nous  rendre  Juftice  ,  ont  été  les  Perfonnes  même  qui  ont  excité 
„  l'Animofité  de  plufieurs  contre  nous  :  notre  Roi  ,  qui  eft  l'Image  de  D/V», 
„  8c  fon  Vice-regent ,  8c  qui  tâchera  fans  doute  de  lui  redémbler,  tant  dans 
„  l'Indépendance  de  fon  Autorité  ,  8c  la  Gloire  de  Sa  Majejié ,  qu'en  ce  qui 
,j  regarde  fa  Juftice  8c  fa  Clémence  :  ne  peut  donc  pas  defiprouvcr  que 
),  des  Perfonnes  afligées  ,  demandent  les  Secours  d'enhaut  pour  en  être  for- 
,,  tifiés  dans  leurs  Soufrances  &  confolés  dans  leurs  Aflidions  j  ni  par  la  mê- 


728         XXIX.     SYNODE    NATIONAL 

,i  me  Raifon,  que  nous  aions  Recours  au  Throne  Roial  pour  chercher  du 
,1  Suport ,  fous  l'Opreflîon  ,  pour  avoir  Réparation  ds  nos  Griefs,  ôc  pour 
„  confcrver  nôtre  Liberté  ,  à  laquelle  on  fait  Violence  ,  &  nos  Biens  que 
„  l'on  veut  ufurper. 

„  Et  parce  qu'il  a  plû  à  Monficur  le  Commiflairededire,  que  Sa  Majefiè 
„  avoit  beaucoup  plus  de  Raifon  de  fe  plaindre  de  fes  Sujets  de  la  Religion 
SI  Reformée  ,  à  caufe  de  l'infraétion  &  Tranfgreffion  de  l'Edit ,  par  eux 
I,  commife  ,  comme  s'ils  avoient  entrepris  de  prêcher  de  nouveau  la  Parole  de 
»  Dieu  ,  par  des  Aftions  manifeftes  de  pure  Force  8c  de  Violence  contre  la 
fi  Paix  Publique  ,  &  les  Loix  Générales  du  Roiaume  ,  nous  déclarons  que 
t)  nous  avons  ouï  cette  Plainte  de  Sa  Majeflé  ,  avec  un  extrême  Regret,  Sc 
„  un  Deplaifir  très  fenfible.  Nous  ne  nous  plaignons  aucunement  de  vous, 
»,  Monfieur  le  Commiflaire  ,  parce  que  vous  n'avés  fuivis  en  cela  que  les 
»,  Ordres  &  les  Inflruâiions  qui  vous  ont  été  données.  Nous  recevons  avec 
„  tout  le  Refpeét  Sc  l'Humilité  poffibles  ,  tout  ce  qui  nouseft  dit  de  la  Part 
„  de  Sa  Alajefié  ,  parce  que  nous  rêverons  fon  Autorité  ,  &;  .parce  que 
»,  nous  avons  déjà  reçu  plufieurs  Gages  &  Témoignages  de  la  Bonté  &  de 
j,  FAteétion  du  Roi  envers  nous.  Mais  nous  fommes  fort  afligés  ,  &  avec 
,j  Sujet ,  que  ceux  qui  font  auprès  de  Sa  Majefté  nous  rendent  de  très  mau- 
ji  vais  Services  ,  &  nous  noirciffent ,  en  donnant  des  Couleurs  fort  odieufes 
,,  à  toutes  nos  Aftions  \  cnforte  qu'au  lieu  de  l'informer  que  l'Exercice  de 
»  nôtre  Religion  a  été  aboli  avec  Violence  dans  plufieurs  Lieux  où  il  étoit 
>,  permis  par  les  Edits  ,  ôc  que  nos  Temples  ont  été  démolis  à  Main-forte  , 
),  qu'on  en  a  ufé  en  Ennemis  avec  nous  ,  Sc  qu'on  a  femé  plufieurs  faux 
,1  bruits  à  la  Cour,  &  des  difcours  très  inalins  à  nôtre  Defavantage  ,  comme 
5>  fi  nous  machinions  quelques  nouvelles  Entreprifes  préjudiciables  à  l'Etat: 
3j  Nous  avons  encore  une  Choie  fur  Iç  Cœur  qui  eft  de  fort  dure  Digeftion  ; 
j,  c'eft  que,  lors  que  les  Canons  de  nôtre  Difcipline  défendent  ex  prellément 
i>  ù  ceux  de  nôtre  Communion  d'envoier  leurs  Enfans  à  l'Ecole  chés  les  fe- 
55  fuites  ,8c  chés  d'autres  qui  font  les  Ennemis  jurés  de  nôtre  Religion,  d'au- 
jî  tant  que  par  leur  Zèle  ardent  Se  indifcret  pour  la  leur  propre  ,  il  n'y  a 
tt  pas  de  Pierre  qu'ils  ne  remuent ,  ni  de  Moicns  qu'il  n'emploient,  pour  les 
,1  détourner  du  Devoir  qu'ils  font  obligés  de  rendre  à  Dien  Sc  à  leur  Pa- 
„  rens  ,  8c  même  à  Sa  Majefté  \  8c  puifque  l'Exercice  de  nôtre  Difcipline 
,>  nous  a  été  accordé  auffi  bien  que  celui  de  nôtre  Religion  ,  pourquoi  nous 
}j  blâmeroit-on  du  Soin  que  nous  prenons  d'élever  nos  Enfans  dans  notre  Re- 
f,  ligion  ,  &  pourquoi  trouver  mauvais  que  nous  foions  feveres  àcenfurer 
p  les  Parcns  qui  pèchent  en  cela. 

„  Et  d'autant  que  quelques-uns  des  nôtres  font  accufés  d'avoir  fut  des  Re- 
,>  proches  outrageans  à  ceux  qui  ont  quité  nôtre  Communion  ,  pour  em- 
I,  braflèr  celle  de  Rome  ;  nous  fommes  fi  éloignés  d'aprouver  une  pareille 
}>  Conduite  à  l'Egard  de  ceux  qui  ont  abandonné  notre  Religion  ,  qu'il  eft 
»  très  notoire  que  nous  avons  exhorté  tous  nos  Membres  à  prier  i)«>»  pour 
„  eux  ,  8c  de  tâcher  par  des  Voies  pieufes  ,  de  les  ramener  dans  le  Chemin 
?,  de  la  Vie  Eternelle.     Mais  nous  proteftons  que  nous  ne  favons  pas  qu'au- 


cun 


TÉNU    A    L  O  n  D  U  N.  719 

,,  eun  des  nôtres  en  ait  ufc  ainfi  envers  ceux  qui  ont  abandonné  notre  Par- 
„  ti  :  mais  on  fait,  tout  au  contraire  ,  qu'on  a  infulté  ouvertement,  &  qu'on 
,,  a  fait  Violence  à  plufieurs  Perfonnes  pieufes  qui  laiffent  la  Communion  de 
„  l'Eglife  Romaine  ,  pour  fe  joindre  à  la  nôtre.  Et  nousefperons  que  Sa 
,,  Majefié  ne  fe  tiendra  pas  ofencée  fi  nous  en  produifons  plufieurs  Exem- 
„  pies  1  8c  que  nous  en  donnions  de  bonnes  Preuves,  dans  le  Cahier  de  nos 
„  Griefs  que  nous  avons  Deflein  de  lui  prefenter. 

„  Pour  ce  qui  eft  de  l'Argent  des  Pauvres  ,  que  l'on  fait  entendre  à  Sa 
,,  Alajefié  avoir  été  emploie  à  d'autres  Ufages  qu'à  ceux  auxquels  il  étoit 
,,  deftiné  ,  nous  fuplions  très-humblement  Mr.  le Commiflàire ,  d'informer 
„  Sa  Majefié  ,  que  nous  prenons  un  fi  grand  Soin  de  nos  Pauvres  ,  que  d.c 
,,  peur  de  les  laifl'er  manquer  de  ce  qui  leur  eft  neceflaire  ,  &  aler  de  rue  en 
„  rue  faire  le  Métier  de  Gueux  ,  nos  Miniftres  ont  des  Sentimens  fi  géné- 
„  reux  ,  qu'ils  foutriroient  plutôt  qu'on  reii-anchât  quelque  chofc  de  leurs 
,,  Gages,  6c  qu'on  donnât  aux  Pauvres  ce  qu'on  diminueroit de  leurs  petits 
j,  Salaires.  Enforte  que  Sa  Majefté  au  lieu  de  trouver  à  redire  à  nôtre 
„  Conduite  à  cet  Egard,  6c  touchant  les  prétendues  Infradions  des  Edits, 
„  Icfquelles  on  nous  impute, étant  mieux  informée  de  la  Vérité,  par  vous, 
,,  Monfieur  le  Commiflàire  ,  6c  par  Mr.  le  Député  General  ,  nous  avons 
«,  Lieu  d'efperer  qu'elle  nous  commuera  fa  Protedion  ,  Scqu'ellenous  met- 
,,  tra  à  couvert  de  la  Violence  que  ceux  là  nous  font  ,  qui  prennent  Plai- 
,,  fir  à  tranfgreflèr  les  Edits ,  &  à  nous  dépouiller  des  Privilèges  qui  nous 
,,  ont  été  accordés  par  les  Predecefleurs  de  Sa  Majejié. 

,,  Nous  avouons  que  nous  ne  pouvons  pas  aflémbler  nos  Synodes  Natio- 
-,,  naux  ,  fans  beaucoup  de  Peine  ,  8c  fans  qu'il  en  coûte  extrêmement,  mais 
„  la  Tenue  de  ces  Synodes  nous  étant  d'une  Neceffité  abfolue,  nous  fupor- 
,,  tons  très  volontiers  tous  les  Fraix  &  toutes  les  Fatigues  que  nous  fommes 
„  obligés  de  foufrir  &  d'endurer  pour  un  pareil  Sujet.     Et  Sa  Majejiénoxxi 
„  aiant  aidé  en  quelque  Manière  jufqu'à  prefent  à  en  foutenir  la  Depenfè  , 
„  nous  croions  de  pouvoir  toujours  nous  promettre  de  fa  Bonté  Roiale  la 
„  Continuation  d'une  pareille  Faveur  ,  6c  nous  ofons  nous  flàter  que  lorf- 
„  que  nous  viendrons  de  tous  les  Endroits  du  Roiaume  dans  ces  Alîemblées 
„  Générales  ,  Sa  Majefté  ne  nous  privera  pas  de  fes  Libéralités.     Et  fi  les 
„  diverfes  Afaires  ,  qui  font  portées  à  ces  Synodes ,  pouvoient  fe  terminer 
,]  en  quelqu'autre  Lieu  que  ce  fut,  nous  nous  épargnerions  très  volontiers 
,,  la  Peine  de  voiager  d'un  bout  de  la  France  jufqu'à  l'autre  ,  pour  venirte- 
5,  nir  des  Conférences  de  plufieurs  Semaines, afin  de  délibérer  fur  les  Afaires 
j,  d'autrui  ,  dans  une  fi  grande  Diftance  de  nos  Demeures  &  de  nos  Famil- 
„  les  ,  comme  font  la  plupart  de  nous.     Mais  étant  entièrement  impofllblc 
„  que  notre  Religion  puiflè  fe  conferver,fans  tenir  de  ces  fortes  d'xAffcmblées, 
„  &  beaucoup  d'Années  s'étant  déjà  écoulées  depuis  le  dernier  Synode  Na- 
„  tional  qu'on  tint  à  Charenton  ,  jufqu'à  celui-ci  ,  6c  aiant  fait  la  trifte  Ex- 
,,  perience  .    que  les  Délais  bc  les  Tems  multipliant  les  Afaires,  ce  qui  eft 
„  Caufe  qu'il  fe  rencontre  beauco.ip  plus  de  Dificultcs,&  plus  mal  aifées  à 
j,  furmonter  ,  nous  nous  perfuadons  '<ic  nous  fondons  notre  Pcrfuafion  fur 
Tor»e  II.  Zzzz  .,  la 


f^o         XXIX.  SYNODE    NATION  A;L 

„  h  Bbnté  fans  égale  de  nôûe  Souverain  ,  qu'il  agréera  que.  Mr.  notre  De- 
,,  puté  General  prie  Sa.  Majefié,àt  foufrir  que  de  pareilles  Aflémblées  foient 
„  convoquées,  8c  même  qu'elle  ne  trouvera  pas  mauvais  que  ledit  Député  l'en 
,,  requierrc  avec  Inftance  ,  toutes  6c  qu-antes  fois  que  les  Neceffités  Je  nos 
j,  Eglifcs  l'exigeront  ,  pour  ajuAer  nos  Ataires  ,  félon  les  Canons  de  Qotre 
},  Difeipline  ,  Se  comme  il  a  été  pratique  eoutumiercment  autrefois  de  Dois 
yt  en  trois  Ans.  Et  quant  à  l'Expédient  propofé  pour  terminer  les  Mati^e- 
„  res  dans  nos  Synodes  Provinciaux  ,  il  y  a  une  fi  grande  quantité  d'Afaires, 
}>  &  d'une  autre  Nature  que  celles  qui  fe  traitent  dans  Icfdits  Synodes  >  qu'il 
„  eft  impoffible  de  les  terminer  ailleurs  que  dans  nos  Synodes  Nationaux  , 
„  fans  renverfer  totalement  la  Difcipline  de  nos  Eglifes. 

„  Et  parce  qu'il  a  plû  à  Monfieur  le  Commillaire  de  dire  quelque  CBolê 
,,  toachant  la  Correfpondance  que  nous  avons  avec  les  Etrangers  ,  outre  ce 
r,  qtii  en  a  été  dit  ,  &  qui  en  eft  raporté  dans  les  Aftes  de  nosSynodcs  pre- 
„  ccdens  i  pour  repondre  à  cela  ,  nous  pouvons  citer  pluûeurs  Deputésqui 
,,  font  ici  prefens  ,  lefquels  fe  peuvent  encore  très-bien  reflouvenir ,  que  les 
,,  R&is  ,  PredecefTeurs  de  Sa  Majefté  ,  ont  permis  à  nos  Eglifcs  d'avoir  Cor- 
ï,  refpondance  avec  nos  Voifins ,  pour  les  Matières  qui  concernent  nôtre  Re- 
j»  ligion  6c  nôtre  Difcipline  ;  6c  même  de  leur  envoier  des  Députés  ,  lorf- 
,1  que  l'Occafion  s'en  prefênteroit.  Et  quoique  les  Peuples  de  Ceveve  ,  de 
i,  Suife  ,  d'y^//fw^^«r  6c  d'autres  Pais  vivent  fous  une  Forme  deGouverne- 
n  ment  Civil  diferente  de  la  nôtre  ;  néanmoins  parce  que  ces  Nations  font 
«I  Amies  8c  qu'elles  font  aliées  à  la  France  \  6c  principalement  parce  queno- 
,)  tre  Religion  eft  par  tout  animée  du  même  Efprit ,  6c  qu'elle  infpire ,  à 
,,  tous  ceux  qui  en  font  Profeffion  ,  un  Refpeét  6c  une  ObeïlTance  inviola- 
„  blés  pour  les  Puiflances  Supérieures  ,  de  quelle  Nature  qu'elles  puiffent 
>,  être  ,  6c  que  dans  tous  les  Etats  .  les  Kois  Predecefl'eurs  de  Sa  Majeflé 
t,  n'ont  jamais  eu  aucun  Sujet  de  fe  plaindre  que  cette  Correfpondance  fût  en 
f,  rien  préjudiciable  à  leur  Autorité  ;  Tellement  que  s'il  plaifoit  à  Sa  Aia- 
ï>  jfflr  ,  nôtre  Souverain  Seigneur  ,  de  nous  accorder  encore  une  fois  cette 
,,  même  Liberté  ,  il  pourroit  être  aiîuré  ,  autant  que  }amais,  de  nôtre  Fide- 
*'  lité  inviolable. 

,»  Et  touchant  nos  Etudians,  lors  qu'il  plaira  à  Sa  Majefté,  comme  nous 
s,  l'en  fuplions  très-humblement  ,  de  leur  donner  la  Liberté  de  vifiter  les 
„  Univer  fi  tes  Etrangères,  on  n'aura  aucun  Sujet  d'aprehender  que  leurs 
,,  bonnes  Inclinations  fe  corrompent ,  ou  qu'ils  retournent  chés  eux  ,  mé- 
j,  contens  de  la  Perfonne  ou  du  Gouvernement  de  leur  Prince. 

„  Et  quant  aux  Lettres  qui  pourroient  nous  venir  des  Pais  étrangers,nous 
}i  n'en  recevrons  ,  ni  examinerons  aucune, fans  en  avoir  eu  auparavant  la 
„  Permiffion  de  Mr.  le  Commillaire. 

j,  Nous  devons  encore  dire  un  Mot  touchant  la  durée  de  ce  Synode ,  que 
„  Mr.  le  Commiflaire  nous  ordonné  d'Abréger  ,  parce  que  le  bon  Plaifir 
,,  de  5.Ï  Majefté  eft  que  nous  nous  feparions  au  plutôt.  A  quoi  nousrepon- 
„  dons  ,  avec  tout  l'Honneur  6c  le  Refpeét  imaginables  que  nous  lui 
t>  iievons  ,  que  la  Durée  de  ces  Aflemblées  dépend  de  la  Multitude  des  Afai- 


1*  E  N  U    A    1  O  U  D  U  N.  75! 

j,  rcs  qu'on  y  doit  terminer,  &  qu'on  ne  peut  pas  expédier  en  un  Tour  de 
„  Main  ,  car  il  faut  du  Tems  pour  les  examiner  8c  pour  les  vuider.  Nous 
„  iommes  à  prefent  dans  la  qumziême  Année  depuis  le  dernier  Synode  Na- 
,,  tional  ,  en  forte  qu'il  n'eft  pas  mal  aifé  de  )Ugcr,  que  comme  les  Afiiret 
»,  fe  font  multipliées  extraordinairement  ,  elles  ont  auflî  entraîné  un  grand 
„  Nombre  de  Dificultés  avec  elles.  Et  comme  il  n'ell  pas  en  notre  Pou- 
„  voir  de  les  prévenir  dans  leur  Commencement, auffi  ne  tient-il  pas  à  nous 
.},  d'abrcger  le  Tems  des  Seflîons  de  ce  Synode  ,  comme  nous  mêmes  lefou- 
,,  haitenons  bien  ;  mais  elles  doivent  de  Neceffité  abfoluë  ex'ceder  k  Terme 
„  ordinaire  des  precedens  Synodes  Nationaux  ,  car  autrement  il  nousfaudroit 
„  laifiër  plufieurs  Afaires  indecifes  ,  à  moins  que  de  précipiter  les  Decifions. 
„  Mais  quand  Sa  Aiajefie  n''duroit  pas  déclaré  quelle  étoit  fa  Volonté  là-def- 
5,  fus ,  il  ell  néanmoins  de  l'intérêt  de  routes  nos  Eglifes ,  &  d'un  chacun  de 
j,  nous  en  Particulier  ,  de  nous  <kpêcher  autant  qu'il  fera  poflîbie  ,  afin  de 
„  retouTner  plutôt  dans  nos  Eglifes  &  y  recommencer  les  Fonétions  de  noS 
„  Emplois,  £c  par  confequent  nous  éviterons  tous  les  Délais,  6c  nous  nous 
f,  garderons  bien  de  tirer  les  Afaires  en  Longueur.  Mais  parce  qu'outre  cet- 
j,  te  Raifon  ,  il  a  plù  à  Sa  Majefie  de  nous  notifier  fes  Intentions  ,  nous 
j,  vous  fuplions  très-humblement ,  Mr.  le  Commiflaire  ,  de  croire  que  nous 
,1  ne  perdrons  pas  un  Moment  de  tems  ,  mais  que  nous  nous  atacherons  à 

3,  Bos  Afaii-es  Synodales  ,  avec  toute  l'Affiduité  &  la  Diligence  poffibles. 
r,  ■Cependant  Ja  principale  Prière  que  nous  vous  faifons,  cft  qu'il  vous  plat- 
^,,  le  d'ailTiTer  S^  Majefte  ,  que  comme  nous  foonmes  nés  François,  aullinous 
«  avons  i  cœur  les  Intérêts  &  la 'Gloire  de  la  France  ;  £c  comme  nousfom- 
j»  mes  Chrétiens  »  nous  avons  auffi  une  très  foite  Perfuafion ,  que  nous  fom- 
„  mes  rnviolablement  obligés  à  l'Obfervation  de  ce  Précepte  de  PApôtre,  de 
3>  ■£raittdre  Dieu  &  d^honorer  le  Roi.  Nous  l'avons,  déjà  dit,  6c  nous  le  rcpe- 
f,  tons  «ncore,  que  comme  ,  par  la  Grâce  de  Diett ,  nous  faifons  Profeffion 
„  du  Chriûianifme  6c  d'une  Rdig'ion  plus  pure  &  Reformée,  nous efpeions 
,,  auffi  que  Dten  nous  aidera  de  laGrace,  afin  de  pouvoir  furpafftr  en  par- 

4,  faiitc  l-oiauté  Sc-en  Obeillimee ,  tous  les  autres  Sujets  de  Sa  A^fajefte.  A 
„  quoi  ,  permettes  nous  d'ajouter  encore  une  Parole,  que  comme  nous  avons 
„  autrefois  affiégé  le  Ciel  par  la  Batcrie  importune  de  nos  Vœux  &  Prières 
„  pour  Sa  Majefié  ,  à  prefent  régnante,  8c  que  comme  après  la  Reponfe  fa- 
,,  vorabie  que  Dteu  nous  a  faite  ,  nou>  en  avons  rendu  nos  très- humbles 
„  Remercimens  à  fa  Divme  AHajefiJ  ^  d'une  Manierefaleninel  le  ,  &:  que  nous 
„  en  avons  célébré  fes  Bontés,  nous  continuerons  auffi  ,  tout  le  tems  de  no- 
„  tre  Vie  ,  à  dismander  au  Roi  des  Rois,  qu'il  lui  plaife  de  cônferver  notre 
,,  Roi,  &  qu'après  l'avoir  favorite  de  tant  de  Viétoires  qu'il  a  fait  remporter 
,,  à  fes  Armées,  il  lui  fafle  encore  la  Grâce  d'établir  fon  Roiaume  d.ms  une 
,,  Paix  profonde,  de  bénir  le  Mariage  que  Sa  Majefié^.  projette  ,  ik  qu'ille 
„  CM  puilfe  voir  les  heureux  Fruits,  &  qu'après avoir-r-egné longues  Année?, 
,,,  -avec-toute  force  de  Bonheur. &  de iP-rofpcn-ité,  ellepuiik  tranfmettre  le  Scp- 
II  tre  qu'elle  a  reçu  de  ces  Ancêtrc*^  à -ceux  qui  feront  ifiïis  de  fon  Corps,  qui 
>,  ie  rtgiflcnt  en  jnÛice,  «uffi  long-te-n  s  que  le  Soleil  &  la  LimcéclairtronT. 

Zzzz  a  CHA- 


73*  XXIX.  S  Y  NO  DE"^  NATIONAL 

CHAPITRE    V. 

Le  Marquis  de  Ruv'ignl jure  Députe  General  t. 

Article     I. 

CEttc  Affemblée  reconnoiffant  la  Bien-veillande  de  Sa  Majefié ,  en  choî»- 
fiffant  Monfieur  le  Marquis  de  Ruvigni  pour  fucceder  à  Monfieur  le 
Marquis  d'^r^«///w ,  decedé ,  dans  l'Ofice  de  Député  General  pour  nos  Eglifes, 
&  pour  exercer  cette  Charge,  jufqu'à  ce  qu'il  plût  à  5^  yI/d/*/?e'de  nous  accor- 
der la  Permiffion  de  convoquer  cette  Afletnblée  ,  à  laquelle  Sa  Majefié  ac- 
corde la  Nomination  des  Perfonnes  qui  doivent  lui  être  prefentées  pour  cet 
important  Emploi  ;  8c  Monfieur  le  Commiffaire  nous  aiant  dit  ,  de  la  Part 
du  Roi ,  que  cette  Aflemblée  avoit  pleine  Liberté  de  délibérer  touchant  ce 
qui  concernoit  l'Ofice  dudit  Monfieur  de  Ruvigni  ,  qui  prefenta  l'Ordre  de 
Sa  Majefié  pour  Ton  Ele£tion  &  Dcfignation  à  cet  Ofice  ,  ofrant  de  refigner 
ledit  Ofice  à  l'Affemblée.  Or  après  qu'il  eût  reçu  les  Remercimens  de  cet- 
te Affemblée  pour  les  grands  Soins  &  les  Peines  qu'il  s'étoit  donné ,  en  ma- 
niant les  Afaires  dés  Eglifes  Reformées  de  ce  Roiaume  ;  cette  Affemblée  crût 
qu'elle  ne  pouvoit  pas  faire  un  Choix  plus  avantageux  cjue  celui  de  la  Per- 
fonnc  dudit  Monfieur  de  Ruvigni  ,  qui  leur  avoit  dé)j  été  fi^  Utile  &  d'un  fi 
grand  Secours.  C'eft  pourquoi  ,  par  un  Confèntement  très  unanime  de  tous 
les  Députés  de  ce  Synode  ,  il  fut  nommé  ,  &  l'AlTemblée  le  nomme  pour 
exercer  l'Ofice  de  Defuté General  des  Eglifes  Reformées  de  ce  Roiaume, au- 
près de  Sa  Majefié.  Et  tous  les  Députés  du  prelent  Synode  étant  alfuré» 
par  Monfieur  le  Commiffaire  ,  que  Sa  Majefié  auroit  pour  agréable  qu'il 
fût  confirmé  dans  cet  Ofice  ,  ils  reçurent  de  lui  le  Serment  qu'on  requiert, 
&  qu'on  a  accoutumé  de  faire  prêter  en  de  pareilles  Occafions  ,  &  ils  lui  ac- 
cordèrent de  donner  fà  Voix  Deliberative  6c  Decifive  ,  de  même  que  fes 
Prcdecelfeurs  avoient  lait  autrefois  étant  revêtus  de  cet  Ofice  i  Se  on  luirea> 
<Jit  fon  Ordre  qui  étoit  de  la  Teneur  qui  s'enfuit. 

Article  I L 
Oràre  du  Roi  pur  m  Commiffaire  General 

,,  /^E  TroiCcme  jour  d'^o«/  de  l'An  de  nôtre  Seigneur  Mille, fix  Cens^ 
„  V^  Cinquante- trois,  le  Roi  ét^nt  pour  lors  à  Paris  ,  &  voulant  donner 
„  un  Depfité  General  3.  fes  Sujets  de  la  Religion  P.  Reformée ,  cetOfice étans 
„  depuis  peu  vacant  par  la  Mort  de  Monfieur  le  Marquis  d'Arz.ilUersj  après 
„  que  Sa  Majefié  eût  jette  les  Yeux  fur  pluGeurs  de  fes  Sujets  ,  elle  jugea 
„  qu'elle  ne  pouvoit  pas  mieux  le  remplir  qu'en  le  conférant  à  la  Perfonne 
„  de  Mr.  le  Marquis  de  Rttvigni ,  Lieutenant  General  de  fes  Armées,  fàifanî 
„  Profeflion  de  ladite  Religion  P.  Reformée  ,  doiié  de  plufieurs  bonnes  6c 

„  loua- 


T  E  N  U    A    L  O  U  D  U  N.  733 

„  louables  Qualités  ,  Se  qui  a  donné  en  plufieurs  Occafions  des  Temoigna- 
„  ges  fignalés  de  fon  Atetfcion  ,  de  fa  Fidélité  ,  de  fon  Habileté  &:  de  fa  Ca- 
„  pacité  pour  le  Service  de  Sa  Majefié  i  &  Sa  /J/^yV^e  condecendant  à  la  très 
„  humble  Requête  de  fefdits  Sujets  de  la  Religion  P.  Reformée  ,  a  choili 
,,  6c  nommé  ledit  Mr.  de  Ruvigni  pour  être  Député  General  de  ceux  de  la- 
,,  dite  Religion  P.  Reformée  ,  &  eft  très  .  fatisfaite  qu'il  refide  auprès  de  fa 
„  Perfonne  ,  qu'il  fuive  la  Cour  en  cette  Qualité,  &  qu'il prefente leurs 
„  Requêtes  &  faffe  leurs  Raports  &  très-humbles  Complaintes  à  Sa  Ma. 
,,  jefié  ,  afin  qu'elle  puiffe  prendre  les  Mefures  qui  feront  convenables  pour 
„  fon  Service  ,  &  pour  le  Soulagement  8c  la  Satisfaftion  de  fefdits  Sujets  de 
„  la  Religion  P.  Reformée  :  en  Témoignage  de  quoi  Sa  Majejlé  m'a  com- 
„  mandé  d'expédier  ce  prefent  Ordre  audit  Mr.  de  R/tvigm  ,  qu'elle  a  bien 
„  voulu  figner  de  fa  propre  Main  ,  6c  qu'il  a  commandé  d'être  contre-figné 
„  par  moi  fon  Confeiller  &  Secrétaire  d'Etat ,  £c  de  fes  Ordres. 

Signé 

LOUIS, 

Et  un  peu  plus  bas» 

Philippeaux, 
Art  1  CLE    I  I  I. 

Cette  Affemblée  expolânt  l'Afte  par  lequel  Mr.  le  Marquis  de  Ruvigni 
avoit  été  cox\2i)XVié.  Député  General  y  déclara  que  fon  Intention  étoit,  que  ledit 
Mr.  de  RHviqni  donnât  fon  Jugement  lur  toutes  les  Afaires  qu'on  pourroit 
traiter  ,  ou  debâtre  ,  fi  ce  n'eft  fur  celles  qui  le  concerneroient  particulière- 
ment ,  &  Perfonnellement  »  ou  qui  auroient  quelque  Raport  à  fon  Ofice  de 
Député  General. 

I  V. 

L'Aflèmblce  ordonna  au  Sieur  Eufiache  Pafteur  ,  &  au  Sieur  de  Mirabel\ 
d'aller  aufll-tôt  à  la  Cour  ,  Se  de  prefenter  aux  Pieds  de  Sa  Maj eft é  nos  tths- 
humbles  Devoirs  ,  nos  Soumiffions  Se  Remercimens  ;  Se  on  leur  confia  des 
Lettres  pour  Sa  Majefté ,  pour  la  Reine,  pour  fon  Eminence  le  Cardinal  Ma. 
zarin  ,  poup  Mr.  le  Grand  Treforier  ,  pour  Mr.  de  Frillieres  Secrétaire  d'E= 
tat ,  qui  avoit  l'Infpeâion  fur  ceux  de  la  Religion  Reformée  i  8e  à  Monfr. 
à^Htrval  Contrôleur  General. 

V. 

Co^it  de  la  Lettre  4u  Synode  a  Sa  Majefïé. 
SIRE, 

E  plus  Sage  des  Roh  ,  Joint  à  fes  Préceptes  celui  de  cramdre  Dieu,  Se 

celui  d*honoier  le  RoifCe  font  des. Devoirs  qui  font  infeparablement  unis  : 

Zz,zz  3  „  cay 


L 


754  XXIK.  SYN  ODE.N  ATION  AL 

j,  an-  ]csRers ,  dans  ce  îvîonde ,  tiBirftcflten  quelque  M;uiJCTe  la. Place  de  DiVi^^ 
fy  &  font  ion  vrai  Portrait  -vivant  fur  la  Ten'c  ,  -CE  k  MaTche^pied  de  kuf 
I,  TlTrône  ne  les  élevé  au-defllis  du  Coramun  du  Genre  Humain ,  ■  que  ippur 
3,  les  aprocher  de  plus  près  du  Ciel.  Ce  lont  là  ,  iire  ,  les  Maximes  fon- 
„  damentales  de  nôtre  Créance ,  que  nous  avons  aprifes  dès  nôtre  Enfance,, 
j,  que  nous  tâchons  de  pratiquer  pendant  tout-C'  nôtre  Vie  ,  lîc  que  nous 
,,  inculquons  comme  un  Devoir  mdifperifàbk  à  nos  Trcnipeaux  :,  6c  lies  Fa- 
ij  "veurs  que  rôtre  yl-!f<y>y?"tr' répand  journellement  fc  nous ,  augji-icmartt  de 
>,  plus  en  plus  les  Obligations  que  nous  kii  avons  ,  parmi  letqudles  nous 
j)  pouvons  compter  comme  la  plus  fingulierc,  cvixcAûurAvïccqMtlôtrif.Ma- 
„  jefiénous  a  donnée  parla  Bouche  de  Monfr.  fon  Commiffahe  deibnAifec- 
»i  tion  Patenîellc  pour  tous  Tes  Sujets  de  la  Religion  Reformée  ,  &  que  le 
J,  Deflèrn  de  Su  Ad ajefi é  ctt:  de  nous  continuer  les  tfcis  de  faBontéacc0utu- 
},  mée  ,  comme  auffi  le  Privilège  qu'elle  nous  â  accordé -de  nousafiembkr 
t>  dans  cette  Ville,  ce  qui  étant  des  Marques  d'une  Bonté  toute  particulière, 
,,  les  Expreffions  nous  manquent-^  Se  nous  n'avons  pas  de  Termes  ailes  Em- 
j)  phatiquès  pour  en  témoigner  nôtre  Gratitude,  &  combien  fortement  nous 
),  nous  fentons  engagés,  par  cette  nouvelle  Faveur,  à  dévouer  fie  confacrer 
J,  nos  Vies,  &  nos  Fortunes,  pour  le  Service  deTotre  Majefté.  Et  encore 
,,  plus  parce  que  rôtre  Majefié  a  ajouté  une  autre  Grâce  à  la  precedente,avec 
J,  laquelle  elle  eft  en  éfet  atachée  ,  à  favoir  ,  la  graticufe  Permiffion  que  ^o- 
„  tre  Majefié  nous  a  accordée  de  procéder  à  l'Eleftion  d'un  Députe  General ^ 
«>  conformément  au  Privilège  qui  nous  en  a  été  oûrroié  pr  Jes  Jiois  vos  Pre- 
j>  decefl'eurs.  Mais ,  Sire ,  rôtre  Majefte  nous  aiant  donné  de  fa  Mzm  Roi.tle, 
„  Mr.  le  Marquis  de  Rtivigni  pour  être  notre  Député  Gêner d  ^  nous  en  avons 
„  été  fî  fatisfaits  ,  que  nous  Suplions  très  -  humblement  Votre  Majefté  de  le 
,,  continuer  dans  cet  Ofîce.  Voila  ,  Sire  ,  ce  que  les  Sieurs  Euftache  6c  de 
f,  Mirabel  font  chargés  de  déclarer  par  nos  l^ettres  à  Votre  Aiaiefié  ,&crm\is 
„  les  avons  nommés  pour  aller  rend-re  à  vos  Pieds  nos  Hommages ,  nos  Soa- 
„  miflions ,  6c  les  Proteftations  très  fmceres  de  nôtre  Fidélité  inviolable,  pen- 
„  dant  que  nous  adreflbns  continuellement  nos  plus  ardentes  Prières,  ^C  nos 
J,  Vœux,  auThrônede  Grâce,  pour  la  Confervation  de  la  très-façrée  Pcrfon- 
„  neàcVotre  Aîdjefté ,\>o\xï  la  Profperité  de  ion  Roia^jme,  pour  l'AfenmlTe- 
,,  ment  de  la  Paix  ,  Se  pour  l'heureux  Accompliflèment  de  votre  Mariage  , 
„  corome  étant , 

SIRE, 

De  Vôtre  Majeflé , 

Les  très- Humbles,  très-ObeïfîIîns,6ctrès-Fideles 
Sujets  fie  Serviteurs -,  les  Paikurs  6c  Anciens  af- 
Icjnble*  par  la  Permiil)onde/'<j/n?.'t/<j/(f/?e,enun 
.Synode'National  à  uoudttn,^  au  Nom  de  tous, 
Ditillé  ,  Modérateur.' 
£  M.  de  Lmgle  ,  Ajointi 
¥eanJeBrifac,S<.         7    .,  .     V     . 

■Ur^des  da  G^ùnicr»,S  SecretauxJ. 

CO- 


TE  N  U    A;  It)  ITDUR  73; 

C      O     F     I     E 

2)d  la  Lettre  écrite  i  la  Reine. 
MADAME, 

„  T  Orfque  pendant  la  Minorité  du  Roi  ^  vous  aviés  en  Main  les  Rênes  du 
i,  Jl-»  Gouvernement  ,  ceux  de  k  Religion  qui  font  difperfés  par  tous  les 
„  Endroits  de  ce  Roiaume  ,  ont  reçu  tant  de  Marques  de  la  Bonté  &  Pro- 
„  teftion  de  rôtre  Majejié  ,  que  le  fouvenir  en  reftera  perpétuellement  gra- 
,,  vé  dans  le  plus  profond  de  nosCœUrs,&  que  nous  en  aurons  toujours  de  la 
,,  Reconnoiflance.  Et  depuis  que  Sa  Majefié  notre  Souverain  Monarque  , 
,,  a  été  déclaré  Majeur  ,  &  en  Age  de  gouverner ,  &  que  fes  Vertus  ont  de- 
,,  vancé  fes  Années  ,  I^otre  Majefié-^  Madame^  l'a  fi  bien  affilié  de  fesCon- 
„  feils  ,  que  nous  reconnoiflbns  tous  Sc  confefTons,  que  vous  avés  contribué 
,,  plus  que  Perfonne  à  nous  çonfei-ver  dans  nôtre  Repos ,  6c  dans  la  Jouïf- 
j,  fance  des  Privil^es  qui  nous  ont  été  accordés  par  les  Edits  de  nos  Princes. 
„  Et  cette  I^crmiiTîon  qiie  ptMjs  avoï^  recenment  obtenue  denousalfcmbler 
„  en  Synode  National  ,  eft  en  Pai'tie  le  Fwt  de  ces  bonnes  Inclinations  que 
,,  Votre  Majefié  Ti.  pour  nous  ,  auxquelles  nous  fommes  fi  fenfibles,  que  nous 
,,  ne  pouvons  pas  nous  empêcher  de  vous  en  témoigner  nos  Remercimens. 
„  C'cft  pourquoi ,  Madame  ,  nous  avons  donné  Charge  à  nos  Députés  que 
,,  nous  avons  envoies  auprès  du  Roi ,  d'aller  faire  la  Révérence  à  Votre  Ma- 
„  jepé  ,  êc  de  vous  alTùrer  que  non  feulement  tous  ceux  qui  compofent  cet- 
,y  te  Afl'emblée  font  finccremen:  fournis  à  Vetr^  Majefii  ;  mais  auffi  tous 
„  ceux  qui  nous  ont  Députés  &  qui  font  reprefentés  par  nous  i  &  que  le 
,,  fouvenir  de  vos  Bien-faits  ne  s'cfacera  jamais  de  nôtre  Efprit,  Et  nous 
,,  fu plions  très-humblement  Votre  Maiefié ,  qu'il  vous  plaife  de  nous  oblir 
„  ger  toujours  à  des  Remercimens  ,  en  continuant  de  nous  donner 
„  des  Marques  de  votre  Bonté  Roiale  ,  &  qu'à  tous  Momcns  vous  nous 
„  fournilTiés  des  Occafions  de  publier  vos  Louanges  ,  afin  que  nous  ne 
,,  ccffions  d'importuner  nôtre  Dieu  ,  en  le  pri::!nt  de  répandre  fes  Bçnedic^ 
„  tions  du  haut  de  fon  Ciel  fur  Votre  Mujefte.  Nous  fommes  très-affûrés  , 
,,  ALidawe  ,  qu'il  exaucera  nos  Prières  ,  £c  nous  le  requérons  fans  ceffe 
,,  qu'il  vueiUe  prolonger  vos  Jours  ,  &  vous  maintenir  en  Profperité  ,  5c 
,,  qu'il  accompliffe  enfin  vos  glorieux  Deffeins  de  mettre  la  France  en  Re- 
;  ^os  ,  8v  d'établir  une  Paix  perpétuelle  entre  les  deux  Couronnes  qui  ont 
„  été  fi  long-tems  en  Guerre.  Le  grand  Vkh  ,  Madame  ,  bénira  les  Soins 
„  8c  les  peines  que  vous  vqus  donnés  pour  trouver  une  Epoufe  à  nôtre  Roi, 
„  qui  lui  donne  une  Lignée  fcmblable  à  celle  que  Votre  M^ieftéi.  donnée  au 
,,  Feu  Roi  fon  Père  ,  fie  que  nous  voions  repouffcr  de  dignes  Rejettons  de 
,,  tant  deGrands  Monarques,  auxquels l'Empue  de  la  France  &  de  VFfpa^tK 
„  puiffe  être  fournis  ;  fie  pour  finir  ,  Madame  ,  nôtre  Dien  fera  la  Grâce  \ 

,1  Vo' 


^7f        XXIK.USYNODR    NATION  AL 

„  Fttre  Majefié  de  voir  ,  que  ,  par  nôtre  Fidélité  6c  Obeïflàncc  inviolable 
„  à  tous  vos  Commandemens,  ïl  n'fs.  aucun  delvos  Sujets  ,  dans  ce  Roiau- 
„  me  fi  peuplé  ,  qui  foit  plus  que  nous. 

MADAME, 


De  Votre  Majeflé , 


Les  très.  Humbles  &  très-Obeïflans  Sujets  8c 
Serviteurs  ■■,  les  Pafteurs  &  Anciens  ,  Aflëm- 
blés  en  Synode  National ,  à  L»Hdm  ,  &  au 
Nom  de  tous, 

DailU  y  Modérateur. 

J.  M.  de  Langle  ,  Ajoint. 

fean  de  Briffac  ,?X.  \   „ 

Z^r/Wf  <^«G4/»w,Vm,   /  Secrétaires. 

COPIE 

De  la  Lettre  écrite  à  Monjïeur  le  Cardinal  Mazarin  ,  far  le 
frefent  Synode. 

MONSEIGNEUR, 

,j  /^Uoique  nous  foions  redevables  ,  immédiatement  après  D/>«, à  la Gra- 
,,  V^  ce  &  la  Bénignité  de  Sa  Majefié ,  du  Privilège  dont  nous  jouïffons 
„  de  nous  Aflêmbler  en  un  Synode  National  ;  nous  en  fommes  auflî  prin- 
„  cipalement  obligés  aux  Bontés  de  Votre  Eminence  ,  &  à  la  Sageffe  de  fes 
„  Confeils.  Car  outre  que  ce  vafte  Roiaurae  eft  gouverné  par  vôtre  Pru- 
„  dence,  &  que  c'eft  par  les  Soins  de  l'important  M iniftere  que  Sa  Majejle'n 
y,  commis  à  Votre  Eminence  ,  que  nos  Eglifes  jouïffent  de  la  Protection  de 
j,  les  Edits  i  comme  nous  avons  été  informés  par  Monfieur  de  Magdelaine^ 
„  Confeiller  de  5^  Majeflé  dans  nôtre  Affemblée  ,  &  par  vos  Lettres,  écri- 
,,  tes  à  Monfieur  le  Marquis  de  Ruvigni  ,  nôtre  Député  General ,  des  très- 
„  bonnes  Inclinations  de  Votre  Eminence  ,  à  nous  favorifer  dans  toutes  les 
„  Occafions  ;  nous  n'avons  pas  été  plutôt  aflemblés  ,  que  nous  avons  rendu 
,,  nos  Vœux  à  Dteu,  par  le  Seigneur  fefus  nôtre  Sauveur ,  en  lui  rendant  no- 
„  tre  Sacrifice  très  iblemnel  de  Remercimens  ,  à  Caufe  qu'il  a  enfin  incli- 
,,  né  le  Cœur  de  Sa  Majefié  à  nous  accorder  ce  que  nous  avions  fi  arden- 
„  ment  defiré  ;  &  nos  premières  Fenfées  ont  été  de  députer  quelques-uns  de 
„  nôtre  Corps  vers  Votre  Eminence  ,  pour  vous  témoigner  notre  Gratitude. 
,,  Pour  cette  Raifon  ,  Monfeigneur  nous  avons  donné  Charge  aux  Sieurs 
,,  Euftache  &  Afirahel  ,  que  nous  avons  envoies  à  la  Cour  ,  d'aller  fe  jet- 
„  ter  aux  Pieds  4e  Sa  Majejté  en  nôtre  Place ,  &  d'aller  auflî  de  nôtre  Part 
5^  faire  la  Révérence  à  Votre  Eminence  ,  pour  l'affûrer  ,  que  toutes  les  Egli- 

,.  fes 


TENU    A    LOUDUN.  m 

„  Tes  de  ce  Roiaume  qui  nous  ont  députes  à  ce  Synode  ,  conferveront  un 
,,  Souvenir  de  vos  Faveurs  ,  &  qu'elles  perfifteront  dans  la  Refolution  in- 
,  violable  de  vous  donner  des  marques  évidentes  de  leur  ReconnoifTance  , 
„  par  nôtre  Fidélité  incorruptible  au  Service  de  Sa  Majefic ,  6c  dans  l'Obeif- 
,  fance  refpedueufe  aux  Ordres  que  nous  recevrons  de  lui  par  le  Canal  de 
„  vôtre  très  -  excellent  Miniftere.  Déplus,  nous  efperons ,  Monfeigneur  , 
,  que  Fotre  Eminence  donnera  une  Audience  favorable  à  nos  Députes  ,  au 
,  Sujet  des  très -humbles  Requêtes  qu'ils  doivent  vous  prelenter  pour  nous, 
,  &  que  vous  voudrés  bien  obtenir  de  Sa  Aiajefl-é ,  que  nous  puiflîons  ref- 
,  fentir  les  bénignes  Influences  de  fa  Bonté  Roiale  ,  6c  de  fa  Proteétion  ,  & 
,  que  vous  daignerés  toujours  recevoir  les  Requêtes  qui  vous  feront  prefen- 
,,  tées  par  Mr.  le  Marquis  de  Ruvigni^cj^ç.  Sa  Majefié  nous  a  permis  de  con- 
,  firmer  dans  l'Ofîce  de  Défini  General  ,  comme  nous  y  étions  aufli obligés, 
„  tant  à  Caufe  de  fes  Qualités  fi  louables  ,  qu'à  Caufe  des  Services  qu'il  a 
,,  rendus  à  nos  Eglifes  i  6c  afin  que  ces  Gratifications  ,  que  nos  Afl'emblées 
,,  Nationales  ont  toujours  reçues  de  nos  Rois .,  8c  que  Votre  Emitience  même 
,,  nous  a  procurées  ,  ne  nous  foient  pas  refufées  :  toutes  nos  Eglifes,  Mon- 
„  feigneur,  atendent  cet  Efet  de  la  grande  Bonté  de  Votre  Eminence  ,S^  tout 
„  ce  que  nous  en  recevrons  ,  fera  comme  une  Pluie  rafraichiffante,  qui  fera 
,,  fructifier  plus  abondanment  nos  Ames,  8c  les  Cœurs  de  tous  ceux  de  nô- 
,,  tre  Religion  ,  en  cet  Amour  8c  Afeétion  qu'ils  ont  toujours  eiië  ,  8c  que 
,1  notre  Religion  8c  notre  Intérêt  propre  nous  infpirent  d'avoir  pour  le  Ser- 
,,  vice  de  Sa  Majefré ,  par  deflus  tous  fes  autres  Sujets ,  6cpar  là  nous  ferons 
,)  eltimés  FeritahUs  François  ,  6c  conftanment  dévoués  à  l'Avancement  du 
,,  Bien  de  l'Etat,  6c  toujours  remplis  de  ce  Refpeél  que  tous  les  Peuples  de 
,)  ce  Roiaume  portent  à  Votre  Eminence.  Mais  quoi  qu'il  puifle  arriver,  Monfei- 
,,  gneur,nous  invoquons  continuellement  nôtre  commun  Rédempteur,  8c  nous 
,,  le  prions  de  conferver  en  Profperité  la  Perfonne  de  Votre  Eminence ,  qu'il 
,.  veuille  bénir  les  Confeils  que  vous  donnés  à  Sa  Majefié ^  êc  qu'il  les  faflc 
„  réuflîr  à  l'avenir  ,  de  même  qu'il  a  fait  aux  teras  paflés  ,  à  l'Avantage  de 
,,  l'Etat  ,  à  la  Gloire  de  5^  A/.i/f/?f  ,  6c  à  l'Honneur  immortel  de  ^cfre-^»?/- 
„  nence.  Ce  font  là  les  Vœux  8c  les  Prières  de  ceux  qui  conferveront  invio- 
!,  lablement  la  Qualité  qu'ils  ont  toujours  eûë  ,  d'être  , 

Monfeignenr , 

D.  V.  E.  Les  très  Humbles  &  trh  Obeïjfans  Serviteurs  , 

les  Pafieurs  &  j4nciens  ,  A[femhlés  en  un  Sjnode 
Natienal  à  Loudun ,  &  au  Nom  de  tous. 


Daillé,  Modérateur, 
De  Langlc ,  yljoint. 
De  Galinieres ,  O 

&  >  Secrétaires. 

De  Briflac  ,       -> 
Terne  II.  Aaaaa  Le 


738  XXIX.   SYNODE  NATIONAL 

Article  VI. 

Les  Sieurs  Eu/lache  Si  Mirahl  qui  avoient  été  députés  vers  Sa  Majefié,dc 
la  Part  de  cette  Aflèmblée,  étant  retournés  de  leur  Voiage,  rendirent  Comp- 
te de  leur  Deputation  ,  &  délivrèrent  des  Lettres  du  Roi,  de  Son  Eminence^ 
&  de  Monficur  de  la  rrilltere  ,  à  cette  Aflèmblée  ,  dont  ils  reçurent  les 
Louanges  Se  les  Reraercimens  que  meritoient  leurs  Soins  &  leurs  Peines. 

COPIE 

De  la  Lettre  de  Sa  Majefté  ,  au  prefent  Synode. 

„  £^^Hers  dr  'Bien- Ames  ,  nous  avons  reçu  avec  fatisfadion  vos  Lettres 
,,  V^  datées  du  dixhuitiême  du  courant  ,  ôc  nous  avons  apris  avec  Joie  de 
5,  la  Bouche  de  vos  Députés ,  les  Sieurs  Eufiache  &  de  Mirabel ,  les  Remer- 
„  cimens  que  vous  nous  faifiés,à  Caufe  de  la  Permifllon  que  nous  vous  avons 
„  accordée  de  tenir  un  Synode  National  dans  notre  Ville  de  Loudun ,  Se  les 
,,  Proteftations  que  vous  nous  faites  ,  de  votre  Fidélité  Sc  Obeifiance  invio- 
>,  labiés  ;  Se  en  étant  très  fatisfaits  ,  nous  avons  bien  voulu  vous  en  avertir 
j,  par  cette  Lettre  ,  6c  vous  exhorter  de  pcrfilter  dans  ces  bons  Deffeins  , 
,>  Se  dans  votre  Devoir  ,  Se  de  nous  donner  dans  toutes  les  Occafions  où 
j,  il  s'agira  de  notre  Service  ,  des  Témoignages  de  votre  bonne  Conduite. 
,)  Et  nous  vous  aflurons  déplus  ,  qu'auffi  long-tems  que  vous  refl:erés  dans 
>j  les  Bornes  que  nous  avons  prelcritcs  à  vôtre  Synode  ,  Se  que  vous  main- 
,>  tiendrés  autant  qu'il  vous  lera  poffible,  dans  toutes  les  Occafions  qui  fe 
M  prefenteront ,  la  Paix  6e  la  Tranquilité  Publique,  nous  vous  ferons  éprou- 
yt  ver  de  notre  Côté  toute  Sorte  de  bonsTraitemens,  Se  que  nous  prendrons 
),  plaifir  à  vous  protéger  fous  le  Bénéfice  de  nos  Edits  ,  Se  de  ceux  de  nôtre 
>,  très-honoré  Seigneur  Se  Père  le  feu  Roi ,  comme  nous  avons  fait  jufqu'à 
.)  prefent  ,  Se  comme  nous  vous  en  afliarerons  encore  plus  particulièrement 
.,  par  vos  Députés  ,  que  nous  vous  renvoions  très  fatisfaits  ;  en  même  tems 
»,  nous  vous  accordons  la  Continuation  de  Monfieur  le  Marquis  de  Ruvigni 
>,  dans  l'Ofice  de  Député  General  pour  vos  Eglifes  ,  auprès  de  notre  Perfon- 
„  fonnc.  Se  cela  dautant  plus  volontiers ,  que  nous  fommes  pleinement  per- 
„  fuadés  qu'il  s'aquitera  toujours  foigneufement  8e  fidèlement  de  cet  Emploi. 
„  Donné  à  Toulott^e  ^  \z'Xxç.Vii\txaç.]o\xxàç.  Novembre  ■,  Mille,  fixCens,cin- 
>,  quante-ncuf 

Signé  LOUIS, 

Et  un  peu  plus  bas  , 

Philippeaux. 

L'Adrefll;  étoit  ,  A  nos  très  Chers  &  Bien- Ames  les  Paffeurs  &  Anciens  De- 
futés  X  CAjftmblée  du  Synode  National  de  nos  Sujets  de  la  Religion  P.  Re- 
formée ,  n  Louduiii 

co> 


T  E  N  U     A    L  O  U  D  U  N.  73^ 

COPIE 

De  la  Lettre  de  VEminentiJJîme  Cardinal  Mazarin  ,  au  prefent  Synode. 
MESSIEURS, 

„  -v  tOs  Députés  m'ont  délivré  la  Lettre  que  vous  avés  pris  la  Peine  de 
,,  V  ni'écrire.  Je  vous  remercie  de  vos  Civilités  ,  &  je  puis  vous  dire 
„  que  Sa  Majeflé  étant  bien  perluadée  ,  comme  elle  l'eft  en  Elet  ,  de  vôtre 
„  Fidélité  inviolable  ,  6c  de  votre  Zélé  à  fon  Service  ,  il  étoit  inutile  que 
„  vous  fifllés  Mention  des  Services  que  je  vous  puis  avoir  rendus  auprès  de 
„  Sa  Majeflé.  Je  vous  prie  de  croire  que  j'ai  une  grande  Eflime  pour  vous, 
„  somme  vous  le  mérités  ,  étant  fi  bons  Serviteurs  &  Sujets  du  Roi.  Je  n'ai 
„  rien  à  vous  dire  d'avantage  ;  mais  je  me  remets  à  ce  que  vos  Députés  vous 
„  raporteront  de  moi ,  &  à  ce  que  vous  en  aprendrés  par  les  Dépêches  de 
„  Monfieur  de  la  Frilliere. 

Je  fuis,     Mejfieurs, 

Votre  très  j4feEtionné  Serviteur  ,  à  vous  fervir , 
Le  Cardinal  Mazarin. 

Article     VII. 

Le  Sieur  de  la  Morinaie  fut  député  par  cette  Aflemblée  avec  des  Lettres 
pour  Monfieur  le  Chancellier  ,  6c  pour  Monfieur  de  Bretuéil ,  Contrôleur 
General  des  Finances  ,  avec  Ordre  d'aller  à  Paris  ,  pour  y  recevoir  les  feizc 
Mille  Livres  de  Gratification  ,  dont  il  pliât  à  Sa  Majefté  de  faire  prefent  à 
cette  Aflemblée,  pour  fubvenir  aux  Fraix  de  nos  Députés  ,  pour  lequel  Su- 
jet on  lui  mit  en  Main  les  Ordres  pour  recevoir  cette  fomme  ,  &  l'Âflîgna- 
tion  de  Monfieur  le  Grand  Treforier, qui  étoient  fignés  parle  Sieur Eufiache. 
VIII. 

L'Aflemblée  confiderant  que  depuis  la  Mort  de  Monfieur  Bazin  ,  Député 
General  de  nos  Eglifes,  pour  IcTiers  Etat,  auprès  de  Sa  Majeflé  ,  il  n'y  avoit 
PerfoniK  qui  tint  fa  Pluce  ,  tellement  que  Monfieur  le  Marquis  de  Ruvigni 
étoit  fiirchargé  des  Fonctions  de  cet  Ofice  à  la  Cour,  ce  qui  étoit  un  grand 
Inconvénient  pour  nos  Egliles  ,  il  fût  décrété  qu'on  prefenteroit  une  très- 
humble  Requête  a  Sa  A£ije/h' ,  pour  lui  demander  de  nous  remettre  en  Pol- 
fefljon  de  ce  Privilège  :  &  cette  /iflemblée  cfpcrant  que  Sa  ,Majeflé  confen- 
tiroit  à  cette  Demande ,  6c  Monfieur  le  Commiflaire  du  Roi  n'y  m.ettant 
aucune  C>pofition  ,  il  fut  rtfolu  qu'on  procederoit  inceflanment  ,  félon 
ks  Formes  ordinaires  ,  à  l'Eledion  d'une  Perfonne  propre  à  être  prefentéc 
à  Sa  Maje/h'.  Ce  qui  étant  fait ,  on  trouva  que  le  Sieur  Londe  de  Cali- 
nieres  Avocat  au  Conléil  du  Roi  ,  &  en  Parlement ,  &  le  Sieur  Jaf. 
faud  ,  Avocat  à  la  Cour  Mi -Partie  des  Caflres ,  oC  le  Sieur  des  Forges 
Aaaaa  a  ie 


740  XXIX.    SYNODE  NATIONAL 

ie  Qocj  ,  Confeiller  8c  Secrétaire  du  Roi,  eurent  le  plus  de  Voix.  Sur  quoi 
il  fut  décrété  qu'on  prieroit  Monfieur  le  Marquis  de  Rnvigni  d'en  donner 
Avis  à  Sii  A^Iajeflé,  aufli-tôt  qu'il  fcroit  poflîblc,  &  de  lui  prefenter  en  mê- 
me tems  la  très-humble  Requête  de  cette  Alîèmblée  ,  à  ce  qu'il  lui  plût  fai- 
re Choix  d'un  des  trois,  félon  la  Coutume  ,  &  de  lui  aflîgner  le  Salaire  que 
Sa.  Majeflé  &  les  Rois  fes  Predeceilèurs  avoient  accordé  à  ceux  qui  avoient 
exercé  ledit  Ofice  de  Député  General 

I  X. 
Des  Lettres  aiant  été  adreflees  à  cette  Aflèmblée  de  la  Part  des  Pafteurs  & 
Profefleurs  en  Théologie  de  l'Eglife  &:  Univcrfité  de  Genève  ,  comme  aufli 
d'autres  Lettres  envolées  par  les  Pafteurs  &  Profefleurs  en  Théologie  des 
Eglifcs  &  Univerfités  des  Cantons  de  Zurich  ,  de  Bâle  &  de  Schafhoufe  , 
elles  furent  délivrées  à  Monfieur  le  Commiflaire  du  Roi  ,  qui  après  les  avoir 
examinées  ,  ordonna  qu'elles  fûffent  communiquées  à  cette  Aflèmblée  ,  6c 
qu'on  en  fit  la  Leéture.  Le  contenu  defdites  Lettres  étoitun  Témoignage^ 
par  des  expreffions  font  amples  ,  de  leur  Afeftion  pour  la  Paix  des  Eglifes 
de  ce  Roiaume  ,  &  de  la  Joie  qu'ils  avoient  reflentie  en  aprenant  que  \cRoi~ 
avoit  eu  la  Bonté  de  nous  accorder  la  Liberté  &  le  Privilège  de  nous  afl'em- 
bler  dans  cette  Ville  ,  &  ils  nous  y  declaroient  auffi  qu'ils  faifoient  des  Priè- 
res pour  la  Gloire  de  Sa  Aîiijeflé  ,  pour  la  Profpcrité  de  fon  Gouvernement, 
&  pour  obtenir  les  Benediélions  du  Ciel  fur  fon  Mariage.  Sur  quoi  Mon- 
fieur le  Commiffaire  nous  aiant  dit  qu'il  ne  pouvoit  pas  nous  permettre  d'y 
faire  Reponfe  ,  toute  l'Affemblée  fe  fournit  aux  Ordres  de  Sa  Majefie. 

Article  X. 

COPIE 

D'une  autre  Lettre  écrite  à  Sa  Majefté  par  kprefent  Synode. 

SIRE, 

,,  A  Près  avoir  heureufêment  commencé  le  Synode,  que  rotre Majefie' ,  par 
,,  jTjL  fa  gracieufe  complaifance ,  nous  a  bien  voulu  permettre  de  convoquer 
,,  dans  cette  Ville,  nous  avons  Député  les  Sieurs  Diz.e  Pafteur,  ^àeFoijJac 
„  Ancien  ,  pour  aller  porter  aux  Pieds  de  Fotre  Majefté  les  très -humbles 
;,  Remcrcimcns  que  nous  lui  devons  ,  &  pour  faire  des  Protefta- 
„  tions  très  finceres  de  la  Continuation  de  notre  Obeïflance  &  Fidélité 
,,  au  Service  de  l^otre  Majefté  y  qui  étant  l'Image  de  Dien  ,  nôtre  Religion 
„  qui  nous  commande  de  le  craindre  ,  nous  ordonne  auffi  de  nous  foumet- 
„  mettre  à  Vôtre  Souveraine  Autorité.  Mais  outre  les  SentimensquelaNa- 
„  ture  Se  nôtre  Religion  nous  infpirent,  les  Faveurs  ,  Sire  ,  que  nous  rece- 
„  vons  tous  les  jours  de  Fotre  Majefté  ,  font  fi  particulières ,  que  nous  nous 
,,  fentons  indifpenfablement  obligés  &  engagés  à  dévouer,  avec  la  plus  gran- 
„  de  Ardeur,  Se  tout  le  Plailir  imaginable,  «wif/Vw/é*  »w  Fies  pour  le  Servi- 

I.  ce 


TENU    A    LOUDUN.  741 

ce  de  rotre  Majejh'.  Il.eft  vrai  ,  Sire  ,  que  les  Edirs  qu'il  aplû  aux  Rois 
vos  Prcdecefl'eurs  de  nous  accorder  ,  &  que  Foire  Majefré  nous  a  confir- 
més, font  enfreints  dans  toutes  vos  Provinces.  Mais,  Sire,  comme  nous 
fommes  entièrement  perfuadés  des  boimes  Intentions  de  rotre  A/aje/té  ^ 
auffi  nous  attribuons  ces  Infradions  à  la  FafTion  de  ceux  qui  nous  haiflent. 
Et  nous  fuplions  très-humblement  P^otre  Majefié  de  foufrir  que  nous  vous 
portions  nos  Plaintes  dans  ce  Cahier  qui  contient  nos  Griefs  ,  que  nous 
prenons  la  Liberté  de  vous  prefenter  par  nos  Députés  ,  &  nous  efperons 
que  rotre  Majefié  nous  rendra  une  Reponfe  favorable  ;  car  noas  lavons 
très  bien  que  comme  vôtre  Thrône  eft  glorieux  par  un  Nombre  mhni  de 
Triomphes  ,  il  eft  aufli  environné  par  la  Juftice  8c  l'Equité:  car  ces  Ver- 
tus ,  Stre  ,  font  les  plus  beaux  Fleurons  de  vôtre  Couronne  ,  8c  vous  font 
le  Père  de  votre  Peuple  ,  auquel  vous  commandés,  8c  elles  vous  donnent 
un  Pouvoir  plus  noble ,  8c  un  Empire  plus  abfolu  fur  les  Cœurs  de  vos 
Sujets  ,  que  celui  que  vous  exercés  fur  vos  Armées  8c  fur  vos  Provinces  ; 
8c  ces  mên-»es  Vertus  obligent  tous  les  FeritahUs  François  de  bénir  Dien  à 
Caufe  d'un  Règne  fi  jufte  ,  fi  bon  8c  fi  glorieux  ;  8c  nous  ,  plus  que 
Perfonne  ,  nous  beniflons  fon  Saint  Nom  pour  une  Grâce  fi  fignalee , 
en  priant  Dieu  d'une  Manière  plus  particulière  ,  de  toutes  les  Puiflances 
de  nos  Ames  ,  de  con(e.iivtr  Votre  Sacrée  Majefié,  de  vous  donner  un  heu- 
reux Succès  dans  tous  vos  Defièins  8c  Entreprifes ,  8c  de  maintenir  Vô- 
tre Gouvernement  en  Paix  8c  en  Profperité.  Ce  font  là  ,  5/rf,  les  Vœux 
les  plus  ardents  de  ceux  qui  font  de  Coeur  8c  d'Efet. 

SIRE, 

De  rotre  Majefié- ^ 

Lés  très  Humbles  ,  les  très  Obeïfl'ans ,  8c  très 
Fidèles  Serviteurs  8c  Sujets  ,  les  Pafieurs  8c 
anciens ,  aflemblés  par  la  Fermiflîou  deTotre 
Majefié  en  un  Synode  National,  8c  auNoiB 
de  tous  , 

Daillé ,  Modérateur. 
De  Langle  ,  Ajoint. 


1 


De  Galinieres 

8c  y  Secrétaires» 

De  Brifiae  , 


Âaaaa  5  CO- 


742  XXIX.    SYNODE  NATIONAL 

COPIE 

Vnne  autre  Lettre  duprefent  Synode  à  VEtninentiffîme  Cardinal  Mazarin. 

Article     XI. 

MONSEIGNEUR, 

„  "V  tOus  confeflbns  que  nous  avons  de  grandes  Obligations  a  F«tre  Emi- 

„  IN  nence  ,  car  c'eft  à  vos  Confeils  que  nous  fommes  redevables  de  la  Per- 

j,  miffion  qui  nous  a  été  accordée  de  nous  aflcrabler  Sc  de  tenir  ce  Synode, 

j,  6c  du  tems  qui  nous  a  été  afîîgné  pour  régler  nos  Afaires.  Nous  envoions 

,>  les  Sieurs  Dtze  Pafteur  ,  6c  foifac  Ancien  vers  5^  Majefié,  pour  lui  pre- 

,,  fenter  le  Cahier  de  nos  Griefs  ,  6c  pour  rendre  à  rotre  Eminence  nos  très- 

„  humbles  Remercimens  pour  toutes  les  Faveurs  que  nous  en  avons  reçues. 

„  Et  nous  fuplions  très-humblement  Votre  Eminence  d'accepter  nos  profonds 

„  Refpeéts  ,  &  les  Aflurances  que  nous  vous  donnons  de  nos  Remercimens. 

„  Nous  efperons  que  Votre  Eminence  nous  continuera  les  Efets  de  fa  Jufti- 

„  ce  &  de  fa  Proteftion  ;  8c  que  Vous  nous  donnerés  de  nouveaux  Sujets 

■r,  de  publier  vos  Bontés  partout  le  Monde,  Sc  de  demander  à  Dï>« ,  dans  nos 

„  Prières  ,  qu'il  comble  Votre  Eminence  de  fcs  plus  pretieuks  Bencdiélions. 

(,  Nous  fommes , 

MONSEIGNEUR, 

De  votre  Eminence 

Les  très  Humbles ,  &  très  Obéïflans  Serviteurs ,  les 
.  Pafieurs  &  Anciens ,  aflemblés  par  la  Permiffion 
de  SaMajefté ,  en  un  Synode  National  à  Lonànn^ 
&  au  Nom  de  tous , 

Baillé ,  Modérateur. 
De  Langle  ,  Ajoint. 
De  Brtfac  ,  -^ 

&  >  Secrétaires. 

DeGalinieres,^ 


CHAPITRE    VI. 

Aprobation  de  la  Confeflîon  de  Foi. 

LA  Confejfion  de  Foi  étant  lûë  ,  elle  fut  fignée  par  tous  les  Députés  ,  qui 
proteftcrent  ,  tant  en  leur  Nom.,  «qu'au  Nom  de  leurs  Provinces ,  qu'ils 
vouloient  pcrfeverer  jufqu'à  la  Mort  dans  la  Profcffion  inviolable  de  cette  Con- 
fcfljon ,  fans  y  rien  changer. 

CHA- 


T  E  N  U    A    L  O  U  D  U  N.  "43 

CHAPITRE     VIL 

Remarques  fur  la  Lecture  de  la  Difcipline  Ecclefialtiquc. 
Article     I. 

LEs  Députés  de  la  Province  de  Xaintonge  demandèrent  qu'on  fixât  un  plus 
long  Terme  que  deux  Années  d'Epreuve  aux  Prêtres  &  aux  Moines  qui 
renonçoient  à  la  Superftition  8c  à  l'Idolâtrie  ,  pour  fe  joindre  à  nôtre  Com- 
munion ,  avant  que  de  les  recevoir  au  Saint  Mmiftere,  à  Caufe  qu'ils  avoient 
donné  plufieurs  Scandales  par  leur  mauvaife  Conduite.  L'Aflèmblée  fût  d'O- 
pinion ,  qu'il  n'étoit  pas  Befoin  d'une  plus  longue  Epreuve  que  celle  des 
deux  Années  ,  qui  avoient  été  déterminées  par  le  fécond  Canon  du  premier 
Chapitre  de  notre  Difcipline.  Mais  que  toutes  les  Eglifes  &  les  Coloques 
dévoient  prendre  garde  de  ne  recevoir  pas  fi  facilement  ces  fortes  de  Pcrfon- 
nes  ,  &  de  ne  les  rechercher  pas  avec  Empreffement  ,  mais  que  pendant  deux 
Années  ,  qui  étoit  le  Terme  prefcrit  par  nôtre  Difcipline  ,  il  faloit  s'aflûrer 
de  leur  Sincérité  ,  par  des  Preuves  évidentes  ,  &  fe  comporter  en  cela  com- 
me on  le  jugeroit  à  propos. 

Les  Provinces  de  Xaintonge ,  8c  du  PotiSïo» ,  demanderont  que  cette  Aflem- 
blée  prît  quelques  Mefures  pour  prévenir  les  Inconveniens  qui  pourroient 
arriver  dans  l'Examen  des  Propofans  ,  dans  les  Confiftoiies  des  Villes 
fortifiées  :  On  fit  un  Décret  ,  que  les  Canons  du  fécond  Article  du  Chapi- 
tre premier  de  notre  Difcipline  ,  &  les  Aétes  du  Synode  National  tenu  à 
Charenton  l'an  1631.  feroient  exactement  obfervés;  &  que  nos  Propofans  fe- 
roient ,  autant  que  Dieu  nous  en  fourniroit  les  Moiens  êc  la  Commodité  , 
examinés  dans  les  Coloques  6c  les  Synodes  ,  Se  non  pas  ailleurs  ,  à  moins 
qu'il  n'y  eut  des  Raifons  très  importantes  d'en  agir  autrement,  &  en  Cas  d'u- 
ne Neceffité  indilpeniable  ,  de  quoi  les  Eglifes  rendroient  Compte  aux  Sy- 
nodes Provinciaux  ,  &  ceux-ci  au  Synode  National  ,  &  ce  qui  fût  fait  à  cet 
Egard  par  les  Confilloires  de  Paris  &  de  Satimur ,  fut  aprouvé  comme  étant 
conforme  aux  Canons  ci-defius  mentionnés. 
III. 

tes  Députés  des  Sevenes  &  du  Bas  Languedoc  propolerent  ,  touchant  le 
cinquième  Article  du  premier  Chapitre  de  notre  Difcipline  ,  qu'on  fixât  un 
Age  pour  les  Etudians  en  Théologie  ,  avant  qu'ils  pûffent  être  reçus  au  St. 
Minirtere  "par  l'Ordination  ;  afin  de  prévenir  par  là  plufieurs  Inconveniens 
qu'on  avoit  remarqué  dans  plufieurs  Occafions  ,  qui  étoient  venus  du  trop 
de  Vivacité  ,  &  du  peu  d'Expérience  de  la  Jeuneffe.  Cette  Afiémblée  ne 
fût  pas  d'Avis  de  faire  aucun  Changement  dans  ce  Canon  de  notre  Difcipli- 
ne ;  mais  elle  avertit  fort  ferieufement  toutes  les  Provinces  de  n'admettre  au- 
cuns Propofans  pour  éne  examinés  ,  fi  non  ceux  que  la  Pieté  ,  la  Gravité  ÔC 
la  Prudence  rendoient  recommandables  ,   &   doiu  on  auroit  des  Temoig- 


744         XXIX.    SYNODE    NATIONAL 

nages  fufifans ,  que  les  Pafteurs  ôc  Profefleurs  ne  donneroîent  qu'avec  beau- 
coup de  Circonfpeétion. 

IV. 

Il  fût  décrété  qu'on  obferveroit  dans  toutes  les  Eglifes,  l'Ordre  qui  fe  trou- 
ve dans  le  fepticme  Article  du  premier  Chapitre  de  notre  Difcipline,  à  l'Egard 
de  l'Impofition  des  Mains  pour  l'Ordination  ;  &  que  ceux  qui  ne  s'y  confor- 
meroient  pas  feroient  cenfurés. 

V. 

La  Province  des  Sevenes  fe  plaignit  de  celle  do  Languedoc  ,  d'autant  que 
celle-ci  avoit  tranfgrcfle  le  neuvième  Article  du  Chapitre  premier  de  notre 
Difcipline  ,  aiant  admis  des  Perionncs  au  Miniftere  avant  que  de  leur  avoir 
aflîgné  aucun  Troupeau  en  particulier  ,  ôc  fans  prendre  aucun  Soin  d'aflurer 
quelque  Subfiftance  aux  Miniftrcs  dans  les  Lieux  où  ladite  Province  du  Lan- 
guedoc  les  avoit  envoies.  Cette  Affemblée  jugea  que  le  Bas  Lan(^uedoc 
étoit  digne  de  Blâme  ,  &  elle  ordonna  que  ledit  Canon  feroit  exaétement 
obfervé  par  toutes  les  Provinces  i  de  quoi  on  rendroit  Compte  au  Synodç 
National. 

V  I. 

"La  Province  du  Berri  pria  cette  Affemblée  d'ordonner  à  tous  les  Prédica- 
teurs de  l'Evangile,  de  fc  contenir  dans  les  Bornes  de  la  Simplicité  qui  eft  re- 
commandée par  Vyipôire  ,  &  de  bannir  de  leurs  Sermons  tout  ce  qui  peut  fen- 
tir  la  Vanité  &  l'Afcftation  des  Ecrivains  Modernes.  L' Affemblée  repondit, 
que  ,  félon  fon  Jugement  ,  on  ne  pouvoit  faire  un  Décret  {>lus  Saint  &  plus 
-Judicieux  que  le  douzième  Canon  du  premier  Chapitre  de  notre  Difcipline, 
ni  que  les  Canons  des  Synodes  de  Gap  ,  de  la  Rochelle  ,  de  Saint  /i^aixant , 
<ie  Privas  ,  de  Tonneins  Se  de  Caflres  ;  dont  l'exaéte  Obfervation  îùt  recom- 
mandée à  tous  les  Pafteurs  i  &  on  enjoignit  à  tous  les  Confiftoires  ,  Colo- 
qucs  ôc  Synodes  ,  de  veiller  diligenment  fur  les  Trànfgreffeurs  defdits  Ca- 
nons •■)  8c  d'emploier  contf'eux  les  Remontrances  &  lesCcnfurcs  qu'ils  iuge- 
roient  être  convenables  ;  afin  que  le  Sacré  Dépôt  de  la  Vérité  étant  Religieu- 
fement  confervé  au  milieu  de  nous  ,  l'Evangile  pût  être  prêché  de  la  Maniè- 
re qui  convient  à  fa  très  excellente  Majefié. 
VII. 

Ce  Synode  reflechiffant  fur  le  premier  Chapitre  de  notre  Difcipline,  touchant 
le  Canon  du  Synode  National  de  Privas  ,  qui  enjoint  aux  l'afteurs  d'exhor- 
ter leurs  Peuples  à  obferver  la  Modêftie  dans  leurs  Habits  ,  6c  de  leur  en 
montrer  l'Exemple  dans  leurs  Perfonnes  ,  6c  dans  leurs  Familles  ,  comme 
étant  les  meilleurs  Modèles  6c  les  plus  lîficaces  ,  il  fut  ordonné  que  le  fufdit 
Canon  feroit  très  cxaftement  obfervé  :  6c  plufieurs  groflcs  Plaintes  aiant  été 
•portées  contre  divers  Pafteurs,  dont  les  Femmes  6c  Enfans  avaient  tranfgref- 
fé  ce  Canon  par  leur  Vanité  ,  &  par  leur  Afe£tation  à  fe  conformer  au  Mon- 
de, dans  les  Modes  nouvellement  inventées  des  Habits  ,  ce  qui  étoit  contrai- 
re à  la  Modêftie  Chrétienne  :  tous  les  Modérateurs  des  Coloques  6c  des  Sy- 
nodes furent  exprcflément  chargés,  6c  on  leur  commanda  de  reformer  ces  Ex- 
cès, par  des  Cenfurés,  6c  par  les  plus  fcveres  R  eprimandes.  Et  on  décréta  déplus , 

que 


TENUALOUDUN.  74? 

que  les  Miniftres  Refraétaires  feroient  fufpendus  de  leur  Ofice ,  jufqu'à  ce 
qu'ils  eûflent  levé  ce  Scandale  ,  &  afin  de  veiller  encore  plus  loigneufement 
fur  CCS  Excès  ,  on  permit  à  tous  les  Particuliers  ,  félon  la  Metode  prefcritc 
dans  notre  Difcipline  ,  d'en  informer  leurs  Confiftoires  ,  6c  de  demander  la 
Reformation  de  ces  Abus,  &:  au  Cas  qu'on  la  refuiàt.de  s'adreffer  aux  Co- 
loques  ,  afin  que  les  Delinquans  fùffent  cenfurés,de  même  que  leurs  Fauteurs 
&  leurs  Adherans  :  &  il  fut  décrété  que  ce  Canon  feroit  Religieufement  ob- 
ffcrvc  &C  lu  dans  tous  les  Confiltoires. 

VIII. 

Les  Députés  de  la  Province  du  Dauphiné  k  plaignirent ,  touchant  le  pre- 
mier Article  du  troifiême  Chapitre  de  notre  Difciphne,  qu'il  yavoit  de  cer- 
taines Perfonnes  lefquelles, quand  on  dcvoit  les  recevoir  à  l'Ofice  d'Ancien, 
refufoient  de  fe  tenir  debout  en  Face  de  l'Eglife ,  quoique  cela  fût  requis 
par  le  fufdit  Article  ;  &  ils  demandèrent ,  fi  quelques-uns  pouvoient  être  dif- 
penfés  de  cette  partie  de  l'Ordre  obfervé  dans  la  Réception  de  nos  Anciens? 
Cette  Afl'emblce  ordonna  que  ce  Canon  feroit  obfervé  félon  toute  fon  éten- 
due ,  &  fans  aucun  Egard  pour  Perfonne  \  &;  la  Province  du  Dauphiné  fut 
cenfurée,  pour  avoir  fouterc  qu'il  fut  violé. 
I  X. 

A  la  Requête  des  Députés  du  Bas  Languedoc  ,  il  fut  décrété  ,  fur  le  même 
Chapitre  Premier  de  notre  Difcipline  ,  que  ceux  là  feroient  reçus  à  l'Ofice 
d'Anciens  ,  qui  refidoicnt  dans  le  Reflbrt  de  l'Eglilê  particulière  qui  les  au- 
roit  elûs  ,  Se  qui  faifoicnt  aftucllement  nombre  parmi  les  Membres  de  la- 
dite Eglife,  il  la  Chofe  étoit  poflîble;  mais  qu'au  cas  qu'il  furvint  quelques 
Dificultcs  pour  cela  ,  elles  dévoient  être  décidées  par  leColoque,  ou  leSy- 
de  dont  cette  Eglife  dépendoit. 

Cette  Aflemblée  étant  informée,  combien  peu  on  étoit  foigneux  de  mettre 
en  Execution  le  trente-troifiême  Article  du  premier  Chapitre  de  notre  Dif- 
cipline, enjoignit  à  toutes  les  Provinces  Sc  Eglilês  particulières,  de  l'oblêrver 
plus  exaélemcnt  à  l'avenir  ,  &  de  conferver  exaétement  les  RcgîtrcsdesEve- 
nemens  mémorables  concernant  notre  Religion ,  &  d'en  envoier  les  Aétes 
aux  Coloqucs  &  Synodes  ,  par  quelques  Perlbnncs  judicieufes  ,  afin  qu'ils 
pûffent  être  délivrés  à  la  Perfonne  qui  avoit  la  Charge  de  les  recueillir  & 
compiler  en  un  jufte  Volume.  Et  on  renouvella  cet  Ordre  fait  dans  le  Sy- 
node National  de  ritré  ,  l'An  1617.  &  on  enjoignit  à  toutes  les  Provinces, 
de  nommer  chacune  un  Pafteur  Particulier  dans  leurs  Synodes, à  qui  on  pût 
feire  le  llaport  de  tous  ces  Faits  remarquables. 
X  I. 

Les  Députés  Provinciaux  du  Pas  Languedoc  propoferent,  furlaLeéturedn 
fécond  Article  du  huitième  Chapitre  de  notre  Difcipline  ,  que  l'on  fit  un 
Règlement  pour  l'avenir  ,  qu'aucune  Eglile  dans  chaque  Province  ,  ou  du 
moins  dans  laleur.nepourroit  pas  envoier  plus  d'un  Ancien  avec  ion  Pa(teur, 
au  Synode  Provincial.  Mais  l'Aflemblée  ne  jugea  pas  à  Propos  de  faire  au- 
cun Changement  dans  ledit  Article  ,  ni  par  raport  à  cette  Province  particu- 

Tome  JI.  Bbbbb  liere , 


746  XXIX.    SYNODE    NATIONAL 

liere,  ni  à  Tcgard  d'aucune  autre.  Us  demandèrent  auffi  ,  qu'une  même 
Eglife  ,  quoiqu'elle  fût  compolee  de  divers  Araeaux  ,  &  d'Aflemblécs  Ane- 
xces  ,  ne  pût  pas  députer  plus  d'un  Ancien  ou  deux  à  ces  Synodes  ,  ce  qm 
ne  fut  pas  non  plus  aprouvé. 

Les  Députés  de  k  Province  de  Xaintonge  demandant  comment  on  fe  com- 
rorteroit  à  l'Egard  de  ceux  qui  avoient  époufé  la  Nièce  ,  ou  la  petite  Nié- 
ce  de  leur  Femme  decedée  ,  iJc  qui  cependant  demandoient  d'être  reçus  à  la 
Communion  à  la  Table  du  Seigneur  ?  Cette  Affemblée  refolut  ,  qu'on  fe 
eonduiroit  dans  cette  Afau'e  félon  qu'il  eft  ordonné  par  l'onziême  Canon  du 
treizième  Chapitre  de  notre  DifcipUne  ,  &  félon  les  Décrets  des  Synodes  Na- 
tionaux de  Fitré  ,  &  du  fécond  6c  troifième  de  Charenton  ,  qui  avoient  dé- 
claré que  de  pareils  Mariages  étoient  iriceitueux  ■■,  6c  il  fût  défendu  à  tous  les 
Paftcurs  de  bénir  les  Mariages  contradés  dans  ces  Degrés  défendus,  fous  quel- 
que  Prétexte  que  fe  pût  être  ;  il  fût  enjoint  à  tous  les  Confiftoires  ,  f  fans 
parler  de  1 1  Validité  ou  des  Efets  de  ces  Mariages  ,  dont  la  Connoiffancc 
apartienc  proprement  au  Magitoat  )  de  déclarer  à  tous  ceux  qui  étoient  en 
un  pareil  Htat  ,  qu'ils  ne  pouvoient  pas  participer  aux  Gages  de  la  Remif- 
fion  de  leurs  Péchés,  pendant  qu'ils  habiteroient  enfemble;  Déplus, tous  les 
Coloques  &  Synodes  furent  chargés  d'emploier  toute  leur  Autorité  afin  que 
ce  prcfent  Ganoa  fût  duëment  obfervc. 

.X  I  I  L 
Il  fût  ordonné  que  dans  la  première  Edition  de  la  DifciplinedenôtreEgli- 
fe  ,  les  Imprimeurs  inferaflènt  la  Province  du  Bearn  au  Nombre  de  celles  qui 
compofoient  notre  Synode  National . 

La  Difcipline  de  nos  Eglifes  étant  lûè" ,  tous  les  Députés  des  Synodes  pro- 
mirent ,  tant  en  leurs  Noms  ,  que  de  la  Part  de  leurs  Synodes  ,  lefquels  ils 
reprefentoient  ,  qu'ils  ne  mamiueroicnt  pas  eux-mêmes  de  l'obferver  ,  6c  de 
la  faire  exaftcment  obferver  dans  leurs  Provmces. 

CHAPITRE     VIIL 

Remarqua  fur  la  Ligure  au  dernier  Synode  National  de  Charenton  , 
tenu  l'An  1644. 

Article     I. 

LEs  Députés  Provinciaux  du  Bas  Languedoc  ôc  des  Sevencs  ,  demandant 
qu'on  fit  quelque  Changement  dans  le  Décret  du  Synode  National  de 
Ckarenton  tenu  l'An  1644.  lequel  autorifoit  les  Confiftoires  ,  avec  un  plein 
Pouvoir  de  juger  finalement  &  fans  Apel,  des  Diferens  qui  furvenoient  à 
POccafion  des   Places   dans   nos  Temples  :    le  Confiftoire  de  Montpellier 

aiant 


TENUALOUDUN.  747 

aiant  cavoié  des  Mémoires  à  cette  Aflemblce  ,  par  lefquels  il  demandoit,  au 
contraire  ,  la  Confirmation  dudit  Décret.  Cette  Aflcmblée  révoquant  les 
Décrets  des  Synodes  Provinciaux  faits  au  Préjudice  desOrdonnances  dudit  Sy- 
node National  de  Charenton  ,  lefquels  Décrets  n'aiant  pas  encore  été  mis  en 
Exécution  par  leurs  Confiftoires ,  &  étantà  prelènt  déclarés  nuls  par  ce  pre- 
fent  Synode  ,  cette  Afl'emblée  jugea  ,  qu'on  ne  dcvoit  faire  aucun  Change- 
ment dans  le  Décret  dudit  Synode  National  de  Charenton  ;  mais  elle  ordon- 
na feulement ,  qu'au  Casque  les  Dificultés  fullent  fi  grandes  qu'elle  nepùf- 
fent  pas  être  levées  par  le  fufdit  Confiitoire  particulier  ,  alors  ce  même  Con- 
fiftoire  afiembleroit  les  principaux  Chef?,  des  Familles  apartenans  à  fonEgli- 
fe  ,  ou  ceux  des  Confiftoires  Voifins  ,  afin  qu'étant  fortifié  par  leurs  Confeils 
il  pût  juger  en  dernier  Reflort  ôc  fansApel  de  ce  qui  concernoit  Icfdites  Pla- 
ces ,  &  emploier  les  Cenfures  de  l'Eghfe  contre  ceux  qui  ne  voudroient  pas 
fe  foumettre  à  fon  Jugement  8c à  fes  Ordres,  &  particulièrement  contre  ceux 
qui  entreprcndroient  de  porter  une  Afaire  de  cette  Nature  ailleurs  que  dans 
nos  AflèmblcesEcclefiaftiques.  Déplus,  le  prefent  Synode  déclara  &  jugea, 
de  même  qu'avoit  fait  le  dernier  Synode  National  tenu  à  Charenton  ,  fur  les 
Articles  fcptiême  &  onzième  des  Apcis, qu'il  y  avoir  moins  d'Inconvcniens  à 
laiflèr  toutes  les  Places  Libres  &  en  Commun,  qu'à  Icsafiîgner  à  des  Perfonnes 
Particulières  ,  qui  n'étant  d'aucune  Qualité  diftinguée ,  ne  pouvoicnt  pré- 
tendre aucun  Droit  ou  Prééminence  par  delfus  les  autres.  Et  toutes  les  Kgli- 
fes  furent  exhortées  de  faire  tout  ce  qu'elles  pouroicnt,  afin  que  toutes  les  Pla- 
ces fuilent  Communes.  ■  i:î 

I    I. 

D'autant  que  la  Vraie  Pieté  &  Sainteté  dépendent  d'une  bonne  Connoifian- 
ce  des  Myfteres  de  notre  Religion  ;  cette  Aflèmblée  ratifiant  le  Décret  fait 
dans  le  dernier  Synode  de  Charenton  ,  qui  avoit  été  dreflé,  parce  que  dans  plu- 
fieurs  grandes  Eglifcs  de  ce  Roiaume  il  ctoit  necefl'aire,  pour  l'Edification 
d'un  chacun  en  gênerai  ,  qu'on  expliquât  les  Catechifme s  des  Dimanches  , 
non  par  des  Queftions  &  des  Reponiès  familières  ,  mais  par  des  Lieux  Com- 
muns ;  &  qu'afin  que  ceux  qui  etoient  déjà  avancés  en  âge  puflént  être  d'au- 
tant mieux  inftruits  ,  on  fubftituât  des  "Catcchifmes  extraordinaires  en  cer- 
tains jours  de  la  Semaine  qui  précedoit  la  Sainte  Cène  :  cette  bonne  Coutu- 
me étant  aprouvée  ,  toutes  les  Eglifes  furent  exhortées  de  fe  conformer,  au- 
tant que  Dieu  leur  en  fourniroit  les  Moiens,  à  cet  Ordre  prefcrit  par  la  Dil^ 
cipline  ;  &  qu'au  Cas  qu'on  ne  pût  ]ias  faire  le  Catechifme  tous  les  Diman- 
manchcs  aux  Enfms  ,  alors  on  choifiroit  quelq'ie  jour  particulicrdc  la  Semai- 
ne pour  cet  Exercice  ,  fur  tout  un  peu  avant  la  Célébration  de  la  Cène  du 
Seigneur.  Et  tous  les  Synodes  Provinciaux  furent  chargés  de  s'informer,  fi 
toutes  les  Eglifcs  particulières  de  leur  Diftrid  s'aquitoicnt  de  leur  Devoir  en 
cela  ou  non  ,  &  d'en  donner  Connoiifance  au  Synode  National  prochain.  On 
décréta  encore  de  nouveau  ,  &  on  ordonna  que  toutes  nos  Eglifes  prendroient 
un  Soin  très  particulier,  8c  toutes  les  Mefurcs  qu'elles  jugcroient  les  plus  pro- 
pres pour  l'inftruélion  des  Fidèles  i  8c  que  dans  les  Eglifes  où  l'on  préchoit 
deux  fois  chaque  Dimanche,  le  jecond  Sermon  icroit  Utftiné  à  expliquer  le 
Bbbbb  a  Ca- 


748  XXIX.    SYNODE    NATIONAL 

Catechifme  par  Manière  de  Lieux  Communs  ,  les  Pafteurs  s'accommodant  à 
la  portée  des  Efprits  les  plus  fimples  :  &  dans  lesliglifcs  &C  Villes  où  l'on 
prêchoit  plus  d'une  fois  chaque  jour  de  la  Semaine  ,  comme  on  faifoit  en 
quelques  Endroits,  l'Allemblée  exhorta  les  ConCiftoires  de  ces  Lieux  de  chan- 
ger un  ou  deux  de  ces  l-'rêches  en  Catechifmes  familliers  ;  èc  les  Eglifes  qui 
etoient  plus  nombreufes  ,  &  difperfées  en  divers  Quartiers,  furent  exhortées 
de  louer  un  Miniftre  propre  pour  inftruire  les  Enfans  dans  tous  les  Quartiers 
4es  Villes  &  de  la  Campagne  ;  ou  du  moins  de  choifir  dans  chaque  Quar- 
tier des  Anciens  capables  de  catechifer  la  Jeunefle ,  6c  qui  voukiffent  bien 
rendre  ce  bon  Service  à  l'Eglife  de  nôtre  Seigneur  fefus-Chrtfi.  Et  on  en- 
joignit aux  Pères  6c  aux  Mères  de  prendre  un  Soin  très  particulier  de  la  Re- 
ligieufc  Education  de  leurs  Enfans ,  en  les  inftruifant  eux-mêmes ,  &  en  les 
confiant  aux  Soins  d'un  Miniftre  Pieux  ,  qui  piàt  les  former  à  la  Religiondès 
leurs  plus  tendres  Années.  Et  on  enjoignit  aux  Coloques  6c  aux  Synodes 
de  prendre  Connoifiance  ,  par  les  Paftcurs  &  Confiftoires ,  une  lois  l'Année, 
de  rObfcrvation  de  cet  Ordre.  Et  qu'au  Cas  qu'il  furvint  quelques  Difi- 
cultcs  qui  arrêtaffent ,  ou  empêchâffent  ce  louable  Deffein,  les  Synodes  Pro- 
vinciaux pourroient  les  reloudre  avec  Autorité  ,  6c  que  tout  ce  qu'ils  au- 
roient  jugé  Sc  déterminé  ,  leroit  exécuté ,  C  non-obftant  tout  Apel,  ou  Opo- 
fition  )  &  mis  en  Pratique ,  jufqu'à  la  Tenue  du  Synode  National  fuivant  , 
auquel  on  rendroit  Compte  du  tout.  Et  afin  que  les  Palteurs  s'aquitaffent 
plus  exaèhemenc  de  cette  Partie  très  neceflaire  de  leur  Miniftere  ,  6c  qu'ils 
pûffent  avoir  plus  de  tems  pour  vaquer  à  leurs  Etudes  particulières  ,  6c  fè 
mieux  préparer  pour  monter  en  Chaire ,  6c  pour  donner  Satisfaction  à  leur 
Auditoire  par  une  claire,judicieufe  ôc  folide  Explication  des  Saintes  Ecritu- 
res :  les  Eglifes  dont  les  Miniltres  étoient  obligés  de  prêcher  plus  de  trois  fois 
par  Semaine  ,  furent  priées  de  les  décharger  d'une  Partie  de  cet  Exercice  , 
afin  qu'ils  pûffent  avoir  le  Tems  de  fe  mieux  préparer  pour  leurs  Sermons,  8c 
qu'ils  piaffent  s'apliquer  plus  utilement  à  l'inftruftion  de  la  Jeunefle,  par  des 
Catechifmes  familiers.  Et  les  Synodes  6c  les  Coloques  furent  chargés  de 
prendre  garde  que  les  Pafteurs  6c  leurs  Eglifes  travaillalfent  ,  les  uns  8c 
les  autres ,  à  l'Edification  de  leurs  Membres  ,  6c  à  l'Avancement  de  la  Gloi- 
re de  Dieu  6c  de  l'Evangile. 

III. 

Monfieur  Drelincoftrt ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Paris  ,  aiant  rendu  Raifoa 
de  fes  Ouvrages  ,  qu'il  avoit  entrepris  pour  obeïr  aux  Confeils  du  dernier 
Synode  National  tenu  à  Cbarenton  ,  reçût  les  Louanges  6c  les  Remercimens 
de  cette  Affcmblée,  à  Caufe  des  favans  Ecrits  qu'il  avoit  déjà  pubhés  pour  la 
Defcnfe  de  la  Vérité ,  éc  pour  la  Confolation  des  Fidèles  ,  auxquels  ils 
avoient  été  d'une  très  grande  Utilité  ;  6c  il  fût  exhorté  de  continuer  fes  Ou- 
vrages peni'-'les ,  6c  de  faire  imprimer  les  autres  Traités  qu'il  avoit  en  Maia, 
aufli-tôt  qu'ils  feroient  achevés.   . 

I  V. 

On  lût  un  Article  du  dernier  Synode  National ,  touchant  les  Diferens  de 
PUniverfité  de  Die  ,  avec  Monfieur  Aimia  Mkiiûere.    On  examina  auffi  les 

Ut- 


TENU    A    LOUDUN.  749 

Lettres  des  Profefleurs  de  ladite  Univerfité ,  dans  lefquelles  ils  fe  plaignoient 
des  grands  Troubles  qu'il  leur  avoit  fufcités  ,  à  l'Occafion  des  Jugemens 
rendus  dans  le  Confiftoire  de  Lion  ,  le  vint-uniême  Mars,  de  l'An  1658.  6c 
le  feptiême  du  même  Mois  de  l'An  1645.  ncn-obftant  qu'ils  euflent  tous  été 
révoqués  dans  le  dernier  Synode  National  ,  dont  le  même  Décret  avoit  été 
confirmé  par  une  Sentence  juridique  dans  la  Cour  Souveraine  des  Requêtes, 
le  douzième  de  Mai  1656.  où  ledit  Aimin  les  avoit  fait  venir.  E,t  on  fit 
encore  R«port  qu'il  menaçoit  de  les  pourfuivre  plus  tortement.  Sur  quoi 
cette  y\flemblée  Cenfura  ledit  Aimm  ,  pour  avoir  porté  fcs  Apellations  de- 
vant un  Tribunal  Séculier  ,  contre  les  Canons  de  nôtre  Difcipline  ,  6c  mê- 
me contre  le  Décret  du  fufdit  dernier  Synode  National.  Et  le  Synode  Pro- 
vincial des  Sevenes  fût  autorifé  ,  au  Cas  que  ledit  Aimin  tranfgrefl'àt  à  l'ave- 
nir ce  dernier  Décret  ,  de  prendre  Connoiflànce  de  fon  Procédé  ,  &  de  le 
cenfurer  félon  qu'il  l'avoit  mérité  ,  foit  en  le  fufpendant  ,  ou  depofant  de 
fon  Ofice  ,  ou  autrement  félon  qu'il  le  jugeroit  convenable.  Et  ledit  Syno- 
de reçût  aufli  l'ouvoir  de  s'informer  plus  à  Fond  des  Motifs  qu'il  avoit  eu 
pour  ne  pas  continuer  les  Exercices  de  fon  Miniftere.  Tout  cela  devant  être 
fait  par  l'Autorité  de  cette  Ailemblée  ,  fens  que  ledit  Aimin  pût  apeller  du 
Jugement  dudit  Synode  Provincial. 

Il  fut  ordonné  qu'on  obfcrvcroit  très-religieufement  le  cinquième  Article 
des  Remarques  fur  la  Ledure  de  la  Difcipline  ,  faites  par  le  Synode  de  Clnt- 
renton  ,  l'An  1644..  '^^^  dcfendoit  aux  Fropofans  de  monter  en  Chaire  aux 
Heures  deftinées  à  la  Prédication  ,  8c  que  ceux  qui  le  violeroient  leroient 
ccnfurés  par  les  Coloques  5c  les  Synodes, 

Sur  la  Leéture  du  Treifiême  Article  des  Apels  dans  le  dernier  Synode  Na- 
tional ,  les  Députés  Provinciaux  des  Sevenes  fir^tnt  leur  Raport  ,  &  on 
produifit  la  Lettre  du  Confiiloire  de  Saint  Etienne,  Cette  Aiîèmblée  blâma 
ladite  Province  8c  ledit  Confiftoire,  pour  n'avoir  pas  mis  plutôt  en  Execution 
l'Ordre  dudit  Synode  National  ,  pour  feparer  le  Sieur /^/«<r^f /d'avec  fa  Fem- 
me. Et  d'autant  que  ledit  Sieur  Michel  &  là  Femme  ,  afin  d'éviter  les 
Cenfures  de  l'Eglife ,  ofroient  volontairement,  &  de  leur  propre  mouvement, 
de  fe  feparer.  l'un  d'avec  l'autre  ,  &  d'ôter  par-là  tous  les  Sujets  de  Scatida- 
le  qu'ils  avoient  donnés  :  cette  Affemblée  ordonna  ,  qu'après  qu'ils  auroient 
donné  des  Preuves  de  leur  fincere  Repentance  6c  Soumiffion  aux  Règles  de 
nôtre  Difcipline  ,  par  une  Séparation  réelle  l'un  d'avec  l'autre  ,  avant  le 
Terme  de  lîx  Mois  ,  alors  ,  ôc  non  auparavant,  ils  fêroient  reçus  à  la  Paix 
iSc  à  la  Communion  de  l'Eglife, 

V  I  L 

Les  Députés  ds  la  Province  de  Bourgogne  furent  ouïs  touchant  le  Décret 
du  dernier  Synode  National  ,  qui  ordonnoit  à  ladite  Province  d'examiner  les 
Comptes  du  Sieur  Jean  Gras  ,  concernant  les  Sommes  qu'il  avoit  reçues  pour 
les  Eglifes  de  Montauban,  de  la  Rochelle  8c  de  Caftres.  LefHits  Députés  dé- 
clarant que  ces  Comptes  avoient  été  examinés  ôc  aprouvcs  dans  le  Synode  te- 
Bbbbb  5  Biî 


y^m         XXIX.  SYNODE    N  A  T  FOIN  A  L 

ru  à5/i#l'An  i6yi.  &  mis  entre  les  Mains  àcs SkursCale Sî  Spons  ,  Aa- 
ciens  de  l'EgUfe  de  £./om  ,  &  Députés  poiîi'  ladite  Kglîfe,  «s  Députés  fu- 
rent fatisfiùts  de  leur  Raport. 

VIII. 
Les  Coloques  de  R»nën  &  de  Cau.\  propoferent  la  Séparation  de  la  Haute 
&  Bafe  Norm^,nâie  ,  &  d'en  faire  deux  Synodes  Provinciaux.  Après  qu'on 
cnt  ouï  Monfieur  Bachart  parlant  pour  les  Coloques  de  la  Baffe  Normandie.: 
cette  Aflcmblée  jugea  que  le  Décret  fait  dans  le  dernier  Synode  National 
refteroit  dans  toute  fa  Force,  fans  qu'on  y  fit  aucun  Changement  j  &  qu'on 
né  parlcroit  plus  d'une  pareille  Propofition. 

11  fut  ordonné  que  la  Demande  réitérée  de  la  Province  des  Sevenes ,  tou- 
chant l'Eglife  de  Doftlpre  &c  à'Auchi  fcroit  portée  au  Synode  fuivant  du  Haut 
Latigitedoc  ,  qui  fut  prié  de  délibérer  mûrement  fur  cette  Matière. 

L'AfTemblée  revoiant  le  huitième  Article  des  Matières  Générales  du  der- 
nier Synode  National  ,  qui  enjoignit  aux  Confiftoiresdes  Eglifes  quiavoient 
des  Imprimeurs,  de  prendre  garde  très  foigneufement ,  qu'on  ne  fit  aucun 
Changement  dans  la  Verfion  de  notre  Bible,  ni  dans  nôtre  Liturgie,  ou  dans 
nos  Pfeaumes  ,  fans  un  Ordre  exprès  du  Confilloire  qui  avoir  reçu  l'Auto- 
rité de  le  faire  ,  par  le  Synode  Provincial  :  Cette  Aflemblée  en  recommanda 
auflî  l'exaéle  Obfervation  ,  8c  déclara  dignes  d'être  cenfurés  ceux  qui  le  ne- 
gligcroient  ,  6c  ordonna  qu'on  rendit  Compte  de  ceci  aux  Synodes  Provin- 
ciaux 8c  aux  Coloques.  Il  fut  déplus  défendu  à  toutes  fortes  de  Perfonnes, 
quelles  qu'elles  pûilènt  être  ,  d'imprimer  ,  ou  relier  aucuns  autres  Catechif- 
mes  ou  Prières ,  avec  nôtre  Liturgie  &  Catechifme  ordinaires. 
X  I. 

En  lifant  l'Article  du  dernier  Synode  National  ,  touchant  le  Péché  Origi- 
nel  ,  pluficurs  Provinces  demandèrent  avec  Importunité ,  qu'il  plût  à  l'Af- 
fcmblée  de  l'adoucir.  Sur  quoi  on  fit  ce  Décret  ,  qu'à  l'avenir  tous 
les  Pafteurs  8c  Propofans  qui  fe  prefenteroient  pour  être  reçus  au  Saint  Mi- 
niftere  ,  feroient  feulement  obligés  de  ligner  les  Articles  dixième  8c  onzième 
de  la  Confeffion  de  Foi  ,  reçue  par  toutes  les  Eglifes  Reformées  de  ce  Roiau- 
me.  En  même  tems  il  fut  défendu  à  toutes  fortes  de  Perfonnes  de  prêcher 
ou  faire  imprimer  aucune  Chofe  contre  l'Imputation  mentionnée  par  ledit 
Synode  dans  ledit  Article,  &  qu'on  n'y  changeroit  rien  du  tout. 
XII. 

En  lifnnt  l'Article  du  même  Synode  National ,  touchant  la  Rédemption 
des  Captifs  :  cette  Aflèmblée  remarqua  ,  que  les  Charités  faites  par  les  Fidè- 
les pour  ce  Sujet  ,  avoient  été  emploiées  très  utilement  à  cette  Oeuvre Pieu- 
fe ,  ce  qui  parût  par  les  Comptes  qu'on  en  produifit  5c  qu'on  examina  ;  8c 
d'autant  qu'il  étoit  fort  neceflaire  de  continuer  une  fi  noble  Charité,  cette  Af- 
femblée  recommanda  aux  Provinces  de  ne  pas  ceffer  de  la  Pratiquer  ,  félon 
l'Intention  qu'on  avoit  eue  dans  ledit  Article. 

XIII.  Les 


TENU    A    LOUDUN.  jù 

XIII. 

Les  Députés  de  la  Bafe  Guienne  rendirent  Compte  de  ce  que  leur  Synode 
avoit  fait  à  l'Occafion  de  l'Abfence  des  deux  Anciens  ,  qu'ils  avoiau 
députés  au  dernier  Synode  National  de  Charenton  ■■,  &  l'Aflemblée  aprouva 
le  Procédé  que  ledit  Synode  avoit  tenu  en  cenfurant  MonGeur  S<«/»w<gf  à  Cau- 
fe  de  fon  Abfence. 


CHAPITRE    IX. 

Contmant  divafes  Jpdlatiom  des  EgUfes  ,  &  des  Particuliers. 
Article    I. 

MOnfieur  Ferrand  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Bourdeaux  ,  apella  du  Procé- 
dé du  Synode  de  la  Baffe  Gutenne  tenu  à  Bergerac  ,  touchant  le  Chan- 
gement qu'il  avoit  fait  de  fa  Deputation  au  Synode  National  ,  ledit  Synode 
enaiant  mis  un  autre  à  fa  Place  lors  que  feize  des  Membres  dudit  Synode  en 
étoient  Abfens  :  ledit  Sieur  Ferrand  difant  que  cela  avoit  fait  Tort  à  fa  Répu- 
tation. Sur  quoi  les  Députés  de  ladite  Province  déclarèrent  ,  que  ce  Chan- 
gement avoit  été  fait  enfuitc  d'un  Règlement  du  Synode  tenu  à  Cafieljaloux, 
fans  qu'on  eut  le  moindre  Doute  de  l'Intégrité  dudit  MonfieurF(frr,i«^,dont 
la  Fidélité  &  la  Sincérité  étoient  très  bien  connues  dans  toute  leur  Province 
êc  ailleurs.  Cette  Aflémblée  jugea  que  le  Règlement  établi  dans  ladite  Pro- 
vince étoit  fort  Louable  ,  &  que  l'Obfervation  en  étoit  trcs  Profitable  ••  qu'il 
auroit  cependant  été  beaucoup  mieux  ,  li  on  n'avoit  pas  fait  cette  nouvelle 
Eledtion  en  PAfence  de  tant  de  Membres  dudit  Synode  ;  £c  ledit  Monfieur 
Ferrand  fut  prié  de  rcfter  fatisfait  du  Témoignage  que  les  Députés  de  ft  Pro- 
vince lui  avoient  rendus  dans  cette  Aflcmblée,  en  déclarant  qu'il  s'étoit  tou- 
jours comporté  comme  un  bon  &  fidèle  Serviteur  de  Die». 

Les  Eglifes  de  Bea^me  ,  de  Tkoire  &  de  St.  /e4« , apellerent du  Jugement, 
du  Synode  de  Bauro^oitie  ,  qui  avoit  refufé  de  les  décharger  des  Sommes  aux- 
quelles elles  avoient  été  taxc-es,  comme  les  autres  Eglifes  de  la  même  Provin- 
ce ,  pour  les  Coltges  &  Univerfités.  Après  qu'on  eût  examiné  le  contenu 
de  leurs  Mémoires  ,  Se  qu'on  eût  ouï  les  Députés  des  Provinces  ,  l'Allèm- 
blée  jugea  que  les  fvifdites  Eglifes  étoient  dignes  de  Blâme, pour  avoir  reiufé 
de  paicr  les  Sommes  qui  leur  étoient  demandées,  £c  il  leur  fut  enjoint  de  fc 
foumetcre  à  cet  Ordre. 

III. 

Le  Sieur  Gattlfier ,  Puttcur  dans  la  Province  de  Xaintavge ,  porta  fon  Apci 
d'une  Cenfure,  qu'il  pretendoit  lui  avoir  été  infligée  par  le  Synode  de  ladite 
Province ,  tenu  à  Maufe  le  ciîiquiême  de  jHtllet  l'An  1 6^6.  parce  qu'il  ayoii 
refufé  de  Bâtifer  l'Enfant  du  Seigneur  de  Cjre  y  duns  fon  Château  en  un  jour 

c^trsor- 


752  XXIX.  SYNQDE    NATIONAL 

extraordinaire.  Cette  Aflemblée  confiderant  que  dans  la  prétendue  Cenfurc 
qu'il  produifit ,  il  n'y  avoit  aucun  Terme  qui  fit  mention  de  Cenfure  ,'  il 
n'avoit  eu  aucun  Sujet  de  fe  plaindre,  6c  qu'il  ne  devoit  pas  s'ctre  porté  pour 
r\ pelant  devant  cette  Affemblce  ;  parce  que  les  Pafteurs  dévoient  fe  laifler 
conduire  par  leurs  Confiftoires  ,  &  fe  conformer  aux  Maximes  de  leurs  Pro- 
vinces dans  des  Afaires  de  pareille  Nature.  Et  d'autant  que  cette  Aflemblée 
fut  informée  ,  que  ledit  Gaultier  avoit  été  long-tems  fans  Eglife  ,  on  com- 
manda à  la  Province  de  Xaintonie  de  lui  chercher  de  l'Emploi. 
I  V. 
Mademoifelle  d^ytrgier  ,  Veiive  de  Feu  MonGeur  d^Argier  ,  Pafteur  ,  fe 
plaignit  du  Jugement  du  Synode  du  Bas  Languedoc  tenu  kVfez.,VAn  165-9. 
par  lequel  fa  Demande  avoit  été  rejettée  ,  &  elle  requit  qu'une  Penfion  an- 
nuelle lui  fût  accordée  ,  en  Qualité  de  Veuve  de  Miniftre  ,  par  les  Eglifes 
de  Cormes  &  de  Florenfic  ;  mais  fon  Apcl  fut  rejette,  parce  que  les  Matières 
de  cette  Nature  dévoient  être  décidées  hnalemenï  dans  les  Provinces. 

V.  ;  f 

Le  Sieur  du  Bourdieu  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  MontpelUer  ,  aiant  prefcntc 
à  cette  Aflemblée  les  Papiers  &  Mémoires  de  Monfieur  Pierre  Gafarel ,  Syn- 
dic des  Habitans  de  la  Ville  de  Montpellier,  profeflant  la  Religion  Reformée, 
par  lefquels  il  fe  dcfcndoit  contre  les  Apels  portés  par  le  Sieur  ^ean  Gnillard, 
Mademoifelle  Colombe  gc  Efther  Thaludtere  de  D^rg^» ,  concernant  un  Diferent 
cntr'eux  ,à  l'Occafion  de  quelques  Places  dans  le  Temple  :  ces  Diferens  fu- 
rent envoies  au  Confiftoire  de  Montpellier,  •çonx  y  être  jugés  définitivement, 
au  Cas  qu'ils  ne  fuflcnt  pas  encore  terminés  ,  félon  les  Ordonnances  établies 
dans  ce  prefent  Synode  ,  Se  dans  le  dernier  dé  Charenton. 

On  produifit ,  dans  cette  Aflemblée  ,  les  Mémoires  de  Monfieur  David 
le  Blanc,  ci-devant  Pafteur  de  l'Eglife  de  Terno^x, qui  étoit  mort  depuis  en- 
viron deux  Ans  ,  6c  ils  furent  prefentés  par  fes  propres  Enfans  ,  pour  leur 
Père  défunt,  afin  de  foutenir  un  Apel  qu'il  avoit  interjette  d'un  Jugement  du 
Synode  Provincial  du  rivaret.  tenu  à  rais  au  Mois  d^ylvrU  1651.  &  ils  fc 
plaignirent  de  ce  que  ledit  Synode  avoit  ôté  leur  Père  de  fon  Eglife  de  Fer- 
noux  ,  fans  avoir  feulement  voulu  l'entendre  parler  pour  fa  Dcfence  i  enfor- 
te  qu'il  avoit  été  fort  long-tems  entièrement  deftitué  d'Emploi  ,  fans  qu'on 
lui  aflîgnât  la  moindre  Chofe  pour  fa  Subfiftance,  &  fans  qu'on  prît  Soin  en 
quelque  façon  de  fa  Pauvre  Famille.  Après  qu'on  eût  oui  les  Députés  de  la- 
dite Province  ,  cette  Aflemblée  blâma  fort  la  Province  du /-'/•&'<!?-(??„  d'avoir 
ôté  ledit  Monfieur  le  Blanc  de  fon  Eglife  ,  fans  lui  avoir  permis  aupara- 
vant de  fe  défendre ,  &  de  ce  qu'elle  n'avoit  pas  pourvu  à  fa  Subfiftan- 
ce pendant  tout  le  tems  qu'il  avoit  été  fans  Emploi  ;  &  il  fut  ordonné 
?u'il  feroit  paie  à  fes  Enfans ,  dans  l'Efpace  d'un  An,  la  Somme  de  deux 
;ens  Livres  ,  par  ladite  Province  ,  6c  par  les  Eglifes  de  Vernoux  &  du 
Vilai ,  chacune  devant  faire  un  Tiers  de  ladite  Somme.  Et  le  Synode  du 
Fivaref.  fut  chargé  de  voir  que  cet  Argent  fût  paie  aux  Enfans  dudit  Dé- 
funt Monfieur  le  Blanc ,  dans  le  tems  limité. 

VII.  On 


T  E  N  U    A    L  O  U  D  U  N.  yn 

VII. 

On  lût  les  Lettres  6c  Mémoires  de  Monfieur  Thubert  le  Perc,  Pafteurdcs 
Eglifes  de  CalfagnoUs  8c  MavcjoUs  ,  par  lelquelles  il  apelloit  d'un  jugement 
rendu  contre  lui  dans  le  Synode  tenu  à  AUus ,  l'An  165-8.  ôc  encore  de  ce 
que  ledit  Synode  avoit  refuië  de  le  rétablir  dans  fon  Eglife  de  rez.cnohres  , 
d'où  on  l'avoit  ôté  ,  fans  vouloir  lui  donner  aucune  Railbn  valide  pourquoi 
on  l'avoit  fait  ;  &  de  ce  qu'à  Caufe  qu'il  étoit  en  Droit  de  rentrer  dans  fon 
Eglife  ,  ledit  Synode  avoit  ordonné  qu'on  lui  paieroit  une  Penfion  annuelle 
de  cinquante  Livres  ,  pendant  fa  Vie.  Après  qu'on  eût  oui  les  Deputésdes 
Sevenes  ,  &  qu'on  eût  examiné  les  Mémoires  qui  contenoient  les  Raifons  ÔC 
les  Fondemensde  l'Apel  interjette dudit  Jugement,  ^zxVK^xkàcf^'ez.enobres, 
qui  avoit  Ordre  de  paier  cinquante  Francs  tous  les  Ans  audit  Mr.  Thubert. 
Cette  Alfemblée  annula  ledit  Apel,8c  caffa  aufli  le  Jugement  rendu  contre  la- 
dite Eglife,  à  l'égard  de  la  Penfion  annuelle  de  cinquante  Livres,  6c  la  déchargea 
dudit  Paiement,  fans  que  ledit  Mr.  Thubert  fût  obligé  de  faire  Reftitution de 
cette  Somme  ,  s'il  en  avoit  déjà  reçu  quelque  Partie. 
V  I  I  L 

L'Eglife  de  Xaintes  apcUa  d'un  A£te  du  Synode  Provincial  de  Xaintonge 
tenu  à  Caz.et  au  Mois  de  Juin  ,  l'An  1659.  P^^'  l'^<l^icl  l^"^'t^  Synode  avoit  or- 
donné ,  qu'outre  le  grand  Catechifme  dont  on  fe  lervoit  ordinairement  tous 
les  Dimanches ,  elle  fc  ferviroit  encore  d'un  autre  entre  le  Prêche  du  Matin 
5c  le  grand  Catechifme  pour  les  Enfans,  d'une  Manière  familière ,  par  Quef- 
tions  ÔC  Reponfes  ;  &  quoique  cela  ne  fût  pratiqué  dans  aucune  Eglife  de 
ladite  Province  ,  néanmoins  il  vouloit  que  PEglife  de  Xaintes  fe  conformât 
audit  Ordre  ,  &  qu'elle  gardât  PUniformité.  Cette  Aflèmblce  étant  obligée 
de  louer  le  Zèle  6c  la  Diligence  de  ladite  Eglife  ,  qui  avoit  tant  de  Soin  de 
Plnftruétion  de  ceux  qui  étoient  confiés  à  fa  Charge  ,  jugea  qu'on  auroit 
mieux  fait  de  kiffer  ladite  Eglife  en  pleine  Liberté;  ou  que  lors  qa'elleavoit 
donné  fon  Avis  fur  la  Dificuké  (  que  l'on  avoit  découverte  dans  l'Ordre  de 
ladite  Eglife  ,  fcc  qui  y  avoit  été  maintenu  depuis  pluficurs  Années  )  à  l'Oc- 
cafion  du  tems  choifi  pour  le  Catechifme  ,  la  Province  même  ,  auroit  pîk 
trouver  quelques  autres  Moiens  plus  propres  ik  capables  de  produire  ces  bons 
Efets  8c  Fruits, comme  on  en  avoit  vu  auparavant  ,  &  qui  auroient  pu  ex- 
empter cette  Eglife  de  plufieurs  Inconveniens  qu'on  avoit  rencontrés-  C'eft: 
pourquoi  le  Synode  exhorta  ladite  Eglife,  &  toutes  les  autres  Eglifes  de  ce 
Roiaume,de  fe  fortifier  &  de  s'encourager  dans  ce  louable  Deflèin  d'inftruire 
leurs  Membres  particuliers ,  conformément  au  Canon  fait  Se  établi  dans  la  pre- 
fentc  Affemblee. 

I  X. 

On  produifit  i<.  lût  dans  cette  Affemblee  les  Lettres  &  Mémoires  dcsSrs. 
Vulfon  ,  de  Grand  Pré ,  de  BxufU  Calvet  ,  Docteurs  en  Médecine,  6c  Mem- 
bres delà  Faculté  de  Grenoble,  faifant  Profcflion  de  la  Religion  Reformée  ; 
par  lefquels  ils  fe  plaignoient  de  Monfieur  le  Gros,  Parteur  de  l'Eglife  Re- 
formée de  la  Aïnre  ,  1  accufant  d'avoir  tranfgrcifé  le  dix-huitième  Article  du 
premier  Chapitre  de  notre  Difcipline  Ecclefiallique,  qui  dcfcnd  aux  Minif- 

Tome  II.  Ccccc  tre 


7f4  XXIX.    SYNODE  NATION  A  L 

très  d'exercer  la  Médecine.     Ils  fe  plaignirent  de  plus  ,  que  le  Synode  du 
Dauphiné  tenu  r.u  Mois  de  Septemhre  dernier  de  l'An  i6^c).,  n'avoit  pas  pris 
de  véritables  Mdures  pour  l'en  «mpêchcr.     On  ouvrit  auffi  les  Lettres  du 
Sieur  le  Gros ,  qu'on  examina  ,  &;  on  ouït  les  Députés  de  ladite  Province, 
qui  parlèrent  de  cette  Matière.     Après  que  toutes  les  Parties  furent  ouïes, 
cette  Affenablée  ne  trouvant  aucune  Preuve  contre  Monficur  le  Gros ,  qui 
jTi.irquàt  qu'il  eût  recenment  uanfgreûe  ledit  Canon,  ni  même  depuis  l'Ac- 
te du  Conhlloire  de  Grenoble  du  Mois  de  Juin  i6^^.,  on  lui  enjoignit  feu- 
lement <ic  s'en  tenir  précifcment  &  exactement  au  Sens  &  à  l'Intention  du 
dix-huitième  Article  de  la  Dilcipline  de  nos  Eglifes;  &  cela  lui  fut  ordonne 
ibus  Peine  d'être  châtié  de  la  Manière  qu'il  écoitpoixé  par  kdit  Article. 
X. 
Les  Sieurs  de  Bilaeres ,  Crttmel,  Codere,  Qc  Dura  fus.  Députés  de  la  Part 
de  pluikurs  Habitans  de  Mornuuban  ,  qui  ie  nommoient  eux  -  mêmes  les  Di- 
refteurs  des  Chefs  de  Famille  de  ladite  Ville,  comme  il  parorifoit  par  une 
Lettre  datée  du  cinquième  d'Oiïijérr  iS^'^.,  portèrent  plufieurs  Plaintes  fc 
Accuiations  contre  M.on^\Q\xx  Jofeph  ePArhitJJi,  Parteurdc  l'EgliièduditLieu, 
^  d'autres  Lettres  contre  le  Confiftoirc ,  &  le  Sénat  de  ladite  Univerfité; 
parce  que  ledit  d''ArbnJft,  les  Sieurs /f  Clerc  &  Otftjfade  Avocats,  Députés 
par  le  Confiftoire  de  Montaftban ,  6c  le  Confcil  extraordinaire  de  cette  Uni- 
vcrGtc ,  (  comme  il  eft  évident  par  leurs  Lettres  de  Commifllon  &  par  un 
AÛe  portant  Date  du  vint- neuvième  d'Oétobre  léfp.  )  avoient  défendu  à 
ces  Chefs  de  Famille ,  repréfentés  par  Monlîeur  Billiers  &  fes  Compagnons 
Députés  ,  de  s'aflemtaler  &  d'agir  conjointement.     Les  Dcputés  du  Bas  Lm- 
guedoc ,  6c  le  Sieur  Boudet  ,  Pafteur  de  Caujfade  ,  furent  ouïs  parlant  pour 
eux  &  pour  les  Perlonncs  qui  s'opofoient  au  Synode  de  Réalmmt  ;  &  les 
Raifons  pour  &  contre  aiant  été  ouïes  patienmcnt,  &  mûrement  confideréesi 
l'Aflemblée  nomma  des  Commiflaires  pour  examiner  les  Actes  que  les  Parties 
Plaignantes  8c  Défendantes  avoient  produits,  afin  qu'après  une  entière  Con- 
noiiKmce  de  cette  C  au  fe  on  pût  leur  rendre  Jullice.     Lefdits  Commiflaires 
aiant  fut  leur  Raport,  &  les  Parties  aiant  été  ouïes  derechef,  &  mêmeplu- 
lleurs  fois,  fur  tout  ce  qu'elles  avoiem  à  déclarer  ,  &:  après  avoir  lu  &  relu 
plufieurs  Papiers  dans  cette  Aflèmblée,  afin  que  tous  les  Membres  dont  elle 
étoit  compoiee,  pûiîcnt  avoir  une  claire  Idée  de  toute  l'AEiire  ,  il  fe  trouva 
que  la  pure  Vérité  étoit  que  Monfieur  Billiers  &  fes  Conforts ,  ne  leur  en 
déplaife,  avoient  manqué  en  ce  que  :   i.  Ils  avoient  commencé  leurs  Pourfui- 
tes contre  Mr.  d'Arbuffi  pour  des  Bagatelles  ,  &  avoient  formé  une  Cabale, 
ce  qui  étoit  exprefléinent  défendu  par  nôtre  Difcipline      2.  Ils  avoient  de- 
mandé   d'une  Manière  poiîtive  Se  peremptoire  ,  audit  Confiftoire  ,  qu'on 
ailémblàt  tous  les  Chefs  de  Famille,  &  qu'ils  pûifent  aporter  avec  eux  tous 
leurs  Articles  d'Accufation  contre  MowChmx:  d' ArbKJjl,  fans  jamais  avoirvou- 
lu  attendre  le  Jugement  du  Confiftoire  là-deffus,     5.  Us  avoient  comparu 
devant  cette  Afîèmblée  par  un  Notaire  Public,  ce  qui  étoit  contraire  à  nos 
Canons.     4.  Ils  s'etoient   louftraits  avec  Précipitation  de  la  Juridiction  de 
leurConfiitoire,  en  apellant  dudit  Confiftoire  au  Synode  Provincial ,  &  cela 

parce 


T  E  N  U     A    t  O  U  D  U  N.  7^5 

parce  qu'on  ne  leur  avoir  pas  délivré  auffi- tôt  les  Aftes  qu'ils  avoient  de- 
mandés. 5.  Quelques  -  uns  d'entr'eux  s'apercevant  que  Mr.  à' Arbuffi  mon- 
toit  en  Chaire  pour  prêcher  étoient  fortis  de  l'E.gliie,en  marquant  beaucoup 
d'irreverence.  6.  Parmi  les  Articles  contre  Monfieur  cfArbHJfi  il  y  enavoit 
qui  n'étoient  d'aucune  Confequence  en  eux-mêmes  ,  &  qui  ne  mcritoientpas 
qu'on  en  fit  Mention,  8c  d'autres  qui  étoient  fondés  fur  de  fmiples  Conjec- 
tures ,  &  fans  Preuves  ;  &  un  entr'autres  d.ans  lequel  on  remarquoit  beau- 
coup de  Painon&  point  du  tout  de  Charité  ,  ce  qui  ne  convenoit  pas  à  des 
Chrétiens  ;  car  ils  révéloient  un  Secret  au  Monde,  qui  n'avoit  jamais  été  fçû 
de  Perfonne,6cuneChofe  qu'on  n'avoit  pii  prouver  quoiqu'on  eût  fait  toutes 
les  Informations  poflîbles  pour  en  découvrir  la  Vérité.  7.  En  dernier  Lieu, 
dans  la  Conduite  de  cette  Afaire  ils  avoient  tait  voir  plus  de  Paffion  que  de 
Zélé  pour  la  Gloire  de  Dieu.  Pour  ces  Caufes ,  i'Affemblée  jugea,  qu'ils 
avoient  mérité  d'être  cenfurés  très-rigoureufement  ,  6c  leur  confcilla,  pour 
l'avenir,  de  ne  plus  violer  les  Régies  de  nôtre  DifcipHne  Se  de  la  Modération 
Chrétienne. 

z.  A  l'Egard  du  fufdit  Confftoire  ,  il  eft  certain  qu'il  avoit  manque 
dans  les  Points  fuivans  :  Premièrement  en  ce  qu'il  n'avoit  pas  été  affez  foi- 
gneux,  comme  il  devoit  l'être,  d'éteindre  les  premiers  Feux  de  cette  Con- 
tention, comme  il  auroit  pu  le  faire  en  montrant  un  peu  de  Condccendan- 
ce  charitable.  Secondement ,  en  ce  qu'au  lieu  d'avoir  confeillc  au  Sieur 
à' Arbujji ôî'ohéin  à  l'Ordre  du  Synode  de  Ai.i-rjotfint  il  avoit  été  d'un  Senti- 
ment tout  contraire.  Troifiêmement  ,  parce  qu'il  avoit  foufert  qu'on  im- 
primât plufieurs  Ecrits  qui  étoient  tout-à  fait  préjudiciables  à  nôtre  [.ibertc, 
&  aux  Privilèges  qui  nous  ont  été  accordés  par  les  Edits  ■■,  &  que  lors  qu'il 
avoit  oui  les  Comptes  de  ceux  qui  avoient  paie  les  Fraix  de  l'impreflîon  de 
ces  Ecrits,  il  leur  avoit  rembourlé  ce  qu'ils  avoient  avancé  pour  ce  Sujet. 
Et  en  quatrième  L,ieu  ,  parce  qu'il  avoit  donné  un  jufte  Sujet  aux  Commif- 
faires  des  Synodes  à'"Ufez.  ù  de  Manvoifin  de  fe  plaindre  de  lui.  C'cfi:  pour- 
quoi cette  Aficmblce  jugea  qu'on  lui  feroit  connoitre  fon  mauvais  Procédé, 
fcc  cela  d'une  Manière  un  peu  forte,  &  qu'on  exhorteroit  en  même  temstous 
les  Membres  dudit  Confiftoire  de  s'aquiter  de  leur  OHce,  avec  toute  la  Cha- 
rité,  la  Prudence, 8c  l'Intégrité  requifes. 

3.  Pour  ce  qui  eft  du  Sénat  de  PUniverfité  de  Montaulfan  ,  il  fut  auffi 
trouvé  en  Faute  :  Premièrement,  parce  que,  lors  que  le  Conicil  Ordinaire 
de  PUniverfité  eût  député  le  Sieur  Crnmel -in  Synode  de  la  Bdjfe  Guienne , 
le  Conktl  extraordinaire  s'all'embla  ,  non  feulement  à  l'infçû  &  fr.ns  le  Con- 
fentement  du  ConfeilOrdin.aire,  ce  qui  étoit  contraire  aux  Canons  du  Syno- 
de National  d'Alats ,  mais  ce  qui  étoit  encore  pis ,  il  l'avoit  fiut  pour  faire 
D  pit  au  Reéleur,  &  pour  lui  nuire.  Secondement,  parce  que  ce  Conièil 
Extraordinaire  avoit  député  ledit  Sieur  d''Arbtt(jt  audit  Synode  de  la  BaJJe 
Ciiienne,  pour  la  même  Afaire  que  Monfieur  Crumel  avoit  été  député  par  le 
Confeil  Ordinaire.  Troifiêmement  ,  parce  que  plufieurs  Ecoliers  s'étoient 
promenés  par  toute  la  Ville  avec  i'Epée  au  Côté  ,  fans  que  ledit  Confeil  les 
en  eût  repris,  comme  il  dcvoit ,  avec  la  Sévérité  requifc.  Et  l'Aiîêmblée 
Ccccc  a  blâma 


756  XXIX.    SYNODE  NATIONAL 

blâma  leur  Procédé,  de  même  que  celui  du  Confiftoire.  Quatrièmement, 
à  l'Egard  des  Synodes  Provinciaux  de  AdauvoiÇm  y  à'Vfez.  S^  de  Réa/mont, 
cette  Aflemblce  dit,  que  quoi  que  celui  de  Mauvotfin  pût ,  luivant  la  Rigueur 
de  nôtre  Difcipline,  renvoier  cette  Afaire  du  fufdit  Monfieur  d'y^r^/<^.  au 
Confiftoire  de  Montauhan  ,  qui  avoit  négligé  de  la  juger  \  néanmoins  la  Pru- 
dence dudit  Synode  fut  louée,  6c  fon  Procédé  fut  aprouvé,  à  l'Egard  de 
Monfieur  à''ArbttJfi;  Mais  quant  au  Synode  du  Bas  LaK^uedoc,  il  fut  déclaré 
Juge  incompétent.  Et  pour  celui  de  Réalmont  ,  l'Aéte  de  l'Eleétion  de 
Monfieur  (S'u^rbnjfi  pour  Modérateur,  ou  Ajoint,  ne  fut  pas  aprouvé  .  non 
feulement  parce  que  ledit  à' Arbaffi  n'avoit  pas  des  Lettres  de  Commiffion  à 
ce  Synode ,  mais  encore  parce  qu'il  avoit  des  Afaires  d'Importance  qui  dé- 
voient y  être  terminées.  L'Afl'emblée  n'aprouva  pas  non  plus  que  ceSyno- 
de  n'eut  jamais  opiné  fur  l'Opofition  faite  par  plufieurs  Pafteurs  6c  Anciens, 
contre  l'Eleétion  de  Monfieur  à''ArbHffi ,  pour  être  Afléfléur.  Et  de  plus , 
on  n'aprouva  pas  qu'immédiatement  après  le  Retour  des  Opofans  ,  TAfaire 
de  Monfieur  d'^ArbiiJfi  fût  mife  en  Délibération ,  au  lieu  de  pafler  à  d'autres 
Matières  qui  auroient  pu  réunir  les  Efprits  qui  étoient  déjadivifés;  ni  qu'on 
eût  choifi  un  autre  Endroit  que  le  Lieu  Ordinaire  j  pour  s'aflembler  ,  afin 
d'être  feparé  d'avec  ceux  qui  étoient  les  Opofans,  Et  touchant  Monfieur 
Botidet ,  Pafteur  de  Caujfade  ,  &  les  autres  qui  s'étoient  opofés  ,  on  les  blâ- 
ma &  cenfura ,  d'avoir  quité  l'Aflerablée ,  parce  que  leur  Aétion  tendoit  à  un 
Schifme. 

4.  Et  quant  à  Monfieur  à^ArbteJfi  ,  il  eft  évident  qu'il  faillit  dans  les  Points 
fuivans:  Premièrement ,  en  ce  qu'il  profera  des  Paroles  très-choquantes  con- 
tre ceux  qui  étoient  fortis  de  l'Eglife  lors  qu'il  alloit  monter  en  Chaire  pour 
prêcher.  Secondement ,  en  ce  qu'il  avoit  tenu  une  Conduite  allés  incivile  8c 
peu  charitable  envers  les  Commiffaires  qui  avoient  été  envoies  à  St.  Afric  de 
la  Part  du  Synode  d''Vfez..  Troifièmement ,  en  ce  que  le -Confiftoire  de  Mon- 
tauban  lui  aiant  témoigné  que  plufieurs  Conieillers  &  autres  Gentilshommes, 
Membres  de  la  Cour  Prefidiale  ,  avoient  protefté  qu'ils  ne  pouvoient  pas  re- 
cevoir la  Communion  d'un  Miniftre  fufpendu  par  Ordre  du  Synode  à'"Vfez,y 
Si  qu'il  feroit  mieux  qu'il  s'abftint  de  prêcher  2c  de  délivrer  la  Coupe  ce 
jour-là ,  dans  la  grande  Eglifc  ,  il  avoit  néanmoins  voulu  ,  nonobftant  cette 
Remontrance  ,  prêcher  &  adminiftrer  le  Saint  Sacrement.  Quatrièmement, 
en  ce  qu'il  avoit  entrepris  d'être  Ajoint  du  Synode  de  Réalmont ,  &  qu'il  s'é- 
toit  opiniâtre  à  cela  ,  nonobftant  l'Opofition  faite  par  dix-neuf  Pafteurs ,  & 
autant  d'Anciens  ,  qui  ne  vouloient  pas  qu'il  fût  élu  à  cet  Ofice,  parce  qu'il 
n'avoit  aucunes  Lettres  de  Dépuration  au  Synode  ,  &  parce  qu'il  étoit  fuf- 
pendu. Cinquièmement,  en  ce  que  dans  le  même  Synode ,  lors  que  les  Opo- 
fans firent  quelque  Dificulté  de  fe  retirer  ,  demandant  qu'on  délibérât  aupa- 
ravant de  l'Eleftion  de  Monfieur  à'  ArbuJJi ,  pour  l'Ofice  d' Ajoint  ;  il  dit  au 
Commiffaire  de  Sa  Majefie'  d^ns  ce  Synode,  qu'il  avoit  Droit  en  Qualité  d'A- 
joint  du  Synode  ,  de  faire  fortir  de  cette  Affemblée  ceux  qu'il  jugeroit  à  pro- 
pos. Sixièmement ,  en  ce  qu'il  fit  publier  trois  Chofes,  en  fon  propre  Nom, 
qui  étoient  tout-à-fait  préjudiciables  à  nôtre  Liberté  ,  6c  aux  Privilèges  qui 

nous 


TENUALOUDUN.  757 

nous  ont  été  accordés  par  les  Edits ,  &  cela  encore  lors  qu'il  étoit  direéte- 
mcnt  emploie  à  des  Afaires  Civiles.  Septièmement ,  en  ce  qu'étant  Membre 
du  Confirtoire  de  Montauhan  ,  il  ne  s'écoit  pas  opofc  au  Paiement  des  Fraix 
pour  le  même  Ecrit,  lors  que  les  Comptes  lui  en  furent  portés.  Huitième- 
ment ,  en  ce  qu'aiant  été  rétabli  dans  l'Exercice  de  fon  Otîce  ,  par  les  me- 
nées de  fon  Oncle  ,  qui  avoit  obtenu  un  Décret  du  Parlement  de  Touloufe 
en  là  Faveur,  il  n'avoit  pas  témoigné  le  moindre  Déplaifir,  ou  la  moindre 
Répentance  de  fa  Faute  ,  pour  laquelle  il  avoit  été  lufpendu.  Neuvième- 
ment,  en  ce  qu'il  ne  s'étoit  fournis  à  l'Ordre  du  Synode  de  Mattvoifin  que 
neuf  Mois  après  qu'il  lui  fût  notifié,  8c  qu'il  avoit  toujours  continué  l'Exerci- 
ce de  fon  Miniftere  à  Montanban ,  lors  qu'il  auroit  dû  le  fiire  à  St.  Afric ,  à 
laquelle  Eglife  il  avoit  été  prêté  pour  un  An  entier.  D'ailleurs  fon  Apel  ne 
pouvoit  pas  couvrir  fa  Faute  ,  parce  que  tous  nos  Synodes  avoient  le  pou- 
voir de  prêter  des  Miniftres  aux  Eglifes,  pour  l'Efpace  d'une  Année.  Di- 
xiêmement ,  en  ce  qu'il  avoit  fouffert  que  divers  Ecoliers  le  fuiviflent  avec 
l'Epée  au  Coté ,  par  la  Ville.  Enfin  on  remarqua  que  dans  toute  fa  Con- 
duite il  avoit  fait  voir  beaucoup  d'Orgueil  Sc  un  Efprit  hautain  ,  8c  que  lors 
qu'il  vouloit  venir  à  bout  de  ce  qu'il  avoit  entrepris,  il  n'avoit  aucun  Egard 
à  l'Ordre,  ni  à  la  Difcipline,  6c  même  qu'il  pailbit  les  Bornes  de  la  Mode- 
ration  Chrétienne,  Vertu  qui  convient  fi  bien  aux  Miniftres  de  Nôtre  Sei- 
gneur Jefus-Chrifl  \  8cce  fût  par  de  pareilles  Aétions  qu'il  fomenta  les  Trou- 
bles &  la  Divifion  dans  l'Eglife  de  Mont  Mb  an.  Toutes  les  Ofenfes  duJit 
Sieur  à''y4rbHffiàkm  été  dûëment  &  mûrement  pefées ,  l'Alfemblée  conclut 
qu'il  ne  pouvoit  pas  exercer  fon  Miniftere  dans  l'Eglife  de  Alontuaban  ,  ni 
dans  aucune  autre  Eglife  de  la  Dépendance  du  Synode  de  la  H^iute  Guienne, 
6c  du  Haut  Languedoc  ;  8c  qu'il  tâcheroit  de  fe  pourvoir  d'une  Eglife  dans 
quelqu'autre  Province,  félon  que  la  Providence  de  Dieu  le  dirigeroit.  Et 
il  fut  encore  arrêté  qu'il  ne  pourroit  pas  exercer  fon  Miniftere  dans  aucun 
autre  Lieu  ,  jufqu'à  ce  qu'il  eût  été  établi  dans  quelque  Eglife  particulière, 
par  le  prefcnt  Synode  National,  ou  par  un  Synode  Provincial,  par  unColo- 
que,  ou  par  l'Eglife  particulière  avec  laquelle  il  s'accorderoit ,  &à  laquelle 
il  devoiieroit  &  confacreroit  fon  Miniftere.  Il  ne  devoit  pas  non  plus  exer- 
cer l'Ofice  de  Profefl'eur,  ni  de  Principal  dans  le  Colégc  de  Aïontauban  ■,  8c 
tout  cela  pour  de  très-bonnes  Raifons,  bien  connues  a  cette  Aflemblée  ,  la- 
quelle aimant  mieux  en  ufcr  charitablement  à  l'Egard  dudir  Monfieur  ^ofeph 
d'Arbitjfi,  que  de  le  traiter  à  la  Rigueur,  déclara  que  la  Ceflationdcs  Fonc- 
tions de  fon  Miniftere  feroit  cependant  fans  Tâche  de  Depofition:  Et  parce 
qu'il  étoit  fort  neceffaire  d'entretenir  une  bonne  Intelligence  parmi  les  Fi- 
dèles de  l'Eglife  de  Montauban,  cette  Aflemblée  nomnw  les  Sieurs  Charnier 
&  Fignier  Pafteurs ,  6c  Pontperdu  avec  Maiz.omai ,  pour  Commiffaires ,  avec 
Ordre  de  fe  tranfporter  dans  ladite  Ville,  pour  travailler  à  cette  bonne  Oeu- 
vre ,  &  à  toutes  les  autres  Afaires  qu'ils  pourroient  y  rencontrer  ,  confor- 
mément aux  Inftfuctions  qui  leur  en  furent  données.  Et  en  même  tems 
tous  les  Membres  de  ladite  Eglife  furent  exhortés  de  recevoir  les  Commif- 
faires fufdits,  avec  un  Efprit  bien  encline  à  la  Paix  ,  pour  la  Gloire  de  Dieu, 

C  c  c  c  c  î  le 


758         XXIX.    SYNODE    NATIONAL 

k  Repos  de  leurs  Confciences  ,  la  Tranquilité  du  Corps  Myftique  de  fefns- 
Chrifi,  &  de  provenir  par  cette  Saiate  Union  le§  [ugemcns  que  leur  Mefin- 
tcUi^ence  &kur  Animofitcattireroient  infailliblement  fur  leurs  Têtes  s'ils  fai- 
foicnt  autrement. 

Munfieur  Paul  Bcli ,  Membre  de  l'E^life  de  FontenAi  le  C»mte,  vintà  cet- 
te Afilmblce  ,  Se  l'mforraa  qu'il  avoit  apcUé  des  Décrets  des  Synodes  Pro^- 
vinciaux  du  Poiaott ,  tenus  l'un  à  Contre  l'An  1654  ,  &  Pautre  à  iVwrf  l'An 
\6<6.     Par  le  premier  defquels  on  lui  avoit  ôté  la  Liberté  qui  lui  avoit  été 
accordée  par  le  Synode  Provincial  de  Partenai  ,  tenu  l'An  1644.  ,  de  com- 
munier à  la  Table  du  Seigneur ,  &  de  ce  que  le  Sieur  le  BUis  avoit  été  quit- 
te de  toutes  les  Accufations  que  ledit  BeU  avoit  portées  contre  lui ,  audit  Sy- 
node de  Niort  :  Sur  quoi  les  Sieurs  Joffaud  Palteur,  &  Ge»^r/«n  Ancien.De- 
putés  dans  cette  Aficmblée,  aiant  eu  Ordre  d'examiner  les  Aftes  des  deux 
Parties     &  ledit  Monûeur  Ueli  aiant  été  oui  dans  fes  Plaintes  &  Demandes, 
gc  le  Sieur  le  Biais  dans  fes  Defenfes  :  tous  les  Députés  décrétèrent  d'un  com- 
mun Confentcmcnt ,  qu'à  Caufe  de  plufieurs  Réponfes  faites  par  ce  dernier 
devant  une  Cour  de  Juftice  fur  un  Procès,  &  pour  plufieurs  autres  Accufa- 
tions qui  avoient  été  toutes  en  Partie  décidées  par  les  Décrets  âc  Jugcmens 
rendus  par  la  Juftice  Civile,  en  Faveur  de  Monfieur  Biais,  contre  ledit  6>//, 
£c  en  Partie  rejettées  par  le  Synode  Provincul  de  Mort  ,   parce  qu'elles 
étoient  vaincs  &  frivoles,  fins  Fondement  &  fans  Preuves  i  tous  les  Dépu- 
tés décrétèrent,  que  le  Sieur  le  Blois  étoit  abfolument  jurtifié,  &  qUe  ledit 
Beli  avoit  encouru  les  Ccnfures  ,  pour  avoir  perfifté  fi  long-tems  dans  fes 
Pourfuiies  injufles ,  6c  pour  avoir  confervé  dans  fon  Cœur ,  &  témoigne  par 
fes  Aétions  une  fi  cruelle  Haine  contre  Monfieur  le  Ulois  ,  Se  pour  avoir 
marque  tant  de  Reflentiment  de  ce  qui  s'étoit  paffé  à  l'Occafion  des  Procès 
qu'ils  avoient  eus  enlemble.     Et  cependant  cette   Affemblée  le  fervant  de 
loU  Autorité ,  8c  ufant  de  Charité  ,    ordonna  que  ledit  Beli  oublieroit  tous 
les  Sujets  de  Chagrin  qu'il  croioit  avoir  eus  delà  Part  dudit  Monfieur  leBlois, 
qu'il  rcconnoîtroit  comme  fon  Pafteur,  avec  lequel  il  fe  rcconcilieroit,  com- 
me il  convenoit  à  un  véritable  Chrétien.     Et  le  Sieur  le  Blois  fût  exhorté 
d'embraficr  ledit  Beli  comme  fon  Frère  en  fefus-Chrifi,  &  comme  un  des 
Membres  de  fon  Troupeau  que  D/f»  avoit  confié  à  fes  Soins,  &de  ne  plus 
penfcr  aux  Démêlés  qu'ils  avoient  ciis  enfemble.     Et  on  ordonna  à  la  Pro- 
vince du  PoiBou  de  ne  pas  permettre  ci-après  au  Sieur  Beli  de  communier 
dans  l'Eglife  de  Fontetiai  ,  comme  on  avoit  fait  auparavant.     Ce  qui  étant 
déclaré  aux  deux  Parties,  ledit  Monfieur  le  Blois  ,  Ce  Monfieur  Beli  fe  don- 
nèrent mutuellement  la  MainÔC  fe  réconcilièrent  enfemble. 
XII. 
Le  Sieur  Hefperi^n  vint  à  cette  Aflêmblée ,  où  il  fe  plaignit  d'un  Décret 
du  Synode  Provincial  de  la  BaJJe  Gnienne,  tenu  à  Montfaùtr  au  Mois  de 
^mllet  i6f9.  ,  par  lequel,  à  Caufe  des  Diferens  qui  étoient  entre  lui  &Ma- 
dcmoifelle  Marie  Betoulle  ,  on  leur  avoit  donné  des  Commifiaires,  lefquels 
aiant  examine  leurs  Papiers  ,  ne  trouvercpt  aucun  Sujet  de  procéder  à  la 

Condam- 


T  E  N  U    A    L  O  U  D  U  N.  7^9 

Condamnation  dudit  Hefperian,  mais  plutôt  de  le  Juftifier;  cependant  aiant 
été  condamné  Faute  d'an  Décret  de  la  Cour  de  l'Edit  dans  la  Province  de 
Guienne  ,  &  aiant  deux  Témoins  qui  n'avoient  jamais  été  conlrontés  ,  il  avoit 
remis  le  tout  au  Jugement  de  ladite  Province  ,  qui  avoit  déclaré  ,  qu'ellenc 
voioit  aucune  Raifon  pourquoi  on  condamneroit  ledit  Hefferim  ;  &  cepen- 
dant en  arendant  qu'il  pût  obtenir  un  Décret  de  la  Chambre  de  l'Edit  ,  on 
lui  ordonna  de  diicontinuer  les  Fonélionsde  fon  Miniftere,  jufquesàcequ'il 
pût  être  iuftifié  par  la  Cour  de  l'Edit  i  6c  même  fans  qu'il  atendit  jufques  a 
la  Tenue  d'un  autre  Synode.  Et  afin  qu'il  pût  être  rétabli  en  bonne' For- 
me ,  &  conformément  à  nos  Canons  ,  le  Confilloire  de  Bourdeaux  fut  char- 
gé par  l'Autorité  dudit  Synode  de  prendre  Soin  de  lui,  pendant  cet  Intérim, 
&  de  le  placer  dans  la  première  Eglife  qui  léroit  vacante,  laquelle  ledit  Hef- 
perian  accepteroit  suffi.  Et  ladite  Demoifelle  Betcnlle  fe  plaignit  de  ce  même 
Deciiec  ,  par  la  Bouche  de  Monfieur  Betenlieion  Ficre,  qui  étoit  Propofant, 
lequel  avoit  prefenté  ,  de  la  Part  de  ù  Sœur  ,  une  Lettre  àcette  Aflémblée, 
par  laquelle  elle  demandoit  que  ledit  Hefperian  fût  depofc  de  fon  Miniil  ère. 
Après  que  l'Aflemblée  eût  ouï  6c  examiné  le  tout  ,  elle  confinna  le  jugement 
dudit  Synode  de  Montpaz.ier.  Et  d'autant  que  ledit  Hefpertsn  fe  plaignit  de 
Monfieur  betoulle  Miniftre  de  l'Egliic  de  Duras  ,  l'Aflemblée  renvoia  ces 
Plaintes  à  la  Province  de  la  Ba^e  Guienne  ,  pour  en  prendre  Connoiffance,  & 
pour  en  juger  définitivement. 

XIII. 
D'autant  que  Monfieur  Hefperian  ,  ci-dcffus  mentionné  ,  pria  cette  AfTem- 
blée  de  vouloir  expliquer  le  Décret  qu'elle  avoit  fait  ,  touchant  lesDifcrens 
entre  lui  &  Miidcmoifelle  Marie  Betonlle  ,  &  de  vouloir  auffi  interpréter  fa 
Juftification  à  la  Cour  de  l'Edit  ,  dans  la  Province  de  Guienne  .  L.'Aflém- 
■bléc  decki-a  ,  que  ce  n'étoit  point  fon  Intention  de  lier  ledit  Hefperian,  qu'il 
feloit  feulement  qu'il  obtint  fa  Jiiftification  de  ladite  Cour  de  l'Edit  ,  en 
ÛKiemie  ;  mais  que  fi  par  Hafard  il  arrivoit  que  fon  Procès  fût  porté  de  cet- 
te Cour  en  un  autre  ,  pour  être  jugé  ;  s'il  y  étoit  abfous  6c  jullifié  ,  cela 
auroit  le  même  Efet  que  s'il  avoit  obtenu  fa  juftification  dans  la  Chambre 
de  l'Edit. 

X  I  V. 
Apres  avoir  }û  &  examine  les  .Mémoires  du  Coloque  du  Mtsicn  PoiEloH  , 
qui  avoicnt  éré  portés  à  cette  Aflémblée,  pour  défendre  un  Apel  dudit  Co- 
loque d'un  Jugement  rendu  par  le  Coloque  du  Bas  PoiEioii  ,  tenvi  à  Chef- 
houtmne  ,  lors  que  le  Synode  de  ladite  Province  y  étoit  affemblé  ,  au  Mois 
de  Septembre  i  65"9-  &  qui  avoit  refufé  de  démembrer  les  Eglifcs  de  €olênge 
Se  de  Fcy.pir  ,  afin  que  le  Coloque  du  Meien-Poicion  fût  d'autant  plus  fort: 
cette  Affemblée  déclara  qu'on  neferoit  aucune  Innoviition  fur  cela, -mais  que 
l'fô  Chofcs  xeslieroicnt  fur  le  même  Pié  qu'elks  étoient. 
^  X  V. 

Les  Commiffaires  nommés  pour  examiner  les  Mémoires  &  les  Lettres  en- 
volées par  les  Eglifes  de  Mmnendre  ,  d^Qulluc  &  de  Fontaines  ,  pour  main- 
tenir leur  Apcld  un  Jugement  du  Synode  de  Xmntonge ^  renuà/î/;îM«jl'An 


700  XXIX.    S  YNORE    NATION  AL 

I  6^0.  pîir  lequel  Monfieur  Hamiltm  avoit  été  conftitué  Pafteur  de  l'Eglifc 
de  ftmmc  :  aiant  'Hiit  leur  Raport ,  Se  les  Députés  de  ladite  Province  aiant 
expolc  les  Raifons  qui  avoient  mû  ledit  Synode  à  rendre  un  pareil  Jugement. 
Cette  Affemblée  defapvouvant  que  Monfieur  Hamilton  eiît  été  envoie  fi  pre* 
cipitcnment  à  l'Egliie  de  Jamuc  ,  &  avant  le  Tems  qui  lui  étoit  marqué  , 
confirma  néanmoins  ledit  Jugement  ,  parce  qu'il  étoit  évident  que  ledit  Sjr- 
node  n'avoit  rendu  ce  Jugement  que  pour  Raifon  des  Indifpofitions  dudit 
Monfieur  Hamilton.  Et  l'tglife  à''Oz.iUac  aiant  demandé  l'Avis  de  cetaAf- 
fembléc  ,  on  la  renvoia  à  fa  Province. 

XVI. 

Le  Raport  aiant  été  fait  des  Mémoires  de  l'Eglife  de  Pons,  &  les  Lettres 
qu'elle  écrivit  à  cette  Affemblée  aiant  été  lues  ,  lefquels  Mémoires  avoient 
été  envoies  pour  foutenir  l'Apel  de  ladite  Eglife  ,  d'un  Jugement  rendu  par 
le  Synode  de  Xaintonge  ,  tenu  à  Mauze  ,  l'An  1656  par  lequel  Monfieur 
Prioleau  avoit  été  prefenté  à  l'Ofice  Paftoral  de  la  Rochelle  ;  &  les  Députés 
de  ladite  Province  aiant  été  ouïs  ,  cette  Aflèmblée  confirmant  la  Cenfure  que 
ledit  Synode  avoit  prononcée  contre  le  Sieur  Prioleau  ,  touchant  fa  Condui- 
te à  l'cgard  de  l'Eglife  de  Pons  ,  blâma  ladite  Province  de  n'avoir  pas  voulu 
admettre  l'Apel  de  ladite  Eglife  ,  6c  d'avoir  aprouvé  qu'on  ne  paiât  pas  les 
Arrérages  qui  étoient  dus  audit  Prioleau  ,  afin  de  faciliter  d'autant  mieux 
l'Execution  du  Jugement  qu'elle  avoit  rendu  ,  en  éloignant  un  Pafteur  de 
fon  Eglife  ;  êc  néanmoins  cette  Affemblée  confirma  ledit  Priolem  dans  fon 
Miniftere  de  l'Eglife  de  la  Rochelle. 

XVII. 

On  fit  le  Raport  des  Lettres  6c  Mémoires  de  Monfieur  Genoiers,  Pafteur 
dans  la  Province  du  Dauphtné  ,  qui  apelloit  d'un  Jugement  du  Synode  de 
ladite  Province  ,  tenu  à  Fetnes  l'An  1659.  par  lequel  ledit  Synode  l'avoit 
déchargé  de  tout  Emploi  dedans  6c  dehors  ladite  Province  ,  fms  avoir  pris 
aucun  Soin  comment  il  pourroit  fubfifter  ,  ni  où  il  pourroit  avoir  un  Eta- 
bliifement  à  l'avenir:  Après  avoir  ouïs  les  Députés  de  ladite  Province;  cette  Af- 
femblée rejetta  l'Apel  dudit  Monfieur  Gemiers  ,  6c  confirma  le  Jugement  de 
ladite  Province  ,  cependant  elle  recommanda  ledit  Genoiers  aux  Soins  de  la- 
dite Province  ,  afin  qu'il  fût  pourvu  d'une  Eglife  ,  fuivant  les  Règles  delà 
Prudence  en  cela  ,  8c  fi  la  Chofe  étoit  poflîble  ;  6c  on  enjoignit  audit  Ge- 
noiers de  fe  foumettre  entièrement  aux  Ordres  de  fon  Synode. 
XVIII. 

Monfieur  le  CommiiTaire  de  Sa  Afaje/N  déclara  à  cette  Aflèmblée  ,  avant 
que  les  Commiflaires  établis  pour  l'Afaire  ûe  MonC\euT  Mor/is  euflènt  com- 
mencé à  la  debatre  ,  6c  à  en  faire  leur  Raport,  qu'auparavant  que  cette Cau- 
fe  fût  plaidée  ,  il  avoit  permis  aux  deux  Parties  de  produire  les  Pièces  qu'el- 
les jugeroicnt  leur  être  avantageufes  ,  aiant  depuis  trouvé  entre  les  mains 
des  Commiflaires  des  Ecrits  6c  Papiers  qui  avount  été  produits  par  Monfr. 
Papillon  ,  £c  que  lui  CommiUaire  de  Sa  Majejié  avoit  reconnu  avoir  été  en- 
voies de  Hollande,  pour  defendn  les  Synodes  tenus âTergou  &C  à. Nimegue^ 
contre  Monfieur  Morns  ,  ôc  les  aiant  laiflés  au  Comité  ,  afin  qu'il  pût  faire 

un 


J  T  E  N  U    A    L  O  U  D  U  N.  761 

un  meilleur  Raport  de  toute  l'Afaire  ,  fans  avoir  gardé  aucun  de  ces  Ecrits, 
quoiqu'il  eût  reçu  Ordre  de  Sa  Majefté  de  fuprimer  toutes  les  Lettres  qu'on 
envoieroit  àe.  Hollande  ,  ou  des  autres  Pais  étrangers  ;  &  de  ne  pas  foufrir 
qu'elles  fuflent  publiées  ,  ou  diftnbuées  dans  cette  Ville  de  Loudun ,  ce  qu'il 
avoit  bien  voulu  faire,  de  peur  que  les  Parties  interreffées ,  ou  le  Synode  mê- 
me n'euflent  quelque  Suiet  de  fe  plamdre  qu'il  étoit  impofllble  qu'ils  puflent 
connoître  celte  Afaire  à  Fond  ,  &  en  juger  Equitablement  ,  s'ils  n'avoient 
pas  tous  les  Papiers  ,  les  Pièces  ,  Ôc  les  Écrits  qui  leur  en  pourroient  don- 
ner une  Idée  claire  6c  diftinâre.  En  Confequence  de  quoi,  8c  pour  les  Rai- 
fons  ci-defTus  mentionnées,  ledit  Commiflaire  déclara  qu'il  donnoit  auffi  à 
prefent  une  Pleine  Liberté  à  tous  les  Députes  qui  étoient  Juges  de  cette  Afai- 
re ,  d'examiner  lefdits  Papiers  &  Ecritures ,  comme  ils  le  jugeroicnt  à  Pro- 
pos ,  8c  conformément  aux  Privilèges  accordés  par  Sa  Majefté  à  fesSu'ictsde 
la  Religion  Reformée  ,  par  les  Edits  ,  &  félon  les  Règles  de  la  Difciplinc 
reçue  dans  nos  Eglifes  ,  &  aproùvée' en  France  ,  par  les  Loix  &  Coutumes 
du  Roiaume  ;  mais  fans  leur  permettre  de  fe  foumettre  à  aucune  Autorité 
Etrangère  ,  ni  au  Jugement  de  ceux  de  dehors  le  Roiaume  ;  ni  d'envoier 
Monfieur  Mortts  à  d'autres  juges  qu'à  ceux  de  ce  Roiaume ,  pour  être  exa- 
miné ou  jugé  par  eux  ;  cela  étant  contraire  &  préjudiciable  à  l'Autorité  de 
Sa  Majefté  ,  à  fcs  Ordonnances  6c  à  fes  Edits  ,  comme  aulTi  au  Bien ,  &  aux 
Privilèges  de  fes  Sujets.  Monfieur  le  Çommiffaire  dit  après  cela  qu'il  vou- 
loit  qu'on  inférât  tout  ceci  dans  l'A6te  qui  contièndroit  le  Jugement  de  ce 
Synode  National  fur  cette  Afaire. 

Le  Sieur  Papillon Kvoczx  en  Parlement,  &  Ancien  de  l'Eglife  de  Paris  , 
aiant  été  admis  à  produire  les  Raifons  qu'il  avoit  pour  foutenir  les  Apels  por- 
tés à  cette  Aflemblée  ,  tant  en  fon  Nom  qu'en  celui  de  Monficurfiertwc/îiïw^, 
auffi  Avocat  en  Parlement  ,  &  Ancien  de  la  même  Eglife,des  Jugcmens  ren- 
dus dans  le  Synode  de  Vifle  de  France  ,  tenu  à  Ai  le  Mois  de  Mai  dernier 
de  l'Année  courante  lô^y.  par  lefquels  Monfieur  /V/or/<j  avoit  été  donné 
à  l'Eglife  de  Parts  pour  être  un  de  fes  l^afleurs ,  6c  des  Membres  du  Confilloi- 
re  de  ladite  Eglife  ,  qui  avoient  ordonné  que  ledit  Monfieur  A'Jorus  feroit 
confirmé  dans  le  Mimitere  de  leur  Eglife  \  &;  de  ce  qu'on  lui  avoit  refuféla 
Permiflîon  qu'il  avoit  demandée  ,  de  palier  en  Hollande  ,  félon  qu'il  l'avoit 
promis  ,  pour  fe  juftifier  de  toutes  les  Chofes  qu'on  lui  avoit  impofées  ;  ÔC 
de  ce  qu'on  avoit  cenfuré  ledit  Papillon  pour  avoir  apellé  de  tous  ces  Juge- 
mens  :  Le  fufdit  Papillon  fut  ouï  par  cette  Affcinblée,  qui  fit  Reflexion  fur 
tout  ce  qu'il  allégua  pour  défendre  Ion  Apcl,  £c  il  fut  écouté  patienment  fur 
tout  ce  qu'il  opofa  contre  les  Jugemens  lufdits.  Monfieur  Morus  fut  auflî 
ouï  ,  parlant  pour  faPerfonne,  6c  expliquantes  Matières  qui  le  rcgardoient, 
comme  auflî  les  Députés  de  la  Province  de  \y/le  de  France-,  &  ceux  duCon- 
fiftoirc  de  l'Eglife  de  Paris  ,  défendant  leurs  Jugcmens  ,  dans  leur  Demande 
du  Miiaiftere  dudit  Monfieur  Merus.  On  ouït  aulTi  le  Raport  qui  fut  fait  par 
le  Comité  qu'on  avoit  nommé  ,  '.pour  examiner  6c  vérifier  plus  foigneufe- 
ment  tous  les  Papiers ,  les  Ecrits  6c  les  Jugcmens  qui  avoient  été  rendus  fur 
ce  qui  avoit  été  produit  pour  ôc  contre  ,  par  les  deux  Parties.  L'examen 
_,   TtmeJI.  Ddddd  de 


^(>l  XXIX.  SYNODE  NATIONAL 

de  cette  Importante  Afaire  dura  pllifieurs  jours;  &  cette  Affemblée  aiant 
Pleine  Autorité  d'en  juger  (  &  cela  d'autant  plus  que-  le!  Synode  de  Nimegm-^ 
dont  on  lût  les  Aftes  ,  dans  le  prefent  Synode  ,  avoit  rerrtis  le  tout  àlaPru* 
dfnce  ,  à  la  Dilcretion  ,  &  à  la  Chanté  de  cette  AlTcmblée  ,  pour  faire  en 
ecla  tout  ce  qu'elle  croiroit  pouvoir  le  plus  contribuer  à  la  Gloire  de  Dmi , 
à  l'Avancement  du  Règne  de  Chrill ,  8c  à  l'Entretien  de  cette  Sainte  Corref-» 
fôfldarice  qui  a  tôujour's  été  entre  lesEglifes  Reforrtiées  de  frrfj/tfeSc  celles  des 
Prtfx^iric^s  Vtiies  )  fe  reierva  la  Connoiflance  de  ce^tte  Afaire  ,  &  déclara  , 
qu'elle  rie  voioit  aucune  Raifon  qui  pût  l'obliger'  à  côndatnnor  ledit  Sieu* 
Aioriis.,  ni  de  ternir  fa  Réputation,  par  ftaport  à  fa  Perfonne  ,  ni  quant  à 
fon  Miriiftere  j  mais  au  contraire  ,  qu'elle  avoit  tout  Sujet  de  le  renvoier 
juftitîé  de  toutes  les  Calomnies  atroces  ,  6c  de  toutes  les  Accufations  qu'on 
avoit  portées  contre  lui  dans  cette  Affemblée,  C'elt  pourquoi  il  futdeclaré 
Innocent  de  tous  les  Crimes  qu'on  lui  avoit  imputés  ^  l'Affethblée^  après 
avoir  examiné  tous  les  Témoignages  honorables  que  lui  avoient  rertdus  les 
Magiftrats  ,  les  Pafteurs  &  les  Profcffeurs  en  Théologie  de  la  Ville  de  Gif-' 
neve  ,  les  Pàfteurs  8c  Profcffeurs  en  Théologie  de  la  Ville  de  Middclbottrg  , 
les  Bourgemaîtres  £c  Curateurs  de  l'IUuftre  Ville  &  Ecole  à^Amflerdam ,  de 
même  que  divers  autres  Pafteurs  &  plufieurs  Particuliers  ,  dont  les  NonM 
étoient  fort  célèbres  ,  8c  très- bien  connus  dans  cette  Affemblée  j  &  confide- 
rant  que  l'Eglife  de  Paris  étoit  extrêmement  bien  edifiéede  fon  Miniftere,5î 
le  grand  Defir  que  tous  les  Membres  de  ladite  Eglife  avoient  qu'on  le  leiïf 
laiflàt  ,  ce  qu'ils  dcmandoient  avec  tout  l'empreffemcnt  imaginable;  cette 
Affemblée  l'établit  &  le  Confirma  dans  le  Miniftere  de  ladite  Eglife,  pour  y 
faire  toutes  les  Fondions  &  les  Devoirs  d'un  Pafteur  Ordinaire.  Et  ce  Sy- 
node faifant  Refle^eion  fur  tout  ce  qui  avoit  été  tranfigné  dans  les  Synodes  de 
la  Ferfé  an  Col  Sc  à^jii  ,  &  dans  le  Confiftoire  de  l'Eglife  de  Paris  à  l'Oc- 
cafion  de  Moiifieur  Morus ,  cenfura  celui  de  la  Ferté  ,  pour  avoir'  jugé  ledit 
Monfieiir  Mérns  ,  ce  qui  nd  lui  apartenoif  pas  ,.  6c  n'étoit  pas  de  fa  Juridic- 
tion ,  attendu  qu'on  avoit  feuléiTient  porté  une  Accufation  contre  lui  ;  8s 
qu'on  n'avoit  jamais  exigé  de  lui  ,  par  Raport  à  fa  Priie  de  Pofleffion  dé 
l'Eglife  de  P^iris  ,  qu'une  fimple  Licence  de  s'en  aller  de  la  Part  des  Cura- 
teurs de  l'IUuftre  Ecole  à^Amfierdam  ,  lans  lui  avoir  demandé  le  Témoigna- 
ge de  ladite  Eglife.  Et  le  Synode  d'y^/  fut  confuré  ,  pour  s'être  arrogé  lé 
Pouvoir  de  juger  de  la  Compétence  ou  Incompetance  du  Synode  de  Tergau, 
fur  lequel  il  n'avoit  aucune  Autorité  ■,  &  de  ce  qu'en  parlant  de  ce  Synode 
il'  s'étoit  fervi  d'Expréffiorls  qui  convenoient  très  peu  ,  &  de  ce  qu'il  avoit 
critiqué  de  fort  mauvaife  grâce  le  Jugement  qu'il  avoit  rendu  ■■,  &  cette  Afl 
femblée  confirmant  les  Ccnfures  que  ledit  Synode  de  la  f^rr/avoit  dénoncées 
contre  le  Confiftoire  de  l'Eglife  de  Paris  ,  ordonna  que  les  Canons  de  nôtre 
Difcipline  feroient  obfervés  à  l'avenir  avec  plus  d'Exaétitude  que  l'Eglife  de 
Paris  n'avoit  fait  ,  lors  qu'elle  avoit  apellé  8c  reçu  Monfieur  Morus.  Et  à 
l'Egard  du  Sieur  Papillon  ,  cette  Affemblée  leva  les  Cenfure»  qjii  lui  avoient 
été  infligées  par  le  Confiftoire  de  l'E-glife  de  Paris  ,  6c  l'en  déchargea  entie- 
Kflaent  ;   &  déclara  qu'il  n'y  àvoit  aucune  Raifon  pour  publier  des  Cenfu- 

res 


T  E  N  U    A    L  O  U  D  U  N.  j6j 

■res  contre  Monfieur  Beanchamp.    Et  après  qu'on  eût  donné  des  Confeils  & 
des  Avcrtiffemens  graves  &  ferieux  à  Monfieur  Morus  ,  touchant  fa  Con- 
duite ,  parce  qu'il  n'avoit  pas  toujours  eu  toute  la  Circonfpeaion  qu'il  de- 
yoit  avoir  ,  &  après  qu'on  lui  eût  fait  entendre  qu'il  faloit  qu'il  fut  plus 
foigneux  à  l'avenir  ,  afin  de  fermer  la  Bouche  aux  Medilans  qui  s'étoient  dé- 
chaînés contre  lui ,  on  l'avertit  de  prendre  garde  particulièrement  de  n'ofen- 
iêr  ;P-erfonne  par   fes  Difcours  ,  ni  par  les  Ecrits  ,  &  de  travailler  autant 
-qu'il  pourroit  à  conferver  la  Paix  ,  de  fe  remettre  bien  avec  un  Chacun ,  & 
-même  avec  ceux  qui  avoient  des  Sentimens  contraires  aux  fiens,  &  de  tâcher 
.<ie  gagner  derechef  l'Amitié  de  ceux  qui  s'étoient  alignés  de  lui. 
XIX. 
Aiant  «té  reprefènté  ^  cette  Affemblée  ,  que  l'Aéte  qu'elle  avoit  fait  tou- 
-chant  Monfieur  Morus  avoit  été  mal  interprété  par  de  certaines  Perfonnes  , 
i&  que  par  confequent  il  fcroit  bon  qu'elle  en  expliquât  le  Sens,  Se  qu'elle 
•fit  connoîcre   l'Intention  qu'elle  avoit  eîié  en  le  faifant  :  Cette  Aflembiée 
l'expofa  de  cette  Manière  :  que  par  ces  Crimes  atroces  &  Accufotions  dont 
il  étoir  lait  Mention  dans  le  fufdit  Ade  ,  elle  avoit  entendu  toutes  fortes  de 
Matières  qui  avoient  du  Raport  à  la  Pureté  delà  Vie  &  des  Mœurs  dudit  Mr. 
Morus ^  dcfquqls  Crimes  8c  Accufations  il  avoit  été  déclaré  abfolument  innocent. 
Et  quant  aux  autres  Points  dont  il  avoit  été  accule,  comme  d'avoir  parlé  & 
•écrit  un  peu  trop  fortement  contre  fes  Frères,  cette  y\flêmblée  déclara  qu'on 
•lui  avoit  Elit  des  Remontrances,  &  qu'on  lui  avoit  donné  des  Couleils  fur  cela, 
lefquels  sia-nt  été  bien  reçus  de  lui ,  il  fut  abfous  ,  &  déchargé ,  à  cet  Egard. 

Monfieur  VU^aI  ,  autrefois  Pafteur  de  l'Eglife  de  Niort ,  fe  prefenta  de- 
vant cette  Aflembiée  ,  fe  plaignant  que  le  dernier  Synode'du  PotQou  ,  tenu 
à  Fonutiai  le  Comte  ,  Pavoit  fufpendu  de  fon  Miniftere ,  fans  aucun  Sujet  lé- 
gitime j  &  qu''un  Comité  du  même  Synode  l'avoit  injuftement  depofé  ,  en 
Confequence  de  cette  Sufpcnfion  ,  .non-obftant  qu'il  eût  apellé  de  cette  Sufr 
penfion  ;  8c  il  demanda  qu'il  pût  être  rétabli  avec  Honneur  dans  l'Exercice 
de  (on  Miniftere.     Les  Sieurs  Bellebat  &  Trtftan  ,  Députés  de  la  Part  des 
Chefs  de  Famille  de  ladite  Eglife  ât  Niort,  fe  joignirent  avec  lui  dans  la  Plainr 
te  6c  Requête  ,  &  demandèrent ,  qu'il  fût  rétabli  &  continué  dans  (on  Mir 
niftere  par-mi  eux  ,  ainfi  qu'il  étoit  plus  amplement  fpecifié  dans  leur  Apei 
des  Décrets  de  leurs  Synodes  Provinciaux  tenus  à  Lufigtjan  ,  l'An  lô^j.  Sc 
à  FûvtenaiYi\n  1658.  Monfieur  de  la  Place  Député  par  un  certain  Nombre 
d-'Anciens  de  ladite  Eglife,  fut  ouï  furl'Opofition  qu'il  fit  à  la  Demande  dudit 
Mr.  Plafù  ,  comme  auflî  à  celle  des  deux  Depurtés  fuldits  ■■,  &  il  demanda  la 
Confirmation  des  Décrets  defdus  Synodes  ,  &  de  leur  Comité,  £c  fe  plaignit 
que  les  Mœurs  dudit  Monfieur  Piaffai  le  rendoicnt  indigne  d'être  reçu  au 
Saint  Miniftere.     Les  Députés  de  la  Province  du  Pwff/?*  furent  auflî  ouisfur 
ce  qu'ils  jugèrent  à  Propos  de  dire  là-deflii«  :  &  ies  Gommifiàires  aiant  fait 
leur  Raporf  ,  &  après  avoir  fait  la  Lcéture  des  Lettres  £c  Afles  quiconcer- 
noient  cette  Afaire  ,  la  prefente  Aflembiée  jugea  ,  que  ceux  qui  s'opoloient 
à  ce  que  Menfic^u-r  PUJfai  continuât  l'Exercice  M  fou  Miniilcr.e,  étoient 
■  .-^  Ddddd  z  dignes 


764  XXIX.    SYNODE    NATIONAL 

.  dignes. d'être  cenfurés,  parce  qu'ils  avoient  témoigné  trop  dePafîîon&  d'A- 
nimofité  contre  ledit  Monficur  Plajfai  ,  6c  aufl'i  parce  qu'ils  n'avoient 
pas  fait  paroîtrc  cju'ils  fe  miiïent  tort  en  Peine  que  l'Eglife  de 
Niort  fut  bien  ou  mal  édifiée,  laquelle  proteftoit  être  très  -  fttisfaite  de  fon 
Miniftere  ,  s'opofant  à  l'Opinion  &  au  Sentiment  du  Peuple  ,  qui  agiffoit 
en  cela  d'une  Manière  diamétralement  opofée  à  la  Charité  Chrétienne,  fie  à  la 
Difcipline  pratiquée  dans  nos  EgUfes.  Déplus  cette  Aflemblée  jugea  que  la 
Province  du  Poitlott  avoit  mérité  d'être  cenfuréc,  pour  avou- ôté  dans  ledit  Sy- 
node de  Fontenni  ,  Monfieur  Coignac  de  l'Eglife  de  Niort  ,  fans  en  ale- 
guer  aucune  Raifon  ;  comme  elle  en  avoit  auflî  ôté  ledit  Z^/^/rf»  fans  l'avoir 
ouï;,  ni  ladite  Eglife  ,  8c  pour  l'avoir  fufpendu  trop  précipitanment  de  fon 
Miniftere  ,  fans  en  dire  le  Sujet  ,  8c  même  fans  jamais  l'avoir  fommé  de 
comparoître  :  &  elle  enjoignit  audit  Synode  de  ne  plus  ufer  d'un  pareil  Pro- 
cédé à  l'avenir.  Et  à  l'égard  des  Habitans  au  Nom  defquels  les  Sieurs  Belleùat 
&  Trifian  avoient  comparu  dans  ce  Synode  ,  l'Aflêmblée  defaprouva  leur 
Rébellion  aux  Ordres  &  Canons  de  nos  AflémbléesEcclefiartiques,  (auxquels 
tous  les  Membres  de  nos  Eglifes  doivent  fe  foumettre  &  obéir  )  6c  tous  ces 
Moiens  extraordinaires  dont  ils  s'étoient  fervis  en  plufieurs  Occafions ,  par 
lefquels  ils  avoient  violé  l'Ordre  de  nôtre  Dilcipline  ,  6c  manqué  au  Reipedt 
qu'ils  dévoient  rendre  à  leurs  Supérieurs  ;  6c  particulièrement  en  ce  que  pour 
avoir  Jullice  ,  ils  s'étoient  adrefîés  aux  Juges  Séculiers  6c  aux  MagiltratsCi- 
vils  ,  ce  qui  eft  contraire  aux  Canons  de  nos  Synodes  Nationaux  ,  6c  très- 
cxpreffémcnt  défendu  par  nôtre  Difcipline  ;  au  lieu  qu'ils  dévoient  fe  con- 
tenter d'en  apeller  aux  Afîémblces  Ecclefiaftiques  fupcrieures ,  comme  il  leur 
étoit  permis  ,  on  jugea  pour  toutes  ces  Raifons  qu'ils  avoient  encouru  les 
plus  rigoureufcs  Cenfures. 

D'autre  part  cette  Aflemblée  ne  pût  s'empêcher  de  condamner  les  Aétions 
dudit  Monfieur  IHaJfai  ,  quoi  qu'il  fût  évident  qu'il  n'avoit  perfiftéque  très 
peu  de  tems  dans  fa  Rébellion  ,  6c  qu'il  avoit  difcontinué  l'Exercice  des 
Fonftions  de  fon  Miniftere  ,  pendant  l'efpace  de  quatorze  Mois  ou  environ; 
mais  cette  Affemblée  fouhaitant  de  le  fuporter,  elle  décréta  qu'après  avoir 
été  feveremcnt  cenfuré  6c  repris  ,  on  Revoqueroic  la  Sentence  de  Depofition 
qu'on  avoit  rendue  contre  lui  ,  6c  qu'il  feroit  rétabli  dans  l'Exercice  de  fon 
Miniftere  ,  avec  cette  Reftriétion  qu'il  n'en  feroit  aucune  Fonétion  durant 
l'Efpace  de  trois  Mois  ,  lequel  Terme  étant  expiré  ,  il  pourrôit  recommen- 
cer tous  les  Exercices  de  fon  Ofice  dans  ladite  Eglife  de  Mort,  dans  laquel- 
le cette  Alfcmblée  le  confirma  6c l'établit,  en  l'exhortant  de  s'emploier  avec 
toute  la  Diligence  8c  tous  les  Soins  qui  lui  feroient  poflîbles ,  6c  de  veiller 
de  plus  près  fur  fes  Démarches,  6c  fur  fa  Conduite,  de  marquer  plus  de  De- 
bonnaireté  envers  un  Chacun  ,  6c  de  rechercher  l'Amitié  de  ceux  qui  avoient 
quelque  Rcffentiment  contre  lui.  Et  enfin  touchant  Monfieur  de  Coignac  , 
cette  Affemblée  le  confirma  auffi  dans  ladite  Eglife  de  Mort  ^  ôc  ellenepou- 
voit  pas  moins  faire,  confiderant  fon  Age  6c  fon  Mérite.  Et  afin  que  lapre- 
fente  Ordonnance  put  être  notifiée  à  ladite  Eglife  ,  les  Sieurs  de  Thiac  6c  de 
CottrcelUs,  Anciens  daasla  Proviiace  deAWK«»^^,  furent  chargez  de  fetrant 

por» 


TENUALOUDUN,  76? 

porter  dans  ladite  Ville  ,  pour  tâcher  d'y  procurer  la  Paix  dans  ladite  Eglife, 
&  de  reconcilier  tous  les  Membres  Particuliers  qui  étoient  divifés  ;  8c  ces 
Députés  ,  conjointement  avec  MonrieurP/^//^z,  furent  priés  de  s'emploier  â 
tout  ce  qui  pourroit  perfeétionner  un  fi  bon  Ouvrage,  6c  de  fe  donner  en 
même  tems  l'un  à  l'autre  ,  en  prefence  de  cette  Aflemblée  ,  la  Main  de  Re- 
conciliation. 

XXI. 
Le  Sieur  d'//?/#<»«  Pafteur ,  accompagné  de  Meflîeurs  Haamom  ,  Benoit, 
&  Favre  ,  demandèrent  en  leurs  Noms  ,  &  au  Nom  de  plufieurs  autres  Chefs 
des  Familles  de  l'Eglife  de  Saumur ,  que  Monlîeur  à''Huifea/i  pût  être  con- 
firmé dans  fon  Miniftere  pour  ladite  Eglife.     Ils  apellerent  aufli  des  Dé- 
crets du  premier  Synode  tenu  à  Beange ,  l'An  1656.  ,  de  celui  de  Saumur  ^ 
tenu  l'An  iC^j.,  de  celui  de  Previlli ,  tenu  l'An  165-8. ,  8c  du  fécond  te- 
nu à  Beauge  cette  Année  id^rp. ,  comme  auffi  des  Ordres  du  Confiftoire  de 
Saumur  ^  datés  du  feizième  Se  vint    feptiême  de  Mars  165-9.  ;  8c  ils  fe  plai- 
gnirent de  tout  ce  qui  avoit  été  fait  enfuite  de  ces  Décrets  Synodaux  8cCon- 
fiftoriaux  ;  Au  contraire  le  Sieur  Amiraud  ,   Pafteur  8c  Profefleur  en  Théo- 
logie dans  ladite  Eglife  8c  Univerfité  de  Saumur  ,  conjointement  avec  les 
Sieurs  Druet  ëi  Roier^  tant    pour  eux-mêmes  que  pour   les    autres    Dé- 
putes dudit  Confilloire  ,  8c  de  plufieurs  Chefs  des  Famille  de  ladite  Eglife, 
avec  les  Députés  de  la  l^rovince  à"" Anjou ,  apuicrent  8c  maintinrent  tous  les 
A6tes ,  Ordonnances  8c  Décrets  defdits  Synodes  Sc  Confiftoires  ,  dont  les 
Députés  furent  auffi  ouïs  dans  la  Déclaration  qu'ils  firent  du  Fondement  de 
leur  Diferent.   Les  Commifiaires  qui  avoient  été  nommes  pour  vérifier  les 
A£tes  des  deux  Parties  firent  auflîleur  Raport,  8c  en  même  tems  Monfieur 
àuBourdteu,  Pafteur   de  ladite  Eglife,  eût  Audience  de  ce    Synode  ,  qui 
cenfura  le  Confiftoire  de  Saumur ,  parce  qu'au  lieu  d'avoir  blâmé  les  Dépu- 
tés de  l'Aflemblée  de  la  plupart  des  Chefs  de  Famille  ,  qui  s'étoit    tenue 
{ans  fon  Ordre,  le  dix-feptiême  de  Septembre  165-5-.  ,  au  contraire  il  les  avoit 
reçus  ,  8c  avoit  enjoint  au  Sieur  dWuijfe.m  ,  à  leurs  inftantes  Solicitations , 
de  fe  fouftraire  du  bervice  de  ladite  Eglife,  même  contre  fa  Volonté,  &  au 
Mépris  d'un  Décret  du  Synode  Provincial  de  Loudun,  tenu  l'An  165-5-.   Et 
ce  Synode  National  annula  le  Décret  du  Synode  de  Beauge,  tenu  l'An  1 6^6. , 
qui  avoit,  fur  ce  même  Sujet,  confirmé  les  Décrets  dudit  Confiftoire,  ce- 
pendant cette  Aflemblée  aprouva  cet  Ordre  de  fufpendre  les  Sieurs  Niot^Pe- 
rillan  Sx.  Piger ,  de  leur  Ofice  d'Anciens  de  ladite  Eglife  ,  lequel  Ordre  leur 
avoit  été  dénoncé  par  leur  Confiftoire,  6c  ratifié  par  ledit  Synode  de  Sf/îa^e. 
De  plus,  cette  Aflemblée  annula  le  Décret  du  Synode  àe  Suumnr ,  tenu  l'An 
1657.  j  qui  en  confirmoit  un  autre  fait  dans  le  précèdent  Synode  de  Beauge, 
touchant  le  Miniftere  dudit  Sieur  à^HuiJfeau  ;  &  elle  defiprouva  l'Aâe  par 
lequel  il  avoit  cenfuré  ledit  d'///</jf(?4«  ,  pour  avoir  apel  lé  du  Synode  de  B^-î»- 
ge  au  Synode  du  Poido»  (ce  qu'il  avoit  fait  pour  de  très-bonnes  Ruifons  ,  8c 
aiant  pour  lui  les  Canons  du  Synode  National  deCharenton  tenu  l'An  1644) 
8c  pour  d'autres  Sujets  mentionnés  dans  les  Actes  dudit  Synode  :  8c  cette  Af- 
femblée  auroit  voulu  que  ledit  Synode  de  Saumur  n'eût  pas  aprouvé  ces  A{^ 
D  dddd  5  fem- 


756  XXIX.  SYNOD^E    NATIONAL 

fcrablccs  Confilloi-iiilGS  tetiùës  en  d'autres  Lieux  qpcdflns  ceux  où  l^oii  avoit 
accoutumé  de  les  tenir.  Cette  AÛèmblce  blâma  auflî  ledit  Confiftoire,  de 
ce  qu'au  lieu  d'écouter  les  Plaintes  dcfdits  Meflieurs  dWa«j^<î»  ,  àtHautnfutty 
&:  de  leurs  Ajoints ,  Icfquellesilsavoient  portées  au  Sujet  des  Ecrits  de  Mon- 
ficur  4miraHd^  qui  avoit  publié  leurs  Diferens  aa  Préjudice  de  l'Apologie 
faite  par  ledit  Synode  de  Saumnr  ,  il  les  avoit  cenfuré,  &  avoit  voulu  les 
obliger  à  demander  Pardon;  &  là-dcflus  l'Aflémblée  révoqua  le  Décret  du 
Synode  Provincial  de  Previili ,  tenu  l'An  lôfS-,  kquel  àvoit  confirrtié  la 
Sentence  dudit  Confiftoire.  Cette  Aflcmblée  témoigna  auffi  qu'il  auroi'c 
mieux  valu  ,  que  le  Confiftoire  avant  que  de  prononcer  k  Sentence  deSuf- 
pcnfion  de  la  Table  du  Seigneur  contre  les  Sieurs  Niot^  de  HaftmMticBtu. 
chereau,  d  Caufe  qu'ils  avoient  été  réputés  Auteurs  de  ces  Libelles  Difama- 
toires,  écrits  tant  contre  ledit  Confiftoire  &  le  Synode  à'' Anjou,  que  contre 
hs%'\t\xrs  Amiraud,  Beartjardin ,  &  autres;  qu'il  auroit,  difons-nous,mieux 
valu  que  ledit  Confiftoire  fc  fut  informé  plus  exaftemenc,  fi  les  Perfonnes 
fufdites  avoient  été  pleinement  convaincues  de  ce  qui  leur  ctoit  imputé,  & 
pourquoi  elles  avoient  été  condamnées.  Et  cependant,  d'autant  que  l'Af- 
femblce  reconnut  dans  la  fuite  d'une  Manière  trcs-évidente  ,  que  ces  Meflieurs 
ctoient  les  Auteurs  de  ces  Libelles,  elle  déclara  qu'ils -avoient  mérité  la  Cen- 
furé de  SufpenGon  qui  leur  avoit  été  infligée.  C'eft  pourquoi  cette  Aflem- 
blée  voianc,avec  un  extrême  Deplaifir,  les  Diviiîons  qui  avoient  troublé  de- 
puis fi  long-tcms  l'Eglife  de  Saumur ,  8c  defirant  d'y  établir  une  bonne  8c 
durable  Paix  pour  l'avenir,  leva  la  Sufpenfion  qui  avoit  été  prononcée  con- 
tre les  Sieurs  Ntot ,  Perilleau  ,  &  Monfieur  Piger ,  qui  étoit  decedé  ,  &  ré- 
tablit lefdits  Sieurs  Niot  S<.  Perilleau  dans  leurs  Ofices d'Anciens,  êcrevoqu? 
la  Sentence  de  Sufpenfion  de  la  Table  du  Seigneur  prononcée  contre  les  Sieurs 
Benoit  .i  Niot,  Hanmont  £c  Bouchereau;  &  nonobftant  qu'on  (ê  fût  opofe  au 
Choix  qu'on  avoit  fiit  des  Sieurs  Druet ,  PelUt  ,  &  Dortonne  pour  être  Aa- 
ciens  ,  cette  Aflerablée  confirma  les  fufdits  Meffieyrs  dans  leur  Ofice.  Et 
pour  ce  qui  rcgardoit  Monfieur  d''Hmfeau ,  ce  Synode  National  témoigna 
qu'il  auroit  été  bon  que  ledit  Monfieur  d^HutjJeau  n'eiàt  jamais  écrit,  ni  fait 
imprimer  aucune  Lettre  à  l'Occafion  de  ces  Diferens  :  néanmoins  il  annula 
le  Décret  qui  avoit  été  fait  contre  lui,  par  k  Confiftoire  de  Saumur,  aftfifté 
des  Sieurs  Gffirattd  &c  la  Paie,  Miniftres  de  l'Evangile,  le  vint-feptiême  du 
Mois  de  Mars  dernier,  &  le  renvoia  avec  Honneur  à  fonEglife  de  Saumur, 
où  il  devoit  prêcher  pendant  fix  Mois,  auflî  fouvent  que  fes  Forces  le  lui 
pourroient  permettre,  afin  que  pendant  cet  Efpace  de  Temson  pût  juger  de 
ce  qu'il  étoit  capable  de  faire  à  l'avenir,  lors  qu'il  feroit  établi  dans  le  Mini- 
ftere ,  &  s'il  pourroit  s'aquitter  de  tous  les  Devoirs  qui  y  font  atachés ,  ou 
s'il  ne  pourroit  le  faire  qu'en  Partie.  Et  on  lui  ordonna  que  quand  ce  Ter- 
me fcroit  expiré ,  ce  qui  devoit  être  avant  la  Tenue  du  Synode  Provincial 
à^  Anjou;  il  informeroit  ledit  Synode  de  ies  Intentions;  Et  qu'au  Cas  qu'il 
piit  exercer  fon  Miniftere  ,  foit  dans  tous  les  Devoirs  qui  en  dépendent, 
loit  feulement  en  Partie  ,  alors  on  lui  paieroit  les  Gages ,  à  Proportion  du 
Service  qu'il  auroit  rendu ,  y  compris  les  Cx  Mois  d'Eftai  :  &  que  fi  fes  In- 

fir- 


f  Ê  N  Û    A    L  O  U  D  U  N.  767 

êfâiké^  CôtpÙveWts  rie  lui  permettoient  pas  de  s'aquitcr  tic  tous  les  Devoirs 
du  Miniftere ,  ni  de  la  Moitié ,  par  Raport  à  la  Prédication ,  il  en  feroit  dé- 
chargé dès  ce  tems-là,  fans  cefler  néanmoins  d'être  toujours  maintenu  Scefti- 
rfié  comme  Pafteur  de  ludite  Eglife ,  de  laquelle  il  ne  recevroit  point  de  Ga- 
gés comme  il  efl^toit  convenu  ,  quoi  qu'il  lui  fût  licite  d'y  prêcher  quand 
n  en  feroit  requis,  &  auffi  louvent  qu'il  voudroit.     Il  eut  auffi  la  Permiffion 
de  pouvoir  alîirtcraux  ConfilloireSj  &  aux  autres  Aflemblées  Ecclefiaftiqucs 
«kns  kfquelles  il  aitrait  Voix  deliberative  &  decifive,  fans  qu'il  pût  ncan- 
fihdins  prétendre  à-aucun  Droit  de  prefider  dans  leiciits  Confiftoires,  de  pou- 
fbir  être  député  par  ladite  Eglife  aux  Synodes  Provinciaux.     Cette  Aflèm- 
.  l>lée  cenfura  auffi  le  Sieur  Niot ,  &  autres ,  pour  s'être  mis  à  couvert  fous  la 
Juridiftion  du  Magiftrat  Civil  ,  au  Mépris  des  Canons  de  nôtre  Difcipline, 
&  pour  aVoir  pris  tout  le  ConUflbiTe  à  Partie,  afin  dcie  fouftrairc  de  fi  Ju- 
ndiftion  ,  &  pour  avoif  prèferité  un  Aéte  qui  étoic  ex'trêmement  injurieux 
audit  Gonf?lloire.  ■  Dé  plus ,  cette  AflémWée  condamna  8c  cenfura ,  à  la  der- 
nière Rigueur,  tous  les  Ecrits  &  Imprimés  qui  avoient  été  fiits  êc  rendus 
Publics  par  les  deux  Parties ,  comme  étant  injurieux  Sc  fcandaleux  au  der- 
fiidr  Point;  &  entr'autres  une  L^ettre  qui  étoit  intitulée  df*  Provincial,  la- 
qtidle  étoit  toute  remplie  de  Calomnies  ,  non  feulement  contre  des  Per- 
fonneS   particulières  ,  mais  auffi  contre   le  Synode  Provincial  &  le  Cônfi- 
ftoire  de  ladite'  Ville.     Et  le  Synode  de  Beapi^ei'ûx.  fort  blâmé  pour  avoir  per- 
ifiiS  l'Rnprtfffion  &  la  Publication  d'un  certain  Livre  intitulé  Les  Piecer^a- 
thenti^ues.     Et  cette  Afl'éniblée  confii^ma'  le  Jugcmcrit  du  Synode  de  Sauntrir 
en  ce  qui  concernoit  le  Sieur  dé  BiaM'y.itàvn  ,  exhortant  les  Parties  de  fe  dé- 
pouiller de  tous  les  Reflcntimens  qu'elles  avoient  conçus  l'une  contre  l'au- 
tre à  l'Occafion  de  ces  Paroles  injurieufeï8€  Ecrits  fcandaleux  ,  8c  de  déclarer 
qu'elles  rt'avoicnt  aucune  Envie  de  les  entretenir  davantage,  ni  d'en  témoi- 
gner la  moindre  Aparerice,  mais  au  contraire  de  fe  reconnoitre  pour  Gens  de 
Probité  &  d'Intégrité,  eî<empts  ifc  tout  Blàmc  ou  Reproche,  6c  avec  de  pa- 
reils Sentimens  de  fe  donner  la  Mairt  de  Réconciliation.     Et  pour  prévenir 
tous  les  Diferens  qui  pourroient  naître  à  l'avenir,  on  enjoignit  au  Synode 
Provincial  <^ Anjou  de  procéder  contre  les  Tranfgrafléurs .  félon  la  Rigueur 
de  nôtre  Difcipline,  5c  raêmed'cmploier  les  dernières  Cenfures  envers  euji-; 
&  au  Cas  qu'on  interjetât  quelque  Apel  ,  le  Synode  Provincial  de  Bretagne 
fijt  chai'gé  di'ert- prendre Connoîflancc,  &  d'en  juger,  la  Sentence  qu'il  au- 
roit  prononcé  devant  rdflréf  en  f«  Force  &  Vigueur,  jufqu'à  la  Tenue  du 
Synode  National  fuivailt.     Et  à  l'Egard  des  Diferens  qui  étoient  dans  l'CJ- 
iiiverfité  de  Saumur  ,  l'Aflemblée  dorina  une  entière  Liberté  à  ladite  Uni.^ 
verfité  de  choifir  fes  ProfelTeursen  Théologie,  procédant  toujours  en  cela 
luivant  fôn  ancienne  Goùturaê  i  &  Monfieur^ow,  Doéteur  en- Médecine , 
fût  confirmé  dans  fon  Ofice  de  Confeillcr  de  ladite  Univerfitér'  &  le  SiêiÉf 
Doal ,  dans  celai  de  Régent  en  Rhétorique  ,  fans  néanmoins  que  l'AHera- 
blcc  voulut  fotifrirviue  cet  Eïièinple  fût  imité',  &  à  cette  Condition  ,  que  le- 
dit Rcgent  eût  Soin  qu'il  fe  fit  une  Aftion  Publique  tous  les  Mois.    Cet»- 
te  Aflcmblée  éprouva  aufîï&  ratifia  le  Ganon  de  l'Accord  qui' avoir  été  fait 


768         XXIX.SYN(ODE    NATIONAL 

entre  le  Cbnfiiloire  8c  ladite  Univerfité,  pour  prendre  Connoiiîance  dd  tou- 
tes les  Afaires  qui  dependroient  de  l'une  Se  de  l'autre  Afl'emblée.  Et  afin 
que  ce  prefent  Décret  fût  mis  en  Execution ,  les  Sieurs  Guttton  6c  d»  Bour- 
dtcH  Pafteurs,  &  le  Sieur  des  Champs  Ancien,  eurent  Ordre  de  fe  tranfpor- 
tcr  à  Saumur ,  6c  de  vifiter  cette  Eglife ,  à  laquelle'pn  enjoignit  de  paier  leurs 
Dépens. 

^  XXII. 

Le  Sieur  A'ïVo/^^  ,  Marchand  Libraire ,  Député  de  la  Part  des  Marchands 
6c  Bourgeois,  Membres  de  l'Eglife  Reformée  de  Grenoble^  aiant' prefentc 
à  cette  Afl'emblée  des  Aétes  &  Mémoires  remplis  de  Plaintes,  contre  leCon- 
fiftoire  de  ladite  Eglife,  caufées  par  un  Diferent  qui  s'étoit  élevé  entr'eux  8c 
les  Procureurs  au  Parlement,  &  à  la  Cour  de  l'Edit ,  touchant  des  Places 
dans  leur  Confiftoire  ;  il  demanda  au  Nom  des  Principaux  Marchands  men- 
tionnes ci- deflus,  que  le  feptiême  Canon  du  troifiêmc  Chapitre  de  nôtre 
Difcipline  pût  être  obfervé,  lequel  contenoit  qu'aucun  Diacre ,  ou  Ancien , 
ne  pourroit  prétendre  d'avoir  quelque  Prééminence  ou  Supériorité  l'un  fur 
l'autre  ,  foit  à  l'Egard  du  Tems  auquel  ils  fcroient  nommés  &  reçus,  ou 
pour  les  Places  qu'ils  occuperoient  ,  ou  foit  par  leur  Rang  de  donner  leurs 
Voix.  Et  les  Députés  Provinciaux  du  Dauphiné  aiant  été  ouïs ,  &  le  Comi- 
té aiant  fait  fon  Raport  ,  l'Aflemblée  renvoia  cette  Afaire  au  Confiftoire  de 
l'Eglife  de  G>-e»o^/f ,  pour  en  juger  en  dernier  Reffort  ,  félon  le  Pouvoir 
qu'il  en  avoit  eu  par  les  Canons  des  Synodes  Nationaux.  Et  il  fiât  enjoint 
audit  Confiftoire  d'avoir  Soin  que  ledit  Canon  de  nôtre  Difcipline  fiit  exac- 
tement obfervé ,  6c  elle  ccnfura  tous  ceux  qui  s'étoient  opofés  audit  Con- 
fiftoire. 

XXIII. 
Les  Députés  Provinciaux  du  Berri  aiant  averti  l'Eglife  de  Gergeait  de  la 
Convocation  de  ce  prefent  Synode  National,  &  lui  aiant  ordonné  d'y  com- 
paroître  pour  foutenir  l'Apel  qu'elle  avoit  interjeté  du  Jugement  de  fon  Sy- 
node Provincial ,  tenu  à  blots,  par  lequel  il  avoit  été  permis  au  Sieur /^7"<ïk- 
ne ,  Pafteur  de  ladite  Eglife  ,  de  la  quiter  de  même  que  ladite  Province  ;  6c 
Pei'fonne  ne  comparoiffant  de  fa  Part ,  &  n'envoiant  aucuns  Mémoires  ,  pour 
défendre  cet  Apel ,  il  fût  déclaré  nul. 

XXIV. 
Le  Sieur  du  Vais,  Pafteur  de  l'Eglife  ô!' ylimargues ,  apella  du  Jugement  dii 
Synode  du  Bas  Languedoc ,  tenu  à  Vfez. ,  à  l'Occafion  des  Diferens  qui 
étoient  entre  lui  8c  le  Sieur  Rtcheres,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Vieille-VtiU. 
Cette  Affemblée  ne  trouvant  pas  que  ces  Afaires-làfuffenr  encore  affés  éclair- 
cies  pour  en  pouvoir  juger ,  renvoia  l'Apel  dudit  Sieur  du  Fais  au  Confiftoi- 
re de  l'Eglife  à''Alais^  qui  eût  Ordre  d'en  juger  en  dernier  Reffort,  fans 
qu'aucune  des  Parties  pût  en  apeller. 
^  XXV. 

Le  Confiftoire  de  l'Eglife  à^Arvel  apella  des  Jugemens  rendus  dans  di- 
vers Synodes  de  la  Province  de  Xaimonge,  à  l'Occafion  de  certaines  Places 
dans  le  Temple  de  ladite  Eglife.    Et  les  Députés  de  ladite  Province  furent 

ouïs, 


TENUALOUDUN.  76^ 

ouïs,  &  déclarèrent,  qu'on  ne  leur  avoir  jamais  fignific  ledit  Apel,  ni  dé- 
claré qu'on  dût  le  pourfuivre  dans  cette  Aflemblee  :  &  que  le  Synode  de 
leur  Province  n'en  avoit  aucune  Connoiffance ,  mais  leulement  les  Parties 
qui  étoient  en  Diferent.  Cette  AiTemblée  ,  ians  s'arrêter  aux  jugemensqui 
avoient  été  rendus  par  le  Synode  de  Xaintonge  ,  renvoia  cette  ÂfaireauCon- 
fiftoij'e  de  ladite  Eglife  à^Arvel ,  pour  y  être  terminée  ,  félon  les  Canons 
faits;dans  ce  Synode  National ,  6c  les  precedens:  &  à  l'Egard  desautres  Af- 
faires  mentionnées  dans  le  Mémoire  dudit  Confiftoire  ,  par  Raport  à  Madame 
de  la  Monerie  ;  &  le  Mémoire  de  l' Eglife  de  Braiz^e  touchant  ce  qui  regar- 
doit  celle  de  Momac-.,  &  celui  de  Monlieur  de  for^/m  par  raport  a  celle  de 
Braife  ,  ou  à! Arvel  ,  cette  Aflemblee  les  renvoia  tous  aux  Synodes  Provin- 
cial de  Xaintonge. 

XXVI. 
Monfieur  Jacques  CelUn^  n'aiant  envoie  aucun  Mémoire  pour  maintenir 
l'Apel  qu'il  avoit  interjette  du  Jugement  du  Synode  Provincial  de  l'///f  de 
France  ,  tenu  à  h  Ferté  au  Col,  l'An  1657.  par  lequel  ledit  Synode  déclara 
qu'il  n'avoir  rien  remarqué  dans  l'Afte  du  Confiftoire  de  ^//r/,daté  du  qua- 
torzième Février  de  la  même  Année  ,    qui  eijt  pu  porter  ledit  Confiftoire 
à  cenfurer  ledit  Co/Iin  ,  comme  il  s'imaginoit  en  avoir  été  cenfuré  ,  ou  qui 
témoignât  que  ledit  Collin  fût  Auteur  des  Matières  qui  étoient  contenues 
dans  les  Mémoires  qu'il  avoit  produit  contre  le  Sieur  Anguenet ,  undesPaf- 
teurs  de  ladite  Eglife  de  Vitré  ;  &  par  lequel  ledit  Synode  déclara  encore 
qu'il  n'avoit  trouvé  dans  ledit  Afte  aucune  cenfurc  contre  ledit  Sieur  Collin, 
pour  lefquelles  Raifons  il  avoit  jugé  que  fon  Apcl  étoitvain,  ôcletoutaiant 
été  mûrement  confideré  ,  l'Aftemblée  déclara  que  l'Apel  dudit  Sieur  Collin , 
des  Jugemens  fufdits  du  Synode  de  la  Terté  au  Col ,  étoit  nul. 
XXVII. 
Monfieur  Taulet  autrefois  Pafteur  de  l'Eglife  à^Vfez.  ,  mais  alors  Miniftrc 
de  l'Eglife  de  Vaux  dans  la  Province  du  Bas  Languedoc  ,  expodienfonNom, 
Se  de  la  Part  des  Magiftrats  ,  des  Confuls  ,  &  du  Confcil  l^iblic  ,  comme 
auflî  de  la  Part  de  pluficurs  Chefs  de  Famille  ,  Membres  de  ladite  Eglife  , 
les  Raifons  de  leurs  Apels  qu'ils  avoient  interjettes  des  fugemens  des  Syno- 
des de  Montpellier  tenu  l'An  165-4.  ^  ^^  ^^^'^  à''Vfez,  tenu  l'An   1659.   ^ 
d'un  autre  de  AfontpelUer  tenu  la  même  Année.     Il  raporta  auflî  pourquoi  ils 
s'étoient  opofés  à  ce  que  les  Pafteurs  &  Anciens  nommés  ci-vieflbus  fuflênt 
apellés  à  ladite  Eglife  d'Z/fez..     On  ouït  les  Députés  Provinciaux  du  Bas  Lan- 
guedoc ,  &  particulièrement  le  Sieur  de  Foilfac  Ancien  dans  ladite  Egliled'Z/'- 
fez.  ,  Agent  pour  le  Confiftoire  ,  &  pour  l'Aflemblee  des  Chefs  de  Famille 
de  ladite  Eglife  ,  tenue  dans  leur  Temple  ,  le  vint-léptiême  du  Mois  de  Sep- 
tembre dernier  ,  ils  furent  tous  ouïs  dans  leurs  Reponfes  ,   aux   Apels  6c 
Opofitions  mentionnées  ci-deflus.     Les  Commifliiires  firent  auflî  Raport  de 
toutes  les  Matières ,  des  Papiers  &  des  Aftes  qu'ils  avoient  lias  &  examinés, 
&  que  les  Parties  avoient  produits.  Sur  le  tout  l'Aflémblée  confirma  le  Ju- 
gement du  Synode  de  Montpellier  ,  de  l'An  16T4.  Sc  elle  déclara  que  les  Rai- 
fons de  l'Apel  de  Monfieur  Paulet  étoient  nulles  ,  &  fans  Fondement  ,  fie 
Tome  IL  Eeece  qu'il 


Tfo        XXIX.    SYNODE    NATIONAL 

qu'il  ne  devoit  pas  prétendre  de  pouvoir  être  établi  dans  fon  Eglife  d'tf/ît, 
à  moins  qu'il  n'y  fût  rapellé  félon  les  Canons  de  notre  Difcipline  :  cepen- 
dant ce  Synode  renvoia  ledit  Sieur  Papilet,  avec  Honneur,  à  l'Eglife  de  ^<«»x, 
pour  y  exercer  les  Fonctions  du  Miniftere  ,  à  laquelle  Eglife  fa  l'erfonne  6c 
fes  Intérêts  furent  recommandés  ;  8c  le  Confiftoire  de  l'Eglife  dxyf  î,  fut  blâ- 
mé pour  avoir  avancé  des  Ghofes  injurieufes  contre  lui  ,  Se  qui  n'avoientpas 
été  prouvées  ,  6c  aulfi  pour  avoir  menacé  ledit  Sieur  PauUt  de  le  fufpendre 
au  Cas  qu'il  voulût  pourfuivre  fon  Apel  ;  &  pour  avoir  déclaré  quetoutau- 
tre  Synode  n'étoit  pas  un  Juge  competant  dans  cette  Afaire.  Déplus  cette 
Aflcmbléc  confirma  Monficur  Mmuel  dans  fon  Miniftere  de  l'Eglile  à^VÇez,. 
Et  quant  aux  Sieurs  Lambert  8c  Railli  ,  ils  dévoient  refter  dans  la  même 
Condition  qu'ils  étoient  alors  ,  jufqu'au  Synode  prochain  de  leur  Province, 
qui  pourroit,  fi  elle  le  jugcoit  à  propos ,  les  confirmer  dans  le  Miniftere  de 
ladite  Eglile  ,  ou  les  décharger  2c  les  mettre  en  Liberté  ^  6c  cela  néanmoins 
fans  aprouver  la  Coutume  de  ladite  Province,  d'envoier  des  Pafteurs  à  une 
Eglife  deftituée  depuis  un  An  ,  depuis  un  certain  tems  feulement.  Et  il  fut 
ordonné  à  ladite  Province  de  fe  conformer  à  l'avenir  ,  à  la  Pratique  des  au- 
tres Provinces  8c  aux  Canons  de  nôtre  Difcipline.  Et  pour  ce  qui  concer- 
noit  les  Sieurs  de  Rache  ,  Ravanel ,  Licon  fie  Folheri  ,  Anciens  de  l'Eglife 
d^Vfez,  ,  quoique  le  Confiftoire  eût  mal-fait  de  les  apeller  à  cet  Ofice,  néan- 
moins cette  Aflemblée  les  y  confirma  ,  8c  cela  d'autant  plus  que  depuis  leur 
établiflèment  ils  s'étoient  dignement  aquités  des  Devoirs  de  leurs  Charges,  & 
auffi  pour  plufieurs  autres  Raifons  dont  on  ne  jugea  pas  à  propos  de  faire 
alors  Mention. 

XXVIII. 

Le  Sieur  GHcnard  autrefois  Pafteur  de  l'Eglife  âEvre/tx,  apella  dujuge- 
gement  du  Synode  à'^AUnçon  ,  tenu  l'An  1651.  par  lequel  il  avoit  été  depo- 
ié  ,  à  Caufe de  la  Vie  Scandaleufe,  mais  ne  comparoiffant  pas  pour  foutenir  ion 
Apcl  ,  il  fut  déclaré  nul  &  vain. 

XXIX. 

Le  Sieur  Germa»  Gaultier  apella  du  Jugement  du  Synode  tenu  à  Saint  Le, 
par  lequel  il  avoit  été  fufpendu  du  Saint  Miniftere  ;  mais  ledit  Gaultier  ^  ni 
Perfonne  autre,  ne  s'étant  prefenté  pour  foutenir  cet  Apel ,  il  fut  déclaré 
nul. 

XXX. 

Monfieur  Girard  aiant  apellé  des  Jugemens  rendus  dans  les  Synodes  de  la 
Province  de  Bourgogne  ,  tenus  à  IJfurtille  6c  à  Buffi  dans  les  Années  1649. & 
lôji.  Et  lors  qu'on  eût  examiné  les  Mémoires  dudit  Girard  ,  &  la  Copie 
du  Teftament  fait  par  feu  le  Sieur  Heliot ,  Maître  Chirurgien ,  6c  qu'on  eût 
ouï  les  Députés  de  la  Province  de  Bourgogne  ,  que  les  Commiilàires  qui 
avoient  été  nommés  pour  examiner  &  vérifier  les  Papiers  produits  par  l'une 
ôc  l'autre  Partie  ,  eurent  fiût  leur  Raport  :  cette  Aflemblée  aiant  Egard  à 
l'Etat  prefent  de  l'Eglife  de  Beaume  confirma  les  mêmes  Jugemens  dejK^uels 
Mr.  Girard  avoit  apellé. 

XXXL  Mon- 


T  E  N  U    A    L  O  U  D  U  N.  771 

XXX  I.' 

Monfieur  de  tauquembergne  ,  autrefois  Pafteur  dans  l'Eglife  de  Senlis,en- 
regitra  fon  Apel  contre  le  Jugement  du  Synode  Provincial  de  Charenton ,  te- 
nu le  vint-cinquiême  Avril  lôf^.  par  lequel  il  avoit  été  lufpendu  du  Minif- 
tere  ;  &  d'un  autre  Décret  du  Comité  aflemblé  à  la  Ferté  au  Co/le  quatrième 
de  fuillet  16^^.  qui  le  tint  par  l'Autorité  du  Synode  de  VJJle  de  France. ^con- 
voqué  à  Charenton  ,  le  vint -deuxième  Avril  1655'.  par  lequel  il  avoit  été 
tout- à-fait  depofé  :  C>c  encore  d'un  autre  Décret  du  Comité  aflemblcàlaF?^- 
te  au  Col,  \c  moh  à'' Avril  16  fj.  qui  avoit  non-feulement  confirme  cette  De- 
pofition  ,  mais  qui  avoit  auffi  prononcé  &  exécuté  une  Sentence  d'Excom- 
munication contre  lui.  Ledit  Sieur  de  Fatufuembergste  fut  oui  cxpolantles 
Fondemens  6c  les  Sujets  de  fon  Apel  pour  in  Defence.  Les  Députés  de  l'7/Z* 
de  France  lurent  aufli  ouïs  ,  parlant  pour  leur  Synode  ,  de  même  que  le  Co- 
mité qui  avoit  été  nommé  pour  eJiammer  cette  Afaire  ,  &  les  Parties  alegue- 
rent  chacune  leurs  Raifons  ,  lefquclles  aiant  étébien-confidéréesparl'Aflém- 
blée  ,  elle  déclara  qu'elle  ne  pouvoir  pas  aprou  ver  certaines  Irrcgularitcs  qu'el- 
le avoit  remarquées  dans  diferentes  Procédures  des  Synodes  de  Vljle  de  Fran- 
ce ,  contre  ledit  Sieur  de  FaH^aenthergue  ,  &  fur  tout  dans  l'Excommunica- 
tion qui  avoit  été  prononcée  contre  lui  ,  en  quoi  on  n'avoit  eu  aucun  Egard 
à  la  Forme  prcfcrite  par  notre  Difcipline  ;  Se  elle  jugea  néanmoins  que  le- 
dit Sieur  de  Fauquemhergtte  avoit  allés  mérité  d'être  depofé  de  fon  Miniftere, 
pour  avoir  excité  des  Troubles  &  caufé  du  Scandale  par  la  vie  defordonnée 
qu'il  avoit  menée  ,  2c  pour  avoir  continue  de  faire  les  Fonétions  de  fon  Mi- 
niftere après  en  avoir  été  depofé  ,  &  pour  s'être  adrcfl'c  aux  Juges  Séculiers 
pour  avoir  Juftice  du  Tort  qu'il  pretendoit  lui  avoir  été  fait  ,  par  où  il  s'é- 
toit  montré  Violateur  manifefte  des  Ordres  &  des  Canons  de  notre  Difcipli- 
ne ,  mais  d'autant  que  ledit  Sieur  de  F mcjucmbergue  s'humilia  en  Prcfcnce 
de  cette  Afiemblée  ,  &  qu'il  Jemr.nda  Pardon  à  Tiieu  de  toutes  fcs  Ofenfes  , 
qu'il  témoigna  un  vrai  Repentir  d'avoir  dit  &  écrit  des  Calomnies  contredi- 
vers  Parteurs  &  Anciens  de  l'Eglife  de  Paris  ,  Sc  contre  plu fieurs  autres  de 
l'y/?^  de  France  &  d'ailleurs  ,  &  parce  qu'il  promit  de  renoncer  à  tous  les  Pro- 
cès qu'il  avoit  commencés ,  contre  quelques  Pafteurs  &  Anciens ,  &  autres 
Perfonnes  ;  &  qu'il  perluaderoit  aux  Membres  particuliers  de  l'Eglife  de  5fK- 
lis  qui  s'ctoient  joints  aveclui  ,  d'abandonner  toutes  leurs  Pourfuites  ;  cet- 
te Afiemblée  voulant  ufer  de  Faveur  envers  ledit  Fau^uemhergue-,  leva  l'Ex- 
communication qui  avoit  été  dénoncée  contre  lui  ,  &  changea  fa  Sentence 
de  Depofition  en  une  Sufpcnfion  de  fix  Mois ,  au  bout  defquels  il  pourroit 
recommencer  les  Exercices  de  fon  Miniilere  ,  pourvu  qu'il  aportàt  avec  lui 
un  Certificat  des  Lieux  oii  il  auroit  refidé  pendant  ce  tems  ,  qui  fit  Foi  de  là 
bonne  Vie  6c  de  fes  bonnes  Mœurs  ,  dont  le  Synode  de  Vlfle  de  France  prcndroit 
Connoiil'ance  ,  ou  bien  l'Eg'ife  de  Rouen  ,'  fi  ledit  Synode  ne  fe  tenoit  pas 
avant  ce  tcms-là.  Et  dès  lors  l'Aflcmblée  recommanda  ledit  taucjuembergue 
6c  la  Famille  à  la  Charité  dudit  Synode,  qui  fut  prié  d'oublier  le  pafié,&  de 
lui  témoigner  quelque  Bonté  ,  en  le  plaçant  dans  une  Eglife  de  fa  Province, 
moiennant  que  ce  ne  fût  pas  dans  celle  de  Senlts,  ou  en  lui  procurant  quel- 
Eceee  2.  qu'Em- 


772  XXIX.   SYNODE  NATIONAL 

qu'Emploi  ailleurs.  Et  pour  ce  qui  concernoit  les  Eglifes  de  SeiilisScdtBe. 
thiz.i  ,  cette  Aflèmblée  cenlura  tous  ceux  qui  avoient  iliporté  kd'iz  Fan^uem. 
bergne  dans  fes  Defordres  ;  mais  afin  de  pacifier  toutes  Chofes  elle  leva  la  Sen- 
tence d' [excommunication  qui  avoit  été  prononcée  contr'eux.  Et  afin  que 
ce  prefent  Acte  pût  être  mis  en  Execution  ,  les  Sieurs  le  Page  ,  Fafteur  de 
l'Eglife  de  Château  Thierri  ,  Sc  Sarran  ,  Palleur  de  l'Eglife  de  Maux  ,  fu- 
rent nommés  pour  aller  faire  la  Vifite  de  l'Eglife  de  Senlis ,  accompagnés  cha- 
cun d'un  Ancien  de  leurs  Confiftoiresi  6c  ladite  Eglife  devoir  paieries  Fraix 
de  leur  Voiage.  Les  Chofes  étant  ainfi  ordonnées  &  expédiées  ,  Monfieur 
de  FaucjiiembergHe  demanda  Permiflîon  à  cette  Aflérnblée  ,  de  fe  retirer  en 
tel  Lieu  oii  la  bonne  Providence  de  Dieu  le  dirigeroit  i  ce  qui  lui  fût  accor- 
dé ,  Se  on  le  recommanda  à  la  Grâce  de  Dieu. 
XXXII. 

Jean  Guillemet  ,  vint  à  cette  Affemblée  pour  maintenir  fon  Apel  qu'il 
avoit  interjette  contre  le  Jugement  du  Confiftoire  de  Montauban^  ôc  contre 
un  autre  qui  avoit  été  rendu  contre  lui  ,  dans  le  Synode  Provincial  du  Haut 
Languedoc.  Après  que  ledit  Guillemet  &  les  Députés  de  ladite  Province  eu- 
rent été  ouïs ,  l'Affemblée  jugea  que  cette  Afaire  ne  devoit  pas  avoir  été  ap- 
portée devant  elle  ;  c'eft  pourquoi  elle  la  renvoia  au  Synode  de  ladite  Pro- 
vince ,  &  au  Confiftoire  de  Montauban  ,  dont  le  Jugement  fut  confirmé  par 
avance  ,  par  l'Autorité  de  ce  prefent  Synode  National  j  mais  avec  tout  cela 
ladite  Province  &  ledit  Confiftoire  furent  priés  d'étendre  leurs  Charités  en- 
vers cet  Apelant. 

XXXIII. 

L'Eglife  d''EiJfIgeac  aiant  apellé  d'un  Jugement  du  Coloque  de  Perigord;  èc 
du  Synode  de  la  Bajfe  Gnienne  ,  affemblé  à  Sainte  Foi  l'An  1645".  à  l'Oc- 
cafion  des  Titres  dont  on  avoit  fait  Mention  dans  la  Publication  des  Bans  de 
Mariage  du  Sieur  de  Beqaai  ,  Procureur  à  la  Cour  Prefidialed'y^^f»  ,  &  des 
Plaintes  qu'on  avoit  portées  contre  Monfieur  Etmer  ,  alors  Pafteur  de  l'E- 
glife du  Mont  Saint  f'roi  ,  defquelles  Plaintes  il  étoit  fait  Mention  dans  un 
Mémoire  envoie  par  le  Confiftoire  de  ladite  Eglile  à''EiJfigeac  i  mais  l'Apel 
de  ladite  Eglife  fut  déclare  nul  :  &  quant  aux  Plaintes  elles  dévoient  être 
portées  au  Synode  prochain  de  la  Bajfe  Guienne  ,  qui  fut  chargé  d'en  pren- 
dre Connoiflancc  1  &  pour  cet  Efet  on  mit  le  Mémoire  fufdit  entre  les  Mains 
des  Députés  Provinciaux  de  la  Bajje  Guienne  ,  lequel  étoit  atefté  par  la  Signa- 
turc  de  Monfieur  Beraud^  Pafteur  ,  &  de  quatre  Anciens. 


CHA. 


T  E  N  U    A    L  O  U  D  U  N.  yr} 

CHAPITRE    X. 

Contenant  les  Matières  Générales. 
Article     I. 

CEtte  Affemblée  étant  informée  ,  par  la  Province  du  Bas  Languedoc,  que 
quelques  Paftcurs  lifoient  les  Textes  de  leurs  Prêches  dans  une  Verfion 
diferente  de  celle  dont  on  fe  fervoit  communément  dans  nos  Eglifcs ,  elle 
déclara  qu'aucun  Pafteur  ne  fe  ferviroit  à  l'avenir  d'une  autre  Verfion  que 
de  celle  qui  étoit  communément  en  Ufage  ,  foit  qu'il  fit  la  Lefture  des  Sain- 
tes Ecritures  ,  ou  qu'il  en  prît  feulement  les  Textes  ,  pour  en  faire  le  Sujet 
de  fcs  Prédications. 

II. 
Et  examinant  la  Propofition  faite  par  le  Député  de  la  Province  de  Bour- 
gogne  ,  concernant  l'Adminiftration  des  Deniers  des  Pauvres ,  8c  la  Reddi- 
tion des  Comptes  par  ceux  qui  les  avoient  diftribués;  cette  Aflemblée  jugea, 
que  la  ConnoilTance  5c  Direction  de  cette  A  faire  apartenoit  aux  Confiftoires, 
conformément  à  l'Ordre  étubli  par  nôtre  Difcipline  i  8c  que  ceux  qui  en 
violoient  les  Canons  ,  en  portant  cette  Ataire  ailleurs  que  dans  nos  Affem- 
bléesEcclefiaftiques,  dévoient  être  pourfuivis  avec  toute  la  Rigueur  des  Cen- 
fures  ,  comme  Contempteurs  des  Canons  ,  Se  Rebelles  aux  Confittoires. 
III. 
Les  Députés  de  Bourgogne  ,  demandant  ,  fur  le  fixiême  Article  du  tren- 
tième Chapitre  de  nôtre  Difcipline  ,  comment  on  devoit  juger  du  Lieu  de 
la  Demeure  de  ceux  qui  contraftoient  Mariage  ,  afin  qu'on  put  authenti- 
quement  publier  leurs  Bans  ?  Cette  Aifemblce  fût  d'Opinion  qu'on  ne  pou- 
voir pas  faire  un  Canon  Univcrfel  qui  dût  obliger  toutes  les  Eglifcs  ,  parce 
que  les  Coutumes  des  Eglifcs  particulières  ,  quoique  diferentes  l'une  de  l'au- 
tre ,  dévoient  être  fuivics.  C'eft  pourquoi  la  Connoiflance  de  cette  Afaire 
fut  remife  à  la  Prudence  des  Synodes  Provinciaux  ,  des  Coloques  6c  des 
Confiftoires  ,  qui  obferveroient  éc  fuivroient  leurs  Coutumes  dans-  chaque 
Diftriét  particulier. 

IV. 
Cette  même  Province  remontra  à  l'Aflemblée  qu'on  étoit  (très  peu  foi- 
gneux,en  plufieurs  Endroits  de  leur  Province  ,  de  fanélifier  le  Saint  jour  du 
Dimanche  ,  6c  que  beaucoup  de  Perfonncs  s'ocupoient,  ce  jour  là  ,  d'Afai- 
res  temporelles ,  de  Jeux  6c  de  Pafle-tems  ,  négligeant  les  Exercices  delà  Pie- 
té, &  ne  tenant  Compte  des  Ordonnances  ,  &  fc  laiflant  aller  aux  mauvais 
Exemples  5c  à  la  Diflblution.  Sur  quoi  cette  Aflemblée  étant  touchée  d'u- 
ne Douleur  très  vive  de  ce  qu'on  profanoit  un  fi  Saint  Jour,  par  oii  l'on  pro- 
voquoit  la  terrible  Vengeance  de  Dieu  fur  les  Fils  des  Hommes,  elle  ex- 
horta tous  les  Fidèles  d'emploier  ce  Jour  de  Repos  à  l'Accompliflément  des, 
Saints  Devoirs  de  la  Pieté  ,  &  aux  Sacrées  Fins  pour  lefquelles  il  avoit  été 
Eéeee  3  io. 


774.  XXIX.  SYNODE   NATIONAL 

inftitué  ,  en  s'apliquant  à  tous  les  Exercices  publics  &  particuliers  de  la  Re- 
ligion ,  fur  tout  en  lifant  ,  entendant  ,  &  méditant  la  Sacrée  Parole  de  £><>«, 
6c  en  priant;  &  à  s'abftenir  non-feulement  de  leurs  Travaux  ordinaires^  mais 
au  ni  à  ne  point  fréquenter  de  Compagnie  ,  à  n'affifter  à  aucune  A  flcmblce  , 
Se  à  ne  prendre  pomt  de  Divertiflemens  qui  pûflent  diftraire  leurs  Cœurs  8c 
leurs  Afeârions  du  Culte  de  Dien  ,  oc  de  la  Dévotion  que  nous  devons  fur 
tout  avoir  pour  le  Jour  du  Sabat  que  JeÇus-Chrifl  lui  même  à  inftitué.  Et 
il  fut  enjoint  à  tous  nos  Synodes  Provinciaux  de  faire  tels  Canons  fur  ce  Su- 
jet qu'ils  jugeroicnt  les  plus  nccefl-aires ,  6c  les  plus  convenables  ;  &  on  com- 
manda à  tous  les  Membres  particuliers  de  nos  Eglifcs  de  les  obferver  Con- 
Iciencieufement  6c  Relisieufement. 

V. 
La  Province  du  Bearn  defira  qu'on  lui  accordât  une'  pleine  Autorité  de 
pratiquer  les  Canons  qu'elle  avoit  déjà  faits  ,  &  qu'elle  pourroit  aufllfaireà 
l'avenir  ,  par  Raport  aux  Lieux  8c  aux  Tems  qu'on  celebreroic  les  Maria- 
ges. Cette  Aflemblée  lui  oélroia  la  Demande  ,  Sc  elle  donna  auffi  la  même 
Autorité  aux  autres  Synodes  Provinciaux  ,  ôc  défendit  à  tous  les  Minières  de 
marier  Perfonne  dans  leurs  Eglifes  ,  finon  aux  Heures  accoutumées  >  8c  mar- 
quées pour  une  pareille  Solemnité. 

Il  fut  ordonné  qu'on  liroit  dans  toutes  nos  Eglifes  le  trente-deuxième  Ar- 
ticle du  dernier  Chapitre  de  notre  Difcipline  ,  qui  défend  les  Duels  ,  fous 
Peine  des  Cenfures  les  plus  rigourcufes  ,  &  même  d'être  excommunié  \  6c 
que  cette  Leéture  fcroit  accompagnée  d'exhortations  très  ferieufes  &  très  for- 
tes ,  afin  que  ce  Péché  infernal  pût  être  banni  des  Cœurs  8c  des  Sociétés  des 
Fidèles  ,  comme  étant  expreficment  détendu  par  la  Parole  de  Dien  ,  &  tous 
les  Duelliiles  aiant  été  déclarés  Infâmes  par  les  Edits  de  Sa  Majefié ,  il  fut 
enjoint  à  tous  les  Confiftoires  de  pourfuivre  les  Refra6taires  ,  &  de  fe  fervir 
de  toutes  les  Cenfures  contr'eux. 

VII. 

Plufieurs  Provinces  s'étant  plaintes  de  la  grande  Diférence  qu'on  remar- 
quoit  dans  les  Copies  imprimées  de  nôtre  Difcipline  ■,  cette  Aflemblée  or- 
donna qu'on  en  tireroit  une  autre  très-exaéle  ,  &  três-corre£te ,  félonies  De- 
cifions  de  nos  Synodes  Nationaux  ,  à  la  Marge  de  laquelle  on  infereroit  les 
Canons  &  les  Obfervations  defdits  Synodes  ,  en  faifant  des  Extraits  des  Ar- 
ticles qu'on  jugeroit  les  plus  neceflàires.  Et  Monfieur  Amirauà  Pafteur  & 
Profefleur  de  l'Eglife  6c  Univerfité  de  Saumur  ,  fut  chargé  de  cette  Tâche , 
dans  laquelle  il  pourroit  être  aidé  par  Meffieurs  Blonàel  ,  Gunltier  ,  £c  Cate- 
lan  ;  £c  il  devoit  communiquer  fon  Ouvrage  aux  Confiftoires  de  Saumttr, 
de  Paris  Sc  de  la  Rochelle ,  pour  être  imprimé ,  lors  qu'ils  l'auroient  ap- 
prouvé, 

VIII. 

En  Execution  de  l'Article  du  Synode  National  de  Charenton ,  tenu  l'an 
1651.  touchant  les  Membres  de  la  Confeflion  ^''Ausbofirg  ,   apellés  commu- 
nément Luthériens i  qui  prefenteroient  leurs  Enfans  au  Batêrae  dans  nos  Egli- 
fes, 


TENUALOUDUN.  77^ 

fts ,  n'aknt  pas  communié  auparavant  avec  nous  ;  cette  Aflemblée  décréta  que 
les  Confiftoires  obferveroicnc  particulièrement  leurs  Inclinations,  pour  recon- 
noître  s'ils  le  joignoient  à  nos  Affemblées  avec  un  vrai  Efprit  de  Paix,  6c de 
Charité  ,  comme  il  eft  requis  par  le  fufdit  Article  ^  auquel  Cas  ils  feroient 
admis  pour  être  Parrains.  Et  on  de  voit  avoir  le  même  Egard  quant  aux  Ma- 
riages. 

IX. 

La  Province  du  Bearn  demanda  fi  elle  pouvoit  foufrir  qu'on  adminiftrât 
la  Cène  du  Seigneur  un  autre  Jour  que  celui  du  Sabat  des  Chrétiens  ?  Cet- 
te Aflemblée  jugea  ,  que  quoique  le  Culte  Religieux  ne  fût  pas  atûchc  à  des 
Cii-conllanccs  de  Tems  Se  de  Lieu  ,  cependant  il  étoit  neccilàire  ,  à  Caufe 
de  l'Importance  d'une  Cérémonie  fi  Sainte  ,  que  ce  Sacré  Repas  fût  célébré, 
s'il  étoit  poflible  ,  un  jour  de  Dimanche  ,  &  non  pas  un  jour  Ouvrier  ,  à 
moins  qu'on  n'eût  des  Raifons  très  fortes  d'en  ufer  autrement,  dont  les  Syno- 
des Provinciaux  ,  les  Coloques  &  les  Confiftoires  prendroient  Connoiflance. 
X. 

Cette  Aflemblée  ordonna,  pour  l'avenir, qu'outre  les  Canons  qui  avoient 
déjà  été  faits  pour  rendre  les  Dcputations  aux  Synodes  complètes  ,  ceux  qui 
étant  députés  aux  Synodes  s'en  abiénteroient,  feroient  tenus  d'informer  ledit 
Synode  des  Raifons  de  leur  Abfence  ,  fie  du  Soin  qu'ils  auroienteu  d'avertir 
ceux  qui  feraient  fubftitués  à  leur  Place  d'y  comparoître  pour  eux  ;  Se  que 
le  Synode  de  leur  Province  devoit  en  juger  :  &  au  Cas  qu'ils  ncgligeaflènt 
de  le  faire  ,  il  fut  expreilément  enjoint  aux  Provinces  de  prendre  Connoif- 
fance  de  cette  Afaire  ,  ôc  de  procéder  contre  les  Delinquens  ,  en  \c?,  fufpen- 
dant  de  leurs  Charges  ,  s'ils  n'aportoient  pas  des  Excufes  valables  pour  juf- 
tifier  leur  Conduite  ,  de  quoi  lefditcs  Provinces  dévoient  rendre  Compte  au 
Synode  National  fuivant. 

X  L 

Les  Provinces  aiant  rendu  Compte  du  Soin  qu'elles  avoient  pris  d'obliger 
les  Pafl:eurs  à  refider  dans  leurs  Eglifes  ;  Cette  Aifemblée  confirma  les  Ca- 
nons qui  avoient  déjà  été  faits  à  cette  Occafion  ,  &  elle  enjoignit  à  tous  les 
Synodes  &  Coloques  de  s'interrefler  en  cela  ;  &  on  les  chargea  de  procedcF 
contre  les  RefracTaires,  &  de  les  Cenfurcr  avec  la  dernière  Rigueur  ,  après 
qu'on  auroit  bien  connu  l'Etat  de  leurs  Eglifes ,  &  celui  de  leurs  Paf« 
teurs. 

XII. 

Raport  aiant  été  fait  à  ce  Synode  National  ,  que  le  Mot,  Damnation^coïi' 
tenu  dans  la  dixième  Seélion  de  nôtre  Catechime  ,  avoit  été  changé  dans  plu- 
ficurs  Editions  de  nos  Pfeauines  en  celui  de  Condamnation  j  Ce  Svnode  ju- 
geant que  ces  deux  Mots,  quant  à  leur  Subftance,  ne  fignifioient  qu'une  mê- 
me Cholê  ,  il  laifla  à  la  Liberté  des  Imprimeurs  de  fe  fervir  de  l'un  ou  de  l'au- 
tre des  deux  ,  à  leur  Choix. 

XIII. 

Afin  de  remédier  à  la  Diference  qui  fe  trouvoit  dans  les  Editions  de  la  Bi- 
ble ,  des  Pfcaume»  ,  de  BÔtre  Lyturgte  ôc  du  Catechime  i  cette  Ailèmblée 

or- 


f-jG         XXIX.    SYNODE    NATIONAL 

ordonna  ,  que  chaque  Province  obferreroit  6c  marquerait  les  Changemens 
qui  y  avoienc  été  faits  ,  &  tout  ce  qui  pourroit  y  manquer  ,  afin  qu'on  en- 
voiât  leurs  remarques  au  Confiftoire  de  Paris  ,  qui  les  examineroit  félon  fa 
Prudence  ,  &  feroit  Choix  des  plus  Importantes,  pour  les  notifier  au  Synode 
Provincial  de  l'//2e  de  France  ,  qui  donneroit  les  Ordres  néceffaires  pour  une 
Edition  plus  exâéte  &  plus  correéle  de  la  Bible  ,  des  Pfeaumes  ,  de  la  Ly- 
turgie  êc  du  Catechime  ,  à  quoi  les  Imprimeurs  fe  conformeroient  dans  leurs 
Impreflîons  à  l'avenir.  De  plus  on  enjoignit  à  tous  les  Confiftoires  des 
Lieux  où  il  y  avoit  une  Imprimerie  d'avoir  l'Oeil  fur  cette  Afaire;  8c  lesSrs. 
Bochard,  de  Caen ,  Jaffarid  ,  de  Cajires ,  àz  Chandieu ^  Eujtache ,  Taht,BoH- 
dan,  Bernard,  de  Telofix  ^  le  Blois,  Cuit  t  on  ,  Amirand ,  Daille\  Gommare, 
Diz.e  ^  Ricottier  ,  Caz.amajor  ,  ècHuwel ,  Pafteurs  ,  furent  chargés ,  comme 
Comité  ,  d'avoir  Soin  que  ce  prcfent  Aftc  fût  mis  en  Execution. 
^  XIV. 

D'autant  que  les  Péchés  des  Hommes ,  &  particulièrement  de  ceux  que 
Dieu  a  feparcs  du  Monde  ,  par  une  très  Sainte  Profeflîon  ,  &  qu'il  a  hono- 
rés par  deflus  tous  les  autres  du  Titre  glorieux  de  fes  Enfans ,  obligent 
fouvcnt  l'Eglife  de  Dieu  de  penfer  à  s'humilier  extraordinairement ,  à  prier 
publiquement  ,  à  Jeûner  &  à  fe  repentir  :  cette  Aflemblée  recommanda  à 
toutes  les  Provinces  l'Obfervation  de  cet  Article  de  nôtre  Difciplinc  ,  qui 
donne  Autorité  aux  Synodes  Provinciaux  de  proclamer  des  Jeûnes  Publics , 
chacun  dans  les  Eglifes  de  fa  Dépendance,  fuivant  qu'ils  le  jugeront  necclfaire  : 
&  elle  ordonna  que  la  Province  qui  avoit  Droit  de  convoquer  le  Synode  Na- 
tional ,  auroit  Soin  de  publier  qu'on  folemniferoit  un  Jeûne  National ,  qui 
feroit  univerfellcment  obfervé  dans  toutes  les  Eglifes  Reformées  de  ceRoiau- 
me  ,  félon  les  Avis  qu'elle  en  recevroit  des  autres  Provinces  ,  8c  particuliè- 
rement de  celles  qui  feroient  les  plus  voifines,  conformément  au  même  Arti- 
cle de  nôtre  Difcipline,afin  de  prévenir  ,  &  d'éviter  par  là,  la  Colère  terri- 
ble ,  Se  les  Jugemens  de  Dieu. 

XV. 
11  fut  ordonné  que  ceux  qui  difcrcroient  de  faire  batizer  leurs  Enfans  feroient 
f  oïtement  cenfurés  ,  félon  la  Rigueur  de  nôtre  Difcipline  ,  2c  que  fi  des  En- 
fans avoient  ateint  l'Age  de  Difcretion  avant  que  d'avoir  été  batifés  ,  on  les 
inftruiroit  premièrement ,  &  on  les  catechiferoit  fur  tous  les  Principes  de  la 
Religion  Chrétienne  ,  avant  qu'ils  fuffent  reçus  au  Batême. 
XVI. 
Les  Députés  de  Vljle  de  France  aiant  raporté  les  mauvaifes  Pratiques  de  cer- 
taines Perfonnes  de  la  Religion  Reformée  ,  qui  vouloient  bien  fervir  de  Cou- 
verture àd'autres  de  la  Religion  Romaine,  afin  que  ceux-ci  pûffent  porter  leurs 
Afaires  devant  la  Cour  de  l'Edit  i  cette  Affemblée  les  Condamna  ,  &  leur 
défendit ,  fous  Peine  d'encourir  les  plus  rigoureufes  Cenfurés, d'emploier  ces 
fortes  de  Pratiques ,  Sc  d'y  adhérer  en  aucune  Manière. 
XVII. 
A  la  Requête  des  Députés  de  la  Province  de  Bretagne  ,  cette  Affemblée 
ordonna  que  s'il  fe  gliffoit  quelque  Erreur  ,  mais  qui  ne  fût  pas  divulguée 

par- 


TENUALOUDUN.  tjj 

parmi  le  Peuple  ,  ceux  qui  voudroient  entreprendre  de  la  réfuter  écriroient 
en  Laneue  Latine. 

^  X  V  I  I  I. 

A  la  Requête  des  Députés  de  Normandie  ,  cette  Aflemblce  ordonna  que 
tous  les  Confiftoires  auroient  Soin  que  pendant  la  Célébration  de  la  Sainte 
Cène  on  liroit  les  Chapitres  de  l'Ecriture  ,  6c  on  chanteroit  les  Pfeaumes 
qui  convenoient  le  mieux  à  la  Nature  d'une  fi  Sainte  Ordonnance,  afin  d'ex- 
citer d'autant  plus  ,  6c  d'entretenir  k  Dévotion  des  Communians. 
X  I  X. 
On  remontra  que  quoique  plufieurs  de  nos  Eglifes  particulières  euflentun 
Droit  inconteftable  ,  en  Vertu  des  Edits  ,  d'exercer  nôtre  Religion  en  plu- 
fieurs Villes  ,  Bourgs  ,  Sc  autres  Lieux  ,  à  la  Campagne  ,  néanmoins  en 
Elufieurs  Endroits  ou  l'on  avoit  cette  Liberté  là  ,  on  s'aflembloit  dans  des 
ieux  très  peu  convenables;  cette  Aflemblée  exhorta  toutes  les  Eglifes  ,  ou 
de  s'accommoder  mieux  ,  ou  de  bâtir  de  nouveaux  Temples ,  qui  luffenc 
plus  propres  ,  &  plus  commodes  ,  bc  de  ne  s'en  fervir  que  pour  l'Exercice 
du  Culte  Religieux.  Et  on  pria  tous  les  Seigneurs  8c  les  Gentil-  hommes , 
Membres  defdites  Eglifes  ,  d'avancer  autant  qu'ils  pourroienc  un  fi  Saint 
Ouvrage. 

XX. 
A  la  Requête  des  Députés  Provinciaux  du  Dattphiné ,  tous  les  Coloques 
furent  exhortés  de  faire  tranfcrire  les  A£tes  de  tous  nos  Synodes  Nationaux, 
afin  qu'ils  pûlTent  s'en  fervir  dans  l'Occafion  ,  6c  fur  tout  dans  l'Exercice  de 
la  Dilcipline  de  nos  Eglifes. 

XXI. 
Les  Députés  Provinciaux  de  Xaintonge  Sc  du  PoiElou  demandant  ,  que  Is 
Canon  de  nôtre  Difcipline  6c  les  Décrets  de  nos  Synodes  Nationaux  ,  qui 
défendent  la  Publication  d'aucun  Traité  de  Religion,  avant  qu'il  ait  premiè- 
rement été  examiné  &  aprouvéparles  Perfonnes  qui  auront  été  nommées  par  le 
Synode  Provincial  ,  pour  les  examiner  ôc  aprouver  ,  pûlTent  être  étendus 
jufqu'aux  Sermons»  &  à  toutes  autres  fortes  d'Ecrits  qui  concerneroient  la  Re- 
ligion :  leur  Demande  leur  fut  accordée. 

XXII. 
Cette  Affemblée  étant  informée  ,  que  dans  certaines  Provinces  ondonnoit 
les  Pafteurs  aux  Eglifes  pour  l'Efpace  d'un  An  en  Manière  d'Effai,  &  qu'on 
les  ôtoit  de  leurs  Eglifes  propres  avec  trop  de  Facilité  :  cette  Affemblée  con- 
damnant cet  Abus  ,  enjoignit  à  toutes  les  Provinces  de  fe  conformer  au  Ca- 
non du  Synode  National  dizGergea}{,(ux  le  dixième  Article  du  Chapitre  pre- 
mier de  nôtre  Diicipline ,  qui  déclare  ,  qu'il  étoit  arrêté  pour  l'avenir  ,  que 
lors  qu'un  Mmiftre  étoit  ordonné  ,  il  ne  fcroit  plus  envoie  aune  Eglifepour 
unAn,  mais  queceite  Metode  prefcrite  dans  nôtre  Difcipline  feroit  très  exaéte- 
ment  6c  très  religieuiement  fuivie  :  ce  qui  devoit  être  notifié  à  toutes  les 
Eglifes  par  la  Leûurc  de  ce  prefent  Aéire. 

X  X  1  I  I. 
Il  fut  arrêté  qu'on  obferveroit  cet  Ordre  dans  tous  nos  Synodes  Nationaux, 
Tome  II.  Fttff  à 


77S  XXIX.    SYNODE  NATIONAL 

à  favoiï  ,  que  lorfque  le  Modérateur  l'Ajoint  &  le  Secrétaire  Pafteur  ,  au- 
roicnt  dit  leurs  Sentimens  fur  la  Queftion  Propofée  ,  le  Seaetaire  qui  étoit 
choifi  d'entre  les  Anciens  diroit  fon  Opinion  immédiatement  après ,  Se  en- 
fuite  Monfieur  le  Député  General ,  puis  tout  le  Corps  des  Pafteurs  ,  &  d'a- 
bord après  ceux  là  les  Anciens  qui  feroient  dépurés  par  les  Provinces;  6c  en 
dernier  Lieu  ,  que  le  Modérateur  reciicilliroit  les  Voix  ,  8c  concluroit  par 
Ion  propre  Sufrage.     Et  il  fut  ondonné  que  tous  les  Synodes  Provinciaux  ob- 
ferveroient  auffi  cette  même  Metodc  dans  toutes  leurs  Délibérations  en  don- 
nant leurs  Sufrages ,  fans  s'en  écarter  en  aucune  Manière. 
XXIV. 
Plufieurs  Provinces  fê  plaignant  que  les  Sieurs  Z)^»/// 8c  jlmirauil,  avoient 
violé  les  Canons  fiiits  dans  les  Synodes  Nationaux  d'-(^/f«pw,  tenu  l'An  1657. 
6c  de  Charenton  tenu  l'An  1644    touchant  la  Doârrine  de  la  Grâce  :  Cette 
Aflemblce  aiant  ouï  ces  deux  célèbres  Miniftres  de  l'Evangile  Mefileurs  D^/'/- 
lé  8c  jimirand  ,  dans  ce  qu'ils  aîcguerent  pour  le  juitifier ,  &  trouvant  qu'ils 
étoient  très  purs  8c  tjès  Orthodoxes  dans  leurs  Sentimens  ,  oc  qu'on  pou- 
voit  très  bien  les  difculper  d'avoir  tranfgrefle  lefdits  Canons,  &  qu'ils  n'a- 
voient  pas  encouru  IcsCenfures  qui  étoient  décrétées  contre  ceux  qui  les  vio- 
loient  :  &  étant  très  notoire  que  le  Livre  de  Monfieur  D^;//e  avoit  non  feu- 
lement été  imprimé  fms  fa  Participation  8c  fans  qu'il  en  eût  Connoifiancei 
mais  auffi  qu'il  avoit  été  imprimé  contre  là  Volonté,  ce  qu'il  prouva  par  les 
Opofitions  expreflès  qu'il  avoit  faites  à  la  Publication  dudit  Livre  :  On  trou- 
va auffi  que  Monfieur   Amirand  n'avoit  rien  écrit  depuis  les  Synodes  fufdits, 
que  conformément  à  la  Permiffion  qui  lui  en  avoient  été  donnée  par  le  Sy- 
node de  Charenten  de  l'An  i  644.  au  Cas  que  quelqu'un  écrivit  contre  lut  ; 
&  qu'aucun  de  fes  Ecrits  n'avoit  été  publié  ,  qu'après  que  d'autres  l'avoient 
provoqué  à  le  faire  en  déclamant  contre  fa  Doétrine.     Pour  ces  Caufcs  cette 
Aflemblée  décréta  d'un  Confentcment  unanime  ,  nemine  contradicente  ,  que 
tout  ce  qui  s'étoit  paffé  fur  ce  Sujet  jufqu'à  ce  jour,  feroit  cnfeveli  dans  le  Tom- 
beau d'un  profond  &  Saint  Oubli  ;  &  lefdits  Sieurs  OatHéèc  AmiraudÇyxrtnt 
exhortés  de  continuer  dans  le  fidèle  Emploi  de  ces  riches  Talens  dont  Dien 
les  avoit  ornés  ,  pour  l'Avancement  de  fa  Gloire  6c  pour  l'Edification  de  fon 
Eglife. 

XXV. 
Et  d'autant  que  le  Bonheur  de  nos  Eglifes  confifte  dans  la  Paix  &  la  bon- 
ne Intelligence  qu'elles  doivent  avoir  entr'cUcs  ,  &  pour  obvier  à  toutes  les 
Contentions  8c  Divifions  qui  pourroient  les  troubler  ,  cette  Affemblée  mar- 
chant fur  les  Vertiges  de  nos  Predeceffcurs  ,  8c  pour  fati-fairc  aux  Requêtes 
des  Provinces  qui  avoient  toutes  demandé  qu'on  fit  obferver ponéluellement 
les  Canons  faits  dans  les  Synodes  à''ySlençon  &  de  Charenton,  confirma  lefdits 
Canons  ,  &  défendit ,  fous  Peine  d'encourir  les  plus  rigoureufes  Cenfures 
de  nôtre  Difcipline  .  à  tous  les  Pafteurs  6c  Profeffeurs  ,  de  les  tranfgreffer , 
dans  leurs  Leçons  Publiques  ,  dans  leurs  Sermons  ,  leurs  Difputes  ou  leurs 
Ecrits  ,  foit  en  écrivant  contre  ceux  qui  étoient  nés  dans  ce  Roiaume  ,  ou 
eomre  ceux  qui  étoient  d'un  Paï's  étranger.    11  lut  aufli  défendu  de  foufrir 

que 


TENU     A     L  O  U  D  U  iN.  779 

que  nos  Ecoliers  en  difputafient  en  quelque  Façon  que  ce  put  être.  Et  enfin 
pour  obferver  fort  régulièrement  l'Uniformité  parmi  nous  ;  il  fut  ordonné 
que  tous  les  Coloques  &  les  Synodes  Provinciaux  ne  fe  lerviroient  d'aucun 
Formulaire  particulier  par  Raport  à  ce  Point ,  lorsqu'ils  reccvroientdcs  Pro- 
pofans  à  l'Ofice  Sacré  du  Miniltere  ,  mais  qu'ils  conviendroient  tous  dans 
leur  Signature  &  dans'  leur  Serment  de  garder  nôtre  Confcffion  de  Foi  ,  & 
d'oblèrver  la  Difcipline  de  nos  Eglifes  ,  fur  quoi  on  exigeroit  de  nos  Propo- 
iàns  qu'ils  proteftaffcnt  en  tenant  les  Mains  élevées  au  Ciel  ,  &  en  apellani 
DieH  à  Témoin  de  la  Sincérité  de  leurs  ^mes,  qu'ils  rejettoient  toutes  les  Er- 
reurs qui  étoient  rejeuces  par  les  Décrets  defdits  Synodes  Nationaux  à'Alen- 
Ur.çon  &  de  Chiirenton  ,  touchant  la  Doctrine  de  la  Predeftination  &  de  I2 
Grâce. 

AVIS. 

^  Les  Décrets  dont  il  eft  parlé  dans  Pikticle  précèdent  font  contenus  dans  le 
,,  VIII.  Article  desMatiei-es  Générales  du  Synode  d'-r^/tfwfowjdansles  Pag.  5-66. 
„  &  ly^j.  de  ce  Volume  ,  &  dansle  VI.  Article  de  laRevifion  dudit  Synode, 
„  faite  par  le  Troiûéme  Synode  National  de  Charenton  ,  dans  les  Pages  66"^. 
„  ÔC  664  de  ce  même  Tome.oà  chacun  peut  les  voir,  fans  qu'il  foit  befom 
„  de  les  inferei-  derechef  ici  ,  comme  ils  le  trouvent  dans  les  Exemplaires 
,,  Manufcrits  du  prefênt  Synode:  cela  étant  fuperflu,  puis  qu'ils  font  mot  à 
„  mot  dans  les  quatre  Pages  qu'on  vient  d'indiquer,  8c  que  toutleRcful- 
„  tat  de  cette  fameufc  Difpute  fe  trouve  auffi  dans  une  longue  Deduftion  du 
„  XV.  Chapitre  des  Matières  Générales  du  même  Synode  National  à''Alen- 
„  çou  ,  depuis  le  Xlt.  Article  de  laPage5'7i.  jufqu'au  XXX.  de  la  Page 
„  5'76.  de  ce  Volume  ,  oii  le  Leéteur  pourra  trouver  le  Recueil  de  tout  ce 
,,  qui  concerne  cette  Matière  ,  laquelle  a  fait  plus  de  Bruit  ,  &  caufé  plus 
„  de  Difputes  qu'aucune  autre  dont  il  foit  parlé  dans  les  Synodes  Nationaux 
„  des  Egliies  Reformées  de  France  ,  ni  dans  ceux  des  Pats-Bas  ,  où  les  Re- 
„  raontrans  ont  fait  naitre  les  Queftions  Epineules  de  toutes  ces  grandes  Con- 
„  teftations  ,  fur  lefquelles  plufieurs  célèbres  Théologiens  forment  encore 
,,  maintenant  de  Nouveaux  Syllemes  ,  dans  tous  les  diferens  Partis  des  Con- 
„  trovcrfiftes  dont  le  Chriftianifme  eft  rempli  dans  toute  lEurepe ,  Se  même 
,,  dans  la  Grèce  ,  Se  parmi  toutes  les  autres  Nations  du  Monde  ,  oii  il  y  a 
,,  toujours  eu  des  Théologiens  qui  ont  difputé  fur  ces  Matières  ,  ÔC  princf- 
„  paiement  fur  celle  de  la  Predeftination  ,  dont  les  Dificultés  le  trouvent 
„  euffi  répandues  dans  les  Ecrits  des  M  ah  orne  t. in  s  ,  comme  elles  l'avoient  été 
,,  dans  ceux  des  plus  célèbres  Pliilofophes  ,  qui  vivoient  dans  l'Ancien  Pa- 
„  ganifme. 

XXVI. 

La  Province  de  Vljle  de  France  informa  ce  Synode  que  les  Jugemens  ren- 
dus par  les  Synodes  Provinciaux  ,  ne  pouvoient  pas  être  exécutés  avant  un 
long  Efpace  de  tems  ,  à  Caufe  des  Apels  qu'on  ioterjettoit  contre  lefdits  Sy- 
nodes, ce  qui  donnoit  Lku  à  plufieurs  grands  Troubles  ,  Se  qu'ilé  toit  ne- 
F  If ff  a  ceiTaire 


7Sc  XXIX.  SYNODE  NATIONAL 

ceflaire  qu'on  prît  quelques  Mefures  pour  y  rerpedier  6c  pour  les  prévenir. 
Cette  Allcrnblce  refervant  aux  Synodes  Nationaux  la  Connoiflance  des 
Points  de  Dodrine  ,  des  Sacremens  ,  èi  de  tous  le  Corps  de  nôtre  Diicipli- 
ne  ,  ordonna  ,  qu'à  l'avenir  ,  lors  que  nos  Synodes  Provinciaux  auroient  dé- 
crété la  Sufpenfion  ,  ou  la  Depofition  de  quelques  Pafteurs  ,  ou  Anciens, 
ou  qu'ils  auroient  prononce  Sentence  d'Excommunication  contre  quelques 
Perfônnes  ,  ou  qu'ils  auroient  ordonné  qu'une  Eglife  d'un  Coloque,ou  d'un 
Synode  fût  incorporée  à  un  autre  ,  ou  qu'elle  en  fût  feparce  ,  fous  tel  Pré- 
texte qu'on  voudroit ,  au  Cas  qu'on  apellât  de  leurs  Jugemens ,  la  même 
Province  qui  l'auroit  prononcé  nommeroit  deux  des  Provinces  voifines,& 
de  celles  qui  dévoient  le  plutôt  tenir  leur  Synode  ,  &  qu'on  donneroit  le 
Choix  à  l'Apellant  ,  de  l'une  ,  ou  de  l'autre  de  ces  deux  Provinces  ,  pour 
en  être  jugé  ,  laquelle  décideroic  du  Cas  jufqu'à  nouvel  Ordre.  Mais  que 
fi  la  Partie  ApcUante  refufoit  de  faire  ce  Choix  là  ,  la  Province  dont  ilauroit 
apcUc  choifnoit  une  des  deux  dites  Provinces  ,  pardevant  laquelle  l'Apellant 
feroic  tenu  de  comparoître  ,  &  de  fe  foumettre  à  fon  Jugement  qui  auroit 
tout  fon  Efet  jufqu'à  l'Aflemblée  du  Synode  National  :  &  qu'au  Cas  qu'il 
ne  comparût  pas ,  la  Province  qui  auroit  rendu  le  Jugement  ,  en  pourroit  or- 
donner l'Execution  non-obflnnt  ledit  Apel.  L'Aflemblée  jugea  aufli  que 
cela  ne  feroit  aucunement  préjudiciable  aux  Synodes  Provinciaux  ,  puifque 
dans  toutes  les  autres  Matières  que  nôtre  Dilcipline  n'avoit  pas  déterminées, 
les  Jugemens  de  ces  Synodes  feroient  d'une  Autorité  abfoluè,  &  qu'on  n'en 
pourroit  pas  apcUer  dans  leur  P^eflbrt 

XXVII. 

Le  Blafphême  étant  un  Crime  des  plus  crians  ,  &  qui  provoque  la  Colè- 
re de  Dieit  contre  les  Enfans  des  Hommes  ,  cette  Aflemblce  étant  ûifie  d'une 
Sainte  Ho:reur  ,  de  voir  un  fi  grand  nombre  de  malheureux  Profanes  enve- 
lopés  dans  ce  Crime  infernal  décréta,  que  le  Vint-quatrième  Canon  du  Cha- 
pitre quatorzième  de  nôtre  Difcipline  feroit  lu  publiquement  danstoutesnos 
Eglilcs  »  &  qu'on  le  fortifieroit  par  des  Exhortations  les  plus  vives  Sclesplus 
touchantes  ,  afin  d'exciter  les  Hommes  à  prévenir  les  Jugemens  de  />/>«  , 
par  une  ferieufe  Repentance  ,  8c  afin  de  banir  ce  Vice  detellable  de  la  Socié- 
té des  Chrétiens  ,  les  Confiftoires  furent  autorifés  par  cette  Affemblée  ,  de 
prendre  les  Meillares  Mefures  qu'ils  pourroient  pour  mettre  ce  prefent  Âéte 
en  Execution. 

XXVIII. 

Cette  Affemblée  étant  informée  ,  que  dans  plufieurs  Endroits  de  ce  Roiaa- 
me  ,  l'Exercice  de  nôtre  Religion  étoit  défendu  dans  les  Eglifes  qu'on  apeL 
loit  Anexes  ,  contre  la  Volonté  de  Sa  M.ijefié  ,  8c  quoique  ledit  Exercice 
eût  toujours  été  permis  par  les  Edits  qui  l'avoient  établi  ;  8c  tous  ceux  qui 
compofoient  ladite  Ailemblée,  jugeant  d'un  Confentement  unanime  que  cet- 
te'Afaire  étoit  de  ti-ès  grande  Importance  ,  qu'elle  lapoit  les  Fondemens 
de  nos  Eglifes,  &  qu'elle  tendoit  a  la  Dcltruétion  de  notre  Religion ,  à  quoi 
tous  CPU X  qui  la  profeffoient  étoient  incereffés  dans  leurs  Confciences,  on  en^ 
joignit  à  tous  les  Paiteurs ,  &  aux  Eglifci  qui  étoient  expofées  à  ces  rudes 

Épreu- 


TENUALOUDUN.  7S1 

Épreuves  de  fe  maintenir  conftanment  dans  la  Poffeflîon  de  leurs  Exercices, 
non-obftant  toutes  les  Prohibitions  faites  au  contraire  ;  &  elle  ordonna  qu'au 
Cas  que  les  Pafteurs  negligeaflent  ce  Devoir  de  leur  Ofice  ,  ils  feroient  dé- 
poles  du  Miniftere  ,  comme  Defcrteurs  du  Troupeau  que  Dieu  zvok  commis 
à  leurs  Soins  ;  &  que  fi  quelques  Eglifes  ,  ou  Membres ,  negligeoient  d'af- 
fifter  à  ces  Exercices ,  ils  feroient  privés  de  la  Communion  avec  nous  de  la 
Table  du  Seigneur.  Et  on  enjoignit  à  toutes  les  Eglifes  du  R  effort  des  Pro- 
vinces auxquelles  apartenoient  ces  Anexes ,  de  les  aider  de  leurs  Confeils,  de 
les  confoler  ,  6c  de  leur  fournir  tout  ce  qui  feroit  neceilàire  pour  leur  aider 
à  paier  les  Fraix  de  leurs  Voiages  &  Pourfuites  dans  les  Cours  de  Juftice  , 
qu'elles  pourroient  être  neceflairement  obligées  de  faire  ;  &  qu'au  Cas  que 
les  Pafteurs  Ordinaires  de  ces  Lieux  fuflent  empêchés,  par  quelque  Violence, 
d'accomplir  leurs  Devoirs  ,  cous  les  Synodes  Provmciaux  prcndroicnt  Soin 
de  remplir  leurs  Places  par  d'autres  Miniftres  ,  delà  Manière  qu'ils  jugeroient 
la  plus  convenable  ,  jufc[u'à  ce  qu'on  eût  trouvé  quelqu'autre  Mo'ien  plus 
Eficace.  Déplus  cette  Aflémblée  commanda  à  toutes  les  Eglifes  qui  en  fe- 
roient les  plus  voifines  de  montrer  leur  Zélé  pour  la  Gloire  de  Dieu  ,  8c  la 
Communion  de  Charité  qui  doit  être  parmi  les  Chrétiens  ,  en  leur  envoiant 
des  Pafteurs  qu'elles  leur  prêteroient  ,  afin  qu'on  pût  par  là  k  conferver  la 
Pofleflîon  de  la  Prédication  de  la  Parole  de  D/>»,  6c  la  Dilpenfation  des  Or- 
donnances de  l'Evangile  dans  ces  Eglifes  Anexes. 
X  X  J  X. 

Aufîî-tôt  qu'on  eût  fait  cette  Propofition  ,  &  avant  qu'on  eût  demandé 
les  Avis  des  Députés  de  ce  Synode  ,  Monfieur  le  Commiflâire  du  Roi  allé- 
gua plufieursRaifons,  pourquoi  une  afaire  de  cette  Nature  ne  devoit  pas  être 
debaruë  dans  cette  Aflémblée  ;  mais  que  ,  conformément  à  la  Permilîion  de 
Sa  Majeflé  ,  cet  Article  ,  de  même  que  d'autres  de  pareille  Nature  ,  devoit 
être  inféré  dans  le  Cahier  de  nos  Plaintes  ,  qui  devoit  être  prefenté  à  Sa 
M  a;  efie  après  la  Séparation  de  cette  Aflémblée. 

Sur  quoi  ,  le  Synode  recevant  d'une  Manière  très  refpeétueufe  tout  ce  qui 
venoit  de  la  Part  de  Sa  Majefié,  6c  de  la  Bouche  de  Monfieur  fonCommiffai- 
re  ,  ordonna  que  cette  Ataire  feroit  mife  à  la  Tête  de  celles  qu'on  porteroic 
au  Roi ,  au  Nom  de  cette  Aflémblée  ,  6c  que  Monfieur  nôtre  Député  Gene- 
ral foliciteroit  pour  cela  ,  avec  tout  le  Refpcét  polTible  ,  &  avec  beaucoup 
de  Soin  ,  de  Diligence  6c  d'Importunité  j  6c  l'Aflémblée  efperoit  en  même 
tems  que  Sa  Maieflé  nous  maintiendroit  dans  les  Privilèges  qui  nous  étoient 
accordés  par  les  Edits  ;  6c  qu'il  ne  trouveroit  pas  mauvais  que  nous  trairaf- 
taflions  des  Afaires  Ecclefiaftiques  qu'on  avoit  portées  jufqu'a  prefent  dans 
nos  Aflémblées  Nationales  ,  lefquelles  concernoicnt  dircélement  notre  Reli- 
gion, 6c  l'Exercice  de  nôtre  Difcipline  ;  du  Nombre  defquelles  font  tous 
les  Ofices  qui  concernent  le  Miniftere ,  6c  tous  les  Devoirs  des  Chrétiens 
en  particulier. 

XXX. 

L'Afliemblée  aiant  jugé  à  Propos  qu'on  nommât  de  cenaincs  Perfônnes  , 

qui  rclîdoient  ordinairement  auprès  du  Confeil  i'rivé  de  Sa  Majefie  ,  6c  de 

Fffffj  foq 


78i  XXI X.   S  Y  N  :Q  D  E  .  N  A  T  WN  A  L 

fon  Confël  d'Eîat  ,  auxquelles  les  EgUfcs  pùû'ent  s'adreflef  pour  prendre 
Soin  de  leurs  Afliires  ,  &  pour  leur  épargner  les  grandes  Depcnfcs  qu'elles 
étoient  obligées  de  faire,  àl'Occafion  des  fréquentes  Dépurations  des  Perfon- 
nes  particulières  qu'elles  emploioient  à  la  Pourfuice  de  leurs  Procès,  &  à  l'Ac- 
commodément  des  Diferens  qu'elles  avoient  avec  leurs  Adverfes-Partiesj  on 
jetta  les  Yeux  fur  Monficur  Londe  des  Gdmierfs  ,  Avocat  au  Confeil  Privé 
de  Sa  Majeflé ,  &  en  fon  Confeil  d'Etat  ,  comme  suffi  au  Parkmeut  de  Fa- 
ris  ,  demeurant  dans  la  Rûë  des  j^nglots  ,  j^our  fe  charger  de  cet  Emploi,  qui 
lui  aiant  été  ofert ,  ledit  Sieur  Londe  alfûra  l'Affemblée  ,  qu'il  acceptoit 
très  volontiers  cette  Commiflion  ,  &  qu'il  rccevoit  comme  un  grand  Hon- 
neur l'Ofre  qu'on  lui  en  Eùfoit  ,  &  qu'il  ne  vouloir  pas  demander  un  Denier 
pour  fes  Dépens  ,  ni  pour  fes  Salaires  ,  non-leulement  pour  les  Afaircs  qu'on 
lui  confieroit  dans  le  Confeil  Piivé  ,  &  le  Confeil  d'Etat  de  Sa  Majefté  , 
mais  auffi  pour  celles  qu'il  expedieroit  comme  Avocat  au  Parlement  de  /-'^, 
ris  ,  &  à  la  Cour  des  Aides  ;  &  même  qu'il  ne  vouloit  rien  demander  pour 
ce  qu'il  avoit  debourfé  dans  le  Maniment  des  Afaires  de  nos  EgUfcs  afligées. 
L'Affemblée  reçût  favorablement  un  Ofre  fi  gencreufe  :  Et  afin  que  ledit  bieur 
Loride  pût  être  indemnifé  ,  on  opina  d'abord  que  les  Députés  i^roviiKiaux 
raporteroient ,  chacun  à  leur  Synode  Provincial,  le  Contenu  de  ce  prefcnt 
Aéte  ,  afin  que  fi  lefdits  Synodes  Provinciaux  le  jugcoient  à  propos  ,les  Pro- 
vinccs  lui  donnaflcnt  trois  Mille  Livres  tous  les  Ans  ,  fclon  le  Partage  qui 
en  eft  fait  ci-a})rès  :  Et  cela  afin  que  ledit  Sieur  Loride  ne  paiût  pas  de  fes 
propres  Deniers  les  Ports  de  Lettres ,  êc  les  Dépêches  qu'il  faudroit  necef- 
fairement  qu'il  fit  à  l'Occafion  de  fon  Emploi  ;  &  à  cette  Condition  .  que 
ledit  Sieur  Loride  feroit  tenu  de  rendre  Compte  une  fois  tous  les  Ans  à  tou- 
tes les  Provinces ,  par  des  Lettres  qu'il  adrefferoit  à  une  de  leurs  principales 
Eglifes  ,  de  toutes  les  Afaires  qui  les  concernoient.  Et  au  Cas  que  les  Sy- 
nodes Provinciaux  n'aprouvaffent  pas  le  Paiement  de  ladite  Somme  de  trois 
mille  Livres  par  An  ,  ledit  Sieur  Loride  déclara  quM  feroit  content  de  la 
Moitié  de  cette  même  Somme  pour  toutes  les  Solicitations  qu'il  feroit,  ôc  pour 
tous  les  Procès  6c  Afaires  qu'il  plaideroit  devant  ledit  Confeil. 

TAXE 

De  trois  mille  Livres,  qui  fut  imfx)fee  ftfr  toutes  les  Trovinces  ct-dejjous 

nommées,  qu'on  àei'oit  paier  au  Sieur  Loride  des  GaMniercs , pour 

les  Jfaires  de  nos  Eglifes  qu'on  lui  confa. 

Liv. 
A  Province  de  Normandie  ,  fut  taxée  à  la  Somme  de  ,  300. 

La  Province  du  Haut  Languedoc  Sc  de  la  Hante  Guienne  ,  300. 

La  Province  de  Bourgogne ,  1 60. 

La  Province  du  Bas  Languedoc  ^  goo. 

La  Province  du  Bcrri^  100. 

La  Province  des  Sevenes.  j  f 0, 

La 


L 


T  E  N  U    A    L  O  U  D  U  N.  785 

L.a.  Vrov'mce  de  Provence  ^  ifo.  Liv. 

La  Province  du /"«ff»»  ,  ,gQ^ 

La  Province  de  Bretagne  ,  \(iO. 

La  Province  à^ Anjou  ,  iqq^ 

La  Province  de  l'//?<r  de  France ,  ayo. 

La  Province  de  Xaintonge ,  2.50. 

La  Province  du  D^^p^/W,  2,00. 

La  Province  de  la  Bajfe  Guienne ,  aoo. 
La  Province  du  Bearn  ,  go^ 


La  Province  du  Vivarex.  ■ 


«o. 
5000.  Liv. 


CHAPITRE    XL 

Matières  Tanicnlieresj 
Article     I. 

LEs  Députés  de  la  Province  du  Berri  Ce  plaignirent  contre  Monfieur 
d'Eritr,  Pafteur  de  l'Eglifc  de  Dangeau,  de  ce  qu'aiant  été  établi  dans  leur 
Province  depuis  plus  de  fix  Ans  ,  il  n'avoit  pas  cependant  encore  voulu  re- 
connoître  l'Autorité  de  leur  Synode  ,  ni  s'y  foumettre  ;  fur  quoi  cette  Af- 
femblce  décréta  ,  qu'il  comparoitroit  en  Perfonne  au  Synode  prochain  de  la- 
dite Province  ,  qu'il  y  rendroit  Compte  de  fa  Conduite  ,  &  qu'il  fe  foumet- 
troit  au  Jugement  dudit  Synode  ;  8c  qu'au  Cas  qu'il  prétendît  avoir  quel- 
que Sujet  de  s'en  plaindre  ,  il  en  apclleroit  au  Synode  d'y^njou  ,  qui  pren- 
droit  Connoiflance  de  fcs  Griefs  &  en  jugcioit  par  l'Autorité  de  cette  prefen- 
teAflemblce  :  mais  que  jufqu'à  la  Tenue  dudic  Synode  d'-r^»;o« ,  il  feroit 
lié  par  le  Jugement  de  celui  du  Berri. 
II. 
Les  Députés  Provinciaux  de  Normandie  ,  demandant  que  cette  Affemblée 
youlut  fe  charger  du  Soin  de  remédier  aux  Defordres  qui  étoient  furvenus 
dans  l'Eglilé  d'Alençon  ,  par  la  longue  Continuation  des  Anciens  dans  leur 
Ofice  :  Se  après  qu'on  eût  fait  la  Lcdure  d'un  Mémoire  qui  comprenoitune 
Requête  de  certains  Membres  de  ladite  Eglifc  ,  par  laquelle  ils  demandoient 
qu'on  limitât  un  certain  Tcms  auquel  les  Anciens  quiteroient  leur  Ofice,  atin 
qu'ils  ne  s'y  perpetuaflcnt  point  :  Cette  Aflèmblée  renvoia  leurs  Demandes 
au  Synode  de  Normandie  ,  conformément  au  Canon  du  Synode  National  de 
Tonneins,  qui attnbuoit aux  Synodes  Provinciaux  la  Connoiifance  dépareil- 
les Mayeres  ;.  &  ordonna  audit  Synode  d'y  avoir  Egard  ,  félon  que  la  Pru- 
dence le  rçqueroit ,  examinant  premièrement  k  véritable  Etat  de  ladite 
SgUfç. 


;8,i.  XXIX.   SYNODE    NATIONAL 

III. 

Monfieur  Gaultier  ,  Pafteur  dans  la  Province  de  Xaintonge  ,  fe  prefenta  de- 
vant cette  Afîèmblée  ,  pour  déclarer  qu'il  avoit  fini  fon  Ouvrage  touchant 
la  Difcipline  de  nos  Eglifes  ,  comme  il  l'avoit  écrit  au  dernier  Synode  Na- 
tional  tenu  à  Cbarenton  ;  &  qu'il  avoit  im  autre  Deffein  accompli  ,  confif- 
tant  en  un  Traité  de  l'Harmonie  des  Articles  de  notre  Confeffion  de  Foi ,  de 
notre  Lyturgie  &  Dicipline  avec  celle  de  l'Eglife  Primitive  ,  &  en  Particu- 
lier avec  les  Decifions  des  Conciles  de  l'Eglile  Gallicane.  Cette  Aflemblcc 
apiaudit  à  fon  Zélé  ,  &  lui  ordonna  de  s'adrcfier  à  la  Province  de  Xaimengey 
à  laquelle  il  feroit  voir  fon  Ouvrage  ,  &  que  ladite  Province  en  difpoferoit 
félon  les  Canons  de  nôtre  Difcipline.  Et  en  même  tems  on  recommanda  à 
Dieu  fil  Perfonne  &  fon  Travail  ,  en  priant  le  Père  des  Lumières  de  lui  ac- 
corder tous  les  Moiens  neceffaires  pour  accomplir  un  fi  louable  Deffein  ,  ÔC 
de  répandre  fa  Benedi6tion  du  Ciel  fur  lui  &  fur  fon  Entreprife. 
^  IV.. 

Les  Sieurs  Prionleau  Pafteur  de  l'Eglife  de  la  Rochelle  ,  Berval  Ancien  , 
le  Toneil  ,  &  de  la  Chapeliere  ,  Chefs  de  Famille  de  ladite  Ville  ,  comparu- 
rent comme  Députés  de  ladite  Eglife  ,  avec  une  Requête  pour  cette  AlTem- 
blée  ,  par  laquelle  ils  demandoient  que  Monfieur  Gilbert  ,  Pafteur  de  l'E- 
glife de  Mejle  ,  pût  leur  être  conféré  pour  Miniftre  ,  6c  ils  apuicrent  leur  De- 
mande par  pluficurs  Raifons  très  bonnes  ,  &  d'un  grand  Poids.  On  ouït 
les  Députés  de  l'Eglife  de  Mefle  ,  qui  demandèrent  ,  non  avec  moins  d'In- 
ftance,  qu'on  leur  laiffàt  le  fufdit  Monfieur  Gilbert  :  &  les  Députés  Provin- 
ciaux du  PoiUoH  petfiftant  dans  la  Riefolution  qu'ils  avoient  prife  dans  leur 
dernier  Synode  Provincial ,  ne  jugèrent  pas  à  Propos  de  leur  accorder  leur 
Demande.  Or  ,  quoique  cette  Afiémblée  eût  beaucoup  d'Eftime  pour  l'E- 
glife de  la  Rochelle ,  &  qu'elle  eût  beaucoup  d'Egard  à  fes  Demandes  ,  ce- 
pendant elle  ne  jugea  pas  qu'il  tût  raifonnable  de  priver  l'Eglife  de  Mef- 
le,  d'un  Pafteur  qui  ctoit  fi  utile,  Sc  fi  neceffaire  à  fon  Troupeau. 

Cette  Affemblée  reçût  les  Informations  qui  lui  furent  données  par  une 
Partie  des  Anciens  8c  Chefs  de  Famille  de  l'Eglife  de  Calais  ,  aiant  été  por- 
tée à  le  faire  par  plufieurs  Motifs ,  &  fans  que  néanmoins  cela  dût  tirer  à 
Confequence  à  l'avenir  ;  quoi  que  ces  Informations  eûffent  dû  ,  confor- 
mément aux  Canons  de  nôtre  Diicipline  ,  être  portées  au  Synode  de  VJfle  de 
France  ;  &  elle  prit  Connoiffance  des  Troubles  qui  avoient  agité  cette  Egli- 
Ic,  à  l'Occafion  d'un  fécond  Pafteur  qu'on  y  vouloit  établir.  Les  Sieurs  Tr*- 
cotel  &  Pierre  du  Croix  ,  un  Ancien  de  l'Eglife  de  Gmfnes  ,  8c  Jaci^ues  Bar- 
riz.ea.u  de  la  Fille-BaJJe  de  Calais  ,  Députés  d'une  autre  Partie  de  ladite  Egli- 
fe .eurent  Audience  \  &  on  lût  les  Lettres  Se  les  Mémoires  de  Monfieur  de 
Montigni ,  Pafteur  ,  lequel  avoit  été  envoie  à  ladite  Eglife  par  le  Synode  te- 
nu à  Ai  cette  prefente  Année.  Toute  l'Afaire  aiant  été  examinée  &  débat- 
tue ,  il  fut  décrété  ,  que  le  Sieur  de  Montigni  exerceroit  fon  Miniftere  dans 
ladite  Eglife ,  fi  cela  lui  étoit  agréable  ,  jufqu'à  la  Tenue  du  Synode  pro- 
chain de  ladite  Province  ,  qui  ieroit  dans  fix  Mois ,  tout  au  plus  tard  :  & 

qu'a- 


T  E  N  U    A    L  O  U  D  U  N.  785 

qu'avant  ce  Terme  là  ,  l'Eglife  de  Calais  choifiroit  un  Pafteur  ,  u  la  Plura- 
lité des  Voix  ,  dans  une  Aflemblée  légitime  ,  convoquée  &  dirigée  par  le- 
dit Confiftoire  ,  félon  l'Ordre  de  nôtre  Difcipline  ,  foit  en  faifant  Choix  de 
Monûem  de  Monttgni^  de  qui  cette  Aflemblée  rendit  un  Témoignage  très  ho- 
norable, ou  de  tout  autre  ,  félon  que  ladite  Eglife  le  trouveroit  plus  à  Pro- 
pos ,  pour  l'Edification  de  tous  fes  Membres  Et  un  des  Pafteurs  de  Diep- 
pe ,  &  Monfieur  Pinnet  ,  Pafteur  de  l'Eglife  d"* Amiens  ,  eurent  Ordre  par 
l'Autorité  de  cette  Aflemblée  ,  de  prendre  chacun  un  Ancien  de  leur  Eglife 
&  de  fe  tranfporter  à  Calais,  auflî-côt  qu'ils  pourroient  le  liùre  (ladite  Egli- 
fe devant  luporter  tous  les  Fraix  de  leur  Voiage  )  &  de  travailler  par 
toutes  fortes  de  Moiens  à  en  éloigner  les  Defordres  ,  à  adoucir  ,  Sc  à  reunir 
les  Efprits  qui  étoient  brouillés  &  divifés  ,  Scàcenfurer  ceux  d'cntr'eux  qui 
ne  vouloient  pas  fe  lai fler  gouverner ,  &  qui  avoient  encouru  les  Cenfures, 
conformément  à  nôtre  Difcipline.  Et  il  fut  enjoint  à  tous  les  Membres  de 
ladite  Eglife  ,  tant  en  General  qu'en  Particulier  ,  de  rendre  auxdits  Sieur$ 
Tricotel  &  de  AioKtigni ,  &  audit  Confiftoire,  l'Obeïflance  qui  leur  étoit  dûë, 
&  le  Refpeâ:  qu'ils  meritoient. 

L'Aflemblée  aiant  ouï  le  Sieur  Baruel  ,  Ancien  dans  l'Eglife  de  Privas , 
parknt  pour  Monfieur  AccaMrat ,  Pafteur  de  ladite  Eglife ,  touchant  les  Di* 
ferens  qui  étoient  entre  lui  &  la  Province  du  Vivarex.  ,  à  l'Occafion  du  Paie- 
ment du  Salaire  qui  lui  étoit  dû,  pour  le  Service  qu'il  avoit  tait  dans  les  Egli- 
fes^de  Falx^  &  à^Auhenas  ,  dans  ladite  Province  ;  5c  les  Députés  de  la  même 
Province  aiant  été  ouïs  ,  parlant  pour  ladite  Province  ,  on  renvoia  les  Difc- 
rens  qui  étoient  entre  ces  deux  Parties  au  Synode  du  Dauphitié,  comme  étant 
le  plus  voifin  de  ladite  Province  ,  lequel  les  termineroit  fans  Apel  par  l'Au- 
torité de  cette  i\ifcmblée. 

VII. 
Les  Députés  Provinciaux  du  Fivarez.  aiant  reprefenté  que  l'Eglife  de  lu 
Bafiide  de  Firac  aiant  toujours  été  anexée  à  celle  de  La  Gorce  ,  &  unie  au  Sy- 
node de  ladite  Province  ,  s'en  étoit  feparée  depuis  quelque  tems  pour  fe  join- 
dre à  la  Province  du  Bas  Languedoc  ,  demandèrent  qu'elle  fut  obligée  de  le 
réunir  à  la  Province  du  Fivarez.,  6c  à  ladite  Eglife  de  La  Gorce.  Sur  quoi 
l'Aflémblée  décréta  que  la  Province  du  Fivarez.  s'adreflëroit  à  celle  du  Bas 
Languedoc ,  pour  obtenir  cette  Demande  du  Synode  de  ladite  Province  ;  Se 
qu'au  Cas  qu'il  y  eut  quelques  Conteftations  fur  cela,  le  Synode  d&sSevenes 
mettroit  la  dernière  Main  à  ces  Diferens  pour  en  juger  en  dernier  Reflbrt  » 
par  l'Autorité  de  cette  Aflemblée. 

VIII. 
Il  fût  arrêté  ,  que  ,  quoique  l'Eglife  de  Faïence  fut  fituée  dans  la  Provin- 
ce du  DaHphiné ,  néanmoins  elle  refteroit  unie  à  celle  de  So'ion  ,  félon  le  Dé- 
cret du  Synode  National  d^Alen^on  ;  &  que  pour  régler  les  Contributions 
pour  l'Entretien  du  Miniftere  ,  &  autres  Charges  de  ladite  Eglife,  elle  s'a- 
dreflëroit au  Synode  du  Fivarez.  ,  &  qu'elle  feroit  déchargée  de  toutes  les 
Contributions  qui  lui  ayoient  été  impofées  par  la  Province  du  Datifhiné,ç.x- 
TomelL  Ggggg  cepté 


786  XXIX.  SYNODE    NATIONAL 

cepté  feulement  celle  qui  étoit  pour  l'Univerfité  de  Die  ,  à  laquelle  elle  s'é" 
toit  foumifc  volontairement ,  &  de  fon  propre  Mouvement. 
IX. 
Il  fut  ordonné  que  les  Eglifes  à^Iffoire  ,  de  Paillac  ,  de  Sirac  ,  de  la  Ga- 
zelle &  de  jointes  ,  refteroient  unies  à  la  Province  de  Bourgogne.  Et  d'au- 
tant que  les  Députés  de  ladite  Province  &  ceux  des  Sevenes  avoient  repre- 
fenté  que  ces  Eglifes  n'avoient  pas  le  Moien  d'entretenir  un  MinilUe  ,  £c 
que  cette  Aflemblée  feroit  un  A<5te  de  Charité  très  notable  ,  fi  elle  vouloit 
pourvoir  à  leurs  Befoins ,  on  fût  d'Avis  qu'on  leur  donncroic  tous  les  Ans 
trois  Cens  Livres  de  Gratification  pour  leur  Miniftre  ,  laquelle  Somme  fe 
paieroit  de  cette  Manière  :  fo.  Liv.  par  l'Eglife  de  Paris  ,  40.  Liv.  par  cel- 
le de  Rouen  ,  35:.  Liv.  par  celle  de  Lton  ,  50.  Liv.  par  celle  de  Montpellier^ 
ay.  Liv.  par  celle  de  Beurdeattx ,  zf.  Liv.  parcelle  de  la  Rochelle,  zo  Liv. 
par  celle  de  Ca'en  ,  to.  Liv.  par  celle  de  Caftres  ,  lo.  Liv.  par  celle  de  Gre- 
noble ,   15-.   Liv.  par  celle  de  Nimes  ,  15.  L.iv.  par  celle  de  Dieppe  ,  6c  10 


Livres  par  celle  du  MentUmar.  Et  il  fut  ordonné  à  toutes  ces  Eglifes  d'en- 
/oier  à  la  fin  de  Mars  chacune  leur  Cote-Parc  ,  à  l'Eglife  de  Lton  ,  qui  fe 
;hargeroit  de  délivrer  la  fufdite  Somme  au  Paileur  qui  feroit  le  Service  dans 


lefdites  Eglifes  dUfoire,  de  Patllac  ,  de  Sirac  ,  de  la  Gazelle,  &  de  /'ointes 
&  il  fut  enjoint  à  l'Eglife  de  Lton  de  rendre  Compte  au  Synode  de  Bour- 
gogne de  ce  qu'elle  recevroit  ,  6c  du  Debourfemcnt  des  Sommes  qu'elle  au- 
roît  reçues.  Et  cette  Ordonnance  devoit  rcfter  dans  toute  fa  Force  jufqu'à 
la  Tenue  d'un  autre  Synode  National. 
X. 
Les  Députés  de  l'Eglife  de  la  Rochelle  ,  aiant  fait  Refus  de  Monfieur  Gil- 
bert pour  leur  Pafteur  ,  &  aiant  informé  cette  Aflemblce  qu'ils  avoient  reçu 
de  nouveau  Ordres  pour  demander  un  autre  Miniftre  :  6c  cette  Affemblée  aiant 
nommé  deux  Pafteurs  de  fon  Corps  ,  pour  conférer  avec  eux,  &  trouver  le 
Moien  de  les  fatistaire  ,  en  leur  accordant  ce  qu'ils  dehroient  ;  mais  s'ctant 
rencontré  des  Dificultés  infurmontables  lors  qu'on  voulut  faire  fervir  ladite 
Eglife  par  une  autre  Province  ,  2c  le  Comité  qui  avoit  été  établi  pour  con- 
férer avec  lefdits  Députés  aiant  raporté  qu'ils  rcmettoient  très  volontiers  au 
Jugement  de  cette  Affemblée  de  leur  choifir  indiferenment  quelqu'autre  Paf- 
teur ,  dans  la  Province  de  Xaintonge  ,  qui  pût  fe  détacher  plus  aifémenr  de 
fon  Eglife  ,  &  travailler  utilement  à  l'Edification  de  celle  de  la  Rochelle,  la- 
quelle déclara  ,  alors  ,  qu'elle  vouloit  aquiefcer  entièrement  au  Choix  que 
l'Affemblce  feroit  d'un  Pafteur,  Se  qu'elle  le  recevroit  volontiers ,  n'aiant 
d'ailleurs  aucun  Attachement  pour  qui  que  ce  fut  en  Particulier  :  Ce  Syno- 
de National  recevant  cette  Propofition  avec  Joie  ,  prefenta  Monfieur  Adefnil 
à  l'Eglife  de  la  Rochelle  ,  lequel  avoit  été  auparavant  Miniftre  dans  l'Eglife 
de  Saint  fufi  ,  pour  être  Mifiiftre  Ordinaire  &  Particulier  de  ladite  Eglife, 
étant  alors  délivré  de  fon  premier  Emploi  par  le  Jugement  de  fon  Coloque. 
Et  cette  Affemblée  efpera  qu'il  lui  feroit  très-agreable ,  fie  que  fon  Travail 
lui  feroit  d'une  très  grande  Utilité.  Et  elle  ordonna  que  jufqu'à  ce  que  l'E- 
glife de  Saint  fnft  pût  être  pourvue  d'un  autre  Pafteur  ,  k  Coloque  ou  Sy- 
node 


TENU    A    L  O  U  D  U  N.  787 

node  de  ladite  Province  prendroit  un  Soin  particulier  qu'elle  fût  Icrvie  > 
fuivant  l'Ordre  établi  par  le  dernier  Synode  National. 
X  I. 
L'Aflemblée  aiant  ouï  Monfieur  de  rnfoudan  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  St. 
^ignan  ,  fe  plaignant  de  la  Part  de  ladite  Eglife  ,  &  de  celle  du  J^^KJ,d'un 
Jugement  rendu  dans  le  Synode  Provincial  de  Normandie  tenu  à  Ronén  ,  le 
ij.  de  Mai  1658  &  les  jours  fuivans ,  lequel  ,  en{uite  des  Lettres  qui  lui 
avoient  été  écrites  par  le  Synode  à' Anjou  ,  &  par  l'Eglife  du  A'fans  ,  avoit 
déclaré  nulle  l'Eledion  que  les  Eglifes  de  Saint  ylignan  Se  du  Mans  avoient 
faite  du  Fils  de  Monfieur  de  Larpent ,  pour  tirer  la  Penfion  que  Feu  Mada- 
me de  la  Harangere  avoit  laiflée  pour  l'Entretien  d'un  Propofant.  On  ouït 
auffi  le  Sieur  de  la  Croix  du  Val  ,  Député  de  l'Eglife  1^ Alençon  ,  de  même 
que  les  Députés  Provinciaux  de  Normandie  &  à^ Anjou  ,  fur"  tous  les  Dife- 
rens  à  l'Occafion  de  cette  Fondation  ,  6c  des  Prétentions  que  ledit  Sieur  de 
Larpent  6c  les  Sieurs  du  Val  Se  Alix  y  avoient.  On  lût  auffi  Sc  examina  le 
Contract  de  cette  Donation  faite  par  laditeDameJe  vintiême  de  Juin,  ijpS. 
de  même  que  le  Décret  du  Synode  National  tenu  à  Alen^on  ,  l'An  1637.8c 
les  jugemens  des  Synodes  de  Normandie  des  Années  i6)-6.  Sc  i65'8.  Sur  le 
tout  ,  l'Aflémblée  ordonna  ,  que  le  Décret  du  Synode  National  d'Alençon 
tenu  l'An  1637.  feroit  dûement  exécuté  félon  la  Forme  ,  Teneur  Sc  Inten- 
tion ,  S:  que  lors  que  ladite  Place  feroit  vacante  ,  Se  qu'il  s'agiroit  de  faire 
Choix  d'un  Propofant ,  pour  recevoir  la  Penfion  donnée  par  ladite  Dame  , 
les  Députés  des  Eglifes  de  Saint  Aignan  Se  du  Alans  iroient  à  la  Ville  d'A- 
iençon  ,  pour  convenir  avec  l'Eglife  dudit  Lieu  ,  du  Propofant  qui  devroit 
jouir  de  ladite  Penfion  :  Se  qu'au  Cas  que  ces  Eglifes  ne  s'accordaflént  pas 
touchant  cette  Elcétion,  dans  laquelle  ceux  de  Suin  Aignan  2c  du  Mans  ri'mi- 
roient  qu'une  Voix,  l'Election  fe  feroit  alternativement,  à  favoir  ,  première- 
ment par  l'Eglilc  d''Alençon  ,  qui  auroit  la  Prééminence  j  mais  leulement  du 
Tems  ;  les  Egliies  de  S.iint  Aignan  8c  du  A-fans  conjointement  devant  avoir 
cette  Place  devant  celle  d''Alençon ,  Se  ainfi  confecutivemcnt  à  leur  Tour  :  Sc 
que  dans  ce  Choix  Se  Nomination  ,  les  fuldites  Eglifes  prcndroient  iur  tout 
Garde  que  la  Volonté  de  ladite  Dame  fût  pleinement  obfervée  ,  qui  ordon- 
noit  exprellement  ,  que  les  Enfins  du  Sieur  du  Boni  dieu  ,  de  Bloic ,  6c  de 
Porteviz.e  ,  nés  d'un  Mariage  Légitime  ,  étant  Propofans  8c  deftinés  au  Saint 
Miniftere  ,  fullént  préférés  à  tous  autres  ;  foit  que  ces  Enfans  nés  où  à  nai- 
tre  ,  fùllcnt  decendus  de  leurs  Fils  ou  de  leurs  Filles.  Et  qu'aucun  Propo- 
fant qui  auroit  été  choifi  pour  tirer  cette  Penfion  ,  n'en  pourroit  jouïr  que 
pendant  le  Terme  de  quatre  Années.  Et  que  lors  que  ledit  Propofant  feroit 
jugé  capable  d'être  reçu  au  Miniftere  ,  il  Icroit  premièrement  au  Choix  de 
l'Eglife  d'Alençon  de  le  retenir  à  fon  Service  ,  enfuite  celle  de  Saint  Aignan 
auroit  ce  Privilège ,  6c  enfin  l'Eglife  du  Mans  ;  Se  qu'au  Cas  qu'aucune  de 
ces  Eglilés  ne  le  demandât  pour  fon  Pafteur  ,  il  feroit  affigné  à  une  autre 
Eglife  des  plus  proches  de  celles-là.  De  plus,  cette  Aflemblce ordonna,  pour 
de  certaines  Raifons  ,  que  le  Sieur  de  Larpent  recevroit  cette  lileétion  ,  le- 
quel Terme  étant  expiré  ,_on  procedcroit  à  une  nouvelle  Elcélion,  fuivant 
Ggggg  i  le 


788  XXIX;  SYNODE  NATIONAL 

le  Canon  fufdit.  Et  cette  Aflemblée  déchargea  ladite  Eglife  du  Mans  ,  de 
toutes  les  Demandes  qui  pourroient  lui  être  faites  à  l'Occafion  des  Sommes, 
que  Monfieur  Fignier  le  Père  ,  ou  fon  Fils  ,  avoient  reçues  pour  cette  Pen- 
fion  pendant  plulfieurs  Années ,  excepté  feulement  ce  que  Icfdites  Eglifes 
pouvoient  demander  des  Héritiers  dudit  Monfieur  rignier.  Et  il  fut  enco- 
re ordonne  qu'au  Cas  qu'il  y  eût  quelques  Diferens  entre  les  Eglifes  de  St. 
^igrtan  &  du  Mans  ,  touchant  ces  Elcftions  qu'elles  étoicnt  obligées  de  fai- 
re ,  ils  feroicnt  ajuftés  6c  terminés  par  le  Synode  à"" Anjou.  Et  que  ledit  Sr. 
de  Larpent  ,  &  tous  autres  Propofans  recevant  ladite  Penfion  ,  feroient 
tenus  de  donner  Caution  ,  qu'au  Cas  que  par  Incapacité  ou  Négligence  ,  ils 
ne  pûflènt  pas  parvenir  au  Minillere  de  l'Evangile ,  ou  qu'ils  changeaflent  de 
Refolution  ,  ou  qu'ils  s'adonnaflcnt  à  quelqu'autre  Etude  ,  ou  Emploi  ,  ils 
feroient  Rcttitution  des  Sommes  qu'ils  auroient  reçues,  cela  étant  conforme 
aux  Canons  de  nos  Synodes  Nationaux. 
XII. 

Cette  Aflemblée  aiant  ouï  Monfieur  la  Croix  du  Val  ,  Député  des  Chefs 
de  FamiJIe  de  l'Eglife  à"" Ahncon  ,  lequel  déclara  qu'il  avoit  été  envoie  par 
eux  pour  s'opofer  à  une  Proposition  que  quelques  Mernbres  particuliers  de 
ladite  Eglife  avoient  faite  ,  6c  qui  devoit  être  prefentée  à  cette  Aflemblée,  à 
l'Occafion  de  leur  Confifl:oire  ,  qu'ils  vouloient  changer  ,  &  fon  Ancien  Or- 
dre \  &  qu'étant  venu  dans  cette  Ville ,  il  avoit  trouvé  qu'on  avoit  fait  une 
pareille  Propofition  au  Synode  de  Normandie  ,  tenu  l'An  165-5'.  &  que  l'Af- 
femblée  aiant  examiné  les  Mémoires  des  Députés  de  cette  Province  ,  avoit 
renvoie  toute  cette  afaire  à  ladite  Province.  Cependant  aiant  atendu  pour 
voii-  fi  quelcun  ne  propoferoit  rien  touchant  cette  Matière  ,  &  aiant  remar- 
qué que  Pcrfonne  ne  l'avoit  entamée  ;  lui  ,  afin  qu'il  pût  fe  décharger  de  la 
Commiflîon  qui  lui  avoit  été  donnée  ,  prefcnta  à  cette  Aflemblée  ,  comme 
il  avoit  Ordre  de  le  faire  ,  les  Lettres  &  Memoiresdont  ilctoit  chargé  ,  &  il 
s'expliqua  à  cette  Aflemblée  touchant  les  Raifons  de  fa  Deputation  ,  &  ex- 
pofa  plufieurs  Chofcs  touchant  un  pareil  Changement  ;  &  il  demanda  de  la 
Part  de  ces  Chefs  de  Famille  ,  que  les  Députés  de  ladite  Province  declara/l 
fent  s'ils  avoient  Ordre  de  mettre  fur  Pié  cette  nouvelle  Propofition  ,  Se  fi 
leur  Intention  étoit  d'en  parler  ;  lefquels  repondirent  qu'ils  n'en  avoient  nul- 
lement le  Defléin  ,  parce  que  l'Afaire  avoit  été  renvoiée  à  leur  Synode  Pro. 
vincial.  L'Aflemblée  renvoia  aufli  les  Lettres,  les  Mémoires,  &  l'Aéte 
prefenté  par  ledit  Monfieur  la  Croix  du  Fal  (  Député  par  les  Chefs  de 
Famille  d'AUn^ort  )  au  Synode  Provincial  de  Normandie  ,  auquel  on  remit 
la  Connoiflance  ôc  le  Jugement  de  cette  Afaire  ,  comme  il  avoit  été  décrété 
auparavant. 

XIII. 

L'Aflemblée  étant  intormée  des  grands  Defordres  qui  étoient  dans  l'Eglife 
de  Sauvetat  ,  à  Caufe  du  Diferent  qui  étoit  entre  le  Sieur  de  Carbon  ,  Se  les 
Habitans  de  cette  Ville  ,  qui  compofoient  l'Eglife  dudit  Lieu  :  on  tut  d'A- 
vis d'écrire  à  Monfieur  le  Duc  de  la  Force  ,  pour  le  prier  qu'il  voulut  avoir 
la  Bonté  de  terminer  par  fa  Prudence  &  fon  Autorité,  ces  malheureufes 

Dif. 


T  E  N  U    A    L  O  U  D  U  N.  789 

Diflêntions,  qui  menaçoient  la  pauvre  Eglife  de  Chrifi  non  moins  que  de  fli 
Ruine  totale  ,  Se  de  fa  Dcftruftion. 

X  I  V. 

L'Aflemblée  aiant  reçu  de  plufieurs  Endroits  des  Témoignages  fort  hono- 
rables du  Mérite  fingulier  de  Monfieur  Charles  Paftcar  de  l'Eglife  de  Cap^  6c 
confiderant  que  fa  Famille  étoit  fort  nombreufe  ,  &  aiant  Egard  à  la  Con- 
dition qui  étoit  afles  pauvre  ,  par  Raport  au  Monde  ,  volant  auifi  que  fon 
Eglife  ne  pouvoit  pas  l'affilier  ,  n'en  aiant  pas  les  Moiens  ;  on  loua  haute- 
ment fon  Zélé  ,  fes  Peines  ,  fes  Soins,  fa  Diligence  Sc  fa  Perfeverence  dans 
le  Service  de  fon  Maître,  aiant  fervi  très  fidèlement  fon  Seigneur 6c  fes Egli- 
fcs  pendant  plufieurs  Années ,  Sc  principalement  celle  de  Gap  ;  c'eft  pour- 
quoi, afin  qu'il  pût  avoir  un  honnête  Entretien  pour  fubveniràfesNeceflîtés, 
cette  Afiemblée  jugea  ,  par  toutes  fortes  d'Endroits ,  qu'il  meritoit  que  fa 
Province  prît  Soin  de  lui  ,  ?C  qu'elle  le  refpeftât  de  même  que  Ion  Trou- 
peau, qui  fut  très  eftimé,  à  Caufe  de  l'Amitié  qu'il  lui  avoit  témoignée  par 
Raport  à  fa  propre  Edification  ,  &  à  l'Entretien  dudit  Monfieur  Char/es.  Et 
d'autant  que  fon  Eglife  avoit  premièrement  convenu  de  lui  paier  tous  les  Ans 
une  Penfion  de  trois  Cens  T.ivres  feulement  ,  ladite  Eglife  fut  priée  alors 
inftanment  d'étendre  fes  Charités  envers  lui  ,  &  de  faire  monter  ladite 
Somme  iufqu'à  quatre  Cens  Livres  tous  les  Ans  pendant  fa  Vie. 
XV. 

La  Province  du  Fivarez.  reçût  aufli  les  I.ouanges  de  cette  Aflèmblée  ,  à 
Caufe  de  la  Bonté  ,  pleine  de  Zélé.,  qu'elle  avoit  eue  pour  Monfieur  Che- 
nat  ,  autrefois  Pallcur  de  l'Eglife  de  la  Gorce  ,  mais  alors  emploie  au  Servi- 
ce de  celle  de  Charetiton  ;  îk.  elle  hit  très  inftanment  priée  de  lui  continuer  la 
Somme  annuelle  de  Ont  cinquante  Livres  ,  pour  fi  Subfiftance,  d'autant 
qu'il  avoit  été  fi  bon  Serviteur  de  Jefus-Chrijt  ,  &  qu'il  avoit  été  fort  dili- 
gent ,  &  avoit  pris  beaucoup  de  Peine  pour  travailler  à  l'Oeuvre  du  Sei- 
gneur. 

X  V  r. 

Les  Mémoires  de  Monfieur  Gabet  Paftcur  de  l'Eglife  à''OJfelon ,  aiant  été 
lus  &  examinés  dans  cette  Aflèmblée  ,  fon  Afiire  fut  renvoiée  à  laProvince 
du  Dafiphiné ,  à  laquelle  on  recommanda  d'ufcr  de  Charité  envers  lui  Scde  le 
fuporter  ,  &  ladite  Province  fut  priée  de  continuer  les  Soins  envers  ce  pau- 
vre Miniftre  ,  de  lui  faire  goûter  quelque  Repos  &  Confolation  ,  6c  de 
l'écouter  favorablement  en  ce  qu'il  lui  rcprefenteroit  touchant  ces  Matières, 
&  d'en  juger  conformément  à  la  Juftice  &  Equité  ,  &  aufli  de  le  reprendre  à 
Caufe  des  mauvaifes  Expreflîons  dont  il  avoit  fouillé  les  Papiers  qu'il  avoit 
envoies  à  cette  Aflèmblée. 

XVII. 

Les  Habitans  des  I/Ies  de  la  route  ,  profeflant  la  Religion  Reformée ,  en- 
volèrent des  Lettres  à  cette  Aflèmblée  ,  qui  étoient  fignées  par  du  Bois  ,  re- 
quérant qu'ils  puflènt  être  abfolûment  feparés  de  l'EgUie  de  la  Foute  ,  &  unis 
à  celle  de  IJvron  ,  &  qu'ils  pûflent  continuer  de  lui  paier  Contribution  :  plu- 
fieurs Membres  de  l'Eglife  deLivron  les  apuierent  dans  leur  Demande,  Les 
Ggggg  3  De- 


790         XXIX.    SYNODE    NATIONAL 

Députés  du  Dauphiné  furent  priés  de  donner  leur  Jugement  en  ce  Cas,  &  ils 
repondirent  qu'ils  n'avoient  point  d'Ordre  de  s'y  opofer  :  mais  les  Députés 
du  Fivarez.  furent  contraires  à  cette  Demande  des  Habitans  de  La  Vente  ^  & 
du  Confiftoire  de  Livron.  Sur  tout  ce  Débat ,  le  Synode  ne  voiant  pas  que 
cette  Afaire  fût  encore  allés  éclaircic  pour  pouvoir  être  décidée  ,  la  renvoia  au 
Synode  Provincial  du  Bas  Languedoc ,  qui  en  devoit  juger  définitivement  par 
l'Autorité  de  cette  Aflérablée. 

XVIII. 

L'Eglifc  de  Loudun  demanda  à  cette  Aflèmblée  d'être  déchargée  de  la  Con- 
tribution du  cinquième  Denier  de  l'Argent  des  Pauvres  ,  qu'elle  paioit  pour 
l'Entretien  de  nos  Univerfitcs  ,  &  cela  en  Confideration  des  Fraix  extraor- 
dinaires qu'elle  étoit  obligée  de  faire  pour  foutcnir  fcs  propres  Ecoles,  qui avoient 
été  d'une  finguliere  Utilité  même  aux  Provinces  voifines.  Lors  qu'on  eût 
oui  les  Députés  Provinciaux  à^ Anjou  ,  comme  aufli  ceux  de  Bretagne  ,  qui 
raporterent  qu'ils  avoient  fourni  fort  volontiers  leurs  foixante  Livres  par  An, 
pour  l'Entretien  de  leurs  petites  Ecoles;  mais  qu'à  prefentleur  Defléin étoit 
de  paier  cette  Somme  à  celle  de  l'Eglife  de  ritré  ;  l'Aflembléc  ne  pût  pas 
accorder  la  Demande  de  ladite  Eglife  :  mais  elle  déclara  qu'au  Cas  que  la 
Province  de  Bretagne  fatisf  ît  le  Synode  à^ Anjou  ,  en  failant  voir  qu'elle  avoit 
éfeêtivement  emploie  ladite  Somme  de  foixante  Livres  comme  dclî us,  à  l'En- 
tretien des  petites  Ecoles  de  ladite  Ville  de  A'ïVi^V;  alors  la  Province  d'y!/«;'o» 
confentiroit  que  l'Eglife  de  Loudun  emploiât  une  pareille  Somme  au  même 
Ufage ,  &  à  la  même  Fin. 

X  I  X. 

Le  Livre  de  Monfieur  de  hFite,  fécond  Pafteur  de  l'Eglife  d'Orr/?*'^  dans 
la  Province  du  Bearn,  intitulé  Difputationes  de  Vindiciis  Gratta ,  aiant  été  pré- 
fenté  à  cette  Aflèmblée  ,  pour  en  être  aprouvé  ,  fut  renvoie  au  Synode  delà 
même  Province  ,  qui  devoit  l'examiner  &:  l'aprouver  félon  les  Canons  de  nos 
Synodes  Nationaux. 

XX. 

Cette  Aflèmblée  lût  les  Mémoires  qui  avoient  été  envoies  de  la  Part  de  Mr. 
jc  Clerc  ,  Pafteur  de  1  Eglife  de  Coulonges  ,  au  Bailliage  de  Gex  ,  touchant 
plufieurs  Contellations  entre  lui  ,  comme  Fils  6c  Heretier  de  Monfieur 
fAcques  le  Clerc  fon  Père ,  auflî  Paileur  dans  ledit  Bailliage  de  Gex  ,  &  les 
Veuves  8c  Héritiers  de  divers  autres  Pafteurs  du  même  Bailliage  ,  contre  les 
Eglifes  dudit  Bailliage  Sc  les  Synodes  Provinciaux  de  Bourgogne  ,  &  particu- 
lièrement contre  celui  de  Gex  ,  tenu  l'An  1656.  8c  celui  d'yhnai  le  Duc, 
tenu  l'An  1 658.  Sur  quoi  on  trouva  que  le  Sujet  de  tous  leurs Diferens  con- 
cernoit  une  Matière  Pécuniaire,  c'eft  pourquoi  toutes  ces  Diiputes  furent  rcn- 
voiécs  à  la  Province  du  Dauphiné  ,(\\m  eut  Ordre  de  les  terminer  par  un  juge- 
ment définitif. 

XXI. 

Les  Députes  Provinciaux  des  Sevenes  demandèrent  en  Faveur  de  la  Veuve 
de  Monfieur  Rojjel ,  (autrefois  Pafteur  dans  l'Eglife  de  Sauve  ,  mais  depuis 
prefencé,  pour  fcrvir  dans  la  Maifon  de  Monfieur  le  Duc  de  Rohan  ,  par  le 

Sv- 


TENUALOUDUN.  791 

Synode  National  de  Cafires  \  )  qu'elle  pût  recevoir  pour  l'Année  de  fa  Vidui- 
té  la  même  Penfion  qu'on  avoit  accoutumé  de  paier  à  feu  fon  Mari,  lors  qu'il 
étoit  en  Vie  ,  par  Ordre  de  la  Province  des  Sevenes  :  L'Alîémblée  refolut 
qu'on  écriroit  à  Madame  la  Duchefle  de  Rohan  touchant  cette  Afaire  ;  8c  le 
Confiftoire  de  l'Eglife  de  Paris  ïnt  chargé  de  s'adreffer  à  ladite  Duchefle,  afin 
de  pouvoir  donner  quelque  Satisfiétion  à  cette  pauvre  Veuve  ,  ôc  d'en  infor- 
mer le  Confiftoire  ô.'^^nduz^e  :  &  le  Sieur  Daillé  zvtc  le  Sieur  Loride  des  Ga- 
tifiieres,  Ancien  de  l'Eglife  de  Paris ,  eurent  Ordre  de  délivrer  ce  Décret  à  la- 
dite Dame  de  Rohan. 

XXII. 
Monfieur  Charnier  Pafteur  ,  informa  cette  Aflemblée  de  l'Etat  de  l'Egli- 
fe de  Saint  Hyppolite  ,  depuis  que  Monfieur  de  Mejannes  en  étoit  parti  ,  6c 
qu'on  avoit  donné  Ordre  que  ladite  Eglife  feroit  fervie  par  un  autre  Miniftre, 
aux  Fraix  dudit  Monfieur  de  Mejannes  ,  julqu'au  Synode  fuivant.  Les  Dé- 
putés de  la  Province  des  Sevenes  furent  ouïs  touchant  cette  Matière  ,  &  té- 
moignèrent qu'ils  étoient  furpris  du  Raport  qu'on  venoit  de  taire  ,  &  que 
quelcun  ofât  aller  contre  un  Ordre  de  leur  dernier  Synode,  qui  avoit  été  fait 
pour  de  très  bonnes  Raifons  .&  auquel  Monfieur  deMajannes  lui  mêmeavoit 
aouiefcé  ,  &  ils  en  furent  d'autant  plus  touchés  ,  que  les  Parties  intereffées 
n'avoient  ni  été  ouïes  ,  ni  citées  à  comparoître  6c  à  déduire  leurs  Raifons. 
Et  ils  protefterent  de  plus,  qu'ils  n'avoient  aucune  Commiflion  de  leur  Pro- 
vince pour  fe  mêler  de  cette  Afaire  ;  6c  ils  prièrent  très-humblement  le  Sy- 
node de  faire  enforte  qu'il  n'y  eiit  point  de  Contellation  fur  cela  Et  ledit 
Monfieur  de  Mejannes  fut  auffi  ouï  ,  6c  on  lût  &  examina  les  Aétes  des  Sy- 
nodes à^Alais,  de  Floruc  8c  de  Vignan.  Sur  le  tout  l'Ancmblée  defaprouva 
cette  trop  grande  Facilité  de  ladite  Eglife  8c  dudit  Pafteur  ,  à  demander  6c 
à  accorder  une  pareille  Séparation  ,  qui  étoit  ,  à  tous  Egards  très  préju- 
diciable à  l'un  &  à  l'autre  ,  &  d'une  très  dangereufe  Confcquence  pour  nos 
Eglifes  ,  fi  de  pareilles  Chofes  étoient  permifis.  Et  le  Confiftoire  de  Aiont- 
pellier  eût  Ordre  d'envoier  Monfieur  Enfiache  ù  ladite  Eglife  de  Saint  Hyp- 
po/ite  ,  conjointeinent  avec  un  de  fts  Anciens  ,  pour  reconcilier  Monfieur 
Mejannes  avec  fon  Troupeau  ■,  6c  ledit  Confiftoire  eut  auffi  Ordre ,  afin  que 
cette  Reconciliation  fe  fit  plus  eficacement ,  de  reprefenter  à  ladite  Eglife 
les  grands  Services  que  \ca\iMonC\t\ir  de  Mejannes  lui  avoit' rendus,  de  même 
que  fon  grand  Zélé  ,  ÔC  les  excellentes  Qualités  dont  £)/>«l'avoit  orné  L'Af- 
femblée  déclara  aviffi  ,  que  puis  qu'elle  lui  renJoit  un  fi  bon  Témoignage  , 
ladite  Eglife  feroit  obligée,  fuivant  fa  Charité  ordinaire  ,  de  prendre  Soin  de 
fon  Pafteur  8c  de  pourvoir  à  la  Subfiftance  ,  enforte  qu'il  en  reçût  quelque 
Confolation  ;  £«:  conformément  aux  anciens  Décrets,  de  lui  donner  un  Co- 
legue,  afin  qu'elle  fût  d'autanr  mieux  édifiée  ;  ou  autrement  de  l'exempter 
d'une  Partie  des  Travaux  de  fon  Miniftcrc  ,  comme  il  avoit  été  ordonné  par 
cette  Ailemblée  dans  .les  Canons  des  Matières  Générales.  Et  il  tut  de  plus  or- 
donné ,  que  s'il  furvenoit  quelque  Dihcultc  qui  pût  empêcher  l'Accom- 
pliifcment  u'un  fi  louable  Deflèin  ,  cette  Afaire  feroit  renvoiée  au  Synode 
prochain  de  la  Province  des  Sevenes  ,  auquel  cette  Aflemblée  recommanda  la 

Ter- 


792  XXIX.    SYNODE    NATIONAL 

Perfonne  &  le  Miniftere  dudit  Monfieur  de  Afejannes,  Se  qu'il  continucroit  les 
Exercices  de  fon  Miniftere  dans  ladite  Eglife.jufqu'à  la  Tenue  du  prochain 
Synode  de  ladite  Province  ,  &  que  l'Eglife  de  Saint  Hyppolite  paieroit  tous 
les  Fraix  qu'on  feroit  obligé  de  faire  touchant  cette  Afaire. 
^        X  X  I  I  I. 

Monfieur  Theurond  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Stofhoufe  ,  fit  des  Plaintes  con- 
tre le  Synode  Provincial  de  la  Bafe  Gnienne  ,  parce  qu'il  n'avoit  pas  voulu 
s'aquiter  de  la  Promefl'e  qa'il  lui  avoit  fiùte  ,  de  lui  rembourfer  tout  ce  qu'il 
avoit  dcbourfé  par  fon  Ordre  ;  &  tous  les  Fraix  qu'il  avoit  fait  pour  aflû- 
rer  la  Paix  6c  procurer  le  Bien  des  Eglifes  dudit  Synode.  Cette  Airembléc 
blâma  ladite  Province  d'avoir  été  fi  tardive  à  paier  une  Dette  fi  jufte  à  un 
Homme  dont  le  Zèle  ,  la  Sincérité  &  la  Diligence  avoient  mérité  qu'on  eût 
beaucoup  plus  de  Reconnoiflancc  6c  de  Gratitude.  Et  il  fut  enjoint  à  tou- 
tes les  Eglifes  particulières  qui  n'avoient  pas  fatisfait  aux  Ordres  de  leur  Pro- 
vince ,  de  paier  chacune  fa  Quote-part  audit  Monfieur  Thourond  ,  &  cela  de- 
vant la  Tenue  de  leur  Synode  fuivant  ,  fous  Peine  d'être  cenfurées  à  la  der- 
nière Rigueur.  Et  il  fut  commandé  audit  Synode  ,  au  Cas  qu'elles  negli- 
gealîènt  de  le  faire  ,  de  fe  fervir  des  Moiens  les  plus  prompts  &  les  plus  af- 
furés  pour  rembourfer  ledit  Monfieur  Theurond  ,  dans  l'Efpace  de  trois  Mois 
après  la  Séparation  de  ce  Synode  là  ,  2c  d'y  ajouter  encore  d'autres  Somines> 
outre  celles  dont  lefdites  Eglifes  étoient  convenues  avec  lui  ,  pour  l'in- 
demnifer  de  tous  les  Intérêts  que  lui  même  avoit  été  obligé  de  paier  pour 
l'Emprunt  des  Sommes  qu'il  avoit  fournies  pour  le  Service  de  ladite  Pro- 
vince. 

XXIV. 

On  lût  des  Lettres  de  l'Eglife  de  Lanez.,  qui  s'aflembloit  dans  le  Diftrift 
de  Hajîingues  ,  6c  les  Députés  Provinciaux  du  Beam  &  de  la  liajfe  Gmenne 
furent  ouïs  parlant  des  Matières  qu'elles  contenoient.  Là-deffiis  cette  Af- 
femblée  aiant  debatu  la  Chofe  ,  décréta  ,  qu'à  l'avenir  ladite  Eglife  de 
Lanez.  feroit  unie  à  la  Province  du  Beam  ,  qui  en  prendroit  un  Soin  parti- 
culier. Et  on  rendit  lé  même  Jugement  touchant  les  Eglifes  de  Mauleon  8c 
de  Moulai.  Et  d'autant  que  l'Eglife  de  Lanez.  avoit  demandé  d'avoir  Part  à 
la  Donation  faite  par  Madame  de  RohU  à  l'Eglife  à^Orthez.  ,  leur  Demande 
fut  renvoiéeau  Synode  prochain  du  Bea>-n  :  £c  il  fut  ordonné  qu'au  Cas  que 
l'Eglife  de  Geattme  fouhaitât  de  s'incorporer  au  Synode  du  Beam  ,  elle  prefen- 
teroit  fa  Requête  à  la  Province  de  la  Bajfe  Guienne ,  que  l'on  pria  de  confide- 
rer  ferieufement  la  Chofe,  6c  lui  accorder  ce  qu'elle  croiroit  pouvoir  mieux 
contribuer  à  fon  Edification. 

XXV. 

Les  Sieurs  de  V  Angle  Pafteur ,  8c  de  GueÇdon ,  Ancien  de  l'Eglife  de  Ronënt 
propoferent  qu'on  fit  un  Changement  dans  la  Diftribution  des  Ofices  de  Nor- 
mandie ;  6c  les  Sieurs  Bachard  Pafteur  ,  8c  de  la  Roquette  Ancien,  les  fécondè- 
rent en  cela  ,  parce  qu'eux  mêmes  fe  trouvoient  furchargés  quant  aux  Taxes, 
ôc  ils  demandèrent  aufil  qu'on  fuprimât  cette  Diftinftion  de  Haute  8c  Bajft 
Normandie  j  particulièrement  en  ce  que  regardoit  ces  Matières.  Sur  quoi  l'Af- 

fem- 


T  E  N  U    A    L  O  U  D  U  N.  79. 

fcmblée  aiant  mûrement  délibéré  fur  cette  Afaire  ,  jugea  ,  qu'il  n'étoit  pas 
à  Propos  pour  le  prefent  d'y  faire  aucun  Changement  ;  Se  elle  ordonna  que 
les  Canons  du  Synode  National  de  Charenton  tenu  l'An  1644.  ^"roient  Lieu 
à  l'Egard  de  toutes  les  Matières  paflees  ,  &  que  chacun  gardcroit  fon  Oficc 
jufqu'au  prochain  Synode  de  ladite  Province  ,  Se  que  les  Coloques de  ^o/îf» 
&  de  Caux  ,  6c  les  autres  Clafles  choifiroient  un  Receveur  particulier  pour 
recevoir  les  Contributions  ,  8c  pour  les  envoier  au  Receveur  General  de- 
meurant à  Rmën.  Et  il  fut  auffi  arrêté  qu'au  Cas  que  ces  Difcrens,  (qu'on 
avoit  portés  à  cette  Aflêmblée  )  entre  la  Haute  6c  la  Bajfe  Normandie  ,  fur 
ce  qu'elles  fe  plaignoient  l'une  8c  l'autre  d'être  furchargées ,  continuaflènt , 
alors  elles  s'adrefleroient  (  ce  qu'elles  feroient  auffi  dans  la  Suite  )  au  Con- 
fiftoirc  de  l'Eglife  de  Paris  ,  qui  en  jugeroit  par  l'Autorité  de  cette  Aflêm- 
blée ,  ledit  Confiftoire  aiant  auparavant  bien  confideré  le  Pouvoir  de  l'une  ÔC 
de  l'autre. 

XXVI. 

Les  Sieurs  de  V Angle  ,  Pafteur  ,  6c  de  Gnefâon  ,  Ancien  dans  l'Eglife  de 
RoH'éri  ,  requirent  cette  Aflêmblée  ,  de  fortifier  par  fon  Autorité  les  Confeils 
<k  leur  Synode  Provincial ,  afin  que  toutes  les  Eglifes  de  leur  Province  con- 
tribuaffent  à  l'Entretien  du  Colegc  de  QjievilU.  Sur  quoi  on  décréta  ,  que 
toutes  les  autres  Eglifes  de  ladite  Province  de  Normandie  fourniroient  la 
Somme  de  trois  Cens  Livres  pour  le  Maintien  dudit  Colege. 
XXVII. 

A  la  Requête  du  Synode  du  Haut  Languedoc  8c  de  la  Baff'e  Gniemie  ,  qui 
avoient  rendu  un  Témoignage  très- honorable  de  la  Pieté  &  du  grand  Savoir 
de  Monfieur  Bal:haz.ar,  qui  avoit  été  auparavant  Confeiller  de  Sa  Majefle\ 
&  Avocat  à  la  Cour  Prefidiale  à^Auxere  ,  6c  qui  avoit  déjà  fait  un  Fond  de 
trois  Cens  Livres  pour  fon  Entretien  ,  l'Afiemblce  aiant  ouï  le  Raport  très- 
avantageux  que  le  Comité  des  Minifl;res  nommés  pour  examiner  ces  quatre 
Departemens  en  avoient  fait,  8c  prefenté  par  ledit  Monfieur  Bahhaz.ar,  elle 
loua  le  Zélé  de  la  Province  du  H.^.iit  Languedoc.  Et  afin  que  Monfieur  5*t/- 
thaz,ar  pût  pourfuivre  fes  recherches  fans  Diftraétion ,  6c  continuer  fon  grand 
Ouvrage  qu'il  avoit  entrepris  contre  le  Cardinal  Baronius, cWc  décréta  qu'on 
lui  afllgneroit  un  Gage  de  fept  Cens  cinquante  Livres  par  An,  qui  luiferoit 
paie  par  les  Eglifes  de  ce  Roiaume  ,  à  favoir  ,  trois  Cens  Livres  par  celles 
du  rtaut  Languedoc  ,  Cent  Livres  par  celles  de  VI[le  de  France  ,  Cent  Li- 
vres par  celles  du  Bas  Languedoc  ,  Cinquante  Livres  par  celles  de  Norman- 
die ,  Trente  Livres  par  celles  de  Xaintonge  ,  Trente  Livres  par  celles  du 
Dauphiné ,  Trente  Livres  parcelles  de  la  B^ijfe  Gtiiemie ,  Trente  Livres  par 
celles  du  Foiffou,  Trente  Livres  par  celles  du  Berri  ,  Vint  Livres  par  cel- 
les de  Bourgogne  ,  &  Qiiinze  Livres  par  celles  d'ylnjo», 
XXVIII. 

Monfieur  le  CommifTaire  du  Roi ,  aiant  reçu  des  Lettres  de  Monfieur  de 
la  F'rilliere  ,  par  kfquelles  il  notifioit  que  le  bon  Plaifir  de  Sa  Afajefié  etoit, 
que  Monfieur  Gaillard  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Montauban  ,  qui  étoit  alors 
pourfuivi  pour  des  Matières  criminelles  ,  fut  changé  de  fon  Eglilè,parl'Au- 

Tme  //.  Hhhhh  torité 


794  XXIX.    SYNODE    NATIONAL 

torité  de  certe  Aflemblée  :  L'Aflemblée  pria  Monsieur  ie  Commiflaire  de 
confidercr  ,  que  Monfieur  Gaillard  étant  abfent ,  &  r.'irant  pas  elle  même 
informée  de  la  Conduite  dudit  Monficur  GailLrrd  ,  elle  ne  voioit  pas  com- 
ment elle  pourroit  juger  d'un  pareil  Cas ,  &  elle  le  requit  de  permettre  qu'on 
donnât  Ordre  à  nos  Députés  qui  étoient  auprès  de  Sa  Majcfié  ,  de  prendre 
une  Connoiflance  exafte  de  toutes  les  Matières  qui  avoient  du  Raport  avec 
ce  Miniftre  ,  &  que  lefdits  Députés  ,  conjointement  avec  l'Eglile  de  AJon- 
M«^rf«,delibereroient  l'ur  les  Moiens  piir  lefqucls  on  pourroit  contente;"  X'î/î/^/- 
je/lé,  ^l  au  Cas  qu'il  fût  Innocent,  qu'ils  en  informcroient  SaM^ijufté  ,  pour 
k  prier  de  le  protéger  ;  mais  que  fi  ,  par  Légèreté  ou  Inadvertance  ,  il  s'é- 
toit  écarté  de  ion  Devoir  ,  alors  ils  imploreroient  ,  avec  toute  la  Soumiffion 
poffiblc  ,  la  Clémence  de  Sa  Maj'ejlé ,  en  fa  Faveur,  comme  étant  unePer- 
fonne  qui  n'étoic  pas  tout- à- fait  indigne  de  la  Bonté  Se  de  la  Grâce  dé  .î^i  Ma- 

^  XXIX. 

Les  Sieurs  Charnier  8c  Tlemd  Pafteurs  ,  conjointement  avec  les  Sieurs  de 
Pontpcrdti  &  Maifonnet  Anciens  ,  eurent  Ordre  de  fe  tranfporter  dans  la  Vil- 
le de  Cafires  ,  pour  accommoder  les  Diferens  qui  étoient  entre  Monfieur  de 
Brtigeres  Confeiller  à  la  Cour  de  l'Edit  ,  &  d'autres  Prefidens  £c  Confeillers 
de  la  même  Cour  6c  Ville  ,  qui  étoient  de  nôtre  Communion.  Et  il  fut  ar- 
rêté ,  que  les  Fraix  de  cette  Deputation  feroient  paies  par  les  Provinces  aux- 
quelles ces  Députés  apartcnoient. 

XXX. 

L'Aflemblée  fê  reflbuvenant  que  le  dernier  Synode  National  avoit  promis 
à  Monficur  Charnier  quatre  Cens  Livres  ,  qui  étoient  le  Refte  d'une  plus 
groflc  Somme  que  quelcun  des  Synodes  Nationaux  precedens  lui  avoit  accor- 
dée ,  comme  auffi  qu'on  en  avoit  accordé  une  de  trois  Cens  Livres  à  Mon- 
fieur de  la  Fitte  Solon  :  on  décréta,  qu'au  Cas  que  Monfieur  D»c.j«Jiî/ eue 
quelque  Argent  entre  les  Mains  ,  lefdits  Mefiîcurs  Charnier  &  de  la  Ftte  So- 
lon recevroient  les  Sommes  ci- deflus  avant  toute  autre  Peribnne. 
X  X  X  L 

Cette  Affemblée  fe  confiant  entièrement  que  le  Confiftoire  de  l'Eglife  de 
Paris  ,  nommeroit  des  Perfonnes  bien  qualifiées  pour  recevoir  &  examiner  les 
Sommes  qu'on  lui  avoit  autrclois  confiées  ,  8c  pour  Icfquellcs  on  lui  avoit 
donné  une  nouvelle  Comniiflion  ;  8c  étant  bien  perfuadée  que  ledit  Confif- 
toire uferoit  en  cela  de  toute  la  Circonfpeftion  qu'on  pouvoir  atendre  des 
Perfonnes  de  Réputation ,  pour  la  Candeur  ,  la  Prudence  &  la  Pieté  ,  & 
qu'il  feroit  auffi  Soigneux  dans  cette  Afaire  ,  comme  fi  c'étoit  la  ficnne  pro- 
pre ;  déclara  ,  que  fon  Intention  n'étoit  pas  que  ledit  Confiftoire  fût  Caution 
ou  Refponfable  de  la  Solvabilité  defdites  Perfonnes,  qui  feroient  par  lui  nom- 
mées pour  cet  Efct.  Et  cette  Déclaration  devoit  avoir  Lieu  à  l'Egard  des  au- 
tres Confiftoires  qui  avoient  une  pareille  Commiflion. 


CHA- 


TENUALOUDUN.  ^95 

CHAPITRE     XII. 

Des  Univerfités  à"  des  Etndians. 
Article     I. 

LEs  Députés  Provinciaux  de  Xaintonge  reprcfenterent  qu'il  feroit  à  Propos 
qu'on  choilît  deux  Perfonnes  dans  chaque  Province  ,  auxquelles  on  or- 
donneroic  de  fe  rendre  Capables  de  pouvoir  enfeigner  Ia.Theologie,&  qu'on 
obligeât  les  Confeils  de  nos  Univerfités  d'élire  une  Perfonne  de  leur  Corps 
pour  remplir  les  Chaires  vacantes  de  Théologie.  Mais  cette  Aflemblée  ne 
fut  pas  d'Avis  qu'on  fit  aucun  Changement  dans  les  Canons  preccdens  ,  qui 
laifierent  la  Liberté  aux  Confeils  de  nos  Univerfités  de  choifir  leurs  Profef- 
feurs  en  Théologie  ,  fans  les  contraindre  de  prendre  tel  ou  tel  Miniftre  ;  on 
les  exhorta  feulement  d'établir  dans  des  Charges  fi  importantes  ,  les  Perfon- 
nes qu'ils  en  jugeroient  capables  ,  ainfi qu'il  kurétoit  indiqué  par  les  Canons 
de  nos  Synodes  Nationaux ,  &  particulièrement  par  ceux  à^Alaii ,  de  Cha- 
retiten  &  d'jdlençon. 

I  I. 
■  Tous  les  Députés  des  Provinces  fe  plaignant  d'une  Voix  commune  ,  de 
la  Corruption  qui  s'étoit  glifféc  parmi  les  Ecoliers  de  nos  Univerfités  ,  &: 
particulièrement  parmi  ceux  qui  étudioient  en  Théologie  ,  comme  de  ce 
qu'ils  Ipiflbient  croître  leurs  Cheveux  ,  qu'ils  portoient  de  grandes  Manches 
pcndentes,  des  Gands  avec  des  Franges  de  Soie,  &  des  Rubans .  qu'ils  frequen- 
toicnt  les  Tavernes  ,  qu'ils  recherchoicnt  la  Compagnie  des  Femmes ,  qu'ils 
s'alloient  promener  i'Epée  au  Côté  ,  que  leur  Stile  fentoïc  plutôt  le  Roman 
que  la  Parole  de  Dieu  ,  èc  qu'ils  fe  laiffoicnt  aller  à  d'autres  Vanités,  &  Ex- 
cès de  cette  Nature  :  L'Aliemblée  touchée  très  fenfiblcment  de  ces  grands 
DcforJres  ,  èc  étant  fort  Zélée  pour  la  Maifon  de  Dte»,  exhorta  très-fericu- 
femcnt  tous  les  Profefièurs  &  autres  Diiedeurs  de  nos  Univerfités, comme 
auflî  tous  les  Confiiloircs  &  Eglifes  où  ilsfc  trouvoient,  d'emploier  tous  leurs 
Soins  &  toute  leur  Autorité  pour  arrêter  de  pareils  Abus  ,  qui  deshonoroient 
la  Religion  ,  &  qui  fcandalifoient  toutes  les  Perfonnes  qui  avoient  la  Crainte 
de  Dieff  devant  les  Yeux  ,  attendu  que  ces  Abus  ouvroient  les  Portes  à  un 
Déluge  de  Profanations  pour  entrer  dans  le  Sanctuaire  :  &  de  plus  elle  leur 
enjoignit  de  fjfpendre  les  t<.cfraclaires  de  la  Table  du  Seigneur  ,  de  raïer 
leurs  Noms  de  h  Matricule  des  Etudians  ,  &  de  leur  ôter  toute  Efperance 
d'être  jamais  reçus  à  l'Ohce  du  Saint  Miniftere.  Et  il  fut  exprcffément  or- 
donné à  tous  les  Ecoliers ,  fur  tout  à  ceux  qui  étudioient  en  Théologie  ,  de 
s'abilenir  de  tous  les  fufdits  Abus  ,  &  de  s'éloigner  des  Choies,  qui  étoicnt 
contre  la  Modeftie  6c  la  Vraie  Sainteté  ,  Icfquelles  Vertus  dévoient  reluire 
dans  la  Vie  de  ceux  que  Dieu  apclloit  pour  être  Pallcurs  dans  l'Eglife  de 
Chrifi  :  6c  afin  que  le  Monde  ne  conçût  pas  une  mnuvaife  Opinion  d'eux  ,  - 
il  leur  fut  commr.ndé  de  parfumer  de  bonne  Heure  la  Maifon  de  Diett  avec 
Hhhhh  a  les 


796  XXIX.    SYNODE  NATIONAL 

les  douces  Odeurs  d'une  Sainte  Vie ,  qui  convenoit  fi  bien  à  l'Emploi  Sacré 
auquel  ils  étoient  deftinés ,  autrement  qu'ils  feroient  feverement  châtiés. 
Déplus  ,  cette  Aflêmblée  ordonna ,  que  les  Synodes  Provinciaux  auxquels 
on  avoit  confié  le  Soin  de  nos  Univerfités  ,  &  dans  le  Diftriâ:  defquels  el- 
les étoient  érigées  ,  deputeroient  tous  les  Ans  quelques  Pafteurs  pour  en  fai- 
re la  Vifite  ,  ÔC  pour  s'informer  des  Progrès  que  nos  Ecoliers  faifoient  dans 
leurs  Etudes  de  Philofophie  &  de  Théologie  ,  &  pour  ,  par  l'Autorité  de 
Jefus-Chrift  ,  8c  de  cette  Aflêmblée  ,  reformer  les  Abus  qui  pourroient  s'y 
être  glifles.  Et  pour  cette  Fin  ,  les  Vifiteurs  commis  par  cette  Aflêmblée 
pour  en  aller  faire  h  Perquifition  ,  à  favoir  ,  les  Sieurs  Gitton  ,  &  du  Bonr- 
dieti,  Pafteurs,  &  des  Champs,  Ancien  ,  eurent  Ordre  de  faire  la  Vifite  de 
celle  de  Saumur.  Les  Sieurs  Charnier  &  Ftgnier  Pafteurs  ,  avec  de  Pomper- 
du  &  Maifonnet  Anciens  ,  dévoient  aller  à  celle  de  Montauban  \  les  Sieurs 
de  BourdicH  6c  de  Mejfannes  Pafteurs  ,  avec  les  Sieurs  de  Samt  Jean  Cardonen. 
gués  &  de  Pontperdu.  Anciens  ,  vifiteroient  celles  de  Ntmes  ;  &  les  Srs.  Ho- 
mel  6c  Janvier  ,  Pafteurs  ,  avec  les  Sieurs  de  Mirahel  6c  Baruel  Anciens  , 
jroient"  à  celles  à&Bie.  Et  il  fut  enjoint  à  tous  ces  Vifiteurs  de  faire 
favoir  à  tous  les  E,tudians  en  Théologie  qu'ils  eûlTent  à  lire  publique- 
ment les  Saintes  Ecritures  ,  avant  le  Prêche  dans  nos  Aflèmblées. 
III. 
Les  Députés  de  quelques  Provinces  fe  plaignant  que  nos  Ecoliers  paioient 
trop  chèrement  leur  Nourriture ,  leur  Logement  &  leur  Blanchiflage  ,  dans 
les  Villes  oii  étoient  nos  Univerfités  \  Sc  que  les  Profefleurs  &  Regens  leur 
demandoient  quelque  Chofe  outre  leurs  Salaires  ,  pour  les  Leçons  qu'ils 
leur  faifoient  &  pour  le  Soin  qu'ils  prenoient  d'eux;  cette  Aflêmblée  ordon- 
na ,  que  les  Cotnmiffaires  nommés  pour  l'Afaire  de  l'Eglife  de  Saumur^con- 
fereroient  ferieulcment  avec  les  Direétcurs  de  cette  Univerfité ,  êc  avec  le 
Confiftoire  de  ladite  Ville  ,  touchant  cette  Matière ,  8c  qu'ils  prendroient 
les  Mcfures  les  plus  propres  qu'ils  pourroient  ,  pour  régler  la  Depenfe  des 
Ecoliers.  Et  on  avertit  toutes  les  Provinces  d'envoier  aux  Direéteurs  de  la- 
dite Univerfité  leurs  Opinions  fur  cela  :  afin  qu'on  pût  travailler  à  ôtertouc 
Sujet  de  fe  plaindic.  Et  on  enjoignit  aux  Dn-cfteurs  de  la  même  Univerfité 
d'emploier  tout  leur  Soin  6c  toute  leur  Diligence  ,  pour  faire  un  bon  Règle- 
ment là-deffus. 

I  V. 
Cette  Coutume  8c  Pratiqiie  dans  l'Univerfité  de  Die  ,  d'avoir  l'Oeil  fur 
les  Mœurs  Se  l'Education  des  Ecoliers  dans  la  Véritable  Religion,  &  d'exa- 
miner les  Progrès  qu'ils  faifoient  dans  les  Sciences  Humaines,  &  de  leur  don- 
ner des  Prix  en  Public  ,  fut  hautement  louée  par  cette  Affemblée  ;  8c  elle 
exhorta  tous  les  autres  Coleges  Sc  Univerfités  de  nôtre  Communion  d'imiter 
8c  de  fuivre  cet  Exemple  qui  étoit  très  recommandable. 

Les  Sieurs  Damier  ^  Gregus  ,  f^erdier  ,  8c  Marte! ,  aiant  été  choifis  par 
les  Confeils  des  Univerfités  de  Nimes  ,  de  Die  ,  8c  de  Montauban  ,  8c  en- 
fuite  étabhs  dans  l'Oiice  de  Profeffeurs  en  Théologie  ,  dans  ces  Univerfités, 

cet- 


TENUALOUDUN.  797 

cette  Aflemblée  ratifia  les  A£tes  de  leur  Eleftion  ,  Se  les  Confirma  chacun 
dans  fa  Chaire.  Et  elle  ordonna  que  les  Canons  de  nôtre  Difcipline  ,  & 
de  nos  Synodes  Nationaux  ,  feroient  très  exaftement  obfervés  d  l'Egard  de 
l'Examen  de  ceux  qui  dévoient  être  choifis  pour  être  Profefleurs  en  Théo- 
logie. 

VI. 

Les  Députés  Provinciaux  des  Sevenes  demandèrent  que  la  Province  du  B^j 
Languedoc  pût  être  obligée  de  paier quatre  Cens  Livres  par  An,  pour  l'En- 
tretien du  Colege  A^AndHz.e  ,  à  commencer  du  tems  du  Traité  fait  avec  la- 
dite Province  ,  dans  la  Conférence  qu'on  tint  à  Qutjfac  ,  l'An  1645.  6c  ils 
ofrirent  ,  au  Cas  qu'elle  confentît  de  le  faire  ,  qu'ils  en  deduiroient  ce  qu'el- 
le avoit  déjà  paie.  Déplus ,  ils  demandèrent  que  cette  Affemblée  les  déchar- 
geât de  leur  Contribution  Annuele  ,  envers  les  Univerfitésde  Die  te  àeNt- 
mes  ,  ou  qu'elle  pourvût  de  quelqu'autre  Manière  à  la  Subfiftancedudit  Co- 
lege à''AndHz,e.  On  lût  les  Lettres  6c  Mémoires  du  Confiftoire  à^'Anduz.e  , 
fec  on  ouït  les  Députés  Provinciaux  du  Bas  Languedoc  :  fur  le  Tout  ,  l'Af- 
femblée  renvoia  la  Demande  qu'ils  faifoient  de  la  Somme  de  quatre  Cens  Li- 
vres )  au  Synode  du  Bas  Languedocy  &  à  la  Délibération  de  la  Province  du 
//^«r  £,^»gae^o£', qui  devoit  juger  de  cette  Afaire  ,  fans  aucun  Apcl,  par  l'Au- 
torité de  cette  Afleinblée.  Et  à  l'Egard  de  leurs  autres  Requêtes ,  on  ne  ju- 
gea pas  à  Propos  de  décharger  la  Province  des  Sevenes  des  Contributions  aux- 
quelles elle  avoit  été  obligée  ,  par  les  Synodes  prccedens  ,  aux  Univerfités , 
6c  on  laiffa  à  leur  Prudence  ,  £c  à  celle  de  leurs  Voifins  le  Soin  de  pourvoir 
à  l'Entretien  de  leur  Colege  à^AndHz.e. 
VIL 

Cette  Affemblée  cenfura  le  Confeil  de  l'Univerfité  de  Aiontauban  ,  avec 
très  jufte  Sujet  ,  pour  n'avoir  pas  porté  le  Compte  des  Sommes  qui  avoient 
été  paiées  par  les  Provinces  à  ladite  Univerfité  ,  êc  ordonna  qu'il  les  aportât 
tous  les  Ans  au  Synode  de  la  Province  ,  pour  y  être  examinés  &  clos  ,  8c 
pour  être  de' là  portés  au  Synode  National  ,  félon  la  Règle.  Et  d'autant 
que  les  Provinces  de  la  Ba(]e  Gnienne  &  du  BeArn ,  étoient  redevables  de  plu- 
fieurs  Sommes  confiderables  à  ladite  Univerfité  de  Montauban  ,  elles  furent 
aufll  cenfurées,&  il  leur  fut  expreffémcnt  enjoint  d'établir  à  l'avenir  un  fi  bon 
Ordre  entr'elles  ,  que  les  Proteffeurs  Publics  de  nos  Univerfités  fùffent  paies 
régulièrement  ;  ôc  d'infliger  les  plus  feveres  Cenfures  àceuxquirefuferoient 
d'obéir  à  ce  Canon. 

VIII. 

On  rendit  auflî  un  pareil  Jugement  à  l'Egard  de  la  Province  de  Norman- 
die ,  qui  devoir  auflî  des  Sommes  fort  confiderables  aux  Univerfités  de  San- 
mur  ,  de  Die  èc  de  Montaitban  ,  fur  quoi  l'Affemblée  ne  pût  pas  réfléchir 
lans  en  avoir  un  Deplaifir  très  fenfible  :  C'eft  pourquoi  elle  lui  ordonna  de 
fe  fervir  de  tous  les  Expediens  neceffaires  pour  acquiter  cette  Dette  ,  ?^ 
qu'au  Cas  qu'elle  négligeât  de  le  faire  ,  elle  feroit  très  rigoureufement 
cenfurée. 

Hhhhh  5  IX.  Ma- 


798  XXIX.    SYNODENATIONAL 

IX. 

Mademoifelle  Charles ,  Veuve  de  feu  Monficur  C/Arr/<rj, auparavant  Paftcur 
&  Profeflcur  en  Thcologie  dans  l'Univerlîté  de  AfsntHub.'tn  ,  pria  cette  Af- 
Icmblée  de  lui  faire  paier  les  Arrérages  des  Salaires  qui  étoient  dûs  à  fon  Ma- 
ri défunt  i  comme  auflî  la  Penfion  qui  lui  avoit  été  accordée  par  le  Synode 
tenu  à  5^  Automne  ,  l'An  lôfc  pour  l'Entretien  de  fon  Fils  ,  jufqu'à  ce 
qu'il  fût  apellé  au  Sacre  Miniftcre  ;  £c  pareillement  la  Somme  d'Argent  qui 
lui  avoit  été  ajugée  par  le  Synode  du  Pont  deCatitares  ,  l'An  1654.  Les 
Sieurs  f.mffaHd  Pafteur  de  l'Eglife  de  Cafires ,  &  Brafirt  Ancien  de  l'Eglife 
de  MontauhAn  ,  8c  Sindic  de  l'Univerfité  de  laditte  Ville  ,  aiant  promis  défai- 
re tout  leur  Pcffible  afin  que  ladite  Demoifelle  pût  être  fatisfaite  ,  cette  Af- 
icniblce  décréta  que  tant  l'Eglife  &  Univerfité  de  Montauban  ,  que  l'Eglife 
de  Cafires  paieroient  à  ladite  Demoifelle  tous  les  Arrérages  qui  étoient  dûs  i 
feu  fon  Mari  ,  Se  pareillement  toutes  les  Sommes  qui  lui  avoient  été  accor- 
dées par  les  Synodes  de  Saint  Antonine  6c  du  Pont  de  Camares ,  dont  l'Affem- 
blée  ratifia  &  renforça  les  Décrets  ,  par  cette  prefente  Ordonnance. 
X. 
Il  fût  ordonné  qu'on  paieroit  à  MademoifcUe  Bicheteart ,  Veuve  de  Mon- 
ficar  Bicheteatt  ,  Profcffeur  en  Langue  Grecque ,  la  Somme  de  Cent  Livres, 
qui  lui  avoit  été  aflîgnée  j)ar  le  Synoile  du  Pont  de  Camares. 
X  I. 
L'Univerfité  de  Montauban  n'aporta  point  de  Comptes  ,  c'eft  pourquoi 
elle  fût  feverement  cenfurée  ;  &  on  lui  ordonna  le  Liquider  fes  Comptes 
dans  les  Synodes  du  Haut  Languedoc  ,  qui  les  aporteroit  au  Synode  National 
fuivant. 

X  I  I. 
L'Univerfité  de  Nimes  n'aiant  point  aporté  de  Comptes,  il  lui  fut  ordonné 
de  les  porter  au  Synode  du  Bas  Lanauedoc. 
XIII. 
Il  étoit  dû  à  l'Univerfité  de  Saumur  ,  dont  les  Comptes  furent  prefentés 
Se  aprouvés ,  les  Sommes  marquées  ci-après  ,  à  favoir ,  L.       S.     D. 

l'ar  la  Province  de  Xaintonge ,  '  50.     00.     o. 

Parla  Province  de  Bretagne  ,  ^co.     00.     o. 

Par  la  Province  de  Normandie ,  1680.     iS.     9. 

Il  fiut  faire  ici  Exception  d'un  Compte  qui  fut  porté  par  Monfieur  de  PE- 
piniere  ,  qui  ne  fut  jamais  vu  de  la  Province  d'Anjoft ,  ni  aprou\  é  par  cette 
Aflemblée. 

X  I  V. 
11  étoit  dû  à  l'Univerfité  de  Die. 

L.        S.     D. 

Par  la  Province  de  A/flrw<iK</»>,  1448.     16.     o. 

Par  la  Province  du  Berri,  2224.     09.  00. 

Il  en  faut  aulîi  excepter  quatre  Cens  Livres  paiées  par  lefdites  Provinces 

Je  dix-neuviéme  de  /'uin    1642.  £c  de  plus  quatre  Cens  Livres  paiées àladitc 

Univerfité  le  27.  Mai  1642. 

Par 


TENUALOUDUN.  79^ 

Par  la  Province  des  Sevenes  ,  3018.  Livres  &  7.  Sols. 

Il  faut  excepter  ici  les  Sommes  d'Argent  qui  ctoient  entre  les  Mains  de 
Monficur  Euft-ache. 

Par  la  Province  de  Xaintonge  ,  839.  Livres  &:  6.  Sols. 

Excepté  un  Compte  envoie  au  Confiftoire  de  la  Rochelle,  par  ladite  Pro- 
vince. 

Par  la  Province  de  Bourgogne  ,  ppy.  Livres  8c  7.  Sols. 

Il  fût  ordonné  que  ladite  Univerfité  de  Die  rendroit  Compte  au  Synode 
du  Datipbifie' ,  £■:  celui-là  au  Synode  National  fuivant ,  de  ce  qu'elle  avoit  re- 
çu ,  ÊC  à  quoi  elle  avoit  emploie  les  Sommes  qui  lui  avoient  été  données 
par  les  Synodes  Nationaux. 

CHAPITRE     XIII. 

Les  Comptes  au  Sieur  Ducandal. 

MOnfieur  Ducandal  ,  Confeiller  de  Sa  M.ijejlé,  dans  Ton  trcs-hononblc 
Conléil  Privé  ,  Se  Confeil  d'Etat  ,  aiant  prcfenté  à  cette  Affembice  les 
Comptes  des  Recettes,  &  des  Paicmens  faits  par  feu  fon  Pcre  Monueur  Du- 
c/indal ,  Se  par  lui  même  ,  depuis  ceux  qui  avoient  été  rendus  aux  Députés 
du  Synode  National  tenu  par  la  PermilTion  de  S.i  Alajeflé  à  Charenton  ,  lef- 
quels  y  avoient  été  clos  &  aprouvés  le  1 6.  jour  de  Ffi/r/Vr  de  l'An  1645'. 
Et  un  Comité  aiant  été  nommé  pour  examiner  leldits  Comptes  ,  Se  en  aiant 
fait  le  Raport  à  cette  Afièmblée  ,  il  fut  obfervé  que  ledit  Sieur  Ducandai 
ne  rendoit  aucun  Compte  des  Arrérages  de  la  Rente  qui  ctoit  fur  la  Maifon  de 
Ville  de  Pans  ,  depuis  le  Quartier  à'' Avril  1651.  jufqu'a  ce  jour,  &  qu'il 
n'avoit  mis  en  Compte  de  Recette  que  la  fimplc  Somme  de  trois  Mille,  qua- 
tre-vints  &  douze  Livres  des  Emolumens  qui  nrovenoient  des  Saifies  réelles 
dans  la  Prévôté  de  Soiffbns  ,  depuis  les  derniers  Comptes.  Il  n'étoit  pasaufTi 
fait  Mention  d'aucune  Chofe  reçue  des  Emolumens  des  autres  pareils  Ofices 
du  Préiîdial  de  Chàte.iH-Thieri  ,  de  Noion  ,  de  Beaavais  tx.  de  C<j/<^aV ,  quoi- 
qu'il fut  évident ,  par  les  Comptes  precedens ,  que  lefdits  Ofices  aportoient 
des  revenus  tous  les  Ans  :  11  n'étoit  pas  non  plus  marqué  qu'on  eût  reçu 
aucune  Somme  pour  ceux  de  la  Ferté ,  de  Mtuchi,  de  Cafie! ,àc Pierreferjks, 
de  Couff,  de  CkâulUn  fur  Marne  ,  de  Nevilli ,  de  St.Frond,  dcSu>-ene,d'^Ef- 
t.ipe  ,  de  renu  ,  de  Violbgne ,  de  Magni  ,  de  Montr/iiral  ,  de  Chaumont  ,  de 
la  Prévôté  à^ Anini  ,  de  Chàlons  ,  ^ Efernai  8c  de  Eifmes  \  lefquels  ,  tous 
cnfcmble  ,  font  vint  êc  un  Ofices  ,  dont  les  Revenus  fe  montoient  à 
foixante- quatre  Mille  ,  fix  Cens  Livres  j  ôc  la  Marque  des  Provifions  de 
l'Or  ,  ôc  les  Seaux  ,  il  quinze  Cens ,  foixante  &  dix-fept  Livres ,  deux  Sols 
&  fix  Deniers ,  qui  ne  raportoient  aucun  Profit  aux  Eglifes  ;  enforte  qu'il 
auroit  mieux  valu  en  avoir  difpofé  à  quelque  Prix  que  c'eût  été  ,  quoiqu'au- 
delîbus  de  ce  qu'ils  valoient ,  que  de  les  garder  faos  en  rien  retirer  j  car  on 

ne 


Soo  XXIX.   SYNODE    NATIONAL 

»e  favoit  pas  qui  les  pofledoit  ,  ni  comment  ils  étoient  exercés  ,  ou  par  qui^ 
ni  de  qui  en  recevoir  les  Emolumens  dans  lefdits  Frefidiaux.    Outre  qu'il  y 
avoit  une  Chofc  de  plus  à  obferver  ,  dans  les  Comptes  dudit  feu  Monfieur 
Duciindal ,  qui  étoit  que  les  Eglifcs  lui  dévoient  la  Somme  de  fept  Mille  , 
huit  Cens  ,  dix-huit  Livres  &C  quatre  Deniers  ,  en  y  Comprenant  deux  Mil- 
le ,  cinq  Cens ,  foixantc  8c  quatre  Livres  ,  dix  Sols,  pour  les  Intérêts. De 
plus ,  dans  ce  Compte  précèdent  il  étoit  die  ,   que  feu  Monfieur  Ducandal 
étoit  obligé  d'aporter  à  ce  Synode  les  Quitances  pour  les  Coleges  de  Nerac  , 
du  Berri  &  de  la  Rochifaucault ,  qui  fe  montoient  à  trois  Mille ,  quatre  Cens, 
foisante-neuf  Livres  ,  ce  que  ledit  Sieur  Ducandal  fon  Fils  n'aiant  pas  fait  > 
il  en  faloit  déduire  cette  Somme  ,  avec  les  Intérêts  ,  depuis  le  jour  auquel 
ledit  Sieur  Ducandal  étoit  cenfé  l'avoir  paiée  :  Et  cela  lui  fut  aloué  en  De- 
bourfement.     Et  il  eft  encore  à  remarquer  que  ledit  Monfieur  Dncandalnyoit 
placé  dans  le  dernier  Compte  de  Debourfemcnt ,  &  qu'il  vouloit  qu'on  lui 
alouât  ,  plufieurs  Sommes  pour  lefquelles  il  ne  produifit  aucune  Quitance. 
Déplus  on  fit  voir  que  ledit  Défunt  avoit  eu  en  Dépôt ,  entre  fes  Mains , 
l'Ordre  qui  avoit  été  accordé  par  Sa  Majefté  ,  pour  fix  Mille  Livres ,  dcfti- 
nées  à  paier  les  Fraix  du  Synode  National  tenu  à  Alençon  l'An  1637.  dont 
il  n'avoit  rendu  aucun  Compte  au  Synode  National  deCharento»  l'An  1644. 
6c  dont  il  n'étoit  Fait  aucune  Mention  dans  le  prefent  Compte  ,  porté  à  ce 
Synode  par  Monfieur  Ducandal  fon  Fils.     Cette  Aflemblée  n'étant  pasfuf- 
fanment  informée  ,  comme  elle  le  devoit  être  ,  pour  éclaircir  tous  ces  Arti- 
cles ,  &  par  confequent  ne  pouvant  alors  examiner  &  finir  lefdits  Comptes  , 
qui  furent  prefentés  par  ledit  Sieur  Ducandal,  elle  donna  Commiffion  &  Au- 
torité au  Sieur  Loride  des  Galmieres  ,  Avocat  au  Confeil  ?nvc  de  Sa  Aïajefié, 
&  dans  fon  Confeil  d'Etat  ,  &:  au  Parlement  de  Paris  ,  &  en  fon  Nom,  & 
fous  les  Ordres  de  Monfieur  le  Député  General  de  nos  Eglifes  Reformées  de 
France  auprès  de  Sa  /yajejté  ,  &  avec  l'Avis  du  Confiftoire  de  l'Eglife  de 
Paris,  &  dcsPafteurs  des  autres  Eglifes,  lelquels  pouvoient  être  dans  la  Vil- 
le de  Paris  ,  s'il  arrivoit  qu'il  y  en  eût  quelques-uns  lors  que  cette  Afaire  fe 
difcuteroit  ,  d'examiner  le  fufdit  Compte  prefenté  par  ledit  Monfieur  D«c/î«- 
dal ,  8c  tous  les  autres  Comptes  qu'il  aporteroit  dans  la  fuite ,  &  de  Vérifier 
&  alouer  les  Articles  dudit  Compte  ,  2c  de  donner  Quitance  pour  les  Re- 
cettes ,  Debourfcmens  ,  &  Repnîes  qui  y  feroient  comprifes  :  &  de  fe  tai- 
re donner  ,   par  Monfieur  Ducandal  ,    les  vint  &  une  Lettres  des  Provi- 
fions  pour  les  Ofices  desComiflaires  des  Saifies  réelles  dans  les  Cours  fufmention- 
nées  ,  6c  d'en  difpofer  à  quelque  Prix  que  ce  fût  ,  foit  en  tout  ou  en  Partie, 
6c  cela  pour  l'Ufage  &  au  Profit  de  nos  Eglifes,  dont  celui-là recevroit l'Ar- 
gent de  ladite  Vente  ,  qui  feroit  nommé  pour  cet  Efet  par  Monfieur  le  Dé- 
puté General  ,  8c  par  l'Avis  8c  Confentement  du  Confiltoire  de  l'Eglife  de 
Paris  ,  afin  qu'il  en  rendît  enfuite  Compte  aux  Eglifes.     Et  jufqucs  àceque 
lefdits  Ofices  fûflent  tous  Vendus  ,  cette  Aflemblée  donna  Autorité  audit 
Sieur  Loride    des  Calinieres  ,   fous  les  Ordres  dudit  Monfieur  le  Député 
General ,  &  par  l'Avis  dudit  Confiftoire  de  Paris  ,  de  conftituer  telles  Per- 
fonnes  qu'il  jugeroit  Capables  pour  exercer  lefdits  Ofices  dans  les  Cours  fuf- 

diies , 


TENUALOUDUN.  Soi 

dites  ,  afin  que  le  Profit  Annuel  qui  en  reviendrait  ,  pût  être  reçii  pour  le 
Bénéfice  de  nos  Eglifes.  Et  on  leur  ordonna  de  s'informer  très  exaàcment 
dans  lefditcs  Cours  ,  de  ceux  qui  avoicnt  eu  en  dernier  Lieu  la  Dircftion 
defdits  Ofices  ,  6c  que  s'il  y  avoit  entre  les  Mains  defdits  Oficiers  quelques 
Emolumcns  provenans  defdits  Onces ,  qu'ils  les  leur  demandaflent.  Et  lors 
que  les  Comptes  prelentés  par  ledit  Sieur  Ducandul  feroient  examinés  8c  clos, 
félon  l'Ordre  prefcrit  ci-deffus  ;  ôc  au  Cas  que  ledit  Sieur  Ducandal  fût  trou- 
vé redevable  de  quelques  Arrérages  à  nos  Eglifes  ,  ledit  Sieur  Loride  fut 
commis  ,  avec  Pouvoir  6c  Autorité  de  cette  Afl'emblée,  félon  l'Ordre  &  Avis 
ci-defllis  ,  de  pourfuivrc  ledit  Sieur  Ducandal  pour  l'obliger  de  paier  ladite 
Dette  ,  de  retirer  de  les  Mains  le  Commet  de  la  Rente  inféodée  fur  la 
MaifondeVillede  Paris  ,  de  recevoir  tous  les  Arrérages  qui  étoient  dûs  alors, 
&  qui  pourroient  être  dûs  à  l'avenir  ,  &  d'en  rendre  Compte  à  nos  Eglifes. 
Et  il  fût  ordonné  ,  que  s'il  écoit  neceflaire  que  Monfieur  Dncandal  fit  une 
Déclaration  au  Nom  de  quelque  Perfonne  particulière,  au  profit  de  nos  Egli- 
fes, touchant  ladite  Rente  ,  ledit  Monfieur  Lor/Wf,  fous  les  Ordres  de  Mon- 
fieur le  Députe  General ,  confulteroit  le  Confiltoire  de  l'Egliic  de  Parti ,  5c 
mcttroit  ladite  Rente  entre  fes  Mains  ,  s'il  étoit  jugé  à  Propos.  Mais 
que  s'il  étoit  dû  quelque  Chofe  audit  Monfieur  Ducandal ,  il  feroit  paie  de 
l'Argent  provenant  de  la  Vente  des  Ofices  pour  les  Commiflions  d'Amendes 
6c  de  Saifies  Scdela  Rente  qu'on  tiroitde  laMaifondc  Ville  de  Paris,  èc  cela 
félon  la  Valeur  des  Efpéccs  courantes  Et  que  fi  après  la  Rcvifion  defdits  Comp- 
tes s'il  furvenoit  quelqtic  Conteftation  on  pût  l'ajufter  &  terminer  à  l'amia- 
ble ,  ledit  Sieur  de  Loride  eût  Charge  8c  Pouvoir  de  cette  Afièmblée  , 
de  donner  des  amples  8c  valides  Quitances  &  Décharges  i  &,  en  Cas  de 
Necefiîté,  de  fiire  des  Pouriuites  pour  cela  dans  toute  forte  de  Juftice, 
8c  de  vendre  8c  aliéner  lefdits  Ofices  ,  ou  de  les  remettre  à  quelqu'un 
pour  îes  exercer  ,  comme  aulTi  de  difpofer  de  ladite  Rente  inféodée  fur 
la  Maifon  de  Ville  de  Paris,  avec  toutes  fes Circonftances  &  Dependences, 
ou  d'hipotequer  ladite  Rente  ,  &  le  Revenu  Annuel  des  Ventes  fuf- 
dites  ,  à  Condition  toujours  ,  8c  non  autrement ,  qu'il  fuivit  les  Or- 
dres prefcrits  ,  ci-defl"us.  Et  il  fut  enjoint  au  Sieur  de  Loride  ,  de  don- 
ner Avis  du  Tout  à  tous  les  Synodes  Provinciaux  ,  par  des  Lettres 
qu'il  envoieroit  de  tcms  en  tems  à  une  des  principales  Eglifes  de  chaque 
Province  ,  afin  qu'on  pût  être  informé  du  Succès  &  de  la  Reuffite  de 
cette  Afaire. 


i^m^^ 


Tome  II.  liiii  C  H  A- 


Sot  XXIX.  SYNODE  NATIONAL 

CHAPITRE    XIV. 

Décret  pour  le  Jeûne  National  Tublic  ,  qui  doit  être  célébré  k  15. 
Mars  de  VAn  1 660. 

Quoiqu'il  ait  plû  à  T>ieu  de  bcnir  Sa  Majejié  tn  finifîàntune  longue  5c  fan- 
gknte  GueiTe,  par  une  Paix  glorieufe,  qu'elle  s'étoit  toujours  propoice  , 
Ce  qui  avoit  été  le  Bût  de  toutes  les  Intentions  ,  &  que  par  là  tousfes  bons 
Sujets  aient  une  bonne  Occafion  de  fe  réjouir  ôc  de  remercier  la  Divine  Pro- 
vidence :  cependant  nous  voions  avec  un  très  grand  Refl'entiment  ,  8c  avec 
Horreur  ,  comment  l'Ateïfme  ,  l'Impiété  ,  le  Blafphême  ,  l'Injuftice  ,  la 
Débauche,  l'Impureté  &  toutes  autres  fortes  de  Péchés, contre  la  Première 
&  la  Seconde  Table  des  Commandemens  de  la  Loi  de  Diett  ,  fe  multiplient 
tous  les  jours  ,  fcc  marchent  la  Tête  levée  ,  comme  fi  les  Fils  des  Hommes 
vouloicnt  par  leur  Impiété  hardie  ,  &  téméraire,  braver  &  provoquer  la  Juf- 
tice  de  Dieu  ,  6c  allumer  eux-mêmes  le  Feu  de  fa  Colère  Û  de  fa  Vengean- 
ce, en  forte  que  nous  avons  trop  de  Sujet  de  craindre  que  la  Bénignité  de 
Diett  cédant  à  ion  Indignation  ,  à  Caufe  de  l'impenitence  des  Pêcheurs  ,  il 
ne  répande  enfin  los  Vaiffeaux  de  fa  Colère  fur  ce  Pais  ,  fins  épargner  fa  pau- 
vre Eglife  ,  laquelle  ,  quoique  fcparée  du  Monde  par  la  Pureté  de  fa  Pro- 
felfion  ,  ell  trop  iouvent  plongée  dans  le  Vice  6c  la  Corruption  de  ce  Siè- 
cle où  nous  vivons.  C'eft  pourquoi  le  Synode  National  des  Eglifes  Retor- 
mées  de  France ,  alVemblé  par  la  Pcrmiffion  de  Sa  Majefte  dinsh  Ville  de  £>o«- 
dun  ,  connoiflànt  qu'il  n'y  avoit  pas  d'autre  Moien  pour  détourner  lesjuge- 
mens  de  Dieu  ,  qu'en  donnant  au  plutôt  des  Marques  d'une  Repentance  très 
ferieufe  ,  &  en  s'humiliant  trcs  fincerement  &  d'une  Manière  Extraordinai- 
re ,  ordonne  qu'on  obfervera  un  Jeûne  folcmnel  dans  toutes  les  Eglifes  Re- 
formées de  ce  Roiaume  ,  le  Jeudi  vint-huitième  du  Mois  de  Mars  prochain  , 
afin  de  rendre  Grâces  au  Die»  tout  Puiflant  pour  cette  Paix,  que  lui-même, 
ie  Dieu  de  Paix  ,  nous  a  accordée  ,  ?C  pour  obtenir  de  (z  Divine  Bonté',  (\\x'e.\- 
le  puilfe  être  accompagnée  6c  fuivie  de  toutes  fortes  de  Benediftions  i  6c  elle 
enjoint  à  tous  les  Peuples  Proteflant  la  Religion  Reformée  dans  ce  Roiaume, 
d'ofrir  à  Dieu  des  Prières  très  ardentes  pour  la  Santé  6c  la  Profperité  de  la  Sa- 
crée Perfonne  de  Sa  Majeflé  ,  8c  qu'il  lui  faflè  la  Grâce  de  couronner  toutes 
fes  Entrepnfes  d'un  heureux  Succès  ,  d'augmenter  la  Gloire  de  fon  Sceptre, 
6c  le  Bien  de  fon  Etat  6c  Gouvernement  ;  6c  de  tâcher  d'émouvoir  les  En- 
irailles  de  la  A4ifericorde  Divine  envers  nous  ,  qui  avons  forfait  par  la  Mul- 
titude Scl'ngravation  de  nos  Pêchési  6c  de  ne  ceflèr  de  l'Importuner  par  nos 
Prières  jufqu'à  ce  qu'il  ait  éteint  le  Feu  de  fon  Indignation,  dont  il  menace 
fes  Pauvres  Eglifes  ,  efperant  6c  croiant  qu'en  nous  convertiflant  très  fince- 
rement à  lui  ,  en  nous  humiliant  très  protondement ,  6c  en  nous  revêtant  de 
Sacs  ,  6c  en  nous  couvrant  de  Cendres  ,  devant  Sa  Terrible  Majefté ,  il  nous 
tendra  les  Bras  de  fon  Infinie  Mtfsricorde  ,  6c  que  pour  l'Amour  de  fon  très 
Cher  Fils,  au  Nomduquel  nous  l'inyoquons  ,  il  fera  reluire  la  Clarté  de  fon 

aima- 


T  E  N  U    A    L  O  U  D  U  N.  Soj 

aimable  Face  fur  nos  Eglifes ,  6c  qu'il  nous  recevra  gracieufemcnt ,  ce  qui 
fera  nôtre  Souverain  Bonheur.  Et  ce  Décret  fera  lu  ,  &  public,  dans  tou- 
tes les  Eglifes  ,  afin  que  tous  ceux  qui  ibnt  de  nôtre  Communion  y  fal"- 
fent  Atenuon. 

CHAPITRE     XV. 

Tartage  àe  la  Somme  de  feize  Mille  Liires,  accord/espar  Sa  Majcftc 

aux  Cinquante  cinq  Députés  du  prefent  Sjtiode  National,  dontcha- 

chun  devait  avoir  deux  Cens  ,  foixante-deux  Livres. 

A  La  Province  de  NermMidie ^  pour  quatre  Députés ,  loji.  Livres. 

Au  Languedoc,  pour  quatre  Députés,  1072.  Livres. 

A  la  5o/*rgog«f ,  pour  quatre  Députés ,  1071,  Livres. 

Au  Bas  Languedoc  ,  pour  quatre  Députés  ,  1072.  Livres. 

Au  Berri  ,  pour  quatre  Députés  ,  1072.  Livres. 

Aux  Sevenes ,  pour  quatre  Députés  ,  1072.  Livres. 

A  la  Provence  ,  pour  deux  Députés,  y?^'  Livres. 

Au  Poi£loH,  pour  quatre  Députés,  1072.  Livres. 

A  \a  Bretagne ,  pour  deux  Députés ,  f^ô.  Livres. 

A  {''Anjou,  pour  quatre  Députés,  1072.  Livres. 

A  l'y/Ze  de  France^  pour  quatre  Députés,  1072.  Livres. 

iWz  Xaintonge ,  pour  quatre  Députés  ,  1072.  Livres. 

Au.  Daftphiné ,  pour  trois  Députés  ,  804.  Livres. 

A  la  Balfe  Guienne  ,  pour  trois  Députés,  804.  Livres. 

AviBearn,  pour  un  Député  ,  262.  Livres. 

Au  riz/ «-*«,,  pour  quatre  Députés ,  1072  Livres. 

Aux  Premiers  Députés,  envoies  à  la  Cour,  560.  Livres. 

Aux  Seconds  Députés,  envoies  à  la  Cour,  245.  Livres. 

A  la  Pofte  qui  aporta  la  Lettre  de  Change  ,  240.  Livres. 

A  Moniicur  au.  Marnai  ,  pour  fes  Faux-fraix,  100.  Livres. 
A  ceux  qui  allèrent  vers  le  CiT(lAç.Richelteu, \)Our  avoir  de  l'Argent,  28.  Livres. 

A  Chinen  ,  pour  avoir  reçu  le  fufdit  Argent,  28.  Livres. 

Pour  la  Perte  faite  fur  ledit  Argent,  17.  Livres. 

Aux  Portiers  du  prefent  Synode  ,  4H.  Livres. 


Somme  Totale 


:6oco.  Livres- 


liiii  2 


CHA- 


So4         XXIX.    SYNODE    NATIONAL 

CHAPITRE     XVI. 

Rôle  des  Minijîres  Dépofés  &  de  ceux  qui  avoient  Jpojlajîe  depuif 
le  dernier  Synode  National. 

I.  lEan  Cordeil  ,  autrefois  Paflcur  de  l'Eglife  de  FertHeilen  Dauphiné,  iHom- 
J  me  d'une  petite  Stature,  avec  une  grolVe  Tête  ,  chauve  pardevant  ,  & 
des  Cheveux  mêles  de  gris ,  il  avoit  les  Yeux  grands  &  élevés  ,  le  Vifage 
fort  rouge  ,  le  Cou  gros  &  court  ,  grave  dans  la  Marche  ,  aiant  néanmoins 
un  Air  ihipide  ,  la  Voix  claire  &  éclatante  ,  Se  le  Rire  un  peu  niais. 

II.  SebaJHen  (H'^f/l^us  ,  ci-devant  Miniftre  de  Commande  ,  &  ProfeiTeuren 
Philofophie  à  yi/i>«r^«'5^ff,  âgé  d'environ  quarante-fix  ou  quarante-fept  Ans. 
.^-on  Viiàge  étoit  marqué  de  petites  tâches  noires  ,  il  avoit  les  Cheveux  bruns 
&  frifcs  jufqu'uu  Sommet  de  la  Tête.  C'écoit  un  Perfonnage  d'un  fort  petit 
Génie. 

III.  Philippe  Codur  ,  autrefois  Pafteur  8c  Profefleur  à  Animes  ,  âgé  d'envi- 
ron Soixante  8c  dix  Ans  2c  quelque  chofe  de  plus  ,  aiant  les  Cheveux  gris  , 
le  Vifage  bafanc  ,  les  Sourcils  fort  élevés  ,  les  Yeux  enfoncés  dans  la  Tête, 
6c  le  Regard  rechignant.  11  parloit  lentement  &  marchoit  avec  beaucoup 
de  Feftnttur  ,  car  outre  qu'il  étoit  d'une  grande  Taille  ,  il  avoit  auffi  tout 
le  Corps  fort  Gras  8c  replet. 

IV.  /ean  de  U  Porte  ,  Pafteur  de  Saint  André  de  falborgne  ,  dans  la  Pro- 
vince des  Sevenes  ,  Depofé  par  le  dernier  Synode  Provincial  tenu  à  Alats  , 
pour  avoir  abandonné  fon  Eglife  £c  fon  Emploi,  âgé  de  cinquante-deux  Ans 
ou  environ  ,  de  moienne  Taille,  6c  pâle  de  Vifage  ,  avec  des  Cheveux  Châ- 
tains. 

V.  Bordât  ,  autrefois  Pafteur  de  l'Eglife  de  Barrières  dans  la  Province  de 
la  Bajje  Guienne  ,  âgé  d'environ  foixante  8c  dix  Ans.  11  portoit  la  Moufta. 
che  relevée.  Il  étoit  de  petite  Taille  ,  mais  aflfés  gros,  &  aiant  la  Face  rou , 
geâtre. 

VI.  Balde,  d\t  de  Belleconr  ,  âgé  de  plus  de  foixante  Ans.  C'étoitungros 
Homme  fort  gras  ,  né  dans  la  Province  du  Dauphiné.  Il  avoit  été  Moine  & 
après  avoir  abjuré  le  Papifme  ,  il  fut  reçu  au  Saint  Miniftere;mais  on  recon- 
nut qu'il  avoit  fort  peu  de  Jugement  ,  5c  il  abandonna  la  Communion  de 
toutes  les  Eglifes  Reformées  pour  prêcher  des  Dogmes  erronés.  C'étoit  un 
Perfonnage  de  bonne  Mine  qui  marchoit  fort  gravement. 

Vil.  Guillaume  Alartin  ,  autrefois  Pafteur  à  Montoire  ,  dans  la  Province 
à^ Anjou  ,  âgé  d'environ  quarante  Ans.  11  avoit  les  Cheveux  blonds  ,  une 
grande  Bouche ,  5c  il  étoit  d'une  Stature  médiocre.  Ce  Milerable  femblable  à  fu- 
<sf4J, trahit  fefus-Chri[l  pour  favorifer  quelques  Prélats  de  la  Communion  de  Rome^ 
auxquels  il  vendit  fon  Miniftere,  8c  fe  dévoua  entièrement  au  Service  de  l'An- 
tichriftianifme  ,  pour  une  Somme  de  trente  Piftoles  qu'ils  lui  donnèrent,  com- 
me cela  paroît  daniune  Lettre  qu'il  écrivit  lui-même  après  fon  Apoftafîe. 

CHA. 


TENUALOUDUN.  805 

CHAPITRE    XVII. 

Décret  pour  taxer  la  Depenfe  des  Députes  au  prefent  Synode. 

ACaufe  de  la  grande  Cherté  des  Vivres,  les  Journées  des  Députés  font 
taxées  ,  à  la  Requête  de  diverfes  Provinces  ,  à  fix  Francs  par  Jour  , 
pour  chacun  d'eux  ,  laquelle  Somme  fera  paiée  par  nos  Eglifes  ,  outre  la 
Taxe  pour  nos  Univerfités  ,  deux  Mois  après  leur  Retour  :  &  au  Défaut 
de  ce  Paiement  ,  les  Eglifes  qui  n'auront  pas  donné  leur  Quote-part  de  la- 
dite Somme,  ne  pourront  envoier  aucuns  Députés  aux  Synodes  Provinciaux, 
8c  s'ils  y  coroparoiflént ,  ils  n'y  auront  point  de  Voix  deliberative  ,  &  le 
Paiement  dont  il  s'agit  ne  doit  pomt  être  fait  de  l'Argent  des  Libéralités  de 
Sa  Majefté. 

CHAPITRE    XVIII. 

V  ■  .<  .i3^ij^tion  pour  convoquer  le  Synode  National  fuivant . 

LE  Droit  6c  le  Privilège  de  convoquer  le  Synode  National  fuivant  apar- 
tient  ,  félon  les  Canons  de  noire  Difcipline  ,  à  la  Province  du  Bas  Lan. 
gi/cdoc  :  éc  cette  Aflcmblée  ordonne  qu'avec  le  bon  Plaifir  de  Sa  Majefie\ 
il  fera  convoqué  dans  le  Terme  de  trois  Ans  ,  félon  l'Ordre  prefcrit  par  nô- 
tre même  Difcipline  ,  &  que  les  Députés  dont  il  doit  être  compofé  s'aflem- 
blcront  de  toutes  les  Provinces  de  ce  Roiaume  dans  la  Ville  de  Ntmes  ,  en 
Languedoc. 

REMARQUE. 

„  Ce  Synode  nes'eft  jamais  tenu  à  Nimes, ni  ailleurs  dans  \a  France ,  pzrce 
j,  que  le  Rai  T.  C.n'en  a  pas  voulu  permettre  la  Convocation. 

CHAPITRE    XIX. 

Déclaration  pour  la  Validité  des  Â^es  qui  feront  délivrés  par  le  prefent 
Synode  ,  à  ceux  qui  auront  Droit  de  les  avoir. 

IL  eft  arrêté  qu'on  ajoutera  autant  de  Foi  aux  A6fces  qui  feront  fignéspar 
le  iModerateur  ,  ou  parl'Ajoint,ou  par  un  des  Secrétaires  de  cette  Aflèm- 
blée  Nationale,  comme  s'ils  avoient  été  fignés  ou  éçritsparle  Modérateur,  par 
l'A  joint  ,  par  les  deux  Secrétaires  ,  &  pai-  tous  les  Députés  enfemble. 


CON- 


8oé  XXIX.  S  YNOOE    NATIONAL 

C    O    N    C    L^'V    S    I    ON. 

Le  Sieur  DUr  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Grenoble  ,  &leSieur<^.?F«/^f,  An-' 
cien  de  l'Eglife  il'Vfez.  ,  furent  nommés  pour  aller  auprès  de  Sa  Majefii  ,  £c 
pour  lui  faire  les  très-humbles  Remercimens  de  cette  Affemblée  ,  en  lui  pre- 
fcntant  le  Cahier  de  nos  Plaintes  &  de  nos  Requêtes,  &  pour  l'aflurer  de  nô- 
tre Continuation  Perpétuelle  dans  le  Service  à^  Sa  Majefie  ,  avec  une  Fidé- 
lité Inviolable. 

Fait  &  àccretè  h  Loiidm ,  le  dixième  jour  de  Janvier  Mille  fix  Cens  foixan- 
te;  Signé  dans  l'Original  au  Nom  de  tous  les  Députés,  par 

Dailli,  Modérateur. 
De  Langle  ,  Ajoint. 

De  JBrfftci.H&i&ilV,  -^ 

6c  V  Secrétaires. 

Lu)ride  des  Galinkres,  Ancien . 


3 


CHAPITRE    XX. 

Execution  de  la  Commiffion  qui  fut  donnée  far  ce  Synode. 

LOrs  que  le  Synode  National  tenu  à  Loudun  l'An  1660.  fut  terminé;  les 
Sieurs  Gnitton  6c  du  Bourdieu  vinrent  à.S'<3«w?ar,felon  qu'il  leur  àvoit  été 
ordonné  i  Sc  Monficur  Guitton  fit  cette  Harangue  dans  l'C'nivcrfité  de  ladi- 
te Ville.  ^        ,  : 

MESSIEURS, 

,,  Le  Synode  National  qui  vient  de  fè  feparcr  à  Loudun  ,  étant  infonné, 
:,,  par  les  Plaintes  de  diverfes  Provinces  ,  que  depuis  fort  long-tems  Qpan- 
„  tité  de  grands  Defordres  s'étoient  accumulés  parmi  nos  Etudians  en  Theo- 
,',  losïie  ,  &  qu'au  grand  Scandale  de  toutes  les  Perfonnes  Pieufes  il  y  avoit 
,,  un  Défaut  vifible  de  Modeftie,  &  d'Intégrité  Chrétienne  dans  leurs  De- 
1,  portemens  i  cette  Vénérable  Affemblce  a  jugé  que  la  vraie  Prudence  Po- 
,',  bligeoit  de  fe  fervir  de  fon  Autorité  pour  retrancher  Sc  éloigner  les  Vices  qui 
,  s'étoient  glifles  parmi  eux.  Et  aiant  fait  un  Canon  que  nous  vous  lirons 
„'  maintenant ,  elle  nous  a  expreffément  chargé  d'aflèmbler  tous  les  Membres 
,,  de  votre  Corps,  devant  le  Sénat  de  cette  Univerfité ,  afin  que  nous  les  forti- 
,,  fialfions  en  votre  Prefence  par  nos  exhortations  de  Bouche,  8c  par  nos  Re- 
i  montrances.     Donnés  Meflieurs  votre  Atention  à  ce  Décret  Synodal. 


Arti- 


i    3*  EiH  lî    A    L  O  U  D  U  N.  807 

Article  IL  de  Chapitre  XII.  des  Univerfités  ,  or  desEtudians. 

TOhs  les  Députes  des  Provinces  fe  plaignirent  à'' une  voix  Commune  de  la  Cor- 
ruption cjiii  s''étoit  gliffee  parmi  les  Ecoliers  de  nos  XJniverfités ,  cr  particuliè- 
rement parmi  ceux  qui  étudiaient  en  Théologie  ,  comme  de  ce  qu'ils  Liijfoient croî- 
tre leurs  Cheveux  ,  qu^ils  fuivoient  les  Nouvelles  Modes  dans  leurs  Habillemens^ 
qu''tU  portaient  de  grandes  Manches  pendantes  ,  des  Gands  avec  des  Franges  de 
Soie  ér  des  Rubans  ,  qu'ils  frequentoient  les  Tavernes  ,  qH''ils  recherchaient  la 
Compagnie  des  Femmes  ,  qu'ils  s'allaient  promener  V Epée  an  Coté  ,  que  leur  Stile 
fentoit  plutôt  le  Ror^an  que  la  Parole  de  Dieu  ,  &  qu'ils  fe  laijfoient  aller  à  d"" au- 
tres Vanités  &  Excès  de  cette  Nature.  V^Jfemhlée  touchée  trh  jcnfiblement  de 
ces  grands  Defordres  ,  étant  fort  Zélée  peur  la  Maifon  de  Dieu  ,  exhorta  tres- 
ferieufement  tous  les  Profejfeurs  cr  autres  Dire^éeurs  de  nos  ZJniverfités  ,  comme 
auffi  tous  les  Qanjijloirts  (jj"  les  Eglifes  où  ils  fe  trouveraient, d''emploier  tous  leurs 
Soins  &  toute  leur  Autorité  pour  arrêter  de  fi  grands  Abus  ,  qui  deshonnoroient 
la  Religion  ,  &  qui  fcandalifoient  toutes  les  Ferfonnes  qui  avaient  la  Crainte  de 
Dieu  devant  les  Teux,  attendu  que  ces  Abus  ouvraient  les  portes  a  un  Deluxe  de 
Profanations  dans  le  fanBuaire  ,  &  de  plus  leur  enjoignit  de  fufpendre  les  Refrac- 
taires  de  la  Table  du  Seigneur  ,  de  raier .  leurs  Noms  de  la  Matricule  des 
Etiidians ,  &  de  leur  ôter  toute  Efperance  d''itre  jamais  rer^us  a  iOfice  du  Saint 
Aiinifiere. 

„  Vous  avcs  ouï  ,  Meffieurs  ,  la  Véritable  &  la  jufte  Caufe  de  toutes  les 
j.  Plaintes  qu'on  a  formées  contre  vous,  dans  diverfes  Provinces  de  ceRoiau- 
,,  me  .  vous  avés  entendu  ce  que  le  Synode  National  a  déclaré  fur  ce  Sujet, 
j,  &  la  Punition  qu'il  a  décrétée  contre  les  TranigrelVeurs  \  Je  vous  fuplie 
„  de  faire  un  bon  Ufage  de  cet  AvertilTenient  ,  lî  important  ,  qui  vous  clt 
„  envoie  par  une  Aflcmblée  dont  les  Canons  &  les  Ordres  doivent  être  en 
,,  grande  Vénération  parmi  vous.  ReHechiffés  fcrieufement  fur  vous  mêmes, 
,,  &  confiderés  un  peu  l'Ouvrage  important  auquel  vous  êtes  deftincs  ,  fie 
,,  pefés  auffi  bien  les  Moiens  par  lefqucls  vous  pouvés  l'accomplir  ,  que  les 
,,  Raifons  qui  vous  le  font  defirer  ,  6c  je  fuis  aflïiré  que  vous  n'aurés  Be- 
„  foin  de  Perfonnc  qui  vous  falle  des  Remontrances  ,  car  vous  mêmes  ferés 
,.  les  Juges  de  ce  qui  fera  plus  convenable  à  votre  Profeflion,  fie  fans  parler  des 
„  Chàtimcns  ,  dont  vous  étés  menacés  (car  il  n'aparticnt  qu'à  des  .-\mes  Icr- 
,,  vUes  ,  Se  qui  font  Efclaves  de  leurs  Vanités  d'agir  par  de  pareils  EguiU 
,>  Ions  )  vous  vous  devoucrés  entièrement  a  l'Amour  £c  à  la  Pratique  de  la 
)i  Vertu  ,  par  les  mêmes  Motifs  qu'elle  vous  eft  recommandée. 

,,  Vous  avés  confacré  vos  Travaux  ,  votre  Tems,  vous  vous  êtes  confa- 
„  faa^s  tout  entiers  au  Servi.ce  du  Souverain  Monarque  de  tout  le  Monde, 
,,  au  Service  de  ce  Dieu  quictl  adoré  par  les  Anges.  Vos  propres Conlcicn- 
„  £es  ,  Meilleurs  ,  auffi  bien  que  la  mienne  ,  vous  doivent  dire  que  vous 
„  ne  pouvés  pas  aporteï  ti'op  d'Humilité  avecvous,  que  vous  nepouvespas 
„  trop  vous  abaillcr  ,  ni  trop  vous  anomtir,  ôc  que  vous  ne  pouvés  pasétre 
»i   trop  fimplcs  &  Cncerçé  lors  que  vous  ve nés eaia  Fiefence  de  celui  dont 

.,  les 


8o8  XXIX.   SYNODE    NATIONAL 

',  les  Yeux  font  une  Fkme  de  Feu  ,  &  qui  fonde  nos  Cœurs  Sc  éprouve 
},  nos  Reins  ,  &  que  vous  vous  enrôlés  au  Nombre  des  Serviteurs  de  Ton 
j,  Eglife  6c  des  Minières  de  fon  Evangile. 

„  Nôtre  Grand  Seigneur  Se  Rédempteur  n'aime  ni  ce  Monde,  ni  les Cho- 
„  fes  qui  font  de  ce  Monde.  Tout  le  But  de  fon  Divin  Pouvoir  eft  de  faire 
5,  de  Nouvelles  Créatures  de  tous  les  Hommes  ,  &  il  fe  fert  lui-même  de  la 
«  Croix  ,  afin  de  crucifier  le  Monde  en  vous  ,  &  de  vous  crucifier  au  Mon- 
,1  de.  Mefîîeurs,  vos  propres  Confcienccs  doivent  vous  reprocher  que  c'eft 
„  un  Afront  aux  Yeux  très  purs  de  fa  Gloire  ,  que  cela  contrifte  l'Efpritdc 
,,  fa  Sainteté  ,  que  cela  doit  irriter  fon  Indignation  ,  fi  les  Fils  des  Prophê- 
„  tes  fe  prefentcnt  devant  lui  avec  des  Habits  Mondains,  fur  lefquels  on  voit 
„  paroître  la  Vanité  6c  l'Immodeftie. 

M  Les  Myfteres  que  nôtre  Benin  Seigneur  confie  à  fes  Serviteurs  ,  afin 
>,  qu'ils  puiffent  les  difpenfer  à  fon  Peuple  n'ont  rien  de  Terreftre,  ni  de  Com- 
„  mun  avec  le  Monde  ;  ils  font  tous  Divins  8c  Celeftes.  Et  vous  devés 
„  avouer  que  ce  fcroit  obfcurcir  leur  Eclat  &  profaner  leur  Gloire  que  de  les 
,>  manier  avec  des  Mains  impures  ,  de  les  débiter  6c  les  expofer  en  une  Lan- 
„  gue  étrangère  ,  de  chercher  plutôt  dans  la  Sagelfe  de  ce  Monde  une  Bafe 
3,  fur  laquelle  vous  apuiés  toute  leur  Autorité  ,  au  lieu  d'avoir  Recours 
,,  aux  Vérités  éternelles  de  la  Sagefle  de  /)«>«,  8c  a  la  Lumière  des  Ecritures 
„  Sacrées.  S'il  n'y  a  que  l'Efprit  de  Déett  qui  puiflè  nous  révéler  ,  cSc'nous 
„  manifefter  les  Chofes  qui  nous  font  données  de  Dieu ,  il  eft  Impofliblequc 
,,  nous  puilTions  fiire  aucun  Progrès  confidcrablc,  ou  nous  avancer  dans  cette 
j,  Sainte  iitude  ,  lors  que  nous  nous  laiderons  conduire  par  l'Efprit  du  Mon- 
I,  de  ,  &  que  nous  rechercherons  cette  Science  Divine  avec  un  Cœur  tout 
I,  poffedé  des  Vanités  de  ce  Siècle. 

,,  En  un  mot.Meflîeurs,  vous  êtes  deftinés  à  un  Emploi  dans  lequel  vous 
»)  ne  pouvés  vous  avancer  que  par  la  Prière,  &  les  Prières  ne  font  jamais 
)>  exaucées  fi  elles  ne  font  pas  Sincères  ;  &  elles  ne  font  point  du  toutSince- 
])  res  lors  que  les  Cœurs  ne  font  pas  conduits  Se  guidés  par  la  Vérité  de  la 
J,  Parole  de  Diett  &  de  fon  Saint  Efprit  ,  qui  diéle  nos  Prières ,  6c  qui  vivi- 
),  fie  &  fin£tifie  nos  Afeétions.  Vous  imaginés-vous,  Meflîeurs ,  que  Dieu 
5,  veuille  vous  donner  fon  S^nnt  Efpnt  ■,  fans  lequel  vous  n'êtes  rien  ,  &  ne 
>,  pouvés  rien,  à  moins  que  vous  ne  le  lui  demandiez  •,  6c  pouvés  vous  prier 
»  comme  il  faut.  Se  vous  aquiter  dignement  d'un  Devoir  fi  Saint,  lorsque 
„  vôtre  Efprit  eft  tout  rempli ,  occupé  6c  diftrait ,  par  les  Apetits  de  votre 
„  Jeuneffe  ,  6c  qu'il  ne  cherche  qu'à  fuisfiire  fa  Vanité  ?  Ou  pouvés  vous 
»,  aporter  à  cette  Sainte  Ordonnance  ,  à  cet  Exercice  C\  Religieux  l'Atcn- 
,,  tion  ,  l'Afllduité  6c  la  Perfeverence  qui  eft  mquife  pour  obtenir  des  Ré- 
«,  ponlês  favorables  du  Ciel  ,  lors  que  vous  emploies  ,  6c  perdes ,  la  plus 
,,  grande  6c  meilleure  Partie  de  votre  Tems  dans  des  Compagnies ,  6c  dans 
„  des  Converfations  Mondaines  ?  En  Vérité  ,  Mcflleurs ,  vous  trouvères 
„  beaucoup  de  Dificulté  à  vous  debarreffer  de  ces  premières  Impreflionsquc 
I,  vous  avcs  reçues  ,  6c  de  vous  défaire  des  Vanités  dont  vous  vous 
„  êtes   imbibés  ,  afin   de  vous  mettre  en  Liberté   de  pouvoir  réfléchir 

>,  fur 


TENU    A    L  O  U  D  U  N.  809 

»,  ilir   la    Parole  de   Dieu  ,   &  prendre  plaifir  à  la   méditer. 

„  Mes  très-chers  Frères,  honorés  6c  ornés  la  Profeflion  à  laquelle  vous  êtes 
j,  apellés  ,  ÔC  elle  réfléchira  des  Raïons  d'Honneur  fur  vous.  Confiderés  , 
„  Meffieurs,  ce  qu'il  vous  convient  de  faire,  &  D«>«  communiquera  à  un  cha- 
„  cun  de  vous  ce  qui  lui  fera  neccflaire.  Que  Ion  Nom  &  fa  Gloire  foicnt 
j,  la  Marque  principale  6c  le  But  de  votre  Condition ,  &  de  vos  Etudes,  Sc 
j)  Dieu  ne  manquera  pas  de  répandre  fes  plus  precieufes  Benediéirions  fur 
„  vous.  Que  votre  Vie ,  Se  votre  Gonverfationfoient  accompagnées  &  cou- 
„  ronnées  de  toutes  les  Vertus  îk  Grâces  des  Chrétiens  véritablement  Re- 
t,  formés  ,  de  cette  Humilité  qui  fied  fi  bien  aux  Serviteurs  de  Dieu,  decet- 
],  te  Modeftie  6c  Simplicité  que  Dieu  requiert  des  Miniftres  defon  Sanftuai- 
„  re  dans  leurs  Vies  ,  Aftions ,  Habits,  Langages,  Dcportemens,  ôcalors 
„  Meffieurs  ,  votre  San£tification  fera  très  agréable  à  Dieu  ,  &  elle  fera  un 
„  Moien  pour  vous  fauver  ■■,  elle  mettra  votre  Profeffion  en  Réputation  & 
,>  Crédit ,  elle  atirera  fur  vous  les  Benediétions  d'en- Haut  ;  elle  feraprofpe- 
„  rer  &  réuflîr  vos  Etudes,  qui  édifieront  les  Peuples.  Les  Eglifes  en  fe- 
„  ront  plus  Florifl'antes  ,  &  vous  avancerés  le  Roiaume  de  Jefits-Chriji , 
»,  AJnfifoit-il. 

DERNIERE  COMMISSISSION  EXECUTE'E 

Enfuite  d'un  Ordre  au  même  Synode ,  MeJJîeurs  Guitton  &  du  Bour- 
dieu,  étant  à  S  au  mur  pour  pacifier  les  Dtferens  qu'il  y  avott,  entre 
quelques  Membres  de  cette  Eglife ,  &  Me (/îeur s  Amirmd  &  d'Huif- 
feau ,  Monjieur  Guitton/?  cette  Harangue. 

MESSIEURS,  &  très  chers  Frères  , 

»»  TV  >T^5  ^^^^^  Honorés  Colegues  8c  moi  avons  eu  Ordre  du  Synode  Natio- 
»  iVl  nal  aflémblé  8c  fini  depuis  quelque  tems  ,  dans  la  Ville  de  Loudun  ^ 
„  de  vifiter  cette  Eglife  ,  8c  d'aflembler  tous  fes  Chefs  de  Famille ,  en  plein 
,,  Confiftoire  ,  Se  de  vous  lire  le  Jugement  de  cette  Vénérable  Aflemblée  , 
„  touchant  les  Diferens  qui  font  furvenus  parmi  vous  ,  8c  de  travailler  , 
„  (  Moiennant  la  Grâce  de  Dieu  ,  6c  i\  vous  vous  rendes  obeïllans)  à  votre 
„  Réunion  ,  qui  eft  déjà  très  heureufement  commencée  entre  vos  deux  Paf- 
„  teurs  ,  au  Sujet  defquels  vous  étiés  divifés ,  6c  de  ratifier  la  Reconciliation 
J,  des  deux  Parties  que  vous  avés  envolées  audit  Synode.  ^  Vous  vous  en 
„  tiendrés  à  fon  Jugement  8c  aux  Ades  de  nôtre  Commifllon. 

t  répète  ici  tout  du  Long V Article XXT.  du ChapitrelX. des  Apellations, 

qui  eft  ci-devant  a.  la  -Poge  jG^.&  dans  les  deux  fuivantes  ,jufqu'À 

la  68,  Apes  quoi  il  continue  fa  Harangue  ,  en  ces  Termes. 

„  /^R  ,  Meffieurs,  permettes  que  je  vous  difeceque  j'ai  Ordre  de  vousfai- 

„  KJ  re  favoir  de  la  Part  dudit  Synode.     Vous  ne  pouvés  pas  ignorer  ce 

Tome  II.  K  k  k  k  k  »  que 


Sio  XXIX.   SYNODE    NATIONAL 

„  que  les  Fidèles  ont  généralement  reconnu  &C  confeflë  dans  tous  les  Siècles, 
„  qu'il  n'y  a  rien  de  Meilleur,rien  de  plus  Plaifant  &  Agreable.rien  qui  foit  plus 
,,  à  fouhaiter  pour  vous  mêmes ,  rien  de  plus  Avantageux  pour  l'Intérêt  de 
M  la  Gloire  de  Dieu  ,  que  de  voir  la  l'aix  fur  la  Terre  ,  au  milieu  des  plus 
„  horribles  Confufions  ,  lorfque  les  Enfans  de  Rébellion  pofledés  de  l'Efprit 
„  du  Detnon ,  renvcrfent  toutes  Chofcs  fans  deflus  dcflbus ,  par  leurs  Paffions 
„  violentes  6c  defordonnées  ,  de  voir  la  pauvre  Eglife  de  Dieu  en  Paix  , 
(,  de  voir  que  Sion  ait  une  Habitation  Paifible  ,  tous  les  Fidèles  unis , 
,t  toute  la  Famille  de  la  Foi  être  d'un  même  Cœur,  avoir  le  même  Amour 
),  &  la  même  Efperance,  &  entièrement  occupée  de  l'Ouvrage  de  leur  Com- 
M  mune  &  Sainte  Vocation.  C'eft  par  là  que  Dieu  ,  leur  Perc  Celefte  ,  efl 
„  très  particulièrement  glorifié.  Cette  Paix  n'ell  pas  de  ce  Monde, ni  apuiéc 
„  fur  des  Intérêts  Charnels,  qui  peuvent  ccfler,  ou  changer  pardcs  Afeftions 
„  corrompues.  C'eft  cette  Paix  de  Dieu  que  fon  B'ils  Bien-aimé  j^^/w/- 
„  Chrifi  ,  notre  Seigneur  &  Rédempteur,  nous  a  laiflee  en  Forme  de  Legs, 
„  &  qui  eft  nourrie  6c  entretenue  par  fon  précieux  Sang  ,  qu'il  a  répandu 
,,  pour  nous  ,  &  qui  eft  imprimée  dans  tous  nos  Coeurs  par  la  Prédication  de 
,,  de  fon  Saint  Evangile,  dont  le  Monde  ne  pourra  pas  nous  priver  pendant 
„  que  nous  en  tiendrons  Compte,  &  que  nous  le  chérirons.  Lorfque  cette 
,,  Paix  habitera  une  fois  dans  nos  Cœurs ,  &  qu'elle  les  réglera,  lorfque  nô- 
,,  tre  Sainte  Communion  en  fera  fortifiée  ,  lors  qu'elle  laiOera  fcs  Caraéteres 
M  &  les  Marques  de  fa  Gloire  fur  nous  ,  &  que  nos  Ames  en  goûteront  les 
I,  Douceurs,  alors  le  Ciel  fera  reconcilié  avec  nous,alors  le  Sanftuaire  de  nô- 
M  tre  Efperance  fera  ouvert  ,  les  Entrailles  de  Dieu  feront  emûës  à  Corn- 
5,  paflîon  ,  fa  Jaloufie  fera  excitée  pour  nous  ,  Se  alors  nous  obtiendrons  la 
„  plus  glorieufe  Délivrance  ,  avec  une  très  grande  Abondance  de  toutes 
),  fortes  de  Benediftions. 

„  Meflicurs  ,  je  ne  penfe  jamais  à  ces  Benediftions  celeftes  que  ma  Tête 
„  ne  devienne  toute  Eau  ,  &  mes  Yeux  deux  Fontaines  de  Larmes  ,&  que 
,,  je  ne  pleure  amèrement,  lors  que  je  vois  ces  Divifions  qui  régnent  parmi 
„  vous  ,  depuis  fî  long-tems.     Ce  font  de  dereftables  Scandales  ,  qui  font 
„  du  Bruit,  &  qui  retentifl'ent  par  tout  le  Roiaume.     C'eft  par  ces  Brèches 
„  que  Satan  ,  le  Prince  du  Monde,  s'eft  infinué  dans  vos  Cœurs;  c'eft  par 
„  ces  Brèches  que  vôtre  Foi  eft  cxpofée  à  des  Dangers  extrêmes ,  êcjetrem.- 
s,  ble  lors  que  je  penfe  que  le  Dieu  de  Paix  eft  indigné  contre  vous.     Car 
„  lors  qu'il  voit  que  fa  Paix  eft  meprifée  ,  que  fon  Eglife  eft  partagée  &  de- 
„  membrée  ,  8c  que  le  Service  qui  lui  eft  dû  par  nos  Confcienccs  eft  négli- 
gé ,  &  que  la  Frofcflion  de  la  Foi  eft  expofée  à  la  Rifée  Sc  au  Mépris  de 
fes  Adverfaircs  ,  il  a  trop  jufte  Sujet  d'être  courroucé  contre  vous,  6cde 
vous  châtier  de  fes  Jugemens  les  plus  fevercs. 
,^  Ce  Dieu  Bénin  vous  a  attendu  lorlg-tems  ,  il  a  fuporté  vos  Defordres 
avec  une  Patience  &  Indulgence  merveilleufes  ,  il  a  eu  Compaffiondevos 
Infirmités  ,  il  a  mieux  aimé  les  éloigner  par  la  Douceur  de  ia  Grâce ,  que 
de  vous  retrancher  par  l'Epée  de  la  jufte  Vengeance.     Il  a  aflèmblé  lors 
que  vous  i'efpcriés  le  moins ,  6c  même  à  vos  Portes  ,  les  Députés  de  tou- 
tes 


„  fei 


TENUALOUDUN.  8n 

,,  tes  les  Provinces  de  ce  Roiaumc  ,  lefquels  n'aiant,  en  tout  ce  qui  vous  rc- 
„  garde  ,  point  d'autres  Intérêts  en  Vue  que  ceux  de  votre  Salut ,  ont  mis , 
„  (félon  H  Autorité  ejue  Dieu  leur  Avoit  donnée  fur  vos  Cotifciences ,)  le  dernier 
„  Période  à  vos  Diférens  ,  les  ont  ajuftés  avec  une  Equité  toute  finguliere, 
„  afin  de  vous  procurer  la  Paix. 

„  Lorfque  je  Confidere  ,  Meffieurs  ,  ce  que  j'ai  été  auti-efois  dans  cette 
»  Ville  &  Académie  ,  le  dernier  d'entre  vous  à  tous  Egards  ,  inftruit  par 
3>  ceux  qui  vous  inftruifent  ,  &  le  profond  Refpedt  que  j'ai  toujours  confer- 
j>  yé  pour  vous  ,  tout  cela  fait  que  je  crains  &  que  je  tremble  maintenant  que 
,,  je  vous  parle.  Pour  ce  qui  eft  de  moi,  jaurois  beaucoup  mieux  aimé  qu'on 
„  eût  chargé  tout  autre  de  cette  Commiffion  ,  lequel  étant  plus  Qualifié,  èc 
„  méritant  mieux  votre  Eftime,  s'en  feroit  aquité  plus  dignement  que  moi; 
„  mais  le  Die»  très  Sage  en  a  difpofé  autrement  par  les  Sufrages  de  fes  Ser- 
„  viteurs  ;  &  fe  font  eux  qui  m'ont  ordonné  de  l'exécuter  ,  8c  qui  m'ont 
,1  encouragé  à  l'entreprendre.  Cette  grande  Déférence,  laquelle  je  fai  que 
j)  vous  avés  toujours  eûë  pour  la  Difcipline  de  nos  Eglife»  ,  &  ce  St. 
,,  Ordre  que  Dieu  lui  même  a  établi  au  milieu  de  vous,  dans  fa  propre  Mai- 
„  fon  ,  tout  cela  relevé  mes  Efperances,  6c  me  f^it  croire  que  vousrcflechi- 
j,  rés  moins  fur  le  Meflager  qui  vous  parle  maintenant  fur  la  Terre  ,  que 
„  fur  l'Importance  du  MefTage  qu'il  vous  fait  de  la  Part  de  Dieu  ,  qui  eft 
„  dans  le  Ciel ,  6c  qui  fait  des  Chofes  Grandes  &  Merveilleufes  parmi  fes 
,,  Saints,  avec  les  Inftrumens  les  plus  Foibles. 

M  Je  vous   Suplie  ,  mes  très  Chers   Se  très  Honorés  Frères,    pour  l'A- 
„  mour  de   notre   Commun  Sauveur  ,  de  vouloir  recevoir  de  tout  vôtre 
„  Cœur ,  &  de  toute  votre  Ame  cette  Pafx,c[ue  Dieu  vous  ofrc  à  |)refent .  Ou- 
5,  bliés  tout  lePaflé,  confiderés  ce  qui  eft  à  venir,  ne  regardés  pas  dcrrie- 
„  re  ,    mais  fixés  feulement  vos  Regards  devant  vous.     Vous  êtes  entrés 
„  dans  un  Nouveau  Monde  par  la  Proteffion  de  Reformés ,  ouvrés  donc 
„  les  Portes  de  votre  Cœur  à  nôtre  Seigneur  Jefus-Chrifi  ,  qui  vous  lede- 
„  mande  par  ma  Bouche.     Soufrés  que  ce  Roi  de  Gloire  plante  l'Etandart  de 
,1  fa  Croix  dans  vos  Ames  ,  qu'il  y  répande  les  Confolations  de  fon  Amour, 
j,  crucifiant  le  viel  Homme  6c  toutes  fes  Aurions  ,  qu'il  faflè  que  tous  vos 
,,  Cœurs  ne  foicnt  plus  qu'un  feul  Cœur  ,  que  toutes  vos  Ames  ne  foient 
,1  plus  qu'une  feule  Ame  ,  afin  qu'il  puiflc  vivre  en  vous  tous ,  comme  vous 
,,  vives  par  lui ,  6c  que  vous  viviés  auffi  tous  pour  lui.  Vous  étesobligés  à  cela 
„  par  fa  Grâce  ;  la  Loi  de  Dieu  vous  le  Commande  ;  l'exemple  devosRe- 
„  verends  Pafteurs  eft  un  puiflànt  Motif  qui  doit  vous  y  engager.     Imités 
,,  les  dans  leur  Saint  Amour  ;  imités  cette  Charité  ,  qu'ils  ont  juré  d'obfer- 
,,  ver  par  un  Serment  fait  en  Prcfence  de  fejus-ChriJi.     Confiderés  les  com- 
„  me  des  Pcrfonnes  emploiées  au  même  Ofice  8c  à  la  même  Tâche  ,  6c  ref- 
,,  peétcs  les  également  tous.     Encourages  leurs  Cœurs  6c  fortifiés  leurs  Mains 
„  dans  le  Service  de  Dieu  6c  de  vos  Ames ,  par  votre  Afeétion  8c  Conduite 
„  bien  réglées  ,  6c  par  votre  Obeïffance.     Priés  pour  eux  de  même  qu'ils 
»  prient  pour  vous  ^  aimes  les  comme  ils  vous  aiment  ,  rendés-leur  Amour 
„  pour  Amour,  6c  paies  les  avec  Ufure  :  prevencs  les  par  toutes  Sortes  de 
Kkkkk  z  »  Bons 


8i2  XXIX.  SYNODE    NATIONAL 

>,  Bons-Ofices  ;  ils  travailleront  avec  Zélé  pour  vous.  Et  fi  vous  fuivésccs 
,,  Confcils. toutes  les  Eglifes  feront  comblées  dejoie;  vous  ferés  Bénis  de  tous 
„  les  En£msde  Dieu  j  vos  Adverfaires  lliont  Confondus,  &  le  Dieu  de  Paix 
\,  demeurera  au  milieu  de  vous,  il  vous  protégera  fous  l'Ombre  defesAîles» 
„  il  vous  accompagnera  alant  &C  revenant  ,  &  il  répandra  fur  vous  tous  ,  en 
„  General  Scen  Particulier,  fes  Principales  8c  fes  plus  Precieufes  Benediftions. 
'  „  Mes  Révérends  Colegues  ,  ici  prefcns  ,  concourent  avec  moi  dans  ces 
„  Prières  ,  Se  leurs  excellens  Talens  fupleérom  à  mon  Infufifance,  8c  contri- 
„  bueront  éficaccment  dans  cette Ocafion  à  cimenter  vôtre  Patx,i  procurer 
„  tout  ce  qui  peut  contribuer  à  votre  Bonheur  ,  &  à  l'Avancement  du  Rc- 
„  gne  de  Jeffts-Chnfi  ,  non  feulement  dans  la  Flonlîante  Eglife  6c  la  Cele- 
,,  bie  Univerfitc  de  cette  Ville  ;  mais  aulfi  dans  toutes  les  autres  EglUes  Sc 
„  Univerfités  des  Fidèles  de  notre  Sainte  Communion,  auxquels  nous  de- 
,,  vons  tous  enfemble  fouhaiter  la  même  /'^jv,  8c  le  même  Bonheur,  dont  js 
!,  prie  le  Dica  de  P^ix  de  vouloir  toujours  nous  favonfer.     Ainfi  foit-il. 

CHAPITRE     XXI. 

Remarques  fur  quelques-uns  des  Principaux  Dépurés  quife  trouvèrent 
dans  ce  dernier  Synode  National,  tenu  a.  Loudun,  l'An  i6éo. 

{.  IL  yrÔnlleur  DaHIc  Pafleur  de  l^Eglife  de  î'aris ,  étoit  un  Prédicateur  fors 
XVl  favant  6c  très  éloquent  ,  comme  il  paroit  dans  fes  Ouvrages  qui  ont 
été  imprimes  en  plufiems  Volumes  ,  dont  les  plus  Remarquables  font  fes 
Commentaires  ,  fes  Sermons  ,  fon  Apologie  des  E^^Ufes  Refcrur/ées  ,  8c  ce  qu'i) 
â  écrit  au  Sujet  des  Images,  6c  contre  Moniîeur  Brachet  Seigneur  de  la  Aîtlle. 
îiere  ,  qui  étoit  un  Inftrument  du  Cardinal  de  Rtcheitert  ,  tellement  devoiié 
à  cet  Eminent  Prélat  ,  qu'après  avoir  échoué  dans  le  Deiîèin  qu'il  avoir  for- 
mé de  réunir  les  deux  Religions  ,  fur  le  Pied  qu'on  peut  le  voir  dans  fes 
Ecrits  ,  il  abandonna  la  Communion  des  Eglifes  Reformées,  &  mourut  dans 
celle  de  Rome,  dont  on  voit  les  Erreurs  &  les  Abus  refutés  d'une  Manière 
très  folide  ,  &  très  claire,dans  la  fufdite  ÂpldgieÔ£.  ce  Pieux  £c  Savant  Théo- 
logien 6c  Pafteur  de  l'Eglife  de  Parts. 

il.  Monficur  Mujfard  ,  Pafteur  de  l'Eglife  de  Lien  ,  étoit  Natif  de  G^k;- 
ve  ,  &  avoit  époufé  la  petite  Fille  de  Monfieur  BeK,e  Le  Cardinal  de  Ftlle- 
roi  Archevêque  de  Lion  ,  avoit  beaucoup  d'Eftime  pour  ce  Miniftre  ,  par- 
ce que  c'étoit  un  Prédicateur  fort  habile  ,  qui  avoit  beaucoup  de  Savoir  6cde 
Mérite  i  néanmoins  il  tut  contraint  d'abandonner  celte  Eglilè  là  par  laPcrfe- 
cution  que  des  Ecclefiaftiques  indifcrets  lui  fufciterent  ,  6c  il  fè  retira  en  An- 
gleterre ,  oii  V Eglife  Françotfe  de  Londres  l'apclla  à  fon  Service,  pour  faire  les 
Fondions  Paftorales  dont  il  s'eft  toujours  fidèlement  aquité,  jufqu'au  dernier 
moment  de  là  Vie,  qu'il  finit  dans  cette  Eglife  très  FloiilVante  ,  après  avoic 
fait  imprimer  les  Sermons  en  François  ^Hijitria  Deorum F atidicorHm^cn  Latin, 


T  E  N  U    A    L  O  U  D  U  N.  Gi] 

Se  les  Conformités  des  Cérémonies  Modernes  avec  les  Anciennes  en  Anglois.  C*^ 
font  trois  Volumes  in  Quarto  ,  à  la  Tête  defquels  il  n'a  pas  voulu  mettre fon 
Nom  \  mais  on  eft  bien  aflurc  d'ailleurs  quMl  en  eft  le  véritable  Auteur. 

m  Mr.  Amiraud,  qui  a  été  l'un  dcsplus  Doétes  &  Fameux  Pafteurs  8c 
Profefleurs  de  Saumur^-à  fi  bien  fait  connoitre  fa  grande  Erudition,  fon  Zélé  & 
Its  précieux  Talens  par  les  Ouvrages,  &  par  fa  Conduite,  sju'on  n'a  qu'avoir 
ce  qui  en  a  été  raporté  dans  les  Aétés  de  ce  Synode,  pour  être  convaincu  qu'il 
mérite  des  Eloges  beaucoup  plus  étendus  que  ceux  dont  nousav.ons  crû  de 
voir  faire  Mention  dans  cette  courte  Remarque..  l 

IV.  Monfieur  Homel,  Paftcur  de  l'Eglifc  de  Soion-,  étoit  un  Prédicateur  qui 
a  pouffé  le  Zélé  &  la  Pieté  fi  loin, qu'il  a  fubi  la  Mort  d'un  très  cruel  Suplr- 
ce,  avec  une  très  grande  Patience, &  un  Courage  Intrépide,  pour  laDcfen- 
fe  de  la  Religion  Reformée  ,  comme  on  peut  le  voir  fort  amplement  dans  la 
Narration  que  le  Doéteur  Qjiick  Anglais  en  a  inférée  dans  la  Vie  du  Fameux 
Monfieur  Charmer  ^  dont  le  Petit  Fils  afoufcrt  le  Martiie  pour  le  même  Sujet. 

V.  Monfieur  du  Bourdien,,  qui  étoit  Pafteur  à  Montpellier  avant  la  Revoca- 
tion de  l'Edit  de  Nantes  ^  aiant  toujours  prêché  avec  bpaucoup  d'Edification 
&  d'Aplaudiflêmcnt  ,  leretin  çri  Angleterre  ,  par  l'Avis  &  du  Conientément 
de  tous  ceux  de  fon  Eglife  ,  dont  plufieurs  le  fuivircnt  à  Londres, ov  il"a  con- 
tinué de  prêcher  avec  le  même  Succès  jufqu'à  l'Age  Je  quatrc-vints  6c  quin- 
ze Ans  ,  fans  avoir  jamais  eu  la  Mémoire  afoiblie ',  ni  les  autres  Facultés  de 
l'Efprit  diminuées  ,  quoiqu'il  eut  prcfqu'iin  Siècle  quand  il  lortit  de  ce  Mon- 
de pour  aller  recevoir  la  Couronne  de  Pîmraortalité  ;  dans  l'Eglife  Triom- 
phante du  Paradis  Celefte  ,  dont  il  étaloit  ordinairement  le  Bonheur  dans  fes 
Entretiens ,  5c  dans  fes  Sermons.  .  : 

VI.  Monfieur  Guitton  ,  dont  la  Harangue  qu'il  fit  à  l'Univerfité  de  Sau- 
mttr^  démontre  l'Eloquence,  le  Savoir, ;&  le  Zèle,  fe  retira  dans  les  Ifles 
de  la  Grande  Bretagne^  quand  l'Exercice  de  fon  Miniftere  lui  fut  interdit  en 
France,  par  la  Revocation  de  l'Edit  de  A'^wf^/ ;  rnais  n'y  aiant  pas  trouvé  une 
Eglife  convenable  à  Ion  Mente  5c  à  lès  beaux  Talens  ,  il  le  retira  dans  les 
Taïs.  Bas  Reformés ,  où  il  a  confirmé  la  bonne  Opinion  que  le  dernier  Syno- 
de Naiienal  de  France  avoil  de  fon  Erudition  &  de  fa  Prudence  ,  quand  il 
fut  choifi  par  cette  vénérable  Aflémblée  pour  terminer  les  Difercnsdelaplus 
célèbre  Univerfité  de  hrance  ,  comme  on  le  peut  voir  par  la  lu fdite  Harangue- 
qui  eft  dans  le  dernier  Article  du  XX.  Chapitre  ci-defius.    . 


FIN. 
Des  Synodes  Nationaux  des  Eglifes  Refwméts  de  France,  ■ 

Kkklik  ^  ■  TA- 


TABLE    ALPHABETI  Q.U  E 


T    A    B    L    E 

'a  l  p  h  a  b  e  t  I  q  u  e 

Des  principales  Matières  contenues  dans  le  premier  Tome  des 
Synodes  Nationaux  des  Egl'tfes  Reformées  de  France. 

A.  cherche  qui  |doit  être  faite  de  ceux  des 

XVI.  premiers  Synodes  Natioiiaux  , 
que  celui  de  Gap  ne  favoit  où  prendre, 
262.  Ceux  qui  concernent  les  Cenfures 
&  les  Afeires  Particulières  ne  doivent 
être  delivre's  qu'à  ceux  qui  y  ont  Inté- 
rêt 5  308.  Ce  Décret  fut  révoqué  par  un 
autre  Synode  ,  360.  Ceux  qui  font  faits 
devant  les  Juges  Séculiers  ne  doivent  pas 
être  emploies  dans  les  Synodes,  309, 
Ilsne  doivent  pas  non  plus  être  délivrés 
aux  Parciesconteftantes,  quand  elles  au- 
ront été  mifes  d'Accord  par  quelque 
Confîftoire-,  jri.  Czm.  des  Synodes 
doivent  être  gardés  dans  la  Province  oii 
ils  auront  été  tenus,  313.  Ceux  qui  con- 
cernent les  Matières  Politiques  traitées 
dans  le  Synode  National  de  la  Rochelle, 
34 j.  &c.  jufiju'à  350.  Recueil  de  tous 
ceux  des  XVIII.  premiers  Synodes  Na- 
tionaux fait  par  le  Sieur  Piotai  aprouvé , 
^85. 386.  Celui  de  l'Union  de  toutes  les 
Eglifes  Reformées  de  France ,  dreffé  par 
le  Synode  National  de  Privas,  398.399. 
Celui  de  l'Union  jurée  entre  les  Egliles 
Reformées  de  France coMché  plus  au  long 
dans  le  même  Synode,      421.422.423. 

Adultère.  Il  diflbut  le  Mariage,  &  met  en 
Liberté  d'en  contradler  un  autre  ,  25. 
Ordonnance  dite  là  -  dcflus ,  74.  Voies 
Divorce ,  Di(folittion  é^-  Mariage. 

Adultes.  Ils  doivent  être  inftruits  avant  que 
de  recevoir  le  Batême,  34- 4'' 

Afinités  Spirituelles.  EclaircifTemens  de- 
mandés là-delTus ,  2'>-  Diftindion  qu'on 
en  doit  faire,  239.  Un  Mariage  qui  avoir 
été  déclaré  nul ,  pour  ce  Sujet,  eft  dere- 
chef 


ABbé  reçu  à  la  Cène  pour  avoir  bru- 
lé  fes Titres,  abatu  les  Images  de 
l'Eglife  de  fon  Couvent ,  &  por- 
té les  Armes  pour  maintenir  les 
Prédicateurs  Reformes,  Pag.  45 

Abfohttion  Générale  que  les  Miniftres  pro- 
noncent les  jours  de  la  Cène  peut  être 
tolérée  ,  quoiqu'elle  foit  de  dangereufe 
Confequence.  6y- 

Académies.  Les  Reformés  doivent  s'éfor- 
cer  d'en  établir  au  moins  deux  en  France, 
197.  Décret  Synodal  pour  en  entretenir 
cinq ,  des  Deniers  de  l'Oétroi  du  Roi.2$x. 
Voies  Univerfitéi. 

Aftes  des  quatre  premiers  Synodes  Natio- 
naux compiîés  par  l'Eglife  de  Lion ,  48. 
Ceux  des  Afaires  Civiles  n'apartiennent 
qu'aux  Magiftrars ,  IC35.  Ceux  qui  con- 
cernent les  Chofes  Mémorables  de  la  Re- 
ligion Reformée  doivent  être  recu'.-iliis , 
47.  Plufieurs  Décrets  Synotlaux faits  pour 
cela,  121.  150.  158.  Toutes  les  Pro- 
Tinces  font  cenfurées  pour  avoir  négligé 
de  faire  ce  Recueil ,  i8i.  Nouveau  Dé- 
cret pour  les  y  obliger,  281.  AutresOr- 
donnances  faites  pour  cela  ,  286.  401, 
Ceux  des  Synodes  Nationaux  doivent 
être  envoies  dans  les  Provinces  où  la 
Convocation  des  Synodes  fuivans  doit 
être  faite  ,  i6i.  Ceux  dont  les  Copies 
doivent  être  données  aux  Coloques,  223. 
Ceux  de  l'Affemblée  Politique  tenue  à 
Chajlelkraut ,  par  des  Miniftres  &  autres 
Perlbnnes  ,  contenant  des  Chofes  très- 
dignes  de  Remarque ,  223 .  224. 225.  Ee- 


DES    MATIERES. 


chef  confirmé,  29.  Six  Cas  diferens  fur 
les  Afinicés  qui  empêchent  le  Mariage, 
92.  Un  autre  Cas  important  fur  cela, 
153.  Difpenfes  du  Roi  de  Fiance  promi- 
fes  fecretement  pour  cela  ,  169.  Voié4 
Mmitigcs  <è^  Cês  de  Coufdence. 
Ajoints  aux  Modérateurs  des  Synodes  Na- 
rionaux.  Cruels  ont  été  les  Miniftres  qui 
f>nt  eu  cette  Charge  ,  138.  146.  155. 173. 
194.  213. 233.  255. 296.  353- 395- 
Albigeois  Reformés.  Leur  Hiftoire  écrite  en 
leur  Langue  elt  donnée  à  deux  Miniftres 
pour  la  traduire  éo  tra/tfois ,  123.  Pro- 
meffes  qui  leur  font  faites,  &  Avis  qui 
leur  font  donnés  par  un  Synode  National, 
283.  Un  antre  Miniftre  ëft  chargé  d'é- 
crire leur  Véritable  Hiftoire  fur  de  Nou- 
veaux Mémoires,  313.361.  Onluidon- 
ne  Cent  Ecus  pour  cela  ,  404. 

Allemagne.  Les  Synodes  Nationaux  y  en- 
voient des  Députés  aux  Princes,  &  aux 
Théologiens  Proteftans,  pour  un  Projet 
de  Réiwion  avec  les  R^fofhrés,  131.  132. 
133.170. 
Amniftie  du  R«i  de  FrâfKe  pour  les  Refor- 
mésqui  avoienttenu  des  Aflemblées  Po- 
litiques, 405.  406.  Déclaration  Synodale 
qu'on  fit  a  Sa  Majc/lé  fur  cela  ,  407.  408. 
409.  Refîftance  vigoureufe  qvie  les  Con- 
leillers  Refoi-més  des  Parlemens  &  des 
Chambres  de  l'Edit  dévoient  faire,  pour 
empêcher  l'Enregiftrement  des  Lettres 
du  Roi  qui  declaroiént  cette  Amniftie , 
425 
Amodiations  des  Biens  Ecclefiaftiques. 
Quelles  font  celles  que  les  Reformés  ne 
peuvent  pas  faire  fans  blelfer  leur  Con» 
Icience  ,  10.  Plufieurs  Eclaircift"emcns 
donnés  là  -  deffus  par  les  Synodes,  73. 
129.  141.  152.  167.  Voies  Fermiers. 
Anciens.  Quelle  eft  leur  Charge  &par  qui 
ils  doivent  être  élus,  5.  15.  80.  305.  Si 
ceux  qui  ont  été  reçus  dans  cet  Emploi 
fans  en  être  capables  doivent  être  depo- 
fés ,  &  s'il  eft  licite  d'y  recevoir  des  Ban- 
quiers, 10.  15.  En  quels  Cas  leurs  Su- 
frages  doivent  être  joints  à  ceux  des  Dia- 
cres, pour  décider  les  Matières  de  Foi, 
dans  les  Synodes  Nationaux  ,  17.  Si 
ceux  qui  faifoient  des  Coledes  pour  des 
Prêtres  difant  la  Mefte ,  dcToient  être 
depofés,  22.  Ils  peuvent  diftribuer  le 
Pain  &  le  Vin  de  la  Cène  en  Prefence 
des  Miniftres,  57.  415.   Le  contraire  a 


été  décidé  par<ieHKâatr£S  Synodes,  g,-. 
74-  On  ne  doit  pas  les  changer  fans  dss 
Raifons  très-urgentes,  quoique  leur  Ofi- 
ce  ne  foit  pas  perpétuel,  69.  Ils  doivent 
figner  la  Confeflion  de  Foi,  SrlaDifci- 
pfine  Ecclefiaftique  ,  76.  Cinq  notjveaux 
Articles  de  Difciphne  qui  les  concernent, 
Ï03.  104.  Décret  touchant  leur  Depofi- 
tion  fans  Efperance  de  Retabliffement, 
III.  Plufieurs  autres  Articles  de  Difci- 
pline  touchant  leLts  Perfonnes,  &:  leurs 
Fondions  ,  114.  115.  n6.  118.  119. 
128.  142.  149.  A  quelles  Conditions  ils 
peuvent  être  reçus  dans  es  Synodes  Na- 
tionaux fans  aucune  Deputation  ,  299. 
300.  Enquels  Cas  ils  ne  peuvent  pas  exer- 
cer leur  Charge,  314.  De  quelles  Cho- 
fes  ils  peuvent  juger  en  l'AbfencedesPaf- 
teurs,  401. 

Angleterre.  Les  Miniftres  de  ce  Pais-li 
écrivent  au  Synode  National  de  Nimes, 
122.  On  leur  fait  Réponfe  au  Sujet  d'un 
Livre,  124.  Ils  demandent  deux  Paf- 
reurs  ,  pour  l'Eglife  Frmifoi/}  de  Londres, 
qui  leur  font  accordés  ,  ij6.  207.  Ecrits 
contre  les  Eglifcs  Reformées  de  France 
qu'on  y  vouloir  publier,  dont  elles  firent 
donner  Avis  à  la  Reine  de  la  Grande  Bre- 
tagne par  fon  Ambaffadeur  ,  132.  On 
forme  le  Deffein  de  réfuter  ces  Ecrits, 
69.  108.  109.  Lettres  des  Pafteurs  de 
Londres ^wt  avoir  un  Pafteur  Iraiifois , 
207.  Celles  d'un  Synode  National  à 
rÂmbaffadeur  A' Angleterre  ,  touchant 
d'autres  Ecrits  injurieux  qu'on  le  prioit 
de  faire  fuprimer  ,  232. 

Antecbrifl.  Ce  Titre  fut  donne  au  Ptfp^,  & 
ajouté  à  la  ConfelFion  de  Foi ,  des  Egli- 
fes  Reformées  ,  dans  le  XXXI.  Arti- 
cle  dreflé  par  leSynode  National  àzGap, 
258  Plufieurs  Reformés  font  inquiétés 
&  foufrent  la  Mort  pour  cela ,  272.  Le 
Roi  de  France  eft  fuplié  d'y  remédier,  8c 
tous  les  Reformés  s'uniflent  étroitcmenc 
pour  foutenir  ce  Dogme  ,  ibul.  Et  en 
écrivent  aux  Chambres  Miparties,  272. 
Décret  par  lequel  la  Publication  en  eft 
furfife  dans  l'ïmpreffion  de  quel<îues 
Exemplaires  de  la  Confeflion  de  Foi , 
314.  315.  Un  Miniftre  eft  charge  de  trai- 
ter amplement  cette  Matière  dans  un  Li- 
vre qu'il  doit  prefenter  au  Syiwde  Na- 
tional de  St.  Mai.xerjt.j  16. 1 1  y  fut  prefenté 
foasle  Titre  du  Théâtre  dei'Aiit{ibnJf,i6x. 
Anû- 


TABLE    ALP  HA  B  E  T  I  Q^U  E 


Antitrinitaires  ,  Samolatenlcns  ,  Nefto- 
riens ,  Eutichiens  &  Mahomeuns  con- 
dannés,  99- 

Aoellations.    Décret  touchant  les  Forma- 
lités &  les  Démarches  que  les  Apellans 
doivent  faire  devant  les  Conlîftoires ,  les 
Coloques  &  les  Synodes,  ijo.  Apel  du 
Prince  de  Condé  à  qui  on  vouloit  refu- 
fer   la  Communion,  i.;?.  JH-    Décret 
qui  explique  les  Formalités  &  les  Ma- 
tières des  Apellations  dont  on  ne  doit  pas 
occuper  les  Synodes  Nationaux,    14J. 
144.  Cruelles  font  celles  que  les  Synodes 
Provinciaux  doivent  terminer  ,  chacun 
dans  fon  Diftrift  ,  ibid.  Et  celles  qu'on 
-   doit  porter  à  la  Chambre  de  l'Edit,  160. 
.  .Sept  Apellations  jugées  par  le  Synode 
Kational  de  Mo»ffl«&fl«,  187.  188.  189. 
Six  autres  jugées  par  celui  de  Saumur , 
204.  205.  206.  Six  autres  jugées  par  ce- 
lui de  MnntpcUkf  ,  220.  221.  -Vint-trois 
autres  jugées  par  celui  de  Gerg&aii,  240. 
&c.  jufqu'à244.  Seize  autres  jugées  par 
celui  de  Gnp  ,  Z67.  &c.  jufqu'à  271.  Dé- 
cret qui  prcfcrit  le  Tems  auquel  on  doit 
juger  toutes  les  Apellations  dans  les  Sy- 
nodes ,  300.    Décrets  lur  XXII.  Arti- 
cles de  celles  qui  furent  jugées  par  leSy- 
.iiode  National  de  la  Rocheile,  317.  &:c. 
jufqu'à  324.  Celles  qui  furent  jugées  par 
celui  de  Saint  Maixcnt  fur  XXXIX.  di- 
.vers  Cîriefs&  Plaintes,  362.   &c.  j[uf- 
j.p'à  372.  Les  Confiftoires  doivent  défé- 
rer atix    Apellations  qui  ne  concernent 
pas  les  Fautes  Publiques ,  401.    Celles 
qui  furent  jugées  parle  Synode  National 
de  Privas  ,  contenues  en  XV.  Décrets, 
410.  &c.jufqu'à4i9.  Cellesd'un Homme 
fansChargeipterjetéescontteune  Aflem- 
,blée  ne  font  pas  lecevablcs,      _       414. 
.Apocalypfc.  Les  Minières  ne  dçivent  pas 
;re;cpliquer  fans  l'Avis  des  Coloques , 

-  :■'       203. 

-Apoftats,  Vagabonds,  Interdits,  ouD:- 
pofés.  Ce  font  Cent -&  dix  Miniftres 
convaincus  de  plufîcurs  grands  Crimes , 
jqtii  font  fpecifiés  dans  plufieursJDecrcts, 
.  &  mis  en  abrégé  dans  les  Rôles  des  Sy- 
nodes Nationaux  ,  qui  ont  pris  Soin  d'en 

'  faire  des  Portraits  Naturels  ,  .ifin  qu3 
chaci+n  les  connût  pour  sçn  éviter  la  Com- 

.    pagnic.  Gn  les  trouve  dans  les  Pages  36. 

37.49-78.  79-i"-i25.i54i93-  2"- 

..^4-  316..  i9i.  445-  446.    KeglemaicS; 


Formalités  touchant  ces  fortes  de  Rôles. 
74.  Comment  ces  Miniftres  dévoient  être 
Excommuniés  ,   ou  dénoncés  publique- 
ment, 113.  140.  J50.  180. 
Aprobation   que   doivent   avoir   tous    les 
Ecrits  des  Auteurs  Reformés,       6.153. 
Aquifition  des  Terres  afeûées  pour  l'En- 
tretien des  Prêtres  elt  licite  aux  Refor- 
més, 218. 
Arbitres  Reformés.   Le  Corps  des  Confi- 
ftoires ne  doit  pas  être  Arbitre,  ni  Juge 
des  Perfonnes  qui  font  enDifpute,  tou- 
chant des  Matières  de  Religion.ou  d'E- 
tat ,  33.  De  quelles  Afaires  les  Arbitres 
Reformés  ne  doivent  point  fe  mêler,  65. 
108.    Quelles  font  celles  qu'ils  doivent 
terminer,  204. 
Archidiacres.  Ils  font  apellésBrigands,par 
le  Synode  National  de  Paris ,  12. 
Argumens  touchant  la  Validité  du  Batê- 
me  confère  par  des  Perfonnes  fans  Ca- 
raâ;ere  ,  &    leur   Réfutation   contenue 
dans  XX.Réponfes  des  Profelleurs  de 
Genève  ,  53.  &c.  .jufqu'à  57.    Plufieurs 
autres  Argumens  far  cette  Matière,  con- 
tenus dans  XXXIX.  Articlesdu  Synode 
National  de  Privas  ,   446.  &c.  jufqu'à 
457.  Voies  BaUme. 
Arnies.  Le  Synode  National  de  Lion  auto- 
rife  ceux  qui  les  prennent,  &  les  Mini- 
ftres qui  s'en  prévalent  poi^r  prêcher  con- 
tre la  Volonté  des  Souverains,  43. 
Armoiries  des  Seigneurs  &  des  Gentilhom- 
mes  Reformes.    S'il  leur  eft  licite  de  les 
mettre  furies  Frontifpices  desTemples^ 
27  i- 
Articles    de    la   Difcipline  Ecclefiaftique 
dreffés  par  les  Synodes  Nationaux  doi- 
vent être  envoies  à  tous  lesSynodçs  Pro- 
vinciaux ,  32.   Ces  Articles  ne  doivent 
pas  être  publiés  avant  que   d'avoir  été 
dreffés  par  le  Confentement  unanime  de 
tous  les  Députés,  33.  Voies  Difciplini. 
Artifans.    Ils  ne  doivent  faire  aucun  Ou- 
vrage qui  ait  du  Raport  à  l'Idolâtrie, 
■27-  73-  7S- 
.Affemblées  extraordinaires  pour  des  Cas  ur- 
gens  fe  doivent  faire  ians  contrainte, 41. 
Los    Affcmblées  particulières  ,  oii   les 
Hommes  &  les  Feitrmes ,  fans  Diftinc- 
tion ,  confèrent  erifen:ible  ,  avec  un  Mi- 
niftre,  pourexpliquerla  ParoledeDieu, 
font  défendues  par  le  Synode  National 
jie  Lion ,  <^Z,  Ce  qu'on  ne  doit  pas  lire 
dans 


_    D  E  S"   M  A. 

■dans  les  Afftmblées  Publiques,  75.  La 
Refolucion  qu'on  prit  dans  celle  de  Man- 
tes fut  violée  par  quelques  Reformés, 
181.  &  l'Union  qu'on  y  fit  jurée  par 
tous  les  autres  ,  ibial.  Proies  Mantes  ^ 
Lhafldleraut.  Quelles  étoient  les  Deman- 
des que  celle  de  Sainte  Pot  devoit  pren- 
dre fort  à  Cœur  de  faire  au  Roi  ,  ibid. 
Les  Plaintes  qu'on  deyoit  porter  dans 
cette  AiTemblée  ,  ihid  Et  ce  qu'on  y  de- 
voit propofer  ,  184.  Refultatde  ccllede 
Chajhlkrmt,  223.224.225.  De  celle  de 
Smtmuy,  250.  Et  deplufieurs  autres  te- 
nues par  les  Reformés ,  405.  &c.  jufqu'à 
409.  ,  &  420.  Députés  envoies  par  les 
Reformés  aux  Affêmblées  Politiques, 
202.  Voies  Politique  &  Aimiijiie  Au  Roi. 

Affiûance  mutuelle  que  les  Eglifes  Refor- 
mées de  France  Se  des  Pais  Bas  dévoient  fe 
donner,  158. 

Ateftations  que  les  Confïrtoires  donnent 
aux  Miniftresqui  changent  d'Egliie,  2. 
&  aux  Reformés  qui  voiagent ,  ou  chan- 
gent de  Domicile,  &  les  Formalités  qu'on 
y  doit  obferver ,  63.  y^.  128.  149.  308. 
Defordres  arrivés  pour  cela  ,  &ce  qu'on 
a  ordonné  pour  les  empêcher,  216.217. 
Celles  que  les  Provinces  dévoient  donner 
aux  Gouverneurs  des  Places  d'Otage, 
224.  Le  Formulaire  qui  en  fut  dreffé  par 
un  Synode  National  225.  Décret  tou- 
chant celles  qu'on  donnoit  pour  l'Evo- 
, cation  des  Procès ,  245.  EtpourlesOfi- 
ciers  des  Chambres  Mi-parties,  273. 
Nouveau  Décret  touchant  celles  qu'on 
ne  devoit  pas  accorder  aux  Gouverneurs, 
&  aux  Lieutenans  des  Places  de  Sûreté, 
1 12.  Ni  aux  Membres  des  Chambres  de 
l'Edit  ,  ibid.  Ni  aux  Magiftrats,  141. 
Quelles  font  celles  des  Particuliers  qui 
doivent  être  déchirées  ,  149  Un  Dé- 
cret fort  ample  là-defTus,  305.  LesiMi- 
niftres  n'en  doivent  jamais  donner  pour 
aucun  Sujet  ai!X  Catholiques,  377.  Voies 
Témoignages. 

Avarice  des  Joueurs  cenfurce,  -109. 

Avcrîaires.  Comment  on  doit  les  réfuter, 
69.108.  109-  Commiffions  données  à  des 
Minières  pour  cela,  99.  I02.  103  izz. 
123.  127-  128  ^13.  Règlement  touchant 
les  Dirputes  &  les  Conférences  avec  les 
Averfaires,  237.  Touchant  le  Paiement 
des  Fraix  necelTaircs  pour  réfuter  leurs 
Ecrits,  245.361.404. 

Tome  IL 


T  I  E.R  E  S. 

Avignon.  Demandes  faites  par  les  Refor- 
més de  la  Dépendance  de  cette  Ville,  Se 
les  Réponfes  que  le  Synode  National  de 
Privas  leur  fit ,  fur  trois  Articles  de  gran- 
de Importance,  427. 

Avis  donnés  aux  Synodes,  aux  Provinces, 
aux  ÊgUfes  &  aux  Particuliers  fur  diver- 
fes  Matières  Ecclefiaftiques  &  Civiles, 
21.  26.  29.  35.  41.  48.  69.  70.78.  79- 
80.  99.  123.  124.  126.  127.  129.  130. 
142.143,145.148.  151.  169.  i8o.  187. 
191.  196.  200.  201.  211.215.217.218. 
219. 223.  230. 232.  246.  248.  274.  zSi. 
387.393- 405-4^8.431. 

Aumônes.    Le  cinquième  Dénier   en  doit 

être  misa  Part,  pour  l'Entretien  des  Pro- 

pofans,  149.  Un  autre  Décret  pour  cela, 

2i6. 

Avocats  Reformés.  En  quels  Cas  ils  peu- 
vent plaider  devant  les  Oficiaux  Catholi- 
ques ,21.  Et  en  quelles  Occafions  ils 
doivent  s'en  abftenir,  65.  Ils  ne  doivent 
ilonner  aucuns  Conléils  fur  les  Matières 
Beneficiales,  108.  Ni  demander  des  Mo- 
nitoires,  219. 

Auteurs  Reformés.  Ce  qu'ils  doivent  évi- 
ter ,  ou  faire  ,  en  écrivant  contre  leurs 
Averfaires  ,  69.  108.  109.  127.  Ils  ne 
doivent  rien  écrire  (ans  la  Permiffiond'un 
Coloque  ,  ou  d'un  Synode  ,  6. 153. 178. 
Cenfures  de  ceux  qui  font  le  contraire  , 
302. 

Autorité  des  Synodes  Nationaux  auxquels 
plufieurs  Députés  des  Eglifes  Reformées 
ne  fe  trouvoient  point ,  23.  130.  Quelle 
eft  celle  des  Synodes  Provinciaux  ,  16. 
17.  ?2.  76.  Autre  Décret  plus  ample  là- 
deffus  ,  144.  Votés  Synodes. 


BAnquets  des  Catholiques.  Serment  fait 
par  les  Reformés  de  n'y  point  aller, 
II.  Décret  contraire  à  ce  Serment,  7J. 
Autres  Statuts  là  deiTus,  153  120. 

Banquiers.  S'il  eft  licite  de  leur  donner  la 
Charge  d'Anciens,  9. 

Bans  des  Mariages.  Les  Formalités  qui 
concernent  leur  Publication  ,  6.  7.  3Ç. 
Si  les  Reformés  peuvent  les  faire  publier 
chés  les  Catholiques ,  i2.  35.  39.  Cas 
très  important  décidé  lur  cette  Matière, 
121.  Voies  Miiringes  é^  Promenés. 
Bar,  DucheffeSc  Sœur  du  Roi,  demande 
L  1 1 1 1  quel- 


TABLE    A  L  P  H  A  B  E  T  I  QJJ  E 


(juelques  Minifties  pour  l'Eglife  de  fa 
IVlaifori ,  qui  lui  font  donnés  tour  à  tour, 
par  les  Provinces,  245.  Elle  eft  exhor- 
tée d'entretenir  un  certain  Nombre  de 
Propoi'ans,  246. 

Bateleurs  ,  Joueurs  de  Gobelets  ,  &  de 
Tours  de  Souplefle  ne  doivent  pas  être 
fouferts  par  les  Magillrats,  219. 

Batême.  Si  on  peut  l'adminillrer  aux  En- 
fans  de  ceux  de  la  Con:>munion  de  Ho- 
me ,  quand  ils  les  prefentent  dans  les 
Eglifes  Reformées,  8.  i8.  Sionpeutle 
conférer  légitimement  hors  des  Affem- 
bk'es  Publiques  de  la  Religion,  9.  Sion 
doit  le  donner  aux  Enfans  dont  le  Père 
&  la  Mère  font  excommuniés,  11.  Si 
on  doit  le  refufer  aux  Enfans  des  Pères 
&  Mères  qui  demandent  qu'on  l'admi- 
niftre  hors  des  Exercices  Publics  quand 
ces  Enfans  font  en  Danger  évident  de 
Mort,  19.  198.  Réitération  du  Batême 
qui  n'a  été  conféré  que  par  un  Particu- 
lier, ibiiL  On  ne  doit  l'adminirtrer  que 
dans  les  AflTemblées  Publiques  ,  35.  Le 
contraire  a  été  déterminé  dans  le  premier 
Synode  National  ,  9.  Et  par  celui  de 
Privât  ,  446.  Celui  qui  eft  conféré  par 
les  Prêtres  eft  valable  ,  41.  La  Validin.- 
de  celui  qui  eft  conféré  par  des  Perfonnes 
fans  Caradlere  eft  foutenûé  par  XX. 
Argumens  ,  qui  font  refutés  par  XX, 
Réponfes  des  Profcffeurs  de  Genève.  53. 
&c.  jufqu'à  57.  VI.  Nouveaux  Articles 
là-de(fus  ,  106.  104.  Ceux  qui  font  fuf- 
pendus  de  la  Cène  ne  doivent  pas  être 
admis  à  prefenter  des  Enfans  à  ce  Sacre- 
inent ,  143.  On  ne  doit  pas  en  diferer 
l'Adminillration  ,  153.  Elle  doit  être 
faite  avant  le  Chant  du  dernier  Pi'caume, 
&  pourquoi ,  159.  182.  217.  On  ne  doit 
pas  y  faire  prefenter  des  Enfans  par  Pro- 
cureur ,  ihiii.  A  quelles  Conditions  on 
.  peut  l'adminiftrer  aux  Enfans  des  Bohé- 
miens &  desSarra2ins,  177.  Nullité  de 
celui  qui  eft  adriiiniftré  par  les  Propo- 
fans  ,  274.  Et  par  les  Sages  Femmes , 
311.  Paroles  qui  doivent  être  ajoutées  à 
fon  Formulaire  ,  311.  312.  En  quelles 
Ocafions  on  doit  l'adminiftrer  à  ceux 
qui  font  en  danger  de  Mort,  359.  Celui 
qui  eft  conféré  par  un  Miniftre  Depofé 
eft  valable  ,  376.  Nouveau  Décret  tou- 
chant celui  des  Enfans  qu'on  attefte  être 
en  Danger  de  Mort,  404.  Phifieurs  au- 


'  très  Diticultés  concernant  le  Batême pro- 
pofécs  au  Synode  National  de  Privas, 
avec  toutes  les  Railons  &  les  Argumens 
qu'on  y  produifit  touchant  les  diferens 
Dccrets  des  Synodes  Nationaux  précé- 
dons, &  les  diverfes  Opinions  des  Théo- 
logiens contenues  dans  XXXIX.  Arti- 
cles ,  où  cette  Matière  eft  difcutée  fore 
exaftement,  depuis  la  Page 446.  jufqu'à 
457.   Voies  Parrains  é>'  Marraines, 

Bavière  ,  Duc  &  Prince  Palatin  ,  nommé 
Jean  Cafwiir  ,  fît  un  Projet  de  réunir  tous 
les  Proteftans  avec  les  Reformés  ,  131. 
Quel  enfut  leRêfultat,  132.133.  Votés 
Ri-Union. 

tiearn.  Les  Eglifes  de  ce  Pais- là  doivent 
être  comprifes  dans  tout  ce  qui  concerne 
l'Union  ,  &  les  Intérêts  de  cdles  de 
France  ,  310.  Et  leur  Univerfité  auflTi, 
312.  Réponfe  du  Synode  Nattonai  de 
Privas  furies  Avis  que  ces  Eglifes  lui  de- 
mandèrent, &:  les  Mémoires  qu'elles  don- 
nèrent à  leurs  Députés ,  430. 

Bcll/irmi»,  dont  tous  les  Ouvrages  dévoient 
être  refutés  par  le  Miniftre CTa/wàt,  31^. 

Belle  Heur  Mniif>re ,  fait  un  Traité  contre 
la  Difcipline  Ecclelîaftique ,  qui  eft  con- 
damné par  deux  Synodes  Nationaux, 
171. 

Bénéfices.  En  quels  Cas  les  Fidèles  n'en 
doivent  point  avoir  ,26  Et  en  quels  Cas 
ils  en  peuvent  avoir,  38.40.  Onnedoit 
pas  prêter  fon  Nom  à  autrui  pour  les 
polfeder,  41.  239.  Ni  fe  prévaloir  pour 
cela  de  la  Qualité  d'Ecclefiaftique  quand 
on  eft  Reformé  ,  45.  Q^iel  Ufage  les 
Reformés  doivent  faire  des  Bénéfices  de 
l'Eglife  Romaine  qu'ils  pofTedent,  106, 
160. 169. 183. 

Benefîciers.  Ils  doivent  fe  décharger  juridi- 
quement des  Titres  &:  des  Aftesqui  les 
concernent, quand  ils  cmbrafTent  la  Reli- 
gion Reformée,  42  Difcretion  dont  on 
doit  ufer  envers  ceux  qui  retiennent  leurs 
Benefices,après  avoir  abandonné  l'Eglife 
Romaine,  61.62.  Cas  auxquels  on  peut 
recevoir  ces  gens-  li  à  la  Cenc  ,  loo.  Sr 
les  Chevaliers  de  St.  Jean  ek  Jeriif/thm 
doivent  être  mis  dans  le  Rang  des  Bene- 
fîciers qui  peuvent  participer  à  là  CeUe, 
122  Nouveau  Décret  touchant  les  Be- 
ncficiers  en  gênerai  ,  131,  Autres  Dé- 
crets plus  fpïcifiques  qui  le?  concernent. 
141. 152,  183.  239.  Voies  Eulefiajliques. 
berfluti 


DES    MATIERES. 


grt-a.'/i/ Paftsur  de  Montatilan,  Il  entra  en 
Lice  dans  une  Diipute  publique  avec  les 
Catholiques  ,  &  foutinr  la  Caufe  des 
Eglifes  Keformccs  qui  étoit  trahie  par 
d'autres  Miniftres  qui  aportafierenc,  112. 

Btrnttrd Chaud ,  Miniftre  &  premier  Fon- 
dateur d'une  Eglife  très  -  florilTante  dans 
le  Poiéiou,  eft  apellé  Révérend  Homme 
de  Dieu  par  le  Synode  National  de  Ste. 
Foi,  136. 

Bize,  le  Reformateur  ,  efl  chargé  par  le 
Synode  National  de  Lien  de  mettre  par 
Ecrit,  en  Fia>!fois,  &:  en  Latin,  les  Can- 
fes  &  les  Proteftations  de  Nuiité  contre 
le  Concile  de  Trente,  y^^.  Avis  qu'il  don- 
na au  Sujet  des  Antitrinitaires  ,  99.  Il 
fut  chargé  de  les  réfuter,  ibid.  Remon- 
trance qu'il  fit  pour  écrire  contre  les 
Averfaires,  loz.  103.  Il  fut  prié  d'exa- 
miner deux  Livres  de  Controverfe,  122. 
Et  de  répondre  à  quelques  autres,  123. 
D'écrire  aux  Minirtres  de  Zurich  ,  125. 
De  rédiger  par  écrit  les  Dificultés  d'un 
Cas  de  Confcience  ,  183.  De  traduire 
en  Rime  Françoife  les  Cantiques  de  la  Bi- 
ble, 185.  Avis  qui  lui  fut  donné  fur  des 
Thefes  remplies  d'Erreurs,  j2o6.  Décret 
touchant  l'Ufage  des  Cantiques  qu'il  mit 
en  Rime,  219. 

Bible.  On  ne  doit  lire  aucun  autre  Livre 
dans  les  Affemblées  de  Pieté  des  Eglifes 
Reformées,  75.  Ce  qu'elle  contient  de 

'  Canonique  ,  ou  d'Apocriphe  ,  ne  doit 
-  point  être  cité  dans  les  Comédies,  142. 
La  Verfion  de  celle  de  Genève  eft  aprou- 
vée,  Scon  laiffe  aux  Eglifes  la  Liberté 
de  la  rendre  encore  plus  parfaite,  &  à 
quelques  Particuliers  d'y  faire  des  An- 
notations fur  les  Paflages  obfcurs,  ibid. 
Décret  touchant  ceux  qui  la  traduifent 
en  Vers,  129.  On  ne  doit  lire  en  Public, 
dans  les  Temples,  que  les  Livres  Cano- 
niques ,  180.  PermiiTion  donnée  pour 
l'imprimer  à  la  Rochelle,  Zoi.  Le  Syno- 
de National  de  Gtrgcau  fe  formalife  de 
Ce  que  les  Pafteurs  de  Genève  y  ont  fait 
quelques  Notes  fur  le  Texte,  &  changé 
le  Titre  de  i'Epitre  aux  Hébreux,  235. 
Et  lefdits  Pafteurs  de  Genève  fe  plaignent 
de  ce  que  ce  Synode  a  permis  de  l'im- 
primer à  la  Rochelle  ,  272.  On  ne  doit 
pas  mettre  la  Main  delTus, quand  on  prête 
quelque  Serment  aux  Magiftrats  ,  274. 
Chaque  Univerfitc  devoit  avoir  la  gran- 


de Bible  d'Anvers,  en  plulteurs Langues^ 
276.  On  ne  voulut  pas  adoucir  les  Mots 
Hébreux  dans  la  dernière  Edition  de  la 
Rochelle  ,  314.  Confentement  Synodal 
donné  pour  l'imprimer  en  un  petit  Vo- 
lume portatif,  376, 

Bibliothèques  Pitbliques  que  les  Provinces 
dévoient  drefler  pour  les  Miniftres,  203. 
Les  Grands  Seigneurs  &  les  Eglifes  opu- 
lentes dévoient  fournir  de  leur  Bien  peur 
cela  ,  237.  Décret  touchant  celles  qu; 
lesUniverfités  Reformées  dévoient  avoir, 
276.  Exhortation  faite  aux  Eglifes  par- 
ticulières d'en  avoir  auffi  pour  leurs  Paf- 
teurs, jij. 

Bonniot  Miniftre  à  St.  Bouchard  ,  Depolc 
pour  avoir  contrefait  plufieurs  Lettres  & 
rogné  l'Argent  du /Joi,  135.  Voies  De^g. 
fition. 

Brevet  du  Roi,  pour  la  Nomination  de  deux 
Députés  Généraux  qui  dévoient  refider  à 
la  Cour,  343.  344,  Délibération  Syno- 
dale touchant  ledit  Brevet,  ibid.  Rcfolu- 
tion  prife  au  Sujet  du  même  Brevet  , 
345.  Lettre  du  Roi  touchant  cette  Re- 
folution ,  ibid.  &  346.  Matières  concer- 
nant lefdits  Députés  réglées  dans  VIII. 
Articles  ,  347.  348.  Deux  Lettres  de 
Remerciment  au  Roi  avec  des  Remon- 
trances fur  le  même  Sujet  ,  349.  350. 
Autre  Brevet  de  Sa  Majefté  odroiant 
aux  Eglifes  Reformées  une  Augmenta- 
tion de  quarante-cinq  Mille  Livres  par 
An,  outre  celle  de  Cent  vint  Mille  Li- 
vres d'Apointemens  Annuels  qui  leur 
furent  donnés  par  un  autre  Brevet,  424. 
Décret  touchant  un  Brevet  particulier 
que  l'Eglife  de  Bergerac  obtint  du  Roi, 
au  Préjudice  des  autres  Eglifes  ,  en  fc 
départant  de  leur  Union,  431.  Etatpar 
lequel  il  paroit  que  le  Roi  fixa  ce  qu'il 
donneroit  tous  les  Ans  auxdites  Eglifes 
a  la  Somme  de  Cent  quatre  vints  Mille 
Livres  pour  l'Entretien  de  leurs  Pafteurs, 
443 . 444. 
Brigands.  C'eft  le  Titre  qui  eft  donné  aux 
Evêques  ,  aux  Oficiaux  &  aux  Archi- 
diacres, par  leSynode  Nationalde  Paris^ 
12. 
Brocard  ,  Auteur  d'un  Livre  fur  la  Geneji 
plein  d'Erreurs,  touchant  les  Proferies  , 
&  condamné  par  le  fécond  Synode  Na- 
tional de  la /JocWA' ,  151.  Apel&  Con- 
firmation de  cette  Condamnation,  fon- 
LllU  2  déc 


TABLEALPH 

<iec  fur  des  Raifons  &  des  Confequen- 
cesrrès  importantes,  171. 

Brodeurs.   Ils  ne  doivent  faire  aucun  Ou- 
vrage qui  ait  du  Raport  à   l'Idolâtrie  , 
i-7-  ?}■  75- 


CAchet  fait  pour  l'Ufage  des  Synodes 
Nationaux,  161. 

Cahiers  de  l'Aflemblée  de  Chaftellertiut^xc- 
fentés  au  Roitn  fept  Pièces,  concernant 
la  Religion,  la  Jullice,  les  Finances,  les 
Sûretés  ,  les  Exeintions ,  les  Mémoires 
&  Ls  Patentes  fur  ces  Matières,  par  Ra- 
port aux  Intérêts  que  les  Reformés  y 
pouvoient  avoir,  348.  Plufieurs  diferens 
Cahiers  qui  furent  portés  dans  les  autres 
Affemblces  Politiques  tenues  par  les  Re- 
formés, .4°8- 

Calv'm  ,  dont  le  Catechifme  donna  Lieu  à 
plufieurs  Conlultations  de  tous  les  Mini- 
lires,  i68.  179.200.219.260.277.307. 
312.  Voies  Ctittchifine  i^^  Ouejlions  ,  8l. 
Sec.  jufqu'à  97. 

Candidats  qui  propofent  la  Parole  deD/Va. 
Leur  Etabliiïement,  16.22.  Illeurell 
défendu  d'aller  prêcher  hors  deleurligli- 
ié,  42.  Les  Anciens  &  les  Diacres  peu- 
vent affifter  aux  Cenfures  de  leurs  Pro- 
pofitions,  74.  75.  Votés  Propnjans ,  Eco- 
liers ,  &•  Etudiatis. 

Canons  de  la  DilcipIineEcclefiaftique  faits 
par  les  trois  premiers  Synodes  Natio- 
naux dévoient  être  réduits  en  un  Corps , 
&  lils  à  l'Ouverture  detous  les  Synodes, 
52.  L'Ealifcde  Lion  les  aiant  fait  im- 
primer ,  par  Ordre  du  V.  Sj'node  Na- 
rional  ,  les  Exemplaires  imprimés  s'en 
trouvèrent  fi  diferens  que  le  VI.  Synode 
National  ne  favoit  pas  ceux  qu'd  devcit 
adopter  ,  72.  Voies  Dijcipliite  &  Aéios. 

Cnpel  Miniftre  ,  eft  chargé  de  réfuter  des 
Ecrits  publiés  par  trois  Auteurs,contre  la 
Difcipline  Ecclefiaftique  ,  122. 

Cas  de  Confcience  fur  diverfes  Matières 
qui  refultoient  de  la  Reformatiou  faite 
pour  épurer  le  Chr.iftianifme  ,  8.  &c. 
jufqu'à  12.  &  depuis  18.  jufqu'à  23.  Au- 
tres Cas  fur  XXVI.  C^eifions  fort  im- 
portantes ,  refoluès  par  yean  Calvin ,  & 
inférées  dans  XLVII.  Articles ,  ou  Dé- 
crets dit  Synode  National  de  Vertué!l,àz- 
puis  la  Page  8i.  jufqu'à  97.  Plufieursau- 


ABETI  au  E 

très  Cas  fort  importans,  129.  r^O.  140. 
141.  142.  150.  153.  158.  &c.  jufqu'à 
i6i.  &  164.  Deux  autres  Cas  très  diti- 
ciles  à  refoudre,  165.  Autres  Cas  tou- 
chant le  Mariage  d'un  Moine,  166.  Tou- 
chant celui  d'un  Impuilfant,  168.  169. 
Touchant  celui  d'un  Inceftueux  ,  171. 
Touchant  ceux  qui  fe  font  par  Sentence 
duMagiflrat,  18?.  Touchant  les  Pro- 
meffes  faites  par  Paroles  de  Prefent, 
iùid.  Et  de  Futur,  199.  217.  Toucharït 
le  Chant  des  Cantiques  de  la  Bible,  mis 
en  Rime  ,  200.  Touchant  l'Abjuration 
des  Profelytes,  202.  Touchant  les  Af- 
femblées  Politiques  des  Pafteurs  ,  iùid. 
Touchant  les  Magiftrats  qui  afliftent  aux 
Synodes  ,  ibid.  Touchant  les  Sermens  de 
ceux  qui  jurent  furies  Reliques  &  autres 
Chofes  ,  ihid.  Touchant  la  Nullité  des 
Mariages,  2,0^.  Et  la  Benediftion  de 
ceux  des  Ncophites,  207.  Touchant  les 
Afinités,  217.239.  Touchant  celle  du 
Prince  de  Loyrnitie  avec  la  Sœur  àaRoi, 
DuchelTe  de  Bnr  ,  218.  Touchant  une 
autre  Afinité très  importante, /i/</»  Tou- 
chant i'Aquifition  des  Huns  Ecclefiafti- 
ques  afe£tés  pour  l'Entretien  des  Prê- 
tres ,  ibid.  Touchant  les  Femmes  Impu- 
diques ,  220.  Touchant  les  Grâces  que 
les  Souverains  peuvent  acorder  ,  zzz. 
Touchant  une  Peribnne  mutilée  par  une 
autre,  223.  Touchant  un  Mariage  in- 
ceftueux ratifié  par  un  Coloque ,  &  par 
un  Synode  National  ,  250.  Touchant 
les  Maufolées  &  Oinemens  des  Tem- 
ples', 275.  Touchant  le  Batême  confère 
par  les  Propofans  ,  274.  Touchant  la 
Réitération  de  celui  qui  eft  conféré  par 
les  Sages  Femmes  ,311.  Touchant  la 
Diflblution  des  Mariages  Inceltueux  & 
rindillokibilité  de  ceux  des  Perfomes 
contraintes  de  fe  feparer  pour  quelque 
Crime,  ou  pour  Lèpre,  ihtd.  Touchant 
les  Anciens  fufpendus  pour  des  Crimes 
énormes,  314.  Touchant  un  Mariage 
diifout  pour  Caufe  de  Sortilège  ,  330. 
Touchant  le  Batême  d'un  Enfant  illégi- 
time, 332.  Touchant  un  Mariage  fait 
par  Difpenfc  du  Roi  ,  &  improuvé  par 
un  Synode  ,  333.  Touchant  l'Admini- 
ftration  du  Batême  à  ceux  qui  font  en 
Danger  de  Mort,  359.  Touchant  la  Be- 
nedittion  des  Mariages  des  Catlioliques 
dans  les  Eglifcs  Reformées  ,  360.  376. 
Cas 


DES     MA 

Cas  fort  important  au  Sujetde  la  Com- 

■  rniinion  des  Criminels  qui  méritent  des 
t* fines  Capitales  ,  402.  Divers  autres 
Cas  touchant  la  Revocation  des  Décrets 
de  quelques  Synodes  Nationaux, touchant 
l'Adminiftration  du  Batème,  &  les  Di- 
ficultés  propofées  fur  cela  dans  XXXIX. 
Articles  ,  depuis  la  Page  446.  julqu'à 
4f7- 

Cnftalio  ,  Auteur  d'un  Livre  très -dange- 
reux ,  condamné  par  un  Synode,       48'. 

Catechifme  deCWurà,  &r  plufieurs Décrets 
qui  en  concernent  la  Matière  &  la  For- 
me, 168. 179.  200. 219.  260.  zyy.  307. 
312.  Celui  qui  doit  ècre  fait  en  Pàrticu- 

."  lier  5c  en  Public  par  l.-s  Diacres ,  5.  L;s 
Inconveniens  qui  e-n  l'ont  arrivés,  &  ce 

^  qui  a  été  ordonné  pour  les  empêcher, 
27.  Décret  pour  obliger  les  Minières  à 
Penfeigner  familicrcmen!;  ,  I27.  Con- 
fultation  de  tous  les  Minières  pour  favoir 
fi  on  devoir  garder  celui  de  Culvm ,  168. 
Refoliition  prifede  l'enleigner  ,  179. 
Nouvel  Examen  pour  lavoir  û  le  For- 
rtùilairi  endevoit  être  .changé  ,  200. 
Refolution  prifé  là-de(tus,  219.  Aiitre 
Décret  plus  Ipecifique  fur  cela  ,  260. 
Un  Décret  particulier  fur  le  Mot  de 
Damnaiio»  que  ce  Catechifme  atribuë  à 
yeJus-ChriJl ,  277.  Un  autre  Décret  là- 
deffus  ,  307.  Trois  Changemens  qu'on 
refufa  d'y  faire  dans  la  LU.  Sedion  tou- 
chant la  diverfe  Comoaunion  des  Fidèles 
z.St.cJefmCbri(l,  312. 

Caufes  de  la  Depofition  des  Miniftres  qui 
ne  doivent  pas  ctre  déclarées  au  Peuple, 

Cens  du  Seigneur  y<ftis-ChriJl.  On  doit  la 
célébrer  à  la  fin  de  chaque  Synode  Na- 
tional, 2.  51.  160.175.  Sien  doit  la  re- 
fufer  aux  Pirates,  lo.  A  ceux  qui  retien- 
nent le  Bien  d'autrui,  II.  A  une  Fem- 
me qui  s'éloigne  de  fon  Mari  quand  il  efl; 
infedîé  de  Contagion  ,  12.  Au  Mari  fi- 
dèle dont  la  Femme  étant  infidèle  faitba- 
tifer  fon  Enfant  dans  l'Eglife  Romaine  , 
ibid.  Si  un  Evêque  ,  ou  un  Curé,  vou- 
lant la  donner  ,  un  Reformé  peut  la  re- 
cevoir de  leur  Main,  19.  On  ne  doit  pas 
la  refufer  à  ceux  qui  ne  boivent  point  xlc 
Vin,  20. 22.  Le  contraire  eft  decidépar 
iHi  autre  Synode,  75.  Onnedoitpas  la 
donner  à  un  Curé  qui  a  vendu  fa  Cure , 
21.  Il  eft  défendu  à  un  Miniftrs  ddafai- 


T  1  E  R  E  9. 

re  tous  les  Mois  dans  fon  Eglifc ,  29.  Uu 
autreSynode  d'Opinion  contraire  recom- 
mande que  rUfage  enfoit  fréquent  dans 
routes  les  Eglifes,  70.  Un  Gentilhom- 
me qui  en  vouloir  faire  aprocher  fa  Fem- 
me avec  lui  ,  hors  du  Rang  des  autrej 
Femmes,  efl  cenfuré  ,  43.  On  la  doit 
refufer  à  une  Abeffe  qui  ,  après  avoir 
abandonné  la  Religion  Romaine  ,  jouit 
encore  des  Rentes  de  fon  Abaie  ,  44. 
Elle  peut  être  adminiftrée  par  les  An- 
ciens &  par  les  Diacres  en  Prcfcnce  des 
Minifircs,  57.  245.  Le  contraire  eft  dé- 
cidé par  deux  autres  Synodes  ,  35.    741 

-  On  ne  doit  pas  la  donner  à  ceux  des  au- 
;  très   Eglifes  s'ils    ne  produifcnt  pas   da 

^    bons  Témoignages  de  leur  Cçnduite,69j 

■  En  quel  Cas  on  peut  la  donner  à  un 
Sourd  &:  Muet,  76.  Trois  nouveaux 
Articles  deDafciplipe  fur  ce  Sacrement* 
106.  113.  Décret  touchant  la  Diverfité 
des  Paroles  dont  les  Minillres  fc  fcrvenï 
en  la  donnant ,  128.  Règlement  pour  Ijs 
Beneficiers  à  qui  on  peut  la  donner  ,  & 
ceux  à  qui  on  doit  la  refufer,  131.  Ordre 
&  Rang  que  chacun  doit  tenir  en  la  re- 

.  cevant  ,  183.  Nouveaux  Décrets  tou- 
chant ceux  à  qui  on  doit  la  refufer  ,  239. 
402.  Les  Pafteurs  &  les  Anciens  peu- 
vent l'a  diftribuer  conjoiiitemcnt ,  245"* 
.  3187.  L'EgHfe  de  Genève  eft  exhortée  d'y 
_  mettre  eir  Ufage  le  Pain  levé  ,  307.  Ce 
que  ')fiiiffis  a  reçu  dans  la  Cène  eft  Pro- 
blématique ,  312.  Règlement  fur  tout 
ce  qu'on  doit  obfervcr  en  la  célébrant, 
375. 

Genfures contre  ceux  qui  cotnmettent  quel- 
qu'Adte  d'Idolâtrie  ,  33.  Règlement 
touchant  l'Ufage  des  Cenfurcs ,  59.  60. 
61.  On  ne  doit  point  expédier  des  Ac- 
•  neslà-defl'us  ,  105.  Comment  on  doit 
les  faire  à  ceux  qui  fe  font  révoltés  dans 
un  tems  de  Perfecucion  ,  109.  iio.  Oa 
ne  doit  pas  les  emploier  contre  ceux  qui 
le  font  feparés  des  Eglifes  Reformées 
à  Caufe  des  Edits  du  Roi  ,  U/ld.  Règle- 
ment touchant  celles  des  Apoftats  ,  113,. 
On  n'en  doit  point  faire  en  Public,  144. 
Celles  des  Peuples  ingrats  envers  leurs 
Pafteurs  fe  doivent  fiiire  dans  le  Confi- 
Itoire,  ibia.  Voies  Ingrats,  Celles  de  ceux 
qui  rompent  les  Promeffes  de  Madage  , 
314,  Cellesd'un  Synode  National  faites 
contre  un  Conliftoire  fur  de  f.iuffes  Acu- 
LÎIU  3  fauonsj. 


TABLE    AL  P  H  ABETI  CLU  E 


fanons,  362.  Décrets  concernant:  celles 
deplufieurs  Delinquans,  373.  Voies  De- 
linquaiis.  Celles  de  plulîeurs  Députés  qui 
menaçoient  le  Synode  National  de  Privas 
Se  rejcttoient  fes  Décrets ,  416. 417. 
Charnier,  Miniftre,  fut  chargé  de  faire  une 
Réponfe  complète  aux  Ouvrages  de  Eel- 
larmia,  J13.  On  lui  promit  une  Recom- 
penle  pour  cela,  361.  On  luidonnadeux 
mille  Livres  pour  les  trois  premiers  To- 
mes de  fes  Ouvrages  ,404.  Difputes  fur- 
venuës  pour  l'établir  à  Montauban,  427. 

Chancelier  de  Frauce  ,  dont  le  Synode  Na- 
tional de  Po;(7;«7  demanda  la  Depofi- 
tion ,  14- 

Chandieu ,  Miniftre  Député  en  Allemagne , 
pour  y  travailler  à  la  Réunion  des  Prote- 
ftans  avec  les  Reformés,  170. 

Chapeaux  de  Fleurs  défendus  à  ceux  qui 
fe  marient ,  248. 

Charges  Ecclefiaftiques.  On  en  doit  exclur- 
re  tous  les  Reformés  qui  époufent  des 
Femmes  Catholiques ,  310. 

Charles  du  Moulin  fait  une  Seifle  à  Part  ,  & 
compofe  un  Livre  rempli  d'Erreurs,7o. 

Charpentiers.   Ils  ne  doivent  faire   aucun 

Ouvrage  qui  ait  du  Raport  à  l'Idolâtrie, 

2-7-7i'75- 

Chaflellerant.  Le  Refultat  d'une  AfTemblée 
Politique  que  les  Miniltres  &  autres  Re- 
formés ont  tenue  dans  cette  Ville- 
là,  fort  contraire  à  leurs  Intérêts,  223. 
Exhortation  qu'ils  firent  aux  Gouver- 
neurs Reformés  pour  cela ,  224.  Règle- 
ment qne  cette  Affcmblée  fit  pour  opi- 
jier  fur  les  Matières  de  Politique  &  Ci- 
viles ,  dans  les  Synodes  Nationaux , 
aprouvé  par  celui  de  la  Rochelle  ,  299. 
Comptes  de  l'Argent  qu'on  y  reçut  du 
Roi,  315.  Cahiers  des  Afaires  qu'on  y 
traita,  concernant  la  Religion,  lajufti- 
<}e,  les  Finances,  les  Sûretés,  les  Exem- 
tions,  &pUifieurs  autres  Chofesdans  lef- 
ciuelles  les  Réformés  éroient  intéreffés , 
348. 

ChaJIillov,  Grand  Amiral,  écrit  une  Lettre 
au  Synode  National  de  Nimes  ,  qui  lui 
fait  Réponfe,  124. 

Chef  de  l'Eglife.  Un  Médecin  condamné 
pour  avoir  foutenu  que  c'étoit  le  Magi- 
ftrat,  99.  Bfzf  le  réfute,  il>id. 

■Chimie.  Elle  cft  défendue  aux  Miniftres , 
359- 


Chofes  de  grande  Coniequcnce  ne  doivent 
pas  être  faites  fans  le  Confentement  de 
toutes  les  Eglifes  qui  y  ont  quelque  In- 
térêt ,  7.  Chofes  Mémorables  dont  les 
Reformés  dévoient  faire  un  Recueil,  47. 
121. 150. 158.  181. 281.  286. 401.  Foies 
Recueil. 

Cire  ,  Cierges  &  Encens  que  les  Reformés 

-  ne  doivent  pas  donner  aux  Catholiques , 

'84. 

Citation  faite  à  un  Miniftre  Schifmatique  , 
8.  Aux  Eglifes  &  aux  Pafteuts,  130. 
Elle  ne  doit  jamais  être  faite  devant  les 
Confirtoires  ,  ou  les  autres  Alfemblécs 
Ecclefiaftiques  ,  fans  des  liaifons  très- 
importantes,  35. 

Colegc  quidevoit  être  établi  uSaumufji^y. 
Un  autre  z  Bergerac ,  379.  Un  autre  à 
Gergeau  ,  ibid.  Plufieurs  autres  Colegcs 
établis  dans  XI.  Provinces  ,  à  chacun 
defquels  on  donnoit  cent  Ecus  de  l'Ar- 
gent des  Eglifes,  odlroié  par  le /?c/,39t. 
Et  enfuite  quatre  cens  Livres  par  An  , 
435.  Votés  les  Reglemens  qui  les  concer- 
nent ,  &  rUfage  qu'ils  ont  fait  de  leurs 
Apointemens,  depuis  la  page  434.  juf- 
qu'à  44a. 

CoUefte  Générale  pour  les  Afaires  Publi- 
ques des  Reformés  dont  les  Eglifes  dé- 
voient rendre  Compte  ,  187.  Pour  les 
-Reforsiés  bannis  du  Piémont,  283.  309. 
Voies  Albigeois.  ■ 

Coloques.    De  quelle  Manière  ils  doivent 

..  être  réglés,  66.  De  quelles  Matières  ils 
doivent  juger,  76, 130.  Ils  doivent  s'af- 
fembler  deux  fois  chaque  Année  ,  140. 
Chacun  d'eux  doit  entretenir  un  Propo- 
fant ,  149.  Décret  de  leur  Subordina- 
tion aux  Synodes  Provinciaux  ,  151.  Il 
eft  bon  que  les  Miniftres  s'y  exercent  par 
quelques  Difputes  de  Théologie  ,  182. 
Le  contraire  eft  décidé  par  un  autre  Sy- 
node National,  274.  Ceux  où  il  y  a  trois 
-Pafteurs  ont  l'Autorité  de  fufpendre  les 
Miniftres  ,  &  de  faire  tout  ce  qui  con- 
vient aux  Coloques  légitimes,  251.  Rô- 
le de  XLI\^  Coloques  ,  &  de  toutes 
leurs  Eglifes  &  Pafteurs,  287.  &c.  juf- 
qu'à  295.  Nouveau  Décret  touchant 
leur  Autorité  pour  le  Prêt  des  Miniftres, 
30Ç.  (Quelles  Atteftations  ils  ne  doivent 
pas  accorder,  31*.  Décret  touchant  les 
Comptes  qu'ils  recevroient  des  Provin- 
ces, 374- 
Corné- 


D  E  s     M  A 

Comédies  détendues,  i6.  On  ne  doit  point 
y  einploier  ce  qui  eft  contenu  dans  Jes 
Livres  Canoniques  ,  ou  Apocriphes  de 
la  Bible  ,  142.  Autre  Décret  plus  am- 
ple là-deflus  ,  219.  l'oiés  Uatcleurs  & 
yeux. 

Communion  avec  JtfutClm(i.  Elle  confiflc 
en  trois  difercns  Degrés  de  la  Fol,  312. 
Queftion  Problématique  touchant  celle 
de  Judas ,  ibiei.    Voies  Cent. 

Compilation  des  AiSes  des  quatre  premiers 
Synodes  Nationaux  faite  par  l'Eglife  de 
Lion ,  qui  en  fut  chargée  par  le  Synode 
National  qu'on  y  alîembla  ,  48.  Celle 
de  la  Difcipline  Ecclefiaftique  faite  par 
les  Minillres  de  trois  Eghfes,  qui  en  fu- 
rent chargées  par  le  Synode  National  de 
Vertiidl,  72.  Autre  Compilation  qui  en 
fyt  faite  par  .XX  I  I.' Miniftres  aato- 
rifés  pour  cela  ,  221.  2i2.  Celle  des 
XVIII.  premiers  Synodes  Nationaux 
faire  par  un  Miniftre  dont  le  Zélé  eft 
loué,  385.386.  Voies  Difcipline ,  Conftf- 
[ton  ,  S"  Aéiîi.  ' 

Concile  de  ïw/ïe.  Le  Synode  National  de 
Poiéliers  chargea  les  Miniftres  de  Paris, 
A'Orleans  &  de  Roiicu,  de  protefter  con- 
tre fa  Tenue,  22.  iVlr.  Beze  fut  prié  par 
le  Synode  National  de  Lion  de  mettre 
par  Ecrit ,  en  Latin  &:  en  François ,  les 
Caufes  &■  les  Proteftations  de  la  Nullité 
de  ce  Concile,  '    •  -  47- 

Comptes  de  l'Argent  des  Pauvres.  En 
Prefencede  qui  ils  doivent  être  rendus, 
68  Ceux  d'une  Collefte  Générale  pour 
les  Afaircs  Publiques  desReformés,i87. 
Ceux  des  Diacres,  2i6.  Ceux  des  De- 
niers Roiaux  diftribucs  aux  Cglifes,  225. 
226.  227.252.  253.  Ceux  des  Univerfi- 
tés,  251.  270  279.  280.     Décrets  con- 

-•  cernant  Icfdits  Comptes,  &ceux  du  Sr. 
Diicaiaftil  Receveur  General  ,  277.  278. 
Ceux  de  rUniveriîté  de  Sawnur,  312- 
Ceux  que  dévoient  rendre  les  Députés  qui 
furent  à  l' Aflemblée  de  Chûfrclki\:ut,^i$. 
Ceux  du  Sr.  Dneoiidnl  pour  la  Diltribu- 
tion  des  Deniers  de  l'Ofttoi  Ju  Roi,}j8. 
339.  Ceux  dé  l'Argent  des  PauvreSjdont 
la  cinquième  Partie  étoit  deliinée  pour 

-  iesPropofans,  374.  Ceux  des  Univetfi- 
tés  rendus  au  Synode  de  St.  Muixftit,  377, 
378.  380  Plaintes  faites  là-de(Tus ,  ibid. 
C  ux  des  Sommes  données  pour  des  Be- 
foins  Particuliers,  392.   Ceux  des  Aca- 


T  I:E  R  E  S.   . 

demies  &;  des  Coleges ,  au  Sujet  def- 
qucls  il  y  eût  plufieufs  Cçnfures  &  Plain- 
tes faites  au  Synode  National  de  Privas, 
434.  &c.  jufqu'à  440.  Liquidation  de 
ceux  du  Sr.  Diicaudal ,  ibid. 

CoucuffioBS  défendues,  3,6. 

Conde.  { le  Prince  de  >  interjetta  un  Apel  au 
Synode  Nationalde  Soifitc  Foi,  de  ce  que 
le  Confiftoire  de  la  Rochel/e  lui  vouloit 
interdire  la  Cène  pour  une  Afaire  Civile 
&  Militaire,  133. 134,  Il  ne  put  obte- 
nir à  ce  Synode,  pour  l'Eglife  de  fa  Mai- 
fon  ,  que  des  Miniftres  empruntés  pour 
quelques  Mois  de  chaque  Année,     136. 

Condécendance  que  doivent  avoir  les  Mi- 
niftres Oftodoxes,  pour  éviter  les  Difpu- 
tes,  .  H3. 

Comludeur  des  Aveugles.  C'eft  le  Nom 
qu'un  Miniftredonnoitau  Conliftoire  de 
Poiéliers,  dans  le  premier  Synode  Natio- 
nal,  8.9. 

Conférences  des  Miniftres  avec  leurs  Avçr- 
faires  fur  les  Difputes  4e  Religion.  Rè- 
glement fort  ample  (h r  tout  ce  qu'on  y 
doit  obferver ,       ;    ^  237. 

Confcffiort  de  Foi  droflé.e  au  premier  Syno- 
de Na:tional ,  98.  Par  qui  elle  doit  être 
Hgnéa  &  obfervée,  2.  5.76.  loi.  Ceux 
qui  ne  veulent  pas  la  ratifier  doivent  être 
déclarés  Schifmatiques,3.  En  quel  Tems, 
&  en  quelle  Otafion  les  Députés  des 
Provinces  ,  oi'i  il  y  avoit  des  Rglifes 
Reformées ,  fe  font  joints  enfemble  pour 
la  prefenter  au  Roi ,  21.22.  Elle  doit 
être  fignée  par  les  Miniftres ,  par  les  An- 

-  ciens-  &  par  les  Diacres,  76.  io\.  Le 
moien  de  connoitre  la  véritable  d'avec  les 
autres  ,  qui  furent  falfifiées  par  les  Im- 
primeurs, 98.  Changement  qu'on  pro- 
posa d'y  faire  fur  le  ^\ot  à'Unitc  ,  &  fur 
celui  de  Subjlance  ,  dont  le  Sens  fut  expli- 
qué ,  99.  On  en  fit  troisCopieSj.en  Par- 
chemin ,  qui  devoi-nt  èire  gardées  à  la 
Rocbflle,  enBearn  &  iiGenfve,  100.  En 
quel  Sens  on  y  a  netenu  le  mot  de  Stihfian- 
ce,  iiz.  En  quelles  Ocafions  on  doit  la 
lire  publiquemept  dans  les  Aflemblées 
Ecclefiaftiques,  120  239.  Elkfutaprou- 
vée  par  les  Reformés  des  P^is-Bas,  157, 
158.  Celle  qui  devoir  fervir  pour  la  Ré- 
union de  toutes  les  Eglifes  Reformées  &r 
Protcftantes,  131. 132.  Celle  des  Païs- 
Bas  Flamans  &  Wallons  fut  aprouvée 
par  le  Synode  National  de  tigcac,  145. 


T  A  B  L  E     A  UP 

Et  par  le  premier  de  F/Vrc',  157.  Celle 
des  Eglifes  K-eformées  de  ^'lanci  fut  re- 
touchée fur  <jiiatre  Mots  de  peu  de  Côn- 
iequence,  &  fur  celui  de  Suhflance,  dont 
l'Explication  de  deux  autres  Synodes  fut 
ratifiée  ,  175.  On  y  ajouta  dans  le 
XXXVIII.  Article,  Beuvés  entons  ihid. 
&  £96.  LeSynode  National  de  iWo^rf/if/- 
Ikr  confirma  cette  Confcffion ,  en  défen- 
dant d'y  mettre  dans  le  Titre,  retué  iS" 
corrigée,  215.  Celui  de  Gergeau  exhorta 
tous  les  Miniftres  de  travailler  à  tout  ce 
qui  pouvoit  fervir  p'our  en  faire  une  Apo- 
logie, 235.  Mr.  Siilviirt  ,  Miniftre  de 
Cajlres  ,  en  fit  une  Harmonie  avec  plu- 
lîeurs  autres  Confeffions  de  Foi,  qui  fu- 
rent traduites  en  François  ,  6c  examinées 
avec-  les  Noces  de  Mr.  Goiilart ,  167.  248. 
Celle  de  Fmtice  iai  examinée  fur  le 
XXV.  Article  ,  concernant  la  Définition 
-de  la  Vraie  Eglife  ,  258  On  y  ajouta 
l'Article  de  VAntechrift,  ibid.  On  y  fon- 
da l'Autorité  des  premiers  Reformateurs 
fur  une  Vocation  toute  Extraordinaire, 
259.  On  y  expliqua  le  mot  de  Suriatoi- 
-daiit ,  &  confirma  celui  de  Si<hflnnce ,  & 
'Àe.  f>!nnrriture  1  ibid.  On  figna  cetteiCon- 
•feiîion  de  Foi  ,  &  chargea  Mr.  Charnier 
-d'en  faire  l'Apologie 5  i/jid.  TouslesSy- 
flodes ,  les  Coloques  &  les  Confiftoires 
■  en  doivent  avoir  une  Copie,  260.  Elle 
fut  entièrement  aprouvée  par  ks  Eglifes 
Reformées  à' Allemagne ,  des  Pais  Bas,Ae 
Stii/p,  8c  AeGenewy^oo.  Et  imprimée 
par  les  Soinsd'un  Miniftre,  ibid.Toas  les 
Articles  en  furent  confirmés  par  la  Re- 
vifion  qu'en  fit  le  Synode  National  de  la 
Rochelle, connrmant  fpecialement  ce  qu'el- 
le dit  de  VAiiteebrifl ,  &  de  la  Vraie 
Eglife ,  ■&  défendant  d'y  toucher  de  noxi- 
veau,  30Ï  30:;.  Ordonnance  condirio- 
nelle  de  -la  Leâure  'qu'on  en  doit  faire 
dans  les  Synodes  5  s'il  eft  poffible,  307. 
Elle  n'a  pasbefoin  d'Apologie  ,.ibid. 
■On  en  fait  fur feoir  &  .diterer  l'Impref- 
fion  de  l'Article  de  l'Antcchrifl  ,  pour 
complaire  au  Woi  314.  .On  propofe  d'en 
ôter  l'Article  coucem.Tnt-les  Herefiesde 
Sârvet,  3-57.  Mais  le  Synode  National 
de  Privés  le  confirma',  &  drella  un  For- 
mulaire.que  tous  les  Miniftres  &  lesPro- 
^pofans  dévoient  fi-gner,en  aprouvant  la 
Confeffion  de  hoi,399.4oo.  On  ne  doit 
plus  y  ipettre  dans  le  Titre  desjiouVifl- 


H  A  B  E  T  1  CLU  E 

les  Editions  qu'on  en  fera,  revûë  (^tor- 
rigée.        '  - 

Confirmation  de  la  Difcipline  Ecclefiafti- 
que.  C'eft  le  Titre  d'un  Livre  très-per- 
nicieux, 122.  Il  fût  condamné  parleSy- 
node  National  de  Vitré ,  171.  Un  autre 
Ouvrage  foiis  leimème  Titre  fut  aprouvi; 
.   ip^y  c&\\i\àc Sainte  Pm,  132. 

Congé  fans  lequel  un  Miniftre  ne  doit  pas 
lailler  fon  Eglife  ,  4.  Votés  Miniftres, 

Confanguinités  dont  les  Egliles  doivent 
prendre  ConnoilTance  &  juger,  7.  Celle 
des  Confins  Germains  n'empêche  pas 
qu'ils  n'cpoufent  leurs  Germaines  ,  21. 
46.  Autres  Cas  de  Confcience  touchant 
les  Confanguinités,  91.  92.  203.  Celles 
dont  le    Rni  de  France   promit ,  par  }es 

'  Articles  Secrets  de  l'Edit  de  Nantes,  àe 
difpjnfer  les  Reformés,  169.  199.0.39. 
Voies  Cas  ,  Promejps  ^  Mnringes. 

Confeil  Privé  du  Roi  &  de  la  Reine  de  Fran- 
ce. iLe  Synode  National  de  PoicJiersyent 
qu'il  foit  établi  félon  les  Loix ,  13,  Le 
même  Synode  protefte  qu'à  défaut  decj- 
la  il  ne  s'en  tiendra  point  aux  Decifîons 
.de.'ce  Confeil,  14.  Confeils  Académi- 
ques, 434.  &c.  jufqu'à  440.  Voies  Uni- 
verfités.  Confeil  à  la  Pauvre  Frmce.Q'x'A. 
le  Titre  d'un  Livre  pernicieux  défendu 
par  le  Synode  National  de  Lion ,        48. 

Confeillers  Reformés  des  Parlemens  &  des 
Chambres  de  l'Edit  ,  oui  dévoient  refi- 
fîer  vigoureufement  i  .  î'Enregillrement 
des  Lettres  d'AmniHie,  pour  ceux  qui 
avoieuc  tenu  des .AlTsmblées  Politiques, 
425. 

Confentemcnt  fajis  lequel  un  .Miniftre  ne 
peut  pas  prêcher  dans  les  Eglifes  des  au- 
tres Miniftres,  3.  Le  Confencement  mu- 
;tuel  des  Partiei  Fiancées  ne  fiilîc  pas  pour 
.  les  dégager  deleursPromeft"es,5^.  Celui 
■qui  fut  donné  à  quatre  Miniftres,  par  le 
■  Synode  National  de  Sainte  Foi ,  pour  réu- 
nir toutes  les  Eglifes  Reformées  &  Pro- 
tcftantes,  131.  132.  133.  Voies  Fiancés, 
Promeffis  o-t\1<iriages. 

Confîftoire.  Il  doit  cire  unique  dans  chaque 

Eglife,  16.   De  quelles  Perfonnes  il  doit 

êcrecompofé,   17     C^iii  doit  y  préfider, 

2^. On  iloit  y  examiner  ceux  qu'on  reçoit 

■au  Vliniftere,  31.  Perfonnene  doit  y  être 

.    cité  (ans  des  Raifons  importantes,  35. 

L:  P  re  &:  deux  d.-  fes  Enfans  peuvent 

en  être  jVleinbres  en  même  temi^  36. 

Cinci 


DES    iM  A 

Cinq  nouveaux  Reglemens  Synodaux 
touchant  les  Confiftoires  t  ii-  Us  ne 
doivent  point  être  Juges  ni  Arbitres  des 
Difputes  des  Particuliers  ,  touchant  la 
Religion  ,  ou  les  autres  Matières  ,  ibicl. 
On  ne  doit  point  établir  d'autre  Confeil 
que  le  leur  dan-  les  Egliles  Reformées , 
38.  64.79.  On  peut  y  faire  venir  en  de 
certaines  Ocafîons  ceux  qui  font  coupa- 
bles de  Crimes  qui  méritent  des  Peines 
corporelles  ,  pour  en  faire  la  Reconnoif- 
fance,  quoique  cela  puiffe  les  leur  atti- 
rer de  la  Part  des  Magiftrats ,  52.  53, 
Qiielle  eft  l'Autorité  des  Confiftoires  fur 
leurs  Miniftres  propres  ,  quand  ils  font 
prêtés  à  d'autres  Eglifes ,  66.  Sept  nou- 
veaux Articles  deDifcipline  qui  les  con- 
cernent, 104.  Trois  autres  Décrets  faits 
fur  cela,  115  n8.  Ce  qu'ils  ne  doivent 
pas  témoigner  par  des  Aftes  ,  &  ce  qu'ils 
doivent  tenir  fecret,  141.  Matières  Par- 
ticulières dont  ils  doivent  juger  ,  ibi(/. 
Pour  quelles  Fautes  ils  doivent  exiger 
des  Reconnoiflances ,  142.  Quels  Cri- 
mes &  Faits  ils  ne  doivent  point  révéler 
aux  Magiftrats  ,  150.  161,  Excommu- 
nication qui  doit  être  emploiée  contre 
■ceux  qui  les  veulent  contraindre  à  témoi- 
gner par  devant  les  Magiftrats  les  Fau- 
tes des  Delinquans ,  176.177.  En  quels 
Cas  ils  doivent  prendre  la  Défence  des 
Miniftres  contre  les  JVlagiftrats  ,  160.  Les 
Confiftoires  des  Eglifes  qui  font  dans  les 
Maifons  des  Princes  doivent  êtrefeparés 
des  autres.  176.  Ce  que  tous  les  Confi- 
ftoires doivent  faire  pour  conferver  leur 
Liberté  ,  181.  EtablilTement  d'un  Su- 
prême Confiftoire  &  l'Etendue  de  fon 
Autorité  ,  282.  Aucun  Confiftoire  ne 
peut  être  recufé  tout  entier  ,  &  il  doit 
juger  des  Caufes  de  la  Recufation  de  fes 
Pafteurs  &  de  fes  Anciens,  305. 

Contrainte.  On  n'en  doit  point  ufer  pour 
faire  accepter  le  Saint  Miniftere  à  qui 
quccefoit  ,  contre  fon  gré,  3. 

Controverfes  de  la  Religion  divifées  en 
XIV.  Clalfes  diferentes,  dont  les  plus 
fa  vans  Miniftres  de  chaque  Province  Ec- 
clefiaftique  de  France  fure.m  chargés  d'e- 
xaminer les  Articles  Particuliers  qu'on 
leur  affigna  ,  pour  fe  tenir  prêts  à  difpiT- 
ter  là'dsflus,  en  Tas  de  B.Moin  ,  377. 

Convocation  des   Synodes    Nationaux    & 
tout  ce  qui  les  concerne  rcglc  dans  plu- 
To7/ie  II. 


T  I  E  R  E  S. 

fieurs  Articles ,  68.  Voies  Synodes. 

Convois  Funèbres.  On  peut  accompagner 
ceux  des  Catholiques  jufqu'aux  Portes 
de  leurs  Eglifes ,  i6o.  Le  contraire  eft 
décidé  par  un  autre  Synode,  Zoo. 

Coupe  de  la  Cène.  Ceux  qui  ne  boivent 
point  de  Vin  peuvent  recevoir  le  Pain 
de  la  Cène  tout  feul,  20.  22.  Le  con- 
traire a  été  décidé  par  un  autre  Synode, 
75.  Elle  peut  être  donnée  par  les  An- 
ciens, 245.  Et  parles  Diacres,  57.  Le 
contraire  a  été  décidé  par  trois  autres 
Synodes  Nationaux  ,  35.  74.  J87.  Les 
Miniftres  de  di/eve  fe  font  trouvés  d'un 
Sentiment  contraire  à  ces  Décrets,  57. 
Précautions  qu'il  taut  avoir  pour  conten- 
ter ceux  qui  ne  veulent  pas  la  prendre 
avec  des  Malades  ,141.  Décret  fort  am- 
ple touchant  les  Anciens  &  les  Diacres 
qui  la  donnent  ,  &  les  Conteftations  ar- 
rivées là  •  deft'us  ,  415.  Règlement  fort 
ample  de  tous  les  Inconveniens  qu'il  faut 
éviter  ,  &  de  tout  ce  qu'on  doit  obfer- 
ver  fur  cette  Matière  ,   375.  Voies  Cène. 

Crimes  pour  lefquels  on  doit  depofer  les 
Miniftres  Se  les  Anciens  ,  4.  5.  2Z.  Et 
les  Diacres,  6.  Ceux  dont  les  Confiftoi- 
res peuvent  juger  ,  pour  en  cenfurer  les 
Coupables  avant  que  les  Magiftrats  en 
aient  eu  ConnoilTance  ,  iio.  Ceux  qui 
aiant  donné  Lieu  à  la  Depofition  des 
Miniftres  &djs  Anciens,  les  empêchent 
d'être  jamais  rétablis  dans  leurs  Char- 
ges, III.  S'il  eft  licite  aux  Fidèles  de 
dénoncer  ceux  qui  en  ont  commis  qui 
les  rendent  puniiîables  de  Peines  Corpo- 
relles, ou  Infâmes,  2o.  ■Ç2.  Les  Magi- 
ftrats Infidèles  n'en  doivent  pas  être  aver- 
tis par  aucun  Membre  des  Confiftoires, 
159.  Autres  Décrets  plus  amples  &  di- 
ferens  fur  cela  ,  261.314.376.  Voies  De- 
linquans  .  Cetijitres,  &■  Exconimwiication. 

Croix.  Les  Invalides  Reformés  peuv-.nt  la 
porter  fur  leurs  Manteaux  ,  ou  Habits , 

,  .  374- 
Curés  &  autres  Ecclefiaftiques.  S'ils  peu- 
vent jouir  des  Rentes  d.'  leurs  Béné- 
fices après  avoir  embraffé  la  Religion 
Reformée, 20  47.  61.62.  131  141.  152. 
183  230  Ce  qu'ils  doivent  faire  pour 
être  reçus  Miniftres  dan?  quelqu?  Eglife 
Reformée,  24.  Ce  ne  doit  erre  qu'après 
une  longue  Epreuve ,  4.24.38  ^04.  311. 
420  I'/Vt  Eccleji(ij}iqucs  é^Uetn/îii'is. 
M  m  m  m  m  Daneau 


TABLE    ALPHABETIdUE 


D. 


D  Ane/m  Miniftrc.  Sa  Réponfe  aux  Ecrits 
àcBeUarmiit  n^romé:  ,  i86. 

Danger  qu'il  y  a  d'aflembler  un  grand 
Nombre  de  Miniftres  dans  les  Synoties 
Nationaux,  ^8. 

Dttnie/  Biofcr,M'imRte,  fait  un  Schifme.S: 
eft  déclaré  indigne  du  Miniftere  par  le 
Synode  National  à'Orlcaiis ,  qui  menace 
de  l'excomnnunier.à  caufe  de  plufieurs 
grands  Crimes  dont  il  eft  accufc,  29. 
Danfes  défendues  aux  Reformés  par  divers 
Synodes,  16.  18.  118.  ►143.  Nouveau 
Décret  plus  rigoureux  là-deffus,  151. 
David  Vit-an  ,  Miniftre  de  Bfange  ,  adreffe 
des  Lettres  pleines  d'injures  au  Synode 
National  d'0»7frt»i ,  31. 

Déclaration  duMyftere  &  Secret  de  Dieu. 
C'eft  le  Titre  d'un  Livre  condamné  par 
le  Synode  National  de  Z,/fl«,  36.  Décla- 
ration faite  au  Roi  par  le  Synode  Natio- 
nal de  PWvjj, touchant  des  Lettres  d'Am- 
iiiftie  acordces  aux  Reformés  qui  avoient 
tenu  des  AlTemblées  Politiques  ,  407. 
408.  409. 
Décrets  des  Synodes  Nationaux  de  France 
valables,nonobftant  qu'ils  fuflént  faits  en 
l'Abfence  de  plufieurs  Députés  des  Egli- 
fes  Reformées  du  même  Roiaume,  23. 
Ceux  du  Synode  National  de  Lion  en- 
voies aux  Pafteurs  de  Gi-wff,  48.  Ceux 
des  quatre  premiers  Synodes  Nationaux 
compilés  en  un  Volume  ,  ibiJ.  Ceux  de 
la  DiTcipline  Ecclefiaftique  furent  trou- 
vés fi  diferens  dans  les  Exemplaires  pre- 
fcntés  au  VL  Synode  National  alTemWé 
à  V^rtiieil  ,  qu'il  ne  favoit  pas  ceux  qu'il 
devoit  adopter,  72.  Les  autres  Synodes 
y  firent  divers  Changemens  ,  mais  celui 
as  Montpellier ,  qui  écoit  le  XV.  Synode 
National  ,  nomma  vint- deux  Mmiftres 
pour  les  corriger,  221.222.  Tous  ces 
Décrets  &  tous  les  autres  Statuts  des 
XVL  premiers  Synodes  Nationaux  fu- 
rent tellement  altérés,  ou  négligés,  que 
le  Synode  National  de  Gap  ,  ne  fâchant 
oii  étoient  leurs  véritables  Originaux, 
chargea  plufieurs  Miniftres  d'en  taire  la 
Recherche  dans  leurs  Provinces,  262. 
Voies  Difcipline ,  Confeffîon  de  hoi ,  Aéîes  é" 
Synodes  dtins  leurs  Décrets  Particuliers  des 
Matières  Spécifiques, 


Delinquans.  Articles  de  Difcipline  qui  les 
concernent,  &  la  Pénitence  qu'ils  doi- 
vent faire  ,  fuivant  la  Diverfité  de  leurs 
Fautes,  105.  113.  114  izo.  142.  150. 
181.  187.  197.  Voies  Cenjiires  (>  Excom- 
munication, 
Demandes  que  font  les  Miniftres  de  Genève 
à  ceux  qui  veulent  recevoir  la  Cène.  C'eft 
le  Titre  d'un  Livre  condamné  par  leSy- 
lîode  National  de  Lion  ,  49.  Plufieurs 
Demandes  faites  par  ledit  Synode  aux 
Profefleurs  de  Genève  &  leurs  Réponfes, 
50.  icc.  )ufqu'a57.  Un  très-grand  Nom- 
bre de  Demandes  faites  aux  Synodes  Na- 
tionaux par  les  Députés  des  Eglifes  Se 
des  Provinces  ,  &  par  diverfes  autres 
Perfonnes  fur  diferentes  Matières,  8.  &c. 
)ufqu'a  II.  18  &c.  jufqu'à22,  28.  29. 
30.  ;8.  &:c.  jurqu'à46.  64.  67.  7^.  y6. 
77.  81.&C.  jiifqu'à  93.  105.  108.  109. 
113. 119.  121.  122. 129.  134.  150.  153, 
157.  &c.  jufqu'à  161.  164.  &c.  jufqu'à 
171.  179-  &c.  jufqu'a  187.  189.  200. 
&c.  jufqu'à  203.  207.  &c.  jufqu'à  210. 
215.  &c.  jufqu'à  218.  222.  231.  238. 
241.  247.  &:c.  jufqu'a  250.  263.  &c. 
]|ufqu'a266.  281.286.  311.325.327.  &c. 
jufqu'à 336.  375-376.381.382.  383-425« 
426.  429.430. 
Démembrement  des  Eglifes  de  chaque 
Province.  En  quels  Cas  il  doit  être  fait, 
25. 
Démoniaques  dont  on  fit  une  Hiftoire,3i3. 
Et  un  Ecrit  qui  fut  condamné  ,  ibid. 

Dcpofition  des  Miniftres.  En  quels  Cas  elle 
a  Lieu,  4.  5.  Celle  des  Anciens  &  celle 
des  Diacres,  6.  Voies  Miniftres  ,  Anciens 
&  Diacres. 
Députés  au  premier  Synode  National ,  i. 
Ceux  de  toutes  les  Provinces  où  il  y  avoit 
des  Eglifes  Reformées  envoies  tous  en- 
femble  auprès  du  Roi,  &  pour  quel  Su- 
jet, 21.  (^uel  étoit  leur  Pouvoir,  22. 
Confultation  qu'ils  dévoient  faire  pour 
prefenter  la  Confellion  de  Foi  au  Roi, 
ibid.  Les  Profeft'eurs  en  Théologie  peu- 
vent être  Députés  aux  Synodes  ,  33. 
Combien  chaque  Synode  Provincial  en 
doit  envoler  aux  Nationaux  ,  68.  140, 
Le  tems  de  leur  Retour  ne  doit  pas  être 
limité  ,  69.  Avertiflemens  qu'ils  doivent 
donner  à  leurs  Provinces,  126.  Plufieurs 
Députés  de  differensPais  envoies  à  fravc- 
fert,  pour  réunir  les  Eglifes  Reformées 
avec 


DES     MA 

avec  les  Proteftantes ,  iji.  132.     Quel 
en  fut  le  Succès  ,  lii-     Première  Lifte 

Îue  las  Synodes  Nationaux  onc  faite  des 
>eputés  de  XIX.  Provinces  ,  envoies  à 
celui  de  F/geac ,  138.  139.  Chaque  Mi- 
niltre  Député  aux  Synodes  doit  être  ac- 
compagné d'un  Ancien  ,  &  les  Anciens 
d'un  Miniftre  ,  fans  quoi  on  ne  doit  point 
avoir  Egard  à  leurs  Alemoires,  140. Li- 
lle de  ceux  qui  furent  Députes  au  fécond 
Synode  National  de  laRochel/e,  146.  147. 
Au  premier  de  f^itré  ,  155.  156.  157. 
Trois  Députés  des  Eglii'es  Wallonnes 
des  Puis- Bas  y  aporterent  leur  ConfefiTion 
de  Foi ,  qui  fut  aprouvée  par  ceux  de  ce 
Synode ,  qui  leur  firent  auffi  aprouvcr 
réciproquement  celle  des  Reformés  de 
France  ,  157.  Lifte  de  ceux  qui  furent 
envoies  au  Synode  National  de  Maataii- 
han,  173.  174.  A  celui  de  Saumur,  194. 
195.  196.  A  celui  de  Motitpellier  ,  213. 
214.  AceVdideiJergeau,  Zli-ZZ^.zz^. 
Permillîon  du  Rni  pour  en  envoler  deux 
Reformés  à  fa  Cour,  &  les  y  laifler  re- 
fîder  comme  Agcns  de  la  Part  de  toutes 
les  Eglifes  &  des  Synodes  ,  afin  d'y  prc- 
fenter  leurs  Requêtes  &  les  Cahiers  de 
leurs  Plaintes ,  250.  Lifte  de  ceux  qui 
furent  envoies  au  Synode  National  de 
Gap,  255.256.  257.  Grands  Defordres 
caofés  par  unfeulDeputéenvoiéenCour, 
275.  Deux  autres  Députés  Généraux, 
envoies  auprès  du  Roi,  font  loués  de  leur 
Fidélité  &  Diligence  ,  Z76.  Nouvelle 
Eledfion  de  deux  autres  ,  pour  aller  refi- 
der  en  Cour ,  277.  Avertillemens  Syno- 
daux qui  leur  font  donnés ,  280.  Mémoi- 
res qui  leur  font  envoies  28j.  Les  Noms 
&  Qualités  de  tous  ceux  qui  allifterent 
au  Synode  National  de  la  Rochelle  ,  296. 
Z^j.  298.  Les  Pretenlîons  extraordinai- 
res des  Députés  du  Corps  de  cette  Ville, 
299  Les  Troubles  caufés  par  l'Impa- 
tience de  plulîeiirs  Députés  des  Eglifes, 
300.  Ils  peuvent  être  Députés  plufieurs 
fois  confecutivement,  306.  Ils  doivent 
aporter  aux  Synodes  Nationaux  l'Etat 
des  Pafteurs  &  des  Propofans  de  leurs 
Provinces  ,  309.  Il  n'y  en  doit  avoir 
que  deux  pour  chaqu;  Province  ,  char- 
gés des  Afair-s  particulières  4e  leur  Di- 
ftrid,  qui  doivent  être  réglées  dans  les 
Synodes  Nationaux  ,  310.  Ceux  qui 
étoient  à  la  Cour  dévoient  y  prendre  Soin 


T  I  E  R  E  S. 

des  Afaires  Générales  &  Particulières  de 
chaque  Eglife  ,314.  Leurs  Apointemens 
furent  réglés  à  treize  mille  fix  cens  Li- 
vres tous  les  Ans  ,  340.  Lifte  deceiix  qui 
furent  envoies  au  Synode  National  de 
Saint Maixcnt ,  353.  354.355.356.  Dé- 
cret concernant  le  Député  General  des 
Eglifes  Reformées  audit  Synode  ,  ibid. 
Un  autre  Décret  touchant  le  Refus  qu'on 
y  fît  à  un  Député  de  la  Principauté  de 
Sedan,  recommandé  parle  Duc  du  Bouil- 
lon,  ibid.  Serment  que  dévoient  faire 
tous  les  Députés  aux  Synodes  ,  de  n'a- 
voir pas  brigué  pour  avoir  cet  Emploi , 
373.  Avis  donnés  à  ceux  qui  étoient  en 
Cour,  393.  394.  Lifte  de  ceux  qui  fu- 
rent envoies  au  Synode  National  de  Pri- 
vas,  395.  396.  397.  Diverfes  Remon- 
trances que  les  Députés  Généraux  dé- 
voient faire  au /?oi,  fur  des  Matières  très- 
importantes  ,  425. 426. 

Détenteurs  du  Bien  d'autrui.  Si  on  peut  les 
recevoir  à  la  Cène,  ir. 

Diacres.  Quelle  eft  leur  Charge  ,  &  par 
qui  ils  doivent  être  choilïs  ,  5.  15.  80, 
En  quels  Cas  ils  peuvent  donner  leurs 
Sufrages  deciiîfs  dans  les  Synodes  Natio- 
naux ,  17.  Décret  fait  pour  ceux  qui  ca- 
techifoient  publiquement  ,  5.  Les  in- 
conveniens  qui  en  font  arrivés ,  &  la  Re- 
vocation de  ce  Décret ,  27.  Ils  doivent 
ligner  la  Confeffion  de  Foi  &  la  Difcipli- 
ne  Ecclefiaftique  ,  76.  Ils  peuvent  faire 
les  Prières  Publiques  dans  l'Eglife,  149. 
Ils  peuvent  diftribuer  le  Pain  &  le  Vin 
de  la  Cène  en  Prefence  des  Miniftres, 
57.  Le  contraire  a  été  décidé  par  deux 
autres  Synodes,  35.  74.  Nouveaux  Ar- 
ticles de  Difciplme  qui  les  concernent, 
103.  104.  142.  Décret  fort  ample  tou- 
chant la  Diftribution  qu'ils  faifoienc  de 
la  Coupe  dans  la  Célébration  de  la  Cè- 
ne ,  &  les  Débats  furvenus  pour  cela  , 
415.   Voit  s  Difcipliiie. 

Difcipline  des  Eglifes  Reformées  de  Fr<j»;f^. 
Elle  fut  dreffée  en  XL.  Articles  dans  le 
premier  Synode  National  ,  i.  &c.  juf- 
qu'à  7.  Ceux  qui  refufent  de  s'y  foumet- 
tre  ne  doivent  pas  être  réputés  Schifma- 
tiques  ,  3.  Les  Reglemens  en  peuvent 
être  changés  ,  7.  Par  quels  Sufrages  ils 
doivent  être  établis  ,  17.  L'Eglife  de 
Genève  confultée  là-deftus ,  48  Correc- 
tions &  Aditions  que  le  Synode  National 
M  m  m  m  m  2  de 


TABLE     ALPHABETI  Q^U  E 


de  Poiâieis  y  a  faites  fur  XXIV.  Arti- 
cles, 14.  &:c.  jufqu'à  17.  En  quels  tems 
elle  doit  être  lue  dans  les  Confiftoires , 
26.  Les  Articles  n'en  doivent  pas  être 
publiés  en  Chaire,  31.  Autre  Décret 
contraire  à  celui -là,  162.  Le  Synode 
National  de  Lion  y  fit  de  nouvelles  Adi- 
tions  &  Correflions,  32,  3?.  34.  Quelle 
Conduite  les  Eglifes  doivent  tenir  à  l'E- 
gard de  ceux  qui  ne  s'y  foumettent  pas, 
63.64.  Tout  l'Ordre  en  fut  renverié  & 
méprifé  par  Charles  du  Mmilbi  Miniftre , 
70.  Les  Exemplaires  imprimés  en  étoienc 
fi  diferens,  que  le  VL  Synovie  National 
affemblé  à  Vertûéil  ne  favoit  pas  quels 
Canons  il  en  devoit  adopter ,  72.  Trois 
Eglifes  furent  choifies  pour  les  examiner, 
&  pour  en  faire  un  Syfteme  complet,  «t/V/. 
Certains  Particuliers  s'en  plaignoient; 
mais  ces  Canons  furent  néanmoins  aprou- 
vés,  75.  76.  Les  Anciens  &  les  Diacres 
doivent  les  figner ,  ibid.  Changcmens  & 
Adiiions  qu'on  y  fit  au  Synode  National 
de  la  Rochellt  fur  LXVIIL  Articles,  100. 
&c.  jufqu'à  109.  Correftions  qu'on  y 
fit  dans  celui  de  Nimes  fur  XXXL  Arti- 
cles, 112.  &c.  jufqu'à  119.  Decretpour 
en  confirmer  tous  les  Reglemcns,  rejet- 
tes par  des  Miniftres  &  par  plufieurs  au- 
tres Reformés,  123.  Et  altérés  par  les 
Canons  d'un  Synode  Provincial  ,  123. 
Plufieurs  autres Changemens  &  Aditions 
qu'on  y  fit  dans  le  Synode  National  de  la 
liocbelk,  148.  &c.  jufqu'à  154.  Autres 
changemens  faits  fur  XLIIL  de  ces  Ar- 
ticles par  celui  de  Vitré,  162. 163.  164. 
Nouvelles  Aditions  &  Correftions  qu'on 
y  fit  dans  celui  de  Moutnuban  fur  XX. 
Articles,  176.177-  I78.  Ce  Synode  or- 
donna que  toutes  les  Copies  de  la  Difci- 
pline  fuffent  colationnées  avec  ce  dernier 
Exemplaire,  ibid.  Et  il  défendit  d'en 
faire  aucun  Abrégé,  184.185.  Nouvel- 
les Remarques,  Correftions  &  Aditions 
faites  derechef  fur  XXIX.  Articles  de 
cette  Difcipline  ,  par  le  Synode  Natio- 
nal de  Satmtiir,  196.  &c.  jufqu'à  199. 
Décret  touchant  la  Communication 
qu'on  en  pouvoit  faire  aux  Magilfrats, 
216.  La  grande  Variété  des  nouveaux 
Exemplaires  qui  contenoient  ces  Dé- 
crets ,  fut  encore  corrigée  une  autre  fois , 
par  vint- deux  Miniftres  nommés  par  le 
Synode  National  de  Montpellier iZZi,  iZZ. 


Ce  qne  les  Provinces  dévoient  faire 
quand  elles  defuoicnt  qu'on  en  changeât 
quelques  Articles,  223.  Nouvelles  Cor- 
redions  &  Aditions  que  le  Synode  Na- 
tional de  Gageaii  y  fit  fur  XXXIX.  Ar- 
ticles ,  236.  &c.  )ufqu'à  24®.  Celles 
qu'on  y  fit  derechef  au  Synode  National 
de  Gûp  fur  XVI.  Articles  ,  260.  261. 
262.  Tous  les  Synodes,  les  Coloques, 
&  les  Confiftoires  furent  chargés  d'en 
avoir  une  Copie ,  260.  Mais  elle  fut  ren- 
due inutile  par  le  troifiême  Synode  Na- 
tional de  la  Rochelle  ,  qui  fit  encore  quel- 
ques années  après  beaucoup  d'autres 
Changemens,  des  Aditions  &r  des  Cor- 
reétions  aux  Statuts  de  cette  Difcipline 
fur  XXII.  Aititles,  304.305.306.  On 
en  devoit  lire  tous  les  Reglemens  à  l'Ou- 
verture des  Synodes  ,  autant  qurl  étoie 
pojjîhle  ,  fuivant  un  Décret  du  Synode 
National  de  G(7^,  259  Cette  Claufe,  de 
la  PoffîbilitàCondit/omicllc  delaLedurc  de 
la  Difcipline  &  de  la  ConfeiTion  de  Foi 
dans  les  Synodes ,  fut  révoquée ,  à  Cau- 
fe  de  fon  Abfurdité,  262.  Mais  le  Syno- 
de National  de  la  Rochelle  trouva  bon  de 
l'emploier  derechef,  en  déclarant  que 
l'Exhortation  faite  par  le  Synode  de 
Gap ,  Ai  lire  la  Confeffion  de  Foi  &  la 
Difcipline  dans  lesSynodes,n'y  obligeoit 
qu'(ï«frt«  qu'il  ejl  poffîble  de  faire  cette 
Ledurc  ,  307.  Le  Synode  National  de 
Privas  donna  finalement  Ordre  de  com- 
piler tous  les  Statuts  de  cette  Difcipline 
pour  les  envoler  au  Synode  National  de 
Tomieiits,  403.  Les  Reformés  du  Bailla- 
ge  de  Gex  ne  fignerent  ces  Status  qu'a- 
vec des  Referves,  329.  Les  Correftions 
que  le  Synode  National  de  Saint  Maixeut 
fit  fur  XVII.  Articles  de  cette  Difcipli- 
ne ,  357.  &c.  julqu'à  360.  Celles  que  le 
Synode  National  de  Privas  y  ajouta  fur 
VII.  Articles  ,  400.  401.  Ce  même 
Synode  ordonna  qu'on  fit  une  Compila- 
tion de  tous  ces  Statuts  de  Difcipline, 
pour  les  envoier  au  Synode  National  fui- 
vant,  403.  Voies  Dijcipline  dans  la  Table 
du  Second  iome. 

Difcretion  dont  il  faut  ufcr  envers  lesEccle- 
fiartiques  qui  retiennent  len.'s  Bénéfices, 
après  avoir  embrafî"é  la  Religion  Refor- 
mée, 6i.  62. 

Difpenfes données  parles  Ecclelîaftiquesdc 

la  Communion  de  Rome  ne  doivent  pas 

être 


DES    MATIERES. 


être  reçues  par  les  Reformés,  8.  27.  Ni 
celles  qui  viennent  du  Pape,  no.  153. 
On  peut  fe  fervir  de  celles  que  le  Roi  de 
France  accorde  ,  félonies  Articles  fecrets 
del'Edit  devantes,  169.  Il  n'ellpas  ne- 
ceffaire  que  les  JVliniftres  les  voient  pour 
bénir  les  Mariages ,  199. 

Difputes  des  Minillres,  fur  les  Matières  de 
Foi,  ou  d'Herefie  ,  touchant  lefquelles 
ils  ne  peuvent  pas  s'accorder  danslesSy- 
nodes  Nationaux.  Ce  qu'on  doit  faire 
en  ce  Cas,  17.  Décret  touchant  ceux  qui 
en  font  naître  par  Ignorance  ,  ou  fans 
Raifon,  115.  Ii6.  Il  eilbon  d'en  agiter 
dans  lesColoques  pour  s'y  exercer,  182. 
Ce  Décret  fut  révoqué  par  le  Synode 
National  de  Smiimir  ,  qui  ne  les  jugea 
propres  que  pour  les  Colegcs&  les  Uni- 
verfités,  200.  Le  Synode  National  de 
Gap  défendit  abfolument  ces  Difputes 
aux  Minières,  274.  Et  leur  permit  de 
s'exercer  dans  les  Coloques  par  des  Ser- 
mons faits  d'un  Style  Scolaftique,    261. 

Difllpation  des  Eglifes  qui  n'entretiennent 
pas  leurs  Minières  ,  152.  Voies  Ingrats. 

DilTolution  des  Mariages  qui  ne  doit  pas 
être  faite  par  les  Eglifes,  7.  Cas  indécis 
touchant  celle  des  Mariages  des  Moines 
Apoftats,  77.  Décret  touchant  celle  de 
ceux  qui  font  acufés  ,  mais  non  pas  con- 
vaincus d'ImpuilTance  ,  168.  Touchant 
celle  des  Mariagss  Inceftueux ,  171.  Voies 
Dtviirce  àf  Mariage. 

Diftributions  que  les  Anciens,  ou  les  Dia- 
cres font  aux  Pauvres.  En  Prefence  de 
qui  elles  doivent  être  faites,  68.  Décret 
touchant  celles  des  Deniers  Roiaitx  oc- 
troies pour  l'Entretien  des  Eglifes  Re- 
formées de  hance  ,  225.  ZZ6.  Diftribu- 
tion  de  cent  foixante-'cinq  mille  Livres 
qui  leur  étoient  oftroiées  tous  les  Ans  par 
Sa  Majefté,  441.  &c,  juftju'à  445.Fo/f; 
Cotfipust 

Divinité  de ^eJtisChrifl  &  du  Saint  Efprit 
niée  par  Jean  du  Gnjl  Miniftre  de  Poic- 
tiers ,  66. 

Di vidons  honteufes  des  Eglifes  Reformées 
de  France,  qui  obligèrent  le  Synode  Na- 
tional de  Figeac  à  leur  faire  de  vives  Re- 
montrances Là-delfus ,         420. 421-  422. 

Divorce  qui  tft  permis  pour  Caufe  d'Adul- 
tère, 25.  Cas  partuulier  des  Adulte'res 
qui  ne  donnent  pas  le  Droit  de  faire  Di- 
'ïorce,  12.  13.    Condamnation  de  ceH.x 


qui  le  font  pour  Caufe  de  Lcprs.au  pour 
des  Maladies  contagieufes ,  35,  39.  158. 
L'Aftedu  Divorce  ne  doit  pas  être  fait 
devant  aucun  Confiftoire  ,  mais  devant 
les  Magiftrats ,  68.  Douze  Cas  très-re- 
marquables touchant  les  Divorces ,  93. 
&c.  jufqu'a  97.  Trois  autres  Cas  là-def- 
fus  très-importans ,  77.  141.  168.  Voiét 
Mariages  é^  Cas  de  Coîijcience. 

Dixmes.  Elles  doivent  être  paiées  aux  Ec- 
clelîailiques  Romains  par  les  Reformés, 
n.  Quel  Ufage  ils  doivent  faire  de  cel- 
les que  les  Catholiques  leur  cèdent,  131. 
141.   167. 

Donations  d'un  Teftateur.  Si  elles  peuvent 
être  limitées  par  des  Reformés,         84. 

D«fW/î/ ,  Receveur  General  des  Eglifes 
Reformées  de  France  ,  leur  devoir  faire 
la  Ditlribution  de  cent  trente-cinq  mille 
Livres  ,  odtroiées  annuellement  par  le 
Roi,  fuivant  l'Etat  qui  en  fut  réglé  par 
le  Synode  National  de  la  Rochcl/e ,  339, 
&c.  jufqu'à  342.  Promefle  qu'il  fie  à  tou- 
tes les  Eglifes ,  avec  les  Conventions  de 
fa  Recepte  ,  351.  352.  Il  fut  confirmé 
dans  la  Charge  de  Receveur  General , 
par  le  Synode  National  de  Saiut  Maixeiit, 
389,  Et  par  celui  de  Privas ,  425.  Li- 
(^uulation  de  les  Comptes  rendus  audit 
Synode  pour  la  Dillribution  de  Cent  ibi- 
xante  -  cinq  mille  Livres  données  annuel- 
lement aux  dites  Eglifes ,  par  un  nouveau 
Brevet  du  Roi ,  qui  augmenta  la  Somme 
précédente,  440.  &c.  jufqu'à  445. 

Du-liftes.  Ils  doivent  être  fufpendus  delà 
Cène,  &  obligés  défaire  uneR;connoif- 
fance  Publique,  187.201. 

Du  Moidiii  (  Charles  )  aiant  foutenu  plu- 
fieurs  Erreurs  qui  furent  condamnées,  ne 
fe  dcfifta  point  de  les  enfeigner  à  plufîeurs 
Seiftaires  qui  firent  une  Communion  .1 
Part,  70, 


ECclefiaftiques  Romains.  Si  ,aprèsavoir 
embrafîe  la  Religion  Reformée  ,  ils 
peuvent  encore  fe  prévaloir  des  Rentes 
de  leurs  Bénéfices,  20.47.61.  62.  131. 
142.  Ils  ne  doivent  pas  être  reçus  au  Mi- 
niflere  fans  une  longue  Epreuve',  4.  24. 
38.  151.  183.  230.  Elle  eft  fixée  à  deux 
Ans,  parle  Synode  National  de  la  Ro- 
chelle, 304.  Et  parceluide  Pr;v<;y,qiiand- 
M  m  m  m  m  3  gb- 


TABLE 

on  veut  les  recevoir  pour  Anciens,  ou 
pour  Diacres, 420.  Ceux  qui  après  avoir 
apollalîé  s'en  repentent  ,  doivent  refter 
dix  Ans  ,  fans  faire  aucun  Exercice  de 
Théologie,  511. Ils  doivent  être  envoies 
dans  les  Provinces  d'où  ils  font  natifs, 
ibid.  &  361.  Il  n'eft  pas  bon  d'établir 
un  Fonds  pour  la  Subfiftance  des  Eccle- 
fiaifiques  Profelyies,  ihid. 

Ecoles  Reformées  que  les  Provinces  doi^ 
vent  établir,  126.250.  Décrets  qui  dé- 
fendent aux  Reformés  d'envoier  leurs 
Enfans  à  celles  des  Ecclefiaftiques  Ro- 
mains, 130.  Autres  Décrets  la- dcfTus, 
239.  360.  Somme  d'Argent  qui  leur  eft 
donnée,  ^ïo- 

Ecrits  des  Averfaires.  Comment  ils  doi- 
vent être  refutés ,  69.  io8.  109.  Et  par 
^ui,  127.  128.229.  Les  Fraix  de  leur 
Impreffion  dévoient  être  paies  des  De- 
niers de  l'Odroidu  Roi,  228. 245Q.uel- 
le  Aprobation  doivent  avoir  ceux  qui 
écrivent  ,  6.  153.  178.  219.  Plufieurs 
Ecrits  mis  en  Lumière  fous  Prétexte  de 
la  Réunion  de  tous  les  Chrétiens  en  une 
même  Dodtrine  ,  222.  Avis  que  chaque 
Miniftredoit  donner  de  ce  qu'il  y  trouve 
de  cenfurable  ,  274.  Décrets  &  Répon- 
fes  touchant  les  Écrits  du  Profefleur  Pif- 
cotor  ,  qui  firent  un  grand  Bruit  ,  301. 
302. 

Ecriture  Sainte.  Il  eft  défendu  par  le  Sy- 
node National  de  Lion ,  aux  Hommes  & 
aux  Femines  Reformées  de  l'interpréter, 
.42.  On  ne  doit  lire  aucuns  autres  Ecrits 
dans  les  Eglifes Reformées,  75.  Décret 
touchant  ceux  qui  la  traduifent  en  Vers, 
129.  Ce  qu'elle  contient  deCanonique, 
ou  d'Apocriphe  ne  doit  point  être  cité 
dans  les  Comédies ,  142.  LaVerfionqiii 
en  a  été  faire  à  Gvfieve  eft  aprouvée, 
mais  on  doit  là  rendre  plus  parfaite,;A/rf. 
On  n'en  doit  lire  en  Public  que  les  Li- 
vres Canoniques  ,  180.  Permillîon  qui 
fut  donnée  pour  l'imprimer  à  la  Rochelle , 
202.  Décret  touchant  quelques  Annota- 
tions qu'on  y  avoir  faites  ,  23Ç.  Plain- 
tes de  ce  qu'on  l'imprimoit  à  la  Rochelle, 
272.  On  ne  doit  pas  y  mettre  la  Main 
deflus ,  çn  prêtant  Serment ,  274.  Voies 
■Bible. 

Edit  du  Roi  peu  favorable  aux  Reformés  à 
Caufe  de  leur  peu  d^Union,  &  d'Intel- 
Ji^ence  j  Celon  leur  propre  Aveu^  ii^. 


LPHABETI  Q^U  E 

Exhortation    qu'ils  firent  aux  Gouver- 


neurs Reformés  pour  diferer  l'Execution 
de  cet  Edit  ,  224.  Atteftations  concer- 
nant les  Membres  des  Chambres  del'E- 
dit  ,  312.  Remontrances  qui  leur  furent 
faites,  425.  De  quels  Jugemcns  les  Re- 
formés pouvoient  apeller  aux  Chambres 
de  l'Edic ,  160. 

Eglife  de  JefusChriH.  Quelle  eft  fon  Auto- 
rité, 142.  Définition  de  la  vraie  Eglife 
Catholique  trouvée  imparfaite  par  Je  Sy- 
node National  de  Gnp  ,  258.  Et  adoptée 
par  celui  de  la/^of/AV/t',  30t.  EgViieGnl- 
ticnne  dont  les  Retormés  de  VI(le  de  [Fran- 
ce propofoient  de  maintenir  les  Libertés 
contre  le  Pape  ,  190.  Par  le  mot  d'E- 
gliie,  les  S\nodes  entendent  le  Confiftoi- 
le  &  les  principaux  du  Peupl.-,         305. 

Eglifes  des  Catholiques.  Si  les  Reformés  y 
peuvent  accompagner  leurs  Maîtres  qui 
profeffent  la  Religion  Romaine,  12.  Et 
les  Convois  Funèbres ,  1 60.  200.  Et  les 
Mariages  ,  ibid.  Celles  des  Reformés 
font  Ingrates  envers  leurs  Pafteurs  ,  17. 
Punition  qu'elles  méritent,  67.  144.  Les 
Cenfures  que  les  Synodes  doivent  leur 
faire  pour  cela  ,  i27.  Ce  qu'elles  doi- 
vent fournir  pour  les  Etudians  en  Theolo- 
hie ,  140.  Elles  fe  diffipent  faute  d'en- 
tretenir leurs  Pafteurs,  152.  Celles  des 
Pdïs-Bas  s'uniffent  avec  celles  de  France, 
.157.  158.  Les  Cenfures  que  les  Colo- 
ques  &  les  Confiftoires  doivent  leur  faire, 
J27. 134.  144.  t^2.  Tous  les  K.formés 
doivent  fe  cottiler  pour  entretenir  celles 
de  France  ,  158.  Décret  comminatoire 
pour  les  y  obliger  ,  161.  Deux  autres 
Décrets  fort  rigoureux  pour  cela  ,  177. 
180  Elles  font  menacées  d'une  DiiTipa- 
tion  totale,  à  caufe  de  cette  Ingratitude 
envers  leurs  Pafteurs  ,  ibid  Celles  qui  ne 
paient  pas  leur  Part  d'une  Cottifacion 
doivent  être  privées  du  iSliniftere  &  des 
Sacremens,  181.  Autre  Décret  là- def- 
fus.  197.  Union  de  toutes  les  Eglifes  Re- 
formées de  Fiance  ,  jurée  à  Mantes  ,  ibid. 
JVlais  retra(îlée  en  Partie  dans  le  Synode 
National  de  Satcmur  ,  200.  Afaii  es  con- 
cernant leur  Confervation ,  202.  Leur 
Union  eft  confirmée  derechv4''par  un  au- 
tre Serment,  203.204.  Et  par  un  autre 
Décret  fait  pour  reparer  les  Maux  cau- 
fés  par  leur  Defunion  &  leur  Mefîntelli- 
■^ence  ,  223.  Nouveaux  Troubles  & 
Oefor- 


DES    MATIERES. 


Defordres  furvenusentr'elles,  275.  276. 
AvertifTemens  Synodaux  qui  leur  font 
donnés,  280.  Catalogue  de  toutes  celles 
de  France  ,  divilces  en  X  L  I  V.  Colo- 
quesj  287.  &c.  jufqw'à  295.  Elles  ne 
doivent  recevoir  aucun  Pallcur  fans  lui 
afligner  une  Eglife  particulière ,  laquelle 
il  ne  doit  jamais  quitter  ,  310.  Leur 
Union  avec  celles  du  Beat»,  ibid.  Elles 
recevoient  tous  les  Ans  Cent  trente-cinq 
mille  Livres  du  Roi,  ;ç;9.  Autre  Cata- 
logue de  toutes  les  Egli les  Reformées  de 
France  drefle  auSynodie  National  deSaint 
Maixent,  389.  390.  Diftribution  qu'on 
leur  fit  de  l'Argent  du  Roi,  391.  Autre 
Catalogue  des  Eglifes  &:  des  Aliniftres, 
fuivant  lequel  le  Synode  National  de  P>;- 
vasleai'  fit  la  Diftribution  de  Cent  qiiatre- 
vints  mille  Livres  que  le  Roi  s'obligea 
volontairement  de  leur  donner  tous  les 
Ans,  44^444- 

Eleftion  des  Miniftres.  Par  qui  elle  doit 
être  faite  ,  2.  15.  34.  Elle  doit  durer  au- 
tant que  leur  Vie  ,  3.  Si  elle  doit  être 
confirmée  par  rimpofition  des  Mains,  2. 
64.  6s.  73.  Autres  Décrets  touchant 
leur  Eledion  &  leur  Ordination  ,  357. 
358.  400.  Reglemens  faits  pour  celle  des 
Profefleurs  ,  115.  121.  260.  275.  309. 
Décrets  concernant  celle  des  Anciens ,  5. 
15.80  305.  Et  celle  des  Diacres,  5.  15, 
80.  flores  Palleiirs,  Profeferirs ,  Minijlns, 
PropoJiiHS  ,   Amiens ,   &■  Diticres. 

Encens  &  Cierges  que  les  Reforme's  ne  doi- 
vent pas  donner  aux  Catholiques  ,     184. 

Enchanteurs  &  Sorciers  qui  afligent  les  Re- 
formés ,  doivent  être  excommuniés  pu- 
bliquement,  183.  184.  Illufions  recon- 
nues là-  deffus  &  leurs  Remèdes  ,  217. 
Hiftoire  d'un  Démoniaque  ,  282.  Dé- 
cret touchant  ceux  qui  craignent  lesSor- 
tileges  ,  308.'  Ecrit  fait  au  Sujet  d'un 
Démoniaque,  313.  Divorce  fait  pour  un 
Enchantement,  330. 

Enfans  au  deiTusde  douze  Ans.  Ils  peuvent 
être  admis  à  la  Cène  ,  &  à  prefenter 
ceux  qu'on  doit  batifer  ,  67.  Par  qui 
les  Enfans  Orphelins  des  Miniftres  doi- 
vent être  entretenus,  77.  216.245.  Ils 
doivent  être  enregiftrés  chacun  dans  le 
Synode  de  leur  Province,  127. Soin  qu'on 
doit  avoir  de  leur  Inftruftion,  130.  Ceux 
des  Pafteurs  qui  ont  peu  de  Moiens  (ont 
exceptés  d'un  Règlement  Synodal  qui 


prive  tous  les  antres  des  Gharités  prifcs 

furies  Deniers  de  la  Libéralité  du  Roi, 

361. 

Enregiftremens  dcsBatêmes  ic  des  Maria- 
ges qu'on  doit  faire  dans  les  Eglifes  Re- 
formées, 7.  S'il  ert  licite  aux  Reformes 
de  les  faire  dans  les  Eglifes  des  Catholi- 
ques,  9.  Quels  font  les  Batêmes  des  Re- 
formés qu'on  ne  doit  pasenregiftrer,i59. 
Décrets  touchant  les  Enregit^remens  des 
^  Morts 6c  des  Profcly tes,     185.200.248. 

Enterremcns  des  Morts.  Ils  doivent  être 
faits  fans  aucunes  Prières ,  26.  Et  fans 
aucunes  Exhortations,  143  Ni  Remon- 
trances ,  198.  Ni  Aumônes  publiques, 
217.  Ni  Guirlandes  de  Fleurs  pour  les 
Filles,  248.  En  quels  Cas  on  peut  afli- 
fter  à  ceux  des  Catholiques ,  i60i  Mo- 
deftie  qu'en  y  doit  garder,  163.  Il  efl 
remis  à  la  Difcrerion  des  Pafteurs  de  s'y 
trouver,  ou  non,  262.  Règlement  tou- 
chant les  Sepulchres ,  273 . 

Entretien  qui  doit  être  donné  par  les  Egli- 
fes commodes  à  ceux  qui  étudient  pour 
être  faits  Miniftres  ,  70.  Les  Grands 
Seigneurs  doivent  auffi  y  contribuer  ,  & 
la  cinquième  Partie  de  toutes  les  Aumo- 

.  nés  doit  être  refervée  pour  cet  Entretien, 
140.  149.  197.  Qiiel  ert  celui  que  les 
Moines  iortis  des  Cloîtres ,  pour  avoir 
la  Liberté  de  Confcience,  doivent  rece- 
voir de  leurs  Parens  ,  71.  Celui  qui 
doit  être  donné  aux  Veuves  &  aux  En- 
fans des  Miniftres  par  les  Synodes  Pro- 
vinciaux ,  127.  Aux  Miniftres  mêmes 
par  les Perfonnes commodes,  80.  Et  par 
leurs  Eglifes  propres ,  152.  Tous  les  Re- 
formés doivent  fe  cottifer  pour  cela,  158. 
178. 

Efpagne.  Plufieurs  Familles  de  ce  Pais-là, 
réfugiées  depuis  cent  Ans  à  Montpellier, 
y  étant  outragées,  on  en  fit  des  Remon- 
trances Synodales  aux  Confuls  de  cette 
Ville,  249- 

Etudians  qui  afpirent  au  St.  Miniftere  doi- 
vent être  entretenus  par  les  Eglifes,  70. 
En  quelles  Ocafions  ils  ne  peuvent  pas  fe 
prévaloir  de  leur  Miniftere  quand  ils  y 
Ibnt  parvenus ,  80.  Ecoles  qui  doivent 
être  dreflees  pour  lesy  élever,  126.  Les 
Princes,  les  Gr.inds  Seigneurs  &  tous  les 
Reformés  opukns  doivent  contribuer  à 
leur  Entretien,  140. 149.  197.  La  cin- 
quième Partie  des  Aumônes  doit  être 
cm- 


TABLE    AL? 

employée  à  cela ,  149.  Tous  les  Refor- 
més doivent  auITi  y  contribuer,  178.  En 
quels  Cas  les  Iftudians  doivent  rendre  ce 
qu'on  a  fourni  pour  leur  Entretien  & 
Education  ,  185.  Quelles  font  les  Uni- 
verficés  où  ils  peuvent  étudier,  &  celles 
où  ils  ne  doivent  point  aller  ,  31a.  Dé- 
cret touchant  leurs  Etudes,  &  la  Cau- 
tion qu'ils  doivent  donner  pour  la  Refti- 
tution  de  l'Argent  emploie  pour  leur 
Entretien  quand  ils  en  abufent,  }.i^.Voiés 
PropnJ'ans  é^  Candidats. 
Evêques  de  la  Communion  de  Rome.  Ils 
font  mis  au  Rang  des  Brigands  par  le  Sy- 
node National  de  Paris,  il.  Ce  qu'ils 
doivent  faire  pour  être  reçus  Miniftres 
dans  quelque  Eglife  Reformée,  24.  38. 
304.  Ils  peuvent  garder  leurs  Bénéfices  à 
certaines  Conditions,  après  avoir  aban- 
donné la  Communion  de  Rome,  38.  40. 
61.  62.  106.  131.  141.  152.  160.  169. 
J83.  239.  Avis  qui  fut  donné  à  ceux 
à.' Angleterre  ,  touchant  les  Livres  des  An- 
titrinitaires  ,  99.  Voies  Ecclefiaftiques  é" 
Uaicficiers. 
Examen  de  ceux  qu'on  veut  recevoir  au  Mi- 
niftere.  Par  qui  il  doit  être  fait,  30.31. 
357-358.400.  Celui  desProfefleur.snç. 
121 .  260. 275.  309.  Voies  Minijîres  ir  Pro- 
jejfcurs. 
Excommunication.  Contre  qui  elle  doit  être 
emploiée,  6.  Pour  quels  Cas  il  en  faut 
donner  ConnoilTance  au  Peuple ,  iiid.EU 
le  ne  doit  pas  être  emploiée  contre  ceux 
qui  font  paroitre  du  Luxe  dans  leurs  Ha- 
bits, 26.  Si  les  Reformés  font  mal  de  fe 
fervir  de  celles  du  Pape,  11.  Cellesque 
les  Synodes  Provinciaux  confirment  font 
valables,  32.  Les  Profeffeurs  de  G^ww 
confultés  là-deflus  ,  4S.  Règlement  Ge- 
neral touchant  les  Excommunications, 
&  les  Formalités  qu'on  y  doit  obferver, 
59.  60.  61.  Règlement  Particulier  tou- 
chant celle  des  Apollats,  113. 114.  Deux 
autres  Décrets  la-delfus ,  115,  116.  Ï17. 
Un  autre  Décret  plus  ample,  150.  Par 
quelle  Autorité  elles  doivent  être  fulmi- 
nées, 142.  Elles  doivertr  être  emploiées 
contre  Ics  Sorcier^; ,  les  Enchanteurs  & 
Jes  Meurtriers  ,  184  Remontrance  faite 
par  le  Synode  National  de  la  Rochelle  {nt 
cela  .  30?.  Formulaire  d'  ^'xcommuni- 
cation  drelfé  par  un  autre  Synode  Nario- 
jiiil  aveciles  ExprelTions  fort  épouvanta- 


H  A  B  E  T  I  CLU  E 

bles ,  &  mifes  en  Ulage  contre  un  trcs- 
celebre  Profelfeur  en  Théologie ,  qui  vio- 
la les  Reglemens  des  Eglifes  Reformées, 
463.  464. 


F. 


F  Ard  défendu,  fous  de  rigourciifes  Pei- 
nes, avec  plufieurs  autres  Chofes  con- 
cernant les  Ornemens  de  Vanité,  dont 
les  Reformés  ne  doivent  pas  fe  fervir, 
152.  153-  184.207. 

Fautes  des  Delinquans  Reformés.  Quelles 
■font  celles  qu'on  doit  toujours  lailTer  dans 
les  Livres  des  Confiftoires,&  celles  qu'on 
en  doit  ôtcT,  141.  Voies  Deliiiijumis. 
Femmes  dont  la  Tromperie  ôte  le  Droit  à 
leurs  Maris  de  les  répudier,  quoi  qu'elles 
fe  foient  proftituées,  11.  J2.  Elles  peu- 
vent prefenter  toutes  feules  des  Enfans 
au  Batême ,  2i.  Le  contraire  eft  décidé 
par  deux  autres  Synodes,  34.  65.  Il  y 
en  a  qui  deshonorent  le  Minikeredeceux 
qui  les  époufent,  34.  Cas  extraordinai- 
re touchant  celle  d'un  Moine  Perverti, 
77.  Ce  que  doivent  faire  celles  qui  veu- 
lent fe  remarier,  quand  leurs  Maris  de- 
meurent long-tems  dans  les  Pais  étran- 
gers, 79.  Deux  autres  Cas  fur  cetteMa- 
tiere,  311.  Voies  Cas  à^  Mariages. 

Fermes.  Il  cft  illicite  aux  Reformés  d'en 
prendre  des  Curés  &  des  Moines,  10. 73- 
Le  contraire  efl  décidé  par  un  autre  Dé- 
cret,  129.  Trois  autres  Synodes  font  des 
Reglemens  de  Tolérance  là-dcflùs,  141. 
152.  167.  Un  autre  les  permet  abfolu- 
ment,  244. 

Février  (  Jeremie  )  Pailcur  &  ProfefiTeur  à 
Ninies,  eft  fortement  cenfuré  pour  diver- 
fes  Chofes  fpecifiées  dans  un  long  Arti- 
cle, 413.414.  Six  Députés  choilis  entre 
les  Magiftratfi  ,lesConfiris&  iesPafteurs 
de  Nimes  s'opofent  à  ces  Cenfures,&  me- 
nacent le  Synode  N.itional  de  Privas 
d'en  apeller  à  une  autre  Afiemblée  Ec- 
clefîaftique,  fans  exécuter  fes  Décrets, 
416.  417.  Ce  Profeffeur  fut  depo;é  quel- 
que tems  après  ,  &  enfin  excommunié, 
félon  les  Formalités  d'une  Sentence  très- 
fulminante,  dont  les  Claufesfontépou- 
v.mtables,  461.  &'c.  )ufqu'à464 

Feftins  des  Catholiques.     Les   Reformés 
peuvent  y  affilier  ,  après  avoir  fait  Ser- 
ment de  n'y  aller  jamaiî  ,  n.     Autres 
Décrets 


DES    MATIERES. 


Décrets  là-deflTus,  73. 153.220. 

Fêtes  Annuelles  que  les  Reformés  doivent 
obferver ,  186.  Et  celles  qu'ils  font  con- 
traints de  chômer ,  avec  ceux  de  l'Egli- 
fe  Romaine  ,  2oi.  Décret  touchant  les 
Sermons  &  les  Prières  que  les  Reformés 
peuvent  faire  ces  jours  là ,  243. 

Fiançailles  dont  les  Promefles  font  irrévo- 
cables ,  8.  20.  45.  46.  159.  199.  22}. 
239.  402  403.  Décrets  de  plulîeurs  au- 
tres Synodes  qui  ont  eu  des  Scntimens 
contraires  là  -  deflTus ,  &  qui  fe  font  con- 
damnés les  uns  les  autres  ,  39.40.42.  43. 

44. 50.  51. 52. 67. 74- 129. 165. 183. 217. 
Voies  PromeJJ'es  ,  Mariages,  Sc  Cas  de  Cou- 
feience. 

Fiancés.  S'ils  peuvent  être  dégagés  de  leurs 
Fromelfes  par  un  Confentemenc  mutuel, 

50. 51.  52.  Dificultés  au  Sujet  d'un  Fian- 
cé pendu  enEfigie,46.  Décret  touchant 
les  Fiancés  qui  commettent  des  Fornica- 
tions, 115.  Ou  des  Crimes  Capitaux  j 
129.  Autre  Décret  fur  les  Engagemens 
des  Fiancés.  Grandes  Dificultés  furve- 
nuës  là-defiTus,  165.  Les  Fiancés  ne  doi- 
vent pas  demeurer  enfemble  ,  223 .  Voies 
Promejps. 

Fidèles  au  deffus  de  dix  Ans.  S'ils  doivent 
répondre  aux  petits  Catechifmes ,       38. 

Fiefs  des  Biens  Ecclefiaftiques  qui  obligent 
à  donner  des  Cierges  &  de  l'Encens  aux 
Catholiques  ,  ibnt  défendus  aux  Refor- 
més ,  184. 

Foi.  Quels  font  fes  divers  Degrés,  par  lef- 
quels  nom  recelions  yefis-Chri/l ,       312, 

Fondations.  Cas  de  Confcience  là-de(îus , 
81. 

Formalités  des  Apellations  faites  par  de- 
vant les  Confîftoires ,  les  Coloques  ,  & 
le.'^  Synodes ,  130.  143.  144.  Cellesdes 
Jugîs  Séculiers  n'y  doivent  pas  être  mifes 
en  Pratique,  309.  Quelles  doivent  être 
celles  des  Teftamens  faits  en  Faveur  des 
Eglifes&desPafteurs,  3?7. 338. 

Formulaire  dreffé  pour  faire  aprouver  la 
ConfelTîon  de  Foi  aux  Miniftres  &  aux 
Propofans,  399.  400.  Voies  celui  des 5'iJ- 
cremens ,  celui  des  Prières  ,  celui  des  Ser- 
tiiensy  celui  dss  rémoignages ,  &  celui  des 
Exconinitiiiicntioiis  fous  les  Titres  particu- 
liers de  leurs  Matières. 

Fraix  des  Synodes  &  des  Coloques.  Par 
qui  ils  doivent  erre  rembourfés  aux  Mi- 
niftres,  &  fous  quelles  Peines,  128.  Au- 
Tofiie  II. 


tre  Décret  plus  ample  &  plus  rigoureux 
là-deflus,  177.  Deux  autres  Décrets  qui 
obligent  les  Eglifes  de  paier  ces  Fraix 
fous  Peine  d'être  privées  de  tous  les  Exer- 
cices du  Miniftere  ,  &  des  Sacremens, 
181.  182.  Autre  Décret  moins  rigou- 
reux, 197.  Synodes  troublés  pour  cela, 
300.  Fraix  qui  dévoient  être  paies  par 
les   Gouverneurs  des   Places  d'Otage, 

388. 

Fregevilk  MimRrc  de  Reahiiont ,  publie  des 
Ecries  remplis  d'Erreurs  ,  de  Menfon- 
ges  ,  &  de  Calomnies  qui  donnent  lieu 
à  le  fufpendre,  137.  Voies  Sufpenfton. 

Fréquentation  des  Hérétiques.  Le  premier 
Synode  National  de  Paris  a  déclaré  qu'el- 
le mérite  l'Excommunication ,  9. 

G, 

GEiiive.  Décrets  du  Synode  National  de 
Liou  ,  envoies  aux  Pafteurs  de  cette 
Ville ,  48.  Les  Profeffeurs  de  Genève  fi- 
rent trois  Réponfes  en  XXXV.  Articles, 
fur  autant  de  Demandes  qui  leur  furent 
faites  par  ledit  Synode,  <jo.  &c.  jufqu'à 
57.  Décret  pour  obliger  Jean  le  Gagneur 
Miniftre  à  fe  réconcilier  avec  eux ,  124. 
Lettres  Synodales  de  Remerciment  qui 
furent  envoiées  aux  Magiftrats  de  ladite 
Ville  ,  ibid.  Et  aux  Minières  de  la  mê- 
me Ville  touchant  leur  Traduâion  Fran- 
çoifedela  Bible,  179.  Et  pour  leur  de- 
mander un  Miniftre  pour  l'Eglife  de  la 
Rochelle,  191.  Avis  donné  à  leurs  Li- 
braires, 201.  Ofres  des  Pafteurs  de  Ge- 
nève, &  Déclarations  qu'on  leur  fit  tou- 
chant la  Liturgie,  les  Pfeaumes  ,  leCa- 
techifme  ,  &  les  Cantiques  de  la  Bible  , 
219.  Plaintes  qu'ils  firent  touchant  la 
Réunion  Prétendue  de  tous  les  Chrétiens, 
222.  Lettres  des  Magiftrats  &  des  Paf- 
teurs de  ladite  Ville  ,  adrcffées  au  Syno- 
de National  de  Gergeau  ,  251.  Autres 
Plaintes  des  Pafteurs  &  Profeffeurs  de 
ladite  Ville,  faites  au  Synode  National 
de  Gap ,  touchant  la  Bible  qu'on  avoit 
permis  d'imprimer  à  la  Rochelle  ,  272. 
Autres  Lettres  qu'ils  écrivirent  à  ce  Sy- 
node pour  réunir  toutes  les  Eglifes  Re- 
formées ,  300,  Remerciment  qu'il  leur 
fit  ,  touchant  la  Supreffion  d'un  Livre  , 
302.  Lettres  qu'il  leur  adre'Ta  touchant 
les  Etudians  &  les  Profelytes  qui  afpi- 
N  n  n  n  n  roient 


TABLE:    A  L  P  HA  B  E  T  I  QJJ  E 


rojent  au  St.  Miniflere ,  &  touchant  l'U- 
fage  du  Pain  levé  ëans  la  Cène  ,  307. 
Leur  Univerfité  fut  comprifc  entre  celles 
de  France  ,  ji2.  Lettres  des  Seigneurs 
&  des  Pafteurs  de  ladite  Ville  touchant 
deux  Miniftres  qu'on  leur  retenoit  en 
France,  383.  Autres  Lettres dcfdits Paf- 
teurs juftitiant  la  Conduite  de  leurs  An- 
ciens qui  diftribuoicnt  la  Coupe  de^la 
Cène ,  i^?- 

Gentilshommes  Reformés.  Quelles  Perfon- 
nes  ils  ne  doivent  pas  tenir  chés  eux,  70. 
Par  qui  doivent  être  terminées  leurs  Que- 
relles &Dirputes,  77.  Ce  qu'ils  doivent 
empêcher  dans  les  Chapelles  des  Catho- 
liques, dépendantes  de  leurs  Châteaux, 
.  83.  Leurs  Enfans  ne  doivent  pas  être 
Pages ,  ni  Domcftiques  des  Grands  Sei- 
gneurs Catholiques ,  130.  Quel  Ufage 
ils  doivent  faire  des  Bénéfices  dont  ils 
ont  le  Droit  de  Patronage,  160.  Plain- 
tes que  plufieurs  d'entr'eux  firent  dans 
lin  Synode  National  ,  contre^  les  iMini- 
ftres  qui  rcfufoient  de  venir  prêcher  chés 
eux  ,  169.  Exhortation  qu'un  Synode 
National  leur  fit  d'entretenir  des  Propo- 
fans,  197.  Décret  touchant  les  Armoi- 
ries des  Gentilshommes  Reformés  &  au- 
tres Perfonnes  lUuftres  qu'on  mettoit  fur 
les  Maufolécs  &  les  Frontifpices  des 
Temples ,  273- 

Gibborre  ,  quelquefois  Miniftre  de  Dieppe, 
&  non  pas  toujours,  parce  qu'il  n'y  re- 
ftdoit  prcfque  jamais.  Ce  font  les  Ter- 
mes dont  fe  fervit  un  Synode  National , 
en  cenfurant  les  Ecrits  &  les  Mœurs 
de  ce  Miniftre,  liS- 

Gouvernement  Ecclcfiaftique  attribue  au 
Peuple, dans  un  Livre  condamne  par  le 
Synode  National  de  PrfWj,  58- 

Gouverneurs  Reformés  des  Places  d'Ota- 
ge. Remontrance  que  leur  fit  le  Synode 
J^itioml  de  Montpe/lier ,  124.  Les  Ac- 
tes de  l'Aflembléc  Vo\ïûq\iedeChaJielk- 
raiit  qui  les  concernoient ,  ibiù.  Ce  que 
'  les  Provinces  dévoient  faire  touchant 
leurs  Provifions  du  Roi ,  ibid.  Atteftations 
qu'elles  dévoient  donner  à  ces  Gouver- 
neurs ,  2*4.  Le  Formulaire  qni  en  fut 
drefle  par  un  Synode  National,  225.  Dé- 
cret touchant  celles  qu'on  ne  devoit  pas 
leur  accorder ,  3  ï*» 


H. 


HAbits  des  Reformés,  Ils  doivent  être 
fimples  &  modeftes  ,  26.  70.  129. 
Décret  très-rigoureux  qui  défend  ,  fous 
Peine  d'Excommunication  ,  les  Pliffu- 
res,  Houpes,  Lardoircs,  Guiquerolets, 
Vcrtugadins  ,  Seins  ouverts  ,  Fards  & 
autres Chofesfemblables,  152.153.  Cas 
de  Tolérance  fort  particulier  là  •  deffuSj 
160.  Nouveaux  Décrets ,  confirmant  les 
precedens  ,  184.  i07.  Changement  fait 
là-deflus,  240.  Autre  Décret  touchant 
les  Chapeaux  de  Fleurs  ,  248.  Règle- 
ment  pour  les  Habits  des  Miniftres  & 
ceux  de  leurs  Familles  ,  dont  la  Vanité 
eft  cenfurée ,  400. 

Harmonie  des  Confeffions  de  Foi ,  faite  en 
Latin  ,  par  Stilnar  Miniftre  de  Cafires  , 
aprouvée  avec  des  Eloges,  167.  Et  tra- 
duite en  Fraiifois,  avec  les  Notes  de  Mr. 
Gaillard,  dont  un  autre  Synode  fut  char- 
gé de  faire  l'Examen,  248.  Celle  de  la 
Conformité  des  Dogmes  des  Anciens , 
a,vec  ceux  des  Reformés ,  faite  par  Serres 
Miniftre,  186.206. 

Herefiarques  Antirrinitaires  condamnés , 
99.  Réfutation  de  ceux  quis'étoient  éle- 
vés dans  les  Pais-Bas,  157. 158. 

Hérétiques.  Ceux  qui  foutiennent  qu'il  ne 
faut  pas  les  punir  ,  ne  doivent  pas  être 
retranches  de  la  Cène  du  Seigneur  pour 
cel^ ,  .  89. 

Jliftoirede  France  qui  fut  condamnée  par  le 
fécond  Synode  National  de  la  Rochelle, 
pour  diverfes  Raifons  très- importantes, 
151.  Tradu£tion  Françoife  de  celle  des 
Albigesis,  123.  Mémoires  pour  en  drefler 
une  Nouvelle  j  313, 


IDolatrie  des  Reformés  qui  ont  des  Char- 
ges Publiques  dans  l'Eglife.  Ce  qu'elle 
mérite,  40.  Voies  Delinquans ,  Cenpirestc 
Excommunications . 

Jean  du  Gafl  ,  Miniftre  à  Poiâiers  ,  nie  la 
Divinité  de  Jejïis  Chrijl ,  &  celle  du  Saint 
Ej'prit ,  &  foutient  plufieurs  Dogmes  dont 
on  le  fait  retrafter,  66. 

Jeûnes  &  Prières  Extraordinaires.  En  quel- 
les Ocafions  les  Reformés  doivent  les  fai- 
re, 6.  Uniformité  que  leurs  Eglifes  doi- 


D  E  s    M  A 

vent  garder  touchant  les  Jeûnes,  79.  Mo- 
tifs d'en  publier  un  ,  ia8.  Décret  pour 
un  autre,  161.  A  qui  apartienc  leUroi: 
de  les  indiquer,  246.  Autre  Décret  con- 
traire à  celui-là  ,  306.  Motifs  pour  en 
indiquer  deux  autres ,  375.  420. 

Jeux  défendus  par  un  Edit  du  Roi  de  Fiwi- 
ce.  Reglemens  de  Difcipline  faits  là-def- 
fus ,  109.  240. 

Impofition  des  Mains  pour  la  Réception 
des  Miniftres,  Comment  elle  doit  être 
faite,  2.7}.  Il  n'eft  pas  neceflaire  qu'on 
oblige  qui  que  ce  foit  de  la  recevoir  ,  64. 
65-  Ni  de  faire  un  Formulaire  de  Priè- 
res pour  cela,  179.  Le  contraire  avoir 
été  décidé  auparavant  dans  le  premier 
Synode  National ,  z.  Et  confirmé  par 
celui  de  Ff«««/ ,  73.  Et  ordonné  dere- 
chef par  celui  de  M*ntpellier ,  Zi$.  Et 
par  celui  de  G«ïM«,  245.246.  Le  Sy- 
node National  de  Gap  en  fit  enfuite  deux 
Décrets,  2S9.Z64.  z6§.  Etceluide^r, 
/W<>;.vf«t  dreffa  une  Prière  pour  celai358. 

Imprimeurs  Reformés.  Ils  ne  doivent  rien 
mettre  au  jour  qui  puiffe  favorifer  lesSu- 
perftitions  de  l'Eglife  Romaine  ,  27.  Avis 
qui  leur  eft  donné  touchant  l'Impreffion 
de  deux  Confeffions  de  Foi ,  69.  Aver- 
tiffement  fur  quelques  mots  qu'ils  en  doi- 
vent changer  ,  175.  Autre  AvertifTement 
fur  le  même  Sujet ,  196.  Nouvel  Avis 
touchant  le  Titïe  de  cette  Confeffion , 
iiç.  Décret  qui  condamne  la  Licence 
qu'ils  fe  donnent  touchant  l'Impre/fion 
des  Livres  fans  Aprobation  ,  219.  Avis 
qui  leur  eit  donné ,  pour  la  troifiême  fois, 
de  mettre  Union  ,  &  ietivés  en  tous ,  dans 
la  Confeflion  de  Foi ,  303.  Ce  qu'ils  doi- 
vent ajouter  au  Formulaire  du  Batême, 
311.  312.  Nouvelle  Détenfe  quileureft 
faite  de  mettre  daas  le  Titre  de  la  Con- 
feflion de  Foi ,  reviiï ,  &  corrigée  ,  400. 
Ils  ne  doivent  rien  mettre  d'injurieux  dans 
les  Calendriers,qu'ils  ajoutent  aux  Pfeau- 
mes,  420. 

Incapacité  qui  donne  Lieu  à  la  Depofition 
des  Miniftres,  4.  Fw«  Miniftres  &  An- 
ciens. 

Incefte.  Le  Batême  des  Enfans  qui  en  font 
nés  ,  ne  doit  pas  être  mis  dans  le  Regi- 
ftre  des  Eglifes  Reformées  ,  159,  Voies 
Mariages  Incefiiteiix, 

-Ingratitude  des  Eglifes  Refornaécs  envers 
leurs. Pafteurs.  LesScandales  &  les  pcr- 


T  I  E  R  E  S. 

nicieux  Efets  qu'elle  a  produits,  17. 
Qiielle  doit  être  la  Punition  des  Eglifes 
ingrates ,  qui  ne  contentent  pas  leurs  Paf- 
teurs,  67. 144.  Cenfurcsque  leur  doivent 
faire  pour  cela  les  Synodes  ,  les  Colo- 
ques,&lesConfiftoires,i27.ii4. 144.152. 
Autre  Décret  plus  mitigé  là-deffus,  161. 
Autre  Décret  fort  rigoureux  fur  le  même 
Sujet ,  177.  Un  autre  Décret  encore 
plus  fulminant  ,  contre  tous  les  Refor- 
més ingrats  à  leurs  Paftcurs ,  180.  Deux 
autres  Décrets  ,  qui  privent  du  Minifte- 
re,  &desSacremens,  les  Eglifes  Refor- 
mées q\ii  n'ont  pas  contribué  à  quelques 
Fraix,  181.  182.  Confirmation  des  Dé- 
crets les  plus  rigoureux  fur  cette  Matiè- 
re, 215.240. 

Inftru<3:ion  des  jeunes  Enfans  recommandée 
à  leurs  Parrains  &  Marreines,  128.  Ec 
à  leurs  Parens,  130.  Voies  Ecoles  Se  Ca- 
techifme. 

Intérêt  de  l'Argent  qu'on  prête  ,^  n'eft 
pas  un  Profit  illicite  aux  Reformés,  t6. 
Ce  qu'il  faut  obferver  là-defîus ,  35.  39. 
Cas  extraordinaire  fur  cela,  42.  Autres 
Cas  fur  les  Intérêts ,  86.153.  On  en  peut 
tirer  des  Deniers  des  Charités  mis  en 
Rente  pour  les  Pauvres  ,  180.  Le  coh- 
traire  a  été  décidé  par  un  autre  Synode, 
200.  Mais  celui  de  Montpellier  a  ordon- 
né aux  Diacres  de  mettre  l'Argent  des 
Pauvres  à  Intérêt,  232.  Et  celui  de  la 
Rochelle  ordonne  d'y  mettre  l'Argent  des 
Legs  faits  pour  les  Eglifes,  &  pour  les 
Parteurs,  3Î7 

Interprétation  de  l'Ecriture  Sainte.     Elle 

ne  doit  pas  être  permife  Jindiferenment 

aux  Femmes,  &  aux  Hommes  Reformés, 

42. 

Intrufion  illicite  des  Miniftres.  Par  qui  el- 
le doit  être  jugée,  5.  Voies  Miniftres. 

Invalides  Reformés  qui  font  entretenus  par 
le  Roi  de  France.  Us  peuvent  porter  la 
Croix  fur  leurs  Manteaux,  374. 

Ifte  de  France.  Les  Reformés  de  cette  Pro- 
vince propoferent  dans  un  Synode  Na- 
tional trois  Chofes  de  grande  Confequen- 
ce,  pour  lefquellcs  ils  furent  rigoureufe- 
ment  cenfurés,  190. 

Jticlts..  Problème  touchant  fa  Communion 
avec  Jeftts-Chrift  dans  la  Cène  ,  312. 

Judicature  Civile.     L'Ofice  n'en  peut  pas 

être  exercé  honorablement  avec  celui  du 

St.  Miniftere,  21.    Les  Eglifes  ne  doi- 

N  n  n  n  n  2  veut 


TABLE    ALPHABETI  Q^U  E 


vent  pas  donner  Confeil  d'achepter  une 
Charge  de  cette  Nature ,  26, 

Juges  Reformés.  Ils  peuvent  rendre  des 
Jugemens  touchant  des  Chofes  qui  con- 
cernent l'Idolâtrie,  65.  Autre  Décret 
là-deffus  ,  74  Ils  peuvent  juger  les  Ec- 
clefiaftiques,  fuivant  l'Execution  de  l'E- 
àkdeNMtes,  108.  Juges  Reformés  & 
Catholiques  que  des  JVliniftres  propofe- 
rent  dans  un  Synode  National ,  pour  dé- 
cider des  Points  de  Controverfe  ,  190. 
Les  Juges  Reformés  peuvent  ordonner 
des  Monitoires  ,  &  pourquoi  ,  219. 

fureurs  &  Blafphemateurs.  Ils  ne  doivent 
point  être  tolérés  dans  les  Egliles  Refor- 
mées, 159.  Autre  Décret  plusample  là- 
deffus ,  178. 

Jurididtion  Civile  des  Ecclefiaftiques  Ro- 
mains, à  laquelle  les  Reformés  doivent  fe 
foumettre,  12. 

Juûification.  Décret  pour  l'expliquer ,_& 
pour  réfuter  les  Sentimens  du  Profefleur 
Pifcator  là-delTus,  258.  Autre  Décret 
plus  ample  fur  cette  Matière,  301.  3O2. 
Diverfes  Lettres  écrites  &  reçues  pour 
cela,  ibiJ.  Décret  fpecial  touchant  ce 
qu'on  doit  croire  fur  ce  Dogme  ,  304. 
Il  y  a  XXIV.  Argumens  là-dcfiTus,  fon- 
dés fur  divers  Pafîages  de  l'Ecriture,  & 
fur  des  Raifons  déduites  au  Synode  Na- 
tional de  Privas,  /^S7-  &c.  jufqu'à  461. 


KAlendrier ajouté  aux  Pfeaumes  parles 
Imprimeurs.     Il  né  doit  rien    avoir 
d'injurieux  contre  les  Particuliers ,    420. 


LEdeurs  des  EgHfes  Reformées.  Ils  ne 
doivent  lire  dans    les  Aflerablées  de 
Pieté  ,  que  les  Livres  de  la  Bible,  75. 
Décret  qui  leur  défend  de  lire  publique- 
ment les  Apocriphes ,  i8o. 
LegsTeftamentaires,  pour  l'Entretien  des 
Miniflres  &  des  Eglifes,  Réglés parfix 
Décrets,                            336,337.338. 
Lèpre.  Cas  de  Confcience  touchant  les  Ma- 
riages de  ceux  qui  ont  cette  Infeftion, 
39.  120.  158. 
l.efdigaieres ,  Conêtable  de  France,  fut  fo- 
licite  par  le  Synode  National  de  Motit- 
fdlier  de  pourvoir  au  Paiement  des  Ar- 


rérages dûs  au  Miniftre  de  GrMoi/e,  224. 
Et  de  rendre  Compte  de  dix-fept  mille 
Ecus  que  les  Egliles  du  Languedoc  en- 
voioient  à  Genève,  230.  Nouvelle  Soli- 
citation  qui  lui  fut  faite  fur  cela  ,  par  le 
Synode  National  de  GÉ'rgfrt«,  247.  Les 
Décrets  de  ces  deux  Synodes  furent  raiées 
par  celui  de  Gap  ,  265.  Jugement  d'un 
Apel  que  ce  premier  Miniftre  d'Etat  in- 
terjetta  au  Synode  National  de  Privas, 
412. 
Lettres  Synodales  aux  Etats  du  Languedoc, 
37.  Aux  Eglifes  de  ce  Pais-là  ,ibid.  Aux 
Minirtres  deGsww,  50.  AuxMagiftrats 
de  la  même  Ville  ,  124.  Aux  Miniftres 
dç  Zurich,  125.  Aux  Miniftres  d'/J«^/f- 
tcrre  ,  136.  Celles  du  Synode  National 
de  Figeac  ,  aux  Rois ,  Princes,  Grands 
Seigneurs,  Synodes,  Coloques ,& Egli- 
fes Reformées  de  France  ,  140.  Celles 
de  deux  Synodes  Nationaux  ,  aux  Prin- 
ces &  Théologiens  Protcftans  d'Allema- 
gne pour  leur  Réunion  avec  les  Refor- 
més, 131.  132.170.  Celles  que  les  Egli- 
fes s'écrivent  réciproquement  doivent 
être  (ignées  d'un  Pafteur  &  d'un  An- 
cien ,  182.  Celles  de  l'Eglife  de  Berge- 
lac  refuftnt  de  fe  conformer  aux  autres 
Eglifes,  touchant  les  Prières  Publiques, 
189.  Celles  du  Synode  National  de  Nlon- 
tauban ,  à  un  Coloque ,  touchant  lesPro- 
vifions  du  Roi  pour  les  Pafteurs  ,  192. 
Celles  du  Synode  National  de  Sanniur  , 
aux  Reformés  des  Pais  P>as  ,  pour  en- 
tretenir l'Union  de  leurs  Eglifes  avec 
celles  de  France,  201.  Celles  du  Roi  & 
du  Conêtable  audit  Synode,  pour  lui  té- 
moigner leur  bonne  Afedion,  &lesRé- 
ponfes  qu'on  leur  fit  ,  ibid.  Celles  de 
l'AlTemblée  de  Loudun  ,  pour  le  main- 
tien de  l'Union  des  Eglifes  Reformées, 
204.  Celles  de  l'Eglife  de  /.oHr/yM  au  Sy- 
node de  Saiimrtr  ,  pour  avoir  un  Pafteur 
François ,  207.  Celles  de  l'Eglife  de  Aff/j 
audit  Synode ,  touchant  les  Habits  diflb- 
lus,  ibid.  Celles  des  Pafteurs  de  Sedan  , 
touchant  un  Miniftre  ,  une  Collede  Se 
les  Mariages  des  Neophites,  ihid.  Celles 
du  Coloque  d'Onix  ,  &  du  Prefidial  de 
la  Roclxlle  ,  pour  avoir  un  Pafteur  ,  208. 
Celles  du  Comte  de  Laval  audit  Synode, 
209.  Celles  que  ce  Synode  écrivit  au 
Parlement  de  Pau  ,  &  au  Duc  de  IaPot- 
ct  ,  pour  empêcher  qu'on  ne  dît  plus  la 
iWeffe 


DES    MATIERES. 


MeffedansleB^ar»,  ibid.  Celles  des  Paf- 
teurs  de  Genève  touchant  la  Liturgie  ,  les 
Pfeaumes,  &  le  Catechifme,  219.  Cel- 
les de  l'Affemblée  de  Chojhlleraut ,  avec 
un  Edit  du  Roi  ,  &  des  Remontrances 
touchant  les  grands  Préjudices  caufés  à 
la  Religion  Reformée ,  par  la  Defunion 
&  la  mauvaife  Intelligence  de  ceux  qui 
la  profeffoient  ,  223.  Celles  du  Synode 
National  de  Montpellier  aux  Eglifes  Re- 
formées des  Pais  Bas,  touchant  l'Abfen- 
ce  de  leurs  Députés,  227.  Celles  des 
Echevins  &  du  Prefidial  de  la  Rochelle, 
fur  leurs  Diferens  avec  le  Maire,  &  au- 
tres Perfonnes  de  ladite  Ville  ,  pour  le 
Miniftere  de  leur  Pafteur  Rota7i  ,  228. 
Celles  du  Synode  National  dsMoni pelota- 
à  Monfieur  de  Lejdiguieres ,  pour  lui  faire 
rendre  Compte  de  dix-fept  mille  Ecus, 
que  la  Province  du  Languedoc  envoioit  à 
Genève,  230.  Celles  du  même  Synode  à 
l'Avocat  General  de  la  Chambre  Refor- 
mée de  Cajlies  ,  pour  le  remercier  de  ce 
qu'il  maintenoit  le  Droit  des  Eglifes,23i. 
Celles  dudit  Synode  à  rAmbaffadeur 
d'/h^^/fï<f)>v,  touchant  des  Ecrits  injurieux 
qu'on  y  vouloir  publier  contre  les  Eglifes 
Reformées  de  France  ,  232.  Celles  du 
Synode  National  de  Gergeau ,  aux  Mini- 
ftres  des  Pais-Bas,  pour  leur  donner  Avis 
delà  Tenue  des  Synodes  Nationaux  de 
France,  246.  Celles  du  même  Synode  au 
Profeffeur  de  l'Univerfité  de  Leide  ,  tou- 
chant les  Propofans  François  ,  auxqu;;ls 
ils  impofoient  les  Mains  ,  ihid.  Celles 
dudit  Synode  au  Conêtable  de  Le/digaie- 
res,  pour  l'obliger  au  Paiement  de  dix- 
fept  mille  Ecus,  qu'on  lui  avoit  déjà  de- 
mandé par  d'autres  Lettres  Synodales  , 
247.  Celles  qu'il  écrivit  aux  Confuls  de 
Montpellier  pour  faire  celîer  les  Outrages 
qu'on  y  faiibit  à  plufieurs  Réfugiés d'£y^ 
pagne,  Z^g.  Celles  du  Maréchal  de  Bouil- 
ion,  de  Mr.  de  la  Tremotiille  ,  &  des  Dé- 
putés de  l'Affembléede  S(j«;n«r, touchant 
l'Argent  du  Roi  ,  deftiné  pour  l'Entre- 
tien des  Miniftres ,  250.  Celles  des  Ma- 
jçiftrats  &  des  Pafteurs  de  Genève  au- 
dit Synode ,  touchant  les  Befoins  de  leurs 
Eglifes,  251.  Celle  du  Gouverneur ,  du 
IVlaire  &  du  Confiftoire  de  St.  ^and'An- 
geli,  touchant  leur  Pafteur,  253!  Celles 
<iu  Synode  National  de  Gap  au  Roi  &  au 
Duc  de  SAvoie  touchanc  h  Liberté  de 


Confcience  des  Van.Lis  ,  lyi.  Celles  àa 
même  Synode  ,  a  pUifietirs  Univerfités, 
touchant  la  Reunion  d:s  Proteftans  avec 
les  Reformés  ,  274.  Celles  du  Synode 
National  de  Gap  ,  aux  CommilTaires  du 
Dniiphiné  ,  pour  l'Execution  d'un  Edit, 
282.  Celles  du  même  Synode  aux  Dépu- 
tés Généraux  en  Cour  ,  pour  leur  recom- 
mander les  Intérêts  des  Reformés  du  P;V- 
iiiont,  &  du  Haut  Danphiné  ,  283.  Cel- 
les de  la  Ville  à'Chatfgc  touchant  les 
Troubles  de  fon  Eglife,  284.  Celles  des 
Députés  aux  Synodes  Nationaux, qui  dé- 
voient avoir  la  Claufe  de  Soumiffion  à 
tous  leurs  Décrets  ,  29©.  Celles  de  l'E- 
lefteur  Palatin  ,  du  Sénat  Ecclefiaftique, 
&  de  l'Univerfité  d' Heidelbeig  ,  avec  cel- 
les d'un  Syiiode  à'Hollande  ,  d'une  Claf- 
fe  de  Sni/fe,  &  de  Genève,  adreffées  au 
Synode  National  de  la  Rochelle,  touchais: 
l'Union  de  toutes  les  Eglifes  Reformées 
&Pioteftantes,  300.  Celles  d'un  Mini- 
ftre  envoie  en  AllenMgue  pour  cela ,  ibid. 
Celles  du  Profeffeur  Pifcator ,  répondant 
au  Synode  National  de  Gap  ,  fur  la  Ma- 
tière de  la  Juftification,  301.  Celles  du 
Comte  de  Nnffim  &  de  quelques  Mini- 
ftres  fur  la  même  Difpute  ,  302.  Celle 
du  Synode  de  la  Rochelle  ,  à  l'Eglife  de 
Genève  ,  touchant  les  Etudians  &  les 
Profelytes  qui  afpirent  au  Miniftere  ,  & 
l'Ufage  du  Pain  levé  dans  la  Cène  ,  307. 
Celles  desMagiftrats  £v  des  Pafteurs  d'£- 
dimbourg  ,  &  celle  du  Roi  de  la  Grande 
Bretagne  ,  pour  le  Rapel  d'un  Miniftre 
Ecoffois,  327.  CeUei  du  Roi  de  France  z\.\ 
même  Synode  de  la  Rochelle,  345.  346. 
Et  deux  Réponfes  qui  lui  furent  faites 
lur  diverfes  Matières  Politiques  ,  348. 
349.  3Ç0.  Celles  du  Duc  de  Boni! Ion ,  au 
Synode  National  de  St.  Maixsnt ,  tou- 
chant un  Député  de  Sedan  ,  356.  Celles 
desSeigneurs  &  des  Pafteurs  de  Genève, 
touchant  le  Droit  qu'ils  avoient  fur  deux 
Pafteurs  emploies  en  Fraiwe  ,  383.  Au- 
tres Lettres  defdits  Pafteurs  qui  deman- 
doient  Avis  fi  les  Anciens  pouvoient  di- 
ftribuer  la  Coupe  de  la  Cène,  387.  Let- 
tre Synodale  adrelTée  aux  Députés  Gé- 
néraux en  Cour  ,  pour  leur  recomtiian- 
der  plufieurs  Chofes  très-importantes^ 
393.  394.  Celles  des  Députés  des  Pro- 
vinces ,  qui  dévoient  être  lues  à  l'Ouver- 
ture des  Synodes  Nationan*,  398.  Cel- 
Nnnnn  5  k» 


TABLE     AL  P 

les  de  TAmniftie  que  le  Roi  de  France 
acoida  aux  Reformés  qui  avoient  tenu 
des  Aflemblées  Politiques  ,  405.  406. 
•Et  la  Réponfe  que  le  Synode  National 
de  Privas  y  fît ,  407.  408.  409.  Celles 
dudir  Synode,adrefféesà  plusieurs  Grands 
Seigneurs  Reformés  ,  pour  éteindre  les 
Divifîons  qui  étoient  fomentées entr'eux, 
.421.422.  423.  Celles  du  Cardinal  &: 
Nonce  de  Ste.  Croix ,  adreflees  au  Car- 
dinal Borromée,  &  celles  de  la  Reine  Cate- 
ritie  de  Medieis  à  fes  Ambafladeurs  ,  tou- 
chant les  Révolutions  de  la  Religion  Re- 
formée en  France  ,  8c  diverfes  Matières 
Politiques,  ou  autres  Afaires  Importan- 
tes qui  en  dependoient ,  expliquées  dans 
cinquante  Lettres,  mifes  feparément  à  la 
Tête  de  ce  premier  Tome  depuis  la  Page 
I.  jufqu'à  288. 

-Libertés  de  l'Eglife  Gallicane  que  des  Re- 
formés propoîoient  de  maintenir  avec  des 
Catholiques ,  contre  le  Pape ,  19. 

-Libraires  Reformés.  Ils  ne  doivent  faire 
.  aucun  Trafic  de  ce  qui  peut  favorifer  les 
Superftitions  de  l'Eglife  Romaine  ,  27. 
Ils  doivent  fe  contenter  d'un  Gain  hon- 
nête ,  109.  Cruelle  Confeffîon  de  Foi  ils 
doivent  imprimer  ,  ibid.  Avis  donnés  à 
ceux  de  Genève ,  zoi .  Us  ne  doivent  point 
feparer  les  Pfeaumes  du  Catechifme  & 
des  Prières,  152. 

lion  Ville  très-celebre  dont  l'Eglife  Re- 
formée n'aiant  point  de  Confîftoirc ,  fut 
exhortée  par  le  XIV.  Synode  National 
tenu  à  Satmtir ,  d'établir  quelque  Ordre 
pour  fa  Conduite ,  208. 

Livres  Ecclcfiafliques.  Quelle  doit  être  leur 
Aprobation,  6.  Ceux  que  les  Libraires, 
ou  les  Contreporteurs  Reformés  ne  doi- 
vent pas  vendre,  27.153.  Ceux  às^ean 
Morellius  ,  &  de  plulîeurs  autres  Mini- 
ftres,  touchant  la  Difcipline  Ecclefiafti- 
que  ,  condamnés,  58.123.124.  Ceux 
des  Avcrfaires  qu'on  devoir  réfuter  fu- 
rent envoies  à  XII.  Miniftres,  nommés 
pour  cela,  108.  127.  Ceux  de  la  Bible, 
■Canoniques  ,  ou  Apocriphes  ,  ne  doi- 
vent point  être  cités  dans  les  Comédies  , 
142.  Les  Reformés  n'en  doivent  point 
faire  imprimer  fans  l'Aprobation  des 
.■Coloques  ,  ou  des  Synodes  ,  153.  178. 
On  ne  doit  lire ,  dans  les  Eglifes  Refor- 
mées ,  que  les  Livres  Canoniques  de  la 
Bible,  ,180.  'Autre  Décret  touchant  la 


H  A  B  E  T  I  CLU  E 

NeceiTité  de  la  fuldite  Aprobation, 219, 
Ordonnance  pour  le  Rembourfement  des 
Fraix  de  ceux  que  les  Miniftres  faifoient 
imprimer  ,  pour  réfuter  les  Averfaires , 
245.  Trois  Livres  fort  importans ,  qui 
dévoient  être  examinés  par  l'Eglife  de 
Paris ,  &  un  par  le  Synode  du  Daupbiné , 
Z46.  Le  grand  Traité  de  l'Eucharifties 
compoféparle  fameux  Mornai  ûuplefts , 
fut  donné  à  examiner  aux  Palpeurs  deG^- 
neve ,  249. 

Loix  Politiques  de  Moifi  ,  dont  les  Peines 
font  maintenant  Arbitraires,  222.  Les 
Loix  Morales  &  Ceremoniales  auxquel- 
les Jeliis-Chri[i  s'eft  affujeti ,  258.  Les 
grandes  Difputes  qui  ont  été  agitées  là- 
delTus  ,  &  qui  ont  troublé  les  Eglifes 
Reformées,  301.  302. 4J2.  Difcutiondc 
XIV.  Argumensfur  cette  Matière, 457. 
&c.  jufqu'à  461. 

Lorraine  (  le  Prince  de  )   Le  Mariage  qu'il 

vouloir  contrarier  avec  la  Ducheffe  de 

Bar  ,  Sœur  du  Roi,  eft  déclaré  illicite, 

217.  218. 

Loiteries  qui  font  permifes ,  &  celles  qui 
font  défendues ,  219.  220.  Autre  Dé- 
cret touchant  les  Blanques  ,  &  les  Jsux 
de  Hazard ,  ^0. 


M 


M. 


Agiftrats.  Si  on  peut  prêcher  contre 
leur  Volonté  ,  Zl.  43.  A  quelles 
Conditions  ils  peuvent  être  Membres  des 
Confiftoires  ,  33.  39.  Il  n'apartient 
qu'aux  Magiftrats  de  juger  des  Afaires 
Civiles,  105.  Et  des  Crimes,  iio.  Re- 
folution  pour  écrire  à  ceux  de  Genève , 
124.  Les  Perfonnes  coupables  de  Cri- 
mes qui  méritent  la  Mort  ne  doivent  être 
dénoncées  qu'aux  Magiftrats  Fidèles, 
159.  Cenfures  dont  ils  ne  doivent  pas  ju- 
ger, 160.  Refolutions  des  Confiftoires 
qui  ne  doivent  point  leur  être  données, 
161.  Excommunication  de  ceux  qui  veu- 
lent obliger  les  Pafteurs  ,  les  Anciens, 
ou  tout  le  Corps  du  Confiftoire  à  rendre 
quelque  Témoignage  aux  Magiftrats , 
contre  lesDelinquans,  177.  Autre  Dé- 
cret là- deffus,  181.  LeurJuridiftioH  eft 
diferente  de  celle  des  Aflemblées  Eccle- 
liaftiques ,  r87.  Tous  les  Articles  de  la 
Difcipline  peuvent  leur  être  communi- 
qués ,  2i6.  Quelles  font  les  Perfonnes 
qu'ils 


D  E  s     M  ATI  ERE  S. 


qu'ils  ne  doivent  pas  fuporcer  ,219.  S'ils 
peuvent  affilier  aux  Coloques  Se  auxSy- 
nodesdans  les  Lieux  de  leurReflbrt,202. 
Quelles  Formalités  deSermens  ils  ne  doi- 
vent pas  acorder  aux  Catholiques  ,  ibid. 
G'eft  à  eux  qu'il  apartient  de  }uger  des 
Promefles  de  iVlariage  ,  314.  Les  Paf- 
teurs  ne  doivent  pas  obéir  à  leurs  Com- 
mandemens  qui  ordonnent  d'exhorter 
les  Fidèles  à  révéler  les  Forfaits  des  Cri- 
minels,  376.  Les  Procédures  d'un  Con- 
fîftoire,  &  de  plufieurs  Reformés, faites 
au  Préjudice  de  cette  Maxime  ,  furent 
déclarées  contraires  à  l'Union  des  Egli- 
fes  j  par  le  Synode  National  de  Privas, 
415.416. 

Mais  qu'on  plante  en  de  certains  Lieux  au 
Printems.  Décret  pour  en  fuprimer  les 
Abus ,  360. 

Mantes ,  Ville  dans  l'IJIe  de  France.  Refo- 
lution  qu'on  y  prit  dans  une  Aiïemblée 
Politique,  violée  par  quelques  Refor- 
més, i8i.  Et  l'Union  qu'on  y  fît  jurée 
par  tous  les  autres ,  ihiil.  Conférence  que 
plufieurs  Miniflres  y  eurent  avec  le  Car- 
dinal du  Perron  ,  aprouvée  ,  185.  La 
Nomination  qu'on  y  fit  de  XXI.  Paf- 
teurs ,  dont  on  en  choifit  douze  pour  la 
continuer,  186.  Décret Conditionel tou- 
chant la  fufdite  Union  jurée,  200.  Au- 
tre Décret  là  -  delTus,  fans  aucune  Re- 
ftridion,  203.  Nouveau  Décret  beau- 
coup plus  ample  ,  &  plus  fort  fur  cela, 
22}.  Foies  Politique  ,  &c  Union. 

Marchands  qui  font  cenfurables  lors  qu'ils 
falfifient  &deguifentce  qu'ils  fabriquent, 
ou  vendent ,  75« 

Mariages  des  Reformés.  Les  Formalités 
neceffaires  pour  lescontrader,  6.7.  Le 
Confentement  des  Parens  y  doit  interve- 
nir ,  excepté  en  de  certains  Cas  ,  dont 
les  Confiftoires  doivent  juger ,  7.  74.  Et 
en  d'autres  Casles  Magiftrats  ,  183.  Ils 
ne  doivent  pas  être  contradés  entre  des 
Perfonnes  dont  la  Confanguinité  ou  l'A- 
finité  pourroit  caufer  quelque  Scandale, 
7.  Celle  de  ceux  qui  époufent  leurs  Cou- 
fines  Germaines ,  n'y  met  aucun  Obfta- 
cle,  par  la  Loi  de  Dieu  ,  21.  46.     Ce 

.  «^u'on  doit  entendre  par  les  Afînités  Spi- 
rituelles, 25.  Ce  que  doivent  faire  les 
Perfonnes  qui  veulent  fe  marier  après 
avoir  fait  Divorce  pour  Caufc  d'Adulte- 
je  j  25.  Mariages  CJandeftins  ratifiés  3 


26.  Celui  d'un  Gentilhomme  qui  aroi: 
époufé  la  Sœur  de  fa  Femme  défunte 
eft  déclaré  Incellueux  &  calTe ,  30.  Et 
tous  les  autres  qui  font  dans  le  même 
Cas,  41.  Celui  d'un  Homme  Reformé, 
avec  une  Femme  Catholique  ,  ne  doit 
pas  être  bcni  par  les  Minilîres,  35.  Ni 
ceux  des  Perfonnes  qui  ne  font  pas  de 
leur  Diftridl ,  ibid.  &41.  Celui  d'un 
Homme  qui  avoit  laiCTé  la  Femme  pour 
Caufe de  Lèpre,  eft  déclaré  nul,  39. 158. 
Celui  d'un  Homme  qui  époufe  fa  Coufi- 
ne  remuée  de  Germain  eft  licite  ,  ibid» 
Celui  d'un  Malade  ne  doit  pas  être  benî 
dans  fa  Maifon  particulière  ,  44.  Celui 
qui  eft  béni  publiquement,  &  qui  n'a  )a- 
mais  été  confome  ,  eft  néanmoins  indif- 
foluble,  quoique  les  deux  Parties  veuil- 
lent le  contraire  ,  45.  Cas  indécis  tou- 
chant les  Mariages  des  Moines  Apo- 
ftacs,  77.  Quels  font  ceux  des  Miniftres, 
qui  font  fcandaleux  ,  à  caufe  de  la  trop 
baffe  extradion  de  leurs  Femmes  ,  34. 
59.  Ils  ne  peuvent  pas  époufer  des  Fem- 
mes Catholiques, »i;W.  Pourquoi  un  Hom- 
me peut  époufer  la  Sœur  de  celle  qu'il 
a  fiancée  ,  &  non  pas  la  Sœur  de  celle 
qu'il  a  époufée  quand  elle  eft  morte  , 
6y.  68.  Qiii  doit  être  le  Juge  de  l'Age 
qu'il  faut  avoir  pour  fe  marier  ,  75.  Le 
Mariage  d'un  Infidèle  ,  ou  Excommu- 
nié ,  peut  être  béni  dans  les  Eglifes  Re- 
formées ,  à  certaines  Conditions  ,  ibid. 
Nouveau  Décret  touchant  la  Bénédic- 
tion de  ceux  qui  font  de  diferente  Reli- 
gion ,  145.  Touchant  une  Afinité  ocul- 
te  qui  l'empêche  ,  153.  Touchant  une 
Promcffe  faite  par  Paroles  de  Prefent , 
qui  caufa  de  grandes  Dificultés  ,  i6y. 
Douze  Cas  de  Confcience  trcs-importans 
fur  les  Mariages  décidés  en  XXXII. 
Articles ,  87.  &c.  jufqu'à  97.  XI.  nou- 
veaux Articles  de  Difcipline  là  -defflis, 
106.  107. 108.  Deux  autres  Cas  de  Con- 
fcience fur  cette  Matière ,  229.  Deman- 
de faite  au  Roi  là-dellus,  ibid.  Autres 
Cas  très-importans,  140.142.  168^  Un 
Cas  de  DiP-blution  pour  Incefte  ,  171, 
Mariages  auxquels  les  Miniftres  ne  doi- 
vent pas  afllfter  ,  200.  Ceux  dont  les 
Contrats  doivent  être  produits  aux  Con 
fiftoires ,  202.  Diffolution  touchant  les 
Confanguinités ,  203.  Validité  de  cens 
des  Coufins  Gerwains,  203.  Circonftan- 


TABLE    ALP 

ces  de  ceux  des  Neophites ,  207.  Dtcrct 
favorable  à  ceux  qui  époufeiat  leurs  Bel- 
les Sœurs,  217.  Déclaration  touchant 
les  Empêchcmens  de  celui  du  Piince  de 
Lorraine ,  avec  la  Duchcj]e  de  Bar ,  Sœur 
du  Roi ,  ibid.  Décret  qui  confirme  un 
JVIariage  Inceflueux  ,  ratifié  par  un  Sy- 
node National,  2Ç0.  Caufes  Matrimo- 
niales jugées  par  un  Suprême  Confiftoire, 
282.  Ceux  des  Perfonnes  d'une  diferen- 
te  Religion  les  excluent  de  toutes  les 
Charges  Ecclefiaftiques  des  Eglifes  Re- 
formées, 310.  Trois  Cas  importans  tou- 
chant la  Nullité  des  Mariages, 3 11.  Di- 
vorce des  Perfonnes  liées  par  Sortilège 
dans  leur  Mariage  ,  330.  Décret  con- 
cernant les  Hommes  Veufs  qui  veulent  fe 
remarier,  360.  Les  Femmes  Veuves  ne 
doivent  pasfe  remarier  avant  le  tems  or- 
donné par  les  Loix  Civiles,  79.  Castrés 
difficile  à  refoudre  là-deffus,  i6ç.  Au- 
tre Cas  indécis  touchant  le  tems  qu'elles 
doivent  garder  leur  Viduité,  199.  Dé- 
cret qui  le  décide,  217- 

Marionettes ,  &  autres  Chofes  de  cette  Na- 
ture défendues  aux  Reformés ,  219, 

Marreines.  Elles  ne  doivent  pas  prefenter 
toutes  feules  des  Enfans  au  Batême,  21. 
Le  contraire  eft  décidé  par  deux  autres 
Synodes ,  34.  6$.  Quels  font  leurs  De- 
voirs ,  128.  140. 198.  2? 9. 

Martin  ,  Pafteur  ordinaire  de  la  Famille 
du  Prince  de  CoW^,  136. 

-Matières  de  Foi,  &  d'-Herefie ,  fur  lefquel- 
les  les  Miniftres  ne  peuvent  pas  s'acbrder 
dans  les  Synodes  Nationaux.  Ce  qu'on 
doit  faire  en  ce  Cas  pour  les  décider, 
17.  Autre  Décret  touchant  ceux  à  qui  la 
Decifion  des  Dogmes  apartient ,      221. 

Médecine  dont  l'Exercice  eft  interdit  aux 
Miniftres,  129.148.  Décret  contre  un 
Miniftre  quis'obrtinoità  l'exercer ,  com- 
me trcs-habile  en  cela  ,  167. 

Médiateurs  d'une  Paix  entre  les  Eglifes , 
les  Miniftres  ,  &  les  Grands  Seigneurs 
Reformés ,  parmi  lefquels  on  avoir  fo- 
menté une  grande  Divifion  ,  421.  422. 
423- 

Mélange  inévitable  des  Fidèles  avec  des 
Gens  fans  Difciphne  ,  dans  les  Aflem- 
blées  des  Reformés,  63.  Ce  qu'on  doit 
faire  pour  obvier  aux  Scandales  qui  en 
|)roviennent ,  ibid.  On  n.- doit  point  fai- 
re ua  Mélange  de  la  Religion  Reformée 


H  A  B  E  T  I  QJ5  E 

avec  la  Catholique ,  200. 

Melun.  Ville  dont  l'Eglife  fut  troublée  par 
le  Schifme  de  Daniel  Brojfer ,  fon  Pafteur 
excommunié,  28.29. 

Mémoires  que  les  Synodes  Nationaux  doi- 
vent  envoler  aux  Nationaux  ,  69.  Ceux 
d'un  Synode  touchant  la  Difcipline  Ec- 
clefiaftique  fuprimés ,  123.  Ceux  que  les 
Apellans  doivent  envoier  aux  Synodes  & 
aux  Coloques  ,  130.  Ceux  qui  furent 
donnés  à  plufieurs  Miniftres  pour  réunir 
toutes  les  Eglifes  Reformées  &  Prote- 
ftantes,  131.132. 133.  On  ne  doit  avoir 
aucun  Egard  à  ceux  d'un  Miniftre,  ou 
d'un  Ancien ,  s'il  eft  député  feul  à  quel- 
que Synode  ,  ou  Coloque,  ou  Aftemblée 
Ecclefiaftiquc,  140.  Ouels  font  ceux  que 
les  Eglifes  doivent  dreffer ,  47. 121. 150. 
158.  Elles  font  cenfurées  pour  y  avoir 
manqué,  181. 281. 286.  Ceux  que  tou- 
tes les  Provinces  drefl'erent  touchant  les 
Mariages,  217.  Ceux  de  l'Eglife  de  M- 
mes  injurieux  aux  Synodes  Nationaux , 
416.  417.  Ceux  des  Soufrances  des  Re- 
formés dont  on  devoit  faire  le  Reciàeil , 
421.  Votés  Recueil  Mémoire  Politique  du 
Synode  National  de  Po7<?;f>j  ,  adrefleaux 
Etats  de  Frflwc? ,  '3- 14> 

Menuifîers,  Charpentiers,  Maçons  &  au- 
tres Artifans.  Ils  ne  doivent  faire  aucun 
Ouvrage  qui  ait  du  Raport  à  l'Idolâ- 
trie, 27.73.  75* 

Meurtriers.  Cas  de  Confcience  touchant  la 
Manière  de  les  pourfuivreen  Juftice,  ou 
de  faire  quelque  Acommodcment  avec 
eux ,  izi. 

Miniftres  Reformés.  Par  qui ,  &:  comment 
ils  doivent  être  apellés  &  établis,  2.  3. 
15.  34  64.65.73-236  357.358.  Autres 
Décrets  &  Statuts  Diferens  fur  cela  , 
179.  215.  245.  246.  2^9.  264.  26s. 
S'ils  peuvent  prêcher  la  Parole  de  Dieu 
fans  l'Autorité  des  Magiftrats,  22.  Ce 
qui  concerne  l'Elcâion  ,  les  Devoirs  & 
les  Prérogatives ,  de  ceux  qui  exerçoient 
leurs  Fondions  Paftorales  dans  les  Mai- 
fons  des  Princes ,  &  des  autres  Seigneurs 
Reformés,  23.24.  Ils  ne  doivent  pas  être 
élus  fans  leur  affigner  quelqu.  Eglife,  ni 
s'en  abfenter,  ou  en  prendre  une  autre, 
fans  le  Confentement  de  celle  qu'ils  de- 
fervent  ,  &  r Aprobation  de  leur  Synode 
Provincial ,  ibid.  Us  ne  peuvent  pas  re- 
cevoir les  Apointemens  de  deux  Eglifes , 
29' 


D  E  s     M  A 

29.  Comment  on  doit  traiter  ceax  qui 
cpoiifenc  des  Femmes  qui  font  honte  à 
leur  Miriiftere ,  34.  llspeuvent  être  prê- 
tés à  quelques  Hglii'es  ,  &  changés  de 
l'une  à  l'autre,  ibid.  &  142.  Nouveau 
Canon  fait  au  Sujet  de  leur  Eleftion, 
ibid.  &  73.  C'eft  à  eux  feuls  qu'il  apar- 
tientde  donner  la  Coupedela  Ccne,  35. 
74.  Le  contraire  a  été  décidé  par  deux 
autres  Synodes  ,  57.245.  Minières  Va- 
gabonds, &  Interdits,  ou  D;pofés,ou 
Apoftats,  16. iy.  49.  78.  79.  m.  125, 
140.  154.  164.  166.  168.  171.  193.  211. 
254  316.362.  365. 374-  393:  445-  ^n 
Miniilre  peut  quiter  fon  Eglile  quand  fa 
Femme  ne  veut  pas  y  demeurer  ,  40. 
Par  quelle  Autorité  ils  doivent  être  mis 
au  Rang  des  Vagabonds  ,  74.  Divers 
Cas  de  Confcience  propofés  &  décidés 
au  Sujet  de  leur  Miniftere,  84.  85.  Et 
ailleurs  dans  les  Cas  Particuliers  é^  Ceve- 
raux.  Un  Miniftre  cenfuré  pour  avoir 
quité  fon  Eglife  à  ta  Perfuafion  de  fa 
Femme  ,  41.  Un  autre  obligé  d'aller 
étudier  avant  que  d'exercer  fon  Minifte- 
re, 44.  Ceux  qui  font  chés  les  Grands 
Seigneurs  n;  leur  font  pas  donnés,  mais 
aux  Eglifes  établies  chés  eux  ,  70.  Ceux 
qui  font  prêtés  à  quelque  Eglife  doivent 
revenir  fix  Mois  après  que  leur  Confiftoi- 
re  propre  les  demande  ,  66.  Ceux  qui 
vont  étudier  dans  les  Univerfités  ne  doi- 
vent pas  fortir  de  leurs  Eglifes  fans  Con- 
gé de  leur  Coloque,  ou  de  leur  Synode 
Provincial ,  75  A  quoi  font  obligés  les 
Miniftres  qui  ont  fait  le  contraire  ,  76. 
Formalités  necciTaires  pour  les  reçu  fer , 
ihid.^  245.  Titre  de  la  Difcipline  qui 
les  concerne  rédigé  en  XXII.  Articles. 
100.  &c.  jufqu'a  103.  En  quels  Cas  ils 
ne  peuvent  pas  être  rétablis  de  leur  De- 
pofîtion,  III.  i8â.  Condefcendanceque 
les  Ortodoxes  doivent  avoir  pour  éviter 
lesDifputes,  ii;;.  Nouveaux  Articles 
de  Uifcipline  qui  les  concernent,  114. 
.118.  148.  L'Exercice  de  la  Médecine 
leur  eit  défendu  ,  129.  Ceux  qui  inter- 
jettent des  Apels  aux  Synodes  ,  ou  aux 
Coloques,  doivents'y  trouver,  130.  Rè- 
glement pour  le  Congé  qu'ils  doivent  ob- 
tenir de  leurs  Eglife?,  148.  149.  Q_uels 
font  les  Lieux  où  ils  ne  doivent  pas  exer- 
cer leur  Minift:ere,  151.  C£ux  qitiéroieiit 
dans  les  Pais  étrangers  dévoient  être  ra- 
Tome  II. 


T  I  E  R  E  S. 

pelés, ;W.  &  227.  En  quels  Cas  lesCoti- 
fikoircs  doivent  prendre  leur  Défenfe  con- 
tre les  Magilhats  ,  160.  Ce  qu'ils  doi- 
vent faire  quand  ils  ont  des  Malades  pe- 
ftifcrés,  i6i.  162.  Sufpenlîon  de  ceux 
qui  manquent  d'aiVilter  aux  Synodes  & 
aux  Coloques,  182.  Depucation  de  quel- 
ques--uns  aux  Affemblées  Politiques, 
202.  Choix  de  ceux  qui  dévoient  fe  te- 
nir dans  les  Armées  du  Kfi,  203.  Refi- 
dence  prefcrite  à  ceux  qui  ont  des  Egli- 
fes,  271.  A  quelles  Conditions  ils  peu- 
vent être  reçus  dans  les  Synodes  Natio- 
naux, fans  aucunes  Lettres  de  Dépura- 
tion ,  299.  300.  Décret  contraire  à  celui- 
là,  356.  Règlement  pour  leur  Eledion, 
leur  Examen,  &leur  Ordination  ,  357. 
358.  La  Chimie  leur  cft  défendue ,  359. 

Miroir  de  VAnUchrift.  C'eft  le  Titre  d'un 
Livre  condamné  par  le  Synode  National 
de  Lion,  36. 

Modérateurs  des  Synodes  Nationaux  des 
Eglifes  Reformées  de  Icrmice  ,  &  leurs 
Fondions  ,  i.  2.  Les  Noms,  les  Sur- 
noms, &r  les  Qualités  des  Miniftres  qui 
furent  choifis  dans  les  XX.  premiers  Sy- 
nodes Nationaux  ,  pour  y  exercer  cette 
Charge  &  yprefider,  i.  13.23.  32.58. 
72  98.112.  126  138. 146. 155. 173.194. 
213.233.255.296.  353-395- 

Modération  requile  dans  les  Genfures,  U3. 

114.  Et  dans  l'Excommunication,  115. 

116. 

Modeftie  recommandée ,  pour  ce  qui  con- 
cerne les  Habits,  26.70.129.  152.  153. 
160.  184.207.  Décret  fur  cela  pour  les 
Miniftres ,  &  pour  leurs  Familles  en  Par- 
ticulier,  400. 

Monitoiresde  l'Eglifg  Romaine  défendus 
aux  Reformés,  27.  Les  Avocats  &  les 
Procureurs  Reformés  ne  doivent  pas  les 
demander,  219.  Mais  les  Juges  en  pea- 
vent  ordonner,  &  pourquoi,  ibid, 

MorMus  Miniftre  ,  Auteur  d'un  Traité  de 
la  Difcipline  Ecclefiaflique  condamné  , 
58.  59.  122. 123.  Cenfure  quidevoit  lui 
être  faite,  124. 


N. 

Eophttes.  Ce  qu'ils  doivent  faire  pour 
être  incorporés  dans  les  Eglifes  Re- 
formées ,  &  quel  Suport  on  doit  avoir 
pour  eux ,  63.  64.  Décrets  touchant  leurs 

Ooooo  Bene- 


N 


TABLE    ALPHABETI  CLU  E 


Bénéfices,  20.  47.  6 r.  62. 131. 142.  Et 
touchant  l'Epreuve  de  ceux  qui  afpirent 
au  Miniftere,  4.  24  38.  151.  183.  230. 
304.  420.  Ils  doivent  ttre  envoies  dans 
les  Provinces  d'où  ils  font  natifs  ,  311. 
j|6i.  On  ne  doit  pas  établir  un  Fond  pour 
ieurSubfirtance,  ii>"^-_ 

Nombre  des  Anciens  &  des  Diacres  qui 
peuvent  être  députés  aux  Synodes,      2. 

Noms  qui  ne  doivent  pas  être  impofés  aux 
Enfans,  quand  on  lesbatife,  27.  Deux 
autres  Décrets  plus  amples  fur  cela,  140. 
183.  Les  Noms  de  Père  &  de  Mère 
comprencnt  les  Ancêtres  juiqu'a  mille 
Générations  ,158.  On  peut  impofer  deux 
Noms  à  un  Enfant ,  199.  Noms  de  tous 
les  Minières  qui  étoient  en  ir/wce  l'An 
M.  DC.  III.  &ceux  des  Eglifcs  ou  ils 
faifoient  leurs  Fondions  PaUorales,287. 
&e.  jufqu'à  295- 

Nopces  des  Catholiques.  Si  les  Reformés 
peuvent  y  aflilter,  11. 153. 

Notaires  Reformés.  Ils  peuvent  faire  des 
Ades  ,  &  recevoir  des  Contrats  pour 
des  Chofes  qui  concernent  l'Idolâtrie  , 
65.  Autre  Décret  là-deflus,  74.  Quels 
font  les  Contrats  ,  &  les  Aûes ,  qu'ils 
peuvent  faire  le  jour  du  Dimanche,  184. 

Noùeurs  d'Eguilletresqui  afligent  plufieurs 
Reformés  doivent  être  excommuniés  pu- 
bliquement,  183.  Ululions  reconnues  là- 
rieffus  ,  &  leurs  Remèdes,  217. 


OFiciaux  desEvèqaes.  Ils  forw  apellés 
Brigands  par  le  Synode  National  de 
Paris  ,  12.  Un  d'entr'eux  fit  la  Dilfolu- 
tion  d'un  Mariage  ,  qui  donna  Lieu  a  un 
Cas  &  Decrettrès-important,  168. 

Opofitions  contre  l'Eleftion  des  Miniftres. 
Par  qui  elles  doivent  être  )ugées,2.  Con- 
tre les  Anciens  &  les  Diacres,  5.  Con- 
tre les  Perfonnes  qui  veulent  fe  marier. 
Voies  M{iy!(tga> 

Orange  Principauté.  Douze  cens  Familles 
.  qui  en  fortirent  furent  recommandées  aux 
Charités  des  Eglifes  Reformées,  124.  Les 
Magiftrats  &  le  Confiftoire  de  la  Ville 
à'Oraiige  furent  cenfurés ,  par  un  Syno- 
de National  ,  pour  avoir  fait  monter  en 
Chaire  un  Miniftre  depoie ,  192.  Un  au- 
tre Synode  les  exhorta  de  vivre  mieux  en 
Paix  qu'ils  ne  faifoient,  z8o.  Un  autre 


leur  envoia  des  Députés  pour  apaifer  les 
Troubles  de  cette  Eglife,  284. 

Ordonnances  du  Rm  de  France.  Exhorta- 
tion Synodale  pour  les  faire  obferver, 
109.  Les  Eglifes  Reformées  n'en  doivent 
pomt  faire  qui  ne  foient  conformes ,  en 
Subftance  ,  aux  Articles  Généraux  de  la 
Dilcipline,  1^2. 

Orfèvres.  Ils  ne  doivent  faire  aucun  Ou- 
vrage qui  ait  duRaport  à  l'Idolatrie,27. 

Ouvrages  qui  favorifent  les  Superftiiions  de 
l'Eglife  Romaine.  Ils  ne  doivent  être 
faits  par  aucun  Reformé ,  f(>icl. 


PAillardife  qui  donne  Lieu  à  la  Diflblu- 
tion  des  Mariages  ,  i.  Cas  de  Con- 
fcience  touchant  ceux  qui  en  font  acufés, 
&  qui  n'en  font  pas  convaincus  ,  41, 
l'oies  Aiiiiltcre  c^•  Divmce. 

Pain  de  la  Cène.  On  peut  le  donner  à 
ceux  qui  ne  boivent  point  de  Vin ,  20. 
22.  Le  contraire  a  été  décidé  par  un  au- 
tre Synode,  75.  Les  Anciens  &  les  Dia- 
cres peuvent  le  donner  ,  57,  245.  Le 
contraire  a  été  décidé  par  trois  autres  Sy- 
nodes, 35.74.387.  Les  PafteursdeG.?- 
neve  font  priés  d'y  emploier  du  Pain  le- 
vé ,  307.  Décret  fort  ample  fur  toute 
cette  Matière  ,   375.  Vniés  Cène. 

Faïs-liûs.  Lettres  Synodales  qui  font  adref- 
fées  aux  Eglifes  Reformées  de  ce  Pais- 
là,  37.  Les  Députés  qui  furent  envoies 
de  leur  Part  aux  Synodes  Nationaux  de 
France  ,  &  ceux  que  ces  Synodes  leur  en- 
volèrent réciproquement ,  avec  desCom- 
miiîions  très -importantes  ,  157.  158. 
Prières  Publiques  faites  pour  ceux  des 
Païs-Bas  dms  les  Eglifes  de /•?-/r«ff,  227. 
Lettres  pour  leur  donner  Avis  de  la  te- 
rnie des  Synodes  Nationaux,  246. 

Paix  qui  devoir  être  faite  entre  les  Eglifes, 
les  Miniftres  &  les  Grands  Seigneurs  Re- 
formés ,  dont  la  iJifcorde  étoit  fort  gran- 
de, &  la  Uivifion  honteufe,    421.422. 

Pnl/ot ,  Commis  pour  la  Recepte  générale 
de  l'Argent  oûroié  par  le  Roi  aux  Egli- 
fes Reformées ,  fit  écrire  au  Synode  Na- 
tional de  Gergeatt  par  le  Maréchal  de 
Bouillon  ,  par  Mr.  delà  TremmiiUe  &  les 
Députés  de  rAlTemblée  de  Soumiir,  qu'il 
ne  pouvoir  pas  paier  ce  qu'il  en  avoir  re- 


DES    MATIERES. 


çù,  250.  Ce  Synode  chargea  l'Eglifede 
Paris  avec  fept  autres  Députés  de  le  pour- 
fuivre,  252.  Enfuitede  quoi  il  envoia 
trois  mille  Ecus  audit  Synode,  254.  Il 
«ievoit  paicr  dix  mille  Livres  à  Mr.  de 
St.  GeftJinia,  275.  Procuration  Synoda- 
le donnée  à  quelques  Députés  pour  cé- 
der ce  qu'il  devoit  à  des  Partii'ans  qui 
avoient  le  moien  de  le  pourfuivre  en  Ju- 
ftice ,  426. 

Paroles  injurieufes  contre  les  Catholiques 
défendues  aux  Reformés,  17.  Celles  que 
les  Miniftres  peuvent  prononcer  en  don- 
nant la  Cène  ,  128.  141. 

Parrains  Se  Marreines.  On  doit  exhorter 
les  Reformés  de  s'en  fervir  pour  le  Batê- 
Hiî  de  leurs  Enfans,  quoique  cet  Ufage 
He  foit  pas  d'Inftitution  Divine  ,  65. 
Qiielles  font  leurs  Obligations,  128. 140. 
198.  22^.  239.  Ceux  qui  fontfufpendusde 
la  Cène  ne  doivent  pas  être  reçus  pour 
Parrains,  143.  Ni  ceux  qui-^iennent  d'u- 
ne autre  Eglife  ,  s'ils  n'ont  pas  un  bon 
Témoignage .  177. 

Paflages  de  la  Bible  ,  dont  les  Eglifes  Re- 
formées doivent  faire  un  Recueil ,  pour 
kséclaircir,  179.  Les  Prédicateurs  ne 
doivent  pas  les  entalîér  dans  leurs  Ser- 
mons ,  ni  en  tirer  beaucoup  des  Pères , 
ou  des  Auteurs  Profanes, 260. 277.  Re- 
cueil qui  doit  être  fait  de  ceux  qui  font 
falfîfics,  ou  retranches  ,  danslesOuvra- 
ges  des  Anciens,  203. 

Palleurs.  Catalogue  de  tous  ceux  des  Egli- 
fes Reformées  de  f»-«n«,avec  leurs  Noms, 
&  Sur-noms,  287.  &c.  jufqu'a  295.  Ils 
recevoicnt  tous  les  Ans  ,  Cent  trente- 
cinq  mille  Livres  du  Roi,  par  les  mains 
duSr.  Diiccmdal,  339.340.341.  Dépar- 
tement fait  pour  cela  ,  351.  Decretcon- 
tre  ceux  qui  alloient  aux  Synodes  fans  y 
être  députés,  356.  RegLmens  pour  leur 
Eledlion,  leur  Examen,  &  leur  Ordina- 
tion ,  357.358.400.  Leçons  en  Théolo- 
gie que  dévoient  faire  ceux  des  Villes  où 

.  il  y  avoir  desUniverfîtés  Reformées,3ii. 
Leur  Dénombrement  fait  au  Synode  Na- 
tional de  Saint  M/iixeat  ,  &  l'Argent  du 
Roi  quileur  fut  diftribué,  389.  390.  391. 
Voies  Miiiifttes. 

Patrons  des  Bénéfices  Ecclefiaftiques  des 
Catholiques  au  Pouvoir  des  Reforme?. 
Décrets  qui  les  concernent  ,  160.  iSo. 
184.  F««  Bénéfices  iy  Bénéficiait. 


Pauvres.  Chaque  Eglife  doit  nourrir  les 
fiens,  216.  CcDecrct  a  été  modifié  par 
un  autre  Synode,  374. 

Peintres.  Ils  ne  doivent  faire  aucune  Re- 
prelentation  de  ce  qui  peut  favoiifer  les 
Superftitions  de  l'Eglife  Romaine  ,  27. 

Pénitence  Publique.  Q.ui  font  ceux  qui  la 
doivent  faire,  &  pour  quelles  Fautes,i8. 
105, 113.  114.  r20.  127.  Voi^s  Delinqumis. 

Perron  ,  Cardinal.  Réfutation  de  fes  Ecrits 
parle  Minilfre  Beraud ,  228.  Le  Mini- 
lire  Cé/»^^»/j;«  fut  cenfuré  pour  lui  avoir 
écrit  avec  trop  d'Afeftiwi,  229. 

Perfecution.  Elle  donne  Lieu  aux  Pafteurs 
de  changer  d'Eglifes  .4.  Ce  qu'une  Fem- 
me Reformée  doit  faire  quand  elle  a  un 
Mari  Catholique  qui  la  perfecute  ,  la. 
Un  Minilf  re  perfecute  qui  abandonna  fou 
Eglife, 47.  Avertiffcment  à  ceux  qui  fonc 
perfecutcs,  130. 

Peftiferés.  Quelles  Vifites  &  Exhortations 
les  Miniftres  doivent  leur  faire  ,  161. 162. 

Pirates  Reformés.  S'il  eil  licite  de  les  re- 
cevoir à  la  Cène,  10.  Si  on  fait  mal  d'a- 
cheter les  M.irchandiles  qu'ils  espolent 
publiquement  en  Vente  ,  11.  Castrés- 
important  la  -  deffus  ,  au  Sujet  de  ceux 
que  le  Prince  de.  Cmài  favorifoit  à  la  Re- 
chclle,  où  lui-même  fut  menace  d'être 
privé  de  la  Cène,  133.134. 

Pifcator,  Profeiïeur  de  l'Académie  de H^»-- 
tora  ,  aiant  troublé  les  Eglifes  Refor- 
mées par  fes  nouvelles  Opinions  fur  la 
Juftification ,  lesXJmverÇiiésd' Angleterre, 
d'AÛeningiie ,  &c  de  SitiJ/e  ,  fe  joignirent  a 
celles  de  France  pour  le  cenfurer  ,  258. 
Les  Réponfes  qu'il  fit  au  Synode  Na- 
tional de  Giip  ,  301.  Cenfure  d'un  Li- 
vre ,  &  Aprobation  d'une  Lettre  qui  re- 
futoit  fes  Sentimens  ,  302.  Le  Comte 
de  Nafjati  écrivit  en  fa  Faveur  ,  au  Syno- 
de National  de  la  Rochelle  ,  ihiii.  Le  Mi- 
niftie  Dttmottlifi  compofa  un  Livre  contre 
lui  qui  fut  aprouvé,  432.  Le  Synode 
National  de  Privas  réfuta  la  Dodrine 
duditPz/f^îrof,  parXIV.  Argumensfon- 
dés  fur  des  Paflages  de  l'Ecriture  Sain- 
te ,  &  fur  plufieurs  Raifons,  457.  &c. 
jufqu'à46ï. 

Plaintes  de  diverfes  Provinces  ,  Eglifes  & 

Perfonnes  ,  31.  47.  80.  135.  151.  166. 

169. 171.179. 181.  190.  207.  208.  210, 

222.229.  230.  241.250.  253,  254.  264. 

Ooooo  2  271, 


TABLE 

271.  272  281.283.  28,-.  286.  3-28-  382. 

^  383.  385.386.410.  411.  413.  423.  430. 

Politique.  Mémoire  Synodal  lur  cette  Ma- 
tière très- importante  pour  les  Egliles 
Reformées,  13.  14.  Les  Livres  Ketur- 
més  qui  en  traitent  doivent  être  aprou- 
vés  par  un  Coloque  ,  ou  par  un  Synode, 
153.  Celle  que  les  Reformés  de /'//7i?  r/i? 
France  vouloient  fuivre ,  pour  agir  con- 
tre le  Pape  ,  en  Faveur  de  l'Eglile  Galii- 
crme,  190.  Cas  décidé  là-defl"us ,  au  Su- 
jet des  Pafteurs  députés  aux  Aflemblées 
Politiques  ,  2o2.  Décret  touchant  les 
Peines  des  Loix  Politiques  dsMoiJi,  222. 
Adles  de  l'Ailemblée  Politique  tenue  à 
Cbafie/kraut  j  par  des  Minières  &  autres 
Perfonnes,  dont  le  Reluitac  elt  trés-di- 
gne  de  Remarque,  223.  224.225.  In- 
certitude  touchant  les  Matières  Politi- 
ques ,  ou  Civiles  ,  qu'on  devoit  traiter 
dans  les  Synodes  Nationaux,  299.  Les 
Aftes  Politiques  de  celui  de  la  Rochelle, 
243.  &c.  )ufqu'a  350.  Lettres  J'Amni- 
ftie  du  Roi  ,  &  Déclarations  du  Synode 
National  de  Privas,  touchant  les  Âflein- 
blécs  Politiques  tenues  par  les  Refor- 
més de  France,  405.  &c.  jufqu'a  409.  & 
420.  425. 

Prédicateurs  Reformés.  S'ils  peuvent  prê- 
cher fans  l'Autorité  des  Magillrats,  22. 
Le  Synode  National  de  Lion  témoigne 
que  les  Miniftres  doivent  emploier  la 
Force  des  Armes  pour  prêcher,  contre  la 
Volonté  des  Souverains,  45.  Ci.uel  doit 
être  leur  Style  ,  &  leur  Maintien  dans 
leurs  Sermons .  70.  Décrets  contre  ceux 
qui  prêchent  des  Dogmes  erronés,  114. 
Touchant  ceux  qui  font  naitre  des  Dif- 
putes,  116.  Touchant  les  Auteurs  qu'ils 
ne  doivent  pas  citer  ,  127.  Us  ne  doi- 
vent pas  traiter  la  Dodlrine  en  Forme 
de  Difpute  Scolallique  ,  236.  Ni  fe  fer- 
vir  du  Mélange  des  Langues  ,  ibid.  Ni 
changer  de  Texte  jufqu'a  ce  qu'ils  aient 
achevé  une  Matière,  liid.  Nouveau  Dé- 
cret touchant  la  Manière  dont  ils  doivent 
faire  leurs  Sermons  ,  260.  En  quelles 
Ocafions  ils  doivent  en  faire  d'un  Style 
Scolaftique  ,  261.  Informations  que  les 
Synodes  &  les  Coloques  doivent  faire 
touchant  les  Méthodes  particulières  des 
Prédicateurs,  304.  Règlement  pour  la 
Forme  de  leurs  Serinons  ,  &  de  leurs 
ExprciIîoBS,  359.  Nouveau  Décret  pins 


A  L  P  H  A  B  E  T  I  Q.U  E 

fpccifique  là-deiTus  ,  403.  404, 

Prefident  ou  Modérateur  des  Synodes. 
Quelle  eft  fa  Charge  ,1.2.  Voies  Modé- 
rateurs. 

Prêt  licite  de  l'Argent  qu'on  donne  à  In- 
térêt ,  z6.  Ce  qu'il  faut  obfcrver  là-def- 
fus,  35.39.  42.  86.  153.  Celui  par  le- 
quel on  donne  a  Intérêt  l'Argent  delHné 
pour  les  Pauvres  ,  eft  licite  ,  180.  Le 
contraire  a  été  décidé  par  un  autre  Syno- 
de ,  200.  Mais  celui  de  Montpellier  a  or- 
donné aux  Diacres,  de  mettre  l'Argent 
des  Charités  à  Intérêt  pour  les  Pauvres, 
232.  Décret  pour  régler  les  Conditions 
du  Prêt  des  Minilfres  qu'on  donne  aux 
Eglifes  qui  les  demandent ,  142.  Autres 
Décrets  diferens  là-deffus  ,  162.  305. 

Pretmdiié  Religion  Reformée.  Les  b'idéles 
doivent  s'abftenir  de  ce  mot  Prétendue  ,  & 
ne  foufrir  pas  qu'il  foit  mis  dans  les  Pro- 
cédures qui  fe  font  en  fulfice,  273.  Re- 
montrantes qui  dévoient  être  faites  au 
Roi  fur  cela  ,  par  les  Députés  Généraux 
en  Cour,  426. 

Prières  Publiques.  En  quelles  Ocafions  on 
doit  les  faire,  6.  Celles  du  Soir  &  du 
Matin  font  remifes  à  la  Prudence  des  Sy- 
nodes Provinciaux  ,  39.  Chacun  doit 
avoir  la  Tête  découverte  ,  &  fe  tenir  à 
genoux  dans  les  Lieux  oii  l'on  les  fait, 
147.  On  n'en  doit  point  faire  à  l'Enter- 
rement d.-s  Morts,  zS.  Celles  qu'on  fai- 
foit  Soir  &  Matin ,  dans  quelques  Egli- 
fesfurent  déièndiies,  65.  66. 108  L'U- 
fageen  fut  confirmé  par  un  autre  Syno- 
de, 73.  Un  antre  permit  aux  Anciens  & 
aux  Diacres  de  les  faire  publiquement  , 
149.  Le  Formulaire  n'en  devoit  pas 
être  changé,  i8r.  Elles  dévoient  ceffer 
bien-tôt,  &  pourquoi ,  227.  Les  Mini- 
ftres  furent  chargés  de  les  abolir,  peu  à 
peu,  àcaufe  desSuperftitionsquien  naif- 
foient ,  262. 

Primauté  des  Eglifes  Reformées,  des  Mi- 
niftres,  des  Anciens  &  des  Diacres  dé- 
fendue, 1.24. 

Princes  &  Grands  Seigneurs  Reformés.  Re- 
glemens  deDi.ciplinc  touchant  leurs  Mi- 
nill;rcs,23  24. 148. 162.  170.  Touchant 
les  Confiltoires  de  leurs  IVlaifons ,  176. 
couchant  lesMiniftres  qu'ils  doivent  me- 
ner avec  eux  à  l'Armée,  207.  Touchant 
leurs  Domeftiques  ,  71.  Touchant  les 
Enfaiis  qu'ils  font  prefenter  au  Bacêmc 
par 


DES    MATIERES. 


par  des  Procureurs ,  182.  Touchant  les 
Charités  qu'ils  doivent  faire  ,  149.  197. 
Toucharyt  l'UCage  de  leurs  Droits  de  Pa- 
tronage, 160.  180.  Touchant  les  Grâ- 
ces qu'ils  peuvent  acorder  en  Qualité  ds 
Souverains  ,  fans  violer  les  Lois  ,      222. 

Procédures  des  juges  Séculiers  qui  ne  doi- 
vent pas  être  emploiées  dans  les  Synodes 
Nationaux  ,  309.  Celles  d'un  célèbre 
ProfefTeur,  &  de  fes  Antagoniftes  plai- 
dant ,  &  agiffant  avec  plus  de  Palîion  que 
de  Raifon ,  367. 

Procurations.  S'il  eft  licite  aux  Reformés 

de  ie  charger  de  celles  des  Catholiques , 

10. 

Procureurs  des  Provinces ,  où  il  y  avoir  des 
Eglifes  Reformées  ,  envoies  à  la  Cour , 
48.  Il  n'y  a  que  les  Grands  Seigneursqui 
puiflent  (e  fervir  de  leur  Entremife  pour 
prefenter.  des  Enfans  au  Batême  ,  182. 
200.  L:s  Procureurs  Reformés  ne  doi- 
vent pas  demander  des  iMonitoires  .  219. 

Protéflfeursen  Théologie  Reformés.  Ils  peu- 
vent être  Membres  des  Conlîlloires,  & 
Députés  aux  Synodes,  33.  Decretstou- 
chant  leur  Eledion  ,  &  leurs  Fomftions, 
115.  121.  Casparticuliertouchant  la  Ré- 
pudiation de  leurs  Femmes,  119.  Dé- 
crets plus  amples  touchant  leur  Voca- 
tion ,  leur  Examen  ,  &  leurs  Devoirs  , 
260.275.  Témoignages  que  les  Synodes 
Provinciaux  doivent  leur  rendre  dans  les 
Synodes  Nationaux ,  308  Décret  pour 
■  terminer  les  Difputes  touchant  leur  élec- 
tion, J09.  Décret  pour  régler  leurs  Le- 
çons des  Lieux  Communs  ,313.  De  quel- 
les Dépurations  ils  fout  exemts  ,  ^74. 
Celles  des  AiTemblées  Politiques  leur 
font  défendues  ,  405.  Divers  Reglemens 
Généraux  &  Particuliers  ,  qui  expli- 
quent tout  ce  qui  concerne  leurs  Perfon- 
nes  ,  leurs  Charges ,  leurs  Devoirs,  leurs 
Prérogatives  ,  leurs  Emolumens  ,  &  les 
autres  Chofes  qui  en  dépendent,  440. 
Voies  Académies  é^  Viiiverfités. 

Profeflîon  ouverte  de  la  Religion  Refor- 
mée. Ceux  qui  ne  l'ofent  pas  faire  publi- 
quement j  doivent  être  tenus  pour  Infidè- 
les, 183. 

Promeffès  de  Mariage  futur.  Elles  obligent 
celui  dont  la  Fiancée  s'eft  mariée  avec 
un  autre  ,  pendant  fa  longue  .'<bfence, 
lecroiant  mort,  de  faire  Inrtanced  vaut 
îes  Magiitrats  pour  l'avoir,  zo.   Celles 


d'une  Fille  faites  te  révoquées  avant 
qu'elle  ait  douze  Ans,  font  nulles,  39. 
Celles  que  des  Reformés  font  devant  u;i 
Prêtre,  font  illicites ,  40.  Celles  d'un 
Reformé,  faites  à  une  Catholique  qui 
refufe  contre  fa  Promelfe  de  faire  benir 
fon  Mariage  par  un  Mirnftre  ,  font  nul- 
les ,  ibid.  Cas  fort  extraordinaire  fur  une 
Promeffe  de  Mariage,  42.  Autre  Cas 
três-bizarre  ,  &  la  ridicule  PretentioT 
d'un  Miniftre  là-deffus,  42. 43.  Les  Pro- 
iTiedés  de  Mariage  faites  en  Termes 
équivoques  font  nulles ,  ibid.  Celles  qui 
font  faites  à  une  Fille  qui  fe  dit  Vierge, 
ne  l'étant  pas  ,  font  auifi  nulles  ,  44. 
Le  confentement  mutuel  des  Parties  ne 
les  dégage  pas  de  leurs  Promefles  de  Ma- 
riage ,  50.51  52.  Les  Promefles  Clan- 
delHnes  font  nulles,  Sy,  Elles  doivent 
être  faites  en  Prefence  des  Parens  dei 
Parties,  7^.  Deux  autres  Cas  qui  les 
rendent  nulles,  89.  Autres  Cas  touchant 
-  celles  qui  font  faites  par  Paroles  de  Pre- 
fent,&  qui  font  irrévocables,  45.  46.  159. 
223.  Grandes  Dificultés  furvenues  la- 
defllis,  1.65,  Cas  indécis  fur  cela  ,  183. 
D:cret  par  leqiicl  il  fut  ordonné  de  n'en 
faire  plus  que  par  Paroles  de  futur ,  qui 
feroient  néanmoins  indifTolubles  ,  199. 
Un  autre  Synode  décréta  le  contraire, 
217.  Et  un  autre  a  derechef  confirmé 
celui-là  ,  &  révoqué  ce  dernier  ,  239. 
Elles  ne  doivent  pas  être  faites  ,  ni  re- 
çues dans  les  Temples  des  Reformés, 
ibid.  C'eft  aux  Magiftrats  qu'il  apartient 
de  juger  de  leur  Validité ,  314.  Nouveau 
Décret  fort  ample  touchant  les  Promef- 
fès de  Mari.ige  irrévocables,  402.  403. 
Veics  Cas  £>"  Mnriages. 
Propofans,  delà  Parolede  Dieu,  Reformés. 
Leur  Inftitution,  1.6.22.  Il  leur  eft  dé- 
fendu d'aller  prêcher  hors  du  Lieu  de 
leur  Domicile  ,  42.  Ils  peuvent  afllfter 
aux  Confiftoires,  65.  Et  aux  Svnodes, 
309.  Par  qui  ils  doivent  être  entretenus^ 
70. 140.  149.  197.  Tous  les  Reformés 
doivent  y  contribuer,  178.  En  quels  Cas 
ils  doivent  rendre  ce  que  les  Eglifes  ont 
fourni  pour  leur  Enrretiîn,  185.  La  cin- 
quième Partie  des  t  hariu's  doit  être  re- 
tenue pour  eux ,  237.  260.  374.  Ceux 
qui  ont  prêché ,  &  adminiftré  les  Sacre- 
mens ,  fans  avoir  reçu  l'Impofition  des 
Mains ,  doivent  la  recevoir  quand  ils  font 
Ooooo  3  feits 


TABLE    ALPHABETI  Q^U  E 


faits  Paftein-s  de  qudlqui  Eglife  ,  215. 
245.  246.  259.264.  265.  358.  Le  con- 
traire avoir  été  décidé  pai  deux  Synodes 
Nationaux  precedens ,  64.  65. 179.  Le 
Datême  qu'ils  adminiftrent  doit  être  réi- 
téré,274.  Une  Partie  de  l'Argent  que  le 
Roi  de  France  avoit  odroié  aux  Eglifes 
Reformées,  devoir  être  emploie  a  l'En- 
tretien des  Propofans ,  274.  Décret  con- 
cernant leurs  Propofitions j  313.  Voies 
Candidats  ,  Etttdimis  ,  à'  Lcoliers. 

Profelites.  Ils  ne  doivent  être  reçus  au  St. 
Miniftsre  qu'après  une  longue  'Epreuve , 
4.24.  38.  Elle  eft  fixée  à  deux  Ans  par 
le  Synode  National  de  Iz  Rochelle  ,  304. 
Et  par  celui  de  Privas  ,  quand  on  les  veut 
recevoir  pour  Anciens ,  ou  pour  Diacres, 
420.  On  ne  doit  point  établir  de  Fonds 
pour  leur  Subfirtance,  361. 

Protertations  de  Nullité  contre  le  Concile 
de  Trente  faites  par  le  Synode  National 
de  Poiâiers,  22.  Et  par  celui  de  Lio», 
74.  Deze  fur  chargé  par  ce  Synode  ,  de 
mettre  par  écrit,  en  Latin  ,  &en  Fran- 
çois ,  les  Railons  &  les  Caufes  de  ces 
Protcftations  de  Nullité  contre  ledit  Con- 
cile ,  il/'d. 

Provinces  Ecclefiafliques  des  Eglifes  Re- 
formées de  France ,  diviféesencinq  Claf- 
fes,  par  le  Synode  National  de  Lion, ^S. 
Comment  &  par  qui  leurs  Diferens  dé- 
voient être  terminés ,  76.  Elles  dévoient 
prendre  Soin d^s  Veuves,  &  des  Enfans 
des  Miniftres  decedcs  à  leur  Service  ,  yy. 
Elles  ne  dévoient  avoir  aucune  Préémi- 
nence les  unes  fur  les  autres ,  126.  Elles 
dévoient  établir  des  Ecoles ,  ibid  Et  fon- 
der des  Coleges  &  des  Univerfités ,  197. 
Décret  par  lequel  le  Synode  National  de 
Figeac  régla  leur  Département  en  XIX. 
Clafles  ,  143.  Autre  Décret  touchant 
l'Entretien  de  leurs  Coleges,  &celuide 
cinq  Univerfités ,  251.  Voies  Eglifes,  à- 
Synodes. 

Pfeaumes,  mis  enRime  Françoife.  On  ne 
doit  pas  les  lire  ,  mais  les  chanter  dans 
les  Eglifes  Reformées,  143.  Chacundes 
Fidèles  en  doir  avoir  ,  &  les  Relieurs  ne 
doivent  pas  les  feparer  du  Catechifme  & 
des  Prières  ,  152.  Tous  ceux  qui  font 
dans  les  Aflemblées  de  Pieté,  où  l'on  les 
chante ,  doivent  avoir  la  Tète  découver- 
te, 177.  Changement  propofé  là-deflus, 
319.  Décret  touchant  lesCabndriersque 


les  Imprimeurs  ajoutent  au  Volume  dg* 
Pfeaumes ,  420, 


QUeftions  les  plus  dificiles  touchant  la 
Foi ,  la  Doftrine  &  les  Herefies.  Par 
quels  Sufrages  elles  doivent  être  dé- 
cidées ,  dans  les  Synodes  Nationaux, 
quand  les  Miniftres  ne  peuvent  pas  s'y 
acorder,  17.  Trois  Queftions  dificiles 
propofées  par  le  Synode  National  de 
Linn,  auxProfefleursdeG«/ri>f ,  &  leurs 
Réponfes,  50.  &c.  jufqu'à  57.  Autres 
Queftions  très  -  importantes  fur  XXVI. 
Cas  tous  diferens  ,  refolus  en  XL  VIL 
Articles,  ou  Décrets,  81.  &:c.  jufqu'à 
97.  Autres  (^ueftions  propofées  dans 
XXXIX.  Articles  du  Synode  National 
Ae  Privas,  touchant  la  Revocation  des 
Décrets  des  Synodes  Nationaux  prece- 
dens ,  fur  l'Adminiftration  du  Batème, 
446.  &c.  jufqu'à  457.  Conclufion  qiû 
porte  qu'on  ne  doit  plus  agiter  la  Que- 
ilion  du  Batème  ,  qui  a  donné  lieiï  aux 
Dificultés  des  XXXIX.  C^uellions  pré- 
cédentes, ibid.  Voies  Demandes  (^  Cas  di 
ConJ'cktite. 


RAmus  &  deux  autres  Miniftres  font  des 
Livres  contre  la  Difcipline  Ecclcfia- 
ftique ,  122.  Et  contre  les  Dogmes  de  la 
ConfeflîondeFoi,  123.  Cenfure  qui  leur 
devoit  être  faite,  124. 

Rechute  de  ceux  qui  ont  fait  Pénitence  pu- 
blique. Elle  mérite  l'Excommunication, 

40- 
Reconnoiflance  qui  doit  être  faite  par  les 
Ecclefiaftiques  de  PEglife  Romaine, 
quand  ils  veulent  recevoir  la  Cène,  26. 
Décret  pour  celle  des  Delinquans,  127. 
Elle  ne  doit  être  pratiquée  que  pour  des 
Fautes  très-grandes  &  publiques,  142. 
Ceux-là  même  qui  ont  péché  doivent  la 
faire  ,  eu  propre  Perfonne  ,  150.  Cas 
particulier  là-delTus ,  ibid.  Quelle  Spéci- 
fication ils  doivent  faire  de  leurs  Fautes, 
■î8f.  Les  Confiftoires  ne  doivent  pas  y 
o'Liliger  ceux  qui  ont  été  punis  par  les 
Mngiftrats ,  187.  Si  ce  n'eft  les  Uuelli- 
ftes  ,  ibid.  Ni  faire  fpecifier  les  Crimes 
•où  il  y  a  Peine  de  Mort,  ou  Note  d'In- 
faaiic. 


DES    MATIERES. 


famic,  197.  Autre  Décret  contraire  à 
celui-la  ,  fur  un  Cascrcs-importanc,2i8. 
Décret  touchant  la  Reconnoiflance  des 
Femmes  Impudiques  j  220.  Voies  Delm- 
qtiaiis. 

Recueil  de  toutes  les  Chofes  mémorables, 
qui  devoir  être  fait  par  toutes  les  Eglifes 
Reformées,  47.  121.153.  158.  Toutes 
les  Provinces  furent  cenfurées  pour  avoir 
négligé  de  le  faire,  i8i.  Nouveau  Dé- 
cret pour  les  y  obliger,  281.  Septième 
Ordonnance  faite  pour  cela ,  286.  Elle 
fut  exprcflement  révoquée  par  le  Synode 
National  de  PWu/»J,  401.  Celui  de  tous 
les  Aftes  des  XVIII.  premiers  Synodes 
Nationaux  aprouve,  385.^86.  Votés  Ac- 
tes zy  Difcipliue, 

Recufation  des  Minières ,  245,  Celle  des 
Anciens  &  des  Diacres  ,  qui  fe  fait  pour 
des  Motifs  dont  cloaque  Conlilloire  doit 
juger,  y6.  305.  Celle  de  tout  un  Confi- 
lloire  ne  doit  pas  être  admife,  ibid.  Ni 
même  celle  qui  en  exclut  plus  de  la  Moi- 
tié de  fes  Membres,  401. 

Réfutation  des  Livres  des  Averfaires.  Rè- 
glement fait  la-dellus,  108.  109.  Per- 
fonncs  chargées  de  l'exécuter ,  127.  Apro- 
bation  que  leurs  Ecrits  doivent  avoir, 
153.  Réfutation  de  plufieurs  Herefiar- 
ques,  157-  158.  Celle  de  plufieurs  Au- 
teurs Eterodoxes ,  122.  iZ^.  i7i.  Celle 
des  Ecrits  du  Profelîeur  Prjcator ,  301. 
302.    Voies  Ecrits  <!^  Avojants. 

Regens  des  Coleges  Reformés  ,  &  ce  qui 
les  concerne  ,  réglé  dans  plufieurs  Dé- 
crets ,  197  379.  391.  434.  &c.  jufqu'à 
445.  Voies  Umvcrjttes  eb"  Coleges. 

Regitre  desBatêmes  &  des  Mariagesqu'on 
doit  avoir  dans  les  Eglifes  Reformées, 
7.  Quels  font  les  Entans  batifés  dont  on 
nç  doit  pas  y  faire  Alcnrson  ,  159  Dé- 
cret pour  tenir  un  Regitre  des  ProfeliteSj 
&  des  Morts  185.  Autre  Règlement 
pour  celui  des  Profelites ,  200  248. 

Reglemens  de  la  Difcipline  Ecclelialtique 
imprimés  en  divers  Exemplaires ,  dont  les 
Canons  étoient  fi  diferens  ,  que  le  Syno- 
de National  de  F«'r»«/nefavoitpasceux 
qu'il  devoit  adopter,  72.  Trois  Eglifes 
en  firent  un  Syileme complet,  ihid.  Cer- 
tains Particuliers  s'en  plaignirent,  mais 
ces  Reglemens  furent  néanmoins  aprou- 
vés ,  7f .  76.  Deux  Décrets  contraires 
l'un  à  l'autre,  touchant  leur  Publication 


en  Chaire,  31.  162.  Votés  Us  mrtrtj  Ri- 
gkmens  é^  leurs  Corrcâioris  dans  le  fine  de 
ta  Difcipline.  Reglemens  pour  les  Uni- 
verlicés  Reformées  de  France,  251.275. 
i?9-  315.378.434.  &:c.  jufqu'à  440. Fo/Vj 
Lutvajités.  Règlement  pour  les  Cham- 
bres Mi-parties  ,  275.  Règlement  auSu- 
K^  des  Legs  Teftamentaires  faits  pour 
l'Entretien  des  Minilbes ,  &  des  Eglifes, 
contenu  en  VI.  Articles,  136.  137.  138. 
Celui  qui  fut  drefle  au  Synode  National 
de  Saint  Maixent  pour  l'Eledion  ,  l'Exa- 
men Se  l'Ordination  des  Paifeurs,  357. 
358.  Voies  les  antres  Rtglainns  fous  Ls  Ti- 
tres Particuliers  de  la  Difciplim. 

Reine  de  Nuvmre.  Demande  qu'elle  fit  au 
Synode  National  de  la  Roch,rlle  ,  Se  la 
prudente  Réponfe  qu'on  lui  fie  fur  un 
Cas  deConfciencetrcs-iinpoitanr  ,  108. 
Confeil  qui  lui  fut  donne ,  touchant  les 
Charges  dont  elle  difpofoit,  109.  Elle 
figna  les  Adtes  de  ce  Synode  avec  plu- 
fieurs Grands  Seigneurs  ,  m.  On  lui 
acorda  un  Miniftre  pour  un  An  ,  124. 
Lettres  Synodales  de  Congratulation  qui 
lui  furent  envolées  ,  180.  i8i. 

Relations  de  toutes  les  Chofes  Mémorables 
qui  dévoient  être  envolées  aux  Miniltres 
de  Genève  ,  47.  A  ceux  de  Uon  ,  I2i. 
Aux  Synodes  Provinciaux  ,  &  de  ceux- 
là  aux  Nationaux,  150  Autres  Décrets 
pour  cela  ,  150.  181.  281.  286.  Voies 
Recueil. 

Religion  Reformée.  On  ne  doit  pas  foufrir 
qu'elle  foit  defignée  par  le  mot  de /Vf rw- 
,dué  dans  les  .'^ctes ,  ni  dans  les  Procédu- 
res fignées  par  les  Reformés,  273. 

Remontrances  faites  parles  Etats  du  Lsn- 
guedoc,  au  Synode  Nation.!  1  de  Lion,  37, 
38.  Par  les  Reformés  à  l'Ademblée  de 
Sainte  Foi,  181.  hwKoxàtFrance  ,ihicl. 
Aux  Synodes  Nationaux  par  diverfes 
Provinces,  Eglifes,  &  Perfonnes,  29. 
30  17.  102.  103.  128. 167. 191. 192.201. 
206.  207.  229.  264.  272.  273.  312-  324»^ 
327.  i29  333.  374.  375.  382.  383.  384. 
386.404.407. 

Rentes  Annuelles  des  CommunautésRefbr- 
me;s,  pour  l'Entretien  de  leurs  Eglifes, 
&  de  leurs  Parteurs,  337, 

Rcponfes  faites  par  le  Synode  National  de 

Lion  aux  Etats  du  La>tgtiedoc  37.  3S.  Par 

celui  de  Vertticil  fur  XX  VI.  Cas  de  Con- 

fcieoce   très  -  imponans  ,    décidés  ein 

XL-VI£, 


TABLE    ALPHABETIQUE 


XLVII.  Articles ,  8i.  &:c.  jufqu'à  97. 
Celles  des  FrofefTL-urs  de  Genève  fur  trois 
Demandes  qui  leur  furent  faites  par  le 
Synode  National  de  Lion,  contenues  en 
XXXV.  Articles,  50.  Sec.  jufqu'à  57. 
Celles  de  Mnrellius  aux  Ecrits  de  Rama  , 
&  de DergeroH,  iZ2.  Celles  de  Beze  à 
<iuelques  Auteurs  ,  123.  Aux  Miniftres 
de  Zurich ,  iz§.  Celles  de  Daneau  aux 
Ecrits  de  Bellarmin  ,  186.  Vuiés  Eirits , 
Lettres ,  c>-  Demandes. 

Répudiation  qui  n'a  pas  toujours  Lieu  dans 
les  Mariages ,  quoique  l'une  des  Parties 
ie  foit  proftituée  ,  11.  Diferencequ'il  y 
a  entre  la  Répudiation  des  Femmes  des 
Miniftres,  &  celles  des  ProfeiTeurs  en 
Théologie,  119.  Voies  Divoice  c>'  A/a- 
riages. 

Requête  prefentée  au  Roi  de  Fr/jittf ,  pour 

la  Tenue  des  Synodes  Reforme's  ,  47. 

Par  les  Députés  des    Eglifes  Reformées 

des  F/ns-Uas,au  Synode  National  de  Vitré, 

157- 

■Rcfîdence  des  Pafteurs  Reformés  ordonnée 
plufieurs  fois,   180.  Voies  Mitiijîres. 

Reftitution  du  Bien  d'autrui.  Par  qui ,  & 
comment  elle  doit  être  faite  ,  11. 

Retour  des  Députés  qui  vont  aux  Synodts. 
Il  ne  doit  pas  être  limité  ,  69. 

Révérence  qu'on  doit  faire  paroitre  quand 
on  adminillre  ,  on  reçoit  les  Sacremens 
delà  Cène  ,&  du Batème,  34, 

Revifions  de  la  Confeffion  de  Foi  des  Egli- 
fes Reformées  de  France  ,  98.  99.  HZ, 
17^.  196.  215  258.259.  301.  303.  314. 
357.399.400.  Revifions  &  Correftions 
de  laDifcipliiK  Ecclefîaftique  des  mêmes 
Eglifes.  14  &rc.  jufqu'à  17.  32.33.34. 
72.75-  76.  100.  &c.  jufqu'à  109.  112, 
&c.julqu'à  H9.  148.  &c.  jufqu'à  154. 
162.  163.  164.176.  177.  178.  196.  Sec. 
jufqu'à  199.  221    222.  236.  &C.  jufqu'à 

240.  260.261.262.304.  305.306,  357. 

&C.  jufqu'à  360.  400.  401.  403.  Voi^S 
Difciplirie ,  i^  Coiifcjfton. 
Réunion  de  toutes  les  Eglifes  Reformées  & 
Proteftantes  de  la  ■  hrêtienté  projetée, 
&  la  Commiffion  qui  en  fut  donnée  à  plu- 
fieurs Députés,  31,  Q^ielen  fut  le  Suc- 
cès ,  132.  133.  Chaidieit  Miniftre  ,  Dé- 
puté quelques  Années  après  pour  le  mê- 
me Sujet,  170.  Décret  condamnant  les 
Projets  de  K-ciJnion  entre  les  Reformés 
&les  Catholiques, ^19.  Pludeurs Ecrits 


mis  en  Lumière  h-deffus,  222.  Diverfes 
Lettres  Ëc  RHblutioRS  pour  ce  Sujet, 
300.  Nouvelles  Démarches  pour  réunir 
les  Proteftans  d'A/hmagiie  avec  les  Re- 
formés de  FroMce,  &r  ceux  lies  autres  Pais, 
274.  A(5le  du  Synode  National  de  PWyjy, 
fait  pour  la  Réunion  de  toutes  les  Eglifes, 
de  tous  les  Minières  Se  des  Grands  Sei- 
gneurs Reformés, parmi  lefquels  ily  avoit 
des  Divifions  honteufes,  22i.  222.  223. 
Voies  Umoii, 

Révoltés  contre  la  Religion  Reformée. 
Comment  ils  doivent  être  excommuniés, 
113.  140.  150.  Voies  Apojiats  é^  Excom- 
vninication. 

Rùhnn  (le  Duc  de)  renvoie  d'un  Synode 
National,  fans  pouvoir  obtenir  un  Mini- 
ftre pour  l'Eglife  de  fa  Maifon,         134, 

Roi  de  France.  Quelles  Difpenfes  de  Maria- 
ge il  étoit  licite  aux  Reformés  de  lui  de- 
mander ,153.  Les  Miniftres  dévoient 
faire  des  Prières  Publiques  pour  faCon- 
(ervation,  &  lui  remontrer  fon  Devoir, 
180.  Ce  que  l'Aiïemblée  àt  Sainte  Foi 
devoit  lui  demander,  i8r.  Il  écrivit  au 
Synode  National  deS/Jt/w»?-,  pour  témoi- 
gner fa  bonne  Afedlioii  à  tous  les  Refor- 
més, 201.  Il  déclara  à  celui  de  Gfr^fa» 
qu'il  leur  permettoit  de  tenir  des  Aflem- 
blées  Politiques, pour  nommer  deux  Dé- 
putés qui  iroient  refider  à  la  Cour  pour 
y  faire  leurs  Remontrances  ;  250.  Bre- 
vet &  Lettres  qu'il  promit  pour  convo- 
quer une  Affemblée  Politique,  251.  De- 
mandes qu'on  lui  fit  par  Ordre  du  Syno- 
de National  de  G/ip  ,  touchant  la  Tolé- 
rance du  Dogme  de  l'/4'?/fc/&"7?,  272  Et 
celle  de  nommer  la  Religion  Reformée, 
dans  les  Ades  &  Procédures  ,  fans  y 
ajouter  le  mot  de  Prétendue,  273.  Let- 
tres qu'il  écrivit  au  Synode  National  de 
la  Rochelle  ,  345.  346.  Et  à  celui  de  Privas 
touchant  les  Affemblces  Politiques  des 
Reformés,  auxquels  il acordoit  uneAm- 
niftie,  405.406.  Déclaration  fort  ample 
que  ledit  Synode  lui  fit  fur  cela  ,  407. 
408.  409.  Brevet  par  lequel  Sa  Majefté 
acordoit  une  Augmentation  de  quarante 
cinq  mille  Livres  aux  Eglifes  Reformées, 
omxf  la  Somme  de  Cent  trente-cinq  mil- 
le Livres  qu'il  leurdonnoit  tousles  Ans, 
424.443.444. 

Roi  de  Nnvtine  &  autres  Seigneurs  Refor- 

-inés  que  les  Synodes  Nationaux  decla- 

roienc 


roient  être  obliges  d'entretenir  des  Pro- 
porans  ,  149.  Ce  Monarque  demanda 
que  Icfdits  Synodes  lui  envoialTcnc  des 
Gens  de  Qualité  pour  Députés,         170. 

Rôle  des  Miniftres  Vagabonds  &  Interdits, 
par  le  Synode  National  de  Lion,  au  Nom- 
bre de  XXI. ,  36.  37-  Autre  Rble  de 
XXIV.  Minilhes  Depofés  par  le  même 
Synode  ,  49.  Règlement  8Î  Formalités 
touchant  ces  Rôles,  74.  Autre  Rôle  de 
IX.  Miniftres  Vagabonds  &  Interdits, 
78.  79.  Autre  Rôle  de  IX.  Miniftres 
Apoftats  &  Vagabonds  ,  m.  Autre 
Rôle  de  X.  Miniftres  Depofés  &  Vaga- 
bonds, 125.  Autre  Rôle  de  IV.  Mini- 
ftres Apoftats  &  Vagabonds,  154.  Au- 
tre Rôle  de  IX.  Miniftres  Depofés  &.- 
Vagabonds,  193.  Autre  Rôle  de  V.  Mi- 
niftres Depofés  ,211.  Et  d'un  Vagabond 
très-pernicieux  Hérétique,  ibid.  Autre 
Rôle  de  III.  Miniftres  Depofés  &  Vaga- 
bonds, 254.  Autre  Rôle  de  VI.  Mini- 
ftres A.poftats,  ou  Depofés,  316,  Trois 
autres  Depofés  pour  de  grands  Crimes  en 
apellerent  fans  Raifon  ,  262.  365.  374. 
Autre  Rôle  de  VI.  Miniftres  Depofés, 
393.  Et  de  deux  Apoftats,  44c.  Rôle  Ge- 
neral de  tous  les  Miniftres  &  de  toutes  les 
Eglifes  qu'ils  defervoient  en  France  l'An 
M.  DC.  III.  287.  &c.  jufqu'à295.  Au- 
tre Rôle  General  de  tous  les  Pafteurs  des 

,  Eglifes  Reformées  de  France , drefle  l'An 
M.  DC.  IX.  389.  390.  Décret  touchant 
ces  Rôles  Généraux  que  les  Provinces  dé- 
voient faire  de  toutes  leurs  Eglifes  ,  de 
tous  leurs  Miniftres,&  de  tous  leurs  Pro- 
pofans  ,  425.  Voies  les  entres  Rôles  duTo- 
me  II.  &  celui  de  tous  les  Pafteurs  Re- 
formés de  Fra'ice  ,  avec  leurs  Noms  & 
ceux  de  leurs  Eglifes ,  qui  fut  drefle  l'An 
M.  DC.  XXX  VII.  &  qui  a  été  mis  à  la 
Tête  de  ce  premier  Tome  .-  parce  que 
c'eft  le  dernier  Rôle  qui  a  été  fait  dans 
les  Synodes  Nationaux  àcF'mnce,  291. 
&c.  jufqu'à  la  Page  306.  des  Lettres 
Anecdotes  Préliminaires. 

Rnttin,  Pafteur  de  l'Eglife  de  la  Rochelle, 
fut  remercié  pour  avoir  travaillé  à  une 
Verfion  de  la  Bible,  197,  Le  Synode 
National  de  Srîj/w;«f  lui  donna  deux  Com 
minions  très-importantes ,  205.  206.  Le 
Coipque  à'Omx  &:le  Prefidial  de  la  /?o- 
fW/^demanderent  qu'il  continuât  l'Exer- 
cice de  fon  Miniftere  dans  ladite  Ville, 
Tome  II. 


DES    MATIERES. 

208.  228.  Ce  Miniftre  fit  un  Projet,avec 

quelques  autres  Pafteurs  de  trahir  la  Cau- 
fe  des  Eglifes  Reformées  dans  une  Con- 
férence Publique  avcc  le-  Catholiques, 
&:  il  apoftafia  avec  fes  Complices  dans 
l'Execution  de  cette  Perfidie,  2.11.  Zi2. 


SAcremens  des  Eglifes  Reformées.  Le 
Formulaire  ne  doit  pas  en  être  changé, 
180.  Mais  on  y  doit  néanmoins  ajouter 
quelques  Paroles,  }ii.  312.  Voies  Batê- 
vie  (^  Cène. 

Saumuv.  Décret  fort  important  au  Sujet  de 
l'Affemblée  Politique  des  Reformés  qui 
fe  tint  dans  cette  Ville  ,  où  ils  n'obéirent 
pas  fans  aucun  Délai,  aux  Ordres  du /^o?, 
non  plus  que  le  Synode  National  de  6Vr- 
geoH  qui  les  en  détourna, 250.  Les  Comp- 
tes des  Deniers  qui  furent  ajugés  à  TU- 
niverfité  de  Saiimnr  ,  pour  fon  Etablifle- 
ment  &  fon  Entretien ,  312. 

Scandales  qu'on  doit  prévenir  dans  les  Ma- 
riages des  Miniftres  qui  époufent  des  Fem- 
mes qui  les  deshonorent,  34. 

Schifmatiques.  Quels  Miniftres  doivent  être 
mis  dans  ce  Rang,  J. 

Sculpteurs.  Ils  ne  doivent  faire  aucun  Ou- 
vrage qui  ait  du  Raport  à  rido!atrie,27. 
7i-75- 

Secrétaires  Reformés.  Ils  peuvent  faire  & 
ligner  des  Ecrits  ,  pour  des  Chofes  qui 
concernent  l'Idolâtrie  ,  65.  Q_uels  ont 
été  les  Miniftres  &  les  Anciens  qui  ont  eu 
cette  Charge,  pour  drefler  &  ligner  les 
Ades  des  Synodes  Nationaux  des  Eglifes 
Reformées  de  Fiance,  i.  13.  2J.  32.  58. 
72. 98.  n2.  126.  138.  146. 155.  I73I94- 
213.  233. 255. 296.  353.395.    

Sed/:n.  L'Univerfité  de  cette  Ville  la  fut 
coniprife  entre  celles  de  F>-tf«ff  312.  Le 
Duc  de  Bouillon,  &  les  Pafteurs  de  cette 
Ville  envolèrent  un  Député  au  Synode 

.  "ti iùon AÏ  de  Saint  Mûixcnt,  356. 

Seigneurs  Reformés  qui  ont  des  Miniftres 
chéseux.  Ils  ne  doivent  pas  les  en  faire 
fortir  pour  voiager  ',  &  pourquoi  ,  70. 
Quelles  Perfonnes  ils  ne  doivent  pas  fou- 
frir  chéseux,  ibid.  Ils  doivent  envoier 
leurs  Miniftres  aux  Synodes  Nationaux  , 
148.  QuelUfage  ils  doivent  faire  des  Bé- 
néfices dont  ils  ont  le  Droit  de  Patrona- 
ge, 160.  Et  de  tous  les  autres  qu'ils  poiïe- 
Ppppp  àsm. 


TABLE     ALPHABETI  QJJ  E 


dmz,  ïo6.  i6o.  169.  183.  239.  Ils  ne 
doiveiTt  pas  rétablir  chés  eux  bs  Eglifes, 
ni  les  Chapelles  où  l'on  dit  !a  Merte,  fi 
elles  tombent  en  ruine  ,  248.  Décret 
touchant  leurs  Armoiries  élevées  fur  les 
Frontifpices  des  Temples  ,  273.  lis  font 
exhortés  par  le  Synode  National  de  la 
Rochellt!  d'avoir  un  Miniftre  avec  eux  en 
Cour,  &  dans  leurs  Voiages ,  304.  305. 
Les  grandes  Divifions  qui  étoient  fomen- 
tées parmi  eux  reconnues  par  h  Synode 
National  de  Privas,  421.422.423. 

Sénat  de  chaque  Eglife  Reformée.  De  quel- 
les Perfonnes  il  doit  être  compofé  ,  5.  Le 
Synode  National  de  Nimes  ordonna  qu'il 
fut  changé  en  Confiftoire,  i2o. 

Sens  des  Auteurs  Sacré?.  L'Interprétation 
en  eft  défendue  ,  par  le  Synoie  National 
de  Lion,  aux  Reformes  f.ins  Dillindlion, 
tant  Hommes  que  Femmes,  ^z. 

Sentence  contre  les  Reformés  de  Loitdun , 
29.30.  Formalités  requifes  pour  les  Sen- 
tences d'Excommunication ,  59.  60.  61. 
113.  114.  115. 116. 117.  Formulaire  qui 
en  fut  dreifé  par  un  Synode  National  , 
463.464. 

Serment  de  garder  le  Secret  dans  les  Egli- 
fes Reformées.  Si  on  doit  y  obliger  ceux 
qu'on  y  reçoit  à  la  Communion,  &  s'ils 
cloivent  dire  la  Vérité  de  ce  qui  s'y  paife 
auxMagiftrats,  9.  Les  Sermens  où  il  y 
a  de  la  Tromperie  n'empêchent  pas  la 
Recifîon  des  Contrats,  27.  Quels  font 
les  Sermens  auxquels  les  Conûrtoires,les 
Coloques  &  les  Synodes  peuvent  obliger 
les  Fidèles ,  304.  Serment  que  doivent 
faire  tous  ceux  qui  font  députés  aux  Sy- 
nodes, de  n'avoir  pas  brigué  pour  avoir 
cet  Emploi,  373.  Le  Serment  fait  par 
les  Reformés  de  ne  point  alTifteraux  Ban- 
quets des  Catholiques,  ne  les  oblige  pas 
de  s'en  abfenter  toujours,  11  Les  For- 
malités que  les  Reformés  doivent  fuivre 
dans  les  Sitmens  exigés  d'eux  par  les 
.Magiftrats  Catholiques  ,  180.  Celles 
que  les  Magiftrats  Reformés  ne  doivent 
pas  recevoir  dans  les  Sermens  des  Ca- 
tholiques, 202.  Ni  des  Reformés,  274. 

S;rmons  auxquelles  Reformés  ne  doivent 
point  affifter,  4  15.  44.  Avec  quelle 
Gravité  ,  Se  quel  Stile  ils  doivent  être 
faits  par  les  Miniftres,  70.  Ce  qu'ils  ne 
doivent  pas  cirer  en  prêchant,  127.  200. 
La  Forme  des  Sermons  que  les  Confiftoi- 


res  doivent  examiner  ,22 1.  Le  Jugement 
de  la  Doctrine  qu'ils  contiennent  n'apar- 
tient  qu'aux  Miiiiîfres ,  ibid.  Difputefur 
la  Préface  des  Sermons  de  Calvin  ,  80. 
Voies  Prédicateurs. 

Sures  Miniftre  ,  fait  examiner  un  Recueil 
delà  Dodrine  des  Anciens  Pères,  186. 
Il  fut  chargé  d'écrire  aux  Eglifes  dePro- 
w««pour  Icsconfoler,  196.  On  l'obli- 
gea de  rendre  Compte  de  l'Argent  d'une 
Collège,  187.  Il  prefenta  des  Lettres  de 
Créance ,  &  celles  du  Roi  au  Synode  Na- 
tional de  Sarimm- ,  201.  On  lui  confia 
une  Commifïïon  très -importante,  205. 
Il  fe  plaignit  de  ce  qu'on  vouloit  lui  fai- 
re rendre  Compte  de  l'Argent  qu'il  avoit 
reçu  AuRoi,  208.  On  le  chargea  de  ré- 
pondre aux  Ecrits  du  Sr.  Cayer ,  Mini- 
ftre Apoftat  ,  209.  Il  pro)etta ,  avec 
quelques  autres  Miniftres  ,  de  trahir  la 
Caufe  des  Eglifes  Reformées  dans  une 
Conférence  publique  avec  les  Catholi- 
ques ,  &  apoftafia  avec  fes  Complices , 
211. 212. 

Signatures  en  Rlanc,  quetous  les  Députés 
au  Synode  National  de  Sainte  Foi  donnè- 
rent à  un  Miniftre,  qui  devoir  travailler 
à  la  Réunion  des  Proteftans  avec  les  Re- 


formés, 


132  lii- 


Sorciers  ,  Enchanteurs ,  &r  Noùeurs  d'E- 
guillette  excommuniés  publiquementdans 
les  Eglifes  Reformées  ,  183.  184.  Illu- 
fions  reconnues  là-defius  &  leurs  Remè- 
des, 217.  Hiftoire  d'un  Démoniaque, 
282.  Décret  touchant  ceux  qui  craignent 
les  Sortilèges  dans  leurs  Mariages ,  308. 
Condamnation  d'un  Ecrit  fait  au  Sujet 
d'un  Poiïedé,  313.  Divorce  fait  pour 
un  Sortilège,  ^^o. 

Soumiflîon  à  tous  les  Décrets  des  Synodes 
Nationaux  promife  par  les  Lettres  que 
les  Synodes  Provinciaux  ,  les  Coloques 
8i  les  Eglifes  donnoient  a  leurs  Députés 
auxdits  Synodes  Nationaux  ,  299.  Cet- 
te Claufe  de  SoumrlTion  a  été  jugée  ne- 
ceftaii-f;  pour  la  Validité  des  Adles,  & 
des  Décrets  defdits  Synodes,  ibid. 

Souverains.  En  quelles  Ocafions  on  peut 
prêcher  contre  leurs  Défenfes ,  22.  Quel- 
les font  les  Grâces  qu'ils  peuvent  acorder, 
fans  violer  lesLoix,  222. 

Spedacles  Profanes  défendus  aux    Refor- 

mes,  118.  Avec  tous  les Divertiflemens, 

&  autres  Chofes  qui  y  ont  du  Raport,ai9. 

Subfi- 


DES    MA 

Subfiflance  que  les  Eglifes  refofent  à  leurs 
Pafteurs,  17.  Ce  que  les  Synodes  doivenc 
faire  pour  punir  ces  Eglifes ,  èy.  Celle 
que  les  Parens  doivenc  fe  donner  récipro- 
quement en  de  certains  Cas  ,  71.  108. 
Celle  que  les  Provinces  doivent  aux  Veu- 
ves &  aux  Enfans  des  Miniftres  ,  jj. 
Aux  Miniftres  mêmes,  80.  Autres  Dé- 
crets &:  Cenfures  contre  les  Eglifes  qui 
ne  donnent  pas  toute  la  Subfiftance  ne- 
ceffaire  à  leurs  Pafteurs  ,  ii^.  xxy.  i<j^. 
152.161.177-  i8o.  181.  182.  215.  240. 
Votés  l)igi  atitude . 

'ijubftance.  Changement  qu'on  propofa  de 
faire  fur  ce  Mot  dans  la  Confeflîon  de 
Foi  ,  99  En  quel  Sens  on  l'a  retenu  , 
1 12.  Le  Sj'node  National  de  Montattban  a 
ratifié  ce  qui  en  avoit  été  refolu  par  ceux 
de  la  Rocbclk  Se  de  Nimet ,  175, 

Subvention  au  Défaut  de  laquelle  un  Mim- 
ftre  peut  quiter  fon  Eglife  ,  4.  Vuiés  In- 
gratitude. 

Superftitions  de  l'Eglife  Romaine.  Les 
Reformes  ne  doivent  pas  les  favorifer 
par  aucuns  de  leurs  Ouvrages,  de  quelle 
Nature  qu'ils  foient,  27.  y^.  75:. 

Sufpenfion  des  Miniftres  Vagabonds  ,  16. 
Autres  Décrets  de  Dilcipline  là-defl"us, 

114.  118.  Elle  ne  cefle  point  par  aucun 
Apel,  jufqu'au  Jugement  définitif,  ;0). 
Voies  Vagalonds  ,  Mini  fins  ,  c^  Rôle.  Suf- 
penfion de  la  Cène  pour  divers  Sujets,  & 

!)our  diverfes  Perlonnes  ,  dont  les  Cas 
ont  expliqués  dans  plufieurs  Décrets , 
lO.Il.  12.  20.21.22.43.44.69.76.106. 

115.  130.  Celle  donc  on  menaçoit  le 
Prince  de  Cw^é,  133.154    Voies  une. 

Synodes  Nationaux  des  Eglifes  Reformées 
de  Fid'ici.  En  quel  tems  on  devoit  les 
convoquer,  2.  2i6.  Requête  prefentée 
au  Roi  pour  les  affembler  ,  47.  Qui 
écoienc  ceux  qui  devoisnc  y  avoir  leur 
Voix  deliberacive,  &  decifive,  14.198. 
Reglemenc  couchanc  le  tems  de  leur  Con- 
vocation ,  ^  ceux  qui  dévoient  y  être 
députés.  16.140.  Quelles  Matières  les 
Synodes  Provinciaux  y  dévoient  renvoier, 
17.  Ce  qu'on  dévoie  faire  quand  les  Mi- 
niftres ne  pouvoienc  pas  s'y  acorder  fur 
les  Matières  de  Foi,  ihid.  Quelle  éroit 
PAutorité  de  ces  Synodes  quand  ils  fai- 
foient  leursDecrecs  en  l'Abfence  de  plu- 
fieurs Députés  des  Eglifes  Reformées, 
2}.  Celui  qu'elles  convoquèrent  à  Or/f««j 


T  I  E  R  E  S. 

l'An  M.  D.  LXIL  fut  le  premier  qui 
s'atribua  le  Nom  ,  &  l'Autoricéde  Con- 
cile  General  des  Eglifes  Reformées, quoi 
que  plufieurs  de  ces  Eglilés  n'y  euffent 
aucun  Depucé,  23.  Les  Aâes  de  ce  Sy- 
node furent  compilés  ,  avec  ceux  des 
trois  precedens  ,  par  l'Eglife  de  Lion, 
48.  Reglemenc  General  pour  la  Convo- 
cation defdits  Synodes,  68.  Qui  étoient 
ceux  qui  en  dévoient  forcir  en  cercains 
Cas,  77.  Trois  nouveaux  Arcicles  de 
Difcipline  pour  ces  Synodes,  114.  115. 
Ce  qu'ils  pouvoienc  décider  quand  les 
Parcies  cnDifcorde  écoienc  abfentes,i30. 
Ils  fe  dévoient  affembler  une  fois  tous  les 
Ans,  140.  Chaque Pafteur  devoit  y  ve- 
nir accompagné  d'un  Ancien,  ibid.  Quel- 
les étoient  les  Apcllations  qu'on  ne  de- 
voit pas  y  porter  ,  143.  144.  Nouveau 
Decrec  couchanc  leur  Aucoricé  fuprême  , 
151.  Chaque  Province  dévoie  y  envoler 
deux  Miniftres,  &  deux  Anciens,  ibid. 
Les  Reformés  de  l'Iflc  de  trance  propo- 
ferenc  de  ne  les  aflembler  que  raremenc, 
Se  jamais  fans  de  grandes  Raifons,  190. 
Les  Magiftrats  Reformés  n'avoient  pas 
le  Droic  d'y  aiïifter  dans  les  Lieux  de 
leur  Reftbrc,  202.  Le  Synode  National 
de  Montpellier  ordonna  qu'ils  ne  fe  cien- 
droieiic  que  de  crois  en  crois  Ans ,  2i6. 
Decrec  touchant  les  Miniftres  &:  autres 
Perfonnes  qui  y  venoient  fans  aucune 
Deputation,  272.  Règlement  General 
qu'on  fit  fur  cela ,  299.300.  Autre  Rè- 
glement plus  fpecial  la-deffus,  356.  Les 
Propofans  pouvoient  y  être  admis ,  à 
certaines  Conditions  ,  309.  Quels  AÂes 
&  quelles  Procédures  on  ne  devoit  pas  y 
emploier  ,  ibid.  Et  quelles  Matières  on 
ne  dévoie  pas  y  renvoier  ,  ibid.  &  310. 
Synodes  Provinciaux,  On  doic  les  tenir  tous 
les  Ans  une  fois  ,  2.  De  que»  ils  peuvent 
décider  fans  Apel,  16.  17.  Les  Sencen- 
ces  d'Excommunicacion  qu'ils  confir- 
menc  fonc  valables  ,  32.  Ils  doivent  être 
divifés  félon  les  Gouvernemens  ,  6G. 
Combien  de  Miniftres  ils  doivent  envoier 
aux  Synodes  Nationaux  ,  68.  Qiiîls 
Mémoires  ils  doivent  dreffer  ,  69.  Ils 
doivent  s'afTembler  dans  chaque  Gouver- 
nement, 75.  DequellesMaeieresilsdoi- 
vent  juger  ,  76.  Trois  D;crets  qui  les 
concernent,  lO'Ç.  Nouveau  Règlement 
pour  les  aft"embler  tous  les  Ans  une  fois, 
Pppppz  140. 


TABLE    ALPHABETI  QJJ  E 


140.  Chaque  Paileurdoit  y  venir  acom- 
pagné  d'un  Ancien,  ibU.  Autre  Dccret 
touchant  leur  Autorité,  143.144.  Rè- 
gles de  leur  Subordination  aux  Synodes 
Nationaux,  151.  Tous  les  Miniftres de 
chaque  Province  doivent  fe  trouver  dans 
celui  de  leur  Diftriû,  ibid.  Ceux  d'une 
autre  Province  peuvent  y  avoir  leur  Voix 
deliberative  ,  161.  Propofitions  faites  de 
ne  les  affembler  que  rarement  ,  &  pour 
de  grandes Raifons,  190.  LesMagiltrats 
font  exclus  d'y  affifter  dans  les  Lieux  de 
leurRciTort,  202.  Décret  touchant  l'Au- 
torité que  lefdits  Synodes  ont  de  prêter 
des  Miniftres,  30^.  Témoignages  qu'ils 
doivent  rendre  aux  Synodes  Nationaux 
touchant  les  Profelîeurs  des  Univerlîtcs, 
308.  On  y  doit  juger  fans  aucun  Apelce 
qui  concerne  les  Matières  Pécuniaires, 
310.  Décret  touchant  le  peu  d'Ordre 
qui  fe  gardoit  dans  quelques-uns  de  ces 
Synodes  ,  405.  Cenfures  qu'on  leur  fit 
de  ce  qu'ils  avoient  contrevenu  à  la  Dif- 
cipline  Ecclelîaftique,  417. 

Syfteme  complet  de  la  Difcipline  Ecclefia- 
ftiquedreffé  par  les  Eglifes  de  Paris,  d'Or- 
If  au  s ,   ScdeMemix,  72.  Voies  Difcipline. 


Reforme's ,  83.  Six  Articles  concernant 
la  Forme  des  Legs  Teftamentaires  faits 
pour  l'Entretien  des  Patleurs  &  des  Egli- 
fes ,  336.337.338. 

Théâtre  de  VAntechriJl.  C'eft  le  Titre  d'un 
Livre  qui  fut  compofé  par  Ordre  du  Sy- 
node National  de  la  Rochelle^  ëc  prefen- 
té  a  celui  ai  St.  Maixent,  361. 

Thefes  contenant  plufieurs  Erreurs  condam- 
nées, 206. 

Tours  de  Gibecière  défendus  par  le  Syno- 
de National  de  Pniâiers,  16. 

Traité  de  la  Difcipline  ,  &  de  la  Police 
Chrétienne  compofé  par  yean  Morefi , 
renvcrfant  l'Ordre  établi  dans  les  Egli- 
fes Reformées ,  fut  condamné  par  le  Sy- 
node National  d'y>/t'(!«i,  29. 

Trente.  Les  Proteftations  faites  contre  le 
Concile  de  cette  Ville,  par  deux  Synodes 
Nationaux  ,  22.  47.  Beze  les  mit  par 
Ecrit,  en  Latin  &  en  François,       74. 

Tromperie  d'une  Femme  Reformée  ,  qui 
ôta  le  Droit  à  fon  Mari  de  la  répudier, 
quoi  qu'elle  fe  fur  proftituée,       12.  13. 

Tmeune  Duc  de  Boiiillon  &  Maréchal  de 
France  ,  vint  dans  le  Synode  National  de 
Sainte  Foi,  &  y  affifta  avec  des  Juges  8r 
des  Magiftrats ,  126. 


TEmoignages  que  doivent  avoir  les  Mi- 
niftres qui  changent d'Eglifes,  2. Ceux 
qu'on  donne  aux  Reformés  qui  voiagent, 
ou  qui  changent  de  Domicile  ,  &  les 
Claufes  qu'ils  doivent  avoir  ,  63.  128. 
149.308.  Décret  concernant  les  Témoi- 
gnages de  grande  Importance,  74.  Les 
Conlîftoires  n'en  doivent  point  donner 
aux  Magiftrats  ,  141.  Ni  les  Miniftres 
aux  Catholiques  ,  pour  aucune  Choie  , 
377.  Qiiels  font  ceux  des  Particuliers  qui 
doivent  être  déchirés  par  les  Confiftoires, 
149.  Règlement  plus  ample  là- deffus , 
305.  Plufieurs  autres  Décrets  concernant 
les  Témoignages  de  Politique  ,  pour  les 
Gouverneurs  des  Places  d'Otage  ,  224. 
225.  312.  Pour  les  Oficicrs  des  Cham- 
bres Ali-parties,  27J.  Et  pour  les  Mem- 
bres des  Chambres  de  l'Edit ,  ibid. 

Témoins  dont  la  Confrontation  ne  doit  pas 

être  recùè  dans  les  Confiftoires  ,  167. 

168. 

Teftamens  pleins  d'Abus  &  de  Superfti- 
tions.  S'ils  peuvent  être  exécutés  par  des 


VAgabonds.    Il  y  a  cinq  Rôles  dans  lef- 
quels  on  trouve  LUI.  Miniftres  Va- 
gabonds qui  furent  interdits  ,  ou  depofés 
parles  Synodes  Nationaux  qui  en  ont  fait 
les  Portraits  naturels  ,    afin  que  chacun 
les  reconnut,  36.  37.  78.  79.  m.  125, 
254.  Les  Formalités  qu'on  devoitgarder 
pour  les  mettre  dans  ces  Rôles,  74.    Ils 
ne  pouvoient  pas  en  être  ôtés  fans  l'Avis 
d'un  Synode  National  ,  yy.    Voies  Râle 
C--  Apnflats. 
Validité  des  Aftes  &  des  Décrets  des  Syno- 
des Nationaux  ,  faits  fans  la  Participa- 
tion de  plufieurs  Députés  des  Eglifes  Re- 
formées, 23. 
Venahté  des  Ofices  dont  il  eft  parlé  à  la  Pa- 
ge 109.  raiée  du  Corps  de  la  Difcipline  , 
199. 
Veuves  des  Miniftres.  Par  qui  elles  doivent 
être  entretenues,  77.  2i6.  245  Elles  ne 
doivent  pas  fe   remarier  avant  le  Tems 
ordonné  parles  Loix  Civiles,  79.  Leurs 
Noms  doivent  être  enregîtrés  dans  cha- 
que 


DES    MATIERES. 


que  Synode  Provincial  j  127.  Cas  ttes- 
dificile,  touchant  le  Mariage  d'une  Veu- 
ve, 165.  Autre  Cas  indécis  touchant  le 
ïcms  qu'elles  doivent  garder  leur  Vi- 
duité,  199.  Décret  qui  le  décide,    217. 

Vices.  Comment  il  faut  les  corriger  ,  82. 
Voies  Delmijriaiis,  Cenjhrcf  ,  Reconnoijflui- 
ees  ,  ô"  Excnmmitnkfitions .  ■-■■■■ 

Vifiteurs  des  EgHles  Reformées  qui  avoienc 
érc  députés  par  qoelquss  Synodes  ,  fu- 
rent entièrement  Tuprimcs  par  quelques 
autres ,  2Ô. 

Vitriers  Reformés.  Ils  ne  doivent  faire  au- 
cun Ouvrage  qui  ait  du  Raporc  à  l'Ido- 
lâtrie, 27- 73- 75- 

Union  des  quatre  Evang^liftes;-  C'eft  leTi- 
tre  d'un  Livre  de  Chatki  titt  Moàlw.vtm- 
pli  d'Erreurs  &  conJam'në ,  70^.  Union 
des  Egliies dans  chaque  Synode  Provin- 
cial j  25.  De  celles  de  fv/wf?,  avec  cel- 
les des  Reformés  des  Pais  Uns  ,  ■  157. 
158.  Celle  de  l'AlTemblée  àzManta,  ju- 
rée par  toutes  les  Eglifes  Reformées  de 
France,  iSi.  Mais  retracée  en  Partie 
dans  un  autre  Synode  National  ,  200. 
Et  confirmée  derechefpartm' autre,  203. 
204.  Décret  fort  conuderable  touchant 
lesgrands  Maux  caufés  par  la  Rupture  de 
cette  Union  entre  les  Reformés  ,  223. 
Union  des  Eglifes  du  Marquifat  de  Sala- 
ces, en  Piémont  .  avec  celles  de  France, 
271.  Nouveaux  Troubles,  &  Defordres 
caufés  par  un  Député  en  Cour ,  contre 
cette  Union  des  Eglifes  Reformées  de 
France,  275.  276.  Nouvelles D;;marchcs 
faites  pour  l'Union  de  toutes  les  Eglifes 
Reformées  &  Proteftantes  ,  300.  Adle 
de  rUrnon  de  celles  de  France,  dreffé  au 
Synode  National  de  Privas  ,  398.  399. 
421.422.423.    Voies  Rèiininn. 

Univerfités  des  François  Reformés.  Ils  dé- 
voient s'eforcer  d'en  établir  au  moins 
deux, 197. Décret  pour  en  entretenir  cinq 
des  Deniers  oiSroiés  par  le  Wo»,  251. Elles 
dévoient  en  être  paiécs  prcferablement  à 
toutes  les  Eglifes ,  &  en  rendre  Compte 
aux  Synodes  Nationaux  ,  252.  Elles  dé- 
voient fe  joindre  avec  celles  à' Angleterre  , 
é' Allemagne  &  de  S//;^ipour  condamner 
les  Dogmes  du  Profeffeur  Pifcator  fur  la 
Juftification  ,  258.  Et  travailler  à  la  Ré- 
union des  Proiel^ans  ,  avec  les  Refor- 
més, 274.  Règlement  pour  les  Univer- 
&té%AzFrance,  275.  Dccrcr  touchant  les 


Comptes  qu'elles  dévoient  rendre  ,  &  -es 
Bibliothèques  qu'elles  dévoient  dreffer, 
276.  Diihibution  qui  leur  ttoit  faite 
chaque  Année  de  plus  de  douze  Mille 
Livres,  279.339.  Cenfures  &  Aman- 
des cmploiées  contre  celles  qui  manque- 
rentd'en  rendre  Compte,  dans  le  Syno- 
de National  àah  Rochelle,  308.  Décret 
touchant  les  Débats  qui  y  iurvenoient 
po«rrEle6tiondes  Profeffeurs&  des  Re- 
gens,  309.  Celles  duBearn  ,  de  Sedan, 
&c  dt  Gene-Jc ,  furent  comprifes  entre  cel- 
les de  France  ,  312.  Décret  pour  aug- 
menter !e  Nombre  decesUniverfités,  & 
'pour  régler  tout  ce  qui  concernoit  hurs 
Pnjfcfl'eiirî,  de  leurs  Gages,  315.  Divi- 
fions&:  Procès,  au  Sujetdeceile  deMo»- 
tartban  ,  326.  Difputes  touchant  l'Inten- 
dance ^qu'elle  pretendcjit  avoir  furies  au- 
tres ,  368.  Nouveau  Règlement  qui  fut 
dreffé  pour  en  fixer  leNombie  ,  &  celui 
de  leurs  Profeifeurs, à  chacun  defquels  on 
allîgna  de  bons  Apointemens  ,  378.  Di- 
vers autres  Reglemens  ,  concernant  lef- 
ditesUniverfiEés,  tant  en  General,  qu'en 
'Particulier,  &  les  Devoirs  de  tous  leurs 
Profcff;urs  ,  leurs  Confeils  Académi- 
ques, leurs  Apointemens  Annuels,  les 
Gages  de  leurs  Regens  ,  la  Liquidation 
de  leurs  Comptes,  &:  plufieurs  autres 
Matières  qui  en  dépendent  ,  434.  &c, 
jufqu'à  440.  Dirtnbution  que  le  Synode 
National  de  Privas  leur  fit  de  leur  Part, 
de  Cent  quatre-vints  Mille  Livres  don- 
nées tous  les  Ans  p.ir  le  /?o;auxditesUni- 
verfités ,  &  aux  Eglifes  Reformées  ,443. 

444- 

Vocation  desPafteurs.  Par  qui  &  comment 
cUedoit  êtrefaite,2.  3-Ï5.34.  64.  y^.  6$. 
Quelle  a  été  celle  despremiers  Réforma- 
teurs ,  259 .  Autre  Décret  fort  important 
là-deifus,  &  contraire  au  precedent,307. 
Reglemens  pour  la  Vocation  des  Profef- 
feurs  &  des  Regens  des  Univerfités  Re- 
formées,  iiç.  i2i.  260.  275.  309.  315. 
Pour  celle  des  Anciens,  &  des  Diacres, 
5.  15.  80  305.  Voies  Profefeurs,  Pafieurs, 
Miiiijlres ,  Anciens  c5"  Diacres. 

Ufures  défendues  aux  Reformés ,    z6. 153, 


PPPFP  i 


Xai'itet, 


TABLE 


A  L  P  H  A  B  E  T  1  CLU  E 

prime  par  le  Synode  National  de  Privas, 


419. 


X 


Aitttcs.  Le  Pafteur  de  cette  Ville  qui 
fut  député  au  premier  Synode  Natio- 
nal ,  y  mit  en  Queftion  ,  s'il  étoic  permis 
aux  Reformés  de  le  fervir  des  Monitoi- 
res  &  des  Excommunications  de  l'Egli- 
fe  Romaine,  ii.  Un  autre  Député  de  la 
même  Ville  y  propofa  un  Cas  de  Con- 
fcience.touchant  les  Rechutes  des  Refor- 
més qui  ont  fait  quelque  Pénitence  Pu- 
blique  de  leurs  Fautes,  40' 

Xaintonge,  Tous  les  Reformés  de  cette  Pro- 
vince firent  de  grandes  Inllances  au  Syno- 
de National  de  Montauban,  pour  le  por- 
ter à  obtenir  de  la  Seigneurie  &  Eglife 
de  Genève  Mr.  Rotao ,  afin  qu'il  fut  éta- 
bli Pafteur  à  la /^wM/s,  191.  Cette  mê- 
me Province  fut  chargée  de  veiller  fur  les 
-Prédications  d'un  MiniftrCjqui  avoir  fait 
un  Commentaire  fur  la  Meflèjqui  fut  fu- 


Y. 


YSfoirc.    Les  Plaintes  que  l'Eglife  Re- 
formée de  ce  Lieu  fit  au  Synode  Na- 
tional de  St.  Maixcnt ,  383. 

Z. 

ZEle  du  Sieur  Piâai  ,  reconnu  par  le 
Synode  National  de  Saiat  Maixetit, 
en  ce  qu'il  avoir  fait  un  Recueil  de  tous 
les  Aiftes  des  XVIII.  Synodes  Nationaux 
precedens,  386. 

Zurùh.  Les  Miniftres  de  ce  Canton  de  Suiffc 
aiant  écrit  au  Synode  National  àcNimes, 
il  chargea  Beze  de  leur  répondre  ,  &  de 
leur  faire  Part  de  ce  qui  avoir  été  décré- 
té dans  les  Synodes  Reformés  de  Fronce, 


Mn  de  la  Table  du  Tome  Premier. 


TABLE 


DES     MATIERES. 


TABLE 

ALPHABETIQUE 

Des  principales  Matières  contenues  dam  Je  Second  Tome  des 
Synodes  Nationaux  des  EgUfes  Reformées  de  France. 


ACtes  pour  l'Union  àt  toutes  l;s 
Eglifes  Reformées  de  France .  50, 
142. 143.  Et  de  celles  des  Païi- 
firtj  Reformés,  145.146.  Pour 
la  Convocation  d'une  Affembiée  Géné- 
rale Mixte,  51.  5Z.  Ceux  quiconcer- 
noient  Icfdites  Eglifes  de  France  ,  leurs 
Coloques,  leurs  Synodes,  leursDeputes 
en  Cour,  &  leurs  Procédures,  dévoient 
être  mis  dans  les  Archives  de  \zRochelle, 
pour  éviter  qu'on  ne  les  perdit,  comme 
on  avoir  fait  auparavant ,  375.  On  nom- 
ma XIV.  Eglifes  pour  conferver  ceux 
qui  ctoient  de  moindre  importance,  ibid. 
&  376.  Revilîon  que  le  fécond  Synodi 
National  de  Chétrencon  ordonna  de  faire 
de  tous  ceux  des  XXV.  premiers  Syno- 
des Nationaux  ,  des  Eglifes  Reformées 
de  France ,  487.  Autre  Décret  du  Synode 
National  d'AL-iifo»  ,  qui  ordonna  d'en 
faire  un  Recueil ,  549.  Ordonnance  tou- 
chant le  Soin  qu'on  devoit  avoir  de  con- 
fervcr  tous  ceux  des  Eiabliflemens  de  la 
Religion  Reformée  ,  faits  par  les  Com- 
miflaircs  des  Rois  de  France ,  676.  Com- 
pilation de  tous  ceux  des  XXVII.  pre- 
miers Synodes  Nationaiu  des  Eglifes  Re- 
■  formées  de  France  ,  faite  par  Monfieur 
Gautier,  Miniftre  d'Archiac,  693.  Au- 
tre Compilation  que  le  dernier  Synode 
National  tenu  à  Loudun  ,  ordonna  d'en 
faire, pour  en  envoler  des  Copies  dans  tou- 
tes les  Provinces  Ecclellaftiques,  où  les 


Reformés  de  France  afîembloient  leurs 
Synodes ,  777.  Par  qui  ces  Aftcs  dévoient 
être  lignés ,  pour  les  rendre  valides  &  di- 
gnes de  Foi,  704.805. 

Adultes  ,  fortant  du  Paganifme  ,  du  Maho- 
metifme ,  ou  du  Judailme ,  pour  embraf- 
fer  la  Religion  Reformée.  Ils  dévoient 
être  inftruits  &  batifés  félon  le  Formulai- 
re particulier  ,  qui  fut  drefle  pour  cela  , 
dans  le  III.  Synode  National  ds  Charen- 
ton,  653.  &c,  )ufqu'à  660. 

Afaues  d'Etat  très-importantes,  qui  cau- 
foient  de  la  Divifion  entre  les  ReforinéSj 
6. 152.  Celles  qui  furent  traitées  au  pre- 
mier Synode  National  de  Charcntoii ,  & 
defquelles  plufieurs  Députés  à  celui  de 
Ca/lres  trouvoienc  ftnauvais  que  ledit  Sy- 
node fe  fut  mêlé,  352.  Plufieurs  autres 
Déclarations  la-delTus  de  grande  Confe- 
quence,  SiS-  5i6.  544.  549-631.  634. 
636.  673.  718.  724.757.  Voies  Politique, 
à"  AJJ'cniblées. 

Ajoints  aux  Modérateurs  des  Synodes  Na- 
tionaux des  Eglifes  Reformées  de  France. 
Quels  furent  les  Miniilres  qui  ont  eu 
cette  Charge  ,  i.  78.  138.  240.  331. 
453.53^627.713' 

Awirand,  Profefieur  à  Saimiar,  Se  Têtard, 
Pafteur  à Uhis ,  firent  des Ecrits,touchaot 
les  Décrets  de  Dieu,  qui  cauferent  plu- 
fieurs gr.nndes  Difpiites  dans  les  Univer  • 
fîtes  Reformées  de  France  ,  &  des  Pais 
étrangers  ,  que  les  Synodes  Nationaux 
eurent  beaucoup  de  peine  d'alToupir  , 
571.  &c.  jufqu'à  576.  Lettre  fort  am- 
ple des  Piofelleurs  de  Genève ,  fur  cette 
Ma> 


TABLE    A  L  P  H  A  B  E  T  1  Q_U  E 


Matière,  604.  &:c.  jufqira6i9.  Gran- 
des Plaintes  faites  contre  ledit  âmiraud  àu 
III.  Synode  National  de  Cbarento»,  qui 
ne  trouva  pas  bon  de  Is  cen%er  de  ce 
qu'il  avoit  violé  les  Canons  du  Synode 
National dVi7tv;yon, en  publiant  quelques 
Livres  fur  la  Réprobation,  fans  les  faire 
voir  ni  aprouverà  aucun  Aliniftre,  66^. 
PermilTion  qui  lui  fut  donne'e  par  ledit 
Synode  de  réfuter  par  Ecrit  tousceux  qui 
l'ataqueroient  au  Sujet  de  fes  Livres  im- 
primés ,  fur  le  Contenu  defquels  le  mê- 
me Synode  impofa  Silence  à  tous  lesRe- 
formés  de  Fronce  ,  &  exhorta  ceux  des 
Pais  étrangers  à  ne  plus  difputer  fur  cela, 
ibifi.  &  664.  Ce  Profeiïeur  fut  charge, 
par  le  Synode  National  de  Lourfun^de  tai- 
re un  Recueil  de  tous  les  Statuts  de  la  Dif- 
cipline  Ecclcfiaftique  pour  les  imprimer, 
774- 
Anexes  des  Reformés.  C'étoient  des  Egli- 
fes  fans  Pafteurs ,  unies  à  celles  qui  en 
avoient  ,  &  qui  alloient  faire  les  Fonc- 
tions Paftorales  en  certains  tems  dans  ces 
Anexes  ;  mais  cela  leur  fut  défendu  fous 
divers  Prétextes,  780. 78X.  Voies  EgliJ es 
ir  MMJtrcs. 
Anragoniftes  fiers  &:  dangereux,  parmi  les 
Théologiens  Reformés  &:  les  Proteftans , 
qui  dans  leurs  Combats  ont  déchiré  & 
mis  en  Pièces  l'Eglife  Chrétienne,  par 
leurs  Difputes  Metaphifiqircs  ,  611. 
612.  Votés  Q^ueflions  de  Del^.ts,  &  Ami- 
raud. 
Antecbrifl.  Le  Roi  de  France  défendit  aux 
-Reformés  de  fes  Etats  ,  d'emploier  ce 
Terme  &  les  autres  Expreflîons  qui  pou- 
voient  être  injuri.iifes  au  Pape,  aux  Ca- 
tholiques Romains,  ou  à  leur  Rel'.gion, 
537.  541-632.  C  3.636.637.6^8.  7IS'- 

Apellations  interjettées  aux  Synodes  Na- 
tionaux de  Frnnce ,  par  diverfes  Provin- 
ces, Egiifes,  &Perfonnes,  fur  des  Ma- 
tières, des  Griefs  ,  des  Coiiteiations  & 
des  Procédures ,  où  il  y  a  beaucoup  de 
Chofes  qui  concernent  les  Intérêts  Spiri- 
tuels &  Temporels  desEgliles,  des  Paf- 
jeurs  ,  des  Confiftoires,  des  Coloques, 
des  Synodes  Provinciaux,  &  le  Procédé 
irregulier,  les  Malverfations ,  &  les  Pré- 
tentions injuiles  de  ces  Affemblées  Ec- 
rlefiaftiques,  ou  de  quelques-uns  deleurs 
Membres ,  qui  ont  donne   Liju  à  ces 


Apellations,  &  à  beaucoup  de  Chicanes 
qui  ont  été  formées  par  les  Parties  qui 
étoient  en  conteilation  fur  ces  Matières, 
14.  Sec.  jufqu'à  23.  Sur  XL.  Articles. 
88.  &c.  iufq^rà  96.  Sur  XXXIV.  Arti- 
cles. 157.  &c.  julqu'à  176.  Sur  LXII. 
Articles.  250.  &e.  jufqu'à  260.  Sur 
XXXVII.  Articles.  357.  &c.  jufqu'à 
364.  Sur  XXXIII.  Articles.  368.  &:c. 
jufqu'a  372.  Sur  XI.  Articles.  492.  &rc. 
jufqu'à  498.  Sur  XXVII.  Articles. 
554.  Sec.  jufqu'à  564.  Sur  XXXIV. 
Articles.  664.  &c.  jufqu'à  676.  Sur 
XXXVI.  Articles.  751.  &c.  jufqu'à 
772.  Sur  XXIII.  Articles  du  dernier 
Synode  National  qui  fut  tenu  à  Loit- 
duti. 
Apologie  de  plufieurs  Miniftres  Reformés, 
qui  ne  refîdoient  pas  dans  leurs  Eglifcs , 

551- 

Apoftats ,  Dcpofés ,  01;  Vagabonds.  Ce 
fontLXXII.  Minières,  ou  Profefleurs 
Reformés,  convaincus  de  plufieurs  grands 
Crimes ,  fpecifiés  dans  les  Décrets  des  Sy- 
nodes qui  en  ont  fait  des  Rôles ,  où  ils  ont 
tracé  les  Portraits  naturels  de  ces  Perfon- 
nages  ,  qui  avoient  tellement  deshonoré 
leur  Cara(Sere  ,  qu'il  étoit  bon  que  cha- 
cun les  reconnût  pour  en  éviter  la  Com- 
pagnie,49.  136. 137.219.220.  295  296. 
297.415- 416.417.  523-  524.  52.5-  589- 
590.704.804.  Ce  que  le  Roi  de  France 
ordonna  aux  Reformés  touchant  ces  Apo- 
ffats,  537.  Ils  ne  dévoient  pas  êtrecenfurés 
publiquement  dans  les  Eglilés  Refor- 
mées. 578.728.729. 

Aprobation  des  Livres  des  Reformés.  Dé- 
crets &  Reglemens  fort  amples  fur  cette 
Matière,  151.278.  279.  476.537.547. 
565.  567. 6iz.  6^6. 677-  720. 

ArlmlJi,  Pafteur  &:  Profeffeur  à  Monta-.ihau , 
futcenfuré  pour  avoir  publié  des  Chofes 
très-prqud:ciab!es  aux  Libertés  &  aux 
Privilèges  des  Egiifes  Reformées ,  &  pour 
avoir  commis  dix  Fautes  très -grandes, 
qui  font  fpecifiées  dans  un  fort  long  Arti- 
cle, 776.  777- 

Arminiens.  Décrets  &  Formulaires  de 
Doilrine  pour  confirmer  la  Condam- 
nation qu'en  a  fait  le  Synode  National 
de  D.yrdrecht  ,  182., 183.  184.  278.  280. 
28t. 

AfTeir.iik-  ?s  Politiques  &  Mixtes  des  Ktîor- 

laésdi France,  6.  7.  10.  II.  23.  25.51. 

52. 


DES    MATIERES. 


Î2.  344.346.  383.444-  558.  6}4.  6i6. 

Mandement  du  Roi  de  France ,  &  diver- 
fesRefolutions  Synodales  pour  cela,  Çi. 
&c.iufqu'à  56.  Refulcat  de  celle  delà 
Rochelle,  loz.  Autres  Délibérations  fort 
importantes  fur  cette  Matière,  &  les 
grands  Defordres  qui  en  font  arrivés,  176. 
177.  Le  Roi  défendit  aux  Miniftres  d'y 
a/rifter ,  &  à  tous  les  Reformés  d'en  te- 
nir aucune  fans  faPermiffion,  270.  271. 
350.  407.  634.718. 719.  724. 

Avocats  &  Procureurs  Reformés.  Pour 
quelles  Caufes  &:  Afaires  ils  ne  dévoient 
pass'emploier,  150.  Cruelles étoient  cel- 
les qu'ils  dévoient  tenir  fecretes,      265. 

A'tsbomg,  Ceux  de  la  ConitSionà' Ausbomg 
conviennent  ,avecles Reformés  de  Fran- 
ce ,  dans  les  Points  Fondamentaux  de  la 
véritable  Religion ,  &  font  reçus  à  leur 
Communion  ,  &  peuvent  contrader  des 
Mariages  &  prcfenter  d:s  Enfans  au  Ba- 
rème avec  eux  ,  n'aiant  ni  Superftition, 
ni  Idolâtrie  dans  leur  Culte ,  fuivant  un 
Décret  du  Second  Synode  National  tenu 
à  Charenton  l'An  M.  DC.  XXXI.  Page 
■çoo.  501.  Ce  Synode  étoit  le  XXVI. 
National  de  France ,  mais  le  XXIX.  qui 
fut  le  dernier  tenu  à  Lo:i,iim  l'An  M.  DC. 
LX.  fit  un  autre  Décret  là-defTus,  par 
lequel  il  fut  enjoint  aux  Conftftoires  de 
prendre  bien  garde  aux  Inclinations  de 
ceux  de  ladite  Confefliond'/l«j^o/»-^,  lors 
qu'ils  viendroient  prefenter  des  Enfans 
au  Batême  dans  les  Eglifes  Reformées , 
fans  y  avoir  communié,  ou  pour  y  con- 
trader  des  Mariages ,  afin  de  ne  les  y  re- 
cevoir point,  lorsqu'on  s'apercevra  qu'ils 
n'y  viennent  pas  avec  un  Efprit  de  Paix 
&  de  Charité,  774- 775- 


BAfnage  {Benjamin)  Pafteur  deSf^.  iWi'- 
re  Egliji  ,  fut  député  par  la  Province 
de  Normandie  à  trois  Synodes  Natio- 
naux ,  où  il  fur  clioifi  alternativement 
pour  Modérateur,  533.  Et  pour.Apint, 
627.  Il  s'aqnita  fi  bien  de  ces  deux 
importantes  Charges,  qu'on  lui  donna 
plus  de  Commillîons  dans  ces  Synodes 
qu'à  aucun  autre  Miniftre  ,  comme 
cela  paroit  en  divers  endroits  des  Ac- 
tes defdits  Synodes  ,  466.  471.  539. 
Sec.  jufqu'à  544.  546,  570.  592.  595. 

TOINC  II. 


642.644.650. 651.688. 690,  705- 

Bajlide,  ^\nû\iQ  en  Languedoc ,  aiant  vou- 
lu troubler  la  Paix,  &  la  Tranquillité 
Publique,  fatemprifonné,  &  le  fécond 
Synode  National  de  Charentoti  implora  la 
Clémence  du  Roi  en  fa  Faveur ,    459. 

Batème  &  tout  ce  qui  en  dépend  réglé  par 
divers  Statuts ,  10. 11.  96.  97. 348.  ^7$, 
iyô.'iyS-^T?-  500.776.  Ilpeutêtread- 
miniftré  fans  aucune  Prédication  ,  486. 
Mandement  du  Roi  as  France,  touchant 
les  Perfonnes  qu'il  foutenoit  pouvoir  le 
conférer ,  nonobftant  les  Refolutions  con- 
traires du  Synode  National  àtNimes,Si9' 
543.  Remontrance  faite  au  Commiflaiic 
du  Roi  fur  cela ,  568.  Et  au  Roi  même 
par  des  Députés  Synodaux  en  Cour,  593. 
600.  Le  Batème  des  Adultes,  fortantdu 
Paganifme  ,  du  Mahometifme ,  ou  du 
Judaifine  ,  doit  leur  être  adminilké  fé- 
lon le  Formulaire  particulier  qui  en  fuc 
dreffé  au  troifiême  Synode  National  de 
ChareutoH,  655.  &c.  jufqu'à  66a. 

Beani.  A  quelles  Conditions  les  Reformés 
de  cette  Principauté  dévoient  convoquer 
un  Synode  National  de  toutes  les  Eglifes 
Reformées  de  France,  49.  Pourquoi  ils 
ne  firent  pas  cette  Convocation,  82.  Re- 
folutions qu'ils  dévoient  prendre  pour 
s'aiïujetir  à  la  Difcipline  de  ces  Eglifes, 
&  aux  Décrets  de  leurs  Synodes,  110. 
Les  Lettres  de  Créance  des  Députés  du 
Bearn,  au  Synode  National  d'/l//J«,  n'a- 
voient  pas  la  Claufe  de  la  Soumiflion ,  & 
de  l'Obéidance  (ans  referve  ,  promife 
par  tous  les  autres  Députés  ,  140.  141. 
Demande  faite  par  un  Député  de  ce  Pais- 
là  pour  une  Tolérance,  277.  Refolution 
Synodale  pour  faire  imprimer  les  Ouvra- 
ges de  Mr.  Daneau  ,  fameux  ProfeOfeur 
de  l'Univerfité  du  Bearn ,  389.  Quelles 
Penfions  le  Roi  de  France  donnoit  aux  Mi- 
niftres du  Bearn  ,  &  comment  on  les  di- 
minua ,  464.  L'Incorporation d:s Egli- 
fes Reformées  du  Bcam  avec  celles  de 
Fiance propofée  fous  quatre  Conditions , 
auxquelles  le  CommilTaire  du  Roi  s'opofa 
fortement,  ce  qui  caufa  de  très -grands 
Débats,  476.  &c.  jufqu'à  482.  Lettres, 
Ades  ,  &  Procédures  ,  concernant  uti 
Synode  du  Beam  ,  fur  des  Matières  fort 
importantes  ,  498.  Droits  que  cette 
Principauté  avoit  fur  plufieurs  Miniftres 
des  Eglifes  Reformées  de  France ,  505. 
Q^qqqq  LîS 


TABLE    ALPHABETI  Q^U  E 


L:s  Afaires  des  Eglifes  du  Veam  furent 
recommandées  aux  Députés  Généraux 
en  Cour,  par  le  fécond  Synode  National 
de  Chm-cnton,  507.  Les  Eglifes  du  Bearn 
furent  enfin  unies  &  incorporées  avec  cel- 
les des  Reformés  de  France,  553.  Juge- 
ment définitif  du  Synode  National  à'A- 
/f»;ofl  touchant  de  grandes  ConrelUtions 
&  Procès ,  fondés  fur  plufieurs  Procédu- 
res injuftes  du  Synode  du  Bearn  ,  &  des 
Ordonnances  du  Parlement  da  Navarre  , 
concernant  les  K-eformés  de  ladite  Princi- 
pauté, 557.558.  CommiCQon  du  Syno- 
de National  à'Aknfon  pour  rendre  un  Ju- 
gement définitif  là-defîus,  &  pourapai- 
fer  ces  Troubles,  580.  Remontrance  fai- 
te au  Roi  par  ledit  Synode, touchant  les 
Infraftions  que  le  Parlement  àz  Navarre 
faifoit  à  l'EUlit  de  Reifitution,  au  Préju- 
dice des  Eglifes  du  Bearn  ,  où  l'on  em- 
pêchoit  leRetabliiTement  desPafteurs,  la 
Publication  des  Jeûnes,  &  l'Ufage  des 
Cloches,  603.  604  Çenfures  faites  aux 
Reformés  de  cette  Principauté  ,  fur  ce 
qu'ils  avoient  refufé  de  paier  cinquante 
Livres  qu'ils  avoient  promis  de  donner 
tous  les  Ans  ,  pour  l'Entretien  de  l'U- 
niverfité  de  Montauban,  195. 

Bellarmin  Reformé.  C'eft  le  Titre  d'un  Li- 
vre de  Mr.  d'AuLus,  qui  fut  aprouvé  avec 
des  Eloges,  par  le  fécond  Synode  Natio- 
nal àfCharentoa,  où  les  Députés  promi- 
rent d'en  recompenfer  l'Auteur  ,  505. 
Veratid,  Miniftre&  Profcffeur  en  Théolo- 
gie à  Montauban^  s'étant  mêlé  d'Afaircs 
d'Etat  &  de  Guerre  ,  foutint  dans  un 
Livre,  que  les  Miniftres  pouvoient  por- 
ter les  Armes,  &  repandreleSang,456. 
Le  fécond  Synode  National  dtCharento» 
aiant  vu  ce  que  le  Confeil  Privé  du  Roi 
avoir  fait  la-delfus,  &  entendu  les  Plain- 
tes que  le  Commiifaire  de  Sa  Majejli 
en  nt  dans  ledit  Synode,  condamna  la 
pernicieufe  Doftrine  de  ce  Livre,  &cen- 
fura  fortement  ledit  Sieur  Eeraud ,  qui 
avoua  d'en  être  l'Auteur ,  &  qui  fit  une 
Retradtation  Publique  devant  ce  Synode, 
de  ce  qu'il  avoir  mis  par  Ecrit  dans  le- 
dit Livre,  458.  Les  Ecrits  de  ce  Profef- 
feur  avoient  beaucoup  fcandalifé  les  Re- 
formés ,  &  donné  Lieu  à  former  plufieurs 
Plaintes  contr'eux  ;  mais  il  fut  néan- 
:noins  rétabli  dans  fon  Eglife  ,  par  une 
mtc  grâce  du  Roi,  fur  la  Demande  «lue 


ledit  Synode  National  en  fit  a  5"^  Majejié, 
167.  ié8.  Deux  autres  Minilhes  furent 
compris  dans  cette  Faveur  du  Roi ,  ibiJ. 
&472. 
Bible  dont  on  fe  fervoit  dans  les  Eglifes  Re- 
formées. Elle  devoit  être  corrigée  de  plu- 
fieurs Fautes  notables ,  98.  Le  nouveau 
Teftament  imprimé  à  Movtauhan  de- 
voit être  entièrement  fuprimé  ,  ihid.  Les 
Notes  que  le  premier  Synode  National 
dcChareiiton  refufade  mettre  à  la  Marge 
d'une  nouvelle  Edition  de  la  Bible,  264. 
Les  Livres  de  la  Bible  que  Mr.  Diodati 
avoir  traduits  furent"  prefentés  au  Synode 
National  d'AkrtfO'i ,  qui  ne  les  reçut  pas 
favorablement,  581.  Il  fut  trèsexpref- 
fémcnt  défendu  par  le  troifième  Synode 
National  de  Charenton  ,  de  faire  aucun 
Changement  dans  la  Verfiondc  la  Bible, 
fans  le  Confentement  des  Confiftoires  & 
des  Eglifes  où  il  y  avoir  des  Imprimeries 
établies  pour  les  Reformés ,  678.  Ces 
Reglemens  furent  fi  mal  obfervés  que  le 
dernier  Synode  National  de  Lomlun  fut 
obligé  de  chargerdix  neuf  Miniftres  d'a- 
voir Soin  de  faire  exécuter  les  Ordres  ré- 
itérés qui  avoient  été  donnés  aux  Synodes 
Provinciaux,  de  recueillir  tous  les  Chan- 
gcmens  qui  avoient  été  faits  dans  les  di- 
ferentes  Editions  delà  Bible ,  des  Pfeau- 
mes,  duCatechifme,  &  de  la  Liturgie, 
pour  les  corriger,  afin  que  les  nouvelles 
Editions  qu'on  en  feroit  fe  trouvalTent 
plus  uniformes  que  celles  qui  avoient  été 
mifes  au  )our  les  Années  précédentes  par 
les  Reformés  ,  775.  776. 

Blafphemes  de  plufieurs  Impies  &  Propha- 
nes ,  que  le  dernier  Synode  National  de 
Loadim  ordonna  d'empêcher  par  de  fortes 
Cenfure? ,  780. 

Bîondd  Miniftre.     Un  Synode  National  le 
chargea    d'écrire  l'Hilfoire  Ecclefiafti- 
que,  &;  ordonna  qu'on  lui  en  paieroit  les 
Fraix,  490.  Trois  autres  Synodes  Na- 
tionaux lui  permirent  de  refider  à  Paris, 
&  lui  donnèrent  une  Pcnfion  Viagère, 
pour  y  travailler  à  plufieurs  Ouvrages  de 
Thcoiogie   Pofitive  ,   d'Hiftoire   &:    de 
Controverfe,  fuivant  les  Refolutions  du 
troifième  Synode  National  dcCh/irenton  , 
692.  693. 
Boutcrnite  ,  Miniftre  de  Crenohte  ,  fut  réta- 
bli dans  fon  Eglife  par  une  pure  Grâce 
du  Roi  de  trunci ,  qui  fit  ceffer  les  Pour- 
fuite:; 


DES    MATIERES. 


fuites  que  le  Parlement  du  Dauphinéfai- 
foit  contre  ce  Miniftre,  àcaufed'unLi- 
vre  rempli  d'injures  &  de  Calomniei 
qu'il  avoir  compofé,  &  fait  imprimer, 
lequel  fut  condamné  par  ledit  Parlement, 
466. 467.  470.  471-  472. 
Brevets  du  Roi  de  Finna  acordés  aux  Re- 
formés, &  lus  dans  leurs  Synodes  Natio- 
naux ,  où  l'on  agita  diverfes  Q^ueftions 
la-deflus,  6.  i2.  2$.  34.  240.  241.  328. 
329. 340-  341'  450-  45Î-  454-  465-  472- 
530.531.  533.  534-  628.  Voies  Lettres. 


CAmeron  ,  ProfeflTeur  à  Montauban ,  for- 
ma le  Deffein  d'allier  la  Religion  des 
Reformés  &  des  Proteftans,  avec  celle 
des  Catholiques,  269.  Penfion  gratuite 
qu'on  lui  donna  de  mille  Livres  par  An  , 
285.  Il  fut  difgracié  auprès  du  Roi  de 
France ,  ihid. 

Captifs  Reformés ,  que  le  fécond  Synode 
National  de  Cbarenton  laifla  parmi  les 
Itircs  ,  faute  de  donner  quelque  Chofe 
pour  leur  Délivrance,  507.  508.  Décret 
touchant  lesCapcifs,ou  EfclaveSjdont  les 
Chrétiens  font  un  Trafic,  565.  Captifs 
Reformés  qui  étoienc  fur  les  Galères  de 
France  ,  l'An  M.  DC.  XXXVII.  602. 
Collège  faite  pour  ceux  qui  étoient  en 
lurquie ,  èyy.  6y8.  L'emploi  qui  en  fut 
fait ,  750. 

Casde  Confcience,  fur  diverfes  Matières, 
qui  ont  donné  lieu  à  plufieurs  Délibéra- 
tions des  Synodes  Nationaux  de  France, 
24.  84.  86.  96.  97.  99,100.  147.149, 
243.269.270.458.  539- 543-  547-  577- 
653- 746.  749- 773- 774;  775. 

Catechifme  des  Egliles  Reformées  de  Fran- 
ce. Décrets  touchant  fon  Contenu,  24. 
La  Manière  de  l'enfeigner .  98. 148. 245. 
249.  250.  261.  747.  Ce  qu'on  devoir  ob- 
ferveren  l'imprimant,  483.  633.  Il  fut 
imprimé  en  Langue  Bijcoievne ,  aux  Dé- 
pens du  fécond  Synode  National  àtCha- 
renton,^io.  Ordonnance  du  Roi  de  Fran- 
ce touchant  ce  qu'on  ne  devoir  pa^  y  met- 
tre, 633.  La  Réponfe  qu'on  fît  là-def- 
fusà  SaMaje/Ié ,  637.638.  Letroifiéme 
Synode  National  de  Cbnren/aj  &  le  der- 
nier de  Lntidun  ,  défendirent  d'y  faire  au- 
cun Changement,  dans  les  nouvelles  Edi- 
tions ,  fans  un  Ordre  Exprès  des  Confiltoi- 


res  des  Eglifesoù  il  y  avoit  des  Imprime» 

ries  deftinées  pour  les  Reformés ,  678. 

750. 

Cène  du  Seigneur.  A  quels  Reformés  on 
doit  larefufer,  26.  PlufieursStatutsqui 
concernent  ceux  qui  donnent  &  ceux  qui 
reçoivent  ce  Sacrement ,  149.  151.  194. 
24c.  La  Coupe  de  la  Cène  ne  doit  être 
donnée  que  par  les  Miniftres,488.  547. 
Décret  contraire  à  ceux-là  ,  660.  Les 
Luthériens  eurent  la  PermilTion  de  rece- 
voir la  Cène  dans  les  Eglifes  Reformées 
de  France,  fans  faire  aucune  Abjuration 
de  leur  Créance,  500.501. 

Ccnfures  qui  doivent  être  emploiées  contre 
les  Reformés  ,  qui  n'aquiefcent  pas  à 
toutes  les  Refolucions  des  Afl'emblées 
Générales  &  Provinciales ,  tant  Ecclefia- 
ftiques  que  Politiques  de  ceux  de  leur 
Communion  ,  10,  Plufîeurs  Décrets  & 
Statuts  Synodaux  qui  concernent  les  Cen- 
fures  Ecclefiaftiques  des  Eglifes  Refor- 
mées ,  Se  les  Cas  qui  obligent  de  lesem- 
ploier  contre  des  Particuliers,  ou  contre 
des  Communautés  ,  39.  84.  86.  87.  96, 
98.  99  123.  124.  127.  148.  152.  163. 
164.  165.  181.  182. 199.  243.  247.  252. 
258.259.264.278.  348.355.364.  366. 
367.368  370,  }7i-  372-  375-  382.  458. 
485.  493-  497-  512-  555-  &c.  jufqu'à 
560.577.578.636.663,  667.  669.  673. 
682. 744. 749. 75 1 .  &c.  jufqu'à  794. 775. 
776. 

Chambres  de  l'Edit  ,  &  Chambres  Mi- 
parties.  Quelle  étoit  leur  Juridiâion  & 
Autorité  pour  les  Afaires  des  Reformés 
de  France  ,  &  ce  qu'elles  ont  fait  pour 
maintenir  leurs  Droirs  ,  602.  603.  6n. 
639.647.768.794-776. 

Chancellier  de  France.  Déclarations  très- 
importantes  qu'il  fit  aux  Députés  des 
Eglifes  Reformées  en  Cour  ,     261.  262. 

Changemens  de  la  Confefllon  d.'  Foi ,  de  la 
Diicipline  ,  du  Catechifme  &  des  Prières 
des  Eglifes  Reformées  de  France.  Par 
qui  &  de  quelle  Manière  ils  doivent  être 
faits ,  24. 

Charges,  Ofices  &  Métiers  dont  les  Réfor- 
més étoient  injuftement  exclus  en  France, 
603. 

Cinquième  Partie  de  toutes  les  Charités, qui 
fut  refervée  pour  l'Entretien  des  Univer- 
fités  Reformées  de  F/-tf;;f?,  511  512. El- 
le fut  évaluée  à  la  Somme  de  quatre  mille 
Qjî  q  q  q  2  Livres, 


TABLE    ALPHABETiaUE 


Livres,  ^pour  chacjiie  Année,  513.  Par- 
tage qui  en  fut  fait  entre  les  Univerfités 

5  les  Coleges,  514.  515.  Ordonnance 
du/?o?la-de(rus,  pour  empêcher  les  Mi- 
mftrcs  de  fe  prévaloir  de  ces  Charités 
dans  leurs  Befoins  particuliers,  538.  632. 
637.720.  721.  729. 

Cloche  du  Temple  des  Reformés  de  la  Ville 

d'Ufez,  pour  laquelle  on  fie  beaucoup  de 

Bruit,  &  des  plaintes  au  Roi  de  France  , 

634- 639- 

Coleges  des  Reformés  de  Frs?>ce.  Divers 
Reglemens  &  Statuts  qui  les  concernent, 

6  leurs  Regens  ,33.  &c.  jufqu'à  36.  46. 
47. 122.  &c.iufqu'a  127.  134.  135-  2.0}. 
&C.  jufqu'à  206.  209.  &c.  jufqu'à  2I2. 
249.  286.  287-  292.  401.  402.  403.  410. 
&c.  jufqu'à  413.  510.  &c.  jufqu'a  516. 
583.  584.  80p.  694.  &c.  jufqu'à  7or. 
720.795.  &c.  jufqu'à  799. 

Collede Générale  faite  parla  Permiffiondu 
Roi  ,  dans  toutes  les  If  glifes  Reformées 
de Finuce ,  pour  aflifter  les  Villes  de  la 
Rechelk  ,  de  Montaiiban  ,  &  deCaJlres,  la- 
quells  caufa  de  grands  Débats  entre  ces 
trois  Villes  •,  378.  379-  ,Mr.  Roijues  du 
Languedoc  ,  qui  avoic  reçu  une  Partie  de 
l'Argent  de  cette  Collecte  ,  ne  vouloir  pas 
en  rendre  Compte ,  488.  Mr.  d'Huiffcau 
en  paia  foixante  -  neuf  mille ,  fept  cens , 
trente  Livres ,  qu'il  avoir  entre  fes  Mains, 
490.  Ordonnances  du  Roi  de  Fr<wcc,  tou- 
chant les  Collèges  des  Reformés,  538. 
632.  637.  CoUeâe  faite  pour  la  Déli- 
vrance des  Captifs  Reformés,  677.  678. 
De  quelle  manière  elle  fut  emploiée,75o. 

Collerions  des  XXV.  premiers  Synodes 
Nationaux  des  Eglifes  Reformées  de 
Frmice,  dont  toutes  les  Provinces  Eccle- 
fiaftiques  dévoient  faire  la  Revifîon.pour 
les  rendreconformeSjdansunSynodc  Na- 
tional auquel  on  devoir  les  produire,  487. 
549.745.  Voies  ASi's,  DiJcipUne,  &  Re- 
cueil. 

Commiffaires  du  Roi  de  Frmice ,  envolés  aux 
Synodes-  Nationaux  des  Eglifes  Refor- 
mées, avec  des  Ordres  très-importans, 
qui  ont  donné  Lieu  à  plufieurs  Conrefta- 
tions,  Remontrances  &  Plaintes,  fur di- 
verfes Matières  Ecclefiaftiques  &  Civiles, 
240.241.263.268.  270.  271.  328.  329. 
332-  3?5-  3?4-  Mî-  344-  345-  355-  385- 
392-  }97-  398. 449-  453-  &c.  jufqu'a 457. 
4;33.  &c.  lufqu'a  539.  549.  568,   627. 


629.  &c.  jufqu'à  634.  646, 647.  714.  &:c, 
julqu'à733.  Refolucion  trcs-importanre 
du  dernier  Synode  National  de  Loudun , 
touchant  les  Ordres  du  Roi  Loiiis  XIV. 
donnés  à  fes  Commiflaires  pour  interdire 
&  abolir  plufieurs  Eglifes  Anexes  des 
Reformés ,  &  la  Réponfe  fort  vigoureu- 
fe  que  ce  dernier  Synode  fit  pour  y  main- 
tenir les  Pafteurs  qui  en  étoient  en  Poffef- 
fion,  596.597.720.728.780.781, 

Comptesdes  Apointemens  que  les  Univerfi- 
tés,'les  Coleges  ,&  les  Eglifes  des  Refor- 
més avoicnt  en/'ivnccjpar  des  Affignations 
que  le  Roi  leur  faifoit  tous  les  Ans  delà 
Somme  de  Cent  quatre-vinrs  mille  Li- 
vres,r34. 135-213.214. 215.  Quifutaug- 
mentée  julqn'à  la  Somme  de  deux  Cens, 
vint-cinq  Mille  Livres  ,  292.  410.     En 

■  Compenfâtion  des  Dixmes  qu'ils  paioienc 

■  aux  Ecclefiaftiques  Romains,  604.  De 
laquelle  Somme  la  Diftribution  &  les 
Comptes  éroienc  réglés  a  la  fin  de  chaque 
Synode  National ,  40.  41.  42. 126.  12.~. 
ijy.  206.  &-C.  jufqu'a  209.  212  &c.  juf- 
qu'à n6.  249.  287.  Stc.  jufqu'à  290. 
403.  &c.  jufqu'a  407.  514.  515.  516. 
584.  &c.  jufqu'a  587.  701.  702.  703. 
798.  Les  Comptes  rendus  auxdits  Syno- 
des par  le  Sieur  Ducund.il ,  Receveur  Ge- 
neral des  Eglifes  Reformées  de  France, 
42.  &c.  jufqu'à48.  131.  &c.  jufqu'à  136. 
177. 178.  184.  216.  217.  291.  374-  517» 
518. 519.  587.  588.  648.  780.  781. 799- 

Concile  de  Trente  ,  rejette  comme  detefta- 
ble,  par  les  Reformes  &  par  lesProte- 
flans,  633.  Demandes  &  Plaintes  du 
Roi  de  France  là-deflus  ,  iUd.  La  Ré- 
ponfe que  Ici  IL  Synode  National  àtCha- 
reiiton  fit  àSaMajefté  fur  ces  Demandes, 
638. 

Confelfion  de  Foi  des  Eglifes  Reformées  de 
France ,  revue  &  corrigée  fur  IV.  Arti- 
cles ,  par  le  Synode  National  de  Tomteins, 
7. 13.  14,  Décret  fort  important  là-def- 
fiis,  24.  Projet  d'une  autre  ConfelFion 
de  Foi  ,  dreffé  par  ledit  Synode  ,  58. 
Revi'iîon  des  Textes  qui  étoient  à  la  Mar- 
ge de  cette  première  Confeffion  de  Foi , 
374.  Avcrriffemens  Synodaux  aux  Impri- 
meurs qui  dévoient  en  faire  quelques 
Editions,  483.750.  Ordonnance  du  i?oî 
Loiiis  XIV.  touchant  quelques  Expref- 
fions  qu'il  vouloir  obliger  les  Reformés 
d'en  retrancher,  633.    Réponfe  que  lui 


DES     MATIERES. 


fit,  fur  cela,  le  III.  Synode  National  de 
Charetuon,  637.638. 

Confcils  Académiques,  Ordinaires  &  Ex- 
traordinaires ,  avec  tout  ce  qui  les  con- 
cerne, 209  &c.  jufqu'à  212.  287.  402. 
510.  5"- 515-  577-  69s-  697-  754-  796- 
797. 

Confiftoircs  &  tout  ce  qui  les  concerne,  tant 
en  General ,  que  pour  les  Charges  &  les 
Devoirs  de  leurs  Membres  Particuliers, 
&  ce  que  les  Synodes  Nationaux  des 
Eglifes  Reformées  de  France  leur  ont  or- 
donne,  11.  iç. 25. 26  3t.  83.84.  85.  99. 
148.  169. 182.  24.^.z6s.278.  279.  347. 
i6i.i64.  366.368.375.  378.  473-  474- 
484.496.499.502.  503.  512.  552-556. 
&c.  )ulqu'a  561.  577.  578.  66Z.666. 
667.  668.  670.  67i.  674.  688.  744-  745- 
749.  751.  &c.  jufqu-a  77i.  775.  777. 
783.  &c.  jufqu'à 798. 

Controverfes  très  -  importantes  entre  les 
Sieurs  Duvioulin  &  Tilemis  Profeffeurs  Re- 
formés ,  6.  37.  38.  Autres  grandes  Con- 
troverfes entre  plulleurs  Univerfités  &: 
Profeffeurs,  tant  de  France  que  des  Pais 
étrangers  ,  au  Sujet  des  Ecrits  &  des 
Dogmes  des  Sieurs  Amiiand  &  Têtard,  fur 
des  Queftions  très  -  dificiles,  571.  &c. 
jufqu'à  576.  Votés  QiieJ} ions ,  Ecrits  j  é^ 
Lettres. 

D. 

DEbat  fort  grand  ,  fur  la  première 
Commiffion  que  le  Rvi  de  France  don- 
na ,  pour  faire  alfifter  un  CommifTaire 
General ,  de  fa  Part ,  à  toutes  les  Déli- 
bérations des  Synodes  Nationaux  des 
Eglifes  Reformées  de  fes  Etats  ,  241. 
242.  Autre  Débat  fur  un  Mandement  de 
Sa  Majejlé  donné  à  un  nouveau  Commif- 
fairequi  vint  dans  un  autre  Synode  Na- 
tional avec  la  même  Autorité  que  le 
Commiffaire  précèdent  ,  338.  Ce  qui 
donna  Lieu  à  l'Envoi  de  ces  Commiffai- 
res  du  Roi  auxdits  Synodes  ,  &  quelle  fut 
la  Soumiffion  de  tous  les  Députés  des 
Eglifes  Reformées  qui  reçurent  ces  Man- 
demens,  après  qu'ils  eurent  prefenté  di- 
verfes  Requêtes  au  Roi  ,  pour  éviter 
l'Infpcûion  de  ces  Commiffaires ,  456. 
457.  Autre  grand  Débat  au  Sujet  de  l'In- 
corporation des  Eglifes  du  Betir» ,  avec 
ficlles  de  France  ,  476,  &c.  jufqu'à  482. 


Plufieurs  grands  Débats  entre  les  Uni- 
verfités &  les  Profelfeurs  Reformés ,  tou- 
chant les  Ecrits  &  les  nouveaux  Dogmes 
de  Mrs. /Iv;;Vjot/,  Têtard,  Dnmnulm,  8c 
autres  Miniftres,  5:^1.  &:c.  jufqu'à  576. 
604.  &c.  jufqu'à 619.  66^.  Débats  qui 
étoient  entre  tous  les  Reformés ,  &  qui 
caufoient  beaucoup  de  Diflcntions  ,  donc 
le  CommilTaire  du  Roi  Loiiis  XIV.  fe  plai- 
gnit ,  au  dernier  Synode  National  de  Loti- 
dtm,  716.  Débats  entre  l'Eglife&rUni- 
verfité  de  Montatiban ,  fur  plufieurs  Ma- 
tières,  754.  Sec.  jufqu'à 758.  Voies  Apels 
<Ùf  Qiieflioiis. 
Demandes  faites  aux  Synodes  Nationaux  , 
par  diverfes  Provinces  ,  Eglifes  &  Per- 
f»nnes  Reformées,  9.  lo.  12.23.  26.  28. 
34.35.36.  SI-  &c.  jufqu'à  56.  84.  85. 

96.   97.    107.    114.   115.    119.   I20.   121, 
124.  125.  147.  149.  150.   180.  186.    187. 

191.  &c.  jufqu'a  199.  20t.  zsz.  264. 
276.277.279.280.281.  284.351.  354. 
356.  359>  383-  397-  484-  485-  486.  489. 
505.  Sec.  jufqu'a  510.  554.  Sec.  julqu'à 
564.  578.  663.  &c.  jufqu'à  679.  687. 
690.751.  &c.  jufqu'à  798. 
Députés  aux  Synodes  Nationaux.  Regle- 
niens  touchant  ceux  qui  ne  dévoient  pas 
y  être  Députés ,  8.  507.Quels  ont  été  les 
Miniftres,!es  Anciens,&:  les  autres  Refor- 
mes  qui  furent  envoies  en  cette  Qualité 
auxdits  Synodes,!.  &c.  jufqu'à  4.78.  &c. 
jufqu'à  82. 138.  &c. jufqu'à  142.236.&C. 
}ufqu'à  240.  329.  &c.  jufqu'à  331.  450. 
&c.jufqu'à453 .53 1.  &:c.  jufqu'à533.625. 
&c.  jufqu'à  6Z7,  711.  8cc.  jufqu'a  713. 
Les  Deputésau  fécond  Synode  National 
de  Charcnton  reçurent  une  Gratification 
an  Roi  defeize  mille  Livres,  519.  525. 
526.  Ceux  qui  furent  députés  auSynodc 
National  à'Alen;ou  en  reçurent  autant,  & 
on  leur  taxa  leur  Dépenfe  à  cinq  Livres 
Tournois  par  jour,  577.  Ceux  qui  aflî- 
fterent  au  III.  SynodeNational  de  Cba- 
reiiton ,  eurent  chacun  fix  Livres  par  jour, 
d'une  pareille  Gratification  ,  701.  Les 
Deputésau  dernier  Synode  National  de 
Loiidun  aianc  auffi  obtenu  feize  mille  Li- 
vres du  Roi  Loiiis  XlV.  fe  les  partagè- 
rent entre  XLV.  qu'ils  étoient,  &  en 
eurent  pareillement  fix  Livres  chacun 
pourleur  Dépenfe  de  chaque  jour,  ^3. 
805.  Les  Noms  &  Suinoms  avec  les 
Qualités  des  Députés  Généraux  des  Egli- 
Q3qq„q,3  fes 


TABLE    ALPH 

(es  Reformées  en  Cour  ,  4.  141.  241. 
Quel  Rang  ils  dévoient  tenir  dans  les  Sy- 
nodes Nationaux,  502.  Commiflions  qui 
leur  furent  données ,  &  aux  autres  Dé- 
putés que  lefdits  Synodes  envoioient  ex- 
traordinairement  auprès  du  Roi,26.wZ. 
177. 179. 189.  242.260.  261.  262.  266. 
267.  268.  272.  340.  ?42.  &c.  jufqu'à 
346- 355-  i75-  376.  384.  395-  i9^-  407- 
459.  Sec.  jufqu'à  464.  4(^7.  468.  470. 
501.  $03.  507.  509- 543-  545-  567-  568. 
591.  &c.)ufqn'a594.652.6;4.  639.641. 
642. 644. 646. 648.  650.  710.  713.  718. 
724.732.  733- 739- 781. 
Defchamps ,  Miniftre  à  D/V/»/»^ ,  fut  convain- 
cu par  le  Synode  de  Ca'én  d'être  coupable 
de  plufieurs  Intrigues  faûieufes,  &  exclus 
de  fon  Miniftere  ,  par  le  Synode  National 
d'Ak»fon ,  à  caufe  de  fes  Folies  ,  fie  def- 
dites  Faftions ,  555. 

Dimanche.     Comment  ce  jour  doit  être 
fandlifié  par  les  Reformés ,  773.  C'eft  un 
Sobat  qui  a  été  établi  par  Jefus-Chrift  lui- 
même,  774. 
DifcipIineEcclefiaftique  des  Eglifes  Refor- 
mées de  France ,  revue  &  corrigée  par  le 
Synode  National  de  Towieins ,  l'ur  XIV. 
Articles,  83.  &c.  jufqu'à  86.  Par  celui 
d'A/ûis  fur  XXII.  Articles,  147.  &c. 
jufqu'à  151.  Par  le  I.  àtCharentou,  fur 
XI.  Articles ,  243.  &c.  jufqu'à  146.  Par 
celui  dzCaflres,  fur XII.  Articles,  347. 
348.    Par  le  II.  de  Charemmt ,  fur  XX. 
Articles,  473.  &c  jufqu'à  476.  &  485. 
486.  Par  celui  d'/4/f«fo«  fur  VIII.  Arti- 
cles, 546.547.  Par  lelll.  dcCZïrtifnrfiw, 
fur  XXV.  Articles,  652.  653.  660.  &c. 
jufqu'à  664.    Par  celui  de  Loudtm ,  qui 
fut  le  dernier  Synode  Nationaljfur  XIV. 
Articles,  743.  &c.  jufqu'à  747.    Tous 
ces  Statuts  de  laDifciplineEcclefiaftique 
furent  compilés  en  un  Corps,  &  expli- 
qués par  deux  Miniftres ,  qui  prefente- 
rent  cet  Ouvrage  audit  Synode  ,  lequel 
recommanda  à  leurs  Provinces  de  les  en 
recompenfer  ,  693.     Ce  même  Synode 
chargea  Mr.  Amiraml  &  trois  autres  Mi- 
niftres ,   de  tirer  une  autre  Copie  plus 
exade  de  ces  Statuts  de  la  Difcipline, 
fur  les  Actes  Synodaux  ,  pour  la  faire 
imprimer  ,  attendu  que  tous  les  Exem- 
plaires a    qui   en   avoient   été  publiés, 
étoient  diferens,  774. 
©iftnbuEions  faites  aux  Eglifes  Reforniées 


ABETI  Q^U  E 

Aq France,  à  leurs Paileurs,  à  leurs  Co- 
leges ,  &  àleursUniverfités,  delaSom- 
me  de  cent  quatre-vints  mille  Livres  que 
le  Koi  leur  donnoit  tous  les  Ans  ,  44.  &c. 
jufqu'à  48.  217.  218.  286.  Sec.  jufqu'à 
295.  Autre  Diftribution  qui  leur  fut  fai- 
te de  deux  cens  vint-cinq  mille  Livres  , 
410.  &c.  jufqu'à4i5.  Somme  de  plusde 
iix  cens  mille  Livres  qui  leur  devoit  être 
paiée  des  Deniers  du /loi,  463.464,  Au- 
tre Diftribution  qui  leur  fut  faite  par  le 
II.  Synode  National  de  Charento»  ,  520. 
&c.  jufqu'à  523.  Celui  d'A/enfon  leur  fit 
auffi  une  Diftribution  des  Deniers  Roiaux, 
588. 589.  Mais  les  deux  derniers  Syno- 
des Nationaux  ne  reçurent  que  chacun 
feize  mille  Livres  pour  les  Fraix  de  leurs 
Députés,  701.803.  805.  Et  au  lieu  de 
deux  cens  vint-cinq  mille  Livres  que  le 
Roi  Loilis  XIV.  avoir  fait  diftribuer  à 
quelques-uns  des  Synodes  Nationaux 
precedens,  comme  lefaifoient  fes  Ayeuls, 
292.  &c.  jufqu'à  295.  410.  S)ic.  jufqu'à 
415.  Ces  derniers  Synodes  ne  trouvèrent 
que  des  Arrérages  dans  tous  les  Comptes 
des  Provinces  ,  des  Univerfités,  &  des 
Coleges ,  695.  696.  698.  700.  &c.  juf- 
qu'à 703. 797. 79»- 799' 
Divorce  fait  par  l'Autorité  des  Magiftrats, 
improuvé  par  un  Synode  National  qui 
donna  Lieu  à  une  Ordonnance  du  Roi  de 
France ,  par  laquelle  il  obligeoit  le  Syno- 
de National  d  Aleii/o»  de  s'expliquer  là- 
deffus ,  537. 

Dixmes  que  les  Reformés  paioient  aux  Ec- 
clefiaftiques  de  la  Religion  Romaine,  & 
dont  la  Compsnfation  en  étoic  faite  aux 
Eglifes,  &  aux  Univetfités  Reformées, 
par  la  Somme  de  deux  cens  ,  vint-cinq 
mille  Livres,  que  le  Roi  de  France  leur 
donnoit  tous  les  Ans ,  604. 

Dordrecht.  Le  Synode  National  des  Eglifes 
Keïormées  des  Pais  lias  qiiifuttenu  dans 
cette  Ville,  aiantfait  LXXXXIII.  Dé- 
crets pour  établir  la  Dodrine  de  l'Elec- 
tion ,  de  la  Réprobation ,  de  la  Corrup- 
tion des  Hommes  ,  de  leur  Redemtion 
par  la  Mort  de  Jefns  Chifl  de  leur  Con- 
verfion  ,  &dela  Perfeverance  des  Fidè- 
les, condamna  XXXV.  Dogmes  des 
Remontrans,qui  furent  aufli  rejettes  par 
le  XXIV.  Synode  National  des  Eglifes 
Reformées  de  France,  qui  ratifia  tout  ce 
.qui  fut  décrété  par  celui  de  Dordrecht, 
comave 


D  E  s    M  A 

comme  cela  parait  fort  au  long  dans  les 
Adesdudit  Synodz  de Fraiice,ttn\i  zCha- 
renion  l'An  M.  DC.  XXIII.  298.  &rc. 
jufqu'à  11}.  Les  Synodes  Nationaux  pre- 
cedens  firent  quelques  Décrets  prélimi- 
naires fur  cette  Matière,  182.  183.  18+. 
278.279- 

Droit  des  Piiiflances  Souveraines ,  mainte- 
nu par  les  Reformés  de  Fronce  ,  contre 
les  Ecrits  du  'Jefuite  Suarez,  38.39.  Et 
contre  d'autres  Cafuiftes  de  la  même  So- 
ciété qui  étoient  en  Procès  fur  cela  avec 
lesDodeursdeSorbonne,  640. 

Duélliftes  déclarés  infâmes,  par  les  Edits 
A\xRoi  de  Frattce,  &  cenfurés  par  le  Sy- 
node National  de  Loudu» ,  774. 


Ecrits  de  Mr.  Chamiiy  ,  Profefleur  en 
Théologie  à  Moiitanhan  ,  examinés,  i  ï. 
Et  aprouvés  par  un  Synode  National  qui 
lui  donna  deux  Mille  Livres  de  Recom- 
penfe,  100.  Aprobationdeceux  de  Mr. 
le  Profefleur  Rivet,  32.  Il  en  fut  auflî 
paie,  487.  Ceux  du  Miniltre  du  Frêne, 
remplis  d'Erreurs  très  pernicieufes,  92. 
93.  Q_uelle  Aprobation  dévoient  avoir 
tous  les  Ecrits  des  Auteurs  Reformés, 
151.  Plufieurs  Décrets  &  Reglemens 
concernant  l'Aprobation  necefl'aire  à 
tous  les  Ecrits  qui  traitent  de  la  Religion 
Reformée ,278. 279. 476.  537-  54i-  f-i?- 
565.  ^67-  632.  636.  éyy.  720.  721.  7-27. 
Quels  étoient  ceux  que  les  Synodes  dé- 
voient paier  aux  Auteurs,  119,  501. Ceux 
du  Capucin  Reformé  envoies  de  toutes 
Parts  ,  18^.  Ceux  des  Pères  dont  on  fit 
des  Collerions ,  264.  Ceux  du  Profef- 
feur  D«wo/;//;;  imprimés  en  LXXV.  Vo- 
lumes &  le  Catalogue  de  leurs  Titres, 
273. 274. 275-  Ceux  de  Mr.  Tilloi ,  251. 
483.  Ceux  qui  étoient  entre  les  Mains 
des  Ekputés  Généraux  ,  &  des  autres  Per- 
fonnes  oui  avoient  recueilli  les  Adles  des 
Eglifes Reformées,  375.  Ceux  de  Mr. 
Blomkl,  384.  Ceux  de  !Vlr.d'/*i;Mn,389. 
Ceux  de  Mr.  Chav.ter .  ibiJ.  Ceux  de  Mr. 
Cnnieron  ,  401.  CeuxdeMr.  fc'L^^>v;«</,Pro- 
felfeur  à  Montmiluvi  étant  fcanda^eux  ,  & 
prernicieux  aux  Rtformés ,  furent  con- 
damnés par  le  lï.  Synode  National  de 
Cèarevton,  /^^6  458.  467.  468  Ceux  dss 
Miaï[\xiS  Uajiide  te  Douteroik,  étantaufîi 


T  I  E  R  E  S. 

fort  mauvais,  irritèrent  le  Roi  de  Frewe, 
&  furent  pareillement  condamnés,  459. 
466.  467.  470.  471.  472.  Plufieurs  au- 
tres Ecrits  des  Reformés  tous  remplis 
d'Injures  ,  furent  envoies  par  le  Roi  de 
France  audit  Synode,  qui  s'excufa  de  les 
condamner,  476.  Ceux  de  Mr.  Elundel 
&  de  Mr.  le  Faucheur  imprimés  aux  Dé- 
pens des  Eglifes  Reformées ,  490.  491. 
Ceux  de  Mr.  d'Aubus  mis  au  jour  fous  le 
Titre  de  Bel/armin  Reformé  ,  &  paies  par 
Ordre  d'un  Synode  National,  505.  De 
même  que  ceux  de  Mr.  Cottiere  ,  touchant 
la  Foi  des  trois  premiers  Siècles ,  506, 
Ceux  de  Mr.  Amiraud,  Prof:efl"eur  àS/ï« - 
mur,  &  de  Mr.  Têtard  Pafteur  à  Elois ^ 
qui  cauferent  de  très  grandes  Difputesj 
&  troublèrent  plufieurs  Synodes  ,  571. 
Ceux  de  Mrs.  Dnmouli»  &  Rivet  Profef- 
feurs  ,  touchant  L-s  Difputes  defdits  Ami' 
raud  &  Têtard,  expliquées  en  XIII.  Ar- 
ticles, 572.  Sec.  jufq-u'à  576.  Ceux  de 
Mr.  de  la  MiHeticre ,  touchant  la  Réunion 
des  Ketormés  &  des  Proteftans  avec  les 
Catholiques,  580.581.  Ecrits  fur  plu- 
fieurs Difputes  que  les  Reformés  ne  dé- 
voient point  mettre  au  jour  ,  663.  Ceux 
d'un  Miniltre  fur  plufieurs  Afairesd'E- 
tat,  673.  Ceux  d'un  autre  Minillre  ren- 
verfant  la  Dodlrine  des  Eglife?.  Refor- 
mées, 680.  Ceux  que  Mr.  de  la  Milletieri 
publia  derechef  contre  lesSentimens  des 
Reformés  &  d'un  Synode  National  qui 
l'excoqamunia  ,  683.  &c.  jufqu'à  686. 
Ceux  de  deux  autres  Miniltres  renvoies  à 
l'Examen  de  leurs  Synodes  Provinciaux, 
687.  688.  Ceux  de  JVÎr.  Drelincourt  con- 
tre l'Evèquedefi.'/fl;,  touchant  le  Culte 
illicite  qu'on  rend  à  la  S.  Vierge  dans  l'E- 
glife  Romaine,  689.  Ceux  de  deux  au- 
tres Mmiftres  qui  avoient  travaillé  à  con- 
cilier les  Textes  de  l'Ecriture  S-ainte  690. 
Ceux  d'un  Miniftre  qui  avoit  pro)etté  de 
réfuter  les  Annales  du  Cardinal  Baronitis, 
ibid.  Se  691.  Ceux  d'un  fameux  Avocat 
qui  avoit  une  Penfion  pour  travailler  à 
cette  Réfutation,  793 ,  Ceux  de  Mr.  B/a»- 
del,  fur  diverfes  Matières  fort  importan- 
tes de  Théologie  &  d'Hiftoire,  692;  6^^, 
Ceux  de  Mr.  Derhndoii  Wo^s^t^v  àOran- 
ge,  699.  Ceux  de  rx.  autres  Miniftres 
ftir  plufieurs  Matières  de  Controverfe , 
700.  Ceux  des  Etrangers  que  les  Refor- 
mes de  Francs  ne  dévoient  recevoir  ni  pu- 


TABLE    ALPHABETI  Q^V  E 


blier  en  aucune  manière,  721.  Ceux  qui 
furent  envoies  de  Hollnude  contre  Mr. 
Morus,  &  ceux  qu'il  en  reçût  pour  fa  Ju- 
ilificarion,  touchant  les  grands  Crimes 
qu'on  lui  imputoit,  760.  &c.  jufqu'à 
763.  Ceux  de  Mr.  é'HuiJfemi  contre  Mr. 
Amiraud  qui  cauferent  de  grandes  Con- 
tcftations  dans  l'EgHfe  de  S/iiwim- ,  765. 
&c.  jufqu'à 768.  Ceux  que  lesContro- 
verfiftes  Reformés  ne  dévoient  pas  pu- 
blier en  Langue  Vulgaire  ,  mais  feule- 
ment en  Latin,pour  ne  fcandalifer  pas  les 
Peuples  fur  certaines  C^ueftions ,  7^6. 
777-  Ceux  des  Prédicateurs  Reformés  , 
inisen  Forme  de  Sermons,  ne  dévoient 
pas  être  publiés  fans  Aprobacion  ,  yyj. 

.  Décret  touchant  les  Queftions  que  les 
Reformés  ne  dévoient  pas  mettre  dans 
leurs  Ecrits ,  778.  Avis  très  -  important 
fur  plufieurs  Ecrits  qui  avoient  caufé  des 
Troubles  &  des  Difputes  fore  dangereu- 
les,  entre  les  Théologiens  Reformés, 
779. 

Edk  de  Nantes\io\é  par  le  Procédé  irregu- 
Jier  de  quelques  Reformés  ,  6.  6^4.  In- 
fraâions  que  les  Synodes  Nationaux  fou- 
ténoienty  avoir  été  faites  par  les  Com- 
miflaires  du  Rei,  &  par  diverfes  autres 
Perfonnes,  24X.242.  Ades,  Lettres, 
Harangues,  Réponfes,  &  Décrets  Sy- 
nodaux ,  concernant  cet  Edit,  &  plu- 
sieurs autres,  240.  241.  263.  268.  270. 
271. 328.  iZ^.  332.  &C.  jufqu'à  336.  454. 
&C.  jufqu'à  464.  466.  53e.  437.  538. 
542. 544.  568.  569.  570.  596.  &:c.  juf- 
qu'à 606.  630. 634.  635.  637.  639.  643. 
65:1.717.719  722  727-728. 

Eglifes  Reformées  de  France  deftituées  de 
Pafteurs  ,  &deMoienspour  les  entrete- 
nir, 128.  &c.  jufqu'à  131.  461.  462. 
Combien  elles  avoient  de  Pafteurs  &  de 
Propofans ,  entretenus  de  la  Somme  de 
cent  quatre-vints  mille  Livres  ,  qui  leur 
étoient  données  tous  les  Ans  par  le  Roi, 
134.135  213.214.215.  Catalogue  Ge- 
neral de  toutes  ces  Eglifes ,  dont  le  Nom- 
bre étoit  de  D  C  C.  LX.  avec  les  Noms 
&  Surnoms  de  DCC.  XLIL  Pafteurs 

Sui  les  defervoient,  220,  &c.  jufqu'à  232. 
'ecret  touchant  les  Catalogues  de  cette 
Nature  que  les  Synodes  Provinciaux  dé- 
voient envoler  aux  Nationaux  ,  271.  Di- 
ftribution  de  deux  cens ,  vingt-cinq  mille 
I-ivres,  faire  auxdites  Eglifes  fur  le  Fié 


de  ce  dernier  Catalogue,  292.  &c.  juf- 
qu'à 295.  Autre  Diftribution  d'une  pa- 
ràille  Somme  qui  fut  donnée  aux  Pa- 
fteurs, aux  Propofans  ,  aux  Profefteurs 
&  aux  Regens  ,  fpecifiés  dans  un  Cata- 
logue du  Synode  National  de  Cfl/?>«,  410. 
ôcc.  jufqu'à  415.  Autre  Catalogue  de 
toutes  les  Eglifes  Reformées  de  Irance, 
avec  les  Noms  &  Surnoms  de  D  C. 
XXin.  Pafteurs  qui  les  defervoient  l'An 
M.  DC.  XXVI.  418.  &c.  jufqu'à  432. 
Autre  Diftribution  qui  fut  faite  auxdites 
Eglifes  de  la  Somme  de  foixante  mille 
Livres  ,  520.  &c.  jufqu'à  523.  Diftri- 
bution faite  aux  DeputésSynodaux  defdi- 
tes  Eglifes,  588.589.  Le  dernier  Cata- 
logue de  toutes  les  Eglifes  Reformées  de 
France ,  &  de  tous  leurs  Pafteurs  ,  qui 
fut  drcfle  par  le  Synode  National  à^AUti- 
çon,  l'An  M,  DC.  XXXVII.  591.  Fo/« 
ie  Détail  de  tous  les  Noms  de  ces  Egli- 
fes, &  de  leurs  Pafteurs ,  à  la  Tète  de 
ces  Aftes  Synodaux  ,  dans  le  premier 
Volume.  Les  Noms  d'une  Centaine  d'E- 
glifcs  ,  où  il  ne  fe  faifoit  plus  aucuns 
Exercices  de  laRehgion  Reformée  l'An 
M.DC.XXXVII.  quoi  que  le  Roi  de 
France  ne  l'eût  pas  défendu ,  596.  597. 
720.  728. 

Efclaves Reformés  que  le  II.  Synode  Na- 
tional àsCharenton  n'avoit  pas  le  Moien 
de  rachetter,  507.  5o8^  Décret  du  Sy- 
node National  d'.4/f;;|-o«  touchant  les  Ef- 
claves dont  les  Chrétiens  font  un  Trafic, 
565.  Remontrance  faite  au  Roi  par  ledit 
Synode  touchant  les  Efclaves  Reformés 
qui  étoient  furies  Galères  de  frrtwf,6o2. 
Collecte  faite  pour  la  Délivrance  deceux 
qui  étoient  en  7«>7«;f,  677.678.  L'Em- 
ploi qui  en  fut  fait  pour  le  Rachat  de  plu- 
fieurs Reformés ,  750. 

EJpagne.  Les  Reformés  de  Frnnce  prioient 
Dieu  qu'elle  fut  aflujetie  au  Pouvoir  du 
Roi  de  France  Loii'is  XlV,  fuivant  les 
Proteftations  qu'en  faifoient  tous  les  Dé- 
putés du  dernier  Synode  National  convo- 
qué à  Lnuâun  ,  735.  Ils  y  déclarèrent 
auiïi  qu'ils  étoient  obligés  indifpenfable- 
ment  ,  &  engagez  à  dévouer  avec  Ar- 
deur &  Plaifir  leurs  Biens ,  &  leurs  Vies, 
pour  le  Service  de  SaMajefté,  734.740. 

Etrangers.  Ils  ne  pouvoient  pas  exercer  les 
Fondions  Paftorales  dans  les  EgliCes  Re- 
formées de  France  ,  455.  Et  pourquoi, 
457. 


4^7.458. 4^z.46i.  6^1.  719.  725-  Les 
Miniftresde  France  ne  dévoient  recevoir 
aucunes  Lettres  d'eux  ,  535.  536.  631. 
636.  717.  721. 726.  730,  740, 

Examen  des  Lettres  de  Deputation  aux  Sy- 
nodes Nationaux  ,  i.  2.  78.  138.  140. 
240.  329.  451.  452.  625.  653. 7H.  712. 
7x3. 

Excommunication.  Chaque  Eglife  Refor- 
me'e  avoit  la  Liberté  d'emploier  tel  For- 
mulaire qu'elle  vouloir  pour  cela  ,  84. 
Si  on  y  devoit  laiffer  ces  mots  ,  Livré  à 
Satan ,  ibid.  Formulaire  qui  en  fut  dref- 
fé  par  le  Synode  National  à'A/ais,  181. 
182.  Et  confirmé  par  le  L'de  Charenton  , 
247.  Plufieurs  Décrets  concernant  cette 
Matière,  474.686.  Autre  Formulaire 
d'Excommunication  dreffé  par  le  IIL 
Synode  National  de  Charenton  ,  686. 

Exemtions  &  Prerojçatives  qui  e'toient 
acordées  aux  Miniftres  Reformés  de 
France ,  par  les  Edits  de  Pacification ,  & 
par  d'autres  Concevions  du  Roi  ,  qui 
étoient  violées  en  plufieurs  Manières , 
602.  603.  l^oiés  tous  l.'s  Gritfs  qu'  font 
depuis  la  Page  596.  &:c  jufqu'à        604. 


F  A  mine  extrême  jfuivie  de  la  Contagion, 
dans  le  Roiaume  de  France,  où  Dieu 
faifoit  paroitre  un  Déluge  de  fa  Vangean- 
ee  ,  qui  donna  Lieu  à  la  Célébration  d'un 
Jeune  Univerfel ,    parmi  les  Reformés  , 
499.  500. 

Faucheur,  Miniftre.  Il  fit  un  Traité  de  l'Eu- 
chariftie  qui  fut  trouvé  fi  bon, qu'on  l'im- 
prima   aux    Fraix    des    Eglifes   Refor- 
méesj  par  Ordre  d'un  Synode  National, 
491. 

Fête  que  ceux  de  la  Communion  de  Rome 
nomment  du  St.  Sacrement,  ou  du  Corps 
fin  Seigneur ,  aiant  donné  Lieu  à  plufieurs 
Ordonnances  des  Magiftrats  ,  qui  obli- 
geoientles  Reformés  à  parer  les  Rués,  & 
à  allumer  des  Cierges  devant  leurs  Mai- 
fons  pendant  la  Prnceffioiide  ce  jour-là  , 
le  II.  Synode  National  de  Charenton  fit 
des  Remontrances,  &  des  Cenfures  très- 
fortes  à  tous  ceux  qui  avoient  eu  la  Lâ- 
cheté d'obéir  à  ces  Ordonnances  ,  499. 
552.  553.  Remontrance  faite  là  -  deiTus 
auCommififaire  du  Roi ,  dans  le  Synode 
National  d'Alenfon,  568.  Et  au  fiwmê- 
Tomc  II. 


DES    MATIERES. 

me  par  des  Députés  Synodaux  en  Cour, 
S9i-  599- 

Foi.  Voies  Covfejfion  de  Foi. 

Funérailles  des  Reformés.  Décret  du  Syno- 
de National  A'Aletifon  qui  en  toleroit  la 
Pompe ,  &  les  autres  Ufages  particuliers 
de  chacune  des  Eglifes  Reformées,  547. 


GEntilhommes  confervés ,  par  les  Sy- 
nodes Nationaux  des  Reformés  de 
France  ,  dans  la  PolTeflion  des  Avanta- 
ges qui  leur  avoient  été  acordés  par  les 
Edits  de  Pacification ,  &  autres ,     668. 
Gratifications  &  autres  Faveurs  que  tous  les 
Députés  au  dernier  Synode  National  de 
Loadun  déclarèrent  par  Ecrit  ,  avoir  "été 
procurées  aux  Reformés  de  France  par  le 
CarJinal  .l/<72rtW«  .premier Miniflred'E- 
tat  du  Roi  LoiiisXlV.  717.719-  Voies  Mtt- 
zarin. 
Grecque,  (Langue)    Le  Synode  National 
à'Alais  jugea  qu'il  n'étoitpas  bien-féant 
que  les  Minières  Reformés  fuficnt  Pro- 
fefleurs  en  cette  Langue  ,  parce  qu'elle 
étoit  emploiée  à  l'Expofîtion  des  Au- 
teurs Paiens  &  Prophanes  ,  204.     Le 
XXIV.  Synode  National  tenu  à  Charen- 
ton, fuprima   entièrement   les   Charges 
des  Profefieurs  en  Langue  Grecque ,  dans 
toutes  les  Univerfités  Reformées  de  Fran- 
ce, &  pour  cet  Efet  il  déclara  très-ex- 
preffément  que  cette  Langue  étoit  de  peu 
d'Utilité,  286.   Le  Synode  National  de 
Ca/lrei  n'aiant  pas    trouvé  ces   Décrets 
bien  fondes ,  rétablit  les  Charges  de  ces 
Profeffeurs  en    Langue  Grecque  dans  les 
Univerfités  Reformées  de   France ,  fans 
exprimer     néanmoins    ouvertement    ce 
qu'il  penfoit  de  ces  Décrets,  402.  Mais  le 
II.  Synode lianonzldcCharenton déclara 
très-expreffément  que  cette  Langue  étoit 
d'une  Neceffité  abfolué  pour  les  Mini- 
lires  Reformés,  &  obligea  les  Regens 
des  baflfesClafles  des  Univerfités,  à  l'en- 
feigner,  au  défaut  des  Profeffeurs  qu'on 
n'avoir  pas  le  Moien  d'entretenir  pour 
cela  ,  511.  Le  III.  Synode  National  de 
Charenton  aiant  trouvé  que  ces  Univerfi- 
tés n'avoient  pas  encore  pu  trouver  de 
quoi  pourvoiraux  Gages  de  quelque  Pro- 
feffeur  en  Grec  ,  accepta  les  Ofrcs  qu'un 
Gentilhomme  fit  d'enfeigner  cette  Langue 
Rrrrr  Gratui- 


TABLE     ALP 

Gratuitement ,  &  fans  en  pretendie  ja- 
mais aucune  Recompenfr,  697. 
Griefs  &c  Dennandes  que  les  Reformés  de 
Frttnce  mirent  dans  un  Mémoire  de  XIX. 
Articles ,  prefentés  à  une  Aflcmblée  Na- 
tionale Politique,  Si-  &c.  jufqu'à  56. 
Autres  Griefs  &  Demandes  du  II.  Syno- 
de National  de  Cbarenton  ,  fur  XX.V. 
Articles  d'un  Cahier  des  Eglifes  Refor- 
•mées  ,  prefenté  au  Roi  àe  France,  461. 
&c.  jufqu'à  464.  Autres  Griefs  &  De- 
înandes  du  Synode  National  à'Alenço», 
fur  X.  Articles  d'une  Harangue  extraor- 
dinaire, touchant  les  Pretenfions  &  les 
nouvelles  Ordonnances  du  Roi ,  expli- 
v^uées  audit  Svnode  par  le  Commiflaire 
de  Sa  Majeflé' ,  539.  &c.  jufqu'à  543. 
Î54.  &c.  jufqu'à  564.  567.  568. 570.  Au- 
tres Griefs  fur  XIX.  Articles  fort  im- 
portans ,  touchant  lefquels  le  Synode 
National  d'AknfOu  demandoit  Juftice  au 
Roi,  596.  8:c.  jufqu'à  604.  647.  Autres 
Griefs,  fur  XI.  Articles  de  grande  Con- 
fequence , fur  lefquels  le  III.  Synode  Na- 
tional  de  Chnrentort  fît  plufieurs  Remon- 
trances à  Sa  Maj:flé  ,  63 Ç.  &c.  jufqu'à 
641.  Les  Griefs  fur  lefquels  le  dernier 
Synode  National  de  Londun  fit  auffi  des 
Remontrances  ,  &  plufieurs  Inftances 
par  des  Députés  extraordinaires  auprès 
du  Roi  Louis  XIV.  au  Sujet  de  XIX. 
Articles,  d'une  très-grande  Confequen- 
ce,  par  lefquels  on  voit  que  les  Ennemis 
des  Reformés  travailloient  en  Cour  ,  a 
faper  les  Fondemens  de  la  Religion  Re- 
formée ,  pour  la  détruire  entièrement , 
715.  &c.  jufqu'à  741.  780.  781.  Voies 
Plaintes,  Remontrances  &  Apellations. 

H. 

HArangues  faites  au  Roi  de  France ,  à 
la  Rei'ie  Régente,  à  des  Miniftres 
d'Etat,  &  à  des  Cardinaux  en  Cour  par 
5es  Dépurés  extraordinaires  des  Synodes 
Nationaux  ,  105.  io6.  591.  S9^-  594- 
595.  643.  644.  7il-  &■«:•  jufqu'à  742. 
Voies  Remontrances.  Les  Harangues  que 
les  Commiflaires  dzSaMajefté  firent aux- 
dJtsSynodes Nationaux  ,  &  les  Répon- 
fes  que  ces  Synodes  leur  firent  fur  plu- 
fieurs Matières  Ecclefiaftiqucs  &  Civiles 
très  -  importantes  ,  contenues  dans  ces 
Harangues  &  dans  cesRéponfes,  333. 


H  A  B  E  T  I  Q^V  E 

8cc.  jufqu'à  336.  454.  Sec.  jufqu'à  460. 
534.  ècc.  jufqu'à  544. 570.  593.  5Çi'i.bZ9. 
&c.  jufqu'à  641.  715.  &c.  jufqu'a73i. 
Voies  Réponfes.  Harangues  faites  a  l'Uni- 
verfité  de  S'aawwr ,  par  Mrs.  du  Bourdicii 
&  Guitiots,  Députés  par  le  Synode  Na- 
tional de  Z-ok(/««,  pour  terminer  les  Di- 
ferens  qui  étoient  dans  cette  Univerfité, 
&  pour  y  corriger  la  Vie  déréglée  des  P;o- 
pofans ,  qui  fuivoient  toutes  les  Maximes 
des  Mondains  &r  des  Débauchés,  806. 
&c.  jufqu'à  81Z. 

Hirtoire  des  Vandois ,  faiteparleSieur  Per- 
fin,  ir.87.  Celle  des  Martirs  du  Bt?(7»-«, 
ajoutée  a  celle  de  tous  les  autres  Martirs 
Reformés ,  99.  Celle  du  Sieur  Bnffan  con- 
cernant les  Chofes  mémorables  des  Egli- 
fes Reformées,  151.  L'HiftoireUniver- 
felle  de  l'Eglifc  par  ledit  Sienr  Perrin  , 
185'.  186.  Commiflion  donnée  pour  fai- 
re une  autre  Hiftoire  des  l'ariifois,  248. 
Autres  Commilîîons  Synodales  pour  ré- 
futer l'Hil^oire  du  Cardinal  Haromns , 
396.  397.  508.  Permiffion  qui  fut  don 
née  par  un  autre  Synode  ,  à  un  fameux 
Avocat  pour  détruire  cette  même  HifLii- 
re  de   Baronins  ,  791- 

Hoiheconfacrée  ,  que  ceux  de  la  Religion 
Romaineapellcnt  le  Sacrement  de  l'Eu- 
chariftie.  Il  fut  défendu  aux  Reformés, 
parle  III.  Synode  National  de  Cbarenton 
d'y  jetterles  Yeux  dedus,  de  fc  décou- 
vrir en  fa  Prefence  ,  de  lui  rendre  aucun 
Culte,  &  de  ne  regarder  pas  même  l'A- 
pareil  ni  la  Marche  des  ProcefiTions  de 
ceux  de  ladite  Religion,  (eus  Peine  d'en- 
courir routes  les  Cenfures  de  la  Difcipli- 
ne  des  Eglifes  Reformées  ,680.681.  682, 

Hiiijfeau  ,  Paftcur  à  Sanw.ir ,  fit  des  Ecrits 
de  Controverfe  qui  donnèrent  Lieu  à  plu- 
fieurs Difputes&  Procédures,  lefquelles 
ne  piirent  pas  être  terminées  par  les  Soins 
de  plufieurs  Synodes  &  Coloques,  qui  y 
travaillèrent  ,  mais  feulement  par  les 
Cenfures  &lesjugemensdefinitifsdu der- 
nier Synode  National  de  Loudim ,  765. 
&c,  jufqu'à  768. 

Huron,  Miniftrede  Ci3r%«/«v/,  aiauT  fait 
un  Ecrit  fur  des  Afaires  d'Etat  qu'un  Sy- 
node de  la  Bajfe  Guienne  lui  défendit  de  pu- 
blier, ilenapella  au  III.  Synode  Natio- 
nal de  Char mt on ,  qui  confirma  cette  Dé  • 
fenfe,  673. 

Jeûnes 


D  E  s     M  A 


I. 


JEùncs  Généraux  que  les  Synodes  Na- 
tionaux de  Fyaace  indiquèrent  par  di- 
vers Motifs  très-importans  aux  Refor- 
més, 24.  178.  377.  499.  500.  682.  776. 
802.  Le  Roi  de  France  défendit  aux  Syno- 
des Provinciaux  d'en  publier,  6.;2.  6^7. 
725.  Mais  le  dernier  Synode  National 
letwxii  Loadim  ,  ne  s'écant  point  arrêté  à 
la  Défenfe  expreiTe  que  le  Commidaire  du 
Roi  Leiiis  XIV.  lui  en  fit ,  recommanda 
à  tous  les  Synodes  Provinciaux  de  procla- 
mer des  Jeûnes  Publics,  quand  ils  le  iu- 
geroient  neceflaire  ,  776.  Décret  tou- 
chant les  Suffrages  de  ceux  qui  doivent  in- 
diquer ces  JeûnesPublics,  577. 
Impieté  &  Indiference  pour  la  Religion  qui 
s'augmentoit  parmi  les  Reformés,  24. 
85.  178.  348.  ijy.  499.  500.682.683. 
Règlement  trcs-confiderablc  fait  pour  y 
remédier,  349.  L'Impiété,  l'Âthéil- 
me,  leBlafphème,  l'Injuftice,  la  Dé- 
bauche, l'Impureté,  &  tous  les  autres 
Péchés,  contre  la  première  &  la  féconde 
Table  de  la  Loi  de  Dieu ,  le  multiplioient 
tous  les  )ours,  &  marchoient  tête  levée, 
pour  braver  la  îuftice  de  Dieu ,  &  pour 
allumer  le  Feu  de  fa  Colère,  802.  Ce  qui 
fut  ordonné  pour  corriger  ces  Impiétés, 
ces  Vices  &  ces  Defordres ,  ibiJ. 
Imprimeurs  Reformés.  Avertiffemens  Sy- 
nodaux qui  leur  furent  donnés,  touchant 
l'ImpreiTion  qu'ils  faifoient  de  la  Confef- 
fion  de  Foi ,  de  la  Liturgie  ,  &  des  Ca- 
techifmesdesEglifes  Reformées  de  Fran- 
ce,  483.  Défenfe  que  leur  fit  le  III.  Sy- 
node National  de  Chmenton ,  de  faire  au- 
cun Changement  dans  l'Impreflion  déf- 
aits Livres  ,  fans  un  Ordre  exprès  des 
Confiftoires  où  il  y  avoir  des  Imprimeries 
deftinées  pour  les  Reformés ,  678.  Ce 
Décret  fut  renouvelle  par  le  dernier  Sy- 
node National  de  Lnudun  ,  750.  Voies 
Ecrits,  Livres  à?-  KaUndriers. 
Indemnité  promife  réciproquement  ,  par 
tous  les  D^^putés  au  Synode  National  de 
Charenton ,  en  F.weur  de  tous  les  iWini- 
ftres  qui  fe  défendroient  en  Juftice,  con- 
tre ceux  qui  les  pourfuivroient  pour  des 
Aûions  faites  félon  leur  Devoir,  &  con- 
formes à  la  DifciplineEcclefiaftique,  & 
aux  Editsdu  Roi  de  FrarKe»  6?^.     Aa- 


T  I  E  R  E  S. 

très  Décrets  faits  en  Execution  de  cette 
Promeffe,  691.780.781.792. 

Independans  qui  enfeignoient  que  chaque 
Eglife  Particulière  devoit  être  gouvernée 
par  fes  propres  Loix  ,  fans  dépendre  de 
Perfonne,  678.  Décret  fort  important 
&  remarquablejdu  III.  Synode  National 
de  Charenton,  par  lequel  ces  Independans 
furent  )ugés  Ennemis  de  l'Etat  ,  à  Caufc 
qu'ils  mettoient  tout  en  Confufion  par 
leurs  Singularités,&  leurs  Extravagances , 
qui  aboutiffoient  a  établir  autant  de  Re- 
ligions toutes  diferentes,  qu'il  y  avoitde 
ParoifTes  ,  678. 679.  Remarques  très- 
curieufes,  fur  ces  Independans  qui  vou- 
loient  s'établir  en  France  ,  &  qui  firent 
unecfpecc  d'Union  avec  tous  les  Noncon- 
formi^es  à' Angleterre ,  679.  680. 

Inftrudlion  à  la  Foi  Catholique.  C'eft  le 
Titre  d'un  Livre  du  Sieur  à^\3.  Mjlletiere , 
qui  donna  Lieu  à  diverfes  Conférences 
&  Procédures  des  Députés  de  deux  Sy- 
nodes Nationaux  ,  où  cet  Auteur  fut  ex- 
communié publiquement ,  pour  avoir 
voulu  réunir  la  Religion  Reformée  avec 
la  Romaine ,  580.  581. 68}.  &c.  )ufqu'à 
686.  Voies  Union  ,  Réunion ,  &  Mélange. 

Juftification.  Dodtrine  des  Eglifes  Refor- 
mées de  France  fur  cette  Matière ,  13. 
14.  Grande  Controverfe  très-dangereufc 
là-deffus  ,  pour  laquelle  le  Roi  d'Angleter- 
re cenfura  le  Synode  National  de  Ton- 
iieias,  62.61.  Voies  ce  qui  concerne  l'E- 
ledtion ,  la  Réprobation ,  la  Redemtion, 
la  Vocation,  laSantification,  la  Juftifi- 
cation, &  tout  ce  qui  en  dépend ,  expli- 
qué fort  amplement  dans  LXXXXIII. 
Décrets  SynodauK,248.  &c,  jufqu'à  J23. 

K. 

KAlendriersdcs  Reformés ,  dans  lefquels 
ils  ne  dévoient  pas  inférer  des  Remar- 
ques Hiftoriques  contre  leurs  Averfaires» 
&  pourquoi,  37Ç.  Ordonnance  du  Roi 
de  Vrance  là-deffus  ,  6ii, 

L. 

LAngue  Grecque.    Le  Synode  National 
d'Alais  déclara  qu'il  n'étoit  pas  bien- 
féant  que  les  Miniftres  Reformés  fuffent 
Profeffeurs    en  cette  Langue  ,  d'autant 
qu'elle  ne  fervoit  prefque  jamais  qu'à 
Rrrrr  2  l'Expu- 


TABLE    ALPHABETI  Q^U  E 


rExpofuion  des  Auteurs  Païens  &  Pio 
phanes  ,  204.  Le  XXIV.  Synode  Na- 
tional de  Chareiiton  jugea  pareillement 
que  cette  Langue  étoit  fi  peu  utile  aux 
rafteurs  Reformés ,  qu'il  ordonna  de  fu- 
primer  entièrement  les  Charges  de  tous 
les  Profeffeurs  qui  l'enfeignoient  dans  les 
Uiiiverfités  Reformées  de  France,  286. 
Le  Synode  National  de  Cajlres  n'aiant 
pas  trouvé  ces  Décrets  bien  fondés .,  re- 
folut  &  commanda  qu'on  y  rétabliroit  les 
Charges  de  ces  Profeffcurs  en  Langue 
Grecque  ,  à  Condition  qu'ils  explique- 
roient  les  plus  élegans  Traités  des  Pères  1 
402.  Le  XXVL  Synode  National  tenu 
zChûieiHou  declana  très  expreflement  que 
cette  Langue  étoit  d'une  Neceflité  abfo- 
lué  pour  Ls  Miniftres  Reformés,  &  obli- 
gea les  Profeffeurs  à  l'enTeigner  ,  511. 
Le  XXVII  Synode  National  qui  fut 
auffi  tenu  à  Chareiiton  ,  aiant  trouvé  que 
les  Univerfités  Reformées  n'avoient  pas 
de  quoi  entretenir  des  Profeffeurs  en  Lan- 
gue Grecque  ,  accepta  l'Otrc  que  fit  un 
Gentilhomme  de  l'enfeigner  Givjm ,  697. 
Lettres  Synodales  des  Eglil'es  Reformées  de 
Frawe  ,  données  aux  Almillres  &  aux 
Anciens  qu'elles  deputoient  aux  Synodes 
Nationaux  ,  avec  des  Claules  très  ex- 
preffcs  de  la  So'.imiffion  Se  de  l'Obéif- 
fance  qu'elles  promettoient,  fans  aucu- 
ne Referve ,  ni  Modification ,  à  tous  les 
Décrets  &  Reglemens  defdits  Synodes , 
5.  81.  82. 140.  141.  375-  Lettres  du  Duc 
de  Rohan  &  du  Duc  de  SiiiUy ,  avec  celles 
de  Mr.  du  Pkffîs  Marli ,  &  du  Roi  d'An- 
gleterre au  Synode  National  de  Tomieins , 
pour  le  Maintien  de  la  Religion  Refor- 
mée, 5.6.  .:;7.38.  Celles  du  K'oi de /^'r/?/!- 
ce  aux  Pafteurs  qu'il  déchargeoit  des 
Tailles  &  des  Subfides ,  24.  Celles  du 
Maréchal  de  Bouillon  &  de  l'Eglife  de 
Genève ,  audit  Synode.fur  des  Controver- 
fes  fort  importantes ,  ^7.  Celles  du  Roi 
d'Angleterre  audit  Synode,  contenant di- 
verfes  Plaintes  &  Remontrances  fur  les 
Dereglemens  ,  &  la  mauvaife  Conduite 
des  Reformes  en  plulîeurs  Chofes  très- 
importantes,  65.  &c.  )urqu'à72.  Celles 
de  Mr.  du  P/f^j  audit  Synode,  pour  lui 
remontrer  plufieurs  Chofes  de  grande 
Confequence ,  ibid.  &  73.  Celles  du  Duc 
de  Rohim,  audit  Synode  ,  pour  lui  faire 
desRemercJmens,  ibU.èi?^-  Celles  de 


Mr.  de  Caunwnt ,  otrant  fes  Services  au- 
dit Synode  ,/W.  &  75.  Celles  de  Mr.  de 
Cbailitlun,  expliquant  audit  Synode  tout 
ce  qu'il  avoit  tait  à  la  Cour,  pour  l'A- 
vantage des  Reformés  ,  ihid.  &cy6.  Cel- 
les du  Duc  de  linuillon  ,  touchant  les  per- 
nicieux Efets  des  Conteftations  des  Théo- 
logiens Reformés,  ibid.  de  77.  Celles  de 
quatre  Députés  envolés  au  Roi  de  France 
par  ledit  Synode,  82.  Celles  de  Mr.  du 
P/e/^tau  Synode  National  de  Vitré  fur  les 
Drferens  des  Profeffeurs  Tilenus  &:  Du- 
moulin,  88.  Celles  de  l'Affemblée  Poli- 
tique de  la  Rochelle  audit  Synode  pour 
l'Union  des  Reformés  ,  102  Celles  du 
Roi  de  France  audit  Synode  touchant  le 
Zélé  &  la  Fidélité  des  Reformés  ,  107, 
Celles  du  Duc  de  Rohan,  auSynode  Na- 
tional d'Alais  pour  lui  témoigner  fou 
Afeaion  ,141.  Celles  des  Payeurs  & 
Profeffeurs  de  Genève  ,  pour  entretenir 
leur  Union  avec  les  Députés  audit  Syno- 
de, 142.  Celles  de  Mr.  dtLeJdiguieres , 
&  de  M.  de  Cia/Mc/»,  déclarant  leur  bon- 
ne Volonté  pour  tous  lesiieformés,/W(/. 
Celles  des  Magilhats  de  Privas  ,  avec 
celles  du  Synode  &  de  l'Affemblée  Pro- 
vinciale du  Vivarez,  touchant  les  Aflic- 
tions  extraordinaires  des  Reforme's  de  ce 
Pais-là,  186.  Celles  des  Vaudois ,  Ré- 
fugiés en  Daiiplmé  ,  reprefentan:  audit 
Synode  leur  Pauvreté  ,  187.  Celles  dti 
Prince  d'Orange  ,  des  Bourguemaitres  , 
&  des  Curateurs  de  l'Univerfité  de  Leide, 
demandant  audit  Synode  un  Profeffeur 
François  ,  193.  Celles  des  Pafteurs  & 
Profeffeurs  de  Genève,  au  même  Synode, 
touchant  l'Uniformité  de  leur  Croiance, 
avec  celle  des  Reformés  de  France  ,  244. 
Celles  du  Roi  d^  France,  au  I.  Synode 
National  de  Cbarenton ,  touchant  les  Af- 
femblées  Politiques  des  Miniftres  Refor- 
més, 270  271.  Celles  de  Mr.  Dumoulin, 
au  Koid' Angleterre  fur  des  Matières  Po- 
litiques, qui  donnèrent  Lieu  à  l'Exil  de 
ce  Miniftre ,  que  ledit  Synode  auroit  vou- 
lu faire  révoquer  s'il  lui  avoit  été  poffi- 
ble,  172.173.  Celles  des  Directeurs  de 
PUniverfité  de  Leide  touchant  un  Profef- 
feur François  qu'ils  demandèrent  une  fé- 
conde fois  audit  Synode,  283.  Celles  du 
Roi  de  Fiance,  au  Synode  National  de 
Cfi/lres,  touchant  la  Conduite  qu'ils  dé- 
voient tenir  pour  confcrvcr  leurs  Privilc 


DES    MATIERES. 


gcs  j  328.  J29.  Et  les  Matières  qu'ils  ne 
dévoient  pas  traiter  dans  ledit  Synode, 
i}Z.  m-  341.    Celles  de  Mr.  d'H«-i<ja.', 
audit  Synode  ,  touchant  les  bonnes  In- 
tentions du  Roi  pour  les  Reformés,  J41. 
Celles  du  Duc  de  Koi(j«,   &  de  plufieurs 
Reformés  de  la  RnchelU  touchant  le  Prêt 
d'unMiniftre,  351.    Celles  dudu  Syno- 
de, au  Roi  de  France,  touchant  les  Dé- 
putés Généraux  Reformés,  en  Cour,  407. 
408.    Celles  des  Fafteurs  &  ProfeffeUrs 
de  Genève  ,  fur  la  Defolation  de  plufieurs 
Eglifes  Reformées  ,    &  diverfes  autres 
Matières  très-importantes  ,  dont  ils  in- 
formoient  ledit  Synode ,  &  la  Réponfe 
que  les  Députés  de  ce  Synode  leur  firent, 
433.  &c.  jufqu'à  440.   Cellesde  l'Egiife 
de  Paris  audii  Synode, contenant  degran- 
des  Plaintes  contre  les  Synodes  Provin- 
ciaux de  l'Ifle  de  Fiance,  441.  Sec.  juf- 
3u'à  445.  Celles  dull. Synode  National 
e  Charentotj ,  au  Roi  de  France  ,  fur  le 
Cahier  des  Griefs  &  des  Plaintes  des  Re- 
formés ,    459.  460.     Celles  du  Roi  de 
France  audit  Synode ,  pour  lui  témoigner 
qu'il  étoit  fort  fatisfait  de  fa  Conduite  , 
465.  Celles  de  ce  Monarque  à  fon  Com- 
miffaire  General  audit  Synode  ,  confir- 
mant la  mèmeChofe,  &r  promettant  de 
donner    une   bonne  Somme  du  Trefor 
Roial  pour  les  Fraix  de  cette  Affémbléc 
Synodale,  466.  Celles  duJit  Synode  au 
Roidef»v7w«  ,  touchant  TOpreffion  des 
Reformés  dans  fes  Etats  ,  &  les  Remon- 
trances des  Dépurés  Généraux  de  leurs 
Eglifes,  469  470.  Cellesdudit  Synode, 
aux  Eglifes  du  Beam  ,  fur  des  Procédures 
contraires  à  leur  Union  avec  les  Refor- 
més de  France,  498.  C  lies  que  le  Roi 
de  France  défendoit  aux  Miniftres ,  &  à 
leurs  Synodes  ,    de  rececevoir  des  Pais 
étrangers,  535- 536  540.   Celles  du  Sy- 
node National  à'ALnçnn  au  Roi  de  France, 
pour  lui  rendre  Hommage ,  &  lui  donner 
des  Affurances  d'une  Fidélité  inviolable 
de  la  Part  des  Reformés,  543.  544.     Et 
pour  informer  Sa  Maj-fié  de  la  Nomina- 
tion de  leurs  Députés  Généraux  ,   545:. 
Celles  du  Roi  audit  Synode  touchant  le 
Cahier  des  Plaintes  &  les  Dépurés  Géné- 
raux qu'il  envoia  à  5«  Mnjejîé   569.  Cel- 
les que  ledit  Synode  envoia  au  Roi ,  pour 
Réponfe  de  la  Lettre  précédente ,  570. 
Celles  des  Univerlités  de  Genive ,  Si  de 


Leide,  audit  Synode,  touchant lesgrân- 
des  Difputes  des  Profeffeurs  Amiraud,  Du- 
riwdlin ,  Rivet  S:  du  Miniftre  Têtard,  ^71. 
&:c.  jufqu'à  576.  Celles  des  ProfelTeurs 
de  Genève,  fort  amples  fur  cette  Matière, 
&lur  l'Etat  dangereux  où  fe  trouvoient 
ks  Eglifes  Reformées  de  France  par  la 
Perfecution  par  la  Guerre  ,  par  les  Dif- 
putes ,  &  par  les  nouvelles  Opinions  des 
Minillres,  604.  &c.  julqu'i  615.  Celles 
que  le  ProfelTeur  Dnau'u/i»  écrivit  audit 
Synode  ,  lur  la  même  Matière ,  au  Su)et 
de  laquelle  il  blâma  fortement  les  Ou- 
vrages de  Mr.  Amiraud  Si  ceux  de  Mr. 
Teiard,  615.  &:c.  jufqu'à  619.  Celles  du 
Roi  de  France  au  Commiftaire  qu'il  en- 
voiapouraffifterau  III.  Synode  Natio- 
nal de  CWf/??9« ,  62S.  Celles  que  ledit 
Synode  envoia  kSa  Maje/té  pour  le  com- 
plimenter &•  le  féliciter  fur  fes  bons  Suc- 
cès, 641.  642.  Celles  du  même  Synode 
à  la  Reine  Régente ,  pour  la  remercier  & 
la  congratuler  de  plufieurs  Choies,  650. 
65 1.  Celles  du  Roi  de  France,  pour  auto- 
rifer  le  Commiflaire  qu'il  envoia  au  Sy- 
node National  de  if-oM^w  714.715.  Cel- 
les dudit  Synode  au  Roi  Loiiis  XIV.  ,  à 
la  «c-wf  Régente ,  &  au  Cardinal  Maza- 
rin ,  très-remarquables ,  &  leurs  Répon- 
fes  très  -  importantes  audit  Synode  ,  qui 
fontbeaucoup  d'Honneur  aux  Reformés, 
&:  qui  prouvent  leur  Fidélité  inviolable  , 
&  leur  Zélé  pour  Sa  Majefle ,  &  pour  le 
Bien  de  fes  Etats,  73;.  &c.)ufqu'a  742. 
Celles  des  Profeffeurs  &  des  Palfcursde 
Genève ,  de  Bille ,  de  Ziii  icb  ,  &  ésScbaf- 
honfe  audit  Synode  ,  pour  lui  déclarer 
leur  Afeftion  pour  les  Reformés  de  Fran- 
ce ,  &  les  Prières  qu'ils  faifoient  pour  le 
Roi  Lciiis  Z/f.  qui  avoir  eu  la  Bonté  de 
laiffer  convoquer  ce  Synode  National  à 
fesSujets  de  la  Religion  Reformée,  740. 
Voies  Mandemens  é"  Réponjh. 

Libelles  très- dangereux  que  les  Catholiques 
publioient  contre  ios  Reformés  ,  par  lef- 
quels  ils  donnèrent  Lieu  au  Synode  Na- 
tional A'Alenpn  d'ordonner  que  les  Mi- 
niftresen  feroient  la  Réfutation  dans  leurs 
Sermons ,  ik  dans  leurs  Ecrits  .  565. 566. 

Livres  des  Réformes  Plufieurs  Décrets  fort 
amples  touchant  l'Aprobation  qu'ils  dé- 
voient avoir  en  fV/if/f^ ,  &  fans  laquelleils 
ne  dévoient  pas  être  imprimés ,  içr.  278. 
279  '^76  5i7-  541-  547.  5^5-  567-  ^}z'. 
Rrrrr  3  635, 


T  A  B  L 

6i6. 677. 720. 7Z7.  Le  Synode  National 
de  LoiicJm  mit  les  Sermons  des  Miniftres 
dans  le  Rang  des  Livres  ou  Traités  de  Re- 
ligion ,  qu'on  ne  dévoie  pas  faire  impri- 
mer fans  Examen  &  Aprobation ,  777. 
Le  Roi  de  Frarice  en  envoia  plufieurs  à 
fon  CommilTaire  au  IL  Synode  National 
de  Charenton ,  dont  il  demandoit  la  Con- 
damnation ,  parce  qu'ils  étoienc  tous 
remplis  d'Injures  &  de  Calomnies,  151. 
278.279.47^.  Ces  Livres  &  la  Réponfe 
que  ledit  Synode  fit  à  Sa  Ma/^/ïé  pour  s'ex- 
cufer  de  les  condamner ,  donnèrent  Lieu 
à  plufieurs  Mandemens  Roiaux  concer- 
nant tous  les  Livres  des  Reformés  de 
Frtjvce ,  &  ceux  qu'ils  faifoient  venir  des 
Pais  Etrangers ,  5i7-  632. 6^6. 

Loridc  des- Gû/inkres  ,  Avocat  au  Conleil 
Privé  du  Roi  de  France  LoUis  XIV,  Se  en 
fon  Confeil  d'Etat ,  &  au  Parlement  de 
Paris,  fut  chargé  de  toutes  les  Afaires 
Civiles  des  Eglil'es  Reformées  de  France, 
par  le  dernier  Synode  National  de  Lmi- 
du»,  qui  promit  de  lui  donner  trois  mil- 
le Livres  tous  les  Ans  ,  .pour  les  Ecrits 
qu'il  feroit ,  &  les  Dépêches  qu'il  rece- 
vroit,  en  foutenant  leurs  Droits,  par  de- 
vant lefdits  Confeils  de  Sa  Mtijejlé ,  781. 
782. 
Luthériens  de  la  Conïe^xonà'' Aushottrg.  Le 
IL  Synode  National  deCbarenton,  déclara 
qu'ils  convenoient  avec  les  Reformés  de 
France  dans  les  Point  Fondamentaux  de 
la  véritable  Religion  ,  &  qu'ils  pouvoient 
être  reçus  à  leur  Communion  ,  &  à  con- 
tradter  des  Mariages ,  &  à  prefenter  des 
Enfans  au  Batême  avec  eux ,  attendu  aufli 
qu'ils  n'avoient  ni  Superftition  ,  ni  Ido- 
lâtrie dans  leur  Culte,  500.  501. 


M. 


MAndemens  du  Roi  de  Fmvce ,  pour  ia 
Convocation  d'une  AfTemblée  Na- 
tionale Politique  &  Mixte  ,  en  Faveur 
des  Reformés  de  fes  Etats  ,  51.  52 
Griefs  &•  Demandes  qu'ils  y  produifirent 
furXI.K.  Articles,  «j?.  &c.  jurqu'à  56. 
Autres  Mandemens  &  Lettres  de  Sa  Ma- 
jefté  concernant  diverfes  Matières  fore 
importantes,  desSynodesNationauxdes 
"Eglifes  Reformées  defonRoiaume,  270. 
271.  328.329.  332.  333.  537.  340.  341- 
34^- 342- 395-  399- 45o.  5io.  531.  624- 


E    ALPHABET!  CLU  E 

6zç.628.6^S-  715.  7"-7i4-732-7î^î 
Mariages  &  tout  ce  qui  en  dépend,  expli- 
qué dans  plufieurs  Reglemetis  Synodaux, 
10.25.85.  96.  98.  149.  150.  i8x.  243. 
244-  347-  348-  375-  475-  5oo-  537-  547- 
578.653.668.689.  746.  749.  773-  774- 
VoiifS  Cas  deConJcience. 
MazartH ,  Cardinal,  &  premier  Miniftre 
d'Etat  du  Roi  de  France  Loi;is  XlV.QntWc 
étoit  fa  Bonté  &  fon  Equité  pour  les  Re- 
formés, 716.  Lettres  que  It  dernier  Sy- 
node National  dsLondim  lui  écrivit,  fort 
remarquables,  &  de  très-grande  Confe- 
quence ,  par  les  Expreffions  extraordinai- 
res que  les  Députés  de  ce  Synode  y  em- 
ploierent ,  pour  flatter  cet  Emincnt  Pré- 
lat, 735.737.  742.  La  Réponfe  que  ce 
Cardinal  fit  audit  Synode  ,  par  une  Let- 
tre où  il  déclara  très-exprcflemcnc  que 
les  Reformés  de  France  étoient  de  bons 
Serviteurs  &  Sujets  du  Roi ,  comme  Sa 
Majeflé  en  étoit  auffi  bien  perfuadée  par 
les  Efets  de  leur  Fidélité  inviolable ,  &; 
de  leur  Zélé  à  fon  Service ,  ■739- 

Mélange  de  la  Religion  Reformée  avec  la 
Romaine, dtfendu  très-expreflement,  par 
deux  Synodes  Nationaux  de  MontpeÙlicy 
&  de  Charenton  ,  qui  cenfurerent  forte- 
ment tous  ceux  qui  entreprenoient  de 
faire  cette  Union  ,  500.  Mr.  de  la  Mille- 
titre  aiant  travaillé  pour  cela  fut  excom- 
munié publiquement  ,  580.  581.  Voies 
les  Procédures  faites  contre  lui ,  dans  le 
III.  Synode  National  de  Charenton ,  Se  le 
Formulairede  l'Excommunication  qu'on 
ydrefia  pour  ceSujet,  683.  &c.  jufqu'à 
686. 
Mémoires  qui  dévoient  être  dreffés  par  les 
Synodes  Provinciaux  ,  &  les  Formalités 
qu'on  y  devoir  obferver  pour  les  envoier 
aux  Synodes  Nationaux ,  par  les  Députés 
de  chaque  Province,  661.  Voies  Remon- 
trances. 
Metaphifique  remife  en  fon  Luftre  par  le 
II.  Synode  National  de  Charenton,  qui 
la  )ugea  d'une  NeceiTité  abfoluë  pour  ré- 
futer les  Subtilités  des  Dofteurs  de  l'E- 
glife  Romaine,  &  qui  reconnut  auflî  que 
c'étoit  une  des  principales  Sciences  dont 
toutes  les  autres tiroient  leurs  Principes, 
510.  Décret  du  Synode  National  d'/î- 
hii^on  qni  obligeoit  les  Profefleurs  des 
Univerfités  Reformées  à  enf.'igner  cette 
Science  aux  Propofans,  553.  Livre  de 
Met."  - 


D  E  s    M  A 

■  MetAphifique  compofé  par  un  Miniftre 
qui  fut  recompenfc  de  cet  Ouvrage,  par 
le  Synode  National  d'/l/w;owj  578.  Voies 
la  mauvaife  Opinion  que  ics  Profefleurs 
de  Genève  avoient  de  la  iVletaphifique  , 
dans  la  Lettre  qu'ils  écrivirent  au  Synode 
National  d'Ajenfon,  6ii.  612.  Et  tout 
ce  qui  eft  depuis  la  Page  571.  5cc.  juf- 
qu'à  576.  604.  &c.  juiqu'a  614.  Que- 
ftions  que  le  III,  Synode  National  de  C/'j- 
rento»  défendit ,  aux  ProfeiTeurs  Refor- 
més ,  de  mettre  dans  leurs  Traités  de  IVle- 
taphifique, 696. 
Meurtres  qui  arrivoient  pour  des  Difputes 
&  des  Querelles  à  rOcafion  de  la  Prefean- 
ce  dans  les  Eglifes  Reformées  des  Fa- 
milles Nobles,  &  un  Règlement  Synodal 
fait  pour  les  empêcher  ,  502.  Autres 
Reglemens  &  Décrets  faits  fur  cette 
Matière ,  674. 747. 
Miniftres  des  Eglifes  Reformées  de  France. 
Quels  étoient  ceux  qu'on  ne  devoit  pas 
députer  aux  Synodes  Nationaux,  8.  De 
quelles  Afaires  ils  ne  dévoient  pas  fe  mê- 
ler ,  65.  &c.  jufqu'a  72.  Sur  quelles 
Chofes  ils  ne  dévoient  pas  prêcher  ,  & 
quelle  Méthode  ils  devoieiH  ûiivre,  100, 
152.  245.  246- 278. 279-  536.  5J7-56''. 
567.568.632.634.636.  661.  66}.  664. 
7i9-720-72-5-744-7'i7-74S-  77i-  777- 
780.  781.  Voies  Semions  c^  Prédicateurs. 
Dans  quels  Lieux  ils  dévoient  refider , 
110.  Plufieurs  autres  Décrets  qui  les  con- 
cernent,  147.  148.  149.  152-  153-  176. 
177. 179- »oi.  204.  247-  .261.  263.  264. 
270.  271.  292.  8f  c.  jufqu'à  294.  350.355. 
368.369.  370.  371-  374-  410»  &c.  )uf- 
qu'à4i3.455.456.  4'52-  463-  473-  474- 
484.485.487.496.501.502.  504.  520. 
&c.jufau'à  523.  535-  S:c.  jufqu'à  539. 
540.  54^.542. 548. 549-  550.  552-  554- 
Sec.  jufqu'à  559.  567.  568.  593.  601. 
602.  604.  631.  632.  663.  665.  &c.  juf- 
qu'à 679. 697. 720. 743-  744-  750-  75^- 
&:c.  jufqu'à  773. 775- 777- 779- 780.781. 
783.  &c.  jufqu'à 798. 

Modérateurs  des  Synodes  Nationaux  de^ 
Eglifes  Reformées  de  France.  Les  Noms, 
Les  Surnoms,  Se  les  Qualités  des  Mini- 
ftres qui  ont  eu  cette  Charge ,  i.  78  138, 
240.  331.  453.  533.  627.  713-  Décrets 
pour  leur  Ele(Stion ,  gui  devoir  être  faite 
à  la  Pluralité  des  Sufrages,       661.  713. 

JVhrnt,  Pafteur  à  Chmevten ,  eût  une  Afai- 


T  I  E  R  E  S. 

rc  très  -  importante  debatuë  au  dernier 
Synode  National  de /,«/,•/«»/,  &  pour  la- 
quelle le  CommiflTaire  du  Ro,  Loitis  XIV. 
s'interefla  beaucoup,  auffitôt  qu'ily  eut 
des  Miniftres  nommés  pour  l'examiner 
dans  ledit  Synode  ,  760.  On  y  fit  venir 
des  Ecrits  d'Hollande  contre  ce  Pafteur  , 
ihul.  Le  Commi  (Taire  du  Roi  donna  Per- 
miffion  audit  Synode  de  les  examiner, 
quoi  qu'ils  fuffent  envoies  des  Pais  étran- 
gers contre  les  Ordres  de5rtyWrt;>/?é,  761. 
Mr.  .Afoiw  voulut  pafler  en  Hollatide  pour 
fe  juflifiêr  de  toutes  les  Chofes  qu'on  lui 
avoit  impofées  ;  mais  on  ne  voulut  pas 
le  lui  permettre,  ibid.  L'Eglife  de  Cha- 
rcnto»  demanda  trêsinftanment  qu'il  fut 
confirmé  dans  fa  ChargedePafleur  ,  té- 
moignant être  contente  de  fon  Minifiere, 
ibid.  L'Examen  de  cette  Caufe  Se  de  tou- 
tes les  Procédures  qui  en  dependoienc 
dura  plufieurs  jours  ,  762,  On  reçût 
beaucoup  de  Témoignages  en  fa  Faveur 
des  Alagiftrats  ,  des  Univerfités ,  &  des 
Pafteurs  des  Pais  étrangers,  Se  des  Sy- 
nodes de  Hollande  ,  par  Ijfquels  il  fut  dé- 
chargé de  toutes  les  Acufations  qui 
avoient  été  intentées  contre  lui,  &  on  le 
confirma  dans  fon  Minitf  ère  ,  en  l'aver- 
tiffant  d'être  plus  circonfpeâ  qu'il  nel'a- 
voit  été,  dans  fcs  Difcours  &  dans  fes 
Ecrits,  ibid.  &:  762.  Le  même  Synode 
fit  un  autre  Décret ,  par  lequel  Mr.  Mo- 
rus  fut  déclaré  innocent  de  tous  les  Cri; 
mes  atroces,  &  des  Impuretés  dont  on 
l 'avoir  acufé,  763. 


N. 


NOms  &  Surnoms  de  DCC.XLIL 
Pafteur  qui  defervoient  DCC  LX, 
Eglifes  Reformées  qu'ily  avoit  en  France, 
l'An  M.DC.XX.  Page  220.  &c.  juf- 
qu'à 232.  Noms  &  Surnoms  de  DC. 
XXIII.  Pafteurs  ,  qui  defervoient  les 
("ufdites  Eglifes  l'An  M.  DC.  XXVI. 
Pag.  418.  &c.  julqu'à  432.  Le  dernier 
Catalogue  de  toutes  les  Eglifes -Refor- 
mées de  France  ,  avec  les  Noms  &  les 
Surnoms  de  tous  leurs  Pafteurs  3  dreffé 
par  le  Synode  National  d'Alençon,  l'An 
M.  DC.  XXXVII.  Pag.  591.  Voies  le 
Détail  qui  en  a  été-  mis  à  la  Tête  des 
Aétes  Nationaux::,  dans  le  î;  Volume. 
Votés  auflL  les  Noms  &  ics  Surnoms  àt  ■ 
'eus 


TABLE    ALPHABETIQUE 

tous  cenx  qui  onc  été  députés  aux  Syno-         fiftoire  de  l'Eglife  Reformée  de  ladite 
clés  Nationaux,  ceux  de  leurs  Modéra*         Ville,  pour  lefc 
teurs  ,  Ajoints  ,   Secrétaires  ,  Députés 


Généraux  en  Cour  ,  Députés  extraordi- 
naires ,  &  ceux  des  Commiflaires  des  Rois 
de  France  ,  tant  dans  lefdits  Synodes 
qu'en  plufieurs  autres  A(femblées  Eccle- 
fiaftiques  ,  Politiques  Se  Mixtes  ,  avec 
toutes  les  Qualités  de  ces  Pcrfonnes ,  fous 
leurs  Titres  Particuliers  dans  cette  Ta- 
ble &  dans  celle  du  I.  Volume. 


OFrandes  que  toutes  les  Eglifcs  Refor- 
mées Je  France  ,  tous  les  Seigneurs  , 
les  Geiitilhommes  ,  &  les  Particuliers 
defdices  Eglifes,devoient  faireà  D;V«  ,en 
fe  cotcifanc  pour  l'Entretien  desUnivcr- 
fïtés  &  des  Coleges  où  l'on  élevoit  des 
Propofans,  fi  neceflaires  pour  remplit  les 
Charges Paftorales  de  ces  Eglifes,  584. 
Ombres  d'Armwm.  C'eft  le  Titre  d'un  Li- 
vre que  le  Profefleur  Amira:ul  vouhk  fai- 
re condamner  au  Synode  National  d'A- 
lei/fon,  parce  que  cet  Auteur  le  maltrai- 
toit  beaucoup  ,  a  caufe  des  grandes  Dif- 
putes  &  des  Troubles  qu'il  avoir  caufés 
dans  les  Univerfités  Reformées  de  Frauce, 
581.  Voii's  ces  Difpuces  à  la  Page  571. 
êic.  jufqu'à  576. 


PAllot  ,  Secrétaire  du  Roi  ds  France  ,  fe 
voiant  pourfuivi  au  Confeil  Privé  de  Sa 
Majeflé  ,  pour  le  Paiement  des  Sommes 
qu'il  devoit  aux  Eglifes  Reformées,  tran- 
figea  finalement  avec  les  Députés  du  II. 
Synode  National  de  Charentnn  qui  fouJe- 
rent  fes Comptes,  503.523. 

Péché  Originel.  En  quoi  il  confifte,  félon 
un  Décret  du  III.  Synode  National  Az 
Charcnton  ,  680.  Déclaration  faite  pour 
adoucir  cette  Matière  ,  dans  le  dernier 
Synode  National  de  io«</»»,  750. 

Places  des  Reformés  dans  les  Temples,  oii 
il  y  avoir  des  Querelles,  des  Débats,  & 
des  Meurtres  pour  la  Preféance  ,  &  les 
Reglemens  Synodaux  quiont  été  faits  fur 
cela,  502.674.747.  Il  y  eût  un  grand 
Diferent  entre  les  Bourgeois,  les  Mar- 
chands ,  3c  les  Procureurs  au  Parlement 
de  GrtmbU ,  touchant  les  Places  du  Con- 


Ville,  pour  lefquelles  le  dernier  Synode 
National  de  Leiiiiim&i  un  Décret,  768. 
Il  en  fit  un  autre  pour  un  Débat  encore 
plus  grand  touchant  les  Places  de  l'Eglife 
de  Xaintonge ,  dont  plufieurs  Synodes  Pro- 
vinciaux s'étoient  mêlés  ,  fans  pouvoir 
terminer  ces  DifputesS:  ces  Procès,  iW</. 
&  769. 

Plaintes  faites  aux  Synodes  Nationaux  de 
France  ,  par  diverfes  Provinces  ,  Egli- 
fes &  Pcrfonnes  Reformées  ,  &  cel- 
les que  lefdits  Synodes  &  leurs  Députés 
Généraux  ,  ou  Extraordinaires  firent  au 
Roi  de  France  &  aux  Miniftres  d'Etat  en 
Cour  ,  II.  25.  26.  29.  31.  35.  87.  99, 
103.no.  114,  118.  121.  122.  152.  155. 
i88. 189. 191.  194.  199.  196.  197.  202. 
254.256.279-  280.  283. 284,  356.  363. 
364.380.381.385.  iS6.  485.  488.489. 
493. 494. 509. 534.  &c.  jufqu'a  544-550- 
554.  &c.  )ufqu'a  564.  567.  568.  570. 
579- 583- 584- 592.  593- 594-  596.  &c. 
jufqu'à604.  637.647.  663.  664.  &c.  juf- 
qu'à 6yy.  687.  690.  694.  720.  728.  744. 
745.783.  &:c.  julqu'à  798.  Plaintes  qui 
furent  mifes ,  par  les  Synodes  Nationaux, 
dans  les  Cahiers  de  leurs  Députés  Géné- 
raux en  Cour ,  tant  pour  les  Afaires  Ec- 
clcfiaftiques ,  que  pour  les  Civiles  &  Po- 
litiques, qui  concernoient  les  Eglifes  Re- 
formées de  France , 461.  8cc.  jufqu'à  464. 
Voies  Griefs  ,  Remontrances  ér  Politique. 

Pluralité  des  Voix  félon  laquelle  tout  de- 
voir être  décidé  p.2r  lesDeputésaux  Sy- 
nodes,  &  aux  autres  Âffemblées  Ecclc- 
fialliques  ,  Mixtes  &  Politiques,  tant 
Générales  que  Particulières  des  Refor- 
més, 10.  n.  577.  6^1.  Décret  touchant 
l'Ordre  qui  devoit  être  gardé  parmi  ceux 
qui  opinoient  ,  &  donnoient  leur  Voix 
dans  les  Synodes  Nationaux,    777.  778. 

Politique  des  Synodes  &  des  Eglifes  Refor- 
mées de  Fronce ,  mife  en  Ufage  pour  di- 
vers Sujets  dont  on  trouvera  les  Particu- 
larités dans  les  Ades  &  les  Décrets  qui 
font  indiqués  par  les  Nombres  fui- 
vans,  6.  7.  ro.  53.  &c.  jufqu'à  56.  6^. 
S:c.  jufqu'à 72. 97. 100.  102.  io8.  152. 
176.  177.242.263.270-  271.  272.  334. 
3?5-  ^6. 456. 461.  &:c.  jufqu'à  464.  535. 
&c.  «jufqu'à  544.  549.  557.  558.  Si^?- 
568.  631.  634.  636.  673.718.  724. 

Predcftination  ,  Eleilion  ,  Vocation  ,  & 
Saatifi- 


DES    MATIERES. 


Santification  des  Fidèles.  Plufieurs  Dif- 
putes  très-épineufes  agitées  là-  deffiiSjdans 
les  Univeriités  Reformées  de  France, 
&  des  Pais  étrangers  à  l'Ocafion  des 
Ecrits  de  quelques  Profelleurs  &  Mini- 
ftres ,  qui  troublèrent  plufieurs  Eglifes  & 
Synodes ,  171.  &:c   jufqu'a  176. 

Prédicateurs  Reformés,  sur  quelles  Ma- 
tières ils  ne  dévoient  pas  prêcher;  quels 
Auteurs  ils  ne  dévoient  pas  citer  ;  quel 
devoit  être  leur  Maintien,  &  quelle  M3- 
thode  ils  dévoient  fuivre ,  ou  éviter  dans 
leurs  Sermons  3  îoo.  152.  245.  246.  278. 
279-536.  537-  566.567.  568.  632.634. 
636.661.663.664.  719  720.  71^.  744. 
747.  y ^%.  77^.777-  780.  781.  En  quels 
Lieux  de  France  ils  ne  dévoient  pas  prê- 
cher, félon  deux  nouvelles  Ordonnances 
du  Roi  Louis  XIII.  537.  341.  542.  593. 
Et  félon  plufieurs  autres  du  Rot  Louis 
XIV.  634.640.670.719.720.728.  Re- 
folution  fort  vigoureufe  qui  fut  prife 
contre  ces  dernières  Ordonnances ,  par 
le  Synode  National  de  Loudua,  780. 
781. 
Prétendue  Reformée.  Le  Roi  de  France 
vouloir  que  ce  Mot  Preterjiiui  fur  pint  à 
celui  de  Religion  ,  quand  il  s'agiffoit  de 
celle  des  Reformés,  dans  les  Mémoires 
des  Synodes  Nationaux  ,  quilui  dévoient 
être  prefentés  en  Cour ,  par  leurs  Dépu- 
tés Généraux,  544. 
Prières  Publiques  dont  TUfagc  fut  rétabli 
dans  les  Eglifes  Reformées  de  Fiance, 
par  le  Svnode  National  de  Tmineins ,  con- 
tre les  Refolutions  des  Synodes  Natio- 
naux precedens,  24.  108.  Et  par  celui 
ds  Crijlres,  348.  Prières  que  les  Synodes 
faifoient  pour  le  Roj  de  France  &  pour  la 
Famille  Roiale  ,  373-  644.  723.  72^. 
726.740.  802  Les  Prières  Ecclefiafli- 
ques  ("ulifent  pour  adminillrer  le  Batème 
fans  aucune  Prédication ,  486.  Les  au- 
tres Synodes  ont  fait  plufieurs  Décrets 
contraires»  celui-là,  comme  on  peut  le 
voir  dans  \i  premier  Totne,Coui  le  Titre  du 
Batême,  &  fur  tout  depuis  la  Page  446. 
&c.  jufqu'a  457  Décret  touchant  la  Ma- 
nière de  chanter  la  Prière  qui  eft  à  la  fin 
dcsCommandemensde  D/tv/,  564.  For- 
mulaire pour  celle  du  Batême  des  Adul- 
tes fortis  du  Paganifme  ,  659  660.  Dé- 
cret concernant  celle  qu'on  vouloit  obli- 
ger tous  les  Reformés  de  faire  à  Genoux 
Tome  II. 


d'abord  qu'ils  entroieiH  dans  les  Templer, 
677. 
Profefleurs  des  L^niverfités  Reformées  de 
Fronce.  Plufieurs  Reglemens  &  Décrets 
Synodaux  qui  les  concernent  ,  33.  &c. 
jufqu'a  36.  99.  122.  &c.  jufqu'a  125. 
152. 158. 161. 173.  174.  i8o.  i8x.  203. 
&c.  jufqu'à2o6.  209.  &c.  jufqu'à  212. 

249.268.  269.  272.282.  286.  287.401. 
402.403.  409.410. 507.  510.  565.  566. 

567.577-582.583. 586. 587.  663.664. 

694.  &c.  jufqu'à  701 .  779. 
Propofans  Reformés.  Plufieurs  Reglemens 
&  DecretsSynoJaux  qui  les  concernent, 
13.  83.84.93. 115.  116.  ii8.  120.  121. 
147.  148.  154.  178.  179.  209.  &c.  juf- 
qu'à 212.  247.  287.  292.  &c.  jufqu'à 
294-  374-  410-  &c-  jufqu'à  413-474- 
485.  505.  520.  &c.  jufqu'a  523.  546. 
565.566.567.577.  582.584.633.  640. 
663.  664.  676.  694.  697.  719.  730.  743. 
749.  750.  779.  Décret  fort  remarquable 
concernant  diverfes  Plaintes  faites  contre 
les  Propofans  desUniverfités  de  France, 
&  les  Remontrances  qui  leur  furent  fai- 
tes de  la  Part  du  dernier  Synode  Natio- 
nal de  Lniu/rm  ,  pour  corriger  leurs  Dere- 
glemens  795.  796.  806.  &c.  jufqu'à  809. 

Profelites  Reformés.  Décrets  Synodaux 
faits  pour  ce  qui  les  concerne ,  9.  24.  28. 
91.  99.  100.  193.  374.  485.  743-  î-es 
Reformés  ne  doivent  pas  chercher  leur 
Converfionavecempreffement  ,ibiel.  Pro- 
fcliteEvanneliqiie.  C 'eft  le  Titre  d'un  Li- 
vre qui  fut  condimné  par  le  Parlement 
à'Aix,  mais  le  Synode  National  d' Alen- 
f07t  fit  des  Remontrances  au  Rai  Loiiis 
XIII  pour  faire  révoquer  cet  Arrêt  à  la 
Chambse  de  l'E lit ,  &  pour  juftifier  ce- 
lui qui  étoit  l'Auteur  de  cet  Ouvrage, 
603. 

Pupitre  ou  Lutrin,  mis  dans  l'Eglife  Re- 
formée A'Alais ,  pour  lequel  on  fe  quere- 
k  &  bâtit  ,  de  telle  forte  qu'il  en  arriva 
des  Sufpenfions  &  des  Procès ,  176. 


Q 


U?relles  &  Débats  qui  arrivoient  à 
l'Ocafion  de  la  Prefeince  dans  les 
Eglifes  Reformé  .-s  des  Familles  No- 
bles &  trois  Règlement  Sy  -odaux  faits 
fur  cela,  502. 674. 746. 747.  Voies  Débats 
&  giflions. 

Sffff  Que- 


TABLE    ALP 

C^ueftions  fur  des  Matières  de  Théologie  , 
qui  troublcrenr  la  Paix  &  l'Union  des 
Eglifes  Reformées  de  France  ,  62.  67. 
73.76.  77.  Décret  pour  luprinner  toutes 
celles  que  les  Profeffeurs  &  les  Prédica- 
teurs Reformés  examinoient  trop  curieu- 
fement  ,  278.  279.  Autre  Décret  tou- 
chant les  Q.ueftions  trop  curieufes ,  qui  le 
rrouvoient  dans  les  Procédures  des  Re- 
formés ,  portées  aux  Synodes  Nationaux, 
552.  Reglemens  &  Statuts  fort  amplas 
touchant  les  Ç^eftions  curieufes  ,  dont 
les  Profeffeurs ,  les  Minières,  Se  les  Pro- 
pofans  dévoient  entièrement  s'abllenir 
dans  leur  Théologie,  dans  leurs  Ser- 
mons ,  dans  leurs  Ecrirs  &  Difputes, 
comme  auffi  tous  les  autres  Reformés 
dans  leurs  Leftures  ,  Converfations  & 
Entretiens,  566.567.  C^uellionsfurplu- 
fieurs  grandes  Dificultés  des  Controver- 
fes  entre  Mr.  Amiraud  Profeffeur  à  Sau- 
mur,  Mr. /;vr.riParteur  zBloh,  &plu- 
fieurs  Profi-ffeur»  de  France  Se  des  autres 
Pais,  qui  donnèrent  Lieu  à  plufieurs 
Ecrits  des  Profeffeurs  de  Genève, ,  de  Se- 
dan ,  de  Lcieie ,  &  à  un  Comité  de  XII. 
Profeffeurs ,  ou  Palpeurs  nommés  par  le 
Synode  National dM/fWfO»,  où  ces  Q.ue- 
ftions  furent  expliquées  en  XIII.  Arti- 
cles, 571.  &c.  jufqu'à  576.  Lettre  fort 
ample,  fur  cesÔiieuionsdificilcs  &:dan- 
gereufes,  envolée  audit  Synode, par  les 
Profeffeurs  de  Gtneve  ,  604.  &c.  jufqu'a 
619.  ydés  principalement  les  pagesôii. 
612.  616.  Qucftions  &  Rçponfes  fami- 
lières du  Caiechifme  de  Cnlviu ,  dont  le 
III.  Synode  National  de Cè/jrc«c«aprou- 
va  le  Changement  qu'en  avoient  fait 
quelques  Miniûres,  en  les  expliquant 
par  des  Sermons  fur  des  Lieux  Communs 
delà  Théologie  ,  661.  747- 748-  Règle- 
ment Synodal  touchant  certaines  Oue- 
ftions  de  la  Théologie  des  Eglifes  Refor- 
mées, que  les  Profeffeurs  &  les  Miniftres 
ne  dévoient  point  mettre  dans  leurs 
Ecrits  ,  ni  traiter  dans  leurs  Sermons, 
ni  foutenir  dans  leurs  Thefes  ,  ou  dans 
leurs  Difputes  ,  à  Caufe  des  inauvaifes 
Suites  qu'elles  pouvoientavoir,662.  663. 
Décret  par  lequel  ledit  Synode  défendit 
aux  Profeffeurs  Reformés  de  mettre  des 
Queftions  inutiles  dans  leurs  Traités  de 
Metaphilîque,  696.  Le  dernier  Synode 
National  de  Loudun  renouvella  tous  ces 


H  A  B  E  T I  au  E 

Décrets,  &  défendit  expreffément à  tous 
les  Profeffeurs ,  Miniftres  &  Propofans, 
de  ne  s'attacher  en  aucune  Manière  à  des 
Queitions  épineufes  dans  leurs  Leçons 
Publiques  ,  ni  dans  leurs  Sermons",  ni 
dans  leurs  Ecrits,  ni  dans  leurs  Thefes, 
ni  dans  leurs  Difputes,  778.779. 


REcueil  de  toutes  les  Chofes  mémora- 
bles ,  qui  devoit  être  fait  dans  cha- 
que Province  ,  par  les  Pafteurs  Refor- 
més ,  84.  Cet  Ordre  aiant  été  réitéré 
plufieurs  fois  ,  n'a  jamais  été  exécuté, 
151.  Recueil  qui  devoit  être  fait,  dans 
chaque  Province  de  France,  de  tous  les 
A6tes  des  Synodes  Nationaux,  des  Egli, 
fes  Reformées ,  487.  549-  Ces  Ordres 
n'aiant  point  encore  été  exécutés  lors 
qu'on  affembla  le  dernier  Synode  Natio- 
nal de  Lotidun ,  il  les  renouvella  par  des 
Claufes  plus  fpecifiques  que  celles  des 
Synodes  Nationaux  precedens,  745'. 

Regitres  des  Batêmes  ,  des  Mariages  & 
des  Enterremcns  des  Refoimés.  Ils  dé- 
voient être  portés  dans  les  Cours  deju- 
ftice  dont  les  Eglifes  Reformées  depen- 
doient ,  ^7^, 

Réitération  du  Batême  conféré  par  des  Laï- 
ques ,  ou  par  des  Femmes  ,  défendue 
aux  Miniftres  Reformés  de  Fr/wce  ,  par 
une  Ordonnance  du  Roi ,  qui  vouloir  leur 
faire  révoquer  un  Décret  du  Synode  Na- 
tional de  Nimes  fait  far  cette  Matière , 
539.  Réponfe  que  le  Synode  National 
à'Alcnçon  fit  à  i'a  Majefté  fur  celn  ,  543. 
Et  celles  de  plufieurs  autresSynodes  Na- 
tionaux fur  divers  Ufages  &  Dogmes,  qui 
ont  un  Raport  effentiel  à  ces  fortes  de  De- 
mandes faites  par  les  Commiffaires  des 
Rois  de  France  auxdits  Synodes  ,  537, 
541.632.633.636.637. 

Remontrances  faites  aux  Synodes  Natio- 
naux par  divcriés  Provinces  ,  Eglifes  & 
Perfonnes,  5.  8  9.  i8.  Z^.  24.  27.28. 
30.  33.  34.  3''-83. 84  99.  113.  115.  ii8. 
128.156.  182. 183. 185.  i88.  195.  &c. 
jufqu'à  198.  200.  201.  356.  382.  388. 
397.  398-407.  408.  475-  48^  $^9-  &c. 
)u[qu'à  545.  554.  &c.  jufqu'à  564  644. 
&c.  jufqu'à  679.  689.744.  780.  &e.  juf- 
qu'à 798.  Remontrances  que  les  Synodes 
Nationaux  firent  au  Rni  de  Fretice  par 
leurs  Lettres ,  par  leurj  Mémoires  Sr  par 
leurs 


DES     MATIERES. 


JeursDeputcs  en  Cour,  51.56.242.272. 
^34.  &c  jufqu'à  3;J9. 407. 408.  456.  &rc. 
jurqu'à459.46i.  &c.  jufqu'à  465.  469. 
470.  539-  &c.  jiifqu'a  545-  5~o.  59i- 
594.  596.  Sec.  jufqu'àéo4.  635.  &C.  juf- 
qu'à 641. 

Réponfes  que  les  Synodes  Nationaux  Re- 
formés firent  aux  Lettres  &  Mandemens 
dix  Roi  de  France,  aux  Demandes  tk  Ha- 
rangues des  Couimiflaires  de  Sa  MtJjefléy 
Se  les  Réponfcs  du  Roi  auxdits  Synodes  , 
51.  &c.  jufqn 'a  56.  242.263.  272.^34. 
335-336.  339.  407-  408.  456.  &:c.jur- 
qu'à459.465.  469.  470.  539.  &c.  juf- 
qu'à 545.  570.  593-  594  6|5-  &c.  juf- 
qu'à 643.  649.  650.  722.  Sec.  jufqu'à 
7îi.  Réponfes  Synodales  faites  au  Roi 
LoiiitXIV.,  à  la /it'Wf  Régente  ,  auCar- 
dinal  Mazarin  ,  8c  à  plufieurs  Miniftres 
d'Etat,  733.  &:c.  jufqu'à 742.  Réponfe 
très  importante  que  le  dernier  Synode 
National  de  Lo»dun  fit  au  Comniiflairc 
du  Rei  Loiiis  XIV.  au  Sujet  des  Eglifes 
Anexesdes  Reformés  que  ce  Monarque 
vouloir  fuprimer,  781. 

Revifion  que  toutes  les  Provinces  Refor- 
mées dévoient  faire  des  Collerions  des 
A£les  des  XXV.  premiers  Synodes  Na- 
tionaux, des  Eglifes  Reformées  de  iv-^w- 
ce,  487.  Autre  Décret  du  Synode  Na- 
tional d'/l/f"/o«  pour  ce  Sujet,  549.  La 
grande  Altération  &  Diverfité  qui  fe  trou- 
voit  dans  les  Copies  de  ces  Aftes,  quand 
on  en  faifoit  la  Revifion,  693.  774.  Voiét 
Difciplinei;-  Aâes ,  duns  les  lieux  Tomes  de 
cet  Ouvrage. 

Réunion  de  tous  les  Seigneurs  Reformés,  & 
des  autres  Perfonnes  de  Qualité,  II.  Cel- 
le de  toutes  les  Eglifes  Reformées  & 
Proteftantes ,  entreprife ^fans-Succès, 38. 
Expediens  propofés  dans' XXI.  Articles 
pour  faire  réùfTir  cette  Entreprife,  57. 
&c.  jufqu'à  6a.  Nouveau  Projet  qui  fut 
drefle  pour  cela  ,  dans  le  Synode  Natio- 
nal de  rï/»f,  108  109.  Autre  Expédient 
exploié  dans  le  II.  Synode  National  de 
Chnrentoii  pour  cette  Reunion  ,  500.  $01. 
Et  pour  plufieurs  autres,  142.  &c.  juf- 
qu'à 146.  182.  183.  184.  278.  279.  298. 
&c.  jufqu'à  323  476.  483.  Ecrits  de 
Mr.  de  la  Mill.-tiere  ,  faits  pour  cela  ,  & 
condamnés  ,  lui  attirèrent  une  Excom- 
munication Synodale  ,  580.  581.  683. 
&c.  jufqu'à  686. 


Revocation  &  Changement  de  plufieurs 
Décrets  Synodaux,  lo.  &c.  jufqu'à  14. 
24.83.  &c.  jufqu'à  86. 147.  &c.  jufqu'à 
151.  243.  &c.  jufqu'à  246.  J47.  348. 
473-  &c.  jufqu'à  476.  485.  486.  539. 
543.  547.  662.  663.664.  Ordonnance  du 
Roipowc  faire  révoquer  les  Décrets  duSy- 
node  National  deNimes  touchant  la  Nul- 
lité du  Batcme  conféré  par  des  Perfonnes^ 
fans  Caradere ,  539.  V^oiés Réponfes, 

Rôle  de  VI.  Miniftres  Apoftats  dont  quel- 
ques-uns furent  depofés  pour  divers  Cri- 
mes, 49.  Rôle  de  VII.  autres  Apoftats 
ou  Depofés,  136. 137.  Rôle  de  IX.  au- 
tres Apoftats,  Depofés,  ou  Vagabonds, 
219.  220.  Rôle  de  XII.  autres  Apoftats 
ou  Depofés  ,  295. 296.  297.  Rôlede  XII. 
autres  Apoftats  Depofés,  &  Vagabonds, 
415.416.  417.  Rôlede  X.  autres  Apo- 
flatsou  Depofés  ,  523.  524.  525.  Rôle 
de  VI.  autres  Apoftats  ou  Depofés,  589. 
590.  RôledeV.autresDepoies  ou  Apo- 
ftats ,  704.  Rôle  de  VII.  autres  Apo- 
ftats ou  Depofés  ,  804.  Voies  les  Crimée 
detousces  LXXIV.  Miniftres,  dans  les 
Rôles  marqués  ci-deffus ,  où  les  Synodes 
Nationaux  ont  fait  les  Portraits  Naturels 
de  CCS  Pcrfonnages  Scandaleux  &  Per- 
fides. 


S  Albert  Miniftre  de  la  Rochelle ,  avoft  mé- 
prifé  l'Autorité  du  Roi  de  France  ,  455. 
Le  fécond  Synode  National  dsCharenton 
implora  la  Clémence  de  Sa  Mojeflé  pour 
lui,  &  pour  quelques  autres  Rebelles, 
458.463. 

Saumaife  Miniftre.  Il  fut  prié  par  le  II.  Sy- 
node National  de  Chnretiten,  de  travailler 
à  la  Réfutation  des  Annales  du  Cardinal 
Baioniiis ,  487. 

Secrétaires  des  Synodes  Nationaux  des 
Eglifes  Reformées  de  France.  Les  Mini- 
fîres  &  les  Anciens  qui  ont  eu  cette  Char- 
ge, avec  leurs  Noms  ,  leurs  Surnoms  & 
Qualités,  1.78.138.240.331.453.  533. 
627.713.  Quelle  étoit  la  Validité  des 
Aftes  Synodaux  qu'ils  fignolent  tous 
feuls ,  704. 805. 

Serment  fait  dans  un  Synode  National  pour 
rUnroii  de  tous  les  Reformés,  83.  An- 
tre Serment  fait  pour  cela  ,   142.   143. 


'% 


Deux  Formulaires  de  Serment  mis 
ff f  Z  eu 


TABLE    A  L  F  H  A  B  E  T  I  Q^U  E 


en  Ufage  entre  toutes  les  Eglifes  Refor- 
mées de  Fiance  &  des  Pnïs-Bas,  145. 146. 
182.  183.  184.278.279  S.'rtn.'nt  queUes 
Reformés  ne  dévoient  pas  exiger  des  Ca- 
tholiques ,  475.  Serment  des  Députés 
Généraux  que  les  Eglifes  Reformées  de 
Ffvirjw  envoioicnt  en  Cour,  502.  Celui 
que  les  Synodes  Provinciaux  exigeoient 
de  leurs  Propofans  fut  déclaré  injulte ,  & 
défendu  par  le  III.  Synode  National  de 
Cbarenton  ,  676.  Quelles  ExprciTions  le 
RoidcFfinice  Loiiis  XIV.  défendit  au  Sy- 
node National  de  Loudun  ,  d'emploier 
daublesSermensdes  Députés  audit  Syno- 
de,  719  723.  Décret  du  même  Synode 
qui  prefcrivic  tout  ce  que  les  Minières  dé- 
voient faire,  ou  dire,  lors  qu'ils prêtoient 
Serment  dans  les  Synodes,  779. 

Sermon  très -important  d'un  Jefiitc  ,  qui 
cailla  la  Difgrace  &  l'Exil  de  tous  les 
Miniftres  Reformés  étrangers,  qui  étoient 
en  Fiance,  269.  Décrets  & Reglcmens 
Synodaux  qui  concernent  ceux  des  Mini- 
ftres Rcfarmv's  ,  100.  145.  146.  152. 
278.  279.  53<5.  Si7  ^66.  s^y-  568.  632. 
634.636.661.663.670.720.725.  Au- 
tres Décrets  fort  amples  là-deffus ,  744. 
747.  748.  773.  Règlement  du  Synode 
National  de  Loudun  ,  par  lequel  les  Ser- 
mons furent  mis  dans  le  Rang  des  Traités 
de  Religion,  qu'on  ne  doit  pas  faire  im- 
primer fans  Examen  &  Aprobation,777. 
779.  Sermon  très-important  qui  devoir 
être  fait  en  Prefence  du  Commiflaire  du 
Roi ds France ,  Loiiis  XIV.  dansle dernier 
Synode  National  de  Loudun  ,  touchant 
l'Obéiflance  que  les  Peuples  doivent  à 
leur  Souverain,  719.  720.726.727. 

Sorbonne  dontles  ProfefiTeiirsavoient  inten- 
té un  Procès  contre  les  ^eftiites ,  pour  un 
Sujet  qui  concernoit  les  Reformés  auffi 
bien  que  les  Catholiques  ,  640. 

Soumifiîon  &  ObéilTance  qui  étoit  promife, 
fans  aucune  Referve  ,  ni  Modification  , 
à  toutes  les  Decifions&  Ordonnances  des 
Synodes  Nationaux  des  Eglifes  Ktio<i- 
mées  de  Fr/iiice ,  par  toutes  ks  Provinces 
qui  y  envoioient  leurs  Députés,  5.  Le 
Formulaire  de  cette  Soumilïïon  avec  tou- 
tes fesClaufes ,  81.  82.  Décret  pour  y 
obliger  tous  les  Reformés  du  Beam ,  140. 
Ï41.  Cette  Claufe  d'une  entière  Soumif- 
iîon ne  devoir  pas  être  mife  dans  le.~  Let- 
Kcs  de  Créance  de  ceux  que  les  EgUfes 


Reformées  envoioient  aux  Synodes  Pro- 
vinciaux, 375.  Mais  elle  devoit  être  mi- 
fe, fans  aucune  Modification  ni  Refer- 
ve, dans  toutes  les  Lettres  des  Députés 
aux  Synodes  Nationaux  ,  653. 

Sufrages  dont  la  Pluralité  devoit  fervir  pour 
décider  &  régler  toutes  Chofes  ,  dans 
les  Synodes  ,  &  dans  les  autres  Àffem- 
blées,  tantEcclefiaftiques  que  Politiques 
des  Reformés  de  France  ,  10.  ii.  577. 
661.  Décret  toachant  l'Ordre  qui  devoit 
être  gardé  parmi  ceux  qui  donnoient  leurs 
Sufrages  dans  les  Synodes  Nationaux  def- 
dits  Reformés ,  777. 778. 

Synodes  Nationaux  des  Eglifes  Reformées 
de  F'-ance.  Délibérations  &  Statuts  qui  les 
concernent  ,    24.  31.  49.  85.  108.  165. 
179.271.272.  279-  358.  367.  370-  474- 
63c.  636.774.     Le  Roi  de   France  Loiiis 
XIV.  défendit  au  Synode  National  de 
Loudun   d'en    convoquer    aucun    autre  i 
c'eft  pourquoi    celui  -  là  fut  le  dernier 
qu'on  tint  çn  France ,  yzi.  yZ}.    La  Rc- 
poiife  que  ce  Synode  fit  à  Sa  Majejlé  fur 
cefa  ,  7x9.  730.     Ce  Monarque  donna 
gratuitement  feize  mille  Livres  pour  les 
Fraix  duditSynode,  739.  CemêmeSy- 
node  fit  un  Règlement  fort  ample  fur  les 
Matières  des  Àpellations,  qui  dévoient 
être  jugées  définitivement  par  les  Synodes 
Provinciaux   ,  n'aiant   refervé  pour  les 
Nationaux  que  ce  qui  concernoit  la  Doc- 
trine, les  Sacremens,  &  la  Difcipline, 
779.  780.     Revifion  que  toutes  les  Pro- 
vinces dévoient  faire  des  CoUedtions  des 
Ades  des  XXV.  premiers  Synodes  Na- 
tionaux ,  487. 
Synodes  Provinciaux  Si  Coloques  des  Eg^li- 
fes  Reformées  de  Fiviwf?.  Griefs  &  Plain- 
tes qu'on  trouve  dans  les  Synodes  Natio- 
naux contre  buts  Décrets  &  Jugemens, 
dont  plufieursont  été  déclarés  in^uftes  & 
révoqués  ,    avec  plufieurs  autres  Matiè- 
res qui  les  concernent  ,    9.   10.    11.  14. 
&c.|urqu'à23  30- 36.  37.85.87.  &c. 
jufqu'à96   108. 112.  148.  157.  &c.  juf- 
qu à  176.180  182.  190   202.  244.250. 
&c.)ufqu'a26o.  265.278.279.  348. 357. 
&:c.  jufqu'à  363.  492.  &c.  )ufqu'à  498. 
53.5.540.  550.  551.  552.  554.  &c.  )uf- 
qu'.i  564.  664.   &c.  jufqu'à  676.  746. 
750. 751-  &c.  jufqu'à  772.783  &:c.  juf- 
qu'à 798.  Règlement  fort  ampletouchant 
h  Manière  de  juger  définitivement  tous 
les- 


DES    MATIERES. 


les  Diferens  qui  furvenoient  fur  ces  Ma- 
tières j  779.  780.  Qiiel  étoiE  le  Pouvoir 
que  tous  les  Réformés  dévoient  donner  à 
leurs  Synodes  Provinciaux  en  France, 
par  Ordre  du  Roi  Loiiis  XIV.  depuis  qu'il 
leur  défendit  la  Convocation  des  Synodes 
Nationaux ,  7^1. 

T. 

TE  igjtiir ,  fur  lequel  les  Reformés  ne 
doivent  pas  exiger  le  Sennent  des  Ca- 
tholiques ,  475.  Qz  que  c'eft  que  ce  Te 
igitur ,  ihd. 

Témoignages  que  dévoient  neceffairement 
avoir  les  Gouverneurs  Reformés  des  Pla- 
ces de  Sûreté  ,  &  les  Confeillers  Refor- 
més, tant  des  Parlemens  que  des  Cham- 
bres Mi- parties,  25.  Décrets  concernant 
les  Témoignages  que  les  Confifloires 
acordent  aux  Reformés  de  leurs  Eglifes 
particulières,  26.98.  178.243  247.  Dé- 
cret touchant  ceux  que  les  Propofans 'doi- 
vent avoir,  tantdcsConiîlloiresdu  Lieu 
de  leur  Demeure  ,  que  des  Profeffeurs 
fous  lefquels  ils  ont  étudié,  577. 

Temples  des  Reformés  pour  la  Conftruc- 
tion  defquels  les  Grands  Seigneurs  &  les 
Gentilhommes  dévoient  contribuer,  par- 
ce qu'à  Défaut  de  cela  on  faifoit  des  Af- 
fembléesde  Pieté  dans  plufieurs  Lieux 
très  peu  convenables  ,  &  mal  propres, 
777- 
Tremoail/e  (  Ducheffe  de  la  )  Cette  Dame 
obtint  du  III.  Synode  National  de  Cha- 
reiitotj  que  les  deux  Pafteurs  qui  férvoieot 
l'Eglife  de  Vitre  ,  n'y  refteroient  plus,  à 
Caufe  de  la  Mefintelligence  ,  &c  des  Dif- 
putesqu'ily  avoit  entr'eux,  depuis  plu- 
sieurs Années,  attendu aufll  que  l.esPeu- 
ples  s'étoient  ennuies  de  leurs  Qiierelles, 
dans  lefquelles  plufieurs  avoisnt  pris  Par- 
ti, 672. 
Thefesdes  Profelfeurs  Reformés,  dans  lef- 
quelles il  leur  fut  très  -  expreffcment  dé- 
fendu ,  par  deux  Synod;s  Nationaux  ,  de 
mettre  certaines  Queftions  dificiles  de  la 
Théologie  ,  qui  avoient  des  Suites-  dan- 
gereuf.s  ,  66^ .  Voies  Qnellintis. 
Tolérance  mutuelle  de  tous  les  Chrétiens  , 
feparés  de  la  Communion  de  Rome ,  pro- 
pofée,  &  aprouvée  par  le  Syiod;  Natio- 
nal deTofUhws  57.  &c.  jufqu'a  62.  Cel- 
le-que  le  II.  Synode  National  de  Charen- 


<on  trouva  bon  d'aproiiver,  pour  établir 
une  efpece  d'Union  avec  les  Luthériens  de 
la  Confeffion  à'Aiishoiirg  ,  auxquels  il 
permit  de  communier ,  de  contradter  des 
Mariages ,  &  de  prefcnter  des  Enfans  au 
Batême  avec  les  Reformés  de  France, 
500.501. 


VAnité  des  Femmes  &  des  Enfans  des 
Miniftres ,  qui  portoient  des  Habits 
ornés  &  parés  contre  la  Bienféance  &  la 
Modeftie  ,  en  fuivant  avec  Afeâiatiora 
toutes  les  nouvelles  Modes  ,  dans  leurs 
Ajuftemens  ,  au  grand  Scandale  des  Fi- 
dèles, 744.  Quels  Remèdes  le  dernier 
Synode  National  de  Lnudim  y  aporta , 
,        745. 

Vatidois.  LeurHiftoire  faite  par  Mr.  Perri», 
II.  L'Examen  en  fut  renvoie  aux  Vz- 
Reurs  de  Genève,  87.  CommiflionSyno- 
dale  qui  fut  donnée  pour  faire  une  autre 
Hilloire  des  Vatidois ,  248. 

Union  des  Eglifes  Reformées  de  France, 
pour  laquelle  tous  les  Députés  au  Syno- 
de National  de  Tomieins  devoienrtravail- 
1er,  6.7.  Afte  qui  fut  drefle  pour  cette 
Union,  50.  Serment  fait  dans  un  Syno- 
de pour  obferver  cette  Union,  83.  Di- 
vers Expediens  propofés  touchant  celle 
des  Liithcriens  avec  les  Refmmes ,  fur  XXI^ 
Articles,  57.  &c.  )iifqu'à  62.  Ce  qu'on 
fit  dans  l'AfTemblée  Politique  de  la  lio- 
ir';.-//!- pour  le  même  Sujit,  io2.  Nouveau 
Projet  d'Union  entre  les  Reformés  &  les 
Luthériens  fait  dans  le  Synode  National 
àeVitré ,  108.  109.  Autre  Serment  fait 
pour  l'Union  de  tous  les  Reformés,  & 
ligné  au  Synode  NationaMd'^rtw,  142. 
143.  144.  Formulaire  d'un  autre  Ser- 
inent, îîgné  pour  cela  dans  lemêmeSy- 
node,  145.  146.  Autre  Formulaire  pour 
confirmer  les  Décrets  du  Synode  Natio- 
nal de  Dordrecht  ,  182.  183.  184.  27^. 
27^  Tous  ces  Décrets  furent  inférés  en. 
LIX.  Arncles  de  Dodtrine  ,  dans  les  Ac- 
tes du  I.  SyrK)de  National  de  Charenton  , 
opolés  à  XXIX.  Erreurs  qu'on  y  rcjet- 
ta,  298.  Sec.  lufqu'à  323.  Claufes  de 
l'Union  des  Eglifes  Reformées  du  Bearn 
avec  celles  de  France  ,  rejettées  par  le 
Commiflaire du  Roi,  au  II. Synode  N.a- 
lional  deCharenton,  &  fout«nucspa^de^•■ 
Sf  f  ff  i  Proce- 


TABLE  ALPHABET.  DES  MATIERES. 

Décrets  des  Synodes ,  &  des  autres  Af- 
feinblécs  Ecclefiaftiques,  ou  Politiques, 
faits  à  la  iMuralité  des  Voix ,  lo.  Ordon- 
nance que  ces  Députes  firent  faire  pour  les 
Gouverneurs  des  Places  de  S  iireté,&  pour 
les  Conleillcrs  Reformés  desParlemenS , 
25  Projet  qu'ils  donnèrent  touchant  les 
Univerfités  Reformées ,  26, 


Procédures  qui  cauferent  de  très-grandes 
Conteftations  ,  476.  &c.  jufqu'à  48^. 
Ces  Eglifes  furent  enfin  unies  &  incorpo- 
rées avec  celles  de  France ,  553.  Décret 
f'ar  lequel  le  fuJdit  Synode  déclara  que 
es  Luther  tins  pouvoient  s'unir  avec  les 
Reformés  dans  la  Réception  des  Sacre- 
mens  &  les  Exercices  du  Culte  Religieux, 
fansbire  aucune  Abjuration ,  500.  501. 
Union  &  Correfpondance  des  Reformés 
At  France  avec  ceux  des  Pais  étrangers, 
défendue  par  une  Ordonnance  du  R«i 
Louis  XIII.  536. 

Univerfités  Reformées  de  France,  Les  Dé- 
putés de  IV.  Provinces  demandèrent  que 
le  Nombre  en  fut  dimirfué,  3.6.  Regle- 
mens.  Statuts  ,  &  Diftributions  qui  les 
concernent  &  leurs  Profeffeurs,  33.  &c. 
iufqu'à36.45.46-  99-  ^^.Z.  &c.  jufqu'à 
128.  134  152-  i7i-  177-ioj-  &c.  juf- 
qu'à 212. 264.  268.  282.  286.  287.  292' 
356.  378  400-  Sic.  jufqu'à  403.  409. 
410. 474-  476-  489-  497.  507-  510-  &c. 
jufqu'à  516.  520.  538-  553-  565.  577- 
583.  &c.  jufqu'à  587. 604. 611.633.640. 
675.  676.694.&.'c.  jufqu'à  701. 717-748. 
749.795.  &c.  jufqu'à  799- 

X. 

XA'mtoMge.  Demande  très  -  important» 
faite  par  les  Députés  de  cette  Provin- 
ce au  Synode  National  de  Tomeins ,  con- 
tre ceux  qui  u'acquiefccnt  pas  à  tous  les 


Y. 

YSJôire.  Lieu  où  les  Députés  Généraux 
en  Cour  dévoient  procurer  le  Reta- 
bliflement  de  la  Religion  Reformée, 
qu'on  y  avoir  détruite, 27.  Cequel'Ai- 
femblée  Politique  de  la  Rochelle  fit  pour 
cela,  103.  Nouvelles  Demandes  qui  fu- 
rent faites  pour  le  même  Sujet ,  189. 

Z. 

ZEIande,  Province  des  Pais-Bas  Refor- 
més. Elle  fiit  choific  ,  par  le  Synode 
National  dcToaneins ,  pour  y  envoler  tous 
les  Députés  des  Eglifes  Reformées  Sc 
Proteftantcs ,  qui  dévoient  y  travailler  à 
s'unir  dans  une  même  Communion,  félon 
le  Projet  qui  en  fut  dreffé  par  ce  Synode, 
§7.  &c.  jufqu'à  62.  Autre  Projet  du  Sy- 
node National  de  Vitré ,  pour  le  même 
Sujet ,  108. 109, 

Zélé  de  plufieurs  Grands  Seigneurs  Refor- 
més, pour  l'Union  de  tous  les  Fidèles 
Chrétiens,  à  laqueneilstravaTlloient,i3. 


Fin  de  la  Table  au  11  lomt. 


Fautes  d'imprejfion  qu^on  doit  corriger. 

Dans  II  Tome  Premier. 

Page  7.  ligne  30.  dreffées  ,  lijés ,  drelTés.  ligne  34.  le,  lifés  ,  les.  page  2fî.  ligne  5. 
dreflée  ,  lijés,  dreffée.  page39-ligne2o.de,  tijés  ,  des.  page  52.  ligne  zo.  Delinqucns, 
Ùés  .  Delinquans.  page  76.  ligne  i  IV.  lifés  ,  VI.  page  113.  ligne  12  aucun  ,  lifés, 
aucun.  p.ige  132.  ligne  10.  le  premi^-r,  lijes,  le  prefent.  page  133.  ligne  28.  fcandali- 
fées,  lifés,  fcandalifée.  page  376.  ligne  9.  Députés,  lijés,  Depolés.  page  387  ligne  27- 
dénonceront,  lijés  ,  donneront. 

Dans  le  Tome  Second. 

Page  65.  ligne  27.  Lettrée  ,  lifés  ,  Lettre,  page  471.  ligne  8.  Quarantin,  lifés,  Ca- 
rantan,  page  452.  ligne  j6.  Quarantin,  liJes,  Caraman.  page  706.  ligne  Z.  foa  Fils, 
Hfés,  ton  Neveu. 


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